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Commission Nationale du DELF et du DALF ,
CEN T RE
Comme le DELF (Diplôme d'Études en Langue Française) al,lquel il fait suite, le DALF (Diplôme Approfondi de Langue Française) est un diplôme de ' français langue étrangère créé et officiellement délivré par le Ministère de L'Éducation nationale. Le DALF, constitué de quatre unités capitalisables, certifie un degré de maîtrise de la langue française, à l'écrit et à l'oral, permeHant de suivre efficacement les cours d'une université française ou francophone. À ce titre, l'obtention du DALF dispense des tests linguistiques exigés pour l'inscription des étudiants étrangers dans une université française. Ces annales présentent une sélection de sujets proposés entre janvier 1993 et juillet 1995 dans les 46 pays alors centres d' examen du DALF, ainsi qu'une présentation détaillée des différentes épreuves, de leurs objectifs, des critéres d'évaluation et barèmes de notation.
Dans la même collection: • • • • • • • •
Réussir l'Unité A 1 Réussir l'Unité A2 Réussir l'Unité A3 Réussir l'Unité A4 Réussir l'Unité B2 Compte rendu / Synthèse / Résumé (A5-B1-B3) Annales du DELF Guide du concepteur de sujets DELF-DALF
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DANGER PHDTOCOPILLAGE
TUE LE LIVRE
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INTERNATIONAL
d'ÉTUDES
PEDAGOGIQUES
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AYANT-PROPOS
Le DELF et le DALF ont eu di x ans en 1995. Depuis leur création, ces cert ifications de français langue étra ngère du Ministère de " édu cation Nationale connaissent un succès touj ours croissant et sont aujourd'hui proposées dans 91 pays - dont 49 pour le DALF - et plus de 400 établissements.
À la différence du DELF, le public auquel s'adresse le DALF n'est plus en situat ion d'apprent issage du français mais de perfectionnement linguistique, qu'il s'agisse de suivre des études dans une université frança ise ou francophone, ou seulement d' améliorer sa maîtrise de la langue dans les diverses situations d'u sage courant. Ces premières annales du DALF comportent une présentation d'ensemble des différentes épreuves, de leurs objectifs, des critères et barèmes d'évaluation, suivie d' un choix de sujets proposés dans différents pays du monde. Rappelons en effet que les sujets du DALF - comme ceux du DELF - sont conçus dans chacun des pays centres d'examen et, quoique revus et va lidés par la Commission Nationale, sont d'abord le témoignage du travail considérable fourni par les différentes équipes de concepteurs à " étranger. II était évidem ment impossible de reprodu ire ici la totalité des suj ets élaborés depui s la toute première session du DALF à l'étranger en 1986. Au demeurant, comme toute cert ification viva nte, le DALF a évolué avec l'expéri ence acquise, et certaines épreuves ont conn u des aménagements (arrêté de juin 1992). Nous avons préféré ne faire figurer dans ce vo lume que des exemples suffisamment récents, choisis parmi les quelque 1500 suj ets qu 'a reçus la Commission Nationale entre janvier 1993 et juillet 1995. Dans leur diversité ils nous paraissent toutefois donner une image représentative d' une certification qui, grâce aux eff0I1s consentis par les centres d' examen, s' avère un instrument essentiel pour promouvoir le français à l'étranger.
Photo p. 37 : Sipa Press 1 Mantel
Maquette et mise en page intérieure: SG Production Couverture: SG Création « Le phOlocopillagc, c'esi l'usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des auteu rs et des édi teurs. Largement répandu dans les établissements d'enseignement , le photocopil l'lgC menace J'avenir du livre, car il met en danger son équ ilibre économique. Il prive les auteurs d' une juste rémunération. En dehors de l'usage privé du copiste, toute reproduction totale ou pun ielle de cct ouvrage est interd ite. » La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, au terme des alinéas 2 el 3 de J'article 4 1, d' une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l' usage privé du copiste ct n OIl destinées à une utilisation collective» el, d ' autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d 'exemple ct d ' illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle. fai te sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. » (alinéa 1er de l' article 40) « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. » «
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Les Éd itions Didier, !laris. 1996 ISBN 2-278-04549-0
Imprimé en France
Gilbert LÉOUTRE Inspecteur Général de l'Éducation Nationale Président de la Commission Nationale du DELF et du DALF
NATu nE DE L'ÉPIŒUVE
\NTRODUCT\ON
DURÉE
COEI1FI CIENT
TEMPS DE I)RÉI'AnATION
1 h 30
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B3 - Compréhension et expression écrites en langue spécialisée ÉPREUV ES ÉCRITES
1. Qu'est-ce que le DALF?
.. , Le DALF (Diplô me Approfondi de Langue Française), d~plôll1C de français langue, étrat:~ère dclldMI~;:tere
• de l'Éducatio n Nati onale, fa it suite au DELF (Diplô me d' Etudes e n Langue Françai se) 1 et 2 eglcs" . ~. t été cl'éées par l' arrêté ministéri el du 22 mai 1985 . Suite à leur développeme nt rapide, Ces certl 1lc allOll S on < ,' . à 1 . "gamsatlo n un 'no uvel arrêté ministérie l ( 19 juin 1992) a apporté Ull cert ain no mbre cl ame nage ments, CUI 0 1 ( , el au contenu des épreuves .
• L DA LF le plus é levé de ces di plô mes, cert ifie un degré de ma~trise de I~\ langue française, à ,l'écrit et à l '01'~I, pe rn;cttant de suivre effi cacement les, cou.rs ,d' une uni versité française ou francophone sans aucun besoin d' une qu elconque {( mi se à niveau » hn glll suque. " À ce litre, les titul aires du DALF so nt offi ciell ement di spensés des tests lin gui stiques d'entree dans les UOl -
1. Sy nthèse de documents (d' un total de 500 à 700 mots) corres po ndantJ \ la spéc ial ité cho isie par le cand idat. 2. Ex press ion (réponses brèves à 5 quest ions écrites correspo ndant à la spécialité choisie par le candidat) . N.n. Les cel/lres SOli/ aurorisé,ç il rempltlcer fa s)'IIIIIèse de (IOCllmellls p(lr /1/1 rÔ llmé de /exfe J'Of/mil slIr //1/ (loclI/llelll de 500 il 700 illois .
B4 - Compréhension et expression orales Cil langue spécialisée ÉPREUVE O RALE
Ex posé sur un sujet corresponda nt à la spéciali té chois ie par le cand idat, sui vi d' un entreti en avec le j ury.
maximuill
versités fra nçai ses (décret du 2 1 décembre 1988). Toute personne de natio nalité no n française peut ,s' inscrire au DALF à conditi on : . d" t · déj à titul aire du DELF 1'" et 2' degres. s~~: d':~~i r :.ésent~ avec succès un test de niveau appe lé test de COllt rôle d'acc.:è.\~ au, DA LF .. Ce test ~ispense de I~obtention du DELF et permet de s' inscrire directement au DALF, mais li n a en SOI aucune valeur de dipl ô me. 1- DELF 1cr et 2 C degrés le DALF est composé d'unités c(lpitalisables, pouvant être présentées et C • b omme. e d~mment l'une d~ l'autre. L~ DALF comprend quatre unités (de BI à B4) ; tout candidat lé ~ut~~~~II~~u~el:.é~enter ces unités dans l'ord re qui lui plaît, dans le mê me centre d'ex,am~l~ o u dans des ~entres di~érenis, et sans aucune limitati o n dans le temps. Ch~~lIe unité a~quise l'es.t de~Ol~lvement et est . 'é . ' . 1 d· 1" ne DA LF est dehvré une fOIS les quatl c ull1 tés obtenues. vali dée par une attestati on de 1 Usslte, e Ip 0 1
2. Les unités du DALF Nous présento ns ci-desso us les quatre unités du DALF te ll es qu e dé fini es par le nouvel arrêté de 1992. C OEFFtCIENT
D URÉE
NATURE DE L'ÉI)REUVE
T EMPS DE l)n ÉPARATION
1. Compte rendu d' un tex te de 500 à 70~ mots .. 2. Ex pression (réponses brèves à 5 questi ons écntes).
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B2 _ C ompréhension et expression orales
entretien avec le j ury après 2 écoutes d' un même enregistrement sonore de 3 minutes; • Soir oral passé coll ect ivement: réponse à un que~tion nai re port ant sur un enregistrement sonore de 3 mlllutes (2 écoutes).
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• Les unités Bl et B2 sont en français général , B3 et B4 e n françai s de spécialité. Po ur ces de ux derni ères uni tés, le no mbre et la nature des domaines de spécialité proposés sont laissés au choix des centres d'examen, qui tiendron t év idemm ent compte des cent res d ' intérêt de leur publ ic. Il est donc possible: - so it de reprend re les quatre domaines assez larges proposés dans l' inli tul é de l' unité A6 du DELF (Sciences humai nes et sociales; Sc iences éco nomiques et j urid iques; Mathé matiq ues et Scie nces de la matière; Sciences de la vie), ou une parti e d' entre eux; - soit de proposer d'autres domaines plus précis (Arts; Littérature; Architecture; Agro no mi e, etc.) . Sa uf cas exceptio nnel, les domaines proposés par un centre d 'examen doivent être les mêmes en B3 et en 84 ; o n ne peut e n e ffet contraindre un candidat à changer de do maine de spéciali té d ' une unité à l' autre.
Pour plus de préc isions sur ces différe nt s points, o n se reportera à la présentation de chaque unité.
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• Chaque un ité ne compo rte e n fa it qu ' une seule épreuve, éventue lle ment divisée e n deux exercices. Ai nsi, e n BI , l'exercice de co mpte rendu et les qu es ti o ns po rte nt sur le mê me docum ent et peuvent sa ns inconvén ient être do nn és simultané ment au candidat (soit un e durée to ta le de 2 h 15 pOlir l' unité, à charge po ur le candidat de gérer au mi eux son temps) .
• En reva nche, ne peuvent en aucun cas être modifiés : - la durée des unités écrites (81 o u 8 3) ; les coeffic ie nts affectés à chaque exercice; - la distinction entre unités en français général (81 , 8 2) et unités e n françai s de spécialité (8 3, 8 4) ; le no mbre de qu es tion s posées (5) e n 81 et 8 3.
ÉPREUVE ORALE
• Soit oral indivi duel
• Chaque unité d u DALF est soit éc rite (81, 8 3) soit orale (8 2, 84) .
• Outre le choix des do maines de spécialité, les centres d'examen disposent d' une marge de li berté appréciable en ce qui concerne: la durée réelle des épreuves orales (le temps de passatio n indiqué dans l' arrêté est un temps max imum) ; le mode de passati on de l' unité 8 2: o ral indi viduel ou ora l collectif ; la nature du support de l'exposé de B4 (vo ir la notice corres po nd ante) ; - la nature du pre mi e r exerc ice proposé en Bl et B3 (co mpte re ndu , rés umé ou sy nthèse; cf c i-après, pp. 8 à 10).
BI _ C ompréhension et expression écrites É PREUVES ÉCRITES
Remarques générales
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• II s'agit là d'ac tivités co mplexes, mettant chacun e en œuvre différe nt s savoir-faire (détaillés dans la suite de ce dossier), et qui supposent une formati on ou lin entraînement préalable, surtout lorsqu 'elles n' ont pas été déjà pratiquées en lan gue maternelle.
3, Le DALF : compétence linguistique et savoir-faire A, COMPÉTENCE LING UISTIQU E Bie n que le DALF se situe dans le prolongement du DELF, s a perspe~tive est différente: les lII~ités du DELF (l cr el 2c deg rés) corres po nd aient à des pali ers suc:es~ l~s. d~ns 1 appre nt,l ssage du, fl,ançdl s.' depul~ la co mpé te nce minimale ({ de survie» (unité A I) jusqu 'a l ' Il11 tlatlOl1 au françm~ de spécialité, (unité A6) • ~u
niveau du DALF en revanche, les structures de la langue et r ensemble du systeme du franç~l s sont sllpp~ses
conn us et correcte ment maîtri sés. Il ne s'agit do nc plus d'apprenti ssage de la langue. mats de pelfeCllOlI -
neme fll lingu istique. On attendra donc d' un candidat au DALF :
• au niveau de la compréhension écrite et orale: .
.
.
_ la maîtrise de l'ensembl e du systè me morpho-sy ntaxique du françm s courant (aucune forme o u stlllctUie grammati cale ne doit constituer un obstacle po ur la co mpréhensio n) ; . .' une relative aisance dans la lecture des phrases lo ngues el de structure compl exe (phi ases à subOl do nnees
Une bonne connai ssance de la lang ue, nécessaire pour aborder les é preuves du DALF, ne peut donc être co nsidé rée comme suffi sa nte en soi.
C.
PERSPECTIVF.5 : UN DALF À ORIENTATION PROFESSIONN ELLE
Les personnes qui se destine nt à des é tudes universitaires e n fran çais ne représen tent qu ' une partie des ca ndidats au DALF à l'étranger. Il ex iste une demande de plus en plus impol1ante pour une version alternative du DALF prenant en compte les besoi ns d' un public e n situatio n profess ionnelle.
II est en effet poss ible, tout e n respectant la structure et les objectifs des épreuves fixés par les arrêtés ministé rie ls, de propose r pour chacune des unités des contenu s et savoir-faire qui se rapproche nt de véritables tâches professionnelles. Ainsi, dans l'unité 84, l'exposé oral de caractère universitaire pourrait être remplacé pa r la maîtrise de la prise de parole en situation professio nne lle: di rection de ré unio n, intervention dans un débat, présentati o n d 'u ne entreprise, entretien de recruteme nt en tête-à-tête, conférence, etc. Cette version parallèle du DALF est actuellement à l'étude.
multiples, à parenthèses, etc.) ; . . ' ...... la perception fine des niveaux et registres de lan gue ainSI que des procédes IhétOIlques cOUl ant s (lUptUie de construction , ellipse, euphémisme, ironie, etc.) ; . . , ' , . ., ' la perception de la logique interne d'un document et de ses différe nts IlI veaux d artlculdtlon (phlase, . , . ., .' . .. paragraphe, partie ... ) ; un lex ique suffi samment étendu - en français courant et dans le domame de speCialite ChO,lSI - , pmll pOUVOII saisir, sans gêne ni lacune majeures et dès la première lecture ou écoute, le c~ntenu ~ssenl!el d un.docUJ~ent authent ique écrit ou oral (article de presse, extrait d'ouvrage, repo rtage radlOpholllque ou télévisé ... ) , , . . . . • au niveau de l'expression écrite ct orale: non pas, év idemment, la maîtrise d'un parfait francophone, matS u~e a,lsan~e rel.allve et une précISio n dans l'express ion permettant de faire face à des situations de COmmlll1l catlOn diversifiées dans un contexte d'études universitai res ou professionnel ; . . une aptitude à vari er l'ex pression, tant dans le maniement de la phrase que dans cehll du leX ique . Entre les différentes unités du DALF, il n'existe donc pas de progression en termes de connaissances morphosy nt ax iques; la seule di stincti on importa nte , du point de vue de la, cOllfwi.\'san.ce.d'} la langue, est celle e ntre les unités en français « général » (B 1, B2) et les unités en françai S « de spéc"'''te » (B3, B4). Cette notion de « spécialité» ne doit d'aille urs pas être entendue de Il~anière trop ra~icale : dan~ I~ ~ALF, le degré de spéc ialisation attendu d' un candidat correspond aux connai ssances théonque me nt aC~U1se.s ~ la fin du système scolai re secondaire, en aucun cas à celles d'un étudiant déjà engagé dans le cycle ~lI1~ Verslla.l r~. C'est pourquoi, si un lex ique spéc ifique correspondant aux no tions fon~ame~ltale,~ de I~ Sp~cl8ltté, ~holsl~ doit être co nnu , reco nnu et correcte ment manié, o n gardera cepend ant à 1 espn.l qu !lne s ag it pas d evalue l les co nn aissa nces d' un candidat dan s un do maine de spécialité, mais sa maÎtnse de la lan gue.
B, SAvOm-FAmE • Outre une compétence e n langue, les épre uves du DALF évalue nt la maîtrise de ~i.fférents exerc i c~s o,u acti vi tés de type « pré-uni versitaire », nécessaires pour aborde r dan s de bonnes conditio ns des études s uperieures en français. Ce sont: le compte rendu objecti f de texte; la sy nthèse d' un ensemble de documents; . ,. '.' . la compréhensio n orale sélecti ve (repérage rapld~ d IIlforma,tlOns: pli se de note~!, . . . la cons ultation r~pide et J'exploitation d ' un dOSSier en fonctIOn d un thè me de leflexlO ll donné, l'organi sation et-la présentation d'un exposé o ral structuré.
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4, Choix et présentation des sujets Les unités du DALF ayant subi d'impo rtantes modifications depui s leur création, nou s n'avons retenu aucun sujet antéri eur au 1er janvier 1993, date d'effet de l'arrêté de juin 1992. • Les sujets présentés dans ces annales correspo ndent do nc au x différentes sessions du DALF à l'étranger de janvier 1993 à juillet 1995 . Il ne s'agi t là que d'une sélection parmi les q uelque 1 500 é preuves reçues par la Commission Nationale durant celte période. Nous regretto ns par ailleurs d 'avoir dû écarter nombre d'excell ents sujets qui ne comportaient aucune référence des documents utilisés ... ou des références erronées. • Les sujets sont regroupés par unité. On trouvera e n tête de chaque unité: une notice récapitulant les objectifs, la typologie, le SUppOlt et les éventuelles variantes de chaque exercice ; les princ ipes d 'évaluation, ainsi que des exemples de grilles. Ces g rilles d'évaluation sontpmposées par la Commission Nationale et non imposées: la complex ité des savoi r-faire mis e n œ uvre dan s les épreuves d u DALF fait que , ic i encore moins qu ' aille urs, il ne saurait être questi on d' une g rille « idéale ». Nous nous sommes seulement e fforcés de ne laisser de côté aucu n critère essentie l, et de proposer une solutio n moyenne e ntre des grilles trop détaill ées (généralement décourageantes pour l' utili sateur ... ) et des outils trop sommaires accordant une place excessive à la subj ectivité de l'examinateur. Elles doivent d' ailleurs beaucoup aux suggest ions et propositions faites par les différents centres d'examen. La présentati o n de chaque suj et a été no rmalisée comme suit: - consignes pour le candidat: la plupart des centres utilisent aujourd ' hui , à que lques détail s près, les modèles proposés dans le Cuide du concepleur de sujels (Didier-Hatier, 1994) ; nous avons également repris ces modè les dans le cas de co nsig nes origi nales trop laconiques, ou présenta nt des variantes peu significati ves. Par aille urs, le nombre de mots indiqué dan s la consigne de certain s exercices (compte rendu , synthèse) a été revu en fonction de la règle de décompte des mots présentée page 9, qui n'est pas toujours cell e pratiquée à l'étranger ; • lo rsqu ' une épreuve comporte plusieurs question s, le nombre de points attribués à chacune est joint au sujet. Pour les grilles d 'évaluation des exercices de compte rendu , synthèse, exposé, on se reportera à la notice de chaque unité; - en Bl et 8 3, la lo ngueur attendue po ur la réponse à chaque question a été indiquée entre crochets, en nombre de lignes (en situation d' exa men, ces lignes sont généralement visuali sées sur la fe uille de réponse). CIEP - Service des cert ifications en fran çais langue étrangère,
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LES EXERCICES DE CONTRACTION DE TEXTE DANS LE DAL~ COMPTE RENDU, RÉSUMÉ, SYNTHÈSE 1. Quel exercice pour quelle unité? • Les unités écrites du DALF (81 et 8 3) co mportent chacune un exercice de contracti on de texte. Dans la définition actue lle du DALF (a rrêté de juin 1992), il s'agit: - dans J'unité B l , d'un compte rendu de texte unique ; - dans l'unité B3, d'une synthèse de plusieurs documents. Ces deux exerci ces ont remplacé celui de résumé, jugé excessiveme nt fo rmel, qui figurait dans l' arrêté initial de 1985. Ils permettent e n out re, d'une unité à l' autre, une meilleure diversification des compétences évaluées. Cependant :
a) la Commission Natio nale autori se les centres d'examen qui le souhaite nt à intervertir les deux exercices mentionn és, ce qui revie nt à proposer la sy nth èse en Bl et le compte rendu en 83. Cette solution permet de réduire le nombre de documents à rechercher pour l'unité 8 3 (qui comporte plusieurs domai nes), et ne pose .aucun problème de fond; b) les centres sont égale ment autorisés à re mplacer l'exercice de co mpte re ndu, voire celui de synthèse, par un résumé au sens strict. Précisons cepend ant, qu'il ne s'agit là que d ' un pis-aller, que la Commission Nationale n'enco urage aucunement (1). Par ailleurs, il demeure essentiel que les candidats co mposent sur deux exercices de nature différente en 81 el 83. • Compte te nu de ces remarques, voici le récapitulatif des combinaisons possibles (dans tous les cas, les candidats d' un centre d'exame n doivent avoi r été précisément informés de la solu ti on retenue) :
[FRANÇAIS GÉNÉRAL]
83 [l'RANÇA tS DE s r ÉCIALtT(, ]
1
compte rendu
sy nthèse
2
syn thèse
compte rendu
3
résumé
sy nthèse
4
sy nthèse
résu mé
5
compte rend u
résumé
6
résumé
compte rendu
Bl
Solutions souhaitées par la Commi ssion Nationale
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Sol utio ns acceptées
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2. Typologie comparée des trois exercices A) LES l'OINTS COMMUNS II s'agit dans tous les cas: d ' un exercice de cOI/traction de texte(s) , assorti d' une consigne de longueur impérat ive habituelle ment donnée e n nombre de mots (avec une marge de tolérance de plus ou moins 10 %); - d'un exercice d'objectivité vis-à-vis des doc ume nts: pas de jugement ni de comme ntaire personnels, pas d'apport d' inform at ions ou d ' idées ex térieures. On do it donc éviter toute confusion avec le co mmentaire ou )'analyse de tex te ; d' un exercice de reformulatioll : le tex te produit par le candidat doit être rédigé avec ses propres mots, sans repri se directe du ou des tex te(s) so urce, à l' excepti on des mots-clés. Il doit être cohérent, articu lé et en tièrement compréhensible pour un lecteur qui ne dispose pas du tex te source.
B) LES DIFFÉRENCES • Le compte rendu et le résumé portent sur un document unique, mais: le résumé, beaucoup plus cont raignant, exige un strict respect de l'organisation du tex te source, ordre et artic ulati on des idées ; par ailleurs il interdit toute mention de la source (<< dan s le texte .. . »,« l'auteur dit que ... ») ; le compte rendu autorise tout plan différent du texte initial qui n'en trahisse pas le conten u essentiel. La mention de la so urce de meure déconsei llée, car elle rallonge et alourdit la production, mais elle n'est pas pénalisée. . Le compte rendu est dOliC un résumé assoupli, adaptable de ce fait à une plus grande variété de textes (alors qu e le résumé ne co nvient guère qu 'aux tex tes abstraits ou argumentatifs présentant une structu re logique très contrai gnante) . Aucu n des deux ne compolle d' introduction ni de conclusion autres que celles éventuellement tirées du texte source.
• La sy nthèse porte sur un ensemble de doc uments de nature, fo rm at et ori gi ne va riabl es, mais liés en tre eux par un thème commun ou un e problématique commu ne: elle suppose une mise en relati on et une comparaison du contenu des documents e n foncti on du thème co mm un, le classeme nt des données reten ues et leur organisation dans un texte uniqu e. Elle nécessite donc l'élaboration d'un plan personnel, qui souligne les relations liant les diffé rents textes; elle co mporte une très brève introduction (présentatio n du thè me ou de la problé matique, nature du dossier) et une très brève co nclusion objecti ve (centrée sur le co ntenu du dossier) ; la menti on de la sou rce (a uteur, texte ... ) est acceptée, el même souvent nécessaire lorsqu 'i l s'agit de co mparer des points de vue ou des informations. On trou vera des informations plus détai llées sur la nature des doc ume nts-supports, les savoir-faire requis et les principes d' évaluation dans la noti ce de l'unité 8 1 pour le co mpte rendu et le résu mé, et da ns celle de l' unité B3 pour la sy nthèse.
C) NOTE SU R LE DÉCOMPTE DU NOMBRE DE MOTS
Solutions possibles mais déconsei llées
(1) Il s'agissait essentiellemel[t d'une
La solu tion 1 demeurant la plus couran te dans les centres à l'étranger, elle est également la plus abo ndamment ill ustrée dan s ce recueil. Pour la mê me raiso n, nous avons mai ntenu les remarques sur le compte rendu (ou résu mé) dans la notice de l' unité 81 et celles sur la sy nthèse dans la notice de l' unité B3. On trouvera ci-après un rappel comparatif de la typologie des trois exercices.
me~ure transitoire, destinée aux centres d'examen dont le public était déjà fami liarisé avec l'exercice de résumé.
Il existe plusieurs écoles pour le décompte du nombre de mots contenu da ns un texte, les centres d'examen utilisant le plus souvent le mode de déco mpte déjà pratiqué par le ur public en langue maternelle (lorsque ce n'est pas le cas, la règle adoptée doit obligatoirement fi gurer dans la consigne de l' exercice).
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UNITEBt
Lorsqu ' un choix est possible, la Commission Nationale préconise l'utilisation de la règle typographique de décompte des mots, de loin la plus faci le à appliquer et I.a plus rapide : dans ce cas, est considéré comme mot tout ensemble de signes placé entre deux espaces (ainsi: « main-d'œuvre» = 1 mot ; «c'està-dire» = 1 mot ; « un bon suj et » = 3 mots; «Connais-tu l'unité 8 3 du DALF? » = 5 mots). • Dans les suj ets présentés, toutes les indications de nombre de mots ont été normalisées en fonction de cette règle.
Résumé, compte rendu, synthèse : tableau récapitulatif C OMPTE RENDU
R ÉSUMÉ
SYNTH ÈSE
1, Généralités Cette uni té évalue la compréhension et l'expression écrites en français général. Elle ne comporte pas d'épreuve ora le. Elle comporte deux exercices enchaînés qui portent sur le même document, et peuvent être sans inconvénient distribués simultanément au x candidats: _ lin comple rendu de lexIe (durée 1 h 30 - coeffi cient 2) ; _ 5 questions qui prennent appui sur ce même tex te et évaluent la capac ité du candidat à s'exprimer par écrit à travers des tâches diversifiées (durée 45 mn - coefficient 1).
Un seu l texte initi al, nettemen t structuré.
Un seul tex te initi al(I), cohére nt mais pas obl igato ire ment de structure très serrée.
Un doss ier thémat ique (2 à 4 documents en moyenne).
L'exercice de compte rendu peut cependant: _ soit être remplacé par un exerci ce de résumé, plus strict ; soit être interverti avec l' exercice de sy nthèse proposé en B3. On aura dans ce cas une synthèse de documents en français général en Bl et un compte rendu de tex te unique, en langue de spécialité, dans chaque domaine de B3.
Consigne de longueur.
Consigne de longueur.
Consigne de lo ngueur.
Les remarques qui suivent valent pour une unité BI de type « compte rendu» (ou résumé), cas de fig ure de loin le plus courant. Pour les remarques concernant l'exercice de synthèse, se repolter à la notice de l'unité B3, et pour la typologie comparée des différents exercices, à l' introducti on pp. 9 et 10.
Producti o n d'u ne co ntractio n de tex te ( nouvea u tex te uniqu e et cohérent). Pl an ident ique à celui du tex te initi al.
Productio n d' un e co nt rac tion de tex te (nouveau tex te uni que et cohérent). Plan librc.
Producti on d'u ne co ntract ion de tex tes (no uveau tex te uni q ue et cohérent , intégrant les contenus de l' ensemble d u doss ier).
Exercice o bjectif: pas d'apprécia ti o n critiq ue, pas de jugeme nts ni de comme ntaires person ne ls, pas d'a pport de do nnées extéri eures au tex te.
pas d'appréExerc ice o bjecti f c iatio n critique, pas de jugements ni de commentaires personnels, pas d'apport de données ex térieures au tex te.
Exerc ice objec tif pas d'a ppréciation crit ique, pas de j ugements ni de comme nt aires perso nnels, pas d'apport de données ex térieures au texte.
2, Le document -support Il s'agit d' un document authentique, unique, en français général, destiné à un large public et ne comportant pas ou très peu de lexique de spécialité (celui-ci devant être ex pliqué en notes, ainsi que tout terme rare ou très idiomatique). Il peut être tiré d' un j ournal ou d' un magazine, ou extrait d' un ouvrage plus étendu, mais doit dans tous les cas former un tout, lisible de manière autonome. Les éventuelles coupures doivent impérativement être indiquées. Sa longueur peut varier, en fonction de sa densité, entre 500 et 700 mots, voire davantage dans le cas d' un tex te très redondant ou de lecture très facile, soit e~v i ron une page de magazine, de typographie suffisamment aérée. Il traite généralement d' un point de civilisation contemporaine (non forcément française) et doit, autant que
possible, équilibrer réfl exion et informati on. S' il s'agit le plus souvent d'actualité récente (cf. p. 35), on peut également trouver des tex tes plus anciens, présentant une réfl exion de portée générale (cf. p. 27). Exercice de refonnul atio n (pas de reprise tex tuell e, à l'excepti on des mots clés).
Exercice de refonnul ation (pas de reprise tex tuelle, à l'exception des mots clés).
Exerc ice de re fonnu lation (pas de reprise textuell e, à l' exception des mots clés).
Mention de la source in terdi te.
Mention de la source à év iter, mais non pénalisée.
Menti on des sources non im pérative, mais souven t nécessaire pour des ra isons de clarté.
Introd ucti on du tex te contractée. Co nc lu s io n du tex te co ntractée.
initi al,
Introdu cti o n et co ncl usio n e mpruntées au tex te in it ial.
ini tial,
Brève introd ucti on présentan t la problématique ct le doss ier. Brève concl us ion personnelle (car . pon ant sur l'ensemble du doss ier) mais objective.
(1) Un très bref document complémentaire, de caractère puremelll illustratif (statistique, dessin), est éventuellement possible, sous réserve qu' il
n'ajoute aucune di ffic ulté à l'~xercice (qu\ ne doit pas devenir une synthèse ... ). Cf. exemple [l. 45.
3, Les exercices: objectifs et savoir-faire A) LE COM PTE RENDU • Objectif : dans le compte rendu, le candidat doit témoigner de sa capac ité à comprendre en profo ndeur un document authentique écrit d' une certaine densité, en synthétisant et reformu lant avec ses propres mots l'essentiel de son contenu .
• Principaux savoir-faire requis : - identifier la nature et l' enjeu du document; - dégager le thème principal et l'organisation d'ensemble; extraire les info rmati ons et idées essentielles ; sy nthétiser et reformuler ces contenus dans une langue personnelle, mais de manière objective (respect de la perspective du scripteur) ; produire un tex te écri t cohérent et articulé, témoignant d'une aisance et d' une vari été suffisantes dans l'expression. Pour la comparaison entre compte rendu et résumé, voir p. 9.
• La consigne doit me nti o nner claireme nt la nature de l'exercice (compte rendu o u résumé), en rappeler les règles essenti elles et indiquer la longue ur fixée pour le tex te à produire, en nombre de mot s. Cette longueur va ri era en principe entre 150 et 250 mOI s, en fonction de celle du texle initial et de sa densité.
Rt:SUMÉ
COM I'TE RENDU SAVOIIHèA lRE
SAvom-FAIIŒ
B) LES QUESTIONS • Objectif: les questi ons évaluent les capaci tés d 'ex press ion du ca ndid at à travers des tâc hes plus di versifiées que dan s le compte rendu (où l'express ion était étroite me nt conditionnée par le respect du texte so urce). Blies peuvent comprendre: des question s sur le texte, qui ne doiven t cependan t pas répéter l'exercice de compte rendu, mais inviter au contraire à un e interprétation fine et analytique: expliciter telle ou te ll e c itation, co mmenter tel ou te l exemple, etc. des qu~stion s à parlir du tex te, qui élargissent le cadre de réflex ion et permettent au candidat de s' impliquer plus directement: exprimer une réacti o n ou une opinio n personnelle, faire une hypothèse, proposer une solution, comparer la réalité décrite avec celle de son propre pays, etc. Elles ne doi vent en aucun cas servir à tester les con naissances spécifiques du candidat sur tel ou tel sujet: il s'agit d'une épre uve de lan g ue , non de cu lture générale. • Principaux savoir-faire requis: exp li citer/commenter l'enje u du texte, la pos ition de l'auteur, etc. expliciter/commenter un éno ncé particulier (phrase, titre, citation), analyser/commenter une information ou une idée du document, comparer des infol'lnations ou idées contenues dans le document, entre e ll es ou avec d'autres données sur le même suj et, préciser o u élargir l'objet d'u n débat, ex primer un e attitude, une opinion, un point de vue personnels, arg umente r, apporter des préc isions, donner des exe mpl es, nuancer. • Les questions sont ob li gatoirement au nombre de cinq; en revanche e lles peuve nt être d' importance et de longueur variables. Il est mê me conseillé de mê ler questi ons « ponctuelles» autorisant une réponse brève (3 à 4 lignes) et question s plus o uvertes exigeant un dévelo ppe ment plus élaboré (jusqu 'à 10 - 12 lignes). La lo ng ueur approximative attendue pour la réponse à chaque question doit être indiquée au x ca ndidats, généralement en nombre de li gnes.
4. Évaluation Les critères d 'évalu ation sero nt évidemment fonction des objec tifs et savoir-faire évoq ués c i-dess us.
A) GRILLES D'ÉVALUATION DU COM PTE II ENDU OU DU IIÉSUMÉ Cf tab lea u page suivante.
Remarques:
Restitution du con tenu du lexte _ co mpréhension globa le; _ sélect ion des informations/idées essent iclles ; _ aptitude ~I sy nthéli ser ces informations/idées; _ apt itude à rcfol'lmller ; _ objecti vité p.lr rapport au leXIe (respect de la perspecti ve du scripteur) ; _ cohérence du plan adoplé.
8
Restitution du contenu du texte - com préhension globale; - sélection des inronnations/idées essentie lles; - apt itude à sy nthéti ser ces informat ions/idées; - apt itude à rerormuler ; - objectivité par rappol1 au texte (respect de la persIXcti ve du sc ripteur) ;
8
- respec t du plall origillal du texle ; - absence de toule l'éfél'el/c,e li la sOI /l'ce (<< l'al/teurdit que ... », e/c.). CONNAISSANCE nE LA LANGUE
CONNA ISSANCE I)E LA LA NG UE
Structuralion du discours - présence d 'é léments inlroducteurs pertinent s; _ présence d'articlli ateurs adéquats marqu ant l'enchaînement des idées.
4
St ructuration du discours - présence d'él éments introducteurs pertinents; - présencc d 'a rti culateurs adéquats marquant l'enchaÎnemelll des idées.
4
Compétence linguistique - compélcnce morpho-sy ntaxique; - co mpétence lexicale; - degré d' élaboration des phrases.
8
Compétence linguistique - compé tence morpho-syntax iq ue; - compétence lex ica le; - degré d'élaboration des phrases.
8
(la COlI/lié/ente or/I/Ogmphiqlle e/I(lIXJJlc/l/o!ioll SOI1l li il/e/llre (/(lII.\· llIllIbrillue 1( COll/lié/el/ce IinguÎs/iflue . )
B) NOTATION DES QUESTIONS • Le barème des questions est établi en fo nction de lem importance re lati ve (voir c i-dess us, 3. B.) : cell es qui exigent une réponse plus é laborée et/ou plus développée, un plus gra nd investi ssement de la part du candidat, se ront logiquement dotées d ' un e e nvelo ppe de po ints plus importante. • Pour chaque question: nous co nsei ll o ns d'évaluer en te nant co mpte, à part égales, des deux g randes rubriqu es sui vantes: Adéquation de hl réponse (compétence pragmatique) - dans le cas d'lIIle questioll pOl'/alll st//' la COlII;)/'éhellsioll du lexIe .' pertine nce ct précis ion de la réponse, capac ilé
il ex pli citer (une phrase, un e ex press ion ,
llll
po int de vue), capac ité il interpréter (un exemplc), etc. ;
- dans te Cl/S d'ulle qlles/ion plus ollveJ'/e, el selon la !lait/te de la {fuestioll,' aptitude à argumenter, comparer, ex primer
des hypothèses, illu strer so n point de vue, elc. Compétence linguistique - .. co mpétence morpho-sy ntaxique; - co mpétence lex icale; - degré d'élaborati on des phrases; - cohérence, art iculation, flui dité (dami le cas d'lIIle quesliol/ développée) ; ou conc ision (dal/s le cas d'ulle ql/estfoll brève).
• Le respect de la consigne de longueur fait partie intégra nte de l'exercice. 11 nous paraît préférable de ne l'évaluer qu 'en correction négative. Ainsi: - on tolérera une marge de 10 % en plus o u en moins par rapport au nombre de mots fixé dans la consigne; - au-delà, on pénalisera de 2 points par nouve ll e tranche de 10 % .
5. Les sujets
• Si le candidat s'est contenté de recopier et « coller» des passages entiers du texte, la note d'ensemble sera d 'emblée diminuée de moitié.
On trouvera pages suivantes 2 1 sujets de BI présentant en premi er exercice un compte rendu ou un résu mé, suivis d' un suj et de type sy nthèse.
UNITÉ BI
CHRONIQUE Texte: « À l'école des logiciels », Le Monde de [.'Éducation , novembre 1992. Durée totale de l'épreuve : 2 heures 15
Exercice 1 Vou s ferez un ' RÉSUMÉ de ce texte en 150 mots environ. Vou s vei llerez: à respecter l'ordre et la structure du texte; à ne pas reprendre de phrases du texte, mais à en re formuler le co ntenu avec vos propres mots (vous pouvez cependant réutili ser certains mots-clés du texte) ; à ne pas utili ser d'éléments introducteurs comme « l'auteur pense que ... », «dans ce texte ... », et à ne pas faire de com mentaire personnel ; à organiser votre résumé en un nouveau texte cohérent et construit.
PÉDAGOGIES par Catherine Bédarida Qu'est-ce qu'un bon logiciel éducatif ? Sept ans après l'arrivée de l'informatique dans les classes, la réponse se précise.
"
Exercice 2
A
Vou s répondrez de façon préc ise aux ci nq question s posées. san s reprendre de phrases du texte. Questions 1. Expliquez quels étaient les objectifs de l' opération Informatique pour tous lancée en 1985. Dans quelle mesure ces objectifs o nt·i1 s été attein ts? [environ 5 lignes] 2. Exp liquez:" ... la partition se joue aujourd 'hui plutôt mezza voce » (li gne 6) [environ 4 lignes ] 3. D'après ce texte, qu 'est-çe qui caractérise les différents enseignants qui utilisent "informatique à l' école? [environ 5 lignes]
l'école des logiciels
4. Quelle est la place actuellement réservée à l' informatique dans l'école allemande ? [environ 8 lignes] S. Donnez votre opinion personne ll e sur l'informatique à l' école, ses avantages et ses inconvénients.
[environ 8 lignes]
PRÈS les grands coups de tambour de l'opération Informatique pour tous de 1985, qui avait vu l'arrivée cn masse d'ordinateurs et de logiciels dans les établissements, la p'artition se joue aujourd 'hui plutôt mezza voce. Selon une enquête du Centre national de docu mentation pédagogique (1), de 110 000 à 160 000 enseignants du primaire et du secondaire utilisent l'i nformatique avec leurs élèves, soit un maître sur cinq ou sur six.
A
Grille d'évaluation du résumé : voir page 13 Barème des questions (sur 20)
questio n 1 : 3 points
question 4 : 5 points
question 2 ; 3 points
question 5 : 6 points
question 3 : 3 points
Quelque deux à trois enseignants sur dix ont reçu une formation, mais elle est souvent de courte durée (une à deux semaines) et date parfois de plusieurs années. En matière d'équipement dispon ible, c'est un tiers des enseignants qui ont accès à des micro-ordinateurs el (ou) à des nano-réseaux. Souvent le matériel est en mauvais état et vétuste: un quart des instituteurs s'en plaignent. Sept ans après ce que la Cour des comptes avait appelé {( l'opératioll d'équipement la plus massive et la plus rapide qui ail jamais bélléficié aux établissements scolaires », le bilan peut paraître maigre. Comme le dit poliment le rapport du CNDP, « l'informatique semble /11/ domaine que la majorité des ellseignallls maîtrise encore mal ». Reste la minorité (mais à l'échelle de l' éducation nationale, une minorité dépasse très vite les cent mille personnes ... ), celle qui déclare utiliser l' informatiq ue avec ses élèves. Elle se constitue d'instituteurs et de professeurs qui disposent souvent d'un ordinateur personnel. Ce sont plus souvent des hommes que des femmes. La plupart utili sent aussi l' audiovisuel avec leurs élèves. Ils prêtent à l'ordinateur des qualités pédagogiques: s'il a des fonctions uti les immédiates (exercices et auto-cOt1"ection, par exemple), il joue aussi un rôle de formation de l'esprit. À J'école et au collège, ce sont surtout les logiciels éducatifs qui sont utilisés (suivis des traitements de texte). Les enseignants y voient un outil permettant certains apprentissages sous une forme ludigue. Il sert aussi de répétiteur pour contrôler les acquis des élèves. Les logiciels préférés sont ceux qui proposen t une démarche pédagogique centrée sur l' activité de l'élève, qui autorisent des choix (on peut revenir en arrière, sauter des étapes ... ) et des itinéraires personnalisés. En maternelle, les maîtresses qui utilisent l'i nformatique le font à un ryth me intensif - au moins une fois par semaine. Elles attendent des logiciels qu'i ls permettent à l'en fant de travailler seul et de s'i nterrompre facilemen t. Les plus utilisés sont ceux de la dotation du plan Informatique pour tous. Ils ne sont dOllc pas très récents. Cette dotation représente aussi la moitié de ceux
utilisés dans les écoles primaires. Les maîtres du primaire attribuent un rôle clair à l'i nformatique : faci liter l'entraînement à la lecture et l' apprentissage des mathématiques. Les logiciels le plus souvent mentionnés sont Elmo (lecture) et Logo (initiation à la programmation).
_ L'ordinateur joue aussi un rôle de formation de l'esprit vEC le collège et le lycée, le hitparade des mat ières change. Les A scientifiques fon t appel à une très grande diversité de logiciels, quand ils n'en créent pas eux-mêmes. En langues, en français el en histoiregéographie, trois titres sont le plus fréquemment cités (Outils Langues, Elmo, PC-Globe). Les enseignants sont exigeants le cas échéant, ils reprochent leur manque defiàbilité aux logiciels et déplorent trop d'erreurs. Par exemple, la réponse acceptée est erronée, ou encore plusieurs réponses justes ne sont pas acceptées. L'enquête du CNDP montre ainsi que les logiciels plébiscités par les enseignants sont souvent ceux conçus ... par leurs collègues. En français, de la maternelle au lycée, la palme revient de loin - à la gamme Elmo. Or ces outils ont été conçus par l'Association .française pour la lecture, où se retrouvent les maîtres et les professeurs parmi les plus innovateurs. Les jeux éducatifs de l'association Enseignement public ct informatique sont souvent cités. Le plan Informatique pour tous avait autant pour but d'équiper les écoles que de relancer un marché industriel (en faveur notamment de Thomson). Mais les enseignants les plus ouverts aux nouvelles technologies se sont empressés de donner à l'opérat ion le contenu pédagogique qui lui faisait défaut.
-
( 1) L 'lliforma/iqlle il l'école, lycée. eNDP. 199 t - 1992.
(11/
collège et (III
LE M ONDE DE L' DUCATION, NOVEMBRE /992
UNITÉ
BI
SCHENGEN CITOYENS D'EUROPE Texte: « Citoye ns d 'Europe », Le Point, 6 m ai 199 1. Durée totale de l'épreuve : 2 heures 15
L'Europe des citoyens avance, abattant les frontières. Grâce aux accords de Schengen.
Exercice 1 Vous ferez un RÉSUMÉ de ce texte en 150 mots environ. Pour cela vous dégagerez les idées et les informations essentielles que con tie nt le texte, et vous les présenterez avec vos propres mots sous forme d'un nouvea u texte sui vi el cohére nt, e n respectant " ordre adopté par l'auteur.
Attention! -
Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles fi guran t dan s le document, ni faire de co mment aires person nels. Vous pouvez bien entend u ré utili ser les mots-clés du doc umen t, mai s non des phrases ou des passages entiers .
Exercice 2 Vous répo ndrez de façon précise aux ci nq questions posées, sa ns repre ndre de phrases du texte. Questions
' un coup - au début de 1993, e n principe - les Français vont vo ir leur territoire, l' Hexago ne, prendre une autre forme et s'élargir sensibleme nt à la moitié, voire aux deux ti ers de la Communau té. Pour eux, la libelté d'aller et venir sans aucun contrôle fronta li er devi e ndra réalité. Cela par la grâce des accords de Schenge n, qu e le Parlement dev rait ratifie r dans la derni ère décade de ce mois, selon un projet de loi que le co nseil des ministres adoptera en principe ce mardi .
D
1. «Citoyens d'Europe ». Ex pliquez tout ce que celte ex pression sous-entend. [env/mit 4 lignes ] 2. Dans quelle mesure ce concept nouveau peut-il remettre en cause « l'exercice de la souveraineté nat ionale» (3 e paragraphe) ? [enviml1. 4 lignes] 3. Quelles conséq ue nces pratiques vont avoi r les accords de Sche ngen sur les relations entre les états co ncernés? [env i m/1. 5 Uglles] 4. En quoi peut-on soupçonner Schengen « d'attenter aux libertés» indi viduelles (dern ière ligne du tex te) ? Quelles précautions a-t-on prises pour éviter cela ? [envimlt 5 lignes ] 5. L' adopti on d' un droit de libre circulation dans la zo ne géographi que elle concevable? [envùvn / à /2 lignes ]
Oll
vous vivez vous paraît-
a
Grille d'évaluation du résumé: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 poin ts
question 4 : 4 points
question 2 : 3 points
questi on 5 : 6 points
.question 3 : 4 poi nts
avez dit Schengen ? En effet: c'est sous le nom de ce vil lage lu xembourgeois situé aux front ières de la France et de l' Allemagne que 1·'Europe des citoyens -(par opposition à l'Europe des marchandises, jusq u' ici seules · privilégiées) va faire sa p-ercée la plus importante depuis des décennies. Ou, plutôt, un e partie de l'Europe: l'A llemagne, la Belgique, la Fran ce, le Luxembourg et les Pays-Bas - auxquels l'Italie s'est jointe en novembre dernier - se sont en effet mis d' accord, en 1985, pour réaliser entre eux ce qui , déc idé me nt, n 'avançait pas à Douze : la suppression VOLIS
des fro ntières intérieures. De longues e t difficiles négociations ont suivi pour aboutir, le 19 juin 1990, à la signature d ' une convention qui doi t donc être ratifi ée par les parle me nts. Ce ne sera pas là une simple forma lité : aux Pays-Bas, par exemple, le Conseil d' État fait des grimaces et le débat parlementaire promet d'être houleux. On peut le comprendre : la suppression des contrôles frontaliers, qui par elle-même n'est pas très spectacul aire, nécessite des évoluti ons ex trê me ment profondes qui touchent à l'exercice de la ~~ve ra ineté nationale. Dans ses 142 arti cles, la co nvention détaille toutes les mesures pratiques qu' il convient d'adopter. Mais l'essenti el peUl se réduire à qu elq ues principes . D'abord, un renforcement des co ntrôles aux frontières extéri eures des pays signataires. Chac un d'e nt re eux devi e nt pour partie respo nsable de la sécuri té des autres (un groupe de travail met au point un manuel co mmun des prescriptions qu e devront appliquer les fo nctionnaires chargés de cette survei llance). Une hanTIonisation de la politique des visas permettant d'entrer dans ..« " espace
Schenge n » est pré vue : une li ste d' un e cen taine de pays dont les citoyens devront obtenir un visa d'entrée a été établie, et les consuls d'A lle magne, de France, du Benelu x et d' Italie vo nt recevoir à ce suj et une ci rcul aire commune. Pour les demandeurs~. un mécanisme commun a été adopté par tous les États membres de la Com mun auté, sauf le Danemark. Enfin, un e coopération des polices, des douanes, des systèmes judiciaires et des services adm inistratifs a é té lancée (pa r exe mpl e, dan s cert ains cas, les poli ciers d 'un pays pourront poursuivre des criminels au-delà de leurs propres frontières). Les dispositions adoptées respecteront, notamment, les règles exigeantes de la Commission de l' Informatique el des Libertés (CIL). Ce qui obli ge ra la Belgique - qui n'en possédait pas - à se doter d'une législation partic uli ère. Ces précauti ons dev rai ent apaiser les craintes de· ceux qui soupço nne nt Schengen d'attenter aux libertés.
Ala in DAUVERGNE LE POffVTNo 972, 6 MAI/99/
' r.,
".
UNITÉ BI
LE POINT DE VUE D'UN GÉNÉTICIEN ET PÉDAGOGUE
Texte: « Ne les stressez pas, ne les gavez pas
», Le
Nouvel Observateur, octobre 1993.
Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Ne les stressez pas, ne les gavez pas! par ALBERT J ACQUARD
Exercice 1 Lisez atte nti vement J' article d'Albert Jacq uard, puis rédigei un COMPTE RENDU de ce texte en
200 mots environ. Pour cela vous dégagerez les idées et les informations essentielles que contient le texte, et vous les présenterez avec vos propres mots sous forme d ' un nouveau texte suivi et cohérent. Atte ntion! - N'uti lisez pas d ' idées ou d'informations étrangères à ce texte. Ne faites pas de commentaires personnels. Seules les citations de mots-clés sont autorisées.
Exercice 2 Répondez de façon précise aux ci nq questions posées sur le tex te. Rédigez vos réponses sans utiliser de phrases ou de passages entiers du texte.
Questions 1. Quels sont les deux reproches essentiels qu 'A lbert Jacquard adresse à l'école? [environ 4 lignes] 2. Expliquez pourquoi il prend la défense des élèves lents. [environ 5 lignes ] 3. En quoi l'école a-t-elle, selon lui, une action néfaste su r le développement intellectuel des élèves? [environ 5 liglles] 4. Pourriez-vous expliquer l'expression « fa ire sortir un enfant hors de lui-même» (dernier paragraphe) ? Dites ce que vous en pensez. [ellviron 5 lignes] S. À votre av is, celte critique adressée au système scolaire français pourrait-elle s'appliquer telle quelle au système autrichien ? Justifiez votre réponse. [environ 10 lignes]
Grille d'évaluation du compte rendu: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 points
question 4 : 4 points
questi on 2 : 4 points
question 5 : 5 points
question 3 : 4 poi nts
{{ Pourquoi vas-tu ail collège, (li t lycée? » La réponse est unanime: ({ Pour préparer le bac. » Les parents, eux au ss i, tombent dans le même piège. Que di sent-il s ? {( Passe ton bac! » La fina lité de l'école a été totalement dévoyée; un des moyens de J'éducation, J'examen, est devenu son objec tif. Et, perversion supplémen tai re, le c!!tèr~ de réussite est la vitesse avec laquelle cet objectif est atteint. La gloire suprême est de pouvoir annoncer: {( Ma fille a eu SOlI bac à /5 ails. » Comme s' il s'ag issai t d' une course!
La spéc ificité de notre espèce est de s'i nterroger à propos du monde qui l'entoure et à propos d 'e llemême. Les animaux constatent l'alternance du jour et de la nu it et s'arrêtent à ce constat. Nous, nous posons la question : Pourquoi ?, et imaginons des répo nses sous forme de modè les expli catifs . ; modèles toujours provisoires dont nous ~ véri fio ns la pertinence en comparant les conséquences de nos hypothèses aux informations que veut bien nous don ner le monde réel. Peu à peu, nous nous sommes donné un regard plus lucide grâce à des techniques toujours plus performantes et à des concepts toujours plus fins. Cette lucidi té nous a apporté un pouvoir tel que nous pourrons bientôt, selon le mot de la Bible, « SOumettre» la Terre à nos volontés.
Éduquer un enfa nt , c'est lui permettre de participer à cette entreprise collective de connaissance. Après être né au monde, passivemen t, il lui faut faire naître en lu i, act ivement, une représentation du monde et de lui -même. C'est J'œuvre de toute une vie, mais la période privi légiée est l'enfa nce, puis J'ado lescence, époque où la capac ité d'auto-construction du cervea u est la plus fab ul euse. Il importe donc de ne pas perdre de temps, d'autant qu'aucun critère objecti f ne permet éîë désigner le v~q ueur. - , ' La conn aissance passe par la compréhension. Or comprendre est un processus fort mystérieux permettant à notre intelligence de s'appropr ier une notion nouvelle, de constater ·la cohérence d' un ensemble d'hypothèses, de prolonger avec rigueur un rai sonnement. L'outil qu'est notre cerveau est modifié à chaque étape decette co mpréhension. Ce processus nécessite effort, répétition , retour en arrière, remise en questi on ; il ne peut don c êt re rapide. Comprendre {{ du premier cou p », c'est le plus souvent avoi r l' illusion de comprendre. Les esprits les plus exigeants comprennent plus lentement que les esprits superficiels, facile ment sati sfa its par une vague explication. En j ugeant les élèves sur la vi tesse, l'école accorde un privilège aux bluffeurs. Par une aberration lourde de conséquences, certain s pédagogues ont même détourné le sens .des mots et fait des enfa nts précoces des {{ su rdoués », co mme si le fait de partir vi te était le signe d' une capac ité à all er loin! Tout enfant s' inquiète du ni veau de son intelli gence. S' il sent dans le regard de l'enseignant Ull doute sur ses capacités, il fait sien ce doute et renonce aux efforts qui lui auraient permi s de construire cette intelligence. Or l' enfant lent ou ,
.
({ en reta rd » est souvent considéré comme dépourvu de {{ qouance », selon l'ex pression des enseignan ts qu ébéco is. D'où un processus dest ruc teur où tout redoublement de classe est pris com me le signe d'une insuffisance fondamentale et dev ien t l'équiva lent d'une condamnation défi ni tive. Alors que ce redoublement pouvait être fort bénéfique et permett re un élan nouveau . L'affirmation souvent entendue: un élève qui redouble à l' éco le primaire aura des difficultés à aller j usqu'au bac, montre à quel point le système éducatif est victi me de l'idéo logie de la vitesse. Idéalement, les enseignan ts devra ient ne considérer que l'état intellectuel des élèves qu i leur sont confiés et non leur âge. Cet âge devrait rester une don née confidentielle, réservée au médecin scolaire. Ainsi di sparaîtra it la néfaste et stu pide distinction entre ceux qui sont en avance et ceux qui sont en retard; ain si di sparaîtrait la contrainte de limite d'âge si désastreuse pour les écoles dites grandes; ainsi, surtout , disparaîtrait la technique du gavage de connai ssances qui sév it tout au long de l'enseignement. Il est plus formateur de longuement réfléchi r sur ce qu' impl ique le concept de big ba ng que d' ingurgiter mi lle données sur les étoiles. Il est temps d'admettre enfin que le verbe éduquer ne vient pas du lat in éducare, nourrir, mai s de edllcere, tirer hors de. Il ne s'agit pas de remplir le cerveau le plus vite possible avec le plus grand nombre d' informations, il s'agit de fai re sortir un enfant hors de lui -même. La nature avai t fourni un individu ; la coll ecti vité, par l'éducation, en fai t une personne.
A.J. LE. NOUVEL
OBSERVA.TEUR, OCTOBRE 1993
-,
UNITÉ B I
Texte: « Les vraies inégal ités », L'Événement du Jeudi, 6- 12 janvier 1994. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Exe rcice 1 Lisez atten tivement le texte « Les vra ies inéga li tés». Vous en fe rez un COMPTE RENDU en 200 mots
environ. . Pour cela VOLI S dégagerez les idées et les infol1nations essen tielles q ~e.contlenl l e texte, el VOLIS les présenterez avec vos propres mots sous forme d' ull nouveau tex le SUIVI et cohérent.
Atte ntion! Vous ne devez pas introduire d'aut res idées ou infonnations que celles figura nt dans le docume nt, ni faire de commentaires perso nnels. Vo us pouvez bien entendu réuti liser les mots-clés du document, mais 11 0 n des ph rases ou des
passages entiers.
Exe rcice 2 Répondez de faço n précise aux cinq questions POS?CS sur le texte (comme dans le co mpte .r e~ldu , vous pouvez reprendre certains mots-clés du texte, mais no n des phrases ou des passages entJel s).
Questions 1. Expliquez, en vous appuyant su r le texte, pou rquoi la Fra nce ne peut pas être la championne de l'égalité comme elle le désire. [environ 5 lignes] 2. Comment se traduit le handicap que subissent les femmes? [environ 5 lignes] 3. Le texte parle de ({ la guelTe des générations qui s'annonce» (SC para~raphe)/·. EXPjliqUeZ en quoi consistera celle « guerre» et quelles formes elle pourra prendre. [environ 5 ,Ignes 4. Comment expliquez-vous que le niveau socio-culturel soit détermi nant dans l'espéra nce de vie?
[environ B lignes] 5. Pensez-vous que la réputation de ({ pays jeune» du Brésil ait un rapport avec les inégalités sociales qui y règ nent? Pou rquoi? [environ 8 lignes]
Grille d'évaluation du compte rendu : voir page 13 Barèm e des questions (sur 20)
question 1 : 3 points
question 4 : 5 poi nts
question 2 : 3 points
question 5 : 5 points
question 3 : 4 points
Lesvraies inégalités
de 5 % en moyenne celui des personnes plus jeunes. fi lui était au commite illfirieur d'encore 20 % litt début des années 70 », remarque un récem rappo rt du CERC (Centre d'études des revenus et des coûts).
Contrairement à I>idée reçue, l'argent n'est pas la seule ni même, forcément, la pire source d>inégalités.
Bien sür, il fUI{ nuancer: les disparités entre retraités restent rrès fortes scion l'origine sociale ou géographique. Ainsi une veuve d'agriculteur âgée cohabitant en milieu rural avec un au n e membre de sa F.unille dispose d'ull revenu inférieur de 60 % à cel ui de la moyenne des retraités. Et un coup le paris ien de deux anciens cadres aura un revenu _P-ill' rê[c.sup-écie~ 130 % à la moyenne. Porcntiellemcnt, cependant, les 2045 ans seront beaucoup mo ins avantagés. Ils partiront à la retraire avec au maximum 60 % du salai re moye n des vin gt-cinq dern ières années de uava il au mieux, nous prédit C hrisria n Sa ine-Eti enne. Si des réformes n'i nterviennent pas rapidemenr, le momunt pourrait romber à 45 % du salaire moyen des vi ngt-ci nq dern ières années.
P
ierre Suard, le patTon d'Alcarel Als thom, homme discret er austère, gagne plus de 1 million de francs par mois. Aux Ét'ats-Unis, beaucoup de grands patrons SOnt mieux payés encore sa ns susciter l'ombre d'un commemaire. C'est que les Ëtats-Unis se veulenr les champions de la ~émocral~ Pas de l'égalité, co mme la- Fnm"ëe. Mals vo ilà, cerre France l aïg~ Irépu -lica ifi'è)et égal itariste, a enco relilenml cllemin à parcourir pour meure en œ uvre ses idéaux de justice socia le. Contrai rement à l'idée reçue, les injustices les plus visibles, cel les de l'argent, ne SOnt peur-êrre pas les pi res . Bien sllr, 140 000 personnes acquirrent l'impôt Slll' les grandcs fort unes parce qu'elle Ont un patrimoine supérieur à 4 390 000 F. Mais si l'on y regarde de plus près, d'autres in égali tés n'en so ne pas moins specraculaires : Ics chanccs compa rées des uns et des autres varient beaucoup dan s l'accès au savoi r, au travail, à la santé, et dans l'espérance de vie.
Ala fin des années 80, un cadre supérieur gagnait trois fois et dem i plus qu'un I~re non qualifié. Cenes, la fiscalité Ct les transfens sociaux apportent un corrccti f. Mais le revenu disponible après impôt des ménages dc cadrcs res te en moyenne dcux fo is supérieur à celui des ménages d'employés. A la hiéra rchie des salaircs et des revenus co n·espond celle de l'accès à l'emploi : les ouvriers et les employés comp cent quatre fois plus de chômeurs que les cadres. En France, Oll la propriéré et l'héritage som sacrés, les inéga lités
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de patrimo ine so n t b ien plu s spectaculaires. l % des ménages possèdent 25 % du patrimoine, scion l'Insee. Et les 10 % les plus riches Ont environ 58 % du gâteau. Les 50 % les moins bien lotis doivent se répartir 6 % du p-atrimoine ! Mors que le patrimoine moyen des profess ions libérales s'élève à 3 mi ll ions de francs, celui des ouvriers est huit fois plus pet it (350 000 F en moyenne). Lécarr est encore plus gra nd si l'on tient compte de l'endettement des uns et des autres. Pour les patrimoines de rappon (a ppartem ents mis en locat ion , avoirs en Bourse, SICAV, crc.), il atteint alors 1 à 13.
C'est l'une des injustices les moins souvent évoquées. L'l mo n frapp e différemment suivant les groupes sociaux. A 35 ans, l'espérance de vie d'un professeur est supérieure de neuf ans à cell e d 'un manœuvre. Les plus {?cin ards - chez les hommes som les enseigna nrs, les personnes qui exercent une profession littéraire ou scientifique, et les ingénieurs. Entre 35 et 75 ans, selon l'Insee, leur monal ité est deux fo is plus fa ible que celle de l'ensemble de la population. Quan t aux manœuvres, leur morta lité est supérieure de moitié à celle de l'ensem ble. \( Plus que le revenu, c'est le niveausocioculturel qui pamÎt déterminant ", nOte l'Insee. Ainsi, les cadres admin istratifs supéricurs SOnt également dans le I~de tête de l'espérance de vic. Alors que les professions libérales , matéri ellement à l'a ise, comme on sa it , co nnaissent une mortalité, enrre 35 Ct 75 ans, supérieure d'un tiers à celle des professeurs.
Peu c-être, au-delà de l'éventuel machisme des patrons, les femmes ont-dies des profils de carrière plus heurtés . Peur-être cho is issent-el les des formation moins « rentables Mais le résultat est là : être une femme reste un handicap. A profil égal, les hommes touchent des salai res supérieurs de 12 % à ceux des femmes. De même, l'an dernier, 56 % des chômeurs éta ient des femmes. Lan dernier, le taux de chômage était de 40 % pour les femmes non diplômées, con u e seule me nt 30 % chez. les hommes dans la même siruarion. 1).
« Nous devons éviter la guerre des générations qui s'annonce ", écrit l'économiste Christian Saint-Etienne dans son ouvrage Génération sacrifiée. Avec l'amélioration constante des conditions des retraités depuis la guerre, ces derniers vivent un âge d'or que ne connaîtront pas leurs cadets. Il Le niveau de vie des p;;;;;;,lIes âgées dépasse aujourd'hui
Jacqueline de LINARES L'ÉvtNEMENT IJU JEUDI,
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6 AU /2 JANVIER
1994
UNITÉ BI
Comment mieux parler une langue étrangère?
Nous sommes tous polyglottes Texte: «Nous sommes tous polyglottes », Le Nouvel Observateur, 8- 14 septembre 1994. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Il n'est pas toujours nécessaire de multiplier cours et séjours linguistiques pour maîtriser une langue. Le point de vue d'un professeur d'allemand.
Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce texte en 180 mots environ. Pour cela vous dégagerez les idées et les informations essenti elles que contient le tex te, et vous les présenterez avec vos propres mots sous forme d' un nOll veau texte sui vi et cohére nt. Attention! Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles figurant dan s le document, ni faire de commentaires pe rson nels. Vous pouvez bie n entendu réutiliser les mots-clés du document, mais non des phrases ou des passages en ti ers.
Note : La scolarité en France se subdivise de la façon suivante: « école maternelle » pour les enfants de moins de 6 ans; « école primaire» ou « élémentaire» pour les enfants de 6 cl J Jan s; enseignement secolldaire de II cl 17 ans (p remier cycle: classes de la 6e cl la Je ; second cycLe: classes de 2,le, l m et terminale).
Exercice 2 Vous répondrez de faço n précise aux ci nq questions posées sur le texte, sa ns repre ndre de phrases du texte.
Questions
1. Expliquez ce que signifie
«
la barrière linguistique
»
(3' paragraphe). [environ 3 lignes]
2. Comparez les de ux affirmations: « nous sommes tous polyglottes» et « le don des langues, tout le monde ,' a» (4' paragraphe). [environ 5 lignes] 3. Expliquez et justifiez l'emploi des expressions« ... pris de panique» et « ... gonfl ent les bouées de sauvetage» ( l cr paragraphe). [en.viroll 5 lignes] 4. Votre expérience personnelle de l'appre ntissage du françai s vous semble-t-elle obéir au schéma indiqué par l'auteur ? [environ. 5 lignes] 5. La maîtrise d' une ou plusieurs langues étrangères vous paraît-elle revêtir, pour un non -Européen, le mê mc ca ractère d'« impéricuse nécessité»? Justifi ez votre opinion. [IO cl 15 Lignes]
Grille d'évaluation du compte rendu: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question' : 2 points
question 4 : 4 points
question 2 : 3 points
question 5 : 7 points
question 3 : 4 points
,
La construction de l'Europe, dit une circul aire ministérielle,« élève désormai s au rang d' impérieuse nécessi té la maîtrise d' une ou plusie urs langues vivantes )). Déjà, des maternelles aux lycées, se mettent en place des filières européennes, des classes bilingues, quand ce n'est pas tout l'établissement qui devient intemational. Déj à, élèves, professeurs et parents, pris de panique à l'idée que les langues vont devenir un élément décisif de la ré ussite scolaire, gonfle nt les bouées de sauvetage: travail en groupe, augmentat ion des horaires, séjours lingu istiques, jeunes fill es
, ,
SChllllltzig ne seront pas le tout autre, toujours redoutable, mais simplement une autre manière de dire, encore. L'enfant sera fier de ce qu' il aura appris, et si ses parents accueillent ce savoir avec un rée l intérêt, lui font le cadeau d' apprendre quelque chose de lui, il sentira peu à peu que son savoir est une valeur et ulle richesse. Arrivé en 6 c ou 4 c, l'enfant u ppris l'essentiel du fonct ion nemen t de sa propre langue. Invité à réfléchir, à anal yser, à déduire dans toutes les matières. il a tout à fait raison de ne pas accepter qu 'en cours de langue on lu i demande de retomber en enfa nce, de simplement répéter du par cœ ur et de trouver cela drôle. Il est à l' âge où il a envie de savoir comment cela fonct ionne, qu ' il s' agi sse d' une radio, d'une sauterelle ou d' une langue. Il aime démon ter, jongler avec les éléments, inventer d'autres combi naisons. Lui refu ser des ex pli ~ cations sous prétex te de sauver sa spontanéité ou de ne pas vouloir l' effaroucher avec la grammaire, réputée difficil e, est ignorer que l'enfant aime justement la
difficulté. (... ] . Bien sûr, pour vraiment apprendre de manière libre et créative, il doit avo ir droit 11 l'erreur. Il ne s' agit pas de donner li bre cours à l' à-peu-près ni au laxis me. Mais s'il peut arri ver à l'élève d'être félicité pour une « excellente erreur ! », il ne se sentira pas réduit à la stratégie du moindre risque, et la note ne sera pas verdict redouté, mais récompense, encouragement, repère. Mais que dire à un grand élève (11 pmtir de la seconde) qui sa it - on le lui a tant répété - qu ' il lui manque les con nai ssances de base, qu'il est trop tard pour tout r~ttrape r ? Lu i dire de ne pas ba isser les bras ! Car c'est le moment d'appréhender une autre méthode encore, de fai re une au tre découvelte : 'celle du rapport entre une langue et une culture, celle de ce qu'une langue aut re peut m'apprendre sur la mienne propre, et sur moi -même. Si je vois, en effet, que pour Ull Allemand la m Ol't est du masculin et le soleil du féminin , que pour lui, un même mot désigne la deite et la fal/te, un autre l'il1lag illatioll et la vanité, un autre encore la fortul/e et le pouvoir, est-cc que cela ne me di t pas déjà, pour ces quelques notions prises au hasard , quelque chose sur sa manière de regarder le monde? Est-ce que je ne prends pas consc ience, alors, et alors seulement, de ma manière à moi de regarder ce même monde? WALTRAUD L EGROS L E NOUVIiL OBSERVATEUR,
8-14 SEPTEMBRE
1994
UNITÉ BI
Texte: « Les paradis de la contrefaçon », Industries, novembre-décembre 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Les paradis de la contrefaçon PAR LAURENCE ALARy-GRALL
Exercice 1 Vous ferez un RÉSUMÉ de ce tex te en 200 mots environ. Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informati ons essentielles que conti ent le tex te, et VOLIS les présenterez avec vos propres mOLS so us forme d ' un nou veau tex te suivi et cohérent, en respectant J'ordre adopté par l'auteu r.
Attention! VOliS ne devez pas introduire d' autres idées ou informati ons que celles figurant dan s le document, ni faire de commentaires personn els.
a contrefaçon est partout [ ... J Selon le GATI, plus de 60 pays , esse nti e llement en Asie mai s aussi e n Afriq ue, en Amériqu e latine, au Proche-Orient et dan s le monde occidental, se livrent au commelSe du fa ux. [ ... ] Un combat sur tous les fronts pour les grandes marques!
L
Vou s pouvez bien ente ndu réut iliser les mots-clés du document, mais non des phrases ou des
passages e nti ers.
Exercice 2 Vous répond rez de faço n précise aux cinq qu estions posées sur le tex te, sans reprendre de phrases du tex te. Questions
1. L'aute ur dé nonce les différents responsabl es de la Illultiplication des contrefaçons. Dites qui ils sonl et co mparez le urs rôles respectifs. [envùvn 5 lignes] 2. Certains pays contrefacte urs adopte nt auj ourd ' hui une nouve lle attitude. Distinguez les différentes rai sons de ce changement. [environ 5 lignes] 3. En ce qui co ncerne les problè mes posés par la con tre faço n, la vision de l'au teur VOliS paraît-elle plutôt optimiste ou pessimiste? Pourquoi ? Partagez-vous son point de vue? [enviml1 B lignes] 4. À propos de la contrefaçon, Christian London, 'directeur juridique chez Lacoste, affirme: « la guelTe que nOliS livrons n'est pas une guerre privée, c 'est une guerre publique » . En VO LIS appuyant sur le texte, trouvez des argume nt s qui justi fient ce point de vue. [ellviron 8 lignes] 5. Selon vous, en quoi la contrefaçon pe ut-elle avoir des retombées né fastes sur l'image de marque d'un produit? [envùv n 8 lignes ]
Grille d'évaluation du résumé : voir page 13 Baréme des questions (sur 20)
question 1 : 3 points
questi on 4 : 5 poi nts
question 2 : 3 points
question 5 : 5 points
ques tion 3 : 4 points
Le marché a explosé dans les années 80 avec le développement du touri sme. Les tour-opérators ont servi de détonateurs puis d'amp li ficateurs, en déversant sur le marché de pays souvent en voie de développement une clientèle innuencée par l'atmosphère ludique du voyage, disposant d' un pouvoir d' achat largement supérieur au x moyennes locales et désireuse de concrétiser à bas prix ses envies d'a pparte nir au c1llb fermé des consommateurs de grandes marques. Petit à petit, il est devenu courant d'a mortir son voyage à Bangkok ou à Ku al.a Lumpur en rapportant plusieurs diz'l in es de sacs Chanel ou de montres Rolex pour revendre à des proches. Mais la contrefaçon n'est pas le seul fa it des touri stes. Les enjeux financiers sont devenus tels que les professionnels de la fraude en tous genres, souvent proches du grand banditisme ou des milieux politiques
extrémi stes, se sont const itués en vérit ables réseaux internation aux. Cette économ ie parallè le fonde son essor sur une main-d'œuvre loca le bon marché, un outillage industriel compétitif, et SUl10ut sur le laxisme des autorités, plus soucieuses de protéger le commerce de leurs pays que de fa ire respecter les droits de propriété in te llectuelle. La vente de faux rapporte des devises et fourn it du trava il à des populations bien en-dessous du seuil de pau-
vreté [ ... ] Si les pays du Tiers- Monde restent des hau ts li eux de la contrefaçon, les pays développés n'échappen t pas au phénomène. On est ime ainsi que 20 % des contre façons mondia les provienn ent d' Out reAtlantique. Spécialités américaines: l'électroniqu e, l'aéronautique, la mécanique mais au ss i les produits de lu xe. Pourtant, les États-Unis bénéficient de la lo i la plus draconienne, des avocats les plu s performants et des magistrats les plus sévères du monde. N'empêche : la contrefaçon pu llul e dans le quart ier de Chinatown à New York. L' Europe n'est pas non plus épargnée. Ai nsi l' Italie, deuxi ème derrière la Thaïlande, produit environ 7 % du marché mondial du faux. Les carrés Hermès, les sacs Louis Vuitton ou Christian Di or so nt
deven us les produits vedettes de la région de Côme. L'Espagne s'est spécial isée dans la contrefaçon du cuir. Tou t comme la Grèce et le
Portuga l. L... J Et la France? [ . .1 À Paris sur les marchés forains, aux Puces ou 11 Barbès, on vo it de plu s en plus apparaît re de fausses Lacoste ou de faux Jea n's 501 qui serai ent confect ionnés en France. [ ... ] Sous l' effe t des pressions, su rtout américai nes, certain s états contrefacteurs cherchent à s' acheter une condu ite. Ainsi la Chi ne, nou veau venu dans le club très ouvert des paradis de la copie, a promulgué en juillet dernier sa première loi sur la protect ion de la propriété intellectuell e. Cette législation n'a pas encore été appliquée ... faute de fonct ionnai res compétents. Ta iwan a décidé de créer un comité anti cont refaçon en 1987. 11 a contri bué à assa in ir considérablement le marc hé des imitations horl ogères. Bonnes volontés isolées ou signes d' un changement des mentalités? À l'év idence, quelques états prennent conscience que la contrefaçon représente une menace pour les investissements et l e~ transferts de technologie. Hong- Kong s'est ain si décidé à mettre fin à une activité qui allait à contre-coura nt de son image de nouveau pays industriel. Il s'es t doté d ' une lég islation' répress ive qu i commence à porter ses fruits. Mais il reste encore du trava il à accomp lir. Si l' on n'y propose plus la marchandi se à découvert , co mme au début des années 80, un procédé beallcoup plus subt il de vente sur cata logue est en train de voi r le jour ..
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UNITÉ 81
Face à l'anglais DE ANDRÉ FONTAINE
Texte: « Face à l'anglai s », Le Monde, Il décembre 1982. Durée totale de l'épreuve: 2 heures IS
eu lement 3 % des habitants
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Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce tcxte, entre 150 et 200 mots. Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informati ons essentielles que contient le texte, et vous les présenterez avec vos propres mots sous forme d'un nouveau texte suivi et cohérent.
Attention!
-
Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou info rmation s que cell es fig urant dans le doc ume nt, ni faire de co mmentaires personn els. Vous pouvez bie n ente ndu réutiliser les mots-clés du docum ent, mais non des phrases o u des passages e ntiers.
VOCABULAIRE
jocrisse: nia is, ni gaud qui se laisse faire.
de la planète ont auj ourd' hui le français co mme la ngue maternell e o u véhi c ulaire : il ne faut jama is perdre de vue celte donnée essen tie lle lo rsq u'on se préoccupe, co mme le fait le pouvoi r actu el, avec plus de déterminati o n peut-être que l'ancien, de préserver notre lang ue. Ce n'est pas qu'en ce domaine l'élément quantitatif so it nécessaireme nt prédominant. La lan gue la plus parlée de la planète est sans doute le chinois : pe rso nne ne songe à en fa ire un instrument de communication un iversel, a lors
qu'une récente élude de Newsweek constatait que le seul
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux ci nq questions posées, sans reprendre de phrases du texte.
Questions
parler qui fasse vraiment obstacl e auj ourd' hui à l'ex pansion de l'anglais est encore le nôtre.
1. Comment l'auteur de ce texte envisage-t-ill 'avenir des langues vivantes? [40 mots envimn]
Ceux qui ont la délicate mission de défendre le français
2. En quoi l'attitude anglaise s'avère-t-elle fondamentalement différente de la française? [40 mots environ]
ont-ils assez médité la façon dont l'a ng lais se répa nd ?
3. Expliquer ce que veut dire l'auteur dans la phrase « La préciosité ne manque pas d'un certain charme, e ll e ne séduira j amais les gros bataillons» (dernie r paragraphe). [40 mots envimn]
4. Quelle est, selon vous, le problème majeur auquel peut se heurter une institution telle que l'Académie française, chargée de veiller à la qualité de la langue? [60 à 80 Illats] 5. La compara ison qu 'établit l'auteur entre lang ue et cuisine vous sembl e-t-elle justifiée? Pourquoi? [60 à 80 Illats]
Grille d'évaluation du compte rendu: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 points
question 4 : 5,5 points
question 2 : 3 poi nts
question 5 : 5,5 points
question 3 : 3 points
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aussi bien la « café (pas coJJee) society » q ue le « jet-set ». Feuill etez les troi s Times, celui de Londres, celui de New York et le FinclI1cial, vous y trouverez souvent des mots fran çais y compris dan s les titres et la
publicité. L e grand dictionnaire d' Oxford n' est- il pas le premier à acc ueillir tout mot qui a été imprimé un e fois da ns un e publication de langue anglaise? Il est vra i qu'il est 1!!illÇant de voir envahir le français par un jargo n ang lo-saxon [d'a utant
plus pénible qJÏJ il est souvent employé à contretemr.s - ou à co ntresens. Mais il n'es t pas moin s tri ste de constater sa pollution par le ch~ pur et simp le, l'alourdi ssemen t déli-
béré, le vocabulaire her é-
Notons d'abord qu'au Iibre-
tique, les phrases intenninables, l' enchevêtrement des « qu i ». Une belle langue, une langue simple, claire, viva nte, n'a pas besoin de gendarmes
éc hang isme éco nomique des Anglo-Saxons correspond leur li bre-échangisme ling uistique. [ Person ne ne proteste o utreManche , co mme o utre-
besoin d' écrivains et d'enseignants capables de la nourrir, de la faire vivre, de la tran smettre, de l'adapter aux besoins
At lan tique, lorsque des mots fran çais ~nvahi sseJJ t ce qu 'on n'ose plus appeler la lang ue de Shakespeare ; or le snobi sme est aussi francomane chez les
anglophones qu'il esl anglomane chez les francophone.s,! Po ur désigner la confrérie intern ationale des snobs, on di t d'ailleurs
pour la défendre. Elle a surtout
de ce temps, de
l' ~
sans
rat ion des possibi lités de la langue : mais ne comptons pas trop sur eux pour faire se préc ipiter les lecteurs d'au-delà des mers sur les rayon s françai s de leurs librai ri es . Alors qu ' il y a tant d 'a uteurs de c hez nous
dont le seul nom fair[venir l'eau à la boucha Preno ns exempl e sur la c ui sine française qui , anc ie nn e comme nouvelle, deme ure sa ns contes te la premi ère à la bourse mondiale des réputations: il n'y aurait peutêtre pas un tel effort à faire pour q ue se répande aussi l' idée que la langue française est touj ours la plus ·uteuse. A-t-on assez relevé que so n recul a coïncidé avec un certain déclin de l'éclat de no~? Il' y àVi ng t an s encore, on citait d' un pôle à l' autre les nom s de trent e grands écrivains ou penseurs frança is ; le nombre, aujourd ' hui , serait plus fai ble, et l'âge moye n des intéressés, surtout ,
bien plus élevé ... L a veine se serait-elle tarie q ui a fait naître sur ce sol tant d'auteurs de dime nsion universelle?
Il est diffici le de le croire. Mais de certains de ceux qui tienne nt aujourd ' hui une plume on dirait qu'il s se sentiraie nt désho norés à l'idée de s'ex primer comme tout le monde, d 'é~' sim-
plement des choses simples. La pl~iosit é
ne manque pas d' un certai n charme; elle ne séduira
jamais les gro~ illon s. Et il en reni er le géni e, de lui rendre n'y aurait pas beaucoup à mi ser la saveur que trop de jocri sses lui onl enlevée. 5ï""(,(it<> ,, sur l'a venir d 'u ne langue repliée sur e lle-mê me, fixée une fois pour toutes, protégée Préciosité Loin de nous l' idée de di ss uapar une couche de textes jurider les chercheu rs d'aller toudiqu es des influ e nces pern ijours plus loin dan s l'explocieuses du deho rs.
UNITÉ DI
Es t -il juste d'être rec rut é sur son écriture?
La dictature de la graphologie Texte: « La dictature de la graphologie » , Le Nouvel Observateur, juin 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 VOliS ferez lin COMPTE RENDU de ee lex te en 250 mots environ. Pour cela: Yous dégagerez les idées et les informations essentielles que contient le tex. te, et vous les présenterez avec vos propres mots, sous forme d' un nouvea u texte sui vi et cohérent.
Attention! Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que ce lles figurant dans le document,
ni fai re de commen taires perso nne ls. Vous pouvez bien en tendu réu tili ser les mots-clés du document , mais non des phrases ou des
passages e ntiers. VOCABULAIRE
OVNI : Objet Volant No n Identifié.
bac + 5 : ni veau correspo ndant à 5 années d 'études après le baccalauréat. le hic: (du latin « hi c est q uaesti o » = « ic i est la questio n ») la difficu lté, J'inconvénient un plouc: une personne sa ns cultu re ni savoir- faire. ptfomètre : (de l'argot « pif» ;;;; nez) fait d' utiliser la s ubjectivité cOlllme instrument de mes ure.
Exercice 2 Ré po ndez de façon préc ise aux c inq questio ns suivantes. Vei ll ez à ne pas reprendre de phrases du texte, mais plutôt à développer vos propres idées (80 mots maximum par question). Questions
1. En vous appu yant sur le texte, expli quez pourquo i la graphologie, de son ori gine à nos jours, n'a jamais été reconnue co mme une science. 2. Pourquoi J'aute ur a-t-il choi sit le mot « dictattlre» dan s le titre et le sous-ti tre de son article? 3. En tant que chef d'entreprise, utiliseri ez-vous la graphologi e po ur choisir vos futurs e mployés? Croyez-vo us qu 'elle permette de prédire J'aveni r d' un ca ndidat? 4. Co mparez l' attitude des Français et des Américains à l'égard des systèmes de sélection pour ('e mploi. 5. Quel est le ton de l'auteur da ns cet article? Quel effet veut-i l produ ire? Ju stifiez votre réponse par des exempl es.
Grille d'évaluation du compte rendu : voir page 13 Barème des questions (sur 20)
questi o n 1 : 4 points
questio n 4 : 4 poi nts
questi o n 2 : 4 points
questi o n 5 : 4 points
questio n 3 : 4 points
Chaque e1ln'eprise - Oll presque - l'utilise pour sélectiollller ses futurs collaborateurs. Pourquoi lm tel succès de la graphologie? En quoi von'e façon d'écrù'e l'évèle-t-elle, souvent malgré VOliS, votre pers01malité ? Quelle est la pertinence de cette pratique qui ,la jamais été 1'CCOlmue comme science? Frallfois Caviglioli prend positioll ml' cette dictature qui terrifie les demandeurs d'emploi. • EllVOJ'rT CV plllS leuTt mmmscritt. " C'esl ce qu'on Iii de plus en plus dans les offres d'emplois. AHcntion, ça veU{ dire que l'entreprise Oll vous souhaitez être embauché croir à la graphologie, el que vOire CV va être transmis à un graphologue consullanr. Vous n'allez pas être jugé sU{ vos diplômes ou sur vOlTe expérience professionnelle, mais sur vOire &:rilUre. Que ça vous plaise ou non. Dires-vous bien que la graphologie esl une croyance, comme la métempsycose, le spiririsme oules OVNI. Elle a d'ailleurs élé invemée par un prêtre, l'abbé JeanHippolyte Michon, qui prêchait le carême à Notre-Dame sous le second Empire. L1 graphologie eSlune religion révélée. SOIl dogme, c'est que l'écrilure, qui est un tracé personnalisé dn à des comractions musculaires, est une proje'Clion de la personnalité. • L'krill/rt r41~/( I1Jommt, (... ] C'Nt (OllUUt Imt dvllalion globalt des gms, mr,J1t si 011 Il] voit pm 101/1. 011 J dlctlt Its p/'obl~mfs hlfmaùl1. La graphologit sr liv/'t à IlIIe fspècr d'obsrrtllllioll ;/1 vivo. Elit voit IfS geues enregisl/'b SIIr le pf/pÎtI; te dlroultme/ll graphiqllt. " I\utour de ce dogme, les graphologues - qui seraient en France près de cinq cents, tOlites écoles confondues - Ont constnlit un système de correspondance entre l'écrllUre et la psychologie. Ils Ont fail de ce système une science qu'ils ont réussi à imposer sur le marché du travail. Mais auculle de leurs :lffirmalions ne (ésiste à l'expérimentation, ce qui est gênam pour une science. Les tests graphologiques n'oll! jamais réussi à fournir des informai ions indépendames du tesleur, ni conSlantes si on les utilise plusieurs fois. De l'aveu même des graphologues, leurs lests som inGlpables de prédire, même avec une marge d'erreur, la Glrrière et l'avenir de la personne reslée. Une croy:lnce, on l'acceple ou on la rejeHe, mais cclle-Ià, vous êtes bien obligé de l'accepter sans discussion, puisque vous cherchez du boulol, er
our rédiger VOtre Cv. VOliS êtes passé depuis 10nglClnps :lU micro-omin:lIeur, ct c'est la première fois que vous écrivez à la main depuis votre dernière leure au Père Noël. Méfiance. Vous vous êres peul-êlre ronuré le cerveau pour aueindre lin bac + 5, voire + 7, vous pcnsczavoir mis lOures les chances de VOlTe côté. Mais cette fois VOliS allez passer un examen auquel rien ne vous a préparé. Un graphologue-conseil - ou plutôt une, car se sont le plus souvent des dames - va scrurer vOIre copie selon des critères qu'elle esl la seule à connaître. fi Les gms 0111 tendanCf à croire que la gpphologie réûIt 10l/t ct qll'o/1 /!titi cadm; dit Marie-France Szymaneck. Jt mis ItOl/llée dt letlT 1/I1111qUt dt COIlJillllcttn ellX. Ils 01/1 ptUT. , II y a de quoi.
(... ] La graphologieesl née en France, et il n'y a qu'en Francequdle exerce une lelle I)'rannie. Elle fur dès l'origine une science, ou une pamscicnce, soupçonneuse, normalÎve, sinon policière. Son précurseur nlr donc l'abbé Jean.Hippolyte Michon. Il avaitcommenœ sa carrière comme simple curé de campagne dans une paroisse reculée du Massif Ccmral. Il s'émit lié d'amitié avec un amre ecclésiastique qui élail directCtlr de collège. Les heures qu'ils ne consacraiem pas à la dévotion, ils les passaiem à réfléchir sur un mystère qui les intriguait. Ils avaiem remarqué que les écrilUres des élèves présentaient des différences qui s'accordaient avec leur imclligcncc et leur GlTilctère. Persuadé d'avoir découvcrt une nouvelle scicnce, l'abbé Michon, qui était un homme curieux de tour, com mença à bâtir la gr.lphologie. II ne tarda pas à faire son chemin dans l'Ëglise, et il nit nommé à Paris, 011 il devilllun abbé mondain choyé par les belles pénircmcs. (... ] Dès l'origine, les graphologues se sont mis spolllanémelll au service du syslème économique el de la morale qu'il impose. Ils cOll1inuenl aujourd'hui sur celle lancée. Ils SOIl! devenus les panenaircs obligés des ell1reprises qui n'onl plus confiance dans leur flair ou dans leurs mélhodcs lraditionnclles pour embaucher. la graphologie. qui a élé longlemps une distraction de salon, commande aujourd'hui l'accès à l'emploi. « 90 % dN (flbùttts dt Tt(rultmtlll tI 30 % dN tIIluprim uliliwu la graphologù ", dit Jean-Paul Gauthier, président de la Fédération nationale des Professionnels de la Graphologie, et expen en écritures auprès des tribunaux. Les patrons ne croient plus aux diplômes, ce qui l'CUI se comprendre, mais ils ne se fient même plus à l'expérience des candidals. (... ] Le hic, c'est que le problème de l:l sélection se pose panout, et que nous sommes les seuls au monde à vivre SOliS l'empire de la graphologie. Aux États-Unis cclle-ci n'est jamais employée dans le recrulemem. D'abord il ne viendrait jamais à l'csprit d'un Américain d'cxiger ou d'envoyer un CV manuscril. Il passerait pour un plouc. Er puii,lN Amlricaim Witt pmgmftliqufS, dit Mme Moyel-Laffon, qui a TOUjOUrs refusé d'lIIiliser la grapho. Lml1 CV Witt moim lillimim que IfSuôtln, qlli Will dfS dissmatiom. tifXIfS CV SOIII chiffth. Lt (fll/didat !cri· ra qllt dllm l'ellireprise qll'il v;em de quiller il Il dill/il/1I1 IN fois jiXtS dt fi/III, qll'iL /1 /ll/glI/emé les /lfllles de ta1ll, qlfï/ /1 vtlldu III Sfl/ille de la übtrtl tII kit /lIlX Chinois. Limployeur 011 It Ttcrultur fait v/rifttr, el ça st bor!l.t là. 1111] Il pas dt floll arlistiqut. Ct qui comple al/x trats-Ullif, ct wUlln m ullats chiffth el '" prlst/lfl/tio/lloll dt l'elllrriim. • L1 vérité esl pcut-êlrc là. Nous sommes louscomplices de la graphologie, même si nous en sommes victimes. L1 gr.lphologie prospèrc ChC'l nous parce qu'elle convient à nOtre nature. Nous sommes des littéraires, des rhétoriciens. Nous aimons la gr.lphologie parce que c'esr un an qui ne vaUI que par l'anisle qui le pratique. Er: il y a des vinuoses comme Marie-France Szymaneck: • J'ni !mdanct à mïdmlifier à mOI1 climl, à !criTt commt Illi. 011 tsl (ommt III/ f/cfm" 011 mime la doultllr, la libtrtl, la crispatioll. De 10lite leritllTt /111 climat St dégage. ~ Voilà cc que nous aimons. Les Américains s'en liennelll aux chiffres, nous préférons le climar. Nous aimons la grâce, l'émoI ion. Nous ne sommes peut-être pas faits pour le monde qui s'annonce. fi
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UNITÉ BI
La télé est-elle dangereuse ? Texte: « La té lé est-elle dangereuse ? » , Le Monde de l'Éducation, juin 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
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Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce texte en 200 mots environ.
Pour cela : Vous dégagerez les idées et les informations essentielles que contient le texte et vous les présen terez avec vos propres mots, sous forme d ' un nouveau texte suivi et cohérent.
Atte ntion! Vo us ne devez pas introdu ire d' au tres idées ou information s que celles fig urant dan s le document, ni fa ire de commentaires personnels. VOLIS pouvez bien entendu réutiliser les mots-cl és du document, mai s non des phrases ou des pas-
sages entiers. VOCABUU)IRE
J
CNRS: Centre National de la Recherc he Scientifique. subliminal: qui est inférieur au seuil de la conscie nce.
Ces parents tourmelHés et débous~ lés s' interrogent: Il Devons-nous les laisser regarder tout ce qu ïls veulm t ?»
Exe rcice 2 Répondez de façon précise aux ci nq questions sui va ntes, sans reprendre les phrases du texte. Q uestions
1. Selon l'auteur du texte, la télévision peut développer l'imaginaire chez l'enfant. Connaissez-vous un autre moyen de nourrir cette fac ulté? Illustrez votre point de vue. [envÎmtl 5 lignes] 2. En quo i la télévision peut-elle être un facteur d 'exclusion pour l' enfant ? [6 à 8 lignes] 3. Le texte présente différentes attitudes face au problème de la violence à la télévision et de son transfert sur l'enfa nt. Laquelle partagez- vous et pourquoi ? [environ 5 lignes] 4. En France la qual ité des émissions télévisées pour les enfants est souvent critiquée. Qu 'en est-il en Finlande ? Comparez. [6 à 8 lignes] 5. Que pensez-vous de la concl usion : « Alors, auc une hésitation enfants ... » ? Argumentez. [envimll JO lignes]
tous à vos écra ns
Avec vos
Grille d'évaluation du compte rendu: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 points
question 4 : 4 points
questi on 2 : 4 points
question 5 : 6 points
question 3 : 3 points
es aduhes, les parenrs surtout, entretiennent avec la télévision des rapports ambigus. Ils la chargent de touS les maux elle serait responsable des retards scolaires, rend rait les enfants violenrs, ruerait l' imagination , etc. A contrario, les adu lrcs la croient capable de tOut: éduc.,tfive, el le co ntribue à l'apprentissage de 1j1 lectu re, de l'écri ture, du chant, etc. \ I1s ~' ins urgenr co ntre la mauvaise qualité des programm es, les dess ins animés japo nais et Dorothée ... tout en laissa nt les en fa ms devam la télé parce que c'est pratique. surtour le matin, et pa rce que c'est un passe-temps. Ils en ressen tent juste ce qu' il faU( de culpabilité . .
Une interrogation accompagnée de plusieurs craintes suscitées pa l' les ~émiq ues récurrentes sur la télé, instrument d 'éveil, selon les un s, d'abrutissemem , selo n les aurres. [ Ces craintes, les voici, avec quelques pistes de réAexion , à d éfaut de réponses taures faites. (
La violence à la té l év~io n rend-elle les enfants plus violents? À parti r de l'âge de sept ou huit ans, l'impact de l'image télévisuelle - violeme ou non - va rie selon l'enfant. Tour dépend de son milieu social , culturel , et de SOIl histoire fam ili ale. Liliane Lurçat, chercheuse au C NRS, très critique vis-à-vis du petit écran , estime que « la télévision enferme l'enjill/t dans un univers irrationnel et violent 'J. Certains vo ient dans la dégradation des programm es la cause de la montée de la délinquance. UNE CULTURE ENFANTINE COMMUNE Plus nuancé et plus distancié. le professeur Lebov ici, spécial iste de
psychologie des enfa nrs, déclare : On ne peut pm isoler le phénomène lélé du reste de la vie de l'mfont. La violence est dans la tête des enfan ts. Le risque de la télévision, c'est la banalisation de cette violence. » En 1985. Bruno Bettelheim écrivait à ce sujet: Il Les enfants aiment les représentations agressives et en ont besoin. Ils ont besoin de mpports ft leurs rêves d 'agression et de représailles, ft travers lesquels ils peuvem exprimer par procuration leurs sentiments hostiles sans blesser leurs proches. » Face aux images de violence effectivement contenues dans les dessi ns an imés, dans les films Ol! dans les jo urnaux télévisés, l'accompagnement de l'enfant es t primordial. Un des dangers es t de laisse r l'enfant seul, sa ns poss ibilité de communication.
Il
L-t télé tue+c1le l'i magina ire ? En généra l, l'enfant sait réinventer des histo ires à partir des personnages de ses émissions préférées. Quand un groupe d'enfants joue. les interactions et les échanges verbaux SO nt nombreux. Cette commun ica tion induite par le jeu est plus fo rte si chaque enfant à la même conn aissa nce d' un dess in anim é, par exemple. À observer leurs jeux, il se mble bien qu'un enfant-Bioman d 'aujourd'hui ne soi t pas très di fférent de l'enfant-Zorro d'hier. L-t télévision, est-ce une sous-culture? Réponse de Bruno Bettelheim : Il Par lIature, les moralistes ont tendance li s'inquiéter de toute nouvelle forme dominante de distrttction populaire et ft la dénoncer. Fumel; se réunir dans /es cafés, danse!; aller ait cinéma .. Chacune de ces activités a été tour ft tour accusée de corrompre la jeunesu. » La télévision s'ad resse, dans le même temps, à chaque enfam et à to US les enfants. S' il est souvent seul devant son écran , l'e nfa nt n'es t
ja mais seul à entendre le d iscours de la télévision. Celle-ci devient une so urce de culture en fa mine. Elle est la source d'un savoir qu'il détient et que l'adulte ignore. Cette culturetélé permet à l'enfa nt de se pos itionner dans une collectivité. Il fa it partie du camp de ceux qui aiment une ém iss ion, ou du ca mp adverse. Celui qui ne possède pas cette culcure risque d'être exclu pour non-partage des valeurs co mmunautaires. Un enfanc privé de télé vit l'expérience de la marginali ré. [... ] Les émissions pour enfams so ntelles nulles? Il Qui ! », répondent beauco up de pa rents, Il elles se ress~mblent toutes II , « Dorothée, c'est niais et illfomi/e... ». L-t plupart des parents ne regardent pas les émissio ns pour enf., nts. Dans une étude parue cn 1989 le Centre d 'études et de communication (CEC) de Dijon observa ir : « Les parents ne regardent pas les dessins animés, ils les reconstituent. Ils saisissent au vol des images, des parties de dialogue, des fo nds musicaux. Se comlittle un puzzle subliminal SIIr lequel la plupart se fondent pOltr donner lm avis et porter lm jugement. » En f.l ir, les enfants sont sélectifs. Ils allumem le poste sans savoir quelle émiss ion ils veulem regarder. Et, grâce à la télécommande, ils savent changer de chaîne à la recherche d' un meilleur programm e. Par ailleurs, rien n'interdit de pro fi ter du magnétoscope pour enregistrer les meilleures émissions et les leur passer lorsque les programmes SOnt vraiment trop médiocres. En co ncl usion, le CEC de Dij on pose la question: Il Une société pelltelle comin 11er li ignorer ce qui représente le loisir préféré de ses propres enfants ? Avons-nous le droit de discourh; sam III connaître, sur une cttlture que nos enfants om déjà intégrée? » Alors, aucune hésitation: tous à vos écrans! Avec vos enfants ...
LE M ONDE DE I: ÉD UCATlON, JUIN / 993
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Il s'ag it , on le vo it , d' un travai l de longue haleine. En attendant , être afri cain aujourd ' hui c'est, dan s 60 % à
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80 % des cas, être condamné à crapah uter dans une écono mie « in fo rmelle» souve nt fai te d'expédients.
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C' est, une foi s sur quatre, vivre en~a du seuil de pau vreté absolu e; c ' est souvent se sentir en danger en terre africa ine (Zamb ie, Gabon, etc.).
Texte: « Une communauté de destin », Africa International, juin 1992. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
L' ÉMEUT E COMME PLANCHE DE SALUT
[Exercice Vous ferez un RÉSUMÉ de ce tex te en ISO mots environ. Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations essentielles que contient le texte et vous les présenterez avec vos propres mots, sous fo rme d' un nou veau texte suivi ct cohérent, en respectant l'ordre adopté par l'auteur.
1re africa in aujou rd ' hui : qu 'est-ce que cela peul bien vouloir d ire ? D'abo rd , un co nstat s' impose : l'A friqu e, U1ix\ine.~Ii-u\ba.ine et, drulS
Attention! Vous ne devez pas introduire d 'au tres idées ou informations que celles figurant dan s le document, ni faire de com mentaires personnels.
Vous pouvez bien entendu réutiliser les mots-clés du document, mais non des phrases ou des passages entiers.
Exercice 2 Répondez de façon précise aux cinq questions sui vantes, sans repre ndre de phrases du texte. Questions 1. Expliquez l'expression « des é lites ' kleptocratiques' » (li gne Il ). [6 à 8 liglles ] 2. Ex pliquez ce qui distingue, selon A. Kabotl , une démocrati e « institutionnelle» d' une véritable démocratie. [6 à 8tiglles]' 3. Qu'appelle-t-on ici la « culture de l'émeute » (début du paragraphe 6)? Pourquoi les jeunes africai ns la développent-i ls? [6 à 8 liglles] 4. Précisez quels sont, d 'après cet article, les différents devoirs de l' inteliec LUel africa in . [6 à 8 lignes] 5. Partagez-vous, sur ce dernier point, l' avis de l'auteur de l'article? Argumentez votre réponse. [6 à 8 lignes]
question 1 : 4 points
question 4 : 4 points
question 2 : 4 points
questi on 5 : 4 points
question 3 : 4 points
nent est ma rqué par l'é mergence de nouveaux langages ou de vieill es revendicat ions centrées autour du dro it li la parole, à l'exi stence po litique, économique et intellectue ll e. La rue réclame le dro it du « partage d' un gâteau national» confi squé, j usqu 'ici , par les élites « kJeptocratiqu es » ; et l'opposi tio n le droit à la maturité po litique. Toutefo is, les ,..-.:ngei les plu s proches du pouvoir (souvent en rupture dci ~n ) avec les anciens part is uniques ct jd.él?Q!!!Y u~~ de culture po li tique véri tab le) voient pa rfo is dans le multi partisme et la privati sati on J'occas ion de reco nduire les log iques transformistes et d'exclusion pol itique et économique d' autrefoi s, avec la bénédictio n d' une soc iété internationale qui pourrait bien se sat isfaire de signes institutionnels de démocratie, en attendant que les conditions d' une véritable démocratie pm1ieipati ve soient réunies: alphabéti sation généralisée, acqui sition d' une culture politique, éducati on permettant de proposer des projets communautaires o u de soc iété et d'en débattre, redécoupage admin istnttif facil itant l'auto-gestion des collectiv ités, acq ui sition d' une culture permettant de renverser des gouverne-
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ments jugés mau vai s par la majorité de la populat ion sans recourir à la violence; culture techn ique de masse permettant de comprendre des questions vitales souvent
Grille d'évaluation du résumé: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
certai ne mesure, rurale, bouge.
..._....r En ce siècl e finissan t, not re conti-
monopolisées par des experts, éducation des femmes, reconnai ssance de leurS ~roits';)mi se en place de systèmes transpa rent s et équitab les de di stribu tion et de red istri bution des biens nat i~n au x, etc.
,
Être jeune e n Afrique aujourd'hui , c'es t so uvent être condamné à développer une «culture de l'émeute » et de 1'« indoci lité » (Mbernbé) pour avo ir des chances d'être entendu, à élaborer des stratégies agressives de redi stri but ion des ri chesses, à instaurer une « démo·
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cratie du ho ld-up et du banditi sme» pour survivre dan s un continent où le trava il n'est pas respecté. C 'est n' avoir que l' émeute, la drogue, le ho ld -up, le meurtre et les sec tes pour planc hes de sa lu t. Être intellectuel en Afrique aujourd ' hui, c'est travailler à la co nstructi on d' un im ag inaire social dynamique fondé sur une conception internationale et contemporaine de l' ident ité. C' est rompre avec une tradi tion culturelle improductive de réhab ili tatio n pour tenter de COI11 prendre, de l' intéri eur, pourquo i nous all ons si mal. Être pay san en Afrique aujourd ' hu i, c'est souvent être dépossédé des moyens intellectuels et matériels qui, ailleurs, autorisent la conduite de révoluti ons agricoles sur lesquelles se fonde la prospérité des peuples, quel que soit le modèle de développement envi sagé. Être Africa in aujourd'hu i, c'est, lorsqu'on ne peut pas servir l'Afrique de l'étranger, choisir de rentrer chez soi pour cesser d'ex porter les charges révo lution nai res de notre continent et lim iter la pro lifération d'organisati ons non gouvernementales pm'fa itement rempl açables. Êt re Africain aujo urd ' hui , c'est, malgré l'existence d' intégri smes po liti co- rc ligieux et de mo uvements xénophobes repérables un peu pa rto~chez nous en ce moment, se convaincre que l'on pm1Hge avec tous les autres Afri ca in s une communauté de destin do nt ~e un devo ir de solidarité agissa nte et à!:!!!9ut vigilante.
*Axelle Kabotl est écrivain , essayiste, auteur d' un pamphlet célèbre: « Et si l'A fr ique refusait le développement ? » (Éd . l' Harmattan). Elle vil à Dakar.
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AFRICA I NTERNATIONAL N° 250, JUIN 1992
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UNITÉ BI
Tourisme
Texte: « Touri s me: la France fait le ple in, mai s les hôtels restent à mo iti é vides », Libération, 7 octobre 1992, Durée totale de l'épreuve : 2 heures 15
Exercice 1 Vous ferez lin COMPTE RENDU de ce texte en 200 mots envil'on, Pour cela : Vo us dégagerez les idées et les info rmations essentie ll es que conti ent le texte et vous les présenterez avec vos propres mots, sous forme d'un nouveau tex te suivi e l cohérent.
Atte ntion! Vous ne devez pas introdui re d' autres idées ou info rmations q ue celles fig urant dans le document, ni fai re de commentai res perso nne ls. Vou s pou vez bien e ntendu réu tiliser les mots-clés du document, mais non des phrases ou des
passages e ntiers.
Exercice 2 Répo ndez aux ci nq questi ons suivantes e n formu lant, chaque fois, une répon se perso nn elle [environ
6 liglle~ par question]. Questions 1. Comme nt comprenez-vous la ph rase « [les cOllsommateurs] veule1l1 davantage d 'authenticité» ? (4' paragraphe) 2. Qu 'est-ce que les profess io nne ls de l' hôtell erie e ntend ent par l'ex press io n « syndrome de la surcapacité» ? (SCparagraphe) 3. À quels dangers s'expose un pays do nt l'écono mie dépend essentiellement du touri sme? 4. Le touri sme n'a-t-il que des effets bénéfiques s ur le pays d ' accue il ? Argumentez votre répo nse.
LA FRANCE FAIT LE PLEIN MAIS LES HÔTELS RESTENT À MOITIÉ VIDES Avec 60 millio ns de visi teurs étrangers, le to uri sme français reste à la prem ière place mondiale.« Les recettes du tourisme
illternational comptabilisées par la Banque de France au cou rs des huit premiers Illois de l'année onl progressé de //,4 % par rapport cl 9 /. Et ont dégagé /11/ solde positif net de 42 nlilliards de francs COlllre 35,3 milliards de fran cs de janvier cl aoûl 9/ », a annoncé hier JeanMichel Bayle t, mini stre du Tourisme. En insistant sur les chi ffres, il a voulu co uper court à la ~ des polé miqu es entonnée par les professionne ls
-
de l'hôtelleri e, Au x yeux du ministre, des données « comme les 650 milliards de francs de recelles que réalisera celle an1lée "l'entreprise touristique FraI/ce" » supporte nt diffi c ilement le débat. Enco re moins
les soupirs el les autres exclamations » qui on t visible«
5. D'après vou s, les profess ionnels de l' hô te lle ri e e n Grèce ont-ils les mê mes raiso ns que le urs collègues fra nçais de se plaindre ?
Grille d'éva luation du compte rendu: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
q uesti on 4 : 4 poi nts
quest ion 2 : 4 points
question 5 : 4 points
questi on 3 : 4 poi nts
que bon nombre des tau ris/es recensés par ses services ne nOliS concernent pas. Cet été, H a ll S avons été victimes de plusieurs facteurs: les barrages routiers, le calendrier scolaire mais, surtout, la baisse globa le de pouvoir d'a chat des tou ristes », signale Geo rges A ntoun, res po nsa ble de la branche hô tellerie de la Fnih .
Et d' indiquer qu e lui et ses pairs remplissent e n moye nn e à 55 %, Alo rs, à qui la fa ute? « Les
aspirations des consommateurs évoluelll. Ils veulent davantage d'authenticité. En lénlOiglle l'engol/emen.Lpour le tourisme ~ ou les gîtes ruraux. Beaucoup multiplien.t les courts séjours, privilégienl les activités sportives au détriment du confort: les professionnels doivent prendre ces phénomènes el/. considération », a rappe lé hier l ean-Michel Baylet. Et la Fnih n'est pas I~ i re à cette rem ise en question. Au tre poin t sur lequel ministère e t corpora tion s' accord ent : cel ui de l' inadéquation entre
l'offre et la demande d' héber-
ment obscurci l'été ministéri e l.
ge me nt. Ce que les pros appe lle nt le « syndrome de la
Mais les profess ionne ls de I: hôtellerie persistent et signent. A l' heure mê me où Jean -
surcapacité». « Dans cer/(lines zones urbaines, l'augmentation de capacité a été de 300 % en 5 ans », a précisé hi er Jea nMichel Baylet. En clair, les
Michel Baylet se félicitait des
question 1 : 4 points
Et dan s les cou loi rs d ' un g ra nd hô tel parisien où se tenait leur conseil d 'admi nistratio n, l'a mbiance était à la sauce à la g rimace. «Le ministre sait bien
résultats obtenus, les adhéren ts de la Fédérat io n nati o nale de
l'i ndust ri e
hôteli ère
(Fnih )
s' api l oyai~l t sur leur sort.
in ves ti sseurs se so nt rués de manière un bri n intempes tive sur le b001~ tou ri stique enre-
gistré dan s l'Hexagone. Depui s
1985, la capacité d' hébergement a progressé plus rapide ment que la fréquentation. Résulta t : en dépit des ribam -
~' A llemands, It~t
autres Néerla nd ais venus cette année encore plus no mbreux, le taux d'occupatio n moyen des hôte ls a légèreme nt régressé. Et le mini stre d 'é tayer par l'exemple: « Cel été, le (lirecleur du Car/Ion cl Callnes se
plaigllait d'une fréquentalioll moindre. En omeltal11 de mentiollller que venait de se créer cl deux pas de son établissement 1iI1 Hilt.ol/. q~ti,(;.I'un coup d'W.' seul.1 JoUlCflf /00 chambres ail
"m:ch~. » Ill ustration sig nifica ti ve d ' un développe me nt pa rtout @.arc hique. Principales victimes de cette situation, les profess ion ne ls, te l Geo rges
Antoun , accusent: « Les respon-
sables sont les vendeurs de bélol/. qui, sous l'impulsion des maires, font 1/. 'in'/porte quoi. » Et de SQ!:!..!b~« 1,.,,"'''''''''''- 1es seuls cl convaincre sont les banquiers. Ils doive.!lf arrêter de foncer dans des programmes cassegueule. » Conscient de cette propension au « touj ours plus»
d' hôtels, l ean-Michel Baylet s'app rête à inviter « fous les partenaires impliqués dans celte industrie cl tlne vaste concertation pOtlr un meilleur a.ménagement du territoire hôlel[et: c ar la tend(!~ aujourd 'hui observée esl cl terme nuisible cl la samé du sectew: » Ne pas remplir en péri ode faste la isse, en effet, présager de l'a mpl eu r du d ~sastre e n cas de récession. Nathalie GATH IÉ
UNITÉ BI
COMMERCE
E NFANTS CHÉRIS Texte: « Enfa nts ché ris », Le Poillt, août 1993 . Durée totale de l'épreuve: 2 heures IS
Exercice 1 Vous ferez un RÉSUMÉ de ce texte en 220 mots environ. Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations esse nt ie ll es que contient le texte et vous les présenterez avec vos propres mots, sous forme d ' un nou veau tex te suivi e l cohérent.
Attention! Vou s ne devez pas introduire d'autres idées ou info rmations que celles fig urant dan s le doc ument, ni faire de co mmentaires personne ls. Vo us po uvez bien entendu réut iliser les mOls-clés du document , mais non des phrases o u des
passages entiers.
Exercice 2 Répondez de faço n précise aux cinq questions suivantes, sans reprendre de phrases du tex te.
Questions 1. Pourquoi le premier paragraphe du texte es t-il amusant? [environ 6 lignes] 2. « ... les enfa nts infl ue ncent très directe ment 132 milliards de dollars en dépenses familial es de to utes sortes. » (3 e paragraphe). Expliquez. en VOLIS aidant du texte , comment cela est poss ible. [environ
6 lignes ]
3. Pourquoi les entreprises créent-elles des « clubs » pour les enfants? Dites ce que vous pensez de cette pratique, en vous appuyant sur un des exemples du texte. [envimn 6/ignes] 4. Expliquez ce qu e l'o n reproc he exacte me nt à la marqu e de cigarettes « Camel » (dern ier parag rap he) . [environ 6/iglles] S. Cet article concerne les pays déve loppés, et essentiellemel1tles États-U ni s. Les enfa nts o nt-ils un le i poids en Haïti? Justifiez votre réponse. [environ 8 lignes]
Grille d'évaluation du résumé: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 points
question 4 : 4 poi nt s
quest ion 2 : 4 points
question 5 : 5 points
question 3 : 4 points
---
,
,
d'adhérents. Les hôtels Hyan, eux, ont lancé en 1989 le Camp Hyalt pour auirer les fa milles avec des enfants de 3 à 12 ans. Jusqu' à présent, il suffisait d'attirer les parents. Aujourd 'hui, c'est l' inverse. « Se
Nouvelle cible dUlIlarketillg aux États-Ullis : les 33 millions de 4-12 ails. Les seuls dont le pouvoir d 'achat augmente.
vendre auprès des ellfallts, ce ,, 'est pas /III jeu, explique la responsable, c'est 1111 busilless très sérieux. » À leur arri vée, les enfants reçoivent
M
nombre de petits cadeaux avec leur Camp Hyatt Passporl. Chaque séjou r vaut un tampon , et quatre tampons donnent à nouveau droit à un cadeau .. Tout le monde n'apprécie pas. « Ces ·
eg Wheat ley a lm travail qui lui assure lm revenu réguli er, un co mpte d 'éparg~le à la banque et une autre épargne à la mai ~ son pOlir les besoins de tous les jou rs. Elle gère son argent avec sagesse, fait attenti on à la publi ci té , et compare avant d'acheter des vêtements ou de dépenser pour ses loisirs. Bref, « c'est /flle el/fallt de 8 ails typique », raconte avec un brin de facétie James McNeal, professeur à l' AM Ûniversity du Texas et grand J11aniwu de la nouvelle Terre promise du marketing: les enfants. Après les baby-boomers, les plus de 50 ans et récemment les tlVentysomethillg (les « 20 ans et quelques»), les plus petits sont devenus la demière obsession du marketing. Un vrai filon aurifère ! C'est, en efTet, la pmt du marché américain qui connaît - et de loin - la plus fOlte croissance. Tout le monde se bouscu le autour des 33 millions de 4-12 ans, qui contrôlent un PÉf!!.lC de 14,4 millimds de dollars. Et, malgré la crise, ce ~t ne rait que croître. Entre 1989 et aUJourd' hui , il a progressé de 82 %. Une énorme augmentat ion, sur laquelle ces jeunes Américains n'ont ni impôts, ni loyer, ni crédit à payer. Chaque penny est fai t pOlir être dépensé. UNE MANNE DE
132 MILLIARDS DE DOLLARS
Plus alléchant encore, on estimc que les enfa nts innl/cncent très directement 132 milliards de dollars en dépenses fa miliales de toutes sOltes (de l'ordinateur aux vacances), soit plus que le PNB de Taiwan . « Comme la plupart des pare/ifs travaillellt maintenallt hors de la II/aisoll, ils délèguellt ulJ5!. partie des ,.espollsabilité~ lIIéllagè~·e'Y à leurs gosses », notW .ames.....McNeal. Et
ceux-ci, affalés quatre hel/res et demie par jour devant la télévision, ont Ull sens très aigu des modes et des produ its. D'autres fac teurs viennent renforcer ce nouveau pouvoir de décision : les
baby-boomers ayant attendu nettement plus longtemps que les générations précédentes pour penser à leur descendance, leur niveau de vie est plus élevé, ce qui sc répercute sur les enfants. Et ces parents, plus riches ct plus âgés, ~nt plus volontiers aux ca )rices des chers etits P-Qur éviter les crises de nerfs. {( Pendam ulle visite d't/II magasin, les enftmts de /2
et moills VOrlf réclamer ell moyenne quinze fois auprès de leurs
(/ilS
emreprÎses considère"t les elljclllts COl1l1l1e 111/ marché à. exploiter », tonne Michael Jacobson, fondateur du Ccnter of the Study of Commercialism. Chaque année, les marques dépensent près de 7 milliards de
Joc le chameau,
personnage le plus con nu après Mickey, des gosses de 5 ans.
parems }), estime une étude publiée par le magazine Americall Del/wgraphies. Sachant qu ' un enfant de 10 ans effectue cinq visites par semaine dans une boutique ou une grande sUlface, calculez ... Les entreprises ront donc assaut d'imagination pour attirer ces consommateurs en cu lottes courtes. Technique la plus populaire: enrôlez-les dans des «clubs ». Près d' une trentaine d'entreprises en ont mi s sur pied pour créer une image alléchan ~ te, maintenir les kids dans leur orbite et obtenir une masse d' informations sur leurs habitudes dc consommation. Ces clubs envoien t aux enfants - qui adorent recevo ir du courrier - des Caltes ou des jeux. Le Kids Club de Burger King (4 mil ~ lions de membres et 100 000 no u ~ veaux adhérents chaque mois) publie six minijournaux,. « écrits )} en bandes dess inées. La chaîne de Rupe/t Murdoch, Fox Television, a lancé il y a quatre ans un Kids C lub qui compte près de 5 milli ons
dollars en publicité spécialement conçue pour eux, soit 40 000 spots au total. Les dépenses publicitaires augmentent au rythme de 15 %, trois fois celui des dépenses publicitaires pour les adu ltes. Une campagne est spéc ialement visée selon lIne étude de l' Americall Med ica l Associatio n, Joe Camel, le symbole des cigarette du même nom, est désormai s le personnage de bande dessinée le plus connu des enfants de 5 ans, juste delTièrc Mickey. Et Camel, l' une des rares marq ues de cigarettes à progresser aux États-Unis, détient un tiers du marché chez les fum eurs de mo ins de 18 ans. Conclusion des li gues antitabac: le « chameau» (23 milli ons de dollars de pub l'an dernier) intox ique les jeunes. Et la Federal Trade Commission, à la suite d' une pl ainte déposée en 1991, menace d' interdire purement et si mplement le brave Joe. Belle bataille juridique en perspective ... Jean-Sébastien STEHLI Lf; PO/f'fTN"
/ 092, 2/ "DOT /993
UNITÉ BI
r
LA CHRONIQUE
'il est un domaine dans lequel les intérêts et les aspirai ions des parents se heUl1ent à ceux de leur prog~niture, c'est bien celui du ca~re réservé aux jeux. L'opposi tion commence à l'intérieur de la mai son. Les enfants sont le plu s souvent cantonnés dmls leur chambre, décorée et conçue à leur intention et où s'accumul ent les jouet s, ~ leur idée fi xe consiste à ï'i1Sfâïfer garage quatre niveaux et véhicules y afférant sur le lit parental ou au milieu de la cui sine. Si la familte possède un jardin privatif, les fortun és ban bins sont priés de s'ébaure dans le bac à sable et d' utili ser le portique installé à grands frais. Pourtant, leur rêve à eux, c'est de farfoui ller du côté des outil s de jardlllagë o u de fa ire évoluer les Pl ay mobil entre les phlox et les pétunias. À l' école, les petits drôles déserteraient volontiers le centre et les quatre co ins de la c..Ql!Lde.J:écté... même agrémentée d' un pneu géant ou d'une cage à ~uil~ pour organi ser des réjouissances effrénées derrière les c abi ~ nets ou sous l e_I~, les jou rs de grand so lei l.
S
Texte: « Les espaces de jeux. Terrain de di scorde », Le Monde de l'Éducation, octobre 1993. Durée totale de l'épreuve : 2 heures IS
Exercice 1 Vou s ferez lin COMPTE RENDU de ce texte en 220
mots environ.
Pour cela: VOLIS dégagerez les idées et les info rm ations essentie ll es q ue contient le tex te et vous les présenterez avec vos propres mots sous forme d 'un nouveau tex te suivi el cohérent.
Attention! Vou s ne devez pas introdui re d 'autres idées o u informations q ue ce lles fi g urant dans le document , ni faire de co mmentaires perso nne ls. Vous pouvez bien entendu réutiliser les mOls-clés du doc ument , mais no n des ph rases o u des
passages entiers.
Exercice 2 VOLIS répondrez de façon précise aux cinq question s posées. san s repre ndre de phrases du texte.
Questions 1. Expl iquez quelle logique conduit les pare nts à reve ndiquer un espace « spécialisé» pour les jeux des enfan ts. [environ 5 lignes] 2. Face à cette volo nté des parents, q uell e est la réacti on des e nfants et quelle interprétation peu t-on en donner? [environ 5 lignes] 3. Constatez-vous en Iran le même désaccord ent re parents eL enfan ts? Ju sti fiez votre répo nse.
[environ 6 lignes] 4. À votre avis, une idée directrice a- t-ell e g uidé la création des espaces de jeux pour les enfants à Téhéra n et dans les grandes villes iraniennes? Justifiez votre réponse [environ 8 lignes] 5. VOlIs- même, dan s votre enfance, que lles sortes d'obstac les avez-vous rencontrés po ur jo uer?
[environ 8 lignes]
Grille d'évaluation du compte rendu: voi r page 13 Barème des questions (sur 20)
quest ion 1 : 3 points
question 4 : 5 points
question 2 : 3 points
question 5 : 5 points
question 3 : 4 points
Mais c'est pour les jeux dans l'espace public que le désaccord est à peu près tota l. La rationalité adulte tend à spéc iali ser des surfaces consacrées exclusivement il l'activité lud ique. C'est même, en milieu urbain, l'une des premières revendi cations des paren ts auprès des pouvoirs publics. Dans une cité, l'aire de jeux doit être située au bas de l' inuncublc. Celte d ispos iti on permet la su r~ vci llance des enfants et des bicy· c1ettes. Dans le cas d' un habitai p;:lVilionnaire, on admet que l'espace dèvolu auxJcux soit un peu plus éloigné, à condition d'être clos et sous le contrôle d'un vigile. Outre ces cx i ~ gences sécuritaires, on s'attend à ce que l'endroit soit bien équipé, muni d' un matériel il la fo is peu d<1n~ gcrcux et susceptible de d éve~ ~opper les capacités I~es des Jeunes usagers, tout en IIlduisant des types de distraction suffisamment variés pou r éviter l'ennui . On compte bien que les enfants seront si capti vés qu'ils acceptero nt de rester un temps raisonnable dans ce
d'Anne Deb,arède .;...i
Les espace de jeux
Terrain de discorde Sécurité, tranquillité, sociabilité, clament les,pa1ents. t \\tt'.'('
(j..
o'-'ç
. .
Retrouver ses anus, créer et imaginer, rétorquent les enfants. Des '!:i!E de jeux qui riment ---. avec discorde. lieu « adapté» à leurs besoins. Plus que sur le désir légitime d'une certaine tranquill ité ad ulte, cette revendication repose sur une conception fonctionna liste du jeu à plu sieurs. Par son agencement , l'espace favo rise la sociabilité qu i, elle· même, permet le jeu. Cette conception ne semble pas être celle des petits joueurs. C'est l' un des poi nts mis en évidence par une étude du Laboratoire de recherche sur le jeu et le jouet de l'uni versité Paris-Nord ( 1). Dans leur écrasante majorité, les enfants interrogés inversent l'ordre des prio ri tés. Ce qui compte avant tout, c'est de rencontrer des copains. Il s se rassemblent d'abord et jouent ensuite.
Ils ne se réunissent paS:;;;ri~ pour participer à un jeu co;;m.;u . tel point qu'ils peuvent éprouver le plus grand pla isir à pratiq uer dans le même lieu des activités ludiques très ind ividuali sées, comme la poupée, la corde à sauter ou les petites voitures. Pourtant , ils auront l' impression de jouer ensemble. D'où leur préférence pour un espace de prox imité. Trop loin de la maison, même si l' endroit est reconn u comme agréable, on ne retrouve pas les copai ns de l'école ou du quartier et l'on ne peut pas apporter ses propres jouets, ni son vélo. On y est, paradoxalement , directement surveillé par un adu lte et non plus « du coin de l'œil », d'où la perte d' une au tonomie toute relative. Le li eu où l' on s' amuse n'a pas forcément à êt re spéc iali sé et pré-organisé. S'i l faut bien reconnaître que l'espace génère des jeux particuliers dont certai ns seraient impos· sibles autrement Geu,;: de ballon), il n'en est pas mo ins vrai que les enfants om la capac ité de transformer enjeux nombre d'équipements 1 publ ics. Un banc, c'est peut-être un ~ ~ r l.n9.hllier 1II15a1t1servant au repos,-F mais il co nstitue éga lemen t un excellent étal pour jouer à la mar~ chande et, plus tard, un obstacle de choix autour duquel slalomer en s kat e~boa rd ! En ce sens, le terrain de jeux le plus sédui sant reste encore la rue, avec ses boutiques servant de repères aux courses de rollers, ses renfoncements où se cacher, ses trottoi rs propices au tracé de la marelle à six can·és ou de la marelle èSëaijot, ses CjlllÏYe.1UX dans lesquels lancer des naviresbru:quettes à fraises. Pourtaiïf; la rue continue de focal iser le di scours alanni ste sur l'inadaptation de la ville à l'enfant. C'est l'opi nion sans nuance de l'ense mble des parents. Ces mêmes parents qui écrasent une larme de nostalgie en évoquant leurs cabanes dan s le terrain vague, en haut de la rue Piat, avant que les « urbani stes» ne.saccagent le Bellevi lle de leur enfa nce, beau comme une photo de Robert Do isneau. (1) Étude menée sous la responsabilité de Gilles Brouyère, à Lieusaint, l'une· des composantes de la vi lle nouvelle de Melun-Sénart (77).
UNITÉ 81
EXCEPTION CULTURELLE Texte: « Exception culturelle ou exception française? », Esprit, novembre
ou
1993.
Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
EXCEPTION FRANÇAISE t
Exercice 1 Vous ferez un RÉSUMÉ de ce texte en 150 mots environ. Pour cela: . . . .' sentielles lie contient le texte el vous les présenteVous dégagerez les Idées et les IOfollnatlOns es q . . et cohérent en respectant l'ordre rez avec vos propres mots sous forme d'un nouveau texte
SUIVI
S
adopté par l'auteur.
Attention ! .
Vous ne d evez pa
s 'Introduire d'autres idées ou informations que celles figurant dans le document,
ni faire de commentaires person.n~ls. lé Vous pouvez bien entendu réutiliser les mots-c S
ct doc ument mais non des phrases ou qes li
,
passages entiers.
Exercice 2
'
.
. ' d' de phrases du texte.
Vous répondrez de façon précise aux cinq questIOns posées, sans leplen le
Questions
.
.
1. Qu'est-ce que l'exception culturelle? Donnez-en une défmition précise. ~eltv/lrm 5
.
lt~~1eS]
.)
Expliquez le titre du texte « Exception culturelle ou exception françai se? » [envlIon 5 hg l1es~ 2. .. o't aux partisans de l' exceptIon 3. Comment l'auteur de l' art icle justifie-t-il sa posItion par rapp 1
culturelle? [environ 5 lignes]
1
. d' l't'au Japon ? Comparez avec a . t de l'exception culturelle sermt-elle actua 1 e . . ' , .4. La pnse en comp e situation décrite dans le texte. [enVIron 8 ltgnes] .. 5. Quel est votre propre sentiment sur cette question de l' exception culturelle? Justifiez votre Opllllon.
[environ 8 lignes]
Grille d'évaluation du résumé: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 points question 2 : 3 points question 3 : 4 points
question 4 : 5 points question 5 : 5 points
l'impulsion commune de Jacques TOUBON et de Jack LANG, voilà que créateurs et politiques s'accordent sur la défense de la créati on françai se. Si Alain FlNKIELKRAUT ou Allan BLOOM avaien~susci~ des réactions violentes en publiant en 1987 leurSo~vrages su r la « défaite de la culture », les temps ont bien changé : excepté (... ) le 'scepticisme affiché des éditorialistes de Té/érailla ou des CallÎers du Cinéma à l'égard de l'union des « créateurs », (( l'exception culturelle » fait l'unanimité, Au prime abord l'expression renvoie à l'idée qu 'un bien culturel- « il n'est pas un produit comme les autres» - subit les contrecoups pervers de la mondialisation du marché dont Hollywood ~ le symbole. Mais en se contenlanl de critiquer le marché, on oublie plusieurs choses: dans la mesure Oll les États-Unis s'opposent au «dumping» japonais dans certains domaines (voitures, produits de consommation), on les attaquerait avec plus de force si on prenait en considération leur propre protectionnisme qui n'est pas sans répercussions "culturelles» (que signifie le refus américain du doublage des films, sinon la peur que les films importés ne connaissent un certain succès ?). Un peu courte, la rhétorique anti-marché favorise en France l'émergence d'un protectionnisme qui fait glisser la polémique portant sur « l'exception culturelle » à un débat sur « l'exception française », Mais le consensus autour de la culture souffre d'un second ~du : au lieu de contribuer à la mise en œuvre d'un cadre législatif faisant valoir la spécificité des produits culturels, il tradu it implicitement une demande d'État qui part du principe que la création doit être soutenue automatiquement par l'État. Là encore il ne faut pas se leurrer: sur le plan économique, l'aide à la production cinématographique n'~le pas d'une subvention d'État au sens strict, mais d'une taxe additionnelle sur le prix des places de cinéma, ce qui revient à constater que l'aide à la création est en partie OUS
,
financée dans ce secteur par le succès des Ral11bo, Basic Instillcr ou Terminaror. Pourquoi .§llO.il.er la face? Reste «( l'État culturel » : contrairement aux affi rmations de Marc FUMAROLl, la décennie LANG n' a pas élaboré une nouvelle politique culturelle mais.!"P.§ les fondemenls d'une action cohérente dans ce domaine. D'où l'oscillation aventureuse entre un accompagnement démagogique des industries culturelles naissantes, et un soutien naturellement dépourvu de critères aux artistes et créateurs. On répond aujourd'hui à la dilution de la culture (à son américanisation) par un assistanat envers les créateurs, ce qui explique le surgissement des polémiques visant les «fonctionnaires de l'art », Si l'on veut bien admettre que le débat sur la culture est encore devant nous, et qu'il va être préci pité par la crise de l'État-Providence, il n'est pas suffisant de répliquer aux dégâls du marché par une demande d'Élal plus ou moins explicite. C'est désormais à la jonction du marché et de l ' État- l~e que les valeurs esthétiques se construisent. Dans ces conditions, mieux vaut dépl acer le débat sur « l'exception culturelle frança ise» sur le plan européen, Cela présente un double avantage: d'un côté on ne se polarise pas sur la seule « exception française », Oll ne laisse pas entendre malencontreusement que la France est seule parmi les pays européens à défendre une exigence culturelle. D'un autre côté, en se battant pour un cadre législatif européen qui ne ferait pas de concessions à la loi du marché, on se mettrait dans une position plus offensive que celle qui tend naturellement à assimiler dans le cadre français: protection de la culture et prise en charge par l' Étal. Qn'on ne voie pas là un élan de francophobie, mais loul au contraire le souci de dynarnrser la vie culturelle française qui - si autosatisfaite ou déprimée soi t ~ e ll e - Ile peut continuer à ri poster à Holl ywood en invoquant les seules mannes de l'Étal. •
UNITÉ,Ill
))
«
Texte: « Le "zapping" », Le Point, 21 mars 1988. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Exercice 1 Vous ferez de ce texte un COMPTE RENDU de 120 à 150 mots. Pourccla:
. 1 .' t· Vous dégagerez les idées et les informati ons essentielles ~u~ contient le texte et vous es plesen ciez avec vos propres mots sou s forme d'un nouveau texte
SUIVI
et cohérent.
Attention! _ Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles figurant dan s le document, ni faire de commentaires personnels.
.
Vous pouvez bien entendu réutiliser les mots-clés du document, mais non des phrases ou des passages entiers. VOCABULAIRE
.
'
')
homo telespectator : homme de l'ère télévisuelle (formule imitée de l'expression latme « homo saplcns»
parangon: exemple parfait. modèle
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases du texte.
Questions 1. Les professionnels de la télévision sont-ils satisfaits ou non du phénomène du « zapping»? Expliquez pourquoi. [environ 5 lignes] 2. Expliquez la phrase : « Plus [la publicité] se répand sur nos écrans, plus on a de moyens d'y échapper » (4' paragraphe)- [environ 5 lignes] . 3. En vous appuyant sur ce texte, dégagez les caractéristiques du téléspectateur contemporain.
[environ 6 lignes] 4. En quoi, d'après l'auteur, le « zapping» peut-il ê~re consid~ré cSom. me ~ln miroir de la société actuelle? Êtes-vous d'accord avec cette interprétatIOn? [e nviron tIgnes 5. Comment selon vous, les chaînes de télévision pourraient-elles lutter contre le phénomène du « zapping» ? [environ 8 lignes]
Grille d'évaluation du compte rendu: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 points question 2 : 3 points question 3 : 4 points
question 4 : 5 points question 5 : 5 points
U
n spectre hante la vie des professionnels de la télé et de la publicité : le « zapping ». Avec la multiplication des chalnes et la télécommande, s' est répandue cetre nouvelle attitude des téléspectateurs consistant à saurer d'une chaîne à l'aurre, en particulier dès qu'apparaissenr d~s « pages» de publicité. Certes, le phénomène est inégalement partagé selon les pays - la France,Là la différence] es États-Unis, est, paraît-il, peu touchée encore par l'épidémie - mais son exrcnsion probable dans les années à venir et les inquiétudes qu'il suscite dans les milieux rivés aux scores d'écoute méritent qu'on s'arrête un peu sur cette nouvelle figure de l'instabilité « postmoderne ». Si le phénomène ne manque pas de donner des migraines aux publicitaires, il devrai t réconforter ceux qui se complaisent dans la dénonciation rapide du matra uag~ de la « persuasion clandestine». Car le zapping, à l'évidence, révèle la latitude extrême des individus face à l'invasion publicitaire [... ] Plus la publicité investit en argent et en créativité, moins elle est sllre de ses effets. Plus elle se répand sur nos écrans, plus on a de moyens d'y échapper. Plus son temps d'ante nne croît, plus l'audience devient aléaroire. Telle est la condition paradoxale du fair publicitaire face à la montée du nomadisme vid/otique. [... ] Mais ce qui est en jeu dépasse de beaucoup le réflexe anripubiicitaire. La « sauterie» télécommandée gagne également les autres programmes : chaque « homo tclespecrator )) est, à présent, potentiellement saisi de la délllangeai,Qn du changement. La difficulté à fixer
l'intérêt s'accroît en ces temps de rediffusion massive de séries et téléfilms fo rt peu différenciés. Avec tout ce que cette agitation peut impliquer de tiraillements, de mini-conflits dans les fam illes. Le zappeur subit les foudres de son entourage : il est cet égoïste qui n'écoute personne, suit ses impulsions-seconde sans prendre en compte le goût des autres. Condui te hyperindividualiste typique appliquée à l'écoute audiovisuelle. Tout y est: goût du changement et de l'animation accélérée, curiosité captée par tout et rien, le zappeur est CCt être qui se presse plus vite que son ombre, toujours présent-absent devant l'image télévisée. [... ] Si l'on considère le phénomène d'un peu plus haut, on réalise qu'il n'est pas sans quelque parenté avec les condui tes en vigueur dans route la machine sociale. Peut-être est-il comme le paE!]g9)l de la personnalité individuelle à l'âge de la mode généralisée. Car, depuis longtemps, " le zapping est passé dans les comportements de la vie quotidienne », On ne cesse de changer de lieu, de femme, de golit, d'idées, de sport, et tout est emporté da ns le procès du nouveau et de l'éphémère. Pourquoi en serait-il autrement devant la télé) Le zapping ne fait que traduire, en accéléré, cette mise en circulation des corps, des esprits, de la culture qui caractérise notre société frivole. Il est le miroir d'un temps toujours avide d'autre chose, pragmatique, sans grand projet ni constance. Un temps où tour change sans nous, mais avec nous, où tout ennuie, mais où rie n ne révolte. Où tout lasse mais où rien ne casse. Gilles Ltl'OVETSKY LE POINT N° 809, 2J MARS J988
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'111'/ UNITÉ
l'enjeu ~émo~ra~~i~ue
Texte: « L'enjeu démographique » , Le Courrier de ['Unesco, janvier 1992. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
par Raoul Urzua
Exercice' 1 Li sez attenti vement le texte proposé. Vous en ferez tout d'abord un COMPTE RENDU de 200 mots environ.
Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations essentielles
el VOLIS
les présenterez avec vos propres
La population "I0ndiale qui se chiffre actuellement à S:~ millia~j1d'habitants, va probablement dbubler av nt de se 'stab·l· liser.
mots, sous fo rme d'un texte suivi et cohérent.
Attention! VOliS ne devez rendre compte que des seules informations du texte.
Vous pouvez reprendre les mots-clés du document, mais non des phrases ou des passages entiers. Vous perdrez des points si vous ne tenez pas compte de la longueur indiquée.
Exercice 2 Vou s répond rez de façon préci se aux ci nq questions posées. sans reprend re de phrases du texte [environ 8 lignes par questio I].
s
ous l'i nfluence de son premier directeur général , Ju lian HUXLEY, la Conférence générale de l' UNESCO a reconnu , dès 1948, que le monde de l'après-guerre aurait à affronter troi~ grands types de problèmes : le national isme, les obstacles au progrès technique et la croissance démograph ique. La gravité du « problème de la popu lation mondiale }} amena HUX LEY à conclure alors. dans son rapport sur les activités de l'Organisation, que d'une manière ou d'une autre, il faudra équilibrer..È! population et les ressources, ou bien la civilisation disparaÎlra ». (l
Questions 1. Pourquoi la croissance démographique est-elle un pl « crimi nalité. ma ladie, analphabétisme)} ?
lème prioritaire. au même titre que
2. Comparez les trois options proposées ici pou r lu tter contre la croissance démographique et dites laq uelle vous paraît la plus intéressante. Justifiez votre choix.
3. Commentez le diagramme « Évolution de la féeondité dans le monde en développement, par région », puis donnez votre point de vue sur celte évolu tion . 4. Parmi les problèmes à résoudre pour « accroître le bien-être général ». lesquels se retrouvent dans votre pays? Citez quelques exemples pou r justifier votre réponse. 5. La vis ion de l'auteur du texte vous paraît-elle plu tôt optimiste ou pessimiste? Partagez-vous so n poi nt de vue? Pourquoi?
Grille d >évaluation du compte rendu : voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 4 points
question 4 : 4 points
question 2 : 4 points
question 5 : 4 points
question 3 : 4 points
li
Dans ce même rapport, HUXLEY notait, non sans inquiétude, que le chiffre de la population mondiale s'éleva it déjà à deux milliards, et que le cap des trois milliards serait certainement franchi à l',mbe du XXI C siècle. Prévision bien optimiste, pui sque notre planète compte aujourd'hui quelqu e 5,4 milliards d'habitants et que, selon les projections récentes de l' Organisation des Nat ions Unies, nous serons sa ns doute 8,5 milliards en 2025, c'es t-à- dire presque trois fois plus nombreux que ne le prévoyai t HUXLEY. 11 faut s'attendre à ce que celle croissance démographique ne se stabili se qu'a u XXII C siècle, aux alentours de Il ,6 milliards d'individus. L'importance de ces chiffres a eonduit certains à classer la croissance démographique « parm i ces problèmes évidents, tels la criminalité, la n1.1Iadie, l'anal-
phabétisme, la faim et la pauvreté, qui doivent être résolus au moyen de poli tiques sociales appropriées », comme l'affirmait il n'y a pas si longtemps le Conseil national de la recherche aux États-Unis. Depuis, une connaissance plus poussée des rapports qu i existent entre les facteurs démographiques, économ iques, soc iaux, politiques et culturels, a entamé d'anciennes certitudes, mais sans leur en substituer de nouvelles. Rares sont ceux qui oseraient avancer aujourd'hui qu'un ralentissement de la croissance démographique assurerait à lui seul une amélioration rapide des conditions de vie des plus démunis. Mais ceux que les mouvements démographiques actuels n'alarment pas outre mesure ne vont pas non plus jusqu'à nier que des taux de croissance plus faibles èt une répartition plus équi librée de la population permenraient de mieux lutter contre le sous-développement éi la pauvreté, ainsi que contre les problèmes d'environnement imputables à la pression démographique. Quels sont , dès lors, les correctifs les plus efficaces aux tendances démographiques actuel les? En théorie, il y en a troi s. La première consiste à fixer d'autorité un nombre 1 maximal d'enfants par fami ll e, ce qui est con traire au paragrap-he 29 du Plan mondial d'action sur la population, où il est recommandé à tous les pays de respecter et d'assurer, indépendamment de leurs objectifs démographiques d'ensemble, le droit des personnes de déeider librement, en connaissance de cause et en toute responsabilité, du nombre de leurs enfants et de l'espacement des naissances.
L., seconde option consiste à se fier aux ' 'vertus miraculeuses de l'économie de marché, en espérant qu'elle tirera rapidement les pays les plus démunis de leur sous-développement, commandera les choix familiaux __quant au nombre d'enfants et inci tera les secteurs public et pri vé il répondre pl us efficacemcnt à la demande de contracepti fs. La troisième opt ion, proposée surtout par des économi stes et des experts en sciences sociales des pays en développement, est également défendue par les institutions régionales des Nations Unies, ainsi que par d'éminents spécialistes des pays plus avancés. Elle consiste à faire
BI
en sorte que la nouvelle division internationale du travail favorise des échanges plus équitables entre pays développés et en développement. et permette, dans le même temps, aux économies nationales de s'orienter en priorité vers l'élimination de la grande pauvreté et le bien-être du plus grand nombre. Cette option, dite parfois du « développement éq uitable », condu it à attribuer aux politiques gouvernementales en matière d'éducation, de santé, d'emploi ou de logement - en somme aux politiques sociales - non pas la place de second rang qu 'elles occupent dans les stratégies qui visent au tout premier chef la croissance, mais un rôle au moins égal à celui qui est dévolu aux polit iques strictement économiques. Parmi elles, les politiques démographiques celles qui s' adressent tant aux tau x d'accroissement de la population qu 'à sa réparti tion - doivent avoir priorité, si J' on veut éviter que la dynamique démographique ne fasse obstacle à la lutte contre la pauvreté. Que cela plaise ou non, il est fort probable que la population mondiale commencera par doubler ses effectifs avant de se stabiliser. Ré!.,oudre les problèmes qui en découlent et évi ter qu'ils ne prennent des proportions imprévisibles n'est pas une question de moyens mais de volonté politiquc. Le bouleversement du paysage politique planétaire offre aujourd'hui une occasion, unique peut-être, de donner une nouvelle impu lsion aux efforts de la communauté in ternati onale pour accroître le bien-être général. •
Naissances par femme
6./
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_ 1960·65
6,6 6,2
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t985·90
4.7
J.!
J,6 J,7
Évolution de ta ~écondité dans le monde en développement, par région. (source: Nations Unies 1990)
UNITÉ 81
LES SABLES D ÉFEN DUS D U TIBESTI
Texte: « Les sables défendus du Tibesti », Géo magazine, septembre 1994. Durée tota le de l' épreuve: 2 heu res 15
1
Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce texte en 200 mots envi ron . Pour cela : Vous sélectionn erez eL ordonnerez les inform ati ons essenti elles que co nti ent le texte, et vous rédi gerez un nouveau tex te sui vi e l cohérent avec vos propres mots.
Attention! N 'utili sez dans votre co mpte rendu que les idées ou informati ons co ntenues dans le texte.
Vous pou vez réutiliser certains mots-clés du document, mais non des phrases enti ères.
Exercice 2 Vous répondrez de faço n précise au x cinq questions posées, sa ns reprendre de phrases du tex te.
Questions 1. «U ne situation aussi difficile n'est pas sans présenter quelques avantages» (3C paragraphe). a) Ex pliquez ceUe affirmation et trou vez dans le texte au moins une autre ph rase ou expression
qui la prolonge. b) Faites une brève co mparaison avec l'histoire namibi enne. [8 à
la lignes]
2. «[organisation] re lativement démocratique» (7c paragraphe). Expliquez et justi fiez l' tllilisation de cette expression. [environ 5 lignes ] 3. Le tex te évoque la « séparation des tâches entre hommes et femmes au Tibesti ». Cette séparati on es t ~e ll e du même type en Namibie? Comparez. [6 cl 8 lignes] 4. Pour quelles raisons Monique Brandil y s' intéresse-t-elle tout pm1iculièrement à la société Toubou ?
[environ 5 lignes ] 5. À votre avis, un te l système social peut-il continuer à survivre face à la modernité et à l'évolution du monde, et cette survie est-elle souhaitable? [8 cl JO lignes]
G rille d'éva luation du compte rendu: voir page 13 Ba r è me des questions (sur 20)
question 1 : 5 points question 2 : 3 points question 3 : 4 points
1 est très difficile de pénétrer au Tibesti. Situé au nard du Tchad, il est défendu de taus côtés par les immen· sités du Sahara. Voilà trente ons que Monique BRANDILY y retourne régulièremen~ fascinée par sa beauté et une société « où seule la parole chantée permet d'accéder à la ~».
question 4 : 3 points question 5 : 5 points
Les habitants du Tibesti sont dénommés Toubous ou parfois Tibous par les peuples voisins. Ils se nomment cux-mêmes Teda, parlent une languc qu'eux sculs comprennent et semblent appartenir à une catégorie particulière d'humanité pour réussir à survivre dans leur splendide mais périlleux nid d'aigle. En fait, cela n'cst possible que grâce à leur endurance (proverbiale dans le Sahara oriental) à leur courage et à Icur intelligcnce.
Loener n'aborda le massif par l'ouest qu'en 1913 et la colonisation proprement dite ne débuta vraiment qu'en 1929-1930, quand le Tibesti fut occupé de faço n permancnte. Trente ans plus tard, c'était l'indépendance ... C'est bien court dans la vie d'un peuple! Cela explique en partie pourquoi la culture traditionnelle du Tibest i a été beaucoup moins bou leversée que d'autres sur le ·continent africain à la même époque. Ainsi, en 1979, ils ont procédé à l'intronisat ion d'un ~< derdé }}. Le derdé est avant tOuïün arbitre et son pouvoir, sans police, réside seulement dans le respect qu'inspire son intégrité et son impartialité lors du règlement des conflits individuels.
Pour accéder à cette charge, il lui faut recueill ir les suffrages de trois instances Leurs origines ne sont pas encore établies successives. Le derdé est choisi en alternance avec certitude. L'une des hypothèses avance dans chacune des trois familles du clan des qu 'i ls descendraient d'une très ancienne Tomagras ; il sera donc d'abord désigné population saharienne refoulée par des par celle dont le tour est venu avant d'être invasions successives et retranchée dans la proposé comme candidat aux représcntants fortercsse naturelle que constitue le Tibesti. du clan des Tozoba qui, seuls, ont le pouvoir de lui conférer sa légitimité. Et cette invesCelui-ci, situé en territoire Tchad ien, à titure ne sera effect ive qu'un an plus tard 2000 kilomètres de la Méditerranée, au sud environ, après que l'i mpétrant aura soumis du tropique du cancer, est le plus élevé des son programme à l'ensemble des clans qui grands massifs sahariens. (i;ne situation peuvent exiger des amendements. Celle géographique aussi difficile n'est pas sans organisation, comp lexe et relativement présenter quelques avantages. Ainsi, depuis des temps immémoriaux jusqu'à une 1 démocratique, reconnaît à l'épouse du époque récente, presque personne n'osait \ derdé un rôle important du point de vue symbolique. s'y aventurer. Les Teda, libres chez eux, pouvaient donc refuser ou adopter à leur Les Teda ne font pas exception au principe, rythme les changements sociaux et culturels obscrvé très généralement dans les sociétés qui leur semblaient compatibles avec leur traditionnelles, de la séparation des tâches échelle de valeurs. \ entre hommes ct femmes. Celle-ci relève C'est seulement en 1869 que, pou r la pre- d'une norme sociale qui s'appuie sur des mière fois, un européen, Gistav NACHTtG/\L, raisons pratiques, et plus encore, sur des pénétra au Tibest i. Quant à la présence motifs symboliques. Les act ivités dangecolonialc française, elle y fut tardive et reuses menées au loin, comme les expéditions d'une brièveté exceptionnelle. La colonne armées pou~du ~,étaient ~
une marque et même un test de virilité; les hommes en ont gardé l'habitude de se charger des tâches jugées trop dures pour les femmes. Ceue complémentarité s'exprime notamment dans la construction des maisons. Ce sont les hommes qui vont chercher le bois des armatures, ce sont les femmes/ qui les assemblcnt. Tout ce qui càncen~1 nOIllTiturc cst du domaine féminin (la symbolique des alimcnts comme condition du maintien dc la vic est très fone dans ces régions où l'on vit dans un état quasi permanent de pénurie). Les daltes fraîchcs, séchées ou préparées de diverscs façons, sont la base de la nourriture avcc Ic lait et la« boule» de céréale (blé, orge ou mil, depuis une époque récente). Il est un autre domaine 01] la séparation des activités masculines et féminines est marquée de façon au moins aussi radicale, c'est celui des conduites musicales. Partout, en milicu traditionnel, faire de la musique est un acte porteur de signification, plus ou moins réglementé. Ici, la répartition des activités musica les est assujellie à un code de comportements rigoureux tenant compte des éléments fondamentaux de l'organisation sociale. On peut en saisir l'essentiel si l'on sait décrypter le système d'attitudes dans lequel s'inscrit l'acte de musique. La principale difficulté réside dans le fait que rien n'est dit explicitement. Les éléments du puzzle concernent la IJersonne qui fait la musique, bien entendu, mais aussi le type de répertoire, les circonstances, le lieu 011 on l'exécute ainsi que la qualité des auditeurs (la présence dc certaine catégorie de personnes rendant tout à fait inconvenante l'exécution de tellc ou tellc musique). Les facteurs qui autorisent ou, au contraire, interdisent impérativement une activité musicale donnée sont l'âge, le sexe ct la caste. [... ] Moniquc BRANDlLY, ethnomusicologue
~.
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La vi l le sa n s voi t ures Texte : « La ville sans voitures : plaidoyer pour l'utopie débats, juin 1993 . Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
»,
L'Événement européen, Initiatives et
Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce texte en 250 mots environ (minimum : 225 ; max imum : 275).
Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations essentielles que contient le tex te, et vous les présenterez avec vos propres mots sous forme d' un nouveau tex te sui vi et cohérent. .
Attention! Vous he devez pas introdui re d' autres idées ou informati ons q ue celles fig urant dans le document, ni fa ire de commentaires personnels. Vous pouvez bien e ntendu réutiliser les mots-clés du docu ment, mais non des phrases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vous répondrez de faço n précise aux ci nq questio ns posées, sans reprendre de phrases du texte.
Questions 1. Qu'entendez-vous par l' expression « les logiques de gestion de la circul ation urbaine» (ligne 13) ? [environ 5 lignes ]
2. Quelles formes prend, selon l' auteur, le « réquisitoire» actuel contre l'automobile? [envimn 5 lignes] 3. Quelle place exacte l' au teur concède-t-il à la vo iture du fu tur ? [envÎlvn 5 ligHes ] 4. Pour vous, la voiture est-elle « l'i ncarn atio n même de la liberté» (ligne 25) ? Argumentez votre réponse. [envimn B lignes ] S. Dans quelle mesure partagez-vous, en ce qui co ncern e l'aveni r des villes europée nnes, l'espoir en une« meilleure qualité de la vie» exprimé dans ce « plaidoyer pour l'utopie» ? [envi m1/. Blignes]
'.
questi on 1 : 3 po ints
question 4 : 5 points
questi on 2 : 4 points
q uestion 5 : 5 points
questi on 3 : 3 poi nts
c
ommenr débarrasser la ville de ce qui l'asphyxie, de ses encombrements, ses pollutions, ses bruits, ses nuisances? En chassant l'automobile hors de ses murs! Provocation? Utopie? En tout cas, l'idée est dans l'air. À preuve un récent rappon de la Commission européen ne qui envisage sérieusement ct pour la première fois l'hypothèse radicale: une ville d'où la voiture aurait été chassée. Tour jusqu'à présent a été fait pour adapter la ville à la voiture. Tout a échoué ou presque. Lautomobile, symbole de la mobilité, est paradoxalement devenue celui de la paralysie. À un coût économique, écologique et culturel exorbitant. Il est temps que les logiques de gestion de la circulation urbaine commencent à s'inverser ct que ce soient les transporrs qui s'adaptent à la ville. Mais cela implique, comme le détaille le rapport européen, que 1'011 imagine une mobilité sans voi ture. Autant dire qu'il faut repenser le modèle de la ville, cene fois « conçue pou r y vivre et nOIl pour y rouler ). Ce n'est pas une guerre mais ce SOnt déjà des escarmouches. Depuis quelques années, les villes réagissent à l'envahisseur. Insensiblement, l'offensive ami-voitures se développe: ici un centre piétonnier, là un péage dissuasif, ici des plaques de circulation alternée, là une priorité aux transports en commun. Difficile d'entrer en conAit ouver( avec celle qui passe dans l'opinion pour l'incarnation même de la liberté, mais peu 11 peu la démarche des décideu rs urbains change. Il ne s'agit plus, selon la célèbre formule du président Pompidou, d'adapter la ville aux automobiles à grands coups d'infrastructtlres ruineuses et toujours dépassées, mais au contraire d'adapter le trafic à la ville.
Le réquisitoire est en effet sans appel. Lautomobile est la source de la plupart des nuisances urbaines. D'abord, elle fait du bruit, trop de bruir.
Grille d'évaluation du compte rendu : voir page 13 Barème des questions (sur 20)
PLAIDOY'E,R POU,R L'U,T 'O'P'I'E
Mais surtOUt, l'automobile et les encombrements qu'elle génère amènent ce qu'il est convenu d'appeler« la congestion urbaine ». Cette forme d'apocalypse moderne aboutit à l'incroyable paradoxe suivant : la voiture individuelle, conçue pour la mobilité, est
1
devenue le principal obstacle de celle-ci! Phénomène qui don ne na issance 11 un concept aussi nouveau qu'éton nant : celui de « mobilité paralysante ». Car c'est bien à une baisse générale de la mobilité dans la cité à laquelle on assiste. La vitesse, finalité même de la voiture, décroît continuellement. On en est en moyenne à 15 km/h dans les agglomérations françaises, un peu plus en Grande-B retagne, un peu moins en Italie. Et encore ne s'agit-il là que d'une moyenne. Aux heures de pointe, la vitesse de déplacement d'une voiture est souvent inférieure à celle de la marche à pied. On assiste à un flot ininterrompu de véhicules se neutralisant les uns les autres et paralysant de surcroît les transports en commun. La conception d'une «mobilité démotorisée» amène les rapporteurs européens à imaginer une ville «postautomobile ». Retou r au temps des calèches ct des réverbères? Non. La caractéristique de la ville sans voitures réside précisément dans un « plus» de modernité: plus de vitesse, plus d'accessibilité, plus de communication, bref, plus de liberté. Pour parvenir à quoi? A refonder le sens de la proximité et de l'utilité sociale, celui-là même que la cité n'aurait jamais dü perdre. Multiplication des possibilités de contact, diversification des choix de travail Ct de loisir, augmentation des services, encouragement aux activités économiques, sociales, cuhurelles, n'est-ce pas ça, la ville? Un centre mulri-créatif qui offre un maximum de choix accessibles, donc une meilleure qualité de la vie? Mais que devient la voiture, cetre « cathédrale du xx r siècle» selon Roland BARTHES, dans tout ça ? Eh bien, elle rmouve tout simplement sa vocation de déplacement et de commun ication entre les villes et entre les campagnes et les villes. Elle redevient d'un usage rationnel pour les liaisons de grande distance (en France actuellement, un déplacement automobile sur deux est effectué pour parcourir moins de 4 kilomètres !). Si tant est que l'encombrement 11 ven ir du réseau routier territorial, Europe et développement du transport ma'rchandise obligenr, lui en laisse le loisir. Mais ceci est une aurre histoire ...
EXTRAIT DE « REGA RDS », IN
Jean-Paul BESSET 1: '~~l'NEMEN1' EUROPl,EN, / NI11ATlVES t.T lJE.:tlATS N°
Cillm~"'~·~-ii2~,~·~,,~·~.iê'liZi~m~~~~--~'~-~~-~~~~ ~ .-- 1'
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UNITÉ Dl
Texte: « Passages de l' utopie », L'Événement du Jeudi, septembre 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce tex te en 180 mots environ.
Pour cela: vous dégagerez les idées et les in fo rmation s essentie ll es que conti ent le texte, et
VOLI S
les
présenterez avec vos propres mots sous forme d'un nouveau tex te sui vi et cohérent.
Attention! Vous ne devez pas introduire d 'autres idées ou informations que ce lles fi gurant dans le document,
ni faire de comment aires personne ls. Vous pouvez réu tiliser les mOls-clés du document, mais non des phrases ou des passages entiers. VOCABULAIRE
passage: (ici) petite rue interdite aux voitures, général ement couverte, qui unit deux artères; calicot: bande de calicot (toile de coton assez gross ier) portan t une inscriptio n ; juLes-vernienne : allusion à Jules Verne, éc riva in fra nçais ( 1828- 1905), init iateur en France du rom an d'anti c ipatio n scie ntifique . chalalld : ac heteur, c lie nt; bùnbelotier : personne qui fabrique ou vend des bibelots (petits objets curieux et décoratifs).
Exercice 2 Vou s répo ndrez de façon précise aux cinq ques tion s posées, san s reprendre de phrases du tex te.
1. « [les passages] fure nt le paradis de l' éphémère, du transitoire et de J' artifice» (1 cr paragraphe). Expliquez, en vous aidant du tex te, ce que l'auteur entend par le choix de ces trois mots. [environ
5 lignes] 2. a) Comme nt co mprenez-vous l'ex pression « aqu ariu llls humai ns» (5 C paragraphe) utilisée pou r caractéri ser ces passages pari siens? b) En quoi le préfet H aussmann a-l -il changé le visage de Pari s? [a) + !J) " 6 cl 8tignes] 3. Le tex te évoque en les opposant deux réali tés urbaines. Dites lesq uelles e t co mparez-les (po ints com mu ns, différences). [envilVll 8 lignes] 4. «A ujo urd ' hui , les de rniers passages parisie ns so nt classés mon uments historiques. Ils o nt gardé leur bea uté, ils ont perdu le ur âme ». Avez-vous déjà ressenti ce regret, cette nostal gie à l'égard d'un endroit qu e vous aimiez et qui s'est modifié, o u peut-être a di sparu ? [enviroll. 8 lignes] 5. Plu tôt que la rue (Ie« plein ai r citadin »), l' auteu r préfère les passages, sO ll vent couverts et plus intimistes. Êtes-volis de cet avi s? De te ls passages ex istaient- ils - existent-il s encore, et sous que lle fo rme - dan s les vi ll es suédoi ses? [environ 8 lignes]
Grille d'évaluation du com pte rendu : voir page 13 + 1 points
Barème des questions (sur 20)
questi on 2 : 2
question 1 : 3 points
question 3 : 4 poi nts
!
question 4 : 5 points questi on 5 : 5 points
Longtemps à Paris, les passages ont incarné le bonhe ur de vivre et l' illusion qu ' il éta it à la portée de tous. Nés au début du xx e siècle dans l' allégresse de la prospérité industrielle et des premières construct ions méta ll iques, il s ont ajouté, à la révolut ion architectura le, celle des mentalités. Quand la grande ville faisait peur, ils rassuraient. Quand montaient les longues angoisses de la nuit, ils prolongeaient la lumière du jour. quand on était miséreux, le luxe de leurs vitrines, l'originalité de leurs calicots et leur animat ion perpétuelle réconf0l1aiem, sans bourse délier. Quand on craignait les intempéries, les voitures à chevaux, la gadoue, les malandrins, ils avaient le channe protecteur des jardins d'hiver. Ils furent le paradis de l'éphémère, du transitoire et de l'm1 ifice. Comme un avant-goût de l'étemité. En mu sique, le passage est le fragme nt d'une gamme que le chanteur ou l' instrumentiste improv ise pour embellir la mélodie; en architecture, le passage a été une allégorie jules-vernienne de 1;] liberté, de l' imagi nation et de l' aventure, mais aussi de ce pla isi r évanescent que J'expression « 1/11 (m/alll de passage » dés igne avec une tend re négligence. Construits pour la plupart sous la Restauration, les passages mariaient le fer et le verre, reliaient les ruelles et les bouleversements d' un Paris encore villageois, et glorifiaient le roi·commerce. Ils offraient aux chalan
"
..
batai lion des passages parisiens, il lança son année vi ctorieuse de grand s bou levards et recoupa la capita le au cordeau. Les vas tes avenu es victorieuses recti lignes, les trottoirs élargis, la lu mière électrique diffusée par les lampadai res, la civi lisat ion moderne de l' ai r pur, eurent ra ison de ces « aquariums
,
hUlI/ains » .
Aujourd ' hui , les derniers passages parisiens sont classés monuments historiques. Ils ont gardé leur beauté, ils ont perdu leur âme. Avec leurs chape lles latéra les aba ndonnées aux bimbelotiers, flUX croissanleries et aux agences de voyage, ils ressemblen t parfois aux nefs des ég lises de campagne désertées par les oua illes el la foi. L1 nuit, ils donnent derrière de lourdes gril les la serre vivante dev ient alors un long cercueil de verre. Le jour, des chiens s'y oublient , des citadins pressés y passent, sans prendre le temps de s'arrêter. C'est dommage. Il faut reprendre le chemin des passages, pour y ressusciter les morts qu i y ont vécu, et les rêves qui y sont nés. Au numéro 33 de la galerie Véro-Dodm, Mlle RACHEL, après avoir joué Tan crède à la Comédie-Française, fa isait cuire trois biftecks, des ép inards et du boui ll on pour Alfred DE MUSSET. C'est au 23 du passage Choiseul, chez l'éditeur Alphonse LEMERRE, que VERLAINE publia ses premiers vers et MALLA RM É des frag ments de son Hérodiade, et c'est au 64 du même passage que Céli ne véc ut ses jeunes années. Passage Jou ffroy, ROSSINI composa Cllillat/Ille Tell. À une tab le du passage de l'Opéra, « dalls tille luel/r glauque, aby.\·sale, qui tient de la clarté soudaille sous ulle jupe qu'oll relève d'ulle jambe qui se découvre »,
Louis AR AGON retrouvait André BRETON pour boire un verre de porto et comploter. On a compris qu ' il ne fa ut pas marc her dans un passage comme dan s une rue mai s comme dans un roman: c'est, lo in du temps, du réel et de la raison, le lieu magique des rencont res et des surprises. Et peut-être, si vous avez l'ouïe fine et le cœur poète, ell arpentant les passages, entendrez-vous la peti te musique de l' Hi stoire. Le temps passe, le passage demeure. • Jérome GAReIN!
L' ~-.---:.-
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'vtNEMENT DU JEUDI. DU
2 AU 8 SEPTEMBRE 1993
......
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UNITÉ BI
Comment conjuguer bébé et boulot Texte: « Comme nt conjug ue r bébé et boul ot », Le Nouveau Quotidien, 2 septembre 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce tex te e n 160 mots envi ron. Pour cela: Vou s dégagerez les idées et les informatio ns essenti ell es que contient le texte, el vous les présenterez avec vos propres mots, sous fo rme d' un nouveau texte sui vi el cohére nt. Attention! Vous ne devez pas introduire d 'autres idées ou informatio ns que celles fi gurant dans le docume nt, ni faire de commentaires personnels.
Vous pouvez bien entendu réuti liser les mots·clés du document, mais non des ph rases' ou des passages entiers. VOCABULAIRE
imbroglio: situation très confuse (embrouillée). risette: sourire.
Exercice 2 Vou s répo ndrez de façon précise aux ci nq q uestio ns posées, sans reprendre de phrases du tex te. Questions
1. Pour quelle rai son particuliè re cet article a-t-i l paru dans la presse romande le 2 septe mbre de rnie r ? [environ 5 lignes] 2. Par rapport au conten u du premier paragraphe du texte, quelle réaction vous inspire une affirmation comme « le débat bébé n'est pas no uveau, il a toujo urs ex isté}) ? [ellviron 5 lignes]
3. Que pensez-vous de l'emploi de l'adjectif «joli " au début du tro isième paragraphe? [envi/V1I 5/igllesl 4. On peut lire dans cet article la phrase suivante: « Une mère est fo rcément piégée}) (SC paragraphe). Ex pliquez en quoi consiste le piège en ques tion. [environ 5 lignes]
5. Quell e est votre opinion sur le problè me évoqué dan s cet M icle ? Quelle est - o u a été, ou serait votre recette personnelle ? [/0 à / 2 liglles]
Grille d'évaluation du compte rendu: vo ir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 poi nts
questi on 4 : 3 point s
question 2 : 3 po ints
questio n 5 : 8 poin ts
questi on 3 : 3 points
in i le dé bat s ur les co uches-cu lo tt es, la températ ure des biberons el les remèdes miracles pou r mieux passer les nuit s des pre mières dents. Le dé bat « bébé» prend aujourd' hui des proportions soc io- psychologiques importa ntes, et la venue d' ull enfa nt plonge les parents dans un imbrogli o de compl ications qui dépassent largement les déta ils pratiques.
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Car, dans une société comme la nôt re où l'épanouissement person nel est de rigueur, tout le petit monde Familial doit cohabitcr en harmonie et non dans la frustration: par choix ou par obligation, maman doit avoir ses propres activités, professio nnelles ou autres, sans manquer pour autant une seule risette de bébé; papa, lui , do it pouvoir travailler le cœu r léger, sans culpabiliser. Et bébé dans tout ça? Il doit évoluer dans un climat favorable à son développement et sui vre un processus de socialisalion qui le rendra à J'aise et sûr de lui dans la société de demain. joli programme mais pratiquement irréalisable : les « super women » n'existent pas, les arrêts de travail pour jeunes papas non plus, et les congés maternités ne durent que trois mois. Or, selon Daniel Stern, professeur de psychologie et spéc ialiste des relation s affectives entre mère el enfant aux uni vers ités de Genève et de New York, les congés maternités
devraient être de 18 moi s minimum po ur q ue l'enfant ait le temps de trouver dans sa relati on avec la mère une assura nce affective primordiale po ur so n futur. « Une mère est forcément piégée, explique devant les caméra s de la TSR Chri stin e Piffareui , directrice de l'École des parents de Genève. Quoi qu 'elle choi sisse, rester à la maison ou travailler, ell e perd quelque chose. " À l'exception de quelques femmes heureuses de leur statut de mère au foyer, la majorité des mamans interviewées par la journali ste Viv ian e Mennod-Gasser vivent pénibl ement le choi x qu'elles ont à faire entre leur rôle de mère elleuf vie professionnell e. « C'est horribl e de devo ir en sacrifier un des deux », confie l'une d'ell e. « Avoir un enfant est une expérience affec ti ve intense, ajoute un père. Et si on n'est pas là, on la manque. »
Si le Temps présent de ce soi r révèle très bie n le paradoxe et les difficultés de cette si tuat ion, les solutio ns que l'é mission appo rte au problème sont un pe u déceva ntes et les no mbreuses répon ses très attend ues. Les crèches par exemple, qui obligent l'enfant à une autonomie précoce mais lui permettent au ss i de rencontrer d ' autres enfants, offrent-elles une bonne solution ou non? « Elles peuvent être très bien pour le développement de la sociab ilité de
l'enfa nt, explique Danie l Stern. Mais elles peuvent auss i être do ul ou reuses et moins intéressantes po ur les enfa nts qui vien nent d ' une situatio n optimale ». Autrement dit, elles sont bonn es pour ce ux qui n' ont pas mi eux. « Des solutions, no us n' en do nnons pas, parce qu ' il n' y cn a pas, explique Jean-Bernard Mermoud , le réalisateur. Nous ne no us attend io ns d' ailleurs pas a en trouver. Nous avons si mplemen t rencontré des gens qui comme tous parents ont des problèmes et qu i essaient de les gérer. Au cours de l'émission, on rencontre une famille très bien, qui consulte un psychiatre pour un problème qui semble finalement bénin. On s'étonne tout d' abord que ces parents n'aient pas réussi à communiquer pour résoudre seul s leu rs difficultés. Leur donner la parole est une façon de décul pabiliser les autres parents et de leur montrer que to us o nt des limites. S' il y a un message à rete nir de cette émission, c'est que la vic n'est pas faite de recettes et de conseils, les gens doivent se prendre en main et s' ils n'y parviennent pas to ujours tout seuls, il y a des personnes compéte ntes prêtes à les aider. )} •
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Temps présent, " Allô bébé, », ce soil; 20 h JO.
ici maman!
Télévision mmande.
Lé N OUVI-:AU
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Corinne BLOCH Q UOTIDIF.N, J/:"UDI
2 SEPTEMBRE
/ 993
~œ·.~."!Zlî ,. ~·~~mm-~!iâ-~ · ,.,~;j::~~,·m , .. Œi~~· - ~m:J
r UNITÉ BI
Texte: « Cessant cie rêver à d' hypothétiques murailles vertes », Le Monde, 30 décembre 1988. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Vous ferez un COMPTE RENDU de ce tex te en 200 mots environ. Il convient pour cela d'c n extraire les idées et les informations essenti elles. La refollTIulation, avec vos propres mots, doit être synthétique et object ive.
Attention! En aucu n cas vous ne devez exprimer des idées qui ne soient pas ce lles de l 'auteur.
Vous pouvez bien entendu utiliser les mots-clés du texte, mais non des phrases ou des passages enti ers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases du texte. [5 à
8 lignes par question] Questions
J. Ana lysez et explicitez la ou les raisons pour lesq uelles. selon ,' aute ur de J'article, les grands programmes de reboisement ont été des échecs. 2. D'après le texte, quel profit les populations peuvent-elles tirer de l' introduction << d'arbres foresti ers au beau milieu de champs cu ltivés» ? (ter paragraphe) 3. À panir des informations contenues dans le texte, définissez le nouveau rôle des forestiers de métier. 4. D'après ce tex te, qu'entend-on par« reboisement autogéré » ? Tentez une défi nition. 5. Pensez-vous que le développement rural passe obligatoirement par la sensibilisation et l'appui aux assoc iat ions vi llageoises? Exprimez votre opinion en vous appuyant sur des exemples concrets tirés de votre ex péri ence et de vos connaissances pe rso nnelles.
Grille d'évaluation du compte rendu: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 6 poi nts
question 4 : 3 points
question 2 : 4 points
question 5 : 4 points
question 3 : 3 points
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a scène est touchante : des dizaines de fores tiers, botanistes et experts en agriculture tropicale se penchent sur une maigre plantation dont on n'aperçoit que quelques tiges sèches et de minuscules espoi rs d'arbres, à ras de telTe. Les hautes tiges sèches sont tout ce qu'il reste d'une plantation de manioc après le passage des criquets pèlerins. Quant aux arbustes encore verts, il s'agit d' un timide essai d'« agroforesterie », c'est-à-dire d' introduction d'arbres fores tiers au beau milieu de champs cultivés. Ici, à Santhiou-Bouna, au nordest de Dakar, on a planté un demihectare de gona kiés (acacia nilotica), un arbre rustique qui donne un excellent charbon de bois et fournit des matériaux de gros œuvre ou d' ustensiles divers. Un peu plus loin, un au tre dem ihectare est parsemé d'eucalyptus, dont les jeunes pousses bleutées fré missent au passage de J'harmattan, le vent du désert. Plus au nord, à Coky, les experts visitent une parcelle d' un hectare plantée de prosopis juliflora, juste à la sortie du vi llage. Les paysans ont profité de la clôture en branches d'acacia pour semer du niébé - une sorte de haricot entre les jeunes plants. Le chef du vi llage explique que tous, hommes el femmes, ont participé à la
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Exercice 1
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CESSANT DE RÊVER À D'HYPOTHÉTIQUES « MURAILLES VERTES»
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plantation, en suivant scmpuleusement le piquetage de 4 mètres par 4 mètres établi par les agents du service forestier. La parcelle de 1987 a bien pris, mais celle de 1988 a été ravagée pas les criquets. Il faudra recommencer. Ai nsi, à travers le Sénégal comme dans toute l'Afrique sahélienne, les grands programmes de reboisement ont cédé la place à de petits projets d'agroforesterie. Finie la politique des murailles vel1es censées stopper le désCI1 à coups de millions qu 'engloutissent les travaux de terrassement et de reboisement mécanisés confiés à de grandes et coûteuses ent reprises. Aussi tôt les travaux achevés sous les yeux éba his d' une populat ion volontairement tenue à l'écaI1, les jeunes plants à l'abandon étaient soit grillés par le soleil ou le vent de sable, soit broutés par le bétail profitant de l' aubai ne. Le forestier pouvait touj ours venir avec son carnet de procès-verbal à souche et carbone en trois exemplaires: le mal était fait. Et l'argent, dépensé, englouti à jamais dans les profondeurs d'une terre ingrate, qui ne peut produire qu'avec une attention ct des soins quotidiens.
UNE RÉVOLUTION
condi tions particulières, l' intérêt des forestiers de terrain se porte, aujourd'hui, vers le « bosquet village », les arbres coupe-vent ou la pépinière de communau té rurale. Un seul 1110t d'ordre sensibili ser les populations à l' intérêt de l'arbre, persuader les paysans qu'i l ne suffit pas de regarder pousser la savane pour avoir du bois, et que l'on peut, au contraire, tirer profit très rapidement d'une plantation. Bien sûr, en Afri que comme ailleurs, c'est Ulle gageure de faire spontanément planter un arbre foresti er à un paysan. On procède donc par une approche douce, avec des parcelles de démonst ration. Pour les forestiers de métier, c'est une véri tab le révo lution. Au lieu d'arpenter leurs fo rêts classées, prêts à verba liser le moindre contrevenant, les vo ici transformés en « ge ntils animateurs» de communa utés villageoises, chargés d'éveiller la conscience des popul at ions aux dangers de la désertification et aux avantages fi nanciers du reboisement « autogéré ». Au début, ils distribuaien t gratuitemen t conseils et jeunes plants de leu rs pépinières. Aujourd'hui, ils les vendent aux paysans ou les laissent produire eux-mêmes leu rs plants. On n'arrête pas la sécheresse ni la progression du désert, mais on met un terme à la razzia sauvage sur ce qui reste de bois et, en certains endroits même, la savane dégradée reverdit grâce à l'action de l'homme qui l' habi te.
Honnis que lques opérations de grande ampleur menées dans des
Roger CANS LE MONIJI., 30 Vt:CEMBRE /988
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UNITÉ BI
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 2 : 4 points
question 4 : 4 points
question 1 : 4 points
question 3 : 4 points
question 5 : 4 points
Centre d'examen proposant l'exercice de synthèse en Blet celui de compte rendu en B3 (Gf Introduction p. 8). Documents: 1. «S'informer fatigue », Le Monde Diplomatique, octobre 1993. 2. «Les jeunes ont droit à la beauté », La Vie, décembre 1988. 3. «Chacun sa télé », Phosphore, décembre 1993.
S'INFORMER FATIGUE
Durée totale de l'épreuve: 2 heures lS
par Ignacio RAMONET Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 240 mots environ. Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu 'ils contiennent, VOLIS les regrouperez et les classerez en fonction de leur thème commun et vous les présenterez avec vos propres mots sous forme d'un nouveau texte suivi et cohérent.
Attention! -
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Vou s devez rédiger un lexte unique en suivant un ordre qui vous est pmpre, el non mettre trois résumés bout à bout. Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles figurant dans les documents, ni faire de commentaires personnels. Vous pouvez bien entendu réutiliser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des documents, [environ 6 lignes par question] Questions
1. Document nO 1 : Comment comprenez-vous la phrase suivante: « Ainsi s'établit, petit à petit, l'illusion que voir c'est comprendre» (fin du 2c paragraphe), 2. Document nO3: « La télévision a une fonction culturelle » affirme Albert Mathieu, après avoir déclaré « la télévision est désormais une industrie, elle doit gagner ». Ces deux aspects vous paraissent-ils compatibles? 3. Document nO2: Ségolène Royal dénonce la surenchère de la violence sur les chaînes françaises, Qu'en est-il des programmes chiliens? . 4. Quel usage faites-vous personnellement de la télévision? Quel est votre rapport avec elle? En tirez-vous des bénéfices ou non? S.
Pra~iquez-vbus
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le « zapping» ? Pourquoi?
(N.B. « zapper }) : cha nger très souvent de chaîne) ,
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usqu'à il y a peu , informer, c'était, en quelque sorte, fournir non seulement la description précise - et vérifiée - d'un fait, d'un événement, mais également un ensemble de paramètres contextuels permettant au lecteur de comprendre sa signification profonde. C'était répondre à des questions de base : qui a fait quoi? avec quels moyens? où ? comment? pourquoi? et quelles en sont les conséquences? Cela a totalement changé sous l'influence de la télévision, qui occupe désormais, dans la hiérarchie des médias, une place dominante et répand son modèle. Le journal télévisé, grâce notamment à son idéologie du direct et du temps réel , a imposé peu à peu une conception radicalement différente de l'information. InforIller c'est, désormais, montrer « l'histoire en marche» ou, en d'autres telmes, faire assister
(si possible en direct), à l'événement. Il s'agit, en matière d'information, d'une révolution copernicienne dont on n'a pas fini de mesurer les conséquences. Cela suppose que l'image de l'événement (ou sa description) suffit à lui donner toute sa signification. À la limite, le journaliste luimême est de trop dans ce face à face téléspectateur-histoire. L'objectif prioritaire pour le té léspectateur, sa satisfaction, n'est plus de comprendre la portée d'un événement, mais tout simplement de le regarder se produire so us ses yeux. Cette coïncidence est considérée comme jubilatoire. Ainsi s'établit, petit à petit, l'illusion que voir c'est comprendre. Et que tout événement, aussi abstrait soit-il, doit impérativement présenter une paltie visible, montrable, télévisable.
[." 1 À tous ces chamboulements s'ajoute un malentendu fonda-
mental: beaucoup de citoyens estiment que, confortablement installés dans le canapé de leur salon et en regardant sur leur petit écran une sensationnelle cascade d'événements à base d'images fOites, violentes et spectaculaires, ils peuvent s' informer sérieusement. C'est une erreur majeure. Pour trois raisons. D'abord parce que le journal télévisé, structuré comme une fiction, n'est pas fait pour informer mais pour distraire ; ensuite parce que la rapide succession de nouvelles brèves et fragmentées (une vingtaine pal' journal télévisé) produit un double effet négatif de surinformation et de désinformation; et enfin, parce que vouloir s' informer sans effOits est une illusion qui relève du mythe publicitaire plutôt que de la mobilisation civique. S'informer fatigue, et c'est à ce prix que le citoyen acquiert le droit de participer intelligemment à la vie démocratique.
r' UNITÉ
LES JEUNES ONT DROIT , , A LA BEAUTE L
a privatisatio n de plusieurs chaînes et la course à l' audience qu ' elle a entraînée ont provoqué une escalade de la violence à la télévision, du e à la logique du moindre coût. Au nom de la liberté d'expression, ce sont les marchands d ' images qui fixent désormais les règles du jeu pour leur seul profit. Ainsi, en une semaine, prise au hasard, les téléspectateurs ont pu voi r, selon l'enquête d 'un hebdomada ire, 15 viols dont 2 d' en fants, 27 scènes de torture, 13 tentatives de strangulati on, 8 suicides, 670 meUltres. Trop, c'est trop. Et beaucoup n'osent rien dire. Par peur du ridi cule. Je l'assume, pour tous ceux et celles qui se taisent, mais qui en o nt plus qu 'assez du cyni sme et de l' indi fférence des programmateurs, mus par la seule loi de la rentabilité. Paradoxalement, les dispositions législati ves concernant l'enfance et l'adolescence sont plus contraignantes pour la presse écrite (loi d u 16 juillet 1949) et pour le cinéma (décret du 18 janvier 196 1) que pour la té lévision. Ainsi peuvent être in terdits l'affichage en ki osque des publ ications « présentant Ull danger pour la jeunesse en raison de la place/aile au crime ou à la violence ou en raison de leur caractère licencieux Olt pornographique », alors q ue la télévision diffuse la série de crimes à l'instant évoqués. La télév ision est désormais un élément o mniprésent dans la vie familiale. Les spectacles qu 'elle diffuse doivent pouvoir, au moins jusqu 'à un e heure tardive, être vus en famille. De plu s, les ado lescents sont les pre mi ers consommateurs de télévision. Ils la regardent une vingtaine d' heures par semaine. Et le Centre de recherche de Vaucresson constate que « les jeunes délinquants ou inadaptés consomment une quantité de télévision supé-
rieure li la moyenne. C 'est le moyen pour eux d'échapper aux conflits de toutes sortes dont ils souffrent, notamment les conflits a vec l 'école, et les conflits familiaux . » Malheureusement, lorsque, pour fuir leurs di ffi cultés, ils regardent la télévis ion, que voient-ils? Un personnage sur cinq est délinquant, et un acte de violence est commis toutes les dix minutes. Il faut aussi savoir qu' il existe une for te corrélati on entre les catégori es socioprofessio nnelles des parents et le temps passé par les enfa nts devant la télévision. Plus cette catégorie est modeste, plus ce temps est lo ng, et moins les parents sont disponibles pour réaliser « le trava il de distanciatio n » qui perm et, par la parole, à un enfant ou à un adolescent de prendre du champ par rapport au spectacle qu ' il vient de vo ir. S' il en est ainsi, la recherche d'une meilleure qualité des programmes pour les jeunes s' inscrit dans une action de lutte contre les inégalités sociales, et non dans une logique de censure ou d'organisation d ' un quelconque ordre moral. Les enfants et les adolescents vivent dans une atmosphère perm anente de peur car tel est, aujourd' hu i, le ressort do minant de leurs programmes. O r, ils o nt dro it aussi au rêve. à la beauté, au romantisme, à la gaieté, bref, à tout ce qui fai t aimer la vie . [ ... ] Nous, Européens, n' avons-nous ri en à dire pour défendre notre culture? Enfa nts de la guerre et de l' holocauste, no us n' avons pas le droit de fo rm er les jeunes générati o ns à l' indifférence à l' égard de la violence. Car elles ont droit aussi au rêve, à la beauté, au ro mantisme, bref, à tout ce qui fa it aimer la vic ou qu i en donne une image positive. Ségolène ROYAL
CHAC , UN,
CSA (Conseil supérieur de l' au-
diovisuel) qui peUL prononcer des sanctions, mais aussi les confrè res, ceux de la presse écrite ou des chaînes concmrentes, qui ne se pri vent pas. C'est aussi un garde-fou.
SA TELE
25 CHAÎNES (EN COMPTANT LE CABLE) AUJOURD'HUI CONTRE 3 IL Y A 10 ANS. AVANTAGE: CHACUN PEUT SE FAIRE "SA" TÉLÉ EN ZAPPANT. DANGER: CETTE AVALANCHE D'IMAGES PEUT GOMMER LA FRONTIÈRE ENTRE FICTION ET RÉALITÉ ...
[ .. .]
La télé peut-elle être culturelle? Quels sont ses atouts et ses limites dans ce domaine?
Inte rview d'Albert Mathieu directe ur d'antenne et de la programm ali on de Canal Plus
L
a télévision ne serait plus ce qu'elle était. l'arrivée des chaînes privées et la course à l'audience l'auraient rendue vulgaire, racol euse, abêtissante. Elle serait de moindre qualité. Est-ce votre avis? ALBERT MATHIEU : [ ... ] L'a udi ence pour un e c haîne,
c'est le nerf de la guerre. Sa ns audience, pas de ressources. Les chaînes tirent leu rs recettes de la publi cité : or les ann onceurs publi citaires paient en fo nction du nombre de téléspectateurs. La télévision cst désormais une industri e, elle do it gagner. Une télév ision trop élitiste et intellectuelle ne résisterait pas longtemps à la vague qui nous vient d'A mériq ue, ce ll es des Rupert Murdoch et Ted Turner qui, après avoi r inondé le marché avec des program mes quasi ment gratuits, Vont nous envoyer par satelliles des chaînes entières. Rien ne pourra les atTêter. Le seul rempart pour les Européens est de se regrouper, d'additionner leurs talents et leurs moyens fi nanciers. Ca r un programme nat ional ou européen,
III
Que mel-on derri ère le mOL
culture? Si la culture es t la représe ntat io n d' une société, la télév ision est à coup sûr c ultu ~ l'elle. Si elle est la transm issio n et la mise à jour de conna i s~ sances, elle l'est très souvent. C'est ce que font J ean~Mar i e Cavada et bien d'autres. Ceux qu i pensent que la cul ture est le cha mp clos des gens cult ivés trouveront qu'elle est un instrument d'abêtissement. Mais ils so nt peu. La télév isio n a une foncti on culturell e, c'es t incontestab le. Mais la culture qu 'elle di ffuse es t une culture moyen ne qui laisse toujours sa part au lu d ique, à la vu lga ri sation. Bern ard Pivo t, q ui en est le prototype, est le premier à reco nnaître qu' une émission littéraire ne peu t aller au fo nd des choses, qu 'clle ne peut pas remplacer la lectu re d'u n livre. La té lév ision a aussi l'im mense vertu de réunir autour d'elle tout le mo nde, l'élite et le grand publi c. En cela, ell e es t un fo rmi dab le lien social, un lien précieux à Ull mo ment où l'individ ualis me se re nfo rce, où les solitudes se creusent.
quand il est bon, plaît mieux qu 'un programme américain. Autre reproche fait à la télévi-
sion, son goût pour le spectaculaire. Y a-t-il obligation de faire du spectacle avec tout : la guerre, le chômage, la vie intime, etc. ? L'image est une invention récente qui n'a pas fi ni de nous fasc iner. 70 % de nos conversati ons sont consacrées à la télév ision. L' image a une force irrés isti ble. D' un e part ell e parait vrai e, même quand elle est faussc . C'cst le fameux: « C'est vrai, je l'ai vu à la télé »). Or, sa ns tex te à l'appui, l' image ment ou pcut en tou t cas do nner lieu à de Illultiples interprétat ions. Il faut do nc se ga rder des mani p u~ lal ions possibles. Elle est auss i émotionnelle et irrationne lle. À trop vouloi r faire vi brer la corde sensible, on peut déraper. II y a des dérapages mais il ex iste aussi un code de bonne conduite entre les chaînes. Sur la Bosnie, par exemple, certaines im ages, insoutenables, ne passent pas. Seule devrait être retenue l' image qui permet un commentaire, une expli cation. Quand il y a des dérives, tout le monde réagit : le
Propos recueill is par Claudi ne Delaèrc PIIOSI'1I0HE, otCEMBRE /993
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UNITE B2 1. Nature et objectif de l'épreuve • L'unité 82 ne comporte qu 'une seule épreuve, orale, en français général. Elle se déroule à partir d' un document o ral authentique (enregistrement audi o ou vidéo) d' un e durée d'environ 3 minutes. Cet enregistre ment es t passé deux foi s se ulement. Objectif général: Comprendre de manière approfondie un document oral authentique et en ex pliciter le contenu esse nti el après Uil nombre limité d'écoutes.
Principaux savoir-faire attendus: - identifier et caractéri ser la nature, la fonction , le thè me principal du document e nreg istré ; ide ntifie r le ou les loc uteurs, leur fonction , leurs points de vue; extraire les informations esse ntielles, les principaux arguments et idées ex primés; reformuler brièvement ces informations. Cette épreuve peut revêtir deux formes différentes :
soit un oral individuel: dans ce cas, après les deux écoutes du document (séparées par une pause de quelques minutes), le candidat fait une présentation de son conte nu essentiel ; il peut y ajouter un bref commentaire personnel (intérêt, enjeu du document), Il répond ensuite aux questions de l'examinateur, qui portent sur des points non abordés dans la présentatio n ou visent à affiner la compréhen sion du document ; soit un oral collectif: l' enregistrement est passé simultanément à l'ensembl e des ca ndid ats, qui répondent à un questionnaire écrit (10 à 15 question s en moyenne). Cette de uxième formule est vivement conseillée par la Commission Nationale et a déjà été adoptée par un .g rand nombre de pays. Outre son caractère économique (l'épreuve dure ainsi de 20 à 30 minutes pour l' ensemble des candidats et peut être corrigée rapidement), il n'est nullement déplacé, dans le DALF, d'évaluer la compréhensio n orale de manière indépe nd ante : la situation est alors celle d'un étudiant d ' uni versité qui suit un cours magistral ou un e conférence, même si l' acti vité de « prise de no tes» est ici g uidée par un questionnaire. Au demeurant , même dans le cas d'un oral individuel, l'épreuve doit rester centrée sur la compréhension du document. L'express ion orale, pour sa part, sera largement évaluée dans l'unité 84, qui comprend ex posé oral et entretien.
2. Le document support Il peut s'agir d ' une interview, d' un reportage, d ' un ex trait d'entretien, de débat culturel ou politique, de conférence, etc. L' unité étant en f rançais général, ce doc ument co mportera le moins poss ible de vocabu laire spécialisé (s i nécessaire, ou pourra donner au candidat un bre f lexique traduit ou expliqué). Il doit présenter les caractéri stiques d' un e situation orale authentique. Il est fortement déco nseillé d' utiliser l' enreg istrement de docume nts initialement destinés à la lecture . La durée indicative de 3 minutes peut varier légèrement en fonction de la densité du contenu ou de la rapidité du débit. Dans le cas d'un document vidéo où l'image facilite nettement la compréhension (ou comportant plusieurs passages san s paroles), cette durée peut être portée jusqu 'à 4 minutes 30.
3. Le questionnaire de l'oral collectif Il cherche à évaluer trois niveaux de compréhension : la co mpréhension globale (nature, thème du docume nt) ; la compréh e n~ ion de Uétail (identification des faits, idées, points de vue essentiels) ;
_ la co mpréhe nsion fine (interprétation de te l ou tel point particulier, ex plicitation des e nj eux du document ou des perspecti ves ouvertes) ; La forme des qu estion s peut vari er: _ questions fermées : question s à choix multiples, VRAI 1 FAUX, etc. _ qu estions semi-ou vertes : réponse par un mot ou g roupe de mots e mprunté au document ; _ qu esti o ns à répon se ouverte courte, nécessitant la rédaction d' une phrase complète ou deux maximum . Les questions, quelle que soit leur forme, doivent uniquement tester la compréhension du document. Le troisième Iype de questions (à réponse ouverle) esl quelquefois indispensable pour affi ner l'évalualion de celle compréhensio n ; il convient cependant de ne pas en abuser, et surtout de ne pas en faire des questions d'express ion perso nnell e. L'épreuve ne doit en aucun cas se transformer en épreuve d'expression écrite.
Le nombre d'écoutes étant très limité, les questions s uive nt dans la mesure du poss ible l' ordre du document. • Le questionnaire est habitu e llement di stribu é entre les deux écoutes . Cependant, s'il comprend de nombreuses questions ouvertes, ou dan s le cas d' un document plus den se, les ca ndid ats peu vent en avoir co nn aissance avant la première écoute. Cela sera préc isé dans la consigne, avec toutes les indications sur le déroulement de l' épreuve (nombre d' écoutes, te mps de pause entre les écoutes ... ).
4. Évaluation A) O RAL COLLECTIF: le barème, différent pour chaque suj et, est établi en fonction de l'importance des questi o ns et du degré de compréhension du document qu 'elles évaluent. En règle générale, les question s à réponse o uverte bénétïcieront d ' un nombre de points plus é levé qu e les questions fermées. B) ORAL INDIV IDU EL: dans le cas où cette formule est maintenue, on pourra s' inspirer de la grille suivante.
Compréhension du document Compréhell.\"ÏolI globale :
3
- nature, suj et, enj eu du document ; - identité, statut, fonction du ou des locuteurs.
Compréhension de délai! : - identification et di stinctio n des idées principa les. idées secondaires, exempl es; - capacité à sa isir les articul ati o ns ct la logique du document.
8
EII/reliell :
3
- adéquation des réponses aux questions; - capaci té à revenir sur le contenu du docu ment , à préc iser son interprétation ; - aptit ude à dialoguer Compétence linguistique - phonétique, prosod ie, fluidité; - morph o ~ sy ntax e ; - élaboration du discours (phrases, enchaînement, lexi que).
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S. Les sujets Nous proposons un choix de 16 suj ets d ' oral collectif, formule conseillée par la Co mmission Nationale et de plus e n plus adoptée par les centres d 'examen. Nous les faisons cependant précéder d'un exemple d' oral individue l, accompagné d' un guide de questionnement destiné à l'examinateur (Argentine, novembre 1994).
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UNITÉ 82
INAUGURATION EUROTUNNEL
(musique - chanson)
Consignes Vous allez entendre deux foi s Uil document -
SanülOc
d' une durée de 3 minutes environ.
Vous aurez 3 minutes de pau se entre les deux écoutes.
VOLIS pouvez prendre les Ilotes qui vous semblent nécessaires (mais il est co nseillé de ne pas prendre de notes pendant la première écoute). 1. Vous ferez devant le jury une brève présentation de ce document, en précisant sa nat ure et son sujet, les informat ions imp0l1antes qu ' il conti ent, les points de vlIe et les argu ments exprimés. 2. Vous aurez ensuite un entretien avec le ju ry : des questions co mpl émentaires vous seront d'abord posées concernant le contenu et l' interprétation du document,
ensuite VOLI S présenterez brièvement votre opinion personnelle sur ce document et les problèmes qu' il soulève.
L'ensemble de l'épreuve dure environ 20 minutes.
Guide pour l'examinateur Entre la première et la deuxième écoute, donner les précisions sui vantes au candidat : Carrefour = le magazine de la rédaction, Radio France Intern ational , shull/e = nom do nné aux navelles qui circ uleront dans le tunnel. Présentation du document pal' le candidat: questions de relance (à utili ser seulement si ces items n'on t pas été mentionnés au cours de la présentation). 1. Quels détails techniques concernant la construction du tunnel avez-vous retenus? (Pour la réponse, voir la transcription, point 1).
2. Je suis à Calais et je voudrai s aller à Lo ndres en voiture par le tunnel. Que dois-je faire? (Réponse: cf transcription, point 5). 3. Que comprenez-vous par « désastrop hobie » ? Pourriez-vous citer quelques exemples donnés dans le document? (Réponse : cf transcription, poi nt 7).
1. - Avec les extraits de ces chansons françaises et anglaises des années 60, avec ce clin d'œi l, Carrefollr se met à nouveau à l'heure de l'histoire, avec aujourd' hui l' inauguration du tunnel sous la Manche. NOliS allons rejoindre dans un instant nos deux envoyés spéciaux de chaque côté du tunnel, côté anglais, Frédérique LEBEL, côté français, Alai n MASSON. Mais avant de les rejoindre, quelques repères: c'est en 1986 que le projet Eurotunnel a été retenu ; les travaux ont commencé un an plus tard; le lunnel fail50 km de long dont 38 sous la Manche ; il a élé creusé dans la craie bleue, imperméable; ce chantier a fait 9 morts et a coûté 100 milliards de francs, sans doute le pri x du progrès. 2. - Alain MASSON, vous êtes à Coquelles, aUlerminal français du tunnel, un tunnel désormais inauguré officiellement. 3. - Oui, à l'i nstant même, les deux discours viennent de s'achever. C'est la Reine Élisabeth qui a parlé en dernier, clic a redit après le présidenl de la République française, sa lierté d'avoir maintenant lin lien fixe qui permet à ces deux chefs d'États d'avoir celle rencontre historique aujourd'hui. Pour la première fois, on n'a pas eu besoi n ni de prendre le bateau, ni de prendre l'avion, et c'est un sommet qui est à la fois historique, mais peut-être aussi géographique, et qu i tout à l'heure va se poursui vre sous la Manche elle-même. 4. - Alain MASSON, comment fait-on (question simple mais qui intéresse tous nos auditeurs) comment fait-on pour cmprunter le tunnel ? 5. - Alors c'est relativemen t simple finalement, puisq ue vous choisissez une des différentes voies d'accès, vous an'ivez en voiture ou en camion, en moto, en car, en caravane,
Entretien: suggestions 1. a) «Ce chantier a fait 9 morts et a cOllté 100 milliards de francs, sans doute le prix du progrès» . Pourriez-vous ex pliquer l' expression « le prix du progrès» ? b) À propos de quelles au tres situations uti liseriez-vous celte expression?
2. Le journaliste parle d' un «sommet histo ri que et géog raphique». Pourriez-vous développer cette idée? 3. D'après les informations que nous avons reçues en Argentine sur l'inauguration du tunnel, les Anglais seraient moins enthousiastes que les Français à propos de celle réalisation. Selon vous, qu~lles rai~on s pourraient ex pliquer celte attitude?
Grille d'évaluation: voir page 6 1
comme vous voudrez, vous avez des fléchages assez précis qui indiquent « Tunnel sous la Manche », qui indiquent {( Grande-Bretagne ». En tous cas quand on est sur le continent en France, vous accédez à l'un des 50 guichels de péage, c'eslun des records de ceUe réalisation. 50 guichets où on peut payer avec toutes sortes d'espèces, de cartes, de chèques, etc. VOliS acheminez ensuite votre véhicule directement sur un des quais d'embarquement, et à partir de là, on accède à un wagon, à un wagon pou r la voiture (si mple pont ou double pont, selon l'encombrement). Il faut laisser la voiture, moteur arrêté bien sûr, les vitres ouvertes, on peut rester ou sOl1ir, tourner autour; dans les wagons, il y a bien sûr des portes coupe-feu et puis le convoi s'ébranle, il y aura quelque quatre trains comme ça (des shuttles dit-on) à l'heure en période de grosse activité. Et 30 ou 35 minules plus lard, vous n'êtes plus sur le continent eu ropéen, vous êtes en Angleterre. [.. .] 6. - Frédérique LEBEL, Alai n MASSON, vous êtes toujours en ligne des deux CÔlés du lunnel. Frédérique, les Ang lais, les Britanniques ont voulu que ce tunnel soit particul ièrement sûr pour les voyageurs? Et ils ont crai nt notamment les attentats de l' IRA par exemple? 7. - Oui, tout à fait, je crois que la sécurité c'cst le sujet qui préoccupe le plus les Britanniques. Les sondages l'ont montré: un Britannique sur deux dit avoir peur des attentats da ns le tunnel, et puis y a aussi une étude... un peu amusante si on peut dire, une personne sur sept dit maintenant avoir une phobie du tunnel, il y a maintenant lin nouveau mot, ça s'appelle « la désastrophobie», c'est-à-di re qu'on craint le pire, une ex plosion, ou un incendie, ou même une inondation dans, dans le tunnel, alors..
CARREFOUR. RADIO F RANCE I NTERNATIONAL, 6 MAI 1994
UNITÉ B2
9. Quel reproche Charlélie COUTURE adresse-t-il au x médias? 10. Pourquoi des personnalités aussi différentes que Andy WARH OL, Jean COCTEAU et Roland TOPOR représentent-elles un modèle po ur lui ?
Consignes Vous allez entendre deux foi s un enregistrement sonore de 3 minutes 30 concernant une interview du chanteur Charlélie COUTURE, en mars 1991 . 1. Écoutez une première fois l'enreg istrement. Co ncentrez-vous s ur le docume nt san s chercher à prendre de notes.
2. Vou s aurez ensuite 4 minutes pour lire les questions qui vous seront distribuées. 3. Écoutez ensuite l'enregistrement une seconde rois. Répondez aux questions. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour re lire et co mpl éter vos répon ses.
R e marque: les questions suivent en général l'ordre du texte.
Questions 1. Selon cette interview, Chari élie
o 1986
0 1989
COUTURE
0 1990
a séjourné à Melbourne e n
0 199 1
[plusieurs réponses possibles]
2. Charlélie COUTURE est venu à Melbourne la première foi s
o o o
pour se produire au « Moomba festival » parce qu'il avait une idée derrière la tête dan s le cadre d' un voyage d 'échange avec des music iens au straliens
3. Lors de son premicr concert à Melbournc, Chad élie a été déçu pal' l' ambiance des clubs 0 déçu de l' ambiance du lieu où il a joué enchanté de jouer pour la firme Arnotts 0 déçu que la ville soit « électrique »
o o
4. C itez les troi s raisons qui , pour Chariélie COUTURE, font de Me lbourne « la vi ll e introuvable» :
a. .......
b. ............................................
c.
S. Quand Charlélie dit « advienne que pourra », que veut-il dire?
6. Résumez, sans reprendre les Illats du texte, quel était l' inco nvénient majeur des premiers di sques
de Charlélie :
R. FOUCAULT : Vous revoilà à Melbourne! Vous étiez déjà passé à Melbourne l' année dernière et même en 86. Pourquoi cette fixation sur la capitale de Victoria ? C. COUTURE: Je ne sais pas si je viens chercher des choses ou en emporter : quand on est en voyage, il y a toujours une partie d'échange. Je suis venu la première fois sans avoi r d'idée derrière la tête. On ne domine pas l'inspiration, ni même les suggestions que provoque un endroit. On avait joué dans un endroit terrible qui s'appelait le Moomba Festi val, en 86, devant une toile peinte sur laquelle figurait un ours ridicule : la mascotte des biscuits Arnotts ! Cela nous avait fait de l'effet et on se disait: « C'est un peu dommage parce que cette ville est électrique». On avait vu le programme des festivités nocturnes qu i ex plosaient dans les clubs et nous, on se retrouvai t là, à jouer dans les biscuits au milieu des miettes! C'était un petit peu triste et cela nOliSava it un peu gênés. 1... 1 Toutefois, petit à petit, Melbourne est devenu le lieu introuvable qui pouvait à la foi s être une grande ville occidentale tout en étant proche du désert, et en bordure de mer. Ainsi, c'est dans cette grande ville paradoxale que j'ai décidé d'enregistrer un disque, puis un deuxième.
R.F.: Melbourne, ville paradoxale, je comprends, mais pourquoi un chanteur français décide-t-il d'y enregistrer ses disques? C.C. : Objectivement, la première fois que je suis venu ici pour enregistrer, c'est-à-dire l'année dernière, je me disais que je ne venais pas faire un disque mais je venais avec l'idée de rencontrer des gens, et puis adv ienne que pourra. J'étais très ouvert et c'est ce qui faisait ma force. Les disques que j'avais enregistrés en début de carrière étaient toujours très bien conçus à l'avance, très préparés: confort dans un sens mais carcan dans l'autre. Pour celui-là je me sentais suffi-
samment fort pour affronter toute difficulté. Je me suis dit: « Si je rencontre ceux que je cherche, tant mieux 1)}. J'ai enregistré Melbourne Aussie de façon presque inopinée. J'ai eu la chance de rencontrer un géant de studio absolument formidable qui s'appelle Ross BURTON qui a rendu tout ça simple parce qu 'il était toujours là pour me donner un coup de main. Le premier disque s'est constru it comme ça, sans idée préconçue. R.F. : Comment le disque a-t·il été perçu en France ?
c.c. : L'album n'a pas été reçu seul. Il faut dire qu'en même temps est sorti le recueil de'nouvelles que j'avais écrites ici Les Dragons ell Sucre chez Pall vert. Par ailleurs, j'ai monté à la même époque une ex position itinérante de dessins. R.F.: Écrivai n, com positeur, musicien, chan teur, peintre ... Qui êtes· vous, Charlélie ?
C.C. : Disons qu'au départ je suis un artiste. C'est mon fil d'Ariane. Si je devais me faire tatouer je choisirais les lettres « ART » ou un idéogramme chinois qui dirait ça. Je veux bien être employé par l'art. R.F. : Toutefois, pour le grand public, Charlélie COUTURE reste un chanteur avant tout. Est-ce la faute des médias?
c.c. : Vous savez, je leur ai dit depuis le début que je faisais autre chose, mais c'est toujours pareil : sur tout le flot de paroles que je vous déverse VOliS n'allez retenir qu'un certain nombre d'éléments qui vous intéressent. Pour moi, l'artiste, c'est Andy WARHOL, Jean COcrEAU ou même Roland TOPOR. C'est l'altitude de ces artistes qui m'intéresse en tant qu'artiste plus que d'être simplement un interprète. I NTEI{VlEW DU CIIANTEUR CIIARLrtU E COUTURE PAl{ RAVMOND FOUCAULT, ALUANCE FRANÇAISE DE MELBOURNE, MARS 1991
7. Charlélie a enregistré son disque Melbourne Aussie
o o o
par hasard paree que Ross Burton lui avait déjà tout préparé
8. Le titre du recueil de nouvelles est les dragons à la peau verte
o o
Barème de correction (sur 20)
parce qu'il l'avait décidé lors de son premier séjour
le~ dragon~ en peau de sucre
o o
les dragons en sucre
les dragons verts
question 1 : 1.,5 point
question 6 : 2 points
question 2 : 1 point
question 7 : 2 points
question 3 : 2 points
question 8 : 1,5 point
question 4 : 3 points
question 9 : 2 points
question 5 : 2 points
question 10 : 3 poi nts
UNITÉ B2
J
Consignes Vous allez entendre deux foi s un enregistrement sonore de 3 minutes environ concernant un problème social de la France actuelle.
1. Écoutez une première foi s l'enregistrement. Concentrez-vous sur le document sans chercher à prendre de notes.
2. Vous aurez ensuite 4 minutes pour lire les questions qui vous seront di stribuées. 3. Vous aurez 8 minutes pour écouter l'enregistrement une seconde foi s et répondre aux questions. 4. Vous au rez encore 5 minutes pour relire et compléter vos réponses.
Remarque: les questions sui vent l'ordre du texte.
Christine PENA : La vie de famille, on y revient, elle n'est pas si évidente que ça pour les jeunes qui vivent dans les cités en banlieue des grandes vi lles ... pas facile de se faire une place au soleil ! Dominique DUTHuIT, le magnéto sous le bras, est allée leur rendre une visite pour mieux comprendre cc lllal des grands ensembles. _ Jessie, Peter et toute une bande de copains habitent un quartier où il ne fait pas bon vivre tous les jours. Les murs sont taggés, les portes des immeubles cassées, c'est un peu sale, un peu moche, un peu triste. Quotidiennement, quand ils sortent de l'école ils assistent au méme spectacle: celui des grands qui traînent, qui sont sans travail, sans espoir, sans énergie. Résultat : Jessie et Peter s'inquiètent, ils ont peur, peur de devenir comme ces jeunes qu' ils considèrent comme des voyous. _ Euh,j'ai peur, j'ai un peu peur .. . on dev ient voyou aussi .. enfin ... euh en très peu de temps .
Questions 1. Quelle est la nature du document que vous venez d'entendre ? ................ 2. Quel est exactement le thème traité? .................. .
3. Où vivent les personnes interviewées? Donner deux indications précises : L ...................... ... ..... ... ......... ........ ..........
~
......... ............ ........ ....... ............... ..... .
4. Citez trois adjectifs utilisés dans le document pour caractériser ces lieux: L
~.
~ ....... ... .......... ........ .... ... ............. .......
- Et rien ne peut calmer celte peur. Dans les journaux, à la télévision, dans la cité, tout le monde ne parle que de violence, de vols, de viols, de drogue.
Je voyais une poursuite comme ça... courir. .. et puis ils an'étaient pas de me rattraper en mobylette et tout ben ... ils voulaient me droguer euh. - Cauchemar, mais heureusement tous les jeunes que Jessie et Peter rencontrent dans la rue ne sont pas forcément des voyous, mais quand même, ils représentent un exemple à ne pas sui vre. - Benje trou ve que c'est un peu bête... quoi enfin ... qu' ils devraient faire autre chose: jouer au tennis, enfin fa ire un sport, écouter la radio, plein de choses comme ça quoi au lieu de traîner dans les rues à perdre leur temps à discuter, ils font rien de leur avenir .. . - Il fait rien de sa vie quo i, c'est comme si... eu h on peut le
tuer ça lui fait rien quoi ... - Ça me fait un peu de la peine, je sais pas, je peux pas expliquer, ça me fait mal au cœ ur ça.
- Et question : dans dix ans à qui ressembleront Jessie et Peter? La réponse est claire et nette et déjà on s'en doute : - Quatre-vingt-dix-neuf sur ulle chance je pellse pas que je pourrais leur ressembler.
- Dans des cités, ils arrêtent pas de se battre. . dans des cités il y a beaucoup ... euh de gens qui se droguent alors tu veux de la drogue et tout comme ça.
- C'est pas se laisser faire avoir, c'est aussi vouloir être ce qu' on voulait être, mettons... mettons... si on fait un rêve depuis qu'on est petit ... si on veut le réaliser, faut le faire ...
- Et puis aussi il y en a qui rackettent ...
- On peut pas faire les deux: être sage et puis être voyou.
- Jessie est tellement angoissé qu 'il en fait même des cauchemars, poursuivi par des voyous.
FMD/FRÉQUfNCE l'WS NO 262, JANVIER
5. Complétez, avec les mots du document sonore, la phrase suivante : « ... ils assistent au même spectacle, celui des grands qui traînent, qui sont sans ........................... , sans ......................... , sans .......................... ». 6. De quoi Jessie et Peter ont-ils peur ?
a. b........................................................................
c ........................ . d . .......................... ............................................
7. Racontez en une phrase le cauchemar de Jessie:
8. D'après Jessie, que pourraient faire les jeunes au lieu de traîner dans les rues? L
~. . . . .. . . . . . . . ...... . . . . .
.................... .
Barème de correction (sur 20) 9. Quel est le reproche essentiel que l'interviewé fait à ces jeunes? ............... .. Quel est le sentiment qu' il éprouve envers eux? ...................... .
10. Comment Jessie et Peter voient-ils leur propre avenir ?
question 1 : 1.5 poi nt
question 6 : 0.5 point X 4
question 2 : 1,5 point
question 7 : 3 points
question 3 : 1 point x 2
questi on 8 : 0,5 point x 2
question 4 : 0,5 point
X
3
question 5 : 0,5 point x 3
........ !
question 9: 1,5 point X 2
°:
question 1
3 points
1994
Consignes Vous allez visionner deux foi s un enregistrement vidéo de 3 minutes concernant l'Union Européenne. 1. Regardez et écoutez une première fo is l'enregistremen t. Concentrez-vous sur le document. Ne cherchez pas à prendre de notes. 2. VOLI S aurez ensuite 4 minutes pour lire les question s qui vous seront distribuées. 3. Écoulez ensuite l' enregistrement une seconde foi s. Répondez aux questions. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour relire et compléter vos réponses.
Remarque :
les questions suivent l'ordre du tex te.
Questions 1. Avez-vous retenu le nombre de commissaires choisis par les États membres de "Union Européenne?
017
007
015
2. Qui a occupé le fauteuil de président de la Commission à Bmxelles après le dépmt du Luxembourgeois Gaston THORN?
3. En quelle année la succession s'cst-elle faite?
01981
0 1986
0 1985
4. Le nouveau président lance alors un projet fameux: « l'Actc Unique ». En quoi consiste-t-i l ?
5. Aujourd'hui, en 1995, la Commission Européenne s'cst dotée d'un nouveau président, Jacques ?anter. Une double interrogation se pose à son égard vis-à-vis de l'Europe. Laquelle? a. ....................................................................... b. ................................... . 6. Oll siège le Parlement européen? En Allemag ne
o
0
À Genève
7. Combien y-a-t-il de députés au Parlement européen ?
o À Strasbourg 0 575
0577
087
9. Pourtant, selon l'avis d'un député européen, ce handicap présente un avantage. Lequel ?
10. En face des parlementaires français, les députés allemands s' affichent comme des champions
0 de la nat ion
0 de la dispersion
11. Quelle est la nationalité du nou veau président de l' Assemblée? ...... ~ ..............\
Alexandra GENESTE: Le Parlement Européen à Strasbourg a lui aussi changé de président. C'est un Allemand qui a été désigné. Dans la foulée, les 577 députés européens ont aussi pu faire leur rentrée, 87 d'entre eux sont français. Un huissier: Ici,
8. Qu'est-cc qui, selon le journaliste, fait la faiblesse de la délégation françai se?
o de l' un ion
Alexandra GENESTE: La Commission Européenne a changé de président. C'est le premier ministre du Luxembourg qui remplace maintenant Jacques Delors, l'occasion pour nous de vous expliquer de quoi relève exactement le pouvoir de ce président. Journaliste: Vous pouvez feuilleter et feuilleter encore le Traité de l'Union Européenne, vous ne trouverez pas la moindre ligne sur les pouvoirs propres du président de la Commission. Officiellement, il n'est que l'un des 17 commissaires réunis autour de cette table, choisi par les étaiS membres tous les cinq ans. En fail de pouvoirs, le président n'a que ceux qu' il veut s'arroger ou qu'il peut s' arroger. Ainsi, peu de gens sc souviennent de Gaston THORN, un Luxembourgeois déjà. Il a pourtant occupé ce fauteuil de président à Bruxelles entre 1981 et 1985. Mais il n'a guère laissé de souvenirs, rien d'impérissable en tout cas. Jacques Delors lui a succédé. Le voilà lors de sa première réunion en janvier 1985 avec tout de suite la ferme intention de faire bouger les choses. Deux semaines après son entrée en fonction, il lance le projet de supprimer toutes les frontières à l'intérieur de l'Europe d'ici à 92,le fameux Acte Unique, son chef d'œuvre. Il remet de l'ordre aussi dans l'organisation des services de la Commission, qu'il dirige d'une main de fer. Margaret THATCHER elle-même le qualifie dès 1986 d'acteur de premier plan. Lui, préfère comparer son rôle à celui d'un premier ministre plutôt qu'à celui d'un chef d'Étal. Alors que pourrait faire son successeur pressenti, Jacques SANTER ? Aura-t- il à son tour un projet pour l'Europe ? Sera-t-il assez fort pour tenir tête aux états membres el gérer l'élargissement de l'Europe? Le moins qu'on puisse dire, c'est que pour l'instant, les partisans d' une présidence forte ne sont guère rassurés.
VOliS
descendez le couloir, voyez ...
Journaliste: Ils cherchent leur route, signent des registres ou font la queue pour obtenir leur carle de vole. C'esl le parcours obligé du nouveau député européen. li y a ceux, discrets, qui sont un peu perdus, parfois même esseulés. Et puis il y a les autres, ceux qui veulent vite faire parler d'eux.
Jimmy GOLDSMITH (L'ElIlVpe des Natiolls) : Nous sommes pour l'Europe des Nations, et nous voulons être aussi forts et aussi homogènes que possibles. Journaliste: Et les Français se sont déjà distingués en créant deux nouveaux groupes au parlement : l'Alliance radicale, de Bernard TAPIE, et l'Europe des Nations, de Philippe DE VILLIERS. Au total, 87 députés frança is se répartissent en 8 groupes différents. Catherine TRAUTMAN (Parti Socialiste Ewvpéell) : Nous sommes perçus par nos collègues comme étant aujourd'hui une délégation beaucoup plus faible qu'on n'a été auparavant. Journaliste : Faible car dispersée. La gauche françai se siège en trois groupes différents. Quant à la droite, dernier rebondissement, elle est éclatée en cinq groupes. Les promesses électorales sont déjà loin, et RPR et UDF ne siégeront pas sur les mêmes bancs. Bernard STASI (Parti Populaire Européen) : Pour faire entendre la voix de la France, il est évident que celle situation est un handicap. Hélène CARRÈR.~ D'ENCAUSSE (Rassemblement des Démocrates Européells) : La dispersion a des inconvénients, nous sommes tous d'accord. Ce qui présente l'avantage quand même que dans un groupe plus petit, la liberté de comportement est beaucoup plus grande. Journaliste: L1 dispersion est ici une pmticularité très française qui ne laisse pas d'amuser les autres parlementaires, allemands par exemple qui, eux, sont les champions de l'union.
Daniel COHN-BENDtT (Les Verts Ewvpéells) : La plupart de ceux qui ont été élus sur des petites listes ont été élus parce qu'ils ont divisé les forces politiques. Puis ils viennent ici et ils se plaignent. C'est comme toujours, en football, quand l'équipe de France perd, c'est toujours la faute àje-ne-sais-qui, je-ne-sais-quoi.. . Journaliste : Et lors de leur premier exercice parlementaire, certains Français se sont abstenus, d'autres ont voté pour ou contre. Mais rien n'a perturbé la très prévisible élection de l'Allemand Klaus ENscHau poste de président de l'Assemblée, et au premier tour.
Barème de correction (sur 20)
question 4 : 3 points
question 1 : 1 point
question 5 : 2 points X 2 question 6 : 1 point
question 2 : 2 points question 3 : 1 point
question 7 : 1 point
VmF.o FRANCf: 1V MAGAZINE N° 35, SEPTEMBRE
question 8 : 1,5 point question 9 : 2,5 points question 10 : 1 point question II : 2 points
1994
UNITÉ 82
9. Il a formé: a. des étudiants ordinaires b. une élite de littéraires 10. Qu'espère Jean
GUÉHENNO
c. des instituteurs prétentieux d . des cad res dynamiques de ses anciens élèves?
Consignes Vous allez e ntendre deux foi s un enregistre ment sonore de 3 minutes.
1. Écoutez une pre mière fois l'enregistrement. Concentrez-vous sur le document. Ne cherchez pas à prendre de notes. 2.
VOLIS
aurez ensuite 4 minutes pour lire les question s qui vous seront di stribuées.
3. Écoutez l'enregistreme nt une seconde foi s. Répondez aux questions. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour re lire et compléter vos répon ses.
Remarques: ~
Les questions sui vent l' ordre du texte. Entourez la bonne réponse ou, selon le cas, notez vos répon ses sur les li gnes prévues à cet effet.
Le vrai visage de l'écri vain est parfois dans son œuvre. À VOliS li re, Jean GUÉHENNO, c'est une évidence. À travers vos ouvrages on peul sui vre et votre dest in et votre vie: « Je ne puis bien écrire dites-vous, qu'avec le plus intime de moi. » Vous avez toujours eu conscience d'appartenir à une espèce commune de l'humanité et cela vous aide à croire qu'en parlant de VOLIS, VOLIS parlez aussi des autres. - Oui, je veux bien dire que, précisément, je n'ai sûrement pas parlé de moi par un particulier amour de moi ". . et par correspondance ...
Q uestions 1. Pour le journaliste, il est évident que: a. l'œuvre reflète toujours le visage de l' écri va in b. l'œuvre de Jean GUÉHENNO révèle la personnalité authentique de son au teur
c. Jean GUÉHENNO est un écrivain qui s' intéresse aux visages d. l' écrivain vise quelquefois l'absolu 2. Pourquoi Jean G UÉHEN NO a-t-i l choisi de parler de lui ?
. par correspondance et puis, je ne sais pas, simplement parce que je me suis senti contraint par la ressemblance, si je puis dire, précisément. Il y a des gens qui se pensent surtout différents des autres, quant à moi, je me suis toute ma vie surtout senti surtout semblable aux autres et c'est parce que le commencement de ma vie m'a don né le sentiment, enfin, j'ai eu l'occasion au commencement de ma vie de sentir comment cette ressemblance n'était pas toujours dans le bonheur, si je puis dire, qu'alors je me suis senti d'une sorte chargé ... enfin j'ai été contraint en quelque sorte de parler. - Vous pourriez être un écrivain d'imagination?
3. Jea n GUÉHENNO pense: a. qu'i l diffère des autres b . qu ' il ne supporte pas les au tres
c. qu'il est heureux avec les autres d . qu ' il ressemble aux autres
4. Jean GUÉHENNO aurait vou lu éc rire: a. un grand roman b . un petit roman
c. pas de roman du tout d. des biographies d' écrivain s russes
5. Citez deux institutions dont Jean GUÉHENNO est ou a été membre : b . ..................................... . a.
- Eh bien non, hélas, car il est sûr que j'aurais eu beaucoup de plaisir à écrire un grand roman, pas un petit. .. mais un grand, oui, sûrement, parce que je trouve que c'est le plus grand genre qui soit, parce que si je n'ai pas d'imagination, j'admire beaucoup l'imagination des autres et personne n'est touché comme moi, enfin, si beaucoup de gens sont touchés comme moi par DOSToïESvSKI, par TOLSTOï, par STENDHAL, etc.
- Jean GUÉHENNO, Vous êtes de l' Académie française, vous venez de l'École Normale Supéri eu re, vous êtes agrégé de lettres, vous avez été professeur, et j'ai toujours écouté avec émotion ce que vos anciens élèves disaient de vous et je dois dire que des anciens élèves de Jean GUÉHENNO il Y en a beaucoup, quelques milliers sans doute. - Oui, je crois ... je dois avoir eu quelques milliers d'élèves. J'étais d'une part professeur ... j'ai d'une part été professeur de khâgne toute ma vie, vous savez ce que sont les khâgnes, ce sont des classes de préparation à l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm. Et tout de suite, quand j'ai commencé ma vie universitaire, on a voulu faire de moi, on voulai t faire de moi, un professeur d'enseignement supérieur. J'ai refusé, ça ne collait pas, parce que j'ai horreur des thèses. Alors on a vou lu faire de moi, et cela je l'ai accepté, un prof de khâgne, c'est-à-dire un prof d' une de ces classes de préparation à l'École. J'ai fabriqué ainsi des normaliens toute ma vie, si je puis dire, Je suis très responsable de ce qu'ils sont. quelquefois.
- Vous avez eu la chance de fabriquer les meilleurs .. - Quelques-uns des meilleurs, oui, sû rement. Les gens en tout cas, ce qui est tout à fait certain, ce qui est tout à fait certain, c'est que je pense à tous, enfin ... avec amitié, j'espère que quelques-uns d'entre eux pensent à moi, aussi, avec amitié.
RAil/oSCOP/E : JA CQUES GlMNCEI. - JEAN GUlI/ENNO, 8 DÉCEMlllŒ 1971
6. Les anciens élèves de Jean GUÉHENNO paraissent-ils satisfaits de l'enseignement qu'ils en ont reçu? À quoi peu t-on le voir?
Barème de correction (sur 20) 7. Qu'appelle-t-on une« khâgne » ? 8. On a fait de Jean GUÉHENNO: a. un professeur de khâgne b. p n profa<;seur d'université
c. un directeur de thèse d . un professeur d 'enseignement supérieur
question 1 : 1,5 point
question 6 : 3 points
question 2 : 2,5 points
question 7 : 2 points
question 3 : 1,5 poin t
ques tion 8 : 1,5 point
question 4: 1,5 point
question 9 : 1,5 point
question 5 : 1,5 point x 2
question 10 : 2 points
F
UNITÉ 82
10, Citez deux mesures env isagées pour rendre les élèves plus compétitifs. a ........................ . b, IL Le Président de l'école affirme: « Nous voul ons for mer des élèves qui soient davantage autonomes. » Qu 'est-ce que cela implique pour eux?
Consignes
,
Vous allez entendre deux fois un enregistrement sonore de 3 minutes environ, concernant J'Ecole Polytechnique (surnommée 1' « X »). 1. Écou tez une première fois l'enregistrement. Concentrez-vous sur le document. Ne cherchez pas à prendre de notes. 2.
VOLIS
aurez ensuite 4 minutes pour lire les questio ns qui vous seront di stribuées.
3. Écoutez l'enregistrement une seconde fois. Répondez aux questions. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour relire et compléter vos réponses.
Remarque: les questions sui vent l'ordre du texte.
Questions 1, Quelle est la devise de l'École Polytechnique?
................................................... ................... . 2. Pour les polytechni ciens, la notion de « patrie» doit : se limiter uniquement à la France. 0 s'étendre à l'Europe et au monde.
o o disparaître complètement.
3, Quelles sont les deux raisons qui font de 1994 une année importante pour Polytechnique?
a,
........................
................................................... .
b, ............... .
4. La formation des polytechniciens comprend un enseig nement : .., . des mathématiques seul ement. 0 de no mbreuses di sciplInes sC ie nti fiques.
o
o de mati ères surtout littéraires. 5. Que sig nifie aujourd ' hui le dernier point de la dev ise, « pour Ip gloire » ? . donner sa vie en sacrifice à la patrie. 0 travailler au rayonnement économique du pays.
o o travailler pour atteindre les plus hautes fonctions.
6. « Internationaliser l'école » signifi e d'abord (cochez la bonne case) : _ qu'elle va créer des annexes dan s d'autres pays du mo nde.
_ qu'elle recevra d'avantages d' étudiants étrangers. _ que les diplômes de Polytechnique seront valables dans tous les pays.
Vrai
o o o
Faux
o o o
Ln devise de polytechnique depuis Napoléon c'est: pour ln patrie, les sciences et la gloire. Il faut interpréter ça au xx esiècle voire au XX l esiècle. Pour la patrie : cette notion bien sûr pour les polytechniciens s'élargit. Ceux qui vont dans l'industrie, ceux qui vont dans la recherche scientifique, travaillent dans un contexte très international, en tout cas européen. Les problèmes de défense nationale sont devenus des problèmes de défense européenne. Mais cette première partie de la devise est toujours très présente. Pour les sciences: la réforme en cours, pour moi, 1994, c'est certainement l'année où on fête le bicentenaire. Mais c'est surtout, pour le président de l'école que je suis, l'année où nous conduisons une réforme, je l'espère importante. Cette réforme confirme tout à fait cette particularité de la formntion polyscientifique du pol ytechnicien. Pour les sciences: c'est encore plus vrai aujourd'hui qu'hier. Quant nu dernier point de la devise, pour la gloire: il se lit de différentes façons, en tout cas pOlir les enseignants de l'école, la gloire veut dire le dévouement à la cause collective. Hier, dans des temps très troubles, c'était offrir sa vie pour la défense de la patrie, aujourd'hu i, c'est peut-être d'avantage offrir tous ses talents, toute son énergie pour développer l'économie, développer la richesse des nations, développer l'emploi ...
L'aI/liée 1994, l'aI/liée de la réforme. L'X veut s';lIlematio/laliser. Pourquoi? El comment ? Ce sera /Iotre cOllclusion avec le Président FORT. La réforme a plusieurs volets, la réforme que nous mettons en place, en 1994, et donc qui s'appliquera en 1995 et 1996 essentiellement, vise à adapter l'école au monde présent. Le monde présent s'internationalise donc, comme vous le soulignez. Il y a IOulun volet d'internationalisation de l'école. Le monde présent est de plus en plus un monde concurrentiel et un monde
tourné vers l'entreprise. Donc le deuxième volet, c'est d'adapter l'école à la concurrence internationale, et à l 'e ntre~ prise et à l'industrie. En ce qui concerne l'internationalisation nous allons accueillir davantage d'élèves étrangers en quantité bien plus significative que le nombre d'élèves que nous avons aujourd'hui, et en les recrutant de façon à pouvoir admettre des élèves qui ont un peu la même caractéristique que nos polytechniciens, c'est -à~d ire une capacité, une certaine rapidité, je dirais intellectuelle, une capacité à suivre des cours scientifiques, menés à un rythme relativement rapide; et nous voulons recruter de tels élèves dans tous les pays du monde: États-Unis, Europe, Japon, pour ne citer que les pays où nous avons prospecté de façon très active. Deuxième volet de l'internationalisation : nous allons envoyer davantage d'élèves en formation complémentaire. Le cycle polytechnicien, il faut que je le rappelle, c'est deux ans à l'école plus deux ans de formation complémentaire qui se faisaient traditionnellement dans des écoles dites d'application. Donc, ces deux années de formation complémentaire se feront davantage dans de grandes institutions étrangères. Donc voilà pour l'internationalisation. En ce qui concerne l'adaptation à la concurrence, nous voulons former des élèves qui soient davantage autonomes, plus motivés que par le passé et donc pour fai re cela nous allons les mettre en position de choix plus tôt. Nous allons d iver~ sifier l'enseignement bien davan tage. Nous allons développer les travaux personnels. Ce qui impliquera pour les élèves de se déterminer plus tôt dans leur curriculum sur leurs projets professionnels.
EXTRA IT 01, L'~MISS I ON CIRRf:"fOUR,
RF t, MAI t994
7, Quelles sont les caractéristiques intellectuelles des polytechniciens? ...... ........... ...................................... ........... .......... ........... ....
8, Quelle est la durée totale de leur cycle d'études?
02 ans
03 ans
04 ans
9, Le deuxième aspect de l' internationalisation de l'école c'est : qu'elle enverra ses étudiants compléter leurs études à l'étranger. que toutks les années d'études pourront se faire à l' étranger.
o o
fI'~"~~"2-~'~~~ -. ~ïWilI
Barème de correction (sur 20) question 1 : 2 points question 2 : 1,5 point question 3 : 1 point x 2
question 4 : 1,5 question 5 : 1,5 question 6 : 0,5 question 7 : 2,5
point point point x 3 points
question question question question
8 : 1,5 point 9 : 1 point 10 : 1,5 point X 2 11 : 2 points
UNITÉ 82
Prière de joindre une lettre manuscrite à votre C. V. et d'envoyer le tol/t dalls les meilleurs délais li la directioll des ressources hl/maines, Reportage pour FDM, Catherine HEUZÉ :
Consignes
l. Ce type d'an nonce est aujourd'hui banal tant les entreprises
Vous allez entendre deux foi s un enregistrement so nore de 3 minutes e nviron. 1. Écoutez une première fois l'enregistrement. Concentrez-vous sur le document. Ne cherchez pas à prendre de notes. 2.
VOLIS
aurez ensuite 4 minutes pour prendre connaissance du questionnaire qui vous sera distribué.
3. Écoutez " enregistrement une seconde fois et répondez aux questions. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour compléter vos réponses.
Remarque: les questions 1,2,3 portent sur l'ensemble du texte; les autres questions suivent l'ordre du texte.
Questions 1. Combien de personnes entend-on dans cet enregistre ment ?
2. Quel est le métier de chacune d'entre elles? 3. En de hors de la graphologie, quel est j'autre moyen cité dans le reportage pour bien connaître un candidat? 4. Mettez une croix dans la colonne qui convient: L' utilisation de la graphologie remonte à une cinquantaine d' année, Ce n'est qu ' un moyen parmi d'autres utile au recrutement. Il faut l' utiliser pour le recrutement de toute catégorie de personnel. 11 faut choisir un candidat en fonction du travail qu ' il doit faire el non e n fonction de sa perso nn alité. Une analyse graphologique coûte cher pour les renseigne ments qu 'elle donne. Le ca ndidat peut exiger que l'entreprise lui rende sa lettre de candidature. L'analyse graphologique doit rendre co mpte de tous les éléme nts concernant la personnalité du candidat.
Vrai
Faux
0 0 0
0 0 0
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0
0
françaises ont pris goût depuis une quinzaine d'années à la graphologie. Philippe DÉTRY, directeur du cabinet de conseil en management Inergie, a lui-même eu recours à l'analyse graphologique à l'occasion du recrutement d'un responsable d'une de ses filiales: La façon dont on écrit révèle certai nement une partie de la personnalité, du comport ement des ge ns, leurs valeurs esthétiques, leur caractère, leur façon d'être ou de se présenter. En tout cas alors ce n'est qu'un outil. C'est sûr que si vous mettez une chemise blanche, j'en dédui rai pas que vous êtes tout blanc! Même chose pour l'écriture, si vous faites des belles rondes et des déliées, j'en déduis pas que votre caractère sera d'une souplesse, d'une rondeur à toute épreuve. Je crois que c'est un outil supplémentaire et, à ce titre, ça valait le COlip de l'intégrer dans la panoplie des différents outils. Pour moi, l'outil numéro 1 restant l'entretien face à face avec le futur candidat. 2. La graphologie n'est pas une science exacte, elle permet de cerner les prédispositions de l'individu, mais pas son efficacité dans le travail. Ses détracteurs lui reprochent surtout SOIl indiscrétion. Les explications de Isabelle THOMAS LEDORÉE, graphologue:
approfondie de type un peu psychanalytique. Même dans le domaine professionnel, il est certain que le poste doit être défini très précisément, de telle sorte que le graphologue ne choisisse pas un candidat en fonction de lui-même, mais établisse son portrait professionnel en fonction du besoin de l'entreprise. 3. Une analyse graphologique vaut environ 5 000 F, alors le jeu en vallt-il la chandelle? Les conseils de Philippe DÉTRY: Je recommanderais cette méthode pour des postes élevés, pour des genres de postes de di recteur, de P.D.G .. Enfin .. . ou enfin de fortes responsabilités. Moi je conseillerais de le faire dans la mesure où le coût est relativement faible par rapport aux résultats qu'on peut en dégager. 4. Pour se prémunir contre les graphologues trop zélés, différentes mesures ont été prises, Des détails avec Isabelle THOMAS LEDORÉE : Un code de déontologie assez stricte a été établi, de telle sorte que le candidat a toujours la possibilité de li re l'analyse qu i a été faite de lui. La lettre qu'il a envoyée, en revanche, reste la propriété de l'entreprise, Mais il y a une protection de la vie privée, qui d'ailleurs est soumise à des règles juridiques assez précises : on ne peut pas dire n'importe quoi de quelqu'un et une analyse graphologique doit toujours rester très mesurée, très nuancée, et ne pas porter attei nte à l'intimité de quelqu'un et à sa sensibilité profonde.
Ses dangers sont clairs, c'est-à-dire que effectivement par le biais de la prétention à connaître l'autre, on a là un outil de manipulation assez fort, assez puissant et qu'il est certain que." il faut être très prudent par rapport au pouvoir exercé par les graphologues, particulièrement peut-être dans le domaine du bilan de personnalité, de l'analyse
,.,DM/FRÉQUENCE n us N°
S. Combien coûte en moyenne une analyse graphologique? .
6. Quel est le type de poste « élevé" cité comme exemple dans le reportage?
Barème de correction (sur 20)
7. Dans le domaine de la graphologie, quel est le dan ger que l'on doit à tout prix éviter ?
question 1 : 2 points
question 5 : 1,5 point .
question 2 : 1 point X 3
question 6 : 2 P?ints question 7 : 2,5 points
question 3 : 2 points
question 4 : 1 point X 7 ,. ,
252,
ocrOBRE 1992
,,
UNITÉ 82
e. f. g. h. i. Consigne
Avant d'écouter ce document oral, lisez le questionnaire ci-dessous. Vous avez troi s minutes. Écoulez une première fois l' enregi strement (premier passage du docum.enl). Vou s avez maintenant troi s minutes pour répondre aux premières questions. Écoutez une dernière fois l'enregistrement (deuxième passage du docw~el1t). Vous avez six minutes pour répondre aux dernières quest ions et pour vénfier vos réponses.
•
A. Cochez la bonne réponse (une seule réponse possible).
1. Cet enregistrement est consacré: a. aux opinions des Français sur l'Europe; b. à un point de vue sur France 3 Lyon;
c. aux points de vue de France 3 Lyon sur l'Europe ; d. aux thèses de Dominique PROST et Pierre JACOUT ;
e. aux opinions d'Olivia DELPAUT sur l'Europe. 2. Pour Dominique PROST et Pierre JACOUT :
a. le traité de Maastricht est aussi important que l'Acte unique européen; b. le traité de Maastricht est un grand pas par rapport à l'Acte unique européen; c. le traité de Maastricht est moins important que l'Acte unique européen; d. le traité de Maastricht est un changement énorme par rapport à l'Acte unique européen;
Peu de Français sont contre. Tous les Français so nt d'accord. Une faible majorité de Français a voté pour.
5. Choisissez parmi ces affirmations celles qui correspondent aux convictions de Philippe: a. Il accorde sa confiance aux fonctionnaires européens de Bruxelles. b. Pour lui , l'Europe est un moyen de lutter contre la guerre. c. Les fonctionnaires européens ne pensent qu' à élaborer des règlements sa ns importance. d. Il a sa ns doute voté pour le traité de Maastricht. e. L'Europe est surtout syno nyme de rapprochement économique. f. Il est partisan d'un autre traité sur l' Europe. g. Il faut imposer une langue unique pour l'Europe.
(enregistrée)
Questions
50, 1 % des Français n'ont pas voté contre. 49,9 % des Français so nt pour.
h. Les Européens aspirent à aider les Européens de l'Est. i. Le traité de Maastricht pose suffisamment de problèmes sans que l'on y adjoigne un règlement de plus.
6. Choisissez parmi ces affirmations celles qui expriment l'avis de Florence: a. Elle a peur que le marché commun européen ne soit jamais construit. b. La conjoncture économique est favorable à la construction de l'Europe. c. Les difficultés économiques risquent de provoquer des attitudes protectionnistes. d. Les gens ne craignent pas de laisser circuler librement les biens et les personnes. e. Elle rêve de pou vo ir voyager à travers l'Europe. f. Elle a sa ns doute voté pour le traité de Maastricht. g. Elle veut que les Européens parlent la même langue. h. Le traité de Maastricht a eu raiso n de ne pas poser la question des langues. i. Elle n'aimerait pas voyager dans toute l'Europe.
e. le traité de Maastricht, ce sont des règles qui prendront effet avec l'Acte unique européen.
3. Les jeunes sont-ils concernés par l'avenir de l'Europe?
POINTS DE VUE:
a. Oui, parce qu'ils redoutent le chômage.
lES FRANÇAIS ET l'EUROPE
b. Non , parce qu'ils y ont beaucoup réfléchi.
- Comme le sou lignail Jean LE BAILLE tout à l'heure, le
c. Oui, mais ils ont peur que chaque pays perde un peu de ses particularités. d. Non, l' idée de l'Europe les effraie.
e. Oui, mais ils crai gnent la misère. B. Cochez les affirmations correspondant au sens général de cet enregistrement (plusieurs réponses possibles pour chaque question). 4. Le référendum sur Maastricht: a. La journée du 20 septembre 1992 ne clôt pas le débat.
- Il n'y a pas de bonne ou mauvaise façon de voter. Il faut connaître les enjeux. Dominique PROST et Pierre JACOUT vont alors, en tant que citoyens, se lancer à corps perdu dans celle rec herche. Résultat: un livret d'une cinquantaine de pages d'informations générales sur le traité de Maastricht à
b. La journée du 20 septembre 1992 reste la date d'une ouverture. c. L')s résult~ts du référendum reflètent les divergences des Français.
d.
Le résultat du scrutin montre que les Français sont d'accord entre eux.
bicentenaire de la république fut étouffé par le référendum sur le traité de Maastrichl. Mal préparés, les Français devaient sim plement voter oui ou non à ce fameux traité. Oui disaient les uns pour sauver l'Europe économique, non disaient les autres pour préserver le patrimoine français en danger. Points de vue divergents au Illicro d'Olivia DELPAUT, France 3 Lyon:
-- .
..
l'intention, comme eux, de ceux qui veulent votcr en toute connaissance de cause. - Nous, ce qu'on considère comme un changement énorme, c'est plutôt l'Acte unique européen qui a été signé en 87 ct qui prendra effet en 93 avec effecti vement l'abolition des frontières fiscales, techniques et physiques. Ça, c'est un grand pas. Maastricht, en fail, ça va être des règles, une réglementation qui est obligée de se faire par rapport à cet acte unique européen. - Et l'avenir de l'Europe, c'est-à-dire les jeunes, qu'en pensentils ? Florence, 24 ans, et Philippe, 25 ans, sont étudiants. Visiblement, ils ont réfléchi à la question. L'Europe ne leur fait pas peur. Ils Ile craignent ni le chômage, ni la misère, mais plutôl une perte d'identité propre à chaque pays. C'est cela, Philippe?
"
_ Moi, je crois au traité. Encore faut-il qu'il soit fait co~rec tement, et pas par les technocrates de Bruxelles qUI ne comprennent rien aux peuples européens, à leurs aspirations profondes, et qui ne pensent qu'à pondre d.es règleme~ts sur le volume d'une chasse d'eau dans une tOilette europeenne. Mais je suis pou r le trai té effectivement pour encadrer justement ce développement européen. Mais différent de celui de Maastricht. - Et toi, Florence? _ Ma crainte essentielle, c'est que l'Europe meure avant même de naître. Dans un contexte de crise, il est difficile de faire admettre aux gens la liberté de circulation des biens et des personnes. _ Et vos joies, dans tout ça ? _ Mes joies, et bien c'est de pouvoir voyager dans toute l'Europe. _ Philippe, qu'attendez-vous de l'Europe? _ La paix ... Le développement moral. Car il ne faut pas oublier l'Europe de l'Est. Et je crois que ça aussi, c'est un
espoir pour tous les Européens de secourir ces frères européens qui sont restés dans le noir pendant des an nées et des années malgré eux. _ Des sentiments nobles et un bel élan de solidarité. Pour ou contre, chacun se retrouve sur ce point là. Mais au fait, avant de se quitter, savez-vOUS que le lraité n'aborde à aucun moment le problème, semble-t-il évident, de la langue ?
_ C'est une erreur. Il faut effectivement qu'il y ait une langue commune. _ Le traité de Maastricht est assez mauvais comme ça, pour mettre une clause supplémentaire imposant une langue européenne. _ Les avis sont franchement partagés. Preuve en est, la France a voté 50,1% Oui contre 49,9 % Non. C'estcJair, le débat reste ouvert bien au-delà de cette journée du 20 septembre 1992.
Consignes Vous allez entendre deux fois un enregistrement sonore de 3 minutes extrait de l' émission Radioscopie de Jacques CHANCEL avec Jean-Pierre M ELV ILLE, diffusée sur France Inter le 19 septembre 1969. 1. Écoutez une première fois l'enregistrement. Concentrez-vous sur le document. Ne cherchez pas à prendre de notes.
2. Vous aurez ensuite 5 minutes pour lire les questions qui vous seront distribuées. 3. Écoutez l'enregistrement une seconde fois. Répondez aux questions. 4 . .Vous aurez encore 5 minutes pour relire et compléter vos réponses.
Remarque : les questi ons sui vent l'ordre du texte. FDM/FRtQUfNCf pws N° 254
Questions 1. Jacques
CHANCEL
o solide
présente Jean-Pierre M ELVILLE comme étant : 0 franc
2. Comment Jean-Pierre
MELVILLE
définit-il « le respect de soi-même» ?
3. Jean-Pierre M ELV ILLE se présente lui-même comme étant: o un metteur en scène pas comme les autres un simple réalisateur de films un homme de lettres
o o
4. Pourquoi est-ce que, selon
0 terrible
MELVILLE,
o un homme de cinéma o un être d'exception
le titre de « metteur en scène» ne se justifie pas au cinéma?
Et celui de « réalisateur » ? . 5. Ce qui qualifie le mieux Jean-Pierre M ELVILLE c'est: son autosatisfaction 0 sa rigueur
o
o sa va ntardise
6. Donnez le titre de son dernier film: .
o oui
7. Ce film connaît le succès:
Onan
À quoi peut-on le voir?
8. Jean-Pierre M ELV ILLE : a participé aux faits décrits dans son film mais de façon différente o a fait un film autobiographique
o
Barème de correction (sur 20) question AI: 2 points question A2 : 2 points qlle~tion A3\: 2 points
question B4: 1 point par réponse exacte ( = 4 points) question B5 : 1 point par réponse exacte ( = 5 points) question B6 : 1 point par réponse exacte ( = 5 points)
9. Le sujet de son film c'est : l'histoire de sa vie 0 la Résistance
o
o l'aventure exaltante d'explorateurs souterrains
10. L' histoire de son film est inspirée du roman de : Hermann KEYSERLING 0 Joseph K ESSEL
o
-
--~.
....0:.:;1
fl,1
o François QUESNAY
11. Jean-Pierre M ELVILLE a transporté fidèle ment au cinéma cette œ uvre littéraire sans rien y ajouter: vrai 0 faux
o
Quel problème a-t-il rencontré lors de cette adaptation? .
Consignes J. p, M. : Vous avez dit tout à l'heure... que j'avais de la rigueur et je crois que c'est tout et je pense que c'est vrai et que ça doit s'appliquer dans tous les domaines. J. C, : Jean-Pierre MELVtLLE, l'un de vos films, le dernier, L'Armée des Ombres passe actuellement à Paris... et je dois dire que vous avez toutes les raisons d'être satisfait car si je m'en tiens à ce que j'ai vu, c'est-à-dire les queues devant les cinémas, c'est déjà gagné ... Jean.Pierre MELVILLE: Ben, c'est ne pas vouloir qu'il VOlIS J. P. M. : Je serais très heureux que vous. ayez raison... arrive à vous ce que l'on ne voudrait pas faire aux autres. J. C. : Vous pensez que ce sera gagné? C'est celtainement avant tout le respect des autres que l'on J. P. M. : J'espère ... oui, je le pense. transpose sur soi ... se faire respecter, ça commence d'abord J. C. : Votre film, c'est l'exaltante aventure d'une poignée d'hommes qu i vivait dans l'ombre pour que tous les autres par se respecter soi-même. J. C. : Vous êtes d'accord avec moi lorsq ue je dis que vous soient sauvés. n'êtes pas un metteur en scène comme les autres, que vous J. p, M, : Absolument. J. C. : C'est une aventure à laquelle vous avez participé êtes « un personnage » ••• J. P. M. : Non, je crois que je suis un homme de cinéma ... directement? c'est un ... on a... on a l'habitude de dire « ce monsieur est J, P. M. : Qui bien sûr, mais pas du tout comme dans le film ... je me garde bien de faire de l' autobiographie dans un homme de lettres », on ne dit jamais « ce monsieur est un homme de cinéma » . On dit toujours qu'il est un metteur en aucun de mes films et pas plus dans celui-là que dans les autres. La Résistance, puisqu'il faut employer ce mot, était scène, ce qui ne veut rien dire puisqu'il n'y a pas de scène au une chose tellement immense et tellement vaste, avec tellement cinéma... On dit qu'il est un réalisateur de films, ce qui est d'aspects différents qu' il est bien certain que l'aventure exalabsolument pas suffisant quand on écrit un scénario et quand tante de mes huit personnages principaux,je ne l'ai pas connue, on est capable de di riger la photographie d'un film et quand on peut le monter ... Alors je suis un homme de cinéma, peut- elle a été écrite par Joseph KESSEL ... j'y ai rajouté quelques petits détails quelquefois quand il fallait pour la dramaturgie être pas tout à fait comme les autres... Je ne me prends pas rendre le récit plus facile que celui de la lecture du livre où il pour un être d'exception vous savez .. Vous avez dit.. y a entre autres ... euh ... le chapitre dont on ne peut pas se ... J, C. : Un cas à part... dont on ne peut pas facilement faire quelque chose au cinéma J. P. M,: Un p'tit peu, oui,j'ai de la rigueur, c'est vrai,je suis mais qui sont justement les ... le ... plus beau(x) chapitre(s) du livre de KESSEL, d'ailleurs .. . ) un petit peu plus difficile que d'autres ... çaje le pense.
VOUS allez entendre deux fois un enregistrement sonore de 3 minutes.
Jacques CHANCEL: Jean-PielTe MELVILLE, on a lout dit de vous et c'est pour cette raison peut-être qu'on vous connaît si mal. On n'en finit pas d'affirmer que vous n'êtes pas un metteur en scène comme les autres ... Vous êtes en réalité « un personnage ». Intransigeant, sincère, franc, d'une terrible rigueur intellectuelle, lucide, vous avez le sens du réel et une volonté de vaincre... et vous l'avez prouvé. Vous avez surtout le respect de vous-même. Qu'est-ce que c'est le respect de soi-même?
J. C. : Vous commenciez une phrase ... vous disiez: « vous avez dit tout à l'heure ...
»
1. Écoutez une première foi s l'enregistrement. Concentrez-vous sur le document Ne cherchez pas à prendre de notes. . 2. Vous aurez e nsuite 4 minutes pour lire les questions qui vous seront di stribuées.
3. Écou tez l'enregistre me nt une seconde foi s en répondant aux question s. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour relire et compléter vos réponses.
Remarque: les questions suivent J'ordre du tex te.
Questions 1. Sandra est allée en vacances :
o seule
0
o en groupe
avec un ami
2. De qui Sandra se plaint-elle? 3, Depuis combien de temps attend-elle ses photos? moins de 2 semaines 0 2 semaines exactement
o plus de 2 semaines
4. Sandra téléphone: pour porter plainte
o pour demander co nseil
o
o
o pour trou ver un avocat
5. On a déjà donn é à Sandra deu x raiso ns à la di sparition de ses photos. Lesquelles?
a, b . ............................. 6. De quoi est-elle sûre? on va lui rendre les photos on les lui a volées elles ont pris l'eau
o o o
o les photos ont pris la lumière o les photos sont abîmées o elle n'est sûre de rien
7. Dans un cas comm e celui-là, que lle est en général la réaction des responsables de l'erreur ?
EXTRAIT DE RM)/OSCOPIF. DE JACQUES CflANCEL AVEC JEAN-PIERRE MELVILLE. FRANCE INTER, 19 SEPTEMBRE 1969
8. L'invité de l'émission consei lle de faire deux choses. Lesque lles?
a . ........................ . b . .......................... .
Barème de correction (sur 20) question 1 : 1 point
question 5 : 1 point
questi on 8 : 1 point
question 2 : 2,5 points
question 6 : 2 points
question 9 : 1,5 point
'question 3 : 1,5 point
question 7 : 2,5 points (si la juslification est adéquale)
question 4
i 1 + 2 Roints
9. La clause qui limite la responsabilité du laboratoire est indiquée: sur la boîte du fi lm que vous achetez 0 sur le film lui-même sur le ticket que vous donne le laboratoire lorsque vous déposez votre film
o o
question 10: 1 point
10. Les conso mmateurs qui so nt allés en justice ont obtenu: Orien 0 le simple remplacement du film 0 plus que le simple remplacement du film
question Il : 1 + 2 points
."
- Et nous avons au téléphone une aud itrice, c'est Sandra. Bonjour Sandra. - Oui bonjour - Nous vous écoutons. _ Ben voilà, moi j'aimerais témoigner la chose suivante: récemment je suis partie à New York avec mon ami. Nous avons fait des photos et je ne veux pas me plaindre ni des appareils jetables ni de quoi que ce soit d'autre, en fait je me plains du laboratoire parce qu'après avoir déposé nos photos, nous nous sommes aperçus qu'en fait il les avait perdues. En voulant les récupérer, on nous a dit: « ah bon désolé nOlis nous sommes trompés de chariot. .. patati, patata ... » enfin on nous a embobinés pendant quelques jours, oui, oui, tout à fait ct résultat ça fait deux semaines, presque deux semaines qu'on devrait les avoir et toujours pas de nouvelles. _ Vous n'avez pas obtenu des photos de Moscou ? _ Non (rires) ... Non, non mais pas nos photos et je vous raconte pas le préjudice moral. Ce voyage, on l'attendait depuis très longtemps et puis bon voilà, on n'a aucun souvenir réel en fait, concret, de ce voyage. Alors, je me demande est-ce que vous savez quels sont les recours possibles? _ Est-ce que le photographe vous a dit clairement: « Eh ben, les photos, elles sont perdues, elles sont abîmées, elles ont pris du jour, elles ont pris l'eau ?» _ Non, en fait on nous a donné plusieurs versions, alors c'était: le coursier s'est fait voler les photos - alors là, je vois vraiment pas l' intérêt de voler des photos -ensuite ils se sont trompés de chariot mais bon ils ne retrouvent quand même pas les photos. Donc en fait on est absolument au courant de rien. Ils ont soi-disant polté plainte mais contre qui? Je l'ignore. - Et vous, toujours rien ? _ Rien, normalement on devrait avoir des nouvelles aujourd'hui mais franchement je les attends parce que là ça commence à bien faire. _ Guy Michel COGNIER, le pholographe il esl assuré dans le cas de perle de pellicules? Qu'esl-ce qu'elle peul faire noire auditrice Sandra ?
Barème de correction (sur 20)
_ Je dirais que, malheureusement, son histoire ressemble à celles de beaucoup d'autres; c'est-à-dire qu'il y a parfois des bavures dans les laboratoires, elles sont rares mais ça arrive et à chaque foi s, on constate le même schéma; c'est-à-dire les responsables de ces bavures essaient de faire jouer le temps en se disant que le consommateur à J'autre bout va se fatiguer et ne durera pas... sa réclamation va s'éteindre d'ellemême. Donc là, cette personne on lui a raconté plusieurs versions. Pour l'instant, je suis persuadé qu'elle n'a encore aucun élément ferme. Alors je dirais quand on a un litige comme cela, la première chose, c'est de garder les éléments, garder bien sûr le ticket qui prouve que vous avez déposé un film et puis bien que ce soient des procédures face auxquelles tout le monde hésite, faites immédiatement une lettre recommandée pour prendre date sinon dans un mois on aura oublié votre histoire. _ El qu'esl-ce qu'elle peul réclamer Sandra ? ESI-ce qu'elle peut réclamer un voyage à New York pour aller refaire des photos parce qu'après tout c'est vrai que le préjudice est important ? _ Malheureusement non. Vous connaissez bien cette petite clause qu'il y a sur tous les emballages, enfin sur toutes les pochettes travaux des laboratoires: la responsabilité du laboratoire se limite au remplacement du film et non pas à l'indemnisation du consommateur.
Consignes Vous allez regarder deux fois une émission sur « le tunnel sous la Manche» (émission diffusée sur Hexagone International » en juin 1994). Vous aurez une pause de 5 minutes entre les deux passages du document. «
Conseils: Premier passage ,' (4 minutes) Vous êtes dans la position d' un téles pectateur françai s qui ne peut ni arrêter l'émission, ni revenir en arrière ... Ne prenez donc pas trop de notes Pause : (5 minutes) À partir de ce que vous venez de voir, essayez en priorité d'identifier les personnes qui parlent et dont on parle, - de récapituler les événements essentiels, - de les situer dans l'espace et le temps. Deuxième passage.' (4 minutes) Complétez vos informations et vos réponses.
Questions
- Où est-ce que c'est indiqué ça ?
Première Partie
_ C'est indiqué en tout petits caractères sur le ticket qu'on vous remet ou qu'on ne vous remet pas, c'est une clause qui est souvent remise en question par les associations de consommateurs et quelques consommateurs qui sont allés en justice ont réussi à avoir des indemnisations qui allaient au-delà du simple remplacemenl du film.
1. Reliez les événements et les dates :
EXTRAIT DE LE nOUIiLON DE:'
/0
IIt:URt:S, FRANCE II'ITER, NOVEMIlRE 1994
Le premier projet L'émission
«
o
le tunnel sous la Manche»
• •
L' inauguration du tunnel
o
année 1802
o
févri er 1986
Le premier contact terrestre entre la France et l'Angleterre •
o
fin 1986
La circulation des trains
•
o décembre 1990
Le passage des poids lourds
0
• mai 1994
La circulation des voyageurs
•
La signature de l'accord
o
Le choix définitif du projel
o
Paris - Londres en 3 heures pour la première foi s
queslion 1 : 1 point
question 6 : 1,5 point
question 2: 1,5 point
question 7 : 2 points
2. Reliez les événements et les personnes :
question 3 : 1,5 point
question 8 : 2 + 2 points
L' inauguration du tunnel
•
question 4 : 1,5 point
question 9 : 1,5 point
Le premier projet
0
queslion 5 : 2 + 2 points
queslion 10: 1,5 point
La signature de l'accord
•
• la reine d' Angleterre • François Mitterrand • Margaret Thatcher • l'ingénieur Mathieu ... "! ...
juin 1994 o juillel 1994
UNITÉ 112
Deuxième partie - Cochez la proposi ti on qui
VOliS
se mble la meilleure:
1. La fin des grand s travaux était prévue
o en 1993.
0
o en 1995.
en 1994.
2. François MIITERRAN D pense que les autres pays devraient prendre modèle sur ce projet. la coopérati on franco-britannique a montré ses limites. d'autres projets de coopération entre les deux pays devraient être déve loppés.
o o o
3. Le tunnel a été creusé de France e n Angleterre.
0
4. L'accord a été signé en Angleterre.
o en France.
o
o
o à partir des deux pays.
d'A ngleterre en Fra nce.
o 0 le plus important chanti er contemporai n. o la plus lo ngue opération j amais réalisée.
6. Le gro upe responsable du projet a été choisi parce qu ' il avait une grande réputation de compétence. parce que le projet qu 'il a présen té a été j ugé le me illeur.
o o o parce qu'i l offrait les meilleurs prix. o
o une autorou te à 3 voies.
o o
10. La lon gueur du tunnel est inférieure à 37 kilomètres. est supérieure à 50 kilomètres.
o o
0
une route réservée aux camions.
o est aux troi s-quarts sous la mer.
o est de 50 ki lo mètres.
11. Le béton utili sé est un des plus rés istants béto ns du mo nde. celui des ce ntrales nucléai res. le plus solide béton du monde.
o o o
o o o
o o
15. Pour les voyageurs, le principal avantage du projet, c'est le gai n de te mps pour aller de Paris à Londres.
o o le gai n d'argent pour all er de Paris à Londres. o la poss ibilité d'aller de Paris à Lond res par voie terrestre.
16. Le projet du tunn el sous la manche est directe me nt associé à la construction de trains à grande vitesse. à la construction de centrales nucléaires. au forage de puits pétroliers da ns la manche.
o o o
1.., reine d'Angleterre et le président de la République fronçaise ont inauguré le tunnel sous la manche le vendredi 6 mai.
Après deux siècles de projets et un an de retard sur l'échéancier prévu, l'Angleterre est enfin reliée au conti nent. Les navettes transportant les poids lourds et les trains de marchandises commenceront à circuler dès le mois de mai, les voyageurs à partir du mois de juillet seulement.
Le Il"T décembre 1990 un ouvrier français et un ouvrier
anglais se serrent la main sous la Manche, la première liaison terrestre entre la France et l'A ngleterre est établie.
Le premier projet du tunnel sous la Manche date de 1802. Il
avait été présenté à BONAPARTE par l' ingénieur MATHI EU. Depuis lors 26 projets très divers ont été avancés. En 1986, à l'issue d'un concours lancé par les gouvernements français et britannique c'est le tunnel ferroviaire foré qui l'emporta, le projet Transmanche Express proposé par un eonsortimll franco-britannique. Trois galeries de 50 km dont 37 sous la mer ont été creusées pour accueillir les navettes. Le béton utilisé pour la construction du tunnel est le plus solide jamais produit au monde. II présente une résistance deux fois supérieure à celui utilisé pour la construction de centrales nucléaires. C'est ce princi pal souci de sécurité qui a porté la facture d'un montant initial de 47 milliards de francs à un coût réel de plus de cent milliards. Dès le mois de juillet, les voyageurs pourront emprunter le TGV construit spécialement par Eurostar, qui mettra Londres à 3 heures de Paris.
Le 12 février 1986, Margaret THATCflER, le premier mi nistre anglais alors en exercice, et François MITIERRAND, le président de la République française, avaient signé à Canterbury, en Angleterre, le traité franco-britannique du tunnel sous la Manche. Ils lançaient ainsi le plus gros chantier du monde.
EXTRAIT [)E HEXAGONE /NTElrNATlONM. N° 24.
JUIN 1994
Barème de correction (sur 20)
12. Différence entre le coût réel et l' estimati o n de l'opératio n : L'opération a coûté deux fois moins cher que prév u. L'opération a coûté de ux foi s plus cher que prévu . Entre le coût réel et le coût estimé, il y a eu peu de différence. 13. Cette différence est liée à la com~étence des o uvriers. ~ la recherche de sécurité.
o Euro-Tunnel.
Transmanche Express.
d'État de France et de Grtlllde Bretagne se rellCOlltrellt salis (llloir cl prel1dre le batealllli l'avioll. » F. MITfERRAND : « Lorsque la Grande Bretagne et la Fral1ce s'accordellt pour trallailler ensemble et mettent ell comm/Ill leurs immenses ressources matérielles et humaines elles réalisellt des grandes choses ... peut-être pourriOIlS-110llS 1I0/IS ell inspirer davantage? »
o par une grosse entreprise française. o par une société mixte franco-anglaise.
9. Le tunnel est entièrement sous la me r. relie Paris à Londres.
0
La reine: « C'est la premièrefoisdalls l'histoire que les chefs
7. Le projet a été réalisé par les profess ionnels anglais du bâtiment.
o
o Eurostar.
o sous la Manche.
S. Le chantier a été le plus cher au monde.
8. Dans le tunnel, il y a des voies ferrées.
14. Le nom du groupe qui a réa lisé le tunne l est
Première partie .'
Deuxième partie .'
question 1 : 1 point X 9
questions 1 à 16: 1 point
question 2 : 1 point X 5 Total: (note sur 30) x 2 = ... sur 20
o aux difficultés de réalisation.
3
X
16
UNITÉ 8 2
Consignes Vous all ez entendre deux fo is un e nregistrement sonore de 3 minutes concern ant les « SDF ».
1. Écoulez une pre mi ère fo is l'enregistrement. Concentrez-volis sur le document. Ne cherchez pas à prendre de notes. 2. VOliS aurez ensuite 4 minutes pour lire les questions qui
VOLIS
seront di stribuées.
3. Écoutez l' enregistrement une seconde fois en répondant aux qu estions. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour relire et compléter vos réponses.
Questions 1. Que veut dire « SOF » ? ..... . 2. Qu 'cst-ce qui a déterminé la réHction des pouvo irs publics? 3. Nommez les deux grandes villes où des SDF ont été secourus :
a...
b.
.... .............................~..... . .
4. Pourquoi les SOF refusent-ils parfois de qu itter la rue ? 5. Pourquoi a-t-ol1 dû amputer Marc d' un pied ? ................................... .
6. Le centre d' hébergeme nt de Marseille acc ueille une
o tre ntaine de personnes.
0
c inquantaine de perso nnes.
o centaine de personnes.
7. À Paris, qui ordonn e l'ouverture de la Station Saint-Martin et à quel moment ? 8. Pourquoi la station Saint-Martin a-t-elle été choisie co mme centre d 'accue il ? 9. Qui so nt ceux qui réconforte nt les SOF à la stati on Saint-Martin ? 10. Combien de lits abrite ce centre d'accueil pour les SOF ? . Combien de ces lits ont é té occupés? . Pourquoi ? ........................................... .. 11. De que lle mani ère les SOF peuve nt-ils être informés de l'ouverture de la stati on Saint-Martin ?
(plusieurs réponses possibles)
o par les médias
0 par la police
0 par des annonces dans le métro
Alexandra G ENl<:STE : On les remarque plus l'hi ver mais ils dorment toute l'année sous les ponts. Ce sont les sans-abri, appelés encore les « Sans Domicile Fixe ». La vague de froid en a tué cinq ce mois-ci en Fra nce, un bilan qui a fait réagir les pouvoirs publics. Exemple: des initiatives lancées à Paris ct à Marseille. [Marseille]
La journaliste: Une silhouene à peine distinguée au fond d'un boyau d'égout. 21 heures, hier soir, la palrouille des volontaires de la mairie de Marseille ne fail que commencer. Trouver. dénicher les sans-abri d'abord. Vn volontaire: Ce n'est pas évident. Tu l'as vu, là ? Un autre volontaire: Oui, sur la Canebière. La journaliste: Pour les convaincre ensuite de se mettre au chaud pour la nuit. Patrice DOURET, Protection civile de Marseille: C'esl vrai qu' ils ont froid mais ils sonl chez eux. Ils sont là tous les soirs. Ils dorment ici tous les soirs, donc ni plus ni moins on les amène ailleurs. Ils ne savent pas ce qu'ils vont trouver. Ils ne savent pas si ça va être un refuge, un accueil, une prison, n'importe quoi. Un volontaire: À toutes les connaissances que vous avez qui se trouvent sans abri, vous leur dites que le point de rendezvous c'est la gare Sainl-Charles. Lajourl1aliste: Un sans-abri m0l1 à Marseille, ce week-end. Les volontaires n'en parlent pas mais les gens de la rue l'ont su et racontent l'alcool, le froid. Marc: Il y a ueuf ans, il faisail moins 17 à celle époque-là, el j'ai dormi deho" en ayant bu el j'ai eu les deux pieds gelés. Et on a dû m'amputer la moitié d'un pied à cause de ça, quoi. La journaliste : Une trentai ne d'hommes et de femmes accepteront l'offre d'accueil pour la nuit en centre d' hébergement. Ensemble, pour partager l'urgence, Ahmed, 80 ans, sans famille, Jacques, alcoolique 40 ans, et Marc, travailleur intéri maire 29 ans. Une douche, un lit, et avant que la lumière ne s'éteigne, dire sa détresse. Jacques: J'ai eu un accident de voiture. Ma femme et mon gosse tués, et moi, j'étais dans le coma. Non, faut que je remonte le moral. Essayez de m'aider, s'il vous plaît.
(Paris, statioll Sailli-Martin, celle /luit] La journaliste: C'est devenu une habitude, chaque année, aux premiers grands froids, le gouvernement ordonne d'ouvrir la station Saint-Martin. Hier soir, Nicolas fut ainsi le premier à s' installer pour la nuit dans ce métro désaffecté, le premier à profiter de cette étrange mesure d' urgence qui se répète chaque année. Nicolas: Puisq ue c'est ouvert, autant en profiter. La journaliste: Un métro désaffecté sous le boulevard SaintMartin, un médecin et quelques ageills de la RATP pour réconforter les plus démunis. Une machine bien huilée, même si tous ici ont appris par hasard J'existence de ce refuge. Un sans-abri: J'étais à l'aérop0l1 d'Orly, comme je fais souvent le di manche. J'étais en train de voir le journal télévisé. C'est comme ça que je l'ai su. Puis je suis venu le plus rapidement possible. Un autre sans·abri : J'étais au commissari at de la gare du Nord et ils m'ont indiqué cet endroit. La journaliste: Cette nuit, ici, sur 104 lits, seulement une qui nzaine ont été occu pés. Car si les médias étaient largement informés de !'oll vel1ure de ce métro, les SDF eux, souvent, ne savaient pas. Jean-Michel BARN 1ER, responsable RATP : Il n'y a pas beaucoup de monde ce soir parce que c'est le premier jour que nous ouvrons la station Saint-Martin. C'est tôt, en cette période hi vernale, et il faut que l'information arri ve jusqu'à cellx qui en ont besoin. Haut·parlcur de la rame de métro: Votre attention, s'il vous plaît, la station Saint-Mart in est ouvel1e aux sans-abri. Lajoul'I1aliste: Difficile d'informer des gens qui le plus souvent sont coupés de tout. Eugénie n'a pas entendu le mes.c;age de la RATP. Nous lui apprenons l'existence de la station Saint-Martin. Eugénie: Mais la porte Saint-Martin, c'est Oll ça ? C'est du côté de... Strasbourg Saint-Denis, hein ? Lajournaliste: Eugénie s'en esl donc allée avec ses quelques bagages. Nous sommes retournés à Saint-Martin. Eugénie n'y était pas. En fait , comme beaucoup d'autres SDF, elle préfère dormir dehors, plutôt que de subir la promiscuité des centres d' hébergement.
12. y a- t- il des femmes parmi les S OF ? Justifiez votre réponse. 13. Pour quelle raison certains SOF préfèrent-ils dormir dehors? 14. Les SDF présentés dans ce repol1age, qui sont-ils? (Résumez brièvement ce que vous avez retenu
des différents cas cités.)
°:
...............L.
,
,
Barème de correction (sur 20) question 1 : 1 point question 6: 1 point question 2 : 1,5 point question 7 : 1,5 point question 3 : 0,5 point X 2 question 8 : 1 point question 4 : 2 points question 9 : 1,5 point question 5 : 1,5 point question 1 0.5 + 0,5 + 1 points
~
:
01'
•
FHANCI.' - 1V MAGAZlNI.' NO 27, JANVIER
question 11 : 0,5 X 3 points question 12: 1 point question 13 : 1,5 poi nt question 14 : 2 points
t994
UNITÉ D2
11. Avec quels métiers l' immigration a-t-elle entretenue, entretient-elle encore des rappol1s privilégiés? a. .......................... b. ................................................ c. 12. Quel était le pourcentage d'ouvriers parmi les immigrés italiens? Ode 20 à 15 % 0 de 10 à 15 % 0 de 80 à 95 % 13. Ces ouvri ers étaient: non qualifiés
o
Consignes
o versés dans certains métiers
0
très qu alifiés en tout
Vous allez e ntend re deux fois un repol1age sur l' immigration italienne en France.
1. Écoutez une première fois l'enregistrement. Concentrez-vous sur le document. Ne cherchez pas à prendre de notes. 2. Vous aurez ensuite 4 minutes pour lire les questions. 3. Écoutez l'enregistre ment une seconde fois en répondant aux questions. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour relire et co mpléter vos réponses.
Remarque : les questions sui vent l' ordre du tex te.
Questions 1. Selon le journaliste, la proportion approx imative d' Italiens célèbres ou non vivant en France est: importante 0 inconnue 0 majoritaire
o
2. De quelle façon imagée Odile AMBRY explique-t-elle brièvement l'expression" mosaïque culture lle » ? .... ............................. ........................... ................ .................. 3. Quel est le métier exercé par Pierre MILZi\ : homme politique 0 voyageur et journaliste
o
4. Comment s'inti tu le son ouvrage: Voyage vers l' Italie 0 Voyage en Italie
o
5. Au moyen de quel jeu de mots Odile
AMBRY
o universitaire o Voyage en Ritalie
O. A. : Pierre MILZA, les grandes étapes de l'émigraIi on italienne vers la France, quelles sont·elles ?
6. À partir de quelle époq ue note-t-on un premier afflux impol1ant de population italienne en France? les années 1780 0 les an nées 1880 0 1914
o o o
Odile AMBRY : La France de ceUe fin de siècle est une mosaïque culturelle, c'est entendu. Les couleurs de nombreux drapeaux se mêlent à notre bleu blanc rouge national, ai nsi le vert, le blanc et le rouge du drapeau italien. Pierre M1LZA, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, vient de terminer un Voyage en Ritalie, c'est le litre de son dernier livre paru chez Plon. C'est l'histoire d'un historien qui regarde sa propre histoire. P. M. : J'ai eu la ... le désir de croiser les ... les deux expériences, celle de l'historien travai llant su r l'émigration depuis très longtemps, celle du citoyen, celle de l' individu parti à la recherche de ses propres raci nes.
définit-elle le sujet de ce li vre? .
7. Lors de la première étape de l' immigrati on italienne: la France n'était pas assez peuplée la France avait trop de main-d'œuvre
Ch. P.: Et si on regardait autour de nous, et si on fouillait nos mémoires pour retrouver nos racines. Odile AMBRY nous propose un voyage en Italie française, drôle de pays me direz-vous, mais c'est vrai que bon nombre d'Italiens célèbres ou inconnus vivent dans nos contrées.
o la France était trop peuplée
8. Lors de la deuxième étape, quelles ont été les raisons complémentaires de l'émigrati on italienne vers la France: b..... . a. 9. Finalement, des Italiens immigrés en France on peut dire que: ils se so nt bien intégrés à la société française l'écart s' est creusé entre les deux populations (de souche françai se et d'origine italienne) ils sont repartis dans leur pays
o o o
10. Dans quelles régions les [taliens se sont-ils plus particulièrement installés? a. ......................... b. ................... c. . ................ d. c . .................... .
P. M.: Trois grandes étapes : une première en 1880- 1914 qni est celle... des, des, des premières arrivées massives dans une France qui se dépeuple et qui a besoin de de main-d'œuvre étrangère; une deuxième vague liée d'une pari au fascisme, d'autre part aux nécessités pour un pays comme l'Italie surpeuplé d'exporter sa main-d'œuvre (et d'un pays comme la France sous-peuplé d'importer de la main-d 'œuvre), les an nées vingt ; et puis une troisième vague qui est celle du deux ième après-guerre, disons en gros 46-54, le débnt des trente glorieuses où la France ayant à nouveau de gros besoins de
Barème de correction (sur 20)
main-d'œuvre étrangère a fait d'abord appel à ses voisins et les Italiens se sont, se sont mêlés el se sont fusionnés dans le ... dans le creuset français. Donc je dirais qu'à la troisième génération il n'y a pratiquement plus de différences entre la population dite de souche française et la population d'ori gine italienne. Il fCste quand même des zones géograph iquement privilégiées où les Italiens sont particul ièrement nombreux: la Lorraine industrielle, un petit peu le nord de la France, la région parisienne, le sud-ouest et particulièrement les départements méditerranéens. Quant aux métiers ... eh bien oui il reste quand même certaines tendances très fortes, notamment dans les industries du bâtiment. O. A. : Que doit la France selon vous à celle immigration italienne ? Qu'est-ce qu'ils ont apporté qui fait maintenant d'ailleurs partie intégrante de notre culture ? P. M. : Au point de vue matériel. .. d'être... je dirais aux grandes étapes dn décollage industliel français car il s'agissait à 80, 90, 95 % parfois d'ouvriers mais d'ouvriers habi les dans certains métiers. Ils ont, ils ont constmitla France, ils l'ont constmile et reconstruite à plusieu rs reprises... Pour ceux qui ont percé, pour ceux qui ont réussi, ils ont réussi presque toujours dans les mêmes activités : soit les acti vités liées au bâtiment, soit alors dans les métiers du spectacle, du sport: Ivo LIVI, COLUCHE, REGGIANI, VENTURA, dans le football PLATINI, mais il y en a infi niment d'aulres ... Il y a cela ... il y a ce ... il y a ce double apport. L'apport au niveau des petites gens et puis l'apport de ceux qui, ven u du milieu des petites gens, ont réussi dans la société française. FDMI FRtQUENCf l'LUS N° 262
question 1 : 1 point
question 8 : 1,5 point x 2
question 2 : 2 points
question 9 : 1,5 point
question 3 : 1,5 point
quest ion 10 : 0,5 point x 5
question 4 : 1 point
question Il : 0,5 poi nt x 3
question 5 : 2 points
question 12 : 1 point
question 6 : 1 point
question 13 : 1 poi nt
question 7 : 1 point
UNITÉ 82
« Le petit déjeuner» de Patrick FERLA, Sur Radio Suisse Romande, la première. avec Nescafé.
- Guy MARCIIAND, bonjour.
- Bonjour.
Consignes Première écoute du document. Vous venez d'entendre un ext rait d ' une émission de radio qui dure 3 minutes. Tout à l' heure, vous . aurez à répondre à dix question s de compréhension portant sur le contenu de.~'extrai~. ~ais al~paravant, prenez connaissa nce de ces questions. Cela fait, vous entendrez une dcuxlcme fOIs 1 extrait.
Deuxième écoute du document. Répondez mainte nant aux questions.
- Et bonjour à vous tous, merci de nous rejoindre pou r le pelit déjeuner, un petit déjeuner tOul en images et en musique avec vous ce matin, Guy M ARCHAND . Alors le cinéma, la télévision, ça fait bien naturellement beaucoup d'images, beaucoup de souvenirs, beaucoup de rôles. Qu'cn fa ites-vous, de tous ces souvenirs, de toutes ces images? - Oh, les souvenirs, les images,je fais pas collection, j'ai pas de photos, j'ai rien, je garde rien. Je voyage léger !
- Mais vos personnages, euh ...
Questions 1. De quel genre d 'émi ss io n s'ag it-il ? d'une conférence 0 d'une interview
o d'une table ronde
o
2. À quel moment de la journée a-t-ell e li eu?
- Mes personnages? Ben, mes personnages, ils rentrent dans mon subconscient, je les ressors comme ça, c'est un mélange euh .. . Bon, tous les personnages que j'incarne, on peut pas dire que je ... quelquefois euh, je les endosse de façon à en souffrir. Pou r moi, je fais facilement cc métier, euh ... On me le reproche quelquefois, d'ailleurs. Euh, je n'en souffre pas.
3. Que l est le métier de Guy MARCHAND , et où l'excrce-t· il ?
Les, mes personnages ne me laissent pas de blessures. C'est un jeu, c'est un jeu. C'est ... c'est un merveilleux métier, euh, très futi le que je fais et que je continue à faire euh, qui m'a apporté énormément de satisfactions, puis des moyens
4. Com ment cOllsidère-t-il son métier, et dans quel esprit ,'cxerce-t-il ?
5. De son métier, Guy MARCHAND est-il très mécontent ? 0 ni conten t ni mécontent ?
o très conte nt ?
6. Le métier en question lui rapporte pas mal d'argent : vrai 0 faux
o le texte ne le dit pas
7. À votre avis, quel âge a Guy enviro n 30 ans
o environ 70 ans
o
o o
- C'est-à-dire que d'u ne certaine façon, ou d'une certaine manière, vous essayez de ... de vous protéger un peu ? - Euh oui, c'est instinctif, quoi. Euh ... je, je n'ai pas ni le courage, ni la format ion de travailler mes rôles; je ne critique absolument pas les gens qu i font le contraire! C'est le résultat qui compte. Chacun y trouve ce qu' il veut. L'i mportant c'est de rêver. J'ai 11101/ emploi . Ce qui fait que ça fixe mes personnages. Mes personnages sont souvent des personnages comme ça, indéfini s, baroques ... Bon, ben c'est très bien. Comme ça, y a pas d'erreur. quand les gens m'emploient, la plupart du temps ils sont pas déçus. On l'a été sOllvent quand on a voulu me faire faire des personnages plus précis, plus conventionnels, plus... Là, on s'est trompé. Moi j'adorais M. BUER, que je trou vais euh, avoi r Url cynisme, une humanité, une générosi té, une drôlerie! Il était invraisemblable, c'était un homme baroque, c'était un homme ... irremplaçable. RADIO SUISSE ROMANDE,li:: fmT f)t.JEUNf."R, 3 MARS 1993
M ARCHAND?
0
environ 50 ans
8. Guy M ARCHAND dit à un moment, e n insistant sur le possessif: « J'ai dire par là ?
111011
emploi. » Que veut-il
9. Guy M ARCHAND parle d'un homme pour qui il a beaucoup d'admiration. D'après ce que vous entendez, cet homm e est-il encore en vie? oui 0 non 0 on ne peut pas savoir
o
10. Citez 4 qualités particulières que Guy a . .... .,.. ·r b• ... ' ........ .
d'existence substantiels! Mais je ne veux pas rentrer, effecti vement... - je sais pas si c'est de la lâcheté ou quoi - ma méthode n'est pas de me mobiliser, de m'investir ... totalement. C'est-à-dire que j'aime beaucou p le reelll, eu h j'aime beaucoup ... La légèreté, pour moi, est la suprême élégance, donc euh, même si je dois jouer la douleur, la tragédie, euh ... je, je vise toujou rs au charme, enfin fa ime bien le charme, même si c'est le charme d'un homme vieillissant, hein.
MARCHAND lui recon naît :
....................
c . ............ .
d. • 1
,.
Barème de correction (sur 20)
question 1 : 1,5 point
question 6: 1,5 point
question 2 : 2 points
question 7 , 2 points
question 3 : 2,5 points
question 8 : 3 points
question 4 , 2,5 po ints
question 9 : 1,5 po int
question 5 : 1,5 point
question 10 : 0 ,5 poi nt X 4
UNITÉ 82
Barème de correction (sur 20) question 1 : 7 points question 2 : 2 + 2 + 2 points
(total sur 30, à ramener à une Ilote sur 20) question 3 : 3 + 2 + 3 points question 5 : 3 points question 4 : 2 + 2 + 2 points
Consignes Vous allez écouter un repOliage sur les noms français. Il vous sera passé 2 fois: une fois intégralement, puis en 3 séquences. Entre la prem ière et la deuxième auditi on, vous disposerez de 5 minutes pour lire toutes les questions. Entre chaq ue séque nce, lors de la de uxième aud ition, vous disposerez de 3 minutes. Enfin. vous aurez 10 minutes pour relire ct co mpl éter vos réponses.
Questions 1. Dans la liste ci-dessous bmrez les noms qui ne sont cités ni dans le commentaire ni dans j'entretien : Dubois _ Duval _ Dupont - Lefèvre - Lemaire - Maigret - Marteau - Peguy - ~~bert - Picard -
Langevin _ LOITain - Roland - Gontrand - Guillaume - Hugues - Raoul - Fredenc - MIchel Mariin _ Rémy - Leroux - Leblond - Bnm - Lebrun - Legros - Lebeau :- Legras - Leslmple Leniais _ Cochon - Porc - Salaud - Lesalaud - Boucher - Boulanger - Fourmer - Bernard - Durand. 2. a. Co mmen t le nom est-il tr~n smi s en France? b. Ce mode de transmission est-il ancien? c. Est-il faci le de changer de nom en Fra nce?
3. a. Quels sont les gra nds groupes d'ori gine des noms français? b. Dans le 2i! groupe, comme nt di stingue-t-on les homonymes? Citez un exempl e. c. Quelles sont les sous-catégories di stinguées dans le je groupe? Citez un exemple pour chacune.
4. a. Quel problème se pose aujourd ' hui ? b. Quelles co nséquences entraîne ce phénomè ne? c. Quelles astuces limitent ces conséquences?
5. Pourquoi n' est-il pas concevable d'attribuer un matricule aux gens d' après Jacques CELLARD ? .. 1...............\ ........ .
_ Dubois ! Duval t Lefèvre! Lemaire! Maigret ! Marteau! Peglly! Robert! Des noms comme ceux-là, il y en a près de Irais cent mille en France, recensés. Le patronyme, nom transmis par le père à ses enfants, est obligatoire depuis la mise en place de l'état civil au Ise et au 1gesiècles. Jacq ues CELLARD, auteur chez Belin du li vre Trésor des noms de famille: - La rigidité de l'état civil, le fait que le moindre changel~en t d'une lellre dans votre nomsuppose un décret du Conseil d'Etat, etc., c'est un phénomène récent ; ça fa it 150 ans maxi mum, ce qui est très peu de chose dans l'histoire du pays. Pendant longtemps, ça n'a pas eu une importance énorme compte-tenu des systèmes de relations sociales; s' appeler comme ci ou comme ça ou changer de nom deux ou trois fois dans le cours de sa vie n'a pas une importance énorme. II y a d'abord la France rurale. Dans la France rurale, le curé du village connaît loul le monde dès l'enfance, il baptise. Puis un beau jour l'homme du village quille son village, débarque en ville, et se place comme domestique, laquais ou tout ce que vous voulez et on lui demande « Mais tu viens d'où, tu t'appelles comment ? - Oh, Ydit, moi, j' viens de Picard ie, oh j'suis picard. » ; puis y a l'accent et bien on l'appelle Picard; « Ah j'viens d'Angers. - Ah c'est l'angevin ? - Ben tu sais bien l'angevin qu'a débarqué. »et on l'appelle Langevin. Les plus anciens patronymes français remontent aux alentours de l'an mille. Trois grands groupes d'origine se distinguent : les noms germaniques, les noms de baptême ou prénomg et les surnoms ou sobriquets. Commençons par les noms d'origine germanique. Pendant très longtemps le fond abso lu ment du système palro~ nymique français a été francique ou germanique; bien entendu Roland, bien entendu Gonlrand, Hugues, Raoul, Frédéric, qui sont des prénoms et des noms indifféremmen t, sont tous d'origine germanique. Deuxième groupe d'origine: les noms de baptême, c'est-à-dire les prénoms. Le nom de baptême est celui qui est conféré à l'enfant, d'où l'importance, d'où le très grand nombre des Martin, saint Martin était le saint le plus populaire de Gaule; à ce mom e n t~ l à on peut pas parler d'une différence entre prénom et nom. En fait c'est une seule et même chose dang le cadre d'u n village ou alors on va dire Martin le jeune pour le différencier du Martin le vieux ou Rémi l'ancien pour le différencier d'un Rémi le jeune. Troisième origine des noms de fa mille : les surnoms. Flaneurs ou moqueurs, ils sont souvent inspirés par un trait physique de l' individu: sa tai lle, son poids, sa barbe ou ses cheveux... Tous les Leroux, les Leblond, les Legros, les Legros,
etc. sontlous tous des sobriquets. Oh il suffit de repérer dans son carnet d'adresses, autour de soi pour en trouver des quantités. Après les détails physiques viennent les traits de caractère, eux aussi à l'origine de nombreux surnoms. Alors là, le trai t de caractère bien sûr qui revient le plus souvent c'est tout de même la différence idiotie/intelligence: Lesimple, Leniais ; mais là il est an-ivé un moment Oll il Ya eu des demandes de changement de nom parce que nos ancêtres toléraient très bien que quelqu'un s'appelle Cochon, Porc, Salaud, etc. Puis il est an-ivé un moment Oll sortis du village et devenus des petits bourgeois, le gars qui s'appelait Lesalaud il a couru au Conseil d'État pour se faire appeler autrement. Dernier type de surnoms, ceux désignant un métier ou un outil de travai l. Or, ces noms de métiers, la plupart du temps nous les identifions parce que le métier n'a pas vraiment changé; Boucher par exemple, qui esl banal, c'est déjà le boucher du Moyen Âge; Boulanger c'est la même chose. [... ] Dans une di zaine de cas au moins, il existe encore un nom de famille qui permet d'identifier avec sûreté un métier du Moyen Âge. - On le voit à travers tous ces exemples, le système patronymique français est encore très riche aujourd'hui. Le seul problème esl l'impossibilité depuis les années 1850/1860 de créer de nouveaux noms, une impossibilité qui engendre un appauvrissement constant du patrimoine. Les noms les plus fréquents comme Mattin, Bernard et Durand sont de plus en plus répandus et les noms rares à l'inverse continuent de se raréfier. - Et les Anciens, les latins disaient 1l0melll!llllleli c' est~à-dire que le nom de quelque chose ou de quelqu'un est sa divinité particulière, son II1l111ell quelque chose de spécial, son génie familier. Il est certain que nous sommes psychologiquement très attachés à notre nom, très dépendants de notre nom; la perte du nom, la dénomination, est ressentie vraiment cornille une mise à mort prématurée et que le jour où on n'est plus que Durand 2024 parce que y a des millions de Durand en France, il y a quelque chose qui ne fonctionne plus. 11 va falloir bien sûr trouver des astuces, on commence à en trouver et le droit de transmettre le nom de sa mère et non pas uniquement celui de son père, bon le traÎt d'union, le coup du trail d'union ; alors il faudra tout de même trouver des solutions ; ça an'ivera un jour forcément que quelqu'un ait le droit de dire :« Voilà je dési l~ que tel enfant qui n'est pas mon enfant porte mon nom par transmission indirecte et légale ). C'est très probable qu'on arrivera à des systèmes comme ccla, c'est-à-dire à beaucoup plus de souplesse, puisque c'est ou la souplesse ou le matricule et qu'évidemment, compte-tenu de ce que nous avons dit de la très forte image du nom, y aura une demande pour davantage de souplesse. D.,.
UNITÉ 82
10. Pour Jacques TOUDON:
o la SNCF peu t donner le nom d'Eurostar au train qui va traverser le tunnel sous la Manche o le choix de ce nom ne correspond pas à l' esprit du projet de loi Pour quelle raiso n ? ......................... ................................................................................. ..
Consignes Vous allez e ntendre deux fo is un enreg istrement so nore de }' 15 minutes concernant la no uvell e lo i
Il. Selon lui, la politique du mini stère de la Culture se limite à : lutter contre l' usage de mots étrangers proposer des termes nouveaux et en favoriser l' usage grâce à l'école
o o
sur l'usage de la langue française.
1. Éco utez une première foi s " enregistrement. Concentrez-vous sur le document. Ne cherchez pas à prendre de notes.
L'USAGE DE LA LANGUE FRANÇAtSE
3. Écoutez l'enregistrement une seconde fois en répondant aux questions. 4. Vous aurez encore 5 minutes pour relire et compléter vos réponses.
Remarque: les questions sui vent l'ordre du tex te.
Questions 1. Complétez la phrase suivante (I re phrase de l' enregistrement): « enfin TOUBON ......... qui voulut hardiment aux abus mettre un ......... » 2. Cette phrase est une parodie de : Boi leau 0 Malherbe
o
o Jacques TOUDON lui -même
3. Elle résume l'initiative de l'actuel ministre de la Culture, Jacques TOUBON, qui co nsiste à : favo riser l' introduction de mots étrangers dans la langue française limiter l' usage de mots étrangers interdire tous les mots étrangers
o
o o
4. Ell e s'applique à l'usage:
0
privé
o privé et public
o public
5. Grâce à cette loi on généralise l' usage de mots comme: [plusieurs réponses possibles] walkman 0 opérateur de prise de vue 0 baladeur 0 cameraman
o o compact di se
0
mercatique
0
0
disque audionumérique
6. Les journaux français ont dans l' ensemble approuvé cette réforme:
0
oui
0
marketing
non
o limi te 7. L'Événement du Jeudi pense que ce projet de loi:
0
favori se
o respecte
lui celle réforme qui est défensive ex prime la nostalgie d'une puissance perdue. Et de poser une vaste question: au lieu de courir vainement, par le détour de la bataille linguistique, Laurence Ferrari: « enfin TOUBON vint qui voulut hardi w après ulle puissance défunte, ne faudrait·iI pas plutôt regarder ment aux abus mettre un frein )), citée par le quotidien la réal ité en face, une France devenue puissance moyenne qui Libération, la parodie de cette phrase de Boileau évoquant se crispe au lieu de s'ouvrir ? Malherbe résume bien l' initiative du ministre français de la Culture Jacques TOUBON. Reconduire à la frontière les mots Jacques TOUBON :Les selvices publics, les entreplises publiques étrangers qui parasitent notre langage, imposer le français Ile pourront pas fai re usage de termes ou de marques rédigés dans tous les documents publics, les contrats de travail, les en langue étrangère puisque les services publics, comme leur conventions et accords collectifs, mais aussi bannir les angli w nom l'indique, sont au service du plus large public. Et je cismes de la publicité et de toutes les inscriptions apposées prends un exemple qui est celui par exemple de la SNCF ... sur la voie publique, tel est le détail des mesures de ce projet euh il est envisagé que les trains qui vont traverser la Manche de loi sur l'emploi de la langue française, projet qui a été voté dans le tunnel sous la Manche s'appellent Eurostar. C'est éviau printemps par le Sénat et "Assemblée nationale. Dans le demment une dénom ination qui n'a strictement rien à voi r. .. quotidien Le Monde, Jacques TOUBON justifiait ainsi son ini w euh avec le français et nous considérons que la SNCF ne doit tiative: «préserver le français, langue de la liberté, de l'égaw pas employer lin tel mot qui est une espèce de sabir. On ne lité et de la démocratie, est un enjeu pour tous les peuples sait pas si c'est de l'anglais, on ne sait pas si c'est de l'espé· épris de nos valeu rs)) affirmaitwil. Ainsi il ne faudra plus dire ranlo, et en tout cas ça n'est certainement pas le rôle d'une walkman mais baladeur, comme le souligne Le Figam, compactw entreprise nationale, je dirais, d'utiliser et de diffuser un tel dise mais disque audionumérique, cameraman mais opérateur langage. Ce que nous allons faire, car la loi n'est qu'un élément de prises de vue, marketing mais mercatique, et encore moins de notre politique, c'est que nous allons proposer d'autres parler de corner au football alors qu'on doit dire jet de coin. mots et nOlis allons inciter notamment à travers l'école à utiliser Bien entendu, on imagine bien, bon nombre de voix ironiques ces autres mots. Mais il est celtain que certaines expressions se sont élevées un peu partout en France pour gloser sur cette qu i sont notamment utilisées fréquemment dans le cinéma, réforme. « Français, votre langue estwelle menacée? ») titrait l'audiovisuel, continueront à être employées et elles ne vont ainsi l' hebdomadaire L'Événemellt du Jelldi dans une lettre pas être poursuivies, bien entendu. ouverte à Jacq ues Toubon dOllll'accroche était un sale coup pour la liberté d'expression. Alors ce projet estwil vain? se demande dans Le MOI/de le journaliste Edwy PLENEL; d'après FDM/FRËQUENCE PLUSNO268 REVUE DE PRESSE:
2. Vous aurez ensuite 4 minutes pour lire les questions qui vous seront distribuées.
la liberté d'ex pression
8. Le Monde pense que cette réforme :
o renforce la puissance de la France o co nfirme le déclin de la puissance française o est une catastrophe pour la France
9. D'après Le Monde, à travers ce projet, la France témoigne:
o de sa volonté d 'ouverture o de sa nosta lg ie d'un passé plus prestig ieux o de:son ignorance des cultures étrangères ~Œ-~"m"~ " ~~~ -· m,~ - ~~~m",~~-~ - ~·"~
Barème de correction (sur 20)
question 1 : 1 point
question 7 : 2 points
question 2 : 2 points
questio n 8 : 2 points
question 3 : 2 points
question 9 : 2 points
question 4 : 2 points
question 10 : 1 + 2 points
question 5 : 2 points
quest ion Il : 1 point
questio n 6 : 1 po int
UNITÉ 82
11. Deux titres de journaux s'opposent quant à la participation d ' un de ces deux clubs à la coupe
d'Europe. Relevez-les. 12. Notez les sanctions prises à l'encontrc des coupables (3 réponses) :
Consignes
13. Ces mesures sont-elles toutes définitives?
.
Vous allez regarder et écouter un document vidéo. Le document sera visionné deux fOIs:
1. Prenez tout d'abord connaissance des questions (2 minutes). 2. Première écoute de l' enregistrement. Ne cherchez pas à prendre de notes, concentrez-vous sur le document pour en saisi r le sens gé néral. 3. Vous aurez ensuite ci nq minutes pour relire les questi ons et co mmencer à préparer vos réponses. 4. Deuxième écoute de l'enregistrement. 5. Vous aurez ensuite 10 minutes pour écrire vos réponses ct vous relire.
'Remarque:
,.
_ Les questions suivent l'ordre du texte. Attention! Elles peuvent porter sur le son ct 1 Image.
Le football français dans tous ses états Valenciennes/Olympique de Marseille: c'eSI l'affai re qui a défrayé la chronique françai se cet été. Dans l'œil de ce cyclone médiatique: le club de football de la ville de Marseille et son président Bernard TAPIE,
Questions 1. Quels clubs français ce conflit a-t-il opposés? 2 . ..
1. ........ . 2. Qui est Bernard TAPIE? (4 réponses) ..
3. Comment est-il perçu par l' opinion publique? .... . ............... . ~.,.........
•
.
?
4. Quand a eu lieu la rencontre entre les deux équipes? A quelle occ.a.. s..'..o. . n.. .............. .................................... . S. Quel était l'enjeu de la transaction financière évoquée ici ? ......................... Quelle proposition précise aurait été faite aux trois joueurs incrimi nés? 6. Est-ce que les trois joueurs reconnaissent les faits?
Ainsi, à la veille de la rencontre, une forte somme d'argent aurait-elle été proposée à trois joueurs valenciennois, en échange de leur passivité au cours du jeu: c'est ce que raconte le Capilaine de l'équipe de Valenciennes, Jacques GLASSMANN . TOlls les autres protagonistes nient en bloc. Quelques semaines plus tard, l'affaire rebondit: une somme de 200 000 francs en liquide est relrouvée dans le jardin de la fami lle d' un joueur valenciennois, présumé corrompu. Perquisitions, garde à vue, incarcérations, l'enquête menée par le juge d'instruction de Valenciennes, Jacques BEI, remonte jusqu 'à Jean-Pierre BERNÉS, directeur général de l'Ol ympique
de Marseille. Selon les joueurs valenciennois, c'est lui qui aura it acheté la rencontre. Le joueur marseillais qui aurait remis l'enveloppe finit par avouer. BERNÈS va en prison mais est relâché, faute de preuves formelles. Bernard TAPIE, président de l'O. M., crie à la manipulation et s'élève contre les mélhodes employées par la justice. On l'accuse d' une tentative de subornation de témoin sur la personne du croate Boro PRIMORAC, l'ancien entraîneur de Valenciennes. Bernard TAPIE aurait tenté d'acheter son silence au cours d'une entrevue le 17 juin dans son bureau. Or, ce jour-là et à cette heure-là, Bernard TAPIE affirme avoir reçu Jacques MELLlCK, un ancien ministre. Les instances internationales du football sont les premières à avoir tranché: sans attendre une décision de la justice française, elles ont condamné sportivement et sans appel l'Olympique de Marseille: le club de Bernard TAPIE est exclu cette année de la Coupe d'Europe. Une sanction qui provoque une perte financière de 150 millions de francs pour le club de Marseille. La Fédéralion Française de Football, quant à elle, a retiré à l'Olympique de Marseille sonlilre de Champion de France et privé trois joueurs, deux de Valenciennes et un de l'O. M., du droit de prendre des licences. Ces mesures sont conservatoires, c'est-à-dire qu'elles peuvent être suspendues si les tribunaux civi ls français en jugent autrement. H EXAGONt:: INTf:"HNI1TIONAt,
7. Quel indice a relancé l'enquête? ............. .
Barème de correction (sur 20) 8. Selon les joueurs mis en cause, qui aurait acheté la rencontre ? ...
......................................................... 9. Comme nt Bernard TAPIE réagit-il à cette mise en cause?
question 8 : 2 points
question 2 : 1 point x 4
question 9 : 2 points X 3
question 3 : 2 points
question 10 : 1,5 point
question 4 : 1 point X 2
question Il : 4 points (non dissociables)
De quoi l'accuse-t-on personnellement? (résumez) .
question 5 : 1 + 2 poinls
question 12: 2 poinls x 3
Quel alibi invoque-t-il ?
question 6 : 2 points
question 13 : 2 points
question 7 : 2 points
10. Quelles instances sportives so nt intervenues dans cette affaire ?
a.
1
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b.
ri!~~~~~~~~~~~!n~~~~~~~~ ;-~". 'I.J-~~~~~~~~~~~~~~~.~~~~,~œ;~~ "
question 1 : 1 point X 2
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•
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2
Total sur 40, à diviser par 2.
N° 16
UNITÉ B3 l, Généralités • Cette unité évalue la compréhension el/ 'expression écrite en langue de spécialité, le candidat composant dans un domaine qu ' il a choisi parmi ceux proposés par le centre d'examen (cf. Introducti on p. 5). Le nombre _ générale ment 3 ou 4 - et la nature des do maines proposés sont au choix du cen tre d'examen (cf. Introducti on page 5). La valeur et les limites de la notion de « spécialité» dans le DALF sont déc rites page 6. • Comme l'unité B l , l'unité 8 3 comporte deux exercices di sti ncts, mais qui reposent sur lin même support et peuvent de ce fait être distri bués simultanément aux cand idats: . _ une synthèse d' un ensemble de documents traitant d' un même sujet (durée 1 h 3D, coefficie nt 2);. _ 5 questions, qui prennent appui sur le mê me dossier de documents et éval,uent la capacité du candidat à s'exprimer par écrit à travers des tâches di versifiées (durée 45 mn, coefficie nt 1). L'exercice de sy nthèse peu t cependant : , _ soit être interverti avec l'exercice de compte rendu proposé en BI . On aura dans ce cas une sy nthese de documents e n français général e n Bl et un compte rendu de texte un ique, en langue de spéciali té. dans . . , chaque domaine de B3 ; soit être remplacé par un exercice de résumé, plus stri ct (celte formul e ~st toutefoIs déconseillee par la Commission nationale). • Les remarques qui suivent valent pour une unité B3 de type synthèse, cas de fi gure de loin le pl us courant. Pour les re marques concernant l'exercice de co mpte rendu (ou résumé). nous renvoyons à la présentation de l' unité BI , et pour la typologie comparée des tro is exercices, à l'introducti on pp. 9 et 10.
2, Le document-support • On proposera au x candid ats un dossier thématique, soit un ensemble de 2 à 4 documents (r.areme~t plus). caractéri stiqu e de la spécialité choisie et représentant un total d' une page à une page et de mi e maXIlTIUm sauf e n cas de présentation très aérée. • Les documents peuvent être empruntés à une même source (exemple: différents m1icles d'u n même dossier dans une revue) ou à des sources différentes. • Ils doivent être claire ment reliés à un mê me sujet ou à une même problématique. Chacun d'eux doit cependant fo rmer un tout, lisible de manière autonome. Ils pe uvent différe r, par exemple, par : leur origine (voi r ci-dessus) ou leur date, . . . leur nature: article de journ al ou de magazine, extrait d'ouv rage. sché mas ou graphiques, publiCité, statistiques ... (les informati ons chi ffrées doivent cepend ant être touj ours immédi ate ment lisibles et interprétables), l' identité de l'auteur, la perspective adoptée (exe mple: deux textes pu reme nt informatifs et un texte plus argumentati f ou polé mique), . le degré de généralité ou de précision dans l' info rm ation, exemple: un texte de problé matique générale et deux textes prése ntant des aspects particuliers de la même question.
Les sources doivent être impérativement citées, ce d'autant que la différence ou la co mmunauté d'ori gi ne, d'auteur el de dhtation des docu ments sont essentiels pour la réalisati on de l'exercice.
3, Les exercices: objectifs et savoir-faire A) LA SYNTHÈSE Objectif : re ndre co mpte du contenu de plusieurs documents écrits au thentiques sur un même sujet (dans la spécialité choisie par le ca nd idat) e n sy nthétisa nt et reform ulant les informations données. Pr incipaux savoir-faire requis: - saisir la spécificité de chaque docume nt (origine, nature, e nj e u, perspecti ve, orga nisati on logique .. . ) ; dégager la problé mati que commu ne aux différe nts documents; en fo nction de cette problé mati que, dégager les informations et idées essenti elles; '- comparer, classer et hiérarchiser ces con tenus; les reformuler dans un e langue personnelle, mais de manière objecti ve (sans introduire d'i nfo rmations ni de commentaires personnels) ; intégrer ces contenus dans un tex te écrit uniq ue, cohére nt et articulé, en respectant la consigne de longueur donnée. La consigne doit rappeler claire ment la nature de l'épreuve et les règles essentielles à respecter, indiquer la longueu r fi xée pour la productio n. et préciser si le candidat doit don ner ou non un titre à sa sy nthèse. La longueur fi xée po ur la produ cti on vari era en princi pe entre 200 et 250 mots, en foncti on de la longueur des doc uments et de leur densité (cf unité BI ). B) L ES QUESTIONS
Objectif: co mme en B l, les questions évaluent les capacités d'expression du candidat à travers des tâches plus diversifiées que dans l'exercice précédent (où l'expression était conditionnée par le respect du contenu des textes). Elles peuvent comprendre: - des questions sur les doc um ents (portant soit sur la problématique commune à l'ensemble, soit sur un doc ument particuli er, dont on indiquera alors le numéro). Ces questi ons ne doivent pas répéter l' exercice de contracti on de tex te, mais inviter au contraire à une inte rprétat ion fine et a nalyti que: ex pliciter telle ou telle ci tation, commenter tel ou tel exemple, tel chi ffre, comparer entre elles des info rmations provenant de docu men ts différents, etc. des questions « cl par/il' » des documents, qui élargissent le cad re de réflexion et permettent au candidat de s' impliquer plus directement : ex primer une réaction ou une opinion perso nnelle, faire une hypothèse, proposer une solution, co mparer la réalité décrite avec celle de son propre pays, etc. Même si les questions mettent en œuvre certai nes conn aissa nces fondamentales dans le domaine de spécialité c hoisi, elles ne doivent en aucull cas deven ir des questions de cours. L'épreuve doit rester une épreuve de langue. Principaux savoir-faire requis: ex plici ter/commenter J' enjeu d' un des tex tes, la position de l'auteur, etc., ou comparer les doc ume nts . e ntre eux de ce même point de vue; - mettre les documents e n relation avec les conn aissances fo nd amentales dans la spécialité c hoisie; ex pliciter/co mmenter un énoncé parti culier (phrase, titre, citati on) ; anal yser/commenter une information ou un e idée parti culi ère; comparer des info rmations ou idées conten ues dans les différents docu ments (entre elles, ou avec d'autres données su r le même sujet) ; préciser ou élargir l'objet d' un débat; - exprimer une attitude, une opinion, un point de vue personnels; argumenter, apporter des précisions, donner des exemples. nuancer. Les questions sont obligatoirement au nombre de cinq; en revanche elles peuve nt être d'importance et de IOllgueur variables. Il est même conseillé de mêler questi ons « ponctue lles » auto ri sant une réponse brève
(3 à 4 lignes) et ~ues.lions P!UdS ouvertels e.~ igeas:t :~h~eq:: °q~I~~;~:~ d~i~~tre indiquée aux cand idats, généralongueur approxllnatlve atten ue pour a lepon Jernent en nombre de lignes. ,
1
t 1
élaboré Qusq u'à 10-12 lignes). La
4. Évaluation Les critères d'évaluation sont fonction des objectifs et savoi r-faire évoqués ci-dessus.
A) ÉVALUATION DE LA SYNTHÈSE
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
, .
N.B. Si la s)'l1Ihèse est rempülcée pm" III/ compte rendu 01/
/11/
Dossier: « la co mmunication mobile » - Documents:
, /1/ é• se 1°epOl"1er mil: reS/l . grilles dOllnées (kms IlI/lIlé BI.
1. « Le lie n invisible d ' un m o nde d 'esclaves he ure ux », Libération, 16 avril 1993. 2. « O n est prié de la isser son combiné a u vestiaire », Libération, 16 avril 1993. Durée totale d e l'épreuve: 2 heures 15
SAVOIR- FA IRE
Restitution du contenu des documents . - compréhension globale: capacité à dégager Je thème, la problématique communs aux documents, - mise en relation des documents; - sélection des informations/idées essent ielles; , . - hiérarchisat ion et présentation de ces informations/idées dans un plan personnel , - apt itude à reformu ler; - objectivité (respect de la perspective adoptée dans chaque docu ment).
8
Exercice 1 Vous ferez un e SYNTHÈSE de ces docume nts en 250 mols enviro n, Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations essenti elles qu'ils contienne nt, vous les regrouperez et les classerez en fo nction du thè me com mun à ces documents et vous les présen terez avec vos propres mots, sous forme d'uil nouvea u tex te suivi et cohérent. Attel1tiol1
CONNAISSANCE DE LA LANGUE
Structuration du discours
Vous de vez rédiger un texte uniqu e e n sui va nt un ordre qui rés umés bout à bo ut.
4
- présence d'éléments introducteurs pertinen ts; . - présence d'articulateurs adéquats marquant l'enchaînement des Idées.
VO LI S
est propre, et non mettre deux
Vous ne devez pas in troduire d'autres idées ou informations que celles contenues da ns les docume nts, ni fa ire de commentaires personnels.
Compétence linguistique
8
- compétence morpho- syntaxique; - compétence lex ica le; - degré d'élaborat ion des phrases. (la compétence orthographique ct la ponctuation
!
-
Vous pouvez bien entendu réutiliser les mots-clés des docu ments, mais non des phrases ou des passages ent iers.
Exercice 2 SOli!
à inclure dans la rubrique «compétence linguistique ».)
Vous répondrez de façon précise aux cinq ques tions posées, sans reprend re de phrases des textes. Questions
Remarques: , éfé ble de ne • Le respect de la consigne de longueur fait partie intégrante de J'exercice. Il nous parait pl' ra
~ é~~J~~;é;:~e~:eo::~:!Odne ~~g;:i:I~'p~~;~iu: en moins par rapport au nombre de mols fixé dans la consigne; au-delà, on pénalisera de 2 points par nouvelle tranche de 10 %, • Si le candidat s'cst contenté de recopier et « coller » des passages entiers des documents, la note d ' ensemble sera d 'emblée diminuée de moitié.
B) NOTATION DES QUESTIONS Principes, conseils et grille sont les mêmes que pour les questions de l' unité B I (voir page ~ ~). elldant cOlnpte O n ti.en d'la ce p , dans la rubrique « adéquation de .la réponse , .»,l'de;; la J capaCite .. intégrer dans sa production les notions Jondame11lales du domame de speclQ .lIe c lOiSI.
Cl
".
2. Expliquez le titre du second article (<< On e.\'l prié de laisser son combiné au vestiaire») en appuyant sur le contenu du texte. [environ 5 lignes]
3. Quels sont, d'après les deux textes, les différen ts ava ntages des nouvea ux moyens de com munica ti on? [environ 5 lignes] 4. En quoi Ic téléphone mobile peUl-il être facteur de solitude el de stress? [envimll 5 lignes] S. Résumez les problèmes que pose l' utilisation du téléphone cellulai re a ux États-U nis. Pouvonsnous, selon vous, arri ver à de tels ex trêmes en Europe? Justifiez votre répon se. [JO à /5 lignes ] G rille d 'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
On trou vera pages sUl. van tes 2 1 sUJ·ets de B3 présentant en premier exercice . d" une synthèse h sdejetdocuments, suivi de 3 sujèts de type résumé, Le domaine de spéciali té concerné est III Ique sur caque u .
' ~"
VOliS
mobillsel et
5, Les sujets
El'fl'~m~m~mim1'?lZ:!3~!:ili:i:3 ' [ilt
1. Expl iquez en deux à trois li gnes chacune des ex pressions suiva ntes: « la nouvelle ligne de clivage» (document nO l , paragraphe 1) {( les battanls du secteur privé » (doc um ent nO l , paragraphe 4).
- ~ , ,
quest ion 1 : 3 points
ques tion 4 : 3 points
question 2 : 3 points
question 5 : 8 points
queSlion 3 : 3 points
UNITÉ B3
,.\,
"l,' ,
,:i'.J ~{";'
Le lien invisible d'un monde d'esclaves heureux
.;,1":
e téléphone portable, comme le fax, la télécom mande, le répondeur, l' Alphapage et la quasi-totalité des nouveaux produits, tend à introduire l' instantan é ité de l' envie dans notre espace quotidien . « J'ai besoin d'appeler (d'écrire, de laisser un message, de changer de chaîne, etc.) Et
L
ment ». Conclusion: « j e vou~ tlmis en avoir UIl ... pour qu 'il reste silencieux. » C'est le para-
mon désir s'accomplit dans l'instant. » Corollaire: « Je peux être joint partout, li tout moment. » Le phénomène n'est pas nouveau : dès 1974, le futurologue Alvin Toffler faisait de cette « accélération » de nos vies « l'essence même de la modernité » . El il prédi sait que la nouvelle li gne de clivage n'opposerait plus dan s le futur « les riches el les pauvres », mais « les rapides et les lents » .
Ce qui est nouveau, en revanche, c'est l'apparition de ces produits sur le marché de l'équipement individuel grand public. [ ... J « Ce type de produit est admi~
rabJentent ambigu. J' en ai pew: J'en ai envie », analyse Claude Ri veline, professeur à l' école des Mines et auteur d' un remarquable Essa i sur
l'urgence. « En. (cmt que père de famille, par exemple, J'idée qu'on puisse me joindre à toul moment, en cas d'accident, est évidemmelll essentieUe. Mais alors, chaque sonnerie peLlt~ être Llne mauvaise nouvelle, que je redoute. » D' un autre côté, « "idée que Il 'importe qui puisse me dércmgel; Il 'importe quand, me déplaît sOl/.veraille~ 1
\
doxe souligné par Umberto Eco dans un de ses articles. Le téléphone mobile est un outil de domination qui rend esclave celui qui le porte. D'où, ajoutent nombre d' experts, son immense succès ... Manifestation d' une servitude acceptée à l'égard du présent, la « c ulture de l' urgence» a toujours été, nul ne le conteste, parfaitement légitime dans que lques cas précis : les pompiers, les ambul ances, le Samu , les troupes d'assaut et les secours e n mer. Mais elle s'est étendue aujourd ' hui au domaine des affaires. Et de là, « cl l'e/l.~
semble d'une société qu'halllt~ cine le modèle culturel des battallts du secteur privé». «
Discutez avec w t P.D.G.
»,
note Riveline. « L'urgence, c'est
précisément mon problème, déclare~t~il dans un premier temps. Mais dans un second temps, il est par là même obligé d'avouer qu 'il ne pèse IIi Ile mûrit toutes ses décisions. Et, gêné, il change de sujet. » Mais on
connaît
égale ment
les
« veltus » de l' urgence. Elle
peut précisé ment s'organi ser com me un mode de foncti onnement, afin de masquer l' ab~ se nce de réflexion réelle. Elle peut s'organiser comme le seul mode de résolution des conflits, lorsque le « timing » impose l' union sacrée sur la di scussion où la controverse [ ... J.
En matière téléphonique, cela s'énonce si mple me nt : la durée moyenne d' une commun ication par téléphon e portat if est de 2' 58"aux États- Unis . C'est un e amb iguïté de plu s. La ({ culture d'urgence» - haute-
men t communicationnelle peut, comme « l'état d' urgence» . au plan politique, se fonder sur le refu s affirmé des discussions
et des jeux de cOInpromis. Donc, paradoxalement, sur le refus d' une véritable communicati on.
Mais la vé ritable amb iguïté est ai lleurs. Car le té léphone portatif. objet indi vi duali ste s' il en est, est d'abord la manifestation d'une peur criante de solitude. « Déjà, ironi sait
récemment une j eune fille travaillant dan s la communication, le répolldew; c'est
génial: je rentre chez moi, cela clignote, il y a un message. DOllc quelqu 'uli a pensé à moi, quelqu'un m'aime. » Et l' intérêt de la machine à messages « est précisément d'enregistrer toutes les manifestatiolls d'intérêt à malt égard, qu'autrement je ratemis en mon. absence » . Le té léphone portatif, lui , permet même de répondre e n direct à tous ces gens qui nouS aiment, ou qui, e n nouS sollic itant, nouS rendent par là même importants. Et c'est sans doute pour cela, bien qu ' il y ait un bouton Marche/Arrêt sur tou s ces appareils, qu ' il est si difficile de les débrancher ... Franço is CAMÉ
({ On est prié de laisser son C0rl!~tQé au vest!a!r~ .R L'usage du téléphone cellulaire aux États-Unis est ?Iutôt réservé aux appels d'urgence, MOI~ ~vec ?nze millions d'abonnés, il faut parfois en /tm/ter 1utilisation en public. New York, de notre correspondant
«N
cellular phone, please. » La mention figure parfois sur les menus de certains restaurants de New York ou Los An geles. D~n s les établ issements plus chics, comme le C irque à New York, on laisse à l'e ntrée son tél é~ phone cellul aire comme on confie son manteau. En cas d 'appel, quelqu'un vient prévenir l' intéressé, lequel doit quitter la table, ce qui lui évite de faire savoir à la moiti é de la salle qu ' il reçoit un coup de fil. Mais cette pratique est rarissime. 0
Il faut être c lair: depui s des années, e n Amérique du Nord, l' usage du té léphone cellu laire n'est plus le moins du monde un signe de statut social. Avec Il millions d'utili sateurs en 1992 (+ 46 % par rapport à l'a nnée précédente), le téléphone cellulall"e est un objet de communication ava nt tout pratique. Dans beaucoup de villes, le plombier ou l'électri cien en ont un. Donc, celui qui sort so n petit Motorola ou Fujitsu dans une réunion ou 1I~ resta~lrant risq ue de passer pour un plouc sans educatIOn ou, plus grave, incapable de gérer s.es co mmunications. Les averti ssements dans les heu x publics s'adressent donc SUl10ut aux frimeurs prétendument high tech ou aux disu·aits qui oublient d'éteindre leur appareil au conccl1 ou à l'église,
Reste le di lemme: à quoi sert d'être joignable tout le temps si, pour des question s de convenances ~ocia l es, il est préférable de ne pas imposer ses Imp~ ratifs comm unicatoires à son e ntourage? Est-II plus acceptable d ' interrompre une conversation pour prendre un appe l - le temps de dire à la personne qu 'on ne peut pas lui parler - ce qui a pour effet de méconte nte r les deux interl?cuteurs? La répon se se lit dan s les statistiques: la conversation moyenne dure moins de troi s minutes. Le téléphone cel lulaire est l'instrument idéal pour la gest ion de l'urgence et de l' imprévu. On appelle pour fixer (ou pour annu ler) un rendez-vous, prévenir qu'on est en retard, demander des instructions si J'on est pel:du, interroger so n répondeur ou, la journée fil1l~, pour réserver lors d'un dîner impromptu (apres la phrase ringarde mais fatidique: «je suis dans ma bagnole, je passe te prelldre. ») Seuls les ~mboutejllages peu vent faire du mobile phone un mstr~mellt de bavardage. Pour gérer leurs appe ls, certams optent pour la communication asy nchrone: on porte un beeper (qui vib re sans bruit) et l'on rappelle ultéri eureme nt la personne depui s so n c~lIu l aire . En projet: le cellulaire équipé d' un repondeur sous forme d' une puce électronique qui réglera le problème [ ... J 1 Michel DouRoux
UNITÉ
fi3
LES DÉCOUVERTES qui ont changé notre vie DOMAINE: SCIENCES ET TECHNIQUES
Documents : 1. « Indispensable laser », L'Express, 12 août 1993. 2. « Le refroidissement des atomes par laser », La Recherche, janvier 1994, vol. 25. 3. « Le laser en médecine », La Recherche, juin 1993, vol. 24. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ees doeuments en 200 à 250 mots.
POlir cela: Vous dégagerez les idées et les informatio ns essentie lles qu'ils contie nne nt , vous les regrouperez et les classerez en fonction du thème commun à ces documents et vous les présenterez avec vos propres mot s, sous forme d'un nou veau texte sui vi et cohére nt. Vo us donnerez un titre à votre sy nth èse.
Indispensable laser En 1916, Einstein en rêvait. En 1951, Townes y pensait. En 1960 Maiman actionnait le premier faisceau. Personne n'y croyait. En 1993, il sert à tout.
Attention! Vous devez rédi ger un texte unique e n sui vant un ordre qui vous est propre, et non mettre trois résumés bout à bo ut. Vous ne devez pas introduire d 'autres idées o u informations que celles contenues dan s les document s, ni faire de co mmentaires personnel s. Vous pouvez réutiliser les mots-clés des document s, mais non des phrases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vous répo ndrez de façon préc ise aux cinq questions posées, sans repre ndre de phrases des textes.
Questions 1. Partagez-vous l' enthousiasme du monde scientifique à l'égard du laser, tel qu ' il est décrit dans le document nO 1 ? Pourquoi ? [environ 5 lignes] 2. Précisez les applications du laser dans le domaine médical (document nO3). [environ 5 lignes] 3. En quoi le laser est-il associé à l' idée de chaleur et en quoi à l'idée de froid ? [environ 6 lignes ] 4. Proposez une réponse personnelle à la question finale du document nO 1. [environ 6 lignes] 5. Quelle est l'applieation du laser qui vous paraît la plus intéressante? Pourquoi? [6 cl Blignes]
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 2 : 3 poiuts
question 4 : 4 points
question l " 3 poinlS
questi on 3 : 5 points
question 5 : 5 points
l n'en rev ie nt toujours pas, Arthur Schawlow, prix Nobel de physique 1981, d'avoi r inventé avec son beau-frère Charles Townes, presque par hasard , un drôle d'outil qui aujourd ' hui est partout, sert à tout, e nvahit tout. De l' hôpital aux scènes de mu sic-hall, du supermarché à l'app3l1ement de chacun, des usines aux laboratoires de recherche, de l'armée aux installations de communicati on, les lasers se sont immiscés, sa ns bruit, dans chacune de nos activités, même les plus banales. Une jolie réussite pour une découverte dont on ne donn ait pas cher il y a trente-cinq ans.
I
L'affaire, c'est vrai, n'avait pas très bien débuté. Dès 1916, Einstein, à qui on pouvait pourtant faire confiance, propose une théorie toute neuve: e n éclairant des atomes avec une onde électromag nétique préc ise, il devait être possible de produire un rayo nnement « stimulé », parfaiteme nt mo nochromatique, où tous les photons émi s marcheraient d'un seul pas, co mme à la parade. Un idée qui restera dans les tiroirs durant des années. Jusqu 'en 1951 , exac te me nt. Lorsque Charles Townes, alors professeur à l' université
Columbia, à New York, s' intéresse à l'a mplifi cation des mi cro-ondes. Trois ans plus tard , l'Améri cain réussit à co nstruire le pre mi e r « maser » (<< microwave amplification by stimulaled emiss ion of radiation »). Un bel instrument de laboratoire, qu 'o n avait surnommé« la pompe à fric », parce que ces rec herches dévoraie nt les erédits. N'empêehe qu e Townes reçoit le pri x Nobel en 1964. Un prix qu ' il partage avee les Soviétiques Nikolaï Bassov et A lexand re Prokhorov, qui tous deux avaient trava illé s ur le mê me principe à la même époque. Puisqu'on parvient à amplifier les micro-ondes, po urquoi ne pas essayer de s'attaquer aux ondes lumineuses? songent alors Townes et son ex-élève Schawlow. Un bon moyen d'obtenir une s uperbe lumière qui fil e en li gne droite, puissante, pure, c'est-à-dire une long ueur d'o nde bien déterminée. [ ... ] Alors, durant leurs moments perdus, les deu x hommes se re trou ve nt e t so nge nt au me illeur moye n de tran sformer le maser en laser (<< li ght amplification by stimulated emi ss ion of radiation» ). [ .. . ] Le 16 mai 1960, un laser à rubis envo ie son premier pinceau de lumière très conce ntrée, parfaiteme nt linéaire, d'un mag nifique rouge, très pure - long ueur d'onde de 0,694 mieromètre. E nfin la lumière a été dom est iquée. Elle est deve nue « cohérente ». Du mê me coup, l'hypothèse d 'Ei nste in est pleinement vérifiée. Le monde scientifique est très excité. Le monde industri el, beaucoup moin s. À quoi peut bie n servir ce « truc» ? [ .. . ] Françoise H ARROIS- M oNIN
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LE REFROIDISSEMENT DES ATOMES PAR LASER
LE LASER EN MEDECINE
ALAIN ASPECT ET JEAN DALIBARD
KATHERINE SVANBERG ET SUNE SVANBERG
Le laser est souvent associé à l'idée de chaleur, puisqu'il permet de souder, de découper, voire même de détruire ... Et pourtant, on sait depuis quelques années utiliser la pureté de la lumière laser pour refroidir les gaz à des températures extrêmement basses, quelques millionièmes de degré seulement au-dessus du zéro absolu (... ). En utilisant judicieusement l'action mécanique de la lumière, on peut en effet réduire la vitesse moyenne d'agitation des atomes d'un gaz, cette vitesse passant de plusieurs centaines de mètres par seconde (température ambiante) à quelques centimètres par seconde. Cette manipulation fine du mouvement d'atomes par laser ouvre de multiples perspectives, et plus d'une centaine de laboratoires dans le monde se sont lancés dans la course. Les enjeux portent d'abord sur la physique du froid qui a toujours réservé de bonnes surprises, comme la supraconductivité de certains métaux ou la superfluidité de l'hélium liquide. Pour une assemblée d'atomes refroidis par laser, il s'agit par exemple de connaître le type d'organisation spatiale qui peut apparaître à des températures aussi basses. Les atomes vont-ils se solidifier suivant un réseau régulier ou se condenser sous d'autres formes! Des prévisions contradictoires s'affrontent en attendant le résultat des expérien~es. [.. .] ,
DOMAINE: SCIENCES DE LA VIE Documents : 1. « Les industriel s sensibilisés » , Phosphore, avri l 1993. 2. « Une solution économique », Phosphore, avril 1993 . 3. « La gestion des déchets municipaux », Phosphore, avril 1993. 4. « Poubelles ... » , Francoscopie, 1993. 5. « Volume annuel de déchets domestiques en France », L'État de la France, 1992. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 250 mols environ. Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu'ils contiennent, vo us les regrou perez et
Inventé en 1960, le laser a connu l'essentiel de sa célébrité dans le grand public grâce à ses applications médicales. En 1962, Cl. Campbell el ses collègues ont commencé à utiliser un fai sceau focalisé sur la choroïde, la membrane située sous la rétine, pour coaguler les vaisseaux sanguins excédentaires chez des palicnls diabéliques. Il eSi Irès IÔI venu à l' idée des chercheurs que le faisceau laser pouvait aussi se transformer en un bistouri parfaitement stérile, découpant le tissu biologique sur son passage en le brûlant. Ce type d'effet, essentiellement therm ique, ajoué un rôle majeur dans l'utilisation des lasers en médecine. Cependant, plus récemment, grâce au savoir accumulé par les physiciens et les chimistes sur j'interaction de son rayonnement avec divers matériaux, j'emploi du laser est devenu plus subtil ; il exploite maintenant des phénomènes photochimiques au cours desquels celtaines molécules absorben t de la lumière de longueur d'onde bien déterminée. Mieux encore, le laser devient égaIement un outil de diagnostic; là, c'est la lumière réémise par les tissus sOUlnis à J' irradiation qui révèle leur nature ou leur malad ie. Grâce à la puissance que peuvent fournir les lasers à des longueurs d'onde adaptées au traitement, c'est tout un nouveau champ de recherche qui s'est ouvert à l'exploitation des médecins, biologistes, physiciens et chimistes, et qui suscite une activité considérable dans le monde, à la mesure des enjeux de la thérapie des cancers et des maladies cardia-vasculaires. [... ]
les classerez cn fonction du thème commun à ces documents et vous les présenterez avec vos propres mots, sous forme d ' un nou veau texte suivi et cohérent. Vous donnerez un titre à votre synthèse.
Attention! -
-
Vou s devez rédiger un texte unique en sui va nt un ordre qui vous est propre. VOLI S ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles co ntenues dans les documents, ni faire de commentaires personnels.
Vous pouvez bien entendu réutiliser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées sur ces documents.
Questions 1. D'après ces différents documents, en quoi la France se distingue-t-elle des autres pays européens dans le domaine des déchels ? [environ 5 lignes] 2. À l'aide des documents 4 et 5, faites un commentaire sur les déchets domestiques en France. y a-t-il des chiffres parliculiers qui vous étonnent? Lesquels et pourquoi ? [6 à 8 lignes] 3. Quel rôle l'induSirie peul-elle jouer face au problème des déchels? [envi/Vn5Iignes ] 4. Comparez la situation en France et dans votre pays en ce qui concerne la valorisation des déchets. Donnez des exemples de réalisalion en Autriche. [6 à 8 lignes]
S. Faut-i l supprimer lotalement les emballages perdus au profil d' emballages recyclables ? Les consommateurs seront-ils d'accord ? Qu'en pensez-vous? [6 à 8 lignes] Grille d'évaluation de la synthèse voir page 100 Barème des questions (sur 20) question 1 : 3 poinls
question 2 : 4 points question 3 : 3 points
question 4 : 5 points question 5 : 5 points
UNtTÉ 83
Les industriels • sensl bilisés Les industriels commencent seulement il prendre en compte, dès la conception , la question des déchets. Les constructeurs automob iles, qui utilisa ient pm"foi s jusqu'à cinquante
mati ères plastiques diffé rentes sur un véhi cule, tentent désormais de sc limiter il une di zaine, pOUf en
fac iliter le recyclage. « Actuellemen/, avoir /Ill e image "verte " est tIIl argument de velite 'rèsJort » commente Pat ri ck SoueL Les conso mm ateurs ont auss i le ur
petite révolution à faire. L'engouement pour le « lout-jetable » est une catastrophe pour les déchets. Un objet aussi si mple qu ' un rasoir
jetable devient, dans votre poubelle, un casse-tête: composé de matières différentes, il complique sa récupérat ion cn vue du traitement. Le plastique du manche est difficile à recycl er, et il en est de même pour l' acier de la lame, traité au nickel. La manie du « suremballage » partic ipe aussi f0l1ement à l'engorgement général les barquettes, boîtes, bo ute ill es, sac hets, etc. représentent 40 % du poid s des ordures mé nagères, et c haque Françai s en consomme troi s fo is plus qu 'en 1960. Un bonnet d 'âne 90 % de ces pour not re pays emballages sont « perdus », alors
qu ' il s sont récupérés ou recyclés à 60 % d ans l'ensemble de la communauté eu ropéenne. Mai s quels que soient nos elTOIts pou r fab riqu er, à l' avenir, des produits « propres »), on ne dé bouchera j amai s sur une soc iété ~~ zéro déchet ». C'est pourquoi il faut meUre l'accent sur le traiteme nt des déchets. Dans ce domai ne, il reste encore de l'ouvrage ! Bie n des déchets s'évanoui ssent dans la natu re sans qu'on sache vraiment comment. Prenons le cas des huiles usagées. On en produit envi ro n 300 000 tonnes par an. Près des deux ticrs sont récupérés ou recyclés, mais plus de 100 000 tonnes disparaissent n'impOltc Oll, notaTllment dans le sol. Or, les produits soufrés et azotés qu 'elles contiennent sont un vrai po ison pour les nappes
La valorisation des déchets peut prendre de multiples formes. Un déchet, c'est tout d'abord une source potentielle de matière première. En France, 27 % de l' aluminium proviennent du recyclage ... de l'aluminium. La proportion de matière recyclée dans les produis neufs atteint 30 % pour l'acier, 40 % pour le verre, 47 % pour le papier. Les déchets permettent aussi des économies d'énergie. Il est moins énergivore de fabriquer du papier à partir de fibres recyclées qu'à partir de bois d'arbre. La refonte de l'alumit1i\tm usagé nécessite
vingt foi s moins d'énergie que sa fabricati on à partir du minerai de bauxite. Les déchets, s' ils étaient mieux valorisés, pourraient également permettre de très substantielles économies de devises. L'importation de pâte à papier vierge nouS coûte annuellemen t six milliards de francs et constitue le second poste déficitaire après les importations pétrolières. Il existe plusieurs manières de valoriser un déchet. En le remettant tel quel en circuit (verres consignés), ou en le recyclant, comme on le fait avec le verre,
Poubelles:
Déchets J1'lunicipaux.
330 kg par Français
Traitement, valorisation
en 1991
Compos!
Déchels ménagers spéci:mx
La production an nucll e de déchets des Françai s aug mente au rythme de 2 % par an . Ell e re présentait 18 millio ns de tonnes en 199 1 et devrait atteindre 20 millions de tonnes en 1995 (450 kg par personne, arti sa ns, co mmerçants el bureaux non compri s), contre 14 million s en 1979 et 16 million s en
ge bri
jo..ii"?,,,"iiet' . . . .~1
u~t~lJ
Décharge Produits recyclés. Matibrcs prcmihes
1988. Ces déc hets prov ie nnent pour 57 % de l' alimentat ion , 15 % de la culture-lo is irs Uournau x, magazines), 14 % des produits liés à l' habitation (produits d'cnt ret ien), 6 % du courrier, 5 % des produits d ' hygiène, 3 % de J' habill ement.
phréatiques. [ ... ] Energie
Patrick PIRO PIIOS/'IIORF., AVR/t
Une solution économique
La gestion des déchets municipaux
/993. BAYARD P RESSE.
les métaux, les papiers-carton, les huiles de vidange que l'on purifie ou certains plastiques. On peut aussi récupérer son énergie de combustion : on chauffe des habitations grâce aux calories dégagées par l'incinération des ordures dans des chaudières spéciales. Par fermentation des matières organiques, on peut produire du compost (engrais) pour l' agricuIture. Il y a encore beaucoup de chemin Ù parcourir pour valori ser au mieux les déchets. En France, on ne récupère que 35 % des vieux papiers, car la collecte auprès des particuliers est trop peu développée. Patrick PIRO PIfOSI'1I0RE, AVRil.
/993.
BAYARIJ PRESSE
~~~~Œm~~~"'~~[iI.:'Jl1~~I!Z " Z~=-~-,~-~,..~.~
Décharge
Philippe Mouche
PIIOS/'/I0RE, A VRil, 1993, HArAR/) P RESSE
(millions de tonnes)
6
Volume annuel de déchets domestiques en France (par catégorie, depuis 1979)
. I.n.,~t!~res m,_;_m_• • ,, :
,,:
/
_
5
4
Le gaspill age re présente une part non négligeable des déchets. Sur 63 kg de pain achetés en moyenne en 1988, chaque Français en a jeté
pallie,· carton --~ ~~-
3
~--~--
Les matières animales et végétales (légumes et fruit s frai s, restes de nourriture) représen tent 34 % du tonnage, devant le papier-carton (30 %). le verre (13 %). les m atiè res plastiqu es (10 %), les métaux (7 %), le bo is (4 %) et le textile (2 %).
~~- ~ ----- -
9.5 kg. matières Ill astiques
- --
----
2
______ ____ ____ :~~ r - - ~ ~~ ~-- ;e r~
385 000 to nnes de pain sonl donc passées directe me nt du four du bou langer à la poubell e.
~.J:::*~~*;*-- ..... :-: :_ :_---*---*----- -- -~I~~!!I-I!~-.- -- - ______________ ____ _ ........ . ..................
___ __...... __ . ...__. .~ ... ~ ~ .. __ .. .. . !~~t}~e!•.
o
1979
divers
81
83
85
87
89
. .. boi·s·,·c~o~iCiiôl'C ··· ·
- --- -- --------
91
D 'ap rès /'enqu{j/(! « Caddies e/ COJl{aillers », CREDOC / 99/
. ,
93
95 CREDOC
1•
UNITÉ 83
La journée ils travaillent, le soir ils rentrent tard, le week-end
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Dossier: « Les parents dont les enfants travaillent » (4 documents), Le Nouvel Observateur, février 1993. Durée totale de l'épreuve : 2 heures 15
ils sont fatigués ... Absorbés par leur vie professionnelle, la majorité des parents voient rarement leurs enfants. Trop rarement? Pendant des années, les psys étaient formels: « socialisation» et « autonomie » étaient disaient-ils, bénéfiqu es, même aux tout-petits. Mais désormais ils sont moins catégoriques et les parents doutent: sont-ils trop absents? Garderies, crèches, maternelles, écoles ... Les enfants du baby-sitting seront-ils des adultes déséquilibrés? Les féministes et les psys avaient-ils l'3ison ?
Exercice 1
Après la révolution, le .·éformisme
Vous ferez une SYNTHÈSE de ces doc ume nts en 250 mots environ.
Pour cela: Vous dégagerez les idées e l les informations essentielles qu' ils contiennent, vous les regrouperez et les classerez en fonction du thème commun à ces documents et VOLIS les présenterez avec vos propres mots, sous forme d'un nouveau texte suivi et cohérent.
Attention! VOll S devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qui vous est propre, et non mettre plu sieurs
résumés bout à bout. Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou info rmations que celles contenues dans les documents, ni fai re de commentaires personnels. Vous pouvez réutili ser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou passages entiers.
Exercice 2 Répondez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des documents. [6 à 8 lignes pa,. question]
Questions 1. Caractérisez le type d'éducation que reçoivent les «enfants à clé» (c'est-à-dire qui restent seuls à la maison pendant que leurs parents travaillent). 2. La société es t-elle capable de résoud re cet état de choses dont elle est responsable? Répondez en vous appu yant sur le contenu des docum ents proposés.
3. « Va voir mal1UlfI, papa travaille ». En quoi cetle réplique refJétait-elie une certaine époque? 4. Dans votre pays, en quoi l'évolution des habitudes sociales et de celles du monde du travail a-t-elle eu une incidence sur " éducation des enfants? 5. Selon vous, quelle serait la meilleure solution pour les enfants dont les parents trava illent: la crèche, une fille au pair, les grands-parents, Ull membre de la famille, etc. ? Justifiez vot re réponse.
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 4 points
question 4 : 4 points
question 2 : 4 points
question 5 .: 4 points
quèstion 3 : 4 points
Pendant lon gte mps, les mères act ives n'ont pas voulu sc re tourner sur leur passage. Ell es ont fo ncé et serré les dents. Il fallait bi en. Elles ava ient leur guerre à mener. Deux mères de famill e s ur trois travaillent. Ell es ont co nqui s tous les bastio ns. Y compri s les compagni es de CRS. Et personne ne les en délogera .. . Elles ont été entraî nées au pas de course par les fémini stes, e ncouragées pa r les psys et les spéc iali stes de l' enfant. Si vous ne trava illez pas, leur ont dit les militantes de l' éga lité des sexes, vos fi ll es , déj à en extase devant leurs poupées Barbie, mèneront une vie de légume. Vos fil s, qui se prenne nt dès le berceau po ur Goldorak, deviendront à leur tou r des pères oppresseurs. Foncez, travai llez, sans compl exes, ct n' oubliez pas que les mères dévorantes, étouffantes, trop présentes ont fait beaucoup de mal, que l'apprenti ssage de la séparati on est indi spen sable à la constitution de la pel-sonnalité. Les {( petits d 'homme )} doivent conquéri r leu r au tonomie. Les crèches, les haltes-garderies sont les étapes indi spensables de la libérat ion du nourri sson .. . On en est presque venu à plaindre les bébés qui restai ent à domicile. Privés d ' « acti vités d 'évei l », de « socia li satio n », acc rochés au jupon de leurs mères qui n'ont rien à dire (ces malheureuses ne sont pas, elles non plus « soc ialisées ))).
Ne I/OUS leurrolls pas, dit Anne Labadye, d irectri ce de crèc he à Marseil le. Le discours des ps)'s varie Se/Oll l'air du temps. 1/ est politiqlle. Dalls les {lIl1lées 70, 0// avait besoin des femmes pOlir faire II/areller l 'écO/lOmie. Alors Oilles fi déculpabilisées au l/1aXilllUIl1. Aujourd'hui, c 'est l'étem el mouvement de balaI/ciel: Avec la mOl/tée du chômage, certains voudraient bien les rel/voyer li la maison, ell jouant sur la corde sellsible : les enfants. » Retour en arrière ou recentrage? Après la révo luti on, le réformi sme. « On Ile peut pas dire qU '1I11 petit enfmlt de 2 ails et demi a "besoin" d'aller li l 'école maternelle ulle journée eWière, ex plique le docteur Cohen Sol al. C'est la /lécessité dll travail des mères qui cOllllll{//ule celle habitude prise par I/OS sociétés. » Un enCant gardé à la maison par sa mère ne sera pas forcé ment llll demeuré, admettent maintenant les psys. Ma is un enfa nt à la crèche ou en nourrice peut être au ss i très heureux. « 1/ y a des bébés plus Ott lI/oillS doués pou r supporter l 'absellce, dit Marcel Ruffo. L'ill/portallt, c'est que le lIlode de ga rde, quel qu'il soit, reste bien vécu parles parellts et les ellfallts. Tous les II/odes de garde SO I/t bOlls quand les enfallts S01/1 biell ga rdés » , affi rme Serge Lebovici. «
Pi égés. Les parents SO tH perdus et piégés. ({ En ce qui cOllcem e Ja
famille, di t la socio logue Chri stine Cas te lain Me uni er, la société cOlltemporaille est dalls LIlle impasse. El c'est l 'el/f{lIIt qlli trinque. 011 Ile sait pills quelle place I/li dO/lner. » Alol:S que fa ire? Demander aux felllmes de retou rner dé finiti vement au foyer ? Im pensable. Partir à nouveau sur le se ntier de la guerre pour ex iger des crèches? Aujourd ' hui , seuleme nt la moitié des enfants de moi ns de 3 ans trou vent une place dan s les systèmes de garde agréés. C'est inacceptab le. Mai s le développement des crèches ne réglera pas le problè me de l' absence. Les hommes, les femmes trava illeront plu s fac ilement, les enfa nts seront mi eux gardés. Mai s les parents ne sero nt pas plus présents. Reste une solution : travailler moin s, travailler autrement. Utopie farfelue? On nous avait dit , il n'y a pas si lo ng temps, que lo rsque les femm es investiraient le marché de l' e mploi, les méthodes changeraient. Il y aurait moi ns de harg ne, plus de temps pOllr viv re. Il n'en a rien été. Pour réuss ir socialement, on se bat sur tous les front s. Les hOlllllles entre eux, les femmes entre e lles, les hOlllmes cont re les femmes. Et si on décida it un eessezle- feu, juste pour les enfants ?
Marie-France ETCHEGOIN L E NOUVEL OUSf, NVATEUR, FÉVRIER 1993
MARC BLONDEL Secrétaire général de Force Ouvrière. « Mes
filles sont fières de moi »
J'ai cu deux filles alors que j'étais très jeune. Ma femme ct moi travaillions. Nous ne pouvions vivre à Paris, car les loyers étaient trop élevés. Alors nous sommes partis vivre en banlieue, dans une cité-dortoi r. Durant la journée mes deux filles restaient à la cantine, nous leurs achetions des tickets qui coûtaient cher, compte lenu de noire budget modeste. Puis le soir elles allaient à la garderie. Mais clle fermait tôt et ma femme, qui travaillait alors à Levallois, était obligée de courir jusqu 'à Bondy pour les récupérer. Parfois, clle arrivait en retard et trouvait nos filles en train de l'attendre sur le trottoir. Pourtant ma femme ct moi avons eu beaucoup de chance: nos filles étaient indépendantes. Dans la cité, les dangers étaient nombreux en particulier drogue et insécurité. Mais par bonheur il ne s'est rien passé de grave. Mes fi lles ne me reprochent pas d'avoir tant donné pour mon travail. Elles sont fières de leur père, ct je crois que leur situation familiale a forgé leur caractère. D'ailleurs, elles sont aujourd' hui confrontées aux mêmes difficul tés que nous, puisqu'elles ont aussi des enfants et qu'elles travaillent toules les deux.
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Documents; 1. « L'Europe du 3 e âge », Le Point, 23 décembre 1994. , 2. « Du baby-boom au papy-boom », Le Point, 13 juin 1992. Duree totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1
EVELYNE PISIER
Faites un e SYNTHÈSE de ces document s en 250 mots environ.
Directrice du Livre au ministère de la Culture. « Après tout, ils sont heureux »
J'ai cinq enfants ct j'ai toujours travaillé. D'abord comme professcur à l'universi té, aujourd' hui au ministère de la Culture. Autrefois j'avais davantage de temps libre. Aujourd 'hui mon travail m'accapare entièrement. Le matin est sacré : j'Cil profite pour emmener mes enfants à l'école. Le soir, même si je doi s sortir, je repasse toujours à la mai son pour les voir. En fait, je me consacre totalement à eux durant le week-end. J'ai toujours eu un sentiment de culpabi lité de ne pas pouvoir m' en occuper davantage mais, lorsque je les vois souriants, le visage rond elles joues pleines. je me dis qu'après tout il s semblent heureux et en pleine santé.
Dé~a~ez les idées. et les inf? rmations essentielles que ces documents contiennent, regroupez et classez les Idees en fonctIO n du the me, présentez un texte sui vi et cohérent rédi gé avec vos propres mo ts.
Attention! Vous ~evez rédiger un tex te unique en sui van t un ordre qui vous es t propre et non mettre deux résumes bout à bout. '
Vou s ne dev~z ~as introduire d'autres idées ou informations que celles contenues dan s les document s, fil fmre de commentaires personnels.
LE NOUVEl. OIJSERVATEUR. FÉVRIER /993
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VOLIS pouve~ bien e ntendu réutili ser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou des passages en tiers. ' .
Dix-sept ans de solitude
Exercice 2
Pel/dal/t toute SOli filIal/ce, Emilie I/'a vu ses parfllts qu 'au petit déjeuner. Elle se souvient. Chaque foi s qu 'elle repense à son enfance, aux après-midi ct aux nuits 011 elle restait toute seule à la maison, à ses petits secrets qu'elle ne pouvait con fier à personne, à cette « bOille dans le velllre » qu i ne la quiUait jamais, chaque fois qu 'elle repense à (Qut cela, Emi lie a du « brouillard dans le~' yeux ». Pendant dix-sept ans toute sa vie -, Em ilie ne voit ses parents qu'au petit déjeuner, parrois le di manche après-midi ct quinze jours au mois d' août. Tous deux s'occupent d' un petit restau rant dans le 12e arrondissement de Paris, elle en salle, lui à la cuisine. Les affaires tournent plutôt bien, mais impossible d'embaucher un serveur. Tels des galériens à leurs rames, ils sont enchaînés à leur commerce, midi ct soir, tous les jours de l'année, sauf le dima nc~~e. Bébé, \ Emilie est
gardé par la concierge, sa « tante » comme el1e dit. C'est ellc qui , plus tard, va la chercher à la sortie de l'école. « J'avais //11 peu 1/OIIIe .' II/es copines
étaient souvellt attendues par leur mère 0 1/ leur père. Moi, jamais. Ce/a dit, j/lsqu'à 5 011 6 {l1lJ, plus tard pelltêtre, j'ai préféré /1Ia « lame » 11 ma mamall, que je "ai:~sai.'î de lII 'aball dOIll/el; de III 'oubliel: » Emilie a de mauvaises notes, redouble plusieurs fois, bien que ses parents aient embauché des étudiantes pour l'aider à fai re ses devoirs. « De 7 if
14 {ms, j'ell ai VII défiler hl/il oUlleuf. Je Ile savais pas Il'ès biell si elles élaiellt là pOlir Ille faire réciler II/es leçons Oll pour me gardel: De Ioule façon, ce 1/ 'élait pas avec elles que je voulais apprendre. » Une de ces répétitrices la gifle pour un rien, mai s
Em ilie n'ose pas l'avouer à sa mère: « J'avais peul' qu'elle ne Illi en parle
et que /'éllfdiame Ile se vellge.
» Mais la mère com prend toute seule le trouble d'Emilie et congédie la jeune fille. Emilie ne manque de rien ; au contraire, ses parents la couvrent de cadeaux :
« C'était hien, mais chaque fois qu 'ail petit déjeuner je leur disais ql/e je voulais /(1 II/ème II/arque de stylo 0 /1 de cahier de text~ qlle mes copines, ils Ile 11/ 'écoutaielll pas et parlaiel/t bOlilot. » Si elle en veut encore lIll peu à ses parents, Emilie dit aujourd ' hui qu ' « ils 11 'avaielll pas le choix et qu 'après tolfl ils Ollt fl/it cela pour {son] bien ».
Mais quand elle y repense vra iment, elle dit : « Je crois que, l'elit-être, i/~'
m'om volé 11/01/ el/Jal/ce.
»
Vincent JAUVERT
Répondez de fa~on ~r~cise aux ci~lq questions posées sur le tex te (comme dan s la sy nthèse, vous pouvez reprendle celtams mots-cles des textes, mais non des phrases ou des passages e nti ers).
Questions 1. La croissa nce ac tu elle de la population mo ndia le est-ell e semblable à celle des an nées 50 ? Justifiez votre réponse. [5 cl 6 lignes] 2.
(~xPliqUez P~écisément
ce que l' auteu r entend par « des pays peu ou prou intermédiaires» ocument n l, 2e paragraphe). [environ 3 lignes]
3. quel ?est le cri~èr~ ~t.ilisé par l 'aut~ur po ur p~rtager le monde en trois groupes de pays (document n 1) . Cette rep3ltltlOIl vous paraJt-e lle pertlllente? Pourquoi ? [environ Bliglles] 4. L1 population française est-e lle « vieillissante », et dans q uelles proportions? Expliquez. [5 cl 6 /ignes] 5. Ex.PI.lquc?z le r~~roche que fait l' auteur au législateur fra nçais (document n° 1). Pm1agez-vous cette opll1lOn . Ju stIfI ez votre réponse. [environ 8 lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 points
question 4 : 3 points
ques tion 2 : 2 poi nts
question 5 : 6 points
question 3 : 6 points
UNITÉ B3
Jean-François Revel "!("'", ,"2 ,,,··
e
)?'
L'Europe du 3 âge On comprend que le législateur ne veuille pas forcer les français à se marier et à faire des enfants. Du moins pourrait-il s'abstenir de les en dissuader.
E
st-il temps de se demander aujou rd ' hui si nous ne serions pas en trai n de
devenÎr trop peu nombreux? Ce
serait prématu ré. Ma is on pe ut affirm e r, c n tou t cas, qu e la
réponse a cessé d'être uniforme pour toutes les parti es du monde. On doit la nu ancer fortement.
C'est à quoi nous invit ent les données et project io ns formu lées, pour la p lanète , par l' O nu , lors de la Con Fére nce in te rn ati onal e sur la popu latio n et le dévelo ppemen t, te nue au Cai re en septembre. S'y
ajoutent, pour l'Europe. de récentes prév isions de l'ineel ct, pour la France, le rapport publié. fin nove mbre, par l' Insee.
À l'éche ll e p lané taire, d epui s 1984, la populati on mo ndi ale a ralenti sa cro issan ce. Il avai t fallu trente-sept an s, de 1950 à 1987, pour que la population d u globe doubl e. Il e n faud ra plu s de cent pour qu 'e lle double à no uvea u.
Il s' avère que, ni au po int de vue dé mographique ni au po int de vue éco no miqu e, o n ne peut contin uer à partager somma ireme nt le Ill ~nde en ,pays ri ches
à nat alit é faibl e e t e n pay s pau vres à surnatalité. Les pay s de l' ancien tiers-monde s'échelonnent maintenant s ur lOus les degrés éco nomiq ues qui séparent l'opu le nce de l' indigence. De même , pour sa démographie, l'humanité s'est scindée en trois groupes . Le pre mier, à natalité faibl e, comprend la mo iti é environ de la popu lati o n mondi ale: ce so nt les pays développés, addi tionnés de pays peu ou prou in termédi aires ou en cours de décollage, tel s que la Chine, la Thaïlande, la Corée du sud , le Chili . Dans le deuxième groupe fi gurent quelques colosses Inde, Brés il , Ind o nés ie, Iran , Mexique - qui ont am orcé leur « tran sitio n démographique)} de baisse de la fécondi té. Enfin il y a le groupe encore en deçà de la « tran siti on » , pour l' esse ntie l l'Afrique sud -saharie nne. Il se chiffre à 753 millions d' hommes, contre 90 1 millions il y a di x ans. Avec ses 99 habitant s au ki lomètre carré, l'Europe (mo in s la Russie) a une densi té plus de deux fois s upé ri eure aux 40 habi tan ts de la moyenne mo ndial e. En revan c he, co mm e nt é lude r la question de savoir si j'Europe qu e nou s vo ul o ns sera un e Europe du tro isiè me âge? Et pourtant , les fai ts sont là : e n France, la propo rti o n des 60 an s et plu s, aujou rd ' hui un cinquiè me de la popula ti on, e n représen tera plu s du quart en 2020. Le vieill issement va plu s vite que ne l' in d i-
quaient
les projectio ns ant é-
rieures. L' année 1993 a été cell e de notre plus basse natalité depu is la guerre. Le re mpl aceme nt des génération s a cessé d 'être ass uré
dès 1974. Rappe ler ces ré alités, c'es t encourir j'accusati on de « Ilatalisme » , quasiment de fa sc is me. O r, san s songer à remettre e n questio n les libertés acq ui ses, de contraception , d ' avorteme nt , de refu s de mar iage , o n ne saura it non pl us céder sans se désho norer à l' avcu g lem e nt id éo lo g iqu e. Com ment nier les mé fait s d ' un Code de la fam ille dé mot ivan t ? Notamment du point de vue fisca\. fLJ;l F rançai s ac tue l qui se marie, épargne et procrée es t une poire. U n se ul exemple : si un cé libataire ayant déjà un e nfant épou se un e célib ata ire aya nt aussi un enfant , le couple au ra troi s part s. S'i ls vivent e n concubin age, ci nq parts. De plus, il s déclareront leurs revenus sépa réme~Or les stati stiques mon tren t que les ménages no n mariés on t moins d 'enfants q ue les coup les mari és . C 'est ains i. On co mprend que le législate ur ne veuill e pas fo rcer les Français à se marier ct à fai re des enfa nts. Du mo ins pourrait- il s'absten ir de les e n d issuader. Sauf s' il ti ent abso lu me nt à ce que la France dev ienne une viei lle en pantoufl es dan s une Europe à la retra ite. J.-F. Revel LE POINT N° 1 162. 23 OÉCEMBRE 1994
~~,,~,~~~~-·-m-~u~~,,~-'mE~~--~'-~_ ... ~
Du baby-boom au papy-boom e papy-boom peut-il devenir à terme une vraie menace démographique pour l' hum anité tout entière? Touj ours préoccupés par le baby-boom du tiers- monde et la chute des nai ssa nces dan s les pay s indu stri ali sés, les démographes s' inquiètent auss i sérieusement des conséquences de l'allongement de l'espérance de vie.
L
En effet, les pays développés ne sont pas les seul s à devoi r assumer les problèmes liés à la montée du troi sième âge. Le tiers-monde lui aussi viei llit, et beaucoup plus vite que les pays européens. Alors qu ' il a fa llu cent ans à la France et cent cinquante à l'Allemagne pour voir les plus de 60 ans représenter 12 % de leurs populations, l'ensemble des pays en dé veloppe me nt atteindra ce taux e n soixante-quin ze ans seul ement. JeanClaude Chasteland , consultant à l' Ined, écrit dans le Courrier de l'Unesco : « Dans des pays comme la Chine, où la fécondité a baissé brutalement, ce pourcentage sera atteint entre 2005 et 2010, soit en une cinquantaine d 'années seulement ».
À très court terme, ce sont, bien sû r, les pays développés qui compteront le plus grand nombre de personnes très âgées par rapport à celui des très jeunes. Mais, quand il se produira, le papy-boom sera bi en plu s impressionnant dans le tiersmonde. En effet , en 2025, on comptera 336 millions de personnes très âgées dans les pays du Sud con tre 160 au Nord . L' explosion démographique du troisième âge sera extrêmement sensible, pui sque la proportion de vieux augmentera de 400 % au moment où la popu-
lation totale s'accroîtra « seulement » de 40 % ! Mai s la situation des pays développés est, à court terme, la plus défavorable. « Même en étant optimiste comme l'Onu, qui parie, en Europe, sur un redressement de la f écondité pour assurer le remplacement des générations (2,1 enfants par f emme), le retard sera dur à rallraper », remarque le démographe Jacques Vallin . Est-ce pour conjurer un trop sombre avenir ? Quelques démographes futuro logues n' hés itent pas à imaginer un monde où le vieillissement serait maîtrisé et où l'espérance de vie passerait de 80 à 150 ans ! « Bien sûr explique Jacques Vallin, ce vieillissement d'une nature complètement nouvelle accroîtrait la proportion de personnes âgées mais il permettrait aussi cl la population de préserver son effectif actuel » Voire de l'accroître, pui sque le démographe Jean Bourgeois Pi chat n' hésite pas à envisager que la fac ulté de procréer so it, elle au ssi, allongée dans le temps. Croître ou vie illir: te lle est l'alternative offerte au pays industri ali sés, répétait Alfred Sauvy, le très pess imi ste pape de la démographie française. En suggérant qu ' il sera peut-être possible lill j our de croître en vieilli ssant, ces démographes futurologues ouvrent des perspectives optimistes. Mai s, à court terme, la réalité est plus prosaïque. Car il s'agira de faire face, dès 2010, dans la plupart des pays européens, aux épineux problèmes posés dans une société où les plus de 65 ans seront plu s nombreux que les moin s de 15 ans . Marie-Thérèse G UICHARD
UNITÉ 113
DOMAINE: SCIENCES JURIDIQUES
Documents: 1. « La justice reprend son cours », L 'Express, 20 octobre 1994. 2. « Affaires: la défense du ministre de la Justice », Libération, 24 octobre 1994. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez unc SYNTHÈSE de ccs documcnts cn 250 mots environ. Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu ' ils contie nn ent, vous les regrouperez el les classerez en fonction du thème commun à ces documents et vous les prése nterez avec vos propres mots, sous fo rme d' un nouveau tex te sui vi et cohére nt.
Attention! Vous devez rédiger un texte unique en sui vant un ordre qui vous est propre, et non mettre deux
résumés bout à bout. VOLI S ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles contenues dan s les documents, ni faire de comme ntaires personnels. _ Vous pouvez réutiliser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou passages entiers.
La justice reprend son cours e « troisième pouvoir » est en train d'en devenir un . La bousculade politicojudiciaire de ces derniers mois procède d' une révolulion tranquillc ; la justice ne cède plus devant l'exécutif. Nouveauté simple, mais radicale. La série de mises en examen d' hommes politiques et de grands patrons n'a pas d'autre explication que cette émancipation récente.
L
_
Exercice 2 Vous répondrez de faço n précise aux cinq questions posées, sans reprend re de phrases des tex tes.
Questions 1. Selon le j ourn ali ste, pourqu o i peut-o n dire que « la justi ce reprend son cours» (ti tre du
document nO 1) ? [4 cl 5 lignes] 2. Qu 'appelle-t-on une affaire ou un dossier « sensible» (doc ument nO l, paragraphe 6)? Donnez un exemple. [4 cl 5 lignes) 3. En quo i les juges peuve nt-ils être co nsidérés co mme « plus co mpéte nts» actue lle me nt (document nO l, paragraphc 6) ? [4 cl 5 lignes) 4. La politique judiciaire menée par le ministre français de la Justi ce peut-elle, selon vous, être quali fiée de « spectaculaire» ? Pourquoi ? [8 à 10 lignes] 5. L' indépendance de lajusti ce : mythe ou réalité? Justifi ez votre opinion par des arguments et des exemples précis. [8 cl JO lignes) Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 3 points question 2 : 3 points question 3 : 3 points
question 4 : 5,5 points question 5 : 5,5 points
Au seuil du XX Ie siècle, la France semble progresser vers ces figures imposées des manuels de droit la « séparation des pouvoirs }), 1'« indépendance des juges » qui n'étaient guère mises en pratique jusqu'ici. Il ne s' agit pas de péripéties, mais d' un changement d'époque. Un signe ne trompe pas: en quelques semaines, les attaques contre les juges ont disparu . Lors de son arrivée Place Vendôme, au printemps 1993, le nouveau garde des Sceaux s'était engagé à« ne jamais interrompre Ic cours de la justice », ajoutant: « les hommes politiques n'ont pas à être traités di fféremment des autres citoyens, et ils doivent s'y habituer. » À l'époque, ces propos, considérés comme des engagements de novice, ne furent
pas pris au sérieux : aucun mini stre de la Justice n'avait renoncé, jusqu'alors, à l' ivresse de la gestion des « affaires » à travers la maîtrise, via les parquets, de l'ouveJ1ure d'informations judiciaires. Or, depuis, sont venues au jour les affaires Boucheron, Médecin, Noir, Tapie, Carignon, Longuet. L'attitude persistante du garde des Sceaux provoqua l'incompréhension de nombreux mcmbres de la majorité et les pressions en coulisses ne manquèrent pas, de même que les tentatives de rétorsion. Mais Pierre Méhaignerie a, globalement, tenu parole, les quinze jours de délai accordés à Gérard Longuet, du fait des fâcheuses hésitations du Premier ministre, ne modifiant pas le sens profond de sa ligne judiciaire, qui fait de lui le premier garde des Sceaux à respecter cette neutralité de l'action publique sur laquelle on a disserté depuis des années. La rupture ne pouvait être que spectaculaire, après ces longues années qui virent culminer les interférences politiques dans la conduite du judiciaire, plusieurs gardes des Sceaux socialistes ayant étouffé ou retardé des affaires qui les concernaient en
s'opposant à l'ouverture d'informations.
À panir du moment où ce nouveau cours judiciaire était respecté, il fallait attendre que le temps fît son œuvre: de nombreuscs affaires ont pu redémarrer; toutefois, le travail de la justice étant lent, les effets de cette neutralité de la chancellerie commencent seulement à se faire sentir. D'où, depui s quelques moi s, ces premières décisions dans des affaires qui ne datent pas d' hier. Cette libération du travail judiciaire, sur des dossiers sensibles mais très techniques, a d'autant plus c1'effets qu'elle touche une nouvelle génération de juges, dont la compétence s'est considérablement accrue dans le domaine financier, grâce à l'accent mis sur ce thème à l'École nationale de la magistrature, aux séjours en entreprise et à la multiplication des stages de perfectionnement. Adossée à la loi, approuvée par la majorilé des français, cette remise en ordre judiciaire ira jusqu'au bout, et plusieurs élus risquent de payer cher leur désinvolture. •
Eri c CONAN L'Ex/'IUiSS. 20-26 OCTO/lllE /994
~~~'~"~~~-~--~,~·ur~·~ ..·-~-~ - -·~~··~~/~--~,--~-_y~~~,,
Affaires: :;i·;~f,;,;. la défense du ministre de la Justice
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« Je ne changerai pas ma politique: la justice doit suivre son cours» Vous êtes en ce moment l'objet d e ce rtain es accusations plus ou moins voilées. Certaines sont parues d a ns la presse. D'autres risqu e nt d e paraître d a ns les jours qui viennent. ~tes. vous inquiet? Vous sentez-vous victime d'une campagne de dénigre ment personne l?
Objet de certaines acc usati ons, non, ce n'est pas le cas, mais cible d' insinuations, oui, certainement. Inquiet, non, je ne le sui s pas, car ces rumeurs n'ont aucu n fo ndement; mais je suis agacé; qui ne le serait pas? Depu is quelques jours circulen t des rumeurs tout en demi-teinte, sans rien de vraiment précis auquel on pu isse répondre préc isément. C'est un ensemble d'allusions vagues, de fai ts séparés que l'on rapproche pour tenter d' insinuer le doute. Certai ns se demandent si ce n'est pas l' ébauche d' une campagne de ru meurs, pour amener le ministre de la Justice à changer sa politique consistant à ne pas entraver la justice. Est-ce vrai ? Je ne le sais pas. Mais en tout cas, que ces rumeurs persistent ou non, je ne changerai pas ma politique. [ ... ] N'est.ce pas un pe u compliqué d' ê tre à la fois responsable d e la justice d e ce pays, donc ayant accès à un certain nombre de pièces d'un e procédure, et en m ê me t e mps, m ê m e très indirecteme nt, mis en cause dans cette procé dure 1
D'abord, je ne sui s nullement mi s en cause. Je sais que ma position act uell e de ministre de la Ju stice amène certain s 1"1 chercher dan s ma vie publique comme dan s ma vie pri vée s' il n'y a pas eu d'i mprudences. Cela, je l'accepte, même si ce n'est pas agréable. Je suis prêt à assurer la tran sparence la plus totale sur mon patrimoine pri vé comme sur ma vie publique.
C ompte tenu des rapports, avant 1990, entre les élus, le s collectivités loca les et certains grands groupes du bâtime nt, de l'eau ou de la grande distribution, ne pe nsez-vous pas qu ' on s'achemine vers un immense débal· lage, un e mballe ment d e la machine judiciairo-médiatiqu e? Des centaines d' é lus risquent d'ê tre mi s en examen, sans parler des inte rmédiaires e t d es chefs d 'e ntre prise?
À l'heure act uell e, on voit apparaît re beaucoup d'affaires. Si on les voit appa raître, c'est parce que les dossiers ne sont plus enterrés. Ces affaires o nt trait pour la plup art à la période précédant 1990. Les faits d'enrichi ssement personnel restent d'ailleurs li mités, ce so nt les cas de financement de ca mpagne électorale qui sont les plus nombreux , à un e époque o ù il n'existait pas un minimum de fin ancement public de ces campagnes .
DOMAINE: PÉDAGOG IE
Documents: 1. « L'enseignement précoce des langues : un enjeu européen ». 2. « Brésil: sensibilisation précoce au français et démocratisation de l'enseignement » . Le Français dans le Monde, nOspécial août-septembre 199 1.
Durée totale de l'épreuve : 2 heures 15 Exercice 1 Vou s ferez une SYNTHÈSE de ces documents e n 200 mots environ.
Pour cela: Vou s dégagerez les idées et les informations essentie lles qu ' ils co nti e nnent , vous les regrouperez et les classerez en fonction du thème commun à ces documents et vous les présenterez avec vos propres mots, sous fo rme d' un nouveau texte sui vi et cohére nt. Vous donnerez un titre à votre sy nthèse.
Attention! Vou s devez rédi ger un texte unique en sui vant un ordre qui vous est propre, et non mettre deux résumés bout à bout. Vous ne devez pas introdu ire d 'a utres idées ou in fo rm ations q ue celles conte nues dan s les doc uments, ni faire de co mmentaires perso nn els. Vou s pouvez réutiliser les mots-clés des documents, mais no n des phrases o u passages enti ers.
Exercice 2 La loi de 1990 a·t-elle, de votre place de chef de parti, mais également de garde des Sceaux, fondam e ntalement changé les mœurs?
La loi de 1990 a contribué à J'assainissement de la vie publique. Cet assainissement est aujourd'hui poursui vi pa rce que la justi ce peut désormais agir dan s la transparence. C'est une politique difficile, c'est un e polit ique douloureuse, mais c'est un e politique salutaire que les citoyens comprennent et qu ' il s so utiennent. Ils on t raison pa rce que c'est grâce 1"1 cette action que la remise en ordre des comportement s politiques et la moralisati on de la vie publique so nt en train de s'effectu er. Tous les observateurs notent que c'est le recul de l' impunité qui conduit im manquablement aujourd' hui à un recu l de la corruption. C'est ce qui me donne confiance dans l'avenir, malgré la dureté de la tâche et, parfois, la brutalité de certaines décisio ns.
Vou s répondrez de façon préc ise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des textes.
Questions 1. Le document n° 1 met l'accent sur l'intérêt pour l' enfa nt d'apprendre, le plus tôt possible, une langue étrangère. Expliquez sur quoi , dans ce cas précis, est fondée cette recommandation. [envüv/l. 5 lignes] 2. Les doc um ents 1 et 2 relatent tous deux des ex péri ences d 'appre nti ssage précoce d'u ne lang ue étran gère . Les objectifs visés sont-ils to ut à fait les mêmes? Expliquez. [environ 5 lignes] 3. L'alphabéti sation et l'apprenti ssage précoce d' une langue sont-ils deux opérati ons de mê me importance pour le déve loppement de la perso nn alité de l'enfan t? [environ 5 lignes] 4. En comparant les deux textes, dégagez la différence essentie lle e ntre le cursus des petits brésiliens et celui des petits européens. [environ 5 ligl/.es ] 5. Concernant la situation que vous co nn aissez en Éthiopi e, en quoi l' apprentissage d' ulle langue étrangère peut-il contribuer « à ulle stratég ie politique de démocrati sation du savoir » (fin du document nO2) [10 cl 12 lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
questio n 2 : 3 po ints
q uestion 4 : 3 poi nts
questio n 1 : 3 points
questio n 3 : 3 po ints
question 5 : 6 points
..,
L'enseignement précoce des ;t~\f:' \ langues : un enjeu européen
;
,
l'ex eeption des Pays- Bas qui ont décidé en 1985 d' imposer un ense ignement de l'anglais à
A
tous les élèves de 10-11 an s, et des cas spécifiques de la Belgique et du Luxembourg, que leur si tuat ion de lrilingui sme conduit à prendre en compte l'enseignement de plusieurs langues à l' école primaire, l'Europe n'a pas encore vraiment dépassé le stade de l'expérimentation en ce domaine. Toutefo is, le mouve ment est lancé et, en dépit des imperfections et des lacunes que l' on peut observer, on a de bonnes raisons de penser qu ' il sera irréversi bl e si toutefois on parvient
à fixer des objecti fs précis à cet ense ignement précoce et à l' inscrire dans le cadre d' une politique globale des langues el d' un cursus pédagogique cohére nt. San s nul doute, la prochaine échéance de 1993 - avec ses perspecti ves de li berté de c irculation et d'établi ssement - a donné une impulsion nouvelle aux langues des pays de la Communauté européenne. Qui oserait en effet sacrifier sur l'autel de l'effi cacité, de la communication et des échanges commerciaux cette divers ité linguistique et cul ture lle d'oll l' Europe tire justement son presti ge in tellectuel ?
La sauvegarde et le développement de ce plurilingui sme passe nt nécessairement par l' École et les structures de formation initi ale et continue. Si la maîtrise d' au moins deux lan gues étrangères apparaît désorm ais co mme un im pérat if obli gé, et si la nécessité va progress ivem ent s' impose r de se familiariser avec d' autres langues, ne serait-cc que pour des obj ecti fs de compréhe nsion pa ss ive, on mesure mieux l' intérêt stratégique d ' un apprenti ssage précoce des langues : la disponibilité de l'e nfant et sa malléabil ité psycholog ique permettront de gagner un temps précieux qui pourra utilement êt re ré invest i dan s l'apprentissage ultérieur d' autres langues. 1••• ] CLAUDE OUVIÉRI
Brésil: sensibilisation précoce au français et démocratisation de l'enseignement Des enfants de bidonvilles de Porto Alegre, capital e de l' État le plus au sud du Brés il , participent à des clusses de fran çai s très spéciales. Ces études ne relèvent pas du cursus ordin aire. Elles sont offe rtes com me opt ion dans les horaires libres de l' organi sati on des écoles qui fon ctionnent en de mi-journée. À plusieurs égards, il s'agit d' une ex périence très riche et gratifiante. L'o uve rture d'esprit que cet apprent issage apporte aux élèves et, par là même, à tOli te la communauté dont il s font parti e, es t ex trêmement importante et d' une certai ne manière participe de la mê me ouverture d'esprit apportée par l'a lphabéti sation. Apprendre à lire et à écrire dan s sa langue materne ll e signifie d ' un po int de vue cognitif le passage d' une stl'llcturation d' un niveau à un autre ni veau de complexi té bien supérieu re. Il s'agit véritablement d'un élargissement de la pensée, qui se traduit par une capacité de parl er d 'une façon plus vaste et plus profonde et par une multi pli cation des possibilités de représentations ment ales qui sont un trait caractéri stiq ue d~ l'être hymain.
Du point de vue de la pensée opérato ire, app rendre ulle lan gue étrangère offre les mêmes avantages que l' alphabéti sation dans le sens où arriver à s'exprimer dans une autre langue ne signifie pas seulement être capable de réa li ser un exercice déjà va lable de correspondance terme à terme des mot s d' une langue à une autre. Il s'agit avant tout de comprendre et d' utiliser une nou vell e façon d'ex primer les mêmes choses en se li vrant à une refonte des mécanismes de la pensée parce que la structure des phrases est spéc ifique dan s chaqlle langue. L' affirmation, la négat ion, l'ex pression du temps, pour ne c iter que quelques exemples, ont un statut original dans chaque lungue, malgré les traits co mmun s fondamentaux des matrices d 'ex press ion qui caractérisent l' homme. Apprendre une nouvelle langue complète donc la tâche éducatri ce de J'alphabétisation. C'est aussi duits cet es prit que tou te programmation scolai re comprend à des âges va ri és l'appre nt issage de langues étran gères. Même si l'in tention directe de les inclure dans les programmes d'élUdes est de
donner aux hommes des in stru ment s pratiques pour se dép lacer dans le mond e, l'effet le plu s import ant qu i découle de ce t apprentissage est l'enri chi ssement des capaci tés d'expression et d' interprétation du discours humain. Plus partic uli ère ment pour les enfan ts des bidonvilles brésili ens, parmi lesquels seul un petit pourcentage dépasse la quat rième année sco laire, la poss ibilité d'apprend re une langue étrangère, immédi atement après l'année où il s apprennent à lire et à écrire, constitue une stratégie pédagogique très valable qui s' associe, évidemment, à une stratégie po litique de dé moc rat isut ion du savo ir. Cette ex pé rience est insérée dans le cadre des projets de la COIllmi ss ion pour l'Amériq ue latine ct Caraïbes de la Fédération internati onal e des professeurs de fran ça is (FIPF) et dan s celui des projets de la pol itique linguistique du mini stère fran çais des Affaires étra ngères.
[··· 1
DOMAINE: SCIENCES DE LA VIE
Dossier: « Histoire de sucres », Valeurs mutualistes, MGEN, octobre 1993. Durée totale de l'épreuve : 2 heures 15
Exercice 1 Vou s fere z une SYNTHÈSE dc ces documents en 240 mot s e nviron . Pour cela: Vo us dégagerez les idées et les informations essentielles qu ' ils co nti ennent, vous les regrouperez et les classerez e n fon cti on du thè me comm un à ces documents ct vou s les présenterez avec vos propres mots, sous forme d' un nouveau texte sui vi et cohérent. Vou s donnerez un titre à votre sy nthèse.
Attention! Vous devez rédiger un tex te unique en s uivant un ordre qui vous est propre, et non mettre plusieurs résumés bout à bout. Vous ne devez pas in trodu ire d 'a utres idées ou in fo rm ations que celles con te nues dan s les docum ents, ni fa ire de commentaires personnels. Vous pouvez bien entendu réutiliser les mots-clés des docume nts, mais no n des phrases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vo us répondrez de façon préc ise au x ci nq quest io ns posées, sans reprendre de phrases des documents.
[environ 6 lignes par question] Questions
1. « Une consommation de sucre trop élevée favorise les maLadies de surcharge, en particulier L'obésité » . Décrivez une autre maladie due à une surconsommation ou, au contraire, à une carence al imentaire. 2. Le texte relate « l'histoire du sucre ». À votre tour racontez l' hi stoire, à travers les siècles, d ' un autre produit importa nt pour l'alime ntat ion humaine. 3. Expliq uez l'express ion «sélection génétique» en vou s appuyan t SUI' d'autres exemples que ceux du sucre. 4. Les habitudes ali mentaires des Français ont considérablement changé au cours des derni ères années. En est-il de même en Hongrie? Donnez quelques exempl es pour illustrer ces changements. S. Il est courant d'entendre qu 'en France aujourd ' hui les enfants ct les jeunes se no urri ssent mal. Est-ce le cas en Hon gri e? Essayez de trouver des explication s à ce phénomène.
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
l elln-Pasell1
Esther
PJ LLM
DE Al.ONSO,
LE FRANÇAIS DANS Lt: M ONDt:, N° ,
,
Denakir CAMJ>QS, GROSSI, Inès M AC HADO
BOTliLLA,
José Lu iz.PliDRON Sf'tCIAf. AOOT·St:f'TEMBRli /
/99/
q uestio n 1 : 4 poi nts
question 4 : 4 points
questio n 2 : 4 points
question 5 : 4 points
questi o n 3 : 4 points
UNITÉ B3
Histoire de sucres Rares sont parmi nous les individus capables de résister aux attraits du sucré. Car entre l'Homme et le sucre, c'est une longue et belle histoire ... a saveur sucrée semble avoir été, depuis les temps les plus anciens, appréciée par les humai ns.
L
Mais pendant des siècles et des millénaires, les hommes n'ont pu la savourer que par les fru its mûrs et le miel, qui contient environ 6 % de saccharose el 70 % de gl ucose et fructose. La véritable fabricati on du sucre n'a pu démarrer qu'avec la découverte de la canne à sucre, probablement origi naire de Nouvclle-Guinée et NouvclleCalédonie; sa culture s'est ensuite développée dans les régions d' Indonésie, Malaisie, Inde et Chine. Les traditions indienne et chinoise montrent que la canne à sucre ou « roseau sucré» était connue ct utilisée depuis la plus haute antiquité. Vers le Ille siècle avant Jésus-Christ, des commerçants indiens el perses commencèrent à apporter, mais en très faibles quantités, du sucre aux habitants des rivages de la Méditerranée. Au vue siècle, les Arabes ont rappolté d'Asie la canne à sucre et décidèrent de l'acclimater dans les pays méditerranéens qu'ils avaient conquis : la vallée du Nil, la Palestine, la Syrie, l'Afrique du Nord, puis l'Espagne du Sud.
À partir du XIIe siècle, du fait des croisades, les Européens découvrirent la canne à sucre et la cultivèrent dans le sud de l'Europe. Le sucre est alors considéré comme! une épicp, et donc
vendu à des prix élevés. Comme de nombreuses denrées rares, il transite par Venise. La découverte du Nouveau Monde va bouleverser l'histoire du sucre ; Christophe Colomb, lors de son second voyage, introduit des plants de canne à sucre provenant des Canaries. La culture se répand à Saint Domingue, dans les Îles Car"bes, Ics Antilles ct sur le continent américain. Cette culture, exigeant beaucoup de main-d'œuvre, favori sa ainsi le trafic des esclaves.
À la veille de la révolution, la France importait son sucre essentiellement des Anti lles. La période révolutionnaire, puis les guelTes napoléoniennes, privèrent la France de sucre. Celle situation stimula les études sur la betterave sucrière. Déjà, en 1575, un français, Olivier De Serres, avait constaté la riche teneur en sucre des betteraves. Un peu plus tard, Marggraf, en Allemagne, s'est penché sur la possibilité d'extraire le sucre de la betterave, ct d'autres plantes. En France, Benjamin Del1essert, vers 18101812, mit au point nn procédé industriel d'extraction du sucre de betterave. Le 2 janvier 1812, il présenta à Napoléon les premiers « pains de sucre )) qu'il avait obtenus, et la légende affi rme que l'empereur, enthousiasmé, enleva sa propre légion d'honneur pour en décorer Delessert. La sélection génétique a permis ensuite d'accroître la teneur en sucre.
Le sucre, qu'i l provienne de la canne à sucre ou de la betterave sucrière, qu'il
soit blanc ou roux, a les mêmes caractéristiques nutritionnelles : c'est du saccharose. Il faÎt partie de la famille des glucides: il est composé de glucose el de fmctose. Le sucre aessentiellement une valeur énergétique, chaque gramme libérant dans l'organisme 4 kilo-calories (soit 17 kilo-joules).
LA PRODUCTION FRANÇAISE La production totale (métropole cl départemen ts d'outre-mer Réu nion, Guadcloupe, Martinique) fut, pour la campagne 199 1-1992, de 43 12000 tonnes de snere, dont une part importante est ex portée. La France (métropole et départements d'outre-mer) était, en 1992, le huitième producteur mondial de sucrc et le troisième expor· tateur mondial. La consommation moyenne de sucre par personne et par an est, en France, stabi lisée depuis une quinzaine d'années entrc 33 et 34 kilos. Prenons volonta iremcnt le chi ffre le plus faible ct effectuons un très bref petit calcnl : 33 kg par an, soit 33 000 grammes par an, divisés par 365 jours = 90 grammes par jour. Le morceau de sucre de la taille la plus habituelle pèse 5 grammes. 90 grammes divisés par 5 = 18 morceaux de sucre par jour. Immédiatement, vous protestez : ma famille el moi Ile consommons pas autant. Votre calcul est donc faux! Et bien non ! Vous pensez au morceau de snere du petit déjeuner, du café, à la cuillère de sucrc du yaourt, à la confiture, aux pâtisseries...
Mais vous oubliez les quantités de sucre utilisées par J'industrie pour la préparation de certains aliments ou boissons 1... j. Il faut y ajouter la chocolaterie : 224 000 tonnes en 1991 ; les confitures préparécs par l'industrie et les conserves de fruits: 92000 tonnes.
Nous mangeons moins de sucre en morceaux ct de sucre en poudre qu'i l y a dix ans, mais nous consommons beaucoup plus de sucre dans les aliments et les boissons industriels. Actuellement, dans notre pays, le tiers environ du sucre consommé est acheté par les individus sous forme de sucre en morceaux - blanc ou roux -, en poudre, cristallisé, et les deux tiers sont intégrés par l'industrie dans les aliments ou les boissons (rappclons
que Coca-Cola contient 98 grammes de sucre-saccharose par litre, PepsiCola 103 grammes, cl bien des « tonies» plus de 100 grammes par
cl surtout chez les enfants, les caries
lilre !). Nous ne sommes pas les pl us gros consommateurs. Les Anglais et les Suisses consomment plus de sucre (saccharose) que nous. Pour les habitants des États-Unis, la situation est un peu particulière car ils consomment non sculement du sucre-saccharose (28 kilogrammes par personne ct par an) mais aussi de l'isoglucose ou sirop de glucose, obtenu par hydrolyse de l'amidon, de maïs SUltOUt (30,5 kg par personne et par an) : soit, au total, plus de 58 kg par personne et par an ! Pourtant les nutritionnistes considèrent que notre consommation de sucre reste
Les Français aiment le sucre Les statistiques des organisations professio nnelles ou du ministère de l'Agriculture indiquent que l'évo lution fut la suivante: - en 1840 : 3 ki los par perso nne et par an ; - en 1900 : 17 kilos par personne et par an ; - en 1955 : 26 kilos par person ne et par an ; - en 1968 : 36 kilos par person ne et par an. Au cours des dernières années, ces quantités ont un peu baissé: entre 33 et 34 kilos par perso nne selon les années. Pour l'année 1991 : - 559 822 tonnes furent vendues pour la consommation directe; - 195 757 tonnes aux collectivités; - 1 135 502 tonnes aux industries alimentaires; - et 25 110 tonnes aux industries pharmaceutiques et chimiques.
trop élevée; elle favori se les« maladies de surcharge », en particulier J'obésité, CI dans certains cas le diabète de l'âge mûr. Elle favorise aussi, à tous les âges dentaires. Il est donc prudent de veiller à ne pas consommer trop de sucre (confitures, boissons sucrées, elc.) et d'auirer l'attent ion des enfanls et adolescents sur cette question. Henri DUPIN*
II< Professeu r honoraire (biologie) au conservatoire national des Arts et métiers de Paris.
Le sucre dans l'industrie agro-al i mentai re Boissons rafraîch issantes Sirops Biscuits et pâtisse ries industrielles, biscottes, pâtisserie artisanale Crèmes glacées, glaces Crèmes desserts et yaourts prés ucrés
1960
199 1
41 000 T 18000 T
219000 T 124 000 T
107000 T
183000T
6000 T
40000 T
3000 T
100000 T
Sources: le sucre, mémo statistiqu e 1992 édité pa r le CEOUS (Centre d'études et d'informations sur le sucre). Ces chiffres coïncident avec ceux publiés par le ministère de l'Agriculture.
UNITÉ B3
• • • • La sonde « Mars Observer»
DOMAINE: MATHÉMATIQUES ET SCIENCES DE LA MATIÈRE
Dossier: « L' exploration de la planète Mars » . Documents: 1. « La sonde " Mars Observer" ... », Phosphore, juillet 1993. 2. « Mariner, Mars Observer, Viking et les autres ... », Phosphore, juillet 1993. 3. «Qui a cassé le satellite? », Phosphore, janvier 1994. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 200 mots e nviron.
Pour cela: Vous dégagerez les idées et les info rmations essenti elles qu' ils co ntien nent, les classerez en fonction du thème commun
VOLIS
les regrouperez et
à ces documents et vous les présenterez avec vos propres
mots, sous fo rme d'un nouveau texte sui vi et cohérent.
s'approchera de son objectif en août prochain. Elle sera la première d'une série de missions envoyées sur Mars. Cette planète, qui recèle encore bien des secrets, passionne à nouveau les scientifiques du monde entier. _ ictor Baker et Robert Storm attendent le mois d'août avec impatience : à cette date, Mars Observer parviendra au vois inage de la planète Mars. Lancée e n septembre 1992 depui s cap Canaveral , en Floride, par une fu sée Titan III, cette petite sonde interplanétaire américaine doit s' installer
V
autour de Mars, sur une orbite bien ronde, à 378 km d 'altitude. Un superbe poste de travail d 'où une caméra haute réso luti on et une batterie d'instruments scientifiques (spectromètre, rad iomètre infrarouge, altimètre laser) vont pouvo ir auscul ter l'atmosphère, analyser la compositio n chimi que du so l et surtout dresser une cartographie complète du relief de Mars. De plus, Mars Observer va prendre des images d' une remarquable préc ision, qui révéleront des détail s au so l de 1,4 mètre ! Un form idable zoom, qui représente une vraie révolution pour les scientifiques.
Attention! -
Vous devez rédiger un texte unique en sui vant un ordre qui vous est propre, eL non mettre trois résumés bout à bout. VOLI S
ne devez pas introdui re d'autres idées ou info rm ations que celles contenues dans les
MARINER, MARS OBSERVER, VIKING ET LES AUTRES ...
documents, ni faire de commentaires personnels.
-
Vous pouvez bien entendu réuti lise r les mots-clés des doc uments, mais non des phrases ou des passages enti ers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des documents. [environ. 6 lignes par question] Questions 1. À la lumière de ces textes, donn ez une définition précise du mot ({ sonde ». 2. Expliquez l'ex pressio n du doc ume nt nO3, ({ les sondes so nt devenues de véritab les Formule 1 ». 3. Pourquoi et commen t les li aisons de la sonde ({ Mars Observe r » avec la te rre ont-elles été interrompues? (doc ument n° 3) 4. Pensez-voLIs que la mission confi ée à cette sonde prése ntai t de l' intérêt? Pourquo i ? 5. Imag inez les informations qu'aurait pu transmettre la so nde si e lle n'avait pas ({ disparu ».
Grille d'évaluation de la synthèse : voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 4 points
questi on 4 : 4 points
question 2 : 4 poi nts
questi on 5 : 4 points
question 3 : 4 poi nt s
L'exploration de Mars commence dès le début de l'ère spatiale, e n 1962, avec la première so nde sov iétique Mars l, suivie de six autres. Toutes seront des échecs. Les a mérica in s se lancent dans l'exploration de Mars en 1965, avec les sondes Marin er. En 197 1, Mariner 9 réalise la première couverture photographique de la planète. Pui s ce fut le tour des so ndes Viking en 1976, très performantes. Le lancement de Mars Observer a ouvert en 199 1 la deuxième ~.
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vague d'exp loratio n de Mars. Elle se poursui vra avec le lanceme nt, prévu en octobre 1994, de la so nde ru sse Mars 94, qui emportera une dizaine d ' expériences françai ses. Une seco nde sonde décollera en octobre 1996. Ell e emportera un robot mobil e ru sse, le Marshorod, et un ballon fra nça is qui promènera dans la basse atmosphère de Mars une nacelle chargée d'instl:uments de mes ures. Jean-Pierre DEFAIT P/fOSI'1I0HI-:, JUIUEf'
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Qui a cassé le satellite?
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La sonde ame ncaine donnait beaucoup d'espoir aux chercheurs : elle enverrait de superbes clichés de Mars. Mais pendant une manœuvre d'approche de la planète, les ingénieurs ont perdu le contact avec Mars Observer. Définitivement. Que s'est-i l passé? L'exploration de Mars est-elle compromise pour longtemps? Pour les in génieurs de la Nasa, la grande agence spati ale américaine, la mésaventure tient du mauvais rêve. Depu is des mo is, ils gambergea ient sur ces fabuleuses images que la sonde Mars Observer allait leur envoyer. Les premiers cli chés de la planète Mars étaient attendu s pour le 24 novembre 1993 exactement. Au li eu de ça, la catastrophe. Personne, au Jet Propulsio n Laboratory (JPL), ne peut dire où est passée la sonde. Le jPL, à Pasadena, Californi e, c'est le sai nt
des sa ints des grandes mi ss ions sc ientifi ques de la Nasa. D' ic i, on a pil oté des e ng in s vers la Lune, Vénu s, Mars, Jupite r, S aturn e, U ranus et Neptune sa ns perdre une
seule image. C'est sim ple, la perte d ' une sonde int erpla néta ire, le lPL n' uva it pas connu cela depuis le 17 juillet 1967. Cc jour- là , Surveyor 4 était all é s'écraser sur la Lune. Un acc ident de jeunesse.
21 août 1993 : la catastrophe n q uart de sièc le pl us tard , les sondes spatiales sont devenues de véri tabl es Formul e l , bardées d ' une é lectronique éprou vée, oll tous les systè mes se s urvei ll e nt et se redo ubl ent. Et pourtant...
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Tout s'est joué le 2 1 aoOt. Lancée onze mo is plus tôt, le 25 septembre 1992, par une fu sée Titan III , Mars Observer ava it al ors boucl é, sans rencontrer de probl èmes majeurs,
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le plu s gros de so n voyage vers Mars, soit 720 000 millions de kilomètres. Restai t il faire le plus dé licat, ce qui dans le plan de vol de sonde fi gure au chapitre « manœ uvres d' insel1ion en orbite)}. En fait un e séri e de pui ssa nt s coups de frein qui , en tro is étapes, devaient pl acer la sonde sur une orbi te à 379 km d 'a ltitude. De là , e ll e deva it trava ill er auto ur de Mars cOlllme le font les satellites d 'observation de la Terre. Les ingéni eurs se sont donné deux Illois et demi avant d 'y parvenir et Mars OIJserver ne devait atte indre son poste de travail que le 8 novembre. Le 2 1 aoOt , tous les responsabl es de la missio n sont donc sur le pont à Pasadena. La bouche sèche mais le geste précis. Il s' ag it de préparer le pre mie r et le plu s important de ces coups de frei n, celui qui do it ral e nt ir suffi sa mme nt la so nde po ur qu'ell e soit captu rée par la fo rce de gravitat ion de la pl anète. En g ros, po ur fre iner une sonde comme Mars Observer, on allume des pet its moteurs qui poussent dan s une d irect ion très préc ise. Mais dans le vide s pati al, si o n ve ut que le carburant arri ve correcte ment il ces moteu rs, il fa ut mettre les réservoirs sous press ion . Pour ce la, il faut o uvrir des pet ites va nnes qui envoient de l' héli um press urisé dans les ci rcui ts. Le ri sq ue, pendant cette opératio n, c'est que les équipements ultra se nsibles so ie nt secoués. Par exemple, il fa ll ait protéger les
tu bes transmetteurs par lesque ls tran sitent toutes les liai sons avec le Terre. 1\ a été déc idé, sur reco m ~ mandation du constructeur de la sonde, de mett re ces transmetteurs hors circuit le temps de l' opération.
Mars Observer ne répond plus
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outes les commandes ont été chargées la veille dan s l' ordi nateur de bord et, le 2 1 aoOt en fin d 'après-midi , les li aisons en provenance de la sonde ont été coupées comme prévu pour qu atre petites minutes. Le drame, ç'est que ll es ne se ro nt j amai s rétablies. Pend ant des jours et des nui ts les ingénieurs du lPL ont tout te nté. La Nasa a mobilisé ses plus pui ssantes stati ons d 'écoute pour tenter de capte r à no uveau un signal. Rien n'y fera. Mars Obse/ver est demeurée désespéré ment muette. Le pi re est que les scientifiques et les ingénieurs ne sauron t peutêtre jamais ce qui s'est passé à l'approche de Mars. On a pensé à un e ex pl os io n o u à un e fuit e d ' hél ium pendant les opérat io ns de pressuri sation. Mais le responsable du projet Mars Observer :lU lPL , Gl enn C unningham, a très vite écart é cette hypothèse. En effet, la sonde était , grâce à de no mbreux ca pteurs, capable de détecter Ull inc ident de ce type et d'int erro mpre la mi ss io n. Les soupçons sc sont al ors portés ve rs un petit transistor de ri en du tout, un composant à un do ll ar et demi. Le S0l1 a en effet voulu que quelques jours avant Mms Obse/ve/; la Nasa ait perdu dans l' es pace un satell ite météo, NOAA~ 13. Et là, la panne a pu très vite être attribuée à un transistor dé fa ill a nt. Or, un composa nt prove nant du mê me fabrica nt et du même lot équipait l'horloge de bord de Mars Observer. Jean-Pierre DEFAIT
DOMAINE : SCIENCES DE LA VIE
Documents; 1. « Un institut pour le stress », Le Nouvel Observateur, 5- 11 nov. 1992. 2. « Les Français ne manquent pas de cachets », Le N. 0., 5- 11 nov. 1992. 3, « Ce n'est pas drôle d' être un enfant. .. » , Le N. 0., 5- 11 nov. 1992.
Durée totale de l'épreuve: 2 hem'es 15 Exercice 1 Vous ferez un e SYNTHÈSE de ces doc ume nts en 240 Ill Ots e nviron. POUl' cela: Vou s dégagerez les idées et les informati ons essenti e ll es qu ' ils contiennent , vous les regrouperez et les classerez en foncti o n du thème cOlllmun à ces documents et vous les présenterez avec vos propres mot s, sous fo rme d ' un nouveau tex te sui vi e t cohé rent. Vous do nne rez un titre à votre sy nthèse. Attention! Vo us devez rédiger un tex te uniq ue en sui vant un o rdre q ui vous est propre, et no n mettre troi s résumés bout à bou t. Vo us ne devez pas introduire d 'aut res idées o u info rm ati o ns que celles co ntenues dans les d oc um ellts~ ni faire de comment aires personne ls. Vou s pouvez ré utiliser les mot s-clés des documents, mais no n des ph rases ou passages enti ers.
Exercice 2 Vo us répondrez de faço n précise au x cinq ques tio ns posées, sans reprendre de phrases des textes. Questions 1. (Document nO 1) Que ll e raison dOllne-t-on pour ex pliquer 1' « anxiété patho logique» chez les Français? Co nstatez-volis le même phénomène dans votre pays? Si oui , quelles en sont les raisons? Si la répo nse est no n, dites po urquoi. [e nviron 8 lignes ] 2. (Document n° 1) On évoque ici deux types de savoirs, « cliniques et thérape utiqu es », perm ettant de traiter les malades. Expliquez la différence entre les de ux. [enviIVl'l 6 lignes] 3. (Doc ume nt nO 3) Que ll es so nt les caractéri stiqu es et les ca uses essenti ell es de la peur chez les e nfa nts? [en.vi IVIl 5 lignes] 4. Quc ls sont les points communs entre les formes de stress évoquées dans les document s nO 1 et 3 ? [envi/v l1 6 lignes1 5. (Docume nt nO 2) Ex pliquez c n deux o u troi s phrases le po urce ntage é levé d ' utili sation des tranquilli sants et so mnifères chez les Fra nçai s. [envi ron 5 lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 , Barème des questions (sur 20)
questi o n 2 : 4 points
questi on 4 : 4 points
questio n 1 : 6 poi nt s
questi o n 3 : 3 points
q uestio n 5 : 3 points
UNITÉ B3
Un institut pour le stress Il reçoit chaque année mille angoissés Ils ont la trentaine et sont tous deux psychiatres : Eric Albert vient de la Salpêtrière, Laurent Chneiweiss de l'Inserm. Depuis deux ans, ils dirigent le premier centre extrahospitalier voué à la lutte contre l'angoisse: l'Institut Français de l'Anxiété et du Stress (IFAS). Les consu ltati ons sont au tarif officiel et, pour certaines, remboursées par la Sécurité sociale. Pour mener à bien l'opération, les fondateurs ont investi leurs propres capitaux. Et mis sur pied une équipe soudée qui soigne chaque année mille patients. «L'observation des chiffres statistiques prouve, expliquent les médecins, qu'il existe une anxiété pathologique toucham la à 15 % de la population : un taux stable, commun à tous les pays développés. La maladie frappe davantage les femmes - deux femmes pour un homme -, surtout quand elles ont entre 20 et 30 ans. La société très insécuritaire dans laquelle nous vivons favorise l'angoisse. Ce qui augmente d' autamle nombre de malades potentiels. Dès lors, lutter efficacement contre la maladie suppose de faire des choix précis. »
L' institut ambitionne de devenir une structure de référence. « En centralisant les différents savoirs - cliniques et thérapeutiques - , nous proposons aux malades une structure plus souple et plus adaptée à leurs besoins. » Concrètement, il s'agit d'être à la pointe de la technique en évitant la lourdeur et ,
l'austérité administrative des hôpitaux : « C'estfondamental: pour vaincre l'angoisse, il faut rompre l'isolement du patiem afin de lui permettre de surmonter sa répugnance cl
se faire soigner. » Comme Valérie, 21 ans, en traitement depuis deux ans: « Je suis étudiame en deuxième année d'arts graphiques. Quand je suis entrée en faculté, je souffrais énormément. C'était terrible, je ne pouvais pas aller en cours. Quand j'y allais, je me cachais: j'avais horriblement peur d'être jugée sur mon travail. » Au centre, elle est
Les Français ne manquent pas de cachets 20 % des Français prennent des tranquillisants, contre 5 % des Japonais En 1991, chaque Français a dépe nsé en moyen ne 1799 fran cs en produits pha rmaceutiques di vers, et absorbé ou utili sé six pi lules, comprimés ou suppositoires par jour. Soit deux fois plus qu'un Américain ou un Allemand, troi s fois plus qu ' un Britannique ou un Néerlanda is. Nous détenons un peu enviab le
écoutée, comprise. Et pense avoir appris énormément sur elle-même. Beaucoup d'étudiants souffrent-ils de l'angoisse? « La majorité de Ines camarades », répond Valérie. « Un pourcentage de plus en plus élevé, certainement », confirment les psychiatres.
record mondial pour la catégorie des calmants, tranquilli sants ct somnifères. En 1990, selon le professeu r Mitche ll Balter, de l'université Tuffts à Boston, plus de 20 % des Français ont pris une fois des be nzod iazépi nes, les plus répandus des tranquillisants. Contre seu lement 7 % des Américains et 5 % des Japonais. Un so ndage Sofres plus récent montre qu e près du ti ers (32 %) de nos compa-
Mais l'IFAS répond aussi à une demande économique puisque l'angoisse coûte aujourd'hui entre 6 et 10 milliards de francs à la co ll ectivité - en consommation de médi caments, arrêts de travail. Résultat : cinq hôpitaux, dont Broussais à Paris, et trois laboratoires pharmaceutiques - dont l'américain Bristol ou le suisse Hoffman-La Roche financent certains programmes de recherche du groupe; et les psychiatres de l'institut font des thérapies en entreprises: « Certains font appel à nos services pour optimiser leur fonctionnement, le groupe Schneider par exemple, déclare le docteur Chneiweiss. Mais souvent, ajoute-t-il, ce som les patrons en difficulté qui s' adressem à nous. Ils pensent que nous trouverons une solution à leurs problèmes. Un exemple? Le groupe Mory parmi les premières entreprises françaises de transport - a fait appel à nous : notre tâche consistait à
triotes recourt au moin s une fo is de temps e n temps aux tranquilli sa nts; 7 % so nt des utili sa te urs régulie rs, lesquels se rec rutent surtout parmi les femmes c t les plus de 55 'II1S. Une surconso mmation qui a motivé, en octobre 1991 , un arrêté ministériel de Bruno Durieux, lim itant la durée de prescription
Jean-Laurent DEL BONO Œ NOUVeL OnsERvATWR,
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étonnant que nos prati ciens aient te ndance à étab lir des ordonnances qui tien ne nt cie l'inventaire de Prévert. Si l'on ajoute que la formation phannacolog ique des médecins est notoirement in suffisante, on voit mal comment limiter un abus de prescriptions dont l'effet principal est de creuser le déficit de la Sécurité soci ale. Ce qui ne fait qu 'accroître noIre angoisse .. Michel DE PRACONTAL LE NOUV1,'- OIJSERVATEUR.
e n'est pas dlôle d'être un enfant en 1992. Où sont donc passés les verts pmadls d'autlefûls? Lom, tl ès lOin La pleuve: ce so ndage publié par la levue « Okapi» il y a que lques semaines: 40 % des e nfants ont peur ... non pas du loup, clu no ir ou de leurs cauchemars, mai s du chômage. Q ui a mis cette frayeur dans le urs tendres cervell es? Nous, bien sûr, adu ltes raisonnab les que les lendemain s terrori sent. Et parce que l'angoisse nOLIS tenaille, nous sommes prêt à faire n'importe quoi.
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Comme le papa de Victor, qui a e u la trouille de sa vie parce qu'une sema ine après la rent rée, Victor, 3 ans et demi, s'est mis à hurl er qu'il ne vou lait pas all er à l'éco le! Ne pas all er en classe, Victor, c'est finir garçon de café comme papa, qui n'a « pas bien
NOVEMURE /992
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de so mnifères à quatre semai nes, celle des anx iolytiqu es à douze semaines. Comment exp liqu er notre aisance à avaler la pilule? Rien n' indique que le Français so it plus angoissé, dépress if ou insomniaque que le Britannique, le Belge ou le Nippon. En revanche, il paie ses médicame nts beaucoup moins cher. En moyenne, une officine française délivre pour 72 francs un produit qui en coûterait 11 7 e n Grande-Bretagne ct 133 aux Pays-Bas. Les médicaments é tant rem boursés, il n'est guère
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NOV1,M1JR1, /992
marché» à l'école. Aussitôt, le père de Victor a appe lé SOS-Psychiatrie. Et fil s e t père ont débarqué chez Simone Scia ma, psychologue dans un hôpital parisien: (( Il Y a dix ans, racon te-t-elle, les parellts venaient parce que le petitfaisail pipi. Aujourd'hui, c'est parce qu'i/travaille mal à l'école. Dès qu'on parle avec les parents, on s'aperçoit qu'il y a d'autres problèmes, mais c'est sur l'école que s'est déplacée toute la problématique parentale. » Simone Sciama ne cesse de voir des enfants qui n'en peuvent plus des (( ambitions scolaires déme· su rées » e t des « allentes phénoménales angoissantes» dont ils sont l'obj et. Et qui craque nt. «( Pour eux, explique-t-elle, ne pas être pelformant à l'école, c'est perdre l'amour de ses parents. » Le
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NOUVEL OBSERVATEUR. 5-1/ NOVl:.MBR1, /992
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Où sont passés les parents?
entière, ex plique le docteur Cohe n Solal. C'est la nécessité du tra vail des mères qui commallde cetle habitude prise par HOS société. » Un enfant gardé à la maison par sa mère ne sera pas forcement
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DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Documeuts: 1. « Où sont passés les parents? »: 2. « Après la révolution , le réfOllm sme » . 3. « Les ados en miettes ».
La journée ils travaillent, le soir
ils rentrent tard, le week-end ils sont fatigués ... Absorbés par leur vie professionnelle, la majorité des parents voient rarement leurs enfants. Trop rarement? Pendant des années, les psys étaient formels : « socialisation» et « autonomie » étaient, disaient-ils, bénéfiques, même aux tout-petits. Mais désormais ils sont moins catégoriques et les parents doutent: sontils trop absents ? Garderies, crèches, maternelles, écoles ... Les enfants du baby-sitting seront-ils des adultes déséquilibrés ?
4. Dessin. Le Nouvel Observateur, février 93. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Exercice 1
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demeuré, admettent mainte nant les psys. Mais
un enfant à la crèc he ou en no urri ce peUl êt re
aussi très heureux. « 11 y a des bébés plus ou
moins doués pour supporter l'absence, dit Marcel Ruffo. L'important, c'est que le mode de
garde, quel qu'il soit, reste biell vécu par les parent et les enfants. » « TOt/ s les modes de garde sont bons quand les enfants sont bien. gardés », affirme Serge Lebovici. Piégés. Les parents sont perdus et piégés. (( En. ce
qui concerne la famille, dit la soc io log ue Christine Caselain Meuni er, la société cOl/lem,-
poraine est dans une impasse. El c'est ['enfant qui trinque. On. ne sait plus quelle place lui donne r. » A lo rs qu e faire? De mander aux femmes de retoulll er défi niti ve ment au fo ye r ? Impensable. Partir à nou vea u sur le sentier de la g uerre pour ex iger des crèc hes? Aujourd'hui, seul ement la moiti é des e nfants de moin s de troi s ans trou vent une place dan s les systè mes de
Exercice 2
l' de phrases des textes. Vou s répo ndrez de façon précise aux ci nq questions posées, sans reprenc le
garde agréés. C'est inacceptable. Mais le développeme nt des crèc hes ne réglera pas le problème
Questions es dan s ces documents: 1 À partir des informations con enu . ( ' , f' • " t r l' éducatiOn des e n ants , - relevez les menaces qUI pe,s en su d l' bsence pm·entale. [envi roll 5 lignes] , 11 t les prinCipales causes e a ' - dites que es son ' d 1 ciété française? [environ 5 lignes] , d' h i h place de 1 e nfant ans a so , , 2. Quelle est, aUJour LI ,' , ' l't l'de e\'t de n'avoir rien lral/snus a . l ' t · le la oénéra!wn SOlxallte- nu a . , 3 (( Le pmblème majeur {. es pw cn s (. . Co 1 L' , t a\' encore lermin é leur adolescence. » . ,~t wn1' ces adu te ')- a n. 011 p , JO leurs enfants, Ce n esl pas e 0111 . ' . . ' . "t-'1 pertinent ? Pourquoi? [8 cl ,tgnes (document nO3, dernière phrase) , Ce Jugement v~us pm~l 1 . 1 document nO4. [envI ron 5 lig nes ) 4. Analysez et commentez e . l ' F'll?'i / De la vie elle-même », nOliS . ~ 1 as / Il'> 'iOn! les FE1s et es /, e, . 5 (( Vo s enfants ne VOtIS apparuel1nen.') ." . G D nez à votre tour et SllCclllctement . d' d . Le prophète» le poète libanaiS Khahl \BRAN. on It ans« 8 ' JO l' .] votre opinion sur l'éducation des enfants. [a tgHe,~ .
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]
Grille d'évaluation de la synthèse : voir page 100 Barème des questions (sur 20) 1
\
.
questio n 1 : 3 pomts
question 2 : 3 points questi o n 3 : 5 po ints
Après la révolution, le réformisme
de l'absence. Les hommes, les femmes travailleront
«Ne nous leurrons pas, dit A nne Labadye, direc-
Reste une so lution : travaill er moin s, travailler
tri ce de crèc he à Marseille. Le discours des psys
autre ment. Utopie farfelue? On nous ava it dit , il
plus facilement, les enfant s sero nt mi eux gardés. Mais les pare nt s ne seront pas plus prése nts.
varie selon/'air du temps. Il est politique. Dans
n' y a pas si long temps, que lorsque les femmes
les années 70, on avait besoin des femmes pour
investirai ent le marché de l'emploi , les méthodes
les a déCltf-
changeraien t. Il y aurait moins de harg ne , plus de
pabilisées au maximum. Aujourd'hui, c'est l'éternel
temps pour vivre . Il n' e n a ri e n été. Pour réussi r
mouvement de balcmcief: A vec la montée du
socialement , on se bat sur tous les fronts. Les
chômage, certains voudraient bïenles renvoyer il
hommes entre eux , les femmes entre e ll es, les
la maison, en jouant sur la corde sensible: les enfants» Retour e n arrière o u recentrage? Après
hommes co ntre les fe mmes. El si on déc idait un
faire marcher l'économie, Alors
011
cessez-le-feu, juste pour les enfants?
la révo luti on, le réformisme. « On ne peut pas question 4 : 4 points
dire qu'un petit enfant de 2 ans el demi a
questi on 5 : 5 po ints
«
~~~~~~~~~~~~~"~-i'~'~~~~ ~::Jl'''13I . Z;;,"'r2l.~"~'~'~§~~v.~;Z;--~.'~":1i' ~IIY" " "
besoin» d'aller cl l'école maternelle tlne journée
Marie-France
ETC HEGOIN
J'EN AI VU QUI FRAPPAIENT LEUR MÈRE
Les ados en miettes Le plus grave, pour le psychanalyste Tony Anatrella : . les parents absents ne transmeltent pas les valeurs dont les enf ants ont besoll1. Le Nouvel Observateur. - PellsezVOliS qlle les parents sont oujourd'JU/i tlVp absents? Tony Annatrclla. - Ou i. Mais il ne s' agit pas seulement d' une absence phys ique, du peu de temps passé avec les enfa nts. Le plus grave, je crois, est l' abse nce de projet édu -
M. Dupont, qui frappent le ur mère. Il s ne peuve nt plu s s'o pposer à des idées, des projets, alors ils deviennent violents physiquement.
partir de chez ses parellts; Paul (/ envie de voyager... » Aujourd ' hui c'est :« Paul a el/vie de se II/ariel; de vivre en famille. » Pourquoi ? Parce
N.O. - Voyez ~ votls de pills en pllls d'adolescents sur votre divan ? T. Anatrclla. - Oui , mais souvent
qu ' aujourd ' hui la maison est devenue le lie u de l' illVÎ sibilité parentale. Là où il y avait présence, il y a absence. N.O. - VOiliez-vous fa ire revenir les femmes à /0 maison? '1: Anatrclla - Non. Mais, c'est vrai , les enfants ont envie de voir leurs parents à la sOltie de l'école. O n dit souvent qu ' il s ré uss issent m ieux quand le ur mère travaille. J'ai réalisé des enquêtes auprès d' une centaine d 'enfants . Les meille urs résultats sont obtenus par ceux qui ont e u une mère très présente jusqu 'à 8 ans . Ce la fera peut-être réfl échir les pa rent s trop abse nt s pui sque la ré ussite scolaire est pour eux le seul domaine qui a vraiment de l' importance. Les parents se raccrochent il cela parce qu' il s ne savent plus e uxmêmes où ils en sont. Je le répète, le problème maje ur des parents de la génération soixante-huitarde est de n'avoir rien transmis à leurs enfa nts. Ce n'est pas étonnant: ces adultes-là n'ont pas e ncore terminé le ur aclolescence.
N.O. - Quelles sont les conséqllences de ce type d'absence? T. Anatl'clla. - Le plus sou vent, les enfants s'en sOlten! bien jusqu'à 1416 ans. Et puis, au moment de la
pour des raisons différentes d' il y a vingt ans. Avant, les je un es en voulaient à le urs parents, à la soc iété, à la terre entière. Aujourd ' hui , ils sont plus lucides et ils ont une mauvaise image d 'eux-mêmes . Il s se sentent morcelés. Ils pensent qu ' i ls sont les seuls responsables de leur malai se. Les absences parentales favorisent ce type de personnalités . Mais ces adolescents fo nt rare ment le procès de le urs parents. Ils comprennent très bien qu ' ils trava illent. Ils savent que ln vie est difficile . Le seul reproche qu ' ils font à le ur père ou à leur mère c'est de lelll' avoir fait porter plus qu ' ils ne pouvaient pOlter. N.O. - \kJllS prêchez pOlir fII l retour
pubelté, quand ils doivent se détacher de leurs parents, trouver des forces en eu x~ m êm es pour devenir adultes, il s risquent de s'effondrer. Comme s' ils ava ient déjà é pui sé toutes leurs ressources. En fait il s manquent « d' étay..!ê! » . Il s ne di sposent pas d ' images parentales suffisamment solides pour se consttUire. Je vois souvent des je unes, apparemment parfaitement équilibrés, des futurs
c'était mie ux avant. Je constate. Je me bal ade beaucoup dans les lycées et les collèges . Je discute avec les adolescents. Parfois, je leur fai s passer des tests psychol ogiques. Des phrases du type: « Paul veut .. . » Et ils do ivent compléter. Il y a vingt ans, c'était presque toujours: « Paul vell1
catif. Les parents ne savent plus que trans mettre à le urs enfants. Ces derni ers doivent donc se débrouiller seul s pour trouver le urs propres valeurs. La vul gari sation de la psy-
chanalyse. le succès de Françoise Dolto ont cu des effets pervers.
CCltaÎns de ses successeurs ont laissé croire que l' enfant étail le seul sujet de son développement et que les parents devaient se tenir a di stance pour ne pas~es petits.
DOMAINE : SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES
de la morale, des valeurs familiales traditionnelles ? T. Anatrella. - Je ne dis pas que
Propo~ recuei llis par Marie- France Etchegoin
Documents : 1. « Les Français et le veau d' or », Le Point, 23 avril 1994. 2. « Argent et culture », Gérard MERM ET, Francoscopie 1993. 3. « Argent et morale », Gérard MERM ET, Francoscopie 1993 . 4. « Placements », Gérard M ERMET , Francoscopie 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vou s ferez une SYNTHÈSE de ces doc ume nts en 240 Illots environ .
Pour cela: Vou s dégagerez les idées et les informations essenti e ll es qu ' ils contiennent , vous les regrouperez et les classerez en fonction du thè me commun à ces documents e l vous les présenterez avec vos propres mots, sous fo rme d' un nou veau texte suivi et cohérent. Vou s donn erez Ull titre à votre sy nthèse.
Attention! Vo us devez rédi ger un tex te uniqu e e n sui vant un ordre qui vous est propre, et non mettre trois résumés bout à bout. Vous ne devez pas introduire d' autres idées ou information s que celles conte nues dan s les docume nts, ni faire de commentaires personne ls. Vous pou vez réutili ser les mots-clés des documents, mais no n des phrases o u passages enti ers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq question s posées, san s reprendre de phrases des textes.
Questions 1. Qu'esl-ce que Philippe M AN IÈRE appelle le« modè le français" (document n' 1, 2' paragraphe)? [environ 4 lignes] 2. Quelles rai sons hi storiqu es peuvent ex pliquer que, pour les Françai s, l' argent ait lo ngte mps été un suj et tabou ? [environ 4 lignes] 3.
« La transparence n' exclut pas le voyeuri sme et l'étalage des inégalités est une source croissante de fru strati o n « (fin du document nO 2). Expliquez. [environ 5 lignes]
4. Quel comme nt aire perso nne l VOliS inspire le di cto n « l'arge nt ne fait pas le bonhe ur » (c ité dans le doc ume nt nO 2, I CI' paragraphe)? [environ la lignes] 5. En quoi l'attitude des Françai s face à l'argent est-elle voi sine o u différente de cell e de vos compatriotes ? [environ. la lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Documents extraits du do~s ier L'éducation des enfa nts menacée par les nouvelles façons de vivre dcs adultes » .
«
1
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Barème des questions (sur 20)
questio n 2 : 2 points
quesli on 4 : 6 points
questio n 1 : 3 points
questio n 3 : 3 points
questi o n 5 : 6 points
UNITÉ 113
Les Français et le veau d'or Cargent en France est tabou. Mais nos frontières sont perméables à celui des autres, qui sont prêts, eux, à jouer le rôle de vrai capitaliste dont nous ne voulons pas.
L
es défauts du capitalisme à la française, voué aux relations incestueuses et au copinage, passent souvent pour un péché de jeunesse. Allons, plaident les optimi stes, laissez à la France, récemme nt co nvertie au marché, le te mps de devenir adulte. Et VOLIS velTez qu 'cll e renoncera à ses vices ! Hélas, ils ont tort.
Les particulari smes de notre vic des affaires, loin d 'être de simples contingences héritées de J' histoire industrielle ou de la tradition économique, s'ancrent en effet profondément dans un incon sc ie nt co llectif Oll la qu es tion des rapports de J' indivi du avec l' argent de me ure empoisonnée par d ' innombrables tabolls. Le catholicisme (qui, au contraire de l'éthique de la Réforme , e nt o ure l' arge nt d'une aura de péc hé et de secret) et le socialisme (qui dé ifie j'égalité et, donc, réprouve l'accumulatio n indi viduelle de richesse)
ont pour longtemps jeté l'opprobre sur les possédants. Cet état d'esprit a donné nai ssance à un « modè le françai s » large ment voué à la redi stribution et ca ractéri sé par une fi scalité souvent confi scatoire . Comment, dès lors, s'éto nn e r~ qu 'en Ffrance les
riches soient rares, et encore plus rares ceux qui s' assument comme tels, qui investissent au
grand jour plutôt que de thésa uri ser stéril e me nt el dans la clandestinité? Or, c'est bien faute de « riches» que le système de la barbichette fait florès dans notre beau pays! La logique capitaliste an glosaxonne, si ell e a ses défauts, a en effet le mérite insigne de comporter des règles saines et
simples: la légitimité du pouvoir, qui procède de l'effort d'inves· ti ssement, va à ceux qui ont l'argent. D' une part, les plus fortunés. D'autre part, la masse des éparg nant s, qui , directement ou indirectement (en particulier via les fonds de pe nsion), contrôlent en fait la maj orité du capital de pratiquement toutes les grandes entreprises. En Fra nce, où l'on a fort peu de ri ches et pas de véritable épargne de masse (pui sque les systè mes de protection sociale par répartition ont évincé la capital isation), il faut bie n trou· ver une légitimité subsidiaire au règne des managers. C 'est celle de la technocratie et de la coop· tation. Elle ne subit ni contrôle ni réelle censure - puisque celle du capital n'opère réell ement
sous au c un e de ses de ux formes: ce n'est pas un hasa rd si les droits des petits action· naires sont micu x rcspec tés dan s les pays al! les vé ritabl es capitaines d'indu stri e propriétaires de leur affaÎl'e sont moins rares .. . Après tout , dira-t-o n, est-ce si g rave? Nos patrons n'ont g uère de co mptes à rendre, mais la plupart se co mport ent e n hommes re spo nsa bles sa ns même l'ai g uill o n d'un capitalisme actif. .. Et, puisq ue l'on ne chan ge pas d ' un coup de baguette mag ique une mentalité collecti ve millénaire et te nace, e h bie n, vivo ns avec! La France, qui n'a jamais vraim ent joué du capital , a tout de mê me connu de riches heures. Le hic, c'est que no us ne sommes pas (ou plus) seuls au monde : l'Europe est là, et le GATT, et les nouveaux pays ind ust ri alisés, où la ri chesse s'acc umul e, prête à s' investir. Nos front ières sont perméabl es à l'arge nt des autres et les autres, eux, sont prêts à jouer le rôle dont nous ne voul o ns pas. Ils se chargeron t volo ntiers, subrepticement o u à co up d'O.P.A. , d' édifier chez nous des empires assis sur un vrai capital! Les Fra nçais, peuple de refoulés, sont, en fait, les derniers au monde à révérer le veau d'or puisque les seuls à ne pas oser lever les yeux sur lui. Il faudra
bien, un jour, qu' ils se décident à le regarder en face. Et à le dompter, pour ne pas être euxmêmes asservi s. Philippe MAN IÈRE
Argent et Culture Argent et Morale Les dictons populai res montrent l'ambiguÏlé des rapports que les Français ont entretenu I>cndant des siècles avec l'argent. On prélend ainsi depui s longtemps que « l'argent ne fai t pas le bonheur». Une affirmation aussi bien utilisée par ccux (lui en sont démunis (pour conj urer le mauvais sort 1) que par les plus fortunés (comme pour s'cn excuser). Car un honnête homme doit se méfier de l'argent , qui est à la fois « bon serviteur et mauvais maître ». D'ailleurs, les Françai s se sont consolés pendant longtemps de Ile pas être riches en se répétant que « peine d'argent n'est pas mortelle )) .. Mais les années 80 ont remis à la mode un autre dicton, selon lequel « l'argent n'a pas d'odeur )). Une affirmation qui ne rend cependant pas compte de l'image encore très complexe de l'argent. Si l'argent fut longtemps absent des conversations des Français, il ne l'était pas de leurs préoccupat ions. L'émergence progressive d'une société matérialiste et individualiste depui s le début des an nées 50 a modifié les règles du jeu social et levé en partie le tabou: gagner de l'argent est devenu une ambition légiti me, que ce soit en travai llant, en jouant ou en héritant. L'évolution récente tient à la fois à l'affaib lissement des points de repère qual itatifs et à la médiatisat ion croissante de l'argent. Les s,llaires des uns et la fortune des autres fo nt la une des magazi nes et les beau x soirs de la télév ision. Mais on aurait tort de voir dans ceUe attitude nouvelle la disparition totale et définitive du tabou. La transparence n'exclut pas le voyeurisme et l'étalage des inégalités est une sou rce croissante de frustration. Le règne de l'argent fou est aussi celui de l'argent Oou.
Les années 1984·1 986 avaient été celles de la découvel1e du libéralisme ; l'argent étai t considéré à la fois comme un moteur de J'économie et une juste récompense pour ceux qui en ass uraient la croissance. Mais J'enthousiasme se dissipa rapidement à l'observation des modèles britanniques et américains et à J'énoncé de l'accroissement des inégaJités en France. Le retoumement de l'opinion fut sensible dans la seconde moitié des années 80 : en 1990, 50 % des Français éprouvaient plutôt de la méfi ance à l'égard d'une personne ayant fait fortune en quelques années, 34 % de l'admi ration. Une très large majorité des Français (83 %) estime que les gens aujourd' hui pensent trop à l'argent. 64 % ne sont pas d'accord pour dire que « dans J'ensemble, plus on a d'argent, plus on est heureux » (VSD - La Cinq/CSA, mai 1991). S'ils sont méfiants à l'égard de la fortune rapidement acquise, ils sont 55 % à éprouver de l'admiration pour un homme d'affai res qui a réussi et qui a fai t fortune; 9 % l'envient même, seuls 18 % ressentent de la méfiance, 3 % de l'antipathie. CtHA/W M EHMI:.T. FHANCOSCOI'Œ
Placements Après avoir longtemps placé l'essentiel de leurs économies à la Caisse d'épargne, dans l'or ou dans la pierre (sans oublier les matelas ct les bas de laine), les Français ont com mencé depuis quelques années à chercher des solutions plus avantageuses. Il faut dire que leurs patrimoines avaient été sérieusement érodés au cours des années 70 par une inOation persistante. Une somme placée en 1970 sur un li vret A de Caisse d'épargne avait perdu en 1983 un quart de sa valeur en francs constants. Depu is 1984, les taux d'intérêt réels (déduct ion faite de l' infl ation) son t devenus posi tifs: 4,5 % en 1991, avec une inflation de 3,4 %. Une situat ion exception nelle pour les épargnants, dont certai ns ont découvert que le capital pouva it rapporter plus que le trav'Iil. Au cours des années 80, les Français onl découvert la Bourse et l'assurance-vie, dont la croissance a été globalement élevée. Cct engouement pour des placements plus risqués ne traduit pas seulement le souhait des épargnants de mieux préserver leur capital. Il marque aussi leur volonté de prendre llll peu plus en charge leur patrimoine, comme le reste de leur vie.
/993, LAROUSSE /992
Les efforts des pouvoirs publ ics pour diriger l'épargne des particuliers vers les valeurs mobilières ont été favori sés par la forte croissance de la Bourse depuis 1983. La période 1983- 1986 avait été particulièrement favora ble pour les porteurs d'act ions: +56 %en t983, +46 %en t984, +45 %en 1985,+50 %en 1986. Ce climat euphorique, et les privatisat ions réa li sées en 1986 et 1987, avaient décidé un grand nombre de Français à deveni r actionnaires: 20 % des ménages à fin 1987, contre la moitié trois ans plus tôt. Mais le séisme d'octobre 1987, avec une baisse de 30 % de la Bourse de Paris, a remis en quest ion ces comportements. Malgré la forle relllon lée de 1988 (+ 45 %) CI 1989 (+ 32 %), tes petils porteurs devinrent plus hési tants à prendre des risques et privi légièrent les instruments de placements collectifs à vocation défensive ou d'attente (S ICAV de trésorerie, fonds communs obligataires ou indiciels... ). Un nouvel effondrement descours s'est produit en août 1990. Il était effacé en 1991 (+ 15,7 %) landis que 1992 s'annonçait comme une année en demi-tei nte. Début 1992, 64 % des professions libérales possédaient des valeurs mobil ières, 50 % des cadres, 18 % des empl oyés et Il % des ouvriers. CtRARO MERME7, FHANCOSCOf'IE 1993, UIROUS5E / 992
~.~ ..~ . .~f~'·'~-~'~·'~~ ~--~·~~~-U~~ ..~·'-~·~,~'·~'~_~_ ... ~_."~_~.
UNtTÉ
Grille d'évaluation de la synthése : voi r page 100 Baréme des questions (sur 20) questi o n t : 3 points
que sti on 2 : 3 points
questi o n 4 : 5 points
question 3 : 4 points
questio n 5 : 5 points
DOMAINE : SCIENCES DE LA VIE
Documents : 1. « Jurassic Park : la part du vrai », Sciences el Avenir, octobre 1993. 2. « Les dents de la terre », Spectacle du Monde, septembre 1993. 3. (sans titre), Sc ience et Vie Junior, septembre 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Jurassic Park •• la part du vrai
Exercice 1 Vous fe rez une SYNTHÈSE de ces document s en 200 mots environ (u n écart de plus ou moin s 10 % est toléré). Pour cela: VOLI S dégagerez les idées et les informat io ns essentielles qu'il s con ti enne~t , vous les regroupe.rez et les classerez en fo nction du thème commun à ces documents et VOliS les presenterez avec vos plopres mots, sous for me d'un nouveau texte suivi et cohérent.
Attention! Vou s devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qu i vous est propre, et
11 0 n
mettre troi s
résum és bout à bout. Vous ne devez pas introd uire d'autres idées ou info rm atio ns que celles co ntenu es dan s les documents ni faire de com mentaires personnels. _ Vous POllV~Z bien entendu réutiliser les mots-clés des documents, mais non des ph rases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux ci nq questions posées, sans reprendre de phrases des docu me nt s.
[environ 6 lignes par question ] Questions 1. Quelles sont les caractéristiques de l'espèce des dinosaures, selon les scientifiques? 2. Le « grand public» les voit-i l de la même manière? Expl iquez.
?:
3. À partir des in fo rmatio ns conten ues da ns les troi s doc ume nt s: donnez u~e dé finition! pr~~!ise l'ADN. Ret racez ensuite le schéma biologique des « résurrec tIOn s» de dmosaures te qu 1 a ete imaginé par Crichton. 4. En vous référant aux documents nO 1 et 3, mo ntrez dan s quelle mesure le roman de Crichton s'appuie sur des découvertes scientifiques.
5.
ramener à la vie des dinosau res (. .. J, avec toute! les conséquences imprévisibles q~ti peuvel~t en découler pour ['homme. » (document nO 2). A supposer que cette « rés urrec.l1on » ~Olt
« ...
possible, vous semble-t-e lle présenter un réel intérêt pour l' ho mme? Quelles pourrment en etre , \ .lmpré' 'bl ? les « conséquences VISI es».
Faire revivre, au sens littéral du mot, des dinosaures, c'est le thème central du livre de Michael Crichton, le Parc jurassique, et du film qui en a été tiré. Un tel sujet ne peut laisser indifférent un paléontologue, dont le métier est précisément de faire Il renaître)) les espèces disparues. Eric Buffetaut, directeur de recherche au CNRS, juge ici le livre à l'aune des connaissances scientifiques actuel/es. e li vre s usci te quelques réfl ex io ns. Dans quelle mes ure, d'abo rd , est-ce de la sc ie nce- fiction ? En d 'a utres term es, pourrons-nous un jour, prochai n o u lo intain, réali ser les prouesses scientifiques e t techniques qui dan s le roman, redon nen t vie aux dinosaures, à partir d' ADN de ces anim aux réc upéré dan s du sang ingéré par des mo ustiques conservés dan s de l'ambre? Il es t diftïcile de répo ndre avec précisio n. L'auteur, c'est clai r, s'est documenté a uprès de so urces co mpétentes. Peut-o n vraime nt re trouver de )' ADN dans les restes d'u n an imal vieux de plusieurs di zaines de millions d 'ann ées? La répo nse est o ui. Récemm ent , George Poi nar (Un iversité de Be rk e ley) et ses coll aborateurs (qui so nt d 'aille urs re merc iés par Cric hton à la fin de son li vre) o nt annoncé qu'il s ava ie nt extra it de l' A DN d' un chara nçon fossilisé dan s de l'ambre (qu i n'est aut re qu ' un e rés ine fossile) vie ux d ' une ce nta ine de millions d'ann ées. Plus géné ralement, les matières orga niq ues se conservent beauco up plus souven t qu 'o n ne le croit dan s les fossiles, el il a été possib le, par exemple, d'extraire des restes de pro té ines d'os de dinosaures. Le champ qui s'ouvre ac tu ellement à la paléon tologie moléculaire est vaste et nous réserve sans doute des découvertes étonnantes. Cela dit , no us sommes enco re loi n des exploits biolog iq ues réal isés par les héros (si l'o n peut dire, puisque leu r en treprise mégalomane finit fort mal ) du roman. Q uand bien même no us
C
di s poserio ns d'A DN de dinosa ures, le gellle génétique actuel ne nous permettra it pas de fai re renaître un de ces a nim aux. Co nn aître une carte gé néti q ue est un e chose, créer ou recréer, à partir d'elle, un être vivant e n est une autre. À ce stade, le ro man de Cri ch ton res te de la fiction et le restera peut-être lon gte mps encore. Le ro man m' intéresse égale ment par un tout autre aspec t, celui de la prése ntation des dinosaures que donne l'aute ur. Peut-être ce li vre (e t ce film) feront-i ls plus pour c hanger l' image de ces animaux dan s l'imagi nat io n du public que ne l'o nt fai t près de vin g t a ns d ' articles de vul gar isa ti o n du s à des pa léo nto logues du mo nd e e nti e r. Les dinosa ures du Pa rc Jura ssique (beauco up d 'e ntre e ux, soit dit e n passa nt , viva ie nt e n fait a u cré tacé et no n au j urassique) ne so nt pas les lo urds an imaux stu pides et le nts que trop de nos contemporains imagi ne nt e nco re quand ils e nte nden t le mot « dinosa ure » . La petite révolut io n qui, depui s une vin gtaine d'a nnées, a secoué le monde des spécia listes fait bien se ntir ses e rfets dans le li vre de C ri chton : ses dino sa ures so nt des ani lTI aux actifs, ag iles, erficaces - ce qui les re nd encore plus redoutables. Leur co mportement, l'a uteur le rappelle so uve nt , évoque assez celui de certains oiseaux. Tout cela es t conforme aux vues de la majorité des paléo nto logues d 'a ujourd' hui, même si tou s les problèmes que pose la biologie des dinosaures so nt bien lo in d'être élucidés.
83
ÉVÉNEMENT Les dents de la terre Le rêve biotcchnologique que tente de réaliser le héros de cette aventure est de ceux qui frappent les imaginations: ramener ~\ la vic des dinosaures di spa· rus de la surface de la Terre vers la fin de l' ère seeon· daire, il Y 6S millions d'années ... avec toutes les conséquences imprév isibl es qui peuvent en découler pour l'homme. Il va rapidement tourner au cauchemar. Jurassic Park est une fabl e sm les rava ges de la science quand elle est dévoyée. Après cinq années de recherches ct de dépenses, le milliardaire excentrique John Hammond (Richard Allenborough) est sur le point d'ou vrir le plus grand parc à thème du monde, un zoo extraordinaire, tout
enti er consacré à une espèce mythique, éte inte depuis des millio ns d'années: les dinosaures. Grâce aux derni ères découvertes génétiques, Hammond et son équipe ont réuss i à extraire l'ADN (molécul e support de l'hérédité) de dinosaure contenu dans le sang d ' un moustique qui s'est trouvé pris et fossilisé dans la résine, devenue ensuite de l'ambre, cela juste après avoir piqué un de ces mastodontes, il y a entre 140 et 195 millions d ' années, c'est-à-dire à la période jurass ique. À partir des informations génétiques contenues dans l'ADN , il s on t reconstitué des embryons qu'il a sufft ensuite de couver pour voir éclore et se développer des di za ines de monstres préhistoriques: le véloeiraptor, cruel et rapide comme l' éclair, le pai sible brachiosaure au long cou, le gigantefique tyrann osaure l'ex, le tricératopS, le dilophosaure, le galliminufi ct le parasaurolophus . Norbert M ULTEAU SI't;CT/lCI.E DU MONfJE N°
378,
DOMAINE: SCIENCES DE LA VIE Documents: Allergies . », L'Express, 15 juillet 1993 21. ««P . ..· ce q U' 1ï f aut savOIr 3' OUIqUO~ tu tousses? », L'Express, 15 juillet 1993 . • « AsthmatIques: un rapport al . . . Durée totale de l" 2 aI mant », SCIence et Vie mars 1994. epreuve: heures 15 ' Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE ct e ces documents en 220 mots environ Pour cela: . Vous dégagerez les idées et les informations essentielles ,. . les classerez en fonction du thème commu' d qu ils contiennent, vous les regrouperez et mot f n a ces ocuments et vous 1 s ." s, sous orme d' ull nouveau texte suivi t h '" e plesenterez avec vos propres Attention! e co elent. Vous donnerez un titre à voIre synlhèse.
Sf,,''fEM/3RE 93
:ous c~evez rédi ger un texte unique en suivant un ordre lésumes bout à bout. qUI. vous est propre, et non mettre trois Vous ne devez pas dintroduire d'autres id"ees ou IIlfonnatlOns . . documents ni fair . que celles contenues dal1s les , " . ~ e commentaires personnels. . Vous pouvez reutillser les mots-clés des documents , maiS . non des phnses 0 Exercice 2 ' u passages entIers.
our ressusciter une espèce éteinte - mammouth , au stralopithèque ou dinosaure -, le matéri au de base indi spensable est une molécule d'ADN de
P
la bestiol e, car ce filament porte toutes les instructions nécessaires ~l la fabri cation d ' un individu . Des molécul es d 'ADN , un organisme vivant en contient plein: grosso modo , une par cellule. Une seule sufftrait en théori e. Las ! Ol! la trouver lorsque j'animal a di sparu ? « pouss ière, tu redev iendras poussière ! }) Habituellement , vers, bactéries et autres micro-organi smes se chargent d'effacer tout souvenir matériel. Sauf. . cas exceptionnels: mammouths congelés dans la toundra sibérienne, momies égy ptiennes, fossi les di vers et variés, etc. Dans ces vesti ges, peut-on dégoter un peu d 'A DN? 1\ Y a dix ans, les scientifiques au raient haussé les épaules à l' énoncé d ' une telle question. Ces molécul es, ext rême ment l'rugiles, commencent à se dégrader à l' instant même Ol! leur propri étaire passe l' arme à gauche'! ). Elles sc fra gmentent , s'altèrent chimiquement.
un siècle et demi plus tôt. Avant de réitérer son exploit avec un mammouth congelé depui s 40 000 ans. L'ADN de ses dinos, Crichton , lui , est allé le traquer jusque dans le ventre de moustiques d'fige canonique. En leur temps, ces vampires préhi storiques ont sucé le sang des tri cératops ct consorts avant d'aller digérer à J' o mbre d'une branche. Mal lem en a pris : les ensuqués ont fini ensevelis par une coulée de résine. Leur tombeau sucré s'est lentement transformé en ambre, un matériau ultra-résistant et 100 % imperméable. Quelques dizaines de millions d'années plus tard, les généticiens à la solde d ' Hal11mond n'ont cu qu 'à piquer les piqueurs pour récupérer une cargaison de globules rouges dérobés aux dinosaures. Des globul es un peu rances mais
acharnés ont déniché de J'ADN
Vous répondrez de faço . aux clllq . questions 1)Osée ( n pl.,eclse .. Questions . s, sans lepJendre de phrases des textes.
1. À partir des informations données dans ces documents . la cause de l'augmentation des cas d'aller i e ' ,.don.nez la 1.lste des facteurs qui seraient 2. Dans les documents nO 1 el2 le "d' g s glav.es. [enViron. 3 lignes] 1 1'" " ' s me eCIllS sont miS en cause S 1 . e on vous, comment ex pliquer eur egerete face à l'asthme? [environ 6 lignes] . p 3. Le plOfesseur GRIMFELD parle dans le document nO2 d quOi , selon vous, l' asthme est-il un hand' ? [ . e« h.a . nC.hca » pour qualifier l' asthme. En 4. On " " Icap. enViron 6 lignes] I~e n se generalement que les pays dévelo PP és slont en avance sur les normes de sécuri té ou de sante. Or on apprend dans le document n0 3 riq' que es normes europée dl· ue sont m01l1S sévères que celles précol1· , 1'0 ' nlles e po lutlon atmosphé. 6. Isees par MS . A quo·1 att II'b uez-vous cette situation ? enV/.ron lIgnes] [ s. s~arle~t-on également du problème des aller ies e ' ~ ,A . .ltuatlon générale, l'évolution du nombre d:cas ~ det.1 .asthme a 1 Ile Maunce ? Si oui, présentez la etc Si n ' . . ' , es laJtements et plans d' int . . . passee ,,( . erventlon mi S en place, . on, a quOi attnbuez-vous le fait que cette ma1ad'le solt sous silence? [environ 10 Iign ]
contenant encore un petit magot génétique.
es
Grille d'évaluation de la synthèse : voir page 100 Cécile L ESTlENNE
mai s ne sc
volati lisent pas toujours co mpl ètement. À force de cherchtr, el muni s d' outils de plu s en plu s
performa~lts, certains
fossile. En 1984, le biologiste améri cain Alan Wi lson récupère quelques fra gments de gènes dans une peau de Quagga (un cousin sud-africain du zèbre) naturalisé
Barème des questions (sur 20)
question 2 : 4 points
questi on 4 : 4 points
questi on 1 : 3 points
question 3 : 4 points
questi on 5 : 5 points
( 1) meurt
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UNITÉ 113
ALLERGIES •• CE QU'IL FAUT SAVOIR « L'allergie est une maladie
de civilisation », affirme le Pro François-Bemard Michel, spéc iali ste de l'asthme, à l' hôpital Arnaud-deVilleneuve, à Montpellier. Est-ce encore la rançon du progrès? En tout cas, cette affection trouve da ns notre environnement un te rreau favorable. C'est avant tout la faute de l'atmosphè re. Riche e n fumées d'hydrocarbures, e n gaz su lfureux et en dioxyde d 'azote, elle crée de nou velle allergies.
Le pi ège sembl e se refermer sur un nombre toujours plus grand d'individus. L'explication? E lle ne tient pas seule me nt à la le nte dégradation de l'a ir que nou s resp iron s, mai s à tout notre e nvironnement. « N'importe qui peut, à un moment de sa vie, réagir violemment à un médicament, à un produit anesthésiant, au venin de guêpe ou au latex, dit le Pr. Michel. Tout le monde risque de
faire une crise allergique sans y être apparemment prédisposé. Il suffit de vivre au contact d'une quantité suffisante d'allergène. »
Le plus souvent, l'allergi e résulte aussi d'un mau vais héritage: les parents transmette nt le trouble à leur progé niture. La maladie obéit aux loi s les plu s classiques de l' hérédité: « Un e nfant de 7 ans ri sq ue une allergie dans 7 à 10 % des cas lorsque aucun de ses parents n'est atteint. Le risque s'élève à 27 % si un seul des parents souffre d 'allerg ie e t grimpe à 60 % dans le cas où son père et sa mère lui lègue nt l'affection », écrit le Pro Molina dans un livre récent, « Vivre avec l'allergie» (Éditions clu Roche r). L'allergie seraitelle une maladie génétique? Certains le pensent : les Britanniques auraient repéré sur le chromosome Il l'un des gènes de l'asthme. Ou plutôt un gène prédisposant. ..
Car l'asthme constitue vraiment la maladie allergique la plus invalidante qui soit. La plus dangereuse, aussi. E lle tue chaque année 2 000 Français. Près de 8 % des adultes en souffrent. 70 % de ces asthmes seraient d'origine allergique. Tous les produits c himiques volatiles, les co lles, les solvants, les parfums pe uvent, chez une personne prédisposée, conduire à une c ri se d 'asthme. On sait qu 'à l'inté rie ur de la mai son la pou ssière, riche e n déjections d 'acariens, e n moisissures, e n micro go utte lettes de salive de chat, fait planer une grave menace. Mais on ignore le plus souvent que les aliments eux- mêmes des crises pro voq ue nt majeures. « Il s sont responsables de beaucoup d'asthmes graves que l'on prétend ·non allergiques. Les médecins n'y pe nsent pas assez souvent, déplore le Pr. Alfrecl Sabbah, du CHU d 'Angers . Au prem ie r plan de ce drame méconnu: les métabi sulfites . Il s constituent un véritable danger pour la santé publique. » Présents dans la moutarde, le vin, la bière, les jus de fruits, il s e ntrent même dans la composition de médicaments.
Pourquoi tu tousses? Faute de surveiller la toux de leurs enfants,
les parents risquent d'en faire des asthmatiques.
L
asthme infantile attei nt la cote d'alerte: près de 10 % des écolie rs français en sonl atteints. L'affection tue impitoyablement 100 jeunes chaque année. Et le nombre des cas d'asthme grave ne cesse de croître. La raison? Souvent les négligences. « On ne diagnostique pas assez précocement la maladie et on con tinue de la traiter à la légère », déplore le Pro Alain Grimfeld, de l'hôpital Trousseau, à Paris.
Les crises peuvent se déclencher dès le premier âge. Lorsque le bébé se met à quatre pattes, qu'il joue, qu'il pleure ou qu'il rit: tout effo11 entraîne
À chaque stade de la croissance et de la maturation des poumons, vers
lin sifflement caractéristique de sa
ou disparaît comme par enchante-
respiration. Les parents s'aperçoivent également de sa gêne lors d'infections (virales, le plus souvent). Plus tard, l'affection se déclare par des quintes de toux nocturnes ou matinales, signe d'une allergie aux acariens. Ou bien la crise apparaît lors d'une vi sile au zoo ou au cirque, manifestation cette fois d'une intolérance aux plumes et aux poils. Chez l'enfant, l'asthme se révèle également à l'occasion d'un stress, d'un voyage ou de troubles psychologiques.
ment. Mais il est dangereux de
l' âge de 3 ans, à 7 ou 8 ans, et à l' adolescence, l'asthme s' in sta lle ..
miser, sans rien fa ire, sur une guérison spontanée. « L'asthme laisse des traces durables, en particulier des alvéolites, atteintes des petites bronches, qui conduisent à l'insuffisance respiratoire chronique. Si nous continu ons à négli ger ces symptô mes, e n l'an 2000 un nombre affolant de jeunes gens souffriront de ce handicap », s' ala rme le PI'. Grimfeld.
L'EXPRESS N° 2192,15 JUlu.cr 1993
ASTHMATIQUES: UN RAPPORT ALARMANT En quinze ans, le nombre de décès dus à l'asthme n'a cessé d'augmenter dans tous les pays industriali sés. Selon L'INSERM, il est passé, en France, de 1489 en 1980, ,,2130 en 1985, et 2 146 en 1989. Au total, Ull adulte sur douze est asthmatique et 10 % des enfants d 'âge scolaire en présentent les symptômes œdème de la muqu euse, hypersécrétion d'un mucus épais et bronchospasme, suivis d'un rétrécissement du ca li bre des voies aériennes infé ri e ures et donc d'u ne moins bonne circulation de l'ai r. Bien entendu, les allergènes responsables des cri ses d'ast hme ont plusieurs origines acariens, blattes, anim aux famili ers, spores de moisissures, pollens, tabac ou vi ru s. Mais les spéc iali stes accusent de plus en plus la pollution atmosphérique, qui peut aggraver ou déclencher ces cri ses. Et ce, aux taux ren-
contrés dans certaines régions de France, lors d'épisodes de fort e pollution ou en cas d'inversion dc température. C'est ce que révèle un rapport du ministère de la Santé sur le thème « Allergie respiratoire, asthme et e nvironnement » ( 1) rendu pu bli c le mo is dernier. Plusieurs études épidémiologiques ont effec tivement é tabli une corrélat ion év idente entre hospitali sations pour asthmc et pics de po lluti on atmosphérique. Ainsi, C. Marzin et ses collaborateurs ont observé, en 1991, que les appels pOUl' cr ises d 'as thme à SOS Médecins étaient plus nombreux lors d'une forte teneur en ozone dans l'atm osphère.
À la lumière de ces résultats, le rapport préconise une révis ion à la baisse des normes européennes de pollution atmosphérique (moins sévère que le va leurs préconisées par l'OMS, notamment pour le
dioxyde de soufre et les particules e n suspe nsion), des mesures préventives urgentes (contrôle des sources de pollution, gestion du trafic automobi le, aménage ment urbain ... ) et une meilleure information du public. Le ministère de la Santé a donc décidé de lancer une vaste campagne de sensibili sation à l' éche lle nationale, avec l'aide de l' APPA (Assoc iati on pour la prévention de la pollution atmosphérique). Elle se déroulera su r quatre ans: priorité aux tou t-petits en 1994 (les plus sensibles à J'asthme, puisque l'appareil respiratoire continue à se développer jusqu'à l'âge de trois ans), puis à l ' habitat en 1995, à l'e nviro nnement e n 1996 et à l'e nfant en 1997. (1) Rapporl réa lisé par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France, sous la direction de PI' Pierre Gervais.
UNITÉ Il3
elon le Petit Robert , le vie illisseme nt serait un « processus physiologique normal que subit tout orgallisme vivanl au cou rs de la dernière période de sa vie )J. Mais est- il vrai me nt « normal »? Biologiq uemen t parlant, cela se discu te. Out re que les évol uti ollni stes ne s'explique nt to uj ours pas la raiso n d'être de la sénescence (e n quo i favorise-t-elle la sur vie de l'es pèce ?), cell e-ci, en effet, n'est pas uni verselle. Sans pour au tan t être immortels, de nombreux poi ssons, reptiles et amphib ie ns ne vieillisse nt j amais ils meurent , po urra it-o n dire, dans la fo rce de l'âge. Nous so mm es loi n de pouvoir e n dire au tan t, a forti o ri depu is que les progrès de la médecine, fulgurants au cours du derni er siècle, nou s on t perm is d'a ug me nter de 20 % notre es pérance moyenne de vie.
S
:.; ,
DOMAINE: SCIENCES DE LA VIE
Documents: 1. Le Monde, 17 mars 1993. 2, L'Express, 29 décembre 1994.
Durée totale de l'épreuve : 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 250 mols env iroll. POUl" cela: Vous dégagerez les idées et les informat io ns essentie ll es qu 'i ls contiennent, VO LI S les regrouperez et les classerez e n fo nction de leurs éléments commun s et vous les présenterez avec vos propres m Ols, sous forme d'un nouveau tex te sui vi et cohérent. Vous donnerez un titre à votre synthèse.
Atte ntion! Vous devez rédiger un texte unique en sui vant un ordre qui vous est propre, el non meUre bout à bout des compte rendus. Vous ne devez pas introdu ire d'autres idées ou informations que celles con tenues dans les doc um ents, ni fai re de co mmentaires perso nne ls. VOli S po uvez bien entendu réutili ser les mots-clés des docume nt s, mais non des phrases e nti ères.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des tex tes.
Questions
Les conséque nces? Elles sont hé las trop con nues. Outre la nétriss ure de la peau, le g rand âge se trad uit par la dim inuti o n prog ressive de tou tes les gra ndes fo ncti ons physiologiques, ca rdi aques, pu lm o nai res, réna les ct céréb rales, À ce rale nti ssemen t gé né ra l s'ajoute une moindre résistance au x maladies, duc au rel âche ment de nos défenses immunita ires. Mais au fond, pourquoi l'organi sme vie illit- il ? Le corps, à la lo ngue , se lassera it- il , comme une machine trop utilisée? La sénescence est-ell e au contraire un phénomène progra mmé, inscri t dès l'aube de la vie dans nos c hromosomes?
1. En vous référant au documen t nO l , vous do nne rez un sy nonyme de « sénescence » ainsi que les caractéristiques essenti elles de cet état (en évi tant de d resser un simple catalog ue, et en re fo rmu lant ces info rmations avec vos propres mo ts). [envùvn 5 lignes ] 2. (Doc ume nt nO 1) En quo i les recherches sur les phé no mènes héréditaires laissent-elles e ntrevo ir un traitement possible du vie illissemen t ? [environ 5 lignes] 3. L'auteur du document nO2 util ise les expressions: « espérance de vie sans incapacité» et « mo rt év itable» (2' paragraphe). Explicitez-les. [environ 5 lignes] 4. Si «o n vil plus longte mps et dan s de meille ures condit ions», cependant« ... l'a mé li o rati o n de l' état phys ique ne suffit pas au bien-être» ; vous co mmenterez cette c itati on du doc ume nt nO 2 en la res ituant dans le contex te de l'a rti cle. [el/viron 5 lignes] 5. Vous donnerez votre opi ni on perso nn ell e sur celle même qu estio n. [8 cl
la lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse voir page 100 Barème des questions (sur 20)
questi on 2 : 4 points
questio n 4 : 3 points
quest ion 1 : 4 points
questio n 3 : 4 points
quest ion 5 : 5 poi nt s
1
\
La part de l'hérédité Si les c herche urs, entre ces deux hypothèses, sont e ncore loin de tranche r, plusieurs arguments milite nt e n tout cas en fave ur d ' une pa rti c ipation de l' héréd ité au phénomè ne . Le fait , par exe mpl e, que la lo ngévi té maximale reste constante au sein d' une mê me espèce (2 à 3 ans pour la souri s, 13 pour la cha uve-souris vamp ire, 50 pour l' hippopotame, 68 pour le hibou Bubo bubo, 200 pour la carpe). [ .. . ]
À l'éc hell e de la cellule viva nte, le constat est tout aussi convaincant. Q u'cll es prov ien nent de la peau, du foie o u des poum ons, toutes les cellules de not re o rga nisme acco mplissent un nombre précis de divi sions - ulle c inq uan tai ne pour la plupart d 'entre e lles. Après q uoi, e lles meu rent.
Dès lors, co mmen t espérer ret.arder l'outrage des ans? En étud ian t, par exempl e, les agen ts bioc~i miques qu i le fa vori sen t. Princ ipaux candidats: les rad ica ux libres. Produits s po nta né me nt dans l'organisme par la digestion des al iments, ces co mposés instabl es so nt des molécul es qui on t perdu un é lectro n, et qui che rchent, par tou s les moyens, à le récupérer - en l'occulTence en oxydant les moléc ul es qu'elles renco ntrent. Ainsi que le confirme nt toutes les études me nées depuis trente ans, les radica ux libres, en effet, s'attaquent aussi bie n au x pro téines c t aux lipides qu 'à l'A DN , support de no tre patrimoine héréditaire. Et l'o n sait par a ille urs qu ' ils fi g urent parmi les principaux age nts responsab les de mal adi es spécifiqu es au grand âge. te ll es l'athérosclérose ou l'arthrite. Po ur lutter con tre ces réac tio ns d'oxydati on, les cellules di sposent pourtant de moyens de défense: des substa nces a nti -oxydantes (parmi lesq uels les vitamines C et E), ainsi qu'u ne batterie d'enzy mes spécialisées qui se chargent de réparer ou de remplacer les molécu les endo mmagées. Efficaces d urant la maj eure partie de la vie, ces systèmes de sauvegarde dev iendrai ent -ils, avec le temps, de moins en mo ins actifs? Plusieu rs données récentes le laissen t pe nser. Me nées sur des ani maux sélectionn és pour le ur lo ngév ité, e ll es montre nt que tous produ isent en qua ntité excepti onne ll e une e nzy me co nn ue pou r ses propri étés anti-oxyda ntes, la superoxyde dism utase. Ce q ui laisse espérer, dans un fu tur proche, la mi se au point de trai tements systé miques « anti-vieillesse» di rigés contre les radicaux libres. [ ... ] Usure « nature lle» de l'organ isme, accumulatio n des radica ux libres, susceptibilité génétique: to us ces facte urs, ta nt biologiques qu 'environneme nt aux , se conju gue nt sa ns nul doute en un réseau compl exe pour fa vori ser l'apparition plus o u moins rapide des maladies du g rand âge. Une rai son suppl émentaire pour hâter le développeme nt d ' une véritable politiq ue de recherche sur la bio logie d u viei lli sse men t, dans un co ntex te démographique dont les co nséq uences sociales, médicales e t écono miq ues ne so nt plus à dé montrer.
j ,
e Haut Comité de santé publique,
sent de régresser, dan s la tran che des 35-64 ans.
créé en décembre 1991 , vient, pour la prem iè re fo is, de radiographier la
est tombé de 32 % chez les hommes et a été
J
France au plus profond de son être. ... ~ JI en résulte un bilan complet de
l'état sanitaire de notre pays. Du jamais-v u. [ ... ]
En vingt ans, le nombre des infarctus morte ls réd uit de moiti é e n ce qui co nce rne les fe mmes .
DOMAINE: MATHÉMATIQUES ET SCIENCES DE LA MATIÈRE Celui des attaq ues cérébrales e l des maladies plus spectacul a ire. Tout cela fait de la Fra nce le
Ri en de ce qui troubl e nos compatriotes n'a
pays europée n de loi n le moins touché par ces
échappé à la vigi la nce des 300 ex perts qui ont
affections.
réalisé cette œuvre colossale : 333 pages de rapport. Mais le travail est, aussi, remarquable par sa 'méthodologie: il introduit des co mparaisons avec les autres pays, ce qui permet d'appréci er à leur juste valeur les bons scores des Français. Et utilise des indicateurs de santé inédits : 1'« es pérance de vie sans incapacité» ou encore la « mort év itable », notions jusqu e-
Beaucoup de décès dus aux maladies du système
Exercice 1
circulatoire et survenant prématurément (avant "âge de 64 ans) pourraient être évités, reconnaît
Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 150 mots e nviron.
Philippe Douste-Blazy, ministre dé légué à la
-
Santé. U ne étude de l'Inserm révèle, par e xe mpl e, qu e sur 100 pe rso nn es so uffrant
1
-
d' hypertension, laque lle malmène les artères el
Vous ne porterez pas de jugement personnel sur les idées présentées dans les tex tes; vous ne répéterez pas les phrases, ni les tournures des textes; vous organiserez vous-même votre synthèse sans chercher à suivre J'ordre des textes; vous parlerez en même te mps des deux documents.
le cœu r, seules 18,4 sont correctement soignées.
là diffi ciles à cerner.
[ ... ]
Exercice 2
Pre mière rai son de se réjouir: avec, en moye nne, 77 années d'espéran ce de vie, Jes Français arrivent en tête de la Comm unauté e uropéenne. L'espérance de vie se définit comme le capitaltemps dont di spose un nouveau-né, à condition qu 'aucun accident ne vienne contrarier le cours des choses. Les petits garçons sont moins bien lotis que les filles : ce sont e lles surtout qui nous tirent vers le peloton de tête avec leur 8 1, 1 années de longév ité possible; seules dan s le monde les Japonaises fo nt mieux: 8 1,7 . Les hommes n'atteignent, eux , e n moy enne, que 72,9. Mais que de progrès réalisés au cours de ce sièc le! En 1935, J' espérance de vie n'était que de 55 ans pour les hommes et de 6 1 pour leurs compagnes. On vit plus longtemps et dan s de meilleures conditions: en dix ans, l'es pérance de vie sa ns incapac ité (sans être reclus chez soi ni grabataire à l'hôpital) a progressé de 3 ans pour les hommes et de 2,6 pour les femmes.
Mais l'amé lioration de l' état physique ne suffit
Vous répondrez de façon précise aux ci nq question s posées, sans reprendre de phrases des textes.
pas au bien-être. Il s'en faut de beaucoup. Lorsqu ' on de mande aux Français ce qu e repré-
Questions
se nte, pour eux, être e n bonne santé, ils répon-
de l' époque, ne ces-
(D~cume~t n° 1) N. FAROUKI compare l'impact créatif de la relativité à« celui d'une nouveLle théorie plulosop/uque ou de la naissance d'lm nouveau courant scientifique ». Pourquoi ? [5 à 6 lignes]
79,5 % : « Faire ce que l'on veut». Ne pas être
2. Expliquez à quelle genre de« beauté », selon N. FAROUKI, aspire la démarche scientifique. [5 à 6liglles]
malade n'arrive qu'en troi sième position. La
3. (Document n° 2) « Les concepts scientifiques se sépa rent toujours de ['expérience immédiate» affirme J.-M. LÉvy-LEBLOND. Comment comprenez-vous cette affi rmation et qu 'en pensez-vous? [5 à 6 lignes ]
précarité, l'isolement, le c hômage crée nt des troubles psyc hiques dont on ne mesure pas encore bien les conséquences. À moins qu e le nombre de suic ides - le plus é levé de la Communauté européenne depuis 1984 - ne soit un signe cruel de ces difficultés . Autre point noir: les inégalités sociales ne cessent de se
4, Que cache la simplic ité de la formul e E = mc' quant à la position philosophique d 'EINSTEIN? Expliquez. [5 à 6 lignes] 5. Trouvez-vous que l'attitude d'EINSTEIN soi t « empreinte de naïveté» (document nO 2, dernier paragraphe) ? Quelle orientation devrait prendre, selon vous, la recherche scientifique moderne?
[env;ron lO lignes]
creuser. Tandi s que la santé des cadres progresse, celle des ou vri ers et des employés stagne. Et de fortes di sparités géographiques se fo nt" jour. [ ... ] Il y a chaque année 40 000 morts précoces dues à nos modes de vie. On peut en faire
Autre suj et de sati sfaction: les maladies cardioflé~ux
1.
de nt à 88 % : « Pre ndre plai sir à la vie» ; à
l'éco nomie. vasculaires, grpnds
Documents: 1. « POUl·q~oi E", mc 2 est un chef-d'œuvre », Le Nouvel Observateur, 18-24 sept. 1993. , 2.« Il est a la fOIS novateur. .. », Le Nouvel Observateur, 18-24 sept. 1993. Duree totale de l'épreuve: 2 heures 15
dues à l'hypertension a chuté de manière e ncore
A nni e KOUCHNER
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
qu estion 1 : 4 points
question 4 : 3 points
quest ion 2 : 4 points
question 5 : 5 points
question 3 : 4 points
Pourquoi E = mc' est un chef-d'œuvre PttR NAYL/\ FAROUKI*
.. \ ,
~~.'~.~;'<
La théorie de la relativité, par sa c réativité, sa pui ssance de synthèse, e t par sa beauté mê me, n'a rien à e nvie r à ln c réat ion mtistique. Son impac t esthétique constitue probableme nt l' un des aspects essent iels de la I~l sc inal ion qu 'exerce e ncore le mythe Einstein sur le grand publicéclairé ou non. De plll S, elle é mane, dans sa totalité, de l'entendeme nt d' un seul indi vidu . En cela aussi e lle sati sfait à une condit ion première de l' inventi on de l'œ uvre d ' art . La relati vité n'est pas qu ' une s imple « découverte )). Mais bien une révolution de pe nsée, qui aboutit à la mi se e n pla ce de no uve ll es mé th odes de connaissances tout a utant qU 'all bouleverseme nt des connaissances e lles- mêmes. Son impact c réatif est donc significat if au mê me litre que celui d ' une nouvelle théorie phil osophique ou de la naissa nce d' un no uveau courant a rtistique.
D'ailleurs, les longs débats qui suivent sa publicat ion peuvent être compmés à ulle vétitable bataille d'« Hemani )). Qui plus est, la relativité, sous un uniforme mathé matiqu e re lativement compliqué, permet d 'at teindre des conclusions simples. Quoi de plus fasci nant que E = mc l , formule à la foi s d' une simplicité enfantine ct po rte use néanmo ins de toute la pui ssance nucléaire? Or la simplicité retrouvée possède toujours un grand pou voir esthétique puisque, pa r définiti on, elle amè ne une synthèse nouvell e à pa rtir d ' un écheveau de problèmes et de questi ons apparemme nt insolubles, la lumière jai llit, la réponse est à la fois simple et unique. Elle est donc nécessaireme nt belle. La dé marc he scie ntifique, dans ses plus bemlx élans quas i mystiques, aspire à cette beauté- là. Elle s'en sati srai t ; elle y trou ve sa récompense. Enfin , last bl/t Ilot lel/SI, l'impac t
esthétique de la re lati vité ne vie ndrait-il pas du rait qu 'elle manipule deux des concepts les plus mystérieux que l'entendement humain vi nt à créer, à savoir l'espace et le temps? Or, que l'on parle d 'architecturc ou de Illusique, de pe inture ou de littérature, on découvre den'ière un c hefd 'œuvre un traiteme nt personnali sé de J' une ou de l'au tre de ces entités, à moins qll ' il ne s' agisse des deux ! Au XIX siècle, les mathé matiques ont démontré qu ' il é tai t possible de concevoir llll espace à Il dimensions. Einste in actuali se cette possibilité théorique e n proposant que l'espace « réel », celui de la nature, soit luimê me à quatre dimensions. On pe ut imaginer que l'espace se plie. se déforme, se fe rme; la fl èche du temps l>ClH ralentir ou accélérer e t même s' inverser. L' imagination n'a plus alors qu 'à pre ndre son e nvol, car le champ de tous les possibles est désormais ouvel1. N.F. C
(. ) Philosophe, hislorienne des sciences, Nayla Farouki codirige avec Michel Serres la collection « Dominos» chez Aammarion. où elle a elle-même publié un ouvrage sur « la Rc1a1ivité )o .
LE Nouvu, On.W:/MI1"f..UH,
/8-24 SE.PTEMllHE
1993
Il est à la fois novateur par ses découvertes et traditionaliste par sa position philosophique Les concepts scienti fi ques se séparent toujours de l'expérience immédiate, mais, dans le cas d 'Einstein, la IlIpture est plus sensible parce qu 'i l a touché à l'espace e t au te mps. C'est une des raisons qui ont fait de lui un mythe. POUl1ant, la vraie césure a eu lie u bien avant lui , lorsque Galilée et Newton ont introduit une représentation abstraite, mathé matisée de l'espace e t du te mps. Pour prendre une comparaison peut-être forcée, un simple changement de scmt in est moi ns révolutionnaire que l' instauration dc la dé mocratie élective. L'écho rencontré par les innovat ions d 'Ein stei n a rendu brusqueme nt perceptible un bouleversement qui a commencé troi s siècles plus tôt, sans être vra iment intégré dans la c ulture. Le sens comlllUIl a réagi à la relati vité einstei nie nne un pe u comme ces pe rson nages de dessins animés qui tombent e n s'apercevant qu' ils étaie nt e n train de courir dans le vide depuis lin moment.
N. O. - POl/rql/oi la prise de cOl/sciel/ce I l 'a-t-elle pas eu liel/ avant Eills/ein ? J.~ M. Lévy ~ Lcblond. *
- Le moment hi storique jOlie un rôle essentiel. Le mythe Einstein se Forme dans les années 20, juste après la Premiè re Gue n'C mondiale. C'est une période de grandes mutations. Les médias de masse se géné ral isent , la scie nce s' international ise. En 19 19, les résultats des premièl'Cs observations confirmant la relativité générale sont diffusés dans le monde entie r. Einstein est propulsé, il dev ient une star. Assez ironiqueme nt, au mome nt où se c rée le mythe, Einstein cesse d'être re présentatif de son milieu. La physique devie nt co llective, chè re, lourde, industrielle, e t e lle est sy mbolisée par un ho n~ l11 e qui il1carne tout le contrail'C.
Lorsque Ei nstein arri ve à Princeton en 1933, la physique a pris un autre c he min que le sien. Il e nt re dans la légende comme le pre mier physicie n du XXC siècle, alors qu 'à cel1ains égards il est beaucoup plus le dernier du XIXC siècle. Il est un des de rnie rs à ê tre auss i solitaire. Il n'a pas d'école, très peu d'élèves. Il est peut-être aussi, cultu rel le me nt , le de rnier pur Européen d ' une science qui va devenir de plus en plus américai ne. Globale me nt, par sa conception philosophique et sa pratique scie ntifique, Einstein est le dern ier des classiques.
N. O. - Est-ce cl dire qu'ill/ 'a pas d 'hérilage? N'a-I-il pliS ol/vert de lIol/velles pi.\"les ? J.-M. Lévy-Lcblond. - Il est à la fo is novate ur par ses découvel1es et traditional iste par sa position philosophique. Il a la certitude absolue que le monde est compréhe nsible, que la science doi t et peut dil'C sa vérité. Toute sa vie, il a poursuivi le rêve d' une théorie unifiée qui pe rmettrait cie fail'C tenir tous les phénomè nes physiques en quelques équations. De ce point de vue, la trop fameuse formule E = mc ~ a l'apparence d ' un seCI'C t un iversel. Elle fournit une des composantes du mythe, l'idée qu ' il ex iste une clé de l'U nivers. Auj ourd ' hui , l'alt itude d ' Ein ste in pe ut semble r e mprei nte d' une cel1aine naïveté. Les théories actuelles sont peut-être e n train de devenir trop compliquées pour que IlOUS pui ssions les vérifier et les appliquer. J'ai le sentime nt qu 'on a touché là lIne butée maje ure.
(*l Jean-Marc Lévy-Lcblond enseigne la physique à l'université de Nice. el en p:lrliClllier la théorie de la relativité.
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Documents: 1. « Alain G ERB ER », L'Événement du Jeudi, 6-12 mai 1993. 2. « Alain FIN KIEL KRAUT », L'Événement du Jeudi, 6 -1 2 mai 1993. 3. « Le point de vue du démographe », L'Événement du Jeudi, 6-1 2 mai 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 180 mots enviro n.
Pour cela: VOLI S dégagerez les i~lées et les informations essentielles qu ' il s co n'ti ennent, vous les regrouperez et les classerez en fonctiOn du thème co mmun à ces documents ct VOLIS les présenterez avec vos propres mots, sous forme d' un nouveau texte sui vi et cohérent. Vou s donnerez un titre à votre synthèse.
Attention! ~ou s devez rédiger un tex te unique en sui va nt un ordre qui vous est propre, et non mettre troi s resul11és bout à bout. Vous ne devez pas introduire d' autres idées ou informations que cell es contenues dans les documents, ni faire de commentaires personnels. Vous pou ve~ bien entendu réutiliser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou des passages entlCrs.
Exercice 2 y Olls répondrez de façon précise aux cinq questi ons posées, sans reprendre de phrases des documents.
[environ 6 lignes par question]
Questions 1. Comment expliquez-vous l ' au gmentati on actuelle du nombre d'enfant s uniques? 2. Ce phénomène ex iste- t-i1 au Portugal ? Justifiez votre réponse. 3. Pourquoi cert ains gouvern ements poussent- ils leurs concitoyens à avoir plus d 'enfants? 4. Qu ' est-ce qui pourrait, selon vo us, inciter les gens à avoir beaucoup d 'enfants? 5. Choisissez une affirmati on dans le document nO 1 ou 2 et dites ce que vous en pensez.
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 4 points
questi on 4 : 4 points
q ues ti on 2 : 4 poi nts
ques ti on 5 : 4 poinls
questi on 3 : 4 points
Alain Gerber
Alain Finkielkraut
« On est lu cible permanente de l'amour des siens. Ma g rand -mère maternelle, qui viva it avec nous, me considérait comme \;:\ réincarnat ion de son mari mort en 1914. Mai s, quand je me regardai s dans la g lace, je Ile voyais pas de poi lu . Mes parents me fai) saient cro ire que leur amou r réglai t le mo nde, le pre() Illier démenti est venu de la cour de récréation. Mai s, aujourd ' hui encore, la moi ndre obli gation semb le •
compromettre ma liberté. Je ne veux pas marcher dans
la discipline des autres, je sui s un irréconcilié fonda mental. Être enfan t unique a été pour moi une intro-
duct io n à la li ttérature, on s'i ntéresse au monde en observateur, cela déve loppe l'i maginati on. Je fai s une littérature d 'enfant unique,j'écri s pour les autres mai s je ne me demande jamais comment il s vont rccevoir ce que je leu r donne. » Romanc ier. Dernier ouvrage: f(l Pone d'ollbli, La ffont
« Tous les espo irs étaient placés en moi. La contrai nte était donc plus grande que pour les autres enfants et je ressentai s durement l' ex igence de ne pas décevoir. Quand vos parents misent tout sur le mêm~~n, le succès devient une quest ion de vie o u de Illort ! Je n'étais pas protégé car je n'avais pas de bou c l ~r contre les ex igences parentales. Enfi n, à celle enfance unique vient se superposer un autre aspect: ce lui d 'être fil s d'immigré, accentuant plus encore l'impératif de la réussi te scolaire. Mais , en définitive, le fai t d 'être enfant unique a mo ins déterminé ma vie sco laire que ma vie soc iale. » •
Ph ilosophe. Comme/If pellr-oll être croate? Gallim ard, 1992
DOMAINE: SCIENCES DE LA MATIÈRE - MATHÉMATIQUES
Documents: 1. « La planète assassinée », Sciences el Avenir, octobre 1992. 2. « Coup de froid sur les modèles », Sciences el Avenir, avril 1993. Durée totale de J'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 200 mots environ. Pour cela: Vo us dégagerez les i~ées et les informati ons essentielles qu'il s con ti e nn ent, vo us les regrouperez et les classerez en fonctIon du thème comm un à ces documents et vous les présenterez avec vos propres mots, sous forme d'un nouveau texte sui vi et cohére nt. Vous donnerez un titre à votre sy nth èse.
Attention! Vou s devez rédiger un tex te un ique en sui va nt un ordre qui vous est propre, et non mettre des résumés bout à bout.
Le point de vue du démographe Parmi les enfants nés dans les années 60, un •
•
D'une rég io n à l'autre, la fécondité varie .
Vou s ne devez pas introduire d'autres idées o u informations que celles contcnues dan s les documents, ni faire dc commentaires personne ls. Vou s pou vez bien entendu réuti liser les mot s-clés des document s, mais non des phrases ou des passages e nti ers .
enfant sur tre ize ou quatorze était enfant unique.
Aujourd'hui, e lle est la plus élevée dans le Nord Pas-
Aujourd' hui , nous nous dirigeons vers une proportion
de-Calais et la plus faible dans les régions du Sud-
d' un enfant su r di x. Dans l' histoire de la popu lation fran -
Ouest, où les traditions de faibl e natalité et d' enfants
Vou s répondrez de façon précise aux c inq questi o ns posées, sa ns reprendre de phrases des tex tes.
çaise, de tels chiffres ne sont pas exceptionnels. Si J'on
uniques s'enrac inent dans les stratégies de tran smi s-
Questions
Exercice 2
remonte au début du siècle, être enfant un ique était une
sion du patrimo ine en milieu paysan; les propriétaires
situation relativement courante, mai s pour des raisons
des pet ites ex pl oitati ons cherchaient ainsi à év iter le
1. En quoi consiste, selon vou s, Je « gigantesque effort idéologique. technocratique et politique» po ur la luite contre les émissio ns de C02 qu' évoque le document nO 2 ? [enviml1 5 lignes]
2. UI~e é:entue!l~ «d~rive
autres: dans beaucoup de familles, la mOltalité infantile
morcellement des terres. Tout en s'atténuant, les dis-
et la guerre n'avaient souvent épargné qu ' un seul enfant.
parités géographiques demeurent . On rencontre, par
Parmi les personnes nées dans les années 20, une sur huit
exemple, davantage d'enfants uniques dans le midi de
environ était enfant unique.
la France et en Ile-de-France, tandis qu'ils sont plus
•
Par rapport aux milieux populaires et bourgeois, les
rares dans l'ouest et dans le nord du pays .
classes moyennes font moin s d'enfants. Par exe mple,
•
Les enfants uniques décroc hent des diplô mes plus
parmi les enfants des femmes nées dan s les années 60
é levés que ceux des familles no mbreuses, quel que
dont Je père exerça it une profess io n in termédiaire,
soit le milieu social. Ainsi, parmi les femmes nées
près de 12 % étaient enfants uniques.
entre 1960 et 1964 et qu i sont fill es d 'employés, 65 %
•
De nos jours, le choix de
l 'e n~ant
unique répond
no n à des fa cteurs génétiques, mais plutôt à des
COlll-
études supérieures. Un taux tro is fois plus é levé que pour les fill es issues d ' une fami lle de ci nq ou six
uniques, hommes ou femmes, devienne nt plus fré-
enfants.
,
\
3. En quoi consiste le ri sque qu'entraînent les enj eux de la « lutte contre l'effet de serre » (fin d u documen t n° 2), et à qui rev ient-il de l'éviter ? [ellviml1 4 lignes] 4. Les modè les informatiques appliqués aux é tudes climatologiques mettent en évidence le réchauf. fement progressif de l'atmosphère tandi s que les étud es ex périme ntales montrent le contraire .
Quelle est votre opinion là-dessus? [6 cl 8 lignes] 5. Si les préd iction s contenu es dan s le doc ument n° 1 s'a véra ient justes, qu elles seraient, à votre avis, les mesu res à prendre po ur év iter le désastre? [6 à 8 lignes]
des filles uniques o nt déc roché le bac ou suivi des
portements d'im it atio n des parents: ainsi les enfants quemment des pères et des mères d'enfant unique.
» de l'effet de serre est co nsidérée par Yves LENOIR comme « le ponCIf scw fltijïco-chvmCftO/re du momel11 ». Expliquez. [environ 5 lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
G.D.
question 1 : 4 points
question 2 : 4 points
qu estion 4 : 5 points-
question 3 : 2 points
question 5 : 5 poi nts
UNtTÉ 83
LA PLANÈTE , ASSASSINEE Fin de siècle oblige,
les scielltifiques JOllt le bilall des conséquences écologiqu es de 150 ails d'industrialisation forcenée,' augmentation lle l'effet de serre, dégl'lulatioll de la couche d'ozone, déserti .. fication .. . (llitant d 'ép ées de Damoclès suspendues aU-llessus de notre planète. L'homme aurait-il inventé sa propre apocalypse? En un de mi -siècle, le bo uclier de la Terre a fra nche ment pris des allures de g ru yè re. La pellicul e d' ozo ne qui protège la vie végéta le et anim ale des rayons ultrav iolets émi s par le Soleil est aujourd ' hu i trouée e n deux e ndroits : au-dess us de l' Antarctiqu e, où la co nce ntrati o n d 'ozo ne stratos phérique a diminué de 50 % en di x ans, et au-dessus du Pôle Nord el de l'Europe, Oll une bai sse de 15 % a été enreg istrée entre janvier eL fév rier derni er. Si demain la vie étai t ex posée aux rayo ns des tructeurs du Soleil , la Te rre po urrait fo rte me nt resse mb ler à lIne rôtisso ire ... Les scie nt ifiques ti e nne nt depuis lo ngte mps les respo nsables: les hydrocarbures chloro flu o rés (Fréo n, fora nes . .. ) utili sés dans les bo mbes aérosols e t l' industri e du fro id. Libérés à la surface de la Terre, ces co mposés s'acc umul e nt dans l' atmosphère par suite de leur stab il ité ch imique et atte ignent la stratosphè re où ils se photodissocient. Ces réacti o ns ,
1
minute. Les courbes du climat sont e n effet fo rme ll es : la Terre qui réagissent alors avec ,' ozone s'est réc hauffée de 0,5 oC en à pour produire du dioxygène. pei ne plus d' un siècle et menaAu mili eu des années soixa ntece de se réchauffer davantage. dix , J' industri e mondiale proLa seule ex plication possible duisait plus d' un million de invoquée par les chercheurs: la tonnes d ' hydrocarbures chloroteneur en gaz carbonique qui a flu orés. Ac tu e lle me nt , bie n au gmenté de 70 ppm (parti e par que l ' usage du Fréon comme million) depu is le début de l'ère gaz propul seur dans les industrielle. À titre de comparaibo mbes aéroso ls soit très son, de 20 000 ans à l' aube de réduit. son utilisation comme industri elle, l' atm osphère l'ère liq uid e c ryogène dans les terrestre a co nnu un enri chi ssemac hines frigorifiques a tenment en C0 2 de 80 ppm. Le dance à augmenter. C0 2, essenti e ll ement issu des Ces gaz sont rejetés dan s (' atindustries e t des tran spo rt s, mos phè re lo rsque l'a ppare il absorbe le rayonnement infraest usagé, d'o ù un e producrouge que la Terre éme t vers tion annuelle avo isinant les l'espace. Résultat : la marmite 700 000 tonnes. Aux États- Unis, terri e nne se réchauffe. 7 mil les aé rosols propulsés aux CFC liards de to nn es de carbone sont so nt inte rdits depui s 1978. produits chaqu e année par l' acQuant au reste du mo nde, il ti vité humaine. Et avec le taux aura fallu la conférence mo nac tu e l d 'accroisse me nt (3 % di ale de Mo ntréal en 1987 po ur annue l), les modèles envisagent qu ' une déc ision so it prise à un doublement des é mi ss ions l'éc he lon pl ané ta ire. Promi s pour 2010, un triple me nt pour juré: les CFC devront être tota2050 . Tant que le pétrole et le lement banni s d' ici à l'a n 2000. charbo n brllie ro nt dans les chaudiè res, o n vo it mal qu e l mirac le purifi cate ur pourrait Planète c ha nge r le co urs des choses. transformée en Le gaz carbo nique n'est pas le cocotte-minute seul gaz susceptible de réchauffer la planète. Le méthane absorbe Malheureusement, ces polluants lu i aussi le rayonnement thero nt la vie dure. Leur durée de miqu e é mi s par la surface du vie avo isine les cent ans e n globe. Ce gaz, dont la concenmoyenne. Ainsi, mê me e n trati o n dans notre atm osphère a co mpt ant sur la suppress ion a ug me nté de 115 % de puis totale du Fréon industriel avant 1850, a un pouvoir réchauffant no tre entrée dan s le troisiè me 3,7 % foi s supérieur à celui du millé naire, les e ffe ts destrucC0 2. teurs des CFC déjà rejetés dans l'atm osphè re devraie nt se po ursuivre e ncore un siècle ... Entre-temps, l'effet de serre aura peut-être transfo rm é notre Frederika van Ingen planète en véritable cocottelibèrent des atomes de chlo re
..h'. ,
' 2· .
;: '. \.,.
COUP DE FROID SUR ,LES MODELES L'allalyse tle 40 ails tle mesures météorologiques révèle lUl net refroidissem ellt du climat dans l'Arctique. Vn résultat en totale c01ltradiction avec les simulations des conséquences lie l'effet de sel're sur les climats polaires. Cette déco uverte dev rait avo ir un grand rete nti ssement scientifique. Ell e es t po ur le moins inatte ndue. Car mê me si la plupart des cl imatolog ues reconnai ssent avo ir une confian ce limitée dans les résultats rég ionau x des simulatio ns, tous prédi sent que c'est au vo isinage des pôles que l' aug ment ati on de l' effet de serre devrait produire le plus fort réchauffement. Tous les modè les confi rme nt cette analyse, cel1ains an nonçant un e hau sse de 10 oC pour un e augmentati o n de 4 W/ m 2 du fo rçage radi atif atmos phériqu e (avec un do ubl e men t de la qu antité de C0 2 dan s l'air). La me nace que représentera it la dérive de l'effet de serre est le po nci f scie ntifi co-di vinato ire du mo me nt. Elle moti ve un gigantesqu e e ffort idéologiq ue , techn oc ratiqu e et po litique visant à intég rer la lulle co ntre les é mi ssio ns de C0 2 (qui pèsent 45 % du tau x de c roissa nce actue l de l'effet de se rre) dan s les re lati o ns géo poli tiques. Des co nventi o ns o nt été sig nées; o n e nvisage de réduire la co nsomm at io n de combus-
tibl es . Pourta nt , mal g ré un siècle et demi de rejets, auc un signe indu bitable de la catastrophe ann o ncée n'a été décelé. Se lo n les ex perts bien e n cour, les fluctuati o ns naturelles du climat masquerai ent le début du processus fatal. Pou r eux les do nnée s d 'observat iOl~ co mptent donc moins qu e les simulati o ns informatiques. La révélation d' un refroidissement dans l' Arctique dev ra it di squ alifier ce point de vue. Da ns ce milieu, ce ne se mbl e pas le cas. Pour pre uve , la ré dac ti o n du pres ti g ie u x he bdo madaire Natu re a atte ndu c inq mo is ava nt de publier la no uve lle et a jugé nécessaire de la fa ire précéder d' ull «contre-feu » rédi gé par le professeur J . E. Wa lsh, de l' université d' Illinois. Ce derni er y récuse la portée du phéno mène mesuré en s'a ppu ya nt s ur de ux simul ati o ns e ffectu ées par des spéc ialistes de l'évalu atio n des modèles. Le re fro idi sse me nt arc tiqu e peut être re li é à certaines variati o ns du climat dans l'h émi s phè re Nord du rant les derni ères décenn ies. Les plus no tables conce rn e nt les moyenn es des extrema sai son,~i ers de la te mpérature au x Etats-U ni s de puis 195 1. Hormi s la hausse printanière et le re froidi sse me nt hi ve rnal l'évolutio n confirme les prévi~ sio ns d'A rrhé nius, le scientifique s uédo is qui avait prédit une augmen tatio n de la nébulosité te ndant à resserrer les éca rts de te mpérature. De fait , le tau x d 'ennuage ment a augme nté de que lques po ints s ur
la pé ri ode , sauf au prin te mps, où il es t resté co nstant. La hau sse de l'effet de serre ex pliquerait a lo rs le réc ha uffe me nt dura nt celte saison. Malgré le resserre ment de ses flu ctua ti o ns, la te mpérature hi vernale tend à baisser sous l'effet d u re nfo rce me nt de l' influe nce polaire durant les mois les plus froids; la fréque nce des vag ues de froid atte ig nant le s ud des États- Unis durant la trentaine 1959- 1989 est d'ai lleurs plus é levée que d ura nt to ute péri ode de mê me durée des ce nt derni ères années. Le réchauffe me nt o bser vé e n a ltitud e s'ex plique dans le cadre de la théorie des anticyclones mobi les polaires. So n auteur a noté une accélération de l'é mi ssion de masses d ' air fro id et dense e n provenance du pôle. Le nu x d'a ir moins dense d 'ori g ine te mpérée compensant ces dépm1s augmente donc en propo rti o n, d ' oll l'échauffeme nt s usjacent. L'o rig ine du re froi di sse me nt polaire reste à définir. Dans ces colo nnes (S. el A. nO 550), j 'ai réce mme nt évoqué le ri squ e que les enj e ux de la « lutte co ntre l'effet de se rre » ne co nd iti on ne les th è mes de recherche sur le cl imat. Sacha nt que les données d 'observati o n prése nt ées ci -dess us n' appara issent pas dans les rapport s offi c iels (ce ux de l' IPCC) et co nsidérant la manière partic uli ère dont une rev ue scienti fiqu e de ré fé re nce comme Na ture traite une informati on « gênante », force m'es t de conc lu re q ue ce ri sq ue n'est pas imag inaire. Y ves LENOIR
UNITÉ 83
LES SALAIRES ET L'EMPLOI
DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES
Documents : 1. « Les salaires et l'emploi », Alternatives Économiques, décembre 1994. 2. « Le travail est-il trop cher? » , Alternatives Économiques, décembre 1994. 3. « Le ras-le-bol des salariés non cadres » , L'Événement du Jeudi, février 1995. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 240 mots environ. Pour cela:
Vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu'ils contienne~t . vous les regroupe.rez.et les classerez en fonction du thème co mmun à ces documents et vous les presenterez avec vos pIOplCS mots,
SOLIS
Forme d' un nouveau texte suiv i et cohérent.
VOliS donnerez un titre à votre synthèse.
Attention! _ Vou s devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qui vous est propre, et non mettre troi s
résumés bout à bout.
Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou info rmations qu e celles contenues dans les documents, ni faire de commentaires personnels. . _ Vous pouvez bien entendu réutiliser les mOls-clés des docum ents, mms non des phrases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des documents.
Questions 1. D'après le document nO l , commen t la croissance peut-elle favo riser la création d'emplois?
[environ 5 lignes] 2. Selon le document nO2, à qu el ni veau le travai l est-il « trop cher », et quelle est la co nséquence
de cet état de rait? [environ 5 lignes] 3. Quelle similitude d'analyse voyez-vous en tre les documents nO 1 et 2 ? [environ. 6 lignes] 4. Auquel des deux premiers documents le document nO 3 est-il le plus co mparable? Expliquez.
[environ 6 lignes] S. De ces trois documents, quel est celui qui correspond le mieux à votre point de vue personnt sur la question des salai res? Expliquez en quoi .vous vous se~lt~z prec. he de .l:anal yse. ~résen~ e, ~n souli gnant également les différences et en faisa nt les restnctlons necessalles. [ellvlIon. 8 ltg/1.e.\ ]
Grille d'évaluation de la synthèse : voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 2 : 3 points
question 4 : 4 points
question t : 4 points
question 3 : 4 points
question 5 : 5 points
par Philippe Frémeaux uestion posée à un ouvrier d'Alsthom Belfort en grève depuis trois semaines par un journaliste d' une radio privée nationale: « Ça ne VOLIS dérange pas defaire grève alors qu 'il y a encore trois millions de chômeurs? ». Revenons sur le syllogisme à la base du raisonnement de notre confrère : s' il y a du chômage, c'est que les salaires sont trop élevés; or, vous ex igez des hausses de salaires; donc, vous êtes complices du maintien d' un chômage élevé. Raisonnement nu\. Le coût du travail est peutêtre un frein à l' embauche pour les employeurs qui hésitent à créer de nouveaux postes de travail , mais la situation chez GEC-Alsthom n'a ri en à voir: on a d' un côté une entreprise qui fait des bénéfices substantiels, avec un carnet de commande bien rempli , et de l'autre, des salariés qui réclament leur part du gâteau en profitant d' une situation qui leur est enfin favorable. Sachant que la reprise est hésitan te et que le go uvernement nous invite sans relâche à consommer davantage, la conclusion s' impose: les salariés de GEC-A lsthom montrent le bon exemple en réclamant un pmtage des revenus plus favorable au travail et donc à la consommation. De quoi se souvenir du bon temps de la croissance fordiste, lorsqu ' une juste répartition des gains de productivité permettait d'accroître le pouvoir d'achat, assurant ainsi la croissance et l'emploi, ce qui incitait les entreprises à investir encore, d'où de nouveaux gains de productivité, etc.
Q
Inutile de culti ver la nostalg ie: il ne suffira pas d' augmenter massivement les salaires pour que
tout aille mieux dans le meilleur des mondes et pour que le chômage di sparaisse par la simple dyna mique de la croissance. Reste qu 'après di x ans de désinflation et d'accroissement des marges des entreprises, alors que le commerce ex térieur affiche un excédent flatteur, une hausse des salaires apporterait aujo urd ' hui un utile soutien à la reprise et donc à l'emploi . Sans remettre pour autant en cause les capacités d' investissement des entreprises. Il est bon que les rares salariés qui di sposent des moyens de se faire entendre réclament aujourd'hui de meilleurs salaires. Et totalement fallacieux de justifier le maintien de l'austérité salariale par la nécessaire solidari té avec les chômeurs. Ce n'est qu ' un prétexte pour poursuivre une politique économique déflationniste qui signifie moins de croissance et plus d' inégalités. La croissance attendue ne nous dispensera pas de mener une vigoureuse politique de l'emploi , c'est sûr. II est tout aussi certain que cette politique supposera une forte solidarité et donc une redi stribution des revenus, afin d'accompag ner une nouvelle distribution du travail et la créatio n de nouveaux emplois. Mai s ça, c'est au go uvernement d'en décider et d'oser en faire payer le prix. À tous les Français et à tous les revenus. Et pas seulement aux salariés d'Alsthom.
UNITÉ 83
Exemples internationaux à la clé, le coût du travail serait trop cher en France et serait la cause du chômage de masse. En fait, sous couvert d'amélioration de la compétitivité internationale des entreprises, c'est surtout le développement des petits boulots de service que visent les partisans de la suppression du SMIC.
Le ras-le-bol des salariés non cadres
LE TRAVAIL EST-IL TROP CHER?
Le feu couve sous la cendre. L'automne a vu la première flambée des revendications salariales. Les petits salaires en ont assez. Ils sont, avec les chômeurs, les laisséspour-compte de la reprise.
par Denis Clerc
n
Insuffisamment flexibles, les salai res? Cel1es, un employeur ne peut imposer une diminution du salaire minimum et des cotisations de salaire à son pe rsonnel sans l'accord patronales, la générosité des allocaexplic ite de celui-ci. Mais il n'est obligé de les lions de chômage eL certaines pénuaugme nter que si le barème fi xé par la ries de main-d 'œuvre qualifiée qui convention collective est lui-même revu à la " ,freinent la création d 'emplois hausse au niveau de la branche professionnelle. ' - " duralJles.» C' est net et sans nuances. Or, e n ra ison de la montée du chômage et de Et comme ça émane du Fonds monétaire interl'affaibli ssement syndical , ces national, le jugement n'est pas sans Aucune augmentations conventionne lles conséquence. Il rejoint, d'ailleurs, ont été d ' une fa iblesse insigne des expériences un sentiment assez répandu dans les milieux patronau x et chez les tentées d'emplois depui s deux ans. Exe mple: les économistes: le chômage de masse sous le SMIC n'a barèmes de la convention collecen France ne résulterait pas d' une entraîné de reprise ti ve n' ont pas été augme ntés dans la presse depuis juillet 1993 significative évolution de type structurel (le changeme nt technique qui détruit dans les catégories (et ils ne l'avaient été que de 1 % à cette date). Conséquence: dans iné luctable me nt plus d'emplois visées la grande majorité des cas, les qu ' il n'en suscite, par exemple), salaires se sont bornés à suivre le coût de la vie. mais des effets pervers d ' une politique sociale
e sont essentiellement le niveau élevé
trop généreuse, qu ' il s'agisse du SMIC oU de l' inde mnisation du chô mage. Le raisonnement qui sous-tend cette conviction est simple : en bloquant les évolutions éventuelles à la baisse, le salaire minimum empêche que les candidats les moins bien lotis (en termes d'expérience professionne lle, de formation ou d' e ffi cacité) puissent espérer être e mbauchés. Faute de s' effectuer par les prix, la régulation du marché se fa it par les quantités . L'insuffisance de flexibilité des salaires à la ba isse engendre le chp mage.
En outre, rien n' interdit à un employeur de réduire la rémunération d' embauche au regard de celle jusqu'alors pratiquée dans l'entreprise pour une qualification ou un poste analogue. La seule limite à ce « moins-disant salarial » est le salaire minimal catégoriel de la convention collective. Or, force est de reconnaître qu ' avec la montée du chômage, les employeurs ont eu tendance à durcir leurs conditions d'embauche.
[ ...]
Dossier dirigé par Luc
BEIlNAIW
Is n 'o ~t j amais dro it au x couvertures des magazlIlcs et ce sont pow1anl eux qui peinent le plus: employés, ouvriers, smicards. Sans leurs effol1s et leur savoi r-faire, la France ne rerait pas partie du petit clu b très fermé des pays les plus riches d u mo nde. Mais la société française n'est g uère généreuse avec eux et, avec la récess ion, leurs fins de mois sont de plus en plus problématiques. Taraudés par la peur du chômage, ils se sont longtemps tus, mais aujo urd ' hui la révo lte g ronde. « J 'ai honte de Illon salaire », avoue C lara, 2 1 ans. E mployée dans le to uri sme à Paris, e ll e se débrouille, pénibl ement. «( Seule, je Il e sais pas comment jeferais. Par chal/ce, je vis avec Illon ami, if Asnières. Chaque week-end, je remplis 11Ionfrigo en retournant en province chez mes parents, et en ramenant des fruits du verger de 1I10H grand-père, ainsi que de la viande de la boucherie de 1110n père. »
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Co mme C lara, ils sont des millio ns e n France à interpréter, chacun à sa faço n, le blues de la crise. Selo n le mini stère du Travail , e n avril 1994, un o uvri er gag ne en moyenne 8 343 F par mo is brut, soit à peine moins qu ' un employé (9 040 F) el bien
plus qu 'un smicard (6 009 F). Pas facile de boucler son budget lorsqu 'on est magasin ier, coursier, agent de producti on ou infirmière, comme le montre la plo ngée qu 'a effect uée Hew itt Associates po ur l'Événemell1 du Jeudi dans les salaires des no ncadres.
Quand on est en bas de l'échelle des salaires, il faut savoir user du système 0 et se serrer les coudes. Virg inie, 32 ans, fo rfaitiste chez un tour-opérateur, n'est jamais libre le samedi; 6 900 F net par mo is, ce n'est pas assez pour vivre dan s la capital e. Alors, e ll e fait des ex tra dan s un res taurant. Frédéri c, 27 an s, encadreur q ui do it se conte nter
de 7 000 F net, vit chez ses parenls. PetilS boulots occasionnels, dépenses réduites au strÎctmÎnimulll, coup de pouce de la fami lle permettent seul s de voir venir. ..
Un e a usté rité d 'a ut a nt mo ins bie n véc ue qu ' « ouvriers et employés allltout j uste maintenu leur pOl/ voir d'achat en /994 », note AnneLaurence Ghuilamil a, d' Hewi tt Associates. Alors, mainte nant que le début de la reprise po inte, on sent percer dans le pays des impatie nces trop long temps retenues. « 1 500 F pour tou s », la revendication des jeunes ouvriers de G EC-Al sthom en grève cet automne a surpris, comme si elle sortait du grenier aux souvenirs. De l'époque o ll les grèves n'avaien t pas seul e ment pour but de défendre l'emplo i, oll ils éta ient des ce ntai nes de milliers à scander« Pompidou, des sous» ou « G iscard peut payer ».
~
. ,.
L 'É vÉNEMENT o u
J EUDI,
16 ,lU 22
nJ.vNIt:R
1995
UNITÉ 83
18-25 ANS •• LES DÉBOUSSOLÉS Les Américains les ont appelés « génération X ». En France aussi, ils cherchent leur identité, DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Documents: . 1. « 18-25 ans : les déboussolés », Le Nouvel Observateur, 8- 14 avnl 1993 .. 2. « Le rêve: décrocher un travail utile », Le Nouvel Observateur, 8- 14 avnl 1993. 3. «La génération très égoïste de nos parents » , Le Nou vel Observateur, 8- 14 avnl 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents e n 200 mots environ. Pour cela: vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu ' ils contiennent, ~vous les regrouperez et les classerez en fonction du thème commu~ ~ ces documents et vous les presenterez avec vos propres mots, sous form e d' un nouveau texte SUIVI et cohérent.
Attention! Vous devez rédi ger un texte unique en suivant un ordre qui
VO LIS
est propre, et non mettre des
résumés bout à bout.
Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles contenues dans le document, ni faire de commentaires personnels. . Vous pouvez réutiliser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou passages entiers.
VOCABULAIRE
.
baby.boom : augmentation brusque de la natalité; ANPE : Agence . NatIOnale Pour l' Emploi « novo/éliser » : néologisme formé sur Novotel (chaîne d' hôtels françaiS) .
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des textes.
Questious 1. (Document n° 1) Expliquez et justifiez l'expression << Génération X » . [environ 4 lignes] , 2. Comment comprenez· vous la phrase du document n° 1 : « Ils entrent dans la salle au moment ou le film se termine? » [environ 5 lignes] 3. Comparez les rapports de Nathalie et de Marc avec : . . _ les études _ le travail - les parents - la politique [environ 2 lignes par sUJet] 4. Quelles sont, à votre avis, les raisons essentielles du phénomène évoqué dans ces documents?
[environ 6 lignes) 5. Ce phénomène n'existe·t·il que dans les pays occidentau x? Argumentez. [environ 8 lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
questi on 2 : 4 points
question 4 : 5 points
questi on 1 : 2!points
questi on 3 : 4 points
question 5 : 5 points
Qui sont ces jeunes adultes, qui, quelques années encore, continueront à vivre sous le toit familial, feront longtemps, et malgré eux, des petits boulots et accusent leurs parents d'être de grands égoïstes?
ls vont peut·êue changel nos vi es. En fmre quelque chose que nous n' avions pas pl évu POUl l'lIl stant , Il s attendent , ass is Sllr le mo nde, et nous observent d' un regard clluque. On ne sait pas Vl allnent qUI Il s sont 111 ce qu ' Ils veulent Tout juste se souvi ent-on de les avoir vus grandir. Ils forment la Génération X. X, a cause du mystère qui les entoure, X, parce que l' on ignore tout de la façon dont ils vont agir, bien qu ' il s soient nos enfants. La seule chose dont on soit à peu près sûr, c'est que les X ont 20 ans ou un peu plus, et Ull enne mi de classe, les baby-boomers. Plus qu ' un conflit réell ement formul é, ce so nt des différences de nature qui opposent ces deux générations. Les boo mers sont nés sou s l'ère du V 8, dans les années 50, au cœur des certitudes et de la prospérité économique, dan s un monde d' autant plu s stable qu 'i l était constitué de blocs. Entre ces blocs il y avait un grand terrain de jeu, un espace po litique et social concédé à l' expérimentation. C' est là que se retrou vaient les jeunesses rebe lles et turbul entes. C'est là, sou s l'œil à la foi s critique et bienveill ant de leurs tuteurs, que les boomers toniques et nombrili stes entreprirent des révolution s mu sical es, ves time nt aires, capillaires, culture ll es, intell ectuelles et sex ue ll es. C' est là qu ' il s décidèrent de se confectio nner un monde à leur mesure. Avec pour principe de base que pour avoir il suffi sait de voul o ir. Les X, eux , sont nés au moment où Herbert Marcuse publi ait « la Fin de l'utop ie », ont grandi sur les bancs de l'esthétique « yuppi e » et doivent aujourd ' hui se sati sfaire des thèses de Fukuyama, se lo n lesque lles « la démocratie libérale pourrait biell constituer le point fin al de ['évolutioll idéologique de l 'hwlIauité, don c être en tant que telle la fin de l 'Histoire ». D'une certaine façon , il s entrent dans la salle au moment où le film se termine. C' est peut-être l'un e des rai sons qui font que les enfant s des baby-boomers sont des baby boudeurs. Les boomers avaient devant eux des propo-
I
sition s de scénarios el un choix de rôles. Les X doivent s' acco mmoder d' un avenir sans profondeur de champ et de quelques emploi s de IIg urants. Les premiers militai ent pour faire l' amour dans les transports e n commun . Les second s doi vent se contenter de rapports sous latex de 0,02 mm d'épaisseur. Les premiers se structuraient e n s' arrachant à la glu des famill es. Les seconds s'accolent et « novotéli sent » le foyer parental. Les premiers snobaient le travail des pères. Les seconds les regardent partir à l'ANPE. Déses poir et rage, peut -être deux é léments de l' in con· nue derri ère laque lle s'abrite nt les X. En France, on a sou vent traité cette gé nération de mani ère condescen· dante et simplifi catrice. San s doute parce que, d' une manière générale, comme son homo logue améri caine, elle s'exprime peu. Là encore, à l'inverse des boomers qui verbali sa ient à l'extrême leur colère ou leurs problè mes , les boudeurs préfèrent le silence. Ils adoptent un profil qui n'est même pas bas, seulement médian. Après avoir lu ce la, on se dit que, peut·être, le si lence, l'absence et le retrait des X ne sont ri en d' autre qu'une attitude coll ective de deuil , le deuil d' une jeunesse à tempérament dan s une époque e n cessati on de pai ement. Paradoxale ment , c'est Loïk Le Fl och-Pri gent , PDG d' ELF-Aquitaine et prés ident du « g roupe cie référence », auteur du rapport « la Cause des jeunes », qui , dans ce document , présente des excuses à celle génération X : « Les grandes angoisses sur l 'existence d 'toi avenir Ile datent pas d 'aujourd '/1tIi. Quand j'étais jel/lle, c'était la bombe atomique el la guerre immillel/te qui j ustifiaient le discours du "1/0 f l/tttre ". Mais alors, IIOII S a violls une croissal/ce écol/ol/liqlle puissamment intégratrice, plus des schémas de pensée où le Bien et te Mal étaient très clairement identifiés. Lesjelllles demandel/t tille lisibilité de la société, de ce qui constitue le Bien et le Mal, qlle IlOllS Ile .\YIVO/I S plliS leur appo/'ter à COttrt terme, et pis encore, qlle IIO IIS Il e saVOllS plus lellr f aire espérer à IllOyen ferme. » Comme dirait Fukuyama : « Désolé, vous êtes arri vé au point final idéologique de l' humanité, y' a plu s ri en à voir, c'est la fin de l'Histoire. );
Je,Hl-Paul DUBOIS
l Nathalie Bessis, 24 ans
Marc Hadzi Vodojkovic, 28 ans
Le rêve: "Décrocher un travail utile"
"La génération très égoïste de nos parents"
À 24 ans, Natha li e, après ulle hypokhâgne, col-
Tiré à quatre ép in gles, Marc mè ne, à 28 ans
lectio nne les diplômes: Sciences- Po, La ngues
une ex iste nce bourgeoi se mai s bohème. Avec
o ri enta les. Depuis un an , e ll c cherche un travai l
3 000 francs par moi s pour vivre da ns un apl:ar-
sur mesure, « ni dans une ballque ni dans une elllreprise ». Elle habite seule el, spéciali ste du bouche à orei ll e, préfère gagner sa vic c n faisant des pet its boulots - ac tue ll e ment, e ll e lape une thèse sur son Macintosh - plu tôt que des stages
te ment prêté par ses parent s, il ne roule pas sur l'or. Il y a ci nq ans, il a fait le choix, inconfortabl e, d'interrompre « des études scientifiques
étouffaHles » et de s'e ngage r aveugléme nt, par
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Documents: 1. «Un concept à repenser », Le Monde, 30 octobre 1993. 2. «La France vieillit », CFDT magazine, mars 1994. 3. «Des enjeux "générationnels" », Le Monde, 28 octobre 1993 . Durée totale de l'épreuve: 2 heul'Cs 15
Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 250 mots environ. Pour cela:
métrage, qu ' il a financé en partie par « des
Vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu ' ils conti ennent , VOliS les regrouperez et les classerez e n fonction du thème commun à ces documents et vous les présenterez avec vos propres mots, sous forme d' un nouveau texte sui vi et cohérent. VOliS donnerez un titre à votre sy nthèse.
revenu - en co mptan t l 'argent que lui ve rsent ses
petits boulots abrutissants » , a reç u le labe l
Attention!
parent divorcés - avois ine 6 000 francs par moi s.
CNC (Ce ntre National de la Ci né matographi e).
bidon dans des « entreprises qui t'exploiten! mais Ile l'apprenl/ent rien ».
Résultat: son
passion, dans le c iné ma. So n premier co urt-
Une partie de cet argent va sur so n dos, l'autre
Un pri x prestigie ux mais inutile. Depuis, il
dé form e les poches des garço ns de café. Et pour
végète.
se teni r au courant, chaq ue jour elle épluche
Dé motivé par l'obstac le que représe nte « la
attentivement la presse - sans o ubli er les petites
crise et le mur de l'argellt », mais pas tout à fait
ann o nces.
rés igné, il garde des contacts avec des am is qui
Malgré sa « vie facile », Nathalie étouffe. Son
co nn a issent les mêmes problèmes que lui. Et
rêve? Décrocher un travail « utile» pour partir loi n de Paris: un poste d'enseignante e n Ru ssie, par exempl e. « Ma généra tion est salurée d'informations, confie-t-elle, désa busée, on se ressemble tous avec nos comportements stéréotypés. » Résignée à ce que les choses aillent de mal en pis, elle ass iste, impuissa nte, au « naufrage de notre société ». Mais, pour e ll e, pas de co nflit de générati ons: les baby-boomers, « plusfttvorisés par les circol/stal/ces », ne sont pas les respo nsab les de la crise. Le 28 mars, e ll e a quand même fait l'effort de voter. « Pour les socialistes, même si ça n 'est pas la panacée. »
Par manque d'audace, se lo n lui .
Vou s devez rédiger un texte uniqu e en suivant un o rdre qui vous est propre, et non mettre troi s rés umés bout à bout. Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles contenues dan s les documents. ni faire de commentaires personnels. Vous pouvez réutili ser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou passages ent iers.
Exercice 2
exécute, froidement mais sa ns hain e, la généra-
Vous répondrez de façon précise aux ci nq question s posées, sans reprendre de phrases des textes.
tion s de ses pare nts, « des égoïstes installés
Questions
dans leur confort, décalés par rapport li la réalité et laissant les jet/Iles .'le débaure dans leurs difficultés ». S 'il abomine la télév isio n, « ce vide ct/lfurel et commercial », il assouvit son besoin de rêve et d 'évasion en chois issa nt ses ce ntres d ' intérêts - de la mu sique à l'as tronomie - en fonction de leur étra ngeté « poé-
tique». Sa jeunesse le porte à espérer - un pe u! - dans j'ave nir. Quant au reste, il a voté, par tradition, pour un e droite mod érée en laquelle il ne croit plus.
LI:: NOUVEL
OlJSERI'A71:'UR.
8-/4 Awm. 1993
r_~~~~ i:!Z~~-~-'-m ..•. '~· •.l'I'~ ..r• ~-.::.E, . . ~.fZ'!l"~'~"~~/.~~ ~-,.~.:'~".:.mJ .., ~ I.· I·· ,..
1. (Document nO2) Quelles sont les grandes tendances en France en cc qui concerne: - la nuptialité - la natalité - l'espérance de vie [environ 6 lignes) 2. (Doc ument nO3) Donnez trois exemples de « discrimination par J'âge » au sein du monde du travail en France. [environ 5 lignes] 3. a) Comment définit-on le seuil de la « vraie vieillesse» ? (docu ment nO2) b) Expliquez la notion d' « indicateu r sy nthétique de l'âge de la vie illesse» élaboré par Patrice BOURDELAIS (document n° 1). Donnez-en la valeu r pour un homme et pour une femme. c) Quel est l'équivalent établi par l' INSEE? Donnez-en la valeur pour un homme et pour une femme. [6 cl 8 lignes en fout) 4. Quel est le rôle économiqu e et le co mportement de consommation des retraités aujourd'h ui en France? [environ 5 lignes] S. Quelle conséq uence du viei ll issement de la population française vous sembl e la plus importante, sur le plan social , pour l'avenir? Ces problèmes démographiques se rencontrent-ils en République Tchèque? Ju stifiez votre réponse. [environ 10 lignes)
UNITÉ 83
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20) question 1 : 3 points
question 2 : 3 points question 3 : 4 points
question 4 : 4 points question 5 : 6 points
De moins en moi ns de mari ages, de moi ns en 'moins de naissances, une es péra nce de vic sans cesse croissante et un viei llissement conti nu de la populat ion, te ll es sont les conclusions de la de rni ère ét ude com muni q uée pa r l' Insee,
Un concept àrepenser ans un récent essai fort bie n argume nté, Patnce Bourdelats, ht stonen et cherche ur au CNRS, s'étonne que « l'on présente encore, comme il y a· deux siècles, des statistiques et des tra vaux sur la vieillesse dès 60 ans alors que ce parallèle est démenti par les fa its biologiques et sociaux ».
D
Cet anac hronisme « contribue cl prolonger l'association. entre vieillesse et retraite» e t trahit « une conception très étriquée de l'avenir, issue de l 'hypothèse sous-jacente de pennal!ence des conditions de sanlé comme du rôle économique et social des différents groupes d 'âge » . En prenant pour référence l'âge auquel une personne peut espérer, en moyenne, vivre encore d ix ans, le che rcheur s'est livré à un calcul original. Il e n conclut que la proportion d'individus concernés étai t à peu près la même en 1982 que pendant les années 50 et 60. « L'indicateur synthétique de l 'âge de la viei/lesse » - seuil théorique de l'entrée dans la vie ill esse - serai t ainsi passé pour les hommes, de 63 ans en 1957 à 67 ans et demi en 1985 et, parallèlement de 68 ans à 74 ans pour les femmes. Quant à l'INSEE, elle a mis au po int un indicateur voisin (<< l'eS1Jérance de vie sans incapacité») qui , au cours de la dernière décennie, aurait progressé de trois ans et s'établirait à 63,8 ans pour les hommes et 68,5 ans pour les fe mmes. « L'obsession du vieillissement, que la politique de l'emploi valide j usqu'à l'absurde en écartant les salariés de plus en plus tôt, a joué 1/n rôle essentiel dans la propagande mobilisatrice des énergie natalistes mais aussi dans la lenteur de la prise de conscience du changement récent de la réalité de l 'âge de la vieillesse », assure Patrice Bourdelais. 1
\
LA FRANCE VIEILLIT
l'Insti tu t national de la statistique. En 1992 ont été célébrés 271 427 mariages, soit 8 700 de
d'enfa nts que les autres. En 1992 le taux de féco ndité, q ui éta it res té stable penda nt quin ze
ans auto ur de 1,8, est to mbé à 1,73, et la chute se serait prolongée (avec 1,66) en 1993 . Alors que 759000 enfan ts sont nés en 1991, ils n'étaient plus que 742 000 en 1992, don t 24 1 600 (soit un
Des consommateurs très actifs
moi ns q u'en 199 1, ce q ui représente un e baisse de 3 %. Un recu l confirmé par les informat ions
sur troi s) hors mariage. Comme en o utre l' espérance de vie a tendance à aug menter réguli èreme nt avec, désormais, 72,9 ans en moyenn e pour les
provisoires pour 1993, qui marquerait LIlle nouvelle
hommes et 81,1 ans (record d'Europe) pour les
Q ui ne constate en effet que les capacités physiques de la majorité des sexagénaires et septuagénaires de 1993 sont bien supérieures à celles de leurs prédécesseurs? La meilleure illustration de cette distorsion est l'apparition du concept de « quatrième âge}}. Aujourd' hui, la catégorie des « plus de 60 ans » recouvre effecti vement deux générations. Les jeunes retraités se caractérisent par un comportement économique très actif. Au CREDOC, on observe que les 6 1-70 ans traversent une « phase de rattrapage » : pl us disponi bles, il s parte nt plus souvent en voyage et adopte nt des comporte ments de consommation assez peu élo ignés des catégories plus jeunes qu' e ux. Ainsi, les responsables commerciaux de Renault fu rent plutôt surpris de constater que plus du quart des pre miers acheteurs de la Twingo, un modèle de véhicule résolument anticonformiste, avaie nt plus de 60 ans. Audelà de 70 ans, les comporte ments sont moins dynamiques et, progressiveme nt, se dessinent les risques de« dépendance », autrement dit de perte d 'autonomie physique.
baisse de l'ord re de 7 %. De faço n générale on se
fem mes, il est norm al que, parmi la popul ation, le
ma ri e de plus e n plus tard: 28,3 ans pour l'épo ux et 26,3 ans pour l'épouse. Celte baisse de la nuptial ité a, selo n certains démographes. une incidence sur les naissances, les couples non mariés aya nt e n moye nne mo ins
groupe qui progresse le plus soit celu i des plus de
La prise en charge de la dépendance reste largement inorgani sée en France, alors que parmi les 540 000 personnes âgées accueillies dans des institu tions, quelque 330 000 sont dépendantes de l'aide d' un tiers pour effectuer les gestes essentiels de la vie courante. Dans vingt ans, la population des personnes de plus de 75 ans aura augmenté de 40 %. [ ... ]
J.-M . N.
60 ans, avec une aug mentat io n de de ux mill ions e n une diza ine d ' années. Le vie illi ssement du pays ne cesse de s'accent uer.
CFDT MAGAZINE NO 191, MARS 1994
Des enjeux « générationnels » Taraudée par la peur du vieill isse me nt, la soc iété fra nça ise déco uvre de ma ni ère e nco re d iffu se q ue les c ri tè res d ' âge pren ne nt une impo rt ance croissa nte. Trop lo ng te mps occ ultés, les enj eux «génératioll nels » concernent évidemment l'avenir des régimes de retra ites, don t la maturatio n a bouleve rsé le statut social des plus de 60 ans, com me leu r rô le éco nomiqu e. Pou rtant, celte évo lution-là est iné luctable et abo utÎt' aujo urd ' hui à un éq ui li bre paradoxa l. Par unité de conso mmation, le revenu des anc ie ns est act uelleme nt supéri eur à celui des actifs. El ce sont eux qui a iden t fina nc iè remen t les plus jeunes dans cette période de cri se. De même, la discriminati on par l'âge pre nd des as pects multi fo rmes au sein du mo nde d u trava il. Les sala ri és sont rejetés de plus e n plus, les jeunes so nt exclus, alors q ue les q uad ragé naires. qui pe uvent moins SOllve nt préte nd re à la même progressio n de carrière q ue leurs aînés, vo ient parfois leur avenir co mpromis par l'évolu tion des techniq ues. Dans les entreprises, se dessine en po intillé un confli t en tre expérie nce
et compéte nce. En même temps, il appa raît que le « modèle français» revient à une division d u travai l entre les générati ons. À l' extrême, le marché d u trava il repose sur une seule catégori e, cell e des 25 à 54 ans, alors que les au tres sont inactives, en préretraite o u à la ret ra ite. Pourtant, l' heu re est sans doute venue de repe nser - et de re lativiser - la notion même de viei llisseme nt. Hérit ière d' un disco urs natal iste c inqua nte naire, e lle paraît anac hroniqu e. Le po urce ntage des plus de 70 ans da ns la popu lati o n devra it passer de 11,4 % e n 1990 à plus de 20 % en 2040, mais les études co nfi rment que le seu il de la « vraie viei ll esse », c'es t-à-dire la vie ill esse bi o logiq ue, rec ul e rég uli ère ment . Paradoxaleme nt, la France n'a découvert que très récem ment la nécessi té de se doter d ' instru ments permettant de répo ndre aux besoi ns des personn es âgées dépenda ntes. Car on ne reste pas toujours vieux, ri che . .. et bie n portan t. Alain Lebuube
UNITÉ 83
Quand l'hypnose et la sophrologie endorment la douleur Centre d'examen proposant un exercice de résumé en B3 (cf Introduction p. 8) DOMAINE : SCIENCES DE LA VIE
Texte: « Quand l'hypnose et la sophrologie endorment la douleur » , Science illustrée, août 1994. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vou s ferez un RÉSUMÉ du texte ci-joint au 1/4 de sa longueur, soit entre 165 mots (minimum) et 205 mots (max imum). POUl'
cela :
Vous dégagerez les idées elles informations essentielles ~l~e contient le texte et vous le,s ~r~senterez
avec vos propres mots sous forme d' un nouveau texte SUI VI el cohérent, en respectant 1 o ldl C adopté
par l'au teur.
Attention! Vou s ne devez pas introduire d'autres idées o u infor mat io ns que cell es fi gurant dans le document,
ni faire de commentaires personnels. Vou s pouvez bien entendu réutili ser les mOls-clés d u document , mai s non des phrases o u des passages entiers.
Exercice 2 Vo us répo ndrez de façon précise aux c inq qu esti o ns posées, sans reprendre de phrases du texte. Questions
t. Q u' est-ce que la « force de suggestion » ( 1er paragraphe), et comment peut-elle affecter le compo rte me nt des muscles? [environ 5 lignes] 2. Po urq uoi l' auteur écrit-il « soignée» et « corps sa ns âme» (paragraphe 6) e ntre guill emets? Qu'en pensez-vous? [en viron 5 lignes] 3. La sophrologie suppose, en somme, qu'on souffre parce qu'on le v~u~ bien (paragrla p~e[63): c8el~ui es]t loi n d'être la conviction de l' homme de la rue. Quelle est votre opJl1lOn personne le. a Ignes 4. Le « solide arsenal » dont l' homme di spose pour dominer la doul eur (d~rnier paragra~~e[)6r~s8tel.app~-] remment insuffi sant. y voyez-vous une imperfecti on de la nature huma me ? PourquoI. CI Ignes 5. L' hypnose et la sophrolog ie sont-elles, selo n vous, des di sciplines d'avenir ? Ju stifiez votre réponse.
[8 cl
la lignes]
Grille d'évaluation du résumé: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
questi o n 2 : 4 po ints
questi on 4 : 4 poi nts
questio n 1 : 3 lPoi nts
q uesti on 3 : 4 po ints
question 5 : 5 points
L
a sophrolog ie s'i nspire de l' hypnose, ma is e ll e accorde surto ut une très large place à la relaxatio n. L'une des méthodes les plus fréq uemme nt e mpl oyées est le « train ing autogène » de J. H. Schultz. Conçue en 1960 à des fins de psyc hothérapi e, cette technique do nne au patient les moye ns de co ntrô ler so n to nu s musc ul aire e n utili sant la force de suggesti o n. L'objectif est de parvenir à une détente co mpl ète d u corps et de l' es prit. [ .. .]
La grande différe nce entre l' hypnose classique et la soph ro log ie tie nt au degré de part ic ipation du patient et à la maîtri se qu ' i1 exerce sur le cours des événements. L' hypnose met enjeu une relation dominateur - domin é: l'hy pnoti seur exerce so n « pouvoir » de suggest io n sur l'hypno tisé. La sophrologie, elle, fait appel à la volonté du patient. Celui -ci do it non seule ment adhérer à l'entreprise, mais mobiliser sa conscience et tous ses moye ns personnels pour att eindre le but désiré; par exempl e, s uppri mer la do ul e ur. En d 'a utres termes, loin de perdre son indépendance et d'être assujetti à la volonté d' un au tre - l'hypnotiseur -, il conserve et même développe la fac ulté de co ntrô ler son propre fo ncti o nne me nt psychophysiologique.
Qu ' il s'agisse d ' hypn ose ou de sophrologie, l' utili sation de te ll es tec hniques e n médec ine, en chiI1lrg ie, pour des soins dentaires ou des accouchements diffi c iles vise un mêlne o bjec tif: atté nuer, voire s upprimer, les sou ffrances d u patie nt e n modifiant son état d'esprit. L'idée sous-jacente est d 'abolir la dou leur en cessa nt de la percevoi r comme te lle. Longtemps, les scientifiques ne se sont intéressés qu 'à la sensation douloureuse, négligeant les aspects affec ti f et cogniti f qui y so nt inti mement liés. II a fal lu attendre 1965 et les travaux de deux chercheurs américains, R. Melzack et P. D. Wall , pour que les mécani smes de la doul eur soient étudi és dans leur globalité, en te nant co mpte des trois composantes en jeu : sensorie ll e, affec ti ve et cog niti ve. Chacune emprunte un itinéraire différent dan s le système nerveux. La sensation de doul eur est vé hi c ul ée par des récepteurs tactiles si tués dans la peau, les muscles elles viscères. Ils sont composés de fibres nerveuses A ou C. Les premières, dites à trans miss ion rapide, sont responsables des douleurs aig uës; les fibres C, plus lentes, trans mette nt la dou le ur profonde. Ces récepte urs pé riph ér iq ues no us illfOl' me nt s ur
la na ture e t les caractéri st iques - localisation , inte nsité, d urée, etc. - du st imulus qui nous agresse et nOLI s fail so uffrir. Le « message » est ens uite transporté par les cordons latéraux de la moell e épinière, puis il atteint le tronc cérébral , le thalamu s et le cortex. La composa nte affective de la doul eur passe par les zones médian es du tro nc céréb ral et du cervea u en co nn ex io n avec les stru ctures limbiques. Ce parcours, bien co nnu des ne urochirurgie ns, est à l'ori g ine d ' une pratique de tri ste mé mo ire, la lobotomi e. L'opéra tio n co nsiste à sectionne r les ci rcuits Iimb iques a fin de supprime r douleur et ango isse. Il s'agit do nc d'une lés io n cérébrale provoquée déli béré ment au niveau d u lobe frontal. Dans les années 50, notamment aux États- Uni s, beaucoup de personn es so uffran t d 'anxiété o nt été « so ig nées» ain si. Mais ce type d' in tervention a fini par être abando nn é, le traite ment e ntraînan t de graves séquell es sur la personnalité et le comportement des malades, do nt la plupart devenai ent des « corps sans âme ». La troisième composante de la dou leur, son aspect cognitif, fait essentie ll e ment interve ni r le néocortex. C'es t lui qui donne un sens à ce qui es t resse nti , e n foncti o n du co ntex te présent, de l' ex périence passée et des attentes. C'est à ce niveau cog nitif qu e peuvent agir la suggesti o n et l'hypnose. Ca r, au fur et à mesure que le message do uloureux progresse dans la moelle épinière, il est « bo mbardé» d'info rmatio ns venues du cerveau. Cette confro ntat io n a pour e ffet de mod uler 1ft doul eur sui vant l'i nterprétati o n qui e n est faite. A chaque éta pe parcourue, l'i nflu x do uloureux act ive des neurones dont certa ins o nt un effet inhibite ur : ils jouent le rôle de véri tables analgésiques. Co mme le soulig ne le neurophysiologiste Jean-Didier Vi ncent, « tout concou rt à calme r la douleur, y compri s la dou leu r e ll e- mê me qui , dans so n trajet, renco ntre des obstac les et des repentirs chargés de l'atténuer et de la ca nali ser ». Mieux encore: o n sail maintenant que l'orga ni sme fabrique sa propre drogue sous forme d'endomorphines [ ... ] qui exercent e ntre autres act ions ce ll e de calme r la dou leur et l'a ngo isse. L' ho mme, sembl e- t-il, di spose d' un so lide arsenal cont re la souffl·ance. L'un des me illeurs moyens de la dominer serait e n fait d 'y opposer le mo ins de rés is tance poss ible et de rempl acer par un e «attente favorab le» la peur et l'aversion que nous é prouvons à la seule idée de la doule ur.
UNITÉ 83
rock, le célèbre clown, co nstatant que so n tabouret était trop éloigné de son piano, entreprenait auss itôt, au pri x d'efforts éprouvants, de pousser le pia no vers le
DOMAINE : SCIENCES HUMAINES ET DE L'ÉDUCATION Texte: Jean-François K AHN, l'Événement du Jeudi, 18-24 novembre 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Exercice 1 Pour cela: Vou s dégagerez les idées et les informati ons essenti elles que contient le tex te, et VOLI S les présentere: avec vos propres mots SOll S for me d' un nouveau texte suivi et cohérent , en respectant l'ordre adopte par l'a uteur. Vous donnerez un titre à votre résumé. Indiquez à la fin le nombre de mots utili sés.
D ' une part la co nj oncture europée nn e, et particulièreme nt allemande (on programme 4 mil-
tabouret. .. C'est très exactement
projette sur l'avenir, il n'y a
s'oriente de plus en plus vers des
le rai sonnement que font aujourd' hui ceux qui , prenant ac te de la surcharge des facs, en déduisent qu'il y a trop d'étudiants. Les chiffres sont certes é lo-
pas trop d'étudiants, mais on peut estimer au co ntrai re qu ' il n'yen a pas assez .. L'U ni versité - c'es t vra i fonctionne aujourd'hui comme un « sas » qui permet à de nombreux jeunes de retarder leur irruptio n sur le marché du trava il. Mais que se passerait-il
de 50 ans dev raient être mi s en préretraite pour leur fa ire place; au pis, la plus grande partie pointerait au chô mage et l' autre serait e ntassée, aux frai s de l' État, dan s des stages parkings. Dans to us les cas, si l' on prend en co mpte tou s les effets induits, il en coûterait plus cher à la collectivité, le traumatisme social en serait plus rude, et cela sans aucun bénéfi ce pour perso nn e puisqu' en échange, aucun savoi r, aucune conna issance, aucune formation pmticulière ne seraient di spensés à ces enfants d' une génératio n perdue. Sans doute l' évolution du marc hé de
placements de protection improductifs (y compris l'assurance vie). Notons, à ce propos, qu e l' argent qui s' investit dans les privatisations, c'est-à-dire dan s des entreprises ex ista ntes, lesquelles licencieront sans doute pour rentabiliser ce capital, ne sera pas consacré, par défi nition, à la création de no uvelles entreprises pourvoyeuses d'emplois. Dans ces co nditi ons, la coll ectivité a tout intérêt à co nsentir un effort particulie r - fût- il co nsidérable - en faveu r de la fo rm ati o n, de la pré parati o n intellectuelle des générations qui , sa ns cela, risqueraient d'être définiti vement perdues. Plutôt qu ' un chôme ur d'a uj ourd' hui , mi eux vaut un cad re, un technicien, un ingéni eur, un cherche ur o u un pédagog ue de demain. Faute d'être capabl e d'assurer tout de suite la croissance, au moins peut-on préparer la qualité de la repri se : auss i 2 millions d'étudi ants ne seront pas de trop. La polémiq ue sur le nombre d'étudiants est donc indécente. On ne sache pas que les LEP* offrent actue ll ement
l'emploi fait-elle que presque
beaucoup de débouchés - ou que
un étudiant s ur trois ri sque de trouver très difficileme nt du travail à la fin de ses études; mais, sans aucun di plô me, ils seraient deux s ur troi s à être certains de ne pas e n trouver du tout, o u pas immédiate ment. Or tous les signes montrent qu ' il fa ut s~ a ttendre à une nouvelle montée du chômage en 1994.
les PME elles- mêmes recrutent massivement dans les CES** au ni veau de la troi sième !
G
Centre d 'examen proposant l'exercice de résumé en B3 (cf Introduction p, 8)
Vous ferez Ull RÉSUMÉ de ce texte en 180 mots environ (tolérance : + ou - 10 %).
qui sig nifie q ue, dans ce qui res tera à la fin du siècle de la sidér urgie fra nçaise, 60 % au moins du pe rso nnel dev ra prése nter l'équivalent d ' un bac + 2 ... Non se ul e me nt , si l'o n se
1
quents : 2 100 000 élèves dans le supérieur aujourd' hui (IUT compris), contre 3 10 000 en 196 1, et 1 million en 1980. 11 7 000 de plus en 1992, 94 000 de plus cette année, soit une progression de la % en deux ans. Notons que c'est en droit , et non e n lettres, que les effec ti fs ont le plus augmenté.
Isolée du cOlltexte, cette progres-
Attention! _ Vous ne devez pas introduire d 'autres idées ou informations que cell es figurant dan s le documen t, ni faire de co mmentaires perso nn els. Vous pouvez bien entendu réutili ser les mot s~c l és du docume nt , mai s non des phrases ou des passages e ntie rs.
sion peut donc, en effet, paraître effarante ... Mais il faut la rapprocher d ' une autre évolution en 1962, la Fra nce fut paral ysée par un e grève des mi ne urs de charbon
du Nord et du Pas-de-Calais; or il n'y a plus de mines de charbon dan s le Nord et le
Exercice 2 Répondez brièvement aux deux premi ères qu estions posées, développez dava ntage la troisième et la q uatri ème, et consacrez une quinza ine de li gnes à la dernière.
Questions
t.
Qu'est-ce que « l'équivalent d'un bac + 2
»
? (pa ragraphe 5). Exp li q uez. [3 Lignes environ ]
2. Ex pliquez l'express io n « des stages parkings» (pa ragraphe 7). [3 lignes envi ron] 3. Quelles conséquences de la moderni sati on technol ogique des entreprises ce tex te évoqu e- t-il ? [6 lignes environ] 4. Pensez-vous qu ' il soit bon qu ' un étudi ant prolo nge ses études au-delà de 3 ans? Ju stifi ez votre
réponse. [6 à 8 lignes ] 5. Selo n vous, un diplôme est-i l nécessaire pour réuss ir sa vie? [1 2 cl 15 lignes]
Grille d'évaluation du résumé : voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 2 : 2 points
question 4 : 5 points
question 1 : 2 Boi nts
questio n 3 : 3 poi nts
question 5 : 8 points
Pas-de-Calais. Et les grands co mpl exes sidérurgiques qui sy mbolisaient, à l'époque, le mythe prolétarien ne so nt plus que des friches industrielles. J'ai visité, il y a deux semaines, les nouveaux trains de lam inage à froid de Sacilo r, près de Thionville. Or là 01I, il Y a trente ans, se bouscul ait une foule d 'ouvri ers au visage noirc i de ca mbou is, on ne rencontre, tous les 50 mètres, enfermés dans des cabi nes au milie u d ' ateliers vides, q ue deux techni ciens placés devant des systèmes de co ntrôle informati q ue à faire
pâlir un pilote de Boeing. Ce
si 500 000 de ces étudiants bacheliers o u pas - se présentaie nt ensemble à la porte des entrepri ses? C'est simple: au
mieux, 400 000 salariés de plus
lions de chômeurs pour 1994), s'a nno nce mauvaise. D'autre pUll, tous les indicateurs montrent q u'en France l'épargne tétanisée
Jean- François KAH N
· LEP : Lycée d'enseignement profession nel. " CES: Collège cl·enseignement secondaire.
UNITÉ 113
L'impérialisme du roman Centre d 'examen proposant un exercice de résumé en B3 (cf. Introduction p. 8)
DOMAINE: LITTÉRATURE Texte : « L'impériali sme du roman » , extrait de Roman des origines et origines du ramaI!, Marthe ROBERT, Grasset. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Exercice 1 Vous ferez un RÉSUMÉ de ce texte en 150 mots environ. Pour cela: Vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu e co nti ent le tex te, et VOLI S les présenterez avec vos propres mots sous forme d' un nouveau texte sui vi et cohérent, cn respectantl 'orclrc adopté par l 'auteur.
Attention! Vous ne devez pas introduire d 'autres idées ou informations que celles figura nt dans le document, ni faire de co mmentaires perso nnels. Vous po uvez bie n entendu réutiliser les mots-clés du doc ument , mais Ilon des phrases ou des passages enti ers.
Exercice 2 Vous répondrez de raçon précise aux cinq questi ons posées, sans reprendre de phrases du texte.
Questions
1. Comment s'explique la vocation « co nquérante» du roman ? [environ 6 lignes] 2. En quoi, comme l'affirme l'auteur de ce tex te (2c paragraphe), le roman entreti ent- il des relations étroites avec le mo nde réel ? Citez quelques exemples précis pour illustrer cette affirmation. [6 à 8 lignes] 3. Di tes qu elle est la forme de roman qui a votre préférence, et pourquoi. [environ 5 lign es] 4. Quelles sont , selon vous, les diffé re nces essenti elles entre roman et poés ie? (envirofl 6 lignes]
5. Que pensez-vous de l'évolution du roman moderne? [8 à
la lignes]
Grille d 'évaluation du résumé : voir page 13 Barème des questions (sur 20) questi on 1 : 4 poi nt s
!
quest ion 2 : 5 points question 3 : 2 points
questio n 4 : 4 poi nts q uestion 5 : 5 poi nts
La fortune ex traordi naire qu'il a con nue e n si peu de temps c'est vra iment en parvenu que le roman l'a gagnée, car, il y regarder de près, il la doit sllJ10ut à ses conquêtes sur les ten'itoi res de ses voisins, qu' il a patiemment absorbés jusqu'à réd uire presque tout le domaine littéraire à l'état de colo nie. Passé du rang de genre mineur et décri é à une puissance probablement sa ns précédent, il est maintenant à peu près seul à régner dans la vie littéraire, une vie q ui s'est laissée faço nner par son esthétique et qui , de plus en plus, dépend écono miquement de son succès. Avec cette liberté du conquérant don t la seule loi est l'ex pansion indéfinie , le roman, qui a aboli une fois po ur tou tes les anc iennes castes littéraires - ce ll es des ge nres c lass iques -, s'a pproprie tou tes les form es d 'ex press ion , ex ploite à so n profit tous les procédés san s même être tenu d 'e n justifi er l'emploi. Et para llè le ment à cette di lap idatio n du capital littéraire accumulé par les siècles, il s'empare de secteurs de plus en plus vastes de l'ex péri ence huma ine, do nt il se targ ue SOll vent d 'avoi r une connai ssance approfo ndie et dont il do nne une reproducti o n, tantôt en la saisissant directement, tantôt en l'interprétant à la façon du moraliste, de l'historien, du théologien, vo ire du ph iloso phe et du savan t. Semb lable par bie n des tra its à la société impéria liste où il est né (son esprit d'aventure est toujours un peu celui de Robi nson, leq uel ne transforme pas par hasard son île déserte e n colonie), il te nd irrés istible ment à l' uni versel, à l' abso lu, au to ut des choses et de la pensée; par là san s aucun doute il uni for mi se et nivelle la littérature, mais d ' un au tre côté, il lu i
fournit des débouchés inépuisables puisqu' il n'y a rien dont il ne puisse traiter. Genre révol ution naire et bourgeois, démocratique par choix et ani mé d' un esprit tota li taire qui le pousse à bri ser en traves et fronti ères, le roman est libre, libre jusqu' à l'arbitraire et au dernier degré de 1 '~lIlarchie. Paradoxale me nt , to utefois, cette liberté sans contrepartie n'est pas sans rappeler beaucoup celle du parasite, ca r par une nécessité de sa nat ure , il vit tout à la fois aux frai s des fo rmes écrites et aux dépens des choses réelles do nt il prétend « rendre» la vérité. Et ce do uble paras it isme, loi n qu'i l restre ig ne ses possib ilités d'act ion, se mbl e
accroître ses fo rces et recul er encore ses limites. La fo rtune histori q ue du roma n tient év idemment
aux privi lèges exorb itants que la litté rature et la réal ité lui ont co ncédés toutes deux avec la même générosité. De la li ttérature, le roman fail rigoureusement ce qu' il veut : rien ne l'empêche d' utiliser à ses propres rins la description, la narration, le drame, l'essai, le commentaire, le monologue, le di scours; ni d'être à so n gré, tou r à tour o u simul tanément, fable, hi stoire, apo logue, idy lle, chronique, conte, épopée; aucune prescripti on, aucune prohibiti on ne vient le lim iter dans le choix d' un sujet, d'un décor, d' un temps, d'un espace; le seul interdi t auquel il se soumette e n général, celu i qui détermine sa vocati o n prosaïq ue, rie n
ne l'oblige à l' observer absolument, il peut s' il le juge à propos contenir des poèmes o u sim ple men t êt re« poétiq ue ». Quant au mo nde réel avec leque l il entreti ent des relations plus étroites qu 'aucune autre forme d 'art , il lui est loisible de le pe indre fidèle ment, de le déformer, d'en conserver ou d'en fausse r les proporti ons et les couleurs, de le juger ; il peut même prendre la parole en son nom et préte ndre changer la vie par la se ul e évocation qu ' il en fai t à l'intérieur de son monde fictif. S' il y ti ent, il est libre de se sentir responsable de son jugeme nt ou de sa descripti on, mais rien ne l' y force, ni la littérature ni la vie ne lui demande compte de la façon dont il exploite leurs biens. Ainsi, à la différence du genre trad itionnel, dont la régul arité est tell e qu' il est non seulement assujetti à des prescriptions et à des proscriptions, mais fait par e ll es, le ro man est sans règles ni fre in, ouvel1 à tous les possibles, en quelque sorte indéfini de tous côtés. C'est évidem ment la rai son principale de son expansio n continue, celle aussi de sa vogue dans les sociétés modernes, auxquelles il ressemble au moins par son esprit inventif, so n hum eur remuante, sa vitalité. Mai s, théorique ment, ces poss ibilités quasi illimitées e ntraîne nt un manque de définit ion don t on voi t aussitô t le g rave inconvénient, car si le roman est indéfini et jusqu'à un cel1ain point indéfinissable, forme-t-il encore un genre et pellt-on le connaître com me te l ? Marthe ROBERT
..
..
R OMAN DES ORIGINES El ORIGINES DU ROMAN. GRASSET
~~~~~~-~'''~-'~~'~~~~~~.~~-.-~_~ . ~.~.,
,
UNITE B4
1
Le tem~s de préparation variera en fonction du su') ' J o r t ' . , temps nécessaire à la c~~ 1 ~~ 1 eX P dan~ le. cas d un dossier relativemen St,1 tatlOn et a 1 exploitatIOn des documents on pourr aller jusqu'à 1 heure 1/2 de préparation' darl 1 ' , ( s e cas d un exposé Sur s' l ' . ,a . d' ' d 111 Iquee ans l'arrêté officiel sera co nsidé" . . IInp e Intitulé, la durée d 'une heu re lee co mme un e durée max imale. Le temps de passation indiqué dan s l'arrêté (1 h à 40 minutes (30 minutes minimum). ( e ure) représente un e durée maximale: il peut ê tre ramené
subst~ntlel , compte tenu du
1. Nature et objectif de l'épreuve L'unité B4 ne comporte qu'une seule épreuve, orale, en français de spécialité. Comme en 8 3, le candidat compose dans un domaine qu' il a choisi parmi ceux proposés par le centre d'examen, Le nombre (généralement 3 ou 4) et la nature des domaines proposés sont au choix du centre d' exa men. La valeur et les limites de la notion de « spécialité» dans le DALF sont décrits dans j'introduction page 6.
3. Grille d'évaluation L'expo~é et l'entretien ne cons tituent pas deux é reuve " . tence d expression (l' exposé demeurant priOritai;'e N s sép~l ees, maIs deux aspects d ' une même compémoments, la compé tence lingu istique étant ' )~ ous Ploposons .donc une grill e qui intègre ces deux mise en lacteur commun,
Objectif général: présenter oralement une réflexion stmcturée sur un sujet donné, en relation avec la spécialité choisie par le candidat.
L'épreuve se déroule en deux temps: ../ - exposé rait par le candidat sur le suj et donné. Il s'agit d' un véritable exposé, formel et structuré; - reprise de l'exposé par le jury et entretien avec le ca ndidat (parti e interactive de J'épreuve).
Exposé - adéqumion de l'ex posé au thème Proposé
.../ Principaux savoir~faire requis: formuler un thème de réfl exion, poser ou préciser l'objet d ' un débat; sélection ner, analyser, hiérarchiser des informations / des idées; organiser ces informations / idées sous fo rme d' une réfl ex ion cohérente; prése nter des poi nts de vue, argume nter, rela tiviser, nu ancer; donner des exemples; mobiliser de manière adéquate ses connaissances dans la spécialité choisie; V ritu.el de l'exposé.' introduire, développer en faisant ressortir points fort s et articulati ons sentielles, conclure; \ / - entretien: réagir aux sollici tati ons de l'interloc uteur, défendre ou nuancer sa position, apporter des précisions, relancer ou élargir le débat.
- pel1 in~nce des informations et idées retenues . . - capaCité à mobiliser les connaissances fondame . à ntales,dans la spéclalllé choisie - capacité à présenter des point s d , . , e vue" argumenter, a nu ancer - C,lpl.lClté à Illustrer sa réflexion (choix d' exemples perti nents) - cl arté.et cohérence de la product ion: • capacité à poser et introduire le débat • pr~sentati on hiéra rchi sée des informmi ons ct des idées : Illise ~Iél va leur des points forts et des articulations essent iell es capacH à conclure
a. un simple énoncé tiré au sort ou attribué par le jury: cette solution est cependant peu satisfaisante, car elle oriente l'exposé vers une épre uve de type« question de cours », alors que l' unité 84 est d 'abord une é preuve de langue, aya nt pour fo nction d 'évaluer des qualités de réflexion, d'organisation et d'ex pression e n français, non des connaissa nces spécifiques dan s la spécialité choisie. Si loutefois cette solution est adoptée, on veillera à ce que le sujet conserve un caractère relativement « général » dans le cadre de la spécialité choisie, et à ce que son in.Mlulé soit suffisamment développé. On poulTa également fourn ir au candidat quelques pistes de réflexion (voir I~ sùjet d'Arabie Saoudite, mai 1995, p. 2 19). b. un dossier thématique, qu i peu t être co nstitué, selon les cas : d'un ensemble de documents de nature et / ou d'origine diverses, convenablement présentés el référenciés : articles brefs, extraits d'arti cles ou d'ouvrages, tableaux, statistiques, etc. ; X d ' un seul article long (en évitan t les documents trop didactiques, dont le candidat risque de reprendre le plan tel quel) ; d ' un document vidéo, que le candidat doit dans ce cas pouvoir visionner comme il le souhaite.
j).ç? Ce dossiei' constitue une sorte de « banqu.e de données» que le candidat est totalement libre d'utiliser à sa ~ guise' (voire de ne pas utiliser), de pair avec ses éventuelles connaissances sur la question. En aucu1/. cas il tb'l(
dev~nir l'ob~et
i'l.e.(cc.(, ''{.o
4
4
Entretien
• apporter des précis ions, reclifier, compléter • défendre ou nu ancer sa posi tion • relancer ou élargir le débat
Le support de l'exposé pellt prendre différentes formes:
ne doit
2
- capacité à réagir aux so llicitations de l' interlocu teur" à d ' 1 " la og uer - capaclt. é· à :
2. Le support
E" /
?S7'
d'un compte rel/du de documents.
?
.
A titre exceptIO nnel dans le DALF, l' usage du dictionnaire est ici autori sé. ~
:>
5
Qualité linguistique (expOSé + cm reticn) - compétence IlI1guist iquc : • phonélique, prosodie, fIuidil é • morpho-sYlllaxe • • •
degré d'élaboralion du discours' richesse du lexique ' élaboration des phrases aptitude à varier l'expression
5
4. Les sujets É,tant donné la place occupée par les dossiers de doc cl exemples po ur cette unité 84 On trouve 'a d . uments, nous avons da restrei ndre le nombre 14 ' ' I( onc cI-après' - ' . ~uje[~ d 'exp~sé accompagnés d'un dossierthémati ue ~, , ',' _ ICPlOd utl le glllde à l 'att~ntion de l'examinate ur) ; q (p Ut le plemlel d entre eux, nous avons également quelques exemples de sUjets sur simple intitulé.
.,
DOMAINE: SCIENCES DE LA VIE ET MÉDECINE
Dossie,' : « Mourir, la belle affaire, mais vieillir! » Documents: 1. « La lutte contre le vieillissement » , Le Poinl, l7-23 avril 1993. 2. « Les bonnes affaires du rajeuni ssement », Le Point, 17-23 avril 1993. 3. « L' Alzheimer ne tue pas », Le Nouvel Observateur, 15-21 avril 1993 .
, Consigne aux candidats 1. Vous
VOli S
attacherez tout d' abord à construire un EXPOSÉ ordonné sur le thème qui vous est
proposé: vous vous aiderez des documents proposés ~ en aucun cas cependant vous ne devrez vous limiter à un simple commentaire des documents ! votre exposé devra comprendre une introduction et une conclusion et mettre l ' acce nt sur quelques
points importants (3 ou 4 maximum). 2. Vous aurez ensuite un entretien avec le jury. Cet entretien reprendra, pour les approfondir. certains
aspects de votre exposé.
Durée de l'épreuve: préparation : 60 minutes - passation: 30 à 40 minutes.
Canevas d'entretien pour l'examinateur Le présent canevas Il' est constitué qu 'à titre indicatif, pour aider l'examinateur dans la conduite de ['entretien. Quelles sont les différences de traitement du thème dans les trois textes proposés? Demander au candidat de présenter brièvement les principales pi stes de la rec herche an livieillissement. Quel langage utilise la publicité pour les produits cosmétiques? Pourquoi? . D' après le documen t n° 3, qu elles seraient les conséqu~nces de l' accrOIssement ~e I~ IOngé7lté ? _ Demander au candidat de commenter la phrase: « MalS ce ne sont pas des mOlts-vlvants . [ ... ] Un diagnosti c d'Alzheimer, c'est comme un e co ndamnation. » (document nO.3) ~ Pensez-vous que les médecins fassent toujours bien la différence entre « sOigner pour confe~er un e meilleure qualité de vie » et « l'inutile acharnemen t thérapeutique pour la prolonger coute que coûte» (document n° 3) ?
LA LUTTE CONTRE LE VIEILLISSEMENT La IUlle contre le vieillissement pathologique pourrait nOliS amener 11 mourir en pleine santé vers 120 ans, puisque telle cst la longévité maximale supposée de notre espèce. Sur ce front, l'âge d'apparition des maladies vasculaires et dégénératrices ou des accidents cérébraux ne cesse de reculer. L'espérance de vie s' allonge donc, même si de grands progrès restent à faire pour prévenir le vieillissemen t lié aux maladies chroniques invalidantes (Alzheimer, sclérose en plaques ... ). Selon les spécialistes, l'élimination de l'ensemble des cancers et des maladies cardio-vasc ulaires ne donnerait que 14 années de vie supplémentaires en moyenne. Pas si mal, mais rien à voir avec une autre voie de recherche, plus ambitieuse. Elle consiste, elle, 11 agir di rectement sur notre patrimoine génétique. Le gai n ne se chiffrerait pas en années, mais en décennies. Une perspective vertigi neuse. Voici, pour l'heure, les principales pistes de recherche anti-vieillissement. LE RÉÉQUILIBRAGE HORMONAL
L'efficacité des traitements hormonaux proposés aux femmes ménopausées pour compenser la carence en œstrogènes n'est plus à prouver. Chez l'homme, la sécrétion de testostérone ne s'interrompt pas brutalement, mais elle diminue avec l'âge, de façon
variable, selon les individus. « Les injections de testostélVl/e augmentent la masse lIlusculaire et l'activité sexuelle, mais aussi les risques de callcer de la plVstate, note Françoise FORElTE, chef de service à l'hôpital Broca (Paris) et directri ce de la Fondation nationale de gérontologie. Il est dOliCimpossible de les plVposer de jàçoll systématique. » D'autres hormones, l'âge venant, voient aussi leur production se réduire. Les chercheurs tentent donc d' identifier des substances susceptibles de restaurer le « profil hormonal » de la jeunesse. [... ]
LA LUTTE ANTI-RADICAUX LIBRES
Les radicaux libres seraient les principaux responsables du vieillissement. Produits spontanément par not re métabo lisme, ce sont des composés instables qui oxydent tout ce qu ' ils rencontrent, et principalement les membranes cellulaires. Fort heureusement, noire organisme dispose d'antidotes naturels. Les vitamines E, C, et les bêta-carotènes sont des anti-oxydants efficaces, et certai nes enzymes se chargent de réparer les dommages occasionnés. Mais ces dernières perdraient de leur activité au fil des années. D'ailleurs, l'étude d'animaux sélectionnés pour leur longév it~ montre qu'ils produisent
tous, en quantité exceptionnelle, l'une de ces enzymes an ti-oxydantes. Autre piste celle d'une substance chimique capable d'éponger les radicaux libres et d'éviter leurs méfaits. Déjà expérimentée chez l'animal, elle aurait une action positive. Reste à mettre au point un médicament utilisable chez l'homme. « Mais ilnefallf pas oublier qu'aucl/ne thérapie Wlliradical/X libres /l'a e/lcore pennis d'oblenir des résultats cliniques », précise le docteur FORmE. LE RÉGIME HYPOCALORIQUE
Les souris qui ne reçoivent que 60 à 70 % de leur ration alimentaire normale vivent en moyenne 55 mois, contre 36. D'une façon générale, les mammifères soumis à une restriction calorique sont en meilleure santé et développent moins de cancers que les autrcs. L'effet positif d'un tel régime s'expliquerait principalement par une réduction du nombre des radicaux libres formés et par une efficacité accrue des défenses immunitaires.
LE PONTAGE DES PROTÉINES Le sucre est un carburant indispensable à l'organisme, mais c'est en même temps un starter du vieillissement. Sous son effet, les protéines - les briques du corps - s'agglutinent. Résultat: les artères se durcissent, le cristallin s'opacifie, les os deviennent cassants, les poumons et les reins fonctionnent moins bien... Des chercheurs tentent donc de trouver des substances ~ l1lpêchant ce « pontage » des protéines. C'est le cas du chrome, qui normalise la glycémie.
UNITÉ 84
LA VOIE DES GÈNES
des champignons microscopiques qui
Ils sont nombreux à être impliqués,
Cil sont porteurs. Thomas JOHNSON
plus ou moins directement, dans le vieillissement. Et la chasse est ouverte.
En
« Chronos»
France,
le
projet
consiste en l'étude
(Université du Colorado) a réussi, lui, (1 allonger de 70 %la durée de vie de petits vers - les nématodes - en provoquant une mutation au sein
de rami lles de nonagénaires, afin de trouver d'éventuels gènes pmticuliers.
d'un gène spécifique du vieillis-
Michael
L'équipe de Pierre-Marie SINET (laboratoire de biochimie génétique
JAZWINS KI
(Université de
Louisiane) a découvert, chez des levures, un gène de longévité. Il augmenterait de 30 %la durée de vie
sement.
Car la présence d'un troisième chromosome 21 provoque, entre
autres, un vieillissement accéléré. Et l'un des gènes présents sur ce chromosome surnuméraire produi t, en excès, une enzyme normalement
chargée de neutra liser des radicaux libres, maisqui, dansce cas, pourrait être toxique pour le cerveau.
de l'hôpital Necker-Enfants Malades, à Paris) s' intéresse au mongolisme.
Anne JEANBLANC Li,
PO/N'I;
17-23 AVRil. 1993
LES BONNES AFFAIRES DU
RAJEUNISSEMENT vant, l'actrice Laura
ANTON ELU
avait tous les atours de la belle Italienne de 50 ans. Après, elle avait les lèvres gonflées, les yeux
nettoyer, les protéger, les maintenir en bon él.at, en modifier l'aspect, les PGlfumer ou en corriger ['odeur ». Mais jamais il n'est question de
rajeunissement!
tuméfiés; un œdème du visage et
de la gorge lui a même provoqué de graves difficultés respiratoires. Entre les deux, il y a eu ce satané traitement anti-rides
imposé par un producteur. [ .. .] «
On peut vieillir avec grâce, mais pas rajeunir »,
soupire Robert ARON-BRUNETIÈRE, l'un des plus célèbres dermatologues parisiens. Le jargon pseudoscientifique utilisé pour vendre des cosmétiques n'y change rien. La nwde aujourd'hui est aux anti-radicaux libres. Et demain? » Le
Code de la santé publique interdit d'ailleurs aux crèmes de tout poil de se targuer d'un quelconque pouvoir de rajeuni ssement. Comme produits cosmétiques, leur action doit se limiter aux parties superficielles du corps « pour les
,
« L'ALZHEIMER NE TUE PAS»
Robert ARON-BRUNETtÈRE renchérit: « J'accl/se la marée des produits bidon qui prometlent des miracles à coups de mots ronflants vides de sens. Com.ment voulez-vous que le public se méfie? »Évoquant les notices qui accompagnent ces produits, il s' indigne carrément. «Ces textes sont remarquablement discrets sur la nature des "principes actif'i" el d es ''facteurs
biologiques exclusiJs" qu'on vous propose. Quels sont-ils ? En quoi sont· ils ultrapelformants ? Pourquoi sont-ils exclusifs ? Vous ne le savez jamais. Il es! possible. du reSl.e, que personne ne le sache. » [ .. . ]
Patrick
COQUIDÉ
\
LE PO/N'I;
/7·23 AVRil. /993
Ü;~~~~~~~-~~~~
'i l est bon de rappeler que la vieillesse n'est pas une maladie, que la plupart des personnes âgées traversent le temps sans y lai sser trop de plumes, il serait imbécile de continuer plus longtemps à pratiquer la politique de l'autruche sur les conséquences de l' accroissement de la longévité. 15 % des Français ont d'ores et déjà dans leur fa mill e proche un parent âgé souffrant d'un problème de dépendance aigu. La démence d'Alzheimer, une des pathologies les plus fréquentes du grand âge, touche une personne de 85 ans sur 5. On estime à 350 000 le nombre de gens qui en sont attei nts. Il s seront 500 000 en l'an 2000 .. . [ ... ] Dans le service, 80 % des malades sont atteints par une démence d'Alzheimer. Des femmes, en immense majorité, parce qu'ell es vivent plus longtemps . L'alzheimer ne met pas à l'abri du stress, au contraire. « C'est un patient qui se retrouve dans un endroit inconnu, explique le docteur Dorin FÉTÉANU , avec des gens qu'il n 'a jamais vus auparavant. Ces gens lui disent : il faut mangel: Mais lui, il n 'a pas faim.
S
Ces gens lui donnent des pilules bizarres, alors que lui, il se sent en pleine forme. Il veut faire ses courses, comme d 'habitude. Mais les portes sont fermées ... » L'alzheimer ne met pas à l'abri du besoi n d'affection el d'échange: « Les mots lui manquent, continue le médecin. Il reste les gestes, les caresses, les sourires, les regards pour dire quand même. » La douleur, la tristesse, la joie, toute la gamme des senti ments demeure, derrière l' o pacité de la commu nication. « Mais ce ne sont pas des morts-vivants l, s' insurge le docteur FÉTÉANU, sur la défensive. Un dia gnostic d'AlzheinteJ; c'est comm.e une condamnation. Tout le monde baisse les bras. L'ophtalmo ne va pas opérer un dément d'une cataracte, alors que sa vue, ses sens, c'est plus ùnportant pour lui que jamais. On ne sait pas guérir cette maladie, c'est vrai, mais on sait la stabiliser cl un certain seuil, rééduquer pour une meilleure insertion sociale. Cyniquement, on pourrait se dire que si on ne soigne pas ces malades, ils vont mourir plus vite. Mais non, conclut le médecin, l'alzheùner ne tue pas! »
Dans le service du docteur SEBAG-LANOË, on in siste sur la différence qui ex iste entre soigner pour conférer une meilleure qualité de vie - le rôle même du gériatre et l'inutil e acharnement thérapeutique pour la prolonger coûte que coûte. Avec les maigres moyens du bord , on se bat pour qu'il n'y ait pas d' anti chambre à la mort. Parce qu 'on trouve plus de profondeur dans cette bonne vieille lapalissade « cinq minutes avant sa mort, il était vivant» - que dans toutes ces mousses médiatiques sur le droit de mourir dans la dignité. « La dig nité, s'agace le psychiatre Alain CAZAS, où commence-t-elle, où finitelle, si ce n'est dans le regard des autres ? C'est grave, ce déni d'humanité, ces critères terro ristes d'une société-spectacle ! Tous ces sous-entendus rampants se branchent si bien avec les préoccupations économiques du moment ! Bien sûr l'euthanasie : les vieux coûtent cher, ne rapportent rien, sont de plus en plus nombreux ... »
Chantal de RUDDER
UNtTÉ B4
« ... ~es barbares se sont convertis au Christ el que leurs chefs par la violence ou par la crainte veuillent les ramener à l'idolâtrie, les Espagnols, pour ce motif, s'ils ne peuvent en venir à bout autrement, ont le droit de déclarer la guerre ct de contraindre les barbares li renoncer à cette injustice. S'ils .s'obstinent, l'on peut appliquer les lois de la guerre et dès lors quelquefois déposer les princes. Voilà IlIl tmisième titre qui Ile se JOllde pas seulement sllr la religiol/ mais sur l'amitié et la société III/lllaille ... ,(François de VITORIA, 1480-1546) 1.
DOMAINE: SCIENCES JURIDIQUES Dossier: « Le droit (ou le devoir) d 'assistance (ou d'ingérence»> Documents : Extraits de : Le droit dans les relations internationales, RAMSÈS 93.
Ce texte du domi nicain François de VITORIA illustre la permanence de ~n de l'intervention d' humanité, ainsi que son lien étroit avec le problème de la « guerre juste».
Consigne aux candidats Vous préparerez un EXPOSÉ sur le thème proposé. Votre exposé devra présenter un e réflexion ordonnée sur ce suj et. Il comportera une introducti on et une conclusion et mettra en évidence quelqu es points importants (3 ou 4 maximum). Les documents dont destin és à vous aider dans vot re préparati on, mais VOLIS pouvez également intro-
duire des informations, idées ou co mmentaires personnels. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents !
Déroulement de l'épreuve: VO liS présenterez d' abord votre ex posé au jury, ensuite le jury vous posera quelques question s et s'entre tiendra avec vous à propos du contenu
de cet ex posé. Durée de l'épreuve: préparation: 60 minutes - passati on: 30 minutes.
,
- Où l'ingérellce eommel/ee-t-elle, s'arrête-t-elle ? Tout échange, toute relation contient dcs possibilités d'ingérence. Le conseil, l' invitation, la pression discrète constituent-ils des ingérences?
La Illultiplication des interdépendances entraîne, ilJlE:!!e des formes très di verses d'ingérence ou d'assistance. Ainsi les moyens d'information, les images de la télévision peuvent être ressenties comme des ingérences, dans la mesure où ils sont susceptibles de déclencher ulle cascade de réactions : émotions des opinions publiques, demandes de mesures gouvernementales, internationales. De même l'instauration de règles économiques et financières internationales, la création d'institutions (Fonds monétaire international) imposent des contrôles donc des interventions.
Ce que confirme ce texte, c'est que toute communauté, com prenne des monarchies (Sain te-Alliance en des États socialistes (doctrine BREJNEV, 1968), des ~È-;;
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la souverai neté. D'ol! la distinction entre assistaI/ce et il/gérellce. La première se fai t en accord avec le ou les États concernés, dans le respect des compétences établies. La seconde se caractérise par une substitution, le ou les États concernés étant remplacés soit par d'autres États. soit par des structures internationales. 1. Association intcrnaliorlalc VITORIA·SUARIrl. VlrDlIl..t fI SIJAICZ. COlllrihllliml dfS Illr%gitlls /III dmil iltlffl/oliollll/ ml)(lffl/f. PédollC. Pmj~. 1939. p. 70·71.
Au 'Stade actuel, quelques tex tes constituent les points de repère officiels. D'abord les résollltiOIlS 411131 dll 8 décembre 1988 et 451100 dll 14 décemb" 1990 de l'Assemblée géllérale des Nations Unies définissent le devoir d'assistance humanitaire pour les victimes des catastrophes naturelles et situations d'urgence de même ordre. Un événement précis déclenche le processus: le tremblement de terre d'Arménie.
UNtTÉ 84
Les résolutions se réfèrent à l'exigence d'assistance à toute personne en dangcr. Elles reposent sur deux principes 2 :
- la subsidiarité : le rôle premier revient aux États concernés; J'action internationale complète, renforce j'effort de ces États, dont le consentemcnt est indispensable; - l'impal'I;alité ~I'assistance doit être non discriminatoire; par conséquent, cette assistance n'a pas de p~ politique (par exemple, reconnaissance de mouvements insurrectionnels). Ensuite, la résollltioa 688 (/991) da 5 avril/99/ dll collseil de Sécurité est ~~ par la répression contre les populations kurdes que mène l'armée irakienne de Saddam HUSSEIN, au lendemain de sa défaite dans la guerre du Koweit. La résolution 688, incontestablement suscitée par les réactions des opinions publiques occidentales, n'en reste pas moins conforme aux principes de l'ONU: - la condamnation du Conseil de Sécurité s'étend à l'ensemble de la répression (non seulement Kurdes mais aussi chiites) et surtout est justifiée par les menaces que cette répression fait peser sur la paix et la sécurité dans la région; - la résolut ion s'adresse au gouvernement irakien et lui demande d'arrêter la répression et de faciliter l'accès des organisations humani taires. Il n'y a donc en aucune manière substitution de la ({ communauté internationale aux autorités de Bagdad. À cet égard l'opération ({ pJ'Ovide comfort» - création, en avril 1991 , sous la protection de troupes américaines, britanniques et françaises, d'une « zone de protection », dans le nord de l'Irak, pour les Kurdes - donne lieu à controverses quant à son lien avec la résolut ion 688. ~
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Interrogations soulevées par les notions d'ingérence et d'assistance Quelles situations requièrent l'assistaI/ce 01/ l'illgérence ? D'une part, l'in..Qignalion est terriblement sélective et passagère. Les boat people oules Kurdes nous touchent, mais les souffrances du peuple cambodgien, au temps des Khmers rouges, ne font l'objet d'aucune retransmission immédiate de la télévision. L'indignation se cristallise sur des images dramatiques mais perçoit malle malheur quotidien, organisé. D'autre part, le droit d'ingérence tend à être sans limites. C'est, par exemple, la 1I0tioll d'ingérence écologique qui appelle des interventions multiples (marées nOIres, catastrophes nucléaires, préservation de la forêt amazonienne ... ).
Alors une autorité internationale, qui déterminerait les situations réclamant assistance ou ingérence, est-elle concevable? L'Organisation des Nations Un ies, fondéc sur l'égalité souveraine des États, pourrait-elle être le cadre de ces nou velles règles du jeu?
QI/elle ligne de partage elllre l'II/Imallitaire et le politique ? OLI j'humanitaire s'arrête-t-il ? Où le politique commencet-il ? La réponse n'est jamais simple. En ce qui concerne les catastrophes naturelles, l'intervention humanitaire paraît aller de soi. Mais, comme l'illustre le tremblement de terre d'Armén ie en 1988, un tel désastre peut avoi r des conséquences politiques, en soulignant les carences du pouvoir central, de l' Année rouge, en exaspérant les haines ethniques. L'Union soviétique de S'l'A UNE ou de BREJNEV n'aurait jamais permis à l'étranger d'être le témoin de ces faiblesses, de ces divisions! Dalls le champ politique , une intervention peut-elle être strictement humanitaire? Par exemple, en 1991, les secours apportés aux Kurdes, pourchassés par l'année de Saddam HUSSEIN, ne contiennent-ils pas, aux yeux de ces pauvres gens, un engagement politique, leur assurant enfin d'être maîtres de leur destin? Suffit-il de fournir des vivres, des médicaments, des tentes pour régler un problème fondamentalement politique, celui des droi ts des Kurdes d' Irak ? QI/elles illstances pOlir menre en œuvre l'assistance ? L'Étal peut-il agir en matière humanitaire? D'un côté, toute action d'un État est par nature politique, c'est-à-dire peu dissociable d'intérêts. De l'autre, «seille J'action hUlI/anitaire d'État, le réseau diplomatique bilatéral et II/ullilatéral de /a France, l'obstinatio/l des juristes mis cl la dispositioll du gouvernement Ol1t permis le Sl/ccès de leI/es iniliarives (résolutiolls ell matière (/'assislallce hUlI/allitaire, coordinatioll de l'aide d'urgellce ) »3.
Le 19 décembre 1991, l'Assemblée générale des Nations Un ies adopte une résolut ion créant Ull poste de coordinateur illlemalionai chargé des affaires IWII/a/lifaires. Le texte de la résolution reflète les pl~ns du Tiers-Monde l'aide human itaire sera Fournie avec le {( cOJ/sentemel11)} du pays touché, {( en prillcipe )} sur la base de son appel. Lcs Ocçidentaux souhaiteraient, selon la formule d'un diplomate Français, Ull « SAMU aux dimensions II/olldiales »4. 2. René Jean Dupuv. « L'ingéfl:nce intcmalionalc. jU5qu'où ? Le droit d'a~ ist3ncc humanilaire », tllldc.f.jam·icr 1992. p. 15-23. 3. Bcmard KOIJCUNER. « L'État peul·il êtfl: humai n ? », Lihér(ltioll. 29 févricr· ICf mar.; 1992, p.S. 4. Afsanc BASIR PoUR. ~ La créalion d'un roSIC dc coordination ch~rgé dcs affaires humanilaifl:s suscitc la mélïance des nou·alignés n. IR MIll/rie. 22-23 décembrc 1991.
Le domaine de l'expression et de la protection des droits de l'homme connaît une très profonde évolution dans les relations internationales.
Toutefois, les droits de l'homme confi rment l'interpénétration croissante des ordres juridiques nationaux et d'un ordre juridique international encore très flou. Tout État peut refuser de se soumettre aux règles internationales; mais cela
Le système international reste fait d'États-nations souverains. La promotion des droits de l'homme ne peut se réaliser sans la
suppose qu'il se développe en autarcie. Or, en cette fin de xx csiècle, toutes les tentatives autarciques - de l'Union soviétique de STALINE à la Chine de Mao ZEDONG , du Cambodge des Khmers rouges à l'Iran de KHOMEI NY - ont échoué.
coopération des États, premiers garants de ces droits. De même les nations existent et rien ne peut être bâti en les ignorant. Encart 11.4.4
Textes-clefs relatifs au droit (ou au devoir) d'assistance humanitaire - Charte des Nations Unies, article 2, alinéa 7 :
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« Aucllne disposilioll de la présente charte Il 'alltorise les N(l/iol/s UI/ies il imervenir dalls des affaire.\· qui re/èvelll esselltiellement de la compétellce lIa/ùmale d'IIII É/(lIl1i n'oblige les membres il soumettre des affaires de ce genre fi ulle procédure de règlemenl al/ /enlle de la {Jrésellfe charte ; toutefois ce prillcipe Ile porte en riell alteillte il l'applica/ioll des mesures de coercitioll prévues ail chapitre VII ».
- Résolution de l'Assemblée générale de l'ONU 2625 (XXV) du 24 octobre 1970 SUI' les relations amicales entre les États : « AIICUII État IIi glVupe d'États Il 'a le droit d'intervenÎl: directemel/l 01/ illdircctemem pou/' quelque rai.\'On que ce soir, dallS les affaires illtérieures ou extérieures d'Illlal/tre État. EII cOl/séquellce, 1/01/ seulement l'imerl'el/tioll armée, IIUlis aussi Ioule al/Ire forme d'il/gérence 011 toute mel/ace dirigée con/re la persolllUllilé d'un Étal ou CO/ltre ses élémelll.\· politiques, économiques et cl/lwre/s, som commires ml droit international » .
- Résolution de l'Assemblée de l'ONU 43/ 131 du 8 déccmbre 1988, sur l'assistance humanilaire aux victimes des catastrophes naturelles et situat ions d'urgencc du même ordre : « L'A ssemblée générale,' 1. Réaffirme l'impor/(ll/ce de l'a.uistal/ce hl/manitaire pOlir les victimes de carastlVphes naturelles el situations d'urgellce du même ordre: «
« 2.
RéafIl lme également la sOl/veraineté des É/at.~ affectb
et le rôle premier qlli leul' reviem dal/s l'il/iliative, l'OIgalIi.lYllioll, la coordil/ation et la mise en œlll're de l'a.uis/(I/Ice IlIfmal/itaire Slir leurs territ6ire.r respeclifç ; « 3: Souligne /'impol'tall1e cOl/lribll1iol1 li l'assistaI/ce Iillllumitaire qu 'apportel/I les O/galiisaliu/lS imergoll ver-
lIemell/(iles el 1101/ gOlfvememelllales agissant dalls 1111 lm/ strÎclemeli1 Illfllumilaire ; « 4. Invite to/lS
les Élats qui 01/1 besoin d'wle telle assistance àfaciliterla mise en œuvre pal' ces organisations de l'assistaI/ce hUll/alli/aire, flotamm elll l'apport de I/ourriture, de médicaments el de soim médical/X, pour lesquels /III accès al/x victimes eSI indi~pemable ... »
- Résolution du Conseil de Séc urité de l'ONU 688 du 5 avril 1991 sur la répression des populations civiles irakiennes : «
Le Comeil de Sécurité,'
« 1. Condam ne la répressioll des populatiol/s civiles irakiel/Iles d(III.\· de 1l0mbrellse.\· parties de l'Irak, y COll/pris très récemmem dam les zones de peuplemel/t kurde, qui a pOlir cOllséquellce de mel/acer la paix et la sécurité ill1ematio/lales dam la région
«2. Exige que l'Irak, pOl/r cOlllribuer li élimiller la menace à la paix et il la sécuriré il1lemationales dans la régioll, mctle fill .WlIlS délai li cetle répression et, dalls ce cOiltexte, e.\prime l'espoir qu ' 1/11 large dialogue s'illstaure en vue d'assurer le respect des dmits de l'hall/me et des dmi/s politiques de IO/IS les citoyells irakiens. « 3. Insiste pOl/r q1l.C.. l'Irak permeue lI/l (Icds immédia/ des org(lIIiSaliO/ls hllllulllitaires imcl'llaliol/alcs fi tous ceux qlli 01/1 besoill d'assistance dans loutes les parlie.~ de l'Irak el qu 'i/ meue il leur disposilion /am les moyells l1écessaires à lel/r action.
4. Prie le secrétaire général de poursuivre ses efforts humanitaires ell Irak et de lui faire rapporl d'lI/gellce, éventuellement li l'issue d'lIl1e nouvelle mission da/l s la régiol1, sur le SOl'I des populatiol/s civiles irakiennes, el ell particulier de la population kurde, affectées par la répression .wus /Outes ses forli/es exercée pal' le.~ tl/flarités irakienl/es ... »
«
L E DROIT f)ANS I.ES REIA'/WNS INTERNA710NAI.ES, RAMSts 1993, D UNo!) l'OUR L'I FRI SOUS LA /)fRECfION I)E
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UNITÉ 114
•
DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES
Dossier:
«
La crise de la justice »
Documents : 1. « La justice en crise? », Label France, juillet 94. 2. « Magistrats submergés », Le Monde , Dossiers et documents, novembre 93.
Consigne aux candidats Vou s préparerez un EXPOSÉ sur le thème commun aux documents proposés.
Votre ex posé devra présenter une réflexion ordon~ée s.ur ce sujet. Il comporte~'a une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques pomts importants (3 ou 4 maXIITIUm). Les documents sont destinés à vous aider dans votre préparation. mais vous pouvez également introduire des informations, idées ou commentaires personnels. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents!
Déroulement de l'épreuve: vous présenterez d'abord votre exposé au jury. , ensuite le jury vous posera quelques questions et s'entretiendra avec vous a propos du contenu de cet ex posé.
Durée de l'épreuve: préparation: 80 mi nutes - passation: 40 minutes.
La justice en crIse label France: Les magistrats, dont le lIombre Il 'a guère augmenté depuis /Ille treil/aille d'anllées, évoquent de plus ell plus les difficultés qu'ils rencollfrel/l à exercer sereinemelll leur plVfessiol/ en raison de l'afflux des flossiel'~' qu'ils 0111 li traiter. Comment expliquez· vous ceUe llugmentatioll ? Pierre Oral: Le contentieux a effectivement doublé, peut-être même triplé, depuis vingt ou trente ans en France. L'explication en est très simple : notre société est de plus en plus "contentieuse", c'est-à-dire que nos concitoyens ont, plus fréquemment que par le passé, recours au juge pour demander l'application de la règle de droit. Non seulement ils n'acceptent plus une situation désagréable, mais ils essayent, désormais, de faire reconnaître leurs droits, d'obtenir du juge l'allocation d'une prérogative, un gain, un bénéfice, la réparation d'un préjudice. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'un phénomène propre à la France. L. F.:
Celte augmentatioll du cOJ/tel11ielLl: elllraÎlle 110lammel11 UII ellcombremelll des juridictions et fies lellteurs de justice.. Peut-ail parlerd'w/e véritable "crise" du fOl/ctiollllemelll de la justice française?
P. O.: Il est vrai que l'augmentation du contentieux est de nature à entraver le fonctionnement des juridictions. Et ce, d'autant plus que lIotre tissu judiciaire, en dépit de certaines réformes (notamment la réfonlle DEBRÉ de 1958) n'a guère évolué depuis cinq uante, voire cent ans. Même si l'on a donné un rôle plus actif au juge, les méthodes n'ont pas foncièrement changé. Par conséquent, face à cet afnllx de contentieux certaines juridictions sont naturellement étou ffées, aussi bien au niveau des Cours d'appel qu'au niveau de la Cour de cassation. Un si mple constat: il y a cinquante ans, un Conseiller à la
Pre mier Président de la Cour de cassation depuis 1988, Pierre ORAL, a occupé tout au long de sa carrière de magistrat de hautes responsabilités dans l'appareil judiciaire français. Ancien conseiller à la Cour de cassation, Président du Tribunal de grande Instance de Paris et Premier Président de la Cour d'appel de Paris, son expérience professionnelle fait de lui un observateur privilégié de notre système judiciaire.
cour de cassation traitait 7 à 8 dossiers par mois. En 1994, ce chiffre a plus que doublé. Et quand on sait qu'un dossier à la Cour de cassation demande auminimllm un jour à un jour et demi de travail, vous pouvez imaginer ce que cela implique .. l . F.: Dans ces cOIU/itiolls, quelles sont les qI/alités requises pour être /fil "boll juge" ? P. O.: D'une part, un "bon juge" se doit de considérer que chaque procès a ses particularités propres: la justice au rendement n'est pas une bonne justice. D'autre part, ce n'est pas moi qui le dis, c'est Charles PÉGUY: un juge Ile doit pas être un juge "habitué". Ceci est essent iel si l'on souhaite avoir une justice adaptée à chaque cas, à chaque homme, à chaque femme. Donc, pour être un bon juge, il faut avoir présent li l'esprit l'idée que l'on fait un travail d'artisan, au jour le jour, au cas par cas. Le travail à la chaîne n'est pas un travail de justice. L. F.: Ellcore faur-if qlle le juge ait les moyens d'exercer SOli métie/; dam les meilleures cOl/ditiol/s..
~
•
P. O. : Un juge doit être convaincu qu'il ne peut pas, dans notre société, tout traiter par la voie purement judiciaire. Il existe, en matière civile et pénale, d'autres voies ct d'autres moyens pour gérer les contentieux. Je pense notamment à la conciliation, à la médiation et à la transaction. Enfin, pour être un bon juge, il faut savoir faire une distinction entre ce qui est secondaire ct ce qui présente un intérêt majeur, non seu lement pour les parties mais aussi pour la société. Dans ce cas, le juge doit écarter rapidement, sans scrupule ct sans trop d'états d'âme, l'accessoire, l'inutile, le dilatoire. En revanche, les problèmes importants, ceux qui concernent notre vie en société, nécessitent naturellement qu'on leur accorde du temps. L. F. : La Cour de clIssa/iol/ doit traitel; chaque aunée, /III 1I0mbre croissal/t de pourvois. Ce phénomène ne signifierai/-il pas qll'elle est IIVp SOI/Will COI/sidérée comme ulle sorte de troisième degré de juridiction?
P. O. : Effectivement, nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à estimer que les deux degrés de juridiction, c'est-àdire ceux du tribunal ct de la Cour d'appel, sont insuffisants, et ont tendance à considérer, quand ils ne sont pas satisfai ts d'une décision, que la Cour de cassation est un troisième degré de juridiction. Cela va même plus loin puisque les justiciables font appel, de nos jours, à la Cour européenne des Droits de l'homme de Strasbourg lorsqu'ils ne sont pas satisl:1i ts d'une décision de la Cour de cassation. Celle·ci a une tout autre mission, celle de vérifier la légalité des jugements et non d'examiner le fond des affaires. L1 justice se rend, elle, dans les tribunaux et les Cours d'appel. L. F.: C'est lm phéllomène relatil'emelll
récelll ell France: les juges emretiel1l1el1l
des relaliol/J de IJIIIS ell plll.\· ollvenes (fI'ec les médias. Peul-olI voir là IIl1e "reval/che médiatique" (/11 juge .\'Ifr
l'(jvoc(jt ? P. O.: Certainement pas, car le juge ne considère pas l' avocat comme Ull adver· saire et n'a donc aucune revanche à prendre sur lui. L'avocat joue un rôle essentiel , fondamental, un rôle de contestation dans la ju ridiction qui permet au juge de rester en éveil et de toujours rechercher la sol ution qui soit incontestée. Vous connai ssez le brocard anglais " la justice doit être rendue, mais il faut qu'elle apparaisse aussi com me ayant été rendue" ? 11 signifie que si une décision rendue est suffisamment motivée, expli·
quée, le juge n'a pas à se répandre en commentaires. 1 ··1 Malgré le not de commentaires méd iatiques, déformant parfois sa propre décision, le juge se doit de résister à toute intervention. L. F.: Seriez· VOliS. par exelll/Jle, Javomble li la mise Cil IJlace (1'1111 système "d' interdic/jOlI de parler", Cil vigllellr
tlalls plusieurs IJa)'J (ll/glo-saxons ?
P. O.: Je ne crois pas que la procédu re britannique, par exemple, de comemp/ of qui consiste à interdire aux journali stes de publier, dans un délai détermi né, des informations sous prétexte qu'elles pourraient modifier le déroulement d' un procès, soi t <\ppl icablc en France. Il faut COlIl't
être clairvoyant et trouver des sol uti ons pratiques. Je ne suis pas favorable à la mise en place d'un code de déontologie aussi bien pour les juges que pour les journalistes. En revanche, je crois plus volontiers à la nécessité d'une plus grande compréhension entre les médias et la justice. Une meilleure connaissance réciproque éviterait, sans doute, bien des dérapages. À ce propos, j'ai toujours été très fie r d'avoir diri gé pendant de nombreuses années des séminaires "pressel justice" au Centre de formation des journalistes, qui permettaient à ces derniers, notamment par le biais d'expériences sur le terrain, d'appréhender le monde judiciaire de l'intérieur. Propos recueillis par Hugues SALQR.D LA/lt.'I, FRANCE. JUII.Lf:T 1994
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Dossier: « L'exclusion )} Documents : Tableaux et doc uments de L'Express, 23 décembre 93.
Consigne aux candidats 1. En VOliS appuya nt, si vous le désirez, sur les docum ents en annexe, vous exposerez votre point de vue sur le phénomène de l'exclusion et proposerez d 'éventuelles solutions. 2. Votre exposé sera suivi d ' un entreti en avec le jury.
Durée de l'épreuve: prépa ration : 60 minutes - passation : 30 minutes.
Magistrats submergés Le rapport R AYNAU D met en lumière l'un des trails les plus marquants de la justice : l'augmentati on co ntinue du contentieux. En mati ère civile, le nombre d 'affaires nouvelles a augmenté de plus de 40 % en di x ans, tandis que les juridictions admi nistratives se sont progressivement tra nsformées en «juridictions de masse ». Si la j ustice pénale a pu éviter un e te lle évolution - le nombre de jugements a baissé de 25 % de 1986 à 1991 , c'est en dépénalisant certaines infractions et en classant plus so uvent sans suite les plaintes parvenues au parquet. Pour faire face, les crédits budgétaires accordés ~I la justice ont progressé de 74,4 % en francs co nstants entre 198 1 et 199 1. EfFort exceptionnel mais cependant insuffisant : le nombre de mag istrats des juridictions civiles et pénales a progressé de 7,7 % et celui des foncti onnaires de 1, 1 % alors que le nombre d 'affaires nouve lles progressait de plus de 40 %. [ .. ,]
La commission met en lumière les difficultés du corps judiciaire, souli gnant notam ment le manque de perspecti ves de ca rri ère, ainsi que le sentiment de dépréciation lié à la rétrogradation protocolaire de la magistrature depui s le décret de 1989 qui place le président du tribun al et le procureur derrière l'ensemble du corps préfectoral. Anne Chemin (2 1 juin / 993)
Depuis quelques années, tout le monde s'accorde
à recon naître l' insuffi sance du budget co nsacré à la justice. En 1993, l'enveloppe accordée à la Place Vendôme s'élevait ainsi à 20,35 milliards de francs, soit 1,49 % du budget de l' État. Avec cette somme, le ministère de la j ustice doit e ntre~ tenir et rénove r les cours et tribunaux , salarier les magistrats, greffi ers et fonctionnaires - le projet du budget 1993 enregistrait 57 195 emplois, assu rer la protection jud iciaire de la j eun esse et faire fo ncti onn er l'admini stration pénitentiaire. A. C. (27 aoûr /993) LE MONOt., D OSSIIiRS El IJOCUMHNTS, NOVEMfIRI, /993
~~~~~~~,~ -·~~D~·~~'~ ,<~·~~v.~ --~'·~ ·' ~·~
UNITÉ B4
a précarité est l'absence U comane séropositif au- L quel refuse l'accès aux des sécu rités, nota mment n exclu, c'cst un toxi-
d' une ou de, plusieurs
011
soins, c'est une mère li la rue avec ses en l~1nts, c'est un jeune sans emploi, c'est un SDF qui meu rt su r le trottoir, c'est un sidéen en phase term inale qu'on ne
veut pas regarder, c'est une jeune li lle terrorisée SOLIS son tchador ... Ce sont tous ceux à qui nous refusons nOIre aide, notre attention et noIre compassion
EXCLUS DES REVENUS
EXCLUS DU LOGEMEN' 425000 .
LESS EUII.S 1)10: l 'AUV IŒT~:
parce
qu' ils sont différents, parce qu' ils sonl ({ ailleurs ». • Hel'llard KOUCII NER
A NTUONJOZ
Associatioll pour l'actioll hl/malli/aire. Créée ell 1993.
ATD - QI/ar/-Monde_ Créée en /957. Hébergemellf temporaire, secours aux familles et aux jeulles, inserlion et fom/lirioll flmfessiollnelles..
Lieu d'élude. ume alllidmgue. réillseniol/ des jeunes, ac/ioll
162000
!
médicale.
2.5 milliQlls d'ind ividus Plus de Smillions d 'iml h'idus
r"\ PARIS, QUI SONT-ILS!
L ES IU.llsles
SANS·ABRI : 202
549 S96
000
Libérés de prison 4,5% SDF sans travail 7,7% 98 000 sans domicile fixe 45 000 dans des abris de fortune Jeunes en rupture familiale 10% 59 000 en centre~ d'urgence Ruptures conjugales 10,9% MALLOGÉS: 2 046 000 Commencent un emploi 15,3% 470000 en meublés ou chambres d'hôtel Demandeurs d'asile 18% 147000 en habitations mobiles Privés accidentellement 1 429 000 en logements de ressources ll,6% hors normes
463377
6111 603
j uin
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juin 1'19 1
Ju in 1')92
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l ')I)J~
EXCLUS DE LA SAN'É SEXE hommes
ÂGE moins de 40 ans (dont la moitié a moins de 2S ans)
NATIONALITÉ française
2/3 2/3 57%
Résultats d'une enquête porcont sur 300 000 consultavons dans 26 centres Médecins du monde en fronce, enlre /986
PATHOLOGIES 1991)
et /992. DONNEES SOCIALES
Ne possèdent aucune formation Vivent Seuls Malades sans domicile fixe Sans travail et non inscrits al'ANPE Ont moins de 2 000 francs pour vivre Retraités ou étudiants
84 % 68 % 60 % 60 % 52 %
(gynœologi
Plan « pauvreté-précarité » cie Simone VE IL, applicable du 15 novembre 1993 au 15 mars 1994. • « Prcmière urgence » (froid normal) : accueil clans les cenlres traditionnels. «Seconde urgence » (grand froid) : accueil dans les hôpitaux. «Troisième urgence» (froid exceptionnel) : accueil dans les gares, aérogares. locaux de la Proleclion judiciaire de la jeunesse. • 3509 lits supplémentaires de« première urgence» en lIe-de-France el 1 174 en province .• 40 millions de francs versés au litre des crédits pauvreté-précarité. 55 consacrés aux associations .• Gestion assurée par les départements. Meilleure coordination collectivilés localesassociations caritatives . • Disposi ti f d' information et d'orientation avec permanences téléphoniques. Dans les grandes villes, un numéro verl et des équipes pour aller au-devanl des SDF.
3S %
20 % dermalOlogiq ucs
'ai honte. J'ai hOllte de la Jl'aideFrance, si le problème de aux exclus ne dev ient pas une priorité nationale. Tant que nous ne serons pas capables de comprendre que not re pays, l' un des sept plus riches du monde, est comme un champion qui est beau, que tout le monde ad mire ma is qui a un chancre à la jambe. S'il s'en
fiche, il en crèvera. (... ) Ça suffit ! Assez de sentimentalité ! La question est politique. L'exclusion est le crime social de nOIre temps . • Abbé PIERRE Emmaüs France. Créé en 1949. Acweil tles sam-abri, ateliers (le réinsertion, celllre social, centres d'hébergemel1l, recherche (le logemellfs ..
rrU; l ~ iH~ : l t,m"
PLAN D'URGEIICE
724 116S ~
35660') j uin 19119
celle de l'emploi, permettant aux personnes cl aux familles d'assumer leurs obligat ions professionnelles, fam iliales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamelllaux. L'i nsécurité qui en résulte peut êt re plus ou moins étenduc et avoir des conséquences plus ou moins graves et défi niti ves. • Geneviève de GAUI.LE-
T' excl usion ex iste dans notre pays et s'accroît jour après jour. Personne n'est à l'abri. Un accident de santé, de famill e, une perte d'em ploi peuvent conduire à l'exclusion. Alors, c'est l'engrenage des diffi cultés de tout ordre on peul perd re son logemen t, on perd confiance en soi, on tombe dans l' isolement, dans la solitude. (... ) Il n'y a, à l'évidence, pas de solution miracle. Reste à innover. • Martine A UnRY FOlldatiol1 Agir contre l'exclllSioll. Créée ell 1993. Recherche el élutle, évalUa/ion des lIctions réalisées, mise en réseflll tle cel/X qui se ballem sur le terrail/.
L
700 CHRS (encres d'hébergement et de rélubiliution sociale) : 30000 places
La. Fnars (Fédér.lItion nationale des associations d'accueil et de réadapt.atioll sociale), trêée ell 19S6
- -\
chômage est l'une des voies qui mènent à l'excl usion, le handicap physique ou mental en est une autre, avec l'illettrisme, ou la coupure cu lturell e, qu i touche
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~
500 établissemenls d'hébergement et services ~
Il 000 places ~
300 000 penormes par an
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:u~~l' À . % 1!:7./\} chambresl studios dispersé'S
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appartements chambres groupés d'hôtel
L'EUROPE DES SANS-ABRI
ORL CI respiratoires
souvent les immigrés. Dern ier fact eur en date : le sida - la peur qu'i l inspire - fait parfois de ceux qui en souffrent de nouveaux parias,
,,.
~
39 %chambresl 400 mociations, appartements fondations et dispers s centres communaux d'action sociale
NOMBRE DE SAN S-ABRI (ESTIMATIO N 1991 -1 992)
Grande pauvreté, défaut de couverture sociale, absence de logement : sur quatre personnes en état de précarité, trois cumulent ces trois formes de mal. Si le
\1.]1j'b ii
SOURCE: fEANTSA
2500
30000
500
5000
90000
30000
26 000
627000
PORTUGAL
ESPAGNE
LUXEMBOURG
IRLANDE
ITALIE
PAYS-BAS
BELGIQUE
FRANCE
6B8 000 1030 000
ROYAUME-UNI ALLEMAGNE
UNITÉ B4
Contraception DOMAINE : SCIENCES DE LA VIE
Dossier :
«
La pilulesous lapeau
Contraception - La pilule sous la peau », Le Point, 24 décembre 1990.
Consigne aux candidats Vous préparerez un EXPOSÉ sur le thème proposé. Votre ex posé devra présenter un e réflex io n ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et un e co nclusion el meltra e n évidence quelq ues points importants (3 ou 4 max imu m). Le document est desti né à vous aider dans votre préparation, mais vous pouvez également introduire des informations, idées o u co mmentaires perso nne ls. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu du document !
Déroulement de l'épreuve : VOli S présenterez d'abord votre exposé au j ury, ensui te le jury VOLIS posera q uelq ues q uestions
de cct ex posé.
Durée de l'épreuve: préparati on : 60 minutes - passati on : 30 minutes.
eL
s'entretiendra avec vous à propos du contenu
La technique Norplant des « allumettes ", renouvelables tous les cinq ans, n'est pas encore autorisée en France. Et il Ya controverse ... ix bâtonnets en silicone de la tai lle d'une all umette, contenant un produit hormonal de synthèse; on les insère sous la peau, à la face interne du bras. Cene petite intervention qui prend à peine un quart d'heure - sous anesthésie locale protège une femme pOUf cinq ans contre la grossesse. Change-t-elle d'avis? On peut extraire les « allumettes ». La femme redevient fertile. La très sévère FDA américaine (Food and Drug Administmtion) vient d'allioriser celle méthode déjà disponible, sous le nom de Norplant, dans une douzaine de pays en voie de développement, et, côté Occident, seulement en Scandinavie. Une expertise est en cours chez nous indispensable pour le dossier de demande d' AMM (autorisation de mise sur le marché), prévu par un laboratoire qui a acquis les droits de développement en France. Le professeur Étienne-Émile Baillieu, père de la pilille abortive RU486, expert auprès de l'OMS, IIOUS dit: « j'ai voté pOUl: TOllt dans le dossier, qlli est considb·able, moll1re que la teclmique est illtéressallte, fiable avec des effets secondaires relalivemem milleurs et peu de COll1re-indicatio1ls. C'est ulle volet de pills dalls l'évelltail des mét"odes à
mettre à dispositioll des médeci1ls, ail choix des femmes. » Le professeur Pierre Mauvais-Jarvis (endocrinologie gynécologique, hôpital Necker) est plus réservé. Il n'a pas accepté de faire faire une expertise dans son service. « Paifait pOl/r les lIatiolls en voie de développemellt, dit-il. Mais je 1le vois pas l'intérêt pour 1111 pays comme la Frallce, où les femmes sollt bien suivies par leur médecin et 0111 suffisamment la tête sllr les épaules pOlir prendre régulièrement la pilule qui leur convient; Olt bien, quand elles ont déjà eu des enfams, pour se faire poser 1111 stérilet.» Il ajoute: « Je dOll1e que l'on puisse retirer les implaflls ell cas d'incidellt al/ssi facilemellt qlle 1'011 fait illterrompre le traitemelll par la même hormone sous fonne de pi/u/es. » A quoi le professeur Jean-Claude Colau (hôpital Foch, de Suresnes), qui dirige depuis deux ans l'expertise française, réplique: « Les implants restellt accessibles à tout //lomellt. Il Ile se produit aucune adhérence. Je me suis formé à la méthode à Helsinki. Lil, j'ai retiré des implallls salis le moùuJre problème, même ail bout de cinq al/S, pour les remplacer 01111011 par d'autres, selollie désir des femmes. » Sa position n'en est pas moins nuancée: « Je Ile cOI/sidère pas le recours à ces implants, dll moins dalls U/l pays comme le nô/re, comme IIl1e méthode à miliser de prime abord. La preuve: en plus de deux (ms, IIOUS n'ell avolls posé que sur /lne quarantaine de femmes. Des femmes qui, presque tOlites, 0111 déjà eu les enfams qu'el/es soulUli/aiellt et qui SOllt réellement motivées pour ulle colltmceptiol/ de 10llgue durée. Il serait stupide de poser des implalIIs à IlIIe femme qui, (lit bollt de six mois, challgerait d'avis et
viendrait delllander qu 'oll les retire. Cenailles de I/OS patiemes avaiellt essayé le stérile/, elles Ile le s/lpportaiellt pas. Beaucoup plus mremelJ/, I/OUS avons posé le NOlplalll à des femmes qtti avaient une vraie répulsion pour la prise de pilule 011 bien qui étaie"t ob"ubilées par l'allgoisse d'ull oubli. Pas questioll, 1/011 plus, d'équiper systématiquement d'imp/alll des femmes auxquelles les pilules classiques - celles que l'oll prend par cycle de vil/gt et /11/ jours - sollt cOl/fre-indiquées. POllr ces patientes-là, le recours le plus simple demeure la prescription de ce que l'on appelle les micropilules : des pilllles, dijférenfes des premières, à plYmdre jour après jour salis discOl/filluel: » Pour mieux comprendre, il faut savoir ceci: la pilule « classique» - celle qui bloque l'ovulation et que l'on prend par cycle - contient deux catégories d' honnones: un œstrogène, un progestatif. C'est la composante œstrogène qui est dangereuse pour certaines femmes (en cas d'affection cardio-vasculaire, d' hyperteusion, de diabète, etc.). Les micropilules que nous venons d'évoquer, elles, ne contiennent qu' un progestatif. Or c'est précisément un progestatif le lévonorgestrel - , et uniquement cela, que les « allumettes » du Norplant diffusent régulièrement à doses infi mes dans la circulat ion. Voilà pourquoi on pourrait dire que les implants en question agissent exactement comme les micropilules, avec les mêmes contreindications très réduites (insuffisance hépatique, hépatite récente, cancer du sein ou de l'endomètre) ; avec aussi les mêmes effets secondaires désagréables : le plus souvent, avec ou sans disparition totale des règles proprement dites, des petits saignements constants ou fréquents (spottillg, discnt les Anglo-Saxons); parfois, aussi, des nausées, des maux de tête, des étourdissements. 35 % seulement des femmes n'éprouveraient aucun de ces inconvénients - lesquels, d'après l'enscmble des études, s'estompent ou disparaissent au bout de quelques mois. Affaire à suivre - du moins tant que le Norplant u'aum pas obtenu droi t de cité en France. • M ADE.LEINE FRANCK Ü - P OINT N° 953, 24 DÉCEMBRE 1990
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UNITÉ 84
., DOMAINE: ART ET LITTÉRATURE
De la mythologie grecque au cinéma hollywoodien, la femme fatale hante toutes les époques, Mais elle ne cesse de changer de visage,
Dossier: « Femmes fatales )}
Documents : Extraits de : Lire, avril 1993.
Consigne aux candidats Vous préparerez un EXPOSÉ sur le thème commun aux documents proposés.
Votre ex posé devra présenter une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comporte~a une introd uctio n et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).
Les doc uments sont destinés à vous aider dan s votre préparatio n, mais vous pouvez égalemen t introduire des info rmation s. idées ou commen taires personnels. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents!
Déroulement de l'épreuve: vous présenterez d'abord votre exposé au j u r y , . .. ensuite le jury vous posera quelques questions et s'entreti endra avec VOliS a propos du contenu
de cel exposé.
Durée de l'épreuve: préparation: 60 111inutes - passation: 30 minutes.
atale, le mot fait doublement rêver. Fatale aux hommes bien sûr, la femme l'est aussi au sens antique (joli/m, le destin) : elle incarne l'inéluctable. Comme le destin, elle est forcément éni g· matique. À l'éternelle question mascu line « Mais qu'est-ce qu'elle veut? », elle n'oppose que son mystère insondable. Depuis l' Antiquité, les figures réelles ou mythologiques de femmes dangereusement belles, tentatrices, criminelles, assoiffées de sang ... n'ont pas manqué. Mais elles n'étaient heureusement pas le modèle unique. Les chrétiens descendaient d'Ève, la tentatrice, et adoraient Marie, la mère du Sauveur. L'éternel féminin restait cou pé en deux. C'est au XVIIIe siècle, dans le grand reflux de la religion, que les premières « fatales » pointent leurs minois dans les romans français. Comme Manon, elles sont d'un naturel enfantin, instinctif, irrésistible. Pas perverses, simplement amorales. Leur CUliosité naturelle, leur appétit insatiable de liberté et de jouissance les rendent dangereuses pour leurs amants et même pour tout l'ordre social. L' honnête Des Grieux, pou r l'amour de Manon, manque à tous ses devoi rs ct finit par la su ivre en Louisiane lorsque l'aventurière·prost ituée est condamnée au bagne. L'héroïne de l'abbé Prévost, charmante écervelée au grand cœur, est pour la société une véritable bombe. Dans son décor réaliste (Paris sous la Régence), Mal/oll sonne vrai. Avec Laclos (Les litlisol/s dangereuses) et Sade (Juliette, héroïne des PlVspérités du vice) viennent les véritables rouées. Elles nous paraîtront sans doute trop calculatrices et trop cérébrales pour incarner parfaitement le type de la femme fatale. A la même époque, les romans fantastiques anglais mettent en scène dans des châteaux médiévaux d' infernales
débauchées, sorcières ou vampires. Le grand virage vers une nouvelle sensibilité violemment misogyne s'amorce dans cette fin de siècle travaillée par la révolution morale et politique. Le premier X1X e siècle ne veut connaître de la femme que sa face sublime. Elle est vierge et martyre comme Ataln, mère exemplaire comme Mme de Mortsauf (Le lys dalls la vallée), elle est muse comme l'El vire de Lamartine ou quasi féérique comme Esméralda (Notre-Dame de Paris). Rêvant sur les traces d' un Moyen Âge largement imagi naire, les romant iques se veulent les nouveaux adorateurs de la Dame, les chevaliers servants de la Beauté. Seul le roman balzacien fait apparaître des beautés maléfiques, comme Fœdora (UI peau de chagrill). Mais la femme sans cœur ne lient jamais seule le devant de la scène. Raphaël, qui se détruit pour les yeux glacés de Fœdora, trouve le repos dans le sein maternel de Pauline. Et lorsque Gautier en 1836 emprunte à Hoffmann le thème de la femme vampire (u /Illorte amol/reuse), il fait de Clarimonde une goule fort gentille et tendrement aimante. Dans La Véllus d'Île de Mérimée, le ton se fait plus inquiétant : la statue avec «son expression de méchanceté ironique» tue pour de bon le jeune fiancé qui lui a manqué de respecl. En 1845, Prosper Mérimée lance avec Carmen, la bohémienne indomptable, une femme fatale infiniment plus élaborée. Elle a la beauté et le naturel de Manon, mai s le tempérament méridional, la fougue et la passion de la libclté ell plus. Son amant don José, s'il ne peut en deven ir maître, n'en sera pas non plus l'esclave. Cette longue nouvelle installe dans un cadre pittoresque, une Espagne misérable sur fond de castagnettes, une vraie tragédie populaire. Carmen ne deviendra célèbre qu'en 1875, avec l'opéra de Bi zet. Mais, après tOtlt, Carmen n'est pas la Femme maj uscule,
elle n'est qu'u ne femme pour le moins singulière et exotique. Le grand frisson des hommes n'est pas encore venu. C'est à la fin du siècle, dans la grande perte de toutes illusions romantiques et libérales, que la femme fatale s' impose comme le modèle unique de la Femme. Cet im mense fa ntasme va alors faire frém ir volupt ueusement arti stes, poètes et peintres, romanciers et cinéastes, compositeurs et stars du music·hall pendant plusieurs générat ions. Pâle et satanique, la « vamp » (petit nom de la femme vampire) tient toujours l'affiche, nudité bardée de bijoux ou sanglée de cuir noir. Parfois, un petit rire ironique se devine au coin de ses babines sanguinolentes. Ouf! A.B.
1731 Monon LesCGIII, de l'abbé Prévost. L'irré-
sistible Manon multiplie les mauvais coups. Emmenée au bagne en Louisiane, elle y est suivie par son malheu reu~ amant Des Orieu~. Le thème sera repris li l'opéra par Massenet (1884) CI Puccini (1893). 1782 Les fiaisol/s daI/gereI/ses, de Choderlos de
Laclos, provoquent un immense scandale. Valmont, séducteur forcené, est aux prises avec deux femmes, la vertueuse Présidente de Tourvel CI la diabolique marquise de Merteuil. Les deux lui seront fatales .. 1845 Carmen, conte de Prosper Mérimée. Le bri-
gadier don José laisse par amour s'enfuir sa prisonnière, Camlen, la superbe bohémienne. Jaloux et désespéré, il finit par la tuer. Ce drame espagnol inspire li Bizet en 1875 l'opérntc plus célèbre du répertoire frnnçais.
UNtTÉ B4
Ève
Du piédestal à la fange ,"
Les artistes fin de siècle, tous obsédés par la f emme f atale, suivent pas à pas les traces de leur maître Baudelaire. ès son titre, le recueil des Fleurs du mal annonce un nouveau programme: la beauté déclare rompre tout commerce avec la bonté et la morale. Elle ne se cueillera plus que dans la fange, en marge de la morale et de la société. Toute beauté est faite de boue. Sculle travail de l'artiste (poète, peintre ou musicien) peut la faire échapper à sa souillure première. Le mythe fin de siècle de la femme fatale se met véritablement en place lorsque la femme, identifiée à la Beauté, est simultanément mise sur piédestal, « Je suis l' Ange gardien, la Muse et la Madone » (XXXVII) et intimement haïe, « a fangeuse grandeur! sublime ignominie ! » (Les fleurs du mal, XXIII). Les artistes symbolistes (Villiers de L'lsle·Adam), naturalistes (Zola) ou décadents (Huysmans) trouveront en Baudelaire leur premier maître à sentir et à penser. Dans ses vers ils respireront ensemble les parfums orientaux qu'ils affectionnent et les puanteurs de la femme. C'est là qu'ils puiseront leurs obsessions majeures, la femme froide, factice, bestiale, charogne, insatiable, vampire ... Là aussi qu'ils rêveront d'obscures vengeances, viols, crimes sadiques, profanations... Le ballet de la fascination et de la répulsion tourbillonnera jusqu'à la fin du siècle. Pour ne s'essouffler vraiment qu'à la gnerre de 1914, 100.que les hommes seront repris par des préoccupations plus sérieuses, et que les femmes renonceront au corset et aux cheveux longs. Nous plongerons dans l'enfer baude· lai rien en quelques citations. Sans prétendre y rédui re leur auteur. Mais l' immense retentissement que cette vision satanique de la femme eut sur au moins deux générations d'artistes mérite qu'on s'y arrête.
D
FROIDE ET CRUELLE L'expression « Beauté cruelle » s'était tant affadie au XV II e siècle qu'elle ne désignait plus qu'une coquette qui vous refuse ses faveurs. Avec Baudelaire, l'affaire redevient sérieuse. Prenons d'abord un des sonnets les plus célèbres: w Beauté. L'idole se proclame elle· même cruelle pour ses innombrables adorateurs, « Et mon sein où chacun
s'est meurtri tour à tour », et domina· trice, « ... pour fasci ner mes dociles amants », « Avec ses vêtements ondoyants et nacrés », la vierge qui danse n'est qu' une autre figure de la froideur, insensible à « l'humaine souffrance ». Le sonnet xxv s'achève sur ces notes glacées: Resplendit à jamais, comme //11 astre inwile, La froide majesté de la femme stérile. Quant au poème à« l'affreuse juive », il conclut par l'inévitable rime: (( [Sil tu pal/vais seulement ô reine des cruelles! Obscurcir la splendeur de tes froides prunelles. JI
FAUSSE Bijoux et fards ne sont·ils pas le premier mensonge de la femme 1 Mensonge nécessaire au demeurant, car la femme sans eux serait laide. Au lit, la maîtresse demeurera donc parée. La très chère était Ilue, et, cOlllfaissalll mOIl cœlll;
Elle ,,'avait gardé que ses bijol/x SO/lores, [... ] Sur ce teillt fauve et brEm, le fard était sl/perbe 1 (Les bijoux) Avec l'immense vogue des Salomés peintes par Gustave Moreau, le nu paré de bijoux ( et de quelques voiles trans· lucides) deviendra l'unique costume de la femme fatale.
BESTIALE La chevelure, toujours vue par Baudelaire comme une toison animale, donne lieu à d'infinies variations poétiques. Pour Baudelaire, la femme a les yeux félins : [... ] SOli reganl, Comme le tien aimable bête, Pmfolld et fmid, cOl/pe et fend comme 11/1 dard, (Le chat, XXXtll) Mais, renouant avec la tradition biblique, la « chère indolente» a le corps d'un serpent : 0" dirait /111 serpent qui daI/se Ali bollt d'IIII bâto/l (XXVt) Ces reptiles, on les verra partout sur les idoles peintes de la fin de siècle, serpents véritables lovés autour de Cléopâtre et d'Ève, ou serpents d'orfèvrerie enserrant les bras de Salammbô, de Salomé ou de Médée. Sarah Bernhardt, qui incarnait à la scène comme à la ville la figure la plus parfaite de la femme fatale, ne s'en séparait jamais.
INSATIABLE ET VAMPIRE Croqueuse d'hommes et croqueuses de diamants, la femme fatale est toujours vue comme une bête vorace. Le poète module plusieurs fois le thème de la femme sanguinai re : « Salutaire instrument, buveur du sang du monde» (XXllt). Dans Le vampire, il développe toute la métaphore: Toi qui, COll/ille /111 COllp de couteau, Dans 1/1011 cœl/r plaintif es entrée .. .(XXIX). Mais le mythe de la femme sanguinaire se concentre sur une image mille fois répétée, celle des Salomé baisant sur les lèvres la tête coupée de lokanaan (saint Jean·Baptiste).
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ans la Bible, Ève n'occupe que quelques versets au deuxième chapitre de la Genèse, mais elle sera, avec Marie, le personnage féminin que les chrétiens représenteront le plus souvent. En général, elle est vue comme la cause de la chute ori ginelle, la première pécheresse, plus rarement comme la mère de tous les hommes. Les peintres symbolistes soulignèrent sa connivence avec le serpent.
Dalila
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our venir à bout du géant hébreu Samson, les Philistins fi rent appel, contre une importante somme, à sa maîtresse, la superbe Dalila. En intermgeant Samson, elle perça le secret de sa force invincible: sa chevelure. Pendant qu' il donnait à ses côtés, elle le rasa. Samson tomba alors sans résistance aux mains des Philistins, qui lui crevèrent les yeux. Devenue, dès la Bible (Livre des Juges) symbole de la félonie féminine, Dalila inspire de nombreux tableaux symbolistes et un opéra célèbre, Samsoll el Dalila (1 877) de Saint· Saëns.
Salomé
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' Évangile rapporte le supplice de saint Jean-Baptiste sans citer le nom de Salomé (qui nous est connu par Flavius Josèphe). Hérode, le tyran de la Galilée, donnait un banquet. Salomé, la fille de son épouse Hérodiade, dansa si merveilleusement qu' il lui dit: « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai. » Salomé demanda qu 'on lui apportât sur un plat la tête coupée du prophète Jean-Baptiste. Salomé devint de 1870 à 19 10 le sujet le plus souven t traité en art.
Pandora
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es dieux voulant punir les hommes qui , grâce à Prométhée, leur avaient volé le feu, envoyèrent la belle Pandora. Épiméthée, le frère de Prométhée, l'épousa. À peine mruiée, Pandora ouvrit la jarre scellée que les dieux lui avaient confiée avec interdiction de l'ouvrir. À l' instant se répandi rent sur l'humanité les pires fléaux: fai m, soif, guerre et violence.
hollywood l'empire des vamps Que serait le cinéma sans Louise Brooks et Rita Hayworth ? Les anges sans cœur ne sont pas près de quitter l'écran. es ravageuses hollywoodiennes sout les petites· fi lles directes de Salomé. Dans l'Orient namboyant de la MGM ou de la RKO, à peine montent-elles sur scène pour enlever Ull gant (Rita Hayworth alias Gilda) qu'on entend le bmit des têtes qui tombent, si ce n'est des villes qu'on bombarde (combien de B·52 amé· ricains affichaient, amoureusement peint sur leu rs flancs, le portrait de la Hayworth 1).
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Vieux mythes pas morts: la vamp réclame du sang tout autant que la sphinge, Lauren Bacall a des dou· ceurs mortelles qu'auraien t enviées Circé, Ava Gardner, des formes qui hissent à jamais Palldora sur l'Olympe. Louise Brooks pmticipc d' un type qui a obsédé le XtX' siècle symboliste l'androgyne. On a dit de Marlène Dietrich, après la LolaLola dc L'Allge bleu, après l'espionne X 27 de Disho· lIolired, qu'elle était « la dernière dame sans merci ».
C'étai t dans les années 30. On ignorait encore qu'un gen re allait apparaître, en littérature comme au cinéma, qui rajeunirait la mante religieuse (mais a-t-elle jamais vieilli 1), le policier. C'est Raymond Chand ler, Dashiel Hammett, Peter Cheyuey, Spillane, qui seront les Homères des Hélènes en fourreaux lamés (A h, Cyd Charisse en brune, dansant devant Fred Astaire en détective, cependant qu'en voix off: « Elle était mauvaise, c'était un serpent - mais
c'était mon type de femme!» Ail the Brand, Vincente Minelli, 1952). L1 femme, le pantin et le meurtre on encore de beaux jours devant eux. Qu'on en juge par Sharon Stone, dans Basic lnstillct (réalisé par Paul Verhœven en 199 1). Tout y est: le COlpS, les yeux, l'ambiguïté baude· lairicnne, le pic à glace qui vaut bien le poignard de Sarah Bemhardt, et ce désir masculin, millénaire, d'y laisser toutes ses belles plumes. Absolument toutes. Éric Holder
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U:s flCRIVAlNS
DU IJAC, URI:.- ri'
2//, AVRIL /993
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UNITÉ ll4
DOMAINE: MATHÉMATIQUES ET SCIENCES DE LA MATIÈRE
Dossier: « Superphénix ». Documents: 1. « Superphénix ? Non, vache sacrée », Science et Vie, avril 1994. 2. « Les vraies raisons ... », Le Point, 13 août 1994. 3. « Superphénix : que de hâte! », L'Express, 10 mars 1994.
Consigne aux candidats En vous appuyant sur Je dossier ci-après, préparez un EXPOSÉ sur Je thème proposé. Votre exposé devra présenter une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il co mportera une introduction et une co nclusion et mettra e n évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum). Les documents sont destinés à vous aider dans votre préparation. mais il vous est conseillé d' introduire également des informations, idées ou commentai res personnels, notam ment pour compa rer avec la situation qui prévaut dan s votre propre pays.
En aucult cas
VOtiS
ne devez
VOliS
limiter cl un simple compte rendu du dossier qui vous est fourni.
Déroulement de l'épreuve: -
vous présenterez d' abord votre exposé au jury, ensuite le jury vous posera quelques questions et s'entretiendra avec vous à propos du contenu de cet exposé.
Superphénix ? Non, vache sacrée Le gouvernement vient de faire un beau cadeau au CEA (commissariat à l'énergie atomique) en prolongeant l'agonie du surgénérateur Superphénix. Alors que l'installation de Creys-Malville avait été conçue à l'origine pour produire de l'électricité en brûlant le combustible irradié des centrales nucléaires classiques, cette filière est maintenant abandonnée au profit d'un programme d'expérimentations sur « l'utilisation du plutonium ... et la réduction des déchets radioactifs ». Il faudra pour cela que Superphénix fonctionne comme un sous-générateur, ce qui est l'antithèse de sa vocation d'origine. Les aménagements nécessaires prendront au moins quatre ans et beaucoup d'argent ... Mais fi de l'avarice pour ce joyau de l'industrie nucléaire, qui a déjà englouti 50 milliards de francs pour cent soixante-quatorze jours de fonctionnement à pleine puissance depuis 1986. On comprend mal l' entêtement du lobby nucléaire : chaque année, les centrales fran-
çaises engendrent 40 tonnes de produits de fission (iode, césium, technétium), II tonnes de plutonium et un peu plus d'une tonne d'actinides (américium, neptunium, curium). Pour absorber la production de plutonium des cinquante-cinq centrales nucléaires françaises, il faudrait construire vingt-sept Superphénix. De plus, le « nouveau Superphénix » sera incapable d'incinérer les produits de fission qui sont les déchets radioactifs les plus gênants. Enfin, on peut se demander pourquoi le ministre de l'Environnement Michel Barnier a approuvé cette filière d' élimination des déchets, alors qu ' il défendait au même moment un programme d'enfouissement. Peut-être que les actionnaires étrangers de la Nersa, la société qui exploite Superphénix (dont la France détient 51 % des parts), n'auraient pas apprécié l'arrêt pur et simple du surgénérateur ? En attendant, celtains physiciens du nucléaire s'interrogent déjà sur la cohérence de la reconversion de Superphénix en «superlaboratoire », d'autant qu'aucun programme de recherche préci s n'a été annoncé. Le « recyclage » de Superphénix souligne à l'évidence l'échec de la filière de surgénération.
Durée de l'épreuve: préparation : 80 minutes - passation: 40 minutes.
SCIENCES & VIE, N°
9/9, AVRIL / 994
« Les vraies raisons qui ont (en 7 ans, le surgénérateur a fonctionné conduit au redémarrage de tout juste 174 jours 1). La reconnaissance
Superphénix sont financières,
soutient
Pierre Radanne, patron d'un organisme indépendant, l'lnestene. Car en cas d'arrêt de ce dernier il faudrait verser un dédit aux actionnaires étrangers; mais aussi, et surtout,
solder des comptes probablement truqués
, "
r.
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officielle de l'échec industriel et technique de Superphénix dégagerait certes la France de ses obligations. Mais pas question pour les nuc/éocrates de jeter le moindre doute sur la filière française. »
Superphénix : que de hâte ! Le gouvernement a décidé le redémarrage du surgénérateur alors que le dossier - ultradélicat - était loin d'être
ficelé. La reconve rsion de la centrale en centre de recherche est·ell e possible
~
Nos partenaires étrangers
su ivront·ils ? Comment le CEA et EDF se répartiront-ils les tâches? Autant de questions qui restent en suspens.
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ais pourquo i donc le gou.. Premier point: finis les espoirs d'une non - c'est pour en ti rer profit . vernement vient-i l de donImpossible avec un réacteur devenu quelconque rencabi li ré économique, ncr un énième feu ven à la finie la priorité donnée à la producinstrument de recherche. S'ils dépl us co ntestée des ce ntra les nu tion d'électricité et de combustible. cident aujourd'hui de se retirer, les cléai res de la planète, Supcrphén ix ? Superphénix devient un instrument indemnités demandées à la France Est-cc parce qu'il a été pris de court de recherche cr de démonstration oll pourraient atreÎndre 30 milliards de par les déclarations intempestives. l'on tentera de « brCtler )l des déchets francs. Pourquoi annoncer le changebien encombrams comme le pluannonçant le red émarrage, de ment de cap de Superphénix avant de Dominique Vaynet, pone-parole des tonium et les actinides. Un vaste connaitre leu r position? Pourquoi vert, à la su ite de so n entretien avec programme scientifiq ue sera mis sur encore ne pas avoi r fi celé l'accord Ëdou ard Balladu r? Est-ce pour entre EDF et le CEA ? pied dans ce sens. contenter le Comm issariat à "énergie ~ Deuxi ème point : un calendrier Comment se répaniront les rôles atom ique, qui rêvait de reprend re en précis va être défi ni. La DS IN entre la compagn ie d 'électricité Ct main ce puissant protol')'pe? Esc-ce (Di rection de la sû reté des insta ll'organi sme de recherche? Parallèlement, les communes pour ôter une épine du DU SURGÉNÉRATEUR AU MINI-INCINÉRATEUR avoisinantes ne toucheront pied d'EDF, qui n'est pas mécontente de se débarplus la m ~ me taxe profesrasser - en panic - de ce AUJOURO·HUI sionnel le, alors que celle-ci réaacur? Trois bonnes raisons, constituait une grosse parmais qui ne justifient pas tie de leurs revenus. Sa icla précipitation avec laon si elles seront dédomquelle l'annonce a été f.'lire. magées? L1. aussi, la hâte Cerre hâre aboutir à un est diffici lement comprédossier mal ficelé qui risque hensible, d'aurant qu'au de coûter fOf{ cher au pays. printemps un grand débat Jamais Ull programme de sur l'énergie doit avoir lieu haute technologie n'aura au Parlement. Pourquoi ne con nu un parcours aussi pas l'avoir attendu, comme chaotique que ceue centrale le réclama iem plusieurs Il TONNES DE PLUTONIUM G:Efa 200 KILOS DE PLUTONIUM nucléaire décidée vers la fin députés et les écologistes? des années 60. Elle devait Pourquoi toujours affir. . .11 faudrait, au stade actuel, plus de 50 Superphénix pour produire de l'électricité en mer que Superphénix sc retraiter le seul plutonium français! brûlant du plutonium cr en transfo rmera en ouril de fournissant plus de combustible qu'ellations nucléa ires) doit réd iger le recherche alors qu' il n'a pas été le n'en consommait. Mais la pénurie décret d'autorisatio n sous réserve conçu pour cela? Le rappon de d'uranium ne s'est jamais profil ée à que les 300 milli olls de fran cs de l'ancien ministre de la Recherche l'horizon, les pri x du pétrole som travaux de sûreté (sur les feux de Hubert Cu rien fai sait remarquer, en restés sages, les cenrralcs classiques sodium en panicul ier) soient réalisés. décembre 1992, que l'énorme réacteur n'était guère adapté à ce genre d'exeront réussi mieux que prévu. Résultat, ~ Tro isième poim : une co nvem io n ce Aeuron de la technologie française sera signée entre le CEA et EDF cice. Claude Birraux, rapporteur de s'est révélé sans gra nd ÎlHérêt. Pis, il l'Office parlementai re d'évaluation pOlir détermine r qu i Fait quoi Ct qui des choix technologiques, dépuré connut pépin sur pép in. Depui s paie quoi. janvier 1986, il a, en tout er pour Avantages avoués de l'opératio n : . de Haure-Savoie, rappelle que les tout, fonct ionné onzc mois. Au fil des garder le savo ir-faire du pays en auditions publiqucs ont montré que ans, il est devenu le symbole de la lutte li l'utilisation du surgénérateur comme matière de surgénérateurs au cas antinucléaire et s'est transfo rmé en oiL., étudier la fa isabilité d'i ncinéincinérateur de pluton ium est une un dossier délicat que les gouverrateurs de déchets dont on ne sait que opération prématurée et d'un inté n~t nements successifs se som repassé sans fa ire. Inconvénients: les partenaires limité en l'état actuel des connaisd'EDF au sein de la Nersa, les lraliens sances ». Alors, pourquoi tant de jamais trouver de solution sarisfa isa me. La décision que viennent de l' End (33 %) et les Allemands de précipiration? Franchemenr, Superd'annon cer les trois ministres SBK (16 %), om à peine été prévenus. phénix pouva it bien patienter Gérard Longuet (Industrie), M ichel Or, s'ils Ont participé au financement quelques mois de plus. Le temps de 8arnier (Environnement) , François du réacteur - COÛt: 27,7 mill iards de bouder Ull dossier aujourd'hui bien Pillon (Recherche) ne fait pas embarrassant. francs - ct à son exploitation exception à la règle. 600 millions par an, qu'il tourne ou Françoise Harrois-Mon in
M
L'Ex/'RESS, /0 MARS 1994
Dossier:
«
Pour ou contre la semaine de quatre jours? »
Documents : 1. « Le temps des jeunes : une question à multiples facettes », MeEN magazine, novembre-décembre 1993. 2. « Pour ou contre la semaine de quatre jours ? », MeEN magazil1e, novembredécembre 1993. 3. « Rythmes scolaires en Europe » , MeEN magazine, novembre-décembre 1993.
Consigne aux candidats Après avoir consulté ce dossier, vous préparerez un EXPOSÉ oral qui abordera notamment les points sui vants: les raisons qui justifie nt le refus des spécialistes; la relation entre aménagement du rythme scolaire et aménagement du temps de loisirs; la relation école/économie (da ns le cadre de cet exposé) ; l'i ntérêt du congrès de Tours. Ces indications ne constituent pas un plan, et vous êtes li bre d'organiser votre exposé à votre gré.
Déroulement de l'épreuve: vous présenterez d'abord votre exposé au jury, ensuite le jury vous posera quelques questions et s'entretiendra avec vous à propos du contenu de cet exposé.
Durée de l'épreuve: préparation: 1 heure - passation: 1 heure maximum.
UNITÉ
Le temps des jeunes • une question à multiples facettes
Pour ou contre la semaine de quatre jours t
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Les rythmes scolaires devraient s'inscrire dans une politique du temps organisée à partir de l'intérêt des jeunes. endant des décennies, l'organisation du temps scolai re a ignoré l'enfanl. Les responsables du système éducati f se préoccupaient de l'enfant dans sa seule dimension d'« écolier », méconnaissant l'extrême diversité des enfants.
P
À cette attitude centrée sur l' école s'est opposée la so mme des préoccupations de tous ceux que concerne dans la société le problème du temps: il y a une manière « médicale » de traiter des rythmes, une manière « pédagogique », une manière « sociale », La somme des intérêts particuliers - souvent contrad ictoires entre euxn'a jamais coïncidé avec ce que l' on sait du développement de l'enfant, des conditions les plus favorables à ses apprentissages .. .
Ainsi, les décisions se sont plus souvent fondées sur la capacité de pression des divers environnements de l'enfant que sur la sy nthèse raisonnée de ce que l'on sait de ses besoins et intérêts en tant que personne et qu'être social.
Prendre en compte l'enfant dans son environnement Il aura fallu attendre 1980 pour qu 'ait lieu la première rencontre entre les scientifiques et l'ensemble des partenaires de la vie de l'enfant ( 1) reconnaissant la grande var iab ilité de rythmes d'un enfant à l'autre: rythmes des enfants réels et non d'un enfanf imagi,\é.
Elle aura co ntribué à la prise en compte des influences du milieu fa milial et des environnements, des condi tions de vie, des rythmes de vie sociaux: l'enfant vit dans sa famille , dans un environ nement. Les conditi ons de travail et de logement de ses parents, les effets des diffi cultés économiques et des inégalités sociales, le lieu même de sa vie, la richesse ou la pauvreté des ressources culturelles autour de lui, co nsti tu ent des données incontournables. À quoi bon changer l'organisation du temps scolaire ou des autres temps si la société ne se donne pas les moyens de placer l'enfa nt dans des environnements de qualité. Les politiques interministérielles, timides d'abord, puis de plus en plus incitatives, ont marqué une approche nouvelle de cette organisation quotidienne au travers des contrats d' aménagement du temps de l'enfant et des contrats de vi lle-enfants. Conçue pour l'enfant, cette politique du temps noue un partenariat entre l'école et les col lec ti vités locales, les parents, les assoc iations, les services de l'éducation, de la culture, des sports. Michel Gevrey Secl'étaire général de III Jeullesse au Plein Air (2)
( 1) Colloque org.mi sé à Paris en 1980 par le Sni-Pegc sous la direction scientifique du Pr Montagner. (2) Michel Gevrey est membre de l'instance interministérielle d'évaluation de la politique d'aménagement des rythmes de vic de l'enfant. Il a été chargé d'un rapport remis au Commissariat Général du Plan. MGEN MAGAZlNE
• NOVEMBRf-; -/Ji:CEMBRIi
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Expérimentée depuis 1991 dans quelques académies, la semaine de quatre jours a fait à la rentrée 1993 des émules. Pourtant, ce nouveau rythme scolaire demeure discuté.
s'agit là d'ulle influence résiduelle du rythme veill e/sommeil de la petite e nfance), et en début d' après-midi, vers 14 heures. Les enfan ts on t alors fOltement tendance à ba iller, à s'a ffaler sur leur table et éprouven t les pires difficultés sc concentrer. Par contre, en tre 9 h 30 et 12 h ainsi qu'entre 14 h 30 et 16 h 30 ~ 17 h, ils apparai ssent capables de mobi li ser au maximum leurs capacités d'auention.
Interview du professeur Hubert Montagner
humain, ont une périod icité d'envi- . ron 24 heures: ce sont les rythmes circad iens.
Valeurs mutualistes : Cette dernière rentrée scolaire il vu fortement noÎtre le nombre des classes maternelles et primaires qui ont adopté les quatre jours de cours hebdomadaires: lundi, mardi, jeudi, vendredi. Que pensez-vous de ce nouveau rythme scolaire?
V.M. : Comment cela se traduit-il ~HI niveau de l'élève?
V.M. : Quelles conclusions en tirez-volis? PI~ H.M. : Que ce n'est pas la semaine, mais plutôt la jotlJ11ée scolaire qu' il serait nécessaire de repenser! Les journées de nos écoliers sont trop longues, mal aménagées. Ainsi, comment vou lez-vous qu'un enfant réussisse tout à fait bien tlne dictée ou tin exerc ice de calcul entre 8 h 30 et 9 h, alors qu'à cet instant, il a unc fOlte probabilité d'être incapable de se concentrer. Com mencer la classe un peu plus tard serai t bien plus bénéfique. La journée sco lai re qu i me paraît souhaitabl e pourrait êt re composée de deu x créneaux , l'un de 9 h 30 à 12 h, el l'aulre de 14 h à 16 h 30. Mai s il faud rait au ss i repenser d'autres aspects de la vie scolaire au cou rs de la journée. Par exemple, la cantine : il serait souhaitable d'en fai re Lill lieu calme, où l'enfant aurai t réellement le temps de prend re son déjeuner, avant de s'orienter vers des lieux aménagés où il pourrait lire, se reposer, jouer au foot ... enfin, fai re ce dont il aurait envie.
Professeur Hubei"! Montagner : Tou t d'abord, je m' interroge sur les raisons qui ont poussé autant d'adultes responsables à adopter cc rythme hebdomadaire. En effet, on ne con naît , au niveau des Fonctions de l' organisme, aucune rythmicité dont la période soit d' ulle scmainc ou d'environ une se maine. Les rythmes qui font l'objct dc n om~ breuses études, ou qui sont mieux connus, durant lesquels on enregistre une rée lle alterna nce de temps fort (s) et de temps faib le (s), et qui influencent donc véritablement les fonctions biologiques, physiolo~ giques et psychologiques de l'êl're-
PI'. H.M. : De multiples façons. Choisissons l'exemple des variations év identes de l'état de vig il ance ct des capacités d'attention. Chez tous les enfants du primaire ct de la matemelle, on peut constater une neUe baisse de l'attention à deux moments précis: entre neuf heures ct neuf heures trente le matin (on peut émettre l' hypothèse qu 'il
Professeur Hubert Montagner Professeur des universités, Hubert Montagner est directeur de recherche à l'INSERM. II a récemment établi un rapport intitulé {( Point de vue sur la semaine scolaire de quatre jours n, transmis en janvier 1993 au ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi qu'au ministère de l'Education nationale.
à
UNITÉ 84
Car si l' on souhaite vraiment amé-
li orer les choses en mati ère de rythme scolaire, ce n'est pas un seul changement, mai s un ensemble de
mod ifications qu ' il faut opérer.
V.M. : Mais ne pensez-vous pas que la semaine des quatre jours va dans cc sens? Pro H.M. : Elle va dans le sens opposé pour plusieurs raisons. TOUl d'abord, je crains qu'une part ie des
enseignants ne soien t tentés, pour combler la suppression des cours du samed i matin, de charger plus encore les autres journées. Ma seconde source d'inquiétude rés ide en la diminution de la durée des petites vacances, engendrée par {( le rythme» de quatre jours. Ces congés sont déjà trop courts. On sait pertinemment que les enfants
ayant adopté le rythme des quatre jours fo nt apparaître le lundi comme une joumée encore plus difficile que dans l' aménagement classique de la semaine, les enfants se montrant plus turbulents ou apathiques. II faut probable me nt y voir les conséquences des fatigues et des déficits de sommeil accumul és lors des départs en nombre croissant , le vendredi, et des retours en fin de journée le dimanche o u au débu t de la matinée du lundi. Par ai lleurs, les pédiatres constatent une fréquence relativement élevée des consultations pour fatigue scolaire, due e n grande parti e aux rythmes scolaires. Avec le nouveau rythme, ce phénomène n'est pas près de s'atténuer.
ont besoin d ' un minimum de demc
semaines pour récupérer, se stabiliser dans un nouveau rythme, et donc profiter au mieux des vacances. À ce niveau, le calendrier 93 - 94 est loin d' être une référence! V.M. : Les partisans de la semaine de quatre jours avancent toutefois certains avantages, notamment pour la famille ... Pro H.M. : S' il faut attendre le samedi matin pour favoriser la vie fami li ale, permettez-mo i de penser que nous sommes dans une bien tri ste société ! Les échanges entre enfants et parents sont une affaire quotidienne, que ce soil le matin au réveil , au petit-déjeuner, le soir autour d' un livre d' hi sto ires, etc. De plus, environ 50 % des Français trava illent le samedi matin. Et en dehors de l'école, rares sont les structures qui pou rront accueillir les enfants en ce début de week-end. V.M . : Muis ces deux jours de repos d'affilée devraient tout de même permettre uux enfants de mieux récupérer? Pro H.M.: Ce n' est pas une évidence. Les études menées dans les classes
Interview du professeur Jacques Revel Valeurs mutua listes : E ntre février 1992 et février 1993, vous avez réalisé pour la ville de Lyondont toutes les écoles ont adopté la semaine de quatre jours - une étude aupl'ès de 3 500 élèves de maternelles et de primaires. Quels ont été les résultats de cette enquête? Professeur Jacques Revel: Je tiens tout d' abord à soul igner qu' il s' agit là d' une étude particulière, pui squ'à caractère privé. La ville de Lyon est en effet propriétaire de l'étude dans sa totalité et ne souhaite pas diffuser les résultats obtenus par établissement. Je peux toutefois évoquer les résultats globaux, établis sur un échantillon correspondant à 10 % des effectifs de maternelle et de primaire, mais représentatif de l'ensemble de cette popu lation tant sur le plan géographique que du point de vue des niveaux scolaires . Un premier bilan a été établi en juillet 1992. À cette date, pour 41,4 % des enfants, la semaine de quatre jours s'avérait bé néfiqu e,
48,5 % des élèves ne ressentaient aucu n effet. Enfin , ce nouveau rythme provoquait des effets plutôt négatifs sur 10, 1 % des enfants, issus plus parti culièrement des famill es défavorisées. Le second bilan, dressé à la fin de l'étude, montre que ce phénomène s'est beaucoup tassé. Ainsi, les élèves des milieux favorisés ont montré des signes de fatigue plus nombreux, alors que ceux des fami lles défavorisées ont semblé cette fo is nettement mieux s' adapter. V.M. : Les résultats sont donc globalement positifs? Pro J.R. : Pas tant que cela. Tout d'abo rd parce que les lundi s « diffici les» persistent, mal gré les deux jours de repos qui les précèdent. Ensuite parce que l' on voit apparaître une nouvelle fa tigue, celle du vendredi , nettement moins marquée dans le système traditionnel. Cela peut s'expliquer par les variations de rythme auxq uelles certains enseignants ont eu recours pour boucler leur prog ramme . Enfin, el su rtout, par la constatation que le rythme de quatre jours ne fait qu ' accentuer les inégalités entre les enfa nts venant de cl asses sociales différentes. V.M. : Vous n 'êtes donc pas favorable à ce nouveau rythme scolaire? Pro J.R.: On m'a fait dire que j 'étai s pour ce système tout simplement parce que j 'étai s chargé de l'estimer. Or, je suis loin d'être partisan de la semaine de quatre jours. Le problème de la semaine est, en fait, secondaire, car il ne s'agit là que d' un rythme social. L'i mportant , selon mo i, est de changer l'organisation de la joumée, qui seu le peut permettre une véritable prise en compte de l'intérêt de l'enfant. . V.M. : Que conseillez-vous donc? Pro J .R. : La success ion de séquences d'enseignements courtes. L'enfant est incapable de suivre un
cours de manière intensive durant plus d' une heure. Il faut donc lui proposer des variantes régulières. [ ... ] V.M. : Si les avis des chercheurs convergent dans une m ê me direction, pOUl'quoi leurs recommandations ne sont~e ll es pas davantage prises en compte ? Pro J.R. : Tou t simple ment parce que l' intérêt de l'enfant n'est pas seul en cause. Le bruit du tiroirca isse de la régio n lyonn aise a applaudi la semaine de quatre jours. Les d~penses engendrées par les
Professeur Jacques Revel Physiologiste de for mation, le professe ur Jacques Revel est responsable de l'enseignement de l'éducation pour la santé à la faculté de médecine de Paris-Bobigny. Venu du monde industriel (il a réalisé de nombreuses études sur les « rythmes de vie dans des conditions d'exception, » notamment pour la NASA), il s'est déjà penché à plusieurs reprises sur la question des rythmes scolaires.
Les 17 et 18 décembre 1993, la Jeunesse au Pl ein Air et le Laboratoire de Psychologie Expérimentale de l'Université François Rabelais de Tours organiseront à Tours un congrès consacré aux « Rythmes scolaires en Europe, de la petite enfance à l'âge adulte ». Pourquoi ? À la veille d'hypothétiques changements des emplois du temps scolaire français, il sembl e nécessaire de chasser la subjectivité et d'établir un bilan des connaissances objectives relatives aux rythmes de vie, de la petite enfance à l' âge adulte, puis de favoriser un échange entre tou s les partenaires
Et dans le contexte actuel, il n'est pas inutile de se demander si l'on a encore le droit de vouloir séparer vie économique el vie sco laire. La répo nse à cette question explique à e lle seule bien des décisions... •
FF.H. MGEN
(( Rythmes scolaires en Europe ))
nu its d'hôtel , les restaurants, les péages, etc., ont fortement augmenté, les famill es profitant de ces deux jours de repos consécutifs pour déco uvrir la campagne environnante.
MAGAZINE N°
156,
NOVEMBRé'-vtCEMBRé'
1993
concernés par la recherche d'emploi s du temps plus adaptés aux besoins physiologiques, psychologiques et sociau x de l'élève. Comment ? Placée sous le haut patronage du ministère de l' Éducation nationale, du mini stère de la Jeunesse et des Sports, du Haut Conseil de la Francophonie, de la Commiss ion des Communautés européennes, soutenue par le Consei l général d' Indre-et-Loire, la ville de Tours, la MRIFEN, la MGEN, cette man ifestation se déroulera en deux phases. La première, le 17 décembre après-midi, sera consacrée à une tentative de bilan scientifique des connai ssances chronopsychologiques et chronobiologiques et comprendra troi s conférences plénières et deux séminaires simultanés. La seconde, le 18 décembre, sera axée sur les applications et les attentes des différents partenaires sociocu lturels, éducatifs, économiques impliqués dans l' aménagement des temps de vie scolaire et extrascol aire. MGEN MAGAZINE NO 156,
NOVEMIJHE-DtCEM8Hh.
1993
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UNITÉ B4
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E.conomie : l'autre politique DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES
Le brillant économiste, l ean-Paul FITOUSSI, réfute le discours de l'impuissance et propose de renverser la logique des dernières années par une relance de la demande et une détaxation massive des bas salaires.
Dossier: « Le chômage» Documents: 1. «Économie: l'autre politique », Le Nouvel Observateur, 23 mars 1995. 2. « Crève, chômeur, voilà la reprise! », Charlie Hebdo.
Consigne aux candidats Vous préparerez un EXPOSÉ sur le thème proposé.
Votre exposé devra présenter une réflex ion ordonnée sur le sujet. Il comporte~'a une introduction et une concl usion el mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maxImum). Les documents sont destinés à vous aider dans votre préparation en induisant l'élaboration d'un développement personnel sur le thème proposé.
Attention! Votre exposé ne devra en aucun cas se limiter à un simple compte rendu des documents.
Déroulement de l'épreuve: vous présenterez d'abord votre exposé au jury, ensuite le jury vous posera quelques questions et s'entretiendra avec vous à propos du contenu de cet exposé.
Durée de l'épreuve: préparation: 80 minutes - passation: 40 minutes.
L
e constat est ·implacable : la
politique de l'emploi et de la croissance a perelu toute crédibilité. Demain, qui est l'horizon de la soc iété de plein emploi, n'arrive jamais. C'est pour cela que la société française semble rétive à toute réforme, à to ut sacr ifice supplémentaire qu 'on lu i demande pour améliorer son destin. Elle a déjà beaucoup donné et ne voit toujours rien venir en cont repartie. Il est alors trop facile de l'accuser de se cri sper sur ses avantages acquis. Peut-on lui reprocher de ne poin t renoncer à la fa ibl e protection du présent, alors qu'en fait de protection on ne lu i promet rien pour l'avenir ? Renoncer à son repas du jour sans avoir l'assurance de pouvoir se nourrir demain est un échange des plus inégal qui s'apparente à un marché de dupes. Le problème est là on s'est tel lement focali sé sur la crédibilité de la politique de change qu'on en demeure comme hypnolisé, incapable de percevoir que la créd ibilité de toutes les autres politiques s'est totalement évanoui e. Cela a de graves conséquences, y compri s sur la propension de l'écono mie française à l'inflation en période de reprise. Si les français n'ont qu'une faible confiance en l'avenir, ils vou dront légitimement tirer un profit immédiat de la croissance retrouvée. La tentation d 'augmenter les pri x est d'autant plus forte que les entrepri ses ont le souvenir de la grande « braderie » de 1993. Et pour les salariés, les revendications se feront d 'autant plus pressantes qu'il s savc nt que la prochainc récession les contraindra, au mieu x à une très grande modératio n, au pi s au chômage. Il faut donc redonner pri orité à J'emploi et à la cro issance. On ne voit d'ailleurs pas quel objectir de la politique économique serait plu s urgent, plus naturel que cel ui là. Beaucoup objectent qu'en ce
domaine rétabli r la crédibilité de la politique est plus facile à dire qu 'à faire. On aura it déjà tout essayé, et en vain. C'est ce di scours de l' impuissance qui me paraît faire de la crise actuelle la plus grave que notre pays ait connue en ce siècle. Cette résignation démobilisatrice laisse la société livrée à ellemême, et chacun à la recherche d'un salut individuel , préjud iciable à la cohésion de l' ensemble. Et puis j'ai beau chercher dans mes souvenirs, il ne me paraît pas que l'on ait vraiment tout essayé. Une déclaration d'intention ne suffira pas à rétablir cette créd ibi lité. Il faut l' accompag ner d'une mesure massive, à la dimension
Jean-Paul Fitoussi, professeur à /'Institut d'Études politiques de Paris et président de l'Observatoire français des Conjonaures économiques, publie le 6 avril un essai intitulé: « Le Débat interdit - Monnaie, Europe et pauvreté» (Ar/éa) du problème qu'il s'agit de résoudre, le chômage de masse. Rien de ce genre ne me semble déjà avoir été tenté. Car ce qui a manqué à la politique de l'emploi, c'est la déterminat ion nécessaire pour asseoir sa crédibi lité. La monn aie unique et donc L1ne al/1re politique monétaire me semblent des mesures nécessaires. La relance des investi sse ments en infrastructures et e n logeme nt s sociaux à l'échelle européenne l'est aussi. Dans l'ordre des mesures internes , il faut cesser de surtaxer le trava il et d'exonérer les revenus du capital. Cela revient à subventionner la rente par un impôt sur le travail! Le contrat soc ial n'y résisterait pas, quelle que soit la lo i d'airain qu'imposerait le « marché».
Il est donc urgent de mettre en œuvre une réforme fi scale el parafisca le qui avantage à la fois l'emploi et les revenus tirés du travail. Que l'on ne s'y trompe pas, une telle réforme n'a pas pour objectif principal de baisser les coûts salari aux, même s' il apparaît utile que ceux des travai lleurs les moins qualifiés fusse nt plus bas. Elle doit permettre d'augmenter les salaires directs et de rétablir une certaine équité que l'évolution des prélèvements obligatoires avait rompue. La conception de la politique économique e n France a trop longtemps été unidimensionne lle : « chercher l'offre » fut la devise appliquée depu is le débu t des années 80. Mais on perçoit bien aujourd'hui qu'une incitation supplémentaire donnée aux entrepri ses ne servirait à rien si elle n' était accompagnée de mesures destinées à souten ir la demande. Autrement le piège de la croissance molle - des entreprises sans marchés parce que confrontées à des salariés sa ns perspectives - ne pourrait être déjoué. La mesure d'allégement de la taxatio n du travail devrait donc être mass ive - par exemple la suppression des cot isations social es sur la part de tous les salaires qui correspond au SMIC - mai s subordonnée à ce qu'elle soi t en partie consacrée à l'augme nt ation des salaires directs. Seule une grande négociation socia le permettrait d'aboutir à ce résu ltat. Alors l'augmen tatio n de la demande aurait des effets d'au tant plus puissants sur l'e mploi que les coûts salariaux sera ient plus bas, et que l'importance du tau x d ' autofinancement des en trepri ses montre qu'elles ont la capacité d'investir bien au-delà de ce que leurs débouchés présents les invitent à faire. Jean-Paul F ITOUSSI
Crève, chômeur !Voilà la reprise ! QU'EST· CE QU' UN PARADOX E? C'est quand les choses ne vont pas comme ellcs dev raient aller. Normalement (il faut to ujours commencer l'exposé d'un paradoxe par « normalement». étant entendu que
J'on présente d'abord la partie normale et saine des choses pour bien faife ressortir le côté anormal et malsain de la partie paradoxale, exposée en deuxième lieu), normalement, donc, la notion de repri se économique, ainsi que vous n'avez pas manqué de me le rappe ler avec la fou gue qui est la vôtre, est riche de connotations, images, évocations et autres perspectives rayonnant d' un joyeux optimisme. La Repriseelle mérite bien une majuscule - c'est de nouveau la prospérité, " act ivité. les usines qui to urnent, les camio ns qui rou lent , les avions qui volent, le pogno n qui coule à fl ots bondissants d'une banque à l'autre ... Repri se et chô mage sont deux notions résolument opposées. Là où il y a Reprise, il ne saurait y avoir chô mage, enfin , quoi ... Eh bien, si. Ou plutôt, non . Il y a Reprise, ET il Y a chômage. Que voyons-nous? Nous voyons ceci : L' industrie n' a pas pour raison d'être de nourrir ceux qui se sa li ssent les main s à patauger dans le ca mbouis. L' industrie a pour raison d'être d'enrichir les industrie ls. Tant qu'elle ne peut pas se passer des types dans le ca mboui s, e ll e se résigne à leur aba ndo nner quelques mi ettes pour les entrete nir vaguement en vie, disons suffi samment pour assurer le fonction nement des machines. Il est bien év ident que s' il advient que les machines peuvent loumer toutes seules, les industriels ne vont pas s' amuser à continuer àjeter des miettes à des types pour qu'i ls fassent joujou dans le camboui s. Et c'est bien ce qui se produit. L'industrie n'a plu s besoi n que d' un nombre infime, de plus en plus infime, de tripoteurs de cambo ui s. Elle peUl très bi en prendre son glorieux envol vers la Reprise, l'industrie, sans pour autant embaucher. C'est exactement ce qu 'ell e fait. Oui, mais le chômage? La mi sère? Le chômage et ses conséquences, c'est l'affaire des hOlllmes politiques, pas celle des indu striels. Le chômage, ainsi que sa compagne aux dents vertes la peur du chômage, sont des arguments pour période électorale. Réduire le chômage ne pourrait se faire qu 'en inventant des emploi s bidon, en versant des salairesprétextes, qu'il faudrait bien pui ser quelque pail. Où ? Dans les profits de l'industrie, bien évidemment. Il n'ex iste pas d'autre source de profits, lici tes tout au moins. (Illic ites non plus: l'illi ci te ne crée pas de profit, il ne peu t qu ~ parasiter le li cite.)
Les industri els ne sont pas plus bêtes que vous et moi , enfin , pas beaucoup. Puisque nous nous le sommes dit, il est probable qu ' ils se le sont dit , fOt-ce un peu plus tard : quand la masse des chômeurs sera devenue vra iment énorme, ces feignants-là vont devenir dangereux. Mais no us ne les laisserons pas en arriver là. Nous jettero ns le lest qu ' il faudra jeter, nous sacrifiero ns une parti e - minime, quand même, hé ! - de nos profits qui seront devenus fabuleux pour verser des simulacres de salaires à des types qui feront des simulacres de boulots. Faire des trous et les reboucher, construire des ponts en se trompant de place, les casser ct les reconstruire jusqu'à ce qu ' on tombe juste, des choses de ce genre ... Ils se di sent ça, les industri els, mais ... Mai s il s remettent toujours à plus tard le douloureux moment de la mi se en application. Les profi ts ne sont pas encore assez gros, laissons- les gross ir encore un petit peu, encore un tout petit peu ... Il s ne consentiront à le lâcher, ce lest, que lorsque les profits seront tellement énormes et tellement concentrés qu'i! n' y aura pas assez de cav iar, de foie gras, de tru ffes et de RollsRoyce sur terre pour éponger tout ce pognon. Le bas de la page arrive à la vitesse du cheval au galop du Mont-Sa int-Michel. Il est temps de tirer une moralité de tout ça. Allons-y. En extrapolant un peu - o h, à peine! -, o n peut dire que le travail est un cadeau que les riches font aux pauvres. Le pauvre sans travai l est un chômeur. Un coup de baguette magique en fait un travailleur. Un travailleur ne sert à rien. On lui donne du travai l pour qu'il ait l' impression de gagner sa vic et auss i d'être utile. Le travail est donc un médica ment de confort qu 'on administre aux pauvres pour calmer leur angoisse métaphysique, leur do nn er de quo i mépriser les chômeurs et, surtout, pour qu'ils nous foutent la paix. Le chô meur touche des sous qu ' il n'a pas gagnés par son travai l. Il a honte. Le travailleur a le sentiment d'avoir mé rité so n salaire. 11 est fier e t digne. L'industriel se fend la gueule. (Les mots en italique sont à apprendre par cœu r.) Le but ultime de l' industrie est la guerre. Dans la guerre future, les obus et autres ferra illes à ressort se fabri queront tout seuls, comme le reste. La guerre cependant restera le seul vrai créateur d'emplois à grande échelle. Car il faudra toujours des hommes pour recevoir les obus sur la gueule. Le calcul est simple et éloquent : 1 obus = 100 emplois pour 100 trava illeurs (couchés). Vous le voyez, l'avenir n'est pas aussi noir que certains oiseaux de mal heur voudrai ent nOli S le faire c roire. À la semaine proc haine. CAVANNA
DOMAINE: RELATIONS INTERNATIONALES
Dossier: « La paix en Irlande du Nord? )} Extraits de : 1. Le temps de l'Église, novembre 1994 (6 documents). 2. La Croix, 2 septembre 1994 et 14 octobre 1994 (2 documents).
Consigne aux candidats VOLI S
préparerez lin EXPOSÉ sur le thème proposé.
Votre exposé devra présenter une réflex io n personne lle et ordonnée sur le sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importan ts (3 ou 4 maximum). Les docume nts sont dest inés à vous aider dans votre préparation. mais vous pouvez également introduire des informati o ns, idées o u commentaires personnels.
En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des docwnents !
Déroulement de l'épreuve: -
vous présenterez d'abord votre exposé au jury, ensuite le jury vous posera quelques questi o ns el s'entretiendra avec de cet exposé.
Durée de l'épreuve: préparation: 60 minutes - passation: 30 à 40 minutes.
VO LI S
à propos du co ntenu
UNITÉ B4
EN UN MOT
Lexique Trollbles Depuis 1969, l' Irlande du Nord est déchirée par une guerre civi le - « Troubles » - qui a raÎt 3 166 morts et plus de 36500 blessés. Ulster Nom de l'Irl ande du Nord, dépendante du Royaume-Uni. Capitale: Belfast.
Eire République d' Irlande. Capitale: Dub lin . 3,5 millions d'habitants, en majorité catholique. 90 000 protestants.
Unionistes Ceux qui, à majorité protestante, sont favorables à « J' union » de l' Irlande du Nord avec le Royaume-Uni.
Loyalistes À le même sens qu'unionistes (loyaux à la couronne britannique) mais concerne surtout les ex trémi stes paramilitaires. Républicaills Majorité catholique qui est en faveur du rattachement de J' Irlande du Nord à J' Irl ande du Sud.
Nationalistes Comme les Républicains, ils SOll Imitent une « nation irlandaise » . Plu s modérés, la défen se des droits civiques de la communauté catholique prime, pour eux, sur une unification de l'Irlande à tout prix. IRA (Armée Républica ine Irlandaise) Créée en 1919, durant la guérill a qui a abouti à la création de l'Eire (Irlande du Sud). En 1969, e lle défend les ghellos catholiques.
UFF (Combattants pOUl' la liberté de l'Ulster) Créée en 1973. La plus importante des milices protestantes.
UVF (Force des Vo lo ntaires de l'Ul ster) Créée en 191 2 pour combattre le principe d ' une Irlande indépendante.
EN CHIFFRES
~Irlande
du Nord
Ir/al/de dit Nord (Ulsler) • Depui s 192 1, c'est une prov ince du Royaume-Uni détachée du reste de l'Irlande indépendante. • 1,5 millions d'habitants • Capitale: Belfast
Religioll • l ,57 million s d ' habitants dont 41,4 % de cathol iques et 54 % de protestant s et ang licans (4,6 % se disent d ' une autre religion ).
Économie • Le PNB par habitant est de 6,755 livres sterling (8 201 au RoyaumeUni, 1 livre = 8,70 F envi ron) • Le chômage aueint 13,2 % de la popu lation act ive (9,4 % au Royaume-Uni)
Institutiolls • Le parlement autonome de Belfast fut di ssout par le gouvernement britannique après les émeutes de 1969-1972. Un mini stère pour
J' Irlande du Nord assume l'exécutif. Les pouvoirs des é lus des conseils locaux sont très limités.
Partis Politiques • Parti social-démocrate travailli ste (SDLP), catholique, nationaliste, pacifiste, avec quatre députés à Londres (21 ,9 %). • Sinn Fein (l'aile politique de l'IRA ), catholique, nationaliste (12,5 %). • Parti un ioni ste de l' Ul ster, protestant: neuf députés (29,3 %). • Parti démocratique unioniste, protestant, troi s députés ( 17,2 %). • Parti de l'alliance, interconfessionnel (7,6 %).
Sécurité Sur les 19000 militaires qui l'assurent, 13 700 sont britanniques, les autres du Royal Iri sh Regi ment. S'ajoutent 8 477 policiers d ' Irlande du Nord, à 85 % protestants.
Groupes paramilitaire!"
• Gerry Adams le maître à penser
• Martin McGuinness l'intermédiaire
• lan Paisley le pasteur intransigeant
À 45
Il a été l' intermédiai re esse ntie l des récents contacts secrets entre Londres ct l' IR A. À 44 ans, Martin McGuinness est depui s vingt-cinq ans une fi g ure de premier plan du mouve me nt nationa lis te républic'l in en Ulster. Il eut jadis un rô le actif dans la « guerre » cont re 1'« occupant » britannique.
Occupant une place à part, le révérend lan Paisley 68 ans, est depui s trente ans en Ulster le chef de fil e de la fra ction la pl us intransigeante des protestants uni oni stes, bouillant et in fatiga bl e défenseur dUlllainti en de la province dan s le RoyauJ11eUni .
Il aurait été le che f d 'état-major de l'IRA vers 1975, ce qu ' il nie. Pour beaucoup, il fut le stratège, le « cerveau » de la guérill a, c'est lui et non Adam s le « vrai numéro un ». Ho mme de l' ombre, Martin McG uinness est devenu en 1993 l' acteur principal des pourparlers longtemps secrets avec Londres. Il a aussi joué un rô le essentiel dan s la conversion du Sinn Fe in à la stratégie poli tique.
IR A: catholique et républicaine. UFF, UVF, RHC protestants et loyali stes.
Les grandes dates
Des hommes, des actions John Humc : 57 ans, cathol ique social-démocrate, leader du premier parti nationali ste d'Ulster (SDLP). Pmtisan d ' une Irl ande « unifiée par consentement » et sans violence. Cet ancien séminari ste, né à Londonderry, et diplômé d' Harvard, mène le mouvement pour les droits civiques en 1968 et 1969. Il est témoin et acteur dcs révoltes des catho liques victimes de ségrégation. Interlocuteur privilégié de Dublin, il est député à Londres depu is 1983 et est très influent en Grande-Bretagne et aux États-Unis auprès de la puissante conullunauté d' origine irlandaise. John Major: Le Premier mini stre britannique est le prem ier à avoir négocié avec le Sinn Fei. Le cessez-feu de j' IRA est, pour lu i, une victoire poli tique. Il doit faire face aux députés unionistes et aux élus les plus à droite de son parti, qui veul ent à tout pri x maintenir l'I rl ande du Nord sous tutelle britannique. Albcrt Reynolds: Premier ministre irlandais depuis 1992. Membre du Fianna Fait, (parti populi ste conservateur d ' Irlande du Sud), il est parvenu à trouver une base com mune à un plan de paix avec le Parti travailliste. LE T EMPS DE L
Député depuis 1974, il s'oppose farouchement à tout g lissement vers une Irlande unifiée et {( papiste », son cauchemar. Tribun redoutable ct parfois outrancier, il s'est déjà fait exclure des Parlements britannique et européen . Ce qui lui vaut de se poser en « seul vrai défenseur » du lien de l'Ulster à la Couronne. LA C!WIX,
REPÈRES PORTRAITS
Mi -prédi cateur, mi-po liti c ien, il est, sans doute, l'un des rares leaders au monde à avoir à la fois créé sa propre église, « l' Égli se libre presbytérienne» ( 14000 membres, qu'il déc rit comme des « protestants historiques ») ct son propre parti, le Parti démocrate union iste (DUP), à base populaire ouvrière et rura le (17,2 % des voix au x é lections loca les de mai 93).
1968 : Manifestation pacifi ste catholique pour demander l'égalité des droits. 1969 : Émeutes intercommunautaires le 12 août à Londonderry. L'armée intervient dans les qUal1iers catholiques. 1970-71 : L' IRA reprend les armes contre les « fo rces de la Couronne ». Deu x poli ciers britanniques sont tués en août 1970. Le 4 décembre 197 1, une bombe de la Force des volontaires de l' Ulster (UVF, protestant), ex plose dans un bar de Belfa st: 15 mOlts. 1972: Bloody Swulay. Le 30 janvier, une manifestation pacifique à Londonderry est arrêtée par les troupes britanniques qui ouvrent le feu 13 mOI1S, 17 blessés. Le 24 mars, di sso lution du parlement nordirlandais. La province passe aussitôt sous administration de Londres.
1973-1974 : Tentative de partage du pouvoir entre protestan ts ct catholiques (accord de Sunn ingdale). Échec. Mai 1974 : grève générale des ex trém istes protestants. Suivent des attentats de l'IRA . 1975 : L' IRA déclare un cessez- Iefeu « indéterminé» en fév rier. Dès octobre les attentats reprennent. 1979: 18 soldats britanniques sont tués par une bombe de l' IR A, le 27 aoû t, à Warrepoint. 1981 : 10 grév istes républicains, dont Bobby Sands, meure nt en pri son il Belfast. Il s faisa ient la grève de la faim pou r obtenir de Margaret Thatcher le statut de prisonniers politiques. Le SÙ/II FeÎlI (part i poli tique de l'IRA) fait de plus en plu s parler de lui. 1985 : Accord anglo-irlandais entre les Premi ers mini stres Margaret Thatcher et Garret Fitzge rald. Dublin (Irlande du Sud) obti ent un droit de regard sur les affai res in térieures de l' Irlande du Nord. Les
2 Sf./>1I:MIJIU:
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protestan ts unionistes mani fes tent, se di sant trahis. 1987: Gerry Adams, leader du Si nn Fein, est élu dépu té à Westminster, mai s refuse de siéger. 1991 : Attentats de mili ces loyalistes protestantes. Des pourparlers sont entamés entre les partis un ioni stes et le gouvernement irl andais mais sans le Sillll Fe;lI . Aucun accord n'est trou vé. J993 : Le gouvernement britan ni que et l'IRA entretiennent des contacts secrets. En mai , le Silll/ Fei1l devient la première force é lectOl'a le aux é lect ions locales de Belfas t. En décembre, déclaration anglo- irlandaise, dite de Downing St reet un cadre général est posé pour un ~cco rd et l' in tégrati o n offic ielle du SillII Fei n dans les pourparle rs. À une condition: un cessez- le-feu de l' IR A. 1994: 3 1 août , l' IR A annonce un cessez- le-feu unil atéral. 13 octobre, c'est au tour des loyali stes protestants.
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LE T EMPS DEI.' 'GUS!:". NOVEMJJRE /994
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UNITÉ B4
LES ENJEUX D'UN CESSEZ-LE-FEU EN ULSTER
E
st-ce la promesse de
dollars américains pour l'Ulster, les concessions de Londres ou, si mple ment, la lassitude des mili tants républi cains après vingt-ci nq ans de luUe clandestine? Nul ne peut dire encore quel élément nouveau a décidé l'!RA à proclamer
un cessez-le-feu mercredi. Huit mois après la déclarat ion de Dowing Street (qui proposait au Sinn Fein, bras politique de l'IRA, de négocier moyennant un abandon sans conditions de la violence), John Major soupèse chaque mot du communiqué républicain. Le texte parl e d' une « cessation complète des opérations de ces commandos », mais ne précise pas si cette trêve est définitive. « Cet engagement, d it le pre mi er ministre, est très bien ven u, mais subsiste une ambiguïté: le Sinn Fein doit renoncer une fois pour toutes à la violence s' il veut être associé d ' ici à trois mois aux pourparlers. » Soucieux de rassurer les protestants, il dément formellement qu 'un « accord secret » aurait été conclu avec le Sinn Fein: « Ces accusations sont absurdes, dit J. Major, tout s'est dérou lé au grand jour! »
Les angoisses de la tribu protestante Un homme, en tout cas, mériterait de recueilli r le bénéfice politique d' un cessez-le-feu dont il a été le principal mtisan. John Hume, le chef des catholiques modérés, fait pression depuis des mois sur Gen)' f\dams nour
qu'il donne suite à l' offre de « pourparlers » é mise, en décembre, par les premi e rs ministres britannique et irlandais. Le chef du Sinn Fein n'avait cependant pas attendu la déclaration conj ointe angloirlandaise pour entrer e n relation avec des représentants du ~ouverne ment de Sa Majesté. A l'époque, Londres précisait qu ' il s'agissait de « contacts exploratoires» mais nullement de pourparlers. Reste que ces rencontres informe lles ont al imenté durablement la méfi ance des protestants qui, préc ise John Hume, « ont la mê me mentalité que les Afrikaners d 'Afrique du Sud! » Le rappel par Londres que « les Britanniques ne défendent e n Irlande du Nord aucun intérêt économique et stratégique », a e ncore accru les pires hantises de la « tribu protestante ». Jam es Molynea ux, c hef des uni o ni stes « pragmatiques» pourrait-il devenir une sorte de Frederik De Klerk protestant ? Ce réaliste juge pour l'instant que le comm uniqué de l'IRA demeure trop ambi gu et que « la violence peut reprendre n' importe quand ... ». Intérêts économiques et
politique américaine Chef des Irréductibles protestants, Tan Paisley estime sans doute que la présente trêve n' a pas plus d 'avenir que les précédents cessez-le-feu, ou que la tentative, en 1974, d'associer les deux co mmun autés au gouvernement de la province.
À l'époque, le mot d'ordre de grève du principal sy ndicat protestant d'Ul ster avait mis à genoux la nouvelle adm in istration. Les pessimistes ajoutent que nombre d'entreprises d' Irlande du Nord, travaillant pour le compte de l'année b,itannique, ont intérêt à ce que les troubles se poursuivent. Le retour en « métropole» des garnisons d'Ulster entraînerait, dit-on, la disparition de 20 000 emplois. « Voilà les facteurs, estime le journaliste Richard Ehrman, qu ' il faudra bien prendre e n compte si l' on veut que le cessez-le- feu ait un avenir quelconque ... » Il est vrai que, cette fois, les Américains eux- mêmes sont impliqués dans le règlement du conflit. Bill Clinton a-t- il promis aux républicains l'appui discret de la Maison-Blanche s' ils acceptaient de déposer les armes? Peter King, membre du congrès américain, affirme, e n tout cas, que le président juge, à long terme, inév itable la réunificati on des deux Irlande. Outre cette conviction, il doit tenir compte des sympathi es des 42 millions d'Américains d'origine irlandaise qui aident à l'élection des candidats démocrates. Pour eux, l'Irlande est leur « patrie perdue » toujours occupée en partie par les forces de la Couronne, même s'i ls ont souvent du mal à la situer sur une mappemonde ...
Anne-Marie DIOR
Les milices protestantes laissent les armes Après l'IRA, les loyalistes acceptent un cessez-le-feu 'est un nouveau tournant plein de promesses dans l'histoire ensanglantée de l' Irl ande du Nord. Jeudi, les milices protestantes loyalistes d'Ulster ont annoncé une cessation « universelle de toutes leurs opérations» militai res à partir de minuit. Universell e - express ion un peu étrange - mais pas forcément permanente: ({ L'unique responsabilité de notre retour à la guerre» repose sur la violence nationaliste et républica ine, indique le communiqué signé par le Commandement militaire loyaliste conjoint (CLMC), qui regroupe toutes les milices protestantes en activité: les Combattants pour la li berté de l'Ulster
C
(UFF), la Force des volontaires de l'Ulster (UVF) et le Commando de la main rouge (R HC). « Nos batailles seront des batailles poli tiques, livrées sur le plan de l' honnêteté, de la décence et de la démocratie », indique le texte.
L'annonce intervient six semaines après l'entrée en vigueur du cessez- le-feu de l'armée répu bli caine irl andaise (IR A), le 1cr septembre. Elle tombe opportunément pour le premier ministre britannique, John Major, en plein congrès du Parti conservateur particulièrement agité. L'espoir prend fonne en Irlande du Nord après vi ngtcinq ans de guerre civ ile et plus de trois mille morts. Un homme, le pasteur Roy Magee, a joué un rôle clé pour convaincre les milices protestantes qu 'ell es ne devaient pas laisser le « beau rôle» d'hommes de paix aux seuls Républicains. Pour cela, les Unioni stes voulaient être rassurés sur deux points: la tenue d' un référendum en Irlande du Nord sur le maintien de la province dans le RoyaumeUni (les protestants sont majori taires et sont assurés du résultat) et la non-existence d' un accord secret entre Londres et le Sinn Fei n, bras politique de l' IR A. Des pourparlers devraient s'ouvrir rapidement avec, cette foi s, toutes les parties concernées. B.T. LE TEMPS Of. L'ÉGLISE, NOVEMIJHF. 1994
ENTRETIEN Quatre questions à... Tom Collins, rédacteur en chef du « Irish New», jOllmal républicain de Belfast, • Le eOliflit est-il aussi religieux que politique?
Ce n'est pas une guerre de religion , c'est surtout un conflit entre deux politiques de deux traditions différentes, irlandaise et britatmique, entre des popu lations divi sées par leurs tradi tions. La ségrégation est Slll'tout visible dans les quartiers défavorisés, parmi la population de la ville surtout. Les hommes politiques acceptent plus facilement l'idée d'arrêter la violence, même si, en général, il y a de plus en plus le dés ir de travai ller ensemble. Mais ce sera long. • Les eraùues des loyalistes sOllt-elles fondées quant à la bOl/ile foi de l'IRA de mailllellir le cessez-le-feu ? Je ne crois pas qu ' ils aient raison d'être sceptiques. La différence entre le cessez-le-feu d'aujourd ' hui et les précédents est qu'à l'époque il n'y avait pas la structure politique qui existe aujourd' hui. Le Sinn Fein con tribue beaucoup au maintien et au rèspect de la déci sion de l'IRA de poser les armes.
• John Major esl soupçonné d'avoirfait des plvmesses à ['IRA en échange du cessez-leleu... Qu'en pensez-vous? Lors de sa delllière visite en Irl ande du Nord John Major a assuré qu ' il n' en était rien. Il a rencontré les nationalistes, le Sinn Fein, et a garanti n'avoir rien promis. Après trois mois de cessez-le-feu, on peut espérèr que les pourparlers entre les différentes parties, l' IRA y compri S:, aboutiront à un premier accord politique. Et dans un à trois ans, 611 peut imaginer un référendum. Mais la confiance mutuelle sera longue à installer. ii (aUt être confiant et patient. • Quelles seraient les questions pusées aux Irlandais dans le etul,.e d'IIII référendum? On leut' dl!rt1ltliderait : Ëtes·vous pour: - un État unitaire, aVëc une nouvelle Constitution, garanti ssant le respect des libertés r~ lig i eu ses et le droit des minorités? - un Êtat fédéra l ou confédéral, chaque partie de l'île disposant d' un gouvett1emèt1t et d' un parlement avec un gouvernement central pour tes affaires extérieures, financières et de sécurité ? - une double souveraineté de Londres et de Dublin dans l'admillisWulon de J' Irlande du Nord, avec une « aUlorité conjointe» à BèJfast ? Propos recueillis par Isabelle Sadoux LE TEMPS DE L' GUs,.:, NOVEMBRE /994
UNITÉ 84
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DOMAINE: MATHÉMATIQUES ET SCIENCES DE LA MATIÈRE
Dossier: « De l'interactivité à la réalité virtuelle»
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De l'interactivité à la réalité virtuelle, la révolution à ne pas manquer Partout, dans les bureaux, les écoles ou les magasins d'informatique, on n'entend parler que de multimédia. Dix questions pour tirer d'affaire ceux qui n'osent plus demander de quoi il s'agit.
Documents: Extraits de : Le Nouveau Quotidien, 30 novembre 1994.
JEAN·BERNARD DESFAYES ultimédia ». Ceux qui se veulent dans le vent ~ n'ont que ce mot à la bouche. Savent-ils seulement tout ce qu' il recouvre? Pas sûr. Ça n'a, en fait, qu'une importance secondaire, puisque de plus en plus tout le monde fait, à l'instar de M. JOURDAI N et de la prose, du multimédia sans le savoir. Ne dites pas non : en consultant une borne interactive, comme l'on en trouve dans les grands magasins, les expositions, ou tout simplement avec un Bancomat dernier modèle, vous avez « multimédiatisé ». Sceptique?
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Consigne aux candidats Vo us préparerez un EXPOSÉ sur le thème proposé.
Votre exposé devra présenter une réflexion personnelle et ordonnée sur le sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évi dence quelques points importants.
Les documents dont destinés à vous aider dans votre préparation, mais vous pouvez égaleme nt introduire des informations, idées ou commentaires personnels. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un si mple compte rendu des documents.
Déroulement de l'épreuve: présenterez d 'abord votre exposé au jury, ensuite le jury vous posera quelques question s et s'entreti endra avec vous à propos du contenu de cet exposé.
M
VOLIS
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Durée totale de l'épreuve: préparation: 60 minutes - passation: 30 minutes.
1
Qu'est.ce que le multimédia?
Le multimédia est au monde informatisé ce qu'u n individu en bonne santé est à la société en général. Il parle, voit, entend, enregistre, répond, bref communique. L'ordinateur ne sait pas encore faire cela aussi bien, mais il dev ient, chaque jour, un partenaire plus dévoué. L'étape actuelle de cette communication, baptisée « multimédia », est le mariage, sur un même document, des images fixes ou animées, des sons, des textes, des programmes informatiques.
2
Et l'hypermédia?
C'est la possibilité pour l'utilisateur de naviguer à sa gui se d'une information multimédia à l' autre. L'image d'un cheval appelle sa définition ou fai t entendre un retentissant hennissement. Et si, dans la définition, le mot « mammifère » n'est pas clair,
rien plus simple que de l'i nvoquer à son tour. C'est la noti on devenue fameuse d' « information au bout des doigts », formule dont l'inventeur n'est autre que Bill GATES, le fondateur de Microsoft, numéro un mondial des logiciels.
3
Depuis quand cela existe·t·iI ?
Les prem iers micro-ordinateurs sont
apparus vers la fin des années 70. Mais la notion de multimédia ne s'est fait entendre qu'une dizaine d'années plus tard. Pour y parvenir, les progrès technologiques avaient dû franch ir plusieurs étapes: tandis que les processeurs devaient alleindrc des puissances suffisantes pour digérer l'affichage de séquences animées, les algorithmes de compression des données devaient égaIement permettre le stockage de gros documents. Enfin, l'idée de distribuer textes et images sur un support CD fit éclater les capacités de stockage et permit l'apparition des premiers vrais documents multimédias.
4
Quel en est l'intérêt principal?
Il tient dans un seul mot: interactivité. La structure arborescente des docu~ ments permet à l'utilisateur d'y navi· guer à sa guise: sauter d' un thème à l'autre, revenir au précédent, consulter un lexique, suivre une vidéo, se reporter à un graphique, à des photos, ou à des données techniques. C'est le cas par exemple de « Space Shuttle », un document qui dit tout ce qu'il fa ut savoir des navettes spatiales américaines, des cinquante· trois premières
missions, des équipages d'astronautes et de leur entraînement. Aux images fixes du cent re spatial de Houston, qui ouvrent le programme accompagnées d'une musique ct d' un commentaire (tous deux horripilants), peuvent succéder des diaporamas ou de courtes séquences vidéo sur la construction , le lancement ou l'atterrissage des véhicules spatiaux. Ici encore, on zappe, mais de façon intelligente parce que active,
5
À qui s'adresse le multimédia?
À tout le monde. Car une bonne application multimédia est, avant tout, facile à utiliser. Elle ne requiert aucune connaissance préalable et se passe de manuel d'utilisation. Les premiers à s' intéresser à ce domaine ont été les grandes entreprises. Depuis un peu moins de dix ans, des logiciels comme Hypercard, dans le monde Macintosh, ont pennis de réaliser de manière simple des applications faciles à utiliser et d'un grand pouvoir didactique. Des constructeurs automobiles ont mis toute la gamme de leurs produits dans une base de données ou sur CD-Rom, avec le dessin des pièces, les schémas de montage, le texte ex plicatif écri t ou oral, la vidéo de fonctionnement, etc. Aujourd'hui, même des entreprises moyennes ou petites se sentent déshonorées si elles n'ont pas de présentation multimédia à proposer à leurs clients. Mais cela n'est pas qu'une mode: l'interactivité et l' accessibilité des informations permettent d'adapter à volonté l'ex posé au publ ic visé.
6
En ai·je besoin dans l'immédiat?
Les applications de type multimédia sonl appelées à se multiplier. Par leur dynamisme et leur manière fond amen~ lalemen l nouvelle de présenter les informations, elles vont forcément se
répandre toujours davantage. Si l'on peul encore fort bien s'en passer, on risque ainsi surtout de manquer un des plus formidables virages technologiques de cette fin de siècle.
7
Peut·on vraiment apprendre avec le multimédia?
L'enseignement est un domaine privilégié du multiméd ia. Grâce à lui ,
par exemple, les cours de langues trouvent un souffle nouveau. C'est le cas du nouveau Centre de langues de
l' École polytechnique fédérale de Lausanne. Tout, dans la médiathèque, estiment ses responsables, « encourage l'initiative et l'interactivité de l' apprenant: le fait de pouvoir travailler sur un thème ou une difficulté linguistique en chois issant entre différents médias est également une source de motivation et de sti mulation ». Dans cette catégorie, un « didacticiel }) (c'est-à-dire un logiciel pour apprendre) a été conçu à l'Université de Genève pour détai ller le système cardiovasculaire. « Machina Carnis)} traite ainsi de l'anatomie, de la bioélectricité, de la biomécanique, et contient douze simul at ions pour comprendre le fonctionnement du moteur huma in ainsi que 42 séquences vidéo composées à J'aide d'i mages de synthèse. Comme quoi il ne faut pas désespérer de l'enseignement universitaire.
8
Qui peut fabriquer un titre multimédia?
Comme pour le tournage d'un film, c'est généralement une affaire de spécialistes et un travail d'équipe. Le budget de réal isat ion s'étage de quelques milliers de francs, pour les cartouches de jeux les moins ambi -
lieuses, à plusieurs centai nes de mill iers de francs pour les documents haut de gamme. Les trois CD-Rom sur Nicolas POUSSIN, Eugène DELACROIX et le Musée du Louvre - en vente dès le 6 décembre prochain - appartiennent à cette dernière catégorie. Ils ont ex igé la coll aboration de nombreux spécialistes, tant en matière artistique que sur le plan infonnatique. Dans cet exemple, l' interactivité est proposée à tous les niveaux et permet d'obtenir la biographie de peintres, des explications sur la composition d'une œuvre, qui en était l'acheteur ou le collectionneur, etc. Avec, en plus, des possibilités exceptionnelles de visionner les toiles sous la loupe. Mais tout un chacun peut aussi se lancer dans la production de sa propre application multimédia, à condition de disposer du matériel d'acquisition et de digitalisation sonore et vidéo adéquat (lire ci-dessous).
9
Les applications multimédias sont·elles compatibles entre elles?
Hélas non ! Il existe déjà une douzaine de formats pour l'image, le son et l' anim at ion en micro-informatique. Pour les supports, le problème est identique, y compris pour les CDRom, qui n'obéissent pas aux mêmes nonnes selon qu'ils se destinent à des Macintosh ou des Pc. Même le regroupement des forces entre IBM et Apple (le fabricant du Mac) ne garantit pas qu'une norme unique apparaîtra dans un proche avenir. La raison en est simple: malgré la place disponible sur CD (plus de 650 millions de caractères), cela reste insuffisant pour stocker plus d'une heure de vidéo et de son stéréo de qualité. Chacun a donc produit son propre logiciel de compression.
'0
1 J.'
Qui peut fabriquer du multimédia ?
L'apothéose est encore à venir. « Les solutions techniques disponibles sont très en retrait sur l'enthousiasme des
directeurs de vente », nuance le professeur Frédéric de COULON, directeur du Laboratoire d'enseignement assisté par ordinateur de l'EPFL. Pour les philosophes, le multimédia ouvre la porte à un avenir informatisé somptueux : « C'est une étape vers autre chose, projette le professeur lausannois René BERGER. A côté du vécu physique émerge nt des vécus électroniqu es différents. L'ordinateur est en passe de devenir une prothèse, un pseudoorgane. » Une réalité virtuelle illustrée par le programme de visite de l'abbaye de Cluny (démolie lors de la Révolution française), qui permet de s'y promener en trois dimensions et en temps réel. « Il est désormais possible de vivre vi rtuellement aux Caraibes, au pôle Nord, dans la peau d'un éléphant ou d'une souris poursuit René BERGER. Un pas de plus et le multimédia s'approche de la vie artificielle. »
T
élématique, autoroutes de l'information , réseaux informatiques mondiaux, que de termes pour décrire une situation toute simple : des ordinateurs branch és sur le téléphone. Les messages aussi pre nnent un e dénomination compliquée : ils deviennent multimédias. Et c'est bie n ce qui rend toute l'affaire si excitante. La fameuse « information au bout des doigts» dont parle Bill GATES, le patron de Microsoft, c'est non seulement afficher sur l'écran ce qui se passe à San Francisco, à Tokyo ou à Nyon, c'est aussi et surtout le recevoir sous forme graphique, animée, sonore. On peut aussi goûter aux charmes du mu ltimédia sans posséder le téléphone. De nombreux titres sur CD-Rom offrent des visites guidées de première classe sous des angles inattendus: le Musée du Louvre commenté à domicile et en musique. En parlant de musique, le mélomane pourra brancher son ordinateur sur sa chaîne stéréo, qualité du son oblige ... LE NOUVEAU QuanDIEN, 30 NOVEMBRE 1994
DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES \
Dossier: « Les problèmes économiques et juridiques posés par l'expulsion des travailleurs clandestins au Gabon ». Documents: 1. Jeune Afrique Économie, février 1995 (2 articles), 2. Jeune Afrique Économie, mars 1995 (2 articles),
Consigne aux candidats En vous appuyant sur les documents ci-joints, vous préparerez un EXPOSÉ sur le thème « Les problèmes économiques et juridiques posés par ['expulsion des travailleurs clandestins au Gabon », Votre exposé devra présenter une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence les problèmes essentiels. Les documents sont destinés à vous aider dans votre préparation, mais vous pouvez également introduire des informations et des points de vue personnels.
Déroulement de l'épreuve: vous présenterez d'abord votre ex posé au jury, ensuite vous aurez un entretien avec le jury sur le contenu de votre ex posé.
Durée totale de l'épreuve: préparation: 80 minutes - passation: 40 minutes.
UNITÉ 84
Ce que prévoit la législation gabonaise
Clandestins du Gabon •• le revers de la médaille
'est une loi du 18 juin 1986, amendée et modifiée par plusieurs textes législatifs ultérieurs, et complétée par plusieurs décrets d'application, qui porte réglementation de l'immigration au Gabon. Nous en avons extrait les dispositions les plus significatives.
C
(Article 26)
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À LIBREVILLE, PHILIPPE TRIAY-KoNÉ
• Conditions d'entrée au Gabon
Aussi justifiés qu'ils puissent être, les départs massifs de quelque 65 000 étrangers du Gabon ont entraîné la désorganisation de certains secteurs de l'économie. Paradoxalement, les Gabonais risquent de devenir les premières victimes des mesures de régularisation des émigrés clandestins prises par le gouvernement. vant, je ne pouvais pas descendre celte rue sans !TI' arrêter tous les 10 mètres. Je connaissais tout
A
le monde, explique Jean, un
de la route, les maisons de bois
et de tôles ont été désertées par leurs locataires. (... )
CRISE IMMOBILIÈRE
chauffeur de taxi équatoguinéen.
Les propriétaires gabonais des
Aujourd'hui, il n'y a plus person-
maisons et des baraquements des malitis (quartiers populaires),
ne. » Le qumticr Atsibe Ntsot qui signifie littéralement « piétiner la chaussure », dan s la
langue fang - s'est vidé de ses habitants. Pour qui l'a connu
avant ce que l'on appelle pudiquement « les départs », la différence est en effet saisissante.
Le quartier. composé en majorité de ceux que l'on a baptisés les « Equatos », n'est plus que
l'ombre de lui-même. Le long de la voie principale, criblée de nids-de-poules, la plupart des boutiques sont fermées. Au bas
,
,
composés principalement d'immigrés, commencent aussi à
s' inquiéter. À Cocotier, Lalala, Mont-Bouët, la plupart de leurs locataires sont partis. Et depuis quelque temps, les panneaux pOl1ant les inscriptions « à louer » commencent à fleurir un peu partout. L'exode des étrangers est en passe de provoque r une mini-crise immobilière à
Libreville. Nombreux sont les propriétaires qui ont baissé leurs loyers de moitié ou même des
billet retour transformable en caution, un agrément du ministère du Commerce. Les travailleurs indépendants autres que les commerçants, dont l'activité professionnelle dépend d'un autre département ministériel, doivent présenter une autorisation de ce ministère.
1. Salariés du secteur privé
trois qUat1S afin de trouver de nouveaux locataires. Beaucoup d'entre eux risquent d'avoir du mal et ceux dont les locations constituaient la seule source de revenu envisagent l'avenir avec angoisse. « Les expulsions sont en train de punir les Gabonais eux-mêmes, résument les étrangers qui vivent en situation régulière. Aux heures de pointe, il est aujourd'hui beau-
coup plus difficile de trouver un moyen de transport. » « C'est vrai, ex plique Gustave, un taximan camerounais, beaucoup de mes compatriotes chauffeurs de taxi sont partis, avec leur taxi quand ils en étaient propriétaires. Même ceux qui étaient en règle ont fui, car ils ont eu peur. » [ ... ]
. ,
Pour entrer au Gabon, les étrangers salariés du secteur privé doivent présenter les documents suivants : - un passeport en cours de validité; - une autorisation individuelle d'emploi; - une autorisation d'entrée; - un engagement de rapatriement ou, à défaut, un billet retour transformable en caution; - un engagement d'hébergement signé de l'employeur et visé du ministère compétent. (Article 25 alinéa F')
2. Salariés du secteur public
S'agissant des contractuels du service public ou des personnels de l'assistance technique, leurs formalités d'entrée sont limitées à la présentation d'un passeport en cours de validité et à la production, pour les premiers, d'une décision d'engagement, et pour les seconds, d'une décision d'affectation. (Article 25 alinéa 2)
3. Travailleurs Indépendants
Pour entrer au Gabon, les travailleurs indépendants doivent présenter, outre le passeport en cours de validité et un engagement de rapatriement ou, à défaut, un
4. Familles
Pour les membres d'une famille de contractuels du secteur public ou du personnel de l'assistance technique, leurs formalités d'entrée sont limitées à la présentation d'un passeport en cours de validité et des ·documents d'état civil justificatifs. Le conjoint et les enfants de plus de 16 ans rejoignant le chef de famille installé au Gabon doivent présenter, outre un passeport en cours de validité et, éventuellement, un engagement de rapatriement ou, à défaut, un billet retour transformable en caution, une autorisation d'entrée. Les enfants mineurs de moins de 16 ans rejoignant leurs parents établis au Gabon peuvent entrer sur présentation d'un passeport en cours de validité et des documents d'état civil justificatifs. (Article 28 În fine)
carte de séjour de résident étranger, dans les conditions prévues par décret. (Article 35)
• Refoulement Le refoulement est la mesure administrative prise à l'encontre de tout étranger qui se présente à l'entrée sur le territoire national sans avoir rempli les conditions d'admission prévues par la présente loi, ou qui y séjourne dans les conditions définies à l'article 52. (Article 51)
L'acte de refoulement est pris à la frontière par tout agent chargé du contrôle à l'entrée sur le territoire national. L'étranger qui est entré irrégulièrement au Gabon et qui n'a pas quitté le territoire national à l'expiration du délai de séjour qui lui a été accordé, ou à qui la carte de séjour a été refusée, peut-être refoulé par l'autorité chargée du contrôle de l'immigration, sans préjudice de poursuites judiciaires. (Article 52)
• Expulsion L'expulsion est la mesure administrative prise à l'encontre d'un étranger résident dont la présence est jugée indésirable sur le territoire national. (Article 53)
• Conditions de séjour au Gabon Tout étranger, âgé de plus de 16 ans, entré régulièrement sur le territoire national et autorisé à y résider, doit, dans un délai d'un mois, sous peine de refoulement, se présenter aux autorités compétentes pour solliciter une
Sera expulsé l'étranger dont la présence sur le territoire constitue une menace pour le maintien de l'ordre public, pour la protection de la santé, de la moralité, de la sécurité publique, pour tout autre motif laissé à l'appréciation de l'autorité compétente, ou à la suite de l'exécution d'une peine privative de liberté supérieure à un mois. JWNE AFRIQUE ÉCONOMIE, PÉVRIER
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« Une opération mal comprise» inistre de l' Intérieur
M
depuis le remaniement ministériel de novem-
bre 1994, Louis Gaston Mayila rêve d'une« grande politique de l' immigration ». En attendant, il
réagit sur quelques aspects des événements actuels.
• «
L'opération
»
« Elle a été mal comprise. C'est, en fait, une question de souveraineté. Il n'existe pas un État au monde qui ne se demande qui vit sur son sol. Les Gabonais qui sont ici ont une carte d'identité, ils sont enregistrés à l'état civil, ils ont un passeport. Les étrangers qui sont ici doivent avoir au moins un titre qui leur pennet de vivre au Gabon. C'est la carte de séjour. Comme dans tous les pays du monde. La grande politique d'immigration que j'avais annoncée en entrant au gouvernement est de faire en sorte que "on ne puisse plus se plaindre en arrivant chez nous. )} « NOliS avons, depuis le mois de novembre 1994, annoncé à tous nos compatriotes qui emploient des frères étrangers de se mettre en règle avec la loi. Ceux qui voulaient se mettre en règle avec la loi gabonaise l'ont fait. D'autres ont préféré rentrer chez eux. On ne les a pas refoulés. » «Nous avons prévenu les pays concernés: si leurs ressortissants ne peuvent pas se mettre en règle avec la législation gabonaise, il faut qu' ils prennent des dispositions pour les rapatrier. Les ambassadeurs des pays amis ont été associés à cette opération. Je reconnais qu'il s'en est suivi une certaine cacophonie. Nous subissons une mauvaise interprétation. » « Au niveau interne, certains ont voulu lier cela à des problèmes de chômage; d'autres à des pro~lèmes
de banditisme; à une certaine délinquance. C'est faux! Une personne est en situation illégale ou pas. Si un de nos compatriotes attente à la vie d' un étranger, sur le simple motif de sa nationalité, il devra subir la rigueur de la loi. » « Au plan externe, on donne du Gabon une image autre que celle qui est la nôtre. Nous ne chassons pas les gens: nous leur demandons d'être en règle avec la législation gabonaise. »
expliqué que les gens étaient pressés d'en finir, soutenant que si une opération commando doit se faire, qu'elle se fasse le plus rapidemment possible 1» « Quant à moi, je ne pense pas que les Gabonais soient pressés de se débarrasser des autres Africains. » PROPOS RECUEILLIS À LIBREVILLE PAR J EAN-BAPTISTE PLACCA
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES Dossier: « Le bonheur » Documents:
1. « Le bonheur au Japon - Le bonheur en Chine », Le Nouvel Observalelll; 8- 14 juillet 1993. 2. Sondage Le Nouvel Observateur - SOFRES , Le Nouvel Observate,u; 8- 14 juillet 1993. 3. « Ce XV III e siècle qui a inventé le bonheur », Le Nouvel Observateur, 8-14 juillet 1993.
[a"t')~1 Moderne esclavage
• Le recensement précis des clandestins « Nous avons d'abord effectué un
recensement général de la population. Par exemple, nous avons recensé entre 25 000 et 30 000 Français. La bonne centaine de milliers d'Africains qui vivent ici ne sont même pas tous connus de leurs ambassades. Certains sont partis mais personne ne sait précisément leur nombre aujourd'hui. )}
• Ceux qui sont en règle Nous saurons leur nombre avec précision à la suite de cette opérntion. Je dirais qu'ils sont entre lDO ()()() et 150 000 à posséder une carte de séjour en bonne et due forme. Pourtant, je ne crois pas que ce chiffre soit rigoureusement exact, parce que certains passent leur temps entre le Gabon ct le Cameroun ; entre le Gabon et le Congo; etc. Ce sont des pays ouverts et les frontières ne peuvent être toutes surveillées. )} «
• Les Gabonais ont-Ils compris le sens de cette opération ? « Je n'ai pas ce sentiment. J'ai eu en effet à déplorer certaines attitudes de personnes désolées du recul de l'échéance de l'ulti matum. On m'a
e suis persuadé que les autorités gabonaises avaient d'autres choix que de renvoyer les immigrés en situation irrégulière. Elles auraient pu les affecter, par exemple, dans des villages agro-pastoraux, le long de la voie du Transgabonais. Hélas, l'expulsion a été décidée, en accord avec les dirigeants des pays dont les émigrés étaient originaires. L'opinion internationale a réagi de façon épidermique et virulente. D'où l'ardent désir de rétablir la juste part des choses. On devrait savoir que ces immigrés sans papiers sont, en fait, les produits d'une honteuse et répréhensible exploitation de la « filière-homme )), mise en place par des Africains qui n'ont d'autres soucis que cel ui de s'enrichir, au mépris de la dignité humaine. Ces sans-papiers ne sont rien d'autre que des esclaves des temps modernes, exploités par des affairistes véreux, souvent réduits à exécuter les plus basses besognes. J'ai toujours été outré de voir des adolescents étrangers sillonner Libreville avec une cuvette de beignets sur la tête, pendant que les enfants gabonais se trouvaient à l'école. Laisser persister cette situation serait de la complicité.
J
Consigne aux candidats VOliS
~otre ex~osé devra présent~ r une réflexio n personn elle et ordonnée sur ce suj et. Il comport era une II1troductlOn et une conclUSion et mettra en évidence quelques points importan ts (3 ou 4 maximum). Le~ doc ul~e nt s SOJ~t des~inés à vous aider dans votre préparation, mais vous pouvez égalemen t introdUire des IOformalio ns, Idées ou commentaires personnels.
En. aucun cas
CONOMII:;. MARS
VOltS
Ile devez vous limiter à un simple compte rendu des documellls.
Déroulement de l'épreuve: - vous prése nterez d'abord votre exposé au jury, - ensuite vous aurez un entreti en avec le jury sur le contenu de volre ex posé. Durée de l'épreuve: préparation: 60 minutes - passation: 30 minutes.
Christian Mounguengui France JEUNE AFRIQUE
préparerez un EXPOSÉ sur le thème proposé.
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UNITÉ 84
- SOFRES
SONDAGE LE NOUVEL OBSERVATEUR
Le bonheur auJapon Barboter à plusieurs dans l 'cau chaude d' une
station thermale, en pleine nature, telle est l'i mage du bonheur pour un Japo nais. Si l' on veut attei ndre la félicité, on ajoutera un plateau de bois flottant sur l'eau, garn i de tasses de saké tiède. Au Japon, le nirvana est collectif et bien chauffé. Le bonheur consiste à contenir ou à maîtriser les aspects vio lents du plaisir, en une sérénité fina lement assez perverse: nous sommes à la fois épicuri ens et stQïcic'r;; si l' on s'cn tient aux normes occidentales. En fait, la trad iti on japona ise - qui mé la nge les influences taoïste, shintoïste et bouddhiste -
Le bonheur en Chine Depuis Confuci us, l'image du bonheur, pour les
Chinois, c'était trois ou même quatre générations vivant en harmonie sous le même toit. Respect des anciens, amour des enfants, la tradition était
forme lle. Mao avait sagement repris cette conception du bonheur, que la Révolution cultu-
ne se réfère ni à l'argent ni à l'amour. Le bonheur n'est ni un combat, ni un but, ni un obj ectif. 11 découle de l'harmon ie avec la nature - une nature soigneusement reconstruite selon des th èmes convenus - e t de l'absence d'effo~ Cette vision minimali ste se retrouve da ns l'art, les sentiments, la nourriture. On dit qu'i l suffit de très peu de ri z pour avoir J'abondance et la richesse du goût. To ut cela peut sembl er b ien mince à un Occidental. Qu 'y fa ire? Nous sommes trop nombreux pour ne pas cultiver une exquise politesse et refouler toute violence pri vée. L'espace de notre île lui -même est mesuré. Peut-être sommes- nous co nd am nés, e n tout , à la sobriété.
Osamié Nishiwlli Professeur de philosophie et littérafllre française, université de Tokyo.
plus grave problème de la Chine, il est impossible de continuer à loger toute la fam ille au même endroit. Ensuite, le mythe de l'argent vite gagné, vite dépensé s'est rué sur la Chine comme un cheval emballé. Autrefois, les « trois trésors» étaient: posséder une bicyclette, une montre, un réfrigérateur. Aujourd'hu i. les trois trésors sont : avoi r une voiture étrangère. une vi lla, des actions en Bourse. Le comble du bonheur serait évidemmen t de devenir millionnaire. Pourquoi pas? Ils sont déjà 4 millions e n Chine. Un milliard 236 millions d' autres Chinois peuvent
Pour VOliS le bonheur est lié avant fout : À la santé , Au fait d' avoir un emploi . ." .. .. ,
49 32 32
juste et harmonieuse. . . . . . . . . . . . .. À l'amitié .. , , " , , " , , , .. , ... , " . . À l'argent . , , , . . , . . , , , . , . , .. " .. .À la sécurité . . . . . . . . . . .. .. Sans opin ion , " . , " " . .. .. . . .
26 23 8 7 1
À l'amour ., .. . " .. " .. À une vie dans une société
%( 1)
Ah, si nous pouvions voyager 1 37 % Vous persol/nellement, qu'est-ce qui VOliS manque le plus pour être parfaiIemell1 heureux? La possibilité de voyager davantage ... , , ... .. .. .. .. .. ..... . . De l'argent .. . . .. .. ... .....
JOl/rnaliste li H(u/io-Fran ce ll/tematiollal. LE NOUVéL
8-J4 JU/UEr
37 33 26 14 13 12
Du temps . ... .. .. . . . . . . . . . , .. Une vie de couple . " " " Un travail qu i vous intéresse Un cadre de vie agréable .. " ... " Un travail régu li er " .. . , Des enfants , .. . L'amollr
33
35
25
14
39 3
48 3
Moi, je su is he ure ux : 88 % vous de~/alldait cl brûle-pourpoim : « Est-ce que vous etes heureux? » , que répondriez-vous?
%( 1)
(J) Le total des pourcentages est supérieur il I()(). les l'erSOI/I/e.f interrogées ayant lm donll er plusieurs réponses.
Mais les Français le sont moins qu'avant: 72%
DirieZ-VOlis que, dal/s l'el/semble, les Français salit pills heureux ou moitis heureux qu'il y a dix ails?
Ni pl us ni moins heureux " .. . , Sans opinion
,..
Sept. 1983
Juin 1993
30 47
15 72
21 2
Très heureux. Plutôt heureux . Plutôt malheureux Très malheureux . Sans opinion.
10 3
--
Août 1973 26 )89 63 8 9 1 2
Septembre 1983 24 68 7 7 0 1
Juin 1993 22 )88 66 9 1 2
)92 )
)
)10
Sont gênés par le malh e ur des a utres: 66 % Est-c~ que le fait de savoir qu'il y a des gens beaucollp moitis favo /ï sés que VOliS VOltS gêne: beaucolIP, assez, lUi peu ou pas du tout?
Il
10 10 8 7 6 14
Des amis ..... Un meilleur logemen t , La possib ilité de faire du sport Sans opinion .
Moi ns heureux
Yallg Pellg
Septembre 1983 Juin 1993 Qu'autour de vous la fa mille, le travail et la religion soient mieux respectés . Qu'aUiour de vous règne une plus grande liberté dans la raçon de vivre des gens , Que disparaisscnllcs inégalités entre les différentes clusses sociales . Sans opinion ,
~i Oll
Plu"s heureux
Il fallut l'arrivée de la nouvelle frénésie de
,
'\,\\\\
Souhaitent avant tout la disparition des inégali tés sociales : 48 % En ce qui concerne les valeurs, les gmlld'i principes de notre société, qu'est-ce qui contribuerait le pills cl vous rendre heureux ?
, \.,
toujours rêver ...
relle e lle- mê me ne put déraci ner.
consommation pour bouleverser, en trois ou quatre ans, les anciennes notions. D'abord parce que, la pénurie de logements étant aujourd ' hui le \
,';",
Le bonhe ur est li é à la santé: 49 % ; à l'argent : 8 %
Beaucoup . Assez . . . . . . . . . .. Un peu . Pas tout ..... " .. , .Sans opinion .
Août 1973 21 28 )49 30 )49 19 2
Septembre 1983 21 )51 30 31 17 )48 1
Juin 1993 34 32 )66 24 )32 8 2
Notre revenu est suffisant: 67 % En ce qui concerne le revenu de votre foyel; laquelle de ces phrases correspond le mieux à votre cas ? Août 1973 Septembre 1983 Juin 1993 Notre revenu est largement suffisant . NOIre revenu est suffisant dans l'ensemble, même si on Ile peut pas se payer toujours tout ee qu'on voudrait Notre revenu est un peu insuffisant, il y a certaines choses dont on a besoin et qu'on ne peut pas se payer . NOIre revenu est très insuffisant . Sans opinion ..
')"
49
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Lé NOUVEL
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50
32
34
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1
32
6 1
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.
OUSERVATéUR, 8 · 14 JU/UIT J993
11 HISTOIRE D'UNE IDÉE NEUVE
Ce XVIIIe siècle qui a inventé le bonheur C'est à l'ère des Lumières que toutes les classes sociales ont commencé de rêver à la « douceur de vivre ». À J'aube du
XIXe
siècle, deux
grandes voix nous parlent du bon ~ heur. « Le bonheu r est lIne idée neuve en Europe ». dit Saint-Just. El Madame de Staël : « La gloi re
n'cs t que le deuil éclatant du bonheur. » L'un affirme la radicale nou veauté d'une soc iété qui pren-
drait pour objectif le bonheur de ses membres. L'autre oppose les plaisirs de la renommée aux déceplions qu'clle entraîne dans la vic privée, lieu supposé du bonheur. L' un et l' a utre posent, en ces temps révolutionnaires, le bonheur comme valeur et problème majeur. Ce qui est nouveau, c'est d' oser dire que le bonheur est de ce monde ct pour tous. que l 'obj ecLif d'un bon gouvern ement devrait être de réaliser « le plus grand bie n-être possible pour le plus grand nombre » (Bentham ) et d' inciter les individu s à quitter les vill ages contraints pour les villes aventureuses; à préférer l'intimité des amis, la musique de chambre, la conversation, la promenade, la rêverie, l'incli nat io n des cœurs ê t les jouissances du corps au ~ fastes du prince et au xsoucisdi1' État ; à étudier ses propres seïiSations,-à se décrire et à s' aimer enfin. L'élite, aristocratique et bou rgeoise, atteint ces rives du moi légitime. Mais elle n' est pas la seule. Dans cette phase d'expansion prodigieuse qui a marqué l'ère des Lumières, la société tout entière vibre du désir d'accéder à cette « douceur de vivre ». Les atti tudes des populations changent donc. Elles n'acceptent plus la fatalité de la mort précoce ou celle des nai ssa nces non désirées. Et ce vo lont ari sme démographique (relatif, bi en sûr) s ' e nrac ine dan s la conscience que l'existence indi viduelle est le souverain bien : le seul peut-être. On pleure désormais sur la mort des enfants. On célèbre l' allongement de la durée de la vie comme une conquête dont les vieill ards sont le signe honoré. Le soin croissa nt accordé aux cimetiè res , la dig nité des funé-
,
,
railles, occasion d'évoquer ce que fut une existence, cette attent io n à la mort n'est que l'envers d' un immense désir de vivre et d'un grandissant souci de soi. On pourrait avancer - non sans paradoxe que l'e nvie d 'être heureux ,( de jouir de la vie sourd ~an s l'ébranl eme nt révolutio nnaire. La RéVoïution fran çaise: révolu ion pour le bonheur ? Peut-être. Mais qu ' ils sont rudes, le choc des réalités, la violence des passions adverses, l'épreuve de la rareté, la sévère condamnatio n des {( intérêts particuliers » pourchassés au nom d'une austère vertu définie par le seul bien public. Y a-t-il place pour le modeste individu dans cel homme nou veau (au vrai si peu féminin) que propose l'ordre de la Raison ? Le Xlxe siècle le c..déboulonnè'lavant que le xxe siècle n'en dresse partout la statue de fer ou de marbre. Mais c'est aussi une époque d' instauration des di sciplines et de restauration des valeurs collecti ves. Si Dieu bat de l' aile, fami lle et nation subordonn ent leurs membres à leurs propres fins. Atome de la société c ivile, la famille, fondée sur le mariage, impose silence aux voix di ssonantes. Aux femmes, vouées à leurs devoi rs d'épouse et de mère. Aux enfants, qui doivent obéir, apprendre et se taire. « Tu seras menuisier », dit à Ag ri co le Perdi gui er, qu i rêvait d'être paysan, son père, pourtant bon républicain. « Tu épouseras Jules », ordonnent les pères à leurs fill es qui soupirent pour Octave. L'ordre collecti f pèse moi ns lourd, dans la mesure où les États n'ont pa sl\..~e~. !TI0yens de leur politique. ( Les mailles du filet sont encore lâches0Pourtant , les modes de contrôle des idenütés, des mobilités, des ill égali smes se resserrent. Partout le pouvo ir s..:..i.n.§ln.ue. Surtout, il cherche à produire J'adhésion par une morale du consentement. L'école de la Ille République est à cet égard exemplaire. Aux écoliers, invités à se fondre dans la
solidarité citoyenne, elle inculque des comportements civil s. Et pourtant le feul couve) et rien n' arrête plus désormai s l'affi rmation du droit au bonheur personnel. Voic i d'abord les murmures des marginaux de tout yS sortes : vagabond s qui préfèrentUes risques du trimard)à la sécurité du foyer ; voyageurs avides en quête d'ai ll eurs ; dandy s' asso iffés de dist inction élégante -; - -artis tes affranchis des vi sions conventionne lles ; écrivains qui, tel Flaubert ou que lque diari ste ano nyme, recomposent un paradi s imaginai re dan s le secret de leur chambre ... Dans les familles secouées de cri ses cachées, les jeunes s' enhardiJsent. Les mi grations favôrise nt l' indépendance des étudiants et des apprentis. Passé 18 ans, nombre de jeunes ouvriers n'acceptent plus de verser leur salai re à leurs parents; il s se mettent en ménage. Les fill es supportent mal d 'épouser sans amour ; le taux de célibat fémin in augmente. La « femme nouvelle » de 1900 s' affirme comme une personne libre du choix de son destin. Enfin, la classe ouvrière to ut entière réclame sa place au soleil. Elle veu t vivre mieux et pas seulement de pain. Les artisans de la monarchie de Juillet écrivent des poèmes et hante nt les théâtres. « Nou s sommes de chair et de sang comme vous, disent les ouvrières de Vienne (Isère) à leurs patrons. Nous voulons notre part de bonheur. » C'était le 1er Mai 1890. Le slogan des « trois-huit » comporte d'ailleurs la volonté de disposer des deux tiers de sa jou rnée: huit heures de sommeil, huit heures de loisirs, pour soi, rien qu ' à soi. Plus que de pou voir, c'est de temps libre que rêvent les ouvriers. Et les photographies du début du siècle les montrent sortant des usines comme une volée de moineaux - premières images d' un monde qui ambitionne encore naïvement de constmire le Bonheur... Michelle Perrot LE NOUVEL OBSERVA.TWR, 8-14 JUfUET 1993
t~~~ ~ ~,~~~~~~
DOMAINE: ÉDUCATION
Dossier:
«
Les écoles cathodiques )}
Document: Extrait de : Télérama , 8 septembre 1993.
Consigne aux candidats En vous appuyant sur le document ci-joint, vous préparerez un EXPOSÉ . Votre exposé devra présenter une réflexion ordonnée sur le suj et. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum). Les documents sont destinés à vous aider dans votre préparation, mais vous pouvez également introduire des informations, idées ou commentaires personnels, concernant par exemple des mécanismes propres à votre pays.
En aUCt/1l cas vous ne devez vous limiter à
Uli.
simple compte rendu du document.
Déroulement de l'épreuve : -
vous présenterez d'abord votre exposé au jury, ensuite le jury vous posera quelques questi ons el s'entreti endra avec vous à propos du contenu de cel exposé.
Durée totale de l'épl'euve : préparation: 60 minutes - passation: 30 minutes.
1,
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Exemples de sujets donnés sous forme de simple intitulé La télé éducative, en France, on y travaille. En attendant, elle pourrait copier sur les Anglais ou prendre des cours au Brésil. W.!i!4l\1
Les écoles cathodiques U
ne télé éducative en France 1Pourquoi pas,,, Le Premier ministre, Edouard Balladur, nous l'annonce sur la Cinq pour octobre
1994. Une commission dirigée par le ministre de la Communication, Alain Carignan, est même sommée de rendre un projet à
DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES
la fin de l'année, Cela fait quelque temps déjà que beaucoup rêvent de cette télévision, En 199 1, par exemple, 86 %des parents regrettaient qu'il n'y ait
pas plus d'émissions à caractère éducatif à la télévision (1). Reproche un peu sévère puisque, à côté des 341 documentaires diffusés l'an dernier (toutes chaînes confondues), des magazines réguliers comme E=M6 ou Géopolis dispensent une foule de connaissances. Mais la France, comme s'jllui était impossible de lier le savoir, te faire-savoir et le savoir-faire, n'est pas le pays le plus dynamique en matière de programmes éducatifs. Au Portugal ou en Grèce, par exemple, ces programmes sont six fois plus nombreux que chez nous ; en Belgique, sept fois plus. Certains pays disposent même de chaînes spécialisées. Petit tour d'horizon.
lE Le dépanemem « éducation» de la NHK, au Japon, ~t une véritable institution qui diffuse des programmes en japonais et en anglais 24 heures sur 24 (2). En plus de connaissances de base (langues, maths, biologic, physique, Histoire, musique... ), les Japonais peuvenl parfaire leur technique du parnpente ou leur culture tradition· nclle grâce à des méthodes originales et très accessibles (littérature ancienne en BD). Ch.'lÎne de service public qui s'appuie sur une longueexpéricnce (3), la NHK n'a pas seulement une mission éducative, mais aussi récréative et sociale. De sone qu 'émissions de cuisine et de jardinage côtoient sans difficulté séminaires sur la santé, J'éducation ou« l'aide sociale ».
Expérience oblige, la Grande.Bretagne détient la palme mondiale de la télé éducative, avec trente fois plus d'émissions que la France. La BBC, qui s'est lancée dans l'aventure voilà une vingtaine d'années, diffuse à elle seule 1 750 heures de programmes éducatifs par an. Constitués de séries de quatre à dix minutes, ces programmes n'apponent pas vraimcnt de connaissances de base mais plutôt des compléments, tant en anglais, qu'en maths ou en histoire. Ils sont suivis dans 90 % des écoles primaires el secondaires. Pour les adultes, la BBC a mis au point des émissions de fonnation continue à l'aide de documenlaircs el de sketches. Il existe même une fonnule d'apprentissage de la lecture, de ['écriture ou du calcul pour les illettrés, à des heures de grande écoute. Constatant le succès de la BBC publique, Channel 4, chaîne privée, s'est mise elle aussi à faire de l'éducatif (230 heures) pour les écoles, sans pour autant marcher sur les plates· bandes de sa prestigieuse rivale.
,
..
~n Russie, les chaînes d'État ont peu li peu fait faillite, subissant de plein fouet la concurrence des chaînes commercialej Le service public propose cepend
IDII Grâce à sa structure fédérale, le Brésil dispose d'une chaîne éducative dans chacun de ses vingt.six États. Cenaines sont plus imposantes que d'autres (notamment celles de Rio el de Sào Paulo), mais toutes produisent des émissions locales qu'elles s'échangent ensuite. Conseils pour le bac, cours pour adultes qui n'ont pas pu suivre d'études, jeux éducatifs, apprentissage des langues, reportages, le contenu des pro-grammes est le plus souvent didactique. Ce qui n'exclut pas la grande popularité d'émissions sur J'actualité telles que Cen censllm (Sans censure), où le public peut poser des questions par téléphone. (1) Enquête tpsos re3lisfe pour le CSA.
(2) Sur le réseau hCr1zien comme par satellite. (3) t.esdébIJts de la NIiK remootcnt à 1925. Accucfpoque.
elle se rolllent3it. bicn évidemment, de faîrt de la OOiOOif· fusion.
En Allemagne, sept chaînes régionales (panielle. ment ou totalement didactiques) émettent quatre heures par jour sur l'ensemble du territoire. Mises en service en 1969 sur injonction du ministère de l'Éducation nationale, ces chaînes étaient d'abord destinées aux jeunes de 10 à 18 ans, mais les adultes les ont rapidement adoptées. Le secret de cette réussite (ébranlée aujourd'hui par la concurrence des chaînes privées de diver· tisscment) réside dans une fonnule sacrée: dire des choses compliquées de manière simple et intéressante. Langues étrangères, Histoire, écologie, éducation sexuelle, connaissance des nouveaux Lander, la variété des programmes permet aux instituteurs et aux professeurs de les utiliser facilement en classe. Parallèlement à ces chaînes éducatives, le service public a mis en place un système de fonnation désonnais bien établi : TV Kolleg (filiale d'ARD), TV Kolleg offre la possibilité de suivre des cours, de passer des examens et même des diplômes reconnus par l'État depuis une dizaine d'années.
Il Aux États·Unis, PBS, chaîne publique, n'a droit qu'à un budget de misè~. Elle ne peut donc pas rivaliser avec l~astodQiUes privés, malgré des programmes assez variés (anglais, science, éca. logie, musique, danse, etc.) . De leur côté, les chaînes privées ont senti qu'il y avait là un énorme marché et que la production d'émissions éducatives ne pouvaient qu'améliorer leur image de marque. Calcul plutôt malin, vérifié par le succès d'une chaîne comme Learning Channel, qui fonctionne sept jours sur sept et touche plus de vingt millions de foyers aujourd'hui contre quatre en 1986 • Marianne Boitève
Consigne aux candidats Vous préparerez un EXPOSÉ sur le thème proposé, Votre exposé devra présen ter une réflexion ordonnée sur ce suj et. Il comportera un e introduction et une conclusion et mettra en évidence q uelq ues points importants, Vou s pou vez bien entendu introduire des informations, des idées et des com mentaires personnels pOlll' é tayer votre déve loppement. VOLIS
aurez ensuite un entretien avec le jury,
Durée totale de l'épreuve: préparation: 60 minutes - passat io n : 30 à 45 mi nutes.
Sujet « Pour l 'Élat moderne, les finances publiques ne sont pas seuLemelll Wl moyen d'assurer la couverture de ses dépenses d 'administration mais aussi el surtout un. moyen d'iwervenÎr dans la vie sociale, d'exercer une pression sur les citoyens pour organiser l'ensemble de la nation ». Maurice Du VERGER, Fin(lnces ,mbliques. pUF 1978
Quels sont, selon vous, les rôl es d'un « État moderne» dans le domaine économiq ue, juridique ou social ?
POl/r préparer l'exposé comme l'en.lreliell, vous pouvez vous aider des questions suivantes: 1. De quel s moyens dispose l'État pour« organiser l'ensemble de la natio n » ? 2. Maurice Duverger s'oppose-t-il à l'économ ie de ma rché? 3. Partagez-vous l'opinio n majoritaire selon laque ll e l'économie de marché est le système économique le plus efficace? Donnez des exemples concrets. 4. Quels sont le dangers d'un interven ti onn isme trop important de l'État? 5. Par co nséquent, que l rôle exact doit jouer l'État?
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES, SOCIALES ET DE L'ÉDUCATION
DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
Deux sujets au choix du candidat:
Sujet 1
Sujet
Les habitants des grandes villes en Pologne sont de plus en plus inquiets face cl la montée de la violence: vols et agressions à main armée sontjréquents. Comment expliquez-vous ce phénomène? Quelles solutions pourriez-vous proposer pour faire diminuer la criminalité?
Depuis de nombreuses années déjà, les prix des biens et des services sont pour la plupart libres en France. Échappe notamment li la loi du marché un objet de consommation original: le livre. En effet, le prix de vente d'un même livre est unique sur tout le territoire français, que ce soit dans une grande sUlface parisienne Olt dans une petite librairie de province. Quels sont, d'après vous, les avantages et les inconvénients d'un tel système?
Sujet 2 Que pensez-vous de la majorité à 18 ans? Lefait d'être majew; à cel âge, implique-t-il une véritable indépendance? Et une véritable responsabilité?
Sujet La commission européenne, présidée par Monsieur Jacques Delors, Cl proposé aux 12 gouvernements de la Communauté Européenne de financer un plan de grands travaux à travers l'Europe (autoroutes, lignes de chemin defer... ). Relancer l'emploi el combattre le chômage, tels sont les objectifs de ce plan.
Cependant, cette proposition a donné lieu à une controverse ClLl sein des gouvernements de la communawé. En effet les dispositions du traité de Maa stricht visent, entre autres, à réduire les déficits budgétaires des gouvernements et vont donc à l'encontre des propositions de grands travaux financés par l'emprunt.
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Sujet
Que pensez-vous des propositions de la commission ewvpéenne ? Aideront-elles à. régler le problème du chômage en Europe? Que pensez-vous de la controverse issue de ces propositions, notamment son aspect politique?
Durant la guerre du Golfe, des millions de spectateurs étaient rivés à leur poste de télévision, à tel point que les psychologues ont diagnostiqué « le syndrome CNN ». Les médias ne sont-ils pas en train de nous apprendre à vivre par procuration? [en cas de besoin, « CNN » et « vivre par procuration » seront expliqués au candidat]
Sujet DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES
La société Eurodisney, établie dans la région parisienne, a successivement choisi pour Président Directeur Général un Américain, puis un Français. Si vous étiez à la tête de celte société, quel aurait
Sujet 1
été votre choix? Pourquoi? Quelles sont, d'après vous, les difficultés majeures auxquelles peut se heurter une compagnie américaine qui s'installe en France? 1
l
De nombreux économistes occidentaux ont préconisé pour les régions et les États de s'attacher à définir des règles du jeu, à réguler les mécanismes et à maintenir des conditions favorables au sein d'une économie de marché internationale. À l'heure des mutations économiques de la Russie. n'est~ il pas paradoxal que l'État et les régions deviennent aussi impopulaires?
Sujet 2 Le schéma capitaliste classique de l'entreprise différencie les rôles et les responsabilités des actionnaires, des dirigeants et des employés. Que penser d'un processus de privatisation qui trallsmetla propriété d'une entreprise à ses employés ou dirigeants?
SOMMAIRE Avant -propos Int roduction . . . .................. ...... . . . Les exercices de contraction de tex te dans le DALF : compte rendu , résumé, syn thèse
Unité BI
01/
résumé:
-"Alle magne rév rier 93 .. .. .. . . .. .. ... .. ... . .. ..)4 . . . . . Arabie Saoudite mai 93 . 16 ~ utriche janvier 95 .. 18 Brés il novembre 94 . . .. . 20 décembre 94 . ...... . 22 / Cam bodge novembre 94 . .... .. . . . . 24 Corée septembre 93 26 Espag ne États-U ni s nove mbre 94 .. .. ..... . .. .. ... . ... 28 .... . 30 décembre 94 / Fi nlande Gh ana - Nigéria juin 93 . 32 Grèce mars 93 .... 34 • Siljets de type sylllhèse : Chili octobre 94
........H aït i ..Afan . . . ..J~pon .....,J éru sale m Maroc Na mibie . Royaume-U ni Suède , S uisse Tchad
juillet 94 . déce mbre 94 décembre 94 juin 94 ............ . . . . . . . mai 94 nove mbre 94 octobre 93 ... . ...... . . décembre 94 décembre 93 juin 95
36 38 40 42
Présen tati on
Arge ntin e Aust rali e Chil i Éthi opie Fi nlande Haïti Italie Japon Jordan ie
novembre 94 (oml illdivid/lel) . . . rév rier 95 . ...... . . .. .... . ........ octobre 94 . . . .. avril 95 .. .. .... .. ...... . .... . ... . . .. . . ..... décembre 94 jui llet 94 . . juin % ... . . . .. ... .. . . ... .. ... .. .. décembre 94 . décembre 94 .... . .. .. . . .
Unité B3
Présent atio n
62 64 66 68 70 72 ~
76 79
Il e Maurice Nami bie Rouman ie Suède Sui sse Tchèque (Rép.) Turquie Uru guay
janvier 95 .. .......... . . novembre 94 décembre 94 . ...... . . . .... . . déce mbre 94 déce mbre 94 mai 95 juin 95 octobre 94 .
46 48 50 52 54
60 81 83 86 88 90 92 94 96
98 Sciences humaines et sociales Sciences et tech niques Sciences de la vie Sciences humaines et sociales Sciences humaines et soc iales .... . ..... ... . Sciences juridiques .............. . Pédagogie . ... ....... .... .. . Sciences de la vie . . ... . . . .. . .
mai 94 (session régionale) décembre 93 décembre 94 juin 94 mai 94 janvier 95 juin 95 juin 94 septembre 93 décembre 94 juin 95 mai 94 janvier 95
• Sujets de type compte rendu Au stralie fév rier 95
0 11
Pologne Ukraine
juin 94 juin 95
UnitéB4
Présentati on
Mathé matiques et Sciences de la mati ère . Sciences de lu vie .. Sciences humaines et sociales .... ......... . Sciences écono miques et juridiques ... . .. ..... ... .. . . Sciences de la vie ............... .. .......... . Sciences de la vie . Sciences de la vie Mathématiques et Sciences de la matière . Scie nces humaines et sociales .............. .. . .......... .... Mathématiques et Sciences de la matière Sciences écono miques et j urid iques Sciences humaines el sociales . Sciences humaines et sociales
124 127 130 133 136 139 142 145 147 149 152 156 159
Sciences de la vie Sciences humaines et de l'éducati o n Littérature
162 164 166
résumé:
44
.... 56
Unité B2
• SI/jets de type synthèse: A llemagne juin 93 Argent ine novembre 94 Autri che juin 93 juin 93 Belgique ma i 95 Égypte fév rier 95 Espagne avril 94 Éthi opie Ho ngrie j anv~ er 94
8
Il
Présentati on
• Sujets de type compte rel/dll
3
4
Indonésie Ira n Jordanie Lu xembo urg Maroc n e Maurice Paki stan Pays-Bas Portugal Roumani e Royau me-U ni Russie Tchèque (Rép. )
10 1 104 107 110 113 11 6 11 9 121
168
• Sujets sur dossier:
Allemagne Chili Corée Espagne Ghana- Nigéria Grèce Indo nés ie Jéru salem Lu xembourg Roumani e S uisse Tchad Turquie Uruguay
juin 93 octobre 93 novembre 94 juin 94 juin 93 oclobre 93 mai 95 (session régiohalc) juin 94 juillet 95 mai 95 juin 95 juin 95 juin 94 novembre 93
• Sujets sur il/ titulé : Arabie Saoudite mai 95 États-Unis mai 93/94/95 Po logne juin 93 Ru ss ie juin 93
Sciences de la vie et médecine Sciences juridiques ....... . .. ... ........... . ... .. ... . . . Sciences économiques et jurid iques ... .......... . . Sciences humaines et sociales ....... .. ....... .. . . Sciences de la vie Art et Littérature Mathématiques et Sciences de la matière . .. ..... . . Sciences humaines et socia les .......... .. ......... . Sciences écono miques et j uridiques .. Re lati o ns intern ationales. . ... . ... . ... . M athé matiques et Sciences de la matière ......... .... . ....... . Sciences écono miques et juridiques Sciences humaines et sociales. Éducation ........ . .
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