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L<Jii :
«
/;
u
Extrait de la
du
HE VUE BIBLIQUE 1'^
Avril
1908
LE SERVITEUR DE lAHVÉ UN NOUVEL ARGUMENT
POUR LE SENS INDIVIDUEL MESSIANIQUE.
LE SERVITEUR DE lAHVÉ. UN NOUVEL ARGUMENT POUR LE SENS INDIVIDUEL MESSIANIQUE,
Deux ouvrages assez considérables ont question du Serviteur de lahvé.
personnage présenté sous ce
42,
1-4 (1-9);
réejle,
49, un individu,
fication
du peuple
50,
le Messie,
été publiés
comme on
nom dans
si le
1-G;
s'agit,
Il
52, 13
4-9;
-
quatre passages,
les
53,
en 1907 sur la de décider
sait,
12, est
Is.
une personne
ou une personne morale,
la
personni-
d'Israël.
Workman, professeur au collège wesleyen de Montdéveloppe cette seconde interprétation (1). Le style oratoire et le ton placidement affirmatif de son livre, avec le parti pris d'ignorer les adversaires, ne donnent pas une idée exacte du M. G. Coulson
réal,
admet
et
problème, qui a
fait l'objet
nières années. Dans
de
vives discussions pendant ces der-
si
un travail d'un
caractère bien plus scientifique (2), M. Franz Feldmann, professeur à la Faculté de théologie catholique
de l'Université de Bonn, discute en détail
ments de
ses devanciers;
il
opinions et les argu-
analyse avec soin toutes les données du
texte des quatre passages, et, avec blit
les
un ordre
très
méthodique,
sur des preuves solides la conclusion suivante
:
le
il
éta-
Serviteur est
un personnage à venir, prophète, prêtre et roi, le Messie. Sur un dû s'arrêter davantage, pour donner
point cependant l'auteur aurait
plus de force à sa démonstration
:
Comment
les
passages sur
le
Ser-
en particulier 42, i-4 {ou /-P), s'accordent-ils avec le contexte? La solution des difficultés n'est pas entièrement satisfaisante viteur,
tant
que
En
l'on n'a pas éclairci ce point.
effet,
dans cette grande controverse sur
le Serviteur
de lahvé,
la plupart des critiques se partagent en deux camps opposés. Les uns
tiennent pour le sens individuel et pour l'interpolation des quatre (1) (2)
The Servant of Jehovah, Londres, Der Knecht Gotten in Isaias Kap.
1907. 40-b5, Fribourg-en-Brisgau, 1907.
juKemenl prononcent (>our autljtînticité d«»« passages, et, à ratuse du conledtey pour le sens* coileclif. La vérité, me senible-t-il, n'est pas tout entière ou d'un cAté ou de l'autre; comme il arrive d'ordinaire dans les questions de ce genre, loi'S([ut' d'excellents esprits ne sont pas d'accord, il y a des deux cAtés une part de vérité. Ceux rpii, avec Dulim, soutiennent le sens individuel ont certainement pour eux le témoi.içnage très clair et très naturel du texte des quatre passages (surtout de 49, l-t> et de 52, 1353, 12). Par contre, les arguments en faveur de lauthenticité sont bien forts. De part et d'autre on fait appel au contexte. Mais de» (juatre passages où est représenté le Serviteur individuel, ju>î souffrant, un seul, le premier. 42, 1-9, est mêlé au context»- «mi apparaît l'autre serviteur, le peujile d'Israël. 11 me semble donc, aujourd'hui encore comme il y a trois ans, que la solution du problème psLSSfi^i^s ^11
I.
Serviteur, lesqu»
ir
i
fion arec If ionier/e artupl. f.cs iiulrr.sse
consiste à remettre ce
49, Tous
7.
passage 42,
1-î)
1
à sa place primitive, après
Par cette simple transposition on obtient
les
passages sur
le
le résultat
suivant
:
Serviteur individuel sont alors dans deux
poèmes spéciaux gui jamais n appellent le peuple d'Israël du nom de « serviteur ». Donc, 1) le contexte ne nous oblige pas à regarder les guatre passages comme interpolés mais un seul comme déplacé; 2) le contexte désormais ne prouve rien contre le sens individuel. Plusieurs critiques ont admis cette transposition, en particulier le y
savant et regretté Paul Vetter, professeur à l'Université catholique de
Tubingue
(1).
Je regrette beaucoup que M. Feldmann, pour la rejeter,
au jugement du P. llontheim, professeur de théologie. A6n de défendre mes positions dans cette ([uestion capitale, qu'il me soit permis de présenter d'abord quelques considérations sur l'ims'en soit tenu
probabilité du sens collectif et sur l'authenticité des quatre passages,
de la transposition de 42, 1-î), avec un argument du plan général des neuf poèmes 40 et suiv.. cnliii. «»n
puis, les preuves
nouveau
tiré
appendice, la critique des conjectures
du
P.
Hontheim.
Considérés en eux-mêmes, nbstraclioii faite du contexte, les ({uatre sur le Serviteur de lahvé tracent le portrait d'un individu :
|)a.ssages c'est le
à
sens naturel du texte, le seul sens probable, f.esexégètes sont
peu près unanimes sur ce point. Le texte parle, en I)
M. P. Vett«r trouve
ma transposiUon de 42,
\-\)
«
elfet,
conTaincante
•
d'un perTkeot. Qtmr-
LE SERVITEUR DE lAHVÉ.
4
sonnage qui a une vocation relative au peuple
joue un
d'Israël, qui
rôle éminent, qui est innocent, qui soull're et meurt. Rien dans le texte des quatre passages n'invite à voir, sous les traits de ce person-
nage, une personne morale, une collectivité. Le singulier est toujours employé lorsqu'il est question du Serviteur; le pluriel, au contraire,
quand
il
s'agit
de ceux qui
de ceux pour qui
le maltraitent,
il
subit une expiation.
nombre
Mais le contexte, au sentiment d'un assez bon
montre que nous avons
En 41, de
là
8, 9 et ailleurs le
d'exégètes,
une personnification du peuple
peuple
d'Israël.
clairement désigné sous
est
le
nom
donc aussi dans les autres passages Pourtant, dans ce contexte auquel on fait appel, la dénomination de « Serviteur de lahvé » s'applique à un Serviteur bien distinct. A grouper les traits caractéristiques contenus dans ce que l'on nomme le contexte^ et les traits exprimés par le texte des quatre passages, nous obtenons les portraits de deux Serviteurs tout différents. L'un est pécheur, coupable dès les temps anciens, 43, 24-28; 48, Serviteur de lahvé
«
»
:
!
53, 8; l'autre, parfaitement innocent « Il n'y eut point d'injustice en ses œuvres, et point de mensonge en sa bouche », 53, 9; cf. 42, 1-4; 50, 4-6; il est « le Juste », 53, il. L'un est rebelle, sourd, 42, 19, 20; 43, 8; 48^ 8; l'autre docile, à l'oreille ouverte et attentive, 50, 4, 5. Le premier méconnaît l'œuvre de lahvé, 42, 20; 48, 5; le second doit annoncer la Loi et l'œuvre de lahvé aux peuples les plus loin1, 4, 8,
tains,
10, 18;
42,
L'un
4;
:
49,
6.
est aveugle,
chargé
42, 19; 43, 8;
42, 24; 43, 42, 7; 49, 6, alarmé, 41, 9, 10,
L'un, exilé, captif, exilés et des captifs,
L'un craintif,
Lumière des nations 42, 6, 7; 49, 6.
l'autre, «
ouvrir les yeux des aveugles
d' «
»,
5, 6, etc.; l'autre,
le
premier,
«
des peuples
libérateur des
9.
13, 14;
43,
»
sont livrés
«
44, 2; l'autre 42, 4; 50, 7-9.
5;
1,
plein de courage, de force et de confiance, 49, 5;
Pour
»,
en échange de sa
au contraire, livre sa vie et, en échange, re53, 10-12. L'un est évidemment le peuple élu, le peuple de lahvé, 41, 8, 9, etc.; l'autre est appelé « Alliance du peuple », 42, 6; 49, 8, c'est-à-dire intermédiaire ou base d'une nouvelle alliance de Dieu avec le peuple; et il est, par conséquent, distinct du peuple; et aussi, en parlant de lui, le prophète dit « 'mis à mort' pour le péché de vie »,
43,
4; le second,
çoit des multitudes,
mon
peuple
»,
53,
Donc, d'une part,
8.
le
peuple dlsraël appelé
«
Serviteur de lahvé »;
LK SKKVITKL» sons cette
d'ail tro part,
môme
L)K lAlIVK.
5
tl<';noininatinn,
un perHonnag« do ca-
raolèn' trôs dilFi'Tent, toujours représenté sous des traits individuels,
souvent opposé au premier Serviteur, ou, au moins,
second Serviteur prouvé par
«^i
(le
(j'ia est-il
le
une personnification
il
[.
m|.'
' I
i
contexte? Ne peut-on pas concevoir qu
mali;ré la dénomination
ait lu,
Ii
de
distinî:,'iié
commune, deux personnes
lui. »
1
il
du
plus logi(jue et plus clair de dire qu'il s'agit uniquement
Kst-il
peuple, mais
t\
des points de vue
si
y
différenies?
divers qu'on peut lui ap[di(pir'r
toute une série d'attributs contradictoires? Keuss, avant tout préoccupé de repousser le sens messianique, disait Ainsi le Serviteur de Dieu est à prendre tantôt dans un sens plus général, pour la masse, du moins pour la majorité du peuple; tantôt plus exclusivement '<
:
pour
le
noyau
resté
pur
Ce noyau
et fidèle.
est considéré tantôt
point de vue de Thistoire... tantôt au point de vue de l'avenir Est-il
vraisemblable ([ue
prophète
le
ait
au I
.
représenté ainsi les chos#»s,
même
prophétie, sous un même nom, des sujets de l'un à l'autre sans avertir, sans rien explibonne volonté du lecteur le soin de distinguer les
confondu, dans une
ditierents, et passé
si
quer, laissant à la points
(le
vue où
pour concevoir
faut se placer
il
les
multiples as-
pects de ce Peuple-Serviteur, véritable Protée?
Aussi la plupart des partisans
du sens
collectif pensent-ils aujour-
d'hui rendre leur solution plus simple et plus acceplable en disant,
avec Giesebrecht rique, les
du peuple
difficultés,
et
Budde,
qu'il s'agit tout le
temps de
entier. Mais cette interprétation, loin
fait
\
Israël histo-
de résoudre
manifestement violence au texte en divers en-
droits.
M. Henri Monnier, disciple indépendant d'Augnste Sabatier, dans son récent ouvrage, La Mission historique de Jésus (1906, p. 278 et
sentiment très vif et très juste de ces difficultés « Les contours de la personnalité du serviteur de lahvé ne sont pas accusés. suiv.), a le
:
prophète qui parle?
Kst-ce Israël? Est-ce le véritable Israël? Est-ce le
Sont -ce les païens? et dans ce cas,
comment comprenneot-ils que
les
du Serviteur ont
été endurées pour eux? Autant de quespeu près insolubles... Uue le Serviteur de lahvé ne représente pas l'ensemble d'Israël, mais seulement la portion fidèle du peuple, c'est ce ([ui résulte avec évidence, semble-t-il, de ce fait, que le Serviteur de lahvé est suw o. hé. Le second Ésaïe (2 ne met
souffrances tions à
«
(1) Ij's (2)
Prophètes, 1876,
t.
II,
p. iSn.
Les crilique* que je cile parlent du
<
Second
Is
i
t
bon de remarquer que U que»lioa de uv(>ir
question du Serviteur de lativé est distincte et indopcad^ult: de le
livre d'Isiïc est
l'œuvre d'un ou de plusieurs auleura.
U <.i
6
StHVITELK DE lAHVE.
l.L
pas en doute
péché
le
d'Israël [cette
considération
contre Giesebrecht, Kônig, Budde, Marti,
Mais
etc.|...
est
très forte
faut remar-
il
quer que le véritable Israël, s'il a été éprouvé, n'a pas souffert plus que l'autre. Comment se fait-il donc que le peuple dans son ensemble méprise le véritable Israël à cause de ses souffrances, s'il a souffert « Le châtiment ({ui nous apautant que lui? Connnent peut-il dire :
porte la paix est tombé sur lui
prophétie est pleine d'obscurités.
la
aussi a élé châtié?
», si lui
On
le voit
:
»
L'exégèse qui interprète le Serviteur
d'Is.
53
dans un sens collectif
due aux Juifs du moyen âge; elle a été imaginée pour les besoins polémique contre les chrétiens, ainsi que l'avouent les rabbins David Kimchi (Quamhi), Jacob ben Ruben le Rabbanite, Joseph ben Nathan, Mosé ben Nahman, Abarbanel, Abraham Farissol, etc. L'exégèse juive de ce chapitre est facile à étudier, grâce au travail de Pusey, Driver et Neubauer qui ont réuni et traduit une soixantaine de passages sur ce sujet, extraits des œuvres rabbiniques (1). Il suffira de citer l'honnête rabbin Mosé Kohen ibn Crispin, de la fm du
est
de
la
souligne les passages importants)
xiv*" siècle (je
«
:
Celte parnsa (ch. 53), les commentateurs sont d'accord pour l'expliquer
captivité d'Israël,
quoique
le singulier soit
employé tout
le
Serviteur est comparée par eux inconsidérément avec 41, 8 serviteur »,
nom
choisi)
;
mais
gulier; et,
mais
Israël,
pas comprendre nation du
« toi, Israël,
tu es
prophète parle du peuple d'Israël au singulier. Ici pourtant
oii le
mentionne pas
de
il
dit
mot dans
le
le
comme
il
mon
ne simplement mon Serviteur; nous ne pouvons donc
même
sens.
de son père Israël (ou Jacob,
ici il dit
la
temps. L'expression mon
De plus, dans 41, comme dans ce qui
seulement mon Serviteur^ et
il
8
il
suit
appelle toute la :
Jacob que
emploie uniformément
n'y a aucune raison qui nous y oblige,
il
j'ai
le sin-
pourquoi interpréte-
rions-nous ici ce mot dans le sens collectif, et détournerions-nous ainsi le passage de son sens naturel? D'autres ont pensé qu'il s'agit des justes dans le monde présent, qui sont opprimés et écrasés maintenant, mais qui un jour auront l'intelligence et « brilleront comme la lumière du firmament » (Dan. 12, 3). Mais ceux-ci encore, pour la même raison, en changeant le nombre, détournent les versets de leur sens naturel. Comme il m'a semblé que les portes de Tinterprétation littérale de cette parasa étaient fermées devant eux, et qu'«ils se fatiguaient pour en trouver l'entrée », ayant abandonné la doctrine de nos Maîtres, pour suivre «
l'opiniâtreté de leur propre
cœur
»
et
de leur sens propre, fai plaisir à
préter^ d'accord avec l'enseignement de nos Rabbins, en l'entendant et j'aurai soin,
de
mon
ne tomberai pas dans
les
mieux, de m'attacher au sens
(1)
intelligent
littéral. Ainsi, je l'espère, je
interprétations forcées et cherchées bien loin dont d'autres
se sont rendus coupables.
l'homme
l'inter-
du Roi-Messie,
Au
cours de
mon
exposition, j'indiquerai les phrases où
pourra se convaincre qu'on ne peut pas (comme
le font
nos adver-
The flfty-third Chapter of haiah accordiug to thejewish InterpretersAl. Translaand Ad, Neubauer, 1877, Oxford and London.
tions by S. R. Driver
LE SKRVITFJJIl DE saires) expliquer cela
une réponse
nerai
h^'puis
pour
inauijurëe,
n
f
rie »
l'exposition, je
en haine des chnHiens,
don-
i
ai Budcle luttent
en honneur rinter[)rétaiion
moyen ^e. Us
7
en plus
ainsi,
'
"
quelques années Gicsebrocht
l'cincttro
avec coiira^^'
du chapitre 53, l'exégèse rahhinique du forcée
si
[)ar
sont suivis par plusieurs critiques. Le discours de 53,
1-10 est mis dans
bouche des païens
la
Le Livre
:
rien de plus invraisemblable,
Feldmann,/. c, p.
10:J
136 et suiv.). Pour étayer cette théorie bizarre, qui
fait
h plus d'un titre et suiv.,
en rappliquant ù Dieu;
à leurs objections.
lAIIVÉ.
(cf.
d'Isaïe, p.
d'IsraOl
une victime innocente expiant
le texte
de
façon
la
la
33'4.,
les
et
péchés des Gentils, on
traite
plus arbitraire. Que l'on examine de près les
correclions proposées par Giesebrecht et Budde, on restera stupéfait
de voir avec quelle hardiesse elles sont opérées uniquement en vue de la théorie que l'on veut établir à tout prix. Quelle raison, en effet, y
de corriger
a-t-il
lé texte
53, 8 contre
versions anciennes, et de changer «
le
témoignage de toutes
péché de
mon
peuple
»
les
en
nos péchés » (Budde)? Une seule
:
peuples païens, à qui l'on prête ce discours, ne peuvent pas dire
:
leur péché
les
(Giesebrecht) ou en
le
«
»
mis à mort pour
«
Le peuple d'Israël
il
faut donc corriger le texte
est
a
î
le
péché de
mon
peuple
»
;
pu amener Giesebrecht
Quelle raison a
49, 5 « pour ramener Jacob vers lui et lui rassembler en 49, 6 « (jue tu sois mon Serviteur »? Une raison capia besoin de ces suppressions pour maintenir le sens collectif.
à supprimer en Israël »? et tale
:
il
le peuple lui-même, il est difficile de voir comment que lahvé l'a choisi pour rassembler le peuple! D'ailleurs un bon nombre des critiques qui admettent le sens collectif reconnaissent que la prophétie en question s'est accomplie beaucoup plus parfaitement dans la personne de Jésus-Christ, mais pas au sens direct, suivant eux, pas au sens littéral J'ai cité autrefois Dillniann, A. B. Davidson, Driver, G. Adam Smith, Kirkpatrick, Skinner Si le il
Serviteur est
est dit
de
lui
!
Lr Livre d'haïe^ p. 341,
34*2).
On peut ajouter Kautzsch,
résolu de l'opinion de Giesebrecht
:
«
L'Église, dit-il,
a
partisan
le droit
de
très remarquable prophétie comme entièrement accomuniquement en la personne du Christ » (1). M. Henri Monnier écrit dans l'ouvrage mentionné plus haut « Des traits qui caractérisent le Serviteur, il n'en est aucun qui ne s'applique à Jésus... Personne, avant lui, n'avait compris le serviteur de lahvé; personne,
regarder cette
plie
:
surtout, n'avait eu conscience A' être le serviteur de lahvé. Jésus a senti qu'il était appelé à accomplir la prophétie (1)
A niriionnry of the Bible, publié sous
la direction
de
:
et
il
J. Utfslings,
l'a si
Exlri
parfaitevol., p. TOb*.
LE SERVITEUR DE lAHVE.
8
ment accomplie, que Évangile
» (p.
le
chapitre 53 d'Ésaïe est devenu le
«
cinquième
28*2, 283).
2.
— l'authenticité des passages
42, 1-4,49,
1-G;
50, 4-9; 52,13 53,12.
Bien des critiques défendent, contre Diihm, l'authenticité de ces passages. Ainsi, depuis 1898
nig
(3),
A.
S.
Hudde Peake
(V),
(9),
Marti
(5),
Sellin (1), G. Fiillkrug (2), Kd.
:
Kô-
Cornill (6), Baudissin (7), Giescbrecht
Kautzsch (10), Stade
(11),
Lucien Gautier
(8),
(12),
Feldraann (13). A Duhm et aux autres partisans de l'interpolation, qui admettent l'unité primitive et l'existence
d'abord indépendante des
«
chants sur
on peut demander 1. Est-il vraisemblable que l'on ait coupé en quatre un poème, entier à l'origine, pour éparpiller les quatre morceaux en quatre différents contextes déjà existants et pour les y mettre dans l'ordre qu'ils avaient avant leur séparation, le premier morceau dans le premier discours, le second en second lieu, etc. ? Ne serait-ce pas un procédé littéraire voisin de la barbarie? Une fantaisie aussi étrange a-t-elle pu tomber dans la tête d'un rédacteur, éditeur ou copiste? Et, s'il avait eu cette idée, l'opéle Serviteur
de lahvé
»,
:
y
ration,
ainsi
conduite, eût-elle
2. L'interpolateur, dites-vous, a
les transitions,
abouti
à
un
résultat passable?
—
raccordé les pièces disparates, ménagé
en ajoutant quelques phrases. Ces ajoutages compren-
draient plusieurs versets
:
42, 1-4, les v. 5-7 (Cheyne) ou nous aurions une quinzaine de vers (49,
ainsi, après
5-9 (Kittel); après 49, 1-6,
7-12) en guise de suture! D'après Kittel, ce rédacteur a imité le Se-
cond Isaïe d'une façon merveilleuse; en plusieurs endroits c'est sa manière et son style. Les partisans de cette théorie sont très embarrassés pour déterminer jusqu'où s'étend le travail de l'ingénieux rédacteur. (1) (2)
—
3.
Certaines expressions caractéristiques des passages
Serubbabel, Leipzig, 1898, p. 97 et suiv. Dei' Gottesknecht des Deuterojesaja, Gôttingen, 1899.
The Exile's Bookof consolation contained in Isaiah XL-LXVF, Edinburgh, The American Journal of Theology, 1899, p. 499-540. (5) Das Buch Jesaja, 1900, p. 360, 361. (6) Theologische Rundschau, 1900, nov., p. 409-420. (7) Einleiiung in die Bûcher des Allen Testamenles, 1901, p. 402. (8) Der KnechtJahves des Deuterojesaia, 1902, passim. (9) The Prohlem of Suffering in the OUI Testament, 1904, p. 36. (10) .1 Dictionary ofthe Bible de J. Hastings, Extra vol., p. 707", 1904. fU) Biblische Jheologie des Allen Testaments, 1905, p. 307, 308. (12) Introduction à l'Ancien Testament, 1906, t. I, p. 439. (13) Der Knecht Gottes in Isaias Kap. 40-55, 1907, p. 42-80. (3) (4)
1899.
LE SEliVITKLK DE lAHVE. sur
le
Serviteur se rencontrent dans
e\'pli(|uer celte
contexte éloigné.
le
coïncidence? Comparez
:
teiiiue les
mantrera
deux
comme un v<Mement
Commcnl
Comme
un vieux manteau mani-'era » (50, î*) et « La
«
tous lombri'ont en pièces, et la tei.^ne les
:
»
51, H
Texpression ronihrc do la muiny
(|ual)le ([ue
\t
.
N'est-il
(pii se
pas reinar-
trouve seulement
fois dans la liihlr, se présente justement
dans un des morceaux en 51, 16 (passage que Dulim et quel([ues critiques à sa suite regardent arbitrairement comme ajouté après coup)? 4. N'ost-il pas étonnant que Ton puisse, sans sur
le
Serviteur (49,
*i)
et
un peu plus
loin,
—
au texte, tout diviser en strophes symétriques, les passages primitifs et les prétendus ajoutages, insertions, pièces de raccord? Je parlerai plus loin des répétitions symétriques, dont plusieurs faire violence
sont évidentes et fournissent
un argument nouveau,
très solide,
en
faveur de l'authenticité.
Quelques soudures de l'interpolateur ne suffisent donc pas à rendre compte des faits; et « pareil procédé de critique est excessivement
aune œuvre comme celle du Second où Ton n'a qu'à lire un peu à la suite pour trouver dans le de nouveaux points d'attache à ce qui précède » (Skinner,
hasardeux, lorsqu'on l'applique Isaïe,
texte
Isaiah i0-6ijj p. lv).
estime cependant que le rythme, la physionomie caractérisde ces morceaux, et surtout leur lien, leur suite entre eux exigent absolument leur juxtaposition primitive, il est plus simple de Si l'on
tique
supposer que l'auteur même des ch. 40 et suiv. les a incorporés à son œuvre, non pas après coup, mais en la composant. Et, dans cette hypothèse, pas n'est besoin de recourir à un auteur distinct pour ces passages. Le
même
quatre à la suite,
prophète a bien pu
et,
les
écrire d'abord tous les
plus tard, peut-être dans le but de les rendre
phis populaires, les distribuer dans de grands
poèmes sur la restauLe texte actuel garderait l'empreinte de l'unité primidans les œuvres de Bossuet, par exemple, tel exorde
ration d'Israël. tive.
Ainsi,
adapté à un sermon pour lequel il n'avait pas été fait, porte encore la marque de sa destination première. Conjecture pour conjecture,
mieux vaut s'arrêter au même prophète comme rédacteur définitif que d'imaginer un rédacteur tardif qui s'évertue (on ne sait pourquoi à fondre très habilement deux anciens textes disparates. C^est la solution à laquelle Cheyne était arrivé, après mûr examen, dans son Introduction au Livre d'haie, 1895, p. 307 « Une rigoureuse exégèse ne permet, me semble-t-il, aucune autre conclusion :
que celle-ci 1°) Tous les passages sur le Serviteur sont, à proprement piirlor, indép«MidMiits de leiu- présent contexte, et ont àxx pri:
LE SERVITKUU DK lAHVÉ.
10
mitivcmont être
unc
telle
û part,
^'^j
[je
souligne] Ils
avoir été insérés par personne autre que par Et p. 309
Second
en général,
oiit^
cxerci't
influence sur les sections suivantes, qu'ils ne peuvent bien
:
«
Isaïe
11
n'est
Second Isaïe lui-même
le
».
pas du tout impossible qu'ils soient l'œuvre du
lui-même.
Skinnef souscrit, d'une façon générale,
»
à
jugement de Cheync. Peake, de même, admet comme probable que les chants du Serviteur do lahvé « ont été insérés à leur place actuelle par le Second Isaïe lui-même, et ont êlé composés par lui, quoique peut-être un peu auparavant » [The Problem of Suffering in ce
the 0. T., p. 30). Celte manière de voir est assez vraisemblable. Elle le devient
coup
plus,
si
l'on
des passages sur
admet
le
la division
du
que
texte
j'ai
Serviteur sont contenus dans le
proposée
beau:
même poème
trois ;
les
deux premiers s'y trouvent juxtaposés; le quatrième reste en dehors, et forme un poème à part. L'auteur n'aurait donc pas tellement morcelé et dispersé son
n.
—
Il
poème
primitif.
PREUVES POUR LA TRANSPOSITION DE 42, 1-9 APRÈS 49,
faut
démontrer deux choses
:
d'abord, que 42, 1-9, dans le con-
texte actuel, est isolé de ce qui précède et de ce qui suit,
sente
comme un fragment
placé après 49, titions et
7, est lié
7.
erratique
;
en second
au contexte par
de mots très frappantes, par
la
lieu,
le sens,
et se pré-
que ce morceau,
par plusieurs répé-
symétrie des strophes voisines
de l'ensemble du poème.
—
—
42, i-9 ne va pas dans le contexte actuel. Les chapi41 forment un poème complet; le sens et la symétrie des strophes ne permettent pas d'y ajouter le passage 42, 1-9. Sans refaire ici cette démonstration, il suffira de dire que 42, 1-9, au jugement de la plupart de ceux mêmes qui admettent l'authenticité de ce morceau, doit être séparé du chapitre 41 ainsi pensent Eichhorn, Reuss, Dillmann, Knabenbauer, Skinner, Marti, Giesebrecht, Hontheim, Feldmann. 1.
tres
40
et
:
Mais 42, 1-9 peut moins encore être joint au contexte suivant, car a) 42, 13 introduit et met en scène lahvé lahvé, comparé à un héros, u s'avance » (nï^) pour lutter contre ses ennemis; puis, il :
:
prend temps
la parole,
commence par
dire qu'ail
s'est tu, que longPeut-on admettre que dans le même contexte, dans le même poème, quelques vers plus haut, lahvé a déjà pris directement la parole pour présenter son Serviteur « Voici mon il
a gardé
il
le silence ».
:
Serviteur... Ainsi parle lahvé » (42, 1,5)?
N|
I.l
//)
Lorsque
complaît
lalivr vi(Mil
», (jui doit
u\
de
I
I
I
I
l;
|i(
I
\|i\
11
I
son ^ol•vlteu^
|)i<'sciit<:r
ex[)oser iidèlcment la Loi
«
f.n cjiii
<(
être
.»,
«
so
il
la Liiini<-nî
des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles et tirer de prison les captifs » (42, I, 3, 0, 7), est-il vraiscinhlahlc (pic le prophète, quel(pies lii^nes plus bas, prête à
coninic
mou
Serviteur...?
captif et misérable?
lahvr ce discours
On songerait
:
Uui
«
ce Serviteur
et décrive
>»
*'st
aveu/k^lc
comme
rebelle,
tout naturellement au proverbe
:
Médire, cura teipsum. Pour atténuer l'incohérence, et mettre un peu
de glisser le mot « peuple » entre deux crodu verset 18, comme fuit le P. liontheim; car le prophète n'avertit en aucune faeon ((ue, sous la même appellation de « Serviteur », il passe '\ un sujet tout difl'érent. I!, c) L'attitu«lc menac'ante de lahvé, décrite en 42, 13-15, esf compréhensible, aussitôt après ([ue lahvé lui-même vient
de;
clarté,
il
ne
suffit [)as
chets dans la traduction
<
clainer l'œuvre de salut, accomplie par son Serviteur avec une patience et une douceur surhumaines,
pour
les
nations
comme pour
Israël?
Chantez à lahvé de regarder 42, 10, connue le début du poème? Trois psaumes
d) N'est-il pas très plausible
'<
un cantique iiouvcnu », (hébr. 96, 98 et 149) débutent exactement de la même manière. e) A ces raisons s'ajoute celle de la structure du poème. Il s'étend de 42, 10 à 44, 5, et se compose de trois groupes de strophes, dans cet ordre (dont la relation harmonieuse a été constatée après coupy une fois la division en strophes faite d'après les lois ordinaires, cf. Le Livre d'haïe,
p.
265)
:
8, 8,
10;
26 vers
Je justifierai
plus loin divers points de cette division, en répon-
dant au P. Hontheim. Il
résulte de ces considérations
trouve entre deux grands poèmes •2.
le
— 42, i-9 va
très bien
passage en question
médiat
pour
est
que 42,
des pensées,
après 49, 7
Pourquoi
42,
l'ai-je
.
harmonie pour
1-9 avant
49,
admet
détaché.
— Transporté en cet endroit,
les expressions, le
strophes. Le R. P. Lagrange, qui à liie plutôt
place actuelle. «'
en harmonie parfaite avec
et le contexte plus éloigné,
la suite
1-9, à sa
comme un fragment
le
rylhme,
le
contexte im-
fond des idées, la
symétrie des
cette transposition, m'invite
1-7 {lievue bibliqttc. 1905, p. -281
\
placé après? Parce qu'il m'a paru, tout bien consi-
déré, que cela valait mieux
pour
la suite des idées
du grand poème.
LE SERVITEUR DE lAHVÉ.
12
49, 1-51,
de lahvé parle dans les deux premières
16. Le Serviteur
strophes (49, 1-0); puis lahvé, dans toute la série suivante, jusqu'à ce que la parole soit donnée encore au Serviteur dans deux strophes
(50, k-9); ensuite à lahvé dans les quatre suivantes. Ajoutez à cela « qui t'a élu », 49, 7, » mon Élu », les mots, qui s'appellent 42, 1 « Lumière des nations » 49, (>, « Alliance du peuple », 49, :
;
deux passages^ 42, 6, qui les joint l'un à l'autre eu un seul vers, ces deux titres éminents. Mais il faut surtout reman|uer la symétrie suivante. Des expressions très caractéristiques sont reproduites au commencement et à la fin du poème. Comparez ce vers du début (49, 2)
8, et, cîitre ces
réunissant, en
:
Il
a
et celui-ci /('
(v.
/'(lit
D1U7) de
ma
bouche un glaive tranchant;
m'a caclié dans VomJn-e de
il
de la mets
fin
(v. DVkl?)
«
main,
du poème (51, 16)
à l'ombre de
La locution
m
ma parole en ma main je te
l'ombre de
leurs dans la Bible; et le
la
mot
:
ta bouche; protège.
main » ne « bouche
se rencontre nulle part ail-
pas ailleurs dans ce poème. D'autres expressions reviennent symétriquement dans les 52 premiers vers et dans les 52 derniers. Les strophes 4', 5' et 6^
(= 42,
justement
i-ft,
» n'est
passage transposé
le
!)
correspondent par
la
compter le nom de lahvé) aux strophes k% 5' et 6' à partir de la fin du poème (= 50, 10-51, 6). Comparez en particulier 42, 3 et 51, i, 5 répétition de vingt-trois mots (sans
:
11
exposera fidèlement il
la
ne sera pas fatigué
Jusqu'à ce qu'il
ait établi
Loi
;
ni lassé,
sur la terre la Loi;
attendent sa doctrine (42, Car de moi viendra la doctrine; et les îles
ma C'est
Loi sera
moi que
c'est
en
la
Lumière des
les îles
mon
3).
peuples...
attendent,
bras qu'elles espèrent (51,
4, 5).
Une pareille symétrie ne peut pas être Teffet du hasard; elle plaide pour l'authenticité de 42, 1-9, et pour la place primitive de ce passage en cet endroit. L'hésitation
que
j'ai
[Liv. d'Is., p. 311), et
moi (/. c, p. le début et la
exprimée sur les strophes centrales du poème dont M. Feldmann tire un argument contre
59), n'enlève rien à la force fin
de ces considérations; car
du poème sont clairement délimités;
et c'est
à partir
M (les cxti-émitcs «ju
il
-1 l;\
I
I
M
hl.
I.
\ll
O.
compaier
t.iut coiiiptri- rt
I
les
strophes pour
<
'
;
n-
syinétrifjucs.
tatci' les ri'[)étitions
IN
'i
NorvKi- Aiu.i MINI
PLAN DKS NKIF l'OKMKS
l.l«:
i
40-55
;
t
60-62.
de ces poèmes, qu'il me soit permis de renvoyer au IJvrr d'Isaic. Aux raisons of aux autorités invoquées déjà pour
IVmr
la division
60-62 à 54-55 (/. c, p. 358-3H1; j*ajouterai témoignage du savant professeur de l'Université de Berlin, comte Baudissin. Je n'avais pas encore pris connaissance de son
radjonctiou des ch. ici
le
M. le
opinion lorsque j'écrivais la critique littéraire du
60-62 mcnt du groupe 40-55
jug(Miicnt, les ch.
9'
poème. A son
ont été détachés et séparés accidenlello-
(1). Je suis heureux d'être arrivé d'une manière indépendante à la même conclusion. Plus on étudie ces poèmes, plus on remarque l'unité de plan, la
gradation merveilleuse des idées, l'harmonie de la structure générale.
Ce plan se révèle surtout dans
le 5
poème, ch. 48, poème du
milieu qui sert de transition entre les quatre premiers et les quatre
proclame que les prédictions anciennes se réalisent, sont dont il est question dans les quatre poèmes précédents, et qui pourraient s'intituler La mission et l'œuvre de Cyrus. Il annonce des prédictions nouvelles , magnifiques, évidemment celles derniers.
Il
réalisées, celles
:
qui sont l'objet des quatre poèmes suivants
elles
:
concernent la mis-
du Serviteur de lahvé. La marche progressive des le parallélisme des deux parties apparaîtront, j'espère,
sion et l'œuvre idées, l'ordre,
clairement dans l'analyse suivante.
—V
/" partie. poème, 40-41 Le premier cri du prophète est pour communiquer à Jérusalem la bonne nouvelle de la fin de l'exil (40,
1-9). Puis, il
:
célèbre la puissance et la prescience de lahvé qui
a prédit d'avance et enfin suscité le Libérateur de son peuple. Cyrus n'est pas
nommé
encore, mais
1-5, Î21-29). Israël n'a
—
il
est
clairement désigné (40, 10-41,
rien à craindre et sera sauvé malgré sa' fai-
2* poème, 42, 10-44, 5 Israël, témoin de lahvé, (41, 8-20). du Dieu unique, éternel et sauveur, sera sauvé malgré ses fautes
blesse
:
42, 17-25; 43, 22-28). Le retour de l'exil est de nouveau prédit 43, 5-7). Babylone est nommée (43, IV), mais pas encore Cyrus. Cyrus est enfin nommé; sa mission |»<>ème, 44, 6-46, 13 ^,.n
—
:;
:
(I)
Einleiiung in die
Bit<
.
\llen Testamenles, 1901, p. 8U5, 396.
i
LE SEHVIÏEL'R DE lAHVE.
14
œuvre quête;
45,
avance de conquête en conJérusalem (44, 26-28; chute prochaine do Babylone, ses faux
se dessinent plus clairement. il
délivrera les exilés;
1-V, 13).
On
il
entrevoit la
Il
laissera rebâtir
—
dieux étant impuissants à la sauver (45, 20; 46, 0, 7, 1, 2). La ruine de Babylone achève l'œuvre immédiate de V® poème, 47 :
Cyrus.
—
poème, 49, 1- 51, 16 Le Serviteur de lahvé est d'Isra(^l et Lumière des nations. Le salut Le qui se prépare sera Tœuvre du « bras de lahvé » (51, 5, 9). T poème, 51,17-52,12, chante la délivrance des exilés, par laquelle lahvé découvre son bras », c'est-à-dire sa puissance, aux yeux de tous les peuples (52, 10). Le 8' poème, 52, 13-53,12, a pour objet les soufl'rances et la mort expiatrices du Serviteur de lahvé; c'est l'œuvre mystérieuse de la rédemption et du salut « Le bras de lahvé, à qui sera-t-il révélé? » Par le sacrifice de sa vie le ^" partie.
présenté
6°
comme
:
Libérateur
—
((
—
:
Serviteur acquiert des multitudes qui peupleront la nouvelle Jéru-
salem.
—
9^
poème, 54-55
60-62. La nouvelle Jérusalem
-+-
doit
s'agrandir, s'ouvrir à toutes les nations. Le Serviteur de lahvé voit
son œuvre, l'œuvre de lahvé, prospérer
du peuple
(cf.
53,
10)
:
Lui, « Alliance
a vraiment fondé une alliance éternelle
(42, 6; 49, 8), le peuple élu (54, 8, 9, 13, 14; 61, 8). Ce peuple sera un peuple de justes » (60, 21), car « le Juste, mon Serviteur, »
il
entre lahvé et «
justifiera des multitudes » (53, 11). Lui, « 6;
42,
6), il attire les
Lumière des nations
»
(49,
nations à la lumière de Jérusalem (60, 1-3),
c'est-à-dire à la lumière éternelle de lahvé (60, 19, 20).
Additionnons le nombre de vers des quatre premiers poèmes 104 -h 78 -h 109 4- 36 327; et des quatre derniers 125 -h 34 323. (Je ne me suis avisé de compter les vers des -f- 28 -h 136 deux parties que longtemps après l'impression du Livre d'haïe; ce :
=
:
=
ma division; d'ailleurs, ces deux grandes parties sont clairement distinguées par le poème du milieu, eh. 48) (1). Le groupe des quatre premiers poèmes et le groupe des calcul
(1)
n'a
donc pas influé sur
Plusieurs critiques pensent peal-étre que la symétrie de l'ensemble a été visée dans en strophes et en poèmes que j'ai essayé d'établir. Ainsi, M. J. Weill dit « La
la division
:
restitution strophique, très étudiée, satisfait plus
que
les essais antérieurs,
ceux de Cheyne,
Duhm, de Marti...; mais... elle doit trop souvent à des arrangements contestables... la symétrie rigoureuse qu'elle se flatte d'apercevoir partout... Les équivalences mathématiques
de
ne sont
|)as
obtenues sans complaisance de
juives, avril-juin i905,
p. 297). Qu'il
me
la part
soit
du commentateur
permis de
me
»
{Revue des Études
justifier sur ce point
par un
fait
curieux. Dans une première traduction lithographiée, datée de janvier 1902 (tirée et distribuée à cent exemplaires), j'avais divisé à tort 44, 6 46, 13 (3^ poème) en deux poèmes, bien distincts, bien indépendants 44, 6 45, 8 et 45, 9 46, 13; je ne songeais donc
—
:
—
—
U: SKnVITElJR OK lAHVÉ, (j
lia
soni [)cut-rtie des IVa^'-ments de passages illisibles
I{-G « |).
derniers sont de (limfnsion rfjalf; car le» (|uclqucs ligncfi 52.
tic
» [Liv.
dis.,
317) et peuvent fort bien équivaloir à quatre vers du texte pri-
niitir
on aurait donc exactement 327 vers dans
:
roinnie dans la première: en tout cas,
la
seconde partie,
diirérence serait insigni-
la
fianf(\
tatée
même
télé
l
le
penser
mm
"ijin
:
A
:
-11 ^2B
11^*''...
Ni2^ pTnn
40, 10
!\
du premier poème n^D>2
3
la fin
du dernier poème
le
le Cl/près,
Uormeau
et
le
ne se
:
mélèze
dans le
le de?'nier
cyprès,
l
poème : 60 13:
ormeau
^
et le
mélèze
ensemble. lit
pas ailleurs dans
la Bible.
seulement dans ces deux endroits
•^ICNH,
.-:-
v:sS ^rhvn^
ensemble.
imn
:
k2 -y^-
r\z;i
premier poème, 41, 19
:
62, 10-11 ...nSoGn iSd..
v2Lh inSysi
dam
cons-
pour l'cnsenoble des strophes de chaque poéinc, n'existeaussi pour Tensemble des poèmes? répétitions
suivantes donneraient
Kn
les strophes, et
pas
rait-elle
40,
souvent signalée dans
i'inrlifsion, si
Kiiliii.
et
dans Ez. 27,
6.
Mettons maintenant en parallèle les quatre premiers poèmes et les
quatre derniers. nullement alors à chercher dans ce passage, entre les parties extrêmes, cb. 44 et cb. 46. une symétrie quelconque. Cependant, toutes les strophes de ces trois chapitres étaient déjà formées, en 1902, avec les dimensions et le nombre de vers qu'on voit aujourd'hui ; ioules étaient subdivisées en groupes de vers exactement de la
même
manière, excepté trois ou
groupe de 3 vers n'occupait pas tout à fait la même place. En m'attacbant à restituer chaque strophe, d'après le sens et les autres signes, j'établissais une série de strophes symétriques, mais sans m'en douter, puisque la symétrie exigeait le rapprochement de parties qui, dans ma division d'alors, n'avaionl aucun rapport entre elles. Deux an* plus tard, en étudiant de plus près ces chapitres, spécialement les strophes de 11 vers sur les quatre où
idoles, j'ai
le
rim()re.ssion
complexe,
du poème et la symétrie de tout l'ensemble. Le plan KénénI des nont été constatés que plus lard encore, plusieurs mois âpre* du Livre d'isaie, les constatations allant progretsivement du plus simple au plus
reconnu
neuf poèmes
l'unité
et leur parallélisme
(!"* i>arlip<
;\
IVn-i^'Utble.
LK SERVITEUR DE
16
T.VHVE.
PARTIE
I'^
LA MISSION ET l'cJEUVRE DE CYRUS.
I<^''
—
Poème.
La vocation de Cyrus
«
Iles,
en silence écoutez-moi » (41,
Je
l'ai
suscité (Cyrus), 'appelé par son
Son
1).
nom' (41,
les disperse...
Race d'Abraham... (41,
mon
Israël,
8).
serviteur,... toi que- j'ai élu (41, 8).
Pourquoi prétends-tu, Israël
:
Ma destinée est cachée à lahvé; mon droit passe inaperçu devant mon Dieu
«
Poème.
25).
glaive les réduit en poussière (les rois);
son arc
2^
:
— La
délivrance de
Jérusalem, objet de
»? (40, 27).
l'exil.
la colère
de lahvé; guerre
et captivité
(42, 21, 25).
Israël délivré, témoin de lahvé. «
Je suis lahvé, votre Saint, le
Z""
Poème.
créateur d'Israël, votre Roi! » (43, 15).
—
L'œuvre de Cyrus.
Il
mettra
fin
à
l'exil;
il
laissera rebâtir Jéru-
salem. «
Que
les cieux, d'en haut,
que
les
répandent en rosée,
nuages répandent en pluie
la justice! »
(45,
Écoutez-moi... vous qui êtes loin de la justice! Je
approcher 7na justice;
fais
mon
et
Les nations
4^
Poème. «
—
salut
se convertiront
Ruine
elle n'est
ne tardera pas
pas loin,
(46, 12, 13).
»
au Dieu d'Israël (45, 14,
et humiliation de
Descends, assieds-toi dans
Babylone.
la poussière,
de Babylone!... (47, 1). Assieds-toi en silence, enfonce-toi dans l'ombre vierge,
fille
«
Plus jamais on ne t'appellera
«
Ces deux malheurs t'arriveront
la
souveraine des royaumes
!
«
soudainement, en un seul jour,
La privation d'enfants «
Tu
17).
et le
veuvage
n'auras point de sauveur!
»
(v. 9).
» (v. 15).
!
»
(v. 5).
8).
Lt bLUViihLli m.
PARTIE
!!•
LA MISSION KT l'<»:UVKK DU SKHVITKI 6''
PoÈWK. «
—
La
!\MV1
r) i:
vocation du Serviteur de lahvé.
ma iidi^xtiiice, ma mère a nommé mon nom.
m'a appelé des
dès
de
le sein
il
ma bouche un
de
a fait
glaive tranchant...
de moi une flèche aiguë
a fait
Il
«
M
entendez moi!...
Iles,
lalivé
Il
17
I\IIM-.
Regardez Abraham, votre
(Dans ces 9 poèmes
nom
le
(49,
»
1, 2).
père... » (51, 2).
ne se trouve pas ailleurs qu'en ces deux
d* Abraham
endroits).
mon
Voici
7^ l'oiiMi:.
—
mon
Serviteur,
Comparez 49, 14
40,
à
Le retour glorieux des
Jérusalem a bu
« la
coupe de
(42,
élu...
1).
27.
exilés.
de lahvé »;
la colère
Captive, qu'elle brise ses chaînes! (51, 17; 52, 2).
Chant de
8'
Poème.
—
la
est
Roi!
»
(52,
Le
il
Juste,
42,
mon
Serviteur, justifiera des multitudes,
de leurs iniquités
;
C'est pourquoi je lui donnerai^ pour sa part, des multitudes-,
recevra des foules pour sa part de butin
il
9"
Poème. «
(53, 11, 12).
u
— Reconstruction et gloire de Jérusalem. Debout de
la
!
sois radieuse
«
lahvé sera
«
Les
fils
Les
«
Tu
car ta lumière se lève
ta
pour
lumière éternelle!
de l'étranger rebâtiront
»
fils
que
de
la
les fils
oublieras
et
de la
celle qui a
honte de
ta
>
(60,
1).
(60, 19, 20).
tes
délaissée sont plus
;
toi l'aurore
murs,
leurs rois seront tes serviteurs
a «
!
gloire de lahvé c'est
10, 12).
Par ses soulfrances et par sa
sauvera son peuple.
se chargera
il
cf.
7).
L'œuvre du Serviteur de lahvé.
mort a
délivrance en l'honneur de lahvé (52, 7, 10,
Ton Dieu
«
»
1
60,
10).
nombreux
un mari
•>
(54,
1).
jeunesse,
de l'opprobre de ton veuvage tu perdras
Car ton époux, c'est Celui qui t'a faite... » 54, « Voici ton Sauveur qui arrive! » (62. 11;.
le 4,
souvenir.
5\
LE SERVITEUR DE lAHVÉ.
J8 Il
apparaît avec évidence que ces poèmes sont disposés suivant
un plan
poèmes de
seconde partie (6% 7% 8' et 9^) sont réservés au Serviteur de lahvé. Ce sont les « prédictions nouvelles » dont le prophète dit, dans le poème de transition, 48, très logique. Les
la
6-8, que jusqu'à ce moment on n'en a ?nen entejidu. Donc un des quatre passages spéciaux sur le Serviteur, 42, 1-9, n'a pu logique-
ment prendre place dans les poèmes de la première partie. Justement ce passage, reprenant le thème du chapitre 48, dit expressément Les choses prédites autrefois sont arrivées, et j'en annonce de nouvelles » (42, 9). On peut voir dans l'ouvrage de M. Feld((
:
mann
commentateurs pour expliquer à quoi
58) l'embarras des
(p.
se rapportent
ces choses nouvelles.
chercher dans 42,
Feldmann
M.
1-7. C'est très juste;
mais
si les
dit
faut les
Il
:
magnifiques pro-
contenues dans ce passage, se premier poème (comme c'est le cas dans le contexte actuel), on ne comprend pas les affirmations solennelles et réitérées du prophète qui les annonce, au chapitre 48, comme ensur le Serviteur de lahvé,
phéties
lisent aussitôt après le
tièrement nouvelles.
On
prophéties sur
le voit, les
rangées à part,
achèvent
et
le
des poèmes de consolation
adressés aux exilés; les quatre passages
poèmes où
sont contenus dans deux
nommé
«
serviteur
pour repousser
le
».
spéciaux sur
sens littéral individuel et messianique
raisons données plus haut
peuple aveugle,
oreilles
»
;
19,
(1) Si
texte de le
20
et
groupement (2)
:
«
;
41 à 52,
différent? « Laissez ve-
qui a des yeux,
De plus,
comme Kônig
13..
c>,st faute
et le parallélisme
pour
43, 7 ne convient guère mieux
et
un poème
8 dans
et
passage 42, les cinq
le
:
Qui est aveugle,
quelques auteurs,
40
effet
sourd,
ces mots font suite aux versets 6
la délivrance des exilés.
42,
170)
(p.
du poème. Kn Comment rejeter 43, la fin
(i).
(2).
Le P. Hontheim distingue un poème complet dans
nir le
Serviteur
peuple d'Israël n'est jamais
le
1- 43,7. Mais 42, 1-9 ne peut pas être le début,
a)
le
Impossible dès lors d'en appeler au contexte
Les conjectures du P. Hontheim
pour
œuvre sont
Serviteur et sur son
cycle
le
(cité
ils ...
comme
par Feldmann, p. les sujets et
des poèmes.
Xeitschrifl fur kathoiische Théologie, 1906,
et
où
qui il
a des
s'agit
de
sont une allusion évidente à
sourd,
de distinguer
et 7,
p.
7i5-761,
89),
de
le
serviteur de
étendent le
même
con-
saisir la division, l'ordre,
I,K
SKKVIIKI.I'.
I»l.
i
lahvé? Tu as vu beaucoup de clioscs sans sans entendre.
oreilles ouvertes
..
los
observer, tu as eu les
Kiiahcnhauer
V.
I.e
!•
\ll\l
no.
manque
pas de faire ce rapprochement
couiprend les versets 1-4; La strophe qui commence ;i 43, elle ne s'arnMe pas au v. 2, comme le veut llontheim. Le v. 3**" est étroitement uni par le sens au v. 2, et forme avec lui un groupe de trois vers « .le suis avec toi... tu ne seras pas submergé... car .je suis lahvé, ton Dieu... ton Sauveui'. » La seconde partie du verset, 3*^'^, est sûrement rattachée par le sens au v. V, en un dernier groupe de « Je donne TÉgypte pour ta rançon... parce que tu as trois vers h)
1
:
:
du prix à mes yeux. » Le V. llontheim fait commencer une nouvelle strophe au v. 3; il joint les deux parties du v. 3 en un groupe de deux vers, et, pour bien relier le second vers au premier où il s'agit du Dieu sauveur, il a soin de traduire -j-id3 pour te sauver, au lieu de pour ta rançon (1). Je remarque dans les premiers vers de la strophe ces mots caractéristiques
:
':« "jnN
...
niti
Sn*,
ne crains rien, je suis avec toi; puis
au quatrième vers à partir de ces derniers mots, tz^yn, à mes yeux, et au cinquième vers d^gnS, peuples. L'antistrophe (43, 5-9) débute par les mots '>:x -jnx "t^ Nl^n Ss, ne crains rien, car je suis avec toi; puis on trouve, au quatrième vers après cela, le mot d^ji?, des yeux, et au cinquième vers le mot dign^, peuples. Ces répétitions parallèles ne sont point le résultat d'une coïncidence fortuite; ici,
comme
ailleurs, elles sont intentionnelles; elles confirment la division
en résulte que 43, 8-9 rentre non seulement mais dans la même antistrophe que 43, 5-7. c) Le poème se continue au delà de 43, 9. L'allusion au passage de la mer Rouge (43, 16) répond fort bien à 43, 2. La route créée dans le désert (43, 19) se rapporte à ce qui a été dit en 42, 15, 16. d'après
faite
dans
«
le
le sens.
Il
même poème,
mes louanges » (43. *21) rappelle l'inlouanges de lahvé (42, 10 divisions du docte théologien pour 43, 1-9 ne sont pas
Le peuple... qui célébrera
vitation à célébrer les Ainsi, les
1)
Ailleurs aussi, chez
Exemple
:
Is.
le
40, 21-24 doit
1.
même
auteur, les groupements de stiques sont défectueux.
se diviser en
deux groupes de
Iroiii
vers chacun
:
21-22 et
dans demeure des cieux 2' groupe lahvé peut réduire à néant les princes du monde. D** même, 40, 28-.31 groupe de v. 28-29; évidemment, d'après le sens et lasyntaxe, vers le v. 29 qui commence par un parUcipc présent {donnant il donne) se rattache au v. 28 (créant = il crée) par 1»^ sens et par la syntaxe v. 30 et 31 vont ensemble tous les verbes sont au pluriel). Le P. Hontheim trouve cependant dans ce passage, de part et d'autre. ^ •>2 ''-23 'i 29-30
sa
v
1"'
groupe
lahvé au-dessus de
:
la terre,
:
;
;
:
.'i
:
=
;
:
.
|
|
'
i
LE SERVITEUR DE lAHVÊ.
20
heureuses. Ailleurs, un peu plus haut,
de
la
très courte deux personnages lahvé s'avance
comme un Il
pousse un
Bien que
le P.
dill'érents
comme un
héros,
guerrier
excite son
il
un puissant
cri,
contre ses ennemis
t-il,
manque
il
à une loi essentielle
poésie strophique, en faisant parler dans une
il
cri
strophe
:
ardeur
;
de guerre,
agit en héros
Hontheim affirme
même
!
(42, 13).
le contraire, ces paroles,
ne sont pas dites par lahvé, mais par
le
semble-
prophète. Si la chose
ne paraissait pas évidente, j'invoquerais l'autorité d'un grand nombre de commentateurs. On ne peut donc pas joindre dans une même strophe (comme fait Hontheim) ces deux vers avec les deux suivants
où lahvé prend la parole. Le P. Hontheim a une religieuse horreur pour les gloses. Tout ce que les critiques dénoncent comme glose doit, à ses yeux, coûte que coûte, faire partie intégrante du texte. Ce sentiment part d'un bon naturel.
Mais
si les
éléments qui troublent l'organisme d'un texte
sont vraiment hétérogènes, les
conserver
(1).
sions anciennes
il
est
dangereux de vouloir à tout prix du texte original avec les ver-
Or, la comparaison
montre que, çà
et là,
des gloses et des variantes se
sont ghssées dans le texte biblique. L'étude est
est vrai,
vite
texte
hébreu de
l'Ec-
particulièrement instructive à cet égard. Bien des
clésiastique critiques,
il
du
devant un texte embarrassant recourent trop
à l'amputation, sous prétexte de glose ou d'interpolation. Pour-
tant nier a priori l'existence d'une glose, et croire qu'une transposide l'herbe, ont été regardés comme une Duhm, Cheyne, Marti, Skinner, etc. La conjecture admise par tant de critiques peut être jugée confirmée par une tentative récente du P, Hontheim (Z. f. h. Theol., 1906, p. 161), où l'on voit le maintien de ces mots dans le texte entraîner toute une série d'accidents fâcheux 1, DVn, ^^ peuple, est traduit (1)
Ces mots de
Is.
40,
7
:
Oui,
glose par Koppe(1780), Eichhorn,
le
peuple
c'est
Hitzig, Reinke, Reuss,
:
par les
hommes
en général, V humanité; ce sens n'est possible qu'avec un complément,
—
si
2. On prend 8^ comme second membre du du peuple de la terre (cf. 42, 5). vers et l'on en fait une phrase relative {ce qui est impossible, puisque le verbe est avant Oui, l' humanité, c'est de l'herbe, une herbe qui se dessèche, une fleur gui se le sujet) 3. Le v. 8 étant ainsi coupé, 8" commence un nouveau vers qui n'a qu'un flétrit (!) membre; pour le compléter on transporte 5° après 8'' [transposition a) arbitraire; b) inac« La parole de notre Dieu demeure éternellement, car (ou ceptable pour la suite du sens 4. La strophe étant ainsi allongée d'an vers, on quand) la bouche de lahvé a parlé »]. obtient un nombre de vers symétrique dans la strophe correspondante, en coupant le v. 3 7% où il y a en deux vers (contre le parallélisme, et contre le rythme suivi pour le v, 7 quatre mots accentués, et non pas trois seulement, n'est compté que pour un stique). Tout ceci est bien plus regrettable que l'élimination de trois mots, dont le sens d'ailleurs, dans la traduction qu'on leur donne, est exprimé deux lignes plus haut, au v. 6, d'une façon l'on parle
:
—
:
—
:
plus hébraïque et plus poétique.
Il-
lioii
suriil
moins I
i-i>,
!.,,,,_..
tout
[•'-
eu imatriiie deux autres en cet endroit
comme le
2i
Ilontheim, qui n'admet pas la transposition du
après 42,
par
[K.iir
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(il
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p.
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42, '2ï l'expose lui-môme 1(>
et
'
^'
'
/
:
il
passa^^-f^
transporte
42, H
42. et
îl
après 42, 21. Ces deux conjectun*s, >., p.
758), sont suggérées d'abord
besoin d'avoir des strophes symétriques; elles sont confirmées
un exanien plus approfondi du texte. Dans les longs développements de ces poèmes il n'y a rien de bien étonnant quun ou deux vers puissent se détacher d'un passage et s'adapter à un autre en donnant un sens satisfaisant. Ainsi 42, 24peut se lire après 42, 21. Il n'en est pas moins vrai qu'il ressemble fort à une réponse (marginale) après l'interrogation du v. 2V' Quia livré Jacob?... N'est-ce fKis lahvê contre qui nous avons péché? » La chose n'apparaît pas dans la traduction du P. Hontheim, où le pronom interrogatif qui? a été supprimé (sans qu'aucune correction soit indiquée dans la critique du texte). II est fâcheux que le savant auteur se montre aussi hostile à la distribution harmonieuse et symétrique des poèmes de ces chapitres, lui qui a vu dans le livre de Job une symétrie merveilleuse (les quarante-sept transpositions opérées par lui dans les quarante-deux chapitres de Job donnent pourtant à réfléchir). ensuite par
'•
:
'^ "
—
<;
Albert Condamin,
S. J
Professeur d'Écriture sainte
(Ancien ïeslameut).
Ore Place, Haslings, Angleterre.
Univertity of Toronto
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