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O dans A, tendant vers O lorsque .Y tcnd vers m et telle que ?(O) = 1. O n suppose en outre que f = h , où h est une fonction deux fois dérivable " f (t)rp(cct)dt est alors dans (a, CO(,bornée ainsi que h' dans cet intervalle. L'intégrale convergente pour cc > O; montrer que lorsque cc tend vers O, elle tend vers - h'(a) (intkgrcr par parties et utiliser le second théorème de la moyenne). * d) O n prend
O, a = 1 ct pour f la fonction complexe t »eil0gt/tqui pour un choix convenable de c est la dérivée d'une fonction bornCc dans 1; montrer que . .
+
S:
+
l'intégrale
j:
,$l06t
" ëact -dt, qui est absolumcnt convergente pour cc > O, ne tend vers 1
aucune limite lorsquc a tend vers O (après avoir intégré par parties, faire le changcment de variables cct = u ; pour voir que f: e-CU+ilOgU du n'est pas nulle pour certains G > 0, utiliser la théorie de la transformation de Laplace.), 2) Soient f et g deux fonctions numériques réglées dans un intervalle compact (a, b), tclles que f soit décroissante dans (a, b), et O < g(t) < 1. Si on pose h = j: g(t) dt, montrer que l'on a
sauf lorsque f est constantc, ou que g est égale à O (resp. 1) en tous lcs points où cllc rst conj'(t)g(t) dt, faire tinue (auxquels cas les trois membres sont Cgaux). (Dans l'intégrale varier l'une des limites d'intégration.)
s:
-
+
3) Soitf(x, a) = 1 / d 1 - 2ax cr2 pour - 1 < x < 1 et a E R; montrer que la fonction d x / d l - Sccx cr2 est continue dans R, mais n'admet pas de dérivée pour g(cc) = or = 1 e t c c = - 1 ; m o n t r c r q u c f ~ ( x , c c ) c x i s t e p o u r t o u t c c ~ R e t p o u r x ~=I) - 1 , +1(, et est continue dans 1 x R, que I'intCgralc j+:f,' (x, cc) dx cxiste pour tout cc E R, mais vérifier que cette inttgrale n'est pas uniformément convergente dans un voisinage du point a = 1 ou du point or = -1.
Sr:
+
7 4) Soit 1 un intervalle dans ]ta, A un voisinage d'un point cco dans le corps W (resp. le corps C), f une application continue de 1 x A dans un espace normé complet E sur R, telle que fL(x, cc) existe et soit continue dans 1 x A. Soient a(a), b(a) deux fonctions définies et continues dans A, à valcurs dans 1, telles qu'on ait identiqueincnt f (a(cc), cc) = f (b(cc), cc) = O dans A. Montrer que la fonction g(a) = f (t, a) dt admet au point cco une dérivée égale
FVR 11.36
PRIMITIVES ET INTÉGRALES
53
::S:
à fA(t, a,) dt, même si a et b ne sont pas dérivables au point oro (soit M la borne supérieure de Ilfa (x, a) I / dans un voisinage compact de (b(ao), a,) ;remarquer, à l'aide du th. de Bolzano appliqué à b(a), que pour tout point x appartenant à l'intervalle d'extrémités b(aO)et b(rx), on a, lorsque a est assez voisin de a,, jjf (x, a) 1 < Mla - ccol).
5) Soit f une fonction vectorielle continue dans l'intervalle compact 1 = (O, a). Montrer que si, au point a, E 1, il existe E > O tel que (f (x) - f(a,))/lx resteborné lorsque x tend vers a,, la fonction g(a) = J"(: f (x) d x l d z admet au point a, une dérivée égale à
pour a, > 0, à O pour uo = 0. Lorsque f est la fonction numérique d a , dérivée infinie au point cco.
- x,
montrer que la fonction g admet une
7 6) Soient 1 = (a, b), A = (c, d) deux intervalles compacts dans R ; soit f une fonction définie dans 1 x A, à valeurs dans un espace normé complet E sur R, telle que pour tout a E A, t Hf (t, a) soit réglée dans 1, que f soit bornée dans 1 x A, et que l'ensemble D des points de discontinuité de f dans 1 x A soit rencontré en un nombrejni de points par toute droite x = xo et toute droite a = a, (xo E 1, cco E A). a) Montrer que la fonction g(a) = f (t, a) dt est continue dans A (étant donnés cco E A et E > O, montrer qu'il existe un voisinage V de a, et un nombre fini d'intervalles Jk contenus dans 1 et dont la somme des longueurs est GE, tels que, si J désigne le complémentaire par rapport à 1 de UJk, f soit continue dans J x V).
SE
k
6) Montrer que la formule d'interversion des intégrations (II, p. 27, formule (15)) est encore valable (même méthode que dans a)).
7) Soit f une fonction numérique définie et ayant une dérivée continue dans l'intervalle + cc (, et telle que
)O,
lim f (x) = lim f (x) = 0.
L'intégrale
Sa
que l'intégrale
x-O
x-+m
f'(at) dt est définie et continue dans tout intervalle )O, a) borné; montrer
f l mdt J": f'(at)
da peut ne pas exister ou être distincte de
7 8) Soient 1 et J deux intervalles quelconques dans R, f une fonction définie et continue dans 1 x J, à valeurs dans un espace normé complet E sur R. O n suppose que: f (x, y) dx est uniformément convergente lorsque y décrit un intervalle Io l'intégrale compact quelconque contenu dans J; Z0 l'intégrale J", f (x, y) dy est uniformément convergente lorsque x décrit un intervalle compact quelconque contenu dans 1; 3O si, pour tout intervalle compact H contenu dans 1, on pose u,(y) = f (x, y) dx, l'intégrale u,(y) dy est uniformément convergente pour H E R(1) (ordonné filtrant des intervalles compacts contenus dans 1). dx j, f (x, y) dy et f, dy fS, f (x, y) dx Dans ces conditions, montrer que les intégrales existent et sont égales.
SI
S,
SI
* 9) Déduire de l'exerc. existent et sont égales.,
8 que les intégrales
§3
FVR 11.37
EXERCICES
10) a) Si h, ZL, v' sont des primitives de fonctions réglées numériques dans un intervalle ouvert )a, b( de R, v une primitive de v', et si v(x) > O dans cet intervalle, on a l'identité de Redheffer
aux points dc )a, b( où les dérivées sont définies.
* b) Soient v, w dcux w' < O. Déduire de a)
fonctions >O dans )a, b(, primitives de fonctions réglées v' > 0, que pour toute fonction u primitive d'une fonction réglée u' dans
)a, 6( et telle que lim.inf u(x) = 0, l'hypothèse que l'intégrale x-a.xia
vergente entraîne que l'intégrale
lab
v (x)
1."$;
-d2(x) dx est con-
u2(x)dx est convergente et que
lim sup u2 (x)w(x)/v(x) x-+b.x
est finie, ainsi que l'inégalité
(Posant A = wlv', observer d'abord que dt/h(t) < v(x)/w(x) pour a < c < x remarquer que l'on a par l'inégalité de Cauchy-Schwarz
< LI et
en déduire que l'on a
.
lim inf u2(x)zei (x)/v(x) = O, x-a,x>a
puis intégrer l'identité de Redheffer.) c) Déduire de (*) que si u est primitive d'une fonction réglée dans )O, l), si
et si l'intégrale J: ug2(t)dt est convergente, il en est de même de l'inégalité, pour tout v. > O
( ~ ( t ) / tdt) ~et on a
d) Soient cc un nombre > O, K une fonction > 0, dérivable et décroissante dans )O, +CO(et telle que lim K(x) = O. Si u est la primitive d'une fonction réglée dans )O, +CO(, x++m
telle que iimsinf u(x) = O, et si l'intégrale x-o.x>o
JO+ X1-mK(X)U12(X) dX est convergente, la
fonction ~ - ~ K ( x ) u ~tend ( x ) vers O lorsque x tend vers O ou vers
est convergente et l'on a
x ) l'identité de Redheffer). (prendre v(x) = xm,h(x) = ~ l - ~ K ( dans
+CO,l'intégrale
FVR 11.38
PRIMITIVES ET INTÉGRALES
E n particulier, pour cc =
+ et K ( x ) = x-%, o n a
(inégalité de Hardy-Littlewood) . e) Soient cc > - 1 , K u n e fonction 2 0 , dérivable et croissante dans (0, q u e les intégrales JO+ rn
x - ' K ( x )d 2( x ) dx
et
JO+ rn
+CO(.
Supposons
x a ~ ( xu2(x) ) dx
soient convergentes. Alors K ( x ) u 2 ( x )tend vers O lorsque x tend vers
+CD, et
l'on a
(prendre v ( x ) = exp (-cxa) dans l'identité d e Redheffer, avec u n e constante c convenable). E n particulier, si a et b sont des constantes telles q u e b + 1 2 a et a + b 2 O, o n a (a
+ a)
x ~ + ~ - w ( xdx ) 4 2
(IO+
xZaur2( x ) dx)
"
(JO+ rn
X"Y ( x ) dx)
'
si les intégrales d u second membre convergent (inégalité de H. Weyl généralisée). = O, o n a
f )Si O < cc < 2 et u est primitive d'une fonction réglée dans (O, cc) et u(0)
(inégalité d'Opial généralisée). (Appliquer convenablement (*) e n remplaçant u ( x ) par e-X~(~).) g) Si u est primitive d'une fonction réglée dans (O, b) et u ( 0 ) = 0 ,
(inégalité de Hlamka) ( m ê m e méthode q u e dans f )). h ) Si u est la primitive d'une fonction réglée dans R, o n a, pour tout t E R uf2( x ) dx)
(s:
u2( x ) dx) m
'
si les d e u x intégrales d u second membre sont convergentes (considérer les deux intervalles ) - C O , t ) et (t, + K I ( ;prendre u(x) = eux dans les deux intervalles, h(x) = l/cc dans le premier intervalle et h(x) = - l / a dans le second, puis choisir cc > O convenablement).,
CHAPITRE III
Fonctions élémentaires
$1. DÉRIVÉES DES FONCTIONS EXPONENTIELLES E T CIRCULAIRES 1. Dérivées des fonctions exponentielles; nombre e
On sait que tout homomorphisme continu du groupe additif W dans le groupe multiplicatif R" des nombres réels # O est une fonction de la forme x tt a" (dite fonction exponentielle) où a est un nombre > O (TG, V, p. 11) ; c'est un isomorphisme de R sur le groupe multiplicatif R z des nombres >O si a # 1, et l'isomorphisme réciproque de R: sur R se note log, x et est appelé logarithme de base a. Nous allons voir que la fonction f (x) = aXa pour tout x E R une dérivée de la forme c. aX (où on a évidemment c = f'(0)). Cela résulte du théorème général suivant : THÉORÈME 1. - Soit E
une algèbre normée complète sur le corps R, ayant un élément unité e, et soit fun homomorphisme continu du groupe additifR dans le groupe multiplicatifG des éléments inversibles de E. L'application f est dérivable en tout point x E R , et on a
(1)
f'(x) = f(x)f'(O). Remarquons d'abord que, E étant une algèbre complhte, G est ouvert dans E (TG, IX, p. 40, prop. 14). Considérons la fonction g(x) = j t f(x -t t) dt, où a > O est un nombre que nous préciserons plus loin; comme f (x + t ) = f(x)f(t) par hypothèse, on a g(x) = : j f(x)f(t)dt = f(x) f ( t ) dt (1, p. 14, prop. 3). Soit a > O tel que la boule /lx - el\ 6 a soit contcnuc dans G; comme f(0) = e et que f est continue par hypothèse, on peut supposer que a est pris assez petit pour que Ilf(t) - e/l 6 a dans (0, a); par suite (II, p. 12, formule (16)), on a
1;
FVR 111.2
$1
FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
1 et - f(t) dt appartient à G, autrement dit est inversible; il en est de même a de b = f(t) dt, et on peut écrire f(x) = g(x)bT1; il suffit donc de prouver que g(x) est dérivable; or, par le changement de variable x + t = u, on a g(x) = f:*a f (u) du; comme f est continue, g est dérivable pour tout x E W (II, p. 6, prop. 3), et on a
1;
Jl
gf(x) = f (x D'où f'(x) = gt(x)b-l ff(0) = e.
=
+ a) - f (x)
= f (x) (f(a)
- e).
f(x)c, où c = (f(a) - e)bP1,et on a évidemment
Réciproquement, on peut démontrer, soit directement (III, p. 24, exerc. l), soit à l'aide de la théorie des équations différentielles linéaires (IV, p. 29) que toute application dérivable f de R dans une algèbre normée complète E, telle que f ' ( x ) = f (x)c et f (O) = e, est un homomorphisme du groupe additif R dans le groupe multiplicatif G.
PROPOSITION 1. -Pour tout nombre a > O et # 1, la fonction exponentielle aXadmet en tout point x E R une dérivée égale à (log, a)aXoz2 e est un nombre > 1 (indépendant de a). L'application du th. 1 au cas où E est le corps R lui-même montre en effet que aXadmet en tout point une dérivée égale à y(a) .aX,où y(a) est un nombre réel # O ne dépendant que de a. Soit b un second nombre > O et Z 1; la fonction bX a une dérivée égale à cp(b) .bX d'après ce qui précède; d'autre part, on a bx = aX.'O% donc (1, p. 17, prop. 5), la dérivée de bX est égale à log, b . y(a)bx; par comparaison des deux expressions obtenues, il vient On en déduit qu'il existe un nombre b et un seul tel que y (6) = 1; en effet, cette relation équivaut, d'après (2), à b = II est d'usage de désigner par e le nombre réel ainsi déterminé; d'après (2), on a y(a) = log, a, ce qui achève de démontrer la prop. 1. On écrira souvent exp x au lieu de ex. La définition du nombre e montre qu'on a ce qui prouve que ex est strictement croissante, et par suite que e > 1. Au $ 2 (III, p. 15), nous verrons comment on peut calculer des valeurs aussi approchées qu'on veut du nombre e.
DÉFINITION1. -Les logarithmes naturels).
logarithmes de base e sont appelés logarithmes neériens (ou
On convient d'ordinaire d'omettre la base dans la notation d'un logarithme népérien. Sauf mention expresse du contraire, la notation log x (x 0) désignera
No 2
FVR 111.3
DÉRIVÉES DES FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
donc le logarithme népérien de x. Avec cette notation, la prop. 1 s'exprime par l'identité (4)
D(ax) = (log a)ax
valable pour a quelconque > O (puisque pour a = 1, log a = 0). Cette relation montre que ax a des dérivées de tout ordre, et qu'on a
(5)
Dn(ax) = (log a)nax.
En particulier, pour tout a > O et # 1, on a D2(aX)> O pour tout x ER, et par suite ax est strictement convexe dans R (1, p. 39, corollaire). On en déduit la proposition suivante:-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
PROPOSITION 2 ( G inégalité de la moyenne géométrique n). - Quels que soient les n
nombres z, > O (1
< i 6 n) et les nombres pi > O tels que i1 Pi = 1, on a =1
En outre les deux membres de (6) ne sont égaux que si tous les zi sont égaux. En effet, posons z, = exi; l'inégalité (6) s'écrit (7)
exp (plxl
+ p2x2 + . . + pnxn) < piexl + p2eX2+ . . . + Pnexn.
La proposition résulte alors de la prop. 1 de 1, p. 34, appliquée à la fonction ex, strictement convexe dans R. On dit que le premier membre (resp. le second membre) de (6) est la moyenne géométriquepondérée (resp. la moyenne arithmétique pondérée) des n nombres zi, relatives aux poids pi (1 < i < n). Si pi = lin pour 1 5 i-< n, on dit _que 1- moyennes aritl-i~iïéticquëetgélornétrique correspondantes sont les moyennes arithmétique et géométrique ordinaires des zi. L'inégalité (6) s'écrit alors -
-
-
-
-
2. Dérfvée de log, x
Comme aX est strictement monotone dans R pour a # 1, l'application de la formule de dérivation des fonctions réciproques (1, p. 17, prop. 6) donne, pour tout x 3 O D(log, x) = et en particulier
1 x log a
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FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
41
Si u est une fonction numérique admettant une dérivée au point x,, et telle que 21(xO)> 0, la fonction log u admet au point x, une dérivée égale à u'(x,)/u(x,). En particulier, on a D(log 1x1) = l/IxI = 11%si x > O, et
si x < O; autrement dit, on a D(1og 1.~1)= l/x quel que soit x # O. O n en conclut que si, dans un intervalle 1, la fonction numérique u n'est pas nulle et admet une dérivée finie, log lu(x) 1 admet dans 1 une dérivée égale à uf/u;cette dérivée est dite dérivée logarithmique de u. Il est clair que la dérivée logarithmique de lula est auf/u, et que la dérivée logarithmique d'un produit est égale à la somme des dérivées logarithmiques des facteurs; l'application de ces règles permet souvent de calculer plus rapidement la dérivée d'une fonction. Elles redonnent en particulier la formule ( a réel quelconque, x > 0)
(11) D(xE) = ax"-l déjà démontrée par une autre voie (II, p. 19).
Exemple. - Si u est u n e fonction f O dans u n intervalle 1,v une fonction numérique quelconque, on a log(lulU)= u. log l u / ,donc si u et v sont dérivables 1 D(lulv) = u'log
14V
+ u-a 21'
Iicl
3. Dérivées des fonctions circulaires; nombre n
O n a défini, en Topologie générale (TG, VIII, p. 8) l'homomorphismc continu x i-t e(x) du groupe additif R sur le groupe multiplicatif U des nombres complexes de valeur absolue 1; c'est une fonction pCriodique de période principale 1, et on a e(+) = i. O n sait (lm. cit.) que tout homomorphisme continu de Pi sur U est de la forme x tt e(x/a), et qu'on pose cos, x = &?(e(x/a)), sin, x = 9(e(x/a)) (fonctions trigonométriques, ou fonctions circulaires, de base a) ; ces dernières fonctions sont des applications continues de R dans (- 1, + 1)' admettant a pour période principale. O n a sin,(x + a/4) = cos, x, cos,(x + a/4) = -sin, x, et la fonction sin, x est croissante dans l'intervalle ( - a/4, a/4). PROPOSITION 3. -La fonction e(x) admet en tout point de R une dérivée égale à ànie(x), ozi n est une constante > 0. En effet, le th. 1 de 111, p. 1, appliqué au cas où E est le corps C des nombres complexes, donne la relation ef(x) = er(0)e(x); en outre, comme e(x) a une norme euclidienne constante, ef(x) est orthogonal à e(x) (1, p. 15, Exemple 3) ; on a donc et(0) = ai, avec a réel. Gomme sin, x est croissante dans (-$, 41, sa O, et comme e(x) n'est pas constante, dérivée pour x = O est 3 0, donc a a > O; il est d'usage de désigner le nombre a ainsi défini par la notation Zn.
DÉRIVÉES DES FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
FVR 111.5
Nous montrerons au 3 2 (III, p. 23) comment on peut calculer des valeurs aussi approchées qu'on veut du nombre x.
On a donc la formule
On voit que cette formule se simplifie lorsque a = 2x; c'est pourquoi on utilise exclusivement en Analyse les fonctions circulaires relatives à la base 2x; on convient d'omettre la base dans la notation de ces fonctions; sauf mention expresse du contraire, les notations cos x, sin x et tg x désigneront donc respectivement cos,, x, sin,, x et tg,, x. Avec ces conventions, la formule (12), où on fait a = Zx, s'écrit D(cosx
(13)
+ isinx) = cos
ce qui équivaut à D(cos x) = -sin x,
(14)
D (sin x )
=
cos x,
d'où l'on tire
A côté des trois fonctions circulaires cos x, sin x et tg x, on emploie encore, dans la pratique du calcul numérique, les trois fonctions auxiliaires: cotangente, skcante et cosécante, définies par les formules 1 1 1 cotg x = - sec x = -Y cosec x = -' tg x' COS x sin x Rappelons (TG, VIII, p. 10) que l'unité d'angle correspondant à la base Zn est appelée radian.
4. Fonctions circulaires réciproques
La restriction de la fonction sin x à l'intervalle (-n/Z, +x/2) est strictement croissante; on désigne par Arc sin x sa fonction réciproque, qui est donc une application strictement croissante et continue de l'intervalle (- 1, + 1) sur (- 4 2 , + x/2) (fig. 6). La formule de dérivation des fonctions réciproques (1, p. 17, prop. 6) donne la dérivée de cette fonction D(Arc sin x) = Comme - 4 2
1 cos (Arc sin x)'
< Arc sin x < x/2, on a COS (Arc sin x) sin (Arc sin x)
=
x,
2 O, et comme
FVR 111.6
FONCTIONS ÉLÉMENTNRES .
on a cos (Arc sin x) = dl - x2, d'oit D(Arc sin x) =
1
d i -
De même, la restriction de cos x à l'intervalle (O, x] est strictement décroissante; on désigne par Arc cos x sa fonction réciproque, qui est une application strictement décroissante de (- 1, -) sur (O, x) (fig. 6). On a d'ailleurs
+
= cos (Arc cos x) =
x
Fig. 6
et comme -x/2
(17)
< n/2 - Arc cos x < n/2, on a Arc cos x =
n -2
- Arc sin x
d'où résulte en particulier que D (Arc cos x ) =
1 --fi2*
Enfin, la restriction de tg x à l'intervalle ) - x/2,
+ x/2(
est strictement
No 5
FVR 111.7
DÉRIVÉES DES FONCTIONS ÉLEMENTAIRES
croissante; on désigne par Arc tg x sa fonction réciproque, qui est une application strictement croissante de R sur ) - n/2, + x/2( (fig. 7) ; on a lim Arc tg x X-b
- Ca
=
7t
- -, 2
lim Arc tg x x-cm
=
X
2
Fig. 7
et par application de la formule de dérivation des fonctions réciproques et de la formule (15) de III, p. 5 , on a
5. L'exponentielle c o m p l e x e
O n a déterminé (TG, VIII, p. 8) tous les homomorphismes continus du groupe topologique (additif) C des nombres complexes sur le groupe topologique (multiplicatif) C* des nombres complexes #O; ce sont les applications où a,p, y, S sont quatre nombres réels assujettis à la seule condition a8 - py # O. Proposons-nous de déterminer ceux de ces homomorphismes z »f (z) qui sont dérivables dans 6 . Remarquons d'abord qu'il suffit que f soit dérivable au point z = O; en effet pour tout point z E 6,on a f ( 2 + h) - f ( 4 =f(z) f ( 4 - 1 . f h y si f'(0) existe, il en est donc de même de f'(z), et on a f '(2) = af(z), avec a = f'(0). D'autre part, si g est un second homomorphisme dérivable, tel que gf(z) = bg(z), on a g(az/b) = f ( z ) , car on constate aussitôt _que le quotient g(az/b)/f(z) admet p;lrtout une dérivée nÜlle et est égal à 1 pour z = 0; tous les -
-
FVR 111.8
FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
91
homomorphismes dérivables sont donc de la forme z i-tf (Az), où f est l'un d'entre eux (supposé exister), et A une constante (complexe) quelconque. Cela étant, si f est dérivable au point z = O, chacune des applications x i-tf(x), y Hf(iy) de R dans C est nécessairement dérivable au point O, la première ayant comme dérivée f'(O), la seconde $'(O). Or les dérivées des applications x 14 eOlxe(yx),y i-t eme(Sy) au point O sont respectivement égales à a + 2xiy et p + 2rci6, d'où les conditions (3 = -2xy et a = 2x6; ces conditions sont en particulier remplies par l'homomorphisme x + iy F+exe(y/2n), que nous désignerons provisoirement par fo. Nous allons maintenant montrer qu'effectivement fo est dérivable au point z = 0. En effet, il est clair que x Hfo(x) et y i-tfo(iy) ont des dérivées de tout ordre; en particulier, la formule de Taylor d'ordre 1 appliquée à ces fonctions montre que, pour tout E > O, il existe r > O tel que, si on pose
pour lzl
< r, on a
1x1
r et IyI
ce qui prouve que le quotient f
f, admet au point z
< r, d'où
O(4
- 1-
2
Z
tend vers O avec z, c'est-à-dire que
O une dérivée égale à 1. Alors, ce qui précède prouve que, pour tout z E @, on a =
Cette propriété rapproche encorefo de la fonction ex, qui est d'ailleurs la restriction defo à l'axe réel; pour cette raison, on pose la définition suivante:
2. - On appelle exponentiellecomplexe l'homomo~hismex + iy M exe(y/2n) DÉFINITION de C sur C*; sa ualeurpour un nombre complexe quelconque z se note eZou exp z. 6. Propriétés de la fonction eZ
Le fait que z identités (22)
tt eZ
est un homomorphisme de C dans C* se traduit par les e~+a1 , e2 e2' ,
eO=l,
e-2=l/e".
On a par définition, pour tout z = x + iy ex+ iy = ex (cos y + i sin y)
(23)
No 6
DÉRIVÉES DES FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
FVR 111.9
et comme ex > O, on voit que e2 a pour valeur absolue ex, pour amplitude y (modulo 2x). La déf. 2 (III, p. 8 ) donne en particulier ce qui permet d'écrire les formules qui définissent cos x et sin x sous la forme
(formules d'Euler). Comme 2n est période principale de e ( y / 2 ~ )2xi , est liériode princ@ale de eZ; autrement dit, le groupe des périodes de es est l'ensemble des nombres 2nxi, où n parcourt Z. Enfin, la formule (21) de III, p. 8 s'écrit
d'où, pour tout nombre complexe a Remarque. - Si, dans la formule (27), on restreint la fonction eaZ(a complexe) à l'axe réel, on obtient encore, pour x réel
Cette formule permet de calculer une primitive de chacune des fonctions Px COS Px, eax sin Px ( a et fJ réels); en effet, on a ecatiB)X = eax cos px + UC(Xsin pz, donc, d'après (28)
De la même manière, on raméne le calcul d'une primitive de xneaXcos Px, ou de xneax sin fJx (n entier > 0) à celui d'une primitive de xne(atiD)x;or, la formule d'intégration par parties d'ordre n + 1 (II, p. 10, formule (11)) montre qu'une primitive de cette dernière fonction est
En vertu des formules d'Euler, on peut d'autre part exprimer toute puissance entière positive de cos x ou de sin x comme conibinaison linéaire d'exponentielles e'px ( p entier positif ou négatif). D'après la formule (28), on pourra donc exprimer par une combinaison linéaire de fonctions de la forme xpeaXcos l x et xPeax sin vx, une primitive d'une fonction de la forme xneaX(cos Px)* (sin y ~ (n,) p,~r, s entiers, cr, p, y, 1, p. réels). Exemple. - O n a
FVR 111.10
FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
d'où
Iox
( - ')" (:sin 2nx sinzn t dt = ZZn n
-
fn) sin (2n - 21% + 1 n-1
J-
.. .
et e n particulier
7. Le logarithme complexe
Soit B la (
-Arctg-
lu
=
O
lu
=
-?n
X
siy > O
Y
siy -
x
Arctg-
Y
=
O
siy < 0.
Il est clair que log z est un prolongement à F de 1ü fonction log x définie sur le demi-axe récl positif ouvert R:. Si z, z' sont deux points de F tcls que zz' ne soit pas réel négatif, on a log (zz') = log z + log z' + 2 ~ n i où , E = + 1, - 1 ou O suivant les valeurs de Am(z) et Am(zl). O n notera qu'aux points du demi-axe réel négatif, la fonction log z n'a pas de
No 8
DÉRIVÉES DES FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
FVR 111.1 1
limite; de façon précise, si x tend vers xo < O et si y tend vers O en restant > O (resp. < O), log z tend vers log lxo1 ni (ïesp. log lxo1 - xi) ; lorsque z tend vers O, /log zl croît indéfiniment.
+
Nous verrons plus tard comment la théorie des fonctions analytiques permet de prolonger la fonction log z, et de définir le logarithme complexe dans toute sa généralité.
Comme log z est un homéomorphisme réciproque de e", la formule de dérivation des fonctions réciproques (1, p. 17, prop. 6) montre qu'en tout point z E F, log z est dérivable, et qu'on a
formule qui généralise la formule (10) de III, p. 3. 8. Primitives des fonctions rationnelles
La formule (31) permet de calculer une primitive d'une fonction rationnelle quelconque r(x) d'une variable réelle x, à coefficients réels ou complexes. En effet, on sait (A, VII, $2, No 2) qu'une telle fonction peut s'écrire (d'une seule manière) comme somme d'un nombre fini de termes, qui sont: a) soit de la forme axp ( p entier 2 O, a nombre complexe); b) soit de la forme a/(x - 6)" (m entier >O, a et 6 nombres complexes). Or, il est facile d'obtenir une primitive de chacun de ces termes: x~+ 1 a) une primitive de axp est a p + 1; a b) si m > 1, une primitive de a/(x - b)" est (1 - m)(x - b)"-l9 c) enfin, d'après les formules (10) (III, p. 3) et (31) (III, p. 1l ) , une primitive a de -est a . log lx - bl si b est réel, a . log (x - b) si b est complexe. Dans ce X-b iq, on a d'ailleurs (III, p. 10, formules (30)) dernier cas, si b = p
+
log (x - 6)
=
log d ( x - p)2
-P,i2. + q2 + i Arc tg X4 2
Nous renvoyons à la partie de cet ouvrage consacrée au Calcul numérique, l'examen des méthodes les plus pratiques pour la détermination explicite d'une primitive d'une fonction rationnelle donnée explicitement.
On peut ramener au calcul d'une primitive d'une fonction rationnelle: l0 le calcul d'une primitive d'une fonction de la forme r(eax), r étant une fonction rationnelle, a un nombre réel; en effet, par le changement de variable u = eax, on est ramené à trouver une primitive de r(u)/u;
FVR 111.12
81
FONCTIONS ÉLEMENTAIRES
2O le calcul d'une primitive d'une fonction de la forme f (sin ax, cos ax), où
fest une fonction rationnelle de deuxvariables et a un nombre réel; par le changement de variable u
=
tg ax/2, on est ramené à trouver une primitive de
9. Fonctions circulaires complexes; fonctions hyperboliques
Les formules d'Euler (25) (III, p. 9) et la définition de eZ pour tout z complexe, permettent de prolonger à C les fonctions cos x et sin x définies dans R, en posant, pour tout z E C
(cf. III, p. 28, exerc. 19). Ces fonctions sont périodiques de période principale 2x; on a cos (z -sin z, sin (z + 4 2 ) = cos z; on vérifie également les identités
+ 42) =
cos2 z + sin2 z = 1 COS (Z + zl) = COS z COS z1 - sin z sin z' sin (z + z') = sin z cos z' + cos z sin z'. Plus génkralement, toute identité algébrique entre fonctions circulaires de variables réelles est encore vraie lorsqu'on donne à ces variables des valeurs complexes quelconques (III, p. 27, exerc. 18). On pose tg z = sin z/cos z si z # (2k + 1) x/2 et cot g z = cos z/sin z si x # kn; ce sont des fonctions périodiques de période principale x.
La formule (27) (III,p. 9) montre que cos z et sin z sont dérivables dans C, et que l'on a D(cos z) Pour z
=
=
- sin z,
D(sin z)
=
cos z.
ix (x réel), les formules (32) donnent
Il est commode de désigner par une notation particulière les fonctions réelles qui s'introduisent ainsi; on pose (ch x = &(ex-t e-") sh x = &(ex- e-") (33)
(cosinus hyperbolique de x) (sinus hyperbolique de x)
shx - ex - e-% thx=-(tangente hyperbolique de x) c h x ex + e-%
.
FVR 111.13 On a donc, pour tout x réel cos ix = ch x, sin ix = i sh x. (34) De toute identité entre fonctions circulaires d'un certain nombre de variables complexes zk (1 < k < n) on déduit une identité entre fonctions hyperboliques, en remplaçant partout zkpar ixk (xkréel, 1 < k < n) et utilisant les formules (34) ; par exemple on a ch2 x - sh2x = 1 ch (x + x') = ch x ch x' + sh x sh x' sh (x + x') = sh x ch x' + ch x sh x'. Les fonctions hyperboliques permettent d'exprimer les parties réelles et imaginaires de cos z et sin z pour z = x + iy, car (X+ iy) sin (x + iy)
COS
= COS x COS iy - sin x sin iy = = sin x cos iy cos x sin iy =
+
cos x ch y - i sin x sh y sin x ch y + i cos sh y.
Enfin, on a
Comme ch x > O pour tout x, on déduit de là que sh x est strictement croissant dans R ; comme sh O = O, sh x a donc le signe de x. Par suite, ch x est strictement décroissante pour x < O, strictement croissante pour x > O; enfin th x est strictement croissante dans R. On a en outre lim s h x = - c o , -w
lim s h x = + c o
x-r
lirn chx
=
x-r-a3
x-t
+
00
lim chx
=
+co
%-++a3
lirn t h x = -1,
x-r-w
lirn t h % = + l
x-r+w
(fig. 8 et 9).
On désigne parfois par Arg sh x la fonction réciproque de sh x, qui est une application strictement croissante de R sur R ; cette fonction s'exprime d'ailleurs à l'aide du logarithme, car de la relation x = sh y = 2 (eu - e-Y), on tire e 2 Y - 2xeY - 1 = O, et comme eY > O, ey = x + d x 2 + 1, c'est-à-dire Argshx
=
log (x
+ d x 2 + 1).
De même, on désigne parfois par Arg ch x la fonction réciproque de la restriction de ch x à (O, +CO(; c'est une application strictement croissante de (1, +CO( sur (0, + co[; on montre comme ci-dessus que Arg ch x
=
log (x
+ d x 2 - 1).
FVR III.14
Fig. 9
No 1
FVR 111.15
DÉVELOPPEMENTS DES FONCTIONS EXPONENTIELLES
Enfin, on désigne par Arg th x la fonction réciproque de th x, qui est une application strictement croissante de ) - 1, + 1( sur R; on a d'ailleurs
r complexe, on écrit aussi parfois
Remarque.-Pour
+ +
ch z = (eZ e - Z ) = cos Êz sh z = 3 (eZ - e - 8 ) = - i sin iz.
Ces fonctions prolongent donc à C les fonctions hyperboliques définies dans IR. -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
fj 2. DÉVELOPPEMENTS DES FONCTIONS EXPONENTIELLES ET CIRCULAIRES, E T DES FONCTIONS QUI S'Y RATTACHENT 1. Développement de l'exponentielle réelle
Comme Dn(ex) = ex, le développement de Taylor d'ordre n de ex est
Le reste de cette formule est > O pour x > O, du signe de ( - l ) n f l pour x < O; en outre, l'inégalité de la moyenne montre que
Or, on sait que la suite (xn/n!) a pour limite O lorsque n croit indéfiniment, pour tout x 3 O (TG, IV, p. 33) ; donc, en laissant fixe x et faisant croître indéfiniment n dans ( l ) , il vient, d'après (2) et (3)
et la série du second membre est absolument et uniformément convergente dans tout intervalle compact de R. En particulier, on a la formule
Cette formule permet de calculer des valeurs rationnelles aussi approchées que l'on veut du nombre e ; on obtient ainsi -
-
-
-
-
-
-
-
e
.-
= 2,718281 828.
-
-
-
-
-
-
-
-
FVR 111.16
FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
82
à 1/109 près par défaut. L a formule (5) prouve en outre que e est un nombre irrationnell (TG, VI, p. 41). Remarque. - Comme le reste de la formule (1) est > O pour x > O, on a, pour x > O
et a fortiori
+
pour tout entier n; on en déduit que ex/xn tend vers CO avec x, pour tout entier n; nous retrouverons ce résultat au chap. V par une autre méthode (V, p. 2 1).
2. Développements de l'exponentielle complexe, de cos x et sin x
Soit z un nombre complexe quelconque, et considérons la fonction
O, et du segment 3 ( z ) = 0, O W(z) < x. Montrer que la restriction de la fonction cos z à D est une bijection de D sur C; la restriction de cos z à l'intérieur de D est un homéomorphisme de cet ensemble ouvert sur le complémentaire, dans @, de la demi-droitey = O, x d 1. 21) Soientf et g deux polynômes (à coefficients complexes) premiers entre eux, le degré def étant strictement inférieur à celui de g. Soient p le p.g.c.d. de g et de sa dérivée g', q le quotient de g par p; montrer qu'il existe deux polynômes u, v uniquement déterminés, de degrés respectifs strictement inférieurs à ceux dep et q, et tels que h(s, O dans (O, toute intégrale de x' = f (t, x) est définie dans 1 tout entier. O dans un intervalle ouvert J contenu dans (0, + CO(.Si 1 est un intervalle ouvert tel que l'intégrale g(x) = jJtx-l O, donc le lemme 2 est applicable. 3. - Pour tout x > O, on a PROPOSITION
En déduire que les coefficients de u et v appartiennent au plus petit corps (sur Q) contenant les coefficients def et g et contenu dans C. 22) Soientf et g deux polynômes (à coefficients complexes) premiers entre eux, f étant de degré strictement inférieur à celui de g. Soit K un sous-corps de C contenant les coefficients de f et de g, et tel que g soit irréductible sur K. Pour qu'il existe une primitive de f/g de la forme Cai log ut, où les a, sont des constantes appartenant à K, les u, des polynômes irréductibles sur K, il faut et il suffit qu'on ait f = cg', où c est une constante appartenant à K.
23) Sif (x, y) est une polynôme quelconque en x, y, à coefficients complexes, montrer que le calcul d'une primitive def (x, log x) et def (x, Arc sin x) se ramène au calcul d'une primitive de fonction rationnelle. 24) Montrer qu'on peut ramener le calcul d'une primitive de (ax + b)'xq (# et q rationnels) au calcul de la primitive d'une fonction rationnelle lorsque l'un des nombres p, q, p + q est entier (positif ou négatif).
* 25) Les fonctions méromorphes dans Lin disque ouvert A de C forment un corps M(A). Un sous-corps F de M(A), tel que u E F implique Du E F, est appelé un sous-corps di$rentiel de WA).
+
+
+
a) Pour tout polynôme P(X) = Xm alXm-l a, à coefficients dans M(A), montrer qu'il existe un disque ouvert Al c A (non de même centre que A en général) et une fonction f G M(A,) vérifiant en tous les points z E A, où f et les a, sont holomorphes, la relation
Si F est un sous-corps de M(A) contenant les ai, on dit que le sous-corps de M(A1) engendré par f et les restrictions à A, des fonctions de F est le corps F(f ) obtenu par adjonction à F de la racine f de P. Cet abus de langage ne cause pas de confusion parce que l'application de restriction g~ g 1 Al de F sur un sous-corps de M(Al) est injective. Si F est différentiel,il en est de même de F(f ).
SI
FVR 111.29
EXERCICES
b) Pour toute fonction a E M(A), montrer qu'il existe un disque ouvert Az c A tel qu'il existe une fonction g E M(A,) vérifiant la relation g'(z) = a(z) en tout point z E Az où g et a sont holomorphes. Si F est un sous-corps de M(A) contenant a, on dit que le sous-corps F(g) de M(A,) engendré par g et les restrictions à A, des fonctions de F est le corps obtenu par adjonction à F de laprimitive f a dz. Si F est différentiel, il en est de même de F(g). c) Pour toute fonction b E M(A), montrer qu'il existe un disque ouvert A3 c A tel qu'il existe h E M(A,) vérifiant la relation hf(z) = b(z)h(z) en tout point z E A, où h et b sont holomorphes et f O. Si F est un sous-corps de M(A) contenant b, on dit que le sous-corps F(h) de M(A3) engendré par h et les restrictions à A3 des fonctions de F est le corps obtenu par adjonction à F de l'exponentielle de primitive exp(J b dx). Si F est différentiel, il en est de même de F(h). d) Pour tout sous-corps F de M(A) et tout polynôme P(X) = Xm + alXm-1 . . . amà coefficients dans F, il existe un corps K obtenu par adjonction successive à F de racines de polynômes, tel que K soit une extension galoisienne de F et qu'on ait P(X) = ( X - cl). . . (X - cm)où les c, sont des fonctions méromorphes (dans un disque convenable) appartenant à K. Si F est différentiel, on a (5.g)' = 5.g' pour tout g E K et tout élément 5 du groupe de Galois de K sur F.,
+
+
* 26) a) Soit F c M(A) un corps différentiel, et soit K une extension galoisienne finie de F, sous-corps d'un M(Al). Soit t une primitive ou une exponentielle de primitive d'une fonction de F; montrer que si t est transcendant sur F, il n'existe aucune fonction u E K telle que t' = u'. (Considérer séparément les deux cas t' = a E F ou t' = bt avec b E F; obtenir une contradiction en considérant les transformés 5 . u de 21 par le groupe de Galois de K sur F et leurs dérivées o.uf; dans le premier cas, montrer que l'on aurait t' E c' pour un c E F et dans le second cas, en posant N = [K:F], (tN/c)' = O pour un c E F.) b) Supposons que t soit transcendant sur F et que t' = bt avec b E F; montrer qu'il n'existe aucun c f O dans K tel que (ctm)' = O (même méthode).. * 27)
Soient F c M(A) un corps différentiel contenant C, t une primitive ou exponentielle de primitive d'une fonction de F, et supposons t transcendant sur F. D'autre part, soient cl, . . ., c, des éléments de F linéairement indépendants sur le corps des nombres rationnels Q; si alors ul, . . ., un et v sont des éléments d u corps F(t), et si
appartient à l'anneau F[t], on a nécessairement u E F[t]. En outre, si t E F, on a nécessairement u, E F pour 1 < j < n; si t'lt E F, il existe pour chaque j un entier v, > O tel que ui/tViE F. (Décomposer les u;/u, et v en éléments simples dans une extension galoisienne convenable de F et utiliser I'exerc. 26.)*
* 28) a) Soit F c M(A) un corps différentiel. On dit qu'un corps Ff élémentaire de F s'il existe une suite finie
3
F est une extension
telle que pour tout j < n - 1, on ait FI+, = Fj(tj), où l'on a, ou bien t; = aj/a, pour un a, f O dans F, (de sorte que l'on peut écrire tj = log a,, ou bien tilt, = a; pour un ai E Fi (de sorte que t, = exp (aj)). Une fonction élémentaire est une fonction qui appartient à une extension élémentaire de C(z) (corps des fonctions rationnelles sur C). Par exemple, les fonctions
sont des fonctions élkmentaires,
FVR 111.30
31
FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
6) Soit a E F tel qu'il existe des éléments u, (1 < j < m) et u d'une extension élémentaire F' de F, et des constantes y, E C (1 < j < m) tels que l'on ait
Montrer alors qu'il existe des éléments f j (1 1 j (1 < j < fi) tels que l'on ait
< fi)
et g de F et des constantes
EC
(Se ramener par récurrence sur le nombre n dans la suite (1) au cas où F' = F(t). En modifiant les uj, montrer d'abord qu'on peut supposer les yj linéairement indépendants sur Q. Lorsque t est transcendant sur F, utiliser l'exerc. 27: si t' = s'/s avec s E F, on a nécessairement u, E F et c E F[t]; en utilisant (*) et raissonant par l'absurde, montrer qu'on on a nécessairement u = ut + 6 avec E. C et b E F. Si t'lt = r' avec r E F, montrer qu'en k . r pour un entier k E Z convenable, on peut encore supposer que remplaçant v par u u, E F, u E F[t]; montrer par l'absurde que u est de degré 0, donc u E F. Enfin, si t est algébrique sur F, plonger F' dans une extension galoisienne K de F et considérer les transformés de (*) par le groupe de Galois de K sur F.),
+
* 29) Soient f et g deux fonctions rationnelles de z (éléments de C(z)). Montrer que, pour que la primitive J"f (z)eg(~) dz soit une fonction élémentaire (exerc. 28), il faut et il suffit qu'il existe une fonction rationnelle r E C(z) telle que f = r' + rg'. (Poser t = eg et considérer le corps différentiel F = C(z, t), extension élémentaire de C(z), puisque t'lt = g'. Montrer d'abord que t est transcendant sur C(z) :en raisonnant par l'absurde, considérer une extension galoisienne K de C(z) contenant t, et les transformés de l'équation t'lt = g' par le groupe de Galois de K ; on obtiendrait une équation g' = u'lu avec u E C(z), et il est impossible que gr n'ait que des pôles simples dans C. Appliquant l'exerc. 28, on aj? =
2 y 6 + u',
avec
Uf
yj E C,les u, et u dans F; on peut se ramener au cas où les y, sont linéairement independants sur Q. Appliquant ensuite l'exerc. 27 à l'extension C(z)(t),montrer que l'on a,ft = vu' h, avec h E C(z) et v E C(z)[t]. En conclure que u est nécessairement de degré 1 en t, et par suite que f est égal au coefficient de t dans v'.) En déduire que les primitives ez2 dx et J" eZdzjz ne sont pas des fonctions élémentaires (théorème de Liouuille), en examinant dans la relation f = r' - rg' l'allure des deux membres au voisinage d'un pôle de r.,
+
30) a) Si m et n sont deux entiers tels que O < m < n, démontrer, la formule X
mn n sin n b) Montrer que, pour O < a < 1, l'intégrale
dx est uniformément convergente, pour a variant dans un intervalle compact, et déduire de a) que "
31) Si 1,. est une primitive de sinmx cosn x (m et n nombres réels quelconqucs), montrer que, sim+n+Z#O Im+,.n
est une primitive de sinm+ x
= COS
s ~ ~ ~ + ~ x c o sm ~ ++ l~ x ----m+n+2 m +n+21m,"
+
51
FVR 111.31
EXERCICES
Retrouver à l'aide de cette formule la formule (29) de III, p. 10 et démontrer la formule 2.4.6 ...2n 1) 1.3.5 ...(2n
sinZn+lx dx =
+
(n entier 3 0).
32) Démontrer laformule de Wallis 1 2 . 4 . 6 . . .2n lim I i ' 1 . 3 . 5 . . .(2n - 1) =
n+m
x
en utilisant l'exerc. 3 1 et l'inégalité sinn
+
< sinnx pour O
dn d x d x/2.
33) a ) Calculer les intégrales
pour n entier > 0, à l'aide de l'exerc. 3 1. b) Montrer que l'on a 1
- 2 2 < 8-x2
pour O
<x <
1
e-x2 < - pour x 2 0. 1 x2
+
c) Déduire de a) et b) et de la formule de Wallis (exerc. 32) que
34) a) Montrer que pour a > O, la dérivée de i(a) = est égale à
-JO+"
Io +
.-Ex-
sin x x d~
eWuX sin x dx.
b) En déduire que JO+
"
dx =
-. 2
Tc
35) Démontrer, par dérivation par rapport au paramètre, et utilisation de I'exerc. 33 c), les formules
[o'mexp(-x2
- $)dX
= fie-2u
2
(a > O).
36) Déduire de l'exerc. 33 c) ci-dessus et de II, p. 36, exerc. 9, que l'on a
'J"'2
JO+ "
sin x2 dx = -
2
.
37) Soit f une fonction vectorielle réglée dans 10, l(, telle que i'intégrale f (sin x) dx soit convergente. Montrer que l'intégrale j: xf (sin x ) dx est convergente et que l'on a
Ion
f (sin x) dx. y JOZ
x f (sin x) dx = -
FVR 111.32
82
FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
38) Soit f une fonction vectorielle réglée pour x 3 O, continue au point x = O et telle que f (x) dx/x soit convergente pour a > O. Montrer que pour a > O et b > 0, l'intégrale l'intégrale
Ji O
x
* (bX) dx est convergente et égale
à f (O) log a/b.
39) Soient m une fonction convexe dans (O, + CO(,telle que m(0) = 0, e t p un nombre tel que - 1 < p < +CO. Montrer que si l'intégrale xp exp(-ma(x)) dx est convergente, il en xp exp( - m(x)/x) dx, et l'on a est de même de l'intégrale
J":
Siw
(Pour k > 1 et A > O, remarquer que m(kx) l'inégalité
m(x)
+ (k - I)xmA(x),
et en déduire
Majorer la seconde intégrale à l'aide de l'inégalité de Holder (II, p. 24, exerc. 3) puis faire tendre A vers + CO et k vers 1.) §2 1) Soit f une fonction vectorielle n fois dérivable dans un intervalle 1 c R. Démontrer la formule
en tout point x tel que ex E 1, le cofficient amayant pour expression
(méthode de 1, p. 47, exerc. 7, en utilisant le développement de Taylor de ex). 2) Soient f une fonction numérique n fois dérivable au point x, g une fonction vectorielle n n
fois ddrivable au point f (x). Si l'on pose Dn(g(f (x))) =
d k ) (f (x))uk(x), uk ne dépend
que de la fonctionf; en déduire que uk(x) est le coefficient de tk dans le développement (par rapport à t ) de e-tf(x)Dn(etf(x)). 3) Pour tout x del > O et tout m I. y + iv complexe, on pose xm = emlogx;montrer que la formule (19) de III, p. 18, est encore valable pour m complexe et x > - 1, et que le reste rn(x) de cette formule satisfait aux inégalités
Généraliser l'étude de la convergence de la série de binôme au cas où m est complexe. 4) Pour tout x réel et tout nombrep > 1 démontrer l'inégalité
5 z!
FVR 111.33
EXERCICES
où on a posé m =
[pl (partie entière de p) et @(fi- 1) ...(fi - m + 1) h, = (m - l)!
7 5) Montrer que TC est irrationnel, de la façon suivante: si on avait x = p/q (p et q entiers), en posant f (x) = (x(x - ~ ) ) ~ / l'intégrale n! qn jt f (x) sin x dx serait un entier > O (utiliser 1); mais montrer d'autre part que la formule d'intégration par parties d'ordre n CO. qn f (x) sin x dx tend vers O lorsque n tend vers
+
+
6) Montrer que dans l'intervalle (- 1, + l), la fonction 1x1 est limite uniforme de polynômes, en remarquant que 1x1 = (1 - (1 - x2))lI2et utilisant la série du binôme. En déduire une nouvelle démonstration du th. de Weierstrass (cf. II, p. 32, exerc. 20).
7 7) Soientp un nombre premier, Q, le corps des nombresp-adiques (TG, III, p. 84, exerc. 23 à 25), Z, l'anneau des entiersp-adiques, & l'idéal principal (fi) dans Z,. a) Soit a = 1
+ $6, où b E Z,
est un un élément du groupe multiplicatif 1
+ &;
lorsque l'entier rationnel m augmente indéfiniment, le nombre p-adique tend vers une limite égale à la somme de la série convergente
(1
montrer que
+ pb)pm - 1 Pm
O n désignera cette limite par log a. aX - 1 b) Montrer que, lorsque le nombre p-adique x tend vers O dans Q,, le nombre -tend X
vers log a (utiliser a) et la définition de la topologie de Q,). c ) Montrer que, si p # 2, on a log a = pb (mod. b2), et si = 2, log a r O (mod. b2), et log a = - 4b4 (mod. b3). d) Montrer que, si p # 2 (resp. p = 2), x H log x est un isomorphisme du groupe topologique multiplicatif 1 + & sur le groupe topologique additif & (resp. b2) ; en particulier, si e, est tel que log e, = (resp. log e, = 4), l'isomorphisme de Z, sur 1 &, l'élément de 1
+
+
1
réciproque de x H 1log x (resp. x »$ log x) est y Hep (cf. TG, III, p. 84, exerc. 25). h
ir
e) Montrer que pour tout a E 1 f &, la fonction continue x n aX,définie dans Z,, admet en tout point une dérivée égale à ax log a; en déduire que la fonction log x admet en tout point de 1 + & une dérivée égale à llx.
7 8) a) Avec les notations de l'exerc. 7, montrer que la série de terme général xn/n! est convergente pour tout x E t) si p # 2, pour tout x E b2 (mais pour aucun x 6 b2) si p = 2, pour tout x E Pz (mais pour aucun x 4 b2) si p = 2 (déterminer l'exposant de p dans la décomposition de n! en facteurs premiers). Si f (x) est la somme de cette série, montrer quef est un homomorphisme continu de b (resp. b2) dans 1 b2. En déduire que l'on a, pour tout z E ZP,f (pz) = e; (resp.f (p2z) = eg), autrement dit, que
+
(utiliser l'exerc. 7 e)). b) Pour tout a E 1 + & et tout x E Z,, montrer que log(ax) = x log a, et déduire de a) et de l'exerc. 7 d) que l'on a x log a +--x2(log a)2 + . . . xn(loga)" ax=l+l! 2!
+.--J-
+"'
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§2
FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
+
Pour tout m E Z,, montrer que la fonction continue x H xm, définie dans 1 #, admet une dérivée égale à mxm- l (utiliser b) et l'exerc. 7 e)). d) Montrer que pour tout m E 2, et tout x E j~si p # 2 (x E b2 si p = 2) la série de terme général
c)
(r).
xn est convergente et que sa somme est fonction continue de m ; en déduire que cette
,
somme est égale à (1
+x
) en ~ remarquant que Z est partout dense dans Z,.
7 9) Avec les notations de l'exerc. 7), on désigne par pace Q;) le groupe des matrices de la forme
0 2 (Q,) (groupe des rotations de l'es-
à éléments dans Q,, tels que x2 + y2 = 1, ce groupe étant muni de la topologie définie dans TG, VIII, p. 27, exerc. 2. a ) O n désigne par G, le sous-groupe de O,+(Q,) formé des matrices telles que t = y/(l x) E bn. Montrer que G, est un groupe compact, que G,/G,,+l est isomorphe à Z/pZ, et que les seuls sous-groupes compacts de G1 sont les groupes G, (cf. TG, III, p. 84, exerc. 24). b ) Montrer que Gl est identique au sous-groupe des matrices
+
+
+
+
1 b 3 e t y ~ b 2 s i p= 2. tellesquex2 y2 = 1 , x 1~ b 2 e t y ~ $ s i p# 2 , x ~ Montrer que les séries de terme général ( - l)nx2n/(2n)! et ( - l)n-1x2n+1/(2n+ 1) ! sont convergentes pour tout x E b si p # 2, pour tout x E b2 si p = 2; soient cos x et sin x les sommes de ces séries. Montrer que l'application
c)
-sin 'Osx x cos x est un isomorphisme du groupe topologique additif # (resp. b2) sur le groupe G,. d) S i p est de la forme 4h + 1 ( h entier), il existe dans Q, un élément i tel que i2 = - 1. Si à tout z E QP on fait correspondre la matrice
on définit un isomorphisme du groupe multiplicatif Q*, sur le groupe O,+(4, ;) au groupe # correspond par cet isomorphisme le groupe G,, et on a cospx i sinpx = ep (III, 1 p. 33, exerc. 8). e) Si p est de la forme 4h 3 (h entier), les matrices de O,+(Q,) ont nécessairement leurs éléments entiers p-adiques. Le polynôme X2 + 1 est alors irréductible dans Q,; soit Qp(i) l'extension quadratique de Q, obtenu par adjonction d'une racine i de X2 + 1; on munit Q,(i) de la topologie définie dans TG, VIII, p. 27, exerc. 2. Le groupe 0 2 (Q,) est isomorphe a u groupe multiplicatif N des éléments de Q,(i) de norme 1, par l'isomorphisme qui à la matrice
+
+
+
(-t :) . < ,
fait correspondre l'élément z = x
+ iy. Montrer que, dans Q,(i),
il existe p
+
1
racines de l'équation xP+l = 1, qui forment un sous-groupe cyclique R de N (raisonner comme dans TG, III, p. 84, exerc. 24: montrer d'abord qu'il existe, dans Q,(i), p + 1 racines distinctes de la congruence x p + l E 1 (modp) et, pour chaque racine a de cette congruence, former la suite ( a p z n ) ) . En déduire que le groupe 0 2 (Q,) est isomorphe auproduit des groupes R et Cl. f ) Montrer que, pour j~ = 2, le groupe 0 2 (Q,) est isomorphe au produit du groupe G1 et d'un groupe cyclique d'ordre 4.
NOTE HISTORIQUE (Chapitres I, II, et III)
(N-B. - Les chiffres romains renvoient à la bibliographie placée à la fin de cette note.) En 1604, à l'apogée de sa carrière scientifique, Galilée croit démontrer que, dans un mouvement rectiligne où la vitesse g o î proportionnellementa~chemin ~ parcou?u,la loi dumouvementsera bien celle (x = ct2) qu'il a découverte dans la chute des graves ((III), t. X, p. 115-1 16). Entre 1695 et 1700, il n'est pas un volume des Acta Eruditorum mensuellement publiés à Leipzig, où ne paraissent des mémoires de Leibniz, des frères Bernoulli, du marquis de l'Hôpital, traitant, à peu de chose près avec les notations dont nous nous servons encore, des problèmes les plus variés du calcul différentiel, du calcul intégral, du calcul des variations. C'est donc presque exactement dans l'intervalle d'un siècle qu'a été forgé le calcul infinitésimal, ou, comme ont fini par dire les Anglais, le Calcul par excellence (((calculus >)); et près de trois siècles d'usage constant n'ont pas encore complètement émoussé cet instrument incomparable. Les Grecs n'ont rien possédé ni imaginé de semblable. S'ils ont connu sans doute, ne fût-ce que pour s'en refuser l'emploi, un calcul algébrique, celui des Babyloniens, dont une partie de leur Géométrie n'est peut-être qu'une transcription, c'est strictement dans le domaine de l'invention géométrique que s'inscrit leur crCation mathématique peut-être la plus géniale, leur méthode pour traiter des probkmes qui pour nous relèven* du calcul intégral. Eudoxe, traitant du volume du cône et de la pyramide, en avait donné les premiers modèles, qu'Euclide nous a plus ou moins fidèlement transmis ((1),livre XII, prop. 7 et 10). Mais surtout, c'est à ces problèmes qu'est consacrée presque toute l'ceuvre d'Archimède ((II) et (II bis)) ; et, par une fortune singulière, nous sommes à même de lire encore dans leur texte original, dans le sonore dialecte dorien où il les avait si soigneusement rédigés, la plupart de ses écrits, et jusqu'à celui, retrouvé récemment, où il expose les procédés (( heuristiques >)par lesquels il a été conduit à quelques-uns de ses plus beaux résultats ((II), t. II, p. 425-507). Car c'est là une des faiblesses de I'<( exhaustion a d'Eudoxe: méthode de démonstration irréprochable (certains postulats étant admis), ce n'est pas une méthode de découverte; son application repose nécessairement sur la connaissance préalable du résultat à démontrer; aussi, dit Archimède, des résultats dont Eudoxe a trouvé le premier la démonstration, au sujet du cône et de la pyramide.. ., une part non petite reuient à Démocrite, qui f i ~ le t premier à les énoncer sans démonstration (loc. cit., p. 430). Cette circonstance rend particulièrement difficile l'analyse détaillée d e - l'œuvre cPArchiméde;andyse qui; à vrai direLne-semble avoir été entreprise par aucun -
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historien moderne; car de ce fait nous ignorons jusqu'à quel point il a pris conscience des liens de parenté qui unissent les divers problèmes dont il traite (liens que nous exprimerions en disant que la même intégrale revient en maints endroits, sous des aspects géométriques variés), et quelle importance il a pu leur attribuer. Par exemple, considérons les problèmes suivants, le premier résolu par Eudoxe, les autres par Archimède : le volume de la pyramide, l'aire du segment de parabole, le centre de gravité du triangle, et l'aire de la spirale dite d'Archimède ( p = cw en coordonnées polaires); ils dépendent tous de l'intégrale Sx2 dx, et, sans s'écarter en rien de l'esprit de la méthode d'exhaustion, on peut tous les ramener au calcul de (( sommes de Riemann s de la forme
2 an2. C'est ainsi en
effet qu'Archimède traite de la spirale ((II), t. II, p. 1-121), au moyen d'un lemme qui revient à écrire
Quant au centre de gravité du triangle, il démontre (par exhaustion, au moyen d'une décomposition en tranches parallèles) qu'il se trouve sur chacune des médianes, donc à leur point de concours ((II), t. II, p. 261-315). Pour la parabole, il donne trois procédés: l'un, heuristique, destiné seulement à ((donnerquelque vraisemblance au résultat O,ramène le problème au centre de gravité du triangle, par un raisonnement de statique au cours duquel il n'hésite pas à considérer le segment de parabole comme la somme d'une infinité de segments de droite parallèles à l'axe ((II), t. II, p. 435-439); une autre méthode repose sur un principe analogue, mais est rédigée en toute rigueur par exhaustion ((II), t. II, p. 261315) ; une dernière démonstration, extraordinairement ingénieuse mais de moindre portée, donne l'aire cherchée comme somme d'une série géométrique au moyen des propriétés particulières de la parabole. Rien n'indique une relation entre ces problèmes et le volume de la pyramide; il est même spécifié ((II), t. II, p. 8) que les problèmes relatifs à la spirale n'ont <( rien de commun avec certains autres relatifs à la sphère et au paraboloïde de révolution, dont Archimède a eu l'occasion de parler dans la même introduction et parmi lesquels il s'en trouve un (le volume du paraboloïde) qui revient à l'intégrale x dx. Comme on le voit sur ces exemples, et sauf emploi d'artifices particuliers, le principe de l'exhaustion est le suivant: par une décomposition en (<sommes de Riemann >), on obtient des bornes supérieure et inférieure pour la quantité étudiée, bornes qu'on compare directement à l'expression annoncée pour cette quantité, ou bien aux bornes correspondantes pour un problème analogue déjà résolu. La comparaison (qui, faute de pouvoir employer les nombres négatifs, se fait nécessairement en deux parties) est introduite par les paroles sacramentelles : <( sinon, en effet, elle serait, ou plus grande, ou plus petite; supposons, s'il se peut, qu'elle soit plus grande, etc.; supposons, s'il se peut, qu'elle soit plus petite, etc. D,
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NOTE HISTORIQUE
d'où le nom de méthode (( apagogique ou (t par réduction à l'absurde D (((&xcrywyt EES &~UVUTOVO ) que lui donnent les savants du XVII" siècle. C'est sous une forme analogue qu'est rédigée la détermination de la tangente à la spirale par Archimède ((II), t. II, p. 62-76), résultat isolé, et le seul que nous ayons à citer comme source antique du (t calcul différentiel >) en dehors de la détermination relativement facile des tangentes aux coniques, et quelques problèmes de maxima et minima. Si en effet, en ce qui concerne 1'(
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FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
se creuser un fossé entre découverte et démonstration. Aux époques favorables, le mathématicien, sans manquer à la rigueur, n'a qu'à mettre par écrit ses idées presque telles qu'il les conçoit; parfois encore il peut espérer faire en sorte qu'il en soit ainsi, au prix d'un changement heureux dans le langage et les notations admises. Mais souvent aussi il doit se résigner à choisir entre des méthodes d'exposition incorrectes et peut-être fécondes, et des méthodes correctes mais qui ne lui permettent plus d'exprimer sa pensée qu'en la déformant ct au prix d'un fatigant effort. L'une ni I'autrc voie n'est exempte de dangers. Les Grecs ont suivi la seconde, et c'est là peut-êtrc, plus cncore que dans l'effet stérilisant de la conquête romaine, qu'il faut cherclicr la raison du surprenant arrêt de leur mathématique presquc aussitôt après sa plus brillante floraison. Il a été suggéré, sans inÿraiscmblance, que l'enseignement oral des successeurs d'Archimède et d7Apollonius a pu contenir maint résultat nouveau sans qu'ils aient cru devoir s'infliger l'extraordinaire effort requis pour une publication conforme aux canons reçus. Ce ne sont plus de tels scrupules en tout cas qui arrêtent les mathématiciens du XVII" sikle, lorsquc, devant les problèmes nouveaux qui se posent en foule, ils cherchent dans l'étude assidue des écrits d'Archimède les moyens de le dépasser. Tandis que les grands classiques de la littérature et de la philsophie grecque ont tous été imprimés en Italie, par Alde Manuce et ses émules, et presque tous avant 1520, c'est en 1544 seulement, et chez Hervagius à Bâle, que parait l'édition princeps d'Arcliimède, grecque et latine,l sans qu'aucunc publication antérieure en latin soit venue la préparer; et, loin quc les mathématiciens dc cette époque (absorbés qu'ils étaicnt par leurs recherches algébriques) en aient ressenti aussitôt l'influeiicc, il faut attendre Galilée et Képlcr, tous deux astronomes et physiciens bien plus que mathématiciens, pour que cette influence devienne manifeste. Apartir de ce moment, ct sans cesse jusque vers 1670, il n'est pas de nom, dans lesécrits des fondateurs du Calcul infinitésimal, qui revienne plus souvent que celuid7Archimède. Plusieurs lc traduisent et le commentent; tous, de Fermat à Barrow, le citent à l'envi; tous déclarent y trouver à la fois un modèle et une source d'inspiration. Il est vrai quc ces déclarations, nous allons le voir, ne doivent pas toutes être prises tout à Ijit à la lettre; là se trouve l'une des difficultés qui s'opposent à une juste interprétation de ces écrits. L'historien doit tenir compte aussi de l'organisation du monde scientifique de cette époque, fort défectueuse encore au début du XVII"siècle, tandis que vers la fin du même sièclc, par la création des sociétés savantcs et des périodiques scientifiques, par la consolidation et le développemcnt des universites, elle finit par ressembler fort à ce que nous connaissons aujourd'hui. Dépourvus de tout périodique jusqu'en 1665, les mathématiciens n'avaient Ic choix, pour faire connaître leurs travaux, qu'entre la voie épistolaire, et l'impression d'un livre, le plus souvent à leurs propres frais, ou à ceux d'un mécène s'il l Archimedis 0,bera quae quidem emtant omnia, nunc jrirnus et gr. et lat. edita 1544, 1 vol. in-fol.
. . . Basileae, JO.
Hervagius,
NOTE HISTORIQUE
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s'en trouvait. Les éditeurs et imprimeurs capables de travaux de cette sorte étaient rares, parfois peu sûrs. Après les longs délais et les tracas sans nombre qu'impliquait une publication de ce genre, l'auteur avait le plus souvent à faire face à des controverses interminables, provoquées par des adversaires qui n'étaient pas toujours de bonne foi, et poursuivies parfois sur un ton d'aigreur surprenant: car, dans l'incertitude générale où l'on se trouvait au sujet des principes mêmes du calcul infinitésimal, il n'était pas difficile à chacun de trouver des points faibles, ou du moins obscurs et contestables, dans les raisonnements de ses rivaux. O n comprend que dans ces conditions beaucoup de savants épris de tranquillité se soient contentés de communiquer à quelques amis choisis leurs méthodes et leurs résultats. Certains, et surtout certains amateurs de science, tels Mersenne à Paris et plus tard Collins à Londres, entretenaient une vaste correspondance en tous pays, dont ils communiquaient des extraits de part et d'autre, non sans qu'à ces extraits ne se mêlassent des sottises de leur propre cru. Possesseurs de (<méthodes que, faute de notions et de définitions générales, ils ne pouvaient rédiger sous forme de théorèmes ni même formuler avec quelque précision, les mathématiciens en étaient réduits à en faire l'essai sur des foules de cas particuliers, et croyaient ne pouvoir mieux faire, pour en mesurer la puissance, que de lancer des défis à leurs confrères, accompagnés parfois de la publication de leurs propres résultats en langage chiffré. La jeunesse studieuse voyageait, et plus peut-être qu'aujourd'hui; et les idées de tel savant se répandaient parfois mieux par l'effet des voyages de tel de ses élèves que par ses propres publications, mais non sans qu'il y eût là une autre cause encore de malentendus. Enfin, les mêmes problèmes se posant nécessairement à une foule de mathématiciens, dont beaucoup fort distingués, qui n'avaient qu'une connaissance imparfaite des résultats les uns des autres, les réclamations de priorité ne pouvaient manquer de s'élever sans cesse, et il n'était pas rare que s'y joignissent des accusations de plagiat. C'est donc dans les lettres et papiers privés des savants de ce temps, presque autant ou même plus que dans leurs publications proprement dites, que l'historien a à chercher ses documents. Mais, tandis que ceux d'Huygens par exemple nous ont été conservés et ont fait l'objet d'une publication exemplaire (XVI), ceux de Leibniz n'ont été publiés encore que d'une manière défectueuse et fragmentaire, et beaucoup d'autres sont perdus sans remède. Du moins les recherches les plus récentes, fondées sur l'analyse des manuscrits, ont-elles mis en évidence, d'une manière qui semble irréfutable, un point que des querelles partisanes avaient quelque peu obscurci: c'est que, chaque fois que l'un des grands mathématiciens de cette époque a porté témoignage sur ses propres travaux, sur l'évolution de sa pensée, sur les influences qu'il a subies et celles qu'il n'a pas subies, il l'a fait d'une manière honnête et sincère, et en toute bonne foi1; ces témoignages précieux, dont nous possédons un assez grand Ceci s'applique par exemple à Torricelli (voir (XII), t. VIII, p. 181-194) et à Leibniz (D. MAHNKE, Abh. Preuss. Akad. der Wiss., 1925, Nr. 1, Berlin, 1926). Ce n'est pas à dire, bien entendu,
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FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
nombre, peuvent donc être utilisés en toute confiance, et l'historien n'a pas à SC transformer à leur égard cn juge d'instruction. Au rcstc, la plupart des questions de priorité qu'on a soulevées sont tout à fait dépourvues de sens. 11 est vrai que Leibniz, lorsqu'il adopta la notation dx pour Ia G différentielle O,ignorait que Newton, depuis une dizaine d'années, se servait de ipour la ((fluxion a: mais qu'importerait qu'il l'eût su? Pour prendre un exemple plus instructif, quel est l'auteur du théorème log x = dxlx, et quelle en est la date ? La formule, telle que nousvenons de l'écrire, est de Leibnizpuisquel'un et l'autre membre sont écrits dans sa notation. Leibniz lui-même, et Wallis, l'attribuent à Grégoire de SaintVincent. Ce dernier, dans son Opus Geometricum (IX) (paru en 1647, mais rédigé, dit-il, longtemps auparavant), démontre seulement l'équivalent de cc qui suit: si f (a, 6 ) désigne l'aire du segment hyperbolique a < x < b, O < y < AIX, la relation b'lu' = ( b / ~ cntraine )~ f (a', b') = n .f (a, 6); à quoi son élève et commentateur Xarasa ajoute presque aussitôt1 le remarque que les aires f(a, 6) peuvent donc <( tenir lieu de logarithrncs )). S'il n'en dit pas plus, ct si Grégoire lui-même n'en avait rien dit, n'est-ce pas parce que, pour la plupart des mathématiciens de cette époque, les logarithmes étaien-Edes << aides au calcul )) sans droit de cité en mathématique? II est vrai que Torricelli, dans une lettre de 1644 (VI1 bis), parle de ses recherclies sur une courbe que nous noterions y = ae-ex, x 3 0, en ajoutant que là où Neper (que d'ailleurs il couvre d'éloges) G ne poursuiüait que la prntiqzle arithmétique lui-même (( en tirait une $éculatioîz de géométrie w ; et il a laissé sur cette courbe un manuscrit évidemment préparé pour la publication, mais resté inédit jusqu'en 1900 ((VIX), t. 1, p. 335-347). Descartes d'ailleurs avait rencontré la mêmc courbe dès 1639 à propos du (( problèmc de Debeaune et l'avait decrite sans parler de logarithmes ((X), t. II, p. 514-517). Quoi qu'il en soit, J. Gregory, en 1667, donne, sans citer qui que ce soit ((XVII a), reproduit dans (XVI bis), p. 407-462), une règle pour calculer les aires dcs segments hypcrboliqucs au moyen des logarithrncs (déciniaux) : cc qui implique à la fois la cor~naissancctliéorique du lien entrc la quadrature de l'hyperbole et les logarithmes, et la connaissance numérique du licn entre logarithmes naturels et {( décimaux o. Est-ce à ce dernier point seulement que s'applique la revendication de Huygens, qui conteste aussitôt la nouveauté du résultat dc Gregory (XVI a) ? C'est cc qui n'est pas plus clair pour nous que pour les contemporains; ceux-ci en tout cas ont eu l'impression nette que l'existence d'un licn entre logarithmes ct quadraturc de i'liyperbole était chose connue depuis longtemps, sans qu'ils puissent là-dessus se référer qu'A des allusions épistolaires ou bien au livre de Grégoire de Saint-Vincent. En 1668, lorsque Brouncker donne (avec une démonstration de convergence soignée, par comparaison avec série géométrique) des séries pour log2 et log (514) (XIV), il les présente comme exprcssions des segments d'hyperbole )>,
)>
qu'un mathématicien ne puisse se faire des illusions sur l'originalité de ses idées; mais ce ne sont pas les plus grands qui sont le plus enclins à se tromper à cet égard. l Solutio problematis . . Auctore P. ALFONSO ANTONIO DE SARASA . . . Antverpiae, 1649.
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NOTE HISTORIQUE
correspondants, et ajoute que les valeurs numériques qu'il obtient sont G dans le même rapport que les logarithmes a de 2 et de 514. Mais la même année, avec Mercator (XIII) (ou plus exactement avec l'exposé donné aussitôt par Wallis du travail de Mercator (XV bis)), le langage change: puisque les segments d'hyperbole sont proportionnels à des logarithmes, et qu'il est bien connu que les logarithmes ne sont définis par leurs propriétés caractéristiques qu'A un facteur constant près, rien n'empêche de considérer les segments d'hyperbole comme des logarithmes, qualifiés de <( naturels D (par opposition aux logarithmes <( artificiels D ou {( décimaux )>), ou hyperboliques; ce dernier pas franchi (à quoi contribue la série pour log(1 + x ) , donnée par Mercator), le théorème log x = Jdx/x est o b t e m , à la n~tatlio~pr'es, ou plutôt31 &t devenüdéfinition. Que conclure, sinon que c'est par transitions presque insensibles que s'en est faite la découverte, et qu'une dispute de priorité sur ce sujet ressemblerait fort à une querelle entre le violon et le trombone sur le moment exact où tel motif apparaît dans une symphonie? Et à vrai dire, tandis qu'à la même époque d'autres créations mathématiques, l'arithmétique de Fermat, la dynamique de Newton, portent un cachet fortement individuel, c'est bien au déroulement graduel et inévitable d'une symphonie, où le G Zeitgeist H, à la fois compositeur et chef d'orchestre, tiendrait le bâton, que fait songer le développement du calcul infinitésimal au xvne siècle: chacun y exécute sa partie avec son timbre propre, mais nul n'est maître des thèmes qu'il fait entendre, thèmes qu'un contrepoint savant a presque inextricablement enchevêtrés. C'est donc sous forme d'une analyse thématique que l'histoire en doit être écrite; nous nous contenterons ici d'une esquisse sommaire, Voici en tout cas les et qui ne saurait prétendre à une exactitude min~tieuse.~ principaux thèmes qu'un examen superficiel fait apparaître : A) Le thème d e l a rigueu~mathématique,contrastant avec celui des i$nZmelzts petit, indivisibles ou di$éreentielles. On a vu que tous deux tiennent une place importante chez Archimède, le premier dans toute son œuvre, le second dans le seul traité de la Méthode, que le X V I I ~siècle n'a pas connu, de sorte que, s'il a été transmis et non réinventé, il n'a pu l'être que par la tradition philosophique. Le principe des infiniment petits apparaît d'ailleurs sous deux formes distinctes suivant qu'il s'agit de <( différentiation )) ou d'o intégration )).Quant à celle-ci, soit d'abord à calculer une aire plane: on la divisera en une infinité de tranches parallèles infiniment petites, au moyen d'une infinité de parallèles équidistantes; et chacune de ces tranches est un rectangle (bien qu'aucune des tranches finies qu'on obtiendrait au moyen de deux parallèles à distance finie ne soit un rectangle). De même, un solide de révolution sera décomposé en une infinité de cylindres de même hauteur infiniment petite, par des plans perpendiculaires à -
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Dans ce qui suit, l'attribution d'un résultat à tel auteur, à telle date, indique seulement que ce résultat lui était connu A cette date (ce qui a été le plus souvent possible vérifié sur les textes originaux) ; nous n'entendons pas affirmer absolument que cet auteur n'en ait pas eu connaissance plus tôt, ou qu'il ne l'ait pas reçu d'autrui; encore bien moins voulons-nous dire que le même résultat n'a pu êtrs obtenu indépendamment par d'autxs, soit p1ustôt;soitplus tard. -
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PONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
l'axe1; des raçons de parler analogues pourront être cmployées lorsclu'il s'agit de décomposer une aire cn triangles par des droites concourantes, ou de raisonner sur la longueur d'un arc dc courbe comme s'il s'agissait d'un polygone à une infinité de côtés, etc. Il cst certain quc les rares matliémüticiens qui possédaient à fond le maniement des méthodes d'Archimède, tels Fermat, Pascal, Huygens, Barrow, ne pouvaient, dans chaque cas particulier, trouver aucune difficulté d remplacer l'emploi de cc langage par des démonstrations rigourcuscs; aussi fontils fréquemment remarquer que ce langage n'est là que pour abréger. ((Il serait aisé D,dit Fermat, (<de donner des démonstrations à la manière d'drchimdde;. .., ce dont il sufia d'avoir averti unefois pour toutes nJn d'éviter des répétiliow continuelleî. ..)) ((XI), t. 1, p. 257) ; de même Pascal: <( ainsi l'une de ces méthodes ne dzJdre de l'autre qu'en la maniére de parler )) ((XII b), p. 352) 2 ; et Barrow, avec sa concision narquoise: << longior discursus apagogicus adhiberi possit, sed quorsud r> (on pourrait allonger par un discours apagogique, mais à quoi bon?) ((XVIII), p. 251). Fermat se garde même bien, scmble-t-il, d'avancer quoi que ce soit qu'il nc puisse justifier ainsi, et se condamne par là à n'énoncer aucun résultat général quc par allusion ou sous forme de <( métliode O ; Barrow, pourtant si soigncux, est quelque peu moins scrupuleux. Quant à la plupart de leurs contemporains, on peut dirc à tout le moins que la rigueur n'cst pas leur principal souci, et que le nom d'Archimède n'est le plus souvent qu'un pavillon destiné à couvrir unc m a ~ h a n d i s cde grand prix sans doute, mais dont Archimède n'eût certes pas assumé la responsabilité. A plus forte raison en est-il ainsi lorsqu'il s'agit de différentiation. Si la courbe, lorsqu'il s'agit de sa rectification, est assimiléc à un polygone à une infinité dc côtés, c'est ici un arc << infiniment petit )> de la courbe qui est assimilé à un scgment de droite ((infinimentpetit )), soit la corde, soit un segment de la tangentc dont l'existence est admise; ou bien encore c'est un intervalle de tcmps ((infiniment petit )> qu'on considère, durant lequel (tant qu'il nc s'agit que de vitesse) lc mouvemcnt <( est 1) uniforme; plus hardi encore, Descartes, voulant déterminer la tangcntc à la cycloïde qui ne se prête pas à sa règle générale, c~ssimiledes courbes roulant l'une sur l'autre à des polygones, pour en déduire que << dans l'infiniment petit )) le mouvement peut être assimilé à une rotation autour du point de contact ((X), t. II, p. 307-338). Ici encore, un Fermat, qui fait reposer sur de telles considérations infinitésimales ses règles pour les tangentes et pour les maxima et minima, est en état de les justifier dans chaquc cas particulier ((XI 6) ; cf. aussi (XI), t. II, passim, en particulier p. 154-162, et Supplément aux ûhvres (GauthierVillars, 1922), p. 72-86) ;Barrow donne pour une grande partie de ses tliéorèmes l V . p. ex. l'exposé d e Pascal dans la lettre à M . de Carcavy s (XII b ) . O n notera que, grâce au prestige d'une langue incomparable, Pascal arrive à créer l'illusion d e la parfaite clarté, a u point que l'un d e ses éditeurs modernes s'extasie sur (1 la minutie et la précision dans l'exactitude de la démonstration ))! Mais, dans la Lettre à Mon5ieur A. D. D. S. : (1 . . . Jans m'arrêter, ni aux méthodes de5 mouvements, ni à celles des indivisibles, mais en suivant celles des anciens, a$n que la chose pût être désormais ferme et sans dislute >> ((XII a ) , p. 256).
NOTE HISTORIQUE
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des démonstrations précises, à la manière des anciens, à partir d'hypothèses simples de monotonie et de convexité. Mais le moment n'était déjà plus à verser le vin nouveau dans de vieilles outres. Dans tout cela, nous le savons aujourd'hui, c'est la notion de limite qui s'élaborait; et, si l'on peut extraire de Pascal, de Newton, d'autres encore, des énoncés qui semblent bien proches de nos definitions modernes, il n'est que de les replacer dans leur contexte pour apercevoir les obstacles invincibles qui s'opposaient à un exposé rigoureux. Lorsqu'à partir du XVIII" siècle des mathématiciens épris de clarté voulurent mettre quelque ordre dans l'amas confus de leurs richesses, de telles indications, rencontrées dans les écrits de leurs prédécesseurs, leur ont été précieuses; quand d'Alembert par exemple explique qu'il n'y a rien d'autre dans la différentiation que la notion de limite, et définit celle-ci avec précision (XXVI), on peut croire qu'il a été guidé par les considérations de Newton sur les (( premières et dernières raisons de quantités évanouissantes )) (XX). Mais, tant qu'il ne s'agit que du xvue siècle, il faut bien constater que la voie n'est ouverte à l'analyse moderne que lorsque Newton et Leibniz, tournant le dos au passé, acceptent de chercher provisoirement la justification des nouvelles méthodes, non dans des démonstrations rigoureuses, mais dans la fécondité et la cohérence des résultats. B) La cinématique. Déjà Archimède, on l'a vu, donnait une définition cinématique de sa spirale; et au moyen-âge se développe (mais sauf preuve du contraire, sans considérations infinitésimales) une théorie rudimentaire de la variation des grandeurs en fonction du temps, et de leur représentation graphique, dont on doit peut-être faire remonter l'origine à l'astronomie babylonienne. Mais il est de la plus grande importance pour la mathématique du xvne siècle que, dès l'abord, les problèmes de différentiation se soient présentés, non seulement à propos de tangentes, mais à propos de vitesses. Galilée pourtant ((III) et (III bis)), recherchant la loi des vitesses dans la chute des graves (après avoir obtenu la loi des espaces x = ut2, par l'expérience du plan incliné), ne procède pas par différentiation: il fait diverses hypothèses sur la vitesse, d'abord v = dxla't = cx ((III), t. VIII, p. 203), puis plus tard v = ct (id., p. 208)' et cherche à retrouver la loi des espaces en raisonnant, d'une manière assez obscure, sur le graphe de la vitesse en fonction du temps; Descartes (en 1618) raisonne de même, sur la loi v = ct, mais en vrai mathématicien et avec autant de clarté que le comporte le langage des indivisibles1 ((X), t. X, p. 75--78); chez tous deux, le graphe de la vitesse (en l'espèce une droite) joue le principal rôle et il y a lieu de se demander jusqu'à quel point ils ont eu conscience de la proportionnalité entre les espaces parcourus et les aires comprises entre l'axe des temps et la courbe des vitesses; mais il est difficile de rien affirmer sur ce point, bien que le langage de Descartes Descartes ajoute même un intéressant raisonnement géométrique par lequel il déduit la loi x = utz de l'hypothèse duldt = ct. En revanche, il est piquant, dix ans plus tard, de le voir s'embrouiller dans ses notes, et recopier à l'usage de Mersenne un raisonnement inexact sur la même
question, où le graphe de la vitesse en fonction du temps est confondu avec le graphe en fonction de l'espace parcouru ((X),t. 1, p. 71).
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semble impliquer la connaissance du fait en question (que certains historiens veulent faire remonter au moyen-âge1), tandis que Galilée n'y fait pas d'allusion nette. Barrow l'énonce explicitement en 1670 ((XVIII), p. 171); peut-être n'était-ce plus à cette époque une nouveauté pour personne, et Barrow ne la donne pas pour telle; mais, pas plus pour ce résultat que pour aucun autre, il ne convient de vouloir marquer une date avec trop de précision. Quant à l'hypothèse v = cx, envisagée aussi par Galilée, il se contente (loc. cd.) de démontrer qu'elle est insoutenable (ou, en langage moderne, que l'équation dxldt = cx n'a pas de solution # O qui s'annule pour t = O), par un raisonnement obscur que Fermat plus tard ((XI), t. II, p. 267-276) prend la peine de développer (et qui revient à peu près à dire que, 2x étant solution en même temps que x, x # O serait contraire à l'unicité physiquement évidente de la solution). Mais c'est cette même loi dxldt = cx qui, en 1614, sert à Neper à introduire ses logarithmes, dont il donne une définition cinématique (IV) qui, dans notre notation, s'écrirait comme suit: si, sur deux droites, deux mobiles se déplacent suivant les lois dxldt = a, dyldt = -ay/r, x, = 0, y, = r, alors on dit que x est le (
(1
Tractatus de Iatitudinibus formarum
D
des Oresme, Bibl. Mat. (III),
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d'être une science à part. O n s'aperçoit de plus en plus qu'en dépit de Descartes, les courbes et fonctions algébriques n'ont, du point de vue (( local O qui est celui du calcul infinitésimal, rien qui les distingue d'autres beaucoup plus générales; les fonctions et courbes à définition cinématique sont des fonctions et courbes comme les autres, accessibles aux mêmes méthodes; et la variable <( temps O n'est plus qu'un paramètre, dont l'aspect temporel est pure affaire de langage. Ainsi chez Huygens, même lorsqu'il s'agit de mécanique, c'est la géométrie qui domine (XVI b) ; et Leibniz ne donne au temps dans son calcul aucun rôle privilégié. Au contraire Barrow imagina de faire, de la variation simultanée de diverses grandeurs en fonction d'une variable indépendante universelle conçue comme un (
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Sur les rapports de Barrow et de Newton, voir OSMOND, Isaac Barrow. His life and time,London, Correspondence of scient& men..., Oxford, 1841, vol. 1944. Dans une lettre de 1663 (cf. ST. P. RIGAUD, II, p. 32-33), Barrow parle de ses réflexions déjà anciennes sur la composition des mouvements, qui l'ont amené à un théorème très général sur les tangentes (si cYestceluidesLect.Geom., Lect. X((XVIII), p. 247), il est si général en effet qu'il comprend comme cas particulier tout ce qui avait été fait jusque-là sur ce sujet). D'autre part hTewtona été l'élève de Barrow en 1664 et 1665, mais dit avoir obtenu indépendamment sa règle pour déduire, d'une relation entre << fluentes s, une relation entre leurs
>>.
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courbes algébriques l'objet exclusif de la géométrie ((X), t. VI, p. 390); aussi est-ce une méthode de géométrie algébrique, et non comme Fermat une méthode de calcul différentiel, qu'il donne pour la détcrmination des tangentes. Les résultats légués par les anciens sur l'intci-section d'unc droite et d'une conique, les réflexions de Descartes lui-même sur I'interscction de deux coniques et les problèmcs qui s'y ramènent, devaicnt tout naturellement le conduire à l'idée de prendre pour critère de contact la coïncidence dc deux intersections: nous savons aujourd'hui qu'en géométric algébrique c'est là le critère correct, et d'une si grande généralité qu'il est indépendant du concept dc limite et de la nature du (( corps de base D. Dcscartcs l'applique d'abord d'une manière peu commode, en cherchant à faire coïncider en un point donné deux interscctions de la courbe étudiée et d'un cercle ayant son centre sur Ox ((X), t. VI, p. 413-424); ses disciples, van Scl-iooten, Hudde, substituent au cercle une droite, et obtiennent sous la forme -FY/FY la pente de la tangente à la courbe
les G polynômes dériv6 )) FX, F j étant définis par leur règle formelle dc formation ((X bis), t. 1, p. 147-344 et (XXII), p. 234-237) ; de Sluse arrive aussi à ce résultat vers la même époque ((XXII), p. 232-234). Bien entendu les distinctions tranchées que nous marquons ici, et qui seules donnent un sens à la controverse entre Descartes et Fermat, ne pouvaient en aucune façon exister dans l'esprit des mathématiciens du xvne siècle: nous nc lcs avons mentionnées que pour éclairer un des plus curieux épisodes de l'liistoirc qui nous occupe, et pour constater presque aussitôt après la complète éclipse des méthodes algébriques, provisoirement absorbées par les méthodes différentielles. 19) ClassiJication des problèmes. Ce thème, nous l'avons vu, semble abscnt de l'ccuvre d'Archimède, à qui il est assez indiflérent de résoudre un problème directement ou de le ramener à un problème déjà traité. Au xvlrC siècle, les problèmes de différentiation apparaissent d'abord sous trois aspects distincts: vitesses, tangentes, maxima ct minima. Quant à ces derniers, Képler (V) fait l'observation (qu'on trouve déjà chez Orrsmel, et qui n'avait pas échappé même aux astronomes babyloniens) que la variation d'unc fonction est particulièrement lente au voisinage d'un maximum. Fermat, dès avant 1630 ((XIb) ;cf. (XI), t. II, p. 7 1)' inaugure à propos de tels problèmcs sa méthode infinitésimale, qui en langage moderne revient en somme à rcchcrcher les deux premiers termes (le terme constant et le terme du premier ordre) du développement dc Taylor, et à écrire qu'en un extremum le second s'annule; il part de là pour étendre sa méthode à la détermination des tangentes, et l'applique mEme à la recherche des points d'inflcxion. Si on tient compte de ce qui a été dit plus haut à propos de cinématique, on voit que l'unification des trois types de problèmes relatifs à la dérivée
* H. WIPLEITNER, Der (iTractatus de latitudinibus formarum des Oresme, Bibl. Mat. (III), t. 13 (1912), p. 115-145, en particulier p. 141.
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première a été réalisée d'assez bonne heure. Quant aux problèmes relatifs à la dérivée seconde, ils n'apparaissent que fort tard, et surtout avec les travaux de Huygens sur la développée d'une courbe (publiés en 1673 dans son Horologium Oscillatorium (XVI 6 ) ) ; à ce moment, Newton, avec ses fluxions, était déjà en possession de tous les moyens analytiques nécessaires pour résoudre de tels problèmes; et, malgré tout le talent géométrique qu'y dépense Huygens (et dont plus tard la géométrie différentielle à ses débuts devait profiter), ils n'ont guère servi à autre chose, pour la période qui nous occupe, qu'à permettre à la nouvelle analyse de constater la puissance de ses moyens. Pour l'intégration, elle était apparue aux Grecs comme calcul d'aires, de volumes, de moments, comme calcut de lx longueur du cercleet d'aires de segments sphériques; à quoi le xvnesiècle ajoute la rectification des courbes, le calcul de l'aire des surfaces de révolution, et (avec les travaux de Huygens sur le pendule composé (XVI 6)) le calcul des moments d'inertie. Il s'agissait d'abord de reconnaître le lien entre tous ces problèmes. Pour les aires et les volumes, ce premier et immense pas en avant est fait par Cavalieri, dans sa Géométrie des indivisibles (VI a). Il y énonce, et prétend démontrer, à peu près le principe suivant: si deux aires planes sont telles que toute parallèle à une direction donnée les coupe suivant des segments dont les longueurs sont dans un rapport constant, alors ces aires sont dans le même rapport; un principe analogue est posé pour les volumes coupés par les plans parallèles à un plan fixe suivant des aires dont les mesures soient dans un rapport constant. Il est vraisemblable que ces principes ont été suggérés à Cavalieri par des théorèmes tels que celui d'Euclide (ou plutôt d'Eudoxe) sur le rapport des volumes des pyramides de même Ilauteur, et qu'avant de les poser d'une manière générale, il en a d'abord vérifié la validité sur un grand nombre d'exemples pris dans Archimède. Ils les_((justifie a par Yemplei d'un Tangage, iÜr la Ggitimité-du&;l on le voit interroger Galilée dans une lettre de 1621, alors qu'en 1622 déjà il l'emploie sans hésitation ((III), t. XIII, p. 81 et 86) et dont voici l'essentiel. Soient par exemple deux aires, -
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n -1
les sommes d'ordonnées
n-1
f(knln), k=O
2 g(ka/n)
sont l'une à l'autre dans un
k=O
rapport qui, pour n assez grand, est aussi voisin qu'on veut du rapport des deux aires, et il ne serait même pas difficile de le démontrer par exhaustion pour f et g monotones; Cavalieri passe à la limite, fait n = CO, et parle de <( la somme de toutes les ordonnées D de la première courbe, qui est à la somme analogue pour la deuxième courbe dans un rapport rigoureusement égal au rapport des aires; de même pour les volumes; et ce langage est ensuite universellement adopté, même par les auteurs, comme Fermat, qui ont le plus nettement conscience des faits précis qu'il recouvre. Il est vrai que par la suite beaucoup de mathématiciens, tels Roberval (VI-II a) et Pascal [XR bj, préf&rentvoir; dansce~ordonnées
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de la courbe dont on fait la G somme D, non des segments de droite comme Cavalieri, mais des rectangles de même hauteur infiniment petite, ce qui n'est pas un grand progrès du point de vue de la rigueur (quoi qu'en dise Roberval), mais empêche peut-être l'imagination de dérailler trop facilement. En tout cas, et comme il ne s'agit que de rapports, l'expression <
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les principes de Cavalieri le mettent à même de reconnaître aussitôt que beaucoup des problèmes résolus par Archimède se ramènent à des quadratures J x n dx pour n = 1,2, 3; et il imagine une ingénieuse méthode pour effectuer cette quadrature pour autant de valeurs de n qu'on veut (la méthode revient à observer qu'on a xn dx = cnan l par homogénéité, et à écrire
Jia
+
d'où, en développant, une relation de récurrence pour les c,) ((VI a), p. 159 et (VI b), p. 269-273). Mais déjà Fermat était parvenu beaucoup plus loin, en pour n entier positif n+l ((XI), t. II, p. 83), au moyen d'une formule pour les sommes de puissances des N premiers entiers (procédé imité de la quadrature de la spirale par Archimède), puis en étendant la même formule à tout n rationnel # - 1 ((XI), t. 1, p. 195198); de ce dernier résultat (communiqué à Cavalieri en 1644) il ne rédige une démonstration que fort tard, à la suite de la lecture des écrits de Pascal sur l'intégrationl (XI c). Ces résultats, joints à des considérations géométriques qui tiennent lieu du changement de variables et de l'intégration par parties, permettent déjà de résoudre un grand nombre de problèmes qui se ramènent aux quadratures élémentaires. Au delà, on rencontre d'abord la quadrature du cercle et celle de l'hyperbole: comme c'est surtout d'<
* Il est remarquable que Fermat, si scrupuleux, utilise l'additivité de l'intégrale, sans un mot pour la justifier, dans !es applications qu'il donne de ses résultats généraux: se base-t-il sur la monotonie par morceaux, implicitement admise, des fonctions qu'il étudie, moyennant laquelle il n'est pas difficile en effet de justifier I'additivité par exhaustion? ou bien est-il déjà, en dépit de lui-même entraîné par le langage dont il se sert?
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à l'une de ces quadratures O impossibles o. C'est le cas par exemple des problèmes sur la cycloïde, résolus par les fonctions circulaires, et de la rectification de la parabole, ramenée à la quadrature de l'hyperbole. Les problèmes de rectification, dont nous venons de citer deux des plus fameux, ont eu une importance particulière, comme formant une transition géométrique naturelle entre la différentiation, qu'ils présupposent, et l'intégration dont ils relèvent; on peut leur associer les problèmes sur l'aire des surfaces de révolution. Les anciens n'avaient traité que le cas du cercle et de la sphère. Au X V I I ~siècle, ces questions n'apparaissent que fort tard; il semble que la difficulté, insurmontable pour l'époque, de la rectification de l'ellipse (considérée comme la courbe la plus simple après le cercle) ait découragé les efforts. Les méthodes cinématiques donnent quelque accès à ces problèmes, ce qui permet à Roberval (VI11 b) et Torricelli ((VII), t. III, p. 103-159), entre 1640 et 1645, d'obtenir des résultats sur l'arc des spirales; mais c'est seulement dans les années qui précèdent 1660 qu'ils passent à l'ordre du jour; la cycloïde est rectifiée par Wren en 1658 ((XV), t. 1, p. 533-541); peu après la courbe y3 = ax2 l'est par divers auteurs ((XV), t. 1, p. 551-553; ( X bis), p. 517-520; (XI d)), et plusieurs auteurs aussi ((XI), t. 1, p. 199; (XVI), t. II, p. 224) ramènent la rectification de la parabole à la quadrature de l'hyperbole (c'est-à-dire à une fonction algébricologarithmique). Ce dernier exemple est le plus important, car c'est un cas particulier du principe général d'après lequel la rectification d'une courbe y = f (x) (f'(~))~ et; c'est bien de n'est pas autre chose que la quadrature de y = 4 1 ce principe que Heurat le déduit. 11 n'est pas moins intéressant de suivre les tâtonnements de Fermat vieillissant, dans son travail sur la courbe y3 = ax2 (XI d ) ; à la courbe y = f (x) d'arc s = g(x), il associe la courbe y = g(x), et détermine la tangente à celle-ci à partir de la tangente à la première (en langage moderne, il démontre que leurs pentes f '(x), g'(x) sont liées par la relation
+
=
(d(4)2= + (f'(~))~); on se croit tout près de Barrow, et il n'y aurait qu'à combiner ce résultat avec celui de Heurat (ce que fait à peu près Gregory en 1668 ((XVII bis), p. 488491)) pour obtenir la relation entre tangentes et quadratures; mais Fermat énonce seulement que si, pour deux courbes rapportées chacune à un système d'axes rectangulaires, les tangentes aux points de même abscisse ont toujours même pente, les courbes sont égales, ou autrement dit que la connaissance de f'(x) déterminef (x) (à une constante près) ; et il ne justifie cette assertion que par un raisonnement obscur sans aucune valeur probante. Moins de dix ans plus tard, les Lectiones Geometricae de Barrow (XVIII) avaient paru. Dès le début (Lect. 1),il pose en principe que, dans un mouvement rectiligne, les espaces sont proportionnels aux aires u dt comprises entre l'axe des temps et la courbe des vitesses. O n croirait qu'il va déduire de là, et de sa méthode cinématique déjà citée sur la détermination des tangentes, le lien entre
J":
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la dérivée conçue comme pente de la tangente, et l'intégrale conçue comme aire; mais il n'en est rien, et il démontre plus loin, d'une manière purement géométrique ((XVIII), Lect. X, $ 11, p. 243) que, si deux courbes y = f (x), + Y = F(x) sont telles que les ordonnées Y soient proportionnelles aux aires :J" y dx
"
(c'est-à-dire si c.F(x) = f (x) dx), alors la tangente à Y = F(x) coupe Ox au point d'abscisse x - T déterminée par y/Y = c/T; la démonstration est d'ailleurs parfaitement précise, à partir de l'hypothèse explicite que f (x) est monotone, et il est dit que le sens de variation de f ( x ) détermine le sens de la concavité de Y = F(x). Mais on notera que ce théorème se perd quelque peu parmi une foule d'autres, dont beaucoup fort intéressants; le lecteur non prévenu est tenté de n'y voir qu'un moyen de résoudre par quadrature le problème Y/T = f(x)/c, c'est-à-dire un certain problème de détermination d'une courbe à partir de données sur sa tangente (ou, comme nous dirions, une équation différentielle d'un genre particulier); et cela d'autant plus que les applications qu'en donne Barrow concernent avant tout des problèmes du même genre (c'est-à-dire des équations différentielles intégrables par (( séparation des variables )>).Le langage géométrique que s'impose Barrow est ici cause que le lien entre différentiation et intégration, si clair tant qu'il s'agissait de cinématique, est quelque peu obscurci. D'autre part, diverses méthodes avaient pris forme, pour ramener les problèmes d'intégration les uns aux autres, et les (
Si
1:
0 6y
< f (x), 0 6
%ni-i
z 6 g(x) ;le cas particulier g(x) = xn, G(x) =
-joue un +
rôle important, a la fois chez Pascal (loc. cit., p. 289-291) et chez Fermat ((XI), t. 1, p. 271) ; ce dernier (dont le travail porte le titre significatif de << Transmutation et émendation des équations des courbes, et ses applications variées à la comparaison des espaces curuilignes entre eux et avec les espaces rectilignes.. . ))) ne le démontre pas, sans doute parce qu'il juge inutile de répéter ce que Pascal venait de publier. Ces théorèmes de << transmutation r), où nous verrions une combinaison d'intégration par parties et de changement de variables, tiennent lieu en quelque mesure de celui-ci, qui ne s'introduit que fort tard; il est en effet contraire au mode de pensée, encore trop géométrique et trop peu analytique, de l'époque, de se permettre l'usage de variables autres que celles qu'impose la figure, c'est-à-dire l'une ou l'autre des coordonnées (ou parfois des coordonnées polaires), puis l'arc de la courbe. C'est
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ainsi que nous trouvons chez Pascal (XII d) des résultats qui, en notation moderne, s'écrivent, en posant x = cos t, y = sin t, et pour des fonctions f(n) particulières :
et, chez J. Gregory ((XVIH bis), p. 489), pour une courbe y = f (x) et son arc s, f y d~ = z dx, avec z = y2/1 + yr2. C'est seulement en 1669 que nous voyons Barrow en possession du théorème général de changement de variables ((XVIII), p. 298-299); son énoncé, géométrique comme toujours, revient à ce qui suit: soient x et y reliés par une relation monotone, et soit p la pente du graphe de cette relation au point (x, y); alors, si les fonctions f (x), g(y) sont telles qu'on ait f (x)/g(y) = p pour tout couple de valeurs (x, y) correspondantes, les aires Jf(x) dx, jg(y)dy, prises entre limites correspondantes, sont égales; et réciproquement, si ces aires sont toujours égales (f et g étant implicitement supposées de signe constant), on a p = f (x)/g(y); la réciproque sert naturellement à appliquer le théorème à la résolution d'équations différentielles (par G séparation des variables D).Mais le théorème n'est inséré par Barrow que dans un appendice (Lect. XII, app. III, theor. IV), où, en faisant observer que beaucoup de ses résultats précédents n'en sont que des cas particuliers, il s'excuse de l'avoir découvert trop tard pour en faire plus d'usage. Donc, vers 1670, la situation est la suivante. O n sait traiter, par des procédés uniformes, les problèmes qui relèvent de la dérivée première, et Huygens a abordé des questions géométriques qui relèvent de la dérivée seconde. O n sait ramener tous les problèmes d'intégration aux quadratures; on est en possession de techniques variées, d'aspect géométrique, pour ramener des quadratures les unes aux autres, dans des cas mal classifiés, et on s'est habitué, de ce point de vue, au maniement des fonctions circulaires et logarithmique; on a pris conscience du lien entre différentiation et intégration; on a commencé à aborder la G méthode inverse des tangentes w, nom donné à cette époque aux problèmes qui se ramènent aux équations différentielles du premier ordre. La découverte sensa-
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m
tionnelle de la série log (1
+ x)
= -
(-x)"/n par Mercator vient d'ouvrir
des perspectives toutes nouvelles sur l'application des séries, et principalement des séries de puissances, aux problèmes dits <( impossibles o. En revanche les rangs des mathématiciens se sont singulièrement éclaircis: Barrow a quitté la chaire du professeur pour celle du prédicateur; Huygens mis à part (qui a presque toute son œuvre mathématique derrière lui, ayant obtenu déjà tous les principaux résultats de 1'Horologium Oscillatorium qu'il se dispose à rédiger définitivement), ne sont actifs que Newton à Cambridge, et J. Gregory isolé à Aberdeen, auxquels Leibniz s'adjoindra bientôt avec une ardeur de néophyte. Tous trois, Newton à partir de 1665 déjà, J. Gregory à partir de la publication de Mercator en 1668,
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Leibniz à partir de 1673 environ, se consacrent principalement au sujet d'actualité, l'étude des séries de puissances. Mais, du point de vue de la classiiication des problèmes, le principal effet des nouvelles méthodes semble être d'oblitérer entre eux toute distinction; et en effet Newton, plus analyste qu'algébriste, n'hésite pas à annoncer à Leibniz en 1676 ((XXII), p. 224) qu'il sait résoudre toutes les équations différentielles1; à quoi Leibniz répond ((XXII), p. 248-249) qu'il s'agit au contraire d'obtenir la solution en termes finis chaque fois qu'il se peut {( en supposant les quadratures r), et aussi de savoir si toute quadrature peut se ramener à celles du cercle et de l'hyperbole comme cela a été constaté dans la plupart des cas déjà étudiés; il rappelle à ce propos que Gregory croyait (avec raison, nous le savons aujourd'hui) la rectification de l'ellipse et de l'hyperbole irréductibles aux quadratures du cercle et de l'hyperbole; et Leibniz demande jusqu'à quel point la méthode des séries, telle que Newton l'emploie, peut donner la réponse à ces q~iestions.Newton, de son côté ((XXII), p. 209-21 1)' se déclare en possession de critères, qu'il n'indique pas, pour décider, apparemment par l'examen des séries, de la O possibilité de certaines quadratures (en termes finis), et donne en exemple une série (fort intéressante) pour l'intégrale Jxa(l + x)D dx. O n voit l'immense progrès rCalisé en moins de dix ans: les questions de classification se posent déjà dans ces lettres en termes tout modernes; si l'une de celles que soulève Leibniz a été résolue au xrxe siècle par la théorie des intégrales abéliennes, l'autre, sur la possibilité de ramener aux quadratures une équation différentielle donnée, est encore ouverte malgré d'importants travaux récents. S'il en est ainsi, c'est que déjà Newton et Leibniz, chacun pour son propre compte, ont réduit à un algorithme les opérations fondamentales du calcul infinitésimal; il suffit d'écrire, dans les notations dont se sert l'un ou l'autre, un problème de quadrature ou d'équation différentielle, pour que sa structure algébrique apparaisse aussitôt, dégagée de sa gangue géométrique; les méthodes de (( transmutation D aussi s'écrivent en termes analytiques simples; les problèmes de classification se posent de façon précise. Mathématiquement parlant, le xme siècle a pris fin. E) Interpolation et calcul des dzférences. Ge thème (dont nous ne séparons pas l'étude des coe$cients du bin6me) apparaît de bonne heure et se continue à travers tout le siècle, pour des raisons à la fois théoriques et pratiques. L'une des grandes tâches de l'époque est en effet le calcul des tables trigonométriques, logarithmiques, nautiques, rendues nécessaires par les rapides progrès de la géographie, de la navigation, de l'astronomie théorique et pratique, de la physique, de la mécanique céleste; et beaucoup de mathématiciens les plus éminents, de Képler à Huygens et Newton, y participent, soit directement, soit par la recherche théorique des procédés d'approximation les plus efficaces. Au cours de cet échange de lettres, qui ne se fait pas directement entre les intéressés mais officiellement par l'intermédiaire du secrétaire de la Royal Society, Newton a prend date a en énonçant sa méthode comme suit: 5accdae IOeffh 12i... rrrsssssttuu, anagramme où se trouve renfermée la méthode de résolution par une série de puissances à coefficients indéterminés ((XXII), p. 224).
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L'un des premiers problèmes, dans l'usage et même la confection des tables, est celui de l'interpolation; et, à mesure que s'accroit la précision des calculs, on s'aperçoit au X V I I ~siècle que l'antique procédé de l'interpolation linéaire perd sa validité dès que les différences premières (différences entre les valeurs successives figurant dans la table) cessent d'être sensiblement constantes; aussi voit-on Briggs par exemple1 faire usage de difîérences d'ordre supérieur, et même d'ordre assez élevé, dans le calcul des logarithmes. Plus tard, nous voyons Newton ((XIX d) et (XX), livre III, lemme 5) et J. Gregory ((XVII bis), p. 119-120), chacun de son côté, poursuivre parallklement des recherches sur l'interpolation et sur les séries de puissances; l'un et I'autre aboutit, par des méthodes d'ailleurs différentes, d'une part à la formule d'interpolation par polynômes, dite G de Newton D, et de l'autre à la série du binôme ((XVII bis), p. 131; (XXII), p. 180) et aux principaux développements en séries de puissances de l'analyse classique ((XVII bis) ; (XIX a et d) et (XXII), p. 179-192 et 203-225); il n'est guère douteux que ces deux ordres de recherches n'aient réagi l'un sur l'autre, et n'aient été intimement liés aussi dans l'esprit de Newton à la découverte des principes du calcul infinitesimal. Chez Gregory comme chez Newton se fait jour un grand souci de la pratique numérique, de la construction et de l'usage des tables, du calcul numérique des séries et des intégrales; en particulier, bien qu'on ne trouve chez eux aucune démonstration soignée de convergence, dans le genre de celle de Lord Brouncker citée plus haut, tous deux font constamment mcntion de la convergence de leurs séries du point de vue pratique de leur aptitude au calcul. C'est ainsi encore que nous voyons Newton, en réponse à une question posée par Collins pour des fins N
pratiques3, appliquer au calcul approché de
2 -, -t.1 p in
pour de grandes valeurs
de N, la méthode de sommation dite d'Euler-Maclaurin. O n recontre aussi de bonne heure le calcul des valeurs d'une fonction à partir de leurs différences, employé comme procédé pratique d'intégration, et même, peut-on dire, d'intégration d'équation différentielle. Ainsi Wright, en 1599, ayant à résoudre en vue de tables nautiques un problème que nous noterions 1 dx - sec t = -Y dt cos t procède par addition des valeurs de sec t, par intervalles successifs d'une seconde d'arc4, obtenant naturellement à peu de chose près une table des valeurs de log tg (n/4 + t/2); et cette coïncidcncc, observée dès le calcul des premières tables de log tg t, demeura inexpliqués jusqu'à l'intégration de sec t par Gregory en 1668 ((XVJI c) et (XVII bis) p. 7 et 463). EI. BRIGGS, Aritlzmetica lo,narithmica, London, 1624, chap. XIII. Voir aussi D. C. FRASER, Newton's Interpolation Formulas, Joutn. Insl. Actuaries, t. 51 (1919), p. 77-106 et p. 21 1-232, ct t .59 (1927), p. 53-95 (articles réimprimés en plaqueite, London (sans date)). Cf. ST. P. RIGAUD, Corresjondence of scientiJic men... Oxford, 1841, t. II, p. 309-310. ED. WRIGIIT, Table of Latitudes, 1599 (cf. Nufier Mernorial Volurne, 1914, p. 97). 1
2
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NOTE HISTORIQUE
Mais ces questions ont aussi un aspect purement théorique et même arithmétique. Convenons de noter par Arx, les suites de différences successives d'une suite (x,),,,, définies par récurrence au moyen de Ax, = x,,, - x,,
et de noter par Sr l'opération inverse de A et ses itérées, en posant donc y, = Sx, si n-r
y.
=
O, ~ y = , x,, et srxn = s(s'-lx,);
B(";!;'),
on a Srxn = p = o
en
particulier, si x, = 1 pour tout n, on a Sx, = n, les suites S2x, et S3xnsont celles des nombres <( triangulaires )) et c< pyramidaux v étudiés déjà par les arithméticiens grecs, et on a en général Srx, =
i:)
pour n 2 r (et Srx,
=
O pour n < r); ces
suites s'étaient introduites, de ce point de vue, en tout cas dès le xvre siècle; elles apparaissent d'elles-mêmes aussi dans les problèmes combinatoires, qui, soit par eux-mêmes, soit à propos de probabilités, ont joué un assez grand rôle dans les mathématiques du XVII" siècle, par exemple chez Fermat et Pascal, puis chez Leibniz. Elles se présentent aussi dans l'expression de la somme des m-èmes puissances des N premiers entiers, dont le calcul, comme nous l'avons vu, est à la base de l'intégration de l x mdx pour m entier, par la première méthode de Fermat ((XI), t. II, p. 83). C'est ainsi que procède aussi Wallis en 1655 dans son Arithmetica Inznitorum (XV a) sans connaître les travaux (non publiés) de Fermat, et sans connaître non plus, dit-il, la méthode des indivisibles autrement que par la lecture de Torricelli; il est vrai que Wallis, pressé d'aboutir, ne s'attarde pas à une recherche minutieuse: une fois le résultat atteint pour les premières valeurs entières de m, il le pose vrai
JO
(m
n), et, par des méthodes presque identiques à celles qu'on emploie
aujourd'hui pour exposer la théorie de la fonction I', aboutit au produit infini il n'est pas difficile d'ailleurs de rendre sa pour I(3, 2) = 7cI4 = méthode correcte au moyen d'intégrations par parties et de changements de variables très simples, et de la considération de I(m, n) pour toutes les valeurs réelles de m et n, ce à quoi il ne pouvait guère songer, mais que l'analyse newtonienne allait bientôt rendre possible. C'est en tout cas l'cc interpolation )> cffectuke par Wallis des entiers
+
( n )
à des valeurs non entières de rn (plus
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FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
précisément aux valeurs de la forme n = p/2, avec p entier impair) qui sert de point de départ à Newton débutant ((XXII), p. 204-206)' l'amenant, d'abord par l'étude du cas particulier (1 - x2)pI2, à la série du binôme, puis de là à I'introduction de xa (ainsi noté) pour tout a réel, et à la différentiation de xa au moyen de la série du binôme; tout cela sans grand effort pour obtenir des démonstrations ni même des définitions rigoureuses; de plus, innovation remarquable, c'est de la connaissance de la dérivée de xa qu'il déduit jxa dx pour a # - 1 ((XIX a) et (XXII), p. 225). Du reste, et bien qu'il ait été bientôt en possession de méthodes beaucoup plus générales de développement en série de pissances, telles la méthode dite du polygone de Newton (pour les fonctions algébriques) ((XXII), p. 221) et celle des coefficients indéterminés, il revient maintes fois par la suite, avec une sorte de prédilection, à la série du binôme et à ses généralisations; et c'est de là, par exemple, qu'il semble avoir tiré le développement de xa(l + x)xd" dont il a été question plus haut ((XXII), p. 209). L'évolution des idées sur le continent, cependant, est fort différente, et beaucoup plus abstraite. Pascal s'était rencontré avec Fermat dans l'étude des coefficients du binôme (dont il forme ce qu'il nomme le Q triangle arithmétique )>)et leur emploi en calcul des probabilités et en calcul des différences; lorsqu'il aborde l'intégration, il y introduit les mêmes idées. Comme ses prédécesseurs, quand il emploie le langage des indivisibles, il conçoit l'intégrale F(x) = :f f(x) dx comme valeur du rapport de la <( somme de toutes les ordonnées de la courbe n
1
à l'a unité r N
=
O
1 pour N = m ((XII b), p. 352-355) (ou, lorsqu'il
abandonne ce langage pour le langage correct par exhaustion, comme limite de ce rapport pour N augmentant indéfiniment). Mais, ayant en vue des problèmes de moments, il observe que, lorsqu'il s'agit de masses discrètes yi réparties à intervalles équidistants, le calcul de la masse totale revient à l'opération Sy, définie plus haut, et le calcul du moment à l'opération S2yn;et, par analogie, il itère l'opération pour former ce qu'il nomme les a sommes triangulaires des ordonnées O, donc, dans notre langage, les limites des sommes N-2S2(f ( n / N ) ) , c'est-à-dire les intégrales F,(x) = F(x) dx; une nouvelle itération lui donne les
1
fz
1:
<< sommes pyramidales F3(x) = F2(x) dx, limites de N-3S3(f (n/N)); le contexte marque d'ailleurs suffisamment que, s'il s'arrête là, ce n'est pas par défaut de généralité dans sa pensée ni dans son langage, mais seulement parce qu'il ne compte se servir que de celles-là, dont l'emploi systématique est à la base d'une bonne partie de ses résultats, et dont il démontre aussitôt les propriétés que nous (x - u) f (u) du, F3(x) = f (X - U) Y(u) du ((XII b), écririons F2(x) = p. 361-367); tout cela sans écrire une seule formule, mais dans un langage si
1;
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NOTE HISTORIQUE
transparent et si précis qu'on peut immédiatement le transcrire en formules comme il vient d'être fait. Chez Pascal comme chez ses prédécesseurs, mais d'une manière beaucoup plus nette et systématique, le choix de la variable indépendante (qui est toujours l'une des coordonnées, ou bien l'arc sur la courbe) est implicite dans la convention qui fixe les points de subdivision équidistants (bien qu'c( infiniment voisins w) de l'intervalle d'intégration; ces points, suivant le cas, sont, soit sur Ox, soit sur Oy, soit sur l'arc de courbe, et Pascal prend soin de ne jamais laisser subsister aucune ambiguïté à ce sujet ((XII b), p. 368-369). Lorsqu'il a à c h a ~ g e de r variable, il le fait au moyen d'un principe qui revient à dire que l'aire J" f (x) dx peut s'écrire S (f (xi) Ax,) pour toute subdivision de l'intervalle d'intégration en intervalles infiniment petits Axi, égaux ou non ((XII d), p. 61-68). Comme on voit, on est déjà tout près de Leibniz; et c'est, peut-on dire, un hasard heureux que celui-ci, lorsqu'il voulut s'initier aux mathématiques modernes, ait rencontré Huygens, qui lui mit aussitôt les écrits de Pascal entre les mains ((XXII), p. 407-408) ;il y était particulièrement préparé par ses réflexions sur l'analyse combinatoire, et nous savons qu'il en fit une étude approfondie, qui se réflète dans son œuvre. En 1675, nous le voyons transcrire le théorème de Pascal cité ci-dessus, sous la forme omn(xw) = x.omn w - omn(omn a), où omn w est une abréviation pour l'intégrale de w prise de O à x, à laquelle Leibniz, quelques jours plus tard, substitue J" w (initiale de (( summa omnium w n) en même temps qu'il introduit d pour la (( différence )) infiniment petite, ou, comme il dira bientôt, la différentielle ((XXII),p. 147-167). Concevant ces (( différences >> comme des grandeurs comparables entre elles mais non aux grandeurs finies, il prend d'ailleurs le plus souvent, explicitement ou non, la différentielle dx de la variable indépendante x comme unité, dx = 1 (ce qui revient à identifier la différentielle dy avec la dérivée dyldx), et au début l'omet de sa notation de l'intégrale, qui apparaît donc comme plutôt que comme dx; mais il ne tarde guère à introduire celle-ci, et s'y tient systématiquement une fois qu'il en aperçoit le caractère invariant par rapport au choix de la variable indépendante, qui dispense d'avoir ce choix constamment présent à l'esprit1; et il ne marque pas peu de satisfaction, lorsqu'il revient à l'étude de Barrow qu'il avait jusque-là nCgligé, en constantant que le théorème général de changement de variable, dont Barrow faisait si grand cas, découle immédiatement de sa propre notation ((XXII), p. 412). En tout ceci du reste, il se tient très près du calcul des différences, dont son calcul différentiel se déduit par un passage à la limite que bien entendu il serait fort en peine de justifier rigoureusement; et par la suite il insiste volontiers sur le fait que ses principes s'appliquent indifféremment à l'un et à l'autre. Il cite
ly
Iy
* a J'avertis qu'on prenne garde de ne pas omettre dx.. .faute fréquemment commise, et qui empêche d'aller de l'avant, du fait qu'on ôte par là à ces indivisibles, comme ici dx, leur généralité.. . dc laquelle naissent d'innombrables transJigurations et équipollences dejgures. D ( ( X X I b ) , p. 233).
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FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
expressément Pascal, par exemple, lorsque dans sa correspondance avec Johann Bernoulli ((XXI), t. III, p. 156), se référant à ses premières recherches, il donne une formule de calcul des différences qui est un cas particulier de celle de Newton,
1 m
dny xn ( - 1)" - - (où y est dxn'n! une fonction s'annulant pour x = O, et les dny/dxnsont ses dérivées pour la valeur x de la variable), formule équivalente à une semblable que vient de lui communiquer Bernoulli ((XXI), t. III, p. 150) et (XXIV), t. 1, p. 125-128), et que celui-ci démontre par intégrations par parties successives. Cette formule, comme on voit, est très voisine de la série de Taylor; et c'est le raisonnement même de Leibniz, par passage à la limite à partir du calcul des diflérences, que Taylor retrouvc en 1715 pour obtenir (( sa série1, sans d'ailleurs faire de celle-ci grand usage. F) O n aura déjà aperçu, implicite dans l'évolution décrite plus haut, l'algébrisation progressive de l'analyse infinitésimale, c'est-à-dire sa réduction à un calcul opérationnel muni d'un système de notations uniforme de caractère algébrique. Comme Leibniz l'a maintes fois indiqué avec une parfaite netteté ((XXI b) p. 230-233), il s'agissait de faire pour la nouvellc analyse ce que Viète avait fait pour la théorie des équations, et Descartes pour la géométrie. Pour en comprendre la nécessité, il n'est que de lire quelques pages de Barrow; à aucun moment on ne peut se passer d'avoir sous les yeux une figure parfois compliquée, décrite au préalable avec un soin minutieux; il ne faut pas moins de 180 figures pour les 100 pages (Lcct. V-XII) qui forment l'essentiel de l'ouvrage. Il ne pouvait guère êtrc question d'algébrisation, il est vrai, avant que quelque unit6 ne fût apparue à travers la multiplicité des apparences géométriques. Cependant Grégoire de St. Vincent (IX) déjà introduit (sous le nom de ductus plani in planum O) une sorte dc loi de composition qui revient à l'emploi systématique d'intégrales f (x)g(x) dx considérées comme volumes de solides a < x < b, O < y < f (x), O 6 z < g(x) ; mais il est loin d'en tirer les conséquences que plus tard Pascal déduit, comme: on a vu, de l'étude du même solide. Wallis en 1655, et Pascal en 1658, se forgent, chacun à son usage, des langages de caractère algébrique, dans lesquels, sans écrire aucune formule, ils rédigent des énoncés qu'on peut immédiatement transcrire en formules de calcul intégral dès qu'on en a compris le mécanisme. Le langage de Pascal est particulierement clair et précis; et, si l'on ne comprend pas pourquoi il s'est refusé l'usage des et en déduit par G passage à la limite ii la formule y
=
)>
<(
B. TAYLOR, Methodm Incremenlorum directa et inversa, Lond., 1715. Pour le calcul des différences, Taylor pouvait naturellement s'appuyer sur les résultats de Newton, contenus dans un lemme fameux des Princifiia ((XX), Livre III, lemme 5) et publiés plus amplement en 1711 (XIX d). Quant à l'idée dc passer à la limite, elle semble typiquement leibnizienne; et l'on aurait peine à croire à l'originalité de Taylor sur ce point si on ne connaissait de iout temps maints exemples de disciples ignorants de tout hormis des écrits de leur maître et patron. Taylor ne cite ni Leibniz ni Bernoulli; mais la controverse Newton-Leibniz faisait rage, Taylor Ctait secrétaire de la Royal Society et Sir Isaac en était le tout-puissant président.
NOTE HISTORIQUE
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notations algébriques, non seulement de Descartes, mais même de Viète, on ne peut qu'admirer le tour de force qu'il accomplit, et dont sa maîtrise de la langue l'a seule rendu capable. Mais qu'on laisse passer quelques années, et tout change de face. Newton le premier conçoit l'idée décisive de remplacer toutes les opérations, de caractère géométrique, de l'analyse infinitésimale contemporaine, par une opération analytique unique, la différentiation, et par la résolution du problème inverse; opératioii que bien entendu la méthode des séries de puissances lui permettait d'exécuter avcc une extrême facilité. Empruntant son langage, nous l'avons vu, à la fiction d'un paramètre (( temporel O universel, il qualifie de (( fluentes O les quantités variables en fonction de ce paramètre, et de << fluxions D leurs dérivées. Il ne paraît pas avoir attaché une importance particulière aux notations, et ses séides plus tard vantent même comme un avantage l'absence d'une notation systématique; il prend néanmoins de bonne heure, pour son usage personnel, l'habitude de noter la fluxion par un point, donc dxldt par X, d2x/dt2 par x, etc. Quant à l'intégration, il semble bien que Newton, tout comme Barrow, ne l'ait jamais envisagée que comme problème (trouver la fluente connaissant la fluxion, donc résoudre X = f (t)), et non comme opération; aussi n'a-t-il pas de nom pour l'intégrale, ni, semble-t-il, de notation habituelle (sauf quelquefois un carré,
If0
ou f (t) pour f (t) dt). Est-ce parce qu'il répugne à donner un nom et un signe à un être qui n'est pas défini d'une manière unique, mais seulement à une constante additive près? Faute d'un texte, on ne peut que poser la question. Autant Newton est empirique, concret, circonspect en ses plus grandes hardiesses, autant Leibniz est systématique, généralisateur, novateur aventureux et parfois téméraire. Dès sa jeunesse, il eut en tête l'idée d'une (
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FONCTIONS D'UNE VARIABLE
REELLE
apparition des nouveamx symboles, c'est de voir Leibniz occupé aussitôt A cil formuler les d'emploi, se demander si ci(xy) = dx dy ((XXII), p. 16-166), et se répondre à lui-même par la négative, pour en venir progressivement à la règle correcte (XXI a), qu'il devait plus tard généraliser par sa fameuse formule pour dn(xy) ((XXP), t. III, p. 175). Bien entendu, au moment où Leibniz tâtonne ainsi, Newton sait depuis dix ans dCjà que z = xy entraîne i = iy + xj; mais il ne prend jamais la peine de le dire, n'y voyant qu'un cas particulier, indignc d'être nommé, de sa règle pour différentier une relation F(x, y, z) = O entre fluentes. Au contraire, le principal souci de Leibniz n'est pas de faire servir ses méthodes à, la résolution de tels problèmes concrets, ni non plus de les déduire de principes rigourcux et inattaquables, mais avant tout de mettre sur pied un algorithme reposant sur le maniement formel de quelques règles simples. C'est dans cet esprit qu'il améliore la notation algébrique par l'emploi dcs parenthèses, qu'il adopte progressivement log .x ou Zx pour lc logarithme1, et cju7ilinsiste sur le c< calcul exponentiel c'est-&-dire la considération systématique d'exponenticlles, aX,xX, xy, où l'exposant est une variable. Surtout, tandis que Newton n'introduit les fluxions d'ordre supérieur que strictement dans la mesure où elles sont nécessaires dans chaque cas concret, Leibniz s'oriente de bonne heure vers la création d'un t( calcul opérationnel >> par l'itération de d et de J; prenant peu à peu claire conscience de l7analogicentre la nlultiplication des nombres et la composition des opérateurs de son calcul, il adopte, par une hardiesse heureuse, la notation par exposants pour écrire les itérés de ci, écrivant donc dn pour le n-Cme itéré ((XXIH), p. 595 et 6012, et (XXI), t. V, p. 221 et 378) et même d-l, d-" pour et ses itérés ((XXI), t. III, p. 167); et il cherche même à donner un sens à du pour u. réel quelconque ((XXP), t. II, p. 301-302, et t. III, p. 228). Ce n'est pas à dire que Leibniz ne s'intéresse aussi aux applications de son calcul, sachant bicn (comme Huygens le lui répète souvent ((XXII), p. 599)) qu'elles en sont la pierre dc touche; mais il manque de patience pour les approfondir, ct y cherche surtout I'oecasion de formuler de nouvelles règles générales. C'est ainsi qu'en 1686 (XXI c) il traite de la courbure des courbes, et du cercle osculateur, pour aboutir en 1692 (XXI d) aux principes généraux sur le contact des courbes planes 3; en 1692 (XXI e) et 1694 ( X X I f ) il pose Ics bases de la )>,
1
l Mais il n'a pas de signe pour les fonctions trigonométriques, ni (faute d'un symbole pour e ) pour le « nombre dont le logarithme est x >). « ...c'est à peu pres comme si, au lieu des racines et puissances, on uouloit toujours substituer des lettres, et au lieu de xx, ou x3, prendre m, ou n, après avoir déclaré que ce doivent estre les puirsances de la grandeur x. Jugés, Mons., combien cela embarasseroit. Il en est de mesme de dx ou de ddx, et les differences ne sont pas moins des agections des grandeurs indeterminées dans leurs lieux, que les puissances sont des affections d'une grandeur przse à part. I l me semble donc qu'il est plus naturel de les designer en sorle qu'elles fassent connoistre immediatement la grandeur dont elles sont les affections. i> Il commet d'abord IA-dessus une erreur singulière, croyant que le
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théorie des enveloppes; concurremment avec Johann Bernoulli, il effectue en 1702 et 1703l'intégration des fractions rationnelles par décomposition en é2éincnts simples, mais d'abord d'une manière formelle et sans bien se rendre compte des circonstances qui accompagnent la présence de facteurs linéaires complexes au dénominateur (XXI g et h). C'est ainsi encore qu'un jour d'août 1697, méditant en voiture sur des questions de calcul des variations, il a l'idée de la règle de différentiation par rapport à un paramètre sous le signe f, et, enthousiasmé, la mande aussitôt à Bernoulli ((XXI), t. III, p. 449-454). Mais lorsqu'il en est là, les principes fondamentaux de son calcul sont acquis depuis longtemps, et l'usage a commencé à s'en répandre: l'algébrisation de l'analyse infinitésimale est un fait accompli. G) La notion de fonction s'introduit et se précise d'une foule de manières au cours du xvne siècle. Toute cinématique repose sur une idée intuitive, et en quelque sorte expérimentale, de quantités variables avec le temps, c'est-à-dire de fonctions du temps, et nous avons vu déjà comment on aboutit ainsi à la fonction d'un paramètre, telle qu'elle apparaît chez Barrow, et, sous le nom de fluente, chez Newton. La notion de ((courbe quelconque O apparaît souvent, mais est rarement précisée; il se peut que souvent elle ait été conçue sous forme cinématique ou en tout cas expérimentale, et sans qu'on jugeât nécessaire qu'une courbe soit susceptible d'une caractérisation géométrique ou analytique pour pouvoir servir d'objet aux raisonnements; il en est ainsi, en particulier (pour des raisons que nous sommes mieux à même de comprendre aujourd'hui) lorsqu'il s'agit d'intégration, par exemple chez Cavalieri, Pascal et Barrow; ce dernier, raisonnant sur la courbe définie par x = ct, y = f ( t ) ,avec l'hypothèse que dyldt soit croissante, dit même expressément qu' G il n'importe en rien )) que dyldt croisse <( régulièrement suiuant une loi quelconque, ou bien irrégulièrement D ((XVIII), p. 191) c'est-à-dire, comme nous dirions, soit susceptible ou non d'une définition analytique. Malheureusement cette idée claire et féconde, qui devait, convenablement précisée, reparaître au XIX" siècle, ne pouvait alors lutter contre la confusion créée par Descartes, lorsque celui-ci avait, en premier lieu, banni de la géométrie fi toutes les courbes non susceptibles d'une définition analytique précise, et en second lieu restreint aux seules opérations algébriques les procédés de formation adinissibles dans une telle définition. Il est vrai que, sur ce dernier point, il n'est pas suivi par la majorité de ses contemporains; peu à peu, et souvent par des détours fort subtils, diverses opérations transcendantes, le logarithme, l'exponentielle, les fonctions trigonométriques, les quadratures, la résolution d'équations différentielles, le passage à la limite, la sommation des séries, acquièrent droit de cité, sans qu'il soit facile sur chaque point de marquer le moment précis où se fait le pas en avant; et d'ailleurs le premier pas en avant est souvent suivi d'un pas en arrière. Pour le logarithme, par exemple, on doit considérer comme des étapes importantes l'apparition de la courbe logarithmique (y = aX ou y = log x suivant le choix des axes), de la spirale logarith-
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FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
mique, la quadrature de l'hyperbole, le développement en série de log (1 + x), et même l'adoption du symbole log x ou lx. En ce qui concerne les fonctions trigonométriques, et bien qu'en un certain sens elles remontent à l'antiquité, il est intéressant d'observer que la sinusoïde n'apparaît pas d'abord comme définie par une équation y = sin x, mais bien, chez Roberval ((VI11 a), p. 63-65), comme (( compagne de la roulette D (en l'espèce, il s'agit de la courbe
c'est-à-dire comme courbe auxiliaire dont la définition est déduite de celle de la cycloïde. Pour rencontrer la notion générale d9expressioiianalytique, il faut en venir à J. Gregory, qui la définit en 1667 ((XVI bis), p. 413), comme une quantité qui s'obtient à partir d'autres quantités par une succession d'opérations algébriques (( ou de toute autre opération imaginable O ; et il essaie de préciser cette notion dans sa préface ((XVI bis), p. 408409), en expliquant la nécessité d'adjoindre aux cinq opérations de l'algèbre1 une sixième opération, qui en définitive n'est autre que le passage à la limite. Mais ces intéressantes réflexions sont bientôt oubliées, submergées par le torrent des développements en série découverts par Gregory lui-même, Newton, et d'autres; et le prodigieux succès de cette dernière méthode crée une confusion durable entre fonctions susceptibles de définition analytique, et fonctions développables en série de puissances. Quant à Leibniz, il semble s'en tenir au point de vue cartésien, élargi par l'adjonction explicite des quadratures, et par l'adjonction implicite des autres opérations familières à l'analyse de son époque, sommation de séries de puissances, résolution d'équations différentielles. De même, Johann Bernoulli, lorsqu'il veut considérer une fonction arbitraire de x, l'introduit comme <( une quantitéformée d'une manière quelconque à partir de x et de constantes D ((XXI), t. II, p. 150), en précisant parfois qu'il s'agit d'une quantité formée (( d'une manière algébrique ou transcendante )) ((XXI), t. II, p. 324) ;et, en 1698, il se met d'accord avec Leibniz pour donner à une telle quantité le nom de ((fonction de x D ((XXI), t. III, p. 507-510 et p. 525-526)2. Déjà Leibniz avait introduit les mots de (( constante O,(( variable r), ((paramètre n, et précisé à propos d'enveloppes la notion de famille de courbes dépendant d'un ou plusieurs paramètres (XXI e). Les questions de notation se précisent aussi dans la correspondance avec Johann Bernoulli: celui-ci écrit l
Il s'agit des quatre opérations rationnelles, et de l'extraction de racines d'ordre quelconque:
J. Gregory n'a jamais cessé de croire à la possibilité de résoudre par radicaux les équations de tous les degrés. Jusque-là, et déjà dans un manuscrit de 1673, Leibniz avait employé ce mot comme abréviation pour désigner une grandeur > (c'est-à-dire, en notre langage, algébrique) (cf. D, MAHNKE, Abh. Paeuss. Akad. der Wiss., 1925, Nr. 1, Berlin, 1926).
NOTE HISTORIQUE
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volontiers X, ou E,, pour une fonction arbitraire de x ((XXI), t. III, p. 531); Leibniz approuve, mais propose aussi ilLi, 2@là où nous écririons fl(x), f,(x) ; et il propose, pour la dérivée dzldx d'une fonction z de x, la notation dx (par opposition à dz qui est la différentielle) alors que Bernoulli écrit Az ((XXI), t. III, p. 537 et 526).
* **
Ainsi, avec le siècle, l'époque héroïque a pris fin. Le nouveau calcul, avec ses notions et ses notations, est constitué, sous la forme que Leibniz lui a donnée. Les premiers disciples, Jakob et Johann Bernoulli, rivalisent de découvertes avec le maître, explorant à l'envi les riches contrées dont il Icur a montré Ic chemin. Le premier traité de calcul différentiel et intégral a été écrit en 1691 et 1692 par Johann Bernoulli1, à l'usage d'un marquis qui se montre bon élève. Peu importe d'ailleurs que Newton se soit décidé enfin, en 1693, à publier parcimonieusement un bref aperçu de scs fluxions ((XV),t. II, p. 391-396) ;si ses Principia ont de quoi fournir aux méditations de plus d'un siècle, sur le terrain du calcul infinitésimal il est rejoint, et sur bien des points dépasse. Les faiblesses du nouveau système sont d'ailleurs visibles, du moins à nos yeux. Newton et Leibniz, abolissant d'un coup une tradition deux fois millénaire, ont accordé à la différentiation le rôle primordial, et réduit l'intégration à n'en Ctre que l'inverse; il faudra tout le xrxe siècle, et une partie du xxe, pour rétablir un juste équilibre, en mettant l'intégration à la base de la théorie générale des fonctions de variable réelle, et de ses généralisations rnoderncs (voir les Notes historiques du Livre sur l'Intégration). C'est de ce renversement de point de vue aussi que découle le rôle excessic ct presque exclusif, que prend déjà chez Barrow, et surtout à partir de Newton et Leibniz, l'intégrale indéfinie aux dépens de l'intégrale définie: là aussi le xlxe siècle eut à remettre les choses au point. Enfin la tendance proprement leibnizienne au maniement formel des symboles devait aller en s'accentuant à travers tout le xvme siècle, bien au delà de ce que pouvaient autoriser les ressources de l'analyse de ce temps. En particulier, il faut bien reconnaître que la notion leibnizienne de différentielle n'a à vrai dire aucun sens; au début du xlxe siècle, elle tomba dans un discrédit dont elle ne s'est relevée que peu à pcu; et, si l'emploi des différentielles premières a fini par être complètement légitimé, les différentielles d'ordre supérieur, d'un usage pourtant si commode, n'ont pas encore été vraiment réhabilitées jusqu'à ce jour. Quoi qu'il en soit, l'histoire du calcul diflércntiel et intégral, à partir de la fin du XVII"siècle, se divise en deux parties. L'une se rapporte aux applications de ce calcul, toujours plus riches, nombreuses et variées. A la géométrie différentielle La partie de ce traité qui se rapporte au calcul inttçral fut publiée en 1742 seulement ((XXIV), t. III, p. 385-558) ;celle qui a irait au calcul différentiel n'a été retrouvéc et publiée que récemment
(XXIV bir) ;il est vrai que le marquis de l'Hôpital l'avait publiée en français, légèrement remaniée, sous son propre nom, ce dont Bernoulli marque quelque amertume dans ses lettres à Leibniz.
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FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
des courbes planes, aux équations différentielles, aux séries de puissances, au calcul des variations, dont il a déjà été question plus haut, viennent s'ajouter la géométrie différentielle des courbes gauches, puis des surfaces, les intégrales multiples, les équations aux dérivées partielles, les séries trigonométriques, l'étude de nombreuses fonctions spéciales, et bien d'autres types de problèmes, dont l'histoire sera exposée dans les Livres qui leur seront consacrés. Nous n'avons à nous occuper ici que des travaux qui ont contribué à mettre au point, approfondir et consolider les principes mêmes du calcul infinitésimal, en ce qui concerne les fonctions d'une variable réelle. De ce point de vue, les grands traités du milieu du XVIII~siècle n'offrent que peu de nouveautés. Maclaurin enAngleterrel, Euler sur le continent (XXV a et b), restent fidèles aux traditions dont chacun d'eux est l'héritier. Il est vrai que le premier s'efforce de clarifier quelque peu les conceptions newtoniennes2 tandis que le second, poussant le formalisme leibnizien à l'extrême, se contente, comme Leibniz et Taylor, de faire reposer le calcul différentiel sur un passage à la limite fort obscur à partir du calcul des différences, calcul dont il donne du reste un exposé fort soigné. Mais surtout Euler achève l'euvre de Leibniz en introduisant et faisant adopter les notations encore aujourd'hui en usage pour e, i, et les fonctions trigonométriques, et répandant la notation x. D'autre part, et si le plus souvent il ne fait pas de distinction entre fonctions et expressions analytiques, il insiste, à propos de séries trigonométriques et du problème des cordes vibrantes, sur la nécessité de ne pas se borner aux fonctions ainsi définies (et qu'il qualifie de (( continues >)), mais de considérer aussi, le cas échéant, des fonctions arbitraires, ou a discontinues )>, données expérimentalement par un ou plusieurs arcs de courbe ((XXV c ) , p. 74-91). Enfin, bien que cela sorte quelque peu de notre cadre, il n'est pas possible de ne pas mentionner ici son extension de la fonction exponentielle au domaine complexe, d'où il tire les célèbres formules liant lYexponentieIleaux fonctions trigonométriques, ainsi que la définition du logarithme d'un nombre complexe; par là se trouve élucidée définitivement la fameuse analogie entre logarithme et fonctions circulaires réciproques, ou, dans le langage du X V I I ~siècle, entre les quadratures du cercle et de l'hyperbole, observée déjà par Grégoire de St. Vincent, précisée par Huygens et surtout par J. Gregory, et qui, chez Leibniz et Bernoulli, était apparue dans 1
2
2
l'intégration formelle de -= 1 +x2 2(x+i) 2(x-i) D'Alembert cependant, ennemi de toute mystique en mathématique comme ailleurs, avait, dans de remarquables articles (XXVI), défini avec la plus grande clarté les notions de limite et de dérivée, et soutenu avec force qu'au fond c'est C . MACLAURIN, A comjlete treatise ofj¶uuxbns, Edimburgh, 1742. Elles avaient fort besoin, en effet, d'être défendues contre les attaques philosophico-théologicohumoristiques du fameux évêque Berkeley. D'après celui-ci, qui croit aux fluxions ne doit pas trouver fort difficile de prêter foi aux mystères de la religion: argument ad hominem,qui ne manquait ni de logique ni de piquant. l
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NOTE HISTORIQUE
là toute la <( métaphysique D du calcul infinitésimal. Mais ces sages avis n'ont pas eu de suite immédiate. Le monumental ouvrage de Lagrange (XXVII) représente une tentative de fonder I'analyse sur l'une des plus discutables conceptions newtoniennes, celle qui confond les notions de fonction arbitraire et de fonction développable en série de puissances, et de tirer de là (par la considération du coefficient du terme du premier ordre dans la série) la notion de différentiation. Bien entendu, un mathématicien de la valeur de Lagrange ne pouvait manquer d'obtenir à cette occasion des résultats importants et utiles, comme par exemple (et d'une manière en réalité indépendante du point de départ que nous venons d'indiquer) la démonstration générale de la formule de Taylor avec l'expression du reste par une intégrale, et son évaluation par le théorème de la moyenne; du reste l'œuvre de Lagrange est à l'origine de la méthode de Weierstrass en théorie des fonctions d'une variable complexe, ainsi que de la théorie algébrique moderne des séries formelles. Mais, du point de vue de son objet immédiat, elle représente un recul plutôt qu'un progrès. Avec les ouvrages d'enseignement de Cauchy, au contraire (XXVIII), on se retrouve enfin sur un terrain solide. Il définit une fonction essentiellement comme nous le faisons aujourd'hui, bien que dans un langage encore un peu vague. La notion de limite, fixée une fois pour toutes, est prise pour point de départ; celles de fonction continue (au sens moderne) et de dérivée s'en déduisent immédiatement, ainsi que leurs principales propriétés élémentaires; et l'existence de la dérivée, au lieu d'être un article de foi, devient une question à étudier par les moyens ordinaires de l'analyse. Cauchy, à vrai dire, ne s'y intéresse guère; et d'autre part, si Bolzano, parvenu de son côté aux mêmes principes, construisit un exemple de fonction continue n'ayant de dérivée finie en aucun point (XXIX), cet exemple ne fut pas publié, et la question ne fut publiquement tranchée que par Weierstrass, dans un travail de 1872 (et, dans ses cours dès 1861) (XXXII). En ce qui concerne l'intégration, 19euvrede Cauchy représente un retour aux saines traditions de l'antiquité et de la première partie du xvne siècle, mais appuyé sur des moyens techniques encore insuffisants. L'intégrale définie, passée trop longtemps au second pIan, redevient la notion primordiale, pour laquelle Cauchy fait adopter définitivement la notation f (x) dx proposée par Fourier x=b parfois employé par Euler) ; et, pour la (au lieu de l'incommode ff (x) dx
fa
[X =
a]
définir, Cauchy revient à la méthode d'exhaustion, ou comme nous dirions, aux sommes de Riemann >> (qu'il vaudrait mieux nommer sommes d'Archimède, ou sommes d'Eudoxe). Il est vrai que le X V I I ~siècle n'avait pas jugé à propos de soumettre à un examen critique la notion d'aire, qui lui avait paru au moins aussi claire que celle de nombre réel incommensurable; mais la convergence des sommes << de Riemann vers l'aire sous la courbe, tant qu'il s'agit d'une courbe monotone ou monotone par morceaux, était une notion familière à tous les auteurs soucieux de rigueur au X V I I ~siècle, Fermat, Pascal, Barrow; et J. Gregory,
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particulièrement bien préparé par ses réflexions sur le passage à la limite et sa familiarité avec une forme déjà fort abstraite du principe des (1 intervalles emboîtés )), en avait même rédigé, parait-il, une démonstration soignée, restée inédite ((XVII bis), p. 445-446)' qui eût pu servir à Cauchy presque sans changement s'il l'avait connue1. Malheureusement pour lui, Cauchy prétendit démontrer l'existence de l'intégrale, c'est-à-dire la convergence des (( sommes de Riemann )>, pour une fonction continue quelconque; et sa démonstration, qui deviendrait correcte si elle s'appuyait sur le théorème de continuité uniforme des fonctions continues dans un intervalle fermé, est dénuée de toute valeur probante faute de cette notion. Dirichlet ne semble pas s'être aperçu non plus de la difficulté au moment où il rédigeait ses célèbres mémoires sur les séries trigonométriques, puisqu'il y cite le théorème en question comme facile à démontrer D ((XXX), p. 136); il est vrai qu'il ne l'applique en définitive qu'aux fonctions bornées, monotones par morceaux; Riemann, plus circonspect, ne mentionne que ces dernières lorsqu'il s'agit de faire usage de sa condition nécessaire et suffisante pour la convergence des (( sommes de Riemann a ((XXXI), p. 227-271). Une fois le théorème sur la continuité uniforme établi par Heine (cf. TG, II, Note historique p. 42), la question n'offrit bien entendu plus aucune difficulté; et elle est aisément tranchée par Darboux en 1875 dans son mémoire sur l'intégration des fonctions discontinues (XXXIII), mémoire où il se rencontre du reste sur bien des points avec les importantes recherches de P. du Bois-Reymond, parues vers la même époque. Du même coup se trouve démontrée pour la première fois, mais cette fois définitivement, la linéarité de l'intégrale des fonctions continues. D'autre part, la notion de convergence uniforme d'une suite ou d'une série, introduite entre autres par Seidel en 1848, et mise en valeur en particulier par Weierstrass (cf TG, X, Note historique p. 62), avait permis de donner une base solide, sous des conditions un peu .trop restrictives il est vrai, à l'intégration des séries terme à terme et à la différentiation sous le signe en attendant les théories modernes dont nous n'avons pas à parler ici, et qui devaient éclaircir ces questions d'une manière provisoirement définitive. Nous avons ainsi atteint à l'étape finale du calcul infinitésimal classique, celle qui est représentée par les grands Traités d'Analyse de la fin du xlxe siècle; du point de vue qui nous occupe, celui de Jordan (XXXIV) occupe parmi eux une place éminente, pour des raisons esthétiques d'une part, mais aussi parce que, s'il constitue une admirable mise au point des résultats de l'analyse classique, il annonce à bien des égards l'analyse moderne et lui prépare la voie. Après Jordan vient Lebesgue, et l'on entre dans le sujet d'un autre Livre du présent ouvrage.
1,
C'est du moins ce qu'indique le résumé donné par Turnbull d'après le manuscrit.
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assura,
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FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
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CHAPITRE IV
Equations di
rentielles
§ 1. THÉORRMES D'EXISTENCE 1. La notion d'équation différentielle
Soient 1 un intervalle contenu dans W et non réduit à un point, E un espace vectoriel topologique sur R,A et B deux parties ouvertcs de E. Soit (x,y, t) »g(x,y, t ) une application de A x B x I dans E; à toute application dérivable ai de 1 dans A, dont la dérivée prend ses valeurs dans B, faisons correspondre l'application t t.g(u(t), uil(t), t) de 1 dans E, que nous désignerons par g ( u ) ; g est donc définie dans l'ensemble 9 ( A , B) des applications dérivables de P dans A, dont la dérivée prend ses valeurs dans B. Nous dirons que l'équation g(u) = O est une équation dz$éentielle en u (relativement à la variable réelle t) ; une solutio?~ de cette équation est encore appeléc int&rale de I'équation différentielle (dans l'intervalle 1); c'est donc une application dérivable de P dans A, dont la dérivée prend ses valeurs dans B, et qui est telle quc g(u(t), ul(t), t) = O pour tout t E I. Par abus de langage, nous écrirons l'équation différentielle g(u) = O sous la forme
dx, x', t )
O, étant sous-entendu que x est un élément dc l'ensemble 9 ( A , B) =
Par exemple, pour 1 = E = R, les relations tx' - 2 x = O, xt2 - 4 x = O , x - t2 = O X' = 2t, sont des équations differentielles, qui admettent toutes quatre pour solution la fonction x ( t ) = t 2 .
Dans ce chapitre, nous ne considérerons en principe que le cas où E est un espace normé complet sur R, et où les équations différentielles sont de la forme particulière (1)
x' = f(t, x)
FVR IV.2
91
ÉQUATIONS DIFF RENTIELLES
(<(équations résolues par rapport à x' >)), f désignant une fonction à valeurs dans E, définie dans I x H, où H est une partie ouuerte non vide de E. Nous élargirons d'autre part un pcu la notion de solution (ou iîtégrale) d'une telle équation (dans l'intervalle 1) : nous dirons qu'une fonction u définie et continue dans 1, à valeurs dans H, est une solution (ou intégrale) de i'équation (1) s'il existe une partie dénombrable A de I telle qu'en tout point t du complémentaire de A par rapport à 1, in adnxtte une dérivée u f ( t ) t e k que uf(t) = f(t, ~ ( t ) )Si. u est dérivable et vérifie la relation précédente en tout point t E 1, nous dirons que c'est une solution stricte de l'équation (1) dans 1. Dans Ir cas particulier d'une équation différentielle de la forme x' = f (t), f étant une application dc I dans E, les solutions a u sens précédent sont les primitives de la fonction f (II[,p. l ) , et les solutions strictes sont lespri9nitiues ~trictes.
Lorsque E est un ~roduitd'espaces normés complets E, (1 < i < n), on peut écrire x = (x,),,,,, ct f = (B;) où x, est unc application de 1 dans E,, et f, une application de 1 x H dans E,; l'équation (1) est alors équivalente au rystème d'équations rlz&entielles
,,,,,
xi = f,(t,x1,x2,..., xn)
(2)
(1
< i < n).
Lc cas le plus important est celui où tous les Ei sont égaux à R ou à C; on dit alors que (2) est un système d'équations différentielles scalaires. A l'6tucle des systèmes (2) se ramènc celle des relations de la forme x(") = f (t, X, x f , . . .,x(n - 1))
(3)
où x est une fonction vcctorielle n fois dérivable dans 1: en posant en effet x, = x, x, = x(,-l) pour 2 < f < n, la relation (3) est équivalente au système
Une relation dc la forme (3) est appelée équation dzfirentielle d'ordre n (résolue par rapport à x(IL));par opposition, les équations de la forme (1) sont dites Cquations différentielies du premier ordre. O n ramène dc même à un système de la [orme (2) tout àil-Tcrentirllrs de la forme (5)
(1
((
systkme d'équations
Dn%xi= f , ( t , XI, Dxl, . . ., D n l - l ~ l ., . . , xp, D x p. . ., Dnp-lxp)
< i < p), où xi est une fonction ni fois dérivable dans 1 (pour 1 < i < fi).
2. Équations diRérentielles admettant gour solutiolas des primitives de fonctions réglées
Rappelons (II, p. 4, déf. 3) qu'une fonction vcctorielle an définie dans un intervalle I c R est dite réglée si, dans toute partie compacte de 1, elle est limite
No 2
THÉORÈMES D'EXISTENCE
FVR IV.3
uniforme de fonctions en escalier; une condition équivalente est qu'en tout point intérieur à 1, u ait une limite à droite et une limite à gauche, ainsi qu'une limite à droite à l'origine de I et une limite à gauche à l'extrémité de 1, lorsque ces points appartiennent à 1 (II, p. 5, th. 3). Nous allons dans ce chapitre nous restreindre aux équations différentielles ( 1 ) dont toute solution est une primitive d'une fonction réglée dans 1. Cette condition est évidemment satisfaite si, pour toute application continue ai de I dans H, la fonction f(t, u ( t ) ) est réglée dans 1; le lemme suivant donne une condition suffisante pour qu'il en soit ainsi:
Lemme 1. - Soit f une application de 1 x H dans E telle que, en désignant par fx (pour tout x E H ) l'application t i-t f ( t , x) de 1 dans E, les conditions suivantes soient réalisées: l 0 fx est réglée dans 1pour tout x E H ; 2, l'application x ++f, de H dans l'ensemble T(1,E ) des applications de 1dans E est continue quand on munit F ( I , E ) de la topologie de la convergence compacte (TG, X , p. 04). Dans ces conditions: 1" Pour toute application continue u de 1 dans H, la fonction t i-t f ( t , u ( t ) ) est réglée dans 1; de f a p précise, la limite à droite (resp. à gauche) de cette fonction en un point t , E 1 est égale à la limite à droite (resp. à gauche) de la fonction t i-t f(t, u ( t , ) ) au point t,. 2" S i (un)est une suite d'applications de 1 dans H, qui converge unformément vers une application continue u de I dans H, dans toute partie compacte de 1, la suite des fonctions f ( t , u n ( t ) ) converge uniformément vers f ( t , u ( t ) ) dans toute partie compacte de I . l o Soit c la limite à droite de f ( t , ~ ( t , ) au ) point t,; pour tout E > O, il existe un voisinage compact V de t , dans I tel que l'on ait jlf(t, u ( t , ) ) - cl1 < E pour t E V et t > t,. D'autre part, il existe 8 > O tel que les relations
entraînent I/f(s,x) - f(s, u ( t , ) ) 1 < E pour tout s E V; si W c V est un voisinage de t, dans 1 tel que l'on ait / l u ( t ) - u(t,) I < S pour tout t E MT, on aura donc j/f(t, ~ ( t ) -) cl1 < 2o pour t E W et t > t,, ce qui prouve que c est limite à droite de f (t, ~ ( t )au ) point t,. 2" Soit K une partie compacte de 1; comme u est continue dans 1, u ( K ) est une partie compacte de H; pour tout E > O et tout x E u ( K ) il existe un nombre 8, telque, poury E H, / / y- X I I < 8, et pour tout t E K , on ait I/f(t,y) - f ( t , x)I / < E. Il existe un nombre fini de points xiE u ( K ) tels que les boules fermées de centre xi et de rayon 4 S,, forment un recouvrement de u ( K ) ; soit S = Min (8,,). Par hypothèse, il existe un entier no tel que pour n 2 no, on ait IIuEi,(t)- u ( t ) / j < $8 pour tout t E K. Or, pour tout t E K , il existe un indice i tel que
par suite, on a I/un(t) tout t E K et tout n 2 no.
xi11
<
S,,, d'où /If(t,u , ( t ) ) -
FVR IV.4
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
41
Dans toute la suite de ce paragraphe, 1 désignera un intervalle contenu dans IR et non réduit à un point, H un ensemble ouvert non vide contenu dans l'espace normé E, f une applicatioîl de 1 x H dans E satisfaisant aux conditions du lemme 1. PROPOSITION 1. -Soient t, un point de 1, x, un point de H; pour qu'une fonction continue u soit une solution de l'équation ( 1 ) dans 1 et prenne la valeur x, au point t,, il faut et il su@t qu'elle vérijie la relation (6)
u(t) = x ,
+
t
S,.
f(s,u(s))ds
pour tout t E 1. E n effet, d'après le l e m m e 1, si u est solution d e ( 1 ) dans 1, f(t, u ( t ) ) est réglée, donc le sccond membre d e ( 6 ) est défini et égal à u ( t ) pour tout t E 1. Réciproquemcnt, si u est u n e fonction continue satisfaisant à (6), f(t, u ( t ) ) est réglée d'après le l e m m e 1, donc u a pour dérivée f ( t , u ( t ) ) sauf aux points d'une partie dénombrable d e 1. COROLLAIRE. - En tout point de 1 distinct de l'origine (resp. de l'extrémité) de cet intervalle, toute solution u de ( 1 ) dans I admet une dérivée à gauche (resp. à droite) égale à la limite à gauche (resp. à droite) de f ( t , u ( t ) ) en cepoint. PROPOSITION 2. - Si f est une application continue de 1 x H dans E, toute solution de l'équation ( 1 ) dans 1 est une solution stricte. E n effet, u n e telle solution u est primitivc de la fonction continue f ( t , u ( t ) ) ( I I , p. 16, prop. 3). O n notera d'ailleurs qu'une fonction f continue dans 1 x H vérifie l e conditions du lemme 1 (TG, X, p. 13, cor. 3).
Dans cc q u i suit, nous allons nous donner arbitrairement t, E 1 et x, E H, et chercher s'il existe dans I ( o u dans un voisinage de t, par rapport à 1) des solutions d c ( 1 ) prcnant la valeur w, a u point t, (ou, ce qui rcvient au m ê m e , des solutions d e ( 6 ) ) . 3. Existence de solutions approchées
Étant donné un nombre E > O, nous dirons qu'une application continue u d e 1 dans H est u n e solution approchée à E près d e l'équation différentielle x'
=
f (t, x)
si, e n tous les points d u coniplémentaire par rapport à 1 d'un ensemble dénombrable, u admet u n e dérivée qui satisfait à la condition
No 3
THÉORÈMESD'EXISTENCE
FVR IV.5
Soit (t,, x,) un point de I x 13; f satisfaisant par hypothèse aux conditions du lemme 1 (IV, p. 3), il existe un voisinage compact Q de t, dans I tel que f(t, x,) soit bornée dans J, et une boule ouverte S de centre x,, contenue dans H, telle que f(t, x) - f(t, x,) soit bornée dans J x S; il en résulte que f(t, x) est bornée dans J x S. Dans tout ce no,J désignera un intervalle compact, uoisinage de t, dans 1, S une boule ouverte de centre x, et de rayon r, contenue dans H, J et S étalzt tels que f soit bornée dans J x S; M désignera la borne supérieure de Ilf(t, x) II dans J x S. PROPOSITION 3. -Daru tout interualle compact d'origine (ou d'extrémité) t,, contenu dans J et de longueur < r/(M + E), il existe une solution approchée à E près de l'équation (l), à valeurs dans S, et égale à x, au point t,. Nous allons supposer que t, n'est pas l'extrémité de J, et démontrer la proposition pour les intervalles d'origine t,. Soit R l'ensemble des solutions approchées de (1) à E près, dont chacune prend ses valeurs dans S, est égale à x, au point t,, et est définie dans un intervalle semi-ouvert (t,, b[ contenu dans J (intervalle dépendant de la solution approchée que l'on considère). Montrons d'abord que rJn n'est pas vide. Soit c la limite à droite de f(t, x,) au point t,; d'après le lemme 1 (IV, p. 3), la fonction f(t, X, + ~ ( -t tO))a une limite à droite égale à c au point t,, donc la restriction de la fonction x, + c(t - tO)à un intervalle semiouvert (t,, b( assez petit appartient à R. Ordonnons l'ensemble % par la relation << u est une restriction de v H, et montrons que rJn est inductif (E, III, p. 20). Soit (u,) une partie totalement ordonnée de n, et soit (t,, b,( l'intervalle où ia, est définie: pour b, < b,, ai, est donc un prolongement de u,. La réunion des intervalles (t,, b,Q est un intervalle (t,, b( contenu dans J, et il existe une fonction et une seule u définie dans (t,, b( et coïncidant avec u, dans (t,, b,( pour tout cc; parmi les b,, il existe une suite croissante (b,,) tendant vers b; comme u coïncide avec u,, dans (t,, bu,(, u admet, en tous les points du complémentaire par rapport à (t,, b[ d'un ensemble dénombrable, une dérivée vérifiant la relation (7), et est donc la borne supérieure de l'ensemble (u,) dans m. D'après le th. de Zorn (E, III, p. 20, th. 2), % admet un Clément maximal u,; nous allons montrer que si (t,, t,[ est l'intervalle où est définie ai,, ou bien t, est l'extréniité de J, ou bien t, - t, 3 r/(M + E). Raisonnons par l'absurde, en supposant qu'aucune de ces deux hypothèses ne soit vérifiée; montrons d'abord qu'on peut prolonger u, par continuité au point t, : en effct, quels que soient s et t dans (t,, t,[, on a
d'après le th. des accroissements finis; le critère de Cauchy montre donc que U, admet une limite à gauche x, 6 S au point t,. Soit alors cl la limite à droite au point t, de la fonction f(t, x,) ; on a ~IC, II < M; le même raisonnement qu'au
FVR IV.6
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
41
début de la démonstration montre qu'on peut prolonger u, dans un intervalle c,(t - t,), de sorte que la fonction semi-ouvert d'origine t,, par la fonction x, prolongée appartienne encore à %, ce qui est absurde. La proposition est donc démontrée.
+
Lorsque f est unz-formément continue dans J x S, on peut démontrer la prop. 3 sans faire usage du th. de Zorn (IV, p. 37, exerc. 1 a)).
PROPOSITION 4. -L'ensemble des solutions approchées de (1) à E près d4nies dmr un même intervalle K c J, et prenant leurs valeurs dans S, est uniformément équicontinu. En effet, si arm est une fonction quelconque appartenant à cet ensemble, s et t deux points de K, on a, d'après le th. des accroissements finis,
COROLLAIRE (théorème de Peano). - Si E est de dimension finie sur R, dans tout interoalle compact K d'origine (ou d'extrémité) t,, contenu dans J et de longueur < r/M, il existe une solution de (1) à valeurs dans S, Égale à x, au point t,. En effet, d'après la prop. 3, dès que n est assez grand, il existe une solution approchée u n de l'équation (1) à l/n près, définie dans K, à valeurs dans S, et égale à x, au point t,. En outre, à partir d'une certaine valeur de n, un(K) est contenu dans une boule fermée de centre x, et de rayon < r y indépendant de n. L'ensemble des u n est équicontinu (prop. 4), et comme E est de dimension finie, S est relativement compacte dans E, donc pour tout t E K, l'ensemble des u,(t) est relativement compact dans E. D'après le th. d'Ascoli (TG, X, p. 17, th. 2), l'ensemble des un est relativement compact dans l'espace F ( K ; E) des applications de K dans E, muni de la topologie de la convergence uniforme. 11 existe donc une suite (un,) extraite de (un), qui converge uniformément dans K vers une fonction continue u. On a u(K) c S et par suite t tt f(t, u(t)) est définie dans K ; en vertu du lemme 1 (IV, p. 3), f(t, un,(t)) converge uniformément vers f(t, u(t)) dans K ; d'après (IV, p. 4, formule (7)), unfiest primitive d'une fonction qui tend uniformément vers f (t, u(t)) dans K, donc (II, p. 2, th. 1) u est solution de (1) dans K, égale à x, au point t,. Remarques. - 1) Il peut exister une injnité d'intégrales d'une équation différentielle ( l ) ,prenant la même valeur en un point donné. Par exemple, l'équation différentielle scalaire x' = 2dm admet pour intégrales prenant la valeur O au point t = O toutes les fonctions définies par u(t) = O u(t) = - (t $ u(t) = ( t -
pour
P)2 pour pour
- p < t < cr t <
-P
tac(
quels que soient les nombres positifs GL et 3. 2) Le th. de Peano n'est plus exact lorsque E est un espace normé complet quelconque de dimension injnie (IV, p. 41, exerc. 18).
No 4
THÉORÈMES D'EXISTENCE
FVR IV.7
4. Comparaison des solutions approchées
Dans ce qui suit, 1 et H désignent, comme ci-dessus, un intervalle contenu dans R et un ensemble ouvert dans l'espace normé E, respectivement; to est un point de 1. DÉFINITION 1. -Etant donnée une fonction numérique positiue t t-t k(t) déJinie dans 1, on dit qu'une application f de I x H dans E est lipschitzienne pour la fonction k(t) si, pour tout x E H, la fonction t i-t f(t, x) est reglée dans 1, et si, pour tout t E 1 et tout couple de points x,, x, de H, on a ((( condition de Lipschitz >>)
O n dira que f est lipschitzienne (sans préciser) dans 1 x H si elle est lipschitzienne dans cet ensemble pour une certaine constante k 3 0. Il est immédiat qu'une fonction lipschitzienne dans 1 x H satisfait aux conditions du lemme 1 de IV, p. 3 (la réciproque étant inexacte); lorsque f est lipschitzienne (dans 1 x H), on dit que l'équation différentielle (1) est lipschitzienne (dans 1 x H).
x'
=
f(t, X)
Exemple. - Lorsque E = , et que H est un intervalle dans R,si en tout point (t, x) de I x H la fonctionf (t, x) admet une dérivée partieilef; (II, p. 24) telle que 1 f; (t, x) 1 Q k(t) dans 1 x W, la condition (8) est vérifiée en vertu du th. des accroissements finis; nous verrons plus tard comment cet exemple se généralise au cas où E est un espace normé quelconque. Si f est lipschitzienne dans 1 x H, pour tout intervalle compact J c 1 et toute boule ouverte S c H, f est bornée dans J x S. La prop. 3 (IV, p. 5) est donc applicable, et démontre l'existence de solutions approchées de l'équation (1). Mais on a en outre la proposition suivante, qui permet de comparer deux solutions approchées : PROPOS~TION 5. - Soient k(t) une fonction numérique réglée et > O dans 1, f ( t , x) une fonction définie et lipschitzienne pour la fonction k(t) dans 1 x H. Si u et v sont deux solutions approchées de l'équation (1) à E, et E, près respectivement, définies dans 1et prenant leurs ualeurs dans H, on a, pour tout t E 1 tel que t 2 t,,
FVR IV.8
91
ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES
De la relation [[u1(t)- f(t, u(t)) 1 < cl, valable dans le complémentaire d'un ensemble dénombrable, on déduit, par application du th. des accroissements finis
et de même
D'après la condition de Lipschitz (S), on a
d'où, en posant w(t) = I[u(t) - v(t) 1 ,
La proposition est alors conséquence du lemme suivant:
*
Lemme 2. - Si, dans tintervalle (t,, t,), w est unefonction numérique continue satisfaisant à l'inégalité
où
< tl
1:
Posons en effet y(t) = k(s)w(s) ds; la relation (12) entraîne que, dans le complémentaire d'un ensemble dénombrable, on a
En posant z(t) = y (t)exp( -
j:ok(s) ds), la relation
(14) équivaut à
t
z f ( t ) < cp(t)k(t) exp (-
6.
k(s) ds).
No 4
F V R IV.9
THÉORÈMES D'EXISTENCE
Appliquant le th. des accroissements finis (1, p. 23, th. 2 ) à cette inégalité, il vient, puisque z(to) = O
d'où
et c o m m e w ( t )
<~
( t +) y ( t ) , o n obtient ainsi (13).
COROLLAIRE.-Soit f une fonction lipschitzienne pour la constante k > 0, déJinie dans 1 x H. Si u et v sont deux solutions approchées de ( 1 ) à cl et E , près respectivement, d$nies dans 1 et prenant leurs valeurs dans H , on a, pour tout t E 1,
Cette inégalité est e n effet u n e conséquence immédiate de ( 9 ) lorsque t pour la démontrer lorsque t < to, il suffit de l'appliquer à l'équation
déduite d e ( 1 ) par le changement d e variable t
> to;
= -S.
Remarques. - 1) Lorsque k = 0, l'inégalité (15) est remplacée par l'inégalité
dont la démonstration est immédiate. 2) Lorsque E est de dimensionfmzie, et que f est lipschitzienne dans 1 x H, on peut démontrer l'existence de solutions approchées de l'équation (1) (IV, p. 5, prop. 3) sans utiliser l'axiome de choix (IV, p. 37, exerc. 1b)).
PROPOSITION 6. -Soient f et g deux fonctions d&nies dans 1 x H , satisfaisant aux conditions du lemme 1 de I V , p. 3, et telles que, dans 1 x H ,
On suppose en outre que g soit lipschitzienne pour la constante k > O dans 1 x H . Dans ces conditions, si u est une solution approchée de x' = f(t, x) à cl près, d$nie dans 1, à valeurs dans H , et v une solution approchée de x' = g(t, x) à E, près, déjïnie dans 1, à valeurs dans H , on a, pour tout t E 1 (17)
Ilu(t) - v ( t )1 G Iju(t,) - v ( t o )1 ekit-tOl
+ (cc iE
FVR IV. IO
$1
ÉQUATIONS DIPFÉRENTIELLES
En effet, on a, pour tout t dans le complémentaire par rapport à 1 d'une partie dénombrable de 1, llu'(t> - d t , 4 t ) ) JI G or. + EI autrement dit, u est solution approchée de x' = g(t, x) à cc l'inégalité (17) par application de la prop. 5 de IV, p. 7.
+
E,
près, d'où
5. Existence et unicité des sol~tlonsdes équations lipschitziennes et localement lipschitziennes THÉORÈME 1 (Cauchy). -Soient f une fonction l$schitzienne dans 1 x H, J un interualle compact contenu dans 1et non réduit à un point, t, un point de J, S une boule ouverte de centre x, et de rayon r, contenue dans H, M la borne supérieure de I/f(t,x) 1 dans J x S. Dans ces conditions, pour tout intervalle compact K non réduit à un point, contenu dans l'intersection de J et de )to - r/M, t, + r/MQ et contenant t,, il existe une solution et une seule de l'équation dz$érentiellex' = f (t, x), dgnie dans K, à valeurs dans S et égale à xo au point t,. En effet, pour tout s > O assez petit, l'ensemble FEdes solutions approchées de (1) à E près, définies dans K, à valeurs dans S et égales à x, au point t,, n'est pas vide (IV, p. 5, prop. 3) ; en outre, si u et v appartiennent à F,, on a, d'après (15) (IV, P. 9) eklt-tol - 1 llu(t) - v(t) 11 G 2~ k pour tout t E K, donc les ensembles F, forment une base de filtre @ qui converge uniformément dans K vers une fonction continue w, égale à xo au point t,; w prend ses valeurs dans S, parce que, dès que E est assez petit, les fonctions u E F, prennent leurs valeurs dans une boule fermée contenue dans S. Comme f(t, u(t)) tend uniformément dans K vers f(t, w(t)) suivant @, w satisfait à l'équation (6) de IV, p. 4, donc est solution de (1). L'unicité de la solution découle aussitôt de l'inégalité (15) de IV, p. 9, où on fait E, = E, = O et u(t,) = v(t,).
Nous dirons qu'une fonction f définie dans 1 x H est localement l$schitzienne dans cet ensemble si, pour tout point (t, x) de 1 x H, il existe un voisinage V de t (par rapport à 1) et un voisinage S de x tels que f soit lipschitzienne dans V x S (pour une constante k dépendant de V et de S). En vertu du th. de Borel-Lebesgue, pour tout intervalle compact J 1 et tout point xo G H, il existe une boule ouverte S de centre x,, contenue dans H, telle que f soit lipschitzienne dans J x S; f satisfait donc aux conditions du lemme 1 de IV, p. 3. Lorsque f est localement lipschitzienne dans 1 x H, nous dirons que l'équation x' = f(t, x) est localement l$schitzienne dans 1 x H. Nous allons généraliser et préciser le th. 1 de IV, p. 10 pour les équations localement lipschitziennes; nous nous bornerons au cas oh to est l'origine de l'intervalle 1; on passe aisément de là au cas où to est un point quelconque de 1 (cf. IV, IV, p. 9, corollaire).
No 5
THÉORÈMES D'EXISTENCE
FVR IV. 11
THÉORÈME 2. -Soient
1 c R un intervalle (non réduit à un point) d'origine to E 1, H une partie ouverte non vide de E, f une fonction localement lipschitzienne dans I x H. 1" Pour tout x, E H, il existe un plus grand intervalle J c 1, d'origine t, E J, dans lequel il existe une intég~aleu de l'équation x' = f(t, x), prenant ses valeurs dans H et égale à x, au point to; cette intégrale est unique. 2 O Si J # 1, J est un intervalle semi-ouvert [t,, de longueurjnie; en outre, pour toute
partie compacte K c H, 2 (K) est alors une partie compacte de R. 3O Si J est borné, et si f(t, a ( t ) )est bornée dans J, u(t) a une limite à gauche c à l'extrémité de J; en outre, si J # 1, c est un pointfrontière de H dans E. 1" Soit W l'ensemble des intervalles L (non réduits à un point) d'origine t, E L, contenus dans 1 et tels que, dans L, il existe une solution de (1) (IV, p. 2) à valeurs dans H et égale à xo au point t, ; d'après le th. 1 (IV, p. IO), l'ensemble n'est pas vide. Soient L, L' deux intervalles appartenant à %,et supposons par exemple que L c L'; si u et v sont deux intégrales de ( l ) , définies respectivement dans L et L', à valeurs dans H et égales à x, au point t,, nous allons voir que v est un prolongement de u. En effet, soit t, la borne supérieure de l'ensemble des t E L tels que u(s) = v(s) pour to 6 s 6 t; nous allons prouver que t, est l'extrémité de L. Dans le cas contraire, on aurait ia(t,) = v(t,) par continuité, et x, = u(t,) appartiendrait à H ; comme f est localement lipschitzienne, le th. 1 prouve qu'il ne peut exister qu'une seule intégrale de (1) définie dans un voisinage de t,, à valeurs dans H et égale à x, au point t,; il y a donc contradiction à supposer que t, ne soit pas l'extrémité de L. Nous voyons donc que, si J est la réunion des intervalles L E %%, il existe une intégrale u et une seule de ( l ) , définie dans J, à valeurs dans H et égale à xo au point t,. 2" Supposons J # 1, et soit P l'extrémité de J; si P est l'extrémité de 1, on a p E 1 (donc p est fini) et J = (t,, p[ en vertu de l'hypothèse. Supposons donc que p ne soit pas l'extrémité de I ; si (3 E J, u(P) = c appartient à H; d'après le th. 1, il existe une intégrale de (1) à valeurs dans H, définie dans un intervalle et égale à c au point P;J ne serait donc pas le plus grand des intervalles de n, ce qui est absurde; on a donc bien J = [to, @(. Si K est une partie compacte de H,;
(K) est fermé dans J; nous allons voir
qu'il existe y E J tel que$ (K) soit contenu dans [t,, y), ce qui prouvera (K) est compact. Dans le cas contraire, il existerait un point c E K tel que ((3, c ) soit adhérent à l'ensemble des points (t, u(t)) tels que t < P et ~ ( t E) K. Comme fi E 1 et c E H, il existerait un voisinage V de p dans I et une boule ouverte S de centre c et de rayon r, contenue dans H, tels que f soit lipschitzienne et bornée dans V x S; soit M la borne supérieure de Ilf(t, x) j/ dans cet ensemble. Par hypothèse, il existe t, E J tel que p - t, < r/2M, t, E V et l/iu(t,) - cl1 6 4 2 ; le th. 1 montre qu'il existe une intégrale et une seule de ( l ) , à valeurs dans H, définie dans un
FVR IV. 12
51
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
intervalle (t,, t,) contenant p, et égale à u(t,) au point t,; comme cette intégrale coïncide avec u dans l'intervalle [t,, P(, J = (t,, P( ne serait pas le plus grand des intervalles de m, ce qui est absurde. 3 O Supposons que J soit borné et que Ilf(t, ~ ( t )I )< M dans J; on a donc Iluf(t)1 $ M dans le complémentaire d'une partie dénombrable de J; par suite Iju(s) - u(t) I $ Mls - tl quels que soient s et t dans J, en vertu du th. des accroissements finis; d'après le critère de Cauchy, u a donc une limite à gauche c à l'extrémité p de J. Si J # 1, c ne peut appartenir à H, car en prolongeant u par continuité au point p, ai serait une intégrale de (1) à valeurs dans H, définie dans l'intervalle (t,, fi) et égale à x, au point t,; on aurait donc J = (t,, P), contrairement à ce qu'on a vu au 2 O . COROLLAIRE 1. -Si H = E et J # 1, f(t, u ( t ) )n'est pas bornée dans J; si de plus E est de dimensionjnie, llu(t) / I a pour limite à gauche +CO à l'extrémité de J. La première partie est une conséquence immédiate de la troisième partie du th. 2. Si E est de dimension finie, toute boule fermée S c E est compacte, donc la seconde partie du th. 2 montre qu'il existe y EJ tel que u(t) 4 S pour t > y. Si E est de dimension infinie, il peut se faire que J f 1, mais que jlu(t) 11 reste bornée lorsque t tend vers l'extrémité de J (IV, p. 37, exerc. 5 ) .
COROLLAIRE 2. - Si, dans 1 x H, f est lipschitzienne pour une fonction réglée k(t), et si l'extrémité de J appartient à 1, u a une limite à gauche au point p; si H = E et si f est lipschitziennepour unefonction réglée k(t) dans 1 x E, on a J = 1. En effet, si p E 1, il existe un voisinage compact V de p dans 1, tel que f(t, x,) et k(t) soient bornées dans V; on a donc Ilf(t, x) I $ mllxll + h (m et h constantes) dans V x H, d'où Ilul(t) 1 < mllu(t) 1 h dans le complémentaire d'une partie llu(s)11 ds + q ( q constante) dénombrable de V n J, et par suite jlu(t) I $ m dans V n J; le lemme 2 (IV, p. 8) montre que Ilu(t) / I $ cemt + d (c et d constantes) dans V nJ, donc f(t, u(t)) reste bornée dans J, et le corollaire résulte alors du th. 2 de IV, p. I l .
+
Exemfiles. - 1) Pour une équation différentielle de la forme x' = g(t), où g. est réglée dans 1, toute intégrale u est évidemment définie dans 1tout entier. O n notera que u peut être bornée dans 1sans que g(t) le soit. 2) Pour l'équation scalaire x' = 2/ 1 - x2, on a 1 = R, N = ) - 1,1(. Si on prend to = xo = 0, l'intégrale correspondante est sin t dans le plus grand intervalle contenant O, où la dérivée de sin t soit positive, c'est-à-dire dans ) - $ 2 , x / 2 ( ; aux extrémités de cet intervalle, l'intégrale tend vers une extrémité de H. 3) Pour l'équation scalaire x' = 1 + x2, on a I = H = R ; l'intégrale nulle pour t = O est tg t, et le plus grand intervalle contenant O, où cette fonction est continue, est J = ) - x/2, + x/2(; aux extrémités de J, 1 tg tl tend vers + co (cf. IV, p. 12, cor. 1). 4) Pour l'équation scalaire x' = sin tx, on a 1 = H = R et le second membre est borné dans 1 x H, donc (IV, p. 12, cor. 1) toute intégrale est définie dans R tout entier.
+
No 6
THÉORÈMES D'EXISTENCE
FVR IV. 13
6. Continuité des intégrales en fonction d'un paramètre
La prop. 6 (IV, p. 9) montre que lorsqu'une équation différentielle
est ((voisine)> d'une équation lipschitzienne x' = g(t, x) et qu'on suppose que les deux équations admettent chacune une solution approchée dans un même intervalle, ces deux solutions approchées sont << voisines )>; nous allons préciser ce résultat en montrant que l'existence de solutions de l'équation lipschitzienne x' = g(t, x) dans un intervalle entraine celle de solutions approchées de l'équation x' = f (t, x) dans le même intervalle pourvu que, dans ce dernier, les valeurs de la solution de x' = g(t, x) ne soient pas (
7. -Soient f et g deux fonctions déJinies dans 1 x H, satisfaisant aux PROPOSITION conditions du lemme 1 de IV, p. 3, et telles que, dans 1 x H
On suppose en outre que g soit lipschitzienne pour la constante k > O dans 1 x H, et que f soit localement lipschitzienne dans 1 x H, ou que E soit de dimensionjnie. Soient (t,, x,) un point de 1 x H, p. un nombre >O, et
Soit u une intégrale de l'équation x' = g(t, x), déJinie dans un interualle K = (t,, b( contenu dans 1, égale à x, au point to et telle que, pour tout t E K, la boulefermée de centre u(t) et de rayon ~ ( tsoit ) contenue dans H. Dans ces conditions, pour tout y E H tel que Il y - x, 11 < p, il existe une intégrale v de x' = f (t, x), définiedans K, à valeurs dans H, et égale à y au point t,; en outre, on a Ilu(t) - v(t) 1 S q(t) dans K. Soit klll l'ensemble des intégrales de x' = f(t, x), dont chacune prend ses valeurs dans H, est égale à y au point t, et est définie dans un intervalle semiouvert (t,, T( contenu dans 1 (dépendant de l'intégrale que l'on considère). D'après le th. 1 de IV, p. 10 (lorsque f est localement lipschitzienne) ou IV, p. 6, corollaire (lorsque E est de dimension finie), W n'est pas vide, et le même raisonnement que dans la prop. 3 de IV, p. 5, montre que W est inductifquand on l'ordonne par la relation <( v est une restriction de w )). Soit v, un élément maximal de klll, (t,, t,( l'intervalle où est définie v,; d'après la prop. 6 de IV, p. 9, tout revient à prouver que tl 2 6. Dans le cas contraire, on aurait
dans l'intervalle (t,, t,( en vertu de la prop. 6; dans l'intervalle compact (t,, t,), la fonction réglée g(t, u(t)) est bornée, donc, dans l'intervalle (t,, t,(, g(t, v,(t)) est bornée, puisque l'on a lIg(t, v,(t)) j/ 6 1 g(t, u(t)) / I + kq(t) dans cet intervalle.
FVR IV.14
$1
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
Comme v, est solution approchée de x' = g(t, x) à cc près dans (t,, t,(, il existe un nombre M > O tel que Il'brl,(t) I/ < M dans cet intervalle, sauf aux points d'un ensemble dénombrable; le th. des accroissements finis montre alors que Ilv,(s) - v,(t) 1 6 Mls - t 1 pour tout couple de points s, t de [t,, t,[, donc (critère de Caucliy) v,(t) a une limite à gauche c au point t,, et, par continuité, on a llc - ~ ( t , 1 ) < rp(t,), donc c E H. On voit alors par IV, p. 10, th. 1 ou IV, p. 6, corollaire, qu'il existe une intégrale de x' = f(t, x) définie dans un intervalle (t,, ta( et Cgale à c au point t,, ce qui contredit la définition de v,.
- Soient F un espace topologique, f une a&dication de 1 x H x F dans E telle que, pour tout E E F, (t, x) Hf ( t , x, E) soit lipschitzienne dans I x H, et que, lorsque 5 tend vers 5,, f (t, x, 5) tende unformément vers f(t, x, 5,) dans 1 x H. Soit u,(t) une intégrale de x' = E(t, x, E,), d&nie dans un intervalle J = [ta, b[ contenu dans 1, à valeurs dans H et égale à x, au point t,. Pour toui intervalle compact [ta, t,) contenu dans J, il existe un voi.sinage V de 5, dans F tel que, pour tout E V, l'équation THÉORÈME 3.
x'
=
f(t, x,
E)
ait une intégrale (et une seule) a(i, 5) d&nie dans [t,, t,), à valeurs dans
H et égale à x, nu point t,; en outre, lorsque 5 tend vers E,, aa(t, 5) tend uniformément vers =o(t) dans dto, tlB" En effet, soit r > O tel que, pour t, < t 6 t,, la boule fermée de centre w,(t) et de rayon r soit contenue dans H; si f(t, x, 5,) est lipschitzienne pour la consek(ti-to) - 1 tante k > O dans 1 x H, prenons cc assez petit pour que cc < r; en
k
prenant V tel quc, pour tout E E V, on ait jlf(t, w, 5) - f(t, x, E,) jj < cc dans 1 x H, on répondra à Ia question en vertu de la prop. 7 de IV, p. 13; en outre, 011 a
dans (t,, t,), ce qui achève de démontrer le tl-iéorèmc. Remarque. - Lorsque H = E et que la condition (16) de IV, p. 13, est vérifiée dans 1 x E, la prop. 7 de IV, p. 13, s'applique à toute solution u de x' = g ( t , x), dans un intervalle quelconque où cettc solution est definie; on peut même supposcr que g(t, x) est lipschitzienne pour une fonction k ( t ) régléc dans K , mais non nécessairement bornéc dans cet intervallc.
7. Dépendance des conditions initiales
Soit x' = f(t, X) une équation localement lipschitzienne dans 1 x I-I; d'après le th. 2 (IV, p. 1l), pour tout point (t,, x,) de 1 x H, il existe un plus grand intervalle J(t,, x,) c 1, non réduit à un point, contenant t,, et dans lequel il existe une intégrale (et une seule) de l'équation, égale à x, au point t,; nous allons préciser la manière dont cette intégrale, et l'intervalle J(t,, x,) oh elle est définie, dépendent du point (t,, x,).
No 7
FVR IV. 15
THÉORÈMES D'EXISTENCE
TIIÉORÈME 4. - Soient f une fonction localement lipschitzienne dans 1 x H, (a, b) un point quelconque de I x H. 1" Il existe un intervalle K c 1, voisinage & a dans 1, et un voisinage V de b dans H tels que, pour tout point (t,, x,) de K x V, il existe une iztégrale et une seub ~ ( tt,,, x,) définie dans K, à valeurs dans N et égale à x, au point 1, (autrement dit, on a J(t,, x,) 3 K quel que soit (t,, x,) E K x V). 2" L'application (t, t,, x,) H~ ( tt,,, x,) de K x K x V dans H est unifor~nément continue. 3" 1-1 existe un voisinage MT c V de b clam H tel que, pour tout poinl (t, tO,x,)
EK
x K x W,
l'équation x, = u(t,, t, x) ait danr V une solution unique x égale à ~ ( tt,,, x,) (Grésolution de l'intégrale par rapport à la constante d'intégration >>). 1" Soient S une boule de centre b et de rayon r contenue dans H, JO un intervalle contenu dans 1 et voisinage de a dans 1, tels que f soit bornée et lipschitziennc (pour une certaine constante k) dans JO x S; nous désignerons par M la borne supéricure de ljâ(t, x) Ij dans J O x S. Il existe alors (IV, p. 10, th. 1) un intervalle J c JO, voisinage de a dans 1, et une intégrale v de x' = f(t, x) définie dans J, à valeurs dans S et égale à b au point a. Nous allons voir que la boule ouverte V de centre b et de rayon r/2, et l'intersection K de J et d'un intervalle )a - l, a + 14, où 1 est assez petit, répondent à la question. En effet, la prop. 7 de IV, p. 13 (appliquée à l'ensemble J, x S et au cas où oc = O) montre qu'il existe une intégrale de x' = f(t, x) d@nie dans K, à valeurs dans S, et égale à x, en un point t, E K, pourvu que l'on ait
pour tout t E K. Or, d'après le th. des accroissements finis, on a
pour tout t E K; comme /lx, (19)
Ml
< r/2, on voit qu'il suffit de prendre 1 tel que
Bp/l
+ (Ml + r/2) e2k1 < r
pour que la relation (18) soit vérifiée pour tout point (t, to, x,) de K x K x V. 2" D'après le th. des accroissements finis, on a
(20)
t ~~,
0
)
~
(
~
t2 ~7~,
0
1
)
-
tll
quels que soient t,, t,, t, dans K et x, dans V. La prop. 5 (IV, p. 7) montre que
quels que soient t et t, dans M,x, et x, dans V. Enfin, si t, et t, sont deux points quelconques de K, on a
FVR IV. 16
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
d'après le th. des accroissements finis, c'est-à-dire
comme u(t, t2, x,) est identique à l'intégrale qui, au point t,, prend la valeur u(t,, t2, x,), la prop. 5 (IV, p. 7) montre que l'on a
(22)
//"(t, tl, xo)
-
~ ( tt 2, , xo) I l G
e2k11tz- t1l
quels que soient t, t,, t2 dans K et x, dans V. Les trois inégalités (20), (21) et (22) démontrent donc la continuité uniforme de l'application (t, t,, x,) tt u(t, t,, x,) dans K x K x V. 3" D'après (20), on a Ilu(t, t,, x,) - x, // < Mlt - t,l G 2MZ dans
Si Z a été pris assez petit pour que 2M1 < r/4, on voit donc que si x, est un point quelconque de la boule ouverte W de centre b et de rayon r/4, on a ~ ( tt,,, x,) E V quels que soient t ct t, dans M. Si x = u(t, t,, x,), la fonction s Hu(s, t, x) est donc définie dans I< et égale à l'intégrale de (1) qui prend la valeur x au point t, c'est-à-dire à u(s, t,, x,) ; en particulier
D'ailleurs, si y E V est tel que x, = ~ ( t , t,, y), l'intégrale s Hu(s, t, y) prend la valeur x, au point t,, donc est identique à s tt u(s, t,, x,), et par suite prend la valeur x au point t, ce qui montre que y = x et achève la démonstration.
1. Existence des intégrales d'une 6qraation dilérentielle linéaire
Soient E un espace normé complet sur le corps Hi, J un intervalle dans R, non réduit à un point. On dit qu'une équation différentielle
où f est définie dans J x E, est une équation linéaire si, pour tout t E J, l'application x »f(t, x) est une application linéaire a$ne continue1 dc E dans lui-même; si on pose b(t) = f(t, O), l'application x Hf (t, x) - f(t, O) = f(t, x) - b(t) est donc une application linéaire continue de E dans lui-même; nous désignerons désormais cette application par A(t), et nous noterons A(t) . x (ou simplement A(t)x) sa valeur en un point x E E; l'équation différentielle linéaire (1) s'écrit donc Rappelons que si E est de dimension finie, toute application linéaire affine de E dans luimême est continue (TG, VI, p. 3 et 6 ) .
FVR IV.17
où b est une application de J dans E ; lorsque b différentielle linéaire (2) est homogène.
=
O, on dit que l'équation
Exemples. - 1) Lorsque E est de dimension finie n sur R, on peut identifier l'endomorphisme A(t) à sa matrice (ati(t))par raflort à une base (quelconque) de E (A, II, p. 144); lorsqu'on identifie un vecteur x E E à la matrice à une colonne (xi) de ses composantes par rapport à la base de E considérée, l'écriture A(t) .x de la valeur de l'application linéaire homogène A(t) au point r est bien conforme aux conventions générales d'Algèbre (A, II, p. 144, prop. 2). Dans ce cas, l'équation (2) est équivalente au système d'équations différentielles scalaires
2) Soient G une algèbre normée complète sur R, a(t), b(t) et c(t), trois applications de J dans G; l'équation
est une équation différentielle linéaire; x Ha(t)x + xb(t) de G dans elle-même.
A ( t ) est ici l'application
linéaire
Pour tout t EJ , A ( t ) est un élément de l'ensemble 9 ( E ) des applications linéaires continues de E dans lui-même (endomorphismes continus de E ) ; on sait (TG, X, p. 24) que 9 ( E ) , muni de la norme 1 Ull = sup 1 U.xII est une algèbre Il~lG l l
normée compléte sur le corps R et que l'on a I U V 1 6 1 U I . Ij Y / / . Dans tout ce paragraphe, nous supposerons que les conditions suivantes sont satisfaites: a) L'application t HA ( t ) de J dans 2 ( E ) est réglée. b) L'application t Hb ( t ) de J dans E est réglée. Lorsque E est de dimension n, 9 ( E ) est isomorphe à Rna (en tant qu'espace vectoriel topologique) et la condition a) signifie que chacun des éléments aii(t) de la matrice A(t) est une fonction réglée dans J.
I
Comme on a A ( t l ) x - A ( t ) x 1
est riglée pour tout x
E
A ( t l ) - A ( t ) 1 . /lxll, l'application
E; en outre, on a
quels que soient t E J, x, et x, dans E; en d'autres termes, le second membre de ( 2 ) satisfait aux conditions du lemme 1 de IV, p. 3, et est lipschitzien pour la fonction réglée ljA(t)11 dans J x E. Par suite (IV, p. 12, cor. 2) : 1. -Soient t i-t A ( t) une application réglée de J dans 2 ( E ) , t Hb ( t) une application réglée de J dans E. Pour tout point (t,, xo) de J x E, l'équation linéaire ( 2 ) admet une solution et une seule, d@nie dans J tout entier et égale à x, au point t,. THÉORÈME
FVR IV. 18
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
52
2. Liméarité des intégrales d'une équation différentielle linéaire
La résolution d'une équation différentielle linéaire (2) est un problème linéaire (A, II, p. 48); l'équation linéaire homogène
est dite associée à l'équation non homogène (2) ; on sait alors (A, II, p. 48, prop. 14) que si ra, est une intégrale de l'équation non homogène (2), toute intégrale de cette équation est de la forme u + u, où u est une intégrale de l'équation homogène associée (4), et réciproquement. Nous allons d'abord étudier dans ce no les intégrales d'une équation homogène (4). PROPOSITION 1. -L'ensemble Y des intégrales de l'équation linéaire ho;mogène (4), définies dans J, est un sous-espace vectoriel de l'espace g(J;E) des applications continues de J dans E. La démonstration est immédiate. SHÉORÈME 2. -Pour tout point (t,, x,) de J x E, soit u(t, t,, x,) l'intégrale de l'équation homogène (4), deJinie dans J et égale à x, au point t,. 1" Pour tout point t E J, l'ap~licationx, tt u(t, t,, x,) est une application linéaire bijective et bicontinue C(t, t,) de E sur lui-même. 2 O L'ap@'cation t F+C(t, t,) de J dans9(E) est identique à l'intégrale de l'équation dzflrentielle linéaire homogène
qui prend la valeur I (application identique de E sur lui-même) au point t,. 3" Quels que soient les points s, t, u de J, on a
(6)
C(s,u)
=
C(s, t)C(t, u),
C(s, t)
=
(C(t,s))-l.
D'après la prop. 1, u(t, t,, x,) + u(t, t,, x,) (resp. hu(t, t,, x,)) est une intégrale de (4) et prend au point t, la valeur x, + x, (resp. hx,), donc, en vertu du th. 1 de IV, p. 17 elle est identique à n(t, t,, x, + x,) (resp. ~ ( tt,,, ho)) ; l'application x, tt u(t, t,, x,) est donc une application linéaire C(t, t,) de E dans lui-même, et on peut écrire u(t, t,, x,) = C(t, t,) .x,. Comme l'application (X, Y) HXY de 9 ( E ) x 9 ( E ) dans 9 ( E ) est continue (TG, X, p. 23, prop. 8), l'application t tt A(t ) U de J dans 9 ( E ) est réglée pour tout U E 9 ( E ); on a en outre (TG, X, p. 21) llA(t)X - 4t)YII = I l A ( W - Y) I
lIA(t) II. IIX - YIIY
donc on peut appliquer à l'équation linéaire homogène (5) le th. 1 de IV,
No 2
FVR IV. 19
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINEAIRES
p. 17; soit V(t) l'intégrale de cette équation définie dans J et égale à 1 au point t,. On a (1,p. 14, prop. 3)
et pour t = t,, V(t) .x, = I.x, = x,; d'après le th. 1 de IV, p. 17), on a nécessairement V(t) .x, = C(t, t,) .x, pour tout x, E E, c'est-à-dire V(t) = C(t, t,) ; ceci démontre que C(t, t,) appartient à 9 ( E ) , autrement dit, que x, HC(t, to).xo est continue dans E, et que l'application t t+ C(t, t,) est l'intégrale de (5) égale à 1au point to. Enfin, l'intégrale s F+C(s, u) .x, de (4) est égale à C(t, u) .x, au point t, donc on a, par définition C(s, u) .x, = C(s, t) . (C(t, u) .x,) = (C(s, t)C(t, u)) .x, quel que soit x, E E, d'où la première relation (6) ; comme C(s, s) = 1, on a C(s, t)C(t, s) = Iquels que soient s et t dans J; ceci prouve (E, II, p, 18, corollaire) que C(t, t,) est une application bijective de E sur lui-même, dont l'application réciproque est C(t,, t) . Le théorème est ainsi complètement démontré.
On dit que C(t, t,) est la résolvante de l'équation (2) de IV, p. 17. COROLLAIRE 1. -L'application qui, à tout point x, E E, fait correspondre la fonction continue t HC(t, t,) .x,, dgnie dans J, est un isomorphisme de l'espace normé E sur l'espace vectoriel 9des intégrales de (4), muni de la topologie de la convergence compacte. C'est en effet une application linéaire biljective de E sur 3;dans un ensemble compact K c J, C(t, t,) est bornée, donc on a jlC(t, t,) .xoll < Mllxojl quels que soient t E K et x, E E, ce qui prouve la continuité de l'application considérée;
il est évident que son application réciproque est aussi continue.
2. -L'application (s, t) t+ C(s, t) de J x J dans 9 ( E ) est continue. COROLLAIRE En effet, on a, d'après (6), C(s, t) = C(s, t,)(C(t, t,))-l; or, l'application (X, Y) HXY de 9 ( E ) x 9 ( E ) dans 9 ( E ) est continue, et il en est de même de l'application X t+ X - l du groupe (ouvert) des éléments inversibles de 9 ( E ) sur lui-même (TG, IX, p. 40, prop. 14). O n notera q u e l'application t HC(tO,t ) = (C(t, t O ) -) l admet (dans le complémentaire d'un ensemble dénombrable) u n e dérivée égale à - (C(t, t o ) ) - l (dC(t, to)/dt) (C(t, t 0 ) ) - l (1, p. 16, prop. 41, c'est-à-dire (d'après I V , p. 18, la formule (5)) à - C(to,t )A ( t ) .
COROLLAIRE 3. -Soit K un intervalle compact contenu dans J, et soit k
=
sup IIA(t) 11. t aK
Quels que soient t et t, dans K, on a lIC(t, t,) - Ill (7)
< eklt-tol
- 1.
FVR IV.20
52
ÉQUATIONS DIFFÉREWTIELLES
En effet, on a /lA(t)x,ll < kllxoj/pour tout t E K; dans K, la fonction constante près de l'équation (4) de IV, égale à xo est donc une intégrale approchée à kJlxoJ) p. 18; d'après la formule (15) de IV, p. 9, on a donc
I
IIC(t, to)xo - xoll < xoll (eklt-tol - 1) quels que soient t et t, dans IC, et x, dans E, ce qui équivaut à l'inégalité (7) d'après la définition de la norme dans 2 ( E ) .
2. -Soit B un endomorphisme continu de E, indépendant de t, et permutable PROPOSITION avec A(t) pour tout t EJ; alors B est permutable avec C(t, t,) quels que soient t et t, dan^ J. En effet, on a, d'après (5)
z (BC) = BAC = ABC
et
d
2 (CB) = ACB,
d donc - (BC - CB) = A(BC - CB) ; mais BC(t,, t,) - C(t,, t,) B dt (IV, p. 17, th. 1) BC(t, t,) - C(t, t,) B = O pour tout t E J.
=
O, donc
Un cas particulier important de la prop. 2 est celui où E est muni d'une structure d'espace vectoriel norrné par rapport au corps des nombres complexes @, et où, pour tout t E J, A(t) est un endomorphisme de E pour cette structure d'espace vectoriel; cela signifie que A(t) est permutable avec l'endomorphisme continu x H-ix de E (pour la structure d'espace vectoriel sur R) ; donc C(t, t,) est permutable avec cet endomorphisme, ce qui signifie que, quels que soient t et to dans J, C(t, t,) est un endomorphisme continu de la structure d'espace vectoriel normé de E sur C. 3. Intégration de l'équation linéaire non homogène
L'intégration de l'équation linéaire non homogène
se ramène à l'intégration de l'équation homogène associée
et au calcul d'une primitive. Avec les notations du th. 2 de IV, p. 18, posons en effet x = C(t, t,) .z, d'où on tire, d'après la seconde formule (6) de IV, p. 18, z = C(t,, t) .x; si x est une intégrale de (2)) z est une intégrale de l'équation d - (C(t, t,) .z) = A(t)C(t, to).z + b(t) ; comme l'application bilinéaire dt (U, Y) H U.Y de 2 ( E ) x E dans E est continue (TG, X, p. 23, prop. 6), z admet une dérivée (sauf en un ensemble dénombrable de points de J) et on a, par la formule de
No 4
ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLESLINÉAIKES
FVR IV. 21
dérivation d'une fonction bilinéaire (1, p. 5, prop. 3)
(en remplaçant dC(t, to)/dt par A(t)C(t, t,), en vertu de (5) (IV, p. 18)). L'équation en z se réduit donc à C(t, t,) .dzldt = b(t), ou encore à
d'après la seconde formule (6) de IV, p. 18. Or, le second membre de l'équation (8) est une fonction réglée dans J, étant obtenue en substituant des fonctions réglées à U et y dans la fonction bilinéaire continue U .y (cf. II, p. 6, cor. 2) ; l'équation (8) a donc une intégrale et une seule prenant la valeur x, au point to, donnée par la formule
Jio
Ik
C(t, to)C(to,s) .b(s) ds (II, p. 10, Comme on a C(t, t,) . C(t,, s) .b(s) ds = formule (9)), on obtient (en tenant compte de la première formule (6) de IV, p. 18) le résultat suivant : PROPOSITION 3. -Avec les notations du th. 2 (IV, p. 18), pour tout point (t,, x,) de J x E, l'intégrale de l'équation linéaire (2) défrnie dans J et égale à x, au poiazt to, est donnée par la formule
La méthode qui conduit à la formule (10)' et qui consiste à prendre la fonction z comme nouvelle fonction inconnue, est souvent appelée <( méthode de variation des constantes s. 4. Systèmes fondamentaux d'intégrales d'un système linéaire d'équations différentielles scalaires
Nous allons considérer dans ce no et le suivant le cas où E est un espace vectoriel de dimensionjnie npar rapport au corps C des nombres complexes (donc de dimension 2n par rapport à Hi), et où pour tout t EJ, A ( t ) est un endomorphisme de Epour la structure d'espace vectoriel sur @. On peut alors identifier A(t) à sa matrice (aij(t)) par rapport à une base de E (sur le corps C), les atj étant cette fois n2 fonctions complexes définies et réglées dans J; x, (1 < j Q n) désignant les composantes (complexes) d'un vecteur x E E par rapport à la base considérée, l'équation linéaire
F'VR IV22
ÉQUATIONS DIFF~RENTIELLES
est encore équivalente au système
Les th. 1 (IV, p. 17) et 2 (IV, p. 18) et la prop. 2 (IV, p. 20) montrent alors que, pour tout x, = (x,,)l,,c,, dans E, il existe une intégrale ct une seule RE = (u,) de l'équation
définie dans E et égale à x, au point t,; cette intégrale peut s'écrire
C(t, t,) étant une matrice carrée inversible (c,,(t, t,)) d'ordre n, dont les coefficients sont des fonctions complexes continues dans J x J et telles que t t+ c,,(t, t,) soit une primitive de fonction réglée dans J. Dans le cas particulier où n = 1, le système (3) se réduit à une seule équation scalaire
(a(t) et b ( t ) fonctions complexes réglées dans J);on vérifie aussitôt que la matrice ( A un élérnen~)C(t, t,) est égale à exp a($) ds) ; I'intégrale de (11) égale à x, au point t, cst donc donnée explicitement par la formule
(JiO
u(t)
(12)
=
r, exp
([y
a<s>di)
+
S,:
b(s) exp
([:
a(r) dr) di.
Dans l'espace Y(J; E) dcs applications continues de J dans E, muni de la topologie de la convergencc compacte, l'ensemble .Y des intégrales de l'équation (4) est un sous-espace vectoriel (sur C) isomorphe à E, donc à Cn (IV, p. 19, cor. 1, et IV, p. 20, prop. 2). On appelle systèmefondamental d'intégrales de (4) une base (q) ,de cet espace (sur le corps C) .
,
PROPOSITION 4.-Pour que n intégrales ui (1 6 j < n) de l'équation (4) formeni un systèmefondamental, il faut et il sufit que leurs valeurs ui(t,) en un point t, EJ soient des vecteurs linéairement indépendants dans E. En effet, l'application qui, à tout x, E E, fait correspondre l'intégrale t tt C(t, t,,) .x,, est un isomorphisme de E sur 9 (IV, p. 19, cor. 1 et IV, p. 20, prop. 2). Si (ejj ! ,i,, est une base quelcorique de E sur C , les n intégrales u,(t) =
C(t, t,) .e, ( I
< j < n)
No. 4
8 FVR IV.23
ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES
forment donc un système fondamental; si on identifie C(t, t,) à sa matrice par rapport à la base (e,),les intégrales ui ne sont autres que les colonnes de la matrice
C(t, t,). L'intégrale de ( 4 ) prenant au point t, la valeur xo
=
2 hjei
est alors
1=1
n
Étant données n intégrales quelconques uj (1 < j < n) de ( 4 ) , on appelle déterminant de ces n intégrales en un point t E J, par rapport à une base ( e J ,,i,n de E , le déterminant
des n vecteurs u i ( t ) par rapport à la base (ej)(A, III, p. 90). On a (A,III, p. 91, P'OP. 2)
(14)
A(t)
=
A(t,) det (C(t,t,)).
,.
D'après la prop. 4 de IV, p. 22, pour que (aii), ,j soit un système fondamental d'intégrales de (4), il faut et il suffit que le déterminant A ( t ) des aij soit # O en un point t, de J; la formule (14) montre alors de nouveau que A ( t ) # O en tout point de J, autrement dit que les vecteurs q ( t ) ( 1 < j < n) sont toujours linéairement indépendants.
5. - Le déterminant de la matrice C(t, t,) est donnépar laformule PROPOSITION det (C(t,t,)) = exp
(l:
T r ( A ( s ) )ds).
En effet, si on pose 8 ( t ) = det (C(t,t,)), on a, d'après la formule donnant la dérivée d'un déterminant (1, p. 8, formule ( 3 ) )
c'est-à-dire, en vertu de l'équation différentielle (5) de I V , p. 18 à laquelle satisfait C(t, t,)
Comme 6(t0) = 1, la formule ( 1 5) se déduit de l'expression (12) (IV, p. 22) de l'intégrale d'une équation linéaire scalaire. La donnée de n intégrales linéairement indépendantes de ( 4 ) détermine toutes les intégrales de cette équation, comme nous venons de le voir. Nous allons maintenant montrer que pour, 1 6 p 6 n, la donnée de p intégrales linéairement
FVR IV.24
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
52
indépendantes uj (1 < j < p) de l'équation (4) ramène l'intégration de cette équation à celle d'un système linéaire homogéne de n - p équations scalaires. Supposons que, dans un intervalle K c J, il existe n - p applications de K dans E, primitives de fonctions réglées dans Kyet telles que, pour tout t E Ky les n vecteurs u j ( t ) (1 < j < n) forment une base de E. Pour tout point tl E J, il existe toujours un intervalle K, voisinage de tl dans J, dans lequel sont définies n - p fonctions up+k(1 < k < n - p) ayant les propriétés précédentes. En effet, soit (et),,,,, une base de E; il existe n - p vecteurs de cette base qui forment avec les u,(tl) (1 < j < p) une base de E (A, II, p. 95, th. 2); supposons par exemple que ce soient ep+ . . ., e n ; comme le déterminant det (ul(t), . . .,up(t), ep+ ,, . . .,en) (par rapport à la base (ei)) est fonction continue de t et n'est pas nul pour t = tl, il existe un voisinage K de tl dans lequel il n'est pas nul; on peut donc prendre u, +, (t) = ep+, (1 < k < n - fi) pour t E K.
,,
Il existe une matrice inversible B ( t ) d'ordre n, dont les éléments sont des primitives de fonctions réglées dans Kytelle que B ( t ) .ei = u j ( t )pour 1 6 j < n. dB dy Posons x = B ( t ) . y ; y satisfait à l'équation -. y + B ( t ) .- = A ( t ) B ( t ). y , dt dt qui s'écrit aussi
où H ( t ) = (hik(t))est une matrice à coefficients réglés dans K. D'après la définition de B ( t ) , cette équation linéaire admet les p vecteurs constants ei ( 1 < j < p) comme intégrales; on en conclut aussitôt qu'on a nécessairement h j k ( t ) = O pour 1 < k < p; les composantes y, de y (par rapport à la base (e,))d'indice k 2 p + 1 satisfont donc à un système linéaire homogène de n - p équations; une fois déterminées les solutions de ce système, les dy,/dt d'indice j < p sont fonctions linéaires des y, d'indice k 2 p + 1, donc sont connues, et les primitives de ces fonctions donneront les y, d'indice j < p. En particulier, lorsqu'on connaît n - 1 intégrales linéairement indépendantes de l'équation (4) de IV, p. 22, l'intégration de cette équation est ramenée à celle d'une seule équation scalaire homogène, et par suite au calcul de n primitives. Remarques. - 1) Tout ce qui précède s'applique encore au cas où E est de dimension n sur le corps R et A(t) un endomorphisme de E pour tout t E J : il suffit de remplacer partout C par R. 2) Soit A(t) = (a,,(t)) une matrice carrée d'ordre n dont les éléments sont des fonctions réglées réelles (resp. complexes) de t dans J, et soit C(t, to) = (ct,(t, to)) la matrice resolvante du système linéaire (3) (IV, p. 22) correspondant. Soit F un espace normé complet quelconque sur R (resp. C) et considérons le système d'équations différentielles linéaires
où les fonctions inconnues y,prennent leurs valeurs dans F. Il est immédiat que la solution
No. 5
FVR IV.25
ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES
(uj),, j , ,de ce système telle que u j ( t o ) = d, pour 1 est donnée par les formules
< j < n (djarbitraires dansF)
Considérons en particulier le cas où A ( t ) est un endomorphisme d'un espace vectoriel E de dimension finie n sur C, tel qu'il existe une base de E par rapport à laquelle la matrice de A ( t ) ait ses éléments réels pour tout t E J. Alors ce qui précède montre (en vertu du th. 1 de IV, p. 17) que la matrice résolvante C(t, t,) par rapport à la même base a aussi ses éléments réels: il suffit en effet de considérer l'espace vectoriel E, sur W engendré par la base de E considérée, et de remarquer que la restriction de .A(t)à Eo est un endomorphisme de cet espace vectoriel.
5. Équation adjointe
L'espace E étant toujours supposé être de dimensionjnie n sur le corps C, soit E* son dual (A, II, p. 40), qui est un espace de dimension n sur C (A, II, p. 102, th. 4) ; la forme bilinéaire canonique <x, x*) définie dans E x E* (A, II, p. 41) est continue dans ce produit (étant un polynôme par rapport aux composantes de X E E et de x* EE*). Étant donnée une équation linéaire homogène (4) (IV, p. 22), où t HA(t) est une application réglée de J dans 9 ( E ) , cherchons s'il existe une application t ++v(t) de J dans E*, primitive d'une fonction réglée dans J, et telle que la fonction numérique t H ( ~ ( t )v(t)> , soit constante dans J lorsque u est une solution quelconque de (4) ; il revient au même d'écrire que la dérivée de cette fonction doit être nulle en tout point où u et v sont dérivables, c'est-à-dire qu'on doit $voir en ces points
Or, d'après (4)' on a
(2,
V(t))
=
=
-
oh - B ( t ) est la transpose'e de A(t) (A, II, p. 42). La relation à laquelle doit satisfaire v s'écrit donc
en tous les points où A(t) est continue et v(t) dérivable. Or, pour un tel point t et un point x, EEarbitraire, il existe d'après le th. 1 de IV, p. 17, une solution u de (4) telle que u(t)
x,
E E,
=
xo; on doit donc avoir
<
dv ce qui signifie que - - B(t) .v(t) dt
", di
=
dv
-
B(t) .v(t))
=
O pour tout
O. Par suite:
PROPOSITION 6. -Pour qu'une application t tt v(t) de J dans E*, primitiue d'une fonction réglée dam J, soit telle que (u(t), v(t)) soit constante dans J pour toute solution u de
FVR IV.26
$2
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
l'équation (4) de IV, p. 22, il faut et il sufit que v soit solution de l'équation linéaire homogène
oh -B(t) est la transposée de A(t). L'équation (16) est dite adjointe de (4); il est clair qu'inversement (4) est adjointe de (16). Les éléments de la matrice B(t) étant fonctions réglées de t dans J, les résultats obtenus ci-dessus sur les équations linéaires sont applicables à l'équation (16). En particulier, l'intégrale de (16) prenant la valeur x: au point to peut s'écrire H(t, to).xg, où H(t, to) est une application linéaire bijective de E* sur lui-même, identique à l'intégrale de l'équation
qui prend la valeur I au point t,. Il en résulte qu'on a (avec les notations de IV, P. 18) M t , to) Xo, H(t>to) 4) = (xo, x 3 quels que soient x0 E E et xg
E E*,
ce qui montre que
H(t, to) = C(t, to) (18) (contragrédiente de C(tJ t,)). En particulier, si on connaît un système fondamental d'intégrales de l'équation adjointe (16)) la matrice H(t, to) est déterminée, donc aussi C(t, t,), et par suite toutes les intégrales de l'équation (4). Remarque. -Soient E et F deux espaces normés complets sur R (ou sur C ) , (x, y) H(x, y> une forme bilinéaire continue dans E x F, telle que la relation (x, y> = O pour tout y E F >)(resp. (x, y) = O pour tout x E E $) entraîne x = O (resp. y = 0). <(
<(
Supposons en outre que, pour tout t E J, il existe une application linéaire continue
B(t) de F dans lui-même, telle que l'on ait (A(t). x, y> + (x, B(t). y> = O pour tout
(x, y) E E x F. Dans ces conditions, on voit comme ci-dessus que, pour qu'une application t~ v(t) de J dans F, primitive d'une fonction réglée, soit telle que (u(t), v(t)> soit constante pour toute intégrale u de (4), il faut et il suffit que v soit intégrale de l'équation (16), qu'on appelle encore l'adjointe de (4).
6. Équations différentielles linéaires à coefficients constants
Nous supposons de nouveau que E est un espace normé complet quelconque sur R; soit A un endomorphisme continu de E, indépendant de t, et considérons l'équation linéaire homogène
Lorsque E est de dimension Jnie, l'équation (19) est équivalente à un système homogène (3) (IV, p. 22) d'équations différentielles scalaires, où les coefficients ai, sont des constantes.
No 6
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES
FVR IV.27
D'après le th. 1 (IV, p. 17), toute intégrale de (19) est définie dans R tout entier; d'après le th. 2 (IV, p. 18), l'intégrale de (19) prenant la valeur x, en un point t, E R peut s'écrire C(t, t,)x,, où C(t, t,) est une application linéaire bijective et bicontinue de E sur lui-même, satisfaisant à l'équation
et telle que C(t,, t,) = I. On a en outre ici l'identité (21)
C(t
+
7,
tO
+
7)
=
+
C(t, tO)
quel que soit z E : en effet, on a dC(s, t, z)/ds = AC(s, t, et, comme A est constant, il en résulte qu'on a aussi
+ 7 ) d'après (20),
d'autre part d'où l'identité (21), puisque l'intégrale de (20) égale à I au point t, est unique. Si on pose C,(t) = C(t, O), on a donc C(t, t,) = C,(t - t,); d'autre part, pour tout h E ]ta, C',(At) est identique à l'intégrale de l'équation
qui prend la valeur I au point O. Nous poserons la définition suivante: DÉFINITION 1. - Étant donné un endomorphisme continu A de E, on désigne par eA ou exp A l'automor~hismede E égal à la valeur au point t = 1 de l'intégrale de I'équation (20) qui prend la valeur I au point t = 0. Avec cette notation, les remarques qui précèdent la déf. 1 montrent que C(t, t,) = exp (A(t - t,)). (23) La notation exponentielle ainsi introduite et justifiée par les propriétés suivantes, qui sont tout à fait analogues à celles de la fonction exp z, pour z réel ou complexe (cf. III, p. 8 et 16): PROPOSITION 7. - l 0 L'application X t+ ex est une application continue de 9 ( E ) dans le groupe des automorphismes de E (éléments inversibles de Y(E)). 2O L'application t t+ ext de W dans 9 ( E ) est dérivable et on a
FVR IV.28 3O
ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES
Quel que soit X E 9 ( E ) , on a
la série du second membre étant absolument et uniformément convergente dans toute partie bornée de 9 ( E ) ; en particulier, eit = e t Ipour t E HP. 4O Si X et Y sont permutables, Y et eYsont tous deux permutables avec ex, et on a La relation (24) résulte de l'expression (23) de C(t, O) et du fait que cette fonction est intégrale de (20) ; de (24) on déduit par récurrence sur n que t t-t ext est indéfiniment dérivable dans R et que l'on a Dn(ext)= Xn ext. D'après la formule de Taylor, on peut donc écrire (2 7)
X eX=I+l!
X"
+-
2!
xn
+...+r+ Xn+l n.
' (1 - t)" ext dt.
j,
n!
D'autre part, le cor. 3 de IV, p. 19, montre que lleXt1 < exp ( IIXll. It 1). Donc 1 (1 - t)" le reste rn(X) = X n + l ---i-ext dt de la formule (27) satisfait à l'inégalité n.
Io
d'où on déduit la formule (25), la série du second membre étant absolument et uniformément convergente dans toute partie bornée de L?(E). Pour tout couple d'éléments X, T de .Y(E), on a donc
Or, on peut écrire (X + T)" - Xn =
V,V,.
(VI)
. . Vn,
la somme étant
étendue aux 2n - 1 suites (VJ d'éléments de 9 ( E ) telles que & = Xou V, = T pour 1 < i < n, un au moins des Vi étant égal à T; on en conclut aussitôt l'inégalité Il(X+ Tln - Xnll
<
(IlXII
+
IITll)n - llXllnt
d'où (28)
Ilexp(X+T)-exPXII~exP(Ilxll+IITll)-eXPIIXIl
ce qui établit la continuité de l'application X ++exp X. Enfin, si X et Y sont permutables, Y est permutable avec ext (IV, p. 20, prop. 2), donc on a
No 6
FVR IV.29
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES
Comme d'autre part eXteYtest égal à I pour t = O, on a eXteYt= e(x+Y)t, d'où la formule (26). De cette dernière, on déduit en particulier que, pour s et t réels quelconques, on a t) = eXseXt
(29) et aussi que (30)
On notera par contre que la formule (26) n'est plus exacte lorsqu'on ne suppose pas X et Y permutables: elle entraînerait en effet que exp X et exp Y sont toujours permutables, ce qui n'est pas le cas, comme le montrent des exemples simples (IV, p. 41, exerc. 3).
Supposons maintenant que E soit un espace vectoriel de dimensionjnie sur le corps C, et A un endomorphisme de E (pour la structure d'espace vectoriel sur C) qu'on peut identifier à sa matrice par rapport à une base de E; pour tout t E R, eAtest alors un automorphisme de E pour cette même structure (IV, p. 20, prop. 2). Soient rk (1 < k < q) les racines distinctes (dans C) du polyndme caractéristique cp(r) = det (A - rI) de l'endomorphisme A (((racines carac4
téristiques u de A) ; si nk est l'ordre de multiplicité de rk, on a
2 n,
=
n. On sait
k=l
(A, VIX, 4 5, no 3) qu'à chaque racine rk correspond un sous-espace E, de E, de dimension n,, tel que E, soit stable par A, et que E soit somme directe des E,: E, peut être défini comme le sous-espace des vecteurs x tels que
Soit a un vecteur quelconque de E; on peut &rire a
=
5
k=l
a,, où a,
l'intégrale de l'équation (19) de IV, p. 26, prenant la valeur a au point t donc donnée par
Mais comme a,
E E,,
E
=
E,;
O est
on a
Toute intégrale de l'équation (19) de IV, p. 26, peut donc s'écrire
où pk(t) est un polynôme par rapport à t, à coefficients dans l'espace vectoriel E,, et de degré 6 nk - 1. En particulier, si toutes les racines de l'équation
F V R IV.30
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
32
caractéristique de A sont simfiles, les espaces E, (1 < k < n) sont tous de dimension 1 sur le corps Cl, et il existe donc n vecteurs c , tels que les n fonctions er&, ( 1 < k 6 n) formcnt un système fondamental d'intégrales de l'équation (19) de I V , p. 26. Lcs racines caract6ristiques de l'cndoinorphisme A sont encore appelées les racines caracté~istiqziesde l'équation linéaire (19) de IV, p. 26. O n observera qu'on obtient l'équation caractéristique de A en exprimant que la fonction ceftest intégrale de (19) poi?r un vecteur c # 0. Lorsque l'on a déterminé explicitement les racines r, (1 < k < q), ainsi que l'ordre de multiplicité n, de r,, on obtient en pratique les intégrales de (19) en écrivant que cette équation est vérifiée par l'expression (32) de IV, p. 29, où pk est un polynôme arbitraire de degré < n, - 1, à coefficients dons E ; en identifiant, dans les deux membres de l'équation obtcnuc, lcs cocfficients de erkt (pour 1 < k < q), on obtient des équations linéaircs par rapport aux coelricients des polynômes p,: on constate aisément que ces équations detcrmincnt les cocficients des termes de dcgré > O de p, en fonction du tîrme constant, et que ce dernier est solution de l'équation (A - r,I)"k . x = 0, qui définit le sous-espace Ek (((méthodedes cocfficients indéterminés >)). Remarque. - Lorsqu'il existe une base de E telle que la matrice de A par rapport à cette basc ait scs éléments réels (cf. IV, p. 24, Remarque 2), l'équation caractéristique de A a ses coefficients réels. - Pour tout vecteur x = (t,),,,,, de E, rapporté à la base considérée, soit S = (t,),,,,,; l'application x-X est une involution antilinéaire de E. O n saii (A, VII) que, si r , est une racine non réelle de l'équation caractéristique de A, E, le sous-espace stable correspondant, alors 7, est une racine caracteristique ayant même ordre de multiplicité n, que ri<,et l'image EL de Ek par l'application x t-t I est le sous-espace stablc correspondant à T,. O n en déduit que si u, (1 < j < n,) sont nk intégralcs linéairement indépendantes à valeurs dans E,, les 2nk intégralcs u, + ü,, i ( u j - U,) sont linCairement indépendantes et ont, par rapport à la base choisie dans E, des composantes qui sont des fonctions rblles de E. Si r , est une racine caractéristique réelle, la Remarque 2 de IV, p. 24, montre (avec les mêmes notations) qu'il existe n, integrales linéairement indépendantes v, (1 < j < n,) à valeurs dans E, et qui ont leurs composantes réelles. O n obtient de la sorte un système fondamental d'intégrales de (19) dont les composantes sont toutes réelles.
7. Équations linéaires d'ordre n
On appelle équation dzj5érentielle linéaire d'ordre n toute équation de la forme
où les a, (1 6 k 6 n) et b sont des fonctions scalaires (complexes) de la variable réelle t, définies dans un intervalle ,J de R. Lc procédé général de I V , p. 2, montre que cette équation équivaut au système linéaire de n équations du premier ordre
FVR IV.3 1 c'est-à-dire à l'équation linéaire
où on a posé x = (x,, x2, . . .,x,) A(t) est définie par
E Cn, b(t) =
(0, 0, . . ., 0, b(t)), et où la inatrice
L'étude de l'équation linéaire d'ordre n consistc donc à appliquer à l'équation linéaire particulière (35) les résultats généraux qui précèdent. Pour tout intervalle J où les fonctions ai (1 < j < n) et b sont réglées, il existe une fonction et une seule u, définie dans J, admettant dans cet intervalle une dérivée (n - 1)-ème continue et une dérivée n-ème réglée (sauf aux points d'un ensemble dénombrable), satisfaisant à l'équation (33) dans le complémentaire d'une partie dénombrable de J, et telle que où to est un point quelconque de J, x,, xh, . . .,xg-l), n nombres complexes arbitraires. Pour que p intégrales ui (1 < j < p) de l'équation homogène Dnx - al(t)Dn-lx - . - an-l(t)Dx - an(t)x = O (37) associée à (33), soient linéairement indépendantes (dans l'espace % ,J(' C) des applications continues de J dans C, considéré comme espace vectoriel sur C), il faut et il suffit que lesp intégrales correspondantes u j = (uj, Duj, . . .,Dn-luj) de l'équation homogène dxldt = A(t) .x soient linéairement indépendantes (dans l'espace %'(J; Cn) des applications continues de J dans Cn). Il est évident en effet que la condition est nécessaire. Inversement, s'il existe n constantes complexes hi non toutes nulles telles qu'on ait identiquement
déduit
5
j=l
3
i=1
hiui(t)
=
hiDkuj(t) = O dans J pour tout entier k tel que 1
qui signifie que l'on a
2
i=l
bui("
=
O dans J, on en
4 n - 1, ce
O dans J.
Par suite (IV, p. 19, cor. 1) : PROPOSITION 8. - L'ensemble des intégrales de l'équation linéaire homogène (37), d@nies dans J, est un espace vectori?'elde dimension n sur le corps C.
FVR IV.32
ÉQUATIONS DIFF~RENTIELLES
52
Étant données n intégrales quelconques u j (1 < j 6 n) de l'équation (37), on appelle wromkien de ce système d'intégrales le déterminant (par rapport à la base canonique de Cn) du système des n intégrales correspondantes u j dc l'équation dxldt = A(t) .x,c'est-à-dire la fonction
Pour que les n intégrales u j soient linéairement indépendantes, il faut et il suffit que W(t) # O dans J; d'ailleurs, il suffit pour cela que W(t,) # O en un point t, de J (IV, p. 22, prop. 4) ;en outre, on a (IV, p. 23, prop. 5)
Identifions la résolvante C(i, t,) de l'équation (35) à sa matrice par rapport à la base canonique de 6"; les colonnes vj(t, t,) (1 < j < n) de cette matrice sont alors n intégrales linéairement indépendantes
de l'équation homogène dxldt = A(t) .x, qui correspondent aux n intégrales linéairement indépendantes uj(t, t,) de l'équation (37), telles que Dk--'uj(to,t,)
=
8jk
(indice dc Kronecker) pour 1 6 j < n, 1 6 k 6 n (en convenant de poser DOui= uj). Il en résulte en particuIier que la méthode de variation des constantes (IV, p. 21) appliquée à l'équation (35) donne ici comme intégrale particulière de (33), égale à O ainsi que ses n - 1 premières dérivées au point to, la fonction
Dans le cas particulier de l'équation Dnx = b ( t ) , la formule (39) redonne la formule exprimant la primitive n-ème de la fonction réglée b(l) qui s'annule ainsi que ses n - 1 premières dérivées au point t, w(t) =
Io
( t - s)"-l b(s) ( n - l ) ! ds
(II, p. 13, formule (19)): l'intégrale de Dnx = O qui est nulle ainsi que ses n - 2 premières dérivées a u point t,, et dont la dérivée (n - 1)-ème est égale à 1 en ce point, est en effet le polynôme (t - to)n-l/(n - 1) !.
No 8
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINEAIRES
FVR IV.33
8. Equations linhaires d'ordre n à coefficients constants
Si, dans l'équation (33), les coefficients ai sont constants, la matrice correspondante A est constante; l'équation caractéristique correspondante s'obtient en écrivant que ert est solution, ce qui donne
Soicnt rj (1 6 j 6 q) les racines distinctes de cette équation,
lzj
(1 6 j
< q)
4
l'ordre de multiplicité de la racine î; (
2 ni
=
n). D'après les résultats de IV,
j=1
p. 26 à 32, à chaque racine ri correspond, pour l'équation homogène
un système de ni intégrales linéairement indépendantes
oùp,, est un polynôme (à coefficients complexes) de dcgré 6 ni - 1 (1 ,< k 6 n,) ; en outre, les n intégrales uik (1 6 j 6 q, 1 6 k 6 n,) ainsi obtenues sont linéairement ind&endantes. 11en résulte quc les n, polynômesp,, (1 6 k 6 nj) sont linéairement indépendants dans l'espace des polynômes en t de degré 6 ni -- 1, donc forment une base (sur B*) de cet espace, puisque cc dernier est de dimension ni. h t r e m e n t dit : PROPOSITION 9. -Soient r, (1 6 j 6 q) les racines distinctes de l'équation caractéristique (40), et soit ni l'ordre de multiplicité de la racine ri (1 < j 6 q). Les nfonctions t"erlt (1 6 k 6 ni, 1 ,< j < q) sont des inLégrales linéairement indépendantes de l'iquation homogène (41). On peut ddmontrer ce résultat dircctcment de la façon suivante. Il résulte dc l'équation (41) quc la dérivée n-ème dc toute intégrale de cette équation est dérivable dans R,d'où on déduit aussitôt, par récurrence sur l'entier nz > ~z,que toute intégrale de (41) admet une dérivée d'ordre m, autrcmcnt dit, est indgniment dérivable dans IR. Soit 9 l'espacc vectoriel sur (C: (non topologique) des fonctions complexes indéfinimcnt dérivables dans %a; l'application x t+ Dx est un endomorphisme de cet espace, et l'équation (41) peut s'écrire
où f(D)
=
DR - a,Dn-l - . . . -
a,-,D
-
a, (A, IV, $ 2,no 1).
PROP~SITIQN 10. -Soient g et h deux polynômes premiers enlre eux tels que f = gh. Le sous-espace des solutions de (42) est somme directe des sous-espaces des solutions des deux équations g(D)x=O, h(D)x=O.
FVR IV.34
ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES
52
En effet, en vertu de l'identité de Bezout (A, VII, tj 1, no 2, th. l), il existe deux polynômes p(D) et q(D) tels que p(D)g(D) q(D)h(D) = 1. Pour toute solution x de (42), on peut donc écrire x = y + z, où y = p(D)g(D)x et z = q(D)h(D)x, et on a h(D)y =p(D)(f (D)x) = O, et g(D)z = q(D)(f (D)x) = O. D'autre part, si on a à la fois g(D)x = O et h(D)x = O, on en tire
+
ce qui achève la démonstration. Avec les notations précédentes, on peut alors écrire
n 4
=
3=1
(D -
,)nj
et la prop. 10, appliquée par récurrence sur q, montre que le sous-espace des solutions de (42) est somme directe des sous-espaces des solutions des q équations (43) (D - r j ) ? x = O (1 < j < q). Or, pour tout nombre complexe r, on a
et par suite l'équation (43) équivaut à et a donc pour solutions les fonctions erjt p,(t), où pj parcourt l'ensemble des polynômes de degré < nj - 1;on retrouve ainsi la prop. 9 de IV, p. 33. L'équation homogène (41) étant supposée résolue (c'est-à-dire que les racines caractéristiques sont supposées déterminées), on sait que la méthode de variation des constantes permet de trouver les solutions de l'équation non homogène DnX - alDn-l x - . . . - a,-,Dx - anx = b(t) (45) où b(t) est une fonction réglée quelconque (IV, p. 21) ; on notera que si b(t) est ind$niment dérivable dans un intervalle J, toutes les intégrales de (45) sont indéfiniment dérivables dans J. Dans le cas particulier b(t) = eatp(t), où p est un polynôme (à coefficients complexes) et ci un nombre complexe quelconque, on obtient plus simplement une intégrale de (45) de la façon suivante. Posons x = ewty; l'équation f (D)x = eatp(t)
s'écrit d'après (44)
f (ci + D)Y = P(t) ou encore, en vertu de la formule de Taylor appliquée au polynômef (D),
No 9
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLESLINÉAIRES
FVR IV.35
m
Soit m le degré du polynôme P(t)
=
C hktm-k;sif (a) # O (c'est-à-dire si a
k=O
n'est pas racine caractéristique), il existe un polynôme et un seul u(t)
z m
=
k=O
cktm-k
de degré m, solution de l'équation (46), car les coefficientsc, sont déterminés par le système d'équations linéaires
qui admet évidemment une solution et une seule. Si au contraire a est une racine caractéristique, et si h est son ordre de multiplicité, le calcul précédent montre qu'il existe un polynôme et un seul v(t) de degré m, tel que toute solution de Dhy = v(t) soit une intégrale; autrement dit, tout polynôme solution de (46) est alors de degré m + h (<(résonance ))). 9. Systemes d'équations linéaires à coefficients constants
Avec les notations du no 8, considérons plus généralement un système de m équations différentielles de la forme
où les inconnues x, (1 6 k 6 n) et les seconds membres bi (1 6 j 6 m) sont des fonctions complexes de la variable réelle t, et où les pik(D) sont des polynômes (de degré quelconque) à coefficientsconstants (complexes) par rapport à l'opérateur de dérivation D (1 < j 6 m, 1 6 k 6 n). De tels systèmes ne sont pas du même type que ceux considCrés dans IV, p. 2, (formule (5)), comme le montre l'exemple suivant:
Nous nous bornerons au cas où les bj(t) sont les fonctions ind@niment dérivables dans un intervalle J, et nous chercherons seulement les solutions (x,), indéfiniment dérivables dans J. En posant b(t) = (b,(t), . . ., bm(t)) (application de J dans Cm),et x = (x,, x,, . . ., xn), le système (47) peut s'écrire
,<,
où P(D) est la matrice (p,,(D)) à m lignes et n colonnes, dont les coefficients
FVR IV.36
§2
ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES
appartiennent à l'anneau C[D] des polynômes en D, à coefficients dans C. Soient J.(D) (1 6 j 6 r < Min(m, n)) les invariants de similitude non nuls de la matricc P(D) ; on sait (A, VII, $ 5, no 1) que ce sont des polynômes unitaires bien déterminés, tels que f. divise A.+, pour 1 6 j 6 r - 1 (r étant le rang de P(D)); en outre, il existe deux matrices carrées U(D) et V(D), d'ordres respectifs m et n, inuersibles (dans les anneaux de matrices carrées d'ordre m et n respectivement, à coefcients dans l'anneau C[D] des polynômes en D à coefcients complexes), et telles que la matrice Q(D) = (qjlc(D))= U(D) P(D) V(D) ait tous ses termes nuls, à l'exception des termes diagonaux qj3(D) = f.(D) pour 1 < j 6 r. Posons alors y = V-l(D)x; l'équation (49) est équivalente à l'équation
puisque U(D) est inversible. Or, si y U(D)Wt)
=
=
(y,, y,,
(c,(t),
a ,
. . .,y,),
et si
cm(t)),
l'équation (50) s'écrit
Le système n'admet donc de solutions indéhiment dérivables que si les conditions (52) sont vérifiées; la détermination des yj d'indice j < r se ramène alors à l'intégration de r équations diff6rentiellcs linéaires à coefficients constants (51) ; les y, d'indice > r sont des fonctions indéfiniment dérivables arbitraires. Une fois les solutions y de l'équation (50) ainsi déterminées, on en déduit les solutions de (47) par la formule x = V(D)y. Remarques. - 1) Certains des polynômesf,(D) pcuvcnt se rkduire à des constantes non nulles; les y, correspondants sont alors entièrement déterminés. 2) Lorsque les 6, sont tous nuls, c'est-à-dire que le système (47) est homogène, les conditions (52) sont toujours vérifiées; si en outrc r = n, on voit que l'ensemble des solutions dc (47) est un espace vectoriel sur C , de dimension égale à la somme des degrés desf,(D), c'est-à-dire au degré dc dct(P (D)). 3) Les polynômes fijk(D) étant donnés, un système (47) qui admet des solutions lorsque les seconds membres sont indéfiniment dérivables (ou dérivables jusqu'àun ccrtain ordre) peut ne pas en admettre lorsque les seconds membres sont des fonctions réglées quelconques: c'est ce que montre I'excmple (48), qui n'admet pas de solution lorsque a ( t ) n'est pas une primitivc. Nous n'entreprendrons pas ici de rechercher les conditions supplémentaires de possibilité qui s'introduisent ainsi lorsque les seconds membres sont des fonctions réglées quelconques.
Exercices
1) a) Avcc les notations de IV, p. 4, on suppose que f est uniformément continue dans J x S. Démontrer alors la prop. 3 de IV, p. 5, sans faire usage de l'axiome de choix. (Soit 8 tel que les relations It2 - tll < 6, jlxz - xlj/ < 6 entraînent ljf (t,, x,) - f (t,, x,) I < E; considérer une subdivision de J en intervalles de longueur < inf(S, 6/M) et définir par récurrence la solution approchée.) 6) Lorsque E est de dimension finie, et que f est lipschitzienne dans 1 x H, démontrer la prop. 3 de IV, p. 5, sans fairc usage de l'axiomc dc choix. (Remarquer que, pour tout S > 0, il existe un nombre fini de points xi de S tels que tout point de S soit à une distance < S d'un des xi; procéder ensuite comme dans a) en considérant les fonctions réglées t Hf (t, x,), en nombre fini.)
2) Étant donnés deux nombres b > O, M > O et un nombre arbitraire
E > O, donner un exemple d'une équation différentielle scalaire x' = g ( x ) telle que Ig(x)1 < M pour 1x1 < b et qui admet une intégrale x = u(t) continue dans l'intervalle ) - b/M - E, b/M + E(, mais b qui n'a pas de limite finie a u point x = - E (définir g de sorte que l'intégrale considérée M b b ait une dérivéc continue dans ) - - - E, - E(, cette dérivée étant égale à la constante M M M dans (- b/M, b/M)).
+
+
3) Soient S c H une boule ouverte de centre xo et de rayon r, f une fonction lipschitzienne pour la constante k > O dans I x S ; on suppose en outre que t ++ f (t, xo) est bornée dans 1 et on désigne par Mo la borne supérieure de /If (t, xo)Ij pour t E 1. Montrcr que pour tout t, E 1, il existe une intégrale u de x' = f (t, x), à valeurs dans S, égale à xo a u point t,, et définie dans l'intersection de 1 et de l'intervalle )to - A, to f ?,(, où
(remarquer que l'on a Ilu(t)
7 4)
+
- xo 1 < M(t - to) + k
1:
jlai(s)
- x01 ds
pour t > t,).
Soient 1 = )to - a, to a( un intervalle ouvert dans R, S une boule ouverte de centre xo et de rayon r dans E, f une fonction localement lipschitzienne dans 1 x S. Soit (s, z) H h(s, z ) une fonction 2 O définie et continue pour O < s < a et O < z < r, telle que, pour tout s E (O, a) l'application z i-t h(s, z ) soit croissante; on suppose que dans 1 x S, on ait Ijf (t, x) 11 < h(l t - toi, llrv - xo11). Soit
+
+
+
7 5)
Soit E l'espace normé complet formé des suites x = (x,) de nombres réels telles que lim x, = 0, normé par llxjl = sup lxn/.Pour tout entier n > O, soit enla suite dont tous les
. , arn
&-&es sont nuls, à l'exception du'terme d'indice n, égal à 1;l'espace E est somme directe d u sous-espace V, de dimension 2 engendré par en et e,,,, et sous-espace fermé W, engendré
FVR IV.38
$1
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
+
par les e, d'indice k distinct de n et de n 1. Soit fn une fonction continue et lipschitzienne dans E, à valeurs dans E, constante sur toute classe modulo Wn, égale à en+^ - en sur la droite joignant en et entl, et égale à O dans l'intersection de Vn et de la boule ljxl] < 4. D'autre part, pour tout entier n > O, soit cpn une fonction numérique définie et continue 1 dans I'intervalle égale à O aux extrémités de cet intervalle, et telle que
[zi],
j ~ ~cpn(t) ~ ,dt,= 1. Soit 1l'intervalle (0, 1) dans R; on considère dans 1 x
E la fonction f,
à valeurs dans E, définie comme suit: f (O, x) = O quel que soit x E E; pour
1 < t < n1 n + l -9
f (t, x) = cpn(t)fn(x).Montrer que f est continue et localement lipschitzienne dans 1 x E, mais qu'il existe une intégrale u de l'équation x' = f (t, x), définie et bornée dans )O, 11, égale à en pour t = lln, et par suite ne tendant vers aucune limite lorsque t tend vers O.
a
6) a) Soit 1 = (0, fCO(;si f est lipschitzienne dans 1 x E pour une fonction réglée k(t) dt soit convergente, montrer que toute intégrale de k(t) > O telle que l'intégrale l'équation x' = f (t, x) est définie dans 1tout entier. b ) Si en outre l'intégrale j,f"O Ijf (t, x,) 1 dt est convergente (pour un certain point x, E E), montrer que toute intégrale de x' = f (t, x) tend vers une limite finie lorsque t tend vers + co (montrer d'abord que toute intégrale est bornée lorsque t tend vers + a ) .
Sirn
7) On considère le système d'équations différentielles scalaires
où les ciil< sont des constantes telles que ckji = -cijk. Montrer que les intégrales de ce sysn
tème sont définies pour toutes les valeurs de t (remarquer que intégrale x = ( x i ) ) .
2 x,2 est constante pour toute
<=1
8) Soit f une fonction définie dans 1 x H, satisfaisant aux conditions du lemme 1 de IV, p. 3, et telle que, pour une constante k telle que O < k < 1, et pour un point t, E 1, on ait, quels que soient t E 1et xl, x2 dans H
Montrer que, si u et v sont deux solutions approchées de l'équation x' = f (t, x) à cl et E, près respectivement, définies dans 1, à valeurs dans H et prenant la même valeur au point t,, on a, pour tout t E 1 En déduire que les th. 1 (IV, p. IO), 2 (IV, p. 11) sont encore valables pour l'équation x' = f (t, x) dans les conditions indiquées.
r/ 9) Soient 1 un intervalle dans R, to un point de 1, S une boule de rayon r et de centre x, dans E, G l'espace normé des applications bornées de 1 x S dans E, la norme d'une telle application f étant la borne supérieure I/f /j de lIf (t, x) 1 dans 1 x S. Pour tout M > 0, soit GMla boule llf l j < M dans G. Soit L la partie de G formée des applications lipschitziennes de 1 x S dans E; pour toute fonction f E L n G,, soit u = U(f) l'intégrale de x' = f (t, x), telle que u(to)= x,, à valeurs dans S et définie dans l'intersection J, de 1et de l'intervalle r )to - r ,to -( (th. 1). M LM a) Soit (f,) une suite de fonctions appartenant à L n 6,; si fn converge uniformément dans 1 x S vers une fonction f, toute valeur d'adhérence (pour la topologie de la convergence compacte) de la suite des un = U(fn) dans l'espace F des applications bornées de J, dans E, est une intégrale de x' = f(t, x) prenant la valeur xo au point to. Réciproquement, toute
+
FVR IV.39
EXERCICES
intégrale v de x' = f (t, x) définie dans J, et telle que v(to) = xo, est aussi intégrale d'une équation x' = g(t, x), où g est lipschitzienne et arbitrairement voisine de f dans G (considérer I'équation b) On suppose en outre que E soit de dimension $nie. Montrer que si f E G, satisfait aux conditions du lemme 1, pour tout t E J,, l'ensemble H(t) des valeurs au point t des intégrales de x' = f (t, x) qui prennent la valeur xo au point t,, est un epsemble compact et connexe (pour voir que H(t) est fermé, utiliser le th. d'Ascoli; pour voir qu'il est connexe, utiliser a) : si xl, x2 sont deux points de H(t), et c > O un nombre arbitraire, montrer qu'il existe un ensemble connexe
1% - xol < b de R2. Soit M la borne supérieure de 1f (t, x)l dans P, et 1 = )to - a, t, + c(,
où a = inf (a, b/M). Montrer que l'enveloppe supérieure et l'enveloppe inférieure de l'ensemble @ des intégrales de x' = f (t, x) définies dans 1et prenant la valeur xo au point t,, sont encore des intégrales de x' = f (t, x), qu'on appelle respectivement intégrale maximale et intégrale minimale de cette équation, correspondant au point (to, xo) (remarquer que l'ensemble 4> est équicontinu et fermé pour la topologie de la convergence uniforme dans 1). Pour tout T E 1, soit E la valeur de l'intégrale minimale (correspondant à (t,, x,)) au point 7. Montrer que l'intégrale minimale correspondant au point (T, 5) est identique à l'intégrale minimale correspondant au point (to, xo) dans un intervalle de la forme (2, -r + h( si r > to, de la forme) T - h, T) si T < to. En déduire qu'il existe un plus grand intervalle ouvert )t,, t2( contenant t, et contenu a(, tel que l'intégrale minimale u correspondant au point (t,, x,) puisse dans )t, - a, to être prolongée par continuité à )tl, ta( de sorte qu'en tout point t de )tl, t,(, u (t) appartienne à )xo - b, xo b( et que u soit identique à l'intégrale minimale correspondant au point (t, u(t)) h( si t > to, de la forme) t - h, t) si t < t,; montrer dans un intervalle de la forme (t, t en outre qu'on a, soit t1 = to - a (resp. t2 = to a) soit lim u(t) = xo $. b (resp. lim u(t) =
+
+
+
+
t-tl
t-tz
11) a) Dans le pavé P: It - toi < a, 1% - xol < b, soient g et h deux fonctions numtriques continues telles que g(t, x) < h(t, x) dans P. Soit u (resp. v) une intégrale de x' = g(t, ,Y) (resp. x' = h(t, x)) telle que u(to) = xo (resp. v(to) = xo) définie dans un intervalle (t,, to + c(; montrer que, pour to < t < to c, on a u(t) < v(t) (considérer la borne supérieure -r des t pour lesquels cette inégalité a lieu). b) Soit ul'intégrale maximale de x' = g(t, x) correspondant au point (t,, x,) (exerc. IO), définie dans un intervalle (to, t, + c(, à valeurs dans lx - xol < b. Montrer que, dans tout intervalle compact (t,, to d ) contenu dans (t,, to c(, l'intégrale minimale et l'intégrale maximale E correspondant au point (t,, x,) sont définies dès que E > O de l'équation x' = g(t, x) est assez petit, et convergent uniformément vers u lorsque E tend vers O par valeurs > 0. c) Soient g et h deux fonctions numériques définies et continues dans P et telles que g(t, x) < h(t, x) dans P. Soit (t,, t, f c( un intervalle dans lequel sont définies une intégrale u de x' = g(t, x) telle que u(to) = x,, et l'intégrale maximale v de x' = h(t, x) correspondant au point (to,x,). Montrer que, dans cet intervalle, on a u(t) < v(t) (se ramener au cas a) à l'aide de b)).
+
+
+
+
12) Soit u l'intégrale de l'équation x' = A
x2 +égale à O pour t = O, 1 + ta 3
et soit J le plus
grand intervalle d'origine O dans lequel u est continue. a) Montrer que, si h 6 on a J = (0, CO( (utiliser l'exerc. 4 de IV, p. 37).
a,
+
FVR IV.40
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
b) Montrer que, si h > $, on a J = (O, a(, avec
(poser x = y d l
+ t2, et utiliser lyexerc.Il).
7 13) a) Soit 1 = (t,, to f c), et soit w une fonction numérique continue et > O définie dans 1 x R. Soit S une boule de centre x, dans un espace normé complet E, et soit f une application continue de 1 x S dans E telle quc, quels que soient t E 1, x, E S et x2 E S, on ait . u et v deux intégrales de x' = f (t, X) définies llf(t, x,) - f (t, x,) jl < w(t, lix, - ~ ~ 1 1 )Soient dans 1, à valeurs dans S, tdles que u(to) = x,, v(to) = x2; soit w l'intégrale maximale exerc. 10) de z' = w(t, z) corrcspondant a u point (t,, jjx, - x21/),et supposée définie dans 1; montrer que, dans 1, on a jju(t) - v(t) li < ~ ( t ) (Soit . w(t, E) l'intégrale maximale de z' = w(t, z) + E correspondant au point (t,, llx, - x21/),où E > O est assez petit. Montrer que Ilu(t) - v(t) 11 < rei (t, E) pour tout E > O, en raisonnant par l'absurde.) b) Dans l'énoncé des hypothèses de a), on rcmplace 1 par l'intervalle 1' = )t, - c, t,). Montrcr que, si w est, dans cet intervalle, l'intégrale minimale de z' = w(t, z) correspondant a u point (to, Ijx, - x2jl), on a, dans 1', Ilu(t) - v(t) 1 2 w(t) (même mbthode). 7 14) a) Soit w(t, z) une fonction numérique continue et > O définie pour O < t < a et z > O. O n suppose que z = O soit la seule intégrale de z' = w(t, z) définie pour O < t < a et telle que lim z(t) = O et lim z(t)/t = O. Soient I = (t,, to + a(, S une boule de centre x, t+o
t-O
dans E, f une application continue de 1 x S dans E telle que, quels que soient t E 1, x, E S et x2 E S, on ait Ijf (t, x,) - f (t, x2) I < w(lt - toi, jlx, - x2 11). Montrer que, dans un intervalle d'origine t, contenu dans 1, l'équation x' = f (t, x) ne peut avoir qu'une seule solution u telle que u(to) = x,. (Raisonner par l'absurde: si v est une seconde intégrale de x' = f ( t , x), minorcr llu(t) - v(t) j/ dans un intervalle d'origine t,, à l'aide dc l'exerc. 13 b), et obtenir ainsi une contradiction.) Appliquer au cas où o(t, z) = k(z/t) avec O < k < 1 (cf. IV, p. 38, exerc. 8). b) Le résultat de a) s'applique pour w(t, z) = zlt; mais montrer dans ce cas par un exemple que si u, v sont deux intégrales approchées à c près de x' = f (t, x), égales à x, au point t,, il n'est pas possible de majorer Ilia(t) - v(t) /j par un nombre ne dépendant que de t (et non de la fonction f ) . (Prendre pour f une application continuc de W + x R dans R, égale à x/t pour t > cr et pour O < t < u et 1x1 < t2/(u - t), et indépendante de x pour lcs autres points (t, x).) c ) Soit 0 une fonction numérique continue et > O dans l'intervalle (O, a). Montrer que si 1 e(t) dt cst convergente, lc résultat de a) s'applique pour w(t, z) = --- z; t
+
dt est infinie, donner un exemple de fonction continucf, telle que l'on ait
/If
(4 XI) - f (t7 x2) Il
$
l
+
(It It -
-
'o') ljx, - x2/l,mais telle que l'équation r' = f(t, x)
ait une infinité d'intégrales égalcs à x, au point t, (méthode analogue à celle de b)). 15) Soit f une fonction numérique définie et continue pour lt/ < a, 1x1 < b, telle quef (t, x ) < O pour tx > O et f (t, x) > O pour tx < O; montrer que x = O est la seule intésrale de l'équation x' = f (t, x) qui prenne la valeur O a u point t = O (raisonner par l'absurde). 16) Soient E un espace vectoriel de dimcnsionjnie, f une fonction bornée dans 1 x H et satisfaisant aux conditions de IV, p. 3, lemme 1, telle que l'équation x' = f(t, x) admette une seule solution u définie dans 1, à valeurs dans H, égale à x, au point t,. O n suppose en outre que, pour tout entier n assez grand, il existe une intégrale approchée u, de x' = f (t, x) à l/n près, définie dans 1, à valeurs dans H, et égale à xo a u point t,. Montrer que la
92
FVR IV.41
EXERCICES
suite ( u n )converge uniformément vers in dans tout intervalle compact contenu dans 1 (utiliser le fait q u e la suite (un)est équicontinue dans 1). 17) Pour étudier l'équation x' = sin tx ( I V , p. 12, Exemple 4). o n pose u = xy, et o n consi-
+
dère les solutions d e l'équation correspondante u' = 2 t sin u = F(tJ u) q u i sont > O t pour t > O (pour toute solution de cette nature, o n a u(0) = O). On désigne par rkl a courbe définie par les relations (2k par D, l'ouvert défini par
+ 2t = O pour chaque entier k 1, U (2k - l ) x < u < 2kxJ t sin u + - < 0 , par E le complét
- 1) x
< u < 2kx, t sin u
mentaire dans l'ensemble des (t, u) tels q u e t > O et u > O, d e la réunion des Bk. a) Montrer q u e toute courbe intégrale qui coupe u n e droite u = 2 k x coupe aussi la droite 1)x. u = (2k b ) Si u n e courbe intégrale C coupe u n e courbe rke n un point (to, u,), la fonction u est croissante pour O < t < to, décroissante pour t > to, et lorsque t tend vers + a ,u(t) tend vers (2k - l ) x , la courbe C restant dans Dkpour t > to. c ) Montrer qu'il n ' y a aucune courbe intégrale C contenue dans E et telle q u e u ( t ) tende vers co lorsque t tend vers co. (Former l'équation différentielle dxldu = G ( u , x ) entre x et u le long d e C. Si C est tout entière dans E , o n a x2 > u pour u = (2k - + ) x ; majorer d'autre part x2(u) e n utilisant l'équation différentielle précédente, et obtenir u n e contradiction.) d ) Montrer q u e pour chaque entier k , il existe u n e courbe intégrale et une seule C contenue dans E et telle q u e u(t) tende vers 2kx lorsque t tend vers + W . ( E n posant v = 2 k x - u, o n a v - 2kx v - 2kx une équation v'= -+ t sin u ; comparer cette équation à v' = --- tu, t t t tendant vers co et v vers O.)
+
+
+
+
+
18) Soit E l'espace des suites x = (x,),,~ d e nombres réels telles q u e l i m x, = 0, m u n i de la norme
]/XI/
n-m
= sup lx,[, q u i e n fait u n espace normé complet. Pour tout x = (x,) E E, soit n
y = f ( x ) l'élément (y,) d e E défini par y, = Ixnj'/z
' . la fonction f est continue dans +n + 1'
E. Montrer qu'il n'existe aucune solution de l'équation différentiellex' = f ( x ) définie dans un voisinage d e O dans R, à valeurs dans E et égale à O pour t = O (cf. I V , p. 39, exerc. 11). §2 1 ) Soient E u n espace normé complet sur R, F un espace topologique, J u n intervalle de R n o n réduit à un point; soit (t, E ) ++ A(t, E ) u n e application d e J x F dans S?(E), telle q u e lorsque E tend vers Eo, A(t, 5) tende uniformément vers A(t, 4,) dans J. Si C ( t , to, E ) est la résolvante de l'équation linéaire dxldt = A ( t , 5) .x, montrer que, pour tout intervalle compact K c J , C(t, to, 5) tend uniformément vers C(t, to, Eo) dans K x K , lorsque tend vers Eo. 2 ) Soit t HA ( t ) u n e application réglée d e J dans 9 ( E ) telle que, pour deux points quelconques s, t d e J, A ( s ) et A ( t ) soient permutables. O n pose B ( t ) = jfo A ( s ) ds. Montrer q u e la résolvante C ( t , to) d e l'équation dxldt = A ( t ) . x est égale à e x p ( B ( t ) ) . Si t H Ai(t), t HA z ( t ) sont d e u x applications réglées d e J dans 2 ( E ) telles que, pour d e u x points quelconques s, t d e J , A,(s), A l ( t ) , A,(s), A z ( t ) soient deux à deux permutables, montrer q u e l'on a
FVR IV.42
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
3) Étant données les deux matrices montrer que exp(A + B) # exp(A) exp(B). 4) Si Pest un automorphisme quelconque appartenant à 9 ( E ) , montrer que exp(PAP-1) = P.exp(A) .P-l pour tout A E 9 ( E ) .
+
5) Montrer par un exemple qu'une équation linéaire dxjdt = A.x eatp(t), où A E 9 ( E ) est indépendant de t et p est un polynôme (à coefficients dans E) peut avoir une intégrale égale à un polynôme de même degré que p, même lorsque a est racine caractéristique de A.
6) Soitf (X) un polynôme de degré n à coefficients complexes, et soit
la décomposition de la fraction rationnelle I lf (X) en éléments simples (A, VII, Montrer que, pour toute fonction réglée b, la fonction
8 2, no 2).
est une intégrale de l'équation f (D) x = b(t).
-
7) a) Soit t H A(t) une application d'un intervalle J c R dans 9 ( E ) , telle que, pour tout A(t) . x de J dans E soit continue. Montrer que, dans tout intervalle x E E, l'application t compact K c J, t e l/A(t)l]est borde (utiliser TG, IX, p. 56, th. 2). Dans ces conditions, b(t) admet une montrer que, pour tout point (to, x,) E J x E, l'équation dxldt = A(t) . x solution et une seule, définie dans J, et égale à xo au point to. En outre, si on désigne par u(t, t,, x,) cette solution, l'application x, ++ u(t, to, xo) est une application linéaire bijective et bicontinue C(t, to) de E sur lui-même, qui satisfait aux relations (6) (IV, p. 18) et (7) (IV, p. 19);de plus, l'application (s, t) ++ C(s, t) de J x J dans 9 ( E ) est continue. b) On prend pour E l'espace des suites x = (x,),,~ de nombres réels, telles que lim x, = 0,
+
n-t
m
muni de la norme jlxll = snp Ixnl, pour laquelle E est complet. Pour tout t E J = (0, l), soit A(t) l'application linéaire de E dans lui-même telle que
Montrer que A(t) satisfait aux conditions de a ) , mais que l'application t~ A(t) de J dans 9 ( E ) n'est pas continue au point t = O, et que la résolvante C(t, to) de l'équation dxldt = A(t) . x est telle que l'application t HC(t, to) de J dans 9 ( E ) ne soit pas dérivable au point t = 0.
7 8) Soit G une algèbre normée complète sur le corps R, admettant un élément unité e. a) Soit t H a(t) une fonction réglée dans un intervalle J c R, à valeurs dans G. Montrer que l'intégrale u de l'équation linéaire dxldt = a(t)x qui prend la valeur e en un point to E J est inversible dans J, et que son inverse est solution de l'équation dxldt = - xa(t) (si v est l'intégrale de cette dernière équation qui prend la valeur e au point t,, considérer les équations linéaires vérifiées par UV et vu). En déduire que, pour tout x, E G, l'intégrale de dxldt = a(t)x qui prend la valeur xo au point to est égale à u(t)x,. b) Soient a(t), b(t) deux fonctions réglées dans J, u et v les intégrales des équations dxldt = a(t)x, dxjdt = xb(t), qui prennent la valeur e au point to. Montrer que l'intégrale de l'équation dxldt = a(t)x xb(t) qui prend la valeur xo au point t, est égale à u(t)x,v(t). C) Soient a(t), b(t), c(t), d(t) quatre fonctions réglées dans J, (u,v) une solution du système de deux équations linéaires
+
FVR IV.43
EXERCICES
Montrer que si, dans J, v est inversible, w = UV-lest intégrale de l'équation dzldt = b(t) a(t)z - zd(t) - ac(t)z (<(équation de Riccati O);réciproque. En déduire que toute intégrale de cette derniére équation dans J, prenant la valeur xo au point to, est de la forme (A(t)xo B(t)e)(C(t)xo D(t)e)-l, où A(t), B(t), C(t) et D(t) sont des applications continues de J dans 9 ( G )vérifiant l'identité U. (xy) = (U.x)y. d) Soit w, une intégrale de dzldt = b(t) a(t)z - zd(t) - zc(t)z dans J ; montrer que, si w est une autre intégrale de cette équation telle que w - wl soit inversible dans J, w - W, s'exprime à l'aide des intégrales des équations dxldt = - (ci cw,)x et dxldt = x(a - wlc) (considérer l'équation à laquelle satisfait (w - wl) -l, et utiliser b ) ) .
+
+
+
+
+
9) Soient y, (1 < k < n) n fonctions numériques définies dans un intervalle 1 c R et admettant dans 1une dérivée (n - 1)-ème continue. a) Montrer que si les n fonctions y, sont linéairement dépendantes, la matrice ( ~ & ~ ' ( t ) ) ~ <1<~k 4< ~est - l de , rang < n en tout point t E 1. b) Inversement, si pour tout t E 1,la matrice (yr)(t)) est de rang < n, montrer que dans tout intervalle ouvert non vide J c 1, il existe un intervalle ouvert non vide U c J tel que les restrictions des y, à U soient linéairement dépendantes (si est le plus petit des nombres q < n tels que les wronskiens de q quelconques des fonctions yk soient identiquement nuls dans J, considérer un point a E J où le wronskien de fi - 1 des fonctions y, n'est pas nul, et montrer que p des fonctions y, sont intégrales d'une équation linéaire d'ordre p - 1 dans un voisinage de a). c) O n pose yl(t) = t2 pour t E R, yz(t) = t2 pour t 2 0, y2(t) = -tZ pour t < O; montrer que y, et y, admettent une dérivée continue dans R et que ylya - y2y; = O, mais que yl et y, ne sont pas linéairement dépendantes dans R.
* 10)
Soit t~ X(t) une application d'une intervalle J c R dans l'espace des matrices complexes d'ordre n. O n suppose que la dérivée t t+ Xf(t) existe et est continue dans J, et est telle que X(t)X'(t) = X'(t)X(t) pour tout t E J. a) O n suppose en outre que, pour tout t E J, les valeurs propres de X(t) sont distinctes. Montrer qu'il existe alors une matrice inversible constante Po tel que PoX(t)P;l = D(t), où D(t) est une matrice diagonale, de sorte que X(tl) et X(tz) sont permutables pour tout couple de valeurs tl, ta de t dans J. (Écrire X(t) = P(t) D(t) P(t) - l au voisinage de chaque point de J et former l'équation différentielle satisfaite par P(t).) b) La matrice / t2 t3 t4 \
est permutable à sa dérivée, mais la conclusion de a) n'est pas valable..
NOTE HISTORIQUE
(N.-B. -Les cette note.)
chiffres romains renvoient à la bibliographie placée à la fin de
les problèmes conduisant Comme on l'a vu (Note historique des chap. 1-11-111)) à l'intégration d'équations différentielles ont été parmi les premiers de ceux qu'ont considérés les fondâteurs du Calcul infinitésimal au X V I I ~siècle (notamment Descartes et Barrow). La théorie des équations différentielles n'a cessé depuis lors d'exercer la sagacité des mathématiciens, et d'être un terrain de prédilection pour l'application des méthodes les plus variées de l'Analyse; les questions qu'elle soulève sont très loin d'être toutes résolues, et l'intérêt qui s'y attache est d'autant plus soutenu qu'elle constitue un des points de contact les plus permanents et les plus fructueux entre les mathématiques et les sciences expérimentales: ces dernières y trouvent souvent une aide précieuse, et en échange lui fournissent constamment de nouveaux problèmes. Des nombreux chapitres que devrait comporter une étude moderne et complète des équations différentielles, nous n'avons voulu exposer ici que deux des plus élémentaires, traitant des théorèmes d'existence et des équations linéaires, la variable étant supposée réelle. C'est donc aussi à ces deux aspects que nous limiterons notre bref exposé historique. Dès le début du XVIII~siècle, les mathématiciens s'étaient convaincus que l'intégrale ((généralea d'une équation différentielle d'ordre n dépend de n constantes arbitraires, et qu' (<en général »,il existe une intégrale et une seule prenant des valeurs données ainsi que ses n - 1 premières dérivées pour une valeur donnée x, de la variable: conviction qu'ils justifiaient par le procédé (remontant à Newton) qui consiste à calculer de proche en proche les coefficients du développement de Taylor de la solution au point x,, à l'aide de l'équation différentielle elle-même et des n premiers coefficients. Mais jusqu'à Cauchy, personne n'avait étudié la convergence de la série ainsi obtenue, ni démontré que sa somme était solution de l'équation différentielle; et bien entendu, il n'était question que d'équations différentielles analytiques. Parmi les diverses méthodes imaginées par Cauchy pour démontrer l'existence des intégrales des équations différentielles, celle que nous avons suivie ((IV) et (IV bis)), généralisée un peu plus tard par Lipschitz, est particulièrement intéressante pour le cas des équations non analytiques et pour l'approximation des intégrales. Les équations différentielles linéaires ont été parmi les premières à attirer l'attention. Leibniz et Jakob Bernoulli intègrent l'équation linéaire du premier ordre par deux quadratures ((1)' t. II, p. 731) ; l'intégrale générale de l'équation
NOTE HISTORIQUE
FVR IV.45
linéaire d'ordre quelconque à coefficients constants et second membre arbitraire est obtenue par Euler ((II), p. 296-354) ; d'Alembert résout de la même manière les systèmes linéaires à coefhients constants. Un peu plus tard, Lagrange (III) aborde la théorie générale des équations linéaires d'ordre n, reconnaît que I'intégrale de l'équation homogène est fonction linéaire des n constantes d'intégration, introduit l'équation adjointe, découvre l'abaissement de l'ordre de l'équation homogène lorsqu'on en connaît des solutions particulières, et la méthode de variation des constantes pour l'intégration de l'équation non homogène. Les points obscurs de la théorie de Lagrange (notamment en ce qui concerne l'indépendance linéaire des intégrales) furent éclaircis par Cauchy, dont l'exposé (IV bis) est resté quasi définitif, aux améliorations de détail près apportées par la notation matricielle et la théorie des diviseurs élémentaires.
BIBLIOGRAPHIE
(1) .JAKOB BERNOULLI, Opera, 2 vol., Genève (Cramer-Philibert), 1744. (II) L. EULER,Opera Omnia: Iwtitutiones calculi integralis, (1) t. XII, Leipzig-Berlin (Teubner), 1914. (Euvres, Paris (Gauthier-Villars), 1867-1890: a) Solution de dif(III) J.-L: LAGRANGE, férents problèmes de calcul intégral, t. 1, p. 471 ; b ) Sur le mouvement des nœuds des orbites planétaires, t. IV, p. 111. (IV) A.-L. CAUCHY,CEuvres complètes, (2), t. XI, Paris (Gauthier-Villars), 1913, p. 399 ( =Exercices d'Analyse, Paris, 1840, t. 1, p. 327). in Lejons de calcul dz@rentiel et de calcul intégral, rédigées principalement (IV bis) A.-L. CAUCHY, d'après les méthodes de M. A.-L. Cauchy, par l'abbé Moigno, t. II, Paris, 1844.
CHAPïïRE V
Etude locale des fonctions
5 1.
COMPARAISON DES FONCTIONS DANS UN ENSEMBLE FILTRÉ
Soit E un ensemble, filtré par un filtre de base 8 (TG, 1, p. 36) ;dans ce chapitre, nous considérerons des fonctions dont l'ensemble de définition est une partie de E appartenant à la base de filtre 8 (partie dépendant de la fonction considérée) et qui prennent leurs valeurs, soit dans le corps R des nombres réels, soit plus généralement dans un espace vectoriel normé sur un corps valué (TG, IX, p. 32). Dans les applications, E sera le plus souvent une partie d'un espace numérique Rn, ou de la droite achevée 6, et 8 la trace sur E d u filtre des voisinages d'un point adhérent à E, ou encore le filtre des complémentaires des ensembles relativement compacts dans E (<(voisinages du point à l'infini >>).
Il ne suffira pas en général de savoir qu'une telle fonction tend vers une limite donnée suivant $ pour pouvoir traiter tous les problèmes de (<passage à la limite suivant 8 D où interviennent des expressions formées avec cette fonction. Par exemple, lorsque la variable réelle x tend vers +a, les trois fonctions x, x2
et
4;tendant toutes trois vers + co, mais, des expressions. (X
+ 1)2 - x2,
la première tend vers
(X
+ 1) - x,
d
m di
+ co, la seconde vers 1, la troisième vers O.
Il importe donc de connaître, non seulement la valeur limite d'une fonction suivant 8 (lorsque cette limite existe), mais encore la (<manière D dont la fonction tend vers sa limite; en d'autres termes, on est amené à opérer une classification dans l'ensemble des fonctions qui tendent vers une même limite.
FVR V.2
$1
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
1. Relations de comparaison: 1. Relations faibles
Nous désignerons dans ce qui suit par V un espace vectoriel normé sur un corps valué Kypar %($, V) l'ensemble des fonctions à valeurs dans V, dont chacune est définie dans une partie de E appartenant à la base de filtre 8. Les relations que nous allons définir entre de telles fonctions ont un caractère local relatif au filtre de base 8 : nous allons préciser ce qu'il faut entendre par là. Si f et g sont deux fonctions de %($, V), rappelons que la relation a il existe un ensemble Z E 5 tel que f et g soient définies et égales dans Z est une relation d'équivalence R, dans S ( $ , V) (TG, 1, p. 44). Cela étant, nous dirons qu'une relation S où figure une fonction f de V) est de caractère local (suivant 8) relativement à f, si elle est compatible (en f ) avec la relation d'équivalence R, (E, II, p. 42) ; on sait que, si f est le germe de f suivant 8, classe de f modulo R, (élément de l'ensemble quotient S m ( $ ,V) = A?($,V)/R,), on déduit de S, par passage au quotient, une relation entre f e t les autres arguments de S, et que réciproquement, toute relation de cette nature définit une relation de caractère local relativement à f. Exemple. -Si f et g sont deux fonctions de %(g, R), la relation G il existe un ensemble X E 8 tel quef et g soient définies dans X, et quef ( t ) < g(t) pour tout t E X H est de caractère local relativement à f et g. On notef < g la relation obtenue en passant au quotient (pour f et g) ; on remarquera que si f < g, il existe une fonctionf,Ef et une fonction g, E g, définies dans E tout entier, et telles que fi(t) < g, (t) pour tout t E E. Remarques. - 1) Soient VI (1 i n) n espaces vectoriels normés sur K, y, une fonction définie dans V, x V2 x .. x V,, à valeurs dans V par passage aux quo-
,
%(a,
tients suivant R,, la fonction cp définit donc une application de Ha($, VI) x ... x Yi", (8,Vn) (8, V), que l'on notera le plus souvent cp($l,. . ., Zn) (TG, 1 xh, p. 45). Par dans exemple en prenant pour y, les applications (x, y) H x y et x Hxh (A E K), on et f h définit ainsi, pour deux germes quelconques f, de H, (8, V), les éléments fF et on vérifie aussitôt que les lois de composition ($, 2) H P. g et (A, f) Hf h définissent sur Hm($, V) une structure d'espace vectoriel sur le corps K; dans cet espace, 6 est la classe formée des fonctions égales à O dans un ensemble de 8, et - â est la classe formée des fonctions égales à - f dans un ensemble de 5. De même, si V est une algèbre sur K, on définit sur Yim(9, V) une seconde loi de composition interne (g, g) & en prenant cp(x, y) = xy; avec les deux lois précédentes, elle définit sur H m ( g ,V) une structure d'algèbre sur le corps K; si V admet un élément unité e, Hm (8, V) admettra pour élément unité la classe ë, formée des fonctions égales à e dans un ensemble de $; pour que f soit inversible dans e m ( $ , V), il faut et il suffit que, pour une fonction f E i, il existe Z E $ tel que f (t) soit inversible dans V pour tout t E Z (auquel cas cette condition est vérifiée pour toute fonction de la classez).
+
+
+
-
+
n
2) Avec les mêmes notations, soit une application d'une partie de VIdans V; i=l nous désignerons par $(&, f,, . . ., fn) la fonction égale à $(f,(t),. ., f,(t)) en tout point t E E où les fl(t)sont définis et où le point (f,(t)) appartient à l'ensemble où est
.
No 1
FVRV 3
COMPARAISON DES PONCTIONS
définie $1. Par exemple, f + g est la fonction égale à f ( t ) 3. g ( t ) en tout point t E E où f et g sont toutes deux définies. O n observera que l'application (f, g ) »f g n'est pas une loi degroufie dans &'(g, V ) ,car si f n'est pas définie dans E tout entier, il n'existe g = O. pas de fonction g E %(8, V )telle que f
+
+
DÉPINITION 1. -Etant données deux fonctio~zsnumériques f, g appartenant à p ( 8 , a) et qui sont 2 O dam un ensemble de 8, on dit que f est dominée par g, ou que g domine f (suivant g ) , et on écrit f g OU g >f, s'il existe un ensemble X E 8 et un nombre k > O tels que f ( t ) < k . g ( t ) pour tout t E X (autrement dit, s'il existe k > O tel que f < k.2). Étant données deux espaces normés V,, V,, et deux fonctions f,, f, appartenant respectivement à i f ( $ , V,) et S ( 8 , V,) on dit que f, est dominée par f, (suivant 8) et on écrit fl & o u f , f, si on a llflll $ l/f211.
<
<
>
+
L a relation fl f 2 est évidemment de caractère local en fl et f,; elle est donc f 2 qui s'en déduit par passage aux quotients. Lorsque équivalente à la relation f, f et g sont deux fonctions numériques, on aura soin de ne pas confondre les relations J < g e t f < g.
<
<
O n notera que pour tout scalaire A # O, la relation f1 f2A est équivalente à fl f,. Si f, f,, il existe un ensemble X E 8 tel que, pour tout point x E X où f,(x) = O, on ait f1 ( x ) = 0.
<
<
Exemples. - 1 ) La relation 6
< 1 signifie que f est bornée dans un ensemble de 5.
2) Pour toute fonction f de %(8, V )et tout scalaire A f O, on a f 4 f A . 3) Lorsque x tend vers + co,on a sin2 x $ sin x. 4) Lorsque (x, y ) tend vers ( 0 , O ) dans R2,on a xy 5 xZ + y2.
Les propositions suivantes sont des conséquences immédiates de la déf. 1: PROPOSITION 1. - Si f, g, h sont trois fonctions de %'(?j, Pi), les relations f g h entratnentf h.
<
<
< g et
PROPOSITION 2. -Soient f,, f , deuxfonctions de i f ( & V )et g unefonction de i i ( 8 , R). Les relations f1 g et f, g entrainent f, f f, g.
<
<
<
En outre : PROPOSITION 3. -Soient V I ,V 2 ,V trois espaces normés sur un même corps valué, ( x ,y ) » [x.y ] une application bilinéaire continue de V , x V , dans V . Si f, et f2 sont des fonctions de .%(8, V I )et S ( 5 , V2) respectivement, gl, g2 deux fonctions de Z ( 8 , W) telles que f1 g, et f, , ig2, on a [ f l .f2]
<
En effet (TG, IX, p. 35, th.l), il existe un nombre a > O tel que IIfl .filIl a IlfiIl li%ll-
'
En particulier, dans toute la suite, pour une fonction f de Yi(%,V), nous désignerons par llf 1 la fonction t~ /If( t )11, appartenant à 9 ( 5 , R) et définie dans le même ensemble que f : nous signalons expressément que, dans ce chapitre, Ilf I est unefonction et non un nombre.
FVR V.4
§ 1
ÉTUDE LOCALE DES PONCTIONS
COROLLAIRE. - Si V est une algèbre norriée, f,, f2 deux fonctions de df(8, V), g,, g, deuxfonctions de 2 ( 8 , R), les relations f, & g,, f2 & g2 entraînent f,f2 g,g,.
<
La relation f & g entre fonctions de Z(5, V) est transitive d'après la prop 1; comme elle est réJIexive, la relation (
<
<
2. - Étant données deux fonctions f, g de Yi($, V), on dit que f et g sont DÉFINITION semblables (suivant 8) et on écrit f x g si on a f & g et g & 8: Pour tout scalaire A # O, la relation f x g est équivalente à f =: gA. Elle entraîne l'existence d'un ensemble X E 8 tel que la partie de X formée des points où f (x) = O soit identique à la partie de X formée des points où g(x) = O. 1 Exemples. - 1) Pour une fonction numérique f E Z ( 8 , R), la relation f signifie qu'il existe deux nombres a > O, b > O tels que a < 1 f (x) 1 < b dans un ensemble de 8, ou encore que la fonction log 1f 1 est bornée dans un ensemble de 8: on dit alors quef est logarithmiquement bornée dans un ensemble de 8. 2) Soit V un espace normé sur un corps valué non discret K, et soit f ( x ) = aoxn + alxn-1 + . - . + an un polynôme par rapport à x E K, à coefficients dans V , tel que a, f O. Pour tout vecteur b f O, on a f ( x )h b x n lorsque 1x1 tend vers +m. 3) Nous avons vu qu'on a sin2 x sin x lorsque x tend vers + CO, mais on n'a pas sin2x == sin x , bien que ces deux fonctions s'annulent aux mêmes points. 4) O n a x2 xy + y2 =< x2 + y2 lorsque (x, y ) tend vers (O, O) dans W2,mais non xy k: x2 y2.
<
+
+
Il résulte aussitôt de la prop. 3 de V, p. 3, que sif,, f2, p.,, g, sont des fonctions de X ( 3 , K) (K corps valué quelconque), les relations f, x g, et f2 =: g2 entraînentf,f,== g,g2. O n notera par contre que lcs relations f l h g,, f , g, ~ n'entraînent pas y 2 h gl g2, comme le montre l'exemple où f,(x) = g l ( x ) = x2, f 2 ( x ) = fi - (x2 x ) , g2(x) = - (x2 - l), .X réel tendant vers + co.
+
+
+
Les relations de comparaison f ,< g, f x g sont dites relations faibles. On dit que deux fonctions f, g de A?($,V) sont faiblement conzparables si elles vérifient lbne (au moins) des deux relations f ,< g, g f.
<
Remarques. - 1 ) Dcux fonctions dc Z ( 8 ,W) nc sont pas nécessairement faiblement comparables, commc le montre l'exemple des fonctions 1 et x sin x lorsque x tend vers +W.
2) Désignons par Rn la relation f x g dans ( 2 8 ,V), et par Sn(%, V) l'ensemble quotient 2($, V ) / R o ; on notera que la relation R, entraîne R,. Par passage a u g donne, d'après la prop. 1 de V, p. 3, une relation d'ordre dans quotient, la relation f ;/Po@, V ) (E, III, p. 3 ) ; l'exemple qui précède prouve que ZO(& V ) n'est pas totalement ordonné par cette relation.
<
No 2
FVR V . 5
COMPARAISON DES FONCTIONS
2. Relations d e coppîp;araisoni: II. Relations f o r t e s
DÉFINITION 3. -Étant données deuxfonctions numériquesf, g appartenant à Y i ( 8 , Ha) et qui sont 3 O dans un ensemble de 8 , on dit que f est négligeable devant g, ou que g est prépondérante sur f (suivant B), et on écrit f «g ou g »f si, pour tout E > O, il existe un ensemble X E 8 tel quef ( t ) 6 ~ g ( tpour ) tout t E X . Étant donnés deux espaces normés V I ,V,, et deux fonctions fl, f2 appartenant respectivement à Z ( 8 , V I )et Y f ( 8 , V,), on dit que f, est négligeable devant f2 (suivant 8 ) etonécritf, « f , o u f , » f , s i o n a l]P;II « IlfJ. Pour tout scalaire A # O, la relation f1 « f,h est équivalente à fl tion fl « f2 entraîne fl « f,, mais n e lui est pas équivalente.
« f,. L a rela-
O n notera que la relation f, 4 f, n'entrainc nullement la relation f, 4 f2 ou f, =: f, >>: on a sin x 1 lorsque x tend vers w , mais aucune des relations sin x 4 1, sin x=i 1 n'est vraie.
<
Exemples. - 1 ) L a relation f
+
« 1 signifie q u e f tend vers O suivant 8.
2) Lorsque cr et P sont deux nombres réels tels que cr < P, on a x" < xB lorsque x tend vers + m . De mêmc, lorsque m et n sont deux entiers rationncls tels que m < n, on a zm znlorsque le nombre complexe z tend vers W. 3) Lorsquc x tend vers co, on a xn ex pour tout entier n (III, p. 16). 4) Dans R2, on a, lorsque (x, y) tend vers (O, 0)
«
+
«
Les propositions suivantes se déduisent immédiatement d e la déf. 3 : PROPOSITION 4. - S i f , g, h sont troisfonctions de Z ( 8 , ), les relationsf (resp.f «g et g h) entrafnentf « h.
<
< g et g « h
PROPOSITION 5. -Soient fl, f, deux fonctions de Y i ( & V ) ,g unefonction de p ( 8 , W ) . Les relations f1 «g et f, «g entrafnentf, $. f, «g. D'autre part, le m ê m e raisonnement q u e pour la prop. 3 d e V , p. 3 , montre que : PROPOSITION 6. -Avec les notations de la prop. 3, les relations f1 «gl et f, g, et f2 «g,) entraînent [f,.f,] «g,g,. (resp. f,
<
«
< g,
La prop. 4 montre que la relation f g entre fonctions de S ( 8 , V) est transitive; mais elle n'est pas réjfexive: de façon précise, la relation f < f entraîne que f est nulle dans un ensemble de 8 (autrement dit, f est équivalente à O modulo R,); cn effet, pour un E tel que O < E < 1 il existe X E 8 tel que Ijf(x) 11 < ~llf(x) 1 pour tout x E X , ce qui n'est possible que si f (x) = O pour tout x E X. Il en résulte que la relation <( f g et g f D est transitive et symétrique, mais non réflexive: cc n'est donc pas une relation d'équivalence (elle signifie qu'il existc un ensemble X € 8 tel que f(x) = g(x) = Opour toutx E X).
«
«
F V R V.6
$1
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
PROPOSITION 7. - S i f et g sont deux fonctions de A?@, V ) ,la relation f - g « f est équivalente à f - g « g. En effet, f - C; « f signifie que, pour tout E > O, il existe X E 8 tel que Ilf ( x ) - g ( x ) 1 < ~ l l(fx )I pour tout x E X. O n en tire ( 1 - E ) ] l f ( x )II < llg(x) 11, et par suite f g , d'où (p. 5, prop. 4) f - g « g.
<
COROLLAIRE. -La
relation f
-
g « f est une relation d'équivalence dans Z ( 3 ,V ) .
En effet, si f - g « f et g - h « g, on a f - g « g, d'où (V, p. 5 , prop. 5 ) f - h « g, et par suite, comme g f, f - h < f, ce qui montre que la relation considérée est transitive; elle est symétrique d'après la prop. 7 et est évidemment réflexive, d'où le corollaire.
<
4. - Étant données deuxfonctions f, g de Af(5,V ) ,on dit que f et g sont DÉFINITION équivalentes (suivant 8) et on écrit f g si on a f - g « f. La relation f
-
-
g entraîne f x g , mais ne lui est pas équivalente.
Exemples. - 1) Si a est une fonction constante et # O dans E, la relation if signifie que f tend vers a suivant 8.
-
a
2) Soit V un espace normé sur un corps valué non discret K, et soit f ( x ) = aoxn + a,xn-l an un polynôme par rapport à x E K, à coefficients dans V, tel que aO# O. O n a f ( x ) a o x n lorsque 1x1 tend vers a. , 3) Lorsque x réel tend vers + m, on a (1 sin x sin x.
+ - - .+
N
+
-
+ 2) \
4) Lorsque la variabie complexe z tend vers O, on a ez - 1 z. Plus généralement, si V est un espace normé sur un corps valué K, f une fonction définie dans un voisinage de xo E K, à valeurs dans V , et admettant a u point xo une dérivée f f ( x o ) # O, f ' ( x O )( x - x O ) (1, p. 2 , défi 1). on a, lorsque x tend vers xo, f ( x ) - f ( x , ) 5) Lorsque ( x , y ) tend vers (O, O) dans R2, on a N
dsin2 x + sin2y d m . 6) Soit f ( x , y ) un polynômc à coefficients réels par rapport à deux variables réelles x, y , n'ayant pas de terme constant. Si, lorsque x tend vers O en restant > O, il existe une fonction q ( x ) continue dans un intervalle (O, a) et telle que q ( O ) = O et f ( x , q ( x ) ) = O pour O < x < a, on peut montrer qu'il existe un nombre rationnel r et un nombre réel h # O tels que y ( x ) hxr ( V , p. 48, exerc. 3). 7) Pour tout x > O, soit x ( x ) le nombre des nombres premiers qui sont < x ; on a démontré que, lorsque x tend vers + co, on a n ( x ) x/log x l . N
-
N
Remarque. - O n notera que la relation f g ne signifie nullement que la différence f - g tende vers O suivant 8 ; cette différence peut même être non bornée, comme le montre l'exemple x2 x x2, x tendant vers W . N
+
+
N
PROPOSITION 8. - Soient K un corps valué, f,, f,, g,, g, quatre fonctions de Y i ( & K) ; g1etf, g2 entrainent f , f2 g1g2. les relationsf ,
-
-
l Voir par exemple A. E. INGHAM,TXe distribution of prime numbers (Cambridge tracts, no 30), Cambridge University Press, 1932.
No 3
F'VR V.7
COMPARAISON DES FONCTIONS
fi
Par contre, nous avons donné dans V, p. 4, un exemple où on avait f, = mais où la relation f, fi=:g, g, n'était pas vraie (ni a fortiori
- gz,
+
+
g,,
Les relations de comparaison f « g, f g sont dites relations fortes. Deux fonctions f, ,a de x ( 8 , V) sont dites comparables (oufortement cornparabla lorsqu'on veut éviter des confusions possibles) si elles vérifient l'une des trois relations: gha. f « g , f > g , o u ( ( i l e x i s t e h # Otelquef
-
Remarques. - 1 ) Deux fonctions peuvent être faiblement comparables sans être fortement comparables, par exemple les fonctions 1 et sin x lorsque x tend vers + W . 2) La défniiion des relations de comparaison f, fi et f, f, ne fait intervenir qu'en apparence les normes sur les espaces VI, V, où fl et fi prennent respectivement leurs valeurs; elle ne dépcnd en réalité que dcs toflologies de V1 et V,, car les relations f, f2 et f, f, sont remplacées par des relations équivalentes lorsqu'on remplace la norme sur VI ou V, par une norme équivalente (TG, IX, p. 32, def. 7).
<
<
«
«
3. Changement de variables -1
Soit rg une application d'un ensemble E' dans E, telle que cp (8) soit unc base de filtre sur E'. Il est clair que si fl, f2 sont des fonctions de Y?'(%, VI) et if('$, V2) respectivement, les fonctions fl cp, f2 0 y appartiennent respectivement a 0
%'($(8), VI) et A?($(B),V,), et que la relation f, équivalente à 9; 0 cp f2 0 cp (resp. f1 cp « B;; 0 cp).
<
< f2 (resp. fl« f2) est
0
4. Relations de comparaison entre fonctiomns strictement positives
Soit g une fonction de Z ( 8 , R), strictement positive dans un ensemble de 8. Les relations de comparaison où figure g peuvent alors se formuler d'une autre manière: la relation f «g équivaut à dire que la fonction I/f1 /g (qui est définie dans un ensemble de 8) est bornée dans u n ensemble de 8 ; la relation f « g équivaut à dire que l]fll/g tend vers O suivant 8. Si f est une fonction de 2 ( 3 , f =r g signifie que f /g est logarithmiquement bornée dans un ensemble de 8, et la relation f g, queJ/g tend vers 1 suivant 8. Si f est une fonction de Z ( 8 , R) positive dans un ensemble de 8, dire que f et g sont cornparablez signifie donc que f /gtend vers une limite ( j n i e ou égale d + co) suivant 8,
-
FVR V.8
$1
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
PROPOSITION 9. - Soient f et g deux fonctions de Z ( 8 , W) strictement positives dans un t pour tout nombre ensemble de 8. Pour que f et g soient comparables, il faut et il s u ~ que t 3 O, sauf un au plus, la fonction f - tg garde un signe constant1 dans un ensemble de 8. La condition est nécessaire. En effet, si f «g, on a f - tg -tg sauf pour t = O, doncf - tg est strictement négative dans un ensemble de 3, sauf pour t = 0; si f »g, f - tg est strictcrnent positive dans un ensemble de 8 pour tout t ; enfin, sif k.g (k constante > O),f - tg (k - t ) g sauf pour t = k'donc, sauf peut-être pour t = k, f - tg a le signe de k - t dans un ensemble de 8. La condition est suffisante. En effet, supposons que le rapport f /g ait deux valeurs d'adhérence distinctes a < P suivant 5. Pour tout nombre t tel que a < t < p, il existe alors dans tout ensemble X E 8, deux points xl, x2 tels que f (xl)/g(xl) < t et f (x2)1g(x2) > t ; donc f ( x ) - tg(x) ne garde pas un signe constant dans X; nous arrivons à une conclusion incompatible avec l'hypothèse. Il s'ensuit queflg n'a qu'une seule valeur d'adhérence (finie ou infinie) suivant le filtre de base 8, et par suite (TG, 1, p. 60, corollaire) a pour limite cette valeur suivant 5.
-
-
PROPOSITION 10. -Soient f et g deux fonctions de x(8, R) strictementpositives dans un ensemble de 8 ; pour tout a réel et # 0, la relationf x g (resp. f g) est équivalente à f" U- g" (resp. f" g") ;s i x > O, la relationf g (resp. f (ig) est équivalente àf" 4 g" (resp.f" «g") ;si a < O, elle est équivalente df" g" (resp.f" »g"). Les démonstrations sont immédiates.
-
-
>
O n notcra que dans Yi($, R), l'ensemble ï dcs fonctions strictement positivcs dans u n ensemble d e 3 cst tel q u e ï / K , soit un groupz multiplicaiij r, dans (8, 8); ï / R , est idcntique au groupe quotient d e ï, p a r le sous-groupe des classcs (mod. R,) des fonctions d e ï logarithmiqucment bornées; sur ï/R,,l a relation d'ordre dCduite d e la relation f $ g par passage aux quotients est conzfiatible avec l a structure de groupe de ï/R,, e t en fait donc u n groupe ordonné.
airn
PROPOSITION 11. .- Soit g unefonction de Z ( 8 , la) telle que lim8 g f «g entraîne ef « eg; la relationf g entraine logf log g.
-
En effet, si f «g, f - g = g
f
-
g, on a logf
=
1% f -- 1 même de log g
log g =
-
= -tco;
la relation
tend vers -co suivant 8. De même, si
+ log f-, donc logf - log g tend vers O, et il en est de
g log f - 1% g. 1% g
Par contre, on notcra que la relation f g n'entraîne pas ef eg, ni même ef =C eg, comme le montre l'exemple où f (x) = x2, g(x) = x2 i- x, x tendant vers + co; d e log g, comme le montre l'exemple où même, l a relation f (ig n'entraîne pas log f f (x) = X, g(x) = x2, x tendant vers + m . N
N
«
1 On rappelle qu'on a défini le signe sgn x d'un nombre réel x comme égal à $. 1 si x > 0, à - 1 si x < O, à O si x = O (TG, IV, p. 12). Dire qu'une fonction numérique garde un signe constant dans un ensemble signifie donc, soit qu'elle est > O en tout point de cet ensemble, soit qu'elle est < O en tout point de l'ensemble, soit enfin qu'elle est identiquement nulle dans l'ensemble.
No 5
FVR V.9
COMPARAISON DES FONCTIONS
DÉFINITION 5. - Soit g une fonction de i f ( & R), strictement positive dans un ensemble de 8, et telle que limg g = O ou lima g = + m. On dit qu'une fonction f E A?''(&R) est d'ordre p ($ni ou injini) par rapport à g si on a lim8 log (1 f 1 /log g) = p. On notera que sif est d'ordre p par rapport à g, f est d'ordre - p par rapport à l/g; on peut donc considérer uniquement le cas où g(x) tend vers + co suivant 8. PROPOSITION 12. - Soit g une fonction de j%f(g,W) telle que limg g = + co ;soitf une fonction de Y f(8, R). a) Pour quef soit d'ordre + c n par rapport à g, ilfaut et il suit quef »g" pour tout a 3 O. b) Pour quef soit d'ordre - COpar rapport à g, ilfaut et il su@ quef «g-"pour tout a > O. c) Pour quef soit d'ordrejni et égal à p par rapport à g, il faut et il suit que, pour tout E > 0 , 0 n a i t g ~ « - ~f «gP+E. Démontrons par exemple c). Si l'ordre de f par rapport à g est p, pour tout E > O, il existe un ensemble M E 8, tel que, pour tout x E M, on ait
ou encore (g(x)1 0 - i < 1f (x) < (g(x))~+Z;comme limg g = + m, on a donc pour tout E > O; la réciproque est immédiate. Les démonstra«f tions de a) et b) sont analogues. On notera que sif cst d'ordrejni p par rapport à g, fg-0 est d'ordre O par rappar rapport à port à g, et réciproquement; sif, (resp.f,) est d'ordre pl (resp. g, et si pl pz est défini, f,f, est d'ordre pl + p, par rapport àg.
+
Remarques. - 1) O n obscrvcra que lorsque f est d'ordre fini p par rapport à g, le rapportf/gP ne tend pas nécessairement vcrs unc limite; par exemple, toute fonction logarithmiquement bornée est d'ordrc O par rapport à g, mais n'a pas nécessairement d e limitc suivant 8. 2) Une fonction f définie dans un ensemble de 8 n'a pas nécessairement un ordre déterminé (fini ou non) par rapport à g, car les fonctions ayant un ordre déterminé par rapport à g sont comparables à toutes les puissances de g, sauf une au plus. Or, f n'a pas nécessairement cette propriété, comme on le voit sur l'exemple g(x) = x, f ( x ) = 1 f x2 sin2 x (x tendant vers +CO). Dans cct exemple, f est comparable à ga pour cc < O et cc > 2 ; si on prenait f (x) = e" sin2 x e-" cos2x, f ne serait comparable à aucune puissance (positive ou négative) de g.
+
5. Notations
Étant donnée une fonction numérique f E Z(8, Ha), il est souvent commode, dans une formule, de noter O(f ) une fonction dominée par f, et O ( f ) une fonction négligeable devant f. Lorsque, dans une démonstration, interviennent plusieurs fonctions dominées par une même fonction f (resp. négligeables devant f ) , on les notera O1(f), O2 (f), etc. (resp. 01 ( f ) , 02 (S),etc.) Beaucoup d'auteurs notent indistinctement O(f ) (resp. O ( f ) ) toutes les fonctions intervenant dans une démonstration et dominées par f (rcsp. négligeables devant f ) , par un abus de langapc qui n'est pas sans créer dcs risques de confusion.
FVR V.10
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
52
Avec ces notations, les prop. 1, 2, 3 (V, p. 3) se traduisent comme suit: si g = O, (f) et h = O(g), alors h = O, (f) ;on peut écrire n
2 A,O, (J)
i =1
=
,
On+ (f)
(A, scalaires)
De même, la prop. 4 (V, p. 5) montre que si g = O,(f) et h = o(g) (resp. g = o,(f) et h = O(g)), on a h = o,(f), et les prop. 5 et 6 (V, p. 5) s'expriment sous la forme n
2
(3)
i = l &O,(
f)
=
on + (f)
(A, scalaires)
-
o(g). La notation O(1) (resp. o(1)) La relation f g équivaut à f = g idésigne une fonction bornée dans un ensemble de 8 (resp. une fonction tendant vers O suivant 8).
3 2.
DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES
1. Échelles de comparaison
Soient E un ensemble filtré par un filtre de base 8, et K un corps valué non discret (le plus souvent K = ou K = C). Dans l'ensemble des fonctions de z ( 8 , K) non équivalentes à O modulo R, (c'est-à-dire telles que dans tout ensemble de 8, il existe un point au moins où la fonction ne s'annule pas), la relation <(f «g ou f = g )) est une relation d'ordre. DÉFINITION 1. - On dit qu'unepartie 8 de Yf(8, K)formée defonctions non équivalentes à O modulo R, est une échelle de comparaison lorsque B est totalement ordonnée par la relation Gf«gouf = g>>. En d'autres termes, sif et g sont deux fonctions de 8, on a toujours entref et g une (et une seule) des trois relationsf « g, g «f,f = g. Il s'ensuit que dans 8, la relation f h g (et a fortiori 1 f 1 a 1g1, où a est un nombre > 0) entraînef = g. Toute partie d'une échelle de comparaison est évidemment une échelle de comparaison. N
Exemples. - 1) Pour x réel tendant vers +co, l'ensemble des fonctions x" ( a nombre réel arbitraire) est une échelle de comparaison. II en est de même des fonctions (x - a)" lorsque 8 est l'ensemble des intervalles ouverts d'origine a. 2) Pour z complexe tendant vers co, l'ensemble des fonctions zn (n entier rationnel) est une échelle de comparaison; il en est de même des fonctions ( z - a)n lorsque 8 est la trace sur le complémentaire du point a E G du filtre des voisinages de ce point.
No 2
FVR V. 11
DÉVELOPPEMENTSASYMPTOTIQUES
3) Soit F un espace normé; l'ensemble des fonctions ]lx- alla (a nombre réel arbitraire) est une échelle de comparaison lorsque 8 est la trace sur le complémentaire de a du filtre des voisinages de ce point. O n notera que si p et q sont deux normes distinctes sur F, la réunion des deux échclles de comparaison formées des fonctions (P(x - as))@ et (q(x - a))" n'est plus en général une échelle de comparaison. 4) Pour x réel tendant vers +GO,l'ensemble & des fonctions de la forme exp(P(x)), où p(x) parcourt l'ensemble des polynômes sans terme constant (à coefficients réels), est une échelle de comparaison: il suffit de remarquer que le quotient de deux fonctions de & appartient encore à &, et qu'une fonction exp(p(x)) tend nécessairement vers O ou + GO si p # O; en effet, on a alors ~ ( x ) axn, où n > O et a # O; si CI > O, P(X) > axn pour x assez grand; si a < O, p(x) < 4axn pour x assez grand; dans le premier cas, exp(p(x)) tend vers +CD, et dans le second cas vers O. 5) Pour x réel tendant vers +GO,l'ensemble & des fonctions de la forme xE(logx)D (définies pour x > 1)' où a et P sont des nombres réels arbitraires, est une échelle de comparaison. En effet, ici encore le quotient de deux fonctions de & est une fonction de 8; il suffit donc de montrer que si a et (3 ne sont pas tous deux nuls, xE(logx ) tend ~ vers O ou vers +CO; c'est évident si ct = O, # O; si CI > O, on a (log x) - 0 « xu, et si a < O, (log x)O « x-" quel que soit P, d'où la proposition.
-
+
O n observa que cette dernière échelle de comparaison est un ensemble totalement ordonné (pour la relation a f g ou f = g n) dont la structure d'ordre est isomorphe à la structure d'ordre lexicographique de R2 (E, III, p. 23) ; on rappelle que dans cette structure, la relation (cc, p) < (y, 8) signifie <( cr < y, ou cc = y et P < 8 9 ) . De même, l'échelle formbe des fonctions exp(p(x)), o ù p parcourt l'ensemble Po des polynômes sans terme constant, a une structure d'ordre isomorphe à la structure d'ordre de Po, dans laquelle la rclation p < q signifie que le terme dominant du polynôme q - p a un coefficient > O (cf. A, VI, $2, no 1. Exemple 2).
«
-1
Soit cp une application d'un ensemble F dans E, telle que (~(8) soit une base de filtre sur F. Si 8 est une échelle de comparaison sur E (pour la base de filtre 3)' les fonctions f 0 y, où f parcourt 8, forment une échelle de comparaison sur F (pour la base de filtre @'(s)). 2. Parties principales et développements asymptotiques
Soit 8 une échclle de comparaison formçe de fonctions à valeurs dans un corps valu6 non discret K. Soit V un espace normé sur Ky et soit f une fonction de ag, 3f(8, V) ; s'il existe une fonction g E 8, et un élément a j O de V tels que f on dit que ag est une partie principale de f relativement à l'échelle 8.D'après la déf. 1 de V, p. 10, f ne peut avoir qu'une seule partie principale relative à 8, car si gl, g, sont deux fonctions de 8, a,, as, deux éléments # O de V, la relation
-
FVR V.12
92
ÉTUDE LOCALE DES PONCTIONS
-
algl a2g2 entraîne /g, 1 Ig21, et par suite g, = g,, d'où (a, - a,)g, «g,, et comme g, n'est identiquement nulle dans aucun ensemble de 8, cela entraîne 8, =
al.
Si f admct une partie principale relativement à une échelle de comparaison 8, elle admet ln même partie principale relativement à toute Çchelle de comparaison 8' 3 B. Exemples. - 1) Pour x réel (resp. complexe) tendant vers + K I (resp. vers KI),tout polynôme aoxn a,xn-l + . + an à coefficients dans V, tels que a, f O, a pour partie principale aoxnpar rapport à l'échelle des xn (ou de toute échelle contenant les aOxm . . a, xn). O n en déduit que toute fraction rationnelle boxn . bn à coefficients réels ou
.-
+
+ + + - .+
complexes tels que aobo # O, a pour partie principale
2 xm-npar rapport à la même
bo échelle. 2) Une fonction peut être comparable à toutes les fonctions d'une échelle de comparaison sans admettre de partie principale par rapport à cette échelle. Par exemple, pour x réel tendant vers +CO, 4.: n'a pas de partie principale par rapport à l'échelle des xn, où n est entier rationnel; log x n'a pas de partie principale par rapport à l'échelle des xa (cc réel quelconque) ; e x p ( d G ) et xX = e X 1 O g x n'ont pas de partie principale par rapport à l'échelle des xa(log x)D, ni par rapport à l'échelle des exp (p(x)) (p polynôme sans terme constant).
La notion de partie principale est susceptible d'une généralisation étendue. Supposons en effet qu'une fonction f E X ( 3 , V) ait une partie principale a,g, par rapport à une échelle 8 ; la relation f a,g, équivaut à f - a,g, «g, (V, p. 6, déf. 4) ; pour étudier de façon plus précise la fonction f, on est donc amené à considérer la fonction f - a,gl. Si cette fonction a une partie principale a2g2par rapport à 8, on aura nécessairement g, «g, et f - a,gl - a2g2« g2. D'une façon générale, supposons que l'échelle 8 soit écrite paramétriquement sous la forme (g,), où a parcourt un ensemble d'indices A muni d'une structure d'ensemble totalement ordonné isomorphe à l'opposée de la structure d'ordre de 8: la relation K < P est donc équivalente à gD«g,. Dans ces conditions : DEFINITION 2. - On dit qu'une fonction f E Yi($,V) admet un développement asymptotique à la précision g, (relativement à l'echelle 8) s'il existe une famille (a,),,, d'éléments de V, nuls sa$ un nombrejni d'entre eux, tels que f -
-2
2
1 a,g,
,401
«L.On dit
a,g, est an développement asymptotique de f à la précision &, que les a,g, ( h 6 a) que,<, sont les termes, les a, les coejicients et la finctions r, = f a,g, le reste de ce développement. Pour exprimer que
2 a,g,
h i
ci
est un développement asymptotique de f à la préci-
sion ga,on se bornera le plus souvent à &rire
No 2
DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES
FVR V.13
s'il figure plusieurs fonctions dans la démonstration) conformément aux notations de V, p. 9 et 10.
De deux développements asymptotiques (de deux fonctions distinctes ou non) relativement à la même échelle 6, on dit que celui dont la précision a le plus grand indice est leplus précis. Si tout
2 ahgh est un développement asymptotique de f à la précision g,,
A<,
pour
1ahgh est un développement asymptotique de f à la précision g ,
< a,
A< B
(V, p. 5, prop. 5) : on dit qu'on l'obtient en réduisant à la précision g , le développement donné
1ahgh de f.
h< a
2
b s g h sont des développements asymptotiques à la même Si a < , ahgL et précision de deux fonctions f,, f, (a, + 4 ) g , est un développement
2
h
asymptotiquc de f,
+ f2à la précision g,
(V, p. 7, prop. 5) et pour tout scalaire
2
a h c h est un développement asymptotique de f,c à la précision g,. On en hacc déduit que si une fonction f admet un développcment asymptotique à la précision g,, ce développement est unique: il suffit de voir que la fonction O ne peut admettre de développement asymptotique à la précision g, ayant des coefficients # O. c,
T-.
Or, si O
= L?,
h sol
on aurait a,g,
a,gh =
-
+ r,, et si y est le plus petit des indices A < a tel que a, # O,
2
,
ahgh - r,
«g,,
ce qui est absurde.
Dire qu'une fonction f admet un développement asymptotique à la précision g,, dont tous les coefficients sont nuls, équivaut à dire que f « g,. Si f admet un développement asymptotique
C ahgh à àa précision h,dont les coefficients ne
hsa
sont pas tous nuls, et si y est le plus petit des indices A tels que a, # O, a,gy est la partie principale de f relativement à l'échelle 6, car on a f - a,gy =
2
vih
ahgh + r,
«g y ;
de même, si /L
est la partie principale de f -
est un indice tel que a, # O, a,g,
2 ahgh.
h
Les développements asymptotiques les plus importants dans les applications sont les dévcloppernents relatifs à l'échelle des x-" (resp. des z-"), où n est entier positif ou négatif, lorsque .x réel tend vers + CO ou - CO (rcsp. lorsque z complexe tend vers CO), ou relatifs à l'échelle des (x - c)" (rcsp. (z - 6)") lorsque x réel tend vers c à droite ou à gauche (resp. lorsque z complexe tend vers c). O n a vu dans 1, p. 29 que toute fonction vectorielle d'une variable réelle x, k fois dérivable au point c E R, admet en ce point un développement de Taylor d'ordre k, c'est-à-dire un développement asymptotique à la précision (x - c)k relatif à l'échelle des (X
- 6)".
FVR V.14
§2
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
3. Sommes et produits de développements asymptotiques
Si f,, f, admettent des développements asymptotiques à la précision g, et g, respectivement, relativement à une echelle de comparaison &, on en déduit des développements à la précision grni,,,, en limitant à cette précision les deux développements; nous avons vu alors dans V, p. 13, comment on obtient un développement asymptotique de f, + f2à la précision gmin,,( ,).
,
Soient V,, V, et V trois espaces normes sur le corps K, et soit (x, y) I-+ [x. y] une application bilinéaire continue de V, x V, dans V; nous supposerons d'autre part dans tout le reste de ce paragraphe, que l'échelle & soit telle que le produit de deux fonctions quelconques de & appartienne encore à € (ce qui est le cas pour toutes les échelles de comparaison données en exemples (dans V, p. 10). Soient alors fl, f, des fonctions de #(8, VI) et X ( 8 , V,) respectivement, admettant par rapport à l'échelle € des développements asymptotiques f1 =
2 a,gh + r,,
h
f, =
2 b,g,
i*G
B
+ r, à la précision g,
et gBrespectivement. Sup-
posons en outre que - ni les a, ni les b, ne soient tous nuls, et soient a,g, et b,g, les parties principales de f, et f,. Par hypothèse, on peut écrire g,g, = g, et g,g, = d
g,; montrons que la somme Z[a,.b,]g,g,, étendue aux couples (A, IL) tels que gag,, est un développement asymptotique de [f, .f,] ci la précision gmin(O, O). gmin(P, En effet, la différence entre [f, .f,] et cette somme est somme d'un nombre fini de termes, qui sont soit de la forme [a,. b,]g,g, avec gag, « gmin,,, ), soit de la forme [a,.r,]gA, où À 2 y, soit de la forme [r,. b,]g,, où IJ. 2 8; mais comme [x. y] est continue, on a (V, p. 3, prop. 3 et V, p. 5, prop. 6) [a,. rB]gII. rBgh«gBgh= gp pour A 2 y, et de même [r,. b,]g, r,g, « g,g, = go pour p 2 8, d'où la proposition (V, p. 5, prop. 5). Si tous les ah sont nuls, on a [fl.f,] «g,po, autrement dit, on a un développement asymptotique de [f, .f2] à termes nuls, à la précision g,g6; de même si tous les ah
<
<
<
et tous les b, sont nuls, on a un développement asymptotique de [fl.f2]à termes nuls, à la précision g,ge.
On appliquera surtout le résultat précédent au cas où V est une algèbre normée sur K , et la fonction bilinéaire [x.y] le produit xy dans cette algèbre; les cas les plus importants sont ceux où V est égal à R ou C. En particulier, si f, (1 < i < n) sont n fonctions de &(8, K) admettant chacune un développement asymptotique par rapport à 8, on pourra obtenir un développement asymptotique par rapport à & pour tout polynôme
1aV,, ..,_ f>. . .f ;I par I rapport auxf;, à coefficients dans un espace normé V; (v,)
les règles qui précèdent permettent en outre de déterminer la précision du développement obtenu, connaissant celles des développements des fonctions J;. 4. Composition des développements asymptotiques
Soit f une fonction de &(8, R) (resp. &(8, C)) admettant un développement asymptotique à la précision g, par rapport à une échelle 6, et ayant pour limite O
No 4
DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES
FVR V. 15
suivant le filtre de base 8. Soit d'autre part h une fonction à valeurs dans l'espace normé V sur R (resp. C), définie dans un voisinage du point O dans R (resp. C) et nfois dérioable dans ce voisinage; on a donc dans ce voisinage,
(1, p. 29), d'où, dans un ensemble convenable de 8,
NOUSavons vu, au no 3, comment on peut former un développement asymptotique de co clf -t- - . . cnf", à une précision g, bien déterminée par la précision du développement de f; d'autre part, supposons que les coefficients du développement asymptotique def ne soient pas tous nuls, et que aygysoit la partie principale def, et soit go = gy; si CJ < p, on aura un développement de h 0 f à
+
+
la précision go en limitant le développement de contraire p
5
< s, le développement de k = O ekf k
2
k=O
ckf k à cette précision; si au
est aussi un développement de
h of à la précision g,. Si tous les termes de développement asymptotique de f sont nuls et si gx < 1, on a f 4 ga, donc f k < g$< g, pour tout entier k > O; si cm est le premier coefficient d'indice > O qui ne soit pas nul (en supposant que les c, d'indice k > O ne soient pas tous nuls), c, est un développement asymptotique de h of à la précisiong;.
Dans le reste de ce no,nous nous bornerons au cas où les fonctions de d o n t des valeurs réelles et strictementpositives dans un ensemble de 8, et nous ne considérerons que les développements asymptotiques de fonctions de %(a, R). Supposons d'abord que pour toute fonction g E 8 et tout nombre réel v, gVappartienne encore à &: cette condition est par exemple remplie par l'échelle des x", ou celle des xa \log XI* ( a et P réels quelconques) au voisinage de +CO ou au voisinage de O dans R. Cette propriété entraîne que le quotient de deux fonctions de d appartient encore à 8. Cela étant, d'un développement asymptotique relatif à & d'une fonction f E %(B, R), à la précision g,, on peut déduire un développement de ] f lv pour tout nombre réel v. Bornons-nous en effet au cas où les coefficients du développement de f ne sont pas tous nuls, et soit a,g, la partie principale de f ; on peut écrire 1f IV = [aylvg,Y(l$ h)V,avec
En vertu des hypothèses faites
whaa
5 est un développement asymptotique aygy
de h, à la précision g,/g,; comme h tend vers O suivant 8, la méthode décrite cidessus donne un développement asymptotique de (1 + h)V,puis un développement de 1 f IV en multipliant par laylvgy.
FVR V.16
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
Sous les mêmes hypothèses surf, on peut écrire 1% I f l = log la,g,l + log(l + h) et log (1 + h) se développe comme il a été dit plus haut, la fonction log (1 t ) étant indéfiniment dérivable au voisinage de O; si en outre log g, admet un développement asymptotique par rapport à &, ou par rapport à une échelle &, 2 &, on obtient un développement asymptotique de log 1f 1 en faisant la somme de deux développements asymptotiques.
+
Exemple. O on a log (1
1
- log (1 X
n a (1
+ x)
+ x)lIx
= logx
+ log
= erp
:(
log (1
+ ,Y)); lorsque
x tend vers + m ,
(1 + -il, d'où le développement asymptotique de
+ x) par rapport à l'échelle des xa (log x)B: 1 -log (1
x
+ x)
=
log x -
1
1
De ce développement, et du développement de Taylor u2 u3 eu = 1 u - o(u3) 6 2 au voisinage de u = O, on tire par les méthodes exposées ci-dessus, le développement asymptotique 1 log x 1 (log x)2 1 1 (log 4 3 + -log - -x (1 + x)llX = 1 - -+x 2 x2 x2 6 x3 zX3 + Op($) par rapport à l'échelle des xa(log x)o.
+ + + +
+
+
Les hypothèses et les notations restant les mêmes, le développement asymptotique de ef ne pose de nouveaux problèmes que lorsque f » 1; il faut alors distinguer deux cas, suivant que g, » 1 ou g, 1. Dans le premier cas, la donnée du développement de f ne permet pas d'obtenir une partie principale de ef relative à &, car on ignore en général si le reste r, tend vers 0, c'est-à-dire si ere tend
<
vers 1. Au contraire, si g,
< 1, on a r, « 1, donc ef - exp
préciser ce résultat: soit a,g, la partie principale def, et soit S l'indice (tel que y c 6 6 a ) pour lequel g,
=
1;posonsJ,
=
2 a,g,,
h
f, = ,J< ,a,g,
+ r, ;on a
f =fi + f2, donc ef = eflef2, et la méthode générale exposée au début de ce no permet de former un développement asymptotique de efz (à partir du développement de Taylor de et au point t = O). On aura donc encore un développement asymptotique de ef si efl contenant 8. Exemple. a log x
=
- O n a xxl'*
« x, d'où
ha6
=
exp(o,g,) appartient à tq ou à une échelle 8,
exp (log x . exp
; lorsque x tend vers
le dtveloppement asymptotique de log x. exp
à l'échelle des xa(log x)P :
= logx
+7
+ CO, on
No 5
FVR V. 17
DÉVELOPPEMENTSASYMPTOTIQUES
Tous les termes de ce développement à partir du second tendent vers O ; à partir de ce développement et du développement de Taylor eu = 1 u + 912 $ o(u2) au voisinage de u = O, on tire XxllX = x (log x ) ~ 3 1(log x ) ~ 1 (log x ) + 0 .
+
+
+
(F)
+ 2 x
x
5. Développements asymptotiques à coefficients variables
On peut généraliser la notion de partie principale et celle de développement asymptotique, de la manière suivante. Soit & une échelle de comparaison formée de fonctions réelles (resp. complexes) telles que, pour chacune d'elles, il existe un ensemble de 8 où la fonction ne s'annule en aucun point. Soit d'autre part V? un ensemble de fonctions de -(& Vk satisfaisan1 aux trois conditionssuivantes: (CO,) pour toutefon~tiona E %?, on a a 1. (CO,,) La relation a « 1pour unefonction a E %? entraine a = 0. (CO,,,) %? est un espace vectoriel sur R (resp. C ). Soit alors f une fonction quelconque de P ( 8 , V) ;s'il existe une fonction g E E et une fonction non nulle a E %? telles que f - ag «g, on dira que ag est une partie princz'pale de f, relative à l'échelle de comparaison & et au domaine de coejicients V. S'il existe une telle partie principale, elle est unique: supposons en effet qu'il existe deux telles parties principales a,g, et a,g,; on ne peut avoir g, «g,, car en vertu de (CO,) on déduirait de là a,g, «g2, et f - a,gl «g,
-
- -
-
-
<
R, ayant une même période 7, satisfont aux conditions (COI), (COII) et (COnr) : en effet si lim a(x)-= O, pour-tog E > O il exige xo telque x 2 x4 entraineja(x) u)l < E; -
Y-3.m-
on en déduit qu'on a aussi ja(x)l < E pour O < x < 7 , puisqu9il existe un entier n tel que x n.c 2 xo, et que a(x) = a(x n.c) ; comme E est arbitraire, on a a(x) = O dans (0, T), donc partout.
+
+
2
Avec Les notations de V, p. 12, on dira que ahgA,où les ah appartiennent ?.
2
Asa
2
p. tel que a, # O, a,g, est alors la partie principale de f a,g,, relative à 8 et h4w à W, ce qui prouve l'unicité de développement asymptotique de f (à la précision gu) lorsqu'il existe. Les méthodes données au no 3 (V, p. 14) pour former un développement asymptotique de f, + f, ou de [f, .f,] à partir de développements asymptotiques donnés de f, et f, s'appliquent encore aux développements à coefficients variables, à condition que les [a,. b,] appartiennent au domaine de coefficients V correspondant à l'espace normé V ou admettent un développement asymptotique àcoefficients -dans Q. -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
FVR V.18
5 3.
DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES DES FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
Dans ce paragraphe, nous allons considérer seulement le cas où l'ensemble E est un intervalle ouvert de la droite achevée R, et 8 une base de la trace sur E du filtre des voisinages de l'origine ou de l'extrémité a de E; en outre, nous étudierons surtout les fonctions numériques (finies) définies dans un ensemble de 8 (dépendant de la fonction considérée). En utilisant au besoin l'un des changements de variables 1 , X , = -- 1 , on peut toujours se ramener au cas où x' = - x, x' = X-GC
X-GC
+
E est un intervalle de la forme )a, CO(,et par suite où 8 est formée des intervalles (t, +col, où t > a. Nous nous bornerons donc en principe à ce dernier cas, et laisserons au lecteur le soin de traduire la plupart des propositions obtenues (au moyen des changements de variables précédents), sauf pour quelques résultats particulièrement importants. Il nous sera commode de désigner, par abus de langage, les ensembles de 8 sous le nom de (( voisinages de $ a )).
1. Intégration des relations de comparaison: 1. Relations faibles
+
PROPOSITION 1. -Dans un intervalle (a, CO(, soient f unefonction vectorielle réglée, g une fonction réglée 2 O et telle que " g(t) dt > O. La relation f gpour x tendant vers + co entraine
,a
Sa
Sr f (t) dt <
g(t) dt. Si l'intégrale
S:
<
" g(t) dt est convergente, l'intégrale
* f (t) dt est absolument convergente. En effet, il existe par hypothèse 6 2 a et un nombre c' > O tels que f
)
< cl(g()
pourx 2 6,
d'où
Ji
comme d'autre part, on peut supposer 6 assez grand pour que g(t) dt z O, il f (t) dtll 4 C" g(t) dt; en posant c = max (cf, c"), on a existe c" > O tel que donc, pour tout x > b,
I /:
d'où la proposition. COROLLAIRE 1. -Si f et g sont des fonctions réglées 2 O dans l'intervalle (a, +a(, telles quef g, et si f, " g(t) dt = m, on a "f (t) dt = + co.
>
+
No 2
DÉVELOPPEMENTSAU VOISINAGE DE
+ CO
FVR V. 19
COROLLAIRE 2. -Sif et g sont 2 O et non identiquement nulles dans (a, +a(et telles quef =:g, on a f (t) dt =: g(t) dt.
a!
Sa
2. Application: critères logarithmiques de convergence des intégrales
Par un choix convenable de la fonction g, on peut déduire de la prop. 1 deV, p. 18, et de son cor. 1 des critères permettant d'affirmer que l'intégrale Jaf "f (t) dt d'une fonction f 2 O est convergente ou infinie: il suffit de choisir pour g une fonction dont on connaît une primitive. En particulier, comme xN a pour primitive %lL+l
~
+
lorsque p # - 1, et log x lorsque p = - 1, on a le critère suivant: l
PROPOSITION 2 (a critère logarithmique d'ordre O D).-Soitf unefonction réglée 2 O dans l'intervalle (a, + CO(;si f (x) , ixv pour un p < - 1, l'intégrale " f (t) dt est convergente; sif (x) xUpour un p 2 - 1, l'intégrale "f (t) dt est infinie.
>
1;
Ce critère ne permet pas de conclure lorsque l/xl «f (x) « l/x pour tout exposant a > 0, par exemple pour f (x) = 1/x(log x)lL(p > O). Mais dans ce 1 si p # 1 et log log x si = 1. dernier cas, f a pour primitive -(log x)lmW 1-P Par suite: +"
3 ((( critère logarithmique d'ordre 1 ))). -Soitf unefonction réglée 2 O PROPOSITION dans l'intervalle (a, +col;sif (x) l/x(log x)U pour un p > 1, l'intégrale "f (t) dt ~ un p < 1, l'intégrale "f (t) dt est infinie. est convergente; si f (x) I/x(log x ) pour
>
<
1;
Sa
De façon générale, désignons par ln(x), pour tout entier n 2 O, la fonction définie par récurrence (pour x assez grand) par les relations 1, (x) = x, ln(x) = log (1,-,(x)) pour n > 1; on dit que ln(x) est le n-ème logarithme itéré de x (cf. 1 Appendice). On vérifie aussitôt que -(1,(x)) l-" est une primitive de 1-P
,
pour p # 1, et ln+ (x) une primitive de
1 Par suite : x.ll(x). 12(x).. .ln-&) .ln(%)
4 (((critère logarithmique d'ordre n )>).-Soitf unefonction réglée 2 O PROPOSITION 1 dans l'intervalle (a, CO(;sif (x) pour un p > 1, x - ~ I ( x* )l 2 ( ~-)-ln-l(x) (1n(x))lL
+
<
FVR V.20 l'intégrale
53
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
fa+
f (t) dt est convergente; si f (x)
Lcf
<
+ x.ll(x). . .ln-l(x). (ln(x))upour un 1
1, l'intégrale f "f ( t )dt est inJinie. Chaque critère logarithmique est donc applicable à des fonctions pour lesquelles les critères d'ordre inférieur ne peuvent donner de conclusion (cf. V, p. 52, exerc. 5 6) et V, p. 53, exerc. 8). En raison de son utilité, nous traduirons le critère d'ordre O pour les intégrales f (t) dt, oùf est réglée et 2 O dans l'intervalle non compact )a, a) : p
fz
PROPOSITION 5 ( G critère logarithmique d'ordre O O ) .-Si, au voisinage de a, 1/(x - a)fi pour un p < 1, l'intégrale f f (t) dt est convergente; si on a f (x)
<
f (x)
> 1/(x - a) pour un p 2 1, l'intégrale fz f (t) dt est injnie.
Nous laissons a u lecteur le soin de traduire de même le critère logarithmique d'ordre n.
L'application des critères logarithmiques est immédiate si on sait obtenir une partieprincipale def par rapport à une échelle de comparaison contenant les fonctions qui interviennent dans ces critères: sif, est cette partie principale, l'intégrale "f (t) dt est convergente ou infinie en même temps que f,(t) dt, et pour cette dernière intégrale, l'application des critères logarithmiques est immédiate.
fa
Sarn
Exemples. - 1) La fonction P ( l - t)%st non bornée dans )O, 1( lorsque P < O ou q < O; d'après les critères logarithmiques d'ordre O appliqués a u voisinage des points O et 1, pour que l'intégrale tP(1 - t)4dt converge, il faut et il suffit que P > - 1 et q > - 1. Lorsqu'il en est ainsi, cette intégrale est dite intégrale eulérienne de première espèce et notée B(p 1, q i- 1) (cf. VII, p. 8). 2) Considérons l'intégrale t x - l e ë t dt. Comme e-t 1 au voisinage de O, pour que cette intégrale converge, il faut que x > O; cette condition est aussi sufisante car on a e-' « t-O quel que soit p > O. Lorsque x > 0, l'intégrale a u voisinage de +a, est dite intégrale eulérienne de seconde espèce et notCe î ( x ) (cf. VII, p. 7).
+
-
3. Intégration des relations de comparaison: II. Relations fortes
PROPOSITION 6. -Soient f une fonction vectorielle réglée, g une fonction numérique réglée et 2 O dans (a, +cm(. 1" Si l'intégrale g(t)dt est convergente, la relation f «g (resp. f cg, od c est
-
Sa"
constant) entraîne
5; " f ( t ) dt « J-l" g(t) di (resp. 1; " f (t) dt
2 O Si l'intégrale
c
1; * g(t) dt).
fa+ " g(t) dt est inJinie, la relation f «g (resp. f - cg) entraine
quels que soient cr. et p dans (a, +a(.
N
No 3
DÉVELOPPEMENTSAU VOISINAGE DE
+ CO
FVR V.21
Il suffit de démontrer la proposition concernant la relation f «g, puisque, si c # O, la relation f cg est équivalente à f - cg «g. La première partie est une conséquence immédiate du théorème de la moyenne, car si on a Jlf(x)I < cg(%)pour x > xo, on en tire
-
:1
11:
* ~lf(t) 11 dt < c * g(t) dt pour x à xO. f(t) dtll c En second lieu, supposons que g(t) dt = +CO. Si I]f(x)II < cg(%)pour x 3 xo à max (cr, p), on a
\If@) /I dt
=
/af
jxO I l f (t)11 dt + 1% [If (t) I dl G 1%' /If (t) 1 dt +
dt
xo
a
Or, il existe x, à xo tel que pour tout x à x,
d'où, pour x 2 x1
ce qui achève la démonstration, E > O étant arbitraire. En d'autres termes, on peut intégrer les deux membres d'une relation forte f «g, f ag, lorsque g est positive dans un intervalle (a, +CO(,sans que la relation cesse d'avoir lieu entre les primitives des deux membres, pourvu qu'on ait soin d'intégrer de x à oo si " g(t) dt est convergente et de cc à x (cr quelconque dans (a, co() dans le cas contraire. N
+
+
/af
On notera que les prop. 1 (V, p. 18) et 6 (V, p. 20) sont encore valables lorsque 8 est la base de filtre formée de la trace des intervalles (t, f i a ( (où t > a ) sur le complémentaire d'un ensemble dénombrable (cf. 1, p. 23, th. 2). Exemjles. - 1 ) En appliquant la prop. 6 de V, p. 20, à la relation l/x « xa-l où cc > O, on retrouve la relation log x < xa pour tout cr > O, équivalente à la relation ylla « eY démontrée dans III, p. 16.
2) On a
(5)'
=
f(1 - 4)
w
déduit de la prop. 6 de V, p. 20, que
e X / x ; comme eX/x tend vers JIX
;
- dt
N
+ia
avec x, on
eX/x.
Remarque. - Lorsque g n'est pas supposée rester > O dans un intervalle (a, +-co( g(t) dt n'est pas convergente, la (ou rester < O dans un tel intervalle), et que g(t) dt, comme le montre f (t) dt relation f g n'entrahe pas nécessairement N
(
l'exemple où g(x) = sin x et f (x) = 1 f
Sz
Sa
N
- sin x; on a en effet
FVR V.22
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
d'où
ln
nn
et l'intégrale 49, exerc. 4).
sin2 t Idt
ST dtjt est infinie, alors que jz- g ( t ) dt = - cos x reste bornée (cf. V, p. 2
4. Dérivation des relations de comparaison
-
Les propositions 1 (V, p. 18) et 6 (V, p. 20) n'admettentpas de réciproque: l'existence d'une relation de comparaison f g, f « g, f cg entre deux fonctions dérivables au voisinage de + co n'entraîne pas nécessairement la même relation de comparaison entre leurs dérivées, même lorsqu'il s'agit de relations de comparaison entre fonctions numériques et monotonesf et g.
<
2
+
Par exemple, la fonction x2 + x sin x cos x est monotone et équivalente à x2, mais sa dérivée x(2 cos x ) n'est pas équivalente à 2x.
+
Par contre, on peut dériver des relations de comparaison lorsqu'on suppose a priori que les dérivées des fonctions considérées sont comparables (V, p. 7). De façon générale, nous dirons que deux fonctions numériquesf, g, définies dans un intervalle (a, +CO(, sont comparables d'ordre k au voisinage de +CO si, dans un voisinage de +KI,elles admettent une dérivée k-ème réglée sauf en une infinité dénombrable de points, et si, dans ce voisinage,f ('") et g'" gardent un signe constant (dans l'ensemble où elles sont définies), et sont comparables. O n convient de dire que deux fonctions numériques comparables (V, p. 7) sont comparables d'ordre 0.
PROPOSITION 7. - Si deux fonctions numériques f, g, sont comparables d'ordre 1, elles sont comparables; en outre, la relation f « g (resp. f cg, c constante) entraîne f ' 4 g' (resp.f ' cg') sauf sig est équivalente à une constante # 0. En effet, comme f' et g' gardent un signe constant dans un intervalle (xo, +CO(,f et g sont monotones dans cet intervalle, donc tendent vers une limite finie ou infinie lorsque x tend vers + co. Il est évident quef et g sont comparables lorsque x tend vers +a, si une de ces limites est finie et # O, ou si l'une est nulle et l'autre infinie. Si f et g tendent toutes deux vers O, on peut écrire f (x) = -" : j fl(t)dt, g(x) = - J+" gr(t)dt;comme f' et g' sont comparables, il en est de même def et g et la relation de comparaison entref et g est la même que celle qui existe entre f ' et g', d'après la prop. 6 (V, p. 20). De même, si f et g ont f'(t) dt, g(x) = g(xo) + toutes deux un elimite infinie, on a f (x) = f (x,,) + g'(t) dt; la prop. 6 (V, p. 20) montre de nouveau que f et g sont comparables et que la relation de comparaison entre f et g est la même que celle qui existe entref'etg'. P Our achever de démontrer la proposition, il reste à considérer le cas oùg tend vers + co et f vers une constante; alors on ne peut avoir f ' 3 g', car on
-
-
Eo
No 5
DÉVELOPPEMENTSAU VOISINAGE DE
+ CO
FVR V.23
lzo
déduirait de la prop. 1 (V, p. 18) que l'intégrale g f ( t ) dt serait convergente; comme f ' et g f sont supposées comparables, on a nécessairement f ' « g'. COROLLAIRE. -S i deux fonctions numériquesf, g sont comparables d'ordre k 2 1, elles sont comparables d'ordre p pour O < p < k ; en outre, la relation f « g (resp. f cg) entratnef ( k )
+
1
Par exemple, on a l/x 4: 1
+A
bien que les dérivées des deux membres soient
+ x-21 ' mais 1/x2% 2/x3. et g sont comparables d'ordre k, une fonction f, équivalente à f n'est pas
équivalentes; demême 1
1 +;
1
2) Si f nécessairement comparable d'ordre k à g; elle l'est toutefois si on suppose que f , est comparable d'ordre k à f et qu'aucune des dérivées f ( p ) (O < $ < k - 1) n'est équivalente à une constante # O. 3) Si f et g sont comparables d'ordre k, il n'en pas nécessairement de même de hf et hg, même pour une fonction monotone h aussi simple que h ( x ) = x (V, p. 49, exerc. 3); de même, l/f et l/g ne sont pas nécessairement comparables d'ordre k (V, p. 48, exerc. 1).
5.
Partie principale d'une primitive
Soitf une fonction numérique réglée tr O et gardant un signe constant dans un intervalle (a, +CO(;la proposition suivante permet dans certains cas d'obtenir f ( t ) dt est conune partie principale simple de la primitive f;" f (t) dt si
Sa+"
1; f ( t ) dt si l'intégrale 1; f ( t ) dt est infinie: 8. - On pose F ( x ) = 1; "f (t)dt si 1; "f (t)dt est convergente, F ( x ) = PROPOSITION
vergente, et de la primitive
f f ( t ) dt si J",f " f ( t )dt est injinie. On suppose que log 1f
1
et log x sont comparables
d'ordre 1. l0Sif est d'ordrejni p # - 1par rapport à x, on a
2O
Sif est d'ordre inJini par rapport à x et si f /f'et x sont comparables d'ordre 1, on a
On notera que l'hypothèse entraîne que f ( x ) a un ordre déterminé par rapport à x (V, p. 9).
FVR V.24
93
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
-
la Si f est d'ordre p # O par rapport à x, on a log 1f 1 p log x, donc, comme log 1f 1 et log x sont comparables d'ordre 1, on a d'après la prop. 7 de V, p$ Si p > - 1, on a f (x) » xw-Epour tout E > 0, p. 22, f'/f p/x, ou xf' donc (V, p. 19, prop. 2) l'intégrale "f ( t ) dt est infinie. On peut écrire F(x) =
-
N
1;
1;f (t) dt = xf (x) - af (a) - 1; tf '(t) dt, ou encore
comme p # - 1, f (x)
+ xf'(x)
(p
+ 1)f (x), donc (V, p. 20, prop. 6)
ce qui démontre dans ce cas la relation (1). Si p = 0, on a de même xf '(x) «f (x), ce qui donne encore f (x) + xf'(x) f (x). On raisonne de manière analogue lorsque p < - 1, cas où "f (t) dt est convergente. 2" Sif est d'ordre +CG par rapport à x, on a log 1f 1 » log x, donc (V, p. 22, prop. 7) f'/f » llx, ou encore, en posant g(x) = f (x)/f'(x), g(x) « x; en outre, comme f (x) » xCC pour tout cc > 0, l'intégrale f (t) dt est infinie. On peut écrire N
1;"
comme g et x sont comparables d'ordre 1, de la relation g(x) « x on déduit (V, p. 22, prop. 7) g'(x) « 1, doncfg' « f, et par suite (V, p. 20, prop. 6)
ce qui établit la relation (2). Démonstration analogue lorsquef est d'ordre - m par rapport à x, cas où * f (t) dt est convergente.
:1
Soit d une échelle de comparaison (pour x réel tendant vers +CO)formée de fonctions numériques non nulles et de signe constant au voisinage de +CO,telle que x E & et que le produit et le quotient de deux fonctions de & appartiennent encore à 8 (V, p. 11 et p. 14). Si une fonction réglée f de signe constant au "f (t) dt (resp. voisinage de + o~ admet une partie principale cg par rapport à f (t)dt suivant le cas) sera équivalente à c " g(t) dt (resp. c g(t) dt) ; si la fonction g satisfait aux conditions de la prop. 8 de V, p. 23, et si (lorsque la formule (2) de V, p. 23, s'applique) on connaît une partie principale de g' relativement à 8, on aura ainsi une partie principale de "f (t) dt (resp. f (t) dt) relativement à &.
,a
&,lX 1;
:1
:1
Sz
DÉVELOPPEMENTSAU VOISINAGE DE i-CO
FVR V.25
Exem$les. - 1) La fonction l/log x est d'ordre O par rapport à x, et satisfait aux conditions de la prop. 8 de V, p. 23; donc
IaX - &. dt
2) La fonction ex2 est d'ordre la prop. 8, donc
+ co par rapport à x ct satisfait aux conditions d e
Dans l'Appendice (V, p. 41), nous définirons un ensemble de fonctions auxquelles les prop. 7 et 8 sont toujours applicables. Remarque. - La prop. 8 n'est pas directement applicable à une fonction f d'ordre - 1 par rapport à x. Mais on pcut alors écriref(r) = fl(x)/x, f, étant d'ordre O par rapport à x. Supposons par exemple que "f (t) dt soit infinie; alors F(x) =
1;
[T
(t) dt =
Saxf
f,(t) df
=
lo:aX fl(eu) du.
Si la fonction f,(eY) satisfait aux conditions de la prop. 8 et a un ordrc # - 1 par rapport à y (c'est-à-dire si fl(x) a un ordre # - 1 par rapport à log x), les formules (1) et (2) permettront encore d'obtenir une partie principale dc F(x). Par exemple, ,-exp % o (gl' x) ; comme exp ( I F ) est d'ordre O par rapport à x, f est soit f (x) = x log- x d'ordre - 1; on a ici f,(eY) = eJ4/.y et cette fonction est d'ordrc +CO par rapport à y; la prop. 8 lui est applicable et donne SaeJü/u du 2eJG/dj; en revenant à la variable x, il vient donc
exp ( d
m )dt
-
2 exp ( d&x)
I F x
6. Développement asymptotique d'une primitive
Soit G une échelle de comparaison au voisinage de +CO formée de fonctions numériques # O et de signe constant au voisinage de +a; soit f une fonction vectorielle réglée définie dans un intervalle (a, +a(,à valeurs dans un espace normé complet E, et admettant un développement asymptotique
à la précision g,, par rapport à 8. Supposons en outre que toute primitive g(t) dt d'une fonction g E 8 admette un développement asymptotique par rapport à 8. Dans ces conditions, nous allons voir qu'on peut obtenir un développement asymptotique de F(x) = f(l' f ( t ) dt relativement à 8. Distinguons deux cas :
par
J"a
l0 J": g J t ) dt est infinie; alors (V, p. 20, prop. 6), on a r,(t) dt « J": g,(t) dt; hypothèse, on peut obtenir un développement asymptotique de
2 a, J": g (t)dt à une certaine précision gp (V, p. 12) ; si cg* est la partie princi-
h$a
pale de J": g,(t)dt, on aura donc un développement asymptotique de J"(1f ( t ) dt à la précision g,,, O, dont tous les termes ont des normes croissant indéfiniment.
,,,
FVR V.26 2 O
53
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
1: * g,(t) dt est convergente; soit p alors le plus petit des indices
que a, # O et que
)i
< cr tels
" g,(t)dt soit convergente; l'intégrale
est alors convergente, et on peut écrire r,(t) dt.
h < 13
Si
1:
On a alors " r,(t) dt « "g,(t) dt ;si cg, est la partie principale d e J i "g,(t)dt, et si on a un développement asymptotique de
à la précision g,, on aura de la sorte un développement asymptotique de F à la précision gmin(,,,). Tout revient donc à trouver des développements asymptotiques par rapport à & de primitives de fonctions de 8. Nous avons vu comment, moyennant certaines hypothèses sur &, la prop. 8 de V, p. 23 donne la partie principale d'une telle primitive. En outre, la démonstration de la prop. 8 donne l'expression de la différence des deux membres de la formule (1) (resp. (2)) de V, p. 23, sous forme
avec g = f/ f ') ;en formant la partie principale de cette nouvelle primitive, ainsi qu'un développement asymptotique du second membre de (1) (resp. (Z)), on obtiendra le second terme du développement cherché (voir V, p. 36-43).
Sz
Exemples. - 1) Soit f (x) = l/log x (x > 1) ;on a vu que dtllog t xllog x, et la dt - - -?est une primitive de l/(log x ) ~ ;on peut de nouveau différence a log t log x appliquer à cette fonction la prop. 8, qui donne dt/(log t)2 x/(log x ) ~ .Par récurrence, on obtient ainsi le développement
Sz
N
N
O n notera que, quel que soit n, tous les termes de ce développement tendent vers avec x. ex ex ex 2) Soit f ( x ) = -; on peut écrire f ( x ) = - x2 1 xZ donne les développements +a,
+
d'où par addition
No 1
FVR V.27
APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS
5 4.
APPLICATION AUX SÉRIES A TERMES POSITIFS
1. Critères de convergence des séries à termes positifs
Dans tout ce paragraphe, nous entendons (par abus de langage) par série à termes positifs une série (un) à termes réels tels que un 2 O à partir d'une certaine valeur de n. Tout ce qui sera dit sur ces séries s'étend aussitôt par changement de signe aux séries dont tous les termes sont < O à partir d'une certaine valeur de n. O n a vu (II, p. 14, Exemple 3) qu'à toute suite (un),, de points d'un espace normé E, on associe une fonction en escalier u définie dans (1, +m( par les conditions 1: alors, pour que la série (un) soit convergente, il u(x) = un pour n < x < n faut et il suffit que l'intégrale J": " u(t) dt soit convergente.
,
+
Soient (un) et (v,) deux séries à termes positifs, u et v les fonctions en escalier associées: la relation un < vn pour n 2 no équivaut à u(x) < v(x) pour x 2 no. Par suite, chacune des relations un un, un «un, un vn est respectivement équivalente à u(x) v(x), u(x) « v(x), u(x) u(x); cette remarque permet de traduire comme suit les propositions 1 (V, p. 18) et 6 (V, p. 20) :
<
<
-
-
PROPOSITION 1. - Soient (un) et (un) deux séries à termes positifs. Si un
< un, et si la
m
série (un) est convergente, la série (un) est convergente; si u,
> un et si 2 un = +a,on a n=l
PROPOSITION 2. - Soient (un)et (un) deux séries à termespositifs: 1" Si la série (un) est convergente, la relation un « vn (resp. un
5
p=n
2
Z -3
up « p = n up (resp. p = n up
-
un) entraine
up).
2 vn = + m , la relation un « un (resp. un - un) entraîne 2 up « 2 vp m
20 Si
-
n=l
p=1
p=1
-
O n obtient des critères commodes de convergence en prenant pour série de comparaison (un) dans la prop. 1 une série dont les termes sont de la forme un = f (n), où f est une fonction 2 0, d$nie pour tout nombre réel x > x, et décroissante dans l'intervalle (x,, + m(; en effet: PROPOSITION 3 (critère de Cauchy-Maclaurin). -Si f est une fonction 2 O et décroissante dans (x,, + m(, pour que la série de terme général vn = f (n) soit convergente, il f (t)dt soit convergente. faut et il suit que l'intégrale Il suffit pour le voir de remarquer que si v est la fonction en escalier associée à
Jio"
FVR V.28
54
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
la série (un), on a v(x + 1) < f ( x ) < v(x) pour tout x 2 xo, puisque f est décroissante; la proposition résulte donc du principe de comparaison (II, p. 17, prop. 3). Comme les fonctions qui figurent dans les critères logarithmiques de convergence des intégrales (V, p. 19-20, prop. 2, 3 et 4) sont décroissantes dans un intervalle (x,, +CO(, l'application des prop. 1 et 3 de V, p. 27, donne les critères suivants : PROPOSITION 4 ((
<
PROPOSITION 5 (((critère logarithmique d'ordre P D).- Soit (un) une série à termes 1 pour un p. > 1, la série (un) est PositÊfs. Si u i " 'n.ll(n).l,(n). . .lp-,(n) (lp(n))i" 1
convergente; si u, >, somme injnie. Si O
1
n.11(4
. Jp-,(n)
1, on a qn
pour un p (lP(n))i"
< n-v quel que soit
IJ.
<
1, la série (un) a une
> 0; l'application du critère logam
rithmique d'ordre O prouve à nouveau la convergence de la série géométrique
S qn n=O
pour 1q1 < 1 (TG, IV, p. 32). Si on applique la prop. 1 en prenant un = qn on obtient un critère qui peut se mettre sous la forme suivante (<(critère de Cauchy i ) ) : Soit (u,,) une série à termes posit$s; si lim. sup (un)lln < 1, la série (21,) est convergente; si lim .sup (un)lln > 1, la série n-
n-m
((un)
a une somme inifinie. E n effet, si lim. sup (un)lln =
m
<
n- m
a < 1, pour tout nombre q tel que a < q < 1, on a un qn. Si au contraire limasup (un)lin = a > 1, pour tout q tel que 1 < q < a, on a un 2 qn > 1 pour une n- a
SI
+
infinitd de valeurs de n; un ne tendant pas vers O, on a un = CO. Ce critère est fort utile dans la théorie des séries entières, que nous étudierons plus tard; mais il ne permet déjà plus de décider de la convergence des séries (Ilnu), autrement dit son champ d'application est beaucoup plus restreint que celui des critères logarithmiques.
2. Développement asymptotique des sommes partielles d'une serie
Pour x réel tendant vers + co, soit d une échelle de comparaison formée de fonctions dont chacune est définie dans tout un intervalle (x,, +co[ (dépendant de la fonction) et est 2 O dans cet intervalle. Soit (un)une série dont les termes appartiennent à un espace normé complet E, telle que unadmette un développement asymptotique à la précision g, par rapport à l'échelle 8' des restrictions à N des fonctions de &:
z
U n = a< or
a d n )
+ r&).
No 2
FVR V.29
APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS
Supposons que toute somme partielle
m=l
g(m) où g E 8, admette un dévelop-
pement asymptotique par rapport à 8'. On peut alors obtenir un développement asymptotique de sn = cas :
2
m=l
u, par rapport h 8'; nous distinguerons encore deux
m
10
1g,(n)
n =1
=
+m. Alors (V, p. 27, prop. 2), on a
2 r,(m) 2 g&) X
m=l
m=1
;
par hypothèse, on peut obtenir un développement asymptotique de
(V, p. 13) à une certaine précision g,,; si cg, (n) est la partie principale de
2 g,(m), on aura un développement asymptotique de s, 2la précision gmin(o,
m=l
-
20
2 g,(n)
n=l
est convergente; soit alors (3 le plus petit des indices h
< a tels
m
que ah # O et que
2 gh(n)soit convergente; la série
n =1
est alors absolument convergente, et on peut écrire
m
On a en outre m=n+l
m=n+l
«m = n + l
r,(m)
g,(m); si cg,(n) est la partic principale de
g,(m), et si on a un développement asymptotique de
à la précision g,, on obtiendra ainsi un développement asymptotique de s, à la précision gmin(P. O). On est ainsi ramené au cas particulier des séries (g(n)) où g E 8. Nous allons voir comment, moyennant certaines conditions, on peut tout d'abord obtenir une
partie principale de s,
L
m =n +1
g(m) (lorsque
3
n=l
=
5
m =1
g(n) <
g(m) (lorsque
3
n .. = l-
g(n)
=
+a)ou de r,
=
+ m).
PROPOSITION 6. -Soit g une fonction numérique > O et monotone denie dans un intervalle (x,, + KI( (où x, < l), et telle que log g et x soient com~arablesd'ordre 1.
FVR V.30
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
l o Sig est d'ordre infiipar rapport à ex, on a
2" Si g est d'ordrejni ppar rapport à ex, on a
I* devant être remplacé par 1 dans (3) et (4) lorsque p = 0). (le nombre --1 - e-p 1" Si g est d'ordre +m par rapport à ex, on a log g » x, d'où g'/g » 1 ou gf »g d'après l'hypothèse; g est donc croissante et tend vers + m avec x, d'où
2
n =1
g(>i) =
+ m. Si u est la fonction en escalier associée à la série (g(n)) (V, p. 27)'
on a u(x) 6 g(x) à partir d'une certaine valeur de x, donc u
< g et par suite
-
comme sn = sn-, + g(n), on a bien sn g(n). Démonstration analogue lorsque g est d'ordre - m par rapport à ex; on a alors la formule (2). 2" Si g est d'ordre p par rapport à ex, on peut écrire g(x) = eVxh(x),où h est px pour y # O d'ordre O par rapport à ex; en outre, par hypothèse, log g
-
(log g « x pour p
=
O) entraîne h' 4: h. Supposons d'abord que
03
2 g(n) = + m
n =1
(ce qui implique p O, et est réciproquement toujours vérifié si p > 0, puisg(t) dt. qu'alors g(x) tend vers + co avec x) ;évaluons une partie principale de J": On peut écrire
-,
Or, la relation h' « h signifie que, pour tout z > O, il existe no tel que la relation x > no entraîne Ihf(x)/h(x)l 6 E ; on en déduit, pour n - 1 6 t 6 n,
No 2
APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS
que - E d'où
< log Ih(t)/h(n)1 < E d'après le th. Ih(t) - h(n)l
<
FVR V.31
des accroissements finis, si n 2 no, l)h(n)
(eL
et par suite
puisque ePt est croissante. Comme eE - 1 est arbitrairement petit avec voit qu'on peut écrire
étant remplacé par 1 lorsque p
=
1.
O
E,
on
La proposition est alors une
2
conséquence de la pmp. 2 de V, p. 27. On raisonne de même lorsque n = l g(n) est finie. Par application répétée de la prop. 6 de V, p. 29, on peut parfois obtenir un
5
déueloppement asymptotique de sn = +CO
m=l
g(m). Supposons d'abord que g soit d'ordre
par rapport à e x ; pour toute valeurjxe dep, on peut écrire, d'après la prop. 6,
et il suffira de développer (relativement à 6') chacune des fonctions g(n - k) (O < k < p) en limitant la précision de ces développements à la partie principale de g(n - p), pour avoir un développement de s,. Exemple. - S o i t g ( x ) = xx prenantp = 2, on a
+ co
exp ( x l o g x ) , d'ordre
=
par rapport à ex. En
( n - l ) l o g ( n - 1) = ( n - 1 ) l o g n - 1 d'où (V, p. 16)
(fi
- 1)n-1
=
inn-1
+
n n - ~+ ~ , ( n ~ - ~ ) 2e
et de même
1 (n - 2)n-2 = @-2
+
eZ
,2 (nn-2 );
par suite 5,
= nn
1
+ -e. n - l
+ (2, -+e:)
nn-2
+~
~ ( n ~ - ~ ) .
On procède de même (pour rn) lorsque g est d'ordre - oo par rapport à e x
2
Si maintenant g est d'ordre fini p par rapport à ex, et si par exemple g(n) = n=l + CO,on peut écrire
FVR V.32
El.
où fl(n) = g(n) -
Sn-,
g(t) dt «g(n) d'après la prop. 6 de V, p. 29. Si
on a une partie principale cgl(n) defl(n) par rapport à &', et si on peut appliquer de nouveau la prop. 6 à la fonction g,, on obtiendra une primitive équivalente à
3
fl(m) si
m =1
zl
m
gl(n)
=
+mi équivalente à
m=n+l
n
(dans ce dernier cas, on écrit
2 2
fl(m) dans le cas contraire
m
);f1(m) = C m=l
-
m
f,(m), avec C m=n+l
n = l fl(n)). De proche en proche, on peut obtenir ainsi éventuellement une expression de s, sous forme de la somme d'un certain nombre de primitives, dont chacune est négligeable devant la précédente, d'un terme restant négligeable devant la dernière primitive écrite, et éventuellement d'une constante (cas où le terme restant tend vers O). Il reste ensuite à développer chacune des primitives obtenues relativement à 8' (cf. V, p. 25).
Exemjde.
=
1
- Soit g(n) = -; on a n
puis 1
--
(log n
- log (n -
1))
1
N
-Zn2
d'où
La constante y qui s'introduit dans cette formule joue un rôle important en Analyse (cf. chap. VI et VII) ;elle est connue sous le nom de constante d'Euler; on a y = 0,577 215 664... à 1/109près par défaut.
Nous verrons dans VI, p. 20, comment la formule sommatoire d'Euler-Maclaurin donne, dans les cas les plus importants, un développement asymptotique d'ordre quelconque de sn (ou de r,) . 3. Développement asymptotique des produits partiels d'un produit infini
On sait (TG, V, p. 14) que, pour que le produit infini de facteur général 1 + un (un > - 1) soit convergent (resp. commutativement convergent), il faut et il suffit que la série de terme général log (1 + un) soit convergente (resp. commutativement convergente), et que l'on a alors la relation
P
log n = l (1
+ un) = ns= l log (1 + un).
No 3
FVR V.33
APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS
Lorsque le produit infini est convergent, on sait que un tend vers O; on a donc log(1 + un) un; or, on sait que, pour qu'une série de nombres réels soit commutativement convergente, il faut et il suffit qu'elle soit absolument convergente (TG, IV, p. 39, prop. 5) ; en vertu de la prop. 1, on retrouve ainsi que, pour que le produit de facteur général 1 + un soit commutativement convergent, il faut et il suffit que la série de terme général un soit absolument convergente (TG, IV, p. 35, th. 4).
-
U n raisonnement analogue s'applique à un produit infini de facteur général comjlexe 1 un (un f - 1). En effet, pour qu'un tel produit soit commutativement convergent, il faut et il suffit (TG, VIII, p. 16, prop. 2) que le produit infini de uni le soit, et en outre, si 0, est l'amplitude de 1 f un (comprise facteur général 11 entre-x et S n ) , que la série des 0, soit commutativement convergente. Comme u,, tendalors vers O, log(1 un) est défini à partir d'une certaine valeur den (III, p. 10) et on a log(1 un) = log Il uni ion;
+
+
+
+
+
+
donc, pour que le produit de facteur général 1 + un soit commutativement convergent il faut et il suffit que la série de terme général Ilog(1 + un\ soit absolument convergente (TG, VII, p. 16, th. 1); or log(1 + un) un (1, p. 26, prop. 5), donc on retrouve la condition que la série de terme général un soit absolument convergente (TG, VIII, p. 16, th. 1).
-
La relation entre produits infinis et séries de nombres réels permet parfois n
(1 + uk); il suffit d'avoir un développement asymptotique de la somme partielle sn = d'obtenir un développement asymptotique du produit partiel!,
2 log (1 + u,), puis de développer pn
1c = 1
=
=
k=l
exp (sn); on est donc ramené à deux
problèmes examinés antérieurement (V, p. 28, et p. 16). Exemfile: formule de Stirling. - Cherchons un développement asymptotique de n!; on est ramene à développer successivement
S.
=
5
p=1
log j, puis enp(sn). La methode du no 2 donne
puis log n
-
Snn-
log t dt = log n
-
(n log n
-
(n - 1) log (n - 1)
-
1)
1
d'où
sn = nlogn
-n
-
+ +logn + ~ ( l o g n ) .
O n a ensuite log t dt
- 12 (log n - log
(n
- 1))
1 -1Zn2
d'où sn = n log n - n
1 + -1 log n + k + + o,($ 12n
(k constante)
1 Zn
-
FVR V.34
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
et on tire finalement ( V , p. 16)
Nous démontrerons dans VII, p: 17, qu'on a ek = 4%. La formule ( 5 ) (avec cette valeur de k) est dite formule de Stzrling. De la même manière, pour tout nombre réel a distinct d'un entier > O, on démontre que
~+S ( a + 1 ) ( a + 2 ) . . .(a $ 12) N ~ ( c z ) n ~ + e-n. (6) Nous déterminerons également la fonction K(a) ( V I I , p. 18). Des formules (5) et ( 6 ) on tire en particulier
pour tout nombre réel a distinct d'un entier > O, y(a) étant une fonction de a qui sera précisée dans V I I , p. 18.
4. Application: critères de convergence de seconde espèce pour les séries à termes positifs
On rencontre assez souvent des séries (un), pour lesquelles un > O à partir d'un certain rang, et un+&, a un développement asymptotique facile à déterminer. Il est commode, pour de telles séries, d'avoir des critères (dits critères de seconde espèce) permettant de déterminer si la série est convergente d'après le seul aspect de un+Jun. U n tel critère est le suivant: PROPOSITION 7 (a critère de Raabe O ) . - Soit (un) une série à termes > O à partir d'un certain rang. Si, à partir d'un certain rang, un + ,/un Q 1 -
a
-n pour
la série (un) est convergente; si à partir d'un certain rang, un+,/un 2 1 -
un a > 1, 1
-, la série n
(un)a une somme infinie. En effet, si un+,/u,
fJ
i).or, on
<
a 1 - - avec n
ct
> 1, pour tout n B no, on a un
(2
=
a n2 a log 1 - - - - - - - + o - , d'où log pn = n 2n2 1 -oc log n + k o(l/n) (k constante), et pn ek - -comme a > 1, le critère nQ' logarithmique d'ordre O permet de conclure. 1 Si au contraire U , + ~ / U , 2 1 - - à partir d'un certain rang, le même calcul n 1 prouve que un - d'où la proposition. n O n démontrerait de la même manière, en utilisant les critères logarithmiques d'ordre > O, le critère de seconde espèce suivant:
(1 -
+
>
( :)-
N
No 4
FVR V.35
APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS
PROPOSITION 8. - Soit (un) une série à termes > O à partir d'un certain rang. Si, à partir d'un certain rang, on a
pour un C( > 1, la série (un) est convergente; si, àpartir d'un certain rang, on a
la sérÊe (un)a une somme inJinie. Exemnfile. - Considérons la sér-iehypergéonzétrique, de terme général
où or, fi, y sont des nombres réels quelconques, différents des entiers < O; il est clair que un est > O à partir d'un certain rang, ou < O à partir d'un certain rang. O n a
+
P < y, Le critère de Raabe montre donc que la série est convergente pour cc et a une somme infinie pour or p > y ; lorsque cc P = y, la série a encore une somme infinie, comme le montre la prop. 8.
+
+
Remarques. - 1) Comme cas particulier d u critère de Raabe, on voit que si lim-sup u,, + ,/un < 1, la série (un)est convergente; si au contraire lirneinf un+,/un > 1, n- m
n- m
la série a une somme infinie (critére dc d'Alembert).
2) Les critères de seconde espèce ne peuvent s'appliqucr qu'à des séries dont le terme général se comporte de façon très régulière lorsque n tend vers +oz ; autrement dit, leur champ d'application est bien plus restreint que celui des critères logarithmiques, et ce serait une rnaladrcsse que de vouloir les utiliser en dehors dcs cas spéciaux auxquels ils sont particulièrement adaptés. Par exemple, pour la série (un) définie par u,, = 2-"', u2,+, = 3-m, on a 2 1 2 m + l / ~ 2 m = ($)m, = 1,(z) 3 m ; le premicr de ces rapports tcnd vers O ct lc second vers co lorsque m croît indéfiniment, donc aucun critère de seconde espèce n'est applicable; cependant, comme u,." . 2 -"12. il est immédiat aue la série est convereente. " Même lorsque U , + ~ / U , a une exprcssion simple, une évaluation directe d'une partie principale de un conduit souvcnt au résultat aussi vite que lcs critères de seconde espèce. Par exemple, pour la série hypergéométriquc, la formule de Stirling ana+B-y-,, où a est une constante #O, et le critère logamontre aussitôt que un rithmique d'ordre O est par suite applicable.
+
<
N
APPENDICE
CORPS DE HARDY. FONCTIONS (H) 1. Corps de Hardy
Soit $ la base de filtre sur R constituée par les intervalles de la forme [xo3 +CO(. Rappelons que, dans l'ensemble A?(& R ) des fonctions numériques définies dans des parties appartenant à $, nous avons défini la relation d'équivalence R,: a il existe un ensemble M E $ tel que f (x) = g(x) dans M >> (V, p. 2)) et que l'ensemble quotient S(8, R)/R, est muni d'une structure d'anneau ayant un élément unité.
IR), on dit que a/R, DÉFINITION1. -Étant donné un sous-ensemble BY de Z($, (image canonique de % dans A?(& R)/R,) est un corps de Hardy, si BY satisfait aux conditions suivantes: R)IR,. l0 @IR, est un sous-corps de l'anneau Z($, Z0 Toute fonction de 9 est continue et dérivable dans un intervalle (a, +CO((dépendant de la fonction), et la classe suivant R, de sa dérivée appartient à %/Ra. L'hypothèse que BY/R, est un corps équivaut aux conditions suivantes: si f E 9 et g E 9,f + g etfg sont égales à des fonctions de 9 dans un ensemble de $; en outre, si f n'est pas identiquement nulle dans un ensemble de 8, il existe un ensemble M de 8 dans lequel f ne s'annule pas, 11f étant égale à une fonction de BY dans M; d'après la condition 2") on peut toujours supposer M pris tel quef soit continue dans Myet par suite garde un signe constant dans cet intervalle. Par abus de langage, si BY est tel que @IRmsoit un corps de Hardy, nous dirons dans ce qui suit que R lui-même est un corps de Hardy. Exemples. - 1) Tout corps de Hardy contient le corps des constantes rationnelles
No 2
CORPS DE HARDY. FONCTIONS (H)
FVR V.37
(plus petit corps de caractéristique 0, cf. A, V, $ l), qu'on peut identifier au corps Q ; d'ailleurs, comme deux constantes ne sont congrues modulo R, que si elles sont égales, Q/R, est identique à Q. Les constantes réelles forment aussi un corps de Hardy, qu'on peut identifier à R. 2) Un exemple plus important de corps de Hardy est l'ensemble des fonctions rationnelles à coe$îcients réels, que nous noterons R(x) par abus de langage; si f (x) = p(x)/q(x) est une fonction rationnelle à coefficients réels, non identiquement nulle, elle est continue, dérivable et # O dans l'intervalle (a, + a(,où a est strictement supérieur à la plus grande des racines réelles des polynômes p(x) et q(x) ; donc tout élément de R(x)/R, autre que O est inversible. On notera encore que deux fonctions rationnelles ne peuvent être congrues modulo R, que si elles sont égales, donc R(x)/R, peut encore être identifié à R(x). 2. Extension d'un corps de Hardy
Étant donné un corps de Hardy @, nous allons voir comment on peut former de nouveaux corps de Hardy 9' 2 9 tels que @'/R, s'obtienne par adjonction à @/Ra (au sens algébrique du terme, cf. A, V, $ 2) de nouveaux éléments, d'une forme que nous allons préciser. Lemme 1. -Soient a(x), b (x) des fonctions numériques continues et ne changeant pas de signe dans un intervalle (x,, +a[.Si, dans cet intervalle, la fonction y(x) est continue et dérivable et vérijie l'identité il existe un intervalle (x,, + CO(dans lequel y ne change pas de signe. a(t) dt) (cf. IV, p. 22); on a, d'après En effet, posons z(x) = y(x) exp (1), Z' (x) = b(x) exp ( - JXo a(t) dt). Si b(x) 3 O pour x 3 x,, z est croissante dans cet intervalle, donc, ou bien est < O dans tout l'intervalle, ou bien est nulle dans un intervalle (x,, +CO(,ou bien est > O dans un intervalle (x,, +GO(;comme y a le même signe que z, la proposition est démontrée dans ce cas. Raisonnement analogue si b(x) < O pour x 3 x,.
(-!XI,
Remarque. - Cette propriété si élémentaire ne s'étend pas aux équations différeny = 0, tielles linéaires d'ordre > 1 ; par exemple, la fonction y = sin x satisfait à y" mais change de signe dans tout voisinage de m.
+
+
Lemme 2. -Soient a(x) et b(x) deux fonctions appartenant à un même corps de Hardy 9, y(x) une fonction satisfaisant à l'identité (1) dans un intervalle (x,, + a( où a et b sont d$nies et continues. Si p(u) est un polynôme par rapfort à u, dont les coeficients sont des fonctions de x appartenant à @, d$nies et dérivables dans (xo, +cm(, il existe un intervalle (xi, + GO(,dans lequel lafonction p(y) ne change pas de signe.
FVR V.38
APP-
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
La proposition est triviale si p(u) a ses coefficients identiquement nuls dans (x,, +CO(, ou si p(u) est de degré O par rapport à u, puisqu'une fonction de 9 garde un signe constant dans un intervalle (x,, + coq. Supposons que p(u) soit de degré n > O ; le coefficient dominant c de P(u) est alors f. O dans un intervalle (a, + C O [ ; on peut donc écrirep(u) = c(un + clun-l + . . + 6,) où C, cl, c2, . . .,C, sont des fonctions appartenant à 9 et dérivables dans (a, +CO(;il suffit donc de démontrer le lemme pour c = 1. Raisonnons alors par récurrence sur n; on a
+ ciyn-l +
. . . + 6;
=
na.P(y)
+ q(y)
où q(u) est un polynôme de degré < n - 1, à coefficients dans 9. Par hypothèse, les fonctions na(x) et q ( y ( x ) )ne changent pas de signe dans un intervalle (p, +CO(; le lemme est donc une conséquence du lemme 1. THÉORÈME 1. -Soient a(x) et b ( x ) deux fonctions appartenant à un même corps de Hardy P, y(x) une fonction satisfaisant à (1) dans un intervalle (x,, +CO[. Lorsque r(u) = p(u)/q(u) parcourt l'ensemble des fractions rationnelles en u à coejicients dans 6 telles que q ( y ) ne soit pas identiquement nulle dans un voisinage de +CO,l'ensemble S ( y ) des fonctions r ( y )forme un corps de Hardy. En effet, d'après le lemme 2, il existe un intervalle (x,, + a ( dans lequel r ( y ) est définie, continue et ne change pas de signe, d'où résulte aussitôt que S ( y ) / R , est bien un corps; d'autre part, comme
(où r'(y) = ( p l ( y ) q ( y )- p ( y ) q ' ( y ) ) / ( q ( y ) ) 2est définie par hypothèse dans un voisinage de + a )la , dérivée de toute fonction de @(y) appartient à @(y), ce qui prouve que @ ( y )satisfait aux conditions de la déf. 1 de V, p. 36. Il est clair que 9(y)/R, s'obtient par adjonction algébrique à @/Rade la classe de y modulo R,. On dit encore que @( y) s'obtient par adjonction de y à 9.
COROLLAIRE 1. - Si y est une fonction de 9 non identiquement nulle dans un voisinage de + a,@(log1 y ] )est un corps de Hardy. En effet, (log 1 y])' = y'/y est égale à une fonction de 9 dans un intervalle ( ~ 0+ , 4. COROLLAIRE 2. - Si y est unefonction quelconque de 9, P(eY) est un corps de Hardy. En effet, (eV)' = eyy', et y' est égale à une fonction de 9 dans un intervalle (xo, +al. COROLLAIRE 3. - Si 9 contient les constantes réelles, et si y est une fonction de 6 non
No 3
F'VR V. 39
CORPS DE HARDY. FONCTIONS (H)
identiquement nulle dans un voisinage de +co, 9(ly/") est un corps de Hardy pour tout nombre réel a. d En effet, - (/y]") = ]y)"( q f / y ) , et ixy'ly est égale à une fonction de 9 dans dx un intervalle (x,, + GO(. Notons enfin que si y est une primitive d'une fonction quelconque de 9, S(y) est encore un corps de Hardy.
3. Comparaison des fonctions d'un corps de Hardy
PROPOSITION 1. - Deuxfonctions appartenant à un même corps de Hardy sont comparables d'ordre quelconque (V, p. 22). En effet, si f appartient à un corps de Hardy 9, pour tout entier n > O, il existc un intervalle (x,, + GO( dans lequel f est n fois dérivable, sa dérivée n-ème étant égale à une fonction de 9 dans cet intervalle. 11 suffit donc de montrer que deux fonctions quelconquesf, g de 9 sont comparables. C'est évident si l'une d'elles est identiquernent nulle dans un voisinage de + co ;on peut donc se borner au cas où elles sont toutes deux strictement positives dans un voisinage de + m . Mais alors, pour tout nombre réel t, f - tg est égale à unc fonction de 9 dans un voisinage de +GO,donc garde un signe constant dans un voisinage de +GO,ce qui démontre la proposition (V, p. 8, prop. 9). O n déduit d'abord de cette proposition que, si un corps de Hardy 9 contient lcs constantes réelles (ce que nous supposerons toujours par la suite), et si f et g sont deux fonctions quelconques de 9, deux quelconques des fonctions ef, eg, log 1 f 1, log Igl, 1 f I", /gl" (ix réel quelconque), JaS) g (a réel quelconque dans un intervalle (x,, +a$ où f et g sont réglées) sont comparables (lorsqu'ellcs sont définies); en effet, deux quelconques de ces fonctions apparticnnent à un même corps de Hardy obtenu en les adjoignant successivement à @. De même, toute fonctionf (x) d'un corps de Hardy 9 est comparable à x, car x et f (x) appartiennent au corps de Hardy %(x)obtenu en adjoignant x à 9. O n en conclut donc (en particulier) que f est comparable d'ordre quelconque à toutc puissance xC",ainsi qu'à log x et à ex. O n voit aussi que, si f et g appartiennent à un même corps de Hardy 9, si et si g(x) tend vers O ou vers + co lorsque x g(x) > O dans un intervalle Qx,, +a[, tend vers +a,l'ordre def par rapport à g (V, p. 9) est toujours défini. La prop. 8 de V, p. 23, est donc applicable à toute îonction f d'un corps de Hardy, et prouve que :
Sa
1" sif'est d'ordre -i-c o par rapport à x,
J'a f (t) dt - (f (x))'/ f
'(x).
FVR V.40
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
1 Saf (t) dt xf (x). ~ + 1 1 3" si f est d'ordre p < - 1 par rapport à x, Sxf "f ( t ) dt - --, 1 .f(x). 2O si f est d'ordre p > - 1 par rapport à x,
N
+
4-O
sif est d'ordre - co par rapport à x
JX " f (t) dt - - (f ( x ) ) ~f/'(x).
O n a en outre la proposition suivante : PROPOSITION 2. -Soitf unefonction appartenant à un corps de Hardy R. 1 Sifest d'ord~ezninipar rapport à x, on a, pour tout entier n > 0,
2O Sif est d'ordrejini ppar rapport à x, on a, pour tout n > 0,
sauf si p est entier > O et n > p. l0 Sif est d'ordre infini par rapport à x, on a log 1 f 1 » log x, donc, puisque log]f J et log x sont comparables d'ordre q~~elcunquc, f '/f » llx. Posons g = f '1f ; comme g est égale à une fonction de 9 dans un voisinage dc +a,on déduit de l/g « x, que g'/g2 « 1, et par suite gl/g « g = f 'If, ou cncore fg' «gf'.De la relationf ' = fg, on déduit cn dérivant
-
f" = f g l + g f ' gf' ou encore f "/f ' f'lf. Le même raisonnement, appliqué à f (") au lieu de f , montre, par récurrence sur n, que f ( " ) / J ( "l)- f '/ f ; d'où la relation (2).
-
-
-
2" Si f est d'ordre fini p par rapport à x et si p + O, on a log 1 f 1 p log x, ~f l-; .( 4 on en déduit que fr est d'ordre p - 1 par rapd'où, en dérivant, f'(x) x port à x, ce qui permet d'appliquer le même raisonnement par récurrence sur n tant que p, # n, d'où la formule (3) lorsque p n'est pas un entier 3 O ct < n.
-
Lorsque f est d'ordre entier j~ > O par rapport à x, on peut écrire f (x) = x~'(x), où f,est d'ordre O par rapport à x. D'après la prop. 2, on a
f'"'"fi! fi. Pour évaluer les dérivées d'ordre n > fi, on peut donc se borner au cas où fi = 0. Alors, on a log 1 f 1 d log x, d'où fr(x)/f (x) « Ilx, autrement dit xf '(x) «f (x); si f n'est pas équivalente à une constante k # O, on a, en dérivant cette relation (V, p. 22, prop. 7), xf "(x) f '(x)
+
Si f est équivalente à une constante k f on est ramené à étudier les dérivées def,.
O, on a f (x) = k
+ f,(x)
avec f, « 1, et
No 4
CORPS DE HARDY. FONCTIONS (H)
FVR V.41
4. Fonctions (H)
PROPOSITION 3. -Si O. est un coqs de Hardy, il existe un corps de Hardy 9, contenant 9, et tel que, pour toutefonction z E O, non identiquement nulle dans un voisinage de +CO,
1
eZet log zl appartiennent à P. Désignons par iY l'ensemble des fonctions f E A?($,R) ayant les propriétés suivantes: pour chaque fonctionf E 9 il existe un nombre fini de corps de Hardy Pl, O,, . . ., O, (le nombre n et les corps Si dépendant def )tels que f E 9, et que, pour O < i < n - 1, on ait 9 + = Pi(ui+,), où U, + est égale, soit à eZi, soit à log Izil, Z, appartenant à Li et n'étant pas identiquement nulle au voisinage de +CO. O n dit que u,, u,, . . . , un forment une suite de d&nition du corps 9, et de la fonction f; une même fonction f E P peut naturellement admettre plusieurs suites de définition. D'après la déf. 1 de V, p. 36, toute fonction f E 9, non identiquement nulle dans un voisinage de +CO,garde un signe constant et est dérivable dans un intervalle (x,, +CO[; si f E P,, 11f et f ' sont égales à des fonctions de Rn, donc à des fonctions de 9, dans un voisinage de + GO. Pour voir que P est un corps de Hardy, il suffit donc de prouver que sif et g sont deux fonctions de P, f - g et fg sont égales à des fonctions de L dans un voisinage de +CO. O r soit u,, u,, . . .,u, une suite de définition def, v,, u,, . . ., un une suite de définition de g. La suite u,, u,, . . ., u,, u,, u2, . . ., v, obtenue par juxtaposition des suites (u,) et (uj) est encore et ce corps contient f et g, donc une suite de définition d'un corps de Hardy @+,. f - g et fg sont égales à des fonctions de O,+, dans un voisinage de +CO.
,
,
O n dira que le corps de Hardy P défini dans la démonstration de la prop. 3 est l'extension (H) du corps de Hardy O,. Si L' est un autre corps de Hardy possédant les propriétés énoncées dans la prop. 3, il résulte de la construction de P que O/Rwest contznu dans 9'/Rw.Par abus de langage, on peut donc dire que l'extension (H) d'un corps de Hardy O. est leplzispetit corps de Hardy P ayant les propriétés énoncées dans la prop. 3.
DÉFINITION 2. - On appelle corps desfonctions (H) l'extension (H) du corps de Hardy R(x) desfonctions rationnelles à coejîcients réels. Toutefonction appartenant à cette extension est ditefonction (H). D'après cette définition, si f est une fonction (H) non identiquernent nulle dans un voisinage de + GO, ef et log 1 f 1 sont aussi des fonctions (H). Plus généralement, si g est une seconde fonction (H), u,, u,, . . ., u, une suite de définition de g, et si f (x) tend vers +KI avec x, on voit par récurrence sur n que les fonctions composées U, o f , u2 o f , . . .,un of et g 0 f sont des fonctions (H). 5. Exponentielles et logarithmes itérés
Nous avons déjà (V, p. 19) défini les logarithmes itérés l,(x) par les conditions lo(x) = x, l,(x) G lo,q(l,-,.(x)) pour n 2 1. O n définit dc même les exponentielles
FVR V.42
*PP.
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
,
itérées en(x) par les conditions eo(x) = x, en(x) = exp(en- (x)) pour n > 1. Il est immédiat, par récurrence sur n, que ln(x) est la fonction réciproque de e,(x), définie pour x > en-,(O), et que em(en(x))= em+,(x), lm(ln(x)) = lm+,(x). En vertu des relations log x < xu « ex pour tout p > O, on a, pour n 3 1
(5)
ln(.)
« (ln- l ( ~ ) ) Lpour L tout p
>O
pour p > O, cc > O, p > 0, O < y < 1, O < 6 < 1, ces nombres étant par ailleurs quelconques (cf. V, p. 8, prop. 11). Nous avons déjà vu (V, p. 19) que, pour n à 1, on a
O n a de même pour n Z 1
d'où, en vertu de la prop. 8 de V, p. 23, pour tout p > O
O n peut montrer que si f est une fonction ( H ) quelconque telle que f deux entiers m et n tels que
).-
1, il existe
lm(x) «f(4 « e n b ) (V, p. 51, exerc. 1 et 52, exerc. 5). Par contre, on peut definir des fonctions croissantes g(x) (qui ne sont plus des fonctions ( H ) ) telles que g ( x ) » e,,(x) pour tout n > O, ou 1 « g ( x ) « lm(%)pour tout m > O (V, p. 53, exerc. 8,9 et 10).
A l'aide des logarithmes itérés, nous allons montrer qu'on peut définir une échelle de comparaison (pour x tendant vers + co) & formée de fonctions (H), qui sont > O dans un voisinage de + m et satisfont aux conditions suivantes: a) le produit de deux fonctions quelconques de 8 appartient à 8 ; b) pour toute fonctionf G & et tout nombre réel p, fi" E G; c) pour toute fonction f E 8 , log f est combinaison linéaire d'un nombre fini de fonctions de 8; d ) pour toute fonction f E & autre que la constante 1, ef est équivalente à une fonction de 8. m --
Considérons d'abord l'ensemble Go des fonctions de la forme
m =O
(lm(x))um,
No 5
FVR V.43
CORPS DE HARDY. FONCTIONS (H)
où les cr, sont des nombres réels, nuls sauf pour un nombrc fini d'indices m; il est immédiat, d'après (5) (V, p. 42), que ccs fonctions forment une échelle de comparaison quisatisfait aux conditions a), b) et c). Définissons ensuite par récurrence sur n l'ensemble 8, (pour n 2 1) comme formé de la constante 1 et des fonctions de la forme exp
(SI
a, fk), où p est un entier > O arbitraire, fk (1 4 k 4 p) des fonc-
f,
tions de &,_, telles que »f2 )*. . . . »f, » 1, et les a, des nombres réels # 0; montrons par récurrence que 8,est une échelle de comparaison satisfaisant aux conditions a), b) et c) et contenant 6, - En premicr lieu, la relation 8, c gn est vraie pour n = 1, car le logarithme d'une fonction non constante de 8, est de
-,
,.
la [orme
5
k=l
akfk, où les f,sont des logarithmes itérés, donc > 1; d'autre part,
-,
,,
8,; cette définition si 8,-, c 6,- on déduit de la définition de 6, que 8, montre en outrc que bnsatisfait à a), 6) et c). Reste à voir que 8, est une Cchelle de comparaison: comme le quotient dc deux fonctions de 8,appartient encore à Q,, il sufit de prouver qu'une fonction f de 8, autre que la constante 1, ne peut P
être équivalente à une constante # O. O r on a log f
=
2 akfk
1, = 1
- a1f1 par
construction, et comme f, » 1, log f tend vers 2 a , donc f tcnd vers O ou vers + co lorsque x tend vers +CO. Cela étant, si 6 est la réunion des 8, pour n 2 0, Q est une Echelle de comparaison, car dcux fonctions de 8 apparticnncnt à une mênic échelle 8,; pour la même raison, Q satisfait à a ) , et il est clair qu'elle satisfait aussi à 6) et c). Enfin, sif E 8, il existe n tel que f E 8,; si f n'est pas la constante 1,f (x) tend vers O ou vers + GO lorsque x tend vers + co ; dans le premier cas, ef 1, et dans le second, ef appartient à 8,+,par définition, donc à 8.
-
Remarque. - Malgré l'utilité pratique de l'échelle & que nous venons de définir, il cst facile de donner des exemples de fonctions (H) qui n'ontpas departieprincipale par rapport à 8. En effet, si f est une fonction (H) telle que f ag, où a est une constante > O et g E 8, log f - log g - log a tend vers O avec l/x, donc log f admet, relativement à &, un développement asymptotique dont le reste tend uers O, en vertu de la propriété c). Or, si on considère par exemple la fonction (H)
, on
a log f (x)
=
exp
, donc
les développements
asymptotiques de logf par rapport à & sont de la forme
1
ex
II est clair que le reste de ce développement est équivalent à -(n + 1) ! xnfl' donc ne tend pas vers O. Par suite, f n'a pas de partie principale par rapport à 8.
FVR V.44
*PP-
ÉTUDE LOCALE DES FONCTlONS
6 . Fonction réciproque d'une fonction ( H )
Sif est une fonction (H),f est monotone et continue dans un intervalle [xo, + a ( , donc la fonction réciproque cp de la restriction de f à cet intervalle est monotone et continue au voisinage du point a = lim f (x) ; mais, si a est égal à +CD X+
(resp.
-CO,
+m
fini), on peut montrer que rp(y) (resp. rp(-y), cp
Toute( t) fois, nous allons voir que, dans certains cas importants, on peut obtenir une foncy a - - n'est pas en général égale à une fonction (H) au voisinage de
tion (II) équivalente à rp(y) (resp. Y( -y), rp
+CO.
et même parfois
un développement asymptotique de cette fonction par rapport à l'échelle 8 définie dans V, p. 43. Nous utiliserons la proposition suivante :
PROPOSITION 4. - Soient p et q deuxfonctions (H) strictement positives dans un intervalle (xo, +a[. l0 Sig «p/p1,onap(x q(x)) p(x). 2" Si on a à lafois q «plpr et q(x) « X, on ap(x - q(x)) p(x). Les deux parties dc la proposition sont évidentes si p k (constante # O) ; on peut donc supposer p(x) « 1 (sinon on raisonnerait sur llp). O n en déduit pf(x) « 1. q(x)pl(x 8q(x)) avec O 6 8 6 1 lo O n peut écrire p(x + q(x)) = p(x) (1, p. 22, corollaire). Comme Ipf(x)1 tend vers O lorsque x tend vers +a,et est égale à une fonction (H) dans un voisinage de +a,elle est décroissante dans un intervalle [xl, + a ( , donc, pour x 3 x,, on a If(x + 6q(x))( 6 (pl(x)1 ; comme q(x)) p(x). qp' «p, on a bienp(x 2" La condition q(x) « x assure que x - q(x) tend vers +COavec x. On a encore p(x - q(x)) = p(x) - q(x)pl(x - 6p(x)) avec O 6 O < 1. Le même raisonnement que dans la première partie de la démonstration montre que, pour x assez grand, on a Ipl(x - Oq(x))1 6 ]pt(x - q(x))1. Tout revient à montrer que
+
-
--
+
+
+
q(x)
'30)tend vcrs O lorsque x tend vers
P(x - q ( 4 ) si pl/p > 1, car alors
+m. La proposition est vraie
Ipr/$l est une Fonction (M) croissante pour x assez grand, donc q(x) k t ( x - d x ) ) l 6 q(x) IP'(x)l et on a qp' < p par hypothèse. Elle est IP(x)l' I P ( ~- q(x))I k (k constante # O), car alors vraie aussi si p'lp
-
No 6
FVR V.45
CORPS DE HARDY. FONCTIONS (H)
puisque x - q(x) tend vers +m. Reste uniquement à examiner le cas oùpf/p « 1. Supposons d'abord que p(x) soit d'ordre fini par rapport à x, donc (V, p. 22, 1 - 4b)) 0,(1), donc prop. 7) que p' (x)/p(x) « llx. O n a alors P(x-q(x)) x-dx) P ' b - 4(4) - d x ) 4(4 q(x)p(x-q(x)) -'0,(1) = 0,(1) et on voit que dans ce cas la proposition est vraie sous la seule hypothèse q(x) « x. Considérons enfin le cas où l/x «pf(x)/p(x) « 1; la fonction r = pf/p est alors d'ordre fini par rapport à x; comme d'après la remarque précédente, la prop. 4 de V, p. 44, est applicable à une telle fonction, on a Pr(x - q(x))/p(x - q(x)) pf(x)/p(x),et l'hypothèse qp' «p permet alors d'achever la démonstration.
-
Remarque. - Les conditions imposées à q ( x ) n e peuvent êtrc amkliorées, c o m m e le montrent les exemples suivants: q(x) = 1 =
p(x) = ex,
a)
P(x) -, fi'(%)
p(x
+ q(x)) = e . p b )
q ( x ) = x - l o g x < - = Px (l xo) g x , P'@) p ( x - q ( x ) ) = log log x «fi@).
fi(x)=logx,
b)
Nous allons d'abord étudier les fonctions réciproques d'un type particulier de fonctions (13) :
PROPOSITION 5. - Soit g une fonction (13) non équivalente à une constante # O et telle que g(x) « x, et soit u(x) la fonction réc$roque de x - g(x), déJinie dans un voisinage de +m. Soit (un) la suite de fonctions dgnie, par récurrence sur n, par les conditions u,(x) = x, g(un-,(x))pourn 2 l;onau,» l'et un(x) = x i-
u(x), yn = uTL(x);on a donc x = y - g(y), y, = x et y, = x + g(yn+,). O n en tire d'abord x/y = 1 - g(y) --; comme y tend vers + co Posons y
=
avec x, l'hypothèse g(x) « x montre que y
Y
=
u(x)
x
= y,;
en outre,
où z appartient à l'intervalle d'extrémités x, y; quand x tend vers + K I ,il en est donc de même de z, et comme g(x) « x, gr 4: 1, donc gr(z) tend vers O, et on a par suite y - x = g(x) o(y - x) d'où
+
FVR V.46
*PP
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
.
Montrons en second lieu, par récurrence sur n, que lorsque x tend vers +m,onau, » l , e t
En effet,y - y, = g(y) - g(y,-,) = (y - y,-,)gf(z,- ,), où 2,-,appartient à l'intervalle d'extrémités y et y,-, ; d'après l'hypothèse de récurrence, 2 , - , tend vers + m avec x, donc gf(z,- ,) tend vers O, ce qui démontre (13). O n déduit de cette relation et de (12) que u(x) - u,(x) « u(x) - x g(x) « x u(x), d'où u(x) et par suite un » 1. Enfin, la relation u(x) - u,(x) « u(x) - x u,(x) s'écrit aussi (u(x) - x) - (u,(x) - x ) « u(x) - x, d'où
-
-
-
-
-
Pour démontrer (1 1)' remarquons d'abord que, si t(x) est une fonction telle que t(x) - x g(x), on a g'(t(x)) gf(x). En effet, quel que soit E > O, pour x assez grand, g' est monotone, donc gl(t(x)) est comprise entre gf(x + (1 + ~ ) g ( x ) ) et (gf(x + (1 - E ) ~ ( x ) ) La . prop. 4 de V, p. 44, montre donc que gf(t(x)) g'(x), pourvu qu'on établisse la relation g «gf/g''. Or, si g est d'ordre infini par rapport à x, on a (V, p. 40, prop. 2) g"/gf gf/g, et comme gf « 1, g «g/gf gf/g"; si g est d'ordre fini p par rapport à x, on a nécessairement p < 1; si p < 1, comme g n'est pas équivalente à une constante # O, les formules (3) et (4) (V, p. 40) montrent que g"/gl k/.x (k constante # O), d'où encore g « gf/g"; enfin si p = 1, gf est d'ordre O par rapport à x, donc gU/g'« l/x, et par suite on a encore g « g'lg". Cela étant, comme 2,-, est compris entre y et y,-,, il résulte de (14) que g' (x) d'après ce qui précède; on a donc Z, - - x g(x), d'où g'(zn - ,)
-
-
-
-
-
Y - Yn d'où (11) par récurrence sur n.
(Y
-
- yn-i)gr(x)J
Remarques. - 1) Sig est d'ordre < 1 par rapport à x, la fonction u(x) - un(x) tend vers O avec l/x dès que n est assez grand. En effet, dans le cas contraire, on aurait ggfn» 1 pour tout n, donc g serait d'ordre infini par rapport à I/g'; autrement dit, on aurait log Igl »log Ig'l, d'où en derivant g'/g »g"/g'. Mais, si g est d'ordre < 1 par rapport
-
'"
g"/gf lorsque p = - m, EL - lorsque y f O et enfin s EL-lg' lorsque p = O (V, p. 40, no 3). Par contre, si g est d'ordre 1 par rapport à x, on pcut avoir ggrn» 1 pour tout entier n > O, comme le montre l'exemple g(x) = xllog x. 2) Lorsque g(x) est une fonction (H) équivalente à une constante k # O, on a g,(x), avec g, « 1; la fonction ul(x) = u(x) - k est fonction réciproque g(x) = k k), et on est ramené au cas traité dans la prop. 5 de V, p. 45. de x - g,(x à x, on a gT/g
g'/g
«gr'/g'
+
N
+
Pour avoir un développement asymptotique de la fonction u, il suffit donc d'avoir un tel développement pour la fonction un: si g admet un développement asymptotique par rapport à l'échelle considérée, on est ainsi ramené (en vertu de la définition des fonctions (PI)) aux problèmes examinés dans V, p. 14 à 17.
No 6
FVR V.47
CORPS DE HARDY. FONCTIONS ( H )
Au cas traité dans la prop. 5 de V ,p. 45, se ramène le cas plus général suivant: la fonction y = u ( x ) est supposée satisfaire à la relation
+
+
où cp est une fonction ( H ) , une fonction ( H ) telle que » 1 et que la fonction réciproque 0 de soit aussi une fonction (H), et g une fonction (H) telle que g « Soit alors v ( x ) la fonction réciproque de x - g(O(x));on a u = 0 v o cp, et g ( O ( x ) ) « x ; si on connaît un développement asymptotique de u grâce à la prop. 5 de V , p. 45, on en déduira un développement asymptotique de u par deV, p. 14 à 17.
+
+.
0
Exembles. - 1 ) Cherchons u n développement asymptotique de la fonction réciproque v(x) de x5 + x (pour x tendant vers +a) ;e n posant x5 = t, on est ramené à chercher u n développement de la fonction réciproque u(t) de t f t% (pour t tendant vers + co),c'est-à-dire à appliquer la prop. 5 de V , p. 45, au cas o ù g(t) = - t%. Calculons par exemple u2(t); on a 1 2 t-% + Ol(t-%). u2(t) = t - ( t - t%)% = t - t 1/ s + t-?4 + 5 25 D'autre part, d'après ( 1 1 ) (V,p. 45) 1 ~ ( t-) u2(t) --t-% 25 d'où 1 t-% + 02(t-%) U(t) = t - t% + -1 t-% + 5 25 N
et on e n déduit le développement cherché
2 ) Cherchons u n développement asymptotique de la fonction réciproque v(x) de la fonction xllog x; de l'identité x = yllogy, o ù y = u(x), on tire l o g x = log y log log y; posant z = log y, t = log x, on a t = z - log z, et on est donc ramené à développer la fonction réciproque u ( t ) de t - log t ; on a par exemple u2(t) = t
log t (log t)2 + log ( t + log t ) = t + log t + -7 + t 2t
O,
et d'autre part, d'après ( 1 1 ) (V, p. 45) ~ ( t -) u2(t)
N
log t t2
d'où u(t) = t
+ logt + -t
et en revenant au problème initial, on obtient le développement asymptotique v(x) = x log x
log log x + x log log x + x --+ log x
(
O X-
3
Remarque. - O n notera que deux fonctions ( H ) équivalentes peuvent avoir des fonctions réciproques non équivalentes, comme le montre l'exemple des deux fonctions log x et 1 log x.
+
Exercices
81
+ CO, la fonction f (x) = (Xcos2x + sin2x)e
1) Montrer que pour x réel tendant vers
est monotone, mais n'est pas comparable à ex', ni faiblement comparable à xx exa. 2) Soit cp une fonction strictement positive, définie et croissante pour x > O et telle que cp %- 1. a) Montrer que si la fonction log cp(x)/log x est croissante, la relation f 4 g entre fonctions > O entraîne cp 0f « cp 0 g si g % 1. b) Donner u n exemple où log p(x)/log x est décroissante, f et g sont deux fonctions >O g, mais cp of n'est pas équivalente à cp o g. telles que g % 1 etf N
8 3)
a) Soient (a,, pi) n couples distincts de nombres réels inf a, = inf pi = O. O n considère l'équation i
O, distincts de (O, O) et tels que
i
où les a, sont des nombres réels # O, les cpl des fonctions continues dans un carré O < x < a, O < y < a, et tendant vers O lorsque (x, y) tend vers (O, O). O n suppose qu'il existe une fonction g positive et continue dans un intervalle (O, b), tendant vers O avec x et telle que f (x, g(x)) = O pour tout x E (O, b). Pour tout nombre réel p > O, montrer queg(x)/x" tend vers une limite finie ou infinie lorsque x tend vers O (utiliser V, p. 8, prop. 9, en considérant, pour tout nombre t 2 0, l'équation f (x, txu) = 0). O, il est nécessaire que p soit tel qu'il b) Pour que g(x)/xU tende vers une limite finie et pPk et existe a u moins deux couples distincts (cch7 ph) et (ak, PL) tels que ah pPh = uk & 2 ah + pPh. O n obtient ainsi un nombre que, pour tout autre couple (cc1, pl), on ait cc, fini de valeurs possibles pi (1 < j ,ir); les nombres - l / p j sont les pentes des droites affines d u plan R2 contenant au moins deux points de l'ensemble des points (a,, Pi) et telles que tous les autres points de cet ensemble soient au-dessus de la droite considérée ({(polygonede Newton N). c ) Soit pl le plus petit des nombres yj. Montrer que g(x)/x"i tend une limitejnie (pouvant être nulle). (Montrer d'abord qu'on peut toujours supposer que si i et j sont deux indices < P,; en déduire qu'on peut supposer al = 0, distincts, on n'a pas à la fois ai < a, et ai > O et pi < Pl pour i # 1; en posant alors g(x) = t(x)xul, montrer que t(x) ne peut pas tendre vers + CO lorsque x tend vers O.) d) Déduire de c), par récurrence sur r, qu'il existe un indice j tel que g(x)lx% tende vers une limite finie et # O lorsque x tend vers O.
+
+
+
§3 1) Définir une fonction croissante g, admettant une dérivée continue dans un voisinage de +CD, telle que g et l/x soient comparables d'ordre 1, mais que x et I/g ne soient pas comparables d'ordre 1 (prendre g'(x) = 1 sauf dans des intervalles suffisamment petits ayant pour milieux les points x = n (b entier > O) dans lesquels g' prend des valeurs très grandes).
2) Soient f et g deux fonctions > O tendant vers +COavec x et comparables d'ordre 1; si h est une fonction dérivable, 2 O et croissante pour x tendant vers co, montrer que hf et hg sont comparables d'ordre 1.
+
83
FVR V.49
EXERCICES
3) Donner u n exemple de deux fonctions f, g positives, décroissantes et tendant vers O lorsque x tend vers +CO,comparables d'ordre 1 et telles que xf (x) et xg(x) ne soient pas comparables d'ordre 1 (prendre f et g équivalentes et telles que
ne soient pas comparables). sin x
4) a) Montrer que l'on a -
ix
convergente et l'intégrale
Sa
+
N
%), + %)
sin x (1
sin t
4;
(1
+
dt infinie.
+
b) Montrer que les intégrales que
lx+y
mais que l'intégrale
" sin2t
sont toutes deux convergentes, mais dt, bien que l'on ait sinaf/t2< sin f/i.
dt n'est pas
c) O n considère les deux fonctions continues à valeurs dans R2, définies dans (1, sin x
+CO(:
1 sin x
Montrer qu'elles ne s'annulent pour aucune valeur de x, qu'on a f g pour x tendant " f (t)dt et " g(t)dt sont convergentes, mais que " f (t)dt vers m, que les intégrales n'est pas équivalente à " g(t)dt lorsque x tend vers + CQ.
+
Sa
S:
S:
Soitf une fonction numérique convexe définie dans un voisinage de + CQ, telle quef x) > x. O n dit quef est régulièrement convexe au voisinage de + cc si, pour toute fonction convexe g définie gd. dans un voisinage de + CQ et telle quef w g, on a aussif,' Pour tout nombre a > O et tout x assez grand, soit k(a, x) la borne inférieure des nombres (f (y) - ( y - x) f,' ( y))/f (x) lorsque y parcourt l'ensemble des nombres 2 x tels que fi ( y) < (1 cc)f,' (x). Soit de même h(a, x) la borne inférieure des nombres
7 5)
N
+
( f ( 4 + (x - z ) f d ( z ) ) l f ( 4 lorsque z parcourt l'ensemble des nombres < x tels que fi (z) > (1 -O) fd(x). Soient +(a) = lim sup k(a, x), cp(cc) = limesup h(m, x). Montrer:que, pour que f soit régulièrement convexe x++m
x++m
a u voisinage de +a,il faut et il suffit que, pour tout a > O assez petit, on ait +(cc) < 1 et d g ) < 1. 7 6) Soient f une fonction vectorielle continue dans un intervalle (x,, cc[ de R et telle que, pour tout A > O, 12 fonction f (x + A) - f (x) tende vers O lorsque x tend vers +a. a) Montrer que f (x + A) - f (x) tend uniformémentvers O avec lix lorsque A appartient à un intervalle compact quelconque K = (a, b ) de (O, +cc[. (Raisonner par l'absurde: s'il existe une suite (x,) tendant vers + C Oet une suite (A,) de points de K telles que
+
Il f (xn + An) - f (xn) jl > cc > 0 pour tout n, il existe un voisinage J, de A, dans K tel que I(f(x, A) - f (x,) /j > a pour tout A E J,. Construire par récurrence une suite décroissante d'intervalles fermés II, c K, et une suite (x,,) extraite de (x,), telles que jlf (x,, + A) - f (x,,) 11 > 4 3 pour tout A E Ik; on remarquera pour cela que si Sk est la longueur de 1, et q un entier tel que q8, > b - a, SI,) - f (x) I < 4 3 q dès que x est assez grand). on a Ijf (x b) Déduire de a) que f (t) rlt - f (x) tend vers O lorsque x tend vers CQ, et en conclure quel'on a f ( x ) = O@).
+
+
S:+
+
7) Soit g une fonction numérique strictement positive, continue dans un intervalle [x,, + CO(, et telle que, pour tout p > O, on ait g ( ~ x ) g(x). Déduire de 19exerc.6 que g est d'ordre O N
par rapport à x.
FVR V.50 §4
1) Si la série de terme général un & O est convergente, il en est de même de la série de terme La réciproque est inexacte en général; montrer qu'elle est vraie si la général .\/U,U,+~. suite (un) est décroissante.
+
2) Soit (fi,) une suite croissante de nombres > O, tendant vers CO. a) Si le rapport ~ , / p , - ~ tend vers 1 lorsque n croît indéfiniment, montrer que l'on a
&Jk k=l
(bk
1
- bk-1)
-pE+l
pour p > - 1
+
(appliquer la prop. 2 de V, p. 27). b) Sans hypothèse sur le rapportpn/fn- ,, montrer que la série de terme général (fi, - pn- ,)Ibn a toujours une somme infinie (distinguer deux cas suivant que pn/pn-, tend ou non vers 1). c) Montrer que, pour p > O, la série de terme général (fi, - f n - l ) / p n f i ~ - lest convergente 1 1 (comparer à la série de terme général - - -, 1 pn 3) Montrer que, pour toute série convergente (un) à termes > O, il existe une série (un) de somme infinie, à termes > O, telle que lim. inf vn/un = O. n+
m
4) Soit (u,,) une suite décroissante de nombres >O; s'il existe un entier k tel que kukn > un quel que soit n à partir d'un certain rang, la série de terme général un a une somme infinie. 5) Soit (un)une série à termes > O à partir d'un certain rang. Montrer que si
lima sup n- m
r ~ ) ~ <
la série (un) est convergente, et que si lime inf (un+ n+
9
2 I/e, la série a une somme infinie.
m
6) Soit (un) une série à termes réels # O, tels que lim un = O. Montrer que, s'il existe un n- m
nombre r tel que O < 7 < 1 et qu'à partir d'une certaine valeur de n, on ait - 1 < un+Jun la série (un)est convergente. 7) Soit (un)une série convergente à termes > O. a) Montrer que lim u1 n+ m
+ 2u2 + - .. + nu, n
b ) Montrer que
c) ~ é d u &de e a) et b), que l'on a lim n(ulu2. . . un)lln = O
n-w
(appliquer l'inégalité (8) de III, p. 3).
=
o.
< 7,
FVR V.51
EXERCICES
1[8) a) Soit (z,) une suite de nombres con~plcxes.Montrcr que si les séries de terme général z,, 22, . . .,zz-l, 1 zn]qsont convergentes, le produit infini de facteur général 1 + zn est convergent. b) Si zn est réel et si la série de terme général z, est convergente, le produit infini de facteur zn est convergent si la série de terme gknéral z i est convergente, et on a général 1
+
c) Pour tout entierp, on pose
2 Xi,
P-1
k p = [log log A,
h, =
2x
o -- k,
"
. +
m, O n définit de la façon suivante la suite (2,) de nombres complexes: pour n = hp O < m < k, - 1, on pose z, = em'%/logp. Montrer que pour tout entier g > O, la série de terme général zQ est convergente, mais que le produit de facteur général 1 + r, n'cst pas convergent.
9) a) Démontrer, à l'aide de la formule de Stirling, que le maximum de la fonction
1
&(x) = e-
" - c-x
3
1c = O
( - 1)
axk / dans l'intervalle (O, + a(,tend vers O avec Ijn.
b) En déduire, par récurrencc sur' l'entier p, que pour tout E > O, il existe un polynôme g(x) tel que leëPx - e-.g(x)l < E pour tout x > O (remplacer x par px/2 dans a), et utiliser l'hypothèse de récurrence appliquée à eë(p).
10) Pour tout nombre a > 0, démontrer la formule
lorsque n tend vers +a.
7 11)
Pour tout nombre a > 0, démontrer la formule
lorsque n tend vers
+CO
(comparer chaque terme (fi!)-"in à n-=pln).
Appendice
1) Soit L un corps de Hardy tel quc, pour toutc foriction f E S? non identiquement nulle au il existe A > O tel que voisinage de +a, l e
x
9f (x) 3 e,,
(2)
(m entier indépendant de f ) . a) Soint u,, u,, . ., up p fonctions de la forme uk=loglzkl, où z, E S n'est pas nulle dans un voisinage de m . Montrer que pour toute fonction g (non nulle dans un voisinage de CO) . des fonctions uk (1 < k
+
.
+
m
(se ramener a u cas où p. est un polynôme par rapport aux u,, à coeficients dans $2,et raisonner par récurrence sur p, puis, pour p = 1, raisonner par récurrence sur le degré du polynôme g en procédant comme dans le lemme 2 de V, p. 37). 6) Soient uk (1 ,( k < p) p fonctions de la forme u, = exp (2,) où zk E S. Montrer que pour
FVR V.52
*PP.
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
toute fonction g du corps de Hardy !@(ul,. . ., u,), non identiquement nulle a u voisinage de + co,il existe un nombre p > O tel que
(méthode analogue). c ) En déduire que si Jest une fonction (H) admettant une suite de définition de n ternies, et
il existe un nombre A > O tel que non identiquement nulle dans un voisinage dc +CO, 1 «f (x) «e,(x". e,o
2) a) Montrer que toute fonction (H) possédant une suitc de définition d'un seul terme est équivalente à une fonction de l'une des formes xP(1og x)q, ou ~peg'~), où p et q sont des entiers rationnels, et g un polynôme en x (méthode de l'exerc. 1). b) Déduire de a) que toute fonction du corps de Hardy W(x, u,, . . . , u,), où ul, . . ., u, sont des fonctions (K) ayant une suite de définition d'un seul terme, est équivalente à une fonction de la forme xP (log ~ ) q e g (où$ ~ ) et q sont des entiers rationnels, et g un polynôme en x. 3) Soient f et g deux fonctions (H) telles que f /g soit d'ordre O par rapport à lm(x); montrer que si g n'est pas d'ordre O par rapport à l,(x), on a f '/g' f /g (comparer log 1 f 1 et log Igl). N
4) Soit 9 un corps de Hardy tel que, pour toute fonction f E SY non équivalente à une constante, et d'ordre O par rapport à 1,-,(x), il existe une constantc k et un cntier rationnel r tels quef (x) k(l,(x))'. a) Soit z une fonction quelconque de B, non identiquement nulle dans un voisinage de $ m. Montrer que toute fonction g du corps dc Hardy @(loglzl)non équivalente à une constante, et d'ordre O par rapport à lm(x),est équivalente à une fonction de la formc k(l,,+l(x))r (k constante, r entirr rationnel). (Considérer d'abord le cas où g est un polynôme de degré p en loçlzl, à coefficients dans 9, et raisonner par recurrence sur 4, en utilisant l'exerc. 3; si g est une fonction rationnelle de log1zl, à coefficients dans 9, raisonner par récurrence sur le degré du numérateur, en utilisant l'exerc. 3.) b) Montrer que toute fonction de @(l,+,(x)) est équivalente à une fonction de la forme f (x)(lm+ ,(x))I, oùf E !@ et r est un entier rationnel. c ) Soit z une fonction quelconque de 9.Montrer que toute fonction g du corps de Hardy P(eZ),d'ordre O par rapport à l,(x), est équivalente à une constante. (Considérer d'abord le cas où g = uqP(u), où u = e", q est un cntier rationnel, et P(u) un polynôme en u, de degré p, à coefficients dans 9; raisonner alors par récurrence sur p, en utilisant a ) et l'exerc. 3. Passer de là au cas général en utilisant l'exerc. 3.) d) Etendre le résultat de a) a u corps P(u,, u,, . . ., us), où les u, sont de la forme e"k ou log lz,l, les z, étant des fonctions de !@ non identiquement nulles dans un voisinage de +or, (raisonner par récurrence surs).
-
5) a) Déduire de l'exerc. 4 que si f est une fonction (H) ayant une suite de définition de n termes, non équivalente à une constante, et d'ordre O par rapport à 1,-,(x), il existe une k(l,(~))~. constante k et un entier rationnel r tels quef (x) b) Déduire de l'exerc. 4 que si f est une fonction (R) quelconque, il existe un entier n tel que le critère logarithmique d'ordre n soit applicable pour déterminer si l'intégrale J: " f ( t ) d t est convergente ou infinie. N
6) Comparer entre elles les fonctions e,((l,(x))P) suivant les valeurs des entiers p et q et d u nombre réel p, supposé > O, et # 1.
7 7) Soit f une fonction (H) ayant une suite de définition de n termes. Montrer que si on a «f (x) « e,((&) lu) (resp. e,((l,(x)) 9 9f (x) 9 e, + 1((&))OL) quel que soit ep((4 + l(.)) p > O et quel que soit a tel que O < a < 1, on a nécessairement p + q 1 < n (raisonner par récurrence sur n, en utilisant des mEthodes analogues à celles des exerc. 1 ( V p. 51) et 4 (V, p. 67)).
+
A
~
~
.
F'VR V.53
EXERCICES
8) a) Soit (f,) une suite de fonctions continues croissantes appartenant à #(a, R) et telles que f, 4 f n + l pour tout n. Montrer qu'il existe une fonctionf, continue, croissante, appartenant à &(s, R) et telle quef »f, pour tout n (se ramener au cas où f n < f,+ et dtfinir f desortequef,(x) 4 f (x) d fn+l(x) pourn d x 4 n 1). b) Soit (f,) une suite de fonctions continues croissantes appartenant à X ( s , R), et telles que 1 «fn+ «f, pour tout n. Montrer qu'il existe une fonctionf continue, croissante et appartenant à %(a, R), telle que 1 «f 4f, pour tout n (en se ramenant au cas où f n + l < f,, montrer qu'on peut définir une suite croissante (x,) de nombres réels et une fonction continue et croissantef telle quefn+ l(x) < f (x) < fn(x) pour x, 4 x < x,+ 1). c ) Soient (f,), (g,) deux suites de fonctions continues croissantes appartenant à %(a, R), telles que fn 4fn+l, g, » gm+,et f, -4 g, quels que soient m et n; montrer qu'il existe une fonction h continue, croissante, appartenant à Y($,R), telle que f, « h « g , quels que soient m et n (méthode analogue). En particulier, montrer qu'il existe une fonction continue et décroissantef, appartenant à .@(a, R ) et telle qu'aucun critère logarithmique ne permette de déterminer si l'intégrale f (t)dt est convergente ou infinie (s théorthes de Du Bois-Reymond ,>).
+
,
Sa+
9) Montrer que la série
3 en(n)converge uniformément dans toute partie compacte de R,
n=l
et que sa sommef (x) est telle quef (x) b en@)pour tout entier n. 10) Montrer qu'il existe une fonction croissante f, définie, continue et > O pour x b O, telle quef (2x) = 2f(X) pour tout x 5 0; en déduire que, pour tout entier n, on a f (x) » en(x). 11) Soit f une fonction croissante, continue et > 0, définie pour x 2 O, et telle que ~ ' ( x» ) e,(x) pour tout entier n; montrer que, si g est la fonction réciproque de f, on a 1 « g(x) « Ln(x) pour tout entier n.
3
7 12) Pour tout entier n > O, soit n = k = O ik2&le développement dyadique de n (rk entier nul sauf pour un nombre fini d'indices, O < ik< 1). On pose
kzo + a
a) Démontrer la formule Al(n) =
(k
Al(n) =
2)ik2*-1. En déduire la formule
n log n - o(n log log n) 2 log 2
+
lorsque n croit indéfiniment (décomposer la somme qui exprime Al(n) en deux parties, l'indice k variant de O à y(n) dans la première somme, de y(n) à nl dans la seconde, où nl est le plus grand des nombres k tels que ck # O, et y(n) un nombre convenablement choisi; on majorera la première somme en utilisant la prop. 6 de V, p. 29, et on majorera ensuite la différence entre la deuxième somme et nln/2). b ) Démontrer la relation
f étant une fonction quelconque définie dans N (considérer pour un k donné le nombre des j < 2, tels que a ( j ) = k). c) Pour m = Zr - 1, démontrer la relation a(m - j ) + a ( j ) = r. Déduire de cette relation
et de b) qu'on a A&,)
= r2*-l
N
2"' log log 2"' 2 log 2
FVR V.54
ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
d) Pour nz = Zr, montrer qu'on a
+ 1) - a(n) = 1 - A(n + 1) pour
où on a posé a(n
tout n (utiliser 6 ) et la relation
m-1
+ r) = a(r) + 1 pour r < 2k). Montrer que i2= O (" l) A ( j + 1) a r2m-2 (remarquer que A(j + 1) = O sij est pair, et A ( j + 1) < logjllog 2 pour toutj). En déduire à a(Zk
\
O
,
l'aide de c), qu'on a log zm -.zmlog 2log2
3 3 A2(2m)2 - rZm-l > 2 '2
Conclure de c) et de cette relation que Az(n) n'est dquivalente à aucune fonction (H) lorsque n tend vers co
+ .
13) Soit f une fonction (H) telle que 1 «f (x) « x. Montrer que, dans la formule de Taylor
avec O < 0 < 1 (1, p. 47, exerc. 9), chaque terme est négligeable devant le précédent. Sif est d'ordre < 1 par rapport à x, le dernier terme de cette somme tend vers O avec llx dès que n est assez grand. 14) Déduire de l'exerc. 13 que sif est une fonction (H), telle que log f (ex) soit d'ordre < 1 par rapport à x, la fonction f (xf (x)) est équivalente à une fonction de la forme eqcX), où g est une fonction rationnelle par rapport à x, log f (x) et un certain nombre de dérivées de cette dernière fonction.
7 15)
Soit f une fonction (H) convexe au voisinage de +a,telle que f (x) )5 x. Pour tout a > O, soit x, le point tel quef ' ( x , ) = (1 a)f'(x). a) Sif est d'ordre $ co par rapport à x, montrer que l'on a
+
(utiliser les prop. 2 (V, p. 40) et 4 (V, p. 44), en appliquant la formule de Taylor à log ff(x)). Montrer que (f ( x ) , - (x, - x)f'(x,))/ f (x) tend vers (1 a ) ( l - log(1 a)) lorsque x tend vers m. b) Sif est d'ordre r > 1 par rapport à x, montrer que
+
+
+
-
(remarquer que sifl est d'ordre O par rapport à x, on a fl(kx) fl(x) pour toute constantek, en vertu de la prop. 4 de V, p. 40). En déduire que (f (x,) - (x, - x)f'(x,))/ f (x) tend vers r(1
+ a) - (r - 1)(1 + a)T/'T-l)
+
lorsque x tend vers m. c) On suppose enfin que f soit d'ordre 1 par rapport à x. En posant f (x) = xfl(x), montrer que
+
(considérer la fonction réciproque defl, qui est d'ordre co par rapport à x). En déduire que (f (x,) - (x, - x)f'(x,))/ f (x) tend vers - co lorsque x tend vers + m . Soit de même xk le point tel que f ' ( x a ) = (1 - a)f'(x) (pour O < a < 1). Donner les
*PP*
EXERCICES
formules analogues aux précédentes exprimant la partie principale de x
+
(f(4)+
(x -
FVR V.55 - x& et la limite de
w ) l f <x>
lorsque x tend vers W . Conclure de ces résultats que f est une fonction régulièrement convexe au voisinage de (V, p. 49, exerc. 5 ) .
+
CO
CHAPITRE VI
Développements tayloriens généralisés Formule sommatoire d'Euler-Maclaurin
tj 1. DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS 1. Opérateurs de composition dans une algèbre de polynômes
Soient K un corps commutatif de caractéristique 0, K[X] l'algèbre des polynômes à une indéterminée sur K (A, IV, 5 1, no 1); dans tout ce paragraphe, nous désignerons sous le nom d'opérateur dans K[X] toute application linéaire U de l'espace vectoriel K[X] (par rapport à K) dans lui-même; comme les monômes Xn (n 2 O) forment une base de cet espace, U est déterminé par la donnée des m
polynômes U(Xn); de fason précise, si f (X)
=
2 hkXk avec hk
k=O
E K,
on a
a)
2
u ( f ) = k = O hku(xk). Si G est une algèbre commutative sur K y ayant un élément unité, le Gmodule G[X] s'obtient par extension à G du corps des scalaires K de l'espace vectoriel K[X]; tout opérateur U dans K[X] se prolonge donc d'une seule manière en une application linéaire du G-module G[X] dans lui-même, que nous m
noterons encore U (A, II, p. 82); pour tout élément g(X) m
fi E Gyon a U(g) =
=
k=O
ykXk, avec
2 ykU(Xk).
k=O
Considérons en particulier le cas où G = K[Y]; GEX] est donc l'anneau K[X, Y] des polynômes à deux indéterminées sur K; pour éviter toute confusion, on notera Ux le prolongement de U à G[X]. Pour tout polynôme g(X, Y) = m
00
2 yk(Y)Xk,où yk(Y)
k=O
E K[Y]
on a donc U,(g)
=
U, est lindaire, on voit que si on &rit g(X, Y) =
2
W g ) = h = o u(ah)yh.
yk(Y)U(Xk). Comme
k=O m
2 ph(X)Yh,on a aussi
h-0
FVR VI.2
$1
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
Par l'isomorphisme canonique de K[X] sur K[Y] qui à X fait correspondre Y, l'opérateur U se transforme en un opérateur dans K[Y] que nous noterons Uy pour éviter toute confusion, Uy(f (Y)) étant donc le polynôme obtenu en remplaçant X par Y dans le polynôme U(f (X)) = Ux(f (X)). Cet opérateur Uy peut à son tour être prolongé en un opérateur (noté encore Uy) dans K[X, Y] : m
si g(X, Y)
=
m
2 Ph(X)Yh,on a donc ici Uy(g(X, Y)) =
h=O
h=O
Ph(X) Uy(Yh).
Comme exemple de ces prolongements, citons l'opérateur de dérivation D dans K[X] (A, IV, 3 4)' qui donne dans K[X, Y ] les opérateurs de dérivation partielle Dx
Dy. Pour tout polynôme f E K[X], nous désignerons par T, (f) le polynôme f (X + Y) de K[X, Y]; l'application Ty est une application K-linéaire de K[X] dans K[X, Y], dite opérateur de translation. et
DÉFINITION 1. - On dit qu'un opérateur U dans K[X] est un opérateur de composition s'il est permutable avec l'opérateur de translation, c'est-à-dire si U, Ty = TyU. En d'autres termes, sif est un polynôme quelconque de K[X], et si g = U (f), on doit avoirg(X Y) = Vx(f (X Y)). Il résulte aussitôt de cette définition que, pour tout polynôme f (X) E K[X], on a, avec les notations introduites ci-dessus,
+
(1)
+
UX(f (X
+ Y))
=
UY(f ( X
+ Y)).
Exemples. - 1) Pour tout A E K, l'opérateur qui, à tout polynôme f (X), fait correspondre le polynôme f ( X + A ) , est un opérateur de composition. 2 ) La dérivation D dans K [ X ] est un opérateur de composition (cf. prop. 1). Remarque. - Comme K est un corps infini, pour que l'opérateur U dans K[X] soit un opérateur de composition, il faut et il suffit que pour tout polynôme f e K[X] a) = U ( f (X a)). et tout élément a E K, on ait, en posant g = U (f ) , g(X (A, IV, $2, no 4).
+
+
Il est clair que toute combinaison linéaire d'opérateurs de composition, à coefficients dans K, est un opérateur de composition; il en est de même du composé de deux opérateurs de composition. En d'autres termes, les opérateurs de composition forment une sous-algèbre 'I de l'algèbre des endomorphismes de l'espace vectoriel K[X] .
PROPOSITION 1. - Pour qu'un opérateur U dans K[X] soit un opérateur de composition ilfaut et il sujjît qu'il soit permutable avec la dérivation D dans K[X]. En effet, la formule de Taylor montre que, pour tout polynômef E K[X], on a 1
udf (x + y)) = Ux (k=ok! 2- YkDkf (X)) O0
sionposeg = U ( f ) , o n a
51
= k = o k! YkU(Dkf (X));
No 1
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
FVR VI.3
pour que U soit un opérateur de composition, on doit donc avoir UDk = DkU pour tout entier k 3 1, et en particulier UD = DU. Inversement, si cette relation est vérifiée, elle entraîne UDk = DkUpour tout entier k 2 1, par récurrence sur k ; la formule de Taylor montre alors que g(X + Y) = U.(f(X + Y)). Pour tout polynôme f E K[X, Y], nous désignerons par Uo(f) le terme indépendant de X dans le polynôme Ux(f); en particulier, sif E K[X], Uo(f ) est le terme constant de U(f),et Uo est une forme linéaire sur K[X]. Pour tout polynôme f E K[X], soit g = U(f ) ;on a, en vertu de la déf. 1 de VI, p. 2,
et si, dans cette formule, on remplace X par 0, on obtient
On voit donc qu'on a
où pk est le terme constant du polynôme U (Xk). Cette formule montre que la donnée des pk détermine complètement l'opérateur de composition U; inversement, si (pn) est une suite arbitraire d'éléments de K yla formule (2) définit un opérateur U qui est évidemment permutable avec D, et par suite (VI, p. 2, prop. 1) un opérateur de composition. Nous écrirons désormais la formule (2) sous la forme
Cette formule peut s'interpréter en langage topologique de la façon suivante: si on considère sur K[X] la topologie discrète, et sur l'algèbre End (K[X]) des endomorphismes de K[X], la topologie de la convergence simple dans K[X] (TG, X, 1 p. 4), la série de terme général - p,Dk est commutativement convergente dans
k!
End(K[X]) et a pour somme U (TG, III, p. 44). m
2
La formule (3) montre qu'à toute série f m e l l e u(S) = ir,Sk à une ink=O déterminée sur K (A, IV, 5 5), on peut faire correspondre l'opérateur de composition U =
2 akDk,que nous noterons désormais u(D). Cette remarque peut ttre
k=O
précisée de la façon suivante :
FVR VI.4
$1
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS al
THÉORÈME
1. -L'application
gui, d toute série formelle u(S)
=
indéterminée sur K, fait correspondre l'opérateur de composition u(D)
2 akSk à une
k=O m
=
k=O
akDk dans
K[X], est un isomorphisme de l'algèbre K[[S]] des séliesformelles sur l'algèbre 'I des opérateurs de composition. On vérifie aussitôt que cette application est un homomorphisme. Tout m
revient donc à voir qu'elle est injective, autrement dit, que la relation
O entraîne a,
=
2 akDk
k=O
=
O pour tout k; or, h!a, est le terme constant du polynôme obtenu
m
en appliquant
ZakDkà Xh,d'où le théorème.
k=0
COROLLAIRE. -L'algèbre l? des opérateurs de composition dans K[X] est commutative. Exemple. - Si U est l'opérateur qui, à tout polynôme f (X), fait correspondre 1 Par k=ok! analogie avec le développement en série de ex (III, p. 15), nous désignerons par 1 es ou exp(S) le série formelle - Sndans l'anneau K[[S]] ; on peut donc écrire k=on! U = ehD.En remplaçant dans ce raisonnement le corps K par le corps de fractions rationnelles K(Y), on voit de même que l'opérateur de translation Typeut s'écrire eYD. On notera d'ailleurs que, dans l'anneau K[[S, Tl] des séries formelles sur K à deux indéterminées, on a
f (X
+ h)
(où h s K), on a Uo(Xk) = hk, et par suite
U
=
2
2
1
et en particulier
(5)
(exp S)(exp ( - S)) = 1
ce qui justifie la notation introduite. Scholie. - L'isomorphie de l'algèbre K[[S]] des séries formelles et de l'algèbre l? des opérateurs de composition dans K[X], permet parfois de démontrer plus simplement des propositions relatives à des séries formelles, en les démontrant pour les opérateurs de composition qui leur correspondent (cf. VI, p. 6, prop. 6).
No 2
DÉVELOPPEMENTSTAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
FVR VI.5
2. Polynômes d'Appel1 attachés à un opérateur de composition m
Étant donne un opérateur de composition U =
2 rrkDk # O, soit p
k=O
le plus
petit des entiers k tels que a, # O; nous dirons que p est l'ordre de l'opérateur U. PROPOSITION 2. - Tout opérateur de composition d'ordre O est inversible dans l'algèbre l? des opérateurs de composition dans K[X] . m
2
En effet, une série formelle ukSk telle que u, # 0 est inversible dans k=O l'anneau K[[S]] (A, IV, kj 5 ) ; la proposition résulte donc du th. 1 de VI, p. 4. PROPOSITION 3. -Soit U un opérateur de composition d'ordre p; pour tout polynôme f de est un polynôme degré < p, U (f)= O ;pour tout polynôme f # O de degré n p, U (f) # O de degré n - p. C'est une conséquence immédiate de la formule ( 2 ) de VI, p. 2 et de la définition de l'ordre de U.
U
Il est clair que tout opérateur U d'ordre p peut s'écrire d'une seule manière V = VDP, où V est un opérateur d'ordre O (donc inversible).
=D
DÉFINITION2. -Soit U = DPV un opérateur de composition d'ordre p dans K [ X ] . On appelle polyndme d'Appel1 d'indice n attaché à l'opérateur U le polynôme un@) =
v- yxn). Si V-'
=
1 - pkDk(avec Po # O) on a donc k=ok!
2
O n vérifie ainsi que un est un polynôme de degré n (prop. 3) ; on a en outre
Les polynômes d'Appel1 attachés à U satisfont aux relations
FVR VI. 6
DÉVELOPPEMENTSTAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
$1
Ces formules sont en effet respectivement équivalentes aux relations suivantes (compte tenu de la déf. 2) : (Io)
D y - 1 = V-ID (exp (YDx)) V ;
(11) (12)
UV-'
PROPOSITION 5. -Pour d'ordre fi, on a
l
=
Vg l exp (YDx)
=
DP.
tout polynôme f E K[X] et tout opérateur de composition U
(développementtaylorien généralisé). En effet, si on pose U = DpV = PDP,on a (VI, p. 2, formule (1))
en raison de la formule de Taylor et de la déf. 2 de VI, p. 5; il suffit d'appliquer l'opérateur Ux aux deux membres extrêmes de la formule (14) pour obtenir (13). 3. Série génératrice des polynômes d'Appel1
Soit E l'anneau des sériesformelles à une indéterminée S, à coefficients dans l'anneau de polynômes K[X] (A, IV, $ 5 ) autrement dit, l'anneau des séries formelles m
g(X, S)
=
2 an(X)Sn,où les an appartiennent à K[X]. Pour tout opérateur U
n=o
dans K[X], on définit une application Ux de E dans lui-même en posant U,(g(X, S))
=
2- U(a,)Sn.
n .. = O
Il est clair que E est un module sur l'anneau
K[[S]] des séries formelles en S à coefficients dans K ; en raison de la linéarité de U dans K[X], on vérifie aussitôt que pour tout élément 8 E K[[S]] et tout g E E, on a Ux(Og) = OUx(g); autrement dit, Ux est une application linéaire du module E dans lui-même.
6. -Soit U = DPV = u(D) un ofiérateur de composition d'ordre fi dans PROPOSITION K[X], u(S) étant une série d'ordre formellep dans K[[S]]. On a alors lesformules (15)
U,(exp (XS)) = u(S) .exp (XS)
un étant le polynôme d'Appel1 d'indice n attachéà U.
No 4
DÉVELOPPEMENTSTAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
FVR VI.7
D'après le scholie du th. 1 (VI, p. 4), pour établir la formule (15), il suffit de démontrer que, pour tout polynômef (Y) E K[Y], on a Or, le premier membre de (17) est Ux(f (X + Y)), et comme U = u(D), le second membre de (17) est Uy(f (X Y)), si bien que l'identité (17) se réduit à (1) (VI, P. 2) 11suffit ensuite d'appliquer (15) à l'opérateur de composition V-l = Dn/u(D) pour obtenir (16), puisque, par définition, on a
+
O n notera que la formule (16) s'obtient aussi en multipliant les séries formelles SP/u(S)et e x p ( X S ) , compte tenu de (6).
On dit que la série formelle (16) est la série générutrice des polynômes d'Appel1 attachés à U. 4. Polynômes de Bernoulli
Considérons l'opérateur de composition U défini par U(f(X)) = f ( X
+ 1) - * f ( X ) ;
1 (VI, p. 2, Exemple 1) ; c'est un opérateur d'ordre 1, et D si on pose U = DV, on a V-1 = ----Le polynôme d'Appcll de degré n eD - 1 correspondant à l'opérateur U s'appelle polynôme de Bernoulli de deçri. n et se note Bn(X);si on pose h, = B,(O), on a les formules on peut l'écrire U
=
eD
-
et en particulier
Les formules (7) et (9) de VI p. 5, donnent, pour les polynômes de Bernoulli, les relations
FVR VI.8
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
81
En particulier, on a Bn(l) - Bn(0) = O pour n > 1, ce qui, compte tenu de (18))donne la relation de récurrence m = ~m
6,
=
(pourn > 1)
O
qui permet de calculer de proche en proche les b,. Ces nombres sont évidemment rationnels; comme on peut écrire
et que l'on a (VI, p. 4, formule (5))
'Y
es tous les termes de degré imjair ont un on voit que, dans la sCrie formelle - 2eS-1 coefficient nul; on a donc +
(24)
bo=l,
bl=
-3,
bZnwl = O pourn > 1.
Les nombres rationnels 62, (n 2 1) sont appelés nombres de Bernoulli; nous verrons (VI, p. 19) que b,, a le signe de ( - l),-l. La formule (23) donne, pour les premières valeurs de n,
On notera que les numérateurs 691, 3617, 43867 sont premiers; les autres ont pour factorisations
tous les facteurs des seconds membres étant premiers.
No 5
FVR VI.9
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
O n en déduit pour expression des premiers polynômes de Bernoulli
5. Opérateurs de composition sur les fonctions d'une variable réelle
Soit 1 un intervalle de R contenant l'intervalle R, = (O, + co(; soit E un espace vectoriel sur le corps C, formé de fonctions d'une variable réelle à valeurs complexes, définies dans 1. Nous qpposerons que, pour-tout a 2-0 et toute fmction f~EJ lafonction x H ~ ( X + a) appartient à E; en outre, nous supposerons que E contient les restrictions à 1 des polyndmes à coejicients complexes et des exponentielles ehx, où A est un nombre complexe quelconque. Nous appellerons opérateur dans E toute application linéaire U de E dans l'espace de toutes les applications de 1 dans le corps C des nombres complexes; sif E E et g = U(f ) , il sera commode d'utiliser la notation
-
-
-
-
-
-
dx)
=
UXf(S))
< étant donc une variable muette dans le symbole fonctionnel du second membre (cf. II, p. 9). Pour tout a 2 0, l'opérateur qui, à toute fonction f E E, associe la restriction à 1de la fonction x »f (x + a), est appelé l'opérateur de traîzslationpar a. DÉFINITION 3. - On dit qu'un opérateur U dans E est un opérateur de composition si, pour tout a à O, il estpermutable avec l'opérateur de translation par a. Avee la-notatbnintroduitë ci-dessus, cette définition se traduit p a r l'rdentité en x et a (x E 1,a 2 0) -
Dans cette identité, on peut échanger les rôles de x et a si x à O, puis faire a = 0; on obtient ainsi, pour tout x 2 0. (26)
Wf (9) = UCxf (F + 4)
U, étant la forme linéaire sur E qui, à toute fonction f E E, fait correspondre la valeur g(0) de g = U (f ).
Si f est un polynôme, on a f ([
+ x) = ~2c =-o1kf(X)(<)+, et la formule (26) !
montre donc que U(f ) est un polynôme; restreint à l'ensemble des polynômes en x, à coefficients dans C (ensemble qu'on peut identifier à l'algèbre C[X]), l'opérateur U est donc un opérateur de composition au sens de la déf. 1 de VI, p; 2,et tous les résultats~desnümérosprécéde~s lui sont applicables. -
- -
-
-
-
-
-
FVR VI. IO
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
$1
Nous désignerons encore par un les polynômes d'Appel1 attachés à l'opérateur U. Au développement taylorien généralisé d'un polynôme (VI, p. 6, formule (13)) correspond, pour des fonctions plus générales, le résultat suivant: THÉOXÈME 2. -Soitf une fonction admettant une dérivée (n et appartenant à E ainsi que toutes ses dérivéesf (") pour 1 < m de composition d'ordrep 6 n dans E, on a, pour x 2 O et h > O
+ 1)-ème continue dans 1, < n. Si U est un opérateur
(développement taylorien généralisé).
- un(.
Considérons l'intégrale
+ r)f(n*l) (F - ?)dï,
définie pour
tout E E 1, et appliquons-lui Ia formule d'intégration par parties d'ordre n (II, p. 10, formule (1 1));en tenant compte des relations
déduites de (7) (VI, p. 5) par récurrence, il vient
Appliquons l'opérateur U aux deux membres de la formule (29), considérés comme fonctions de 5, puis prenons la valeur de la fonction obtenue pour la valeur h de la variable 5; en remarquant que, d'après les formules (26) (VI, p. 9) et (9) (VI, p. 5), on a uh(~,(E - h))
=
U,S(u,(F))
=
O
pour m # p Our m = p
on obtient finalement la formule (27). 6. Indicatrice d'un opérateur de coanipositioaa
Les hypothèses étant les mêmes que dans le no 5, la formule (26) de VI, p. 9, appliquée à la fonction ehx, donne
(30)
Uz(ehS)= U$(e"ehS)
=
ehxU$(ehS)= u(A)ehx
No 6
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
FVR VI.11
en posant u(A) = U,S(ehS).On dit que la fonction u(A), définie dans C et à valeurs complexes, est l'indicatrice de l'opérateur de composition U. On notera que, si la restriction de U à l'anneau C[X] des polynômes est égale à la série
-
-
(VI, p. 4, th. 1) (que nous avons notée u(D) dans VI, p. 4), la série à termes complexes dont le terme général est n'est pas nécessairement convergente pour A # O, et que, même si elle converge pour certaines valeurs de A, sa somme n'est pas nécessairement égale à l'indicatrice u(h) de U (VI, p. 22, exerc. 2). Nous dirons que l'opérateur de composition U est régulier s'il existe un vaisinage de O dans C-tel que la série de terme général çcnAn+" soit absolument convergente et ait une somme égale à l'indicatrice u(h) dans ce voisinage1. Appliquons la formule (27) de VI, p. 10, à la fonction eh", en faisant h = O; comme Dm(ehx)= Amehx,on a U$(Dm(eh") = Amu(A);il vient donc, pour tout h complexe tel que u(A) # O
-
et en particulier, pour x = O
avec p, = u,(O). Si U est un opérateur régulier, pour tout A
EC
tel que les séries entières u(A)
=
m
2 g,hntp et
n=O
n=o
ln soient absolument conriergenies2,i l dssultede-la formule p4 3
(16) et de la formule donnant le produit de deux séries absolument convergentes
(TG, VIII, p. 16, prop. 1) que l'on a
De même, puisque le développement en série de Taylor de ehx est absolument convergent pour tout A E C et tout x E C (III, p. 15) on a aussi (formules (6) (VI, p. 5) et (16) (VI, p. 6), pour toutes les valeurs considérées et pour tout x E 6;
1 Nous ferons plus tard l'étude des séries dont le terme général est de la forme cnzn (en E C , z E C ) , qu'on appelle séries entières; on verra en particulier que lorsqu'une telle série est absolument convergente pour z = zo, elle est normalement convergente pour 1 zl < ] z , ] . a Il résulte de la théorie des séries entières que lorsque l'une de ces séries est absolument convergente dansunvoisinage vdel), l'autrexst absalumentronvergente daas un voisinage-W Vde4
FVR VI. 12
51
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
Remarque. - O n peut utiliser l a formule ( 3 3 ) (resp. (34)) pour le calcul des (resp. des un(x)) e n utilisant le lemme suivant d e la théorie des séries entières: Lemme.
-S i
deux s&es entiires
2
cnhn
Pn
JO dnAn sont absolument convergentes pour tout h
f
&
dans un uoisinage de O, et si on a cnAn = dnAn gour ces valeurs de A, alors cn = d, n=O n=O gour tout entier n 2 O1. Si, p a r u n procédé quelconque, o n peut obtenir une série entière convergente égale à hP/u(A) dans u n voisinage de O, les coefficients d e cette série sont nécessairement égaux aux pn. C'est ce procédé que nous allons appliquer dans les exemples qui suivent.
Exemples. - 1) Si U est l'application identique, on a u(h) = 1, et l'opérateur U est évidemment régulier; comme un(x) = xn, la formule (27) de VI, p. 10, s'écrit, en posant t = 6 - 7
c'est-à-dire se réduit à la formule de Taylor (II, p. 12). 2) Prenons pour U l'opérateur de composition qui, à toute fonction f définie dans R,, fait correspondre la fonction x t+ f (x + 1) - f (x) ; on a donc nous avons vu (VI, p. 7) que la restriction de U à C[X] est égale à eD - 1. Comme d'autre part u(h) = eh - 1, l'opérateur U est régulier; nous verrons (VI, p. 19) comment on peut déterminer les nombres de Bernoulli b, en calculant un développement en série entière convergente de
-eh -h 1
En appliquant la
formule (27) de VI, p. 10, à uneprimitive de la fonctionf, il vient
avec
1
Ce lemme est un cas particulier d'un résultat général que nous démontrerons plus tard; en m
voici la démonstration. Si une série entière m
tout entier k
> O la série n2 c,, =o
2 c,An
n=O
est absolument convergente pour A = Ao, pour
,An est normalement convergente pour 111
dans ce disque (TG, X, p. IO); on en conclut que
<
Ihol, donc est continue
m
2
n=k+l
c,An = o(Ak) au voisinage de O. Le lemme
résulte alors de l'unicité des coefficients du développement asymptotique d'une fonction suivant les An (V, p. 12).
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
FVR VI.13
* 3) Soit E l'espace vectoriel des fonctionsf définies et continues dans R, telles en outre que l'intégrale j+ f (x c)e-k212 de soit convergente pour tout x 2 0. L'opérateur Udéfini par
+
est donc défini dans E et est évidemment un opérateur de composition. L'espace E contient toutes les exponentielles ehX( A complexe quelconque), et on a
(cf. III, p. 28, exerc. 24, et VII, p. 9, formule (22)). O n a n!an = @(En) =
J-x
1 ,p&
e-kzi2 end<. Pour tout entier n, on peut écrire
La série$oe-E2@
n!
peut donc être intégrée terme à terme dans R (II, p. 22) w
2
cor. l), ce qui prouve que la série n = o cinAn converge absolument pour tout
À E
C,
m
2
Azn
et a une somme égale à u(A) = eA212= n=02nn! -; l'opérateur U est donc régulier. L'application du lemme énoncé ci-dessus montre que pour tout n 3 0; l'opérateur U est donc d'ordre 0. O n a
cizn
= 1/2nn!, azn+l = O
la série étant absolument convergente pour tout A E C; une nouvelle application du w 2n)' An ( l ) pz, , = O; en outre, la série un(x) est lemme montre que p2, = Zn n! n=on! absolument convergente pour tout A E C et tout x E R, et on a
L
C
En appliquant la formule de Taylor à la fonction exp (-x2I2), on obtient donc l'expression suivante des polynômes un(x);
Ce polynôme est appelé polynôme d'Hermite de degré n, et se note le plus souvent Hn(x). Les formules (7), (8) et (9) de VI, p. 5, donnent ici
FVR VI. 14
DÉVELOPPEMENTSTAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
et la formule
(27) de VI, p. 10, devient, pour h
=
0
7. La formule çommatoire d'Euler-Maclaurin
Dans la formule (35) de VI, p. 12, remplaçons x par 0, et h par x ; comme B,(O) = b,, il résulte des relations (24) de VI, p. 8, qu'on peut écrire, pour tout entier P>O
avec
(38)
R,(x) = - (2p
i lo1 l)!
B,,
+
,(t) f
(2"+1) ( X
+ 1 - t ) dt.
Dans cette formule, remplaçons successivement x par x + 1, x et ajoutons les formules obtenues membre à membre; il vient
(f(x)
+ f ( x + 1) +
e
.
0
+ 2, . . .,x + n,
+ f ( x + n)
avec
(40) T p ( x ,n)
= -
(2p
: Io1 l)!
B,,,,(t)
(5 k=O
f ( 2 p + 1 ) ( x+ k
+ 1 - t ) ) dt.
Le reste T,(x, n) de cette formule peut encore s'écrire de la façon suivante: désignons par B,, ( t ) la fonction périodique de période 1, égale à B,, + ( t ) dans l'intervalle (0, 1(. On a alors +
et par suite
,
,
No 1
DÉVELOPPEMENTSEULÉRIENS
FVR VI.15
La formule (39) est diteformule sommatoire d'Euler-Maclaurin; elle est applicable à toute fonction complexe ayant une dérivée (2p + 1)-ème continue dans un
intervalle (x,, +a(,pour tout x > x,. Nous verrons (VI, p. 20) comment on peut majorer le reste T,(x, n) de cette formule.
tj 2. DI~VELOPPEMENTSEULERIENS DES FONCTIONS
TRIGONOMÉTRIQUES
ET NOMBRES DE BERNOULLI
1. Développement eulérien de cotg z
D'après la formule (20) de VI, p. 7, les nombres bn/n! sont les coefficients du développement en série formelle de S/(eS - 1); nous allons démontrer dans ce paragraphe que la fonction z/(eZ- 1) est égale à la somme d'une série entière absolument convergente dans un voisinage de O dans C; il résultera du lemme de VI, p. 12, que les coefficients de cette série seront les nombres b,/n!, d'où nous déduirons des majorations pour les nombres de Bernoulli b,. Notons en premier lieu qu'on a
Nous allons obtenir dans ce qui suit un développement en série de cotg z, valable pour tout z distinct d'un multiple entier de n. PROPOSITION 1. -Pour tout nombre complexe z et tout entier n, on a
En effet, on peut écrire eniz - e - n i ~ sin nz = 2i
=
- niz 2niz
(e
-
2i
1)
A sin r sin ( z
+ ): . . . sin (z + (n -n 1)x
1. -Pour tout entier n, on a COROLLAIRE x . 2x (n - 1)x = sin - sin - . . . sin n n n
--.n
p-1
FVR VI. 16
§2
DÉVELOPPEMENTSTAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
Il suffit en effet de diviser les deux membres de (2) par sin z et de faire tendre z vers O. COROLLAIRE 2. -Pour tout entier impair n que nz ne soitpas multiple entier de x, on a cotg nz = ( - 1)" cotg z cotg (z
(4)
2m
=
+ ):
(5)
. . .cotg (2 x
En effet, on a sin n en remplaçant z par z
+ 1, et tout nombre complexe z tel
1.
+ (n - 1)n =
( - l)mcosnz, d'où,
+ 7-2'c dans (2)
(n - 1)x c o s n z = ( - l ) ~ ~ ~ ~ ~ c o s ~ c. .o. cs o(sz( z++ ~ ) n
et les formules (2) et (5) donnent (4) par division membre à membre lorsque sin nz # 0. Dans tout ce qui suit, nous supposerons toujours que n = 2m + 1 est un entier impair; la formule (4) peut aussi s'écrire
1
+ t g z t g -knn kn n
pour tg z fini; par rapport à u = tg z, cotg nz est donc une fraction rationnelle dont le numérateur est de degré n - 1 et dont le dénominateur, de degré n, a les n racines simples tg kxln; en décomposant cette fraction en éléments simples, il vient cotg nz
=
3
k = -m
Ak
kn u - tgn
avec
A,
=
lim cotgnz.
kn n
a-rknln
-.
COS Z COS -
cos nh
sin h
1
d'où, en mettant à part dans (6) le terme correspondant à k = O, en réunissant les termes correspondant à des valeurs opposées de k, et en remplaçant z par zln,
No 2
FVR VI. 17
DÉVELOPPEMENTS EULÉRIENS
cotg z
(7)
=
2n tgn
l 2 + k2 =l n tg cos2- n tg n knx (
- (nsin?)' valable pour tout nombre complexe z non multiple entier de x/2. On peut a, 1 écrire cette formule sous la forme cotg z = 7 + vk(n, z) avec vk(&?, z) = ntgk=l n
1
O pour k > m et
)
vk(n, z) =
n
( )
kx( . pOurl""m. cos2- n tgn sin n Nous allons voir que pour tout z contenu dans une partie compacte K de C ne contenant aucun multiple entier de x, et pour tout n impair assez grand, la sdrie de terme général vk(n, z) est normalement convergente. En effet, lorsque n tend Z
vers +a, nt g z tend vers - uniformément dans K, donc il existe un nombre n
I :l <<
M > O tel que n tg-
M pour tout entier m assez grand et tout z é K.
D'autre part, pour O
x
< n/2,
on a sin x/x d 1 -
X"
3
+,
donc pour
kx on a n sin - 2 kx/2; par suite, dès que m est assez grand, n 8M pour tout entier k tel que kn/2 > M, on a luk(n, Z) 1 < 4M2, ce qui k2n2 démontre notre assertion. Pour tout k fixe, vk(n, z) tend (uniformément dans K) 1
< k < m,
vers
2z
z2-kx
+ m. Par suite:
lorsque n tend vers
THÉORÈME 1. -Pour
tout nombre complexe z distinct d'un multiple entier de x, on a cotg z
=
1 -+ z
2 z2 -22n2x2
n=1
la série du second membre étant normalement convergente dans tout ensemble compact K c C ne contenant aucun multiple entier de x (développement eulérien de cotg z)
.
2. Développement eulérien de sin z
Pour tout entier impair n p. 15, peut s'écrire sin nz
=
=
2m
( - 1)m2fi-1
+ 1 et tout z complexe, la formule (2) de VI,
fi - $1 fi (. F)
k = -m
sin (z
= ( - 1)my-l sin z
sin
k =1
-
sin ( z
+
3.
FVR VI.18
DÉVELOPPEMENTSTAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
sin2z -- sin",
fi .
s1n2
k=l
52
kn et, d'après (3) (VI, p. 15) n
kn = 2n-n ', d'où, en remplaçant z par z/n n
n in
On peut écrire cette formule sin z
=
n sin (1 - ~ ( nz)), , avec wk(n,z) nic=i
=
O
-n
sin2
pour k > m, et wk(n, z)
=
Z
L.
pour 1 < k < m. Nous allons voir que pour klr
sin2n tout z contenu dans une partie compacte K de C et pour tout n impair, la série de terme général wk(n, z) est normalement convergente. En effet, lorsque n tend vers +CO,n
1 $1 < n sin
Z
sin - tend uniformément vers z dans Ky donc il existe M > O tcl que n M pour tout entier m et tout r E K. Nous avons vu d'ailicurs dans la
I
démonstration du th. 1 de VI p. 17, que pour 1
. kïc kn < k ,< m on a n sin - 2 -; n 2 Iwk(n, z ) 1 a 4M2/k2n2,CC qui
donc, pour tout entier k tel que kn/2 3 M, on a démontre notre assertion. Comme pour tout k fixe, wk(n, z) tend (uniformément dans K) vers z2/k2n2lorsque n tend vers + CO, on voit que : THÉORÈME 2. -Pour tout nombre complexe z, on a m
sin z = z
rI - -)
n=l
(1
z2 n2n2
le produit injni du second membre étant absolument et uniformément convergent dans toute partie compacte de C (développement eulérien de sin z) . 3. Application aux n~rnbresde Bernoulli
Le th. 1 de VI, p. 17, montre que, pour O < x < TC,la série de terme général 2x 2 O est convergente. On peut d'autre part écrire, pour tout nombre n2x2 - x2 complexe z tel que 1 zl < n,
No 3
FVR VI.19
DÉVELOPPEMENTS EULÉRIENS
la série du second membre étant absolument convergente. Nous allons en déduire que la série G double O
est absolument convergente dans le disque ouvert 1 zl < z, normalement conuergente dans tout 1 ensemble compact contenu dans ce disque, et a pour somme cotg z - -. En effet, pour Z
IzI
6 a < n, la valeur absolue du terme général dc (11) est au plus égale à 2a2k-1/n2k~2k, et la somme d'une nombre fini quelconque de termes 2a2" 1 / n 2 k ~ z k
2
2a -en sommant d'abord par rapport est inférieure au nombre fini n = l n2n2 - aZy à k, puis par rapport à TL, on voit que la somme de la série (11) est égale à 22 ,, ce qui démontre notre assertion. z2 - n x Si maintenant on somme la série (1 l), d'abord par rapport à n, puis par rapport à k, on a l'identité (pour Izl < n)
n=ï
,
où on a posé Sk =
2* -nk1 D'après (1) (VI, p. 15), on a donc, pour jrl
n=l
< 2~
d'où la formule b2n =
(14)
( - 1)n-1(2n!)2S2n pour n 3 1, (2n)
formule qui montre en particulier que les nombres S2,/nZnsont rationnels. On a évidemment Sk+, 6 S,, donc, pour tout k entier 3 2, on a Sk 6 S2 = n2/6 6 2; on tire donc de (14) les inégalités suivantes pour les nombres de Bernoulli
z0(3
De ces inégalités on peut tirer une majoration du polynôme de Bernoulli Ba(%)=
bkxn-k;en particulier, pour O
<x
6 1, on a
FVR VI.20
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
$3. MAJORATION DU RESTE DE LA FORMULE D'EULER-MACLAURIN 1. Majoration du reste de la formule d'Euler-Maclaurin
La majoration obtenue dans (16) pour les polynômes de Bernoulli dans l'intervalle (0, 1) permet de majorer aisément le reste Tp(x, n) de la formule d'Euler-Maclaurin (IV, p. 14, formule (39))
On a en effet (VI, p. 14, formule (41))
,
où B,, + (t) est la fonction périodique de période 1 égale à B,, valle (0, l(. La formule (16) de VI, p. 19, montre que
+
,(t) dans l'inter-
pour tout t E R, et l'application de la formule de la moyenne donne pour T,(x, n) la majoration
1 f (2p+1)(t)1 dt. 2. Application aux développements asymptotiques
La formule d'Euler-Maclaurin permet de donner une solution plus complète (dans les cas les plus importants) au problème traité dans V, p. 28 à 32, consistant à obtenir un d6veloppement asymptotique de la somme partielle sn =
(resp. du reste rn =
m=n+l
2 g(m)
m=O
g(m)), où g est une fonction numérique > O et mono-
tone définie dans un intervalle (xo, +CO(. Nous allons nous borner au cas où g est une fonction (H) (V, p. 41), d'ordre 0 par rapport à ex; autrement dit, on a la relation g' « g; de cette relation, on déduit g(k+l)«g(-) pour tout entier k > O tel qu'aucune des dérivées gCh)d'ordre h 6 k ne soit équivalente à une constante
No 2
RESTE DE LA FORMULE D'EULER-MACLAURIN
FVR VI.21
d'ordre h 6 2p (V, p. 22, prop. 7). Soit@un entier tel qu'aucune des dérivées ne soit équivalente à une constante. Supposons d'abord que la série de terme général g(n) ait une somme infinie, et distinguons plusieurs cas : 1" Ig(2p-i)(n)1 tend vers +co avec n; il en est de même, en vertu de l'hypothèse, de Ig(2k-i)(n)1 pour 1 < k 6 @; en outre comme g(2pii) est monotone au voisinage de + co, la formule (4) de VI, p. 20, donne Tp(O, n) = 0(g(2P)(n 1)) = ~(g(~P-l)(n + 1)); la formule d'Euler-Maclaurin, appliquée pour x = O, montre que
+
chacun des termes de cette somme étant négligeable devant le précédent; en développant chacun d'eux par rapport à une échelle de comparaison 8, on aura donc un développement asymptotique de sn. 2O Supposons maintenant que pour un indice q tel que 1 < q < p, lg@q-l)(n)1 tend vers + co avec n, mais que g(2k-1)(n)tende vers O pour k > q. Comme est g@@+l) est monotone au voisinage de +CO,l'intégrale J," Ig(2p+1)(~)ld~ convergente, et on peut alors écrire
où C est une constante: on a en effet
La même formule est valable lorsque g(n) elle-même tend vers O. Enfin, lorsque la série de terme général g(n) est convergente, on a, pour le reste Co
rn =
m=n+l
g(m), le développement
Exercices
1) Soient K un corps de caractéristique 0, U et V deux opérateurs de composition dans K[X], et W = VU = UV; soient (un), v,), (w,) les suites de polynômes d'Appel1 correspondant respectivement à U, V, W. Démontrer que, sip est l'ordre de U, on a
2) Soit E l'espace vectoriel sur C engendré par les fonctions xn (n E N), eh* ( 1 E C, A # O) et
IX + 4 (P E R). a) Montrer que les fonctions précédentes forment une base de E., b) Soit U l'opérateur de composition défini dans E par les conditions: U$(tn) = (n!)2, pl) = lx pl pour p E R. L'indicatrice u(h) est la U(ehx) = ehxpour h # O, U(lx constante 1, mais la série de terme général n!hn n'est convergente pour aucune valeur h # O. c) Soit V l'opérateur de composition défini dans E par les conditions V(xn) = xn, V(lx pl) =I X pl, V(ehx) = O pour 1 0; l'indicatrice v(h) est égale à 1 pour h = 0, à O pour
+
+
+
+
+
mi
2
A # O, et est donc distincte de la somme de la série n = O cr,hn, où CL, = d ) Soit W l'opérateur de composition défini dans E par W(xn)=xn,W(ehx)=ehX,
Vg(p).
W((x+pI)=ex+";
montrer que l'on a VW # WV.
3) Soit K un corps de caractéristique 0. On dit qu'un endomorphisme U de l'algèbre K[X, Y] des polynômes à deux indéterminées X, Y sur K est un opérateur de composition si, pour tout polynôme f E K[X, Y], on a, en posant g = U(f), g(X + S, Y + T ) = Ux, f ( X + S, Y f T)), S et T étant deux autres indéterminées. a) Généraliser à ces opérateurs la prop. 1 et le th. 1. En déduire une nouvelle démonstration = eSeT. de la formule es b) Pour les opérateurs de composition de la forme DED@(Dx, Dy), où le terme constant de la série formelle u n'est pas nul, définir les polynômes d'Appel1 un,, et généraliser les prop. 4 , 5 e t 6 deV1,p. 5 e t 6 . c) On considère en particulier l'opérateur de composition U défini par U(f (X, Y)) = f (X 1, Y 1) - f ( X ,Y 1) - f ( X 1, Y) f (X, Y); on appelle polynômes de Bernoulli et on note B,, , les polynômes d'Appel1 correspondant à cet opérateur. Montrer que l'on a B,, .(X, Y) = B, (X)Bn(Y). +
+
+
+
+
§2
1) Démontrer les formules
+
92
FVR VI.23
EXERCICES
X
où les séries du second membre sont absolument convergentes, la première pour lzl < 2 et la seconde pour 1 zl < (exprimer tg z et Ilsin 22 comme combinaisons linéaires de cotg z 22n(22n- 1) bznsont entiers. (On utilisera le lemme et cotg 22). En déduire que les nombres 2n suivant: si, dans deux séries absolument convergentes mn et pn sont entiers, dans leur produit écrit sous la forme
5 5 4
zo n=o
-3
n!
=,
Pn
.
les coefficients
zn y, n. les y, sont entiers.) i $
2) Démontrer la formule
(dériver la série Sesx/(es - 1) par rapport à S). En déduire la formule
pour les nombres de Bernoulli. 3) Démontrer, pour tout entier4 > 1, la formule
4) a) Démontrer la relation Bn(l
- X)
= (- l)nB,(X)
-,= O pour n > 1, et la relation
(utiliser le fait que bzn
B,(1 - X)
- B,(-X)
= ( - l)%Xn-l.)
b) Montrer qu'on a
(utiliser l'exerc. 3). Montrer que, pour n pair, Bn(X) a deux racines dans l'intervalle (O, 1) de R, et que, pour n impair > 1, B,(X) a une racine simple aux points O, -$ et 1, et ne s'annule en aucun autre point de (O, 1) (utiliser b) et la relation BL = nBn- ,). d) Déduire de c) que, pour n pair, le maximum de IBn(x)1 dans l'intervalle (0, 1) est égal à Ibn[, et que pour n impair, si an est le maximum de IB,(x) 1 dans (O, l), on a
c)
(utiliser le th. des accroissements finis). 1
5 ) Si l'on pose Sn(x) = -(B, + ,(x) n f 1
- B,
+
1(0)), on a, pour tout entier a > O
a ) Montrer que pour tout entier n 2 O et tout entier a > O, on a 2Szn+,(a) = O (mod. a) (considérer la somme kZn l -t (a - k)2n l) b) Si Y et s sont deux entiers O quelconques, montrer que +
+
.
FVR VI.24
§2
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
c) Soit p un nombre premier. Montrer que si n est divisible par fi - 1, on a Sn(p) I - 1 (rnod. fi), et si n n'est pas divisible parp - 1, Sn($) = O (rnod. p) (si@ne divise pas l'entierg, remarquer que Sn(@)= gnSn(p)(rnod. fi)). 6) a) Les nombres rationnels bn étant définis par la formule (20) de VI, p. 7, on note d, le dénominateur >O de bn écrit sous forme de fraction irréductible. Montrer qu'aucun 1 (utiliserla formule de récurrence (23) de VI, p. 8). facteur premier de dnne peut être > n b) Montrer que l'on a, pour tout entier6 > O et tout entier n > O
+
c) Déduire de b) par récurrence sur n que, pour tout nombre premier fi le dénominateur de Sn@) - bnp écrit SOUS forme de fraction irréductible, n'est pas divisible par fi (observer quep'+I ne peut diviser r + 1). d) Déduire de c) que le nombre
oùp parcourt l'ensemble des nombres premiers p Conclure que
1 et n est pair, est un nombre entier.
où p parcourt l'ensemble des nombres premiers tels que (théorème de Clausen-von Staudt; utiliser l'exerc. 5 c).
* 7)
p - 1 divise Zn, est un entier
On admettra que pour tout entier a > O, il existe une infinité de nombres premiers dans l'ensemble des entiers 1 ma (m parcourant l'ensemble des entiers > 1; cas particulier du théorème de la progression arithmétique de Dirichlet). a) Soit n un entier >, 1, et soit s > 1 un entier tel que q = 1 (Zn l ) ! s soit premier; montrer que si p est un nombre premier tel que p - 1 divise Znq, alors fi - 1 divise nécessairement Zn (dans le cas contraire, on aurait p - 1 = qd avec d entier, et fi serait divisible 1). pard b) Déduire de a) que pour tout entier n > O, il existe une infinité d'entiers m > n tels que barn - bzn soit un entier.,
+
+
+
+
8) Montrer que, pour tout nombre premier fi > 3, S2,(pk) - pkb2n,mis sous forme de fraction irréductible, a un numérateur divisible par pZk(raisonner comme dans I'exerc. 6).
9) Dire qu'un nombre rationnel r est un entier p-adique (TG, III, p. 84, exerc. 23) pour un nombre premier p signifie que, lorsque r est mis sous forme de fraction irréductible, son dénominateur n'est pas divisible par p; on écrit r = O (rnod. fi) pour exprimer que r/p est un entier p-adique, et r = r' (rnod. p) est équivalent par définition à r' - r 2 O (rnod. fi). m 1 a) Soit m un entier rationnel; la fonction Fm(z)= -- -est analytique pour 1 zl emz- 1 ea - 1 assez petit et s'écrit donc sous forme de série entière convergente au voisinage de O F ~ ( Z= )
nz,
(mn - 1)
Zn-1
n ( n - l)!
Montrer qu'on a aussi au voisinage de O
où les cn sont entiers p-adiques; en dkduire que les nombres an = (mn - 1)
, ,= a, (rnod.fi).
p-adiques; en outre on a an+ -
%
sont entiers
32
FVR VI.25
EXERCICES
b) Déduire de a) que si p - 1 ne divise pas n, b,/n est entier p-adique et que l'on a bn+p-l
bn (mod. p) n
E
n+p-1
(congruences de Kummer). (Prendre pour m un entier dont la classe mod. p est un générateur du groupe multiplicatif des éléments inversibles de Z/@Z(A, VII, 5 2, no 4) .) 10) Avec les notations de l'exerc. 9, montrer que les nombres mnan = mn(mn- 1) b,/n sont entiers (écrire Fm(z)comme quotien de deux polynômes en ez). En déduire que (pour n pair k 2) le dénominateur 6, de bn/n écrit sous forme de fraction irréductible est tel que, pour tout entier m premier à n, on a mn = 1 (mod. 8,). En outre, si un entier d est tel que mn = 1 (mod. d) pour tout entier m premier à n, d divise 6, (utiliser le th. de Clausen-von Staudt et la structure du groupe multiplicatif de Z/dZ (A, VII, 9 2, no 4)).
11) a ) Soit p un n ~ m h r e p r ~ m i efr 2. Alors les propriétés süivaritesso& équivalentes: a) bn/n
+
+ O (mod. p) pour tout n pair tel que$
-
-
1 ne divise pas n.
O(m0d.p) pourn = 2,4,6,. . .,p - 3. (Utiliser l'exerc. 96) .) b) O n dit q u e p est un nombre premier régulier s'il est égal à 2 ou vérifie les conditions équivalentes de a); sinon p est dit irrégulier. Les nombres premiers 2, 3, 5, 7, 11 sont réguliérs; 69 1 est irrégulier. - Soit 1un ensemble fini de nombres premiers irréguliers. Soit n un entier 3 2 multiple de 1 1 (q - 1) et tel que 1bn/nl > 1, (cf. VI, p. 19, formule (15)). Soit p un facteur premier du
P) bn
nc = - -T
numérateur de Ib,/nl mis sous forme irréductible. Montrer que p - 1 ne divise pas n et par suite que p est irrégulier. En déduire que l'ensemble des nombres premiers irréguliers est inzni. 12) Pour tout polynôme Q à coefficients réels, tel que Q(0) = Q(1), on note &la fonction 1) = &(x) pour tout continue dans R telle que Q(x) = Q(x) pour O < x < 1 et &(x ER. a) Pour tout entier m 3 2, le polynôme de Bernoulli Bmest l'unique polynôme à coefficients réels, Q de degré m, unitaire et tel que l'on ait Q(x) dx = 0, Q ( l ) = Q(0) et que la fonction soit m - 2 fois dérivable dans R et ait une dérivée (m - 2)-ème continue. (Raisonnerparrécwrznw sur m.) b ) Montrer que l'on a, pour m 3 1
+
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Ji Bm(x)e-2ntnx dx = " c)
Déduire de b) que, pour O
<x<
si n # O
-
-
-
dans Z.
1 et m 3 2, on a
la série étant normalement convergente., 13) Soient f un entier 2 1, x une fonction définie dans Z, à valeurs complexes, telle que ) tout x E Z. Si l'on pose ~ ( x f ) = ~ ( x pour
+
FVR VI.26
DEVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS
Déduire de l'exerc. 12 que I'on a, pour tout entier m 2 2,
Par exemple, on a
§3 1) Montrer que, si f(2p+1)(t)est monotone dans l'intervalle (x, x + n + l), le reste Tp(x,n) de la formule d'Euler-Maclaurin VI, p. 20, (formule (2)) a le même signe que le terme
et a une valeur absolue au plus égale à celle de ce terme. Si on suppose que f ( 2 p + 2 ) est continue (mais de signe quelconque), montrer que I'on a 1 ITp(sn)l < (2j 2)! \b"+2\ (1 f(2p+') (X n 1) - f(zp+l) (I)/ j:ln+l/ f(liPtai(t)ldt).
+ +
+
+
2) Démontrer la formule *f(x) - f ( x +
1)+f(x+2)
-...-
f(xf2n-
1) +$f(x-!-Zn)
avec
(appliquer la formule d'Euler-Maclaurin à g(x) = f (2x)).
3) Soit f une fonction continue ainsi que ses 2 j (0, 1). Démontrer la formule
avec
+ 1 premières
dérivées dans l'intervalle
NOTE HISTORIQUE (Chapitres V et V I )
(N.B. -Les chiffres romains entre parenthèses renvoient à la bibliographie placée à la fin de cette note.) La distinction entre les (t infiniment petits )> (ou <( infiniment grands )>) de divers ordres, apparaît implicitement dès les premiers écrits sur le Calcul différentiel, et par exemple dans ceux de Fermat; elle devient pleinement consciente chez Newton et Leibniz, avec la théorie des <( différences d'ordre supérieur )>; et on ne tarde pas à observer que, dans les cas les plus simples, la limite (ou (( vraie valeur O ) d'une expression de la forme f ( x ) / g ( x ) , en un point où f et g tendent toutes deux vers 0, est donnée par le développement de Taylor de ces fonctions au voisinage du point considéré (a règle de l'Hôpital H, due vraisemblablement à Johann Bernoulli). En dehors de ce cas élémentaire, le principal problème dy(( évaluation asymptotique qui se pose aux mathématiciens dès la fin du xvne siècle est le calcul, exact ou approché, de sommes de la forme
2 f (k), lorsque n est très grand; un
k=l
tel calcul est en effet nécessaire aussi bien pour l'interpolation et l'évaluation numérique de la somme d'une série, que dans le Calcul des probabilités, où les ((fonctionsde grands nombres )> telles que n! ou
(3
jouent un rôle prépon-
1 5+k
lorsque n a est grand, indique une m6tliode qui revient (sur ce cas particulier) à calculer les premiers termes de la formule d'Euler-Maclaurin (1). Vers la fin du siècle, Jakob Bernoulli, au cours de recherches sur le Calcul des probabilités, se propose dérant. Déjà Newton, pour obtenir des valeurs approchées de
k=i
n-1
de déterminer les sommes Sk(n) =
2 pk, polynômes en n dont il découvre la
p=l
loi générale de formation (sans en donner de démon~tration)~, introduisant ainsi pour la première fois, dans l'expression des coefficients de ces polynômes, les nombres qui portent son nom, et la relation de récurrence qui permet de les calculer ((II), p. 97). En 1730, Stirling obtient un développement asymptotique pour
2
k=l
log ( x
+ ka), n croissant indéfiniment, avec un procédé de calcul des
coefficients par récurrence. De 1730 à 1745 se placent les travaux décisifs d'Euler sur les séries et les l
Ce sont les primitives des a polynômes de Bernoulli >) Bk(x).
FVR VI.28
FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
n
questions qui s'y rattachent. Posant S(n)
=
2 f (k), il applique à la fonction
k=l
S(n) la formule de Taylor, ce qui lui donne
équation qu'il ((inverse >> par la méthode des coefficients indéterminés, en cherchant une solution de la forme
il obtient ainsi de proche en proche
sans pouvoir tout d'abord déterminer la loi de formation des coefficients (III a et d). Mais vers 1735, par analogie avec la décomposition d'un polynôme en facteurs du premier degré, il n'hésite pas à écrire la formulc 1
sin s a
- -sin =
(1
-:)
(1
s --)x s a (1 ----) -n
- a
-
(1
--)2x s
- a
et en égalant les coefficients des développements des deux membres en série entière il obtient en particulier (pour a
=
n/2) les célèbres expressions des séries
1 2nZk
n=l
à l'aide des puissances de x (III b)l. Quelques années plus tard, il s'aperçoit enfin que les coefficients de ces puissances de x sont donnés par les mêmes équations que ceux de sa formule sommatoire, et reconnaît leur lien avec les nombres introduits par Bernoulli, et avec les coefficients du développement en série de z/(e2 - 1) (III g). Indépendamment d'Euler, Maclaurin était arrivé vers la même époque à la même formule sommatoire, par une voie un peu moins hasardeuse, voisine de celle que nous avons suivie dans le texte; il itère en effet la formulc <( taylorienne )) qui exprime f (x) à l'aide des différences f ( 2 k l)(x + 1) - f (2k +l)(x), formule qu'il obtient en (( inversant les développements de Taylor de ces différences par la méthode des coefficients indéterminés (IV) ; il n'aperçoit d'ailleurs pas la loi de formation des coefficients,découverte par Euler. +
l En 1743, Euler, pour répondre à diverses critiques de ses contemporains, donne une dérivation un peu plus plausible des « développements eulériens » des fonctions trigonométriques; par exemple, 1 le développement en produit infini de sin x est tiré de l'expression sin x = - (e-lx - et" ), et du fait 2i
que e" est limite du polyn6me (1
+ :). (IIIr ) .
FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
FVR VI.29
Mais Maclaurin, comme Euler et tous les mathématiciens de son temps, présente toutes ses formules comme des développements en série, dont la convergence n'est même pas étudiée. Ce n'est pas que la notion de série convergente fût totalement négligée à cette époque: on savait depuis Jakob Bernoulli que la série harmonique est divergente, et Euler avait lui-même précisé ce résultat en évaluant la somme des n premiers termes de cette série à l'aide de sa formule sommatoire (III c et d) ; c'est aussi Euler qui remarque que le rapport de deux nombres de Bernoulli consécutifs croit indéfiniment, et par suite qu'une série entière ayant ces nombres pour coefficients ne peut converger ((III f), p. 357)l. Mais la tendance au calcul formel est la plus forte, et l'extraordinaire intuition d'Euler lui-même ne l'empêche pas de tomber parfois dans l'absurde, lorsqu'il écrit par exemple 0 =
y
n=-00
9((IIIf ) , p. 362)2.
Nous avons dit ailleurs (Note hist. du chap. IV) comment les mathématiciens du début du xlxe siècle, lassés de ce formalisme sans frein et sans fondement, ramenèrent l'Analyse dans les voies de la rigueur. Une fois la notion de série convergente précisée, apparut la nécessité de critères simples permettant de démontrer la convergence des intégrales et des séries par comparaison avec des intégrales ou séries connues; Cauchy donne un certain nombre de ces critères dans son Analyse algébrique (Va), tandis qu'Abel, dans un mémoire posthume (VI), obtient les critères logarithmiques de convergence. Cauchy, d'autre part (V b), élucide le paradoxe des séries telles que la série de Stirling, obtenues par application de la formule d'Euler-Maclaurin (et souvent appelées a séries semi-convergentes ))) ; il montre que si (en raison de la remarque d'Euler sur les nombres de Bernoulli) le terme général u,(n) d'une telle série, pour une valeur Jixe de n, croit indéfiniment avec k, il n'en reste pas moins que, pour une valeurfixe de k, la k
somme partielle s,(n) =
2 uh(n) donne
h=l
un développement asymptotique
(pour n tendant vers + co) de la fonction a représentée >) par la série, d'autant pius précis que k est plus grand. Dans la plupart des calculs de l'Analyse classique, il est possible d'obtenir une loi générale de formation des développements asymptotiques d'une fonction, ayant un nombre de termes arbitrairement grand; ce fait a contribué à créer une confusion durable (tout au moins dans le langage) entre séries et développements asymptotiques; si bien que H. Poincaré, lorsqu'il prend la peine, en 1886 (VIII), de codifier les règles élémentaires des développements asymptotiques (suivant les puissances entières de 1lx au voisinage de + GO), emploie encore le vocabulaire de 1 Comme la série que considère Euler en cet endroit est introduite en vue du calcul numérique, il n'en prend que la somme des termes qui vont en décroissant, et à partir de l'indice où les termes commencent à croître, il les remplace par un reste dont il n'indique pas l'origine (le reste de la formule d'Euler-Maclaurin sous sa forme générale n'apparaît pas avant Cauchy). Il est piquant que cette formule suive, à une page de distance, un passage où Euler met en garde contre l'usage inconsidéré des séries divergentes !
FVR VI.30
NOTE HISTORIQUE
la théorie des séries. Ce n'est guère qu'avec l'apparition des développements asymptotiques provenant de la théorie analytique des nombres que s'est enfin opérée la distinction nette entre la notion de développement asymptotique et celle dc série, en raison du fait que, dans la plupart des problèmes que traite cette théorie, on ne peut obtenir explicitement qu'un très petit nombre de termes (le plus souvent un seul) du développement cherché. Ces problèmes ont aussi familiarisé les mathématiciens avec l'usage d'échelles de comparaison autres que celle des puissances de la variable (réelle ou entière). Cette extension remonte surtout aux travaux de P. du Bois-Reymond (VII) qui, le premier, aborda systématiquement les problèmes de comparaison des fonctions au voisinage d'un point, et, dans des travaux très originaux, reconnut le caractère (<non archimédien des échelles de comparaison, en même temps qu'il étudiait de façon générale l'intégration et la dérivation des relations de comparaison, et en tirait une foule de conséquences intéressantes (VI1 b). Ses démonstrations manquent toutefois de clarté et de rigueur, et c'est à G. H. Hardy (IX) que revient la présentation correcte des résultats de du Bois-Reymond: sa contribution principale a consisté à reconnaître et démontrer l'existence d'un ensemble de a fonctions élémentaires )>, les fonctions (H), où les opérations usuelles de l'Analyse (notamment la dérivation) sont applicables aux relations de comparaison1. Il n'entrait pas dans notre propos de développer dans ces chapitres les méthodes qui permettent d'obtenir des développements asymptotiques de fonctions se classant dans certaines catégories particulières, comme par exemple certains types d'intégrales dépendant d'un paramètre, qui interviennent fréquemment en Analyse; sur ce point (et. en particulier sur les importantes mtthodes de Laplace et de Darboux) le lecteur pourra consulter le livre cité de Hardy (IX), qui contient une bibliographie très complète.
BIBLIOGRAPHIE
(1) 1. NEWTON,in St. P. RIGAUD,Correspondence of scientîjc mm Oxford, 1841, t. II, p. 309-310. Ars conjectandi, Bâle, 1713. (II) JAKOB BERNOULLI, (III) L. EULER, Opera omnia (11, t. XIV; Commentationes analytkae.. ., Leipzig-Berlin (Teubner), 1924: a) Methodus generalis summandi progressiones, p. 42-72 ( =Comm. Acad. petrop., t. VI (1732-33)); b) De summis serierum reciprocarum, p. 73-86 ( = Comm. Acad. petrop., t. VI1 (1734-35)) ; c) De progressionibus harmonicis observationes, p. 87-100 (ibid.) ; d) Inventio summae cujusque seriei.. ., p. 108-123 ( = Comm. Acad. jetrop., t. VI11 (1736)) ; e) De summis serierum reciprocarum.. . dissertatio altera.. ., p. 138-155 ( = Misc. Berol., t. VI1 (1743)) ;f ) Consideratio progressionis.. ., p. 350-363 (=Cornm. Acad. petrop., t. X I (1739)); g) De seriebus quibusdam considerationes, p. 407-462 ( = Comm. Acad. petrop., t. XII (1 740)). (IV) C. MACLAURIN, A complete treatise ofjuxiolzr, Edimburgh, 1742. (V) A. L. CAUCHY: a) Cours d'Analyse de L'Ecole Royale Polytechnique, lrOpartie, 1821 (= Euvres, (2), t. III, Paris (Gauthier-Villars), 1897); b) Euvres, (l), t. VIII, p. 18-25, Paris (Gauthier-Villars), 1893. (VI) N. H. ABEL,Euvres, t. II, p. 197-205, éd. Sylow et Lie, Christiania, 1881. (VII) P. DU BOIS-REYMOND: a) Sur la grandeur relative des infinis des fonctions, Ann. di Mat. (2), t. IV (1871), p. 338-353; b) Ueber asymptotische Werthe, infinitare Approximationen und infinitare Auflosung von Gleichungen, Math. Ann., t. VI11 (1875), p. 362-414. (VIII) H. POINCARÉ, Sur les intégrales irrégulières des équations linéaires, Acta Math., t. VI11 (1886), p. 295-344. (IX) G. H. HARDY,Orders of inznity, Cambridge tracts, no 12, 2Eéd., Cambridge University Press, 1924.
CHAPITRE VI1
La fonction gamma
5 1.
LA FONCTION GAMMA DANS LE DOMAINE RÉEL
1. Définition de la fonction gamma
Nous avons défini (E, III, p. 41) la fonction n! pour tout entier n 3 0, comme égale au produit
n
O$kin
(n - k); on a donc O!
=
1, ( n + l ) !
=
(n
+ 1).n!
pour n 3 0. Nous poserons r(n) = (n - 1) ! pour tout entier n 3 1; nous nous proposons de définir, dans l'ensemble des nombres réels x > O, une fonction continue r(x), prolongeant la fonction I' définie sur l'ensemble des entiers 3 1. Il est clair qu'il existe une infinité de telles fonctions; comme on a la relation F(n + 1) = nr(n) pour tout entier n 3 1, nous nous bornerons à considérer, parmi les fonctions continues qui prolongent r, celles qui pour tout x > O satisfont à l'équation (1)
f(x
+ 1) = xf(x).
Pour qu'une solution de cette équation soit un prolongement de r(n), il faut et il suffit qu'on ait en outre f (1) = 1. Sif satisfait à (l), pour tout n entier > 1, on a, par récurrence sur n
pour tout x > O. Cette relation montre en particulier que les valeurs de f dans un intervalle )n, n + 1) (n entier 3 1) sont déterminées par ses valeurs dans l'intervalle )O, 1). Inversement, soit cp une fonction continue dans )O, l), satisfaisant aux seules conditions y (1) = 1, lim xcp (x) = 1; pour tout entier n 3 1, définissonsf par la relation
x-+o
FVR VIL2
g1
LA FONCTION GAMMA
dans l'intervalle )n, n + 1); il est clair que f est continue dans )O, + a ( , satisfait à l'équation (l), et prolonge I'(n). Si f est une solution continue de (1) et prend des valeurs >O dans )O, l), elle prend des valeurs > O dans )O, + co( d'après (2) ; la fonction g(x) = logf (x) est donc définie et continue dans )O, + a ( et satisfait dans cet intervalle à l'équation g(x + 1) - g(x) = logx. (3) Sig, est une seconde solution continue de (3) dans )O, + a ( , et si h = g, - g, on a h(x + 1) - h(x) = O pour tout x > O; autrement dit, h est une fonction continue périodique de période 1, définie dans )O, + a ( ; inversement, pour toute fonction h de cette nature, g + h est une solution continue de (3). PROPOSITION 1. -Il existe une fonction convexe et une seule g, d&nie dans )O, + a ( , satisfaisant à l'équation (3) et prenant la valeur O pour x = 1. Montrons d'abord que s'il existe une fonction g satisfaisant aux conditions de l'énoncé, elle est bien déterminée dans l'fntervalle )O, l), et par suite dans tout l'intervalle )O, + a ( . En effet, pour tout entier n > 1, la pente de la droite joignant le point (n, g(n)) au point (x, g(x)) est fonction croissante de x, puisque g est convexe (1, p. 36, prop. 5) ; on doit donc avoir, pour O < x G 1
c'est-à-dire, d'après (3) x log (n - 1)
(4)
< g(x + n)
-
g(n)
< x log n.
Or, d'après (3), on a g(x
+ n) - g(n) = g(x) + log x +
D'autre part, on peut écrire log n
.
-
Z (log (x + k) - log k).
k=l
5 log - donc l'inégalité (4) s'écrit
= k=
y
n-1
x
k Zlog k- 1 G g(x) + log x
k=2
n
n
+2
k=2
Posons, pour tout n (5)
u,(x)
=
(log
1)) G x
2 log-.k -k 1
k=2
>2
n x log -- log (x n- 1
+ n - 1) + log (n - 1)
FVR VII.3
n Comme log -tend vers O lorsque n tend vers iCO, on déduit de (6) que si n-1 la solution g existe, elle est nécessairement égale, dans )O, l), à la limite de g,(x). Or, on tire aussitôt de la relation (5) que, pour tout x fixe et >O, on a
lorsque n tend vers +CO,ce qui prouve que la série de terme général un(x) converge tout x > O. Chacune des fonctions un(x) étant convexe dans )O, + CO(,ainsi que -log x, la fonction g(x)
=
-log x
5
+ n = 2 un(%)est convexe dans cet inter-
valle (1, p. 35, prop. 2 et prop. 4) ; enfin, on a un(l) = O, d'où g(1)
=
O, et
d'où g(x + 1)
=
-log (x
+ 1) + xlog2 + nt un(%) = logx + g(x); =3
autrement dit, g satisfait à l'équation (3) de VII, p. 2. DÉFINITION1. - On désigne par r(x) la fonction > O déjinie dans l'intervalle )O, sati.$aisant à l'équation
(7) telle que I'(1)
+ 1) = x ~ ( x ) , = 1 et que log r(x) soit conuexe dans )O, + CO(. r(x
2. Propriétés de la fonction g a m m a
PROPOSITION 2. -Pour tout x > O, on a F(x) (formule de Gauss), et
=
lim
,,,
nX.n!
X(X
+ 1). . .(X+ n)
+ CO(,
FVR VIL4
$1
LA FONCTION GAMMA
où y désigne la constante d'Euler, et le produit injni du second membre de (9) est absolument et uniformément convergent dans tout intervalle compact de R ne contenant aucun entier < O (formule de Weierstrass). La fonction r(x) est indéJinimentdérivable dans )O, +CO(,et on a
m
Dk(log r(x))
=
- l)! 2 (-l)k(k ( x + n)k
n=o
pour k 2 2,
les séries quijgurent aux seconds membres de (10) et (11) étant absolument et uniformément convergentes dans tout interualle compact ne contenant aucun entier < 0. En effet, la démonstration de la prop. 1 de VII, p. 2, montre que
.,,
r(x) = lim
+
X(X
nx(n - 1) ! l ) . . .(x n - 1)
+
n d'où la formule de Gauss, puisque --- tend vers 1 lorsque n tend vers +m. x n O n peut aussi écrire
+
n log -= n-1 n-1
n log -n-1 n-1
-
donc (avec les notations de la prop. 1)
n 1 et la série de terme général log -- -est absolument convergente et a n-1 n-1 pour somme - y, où y désigne la constante d'Euler (V, p. 32), d'où la formule de Weierstrass. Pour 1x1 < a, on a ll/(x n)kl < l/(n - a)lcdès quen > a, donclasériedu second membre de ( I l ) est absolument et uniformément convergente dans tout intervalle compact de R ne contenant aucun entier
+
:1
+
X
qui converge pour tout x > O, la série de terme général - - log n
No 2
LA FONCTION
I'DANS LE DOMAINE
RÉEL
FVR VII.5
absolument et uniformément convergente dans tout intervalle compact contenu dans (O, +CO(,et on a bien les relations (10) et (11) de VII, p. 4, pour tout x > O X
(II, p. 2, th. 1). D'ailleurs, pour tout x E R, - - log n que n est assez grand, donc le th. 1 de II, p. 2, montre encore que le produit infini du second membre de (9) (VII, p. 3) est absolument et uniformément convergent dans tout intervalle compact ne contenant aucun entier 6 0. La fonction I'(x), définie pour x > O, peut se prolonger à tout l'ensemble des points x distincts des entiers 6 0 de façon à satisfaire à l'équation (7) de VII, p. 3, dans cet ensemble: il suffit, pour - (n + 1) < x < -n, de poser
D'après la prop. 2 de VII, p. 3, les formules (8), (9), (10) et (11) de VII, p. 3 et 4 sont encore valables dans cet ensemble. La formule (9) (VII, p. 3) montre que r(x) l/x lorsque x tend vers O, d'où, d'après (7) de VII, p. 3,
-
lorsque x tend vers - n (n entier 2 O). La fonction l / ï ( x ) peut donc être prolongée par continuité à R tout entier, en lui donnant la valeur O aux entiers Q O; on a alors, pour tout x E R 1
-- -
lim n-tm
X(X
+ 1). . . (X + n) nx.n!
et on montre comme dans la prop. 2 de VII, p. 3 que le produit infini du second membre de (13) est absolument et uniformkment convergent dans tout intervalle compact de R. Comme I'(x) > O pour x > 0, l'équation (7) de VII, p. 3, montre que l'on a r(x) < O pour - (2n - 1) < x < - (2n - 2) et I'(x) > O pour (n entier 3 1) ; r(x) a pour limite à droite + a3 aux points - 2n, - co aux points - (2n + l), pour limite à gauche - oo aux points - 2n, + co aux points - (2n + 1) (pour tout n E N ) . La formule (11) de VII, p. 4, montre que, pour k = 2, le second membre est toujours 2 0 lorsqu'il est défini, donc
FVR VII.6
LA FONCTION
- -1 - -2 - -3
''Il Fig. 1
et par suite i"'(x) a le signe de I'(x) ; I' est donc convexe pour x > O et pour -(Zn + 2) < x < -(Zn + l ) , concavepour -(Zn + 1) < x < -Zn ( n ~ N ) ; o n en déduit que, dans les intervalles où 'I est convexe, I"(x) croît de - m à + m, et dans les intervalles où I' est concave, F ( x ) ddcroit de + CO à -m. D'où la courbe représentative de I' (fig. 1). 3. Les intégrales eulériennes
Nous dirons pour abréger qu'une fonctionf définie dans un intervalle 1 c R et > O dans cet intervalle, est logarithmiquement convexe dans 1 si logf est convexe dans 1. La définition de I'(x) montre donc que cette fonction est logarithmiquement convexe dans )O, + CO(. Il est clair que le broduit de deux fonctions logarithmiquement convexes dans 1 est logarithmiquement convexe dans 1. En outre:
Lemme 1. -Soientf et g deuxfonctions > O et deuxfois dérivables dans un intervalle ouvert 1. Sif et g sont logarithmiquement convexes dans 1, f + g est logarithmiquement convexe dans I.
No 3
LA FONCTION
I' DANS LE DOMAINE RÉEL
FVR VII.7
En effet, la relation D2(logf (x)) 2 O s'écrit f (x)f (x) - ( f ' ( ~ ) )2~O. Nous sommes ramenés à montrer que les relations a 2 O, a' 2 O, ac - b2 2 0, a'c' - bt2 2 O entraînent (a a')(c + cf) - (b + b')2 2 0; or, les relations a 2 O, ac - b2 2 O équivalent au fait que la forme quadratique ax2 + 2bxy + cy2 est 2 O dans Ra, et il est clair que si
+
dans R" on a aussi (a
+ a')x2 + 2(b + bl)xy + (c + c')y2 2 O dans R2.
Lemme 2. - Soit une fonction numérique $nie et > 0, définie et continue dans le produit 1 x J de deux intervalles ouverts dans R et telle que, pour tout t E J, lafonction x ttf (x, t) soit logarithmiquement convexe et deux fois dérivable dans 1. Dans ces conditions, si pour tout x E 1, l'intégrale g(x) = JJ f (x, t) dt est convergente, g est logarithmiquement convexe dans 1. Montrons d'abord que, pour tout intervalle compact I< c J, la fonction f (x, t)dt est logarithmiquement convexe. En effet, si K = (a, b), la gK(x) = jK suite des fonctions n-1
gn(x) =
on" 2 f (x, a + ,tnh) k=o
converge simplement vers gK(x)dans 1 (II, p. 7, prop. 5), donc log gn converge simplement vers logg,; d'après le lemme 1 de VII, p. 6, logg, est convexe dans 1, donc (1, p. 35, prop. 4) il en est de même de log gK. D'autre part, g est limite simple des g, suivant l'ordonné filtrant des intervalles compacts contenus dans 1 (II, p. 15), donc logg est limite simple des log g,; ces dernières fonctions étant convexes dans 1, il en est de même de log g (1, p. 35, prop. 4). On montre facilement que les lemmes 1 et 2 sont encore valables lorsque l'on n'y suppose plus les fonctions deux fois dérivables (VII, p. 20, exerc. 5).
Lemme 3. -Soit
(seconde intégrale eulérienne).
FVR VII.8
LA FONCTION GAMMA
$1
En effet, la fonction g(x) = J," e-t t x - l dt est définie pour tout x > O (V, p. 19) ;le lemme 3 de VII, p. 7, montre donc qu'elle est logarithmiquement convexe dans )O, +CO(.D'autre part, en intégrant par parties, on a
Autrement dit, g est une solution de l'équation (1) de VII, p. 1; enfin,
la proposition résulte donc de la prop. 1 de VII, p. 2. Par le changement de variable e ë t = u, on déduit de (14) (VII, p. 7) la formule
De même, par le changement de variable u = t x , il vient
ou encore, en tenant compte de (7) (VII, p. 1)
et en particulier, pour x = 2
PROPOSITION 4. -Pour x > O et y > O, l'intégrale
(première intégrale eulérienne) a pour ualeur
En effet, l'intégrale est convergente pour x > O et y > O (V, p. 19). D'après le lemme 3 de VII, p. 7, la fonction x H B(x, y ) est logarithmiquement convexe pour x > O. D'autre part, on a
d'où, en intégrant par parties
No 3
LA FONCTION
r DANS LE DOMAINE RÉEL
FVR VII.9
Il en résulte que f (x) = B(x, y)r(x + y) satisfait à l'identité (1) de VII, p. 1. D'autre part cette fonction est logarithmiquement convexe, comme produit de deux fonctions logarithmiquement convexes. Enfin, on af (1) = B(l, y)r(y + 1), 1 et B(1, y) = (1 - t)Y-l dt = lly, d'où f(1) = - l'(y + 1) = I'(y). La Y fonction f (x)/F(y) est donc égale à r(x) d'après la prop. 1 de VII, p. 2, ce qui démontre (18).
1:
Par le changement de variable t = -5 la formule ' (18) devient u f 1
et par le changement de variable t
=
sin2 9,
Si, dans cette dernière formule, on fait x = y = (21) d'où, en vertu de (17)
r(+)=
+, il vient
ix
D'après la relation (7) de VII, p. 3, on a pour I'(x), au voisinage de O, le développement asymptotique
De même, pour tout y fixe et >O, on peut écrire
et la formule (18) donne donc, pour y fixe, le développement asymptotique au voisinage de x = O
FVR VII.10
LA FONCTION GAMMA
D'autre part, pour x > O et y > O, on a
=;
La fonction cp (t )
=
1
+
Io l
tx
(1 - t)Y-l - 1 dt. t
(1 - t)Y-1 - 1 est coritinue dans l'intervalle compact (O, 1); t
comme t x = e X l o g t= 1
avec 1 rn(x, t ) 1
x2 xn + x log t + (log t)' + . . . + a (log t)" + rn(x, t) 2!
Xn + 1
llog t ln l (puisque log t < O et x > O), la formule (n il)! (25) donne pour B(x, y) le développement asymptotique au voisinage de x = O B(x,y)
=
<
! + X
+
~ ( tdt)
+
XI,'
~ + ! log ( t ) tdt
+-.
+ $ JO1 Pour n
=
p(t) (log t)" dl
+ 02(xn+l).
1, l'identification de ce développement à (24) donne en particulier rr(y) = ryi) - UY)
JO1
(1 - t).-l t
D'ailleurs la formule (10) donne ï'(1)
=
-1
dt.
rr(l)/l?(l) = -y, donc (intégrale
de Gauss)
5 2.
LA FONCTION GAMMA DANS LE DOMAINE COMPLEXE
1. Prolongement à C de la fonction g a m m a
Reprenons la formule de Weierstrass qui donne l'expression de Ilr(x) pour tout x réel
et considérons le produit infini de terme général quelconque. On peut écrire e-"In
=
2
1-n
e-xin, pour z complexe
+ h(z), avec (h(z)[
lz12 12/n1 (III, 6 -e 2n2
NO1
LA FONCTION
r DANS LE DOMAINE COMPLEXE
FVR ~ 1 1 . 1 1
p. 16, formule (8)), d'où
el zl
1zI2(1 + - (1 + 121)); le produit infini considéré est donc avec Ivn(z)1 6 n2 2 absolument et uniformément convergent dans toute partie compacte de C; en outre, sa valeur n'est nulle que pour les points z = - n (TG, IX, p. 80, corollaire). En raison de la formule (1) de VII, p. 10, on pose, pour tout z complexe
La fonction F(z) est ainsi définie pour tout point z E C distinct des points - n (n E N) ; elle est continue dans cet ensemble, et au voisinage de - n, on a (Z
+ n)r(z)
-
-
( - t)n. La formule (2) montre que l'on a r(r) = r ( z ) pour -
n. tout z distinct d'un entier négatif. Le raisonnement qui permet de passer de la formule de Gauss (VII, p. 3, formule (8)) à la formule de Weierstrass, repris en sens inverse, s'applique aussi pour z complexe, et montre que, pour tout z # - n (n E N), on a r(z) en convenant de poser n"
=
=
lim
eZIOgn.
z(z
+
nz.n! 1) . . . (z
+ n)
Comme on a
on a encore, en passant à la limite, l'équation fonctionnelle fondamentale (4) pour tout z # -n
r ( z + 1)
= zr(z)
EN).
Soit p un entier > O quelconque, et K, le disque ouvert lzl < p; pour tout z E K p et tout entier n > p, 1
(
log 1
+ -nZ
n'est pas un nombre réel négatif, donc
3+ (3:
+-
est défini, et il résulte de ce qui précède que la série de terme
général log 1
- - - (n > p) est normalement convergente dans K,; il en est
de même des séries obtenues en dérivant un nombre quelconque de fois le terme gCnéral, puisqu'on a
FVR VII.12
5 .2
LA FONCTION GAMMA
pour z E K, et n > p. O n voit donc (cf. II, p. 68, Remarque 3) que r ( z ) est indtjçniment dérivable en tous les points z E C distincts des points - n, et on a en ces points
pour k 2 2, les séries des seconds membres de (5) et (6) étant normalement convergentes dans tout ensemble compact contenu dans C et ne contenant aucun entier GO. On peut écrire en outre
en convenant que lorsqu'un logarithme, dans cette formule, porte sur un nombre réel négatif, il a l'une ou l'autre des deux valeurs limites (différant de 2ni) de log z en ce point; la série du second membre de (7) est alors normalement convergente dans tout ensemble compact contenu dans C et ne contenant aucun entier < 0. 2. La relation des compléments et la formule de multiplication de LegendreGauss
On tire aussitôt de la formule (2) de VII, p. 11, que, pour tout z E C
Or, le développement eulérien de sin z (VI, p. 18, th. 2) montre que
fi g)
2n=l
(1 -
=
1 . ; sm nz;
tenant compte de l'équation fonctionnelle (4) de VII, p. 11, on voit donc que: PROPOSITION 1. -Pour tout z complexe, on a (8)
1 1 = - sin xz r(z)r(i-z)
(relation des compléments). COROLLAIRE. - Pour tout t réel, on a -,
No 2
LA FONCTION
r DANS LE DOMAINE COMPLEXE
En effet on déduit de (8) que I'(it)r(- it)
-
=
r(- it) = r(it); de même, (8) donne F(+
sin(:
in n = -et t sin nzt t sh nt x
n
+ it)F(+- it) =
=-=-
+ zit)
FVR VII.13
cos nit
on a
X
ch xt '
et on a
r(+- it) = r(++ it). Soit maintenant p un entier > O quelconque, et considérons le produit
D'après (3) (VII,p. 1 l ) , pour tout z
z
- n (n E N ) ,f ( z )est limite du produit
et en particulier f (0) est limite du produit
d'où résulte que f (z)/f(0) est limite de
ce qui, d'après (3) (VII, p. 1 1 ) ) donne
(11) Mais on peut écrire
f (4 = f
(o)zP-Zr(z).
FVR V I I . 1 4
LA FONCTION GAMMA
puisquef (0) > O; la relation des compléments donne par suite
et comme le produit du second membre est égal à p/2p-1 ( V I , p. 15, cor. l ) , on voit finalement que : PROPOSITION 2. -Pour tout nombre complexe z distinct d'un entier < O et pour tout entier
p > O, on a (formule de multiplication de Legendre-Gauss) . PROPOSITION 3. -Pour tout nombre réel x > O, on a
(intégrale de Raabe). Démontrons d'abord la formule (13) pour x
=
J":
O. Comme log r ( x )
-
1 log X
lorsque x tend vers 0, l'intégrale log r ( x ) dx est convergente. En outre, dans )O, 11, la fonction log r ( x ) est décroissante ( V I I , p. 6); pour tout cc > O, on a donc
q étant le plus grand entier tel que q/n 1 avec or et que log i' n k=q+i ( I I , p. 7, prop. 5), on a
< or.
2
Sol
log r
Comme Ji log ï ( x ) dx tend vers O log r ( x ) dx lorsque n tend vers
( ~dx)= n-tm lim 1 5 log r($ ?2 k=l
Mais, d'après (12), le second membre de cette formule est limite de
n-1 1 log n log 2 x Z n y Zn d'où
(14)
J
log P ( x ) dx
=
O
Remarquons maintenant que, de l'identité
4 log 2a.
+m
NO3
r DANS LE DOMAINE COMPLEXE
LA FONCTION
FVR VII.15
on déduit, en intégrant, pour x > O
Mais l'intégrale du premier membre est aussi égale à donc, d'après (14),
J";+' log r(t)dt.
On a
3. Le développement de Stirling
Soient x et y deux nombres complexes non situés sur le demi-axe réel négatif; d'après la formule (3) de VII, p. 11, et avec les conventions de VII, p. 12 concernant les logarithmes, log r(x) - log !?(y) est congru modulo 2xi à la limite de l'expression
Posons f (t) = log (y + t) - log (x + t) ; nous allons appliquer à la fonction f la formule sommatoire d'Euler-Maclaurin (VI, p. 20)
avec
Comme f'"'(t)
=
( - y '
1
(m - l ) ! ((y
+ t)"
-
(x +l t)"
).
f(2k-1)(n + 1) tend vers O lorsque n tend vers +a, pour tout k 2 1; il en est d'ailleurs de même de f(n
+
1)
=
Y
log 1 + n 1) - log (1
(
+
&) *
D'autre part, on a
son+
l
log (X
+ t) dt = (x + n + l)(log (x + n + 1) - 1) - x(1og x - 1) ;
FVR VII.16
LA FONCTION GAMMA
lorsque n tend vers (x
+CO,
on a le développement asymptotique
+ n)(log(x + n) - 1) = nlogn
- n t- xlogn t- O
(3 -
Portant dans l'expression (15) on voit finalement que, lorsque n tend vers +a, Tp(n) a une limite R,(x, y) et que l'on peut écrire logJ?(x)
- g(x) r logr(y) - g(y) + R,(x,y)
(inod. 2ni)
en posant
Fig. 2
Nous allons maintenant évaluer une borne supérieure de R,(x, y) à l'aide de l'inégalité (16), en supposant que x et y soient tous deux dans la partie HAde C définie par la relation (( %(z) >, A ou 1$(2) 1 2 A O, où A est un nombre > O arbitraire (fig. 2). Remarquons pour cela que si x = s + it avec s > A, on a + UI 2 A + u pour tout u > O et par suite
IX
No 3
LA FONCTION
De même, si Itl tout u réel, d'où
> A,
I?
on a lx
DANS LE DOMAINE COMPLEXE
+ ul
= 1s
+ u + itl
2 I'A~
FVR VII.17
+ + u ) pour ~ (S
O n voit donc que, lorsque x et y sont dans HA, on a CP IRp(x,y)l G A, où C, ne dépend que de p. Soit alors 8 le filtre ayant pour base les ensembles HA; le critère de Cauchy montre que, suivant le filtre 8, la fonction log F(z) - g(z) a une limitefinie8 (modulo 2ni) et que, si on pose o(z) = max (B?(z), 14(z))), on a
Pour x réel et >O, on a r(x) > O, et g(x) est réel, donc on peut supposer 6 réel, et on a
Nous allons en déduire la valeur de la constante 8; d'après la prop. 2 de VII, p. 14, appliquée pour p = 2, on a, pour x réel tendant vers +CD x-1 x x log2 - 5 2
x x + l + ?log2
x+l+2S -2 = xlogx - x - 'zlogx + ('z - x) log2
d'où on tire aisément 6
=
+ +log2n + 6 + o(1)
3 log 2x. On a donc finalement le résultat suivant:
4. -Suivant le jltre 8, on a (pour tout entier p PROPOSITION
>
1) le développement
(développement de Stirling).
- Suivant lejltre 8, on a COROLLAIRE.
-
i 2 n exp (zlog z - z r(z) (20) En particulier, pour x réel et tendant vers +CD,la formule (20) s'écrit (21)
r(x)
-
12nxx-'2 edX,
FVR VII.18
LA FONCTION GAMMA
d'où pour n entier tendant vers n!
+ co
-
Iznn+l/ze-n
(cf. v, p. 34). On déduit de là de nombreuses formules. Par exemple, pour tout nombre complexe cc et tout entier n, on a, lorsque n tend vers oo
+
De même, pour tout nombre complexe a distinct d'un entier
O, on a
et pour nombre complexe a, distinct d'un entier 2 O
Enfin, pour toute constante réelle k > 1, on a
Le même raisonnement conduit à la proposition analogue suivante : PROPOSITION 5. - Suiuant le jltre 9, on a (pour tout entier p 2 1), le développement asymptotique
Au lieu de la prop. 2 de VII, p. 14, on utilise pour la détermination de la constante la formule
Exercices
7 1)
Soit g une fonction réglée et > O dans )O,
+ cri(.
a ) Soient u, v deux fonctions croissantes dans )O, +CO(, telles que u(x V(X 1 ) - ~ ( x= ) g ( x ) pour tout x > O. Montrer que si w = u - u, on a
+
+
1)
-
u(x) =
+
1, o n a u ( y ) - u(x) < g(a).) En particulier, si (Remarquer que, pour a < x < y < a inf g(x) = O, il existe a u plus une solution croissante de l'équation u(x + 1 ) - u(x) = g(x)
X>O
prenant une valeur donnée e n u n point donné. b ) O n suppose que g décroissante dans )O, + cri (. Montrer que la série w
+
rp(4 =
& M n ) - g(x + n ) )
est absolument et uniformément convergente dans tout intervalle compact contenu dans hr est une solution croissante de )O, +cri(; si A = lim g(x), la fonction u(x) = p(x)
+
x-
+
+w
l'équation u(x 1) -u(x) = g(x). Montrer que pour toute solution croissante v de cette équation, on a v ( y ) - v(x) p ( y ) - ~ ( x pour ) O < x < y. Quelle est l'enveloppe supérieure (resp. inférieure) de l'ensemble des solutions croissantes de l'équation u(x + 1 ) - u(x) = g ( x ) prenant une valeur donnée e n u n point donné? Montrer que, pour que cet ensemble se réduise à u n seul élément, il faut et il suffit que A = 0. c) Montrer que si g(x) est croissante et > O dans (O, +cri(, il existe une infinité de solutions croissantes de l'équation u(x + 1 ) - u(x) = g ( x ) qui prennent une valeur donnée en u n point donné. d ) Soit +(x) la fonction définie dans )O, +CO( par les conditions: +(x) = O pour O < x < 1, 1 < x < n -n1 ( n 2 2); soit +(x) = 1 pour 1 < x < 2, +(x) = n pour n - 1 n- 1 g(x) = +(x + 1 ) - +(x).Montrer que est la seule solution croissante de l'équation
+
+
+
+
7 2) Soit g une fonction continue et croissante dans )O, CO(. a) Montrer que si 1im.inf g(x)/x = O, il existe a u plus une solution convexe de l'équation x++m
+ 1 ) - U ( X ) = g(x) prenant une valeur donnée en u n point donné (remarquer que pour tout h > O, la fonction v(x) = u(x + h) - u(x) est une fonction croissante satisfaisant à l'équation v(x + 1 ) - v(x) = g(x +- h) - g(x), et appliquer l'exerc. 1 a)). b ) Montrer que si g est concave dans )O, +CO(,il existe une solution convexe de l'Cquation U ( X + 1 ) - u(x) = g ( x ) ; pour qu'il existe une seule solution convexe de cette équation U(X
prenant une valeur donnée e n u n point donné, il faut et il suffit que
lim g(x)/x = O x-
(cf.exerc. 1 b ) ) . c) O n suppose désormais q u e g est croissante et concave dans )O,
+ cri(, et que
+m
lim g(x)/x = x++w
O. Pour tout couple de nombres h > O, k > O, et toute fonction numérique finie f définie dans )O, + cri (, on pose
pour x > k. Montrer que si u est une solution convexe de l'équation u(x
+ 1 ) - u(x) = g(x),
FVR VII.20 on a
lim
s1
LA FONCTION GAMMA
A(u(x); h, k ) = O quels que soient h > O et k > O (utiliser l'expression de u',
x-+m
tirée de l'exerc. 1 b) de VII, p. 19). d) Avec les notations de c), montrer qu'il existe une constante cc telle que l'on ait u(x) = v(x) a, avec
+
où on a posé
(Remarquer que v(x
+
1) - v(x) = g(x), et que lim A(v(x); h, k) = O quels que soient X ' f W
h > O et k > O.)
3) a) Soit g une fonction définie et admettant une dérivée k-ème continue dans )O, +CG(, telle que g(") soit décroissante dans cet intervalle et que lim g(")(x) = O. Montrer qu'il
+
x-+rn
existe une solution ct une seule u de l'équation u(x 1) - u(x) = g(x) qui admette dans )O, +CO( une dérivée k-ème croissante et prenne une valeur donnée en un point donné (utiliser l'exerc. 1 b)). 6) Soit cc un nombre réel quelconque. Soit S, la fonction définie dans )O, +CO(,satisfaisant à la relation S,(x 1) - S,(x) = xE telle que S, (1) =O, et en outre telle que la dérivée de S, d'ordre égal à la partie entière 1) ' soit croissante (fonction qui est unique d'après a)). Montrer que l'on a de (or SL(x) - Sa (1) = ccS,-l(x), et
+
+
pour tout entierp 3 1, où C, est une constante qui, lorsque cc # - 1, est égale à
(cf. VII, p. 14, prop. 2 et VI, p. 23, exerc. 3). 4) Montrer que la fonction f (x) =
+ 1) = I/xu(x)
U(X
r(x'2) --
est la seule solution convexe de l'équation
(remarquer que cette équation entraîne u(x
X + 2) = l 44, +
et
appliquer l'exerc. 1 a)).
5) Généraliser les lemmes 1 et 2 de VII, p. 6 et 7 aux fonctions logarithmiquement convexes quelconques (cf. 1, p. 51, exerc. 2). Montrer que toute fonction logarithmiquement convexe est convexe. 6) Soit +(x) = ~ ' ( X ) I ~ ( X pour ) ; tout entier q > 1 et tout entier k tel que 1 < k démontrer les formules
(Utiliser la formule (9) de VII, p. 3.)
1,
FVR VII.21
EXERCICES
71) a) Soit g une fonction numérique continue pour x k O. Montrer que si g vérifie les deux identités
elle vérifie aussi l'identité
b) En déduire que si une fonction g a une dérivée continue pour x 3 O et vérifie l'identité
elle est de la forme a ( x - +), où a est une constante (remarquer que g vérifie une identité analogue, où p est remplacé par pn; faire tendre n vers +a,et en déduire que g'(x) = g'(t) 4. c) Conclure de b) que la fonction I' est la seule fonction ayant une dérivée continue pour x > 0 , vérifiant l'équation ( 1 ) de V I I , p. 1, et la formule de multiplication (12) de V I I , p. 14, pour une valeur de p.
Ji
(0
2) Pour tout nombre entier k > 1, on pose Sx =
n-*. Démontrer que, pour
- 1< r 4
1,
la série du second membre étant uniformément convergente dans tout intervalle compact contenu dans ) - 1, l ) , et absolument convergente pour 1x1 < 1. 3) Soit s un nombre réel fixe; montrer que lorsque t tend vers
+ it)l
-
+ co ou vers -a,on a
i 2 . l t y - " e-(n12)ltl
et
4) Soit t un nombre rtel fixe et # O; montrer que lorsque s tend vers
+ co,on a
(utiliser la relation des compléments).
5) Soit xn la racine de l'équation I"(x) = O appartenant à l'intervalle )-n, - n Montrer que l'on a 1 1 x n = - n +log n +O(-) (utiliser la relation des compléments et la formule (5) de V I I , p. 12). En déduire que
+
1(.
FVR VII.22
LA FONCTION GAMMA
6) Soit V, le déterminant de Vandermonde V(1,2,
où k est une constante.
$2
. . .,n) (A, III, p. 99) Montrer que l'on a
NOTE HISTORIQUE
(N.-B. -Les cette note.)
chiffres romains renvoient à la bibliographie placée à la fin de
L'idée d' <( interpoler )> une suite (un) par les valeurs d'une intégrale dépendant d'un paramètre réel A et égale à un pour A = n, remonte à Wallis (III, p. 55). C'est cette idée qui guide principalement Euler lorsque, en 1730 ((1), t. XIV, p. 1-24), il se propose d'interpoler la suite des factorielles. Il commence par k + l n k que ce produit k k+n est défini pour toute valeur de n (entière ou non), et qu'en particulier, pour n = +,il prend la valeur _S;V' d'après la formule de Wallis. L'analogie de ce résultat avec ceux de Wallis le conduit alors à reprendre l'intégrale
remarquer que n! est égal au produit infini
'(
k=l
)
(n entier, e quelconque), déjà considérée par ce dernier. Euler en obtient la n! valeur par le développement du binôme; un change(e l)(e 2). . . (e n) ment de variables lui montre alors que n! est la limite, pour z tendant vers O, de 1 lex2n l'intégrale JO dx, d'où la fi seconde intégrale eulérienne u
+
+
+
par la même méthode, et l'usage de la formule de Wallis, il obtient la formule J: d l o g l/x dx = _SA Dans . ses travaux ultérieurs, Euler revient fréquemment à ces intégrales; il découvre ainsi la relation des compléments ((1)' t. XV, p. 82 et t. XVII, p. 342), la formule B(p, q) = r(p) F(q)/r(p + q) ((1)' t. XVII, p. 355)' et le cas particulier de la formule de Legendre-Gausscorrespondant à x = 1 ((1))t. XIX, p. 483) ;le tout bien entendu sans l'inquiéter de questions de convergence. Gauss poursuit l'étude de la fonction l? à l'occasion de ses recherches sur la fonction hypergéométrique, dont la fonction I' est un cas limite (II); c'est au cours de ces recherches qu'il obtient la formule générale de multiplication (déjà remarquée par Legendre peu auparavant pour p = 2). Les travaux ultérieurs sur I' ont surtout porté sur le prolongement de cette fonction au domaine complexe. Ce n'est que récemment que l'on s'est aperçu que la propriété de convexité
FVR VII.24
LA FONCTION GAMMA
logarithmique caractérisait P(x) (dans le domaine réel) à un facteur près parmi toutes les solutions de l'équation fonctionnelle f (x + 1) = xf (x) (III) ; et Artin a montré (IV) comment on peut rattacher simplement tous les résultats classiques sur F(x) à cette propriété. Nous avons suivi d'assez près son exposé
BIBLIOGRAPHIE
(1) L. EULER,Obera omnia, Leipzig-Berlin (Teubner): t. X I V (1924), t. X V (1927), t. XVII (1915) et t. X I X (1932). (II) C. F. GAUSS,Werke, t. III, Gottingen, 1866. Laerebog i matematisk Analyse, t. III, Kopenhagen, 1922, (III) H. BOHRund J. MOLLERUP, p. 149-164. (IV) E. ARTIN,Einführung in die Theorie der Gammafunktion, Leipzig (Teubner), 1931.
INDEX DES NOTATIONS fl(xo), fd(xo), f;(~o),Df(xo): 1, P. 12 f', f,, f,, Df, dfldx: 1, p. 13 Dnf(x,), f(")(x0): 1, p. 28 Dnf, f'"): 1, p. 28 f(t)dt, f : II, p. 8
lXo 1; SI
Szo
lxo
f(t)dt7 f : 11, p. 8 h(t) l",: II, p. 9 f: II, p. 13 f ( t ) dt: II, p. 15 e, exp x ( x réel) : III, p. 2 log x (x réel > 0) : III, p. 2 n: III, p. 4 cos x, sin x (x réel) : III, p. 5 tg x, cotg x, sec x, cosec x: III, p. 5 Arc sin .x, Arc cos x, Arc tg x: III, p. 5 e', exp (z) (z complexe) : III, p. 7 log z (z complexe non situé sur le demi-axe réel négatif) : III, p. 10 cos z, sin z, tg Z, cotg z ( Z complexe) : III, p. 12 ch x, sh x, th x: III, p. 12 Arg sh x, Arg ch x, Arg tli x : III, p. 13
):(
( m réel, n entier
> 0) : III, p.
18
eA, cxp A (-4 endomorphisme continu d'un espace norme) : IV, p. 27 = p ( 6V), , R,, yfm(a, V) : V, p. 2 f +- g, fh, J/f11, fg (f, g fonctions dc X (5, V)) : V, p. 3 f g, g f (,f et g fonctions nurnériquîs 2 0) : V, pl 3 fi fi,f, 2 fl (fl fonction dc X ( 5 , V,), f, fonction de T ( 5 , V,)): V, p. 3
< > <
fxg:V,p.3 f «g, g »f (f et g fonctions numériqucs 3 0) : V, p. 5 fl « f2, f2» f, (f, fonction de If($,VI), f, fonction de X (8, V,)) : V, p. 5 f g : V, p. 6 O ( f ), Qdf1, o ( f ), o d f 1 : V, S. 9 Zox7Z,x: V, p. 19 ~ ( y (iY ) corps de Hardy) : V, p. 38 : V, p. 41 e~(x)7 N
3
k=O
akDk:VI, p. 4
B,(x) : VI, p. 7 6,: VI, p. 7 u%(f( 4 ) ): VI, p. 9 F(x) (x réel) : VII, p. 7 B(x, y) : VII, p. 8 r ( z ) (z compIexe) : VII, p. 10.
INDEX TERMINOLOGIQUE
Absolument convergente (intégrale -) : II, p. 18 Accroissements finis (théorème des -) : 1, p. 23 Adjonction à un corps différentiel d'une racine d'un polynôme, d'une primitive, d'une exponentielle de primitive: III, p. 28, exerc 25. Adjointe (équation -) d'une équation différentielle linéaire: IV, p. 25 Appel1 (polynômes d' -) : VI, p. 5 Approchée (solution ?) à c prèsd'une équation di-ffé~entielle:IV, p. 4~ S ~ m ~ t o t(développement i~ue -) : voir Développement asymptotique Au-dessous (point -) d'un graphe: 1, p. 32 Au-dessus (point -) d'un graphe: 1, p. 32 -
-
-
-
-
-
Bernoulli (nombres de -) : VI, p. 7 Bernoulli (polynômes de -) : VI, p. 7 Binôme (formule du -, série du -) : III, p. 18 Caractère local (relation de -) : V, p. 2 CaractCristiques (racines -) d'une équation différentielle linéaire à coefficients constants: IV, p. 30 Cauchy (critère de -) pour les intégrales: II, p. 16 Cauchy (critère de convergence de -) : V, p. 28 Cauchy (théorème de -) : IV, p. 10 Cauchy-Maclaurin (critère de convergence de -) : V, p. 27 Changement de variables (formule de -) : II, p. 11 Coefficients d'un développement asymptotique: V, p. 12 et p. 17 Coefficients binomiaux: III, p. 18 Comparables (fonctions -) : V, p. 7 Comparables d'ordre k (fonctions -) : V, p. 22 Comparaison (échelle-de L)i V,-p. 1 0 Compléments (relation des -) : VII, p. 12 Concave (fonction -) : 1, p. 35 Condition de Lipschitz.: IV, p. 7 Congruences de Kummer: VI, p. 25, exerc. 9 Constante d'Euler: V, p. 32 Convergente (intégrale -) : II, p. 14 Convexe (fonction -) : 1, p. 32 Corps de Hardy: V, p. 36 Corps différentiel: III, p. 28, exerc. 25 Cosécante: III, p. 5 Cosinus d'un nombre complexe: III, p. 12 Cosinus hyperbolique: III, p. 12 Critère de Cauchy pour les intégrales: II, p. 16 Critère de convergence de Cauchy: V, p. 28 Critère de convergence de Cauchy-Maclaurin: V, p. 27 Critère de convergence de d'Alembert: V, p. 35 Critère de convergence d'Ermakoff: II, p. 34, exerc. 8 Critère de convergence de Raabe: V, p. 34 Critères de convergence de seconde espèce: V, p. 34 Crit2resdecowergenee legarithmiquesponr les intégrales: V, p. 19 -
-
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-
FVR VII. 28
FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
Critères de convergence logarithmiques pour les séries: V, p. 28 D'Alembert (critère de convergence de -) : V, p. 35 Demi-tangente à droite, demi-tangente à gauche: 1, p. 19 Dérivable (fonction -) en un point: 1, p. 11 Dérivable (fonction -) dans un intervalle: 1, p. 12 Dérivable à droite, à gauche (fonction -) en un point: 1, p. 12 Dérivable à droite, à gauche (fonction - ) dans un intervalle: 1, p. 12 Dérivable (fonction n fois -) en un point: 1, p. 28 Dérivable (fonction n fois -) dans intervalle: 1, p. 28. Dérivée d'une fonction: 1, p. 11 Dérivée à droite, dérivée à gauche: 1, p. 12 Dérivée infinie: 1, p. 18 Dérivée logarithmique: III, p. 4 Dérivée n-ème: 1, p. 28. Dérivée première : 1, p. 11. Dérivée seconde: 1, p. 28 Dérivée symétrique: 1, p. 45, exerc. 13 Déterminant de n intégrales d'un système de n équations différentielleslinéaires: IV, p. 23 Détermination principale du logarithme d'un nombre complexe: III, p. 10 Développement asymptotique d'une fonction par rapport à une échelle de comparaison: V, p. 12 Développement asymptotique à la précision g,: V, p. 12 Développement asymptotique plus précis qu'un autre: V, p. 13 Développement asymptotique réduit à la précision go: V, p. 13 Développement asymptotique à coefficients variables: V, p. 17 Développement de Stirling de log F(z) : VII, p. 15 Développement de Taylor d'ordre n: 1, p. 30 Développement eulérien de cotg z : VI, p. 15 Développement eulérien de sin z : VI, p. 17 Développement taylorien généralisé d'un polynôme: VI, p. 6. Développement taylorien généralisé d'une fonction: VI, p. 10 Dominée (fonction -) par une autre: V, p. 3 Droite asymptote à un graphe: 1, p. 51, exerc. 7 Droite d'appui du graphe d'une fonction convexe: 1, p. 37 Droite localement au-dessous, localement au-dessus d'un graphe: 1, p. 39 Droite localement sur un graphe: 1, p. 39 Echelle de comparaison: V, p. 10 Equation différentielle à variable réelle: IV, p. 1 Equation différentielle adjointe: IV, p. 25 Equation différentielle d'ordre n: IV, p. 2 Equation différentielle du premier ordre: IV, p. 2 Equation différentielle linéaire: IV, p. 16 Equation différentielle linéaire homogène: IV, p. 2 Equation différentielle linéaire d'ordre n: IV, p. 30 Equation différentielle lipschitzienne: IV, p. 10 Equation différentielle localement lipschitzienne: IV, p. 10 Equation différentielle scalaire: IV, p. 2 et p. 30 Equivalentes (fonctions -) : V, p. 6 Escalier (fonction en -) : II, p. 4 Euler (constante d' -) : V, p. 32 Euler (formules d' -) : III, p. 9 Euler-Maclaurin (formule sommatoire d' : VI, p. 14 Eulérien (développement -) de cotg z: VI, p. 15
->
INDEX TERMINOLOGIQUE
FVR VII. 29
Eulérien (développement -) de sin z: VI, p. 17 Eulériennes (intégrales -) : VII, p. 6 Exponentielle complexe: III, p. 7 Exponentielles itérées: V, p. 41 Extension élémentaire d'un corps différentiel: III, p. 29, exerc. 28 Extension (H) d'un corps de Hardy: V, p. 41 Faiblement comparables (fonctions - ) : V, p. 4 Fonction à variation bornée: II, p. 29, exerc. 5 Fonction concave, fonction convexe: 1, p. 34 Fonction croissante à droite: 1, p. 43, exerc. 1 Fonction dérivable: 1, p. 12 Fonction dérivable à droite, dérivable à gauche: 1, p. 12 Fonction dérivée: 1, p. 13 Fonction dominée par une autre: V, p. 3 Fonction élémentaire: III, p. 29, exerc. 28 Fonction en escalier: II, p. 4 Fonction (H): V, p. 41 Fonction indéfiniment dérivable: 1, p. 28 Fonction lipschitzienne: IV, p. 7 Fonction localement lipschitzienne: IV, p. 10 Fonction logarithmiquement bornée: V, p. 4 Fonction logarithmiquement convexe: VII, p. 6 Fonction négligeable devant une autre: V, p. 5 Fonction n fois dérivable: 1, p. 28 Fonction prépondérante sur une autre: V, p. 5 Fonction réglée: II, p. 4 Fonction réglée par morceaux: II, p. 13 Fonction régulièrement convexe: V, p. 49, exerc. 5 Fonction strictement concave, strictement convexe : 1, p. 34 Fonction suradditive: 1, p. 54, exerc. 25 Fonctions comparables : V, p. 7 Fonctions comparables d'ordre k: V, p. 22 Fonctions équivalentes: V, p. 16 Fonctions faiblement comparables: V, p. 4 Fonctions fortement comparables : V, p. 7 Fonctions semblables: V, p. 4 Fondamental (système -) d'intégrales d'un système d'équations différentielles linéaires: IV, p. 2 1 Formule de Gauss: VII, p. 3 Formule de Leibniz: 1, p. 28 Formule de multiplication de Legendre-Gauss: VII, p. 12 Formule de Stirling: V, p. 33 Formule de Taylor: 1, p. 29 Formule de Wallis: III, p. 31, exerc. 32 Formule de Weierstrass: VII, p. 3 Formule d'intégration par parties: II, p. 10 Formule d'intégration par parties d'ordre n: II, p. 10 Formule du changement de variables: II, p. 11 Formule sommatoire d'Euler-Maclaurin: VI, p. 14 Formules d'Euler: III, p. 9 Fortement comparables (fonctions -) : V, p. 7 Gauss (formule de -) : VII, p. 3 Gauss (intégrale de -) : VII, p. 10
FVR VII. 30
FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
(H) (extension -) : V, p. 41 (H) (fonction -) : V, p. 41 Hardy (corps de -) : V, p. 36 Hermite (polynômes d' -) : VI, p. 13 Homogène (équation différentielle linéaire -) Hyperboliques (fonctions -) : III, p. 12
: IV, p. 17
Identité de Redheffer: II, p. 37, exerc. 10 Indéfiniment dérivable (fonction -) : 1, p. 28 Indicatrice d'un opérateur de composition: VI, p. 10 Inégalité de Carleman: III, p. 25, exerc. 9 Inégalité de Carlson: III, p. 24, exerc. 4 Inégalité de Cauchy-Buniakowsky-Schwarz: III, p. 24, exerc. Y Inégalité de Hadamard: III, p. 26, exerc. 12 Inégalité de Hardy: III, p. 26, exerc. 10 Inégalité de Hardy-Littlewood: II, p. 38, exerc. 10 Inégalité de Hlawka: II, p. 38, exerc. 10 Inégalité de Holder: III, p. 23, exerc. 3 Inégalité d'Opial: II, p. 38, exerc. 10 Inégalité de H. Weyl: II, p. 38, exerc. 10 Intégrale absolument convergente: II, p. 18 Intégrale convergente: II, p. 18 Intégrale de Gauss: VII, p. 10 Intégrale de Raabe: VII, p. 14 Intégrale d'une équation différentielle: IV, p. 2 Intégrale d'une fonction réglée dans un intervalle compact: II, p. 13 Intégrale d'une fonction réglée par morceaux: II, p. 14 Intégrale normalement convergente: II, p. 23 Intégrale uniformément convergente: II, p. 21 Intégrales eulériennes : VII, p. 6 Intégration par parties (formule d' -) : II, p. 10 Intégration par parties d'ordre n (formule d' -) : I I p. 10 Itérées (exponentielles -) : V, p. 41 Itérés (logarithmes -) : V, p. 19 Legendre-Gauss (formule de multiplication de -) : VII, p. 12 Leibniz (formule de -) : 1, p. 28 Linéaire (équation différentielle -) : IV, p. 16 Linéaire homogène (équation différentielle -) : IV, p. 16 Linéaire d'ordre n (équation différentielle -) : IV, p. 30 Lipschitz (condition de - ) : IV, p. 7 Lipschitzienne (équation différentielle -) : IV, p. 10 Lipschitzienne (fonction -) : IV, p. 7 Localement au-dessous, localement au-dessus d'un graphe (droite -) : 1, p. 39 Localement lipschitzienne (équation différentielle -) : IV, p. 10 Localement lipschitzienne (fonction - ) : IV, p. 10 Localement sur un graphe (droite -) : 1, p. 39 Logarithme d'un nombre complexe (détermination principale du - ) : III, p. 10 Logarithme naturel: III, p. 2 Logarithme népérien: III, p. 2 Logarithmes itérés: V, p. 19 Logarithmique (dérivée -) : III, p. 4 Logarithmiques (critères de convergence -) : V, p. 19 Logarithmiquement bornée (fonction -) : V, p. 4 Logarithmiquement convexe (fonction -) : VII, p. 6
INDEX TERMINOLOGICUE
FVR VII. 31
Maximum relatif, maximum relatif strict: 1, p. 19 Méthode de variation des constantes: IV, p. 20 Minimum relatif, minimum relatif strict: 1, p. 19 Moyenne arithmétique ordinaire, moyenne arithmétique pondérée: III, p. 3 Moyenne géométrique ordinaire, moyenne géométrique pondérée: III, p. 3 Moyenne (théorème de la -) : II, p. 11 Moyenne (valeur -) d'une fonction: II, p. 8 Naturel (logarithme -) : III, p. 2 Négligeable (fonction -) devant une autre: V, p. 5 Népérien (logarithme -): III, p. 2 Nombre premier régulier, nombre premier irrégulier: VI, p. 25, exerc. II Nombres de Bernoulli: VI, p. 7 Normalement convergente (intégrale -): II, p. 23 Opérateur de composition: VI, p. 1, et p. 9 Opérateur de composition régulier: VI, p. 11 Opérateur de translation: VI, p. 2 et p. 9 Ordre d'un opérateur de composition: VI, p. 5 Ordre d'une fonction par rapport à une autre: V, p. 8 Partie principale d'une fonction relative à une échelle de comparaison: V, p. I l Partie principale d'une fonction relative à une échelle de comparaison et à un domaine de coefficients: V, p. 17 Peano (théorème de -) : IV, p. 6 Plus précis (développement asymptotique -) qu'un autre : V, p. 13 Polygone de Newton: V, p. 48, exerc. 3 Polynômes d'Appel1: VI, p. 5 Polynômes de Bernoulli: VI, p. 7 Polynômes d'Hermite: VI, p. 13 Précision d'un développement asymptotique: V, p. 12 Prépondérante (fonction -) sur une autre: V, p. 5 Primitive d'une fonction dans un intervalle de R : II, p. 1 Primitive d'ordre n : II, p. 13 Primitive seconde : II, p. 12 Primitive stricte: II, p. 2 Principe de comparaison des intégrales: II, p. 17 Raabe (critère de -) : V, p. 34 Raabe (intégrale de -) : VII, p. 14 Racines caractéristiques d'une équation différentielle linéaire à coefficients constants: IV, p. 30 Réduit à la précision go (développement asymptotique -) : V, p. 13 Réglée (fonction -) : II, p. 4 Réglée par morceaux (fonction -) : II, p. 13 Régulier (opérateur de composition -) : VI, p. I l Relation de caractère local: V, p. 2 Relation des compléments: VII, p. 12 Résolvante d'une équation différentielle linéaire: IV, p. 19 Reste de la formule de Taylor: 1, p. 30 et II, p. 12 Reste de la formule sommatoire d'Euler-Maclaurin: VI, p. 14 et p. 19 Reste d'un développement asymptotique: V, p. 12 Rolle (théorème de -) : 1, p. 20
FVR VII. 32
FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
Scalaire (équation différenticlle -) : IV, p. 1 Sécante: III, p. 5 Second théorème de la moyenne: II, p. 31, exerc. 16 Semblables (fonctions -) : V, p. 4 Série génératrice des polynômes d'Appel1 attaches à un opératrur de composition: VI, p. 6 Signe constant (fonction de -) : V, p. 7 Sinus d'un nombre complexe: I I I , p. 12 Sinus hyperbolique: III, p. 12 Solution d'une équation différentielle: IV, p. 2 Solution approchée à E près d'une équation différentielle: IV, p. 3 Solution strictc d'une équation différentielle: IV, p. 2 Stirling (développcrnent de -) : VII, p. 15 Stirling (formule de -) : V, p. 33 Stricte (prirnitivr -) : II, p. 2 Stricte (solution - ) d'unr équation différentielle: IV, p. 2 Strictement au-dcssous, strictement au-dessus d'un graphe (point -) : 1, p. 32 Strictement concave, strictement convexe (fonction -) : 1, p. 34 Suite de définition d'une fonction (H) : V, p. 4 1 Système d'équations différentielles: IV, p. 2 Système d'équations diff6rcntielles linéaires: IV, p. 16 Système fondamental d'intçgralcs d'un système d'équations différentielles lintaires: IV, p. 21 Tangente à un graphe: 1, p. 19 Tangent? hyperboliquc: III, p. 12 Taylor (développement de - ) : 1, p. 30 'Taylor (formule de -) : 1, p. 29 'Termes d'un développement asymptotique: V, p. 12 TliCorèmc dc Cauchy: IV, p. 10 Théorème de Clauscn-von Staudt: VI, p. 24, exerc. 6 Théorème de la moyenne: II, p. 11 Théorème de Liouville: III, p. 30, exerc. 29 Théorème de Peano: IV, p. 6 Théorème de Rolle: 1, p. 20 Théorème dcs accroisscmcnts finis: 1, p. 23 'Théorèmes de Du Bois-Reymond: V, p. 53, exerc. 8 Théorèmc taubérien de Hardy-Littlewood: 1, p. 50, exerc. 18 Uniformément convergente (intégrale -)
: II, p. 21
Valeur moyenne d'une fonction: II, p. 8 Variation des constantes (méthode de -) : IV, p. 20 Weierstrass (formule de -) : VII, p. 3 Wronskicn de n intégrales d'une équation différcnticllc linéaire d'ordre n: IV, p. 32
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
............................................
.................................... ...................................... § 1. Dérivée première 1. Dérivée d'une fonction vectorielle ................ 2. Linéarité de la dérivation ........................ 3 . Dérivée d'un produit ........................... 4. Dérivée de l'inverse d'une fonction . . . . . . . . . . . . . . . 5. Dérivée d'une fonction composée . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Dérivée d'une fonction réciproque ................ 7 . Dérivées des fonctions numériques ................
..
CHAPITRE I
DÉRIVÉES
§ 2. Le théorème des accroissementsjnis ........................ 1 Le théorème de Rolle ........................... 2 . Le théorème des accroissements finis pour les fonctions numériques .................................. 3 . Le théorème des accroissements finis pour les fonctions vectorielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Continuité des dérivées ..........................
.
3 3. Dérivées d'ordre supérieur ............................... 1. Dérivées d'ordre n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3 4. Fonctions convexes d'une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Définition des fonctions convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Familles de fonctions convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
3 Continuité et dérivabilité des fonctions convexes . . . . . . 4. Critères de convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du 3 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du § 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du 5 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du fj 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.. PRIMITIVES ET INTÉGRALES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1. Primitives et intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CHAPITRE II
FVR VI1. 34
FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
1. Définition des primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Existence des primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Fonctions réglées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. Propriétés des intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Forme intégrale du reste de la formule de Taylor; primitives d'ordre supérieur ....................
$ 2 . Intégrales dans les intervalles non compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 . Définition d'une intégrale dans un intervalle non compact
....................................
2 . Intégrales de fonctions positives dans un intervalle non
compact .................................... 3. Intégrales absolument convergentes . . . . . . . . . . . . . . .
$ 3. Dérivées et intégrales de fonctions dépendant d'un paramèt~e. . . .
1 . Intégrale d'une limite de fonctions dans un intervalle compact .................................... 2 . Intégrale d'une limite de fonctions dans un intervalle non compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Intégrales normalement convergentes . . . . . . . . . . . . . . 4. Dérivée par rapport à un paramètre d'une intégrale dans un intervalle compact .................... 5. Dérivée par rapport à un paramètre d'une intégrale dans un intervalle non compact . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Interversion des intégrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du 5 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du 5 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du $ 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
..................... 5 1. Dérivées des fonctions exponentielles et circulaires . . . . . . . . . . . . . 1. Dérivées des fonctions exponentielles; nombre e . . . . . 2. Dérivée de log, x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Dérivées des fonctions circulaires; nombre 7~ . . . . . . . . 4. Fonctions circulaires réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. L'exponentielle complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Propriétés de la fonction e2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7. Le logarithme complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CHAPITRE III - FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
8. Primitives des fonctions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . 9. Fonctions circulaires complexes; fonctions hyperboliques .....................................
I I I .1 I I I .1 I I I .1 111.3 111.4 111.5 111.7 111.8 111.10 I I I .11 I I I .12
TABLE DES MATIÈRES
§ 2. Dévelop~ementsdesfonctions exponentielles et circulaires. et desfonctions qui s'y rattachent ............................... 1. Développement de l'exponentielle réelle ........... 2. Développements de l'exponentielle complexe. de cos x et sin x ...................................... 3. Le développement du binôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Développements de log (1 + x). de Arc tg x et de Arcsinx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du fj 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du 5 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Note historique (chapitres 1-11-111) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..
CHAPITRE IV
.
FVR VI1 35
ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 Théorèmes d'existence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. La notion d'équation différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . 2 . Équations différentielles admettant pour solutions des primitives de fonctions réglées . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 . Existence de solutions approchées . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Comparaison des solutions approchées ............. 5. Existence et unicité de solutions des équations lipschitziennes et localement lipschitziennes ............ 6. Continuité des intégrales en fonction d'un paramètre . 7. Dépendance des conditions initiales ............... § 2 . Équations d$érentielles linéaires .......................... 1. Existence des intégrales d'une équation différentielle linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 . Linéarité des intégrales d'une équation différentielle linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Intégration de l'équation linéaire non homogène . . . . 4. Systèmes fondamentaux d'intégrales d'un système linéaire d'équations différentielles scalaires . . . . . . . 5. Equation adjointe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Équations différentielles linéaires à coefficients constants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7. Équations linéaires d'ordre n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8. Équations linéaires d'ordre n à coefficients constants . 9. Systèmes d'équations linéaires à coefficients constants . Exercices du 5 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du fj 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
111.15 I I I.15
FVR VI1. 36
FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
Note historique ......................................... Bibliographie ..........................................
v.. ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS .................. $ 1. Comparaison des fonctions dans un ensemblejltré . . . . . . . . . . . . . 1 . Relations de comparaison: 1. Relations faibles . . . . . . 2 . Relations de comparaison: II. Relations fortes ...... 3. Changement de variables ........................
CHAPITRE
4. Relations de comparaison entre fonctions strictement positives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. Notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
$ 2 . Développements asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Echelles de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Parties principales et développements asymptotiques . 3. Sommes et produits de développements asymptotiques
.
4 Composition des développements asymptotiques ..... 5. Développements asymptotiques à coefficients variables
$ 3 . Développements asymptotiques des fonctions d'une variable réelle . . . 1. Intégration des relations de comparaison: I . Relations faibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 . Application: critères logarithmiques de convergence des intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 . Intégration des relations de comparaison: II . Relations fortes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Dérivation des relations de comparaison . . . . . . . . . . . 5. Partie principale d'une primitive ................. 6. Développement asymptotique d'une primitive . . . . . .
.
§ 4 Application aux séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 . Critères de convergence des séries à termes positifs . . 2 . Développement asymptotique des sommes partielles d'une série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Développements asymptotiques des produits partiels d'un produit infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Application : critères de convergence de seconde espèce pour les séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
Appendice . Corps de Hardy . Fonctions ( H ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 . Corps de Hardy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Extension d'un corps de Hardy . . . . . . . . . . . . . . . . . .
FVR VIL 37
TABLE DES MATIÈRES
. . . .
3 Comparaison des fonctions d'un corps de Hardy .... 4 Fonctions (H) ................................. 5 Exponentielles et logarithmes itérés ............... 6 Fonction réciproque d'une fonction (H) ........... Exercices du 5 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du $ 3 ........................................ Exercices du 5 4 ........................................ Exercices de l'Appendice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
.
CHAPITRE VI . DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS FOR-
.................... 5 1. Développements tayloriens généralisés ......................
MULE SOMMATOIRE D'EULER-MACLAURIN
1. Opérateurs de composition dans une algèbre de polynômes ...................................... 2. Polynômes d'Appell attachés à un opérateur de composition ..................................... 3. Série génératrice des polynômes d'Appel1 .......... 4. Polynômes de Bernoulli ......................... 5. Opérateurs de composition sur les fonctions d'une variable réelle ............................... 6. Indicatrice d'un opérateur de composition ......... 7. La formule sommatoire d'Euler-Maclaurin .........
$ 2 . Développements eulériens des fonctions trigonométriques et nombres
de Bernoulli ...................................... 1. Développement eulérien de cotg z . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Développement eulérien de sin z . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Application aux nombres de Bernoulli .............
.
$ 3. Majoration du reste de la formule d'Euler-Maclaurin . . . . . . . . . 1. Majoration du reste de la formule d'Euler-Maclaurin
2 . Application aux développements asymptotiques . . . . .
Exercices du 9 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du 3 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du 5 3 ........................................ Note historique (chapitres V et VI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
........................ dans le domaine réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CHAPITRE VIL . LA FONCTION GAMMA
5 1. La fonction
gamma 1. Définition de la fonction gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
FVR VI1 38
FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
2. Propriétés de la fonction gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
3 Les intégrales eulériennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
$ 2 . La fonction gamma dans le domaine complexe . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Prolongement à C de la fonction gamma .......... 2. La relation des compléments et la formule de multiplication de Legcndre-Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 . Le développement de Stirling . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du $ 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices du 3 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Note historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Index des notations ..................................... Index terminologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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