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DOSSIER 1 L’ENSEIGNEMENT Texte 1 1. Lisez le titre du texte-ci dessous et dites à quoi il est consacré. Vous pouvez choisir plusieurs réponses: a) au prestige d'enseignement français; b) à l'accessibilité aux études; c) à la facilité des études en France; d) à la forme intéressante d'organisation des études. Etudier en France: un passeport pour la réussite Incontournable France: la beauté de ses paysages, la richesse de son histoire, la réputation de son art de vivre, le prestige du savoir dans sa culture! Mais les étudiants étrangers ne choisissent pas notre pays seulement pour l'art, la littérature et les sciences humaines. Et cet attrait ne date pas d'hier. Kévin, un étudiant britannique en gestion financière, a suivi en 1996 trois trimestres intensifs sur le management à l'École nationale des ponts et chaussées. Ces dernières années, le pourcentage des étudiants étrangers à l'Institut d'études politiques de Paris est passé de 18 à 30 %. Plus de 70 % de ceux qui viennent pour un séjour d'études souhaitent par la suite rester jusqu'au diplôme! Étudier en France, pour beaucoup, c'est donc le rêve. Une certaine envie d'excellence, aussi. Ce sont les 250 000 étrangers qui sont venus en 2005 faire leurs études en France. Un chiffre qui place celle-ci au troisième rang des pays d'accueil. Parmi les plus diversifiés et les plus performants du monde, l'enseignement français propose une offre formidable. À côté des quelques établissements spécialisés, dont les écoles d'art, de mode, de design, d'architecture, d'études médicales et paramédicales, la France compte plus de 3 500 structures dont 87 universités et près de 500 grandes écoles – 240 écoles d'ingénieurs, 230 écoles de commerce et 4 Écoles normales supérieures (dispensant une formation culturelle et scientifique de haut niveau). De plus, si l'université française présente un large éventail de filières d'un très bon niveau, elle est aussi d'un accès quasi gratuit pour tous, sans distinction. Ce qui est loin d'être le cas partout. Les droits d'inscription y sont plus que compétitifs. Exemple: l'inscription en licence coûte 350 euros par an, celle en master, 400 euros, le système de protection sociale étant inclus dans ces sommes. Si les coûts sont si peu élevés par rapport aux universités anglaises, américaines ou australiennes, c'est parce que l'État français considère que l'argent ne doit en aucun cas constituer un frein à l'apprentissage des savoirs. Il 5
subventionne donc largement l'accueil des étudiants étrangers – à hauteur de 2 milliards d'euros – et confère à ces derniers le même statut, c'est-à-dire les mêmes droits, en termes d'attribution de bourses par exemple, et les mêmes diplômes qu'au Français. Ce qui, là encore, n'est pas le cas partout. Côté diplômes, la France s'est lancée, depuis 1997, dans un grand chantier d'harmonisation européenne de cursus, aujourd'hui en cours d'achèvement. Les universités françaises ont, en effet, presque toutes adopté les trois grades européens, licence, master, doctorat (LMD). Reste la «barrière linguistique»Celle-ci est de moins en moins importante puisque plus de 300 filières dispensent leurs formations en langue anglaise, sur tous les «campus» du territoire. S'il existe quelques grandes résidences universitaires, les campus n'appartiennent pas, en réalité, à la tradition française, où la plupart des universités sont de la création ancienne et se trouvent au cœur des villes. Fin 2005, une vaste opération de rénovation du parc universitaire a été lancée par les pouvoirs publics, ainsi qu'un programme de la création de grands campus et de pôle de recherche et d'enseignement supérieur de quelque 24 milliards d'euros. Les procédures administratives d'entrée et de séjour des étudiants étrangers ont été beaucoup simplifiées: augmentation du nombre de bourses d'études, création de guichets d'accueil. La maîtrise du français par les étudiants étrangers ne constitue plus une condition à leur inscription. Ce sont tous ces atouts que la France emporte dans ses bagages quand elle promeut son offre éducative en Chine, au Pérou, en Thaïlande, en Russie ou Canada. Florence Raynal, Label France Lecture et compréhension du texte 2. Lisez le texte en entier, divisez-le en quatre parties et dites dans quel ordre s'y présentent ces parties: a) l'égalité de traitement; b) une grande diversité d'établissements d'enseignement; c) des initiatives récentes; d) la terre d'art et de culture. 3. Trouvez dans le texte les mots suivants: une attrait, souhaiter, dispenser, subventionner, conférer, lancer, promouvoir. Choisissez dans la liste qui suit leurs synonymes. Départir, accorder, désirer, entreprendre, une charme, faire avancer, subsidier. 4. Dites par quels diplômes sont sanctionnées les études supérieures en France. Déchiffrez le sigle LMD. 6
5. Qu’est-ce que c’est qu’une filière dans le système d’enseignement supérieur en France? Interprétation et commentaire du texte 6. Dites quelle phrase résume l'idée principale de chaque partie du texte. 7. Résumez le texte cohérent. Utilisez dans votre récit les synonymes de l’exercice 3. 8. Comment vous comprenez l’expression «l’harmonisation européenne de cursus». Trouvez son équivalent russe. Qu’est-ce que vous savez sur les réformes faites afin d’unifier le système d’enseignement mondial?
Texte 2 La Cité internationale universitaire de Paris: vivre la différence! Cinq mille étudiants, chercheurs, artistes et stagiaires, originaires de 132 pays, résident aujourd'hui à la Cité internationale dans le XIVe arrondissement de Paris. Une belle expérience de cohabitation qui dure depuis les années 1920, au service du brassage des cultures, de la paix et de la tolérance. Et une mission qui ne cesse d'évoluer pour mieux répondre aux besoins des générations à venir. La Cité internationale universitaire de Paris est un petit monde unique, étendu sur un parc boisé de 34 hectares, dans lequel la diversité des nationalités, des langues et des visages des habitants constitue autant de preuves que, malgré nos différences, il est possible de vivre ensemble. Cette grande richesse culturelle s'exprime également dans les 37 maisons, fondations ou collèges aux architectures et personnalités bien distinctes qui servent de résidences. La première d'entre elles, l'imposante Maison Deutsch-de-La Meurthe, inaugurée en 1925, reflète la pure tradition oxfordienne. La Fondation suisse, un des chefs-d'œuvre de la Cité, fut réalisée par Le Corbusier en 1933 et illustre sa conception novatrice de l'urbanisme moderne. Le regard du promeneur passe des loggias à arcades de la Maison d'Italie au décor inspiré d'un monastère de la Maison arménienne, des toits en forme de pagode de la Maison du Japon aux colonnes et façades qui évoquent l'antiquité grecque de la Fondation hellénique. Si chaque maison abrite ses ressortissants, elle se doit aussi, au nom de la tolérance et de l'ouverture culturelle, d'accueillir au moins 30 % de résidents originaires d'autres pays. Le Collège franco-britannique héberge, ainsi, 254 personnes venues de 59 pays. Au-delà des charmes architecturaux et historiques de ses maisons, la Cité reflète un monde en pleine évolution. La mobilité des étudiants et des chercheurs augmente, renforcée par les efforts réalisés par le gouvernement 7
français pour attirer des étudiants étrangers en France (voir encadré) et par l'harmonisation européenne des diplômes. D'où l'acuité du problème des places. La rénovation d'anciennes maisons et l'inauguration de nouvelles résidences apportent une première réponse à cette pénurie. La Fondation de Monaco a ainsi ouvert ses portes en 2002; la Maison du Cambodge, fermée en 1973 suite aux événements politiques, a rouvert en septembre 2003, tout comme la Maison des Provinces de France; la Maison du Maroc, en restauration, recevra ses prochains hôtes en 2005. Face à l'ampleur des besoins, la Cité, grâce au concours de la Ville de Paris et de la région I1e-de-France, est la future gestionnaire d'une nouvelle résidence universitaire hors de ses murs, dans le XIX-e arrondissement. Celle-ci et les rénovations en cours permettront de loger 1 000 étudiants. L'administration a lancé parallèlement un programme pour étudier la possibilité de proposer 3 000 lits supplémentaires à moyen terme. Dans un tel contexte, les conditions d'admission, on s'en doute, sont rigoureuses. La plupart des séjours durent d'un semestre à deux ans, mais un chercheur venu à Paris pour une mission courte peut également résider à la Cité pour quelques jours. L'attribution d'un logement se fait essentiellement sur la base de deux types d'accords. Le premier, les «conventions historiques», concerne plus de 25 pays et trois grandes écoles qui ont édifié une maison dans la Cité, ce qui leur permet d'y héberger leurs ressortissants ou leurs élèves. Ceux-ci sont sélectionnés généralement par leur pays ou leur école d'origine, et sont presque tous des boursiers, choisis pour leur mérite scolaire. C'est le cas aujourd'hui de quelque 3 000 résidents. La seconde convention, dite de «chambres réservées», correspond aux accords signés entre la Cité et 63 grandes écoles et universités françaises ou étrangères; elle concerne environ 800 étudiants. Les 1 000 lits restants sont attribués par le service des admissions de la Cité internationale. La priorité est donnée ici aux étudiants de troisième cycle ayant bénéficié de bourses pendant leur deuxième cycle. Tout est mis en œuvre pour rendre la vie agréable aux heureux élus. La Maison internationale, véritable plaque tournante de la Cité où passent chaque jour des milliers de personnes, est équipée d'un bureau d'accueil destiné à faciliter l'installation des nouveaux arrivants, de deux restaurants, d'une belle piscine de style art déco et d'une grande terrasse en bois donnant sur le parc. On y trouve également un théâtre avec trois salles, en rénovation jusqu'au printemps 2004, et une bibliothèque ouverte le soir. Avec plus de 80 % de sa population composée d'étudiants et âgée de vingt à vingt-neuf ans, la Cité bouillonne de manifestations et d'initiatives sportives et culturelles, soutenues par une large gamme de partenaires publics et privés. Paris-Université-Club propose à ses membres un vaste programme d'activités dont l'athlétisme, la boxe française, le roller, le base-ball, la danse africaine et le flamenco. La Cité accueille également des événements sportifs internationaux en 8
été, tels que les Championnats du monde d'athlétisme ou le Festival olympique de la jeunesse. Une troupe de théâtre créée à l'initiative des étudiants en art dramatique participe à des festivals universitaires qui se tiennent à l'étranger et dans des maisons de la Cité. Cité culture met à la disposition des artistes six ateliers de travail et plusieurs espaces d'exposition. Elle anime également des ateliers de jazz, de chorale latino-américaine, et organise une série de concerts, intitulée Répliques de musiques contemporaines. Télécité internationale projette dans les salons de la Cité des courts métrages réalisés par les étudiants, dont des entretiens avec des personnalités comme le cinéaste Costa-Gavras. Le festival national Lire en fête est l'occasion d'accueillir environ 3 000 personnes dans quinze maisons pour rencontrer cinquante écrivains d'une vingtaine de pays différents. Depuis plusieurs années, la Cité et la ville voisine de Gentilly organisent le festival Paris-Banlieue-Tango pendant une quinzaine de jours. Et la liste de ces événements est longue... Claude Ronceray présente le sens de ce fort engagement culturel: «Nous sommes profondément convaincus qu'il ne suffit pas de mettre des gens de nationalités différentes ensemble dans des amphithéâtres. Il faut leur permettre de vivre ensemble des choses fortes dans les relations quotidiennes, sur le plan culturel, sportif ou affectif, pour qu'ils en sortent transformés».Un bel exemple d'utopie qui, à force de conviction, est devenue réalité. D'après, Label France Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le texte qui précède pour trouver les réponses aux questions qui le suivent: a) Qui réside la Cité internationale dans le XIV arrondissement de Paris? b) De quels pays les stagiaires viennent-ils dans cette cité? c) Quel âge les stagiaires de la Maison internationale ont-ils? d) Sous quelles conditions l'admission des résidents s'y fait-elle? e) Comment est organisé le loisir des étudiants? f) Par quelles manifestations artistiques la cité est-elle surtout célèbre 2. Relisez le texte et présentez les conditions d'hébergement et la description des Maisons de la Cité. Comment est équipée la Maison internationale pour rendre agréable le séjour des stagiaires? Interprétation et commentaire du texte 3. Trouvez dans le texte les phrases qui vous permettront d'exprimer son idée principale. 9
4. Divisez le texte en parties, intitulez-les et faites un bref résumé de chaque partie. 5. Vous êtes chargé de rédiger une annonce publicitaire pour faire la promotion de cette Cité auprès des étudiants russes.
Texte 3 1. Lisez le titre du texte et son premier paragraphe et dites a) comment est déchiffrée l’abréviation MAE; b) pour quel but le MAE intervient dans le domaine d’enseignement. Le MAE: un acteur majeur de la coopération universitaire
Le ministère français des Affaires étrangères (MAE) mène une politique de coopération universitaire dynamique afin de renforcer la position de la France sur la scène éducative mondiale. La production et la diffusion du savoir sont devenues un enjeu majeur en termes de présence culturelle. L’enseignement supérieur est au cœur de cette bataille internationale. Près de 250 000 étudiants étrangers ont choisi, en 2005, de faire leur cursus en France. Ce qui situe cette dernière au troisième rang mondial en effectif d’étudiants étrangers accueillis, à égalité avec l’Allemagne, et derrière les États-Unis et la Grande-Bretagne. En 1980, la France était à la deuxième place dans l’accueil estudiantin. Ce recul a retenu l’attention du Commissariat général du Plan qui a publié, en septembre 2005, un rapport intitulé «Étudiants et chercheurs à l’horizon 2020: enjeu de la mobilité internationale et de l’attractivité de la France». La mobilité internationale des élites y est présentée comme un enjeu majeur pour la compétitivité et la croissance économique du pays. C’est pourquoi le ministère des Affaires étrangères – appelé aussi Quai d’Orsay – multiplie les initiatives pour dynamiser sa politique de coopération universitaire. Aujourd’hui, pour rester dans la course, le pays renforce son dispositif d’attractivité (promotion de la formation française sur Internet), rénove et lance de nombreux programmes (Major, Arcus, nouveaux collèges doctoraux), et consolide sa présence en Asie et en Amérique latine. Créée en novembre 1998 par les ministères des Affaires étrangères et de l’Éducation nationale, l’agence ÉduFrance se charge d’assurer la promotion de l’enseignement supérieur français dans le monde. Elle organise des salons éducatifs, des journées d’information et dispose de bureaux à l’étranger, les espaces ÉduFrance (80 lieux répartis dans 49 pays). Plus récemment, l’agence a lancé plusieurs nouveaux réseaux pour mieux faire connaître l’offre française dans les filières les plus demandées et faciliter les inscriptions. Pour renforcer, à l’étranger, le développement de 10
l’enseignement supérieur européen, et donc de la France, ÉduFrance s’est également associée avec ses homologues européennes (Allemagne, Pays-Bas, Grande-Bretagne). Ce consortium a dernièrement remporté un appel d’offres européen pour organiser des salons éducatifs en Asie jusqu’en 2008, marché aujourd’hui stratégique. «L’idée est de proposer une formation en France et dans les autres pays européens aux étudiants chinois, par exemple», souligne Patrick Franjou. L’accueil des étudiants étrangers a également été amélioré en amont. Des centres pour les études en France (CEF) ont été fondés par le MAE en 2005 pour compléter le dispositif existant. Le Quai d’Orsay a mis en place deux bourses d’excellence pour attirer l’élite des étudiants étrangers. Le programme Eiffel a été créé en 1999 afin de soutenir les meilleurs étudiants au niveau du master dans trois grands domaines: les sciences de l’ingénieur, l’économie-gestion, le droit et les sciences politiques. Ainsi, en 2005, 431 bourses Eiffel ont été délivrées. En 2004, cette mesure a été élargie au niveau du doctorat. Quant à la bourse Major, elle est destinée à accompagner les meilleurs élèves étrangers qui sortent du réseau des 430 lycées français implantés dans le monde. Elle permet aux titulaires d’un baccalauréat français avec mention, qui ont réussi leur premier cycle universitaire, de poursuivre, pendant trois années supplémentaires, leurs études dans les grandes écoles ou universités françaises, jusqu’au niveau «bac + 5». Une centaine de jeunes bénéficient chaque année de cette bourse d’accompagnement. En outre, le ministère anime deux programmes plus récents: Arcus (Action en régions de coopération universitaire et scientifique) et les collèges doctoraux. Lancé en 2005, Arcus vise à promouvoir le rapprochement entre les établissements de recherche des régions françaises et ceux d’un certain nombre de pays émergents. L’objectif est de renforcer l’attractivité de la France auprès des jeunes chercheurs étrangers. «Les régions fédèrent les compétences de leurs universités et de leurs laboratoires de recherche pour proposer des programmes sur des thématiques précises en direction des pays émergents», précise la sous-direction de la Coopération universitaire. Seconde initiative: les collèges doctoraux. «Leur vocation est de favoriser les échanges entre doctorants français et étrangers», explique Béatrice Duchemin-Sichère une des responsables des partenariats universitaires au MAE. Le premier collège doctoral a été créé en 2002 avec le Japon. Fort du succès de celui-ci, le Quai d’Orsay vient d’annoncer, pour 2006, la fondation de trois nouveaux collèges avec la Chine, le Chili et le Brésil. «Les premières mobilités seront opérationnelles à la rentrée universitaire 2006. Nous envisageons également de mettre en place pour 2007 des collèges doctoraux avec l’Inde et le Mexique», ajoute Béatrice Duchemin-Sichère. 11
Des filières francophones dynamiques, la formation au sein des établissements supérieurs des pays étrangers est l’autre volet en faveur des jeunes élites. Le MAE soutient 167 filières francophones à l’échelle mondiale dans le cadre de partenariats universitaires. L’École centrale de Paris vient, par exemple, de signer un accord avec la Chine pour créer une antenne à Pékin. En 2004, près de II 000 étudiants ont bénéficié de ce dispositif qui est au centre de l’influence française à l’étranger. D’après, Label France Lecture et compréhension du texte 3. Relisez le texte plus attentivement et trouvez-y les paragraphes où il s’agit: a) du rang occupé par la France dans l’accueil des étudiants étrangers; b) des activités de MAE dans le domaine d’enseignement; c) des programmes proposés par le ministère; d) du rôle des collèges doctoraux. 4. Trouvez dans le texte: a) les phrases qui résument le mieux l’idée principale de chaque paragraphe; b) les expressions suivantes, traduisez-les en russe: mener une politique de coopération; renforcer la position; la diffusion du savoir; faire le cursus; situer qch à égalité avec qch; un enjeu majeur; lancer un réseau; être amélioré en amont; compléter le dispositif existant; le master; le titulaire d’un baccalauréat; bénéficier d’une bourse; la formation au sein des établissements d’enseignement supérieurs; le volet culturel. Interprétation et commentaire du texte 5. Préparez le résumé du texte en utilisant les phrases et les expressions tirées de l’exercice précédent.
Texte 4 1.
Rappelez-vous et présentez: a) comment est organisé le système d'enseignement primaire, secondaire et supérieur en France b) quels sont les principes qui régissent l'école? quelles matières y sont dispensées et à quel rythme?
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L'université française face à son avenir Lancée le 5 novembre 2003 à l'université de Rennes II, la grève étudiante s'est rapidement étendue à une vingtaine de facultés, principalement de lettres et sciences humaines. La grogne visait principalement la mise en œuvre de l'harmonisation européenne des diplômes sur le modèle Licence – Master – Doctorat (LMD), ainsi que la loi de modernisation des universités présentée par le ministre Luc Ferry. Une partie des étudiants a vu dans ces deux projets une menace pesant sur l'université «à la française», et ont pris la tête d'un mouvement de contestation visant à sauvegarder ces acquis. Déjà soumise à une crise très grave due à la massification étudiante et à la pauvreté des moyens, l'université serait selon certains atteinte dans son esprit même... Pourtant, l'essentiel des arguments avancés par les contestataires, et notamment ceux de l'UNEF (premier syndicat étudiant, situé à gauche), étaient visiblement exagérés: l'harmonisation européenne ne remet en cause ni l'égalité nationale des diplômes, ni le système de compensation des notes, ni l'absence de sélection jusqu'à bac+4. Quant au projet d'accorder aux universités une autonomie de gestion, rien n'indique qu'il aboutirait à un désengagement massif de l'État, et encore moins à une «privatisation» de l'université. En ces temps de vaches maigres, les incertitudes contenues dans le projet sont perçues comme autant de menaces potentielles. En ce sens, le procès d'intention fait à la réforme s'est révélé salutaire, en invitant à prévenir les problèmes plutôt qu'à les guérir tant bien que mal à l'avenir. Plutôt qu'une réticence à se mettre au diapason européen, la contestation manifeste bien plus une inquiétude légitime et chronique sur l'avenir de l'université. Mais le blocage qui en résulte est néfaste pour tous, et laisse entrevoir un autre enjeu; celui d'une certaine représentation étudiante, dénaturée par les discours idéologiques, détournant parfois des revendications pourtant réelles. La participation au débat de l'ensemble des étudiants, et non du seul cercle restreint des étudiants politisés et militants, sera une condition indispensable pour repenser les missions de l'Université et son intégration à l'Europe. Benjamin Martinez, Le français dans le monde
Lecture et compréhension du texte 2. Lisez le texte ci-dessus. Parlez des transformations qui sont opérées dans le système éducatif français. Contre quoi les étudiants français protestaient-ils surtout en hiver 2003?
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Interprétation et commentaire du texte 3. Suivez-vous les réformes qui se passent dans le système d'enseignement de notre pays? En quoi voyez-vous les côtés positifs et négatifs de ces changements? Que préconisez-vous en la matière? Etes-vous pour ou contre les réformes de l'enseignement dans notre pays? Argumentez votre réponse.
Texte 5 La différence de générations: un atout pour apprendre 1. Le texte qui suit se compose de 5 paragraphes qui sont présentés en désordre. Lisez chacun de ces paragraphes et reclassez-les suivant le plan cidessous: a) une idée citoyenne; b) un tourisme original; c) joies et malheurs partagés; d) communiquer pour s’entraider; e) un modèle extrapolable de diversification. 2. Dites quel paragraphe résume l’information principale du texte, justifiez votre choix. 1) Les deux générations vont alors présenter une motivation différente à leurs enseignants. Pour «les anciens», c'est le vocabulaire, «la belle phrase» et les données culturelles historiques qui vont le plus focaliser leur attention; chez les collégiens, c'est avant tout le support visuel et audio et les mises en scène (en mouvement) qui vont davantage les «accrocher». Et pendant que «les aînés» se féliciteront d'énumérer du vocabulaire à leurs petits-enfants, ceux-ci montreront à «pépé» et à «mémé» comment se présenter en français. Alors que certains grands-parents s'arracheront les cheveux parce qu'ils n'arrivent pas à écrire un mot en français, quelques petitsenfants s'inhiberont à l'idée de «dire une phrase en français devant leurs copains de vacances». Enfin, lorsque certains aînés s'agaceront de devoir répéter la phonétique du français, quelques adolescents s'irriteront de devoir écrire quelques traces de leur apprentissage langagier. C'est cette diversité d'«être» devant la langue qui va être ensuite, «immortalisée» lors de moments informels. C'est aussi ce qui a été appris qui va être «montré» à sa famille (ascendante ou descendante); on testera quelques actes de langage lors du cours de cuisine, on fera du «zèle» en demandant à un guide, en français, quelques précisions. Et tout cela avec humour et, surtout, sans qu'il y ait une pression – sanction évaluative. Certes, tout n'est pas facile: il n'est pas évident pour les aînés de revenir sur les bancs de l'école, tout autant que pour des adolescents (âge critique où le regard de l'autre dirige bien des conduites) de s'exposer linguistiquement devant 14
une partie de leur famille. De même, il n'est pas facile pour les formateurs de pouvoir contenter ces deux publics aux attentes et aux stratégies d'apprentissage très distinctes. 2) Selon nous, c'est ce type de situations linguistiques qui peut aussi participer au maintien, voire au développement, de notre langue et culture qui est à retenir. Nous croyons qu'il y a là, à la vue de cette expérience, matière à diversifier nos façons d'enseigner les langues. Et nous pensons aussi à l'enseignement scolaire obligatoire et à des situations ne nécessitant pas de quitter son pays. Chaque fois que pourront être liés plaisir, langues et «faire», nous pensons que l'ancrage linguistique sera plus fort. De même, chaque fois que pourront être rassemblées diverses générations au sein d'un même projet, les apprentissages citoyens ne pourront être que plus satisfaisants. Pour ce qui est des «aînés», ils représentent une population, grandissante dans les pays occidentaux, riche d'expériences et prête à donner son temps. Il est grand temps, semble-t-il, d'agir ensemble grâce à nos différences, pour léguer aux générations futures une société davantage fraternelle et moins individualiste. Et si nous pensons que le propos est valable pour les langues étrangères, régionales ou d'immigration, il l'est aussi pour bien d'autres éléments éducatifs et culturels. Penser les langues comme un vecteur développant la citoyenneté par rapprochement des générations ou par des moments de réflexion à leur égard, voilà peut-être, à côté des pratiques visant à mieux enseigner à maîtriser la langue, une voie à développer. 3) Nous plaidons, avec d'autres, pour que la didactique des langues secondes réserve une plus grande place dans son champ à la dimension citoyenne des langues. Certes, dans le volet culturel des programmes de langues, le volet citoyen est entrevu, mais il nous semble encore largement en retrait par rapport à des compétences technicistes et visant à l'utilitarisme images mentales visant à développer chez les apprenants la motivation à apprendre et à utiliser la langue cible. Pour de nombreux grands-parents américains, il n'est pas facile de rencontrer ses petits-enfants, la distance entre leurs résidences respectives se chiffrant parfois à des milliers de kilomètres. La distance séparant grandsparents et petits-enfants est aussi, souvent, culturelle mais tout autant handicapante; se retrouver et partager un point commun apparaît ainsi comme un luxe pour de nombreuses familles américaines. Aussi, le programme que nous présentons ici est-il l'occasion de rassembler «petits et grands» autour d'un thème commun: des vacances de découverte culturelle et linguistique; mais aussi autour d'un projet plus citoyen et fraternel: s'enrichir mutuellement. Les critères de sélection de chaque binôme «grands-parents/petits-enfants» sont les suivants: 15
minimum 59 ans pour les grands-parents et maximum 14 ans pour les petitsenfants. 4) La destination présentée ici, le village lot-et-garonnais de Penne d'Agenais n'est pas un «classique» français et en cela il invite nos «touristes pédagogiques» à faire l'effort d'aller vers l'autre. Ce coin de la France rurale propose une gamme d'activités culturelles vectrice d'un français «localisé» (fabrique du pruneau, fabrique de pain, jardin de nénuphars, villages-bastides, etc.). Ce programme intergénérationnel, également intitulé «joie de vivre», a ceci de singulier qu'à côté des visites classiques, il oblige les vacanciers à mettre la «main à la pâte». Dans un premier temps, adolescents et aînés doivent réaliser des plats typiques, aidés en cela par des professeurs de cuisine. Dans un second temps, ces mêmes «apprentis cuisiniers» vont prendre quelques cours de français langue étrangère. Dès lors, à leur manière, avec leurs aptitudes et leurs stratégies, ces deux générations vont donc apprendre la même chose. Ce faisant, ils pourront partager ces apprentissages, avec tous les bonheurs et les malheurs qui y sont attachés. 5) Le français «citoyen», c'est aussi, selon nous, un vecteur d'entraide; durant leur séjour, les grands-parents et leurs petits-enfants ont utilisé le français pour s'entraider. L’objet d'apprentissage, le français a pu devenir l’objet de communication authentique: lors d'achat de cartes postales devant un buraliste, au restaurant devant un menu , pendant un jeu de loto organisé en soirée, etc. En général, pour un touriste, les souvenirs qu'il est commun de rapporter sont la photo ou la carte postale; ici, ce seront aussi des moments d'apprentissage, des saveurs, des savoir-faire culinaires, mais aussi des savoirs et des savoir-faire linguistiques. Avoir réussi son séjour en France et avoir ramené des souvenirs linguistiques français à transmettre chez soi, n'est-ce pas aussi, indirectement, presque aussi utile que des actions linguistiques organisées dans le pays-source de ces touristes?
D’après, Le français dans le monde Lecture et compréhension du texte Relisez le texte cohérent et trouvez les réponses aux questions qui suivent. a) Pourquoi pour de nombreuses familles américaines est-il difficile de se retrouver et communiquer? b) Quel programme propose-t-on aux enfants et a leurs grands-parent pour les rassembler? c) Quelles difficultés les apprenants rencontrent-ils aux cours de leur apprentissage? 3.
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d) Comment l’apprentissage des langues étrangères peut-il aider à développer la citoyenneté? Interprétation et commentaire du texte 4. Formulez l’idée principale de chaque partie du texte. 5. Préparez le résumé du texte lu. Quelles pratiques visant à mieux enseigner à maîtriser la langue connaissez-vous? 6. Vous avez déjà fait votre stage à l’école et à l’université. Que pourriezvous dire sur la réalité du métier? les difficultés du métier? le plaisir du métier? Quels conseils donneriez-vous aux futurs stagiaires?
DÉBATS 1. Beaucoup de jeunes se posent la question de l'intérêt des études, au moins dans leur forme actuelle, face à la montée du chômage. Est-il bien nécessaire de consacrer autant d'énergie et de temps à acquérir des connaissances générales quand il faut disposer très tôt de compétences professionnelles très pointues. 2. A votre avis, existe-t-elle «une école idéale»? 3. L’enseignement français ou l’enseignement russe? Lequel préférezvous? Expliquez pourquoi. 4. Certains journalistes écrivent que le travail perd de sa valeur dans la société actuelle. Qu’en pensez-vous? 5. Parmi les différents moyens d’enrichir vos connaissances quels sont ceux que vous jugez les meilleurs?
SYNTHESE Préparez un compte rendu écrit des documents illustrant le thème: «L’enseignement actuel: les plus et les moins».
DOSSIER 2 L’ENVIRONNEMENT Texte 1 L’engagement de la France en faveur du développement durable. Il est de mieux en mieux établi que l’exploitation excessive des ressources de notre planète ne permet plus leur renouvellement. Le réchauffement climatique, la déforestation massive, la perte de la biodiversité, la pollution 17
croissante aux effets parfois irréparables que connaît notre environnement sont autant de preuves de la globalité et de la gravité des menaces qui pèsent sur notre planète. Pour autant, nos sociétés modernes ne peuvent ni ne doivent renoncer au «progrès». La seule voie possible est «le développement durable», c’est-à-dire un développement économique et un progrès social qui préservent l’environnement, et permettent le renouvellement de nos ressources naturelles et énergétiques. La France, sous l’impulsion du président de la République, a adopté une stratégie nationale de développement durable ambitieuse le 3 juin 2003, lors d’un conseil interministériel spécialement consacré au développement durable. Cette stratégie constitue la feuille de route du gouvernement pour une durée de cinq ans. Par ailleurs, le pays est fortement engagé sur le plan international pour relever les défis majeurs auxquels nous sommes confrontés, en particulier la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la préservation de la biodiversité. Pour cela, il faut notamment que nous disposions d’instruments institutionnels et financiers renforcés. C’est le sens de la proposition française d’une Organisation des Nations unies pour l’environnement (ONUE) et des discussions en cours sur de nouveaux mécanismes de financement du développement. L’engagement de la France pour un développement durable est profondément ancré dans la conviction qu’un monde plus solidaire, moins dangereux, passe prioritairement par une politique de long terme en faveur de notre patrimoine naturel commun. D'après, Label France Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le texte ci-dessus. Divisez le texte en parties. Dégagez le plan de l'article. 2. Trouvez dans le texte les groupements de mots suivants. Traduisez-les en russe: Le réchauffement climatique; la déforestation massive; la perte de biodiversité; la pollution croissante; les défits majeurs; la réduction des gaz à effet de serre. Interprétation et commentaire 3. A l'aide du plan rédigé préparez l'exposé du texte lu. Faites entrer dans votre récit les mots et les expressions de l'exercice 2. Texte 2 1. Lisez le titre du texte. Que pouvez-vous en déduire sur le sujet de cet article. 18
2. Relisez le texte en entier et vérifiez votre hypothèse. Si elle est fausse, corrigez-la. La France s’engage pour la planète Environnement, climat, biodiversité... Sur tous les continents s’allument des signaux d’alerte. La France est au cœur des dispositifs internationaux et européens. Elle vient d’inscrire dans sa Constitution une Charte de l’environnement, consacrant la biodiversité comme un droit et comme un patrimoine collectif. Elle fait aussi de 2005 l’année du développement. Tour d’horizon des engagements et des actions de la France pour sauver la planète. «Nous sommes sans doute les dernières générations à avoir encore la capacité d’arrêter la destruction du vivant, avant qu’un seuil irréversible n’ait été franchi». Ainsi s’exprimait le président de la République française, Jacques Chirac, en ouverture de la Conférence scientifique internationale de Paris sur la biodiversité, qui s’est tenue en janvier 2005 à l’Unesco, dans la capitale française, et qui a réuni 2 000 participants en provenance de 100 pays du Sud comme du Nord, des scientifiques bien sûr, mais aussi des décideurs politiques et économiques, et des représentants de la société civile. Tous ont sonné l’alarme. En effet, la disparition de la moitié des espèces vivantes n’est plus un scénario de science-fiction, mais une réalité à l’horizon de 2100. Annoncée dès 2003, lors du sommet du G8 d’Évian, en France, la Conférence s’est conclue par un appel des participants en faveur d’un mécanisme scientifique intergouvernemental permettant de mieux informer les décideurs politiques, comme cela existe pour le climat. Le président de la République a appelé de ses vœux la création d’un tel mécanisme, et la France facilitera la mise en œuvre d’un processus de concertation international sur cette question, associant aussi bien les États et les institutions internationales que les milieux scientifiques. La biodiversité, une priorité pour la France. Active, dans le cadre des différents sommets organisés par les Nations unies, la France s’est toujours engagée pleinement sur les plans européen et international, avec la volonté de changer les données. C’est en 1992, dans la foulée du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, au Brésil, que la France s’engage à propos de la création de trois conventions internationales fondamentales, sur le réchauffement climatique, la désertification et le développement durable. La Convention sur la diversité biologique est alors signée par plus de 150 pays. Le Protocole de Kyoto, conclu en 1997, demande aux pays développés de réduire de 5,2 % en moyenne leurs émissions de gaz à effet de serre au cours de la période 2008–2012. Ce programme devrait comprendre, notamment, la création de deux fonds d’intervention consacrés au développement des zones «Natura 2 000» pour la préservation de la biodiversité et d’un fonds Carbone pour la réduction des gaz à effet de serre. 19
La France mène aussi le combat sur le front de la prévention. Après le tsunami en Asie, en décembre 2004, qui a fait 170 000 victimes, le ministre de l’Écologie et du Développement durable, Serge Lepeltier, a conduit, du 18 au 21 janvier 2005, la délégation française à la Conférence mondiale de Kobe, au Japon, sur la prévention des catastrophes naturelles. Une conférence qui s’inscrit dans le cadre de la Stratégie internationale de réduction des catastrophes naturelles, dite de Yokohama, adoptée par les Nations unies en 1994. Le ministre a également porté la proposition française de créer une agence permanente de l’Organisation des Nations unies pour l’environnement, lors d’une session du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), réunie à Nairobi, au Kenya, le 22 février 2005. Développer la prise de conscience des enjeux environnementaux, c’est aussi l’un des objectifs de la présence française à l’exposition universelle de 2005, «La sagesse de la nature», organisée de mars à septembre, à Aichi, au Japon. En projetant un film choc sur quatre murs, au pavillon français de l’exposition, notre pays n’a pas manqué de délivrer son message. Sur les menaces qui pèsent sur la planète. Sur son avenir écologique et climatique. Et sur son devenir humain, quand 1 milliard d’hommes, de femmes et d’enfants vivent dans la pauvreté, et que près d’un tiers de ses habitants n’ont pas accès à l’eau potable. Mélina Gazsi, Label France
Lecture et compréhension du texte 3. Trouvez dans le texte de cet article les réponses aux questions suivantes: a) Quelle Charte la France a-t-elle inscrite dans sa Constitution? Pourquoi? b) Quand et où le président français s'est-il exprimé à propos de l'avenir de notre planète? Résumez l'idée de son intervention. c) Quelles mesures entreprend le gouvernement français pour protéger l'environnement? d) Le protocole de Kyote quand a-t-il été conclu? Qu’est-ce qu’il demande aux pays développés? La Russie a-t-elle signé le protocole? Interprétation et commentaire 4. Quels programmes servant à protéger l'environnement existe-t-il dans notre pays? 5. Lisez la définition de la notion de «biodiversité»et dites pourquoi il est très important de sauvegarder toutes les formes du vivant sur la Terre. 20
La biodiversité regroupe l’ensemble des formes du vivant, c’est-à-dire la totalité des gènes, des espèces (animales, végétales et micro-organismes) et des écosystèmes. Si 1,7 million d’espèces sont identifiées (dont 75 % d’insectes) à ce jour, on estime que notre planète en abriterait au total quelque 10 millions. Fruit de plus de trois milliards d’années d’évolution, la biodiversité constitue un patrimoine naturel et une ressource vitale pour l’homme: il y puise directement nourriture, médicaments et matières premières. Elle participe aussi à la pollinisation des plantes, au maintien de la qualité de l’air et des eaux, à la fertilité des sols... Aujourd’hui, la diversité biologique est pourtant gravement menacée: depuis le début du XXe siècle, les espèces disparaissent 600 fois plus vite que le rythme naturel! Emmanuel Thévenon, Label France Texte 3 La planète bleue en péril Le constat est partout le même: en un demi-siècle, le développement des activités humaines a provoqué une crise écologique sans précédent dans l’histoire de la planète. La pollution industrielle et automobile est l’une des premières causes du réchauffement climatique. La manifestation la plus visible de la crise est celle du réchauffement climatique lié aux concentrations trop élevées de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, qui réduit la couche d’ozone protégeant notre planète des rayons ultraviolets du Soleil. Le troisième rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat montre que la température moyenne sur Terre pourrait augmenter de 1,4 °C à 5,8 °C d’ici à la fin du XXIe siècle, avec des conséquences qui se révéleraient dramatiques pour des millions de personnes. Les experts dressent une longue liste des effets de ce réchauffement planétaire. À commencer par l’instabilité climatique, responsable de la plus grande fréquence des catastrophes naturelles majeures (tornades, tempêtes et cyclones) et de la modification des courants marins, régulateurs de température, et ayant une incidence importante sur le climat de plusieurs régions du monde. Suivent les inondations. La chaleur accentue le cycle de l’eau, entraînant une évaporation accrue et donc des précipitations plus importantes. Les fleuves grossissent et débordent, les océans se déchaînent, menaçant les personnes qui habitent à proximité des côtes marines ou des cours d’eau, c’est-àdire 80 % de la population mondiale. Sans oublier la sécheresse et la désertification. L’augmentation de la température fera disparaître l’eau des zones les plus arides, les déserts vont s’étendre et certaines mers s’évaporer, comme la mer Morte ou la mer d’Aral. La fonte des glaciers et la dilatation thermique des eaux profondes sous l’effet de la chaleur provoqueront une 21
montée du niveau des mers. Et la liste n’est pas exhaustive. Un tableau vraiment alarmant. Contrairement aux idées reçues, les eaux usées rejetées par l’agriculture intensive et l’industrie dans les fleuves, les lacs et les rivières polluent deux fois plus les océans que le transport maritime. Pourtant, les dégazages en mer déversent chaque année de 1 200 000 à 1 500 000 tonnes de produits chimiques. Il ne s’agit pas seulement d’hydrocarbures, mais aussi d’une large gamme de détergents, d’huiles diverses qui polluent dans une quasi-impunité au-delà des zones économiques exclusives (200 milles nautiques) puisque l’on peut procéder à des rejets dans les mers ouvertes à condition de ne pas dépasser certaines normes. Par ailleurs, les rivières, les fleuves et les estuaires charrient vers le milieu marin quantité de substances particulièrement nocives, comme le mercure et le plomb. L’utilisation massive des engrais agricoles, des pesticides et des nitrates dans l’agriculture intensive augmente les rejets d’eaux riches en phosphates et en ammonium, provoquant une prolifération d’algues (les marées vertes) qui asphyxient le milieu marin. Ces phénomènes menacent directement l’avenir du biotope marin car ils engendrent une eutrophisation des estuaires, véritables pouponnières pour 80 % des espèces. Autre danger: la surpêche. Les stocks de poissons sont exploités au-delà de leurs limites biologiques. Dans certaines eaux européennes, 40 à 60 % des réserves des principales espèces commerciales sont utilisées dans des conditions mettant en péril leur renouvellement. Enfin, l’augmentation de la pression démographique, avec 8 milliards d’êtres humains prévus en 2020, ne peut qu’exacerber les problèmes posés par les rejets polluants, qu’il s’agisse de ceux émanant de l’agriculture, des industries, des transports ou de ceux provenant des particuliers. Des solutions existent pourtant dans tous ces domaines. C’est avant tout une question de volonté politique. Or celle-ci dépend dans une large mesure de la prise de conscience des citoyens. On comprend d’autant mieux l’enjeu capital que représente le défi de changer les mentalités, pour que chacun s’engage à repenser son rapport à l’environnement. Myriam Goldminc, Label France Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le texte ci-dessus. Divisez-le en parties suivant le plan ci-dessous: a) les causes du réchauffement climatique; b) les effets du réchauffement planétaire; c) la pollution des eaux et ses conséquences; d) la surpêche dangereuse. 2. Relisez le texte et trouvez-y: 22
a) des expressions ou des termes équivalents aux groupements de mots russes suivants: Ɋɚɡɜɢɬɢɟ ɱɟɥɨɜɟɱɟɫɤɨɣ ɞɟɹɬɟɥɶɧɨɫɬɢ; ɛɟɫɩɪɟɰɟɞɟɧɬɧɵɣ ɷɤɨɥɨɝɢɱɟɫɤɢɣ ɤɪɢɡɢɫ; ɜɵɫɨɤɚɹ ɤɨɧɰɟɧɬɪɚɰɢɹ ɝɚɡɨɜ, ɜɵɡɵɜɚɸɳɢɯ ɩɚɪɧɢɤɨɜɵɣ ɷɮɮɟɤɬ; ɨɡɨɧɨɜɵɣ ɫɥɨɣ; ɭɥɶɬɪɚɮɢɨɥɟɬɨɜɵɟ ɥɭɱɢ; ɢɡɦɟɧɟɧɢɟ ɤɥɢɦɚɬɚ; ɤɥɢɦɚɬɢɱɟɫɤɚɹ ɧɟɫɬɚɛɢɥɶɧɨɫɬɶ; ɭɜɟɥɢɱɢɜɚɸɳɟɟɫɹ ɢɫɩɚɪɟɧɢɟ ɜɨɞɵ; ɪɟɤɢ ɩɟɪɟɩɨɥɧɹɸɬɫɹ ɢ ɜɵɯɨɞɹɬ ɢɡ ɛɟɪɟɝɨɜ; ɡɚɫɭɯɚ ɢ ɨɩɭɫɬɵɧɢɜɚɧɢɟ; ɬɚɹɧɢɟ ɥɟɞɧɢɤɨɜ; ɧɚɝɪɟɜɚɧɢɟ ɢ ɭɜɟɥɢɱɟɧɢɟ ɨɛɴɟɦɨɜ ɝɥɭɛɢɧɧɵɯ ɜɨɞ; ɩɨɞɴɟɦ ɭɪɨɜɧɹ ɦɢɪɨɜɨɝɨ ɨɤɟɚɧɚ; ɨɬɤɪɵɬɨɟ ɦɨɪɟ; ɩɚɬɨɝɟɧɧɵɟ ɜɟɳɟɫɬɜɚ; ɢɫɩɨɥɶɡɨɜɚɧɢɟ ɭɞɨɛɪɟɧɢɣ; ɩɪɨɪɚɫɬɚɧɢɟ ɜɨɞɨɪɨɫɥɟɣ; ɭɫɥɨɜɢɹ, ɭɝɪɨɠɚɸɳɢɟ ɜɨɫɩɪɨɢɡɜɨɞɫɬɜɭ ɜɢɞɚ; ɨɛɨɫɬɪɹɬɶ ɩɪɨɛɥɟɦɭ; ɡɚɝɪɹɡɧɹɸɳɢɟ ɜɵɛɪɨɫɵ. b) les phrases qui vous semblent le mieux résumer chaque partie du texte. 3. Exprimez en une phrase l'idée principale de chaque paragraphe. 4. Expliquez la notion de «l’eutrophisation». Consultez le dictionnaire encyclopédique.
Interprétation et commentaire 5. Présentez un bref exposé sur les problèmes écologiques de notre planète. Utilisez dans votre récit les expressions tirées de l’exercice 2.
Texte 5 Les experts tirent la sonnette d’alarme «La dégradation de nos écosystèmes est si avancée qu’elle remet en cause l’avenir de l’humanité». Cette déclaration est issue du rapport qu’un millier de scientifiques originaires de 95 pays ont établi sous l’égide de l’Organisation des Nations unies. Première constatation: pour répondre aux besoins des populations en nourriture, en eau, en bois, en fibres et en combustibles, l’homme a modifié, en à peine plus de cinquante ans, l’équilibre des grands écosystèmes par une surexploitation des ressources. Or, les éléments que recèlent les forêts, les savanes, les océans et leur fonction régulatrice sont indispensables à notre survie: ils purifient l’air, fournissent l’eau douce, les stocks de pêche, les médicaments, stabilisent le climat et limitent l’érosion des sols et l’impact des catastrophes naturelles. Second constat: le temps presse. Nous avons à peine une quarantaine d’années devant nous pour renverser la tendance. Les experts estiment que 60 % des écosystèmes sont fortement menacés, et la tendance devrait s’accentuer avec l’impact du réchauffement planétaire. «Si nous ne changeons pas notre façon de 23
faire dans le sens d’un développement durable en intégrant le prix à payer pour les services rendus par la nature, nous léguerons à nos descendants un monde invivable», affirment les scientifiques, qui ont établi une liste de priorités, comme sauvegarder les réserves d’eau douce, les stocks étant déjà inférieurs à nos besoins. Le rapport souligne la nécessité de supprimer les subventions agricoles qui favorisent les inégalités entre pays riches et pays pauvres. Comme le déclare le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan: «C’est seulement en comptant à leur juste valeur l’ensemble de nos précieuses ressources naturelles et humaines que nous pouvons espérer bâtir un futur durable». D'après, Label France Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le texte ci-dessus et posez des questions à chaque paragraphe. 2. Relevez dans le texte les expressions suivantes. Trouvez les équivalents de ces expressions dans la colonne droite: 1) remettre en cause; a) faire un exposé; 2) être issu de qch; b) contenir qch, abriter qch; 3) sous l'égide de qqn; c) laisser qch; 4) établir un rapport; d) révoquer en doute; menacer; 5) recéler qch; e) être tiré de; 6) être indispensable à qch; f) l'influence sur; 7) l'impact de qch; g) croire, penser; 8) léguer qch à qqn; h) sous le patronage, la protection de qqn; 9) estimer; i) être nécessaire; 10) supprimer les subventions; j) protéger; 11) sauvegarder; k) contribuer aux différences; 12) favoriser les inégalité. l) annuler les dotations.
Interprétation et commentaire du texte 3. Préparez un bref résumé du texte en reformulant ces phrases à l'aide de leurs synonymes tirés de l'exercice 2. Texte 6 Tchernobyl: une leçon à méditer Il y a vingt ans, la ville de Tchernobyl était le théâtre du plus grave accident nucléaire civil que le monde ait connu. Mais cela n'a pas empêché les 24
États de continuer à recourir à cette source d'énergie bon marché, mais dangereuse... Le 26 avril 1986. 1 heure 23 minutes 58 secondes. Le réacteur n 4 de la centrale nucléaire de la ville de Tchernobyl, située à 80 km au nord de Kiev, l'actuelle capitale de l'Ukraine, explose et déverse dans l'atmosphère de nombreux aérosols et des gaz radioactifs. Le combustible brûlera pendant dix jours, libérant vingt fois plus de gaz que ceux déversés par la bombe américaine à Hiroshima en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. D'après divers experts, une surface d'un diamètre de près de 150 000 km a été fortement contaminée par les particules les plus lourdes de gaz radioactifs, tels le strontium et le césium, qui provoquent des cancers graves. Au total, plus de 600 000 personnes ont été très largement exposées à la radioactivité, dont environ 200 000 militaires et civils, appelés les «liquidateurs», envoyés en urgence pour lutter contre les feux. L'organisation Greenpeace estime à plus de 93 000 le nombre de morts imputable à cette catastrophe... Comme autres conséquences graves, à proximité de la centrale, des centaines d'hectares de forêts et de pins ont été détruits par de fortes doses d'irradiation et pratiquement tous les cours d'eau sont durablement pollués. Une faute humaine Vingt ans après la catastrophe, les historiens ont pu retracer le film des évènements de cette soirée du 26 avril et établir la filière des responsabilités. Le réacteur n° 4 n'était pas, comme beaucoup le croient, un vieux matériel usagé. Il était neuf et d'une construction solide. Récemment mis en service, il exigeait encore un certain nombre de tests de contrôle, et c'est l'un de ces tests qui lui a été fatal. Le soir du 26 avril, l'ingénieur en chef adjoint de la centrale, Anatoli Diatlov, ordonne de faire fortement baisser la pression dans le réacteur, au mépris des consignes de sécurité. Ses assistants s'y opposent et vont même jusqu'à demander un ordre écrit. Mais Diat1ov, de caractère autoritaire et qui dispose d'une grande renommée scientifique, exige qu'on lui obéisse. Au lieu de s'arrêter au niveau indiqué, la pression descend à zéro (peut-être une erreur de conception du matériel…). Mais Diatlov, sûr de son fait, demande de faire redémarrer le réacteur pour effectuer l'essai, là où le bon sens exigeait d'attendre. Et il s'est ensuivi l'explosion que l'on sait, avec ses nombreux morts et la pollution installée pour plus de 250 000 ans dans toute la région. Le lobby du nucléaire Si les experts suédois, premiers à constater une forte l’élévation de la radioactivité dans l’air européen, donnent rapidement l’alerte, les principaux pays occidentaux traînent à relayer le message auprès de leurs opinions publiques. Car ces pays qui sont pour la plupart de grands consommateurs du nucléaire, tant dans le domaine militaire que civil, craignent que le débat sur les dangers de cette source d'énergie ne prenne de l'ampleur. Ces pays réussissent dans un premier temps à occulter le débat sanitaire. Alors que de nombreuses populations des régions contaminées sont ouvertement en danger, ni l'Union 25
soviétique, ni la France ne saisissent l'Organisation mondiale de la Santé, comme ils sont en droit de le faire quand la santé publique est menacée dans leurs territoires. Pourtant de nombreux examens montrent un taux de radioactivité largement supérieur à la normale dans les régions de l'est et du sudest de la France notamment… Pourquoi? Parce que ne pas saisir l'OMS, qui est le seul organisme multilatéral chargé de traiter des questions de santé publique internationale, implique que le débat sanitaire ne sera pas posé sur la place publique et n'entraînera pas une condamnation médiatique du nucléaire. Cela laissera le champ libre à la seule Agence internationale de l’énergie atomique (AlEA). L’AlEA favorisera la diffusion d’une information plus experte, qui occultera le débat que les organisations antinucléaires voulaient poser à partir de l’accident de Tchernobyl pour promouvoir leur lutte. Le pari des États nucléaires sera donc gagné sur le plan international: pas de grand débat sanitaire, un discours aseptisé sur le nucléaire et la rareté des accidents comme celui vécu à Tchernobyl. Le nuage: un tabou français Sur le plan interne des États, chacun a géré le débat en fonction de ses intérêts stratégiques. Aux États-Unis, on en a relativement peu parlé, parce que, officiellement, les gaz toxiques projetés dans la nature ne touchaient pas directement le territoire américain. En France, l'affaire a donné lieu à un cafouillage indescriptible. Quelques experts se sont relayés dans les médias pour évoquer la possibilité du nuage radioactif qui se serait arrêté aux frontières, ou qui serait devenu très peu dangereux pour les populations par le phénomène de dilution naturel. Or on sait aujourd'hui que des zones entières de l'Est et du SudEst (la Corse en particulier) ont été fortement contaminées. Il est vrai que les autorités françaises se retrouvaient dans une situation très peu confortable: comment communiquer plus ouvertement sur cette catastrophe dans un pays qui, depuis le choc pétrolier de 1973, a vu sa facture pétrolière multipliée par dix et s'est lancé à grandes enjambées dans la construction de centrales nucléaires? Aujourd'hui encore, 78 % de l'électricité fournie en France est d'origine nucléaire, ce qui est un cas unique au monde. D’après, Label France Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le texte ci-dessus et répondez aux questions qui suivent: a) Quand la catastrophe de Tchernobyl a-t-elle eu lieu? b) Quel a été son impact sur l’homme et l’environnement? c) A quoi est due cette catastrophe? Pourquoi dit-on que c’est le facteur humain qui en est responsable? 26
d) Comment s’explique le fait que les pays occidentaux «traînent à relayer le message auprès de leurs opinions publiques»? e) Quelle organisation a empêché d’organiser les débats antinucléaires et pourquoi? f) Quelle est la réaction officielle du gouvernement français envers cette catastrophe actuellement? Interprétation et commentaire du texte 2. Préparez l’exposé du texte lu. Utilisez vos réponses aux questions de l’exercice précédent pour faire le compte rendu du texte. 3. Vous devez faire une conférence sur les risques de l’exploitation de l’énergie atomique. Rédigez votre introduction et l’annonce de votre plan. DÉBATS 1. «Pour préserver l'environnement, il nous faudra changer non seulement nos comportements mais aussi nos mentalités». Dites comment vous comprenez cette phrase et donnez votre opinion. 2. Dans certains pays, pour diminuer la pollution causée par les automobiles, on a limité la circulation: les jours pairs, une partie des voitures est autorisée à circuler, les jours impairs, l’autre partie. Que pensez-vous de cette décision? Citez d’autres mesures qui, à votre avis, pourraient être efficaces pour résoudre ce problème. 3.L’écologie est souvent considérée comme une préoccupation des pays riches, alors que les pays pauvres ont d’autres priorités. Qu’en pensez-vous? Donnez des exemples. 4. Pourquoi est-ce que la dégradation du milieu naturel est une menace permanente? Les Français sont-ils menacés par des problèmes écologiques de l’environnement? Et les habitants de notre pays? SYNTHESE Préparez un compte rendu écrit des documents illustrant le thème: «L’environnement: une leçon à méditer».
DOSSIER 3 LA SANTÉ Texte 1 Santé et protection sociale Créé dans un esprit de solidarité nationale au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le système français de santé et de protection sociale, souvent 27
envié à l'étranger, est pour beaucoup dans le niveau de développement de la France. Classant les systèmes de santé dans le monde, un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2000, plaçait la France à la première place. Deux ans plus tard, le même organisme reconnaissait notre système de soins curatifs comme le meilleur du monde. Et, de fait, la France est le pays où l'espérance de vie augmente le plus rapidement: de deux à trois mois par an depuis plus de vingt ans. Celle-ci dépassait les quatre-vingts ans en 2004, avec un nombre d'années vécues en bonne santé non négligeable. Championne aussi des naissances, la France conserve l'un des taux de fécondité les plus élevés de l'Union européenne (1,9 enfant par femme). Ces bons résultats, nous les devons aux progrès de l'hygiène, de la prévention et de la médecine, et à la qualité des soins. On les doit surtout à notre système de santé et de protection sociale, à la prise en charge de la maladie et de la maternité. D'après, Label France Lecture et compréhension du texte 1. a)
Lisez le texte ci-dessus et répondez aux questions qui suivent: Quand le système français de santé et de protection sociale a-t-il été
créé? b) Quelle place la France occupait-elle selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2000? c) Pourquoi le système de soins curatifs français est-il le meilleur du monde? d) A quoi les français doivent-ils leurs bons résultats? Interprétation et commentaire du texte 2. Rédigez l’introduction et la conclusion du texte. 3. Trouvez dans le texte de l'article les phrases qui vous permettront d'exprimer son idée principale. 4. Vous avez ci-dessous le résumé du texte qui comporte plusieurs fautes de sens. Relevez les contresens. Tâchez de corriger les fautes. Le système mondiale de santé et de protection sociale est contre beaucoup dans le niveau de développement français. Dans les systèmes de santé dans le monde la France plaçait la première place selon un rapport de l'Organisation mondiale (ONU). C’est un pays où l'espérance de vie augmente très vite. Nous les devons ses bons résultats aux progrès de la science.
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Texte 2 1. Lisez le titre du texte et dites à quoi, selon vous, il est consacré. Vous pouvez choisir plusieurs réponses: a) à la Sécurité sociale; b) aux soins sociaux; c) à la protection et l'assistance sociales; d) au Code de la famille. Un système d'intérêt général La Sécurité sociale a mis fin, en France, au temps où la maladie, les accidents du travail, la solitude et la vieillesse étaient synonymes de pauvreté, voire de décès prématuré. Si aujourd'hui elle nous est enviée à travers le monde, c'est parce qu'elle a incontestablement amélioré la santé des Français. C’est aussi parce qu'elle est fondée sur des valeurs essentielles: la solidarité – avec la redistribution des revenus – et l’égalité dans l'accès aux soins et à la couverture sociale. Ce système est gagnant à la fois pour les salariés, les entreprises et la société. Mais que l'on ne s'y trompe pas, il est le fruit d'une longue aventure sociale et politique, d'une construction exemplaire au service de l'humain. Un rapport du comité sur la mendicité de 1790 place «au rang des devoirs les plus sacrés de la nation, l'assistance aux pauvres dans tous les âges et toutes les circonstances de la vie». Pourtant, jusqu'au début du XX-e siècle, l'État n'en sera pas l'acteur unique: patronat, associations de bienfaisance et de secours, églises, etc., se partagent la protection et l'assistance sociales. Toutefois, la voie est tracée et le mouvement s'accélère, surtout après la guerre de 1914–1918. On prend alors conscience des conséquences sur la santé de l' «insoutenable»condition ouvrière, dénoncée vivement par les médecins du XIXe siècle, qui mettait les enfants, les femmes et les hommes au travail de 13 à 18 heures par jour! En juin 1936, sous le gouvernement de gauche de Léon Blum, la durée légale de travail passe ainsi de 48 à 40 heures par semaine, sans entraîner de baisse de salaire, et les employés obtiennent douze jours de congés payés. En 1939, le Code de la famille étend le droit aux prestations familiales à l'ensemble de la population active. Puis l'allocation aux vieux travailleurs salariés, les mutuelles d'entreprises et des fonctionnaires, l'indemnisation du chômage organisée depuis la loi d'assistance de 1940, seront autant d'étapes qui vont mener à la création d'une protection sociale obligatoire pour tous sur l'ensemble du territoire. D'après, Label France
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Lecture et compréhension du texte 2. Lisez le texte en entier, divisez-le en quatre parties et dites dans quel ordre s'y présentent ces parties: a) une longue aventure sociale et politique; b) les synonymes de pauvreté; c) les étapes qui vont mener à la création d'une protection sociale obligatoire; d) le patronat, les associations de bienfaisance et de secours, les églises se partagent la protection et l'assistance sociales. Interprétation et commentaire du texte 3. Dites quelle est la thèse de l’auteur? Quels sont les arguments cités par l’auteur pour appuyer sa thèse? 4. Résumez le texte cohérent. Texte 3 1. Le texte qui suit se compose de 3 paragraphes qui sont présentés en désordre. Lisez chacun de ces paragraphes et reclassez ces paragraphes suivant le plan ci-dessous: a) l'œuvre humaine; b) l’histoire de la Sécurité sociale; c) les formes de l'assurance sociale. 2. Dites quel paragraphe résume l’information principale du texte, justifiez votre choix. Assurer la «sécurité du lendemain» 1. Déjà, en 1931, les lois sur les assurances sociales avaient été adoptées, et couvraient les risques de la maladie, de la vieillesse, de l'invalidité et du décès. Avec les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, la Sécurité sociale obligatoire est créée pour tous les salariés. Elle repose sur le principe de la répartition: sur une base de solidarité obligatoire et universelle, avec les cotisations sociales (des prélèvements à la source des revenus, à la charge des employeurs comme des employés), la Sécurité sociale fournit non seulement des revenus de remplacement aux malades, mais aussi les soins de santé et certains services sociaux. En 1946, une loi établit le principe d'une généralisation de la Sécurité sociale à tous les Français, salariés ou non-salariés. 2. Depuis, des prestations sont fournies à l'assuré social sous la forme d'un remboursement des soins médicaux et hospitaliers, des médicaments, d'allocations familiales (calculées selon les revenus et le nombre d'enfants), d'indemnités journalières de maladie, de maternité, de pensions ou de rentes d'invalidité, d'accident de travail, de retraite ou de veuvage... Et, à partir de 30
1999, la couverture maladie universelle (CMU) permet aux plus démunis, à ceux qui, privés d'emploi, ne cotisent pas à la Sécurité sociale, de bénéficier de la même protection sociale que ceux qui cotisent. 3. La construction de la Sécurité sociale, dont on a fêté les soixante ans en octobre 2005, est due en particulier à l'œuvre d'un homme, Pierre Laroque, porté par la situation exceptionnelle de la Libération, et dont l'objectif est d' «atteindre à plus de justice sociale»et de «réduire les inégalités existant entre les hommes sur le plan de la sécurité du lendemain». D'après, Label France Lecture et compréhension du texte 3. Lisez le texte en entier, rédigez le plan, qui comprend les parties suivantes: problèmes – causes – conséquences – solutions. Interprétation et commentaire du texte 4. Résumez le texte cohérent. Texte 4 1. Lisez le texte suivant et définissez son thème. Justifiez votre choix. L'art de guérir n'est pas l'apanage de la seule médecine occidentale. Partout à travers le monde, d'autres thérapies, parfois très anciennes, soulagent les populations grâce à une connaissance profonde de l'être humain et de son environnement. «Tous les peuples, explique Yvette Parès, ont élaboré des médecines selon leur intelligence, leur génie, leur représentation de l'univers et leur environnement». Et de citer pêle-mêle: les médecines chinoise, amérindienne, arabe, polynésienne... et, bien sûr, africaine. Cette femme occidentale (Française), chercheuse, médecin et universitaire au Sénégal, sait de quoi elle parle. Vingt ans durant, elle a pratiqué la médecine traditionnelle africaine à l'hôpital Keur Massar, près de Dakar, qu'elle a contribué à fonder en 1980, et où ont été soignés plus de 250 000 patients. Comme toutes les médecines traditionnelles à travers le monde, la thérapeutique africaine est sacrée. «Le malade, insiste Yvette Parès, est considéré dans sa totalité, dans l'unité que forment son corps, son âme, son esprit et pas seulement l'organe malade (... ). Le thérapeute se considère comme un intermédiaire entre le principe de vie d'ordre divin et le patient. Son rôle est d'orienter et de stimuler les forces de guérison du malade par l'accueil, l'écoute, les soins, les traitements, le réconfort, les prières et les encouragements». «De plus, la médecine traditionnelle n'attaque pas un agent pathogène d'une seule manière, mais à l'aide de l'ensemble des substances actives (... ) de 31
plusieurs plantes ou racines différentes, parfois cinquante. Là où la médecine moderne est analytique et attaque le problème avec une seule molécule, la médecine traditionnelle, elle, l'attaque sur plusieurs fronts. Il n'y a pas de risque ainsi de faire apparaître des résistances à l'action combinée de toutes ces plantes». La pratique de la médecine traditionnelle demande un long apprentissage. Yvette Parès a suivi les conseils d'un maître pendant plus de quinze ans avant de pouvoir exercer son art. Pourtant, si cette science et sa pharmacopée sont complexes, les moyens matériels mis en œuvre sont simples et adaptés à la brousse: marmites, mortiers, pilons, bouteilles, de quoi faire du feu... Tout est sur place. «La médecine africaine, soutient Yvette Parès, est d'une efficacité étonnante». Elle soulage efficacement la lèpre, la tuberculose, les hépatites et même le sida. Le professeur Luc Montagnier, le découvreur du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) à l'Institut Pasteur, en convient: «On ne peut pas guérir le sida avec ces traitements, mais les médecines traditionnelles peuvent ralentir l'évolution vers la phase où le traitement sera indispensable». Malheureusement, trente ans après la reconnaissance des médecines traditionnelles par l'Organisation mondiale de la santé, leur exercice s'avère de plus en plus malaisé. Longtemps taxés de charlatanisme, ces savoirs ont du mal à se perpétuer d'une génération à une autre, tandis que les «tradipraticiens» – consultés par 80 % des Africains – rencontrent des difficultés croissantes pour se fournir en plantes sauvages en raison de la baisse de la biodiversité dont souffre le continent noir depuis plusieurs décennies. D'après, Label France Lecture et compréhension du texte 2. Lisez le texte ci-dessus et répondez aux questions qui suivent: a) Est-ce que l'art de guérir est l'apanage de la médecine occidentale? b) Comment les peuples ont-ils élaboré des médecines? c) Pourquoi la thérapeutique africaine est-elle sacrée? d) Quelle est la différence entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne? e) Qu’est-ce qui s'avère de plus en plus malaisé et pourquoi? 3. Rédigez le plan, qui comprend la construction suivante: ressemblances – divergences – conclusion. 4. Faites correspondre des synonymes 1. soulager qn a) aider qn à faire qch 2. élaborer qch b) diminuer qch 3. contribuer à qch c) calmer qn 4. ralentir qch d) parâitre 5. s’avérer e) préparer qch 32
Interprétation et commentaire du texte 5. Rédigez un compte rendu du texte. Texte 5 La France à l’âge de glace La France ne sera jamais le Canada. Jamais les enfants n 'y verront le jour une crosse de hockey à la main et les pieds chaussés de patins. Jamais, non plus, elle ne verra ses canaux pris d'assaut, aux premiers froids de l'hiver par une foule de patineurs gourmands de longues distances, comme aux Pays-Bas. Question de tradition, de culture et de climat. Mais les sports de glace s'y sont taillés récemment une part plutôt enviable. Aux derniers jeux Olympiques, en février 2002 à Salt Lake City (Etats-Unis), la délégation française comptait au moins un athlète sélectionné dans chacune des disciplines de la glace: hockey, short-track, bobsleigh, luge, skeleton, patinage artistique et de vitesse. Une première. Le phénomène tient plus à la volonté et au talent de quelques passionnés qu'à un effet de masse. Mais ces artisans du succès pourraient bien faire naître des vocations. Et installer durablement la France dans l'âge de glace. Illustration à travers quatre figures emblématiques du patinage artistique, du bobsleigh, du hockey sur glace et du patinage de vitesse. Le patinage artistique n'a jamais été une science exacte. Sauf pour Brian Joubert. Le jeune Français ne se contente pas de couvrir les murs de sa chambre d'étudiant, à Poitiers, d'une respectable collection de titres et de médailles. Il annonce tout haut ses futures conquêtes, une audace peu commune dans un sport où la victoire tient souvent à un fil. «Je veux être cbampion d'Europe, puis du monde et, enfin, olympique», a-t-il sobrement expliqué au début de sa carrière. Et depuis, miracle, ce jeune homme de vingt ans, patineur depuis l'âge de quatre ans, tient fidèlement promesse. Min-Kyung Choi, Son palmarès est l'un des plus impressionnants de la discipline. Double championne olympique de relais (3 000 mètres) en 1998 et en 2000 sous les couleurs de la Corée, Min-Kyung Choi est une experte, une star du short-track... qui porte désormais le maillot français. Une vraie chance pour dynamiser le patinage de vitesse sur piste courte – appelé aussi "short-track", par opposition au patinage de vitesse sur grande distance – un sport peu médiatique en France. Attirée par la culnrre européenne, cette championne hors norme, qui suit une formation aux métiers du sport, n'a pas pu participer aux compétitions de 2002-2003 pour la France, en vertu de la réglementation internationale. En revanche, la saison dernière, elle a pu étrenner son maillot tricolore lors de la sixième étape de la Coupe du monde à Bormio, en Italie, où elle a été éliminée en demi-finale du 1 500 mètres. Fin avril 2004, Min-Kyung Choi remportait toutes les épreuves du championnat de 33
France, à Grenoble (Isère). Désormais française, elle espère offrir à son pays d'adoption une médaille olympique en 2006, à Turin. Le match du 28 février 2004, opposant Cergy-Pontoise à Asnières, restera à jamais gravé dans l'histoire du hockey sur glace français. Ce soirlà, pour la première fois, un club masculin – les Jokers de Cergy-Pontoise alignait une femme dans son équipe. Son nom? Christine Duchamp, capitaine de l'équipe de France de hockey féminin. «J’ai beaucoup travaillé sur le thème de la mixité dans le sport, explique-t-elle, mais je ne pensais pas être la première hockeyeuse à en profiter. (... ) J'estime qu'il est normal qu’une fille joue avec des garçons si elle en a le niveau». Avec seulement 1 300 pratiquantes sur un total de 17 000 licenciés, le hockey français est un sport très largement masculin. Mais, depuis une modification réglementaire du 18 octobre 2003, les hockeyeuses peuvent désormais intégrer une équipe masculine dans leur catégorie d'âge. Une avancée. Cependant, il reste difficile, avec si peu de joueuses, d'avoir un vrai championnat de haut niveau. Difficile, aussi, de bâtir une équipe nationale compétitive sur le plan international. En février 2005, Christine Duchamp et ses coéquipières tenteront pourtant de gagner leur billet pour les JO de 2006. Si elles réussissent leur pari, elles marqueront l'histoire car, depuis 1998 et l'apparition du hockey féminin au programme olympique, les Bleues n'ont jamais connu l'ivresse des jeux d'hiver. Bien sûr, Christine Duchamp aimerait bien marquer deux fois l'histoire de son empreinte... Le sport de haut niveau ne connaît plus le hasard ni l'à-peu-près, diton. En bobsleigh, pourtant, il arrive encore de croiser une merveille, au détour d'un virage de la piste. La dernière en date remonte à la fin des années 1990. A Nagano, au Japon, un équipage français de «bob à quatre»se fraye un chemin jusqu'à la troisième marche du podium des jeux Olympiques de 1998. L'année suivante, en Italie, les mêmes athlètes font mieux encore, et deviennent champions du monde. Rien de moins. D'après, Label France Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le texte ci-dessus et répondez aux questions qui suivent: a) Pourquoi selon l’auteur la France ne sera-t-elle jamais le Canada, ni les Pays-Bas? b) Qu’est-ce qu’il y a avec les sports de glace récemment en France? c) Qui est le jeune français qui ne se contente pas de couvrir les murs de sa chambre d'étudiant d'une respectable collection de titres et de médailles. Pourquoi? d) Expliquez ce qu’est le short-track. e) Le hockey sur glace c’est un sport masculin ou féminin? Pourquoi? 34
f) Qu’est-ce que c’est le sport de haut niveau et pourquoi on dit ainsi? Interprétation et commentaire du texte 2. Préparez l’exposé du texte lu. Utilisez vos réponses aux questions de l’exercice précédent pour faire le compte rendu du texte. 3. Vous devez faire une conférence sur les succès des Français dans les sports de glace. Rédigez votre introduction et l’annonce de votre plan. Texte 6 1. Avant la lecture du texte pensez-vous: a) si c’est possible que le cheval puisse être une thérapie d'avenir? b) si cette thérapie appartient à la médecine traditionnelle ou à la médecine moderne? 2. Relisez le texte entier et vérifiez votre hypothèse. Si elle est fausse, corrigez-la. Le cheval: une thérapie d'avenir La plus belle conquête de l'homme? Le cheval, sans aucun doute. Cheval de trait, athlète de compétition ou animal de compagnie, le cheval peut aussi se révéler un aide-soignant très compétent pour accompagner des personnes handicapées physiques ou souffrant de troubles psychologiques. Bien plus qu'une «béquille» vivante, le cheval représente dans ce genre de situation le lien «miraculeux» par lequel le patient reprend contact avec le monde extérieur. Alexandre a vingt-huit ans; il est polyhandicapé. Depuis un an, il vit une grande histoire d'amitié avec Fleur, le poney de l'association Equit'Aide. Cette rencontre l'a littéralement transformé. «En quelques mois, Alexandre a réalisé d'énormes progrès, explique sa mère, il peut aujourd'hui lâcher ses deux mains. Son corps s’ est modifié, son dos et sa tête se sont redressés, son buste s’est musclé et ses jambes se sont allongées». Mais au-delà de cette nette amélioration physique, Alexandre exprime également mieux ses désirs et parvient à se faire comprendre par la parole. Cette histoire est loin d'être unique. Aujourd'hui, sur les 500 000 personnes souffrant de handicaps physiques ou de troubles mentaux en France, 100 000 pratiquent déjà l'équitation de rééducation. Les responsables de structures spécialisées sont convaincus que ce phénomène n'en est qu'à ses débuts, car les mentalités changent et l'accueil de handicapés dans un centre équestre n'est plus mal perçu par les cavaliers «valides». Créée au début des années 1970, la Fédération nationale handi cheval en est le témoin privilégié. A travers une vingtaine d'associations locales agréées, elle accueille les personnes handicapées et leur propose des formations spécialisées, encadrées par des éducateurs et des cavaliers chevronnés. 35
La complicité avec le cheval, plus sensuelle qu'intellectuelle, permet à celui qui souffre de troubles de la communication de réinstaurer un lien avec le monde extérieur. Le cheval apparaît ainsi comme une aide précieuse dans le cas des enfants autistes, mais aussi pour les jeunes en difficulté scolaire ou les personnes sortant de prison et cherchant à se réinsérer. Chez les enfants, la rencontre avec le cheval est souvent synonyme d'épanouissement et d'acquisition de l'autonomie. Imaginons ce qui se passe dans la tête d'un enfant en fauteuil roulant qui, un beau jour, prend conscience qu'il n'est plus obligé de lever la tête pour regarder les autres! Kinésithérapeute et psychologue à la fois, le bon «docteur cheval»possède quelque chose en plus, que ni les médecins les plus réputés ni les médicaments les plus évolués ne peuvent apporter. C'est sans doute ce qui fait sa force et son succès universel. D'après, Label France Lecture et compréhension du texte 3. Lisez le texte ci-dessus. Divisez-le en parties. 4. Relisez le texte et trouvez-y: a) des expressions ou des termes pour parler de la «thérapie d'avenir»; b) les phrases qui vous semblent le mieux résumer chaque partie du texte. Interprétation et commentaire 5. Exprimez en une phrase l'idée principale de chaque paragraphe.
DEBATS 1. Notre santé physique dépend énormément de l’état de l’environnement. 2. Mon corps est un jardin, ma volonté est son jardinier (William Shakespeare). Etes-vous d’accord? 3. L’un des composants importants de la vie saine c’est l’activité physique. Il existe tant de genres de sport. Lesquels pratiquez-vous? 4. Parmi tous les facteurs qui influencent notre santé il y en a trois qui sont plus importants. Ce sont l'alimentation, l'activité physique, l'état de l'environnement. Etes-vous d'accord? SYNTHESE Présentez le compte rendu des textes illustrant le thème: «La médecine et la vie saine»
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DOSSIER 4 LE PATRIMOINE Texte 1 1. Rappelez-vous les principes fondateurs de la République française? 2. Que pouvez-vous dire de l'apport de Paul Claudel, de Paul Valéry, de Jean Giraudoux à la littérature française? Servez-vous du dictionnaire pour trouvez des informations nécessaires. La France et les France Qu'est-ce que la France? Cette nation venue du fond des âges est singulière. Jamais elle ne cesse de s'interroger sur elle-même, comme si ses propres citoyens ne savaient pas la définir. Depuis toujours, la nation française est à la recherche du «théorème» qui la fonde. Renan en traqua l'âme et le principe spirituel. Paul Valéry y vit une forme, une œuvre et une loi. Claudel imaginait un corps où l'esprit et la volonté dominaient la matière. De Gaule la croyait immémoriale, appelée par les siècles: «Elle demeure elle-même au long du temps», écrivait-il. Depuis plus de mille ans maintenant, cet ensemble humain, il est vrai, ne s'est jamais rompu. Des innombrables épreuves et guerres qu'il a traversées, il est toujours sorti finalement renforcé et uni. L’histoire de la France devrait faire croire à ses habitants qu'elle est éternelle. Pourtant, l'inquiétude, le doute et la résignation de nouveau l'habitent, illustrés par tous les débats qu'aujourd'hui elle suscite. Cette angoisse est bien française, comme si ce pays accroché à l'extrême pointe occidentale de l'Europe redoutait sans cesse d'être emporté par les eaux qui le cernent et les vents qui le battent, alors qu'il n'est peut-être pas de nation aux proportions géographiques plus heureuses. Mais la France ne se réduit pas à une géographie. C'est d'abord une histoire, et c'est surtout une idée. Or, en cette fin du deuxième millénaire, cette idée se brouille. Ce mal-être qui rôde et s'installe n'est pas une invention narcissique des Français qui aiment, c'est vrai, se regarder. Quand le monde actuel observe la France, lui aussi s'interroge. Vu de l'autre côté de ses frontières, notre pays inquiète. D'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, d'Angleterre, des Etats-Unis, c'est le même étonnement sur cette nation troublée, ébranlée, à la recherche de ses repères, de cette fameuse idée qu'elle se faisait d'elle-même et qu'elle parvient de plus en plus difficilement à exprimer. Comme souvent lorsqu'elle va mal, la France cherche d'abord des boucs émissaires. Ses 3,3 millions de chômeurs, ses exclus, ses SDF, ses banlieues à la dérive, sa dette et quoi encore seraient le résultat de la mondialisation des échanges, de la folie du marché, d'une construction européenne mal conduite ou 37
de l'impossible gestion des sociétés complexes. Jamais, pourtant, les gouvernants n'ont disposé d'autant d'informations, de données et d'instruments de pilotage! D'autres pays, l’Allemagne en tête, montrent que la fatalité du déclin, l'impuissance ou l'étroitesse des marges sont de mauvais alibis. Si mal français il y a, il est d'abord français. Face aux changements du monde, le tissu des convictions et des valeurs qui font la trame de ce pays se déchire. Tous les principes de la République qui ont aidé la France à traverser et à surmonter les épreuves de deux guerres mondiales, de la décolonisation, de l'explosion démographique, de l'urbanisation, des tensions sociales sont remis en question ou jetés à terre. Que reste-t-il de l'intérêt général, du lien social, quand la France offre des visages aussi différents et antagonistes que Bellac, la petite cité limousine chère à Giraudoux, où la politique est demeurée un café du commerce, et la barre des Francs- Moisins, en Seine-Saint-Denis, où les enfants ne croient plus en rien, sinon à la débrouille et à la combine? Qu'y a-t-il en commun entre la France des emplois protégés et la France des entreprises qui se bat à ses risques et périls sur les marchés mondiaux? La société française est si écartelée que l'agrégation des hommes parvient de plus en plus difficilement à s'y faire pour produire cette conscience morale qu'on appelle «nation». Des doutes s'élèvent sur ces sacrifices que Renan appelait de ses vœux en évoquant , «l'abdication de l'individu au profit d'une communauté». Les facteurs du vivre ensemble sont si chahutés que la France multiplie, avec une fébrilité à la fois coupable et inédite, les célébrations commémoratives. Les briques du sentiment national, qui forgent la confiance en soi du pays, sont toutes descellées, et la grande question de la nation française devient, dans une spirale intellectuelle décadente, une interrogation rétrécie et fébrile sur la nationalité française. Passer de la nation au nationalisme, c'est régresser, avouer ses faiblesses et s'abandonner à une névrose obsessionnelle. La France en est là. Certes, les nations vivent toutes dans le gouvernement des antagonismes qui les habitent. I’uniformisation est, elle-même, une utopie perverse et dangereuse. La diversité est la richesse d'un pays. La démocratie se définit d'ailleurs par la tension organisée entre majorité et opposition. Mais quand il y a une déchirure dans le contrat social, lorsqu'un peuple se désagrège parce qu'il n'est plus réuni par une commune idée de lui-même, la crise menace. Dans la France d'aujourd'hui, il y a plusieurs France qui s'éloignent les unes des autres sous le regard d'un Etat lui aussi mis à l'épreuve. Les événements semblent dominer un Etat de moins en moins capable de donner aux citoyens le sentiment qu'il assure la cohésion de la communauté nationale. Cette nation s'imagine impérissable et son Etat, indestructible. L'heure, pourtant, inexorablement avance et l'avenir ne dépend que de la capacité des Français à regarder leur pays tel qu'il est. D'après, Le Point 38
Lecture et compréhension du texte 3. Lisez le texte ci-dessus. Répondez aux questions qui suivent: a) Quel est le «théorème» qui fonde la nation française? Qu'est-ce qui pousse les Français à le rechercher? À votre avis, n'est-il pas une illusion pure et simple? b) D'où vient le «mal-être» dont souffre la France? Comment se manifeste-t-il? Qui en est responsable? Quelles sont les solutions possibles du problème? c) L’auteur de l'article pense que la France a plusieurs visages. Quelles en sont les causes et les conséquences? d) Selon l'auteur, quels sont les facteurs qui déterminent l'identité nationale de la France? Quelle est l'idée nationale française? 4. Relisez le texte et faites la liste des phrases qui portent le sens principal de chaque paragraphe. 5. Trouvez dans le texte les expressions servant les équivalents aux groupements de mots russes suivants: ɂɡ ɝɥɭɛɢɧɵ ɜɟɤɨɜ; ɫɨɜɨɤɭɩɧɨɫɬɶ ɥɸɞɟɣ; ɨɦɵɜɚɬɶɫɹ ɦɨɪɹɦɢ; «ɤɨɡɟɥ ɨɬɩɭɳɟɧɢɹ»; ɨɝɪɚɧɢɱɟɧɧɨɫɬɶ ɜɨɡɦɨɠɧɨɫɬɟɣ ɞɥɹ ɞɟɣɫɬɜɢɹ; ɫɢɫɬɟɦɚ ɭɛɟɠɞɟɧɢɣ ɢ ɰɟɧɧɨɫɬɟɣ; ɫɬɚɜɢɬɶ ɩɨɞ ɫɨɦɧɟɧɢɟ; ɛɵɬɶ ɛɪɨɲɟɧɧɵɦ ɧɚ ɡɟɦɥɸ; ɫɪɚɠɚɬɶɫɹ ɧɚ ɫɜɨɣ ɫɬɪɚɯ ɢ ɪɢɫɤ; ɭɡɤɢɣ ɜɨɩɪɨɫ. Interprétation et commentaire du texte 6. Préparez le résumé du texte en utilisant les phrases de l’exercice 4 et 5. 7. Commentez: a) Mais la France ne se réduit pas à une géographie. C'est d'abord une histoire, et c'est surtout une idée. b) Passer de la nation au nationalisme, c'est régresser, avouer ses faiblesses et s'abandonner à une névrose obsessionnelle.
Texte 2 Les Français sont en avance sur la France Le problème, c'est que les Français ont changé plus vite que la France. Par bien des aspects, les Français sont plus modernes que les structures de leur pays. La France dure, brutale, archaïque persiste. Mais elle ne signe pas. Les Français ont beau noyer leurs chagrins, huiler les engrenages, liquider, liquéfier, compacter, moduler, alléger, se gorger de télévision, ils butent contre des chiffres, chômage, formation, déficit du commerce extérieur, déficit de la Sécurité sociale, vieillissement de la population. La France reste en retard. Son 39
niveau de produit national implique le sacrifice d'une fraction de la population. L’économie, le marché, l'offre ne peuvent pourvoir à tout et à tous. Ni la télévision. Ni les fantasmes. L’impuissance à se partager avec équité les avantages de la France moderne coince les Français à la veille du XXIe siècle: la désagréable certitude que les rôles ne sont pas bien distribués. En jetant au panier l'idéal de révolution sociale qui avait inspiré tous les progressistes du passé, les Français ont relégué la France sociale à une place résiduelle. Pourtant, il a subsisté, le petit peuple des revenus minimaux, par derrière le grand potlatch des idées et des classes, au verso des écrans de fumée, hors les incantations à la société de communication, en deçà des fabriques d'images harmoniques, attractives et consensuelles. Les Misérables n'ont pas de pudeur. Ils ne sont pas polis. Ils se pointent quand ils ne sont jamais invités. Ils gâchent les jolies vues de l'esprit. Ils sont vulgaires, triviaux, rudimentaires. Ils parlent un mauvais français. Ils sont si nuisibles qu'ils se nuisent à eux-mêmes, s'entretuent, se violent, s'agressent, salissent, font des revendications impossibles, tirent la société vers le bas. Mais ils existent et ne se contentent pas d'être des dossiers de télévision: les orphelins battus dans des centres d'éducation surveillée, les enfants maltraités, les ouvriers de labeur, percherons d'usine, les employés stressés, les mal payés, les pas payés, les impayés, les chômeurs, les malades, les aliénés. La France n'est pas moins schizo que ses locataires car elle se vit à deux vitesses. Les «riches»consomment de la vitesse à volonté. Ils vont plus vite, pouvoir de la vitesse: transports, calculs, informations, intelligence artificielle. Les pauvres n'ont pas les moyens de se payer de la vitesse. Alors, ils traînent, ils sont affalés sur les bancs et dans les couloirs publics. On les trouve en masse à tous les terminaux des transports, aériens exceptés: gares SNCF, stations de métro, bouches de métro, berges. Ils mendient des tickets de transports. Ils sont lents. Immobiles. Ils n'ont pas pu monter dans le dernier wagon. Ce sont des moins que rien, des Français qui comptent pour du beurre, des zéros, 0 km/h. Phénomène d'induction: les liens entre la vie politique et les affaires de consommation se sont resserrés, pour le meilleur comme pour le pire. Pour le meilleur, on l'a vu: la liberté. Pour le pire: la montée en puissance du Front national et la popularisation de nouvelles façons de consommer des produits de plus en plus allogènes suivent des courbes dont le parallélisme est frappant. Tout s'est passé comme si l'adhésion aux valeurs du Front national avait été une réponse réactive à la dénaturalisation indiscutable de la consommation nationale. Ce n'est pas une simple coïncidence si ce contre-mouvement xénophobe a correspondu à l'engouement des Français pour les glaces, les parfums et les fleurs exotiques. Comme il est une réaction à la banalisation des avocats et des kiwis, ou au succès du fast-food, aux petits déjeuners aux céréales. Mettez-vous à la place de ces petits Blancs, à la case de l'oncle Le Pen: on bouffe étranger, bouffons les étrangers. Moins les Français mangeaient français, plus ils se sont excités. S'il n'y avait eu que les trucs exotiques, cela 40
n'aurait pas été trop grave. Les esprits les plus étroits cèdent toujours à la longue une petite place à l'inconnu. Mais ils se sont sentis carrément à l'étroit, dépossédés de leur raison d'être quand les produits de grande consommation ont à leur tour largué la France populaire. Ce n'est pas que les pâtes ont été moins pâtes, les choucroutes moins choucroutes, les soupes moins soupes, mais le message publicitaire a changé de tonalité. Il est monté de plusieurs crans. Fini, le parler populaire, «graillonnant», bruyant, bien français de chez nous. Abolies aussi tout un tas de valeurs comportementales qui faisaient de la France profonde une France majoritaire. Elles se sont inversées. Changement de sexe. Changement de règles: on était pour l'autorité et la répression des «déviances», et on doit se recomposer son rôle dans une société où il n'yen a plus que pour la tolérance, la permissivité, l'apologie de la différence et de la segmentation, la compréhension de la déviance, l'exaltation des valeurs auparavant marginales. Changement de régime économique: l'économie moderne a pris le pas sur les anciennes classifications, rejetant dans la marginalité le petit entrepreneur, le petit commerçant, les petits paysans, la petite ménagère pure et dure, mais aussi les mineurs, les sidérurgistes, les maçons... Changement politique: les partis de droite se sont déplacés vers les valeurs culturelles de la gauche libérale (jouir et permettre), et les partis de gauche vers les valeurs économiques de la droite libérale (entreprendre et gagner). On a vite oublié que c'était bien pire vingt ans plus tôt. Pour tout jeune, femme, artiste, Noir, Arabe ou Juif, enfant, téléspectateur, manifestant dans la rue, homosexuel, la France est un peu plus facile à vivre, plus libre et plus tolérante, qu'elle ne l'avait été. Plus «cool». Seulement, voilà, plus on est libre, plus on devient exigeant. Les paysans font des jacqueries, les infirmières des sitting, les étudiants et lycéens des happenings... Et les Français font la France. D’après Ph. Gavi, Les Français du coq à l’âme Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le texte ci-dessus et commentez son titre. Trouvez dans le premier paragraphe les phrases pour caractériser le pays, «La France est dure , brutale, archaïque...», et sa population, «Les Français sont plus modernes....», et parlez de cette contradiction. 2. Répondez aux questions qui suivent: a) Les Français, à quels problèmes sont-ils confrontés au cours de ces dernières années? Qu'entreprennent-ils pour y faire face? b) Quelle partie de la population souffre le plus de l'état actuel des choses? Les Misérables d’aujourd’hui qui sont-il? Continuez la liste des personnes souffrant le plus actuellement «les orphelins battus dans les centres d’éducation surveillée, les enfants maltraités...». 41
c) Comment le clivage social se fait-il sentir de nos jours? Les riches et les pauvres comment cette contradiction se fait-elle voir en France? 3. Commentez la phrase du texte «Les liens entre la vie politique et les affaires de consommation sont resserrés...». Comment la France a–t-elle changée aujourd’hui? Comparez «la belle douce France» traditionnelle avec la France contemporaine xénophobe «consommant des produits allogènes». 4. Parlez des changements de la vie politique, du régime économique, des mœurs et des traditions. Prouvez vos idées par des citations tirées du texte. 5. Expliquez la métaphore utilisée par l’auteur dans la phrase «Mettezvous à la place de ces Blancs, à la case de l’oncle Le Pen». Qui est Le Pen? Interprétation et commentaire du texte 6. Comment la culture anglo-américaine influence-t-elle la conscience française? La France est-elle vraiment plus «cool»? 7. Parmi les changements sociaux mentionnés par l'auteur lesquels vous paraissent les plus importants? Des changements analogues se sont-ils produits en Russie au cours de ces dernières années? 8.Quels partis de droite et de gauche existent en France? Quel est leur rôle à l'étape actuelle de l'histoire de France? Quelle place revient au Front national dans le paysage politique français? 9. Préparez un petit rapport (entre 200–300 mots) sur la situation politique en France. Texte 3 Portrait physique de la France S'agissant de la France, il faut donner d'abord la parole au grand spécialiste du sujet Charles de Gaule, général et président de la République. «Comme la vue d'un portrait suggère à l'observateur l'impression d'une destinée, ainsi la carte de la France révèle notre fortune» (Admirons au passage l'ambiguïté de ce mot «fortune», qui signifie à la fois richesse et destin.) C'est lui encore qui lança le terme d'hexagone pour caractériser la forme de la France. Et pourtant, aussi familière que nous soit sa carte géographique, elle n'évoque vraiment ni objet, ni animal, ni profil humain. Hexagone vraiment? En y mettant beaucoup de bonne volonté... Un des traits spécifiques de la France, c'est la place exorbitante qu'y occupe Paris. Inutile de s'appesantir sur les méfaits d'une centralisation excessive. Restons-en à la psychologie du Français moyen. Pour lui, il y a Paris et il y a la province. Pour un «provincial» – fût-il originaire de Marseille ou de Lyon «monter» à Paris est une étape obligée de sa carrière. Le réseau des chemins de fer est à l'image d'une toile d'araignée dont le nœud central se situe à 42
Paris. Les plus grands «Provinciaux»s'inclinent en rechignant, parce qu'on n'est pas vraiment français sans une touche parisienne. Montaigne: «J'aime tendrement Paris jusqu'à ses verrues. Je ne suis Français que par cette grande cité». Quand on cherche à comprendre un pays, il ne faut jamais perdre de vue la densité de sa population. Avec ses 100 habitants au kilomètre carré, la France est relativement peu peuplée. L’Angleterre, l'Allemagne et l'Italie ont une densité de plus du double. Ce ne sont pas là des chiffres abstraits. C'est une réalité que l'on vit aussi bien sur les autoroutes qu'au centre des villes. Le Français jouit, d'un «espace vital» exceptionnel. La résidence secondaire, voire tertiaire, lui paraît aller de soi. Une union heureuse entre l'homme et la terre: telle semble être la réussite la plus difficile et la plus précieuse à rechercher. Mais il y a des mariages malheureux. L’homme peut enlaidir et même détruire son environnement. Quand on parle de «paysagiste», on songe d'abord à un peintre. L’avènement de l'impressionnisme a signifié la revanche des paysagistes sur les peintres à Histoire - David, Ingres, Delacroix. Avec Monet, Boudin, Renoir, Cézanne, Sisley, etc., c'est la France verte qui envahit les galeries. Le chevalet posé en plein air remplace l'atelier pour notre bonheur. Récemment Bertrand Piccard qui a fait le tour de la Terre dans un ballon évoquait la splendeur des images qui se déroulaient sous ses yeux et leur contraste avec les atrocités qui se commettaient au même moment dans chaque pays. Tant il est vrai que c'est Dieu qui dessine la géographie, mais c'est le diable qui écrit l'Histoire. Chaque peuple est confronté à une tâche surhumaine: intégrer heureusement son agriculture, son industrie et sa culture au pays qu'il habite. Le problème français se multiplie du fait de la variété infinie des régions et des sites de la France. Est-ce de ma part chauvinisme inconscient ou accoutumance de l'œil? Il me semble qu'il y a du génie dans le bocage normand, l'ardoise bretonne, la tuile romaine et le cyprès provençal, les terrils des mines du Nord, devenus des collines verdoyantes et arborées, les coteaux vignerons de Bourgogne et la vaste et lourde nappe céréalière de la Beauce, où pointe la cathédrale de Chartres. Ici l'apport humain n'oblitère pas le paysage, mais l'exalte au contraire et le porte à une dimension supérieure. D’après, le Figaro Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le titre du texte ci-dessus et le texte en entier. Etes-vous d’accord avec le titre donné par l’auteur? Choisissez un autre titre à ce texte. Justifiez votre choix. 2. Trouvez les réponses aux questions qui suivent: 43
a) Dans quelle forme géométrique les limites de la France peuvent-elles s’inscrire? Qui a lancé le premier cette idée? b) Quelle est l'attitude des provinciaux envers la capitale de la France? c) Quelle est la densité de la population en France? Est-ce un pays très peuplé? d) Comment vous comprenez la phrase «Le Français jouit d’un espace vital exceptionnel». Commentez-la 3. Relisez le dernier paragraphe du texte et trouvez-y tous les symboles des provinces française. Placez sur la carte les lieux mentionnés dans le texte. Interprétation et commentaire du texte 4. Quelles provinces françaises connaissez-vous? Parlez des particularités d'une d'entre elles. 5. «Comme la vue d'un portrait suggère à l'observateur l'impression d'une destinée, ainsi la carte de la France révèle notre fortune» (Charles de Gaule). Commentez cette sentence. Quel rôle a joué Charles de Gaule dans l'histoire de France? 6. Trouvez-vous que la place de Paris en France soit exorbitante? Les Russes de province, aiment-ils Moscou autant que les Français aiment Paris? 7. Quelle place revient aux impressionnistes dans l'histoire de la peinture mondiale? Connaissez-vous les peintres français et russes qui se sont adressés aux sujets historiques? Texte 4 Les traditions Noël et autres traditions de Provence Agitation, impatience ou recueillement: la nuit de Noël n'est pas, loin s'en faut, neutre en émotions. Avec l'heure de Noël, la fête familiale, entre toutes, sonne celle des retrouvailles et de repas interminables. La veillée illustre ce partage, aujourd'hui de l'abondance, autrefois du feu. Aujourd'hui, nul ne sait si la bûche au chocolat ou de glace, servie immanquablement au dessert de la fête, est parée de vertus telles , que la faculté d'accueillir les anges, de protéger les proches ou de faire fructifier la récolte. La messe de minuit permet à tous les paroissiens, même les moins. pratiquants, de se retrouver au moins une fois par an. En Provence, on est très traditionaliste. Le Noël provençal c'est la crèche de Jésus riche en santons aux couleurs vives: les moutons, l'âne, le bœuf, et tous les gens qui venaient apporter leur offrande à l'étable. Jusqu'à minuit Joseph et 44
Marie sont agenouillés devant un petit nid de paille vide... Quand minuit arrive on met le petit Jésus dans son nid et on passe à table. Au milieu de la table revêtue de sa plus belle nappe de Noël la dinde que l'on 'mange avec les treize desserts, en buvant le petit vin muscat. Le 6 janvier, on fête les Rois, avec une bonne brioche aux fruits confits qui contiennent la fève. Et puis, c'est la Chandeleur, avec les crêpes. Ce jour-là, on achète une «navette»chez le pâtissier, un gâteau en forme de barque que l'on peut faire bénir à l'église. Au mois de juin par exemple, il y a toujours la foire à l'ail. Les paysans descendent à Marseille pour vendre leurs longues chaînes d'aulx. Vers la fin de novembre, on commence à voir sortir les santonniers. Les baraques se montent et on n'y vend pas que des santons mais aussi toutes sortes de plats, de cruches en terre vernie et de sifflets... D’après, Label France Lecture et compréhension du texte 1. Lisez le texte ci-dessus et répondez aux questions: a) Quelles sont les traditions qui perpétuent encore en France? b) Quels sont les plats traditionnels servis à Noël? c) Y a-t-il des traditions particulières en Provence? Que représente un santon dans la crèche de Noël? Interprétation et commentaire du texte 2. Préparez un bref exposé du texte en parlant des traditions françaises. 3. Quelle est la valeur symbolique de la crèche de Noël? A quelle croyance religieuse est-elle associée? 4. Connaissez-vous des traditions liées à la fête de Noël oubliées et ressuscitées ces dernières décennies dans notre pays?
Texte 5 1. Parcourez le texte qui suit et choisissez le titre qui conviendrait le mieux selon vous. Justifiez votre choix a) «L’académie française»; b) «Le bicentenaire de l’Institut de France»; c) «L’Institut de France et sa vocation»; d) «Les académiciens français et leur rôle» 45
Il y a deux cents ans, les révolutionnaires fondaient l'une des plus prestigieuses institutions françaises: l'Institut de France, fusionnant les anciennes académies de l'Ancien Régime. Installé à Paris, depuis 1806, l'Institut de France a pour vocation de représenter et d'encourager les arts et les sciences. Fort d'une tradition de près de quatre des cinq académies que rassemble l'Institut de France, l'Académie française, et ses quarante «immortels» en habit vert, fondée par Richelieu en 1635, est sans doute la plus connue. Ses sœurs cadettes -l'Académie des inscriptions et belles-lettres, l'Académie des sciences, l'Académie des beaux -arts - virent aussi le jour au Grand Siècle et furent rejointes par l'Académie des Sciences morales et politiques créée en 1795. C'est à cette date que l'assemblée révolutionnaire, la Convention les rassembla sous un nom nouveau - l'Institut de France – et une personnalité morale commune. Deux ans auparavant, la Convention avait décrété la dissolution des académies royales, considérées comme corporatistes et inféodées au pouvoir monarchique. Passée la période la plus agitée de cette révolution culturelle menée par le peintre David et l'abbé Grégoire, il fallut bien reconstruire. Ce que la Convention fit en créant, au nom de l'universalité de la science, un Institut national des arts et des sciences chargé de couronner l'ensemble du système éducatif républicain et se voulant un abrégé du monde savant. Principes directeurs: l'unité et l'égalité. Supprimée par Bonaparte en 1803, l'Académie des sciences morales et politiques fut rétablie en 1832, sous Louis-Philippe. La Restauration réalisa une synthèse parfaite de la tradition académique et de l’esprit républicain. Les académiciens ont toujours eu un droit d'intervention dans les affaires publiques. Après avoir assuré le triomphe de l'Encyclopédie de Diderot au XVIIIe siècle et incarné la tradition libérale au XIXe siècle, en accueillant en son sein Lamartine, Hugo et Tocqueville, les académiciens sont régulièrement appelés, de nos jours, à produire des rapports pour les pouvoirs publics. Ainsi, l'Institut n'a aucun rôle politique, mais il exerce une importante activité de conseil (bioéthique, orthographe... ), un droit de nomination et de consultation sur des établissements universitaires, participe au développement de la recherche, publie des revues scientifiques... Les cinq académies regroupent aujourd'hui près de 400 membres français et étrangers, tous honorés du même statut et patronnés par un commun Chancelier de l'Institut. L'Institut est, en effet, le premier propriétaire patrimonial après l'Etat. Parmi ses possessions les plus prestigieuses figurent le domaine de Chantilly et le musée de Condé, l'abbaye de Chaalis ou le musée Claude Monet à Giverny, sans oublier le palais Conti, siège de l'Institut à Paris, qui compte deux bibliothèques: celle de l'Institut, riche de plus d'un million et demi de volumes et la bibliothèque Mazarine, qui possède, outre 450 000 volumes, une collection rare de manuscrits médiévaux. À tant de vertus éprouvées il serait bien inutile d'ajouter trop d'éclat médiatique. Reste qu'il est bon de rappeler de temps à autre ce que le 46
rayonnement de la France doit à cette coupole qui abrite toujours, avec un souci constant d'adaptation à la modernité, une certaine idée de l'unité souveraine de l'esprit dans quelque domaine qu'elle s'exerce. L'Académie française: Elle a pour mission de «travailler à la pureté de la langue et la rendre capable de la plus belle éloquence», ainsi que de préparer un dictionnaire. Elle compte quarante membres, romanciers, historiens, médecins etc., et des écrivains francophones. Parmi les «refusés» célèbres, les écrivains Balzac, Zola, Nerval, Stendhal, Flaubert, Baudelaire, Céline, Proust, Gide, Alain et Péguy. L'Académie des beaux-arts: Son rôle est de promouvoir et d'encourager la création artistique et de veiller au maintien du patrimoine culturel français. Les peintres y côtoient les graveurs, les architectes et les musiciens, et, depuis quelques années, les cinéastes et les mécènes. L’Académie des inscriptions et des belles-lettres: Elle a pour vocation de travailler «aux inscriptions, aux devises, aux médailles, et de répandre sur tous ces monuments le bon goût ou la simplicité». Elle assure également la tutelle de quelques grands organismes de recherche français. Elle accueille des égyptologues, des historiens de l'antiquité grecque ou latine, des médiévistes et des spécialistes d'autres domaines (préhistoire, linguistique... ). L'Académie des sciences: Chaque académicien est chargé «d'enrichir de ses lumières tous ceux qui composent l'Académie». Elle a pour fonction de valoriser et de développer la recherche. Elle est composée de mathématiciens, de physiciens, de chimistes, de biologistes, etc. L'Académie des sciences morales et politiques: Elle s'occupe de l'organisation de colloques, de mécénat... Elle compte aujourd'hui des juristes, des économistes, des hommes politiques, etc. D’après, Label France Lecture et compréhension du texte 1. Relisez le texte plus attentivement pour trouver les réponses aux questions ci-dessous: a) A quelle époque a été créé l'Institut de France? Quelles sont les académies qui le forment? Parlez de la vocation de chacune d'entre elles. b) Pourquoi l'Académie française occupe-t-elle une place particulière parmi les autres académies? c) De quels droits les académiciens français jouissent-ils? Interprétation et commentaire du texte 3. Pourquoi les membres de l'Académie française sont-ils appelés les 40 immortels? 47
4. Pouvez-vous citer quelques noms de célèbres académiciens français? Qui a été la première femme élue à l'Académie française? 5. Quelle période dans l'histoire de France a été baptisée le Grand siècle? la Restauration? l'Ancien Régime? 6. Préparez un rapport sur l’Institut de France pour son bicentenaire. DÉBATS 1. L’auteur-compositeur français Yves Duteil parle dans sa chanson de la beauté de la langue française “C’est une langue belle avec des mots superbes. Qui porte son histoire à travers ses accents. Où l’on sent la musique et le parfum des herbes…» Êtes-vous du même avis? 2. Pour raconter l’histoire de la France, quels «lieux de mémoire»choisiriez-vous? Dites pourquoi. 3. Quels sont les éléments constitutifs d’un patrimoine culturel: les citoyens du pays? les biens économiques? la langue et les monuments historiques? l’histoire et la géographie? autre chose? Qu’est-ce qui symbolise le mieux la France et la Russie? 4. La France est un pays de vieilles traditions. A quoi sont-elles liées? pourquoi faut-il sauvegader les traditions d’antan? Quelle est l’attitude des Russes et des Français envers leurs traditions? Faut-il résigner à ce que certaines traditions disparaissent? 5. Que signifie pour un pays l’idée national? Pourquoi les hommes y attachent-ils une grande importance, surtout à l’époque actuelle de la mondialisation? En quoi voyez-vous l’idée nationale russe? SYNTHESE Présentez le compte rendu des textes illustrant le thème: «Le patrimoine national».
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ɍɱɟɛɧɨɟ ɢɡɞɚɧɢɟ ɉɊȺɄɌɂɄɍɆ ɉɈ ɄɍɅɖɌɍɊȿ ɊȿɑȿȼɈȽɈ ɈȻɓȿɇɂə ɑȺɋɌɖ 1
ɋɨɫɬɚɜɢɬɟɥɢ: Ƚɢɥɹɪɨɜɫɤɚɹ Ɍ.ȼ., ɑɟɪɟɩɤɨɜɚ ɇ.Ɇ.
ɉɨɞɩɢɫɚɧɨ ɜ ɩɟɱɚɬɶ 23.08.07. Ɏɨɪɦɚɬ 60×84/16. ɍɫɥ. ɩɟɱ. ɥ. 2,9. Ɍɢɪɚɠ 100 ɷɤɡ. Ɂɚɤɚɡ 1739. ɂɡɞɚɬɟɥɶɫɤɨ-ɩɨɥɢɝɪɚɮɢɱɟɫɤɢɣ ɰɟɧɬɪ ȼɨɪɨɧɟɠɫɤɨɝɨ ɝɨɫɭɞɚɪɫɬɜɟɧɧɨɝɨ ɭɧɢɜɟɪɫɢɬɟɬɚ. 394000, ɝ. ȼɨɪɨɧɟɠ, ɩɥ. ɢɦ. Ʌɟɧɢɧɚ, 10. Ɍɟɥ. 208-298, 598-026 (ɮɚɤɫ) http://www.ppc.vsu.ru; e-mail:
[email protected] Ɉɬɩɟɱɚɬɚɧɨ ɜ ɬɢɩɨɝɪɚɮɢɢ ɂɡɞɚɬɟɥɶɫɤɨ-ɩɨɥɢɝɪɚɮɢɱɟɫɤɨɝɨ ɰɟɧɬɪɚ ȼɨɪɨɧɟɠɫɤɨɝɨ ɝɨɫɭɞɚɪɫɬɜɟɧɧɨɝɨ ɭɧɢɜɟɪɫɢɬɟɬɚ. 394000, ɝ. ȼɨɪɨɧɟɠ, ɭɥ. ɉɭɲɤɢɧɫɤɚɹ, 3. Ɍɟɥ. 204-133.
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