SYLVIE LACKENBACHER
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT Textes provenant des vingt-cinq premières campagnes
Littératures anciennes du Proche-Orient LES ÉDITIONS DU CERF www.editionsducerf.fr PARIS 2002
AVANT-PROPOS
DANGER
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© Les Éditions du Cerf, 2002 www.editionsducerUr (29, boulevard La Tour-Maubourg 75340 Paris Cedex 07) ISBN: 2-204-06701-6 ISSN : 0459-5831
Les fouilles du tell de Ras Shamra, bientôt identifié comme le site de l'ancienne ville d'Ugarit, commencèrent en 1929 ; dès la première campagne furent découverts des documents écrits en cunéiforme alphabétique qui, publiés aussitôt, allaient révéler une nouvelle langue sémitique de l'Ouest, baptisée de ce fait, comme son écriture, « ougaritique ». L'intérêt de cette découverte, en particulier pour les biblistes, allait occulter l'importance de la découverte parallèle d'un corpus de textes en akkadien dont le nombre, faible lors des dix premières campagnes, allait s'accroître considérablement avec les fouilles des archives du palais. La découverte d'autres archives, renfermant aussi ce que nous appellerions des textes de bibliothèque, ne ferait que confirmer l'importance de l'akkadien dans la ville synenne. Après avoir publié deux volumes consacrés aux trouvailles en ougaritique, la collection« Littératures anciennes du ProcheOrient » a souhaité mettre à la disposition de ses lecteurs une traduction mise à jour de textes importants des archives en akkadien, à l'exclusion des textes littéraires, religieux, lexicographiques ou scolaires, un domaine à part qui relève surtout de la tradition mésopotamienne. Qu'ils concernent la haute politique ou la vie quotidienne, ces documents jettent un éclairage unique sur une période assez courte mais décisive: ce sont, avec les textes de Boghazkoy, notre principale source d'informations sur la période post-amarnienne en Syrie du Nord et les années précédant la crise du XIIe siècle, dont Ugarit allait être l'une des victimes les plus notoires. Il faut donc remercier les Éditions du Cerf pour cette occasion de rappeler que la trouvaille épigraphique de l'Ugarit ne se borne pas à la litté-
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rature ougantlque, même si c'est une évidence pour tous les historiens de la période. Il ne s'agissait pas de publier un corpus de tous les textes de ce type retrouvés à Ugarit, d'accumuler les listes de noms propres dont on ne sait souvent à quoi elles correspondent, les énumérations d'objets ou les lambeaux de documents, et il a été décidé de laisser de côté les textes découverts à partir de 1973 : ceux qui sont publiés l'ont été récemment, en français, dans un ouvrage facilement accessible, et surtout, ils appartiennent à un ensemble, les prétendues« archives d'Urtenu », dont le gros des textes est encore inédit. Les documents retrouvés sur le site voisin d'Ibn Hani et publiés à partir de 1979 ne sont pas repris non plus. Il s'agit dans ce volume de documents retrouvés lorsque C. Schaeffer dirigeait la mission et, à quelques exceptions près, publiés entre 1936 et 1970. Ces textes ont quasiment tous été publiés de façon exemplaire par Jean Nougayrol, dont l'œuvre magistrale fait toujours autorité. Il n'était cependant pas inutile d'en préparer une nouvelle traduction. Nougayrol avait fait œuvre de pionnier, polissant transcriptions et traductions au fur et à mesure des nouvelles trouvailles, et tous ceux, philologues ou historiens, qui se sont penchés sur ces textes soulignent la justesse de ses intuitions et la qualité de ses éditions. Aujourd'hui, avec la découverte et la publication de nouveaux textes, d'Ugarit ou d'ailleurs, et grâce aux travaux de plusieurs savants, les connaissances se sont beaucoup accrues, tant sur le plan historique que sur celui de la langue. Ainsi, le contexte politique et diplomatique dans lequel s'insèrent les traités ou les actes internationaux, publiés en 1956, est-il beaucoup mieux connu. Plusieurs travaux essentiels ont été consacrés à la géographie, aux archives, à l'akkadien d'Ugarit, et au vocabulaire ougaritique : ce livre doit beaucoup aux livres et aux articles de J. Huehnergard et W. van Soldt. À l'exception des duplicats ou des fragments trop mutilés pour être cités autrement qu'en note, toutes les archives internationales et une grande partie des lettres appartenant à cette période sont reprises. C'est la première partie du livre. En revanche, dans la deuxième partie, les textes juridiques locaux ont fait l'objet d'un choix, car certains actes sont identiques aux contractants près et n'impliquent parfois que des person-
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nages inconnus par ailleurs, et seuls quelques textes économiques ou administratifs significatifs sont donnés à titre d'exemples. Tous les documents ont été regroupés en dossiers, avec un bref commentaire introductif; le classement peut certainement être discuté mais une distribution par thèmes, si subjecti ve et contestable soit-elle, a semblé préférable à une présentation par type de document ou par ordre chronologique, ce qui n'est pas toujours possible. Le reproche que l'on pourrait faire à Nougayrol, s'il est bien le responsable de ces choix d'édition, est d'avoir publié les textes des deux premiers volumes sous leur numéro d'inventaire alors qu'il a numéroté ceux des volumes suivants. Les documents sont donc cités tantôt sous leur numéro d'inventaire, tantôt sous le numéro attribué par Nougayrol, tantôt selon la page du volume dans lequel ils sont publiés, certains de ces volumes étant eux-mêmes cités soit comme PRU (Palais Royal d'Ugarit) III, IV et VI, soit, et c'est le cas du Dictionnaire de Chicago, comme MRS (Mission de Ras Shamra) 6, 9 et 12. On sait que la situation de l'ougaritique n'est pas meilleure et tout cela n'aide guère le profane à s'y retrouver. Numéroter une nouvelle fois les textes n'aurait fait qu'ajouter à la confusion; j'ai choisi de les présenter d'après leur numéro d'inventaire suivi de leur lieu de publication, avec tables de concordance à la fin du livre. À part quelques textes de la Xye campagne, toutes les tablettes d'Ugarit ont été moulées et photographiées par les soins de la mission de Ras Shamra et il a donc été possible de collationner la plupart des textes sur les moulages conservés à Paris, au Collège de France. Cela m'a permis de confirmer et de compléter les collations déjà publiées, de corriger les fautes d'impression, les très rares oublis et quelques lapsus de l'éditeur ; certaines améliorations, qu'il faudra compléter, ont été rendues possibles par la connaissance de tout ce qu'il a luimême publié après la première édition. Les résultats sont minces: ceux qui reprendront la tâche, car bien des obscurités et des difficultés restent à résoudre, seront certainement frappés eux-aussi par la qualité exceptionnelle du travail de Nougayrol. Les traductions ont essayé de suivre quelques principes en fonction des buts de la collection : rester près du texte, sans
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pour cela traduire ligne à ligne comme dans l'édition antérieure ; être intelligible à tous, en évitant au maximum d'utiliser des termes jouissant du consensus des assyriologues mais peu clairs pour d'autres lecteurs, quitte à expliquer en note le choix de tel ou tel terme pour exprimer ce qui n'aurait pas d'équivalent en français; être cohérente et tenter de traduire autant que possible les mêmes expressions de la même façon ; essayer de tenir compte des nuances, comme « l'Ugarit» et « Ugarit », sans entrer dans certains détails sans signification, et respecter autant que possible les images et le vocabulaire: par exemple, traduire « le Soleil » et non « sa Majesté », « ses fils et les fils de ses fils », quand cela désigne peut-être tous les enfants des deux sexes, ou « pur » pour un individu libre de toute revendication, mais préférer« une question de vie ou de mort » à « une question de mort ou de vie ». Il n'est pas sûr qu'il soit très heureux de traduire un texte ancien comme s'il avait été écrit aujourd'hui, et il me paraît important de garder quelque chose du parfum de la langue. Il est inutile de souligner l'importance de ce corpus pour les historiens: il faut qu'ils puissent y avoir accès, il faut aussi qu'ils puissent apprécier à quel genre de textes ils ont affaire et comment ils sont écrits, au risque de la monotonie car la phraséologie de certains textes, en particulier juridiques, est très figée et très répétitive. Mais cette monotonie et les répétitions, comme le« mon seigneur ... mon seigneur »qui ponctue tant de lettres anciennes, caractérisent une façon d'écrire. Par ailleurs, je n'ai pas tenté de me démarquer systématiquement des traductions précédentes ; il est souvent impossible de faire mieux que Nougayrol, et il eût été absurde de le paraphraser pour donner l'illusion d'une nouvelle traduction. Les différences sont dues aux conventions évoquées plus haut mais surtout aux progrès de l'information, ainsi qu'aux recensions, collations et propositions de divers savants. L'apparat critique est important et certaines notes paraîtront superflues aux spécialistes, mais elles pourront être utiles à d'autres lecteurs; quant à la bibliographie, elle ne comprend que les ouvrages consultés et ne prétend pas être exhaustive. Il me reste à remercier tous ceux dont la compétence m'a été précieuse et qui ne m'ont pas ménagé leur aide: John Huehnergard, qui a répondu à d'innombrables demandes avec
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une patience et une bienveillance inépuisables ; Sophie Lafont, toujours disponible pour me faire bénéficier de ses connaissances de juriste, mais qui n'est nullement responsable de mes interprétations ni des lacunes; Florence Malbran-Labat, avec qui j'ai discuté plus d'un point, qui a relu attentivement la première version et m'a communiqué un article en cours de rédaction ; Martin Sauvage, qui a réalisé les cartes; Itamar Singer, qui a lu la première partie lors de son séjour à Paris, m'a fait part de ses articles sous presse et m'a évité quelques bévues sur les noms des divinités hittites. Qu'ils soient remerciés, non seulement pour leur aide mais pour leur amitié. Il va sans dire qu'aucun ne pouvait consacrer à une lecture critique ou à mes questions un temps considérable et que, selon la formule consacrée, je suis la seule responsable des choix, des lacunes et des erreurs. Enfin, je voudrais dédier ce livre à la mémoire de Jean Nougayrol.
Abréviations
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ABRÉVIATIONS
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Conventions d'édition
[ ] = texte restauré [... ] = texte perdu r l = signes partiellement illisibles . .. = texte obscur ou fort endommagé < > = omission fautive ? = sens incertain = correction 1
N = chiffre disparu NP = nom de personne Dans les transcriptions, les capitales tures douteuses; dans les traductions, les hésitations.
servent à indiquer les lecc'est l'italique qui signale
Les noms féminins sont précédés de« (dame) »pour permettre de les distinguer. Lorsqu'un pays et sa capitale portent le même nom, ce qui est le cas la plupart du temps, la traduction tient compte de ce qu'a écrit le scribe: par exemple Ugarit, ou Siyannu, lorsque le nom est précédé du déterminatif de la ville, l'Ugarit, ou le Siyannu, lorsque ce déterminatif est remplacé ou précédé par le déterminatif du pays. Les noms propres et les noms de lieux sont écrits comme ils le sont dans les textes akkadiens et non pas », car cela simplifie l'édition et la lecture des « à l'ougaritique non-spécialistes: l'aleph initial ou final, le Cayn initial et les consonnes qui n'existent pas en akkadien ne sont pas utilisés ; h transcrit h, I:zet !J. Ils ne sont pas francisés : le u se prononce ou, le s: sh, le ~: ts, le est un t emphatique.
!
INTRODUCTION Archives
Archives:
Archives
Ouest
centrales
sud-ouest
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Plan du Palais royal d'Ugarit d'après BORDREUILet PARDEE,TEO, p.77, fig. 23
Située à proximité de la mer à quelques kilomètres de l'actuelle Lattaquié, au nord de la côte levantine, la ville d'Ugarit était à l'époque du Bronze récent la capitale d'un petit royaume homonyme, qui « couvrait approximativement le territoire de l'actuel mohafazat (département) de Lattaquiél ». C'était déjà une ville ancienne: l'occupation du site remonte à l'époque néolithique et si la présence d'Ugarit, avec la graphie étrange U9-ga-ra-atki, dans une liste géographique des archives d'Ebla est contestée, la ville est bien attestée dans les archives de Mari2. Elle fut pillée et incendiée au début du XIIe siècle avant notre ère et ne s'en releva jamais. La découverte de ses ruines sous le tell de Ras Shamra et les fouilles effectuées par la mission française dirigée pendant de longues années par C. Schaeffer allaient livrer des documents de toutes sortes3. Comme on a coutume de le souligner, ils attestent la présence de plusieurs langues différentes - akkadien, ougaritique, sumérien, hittite, hourrite, égyptien, chypro-minoen - dans cinq systèmes d'écriture: cunéiforme syllabique, cunéiforme alphabétique, hiéroglyphes égyptiens, hiéroglyphes hittites, chypro1. M. YON, La Cité d'Ougarit sur le tell de Ras Shamra, Paris, 1997, p. 19. Le royaume faisait donc environ 2000 km2. 2.Cf. VANSOLDT,Bi Or 40 (1983), col. 693. 3. Les circonstances de la découverte, les fouilles et les trouvailles archéologiques et épigraphiques ont été décrites par J.-c. COURTOIS,«Ras Shamra (Ugarit ou Ougarit) 1. Archéologie », Supplément au Dictionnaire de la Bible IX (= SdB IX), Paris, 1979, col. 1124-1295 ; pour un résumé de l'histoire des fouilles jusqu'en 1997, cf. YON, La Cité d'Ougarit, p. 18. La mission est maintenant dirigée par Y. Calvel.
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minoen. Cela ne doit pas faire trop illusion: le hittite syllabique est à peine attesté, le chypro-minoen se borne à une demidouzaine de documents, les hiéroglyphes figurent sur des sceaux, des stèles, des vases ou des scarabées, témoignant de relations avec Chypre, l'Égypte et le monde hittite. En revanche, il existe une littérature scolaire, savante et religieuse en hourrite, dont il ne faudrait pas minimiser l'importance, et le sumérien accompagne comme toujours l'akkadien dans la littérature savante d'inspiration mésopotamienne; mais la plupart des documents sont soit en akkadien, et donc écrits en cunéiforme syllabique, soit en ougaritique, en cunéiforme alphabétique, les quelques textes akkadiens ou hourrites en écriture alphabétique et ougaritiques en syllabique restant des exceptions4. L'ougaritique était la langue locale ; les études sur les scribes et leur formation montrent qu'ils étaient sans doute tous capables d'exercer leur art dans les deux écritures, ce qui ne signifie d'ailleurs pas qu'ils étaient bilingues5.
4. Tous les objets inscrits mis au jour jusqu'en 1988 sont répertoriés dans P. BORDREUIL et D. PARDEE, La trouvaille épigraphique de l'Ougarit (= TEO), 1. Concordance, RSO V, Paris, 1989 ; voir l'index des écritures, p. 414-422. Savoir quelles étaient les langues ou dialectes parlés dans le royaume, en particulier à la cour, à Ugarit même et dans les ports, est un tout autre problème, voir F. MALBRAN-LABAT, « Langues et écritures à Ugarit », Semitica 49 (1999), p. 65-101. 5. Voir W. H. VAN SOLOT,« Babylonian Lexical, Religious and Literary Texts and Scribal Education at Ugarit and its implications for the alphabetic literary texts », dans M. DIETRICH et O. LORETZ (éd.), Ugarit. Ein Ostmediterraneische Kulturzentrum im Alten Orient, Münster, 1995, p. 171211, qui étudie aussi les familles de scribes. Nougayrol n'a malheureusevoir D. ARNAUD, ment pas pu mener à bien l'étude qu'il avait entreprise, « La culture suméro-accadienne », SdB IX, Paris, 1979, col. 1356. Pour la liste des scribes, les documents qu'ils ont signés et ce que l'on peut savoir de chacun, cf. W. H. VAN SOLOT, Studies in the Akkadian of Ugarit. Dating and Grammar (= SAU), AOAT 40, Neukirchen Vluyn, 1991, p. 1932, et « The Syllabic Akkadian Texts », dans W. WATSON et N. WYATT (éd.), Handbook of Ugaritic Studies (=Handbook), Leiden, Boston, KaIn, 1999, p. 40s. Voir aussi VAN SOLOT, compte rendu de A. RAINEY, Canaanite
in the Amarna Tablets : A Linguistic Analysis of the Mixed Dialect used by Scribes from Canaan, Leiden, 1996, dans lAOS 118 (1998), p. 596 : the resulting Akkadian "interlanguage" was most probably not a spoken pidgin (... ) but rather a code developed during more than a century of local school tradition. MALBRAN-LABAT, « Langues et écritures à «
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Ugarit
»,
p. 65-101.
INTRODUCTION
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Mis à part quelques trouvailles erratiques, les documents ont été découverts par lots soit dans le Palais royal, soit dans divers bâtiments dont les noms sont entrés dans l'usagé. Le vaste Palais royal mis au jour par les archéologues est celui du Bronze récent, qui fut construit en plusieurs étapes entre le Xve et le XIIIe siècle7. On y a retrouvé cinq archives principales, baptisées, d'après leur emplacement, Ouest, Est, Centrales, SudOuest et Sud, qui étaient sans doute situées à l'étage au-dessus des pièces et cours où elles ont été trouvées8 : les Archives Ouest, à gauche de l'entrée principale du palais proprement dit, au-dessus des pièces 2, 3 et surtout 4 et 5 ; les Archives Est, à l'autre extrémité, au nord-est du palais près de l'épais mur extérieur, au-dessus des espaces 52 à 56; les Archives Centrales, au-dessus de la cour IV, de ce qu'on appelait jadis la cour VI, aujourd'hui la pièce 132, et des pièces adjacentes; les Archives Sud, dans la partie récente du palais, au sud de l'ex « cour V », maintenant la pièce 153, au-dessus des pièces 68 et 69 ; les Archives Sud-Ouest, au sud-ouest de la même cour, au-dessus des espaces 79, 80 et 81. Aucun de ces dépôts n'était exclusivement consacré aux documents rédigés en alpha .. bétique ou en syllabique, mais la proportion varie; aucun n'était
6. Outre la TEO (cf. ci-dessus, n. 4), qui indique le lieu de trouvaille de chaque objet inscrit, v()ir VAN SOLOT, SAU, p. 47-223 ; COURTOIS, SdB IX, col. 1218-1234, et « A propos des Archives Royales d'Ougarit: la correspondance diplomatique était conservée dans les locaux des Archives Est du Palais royal (Fouilles C. F. A. Schaeffer, 1951 et 1953) », Syria 65 (1988), p. 389-394 ; O. PEDERSEN, Archives and Libraries of the Ancient Near East 1500-1000 B. c., Bethesda, 1998, p. 68-80. VAN SOLOT, « The Syllabic Akkadian Texts », dans WATSON et WYATT, Handbook, p. 29-36, et« Private Archives at Ugarit », dans A. BONGENAAR (éd.), Interdependency of Institutions and Private Entrepreneurs (MOS Studies 2). Proceedings of the second MOS Symposium (Leiden 1998), Istambul, 2000, p. 229-245. 7. Le palais a été dégagé au cours des années cinquante mais la publication définitive est encore à venir. Les études entreprises à cette intention et O. Callot modifient sensiblement les données prépar J.-c. Margueron sentées à partir des publications antérieures par COURTOIS, SdB IX, col. 1217-1234. En attendant leur ouvrage, on se reportera donc à la présentation du Palais royal tenant compte de leurs études préliminaires dans YON, La Cité d'Ugarit, p. 46-55. 8. Sur la situation à Ninive, voir L. BATTINI, « La localisation des archives du palais sud-ouest de Ninive », RA 90 (1996), p. 39.
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non plus exclusivement consacré à un type de document, mais certaines constatations s'imposent. Les textes littéraires, religieux ou scolaires sont extrêmement rares et il faut signaler qu'il y en a un certain nombre en hourrite, en particulier dans les Archives Sud-Ouest9. Les textes juridiques internationaux, tous en akkadien, proviennent quasiment tous des Archives Sud et les textes juridiques locaux, eux aussi presque tous en akkadien, des Archives Centrales; les lettres, pour la plupart en akkadien, étaient disséminées mais le plus grand nombre était dans les Archives Est. Les textes économiques et administratifs étaient partout, mais surtout dans des archives dépourvues ou presque de textes juridiques et il n'yen avait quasiment pas dans les Archives Sud; la grande majorité est en langue locale. Cette prédominance de l'ougaritique pour ce type de documents, alors que l'akkadien est la langue des textes juridiques, nationaux ou internationaux, et le plus souvent celle des lettres, explique pourquoi la proportion entre les deux langues varie suivant la composition de chaque dépôt d'archives 10. On constate que ces archives sont restreintes, surtout si on les compare à ce que l'on a exhumé dans le palais de Mari, qu'elles sont composites mais organisées et qu'à de rares exceptions près, tout ce qu'elles contiennent semble postérieur au milieu du XIVe siècle, ce qui porte à penser que les archives précédentes avaient été jetées, soit lors de la réorganisation du palais au fur et à mesure de sa réfection, soit pour quelque autre raison II. L'époque documentée correspond donc aux règnes des sept derniers rois, pour lesquels il n'est pas possible d'indiquer des dates précises, mais qui se succédèrent à partir des envi9. On y remarque, trouvés dans la même pièce, des foies divinatoires inscrits en langue locale et plusieurs textes musicaux hourrites. 10. Sur l'emplacement et la composition des archives du palais, ajouter aux ouvrages cités n. 6, S. LACKENBACHER, « Les archives palatiales » (sous presse, dans la revue KTEMA). d'Ugarit Il. Voir p. 41. Le problème des documents disparus parce qu'ils étaient écrits sur un support périssable est très délicat. Je n'ai décelé aucune trace de fabrication, d'achat, de traitement ou d'emploi du papyrus; en revanche, les tablettes de bois recouvertes de cire, dont on on a retrouvé quelques restes, sont mentionnées dans les textes d'Ugarit (cf. par exemple RS 19.53 et MALBRAN-LABAT, RSO VII, p. 30, n. 7), de l'empire hittite et d'Emar, voir les remarques de D. ARNAUD, « Les Hittites sur le Moyen-Euphrate: protecteurs et indigènes », Hethitica VIII (1987), p. 24, n. 43.
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rans de 1350: Niqmaddu « II », Ar-halba, Niqmepa, III »et Ammurapil2. Ammistamru« II », Ibiranu, Niqmaddu« La plus grande partie des textes dont il est question dans ce volume proviennent du Palais royal. Le reste a été retrouvé dans divers bâtiments datant tous de la dernière période de l'existence d'Ugarit. Le grand bâtiment appelé tantôt le Palais Sud, tantôt la résidence de Yabninu, « le grand administrateur »13, a livré d'autres archives, qui étaient situées aussi à l'étage car on les a retrouvées surtout dans les pièces 203, 204 et à l' extérieur, y compris sur les mursl4. Les textes en akkadien, qui prédominent, sont presque exclusivement des textes économiques et administratifs datant de la fin de l'existence d'Ugarit1S.
12. D'après la publication récente de quatre nouvelles listes de noms de rois divinisés, mises au jour lors des campagnes de 1988 et 1994, par D. ARNAUD, « Prolégomènes à la rédaction d'une histoire d'Ougarit II : les bordereaux de rois divinisés », SMEA 41 (1999), p. 153-173, il s'agirait en effet de Niqmaddu III, Ar-halba, Niqmepa VI, Ammistamru III, Ibiranu VI, Niqmaddu IV et Ammurapi II. J'ai eu connaissance de l'article au moment où ce livre allait être remis à l'éditeur. [La publication ayant été retardée, il m'a été possible de compléter la bibliographie]. Adopter cette nouvelle façon de désigner les souverains d'Ugarit aurait engendré une certaine confusion, mettre le chiffre romain entre guillemets complique la lecture. Après beaucoup d'hésitation, j'ai décidé de garder la numérotation traditionnelle, celle des ouvrages antérieurs, dont WATSON et WYATT, Handbook: pour une concordance avec la numérotation d'Arnaud, voir p. 355. En ce qui concerne la chronologie, voir les tableaux de VAN SOLDT, SAU, p. 44-45, et de 1. SINGER, « A Political History of Ugarit» (= PHU), dans WATSON et WYATT Handbook. p. 733. 13. Selon VAN SOLDT, SAU, p. 157, le Palais Sud « was probabiy a private mansion owned by a high officiai, the satammu rabû Yabni-sapsu, who
empioyed at ieast one scribe (Nahdisaimu) and kept extensive records of state affairs as weil as his own business affairs »; cela, probablement durant le demi siècle précédant la destruction d'Ugarit. Il se réfère à RS 19.53, une lettre retrouvée dans la pièce 204, adressée « à Nahesi-salmu, mon bon frère, scribe de Yabni-Sapsu, l'administrateur en chef » (voir, dans ce volume, p. 202). Plus récemment, VAN SOLDT précise que le nom du scribe doit être une forme du nom Nahis-salmu, « a good Akkadian un assyrien, cf. W. H. VAN SOLDT, name », et que c'était probablement « The syllabic Akkadian Texts », dans WATSON et WYATT, Handbook, p. 32s. et n. 32, et « Private Archives at Ugarit », p. 230. 14. YON, La Cité d'Ougarit, p. 61 15. J. C. COURTOIS a dressé« la liste de tous les documents écrits (cunéiformes alphabétiques et syllabiques, chypro-minoens et hiéroglyphiques égyptiens) mis au jour dans les locaux d'archives du palais sud et leurs
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INTRODUCTION
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La« maison de Rap'anu »16 a livré une vingtaine de textes en ougaritique, essentiellement économiques ou administratifs, et en akkadien, beaucoup de textes lexicographiques et scolaires, des textes religieux, mais aussi plus de soixante lettres et des documents juridiques et économiques. Il faut noter que les documents juridiques, relevant presque tous du droit familial, n'ont pas de lien apparent avec le propriétaire présumé de cette maison (à une exception près) de même que les textes économiques, où le nom de Rap'anu ne figure même pas et qui ne présentent aucune unité apparente. Ces archives portent sur les règnes d'Ammistamru II et ses successeurs, c'est-à-dire la fin de l'existence d'Ugarit. La découverte de nombreux textes lexicographiques et scolaires a fait penser qu'il s'agissait de la demeure d'un scribe, et le contenu des lettres que celui-ci était « un scribe de très haut rang chargé de fonctions importantes ayant accès aux affaires les plus délicates de l'État17 ». Dans la« maison d'Urtenu », dont les trouvailles sont en grande partie inédites, la situation est tout à fait similaire: en ce qui concerne l'akkadien, nombreux textes lexicographiques et scolaires, correspondance internationale touchant au même type d'affaires et de la même époque, documents juridiques et économiques, textes littéraires. L'appellation traditionnelle de « maison de Rap'anu »et« maison d'Urtenu »masque sans doute une réalité plus complexe, que la publication du fonds inédit et des travaux ultérieurs permettront peut-être de mieux cernerl8.
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La« maison de Rasap'abu », syndic du port de Ma'hadu19, à laquelle il faut ajouter la « maison du Lettré »20, car les trouvailles de la prétendue maison du Lettré proviennent sans doute de l'effondrement de la maison de Rasap'abu21, a livré quelques documents en ougaritique et moins de trente documents en akkadien, dont une dizaine de textes juridiques, certains appartenant clairement aux archives familiales de Rasap'abu. Tels sont les principaux lieux d'archives qui nous intéressent ici. Dans la« maison aux textes littéraires22 », les textes akkadiens comportent, à côté de vocabulaires et de textes littéraires, quelques lettres et contrats souvent fragmentaires, presque tous inédits23. La« maison du prêtre hourrite » et la « cella aux tablettes mythologiques et liturgiques », dont l'état actuel ne permet pas de reprendre l'étude et donc de déterminer s'il s'agit d'une ou plusieurs maisons, ont livré, en akkadien, des textes littéraires, lexicographiques et religieux, mais aussi quelques lettres et textes dits de la pratique24. D'autres bâtiments comme la« maison aux textes médico-magiques » ou la« maison du Grand-Prêtre » ont livré des textes lexicographiques, littéraires et religieux en akkadien, en ougaritique et en hourrite d'une grande importance, mais qui ne sont pas concernés par cet ouvrage.
19. Cf. n. 859.
abords immédiats », cf. « Yabninu et le Palais Sud d'Ougarit », Syria 67 (1990), p. 104-141. VAN SOLDT, SAU, p. 372, signale que plusieurs traits distinguent l'orthographe de ces archives de celle des autres archives, ce et qui confirme la date tardive proposée à partir des indices archéologiques prosopographiques ; pour cet auteur, cela tiendrait à la présence d'un scribe assyrien (voir n. 13). 16. Cf. COURTOIS, SdB IX, col. 1253-1261 ; VAN SOLDT, SAU, p. 165-180. Seule la partie nord du vaste ensemble désigné jadis comme « maison de Rap'anu » devrait mériter ce nom, cf. YON, La Cité d'Ougarit, p. 83 et le plan, p. 84. Les tablettes devaient se trouver à l'étage, comme ailleurs: cela paraît clair d'après leur lieu de trouvaille, essentiellement les espaces 5-6-7. 17. NOUGAYROL, Ugaritica V, p. 42. 18. J'ai quelques réserves sur le bien-fondé d'expressions comme « les », mais ce n'est appaarchives de Rap'anu » et « les archives d'Urtenu remment pas le cas de VAN SOLDT, « Private Archives at Ugarit », p. 243.
SdB IX, co1.l250-1251 et col. 1251-1252. 20. Respectivement, 21. YON, La Cité d'Ougarit, p. 82 et O. CALLOT (communication personnelle). 22. SdB IX, col. 1261-1262. 23. Le fragment de lettre RS 22.393, de Urhae à Yabnu, dont il ne reste que les salutations et la proposition de présents réciproques, a été publié comme « RS 22.06 » dans PRU VI, n° 16, p. 18s. O. CALLOT, pour qui c'est la maison B de l'îlot X, a publié une étude exhaustive de cette grande », et de ses trouvailles dans demeure, « à caractère presque aristocratique La Tranchée« Ville Sud ». Études d'architecture domestique, RSO X, Paris, 1994, Callot tie du phase thèque et de
p. 53s. (la maison) et p. 221-223 (les trouvailles). Noter que pour (p. 61), les textes trouvés entre 2 m et 3 m ne peuvent pas faire parmême lot que les autres: « ils étaient sous les sols dans la dernière d'existence de cette maison »(remb1ai? vestiges d'une première biblio?). Il faut espérer que l'étude qu'il projette des maisons de Rasap'abu Rap'anu pourra être menée à bien, en dépit de leur état actuel. 24. SdB IX, col. 1269-1275.
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De 1929 à 1939, les premières publications de textes en akkadien furent l'œuvre de C. Virolleaud, F. Thureau-Dangin et E. Dhorme25 mais c'est J. Nougayrol qui, de 1955 à 1970, a publié l'essentiel des trouvailles: successivement Le Palais
royal d'Ugarit, III : Textes accadiens et hourrites des archives est, ouest et centrales, avec des études de G. Boyer et E. Laroche, Paris, 1955 ; Le Palais royal d'Ugarit, IV : Textes accadiens des Archives Sud (Archives Internationales), Paris, 1956 ; « Textes suméro-accadiens des archives et bibliothèques privées d'Ugarit» dans J. Nougayrol, E. Laroche, C. Virolleaud et C. Schaeffer, Ugaritica V, Paris, 1968; Le Palais royal d'Ugarit, VI : Textes en cunéiformes babyloniens des Archives du Grand Palais et du Palais Sud, Paris, 1970. J'ai évoqué dans l'Avant-propos la qualité exceptionnelle du travail de ce savant, confronté à un akkadien souvent bien différent de l'akkadien des scribes de Mésopotamie. Les textes que l'on trouvera ici sont en effet de provenance très diverse: à côté de ceux qui ont été écrits en Ugarit, il y a ceux qui viennent des États avec lesquels le royaume entretenait des relations, au premier rang desquels l'empire hittite, puisque l'akkadien était la langue diplomatique de l'époque. Cet akkadien d'adoption n'est donc pas uniforme, même si, dans l'ensemble, il est proche du médio-babylonien. Il n'existe guère de travaux approfondis récents sur celui des scribes hittites26 ; en revanche, pour les quelques textes écrits en Amurru, on peut se référer à l'ouvrage de S. Izre'el, paru en 199P7. En ce qui concerne l'akkadien d'Ugarit, les ouvrages de 25. On en trouvera la liste dans J. HUEHNERGARD,The Akkadian of Ugarit, 1989, p. 1-2; Nougayrol a republié la plupart de ces textes.
HSS 34, Atlanta,
Étude sur la langue des lettres, traités et vocabulaires akkadiens trouvés à Boghaz-Koi, Bordeaux, 1932, est ancien; la thèse de J. HUEHNERGARD, The Akkadian Dialects of Carchemish and Ugarit (PhD. Dissertation, Harvard University), 1979 (= ADCU), que j'ai pu utiliser, n'est guère accessible et le livre qu'il 26. Le livre
de R. LABAT, L 'Akkadien de Boghaz-Koi:
prépare sur l'akkadien de Karkemis est en cours. Voir aussi les remarques de VAN SOLDT, SAU, p. 381s. : par exemple que l'orthographe des textes de l'époque de Suppiluliuma 1 se distingue de celle des textes postérieurs, ou que les textes d'Ini- Tesub diffèrent peu de ceux de Tusratta, c'est-à-dire reflètent une orthographe mittannienne. 27. Amurru Akkadian : a Linguistic Study, HSS 40, Atlanta, 1991.
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1. Huehnergard et de W. van Soldt sont essentiels, comme le prouvent les nombreuses références que l'on trouvera tout au long de ce volume28. Pour résumer les conclusions de Huehnergard, l'akkadien d 'Ugarit, comme d'autres variétés d'akkadien hors de Mésopotamie, ne doit pas être considéré comme du mauvais akkadien mais comme un dialecte parlé ayant ses procédés et ses règles linguistiques propres. Huehnergard compare la grammaire des textes en akkadien écrits en Ugarit à un palimpseste: c'est à la base du médiobabylonien conservant des traits vieux-babyloniens, influencé par l'assyrien et présentant des particularités étrangères à tous les dialectes de Mésopotamie, certains traits reflétant sans doute une tradition scribale propre à ce que l'auteur appelle « northern Western Peripheral Akkadian, or Syro-Anatolian »29. Van Soldt étudie en outre les particularités de l'akkadien d'Ugarit de façon chronologique et constate que l'influence mittannienne (au demeurant peu attestée) décroit, au contraire de celle de l'assyrien et surtout de l'ougaritique, le règne de Ammistamru II représentant un tournant30 : l'évolution de la langue reflète celle de la situation politique31. L'ougaritique a beaucoup influencé la syntaxe, beaucoup plus que la morphologie : ainsi, l'ordre des mots est-il moins strict qu'en akkadien, le verbe étant rarement placé à la fin de la phrase32. Outre que l'orthographe et la grammaire sont particulières, le vocabulaire com-
28. J. HUEHNERGARD, Ugarit Vocabulary in Syllabic Transcription (= UVST), HSS 32, Atlanta, 1987, et The Akkadian of Ugarit (voir n. 25), 1989 ; VAN SOLDT, SAU (voir n. 5), 1991, et « The Akkadian of Ugarit: Lexicographical aspects », SEL 12 (1995), p. 205-215 ; voir aussi les contributions de ces deux auteurs dans WATSON et WYATT, Handbook, le premier p. 134s., le second p. 28s. En 1979, D. ARNAUD avait publié une courte synthèse, SdB IX, col. 1348-1359. 29. AU, p. 271 ; dans son compte rendu, S. IZRE'EL, Bi Or 49 (1992), Peripheral Akkadian ». p. 172, dit préférer«
30. The pivotai point for many phenomena seems ta be the reign of'Ammiltamru /1... », SAU, p. 473. Du point de vue des archives qui nous «
intéressent ici (les textes littéraires et scolaires ne figurant pas dans ce volume), il faut noter que l'influence assyrienne est particulièrement sensible dans celles du Palais Sud (voir n. 15). 31. VAN SOLDT, dans WATSON et WYATT, Handbook, p. 45. 32. V AN SOLDT, SAU, p. 494 et p. 517s., HUEHNERGARD,A U, chapitre VI, « Dialects Affinities and Substrate Influences », p. 271s.
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porte un certain nombre de mots ougantlques, inattestés par ailleurs, dont certains sont encore intraduisibles33. L'onomastique de ce corpus composite est très mélangée, sans doute à l'image de la population du royaume et de celle de ses correspondants34 ; il n'est pas toujours aisé de savoir comment il faut transcrire les idéogrammes et lire certains noms, ce qui explique les hésitations et les différences que l'on trouvera çà et là avec les transcriptions de Nougayrol, qui les modifia parfois au fur et à mesure des découvertes. Pour ne donner qu'un exemple, un nom composé de deux idéogrammes sera lu différemment selon qu'on le considère comme ougaritique, hourrite ou akkadien; or l'origine supposée du personnage n'est pas toujours d'un grand secours, car on sait qu'un père et ses fils portent parfois des noms qui pourraient faire penser qu'ils appartiennent à des groupes différents. Par ailleurs, il suffit de lire les ouvrages les plus récents pour constater que le consensus n'existe guère, même pour des noms aussi célèbres que ceux des divinités et des souverains; pour les noms hourrites, en particulier, il est difficile pour une profane de choisir la proposition qui a le plus de chance de survivre, au moins un certain temps. En outre, plus d'un nom est d'étymologie incertaine ou d'origine inconnue. Il est sûr que les travaux ultérieurs sur cette onomastique rendront caducs certains des choix, qu'il faut bien faire, même en cas d'incertitude, avec le risque
33. On en trouvera./a liste dans le glossaire de HUEHNERGARD, UVST, p. 103s., avec les références à toutes les études antérieures. Voir aussi G. DEL OLMO LETE et J. SANMARTIN, Diccianaria de ta tengua ugaritica, Sabadell, t. l, 1996, t. II, 2000. 34. L'ouvrage de base reste celui de F. GRONDAHL, Die Persanennamen der Texte aus Ugarit, Rome, 1967, mais, malgré ses qualités, et ne seraitce qu'en raison de sa date, il serait très souhaitable qu'un nouveau travail d'ensemble soit mené à bien. Il devrait être facilité par l'entreprise de Carole Roche, qui, pour sa thèse, vient de terminer le catalogue des noms propres d'Ugarit, y compris ceux des textes inédits. Voir aussi M. LIVERANI, « Antecedenti deI diptotismo arabo nei testi accadici di Ugarit », Rivista degli Studi Orientali 38 (1963), p. 131-160; les listes et les références de D. PARDEE, « Ugaritic Proper Nouns - Personal Names - Personal Names p. 391-430; H. HOFFNER, « Name (Syllabic) », AfO 36/37 (1989-1990), - Namengebung. C. Bei den Hethitern », et G. WILHELM, « D. Bei den Hourritern », RtA 9,1998, p. 116-127. M. GIORGIERI, ,( L'onomastica hurrita », La parata det passa ta 55 (2000), p. 278-295.
INTRODUCTION
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de manquer de cohérence. Les spécialistes d'ougaritique seront peut-être surpris par la façon d'écrire toponymes et anthroponymes, mais c'est celle des textes akkadiens d'Ugarit. Le souci d'être intelligible a ses contraintes: les lectures traditionnelles de certains noms passées dans l'usage courant mais sans doute approximatives sinon erronées ont été conservées ; il en est de même pour la numérotation habituelle des souverains hittites, contestée pour Tudhaliya IV et Hattusili III, et celle des rois d'Ugarit, dont on a vu qu'une publication récente oblige pourtant à revoir la façon de les désigner.
Ilo...
Première partie
LES RELATIONS INTERNA TIONALES MER
MÉDITERRANÉE
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LE CADRE ÉVÉNEMENTIEL35
L'époque des archives est celle où, après avoir appartenu à la sphère d'influence du Mittanni puis au domaine égyptien, le royaume d'Ugarit se trouvait sous la domination hittite. La côte syro-palestinienne intéressa de tous temps les puissances successives établies en Anatolie, en Égypte ou en Mésopotamie, et le petit État d'Ugarit était un État riche dont la prospérité, 35. Pour les faits résumés ici et la bibliographie, voir M. LiVERANI, Storia di Ugarit nell'età degli archivi politici, Rome, 1962 ; l'article<< Ras Shamra » dans Supplément au Dictionnaire de la Bible IX (= (Ugarit ou Ougarit) SdB IX), Paris, 1979, coI.l124s., en particulier M. LIVERANI, II. Histoire» co1.l295-1348 ; H. KLENGEL, Geschichte Syriens im 2. lahrtausend v. u., Berlin, 1969, 1970, et Syria 3000 ta 300 B. C. A Handbook of Political History, Berlin, 1992, en particulier p. 148-237 ; M. YON, The End of the Kingdom of Ugarit dans W. WARD et M. SHARP JOUKOWSKY(éd.) The Crisis Years : the 12th Century B. C. from beyond the Danube to the Tigris (= The Crisis Years), Dubuque, Iowa, 1992 p. 111-122. D. B. REDFoRD, Egypt, Canaan, and lsrael in Ancient Times, Princeton, 1992. T. BRYCE, The Kingdom of the Hittites, Oxford, 1998. Pour les relations internationales en général à cette époque et à celle qui précède, M. LIVERANI, Prestige and Interest, International Relations in the Near East ca. 1600-1100 B. c., Padova, 1990. 1. SINGER, A Political History of Ugarit» (= PHU), dans WATSON et WYATT, Handbook, Leiden, Boston, Kéiln, 1999, p. 603-733. «
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J. FREU, « La fin d'Ugarit et de l'Empire hittite. Données nouvelles et chro», Semitica 48 (1999), p. 17-39. H. KLENGEL, Geschichte des nologie Hethitischen Reiches (= GHR), HdO 34, Leiden-Boston-Koln, 1999. R. COHEN et R. WESTBROOK (éd.), Amarna Diplomacy. The Beginnings of International Relations, Baltimore London, 2000 (que je n'ai pu consulter à temps). Pour la numérotation des rois d'Ugarit, voir n. 12 et p. 355.
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LE CADRE ÉVÉNEMENTIEL
comme la pOSitIOn stratégique, éveillait les convoItises; ses souverains durent composer avec ceux qui désiraient le contrôler pour des raisons économiques et militaires. L'Égypte s'intéressa très tôt à la région syro-palestinienne et l'on a la preuve d'échanges culturels et commerciaux dès le Ille millénaire. Au xve siècle Toutmosis III fonda l'empire, mais il est difficile de savoir exactement quand Ugarit, jadis sous l'influence du Mittanni, passa sous contrôle égyptien. Quoi qu'il en soit, des lettres retrouvées à EI-Amarna adressées par les rois d'Ugarit probablement l'une à Aménophis III et l'autre à Aménophis IV36, mentionnent le fait que leurs prédécesseurs étaient déjà au service des pharaons, une affirmation qu'il ne faut sans doute pas prendre au pied de la lettre. Pendant près de deux siècles, Ugarit fut le royaume situé le plus au nord du territoire contrôlé par l'Égypte, sans être dans son empire proprement dit, et les trouvailles archéologiques y témoignent de cette suzeraineté égyptienne. Au sud, les petits royaumes de Siyannu et Usnatu étaient traditionnellement liés à Ugarit, sans que l'on sache précisément de quelle manière ; au XIVe siècle, l'émergence à leur frontière du royaume d'Amurru avec Abdi-Asirta et Aziru, à l'origine des petits vassaux de l'Égypte, allait être lourde de conséquences pour Ugarit. Ses rapports avec le nouvel État furent conflictuels dès l'époque d' Ammistamru qui eut maille à partir avec des fils d'Abdi-Asirta37. Cela se termina par un accord entre Aziru d'Amurru, qui fut le premier à porter le titre de roi, et Niqmaddu II, on ne sait pas exactement quand mais probablement avant l'intervention hittite38. L'Amurru se trouvait à l'extrême nord de l'empire égyptien et cette situation l'exposait à la tentation de se rallier à un autre grand pouvoir de l'époque, le Hatti, ce qui ne pouvait être sans
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conséquences pour Ugarit, située entre l' Amurru et l'empire hittite. L'irruption du grand conquérant hittite, Suppiluliuma I, allait en effet modifier complètement la situation. À la fin de l'époque amarnienne, Suppiluliuma attaqua le Mittanni et ses vassaux syriens et réussit à soumettre une grande partie de la Syrie du centre et du nord. Alors que plusieurs de ses voisins, comme les rois de Mukis39 et de Nuhasse4o, pressaient le roi d'Ugarit de les rejoindre dans leur rébellion contre Suppiluliuma, ce dernier lui proposa de se rallier au contraire à la cause hittite mais il semble que Niqmaddu, protégé de l'Égypte, peut-être marié à une Égyptienne, ait choisi de voir comment tournait le vent. La neutralité n'était guère possible et d'ailleurs, pour les Hittites sinon pour tous leurs contemporains, qui n'était pas un ami et donc un allié était un ennemi potentiel41 : l'amitié, l'alliance et la paix comme l'inimitié et la guerre étaient indissociables42.
39. D. Arnaud a fait noter qu'il vaudrait mieux abandonner cette lecture traditionnelle au profit de Mugis, les textes ougaritiques, par exemple la lettre RS 16.402 (= KTU 2.33), l'écrivant mgs, cf. les références dans J. L. CUNCHILLOS,Correspondance, Textes ougaritiques II, Paris 1989, p. 329, n. 13. Voir déjà A. RAINEY,« More Gleanings from Ugarit », lOS 5, p. 25. 40. Le Nuhasse était à cette époque un conglomérat de principautés. Il s'appellera au le' millénaire les en araméen, Luhuti en akkadien; ce territoire fut annexé à Hamath (Hama) d'après l'inscription araméenne du roi Zakkur découverte à Tell Afis, voir P. E. DION,Les Araméens à l'âge du fer : histoire politique et structure sociale, Paris, 1997, p. 142-3. 41. « Les amis, d'une part, les ennemis de l'autre. Pas de position intermédiaire, pas de neutres. »J. NOUGAYROL, « Guerre et paix à Ugarit », Iraq 25 (1963), p. 110. G. BEcKMAN,Hittite Diplomatie Texts, Atlanta, 1996, p. 1. Pour G. KESTEMONT, la remarque de Nougayrol est en contradiction avec le fait que « la paix, l'absence de conflits constitue la norme sociale essentielle » «< Les grands principes du droit international régissant les traités entre les états Proche-Orientaux des xve_xme s. av. J.-c. », dans H.J. NISSENet J. RENGER (éd.), Assyrien und seine Naehbarn (XXV Rencontre Assyriologique Internationale Berlin 3. bis 7. Juli 1978), Berlin 1982, p. 269 et n. 3). 42. C'est pourquoi il est difficile de choisir une traduction pour une forsois l'ennemi de mon ennemi et l'ami de mon ami! »qui mule comme signifie aussi bien « sois en guerre avec mon ennemi et en paix avec mon ami/allié »; à propos de sallmu: paix, réconciliation, amitié » voir H. TADMOR, Alleanza e dipendenza nell'antica Mesopotamia e in Israele : terminologia e prassi », dans L. CANFORA,M. LIVERANIet C. ZACCAGNINI (éd.), 1 Trattati nel mondo antico. Forma Ideologia Funzione, Rome 1990,
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36. Voir W. MORAN,Les Lettres d'El-Amarna. Correspondance diplomatique du pharaon, Paris, 1987, lettres EA 45 et 47 et p. 219 n. 1. 37. Cf. le prologue de l'accord RS 19.68. 38. LIVERANI,SdB IX, col. 1304. Sur la date de ce traité (avant ou après l'intervention hittite ?), 1. SINGERdans S. IZRE'ELet 1. SINGER,The General 's Letter from Ugarit. A Linguistie and Historieal Reevaluation of RS 20.33 (Ugaritiea V, n° 20), Tel Aviv, 1990, p. 140, et « A concise history of Amurru » dans S. IZRE'EL,Amurru Akkadian : a Linguistie Study, HSS 41, Atlanta, 1991, 1. II, p. 157 et n. 28.
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Quand les coalisés envahirent son territoire, probablement parce qu'il refusait de s'engager, Niqmaddu appela Suppiluliuma à son secours. C'est du moins ce que l'on peut déduire de la version des événements présentée dans les documents émanant de la chancellerie hittite, qui avait coutume d'évoquer le passé dans le préambule des traités. Le roi hittite s'empressa de répondre à cet appel mais Niqmaddu ne pouvait plus éviter de lui jurer allégeance, d'autant qu'il n'avait guère le choix : l'Égypte était loin et l'Amurru avait choisi le parti hittite. Contrairement à toute attente, l'Égypte n'eut aucune réaction d'envergure et l'Amurru devait rester dans la mouvance hittite43. Il faut sans doute nuancer la thèse selon laquelle un roi de la mouvance égyptienne devait fidélité au pharaon mais que ce dernier, en revanche, ne se sentait nullement obligé de protéger son vassal fidèle, alors qu'il en allait tout autrement avec les Hittites44, mais on peut considérer que« son adhésion au système hittite valut à Ugarit de parer aux tentatives d'absorption par Amurru, grâce à la protection d'un « Grand Roi« qui, lui, assurait la continuité de leur règne aux vassaux fidèles45 ». Niqmaddu, en effet, alla faire hommage au roi hittite à Alalah, la capitale du Mukis, et signa un accord. On sait que les Hittites avaient coutume de régler leurs rapports avec les états voisins par un traité - paritaire ou d'allégeance - chaque fois que c'était possible et que plus de la moitié des traités signés au Proche-Orient ancien proviennent
de leurs archives46. Quelle qu'ait été la nature exacte de l'accord, car ce qui nous en est parvenu ne présente pas les caractéristiques d'un traité en bonne et due forme, Ugarit dut payer un tribut, qui semble particulièrement lourd, ce que l'on interprète généralement comme une preuve de sa richesse, mais la délimitation de la frontière fixée par le Grand Roi, si elle ne l'avantageait pas autant qu'on l'affirme en général, lui restituait sans doute les portions de son territoire dont ses voisins avaient dû s'emparer lors des hostilités. L'installation sur le trône de Karkemis de Sarri-Kusuh/ Piyassili, un fils de Suppiluliuma47, inaugurait une nouvelle ère pour la région : les rois de Karkemis allaient jouer le rôle de vice-rois pour la Syrie, devenant la principale autorité politique au sud du Taurus qui, en temps de guerre, exerçait le commandement militaire en chef et cela jusqu'à la fin de l'empire hittite, sans que nous ayons la preuve de frictions avec leurs cousins les « Grands Rois »48. L'accord conclu, le souverain du Hatti ou celui de Karkemis pouvait désormais requérir les troupes d'Ugarit chaque fois que les intérêts hittites l'exigeaient et c'est ce que fit Sarri-Kusuh de Karkemis, lors d'une révolte de princes syriens, comme l'atteste RS 17.334. Il invita le roi d'Ugarit à participer aux opérations militaires contre Tette de Nuhasse, avec la promesse qu'il pourrait garder son butin et les fugitifs du Nuhasse qui se réfugieraient en Ugarit. Les savants ne s'accordent pas sur la date de l'événement. Pour G. Del Monte49, le nouveau souverain de Karkemis inter-
p. 19, p. 63s. Pour saliimu/saliimu voir G. F. DEL MONTE,Il trattato fra MUrSili Il di Hattusa e Niqmepa di Ugarit, Rome 1986, p. 54. 43. Sur l'importance pour le Hatti de l'Amurru, à la frontière de la SyriePalestine sous influence égyptienne, cf. H. KLENGEL,« Tuthaliya IV. von Hatti: Prolegomena zu einer Biographie », AoF 18 (1991), p. 235. 44. Voir M. LIVERANI,« Contrasti e confluenze de concezioni politiche nell'età di EI-Amarna » RA 61 (1967), p. 1-18 et Political Lexicon and Political Ideologies in the Amarna Letters », Berytus 31 (1983) p. 41-46, ainsi que la critique de sa thèse dans W. MORAN, Sorne Reflections on Amarna Politics »dans Z. ZEVIN,S. GITINet M. SOKOLOFF(éd.), Solving Riddles and Untying Knots. Biblieal, Epigraphie and Semitie Studies in Honor of Jonas C. Greenfield, Winona Lake, 1995, p. 559-572. 45. LIVERANI,SdB IX, col. 1305. Pour une chronologie des agissements d'Aziru d'Amurru, voir le résumé de SINGERdans IZRE'EL-SINGER,The General's Letter, p. 158-9.
46. TADMOR,1 Trattati nel mondo antieo, p. 26-27 ; BEcKMAN,HDT, p. 1, qui fait noter que beaucoup ne nous sont pas parvenus. 47. R.H. BEAL, The Organization of the Hittite Military (Texte der Hethiter 20), Heidelberg, 1992, p. 322-323. 48. G. BECKMAN, Hittite Administration in Syria in the Light of the Texts from Hattusa, Ugarit and Emar », dans M. CHAVALASet J. HAYES (éd.), New Horizons in the Study of Ancient Syria, BibI. Mesopot. 25, 1992, p. 44. BRYCE,The Kingdom of the Hittites, p. 365 et n. 20. Une découverte récente montre que ce fut probablement Talmi-Tesub de Karkemis qui s'occupa de la succession en Hatti à la mort de Arnuwanda III, cf. 1. SINGER, article à paraître dans les Proeeedings of the IV International Hittitologieal Congress in Würzburg (oct. 1999). 49. G. F. DELMONTE, Niqmaddu di Ugarit e la rivolta di Tette di Nuhasse (RS 17.334) », OA 22 (1983), p. 231. «
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Sinaï, la Palestine et la vallée du Liban51• Tous s'attendaient à une réaction égyptienne, à commencer par l' Amurru, mais apparemment, rien ne se passa, sinon quelques escarmouches52. Les choses auraient pu changer avec la mort de Suypiluliuma, la période troublée qui suivit et l'installation en Egypte de la XIxe dynastie. Horemheb encouragea la révolte contre les Hittites à laquelle il a été fait allusion plus haut, dans laquelle le roi d'Ugarit Ar-halba aurait été compromis. La révolte étouffée, Niqmepa d'Ugarit, le frère et successeur de Ar-halba, que les Hittites avaient peut-être obligé à se démettre53, signa un traité en bonne et due forme avec le roi hittite Mursili II comportant les obligations habituelles ; Mursili confirma à Niqmepa l'accord sur les frontières passé entre Suppiluliuma et Ugarit qui était contesté par le Mukis, mais il entérina - s'il ne l'avait pas inspirée- la sécession du Siyannu et de l'Usnatu, alors réunis, qui devaient désormais se ranger sous l'autorité du roi de Karkemis54. Le pouvoir hittite s'était donc imposé et, sous Ramsès II, Ugarit prit part à la bataille de Qades du côté hittite55. La paix signée, le trafic reprit entre Ugarit et 1'Égypte56, mais du point de vue politique, le royaume resta dans la zone contrôlée par le Hatti et cela jusqu'à sa disparition, même s'il y eut un certain désengagement dans les derniers temps. Les découvertes
vint dès avant la disparition de son père: pendant que Suppiluliuma était occupé en Anatolie et que Sarri-Kusuh, installé à Karkemis, s'employait à mettre Sattiwaza sur le trône du Mittanni, Tette se révolta avec d'autres rois du Nuhasse et Aitakama de Qades. Sarri-Kusuh, momentanément incapable d'intervenir en personne, aurait alors demandé à Niqmaddu d'Ugarit d'intervenir sans l'attendre pour réprimer la rébellion. La révolte terminée, les Hittites reconfirmèrent Aitakama et Tette. La situation se maintint plus ou moins en Syrie jusqu'à la septième année de Mursili II, quand eut lieu la seconde révolte des « rois du Nuhasse », dont Tette, et d'Aitakama de QadeS. La répression fut alors plus drastique et entraîna l'assassinat d' Aitakama par son fils Niqmaddu, qui se soumit aux Hittites, la fuite de Tette en Égypte et la disparition dans le langage politique hittite de l'expression<< roi(s) de Nuhasse », donc la fin du Nuhasse comme entité politique reconnue; deux ans plus tard, Sarri-Kusuh disparaissait. Pour d'autres savants c'est pendant cette révolte de la septième année de Mursili que Sarri-Kusuh écrivit à Niqmaddu5o. Le ralliement au Hatti d'Ugarit et de l' Amurru, qui conclut aussi un traité, portait gravement atteinte aux intérêts égyptiens. La province d'Asie la plus au nord, occupée depuis Toutmosis III, était perdue; cela empêchait un accès facile à la Syrie intérieure par la vallée du Nahr el-Kebir, une route qui permettait de transporter aisément et rapidement par mer les troupes destinées à combattre en Syrie sans passer par le
51. SINGER,« A concise history of Amurru », p. 160. 52. Voir plus loin, la « Lettre du Général » RS 20.33, et 1. SINGER, « A concise history of Amurru », p. 161s. REDFORD,Egypt, Canaan, and Israel, p. 179. 53. Cette hypothèse, souvent admise depuis qu'elle fut avancée par Nougayrol, est plausible, mais n'est étayée par aucune preuve, voir SINGER, PHU, p. 637s. La disparition de Ar-halba, dont le règne fut très court, peut très bien être due à des causes naturelles. 54. On interprète souvent la décision de Mursili comme une punition pour l'attitude d'Ugarit lors de la révolte, mais Singer (PHU, p. 640) propose d'y voir l'application de l'un des principes de la politique hittite, « diviser pour mieux régner », et la volonté d'empêcher qu'Ugarit et Amurru puissent contrôler toute la côte du Levant du Mukis à la frontière égyptienne. 55. KLENGEL,Syria 3000 ta 300 B. c., p. 137 et n. 276. SINGER,PHU, p. 644 et n. 122. 56. Voir par exemple le vase au cartouche de Ramsès II, ou l'épée au cartouche de Merneptah, retrouvés dans la ville, et des documents commerciaux.
50. Bibliographie dans DEL MONTE, DA 22 (1983), p. 220, n. 3. C'est la conclusion de BRYCE, Tette and the Rebellions in Nuhassi », An St 38 (1988), p. 21-28, qui ignore apparemment l'article de Del Monte; pour BECKMANaussi (HDT, p. 120), le texte fait bien allusion à la révolte syrienne des premières années de Mursili II. Del Monte fait remarquer que cela entraîne de placer la mort de Niqmaddu et l'intronisation de Ar-halba la septième ou huitième année de Mursili, puis dans la neuvième le remplacement de Ar-halba par Niqmepa, suivi peu après des traités MursiliNiqmepa et Mursili-Tuppi-Tesub. RS 17.334 se rapporte pour lui à l'une des six dernières années de Suppiluliuma 1, entre la conquête de Karkemis et la mort du roi (p. 229s.). Il ajoute que - singulièrement - le texte prévoit que Tette garde son trône, puisqu'il pourrait demander plus tard qu'on lui rende ses sujets, alors que CTH 63 envisage l'élimination de Tette, ce qui fut fait: RS 17.134 ne peut donc qu'être antérieur à l'an 7 de Mursili. «
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récentes montrent que ses souverains se rapprochèrent de l'Égypte : liés de longue date à une Égypte désormais en paix avec le Hatti, ils voulurent probablement saisir toutes les occasions de se rapprocher de l'État le plus riche et le plus puissant de l'époque5? Ni l'Égypte ni les Hittites, dont l'empire allait s'écrouler, ne sauvèrent le royaume d'Ugarit au moment où le Proche-Orient fut en butte aux attaques des Peuples de la Mer; au début du Xile siècle, vers 1190/1185, Ugarit était incendiée et le royaume disparaissait pour toujours58.
57. Voir S. LACKENBACHER, « « Une correspondance entre l'administration du pharaon Merneptah et le roi d'Ugarit », dans M. YON, M. SZNYCER et P. BORDREUIL (éd.), Le Pays d'Ougarit autour de 1200 av. l.-C., RSO XI (= RSO XI), Paris, 1995, p. 77-83, à corriger et compléter par p. 31-32, et« À S. LACKENBACHER, « RS 88.2158 », N.A.B.U. 1997,35, nouveau RS 88.2158 », N.A.B.U. 1999, 53, p. 53-54. 58. Pour la date, voir les différentes hypothèses dans SINGER, PHU, p. 729s. Sur cette période et ses conséquences, H. G. BUCHHOLZ, Ugarit,
Zypern und Agais. Ku/tur beziehungen Münster,
1999, p. 708s.
im zweiten lahrtausend
v. Chr.,
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LES DOCUMENTS
L'akkadien étant la langue diplomatique de l'époque, celle que la chancellerie hittite utilisait avec les princes syriens et les diverses cours pour les actes officiels et dont tous se servaient pour correspondre, il n'est pas surprenant qu'à Ugarit, ce soient les archives en akkadien qui documentent les relations internationales, ni que pour l'essentiel elles concernent l'établissement de la domination hittite et ses conséquences. Si les archives retrouvées jusqu'ici ne documentent guère la période précédant l'intervention de Suppiluliuma, ce n'est probablement pas un hasard; il semble que l'on ait fait table rase de tout ce qui rappelait une période antérieure. Quoi qu'il en soit, les archives internationales illustrent bien la situation d'un royaume d'Ugarit allié et vassal du Grand Roi, et comment le contrôle du pouvoir hittite était censé s'exercer sur tout ce qui concernait ses relations avec l'extérieur. Elles comportent les accords avec le Hatti, qui rappellent les événements ayant précédé leur rédaction et fixent les règles des rapports entre les deux cours ; les édits et verdicts hittites qu'entraînaient leur application (ou leur négligence) ; enfin les lettres - ou plutôt, nous le verrons, certaines des lettres échangées tant avec les Hittites qu'avec les cours de l'époque, qui permettent d'entrevoir ce que pouvaient être les rapports d'Ugarit avec le monde de son temps, en particulier comment et jusqu'à quel point, au-delà de la théorie, le pouvoir hittite était effectif.
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RÉPARTITION DES ARCHIVES
qu'un lieu d'archivage de ce type de documents: les Archives Sud, ce qui n'est pas le cas de la correspondance internationale.
LES DOCUMENTS JURIDIQUES (TRAITÉS, ACCORDS, ÉDITS ET VERDICTS) : LES ARCHIVES SUD
LES LETTRES LA MAISON
Tous les documents des deux premières catégories, c'est-àdire les traités et les édits ou verdicts internationaux, ont été trouvés, à quelques exceptions près, dans les Archives Sud du palais: deux petites pièces (68 et 69) situées dans une partie récente de ce bâtiment, au sud de ce qu'on appelle traditionnellement la « cour V » (aujourd'hui la pièce 153), qui comportaient un étage accessible par un escalier en pierre59. Presque tous les fragments de traités avec les Hittites ont été trouvés dans la pièce 68 et ceux qui l'ont été dans la« cour V » située devant ont dû y tomber lors de la ruine du bâtiment. L'accord juré entre Niqmaddu II d'Ugarit et Aziru d'Amurru, sans doute antérieur, a été retrouvé presque en surface (contrairement à la plupart des tablettes de cette zone) entre le Palais royal et le Palais Sud et il pourrait bien provenir lui aussi des Archives Sud60. Quelques tablettes ont été découvertes ailleurs dans le Palais61, dans le Palais Sud ou à ses abords62 et dans la« maison d'Urtenu »63; on peut cependant considérer qu'il n'y avait
59. Voir SdB IX, col. 1227s. pour le détail 1234 pour les objets.
des textes découverts
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LES DOCUMENTS
et col.
60. Pour W. VAN SOLDT, « Fabrics and Dyes at Ugarit », UF 22 (1990), p. 345, n. 164, ce traité antérieur à la conquête hittite avait probablement été mis au rebut. 61. RS 19.101 : pièce 83; RS 17.248 = PRU IV, p. 236, verdict Piha-ziti de Karkemis, archives Est pièce 56.
de
62. Palais Sud, salle 208 : un verdict du roi de Karkemis entre Tulpisenni et le préfet d'Ugarit, RS 19.63 = PRU IV, p. 292 (qui fait joint avec RS 27.51 trouvé au sud de l'acropole!); pièce 201 : un fragment d'acte juridique international concernant des fuyards d'Alasia, RS 18.114 = PRU IV, p. 108. RS 19.122 = PRU IV, p. 289, trouvé pièce 204, un fragment de traité ou d'édit, provient peut-être des Archives Sud du Palais. 63. Le fragment d'édit, RS 34.179, cf. F. MALBRAN-LABAT dans P. BORDREUIL (éd.), Une bibliothèque au sud de la ville. Les textes de la 34< campagne (1973), Ras Shamra - Ougarit VII (= RSO VII), Paris, 1991, p. 15s., n° 1.
: LES ARCHIVES
DE RAP' ANU,
LA MAISON
EST, D'URTENU64
À quelques exceptions près65, les lettres internationales en akkadien, c'est-à-dire leur quasi totalité, ont été retrouvées en trois endroits précis où elles étaient manifestement conservées: dans les Archives Est du palais66, dans la maison dite de Rap'anu67 et dans la maison dite d'Urtenu68. Dans les trois cas, cette correspondance a été retrouvée mélangée avec d'autres types de documents, en akkadien et en ougaritique, et ne paraît donc pas avoir été classée ni dans un local, ni même dans un espace, uniquement réservé à cet usage69. Il n'est guère possible de savoir pourquoi la correspondance internationale a été conservée en trois endroits différents, si c'est une question d'époque, de correspondant ou de sujet. De plus, il est clair que les découvertes ne représentent qu'une partie des lettres échangées avec les autres cours, ne serait-ce qu'en raison de certains manques; les lettres dont l'en-tête a disparu et les fragments non identifiables pourraient modifier nos conclusions si l'on connaissait les correspondants.
64. Les réflexions qui suivent sur la correspondance internationale repreninternationale dans les archives nent en partie mon article « La correspondance », RA 89 (1995), p. 67-76. Dans la mesure où ce livre est destiné d'Ugarit à un public plus large qui n'a pas forcément un accès facile à la Revue d'Assyriologie, je n'ai pas hésité à reprendre textuellement certains passages. 65. Il faut y ajouter quelques lettres trouvées ailleurs dans le palais royal, dans les Archives Ouest et dans les Archives Sud-Ouest. 66. SdB IX, col. 1222-1223 ; voir COURTOIS, Syria 65 (1988), p. 389394 ; VAN SOLDT, SAU, p. 61s. 67. V AN SOLDT, SA U, p. 165-180. COURTOIS, SdB IX, col. 1253-1261. 68. VAN SOLDT, SAU, p. 221s. pour les premiers textes, ceux de la 34e campagne (1973) publiés depuis. 69. Dans les Archives Est, elle se mêle à un grand nombre de textes juridiques et économiques et à d'autres lettres. Chez Rap'anu et Urtenu, c'est au même type de textes de la pratique mais surtout à des tablettes lexicographiques et scolaires; la « Lettre du Général », par exemple, a été retrouvée avec beaucoup de fragments lexicographiques.
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LES DOCUMENTS
On ne peut pas savoir si la distribution entre les différentes archives des lettres de l'étranger - ou plutôt avec l'étranger, car il y a dans chaque cas des lettres expédiées d'Ugarit _ dépendait du pays concerné ou du sujet. Les sujets abordés nous paraissent quelquefois d'importance mineure, y compris dans la correspondance la plus ancienne, et souvent comme les épaves de dossiers dont manquent beaucoup de pièces. Quand la comparaison est possible, les correspondants étant attestés dans deux dès archives sinon les trois, les raisons de la présence d'une lettre dans les unes plutôt que dans les autres n'apparaissent guère ; des éléments d'un même dossier ont été retrouvés dans des archives différentes 70. Il n'est pas facile de discerner selon quels critères on les classait 71. Quand il y a assez de documents pour comparer, on constate que la distribution n'est ni par règne, ni par correspondant, ni par sujet. Certaines archives se déplaçaient-elles au gré des exigences du moment?
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certaines lettres furent conservées pendant plusieurs décennies, sinon plus. Les archives Est du Palais étaient apparemment des archives figées alors que les deux autres semblent avoir été en activité non seulement jusqu'au règne du dernier roi d'Ugarit, Ammurapi, mais jusqu'à ses dernières années. Il faut reconnaître que nous connaissons mal les institutions d'Ugarit et le fonctionnement de sa diplomatie, qu'on ne peut toujours pas définir quels critères présidaient au choix des documents à conserver ou de leur archivage, combien de temps on escomptait les garder, ni si tels bureaux au service de tels personnages étaient successivement, ou simultanément, en charge des relations extérieures. Au-delà d'une certaine spécificité des divers locaux d'archives du Palais royal, chaque dépôt mélangeait les genres de documents de façon trop perceptible pour être due au hasard. On sait par ailleurs que l'administration passait apparemment d'une langue et d'une écriture à une autre pour les besoins quotidiens du royaume ; la même souplesse devait présider au traitement des affaires internationales, qui mêlaient le commerce à la diplomatie. Quoi qu'il en soit, du moins dans les dernières années d'Ugarit, les bureaux qui s'occupaient des relations internationales se trouvaient hors du Palais royal, dans des demeures où les scribes disposaient de tout le matériel nécessaire à leur formation73, et où l'on traitait aussi bien du grand commerce avec les mêmes pays étrangers que d'affaires purement internes, sinon locales.
Très peu de lettres sont antérieures au règne d' Ammistarnru II, au milieu du XIIIe siècle, comme si la correspondance, même internationale, n'était généralement pas gardée très 10ngtemps72. La quasi-totalité des lettres datables, et beaucoup citent des souverains connus, a été écrite dans le dernier demi-siècle de l'existence d'Ugarit. On peut pourtant parler d'archives puisque 70. Deux lettres de Qades concernant une même affaire étaient l'une chez Rap'anu, l'autre chez Urtenu (RS 20.158 et RS 34.146 = RSO VII, n° 15, cf. n. 639) et c'est]e même cas pour deux lettres provenant d'Usnatu (RS 20.2] et RS 34.]58 = RSO VII, n° 16, cf. n. 625). 71. Des joints prouvent que les différences de niveau ne sont pas signifiantes. Quant à un classement par provenance ou destination, s'il y en avait un, i] n'apparaît pas. Voir aussi les remarques de E. FIANDRA,« Simi]arities and Differences in the Architectura] Structures of the Palaces in Crete and Ugarit », SMEA 39 (1997), p. 70-72. 72. Dans sa longue lettre au roi de Baby]one Kadasman-Enlil, Hattusi]i rappelle ce qu'il disait dans la lettre qu'il avait envoyée après ]a mort du père de celui-ci et ajoute: « en ce temps-là, mon frère était un enfant, on ne lui a donc pas ]u (ces) tablettes ; maintenant les scribes de ce temps-là ne sont-ils plus en vie et les tablettes ne sont-elles pas conservées? Qu'on te lise maintenant les tablettes de ce temps-là », cf. KEo 1 10, 1. ]7-20 (A. HAGENBUCHNER, Die Korrespondenz der Hethiter, Heidelberg] 989, p. 289, traduit les lignes 18-20: « lem aber leben Schreiber nicht mehr. Sind denn die Tafeln überhaupt nicht deponiert ? lem sollen sie dir jene Tafeln »). vorlesen
NATURE ET CONTENU DES DOCUMENTS Nougayrol a réparti l'ensemble des traités, édits ou verdicts internationaux, d'après l'aspect, en six types, dont les quatre premiers sont de tradition hittite: 1) la grande tablette« cous-
73. Ce n'était probablement pas ]e cas au Palais, où très peu de textes lexicographiques et scolaires ont été retrouvés, voir les remarques de VAN SOLDT, SAU, p. 229.
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sin », dont le recto fortement bombé porte au centre l'empreinte d'un cachet, 2) la petite tablette « coussin », 3) la grande tablette plate et sans empreinte, 4) la tablette oblongue portant l'empreinte d'un sceau rond bilingue Sur son épaule droite, 5) la tablette en large portant au verseau l'empreinte d'un sceaucylindre déroulé, et 6) la tablette oblongue « normale » dont les empreintes proviennent soit de sceaux lenticulaires, soit de sceaux-bagues, à hiéroglyphes hittites 74. Tous ces documents suivent un schéma. Édits et traités sont des déclarations qui, à l'exception d'un édit de Hattusili (RS 17.238), commencent, comme les lettres des souverains hittites, par« ainsi (parle) NP, le Grand Roi »- quand ce ne sont pas ce qu'on appelle des lettres-édits - et les verdicts ou arbitrages sont libellés « devant NP, le Grand Roi/le roi du Karkemis » suivis dans les deux cas d'une brève titulature. Les accords conclus par Ini- Tesub, roi de Karkemis, stipulent « Ini- TeSub a fait l'accord suivant entre/pour. .. ». Traités, accords ou médiations sont toujours des « liens »que« lie » le SOuverain hittite75. Les actes juridiques concernant les Souverains d'Ugarit et d'Amurru ou de Siyannu commencent, comme ceux d'Ugarit, par« à dater d'aujourd'hui ». La plupart du temps, il y a plusieurs versions de chaque texte, qu'il s'agisse de duplicats ou de parallèles, l'état des tablettes ne permettant pas toujours de trancher. Tous les documents, à l'exception des exemplaires du traité entre Mursili II et Niqmepa, portent un sceau 76, celui de la partie principale, celle qui accorde ou juge 74. Pour une description
plus détaillée
voir PRU IV, p. 3.
75. Pour riksalrikilta rakiisu, « lier un lien », avec le sens d'imposer ou de conclure toute forme d'accord, y compris un traité, et les nuances entre rakasu ana, « établir/faire pour », ina beri sa ... u beri sa, « entre ... et. .. », itti, « avec », voir C. ZACCAGNINI, « The Forms of Alliance and Subjugation in the Near East of the Late Bronze Age », dans CA NFORA, LIVERANI et ZACCAGNINI, traduction dépend donc du contexte. 1 Trattati nel mondo antico, p. 60s. La 76. Les sceaux ont été publiés par C. SCHAEFFER, « Recueil des sceaux et cylindres hittites imprimés sur les tablettes des Archives Sud du palais de Ras Shamra suivi de considérations Sur les pratiques sigillographiques des rois d'Ugarit », Ugaritica III, Paris, 1956, p. 1-86. Leurs légendes sont hiéroglyétudiées dans le même ouvrage par E. LAROCHE, « Documents phiques hittites provenant du palais d'Ugarit », p. 97-160. Des travaux récents ont montré que les documents officiels hittites étaient sans doute
LES DOCUMENTS
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mais aussi s'engage 77 : c'est presque toujours le partenaire d'Ugarit, roi, prince ou haut fonctionnaire hittite ou bien roi d'Amurru78. Comme l'a fait noter van Soldt79, les Archives Sud où l'on a retrouvé ces documents reflètent l'évolution de la situation politique: les traités sont plus anciens que les actes juridiques internationaux - la distinction entre les deux étant d'ailleurs un peu artificielle80- car une fois conclus les accords dictant les relations d'Ugarit avec les Hittites, la situation était claire, alors que les querelles entre vassaux ne pouvaient que se multiplier. On constate de même le rôle croissant du roi de Karkemis et de ses grands. La correspondance internationale apporte un complément indispensable, cet aperçu de ce qui se passait réellement qu'aucun texte officiel ne peut communiquer. Presque toutes les lettres
écrits et scellés à Karkemis, cf. H. OTTEN, Die hethitischen Konigssiegel der jrühen Grossreichszeit, Mainz, 1995; SINGER, PHU, p. 639, n. 109. Les documents portant les deux sceaux de Mursili II, peut-être fabriqués à Karkemis (OTTEN, ibid. p. 24-27), ne sont pas les fragments du traité (contra SINGER, PHU, p. 639) mais les édits RS 17.62 +, 17.382+ et 17.335 +. 77. Commentant les sceaux des rois hittites sur leurs traités, G. KNOPPERS (<< Ancient Near Eastern Royal Grants and the Davidic Co venant », lADS 116/4 (1996), p. 694) souligne qu'en scellant ces documents à leur nom, ils signifiaient leur engagement personnel et il rappelle (n. 145) que pour G. KESTEMONT, Diplomatique et droit international en Asie occidentale (/600-1200 av. l. C.), Louvain-la-Neuve, 1974, le sceau du suzerain correspond au serment du vassal. 78. Les accords Ugarit-Siyannu portent tantôt le sceau du roi d'Ugarit (RS 16.170: « Sceau de Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit ») tantôt celui du roi de Siyannu. RS 16.270 (= PRU IV, p. 134s.), qui consigne un jugement dans l'affaire du divorce entre le roi d'Ugarit et une princesse d'Amurru, porte le sceau dynastique original de l'Ugarit et un sceau-bague alphabétique de Ammistamru, mais pas de sceau d'Amurru. En revanche, RS 17.372A +360 A (= PRU IV, 139s.), un accord entre Sauska-muwa d'Amurru et Ammistamru sur le même sujet, porte le sceau à hiéroglyphes hittites de Sauska-muwa et le sceau cylindre anépigraphe de Aziru. Les ~utres accords entre Sauska-muwa et Ammistamru portent le sceau de Sauska-muwa.
79. SAU, p. 137s. de la forme, cf. D. Mc CARTHY, Treaty and 1978, p. 69 n. 63; C. ZACCAGNINI, « The Forms of Alliance », p. 55s. J'ai conservé les termes employés par Nougayrol dans sa présentation de chaque document, mais pour un juriste, ils sont parfois discutables (cf. par exemple RS 17.130 et n. 478). 80.
Sur ce problème
Covenant, An. BibI. 2IA,
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TEXTES AKKADIENS
sont adressées au roi, à la reine ou au « préfet »81, ce haut fonctionnaire qui « assiste le roi dans toute l'étendue du gouvemement82 ». Quel qu'ait été le véritable statut de ceux qui les rédigeaient et les :ecevaient, les lettres échangées entre cours étaient presque toujours adressées par le monarque ou un grand personnage à celui dont le rang lui correspondait. Les correspondants des préfets étaient des préfets étrangers et des dignitaires hittites, comme les « fils du roi83 », mais aussi les rois de petits royaumes, tous « frères » et non « pères » du roi d'Ugarit quand ils lui écrivent. Les souverains des États hittites et ceux qui sont d'un statut supérieur, n'écrivent qu'aux souverains d'Ugarit84. Le fait que la correspondance entre cours était toujours échangée au plus haut niveau nous dissimule l'identité de ceux qui, dans la pratique, étaient chargés des affaires. Dès la publication de PRU III, Nougayrol relevait l'uniformité du style des lettres et, en particulier, des formules: « On notera surtout, à ce point de vue, que la disposition de l'adresse paraît y être soumise à un protocole plus strict que ceux de Tell 81. Dans la documentation d'Ugarit, (lu) maskimlmaskim2, avec des graphies légèrement différentes (cf. HUEHNERGARD,AU, p. 67, 360 et 378) est lorsqu'il est lu sâkinu (cf. ougaritique skn), ce qu'on traduit par « préfet» employé seul ou suivi de la mention d'un pays; suivi d'un nom de ville, de« palais ", ou de« maison de la reine» (cf. RS 17.61,15.114, « 8.208 ») on peut hésiter entre sâkinu et râbi$u, la lecture traditionnelle en akkadien, et entre« préfet » et« intendant »ou « majordome » (voir RS 17.325 n. 1052) On trouvera une liste commentée des attestations, dans les textes écrits à Ugarit comme dans ceux provenant des royaumes voisins, dans M. HELTZER, The Internai Organization of the Kingdom of Ugarit, 1982, p. 141-152. Voir aussi N. NA' AMAN, « Amarna sakiinu «< to govern ») and the west semitic sôkën «< governor ») », NABU, 1995,42), p. 36; s/skn (1), DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 401s. 82. LIVERANI, SdB IX, col. 1337. 83. Pour un résumé du problème de DUMU.LUGAL, « fils de/du roi », voir BECKMAN, « Hittite Administration in Syria », p. 47 ; BEAL, Organization, p. 413s. et n. 1550; le compte rendu de van den HOUT, Der Ulmitesub- Vertrag, par 1. SINGER, Bi Or UV (J 997), col. 418s. J. GOODNICK WESTENHOLZ, Cuneiform Inscriptions in the Collection of the Bible Lands Museum Jerusalem - The Emar Tablets, Groningen, 2000, p. Is. J'ai choisi de traduire par « prince », ce qui correspond d'ailleurs à ce qu'en dit F. IMPARATI, dans KLENGEL, GHR, p. 332. 84. Exceptionnellement, le roi hittite écrit à un préfet, parce que, précise-t-il, « le roi, ton seigneur, est jeune; il ne sait rien ». RS 34.129, 67 = MALBRAN-LABAT, RSO VII, nO 12, p. 38s.
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LES DOCUMENTS
D'UGARIT
el Amama85 ou de Boghazkeuï. Ces adresses sont rédigées de deux manières (H') soit, A représentant le nom ou (II et) la qualité de l'expéditeur, B celui ou (II et) celle du destinataire: 1. ana B qibi-ma umma A ( ... ) 2. umma A ana B qibi-ma ( ... ) D'après certains de ces exemples particulièrement nets, la formule 1, qui met en avant le nom du destinataire, distingue, à Ras Shamra, les lettres d'un inférieur - de droit ou de fait- à un supérieur, tandis que la formule 2, qui met en avant le nom de l'expéditeur, y est employée entre égaux ou à l'égard d'un subalteme86. »Ces adresses, ana B qibi-ma umma A et umma A ana B qibi-ma, figurent dans des lettres de toutes les époques; en akkadien classique, elles signifient « dis à B : ainsi (parle) A »et « ainsi (parle) A : dis à B », mais dans la correspondance d'Ugarit, il serait peut-être préférable de traduire umma par« message de »87, même si cela n'a pas été le choix ici, afin de préserver la similitude des en-tête avec ceux d'autres lettres publiées dans la même collection88. 85. MORAN, Les Lettres d'El-Amarna, p. 28-29. 86. PRU III, p. 2-3. Les trouvailles qui suivirent n'infirmèrent en rien ces observations; dans Ugaritiea V, p. 66-67, Nougayrol pouvait écrire que cette règle d'étiquette « est maintenant confirmée par un nombre considérable d'exemples sûrs » mais il tenait à se corriger: « contrairement à ce pour l'ordinaire, qui a été dit dans PRU III, l.e., les scribes de Boghazkeuï, se plient aux mêmes convenances. » Pour les lettres entre Ugarit et les Hittites (et pas seulement« in ugaritisehen Schreiben » comme il est indiqué. p. 119), voir HAGENBUCHNER, Die Korrespondenz der Hethiter, p. 1I9s. A propos des lettres hittites et de leurs formules, voir aussi les remarques de Ph. H. J. HOUWINK T?N CATE, « The Scribes of the Masat Letters and the GAL DUB.SAR (.MES) of the Hittite Capital during the Final Phase of the Early Empire Period », dans M. DIETRICH et O. LORETZ, dubsar anta-men. Studien zur Altorientalistik.
Festschriftfür
p. 170s. Willem H. Ph. Romer, AOAT 253,1998, 87. Voir IZRE'EL, Amurru Akkadian l, p. 182 et 288 ; J. HUEHNERGARD, « The Akkadian Letters », dans WATSON et WYATT, Handbook, p. 375s.
Il semble que les scribes de la région un nom, « parole/message de ». 88. Les formules étant les mêmes,
aient alors considéré quelle
qu'ait
umma comme
été leur interprétation
par les scribes de l'aire syro-anatolienne au milieu du If millénaire, il est souhaitable que le lecteur non spécialiste soit conscient de leur emploi ici comme dans les lettres de Mari (cf. J.-M. DURAND, Documents épistolaires
du palais de Mari l, Paris, 1997, II, Paris, 1998, LAPO
16 et 17). La solution de Moran pour les lettres d'EI-Amama (LAPO 13) - distinguer selon la provenance des lettres - obligerait à savoir ce qu'envisageait chaque correspondant, ce qui n'est pas toujours possible.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
De même, les formules de politesse varient -elles selon les rangs respectifs de l'expéditeur et du destinataire, quand il y en a, car le roi du Hatti n'en emploie aucune ; sa chancellerie daigne parfois faire savoir au roi d'Ugarit que « tout va bien pour Mon Soleil ». Le roi de Karkemis, qui, parfois, s'intitule simplement« le roi », se contente presque toujours d'un« que tout aille bien pour toi »89, de même que certains princes hittites ou le gouverneur en chef d'Alasia. En revanche, le roi d'Ugarit Ammistarnru « tombe aux pieds» du roi de Karkemis, de son frère HeSmi- Tesub ou du roi d' Alasia et multiplie les souhaits pour leur entourage. Les rois des autres royaumes syriens saluent courtoisement leur homologue d'Ugarit; leurs fonctionnaires, comme les sujets du roi d'Ugarit, s'adressent à celui-ci avec tout le respect voulu et demandent en général des nouvelles de sa santé, une marque d'attention que l'on retrouve entre personnages d'un rang égal ou bien liés par l'amitié ou la parenté9o. Lorsque l'on considère les relations épistolaires d'Ugarit avec les autres cours de son temps, il faut se rappeler que les manques restent importants, que les lettres aient été détruites, aient disparu ou attendent d'être retrouvées. De fait, si l'on considère le nombre et les sujets des lettres retrouvées dans les lieux d'archives, la véritable question ne me paraît pas celle des manques, mais plutôt pourquoi ces lettres-là ont été conservées. Il reste que les principaux correspondants attestés sont bien ceux que l'on attend : d'abord le roi de Karkemis qui gérait la politique hittite en Syrie, les souverains hittites, leurs grands dignitaires, le royaume d'Amurru et celui d'Usnatu91. Si ces lettres concernent parfois tel épisode, le plus souvent difficile à situer et à évaluer, des relations avec les cours voi-
89. À l'exception de Sarri-Kusuh, cf. RS 17.334, mais c'est une copie dont les éléments inutiles ont pu n'être pas repris. L'une des lettres les plus tardives, écrite quand le danger menace tout l'empire hittite, ajoute « Que les dieux veillent à ton bien-être! ». Pour« le roi » signifiant « le roi de Karkemis », voir n. 308. 90. Un examen attentif des formules de politesse, lorsqu'elles sont conservées ne serait-ce que partiellement, est l'un des éléments qui peut faciliter l'attribution de telle ou telle lettre dont les noms des correspondants ont disparu. 91. Voir LACKENBACHER, RA 89, p. 71.
LES DOCUMENTS
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sines, on y voit surtout le roi de Karkemis et les dignitaires hittites s'occupant de problèmes militaires, de taxes, de commerce ou de ravitaillement, ou bien rappelant au roi d'Ugarit ses devoirs à leur égard comme à celui du Grand Roi hittite92. Il est donc très instructif de comparer la théorie - traités, accords, édits et même verdicts - et la pratique, telle que la correspondance nous en livre quelques aperçus.
92. HAGENBUCHNER, Die Korrespondenz der Hethiter, 1 : liste des personnages envoyés à Ugarit depuis la cour hittite ou celle de Karkemis, p. 21-22; envoyés d'Ugarit, p. 23. Sujets des lettres entre Ugarit et les Hittites, p. 119-121 et tableaux, p. 130-146.
3
L'INSTALLATION DU POUVOIR HITTITE: LES PRÉLIMINAIRES LES ACCORDS
Les premiers documents des archives internationales sont contemporains du moment où le Hatti s'imposa et montrent dans quelles circonstances et de quelle manière cela s'effectua. L'un des plus anciens est probablement l'accord entre Niqmaddu II d 'Ugarit et Aziru d' Amurru93 ; rédigé par la chancellerie d' Amurru, il se présente comme un acte d' Aziru, scellé à son sceau, même s'il fait parler un moment le roi d'Ugarit à la première personne94. Les affaires qui ont opposé l'Amurru à l'Ugarit et à Siyannu sont enterrées et le roi d'Ugarit remet une grosse somme d'argent au roi d'Amurru qui promet sa protection contre tout ennemi intérieur ou extérieur (RS 19.68). Pour Na'aman, la somme compensait le préjudice causé jadis à la famille régnante d'Amurru par les rois d'Ugarit95. Liverani pense que ce traité apparemment paritaire mettait en fait Ugarit sous une sorte de protectorat militaire96, mais pour Nougayrol « l'accord en question bien loin d'être imposé par Aziru (... )
93. SINGER, A concise history of Amurru », p. 156s. VAN SOLDT, UF 22 (1990), p. 345, n. 164. 94. Cf. RS 19.68, 1. 25-32. Ammishtamru's Letter to Akhenaten (EA 45) and 95. N. NA'AMAN, Hittite Chronology », Aula Orientalis 14 (1996), p. 251-257. 96. SdB IX, col. 1303-4. «
«
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
revient (H') à une sorte de location de services (militaires) en faveur du roi d'Ugarit. Il ne renferme, en effet, aucune obligation pour celui-ci, si ce n'est, bien entendu, table rase ayant été faite, de part et d'autre, de menus incidents antérieurs, de payer d'avance les services ainsi requis97 ». Le riche royaume d'Ugarit aurait en quelque sorte acheté la protection d'un voisin moins favorisé mais plus puissant militairement, peut-être aussi la reconnaissance de sa souveraineté sur Siyannu et Usnatu98.
C'est sans doute vers la même époque qu'il faut placer la célèbre lettre dite « du général » (RS 20.33) dont la date et l'identité des correspondants suscitent toujours la discussion. Un commandant de forces armées stationnées en Amurru, qui s'attend à une attaque égyptienne pouvant être menée par le pharaon lui-même, y informe son roi de la situation. Le contexte du ralliement de l'Amurru aux Hittites, qui aurait dû provoquer une forte réaction de l'Égypte, est tout à fait plausible et correspond d'ailleurs à la datation que suggère l'état de langue du texte. Les accords entre Ugarit et l'empire hittite sont bien entendu des traités de vassalité, en akkadien, qu'ils soient ou non en bonne et due forme99. Les traités hittites, paritaires ou de vassalité, en hittite ou en akkadien, ont fait l'objet de plusieurs études 100. On a fait remarquer que la form~le d'introduction des traités de vassalité, qui, naturellement, ne figure pas dans
97./raq 25 (1963), p. Ill. 98. Il semble qu'à cette époque, chaque ville ait eu son roi, voir n. 149. 99. L'emploi du vocabulaire de la féodalité est parfois abusif, mais il peut se justifier dans le cas des relations entre la royauté hittite et les États soumis, voir les remarques de S. LA FONT, « Fief et féodalité dans le ProcheOrient ancien », dans E. BOURNAZEL et J.-P. POLY (éd.), Les Féodalités, collection« Histoire générale des systèmes politiques », Paris, 1998, p. 517518 et p. 596s. ; on relève bien dans les traités conclus par Ugarit « les notions de lien personnel, de soumission hiérarchique et de réseau de fidélité » (p. 608). 100. Voir V. KOROSEC, Hethitisches Staatsvertriige ; ein Beitrag zu ihrer juristischen Wertung, Leipzig, 1931 ; KESTEMONT, Diplomatique et droit international, et la bibliographie dans ZACCAGNINl, J Trattati nel mondo antico, p. 54s. BECKMAN, HDT, p.181s. Pour la terminologie, TADMoR, J Trattati nel mondo antico, p. 17-28. Voir aussi IMPARATI, dans KLENGEL, GHR, p. 365s.
L'INSTALLATION
DU POUVOIR HITTITE
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les traités pantmres, donne au document la forme d'un édit royal hittite, indiquant bien ainsi qui est le maître, un maître qui avait des obligations 101. La conclusion d'un traité n'était pourtant pas une affaire unilatérale et un traité de vassalité n'était pas simplement imposé, il était négocié102. Les deux parties se liaient par sermentl03 : le vassal jurait de servir son seigneur, qui, à son tour, s'engageait à veiller sur les prérogatives dynastiques de son vassal, à lui fournir toute l'aide militaire nécessaire, à être aussi loyal envers lui que ce vassal devait l'être. Knoppers a comparé l'octroi d'un traité de vassalité à une donation royale: dans les deux cas il peut s'agir de récompenser les services passé comme de susciter le dévouementlO4. La plupart des traités de vassalité sont bâtis sur un schéma décrit par Beckman 105qui comporte : 1. un préambule avec le nom, les titres et la généalogie du souverain hittite; 2. une introduction historique, qui fait l'état des relations entre le Hatti et le royaume concerné (dont on comprend l'importance pour l'historien, même s'il faut la considérer avec les précautions qui s'imposent106) ; 3. les clauses; 4. la mention du dépôt de la tablette du traité dans le temple principal du royaume vassal; 5. la liste des témoins divins; 6. les malédictions et bénédictions. L'accord entre Suppiluliuma et Niqmaddu II nous est connu par deux documents partiellement conservés, au sceau du Grand Roi, publiés ici séparément, comme dans l'édition de Nougayrol (RS 17.340 et RS 17.369), mais considérés maintenant comme les versions A et B du même texte et traduits comme tels par 101. Mc CARTHY, Treaty and Covenant, « Hittite Vassal Treaties », p. 51-81, et sur la façon dont le traité souligne la prééminence de la volonté du souverain hittite, p. 79. 102. KNOPPERs, lADS 116 (1996), p. 693s. 103. Pour miimftu u riksu, mot à mot« serment et lien », et leurs équivalents en hittite lingai- et ishiul-, voir DEL MONTE, Trattato, p. 69 et n. 5 ; BECKMAN, HDT, p. 2. 104. KNOPPERs, lADS 116 (1996), p. 693s. 105. HDT, p. 2s. 106. Sur la reconstruction du passé par la chancellerie hittite, voir les remarques de C. ZACCAGNINl, « A note on hittite international relations at the lime of Tudhaliya IV», dans F. IMPARATI (éd. ), Studi di storia e di filologia anatolica dedicati a Giovanni Pugliese Carratelli, Firenze, 1988, p. 295-299, et J Trattati nel mondo antico, p. 71 (et p. 68 pour Ugarit).
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D'UGARIT
Beckman I07. L'ensemble comporte un préambule (sans la généalogie de Suppiluliuma), une introduction historique, diverses clauses concernant les fugitifs éventuels, les frontières et l'alliance, la listes des témoins divins. Il est complété par un édit au sceau de Suppiluliuma comprenant lui aussi introduction historique et témoins divins mais ne stipulant que le tribut, d'ailleurs en détailI08 ; le tribut, l'une des obligations habituelles d'un État entrant dans la mouvance hittite, avait-il été omis dans le document principal, comme on le suppose en général, ou figurait-il dans une lacunel09? Il semble en tout cas assez lourd, surtout si on le compare avec le tribut de 300 sicles d'or imposé à Aziru puis à Tuppi- Tesub d' Amurru 110 : outre des cadeaux en nature au roi, à la reine, au prince héritier et à cinq grands officiers, le roi d'Ugarit devait donner 500 sicles d'orl Il, ce que l'on interprète comme une preuve de sa richesse. Les cadeaux étaient des coupes d'or pour le roi, la reine et le prince héritier ou d'argent pour certains dignitaires, et pour chacun des pièces de lin et des quantités plus ou moins grandes, selon le rang du destinataire, de laine rouge et de laine bleuell2.
107. CTH 46 = HDT n° 4. 108. Pour la terminologie cadeaux-tribut, voir LlVERANI,Prestige and Interest, p. 268s. 109. Aucun des deux documents n'étant complet, c'est possible: si l'on compare la fin de la face de RS 17.340 avec le début de ce qui reste de RS 17.369, il apparaît que les deux textes diffèrent quelque peu et que l'enchaînement n'est pas parfait. 110. PRU IV, p. 37. Un document en ougaritique, RS 19.17 (= KTU 4.610), donne une liste de villes et de « guildes» devant fournir l'argent du tribut ; VANSOLOTsuggère que la charge du tribut devait être répartie sur l'ensemble des localités du royaume et que le texte doit donc recenser la plupart des villes de l'Ugarit, énumérées dans un ordre géographique, cf. « Studies in the Topography of Ugarit (3) Groups of towns and their locations », UF 30 (1998), p. 716. Ill. Cf. PRU IV, p. 39 : « Le « principal« de 12 mines +20 sicles doit être compté en mines hittites de 40 sicles (Otten, AfO 17, 128 et suiv.), ce qui donne le chiffre rond, donc satisfaisant, de 480+20=500 sicles ». 112. Le texte en ougaritique RS 11.772 + (Archives Ouest), considéré comme une version du traité en langue indigène par Nougayrol (PRU IV, p. 37s.), puis par Dietrich et Loretz, serait plutôt une liste énumérant le tribut pour Gordon, et pour Knoppers une lettre accompagnant le tribut, voir la bibliographie et la discussion dans G. KNOPPERS,« Treaty, Tribute List, or Diplomatie Letter : KTU 3.1 Reexamined », BASOR 289 (1993), p. 81-
L'INSTALLATION
DU POUVOIR HITTITE
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La frontière nord fut soigneusement définie 1 13 ; avantageaitelle Ugarit, comme on le pense en généraJll4? Peut-être ne fitelle que lui rendre ou lui confirmer des territoires qui lui appartenaient « depuis longtemps »115. Les quarante-deux lieux-dits, énumérés d'est en ouest et très proches les uns des autres, par lesquels elle passait sont loin d'être tous identifiés mais on peut se faire une idée de son tracé; sur environ 80 km à partir de la mer, elle« correspond pratiquement tout du long avec la ligne de partage des eaux entre les tributaires du nahr al-Kebir et ceux de l'Orontel16 ». Quant à l'alliance, son principe fut établi, en termes généraux, mais l'essentiel était dit : « Niqmaddu est l'ennemi de mon ennemi et l'ami de mon ami 117! », ce qui revient aussi à« Niqmaddu est (et sera) en guerre avec mon ennemi et en paix avec mon allié ».
94. Pour VANSOLOT, UF 22 (1990), p. 343, RS 11.772 + est plus proche de l'accord de Mursili (RS 17.382) que de celui de Suppiluliuma. 113. Voir l'étude détaillée de NOUGAYROL, PRU IV, p. Ils. ; M. ASTOUR, « La topographie du royaume d'Ougarit », RSO XI, p. 57s. ; surtout, les articles fondamentaux de W. VAN SOLOT, « The Topography and the Geographical Horizon of the City-State of Ugarit », UBL Il, p. 363-382, « Studies in the Topography of Ugarit (1) The spelling of the Ugaritic Toponyms », UF 28 (1996) p. 653-692, « Studies in the Topography of Ugarit (2) The borders of Ugarit », UF 29 (1997), p. 683-703 (carte), « Studies in the Topography of Ugarit (3) Groups of towns and their locations », UF 30 (1998), p. 703-744. P. BORDREUlL,« Sources et forêts: à », dans propos de la géographie physique et humaine de l'Ougarit A. SERANDOUR (éd.), Des Sumériens aux Romains d'Orient. La perception géographique du monde, Antiquités Sémitiques II, Paris, 1997, p. 61-63. Pour le contexte idéologique, LIVERANI,Prestige and Interest, p. 90s. 114. Pour ASTouR, RSO XI, p. 55s., la frontière fut repoussée d'une vingtaine de kilomètres. 115. Voir RS 17.237. C'est aussi l'opinion de VANSOLOT,UF 29 (1997), p.684. 116. BORDREUIL, « Sources et forêts », p. 61s. Pour VANSOLOT,UF 29 (1997), p. 695, « the border seems ta have followed a line which began south of Qarqar, on the eastern side of the Alawite Chain, leading north to the pass of Bdiima and then more or less straight to the lebel el-Aqra'. It ended in the sea, just west of the mountains ». 117. « À l'époque amarnienne, « amour« (râmu/ra 'iimu et dérivatifs) était devenu un élément dans la terminologie des relations internationales », MORAN,Les lettres d'el-Amarna, p. 31, n. 58. M. WEINFELD,« The Common Heritage of Covenantal Traditions in the Ancient World », dans 1 Trattati nel mondo antico, p.180s.
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TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
La question des fugitifs, de rigueur dans les traités hittites 118, est traitée plus en détail. Elle était cruciale dans un monde toujours à la recherche de main d'œuvre où la démographie était en baissel19 et ce n'est pas un hasard si l'argument majeur de Suppiluliuma pour inciter le roi d'Ugarit à prendre l'initiative contre les ennemis du Hatti avait été qu'il pourrait alors garder tous les fugitifs ennemis qui pénétreraient chez lui 120 ; et de fait, l'accord passé stipula que, comme promis, le roi d'Ugarit était autorisé à retenir et à s'approprier tous les « fugitifs du Mukis ou du Nuhasse, ou d'autres pays » qui entreraient dans son pays pour le servir. Sarri-Kusuh/Piyassili, le fils de Suppiluliuma, devenu roi de Karkemis, utilisa d'ailleurs le même genre d'argument avec Niqmaddu pour l'inciter à remplir ses obligations avec empressement. Il lui promit que s'il prenait les devants pour attaquer Tette de Nuhasse, il pourrait garder tous les fuyards du Nuhasse ainsi que tous ceux qu'il aurait pu y razzierl21 : si Niqmaddu n'attaquait pas Tette, la promesse était nulle et non avenue. Il est intéressant de noter que la tablette ayant été brisée, le petit-fils de Sarri-Kusuh, lniTeSub, en fit rédiger un double scellé à son sceau, c'est-à-dire le document qui nous est parvenu (RS 17.334). Nougayrol écrivait122 : « On remarquera qu'aucune pièce de II A, ni par sa présentation, ni par son contenu, n'est un Traité véritable: ces accords sur le tribut, les frontières, les réfugiés (en Ugarit seulement) ont un caractère partiel, unilatéral, et de circonstance, bien qu'une longue validité leur soit attribuée. Il nous apparaît comme probable qu'un Traité en forme n'a jamais 118. BECKMAN,HDT, p. 1 Treaties, p. 11-118, passim. 119. NOUGAYROL,Iraq 25 (1963), p. III et n. Il. LIVERANI,SdB IX. col. 1321. L'importance du problème des fugitifs et des personnes enlevées lors de razzias est claire dans les traités conclus par les rois d'Alalah ; la tablette de l'accord entre ldrimi et Pilliya de Kizzuwatna est consacrée à la question des fugitifs (cf. D. WISEMAN,The Alalakh Tablets, Londres, 1953, n° 3) et le traité entre Niqmepa et le roi de Tunip (ibidem, n° 2) fait une large place à tous les cas de ressortissants illégaux devant être restitués à leur pays d'origine. 120. RS 17.132, 1. 35-49. 121. Les étrangers capturés pouvaient être libérés contre rançon ou devenir des esclaves, cf. R. WESTBROOK,« Slave and Master in Ancient Near Eastern Law», Chicago-Kent Law Rewiew 70 (1995), p. 1640s. 122. PRU IV, p. 34, n. 2
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existé entre Suppiluliuma et Niqmaddu. »Il ajoutait que le traité de Mursili II n'y fait d'ailleurs aucune allusion. Les avis restent partagés sur l'existence d'un traité Suppiluliuma-Niqmaddu nl23. Pour McCarthy124, ce qui nous est parvenu n'est pas un traité; il insiste sur le fait qu'il n'y a ni malédiction ni bénédiction et que les dieux invoqués sont appelés à protéger la tablette et non les stipulations; nous aurions ici une donation unilatérale ratifiant les propositions de la lettre de Suppiluliuma demandant la fidélité d'Ugarit. Pour Knoppers, il y eut bien traité, quelle que soit la nature exacte de RS 17.340 et RS 17.369 : on peut discuter le fait qu'il s'agisse de traité ou de codicilles réglant divers points mais un codicille présuppose l'existence d'un pacte, sans compter que les documents relatifs au tribut montrent clairement qu'un traité de vassalité régissait les rapports entre les deux cours 125. Pour les hittitologues, il s'agit d'un traité, qui n'a pas encore la forme des traités plus tardifs. Kestemont donne cet accord comme exemple de ce qu'il appelle « les accords en forme simplifiée »dont la procédure plus légère débute par une proposition consignée sous forme de lettre et sert à fonder des accords de principe, par contraste avec « les accords en forme solennelle »comme le traité suivantl26. Le traité entre Mursili II et Niqmepa a été retrouvé en fragments à partir desquels ont été reconstituées trois copies, plus ou moins conformes et plus ou moins bien conservées. C'est le seul traité trouvé hors de Hattusa et il s'agit probablement de copies sur argile d'un texte gravé sur une tablette de métal et déposé dans un temple 127. Sa structure est très semblable à celle d'autres traités entre les souverains hittites et syriens de l'âge du Bronze récent: entre Suppiluliuma 1 et Aziru d'Amurru, et Tette de Nuhasse ; entre Mursili II et Tuppi-Tesub d'Amurru, entre Hattusili III et Pendi-sëna128 d'Amurru ; plus
123. Bibliographie dans KNOPPERS,lAOS 116 (1996), p. 693, n. 142. 124. Treaty and Covenant, p. 68-69, n. 63. 125. lAOS 116 (1996), p. 693, n. 142. 126. « Les grands principes du droit international », p. 272s. 127. BECKMAN,HDT, p. 2. , 128. Le nom du roi d'Amurru, dans nos textes ZAG.SES, pndgn en ougaritique, est Bentesina dans les publications de Nougayrol, car on trouve dans les textes de Boghazkoy les graphies be-en-te-si-na et ba-an-ti-ip-se-
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TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
exactement, d'après Del Monte, c'est la même que celle des traités avec Aziru et Tette, elle est déjà altérée dans celui avec Tuppi- Tesub, les autres accords et traités syro-hittites antérieurs ou postérieurs étant différents dans leur formulation et leur structure. Pour Del Monte, qui date ce traité du début du règne de Mursili 129,cela s'explique parce que les premières années de Mursili, roi très jeune, se caractérisent comme une stricte continuation de la politique et de la diplomatie de Suppiluliuma 1. Cela ne signifie pas d'ailleurs que le document soit strictement conforme au schéma décrit plus haut; ainsi, à part l'affirmation que Mursili a fait asseoir Niqmepa sur le trône de son père, il ne comporte pas d'introduction historique, un fait relevé par tous les commentateurs 130.Les clauses concernent, dans un certain désordre, les rapports personnels établis désormais entre les souverains, les obligations du roi d'Ugarit en temps de paix comme en temps de guerre et les devoirs du roi hittite, avec une insistance particulière sur les modalités de l'alliance offensive et défensive et le problème des fugitifs. Le texte commence par rappeler que le roi vassal doit son trône à son suzerain, une affirmation traditionnelle qui ne permet pas de savoir s'il faut dans ce cas précis la prendre au sens proprel3!. II affirme ensuite que le roi d'Ugarit est au service du roi du Hatti, et l'on sait que cela implique fidélité, obéissance et des rapports personnels empreints d'affectionJ32 : en-ni; il est conservé par beaucoup d'auteurs mais Pendi-sëna/sena, ou à sa structure hourrite, cf. IZRE'EL, Pendi-sen(n)i, serait plus conforme Amurru Akkadian II, p. 121 ; SINGER, ibid., p. 164, n. 42 ; WILHELM, RIA 9, p. 121 et 125 ; GIORGIERI, La parola dei passato 55 (2000), p. 286. de Tuppi-Tesub en 129. DEL MONTE, Trattato, p. 5-7 ; l'intronisation Amurru est certainement postérieure à l'an 9 de Mursili et le traité avec lui comporte des particularités qui font penser que celui avec Niqmepa lui est antérieur, plutôt des années 1-6. 130. Bibliographie dans DEL MONTE, Trattato, p. 7, note 3. 13!. Cf. KLENGEL, Syria 3000 to 300 B. c., p. 135 : on s'est demandé si Mursili n'avait pas remplacé Ar-halba par Niqmepa (mais voir n. 1026). Quoi qu'il en soit, Mursili ne mit pas un prince hittite sur le trône d'Ugarit, comme Suppiluliuma l'avait fait ailleurs. 132. Sur ce qu'implique le terme ardu, voir KESTEMONT, Diplomatique et droit international, p. 57s. ; d'après Mc CARTHY, Treaty and Covenant, p. 79, note 80,« it rneans sornething like client by oath », p. 80, « implying ail three : subordination, fidelity and the assurance of an oath » plus un élément
affectif
important
(cf. p. 81 et n. 88).
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le texte insiste sur le fait que le Grand Roi, sa femme, ses enfants et le Hatti doivent lui être aussi chers que sa propre personne, sa famille et son pays. Sa première obligation est de les garder, le verbe clé étant na$âru, « protéger, garder, veiller sur »133. II devra se rendre auprès de son suzerain quand il sera convoqué, mais ici, l'impossibilité de le faire est prévue et ne constitue pas une infraction au traité. Être au service du roi hittite entraîne aussi pour le roi d'Ugarit l'obligation de protéger et de nourrir les troupes qu'il envoie, comme de livrer tout auteur de propos ou d'actes suspects, l'interdiction de trahir la confiance et de révéler les secrets, ainsi qu'un affaiblissement de son pouvoir sur ses propres sujets résidant en Hatti puisqu'il lui est interdit de les reprendre ou même de les accueillir sans le consentement du Grand Roi ; mais c'est aussi l'assurance que toute entreprise hostile d'un Hittite est interdite. Si le Hatti entre en guerre, que l'armée soit conduite par le roi en personne ou par un de ses grands, et que ce soit contre un des pays actuellement hostiles comme le Mittanni, l'Égypte, la Babylonie, AISe, ou contre un« ami »ayant fait volte-face (Mukis, Alep, Nuhasse, tous soumis précédemment), Niqmepa doit joindre ses troupes à celles du Grand Roi et combattre de toutes ses forces ; il ne doit pas rester neutre ni surtout renseigner l'ennemi. Si le Hatti est attaqué, Niqmepa doit immédiatement voler à son secours, et s'il ne peut le faire lui-même, il doit dépécher son fils ou son frère; en retour, si le roi d'Ugarit demande l'aide du Grand Roi, celui-ci lui enverra un de ses grands. La question des fugitifs reçoit toute l'attention requise. Comme l'a résumé Del Monte 134,cinq hypothèses sont prévues, concernant d'abord des groupes puis des individus: 1) groupes d'un pays tiers qui de leur propre chef pénètrent en Ugarit: Niqmepa doit les diriger vers le Hatti; 2) groupes d'un pays tiers qui pénètrent en Ugarit parce qu'ils fuient l'armée 133. Cf. WEINFELD, UF 8 (1976), p. 379-414 et 1 Trattati nel mondo voir la thèse antico, p. 181. Pour le sens de na$âru à l'époque d'El-Amama, de LIVERANI et les objections de W. MORAN,« Sorne Reflections on Amama Politics » dans ZEVIN, GITIN et SOKOLOFF, Solving Riddles, p. 566-567. 134. Trattato. p. 90s.
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hittite: Niqmepa doit les capturer et les livrer aux Hittites; 3) individu qui s'enfuit du territoire hittite et se réfugie en Ugarit: Niqmepa doit le restituer; 4) individu qui s'enfuit d'Ugarit et se réfugie en territoire hittite: il ne sera pas restitué; 5) individu qui s'enfuit d'un pays tiers et se réfugie en Ugarit : il faut le livrer au souverain hittitel35. On voit qu'il n'est plus question, comme précédemment, d'un traitement de faveur, peut. à cause. de l'attitude de Niqmepa lors de la révolte des être pnnces synens. Le traité tel qu'il nous est parvenu n'aborde pas la question des frontières ni celIe du tribut136,peut-être parce qu'il n'avait pas semblé nécessaire de revenir sur ce que Suppiluliuma avait fixé; ces questions seront d'ailleurs réglées par deux édits que Nougayrol pensait antérieurs au traité mais qui sont probablement postérieurs 137. Un édit de Hattusili III (RS 17.238, apparemment un texte unique) modifia les dispositions du traité concernant la question des fugitifs: le souverain s'y engage à rendre au roi d'Ugarit tous ses sujets qui tenteraient de se réfugier parmi les « hapiru du SoleiJl38 ». Comme on l'a relevé, « un tel pri135. À cela il faut ajouter le passage mutilé des lignes 61-65 dont le sens n'est pas très clair; peut-être s'agit-il de l'obligation d'aider les réfugiés bandes de passage à gagner des incontrôlées.
le pays hittite,
d'éviter
qu'ils
n'aillent
rejoindre
l36. Le tribut, qui n'était pas cité non plus dans l'accord de Suppiluliuma mais avait fait l'objet d'un édit à part, est mentionné dans les traités hittites avec l'Amurru et Tette de Nuhasse, cf. BECKMAN, HDT, n° 5 et 8 (Amurru), n° 7 (Tette). 137. Voir infra, RS 17.62 + et RS 17.382 +, p. 134s. Pour DEL MONTE aussi, rieurs
qui rappelle
les réserves
(Trattato, p. 38 et n. 2).
de Liverani
et Klengel,
ils seraient
posté-
138. RS 17.238. Pour érin.mes sa.[ga]z = hab/piru/:ab/piru, cf. IZRE'EL, Amurru Akkadian II, p. 89 ; J. BOITERO, « Habiru >', RIA 4, 1972- 1975, "celui qui quitte p. l4-27. À Mari, d'après J.-M. DURAND, hâBirum, c'est« sa maison", presque exclusivement pour une raison politique, dans l'usage que nous en documente Mari. Il est donc l'équivalent exact du français « émigré » « ou « immigré », selon les cas » ; cf. « Unité et diversités au Proche-Orient à l'époque amorrite », dans D. CHARPIN-F. JOANNES
(éd.), La circulation des biens, des personnes et des idées dans le ProcheOrient ancien, Paris, 1992. Voir aussi J. A. ZAMORA, Sobre« El modo de producci6n asÙitico» en Ugarit, Madrid-Zaragoza, 1997, p. 134s. M. SALVINI, The Habiru Prism of King Tunip-Te.fsup of Tikunani, Rome
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vilège était tout à fait exceptionnel, car il était contraire à la règle générale, d'après laquelle les rois hittites ne rendaient jamais les fugitifs provenant des pays de leurs vassaux 139 »: certains traités de Mursili II et Muwattalli II précisent bien que cela ne se faisait pasl40. On peut s'interroger sur les raisons qui incitèrentHattusili à une telle concession, peut-être, comme au temps de Suppiluliuma et Sarri-Kusuh, à un moment de crise où il lui fallait s'assurer de la fidélité de son vassal syrien . On voit que les conditions offertes par Suppiluliuma et Hattusili sont plus favorables que celIes de Mursili. Cela montre, si c'était nécessaire, que les accords les plus solennels pouvaient être amendés et que les souverains hittites savaient s'adapter aux exigences de la Realpolitik, mais qu'ils aimaient le faire de façon légale en rédigeant un acte officiel, quitte à en émettre un autre lorsque la situation leur serait plus favorable. Aucun document ne permet de savoir dans quelle mesure ceS dispositions ont été amendées ou sont restées en vigueur.
1996, p. JO-II. La conclusion de 1. Bottéro (RIA 4, p. 27) résume ce que « le terme habiru ne définit, de soi, dans l'on peut en dire en général: tous les textes où il est connu, qu'un genre de vie de vagabonds, de fuyards, de hors-la-loi, qui pouvaient rester en marge des sédentaires, en razzia ou en guerre contre eux, ou bien payés par eux pour en attaquer d'autres, ou qui pouvaient aussi se réfugier parmi eux et y chercher une modeste place au bas de l'échelle sociale. »En ougaritique, le terme est cpr, ce qui ferait préférer une lecture hapiru (pour l'ougaritique, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 161 et 244) ; on constate que certains étaient plus ou moins intégrés et utilisés, cf. J. P. VITA, ~< The society of Ugarit », dans WATSON et Wy AIT, Handbook, p. 461-2. A propos de ces « hapiru du Soleil », voir aussi V. HAAS et 1. WEGNER, « Betrachtungen zu den Habiru », dans B. BOCK, E. CANCIK KIRSCHBAUM et T. RICHTER, Munuscula Mesopotamica. Festschrift für Johannes Renger, AOAT 265, Münster, 1999, p. 197-200. 139. V. KOROSEC, « Les Hittites et leurs vassaux syriens à la lumière des nouveaux textes d'Ugarit (PRU IV) », RHA 66 (1960), p. 70; voir aussi MAC CARTHY, Treaty and Covenant, p. 58 et n. 32. SINGER, PHU, p. 682, fait noter que le privilège ne concerne que les territoires limitrophes et non le cœur même du Hatti. 140. Il s'agit de CTH 67, 68, 76, avec des princes anatoliens, qui permettent de restituer un passage semblable dans le traité avec Niqmepa, cf. DEL MONTE, Trattato, p. 96 et n. 4.
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LES PRÉLIMINAIRES ACCORD
AVEC L'AMURRU
RS 19.68 = PRU IV, 284s. et pl. LXXXVI-VII Accord entre Ugarit et Amurru. Sceau-cylindre anépigraphe de Azirul41. CTH 54. Transcrit et traduit: Izre'el, Amurru Akkadian II, p. 88s. Entre Palais royal et Palais Sud.
1-5À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, roi d'Ugarit, et Aziru, roi de l'Amurru, ont fait entre eux (un accord par) serment 142.5IOLe contentieux d' Aziru avec l 'Ugarit, (et ceux) d'autrefois - celui de Niqmepal43 avec Ammistamru, celui de BaClüyal44 avec Niqmaddu, avec Abdi-Hebat, avec Siyannu - 11-12Ie~our où (l'accord par) serment est instauré, sont caducs; 12- 6de tout ce contentieux, comme le soleil est pur, Aziru est purl45, à l'égard de Niqmaddu [et] de Abdi-Hebat, à l'égard de l'Ugarit [et] .de S~yann.u. 17- ~9D' autre part, 5 000 sicl~s d' arïent sont remlsl46 a AZlru et Il est pur comme le soleIl. 20- ~D'autre part, s'il est un roi qui fasse acte d'hostilité contre le roi de l 'U garit, Aziru combattra contre mon ennemi, avec ses chars et ses soldats. 25-29Si des bandes de hapiru font des razzias
141. Ugaritica V, p. 650, fig. 23 ; ce sceau fut utilisé ensuite par les descendants d'Aziru, voir RS 17.360A + et RS 16.146+161. 142. L'emploi de miimïta epëSu, « faire un serment » (ou, plus loin, de miimïta sakiinu), et non de riksalrikilta rakiisu (cf. n. 75) comme lorsque c'est le pouvoir hittite qui impose ou accorde, implique sans doute d'autres usages de chancellerie, mais aussi que les deux parties sont sur un pied d'égalité. 143. Ce personnage, inconnu par ailleurs, serait l'un des fils d'AbdiAsirta, le père d'Aziru, peut-être l'aîné, voir SINGER,« A concise history of Amurru », p. 156. 144. Un autre fils d'Abdi-Asirta, cf. SINGER,ibid., p.148s. Pour ce contentieux entre les rois d'Ugarit et les fils d'Abdi-Asirta, voir les hypothèses de NA' AMAN,Aula Orientalis 14 (1996), p. 251-257. Sur l'importance du lien personnel, voir p. 57, n. 117. 145. Cela signifie qu'aucune revendication ne peut plus être faite, ni contre Aziru ni par Aziru, cf. le commentaire sur zakû, p. 221 et n. 735. 146. [n]a?-din, comme NOUGAYROL, correspond mieux à l'espace et aux traces que [i]d?-din, proposé par VANSOLDT,Bi Or 40 (1983), col. 694.
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dans mon paysl47, Aziru combattra contre mon ennemi, avec chars et soldats. 29-32S'il y a des troublesl48 dans mon pays, Aziru viendra à mon secours
ses chars et ses soldats. 33D'autre part, Sizzaruwa est un sujet du roi 34et la ville d'Usnatu est sa rrési[dencel149. 35-38Si Sizzaruwa se conduit en ennemi avec le roi, Aziru combattra contre Sizzaruwa avec ses chars et ses soldats. 39-42[D'autre] part, 33 (sicles?lmines? d') argent, rançon des Ide [mes soldats?, et] 40 (sicles?lmines? d') argent, pour les/[mes ]com[battants en char ... D 'autre] part?, une tablette postérieure? [... ]Ie jour où (l'accord par) serment est ins[tauré, .... ]150.
147. Voir la n. 138. 148. du'.lu-ruh-tuml, proposition de C. KÜHNE,« Zum Text RS 19.68 », UF 3 (1971), p. 369, n. 7. Les collations, faites sur moulage, confirment les propositions de Kühne et les collations de VANSOLDT,Bi Or 40 (1983), col. 694 : du-lu-uh-tum à la 1. 30, uru u-si-na-tikl à la 1. 34 (discutée par ASTOUR,UF Il, p. 14). La graphie de US!latu n'est pas courante. 149. NOUGAYROL [qui lisait 1. 34 : ù pûu-si-na-ti (?) lumna(?) sa-a[k(?)n]u(?)] pensait que Sizzaruwa devait être le prince d'un petit État client d'Ugarit, comme le Siyannu, situé au sud-est d'Ugarit «< Qala'at Sheidjar, sur l'Oronte, 20 km. N. O. de Hama », PRU IV, p. 17, n. 3) : cf. PRU IV, p. 282 et SINGER,« A cQncise history of Amurru », p. 156, n. 26. VAN SOLDT,après uru u-si-na-tiki, a lu sa rIugaPl et pour lui, Sizzaruwa (ou Zizaruwa) était probablement roi d'USnatu, cf. Bi Or 40 (1983), col. 694 et UF 29 (1997), p. 700; je lis sa ras-bul, ce qui confirmerait le fait que ce personnage régnait sur Usnatu, même s'il dépendait du roi d'Ugarit comme son homologue de Siyannu. C'était déjà l'hypothèse de KÜHNE,UF 3 (1971), p. 371, qui remarquait qu'une génération après, Abdi-Anati régnait sur les deux territoires (cf. p. 181), comme plus tard Ar(i)-Tesub (cf. n. 602). On identifie Siyannu avec Tell Siyano mais l'emplacement d'Usnatu n'est pas sûr, cf. VAN SOLDT, UF 29 (1997), p. 700-701 ; voir aussi dans ce volume RS 19.42, n. 1222. 150. Je lirais les traces: 39[sa-n]ï?-tam? 33 kÙ.babbar ip-rti-ru1erfn?]mes [(-ia?)] 40[ù'] 40 rkù.babbar sa anse?l.[kur.ra.meS?(-ia)]/.[ ... ] 1[sa?-n]ï?tas? !UP-PU egir?? ù [ ... ] 42[i-na] U4-mi ma-mi-tu4 sa-a[k-na-at? ... ]. Ce qui suit ip-!l-ru avant mes, a disparu mais doit être un signe très court; la façon dont la tablette a été moulée ne permet pas de savoir s'il y a -ia après mes. La ligne 40 se poursuit en dessous où deux clous de glose sont visibles mais ce qui les suit a complètement disparu. Sicles ou mines? Dans une de ses lettres (EA 114) Rib-Hadda indique qu'Aziru demande une rançon de 50 sicles d'argent par prisonnier (cf. MORAN,Les Lettres d'El-Amarna, p. 316 et n. 1 et p. 309, n. 9) ; 33 sicles d'argent par tête serait donc assez peu (à cause des bonnes relations établies entre les deux souverains ?). Il faudrait comprendre que cette somme a été le mon-
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L'INSTALLATION
43-47Qui]conque, après [avoir fait] cet accord par serment [... ] de ces paroles[ ... que X, maître] du serment et le Soleil de ce jour considèrent son [crime?]151 !
«
LETTRE
DU GÉNÉRAL
»
Cette lettre célèbre est un document à part car sa date et l'identité des correspondants font l'objet de discussions depuis sa publication. Elle a été reprise et commentée par S. Izre'el et 1. Singerl52, qui démontrent de façon convaincante que, comme l'avait proposé Nougayrol, il faut la dater du XIVe siècle av. J.-c., et qu'elle dut être écrite par un scribe d'Amurru influencé par l'akkadien du nord. Quant au contexte, Singer propose le milieu du XIVe siècle, et les péripéties de la politique de l'Amurru vis-à-vis de l'Egypte et du Hatti à l'époque amarnienne ; la lettre aurait été écrite au roi hittite lui-même, bien que le roi ne soit pas appelé « mon Soleil »153. Le moment serait celui où l'on craignait une attaque égyptienne, lorsque Aziru venait de se soumettre à Suppiluliuma et s'attendait à en être châtié: que l'expédition ait eu lieu à ce moment-là ou plus tard importe peu, les sources
tant fixé pour la rançon d'un soldat, et 40 sicles, donc un peu plus, celui de la rançon d'un guerrier en char ou à cheval (si c'est bien anse qu'il faut lire, anse.kur.ra.mes désigne sans doute non pas les chevaux mais les combattants en char, cf. Moran, ibid., p. 29s., n. 53, ou les troupes montées, cf. BEAL, Organization, p. 32) ; [sak-nu] serait alors possible à la fin de la ligne 41. En revanche 33 mines pourrait être la rançon de 33 hommes si la mine, comme c'est souvent le cas dans ces textes, est à 50 sicIes, et il s'agirait de sommes effectivement payées; on pourrait alors restituer une forme de nadiinu à la fin de la ligne 41. 151. [ù? ma]-an-nu-um-me-e 44tsa?] is-tu ma-mi-tam [... ] 45[ ]-a?-tu' ama-ftil an-fna1-ti x[ ... ] 46[ ... ] sa ma-mi-ti ù dutu-si U4-mi Isu-wa-ti 47[ ... ]su li-id-gus-lu. Il semble qu'il n'y ait rien après U4-mi, ni après Isu-wa-ti ; de même n'y a-t-il apparemment rien après -e à la 1. 43. 152. The General 's Letter from Ugarit. A Linguistic and Historical Reevaluation of RS 20.33 (Ugaritica V, n° 20), Tel Aviv, n'est 1990.pas encore 153. Si la reconstitution est juste, Piyassili/Sarri-Kusuh roi de KarkemiS et il ne peut s'agir d'un souverain mineur, cf. SINGER, p. 171-172.
L
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amarniennes montrant qu'elle fut en tout cas préparée par l'Égypte. Une clause de son traité avec les Hittites, d'ailleurs habituelle, prévoyait la protection de l' Amurru contre une attaque éventuelle : une force militaire comprenant des chars put fort bien être postée à sa frontière sud. Quelques escarmouches se produisirent avec des éléments locaux, probablement pro-égyptiens, et l'on s'attendait à une offensive majeure venant du sud. La demande de renforts de son commandant aurait été envoyée via le royaume allié d'Ugarit, ou plutôt une copie (traduite en hittite ?), l'original restant à Ugarit; on pourrait aussi imaginer que les événements, par exemple la mort d'Akhenaton, firent penser qu'il était inutile de l'envoyer, ou même que le roi d'Ugarit voulut l'intercepter et l'utiliser au cas où il faudrait se réconcilier avec l'Égypte. Il est impossible de savoir quelle fut la fin de l 'histoire. Quoi qu'il en soit, l'affrontement entre l'Égypte et les Hittites à propos de la domination sur l'Amurru était inévitable, même s'il n'eut lieu que beaucoup plus tard, à Qadd, après des préparatifs tout à fait similairesl54. Le texte, outre qu'il est incomplet, pose des problèmes qui n'ont pas tous été résolus de façon indiscutable malgré le talent de l'éditeur et de ceux qui se sont risqués à en proposer une traduction complètel55. La traduction proposée ici est souvent conjecturale ; les passages les plus discutables sont en italique. RS 20.33 = Ugaritica V n° 20, 69s. et 380s. Lettre de Sumi[ ... ] au roi son seigneur. Transcrit et traduit: Izre'el - Singer, The General's Letter, p. 22-27. Maison de Rap'ânu, pièce 6.
154.Pour 1. MARQUEZROWE,cette lettre pourrait même dater de l'époque d'Abdi-Asirta, voir sa recension du livre de Izre'el-Singer, An Akkadian Letter of the Amarna Period at Ugarit », Au Or 14 (1996), p. 122s. Voir aussi SINGER,PHU, p. 628s. 155. On trouvera un résumé des différentes propositions concernant chaque passage, un commentaire développé et d'intéressantes remarques textuelles dans la recension de Marquez Rowe, dont on regrette qu'elle ne comporte pas plus de passages traduits. «
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D'UGARIT
1-20is au roi, mon seigneur: ainsi (parle) Sumi[... ]156, ton serviteur. Je tombe aux pieds de mon seigneur. 3-4Qu'en est-il, maintenant, de ces [... ] de mon seigneur qu'il ne cesse de faire (jaire)157 ? 4-50epuis (le mois de) Siman dernier, je ne cess.e d'écrire à mon seigneur « livre-m'en ». 5-7Qu'on prépare avec soin trois paires de chars pour qu'elles soient mises en ~lace! Qu'on envoie [... ] à Halba lorsque ce sera prêt. 74Jusqu'à ce que[ ... ] elles montent rapidement. [... ] mon maître, c'est bien. Maintenant, [... on a in]troduit ravitaillement et renforts [... ] ces [... ]qui, maintenant, en vérité [... ] que ravitaillement et renforts [... ] leur [... ] arrivèrent. À la mort [... ] ils vivront, alors, où pourrais-je aller? [... en vé]rité, je n'aurai pas le dessus sur eux. 15-17Cela fait cinq mois que je suis installé en pays d'Amurru et que je les surveille158 jour et nuit. Je les surveille ainsi: je surveille leurs routes et leurs accès. 18-20La moitié de mes chars est disposée au bord de la mer et l'autre moitié à la lisière des monts Liban. Quant à moi, personnellement, je me suis installé là-bas, dans le bas pays. 2126Les pluies tombent, l'eau monte mais nous ne nous retirons pas. Maintenant, qu'(en?) un jour l'eau soit très haute, les hommes de garde se retireraient et nous ne saurions pas si ravitaillement et renforts étaient introduits. Mon seigneur, quelle issue d'ici ai-je maintenant? 27-300epuis cinq mois, le froid me mord, mes [chars] sont brisés, mes chevaux sont morts, mes soldats disparus [mais moi,] je reste bel et bien [ic]i. Que passent neuf mois, [que passe une an]née, mais qu'on en finisse une bonne fois avec mes ennemis! [... aux] jours d'autre156. Singer a proposé Sumi[tta(ra)], un nom attesté dans la Syrie du siècle, et qu'il pourrait même s'agir du prince syrien pro-hittite de ce nom, attesté dans les sources hittites et amamiennes. En revanche, pour STIEGLITZ(compte rendu de l'ouvrage de Izre'el et Singer, BiOr XLIX [1992], p. 456-458), la lettre fut adressée au roi d'Ugarit et son auteur serait peut-être le Sumiyanu, père de Rap'anu, à l'époque de Séti 1er. Marquez Rowe pense plutôt à un commandant de hapiru écrivant au souverain d'Amurru en visite chez le roi d'Ugarit. 157. mi-i-nu i-na-an-n[a-]te.mes an-nu-ut-ti sa be-ii-ia sa i-te-ne-ep-fpuu]s-su-nu : la restitution de Nougayrol, [u-nu-]te.mes, « équipement », serait tout compte fait, me semble-t-il, celle qui est la plus compatible avec le -su du SU-U$-$l-su-mide la l. 5. Mais, après collation, le te ne me paraît pas du tout certain. 158. Ou protège ».
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fois?[... ] mon seigneur, moi, je me dis[ ... ] mon seigneur[ ... ]
l' -5'[... ]d'une (lacune en untrentaine an?[... ] de au lignes) bord de la mer[ ... ] je m'en suis emparé. Ils ont introduit[ ... p]rès de la ville d'Ardat. 6'-1O'Mes hommes [ont] été attaqués en pleine nuit et ils se sont livré bataille; mes hommes les ont repoussés et ont entassé leurs équipements mais ils (=les attaquants) ont pu se tirer de ce mauvais pas et un seul d'entre eux a été fait prisonnier. 11'14'Je l'ai interrogé au sujet du roi d'Égypte; il (m'a dit) : « le roi d'Égypte sort mais il sort sans rien; à la fête du mois qui vient, on lui fournira de l'équipement/son équipement sera mobilisé et le roi sortira derrière? l'équipement. » 15'-20' Que le roi donne des ordres aux troupes et aux chars qui doivent monter, que .... Il est à craindre que le roi d'Égypte arrive rapidement car nous n'aurions pas le dessus. Il est à craindre que le roi d'Égypte sorte, mais s'il ne sortait pas et c'était la troupe des archers159 qui sortait, j'aurais le dessus. 21'-23' Que le roi assigne donc troupes et phar;s, que nous puissions livrer bataille et avoir le dessus. 23 -27 Si c'est bien la troupe des archers qui sort et je ne me bats pas avec ellel60, mon seigneur sait bien que chaque année elle sortira, quotidiennement on se portera contre nous. 28' -32'En vérité, nous devons certainement entrer en contact avec eux lorsqu'ils effectueront leur prochaine sortie et si les dieux nous l'accordent, nous lui marcherons sur le ventre en pays étranger et on en finira une bonne fois avec mes ennemis.
LETTRE
XIVe
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DU POUVOIR HITTITE
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DE SUPPILULIUMA
1
RS 17.132= PRU IV, 35, et pl. XVI
Lettre de Suppiluliuma à Niqmaddu II. CTH 45. Beckman, HDT, n019. Palais royal, « cour V». 159. Pour IZRE'EL,The General's Letter, p. 47, ce n'est peut-être pas la meilleure traduction de erin.mes pl-i!-!a-te.mes, car il s'agit apparemment de l'akkadien pour désigner l'armée régulière égyptienne; l'auteur préfère pd.t-troops ». 160. IZRE'EL,The General 's Letter, p. 48. «
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1-2Ainsi (parle) Mon Solei1161, le Grand Roi [ ]: dis à Niqmaddu : 3-61ors (même) que le Nuhas(sic) et le Mukis sont mes ennemisI62 toi, Niqmaddu, ne les crains pas: aie confiance en toi! 7-9 Ainsi que depuis longtemps, tes pères ont été amis et non ennemis du Hatti, lO-13à présent, toi, Niqmaddu, sois de même ennemi avec mon ennemi et ami avec mon ami 163 ! 14-18Et si toi, Niqmaddu, tu écoutes ces paroles du Grand Roi, tu verton seigneur, et que tu y es fidèle, alors, assurémentI64, ras la faveur dont le Grand Roi, ton seigneur, te gratifiera! 19-27 À présent, toi, Niqmaddu, sois fidèle à l'accord d'amitiéI65 du Hatti et par la suite, tu verras, les rois du Nuhas et le roi du Mukis qui ont répudié l'accord d'amitié du Hatti et sont devenus les ennemis du Grand Roi, leur seigneur, de quelle façon le Grand Roi les traitera, 27-2get toi, Niqmaddu, dans la suite des ~ours, te fieras aux lancent paroles des du Grand seigneur. 0-34Situ tous les rois soldats Roi, pour ton razzier ton pays, toi, Niqmaddu, ne les crains pas : envoie aussitôt un de tes messagers, qu'il vienne à moi! 35-39Si toi, Niqmaddu, par tes armes tu me devances pour aller razzierl66 des gens du Nuhas ou bien des §ens du Mukis, personne ne pourra les enlever de tes mains. 9-43S'il arrive que
161. Les hittitologues, comme Del Monte et Beckman, traduisent maintenant dutu(-su/si) sa/ma Majesté» mais je préfére conserver l'image. 162. Pour nakru/salmu, voir n. 42. 163. Rien ne permet de savoir si cela fait allusion à quelque chose de précis : sur la reconstruction de l'histoire » dans les documents hittites, voir la note 106. SINGER,PHU, p. 632, suggère qu'il n'est pas impossible que Ammistamru 1 ait concluyn accord avec les Hittites lors de la démonstration de force du père de Suppiluliuma au mont Nanni, sur la frontière nord d'Ugarit, mais qu'il n'yen a aucun~ preuve. 164. sarrumma/Surrumma, sicherlich » pour AHw, p. 1190, (contra NOUGAYROL « roi » PRU IV, p. 36, 1. 17 et n. 1), « immediately » pour CAD 5/3, p. 362. 165. riksa u sa/lima, mot à mot le lien et la paix/amitié »et l'on peut aussi traduire par « l'accord de paix » ou même « le traité de paix » (cf. n. 75) ; « traité » impliquerait qu'il y en avait déjà un, ce que semble contredire la fin du texte (voir pourtant Beckman, HDT, p. 119) mais l'ambiguïté apparente de la situation relève peut-être de l'habileté diplomatique de la chancellel1e hittite. assalire e/per razziare », DEL MONTE,DA 22 (1983), 166. habatu, p.227. «
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D'UGARIT
DU POUVOIR HITTITE
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des gens du Nuhas ou des gens du Mukis aient pénétré dans ton pays en fugitifs, personne ne pourra les reprendre de tes mains. 43-48S'il arrive que les villes (qui sont à) tes frontières te deviennent hostiles et que toi, les combattant, tu l'emportes sur elles) dans l~ suit~ des jours, person~e ne po~rra te les enlever. 49- 2Et s'Il arnve que, dans la SUIte des JOurs, le Grand Roi l'emporte sur ces rois, alors le Grand Roi te donnera une tablette scellée d'accord.
LES ACCORDS AVEC LES HITTITES SUPPILULIUMA
,
l ET NIQMADDU
II
RS 17.340 = PRU IV, 48s. et pl. XLVIII-XLIX
Suppiluliuma. Sceau digraphe de Suppiluliuma et Tawanannal67. CTH 46. Beckman, HDT, n° 4168. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
1Ainsi (parle) Mon Soleil, Suppiluliuma, le Grand Roi, roi du Hatti, le héros. 2-4Alors que Itur-Addu, roi du Mukis, Addunirari, roi du Nuhasse et Agi-Tesub, roi de Niya169, s'écartant du Soleil, le Grand Roi, leur seigneur, étaient (son) ennemi, 48ils rassemblèrent leurs troupes, s'emparèrent de villes appartenant à l'Ugarit, opprimèrent l'Ugarit, prirent en butin (les gens) de Niqmaddu170, roi de l'Ugarit, et ravagèrent l'Ugarit. 9-
167. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 2-4 et pl. 1 ; LAROCHE,ibid. p. 98s. Pour Tawananna, cf. O. CARRUBA, Tauananna Ill. De Tauanannae nomine atque officiis », AoF 25 (1998), p. 215-221. IMPARATI dans KLENGEL,GHR, p. 323s. Sa présence sur le sceau montre que ce document, comme RS 17.227, date de la fin du règne de 5uppiluliuma, cf. PRU IV, p. 10 et p. 300. 168. RS 17.340 et RS 17.369 sont considérés comme les textes A et B de CTH 46 (cf. BECKMAN,HDT, n° 4). 169. Niya n'était pas mentionné dans la lettre de 5uppiluliuma. 170. Voir PRU IV, p. 49, n. 1 : ici, comme à la ligne 20, sallatu, que l'on traduit généralement par « butin », doit désigner des personnes, comme dans les documents en hittite (voir n. 229). «
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D'UGARIT
10Alors, Niq?1addu,.r~i ~e .l'Uïarit, se tourna vers S~ppiluliuma, le Grand ROI, et lUI ecnvIt 1 -14: « que le SoleIl, le Grand Roi, mon seigneur, me sauve des mains de l'ennemi! Moi, je suis le serviteur du Soleil, le Grand Roi, mon seigneur ; je suis l'ennemi de l'ennemi de mon seigneur et je suis l'ami de l'ami de mon seigneur. Ces rois m'oppriment. » 15-19Le Grand Roi ayant entendu ces paroles de Niqmaddu, Suppiluliuma, le Grand Roi, envoya des princes et des grands avec soldats et chars en UJ;arit et ils razzièrent les troupes ennemies de l'Ugarit. 202 [Tous?] (les gens) dont ils s'étaient emparés comme butin, ils les donnèrent [à] Niqmaddu [et Niqmad]du, le ro[i de l'Ug]arit, rendit grandement hommage aux princes et aux grands [... ] ; il leur offrit [... ] de l'argent, de l'or et du cuivre, puis il arriva à Alalah [ ] devant le Soleil, le Grand Roi, son seigneur [ ] au Soleil, le Grand Roi, son seigneur27-32[ ... ] par/avec des paroles d'inimitié Niqmaddu [ne s'est pas] mêlé!71 [aux ennemis du Soleil]. Suppiluliuma, le Grand Roi [vit] la loyauté [de Niqmaddu , brin de paille ou] copeau172 [quoi que ce soit] n'a pas [pris ] lacune Vol'-7'[ ... ] ... avec?[ ... ] ... avec [... , ... ]-ra, Pugul'i, [... ]a, Seta, Yacniya, [... ] Igaru Ayala, avec le Mont Hadamgi, [K]idkidiya, Panestayu, Naghatu, Halbu-nanâ, Salma, Gulbata, Zamirtu, Suladu, Mara'il, Himulli173. 8'-15'[ ... ] Suppiluliuma, le Grand Roi, roi du Hatti, le héros, ces [frontières], villes et montagnes, il les a attribuées par (document) scellé à Niqmaddu, roi d'Ugarit, ainsi qu'à ses fils et les fils de ses fils, à jamais! À présent, Niqmaddu est l'ennemi de mon ennemi et l'ami de mon ami! Il est tout dévoué au Soleil, le Grand Roi, son seigneur et il est fidèle à l'accord d'amitié du Hatti. À présent, 171. $ummuhu est traduit comme s'il y avait summuhu. 172. PRU IV, p. 36, n.l, et KBo 1 2, p. 32s. cité CAD H, p. 259a. 173. Pour les toponymes (dont, je le rappelle, l'orthographe est dans ce livre celle de l'akkadien) et leur identification, voir VANSOLDT,UBL 11, p. 363-382, UF 28 (1996) p. 653-692, UF 29 (1997), p. 683-703, UF 30 (1998), p. 703-744 (cf. n. 113) ; BORDREUlL,« Sources et forêts », p. 6163. Van Soldt insiste à juste titre sur les précautions qui s'imposent pour les identifier dans les zones où la plupart des noms actuels sont d'origine turque. Salmâ est la Salmâ du nord et non le port du sud, cf. UF 28 (1996), p.687.
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le Soleil, le Grand Roi, a constaté la loyauté de Niqmaddu. 16' -21' Celui qui modifierait ces mots de la tablette d'accord, les Mille Dieux en vérité le connaîtront. Le dieu de l'orage du ciel, le Soleil du ciel, le dieu de l'orage du Hatti, la déesseSoleil d'Arinna, Hebat de Kizzuwatna, IStar d'Alalah, Nikkal de Nubannu, BaCal du Mont Hazi (en vérité le connaîtront 174).
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RS 17.369175 = PRU IV, 52s. et pl. LX.
Suppiluliuma. Sceau brisé. CTH 46. Beckman, HDT, n° 4176. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
1:-2:( ... ] et rSuJZPiluliuma1771 vit [la loyauté] de Niqmaddu. 3 -6 A présent, Suppiluliuma, le Grand Roi, roi du Hatti ,a noué ainsi un accord pour Niqmaddu, roi de l'Ugaritl78 : 7 14'« si, dans la suite des jours, des fugitifs du Nuhas, ou du Mukis, ou d'autres pays, qui sont sortis de leur pays sont entrés au service du roi de l'UgaritI79, 15'-20'nul autre roi d'un autre pays ne les reprendra des mains de Niqmaddu, le roi de l'Ugarit, ou des mains de ses fils et des fils de ses fils, pour l'éternité! » Mon Soleil, le Grand Roi, a noué ainsi l'accord. 21 '-23'De plus, l'Ugarit tout entier, avec ses frontières, avec ses montagnes, avec ses terres et champs, avec [... ] ...
174. Ha-zi est suivi d'une demi-ligne érasée. Hazi est l'un des noms anciens du Jabal al-Aqra (comme Saphon/Sapanu/Casios). Les trois dernières divinités, dont la dernière est la grande divinité d'Ugarit, représentent la Syrie, cf. 1. SINGER,« "The Thousand Gods of Hatti" : The Limits of an Expanding Pantheon », IDS 14, p. 97. 175.« 17.369 A » dans PRU IV est faux. 176. Voir le document précédent, n. 168. 177. Les traces de su-up-pî sont visibles. 178. rikilta ana Niqmanda .. irkus, voir n. 75. 179. DEL MONTE,Trattato, p. 83. 180. Parmi eux, les fragments RS 17.330+17.347+17.446, ont été rejoints par D. Pardee à la suggestion de W. van Soldt, cf. D. PARDEE,« Three Ugaritic Tablet Joins », INES 43 (1984), p. 245. On trouvera une traduction partielle et un commentaire de ce texte dans LIVERANI,Prestige and Interest, p. 269s.
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D'UGARIT
,RS 1~.227 et duplicata 180 = P RU IV 40 et pl. XXIV-XXV Edit de Suppiluliuma. Sceau digraphe de Suppiluliuma et Tawananna 181. CTH 47. Beckman, HOT, n° 28A. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
pourpre, au chef-scribel87 ; 31-321 coupe d'argent pesant 30 (sic1es), 1 pièce de lin, 100 (sic1es) de laine bleue et 100 (sicles) de laine pOUI"Ere au grand écuyerl88, 33et de même à l'écuyer en second; 4-351 pièce de lin, 100 (sic1esl de laine bleue et 100 (sic les) de laine pourpre, au vizir189 ; 36- 71 coupe d'argent, 1 pièce de lin, 100 (sic1es) de laine bleue et 100 (sic1es) de laine pourpre, à l'antubsalli.190 38-42parmi les Grands (qui sont) auprès du Soleil, le Grand Roi, son seigneur, il n'en est pas (d'autre), au jour où Niqmaddu apportera son tribut, à qui Niqmaddu soit tenu (de remettre) un cadeau. 4348Le Soleil, le Grand Roi, ayant bien vu la loyauté de Niqmaddu, lorsque celui-ci est venu se jeter sous les pieds du Soleil, le Grand Roi, son seigneur, le Soleil, le Grand Roi, son seigneur, lui a fait don de cet accord en ces termes. 48-50Quant
1-2Ainsi (parle) mon Soleil, Suppiluliuma, le Grand Roi, roi du Hatti, le héros. 3-6Alors que tous les rois du Nuhasse et le roi 182 du Mukis étaient les ennemis du Soleil, le Grand Roi, leur seigneur, Niqmaddu, le roi de l'Ugarit, était l'ami du Soleil, le Grand Roi, son seigneur, et non l'ennemi. 7-11 Les rois du Nuhasse et le roi de Mukis avaient pressé Niqmaddu, le roi de l'Ugarit, en ce.s termes. : « p:our~uoi.' av~c nous, ne. devienstu pas l'ennemI du SoleIl?» 2-1 maIS NIqmaddu, lUI, ne voulait pas être en guerre avec le Soleil, le Grand Roi, son seigneur et le Soleil, le Grand Roi, son seigneur a bien vu la loyauté de Niqmaddu. 16-19 À présent, Suppiluliuma, le Grand Roi, roi du Hatti, a noué l'accord suivant pour Niqmaddu, le roi de l'Ugarit: 20ton tribut au Soleil, le Grand Roi, ton seigneur (sera) : 21-2412 mines 20 sicles d'or - glose183 : grandsl84 sicles - 1 coupe d'or, pesant une mine, principal du tribut; 4 pièces de lin, 1 grande pièce de lin, 500 (sic1es) de laine bleue et 500 (sicles) de laine pourprel85, au Soleil, le Grand Roi, son seigneur; 25-261 coupe d'or, pesant 30 (sicles), 1 pièce de lin, [100 (sicles) de laine] bleue et 100 (sic1es) de laine pourpre, à la reine. 27-28[1 coupe] d'or pesant 30 (sicles), 1 pièce de lin, 100 (sic1es) de laine bleue et 100 (sicles) de laine pourpre, au prince héritierl86 ; 29-301 coupe d'argent pesant 30 (sic1es), 1 pièce de lin, 100 (sicles) de laine bleue et 100 (sicles) de laine
aux qui sont écrites sur la5 cP-résente tablette, lesdu Mille Dieuxparoles en vérité les connaissent. -53Le Dieu-soleil ciel, le dieu de l'Oragel91 d'Arinna, le dieu de l'Orage du ciel et le dieu de l'Orage de Hatti en vérité connaîtront celui qui modifierait les mots de cette tablettel92.
RS 11.732 = PRU IV, 47s. et PRU III, pl. IV Inventaire de tributs à la cour hittite 193. CTH 48. Beckman n028B. Palais royal, pièce 5 (Archives Ouest).
187. Tuppanüru, cf. O. ARNAUD,« Études sur Alalah et Ougarit à l'âge du Bronze récent. 3. L'organisation douanière de la Syrie hittite: l'exemple d'Ougarit », SMEA 37 (1996), p. 59s. Ici comme pour les dignitaires suivants, il s'agit d'une traduction convenue. 188. Huburtanüru, cf. SINGER,PHU, p. 708. UF 20 (1988), 189. Sukkallu. W. H. VAN SOLDT,« The Title T'y», royal secretary » ou même secretary of p. 321, propose de traduire state ». 190. Voir F. PECCHIOLIOADDI,compte rendu de van den HOUT, Der Ulmitesub- Vertrag, OLZ 92 (1997), col. 177. 191. Tous les textes, RS 17.227 et les duplicats 17.300 et 17.330, portent « le dieu de l'Orage » mais on corrige en général en « la OéesseSoleil »car c'est ce que l'on attend. 192. Pour les divinités hittites dans les traités, voir G. KESTEMONT, Le panthéon des instruments hittites de droit public », Or NS 45 (1976), p. 147s. 193. Il s'agit d'une tablette sans sceau, conservée non pas dans les Archives Sud comme le texte précédent mais dans les Archives Ouest, sans
181. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 2-4 et pl. 1 ; LAROCHE,ibid. p. 98s. Voir aussi n. 167. 182. C'est bien lugal kur mu-kis, au singulier. 183. Sur le moulage, il est clair qu'il s'agit de clous de glose et non de 20. 184. Pour atru = kbd en ougaritique, cf. CAO A/2, p. 501. Pour le total, voir RS 17.382 +. 185. Voir l'étude des couleurs de W. H. VANSOLDT,« Fabrics and Oyes at Ugarit », UF 22, (1990), p. 344 : hasmiinu = red purple, « pourpre », takiltu = blue, bleu (violet) » (AHw blaue Purpurwolle »). La traduction choisie est donc approximative. On peut hésiter entre laine bleue et laine violette. 186. Tartënu, cf. WILHELM,UF 2, p. 277s. «
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D'UGARIT
SARRI-KUSUH
A.1[Cette tablette] (est celle) du tribu[t au] Solei}l94. 2-4[Au Soleil, une coupe d'or] pesant 50 (sicles) ; [à la reine, une
à Niqmaddu Sceau de Ini-
~ceau de Ini-TeSub) 0-23Cette tablette était scellée depuis l'époque du grand-père du Roi mais elle était brisée203 a scellé son double.
;
maintenant,
le roi Ini- Tesub
197. Pour la date de ce document, voir p. 37s. 198. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE, ibid., p. 121s. 199. DEL MONTE a republié et commenté le texte, DA 22 (1983), p. 222« les rois » (1. 1) et ik-ki-ru « étaient 3 ; il propose de lire lugal.[me]s devenus mes ennemis » (1. 2), mais, bien que le moulage ne permette guère de collationner ce texte dont la surface est en mauvais état, ce qu'a lu NOUGAYROL (lugal et ik-k[i-i]r) correspond mieux à ce que l'on voit. 200. Voir RS 17.132. 201. Cette ligne pourrait avoir été ajoutée lorsque Ini-Tesub fit refaire le document, à partir d'un passage en mauvais état de l'original, voir DEL MONTE, DA 22 (1983), p. 227s., qui montre aussi comment il faut probablement corriger la 1. 7, ah-ta-bat-m[a ta]-pa-an-na-ni-su-mi, impossible grammaticalement et difficile à traduire si l'on cherche un sens cohérent, en ta-ha-bat-ma ta-pa-an-na-a-an-ni-ma « tu prends les devants pour aller razzier », d'après RS 17.132. Il y a d'ailleurs la place pour un ta effacé. 202. Cf. DEL MONTE, DA 22 (1983), p. 223, n. 8 : comme Nougayrol,
et pour NOUGAYROL, PRU IV, p. 40, il concernait une autre époque, peutêtre celle d'Ammistarnru II. Dans les Archives Sud-Ouest a été retrouvée une liste en ougaritique recensant l'argent fourni pour le tribut par des villes, des individus et des catégories professionnelles (RS 19.017= KTU 4.610). Pour RS 11.772 +, cf. n. 112. voir le texte précé-
195. bêl abüsi. Ce ne serait pas l'antubSalli du texte précédent, comme on a pu le penser, cf. VAN SOLDT, UF 22, (1990), p. 341 et n. 141. 196. À propos de kartappu : « conducteur de char », voir 1. SINGER, « Takuhlinu and Haya : Two Governors in the Ugarit Letter from Tel Aphek », Tel Aviv 10 (1983), p. 9s. ; il rappelle que Pecchioli Daddi compare les attributions du gai kartappi, « chef des conducteurs de chars », à celles d'un « secretary offoreign affairs ». Cf. BEAL, Drganization, p. 446450 ; PECCHIOLI DADDI, DLZ 92 (1997), col. 177 et n. 28. Voir aussi RS 17.368, la note 427 sur uriyannu.
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II
1-3Ainsi (parle) le Roi: quand le roi199 du Nuhasse était mon ennemi, j'ai écrit ainsi à Niqmaddu : 3-7« si tu deviens l'ennemi de Tette et si, avant que moi, je parvienne en Nuhasse, toi, Niqmaddu, tu prends les devants pour aller razzier200 - 8tu vas razzier dans le pays de Tette201 - 9-12alors, ceux que Niqmaddu prendra par ses [armes?] du Nuhasse, et ceux qui entreront dans son pays comme fugitifs, 12-15si, dans la suite des jours, Tette réclame ses sujets, Niqmaddu pourra ne rien lui en rendre202. 16-19(Mais) si Niqmaddu ne devient pas l'ennemi de Tette et n'exécute pas ce que j'ai dit, les dispositions de cette tablette seront annulées.
doute parce qu'il s'agit .d'un autre type de document. Contrairement à l'inventaire du texte de Suppiluliuma qui énumère ensemble tout ce que reçoit chaque personnage, il comptabilise séparément ce que reçoit chacun, d'abord en coupes de métal précieux, ensuite en textiles, sans doute parce qu'il récapitule ou envisage les sorties de deux services différents. Il n'est d'ailleurs question que des « cadeaux » en nature. Le tribut est différent
.~
ET NIQMADDU
Proposition d'alliance faite par Sarri-Kusuh de Karkemis d'Ugarit, recopiée au temps d'Ini-Tesub, son petit-fiIs197• Tesub, type 1198. CTH 77. Beckman, HDT, n020. Palais royal, pièces 68-69 (Archives Sud).
coufe d'argent; au vizir, une coupe [d'argent.] B. -45 pièces de lin, 500 (sicles) de laine bIeue 500 (sicles) de laine pourpre, au Soleil; 2 pièces de lin, 200 (sicles) de laine bleue, 200 (sicles) de laine pourpre, à la reine; 2 pièces de lin, 200 (sicIes) de laine bleue, 200 (sicles) de laine pourpre, au fils du roi ; 5-101 pièce de lin, 100 (sicles) de laine bleue, 100 (sic les) de laine pourpre, au chef-scribe, 1 pièce de lin, 100 (sicles) de laine bleue, 100 (sicles) de laine pourpre, au grand écuyer, 1 pièce de lin, 100 (sicles) de laine bleue, 100 (sicles) de laine pourpre, à l'écuyer en second, 1 pièce de lin, 100 (sicles) de laine bIeue 100 (sicles) de laine pourpre, surintendant des entrepôts, 1 pièce de lin, 100 (sicles) de laine bleue, 100 (sicles) de laine pourpre, au chef des conducteurs de chars, 1 pièce de lin, 100 (sicles) de laine bleue, 100 (sicIes) de laine pourpre, au vizir.
et les couleurs,
DE KARKEMIS
RS 17.334 = PRCj IV, 54s. et pl. XLIII
cou8]e d'or, une coupe d'argent; [au fils du ro]i, de même; 5-1 au grand écuyer, de même; [à l'écuyer en second, de même ; au chef scribe, de même; au surintendant des entrepôts195, de même; au chef des conducteurs de chars 196, une
194. Pour les noms des dignitaires dent.
77
DU POUVOIR HITTITE
il note que l'opposition est entre les prisonniers faits dans le territoire Nuhasse et les fugitifs du même pays réfugiés en Ugarit. 203. HUEHNERGARD, ADCU, p. 76 et 95 .
---------
du
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TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
L'INSTALLATION DU POUVOIR HITTITE
TRAITÉ MURSILI II-NIQMEPA204
père208. Le pays que mo[ï209, je] t'ai rendu et avec ton pays, vous êtes à mon service. 4-9[ ... à dater d'aujourd'hui et dans la suite des jours, le roi du Hatti, ton maître, et le Hatti. Comme
A = RS 17.338 + 17.349B +17.407 +17.342 +17.351A +17.79+374 17.338 = PRU IV, 85s. et pl. XLVII, pièce 68 (Archives Sud) 17.349B = PRU IV, 87 et pl. LIV, pièce 68 (Archives Sud) 17.407 = PRU IV, 91 et pl. LXXI (non coll.), pièce 69 (Archives Sud) 17.342 = PRU IV, 93 et pl. LI, pièce 69 (Archives Sud) 17.351A = PRU IV, 94 et pl. LIV, pièce 68 (Archives Sud) 17.79+374 = PRU IV, 96 et pl. VI, VII, « cour V B = RS 17.353 +17.357 +17.04 +19.101 +17.450205 17.353 = PRU IV, 88 et pl. LVI, pièce 69 (Archives Sud) 17.357 = PRU IV, 92 et pl. LVII, pièces 68-69 (Archives Sud) 17.04 = PRU IV, 99 et pl. 1, cour IV (Archives Centrales) 19.101 = PRU IV, 287 et pl. LXXXIX, pièce 83 cour V » 17.450 = PRU IV, 100 et pl. LXXVI,
jamais il ne t'était pas possible215 de venir, affaire t'en empêcherait, [ ... ] par un [ser]ment 13Sois ami avec mon ami, sois ennemi avec 21Si le roi du Hatti (va) en Hanigalbat, ou
«
«
toi, Niqmepa, t]oi, Niqmepa, tu garderas210 toi, Niqmepa,
ta propre personne, tes femmes, tes enfants211 et ton pays te sont précieux, que le roi lui-même, la personne du roi, les enfants du roi et le Hatti te soient précieux pour toujours! Dans la suite des jours, garde l'accord d'amitié212 avec le roi du Hatti, les fils du roi, les fils des fils du roi et le Hatti213. 912Maintenant, toi!, Niqmepa, viens auprès du roi ; au moment OÙ214 moi!, le roi, je t'écrirai, viens auprès du roi! Mais si
»
C = RS 21.53 = PRU VI, n0178, p. 127 et pl. LV, (Archives Sud-Ouest)
79
Cour V »
au cas où quelque par les [dieux]216. mon ennemi! 14en Égypte, ou en
CTH 66. Beckman, HDT, n° 9 208. Ù lugal a-na gis.gu.za a-bi-ka ul-te-se-eb-kà : la traduction suit celle de Del Monte et Beckman mais la traduction de Nougayrol est aussi possible : et, roi, je t'ai fait asseoir sur le trône de ton père », cf. DELMONTE, Trauato, p. 45. 209. Pour an[aku], « moi », et non ab[ika], « de ton père », comme l'avait lu Nougayrol, voir dans DEL MONTE,Trauato, p. 46, son argumentation fondée sur l'idéologie royale hittite. Beckman préfère ab[ika] car il traduit« ..placed you upon the throne ofyour father and returned the land of your father to you ». 210. Pour na~aru, voir n. 133. Comme NOUGAYROL, PRU IV, p. 91, n. l, je préfère considérer la négation ul qui précède comme une erreur du scribe, plutôt que de restituer comme Del Monte [u summa] ; le sens, d'ailleurs, est le même. 211. Après collation du moulage, le dumu.meS de DEL MONTEest préférable à erin.mes tes troupes ». Ce passage a disparu de RS 17.407. 212. C'est la même expression que dans RS 17.132, riksa u salama (cf. n. 165) mais ici, on pourrait préférer « le traité de paix ». 213. Del Monte observe qu'après cette phrase, le traité devrait mentionner le tribut. 214. ina simani pour ina simani, CAD S, p. 270a ;« moi' » : a-na-. 215. na-a-{U4'? (Del Monte, TraUato, p. 14, 1. Il et p. 54). 216. Del Monte lit i-na rni'-iSl [dingir].mes lu-u pa-{eder] « sia sciolta dal giuramento divino », et renvoie à son article dans OA 20, p. 210 pour la tradition hittite à la base de cette formule. Les traités de vassalité hittites imposent généralement l'obligation annuelle d'envoyer le tribut et de rendre visite au roi hittite, et si c'est impossible, d'envoyer un représentant, cf. DEL MONTE,p. 53. BECKMAN: it shall be exempted from the oath ». La collation de RS 17.407 confirme ni-is [dingir].mes, la suite m'est illisible.
1-4 Ainsi (parle) le Soleil206, Mursili [, le Grand Roi,] roi du Hatti207. En ce qui te concerne, Niqmepa, Ue t'ai ... ] à? tes frères et (moi), le roi, je t'ai fait asseoir sur le trône de ton
«
204. Le texte suit généralement la reconstruction de KESTEMONT, Diplomatique et droit international, p. 96-100 et les restitutions, qui s'inspirent des parallèles en akkadien ou en hittite, de DEL MONTE,Il traUato fra Mursili II di Hauusa e Niqmepa di Ugarit, (cf. n. 42). Pour simplifier la lecture, les parenthèses indiquant ce qui provient d'un duplicat ont été supprimées; seuls subsistent les crochets droits qui indiquent les restitutions, souvent importantes, fondées sur les répétitions et sur les textes parallèles des traités semblables à celui-ci. 205. DEL MONTEpense (Trauato, p. 8, n. 2) que A provient certainement de la chancellerie hittite alors que B a été écrit à Ugarit, mais J. Huehnergard me fait noter, dans une lettre, que c'est peu vraisemblable d'après l'orthographe et la phonologie (cf. RS 17.353, 1. 2 ul-te-si-ib-ka, 1. 7 da-ra-ti). Il s'agit du seul traité hittite trouvé hors de Hattusa. 206. Pour dutu-si/dutu-su, cf. DEL MONTE,Trauato, p. 39, pour les graphies de Mursili, p. 40s. 207. Sur la titulature des souverains hittites (et, ici, l'absence de filiation), voir DEL MONTE,Trauato, p.36s., p. 38, n. 3.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
Babylonie, ou en Alti (=AlSe), quelque pays ennemi qui est voisin de la frontière de ton pays et est l'ennemi du roi du Hatti217, ou quelque pays qui [est voisin de la frontière de ton pays] et est l'ami du roi du Hatti - M[ukis?], Alep, N[uhas]se - (mais) fait volte-face et devient l'ennemi du roi [du Hatti, alors que le roi] du Hatti sort pour aller razzier218, [si toi, Niqmepa], avec [tes] soldats, [tes chars et de] tout ton cœur tu ne te mobilises pas et si tu ne combats pas de tout ton cœur22-2get si [j'envoie] à ton renfort un prince (ou) un sei[gneur de haut rang219 avec] ses [troupes] (et) ses chars, à toi, Niqmepa, [ou si je les envoie] pour razzier dans un autre [pays], alors si toi, [Niqmepa, de tout ton cœur, tu ne te mobilises pas avec tes troupes et tes cha]rs et tu ne cam [bats pas] contre l'ennemi, [si] tu commets [quelque trahison, (te) disant: « [je suis lié par un traité juré (mais)220] que l'ennemi les [batte ou qu'ils battent l'ennemi, je ne veux (rien) savoir221] », et si ... to[i?, tu écris] à l'ennemi en question: « [à présent, les soldats hittites] viennent razzier, tiens-toi [sur tes gardes! », tu transjresseras le serment.] 0-34Si [un autre ennemi222 se lève] contre le roi du Hatti [et razzie le Hatti], si [il se révolte] contre le roi du Hatti [et toi, Niqmepa, tu l'apprends, tu iras immédiatement au secours du 217. Voir DEL MONTE, Trattato, p. 55s. : la liste des pays « ennemis », nakru, varie un peu selon les traités, ne tient pas compte du rang reconnu à chaque souverain et surtout, ne fait pas allusion à une hostilité déclarée de chacun de ces pays, mais à leur indépendance par rapport au souverain hittite ; cela les différencie des pays« amis », salmu, qui dépendaient du sou(saharu). verain hittite et ne devenaient ennemis qu'en « faisant volte-face» 218. Del Monte a montré comment les termes akkadiens et hittites distinguent bien entre« assaillir (pour faire du butin) » (akk. habtitu), réservé au souverain hittite, et « combattre, engager le combat » (akk. mithu~u) employé pour ses alliés. Le vassal est tenu de se battre mais s'il lui est permis de faire du butin, cela est bien précisé, cf. Trattato, p. 62, ad 19. 219. Pour les restitutions voir DEL MONTE, Trattato, p. 68 et n. 3. 220. DEL MONTE, Trattato, p. 69s. Un traité plus tardif, CTH 123, explicite ce passage: il ne faut pas s'abriter denière le fait que certaines obligations ne sont pas spécifiées à la lettre dans le texte du traité. 221. Ou « je ne veux pas le savoir»? Voir aussi plus loin. Cela signifierait-il plutôt: « cela fait-il partie du serment et du traité, je ne veux pas le savoir/je ne sais »? 222. C'est-à-dire quelqu'un quj ne fait pas partie des ennemis officiels énumérés plus haut (Hanigalbat, Egypte, Babylonie, AISe).
L'INSTALLATION
DU POUVOIR HITTITE
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Grand Roi] avec tes [soldats et] tes chars. S'il n'est pas possible [à N]iqmepa d'y aller223 (lui-même), que [l'un de ses fils ou de ses frères aille immédiatement au] renfort du roi du [Hatti avec des troupes et des chars.] 35-38Si [quelqu'un t'opprime224], toi, Niq[mepa, que ce soit ... ] ou qui que ce soit, [tu écriras] au roi du [ Hatti « viens à mon secours »] et le roi [ira] à [ton] secours. Il enverra [un prince ou un seigneur de haut rang avec des troupes et des char~ et [ils vaincront 39-4 Maintenant, [moi],... lecet] roi ennemi. [du Hatti, je t'ai fait rentrer, [Niqmepa,] à mon service. Si des grands] avec soldats et chars du [Hatti, que j'aurais envoyés en Ugarit,] en[trent] dans tes villes, Niq[mepa veillera sur eux et les nourrira225. Ils ... ] devant lui conformément à leur statut de frères226. [Tu veilleras sur le roi du Hatti.] Et quiconque (parmi les) fils du Hatti tenterait [de fomenter quelque chose contre Niqmepa227] ou [tenterait de [s'approprier?228] une de ses villes ou son pays ~transgresserait le serment.] 5-50Toutes les populations
déplacées229 que [le roi du Hatti
223. a-na a-la-ki-su la-a ri-it-[ta}, DEL MONTE, Trattato, p. 77, d'après FREYDANK, MIO 7 (1960), p. 375. 224. is-sà-ah-ha-as-su, restitué d'après la ligne 66 et commenté par DEL MONTE, Trattato, p. 77-81. 225. Cf. DEL MONTE, Trattato, p. 84 : la restitution [lu-u i-na-~a-ar-sunu u-sa-kà-al-su-nu], fondée sur CTH 49 et CTH 53, est due à C. KÜHNE, « Zum neu gewonnenen Niqmepa'-Vertrag », UF7 (1975), p. 247, comme celle de la 1. 42, [u lugal kur uru ha-at-ti ta-na-a~-~a-ar] « Tu veilleras sur le roi du Hatti ». 226. DEL MONTE, Trattato, p. 84 : les princes hittites et les souverains des royaumes vassaux avaient soi-disant le même rang mais de fait, les premiers l'emportaient souvent sur les seconds. 227. Restitution ad sensum mais incertaine dans le détail, cf. DEL MONTE, Trattato, p. 84, ad 1. 43. 228. Le d[d-a-ki] proposé par DEL MONTE paraît peu sûr d'après les traces; une ce serait plutôt un n[a] : n[a-a-si]? Mais nasû au sens de s'approprier ville ou un tenitoire n'est attesté qu'au 1er millénaire d'après CAD Nil, p. 10. 229. Pour nam.ra.mes = sallatu voir DEL MONTE, p. 86, n. 2 (bibliographie) ; E. EDEL, Die agyptisch-hethitische Korrespondenz aus Boghazkoi in babylonischer und hethitischer Sprache, Rheinisch- Westfalische Akademie der Wissenschaften, Abhandlung 77, Opladen, 1994, II, p. 225. On peut les comparer aux hapiru, cf. V. HAAS et 1. WEGNER, « Betrachtungen zu den Habiru », dans B. BOCK, E. CANC1K KiRSCHBAUM et T. RICHTER, Munuscula Mesopotamica, p. 200.
l
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TEXTES AKKADIENS
L'INSTALLATION
D'UGARIT
DU POUVOIR HITTITE
83
gréables et tu les [diriges?] vers la montagne ou vers un autre pays: adresse-leur (au contraire) des paroles aimables, dirigeles? [... ]... 234,fou[rnis-Ieur] boisson fermentée et provisions235. [ 65-69Si le roi du Hatti] met un quelconque [pays] ennemi en difficulté par la guerre [et celui-ci se lève pour] entrer dans l'Ugarit, que Niqmepa s'en em[pare] et le livre [au roi du ] Hatti; si Niqmepa ne s'en empa[re pas et ne le/les] livre pas
a déportées] de t[on] pays, les déportés du Hanigalbat, les déportés du [Kinza, les déportés du Niya] et les déportés du Nuhasse (et) du M[ukis, si quelqu'un, homme ou femme,] s'enfuit [de parmi] ces [déportés] et [entre] dans ton pays, [ne dis pas :]« je suis lié par serment et par traité230 [(mais) je ne veux rien savoir,] qu'il réside [dans mon pays ».] Que Niqmepa s'en empare[ et le rende au roi du Hatti.231] 51-53Si [quelqu'un te tient] à toi, Niqmepa, des propos [malveillants/dangereux], qu'il soit un fils du Hatti ou un fils de l' [Ugarit, et toi, Niqmepa, tu ne t'en empares pas] et tu ne
r au roi du Hatti, il trans[gressera236 le serment.] 70-72Si un fugitif s'en[fuit] du Hatti [et vient en Ugarit] que Niqmepa s'en empare et [le renvoie] au roi du Hat[ti ; s'il ne le renvoie pas, il transgressera] le serment. 73-75Si un fugitif s'en[fuit] de l'U[garit et] vient [en Hatti,] le roi du Hatti ne [s'en emparera pas pour le renvoyer; il n'est
l'enJvoie~] pas [au roi .du Ha~ti, [tu transgr.esse:a~ le serment.] 54- 7QUlconque parmI les fIls de l'UgarIt [resIdant dans le Hatti, qu'il soit maître, serviteur ou servante, Niqmepa demandèra au roi du [Hatti, s'il le lui livre, qu'il le prenne], mais si le roi du Hatti ne le lui liv[re pas, il s'enfuit et vie ]nt, et si Niqmepa le vole, [il transgressera le serment.]
9as licite237] pour le roi du Hatti de ren[ voyer un fugitif. 759Si un fugitif] vient [en Ugarit] depuis le Hanigalbat o[u un autre pays, toi], Niqmepa, [tu] ne [le retiendras pas ... ] ; si tu le retiens, [tu transgresseras le serment.] 79-80Tout ce que Niqmepa [ ] le roi du Hatti [ 238] 8185Comme moi, [... ] j'ai bien traité Niqmepa, si [... suite trop fragmentaire239. ]
gl.1-65 58-6~ mutilées] ... tusetra?sgresseras le]nlf233 s~rment232. [SI très ... ] quelconque leve [pour ve dans [ton pays](et toi,) Niqmepa, tu leur a[dresses] des paroles désa-
230. Ou « cela est-il impliqué par le traité, je n'en sais rien », cf. n. 221. BECKMAN traduit: « [you shall not think as follows :"Although J] am sub234. Pour 64pa-ni-su-[nu] 65[ ..]x_BI su-ku-un-NU-SU (pour su-ku-unsu-nu) cf. DEL MONTE, Trattato, p. 92s. : à la suite de Kühne, il propose de corriger le BI (très clair) en kaskal et de lire pa-ni-su-n[u i-n]a'? kaskal'? su-ku-un-su-nu, « mets-les sur le (bon) chemin », ou « règle leurs
ject to the treaty and under oath, 1 don 't want to know anything about this" ». 231. Pour la liste des pays énumérés dans ce passage, voir DEL MONTE, sa ressemblance avec celles des traités hittites avec l' Amurru d'Aziru et le Nuhasse ; la mention automatique « de ton
Trattato, p. 86s. Il souligne
pays » n'implique pas que des gens de l'Ugarit aient déplacés. Il s'agit des personnes déportées (nam.ra.mes) 1 et réinstallées en Anatolie.
affaires
».
235. kas ~i-diI2_ta, cf. DEL MONTE, Trattato, p. 93. kas: cf. n. 778.
été effectivement par Suppiluliuma
bière ou vin,
236.Nougayrol et Del Monte transcrivent te-t[i-ti-iq] mais c'est un lapsus car la tablette porte i-te-t[i-iq] (voir d'ailleurs Kestemont), ce qui correspond bien avec l'alternance optatif-3e personne, impératif-2e personne du passage. 237. Pour la restitution et le sens de ul par~u, voir DEL MONTE, Trattato, p. 96s. On peut aussi traduire comme MORAN (Les Lettres d'El-Amarna, EA 117 et 118): « de coutume ». 238. Le paragraphe est très mutilé, mais d'après les parallèles, le sens général doit être plus ou moins ce que restitue Del Monte : tout ce que Niqmepa désire, qu'il le demande au roi du Hatti, il prendra ce que celuici lui donnera et ne prendra pas ce qu'il ne lui donnera pas. 239. Pour des restitutions très hypothétiques, à partir du hittite et d'un passage lui-aussi mutilé de CTH 49, voir DEL MONTE, Trattato, p. 98s. et BECKMAN, HDT, p. 63. Il s'agit probablement de l'obligation de ne reconnaître que la souveraineté hittite, à l'exclusion de toute autre.
232. Ce qui reste «< propos» et« secret ») fait comprendre qu'il s'agit de ne pas révéler les paroles du Grand Roi dites en secret, DEL MONTE, Trattato, p. 89s. et 90, n. 3 (Alalah). La« phobie de garder secrète l'information »des rois de Mari est évoquée par J.-M. DURAND dans Documents épistolaires du palais de Mari l, Paris, 1997, p. 169. 233. Ici, comme dans les lignes 54-79, « venir» traduit les formes du verbe aliiku car DEL MONTE, Trattato, p. 94s., fait noter l'emploi systématique du ventif par les Hittites pour rendre en akkadien leur usage du verbe hittite « venir » pour tout déplacement entre le Hatti et le royaume vassal concerné par un accord, quel qu'en soit le sens (du Hatti vers ce royaume ou le contraire), par contraste avec tout mouvement vers un pays tiers, pour lequel on utilisait le verbe « aller », même s'il s'agissait d'un autre vassal du Hatti.
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TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
[85-86Dans ce traité] que les [Mille Dieux] s'assemblent, qu'ils [écoutent et soient témoins240! 87-111 Le Dieu-soleil du Ciel24 1 , la Déesse-so ]leil d' Arinna, [le dieu de l'orage du Ciel, le dieu de l'orage de HattusaIHatti?, Seri (et) Hurri, le Mont Nanni et le Mont Hazz]i, le dieu [de l'orage du marché?, le dieu de l'orage de l'armée, le dieu de l'orage d'Alep, le dieu de l'orage de Zipalanta, le dieu de l'orage de Nerik, le dieu de l'orage de Lihzina, le dieu de l'orage des ruines, le dieu de l'orage de Hisashapa, le dieu de] l'orage de Sah[pina, le dieu de l'orage de Sapinuwa, le dieu de l'orage de Pitijarik], le dieu de l'orage de Sam[uha, le dieu de l'orage de Hurma, le dieu] de l'orage de Sarisa, le dieu de l'orage de l'aide, le dieu de l'orage de [Uda], le dieu de l'orage de [Kizuwatna, le dieu de l'orage] de IShupi[ta], le dieu de l'orage d'[Ugarit242.] La divinité tutélaire, la divinité tutélaire de Hattusa, Zith[arija, Karz]i, Hapantalija, la divinité tutélaire de Karahna, la divinité tutélaire de la campagne, la divinité tutélaire de la gibecière, Ea, Allatu, Telepinu de Turmita, Telepinu de [Tawinija] , Telepinu de Hanhana, [BUNE]NE, Pirwa, A[skasipa]. Le Dieu Lune, sei[gneur du ser]ment, IShara, reine du serm[ent, Hebat, reine du ciel, IStar], IStar de la campagne, IStar de Nini[ve, IStar de Hatarina, Ninatta (et) Kulitta], le dieu guerrier, le dieu guerrier de Hattusa, [le dieu guerrier de Ilaja, le dieu guerrier de Arzija], Iarri, Zappana. Hantitassude H[urma, Apara de Samuha, Katahha [d'Ankuwa, la Reine de [Katapa, Ammamma de Tahurpa], Hallara de Tuna, [Huwassana de Hupisna], Tapisuwa
240. Restitué d'après CTH 51, cf. DEL MONTE,Trattato, p. 99. 241. Pour la justification des restitutions à partir des autres traités syrohittites (cf. les tableaux de DEL MONTE,Trattato, p. 100-103) et sur lesquelles il y a consensus à quelques détails près, ainsi que sur les divinités hittites, voir DEL MONTE,p. 99s. ; KESTEMONT, Or NS 45, (1976), p. 147s. 242. cf. DEL MONTE,Trattato, p. 104 : dans les traités syro-hittites, la section dédiée aux dieux de l'orage se termine toujours par la divinité du pays impliqué (cf. KESTEMONT, Or NS 45 (1976), p. 149). 243. Le groupe de divinités formé par ces trois montagnes sacrées (Liban, Hermon, Pisaisa) et les quatre divinités qui précèdent est typique des traités syro-hittites, cf. DEL MONTE,Trattato, p. 105, SINGER,lOS 14, p. 97, n. 71.
L'INSTALLATION DU POUVOIR HITTITE
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dé]esses [du Hatti, tous les] dieux [et les déesses] du pays d'Ug[arit], tous [les dieux anciens, Na]ra, Nam[sara], Minki, [Tuhusi, Ammunki, Ammizzadu], A[nu, A]lalu, Antu, [Apantu, Enlil, Ninlil, les montagnes], les fleuves, les sources, la grande mer, le ciel et [la terre, le vent] et les nuages soient témoins de ~et en,gagement et du serment. 112 -115 Tout terme de l'en[gagement et du serment qui] est inscrit sur cette tablette, si Niqmepa ne respecte pas ces termes de l'engagement et du serment, que (par) leur vie, ces dieux fassent disparaître Niqmepa, [sa personne], ses femmes, ses fils, les fils de ses fils, sa [maison], sa ville, son pays, tout ce qui est à lui! 116'-119'Mais si Niqmepa respecte les termes [de l'engagement] et du serment qui [sont inscrits] dans cette tablette, que [par leur vie,] ces [dieux le] gardent avec sa personne, ses femmes, ses fils, [les fils de ses fils, sa maison, sa ville, son pays] et tout ce qui est à lui !
ÉDIT DE HATTUSILI III
,
RS 17.238 = PRU IV 107s. et pl. XXXI
Edit de Hattusili III. Sceau de Hattusili et Pudu-Heba244. CTH 94. Beckman, HDT, n° 33. Palais royal, entre pièces 68 et 69 (Archives Sud).
1-2Sceau du Tabarna245 Hattusili, le Grand Roi. 2-lOSi un serviteur du roi de l'Ugarit, ou un fils de l'Ugarit, ou un serviteur de serviteur du roi de l'Ugarit246, s'en va et entre dans le
244. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 14, 19, 20; LAROCHE,ibid., p. 109. 245. Pour ce titre, voir IMPARATI,dans KLENGEL,GHR, p. 322. 246. sum-ma Ir lugal kuru-ga-ri-it Ù lu-u dumu kuru-ga-ri-it lu-u Ir Ir lugal kuru-ga-ri-it : les lignes 3-5 de ce bref édit continuent de faire couler beaucoup d'encre et l'on trouvera une présentation détaillée des débats dans ZAMORA,Sobre « El modo de producci6n asidtico», p. 117-148. Ir, ardu en akkadien, désigne, suivant le contexte, le sujet, le serviteur (dans tous les sens du mot, y compris celui des formules de politesse envers un supérieur ou un aîné), le subordonné, le serf ou l'esclave (Kestemont, Diplomatique et droit international, p. 57s.) ; miir kUIN, fils de tel pays », «
86
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
territoire des hapiru du Soleil247, (moi), le Grand Roi, je ne l'accepterai pas, je le rendrai au roi de l'Ugarit. 11-19Si des fils de l'Ugarit rachètent contre argent quelqu'un d'un autre pays (et) il s'enfuit de l'Ugarit et entre chez les hapiru, (moi), le Grand Roi, je ne l'accepterai pas, je le rendrai au roi de l'Ugarit248.
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L' APPLICATION DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES qualifiant un individu, signifie en général qu'il est originaire de telle ville ou de tel pays; faut-il lui donner ici un sens plus restreint, comme c'est parfois le cas lorsque « fils de telle ville désigne un citoyen libre par rapport à un esclave (cf. CAD Mil, p. 315, § 5a)? summa X ù lu Y lu Z : ces trois lignes concernent-elles deux ou bien trois catégories d'individus, c'est-à-dire faut-il considérer que les trois termes sont cités sur le même plan ou bien que les deux derniers explicitent le premier? La plupart des savants considèrent que nous avons là les catégories de base de la société d'Ugarit. Pour M. HELTZER«< The Late Bronze Age Service System and its Decline », dans M. HELTZERet E. LIPINSKI(éd.), Society and Economy in the Eastern Mediterranean (c. 1500-1000 s.e.), Leuven 1988, p. 9), les « fils de l'Ugarit » seraient les hommes libres des communautés villageoises, les « serviteurs du roi » les dépendants du roi et les« serviteurs des serviteurs du roi »les dépendants du roi de catégorie inférieure (p. 10). KESTEMONT, Diplomatique et droit international, p. 58, n. 259, traduit: « si un ressorti~sant du roi, que ce soit un national d'Ugarit ou un ressortissant d'un (Etat) client du roi d'Ugarit ». Zamora, qui s'inspire de Kestemont, pense qu'on pourrait traduire librement: « si un sujet du roi d'Ugarit, qu'il soit ougaritain ou qu'il soit le sujet d'un vassal du roi d'Ugarit (etc.) ». Pour P. VARGYAS,« Stratification sociale à Ugarit », dans HELTZERet LIPINSKI,Society and Economy, p. 112s., il s'agit de grands dignitaires, population libre et esclaves. Ce texte est un édit hittite, à but politique, et non un document de l'administration d'Ugarit et d'après M. Y AMADA,« The Hittite Social concept of'free' in the Light of the Emar Texts », AoF 22 (1995), p. 307, il semble que, pour les Hittites, « free men consisted of at least two groups of the people, royal officiais and citizens ». Ce qui comptait pour le rédacteur n'était pas de décrire les« classes sociales »d 'Ugarit, mais de signifier que toute la population du royaume était concernée, qu'aucun de ceux qui relevaient de l'autorité du roi d'Ugarit, libre ou nonlibre, ne pouvait gagner impunément le territoire des hapiru du Soleil. 247. Voir la n. 138. 248. J. HOfTIJZERet W.H. VANSOLDT,« Texts from Ugarit Concerning Security », UF 23 (1991), p. 197 et n. 16. »
En signant des accords avec Suppiluliuma et Mursili, Ugarit était entrée dans ce que Kestemont définit, par contraste avec la « ligue » et la « confédération », une « société internationale, forme d'alliance douée d'un organisme supra-national représentatif jouissant essentiellement de compétences par superposition ». Son roi était désormais censé se conformer aux prescriptions, écrites ou non249, du traité entre Mursili et Niqmepa25o, telle que la nécessité de recourir au souverain hittite ou à son représentant en cas de contentieux entre vassaux, explicite dans d'autres traités251. Il est possible que « cette convention ait été officiellement renouvelée, ou amendée, par la suite (00') Mais nous n'avons pour l'instant aucune trace de ces rééditions possibles252 ». De fait, une fois les accords signés, le pouvoir hittite fut amené à en préciser ou modifier
249. Dans ce type de traité, dit KESTEMONT «< Les grands principes », p. 273), « le dispositif de base n'est pas écrit; il constitue un statut implicite à chaque instrument. .. l'instrument rédigé transmet seulement les adaptations de ce statut de base au cas particulier du membre en question et acte le consentement de celui-ci par le biais d'un article final ». 250. « La règle lex posterior derogat priori, l'accord ultérieur déroge à l'antérieur était fondamentale en ce système du milieu du Ile millénaire avant notre ère », KESTEMoNT,« Les grands principes », p. 274. 251. Cf. BECKMAN,HDT, p. 3 PRU IV, p. 85. 252. NOUGAYROL,
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D'UGARIT
tel ou tel point. Il devait aussi exercer ses droits et assumer ses devoirs: c'est ce qui explique la présence dans les archives d'Ugarit de plusieurs édits ou verdicts émanant du Grand Roi Tous ces documents, comme les ou du roi de Karkemis253. lettres échangées entre le Hatti, Ugarit et Karkemis, liés à l'application du traité, montrent bien les limites de la souveraineté d'un vassal des Hittites. Les édits sont formulés comme les accords, pour indiquer la disparité des parties : ce sont aussi des « liens » que « lie » le souverain hittite254. En vertu de son allégeance, le roi d'Ugarit de l'époque des archives n'était pas libre de disposer de ses sujets ni des étrangers qui entraient dans son royaume ; il ne pouvait pas avoir une politique extérieure à son seul gré ni faire ce qu'il voulait de son armée; il devait respecter les frontières fixées par les Hittites, vivre en bonne intelligence avec les autres vassaux et en référer à l'arbitrage hittite en cas de conflit ou d'incident impliquant des étrangers ; il n'était pas le maître de ses ressources, puisqu'il devait payer tribut, faire des cadeaux et, même à contre cœur, exempter de taxes les protégés hittites ; il ne pouvait pas divorcer ni choisir son héritier sans la sanction du roi du Hatti ou de Karkemis. La proximité de Karkemis ne permettait guère de tabler sur l'éloignement de la cour impériale: Mursili II avait reconnu par édit le statut particulier de son frère SarriKusuh/Piyassili, décrétant qu'à l'avenir, dans l'empire hittite, seul le Grand Roi et son successeur désigné auraient le pas sur les descendants de Piyassili255 ; la dynastie de Karkemis, qui occupait une position stratégique, joua un rôle prépondérant pour toute la Syrie du Nord d'obédience hittite sous les règnes de Sahurunuwa, lni- Tesub et Talmi- TeSub, sinon Kuzi- Tesub. On conçoit que ces contraintes aient pesé au roi d'Ugarit et qu'il ait tenté de s'en affranchir autant que possible; mais il faut se rappeler que la situation n'avait rien d'exceptionnel. Les souverains d'États de moyenne importance étaient habituellement sous la dépendance d'un roi plus puissant et cha-
253. À propos de ces édits, verdicts et arbitrages des souverains hittites, voir IMPARATI, dans KLENGEL, GHR, p. 374s. 254. Voir p. 46 et n. 75. 255. BECKMAN, HDT, p.154, n° 29. IMPARATI, dans KLENGEL, GHR, p.375.
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DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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cun était conscient de sa place dans une hiérarchie implicite qui était admise par tous. Même si les relations internationales n'étaient pas régies par des lois aussi strictes que les décrit Kestemont, il y avait des règles et la coutume jouait un rôle important. Le tout était de louvoyer entre les quelques états de première grandeur, de jouer habilement pour s'assurer la plus grande marge de manœuvre; c'est pourquoi la réalité était plus floue et dépendait comme toujours de la conjoncture.
OBLIGATIONS BIEN TRAITER
ROIS,
PRINCES
D'UGARIT ET SUJETS
HITTITES
La première obligation mentionnée par le traité est celle de veiller sur la famille royale et le Hatti. Le rapport personnel entre les deux souverains est fondamental et l'avènement de l'un ou de l'autre est l'occasion de le nouer et de le proc1amer256. Un nouveau roi d'Ugarit, qui, en théorie, doit son trône au seul bon vouloir du Grand Roi, a le devoir d'aller aussitôt se présenter à son maître et de lui faire des cadeaux; Ibiranu se fait rappeler à l'ordre pour avoir négligé de le faire (RS 17.247). Il fallait traiter les grands personnages du Hatti avec tous les égards. On est frappé par le ton déférent du roi et de la reine d'Ugarit lorsqu'ils écrivent à Kila'e, un kartappu, peutêtre de Tudhaliya, qui ne faisait apparemment pas partie de la famille royale257 : « Le roi de l'Ugarit et la reine de l'Ugarit
256. KESTEMONT, « Les grands principes », p. 273 : les accords publics internationaux, au milieu du Ile millénaire, sont de durée illimitée, « sauf terme résolutoire explicite ». Ils ne sont pas caducs à la mort des gouvernants signataires. 257. Un acte juridique international en mauvais état (RS l7.ll2 = PRU IV, p. 234), mentionne Kila'e, originaire de HiSsisiba, « le karde l'entoutappu qui est à la tête des sa resi sarri », de hauts fonctionnaires rage du roi, voir SINGER, Tel Aviv 10, p. 10 ; le kartappu était à l'origine un « conducteur de char », mais, à cette époque en tout cas, le kartappu
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parlent comme suit: dis à Kila'e, notre père: que tout aille bien pour toi ! Que les dieux veillent à ton bien-être ! À présent, nous envoyons Ilu-milku, notre messager, pour s'informer de la santé du roi, notre seigneur258 ». Lorsque Ammistamru écrit au frère du roi de Karkemis, le ton n'est pas différent de celui d'une lettre d'un sujet quelconque demandant une faveur à son seigneur (RS 20.184). Ugarit entretint sans doute une mission permanente auprès du roi de Karkemis, du moins à l'époque d'Ammistamru. Ses chargés d'affaires, Taguhli puis Amutarü, devaient veiller aux bonnes relations entre les deux cours. Les désirs d'un roi hittite étaient des ordres et il fallait lui envoyer ce qu'il demandait ; la correspondance montre que, là encore, le roi d'Ugarit n'était pas toujours empressé à s'exécuter, au grand dam de ses représentants, qui devaient affronter la colère du roi de Karkemis. Taguhli, par exemple, insiste une fois de plus, ditil, pour que son maître envoie enfin du lapis-lazuli authentique au roi de Karkemis et le tire ainsi d'une situation délicate. Rien d'ailleurs n'indique s'il s'agit d'un cadeau plus ou moins imposé ou d'un échange de biens dont la contrepartie n'est pas précisée (RS 17.383, 17.422). Un envoyé hittite, simple messager ou grand personnage chargé d'une mission, ce que désigne indifféremment le terme de mar sipri259, devra être traité comme il convient. Un prince hittite de passage à Ugarit doit recevoir l'accueil qui lui est dû et l'on doit par exemple bien nourrir ses chevaux (RS 17.423). S'il envoie un groupe de gens exécuter une tâche en Ugarit, il faut s'en occuper, veiller à leurs besoins et leur sécurité. Des fonctionnaires hittites écrivent au préfet pour l'avertir que tel ou tel visiteur doit être bien traité et qu'il ne faut pas lui faire payer de douane; un autre écrit respectueusement au roi pour l'avertir que s'il continue à exiger indûment des droits de
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DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
douane de personnages relevant du roi de KarkemiS, il devra en référer au palais (RS 20.03, 17.78, 25.461, 15.33). Lettres de Taguhli. RS 17.383 = PRU IV, 221s. et pl. LXVI Lettre de Taguhli au roi d'Ugarit. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
1-5Dis au roi de l'Ugarit, mon seigneur: ainsi (parle) ton serviteur. Je tombe aux pieds de mon seigneur, de loin, deux fois sept fois. 6-9Alors que pour le Roi261 et pour moi, tout va bien, que l'on m'envoie la nouvelle que là-bas, tout va bien pour le roi mon seigneur. 1O-14Qu'est ce que cette affaire, d'avoir écrit à plusieurs reprises au Roi : « à présent, je viens de te faire porter du lapis-lazuli »? Le cœur du Roi est fort irrité et c'est à moi que le Roi s'en est pris: 16-20« Est-ce que cet homme ne se moque pas de moi? Une pierre comme cela, il l'a ramassée par terre et il me l'a fait porter en disant "à présent, je te fais porter du lapis-lazuli" ! »21-27Etait-ce bien du lapis-lazuli ce que tu as envoyé? Mieux vaudrait ne rien envoyer plutôt que de ramasser et d'envoyer une pierre (glose: de la fritte262) de cette sorte, afin de ne pas irriter ainsi le cœur du Roi contre toi! 28-31Maintenant, trouve du lapis-lazuli venant de quelque part263 et fais-le porter au Roi: que le cœur du Roi ne s'irrite pas (davantage) contre mon seigneur ! Taguhli26o,
260. La carrière de Taguhlirraguhlinu a été étudiée par 1. SINGER, Takuhlinu and Haya : Two Governors in the Ugarit Letter from Tel Aphek », Tel Aviv 10 (1983), p. 2-25 ; voir aussi p. 311s. et pour le nom, n. 1132. 261. Le roi de Karkemis; le roi du Hatti serait sans doute le/mon Soleil ». 262. nitku « (a minerai or frit) », CAD, N/2, p. 299. J. SANMARTIN, RS-akk. nutku und ug. alph. ntk "Glaspaste,-perle(n)" », NABU 1992, III, p. 83. Pour the unusual combination lü-mê » de la l. 23, voir J. HUEHNERGARD, « Notes on Ras Shamra-Ougarit VII», Syria LXXIV (1997), p. 218. 263. La tablette porte a-ia-ka-am-me-e et non a-ia-is-am-me-e. Le lapislazuli devait bien entendu être importé. «
«
d'un souverain hittite était un personnage important" à qui l'on confiait des missions auprès des cours étrangères, une sorte de plénipotentiaire, cf. SINGER,ibid., p. 9s. 258. RS 19.70 = PRU IV, 294. Il ne reste presque rien des quelques lignes qui suivent mais elles ne faisaient apparemment que demander des nouvelles du roi du Hatti. 259. Cf. RS 17.382+380: s'il arrive qu'un prince ou un noble aille du Hatti en Ugarit en miir sipri ». «
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«
«
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32-410r moi, j'ai été gravement malade; (il s'en est fallu) d'un doigt que je ne sois mort. À présent, je suis guéri de mon mal: le dieu Apsukka de Irhanda est apparu et il m'a demandé de faire partie de sa confrérie264. Quiconque fait des offrandes d'association à ce dieu fait de nombreux présents et (lui) apporte de la laine bleue. 41-47Maintenant, que mon seigneur m'envoie de la laine bleue. Si mon seigneur ne me fait pas porter de la laine bleue, qui d'autre, à moi, donnera de la laine bleue, si mon seigneur ne m'en donne pas ! RS 17.422 = PRU IV, 223s. et pl. LXXII Lettre Palais
de Taguhli au roi d'Ugarit. royal, pièce 56 (Archives Est).
1-7Dis au roi de l'Ugarit, mon seigneur: ainsi (parle) Taguhli, ton serviteur. Je tombe aux pieds de mon seigneur, de loin, deux fois sept fois. 8-lOQue l'on m'envoie la nouvelle que tout va bien pour le roi mon seigneur. 11-17Au sujet du lapis-lazuli, dont tu as écrit au Roi: « j'ai cherché du lapis-lazuli mais je n'en ai pas trouvé », le cœur du roi est plein de griefs contre mon seigneur; 18-23maintenant, que mon seigneur cherche du lapis-lazuli chez quelqu'un et qu'il en fasse porter265 au Roi. Le Roi recherche fort le lapislazuli. 24-28Si tu lui fais porter du lapis-lazuli, tu verras si le R~i ne te fait p~s.de fav~urs et moi je f?urraj dire ~lor~ à mon seigneur: « al-Je oublzé266? » 29-3 A present, Je viens de dépêcher mon messager auprès de mon seigneur; que mon seig~eur .remett~ e~tre les, ~ains de ~et ho~me tout (ce. dont} ~e lUI (al expnme) le deslr et qU'Il revienne [ensu]lte? 3 43Jusqu'à maintenant on ne me cherche pas querelle en Hatti, que mon seigneur me donne ... 267. Si mon seigneur ne me tire pas d'embarras, qui donc me tirera d'embarras?
264. Mot à mot 265. Le texte dit 266. Nougayrollit
est monté
«
«
fais porter
et il m'a demandé »,
d'être
son associé
».
à l'impératif.
am-[S]a(?)-a (ù a-na-ky am-[t]a?/[S]a?-a ka-am-ma ana bêli-ia a-qa-bi) ; je vois plutôt TA que SA. Serait-ce un sens de ma!û, quelque chose comme « être insuffisant »? 267. TU BU GA AN ZA m'est incompréhensible.
Correspondance
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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avec le pouvoir hittite.
RS 20.184 = Ugaritica V n° 28, 97s. et 386 Lettre d'Ammistarnru Maison de Rap'ânu,
II au prince pièce 26.
hittite
Hesmi-Tesub.
1-8Dis à Hesmi- TeSub268, mon seigneur: ainsi (parle) Ammistarnru, ton serviteur. Je tombe aux pieds de mon seigneur. Pour mon seigneur, que tout aille bien ! Pour ta maison, tes épouses, pour tout ce qui est à mon seigneur, que tout aille très très bien! 9-15Mon seigneur, chaque fois que le roi mon seigneur envoie des chevaux269 à son serviteur, [... ] par l'intermédiaire de Taguhli [... ], t[on?] serviteur s'(en) réjouit. Qu'en est-il de toi ?[... ]maintenant, des chevaux[ ... ] ret ton serviteu~l ( ] cassure rev.l -7 [ ] j'envo[ie] A[mutafÜ (mon ... ) a]u roi, mon seigneur. Que mon [seigneur] introduise donc Amutarü270 auprès du roi mon seigneur ; que mon seigneur expose ses affaires aussi bien que possible, qu'il l'introduise aussi favorablement que possible. 8-16Que mon seigneur parle devant le roi mon seigneur pour qu'il envoie à son serviteur deux bons chevaux et un bon arc du Hanigalbat, par l'intermédiaire d' Amutarü, mon ... 271 Et toi, mon seigneur, envoie ici à ton serviteur un bon arc du Hanigalbat par l'intermédiaire d' Amutarü, mon .... 17-20À présent, en cadeau à mon seigneur, je t'envoie une grande pièce de lin fin et une pièce de lin (plus) ordinaire272.
268. C'était le frère d'Ini-Tesub, roi de Karkemis, voir D. ARNAUD, Notes brèves 2 », RA 68 (1974), p. 190; SINGER, Tel Aviv 10 (1983), p. 7-8 ; D. ARNAUD, Recherches au pays d'Astata : Emar VI.3, Paris, 1986, n° 19, p. 30, 1. 1 : du mu lugal ses-su sa lugal. 269. Sur l'élevage des chevaux en Hatti, voir F. STARKE, Ausbildung «
und Training von Streitwagenpferden. Eine hippologisch orientierte des Interpretation des Kikkuli-Textes, St BoT 41, 1995. Sur l'importance chevaux dans les échanges du Hatti, SINGER, Tel Aviv 10 (1983), p. 27, n. 3 et p. 29. 270. Sans doute le successeur cf. SINGER, PHU, p. 271. lu ZA-ar-GU ((1. 16' KU) SINGER, Tel Aviv 10 (1983), p. 8s. 272. sa nu sigs ; « une autre
à Karkemis,
de Taguhli comme représentant d'Ugarit 655. IGI-ia. Voir les diverses hypothèses dans n.11 et HUEHNERGARD,AU, p. 143, n. 10. » serait plutôt sa-nu-u/sa-na-a.
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RS 17.247 = PRU IV, 191 et pl. XXXII Lettre de Piha-walwi, prince hittite, à Ibiranu CTH 110. Beckman, HOT, n° 21. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
d'Ugarit.
1-5 Ainsi (parle) Piha-walwi, le prince273 : dis à Ibiranu, mon fils : à présent, tout va bien pour Mon Soleil. 6-11Depuis que tu as pris le pouvoir royal de l'Ugarit, pourquoi n'es-tu pas venu auprès de Mon Soleil, et 8ourquoi n'as-tu pas envoyé de messagers régulièrement? 12-2 Or, maintenant, Mon Soleil est fort irrité par cette affaire; envoie maintenant aussi rapidement que possible274 des messagers auprès de Mon Soleil et fais porter ici les présents du roi avec mes présents. RS 17.423 = PRU IV, 193 et pl. LXXIII Lettre Palais
du roi de Karkemis à Ibiranu d'Ugarit. royal, pièce 56 (Archives Est).
l-5Ainsi (parle) le Roi: dis à Ibiranu, roi de l'Ugarit: que tout aille bien pour toi! 6-12Lors que Mizra-muwa va aller là-bas (à Ugarit) résider avec PAP-Sarruma, toi, tu dois toujours le traiter très bien, comme cela lui est dû. l3-l6En outre, tu dois donner grain et paille à ses chevaux. 17-24Au cas où tu ne le connaîtrais pas, c'est le frère de Uppar-muwa, c'est un fils du roi lui-même275 ; tu dois donc toujours le traiter très bien, comme cela lui est dû.
273. Peut-être fils du Grand Roi hittite, cf. F. IMPARATI, « Una concessione di terre da parte di Tudhaliya IV», RHA 32 (1974), p. 116 et n. 185. Sur ce personnage, voir SINGER, PHU, p. 684 n. 264. 274. kî du-luh-ti-is, cf. MORAN, Les Lettres d'El-Amarna, p. 86 et p. 88, n.24. 275. C'est J. Huehnergard qui m'a fait noter que le -ma de la 1. 20 (dumu lugal-ma) incite à traduire ainsi et non « c'est un prince », la traduction que j'ai adoptée pour dumu.lugal (cf. n. 83). Cela permettrait de trancher la question de savoir si Mizra-muwa et Uppar-muwa étaient ou non les fils du roi de Karkemis, voir IMPARATI, RHA 32, p. 116s. et « Mizramuwa », RIA 8, 1994, p. 316-317. F. PECCHIOLI OADDI, compte rendu de van den HOUT, Der Ulmitesub-Vertrag, OLZ 92 (1997), col. 175s. BEAL, Organization, p. 393, n. 1486, fait remarquer que si Mizra-muwa et Upparmuwa étaient les fils du roi de Karkemis, il est étrange que l'auteur de la
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DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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.RS 20.03 = Ugaritica V n° 26, 9ls. et 384 Lettre de Sukur-Tesub, prince hittite, à Ammistarnru Quartier Résidentiel, Maison de Rap'anu, pièce 7.
II.
l-4Ainsi (parle) Sukur-Tesub, le prince: dis à Ammistarnru, roi de 1'Ugarit: que tout aille bien pour toi ! 5-13 À présent, j'ai quitté la présence du Soleil, je suis en poste à Alalah et tu es donc mon voisin de frontière. Comporte-toi bien avec moi et moi, je me comporterai bien avec toi. Toi, tu m'écriras tous tes désirs, moi, tout ce que je t'écrirai, écoutes-le. 14-220r, maintenant, je t'envoie des ~iiripu, gens de Panestii(yu), pour faire de la laine pourpre276 ,. qu'ils (en) fas-
lettre n'ait pas appelé le premier « mon frère » ou « Ipon fils », et que Mizra-muwa n'était pas nécessairement un descendant de Sarri-Kusuh ; mais cela pourrait tenir au fait que le véritable auteur de la lettre n'était pas le roi au nom duquel elle était envoyée (cf. p. 48). Pour SINGER, dans son compte rendu de van den Hout, Bi Or 54 (1997), col. 420-421, il s'agit bien de fils du roi de KarkemiS. Voir aussi E. CANCIK-KIRSCHBAUM, Die Mittelassyrischen Briefe aus TaU Se!; Hamad, BA TSH 4, Berlin, 1996, n° 17, 1. 15' : Imi-iz-ra-mu-ra1. 276. himes $a-ri-pu-tu/ti ne se trouve à ma connaissance qu'ici et dans RS 25.461 (où ils sont qualifiés de « $liripu du Roi »), deux lettres de provenance hittite, et dans la lettre en hittite de Manapa- Tarhundas, cf. P. HOUWINK TEN CATE, « Sidelights on the Ahhiyawa Question from Hittite », laarbericht ex Oriente Lux 28, (1983Vassal and Royal Correspondance 1984) p. 33-79. Houwink ten cate (p. 50) les qualifie de « presumably workers of a relatively low social standing » ; certains d'entre eux sont « du Soleil ». Ils déclarent (ligne 15s.) : « we are tributaries (ar-kam-ma-naal-li-us) [and] we came o[ver] the sea. Let us render (our) tribute (ar-kamma-an)! »lci, ils sont envoyés « mas.da.a.ri a-na e-pé-si ». Nougayrol lit mas-da-a-ri a-na e-pé-si et traduit: « pour faire les offrandes perpétuelles », ce qui n'est repris par aucun dictionnaire. Une liste lexicographique trilingue de Boghaz koy donne deux équivalents pour mas.da.a.ri : ir-bu = arkam-ma-as, « tribut » en hittite, et is-te-hu(?) = iS-x-x-x-a-u-wa-ar = ?, voir MSL XII, p. 143, Izi Bogh. A, 1. 317-318 (CAD 1, p. 174, sous irbu, mais pas sous i.fdihu, voit dans i.f-te-hu une graphie hittite de l'akkadien i.fdihu). La lettre de Manapa-Tarhundas indiquerait qu'il faut choisir arkam-ma-a.f comme le mot hittite rendu par mas.da.a.ri. Mais comment expliquer le verbe epe.fu avec un mot signifiant « tribut » (à moins qu'il ne s'agisse d'un décalque du hittite), et comment comprendre la situation? Quel tribut? Celui d'Ugarit? Il faut noter qu'en akkadien, argamannu signimais généralement « laine fie « tribut » dans les textes de Boghazkoy pourpre » (CAD A/2, p. 253 ; AHw, p. 67), et que $arlipu ($arlipu B pour CAD, $arlipu 1 pour AHw) signifie « teindre en rouge », comme l'ouga-
96 sent donc Salmiya278 durant leur ser devant pement, ...
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
à Ba'alat-rimF77, puis confie-les au maire de lui-même; 23-31 personne ne doit les rançonner279 voyage dans la montagne, personne ne doit se dreseux. Que le maire de Salmiya leur fournisse équi280, tout ce qu'ils demanderont comme fourrage.
RS 17.78 = PRU IV, 196s. et pl. V Lettre d'Ebinna'e au préfet d'Ugarit281. Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
1-7Ainsi (parle) Ebinna'e282 : dis au préfet, mon cher fils: que tout aille bien pour toi! Que les dieux veillent à ton bien-être! Envoie-moi des nouvelles de tout ce qui concerne ta santé! 89Lors que je dépêche un homme à moi auprès de (toi,) mon fils, 1O-13il pourra prendre tout ce qu'il désire ...283,personne ne doit lui faire obstacle. Le douanier ne devra prélever aucune douane sur lui.16-18Tant qu'il demeurera [là-bas], considère-le très bien!
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DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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RS 25.461 = Studies in Honor of Ake W. Sjoberg, 318s. Lettre de Piha-ziti au roi d'Ugarit. Sud Acropole, Maison aux Textes Magiques.
1-4Dis au roi d'Ugarit, mon seigneur: ainsi (parle) Piha-ziti284, ton serviteur. Je tombe deux fois sept fois aux pieds de mon seigneur. 5-20Voici : pourquoi mon seigneur ne cesse-t-il d'exiger des droits de douane des ~iïripu285? Ne sont-ils pas les ~iïripu du Roi? Pourquoi mon seigneur ne cesse-!-il d'agir de façon déplaisante envers le Roi, mon seigneur? A présent, mon seigneur, n'exige pas de droits de douane des ~iïripu car si tu le faisais, je devrais en référer au Palais.
0
RS 15.33 = PRU
III,
15s. et pl. XV
Lettre de Hismi-Kusuh au préfet d'Ugarit. CTH 113. Archives Est, pièce 53.
1-6Ainsi (parle) Hismi-Kusuh286 : dis au préfet, mon frère: que ntique $rp « tinte rojiza, a acci6n de aplicarla », DEL OLMO LErE et SANMARTIN, DLU, p. 421. De fait, $ariipu se trouve avec argamannu dans un passage de Teglatphalasar III (CAD ~, p. 104 « sheep sa sipatesunu argamannu ~arpat whase waal is dyed purple »). Par ailleurs, dans une lettre inédite retrouvée en 1994, le roi hittite envoie de la laine a-na $a-rapi, une opération que mentionne aussi une autre lettre dont l'en-tête est perdu. Le scribe du prince hittite résidant à Alalah n'aurait-il pas pris en compte ou imaginé une équivalence mas.da.a.ri = ar-kam-ma-as = argamannu, pris au sens de « (laine) pourpre »? Les $iiripu seraient alors des artisans spécialisés dans la production de laine pourpre. Il resterait à savoir pourquoi ils doivent aller hors de leur lieu de résidence pour exercer leur activité: pour surveiller ou contrôler, par exemple parce que cette laine pourpre fait partie du tribut? Peut-être faudrait-il traduire ana epëSi« pour la fabrication » plutôt que« pour faire ». 277. Cette localité, uru nin-ri-mi, n'est attestée qu'ici, VANSOLDT,UF 28 (1996), p. 663 et UF 30 (1998), p. 740, n. 119. Pour Panesta(yu), voir RS 17.62 + et n. 411. 278. D'après VANSOLDT,UF 28 (1996), p. 687, il Y avait deux villes de ce nom en Ugarit, l'une au nord, l'autre un port du sud. 279. Le texte porte bien u-ha-ab-bti-at. 280. LIU LA BI. 281. Voir n. 81. 282. C'est le personnage envoyé à Ibiranu par le roi de Karkemis pour fixer la frontière (cf. RS 17.292 et RS 15.77). 283. i-na ka-mi? Nougayrol : « en voyage ».
tout ~ille ~bien gour toi! Que l~s dieu~ de l'U ~~rit v~illent à ton blen-etre! -12Quant au faIt que Je ne t'aI JamaIS (plus) envoyé (de nouvelles de ma) santé: je n'habite plus ici, j'habite en pays hittite, c'est pour cela que je ne t'ai pas envoyé (de nouvelles de ma) santé. 13-15Maintenant, envoie des nouvelles de tout ce qui concerne la santé de mon frère. 16-21D'autre part,
ilfmt
Ilta~mu.'
quand/or de mon Personne prélever qu'il ait
Mo~ Soleil
le. traite Ea{ticu}ièrement bien, ? 22- lA present, un homme père va chez toi pour faire des achats sur place. ne devra lui faire obstacle, aucun douanier ne devra de douane sur lui. Considère-le très bien jusqu'à ce fait ses achats!
partie de ma suite
284. Il s'agit d'un fonctionnaire au service du roi de Karkemis, cf. RS 17.248. 285. Voir RS 20.03, n. 276. 286. La collation confirme plutôt la lecture de Nougayrol Hi-is-mi-d30, mais BERGERpropose de lire Hi-is-mi-dingir.mes (= Hismi-enna), WO 5 (1969), p. 278.
98
TEXTES AKKADIENS
FOURNIR
UNE ASSISTANCE
D'UGARIT
MILITAIRE
OU ÉCONOMIQUE
En temps de guerre ou de situation difficile, le rôle d'un vassal fidèle était d'autant plus important. La première obligation, stipulée par le traité entre Mursili et Niqmepa avec force détails, était d'avoir les mêmes alliés et les mêmes ennemis que son suzerain et de contribuer à son effort de guerre. Il faut envoyer des troupes et des chars dès le début des hostilités, combattre avec les armées hittites, obéir aux ordres, envoyer des renseignements. En retour, le vassal sera protégé. On sait qu'Ugarit combattit effectivement aux côtés de Muwatalli contre Ramsès II à la bataille de Qades287 mais ses archives sont muettes à ce sujet. Si l'on en croit deux lettres du roi de Karkemis (RS 17.289 et RS 20.237) l'importance des troupes n'était pas laissée à l'appréciation du roi d'Ugarit: c'était l'administration hittite qui fixait le nombre de soldats et de chars à fournir, un officier hittite allant vérifier si les ordres étaient bien exécutés. Mesure habituelle ou exceptionnelle, due à la conduite d'Ibiranu, s'il s'agit bien de lui dans les deux cas288? C'est peut-être un hasard des sources mais il semble qu'Ibiranu ne se soit guère soucié d'être un vassal modèle289 ; sans doute la conjoncture le lui permettait-elle. Il est probable, comme l'a écrit Nougayrol29o, que «les rois d'Ugarit ont adhéré à la politique hittite plutôt nolentes que volentes ». À l'occasion, ils ne se privaient pas de garder leurs meilleures troupes et d'envoyer au roi de Karkemis des soldats peu experts et des chevaux affamés291. On aimerait par ailleurs que le roi de Karkemis ait rappelé dans ses lettres le nombre d'hommes et de chars requis d'Ugarit à une époque où la guerre se faisait essentiellement
287. KLENGEL,Geschichte Syriens II, p. 369. 288. La première lettre est adressée à Ibiranu, la seconde « au roi de l'Ugarit» mais il pourrait bien s'agir de la même affaire. 289. cf. RS 17.247. Voir aussi MALBRAN-LABAT, RSO VII, n° 10 (RS 34.150). 290. Iraq 25 (1963), p. 122. 291. Voir la lettre RS 34.143, MALBRAN-LABAT, RSO VII n° 6, p. 27s. et pl. II ; cf. W. VANSOLDTdans W. MAYERet W. VANSOLDT,« Akkadische Lexikographie: CAD S », Orientalia NS 60 (1991), p. 117s.
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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en char292, ce qui coûtait cher. Les contingents fournis par les royaumes liés par traité à l'empire hittite avaient certainement leur importance mais il ne faudrait pas surestimer le rôle d'U garit293. Tudhaliya IV exempta Ugarit de participer à une guerre contre l'Assyrie moyennant le paiement de 50 mines d'or294. Pour Nougayrol, cette exemption prouve qu'il ne s'agissait pas d'opérations d'envergure, mais il faut noter que la somme est énorme : « 50 mines d'or représentent le quadruple du tribut fourni jadis par Niqmadu (II) à Suppiluliuma !295 »; et d'autre part que l'exemption était, semble-t-il, limitée à la durée de cette guerre (RS 17.59). Le roi d'Ugarit devait aussi fournir des renseignements précis sur toute menace éventuelle (RSL 1)296 et surtout, il devait veiller à l'approvisionnement de l'empire hittite. Le problème des subsistances était crucial pour toute la région à la fin du XIIIe siècle et l'on possède de nombreux indices d'une famine récurrente dans l'empire hittite297• Une lettre de la chan-
292. Pour R. DREWS,The End of the Bronze Age. Changes in Warfare and the Catastrophe ca 1200 B. C, Prinçeton, 1993, le rôle prééminent du char dans la guerre allait conduire les Etats de l'époque à la catastrophe lorsque l'armement changea et donna la suprématie à l'infanterie, c'est-àdire lorsque les combattants en char durent céder aux attaques de bandes de guerriers à pied, très mobiles, armé~ d'épées longues et tranchantes, de javelines et de petits boucliers ronds. A la fin du Bronze récent, la guerre entre deux royaumes se faisait en char (p. 209) et le rôle de l'infanterie était mineur. Dans le chapitre 14, « The End of Chariot Warfare in the Catastrophe » (p. 209s.), Drews dresse un tableau très évocateur de la fin d'Ugarit et de quelques autres. Pour les lettres en ougaritique concernant l'aide militaire, cf. J.-P. VlTA, El ejército de Ugarit, Madrid, 1995, p. 21, et sur le char de guerre et son équipage en particulier à Ugarit, voir l'étude et la bibliographie de Vita, p. 38-132. 293. Les conclusions de Vita (cf. note précédente) paraissent un peu excessives. 294. 50 ou 40, voir RS 17.59, note ad 1. 17. 295. PRU IV, p. 149. 296. Voir aussi RS 34.129 = MALBRAN-LABAT, RSO VII, p. 38s. n° 12, du roi hittite au préfet, et RS 34.151=, ibid. n013. 297. Sur la famine dans l'empire hittite, voir H. A. HOFFNER,« The Last Days of Khattusha », dans WARD et SHARPJOUKOWSKY, The Crisis Years, p. 49 ; BRYCE,The Kingdom of the Hittites, p. 356 et 364-365 (bibliographie) ; DREWS,The End of the Bronze Age, p. 77-84. On sait que les
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
cellerie hittite (RS 20.212) réprimande le roi d'Ugarit: certes le Soleil l'a libéré de l'ilku - est-ce dans ce cas l'exemption de combattre les Assyriens, ce qui daterait l'incident du règne de Tudhaliya IV? - mais n'était-il pas entendu qu'il devait faire ce qu'on lui manderait? Or il est urgent de faire parvenir du grain du Mukis et le roi doit fournir un bateau avec son équipage298 ; il est donc sommé de s'exécuter et l'affaire est significative. La situation de vassal avait des conséquences financières de plusieurs sortes: au payement du tribut, aux cadeaux, aux coût des opérations militaires (ou de leur exemption) et à l'obligation d'entretenir les hôtes, s'ajoutait le manque à gagner de toutes les taxes supprimées, soit parce que certaines catégories de personnes ou de professions étaient exemptées par principe (RS 25.461), soit lorsqu'un haut personnage hittite l'exigeait (RS 17.78). Cela dit, il est difficile d'apprécier dans quelle mesure Ugarit remplit les obligations imposées par sa nouvelle situation ; lorsque tout se déroulait conformément au traité, donc à ses exigences, le pouvoir hittite n'avait aucune raison de se manifester. Les lettres de reproches sont peut-être l'écho de situations exceptionnelles.
L'APPLICATION
Tesub300,
inspecter
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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le kartappu de Mon Soleil, va (venir) chez toi. Il va tes troupes et tes chars. 1O-16Rassemble/prépare301
autant de .[troupes] et de chars ~ue le Palais t'en. a impo.sé, et Mon SoleIl fera le compte. 17- 0Que Mon SoleIl ne SOlt pas contrarié! (C'est une question de) vie (ou de) mort.
RS 20.237 = Ugaritica V, n° 31, 102s. et 387 Lettre du roi (de Karkemis) au roi d'Ugarit. Maison de Rap'anu, pièce 5.
1-4Ainsi (parle) le roi : dis au roi de l'U garit302 : que tout aille bien pour toi! 5-lOQuant aux chars pour (lesquels) tu m'as écrit, envo[ie] autant [de ch]ars que le Soleil l'a ordonné, et quant ,au~ tr[oupes?] (suite lacunaire ou trop fragmentaire) rev. 2 -6 [... ] et ne [t'en v]a? pas[ .. .l]ivreras-tu [ce que tu as pr]omis? Va auprès du [Sole]il!
Sinon, payer une compensation. Envoyer des troupes . RS 17.289 = PRU IV, 192 et pl. XXXV Lettre Palais
du roi de Karkemis à Ibiranu d'Ugarit. royal, pièce 56 (Archives Est).
1-4 Ainsi (parle) le roi du Karkemis299 : dis à Ibiranu, roi de l'U garit : que tout aille bien pour toi! 5-10 À présent, TalmiÉgyptiens mentionnent l'envoi de céréales au Hatti via Ugarit la 5e année de Merneptah ; or des documents trouvés en 1994 et encore inédits montrent que la famine sévissait aussi à Ugarit à la fin du XIIIe siècle, cf. S. LACKENBACHER, « À nouveau RS 88.2158. », NABU1999, 53), p. 53-4. 298. Une liste de ceux qu'il faut désarmer pour vétusté (RS 34.147 = MALBRAN-LABAT, RSO VII, p. 23s. n° 5) montre qu'il y avait pourtant des bateaux de Karkemis à Ugarit. Sur l'importance de l'accès à la mer et les bateaux de Karkemis, voir la discussion générale dans HELTZER-LIPINSKI, Society and Economy, p. 377s. 299. Comme dans le cas d'Ugarit, Karkemis était le nom de la capitale et du royaume. L'usage est de dire « le roi de Karkemis » mais les documents parlent toujours du (pays de) Karkemis.
.
RS 17.59 = PRU IV, 150s. et pl. IV
Edit de Ini-Tesub. Sceau-cylindre de Ini-Tesub303. CTH 108. Beckman, HOT, n° 37. Palais royal, « cour V ».
1-2[Devant?/Ainsi (parle)?] Ini-Tesub, roi du Karkemis, [fils de Sahurunuwa], aussi roi du Karkemis. 3-5 [Mon Soleil 300. C'est la lecture généralement adoptée pour GAL-dIM, mais UraTarhunta est également possible, voir SINGER, PHU, p. 686, n. 274. Sur l'importance du kartappu du Soleil ou du roi de Karkemis, cf. n. 196. 301. süsir. Le fragment RS 11.834 évoque peut-être la même affaire. 302. Probablement Ibiranu, cf. NOUGAYROL, PRU IV, p.102, n. 2 et M. y AMADA, « Reconsidering the letters from the "King" in the Ugarit Texts : Royal Correspondence of Carchemish? ", UF 24 (1992), p. 444. 303. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 32-33 ; LAROCHE, ibid., p. 122s. Nougayrol décrivait le texte comme « une décision de Tudhaliya IV, par(PRU IV, p. 149) que RS 17.59 « se prédevant Initesub » et commentait sente comme un arbitrage du roi de Carkemis: la forme et la disposition de la tablette et de l'empreinte confirment sur ce point la tournure des 1. 1 ». et suiv. attestée dans de très nombreux parallèles
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L' APPLICATION
Tudhali]ya, Grand Roi, roi du Hatti, a libéré [X304, roi de l']Ugarit [avec? ses soldats et ses chars. 6-8Jusqu'à ce que? la guerre d'As]syrie soit terminée, les soldats et les chars [du roi de l'Ug]arit n'auront pas à aller [en renfort. 9-l6À présent?, en ce qui concerne? le r]oi de l'Ugarit, on ne peut absolument pas le mobiliser à [la rescousse?], mais lorsque la guerre d'Assyrie [sera terminée, quan]d Mon Soleil l'emportera sur le roi d'Assyrie [et quand] ils [seront] en paix ensemble, [on mo]bilisera ses soldats et ses chars com[ me auparavant? ] et par la suite9[on] l~ de [mo]bilis~ra la ~escouss<, é$alement? ]305. 17-1 Le rOI l'Ugant a [à donne au Soleil ou 50 :mmes d'or, provenant de 10 caravanes, du Bît-!uppassP06.
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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1-7Ainsi (parle) le roi : dis au roi de l'Ugarit : que tout aille bien pour toi! Que les dieux veillent à ton bien-être! 8-14Ce que tu m'as écrit: « on a vu des bateaux de l'ennemi au »: s'il est vrai 2u' on a vu des bateaux, tu dois être en position de force310. 1 -28Maintenant, tes propres soldats et chars, où donc sont-ils? Ne sont-ils pas auprès de toi? Là-bas, au cœur des forces de l'ennemi31!, quelqu'un t'oblige-t-il à aller? Entoure tes villes de murailles, fais-y entrer soldats et chars, attends l'ennemi, tu seras en position de force! large309
Ravitailler l'empire. RS 20.212 = Ugaritica V nO33, 105s. et 388 Lettre de la cour hittite au roi d'Ugarit. Maison de Rap'anu, pièce 6.
Renseigner. R.S.L.l = Ugaritica V n° 23, 85s. et Lettre du roi (de Karkemis308) Acquisition Louvre.
383307
au roi d'Ugarit.
304. Nougayrol propose« Ammistarnru » mais on peut aussi penser à Ibiranu (cf. RS 34.165 = RA 76,1982, p.141-156). 305. Pour les lignes 9-16, cf. S. LACKENBACHER, « RS 17.59 », NABU 1999, 66, p. 63-64. 306. A. ARCHI,« L'organizzazione amministrativa ittita e il regime delle offerte cultuali », OA 12 (1973), p. 213s. « Sealed storehouse » pour BECKMAN,« bureau des douanes» pour ARNAUD,SMEA 37 (1996), p. 60. L'or provient-il de la valeur ou des taxes de dix caravanes? Selon Arnaud, le roi d'Ugarit « rachète son devoir d'''ost'' , contre 50 mines d'or, prises sur les taxes payées par dix caravanes ». Il est possible que le chiffre soit 40 et non 50. 307. Transcrit et traduit par P.- R. BERGER,« Die Alasia-Briefe Ugaritica 5, Noug. Nrn. 22-24 », UF 1 (1969), p. 219s., traduit par J. HOFTIJZERet W.H. VANSOLDT,« ApPENDIX: Texts from Ugarit Pertaining to Seafaring », dans S. WACHSMANN, Seagoing Ships and Seamanship in the Bronze Age Levant, 1998, p. 343. 308. Nougayrol pensait que la lettre venait d'Alasia et que RS 20.238 (cf. p. 193) était la réponse, et c'est aussi l'avis de HOFTJJZER et VANSOLDT, mais, dans la correspondance retrouvée à Ugarit, « le roi »est Ioujours le roi de Karkemis ; YAMADAattribue lui-aussi cette lettre au roi de Karkemis, cf. UF 24 (1992), p. 439.
l' -4'Dis[ ... ; .. 1 au roi de l'Ugarit: tout va très bien pour le SoleiPl2! 5 -9 Le Roi t'a déclaré pur de service313 mais quand 309. i-ta-am-ru-*mi (coll.). Sur le rôle de poste d'observation du cap d'Ibn Hani et le dispositif de signalisation triangulaire (Minet el Beida-Ras Shamra-Ibn Hani) qui assurait la surveillance de la navigation, voir YON, UBL II, p. 423-425. 310. Plutôt que « tu es bien en position de force »: lü dunnuniita dannis; ou « sois très ferme » (Nougayrol) ; BERGER,UF 1 (1969), p. 219 so mache Dich stark nach bestem Vermogen! » 311. À la 1. 19, r as-ra l-nu-um-ma-a correspond mieux aux traces et 1. 20, celles-ci ne permettent guère de lire, après i-na, ni a(?)-hi-ri-it (Nougayrol), ni re-he1-re-et (BERGER,UF 1 (1969), p. 219) ; faute de mieux, je lirais i-na rsà? gt1-ri-it lu.kur, cf. gir-ri-it nakri, AHw, p. 285b, CAD, G, p. 92a. Après avoir collationné le texte au Louvre, j'ai constaté que HOFTJJZERet VAN SOLDT(cf. n. 307) proposent d'ailleurs i-na gt'-re-et lU.kur (ajoutant « a reading i-na sà hi-ri-it does not give better sense ») mais leur traduction est très différente : après « Are they not stationed with you »ils traduisent« If not, who will deliver you from the enemy forces? » ; mais peut-on traduire nummusu par« délivrer »? Il faut préciser que la graphie de la tablette est plus difficile à lire qu'il n'y paraît sur la copie. 312. Pour la correction gabbu da[nn]ïs sulmu, voir MORAN,Les Lettres d'El-Amarna, p. 31, n. 59. 313. C'est la formule employée dans les textes juridiques locaux pour signifier que le roi a dispensé le tenant d'une terre ou d'une fonction de ses obligations (cf. p. 221s.). S'agit-il ici de la dispense de participer à la «
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TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
il scella (et) te donna les tablettes (de franchise) est-ce qu'il n'était pas dit à c~ s~e,t : «, ce qu'on lui mandera, il l'écoute~a et le fera »? 10 -1 A present, ce qu'on te mande, pOurqUOI ne le fais-tu pas? Selon ce qu'a [di]t? le roi ton seigneur, agis! en to[ut] po[int], il jt'n a ,l~béré: toi, fa[is ce] que te mande le roi ton se~gneur314. 7 -20 A present, les gens d'Ura demandant du raVitaillement au SoleiPl5, le Soleil leur, a a~signé 2 000 (mesures de) grain en provenance du Mukis; 21-24 toi, donne-leur un grand bateau et des hommes ~l'~uipage, qu'ils puissent emporter ce grain dans leur pays. 25 -26 Ils le porteront en une ou deux fois mais toi, ne leur refuse pas un bateau. 27' -30'En cette affaire, le Soleil leur a envoyé Ali-ziti, le (sa) rês sarri, et Kunni316. C'est une question vitale! Règle l'affaire sur-le-champ317! [ •.•.•. ) Tr. [... tr)ansmets à leurs Anciens; soit en [tel pays] soit dans un autre pays, qu'ils se ravitaillent et ils vivront318• Donne: (c'est une question de) vie ou de mort319!
guerre contre l'Assyrie mentionnée par RS 17.59? Il semble que Nougayrol plus définitif (cf. Ugaritica V, p. 106, n. 2). pensait à un affranchissement 314. HOFrIJZER-VAN SOLDT (cf. n. 307) traduisent les lignes12'-13' «
just as 1 have carried out ail the things that the king, your lord, has ordered me (to do) » car ils font remarquer que « the form rel-te-pu-us can hardly be anything but a first-person singular », ce qui suit étant soit « (and) he has exempted [me] », soit « (remember: ) he has exempted [you] ». La lettre serait du roi de Karkemis. 315. À la ligne 17', a-k[à-an-na], proposé par BERGER, UF 1 (1969), p. 287, correspond aux traces. 316. Sur ces deux personnages, voir SINGER, PHU, p. 716, n. 377 et 378 ; voir aussi n. 666 et n. 1059. 317. Nougayrol restitue [gis.ma (?)] au début de la ligne et traduit« Mets » mais BERGER, UF 2 (1970), p. rapidement [un bateau] à leur disposition le ti 287, préfère i-[na harrani S)u-ku-un-su-nu-rti-mal. Après collation, (d'ailleurs superflu dans ce cas) est peu probable et il n'y a guère de place mal à gis.ma. pour i-na kaskal, mais les traces correspondent 318. C'est la traduction de Nougayrol pour li-qu-u-bu i-ba-li-[!u-ni(??)] et il commente, Ugaritica V, p. 107, n. 3, « Traduit d'après le sens généraI, en tenant le premier verbe pour une forme de nagabu, (ARMT 15, 229 ; 9, 283 ; cp. ougar. ngb) ». De fait, « le verbe nagâbum est désormais bien attesté à Mari avec le sens de "faire des provisions" », DURAND, Documents épistolaires du palais de Mari, 1, p. 605, note d. Dans ce texte, le verbe est à la fin de la phrase, comme en akkadien classique: « soit en [tel pays] soit dans un autre pays » dépend donc de ce qui suit. 319. Pour le même sujet, si ce n'est la même occasion, voir aussi les fragment RS 20.141B = Ugaritica V, n° 34, p. 107s. (peut-être la réponse
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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INTERVENTION DES HITTITES RÈGLEMENT
L'intervention
DES AFFAIRES
FAMILIALES
DU ROI D'UGARIT
hittite dans les affaires de famille
des rois
d'Ugarit était inévitable, d'abord parce qu'en théorie, le Grand Roi pouvait choisir l'héritier du trône, ensuite parce qu'il devait arbitrer les conflits entre vassaux ; or ces affaires concernaient tantôt des princesses d'Amurru, autre vassal du Hatti, tantôt une princesse hittite.
L'affaire des frères d'Ammistamru II. Niqmepa d'Ugarit épousa Ahat-milku32o, une fille du roi d'Amurru321. Devenue veuve, Ahat-milku dut régler un conflit opposant le nouveau roi Ammistamru II à ses frères HismiSarruma et IR-Sarruma, accusés d'avoir « commis une faute à l'égard de Ammistarnru, roi de l'Ugarit» sans qu'on puisse en savoir plus. La reine donna leur part d'héritage aux deux frères du roi et leur fit prêter serment en Alasia de ne pas contester le partage (RS 17.352), ce qui fut légitimé par IniTeSub de Karkemis et Tudhaliya IV (RS 17.35)322. Pour Nougayrol, Ammistamru était peut-être le plus jeune fils de Niqmepa et d'Ahat-milku, et donc lorsqu'il succéda à son père « un prince encore enfant que sa mère dut longtemps défendre323 ». Or, au début du règne de Tudhaliya, lorsque Pendi-sëna vivait encore, Ammistamru était déjà père324. à RS 20.212 pour Nougayrol) et RS 26.158 = Ugaritica V, n° 171, p. 323s. (qui cite Ura). BRYCE, The Kingdom of the Hittites, p. 365, donne une traduction différente du texte. 320. C'est la lecture traditionnelle, justifiée par VAN SOLDT, SAU, p. 14, n. 121 ; IzRE'EL, Amurru Akkadian 1, p. 20, et II, p. 71, ad 1. l, préfère Ahatu-malki. 321. Voir infra, n. 1029. à placer l'Alasia à Chypre, cf. 322. La plupart des savants s'accordent BUCHHOLZ, Ugarit, Zypern und Agais, p. 715, n. 2698, p. 716, n. 2701 et la bibliographie, p. 761s. 323. PRU IV, p. 120. Même si le texte l'appelle « leur mère », Ahatmilku était-elle la vraie mère des deux autres princes? 324. Cf. infra, l'affaire du divorce d'Ammistarnru II.
106
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L'APPLICATION
Les frères coupables furent-ils exilés en Alasia, comme l'affirment, plus nettement que Nougayrol, M. Dietrich et W. Mayer325? Certes Alasia, comme toutes les îles, paraît un lieu d'exil approprié et fut utilisée à cette fin par le Hatti326, mais on note que rien n'indique que les princes doivent y rester. Le serment ne concerne que l'engagement de ne pas contester leurs parts d'héritage. Quoi qu'il en soit, « nous nous demanderons naturellement pourquoi deux princes royaux d'Ugarit renoncent solennellement à leurs ambitions devant une divinité qui n'est pas de leur pays. (00') on aurait pu les faire jurer avant leur départ ». Il est clair que la maison d'Ugarit avait des liens particuliers avec Alasia : un rituel funéraire hourrite (KTU 1.125 1. 6-7) invoque les dieux d' Alasia et les dieux d'Amurru avant ceux d'Ugarit, et Dietrich et Mayer avancent l'hypothèse qu' Ammistarnru, cité ensuite dans le rituel, ait eu pour femme non seulement la princesse d' Amurru dont il sera question un peu plus loin, mais une princesse d' Alasia. Cela n'expliquerait pas pourquoi Ahat-milku fit jurer ses frères en Alasia. La présence des divinités d' Alasia aux côtés de celles d'Amurru et d'Ugarit dans un rituel funéraire d'Ammistarnru, fils du roi d'Ugarit et d'une princesse d'Amurru, fait penser qu'il comptait une princesse d'Alasia parmi ses ancêtres proches, ce qui n'exclut d'ailleurs pas qu'il ait pu en épouser une lui aussi comme le supposent Dietrich et Mayer; il est plus plausible que son rituel funéraire ait invoqué ses divinités ancestrales, des deux lignées, plutôt que ses dieux et ceux de ses épouses327.
1-3Devant
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
Ini- Tesub, roi du Karkemis,
fils de Sahurunuwa,
aussi ro!vdule K?rkemi~ ~~tit~f~ls de Sarri:Ku}uh, du Karkemls, heros. 4- Hlsml-Sarruma et IR-Sarrumaaussiontroi commis une faute à l'égard de Ammistarnru, roi de l'Ugarit. 613Ahat-milku, leur mère, reine de l'Ugarit, leur ayant donné leurs parts d'argent, d'or, de mobilier et de toute chose, les a fait comparaître329 en Alasia et elle a imposé entre eux un serment devant I~tar-de-Ia-ca!llpa$ne33o : 14-20« Dans la suite des jours, Hismi-Sarruma et IR-Sarruma, leurs fils et les fils de leurs fils, ne réclameront pas au sujet de leurs parts auprès de Ammistarnru, roi de l'Ugarit, ou auprès de ses fils et des fils
329. tu-ul-te-el-li-su-nu-ti, voir aussi HUEHNERGARDd ADCU, p. 126. 330. dmùs.edin = IStar sêri, cf. dIStar se-(e- )ri ou IStar Iii (c. RÜSTEL et E. NEU, Hethitisches Zei~henlexikon, n° '263), Sa(w)uska awarri en hourrite (1. WEGNER,Gestalt und Kult der IStar-Sawuska in Kleinasien, AOA T 36, Neukirchen-Vluyn, 1982, p. 28) : c'est l'une des divinités invoquées, à côté d'autres IStar », dans le traité Mursili-Niqmepa (1. 98', distar $é!r[i'], cf. KESTEMONT,UF 6 [1974], p. 114, n. 200) et dans six autres traités hittites, en akkadien ou en hittite, par exemple celui entre Suppiluliuma et Tette de Nuhasse (dgasan.lil, cf. CTH 53, 1. 26', DEL MONTE,Trattato, p. 152); cf. BECKMAN,HDT, p. 2~, 53, 58, 81, 87, 116. La Prière de d'Ankuwa », Muwatalli mentionne IStar Iii « de Samuha » et IStar lil deux villes du nord-est de l'Anatolie, cf. SINGER,Muwatalli's Prayer to the Assembly of Gods Through the Storm-God of Lightning (CTH 381), Atlanta, 1996. Les traductions se partagent entre ISta~-de-la-Steppe », comme ISTAR della steppa ») et Nougayrol (cf. DEL MONTE,Trattato, p. 29, IStar/ISTAR de la campagne/des champs » (les autres hittitologues, [Schlacht-]Feld pour Wegner). L'ougaritique atteste l'existence d'une cUrt sd, comprise en général, là encore, soit comme Astarté de la estepa », DEL OLMOLETE et SANMARTIN, DLU, p. 433, soit comme Astarté « de la campagne » (VIROLLEAUD, PRU II, 141). D. PARDEE,Les Textes rituels, RSO XII, Paris, 2000, fascicule 1, p. 332-333, préfère l'appeler CAttartu d'après lui « il s'agit d'une maniSadi mais comprend aussi « champs festation de la déesse ouest-sémitique [cAttartu], distincte de l'IStar mésopotamienne ». Cependant le lien avec la déesse anatolienne est évident, comme l'a écrit 1. Wegner (op. cit., p. 199). La déesse de Chypre (où règnera Astarté au 1er millénaire) était-elle venue d'Anatolie ou l'idéogramme désigne-t-il une déesse locale? Nougayrol commentait, PRU IV, p. 121, que celle qui présidait ainsi aux engagements les plus graves qu'un prince d'Ugarit pût être appelé à prendre devait être liée de très longue date à l'histoire de sa dynastie ». Cela nous ramène à la question des liens qui unissaient la dynastie d'Ugarit, celle d'Amurru, Alasia et le monde hourrite (et même à celle de la présence au Palais royal de textes musicaux en hourrite). La dynastie au pouvoir en Alasia était-elle d'origine hourrite? «
«
«
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RS 17.352 = PRU IV, 121s. et pl. LV Verdict de Ini-Tesub, roi de Karkemis. Sceau-cylindre type 1328. Beckman, HDT, n° 35. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
«
de Ini-Tesub de
»
325. « Ein hurritisches Totenritual für AmmiStarnru III (KTU 1.125) », dans B. PONGRATZ-LEISTEN, H. KÜHNEet P. XELLA(éd.), Ana sadi Labniini lu allik. Beitriige zu altorientalischen und mittelmeerischen KulturenFestschriftfür Wolfgang Rollig, Neukirchen-Vluyn, 1997, p. 79-89. 326. BRYCE,The Kingdom of the Hittites, p. 274s. 327. Pour un parallèle, voir J. BOESEet W. SALLABERGER, Apil-kïn von Mari und die Konige der III Dynastie von Ur », AoF 23 (1996), p. 34. 328. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE,ibid., p. 121s. «
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«
;
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de leurs fils! »20-24[À l'avenir], HiSmi-Sarruma et IRSarruma, leurs fils ] et les fils de leurs fils, ne pourront pas récla[mer] au sujet de leurs parts [auprès de] Ammistamru, roi de l'Ugarit, [ni au]près de ses fils et des fils de leurs fils. 2527S'ils récla[maient], cette tablette l'emporterait sur [eux]. À dater d'aujourd'hui, le partage est fait et attribué33I•
RS 17.35 = PRU IV, 123 et pl. III Verdict de Tudhaliya IV. Sceau Palais royal, « cour V».
brisé au centre du recto.
1-5Devant [mon Soleil Tudhaliya], le Grand Roi, roi du [Hatti], [fi]ls de Hattusili, le [Grand-r]oi, petit-fils de Mursili, [le Grand Roi], arrière-petit-fils d~ S~ppi[luliuma, le Grand RoL]. 616(H)ismj332-Sarruma et IR-Sarruma ont commis [une faute] à l'égard de Ahat-mil[ku, leur mère?] et à l'égard de Ammistarnr[u leur frère?] et comme [... ] reine de l'Ugarit [... ] leur frère, (H)iSmi-Sarruma [et IR-Sarruma] avec leur' argent, [leur] or, leur bronze [leurs] lits, leurs sièges [leurs tables ?], leurs ânes, [leurs] moutons [et a]vec toute [chose [... ] ...
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Hattusili, et donc sœur ou demi-sœur de Sauska-muwa, le successeur de Pendi-sëna. Cela se termina de façon tragique pour la princesse après plusieurs péripéties plus ou moins bien connues. On a beaucoup écrit sur cette affaire et même si elle est plus claire que lors de la publication de PRU IV, le détail des événements ne l'est guère334. Le nom de l'héroïne du drame n'est jamais cité. Comme les textes l'appellent« la fille de Pendi-sëna », « la fille du roi d'Amurru », « la sœur de Sauska-muwa » ou« la fille de la Grande Dame », et comme il y eut manifestement plusieurs étapes, certains auteurs ont pensé ou pensent encore qu'il y eut deux affaires de divorce d'Ammistamru avec une princesse d' Amurru335. La publication de RS 1957.1 a pourtant prouvé que« la fille de Pendi-sëna » et« la fille de la Grande Dame » étaient bien la même princesse et Nougayrol commentait336 : « Les deux dossiers pourraient rester distincts encore, mais la vraisemblance historique s'accommode sans doute mieux de leur fusion à cause de leurs trop nombreuses coïncidences ». Pour la plupart des savants337 l'affaire est claire : il n'y a qu'un divorce d'Ammistamru II avec une princesse d'Amurru, et c'est bien la conclusion qui s'impose à l'étude du dossier. Même s'il est difficile de déterminer dans quel ordre exact il faut classer les pièces de ce dossier, il est clair que l'affaire
Le divorce d' Arnmistarnru II. Les déboires familiaux d' Ammistarnru II ne se bornèrent pas là. II avait épousé une princesse d'Amurru, fille du roi Pendisëna et de la princesse hittite Gassul(iy)awiya333, fille de
334. Bibliographie des œuvres récentes dans SINGER, UF 23 (1991), p. 334 ; D. ARNAUD et M. SALVINI, « Le divorce du roi Ammistamru p. 7d'Ugarit: un document redécouvert », Semitica 41-42 (1991-1992), 22 ; SINGER, PHU, p. 680s. 335. F. PINTORE, Il Matrimonio interdinastico nel Vicino Oriente durante seco/i XV-XIII, Rome, 1978, p. 82s. dissocie les deux affaires, LIVERANI à ce qu'il y affirme, ce n'était plus aussi, SdB IX, p. 1309 (contrairement l'avis de Nougayrol) ; voir aussi E. NEU, « Hethiter und Hethitisch in Ugarit », dans M. DIETRICH et O. LORETZ, Ugarit. Ein Ostmediterraneische Kulturzentrum im Alten Orient, Münster, 1995, p. 120, et KLENGEL, Syria 3000 to 300 B. c., p. 142. 336. Recension de L. FISHER (éd.), The Claremont Ras Shamra Tablets, An Or 48, RA 66 (1972), p. 89 et n. 4. 337. Dès la parution de RS 1957.1, c'était l'avis de C. KÜHNE, « Ammistamru und die Tochter der "Grossen Dame" », UF 5 (1973), p. 175-184, et A. F. RAINEY, « Gleanings from Ugarit », ros 3, p. 57s. Voir aussi SINGER, « A concise history of Amurru », p. 171s. en particulier le résumé, p. 174s.
i
331. ze-e-zu ba-as/a$/az-ru : pour un résumé des hypothèses concernant cette expression attestée aussi à Emar, voir E. PENTIUC, « West Semitic Terms in Akkadian Texts from Emar », INES 58 (1999), p. 84s. D. ARNAUD, « Le vocabulaire de l'héritage dans les textes syriens du Moyen-Euphrate à la fin de l'âge du bronze récent », SEL 12 (1995), p. 25, n. 28, commentait: « Faut-il traduire zâzu-ba$âru par "partager et délimiter concrètement" , "faire passer le partage dans les faits" ? » Pentiuc préfère lire ba-az-ru, et le sens de « to scatter, distribute », comme l'hébreu bâzar. 332. Dans ce texte, iI-mi et non hi-iI-mi. 333. 1. SINGER, « The Title "Great UF 23 (1991), p. 328-330.
Princess"
in the Hittite
Empire
»,
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se déroula en plusieurs épisodes, dont certains restent énigmatiques, et que les choses s'aggravèrent, sans que rien au départ fasse présager un dénouement fatal. On constate qu' Ammistamru n'exigea pas immédiatement la mort de sa femme, sans que l'on puisse savoir ce qui le fit changer d'avis (ou ce qui lui permit de formuler ses exigences), ni pour quelles raisons précises la princesse d'Amurru fut abandonnée à son sort par son frère, puisque celui-ci finit par accepter son exécution, quitte à recevoir le prix du sang. Si l'on admet, ce qui paraît raisonnable, que la protagoniste est appelée« la fille de Pendisëna » lorsque son père est encore vivant (elle est toujours « la fille de la Grande Dame » lorsque Sauska-muwa est roi d'Amurru), il dut s'agir d'abord d'une simple répudiation, que Nougayrol qualifiait de séparation à l'amiable, bien que l'on soit frappé du souci d' Ammistamru d'éloigner à jamais d'Ugarit son épouse répudiée. Rien n'évoque alors la chronique d'une mort annoncée. Ce qui nous est parvenu n'est pas un acte du roi d'Ugarit mais un verdict de Tudhaliya IV sanctionnant le divorce et réglant la succession au trône d'Ugarit (RS 17.159) : on sait qu'un traité de vassalité avec les Hittites impliquait que le souverain hittite avait cette prérogative, même s'il ne l'exerçait peut-être qu'en cas de crise. Pour des raisons qui ne sont guère explicitées - « elle n'a cherché qu'à faire du mal à Ammistamru »- la fille du roi d'Amurru a été répudiée et doit s'en aller avec tous les biens qu'elle a apportés; peutêtre est-elle déjà partie: si son époux a aliéné quoi que ce soit, « que des fils de l' Amurru en témoignent par serment pour que Ammistamru le leur rembourse » - et non le lui rembourse. Le prince héritier peut suivre sa mère s'il le désire mais il doit alors renoncer à tout et en particulier à ses droits au trône. Sans doute à la requête d'Ammistamru, le document prend soin d'exclure toute possibilité d'un retour à Ugarit de la femme répudiée: si le prince choisit de rester, même lorsqu'il sera devenu roi il ne pourra faire revenir sa mère, sous peine de perdre son trône et d'être remplacé par un de ses frères. Plus que l'expression d'une haine ou d'une rancune tenace, serait-ce le souci d'éviter toute éventuelle influence politique? La reine ayant repris ce qui lui appartient ne pourra rien réclamer par la suite. Un verdict de Ini-Tesub de Karkemis
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(RS 17.396) précise que tout ce qu'elle a acquis en Ugarit revient à Ammistamru, sans revendication possible338. De fait, l'intéressée revint en Ugarit, comme le montre RS 16.270 ; le début de ce texte est malheureusement mutilé mais on peut considérer comme probables les points suivants: Sauska-muwa, le roi d' Amurru (Pendi-sëna serait donc mort) a envoyé ses gens prendre339« la fille de la Grande Dame »; Ammistarnru projetait de la leur reprendre mais des « fils de l'Ugarit » lui rappelèrent la conduite scandaleuse de la princesse; sans transition, le texte, qui porte le sceau dynastique et le sceau personnel d'Ammistamru, proclame ensuite que le sort de« la fille de la Grande Dame » sera désormais entre les mains de son frère, le roi d'Amurru, le roi d'Ugarit ou ses descendants ne pouvant à l'avenir intenter aucun procès à son sujet. Ainsi, non seulement l'ex-reine se trouvait en Ugarit (l'hypothèse d'un projet d'enlèvement en Amurru ou dans un autre pays semble peu crédible340) mais, même si c'était pour mieux la surveiller ou la punir, Ammistarnru semblait vouloir l'y garder. Apparemment, c'est l'intervention de ses sujets qui le fit changer d'avis, ce qui éveille la curiosité. On aimerait savoir dans quel contexte et à quel titre des « fils de l'Ugarit » 338. Comme le remarque S. Lafont, on constate que les acquêts étaient laissés au mari mais que la princesse répudiée avait récupéré ses biens propres, ce qui ferait penser à une répudiation sans faute, mais comment savoir si nous sommes ici dans le domaine du droit commun du divorce? Il ne s'agit pas d'un divorce ordinaire ; la paix entre l'Ugarit et l'Amurru nécessitait peut-être la remise en état à l'identique des patrimoines des deux royaumes. Quoi qu'il en soit, il n'est pas encore question de la« faute » toujours mentionnée par les documents postérieurs (voir n. 344). Dans un contrat d'Alalah (AT 92), il est stipulé que si l'épouse était répudiée alors qu'« elle tirait le nez » de son mari, elle devrait partir avec ce qu'elle avait reçu de la maison de son père mais rendre son don nuptial, cf. 1. MARQUEZ ROWE et W. VAN SOLDT, « The Hurrian word for "Brideprice" in an Akkadian Text from Alalah IV», Aula Orienta lis 16 (1998), p. 133, n. 21. 339. Du verbe il ne reste que ib/p[ ... ] (coll.). Est-ce une forme de pa!liru, à traduire par« libérer »? Ou de pasliru? 340. Pour Nougayrol, les envoyés de Sauska-muwa n'étaient venus que pour signifier au roi d'Ugarit le sort de son ancienne épouse et Ammistamru aurait alors formé le projet d'aller l'enlever en Amurru ; ce qui reste des lignes 8-11 semble pourtant dire qu'Ammistamru voulait la suivre pour s'en emparer (ce que traduit d'ailleurs Nougayro1), où que ce soit d'ailleurs, et non aller la chercher au cœur de l' Amurru.
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purent donner leur avis et rappeler sans ambages que la reine profitait des absences de son mari pour recevoir les grands de sa cour et « rire » avec eux, discréditant ainsi le roi par sa conduite indigne. Quoi qu'il en soit, le roi d'Ugarit concède finalement que seul le roi d' Amurru devra régler tout ce qui concerne sa sœur; il la traitera à sa guise et si le roi d'Ugarit ou ses descendants engagent un procès contre elle malgré l'interdiction, c'est Sauska-muwa qui percevra l'amende prévue. « La fille de la Grande Dame » n'est plus libre de son sort, mais celui-ci ne dépend pas de son mari et il n'est pas question d'attenter à sa vie. La princesse d'Amurru ne sut ou ne put s'assurer la protection de son frère; c'est ce qui ressort d'abord d'une lettre dont l'en-tête est perdu mais qui doit être de Sauska-muwa (RS 17.116). Les savants ne s'accordent pas sur ce point, car si le contexte paraît clairement celui de l'affaire de la fille de la Grande Dame341, l'affirmation « mon frère, vois-tu, toi et moi nous sommes frères; nous sommes les fils d'un seul homme» exclut pour certains qu'il s'agisse d'une lettre de Sauska-muwa Sans nier que cela soit un problème, on peut à Ammistarnru342. rappeler que le roi d 'Ugarit étant le fils d'une princesse d'Amurru, les deux beaux-frères, fils et beau-fils du même Pendi-sëna, avaient aussi des ancêtres proches communs ; il est surtout difficile d'admettre qu'un frère d' Ammistarnru ait pu jouer le rôle dont se vante l'auteur de la lettre343. Celui-ci affirme que la femme de son correspondant a des torts envers eux deux, mais les termes vagues qu'il emploie sans doute à bon escient restent ambigus pour nous : « cette femme a commis jadis des fautes contre toi et à moi (sur moi 7 contre moi 7), elle a dit des choses qui n'étaient pas bonnes » est une traduction assez littérale. Le verbe ha!û, « commettre une faute », et le mot hï!u, « faute », se retrouveront désormais dans tous les documents qui se réfèrent à la conduite de
341. Cf. IZRE'EL, Amurru Akkadian II, p. 75 : « This is a Letter of Sauskamuwa of Amurru to Ammistamru of Ugarit, as is clear from the contents. » 342. PINTORE, Il Matrimonio interdinastico, p. 176, n. 471. « Nous sommes frères » fait bien entendu partie du vocabulaire matie, c'est« nous sommes les fils d'un seul homme 343. Cf. RS 17.116,1. 13'-]9'.
»
courant de ]a diploqui pose problème.
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la coupable mais leur sens ne permet pas de déterminer la nature de l' offense344 ; à la même époque, les mêmes mots sont employés aussi pour qualifier la conduite des frères d'Ammistarnru345. L'accusation d'adultère, traditionnelle dès qu'il s'agit d'une affaire impliquant une épouse, vient naturellement à l'esprit, étayée d'ailleurs par ce qu'insinuent les déclarations des « fils de l'Ugarit» ; mais, et c'est aussi traditionnel quand il s'agit d'une reine, on peut aussi faire l'hypothèse d'une accusation plus politique, l'une n'excluant d'ailleurs pas l'autre346. Et que lui reproche son frère 7 De lui dire des paroles désagréables ou déplacées, d'être incapable de se justifier ou de comploter3477 Sans les épisodes suivants, on pourrait imaginer qu'il s'agit seulement d'une femme insupportable dont on ne sait comment se débarrasser; il est possible aussi que le roi d' Amurru ait feint de partager ses griefs pour se concilier Ammistarnru afin d'éviter que les choses n'aillent plus loin. Sauska-muwa en effet (si c'est bien lui) rappelle ses bons offices : il a écrit au roi de Karkemis, il a pris la coupable chez lui et surtout il ne l'a pas renvoyée une seconde fois mais l'a installée chez ses frères348. La princesse avait donc été renvoyée auparavant: quand faut-il placer l'événement 7 Peut-être avant les faits résumés au début de RS 16.270, que ce soit encore à l'époque de Pendisëna349 ou à celle de Sauska-muwa. À en juger par cette lettre, 344. D'après LANDSBERGER (dans H. TADMoR, B. LANDSBERGER et S. PARPOLA, « The Sin of Sargon and Sennacherib's Last Will », SAAB 3 (1989), p. 39), hf!u désigne une faute ou une erreur, pas un péché comme arnu. En tout cas, ici, c'est une faute grave. Voir KÜHNE, UF 5 (1973), p. 183-184. 345. Voir un lien entre les deux affaires serait aller chercher beaucoup trop loin, ha!û et hf!u étant des mots courants; tout au plus peut-on constater que les rapports d'Ammistarnru II avec sa famille semblent avoir été particulièrement mouvementés. accu346. On pense par exemple à l'affaire de la reine du Zalmaqqum, sée d'adultère, de trahison et de sorcellerie, documentée par une lettre de Mari, cf. J.-M. DURAND, Archives épistoLaires de Mari Ill, ARM 26, Paris, 1988, p. 512s. et texte n° 249, p. 527s. 347. Voir RS 17.116,1. 12'. 348. Pour les « fils de la Grande Dame », voir RS 17.318 + et RS 17.82. 349. Une lettre mutilée, mentionne
en ougaritique d'un roi d'Ugarit à sa mère, en partie une affaire impliquant« la fille du roi d'Amurru »et
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et si l'on se souvient des termes du verdict hittite sanctionnant le divorce, il avait fallu imposer ce retour au roi d'Ugarit, mais on a vu qu'Ammistamru avait apparemment souhaité reprendre la princesse aux envoyés de Sauska-muwa lorsque celui-ci l'envoya chercher. Le document suivant (RS 1957.1), scellé par Ini-Tesub, est le résultat de l'intervention du roi de Karkemis, peut-être en réponse à la lettre mentionnée dans RS 17.116 ; après avoir résumé les événements antérieurs de façon schématique, il confirme que le roi d'Amurru n'a effectivement pas gardé l'épouse répudiée auprès de lui mais qu'il l'a installée dans une autre ville - sans qu'il soit fait mention de ses frères. II stipule que Sauska-muwa ne renverra pas sa sœur en Ugarit, qu'il ne doit ni la faire revenir dans son palais ni même lui parler, et qu'il lui est interdit d'intenter un procès contre Ammistarnru à propos de sa sœur. Un document aujourd'hui mutilé qui porte un texte très semblable mais scellé cette fois par Sauska-muwa fut envoyé aussi à Ugarit350. Le contexte est bien celui de la lettre RS 17.116 mais il n'est pas certain que cette lettre soit antérieure. De même doit-on constater que la situation empira sans qu'on puisse savoir pourquoi; l'explication se trouvait peut-être dans la partie disparue d'un verdict hittite (RS 18.06 +) dont ce qui
l'on s'accorde à penser qu'il s'agit d'une lettre d'Ammistarnru II. Les avis divergent en revanche sur son contexte: celui du mariage ou du divorce? Pour G. BROOKE, The Textual, Formai and Historical Significance of Ugaritic Letter RS 34.124 (= KTU 2.72) », UF Il (1979), p. 69-87, comme auparavant pour D. PARDEE«< A New Ugaritic Letter », Bi Or 34 (1977), col. 19), la lettre ferait allusion à l'extradition de la femme d'Ammistamru II. À présent Pardee et Bordreuil ont une autre interprétation, cf. RSO VII, nO 88, p. 142-150. Comme elle mentionne « la fille du roi d'Amurru », si la lettre concerne bien la femme d'Ammistarnru, elle doit dater soit de l'époque du mariage, soit du moment de la répudiation, quand Pendi-sena est encore vivant. Noter que la princesse est en Amurru, ce qui fait plutôt penser au mariage, à moins qu'une fois répudiée en Ugarit et repartie en Amurru, la princesse ne soit revenue - sous la pression de Pendi-sena? -, ce qui aurait causé le premier renvoi, cette lettre étant l'écho de l'événement; accompli malgré (déjà) l'opinion de la ville? Pour FREu (Semitica 48 [1999], p. 28, n. 51), cette lettre concerne le mariage de Ammurapi avec une princesse d'Amurru. 350. Cf. le texte publié par D. Arnaud et M. Salvini cité n. 334. «
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subsiste interdit solennellement à Sauska-muwa de s'opposer aux forces qu' Ammistamru enverra pour« faire disparaître » (hulluqu) la fille de la Grande Dame351. Que cela ait été imposé ou non à Sauska-muwa, celui-ci coopéra, comme le montrent trois accords avec Ammistamru, tous scellés à son sceau, qui sont l'écho des tractations entre les deux maisons royales. Tous trois contiennent une déclaration du roi d'Amurru comme quoi il est las de jouer les gardiens alors qu'il n'est pas concerné et livre volontiers la coupable au véritable intéressé afin que celuici en fasse ce qui lui plaira: si Ammistarnru veut la tuer, qu'il la tue. Tous trois font état de sa mort, mais de façon différente, et de la compensation qu'elle implique: dans l'un (RS 17.372 +), Ammistamru « a appris que la fille de la Grande Dame était morte » et il a remis 1000 sicles d'or à Sauskaétabli pour toujours la fraternité entre muwa après avoir eux» ; dans un autre (RS 17.228), « il a fait ce qu'il lui plaisait de la fille de la Grande Dame » et remis 1400 sicles, somme qui (cette fois?) devra suffire à Sauska-muwa ; quant au troisième (RS 17.318 +), il interdit au roi d' Amurru et cela est nouveau - aux « fils de la Grande Dame », sans doute les autres frères chez qui elle avait été placée un temps, de réclamer compensation du sang de leur sœur à Ammistamru ; si ces derniers lui intentaient malgré tout un procès, il faudrait les livrer au roi d'Ugarit qui pourrait leur faire subir le même sort qu'à son ex-épouse. La coupable devait disparaître, l'époux offensé en a fait ce qu' i1 voulait en faire, elle est disparue, elle est morte, il faut verser le prix de son sang, un prix que son frère dut faire monter: les documents restent vagues sur le lieu et les circonstance d'une mise à mort que seul Sauska-muwa avait envisagée explicitement. Même si le meurtre faisait figure d'exécution admise par toutes les parties concernées, il s'agissait d'une fille et sœur de roi, petite-fille de Hattusili. Le pouvoir hittite devait d'ailleurs officialiser la fin d'une affaire qui concernait deux de ses vassaux et qu'il avait acceptée par avance: Tudhaliya IV proclama ou entérina qu'à l'ave«
351. La mention de bateaux montre qu'à ce moment-là du moins, la princesse résidait non loin de l'un des ports d' Amurru.
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nir, Sauska-muwa et les fils de la Grande Dame ne pourraient faire aucun procès à Ammistarnru ou ses fils à propos de la disparition de la princesse, que sa parenté avec le Grand Roi n'avait pas sauvée (RS 17.82). Il est plus difficile de savoir quand il faut placer un fragment d'un autre édit hittite (RS 17.348), sans doute de Tudhaliya IV puisqu'il concerne le problème de la succession en Ugarit: après avoir stipulé aussi que Sauska-muwa ou ses fils ne pourront faire un procès à Ammistarnru, il reconnaît à ce dernier la possibilité d'accorder ou non des droits au trône aux fils de son ex-femme. Nougayrol pensait qu'il avait été promulgué au moment de la répudiation mais il doit être plus tardif, même s'il ne s'agit pas, comme le pensait Pintore, du dernier document de l'affaire352.
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qu'il s'en aille355. Ammistarnru, roi de l'Ugarit, [établi]ra un autre de ses fils comme prince héritier en Ugarit. 31-42Si, [Ammistam]ru étant allé à son destin, Utri-Sarruma reprend sa mère en Ugarit et la rétablit comme reine (mère), que UtriSarruma pose son vêtement sur un tabouret et qu'il aille où il lui plaira. Mon Soleil établira un autre fils de Ammistarnru comme roi en Ugarit. 43-50Dans la suite des jours, la fille de Pendi-sëna ne réclamera pas auprès de ses fils et de ses filles ni auprès de ses gendres; (tout) reste à Ammistarnru, roi de l'Ugarit. Si elle réclamait, cette tablette l'emporterait sur elle'. RS 17.396 = PRU IV, 127s. et pl. LXX Verdict de Ini-Tesub de Karkemis. Sceau-cylindre de Ini-Tesub de type 1356. Beckman, HDT, n° 36B. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
L'affaire du vivant de Pendi-sëna. RS 17.159 = PRU IV, 126s. et El. XXII-XXIII
Verdict de Tudhaliya IV. Sceau de Tudhaliya3 CTH 107. Beckman, HDT, n° 36A. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
.
1-3Devant mon Soleil, Tudhaliya, le Grand Roi, roi du Hatti. 3-11Ammistamru, roi de 1'Ugarit, avait pris pour femme la fille de Pendi-sëna, roi de l'Amurru354. Elle n'a cherché qu'à faire du mal à Ammistamru. Ammistamru, roi de l'Ugarit, a répudié la fille de Pendi-sëna, pour toujours. 12-21Tout ce que la fille de Pendi-sëna a apporté à la maison de Ammistarnru, qu'elle le reprenne donc et qu'elle quitte la maison de Ammistarnru. Tout ce que Ammistamru aurait aliéné, que des fils de l'Amurru en témoignent par serment pour que Ammistarnru le leur rembourse. 22-31Pour Utri-Sarruma, il est le prince héritier en Ugarit. Si Utri-Sarruma dit: « je veux suivre ma mère! », qu'il pose son vêtement sur un tabouret et
352. PINTORE,Il Matrimonio interdinastico, p. 84. Apparemment Sauskamuwa est déjà roi. 353. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 24-26, pl. III-IV; LAROCHE,ibid., p. 1Ils. 354. Pour la lecture du nom, voir n. 128.
1-4Devant Ini-TeSub, roi du Karkemis, fils de Sahurunuwa, roi du K,arkemis, ~etit-fils de Sarri-K~suh, aussi ro~ ~~ Karke.mis, le heros. 5-1 Tout ce que la fdle de Pendl-sena, roI de l'Amurru, - argent, or, cuivre, objets de bronze, cadeau, don ou présent, serviteur, servante, vêtement, pièce de lin - s'est acquis. en U~ar~t, tout (~ela) re.ste à Ammi~t~~ru, ro~ de l'U gant. 12- 9Al' avenIr, la fille de Pendl-sena, rOI de l'Amurru, ne réclamera pas au sujet de ces biens mobiliers auprès de Ammistamru, roi de l'Ugarit, ni auprès de ses fils ou des fils de ses fils. Si elle réclamait, cette tablette l'emporterait sur elle.
355. Sur ce geste symbolique, voir M. MALUL,Studies in Meopotamian Legal Symbolism, AOAT 221, 1988, p. 93s. et, dans ce volume, p. 265. 356. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE,ibid., p. 121s.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
Sous le règne de Sauska-muwa357 : l'affaire de la « fille de la Grande Dame » RS 16.270 PRU III, 41 et pl. LXXXVIII, PRU IV, 134s.358 Accord entre Sauska-muwa et Ammistarnru. Sceau dynastique original et sceau-bague alphabétique de Ammistamru359. Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales). =:=
ISauska-muJwa, roi de l'Amurru?] 2fils de Pendi-së[na, roi de l'Amurru?] a envoyé des char~és de mission? ... ] à lui 4et des sol[dats?] et ils ont?[enlevé?] la JUlle] de la Gr[ande-dame, sa s~ur?]6[l'épou~e? de Am]~istamru roi de .[l'U§arit. ... ] 7[ ... a/de] Ammlstamru [rOI de l'Uga]nt. -11[EC] Ammistarnru, roi de l'Ugarit, [méditait?]d'aller [à la pour]suite? de la fille de la Grande Dame pour la reprendre [des m]ains des fils de l'Amurru. 12-14Mais les fils de l'Ugarit déclarèrent de[vant] Ammistamru, roi de l'[Ugarit], leur seigneur: 15-18« pour [quoi H' ] la fille de la Grande-da[me? Est-ce] une bonne idée [d'aller à la poursuite de?] la fille de la Grande Dame pour la [repren]dre? 19-21 Lorsque le roi notre seigneur:2 ~our [... p60 allait à la campagne ou bien allait à Karkemis, 2 - 51a
357. P. HOUWINKTENCATE, « The Hittite Dynastic Marriages of the Period between ca. 1258 and 1244 B.e. », AoF 23 (1996,) p. 54 et n. 29, pense, comme Nougayrol, que la femme d'Ammistamru était la demi-sœur de Sauska-muwa, sa mère ayant supplanté comme épouse principale de Pendi-sêna la mère de Sauska-muwa (p. 52). Ce n'est pas l'avis de KÜHNE, UF 5 (1973), p. 18Is., ni de SINGER,UF 23 (1991), p. 334 (cf. cependant PHU, p. 681). 358. Le texte est en piètre état et il est parfois impossible de lire le moulage, car la tablette a dû se dégrader depuis que Nougayrol l'a copiée, à moins que le moulage ne soit d'une qualité exceptionnellement mauvaise; certains signes pour lesquels il n'avait aucun doute sont illisibles, et lorsque c'est le cas, la traduction proposée a été faite à partir de sa copie. 359. Pour le sceau dynastique, voir n. 696. Le sceau-bague est publié par SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 103-105, p. 80-84. Il n'y a pas de sceau d'Amurru. Pour HUEHNERGARD, AU, p. II, le document viendrait d'Amurru, pour IZRE'ELil aurait été rédigé par un scribe d'Ugarit (cf. sa recension du livre de Huehnergard, Bi Or 49 [1992], col. 169). 360. À la fin de la ligne 19, il Y a des traces, assez visibles, qui ne correspondent pas à la proposition de RAINEY(lOS 3, p. 59) de lire fkal!-[rasi] ; après a-na il y a 2 ou 3 signes puis da? pa? gi (=tli?-bli?-ki? sa?-pa-ki?). Il ne doit pas s'agir, dans ce contexte, d'une expression littéraire mais d'une activité usuelle du roi, que l'on regrette de ne pouvoir identifier.
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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fille de la Grande Dame faisait entrer en sa présence tes serviteurs, tes Grands et ries/tes ... 3611 et elle riait avec eux362. 2527 Alors eux, tes Grands, [ ] la fille de la Grande Dame[ ] du roi [notre] seigneur et elle a discrédité le roi, notre seigneur, ~uand ... ] avec les [... ]. 8-29 À[elle? présent, que [Saus]ka-muwa, roi de l' Amurru, fasse ce qu'il lui plaît de la fille de la Grande Dame! 30-35Si, à l'avenir, dans la suite des jours, Ammistamru, roi de l'Ugarit - ou ses fils, les fils de ses fils, ses descendants de descendants mettait en branle quelque procès à propos de la fille de la Grande Dame, pour rchercher à obtenir 1 la fille de la Grande Sauska-muwa, roi de l' Amurru, 36Dame r de 1363 40 Ammistamru, roi de l'Ugarit, [paierait?]7? [talents ?] d'or et 7? d'argent?364, (lui) Ammistarnru, roi de l'Ugarit, [ou ses fils et fils de] ses fils, entre les mains de Sauska-muwa, roi de l'Amurru. 41-43S'il mettait en branle quelque procès à propos de la fille de la Grande Dame, cette tablette l'emporterait sur lui. 44Sceau de Ammistarnru, roi de l'Ugarit.
361. h1.mes fsa? qa xl = hi.mes fsa qa-tr-ka?, « les hommes fà ton? service'l ». 362. $iâhu, « rire », « faire la coquette» pour AHw, p. 1096 ; l'emploi du verbe n'est peut-être pas innocent: « rire » apparaît parfois comme un euphémisme dans la littérature amoureuse de la Mésopotamie. De toute façon, le comportement de la femme qui s'affiche n'est pas acceptable, cf. le § 143 du Code de Hammurabi, et il ne s'agit pas ici d'une femme ordinaire : « hi femme de César ... ». 35[a-n]a(?) 363. Avant Sauska-muwa, Nougayrol lisait 34u-ma-a[n-ni] (la fille de la Grande Dame) (le) rap[portera a(?)-h[i-SJu(?) et traduisait« à son frèr]e (?) (Sauska-muwa) », ce qui est repris par CAD Mil, p. 227a «< will report (it) to her brother ») ; mais le féminin étant marqué dans ce texte (cf. 1. 24-25 : tu-se-re-eb ... te-e$-$e-ni-ih) il est difficile de faire de la reine le sujet du verbe de la ligne 34 et les traces de la ligne 35 ne conviennent guère. Le moulage ne préserve que des fantômes de signes mais je proposerais fu-ba L' -i? ÏS?-tu? liLit?l ; le sens de bu 'û dans les textes d'EI-Amama, Boghazkoy et Ugarit convient bien au contexte, cf. CAD B, p. 363s. (noter par exemple « (to) ask for (the extradition of) ») et la notion d'un « western semantic usage », p. 365). 364. Nougayrol propose erâ(?) « cuivre » ; je lis kù x x.
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TEXTES AKKADIENS
L' APPLICATION
D'UGARIT
RS 17.116 = PRU IV, 132s. et pl. XI
Lettre. Izre'el, Amurru Akkadian II, p. 72-74. Palais royal, « cour V » (Archives Sud ou Centrales).
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RS 1957.1 = Fischer, An Or 48, lIs. (Claremon~
Jugement devant Ini-Tesub et Sauska-muwa. Sceau de Ini-Tesub3 9.
ï'-4;[Que tout aille bien po]ur toi! Que les dieux [de 1']Ugarit, Baal [... ,]-bani, Pidray365[et les Mi]lle? dieux veillent sur toi!
5'-7'Mon [frère], les paroles que tu as dites à Guzalû, je les ai entendues et je m'en réjouis fort. 8'-12'Quant à l'affaire de ton épouse, vois-tu, cette femme a commis jadis des fautes envers toi et à/contre moi, elle a dit des choses qui n'étaient pas bonnes366. 13'-20'C'est bien pour toi que j'ai écrit au roi du Karkemis. Cette femme, je l'ai prise ici; cette femme, je ne l',ai pas (chez ,toi) leune .sec?nde fo,isid~ l'ai placee chezrenvoy~e ses frereslà-bas et mon frere salt bIen. 21 - Mon frère, vois-tu, toi et moi nous sommes frères. Nous sommes fils d'un seul homme367. Pourquoi donc ne serions-nous pas en bons termes368? 24'-30'Tout ce que tu m'écriras que tu désires, je te le donnerai; et toi, tu me donneras ce que je désire. Nous ne ne faisons qu'un. Tout [désir?] que tu formeras et [m'écriras?, moF] je te le donnerai. [la fin est trop fragmentaire pour être traduite,. mine par la mention de GuzalU]
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
le texte se ter-
1-5Devant Ini-TeSub, roi du Karkemis, fils de Sahurunuwa, roi du Karkemis, petit-fils de Sarri-Kusuh, aussi roi du Karkemis, le héros, et devant Sauska-muwa, roi de l'Amurru, fils de Pendisëna, aussi roi de l' Amurru : 6-9Ammistamru, roi de l'Ugarit, a chassé la fille de la Grande Dame, son épouse, fille de Pendi-sëna, roi de l' Amurru, de sa maison (et) de son pays, et il l'a renvoyée en Amurru. 917Sauska-muwa, roi de l'Amurru, a chassé la fille de la Grande Dame, sa sœur, de son palais d'Amurru, il l'a installée dans une autre ville. En outre, elle ne devra pas se présenter au palais du roi de l' Amurru et Sauska-muwa, son frère, ne devra pas parler avec elle37o• En outre, il ne devra pas la faire retourner en Ugarit. 17-24Si Sauska-muwa parlait avec la fille de la Grande Dame, sa sœur, ou la faisait retourner dans son palais (à lui), ou (si), dans la suite des jours, Sauska-muwa, roi de l'Amurru, déclenchait quelque procès contre Ammistamru, roi de l'Ugarit, à propos de la fille de la Grande Dame, sa sœur, cette tablette l'emporterait sur lui. RS 18.06+17.365 = PRU IV, 137s. et pl. LXXIX Verdict hittite371. Palais royal, « cour V »et entre Palais royal et Palais Sud.
365. CROSS,Harvard Theological Review 60 (1962), p. 247, lit le nom de la déesse Pidray. IZRE'EL,Amurru Akkadian II, p. 73 « the Storm-God, [DN, R]ibbani, Pidray l>. IZRE'EL, « A God Rib(bân) in Ugarit? », UF 23 (1991), p. 217-218: 3 [... dr]i-ba-ni dpi-id-ra-i 4 [ù lt-i]m dingir.mes; malheureusement la collation montre que le signe cassé n'est pas ri, mais sa ou ta. 366. ana muhhi-ia amtite sa la banûti tidbuba •.dabiibu, « parler, dire », peut signifier« protester, se plaindre » et même « comploter », en particulier, comme c'est le cas ici, avec ana muhhi, mais en néo-assyrien (cf. CAD D, p. Il § 6) ; amiitu, « parole, affaire », a des sens très divers mais avec (lii) banû, il s'agit en général de paroles amicales ou hostiles et quelques lignes plus haut (5'-7') le verbe signifie simplement« dire ». 367. Il n'y a rien après lu-lim. Voir supra le commentaire, p. 112. 368. Ou : « les choses n'iraient -elles pas bien entre nous? »
ï'-'S;[Si] Sauska-muw[a, fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru] traite avec violence Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit, ou traite avec violence les bateaux et les soldats qui 369. Voir ARNAUDet SALVINI,Semitica 41-42, p. 8, n. 5 : cette tablette a été trouvée lors de la ne campagne au point topographique 1214 et son sceau publié dans Ugaritica III, p. 24 « mais sous un numéro d'inventaire erroné ». Le fragment Badr publié par t\rnaud et Salvini ressemble beaucoup à ce texte mais porte le sceau de Sauska-muwa. 370. la idabbub : quel est le sens exact?« ne s'entretiendra pas, n'aura pas d'entretien direct », c'est-à-dire ne la rencontrera pas, même hors de son palais?« ne complotera pas »? 371. cf. PRU IV, p. 137 n. 1 : « L'aspect extérieur de cette tablette (couleur de l'argile, forme des signes) ne laisse aucun doute sur sa provenance hittite. »
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
iront faire disparaître la fille de la Grande Dame, 6' -15' le ciel et la terre le connaîtront. Le dieu de l'orage ... , l'IStar de Tunip, le dieu de l'Orage du Mont Hazzi, la Hebat de Aru372, le Soleil du ciel, le dieu Lune (et) IShara, les maîtres du serment, (le) connaîtront, Sauska-muwa, roi de l'Amurru, fils de Pendi-sëna, roi de l' Amurru. Que ces divinités le traitent alors avec violence, qu'ils le fassent disparaître [de] la maison de son père, du pa~s de son père et du trône de ses ancêtres! 16'-2 'Si Sauska-muwa, roi de l'Amurru, fils de Pendi-sëna, [roi] de l'Amurru, assignait en justice Ammistarnru, [fils de N]iqmepa, roi de l'Ugarit, [au sujet de la fil]le de la Grande Dame et l'amenait Jdevant le r]oi du Hatti ou devant le roi du K[ark]emis 21-23 [... ] grand[s r]ois373 ... ] à l'aven[ir. .. ] Sa[uska-muwa? .. ].
RS 17.372 A+360 A = PRU IV, 139s. et pl. LXII Accord entJ:e Sauska-muwa d'Amurru et Ammistamru. Sceau à hiéf(~lyphes hittites de Sauska-muwa et sceau-cylindre anépigraphe de Aziru37 . lzre'el, Amurru Akkadian II, p. 86-88. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
1-5À dater d'aujourd'hui, Sauska-muwa, roi de l'Amurru, fils de Pendi-sëna, roi de l' Amurru, a transféré375 la fille de la Grande Dame entre les mains d'Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit. 6-1011 a déclaré: « cette femme a commis une grande faute envers toi, mais moi, jusques à quand resterai-je
372. Hebat de Aru (une localité du sud du royaume, proche de la frontière avec le Siyannu) n'est attestée qu'à Ugarit, cf. M.-C. TREMOUILLE, dffebat. Une divinité syra-anatolienne, Firenze, 1997, p. 40 et 61. SINGER, PHU, p. 663, n. 184, pose la question: Hebat de Aru était-elle assimilée à l'IStar hurri (cf. n. 432)? 373. La ligne 21', dont le début et la fin ont disparu (il n'en reste que [.. .lu]gal.mes gal[ ...]), a été interprétée comme la (seule) preuve que le roi de KarkemiS lni-Tesub porta le titre de Grand Roi », comme le souverain hittite, mais cela ne convainc pas I. SINGER,compte rendu de KLENGEL, Geschichte des Hethitischen Reiches, Bi Or 57 (2000), col. 635-643. 374. Sceaux publiés dans Ugaritica III, respectivement fig. 41, 42, 44 et p. BIs. ; fig. 45 à 47. 375. C'est la même expression (ittasi ... ittadin) que dans les transferts de bien (cf. p. 219 et n. 726). «
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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à garder ta femme, suis~~, moi, le gardien de la coupable d'une faute envers toi? 11-1 A présent, la fille de la Grande Dame qui a commis une grande faute contre toi, prends-la et toi, f[aise]n ce qu'il te plaît! [Si cela te pla]ît, [jette-la] à la [mer! Fais ce qu'il] te [plaît], to[i, de la fille de la Grande Dame376 1... ] l' A[murru ... ]. 2acune) '-4'[ ... ] son décuple il pai[era] en compensation [et] (le) remettra à Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit. 5'-7'D'autre part, Sauska-muwa, roi de l'Amurru, et Ammistarnru, roi de l'U gari~ et leurs fils, ont établi pour toujours la fraternité entre eux. ' -11' Le jour où Ammistarnru, roi de l'Ugarit, a appris que la fille de la Grande Dame était morte, il a remis à Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l' Amurru, l 000 sicles de bon or fin. 12'-13'Sceau d'Aziru, roi de l'Amurru et sceau de Sauskamuwa, roi de l' Amurru.
~S 17.228 = PRU IV, 141s. et pl. XXVI
Accord entre Sauska-muwa d'Amurru et Ammistarnru. Sceau à hiéroglyphes hittites de Sauska-muwa377. lzre'el, Amurru Akkadian II, p. 78-81. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
1-4À dater d'aujourd'hui, Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l' Amurru a dit à Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit: 5-8« voici la fille de la Grande Dame, ta femme, qui a commis une grande faute envers toi ; moi, jusques à ~uand r~~terai-je la coupable faute envers toi? -15VOlCI la fille àdegarder la Grande Dame, d'une ta coupable: prends-la et toi, fais-en ce qu'il te plaît. Si cela te plaît, tue-la! Si cela te plaît, jette-la à la mer! Fais ce qu'il te plaît de la fille de
376. Restitué grâce au texte suivant (RS 17.228). S. Lafont me signale un document vieux-babylonien où un homme désireux de rompre son mariage inchoatif fait au cours du procès une déclaration comparable au père de la femme dont il ne veut plus, cf. D. OWENet R. WESTBROOK, « Tie Her Up and Throw Her into the River! An Old Babylonian Inchoate Marriage on the Rocks », lit 82 (1992), p. 202-207. 377. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 38-40 ; LAROCHE,ibid., p. 131s.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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la Grande Dame. » 16-19Voilà les paroles de Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru, à Ammistamru, fils de
17' -21' À l'avenir, Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru, et les fils de la Grande Dame ne reviendront pas en
Ni~mepa, roi de l'Ugarit. 20- 5Maintenant, Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru, a transféré la fille de la Grande Dame qui avait commis une faute entre les mains de Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit. 26-29 Maintenant, Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit, a fait ce qu'il lui plaisait de la fille de la Grande Dame, 30-34et Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit, a remis 1400 (sicles d')or à Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru. 35-41Si Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru, s'en venait dire à Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit: « cet or est vraiment trop peu, donnee-moi) donc encore de l' or378 », cette tablette l'emporterait sur lui. 42-43Sceau de Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru.
~rocès contremettaient Ammistarnru, de Niqmepa, roi de:«l'Ugarit. donne2' -25'S'ils en branlefils quelque procès, disant nous la compensation du sang de notre sœur! », cette tablette l'emf:0rterait sur eux. 26' - 2'D'autre part, si les fils de la Grande Dame mettaient (seuls) en branle quelque procès contre Ammistamru, fils de Niqmepa, [roi de] l'Ugarit, vous remettriez les fils de la Grande Dame entre les mains de Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit et ce qu'il a fait pour [la fille de la Grande Dame], on ferait de même aux fils [de la Grande Dame] 33'[Et si?] Sa[uska-m]uwa, fils de Pendi-së[na, roi de l' Amurruoo
RS 1).318+349 A = PRU IV, 144s. et pl. XLI
[Edit? de] Tudhaliya IV. (Le sceau de Tudhaliya devait être sur l'épaule brisée de la tablette.) Quartier Résidentiel, Maison de Rasap'abu (?)380.
']00
, Accord entre Sauska-muwa et Ammistamru II. Sceau à hiéroglyphes hittites de Sauska-muwa379 Izre'el, Amurru Akkadian II, p. 83-85 Palais royal, pièces 68-69 (Archives Sud).
Ï"-',p[« ...qui a co]mmis [une grande faute envers toi; et mo]i, jusques à quand resterai-je à] garder [la ]coupable d'une faute envers [toi]? 5'-1O'[La voi]ci, la fille de la Grande Dame: [toi,]fais-[en] ce qu'il te plaît. [Si] cela te plaît, tue-la! Si cela
te plaît, jette-la à [la merl! Fa\s c~ ~u 'il te plaît [de la Jill: de la Grande Dame.] ». 1 -16 VOila les paroles de [Sauskamuwa,] fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru, à Ammistamru, fils de Niq[mepa,] roi de l'Ugarit: « la voilà, la fille de la Grande Dame, ta coupable; fais-en ce qu'il te plaît! » 378. Mot à mot« d'autre or ». Le tribut fixé par Suppiluliuma à Ugarit était de 500 sicles d'or et celui de l'Amurru de 300 sicles. NOUGAYROL, PRU IV, p. 130, n. 2, avance que « cette somme considérable représente, au moins pour partie, un dédommagement de la "saisie" opérée par Ammistarnru sur les biens personnels de la coupable ». 379. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 43 ; LAROCHE,ibid., p. 13ls.
00 00
RS 17.82 = PRU IV, 147s. et pl. VIII
1-2[Ainsi (parle) Mon Soleil, Tudhali]ya, le Gr[and roi, fils de Hattusili le Grland roi [oo.4-12entre Ammistamru, fils de Niq]mepa, [ro]i de l'Ugarit et Sauska-muwa, fils de Pendi-sëna, roi de l'Amurru, ainsi que les fils de la Grande Dame, au sujet de la fille de la Grande Dame, parce qu'elle est disparue. 13-21À l'avenir, Sauskamuwa, fils de Pendi-sëna, roi de l' Amurru, et les fils de la Grande Dame ne mettront en branle aucun procès contre [00.00.]
Ammistarnru, fils de Ni~mepa, roi de l'Ugarit, ni contre ses fils. Pour toujours! 22- 4S'ils réclamaient quelque procès, [cette] tablette l'emporterait sur eux.
380. C'est le lieu de trouvaille indiqué par la TEO et il est surprenant; VANSOLDT,SAU, p. 161-162, fait noter que PRU IV, p. 272, l'attribue aux Archives Centrales, mais PRU IV, p. 272s., attribue par erreur tous les textes des Archives Sud aux Archives Centrales. Les Archives Sud et la maison de Rasap'abu ayant été fouillées lors de la dix-septième campagne, il est bien possible que ce document provienne en fait des Archives Sud.
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TEXTES AKKADIENS
[Édit hittite] Palais
D'UGARIT
RS 17.348 = PRU IV, 128 et pl. UV
Sceau brisé.
royal, pièce 69 (Archives
Sud).
ï'-'1;[Si] Sauska-mu[wa ... ] et [ses?] fils [et les fils de ses fils réclamaient] au sujet de la sœur de [Sauska-muwa?] auprès de Am[mistarnru, ses fils] ou les fils de ses fils, cette tablette [... 381] l'emporterait sur eux. Et si les fils de la ffille de la Grande Dame réclamaient au sujet de ... auprès d 'Ammistamru?] rev.l' cette tablette 1' [emporterait sur eux]. 2'S'Si cela plaît à A[mmistarnru], roi de l'Ugarit, qu'il ac[cor]de des droits au trône aux fils de la fill[e de la Grande Dame,] 6'-7'si cela [plaît à Ammistarnru], roi de l'Ug[arit, qu'il] ne [les leur accorde pas.]
L'affaire de Ehli-Nikkal. Deux verdicts de Talmi-Tesub de Karkemis (RS 17.355, 17.226) ont trait à une affaire impliquant le roi d'Ugarit Ammurapi et une princesse hittite, Ehli-Nikkal, la « fille du Soleil ». Ils sanctionnent le fait que les deux parties ont récupéré les biens qui leur revenaient de droit, après un événement qui n'est pas précisé: Ehli-Nikkal a rendu au roi « les maisons fortes du roi de l'Ugarit », celui-ci lui a rendu tous les biens meubles « qu'elle avait fait entrer dans [... ] », ce qui évoque douaire et dot. Un fragment de lettre du roi de Karkemis mentionnant les démêlés du roi d'Ugarit avec « la fille du Soleil »appartient sans doute au même dossier (RS 20.216). Nougayrol pensait que celui-ci concernait un divorce, celui de la princesse et d'un fils de Ammurapi d'Ugarit, lui-même roi du Habisse, mais il ajoutait: « il ne s'agit là que d'hypothèses382 ». Pour Astour, la princesse, après avoir divorcé du roi Ammurapi, aurait épousé Tanhuwatassa, le roi hittite du Habisse ; le roi d'Ugarit devait alors lui rendre son don nup381. Que manque-t-il?
382. PRU IV, p. 206s
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tial, terhatu, peut-être mentionné dans RS 20.216383. Bryce pense que ce divorce sans précédent serait une preuve de plus de l'affaiblissement des liens entre vassal et suzerain et du respect de l'autorité du souverain hittite384. II faut noter qu'aucun terme ne se réfère ni au fait que les deux protagonistes soient ou aient été mariés - sinon, peut-être, la mention qui est loin d'être sûre d'une terhatu - ni à un divorce ; d'autre part, il paraît difficile d'admettre qu'un roi d'Ugarit ait voulu divorcer d'une princesse hittite, sauf pour une cause grave, ce que rien n'indique non plus, et cela même si l'empire hittite n'était plus ce qu'il avait été385, S'il ne s'agit pas d'un divorce en règle, que peut-on envisager? Le plus plausible est de penser que la princesse était la veuve d'un roi d'Ugarit. Une lettre du roi de Karkernis au roi d'Ugarit décrit le père de ce dernier comme « le gendre de mon SoleiJ386 »: il est tentant de penser que c'était le mari d'Ehli-Nikkal. Est-ce à dire que celle-ci était la mère du nouveau roi? Même si l'état du texte ne permet pas de dire que la« fille du Soleil »allait se remarier, on peut se demander si cela est plausible. II est vain d'échafauder les spéculations: on peut pourtant imaginer que la princesse était bien la veuve de Niqmaddu ID, mais que le nouveau souverain, Ammurapi, était le fils d'une épouse précédente387. La princesse veuve aurait récupéré sa dot mais rendu les immeubles de son douaire.
383. « King Hammurapi and the Hittite Princess », UF 12 (1980), p. 103-108. Pour terhatu, cf. n. 397. 384. The Kingdom of the Hittites, p. 363. 385. FREU, qui ne croit d'ailleurs guère à la décadence de l'empire hittite, admet le divorce Ammurapi-Ehli-Nikkal et pense que le roi épousa ensuite une princesse d'Amurru, cf. Semitica 48 (1999), p. 27s. et n. 51. S. Lafont trouve aussi un divorce tout à fait plausible. Un divorce pour cause de stérilité semble peu compatible avec RS 17.226, 1. 6, mais le passage est difficile à comprendre (voir n. 393). 386. RS 34.136, 1. 26, voir MALBRAN-LABAT, RSO VII, n° 7, p. 29s. et son commentaire p. 30. 387.1. SINGER est arrivé ayx mêmes conclusions, cf. PHU, p. 707, n. 347. Lorsque Niqmaddu mourut, Sar-elli était toujours vivante et c'est sans doute elle seule qui pouvait porter le titre de reine (voir infra, p. 283).
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D'UGARIT
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RS 17.355 = PRU IV, 209s. et pl. LVII Arbitratse. de Talmi-Tesub, roi de Karkemis. Sceau-cylindre Tesub3 Beckman, HOT, n° 38B. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
de Talmi-
1Devant [Tai mi- Tesub, roi du Karkemis.] 2-8 Ehli-N[ikkal, fille du Soleil, a repris ?389] [ses] dames .. [oo, ses servantes, ses serviteurs,] l'or, l'argent, [les bœufs, le cuivre, les moutons], tout ce qu'elle avait fait entrer dans [la maison 390] étant donn[é ~u 'elle] é[pouse391] Tanhuwatass[a, fils de ?], roi du Habisse. -14Ammurapi, roi de l'Ugarit, a tout rendu à Ehli-Nikkal, [fille du Soleil], les dames ... [... ,] ses servantes, ses serviteurs, 1'0[1', l'argent,] les bœufs, le cuivre, ses moutons et [tout ce qu'il y avait]. l4-21Dans la suite [des jours,] Ehli-Nikkal ne pourra pas réclamer [auprès de]Ammurapi, roi de l'U[garit] et [Ammurapi], roi de l'Ugarit, ne pourra pas réclamera [auprès de] Ehli-Nikkal, fille du SoleiL] Q[ui réclamera,] cette tablette l'emporte[ra sur lui.]
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1Talmi- Tesub, roi du Karkemis. 2-5Maintenant, le roi du Karkemis a rendu à Ammurapi, roi de l'Ugarit, les maisonsfortes du roi de l'Ugarit que détenait Ehli-Nikkal, fille du Soleil. 5-9Dans la suite des jours, 393 de Ehli-Nikkal ne pourra pas revendiquer auprès de Ammurapi, roi de l'Ugarit, au sujet de ces maisons-fortes. 9-11Si elle revendiquait, cette tablette l'emporterait sur elle394. (Les maisons) restent à Ammurapi, roi de l'Ugarit.
RS 20.216 = Ugaritica V, n° 35, 108s. et 389 Lettre du roi de KarkemiS au roi d'Ugarit, probablement Ammurapi. Beckman, HOT, n° 38C. M.aison de Rap'anu, pièce 5.
1--4Ainsi (parle) le roi: dis au roi de l'Ugarit: que tout aille bien pour toi! 5-l1Une fable des Hittites (dit) : un certain homme était retenu en prison depuis cinq ans ; quand on lui dit: « demain matin, on te libérera », il se pendit395. 12-19Maintenant, toi, tu as fait de même. Peut-ê[tre est-ce] la fille du Soleil (qui) s'est
RS 17.226 = PRU IV, 208 et pl. XXIII Verdict de Talmi-Tesub, roi de Karkemis. Tesub392. Beckman, HOT, n° 38A. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
Sceau-cylindre
de Talmi-
388. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 36-37 ; LAROCHE,ibid., p.127s. Pour ce personnage, voir 1. O. HAWKINS,« Kuzi-Tesub and the "Great Kings" of Karkamis », Anatolian Studies 38 (1988), p. 100s. 389. BECKMAN,HDT, p. 169, traduit différemment car il fait de Tanhuwatassa le sujet de la phrase: « Since [Ehli-Nikkalu has been promised in marriage(?)] to Tanhuwatassa, [... j, king of the land of Hapisse, [he shall takej the women (etc.). » 390. Nougayrol restitue bu dunnati, comme dans le texte précédent mais on peut penser plutôt à bu emi-si, « maison de son beau-père », à« maison de son mari », ou à « en Ugarit ». 391. Nougayrollisait za[ 'iratj à la 1. 8 (kïmë ... ana T. ... za[ 'irat]) et traduisait« est re[pousséej »La proposition de M. ASTOURde lire ha-[ 'iratj convient mieux pour le sens général de l'histoire et correspond très bien aux traces et à la forme de la cassure, dans la mesure où l'on peut se fier au moulage. Il reste qu'on ne peut poser comme certain le remariage de la princesse. 392. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 36-37 ; LAROCHE,ibid., p. 127s.
393. Au début de la 1. 6, NOUGAYROLpropose i-n[a(?)j du mu dumu-si Ua Ehli-nikkal), « au temps des petits-enfants (de Ehli-Nikkal) » mais il faudrait traduire « du petit-fils » car dans ce genre d'expression, dumu est toujours suivi du signe du pluriel, au moins une fois sinon les deux; en outre le pronom -si ne s'explique pas. KÜHNE,UF 7 (1975), p. 242, n. 12, propose dumu-si' dumu dumu-si. Ce qu'on voit sur le moulage ne correspond pas au début de i et la copie fait plutôt penser à sa ; enfin les deux dumu, si l'on compare avec le dumu de la 1. 3, sont clairement des i, surtout le second car ils sont un peu différents J'un de l'autre, ce qui ne donne guère de sens. Ces détails ne sont pas sans importance pour essayer de ,reconstituer une histoire plausible: la princesse hittite a-t-elle déjà une descendance? Envisage-t -on qu'elle en aura une? 394. Le pronom est féminin (i-le- 'e-e-si), donc le scribe devait penser à une réclamation de Ehli-nikkal, ce qui ne simplifie pas le problème soulevé dans la note précédente. 395. it-ta-ah-na-a[qj : traduction ad sensum. Nougayrol est plus littéral: « il s'étrangla lui-même », voir aussi J. NOUGAYROL,«Une fable hittite », RHA fasc. 67 (1960), p. 117-119; VONSODEN,AHw, p. 1559a, hanaqu N, comprend plutôt« il fut très ennuyé ». La suite n'est pas claire, en partie à cause de l'état du texte. Faut-il comprendre que le roi d'Ugarit avait chassé ou tenté de chasser la princesse - un geste « suicidaire » - au moment où les choses allaient être réglées par le souverain hittite?
•.•.....
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D'UGARIT
d'[elle]même expulsée à son profit de son territoire? N'est-ce pas toi (qui) ... [l'a expulsée?] de [... ?)396 [après une cassure, ce qui reste du verso est très fragmentaire397.]
ÉTABLISSEMENT ET RÈGLEMENT
DES FRONTIÈRES
DES CONFLITS
FRONTALIERS
C'est sans doute leur souci de légalité, comme celui de prévenir tout conflit entre leurs vassaux, qui poussait les Hittites à veiller sur les frontières des États qui relevaient de leur autorité. Nougayrol a souligné« le soin assidu qu'apportèrent les Grands-rois à fixer et à maintenir entre leurs divers alliés de Syrie du Nord des limites précises et fermes398 ». Il faut dire que, si l'on en croit la documentation d'Ugarit, ces alliés ne cessaient de se disputer les régions limitrophes et de s'accuser de divers méfaits, ce qui devait entraîner l'intervention, sollicitée ou non par l'une des parties, du pouvoir hittite. La frontière nord fixée par Suppiluliuma fut contestée par le Mukis et Niqmepa dut faire appel à Mursili qui confirma par édit la décision de son père, non sans avoir examiné le dossier et constaté, précise-t-il, que les localités concernées appartenaient traditionnellement à l'Ugarit; on comprend ainsi que le tracé des frontières pouvait avantager tel allié fidèle aux dépens d'un autre, mais qu'il ne faisait souvent que confirmer
396. mi-in-d[u?-ma?J dumu.mf dutu-si ra-ma-a[n-saJ is-tu qa-qa-ri-sa utta-ki-ra-aS-si at-ta-a x-m[a? ... J is-tu [... J ta-[ ... J. Traduction très conjecturale, qui implique naturellement que le roi de Karkemis poursuit sur le même ton sarcastique. Dans les textes de Karkemis, la 3e personne du féminin ne diffère pas, sauf dans un cas, de la 3e personne du masculin, cf. HUEHNERGARD, ADCU, p. 52 ; voir aussi ibid. p. 85 et n. 211. 397. Pour Nougayrol, la ligne 4' mentionnait sans doute la terhatu (don nuptial, cf. n. 796) de la princesse mais il ne reste que ti et, peut-être, le début de ir. La fin de la lettre concerne le départ pour Ugarit d'un certain Kukuli, qu'il faudra bien traiter. La fille du Soleil est également citée dans le fragment de lettre RS 17.429 = PRU IV, p. 227s. 398. PRU IV, p. 17 ; T. BRYCE, The Boundaries of Hatti and Hittite Border Policy », Tel Aviv 13 (1986), p. 99s. LIVERANl,Prestige and Interest, p.90s. «
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un état de fait antérieur. La revendication, dit le texte, avait été faite par« les fils du Mukis » et non, comme on s'y attendrait, par un de leurs rois: apparemment, il ne s'agissait déjà plus d'un royaume indépendant mais d'un territoire gouverné par un prince hittite399. C'est pourtant aux « fils du Mukis » qu'est attribuée l'initiative, ce qui, vrai ou faux, ne manque pas d'intérêt (RS 17.62+). Il fallut aussi régler la situation créée au sud lorsque le Siyannu, traditionnellement rattaché à Ugarit et qui englobait alors l'Usnatu, décida de faire sécession et de se ranger sous l'autorité du roi de Karkemis, peut-être à l'instigation de Mursili400 (RS 17.382+, 17.335+, 17.368). Officiellement, Mursili ne fit qu'entériner la sécession mais, suite à la demande du roi d'Ugarit qui fit observer que le tribut était désormais bien lourd pour un royaume amputé d'une partie de ses revenus sinon de son territoire, il révisa celui-ci à la baisse401. Soit son roi contribuait au tribut, soit le Siyannu était considéré comme faisant partie du territoire d'Ugarit et le tribut était proportionnel à l'étendue de ce territoire, non pas aux revenus du commerce, à moins que les droits perçus dans le(s) portes) du Siyannu n'aient été importants. Cela indiquerait que la richesse d'Ugarit ne reposait pas essentiellement sur le commerce de transit mais aussi, sinon surtout, sur ses ressources propres402. Cette frontière méridionale devint une cause permanente de conflit. « Au sud, les possessions d'Ougarit et celles de Siyannu-Usnatu étaient tellement enchevêtrées qu'il fallut plusieurs actes de démarcation et d'échanges de terre pour établir une frontière entre les deux royaumes.403 » Le roi du
399. Voir RS 20.03 et SINGER,PHU, p. 634, n. 93. 400. Voir p. 39 et n. 54 et 149. 401. Le passage est en mauvais état mais si le tribut restait le même, on comprendrait mal la raison d'être de l'édit. Une lettre en ougaritique de Pudu-Heba, RS 17.434 +, mentionne le tribut dû au Soleil, J. L. CUNCHILLOS, Correspondance, Textes ougaritiques II, Paris, 1989, p. 394, 1. 6. 402. VARGY AS, « Stratification sociale », p. 123, insiste sur le fait que « Ugarit n'est pas un État de commerçants, mais un État traditionnel, si l'on veut « territorial » , ayant une structure sociale pareille aux autres et une économie dans laquelle le rôle de l'agriculture était déterminant ». Ugarit, d'ailleurs, exportait du bois et des produits agricoles, voir infra, p. 145. 403. ASTOUR,RSO XI, p. 55 .
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Siyannu, Abdi-Anati, contesta la possession de certains villages et, conformément à ce que prévoyaient les traités hittites en cas de conflit entre vassaux, assigna Niqmepa d'Ugarit devant le Grand Roi. Plusieurs documents témoignent de l'intervention de Mursili. Comme dans le cas du Mukis, il tint compte de la situation passée pour attribuer les localités contestées404, fixa la frontière et répartit soigneusement les salines entre les deux États. Un passage en mauvais état a été interprété comme l'obligation pour le roi du Siyannu de continuer à payer tribut à Ugarit, mais le texte est mutilé et s'il s'agit bien d'un tribut, il apparaît plutôt symbolique405. Un fonctionnaire hittite, l'uriyannu, fut chargé d'exécuter les décisions du souverain hittite et de matérialiser la frontière en y plaçant des « pierres ». Tout ne fut pas réglé pour autant et il fallut parfois en appeler au pouvoir hittite, en particulier pour préciser ce qui appartenait à chacun dans le territoire des villes de Harmanu et Suksu que se partageaient les deux royaumes : un verdict du Soleil confirmant lui aussi les droits traditionnels figure sur un document scellé par Abdi-Anati (RS 17.123) et un édit de Tudhaliya dont nous n'avons qu'un fragment406 prouve qu'Ugarit et le Siyannu continuèrent à se disputer certains territoires comme les salines d'Atallig407. Deux lettres presque semblables (RS 17.292, 15.77) expédiées de Karkemis à Ibiranu pour annoncer l'arrivée de deux envoyés hittites, char-
404. Il est possible qu'il ait procédé à certains ajustements: Samnâ, attribuée à Ugarit dans un document, avait peut-être été attribuée d'abord au Siyannu, cf. VANSOLDT,UF 29, (1997), p. 700, et RS 17.368, n. 426. 405. RS 17.335 + (PRU IV, 7Is.), 1. 44-56 cf; p. 137s. 406. RS 19.81 = PRU IV, p. 291. Cet édit de« Tudhaliya (... ), fils de Hattusi[li] » est très mutilé mais il appartient clairement à ce dossier car il mentionne Ugarit, le roi de Siyannu SUM_dIM (lu généralement Ar(i)Tesub, cf. RS 17.288) et un jugement concernant la ville de Suksu et les salines d'Atallig. 407. On sait l'importance du sel et des salines, cf. D. POITS, « On Salt and Salt Gathering in Ancient Mesopotamia », JESHO 27 (1984), p. 225271, et pour les témoignages d'Ugarit, p. 252-253 et n. 84 ; J.-M. DURAND, « Le sel à Mari (II) : les salines sur les bords du Habur », MARI VI, 1990, p. 629-634. Voir aussi la question du sel dans le traité entre Tudhaliya IV et Kurunta de Tarhuntassa, BECKMAN,HDT, p. III, § 11 (II 4-20).
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gés de délimiter sur le terrain des frontières fixées par le prince Arma-ziti dont l'emplacement n'est pas précisé, pourraient se référer à la même frontière méridionale et faire partie de ce dossier du Siyannu408. Karkemis, on le sait, jouait désormais un rôle prépondérant et c'est à son roi que le roi d'Usnatu écrivit pour se plaindre des agissements d'Ugarit (RS 20.174 A) ; il faut relever que parmi les documents concernant les problèmes de frontière, c'est le seul qui mentionne le roi « de l'Usnatu » et non « du Siyannu ». D'autres documents scellés tantôt par le roi d'Ugarit (RS 16.170) tantôt par celui du Siyannu (RS 18.01), sanctionnent des accords passés entre eux sans mentionner une intervention hittite. Il semble que, là encore, chaque cas issu de la situation créée par la séparation des deux états ait été réglé en fonction de la coutume: ce que se partageaient telles villes ou telles confréries, appartenant jadis à l'association des deux royaumes mais relevant désormais de pouvoirs différents, leur était confirmé. La promiscuité, l'enchevêtrement des deux territoires et les différends territoriaux entraînaient des incidents et des accusations réciproques soumises à l'arbitrage du roi de Karkemis ; une tablette réunissant plusieurs sentences d'Ini- Tesub nous en donne une idée (RS 17.341). On y retrouve les thèmes classiques du mauvais voisinage, « querelles de clocher » dont il ne faut pas sous-estimer l'âpreté, ou problèmes plus généraux: complicité avec les hapiru et les Beyrouthins, déprédations de vignobles, trafic, rapt et vente illicite de sujets établis hors de leurs pays respectifs. Ini-Tdub, d'ailleurs, ne tranche pas les affaires mais ordonne que l'on fasse jurer les accusés des deux camps et que soient punis ceux qui se dérobent au serment.
408. Voir n. 438 ; la frontière avec le Mukis ne semble plus avoir été contestée, ce qui n'a rien d'étonnant si le Mukis passa sous le contrôle direct des Hittites.
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Confirmation de la frontière avec le Mukis fixée par Suppiluliuma. . RS 17.62+ 17.237 = PRU IV, 63s. et pl. IV et XXX409 Edit de Mursili II. Sceau digraphe de Mursili410. CTH 64. Beckman, HDT, n° 3lA. Palais royal, entre pièces 68 et 69 (Archives Sud).
1-2[Ainsi (parle)] mon Soleil, Mursili, le Grand Roi, r[oi du Hatti, fils] de Suppiluliuma, le Grand Roi, le héros. 3-6[En ce qui concerne les] villes frontières du Mukis [que] Suppiluliuma avait a~t~buées ~ Ni~maddu, roi de l'Ug~t, dans une tablette de traite scellee, -7 attendu que mamtenant Niqmepa, le fils de Niqmaddu, s'est adressé au Grand Roi8gen disant: « les fils du Mukis m'ont ass~né en jugement, (moi) Niqmepa, au sujet de ces villes », 10-1 Mursili, le Grand Roi, en instruisant cette affaire, (a constaté que) ces villes, depuis longtemps, étaient à l'Ugarit, 14-16 et maintenant Mursili, le Grand Roi, les a attribuées [également?] à Niqmepa, le roi de l'Ugarit. 17-18[ ... ] terre [... ] 19-20[la ville de] BHu-huliwé" avec son ter[roir de montagne, avec son terro]ir du mont NAMzihe, jusqu'à la frontière. 21-22[La ville de Zimma]ru jusqu'aux eaux de Hundurasu, [avec le terroir] du mont Hesmarasu. 23-28[Les villes de ... ], Zazaharuwa, Yarqanu, [... ] Kanzata, Magdala, 409. Les fragments ont été rejoints par D. Pardee à la suggestion de VAN SOLDT: cf. D. PARDEE,« Three Ugaritic Tablet Joins », JNES 43 (1984), p. 245. Le texte a été collationné sur les moulages des deux fragments, qui ne peuvent être joints. Il est clair que sur le revers, la dernière ligne de RS 17.62 (1. 31' de PRU IV, p. 67) complète la première ligne du revers de RS 17.237 (1. l' de PRU IV, p. 64). Les choses sont moins claires pour la face, à cause de l'état de la fin de 17.237; c'est pourquoi, à partir de la ligne 17, la numérotation adoptée qui tient compte du fragment duplicat RS 17.366 (= PRU IV, p. 69) n'est pas sûre à une ligne près. 410. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 7-8 et pl. II ; LAROCHE,ibid., p. 104s. 411. Pour les restitutions d'après les parallèles, les toponymes et leur identification, voir n. 113 et 173 ; parmi les références, voir en particulier VANSOLDT,UF 29, p. 683-696. On peut se demander si la frontière ne fut pas modifiée par la suite: dans une lettre postérieure, RS 20.03 (cf. supra), un prince hittite installé en MukiS envoie à Ammistamru II, le successeur de Niqmepa, « des $flripu, gens de Panesta(yu) », ce qui ferait penser que cette localité, attribuée ici à l'Ugarit, était alors en Mukis.
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[avec le terroir (bordant)] la route de montagne de Pithana, [avec le terroir du ] mont Kiburu, [ave]c le terroir du mont Asamtihe, avec le terroir du mont Matrana. 29-34Les villes de Huluru, Alullu, Yalda, Mirar, Nasa, Ulmuwa, Yadba, Yakunacmu, Henzuriya, Nidabu, [..]kaki, Harbu-huliwe, avec le terroir [çlu mont?], Sanizula, Hala[ ... ], 35-39Napsatu, BaqC[atu?, Sam]ra?, [avec son terroir de montagne; Pugul'i, [... ], Seta, Yacniya, [.. .igaru] avec le terroir des monts de Ayala, [et le terroir] montagneux de Hadamga. 40-43[Les villes de Kidkidi]ya, Panestayu, [Naghatu], Halbu( -nana), Salma, [Gulbata,] Zamirtu, Suladu, [Mara'il, (et) Him]ulli qui est en mer. 44-52[Ainsi qu'antérieurement] Suppiluliuma, le Grand Roi, [le roi du Hatti, le héro]s, avait attribué ses frontières, avec leurs terres et terroir [montagneux et]leurs [villes] à Niqmaddu, [roi de l'Ugarit, voici que maintenant] Mursili, Grand Roi, les a ainsi attribués [à Niqmepa,] roi de l'Ugarit et à ses fils [et aux fils de ses fils, pour tou]jours! 52-56Dans l'avenir, les fils du Mukis ne revendiqueront pas [en pro]cès [au sujet de] ces [villes] contre NiBmepa, ni contre ses fils et les fils de ses fils. Pour toujours! 8 Qui revendiquera, cette tablette lui répondra. 57-62Quiconque changera les mot~ de ,cette tablette, les Mille Dieux en vérité le connaîtront. 11 -15 Le dieu de l'Orage du ciel, le dieu-Soleil du ciel, le dieu de l'Orage de Hatti, la déesseSoleil d'Arinna, Hebat de Kizzuwatna, IStar d'Alalah, Nikkal de N[ubannu ?412][le dieu de l'Orage] du Mont Hazi en vérité le connaîtront4J3.
Édits de Mursili II après sécession du Siyannu. .
RS 17.382+380 = PRU IV, 80s. et pl. LXIV-LXV
Edit de Mursili II. Sceau digraphe de Mursili4J4. CTH 65. Beckman, HDT, n° 3lB. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud). 412. 413. mêmes 414.
Je vois a[- ... ]. Cf. KESTEMONT, Or NS 45 (l976î, p. 147s. Ce sont exactement les divinités que dans la tablette de Suppiluliuma. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 7-8 et pl. II ; LAROCHE,ibid., p. 104s.
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1-2Ainsi (parle) mon Soleil Mursili, le Grand Roi, roi du [Hatti], fils de Suppiluliuma, le Grand Roi, le héros. 3-4Depuis longtemps, le roi de l'Ugarit et le roi du Siyannu ne faisaient qu'un. 5-9Les années passant, Abdi-Anati roi du Siyannu, s'est écarté de Niqmepa, roi de l'Ugarit et s'est tourné vers le roi du Karkemis : il est (maintenant) sous son autorité. lO-13Mursili, le Grand Roi, a séparé Abdi-Anati, le roi du Siyannu, et ses fils, du roi de l'Ugarit et il l'a donné comme sujet au roi du Karkemis. 14-20Siyannu, avec les villes de ses environs, et Usnatu, avec les villes de ses environs, avec leurs (zones) frontières et avec leurs montagnes, il les a attribuées par tablette scellée au roi du Karkemis. 21-24[Mais] alors Niqmepa, le roi de l'Ugarit, s'est adressé ainsi à Mursili [le Grand Roi] : « le Grand Roi [a réduit] ce pays d'un tiers415. L'or (du) tribut et ~de~ [ ] du. Hatti l~urdem~nt surd')or, ce pays. 5- 0[cadeaux ... 416 le Grand-]rOl, ayantpèse place 500 (sICles en trIbut, [à la charge de Niqmaddu417, roi de l'Uga]rit [ ] du tribut [ ] Le Grand Roi [ ] ce [ ], pesant 30 (sicles) ?>
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DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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36-39[ au ]chef-scribe [ ] de laine bleue [ 1] pièce de lin [ 40-471 coupe d'argent, 1] pièce de lin, 100 (sic1es) de laine pourpre, [100 (sic1es) de laine bl]eue, au grand écuyer [1 coupe d'ar]gent, 1 pièce de lin, 100 (sicles) de laine pourpre, 100 (sic1es) de laine bleue, à l'écuyer en second, 1 coupe d'argent, 1 pièce de lin, 100 (sicles) de laine pourpre, 100 (sic1es) de laine bleue, au surintendant des entrepôts, 1 c~upe d'a~ent, 1 pièce de.1in,.100 (s,ic1es)de laine pourpre, au VIZIr.47- Le Grand ROI a Impose ces cadeaux ainsi au roi de l'Ugarit, on n'aura rien à donner d'autre en plus aux grands418 ou bien aux princes. 52-59S'il arrive qu'un prince ou un noble419 aille du Hatti en Ugarit en chargé de mission, si cela fait plaisir au roi de l'Ugarit de lui offrir (quelque chose), qu'il lui fasse un don, mais s'il n'en a pas envie qu'il ne le fasse pas! Cela n'est pas une obligation42o• 60-63Mursili, le Grand Roi, roi du Hatti, fils de Suppiluliuma, le Grand Roi, le héros, a noué le présent accord en ces termes pour l'Ugarit421•
J{S 17.335+379+381+235 = PRU IV, 71s. et pl. XLIV-XLV Edit de Mursili
II réglant
la sécession
du Siyannu.
Sceau
de Mursili422.
CTH 65. Palais 415. Avec LIVERANI, Storia di Ugarit, p. 72, contre NOUGAYROL, « des »PRU IV, p. 81 n. 2. 416. Tout dépend de ce que l'on restitue au début de la 1. 25 : [.. .suppiluliuma sarru] pour NOUGAYROL, mais, d'après son commentaire dans SdB IX, col. 1306, [ MurS'ili sarru] pour LIVERANI, puisqu'il écrit« la réduction est modeste (500 sicles au lieu de 620, le reste sans changement) » (il compte donc en mines de 60 sicles). Il est difficile de trancher: d'après la longueur de la lacune et l'espace occupé par les noms des deux rois hittites aux lignes 2 et IO, ce serait plutôt Mursili. Mais BECKMAN, HDT, p. 160, ad n° 31B, fait remarquer que dans le système hittite, la mine faisant 40 sicles, les 500 sicles d'or mentionnés ici sont l'équivalent des 12 mines et 20 sicles stipulés dans l'édit de Suppiluliuma, RS 17.227 et duplicats ; cela, et la répétition du mot « tribut » à la ligne 27 pourrait faire choisir la solution de Nougayrol. Si c'est la bonne solution, on ne peut savoir si, par exemple, le montant du tribut en or a été modifié en proportion de la réduction du territoire. Il faut noter par ailleurs que dans les textes retrouvés à Ugarit, la mine est soit à 50 sicles, soit à 60. Pour les couleurs et les noms des dignitaires, voir RS 17.227 p. 74s. et pour le document en ougaritique RS 11.772 +, n. 112. 417. Si l'on comprend comme Liverani (cf. note précédente) il faut évidemment restituer Niqmepa et non Niqmaddu.
2/3
royal, pièce 68 (Archives
Sud).
1-2Ainsi (parle) le Soleil Mursili, le Grand Roi, le roi du Hatti, fils de Suppiluliuma, le Grand Roi, le héros. 3-8Depuis longtemps, le roi de l'Ugarit et le roi du Siyannu ne faisaient qu'un. Les années passant, Abdi-Anati, roi du Siyannu, s'est écarté de Niqmepa, roi de l'Ugarit, et s'est tourné vers le roi du Karkemis : il est (maintenant) sous son autorité; 9-11Abdi-Anati, roi du Siyannu, a assigné en jugement devant
418. IMPARATI, dans KLENGEL, GHR, p. 334s. 419. lu ellu, cf. Y AMADA, AoF 22 (1995), p. 314. 420. ZACCAGNINI, 1 Trattati nel mondo antico, p. 63 et n. I06. LIVERANI, Prestige and Interest, p. 268. 421. Voir n. 75 et ZACCAGNINl, 1 Trattati nel mondo antico, p. 61 et n. 97 : il fait noter que l'accord est fait pour le pays et non pour son roi, ce qui est peut-être lié au fait que J'édit sanctionne une diminution du tribut après la perte d'une partie du territoire de J'Ugarit. 422. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 11-12; LAROCHE, ibid., p. I03s.
138
TEXTES AKKADIENS
L'APPLICATION
D'UGARIT
le Grand Roi, le roi [du Hatti,} Niqmepa, le roi de l'Ugarit, au sujet des villes [ci-dessous]. 1 -13Le Grand Roi, en instruisant l'affaire de [ces] villes, (a constaté que) ces villes, depuis l
],[
]'Sati,
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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RS 17.368 = PRU IV, 76s. et pl. LIX Procès-verbal (?) d'exécution de l'édit de Mursili réglant la sécession du Siyannu. Fragment de sceau à hiéroglyphes hittites. CTH 65 Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
[D]umat-
agimi42~:--:1 Atallig, [ , ] Gibacla, [... , ]Kinadu, [Dumatu]9idsi, ~- 4[: .. ],ces villes [.,'.] qui (étai.enti au roi de ~'Uga~t [je les aI attnbuees? au ] rOI de l'Ugant. 5-30[Abdh-Anatl, ses fils et les fils de ses fils [... ] ces villes Niqmepa [... des?] mains de Niqmepa, en jugement [ ne l'as]signera pas. L'Ugarit [... ] Ugarit [... ] le Si[yannu ]... (4 lignes où il ne reste presque rien) 35-43 [Sa]mna?, [Si]yannu [ ] Ura, E[ ... ,... ] USnatu [... au?] Siyannu je les ai attribuées [ ,] ses fils et les fils de ses fils [... ] Abdi-Anati [ , Ab]di-Anati [... il ne] l'assignera [pas] en jugement. 44-56[ depuis long]temps? de l'accord [... ] de l'époque de Sasiya, roi [... ] Abdi-Anati, roi du Siyannu les [ ] cet accord [.. .les f]ils du Siyannu [... (jarres)] de vin, [ ] 1 mouton, 1 agneau, 4 (jarres) de vin, qu'il do[nne au roi de 1']Ugarit, qu'il ne [... , que] lui, [il ver]se complètement, des villes [... ] et des villes [... ], comme auparavant [... ] au mois de Sebat, au r[oi ... , 1 mouton], 1 agneau et 4 ~arres) de vin. du sel, [le roi de 1']U garit et le roi du 57-6 Pour l'affaire Si[yannu] ont dit « la saline [fait] 3 arpents de terre ». J'ai at[tribué] 1 arpent de saline à Niqmepa, roi de l'Ugarit. J'ai attri[bué] 1 arpent de saline à Abdi-Anati, roi du Siyannu et pour le troisième arpent de terre, j'(en) ai attribué 2/3 au roi de l'Ugarit et j'en ai attribué 1/3 au roi du Siyannu425.
423. Cf. p. 57, n. 114 et 115 ; DELMONTE,Trattato, p. 47s. Pour toutes les localités citées, voir VANSOLDT,UBL Il, p. 363-382 ; UF 28 (1996), p. 653-692 ; UF 29 (1997), p. 696-701 ; UF 30 (1998), p. 703-744. 424. Cf. VANSOLDT,UF 29 (1997), p. 698 et 702. 425. Dans la mesure où il n'est pas question ici des droits traditionnels de chacun, on peut se demander si ce partage ne tient pas compte des dimensions respectives des deux royaumes. LiVERANIcommente ce passage, Prestige and Interest, p. 90.
[.. 'pl'[Les années pass]ant, [Abdi-Anati,] roi du Si[yannu,] s'est écarté [de Niqmepa, roi de l'Ugarit] et s'est [tourné] ve~s le roi du Karkemis : il est (maintenant) sous son autorité; 5 9' Abdi-Anati, roi du Siyannu, a donc assigné en jugement devant le Grand Roi, roi [du Hatti,] Niqmepa, roi de l'Ugarit, au sujet des villes ci-dessous. Le Grand Roi, en instruisant l'affaire de [ces] villes, (a constaté que) ces villes, depuis longtemps, [étaient à] l'Ugarit: (lacun~ rev.l ' - ' [... ] terre 1/3 [... ]Samna et le territoire de Samna sont entrés dans (le domaine) de Arruwa426. 5'-8'L'uriyannu427 a exécuté ces sentences, il a réparti les (zones) frontières entre le roi de l'Ugarit et le roi du Siyannu et il a placé des pierres sur leur frontière commune. 9'-12'À l'avenir, le roi du Siyannu, ses fils et les fils de ses fils ne reviendront pas contre le roi de l'Ugarit, ni contre ses fils et les fils de ses fils, en ce qui concerne ces frontières.
426. Arruwa est-elle une ville de l'Ugarit ou du Siyannu? Si la restauration de Nougayrol est juste, Samna était attribuée au Siyannu dans le texte précédent (RSI7.335 +, 1. 35) et il en déduisait que RS 17.368 enregistra peut-être « une rectification de dernière heure» (PRU IV, p. 16), ce qui signifierait que Arruwa était en Ugarit; mais le doute est permis, cf. VAN SOLDT,UF 30 (1998), p. 740, n. 117. Voir cependant RS 20.22, n. 527. 427. F. DADDIPECCHIOLl,« Il hazan(n)u nei testi di Hattusa », OA 14 (1975), p.119s., n. 93. NEU, « Hethiter und Hethitisch in Ugarit », p. 128, n. 44. BEAL,Organization, p. 360-368 : uriyanni- « one of the top ranking officiais of the Hjttite kingdom », dont les fonctions sont mal connues; pour AMAR.MUSEN-i uriyanni- à l'époque de Pudu-Heba et Tudhaliya IV, ibid., p. 362 et n. 1373. Voir aussi SINGER,PHU, p. 685 et n. 279. Il n'est pas impossible que GAL KARTAPPI (cf. RS 11.732, n. 196) = IUuriyannu, cf. PECCHIOLIDADDI,OLZ 92 (1997), col. 177-178 et 179.
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TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
Règlement de conflits frontaliers avec le Siyannu.
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
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de Galba43o,demeurent aux mains des hommes de Galba431. 12'-13'Sceau de Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit.
RS 17.123 = PRU IV, 230s. et pl. XII Application d'un verdict du roi hittite. Sceau-cylindre anépigraphe de AbdiAnati roi de Siyannu. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
1-7À dater d'aujourd'hui, on a réglé devant Mon Soleil l'affaire des terres de Suksu et l'affaire des terres de Harmanu428 ; maintenant, on a établi ce qui est juste entre eux, en tenant compte de la tradition. 8-11Les terres du roi d'Ugarit sises dans Suksu qui (lui appartiennent) depuis toujours demeurent aux mains du roi d'Ugarit 12-15et les terres du roi d'Ugarit sises dans le territoire de Harmanu qui (lui appartiennent) depuis toujours demeurent aux mains du roi d'Ugarit. 16-19Les terres de Abdi~nati429, qui (lui aux apparti~nnent) de~uis t~u~our~ dans Suksu, demeurent mams de Abdl-AnatI 0-2 etsises les terres de Harmanu qui depuis toujours sont aux mains de Abdi-Anati demeurent aux mains de Abdi-Anati. 24-25Sceau de Abdi-Anati, roi de Siyannu. 26-27À l'avenir, ils ne reviendront pas l'un contre l'autre. RS 16.170 = PRU
III, 91 et pl. LVIII
= PRU IV, 78
RS 18.01 = PRU IV, 230 et pl. LXXVII Accord Ugarit-Siyannu. Sceau-cylindre de Padiya, roi de Siyannu. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
1-4À dater d'aujourd'hui, en ce qui concerne les terres de vigne arborescente d'Astarté hurri432 sises à Suksu : 5-Illa terre de vigne d'Astarté hurri (est partagée) entre les membres du marde (la ville dei Aru434et les membres du marzahu de (la ville de) Siyannu. 1-13L'un contre l'autre435 ne transgressera pas. Sceau de Padiya, roi de Siyannu436.
zahu433
RS 17.292 = PRU IV, 188 et pl. XXXVI Lettre du roi de Karkemis à Ibiranu d'Ugarit. CTH 112. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
1-5Ainsi (parle) le roi du Karkemis : dis à Ibiranu, roi de l'Ugarit : que tout aille bien pour toi! 6-14Au sujet de tes frontières, ce pourquoi tu m'as écrit, toutes les frontières qu'Arma-ziti437 t'a
Acte juridique. Sceau brisé. Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
recto brisé rev. [... Les terres de Harmanu l' -3' qui, de]puis tou[jours étaient aux] mains de Abdi-Anati demeurent [aux mains] de Abdi-Ana[ti; 4'-7'les terres] de Harmanu [qui, de]puis toujours [étaient aux] mains des hommes de Mulukku demeurent aux mains des hommes de Mulukku ; 8'-11' et les terres de Harmanu qui, depuis toujours, étaient aux mains des hommes 428. Suksu et Harmanu appartenaient sans doute au Siyannu, voir VAN SOLDT, UF 29 (1997), p. 702. La première est peut-être à identifier avec Tell Sukas, VANSOLDT, UF 28 (1996), p. 687, n. 274. 429. Dans ce document, le nom du roi de Siyannu est écrit èr·dnin.urta (Abdininurta pour Nougayrol), voir ASTouR, UF II (1979), p. 21, NA' AMAN, « On Gods and Scribal Traditions in the Amama Letters », UF 22 (1990), p. 254, VAN SOLDT,UF 29 (1997), p. 701.
430. Mulukku faisait partie du royaume d'Ugarit mais Galba était peutêtre une ville du Siyannu, cf. VANSOLDT,UF 29 (1997), p. 701-702. 431. Traduit et commenté par LIVERANI,Prestige and lnterest, p. 90-91. 432. Voir S. LACKENBACHER, « Une nouvelle attestation d'IStar hurri dans un contrat trouvé à Baniyas (Syrie) », dans J.-M. DURANDet J.-R. KUPPER(éd.), Miscellanea Babylonica. Mélanges offerts à Maurice Birot. Paris, 1985, p. 153-160; Cltrt (I), DEL OLMOLETE et SANMARTIN, DLU, p. 94s. et l'étude récente et très complète de cAltartu Hurri par D. PARDEE, Les Textes rituels, RSO XII, Paris, 2000, Fascicule 1, p. 223-226. 433. Pour cette institution, voir p. 320s. 434. Voir RS 18.06+17.365, n. 372. 435. Mot à mot « homme contre homme ». 436. y avait-il en Siyannu un document correspondant scellé par le roi d'Ugarit? 437. Voir F. IMPARATI,« Arrnaziti : attività di un personaggio nel tardo impero ittita », dans F. IMPARATI(éd.), Studi di storia e di filologia anatolica dedicati a Giovanni Pugliese Carratelli. Firenze, 1988, p. 79-94 ; Pour SINGER,PHU, p. 685, Arrna-ziti était peut-être uriyannu.
Il•••..'
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
établies doivent rester à leur place, personne ne peut les changer. 15-21À présent, je viens donc de t'envoyer Ebinna'e et Kurkalli pour qu'ils t'établissent ces frontières438.
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
143
me dire : « le roi de l'Ugarit a pris des [zones] frontières à moi, il a [même] pris une ville. » 11-15[Pourqu]oi as-tu [agi] ainsi? [ ] est pur441• [ ••• ] n'approche plus [ ] de [ses?] zones frontières! [... ]
RS 15.77 = PRU III, 6s. et pl. XVIII Lettre de Alihesni, prince hittite, au roi d'Ugarit. CTH 112 Palais royal, pièce 52 (Archives Est).
1-6Ainsi (parle) Alihesni439, le prince: dis au roi de l'Ugarit: que tout aille bien pour toi! Que les dieux veillent à ton bienêtre! 7-18En ce qui concerne tes frontières, ce pour quoi tu m'as écrit, à présent on t'a écrit du Palais: « toutes les frontières qu' Arma-ziti t'a établies doivent rester à leur place, personne ne peut les changer ».19-23 À présent, Ebinna'e va chez toi avec Kurkalli pour qu'ils t'établissent tes frontières. RS 20.174 A = Ugaritica V n° 25, 90s. et 384 Lettre du Roi (de Karkemis) au roi d'Ugarit. Maison de Rap'anu, pièce 5.
1-5Ainsi (parle) le roi : dis au roi de l'Ugarit440 : que les dieux veillent à ton bien-être! 6-10 Or le roi de l'Usnatu est venu 438. Il faut probablement prendre l'expression au sens concret: les deux envoyés hittites devaient placer des pierres comme l'uriyannu envoyé par Mursili à Niqmepa au siècle précédent (cf. RS 17.368). Puisque les frontières doivent rester les mêmes, cela signifierait soit qu'elles n'avaient pas encore été matérialisées, soit que les pierres avaient été enlevées ou déplacées (à moins que cette lettre et la suivante ne concernent une autre frontière, celle avec le Mukis). D. Arnaud traduit « leurs emplacements sont bel et bien fixés (lu-u Ja-ab-tù) ». 439. Peut-être le fils du roi de Karkemis, s'il faut prendre l'expression au pied de la lettre, ou bien un haut dignitaire hittite, cf. bibliographie et discussion dans lMPARA Tl, RHA 32 (1974), p. 116s. et Hethitica 8 (1987), p. 196s. Frère d'Uppar-muwa et Mizra-muwa pour SINGER,Bi Or 54 (1997), col. 421. 440. Ammistamru II ou lbiranu pour YAMADA,UF 24 (1992), p. 444. Il s'agit sans doute ici du roi de Siyannu-Usnatu : les disputes de frontière mentionnent d'habitude le roi du Siyannu mais RS 17.382 + et RS 17.335 + (comme déjà, probablement, RS 19.68, cf. n. 149) montrent bien que la ville d'Usnatu partageait le sort du Siyannu, et les textes attestent l'exis-
RS 17.341 = PRU IV, 161s. et pl. L Série de verdicts [de lni-Tesub de Karkemis?] concernant des incidents de frontière entre Ugarit et Siyannu442. Vestiges de sceau-cylindre de lniTesub? Palais royal, pièces 68-69 (Archives Sud).
ï,-'4; et à présent [... ] rien ne [. oo](en disant) : « que les fils de S[iyannu] jurent: « [nous ne connaissons pas] les hapiru qui ont abattu la tour! Les hapiru qui ont abattu cette tour ne sont pas à nous443! »4'-6'Si les fils de Siyannu jurent, alors que les fils de l'Ugarit renoncent [à leur plainte], mais si les fils de Siyannu se dérobent au serment, qu'ils paient aux fils de l'Ugarit une compensation du triple. 7' -13 'Le préfet (d'Ugarit) est alors intervenu devant le Roi : « les fils de Siyannu ont coupé nos vignes! »Le Roi leur a rendu le jugement suivant: « que les fils de Siyannu jurent: « Nous, nous ne coupons pas leurs vignes! Nous ne connaissons pas les hommes qui ont coupé leurs vignes!« Et que les fils d'Ugarit jurent: "Nous, nous ne coupons pas les vignes des fils de Siyannu!" ». 13'-20'Les fils de l'Ugarit ont déclaré ceci devant le roi: « les fils du Siyannu ont coutume de donner des provisions de tence d'un certain Ar(i)-Tesub, qualifié tantôt de roi du Siyannu, tantôt de roi d'Usnatu (cf. n. 602). Il faut noter que les édits hittites et les documents entraînés par leur application ne connaissent que le roi du Siyannu, alors que la correspondance est toujours au nom du roi d'Usnatu (cf. infra, p. 18Is.). 441. Ligne II [am-mi-ni-]i avec HUEHNERGARD, ADCU, p. 85. Les lignes 12-13 sont très lacunaires. NOUGAYROLpropose: 12[rak-sa-ku(?) a](?)-dini 13[ù i-na-an(??)-n]a za-ku-u (réfutation de la proposition de BERGER, [pa-]a-ti-ni, UF 2, 286, dans HUEHNERGARD, ibid., p. 83, n. 207). 442. VANSOLDT,SAU, p. 178, n. 210. Dans tout le texte, sauf à la ligne pays », Siyannu est précédé du déterminatif uru, 26 où c'est kur, ville »; Beyrouth de kur, Ugarit tantôt de kur tantôt de uru (d'où Ugaritll'Ugarit, pour indiquer le changement, même s'il n'est pas pertinent). 443. HUEHNERGARD, ADCU, p. 97s. Pour hapiru, voir n. 138. «
«
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
voyage444 aux fils du pays de Beyrouth? ; (ceux-ci) ont coutume de venir faire des razzias dans notre pays. »Le roi a déclaré: « que les fils de Siyannu jurent: "nous n'avons pas coutume de donner des provisions de voyage aux fils du pays de Beyrouth? de façon qu'ils (puissent) sortir de notre pays pour aller faire des razzias en Ugarit. Nous ne connaissons pas les hommes qui ont coutume de faire des razzias en Ugarit445!" » 21 'Le Roi a ajouté: « que le roi de l'Ugarit rassemble et rende à Sab-ilï446 tout serviteur de Sab-ilï - serviteur ou servanterésidant en Ugarit! Et que les fils de l'Ugarit jurent: "Nous n'avons emmené447 (ni) serviteur (ni) servante de Sab-ilï, et nous n'en avons emmené aucun pour le vendre à qui que ce soit d'autre!" 26' -29'Et que Sab-ilï rassemble et rende au roi de l'Ugarit tout serviteur du roi de l'Ugarit résidant en Siyannu ! Et que les fils de Siyannu jurent: "Nous n'avons emmené (ni) serviteur (ni) servante du roi de l'Ugarit, nous n'en avons emmené aucun
~our le vendre quelqu'un d'autre!" ü'-31'Si, aprèsà cette tablette, on produit des personnes qu'on a vendues, (les vendeurs) paieront une compensations comme (s'ils étaient) des voleurs. (lacune)
tr.à Sab-ilï qu'il re[nde?... ] Et si le serviteur de Sa[b-ilï ... ] en Ugarit [... ] et bâtit une maison [... ] de même [... »].
RÈGLEMENTATION
DU COMMERCE
INTERNATIONAL
ET SES CONSÉQUENCES
Toute activité internationale en temps de paix comme en temps de guerre relevait de l'autorité hittite et un différend sur-
DEL MONTE, DA 22 (1983), p. 227 (ARNAUD, p. 240, propose nig.ga'). 445. Pour les lignesI3'-20', cf. DEL MONTE, DA 22 (1983), p. 227. 446. Sur la lecture de ce nom du roi de Siyannu, SINGER, PHU, p. 664, n. 190 et 192 ; mais voir D. PARDEE, « Ugaritic Studies at the End of the 20th Century », BASDR 320 (2000), p. 79. 447. HUEHNERGARD, ADCU, p. 65. 444. ninda.
kas, comme
Annuaire de l'EPHE, 1. 91, 1982-1983,
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
145
venu entre gens d'Ugarit et Hittites ou étrangers de la mouvance hittite devait être soumis à l'arbitrage hittite. On peut ranger dans cette catégorie ce qui concerne les différends de frontière, réglés d'abord par le Grand Roi puis par celui-ci et le roi de Karkemis, ainsi que tout ce qui a trait aux affaires familiales des rois d'Ugarit, puisqu'elles concernent tantôt des princesses d' Amurru tantôt une princesse hittite. Mais il ne s'agissait pas toujours d'affaires aussi graves impliquant plusieurs familles royales et dans ce cas, c'était le roi de Karkemis qui s'en chargeait, ou même l'un de ses fonctionnaires. Ainsi, plusieurs actes juridiques internationaux émanant du roi Ini-Tesub ont été retrouvés qui concernent des affaires impliquant des Hittites et des gens d'Ugarit ou bien des ressortissants de pays différents relevant de l'empire hittite. Ils sont destinés à régler toutes sortes de litiges, mentionnant le fait que les parties ont comparu devant le roi et que son jugement est sans appel. Dans plusieurs de ces jugements, le roi d'Ugarit apparaît tantôt comme plaignant ou demandeur, tantôt comme accusé; ailleurs, les« fils de l'Ugarit » constituent l'une des parties. Il peut s'agir de délits mineurs comme d'affaires importantes et la plupart sont liés à une activité fondamentale pour Ugarit, le commerce. La richesse d'Ugarit était fondée d'une part sur l'agriculture, qui dépendait des conditions climatiques, d'autre part sur le commerce international par terre et par mer, qui, lui, dépendait avant tout de sa sécurité. M. Yon a bien décrit les avantages dont bénéficiait le royaume448.Situé sur une plaine côtière fertile où l'on cultivait la vigne, le blé et l'olivier, doté de collines et de montagnes boisées propices à l'élevage du bétail et à la production de bois comme le cèdre et d'autres conifères, il pouvait en temps normal compter sur une production suffisante pour consommer et exporter449. Le territoire n'était pas très grand, sans division marquée entre chaque zone et il était facile de se déplacer dans tout le royaume. À la fin de l'âge du Bronze, Ugarit était un carrefour commercial de première importance, l'un des principaux centres
448. WARD et SHARP JOUKOWSKY, The Crisis Years, p. 113. 449. Voir HELTZER, dans WATSON et WYATT, Handbook, p. 439-448.
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d'échanges du Proche-Orient ancien; le royaume commerçait, par terre ou par mer, avec la côte syro-palesti~ienne, la Mésopotamie et ses voisins orientaux, la Crète, l'Egypte, la Cilicie. Sa position en Méditerranée favorisait le commerce avec Chypre (si importante pour les liaisons est-ouest), les régions côtières d'Anatolie, la Palestine, l'Égypte, peut-être même l'Égée et la Grèce mycénienne45o. Ugarit était située au débouché de la route reliant la Méditerranée à la Syrie intérieure, via la vallée du Nahr el-Kebir (le Rahbiinu des textes), et de là, au pays hittite, à l'Euphrate et à la plaine mésopotamienne. Important pour les liaisons est-ouest aussi bien que nord-sud, le royaume disposait de bons ports; Ma'hadu, le port d'Ugarit, qui l'ouvrait au commerce maritime, situé à environ un kilomètre dans la baie de Minet el-Beida, était « une véritable agglomération urbaine et non pas une simple escale avec des entrepôts451 ». La capitale était de fait une ville maritime, située de telle façon qu'elle pouvait surveiller la côte. Sur un tell d'une vingtaine de mètres, tout près de Minet el-Beida et à quatre kilomètres de Ras Ibn Hani, la ville était dominée par deux temples en forme de tours dont on pense qu'ils surplombaient le tell de plus de quinze mètres: le sommet des tours devait être à au moins trente-cinq ou quarante mètres au-dessus du 450. Un document prouve l'existence d'un commerce direct avec la Crète (cf. infra, RS 16.238) mais les objets provenant de Grèce peuvent avoir transité par Chypre. Les relations commerciales avec la Crète sont attestées dès l'époque de Mari: un compte d'étain mentionne un interprète de marchands crétois à Ugarit, cf. P. VILLARD,ARM 26 (1984) p. 528, n° 556, 1. 29-31. Pour les relations d'Ugarit avec ces régions, voir BUCHHOLZ,Ugarit, Zypern und Agais, en particulier les chapitres 1 «< Die Küstenregion Syriens aIs Umwelt- und Wirtschaftsfaktor in der Bronzezeit », p. 1-28), 2 «< Seefahrt », p. 29-52, avec, p. 31, une carte des vents et des cO}lrants) et 3 «< Seewege nach Westen », p. 53-77). Sur le commerce avec l'Egypte, E. W. CASTLE,« Shipping and Trade in Ramesside Egypt », JESHO XXXV, 1992, p. 256. 451. M. YON,« Ougarit et ses relations avec les régions maritimes voisines (d'après les travaux récents) », UBL Il, p. 423. On peut mentionner aussi Tell Sukas (Suksu ?) dont les activités persistèrent après 1200 (YON, The Crisis Years, p. 113). ASTOUR,RSO XI, p. 58, donne une liste de huit ports avec leur emplacement (parfois contesté) : du nord au sud, Sinaru, Mah'adu, Ra'su, Appu, Atallig, Gibaclâ (Gablé), Suksu « une enclave de Siyannu, entourée de possessions ougaritaines » et Aru ; il faut sans doute ajouter Salmâ, VANSOLDT,UBL 11, p. 365, note 9, (2).
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niveau de la mer. Ces temples étaient visibles de loin et pouvaient donc servir à l'échange de signaux entre les bateaux et la côte, ou avec les deux ports; alignés, ils pouvaient servir aussi de points de repère pour entrer dans le port de Minet elBeida. Le palais de Ras Ibn Hani, sur un promontoire, permettait de bien observer la côte. Ma'hadu desservait la capitale et le royaume, important toutes sortes de marchandises étrangères et exportant les productions locales, mais c'était aussi le débouché sur la mer des pays de l'intérieur; Ugarit servait d'intermédiaire entre les pays méditerranéens et la région de l'Euphrate, non seulement comme port de transit mais parce qu'elle pouvait héberger leurs bateaux, comme ceux de Karkemis452. Ce fut le grand port syrien de l'empire hittite. Certains savants453 ont même avancé l'hypothèse d'une« thalassocratie» qui paraît cependant peu plausible454. Le commerce maritime se faisait par des bateaux de différents types, connus par leurs noms ougaritiques, dont les caractéristiques ne nous sont pas claires et sur lesquels les textes akkadiens nous renseignent assez peu455. Même si la plupart des denrées mentionnées dans les textes n'ont guère laissé de traces, l'existence des relations avec d'autres pays riverains de la Méditerranée est confirmée par les objets retrouvés sur le site, qu'il s'agisse d'importations ou d'imitations locales: statuettes, objets de luxe en pierre et vases d'Égypte, ivoires et
452. RS 34.147, retrouvé dans les archives de la« maison d'Urtenu » (voir Introduction p. 24), donne une liste de « bateaux du roi de Karkemis qui, à cause de leur grande vétusté, ne sont plus capables d'aller nulle RSO VII, n° 5, p. 24. part », cf. MALBRAN-LABAT, 453. En particulier E. LINDER«< Ugarit, A Canaanite Thalassocracy », dans G. YOUNG(éd.), Ugarit in Retrospect, Winona Lake, 1981, p. 31s.) 454. Voir C. LAMBROU-PHILLIPSON, « Ugarit: A Late Bronze Age thalassocracy? The evidence of the textual sources », Or 62 (1993), p.163170 ; cela ne veut pas dire qu'Ugarit n'était pas une puissance maritime, cf. la note suivante. 455. Pour Ugarit et la mer, voir la bibliographie dans VITA, El Ejército, p.159s. ; les ports, p.159, n. 4; le commerce maritime, p. 160, n. 2, les ancres et les bateaux, p. 164s. ; les équipages, p.168s. YON, UBL Il, p. 421437. Tous les documents pertinents ont été retraduits et commentés par HOFTIJZERet VANSOLDT,« Texts from Ugarit Pertaining to Seafaring », p. 333-344 ; voir, p. 337, leur remarque sur la puissance navale d'Ugarit: dans KTU 2.47, Yadinu demande 150 navires.
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céramique du Levant, bronzes chypriotes, figurines grecques, céramique de Grèce, de Chypre et de Crète456. Sur terre, le commerce était le fait de caravanes d'ânes conduites par un chef, sur lesquelles nous n'avons guère d'informations; aucun texte ne fait allusion à une escorte armée. Ces caravanes se rendaient en Hatti, en Égypte ou dans le Moyen-Euphrate. D'après Liverani, « les échanges entre palais royaux, rois, fonctionnaires palatins, personnes de rangs élevés et égaux ont l'aspect d'échange de dons. Les échanges entre négociants, ou entre personnes qui renoncent à conférer à la transaction une valeur sociale particulière, ont un aspect commercial ». Même si « l'échange de dons et le commerce se différencient par l'usage de l'argent pesé (normal dans le commerce, disqualifiant dans le don), par le caractère explicite du calcul de la valeur et par la contextualité de la contrepartie (le don réciproque est soumis à un délai, le paiement commercial est immédiat, ou comporte intérêt)457 », la phraséologie en usage dans la correspondance favorise parfois une certaine ambiguïté sur la nature de l'échange. De fait, il est clair que les transactions entre grands personnages ne cherchaient pas toujours à se présenter comme un échange de cadeaux : certaines sont sans ambiguïté de type commercial. Les négociants étaient organisés en firmes avec une organisation hiérarchisée; les collègues s'appelaient « frères »458. Lorsque les échanges étaient fréquents, on établissait un comptoir, par exemple à Chypre ou à Emar459 ; de même y avait-il 456. YON, UBL II, p. 426s. ; G. BASS, « Sailing between the Aegean and the Orient in the Second Millenium B. C. », dans E. CLINEet D. HARRISCLINE (éd.), The Aegean and the Orient in the Second Millenium. Proceedings of the 50th Anniversary Symposium Cincinnati, 18-20 April 1997, AEGAEUM 18, Liège, 1998, p. 183-191. 457. SdB IX, coU331. 458. M. ASTOUR,« The Merchant Class of Ugarit », dans D.O. EDZARD (éd.), Gesellschaftsklassen im Alten Zweistromland und in den angrenzenden Gebieten, (XVIII RAI), Munich, 1972, p. 11-26. LIVERANI,SdB IX, col. 1330 et col. 1331 pour une typologie des échanges. M. HELTZER,Goods, Priees and the Organization of Trade in Ugarit, Wiesbaden, 1978. 459. La « maison d'Urtenu », dont les trouvailles ne sont pas reprises dans ce volume car elles sont soit inédites, soit publiées récemment, a livré les éléments de ce que leur éditeur, D. ARNAUD,a qualifié de « correspondance d'affaires entre ougaritains et émariotes », voir RSO VII, p. 65-
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des comptoirs étrangers à Ugarit. Le commerce international de l'époque était presque entièrement entre les mains des gouvernants460. Il semble que l'organisation ait été la même à Ugarit et chez les Hittites; ainsi, certains marchands sont-ils dits « du roi » ou « de la reine »: « marchands de mon Soleil », « du roi de Tarhuntassa461 », « de la reine de l'Ugarit »462.Parfois, le marchand est sa mandatti, « delà dotation », ce qui signifie sans doute que le palais lui avait confié un capital, une certaine quantité d'argent ou de marchandises, mais non pas qu'il ne faisait aucune transaction à titre privé463. Liverani résume ainsi la situation : les marchands étaient l'une des catégories de dépendants du palais ; ils recevaient annuellement une certaine somme, calculée en or mais probablement en nature ou en argent, fournie par l'administration, avec laquelle ils partaient se procurer les biens que les taxes ne fournissaient pas au palais, après avoir laissé un reçu à leur sceau. À leur retour, l'administration contrôlait si la marchandise correspondait, faisait la balance des comptes et annulait le reçu464. Une fois Ugarit et son réseau commercial sous la domination des Hittites, ceux-ci devaient en profiter pour s'assurer une position privilégiée, se faire offrir ou se procurer dans les meilleures
78. D. Arnaud évoque (p. 65) « un réseau d' import-export avec deux établissements fixes au moins: Ugarit et Emar ». Sur le commerce avec Emar et Karkemis, cf. SINGER,PHU, p. 653s. 460. M. HELTZER,« The Late Bronze Age Service System and its Decline », dans HELTZERet LIPINSKI,Society and Economy, p. 14. 461. Le royaume de Tarhuntassa fut créé par Hattusili III pour Kurunta, le frère de Mursili III, voir BEAL,Organization, p. 325. Pour le Tarhuntassa, au sud-ouest du Hatti, occupant l'ouest du Taurus, cf. H.A. HOFFNER,« The Last Days of Khattusha », dans WARD et SHARPJOUKOWSKY, The Crisis Years, p. 46-52 ; 1. SINGER,« Great Kings of Tarhuntassa », SMEA 38 (1996), 63-71 ; S. DEMARTINO,« Ura and the boundaries of Tarhuntassa », AoF 26 (1999), p. 291-300 (avec la bibliographie la plus récente). 462. Respectivement: RS 17.316; RS 17.158 et 17.42; RS 17.314. 463. LIVERANI,« La dotazione dei mercanti di Ugarit », UF II (1979), p. 495s. : « "dotazione" ... cioè la quantità di argento 0 di merci computabili in argento che mercanti ricevono dei palazzo al momento della loro partenza, e della quale dovranno poi rendere conto al ritorno (ovvero alla scadenza di un periodo fisso). »Cette dotation distingue les agents commerciaux du palais d'éventuels marchands privés, la même personne pouvant d'ailleurs jouer les deux rôles. 464. lbid., UF II (1979), p. 502.
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conditions les produits convoités et développer leur propre commerce465 ; mais ils devaient aussi régler tous les problèmes et les conflits entre ressortissants d'États différents créés par ce commerce international, d'autant plus qu'il y avait des marchands de tel ou tel souverain. L'entrée dans l'empire hittite d'un petit royaume qui était l'un des principaux centres d'échanges du Proche-Orient favorisa le commerce anatolien ; partenaires mais aussi rivaux de ceux d'Ugarit, les marchands d'Ura, en Cilicie, qu'ils aient relevé du Soleil, du roi de Tarhuntassa ou de personnes privées, allaient jouer un rôle particulier et on les retrouve dans plusieurs affaires impliquant des gens d'Ugarit466. Ura, au nord de la pointe nord-est de Chypre, « pouvait être en liaison directe, par mer, avec Ougarit, ville distante seulement d'environ 180 km (..) Cette liaison maritime directe, en principe beaucoup plus économique qu'une liaison terrestre, avait, en plus, l'avantage d'éviter la traversée de l'Amanus et des montagnes centrales du Taurus467 »; c'était la tête de pont du commerce de l'Anatolie centrale, le cœur de l'empire hittite. À la demande de Niqmepa, Hattusili III réglemente l'activité de ces marchands d'Ura sur le territoire d'Ugarit (RS 17.130) : ceux-ci peuvent exercer leur activité pendant la belle saison mais doivent quitter l'Ugarit en hiver, ce que l'on a interprété comme une mesure visant à les empêcher de pratiquer l'usure468 ou bien à interdire l'exportation de grain pen-
465. H. KLENGEL,« Handel und Kaufleute im hethitischen Reich », AoF 6 (1979), p. 69-80. 466. Ura (cf. KLENGEL, AoF 6 (1979), p. 77s.) : port du Kizzuwatna situé à Gilindire près de Aydmclk pour R. BEAL, « The Location of Cilician Ura », Anato/ian Studies 43 (1993), p. 29-39, mais plutôt à ou près de Silifke, à l'embouchure du Güksu, pour la plupart des auteurs, voir A. LEMAIRE, « Ougarit, Oura et la Cilicie vers la fin du XIIIe s. av. J.-C. », UF 25 (1993), p. 227-236. Port principal du Tarhuntassa pour SINGER, SMEA 38 (1996), p. 65 ; en Tarhuntassa ou très près de sa frontière pour BRYCE, The Kingdom of the Hittites, p. 364 et n. 19, mais partie intégrante du Hatti pour DE MARTINO, AoF 26 (1999), p. 291-300, selon qui la frontière méridionale du Tarhuntassa suivait la chaîne du Taurus et il est difficile d'admettre que les souverains hittites aient renoncé un port de cette importance. 467. LEMAIRE, UF 25 (1993), p. 233. 468. S. LAFONT, « L'arbitrage en Mésopotamie l'arbitrage (2000), p. 575-577.
à contrôler
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dant une période critique pour l'approvisionnement des habitants469. Ils ne peuvent y acquérir des maisons ou des terres et seront renvoyés s'ils font des affaires à perte, mais le roi d'Ugarit doit leur livrer leurs débiteurs insolvables ainsi que leurs femmes et leurs enfants47o. lni-Tesub émit aussi plusieurs décrets concernant le sort des marchands. On a vu que la question des taxes et droits de douane, dont les Hittites pouvaient exempter une fois pour toutes ou occasionnellement leurs protégés, entraînait parfois des problèmes ; mais la plupart des affaires nécessitant l'intervention hittite concernaient les agressions de toutes sortes, subies ou infligées par les gens d'Ugarit lors d'expéditions commerciales. Pour que le commerce international soit profitable, il fallait veiller à la sécurité des personnes et des biens et préserver de bonnes relations entre les pays concernés, ce qui se réglait au plus haut niveau47I.
469. P. VARGYAS, « Marchands hittites à Ugarit », OL? 16 (1985), p. 71-79. Voir ses commentaires sur le sens de cet accord «< .. son but 11 'était pas de garantir la vente des produits et le marché ( ... ) mais bien de créer des possibilités pour la consommation sur place, en limitant la demande solvable », italiques de l'auteur) et sur le fait que les marchands de l'époque ne sont pas encore des capitalistes, p. 78-79. Vargyas conteste la thèse de Liverani pour qui il s'agirait d'empêcher une « colonisation » hittite. Même s'il n'y est pas question d'Ugarit et du domaine hittite, voir le livre édité par J.G. DERCKSEN, Trade and Finance in Ancient Mesopotamia (MOS Studies 1), Istambul-Leiden, 1999, en particulier M.A. POWELL, », p. 5-23. « Monies, Motives, and Methods in Babylonian Economies 470. À propos des réticences à permettre qu'un étranger puisse acquérir de la terre, voir R. WESTBROOK, Property and the Family in Biblical Law, JSOT Supplement Series 113, Sheffield, 1991, p. 29 et n. 1. Pour P. VARGYAS, « Immigration into Ugarit », dans K. VAN LERBERGHE et A. SCHOORS (éd.), Immigration and Emigration within the Ancient Near East. Festschrift E. Lipinski, Leuven, 1995, p. 401, ces clauses signifient que la possession de biens immobiliers conférait des droits et que tout citoyen à part entière ne pouvait être empêché d'exporter à sa guise. Pour S. LA FONT (cf. note 468) cela« pourrait indiquer que pour devenir citoyen d'Ugarit, il fallait être propriétaire foncier. ( ... ) Désormais, le remboursement d'un prêt sera garanti par la personne du débiteur ou ses ayants droit ». Un quasi-duplicat, (épouse, enfants), à l'exclusion de toute hypothèque retrouvé dans la« maison d'Urtenu » (RS 34.179, cf. MALBRAN-LABAT, RSO VII, n° 1, p. 15s.), associe aux gens d'Ura les gens de Kutupa. 471. C'est ce que montre, par exemple, le traité entre les rois de Tunip et d'Alalah/Mukis, WISEMAN, The Alalakh Tablets, n° 2 (nouvelle édition par M. DIETRICH et O. LORETZ, « Der Vertrag zwischen Ir-Addu von Tunip
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La paix entre grandes puissances ne pouvait qu'être bénéfique et le traité signé entre Ramsès et Hattusili dut favoriser le commerce. Cependant, même en temps de paix, qu'il soit terrestre ou maritime, ce commerce comportait de grands risques472. Chaque pays traversé ou accosté essayait d'en tirer profit, à commencer par son roi : celui d'Ugarit n'hésitait pas à se livrer à des exactions. Il va de soi que les caravanes attiraient les convoitises et elles risquaient toujours d'être rançonnées ou attaquées, en Ugarit comme ailleurs, soit par des bandes, soit par la population rurale; les marchands qui n'y perdaient que leurs biens s'en tiraient à bon compté73. Outre les dangers de la Méditerranée, les avaries et les erreurs de navigation, les bateaux devaient affronter les pirates474. Naufrages, pillages, meurtres et actions frauduleuses impliquant des Ougaritains et des étrangers tombaient sous la juridiction hittite, bientôt déléguée au roi de Karkemis. Le développement du trafic et donc le nombre croissant de meurtres et de pillages entraînèrent l'intervention d'Ini-Tesub qui tenta de régler la question par une série d'édits. Les mesures prises concernant la définition sous serment du montant des dommages par des
und Niqmepa von Mukis », dans G. YOUNG, M. CHAVALAS et R. AVERBECK [éd.], Crossing Boundaries and Linking Horizons, Studies in Honor of Michael Astour, Bethesda, 1997, p. 211-242). Les affaires de meurtres de marchands à l'étranger entraînaient l'intervention du souverain concerné ou de son suzerain lorsqu'elles concernaient un royaume d'obédience hittite: voir la correspondance entre Kadasman-Enlil II et Hattusili III à propos de marchands babyloniens tués en Ugarit et en Amurru (et dans un troisième pays dont le nom a disparu), HAGENBUCHNER, Die Korrespondenz der Hethiter, n° 204, p. 285, KBo 1 10 +KUB III 72, revers 1. 14-25. 472. Sur les risques du commerce maritime (et le rôle d'Ugarit dans le commerce avec le monde égéen), voir A. ALTMAN, « Trade Between the Aegean and the Levant in the Late Bronze Age: Sorne Neglected Questions », dans HELTZER et LIPINSKI, Society and Economy, p. 229-237. 473. Les remarques de Tavernier, qui s'enrichit en commerçant avec l'Orient après un premier voyage en Anatolie en 1632, pourraient certainement s'appliquer: « toute la Turquie est pleine de voleurs qui vont par grosses bandes et attendent les marchands sur les chemins: s'ils se trouvent les plus forts, ils les dépouillent et bien souvent leur ôtent la vie » J. B. TAVERNIER, Les Six Voyages en Turquie & en Perse, vol. l, FM/La Découverte, Paris 1981, p. 40. 474. Sur la piraterie, cf. DREws, The End of the Bronze Age, p. 91s.
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membres de la firme de la victime, les remboursements, la responsabilité collective et l'indemnisation en cas de meurtre, s'inspiraient des lois hittites475. Un accord réglementa le châtiment et la procédure à suivre lorsqu'un homme de Karkemis était tué et pillé en Ugarit ou un homme d'Ugarit en Karkemis (RS 17.230). Vie et biens devaient dans chaque cas être compensés au triple par les coupables ; si celui-ci ou ceux-ci étaient introuvables, la communauté de l'endroit où le crime avait été commis devait payer pour chaque homme tué une compensation du triple, mais pour les biens, ne devait que les restituer au simple. Dans un autre accord (RS 17.146), qui ne concerne explicitement que des marchands des deux pays ayant reçu une dotation du palais, la compensation est fixée à trois mines d'argent par homme476, les biens disparus devant être remboursés, une fois que leur nature et leur valeur auront été indiquées sous serment par des compatriotes de la victime. On peut juger de l'application de ces accords par les verdicts qui nous sont parvenus. Les procès internationaux impliquant des sujets hittites allaient parfois jusqu'au Grand Roi et les archives ont livré quelques verdicts de Hattusili ou de son épouse Pudu-Heba (RS 17.229, RS 17.133) ; mais la plupart des verdicts conservés émanent d'Ini-Tesub de Karkemis ou de princes hittites, comme Arma-ziti. Apparemment Ini- Tesub fut amené à juger toutes sortes d'affaires, d'un simple vol d'objets (RS 17.128) au meurtre de plusieurs marchands en Ugarit (RS 17.145). Une lettre d'Ini- Tesub à Ammistamru II (RS 20.22) fixe la procédure à suivre dans deux affaires différentes et signale qu'une autre affaire est réglée ; la procédure repose sur le serment
475. LI VERANl, SdB IX, col. 1310. Il fait noter que les accords internasans distionaux « semblent s'en tenir au système des dédommagements, positifs de prévention ou de protection des caravanes » (ibid., col. 1329). Le meurtre d'un marchand hittite était puni très sévèrement, cf. KLENGEL, AoF 6 (1979), p. 7 ; le paragraphe 5 des Lois hittites prévoit une amende de 100 mines d'argent, un chiffre si énorme qu'on a proposé de le corriger, bien qu'il figure dans les deux exemplaires conservés, cf. H. HOFFNER, The Laws of the Hittites, Leiden, New-York, KOln, 1997, p. 19 et 171. 476. Les amendes étant comptabilisées en sicles, on peut constater que sous le même roi Ini-Tesub, la mine était tantôt à 50 sicles, tantôt à 60, voir RS 17.158, 17.42 et 17.145.
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mais celui-ci n'est pas obligatoire si les parties se mettent d'accord (RS 17.145). Ini-Tesub devait aussi intervenir dans d'autres cas, sans doute parce qu'étaient impliqués des ressortissants étrangers à l'Ugarit, même si ce n'est pas précisé: soit pour juger, par exemple dans le cas d'un homme mort en prison en Ugarit (RS 27.051 +) soit pour sanctionner une transaction; certaines de ces affaires qui n'ont rien d'affaires d'État opposent le roi d'Ugarit, qui n'est pas toujours nommé, à des particuliers. Cela entraînait un échange de lettres entre les deux cours dont certaines nous sont parvenues. Certaines transactions n'étaient d'ailleurs pas sanctionnées par le roi de Karkemis mais par un de ses représentants, même si elles concernaient le roi d'Ugarit.
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pas résider en Ugarit l'hiver et ils ne pourront pas s'emparer contre argent de maisons (ou) de terres. 20-24Si un marchand d'Ura dissipe en Ugarit l'argent de sa dotation481, le roi d'Ugarit ne le laissera pas résider dans son pays; 25-34si l'argent de fils d'Ura est (engagé) chez des fils d'Ugarit482 et (ceux-ci) ne peuvent le rembourser, le roi d'Ugarit remettra cet homme (= le débiteur) avec sa femme et ses enfants entre les mains des marchands d'Ura, mais les marchands d'Ura n'élèveront pas de Qrétention sur des maisons ou des terres du roi de l'Ugarit. 35-38Tel est l'accord que le Soleil, Grand Roi, a établi entre les marchands d'Ura, et les fils de l'Ugarit.
Accords Karkemis-Ugarit. Les règles.
RS 17.230
= PRU IV, 153s. et pl. XXVIII
Accord Karkemis-Ugarit. Sceau de Ini-Tesub483. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
Statut des marchands d'Ura. RS 17.130 et dupl.477 = PRU IV, 103s. et pl. XV
Lettre-édit478 de Hattusili. Sceau de Hattusili et Pudu-Heba479. CTH 93. Beckman, HDT, n° 32. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
1-3[Ini]- Tesub, roi du Karkemis a noué cet accord avec les hommes de l'Ugarit. 4-12Si un homme du Karkemis est tué en Ugarit, s'ils s'emparent de ceux qui l'ont tué, ils payeront une
1-4Sceau du Tabarna, Hattusili, le Grand Roi, roi du Hatti. À
compensation du triple pour l'homme et c'est aussi au triple ~ue l'on necompensera les objets484 disparu avec lui. une 39S'ils trouvent pas ceux qui qui l'ontont tué, ils payeront
Nifbmepa, dis ceci : 5-1 Puisque tu as dit devant moi: « les marchands d'Ura48o pèsent lourdement sur le pays de ton serviteur », le Soleil, Grand Roi, a noué l'accord suivant pour les fils d'Ura, avec les fils d'Ugarit: 11-19que les fils d'Ura exercent leur commerce en Ugarit à la bonne saison, mais que l'hiver, on les renvoie de l'Ugarit dans leur pays. Les fils d'Ura ne pourront 477. Voir aussi RS 34.179, MALBRAN-LABAT, RSO VII, n°1. 478. C'est le terme employé par Nougayrol et BECKMAN(HDT, p. 162) considère aussi ce document comme un édit, mais pour S. LAFONT,il s'agit d'une médiation judiciaire ou en tout cas hiérarchique» car la démarche s'inscrit dans un processus plus proche de l'arbitrage que de de Hattusili l'activité normative », cf. « L'arbitrage en Mésopotamie », p. 576-577. 479. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 18 ; LAROCHE,ibid., p. 109. 480. Ici, comme aux lignes 31, 32 et 35-36, le texte dit fils d'Ura, marchands » (1. 20 : « un marchand, homme d'Ura »). «
«
«
compensation du triple pour sa vie et les objets qui ont disparu avec lui, autant qu'il en a disparu, ils compenseront au simple. 20-23Si un homme de l'Ugarit est tué en Karkemis, la compensation (sera) de même.
481. Variante: « et demeure (malgré tout) en Ugarit ». Pour la dotation, voir n. 463. 482. Variante: et si l'argent de marchands d'Ura est à la charge de fils de l'Ugarit ». 483. SCHAEFFER,Ugaritica III, pl. V, fig. 29 ; LAROCHE,ibid. p. 122. 484. Le mot unüfe (plur.) désignait-il ici tout ce qui a été volé à la victime, son équipement comme ce qu'il transportait, ou seulement son équipement? Cf. le texte suivant (RS 17.146). «
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RS 17.146 = PRU IV, 154s. et pl. XX
Karkemis
Accord KarkemiS-Ugarit485. Sceau de Ini-Tesub486. Palais royal, au nord de la pièce 90.
1-5Ini-Tesub, roi du Karkemis, fils de Sahurunuwa, petit-fils de Sarri-Kusuh, le héros, a noué l'accord suivant entre les (gens) du Karkemis et les (gens) de l'Ugarit: 6-14si l'on tue des marchands ayant une dotation du roi de l'Ugarit en Karkemis, et que leurs meurtriers sont pris, les fils du Karkemis rembourseront leurs biens487 et leurs équipements conformément en tout à ce que leurs frères diront et les fils du Karkemis paieront une compensation de trois mines d'argent par homme (tué) ; 14-181es fils de l'Ugarit déclareront sous serment la valeur488 des biens de ces (marchands) et de leurs équipements et les fils du Karkemis rembourseront conformément leurs biens et leurs équipements. 19-27Si l'on ... 489 mais on ne prend pas leurs meurtriers, les fils du Karkemis iront en Ugarit affirmer sous serment: « nous ne connaissons pas leurs meurtriers et les biens et les équipements de ces marchands ont disparu »; alors, les fils du 485. RS 18.115 = PRU IV, p. 158s. et pl. LXXXIII (sceau brisé. Palais Royal, cour V) est un accord très semblable dont il ne reste que la moitié gauche et que l'éditeur a restitué grâce à RS 17.146 (voir note ad RS 17.146 = PRU IV, p. 154s.). Seule variante intéressante dans ce qui reste: à la ligne 29 (comme probablement, déjà, à la ligne 22 et peut-être aux lignes sa ba-bi-su-nu ina u[ru ... ] », de 6 et 13), la mention des hommes leur quartier », qui devront accompagner les gens de l'un ou l'autre pays lorsqu'ils se rendront dans le pays où ont été tués leurs concitoyens marchands pour prêter serment sur la valeur de ce qu'il faudra rembourser. Pour HUEHNERGARD, ADCU, p. 58, le texte est peut-être du même scribe que RS 18.115. 486. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 27-28 ; LAROCHE,ibid., p. 122. 487. nfg.gud, cf. PRU IV, p. 155, n. 1 et RS 16.353. CAD S/2 nfg.ga! should the property and equipments of those merchants disappear ». S'agit-il des bêtes »? 488. Mot à mot jureront au sujet de leurs biens (etc.) ». 489. La tablette porte lu ma uzu (= am.BE) ka-a-ma i-$a-ba-tu '-ni: peutêtre lu ma-am<-ma> us ka-a-ma i-$a-ba-tu4-ni« ... trouvent quelque homme mort dans ces conditions ... ». HUEHNERGARD, ADCU, p. 116, n. 321 : peutêtre lu-la'-am Ug7 . Le sens reste le même mais $abatu ne signifie pas « trouver » «< tomber sur »?), sans compter que la suite du texte parle de plusieurs victimes et non d'une seule. « Si on tombe sur (le cadavre) d'homme(s) mortes) dans ces conditions »? «
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
(ne) payeront
(que) la compensation
157
de 3 mines
d'a\Xent l'on par homme 28-TISi tue des (tué). marchands ayant une dotation du roi du Karkemis en Ugarit, et l'on prend leurs meurtriers, les fils de l'Ugarit rembourseront leurs biens et leurs équipements conformément à ce que leurs « frères »diront et les fils de l'Ugarit paieront une compensation du sang de 3 mines d'argent par homme (tué). 36-44Si leurs meurtriers ne sont pas pris, les fils de l'Ugarit iront à Nubannu ou bien à Gur'atu490 et, devant les frères de ces marchands, ils affirmeront sous serment « <nous ne connaissons pas leurs meurtriers491> et les biens et les équipements de ces marchands ont disparu »; alors, les fils de l'Ugarit (ne) payeront (que) la compensation de 3 mines d'a~entIni-Tesub, par homme 45roi du(tué). Karkemis, fils de Sahurunuwa, petit-fils de Sarri-Kusuh, le héros, a noué ainsi cet accord. 48-53Quiconque modifiera cet accord, le dieu de l'Orage du ciel, le Soleil du ciel, la Dame Kubaba, dame du Karkemis, Nikkal, dame de Nubannu, Nikkal, dame de Gur'atu, sont maîtres de son serment.
RS 19.75 = PRU IV, 292 et pl. LXXXVIII Plomb-étiquette. Palais Sud, pièce 204.
«
Tablette d'accord
du roi du Karkemis.
«
«
«
490. D. ARNAUD les placerai[t] volontiers sur la rive gauche de l'Euphrate. (...) L'un et l'autre bourg auraient été les deux portes d'entrée pour ceux qui, venant de l'est, voulaient pénétrer dans la Syrie hittite », le premier « en aval d'Emar », le second « entre Emar et Kargamis », cf. SMEA 37 (1996), p. 58s., n. 66. 491. Le passage a été omis. Après i-tam-mu-ni il reste presque une demiligne, dont le début, d'après le moulage, paraît avoir été érasé. À la dernière ligne, le be de be?-Iu paraît sÛT. «
158
TEXTES AKKADIENS
L'APPLICATION
D'UGARIT
159
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
liers de l'Ugarit jure puis que Sukku rembourse son bateau et les biens qui se trouvaient dans le bateau498! »
Leur application. Par Hattusili et Pudu-Heba. RS 17.229 = PRU IV, 106 et pl. XXVII Verdict de Hattusili. Sceau digraphe de Hattusili Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
et Pudu-Hebé92.
RS 17.346 = PRU IV, 176s. et pl. LII
1-2Talimmu493, le marchand, a parlé comme suit: 3-4« des marchands à moi ont été tués à Apsuna494 »; 5-8Talimmu ainsi ~ue les fils d: Apsuna s~nt venus en jugeI?ent et ont ~omparu. -l1Ceux qUI ont verse le sang et les fils d'Apsuna, [... ] 1 talent d'argent [... ] rev. 1'-7'[. .. ] À l'ave[nir,] s'il arrive que Talimmu produise une tablette scellée de ce [... ], cette tablette l'emportera sur lui.
RS 17.133
Par Ini- TeSub. Verdict
de Ini- Tesub,
roi de Karkemis.
type 1499. Palais royal, pièce 68 (Archives
Sceau-cylindre
de Ini- TeSub,
Sud).
1-2Devant Ini-Tesub, roi du Karkemis, le préfet et Masanda ont comparu en jugement. 3-4Le préfet a déclaré: « Masanda a pris 4000 (sicles d')argent frauduleusement(?)500 »; 513Masanda a déclaré: « le roi de l'Ugarit volait501 les caravanes de marchands. Nous avons comparu en jugement devant Urhi-Tesub502. Il a fait les comptes de ces caravanes, il a mis
= PRU IV, 118s. et pl. XVII
Lettre verdict de la reine Pudu-Heba au nom du roi hittite II. Sceau de Pudu-Hebé95. CTH 95. Beckman, HOT, n° 34. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
à Ammistarnru
1-3Ainsi (parle) Mon Soleil : dis à Ammistamru : 4-12quand l'homme de l'Ugarit et Sukku ont comparu en jugement devant Mon Soleil, Sukku a déclaré: « son bateau s'est brisé contre Le quai496 .» ma~s l'homme de .l'ygarit a déclaré: « ~'est) Sukku (qUI) a vIOIemment497 bnse mon bateau ». 13-2 Mon Soleil a rendu le jugement suivant: « que le chef des bate-
492. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 16, 23 ; LAROCHE, ibid., p. 109. 493. Ce marchand est cité dans RS 17.346. 494. Ville du nord, près du Mukis, cf. VAN SOLDT, UBL Il, p. 377. Talimmu apparaît aussi dans RS 17.346. 495. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 16, 23 ; LAROCHE, ibid., p. 109. Pour l'importance de Pudu-Heba, voir BRYCE, The Kingdam af the Hittites, p. 315s. 496. Ou « à quai »? 497. a-na da-a-ni : « maliciausly » pour CAD D, p. 82, d'où « intentionnellement » pour HOFTIJZER ET VAN SOLDT, « Texts from Ugarit Pertaining to Seafaring », p. 340.
498.
Le
«
chef
des bateliers
» est-il
« l'homme
d'Ugarit
»?
F.C.
FENSHAM, « Shipwreck in Ugarit al}d Ancient Near Eastern Law Codes » DA 6 (1967), p. 22Is., commente: Sukku, peut-être un Hittite, qui se disait victime d'un accident, était accusé d'avoir causé par sa négligence le naufrage d'un bateau appartenant (ainsi que sa cargaison) à un Ougaritain, un crime grave dans le Proche-Orient ancien. Le verdict est conforme aux principes du droit mésopotamien. Pour la réglementation de la navigation fluviale, voir la tablette M des Lois assyriennes et le commentaire de G. CARDASCIA, Les Lois assyriennes, Paris, 1969, p. 328-331. 499. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE, ibid., p. 121s. 500. a-na ha-rna-si. Pour d'autres propositions voir HUEHNERGARD, ADCU, p. 156 (p. ex. von Soden, AHw, p. 30lb a-na ha-ba'-Ii, « par force »). 501. L'emploi de la forme répétitive en -tana veut indiquer qu'il s'agissait d'une (mauvaise) habitude. Le nom de Masanda apparaît sans doute dans ce qui est probablement un fragment de verdict hittite, mentionnant aussi Pendi-sëna, RS. 17.406 = PRU IV, p. 181. 502. Il doit s'agir du fils de Muwatalli, qui fut détrôné après sept ans de règne par son oncle Hattusili, exilé au Nuhasse puis on ne sait pas exactement où (peut-êtr~ en Ugarit ou en Amurru, cf. SINGER, PHU, p. 644s.), d'où il s'enfuit en Egypte, où Ramsès II l'accueillit. Durant son séjour en Syrie, il semble avoir exercé un certain pouvoir, cf. P. HOUWINK TEN CATE, « The Early and Late Phases of Urhi-Teshub's Career », dans K. BITTEL et aUi, Anatalian Studies presented ta Hans Gustav Güterback (Istanbul, 1974), p. 123-150, et pour RS 17.346, p. 138 et 145. Voir aussi, du même auteur, « Urhi-Tessub revisited », Bi Or 51 (1994), col. 233-259 et les
160
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L'APPLICATION
au débit du roi de l'Ugarit un talent un tiers d'argent et UrhiTesub a fait pour moi une tablette scellée (à ce sujet503).Voilà les 4000 (sicles d')argent dont on parle504! Maintenant, j'ai brisé la tablette scellée concernant cet argent. »14-21Le préfet a dit: « la tablette scellée qu'il a brisée n'est pas c~lle des 4000 (sicles d') argent dont on parle; c'est celle de l'argent de Talimmu505. Maintenant, si la tablette scellée qui est brisée, c'est bien celle des un talent un tiers d'argent, Masanda est quitte; mais si c'est celle de l'argent de Talimmu, que Masanda ~aye entièrement cet argent (en question). » 2-28Que Masanda jure qu'il s'agit de l'argent des 400 ânes dont on parle506. Si Masanda jure, alors il est quitte pour les quatre (tiers de ?)507talent(s) d'argent qu'il a pris508, mais si Masanda se dérobe au serment, il paiera au roi de l'Ugarit l'argent des quatre (tiers de?) talent(s) d'argent.
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
RS 17.128 = PRU IV, 179 et pl. XIII Verdict de Ini- Tesub, roi de Karkemis. type 1509. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
Sceau-cylindre
au personnage
dans
l'index
de BRYCE, The Kingdom of the était roi, soit lorsqu'il
Hittites, p. 464. Le procès aurait eu lieu soit lorsqu'il était en Syrie.
503. e-tap-sa-am-mi, cf. HUEHNERGARD, ADCU, p. 57. 504. 1 talent = 60 mines, 1 talent 1/3 = 80 mines, soit effectivement, la mine est à 50 sicles, 4 000 sicles. 505. Cf. RS 17.229.
si
506. Soit 10 sicles par âne; si le prix d'un âne était d'environ 30 sicles prices at Ugarit », lAOS 99 d'argent (cf. R. STIEGLITZ, « Commodity [1979], p. 17), il doit s'agir ici d'une taxe prélevée indûment par le roi d'Ugarit. 507. Voir PRU IV, p. 177, n. 1. Ici, 1. 24, comme plus loin, 1. 26, la tablette porte 4 gu.un,« 4 talents » et P. VARGYAS (<< Talent of Karkamish and Talent of Yamhad », AoF 25 [1998], p. 307) pense qu'il ne faut pas corriger comme NOUGAYROL en « 4 (tiers de) talent» mais admettre qu'il y avait à Karkemis un talent de 1 000 sicles. Le texte comptabiliserait donc les 4 000 sicles en utilisant tantôt le talent d 'Ugarit, de 3 000 sicles (1. 9 et 18), tantôt le talent de Karkemis, de 1 000 sicles. L'explication est ingénieuse et il est toujours préférable de ne pas corriger un texte, mais on se demande pourquoi Urhi- TeSub et/ou Masanda utiliserai(en)t le talent d'Ugarit. Vargyas reconnaît d'ailleurs que l'existence d'un talent léger ne pesant que 9,4 kg, inattesté par ailleurs, demande des preuves supplémentaires. 508. Pour les lignes
22-25,
voir HUEHNERGARD, ADCU, p.133s.
de Ini- Tesub,
1-3Devant Ini-Tesub, roi du Karkemis, Yaplû et Pulluluwa ont comparu en jugement. 3-6Yaplû a déclaré: « Pulluluwa, marchand du Hatti, a volé un chaudron de bronze et une bouilloire de bronze. » 7-8pulluluwa (1')a confirmé devant le roi : « c'est vrai, j'ai volé. »9-11 Le roi a imposé une compensation du triple à Pulluluwa : qu'il paie donc (cette) compensation du triple.11-15À l'avenir, Yaplû ne revendiquera pas contre Pulluluwa et Pulluluwa ne revendiquera pas contre Yaplû. 1618Qui revendiquera, cette tablette l'emportera sur lui. RS 17.158 = PRU IV, 169s. et pl. XXI Verdict de Ini-TeSub, roi de Karkemis. Sceau-cylindre type 4510. Palais royal, entre pièces 68 et 69 (Archives Sud).
références
161
de Ini-TeSub,
l-4[De]vant Ini-Tesub, roi du Karkemis, [Ari-Si]miga, marchandau service du roi du Tarhudassi511,[et] des fils de l'Ugarit [ont compa]ru en jugement. 4-6Ari-Simiga a déclaré: « [les fils de 1']Ugarit ont tué un marchand du roi de Tarhudassi » 7-9[mais] Ari-Simiga n'a pu produire512 aucun objet (ay.ant appartenu) [au] marchand qui avait été tué en U~arit. 9-15Le roi leur a rendu le jugement suivant: « que Ari-Simiga, marchand du roi de Tarhudassi, jure, puis que les fils de l'Ugarit paient entièrement une compensation pour ce marchand qui a été tué en Ugarit. » l5-19Maintenant, Ari-Simiga a juré et les fils de l'Ugarit ont entièrement payé une compensation de 180 sicles d'argent à Ari-Simiga, serviteur du roi de Tarhudassi513.
509. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE, ibid., 510. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 34-35 ; LAROCHE, ibid., 511. Pour le royaume de Tarhuntassa (écrit tar-hu-da-as-Si le texte suivant), créé par Hattusili III pour Ku~unta, le frère de cf. n. 461 et 466. 512. Voir le texte suivant, RS 17.42. 513. La compensation étant légalement de 3 mines, ces 180 trent qu'il s'agit ici d'une mine à 60 sicles et non 50.
p. 121s. p. 123s. ici et dans Mursili III,
sicles mon-
162
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L'APPLICATION
19-25Dans la suite des jours, Ari-Simiga ne revendiquera pas auprès des fils de l'Ugarit au sujet du marchand qui a été tué et les fils de 1'Ugarit ne revendiqueront pas auprès d' Ari-Simiga au sujet des 180 (sicles d')argent, leur compensation. Qui revendiquera, cette tablette l'emportera sur lui. RS 17.42 = PRU IV, 171s. et pl. III Acte juridique international. Sceau-cylindre anépigraphe de Ari-Simiga. cour V ». Palais royal, «
1-7 Ari-Simiga, serviteur du roi du Tarhudassi, a déclaré aux fils de l'Ugarit: « vous avez tué mon frère514, marchand du roi de Tarhudassi », mais Ari-Simiga n'a pu produire (se trouvant entre), .de~ filsqUi ~e aVait l'l! ga:i~ nant au frereles d'mai?sv An-Slmlga ete au~un tue. 7-1o~et Les appartefIls de l'Ugarit ont fait jurer Ari-Simiga puis ils lui ont donné 180 sicles d'argent (comme) compensation de son! frère515. 11-22À l'avenir, Ari-Simiga ne revendiquera pas auprès des fils de l'Ugarit au sujet de son frère qui a été tué et les fils de l'Ugarit ne revendiqueront pas auprès d'Ari-Simiga au sujet des 180 sicles d'argent, la compensation qu'ils lui ont donnée. Qui revendiquera, cette tablette l'emportera sur lui. Sceau de Ari-Simiga Sceau de Ari-Simiga516.
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
163
« des marchands dépendant de moi ont été tués en Ugarit »; 5-91e roi leur a rendu le jugement suivant: « que AbaIHi jure puis que les hommes de l'Ugarit paient une compensation des marchands à Aballa. »9-13 Aballa et les hommes de l'Ugarit se sont mis d'accord et on a dispensé Aballa du serment519. Les hommes de l'Ugarit ont payé 1200 sicles d'argent à Aballa52o. 13-20Dans la suite des jours, Aballa ne revendiquera pas auprès des hommes de l'Ugarit au sujet de la compensation des marchands (tués) et les hommes de l'Ugarit ne [revendiquer]ont pas auprès de Aballa au sujet des 1200 [(sicles d')ar]gent. Qui revendiquera, cette tablette l'emportera sur lui.
RS 20.22 = Ugaritica V n° 27, 94s. et 385 Lettre du roi de Karkemis (Ini-Tesub) à Ammistarnru II. Maison de Rap'anu.
1-4Ainsi (parle) le roi du Karkemis : dis à Ammistarnru, roi de l 'Ugarit: que tout aille bien pour toi! 5-7Pour ce qui est de l'affaire du fils de Zibaya qui concerne521 le serviteur de Hismi- TeSub, ce pourquoi tu m'as écrit, le fils de Zibaya a déclaré: 8-17« Takiya me devait 400 (sicles d ')argent et Zukrïya aussi ; l'argent à la charge de celui-ci se faisait beaucoup attendre et le roi de l'Ugarit a placé ces522 400 (sicles d')argent avec les
RS 17.145 = PRU IV, 172s. et pl. XIX Verdict de Ini-Tesub, roi de KarkemiS. Sceau-cylindre type 1517. Palais royal, pièces 68/69 (Archives Sud).
de Ini-Tesub,
1-3Devant Ini- Tesub, roi du KarkemiS, Aballa et des hommes518 de l'Ugarit ont comparu en jugement. 3-5 Aballa a déclaré: 514. « Frère» ou collègue de la même firme. 515. Le texte porte « de mon frère ». 516. La mention du sceau se trouve bien à la fin du revers et sur la tranche latérale. Quel type de document est-ce? Voir aussi RS 34.139 = MALBRAN-LABAT, RSO VII, n° 14. 517. SCHAEFFER,Ugaririca III, fig. 30-31 ; LAROCHE,ibid., p. 121s. 518. IU.mes et non dumu.mes, comme dans la copie de Nougayrol.
519. istu mamfti utterru : S. Lafont me fait remarquer que c'est le roi, c'est-à-dire l'autorité publique, qui dispense du serment, d'où l'emploi de la troisième personne du pluriel, constant en Mésopotamie pour désigner les pouvoirs publics; d'autre part que le texte montre que, toujours comme en Mésopotamie, les parties négocient avant mais aussi pendant le procès, un accord étant toujours possible. 520. Noter que le texte ne mentionne pas de compensation pour les biens ou objets et que celle des hommes devant être de 3 mines, il s'agit cette fois d'une mine à 50 sicles et non à 60 comme dans RS 17.158 et 17.42, 1 200 étant divisible par 150 mais pas par 180. C'est donc 8 hommes qui avaient été assassinés, à moins que (c'est encore une suggestion de S. Lafont) la somme provenant d'une négociation ait appliqué un barème inférieur au tarif légal (celui qui aurait été appliqué en cas de jugement rendu après le serment, comme dans RS 17.158). 521. HUEHNERGARD, ADCU, p. 96.
164
autres
TEXTES AKKADIENS
à la charge
D'UGARIT
de Takiya!523 ; il m'a remis 200 (sicles
d2argent: il reste donc 600 (sicles d')argent à sa charge. 172 Et Takiya a déclaré: « les 800 (sicles d')argent du fils de Zibaya qui étaient une créance à ma charge, je (les) ai remboursés au fils de Zibaya et j'ai des témoins : Attanu [d] A yu524. »24- 30Maintenant, si ses témoins déclarent : « c'est réglé; Takiya a remboursé les 800 (sicles d') argent au fils de Zibaya », que Takiya jure, ainsi que ses témoins et qu'alors (la cause) du fils de Zibaya soit déboutée. 30-34Mais si les témoins de Takiya refusent, que le fils de Zibaya jure, ainsi ~ue ses témoins et qu'alors Takiya lui rembourse son argent. 5-390r Takiya est venu me trouver en disant: « on a coupé les vignes de mon verger à Surassa525 »; maintenant, son affaire est réglée526 : on lui a versé un dédommagement au taux de l'Ugarit. 40-44Quant à l'affaire de la femme dont on a tué le mari avec le fils de Hutiya à Arsigana, ce pourquoi tu m'as écrit, à présent, que les hommes d' Arsigana aillent jurer à Arruwa527. 45-
522. La lecture [sa]-fal-su, qui paraît préférable à celle de NOUGAYROL [la-ar-su, a été proposée par HUEHNERGARD,ADCU, p. 35, n. 60. Il s'agit sans doute de la créance de Zukriya. 523. Le texte n'est pas en très bon état à cet endroit, ce qui ne facilite pas la traduction littérale d'un passage un peu embrouillé (voir les remarques de HUEHNERGARD sur les lignes 8 s., ADCU, p. 154), mais le sens général est clair grâce à la suite: deux créances de 400 sicles chacune étaient dues au fils de Zibaya et c'est le seul Takiya qui devait s'en acquitter; le début de la ligne 14 porte apparemment « (H.à la charge) du fils de Zibaya » (faute de mieux, car cela ne correspond que partiellement aux traces) mais, comme l'a vu NOUGAYROL, Ugaritica V, p. 96, n. 3, « le texte ne paraît avoir aucun sens possible si ce lapsus n'est pas corrigé ». 524. BERGER, UF 2 (1970), p. 286 : ù a-i-u « und ein anderer », mais ajju est un interrogatif et il serait étonnant que l'on évoque ainsi un témoin; voir d'ailleurs DEL OLMO LETE et SANMARTIN~DLU, p. 66, ayy, et p. 95,'yy. 525. uru su-ra-a§-sa, peut-être la ville de Surasu, cf. VAN SOLDT, UF 28 (1996), p. 688. 526. RAINEY, lOS 5, p. 24 : « now, investigate his claim, the indemnity, if it is (the responsibility) of Ugarit, let them pay him. », HUEHNERGARD, ADCU, p. 69 et n. 171, « now, inquire about his case(s), so that they pay », pour sa-al-ma, cf. PRU III, p. 11, 1. 13; mais CAD SIl, p. 217, « now his case is settled ». Dans la mesure où aucune procédure n'est envisagée, la solution du CAD, qui était celle de NOUGAYROL, semble préférable, même si elle est moins correcte grammaticalement.
L'APPLICATION
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
165
51Qu'ils fassent la déclaration suivante: « nous n'avons pas tué, dans (notre) ville, le mari de cette femme, le frère de AbdiAnatu528, nous ne connaissons personne qui l'ait tué529. »Qu'ils (le) jurent et qu'alors cette femme soit déboutée. 52-55Mais si les gens d' Arsigana se dérobent au serment, alors, de même que les gens d'Arsigana ont versé un dédommagement pour le fils de Hutiya, ils rverseront1 un dédommagement à cette femme en [mains propres].
Par d'autres personnages. RS 17.314 = PRU IV, 189 et pl. XXXVIII Verdict de Arma-ziti, ziti (type1)530. CTH 109. Palais
royal,
pièces
prince hittite. Sceau à hiéroglyphes
68-69
(Archives
hittites
de Arma-
Sud).
1-6Devant Arma-ziti, le prince53l, Aballa, le percepteur, a assigné Pusku, marchand de la reine de 1'Ugarit: « tu me dois 300 (sicles d')argent. » 6-8pusku, marchand de la reine de l'Ugarit (a ré8ondu) : « je ne dois rien. »9[Alors Aball]a, le p~rcepteur, 1 [... F 11 r. ..] de semence. 12[. .. ] ,qua~t aux 300 ~slcles d')argent 13-16[ 532] 17 Il l'a declare pur. 180Homme ne reviendra pas contre homme, ni fils ne reviendra contre fils. 21-25Témoin : Arma-ziti, prince. Témoin: Piriyassura, prince. 527. Ville de l'Ugarit ou du Siyannu, sans doute à la frontière, cf. RS 17.368. Puisque l'arbitrage hittite est nécessaire, on peut penser que Arruwa et Arsigana ne sont pas toutes les deux en Ugarit; dans ce cas, j'inclinerais à placer la première en Ugarit et la seconde en Siyannu. 528. On peut se demander si « le frère de Abdi-Anatu » est en apposition ou désigne un autre personnage «< le fils de Hutiya »?) mais le serment dit« l'ait tué » (id-du4-ku-su) et non « les ait tués ». 529. HUEHNERGARD, ADCU, p. 40. 530. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 48a, 49 ; LAROCHE, ibid., p. 134. 531. Peut-être fils du Grand Roi hittite, cf. IMPARATI, RHA 32 (1974), p. 116 et n. 183. Cf. RS 17.292. 532. À la fin de la ligne 15, après numun, « semence », on voit assez clairement [sa-al-mi, « (pour?) acheter », et à la ligne 16 il ne manque en fait, avant le sceau, que la fin du deuxième signe, sans doute mar (ù ma[r]-su), mais quel est le sens des lignes 1O-16?
166
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L'APPLICATION
Témoin: Sarriyas, chef des prêtres533. Sceau de Arma-ziti. Tf. 26-28Maintenant, Pu[sku] est libre, ainsi que Abumu, frère, et leurs enfants, des mains de A[balHi]534.
fils de Mitra, son
RS 17.316 = PRU IV, 190, et pl. XL Acte juridique international. Sceau à hiéroglyphes hittites de Arma-ziti (type 2)535. CTH 109. Palais royal, pièces 68-69 (Archives Sud). 1-2[À
da]ter
d'aujourd'hui
[.. ]Ugarit[
]
lacune 1'-6'[aux fil]s de M[u~ranu], à leurs fi[ls], il payera 300 (sicles d')argent, mera pas auprès du roi de l'Ugarit Musranu536. 7'-fl 'Témoin: homme d'Ura. homme d'Ura,
fils, aux fils [de leurs] Arma-ziti ; il ne réclani auprès des fils de
Timuwa, homme d'Ura. Témoin: Témoin: Tiya, homme d'Ura ; Témoin: marchands de Mon Soleil.
Mininu, Asuha,
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
les serviteurs
de Sitnabuti,
1-5Cette tablette (concerne) ce qu'on a volé dans l'oliveraie de Iliyanu : les objets de Piha-ziti, fils de Hasamili ; les objets de Alalimi, [fils de] Tagi-Sarruma ; les objets de Sauskuruwa538,
533. sanga. mes (collation). 534. La précision des mains de » oblige à traduire « libre »ce qui, ailleurs, est traduit littéralement par « pur » (zakû) ; elle fait aussi penser que Aballa avait procédé à une saisie illicite de gage, ce qui aurait dû être sanctionné (S. Lafont). 535. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 48b, 50, 51 ; LAROCHE,ibid., p. 134s. 536. Pour IMPARATI,« Armaziti », p. 93, Arma-ziti avait dû commettre une irrégularité administrative dans l'exercice de ses fonctions. 537. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 80-83 ; LAROCHE,ibid., p. 155. 538. Pour ce nom, voir E. LAROCHE,Les Noms des Hittites, Paris, 1966, p. 162, et KLENGEL,AoF 6 (1979), p. 79, n. 57. «
d'Ura539.
6-9 Maintenant, leurs objets sont au complet il n'en manque rien54o; leurs objets sont au complet, tous. lÔ-15[Si?, à l'avenir, ils font un] procès, ils payeront541 1 talent d'argent [aux fils? de l'U]garit, Piha-ziti, Alalimi et Sauskuruwa, marchands d'Ura. 16-26Témoin : Attënu, fils de Hinaqana ; Yadu-Bacal, fils de Tewa[nna]. Témoin : Takuan, fils de Irrïgïnu. Témoin : Muniya, fils de Purkuda. Témoin : Yakun-ilu, fils de Qanazu542. Témoin : Abdi-Bacal, fils de [ ... ] Témoin : Addaru [ ... ] Témoin : Abdi-Adatti, fi[ls de ]Témoin : Suna'ilu543, s~ribe?] Témoin: Addünu, fils de [ ] Témoin: Yasmün[u ... ] 2 -31Témoin : Mat'azu, fils de Tunu-i[bri?] Témoin Alali[mi, le c~ef544. 32-3 Sceau
Tém?in : .~a[ Sceau ... ], hommes .d'~[ra]. de Plha-zltI. de Alahml.
RÈGLEMENT
D'AFFAIRES
DES PERSONNES
RS 17.319 = PRU IV, 182s. et pl. XLII Acte juridique international. Sceau-cylindre anépigraphe et sceau à hiéroglyphes hittites (2 sceaux)537. Palais royal, pièces 68-69 (Archives Sud).
marchands
167
DIVERSES
CONCERNANT
OU DES BIENS
Par Ini- Tesub. RS 27.051+RS 19.63 =PRU VI n° 35, 36s. et pl. XIII Verdict de Ini-Tesub, roi de KarkemiS. Sceau-cvlindre de Ini-Tesub, type 1545.• Palais Sud, pièce 208 et Sud Acropole, au NE de la Maison d' Agap-sarri.
539. Ces trois marchands d'Ura ne sont pas des « marchands de Mon Soleil» mais sont au service d'un particulier; est-ce pour cela qu'il n'est pas fait mention d'une intervention du roi ou d'un prince de Karkemis? 540. Ou : « sont remboursés, il ne reste rien (à rembourser) ». Pour « objets », voir n. 484. 54!. Après collation, 1 gun kÙ.babbar.rmes1 u-ma-al-lu plutôt que flu?lu-ma-al-lu. 542. Le même personnage est aussi témoin dans RS 17.356. 543. Il Y a bien Isu-na-dingir lu a[.ba] (cf. SAU, p. 24s. ad YasmuCu). 544. Ia-la-li[-mi a-lik?] pa?-ni ; Nougayrol propose « [ch]ef (de délégation[?]) », cf. ASTOUR,« The Merchant Class of Ugarit », p. 24. Pour Astour, les dix témoins d'Ugarit qui précèdent formaient peut-être un corps permanent (( decumate ») collectivement responsable. 545. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE,ibid., p. 121s.
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168
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L'APPLICATION
1-3Devant Ini- Tesub, roi du Karkemis, Tulbi-senni et le préfet de l'Ugarit ont comparu en jugement. 4-7Tulbi-senni a déclaré: « le préfet s: est emparé de ~on frère ~ar la fo~ce ; il ~'a ~is en pnson et Il est mort en pnson ». 8- OLe prefet a declare : « je ne me suis pas emparé par la force du frère de Tulbisenni, [... lacune] ... rev. 1'-5'[ ..le préfet] ne [réclamera] pas auprès de [Tulbi-senni] et Tulbi-[senni] ne récla[mera] pas auprès du préfet. Qui réclamera, cette tablette l'emportera sur lui. (Au-dessous de l'empreinte du sceau, 2 lignes illisibles)
RS 17.68 Acte juridique Palais royal,
«
international. cour V».
= PRU IV, 164 et pl. V Sceau-cylindre
de Ini-Tesub,
type 1546.
1-7Ini- Tesub, roi du Karkemis, fils de Sahurunuwa, roi du Karkemis, petit-fils de Sarri-Kusuh, aussi roi du Karkemis, le héros, a donné la maison de Y adlû à Ammistamru, roi de l'Ugarit. 7-11À l'avenir, personne ne pourra faire un procès concernant (le fait que) la maison deYadlû est à Ammistamru.
RS 17.108 = PRU IV, 165s. et pl. IX Arbitrage de Ini- Tesub de KarkemiS. Palais royal, « cour V».
1-3Devant
Sceau-cylindre
Ini- Tesub, roi du Karkemis,
de Ini- Tesub,
type 1547.
fils de Sahurunuwa,
aussi ro~vdu K:rrkemis9 pe~~-fils de. Sarri~Kusuh, .aussi roi. du KarkemIs, le heros. 4- Massu'u avaIt vole des objets de PIhawalwi548 ; le roi de l'Ugarit l'a libéré549 de chez Piha-walwi moyennant 120 sicles d'argent. Il reste désormais au service du roi de l'Ugarit. 9-14À l'avenir, Anani-Tesub ne revendi-
546. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE, ibid., p. 121s. 547. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE, ibid., p. 121s. 548. Pf-ha-UR.MAH, cf. RS 17.247. 549. Pour pa!iiru, y compris dans ce texte, voir M. HELTZER, « Mortgage of Land Property and Freeing from it in Ugarit », JESHO 19 (1976), p. 89-95.
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
169
quera pas au sujet de Massu'u ; s'il revendiquait, cette tablette l'emporterait sur lui. C'est un serviteur du roi de l'Ugarit.
RS 17.129 = PRU IV, 166s. et pl. XIV Verdict de Ini-Tesub de Karkemis. Sceau-cylindre Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
de Ini-Tesub,
type 1550
l-3Devant Ini-Tesub, roi du Karkemis, Ammistamru, roi de l'Ugarit, et Amar-Bacal ont comparu en jugement. 4-9Le roi leur a rendu le jugement suivant: Pululu a juré: « Amar-BaCal a renoncé à/aux 2 talents d'argent. »Le roi de l'Ugarit a juré: « Amar-BaCal a renoncé à la maison (située) à Aru et le préfet en a tiré 5 000 sicles d'argent qu'il ne lui a pas donnés. » lO-17Le roi a voulu déférer le serment à Amar-Bacal au sujet de 4 920 sicles d'argent, des objets de bronze de 3 talents de cuivre, 80 bovins, 16 bœufs de travail, 250 ovins, 7 serviteurs, 6 servantes, 5 tables de buis, 3 lits, 20 sièges, 20 tabourets, 6 ânes, tous biens mobiliers de la maison de Tewa, avec son grenier, son verger, son oliveraie, son vignoble, avec toute (autre) chose, et au sujet de Enuya, sa belle-fille; 17-l9mais Enuya a reconnu tous ces biens mobiliers551 et Amar-Bacal n'acceptait pas qu'on le fasse jurer. Tous ces biens mobiliers restent à Amar-BaCai. 20-25À l'avenir, le roi de l'Ugarit ne revendiquera pas auprès de Amar-Bacal au sujet de l'argent, des objets de bronze, bœufs, ovins et toute (autre) chose et Amar-Bacal ne revendiquera pas auprès du roi de l'Ugarit au sujet des 3 talents et 2 000 sicles d'argent552. Qui revendiquera, cette tablette l'emportera sur lui.
550. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE, ibid., p. 121s. 551. Mot à mot« objets », comme pour les « objets de bronze », mais la suite montre qu'il s'agit de tous les biens mobiliers. 552. C'est-à-dire, le talent faisant 60 mines et si la mine est ici à 50 sicles (cf. RS 17.346), les 2 talents de la 1. 5 plus les 5 000 sicles de la ligne 8. L'histoire n'est pas claire, du moins pour moi. On peut supposer que les revendications des parties portaient sur un même patrimoine (comprenant une créance sur Pululu ?), peut-être celui du père d'Enuya : les biens immobiliers qui restent à son beau-père seraient ceux de sa dot, le reste des biens de son père revenant au roi d'Ugarit. Si c'est le cas, la dot est considérable.
~ 170
TEXTES AKKADIENS
L'APPLICATION
D'UGARIT
RS 17.337 = PRU IV, 168s. et pl. XLVI Verdict de Ini-Tesub, roi de Karkemis. type 1553. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
Sceau-cylindre
de Ini-Tesub,
1-4Devant Ini-Tesub, roi du Karkemis, Taprammi554 et le roi de l'Ugarit ont comparu en jugement au sujet de la maison555 de Saqiyanu, de la maison de Pira'e, et au sujet de la maison de Illana. (Taprammi a dit) : 5-7« ce sont là mes serviteurs : ils sont inscrits sur ma tablette scellée. Rends-les-moi! Sinon, donne-moi le remplacement de mes serviteurs! » 812Maintenant, le roi de l'Ugarit a donné à Taprammi sept âmes - dont trois hommes et quatre femmes - en échange de la maison de Saqiyanu, de la maison de Pira'e, et en échange de la maison de Illana. 13-17À l'avenir, Taprammi ne revendiguera pas auprès du roi de Plra'e, 1'.Ugaritetau de I~ dans maison de ausuj~t sUjetde de lala mai~on maison de de Saqiyanus Illana. 1 -20Sl, la suite des jours, il produisait une tablette scellée concernant ces trois maisons, cette tablette l'emporterait sur lui. 21-25Le roi de l'Ugarit ne revendiquera pas auprès de Taprammi au sujet des sept âmes ; qui revendiquera, cette tablette l'emportera sur lui.
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
171
Zimri-Lim à l'issue du jugement et le roi imgosé une compensation de 140 sicles d'argent à Zirnri-Lim. -IOLe préfet a donné les 140 sicles d'argent à Puri-Tesub. 1O-16Dans la suite des jours, Zirnri-Lim ne revendiquera pas auprès de Puri-Tesub et [Puri]-Tesub ne re[vendiquera pas] auprès de Zi[mri-Lim]. Qui [revendiquera,] cette [tablette l'emportera sur l]ui.
Par d'autres personnages. RS 17.248 = PRU IV, 236 et pl. XXXIII Verdict de Piha-ziti de KarkemiS. Sceau-cylindre Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
de Piha-ziti,
très fruste557.
1-4[ ... de Mass]ana-ura [... ] a disparu [... Yar]imma(nu), homme de Macraba [(1') a v]olé. 5-8Maintenant, Yarimma(nu), homme de Macraba, a entièrement remboursé un bœuf à Mass~na-UI~aet, homme d'.U§arit" bourse un ane a UI~i~va, Massana-ura aussI. -14Al'a entiè~emen~!emavemr, Massanaura ne revendiquera! pas auprès de Yarimma(nu) ni auprès de Ul~ina. S'il revendiquait!558, [cette] tablette [l'empor]terait sur lui. 15-17Sceau de Piha-ziti, ... 559[du r]oi du Karkemis. [... ]'e, le scribe a éc[rit.]
RS 17.110 = PRU IV, 178 et pl. X Verdict de Ini-Tesub, roi de Karkemis. type 1556. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
Sceau-cylindre
de Ini-TeSub,
1-3Devant Ini-Tesub, roi du Karkemis, Puri-Tesub et ZirnriLim ont comparu en jugement. 4-8Puri-Tesub l'a emporté sur 553. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE, ibid., p. 121s. 554. Pour ce personnage riche et important, voir RS 17.231 et n. 1059, et J. D. HAWKINS, « A Bowl Epigraph of the Officiai Taprammi », dans M. MELLINK, E. PORADA et T. OZGÜC (éd.), Aspects of Art and Iconography : Anato/ia and its Neighbors. Studies in Honor of Nimet Ozgüç, Ankara, 1993, p.715-717. 555. Il est clair que, dans ce texte, « maison »ne désigne que les gens attachés au service de la maison, un sens que connaît aussi le français. 556. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 30-31 ; LAROCHE, ibid., p. 121s.
RS 17.28 = PRU IV, 109s. et pl. II Acte juridique intemational560. Sceau-c5;lindre de Amanmasu561, sceau sc arabéoïde, sceau-cylindre de Lat-dKUR 62. des Archives Sud. Palais royal, « cour V », mais vient probablement
557. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 63-65 ; LAROCHE, ibid., p. 141s. 558. Le verbe « revendiquer » est les deux fois au pluriel. 559. lu flGJ?l UR SIK 560. Pour HUEHNERGARD, il n'est pas certain que le texte provienne de Karkemis (ADCU, p. 20, n. 12); le texte a été commenté par HELTZER, JESHO 19 (1976), p. 91. 561. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 66-69 ; LAROCHE, ibid., p. 142s. 562. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 70-72 ; LAROCHE, ibid., p. l45s.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L'APPLICATION
Sceau de Amanmasu
RS 17.135+17.360
1-6Le roi de 1'Ugarit a remis aux mains d' Amanmasu563 et de Hattuhu, « hommes de la chambre »564de Tili-Sarruma565, fils du roi de Karkemis, 200 sicles d'argent en prix de Yapacu et en prix des fils de Yapacu566. 7-12À l'avenir, dans la suite des jours, Amanmasu, serviteur de Tili-Sarruma, et Hattuhu ne revendiqueront! pas au sujet de Yapacu auprès du roi de l'Ugarit 13-18et le roi de l'Ugarit ne revendiquera pas au sujet des 200 sicles d'argent, prix de Yapacu, auprès de Amanmasu. Qui revendiquera payera mille (sicles) d'argent. 19-25S'il arrivait que d'autres personnes, d'autres pays, à qui Yapacu devrait de l'argent, s'entendent pour saisir Yapacu, que ces personnes renoncent à leur argent567 : Tili-Sarruma a déclaré Yapacu pur et il l'a cédé au roi de l'Ugarit. Le roi de l'Ugarit l'a libéré des mains de Tili-Sarruma. 26-28Témoin : Ukkuli-enna568, préfet de Silhu569. Témoin: Amanmasu. Témoin: Hattuhu. Témoin: Lat-dKUR, scribe de Tili-Sarruma.
173
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
B+17.360 [D] = PRU IV, 235 et pl. XVII
Arbitrage devant deux fonctionnaires de Nanuwatti et de Tuttu570. Palais royal, pièce 69 (Archives
hittites.
Sceaux
à hiéroglyphes
hittites
Sud) et Palais royal, pièce 68 (Archives
Sud)
1-5[À] dater d'au[jourd'hui, de]vant Walwa-zi[ti, percepteur, et de]vant Tuttu, fi[ls de ... , ku]rniyalu du S[oleil?, le pré]fet et [... ] (lacune) 1'-2' à l'a[venir], l'un con[tre l'autre] ne re[viendra pas. 3'4'Témoin : Tuttu, kurniyalu du S[olei1 ?]. Témoin: Walwa-ziti, percepteur. 5'-6'L'un contre l'autre ne reviendra pas en procès. 7' -8' Sceau de Nanuwatti. Sceau de Tuttu, kurniyalu d[u Soleil ?]
RS 8.333
= PRU III, 7s. et Mélanges Dussaud, 203s.
Lettre du roi de Karkemis à Ammistarnru. Ville Basse Est, Chantier IV.
1-4 Ainsi (parle) le roi du KarkemiS : dis à Ammistamru,
roi de tu m'as envoyé ton messager au sujet du serviteur de Nanâ, un/le ... de Tulisa et de Nanâ l'avait libéré des (mains des) Sutéens571 moyennant cinquante sicles d'argent. 11-17Maintenant, j'ai ..[ ] ainsi leur cœur572 : j'ai déclaré à Tulisa : "au serviteur de Nanâ[ ... ] je déférerai le serment: qu'il dise :'Si [ ...... ] 1es S u ['teens· ? .... ']" 18-22T u 1['V] Isa a d··It.« que N ana prête serment par la vie du roi! »et Nanâ a prê[té] serment par ma vie. 23-29Quant aux cent sicles d'argent de ce prisonnier, pour lesquels tu m'as écrit: ces hommes à toi, je leur ai
l'V garit : que tout aille bien pour toi! 5-lOQuand
563. Nom égyptien,
cf. PRU IV, p. 244.
564. C'est la traduction littérale de !limes bît urSi. Elle évoque les « gentilshommes de la chambre» de l'Ancien Régime. 5~5. Sur ce personnage, voir A. TSUKIMOTO, « Eine neue Urkunde des », Acta Sumerotogica Tili-Sarruma, Sohn des Konigs von Karkamis (1984), p. 65-74, et SINGER, PHU, p. 654, n. 145.
6
566. La ligne 3, « et en prix des fils de Yapacu », d'écriture plus fine, semble avoir été rajoutée entre deux lignes. C'est un peu la même chose à la ligne 9 (u Hattuhu, « et Hattuhu ») ce qui expliquerait pourquoi le verbe pas cité à est au singulier (i-ra-gu-um) ; le même Hattuhu n'est d'ailleurs la lignel6. 567. Mot à mot
«
lèvent leur main de leur argent
» ; le mot
«
main
»
manque mais l'expression est bien connue. À la ligne 23, on voit que le scribe avait commencé par écrire le nom propre, dont il reste le déterminatif, avant le verbe.
568. uk-ku-li-dingir.mes, cf. GRONDAHL, Personennamen, p. 223. 569. Cf. VAN SOLDT, UBL Il, p. 365, n. 9 (uro silx (=MI)-hi) et DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 403, sth.
A
SCHAEFFER, Ugaritica JII, fig. 85-86 ; LAROCHE, ibid., p. 155s. Groupes tribaux mal contrôlés par les différents pouvoirs; cf. DEL GA 22 (1983), p. 225 ; HELTZER, The Suteans, Naples, 1981, p. 83. À la ligne 1 l, Nougayrol proposait i-na hu'-ud sà-su-nu a-kan-na ap-r[u-u]s, « Avec leur assentiment, j'ai réglé ainsi (l'affaire) », mais après collation, la tablette porte i-na-an-na sà?-su-nu a-kan-na ap-rx-x1; je n'ai pu lire les deux derniers signes et plusieurs verbes sont possibles, par exemple pasi'ihu ou pa!i'iru. 570. 571. MONTE, 572.
--174
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L'APPLICATION
fait prêter sermentS73 d'argent,
: si ce prisonnier a pris les cent sicles Nanâ doit renoncer à toute revendicationS74
RS 16.112 = PRU III, 4 et pl. XL Lettre d' Ammistarnru au Roi (de KarkemiS). Palais royal, pièce 64 (Archives Centrales).
lADis au roi, mon seigneur: ainsi (parle) Ammistarnru, ton serviteur. Je tombe aux pieds de mon seigneur. 5-8Que tout aille bien pour mon seigneur! Pour ta maison, tes femmes, ton pays, pour tout ce qui est au roi mon seigneur, que tout aille très très bien! 9-12Mon seigneur, en ce qui concerne le jugement de Kizalli, ainsi que tu l'as écrit à ton servi[teur ... ] l'adversaire de Kizalli ... (ce qui reste des 3 lignes précédant la
cassure est très fragmentaire).
L'ÉCHANGE DE BIENS ET DE SERVICES ENTRE LES ROYAUMES
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
175
RS 19.55 = PRU IV 293 et pl. LXXXV Sceau Cylindre de Ini-Tesub, type 3S75 Entre Palais royal et Palais Sud.
[X fils de Y] 1'-8' a livré de l'équipement au roi du Karkemis; le roi du Karkemis a livré cet équipement au roi d'Ugarit et il a reçu son prix en argentS76.
RS 15.14 = PRU III, 5 et pl. XIII Lettre au roiS77. Palais royal, pièce 53 (Archives Est).
1-3[Dis à mon seigneur] : ainsi parle 1[... ], ton serviteur]. 48Je tombe aux pieds de mon seigneur. Que tout aille bien pour mon seigneur! Pour ta maison, tes femmes, ton pays, pour tout ce %ui est a~ roi, mO,n seigneur, que .tout aille. très très ?ie?!, 9-1 Mon seIgneur, des lors que le rOI, mon seIgneur, a ecnt a ton serviteur: « fais-moi porter 1 600 traits de cuivre578 », je viens de remettre 1 600 traits à Ahaltenu pour qu'il les emporte au roi, mon seigneur.17-25D'autre part, le roi, mon seigneur, [a écrit] à [ton serviteur] au sujet des par[ties adverses] : je viens de remettre (ces) parties adverses à Ahaltenu pour qu'il les emmène au [roi, mon seigneur.] 26-28Ô mon seigneur, Ahaltenu, présente-le à son roi de belle et bonne façon!
Il va de soi que les relations entre Ugarit et les Hittites ne se bornaient pas à l'application des clauses du traité d' allégeance ; des documents nous montrent des ressortissants des deux pays, qu'ils soient ou non de sang royal, (r)achetant des esclaves, échangeant ou achetant des chevaux, des armes, des objets de métal, de la laine, dés textiles ou du bois, bref, entretenant des relations commerciales ordinaires.
575. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 32-33 ; LAROCHE,ibid., p. 122s. 576. CAD Mil, p. 206a, miinahiiti, installations, equipment » et aussi supplies» mais dans certains textes d'Ugarit, il semble qu'il s'agisse de vivres. Texte collationné et retraduit par J. HUEHNERGARD, RS 15.86 (PRU 3, 51f.) », UF 18 (1986), p. 293, car la tablette a été probablement net-
573. À la ligne 26, Nougayrol lisait a-na re4-em-mi-i at-[t]a-si-su?-nu, à (bon) accord je les ai amenés », mais je lirais plutôt a-na tu-um-mi-i at-[ta- ]din-su-nu. 574. HUEHNERGARD, AU, p. 244, n. 141.
toyée la publication; 1. 5 il lit sa-a-su-nu au lieu de s[a?] qâ[ti]' t[lj ; 1.depuis 8 il-te-qè. 577. NOUGAYROLpensait qu'il devait s'agir d'une lettre du roi d'Ugarit Ibiranu au roi de Karkemis, cf. PRU III, p. 5, n. 2, mais c'est loin d'être sûr, voir HUEHNERGARD, AU, p. 12, n. 14. Si Nougayrol a raison, qui est le roi des lignes 26-28? Le roi hittite serait sans doute appelé le Grand le Soleil ». LIVERANI,Storia di Ugarit, p. 127, n. 13, suggère Roi» ou que la lettre ait été envoyée au roi d'Ugarit. 578. La tablette porte urudu = cuivre» mais il doit s'agir d'un alliage, le bronze convenant mieux pour des flèches. Des pointes de flèche en bronze ont été retrouvées à Ugarit.
«
«
«
«
«
«
«
~ 176
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
L' APPLICATION
RS 17.385 = PRU IV, 194 et pl. LXVII Lettre Palais
RS 17.251
1-5 Ainsi (parle) le roi du Karkemis: dis à Ibiranu, roi de 1'Ugarit: que tout aille bien pour toi! 6-11 À présent, je t'ai envoyé579 les mesures - longueur et largeur: conformément à ces mesures, envoie-moi deux genévriers; 12-15gu'ils soient longs de cette longueur et larges des cette largeur! 16-20Envoie du genévrier sec ; si tu en envoies du frais, qu'en ferai-je580?
III, 41
et pl. LX
Acte international: livraison d'un cheval. Traces Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
d'empreinte(s).
1-6À d~~era d'auj~urd'hui, du r~i 200 du Karkemls, donne un chevalPillaza,. au roI ~rand -get leécu~er rOI a donne (sicles d') argent entre les mains d'Ebeni, l'Ananien581. Témoin: Arap-siruhu, d'Anniniri ; témoin: [..]sa[ ..]; témoin
[... ] de [... ] (épigraphe alphabétique582)
»
;
mesures ne sont pas précisées, à moins qu'elles ne figurent à part, sur une autre tablette destinée à être transmise à ceux qui procureront le bois. 580. La tablette a été nettoyée et moulée après l'édition de Nougayrol lisible.
On lit mainteJlan~
très clairement
les lignes
14-20: 14 ma-la ru-up-si 151u-u ra-pi-is loù g1Sdap-ra-na 17 sa-bu-la subi-la l8sum-ma ra-at-ba 19tu-se-ba-la 20ù mi-na-a e-ep-pa-as-su. Voir S. LACKENBACHER, « RS 17.385 », NABU 1994/4, 93, p. 83. Le bois était donc destiné à un usage précis et immédiat. 581. Ce cheval provenant de l'écurie royale devait être une bête de qualité car le prix est élevé, voir SINGER, Tel Aviv 10 (1983), p. 7, n. 8. 582. Sur l'épigraphe, voir 1. MARQUEZ ROWE, « Syllabic and Alphabetic Texts - A Further note on Scribal Education at Ugarit », UF 28 (1996), p. 457-458 : le seul signe bien préservé, 5, appartient probablement au mot ssw, « cheval ».
l......-
l-9À dater d'aujourd'hui, Tagi-Sarruma du/de hastanuru, ont cédé Tarsa-ziti
hittites
de Tagi-
et Tulpi-Sarruma, fils à Uzzënu, préfet de
rUgarit, pour 40 Ssicles d')argent. 1O-17Si, à l'avenir, TagiSarruma et Tulpi-Sarruma (re)prennent Tarsa-ziti, ils livreront 10 âmes en compensation entre les mains de Uzzënu. 18-25Témoin : Saggapüru584. Témoin: Pilariya, homme de Unuhu. Témoin: Bin-yarïmi, sa rêSi585du roi. Témoin: Nucmënu, interprète. Témoin: Sapsiyanu, fils de Attanabi. Témoin: Nüranu, fils de (dame) Pilaya. 26-27Sceau de Tagi-Sarruma. Burqanu, scribe586.
RS 18.02 = PRU IV, 201 et pl. LXXVII Acte juridique international. Sceau à hiéroglyphes Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
hittites
de Kiliya587.
1-7 À dater d'aujourd'hui, le roi a payé 100 sicles d'argent à Kiliya, prêtre de l'IStar de Zinzaru, pour Sapsiyanu, fils de
579. CAD M/2, 47 « now 1 am sending you voir aussi HUEHNERGARD, ADCU, p.148. Pourtant ici, il doit s'agir d'une lettre précédente puisque les
et elle est entièrement
177
= PRU IV, 236s. et pl. XXXIII
Acte juridique international. Sceau-bague à hiéroglyphes Sarruma583. Palais royal, pièces 68-69 (Archives Sud).
du roi de Karkemis à Ibiranu d'Ugarit. royal, pièce 56 (Archives Est).
RS 16.180 = PRU
DES ACCORDS ET LEURS CONSÉQUENCES
Pen~iyan~, pour Abdi-Nikkal, son, frère, ~~ur ~e~eya, fils de Ewn-Hazl et pour Luwan, son frere. 8-1 Sapslyanu est pur, ainsi que Abdi-Nikkal, son frère, Teseya et Luwan, et leurs enfants, des mains de Kiliya et des mains de ses enfants, pour toujours. l4-18Témoin : Girgisu, chef des gardes du COrpS588.Témoin: SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 54-57 ; LAROCHE, ibid., p. 137s. Voir CAD S/l, p. 65b. HELTZER, Internai Organization, p. 170s. VAN SOLDT (SAU, p. 26, n. 213) fait remarquer que Burqanu « was indeed Semitic speaking »: il décline les noms propres hourrites (cf. Sarrumu) et un interprète figure parmi les témoins. Ce scribe a laissé des documents dans les deux écritures (syllabique et alphabétique), cf. VAN SOLDT, « Babylonian Lexical, Religious and Literary texts », p. 185. 587. SCHAEFFER, Ugaritica III, fig. 73-74; LAROCHE, ibid., p. 147s. 588. BEAL, Organization, p. 327s. : rab meseddi : « chief of the Royal Bodyguards ». Ce titre hittite apparaît aussi dans la lettre très mutilée RS. 17.429 = PRU IV, p. 227s. Voir aussi DADOI PECCHIOLI, OA 14 (1975), p. 122, n. 101. 583. 584. 585. 586.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
Ammiyanu, fils de Purranu. Témoin : Samu-Addu, devin, prêtre du Dieu de l'Orage. Témoin : Nucme-Rasap, scribe589. Témoin : Bin-ili, fils de Talmeyanu. 19Sceau de Kiliya.
5 RS 17.244 = PRU IV, 231s. et pl. XXXI Acte juridique international. Cylindre (fruste) au centre du recto. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
1-8À dater d'aujourd'hui, devant Muwa-ziti, fils de Yara-ziti, surintendant des entrepôts, et devant Suna'ili, fils de Hayamuli, kartappu de Mon Soleil, qui ... 590des objets de bronze en Ugarit, 9-12Lilli, fils de Lulimmi, a cédé Suppa, avec ses fils, ses filles et ses femmes, pour être les serviteurs du roi d'Ugarit591. 13-16À l'avenir, Lilli et ses fils ne revendiqueront ~asl3o~r Suppal'avenIr, et s~s fil~ sesoufilsles; P?ur toujours: 7- SI dans LIlh?uetfils sesdefils fIls de ses fIls reviennent sur Suppa et ses fils ou les fils de ses fils, Lilli et ses fils payeront 5 (sicles d') argent entre les mains du roi de l'U garit.
LES RELATIONS AVEC D'AUTRES COURS
Une grande partie des documents ayant trait aux relations d'Ugarit avec les autres cours retrouvés avant 1973 concernent ses différends avec des royaumes syriens relevant eux aussi du pouvoir hittite, appelé de ce fait à intervenir, et ils ont été examinés plus haut; mais ce n'est pas toujours le cas592.Les lettres d'un autre ordre apparaissent souvent comme les épaves de dossiers disparus, dont l'intérêt nous échappe faute de contexte ou parce qu'elles sont trop lacunaires, qu'il s'agisse - sans que l'on puisse toujours trancher - d'une affaire banale ou d'un événement exceptionnel. Il est évident que les quelques exemples qui nous sont parvenus ne représentent pas la totalité des échanges, même si les archives retrouvées couvrent une période somme toute assez courte, et nombre de fragments ne permettent pas d'identifier leur provenance593. On voudrait
592. Pour une liste des lettres en akkadien suivant leur pays d'origine, voir J. HUEHNERGARD, The Akkadian Letters », dans WATSONet WYATT, Handbook, p. 381s. Elles ne sont pas toutes reprises ici, même quand elles ont été trouvées lors des vingt-cinq premières campagnes, car certaines sont fragmentaires et/ou leur provenance n'est pas sûre, d'autres me sont incompréhensibles (comme RS 17.288 = PRU IV, 215 et pl. XXXV). Pour la correspondance des reines, voir la deuxième partie de ce volume, p. 293 s. 593. Une comparaison minutieuse du formulaire, de la présentation et de la graphie des lettres dont l'en-tête est mutilé avec celles qui sont mieux conservées, entreprise sur les moulages avec Florence Malbran-Labat, devrait nous permettre de présenter des hypothèses plausibles sur la provenance de certaines d'entre elles, car il y a des ressemblances frappantes. «
589. Il n'est pas sûr qu'il s'agisse du Nucme-rasap, fils de Abaya, le scribe de RS 15.168 et RS 15.143 +, deux documents de l'époque d'Ammistamru Il, cf. VANSOLDT,SAU, p. 30s. 590. i-te-pu-us: Nougayrol traduit s'est procuré » ; CAD E, p. 224, to inspect (metal objects, used for payment in a sales transaction) », une solution intéressante mais dont on saisit mal sur quelles dérivations du sens de epësu, « faire », elle se fonde. 591. On lit i-na ir.mes lugal kur uru u-ga-ri-it. La tablette a dû être nettoyée avant moulage: les crochets droits du dernier paragraphe de l'édition de Nougayrol sont inutiles. «
«
L
_
~
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
LES RELATIONS
savoir si les relations épistolaires avec l'Assyrie, en pleine expansion au cours du XIIIe siècle et qui cherchait un débouché sur la Méditerranée, se bornèrent aux lettres retrouvées jusqu'à présent qui en proviennent sans doute, sans que ce soit absolument sûr594.Le royaume commerçait avec Beyrouth, Tyr et Sidon, et la culture égyptienne était très présente à Ugarit où l'on a découvert beaucoup d'objets égyptiens. Or, parmi les tablettes retrouvées avant 1973, il Y a très peu de lettres provenant de la côte méditerranéenne ou de l'Égypte595 : si peu qu'il a paru inutile de les reprendre ici, dès lors que les trouvailles de 1973 et surtout des dernières campagnes ont fourni un lot de lettres de ces régions encore inédites pour la plupart596. Il est difficile de croire que dans le cas de l' Amurru, les relations diplomatiques, les mariages, les déboires conjugaux d'Ammistamru et leurs conséquences tragiques, ou les échanges de biens et de personnes n'aient donné lieu qu'à la correspondance que nous possédons. Aucune lettre ne permet de comprendre dans quel contexte précis fut conclu l'accord entre Niqmaddu II et Aziru597 ; en revanche, une lettre de son successeur (RS 17.286) est le seul témoignage du rôle de médiateur de Pendi-sëna lorsque Ugarit et des Umman-manda firent la paix, un épisode qui n'est pas attesté par ailleurs et dont il ne faut sans doute pas exagérer l'impor-
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COURS
181
tance598. Pour le reste, quelques billets attestent que la cour d'Amurru se procurait certains produits par l'intermédiaire d'Ugarit (RS 17.152) ou que les fonctionnaires des deux royaumes faisaient échange de bons procédés (RS 15.24+); la mère de la reine écrit à sa fille (RS 16.111), une lettre demande au roi d'Ugarit les renseignements promis au roi « des pays d' Amurru » sur des ennemis anonymes (RS 20.162) : c'est bien peu pour des royaumes si proches, unis par des liens particuliers, si compliquée que fût la situation lors de J'affaire du divorce d'Ammistamru599. Au sud d'Ugarit se trouvaient le Siyannu et l'USnatu, d'abord séparés et sous l'autorité d'Ugarit, puis réunis sous un même roi, Abdi-Anati, « roi du Siyannu », et rattachés directement à Karkemis600; plus tard Ar(i)-Tesub, contemporain de Tudhaliya IV601est qualifié de roi tantôt d'Usnatu, tantôt du Siyannu602.Les archives d'Ugarit documentent surtout les problèmes de frontière, toujours soumis, on l'a vu, à l'arbitrage hittite, mais aussi des affaires judiciaires entre ressortissantsdes deux souverains connues par quelques courtes lettres, isolées, à une exception près603,et 598. Voir SINGER,PHU, p. 642-643 : au Ile millénaire, les Ummanmanda sont sans doute des groupes tribaux des hauts plateaux parfois recrutés comme mercenaires, dont on ne sait s'il s'agissait déjà d'Indo-Européens ; au le' millénaire, le terme désigne des guerriers indoeuropéens venus du nord, tels que Scythes, Cimmériens et Mèdes. Voir aussi les remarques de D. ARNAUD,compte rendu de VITA,El Ejército, dans Syria 76 (1999), p. 298-9. 599. La lettre à la reine, RS 16.ll1, figure dans ladeuxième partie, cf. p. 295. Le nombre de lettres reste faible, même après les nouvelles découvertes: Archives Est: deux; Rap'anu : deux; Urtenu : trois. Pour RS 10.046, voir I. SINGER,« Ma'haza, king of Amurru », Hethitica XIV (sous presse). 600. Voir n. 149 et p. 131 s. 601. PRU IV, p.180 et 290; VANSOLDT,SAU, p. 69. Ar(i)-Tesub est la lecture de Nougayrol mais elle n'est pas assurée, voir SINGER,PHU, p. 665, n. 198. 602. Voir PRU IV, p. 290, et RS 19.81, un fragment d'édit de Tudhaliya IV concernant une fois de plus un différend territorial entre le roi d'Ugarit et Ar(i)-Tesub, roi du Siyannu, sans aucun doute celui que RS 17.83 et RS 17.143 qualifient de roi d'USnatu. 603. RS 20.21=Ugaritica V, n042, du roi d'USnatu au roi d'Ugarit et RS 34.158= RSO VII, n° 16, du roi d'Usnatu à Uzzênu, concernent la même affaire mais elles ont été retrouvées la première dans la maison de Rap'anu, la deuxième dans celle d'Urtenu.
594. Il s'agit d'une petite lettre d'un scribe à un scribe d'Ugarit (RS 6.198, voir infra, p. 297 s.) et d'une longue lettre retrouvée en 1973 dans laquelle le souverain assyrien, sans doute Tukulti-Ninurta l, fait part des circonstances de sa victoire près de Nihriya sur le roi hittite Tudhaliya IV, « Nouveaux documents d'Ugarit. I. Une lettre voir S. LACKENBACHER, royale », RA 76 (1982), p. 141-156. 595. À l'exception d'un fragment de lettre (RS 20.182 = Ugaritica V, n036, p. Ills. + NABU 1994, 58, p. 51 + NABU 1994, 98, p. 89) il n'y a que des références indirectes aux relations avec l'Égypte; RSL 2 = PRU VI, p. 129s. nO 179, est un texte très mutilé: interdiction est faite aux messagers hittites de prendre des chevaux en Égypte et aux messagers égyptiens de prendre des chevaux en pays hittite. [Ammis]tamru II est chargé d'appliquer la décision. Sceau de Tudhaliya IV. Voi~ aussi, dans ce volume, RS 20.21, à propos d'un marchand vendu à des Egyptiens par son associé. 596. Voir l'introduction. 597. Voir supra, RS 19.68.
.....•••....
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D'UGARIT
dont les tenants et aboutissants restent de ce fait assez énigmatiques (RS 17.83, 17.143, 17.425,20.21). Contrairement aux documents concernant les problèmes de frontière, ces lettres sont au nom du roi d'Usnatu et non de Siyannu, mais la présence du roi Ar(i)-TeSub dans les deux dossiers montre qu'il ne faut pas en tirer trop de conclusions. À première vue, il s'agit plutôt d'affaires banales, généralement d'argent. On pourrait dire la même chose des lettres provenant de Qades mais l'une d'elles (RS 20.16), plus détaillée, expédiée par son préfet, qui multiplie les marques de soumission mais fait soigneusement le compte de ce qu'on lui doit, nous donne le ton d'une lettre d'affaires entre un haut fonctionnaire et le roi d'Ugarit604. Deux lettres concernant des personnes en fuite proviennent vraisemblablement d' Alalah, lorsqu'une dynastie locale y régnait (RS 4.449, 17.315). Ugarit avait des relations suivies avec Alasia/Chypre605, mais le nombre de lettres échangées entre leurs cours, qui avaient peut-être des liens de familléo6, est encore très réduit607. Les deux lettres reprises ici parce qu'elles sont en bon état608 sont par ailleurs très connues car elles pourraient dater des derniers mois, sinon des derniers jours d'Ugarit (RS 20.18, 20.238) ; la plus célèbre est du roi d 'Ugarit, qui s'adresse au roi d' Alasia avec la déférence due à un souverain d'un rang supérieur et lui dépeint la situation critique de son royaume, sans doute juste avant la catastrophe qui devait le faire disparaître609.
604. RS 20.21, RS 17.143 et RS 20.158 (avec RS 34.146) ont été republiés et commentés par O. TAMMuz, Justice, Justice Shall You Pursue », UF 29 (1997), p. 643s. 605. Cf. n. 322. 606. Voir p. 106. 607. La maison d'Urtenu en a livré cinq autres mais elles sont encore inédites. 608. RS 20.168 = Ugaritica V, n° 21, p. 80s., sans doute de Niqmaddu III, est très mutilée; il Y est question d'un important envoi d'huile. RSL 1 = Ugaritica V, n° 23, p. 85s., attribuée jadis au roi d'Alasia, est sans doute du roi de Karkemis, voir p. 102. 609. Pour le contexte, voir J. HOFTIJZER,« Une lettre du roi de Tyr », UF 11 (1979), p. 383-388. BRYCE,The Kingdom of the Hittites, p. 355-358 et 365s. ; p. 357s. pour l'importance de Chypre à la fin de l'âge du ,Bronze, p. 366 pour le possible rôle d'Ugarit dans la bataille navale de Suppiluliuma Il. Voir aussi SINGER,PHU, p. 675s. et 719s.
LES RELATIONS
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COURS
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AMURRU RS 17.152 = PRU IV, 214 et pl. XXI610 Lettre du roi d'Amurru611 au roi d'Ugarit. Izre'el, Amurru Akkadian Il, 75s. Quartier Résidentiel, Maison de Rap'anu.
1-3Ainsi (parle) le roi de l'Amurru : dis au roi d'Ugarit, mon fils : que tout aille bien pour toi! Que les Mille Dieux veillent sur toi! 6-9À présent, j'envoie Add[ary]a auprès de toi pour du pa rush u6 12. 9-11En[voie-moi] du parushu [au]tant qu'il y en a. l2-l4Je donnerai ce que tu me diras. l5-l7Qu'ille! prenne chez un mar[chand, moi?] je donnerai son prix.
Oriens Antiquus
23, 164 et pl. XVII
Lettre du préfet d'Amurru au préfet d'Ugarit. Izre'el, Amurru Akkadian Il, 77s.
1-6Ainsi (parle) le préfet de l'Amurru : dis au préfet d'Ugarit, mon fils : que tout aille bien pour mon fils! Que les dieux veillent sur tO!! 7-9 À ~résent,)' envoi~ Add~rya auprès. de toi pour du parushu. 10-1 Mon fils, enVOle-mOl autant %U'Jl y en a à ta disposition; l4-15moi, je paierai son prix. 1 -17Qu'il [le?] prenne chez [(le chef des?613)] marchand(s).
«
610. Le texte a été repris par F. M. FALES,« An Akkadian Letter from Ugarit between Saknus », DA 23 (1984), p. 164s. et pl. XVII, lorsqu'il publia la lettre parallèle du préfet d'Amurru au préfet d'Ugarit, vendue à Téhéran et appartenant à un collectionneur privé. Les deux lettres se ressemblent beaucoup et peuvent donc s'éclairer l'une l'autre, car leur état n'est pas parfait. Un certain Addarya était allé d'Amurru en Ugarit, pour acheter un produit mal identifié, muni de deux lettres d'introduction. Voir aussi IZRE'EL,Amurru Akkadian Il, 75s. 611. Peut-être Pendi-sena, IZRE'EL,Amurru Akkadian I, 387. 612. Le mot, peut-être hourrite, est dans toutes ses occurrences précédé des deux clous de glose; son sens n'est pas établi. Voir le commentaire de SINGER «( parrishilparrusha »), « A concise history of Amurru », p. 161 et n. 36. 613. D'après Fales, il y a la place pour un signe entre lu et dam.gàr .
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184
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
LES RELATIONS
RS 15.24+50 = PRU III, 18 et pl. XIV Lettre au préfet d'Ugarit. Izre'el, Amurru Akkadian II, 64s. Palais royal, pièce 53 (Archives Est).
1-4Ain~i Abus~[a(n~)]614: ~u ~réfet mon frere(parle) : que tout aIlle bIen pourdistOI! -8Que[de lesl'l!garit?], dIeuX de l'Amurru, les dieux de l'Ugarit et les dieux du roi, ton seigneur, veillent à ton bien-être! 9-17Mon frère, comme on a l'habitude de s'écrire entre partenaires, toi, mon frère, écris moi tes désirs et tes souhaits : moi, en vérité, je les satisferai. 18-22Moi, mon frère, je t'écrirai: « satisfais mes désirs et mes souhaits. »Mon seigneur, en vérité, le sait.
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COURS
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1-5Dis au roi de l'Ugarit, mon seigneur: ainsi (parle) Par~u, [ton] serviteur618• [Je tombel aux pieds de mon seigneur. [Que tout] aille bien [pour toi]. 6-11Mon seigneur, le roi des pays d'Amurru, ne t'a-t-il pas dit : « quand tu entendras des nouvelles des ennemis ... 619, écris à mon! pays620 »? 1116Maintenant, mon seigneur, pourquoi ne nous as-tu pas écrit ce que tu as entendu au sujet des ennemis ... ? 17-19De plus, mon seigneur, le!&a3s d'Amurru et le! pays d'Ugarit ne font vraime.nt qu'un. 2 -2 Si. tu entend~ quel~e ch~se a~ sujet des ennemIS... , que mon seIgneur m'ecnve. 3-27A present, mon seigneur, moi, je[te fais savoir ceci :] je t'envoie, pour [ton?] cont[rôle], les bateaux qui sont à no[tre] disposition. Que mon seigneur le sache.
RS 17.286 = PRU IV, 180 et pl. XXXIV Lettre du roi d'Amurru au roi d'Ugarit. Izre'el, Amurru Akkadian II, 81s. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
USNA TU SIY ANNU
1-5Ainsi (parle) le roi de l'Amurru615 : dis au roi de l'Ugarit, mon frère: que tout aille bien pour toi! Que les dieux veillent à ton bien-être! 6-7Voici ces Umman-manda, les ennemis de ton père616. 8-12Ton père avait écrit à Pendi-sëna : « reçoisles pour les (envoyer) chez moi afin que je fasse la paix avec eux »et Pendi-sëna les a reçus et les a envoyés à ton père. Il a (ainsi) fait la paix avec eux. Maintenant, ils vont chez toi. Selon ce qu'ils diront, règle (l'affaire) sur-le-champ.617 RS 20.162 = Ugaritica V n° 3,7, 115s. et 390 Lettre de Par~u au roi d'Ugarit. Izre'el, Amurru Akkadian II, 98s. Quartier Résidentiel, Maison de Rap'anu, pièce 5.
RS 17.83 = PRU IV, 216 et pl. IX Lettre de Ar(i)-Tesub621, roi de l'USnatu, au roi d'Ugarit. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
l-~Dis au :oi de l'Uj;arit, mon aIlle ~ère tres : ~insi.(parle) rOI de l'Usnatu. 4- Que tout bIen pourAr(i)-Te~ub, mon pere! Que les Mille Dieux veillent à ton bien-être! 8-20Quant à l'argent de (tes) serviteurs, qui est à la charge de mes serviteurs, ainsi que tu me l'as écrit, mon père, que ces hommes viennent ici avec leurs adversaires, qu'ils paraissent devant moi, que je règle leur affaire sur-le-champ! Sinon, que je les envoie
618. Cette lettre pourrait dater de la dernière période, cf. SINGER, A concise history of Amurru », p.175s. 619. IU.kur.KU.mes: IU.kur.dur.mes pour IZRE'EL(suivant BERGER,UF 2 [1970], p. 288), qui traduit alien enemies ». 620. Voir la traduction du texte et les notes de HOFTIJZERet VANSOLDT, «< Texts from Ugarit Pertaining to Seafaring », p. 341) : ici comme aux est au pluriel. lignes 17-19, « pays 621. Voir n. 601 et 602 . «
614. C'était peut-être un préfet d'Amurru, SINGER, A concise history of AmuIJu », p. 162. 615. Sauska-muwa? SINGER,PHU, p. 642, n. 115. ces 616. S'il s'agit d'une phrase nominale d'une lettre d'introduction, Umm an-manda » sont ceux qui, munis de la lettre qu'on allait lui lire, devaient se présenter devant le roi d'Ugarit. 617. SINGER,PHU, p. 642, n. 116. «
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
à mon père! 21-25 À présent, j'exposerai toute l'affaire Abimanu et devant Yabnidi (=Yabn'addu).
LES RELATIONS
devant
RS 17.143 = PRU IV, 217s. et pl. XVIII Lettre de Ar(i)-Tesub, roi de l'USnatu, au roi d'Ugarit. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
l-~Dis au ~oi de l'U~arit, mon ~ère : ~insi. (parle) Ar(i)-Te~ub, rOI de l'Usnatu. 5- Que tout aille tres bien pour mon pere! Mon père, que les Mille Dieux veillent à ton bien-être! 911Mon père, attendu que tu m'as fait écrire par le roi du Karkemis: 12-19« à présent, je dépêche auprès de toi cet
AVEC D'AUTRES
COURS
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RS 20.21 = Ugaritica V n° 42, 126s. et 392 Lettre du roi d'Usnatu au roi d'Ugarit. Quartier Résidentiel, Maison de Rap'anu, pièce 5.
1-6Dis au roi de l'Ugarit:
ainsi (parle) le roi de l'Usnatu.
Pour
toir que tout aille ~~en. que les dieux veille~t à t?n ?ien-être! 7 - 1Attendu que J enVOle sur place BaCahya aInSI que ses témoins, qu'il jure et qu'il prenne son argent. 12-14Mais quant aux objets de cet homme, selon ce que tu m'as écrit, 1521 attendu que son compagnon (l')a livré à des gens d'Égy[pt]e, ~uis gu'i~s l'ont (!) lai.ssé derrière eux mais.ont.pris ses objets, 2-26maIntenant, applique cet accord624 (qUi eXiste) entre nous. Sache-Ie625 !
hom~e d'Emar, rWe s~r-le-champ son affaire avec un .hom~e de Siyannu! »20- maIntenant, cet homme d'Emar a dit: « Je n'ai pas d'affaire à Siyannu, c'est avec un homme de Aru622 que j'ai une affaire. »Alors, je les623 dépêche auprès de mon père, que mon père les interroge!
RS 17.425 = PRU IV, 218 et pl. LXXV Lettre du préfet d'Usnatu au préfet de l'Ugarit. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
1-5Dis au préfet de l'Ugarit, mon seigneur: ainsi (parle) le préfet d'Usnatu, ton serviteur. 6-7Je tombe aux pieds de mon seigneur, de loin, deux fois sept fois. 8-13Quant à l'affaire de cette ville, comme tu m'as écrit « règle-la sur-le-champ », or, à présent, j'ai réglé l'affaire [... ]. [(Maintenant), mon seigneur le] sa[it]. (Lafin est très mutilée .. il Y est question d'un homme
de la ville et de jarres d'huile.)
624. BERGER,UF 2 (1970), p. 289, pensait lire le début d'un mot après à la ligne 23, mais il s'agit bien d'une érasure, comme l'indique Nougayrol. 625. C'est la traduction de Nougayrol ; BERGER,UF 1 (1969), p. 289, fait remarquer que ni la grammaire, ni l'interprétation des lignes l3s. ne sont claires. RAINEY,lOS 5, p. 27, corrige la ligne 19 en i$-$a-ab--su, an-ni-ta,
« his partner sold him 10 the Egyptians and they seized him and they look his goods ». RS 34.158, une lettre du roi de l'Usnatu au préfet Uzzenu,
évoque la même affaire ; elle a été publiée récemment par F. MALBRANLABAT,RSO VII, p. 44, n° 16. Voici sa traduction: « Ainsi (parle) le roi d'Usnatu, dis à Uzzinu : « Que cela aille bien pour toi; que les dieux te En ce qui concerne ce serviteur à toi [qu]i a voulu vendre le gardent. serviteur [Ar']te-Tesub à des Égyptiens, [à propos duquel] tu m'as écrit, [mai]ntenant voici que, entre les mains du fils de Heianu, j'ai remis, avec l'argent, ce serviteur à toi qui a voulu (le) vendre; sois-en assuré. Quant à toi, ne manque pas, (après) sa saisie (en justice), de me renvoyer mon serviteur qu'il a voulu vendre là-bas; sinon tu mettras une affaire peu plaisante entre nous : 1'homme a voulu vendre son associé à des Égyptiens! En second lieu, BaCliy[a ce serviteur- ]ei, pour que son cas soit Uugé], je te l'ai dépêché avec ses [témoins?] ; qu'il [prête serment'] devant toi et (alors) applique-leur [notre accord']. »Voir les remarques de HUEHNERGARD, Syria LXXIV (1997), p. 217 . »
622. Donc du royaume d'Ugarit. 623. NOUGAYROL commente PRU IV p. 218, n. 1 : « Ce pluriel désigne peut-être l'homme de Emar - le plaignant? - et le rapporteur de l'affaire - messager du roi de Carkemis? Ou bien encore : l'homme de Emar et les gens de sa Porte (cf. 18.115 ... ), si ceux ci l'ont accompagné en vue d'un serment solennel à prêter en terre étrangère. »
lIIIO.......
188
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
QADES (KINZA) RS 20.16 = Ugaritica V n° 38, 117s. et 391 Lettre de Padiya, préfet du Qades, au roi d'Ugarit. Quartier Résidentiel, Maison de Rap'anu, pièce 24.
1-5Dis au roi de l'Ugarit, mon seigneur: ainsi (parle) Padiya, préfet du Qades, ton serviteur: je tombe de loin aux pieds de mon seigneur, deux fois sept fois. 6-12[Mon seigneur,] au Qades, je suis ton serviteur; que mon seigneur r regarde favorablement1 son serviteur626. Devant les Grands, mes frères, j'ai dit: « le roi de l'Ugarit est mon seigneur! »9ue mon seigneur témoigne donc de la faveur à son serviteur! 3-16Que mon seigneur n'abandonne pas son serviteur! Tout ce que mon seigneur demandera de son serviteur, moi, je le donnerai à mon seigneur. 17-24En ce qui concerne la demande que mon seigneur vient de m'envoyer: les vingt talents de bronze627- c'est ce que le poids (devait être) - il Y manque un talent et mille [+ x] cents (sicles) ; l'étain que mon seigneur m'a envoyé, le poids (devait être) de huit talents
LES RELATIONS
AVEC D'AUTRES
COURS
189
~neur, la. valeur (de marchan?ise serait de donc quinze! 1-32mamtenant, la la valeur de cmq ~anes reste au â~e~629: deblt du roi, mon seigneur, (soit) dix talents de bronze. 33-37Selon le compte que j'ai fait, le prix des moutons, des turbans63o, de l'asa fœtida631, de tous les oiseaux ... 632 (soit) 320? sicles d'argent, reste (aussi) au débit de mon seigneur. 38-44Moi, j'ai dit à mes frères « c'est un Grand Roi qui m'a pris à son service et il me témoigne de la faveur633 ». Que mon seigneur ne me fasse pas honte devant mes frères. Ce que mon seigneur donne à son serviteur, qu'il le donne (vraiment) ! RS 20.172= Ugaritica V nO 39, 120s. et 390 Lettre du roi de Qades au roi d'Ugarit. Maison de Rap'anu, pièce 8.
1-6Ainsi (parle) le roi du Qadd: dis au roi de l'Ugarit, mon frère: que tout aille bien pour toi! [Que les dieux veil]lent à ton bien-être! 7-12À présent, Bëti-ilu, mon serviteur, m'a dit: « c'est le moment de fai[re] mes offrandes à l'Ugarit » et à
d'étain maisdeil un n'yen a que (sicles)628; de bronze talent, il 700 y manque 100 25-27 (sicles).le bol-a~annu 28-3 Selon le compte que j'ai fait devant le chargé de mission de mon sei-
pré[sent634, le[s635mon en]voie o[ff]randes. ~e] 3-19Que frère donc [veil]lelà-bas sur luipour à sonfaire allerses et à son retour [... ] que personne ne [lui] fas[se obstac]le! 2025À présent, je t'envoie [par l'intermédiai]re? de Bëti-il[u,] mon
626. BERGER,UF 1 (1969), p. 288. 627. Que signifie siparru ici: du bronze ou du cuivre 7 Pour C. ZACCAGNINI «< Note sulla terminologia metallurgica di Ugarit », DA 9 [1970], p. 323s.), une commande de telles quantités de cuivre et d'étain, pour en obtenir du bronze, est la plus plausible: siparru indiquerait dans ce texte aussi bien le cuivre, comme ici, que le bronze (1. 25) et cela refléterait le fait que le sémitique nord-occidental ne ferait pas la distinction (cf. n/:l.vt : cuivrelbronze). À Ugarit, en revanche, une familiarité plus grande avec l'akkadien aurait permis de distinguer entre eru (cuivre) et siparru (bronze). 21 talents de cuivrelbronze (= les 20 talents requis + le bol agannu) + 8 talents d'étain = 15 ânes. Pour le cuivre et l'étain, voir BucHHoLz, Ugarit, Zypern und Agais, Chap. 8 « Metallproduktion und -handel », p. 196s. et en particulier p. 218, n. 671. 628. NOUGAYROL a traduit 7 me-at su-ut « il y en a 7 »mais ZACCAGNINI, DA 9 (1970), p. 322, n. 59, fait observer que 7 me-at ne peut signifier que 700 (sicles) ; la différence énorme entre la demande et ce qui a été envoyé expliquerait pourquoi Padiya ne précise pas ce qui manque, comme précédemment, mais se contente d'indiquer le poids de ce qu'il a reçu.
629. NOUGAYROL, Ugaritica V, p. 120: « (le tout) représente le prix de 15 (7) ânes » ; ZACCAGNINI montre que le prix de 15 ânes ne peut se référer qu'à la marchandise demandée par Padiya. Il explique aussi (n. 61) pourquoi NOUGAYROL a corrigé en 15 (7) alors que sa copie porte 14 : la quantité de bronze (ou cuivre) déjà envoyée correspond à peu près à 10 ânes; s'il en manque 5, lire 14 signifierait que 19 talents + 700 sicles d'étain = seulement 9 ânes. 630. La tablette porte bien sag.du et non u-du (contra BERGER,UF 1 (1969), g. 288). 631. u nu.luh.ha, cf. VANSOLDT,UF 22 (1990), p. 349. 632. gdb-bi musen.mes e-re-e : « oiseaux de cuivre » ou « oiseaux de proie »7 Cf. NOUGAYROL, Ugaritica V, p. 120, n. 4. 633. La traduction de Nougayol paraît préférable à la proposition de BERGER,UF 1 (1969), p. 288. 634. ù e-na-an-[na] r a?-nu?-ma?l 635. C'est bien un pluriel: [-S]u-n[u].
~
190
TEXTES AKKADIENS
rpréfet1, trente chèvres a[dultes? e]t trois ânes/ânées de l'asa fœtid[ a636
Lettre Maison
RS 20.158
de Bëti-ilu
de Rap'anu,
LES RELATIONS
D'UGARIT
AVEC D'AUTRES
ALALAH (MUKIS)
d[e ... et]
COURS
191
?640
.•. ].
= Ugaritica y n° 51, 139s. et 395
à Uzzënu. pièce
RS 4.449 = Yirolleaud,
Danel, 21s.
Lettre. Acropole,
Cour du Temple
de Bacal
10.
1-5Ainsi (parle) Bëti-ilu637 : dis à Uzzënu, mon frère: que tout aille bien pour toi! Que les dieux veillent à ton bien-être! 612Quant à l'affaire Garib[anu ?638] contre Amur-Bacal et le fils d'Uga[r? ... ], les 20 (sicles d')argent de G[aribanu?] que devait A[mur-BacaF] maintenant il (lesi a ~onnés?] (ces) 20 (sicles d')argent à/au ffils d'Ugar ... ?] 3-1 Gari[banu 1...] a déclaré [... f]ils d'[Ugar...] : « l'argent [... de]s marins de ... ] et est all[é dans les mains du? fil]s d'Uga[r ... ] (huit lignes fragmentaires intraduisibles) 28-30mon frère [... ]que je règle cette affaire639.
636. Voir le texte précédent. 637. La lettre citée dans la note 639 montre qu'il s'agit du préfet de Qades, ce que NOUGAYROL avait pressenti. RAINEY avait bien vu qu'il s'agit du même personnage que dans RS 20.172, cf. lOS S, p. 28. 638. Pour la proposition de lire Ga-ri-b[d-nu] et non Ga-ri-b[i] voir MALBRAN-LABAT, RSO VII, p. 43, n. 33. 639. Le verbe est bien à la première personne mais Nougayrol préférait traduire « que mon frère [maintenant?] règle cette affaire car« l'objet de la lettre est clair: c'est un appel à une juridiction supérieure, d'après les nombreux parallèles que nous avons ». Dans la mesure où tout ce qui précède nous manque, il paraît préférable de suivre l'opinion de HUEHNERGARD, AU, p. 162, n. 197. Une lettre en meilleur état, trouvée dans la« maison d'Urtenu » (RS 34.146 = RSO VII, n° IS, p. 42s.), permet de mieux comprendre l'affaire. Voici la traduction qu'en donne F. MALBRAN-LABAT: « Ainsi (parle) le roi du Qades: dis à Uzzinu, le Préfet d'Ugarit: que cela aille bien pour toi! Attendu qu'Amur-Bacal avait comparu devant moi et Hu~appu lui avait versé intégralement les 42 sicles d'argent, alors présentement je t'ai envoyé Hu~appu : enquête sur son procès car son argent qui est dû par Garbanu, les 42 sicles d'argent, il en jouit depuis sept ans, y compris les intérêts; et maintenant, donnez l'argent qu'il se trouve devoir a pas, livre-lui [HUEHNERGARD = transfer his money], s'il dit qu'il n'yen cet homme et désormais, ne le laisse pas aller. Donnez l'argent et agis' comme il convient [HUEHNERGARD : peut-être« treat him weil »] ce n'est pas un autre homme, c'est bien lui! ». Cf. HUEHNERGARD, Syria LXXIV (1997), p. 217.
1-5Dis tège ta maison, emparé
à Ibira: ainsi (parle) Niqmepa641. Que Bacal provie! 6-8Yoici qu'un palefrenier à moi, de ma (propre) s'est enfui ; il résidait à Aladha642 ; 9-12 Alors, on s'est de lui, mais on l'a sauvé de leurs mains643. 13-16n doit
1 mine .d'ar~ent et à ca~se de (c~tte) mine d'arg~nt, il résidait au palaiS. 1 -19 Alors, Il a cause la perte de trOls chevaux et s'est enfui. 20-21Alors, ne retiens pas cet homme!
640. Dans les deux cas, s'il s'agit bien de lettres royales, ce sont les seules dont l'adresse comporte des noms propres plutôt que« (NP) roi de X » ; en revanche, les souhaits sont différents. RS 4.449 emploie hi dans le traditionnel qi-hi-ma comme dans les textes anciens; une cassure empêche de savoir ce qu'il y avait dans 17.31S. 641. Voir J. HOFTIJZER et W.H. YAN SOLDT, « Texts from Ugarit Concerning Security », UF 23 (1991), p. 197 et YAN SOLDT, SAU, p. 21S. D. ARNAUD a publi~ une nouvelle copie du texte qu'il transcrit, traduit et commente, dans « Etudes sur Alalah et Ougarit à l'âge du Bronze récent. 1 : L'arrière-plan juridique de la lettre de Niqmepa d'Alalah à Ibiranu d'Ougarit (RS 4.449) », SMEA 37 (1996), p. 47-S4. Pour Arnaud, comme pour Virolleaud, il s'agit d'une lettre de Niqmepa, roi d'Alalah au milieu du Xye siècle, à Ibiranu, successeur de Yaqaru, roi d'Ugarit à la même époque; pour YAN SOLDT, SAU, p. 21Ss., c'est fort possible mais ce n'est pas sûr, il pourrait s'agir d'un autre Niqmepa d'Alalah et de l'Ibiranu père de Niqmaddu III. 642. Ville du royaume d'Alalah, cf. NA' AMAN, Oriens Antiquus 19 (1980), p. lIS, n. 2S. ARNAUD, SMEA 37 (1996), p. SO, corrige en A-Ia-Ia!-ah et commente kizû, « palefrenier » à la n. 12. 643. Les deux verbes, reliés par la copule -ma, sont au pluriel, sans sujet exprimé. Comme le présument HOFTIJZER et YAN SOLDT, UF 23 (1991), 197 n. 20, il faut probablement comprendre que le sujet du premier verbe sont les gens de Niqmepa et celui du second, les gens de Ibiranu. ARNAUD, SMEA 37 (1996), p. SO, comprend tout autrement: « mais on chercha à l'épargner », voir son commentaire p. S2s.
192
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
RS 17.315 = PRU IV, 111s. et pl. XXXIX Lettre Palais
royale (Alalah?) royal, pièce 70
l-?D[is ]à Niqmepa~ mon. frère: ainsi (pa~le) Ni~maddu, ,ton frere644. Que tout aille bien pour mon frere! 4- Mon frere, anté[rieurement? ] tu [m '?]avais donné645 [H .]akti mais il s'est enfui des mains de Süra[ya]. 8-14Maintenant, tu l'as remis entre les mains de Süray[a, encore,] mais il s'est (à nouveau) enfui de ses mains et je ne sache pas que Süraya l'ait laissé partir. 15- 20Maintenant, mon frère connaît cet homme, puisqu'avant qu'il n'aille dans un autre pays, il habitait là. 20-23Que mon frère s'informe sur cet homme de tout ce qu'il a dans le cœur (ou: de tout son cœur), et renvoie-le-moi!
LES RELATIONS
AVEC D'AUTRES
COURS
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1-6 Ainsi (parle) ESuwara, gouverneur en chef647 de l' Alasia : dis au roi de l'Ugarit: pour toi et pour ton pays, que tout aille bien! 7 -13Quant aux affaires concernant ces ennemis : (ce sont) les gens de ton pays et tes bateaux (qui) ont fait cela! (Ce sont) les gens de ton pays (qui) ont fait une incursion648! 14-15Ne sois donc pas en colère649 contre moi! 16-20Maintenant, les vingt bateaux que l'ennemi, dans une région monta1Ineuse, n'avait pas encore fait accoster, ne sont pas restés, -24ils sont partis en toute hâte et nous ne savons pas où ils sont. 2528C'est pour t'informer et pour te mettre en garde que je t'écris: sache-le!
RS 20.238 = Ugaritica V nO 24, 87s. et 383650 Lettre du roi d'Ugarit au roi d'Alasia651. M.aison de Rap'anu, pièce 6.
ALASIA (CHYPRE) RS 20.18 = Ugaritica V n° 22, 83s. et 382646 Lettre d'ESuwara, gouverneur Maison de Rap'anu, pièce 6
de l'Alasia,
au roi d'Ugarit.
644. Les deux noms ont été portés par les membres de plusieurs dynasties syriennes de l'époque: il est donc difficile d'affirmer qui sont l'auteur et le destinataire de cette lettre. NOUGAYROL avait pensé que la lettre, adressée à Niqmepa d'Ugarit, était peut-être d'un Niqmaddu roi d'Alalah ; SINGER, PHU, p. 667, pense aussi que la lettre est envoyée à Niqmepa d'Ugarit mais par un roi de Qades. Pour YAN SOLDT, SAU, p. 216, cette lettre, probablement écrite à Ugarit, serait le duplicat d'une lettre envoyée, plutôt par Niqmaddu III (mais à cette époque, il n'y a plus de rois de Mukis). ARNAUD, SMEA 37, p. 48, n. 6, avance que s'il s'agit d'une copie, ce serait une lettre de Niqmaddu d'Ugarit, successeur de l'Ibiranu du Xye siècle, à Niqmepa d'Alalah. 645. Ou « tu avais donné [à Süraya] ». 646. Transcrit et traduit par BERGER, UF 1 (1969), p. 217s. et traduit », par HOFTJJZERet YAN SOLDT, « Texts from Ugarit Pertaining to Seafaring p. 343 (qui ont inspiré la traduction des lignes 7-13).
1-4Dis au roi de l'Alasia, mon père: ainsi (parle) le roi de l'Ugarit, ton fils. 5-11Je tombe aux pieds de mon père. Que tout aille bien pour mon père! Que tout aille très très bien pour tes domaines, tes épouses, tes troupes, pour tout ce qui est au roi de l' Alasia, mon père ! 12-18Mon père, à présent des bateaux ennemis sont venus. On a incendié des villes à moi, on a fait du vilain dans le pays.
647. Pour maskim.gal, que l'on a proposé de considérer comme l'équivalent du piduri hittite, voir 1. SINGER, « The Origin of the Sea Peoples and their Settlement on the Coast of Canaan », dans HELTZER et LIPINSKI, Society and Economy, p. 247. 648. i-te-ek/q-ta : BERGER, UF 1 (1969), p. 218, propose « une attaque surprise », itëktu (> efaku). 649. zemû pour zenû, cf. AHw, p. 1519a, et non zêmu comme BERGER. 650. Transcrit et traduit par BERGER, UF 1 (1969), p. 220s. La traduction tient compte des remarques de HUEHNERGARD, AU, p. 200, p. 256 n. 211, p. 350. Pour Nougayrol comme pour HOFTIlZER et YAN SOLDT, qui traduisent la lettre dans « Texts from Ugarit Pertaining to Seafaring », p. 343, cette lettre est la réponse à R.S.L.l (cf. p. 102). 651. VAN SOLDT, SAU, p. 216, n. 299, suggère que cette lettre
ne fut
peut-être jamais envoyée. Si cela est vrai et si la raison en était la catastrophe finale, cela signifierait que la dynastie traditionnelle d' Alasia y régnait encore quand Ugarit fut prise.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
19-25Mon père ne sait-il pas que toutes rmes?l troupes [... ]652 sont en Hatti et que tous mes bateaux sont en Lycié53? Ils ne m'ont pas encore rallié et le pays est ainsi abandonné à luimême. 26-31Mon père doit le savoir. À présent, ce sont sept bateaux ennemis qui sont arrivés contre moi et ils nous ont fait du mal. 32-36Maintenant, s'il y a d'autres bateaux ennemis, informe-m'en [de quelque] manière654, que je le sache.
6
LETTRES DIVERSES
Rien n'indique la provenance des lettres regroupées ici, mais il y a de fortes chances pour que la plupart proviennent de l'étranger, ce qui n'exclut pas que l'une ou l'autre ait été expédiée par un Ougaritain résidant hors du royaume. Elles se trouvaient d'ailleurs presque toutes dans les Archives Est du palais ou dans celles de la maison de Rap'anu655. Il s'agit essentiellement de pièces de la correspondance du « préfet », le sakinu656, ce haut fonctionnaire d'Ugarit auquel on a vu que s'adressait souvent le pouvoir hittite. On s'est parfois demandé s'il s'agit bien du préfet ou d'un individu appelé Sakinu mais le doute ne concerne guère que la dernière lettre657 ; si les correspondants s'adressent effectivement au préfet, ils doivent tous 652. Pour moi, le signe qui suit eon.mes n'est pas EN, comme le propose BERGER(UF 1 (\969), p. 220, 1. 20), mais RIou HU, et ce qui suit m'est illisible. Je pense donc à hupsu (ougar. bPI, cf. BORDREUIL et PARDEE, RSO VII, p. 144, 1. 10, et 1461 ou à huradu, à cause du brd ougaritique : le sens d'" armée » proposé par MARQUEZROWE, AfO 44-45 (1997-8), p. 374s., conviendrait bien. Mais pour VAN SOLDT,qui a lui aussi collationné le texte, c'est bien EN, suivi de ra-bi-ia1 et il traduit « the troops ofmy fa/her's overlord ». Cf. HOFTIJZER et VANSOLDT,« Texts from Ugarit Pertaining to Seafaring », p. 344. 653. Sur le pays Lukka, qui correspond plus ou moins à la Lycie classique, cf. R. LEBRUN,« Réflexions sur le Lukka et environs au l3e s. av. J.-c. », dans VAN LERBERGHEet SCHOORS,Immigration and Emigration, p. 139-152; les derniers rois hittites durent lutter sans cesse contre sa volonté d'autonomie. Voir O. GURNEY,« The Annals of Hattusilis III», Ana/oUan S/udies 47 (1997), p. 138 et n. 22 (bibliographie). 654. Proposition de NOUGAYROLacceptée par HUEHNERGARD, AU, p. 196. Ne peut-on comprendre « Fais-moi savoir où (ils sont) »?
655. Voir p. 43. 656. Voir n. 81. Parmi les lettres venues d'Amurru, RS 15.24 + 15.50 = PRU III, 18 (cf. supra p. 184) est adressée au lu maski[m u-ga-ri-i/(?)] (cf. IZRE'EL,Amurru Akkadian II, p. 64). 657. RS 20.23, voir BERGER, UF 2 (1970), p. 290: « ISà-ki-in Eigenname? » ; Rainey, lOS 5, p. 28. Les cinq premières lettres, trouvées au palais dans les Archives Est, doivent bien concerner le préfet car l'une d'elles remplace graphies phonétiques habituelles lu sà-aklu sà-ki-ni,les Tsà-ki-in-ni) par lu. maskim ; les(Isà-ki-in-ni, deux suivantes aussi (cf. lu sà-ki-ni, lu sà-ki-in-ni), en particulier, par son sujet, RS 20.239. Les exemples cités montrent que l'absence du lu et la présence du déterminatif des noms de personne dans RS 20.23 ne sont pas signifiantes. Il faut noter qu'on connaît plusieurs de ces personnages et que rien ne prouve que le même sâkinu ait exercé ses fonctions pendant un certain laps de temps, ce qu'évoque le terme de vizir, que préfèrent certains.
ki-in-ni,
•••
196
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
avoir un certain statut social car ils se nomment avant lui et, l'appelant« mon frère » ou « mon fils », sont d'un rang égal ou supérieur au sien658.
LETTRES DIVERSES
1-4Ainsi (parle) Zulanna664
:
197
dis au préfet [mon fr]ère : pour
to~ que to~t aille bien! Que les, di~ux ve.ille~t .à ton bie~-être! 5- Mon frere, comme tu m'as ecnt : « Je deslre un glaive de
», m?i.' quant à [te:/ses] ~ésirs, {ai tout envoye a mon frere. Ne l'ai-Je pas envoye en present? 015Maintenant, mon frère, comme tu m'as écrit au sujet d'un ... 666, d'un mulet et d'un cheval, à présent, je viens d'envoyer fer665 et u~e, pièce d~ lin
CORRESPONDANCE
DU PRÉFET
RS 17.142 = PRU VI, n° 4, 5s. et pl. 11659 Lettre Palais
1-6 Ainsi (parle) Lullu660
:
sue tout aille bien! Que les dieux veillent à ton bien-être! 7À présent, je fais porter à mon frère dix moutons et cinq? fromages ... 66]. 1O-15Jusqu'à aujourd'hui, tu as été mon ami, ainsi,
après ce que je (t ') ai donné, prends des nouvelles de ma
RS 17.144 Lettre Palais
souvent
un mandataire663,
= PRU VI, n° 6, 7s. et pl. III
de Zulanna au préfet. royal, pièce 56 (Archives
Zulanna/u
PHU, p. 654), et 1. Singer
dis au préfet, mon frère : : pour toi,
santé.662 16-20Toi, envoie-moi demande tout ce que tu voudras.
appartenait à la famille royale de Karkemis (SINGER, me rappelle qu'il porte le titre de « prince» sur ses sceaux hiéroglyphiques; il est surprenant qu'il appelle son correspondant « mon frère ». Voir aussi PHU, p. 656 et J. GOODNICK WESTENHOLZ, Cuneiforrn, Inscriptions in the Collection of the Bible Lands Museum ferusalem - The Emar Tablets, Groningen, 2000, p. 5 (dans ARNAUD, Emar VI, p. 222, n° 211, 1. 1, lire [k]u!-la-na-[Iu] plutôt que [z]ula-na [x xl). 665. Pour le fer à cette époque, voir BUCHHOLZ, Ugarit, Zypern und AgaiS, p. 283-293. 666. lu. sag, ce que NOUGAYROL (PRU VI, p. 7, n. 1) propose de comprendre comme lu res narkabti, « un conducteur de char », mais ce n'est pas attesté. RAINEY, lOS 3, p. 36, comprend « esclave ». Pour A. L. OPPENHEIM (<< A Note on sa reS! », fANES 5 (1973), p. 325s.), il s'agit d'un cheval, plus précisément d'un hongre: Zulanna n'en ayant pas à sa disposition enverrait un poulain que le préfet pourrait faire castrer sur place (ana lu.sag-ut-ti epesu) ; cela conforterait l'idée que le sa reS! était un eunuque. Cela conviendrait au contexte mais, outre que l'on ne peut couper la phrase comme il le fait entre les lignes Il et 12, ce qui supprime présente comme sûre, il serait l'équivalence lu.sag = S!Sû qu'Oppenheim très surprenant que lu serve à désigner un cheval. Même si la castration des chevaux paraît bien avoir été pratiquée chez les Hittites, on ne voit pas en effet ce qui, à part justement ce texte, permet à Oppenheim d'affirmer: « Apparently both the practice of gelding horses and the designation of such a horse as LU.SAG came from Hattusa to Ugarit » (c'est moi qui souligne). ARNAUD (Annuaire, t. 97, p. 174) reprend le sens », de d'« eunuque» pour lu.sag, et lu.sag-ut-ti comme « état d'eunuque même que HELTZER (The Internai Organization, p. 170, n. 15), et pour K. Eunuchs and their predecessors », dans DELLER (<< The Assyrian K. W ATANABE [éd.], Priests and Officiais in the Ancient Near East, Heidelberg, 1999, p. 310) et HAWKINS (cf. n. 1059), les IU.mes sag hittites étaient bien des eunuques; mais PECCHIOLI DADDI n'est pas convaincue que ce sens soit juste (OLZ 92, 1997, col. 179) et pour VON SODEN, AHw, p. 976a, dans ce texte comme dans d'autres documents d'Ugarit, lu.sag = resu = « ein Funktioniir? » et il traduit ana lu. sag-ut-ti I!pusü « sie sol/en zum Wagendienst einsetzen ». Voir aussi IMPARATI, dans KLENGEL, GHR, p. 336-337 . 664.
de Lullu au préfet. Sceau-cylindre. royal, pièce 56 (Archives Est).
Est).
658. Pour les lettres adressées aux reines, voir deuxième partie, p. 295s. 659. C'est bien RS 17.142 et non 192 comme sur la copie, cf. TEO, p. 131 660. Un fragment de lettre (RS 17.452 = PRU VI, n° 5, p. 6, provenant lui aussi de la pièce 56 des Archives Est) est de Lully à [I?]sà-ki-ni. 661. 5 (plutôt que 6) ga.kin.ag su-kul-ti, cf. CAD S/3, p. 230. 662. NOUGAYROL lisait is-tu an-ni-e sa-at-ti, « à dater de cette année (?) », une formulation étrange et peu correcte grammaticalement; comme je lis DIN et non TI, je propose is-tu an-ni-e sa ad-din, mot à mot« après cela que je t'ai donné », formule elle aussi étrange mais dont le sens conviendrait. 663. lu {e4-mi-kà, cf. BERGER, UF 1 (1969), p. 186 ; dans les textes de (AHw, Boghazkoy, lu {emU = « Gesandter » = envoyé, ambassadeur p. 1387b, Il : cf. p. ex. Syria 31,105,16).
-
198
TEXTES AKKADIENS
LETTRES DIVERSES
D'UGARIT
à mon frère une jument667 et un jeune garçon668 ; 16-191à-bas, qu'on en fasse un ... , ce jeune garçon est excellent. 20-25Mais de mulets, chez moi il n'yen a pas. Dès que des mulets me seront parvenus, j'enverrai à mon frère un bon mulet. 2629Quant au vêtement-ku[ssitu] que tu m'as commandé, je le fais et je l'envoie à [mon frère]. 30-35Mon frère, comme tu m'as écrit: « si tu m'envoies ces choses que je désire, moi je [t'Jen mon enver:ai », est-~e u~e .rela~i?n d'affaire que j'ai avec frere?le~rix 6-37Quant a mOl,Je deslre beaucoup de l'or yacune 2 lignes] 0-43Je de désire (aussi) du verre669et un chaudron de bronze:
199
de) laine rouge. 11-140r, je désire de l'argent: que mon fils m'envoie beaucoup d'argent. Ne m'en envoie pas peu! 1-5Ainsi (parle) Piha-dIM, fils de Uppar-muwa: dis au préfet de l'Ugarit, mon frère: mon frère, que les Mille Dieux veillent à ton bien-être! 6-8À Rrésent, j'envoie en cadeau à mon frère une b[onne] jument. 8-11Si mon frère dit: « pour~uoi n'as-tu pas fixé plus bas le prix de cette jument? », 12- 4que mon frère m'envoie trente sic1es d'argent et un chaudron de bronze. 15-16Les messagers de mon frère [H'] 17-19qu'ils ne cessent de venir à moi et je ne cesserai de livrer de bons chevaux à mon frère.
mon frère, envoie-moi du verre et un chaudron de bronze. RS 17.239 = PRU VI, na 8, Ils. et pl. IV 9s. et ~l. IV RS 17.148 = PRU VI, na 7, et de Piha- lM (femme?
Double lettre au préfet, de Dame Yabinense de Uppar-muwa, prince de Karkemis670. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
et fils
1-6Ainsi (parle) Yabinense : dis au préfet de l'Ugarit, mon fils: pour toi, que tout aille bien! Mon fils, que les Mille Dieux veillent à ton bien-être! 7-10 À présent, j'envoie à mon fils un châle, une ceinture multicolore, deux mashuranna et cent (sicIes
Lettre du préfet à Ta'azi. Palais royal, pièce 56 (Archives
Est).
1-6Ainsi (parle) le préfet: dis à Ta' azi : pour toi que tout aille bien! Que les [Mi]lle dieux veillent à ton bien-être! 7lOComme je désire de (la) ~raine de hurhurâtu671, envoie-moi de la graine de hurhurâtu 1-20D'autre part, l'âne qui a été pris d'ici, maintenant que je t'envoie mon messager Kurwenu, renvoie cet âne avec mon messager Kurwenu. RS 15.11 = PRU III, 19 et pl. XII
667. anse.kur.ra.munus.al.lâ = pouliche ou jument; les scribes hittites utilisaient les signes SAL.AL.LAL pour désigner la femelle d'une espèce, en particulier lorsqu'il n'y avait pas de sumérogramme spécial pour la femelle, voir le glossaire commenté de HOFFNER, The Laws of the Hittites, p. 312 et 324. Cela confirme la provenance hittite de la lettre. a raison (cf. note 668. Mot à mot « un fils aîné », ibila. Si Oppenheim précédente), il faut alors traduire « un poulain ». 669. À propos du verre, voir BUCHHOLZ, Ugarit, Zypern und Agais, p. 332s. 670. Pour Piha-dlM/dU à Emar (ARNAUD, Emar VII3, n0211, 1. 25 : igi Pl-ha-dU dumu Up-pa[-ar-mu-wa)), Piha-Tarhunta pour M. Y AMADA«< The », lOS 18, p. 331), voir IMPARATl, Hethitica 8 (1987), Family of Zli-Ba'la p. 192s. SINGER, Tel Aviv 10, p. 7, n. 8, Bi Or 54, col. 421 (lettre envoyée p'robablement d'Emar) ; on peut penser que Yabinense était la mère de PihaulM, prince de Karkemis, mais il est peu plausible que le préfet de l'Ugarit ait appartenu à la famille royale de Karkemis. « Mon fils » et « mon frère » ne sont donc pas à prendre au sens littéral ; c'est aussi l'opinion de SINGER, PHU, p. 656, n. 158.
Lettre Palais
de Mucarihu au préfet672. royal, pièce 53 (Archives Est).
1~4Ai~si Mucarihu : dis,ecnt, a~ préfet : po~r que tout « pour 400 aille bIen!(parl~ 5-1 Quand tu m'as tu m'as dit: toi, (sic1es d')argent, j'ai racheté673 tes serviteurs des mains de 671. V AN SOLDT, UF 22, (1990), p. 347 : hurhurlitu (une teinture végétale). 672. Ce texte, qui pose plusieurs problèmes et dont la traduction présentée ici est conjecturale, a été traduit par W. MORAN dans J. PRITCHARD,
The Ancient Near East - Supplementary Texts and Pictures Relating ta the Old Testament, Princeton, 1969, p. 629. 673. « J'ai racheté », él-te-qi-mi, plutôt que « il a racheté », ilote-qi-mi. Est-ce un hasard si RS 20.21 mentionne un homme livré à des Égyptiens ceux-ci étaient-ils particulièrement impliqués dans le trafic d'esclaves?
ou
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
Hehea, l'Éî6ptien mais il reste à payer 140 (sicles) de mon argent. 10- Par ailleurs, il est alors? entré dans le temple et, en vérité, il a juré que tant qu'il n'aurait pas livré tes serviteurs, l'argent de leur rançon me demeurait. » 16-19L'argent que tu débourseras, je te le redonnerai et il me restituera mes serviteurs! 20-24Les 80 (sic1es) de ton argent qui restent, donne-les et ne compte pas d'intérêt entre nous: nous ne faisons qu'un674!
LETTRES DIVERSES
18Maintenant, règle cette affaire! Qu'on me rende mes bœufs! 19-30Mais si on ne me donne pas mes bœufs, que les Anciens de Rakba, Babiyanu, fils de Yadudanu, Abdu ainsi que son fils, Addünu son gendre et le « Chef-de-Mille », que (tous) ces hommes viennent, entrent au temple et soient (alors) purs !675 RS 20.23 = Ugaritica V n° 54, 145s. et 397 Lettre à Rap'iinu. Maison de Rap'iinu,
RS 25.131 = Studies in Honor of Ake W. Sjoberg, 318s. Lettre de Dame Arus-Heba au préfet d'Ugarit. Sud Acropole, Maison aux Textes Magiques.
1-4Ainsi (parle) Arus-Heba : dis au préfet, mon fils: mon fils, que les dieux veillent sur toi! 5-21Du vivant de mon mari, toi, son ami, tout ce que tu demandais, lui (le) donnait. À présent, voici que mon messager va t'apporter un châle(?) ; [don]ne-lui du bronze. Puisque la divinité fait qu'il n'y a pas de bronze à ma disposition, donne-lui du bronze et quant à toi, écris-moi chaque fois que tu auras un désir quelconque. RS 20.239 = Ugaritica V n° 52, 141s. et 396 Lettre de Mada' e au préfet. Maison de Rap'iinu, entre pièces
201
entre pièces
6 et 7.
1-5Ainsi (parle) le préfetlSakin676 : dis à Rap' anu : pour toi, ~ue tout aille bien! Que les dieux veillent à ton bien-être! 6Or, pour moi, tout va bien; renvoie-moi des nouvelles de tout ce qui. concerne ta santé là-bas677. 9-120r, toi, ne connais-tu pas678 les missions de l'expédition? pourquoi retardes-tu ma mise en route? 13-17Est-il donc bien, selon toi, qu'il n'y ait ni vin, ni olives? ... 679ni sel!680? 18-23Dis à Rap'anu, mon maître, à Bisisaya, ma maîtresse: ainsi (parle) Patunu (votre) serviteur: pour vous, 2ue tout aille bien, que les dieux veillent à votre bien-être! 2 -280r, pour moi tout va bien : renvoie à ton serviteur des nouvelles de tout ce qui concerne la santé de mon maître et de ma maîtresse, làbas.
1 et 5.
1~6Ainsi (parle).Mada'e.: dis ~u préfe~ : P?ur to~ 1ue tout aill~ bIen, que les dIeux veIllent a ton blen-etre! - 5En ce qUI concerne mes bœufs qu'ont volés des hommes de Rakb[a], tu m'as dit « comme [le roi?] s'en v[a] hors de 1'[Ugarit?] mande-m[oi] l'affaire de [tes] bœufs, que ce soit réglé! » 16-
674. Nougayrol proposait de corriger 80 en 140 mais Moran (op. cit. n. 672, p. 629, n. 72) pense que la différence de 60 sicles pourrait représenter un intérêt très élevé, l'intérêt que Mucarihu demande à son correspondant de ne pas lui compter; je comprends la fin du texte comme Nougayrol mais QpPENHEIM, Ancient Mesopotamia, 1964, p. 88, traduit 1en lu.mes? f nil-i-nu par« we are both gentlemen! », une traduction reprise par Moran mais qui ne convainc pas non plus V ARGYAS, « Immigration », p. 40Is., n. 38.
675. Cela signifie probablement qu'ayant prêté serment dans le temple que les bœufs n'ont pas été volés sur le territoire dont ils sont juridiquement responsables, ces hommes ne pourront plus être impliqués dans l'affaire. 676. Voir la note 657. 677. Pour l'étrange graphie de cette formule ici et à la ligne 27, voir les solutions proposées dans HUEHNERGARD,AU, p. 181, n. 312. 678. BERGER, UF 2 (1970), p. 290-1 ; RAINEY, IOS 5, p. 28-29 ; HUEHNERGARD,AU, p. 59 et 239. 679. GIs.î.GIS HAL.LA MES. Pour NOUGAYROL, gis.Lgis doit être un idéogramme rare pour serdu (PRU IV, p. 146, n. 1 ; HUEHNERGARD, AU, p. 377) et il propose que hal.la (=ha.la) = zïzu, « mis de côté » ; peut-être faut-il rapprocher plutôt hal.la de halhallu, dont le sens n'est pas clair. 680. La correction mun!.mes = {iibtu, « sel », proposée par à dim.mes HUEHNERGARD, AU, p. 65, p. 363 et n. 16, paraît préférable = timmû « poteaux » (Ugaritica V, p. 146-147). Plutôt que des provisions de voyage, les produits cités doivent être des marchandises transportées par
~
202
TIo.XTES AKKADIENS
D'UGARIT
LETTRES DIVERSES
l-4Ainsi (parle) Abï-ramu : dis à Silabanu, mon frère: que les
AUTRES LETTRES
dieux veillent sur toi! 5-7 À résent, j'ai reçu les provisions des marchands en question. 7- 3Toi, prends 45 (sicles d')argent de Pilsu, fils de Ebe et donne-les à Rispaia et que Rispaia les donne aux marchands. l4-20Si Pilsu ne te donne pas l'argent,
RS 19.53 = PRU VI, nO 18, 19s. et pl. VII
Lettre d'un scribe (du moyen Euphrate?) à un autre scribe. Palais Sud, pièce 204.
1-7Ainsi (parle) Matkali-Nabû681, le scribe: dis à Nahesi-salmu, mon bon frère, scribe de Yabni-Sapsu682, l'administrateur en chef: salut à toi! Que les dieux veillent à ton bien-être! 8lOÔ mon frère, pourquoi es-tu en colère contre ton frère? Tu ne te conduis pas avec moi comme auparavant. 11-13Si j'ai quelque tort à ton égard, mets-le sur tablette et envoie-la à ton frère. l4-l9Dès lors qu'il n'y a (même) plus un pois gros ou fin dans la maison de ton frère, toi, mon bon frère, ne me refuses pas cette requête. 20-26D'autre part, fais attention à683 cette affaire: la (paire de) sandales que tu m'as donnée, si tu veux une tablette de cire, je t'en donnerai (une en échange?) 684mais rends la tablette qui est chez toi à son propriétaire. RS 15.63 = PRU III, 20 et pl. XVII
Lettre d'Abï-ramu à Silabanu. Archives Est, pièce 53685.
une caravane ou toute autre expédition: vin et (huile d')olives étaient produits en quantités suffisante pour en faire commerce et l'on a vu qu'il y avait des salines au sud du royaume, dans la région d'Atallig. 681. Lecture de nir dak proposée par D. ARNAUD,car il pourrait s'agir d'une lettre venant de la région du Moyen-Euphrate; mais VAN SOLDT, « Private Archives at Ugarit », p. 230, préfère Nir-Nabû. 682. D'après VANSOLDT,SAU, p. 156s., c'est la lecture de DU3.dUTU, hypocoristique Yabninu, le Yabninu du Palais Sud ». Pour Nahesi-salmu, voir p. 23, n. 13.
donne, toi, les 45 (sicles d~ ~ge~t à Ri~paia, .que Rispa!a les donne aux marchands. 21- 6A present, Je te lIvre des pIerres (précieuses) que j'ai scellées à mon sceau; donne leur poids d'argent et veille sur (ce paquet à) mon sceau jusqu'à mon arrivée686.
RS 20.178 = Ugaritica V n° 55, l47s. et 397 Double lettre à dame Binu-sip!i, de son frère et de son fils. Maison de Rap'anu, pièce 6.
l-3Ainsi (parle) Rap'anu : dis à Binu-sipti, ma sœur: pour toi que tout aille bien! 4-l2Que les dieux du pays de TI-PA-AD, les dieux de l'Ugarit et tous les dieux de la maison de [notre?] pèr[e?] veillent à ton bien-être, te soient favorables687et te comblent d'années, en présence des dieux de la maison de [notre?] pèr[e?], pour toujours! [13-l4À présent, p]our moi, tout va bien, [renvoie-moi des nouvelles de tout] ce] qui con[cerne la santé] de ma sœur [, là-bas]! (lacune de 2 lignes) rev. 1'-5'Di[s à Binu-sipti, ma mère] : ainsi (parle) Nu[ ... , ton fils. Je tombe] aux pi[eds de ma mère! Pour [ma mère ~e to~tJ aille bien! Que les dieux [veillent à ton bien- êt]re! '10 A présent, [tout va bien pour m]oi, renvoie des nouvelles à ton fils de tout ce qui concerne la santé de ma m[ère] !
«
sm,683. p.
si-ma-an-ni pour si-ma-an-ni, KÜHNE,UF 5 (1973), p. 187, CAD 282a.
(as for) the sandals you gave me, if you 684. CAD sm, p. 291b : wish a wax tablet (ta record my obligation) 1 will give (it) ta you ». Voir l'Introduction, n. Il. «
685. Elle fut donc archivée avec la correspondance diplomatique: venue de l'étranger ou d'un étranger?
203
lettre
686. Ou peut-être: « respecte mon sceau »? AU, p. Ill, n. 50. 687. HUEHNERGARD,
mètres
N
Li
1000
•.~go 0 12000 o
1
1
INTRODUCTION MER
MÉDfTERRANÉE
Suksu: nom antique Tell Soukas: nOm moderne
Le royaume d'Ugarit
Si les archives internationales sont à peu près exclusivement constituées de documents en akkadien, il n'en est pas de même pour ce qui concerne les affaires internes de l'Ugarit. Les textes économiques et administratifs en ougaritique sont beaucoup plus nombreux et de ce fait, certains aspects de la vie du royaume n'apparaissent pas dans ce volume consacré exclusivement à la documentation en akkadien. Il faut ajouter que dans l'une et l'autre langue beaucoup de ces textes sont des listes, de villages et surtout de personnes, simples anthroponymes indéterminés ou déterminés par leur patronyme, leur localité ou leur activité professionnelle, souvent suivis d'une indication de quantité ou de poids, sans plus. On en trouvera quelques exemples mais, si importantes que soient ces listes, en particulier un document comptable assez mutilé regroupant environ deux cents personnes suivant leur fonction, ce qu'on a appelé le « bottin administratif» d'Ugarit688, elles n'avaient guère leur place ici. La plupart des lettres viennent de l'étranger et ne nous renseignent guère sur ce qui pouvait se passer en Ugarit. De fait, l'essentiel de ce qui suit est constitué de textes juridiques. Fait notable, à de très rares exceptions près, les textes de ce type qui nous sont parvenus sont en effet en akkadien, et non en
688. RS 16.257 + = PRU lIl, p. 199-204.
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208
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
langue locale, et ils étaient archivés au palais689. C'est dans les archives dites Centrales qu'ont été retrouvés presque tous les textes juridiques d'Ugarit, quelques-uns provenant des archives Est et Sud. Sur tablettes d'argile généralement cuites, ils sont souvent en très bon état. Il s'agit essentiellement d'actes royaux mais lorsque ce sont des documents privés, rien ne permet de discerner pourquoi ils étaient conservés au palais. Les maisons dites de Rap'anu et de Rasap'abu ont livré quelques documents, tous privés. Dans le premier cas, il faut noter qu'à une exception près, ils n'ont pas de lien apparent avec le propriétaire présumé de cette maison ; en revanche, des dix textes de ce type retrouvés en plus ou moins bon état dans la maison de Rasap'abu, six concernent sa famille. Certaines tablettes enfin ont été trouvées çà et là. On a vu que les scribes d'Ugarit utilisent un babylonien dont l'orthographe et la grammaire présentent des traits d'autres dialectes contemporains de Syrie du Nord et d'Anatolie, et que l'ougaritique a beaucoup influencé la syntaxe et le vocabulaire. Les documents de la pratique comportent un certain nombre de mots locaux, inattestés par ailleurs, souvent peu clairs, parfois inconnus. Certains termes juridiques sont spécifiques. Quant aux institutions qui s'appliquaient dans le royaume, Boyer690 a montré qu'elles « se rattachent directement à l'ensemble de la culture juridique qui s'est développée dans le Proche-Orient au cours du ne millénaire », ce qui pourrait expliquer l'emploi de l'akkadien. Elles ne sont pas pour autant dépourvues de toute originalité. La plupart des documents juridiques provenant des archives du palais, cela explique pourquoi il y a beaucoup plus d'actes royaux que d'actes privés, que le roi en soit l'acteur principal ou qu'il y figure comme témoin dans toutes sortes de cas: 689. Les quelques textes juridiques en ougaritique ont été étudiés par B. KIENAST, Rechtsurkunden in ugaritischer Sprache », UF II (1979), p. 431-452. Voir aussi I. MARQUEZROWE, The Legal Texts from Ugarit », dans WATSONet WYATT,Handbook, p. 390-420. 690. PRU III, p. 307s. L'étude juridique de G. BOYER,« La place des textes d'Ugarit dans l'histoire de l'ancien droit oriental », dans J. NOUGAYROL, Le Palais royal d'Ugarit III, Paris, 1955, p. 281-308, n'a rien perdu de sa valeur. Plutôt que de les paraphraser avec plus ou moins de bonheur, j'ai préféré en citer tels quels beaucoup de passages. «
«
INTRODUCTION
209
adoption en filiation ou en fraternité, donations-partages et partages successoraux. La mention du souverain, untel fils d'untel, roi d'Ugarit, est précieuse, car l'une des particularités des actes juridiques d'Ugarit est qu'ils commencent la plupart du temps par la formule « à dater d'aujourd'hui », istu ümi annim, et ne sont pas autrement datés691. On constate ainsi que la période concernée est sans doute encore plus courte qu'il n'y paraît: si les documents datables appartiennent aux sept derniers règnes692, les trois derniers n'ont livré chacun que un ou deux textes. Comme l'a écrit Nougayrol, les archives juridiques se rapportent essentiellement aux règnes de Niqmaddu n, de ses fils Ar-halba et Niqmepa et de son petit-fils Ammistarnru n ; des trois derniers souverains d'Ugarit ne nous sont parvenus qu'une poignée de documents693. Notre documentation n'est d'ailleurs pas seulement limitée dans le temps, elle l'est aussi dans le domaine qu'elle couvre. Les textes juridiques retrouvés jusqu'ici nous renseignent essentiellement sur la propriété foncière des particuliers, avec tout ce qui y a trait: la constitution d'un patrimoine, avec ses charges et ses avantages, sa protection et sa transmission, y compris grâce à l'adoption. Ils ne nous apprennent presque rien sur la formation du mariage ou sur les sources de l'esclavage et seuls quelques verdicts nous sont parvenus. D'autres documents, comme quelques bulletins de garantie, sont à la limite du domaine juridique. Bien des aspects de l'univers juridique d'Ugarit nous échappent donc694. 691. J.-P. VtTA, « Datation et genres littéraires à Ougarit », dans F. BRIQUEL-CHATONNET et H. LozAcHMEuR (éd.), Proche-Orient ancien. Temps vécu, temps pensé, Antiquités Sémitiques III, Paris, 1998, p. 40s. 692. Pour une possible exception, voir RS 15.86. Voir aussi RS 16.145. 693. Pour la numérotation des rois d'Ugarit, voir n. 12 et p. 355. D'Ibiranu nous avons: deux fragments mentionnant son sceau dans PRU VI (nOS41 et 42) ; RS 15.139; le fragment 16.186 (PRU III, p. 168, non inclus). De Niqmaddu III, son fils, deux petits fragments de textes juridiques dans PRU III (RS 16.198B, RS 15.113) et deux textes de PRU VI, RS 18.21 et RS 17.350B (= PRU VI, n° 46, fragment non repris). Pour Ammurapi, VANSOLDT,SAU, p. 3, n. 29, propose de lire dans RS 17.322 = PRU VI n° 47, 47s., 1. 2 : [Ia(m)-mu-ra-a]p-i dumu Iniq-ma-dISkur (petit fragment de texte juridique portant le cylindre-sceau dynastique original). 694. Pour la répartition des textes juridiques, cf. HUEHNERGARD, AU, p. 323s.
-210
TEXTES AKKADIENS
INTRODUCTION
D'UGARIT
Mettant à part les « memoranda et analogues », Nougayrol distinguait entre actes de type 1 : devant témoins, de type 2 : devant le roi, de type 3 : du roi - la grande majorité -, certains actes étant d'ailleurs mixtes. Il ne semble pas exister de différence fondamentale entre les actes de type 1 et de type 2 : ventes, partages et adoptions pouvaient s'effectuer soit en présence du roi, soit devant témoins, la garantie du souverain conférant probablement plus de solennité mais surtout d'efficacité à la procédure. Les scribes et le formulaire sont les mêmes. L'aspect de ces documents est reconnaissable. Les actes privés, passés devant des témoins dont le nombre est variable, étaient parfois scellés mais pas toujours. À quelques exceptions près695, les actes présidés ou accomplis par le roi portent au sommet du recto le sceau dynastique, un cylindre-sceau de « Yaqaru(m), fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit» dont on connaît deux exemplaires, l'original et sa répli~ue, utilisés indifféremment par tous les monarques d'Ugarit 96. On peut noter que beaucoup de ces documents scellés du sceau dynastique portent la mention« sceau de NR (= le roi mentionné au début) », parfois« (grand) sceau du roi ». Boyer commentait: « L'usage du sceau dynastique, suivant toute apparence, renforce [la] garantie en plaçant l'acte sous la protection, non seulement du roi régnant, mais de ses successeurs et de toute la dynastie, de la royauté envisagée en général697. » La clause de garantie n'est donc plus une promesse mais un ordre fondé sur l'auto695. RS 16.197, d'Ammistarnru II (sceau de la reine Ahat-milku), RS 16.206 (sceau de Sinaranu ?), RS 17.147 (bague-sceau de Niqmaddu II utilisée par son petit-fils Ammistamru, ou de Niqmaddu III, cf. Singer, PHU, p. 693, dessin et photographies dans Ugaritica III, fig. 100-102, p. 78-80), RS 17.408 (grand cylindre-sceau anépigraphe), RS 18.280 (cylindre-sceau royal d 'Ibiranu autre que le sceau dynastique). 696. On trouvera la description et l'étude de ce sceau-cylindre dans PRU III, p. XL-XLIII,et dans Ugaritica III, plusieurs photographie des deux exemplaires, fig. 92 à 99, p. 68-76, et une étude de C. SCHAEFFER,p. 66 s. On date communément l'original du début du ne millénaire mais les documents évoqués puis publiés en partie par D. ARNAUDmontrent que Yaqaru dut régner vers le milieu du xve siècle, cf. Prolégomènes à la rédaction d'une histoire d'Ougarit 1. Ougarit avant Suppiluliuma 1er », SMEA 39 (1997), p. 158-161 ; SMEA 41 (1999), p. 163. 697. PRU III, p. 285. «
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rité royale. Ce serait la raison pour laquelle dans la plupart des cas il n'y aurait pas de témoins, sauf parfois le scribe, dans les donations royales: « Puisque l'ordre du roi s'oppose à toute revendication, il n'y a pas lieu de prendre des précautions en vue d'un procès qui ne pourra pas être engagé. » L'absence de témoins devait inciter à contrefaire le sceau dynastique, la peine encourue étant moins grave qu'on ne pourrait s'y attendre698. Pour Skaist, en revanche, le sceau dynastique est employé parce que la terre concernée n'est pas une propriété privée du roi mais appartient à la dynastie699. Un autre aspect notable est la quasi-absence de l'élément religieux; les divinités ne sont pas invoquées comme témoins, ni pour punir le violateur de l'acte, à de très rares exceptions près700. Le roi intervient sans doute soit parce qu'il est présumé propriétaire de toutes les terres, ce qui évoquerait la directe royale universelle7ol, soit pour exercer un contrôle administratif, lié par exemple à des questions fiscales ou de publicité foncière702. Cette intervention, que ce soit pour transférer un domaine ou confirmer un acte privé, impliquait probablement le versement d'une taxe. Schémas et formules sont stricts et la phraséologie très monotone. Contrats et documents juridiques contiennent plusieurs types de clauses excluant tout litige, ce qui tient à la diversité
698. Cf. RS 16.249. 699. A. SKAIST,« A Unique C10sing Formula in the Contracts from Ugarit », dans M. HELTZERet E. LIPINSKI(éd.), Society and Economy in the Eastern Mediterranean (c. 1500-1000 Re.), Orientalia Lovaniensia Analecta 23, Leuven, 1988, p. 158. 700. Par exemple RS 15.109+16.296. 701. La directe royale universelle est une expression qui désigne les droits éminents du souverain sur toutes les terres de son royaume. Il en est considéré en quelque sorte comme le "propriétaire" ultime et supérieur à tous les autres. C'est une expression empruntée au droit féodal, dans un système où se superposent les droits de propriété de plusieurs personnes sur une même terre. La directe royale universelle affirme la prééminence du roi dans ce système pluraliste où toutes les terres sont censées lui appartenir. » (communication personnelle de S. Lafont). 702. Voir le paragraphe 6 de la tablette B des Lois assyriennes et le commentaire de S. LAFONT, Fief et féodalité dans le Proche-Orient ancien », dans E. BOURNAZELet J.-P. POLY (éd.), Les Féodalités, Coll. Histoire générale des systèmes politiques, Paris, 1998, p. 578. «
«
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
INTRODUCTION
de leur origine703. L'une est particulière à Ugarit: « aucun homme/personne ne pourra le(s) prendre des mains de NP ou des mains de ses fils, pour toujours »704. Elle figure dans des donations royales de terres, presque toujours des transferts d'un particulier à un autre, comme dans des actes dressés en présence du roi. Pour Boyer705, elle devait protéger la transaction contre une réclamation d'une tierce partie mais pour Skaist, elle a une fonction spécifique. Puisque le roi peut transférer la terre d'une personne à une autre, cela signifie que le détenteur d'une terre n'en est pas pleinement propriétaire; une donation peut donc être révoquée et pour qu'elle soit irrévocable, il faut que le roi promette de ne pas reprendre ce qu'il a donné, d'où la nécessité d'une clause spéciale, qui ne serait pas la clause habituelle d'« exclusion of litigation » mais une condition de l'accord. Sa fonction était donc de rendre irrévocable le don d'une tenure. Lorsqu'elle est omise, sans que soit précisé qu'il s'agit d'une donation viagère, cela signifierait que le don est révocable. Elle n'implique parfois que l'intéressé, sans mention de ses fils, précisant pourtant à l'occasion que la donation est faite ana dari duri ou ana darïti, « pour toujours »706. De fait, ce que nous avons la plupart du temps, ce sont des documents qui résument et enregistrent le résultat d'un ou plusieurs actes juridiques à l'intention de l'administration, afin qu'elle puisse connaître, sans doute à des fins fiscales, la situation légale de tel individu quant à ses biens. S'il s'agit d'une
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vente, il arrive que le prix ne soit même pas indiqué707. Les actes simples sont les plus nombreux et les actes multiples sont soit homogènes, soit hétérogènes ; ces documents plus administratifs que juridiques peuvent enregistrer ensemble deux achats successifs de maisons confirmés par le roi comme des transactions de genre différene08. y aurait-il un lien entre les particularités de ces textes, l'emploi de l'akkadien et la présence hittite? Devant la quasiabsence de documents antérieurs à l'entrée d'Ugarit dans la mouvance hittite, on pense que les archives anciennes ont été jetées, que ce soit ou non une conséquence de la conquête ou bien de la réorganisation du palais au fur et à mesure de sa réfection. Lorsqu'il s'agit de documents concernant la propriété foncière et la famille, cela surprend: la mainmise hittite, qui n'était pas une conquête, mais impliquait un tribut, a-t-elle entraîné un bouleversement intérieur, à première vue peu plausible, introduit de nouveaux usages ou de nouveaux besoins? Il est admis que dans tout le Proche-Orient de l'époque, le droit babylonien était à la base de la formation juridique des scribes, qui, ayant appris les formules de base en akkadien, auraient donc conservé l'écriture et la langue de leurs modèles709. Les rares textes de même nature en ougaritique, dont les formules sont l'équivalent exact de celles qu'emploie l'akkadien, montrent que, au plus tard dès l'époque d'Ammistamru II, les scribes pouvaient fort bien rédiger les actes en langue locale71O. On verra plus loin qu'il y a une grande ressemblance de forme et de fond entre les donations royales de Hattusa et celles d'Ugarit. Il est peu vraisemblable que la suzeraineté hittite ait amorcé une redistribution des terres; mais l'emploi systéma-
703. Cf. SKAIST,p. 152 : elles sont formulées de deux façons: soit sous forme d'une interdiction (mamman la iraggum ana NP, « personne ne revendiquera contre NP »), soit au conditionnel (p. ex. « summa NP itur ana NP2 x kaspa elisu, « si NP revient contre NP2, on lui imposera x sicles d'argent »), les deux types pouvant apparaître ensemble ou indépendamment. Les verbes employés sont târu, « revenir, se retourner », qui prédomine dans les transactions privées rédigées à Ugarit, ragamu, « revendiquer », qui se trouve surtout dans les documents juridiques internationaux mais aussi dans quelques contrats d'Ugarit, parfois qerebulqarabu ana, s'approcher, émettre des prétentions sur », dlna numussu, « mettre saisir ». en branle un procès », ou $abatu, 704. SKAIST,p. 151-159. Exceptionnellement, il n'y a pas pour toujours », quelquefois il n'y a pas de complément après prendre, cf. VAN SOLDT,SAU, p. 509. 705. PRU III, p. 285. 706. Par exemple RS 16.247 = PRU III, 65.
707. RS 16.139. 708. Voir RS 15.119 (confirmation de deux achats successifs) et RS 18.21, qui est un acte triple: libération de terres, don royal de terres et de personne. 709. Pour la notion d'un droit cunéiforme », voir P. KOSCHAKER, « Keilschriftrecht », ZDMG 89 (1935), p. 1-39, et BOYER,PRU III, p. 307. Sur l'akkadien particulier des textes juridiques d'Ugarit, très influencé par l'ougaritique, sorte de jargon au sens de langage technique d'un groupe social, voir MALBRAN-LABAT, Semitica 49 (1999), p. 85. 710. Voir les transcriptions et traductions de KIENAST,UF II (1979),
«
«
«
«
p.445s.
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tique de l'akkadien, la langue internationale de l'époque, pour établir une sorte d'état des propriétés foncières liées à des individus et le besoin même de cet état seraient-ils liés au fait que le pouvoir hittite devait avoir la possibilité d'exercer un certain contrôle? D'autre part, l'état de choses par rapport au Palais instauré entre Niqmaddu II et Ammistarnru II n'a-t-il guère été remis en cause lors des règnes suivants? Les transactions n'ont-elles plus été enregistrées par l'administration royale? Les documents sont-ils ailleurs, ont-ils tous disparu ou été emportés pour être mis à l'abri ?
INTRODUCTION
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les procès, les affaires d'argent, le sort des esclaves, et ils concernent sans doute les mêmes couches privilégiées. Quant à la plupart de ceux dont les textes économiques et administratifs nous font connaître les noms, d'origine très diverse, et parfois la parentèle, les lieux de résidence, les professions, les corporations et les charges, que l'on voulait contrôler afin qu'ils ne puissent échapper à leurs obligations, il n'est guère possible de les appréhender?) 3.
Les textes regroupés dans cette deuxième partie ne couvrent donc que quelques aspects - comme quelques moments - de la vie du royaume?l) ; on y chercherait en vain le reflet de ce que soulignent les études consacrées à l'économie et la société de l'Ugarit, comme l'existence et le rôle des communautés villageoises?12, ou l'importance du commerce de ce carrefour des échanges, qu'on aperçoit seulement à travers la fortune et les privilèges de tel négociant. Ils ne nous montrent le roi, comme le dit Boyer, que « comme aliénateur d'immeuble, comme vendeur ou échangiste, plus souvent comme donateur », témoin de transactions immobilières ou d'adoptions; ils soulignent l'importance de la reine, le plus souvent la reine mère, l' existence de grands propriétaires, membres de la famille royale ou protégés du souverain, d'étrangers bien intégrés. Seuls quelques témoignages nous font entrevoir les aléas de la vie judiciaire, 711. Le classement adopté pour les présenter est forcément discutable, ne serait-ce que parce qu'il y a des actes multiples et une forte disproportion entre le nombre des donations royales, qui ne sont d'ailleurs pas toutes reprises car elles sont parfois similaires aux noms propres près (il en existe 95), et celui de toutes les autres catégories de documents (cf. le décompte de HUEHNERGARDcité n. 694). Les documents présentés sous chaque rubrique sont parfois des exemples et ne représentent pas toutes les attestations de tel ou tel type, certains d'entre eux étant d'ailleurs classés dans les dossiers consacrés à quelques grands propriétaires. 712. On trouvera la bibliographie pertinente dans WATSONet WYATT, Handbook, en particulier dans les contributions de M. HELTZER,« The Economy of Ugarit », p. 423-439, et J.-P. VITA,« The Society of Ugarit », p.455-498.
713. Voir les remarques de VANSOLDTà propos de la prosopographie, SAU, p. 42. Le travail entrepris par Carole Roche (cf. n. 34) promet d'être extrêmement utile.
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LA CONSTITUTION ET LA PRÉSERVATION D'UN PATRIMOINE IMMOBILIER
La façon la plus simple de décrire un patrimoine foncier est « la maison et la/les terre(s) ». À la« maison », qu'il vaudrait mieux appeler une « propriété », peut s'ajouter un bâtiment que Nougayrol traduisait par« tour »mais qui est plutôt une ferme714 - maison et ferme parfois qualifiées d'inoccupée(s)?715 - à l'occasion étable et bergerie. Les terres, désignées par l'idéogramme sumérien a.sà, en akkadien eqlu, « champ », portent parfois un nom, souvent intraduisible parce qu'il est ougaritique, ou sont localisées dans un lieu-dit tout aussi intraduisible pour les mêmes raisons. À« terre(s) »peuvent s'ajouter vigne, oliveraie716, verger, bois, chênaie, excep714. Ce bâtiment
est toujours
désigné
par le sumenen
an.za.kàr,
soit
dimtu en akkadien, mais probablement un autre mot, local, à Ugarit, gt et/ou mgdl, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 128 ; DEL OLMO LETE et SANMARTlN, {Jiccionario de la lengua ugaritica 1 (= DLU), Sabadell, 1996, gt, p. 152. A Arrapha en Transtigrine, dimtu (an.za.kàr) désigne un bâtiment d'habitation où peuvent vivre plusieurs familles avec le territoire qui en dépend, voir G. MÜLLER, Studien zur Siedlungsgeographie und Bevolkerung des Mittleren Osttigrisgebietes, Heidelberg, 1994, 4e partie, § 4-5. 715. Ou « inutilisée », ha-a-yi, voir lfJ.ayul, HUEHNERGARD, UVST, p. 127-128, qui suggère que l'emploi d'un terme ougaritique pourrait signifier que l'expression avait un sens spécifique, technique ou légal. 716. Sur le vin et l'huile d'olive, voir R. FRANKEL. Wine and Oil
Production
-
in Antiquity
in Israel and Other Mediterranean
Countries.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
tionnellement cheptel, travailleurs et surveillants, ou même des salines 717. Dans quelques cas il n'est question que de terre, de chênaie et de vigne, ou uniquement de vigne. La propriété type est décrite comme « la terre de NP avec sa ferme, avec sa vigne, avec son oliveraie, avec toute autre chose/tout ce qu'il y a, dans la localité X ». Certaines propriétés, surtout les vignes et les jardins, ne sont pas liées à un toponyme de village718. Le royaume d'Ugarit, de dimensions réduites, se trouve dans une région dont le climat est typiquement méditerranéen719 et les textes peuvent indiquer que le domaine est situé dans des « terres de sources », c'est-à-dire irrigables. Terres de labour, vignes et oliviers se concentrent surtout dans les vallées des deux fleuves, le Rahbanu, c'est-à-dire le Nahr el-Kebir, « le seul fleuve pérenne de quelque importance720 », et le Nahrayu, soit « le torrent », probablement le Nahr elFidd, tout près d'Ugarit, avec une prépondérance des terres de labour dans le Rahbanu, des vignes et des oliviers dans le Nahrayu, à côté de la ville721. La diversité orographique et hydrographique explique pourquoi le prix de la terre, quand il est indiqué, est très variable; d'une façon générale, il est plutôt élevé722. Les documents précisent parfois la surface, donnée en ikû, que l'on traduit conventionnellement par « arpent », mais dont les dimensions à Ugarit ne sont pas Sheffield, 1999, p. 45 (l'huile d'olive était un produit de base important mais n'était probablement pas à la portée des éléments les plus pauvres du royaume), p. 66 (le vin à Ugarit). Les huileries ont fait l'objet de plusieurs travaux d'O. CALLOT: Huileries antiques de Syrie du Nord, Paris, 1984 ; « Les huileries du Bronze récent à Ugarit: Premiers éléments pour une étude », dans M. YON et alii, Le Centre de la ville. Ras Shamra Ougarit Ill. 38e-44e campagnes (1978-1984), Paris, 1987, p. 197-212. l. A. ZAMORA, La vid y el vino en Ugarit, Madrid, 2000. 717. Pour l'importance des salines, cf. p. 132 et n. 407. », RSO XI, p. 52. 718. M. LIVERANI, « Le royaume d'Ougarit 719. Sur le climat et l'approvisionnement en eau de la ville, voir Y. CALVET et B. GEYER, « Environnement et ressources en eau dans la région d'Ougarit », RSO XI, p. 169-182. 720. YON, La Cité d'Ougarit, p. 19. 721. LIVERANI, SdB IX, col. 1316s. Voir aussi YON, La Cité d'Ougarit, p. 19 : « Entre le massif nord du Bassit et le labal al-Ansariyé, la vallée du Rahbanou (nahr el-Kebir), le seul fleuve pérenne de quelque importance, ouvre au nord-est la route vers la Syrie intérieure et l'Euphrate. » 722. M. HELTZER, « Zum Hauskauf in Ugarit », UF (1979), p. 364-370.
II
LA CONSTITUTION
ET LA PRÉSERVATION
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jamais la forme ni les dimensions des parcelles, ni quels en sont les voisins, contrairement à ce qui se faisait à Emar dans la rédaction des contrats724.
connues723,
LE
DON ROY AL725
La transaction la plus attestée est la donation royale, presque toujours présentée comme le transfert d'un domaine d'un tenancier à un autre; la formule utilisée pour céder ou transférer un bien est d'habitude « le roi a pris (à X) et donné (à Y) » (sarru issilittasi-iddin/ittadin), ce que l'on traduit par« le roi a transféré »726. Cela implique sans doute une taxe comparable au droit de relief médiéval727. Il est possible que ce soit devenu une formule figée n'ayant plus qu'une signification juridique728. Il y a des parallèles hittites et l'on a souligné l'étroite ressemblance de forme et de fond des donations royales trouvées à Boghazkoy et à Ras Shamra, de même que l'identité de conception juridique avec les kudurrus babyloniens. Cette ressemblance n'est sans doute pas fortuite; on se gardera d'oublier que tous les textes juridiques qui nous sont parvenus appartiennent à l'époque où le royaume était sous protectorat hittite. Il n'y a généralement pas de témoins, sauf, parfois, le scribe qui a rédigé le document. 723. 1 ikû babylonien = 3600 m2 (60 m x 60 m), ce qui est plus ou moins du même ordre que l'arpent, soit 36 ares ou 0,36 hectare. 724. Voir A. PODANY, « Sorne shared traditions between Hana and the Kassite », dans G. YOUNG, M. CHAVALAS et R. AVERBECK (éd.), Crossing
Boudaries and Linking Horizons, Studies in Honor of Michael Astour, Bethesda, 1997, p. 417-432. 725. La dissertation de LIBOLT, Royal Land Grants from Ugarit, n'a pu être consultée. 726. l. GREENFIELD, « nasû-nadanu and its congeners », dans M. DE lONG ELLIS (éd.), Essays on the Ancient Near East in Memory of J. J. Finkelstein, 1977 ; Greenfield fait l'historique des recherches sur la formule and its congeners are ail from avec ses parallèles hittites «< nasû-nadanu the West »). 727. Suggestion de S. Lafont. 728. Voir RS 15.Y ou RS 15.88 .
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
LA CONSTITUTION
On a vu que « il est difficile de préciser dans quelle mesure et à quel titre le roi d'Ugarit était propriétaire des biens dont il disposait si librement729 ». Les donataires, parfois des femmes, sont de toutes sortes ; certains sont des parents du roi - fille, frère ou sœur -, d'autres sont par exemple un préfet du palais, des personnages qualifiés de« serviteur » ou de« fermier » du roi, mais beaucoup ne sont désignés que par leur nom. Les donations sont très diverses par leur nature et par leur but: libéralités proprement dites, rémunération de services antérieurs, donations avec charges, concessions de tenure, dotations accordées à des officiers royaux comme rémunération de leur emploi. Certaines sont sous conditions730. Le même acte peut regrouper plusieurs donations reçues par un bénéficiaire, à l'occasion l'une royale et l'autre privée. Certaines obligations étaient parfois liées à la terre. « Le fief73l, la concession de biens immobiliers faite à titre héréditaire à un individu par la puissance publique en contre partie d'une obligation à des services personnels, est connu de tous les pays qui, au Ile millénaire, ont participé à la littérature juridique d'écriture cunéiforme. (... ) Mais la définition très large qui vient d'être rappelée s'applique à des formes juridiques très diverses 732. » Le service, pilku 733, était une 729. NOUGAYROL, PRU III, p. 224 et dans ce volume, p. 211. 730. D'après KNOPPERS, « Ancient Near Eastern Royal Grants and the Davidic Covenant », lAOS 116 (1996), p. 687s., même lorsque les dons de terres sont exemptés de taxes et d'obligations, on ne peut postuler que ces dons étaient sans conditions. Ils pouvaient récompenser les bons et loyaux services mais surtout redéfinir ces services et inciter à rester fidèle au souverain. Si le et en disposer à sa les dons de terres (bibliographie dans
roi peut confisquer le bien d'un sujet coupable ou déloyal guise, c'est qu'il y a bien des conditions implicites. Sur dans l'empire hittite à la même époque, ibid., p. 688s. les notes).
731. Sur les problèmes et féodalité », p. 515s.
que pose l'emploi
732. BOYER, PRU III, p. 293s. Toutes BOYER, dans la même étude.
du terme, voir LAFONT, « Fief les citations
qui suivent
sont de
733. C'est le terme utilisé le plus souvent à Ugarit, de préférence à ilku, employé parfois. Un autre terme est unussu (<< estate tax », HUEHNERGARD, UVST, p. 108 ; un!.."DEL OLMO LETE et SANMARTlN, DLU, p. 41. W. G. E. WATSON,« Non-Semitic Words in the Ugaritic Lexicon », UF 27 [1995J p. 535). D'après I. MARQUEZ ROWE, « Royal Land Grants and ilku-Service in Ugarit. The Legal Mechanism », dans H. KLENGEL et J. RENGER (éd.),
ET LA PRÉSERVATION
221
charge attachée à la propriété d'un immeuble; la nature des services n'étant pas précisée, il doit s'agir de redevances ou de travaux n'exigeant pas de qualification spéciale, que tout propriétaire pouvait exécuter ou faire exécuter. Il se peut que la mention du service n'implique pas qu'il soit toujours exécuté, car il pouvait peut-être être racheté. Le tenancier garde le pouvoir de vendre, échanger ou donner l'immeuble, l'intervention du roi comme donateur ou comme témoin n'implique pas un contrôle total. La féodalité foncière procurait surtout au roi des avantages économiques et financiers. Le service attaché à la propriété de l'immeuble le suit lorsqu'il change de mains; la même personne pouvait posséder un grand nombre de tenures, dont elle ne pouvait assurer simultanément le service. Souvent « Je roi accorde à l'acquéreur une franchise le libérant en tout ou partie des services dus par l'immeuble. Cette franchise semble accordée de plein droit à certaines classes de fonctionnaires et de courtisans pour tous les immeubles qu'ils pourraient acquérir, moyennant le paiement d'une faible redevance annuelle ». Le verbe employé est zukku, mot à mot« rendre pur », et l'exempté est donc zakû, « pur »734. Le terme est intraduisible car il implique à la fois pureté, éclat et liberté; c'est l'expression employée dans les textes juridiques d'Ugarit pour indiquer qu'un individu échappe désormais à toute revendication ou obligation, et/ou qu'il ne peut revendiquer quoi que ce soit dans l'affaire concernée735.
Landwirtschaft im Alten Orient, BBVO 18, Berlin, 1999, p. 172 et n. 8, ilku, pilku et unussu ont un sens équivalent, leur emploi dépendant du scribe; c'est bien en effet ce que semblent prouver les donations royales ritique (mais voir n. 851). unussu apparaît déjà dans un texte de la dernière époque publié par V. DOMBAz, « Some Remarkable of I-B Period Kültepe Tablets II », dans M. MELLlNK, E. PORADAet
en ougaKanis de Contracts T. OZGÜC
(éd.), Aspects of Art and Iconography : Anatolia and ils Neighbors. Studies in Honor of Nimet Ozgüç, Ankara, 1993, p. 134, texte K 383, 1. 33 (a-na ar-ha-lim u-nu-si-im sa ru-ba-im), voir K. VEENHOF, qui a collationné et repris le lot de contrats auquel il appartient et en restitue deux autres attestations, « Old Assyrian and Ancient Anatolian Evidence for the Care ot the Elderly » dans M. STOL et S. P. VLEEMING (éd.), The Care of the Elderly 1998, p. 147s. in the Ancient Near East, Leiden-Boston-KOln, 734. Pour J'équivalent en ougaritique, cf. KIENAST, UF II (1979), p. 446. 735. NOUGAYROL recense les exemples qui figurent dans PRU III aux par: "être pages 230-231 : « zakû (1 statif, II) : traduit ici, respectivement,
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LA CONSTITUTION
Les seules donnees que nous possédions résultent des énumérations d'exemption de tel ou tel service et de plus nous ne savons pas « si ces énumérations sont complètes, ni si ces franchises n'englobent pas des impôts ou des charges auxquels seraient soumis tous les immeubles, même quand ils n'étaient pas possédés en vertu d'une concession de fief ». Les exemptions concernent l'hébergement, la livraison de denrées, de fournitures de bêtes de somme ou de travail, le fait que certains fonctionnaires n'avaient plus le droit de pénétrer sur le domaine de l'exempté ou que ce dernier n'était plus obligé de participer aux caravanes royales, de suivre le roi ou de lui porter secours 736.Celui qui est libéré de toute obligation est dit (c'est aussi la formule employée pour signifier l'affranchissement de la condition servile) « pur comme le soleil (est) pur737 ». On peut se demander si l'absence de toute allusion à un service signifiait implicitement l'obligation de l'accomplir ou, au contraire, son exemption738. Dans plusieurs cas, le transfert de propriété est fait au détriment de personnages qualifiés de nayyiïlu. Le mot ne se trouve que dans les textes d'Ugarit, en médio-assyrien et dans des dialectes mésopotamiens tardifs 739. Nougayrol proposait: « D'après la racine à laquelle ce terme se rattache, nous avons cru pouvoir le traduire par "défaillant", c'est-à-dire: incapable d'exercer les droits - et, éventuellement, d'exécuter les "services" - résultant de sa position » : nayyiïlu serait« quiconque est hors d'état de faire valoir un bien et, en conséquence, d'en fournir le "service" »740. Cette proposition est généralement pur" » ou : "déclarer pur", recouvre plusieurs nuances », d'où, suivant les cas: libre de toute obligation, libre à l'égard de, affranchir, dégager d'une obligation, exempter. 736. Voir les commentaires
de NOUGAYROL, PRU III, p. 218s. cf. KlENAST, UF Il
737. kïma samsi zakïti zaki; pour l'ougaritique,
(1979),
p. 446.
738. Sur la présence
ou l'absence
de mention
du service
dans les docu-
», ments de chaque règne, voir MARQUEZ ROWE, « Royal Land Grants p. 173s. Il conclut que l'absence d'une clause concernant l'ilku implique l'exemption dans les dons de Niqmaddu Il mais le contraire dans ceux de Ammistarnru Il, une réforme ayant donc eu lieu lors du règne de ce dernier, à l'image de ce qui se passa dans l'empire hittite. 739. HUEHNERGARD, AU, p. 279. 740. Respectivement
PRU III, p. 29, et Ugaritiea V, p. 13, n. 1.
ET LA PRÉSERVATION
223
adoptée par les spécialistes d'Ugarit741. Boyer fait pourtant noter que le terme « s'applique aussi à l'ancien possesseur d'immeubles qui ne sont grevés d'aucune charge742, d'autre part, que l'individu qualifié nayyiïlu n'était pas dépouillé de tout droit sur son fief puisqu'il semble qu'il ait pu le vendre[RS 16.174] ». Les dictionnaires ne proposent d'ailleurs pas de traduction 743. La tendance fut naturellement de vouloir transmettre la terre - et le service - à ses fils et de tenter d'échapper au service ; le roi finit par accorder des concessions non seulement à tel bénéficiaire mais « à ses fils et aux fils de ses fils », et à exempter certains domaines de tout service, parfois comme récompense. Boyer oppose« la féodalité foncière à la féodalité de fonction ou personnelle744 ». À côté des services dus à raison de la jouissance d'une terre il y avait les services dus par les titulaires d'une fonction ou les membres d'une corporation, services qui reuvent être larétribués la jouissance d'un immeuble74 . Cette fois, tenure estpar l'accessoire de la fonction. Il n'y a cependant pas d'opposition absolue entre les deux féodalités et la distinction est sans doute un peu artificielle746. Les mêmes termes désignent les services dus au roi ; « dans certains cas même [RS 15.122, 16.242, 16.139], les services qui sont dus par une terre sont déterminés par référence aux obligations résultant d'une fonction déterminée, tout comme si la fonction devait se transmettre avec la terre ». La documen741. Ainsi LIVERANI, SdB IX, col. 1343: « L'exploitant qui n'exécute plus sa prestation de service (ou ses contributions) est déclaré "défaillant", nayylilu (...) et la terre est récupérée par le palais et confiée à un autre exploitant. » 742. Cf. RS 15.89, 16.150, 16.166, 16.248, 16.263, 16.275. 743. Pour AHw, p. 717, c'est « ein Lehnsmann, dem das Land entzagen wird » «< un feudataire à qui l'on enlève sa terre ») ; CAD N, p. 152, « (tenant with a partieular stasous najlilu est encore plus circonspect: tus) ». J'ai gardé la traduction de Nougayrol pour faciliter la lecture des non-spécialistes, mais en italiques pour indiquer que cette traduction est incertaine. 744. Cf. RS 16.162 ou RS 16.139, où le bénéficiaire doit le service de sa fonction et non un service pour sa terre. 745. NOUGAYROL, PRU III, p. 227. 746. LAFoNT, « Fief et féodalité », p. 606.
~
224
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
LA CONSTITUTION
tation en ougaritique montre une concentration des terres données en usufruit, la même personne pouvant disposer de plusieurs terres de services relevant de groupes professionnels
RS 16.190
225
ET LA PRÉSERVATION
= PRU III, 64 et pl. LXIII
Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IY et YI (Archives Centrales).
différents747.
De fait, il est préférable d'éviter l'emploi de termes comme « fief » ou « féodalité » : « sur le plan interne (... ), la situation politique d'Ugarit ne peut être qualifiée de véritablement féodale. Les tenures concédées par le roi étaient parfois des fiefs, parfois des censives, pouvant être assortis d'exemptions et tendant à devenir héréditaires. Mais les notions de lien personnel, de soumission hiérarchique et de réseau de fidélité ne sont pas documentées dans les sources748. » SANS
PRÉCISIONS
RS 16.247 = PRU
III,
65 et pl. LXXIII
Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IY et YI (Archives Centrales).
1-9 À dater d'aujourd'hui,
Niqmaddu,
fils de Ammistarnru,
roi
d'Ugarit,
a transféré la maison et la terre de Sinaranub dan,s à Ewri-sarri, son serviteur, pour toujours. 1 -14A l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Ewri-sarri, pour toujours. (C'est) un don du roi. Marcaba749,
747. P. YARGYAS, « Stratification sociale à Ugarit », dans HELTZER et L!PINSKI, Society and Economy, p. 116s. 748. LAFONT, p. 608. L'auteur fait cependant noter que quelques documents insistent sur le fait que tel bénéficiaire se dévoue au roi, ce qui rappelle le vocabulaire de la vassalité. Y oir aussi les remarques sur anflhu, « se dévouer à, peiner pour » de 1. MARQUEZ ROWE, « Halab in the XYIth », WZKM and Xyth Centuries B. C. A New Look at the Alalah Material 87 (1997), p. 182 et p. 202, n. 29. 749. Pour tous les toponymes de l'Ugarit, se référer à W. VAN SOLDT, « The Topography and the Geographical Horizon of the City-State of Ugarit », UBL Il, p. 363-382 ; « Studies in the Topography of Ugarit (1) », UF 28 (1996), p. 653-692 ; The spelling of the Ugaritic Toponyms « Studies in the Topography of Ugarit (2) The borders of Ugarit », UF 29 (1997), p. 683-703 ; « Studies in the Topography of Ugarit (3) Groups of towns and their locations », UF 30 (1998), p. 703-744. Pour l'ortho» adoptée dans cet ouvrage, voir Conventions graphe « à l'akkadienne d'édition, p. 17.
1-6À dater d'aujourd'hui,
Niqmaddu,
fils de Ammistarnru,
roi
d'Ugarit, a donné le Cham~ des Genévriers7SO à Irïb-ilu, son préfeesl, pour toujours. 7-1 À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Irïb-ilu : c'est un don de Niqmaddu, le roi, à Irïb-ilu, pour toujours.
RS 15.85 = PRU
III,
52s. et pl. XIX
Niqmaddu II. Don royal et don privé confirmé tique » (original). Palais royal, pièce 30 (Archives Centrales).
par le roi. Sceau
«
dynas-
1-6À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistamru, roi d'Ugarit, a transféré la maison neuve de Sadûyanu et les terres de Yabni-ilu, fils de Naguzhanu, à Talab'u752, sa sœur. 7-10À l'avenir, personne ne pourra les prendre des mains de Talab'u ou des [mains de ses fils.] 1I-210'autre part, en [outre], devant té[moins], Arsuwanu [... ] a transféré comme cadeau à Talab'u, sa belle-fille, la maison de [... ]yanu avec ses terres, avec sa maison-forte, avec tout ce qu'il y a, le cimetière et les terrains (pour enterrer sa) descendance753. 22-26En premier lieu, Arsuwanu, son beau-père, l'a donné et, en second lieu, Niqmaddu, le roi, les a transférés à Talab'u, sa sœur. 27-30 À l'avenir, personne ne pourra les prendre des mains de Talab'u ou des mains de ses fils.
750. /diprlinu/, HUEHNERGARD, UVST, p. 119 et VAN SOLDT, SAU, p. 303. dprn, DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 135. », voir 751. Pour (lu) maskim, « préfet » ou « intendant/majordome n. 81 et pour Irîb-ilu, VAN SOLDT, SAU, p. 27 et n. 221. 752. Y AN SOLDT, SAU, p. 2, n. 4 : la lecture Talab'u et non Dalaptum a été établie par sa collation. 753. DEL OLMO LETE et SANMARTlN, DLU, p. 19, ubry, et p. 559. brt (addendum).
0.;...
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
226
RS 16.136 = PRU III, 142 et pl. XLV Ammistarnru II. Sceau dynastique original. Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
1-lOÀ dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a donné la maison de Abdi-Bacal, le gendre de Kunapilj754, la terre de Sahteya, et 3 arpents de terre pris sur la terre de Bacalma-~iru ; il l'a donné à Pa'ahi, l'Égyptien755. 1O-14Personne ne pourra le prendre des mains de Pa'ahi ou des mains de ses fils et petit-fils. 15Ce don est fait pour touJOurs.
LA CONSTITUTION ET LA PRÉSERVATION
227
~ent. p~s pénétrer dans le. Palais,! ils ~e pe?vent pas pé~é [trer] a l'lllteneur760 de la VIlle. 2 -31A present, la maIson de Kizanu .. ,761Iesparts de Tâbiyanu et [... ,] à Kalb [eyu ... et?] à [ses?] fils [.. ,762] 32-35Si, à l'avenir, Tabiyanu et ses fils [entreprennent? un pro]cès quel [conque] contre Kalbeyu (ou) contre ses fils, on leur coupera la lan[gue?, ... ]on les mettra [en ~rison morP63. 6Grand]jusqu'à [sc]eau leur du roi.
SANS OBLIGATrONS OU SERVICE
RS 16.249 = PRU III, 96s. et pl. LXXIV Niqmepa. Sceau dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales). «
1-6À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré la maison de SaCiyu, la maison neuve, la terre du port756, la terre de la falaise et toutes les terres de SaCiyu à Kalbeyu, son fils, et à ses fils. 7-9En premier lieu, Saci~u, son p~reble lui a donné, et en s~cond lieu, le roi Niqm~pa le lUI a donne. 1 -12Per~onne a l'ave~11f ne le ~rendra de~ I?~ms de Kalbeyu ou des mams de ses fIls. 13-1 Quand Tablyanu [... ] Abdi-Rasap, fils de Abdi-mir, et Munahhimu ont commis une grande faute, ont fait une copie du grand sceau du roi et ont écrit de fausses tablettes à Ugarit même757, eux et leurs fils ... 758, 20-241a garde?759 s'en est emparé mais le roi ne les a pas mis à mort, il les a dé [clarés?] faussaires. Ce sont des faussaires, leurs fils [sont des faussaires?] ; 25-26ils ne peu-
RS 15.132 = PRU III, 133s. et pl. XXVIII Ammistamru II. Sceau dynastique » (original). Palais royal, pièce 30 (Archives Centrales). «
1-14À dater d'aujourd'hui, Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a transféré la terre de Hudasu, avec son oliveraie, [ave]c sa vigne, avec son bois, [avec] sa ferme, sise dans Hulda, [et la] terre de Astame-sarri, [avec] son oliveraie, [ave]c sa vigne, avec sa ferme, [sise] dans Hulda, [à] Tunu-ibri, son [fer]mier764. [15-l8Pers]onne [ne] les prendra [des] mains de Tunu-ibri, pour toujours. 19-24D'autre part, la maison de 760. Après collation, ina sà plutôt que ina a.sà. On constate que le roi peut condanner à mort ou minorer la peine ; S. Lafont me fait aussi noter que le bannissement est une peine très rare dans les codes de lois. 761. Passage endommagé et incompréhensible, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 179. 762. Le verbe a disparu: ne seront pas réclamées », comme le propose Nougayrol? 763. C'est ce que comprend Nougayrol, et cela me paraît le plus plausible, mais on peut traduire « on les mettra à mort » sens proposé avec quelques réserves par HUEHNERGARD, UVST, p. 146 et VANSOLDT,SAU, p. 453, qui précise que l'expression sakiinu adi mïti (+ suffixe) est sans parallèle connu. Si la peine de mort n'a pas été infligée pour punir la contrefaçon du sceau royal, serait-elle prévue ici? À moins qu'il ne s'agisse de punir des récidivistes? 764. Le mot n'est conservé en entier que plus loin, 1. 23 ; Nougayrol a lu qd-qd-ru, sans traduire; après collation, il faut bien lire ik-kà-ru comme l'a proposé VONSODEN,AHw, p. 1563a (cf. HUEHNERGARD, AU, p. 144, n. 108). «
754. Kunap-ili ou Küna-pî-ili, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 101, n. 68. 755. Un étranger pouvait donc recevoir une donation, avec les mêmes avantages. 756. « du port» ou « de Ma'hadu »? cf. VANSOLDT, UF 28 (1996), p.676. 757. BOYERcommente (PRU III, p. 285, n. 3) : L'absence de témoins avait l'inconvénient de favoriser les faussaires que ne décourageait pas la contrefaçon relativement facile du sceau dynastique. » 758. Six ~ignes douteux et incompréhensibles. 759. UNtu = ma$$artu, HUEHNERGARD, AU, p. 66 et n. 134. «
-
228 Nüranu,
TEXTES AKKADIENS
fils de Gad'yu,
D'UGARIT
LA CONSTITUTION
ifermier?] roiAm]mistamru, ; il n'y a pas fils de service. 7-29[Sceaudu de de Niqmepa,
[roi d'U]garit.
RS 16.162 = PRU III, 126 et pl. LVI Ammistamru II. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
1-lOÀ dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a transféré la maison de Bin-ili, la terre du Rahbanu et la terre du fils de Labna, à Amatarünu et à ses fils, pour toujours. 11-l6La maison de Bin-ili, la terre du Rahbanu et la terre du fils de Labna passent165 à AmatafÜnu et à ses fils. 1720 Aucun ne :R0urra des mai~s ou de ses h~mme fIls. 21-2 Sceau le de prendr~ Ammlstarnru, fils dedeA~atafÜnu Nlqmepa, roi d'Ugarit766. 24-26n assumera son service, celui de sa rëSp67. n n'y a pas d'autre service sur ces terres.
765. Pour le verbe ougaritique $mt, voir HUEHNERGARD, UVST, p. 171s., qui traduit« to transfer », commente le mot et la forme verbale et cite la bibliographie précédente; mais dans son Akkadian of Ugarit, p. 68, n. 142, il corrige: ce serait plutôt « to devolve », « échoir, passer à », car il semble que le verbe soit « active intransitive rather than passive » (voir aussi p. 124, 215, n. 26 et 260). VANSOLDT,SAU, p. 244, n. 9, préfère considérer qu'il s'agit du verbe akkadien $amadu : « tp bind co », cf. « it is (contractually) bound for the full priee » (p. 476). A Ugarit, et à Ugarit seulement, le groupe Sâm/sàm.til.la peut avoir la valeur $amit/$amat mais sàm.til.la.bi.sè (comme par exemple dans RS 16.263) est à comprendre comme en Mésopotamie, à Alalah ou à Emar, Ina Sîmi gamri (sur cette expression, voir A. SKAIST,«Sïmu gamru : its Function and History », dans Z. ZEVIN,S. GITINet M. SOKOLOFF[éd.), Solving Riddles and untying Knots, Winona Lake, 1995, p. 619-626). Voir aussi les remarques de R. WESTBROOK, Property and the Family in Biblical Law, JSOT Supplement Series 113, Sheffield, 1991, p. 114s. 766. C'est le seul cas où Ugarit est écrit avec un jeu graphique: a.gàr.fd = ugar-it. 767. Voir n. 666 et 1059. Chez les Hittites, ce sont de hauts fonctionnaires faisant partie de l'entourage royal et il en était peut-être de même à
229
RS 16.243 = PRU III, 155 et pl. LXXI
et la maison de Ba ... [... ]ti, fils de
(dame) Zaka, il les a données, Ammistamru, fils de Niqmef,a, ~oi] d'Ugarit, [ne][à]pourra Tunu-ibri, son fermier, [pour] de toujours. 6Personne les prendre des mains Tunu-ibri,4-
ET LA PRÉSERVATION
Ammistamru n. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales)
l-lOÀ dater d'aujourd'hui,
Ammistamru,
fils de Niqmepa,
roi
d'U~arit, ,a trans[fé!é] l~ terre ~e Suka?ana, fils de [....], dans le .. .7 8[.] a [Adal-senm] et [a ses fils] po[ur touJours. 1116Personne) ne [ pourra la prendre ~es [mains~ de Ad[al-senni] ou d[es mams de ses fils], pour tou[jours]. 17- On n'y a pas de service s[ur cette terre]. (C'est) un don du r[oi] à Adal-senni [et à ] ses fils, pour toujours. ' 2l-25Sceau de Ammistamru, [fils] de Niqmepa, [ro]i d'Ugarit. Munahhimu, fils de Yarimmu, scribe 769.
AVEC
DISPENSE
D 'OBLIGATIONS
RS 16.269 = PRU III, 68s. et pl. LXXXVII Niqmaddu n?III? Sceau « dynastique » fruste. Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
l-6À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, roi d'Ugarit, donne la maison de Burqanu, fils de Yakunanu?770 ; sa terre, sa vigne, son oliveraie, son verger, tout ce qu'il y a, est donné771 à Gabcanu, fils du porteur de bouclier. 7-lOLorsque Yatarmu, le scribe, était hostile au roi, son seigneur, Gabcanu le tua, (re?)donnant (ainsi) la ville de Uska-astartu/i772 au roi, son sei-
Ugarit, cf. SINGER,Tel Aviv 10, p. Ils. Il s'agirait d'une catégorie sociale plutôt que d'une fonction. Si « et à ses fils » n'est pas une simple formule, employée ici par habitudc, cela contredirait l'hypothèse que les sa resi étaient des eunuques (voir aussi le dossier Taghulinu, p. 311s.) ; à moins, bien sûr, qu'il ne s'agisse de fils adoptifs. 768. Peut-être au même endroit (a.sà : ta-xl ]) que dans RS 16.132, 1. 8. 769. Sur ce scribe, cf. VANSOLDT,SAU, p. 29s. 770. Ibur-qti-na du mu ia-rku?-na?l-na (collation). 771. La construction de la phrase est celle proposée par HUEHNERGARD, AU, p. 141 n. 88. Pour A.RIT, « bouclier », cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 122. 772. uru us-ka-distar, cf. VANSOLDT,SAU, p. 480, qui présume qu'il s'agit peut-être du nom complet de la ville bien connue d'Uskanu (ibid., n. 9).
•.•...
230
LA r:ONSTITUTION ET LA PRÉSERVATION
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
gneur. 1I-13e' est à cause de son verdict que ce don a été fait à Gabcanu et à ses fils. 14-23Et le roi, son seigneur, l'a déclaré pur quant au travail du Palais : comme le soleil est pur, Gabcanu et ses fils sont purs773. [Ils] ne [fourniront pas a]u Palais [grain?, hu]ile, vin774, [bœufs?] ou moutons, [à ja]mais, [jus~u'aux f]ils de leurs fils. [ ] le dieu Soleil et le dieu [?... ]775! 4-27 quand Gabcanu et [ses] fils [... (les trois lignes qui suivent sont trop mutilées pour que l'on comprenne de quoi il s'agit)]. [28-29Sceau de Niq]maddu, [roi d'U]garit.
AVEC PRIVILÈGES
[ses] des[servantsF80
231
ne pourront pas se dresser contre Ehli-
Kusuh781.
RS 16.153 = PRU III, 146s. et pl. LIlI Ammistamru ILSceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
1-9 [À dater] d'aujourd'hui, Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a donné le village de E[ ... ]is, avec tout ce qu'il y a, à yaC~iranu, fils de Hu~anu, pour toujours, et aux fils de ses fils. J 0-13Le grain et le vin de sa dîme et les moutons du droit de pacage782 sont aussi à Yac~iranu. 14-16L'argent des sarriîku et l'argent des« garçons d'honneur »783 sont aussi à YaC~iranu784.
RS 16.276 = PRU III, 69s. et pl. XC Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
RS 16.244 = PRU III, 93 et pl. LXXI Niqmepa. Sceau « dynastique (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales). »
1-10À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistamru, roi d'Ugarit, a donné la ville de Uhnappu à Ehli-Kusuh, fils de Ana[-Te.sub?776 ... ] et à Apapa, fille du roi, avec sa dîme777, avec sa douane, avec sa taxe. 1O-16Personne ne pourra réclamer pour Uhnappu : il a don[né~ Uhnappu à Ehli-Kusuh et à Apapa, et aux fils d'Apapa778. 1 -24D'autre part, Ehli-Kusuh est pur comme le soleil (est pur779), pour toujours: pour ses jours à venir, il est pur. Le temple de Ba'al du mont [Hazi] et
773. La correction de EN en ti! afin de lire za-ka-ti!, a été proposée par HUEHNERGARD, AU, p. 216 et 163 ; de fait, après collation, le ti est tout à fait semblable à celui de la ligne 8. Pour cette expression, voir n. 844. 774. Dans le monde mésopotamien, kas = sikaru, « boisson fermentée » désigne la bière mais à Ugarit, il semble que les scribes« entendaient, non une boisson fermentée quelconque, mais du vin », NOUGAYROL, PRU III, p. 221. Voir ZAMORA,La vid y el vino en Ugarit, p. 148s. 775. Nougayrol lisait à la ligne 23 i(?)-na nis(?) napisti~?) dsamas ù d[sin(?)J ; on ne voit sur le moulage que x-na? x (x) dutu ù ?[ J. 776. a-na AN[ ... J, peut-être a-nad rUl (= Tesub). 777. HUEHNERGARD, AU, p. 67. 778. Cette notation exceptionnelle, qui exclut tout enfant éventuel de Ehli-Kusuh avec une autre femme, montre que celui-ci n'est concerné ici qu'à titre de mari d'Apapa. 779. Il Y a peut-être « est pur [za-ka-atJ sur la tranche . »
1-12À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré785 l'argent des sarriîku, l'argent des 780. HUEHNERGARD, UVST, p. 137. ARNAUD,SMEA 37 (1996), p. 56 et n.52. 781. SKAIST,« A Unique Closing Formula », p. 159. 782. Pour ma 'saru (dîme) et maqqadu, des termes ougaritiques, voir HUEHNERGARD, UVST, p. 154 et 164. Le texte est commenté par 1. MARQUEZ ROWE, « More Evidence of the Grazing Tax in Ugarit », UF 27 (1995), p. 317s. 783. sarriiku désigne une catégorie de personnes dans les documents d'Ugarit et d'A1a1ah ; D. Arnaud, « Le dialecte d'Alalah : un examen préliminaire »Aula Orienta lis 16 (1998) p. 184s., a proposé le sens de « colporteur ». Le susapinnu, ami du marié qui participait à la cérémonie du mariage, devait-il faire un « cadeau » aux autorités? Voir M. MALUL, « susapinnu. The Mesopotamian Paranymph and his Role », JESHO XXXII (1989), p. 241-278. Pour la forme grammaticale susapinnûtu, cf. HUEHNERGARD, AU, p. 147. 784. C'est un scribe bien connu, de l'époque de Niqmepa et Ammistamru II, cf. RS 16.206, 16.205 +,15.118. HELTZER,Internai Organization, p. 160 (pour les scribes d'Ugarit, cf. p. 20) ; VANSOLDT,SAU, p. 7s. 785. On a fait noter (cf. GREENFIELD,« nasû-nadiinu », p. 88) l'emploi de la formule nasû-nadiinu. Voir ibid. p. 90 pour une formule semblable dans la Bible.
•••
233
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
LA CONSTITUTION ET LA PRÉSERVATION
l'argent des .. .786 et la dîme de Bi'ru à Ewri-tasalu, le préfet de Bi'ru 787, pour tous les jours de la vie de Ewri-tasalu. 1314Personne ne pourra le prendre de ses mains788.
pourra les prendre des mains de Amutarunu ou des mains de ses fils, pour toujours. 18' -21 '[Sceau de Ammistarnru,] fils de Niqmepa, [roi d'Ugarit. Munahhimu?, fils de Y]arimmu793, scribe.
232
SOUS CONDITIONS789
RS 16.141 = PRU III, 60 et pl. XLVIII Niqmaddu II. Sceau dynastique » (réplique). Palais royal, cour IV (Archives Centrales). «
RS 15.147 = PRU III, 125 et pl. XXXIII Ammistamru II. Sceau disparu. Palais royal, pièce 31 (Archives Centrales).
1-5À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a trans]féré] la maison de [... , dans le territoire de?] Halba [... ] lacune rev. 1'-2'[à Am]utarunu et à ses f[i]ls, [pour} toujours. 3'-4'11 n'y a pas de service [su]r ces salines790. 5'- O'D'autre part, à présent, les villages de Yëna-le haut191 avec [son terroir?] et (Yëna- )-le-bas, avec [son] te[rroir?], le roi les a donnés à Amutarunu et à ses fils, pour tou[jours]. Il'-13'Amutarunu les reconstruira et les (re)colonisera792. 14'-17'Aucun homme ne 786. Mots hourrites : IU.mes zi-in-ha-na-se = zinhanase « eine Personengruppe » et lu.mes ti-pa-li-na-se = ti/uppallennu « ein Fonktioniir » dans AHw. Sens toujours inconnu dans HUEHNERGARD, AU, p. 147 et n. 121. 787. Cf. note 81, et pour le nom propre, DEL OLMOLETEet SANMARTIN, DLU, p. 64. 788. Ce texte atypique ne concerne pas un bien immobilier mais seulement diverses taxes d'une ville; il est traduit et commenté dans MARQUEZROWE, UF 27 (1995), p. 318s., qui indique les parallèles. 789. Voir aussi RS 15.114 = PRU III 112s. dans le dossier Taghulinu. 790. Le scribe, pour « salines », a employé le mot ougaritique, ZI-suma (voir *I$ë$ul ou *I$ï$ul pluriel I$ë$umal ou $ï$umal, HUEHNERGARD, UVST, p. 170. $$, « salina », DELOLMOLETEet SANMARTIN, DLU, p. 422) ; dans le texte fragme.ntaire RS 15.167+163 = PRU III, p. 124, 1.12, ZI-$uma glose a.sà.munhI.a =eqel {abti. Voir aussi n. 1155 et 1160, et pour l'importance du sel, n. 407. Yenâ de la montagne », VAN 791. uru ye-na-a hur.sag, mot à mot SOLOT,UF 28 (1996), p. 673. 792. u-ra-$i-ip-su-nu ù u-se-si-ib-su-nu. Morphologiquement il s'agit les (re)construira et les colonisera » ; d'accomplis mais Nougayrol traduit HUEHNERGARD, AU, p. 253, n. 195, et VANSOLOT,SAU, p. 497, pensent aussi que le futur est requis par le contexte . «
«
1-8À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistarnru, roi d'Ugarit, a transféré la maison, la terre, tout ce qui était à Binramhana, à Yarimmu et à fiancée74 ses fils, ~ourde toujours, 9Yarimmu. 0et (il adéfaillant, donné) lnu'mi comme 1O-15Si, à l'avenir, lnu'mi ne veut pas795 être la fiancée de Yarimmu, il lui donnera l'argent de son don nuptial796 et elle s'en ira dans la rue. 16-17Yarimmu a payé l'hypothèque sur la maison797. 17-20À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Yarimmu ou des mains de ses fils, pour toujours!
793. NOUGAYROL,Ugaritica V, p. 1 ; VANSOLOT,SAU, p. 8 et p. 29s. 794. Le terme de kallatu désigne tantôt la fiancée, tantôt la jeune épousée, tantôt la bru ; on peut hésiter ici car il est possible que Inu'mi ait été destinée au fils de Yarimmu plutôt qu'à Yarimmu lui-même. G. CARDASCIA, Adoption matrimoniale et lévirat dans le droit d'Ugarit », RA 64 (1970), p. 119-126, commente le fait que l'on peut comprendre ana kalluti comme « en qualité de fiancée » ou « en qualité de bru » mais, comme l'éditeur, ne considère pas que ce soit Inu'mi (en réalité, sans doute, son père ou son tuteur) qui puisse refuser le mariage. Pour Cardascia, c'est Yarimmu qui pourrait refuser, mais c'est incompatible avec la forme féminine du verbe. 795. ta-ma-an-r gur1, après collation, cf. HUEHNERGARD, AU p. 114, n. 60 et p. 349. 796. BOYER,PRU III, p. 301, note que la terhatu, terme traduit conventionnellement par « don nuptial », était fournie par le mari « à Babylone comme en Assyrie » mais que ce n'était pas le cas en Ugarit. Au total la terhatu nous apparaît à Ugarit comme une valeur ou une masse de biens que la femme prend sur le patrimoine de son père, qu'elle apporte à son mari et qu'elle reprend après dissolution du mariage, quand elle quitte la maison de son époux. »Voir RS 16.158 ; RS 16. 141 et RS 15.92. 797. kasap hubulli sa bîti i-pu-ul : pour BOYER,il doit s'agir d'une hypothèque et non pas d'un gage proprement dit, cf. PRU III, p. 300, 301 et 306 ; CAD A/2, p. 159a sub apalu juge le passage obscur. «
«
•••
234
TEXTES AKKADIENS
IMPLIQUANT
RS 16.138 = PRU Ammistamru Palais royal,
II. Sceau
D'UGARIT
LA CONSTITUTION
UN SERVICE
III,
143s. et pl. XLVI
« dynastique » (original). cour IV (Archives Centrales).
1-7 À dater d' aujourd 'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit, a transféré un champ de la basse-terre798 avec sa ferme, son oliveraie, sa vigne, son verger, tout ce qu'il y a, et le verger sis dans le territoire de la Ville ; 7-IOla terre du fils de Hanannu sise dans le territoire du Rahbanu, avec sa ferme, son oliveraie, sa vigne, tout ce qu'il y a ; 11-121a terre de Ewritasal avec sa ferme, sa vigne, son oliveraie, tout ce qu'il y a ; 13-15Ia terre de Tubbal-inu (ou: Tubbalini) avec sa ferme, son oliveraie, sa vigne, tout ce qu'il y a ; 15-191a terre de Sigildanu, avec sa ferme, son oliveraie, sa vigne, tout ce qu'il y a, une terre sise dans le territoire de Hulda, 20-231a maison de Tumbiibri, la maison dans Hilu avec sa terre, son oliveraie, son verger, sa vigne, tout ce qu'il y a ; 24-261a terre de Sapsiyanu, fils de EN-tasur[i?ij avec sa ferme, son oliveraie, sa vigne, tout ce qu'il y a : 27-2 tous ces dons, le roi Ammistarnru les a faits à Ini- TeSub et à ses fils, pour toujours. 29-33 À l'avenir, personne ne pourra prendre ces dons des mains de Ini-Tesub ou des mains de ses fils, pour toujours. 33-36Ini_ Tesub, ses fils et les fils de ses fils assumeront le service des fils de la reine ~our toujours. 7-38Sceau de Ammistamru, 39Yacdidu, scribe.
RS«
18.500 » (=18.285799)=
fils de Niqmepa,
roi de l'Ugarit.
PRU VI n° 30, 32 et pl. XI
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, p.t. 1522 (Archives Est).
1-8À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a transféré les maisons et les terres de Abutenu à
798. HUEHNERGARD, UVST, p. 164 : hu-Ii « law graund? », DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 156. 799. cf. BORDREUIL-PARDEE, TEG, p. 169, ad RS 18.285 .
ET LA PRÉSERVATION
235
Abdi-hagab, Sa~idanu,celUI e~ àdeses fils, pour 12-1 tou~ours. Il Il assumera filssonde serVIce, marchand. D'autre9part, ?} Abdi-hagab assumera bien ce service de marchantJ800 ; personne ne pourra le prendre des mains de Abdi-hagab ou des mains des fils de ses fils, pour toujours. 19-20Grand sceau du roi. Ilu-ramu, scribe.
l
RS 19.98 = PRU VI n° 31, 32s. et pl. XII Ammistamru II. Sceau « dynastique » (ori~inal). Palais royal, pièce 81 (Archives Sud-Ouest 1)
l-IO[À dater] d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, [roi d']Ugarit [a trans]féré [la maison? de] Urh[i?oo.] , fils de Ehli-Ku[suh, avec ses terres, avec [ses] fermes, avec ses oliveraies, avec ses vignes, avec son ver[ger], a[vec tout] ce qu'il y a, 11-17 [.00 ... la maison de 00. ]yali, dans [00'] avec ses terres, [avec ses oliveraies] avec ses vignes, [avec son verger] tout ce ~u'il y a, [à Qû-malku] et à ses fils, po[ur toujours. 174Auc[un] homme ne [pourra prendre] ce [don? d]es mains de [Qû-malku] ou des mains de ses fils [?J. Il n'y a pas de service sur la maison (et) les terres du village de [00'] c'est le service de maryannu802 d'Ug[arit] que Qû-malku assumera et ses fils (aussi).
800. Les lignes 12-]4 posent un problème. Pourquoi, avant la clause traditionnelle« personne ne le prendra (etc.) », qui n'est pas précédée de « à l'avenir », doit-on apparemment répéter que Abdi-hagab effectuera le serrenforvice de marchand (même si l'on sait que sanitam peut simplement cer le propos)? L'explication est peut-être dans la courte lacune de ]a ligne 12, mais il est difficile d'accepter la solution ingénieuse de Nougayrol. 11 propose :,'a-ni-tam [a?-d]i?pa-ka sa-a-s[u] sa hl.mes dam.gar-ti lir-h[a-ga]b ub-bal-ma, « tant que(?) A. ce service de "marchand" assumera », mais [a'-d]i? ne correspond pas aux traces, comme l'a vu aussi HUEHNERGARD, AU, p. 206, n. 45] (plutôt un ù mutilé, ou [x-l]u.). Faut-il présumer que les lignes 9-]] concernent Abutenu, ou bien Abdi-hagab seul et non ses fils? Ou bien que, pour une raison qui nous échappe, on a voulu insister sur le fait que « oui vraiment, Abdi-hagab assumera bien ce service de marchand» ? 801. Le lieu de trouvaille est inhabituel, comme RS 18.22 (terres collectives). 802. Les maryannu, à l'origine des combattants en char, étaient devenus un groupe social jouissant d'un certain statut, et ils n'avaient parfois
-
236
TEXTES AKKADIENS
25-27Sceau
y aC( ad)didu,
de Ammistamru, scribe.
EN REMPLACEMENT
RS 16.262 = PRU
fils de Niqmepa,
DE
«
III, 67
LA CONSTITUTION
D'UGARIT
DÉFAILLANT
roi de l'Ugarit.
»
ET LA PRÉSERVATION
237
1O-14À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Abdi -Y arih, ou des mains de ses fils806. 15-20Témoin: Tubbiyanu, fils de Arsuwanu. Témoin: Imidanu, fils de Qu~anu807. Témoin: Abdu, fils de Abdi-Rasap. Témoin: Ili-Rasap, fils de Tubanu. Témoin: Abdi-Rasap, fils de Tubbitenu. Témoin: Abdi-Asarti, fils de Yanhammu. 21-22Sceau de Irïb-ilu. Ilu-malku, scribe808.
et pl. LXXXVI
Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
RS 15.168
1-9 À dater d' aujourd 'hui, Niqmaddu, fils de Ammistarnru, roi d'Ugarit, a transféré la maison et les terres, avec tout ce qu'il
r0-11 a, deAdanummu Yaslimanu,
fils de Bacalasi, défaillant, Adanummu80:. assumera le service de la àmaison. 12-15 A l'avenir, personne ne pourra l'ôter des mains de Adanummu ou des mains de ses fils.
= PRU III, 136s. et pl. XXXV
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, pièce 30 (Archives Centrales).
1-7[À dater d'aujour]d'hui, [Ammistarnru,] fils de Niqmepa, [roi d'U]garit [a] transféré la maison de Qatunu, défaillant, sise à Ra'su, à (dame) Kiribilu ; 8-lOmaintenant, Kiribilu a restauré/restaure809 cette maison. 11-17 À l'ave[nir], personne ne pourra prendre cette maison des mains de Kiribilu ou des mains de ses fils, pour toujours.
RS 17.61 = Ugaritica V n° 9, 13s. et 373 Cylindre Quartier
anépigraphe. Résidentiel,
Maison
1-7À dater d'aujourd'hui,
de Rasap'abu.
devant témoins,
Irïb-ilu,
préfet de
Raqdu, a transféré la maison, la terre, tout ce ~ui était à la fille de Yaknû et à la fille de [... ]ab'i, défaillantes8 4, à Abdi-Yarih, fils de Kum-dU ; 8-9pour 300 (sic1es d')argent, la terre passe805.
plus de liens avec la charrerie, cf. H. REVIV, « Sorne Comments on the », lEl 22 (1972), p. 218-228 ; G. WILHELM, « Marijannu », Maryannu RIA 7, 1987-1990, p. 419-421. On trouvera un résumé des discussions et la bibliographie dans VITA, El Ejército, p. 93s., en particulier p. 100s., et dans WATSON et WYATT, Handbook, p. 464-5. 803. Adanu-ummu, « Der Herr ist Mutter » pour GRONDAHL, Personennamen, p. 90, mais « The Lord is pleasant », comme l'ougaritique adnn'm, pour W. WATSON, « Ugaritic Onomastics (1) », Au Or 8 (1990), p. 114. Cf. adn 'm (t- adnn 'm), DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU,
p.l0.
804. Le terme est précédé du déterminatif masculin (lu) mais il semble bien qu'il s'applique aux deux femmes et non à leur père. 805. Voir n. 765.
806. C'est la seule occurrence« non royale » de cette clause, cf. SKAIST, « A Unique Closing Formula », p. 157, n. 20 ; mais il rappelle que pour 1976, M. HELTZER, The Rural Community in Ancient Ugarit, Wiesbaden, p. 56, le préfet agit en tant que représentant de la couronne. C'est sans doute Abdi-yarih qui donne les 300 sicles d'argent (soit 6 mines [à 50 sicles] ou 1/10 de talent). Le sic le d'Ugarit faisait un peu plus de 9 g, cf. VARGYAS, AoF 25 (1998), p. 310-311 : 1 sicle = 9,4 g, 1 mine (à 50 sicles) = 470 g, 1 talent = 28,2 kg. 807. «KU-,I'a-na (Qu~ana?) », VAN SOLDT, SAU, p. 320, n. 135; W. WATSON, « Ugaritic Onomastics (2) », Au Or 8 (1990), p. 246 : « ku-
za-na ». 808. Le nom est écrit dingir.lugal. Pour dingir, on peut hésiter entre ilï et ilu, et pour lugal, entre malku et milku (j'ai choisi la lecture de VAN SOLDT, qu'il explique, SAU, p. 21, n. 182). Voir aussi ses commentaires p. 27s. : il suggère que toutes les références à un scribe dingir.lugal ou ilmlk concernent le même scribe; c'est aussi l'opinion de A.- S. DAUX, « Exemples de bilinguisme à Ougarit. Iloumilkou : la double identité d'un scribe », dans F. BRIQUEL-CHATONNET(éd.), Mosaïque de langues, mosaïque culturelle, Antiquités sémitiques l, Paris, 1996, p. 81-89. 809. Pour le temps de la forme verbale tirta$ip, cf. HUEHNERGARD,AU, p. 255, n. 206 «< has repaired ») et v AN SOLDT, SA U, p. 497, qui considère qu'il s'agit d'une référence au passé immédiat et préfère le présent «< rebuilds »).
••••
238
TEXTES AKKADIENS
17-19Sceau de Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit. 20-21Nucme-Rasap, fils de Abaya, scribe8lO.
DONS-NOMINATIONS
»
(réplique). Centrales).
1-7 À dater d'aujourd'hui, Ar-halba, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré la maison et la terre de Bin-hattiyama à Tubbiyanu 8-lOet (celui-ci) assumera le service de tanneur. 1114À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Tubbiyanu ou des mains de ses fils. 15Sceau du roi. 16Sapsu-malku, scribe expert8l1.
RS 15.Y = RS [Varia 7] = PRU Niqmepa.
Sceau
« dynastique
»
ce qui concerne
III,
78 et pl. XXXVIII
(réplique).
239
ET LA PRÉSERVA nON
les tanneurs, Tubbiyanu
est pur, ses fils sont
~urs. 16n sceau assumera le service de porte-lance. 7Grand du roi. 18Témoin : Sapsu-malku,
scribe.
RS 15.137 = PRU III, 134 et pl. XXx.
(MUTATION)
RS 16.142 = PRU III, 77 et pl. XLVIII Ar-halba. Sceau « dynastique Palais royal, cour IV (Archives
LA CONSTITUTION
D'UGARIT
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, pièce 21 (Archives Centrales).
1-7 À dater d' aujourd 'hui, Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a transféré la maison de Tubbirsu?, fils de Uttuku, et sa terre, à Abdi-hagab et à ses [fils], pour toujours. 8-12D'autre part, le roi l'a soustrait au service de asiru814 et l'a placé parmi les müdû du roi815. 13-14Abdi-hagab et ses fils apporteront!
814. asiru : mot ougaritique désignant une profession, HUEHNERGARD, UVST, p. 163, et AU, p. 85 et 148 ; HELTZER, Internai Organization, p. 152s. M. DIETRICH et O. LORETZ, « Ugaritisch csr, asirüma und Aethiopisch cassara », dans A. KA YE (éd.), Semitic Studies in honor of Wolf Leslau on the occasion of his eighty-fifth birthday, Wiesbaden, 1991, p. 309-327. Le sens reste incertain, cf. DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 92, 'sr (II) n.m. de oficio, grupo 0 clase ». 815. Nougayrol traduisait miidû par « comte et commentait (PRU IIl, p. 234) : « c'est à dire: compagnon (littéralement: "qui connaît, qui a commerce (direct et habituel) avec ... "». miidû sarri = «royal courtier », HUEHNERGARD, AU, p. 213, et UVST, p. 144 « an officiai .. courtier' (d'une racine yd') ; SANMARTIN, « Glossen », UF 21 (1989), p. 338 : titre experten, Sachverstiindigen. accordé par le roi entraînant certains privilèges,« Fachleuten » ; « expert » pour VITA, dans WATSON et WYATT, Handbook, p. 465 et pour DEL OLMO LETE et SANMARTIN,DLU, p. 260, md (II), « conocedor, perito. iniciado (d'où miidû sarrilsarrati, « expertos dei rey, de la reina »). La traduction proposée par CAD M/2, p. 167, miidû « friend of the king ("acquaintance" of the king) », qui évoque les « amis du roi » de l'époque hellénistique, est aussi celle de HELTZER, Internai Organization. p. 161 (qui rattache miidii/md à la racine y/wdd« aimer », ibidem, n. 99), mais V ARGYAS «< Le mudu à Ugarit. Ami du roi? », UF 13 [1981], p. 165«
1-7 À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré la maison et la terre de Bin-hattiyama, défaillant, à Tubbiyanu812 ; 8-11i1 l'a libéré de chez les tanneurs et l'a placé pa~mi les porte-lance?813, 12-13et il a ~lacé un porte-lance parmI les tanneurs pour le remplacer. 14- SEn
»
»
»
810. Sur ce scribe et sa famille (et la question de savoir s'il y a un ou deux scribes Nucme-Rasap) voir VAN SOLDT, SAU, p. lOs. et p. 30s., et SEL 12 (1995), p. 181. 811. VAN SOLDT, SA U, p. 31. 812. Le texte précédent montre à l'évidence qu'il s'agit d'une confirmation et non d'un transfert, et donc le fait que la formule est figée; on voit aussi que le bien immobilier est lié à un service mais pas à un service particulier. Noter l'absence de clause de garantie, comme dans RS 15.137. 813. !limes zag.lu-ti, dont la lecture et le sens ne sont pas certains, voir HUEHNERGARD, AU p. 67 (sur la succession temporelle irréversible des clauses, ibid., p. 222). D. ARNAUD, Syria 76 (1999), p. 301, n'accepte pas le sens de« lancier» et ajoute: « sous réserve d'inventaire, je verrai dans [I]es !limes zag.lu-(ti) zabar des "fondeurs" (*nâsikiitu) » .
179) ne l'accepte pas: il s'agit à son avis de membres d'une corporation « assez nombreuse et de situation moyenne» (p. 169), supportant des charges comme les autres corporations et villes (p. 178). Il y avait des miidûs du roi et de la reine (cf. RS 16.348 et 20.13) et ils étaient soumis à une contribution annuelle de 5 (RS 16.353), 10 (RS 16.239; 16.143; 16.157; 16.250), ou 20 sicles d'argent (RS 15.137 ; 16.348). Ce Abdi-hagab est-il celui qui, dans un autre document, RS "18.500" (en fait, 18.285, cf. BORDREUIL et PARDEE, TEO, p. 169) = PRU VI, n° 30, p. 32, reçoit des terres d'Ammistamru et doit assumer le service de marchand?
••......
240
1EXTES AKKADIENS
D'UGARIT
annuellement (au roi) 20 (sicles d')argent 15-16et le maire de la ville et le surveillant des domaines n'auront plus pouvoir sur luis 816. 17-f8Sceau de Ammistamru, fils de [Niqmepa], roi d'Ugarit.
LA CONSTITUTION
RS 16.132 = PRU
ET LA PRÉSERVATION
241
III, 140s. et pl. XLIII821
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
1-4À dater d'aujourd'hui, Ammistamru, fils de Niqmepa, roi RS 16.386 = PRU
III, 165s. et pl. CIV
Ammistamru II. Sceau disparu. Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
d 'Ugarit,lesa maryannu, déclaré purs avec Adal-senni et ses 5-8et il 8-1 l' a slacé le statut de fils, qadsu822. Il a parmi trans[féré ] la terre..823[ ], la terre du Rah[banu et] la terre [ (lacune de cinq lignes)
l' -3' [À dater d'aujourd']hui, [Ammistamru, fils de Ni]qmepa, [roi d'Ugari]t [... ] ::F:3'[...,BiJn-ya~uba et Bin[. ..] et ses !ils [sont purs?] pour toujours, 4 -5 quant aux expéditions en Egypte et aux expéditions en Hatti, 6'ou à/pour. .. 817,7'-9'ils ne feron\ auc;un travail pour le palais ou pour le surveillant du palais. [10 -15 ... ] à personne [ ] ilsAapporteront8.18[l'arg]ent ~e ~leJ1r]~ontribution en tant ~ue mudu819 au surveIllant du palaIS 6 et Ils seront purs. 7:-18'Sceau de Ammistamru, [fils de Niq]mepa, roi d'Uga[rit. 19 Munahhi]mu, fils de Yarimmu (scribe)820.
816. hazannu ati u akil eqleti la imallik (de l'ougaritique *malaka) elfsu, voir HUEHNERGARD, AU, p. 267s., n. 262. « Maire »est une traduction traditionnelle de hazannu, un terme étudié par M. VAN DE MIEROP, « The Government of an Ancient Mesopotamian City», dans K. W ATANABE (éd.), Priests and Officiais in the Ancient Near East, Heidelberg, 1999, p. 151s. : à l'époque et dans l'aire géographique qui nous intéresse, « hazannu seems to be a generic term referring ta the chief representative of any cammunity, be he a local man confirmed by the king or a foreign officiai appointed by the court » (p. 158). 817. ZI-ZA-hal-ti-ma étant précédé des clous de glose n'est donc pas un mot akkadien et son sens reste inconnu, voir HUEHNERGARD, UVST, p. 193s., VANSOLDT,SAU, p. 482. Je rattache istu à zakû (VANSOLDTrattache is-tu .... à la-a e-pu-su). Pour les gloses dans l'akkadien d'Ugarit, cf. HUEHNERGARD, AU, p. 91s. 818. Sur la difficulté de savoir s'il s'agit d'une forme de abalu « apporter, fournir » ou de apalu « payer », voir HUEHNERGARD, AU, p. 178s. ; d'après van Soldt, SEL 12 (1995), p. 209, il faudrait préférer abalu, ce que confirme un inédit en ougaritique. 819. Voir RS 15.137; le texte est mutilé mais il s'agit probablement d'un cas similaire. 820. VAN SOLDT,SAU, p. 8.
16-24[D' autre ]part·,? Ad a1-senlll v • [ ]'daI e et [824 ]11 n ,.Ira pas à la suite du roi ; un étranger825 ne pourra pas entrer dans sa maison, son bœuf, son âne, son mouton, grain, vin, huile, cuivre?826, quoi que ce soit, n'entrera au palais. 25-2811a aussi ~ransfér~, le .roi, mais~)lldu filstouJours. d~ Sasiyanu3 dans l~ .:.827, a Adal-senlll et a~ases fIls, pour 29- O(Celm-cI) est très très dévoué au roi son seigneur. 30-31Grand sceau du grand roi, Ammistamru.
821. Seule la face a pu être collationnée sur le moulage; le revers est trop usé. 822. ina qadsutti iHima. Après la mention que le roi a« déclaré purs » Adal-senni et ses fils, la suite du document ne parle que de Adal-senni (voir aussi RS 16.348). HUEHNERGARD, UVST, p. 173 : « he elevated him' from the status of a qds » (cf. CAD Q, 50), AU, p. 206 : « with qadsu-status ». Voir qds (1), « "santo", un funcionario cultual », DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 364. Pour ARNAUD,SMEA 37 (1996), p. 58, n. 63, Adal-senni « est d'abord installé (sakanu) dans les maryannu, puis ensuite "promu" (nasû) ». Apparemment, seul Adal-senni devient maryannu : il n'est pas question de ses fils. Pour maryannu, cf. n. 802. 823. a.sà : ta-xl J, cf. RS 16.243. 824. Voir supra, RS 16.239 p. 229s. 825. ubru ; voir le résumé des diverses hypothèses dans P. VARGY AS, « Immigration into Ugarit », dans K. VANLERBERGHE et A. SCHOORS(éd.), Immigration and Emigration within the Ancient Near East. Festschrift E. Lipinski, Leuven, 1995, p. 395-402 ; il pense que la situation de l'ubru à Ugarit peut se comparer à celle du métèque à Athènes; R. WESTBROOK,«Slave and Master in Ancient Near Eastern Law», Chicago-Kent Law Rewiew 70 (1995), p. 1640 (ubaru : KÜHNE,AOAT 17, p. 29, n. 178). RS 16.157. 826. nig.x ; ce n'est pas nig.gud, comme dans RS 16.353 ; le signe à demi effacé serait plutôt urudu. À propos du cuivre, voir la note 627 (RS 20.16). 827. s[a? i?-nJa? : ra-rPA1-ni It1.mes DI.KUD.MES, cf. VANSOLDT,UF 28 (1996), p. 685, n. 267 .
242
TEXTES AKKADIENS
LA CONSTITUTION
D'UGARIT
LE DON ROYAL AVEC CONTRE-DON Certaines donations royales sont peut-être des confirmations d'un droit de propriété existant; ainsi lorsque le roi, appelé donateur et non vendeur, reçoit du prétendu donataire une somme d'argent, qualifiée parfois de« cadeau honorifique ». S'agit-il en fait de taxes ou de droit de chancellerie en contre partie des privilèges attachés aux biens assimilés à des donations royales828? Ces contre-dons sont de valeur très inégale : 200, 400, 1500 sicles d'argent, 150, 200 sicles d'or, ce qui équivaudrait à au moins 450 et 600, au plus 600 et 800 sicles d'argent829. Les terres sont soumises ou non au service830 ..
ET LA PRÉSERVATION
243
Samumânu ou des mains de ses fils. 16-19 Samumânu a donné 200 (sicles d')argent (comme) cadeau honorifique832 au roi, son seigneur; il n'y a pas de service. 20-21Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit.
A VEC SERVICE
RS 17.01 = PRU VI n° 27, 28s. et pl. X Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
l-11À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Nigmepa, roi d'Ugarit, a transféré des terres dans le terroir de Suqalu, au
1-8À dater d'aujourd'hui, Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a transféré la maison de Hargânu et les terres de Partawa(n)na, ainsi que sa ferme, dans le Rahbânu, à Abbânu. 9-15En second lieu, le roi a transféré la maison de Kelbi-ewri833 ainsi que ses terres dans la ville de Tibaqu à Abbânu. 16-21La maison de Hargânu et les terres de Partawa(n)na, et la maison de Kelbi-ewri ainsi que ses terres dans la ville de Tibaqu passent à Abbânu pour toujours. 22-25À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Abbânu. 26-28Abbânu a donné 400 (sicIes d')argent (comme) cadeau honorifique au roi, son
~o!d du fl~uve ~t du Kuwandu831 , ,terres du fils de Su~u-rab~, a Samumanu, fils de Talab'u et a ses fils, pour touJours. 15À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de
sel~neur. 28- 9Sceau 30(Abbânu)
SANS
SERVICE
RS 16.256 = PRU III, 159 et pl. LXXIX Ammistamru IL Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
828. BOYER, PRU III, p. 286. 829. Le rapport entre or et argent à Ugarit varie entre 1/3 et 1/4, cf. A. STIEGLITZ, « Commodity priees at Ugarit », lAOS 99 (1979), p. 18. y était peu cher et HELTZER (Goods. Priees and the Organization of Trade in Ugarit, Wiesbaden, 1978) PlEnse que l'un des facteurs de la richesse d'Ugarit était sa position entre l'Egypte, où l'or était peu cher. et la Mésopotamie, où il l'était beaucoup plus (un rapport orl argent plutôt de 1/8 ou 1/ 9). 830. Pour d'autres exemples, voir RS« 18.500 » = PRU VI, nO 30,
de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit. assumera le service des administrateurs834.
SANS
PRÉCISION
L'or
p. 32 ; RS 15.122 = PRU III, p. I3ls. (pilku d'administrateur, comme dans RS 17.01). 831. Probablement le Nahr el-Kebir et l'un de ses affluents du cours supérieur, ASToUR, « La topographie du royaume d'Ougarit SOLDT, UF 30 (1998), p. 729 et 741, n. 137 : le Kuwandu le Nahr Zegharo.
liIIiIII
», p. 59 ; VAN serait peut-être
RS 16.167 = PRU III, 62s. et pl. LVII Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales). 832. DUGUD = kubbultulkubuddâtu, HUEHNERGARD, AU, p. 399. 833. ki-il-bi-ib-ri, cf. VAN SOLDT, SAU, p. 350, n. 350. 834. Traduction approximative de lu !là.tam = .fatammu, un terme qui recouvre des réalités différentes suivant les époques; ce qu'il était exactement à Ugarit n'est pas clair, cf. HELTZER, Internai Organization, p. 164s.
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TEXTES AKKADIENS
244
LA CONSTITUTION
D'UGARIT
Sceau du roi. 1-lOÀ dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistamru, d'Ugarit, a transféré les maisons et les terres de Amumiki[et] les maisons et les terres de Abimanu à Ana-Tesub, fils [x x x]-ilu et aux fils de ses fils. 11-14À l'avenir, personne
RS 16.135 = PRU
III,
245
d'Ugarit, a bel et bien donné836la maison et la terre de Harganu, avec tout ce qu'il y a, dans le terroir du Rahbanu à Ewri-muza, son serviteur; 9-1O(celui-ci) a donné au roi 1500 (sicles d')argent. 11-12personne ne pourra le prendre des mains de Ewri-muza, 13-14il en jouira durant les jours de sa vie. 14-
roi ... de ne
pourra le-f,rendre des amains Ana-Tesub et des mains ses fils. 15-1 Ana-TeSub donnéde200 (sicles d')or au roi et ildeassumera la prestation835.
ET LA PRÉSERVATION
16Qui (slcles ~ssignera justice 200? (sicles 17dlargent et 1000 d')or enentre les do~nera mams d'Ewn-muza. 8La berïerie et l'étable sont aussi à lui; 19Niqmepa (les) a données837. 9-20D'autre part, cet homme l'a acquis du roi, 21ill'a acquis pour 15 (sicles d')or.
89s. et pl. XLV
Niqmepa. Sceau dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales). «
RS 16.260
= PRU III, 98s. et pl. LXXXIV
Niqmepa. Sceau dynastique » (original). Palais royal, cour IV (Archives Centrales). «
1-5 À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a donné la maison et les terres de (dame) Suya, (sises) dans le Nahara, à Untënu 6-7et Untënu a donné au roi 2000 (sicles d')argent, prix de la maison et des terres. 8-12Le roi a donné maison et terre de Suya à Untënu, pour toujours, (et) aux fils de ses fils. 13-17personne ne pourra le prendre des mains de Untënu ou des mains de ses fils. 18-20Sceau de Niqmepa, roi d'Ugarit, sur la tablette.
1-5À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré une maison et des terres à Amanihu, son serviteur, 6-8et Amanihu a donné 150 (sicles d')or, cadeau honorifique au roi son maître. 9-11 Personne ne pourra le rrendre des mains de Amanihu. 2-13Sceau de Niqmepa, fils de Niqmaddu, RS 15.118 = PRU
III,
roi d'Ugarit.
131 et pl. XXIV
Ammistamru II. Sceau disparu Palais royal, cour VI (Archives Centrales). EN VIAGER,
EXPLICITE
RS 16.189 = PRU
OU SOUS-ENTENDU
III, 91s.
1-8À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a transféré la chênaie de Serdannu838, avec la vigne
et pl. LXIII
Niqmepa. Sceau dynastique » (original). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales). «
1-8À dater d'aujourd'hui,
Niqmepa,
fils de Niqmaddu,
rOl
835. Pour unussu, voir n. 733. La somme est bien en or (kù.gi), comme dans la copie; cela équivaut à, au plus 800, au moins 600 sicles d'argent. La présence de la clause de garantie laisse entendre que la donation est « pour toujours » comme dans les exemples précédents .
836. Pour la formule i-din.. , u i-din (cf. l'ougaritique ytn ytn), qui se rencontre quelquefois et qu'il ne faut pas corriger en i-si' .. u i-din, voir KIENAST,UF II (1979), p. 435s. La traduction veut rendre l'emphase créée par la répétition du verbe « donner ». Pourquoi, alors qu'il y a la clause étudiée par Skaist, prévoit-on ici qu'il pourrait malgré tout y avoir procès? L'amende encourue serait énorme. 837. Cf. HUEHNERGARD, AU, p. 80, n. 172. Sur i-din à la ligne 16, ibid. p. 253 et n. 193. 838. Pour ce nom propre, voir RS,17.112 = PRU IV, 234 et q. LORETZ, Les serdiïnu et la fin d'Ougarit. A propos des documents d'Egypte, de Byblos et d'Ougarit relatifs aux Shardana », RSO XI, p. I3ls. «
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246
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
(sise) dans Mati-'ilu, à Ipsali 9-lOet Ipsali a donné au [roi N (sicles d')argent]. 11-14À l'ave[nir], personne ne pourra le ~rendre de Ipsali. 5Sceau des du mains roi Ammistamru, fils de Niqmepa. 16Témoin: y aC~ira(nu), scribe839.
LA DONATION FICTIVE Dans certains cas, « après avoir constaté une transaction immobilière (H') il est dit que le roi a fait donation à l'acquéreur des biens dont celui-ci est déjà devenu propriétaire en vertu du contrat rapporté dans la première partie du document » ; il s'agirait donc d'une « donation fictive destinée à procurer à l'acquéreur des droits plus étendus et plus solides que ceux qu'il tenait du premier acte en conférant à cette acquisition le statut juridique privilégié reconnu aux donations royales »840. Cela s'expliquerait parce que l'usage du sceau dynastique plaçait l'acte sous la protection de la dynastie régnante. On peut penser que dans ce cas aussi, l'intervention royale impliquait une taxe.
LA CONSTITUTION
ET LA PRÉSERVATION
247
Tubbiyanu. 16-18À l'avenir, personne ne pourra le prendre des [mains de Tubbiyanu] 19s. [H'] RS 15.119 = PRU III, 86s. et pl. XXV843 Niqmepa. Sceau « dynastique » (original) très effacé. Palais royal, cour VI (Archives Centrales). 1-6À dater d'aujourd'hui, devant Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, Yahesar, fils de Massu'u, a acquis une maison, de Hagbanu, fils de Ini-Sala, pour 11O[+x] (sicles d')argent. [1s-La maison passe, « au soleil du jour »844, à Yahesar et à ses fils, pour toujours. En premier lieu, Hagbanu l'a donnée et, en second lieu845] re,v. ,1'-5'Ni9mepa: fils d~ [Niqmaddu), roi d:Ug&arit,l'a donnee a Yahesar et a ses fIls, pour touJours. 6 - D'autre part, Yahesar a acquis une maison inoccupée?846, de Iddaranu, fils de (dame) Astehe, pour 20 (sicles d')argent. 9'-11 'La maison inoccupée passe, « au soleil du jour », à Yahesar et à ses fils, pour toujours. 12'-17'En premier lieu, Iddara(nu) l'a donnée et, en second lieu, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, l'a donnée à Yahdar et à ses fils, pour toujours et [il n'y a ~as de ser]vice. 8' -20' Sceau de Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d 'Ugarit. Témoin: Karra(nu), scribe.
RS 16.174 = PRU III, 63 et pl. LIX Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
1-8À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistamru, roi d'Ugarit, a transféré les terres de Tagiyanu, fils de Kamalibati, défaillant, à Tubbiyanu, l' administrateur841. 9-12En premier lieu, Tubbiyanu l'a acquis pour 135 (sicles d')argent, transmis à prix total842 13-15et, en second lieu, le roi l'a transféré à 839. 840. Family, 841. 842.
Sur ce scribe, voir V AN SOLDT,SAU, p. 7s. BOYER,PRU III, p. 285. Voir aussi WESTBROOK, Property and the p. 33s. Cf. RS 17.01. i-na sàm.til.la.se : $u-um-mu-ta. Voir la n. 765.
RS 15.139 = PRU III, 166s. et pl. XXXI Ibiriinu. Sceau « dynastique » brisé. Palais royal, pièce 21 (Archives Centrales).
843. Voir WESTBROOK, Property and the Family, p. 33s. (les restitutions ne sont pas indiquées). 844. ina samsi ilmi : cette expression est particulière à Ugarit; faut-il lui donner un sens fort et y voir une allusion au fait que l'acte est fait au grand jour, ou même sous le patronage du dieu soleil? CAD SII, p. 338, cite RS 22.399 +, 1. 8 ina dutu-si U4 adi darlti (inédit communiqué par D. Kennedy) et traduit« à partir d'aujourd'hui ». 845. On peut restituer ainsi, comme l'a fait Nougayrol, d'après ce qui suit. 846. é he-e-ia : HUEHNERGARD, UVST, p. 127.
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248
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
l-6[À dater] d'aujourd'hui, [de]vant Ibiranu, fils de Ammis[tamru], roi d'Ugarit, Sarrakanu a acquis, en prix [total] 3 arpents de terre de Abirpî847, fils de Hagabanu, sis dans le terroir de Labnüma, 7-lOun arpent et demi de terre de AbdiAnati, fils de Gimillu, sis dans le territoire de Labnüma, et un arpent et demi de terre de Sum-Anati, fils de Hagabanu, sis dans le territoire de Labnüma, ll-13avec leurs fermes, leurs olivaies, leurs vignes. l4-l8En premier lieu, Sarrakanu les a acquis et en second lieu le roi les a donnés à Sarrakanu et à ses fils, pour toujours. 19[D'autre pa]rt, le roi a trans[féré ] la maison de la fille de Œu[ ... ]
LA CONSTITUTION
ET LA PRÉSERVATION
249
mais des enregistrements par l' administration, peut-être, d'ailleurs, constitutifs de la vente elle-même. Dans un cas, le prix n'est même pas indiqué849. En revanche, il est généralement précisé s'il y a un service attaché à la terre. Le même document juxtapose parfois plusieurs transactions, chacune pouvant être suivie de la clause de garantie ou de la précision la concernant : deux achats de la même personne à des vendeurs différents ; un achat et une transformation de gage en propriété ; un achat, un don royal de terre et un don royal de personne. De fait, il s'agit d'enregistrer la confirmation royale de la ou des transactions et de préciser le statut de chaque propriété. RS 16.156 = PRU III, 61 s. et pl. LV Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IY et YI (Archives Centrales).
L'ACHAT DE BIENS ET LA LIBÉRATION DE GAGES Outre les donations fictives, plusieurs actes passés soit devant le roi, soit devant témoins, témoignent de vente ou d'achat, parfois de la reprise d'un gage. Dans ce dernier cas, il est dit que le nouveau tenancier« libère » la propriété concernée ; pa{âru, « libérer », est en effet le « terme technique pour la reprise d'un gage848 », alors que « acquérir » c'est leqû, « prendre », et« céder », pasâru.
DEVANT
LE ROI
Les actes rédigés devant le roi et portant donc son sceau comportent en général la clause particulière à Ugarit destinée à conférer un statut juridique privilégié à la propriété qui changeait de mains. Ce ne sont pas des actes de vente ou d'achat, 847. VAN SOLDT,SAU, p. 324, n. 146 : *Abi-rap'i. 848. W.F. LEEMANS, Aperçu sur les textes juridiques d'Emar », JESHO 31 (1988), p. 230s. «
l-lOÀ dater d'Ammistamru,
[d'aujour]d'hui, devant Niqmaddu, fils roi d'Ugarit, (dame) Bitta-rap'i et Subcammu,
les enfants de (dame) Layaya, ont transféré leurs 20 aœents de terres, .dans Tibaqu, à (dam~) Talayaf fille de [Abdi-~U? 50, pour 420 (slCles d')argent, en pnx total. 1-12["'113-1 SubCammu et Bitta-rap'i fourniront la prestation851. 6-18personne ne fourra ôter la terre des mains de Talaya. 9-22Sceau du roi. Témoin: Iliyanu, juge. Témoin: scribe. Témoin: Sapsu-malku, scribe852.
Yarimmu,
849. RS 16.139. 850. Cf. BERGER, WO 5 (1969), p. 273 : [èr].di[ng]ir. Talaya ou Dalaya, HUEHNERGARD, UVST, p. 214. 851. unussu, cf. n. 733. Il est regrettable que les lignes 11-12 soient mutilées: Ilx[_x x] pa-[ ] 12[Tbitta?-ra?]-ab-i [ ], car on aimerait savoir s'il y était question de pilku comme l'a suggéré Nougayrol : si c'était le cas, il faudrait admettre un sens différent pour unussu, sans doute revenir à celui de taxe foncière, du moins dans certains cas. 852. Quelques remarques : le service sera assumé par les anciens détenteurs du domaine (dont une femme) et non par Talaya ; la clause de garantie ne concerne que Talaya et ne mentionne pas des enfants éventuels ; bien que l'acte soit passé devant le roi et scellé, il y a trois témoins, un juge et deux scribes .
IlL.
250
TEXTES AKKADIENS
RS 16.139 = PRU
D'UGARIT
LA CONSTITUTION
III, 145s. et pl. XLVII
251
ET LA PRÉSERVATION
RS 18.21 = PRU VI n° 45, 44s. et pl. XVI
Ammistamru II. Sceau disparu. Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
Niqmaddu III. Sceau dynastique » (original). Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
1-9À dater d'aujourd'hui, devant Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, Kalbiya, fils d'Adada, a acquis 10 arpents de terre dans Sammega des mains de Ahi-malku, de Gallanu et de Abdirap'i, les fils de Turuganu . 1O-121esterres passent à Kalbiya et à ses fils, pour toujours. i3-1411 n'y a pas de service sur ces terres, c'est le service des mur'ü du préfet qu'il assumera853. 15-16Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit.
1-8À dater d'aujourd'hui, devant Niqmaddu, fils de Ibiranu, roi de l'Ugarit, Yakun-ilu, fils de Sarganu, a libéré, pour 80 sicles d'argent, 6? arpents de terre du fils de Takkaranu, sis dans les champs de la c[re]vasse855, des mains de Ma'abu, homme de la ville de Siyannu. 9-13À l'avenir, personne ne pourra prendre cette terre des mains de Yakun-ilu ou des mains de ses fils et petits-fils, pour toujours.14-20D'autre part, Niqmaddu, fils de Ibiranu, roi de l'Ugarit, a transféré, (lui), Ie roi, une terre de 3 arpents de Kas'iari à Yakun-ilu, fils de Sarganu, et à ses fils, pour toujours. 21-27À l'avenir, personne ne pourra prendre ces terres des mains de Yakun-ilu ou des mains de ses fils et petitsfils ; pour toujours. Il n'y a pas de service sur ces terres. 2831D'autre part, le roi a déclaré Hagbanu pur de la condition de serviteur du roi et il l'a donné, le roi, à Yakun-ilu et à ses
RS 16.261+339+241 = PRU
«
III, 159s. et pl. LXXXV
Ammistamru II. Sceau dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales). «
1-16À dater d'au jourd 'hui, devant Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit, (dame) La'eya et Addu-mislam et (dame) Bitta-~idqi, ses enfants, ont acewis la terre de Yaplûnu et de Hismiyanu, de Uzzënu et de Subcammu, les fils de Sasiyanu, avec ferme, oliveraie et vignes, avec tout [ce qu'il y a], moyennant 2 200 [(sicles d')argent?]. 17-19La terre passe à [La'eya] et à Addu-mislam [et Bitta-~idqi] ses enfants, pour toujours. 20-24personne ne pourra pren[dre] cette terre des mains de La'eya ou des mains de Addu-mislam, ou des mains de Bitta-~idqi, ses enfants, pour toujours. 2511n'y a pas de service sur cette terre. 26-29Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit. Yacdidu, scribe854.
853. Pour mur'u, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 148 «( commander (?) ») ; VANSOLOT,SAU, p. 11. HELTZER,Internai Organization, p. 154s. DIETRICH et LORETZ,TUAT 113, p. 2l1s., traduisent Pferdeknecht ». Il y a des mur 'ü du roi, du prince héritier, du préfet. L'étymologie n'est pas sûre (hourrite ?), cf. DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 288, mru (III), miembro de grupo 0 clase (etim. inc. [hurr. (?)] "caballerizo mayor" (?) ». Pour D. ARNAUD,Syria 76 (1999), p. 301, il paraît certain que les mur 'u sont des "gardes du corps" ». 854. Commenté par BOYER,PRU III, p. 305, n. 1 : une fille semble vivre en communauté familiale avec son frère et sa mère et procède à des «
«
«
«
fils856.
32-34Sceau de Niqmaddu, fils de Ibiranu, roi de l'Ugarit. EhliTesub, chambellan-scribe857.
DEVANT
TÉMOINS
RS 15.37 = PRU III 35 et pl. XV ? Empreinte de sceau. Palais royal, pièce 53 (Archives Est).
1-6À dater d'aujourd'hui, devant témoins, Puluzinu a acquis une vigne de Ahliyanu, pour 57 (sicIes d')argent. 7-11La vigne passe à Puluzinu et à ses fils pour toujours. achats en commun avec eux. L'explication la plus naturelle est d'admettre qu'elle a hérité de son père concurremment avec son frère. Mais a-t-elle hérité de plein droit ou en vertu d'une disposition du de cujus? 855. sa ina a.sà.hâ n[i?-i]g-rgisl-$i, HUEHNERGARD, AU, p. 238, n. 113. 856. RAINEY, Gleanings from Ugarit », lOS 3, p. 39, pense que Hagbanu allait être l'intendant de Yakun-ilu. Le texte est commenté par HELTZERdans JESHO 19 (1976), p. 92-94. 857. hi.sukkal lu.dub.sar, voir 16.sukkal l6.dub.sar-rum, RS 15.113, 3, CAD S, p. 356b. »
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252
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
LA CONSTITUTION
12-15Témoin : Tesamanu. Témoin: Armeya. Témoin: Ewritasa1u. Témoin: Beyanu. 16s.[... ]858
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ET LA PRÉSERVATION
28-32Témoin : Atru, fils de Hagbanu. Témoin: NaCam-R[asap?, f]i1s de Guddanu. Témoin: Abdi-ma1ku, fils de Sumu-ra[mu?]. Témoin: Abdi-Nikka1, fils de Pi'daya. Témoin: Munahhimu, fils de Sapidanu.
RS 17.149 = Ugaritica V n° 6, 9s. et 372 Ammistamru II 7 Cylindre anépigraphe. Quartier Résidentiel, Maison de Rasap'abu.
RS 16.145 = PRU III, 169 et pl. L Yaqaru 7 Sceau dynastique » (original). Palais royal, cour IV (Arch. Centrales). «
0Munahhimu, scribe. 1-9À dater d'aujourd'hui, devant témoins, Rasap'abu859 et Pidda, sa femme, ont acquis 4 arpents de terre - avec oliveraie, personnel et régisseurs860 - dans le terroir du Bassin861, de Yarimmanu, fils de Huzamu, pour 400 (sicIes d')argent. 1015Champs et oliveraie passent, « au soleil du 10ur », à Rasap'abu et à Pidda, sa femme, pour toujours. 15- 0Si, dans l'avenir, Yarimmanu et ses fils reviennent sur leur décision, 1000 (sicIes d')argent seront à leur charge et la terre, à Rasap'abu et Pidda ; 21-23si Rasap'abu et sa femme reviennent sur leur décision, il en sera de même pour eux. 2327D'autre part, [aupa]ravant, cette terre était à Izalda, le père de Pidda et maintenant, la terre est revenue à Pidda et [Rasap ']abu?862. o
858. Ni filiation ni titre après le nom des témoins, négligence caractéristique des actes tenus pour peu importants, cf. PRU 111,p. 35, n. 1. 859. VAN SOLDT,SAU, p. 29s. Un reçu trouvé dans la maiso~ RS 17.465 1- 100 (SICIeS = Ugantlca V, n° 13, p. 20s., nous donne son titre: d')argent, pour un achat de laine bleue, (remis) entre les mains de Rasap'abu, fils de (dame) Adada, syndic de Ma'hadu », le port d'Ugarit. uruKAR : Ma'hadu, HUEHNERGARD, AU p. 390, VANSOLDT,UF 28, p. 676. 860. ugula.mes-su et non gis.mes-su pour BERGER,UF 1 (1969), p. 121, confirmé par la collation de HUEHNERGARD, AU, 348 (et la mienne). 861. i-na a.sà.mes ,a-a-i, voir/,a 'ul, HUEHNERGARDUVST, p. 170; creux, bassin, dépression », ~' (1), DEL OLMOLETEet SANMARTIN, DLU, p.412. droit qu'avaient les parents d'un 862. On pense au retrait lignager, défunt de reprendre, dans un délai fixé, l'héritage vendu par lui, à la condition de rembourser le prix à l'acquéreur (Grand Dictionnaire Larousse, tome V, lignager). À la fin de la ligne 27, Z. BEN BARAK, Inheritance by daughters in the Ancient Near East », JSS 25 (1980), p. 25, propose de lire [dumu.mes]-su-nu ou [dumu.mes]-sa, leurs/ses [enfants] », plutôt que [IdRasap?-a]-bu, comme Nougayrol, en ajoutant qu'il n'y a pas assez de place pour cette dernière proposition. La collation du moulage ne m'a «
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1-7À dater d'aujourd'hui, Yaqaru, roi d'Ugarit, le grenier863 de Ilu-malku, fils de Ili-bëlu, coupable864, il l'a donné à DINGIR URSAG865, fils de Talmiyanu, à jamais. 8-9personne ne le prendra. Puis 1O-15DINGIRURSAG l'a transféré à AbdiIrsappaS fils de Sasiyanu, pour 200 (sic1es d')argent fin, prix
total. 1 -17Personne ne pourra le prendre des mains de AbdiIrsap(pa) ou des mains de ses fils. 8Personne ne pourra revendiquer là-dessus866.
pas permis de trancher mais l'espace est suffisant. Pour la famille de Rasap'abu et Pidda, voir NOUGAYROL,Ugaritica V, p. 2-10 ; seules certaines pièces de ce dossier figurent dans ce volume (RS 17.22 +, RS 17.149), car les autres, si intéressantes que soient les restitutions et les conclusions de Nougayrol, sont en trop mauvais état. 863. Pour é.KI.UD : TA-am-GI, cf. HUEHNERGARD,UVST, p. 185. KI.UD, qu'on lit maskanum et traduit "aire à battre" (threshing floor), alors que le sens propre est celui de "lieu de stockage", est en fait (au moins dans ces régions) le vrai nom du grenier, en hauteur, sans doute par protection contre les rongeurs », J. M. DURAND,Documents épistolaires du palais de Mari, t. 1, Paris, 1997, p. 215. TA-am-GI serait alors le terme ougaritique. 864. bêl ami, un terme vague qui peut désigner un débiteur (la traduction de Nougayrol) comme l'auteur d'un crime. 865. La lecture de ce nom propre (Ilu-qarradu 7 pour ARNAUD,SMEA 37 (1996), p. 48, n. 6) n'est pas assurée, cf. HUEHNERGARD, AU, p. 410 (*mih(ï)ru 7). Pour UR.SAG = ougarit. mhr, voir A. RAINEY, Egyptian Evidence for Semitic Linguistics : Review of Hoch », lOS 18, 1998, p. 441 s. 866. Il s'agit donc d'un don royal vendu ensuite par le bénéficiaire. L'acte ne raconte pas ce qui s'est passé mais résume d'abord l'acte ancien. D'après ARNAUD(SMEA 37 [1996}, p. 47s., n. 6), l'acte serait de l'époque de Ibiranu, successeur de Yaqaru, dans la seconde moitié du xve siècle (cf. ARNAUD, SMEA 41 [19991. p. 153-173). Ce document, que tout rapproche des autres documents juridiques des Archives Centrales, dont le plus ancien date de Niqmaddu II (peut-être à une exception près, cf. RS 15.86), serait antérieur «
«
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TEXTES AKKADIENS
LA CONSTITUTION
D'UGARIT
19-26Témoin : Ammiyanu, fils de Tewat(t)i. Témoin: fils de Puluya. Témoin: Anani-Tesub, fils de Haziya. ISpartabi. Témoin: Baclasku. Témoin: Upsanu867, qui a produit le sceau du roi868.
RS 17.22+ RS 17.87 = Ugaritica Sceau-cylindre anépigraphe. Maison de Rasap'abu.
Ir-kabti, Témoin: le préfet,
V n° 5, 8s. et 373
1-2À dater d'aujourd'hui, devant témoins, 3-12Urumiya et Taniya, sa femme, ont cédé un terrain de 5 purïdu de long et 3 purïdu de large -dimensions du/d'un(e) kunahi - à Rasap'abu, pour 30 (sicles d')argent. 13-16Les 5 purïdu [de terrain] pasà Rasap'abu et à ses fils; 17sent, au [soleil du jour], 23Rasap'abu achète ces 5 pu[rïdu de terrain] en vue de bâtir et [ ... ] une e) kunahi de IStar ; c'est consacré à [IStar] et passe
&à?~ IStar869. 4- 9Témoin Témoin
: Ihlyanu[ ... ] Témoin: Abdi-ili, fils de Kallanu. : Yarimmu, fils de Aguya. Munahhimu, scribe.
d'au moins un siècle et unique en son genre. A+on refait un acte ancien? SKAIST(<< A Unique Closing Formula », p. 158-159) commente l'emploi des deux clauses de non-revendication: pour lui la première concerne celui qui a donné la terre à l'origine, c'est-à-dire le roi, qui aurait promis à la seconde personne, Abdi-Irsappa, de ne pas la reprendre. La deuxième clause viserait toute réclamation éventuelle du vendeur DINGIR.UR.SAG. Cette fois le verbe est raglimu, « revendiquer ». 867. upslinu, cf. W. H. VANSOLOT,« Amarna upsu = Ugaritic 'ps, "boundary (stone)" », NABU 1997, 90, p. 84. 868. ARNAUD,SMEA 37 (1996), p. 48, n. 6, traduit« l'acte scellé (précédent) ». 869. Le texte est traduit par HUEHNERGARD, UVST, p. 145. La mention des mesures est exceptionnelle. 5 x 3 = 15 puridu = 1350 m2 (40 purïdu = 1 iku = 3600 m2). Le sens de kunahi est inconnu (cf. HUEHNERGARD, AU, p. 94, N. 212). Il faudrait savoir quelle était la déesse désignée par l'idéogramme d'IStar: Astarté ('[trt, cf. DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 94s.), peut-être IStar/Astarté hurri (cf. n. 432) comme le suggérait Nougayrol, ou, kunahi étant probablement un mot hourrite, Sauska (cf. HUEHNERGARD, AU, p. 363) ; voir aussi n. 330.
ET LA PRÉSERVATION
RS « 8.213 »= RS 8.146870 Sceau. Acropole « Chantier I
= Syria
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18, 247 et 251s.871
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1-13À dater d'aujourd'hui, devant témoins, Yasinu, fils de Baclanu872, a libéré la ferme sise dans les terres ... 873, avec ses champs, avec! son oliveraie874, avec ses vignes, avec son verger, pour 400 (sicles d')argent, des mains de Aziranu et des mains de Abdi-adattu, fils de Purranu. 14-20D'autre part, si à l'avenir Aziranu et Abdi-adattu, fils de Purranu, ou leurs fils, (ou) les fils de leurs fils, reviennent sur leur décision, ils payeront au roi un talent d'argent 21-24et si Yasinu ou ses fils reviennent sur les ustensiles de bronze, ils payeront au roi un talent d'argent875. 25-34 Témoin: Subcammu, fils de (dame) ... 876; témoin: Yarimanu, fils de Qarni-Anu877 ; témoin: Dananu, fils de Iliyanu ; témoin: Urtenu, fils de Amuyu ; témoin: Milkunacmu878, administrateur; témoin: Ili-Sapsu, administrateur ; témoin: Anani-Sarruma, fils de Sibur-Tesub ; témoin: Haya-
870. BORDREUIL et PARDEE,TEO, p. 46 ad RS 8.213 : « "8.213" syllabique est en réalité 8.146 ». 871. Le texte est à rapprocher de RS 17.86 +, 17.102 et 17.325 (achats de terres par la reine, au sceau de Sipi(-BaCal), cf. NOUGAYROL,Ugaritica V, p. 262, n. 2, VANSOLOT,SAU, p. 438s et 513, et D. ARNAUD,« Une lettre du roi de Tyr au roi d'Ugarit: milieux d'affaires et de culture en Syrie à la fin de l'âge du Bronze récent », Syria 59 (1982), R. 106, n. 46. 872. VAN SOLOT,SA U, p. 17, rapproche ce ia-si-nu dumu IdISKUR-Iana du ysn bn b'ln de RS 29.101, 10'. 873. sa ina a.sà.mes hu-wa-rtil, HUEHNERGARD, UVST, p. 123 : //;uwwatu/, en alphabétique /;wt (cf. DELOLMOLETEet SANMARTIN, DLU, p. 185), signifie « pays » mais on peut se demander si c'est bien de cela qu'il s'agit: que signifierait« les terres du pays »? 874. Aux lignes 6-7 lire comme HUEHNERGARD, UVST, p. 184, qa-du a.sà.mes-su qa-du! gissé-er-di-sa. 875. Voir n. 504 et 507, pour le talent d'Ugarit. 876. Thureau-Dangin a lu Zi-zi mais le moulage porte ZI ZI BE. Lecture? 877. BERGER,WO 5 (1969), p. 274. 878. HUEHNERGARD, AU, p. 356, n. 6 : il faut probablement lire Imil-kiSIGs.GA!, qui correspondrait à l'alphabétique mlkn 'm. Voir le texte RS 34.143, publié depuis dans RSO VII n° 6, 27s. qui mentionne 1. 24 Imilku-sigs, Milku-nacim, et VANSOLOT,dans W. MAYERet W. VANSOLOT, « Akkadisches Lexikographie : CAD S », Orientalia NS 60, 1991, p. 118 : Milku-nacmu.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
LA CONSTITUTION
ET LA PRÉSERVATION
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ilu, le kartapp[u] ; témoin: Ababënu, fils de Sateya ; témoin: La'iya, fils de Ammiyanu ; Abdi-Yarih, scribe879.
L'ÉCHANGE
LA RÉALISATION DU GAGE
Les terres pouvaient être échangées, s'il le fallait avec soulte, c'est-à-dire le versement d'une somme compensatoire. L'échange est effectué soit par un tiers (la reine, le préfet), soit par les individus concernés, mais il est confirmé ou présidé par le roi, quand celui-ci n'est pas l'une des parties prenantes. La clause spécifique de garantie déjà mentionnée peut ou non figurer dans l'acte884.
RS 16.131 = PRU III, 138s. et pl. XLII Ammistarnru II. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
1-3À dater d' aY;i0urd'hui, devant Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, 4- Sadêyanu, fils de Muluzi, a donné quatre arpents de terre dans le terroir du Bassin880 à ISmi-sarri pour 270 (sicles d')argent. 9-11 La terre passe, « au soleil du jour », à ISmisarri et à ses fils, pour toujours. 12-14À l'avenir, personne ne pourra la-frr~ndre de ISmi-sarri des ~ains dedans ses fils. 15-1 D autre des part,mains les terres de dame ou. Bm-hattlyama, le terroir du Rahbanu, étaient mises en gage pour ISmi-sarri1820et les terres de Kisena/u, dans le terroir de la casse ?881 - contrepartie882 des terres de (dame) Bin-hattiyama - étaient gages pour Yatarmu, fils de Haliyanu : 21-231es terres de Bin-hattiyama, dans le terroir du Rahbanu, passent à ISmi-sarri et à ses fils, pour toujours, 24-27et les terres de Kisena/u, dans le terroir de la casse? passent à Yatarmu et à ses fils, pour toujours883. 28-29Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit.
879. Sur ce scribe, voir VANSOLDT,SAU, p. 17 et 19. Le texte est commenté par HELTZER,JESHO 19 (1976), p. 94s. 880. Cf. RS 17.149, n. 861. 881. qulqullu, HUEHNERGARD, UVST, p. 174, « cassia ». 882. tapdëtu, qui dérive probablement de l'ougaritique p-d-y, HUEHNERGARD, UVST, p. 166. Voir /p-d-y/, «redimir, rescatar », DEL OLMO LETE et SANMARTlN,DLU, p. 344. 883. Commenté par BOYER,PRU III, p. 306 : les constituants des gages n'interviennent pas, probablement parce qu'ils en avaient perdu la propriété. « Ce déplacement de propriété avait-il lieu de plein droit ou en vertu d'un pacte commissoire exprès ou enfin par suite de l'intervention du roi qui est témoin de l'échange et qui le confirme? »
RS 18.53 = PRU VI n° 24, 27 et pl. IX Niqmepa. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
[lÀ dater d'aujourd']h[ui]
R~~'[ l' -2.'tels e~tre Tesub, fIls debiens,ïmmeubles Urhly[a et entreétaient les mam]s
les ses main.s de fIls.dej ,AI1[a-7 Le r[oi] a reçu mai[sons] et terres de Ana-Tesub et a transféré à Ana-Tesub, fils de Urhiya, une maison et des terres en rem-
~~acement de sa maison et de sa terre. Sceau de Niqmepa, roi d'Ugarit. RS 15.123+16.152 = PRU III, 89 et pl. XXVII Niqmepa. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
l-~ À dater. d'au!ourd'h~i, devant Niqmepa, ~ils de Niqmaddu, roI d'Ugant, 4- Anantenu et Yayanu, (le) fIls de Ayalu, ont échangé885 terre contre terre. 6-7La terre de Anantënu passe à Yayanu pour toujours 8-lOet la terre de Yayanu passe à Anantënu [pour toujours.] 1O-12Anantënu a donné [N] centaines de (sicles d')argent [pour l'ex]cédent de terre de Yayanu : 884. Pour d'autres exemples, voir dans ce volume RS 16.277 et 16.140 (Nuriyanu) ; RS 16.343 (Ummi-Hebat), RS 15.70 (marzahu). 885. C'est le sens probable de l'ougaritique na-ap-{a-ru, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 167 et AU, p. 125 ; M. MALUL, « susapinnu. The Mesopotamian Paranymph and his Role », JESHO 32 (1989), p. 258s.
•••
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
13-15[l'excédent] de terre passe à Anantenu pour toujours, ainsi qu'à ses fils et les fils de ses fils. 16-17Anantënu assumera le service de garnison?886 18-1get Yayanu assumera le service de sa maison. 20-21Sceau de Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit. RS 16.246 = PRU
LA CONSTITUTION
ET LA PRÉSERVATION
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l-5À ~atera donne d'auj?urd'hui, .Ammistamr.u, ~ls d:a ~iq,?ep~ roi d'Ugant, une maison de [Ahlm]anu? Saduya -get Sadûya a do[nné] au roi une ~autre?] maison de Ahima[nu] : [mai]son contre [maison]. 10-1 Perso~ne ne pourra les prendre des [mains du roi] (ou) des mains de Sadûya. Ce don est donné pour toujours892.
III, 95s. et pl. LXXII
Niqmepa. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives
Centrales).
LE PROCÈS893 1-3À dater d'a~ourd'hui, devant Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, 4- Huttënu, fils de Ahamaranu, a donné ses trois à yapac-malku, a.rpents d.e terreg-14et avec Yapac-malku sa ferme inoccupée88? fils de Smaru, a donne trOIs arpents de terre, dans les terres ... 888et 500 (sicles d')argent à Huttenu en contrepartie de sa terre889. 15-17Yapac-malku n'assumera pas le service de cers terres890.] 18-19Les terres de Huttenu passent à Yapac-malku et à ses fils, pour toujours891, 20-23et les trois (arpents de) terre, dans les terres ... de Yapac-malku passent à Huttënu et à ses fils. 24-25Sceau de Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit. RS 16.383 = PRU Ammistamru Palais royal,
II. Sceau « dynastique au nord-est de pièce 49.
III, 164 et pl. CIII (original).
»
IÛ.meS UN-tu/tù, « garde, garnison », cf. HUEHNERGARD, AU, 134; HELTZER, Internai Organization, p. 119s., et VITA, El 156. RS 15.119, n. 846. 888. ha-ar-ZA-ti : dénote un type de champs; pour les diverses racines possibles, voir HUEHNERGARD, UVST, p. 190. Le terme est enregistré sous /:lr~, « cortar, morder », dans DEL OLMO LETE et SANMARTlN, DLU, p. 180. 889. Cf. RS 16.131, n. 882. 890. Noter qu'il est dit« Yapac-malku n'assumera pas le service de ces terres » et non « il n'y a pas de service (SUL .. ) ». Voir aussi RS 16.140 : « Nüriyiinu est libre de toute obligation de service de/pour la maison de Abdi-Nikkal. »
886. Pour p. 66 et n. Ejército, p. 887. Voir
891. « et à ses fils, pour toujours
»
a été rajouté.
Quelques jugements concernent des actions en revendication d'immeubles. Le formulaire, très simple, est décrit et commenté par Boyer dans PRU III, p. 284. La sentence est présentée comme l'œuvre personnelle du roi mais il est possible que la présence du roi fût purement fictive (comme pour d'autres actes). « On ne trouve trace, ni des argumentations invoquées par les deux adversaires, ni d'une motivation quelconque de la sentence. L'acte apparaît, non comme un procès-verbal ou un résumé de la procédure, mais comme un simple titre de propriété remis au gagnant du procès pour lui permettre de défendre son droit contre toute réclamation ultérieure ». Il est pourtant fait mention du rôle des témoins, et dans un cas de celui, complémentaire, de la tablette. On constate que, comme de coutume, celui qui détenait légitimement la terre recevait une tablette qu'il devait conserver dans ses archives personnelles, à Ugarit ou ailleurs; ce type de document, qui ne pouvait figurer dans les archives du palais, n'a pas été retrouvé. Si ces actes étaient dans les archives du palais, c'est parce qu'ils n'avaient pas été remis aux gagnants des procès, sinon provisoirement, mais étaient destinés à l'administration centrale. La sécheresse toute administrative de ces quelques brefs documents, où il est clair que seuls comptent les noms des parties
892. Ou : « Personne ne pourra les prendre des [mains du roi] (ou) des mains de Sadûyii, pour toujours. Ce don est (bel et bien) donné. »
260
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
et le résultat du procès, ne nous renseigne guère sur les détails de la procédure judiciaire.
LA CONSTITUTION
RS 16.245 = PRU
ET LA PRÉSERVATION
III, 94s.
Niqmepa. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives
261
et pl. LXXII Centrales).
RS 16.356 = PRU III, 71s. et pl. XCIX Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
1-3 À dater d'aujourd'hui, devant Niqmaddu, fils de Ammistamru, roi d 'Ugarit, 4-6 Agi- Tesub, fils de Il~iyu, a intenté un procès à Agi-Tesub894, fils de Abdi-malku, à propos de la terre de Il~iyu 7-8et c'est Agi-Tesub, fils de Abdimalku, qui l'a emp0rt.é dans le ~rocè~, s~r la foi de ses té~o~ns. 9La terre ayant passe895, 10-1 le rOI Nlqmaddu a transfere la tablette à Agi- Tesub, fils de Abdi-malku896. 13-17 À l'avenir, personne ne pourra prendre la terre des mains de Agi- TeSub, fils de Abdi-malku, ou des mains de ses fils.
1-3 À dater d'aujourd'hui, devant Niqmepa, [fils de Niqmaddu,] roi d'Ugarit, 4Yatanu et [(dame) Sanantu se sont fait un procès 5au sujet] de la terre [de ... ] (lacune) 2'-3'[Le roi a] tranché en faveur de Sanantu, 4'-5'sur la foi de [sa) tablette et sur la foi de [ses témoins,] 6'-7' et le roi a donné à Sanantu une tabl[ette (de confirmation)]897. 8'-11 'Personne ne pourra le prendre des mains de Sanantu ou des mains de ses fils, pour toujours. 12'Grand sceau du roi. 13'Témoin : Sapsu-malku, scribe.
RS 16.205+192
= PRU III, 153s. et pl. LXVIII
Ammistamru II. Sceau « dynastique Palais royal, pièce 62.
893. Ce passage du livre concernant cf. S. LACKENBACHER,« Les textes judiciaires
les procès a été publié, d'Ugarit », dans F. JOANNES
(éd.), Rendre la justice en Mésopotamie. Archives judiciaires du ProcheOrient ancien (Ille-1er millénaires avant J.-C), PUV, Saint-Denis, 2000, p. 163-169. 894. Il s'agit sans doute d'homonymes, car s'il y a bien Ia-gis-dIM à la 1. 4 pour le fils d'l1~iyu et Ia-gft-dIM lU aux lignes 5, 7 et 16 pour le fils de Abdi-malku, le nom de ce dernier est écrit Ia-gis-dU à la ligne Il ; pour NOUGAYROL, PRU III, p. 71, n. 2, « les contestants auraient porté, pratiquement, le même nom, et cela expliquerait que les témoins seuls, qui connaissaient directement le bénéficiaire de l'acte contesté, et non la tablette, où son nom pouvait être confondu avec celui du plaignant, soient évoqués dans le verdict royal ». Il s'agit bien du même nom, cf. M. GIORGIERI, « Hurritische Personennamen in den Amarna-Briefen », SMEA 41 (\ 999),
p.65s. 895. HUEHNERGARD, AU, p. 201 et n. 425. 896. On notera l'emploi de la formule nasû-nadanu à propos d'un document. Elle est utilisée ici pour indiquer que le document de propriété change de mains, même s'il s'agit certainement d'une nouvelle tablette rédigée après le verdict royal. Pour moi, il est clair, comme l'indique le fait de mentionner seulement des témoins, qu'aucune des parties ne pouvait auparavant faire produire une tablette de ce type, dont par ailleurs aucun exemplaire antérieur à Niqmaddu II ne se trouvait dans les archives du palais (sauf, peut-être, RS 16.145 et RS 15.86); mais ce n'était pas l'avis de Nougayrol (cf. n. 894).
» (original).
1-3À dater d'aujourd'hui, devant Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, Attunu, fils de Abdi-Rasap, [Abd]i-ilti898, fils de Abdi-Bacal, 4-6[et .. .il]anu, les fils (adoptifs?) de Suwandanu, 7-9[ont inten]té [un procès contre1 Abdi-malku, fils de Dalili [et son frère, et contre] Ari-sarri O[au sujet de ..] de (leur) père (adoptif)/de Abu899 11-12[et] Abdi-malku [l'a empor]té [dans le proc ]ès, sur la foi de ses témoins. 13-14Le roi a déclaré Abdi-malku pur. 14-17En premier lieu, les fils (adoptifs?) de
897. Sanantu, peut-être veuve puisqu'on ne nomme ni son père ni son mari, capable en tout cas d'aller elle-même en justice, gagne son procès sur la foi de ses témoins et d'une tablette en sa possession. Cette tablette n'était sans doute pas de même nature que celles octroyées par le roi: en admettant qu'un procès ait été possible malgré la garantie royale, il serait surprenant qu'un document portant le sceau dynastique ait nécessité un appel à témoins. Il s'agissait sans doute d'un document privé conservé par Sanantu. 898. Ou Abdi-An(a)ti, cf. BERGER, WO 5 (1969), p. 277. que abu, « père », 899. Il ne reste que [ ... ] sa lu a-bi ; il est exceptionnel soit précédé du déterminatif lu, « homme » (habituel devant les noms de profession, attesté mais exceptionnel devant « frère » et « époux »), et ne soit pas suivi du possessif« leur ». S'agirait-il des membres d'une firme dirigée par Suwandanu et d'un procès entre hommes d'affaires?
262
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
Suwantanu l'ont déclaré pur et en second lieu, Ammistarnru, fi[ls de Niqmepa] l'a déclaré pur. 17-21Qui suscitera un [pro]cès contr[e Abdi-m]alku et son frère, et contre [Ari-sarri] donnera un talent d'or [au] ro~ 22-23et il donn[era] cinq talents d'ar[gent?] à Abdi-malku, 2 (celui) qui suscitera un procès. 25EA-GARzi19OO, le [... ]. 26Yac~ira(nu), scr[ibe]901.
L'adoption était aussi un moyen de ses biens: pour Liverani902, ce qu'on ralement une vente de terres, mais on tion sans entrer dans la question patrimoine.
consolider ou d'accroître présente ainsi est généne peut parler de l' adopde la transmission du
3
LA TRANSMISSION DU PATRIMOINE
Toute propriété doit être transmise au sein de la famille et la clause de garantie mentionne la plupart du temps les enfants de l'intéressé. Sur le statut des personnes et le droit de la famille, les textes ne nous apportent que des données fragmentaires. À Ugarit, la famille est nucléaire, la puissance paternelle très forte. Dans la famille royale et les grandes familles, polygamie et pluralité de descendance sont habituelles; le divorce ou la répudiation sont pratiqués, ce qui pose le problème de la transmission héréditaire903. Le fait qu'il soit possible d'avoir plusieurs femmes de statut juridique différent entraîne la nécessité de différencier
900. HUEHNERGARD, AU, p. 383, É.A.GAR-zi; dÉ. A = Kusar? 901. Le document étant mutilé, la nature du litige n'est pas claire; son objet est peut-être, comme l'a proposé l'éditeur du texte, une terre ayant appartenu au père adoptif des plaignants, mais il n'en est plus question ensuite. Quoi qu'il en soit, le document ne comporte pas la clause spécifique de garantie royale et envisage donc la possibilité d'un nouveau procès contre les gagnants, ce qui serait puni d'une amende versée au roi et au principal intéressé trop énorme pour être autre chose qu'une clause de style (pour le talent à Ugarit, voir RS 17.61). Il a pour but de notifier la confirmation par le roi de l'issue du procès: les plaignants, sur la seule foi des témoins, ont dû reconnaître que leur adversaire était « pur ». On constate que les plaignants avaient mis en cause trois personnages mais qu'un seul, Abdi-malku, compte vraiment. 902. SdB IX, col. 1343.
les fils. Le reste de la population semble avoir moins ~atiqué la polygamie, sans doute pour des raisons économiques9 . Si le mariage ne produisait aucun enfant, et sans doute aussi dans d'autres circonstances, on avait recours à l'adoption. Les textes qui nous sont parvenus concernent l'adoption d'un fils par un homme ou par une femme, d'un petit-fils par son grand-père maternel, d'un frère par un homme ou par une femme. On « prend» ou on« s'attache» quelqu'un comme fils, on « fait » de quelqu'un son frère905 et cela s'effectue
903. Cf. le dossier« Abdu », un personnage qui eut pour épouses deux femmes libres et une servante affranchie, chacune ayant un fils. 904. LIVERANJ, SdB IX, col. 1320. 905. Voir VAN SOLDT, SAU, p. 444 ; adopter comme fils se dit tantôt leqû ana mârüti, tantôt rakâsu ana mâri, adopter comme frère epesu ana ahhüti «< typical for western peripheral texts », ibid., n. 116).
264
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
tantôt devant le roi, tantôt devant témoins. L'adoption peut servir à toutes sortes de fins (elle n'est parfois qu'une vente déguisée) et elle crée des situations qui varient selon les cas. Sa résiliation injustifiée n'est pas toujours pénalisée et quand elle l'est, les conséquences sont moins graves qu'en Babylonie. Les trois exemples d'adoption en fraternité représentent trois cas différents, car les solutions envisagées en cas de dénonciation de l'accord ne sont pas les mêmes, sans que l'on puisse savoir si cela dépendait, par exemple, de ce que l'adopté apportait ou de ce que cela représentait par rapport aux biens de l'adoptant. Le contexte paraît bien différent de celui des contrats d'adoption en fraternité connus à Nuzi906. Ces contrats jettent quelques lueurs sur les usages en matière de succession. « Nous n'avons à peu près aucun renseignement sur les règles qui présidaient à Ugarit à la succession ab intestat907 », mais van Soldt fait noter que les contrats d'adoption comme fils ne mentionnent pas explicitement 1'héritage, même s'ils montrent que le droit à hériter est sous-entendu, alors que les adoptions en fraternité, dans deux des trois cas, le mentionnent clairement908. Il en déduit que l'ordre de succession était probablement, comme dans l'Ancien Testament et la Sippar vieux-babylonienne, fils, filles, frères, oncles (etc.). « Nos renseignements sont imprécis sur l'existence d'une vocation héréditaire entre époux » et on ne sait quels étaient les droits de la veuve en l'absence d'une disposition expresse909. Certains documents montrent l'existence d'un droit d'aînesse. On aimerait savoir, par ailleurs, si l'expression miirü-su, « ses fils », désigne exclusivement les descendants mâles ou signifie« ses enfants », car la question de l'héritage des filles n'est pas claire91O. On ne sait pas si les femmes succédaient normalement à leurs parents lorsqu'elles avaient des frères. Un document précise exceptionnellement : « personne parmi les 906. À propos
des adoptions
en fraternité,
and the Farnily, p. 127s. et 140 ; VEENHOF, p. 152s. 907. BOYER, PRU III, p. 304. 908. SAU, p. 427, n. 52. 909. BOYER, PRU III, p. 302. 910. Sur ce problème
Farnily, p. 158s.
en général,
«
voir WESTBROOK, Property The Care ot the Elderly »,
voir WESTBROOK, Property and the
LA TRANSMISSION
265
DU PATRIMOINE
fils de Sigi(nu), (donc) parmi les frères de Sinara(nu), n'aura quoi que ce soit, tout est à Sinaranu et à ses fils, pour toujours! Ni fils ni fille de Sigi(nu) n'aura (quoi que ce soit)911 » ; un autre nous montre une fille vivant apparemment en communauté familiale avec sa mère et son frère912. On constate aussi qu'« un descendant par les femmes n'était pas normalement appelé à la succession de son aïeul913 ». Les conditions dans lesquelles une femme hérite de biens de son oncle paternel (RS 15.89) ne sont pas précisées. Un chef de famille pouvait désigner les biens que sa veuve ou son descendant prendrait dans sa succession. « Au cas de pluralité de fils, il est dressé un acte pour chaque attributaire de sorte que le dossier constitué par ces actes contient un véritable partage d'ascendant914. » Ces actes ne prenaient effet qu'au décès du disposant et pouvaient jusque-là être révoqués. « L'intervention du roi confirmant l'attribution de chaque lot, rend le partage inattaquable. »Il y avait en outre la possibilité de ce que Boyer décrit comme « l'apportionnement entre vifs d'un fils qui sort de la famille et prend jouissance immédiate de son lot, sans attendre la mort de son père, perdant ainsi tout droit à la succession de celui-ci91S ». Dans d'autres cas aussi, il est prévu qu'un individu devra sortir de la famille: un fils qui maltraite sa mère, un adopté qui rejette son adoptant ou qui en est rejeté916. Sortir de la famille du point de vue légal impliquait apparemment d' accomplir certains gestes symboliques: déposer son vêtement, se laver les mains, saisir ses (?) oreilles et sortir dans la rue faisaient sortir un de ses membres - par naissance ou par adoption - de la sphère légale de la famille, son statut passant de celui de membre de plein droit à celui d'étranger, ce qui impliquait bien
911. RS 15.138+16.393
B.
912. Voir RS 16.261 + et le commentaire de Boyer, n. 854. 913. BOYER, PRU III, p. 305, cf. RS 16.295. 914. BOYER, PRU Ill, p. 305, à propos du dossier Abdu (p. 301s.). 915. PRU III, p. 305, cf. RS 16.129. 916. S. Lafont me fait noter comment le vocabulaire courant de l'affectivité est passé « haïr ».
dans
le vocabulaire
juridique:
ainsi,
«
rejeter
»
c'est
266
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
LA TRANSMISSION
sûr la perte de tout droit sur les biens de la famille917. Tout lien familial était désormais rompu.
DU PATRIMOINE
d')argent ; 11-12si Ilkuyu rejette Y aC~iranu, son père, 13-14il lavera920 ses mains et s'en [ira] dans la me921. 15-17D'autre part, si Yac~iranu meurt, Milkinari922, sa femme,
pourra quitter sa maison923 ; 18-21si IIkuyu la rejette,
D'UN
elle
reprendra le~ 80 &sicles d')arge~t qu'elle a apportés à ~ac~iran.u et elle s'en Ira. 1-23Alors MIlka, pure par rapport a la maI-
LES ADOPTIONS ADOPTION
267
son de son Eère concernant l'argent de son don nu~tial qu'elle aurait pris9 4, 24-25dans la tristesse de son cœur 25, pourrait habiter la maison de son père926.
FILS
Devant le roi. RS 15.92
= PRU III, 54s. et pl. XXI
Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
920. i-ma-AS-SI pour imassi, voir le commentaire de HUEHNERGARD, AU, p. Ill, n. 47. Pour ce geste, MALUL, p. 97s. 921. i-na sila i-p[a-!ar] ; pour HELTZER, JESHO 19 (1976), p. 90, pa!tiru
1-3À dater d'aujourd'hui, devant Niqmaddu, fils de Ammistarnru, roi d 'Ugarit, 4-6y aC~iranu918, fils de Hallamanu, s'est attaché comme fils IIkuyu, fils de Yasüb-ilu : il se l'est attaché par une adoption pleinière919. 7-9Si dans l'avenir, y aC~iranu rejette IIkuyu, son fils, lOil lui donnera 100 (sicles
917.
Voir A. DRAFFKORN KILMER, « Symbo]ic
Gestures
in Akkadian
», JAOS 94 (1974), p. 177-183; Contracts from Alalakh and Ugarit M. MALUL, Studies in Mesopotamian Legal Symbolism, AOAT 221, 1988, 93s., en particulier p. 109 ; K. VAN DES TooRN, « The Significance of the Veil in the Ancient Near East », dans D. WRIGHT, D. FREEDMAN et A. HURVITZ (éd.), Pomegranates Golden Bells, Studies in Biblical, Jewish, and Near Eastern Ritual, Law and Literature in Honor of Jacob Milgrom, Lake, 1995), p. 337s. ; H. A. HOFFNER, « Nachlass _ DI Bei den », RIA 9, 1998, p. 44 (nai-). 918. Le nom est écrit ia- 'a-si-ra-nu 1. 4, ia-$f-ra-nulna ailleurs. 919. am-ma-TI: « définitive » est la traduction de Nougayrol. CAD A/2, p. 75b, Y voit une expression ougaritique ; HUEHNERGARD, UVST, (Winona Hethitem
p. ]89, trouve cela plausible et relève qu'il s'agit certainement d'une forme particulière d'adoption mais il préfère ne pas traduire; VAN SOLDT aussi (SAU, p. 500 et n. 68). J. SANMARTIN,« Glossen zum ugaritischen Lexikon (VI) », UF 21 (1989), p. 336-337, propose de lire am-ma-di, d'une racine /' -m-dl (cf. l'akkadien emëdu), et de traduire marüt am-ma-di « bestan-
dige, pleinière dauerhafte, Adoption ». On peut donc penser tion avec "ernste" droits successoraux.
à une adop-
est utilisé pour signifier le fait de se libérer de ses obligations familiales, y compris de ses droits de propriété. MALUL, p. 109 : un fils chassé dans la rue ou y allant de son plein gré sort légalement de la famille, voir aussi RS 17.159 et RS 8.145. Comme i] n'est plus un membre de la famille, son statut est celui de n'importe quel étranger de la rue. 922. mi-il-[k]i-[i]n-a-ri (collation), cf. RS 17.67. La lecture de ce nom est incertaine, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 263, n. 218, qui suggère Milkï(yi)n'ar (?). 923. Nougayrol lit is-tu é-sa l[a?] U$-$[et traduit« ne quittant pas sa maison ». HUEHNERGARD,AU, p. 158, n. 178, p. 244 et 349 (collation), lit t[ù]-U$-$[,« wants to leave ». D. Arnaud (séminaire) « ne sera pas forcée de ... ». VAN SOLDT, SAU, p. 500, lit comme Nougayrol et traduit« will not leave the house », ce qui paraît la meilleure traduction ad sensum, mais va contre la collation de HUEHNERGARDet les formes féminines en tulta des autres verbes ayant entre la et tu. Noter cela signifie-t-il que 924. PRU III, p.
Milkil pour sujet. Sur le moulage, on ne peut trancher que le texte dit é-sa, « sa maison (à elle) ». Peut-être Milkil pourra se remarier et emporter ce qui est à elle. 301. V AN SOLDT SAU, p. 500: « And should Milkti
thus have taken the silver of her dowry, then she will be free (of daims) with regard to her father 's house and she will live in mourning in her father's house. 925. Ma]gré CAD N/2, p. 275b, avec Nougayrol et HUEHNERGARD, UVST, »
p. 153. 926. BOYER, PRU III, p. 301, commente ainsi: « quand elle les [ = les 80 sicles] reprendra après la mort du mari, elle aura réglé le compte (zakû) de ]a tirhâtu qu'elle avait emportée de la maison de son père »et p. 302s. : « Le père de l'adopté n'intervient pas dans l'acte, soit qu'il soit mort, soit que le fils fût sorti de sa filiation. Il s'agit ainsi de ce que le droit romain appelle une adrogation. (... ) La femme de l'adoptant (... ) n'acquiert pas qualité de mère adoptive. »
268
TEXTES AKKADIENS
LA TRANSMISSION
D'UGARIT
DU PATRIMOINE
269
nir, perso[nne] ne pourra prendre sa maison, [sa] terre, tout ce qui est à lui des [mains] de Ana-Tesub ou des mains de ses fi(ls], pour touj[ours]930.
RS 16.200 = PRU III, 64s. et pl. LXV Niqmaddu n. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
lÀ dater d'aujourd'hui, 2-4Ananaya, fille de Dâdi, a pris comme fils Subcammu, fils de Abdi-hamanu. 4-8En premier lieu Ananaya l'a pris et, en second lieu, Niqmaddu, fils de Ammistarnru, roi d'Ugarit, le lui a donné comme fils. 9-11 Subcammu a fait entrer 500 (sicles d')argent dans les maisons d'Ananaya. 12-17À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Subcammu et des mains de ses fils, pour toujours. 18-20D'autre part, si Subcammu [rejet]te Ananaya [sa mère?, 20-22elle re]~rendra la donation que son mari lui 3l faite927 et elle s'en ira, 3-24sa et lui sa terre à Subcam~mu. 25-26[En premier lieu][maison] son mari a fait[seront [sa donation 27- 8et en second] lieu, le roi lui a donné [cette] donation928.
Devant témoins. RS 17.88 = PRU VI nO 37, 38s. et pl. XIV n? Sceau anépigraphe.
Achat et adoption. Ammistarnru Palais royal, pièce 90.
1-7À dater d'aujourd'hui, devant témoins, Abdi-Yarih a acquis Ahaltenu des mains du fils de [... ] pour 10 (sicles d')argent et il se [l'est attaché co]mme fi[ls] lacune
l'
2'
r3' -5 ... 'Témoin: ] avec
ses f[ils?]. Zubabânu, administrateur ; témoin: Ar(i)pabanu, administrateur; témoin: Iltahmu, scr[ibe] ; témoin: Ewri-munu?, fils de K[is]un[u ?].
RS 16.295 = PRU III, 70s. et pl. XCV Niqmaddu n. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
1-3À dater d'aujourd'hui, devant Niqmaddu, fils de Ammistarnru, roi d'Ugarit, 4-9Abdiya, fils de Kiryanu, a transféré sa maison, sa terre, ses bœufs, ses ânes, ses moutons, tout ce qu'il y a, à Ana-Tesub, le fils de sa fille. 9-lOAbdiya s'est at[taché] Ana-Tesub comme fils l1-l2et Abdiya a donné 120 (sic1es d') 0[r929]et 20 (sicles d')argent au [roi?]. 13-17À l'ave927. Le mot est vague (na-da-an-sa) mais peut-être s'agit-il d'un douaire. 928. Voir BOYER,PRU Ill, p. 303s. : une femme, probablement veuve, adopte un homme qui lui apporte une somme considérable, mais en réalité, il doit s'agir d'un achat d'immeuble. Le fait que l'adopté puisse expulser sa mère adoptive en lui laissant seulement prendre la donation que lui avait faite son mari ne se comprend que si l'adoption n'est ici qu'une fiction juridique, masquant une vente, elle-même déguisée en donation fictive (p. 285 et 303). Cf. d'ailleurs la présence surprenante de la clause personne ne pourra le prendre ... ». Pour SANMARTIN,UF 21 (1989), p. 336, n. 13, il s'agit d'une firme «< les maisons d'Ananaya ») dans laquelle l'adopté investit ses 500 sicles. 929. La somme est importante, voir le commentaire de NOUGAYROL, PRU Ill, p. 71, n.!. « or » est en partie restitué (il ne reste que kù) mais c'est le plus plausible. «
•..
ADOPTION
D'UN
FRÈRE.
Devant le roi. RS 16.344 = PRU Ill, 75 et pl. XCVI Ar-halba. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
1-6À dater d'aujourd'hui, devant Ar-halba, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, Ili-Rasap, fils de Sudumi s'est attaché Ar(i)-Tesub comme frère. 7-11À l'avenir, si Ar-Tesub rejette Ili-Rasap, son 930. BOYER,PRU Ill, p. 303 : « L'absence de toute obligation d'entretien et de toute réserve d'usufruit au profit du disposant prouve qu'il s'agit d'un acte de disposition à cause de mort et non d'une libéralité entre vifs. (...) Il est clair qu'ici l'adoption n'est qu'un procédé permettant de créer une vocation successorale exclusive qui n'aurait pas existé sans cela. » Cela dit, rien ne prouve que la mère de Ana-Tesub était encore vivante .
271 270
TEXTES AKKADIENS
LA TRANSMISSION
D'UGARIT
frère, il (=Ar-Tesub?) saisira ses oreilles et il s'en ira93 1216et si Ili-Rasap rejette Ar- Tesub, son frère, il donnera 1000 1
;
\sicles 7 Sceaud')argent du roi. à Ar-Tesub et à ses fils et Ar-Tesub s'en ira932.
Devant témoins RS 21.230 = Ugaritica V, nO 81, 173s. et 402933 Cylindre Quartier
anépigraphe. Résidentiel,
Maison
de Rap'anu.
1-5 À dater d'aujourd'hui, devant [témoins, (dame)] Inuya a pris comme frère Yad(d)u-BaCaI934, en adoption pleinière935 pour [toujours?] ; il n'y a entre eux ni aîné ni cadet. 6-12Yad(d)uBacal a fait apport de : 1000 (sicIes d')argent et 3 talents de bronze; 4 servantes, 6 serviteurs, 100 ovins, 9 bovins, 2 ânes, 20 sièges, 2 lits, [N] tables; c'est l'apport de Yad(d)u-BaCal à la maison de Inuya936. 13-16[D'autre part?, s]i Inuya [rejette]
931. Pour ce geste symbolique, dont la nature exacte n'est pas claire, voir MALUL, Studies in Mesopotamian Legal Symbolism, p. 100s., et sa bibliographie; les avis diffèrent sur celui qui l'accomplit, l'adoptant ou l'adopté, voir la bibliographie p. 101. Pour Malul, c'est l'adopté qui doit saisir ses propres oreilles. 932. BOYER, PRU III, p. 304 : « La fraternité adoptive n'entraîne nullement dans le cas présent l'égalité de droits entre frères adoptifs. » En « si l'initiacas de dissolution de la communauté par volonté unilatérale, tive de cette dissolution est prise par l'adopté, il est chassé sans avoir aucun droit au patrimoine commun. Quand c'est l'adoptant qui dénonce l'accord, il garde les biens communs à charge de payer une indemnité pécuniaire [1000 sicles d'argentl à l'adopté qu'il élimine. Nous ignorons si cette somme constitue une évaluation forfaitaire des apports de l'adopté au fonds commun ou si elle comporte une pénalité due pour la violation de J'accord ou une indemnité pour les profits que l'adopté pouvait attendre de la continuation de la communauté ». Yoir aussi DRAFFKORN KILMER, lAOS 94 (1974), p. 180; SANMARTIN, UF 21 (1989), p. 336, n.l3. 933. Le texte est traduit et commenté dans WESTBROOK, Property and the Family, p. 130s. 934. Iia-du-dISKUR = ydb'l, RAINEY, lOS 5, p. 29. 935. Yoir RS 15.92, n. 919 et VAN SOLDT, SAU, p. 427, n. 52. 936. Pour la syntaxe de ce passage, voir HUEHNERGARD,AU, p. 268.
~-
DU PATRIMOINE
Yad(d)u-BaCal, son frère, elle payera une amende de (N] (sicIes d')argent entre les mains de Yad(d)u-Bacal. 17-23D'autre part, tout ce qui appartient à Inuya et qui appartient à Yad(d)uBacal : terres, maisons, serviteurs, servantes, bovins, ânes, tables, sièges, tout ce qu'il y a, est/sera partagé (à égalité)937. 24-27Si Yad(d)u-BaCal rejette Inuya, sa sœur, et (déclare] : « je ne veuX pas habiter938 avec toi » (iL.], Yad(d)u-BaCal et il s'en i(ra dans la rue?] ; 28-31et si Inuya m(eurt?939 (sans enfants?) tout sera?] à Yad(d)u-BaC(al, et?] si Yad~~u(-Bacal meurt? (sans enfants?)] tout sera à (Inuya?]. 32- [D'autre p]art: à pré(sent. .. a pr]is? Giy(a ... ]bronze ( ] tabl~ ... pour? la mai]son de Suwas[uwa? ..... ] .. ·son père ( ] 37-3 (lacune) 40-41 (très mutilé) Témoin: Yanhamu, fils de Su( ]. Témoin: Ku(r?)wanu, fils de Di( ... ]. Sceau de Kurwanu( ]. Yasmucu, scribe940. RS 25.134 = Marchands. diplomates et empereurs, 341-344 Sud Acropole,
au nord de la Maison
d'Agap-sam.
l-6À dater d'aujourd'hui, devant Arzawa, le maire d'Ugarit, et devant témoins, Rap'anu a fait d'Abï-malku son frère941. 79Abï-malku a fait entrer cent (sicles) d'argent dans la maison de Rap'anu. 10-13Si Rap'anu rejette Abï-malku, ~elui-ci) prendra ses cent (sicles d')argent et il s'en ira; 14-1 si Abï-malku rejette Rap'anu, Rap'anu (gardera) sa maison (et) ses terres et
937. Le partage est-il fait ou à faire, ce n'est pas clair, cf. HUEHNERGARD, AU, p. 180. 938. a-si-ib, quand on attendrait ussab ou asbiiku, serait un jussif ougaritique, HUEHNERGARD, AU, p. 157. 939. Peut-être b[a.us] « meurt », comme dans RS 25.134, qui suggère les restitutions proposées. 940. C. H. GORDON considère cette adoption comme un mariage déguisé, cf. « Marnage in the guise of Siblingship », UF 20 (1988), p. 53-56. Cf. aussi Iraq 39, p. 198. 941. Il est difficile de savoir de quel Rap'anu il s'agit; deux scribes connus à Ugarit s'appelaient respectivement Rap'anu et Abî-malku (PRU YI, n0 50, 1. 27). Le scribe Rap'anu aurait-il adopté pour frère le scribe Abî-malku?
272
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
LA TRANSMISSION DU PATRIMOINE
Abï-m~lk~ prendra ~es cent ~sicl~s d')ar.?ent et il s'en ira94~. 20Qu'a dIeu ne plaIse! 21-2 [SI] Rap'anu meurt sans aVOIr [d'enfa]nt? tout son bien (ira) à Abï-malku ; 24-25[si] Abïmalku rmeurt?l, ses cent (sicIes d')argent (iront) à Rap'anu. Témoin: Kukulu; témoin: Ihïyanu; témoin: Irittenu ; témoin : Yaplutu ; témoin : Mutsalimu ; témoin : Yarimmanu ; témoin : Ilu-tâbu.
mes deux fils, Yadlïnu, l'aîné et Yanhamu, le cadet, celui d'entre eux qui siégerait en procès contre Pidaya ou traiterait pidaya, leur mère, avec mépris944 payerait 500 sicles d'argent au roi, placerait son vêtement au verrou de la porte et s'en irait
273
dans la rue945 ; 24-26mais celui d'entre eux ~ui aura honoré pidaya, sa mère, à celui-làfilselledefera son don94Témoin: . » 27-32Témoin : Iltahmu, Serdan(n)u. AbdiAn(a)tu947, fils de Bursumi[ ]. Témoin: Kalbeya, fils de Yasme[ ]. Témoin: Adduminu, fils de Haliya[nu]. Témoin: Kalbeya, fils de Abusk[an]u. Burqanu, scribe948.
LES LIBÉRALITÉS DONATION EN FAVEUR DES ENFANTS AVEC DROIT D'AÎNESSE DONATION EN FAVEUR DE L'ÉPOUSE.
RS 17.36 = Ugaritica V, n° 7, lOs. et 373 RS 8.145 Sceau. Acropole « Chantier 1 ».
= Syria 18, 246 et 249s.
1-3À dater d'aujourd'hui, devant témoins, Yarimmanu a parlé comme suit: « 4-13à présent, tout ce que j'ai, que (dame) Pidaya a acquis avec moi, mes bœufs, mes ovins, mes ânes, mes serviteurs et mes servantes, (mes) trépieds943 de bronze, chaudrons de bronze, cruches-tallu de bronze, mes coffres, la terre de Bin-Hara~ïna, qui (est) dans le territoire du Rahbanu, je (l')ai donné à Pidaya, ma femme. 14-23A présent, (quant à)
942. Il n'y a donc pas de pénalité en cas de rupture unilatérale du contrat. L'adoptant garderait ses biens, puisque rien n'est précisé à ce sujet, et l'adopté partirait avec les 100 sicIes qu'il avait apportés; s'il dénonçait l'accord, l'adopté s'en irait avec son argent. Quel que soit l'auteur de la rupture, le résultat serait donc le même: chacun garderait ce qu'il possédait au moment du contrat. Apparemment, car le texte est mutilé, si l'adoptant meurt sans enfant, l'adopté hérite de tout et si l'adopté meurt (il n'y a pas de place pour « sans enfants »), l'adoptant hérite des 100 sicles d'argent. 943. On comprend généralement saplu, « bol », mais la proposition de M. LIVERA NI (<< The wife of Milki-ilu and other pledges », NABU 1997, 130, p. 122) de voir dans le couple ruqqu-zablu (et non sap lu) le chaudron et son trépied est plus satisfaisante.
Cylindre anépigraphe. Quartier Résidentiel, Maison de Rasap'abu.
Ibiriinu949?
l-3À dater d'aujourd'hui, devant témoins, Abazuya a fixé le sort de sa maison: « 4-5à présent, dans le grand champ950, j'ai donné 1 arpent de terre à l'aîné, Abdi-ili951. 6-9Ma mai-
944. qullulu ; pour les temps des verbes, voir HUEHNERGARD, AU, p. 253 ; pour la construction des lignes 24-26 et 14-21 (casus pendens), ibid., p. 269. 945. VAN SOLDT,UF 22 (1990), p. 328, n. 50 : nahlaptu est un « loose outer garment », dont l'équivalent en ougaritique est inconnu (fJpn ?). 946. Comme l'avait vu VANSOLDT(SAU, p. 480), le bord de la tablette porte sum-sa. 947. Plutôt que Abdi-iltu (dingir-tu4), cf. RS 16.205+192, n. 898. 948. Pour Burqiinu, voir RS 17.251. BOYER,PRU III, p. 302 : le mari lègue toute sa fortune à sa femme; leurs fils n'en jouiront qu'après leur mère qui pourra en priver celui qui la traiterait mal, le mauvais fils devant en outre payer une lourde amende au roi. Noter que ce don des acquêts au dernier survivant montre que l'épouse n'hérite pas automatiquement; on peut supposer que si les deux fils se conduisent correctement, l'héritage sera partagé selon l'usage d 'U garit. 949. Cf. VANSOLDT,SAU, p. 29. 950. ina a.sà.hâ: ra-ba-ti = d'après HUEHNERGARD, cela signifie ou dans le grand champ », ou « dans le champ de la Dame »; voir son commentaire, UVST, p. 176. 951. E. W. DAVIES,« The Inheritance of the First-born », lSS 38 (I993), p. 188s. «
274
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
son, ma terre, tout ce qui est à moi, (est à partager) entre Abdiili et Uzzënu. 1O-12D'autre part, si Abdi-ili produisait une autre tablette, 1000 (sicles d')argent (seraient) à sa charge. » 13-17Témoin: Ana-Tesub, fils de Taqqanu. Témoin: AbdiPidar, fils de -qadisti952. Témoin: Butalu, fils de Kelbi. Témoin: Ahi-malku, fils de Badidanu. Témoin: Ili-Sapsu, scribe953.
RS 17.38 = Ugaritica V n° 8, 12 et 373 Ammistarnru II? traces de sceau-cylindre. Quartier Résidentiel, Maison de Rasap'abu.
1-4À dater d'aujour[d'hui], [... ] esclave[ ... ]à [... ]
Abi-malku,
DU PATRIMOINE
d')argent .,. (de) son père954. 10-13Si, à Nüriyanu se retournent contre Nüriyanu, seront à leur charge 14-16et si Nüriyanu maison de son père, 10 (sicles d')argent 17-19Témoin: Nacamanu fils de Pan-ili. fils de Turuganu. Abdi-Anati, scribe956.
275
l'avenir, les frères de 50 (sicles d')argent se retourne contre la seront à sa charge955. Témoin: Yabni-ilu,
DIVERS
RS 15.89 = PRU III 53 et pl. XX fils de [... ] a donné
lacune rev. l' -5' [ ... ter ] res [ et ]' Vignes []... a, B'm-anu~r ... J et un arpent de terre de [ ] entre [ses?] trois fils[ ... ]. 6 -9 L'aîné, selon sa qualité d'aîné[ ... ] à présent [... ] oliveraie, Atiya [... ] et 30 (sicles d')argent. Deux vêtements [... ]
(suite très mutilée)
AVANCEMENT
LA TRANSMISSION
D'HOIRIE
RS 16.129 = PRU III, 32s. et pl. XLII Sceau anépigraphe. Palais royal, pièce 73.
1-3À dater d'aujourd'hui, Yanhanu, fils de Taqqanu, a déclaré pur Nüriyanu, son fils. 4-9Nüriyanu est pur en ce qui concerne la maison, les terres, tout ce qui est à son père, 25 (sicles
952. VAN SOLDT,SAU, p. 29, n. 236, rapproche Abdi-pidar, fils de qadisti, et Ahi-maJku, fils de Badidânu, de bn qdst et bn bddn, les mur'a slikini. 953. Il s'agit sans doute d'un testament qui n'est pas le premier et annule le précédent, plus favorable à l'aîné.
Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
1-9À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistarnru, roi d'Ugarit, a transféré la maison, la terre, tout ce qui était à Ilifille de salim, frère de, Dalïlu, défaillant, à Abatu-malku, DalIlu957. 1O-16A l'avenir, si Ahatu-malku le désire, elle le don-
954. La ligne 9 n'est pas claire; Nougayrol a proposé [si(?)]-ir-ku kasap(?) la-bi-su et traduit« Et (il a reçu aussi) 25 (sicles d')argent en sus de s~ part, don d'argent de son père »; outre que le premier signe n'est pas SI (voir d'ailleurs PRU III, p. 33, n. 1) mais quelque chose de plus long qui commence sur la tranche et se voit mal sur le moulage, ce n'est pas kÙ.ud (= kaspu) mais US. 955. Cela signifie+il qu'il avait cinq frères? 956. BOYER,PRU III, p. 305 : il s'agit probablement de « l'apportionnement entre vifs d'un fils qui sort de la famille et prend jouissance immédiate de son lot, sans attendre la mort de son père, perdant ainsi tout droit à la succession de celui-ci. (... ) Il est clair qu'ici zakû exprime à la fois la libération du fils aJlotti à l'égard de toute réclamation intentée par ses frères et l'extinction de toutes les actions qu'il pouvait avoir contre eux. » Cf. FISHER,JSS 3, p. 113-122 ; DAVIES, JSS 38 (1993), p. 188s. D'autres documents en mauvais état comme RS 17.77 = PRU VI n° 43, p. 42s., RS 27.053 = PRU VI n° 53, p. 53s., et RS 20.176 = Ugaritica V n° 86, p. 180s., semblent avoir le même sujet. 957. « Nous ignorons s'il s'agit d'une succession à cause de mort, et, dans l'affirmative, si l'intervention du roi a pour but de modifier ou de confirmer la dévolution normale de l'hérédité », BOYER,PRU III, p. 305. Il s'agit sans doute d'une femme sans ressources, veuve sans enfants ou Jamais mariée, qui hérite à condition que le bien ne puisse sortir de la famille; elle devra donc le léguer, non pas à qui elle voudra, mais à qui prendra soin d'elle parmi les hommes de la dite famille.
276
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
nera à Nuristi, (ou), si elle le désire, elle le donnera aux fils de Yarim-malku ; elle le donnera à qui l'honorera958. 16-19 À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Abatu-malku, pour toujours ; ils fourniront la prestation959 de la maison.
RS 16.158 = PRU III, 62 et pl. LVI Niqmaddu II? Sceau dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales). «
1-6À dater d'aujourd'hui, devant Niqmaddu, roi d'Ugarit, Anani-Hebat960, fille de Ili-nâru, a pris la maison de Ili-nâru, son père, de Abdi-hagab, fi[ls de ... ] en échange de [son] don nuptial961. 7-10Anani-Hebat est pure envers Abdi-hagab et Abdi-hagab est pur envers Anani-Hebat. 11Grand sceau du roi.
277
LA TRANSMISSION DU PATRIMOINE
donné les parts de ses frères962 ; 9-11 ils sont purs quant à IhïyanU et ~es fils., 12Chacun e,st pur quant à l'autre. 13-1SEn aucun cas Ils ne reclameront 1 un contre l' autre963. 16-19Qui entreprendra un procès donnera un talent d'argent et 1000 (sicles d')or au roi 20-21et sa maison et ses terres seront à son frère. 22Sceau du roi.
RS 17.378A = PRU VI n° 49, 48s. et pl. XVII ? Sceau-cylindre anépigraphe. Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
(le début manque et les premières fragmentaires) ,
lignes conservées
sont trop
r~' ] ]100? (siclesKüncammu d')argent [5, d] ... a pr]is 6 talents ,de çl![ivre? c'est sa part. 8 -10 A pré/5 il a volé, sent, (les?) 2 arpents de terre de Ilu-salmu, avec la terre de
e
LES PARTAGES RS 15.90 = PRU III, 54 et pl. XX Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, pièce 21 (Archives Centrales).
1-4 À dater Ammistamru,
d'aujourd'hui roi d'Ugarit,
devant Niqmaddu, fils de 5-8'Ibïyanu, fils de Sinaranu, a
958. u-kab-bi-it-sa (collation et HUEHNERGARD, AU, p. 346). kubbutu est l'un des verbes traditionnellement employés pour désigner la conduite à tenir envers les personnes qu'il faut entretenir (cf. paliihu et paqiidu), voir VEENHOF, the Care ot the Elderly »p. 119-160; les idées générales et les conclusions de ce livre valent aussi pour Ugarit, même si aucun article ne 1ui est spécifiquement consacré. 959. unussu, cf. n. 733. 960. A-na-ni-hé-BI (= batx?), cf. HUEHNERGARD, AU, p. 375 et n. 36 ; voir aussi (dame) Anani-Hebi/Hebat, p. 315 et n. 1149. 961. Pour terhatu, voir RS 16.141, n. 796 ; BOYER,PRU III, p. 301 : « une femme reçoit "pour sa terhatu", la maison de son père, des mains d'un personnage dont la qualité n'est pas précisée ». Anani-Hebat auraitelle épousé le créancier de son père?
Kutanu, je les ai donnés à Küncammu ; Il' une ~ai,re de bœufs, 1 chaudron de bronze [pesant] 50[0 (sicles)], 2 1 trépieJ964 de bronze pesant 500 (sicle~), 13'1 table, 1 lit, 2 sièges, 14'1 serviteur, 1 servante, 15 je l'ai donné comme part de Küncammu 16'et il est pur en ce qui concerne mes maisons, 17' mes terres, tout ce qui est à moi. 18' [Témoin] : Yanhammu, fils de Gisena965. [19'Témoin : Ku]rwanu, fils de Baclaski/u. rZ0'Témoin : Am?]miyanu, fils de Purranu (3 dernières lignes trop mutilées).
RS 17.388 = PRU VI n° 50, 50s. et pl. XVIII966 ? Sceau-cylindre anépigraphe. Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
«
962. IhIyanu est sans doute l'aîné, qui lotit et, en tant qu'aîné, est avantagé. A Unique Closing 963. Pour l'usage de ragiimu, voir SKAIST, Formula », p. 158. 964. Voir n. 943. 965. gi-se-na = même nom que ki-se-na? 966. Sur les anomalies de ce texte écrit par un scribe peu familier avec la langue qu'il devait utiliser, voir les remarques de NOUGAYROL, PRU VI, p. 50, n. l, HUEHNERGARD, AU, p. Il, n. 13, VANSOLDT,SEL 12 (1995), p. 207. «
278
TEXTES AKKADIENS
LA TRANSMISSION
D'UGARIT
1-6À dater de [ce] jour, devant témoins, Akuttenu, Ammiyanu et Buraqiinu967, ses! frères, ont déclaré pur Tutu, leur frère. 7-11 Tutu a donné 20 (sicles d ')argent à Akuttenu, à Ammiyanu et à Buraqiinu 12-l3et il est pur, Tutu, en ce qui concerne ses! frères, pour toujours. 14-18Si à l'avenir ils
DU PATRIMOINE
279
un outil-ni 'tu975 100 sicles; 14-18trois lits de buis976, dix sièges, une table ; des bœufs ainsi que leur pasteur, serviteur d' Astarté977,
reviennent. sur leur décision et interpel~enë68 ront 50 (slcles d')argent entre les mams de Tutu, Tutu. ils 19-~~eIls verseront 50 (sicles d')argent ['H] et Tutu [... ]. 21-28Témoin : Buraqiinu, fils de Agayanu969. Témoin: Anani-[H" fils de Akut-menni Témoin: Tesi[ya]nu?, fils de Ananitënu. Témoin: T[ut]u, fils de [P]uk/ganu? Témoin: Zukurïya, fils de Tuwanu. Témoin: EHiyanu, fils de [xx]wanu. Témoin: Abi-malku, scribe. Témoin: Bubuwa, fils de Ananiyanu. RS 20.235 = Ugaritica V n° 84, 178s. et 403 Pas d'empreinte. Maison de Rap'anu,
pièce 4.
1-2À dater d'aujourd'hui, en deux moitiés [H'] : 3-7Iliya: 3 chaudrons de bronze pesant 1 100 (sicles) ; 3 trépieds970, 900? (sicles) ; 1 cuv[ette, N] (sicles) ; un'H971, 300? (sicles) ; 8-l3un ,.,972, 100 sicles ; un (récipient-)qû, 100 (sicles) ; une casserole?'H973, 100? (sicles) ; un objet de cuivre974, 350 (sicles) ;
967. VAN SOLDT, SAU, p. 320, n. 136 : Burqanu hourrite?
ou Purra-kani,
un nom
968. te-$a-bi-tu4, voir HUEHNERGARD, AU, p. 160, et pour le sens de $ablitu, « apostropher », DURAND, RA 84 (1990), p. 59. 969. a-ga-ia-na et non a-ga-ia (collation). 970. Voir n. 943.
971. kur-ku-bu. 972. ih?-nu-tu4. 973. HUEHNERGARD, UVST, p. 163 : mar-hi-is is-ia-ti-mi « may denote a cooking utensil with parts that were pressed or squeezed together, perhaps clamps» d'où « i pane?) with clamps(?)>> et commentaire. 974. sa-al-su-ma, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 304 ; D. SIVAN,« A new Study of Ugaritic Words in Syllabic Transcription », UF 21 (1989), p. 363. lIUV) : DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 493s.
975. HUEHNERGARD, UVST, p. ISO, ; SIVAN, UF 21 (1989), p. 361. 976. Traduction conventionnelle, mais contestée par certains, de raska-
rinnu ; pour l'usage du buis « for interior work and fine furniture » voir R. MOOREY, Ancient Mesopotamian Materials and industries, Oxford, 1994, p. 359. 977. Cf. n. 869.
4
PROPRIÉTAIRES QUELQUES FONCIERS978
Dans la période somme toute assez courte documentée par les textes juridiques, on constate que la propriété foncière a tendance à se concentrer entre les mains de certains personnages. Comme on pouvait s'y attendre, il s'agit de membres de la famille royale, de fidèles du souverain ou de fonctionnaires, à l'occasion d'une confrérie et, fait notable, ce sont parfois des femmes. La lecture des contrats montre en effet qu'à Ugarit, richesse et pouvoir d'action ne sont pas uniquement l'apanage des hommes. Les femmes de la classe la plus favorisée, celle qui apparaît dans les textes979, ont leur propre fortune. Il y a d'abord ce qu'elles reçoivent lors de leur mariage, de leur père ou de leur mari, et qu'elles récupèrent si elles sortent de la famille de leur mari, soit pour cause de divorce980, soit par exemple lorsqu'une veuve est rejetée par un fils adoptif981. SaCiya elle-même, une esclave, a des biens propres: il
978. Aux personnages présentés ici, on pourrait ajouter, comme l'a fait Nougayrol, Adal-senni (cf. RS 16.132 et RS 16.243, plus le petit fragment RS 15.x = PRU III, 210, qui mentionne parmi d'autres terres « la terre de Adal-senni » (1. 3'), ainsi d'ailleurs qu'une« saline [de] Taghu1inu ». RS 11.839 = PRUIII 194s. mentionne« le fils de Adal-senni ») et Amutarunu. 979. Pour les esclaves, voir RS 11.856 (vente) et RS « 8.208 »= 8.303 (une femme affranchie et mariée). 980. Cf. RS 16.143. 981. RS 15.92.
282
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
est vrai qu'elle est au service du roi, qui l'affranchit982. Même si la question de l'héritage des filles n'est pas claire, on constate que les femmes peuvent hériter, sans doute de leur père983, ou de leur mari984, et bénéficier de donations: de leur mari985,de leur beau-père986, de leur frère987. Elles possèdent donc des immeubles988 avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que les hommes989. On les voit acheter des terres avec leur mari990, leurs enfants991 ou seules992, échanger leurs domaines993, les mettre en gages994 ou les vendre995. Elles adoptent996, s'endettent997, gagnent un procès998. Sauf lorsqu'un mari ou des enfants sont mentionnés comme partenaires999, ces femmes agissent seules, comme si elles ne dépendaient de personne. La question est de savoir si, dans la plupart des cas, il s'agit ou 982. RS 16.267. Le terme d'esclave est employé faute de mieux, voir p.329. 983. Il est difficile de savoir si les filles recevaient une paltie de l'héritage du père et si dumu.mes désigne les enfants et pas seulement les fils ; voir RS 16.261+339+241, qui fait penser qu'une fille avait peut-être hérité concurremment avec son frère, et RS 16.295 où un grand-père maternel adopte le fils de sa fille. 984. RS 8.145 : Yarimmanu laisse les acquêts à sa femme Pidaya ; dans RS 16.353, le fait qu'il soit précisé que si Taguhlinu est déloyal envers le roi d'Ugarit, aucun membre de sa famille y compris (dame) Adattiya ne pourra en hériter, prouve que le contraire était possible - si c'était sa femme. 985. RS 16.200, RS 16.263. 986. RS 15.85. 987. RS 15.85, cf. BavER, PRU Ill, p. 301s. 988. 15.139 «< la maison de la fille de USu[ ... ] » ); RS 18.22 : « 20 (arpents de) terres de la fille de Kabulu, homme de Raqdu ». RS 16.131 : « les terres de (dame) Bin-hattiyama ». RS 16.158. 989. RS 16.262 : des femmes peuvent être « défaillantes ». 990. RS17.149 : Rasap'abu et sa femme Pidda achètent la maison qui était jadis au père de Pidda. 991. RS 16.261+339+241. 992. RS 16.156. 993. RS 16.343. 994. RS 16.140 : terres de la fille de Tagisanu en gage. 995. Seule: RS 16.233 ; avec son mari: RS 17.22 + RS 17.87 (Urumiya et sa femme Taniya vendent une parcelle de terrain). 996. RS 16.200 : Ananaya adopte Subcammu ; RS 21.230 : Inuya adopte Yad(d)u-BaCal comme frère. 997. RS 17.329 : ~n homme garantit sa sœur (?) 998. RS 16.245 : Sanantu gagne son procès. 999. RS 17.149; RS 16.261+339+241.
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
283
non de veuves et c'est celle qui se pose aussi lorsqu'il s'agit de la première d'entre elles, la reine.
LES REINES
1000
La polygamie était normale dans les familles royales mais les différentes femmes du roi n'avaient pas le même rang; il n'y avait qu'une seule reine et il semble qu'elle ait gardé son titre et sa fonction jusqu'à sa mort, comme la reine hittite, la femme principale du roi régnant ne &ouvant être appelée reine qu'après la mort de la reine mèrel 1. Qu'elles aient ou non porté le titre de reine, les épouses des rois d'Ugarit ne sont pas aussi connues qu'on pourrait l'imaginer et le doute subsiste encore sur certains couples royaux. Si l'on sait que Kubaba fut l'épouse de Ar-halba et Ahat-milku1oo2celle de Niqmepa, nous ignorons le nom de la« fille de la Grande Dame », l'épouse répudiée d'Ammistarnru n1OO3 et il convient de réexaminer les deux documents qui mentionnent la reine Pi~idqi. Dans l'un, RS 15.86, le roi d'Ugarit est « Ammistamru, fils de Niqmepa »; dans l'autre, c'est « Niqmaddu, fils de Ammistamru », soit Niqmaddu n. Si Pi~idqi était la femme de ce dernier, comme on l'a proposé, cela signifierait qu'elle avait survécu non seulement à son époux mais à son successeur Niqmepa, ce qui est possible, mais aussi que deux épouses royales, en l'occurrence Pi~idqi et Ahat-milku, pouvaient porter en même temps le titre de reine. Il est plus plausible d'en faire la femme de Ammistarnru 11004.L'épouse de Niqmaddu 1000. Voir W. VANSOLDT,« The Queens of Ugarit, »JEOL 29 (1987), p. 68-73 ; «Tb~r, Queen of Ugarit? », UF 21 (1989), p. 389-392; SAU, p. 12-19; HELTZER,Internai Organization, p. 181s. ; VITA, dans WATSON et WVATT,Handbook, p. 469s., 481. 1001. LIVERANI,SdB IX, col. 1336s. ; VANSOLDT,JEOL 29 (1987), p. 72. Pour la tawannanna hittite, cf. RS 17.340, n. 167. 1002. Voir n. 320 et 1029. 1003. Voir p. 108s. 1004. M. DUKSTRAest arrivé aux mêmes conclusions, voir« Marginalia to the Ugarit Letters in KTU (II) », UF 21 (1989), p. 151. On sait main-
284
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
QUELQUES
II était peut-être égyptienne1005 et les choses ne sont pas claires pour les épouses des derniers rois d'Ugarit. La reine Sar-elli 1006 était sans doute la femme d'Ibiranu, mais ce n'est pas certain 1007 ; la princesse hittite Ehli-Nikkal est souvent considérée comme l'épouse divorcée de Ammurapi mais elle pourrait bien avoir été l'épouse de Niqmaddu III, qui serait ce « gendre du Soleil » dont une lettre du roi de Karkemis à son fils et successeur évoque le souvenir1008. L'existence d'une reine Asdada a été postulée à partir d'un contrat inédit par van Soldt, pour qui elle pourrait avoir été l'épouse de Ammurapi 1009. Deux de ces femmes étaient des princesses d'Amurru, Ahat-milku et
tenant qu'Ammistamru l, comme Ammistamru II, avait succédé à un Niqmepa, cf. ARNAUD,SMEA 41 (1999), p. 163 (dans sa liste, il s'agit d'Ammistamru Il et Ammistamru III, voir n. 12). 1005. Un fragment de vase égyptisant retrouvé dans le palais, daté de la fin de la 18e dynastie, qui porte la figure d'une grande dame égyptienne et dont l'inscription hiéroglyphique mentionne Niqmaddu le grand du pays d'Ugarit », a été considéré comme un vase célébrant le mariage de Niqmaddu II avec une princesse égyptienne. Il est peu probable qu'un roi d'Ugarit ait épousé une fille de pharaon (cf. la lettre d'el Amarna EA 4). Voir les commentaires de VANSOLDT,SAU, p. 13, n. 115 (avec la bibliographie antérieure) et de SINGER,PHU, p. 625s. 1006. Pour les références dans les textes ougaritiques, voir VANSOLDT, JEOL 29 (1987), p. 71, n. 18 et SAU, p. 16 (RS 11.875; RS 15.08 et 17.139; la stèle RS 6.021 et l'incantation RS 34.126, aussi en ougaritique) ; il ne s'agit pas d'un cognomen des reines d'Ugarit ni d'une traduction hourrite d'Ahat-milku, cf. VANSOLDT,JEOL 29 (1987), p. 71s. 1007. Elle n'a pu épouser que Ibiranu ou Niqmaddu III. L'étude des personnages de son entourage incite à en faire la femme d'Ibiranu (VANSOLDT, SAU, p. 18) mais d'après FREU, Semitica 48 (1999), p. 34, n. 75, c'était celle de Niqmaddu III. 1008. Cf. p. 127 et n. 386. Ce gendre du Soleil ne peut être que Ibiranu ou Niqmaddu III. FREU,p. 27s. et n. 51, admet le divorce Ammurapi - EhliNikkal et pense que le roi épousa ensuite une princesse d'Amurru. 1009. VAN SOLDT,SAU, p.18s. et RS 22.02. Une certaine Asdada effectue le transfert d'un domaine contre 180 sicles d'argent; la tablette est scellée du sceau de la reine et à la fin du texte, après une seconde transaction, en partie mutilée, et la liste des témoins, il est précisé que le bénéficiaire de l'acte paye 20 sicles d'argent à la reine (ce qui fait penser à la contribution d'un mûdû, cf. RS 16.348). Les arguments de van Soldt sont valables mais il est étonnant que Asdada ne reçoive pas son titre et que la mention de la reine », dans les deux cas, ne soit pas précédée de son nom, quand le seul contrat scellé par Ahat-milku précise bien « Sceau de Ahat-milku, reine d'Ugarit (voir RS 16.197). «
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PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
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l'épouse répudiée, Ehli-Nikkal était une « fille du Soleil », mais on ignore l'origine des autres. Le père de Kubaba ne devait pas être un roi sinon ce serait précisé; quant à Sar-elli, si c'est bien d'elle qu'il s'agit dans un document où la reine de l'Ugarit achète l'un de ses compatriotes, nommé Uri-Tesub, à un grand personnage de la cour du Hatti, il est regrettable que rien ne permette de savoir d'où cet Uri- TeSub était originairelOIO. On connaît le sort de la« fille de la Grande Dame », on ne sait ce qu'il advint de Kubaba, mais les autres survécurent à leur époux, comme Pi~idqi : Ahat-milku joua un grand rôle auprès de son fils Ammistarnru II et il n'est pas impossible qu'elle ait vu l'accession au trône d'Ibiranu1011, Sar-elli vivait encore quand Ammurapi devint roi. De fait, il n'est pas toujours possible de discerner si ce que l'on sait de« la reine » concerne l'épouse en titre du roi régnant ou la reine mère. La documentation est fragmentaire et elle ne concerne guère, comme reip.e ou reine mère« en exercice », que Pi~idqi, Ahatmilku et Sar-elli. Kubaba n'apparaît que dans un document unique à plus d'un titre, puisque c'est une déclaration solennelle de Ar-halba, scellée du sceau dynastique, destinée à régler le sort de sa veuve. La« fille de la Grande Dame» et Ehli-Nikkal ne sont documentées qu'au moment où elles quittent l'Ugarit. Comme toutes les fiancées, chacune apportait des biens qui restaient sa propriété pleine et entière. La tablette énumérant les éléments du trousseau de Ahat-milku que fit rédiger et sceller de son sceau dynastique le roi d' Amurru en donne une idée, mais il ne s'agit que d'objets: ce qu'avait« fait entrer» EhliNikkal et que Ammurapi lui restitua prouve qu'une princesse recevait aussi des serviteurs et du bétail1012. Les biens apportés par la fiancée royale lui étaient restitués en cas de divorce; le fait que la « fille de la Grande Dame » perde ce qu'elle avait acquis ensuite en Ugarit est-il habituel ou s'agit-il d'une sanction? Quelle que soit la situation d'Ehli-Nikkal, elle récupère les biens meubles mais doit rendre les maisons-fortes qu'elle avait détenues en Ugarit, qui constituaient probablement tout ou partie de son douaire. 1010. RS 17.231. 1011. RS 12.33. 1012. RS 17.355.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
La reine a sa« maison », avec majordome et/ou préfet, ses serviteurs, son sceau, sans doute un secrétariat car elle a sa propre correspondancelO13. Elle a des domaines, dont elle dispose à son g~é, e~ ell.e échange ?u achète comme n'im~orte quel pr~prié~ taIre. A l'mstar du rOI,elle a ses marchandsl 14 et ses müdu, qUI lui versent une certaine somme, vraisemblablement chaque année; mais son pouvoir n'est pas seulement économique. Les reines d'Ugarit, du moins certaines d'entre elles, jouèrent un rôle politique. Lorsque Ammistarnru eut maille à partir avec ses deux frères, c'est la reine mère Ahat-milku qui prit les choses en main, même si l'affaire dut être entérinée par le pouvoir hittite1015. Fait exceptionnel, un échange de terres effectué, officiellement du moins, par Ammistarnru II et comportant la clause de garantie royale, n'est pas scellé du sceau dynastique mais du sceau de « Ahat-milku, reine d'Ugaritl016 ». Lorsqu'un souverain hittite écrivait à« la reine d'Ugarit »1017, était-ce à un membre de la famille royale ou à celle qui exerçait le pouvoir en cas d'absence ou d'incapacité momentanée d'un roi trop jeune ou malade? On connaît le rôle de Pudu-Heba aux côtés de Hattusili puis de leur fils Tudhaliya : Ahat-milku et Sar-elli ont joué le leur. Ce que l'on voudrait savoir, c'est si toutes ces prérogatives étaient l'apanage de la reine mère, comme on le présume souvent, ou bien de celle qui, épouse ou veuve, portait le titre de reine. PI~IDKI
RS 15.86 = PRU III, 51s. et pl. Ammistamru Palais royal,
Xrxl018
F. Sceau « dynastique » (original). cour VI (Archives Centrales).
1013. Voir aussi RS 34.154, d'une princesse hittite, et RS 32.204, double lettre de Kila'e au roi et à la reine (RSO VII nO 18 et 19). Sur le rôle de la reine, qui représenterait les femmes d'Ugarit, voir L. SHEDLETSKY et B. LEVINE, « The msr of the sons and daughters of Ugarit (KTUz 1.40) », RB 106 (1999), p. 334s. 1014. Voir RS 17.314. 1015. Voir RS 17.352. 1016. RS 16.197. 1017. Outre celles de ce volume, voir RS 34.145 (RSO VII, n° 9) et quelques lettres inédites, retrouvées en 1994, dans les deux langues. 1018. Ce texte difficile a été republié après collation par J. HUEHNERGARD, « RS 15.86 (PRU 3, 51f.) », UF 18 (1986), p. 269-271, et cette traduc-
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
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1-3À dater.d'au~u.r~'h~i, dev~nt A~mist~mru, fi~sde N~qmepa, roi d'Ugant, 4- PI~Idki, la reme d UgarIt, (a faIt) un echange avec Iliyanu, fils de Sasiyanu : 8-9Ie... 1019 de Ilimünu. est donné en échange 1020 à Iliyanu ; 1O-14la maison de Suwalnu, avec la maison de Ab~a et avec la terre de Parduh(u)li, est donnée à Iliyanu. 15-1 La maison de Iliyanu passe à la reine. 17-22D'autre part, qui voudrait prendre le... et la maison de Suwalnu, la maison d'Ablya, la terre de Parduh(u)li des mains de Iliyanu ou des mains de ses fils ou petits-fils, ne pourra pas (les) prendre. 23-25Il donnera deux talents d'argent, celui qui voudrait les prendre 1021. RS 16.277 = PRU III, 50s. et pl. XC Niqmaddu IL Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
l-4À dater d'aujourd'hui, la reine Pi~idki a transféré la terre de Paziranu avec sa bordure à Nüriyanu 1022 5-8et Nüriyanu a
tion reprend la sienne. L'orthographe du texte pourrait confirmer la datales plus tion proposée car elle correspond plutôt à celle des documents anciens (ZI pour ~i, GI pour qi), cf. le chapitre 3 de VAN SOLDT, SAU, p.242s. 1019. é-tu4 : KU-bu-ri est traduit « burial-ground » (qu-bu-ri) par HUEHNERGARD, suivant GORDON (Syria 33, p. 102). D. ARNAUD pense à « tombe » (Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études. Ve section, tome XCIII, 1984-1985, p. 204) mais fait remarquer: « La traduction par "tombe" briserait la cohérence du passage et, faut-il le rappeler? les tombeaux d'Ugarit appartiennent architecturellement aux demeures qui les surmontent, les uns n'allant pas sans les autres. » J. SCURLOCK propose « a house belonging ta the preferential share (ku-bu-ri) of llimunu », dans « Once more ku-bu-ru », NABU 1993, 21, p. 17. 1020. HUEHNERGARD, UF 18 (1986), p. 170, ad 1. 9. 1021. Comme le fait remarquer Huehnergard, ici, comme dans RS 16.205 +, qui porte aussi le sceau dynastique, la clause de garantie royale n'est pas invoquée et l'éventualité d'une revendication est envisagée (mais l'amende est ici beaucoup moins lourde). Serait-ce parce que le document est antérieur aux autres actes du même type? 1022. Il s'agit sans doute du frère du roi Niqmaddu II, lui-même un grand propriétaire, voir infra, p. 298s., mais on peut se demander pourquoi aucune parenté n'est mentionnée; Nüriyanu peut d'ailleurs être le frère de Niqmaddu sans être le fils de Pi~idqi.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
transféré sa terre (sise) dans le bassinl023 à la reine, en échange des terres de paziranu. 9-l4En premier lieu, la reine l'a donné et, en second lieu, Niqmaddu, fils de Ammistamru, roi de l'Ugarit, l'a donné à Nüriyanu et à ses fils. l5-19À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Nüriyanu ou des mains de ses fils, pour toujours.
QUELQUES
RS 16.144
289
FONCIERS
trônel027! Que sa maison ne soit pas florissante! le seigneur du Mont Hazi1028, le noie!»
Que Bacal,
AHAT-MILKU
RS 16.146+161 KUBABA
PROPRIÉTAIRES
= PRU
III,
182s. et pl. LI
Sceau anépigraphel029. lzre'el, Amurru Akkadian II, p. 68s. Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
= PRU III, 76 et pl. 1
Ar-halba. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, cour IV (Arch. Centrales).
1-3À date~ d'autur?'?ui, Ar-.halba,. ~oi d'UgaritI024, a par~é comme SUIt:« -9SI, a l'avemr, mOI Je meurs, que Bacal nOIe celui qui, hormis mon frère, prendrait en mariage Kubaba, fille de Tak'anu?I025, ma femmeI026! lO-13Qu'il ne ... pas le/(son)
1023. a.sà ~a-a-i, et non dans la ville de Sa'u, uru ~a-a-i, cf. VANSOLDT, UF 28 (1996), p. 659. 1024. Pour Ar-halba, voir VAN SOLDT,SAU, p. 4s. : selon Liverani il régna au plus 8 ans, au moins 3, selon Kitchen et Klengel pas plus de deux ans; pour son nom, ibid., n. 31. 1025. Peut-être tâk-a-AS (collation). 1026. sa fku-ba-ba ... is-tu ses-ia sa i-hu-uz-si : le sens du texte dépend de la traduction de istu ahi-ia. « Frère » est au singulier mais VAN SOLDT, JEOL 29 (1987), p. 70, n. 13 et SAU, p. 505, comprend « the one from among my brothers' who will marry Kubaba, the daughter of Takanu (tâka-nu?) », cf. ibid. n. 92. Dans son édition de PRU III, Nougayrol a traduit « qui, Kubaba ... , de mon frère prendrait (en mariage) »mais il avait indiqué à G. Cardascia, qui traduit« (des mains) de mon frère », qu'il inclinait ensuite pour une traduction « hors mon frère », « à part mon frère », voir G. CARDASCIA,« Adoption matrimoniale et lévirat dans le droit d'Ugarit », RA 64 (1970), p. 121 et n. 5 ; c'est celle qui me paraît préférable. Pour Cardascia, p. 124, le document est « une imprécation dirigée contre tout individu qui espérerait légitimer son usurpation en s'unissant à la veuve du feu roi » et plus loin, p. 125, « le remariage de Kubaba avec le frère et héritier présomptif d'Arhalbu peut avoir été prévu comme un acte politique sans qu'il découle d'un privilège léviratique de la famille royale ». Le frère du roi cité dans l'acte serait Niqmepa qui, de fait, succéda à Ar-halba qu'il aurait renversé avec l'aide du roi hittite Mursili II
(mais rien ne prouve que Ar-halba ne soit pas mort de mort naturelle, cf. n. 53). On a d'ailleurs suggéré que l'acte soit peut-être apocryphe (PRU IV, 57). Sur ce texte, voir aussi M. TSEVAT, « Marriage and Monarchical Legitimacy in Ugarit and Israel », JSS 3 (1958), p. 237-243. Selon A. SKAIST,« Levirat », RIA 6, 1980-83, p. 608, ce seul texte, où il n'est d'ailleurs pas dit que le frère doit épouser la veuve, ne permet pas de conclure que le lévirat était pratiqué à Ugarit. 1027. gis.gu.za la li-ra-bi : Nougayrol traduit « (Son) trône il n'agrandira pas! », (cf. AHw, p. 939b : « (den Thron) gross sein lassen »), mais, outre que l'expression passe mal en français, elle est surprenante. ARNAUD, SMEA 41 (1999), p. 169, n. 58, propose d'abord« Qu'il ne puisse pas donner de gloire à son trône », tout en notant lui aussi que « l'emploi de *rubbû avec gis.gu.za est inconnu et bizarre », mais il préfère transcrire tl-ra-kas et traduire« Qu'il ne puisse installer la chaise (pour les rephaïm) », ce qui laisse un peu perplexe, et à la ligne suivante « Que la maisonnée ne perdure pas », cf. son commentaire. 1028. C'est l'un des noms anciens du Jabal al-Aqra (comme Saphon/SapanulCasios ). 1029. Voir Ugari/ica III, p. 34s., fig. 44 à 47. La tablette se terminant par« sceau du roi DU-Tesub », on en a conclu qu'Ahat-milku était la fille de DU-Tesub, ce qui en ferait une femme très âgée à l'époque des faits mentionnés dans RS 17.352 et RS 17.35 (cf. p. 105s.), et amène donc certains savants à penser qu'il y eut deux princesses du même nom mariées toutes les deux à un roi d'Ugarit, ce qui serait une coïncidence remarquable ; voir le résumé de SINGER,« A concise history of Amurru », p. 159162, avec la bibliographie antérieure. Mais le sceau est celui de RS 19.68 (l'accord entre Aziru d'Amurru et Niqmaddu d'Ugarit) et le « sceau d'Aziru, roi de l'Amurru ».qui figure sur RS 17.372 A +360 A (cf. supra, p. 122) à côté du sceau de Sauska-muwa ; il a pu être employé par un successeur de DU-Tesub tout en étant désigné comme lui appartenant et non au fondateur de la dynastie. Quoi qu'il en soit, je préfère penser comme VAN SOLDTque le mariage eut lieu « du ring the reign of Duppi-tdsub or even Ben/dina », (SAU, p. 15) ; le même savant (JEOL 29 [1987], p. 70) fait remarquer qu'Ahat-milku pourrait être la fille du roi Tuppi-Tesub.
L
290
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
QUELQUES
lCette tablette (est celle) des biens meubles de la reine Ahatmilku 030.2-64 paires de pendants d'or avec leurs pierres (précieuses) pesant 762 (sicles). 1 objet-alu d'orlO31 pesant 215 (sicles). 2 paires d'anneaux de pieds et de bracelets d'or pesant 628 (sicles). 7-91 gobelet, 1 coupe, 1 cuvette1032 d'or pesant 1
80(?) (sicles). 2 paires de ceintur~s d'or ~esant 40~(sicles). Des gobelets d'argent pesant 1 070 (slcles). 1 -1320 vetements fins hourrites, 20 vêtements fins amorrites, 20 vêtements/tissus sabattu hourrites, 20 vêtements/tissus sabattu amorrites, 50 (pièces d'étoffe) guzza 1033,10 pièces de lin, 10 capes de lin, 50 (pièces d'étoffe) guzza pour sièges de laine bleue. 14-213 lits plaqués d'ivoire, avec leurs tabourets, x +1 lits de buis, 1 fauteuil plaqué d'or avec son tabouret, 1 siège d'ébène plaqué d'ivoire, avec un tabouret, [. 00]plaqué d'or, incrusté de lapislazuli, avec un tabouretlO34[00'] d'ébène avec leur tabouret, [00'] sièges de buis, avec leurs tabourets, [1... de pen ]du plaqué d'or, 22-28['00 pe]sant 1 talent 2000 (sicles), [oo.pe]sant 1 talent 200 (sicles), [00'] de bronze 2 7001035(sicles) [00.chau]drons de bronze pesant 3 talents, x + 1 trépiedslO36 de bronze pesant 2 talents 1500 (sicles) [... ] vases/jarres de bronze pesant 1 talent, 29-325 supports de bronze 1037pesant 1 talent 600 sicles, 5[. 00]1038de bronze pesant 1000 (sicles) 4 encen1030. Pour la lecture du nom, voir n. 320. Si l'on attribue RS 15.86 au règne de Ammistamru II, le fait qu'elle soit qualifiée de reine serait en contradiction avec l'hypothèse que l'épouse d'un roi d'Ugarit ne pouvait prendre le titre de reine qu'après la mort de la reine précédente, et VAN SOLDTremarquait que cela pouvait tenir au fait que les scribes d'Amurru, où la tablette fut écrite, n'étaient pas familiers avec la coutume d'Ugarit (ou qu'ils n'avaient pas voulu en tenir compte). S'il faut dater RS 15.86 de Ammistamru 1, cela pourrait signifier qu'aucune des reines précédentes n'était encore en vie lors du mariage de Niqmepa. 1031. L'objet-ilium (<< ville »), un bijou ou élément de bijou, était un objet circulaire d'après, J.-M. DURA~D,« La culture matérielle à Mari (1). Le bijou *HUB.TIL.LAI"GUR7.MES" », MARI 6 (1990), p. 146. 1032. IZRE'EL,Amurru Akkadian II, 70 et 71 ad 1. 7, préfère « stein? (= chope, pot). 1033. Ibid. : « bolts of shaggy material ». 1034. « avec un tabouret oublié par Nougayrol (collation). 1035. La transcription de Nougayrol porte 2900. 1036. Pour zablu, « trépied » et non saplu, « bol », cf. n. 943. 1037. IZRE'EL,p. 71 : « 5 bronze jugs ». 1038. IZRE'EL: « 5 bronze jug[let]s? ». «
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PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
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soirs de bronze pesant 1 200 sicles, 9 ... de bronze avec leurs pesant 900 (sicles). 33-3620 gobelets de bronze pesant 600 (sicles), 7 kutmaisulO40 de bronze pesant 500 récipients-kukkubulO39
(sicles), 1 petite cruche de bronze avec 2 g?belets :!7esant 600 (sicles), 5 uruthu de bronze pesant 600 (slCles), -407 torchères de bronze pesant 170 (sicles), 2 pincettes de bronze pesant 260 (sicles), 10 grandes boîtes de bronze. 6 petites boîtes de bronze, (dont) 2 plaquées d'or à l'intérieur et 4 plaquées d'argent. 3 braseros de bronze pesant 2 talents 1600 sicles, 41436 aiabastronslO41 pleins d'huile parfumée, 20 boîtes à fard d'ivoire, 4 salières d'ivoire, 4 (pièces d'étoffe) guzza pour sièges. Total: 53 livraisons. 44Sceau du roi DU-TesublO42. RS 16.197 = PRU III, 150s. et pl. LXIV Ammistamru II. Sceau anépigraphe de la reine Ahat-milku. Palais royal, entre cours IV et VI (Archives centrales).
1-5À dater d'aujourd'hui, Ammistam[ru, fils de Niqmepa,] roi
d'[Ugariti a pris] 2 arpents de terre ['00]à ~es mains deetS[umAdda] 6- 0et a donné 2 arpents de terre Su[m-Adda] à ses fils, pour toujours, en échange de ses terres. 11-15À l'avenir, personne ne pourra le prendre des mains de Sum-Adda ou des mains de ses fils. 16-17Sceau de Ahat-milku, reine d'Ugarit. RS 16.348 = PRU III, 162s. et pl. XCVII Ammistamru II. Sceau « dynastique (réplique). Palais royal, cour VI (Archives Centrales). »
1039. samas/su ; IZRE'EL,p. 72 ad 1.32, propose sa ma-§i-su-[te], « polishing lOols » : « 9 bronze polishing too[ls?] with their flagons? ». 1040. IZRE'EL,p. 71 et 72 ad 1. 34 : « 7 bronze containers for ashes ». 1041. ni4 mar-hu-§u. Ce sens est contesté par J.-M. DURAND,Textes administratifs des salles 134 et 160 du palais de Mari, ARMT 21, Paris, 1983, p. 32-33, n. 3 ; « chlorite vessels » pour Izre'el. 1042. Ir(i)tessub : IZRE'EL,Amurru Akkadian 1, 20. Sur ce roi d'Amurru, dont le règne fut court, voir SINGER,« Concise history of Amurru », p. 159s. et dans ce volume, n. 1029.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
1-6À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a déplacé Yanhammu, fils de Napakku, et ses fils, du service des mur'üJ043 de Ibiranu et l'a placé parmi les müdû de la reineJ044. 7-8Il apportera 20 (sic les d')argent - sa contribution en tant que müdû - entre les mains de la reine, sa dame. 9-16Il est pur, il n'aura pas à tra[ vailIer] dans le champ du roi 1045; le maire ne [pourra pas entrer] dans sa maison; il ne don[ nera?] pas son vin [ ... ] de sa maison, il ne con[ tribuera?] pas aux tra[vaux du Palais? ... ] 20 (sides d') d'argent [lacune] rev. 1'-2'son vin son [huile] son grain n'entreront pas au Palais. 3'-6'Sceau de Ammistarnru, roi d'Ugarit. Abdi-hamanu, scribe.
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
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FONCIERS
RS 17.102 = Ugaritica V n° 160, 263 et 434 sceau-bague à hiéroglyphes égyptiens de Sipi~-Bacal. Palais royal, pièce 66 (Archives Centrales).
1-8À dater d' aujourd 'hui, devant témoins, les fils de Pululünu ont cédé 1050 leurs terres à la reine, avec la terre qu'il(s) avaie(n)t acquise contre argent (et) avec la terre que le roi avait donnée
[
] RS 17.325
= Ugaritica V
I}0
161,264
et 434
Sceau-bague à hiéroglyphes égyptiens de Sipi~-Bacal. Palais royal, pièce 66 (Archives Centrales). SAR-ELLI
RS 17.86+241+208
= Ugariticay
n° 159, 262s. et 434
Sceau-bague à hiéroglyphes égyptiens de Sipi~-BacalJ046. Palais royal, pièce 66 (Archives Centrales).
l-lOÀ dater d'aujourd'hui, devant témoins, Iliya, fils de Siniya et Padiya, son frère, et leurs fils, ont cédé leurs quatre champs sis dans le terroir du Bassin1047, pour 180 (sicles d')argent, à Sar-elIi, la reine. 1O-13Ces quatre champs passent, « au soleil duiour », à Sar~elli, la reine, pour touLours. 14-19Témoin : SipikBacal. Témoin: Subcammu. Tém[oin : Ab]di-malku fils de Yakünu. [Témoin: Ana]ntënu, fils de Binanu. [Témoin: Mat]ënu, majordomelO48 de la reine. [Témoin: Abdi-Yar]ih?, scribe1049.
l-llÀ dater d'aujourd'hui, devant témoins, Yamünu, fils de Bazute, a cédé huit (arpents de) terre avec sa ferme, avec son verger à vigne, avec son oli~eraie, avec tou[t ce qu'il] y[ a], pour [... sides d'arg]ent? à [Sar-elIi, la rei]n~ de l'[Ugarit. .. ] [à Sar-elli, la rei]ne. Cette terre pa[sse à partir d'aujourd']hui
[ ...] Témoin: [... de la re]ine? Témoin: Sub[Cammu ... ].. Témoin: [... ]. Témoin: Misar[anu?, fils de Ma]trunu. Témoin: Yadlïnu, fils de Barisanu. Témoin: Ewri-hutu, rëSuJ051. Témoin: Matënu majordome de la reinelO52. Ana~Tesub, fils de Irseyanu, scribe.
y
RS 12.33
= PRU III, 14s. et pl. IX
Lettre à Sar-elli. Palais royal, porte entre pièces 2 et 3 (Archives Ouest). 1043. mur'u : cf. n. 853 ; müdû : cf. n. 815. C'est donc un don-nomination/mutation. 1044. Ici, comme dans RS 16.132, malgré la mention de ses fils, il n'est ensuite question que du principal bénéficiaire. De quelle reine s'agit-il? Ahat-milku ou une femme de Ammistarnru (après le divorce, quand Ibiranu est prince héritier)? Pour le divorce de Ammistarnru, cf. p. 108s. 1045. ina a.sà lugal ul e-r[u-ub?]. Pour ab/palu, cf. n. 818. 1046. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 106-107, et p. 81, n. 3 (note rédigée ear l'égyptologue J. Vandier) ; J.-P. V/TA et J. GALAN,« Sip~i-Ba'alu, un "Egyptien" à Ougarit », UF 29 (1997), p. 709-713. 1047. Voir n. 861. 1048. Le nom est restitué d'après RS 17.325 ; voir n. 1052. 1049. Cf. VANSOLDT,SAU, p. 17.
les fils » est écrit exceptionnellement DUMU-ru (sans MES), 1050. les verbes sont au singulier, le pronom au pluriel (-sunu). Voir HUEHNERGARD, AU, p. 232, n. 90, et le commentaire plus général sur le problème des accords, p. 237 ; VANSOLDT,SAU, p. 438s., donne la liste de tous les cas où le pluriel d'un verbe n'est pas marqué. 1051. HUEHNERGARD, AU, p. 413, n. 112 ; Nougayrol lisait Ibridun. Pour hisag = resu, voir n. 767. 1052. On a proposé de lire ur-te-nu mais le ma est clair sur la tablette. On voit que le même personnage est qualifié tantôt de majordome » (abarakku) de la reine, tantôt de préfet » (sakinu, cf. n. 81) de la maison de la reine (cf. Ugaritica V, p. 264, n. 1). «
«
«
294
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
QUELQUES
1-4Ainsi (parle) [... ] : dis à Sar-elii1053,dame de l'Ugarit: que tout aille bien pour toi! 5-9En ce qui concerne le grain pOur lequel tu m'as écrit, voici comment on a emporté ton grain: on ne l'a pas emporté [... ] sa moitié[ ... ] je compléterailO54 ~Ifcune) rev. 1'-3'[ ... ] il a emporté le cadeau de(?) Urtanu. 4'Voici qu'à présent, je donne une coupe d'or, une pièce de lin1055, cent (sicles de) laine rouge et cent (sicles de) laine bleuelO56à Abimanu pour qu'il te l'apporte. RS 17.231 = PRU IV, 238 et pl. XXVIII Acte juridique international. Sceau à hiéroglyphes hittites de Taprammi Palais royal, pièce 69 (Archives Sud).
J
057.
l-9À dater d'aujourd'hui, devant témoins, la reine de l'Ugarit a distinguélO58son serviteur (et) compatriote nommé Uri-Tesub, de la maison de Taprammi1059, sa rêsi du Palais, lü-11et elle l'a acquis moyennant 70 (sicles d')argent. l2-l4Maintenant, dans la suite des jours, l'un ne reviendra pas contre l'autre.
1053. Collation de VANSOLDT,JEOL 29 (1987), p. 71, voir aussi SAU, p. 13. Sar-elli est « dame » (gasan) et non « reine » (mf.lugal), ce qui doit signifier que la reine mère était encore vivante. Celui qui s'adresse à elle ne peut être qu'un grand personnage: un roi, ou un prince hittite, celui du Siyannu-USnatu pour SINGER,PHU, p. 698, n. 312. 1054. Les lacunes et le manque de contexte ne permettent guère de choisir le sens ici de usallam. 1055. 1 tug! gada, cf. DIETRICHet LORETZ,WO 3 (1966), p. 225, n. 80, cité dans VANSOLDT,UF 22 (1990), p. 336, n. 109 «< linen cloth ») : tug. gada (km) « is not a finished garment but a piece of cloth which can be used to manufacture garments »; on ne les pèse pas, on les compte, ce qui suggère que leur taille était standard, p. 332. Pour les couleurs, voir ibid., p. 344. 1056. Pour hasmanu = red purple, takiltu = blue, voir n. 185. 1057. SCHAEFFER,Ugaritica III, fig. 76-77 ; LAROCHE,ibid., p. 149s. 1058. tu-un-te-ed-di, cf. AHw, p. 640a, medû D, « considérer amicaleCAD M/2, p. 3b. ment 1059. Pour ce personnage, voir RS 17.337 et n. 554. C'est un contemporain de Ini-Tesub de Karkemis, donc la reine est probablement Sar-elli. HAWKINS,Studies in Honor of Nimet Ozgüç, p. 717, n. 14, traduit sa rësi par« eunuque », mais voir n. 666 et 767. »
;
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
295
15-17Sceau de Taprammi, sa rêsi du Palais. Témoin: Pendiya, devin. NON IDENTIFIÉE
RS 16.111 = PRU
III, l3s. et pl. XL'°60
Lettre de UimiJ061 à la reine. Palais royal, pièce 64 (Archives Centrales).
1-3Ainsi ( parle dame) Ulmi : dis à la reine de l'Ugarit, ma fille: 4-6que les dieux de l'Ugarit et les dieux de l' Amurru veillent à ton bien-être! 7-9Renvoie des nouvelles de tout ce qui concerne la santé du roi de l'Ugarit et la tienne.lü-14Ma fille, tu le sais, toi, que (c'est) comme si j'avais mis toute ma maison en feu 1 062,tout ce q!l'il y avait dans ma maison [1518Ia~une].J'ai? envoyé~ ... ]rY-21 i~a ~ris ~es si]èges~1063 pour
ma fille et f,0ur le roI de.I'Ugar~t. 1-2 Que ma fIlle, fles1 prenne 23- ~ .. ] 24-25S1 ma fille n'accepte pas de le[s? pren]dre? 26- que sur place, des serviteurs de ma filie (les?) prennent. 27-30Une deuxième foislO64 fpour? lmon messager, que [... ] prennent pas (17). RS 20.13 = Ugaritica V n° 49, 136 et 395 Double lettre à Yanhamu. Quartier Résidentiel, Maison de Rap'anu, pièce 5.
1060. Cf. IZRE'EL,Amurru Akkadian II, p. 66s. (collations). 1061. Ulmi serait peut-être la mère de Ahat-Milku, cf. SINGER,« Concise history of Amurru », p. 160. Sur ce nom propre, voir W. WATSON,« A personal name in Ugaritic Akkadian », NABU 1998, 17, p. 20. 1062. ki-i-me-e gab-bci é-ia i-na sà izi : i-sa-fi al-fa-kan-su. Nougayrol a traduit « (tu sais, toi,) que, toute ma maison, dans le feu je l'ai plongée », mais l'affirmation est étrange; ma traduction est due à la suggestion de J. Huehnergard que ki-i-me-e a peut-être ici le sens de « comme si ».
1063. Je lis [gis. g]u.za.mes; le sens des lignes 19 à 30 ne m'apparaît pas. La seule hypothèse que je puisse faire est que Ulmi cherche un abri pour ses biens après la catastrophe, mais est-ce plausible? .1064. CAD S /1, p. 411, refuse de lire sa-nu-fa-su parce que le signe NIG n'aurait pas la lecture sa dans les textes de Ras Shamra, mais voir HUEHNERGARD, AU, p. 413-414, et AHw, p. 1167.
296
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
1-3Ainsi (parle) la reine: dis à Yanhümu: 4-lOen ce qui concerne 1'homme de Hubelu 1065qui est e[ntré] à ton service, à présent, prends à ton service un (autre) homme parmi ceux qui résident là-bas av[ec toi] et que l'homme de Hubelu vi[enne (ici) !l 11-13[Bït]ilï?1066(parle )comme suit: dis à Yanhümu, mon cher frère: 14-20à présent, pour ta maison et ton père, ta mère, ta femme et tout ce qui est à mon cher frère, que tout aille très très bien! Pour toi 1067,renvoie-moi des nouvelles de tout ce qui concerne ton bien-être, là-bas.
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
297
1-4I?is à la reine d 'U~arit, ma maîtresse, ain.si (parle) Heba!azah, ta servante. 5- Je me prosterne aux pIeds de ma mattresse. Qu'on me renvoie des nouvelles de tout ce qui concerne le bien-être de ma maîtresse! 8-13Que ma maîtresse prête l'oreille à ceci : que ma maîtresse me fasse porter en grande quantité de la laine pourprelO70,de la laine (de couleur) han..dalatu, de la laine (de couleur) dupassu et de l'alun. 14-17A présent, je fais porter en cadeau à ma maîtresse une écharpe ceinture; à présent j'envoie Lahra, mon commis: que ma maîtresse le remette en route (aussitôt), qu'il ne s'attarde pas làbas!
RS 25.138 = Studies in Honor of Ake W. Sjoberg, 318s. Lettre de Alluwa à la reine d'Ugarit. Sud Acropole, au S de la Maison aux Textes
Magiques.
1-5Dis à la reine d'Ugarit, ma [maîtresse] : ainsi (parle) dame Alluwa. [Je tombe] aux pieds de ma maîtresse, de loin, trois fois neuf sont foislO68. du fromaîe, pulla (et) 5.... partis6-9À vers présent, ma maîtresse. 10- 3Ô15 mavases maîtresse, envoie-moi (un) chaudron, du tissu de lin, du verre?, de l'asa fœtidalO69, de(s) natte(s) ... ] 14-16À présent, (mes) fils vont devenir gendres ( = se marier). RS 20.19 = Ugaritica V n° 48, 135s. et 394 Lettre de Hebat-azali Maison de Rap'ânu,
à la reine d'Ugarit. pièce 7.
1065. Sur ce toponyme, lu jadis I~~urbeli, voir HUEHNERGARD,AU, p. 360, n.1 (qui renvoie à DIETRICH, LoREn et SANMARTIN, UF 5 [1973], p. 95) et VAN SOLDT, UF 28 (1996), p. 682. 1066. BERGER, UF 2 (1970), p. 290. 1067. ak-kà-si!, J. HUEHNERGARD,AU, p. 123, n. 3 et p. 350 (collation). 1068. La formule est inhabituelle, comme l'a relevé W. WATSON (<< An Unusual Prostration Formula in Ugaritic Akkadian », WO 24 [1993], p. 3941), pour qui la lettre pourrait être une traduction d'un original non sémitique, peut-être hourrite ou même hittite.
1069. nuhurtu, cf. VAN SOLDT, UF 22 (1990), p. 349. Pour le verre, voir
n.669.
RS 6.r98 = Syria 16 (1935), 11-193 Lettre de Bëlu-bür à I1u-malku. Acropole, maison du Grand Prêtre.
Ainsi (parle) Bëlu-bürI071, rton frère1: dis à Ilu-malku : que tout aille bien pour mon frère! Mon frère, que les dieux de l'Ugarit veillent sur toi! Pourquoi NumenalO72 le messager étant venu chez moi, ne m'as-tu pas alors écrit si tu allais bien? Or, à présent, lis devant la reine mes tablettes que je te fais por1070. uqnâ hasmâna, mais les deux couleurs qui suivent ne sont pas identifiées, cf. VAN SOLDT, UF 22 (1990), p. 344. 1071. Dans cette lettre « dont l'écriture est assyrienne et dont la langue » (par exemple, 1. 7, le médio-assyrien a-na-i-ni est le dialecte assyrien pour ana mïni), le nom est écrit Ibe-Iu-bu-ur et pour F. THuREAu-DANGIN «< Une lettre assyrienne à Shamra », Syria 16 [1935], p. 188s.), il s'agissait du Bëlu-libür qui correspondit avec Bâbu-aha-iddina, fonctionnaire assyrien ayant vécu sous Adad-nerari I, Salmanasar I et Tukulti-Ninurta 1. Cependant, dans les lettres assyriennes, le nom est écrit Ien-li-bur, et il est difficile de justifier une graphie be-Iu-bu-ur pour Bëlu-libür ; c'est pour quoi SAPORETTI (Onomastica Medio-Assira, Studia Pohl 6, Rome, 1970, I, p. 174) sépare les deux personnages et propose pour celui qui nous intéresse Bëlu-bür, ce que préfère aussi VAN SOLDT, SAU, p. 28. De plus, il est probable que le I1u-malku de cette lettre est le scribe qui exerça à Ugarit à la fin du XIIIe siècle, cf. RS 17.61. Voir aussi SINGER, PHU, p. 689, n.289. 1072. Thureau-Dangin proposait Ipa(?)-nu-me-na mais à la ligne 7 et surtout à la ligne 21, le pa n'est pas sûr (1. 21, je lirais ki-i* Inu-me-na) : or Numënu est attesté à Ugarit (voir GRONDHAL, Personennamen, p. 346) mais on devrait avoir nu-me-nu plutôt que nu-me-na.
~
298
TEXTES AKKADIENS
ter et rapporte
ainsi mes bonnes
D'UGARIT
paroles
à la reine!
QUELQUES
Quand
Numena le messager viendra chez moi, tout ce que, mon frère, tu désireras,
[moi], je te le ferai porter.
NÜRIY AND, FRÈRE DE NIQMADDD II « Nuriyanu, qui, comme d'autres grands personnages d'Ugarit, est toujours désigné sans filiation, a reçu de nombreuses donations héréditaires et gratuites de la part de son frère, le roi Niqmaddu (II), en divers points du royaumelO73 » : près de la capitale à Ma'hadu, à l'est à Uhnappu, au sud à Aru, Hubelu, Ullamu et Marcraba 1074.Il procéda aussi à un échange avec la reine Pi~idqi 1075. RS 16.150 = PRU III, 47 et pl. LIlI Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
1-9 À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Am[mistamru], roi d'Ugarit, a donné la maison de Kuzaya et deux maisons de Paziru, la terre de Ewri-adal, la terre de Napatanu, une terre du roi, à Uhnappu, 1O-l6la terre de Ewri-muzu dans le BassinlO76 la terre de semis"I077 de Sinaranu ~ Ma'hadu, et un' verger dans le champ de la source 1078: 17-19le roi Niqmaddu' les a donnés à Nuriyanu. 20-23Personne ne [pourra l'ôter des mai]ns de Nuri[yanu ou des mains] de ses fils.
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
299
RS 16.166 = PRU III, 47s. et pl. LVII Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (or!ginal). Palais royal, entre cours IV et VI (ArchIves Centrales).
1-9À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistarnru, roi d'Ugarit, a transféré maison et terres (sises) à Ullamu à Nuriyanu, son [frè]re, et à ses fils, pour toujours: 1O-16les eaux (où l 'on fait) le blanchissage avec leur rive 1079et la vigne et le verger de Sanharanu, la terre de Samumi/u (sise) là, et des terres de bonne qualité. 17-20personne ne pourra les prendre des mains de roi, Nuriyanu des mains de ses fils. 21-22Grand sceau du [... ]a, ou sc[ribe.]
RS 16.248 = PRU III, 48s. et pl. LXXIII Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
l-8À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistamru, a transféré à Nüriyanu la maison, la terre et tout ce qu'il y a, de Zimar-Addu 1080, défaillant, à Am, et la maison et la terre de Zimar-Addu à HubelulO81 ; 9-14et le roi a transféré à Nüriyanu ~t à ses f~s, 1~our !oujours,. maison etnela pourra terre de(les) Bin-ugruna a Macraba. -17 A l'avenIr, la personne prendre des mains de Nüriyanu ou des mains de ses fils.
RS 16.263
= PRU III 49 et pl. LXXXVI
Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
1-7À dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de Ammistarnru, roi d'Ugarit, a transféré 3 arpents de terre de EA-musniI082, (sis) 1073. 1074. 1075. 1076.
NOUGAYROL, PRU III, p. 45. Cf. VAN SOLDT, UF 30 (1998), Voir supra, RS 16.277. Cf. RS 17.149, n. 861.
p. 718s.
mi-TA-ar-li!, voir/midar'u/?, HUEHNERGARD, UVST, seed-land », mdr', DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 262. 1078. i-na na-ba-ki-ma, cf./nabku/, «weil, spring », HUEHNERGARD, UVST, p. 151, nb/pk, DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 316.
1077. p. 119:
-
---~_.
a.sà.ha:
«
1079. a.mes p. 136.
ku-ub-sà-ti-sa qa-du zag : pa-rio/su, HUEHNERGARD, UVST,
1080. zi-mar et non ig-mar comme 1081. Cf. n. 1065. 1082. EA = Kusar?
l'éditeur
(collation).
300 TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
QUELQUES
dans le champ de la source, à Nüriyanu, Son frère 1083. 89Personne ne pourra les prendre des mains de Nüriyanu ou des mains de ses fils. 1O-14D'autre part, Uwassur, fils de Agyanti, avait transféré une maison en cadeau à Pizibli, sa femme; 15maintenant, Pizibli l'a transférée à Nüriyanu pour Son prix total 19-20et Nü~anu a acquis du roi une tablette (de confirmation) 1084. 21-2 Personne, à l'avenir, ne pourra la prendre des mains de Nüriyanu ou des mains de ses fils. 25-26Grand sceau du roi. Témoin: Sapsu-ma1ku, scribe.
l-lOÀ dater d'aujourd'hui, Niqmaddu, fils de [Ammistamru], roi d'Ugarit, a transféré la maison [et la terre? ] de Pabeya, à U~lIamu], à Nüri[yanul et à ses fils, pour toujours. 1II Personne ne pourra [le prendre] des mains de Nüriya[nu] ou des mains de [ses] fils, pour toujours. 15[Grantf?]Sceau du roi.
RS 16.140 = PRU III 45s. et pl. XLVII
Niqmaddu II. Sceau royal,
« dynastique » (original). Cour IV (Archives Centrales).
1-6À dater d'aujourd'hui, devant Niqmaddu, fils de Ammistamru, roi d'Ugarit, Nüriyanu a pris en échange de La'iya, fils de Namalihi, la terre de Abdi-Nikkal, fils de Ananiya : 7- IONüriyanu a transféré 400 sicles d'argent et les terres grevées1085 de la fille de Tagisanu à La'iya en échange 1083. Comme J'écrit Nougayrol, PRU III, p. 49, n. l, « cette apposition pourrait aussi bien désigner le frère de EA-musni que celui du roi » mais d'aprèsil neRSpeut 16.166, où du il yroi.a les traces Nûriyiinu, s'agir 7,que
du mot
«
1084. inanna ... : les verbes sont au parfait mais peuvent des présents, voir VAN SOLDT, SAU, p. 497 et n. 51.
frère
» après
être traduits
comme
1085. ha-ba-li-ma : Nougayrol a traduit « les terres de gage» ; il s'agit d'un mot ougaritique, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 123, « lot(?)field(s) », DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 172 « campos embargados ».
FONCIERS
301
de sa terre. 11-12NQriyanu est pur du service de la maison de Abdi-Nikkal. 13-17A l'avenir, personne ne pourra prendre les terres de Abdi-Nikkal des mains de Nüriyanu ou des mains de ses fils. 18-20En premier lieu, leur propriétaire l'a donné et, en second lieu, le roi Niqmaddu l'a donné. 21-23Personne ne pourra l'ôter des mains de Nüriyanu ou des mains de ses fils.
ABDU, MARYANNU,
RS 16.275 = PRU III, 50 et pl. LXXXIX Niqmaddu II. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, COur VI (Archives Centrales).
Palais
PROPRIÉTAIRES
ET SA FAMILLEl086
Abdu, fils de Abdi-Rasap, était maryannu et müdû du roi 1087. Après avoir reçu des terres du roi Ar-halba, dont le règne fut très court, Abdu transmet à ses' trois fils, Kalbu, Aziru et IIumalku, les nouveaux dons que lui fait le roi Niqmepa, plus, à deux d'entre eux, des terres qu'il a achetées ou qu'il possédait déjà; mais ce n'est pas un partage de tous ses biens, à moins qu'il n'ait entre-temps perdu une partie de ce qu'il avait reçu de Ar-halba. Les trois fils, tous trois müdû du roi comme leur père (mais dont aucun n'est dit maryannu), devront apporter comme lui 10 sicles d'argent au roi ; la légère différence de formulation entre Aziru d'une part et Kalbu et IIu-malku de l'autre dans trois documents rédigés par le même scribe estelle significativel088?
1086. Sur Abdu et sa famille, voir REVIV, lEl22 (1972), p. 225-228, VARGYAS, UF 13 (1981), p. 17ls. BOYER a commenté les documents dans PRU III, p. 302 et 305. 1087. Pour maryannu, voir n. 802. Le sens exact de mudû (ougaritique md) et son étymologie sont plus discutés (voir RS 15.137, n. 815). Sur ces deux catégories de personnes et leurs fortunes, voir aussi V ARGYAS, « Stratification sociale », p. 115s. 1088. Kalbu et Ilu-malku : ù su-u u-ra se-ra lu mu-du lugal 10 kÙ.babbar u-bal, « lui, à l'avenir, (est) mudû du roi, il (lui) apportera 10 (sicles d')argent » ; Aziru : ù a-zi-ru lu mu-du-u Jugal 10 kÙ.babbar i-na mU.mes u-bal, « Aziru, mudû roi, apportera annuellement 10 (sicles d')argent (au roi) ». D'Abdu lui-même il est dit, dans le fragment RS 16.254 D : ù 10 ]1 i-na mU.mes a-na I[ugal?] et dans RS 16.239 abdu markù.babbar x[ ia-nu lugal/ù mu-du Jugall rIO?' kÙ.babbar u-bal a-na lugal. urra sëra, « à
302
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
Les exemptions du père et des frères ne sont pas semblables. Abdu, le père, « n'ira pas à l'aide et ne fournira pas de remplaçant » et« le maître des chars n'aura aucune autorité SUr Abdu et ses fils », à moins qu'il ne faille comprendre: « ne va pas ... ne fournit pas ... n'a pas », car rien ne dit qu'il n'était pas déjà un müdû jouissant de ces privilèges. C'est la même chose pour son fils Aziru, dont on ne sait s'il est ou devient müdû : « il est libre de toute revendication envers le maître des chars et le maire. Un étranger ne sera/n'est pas autorisé à entrer chez lui ». Ilu-malku, lui, devient müdû et il « est libre de toute revendication envers le maître des chars et le maire ; aucun ne pourra le réclamer », ce qui semble un peu moins avantageux. Quant à Kalbu, lui aussi « à l'avenir, (est) müdû du roi », et il ne jouit apparemment d'aucune exemption. Le document d'Aziru est le seul à comporter une malédiction envers « qui abolira cette donation ». Il faut remarquer d'autre part que différents documents règlent la situation entre Aziru et Kalbu, ou entre Aziru et Ilumalku, mais que rien n'est prévu entre Kalbu et Ilu-malku. La clause de garantie « personne ne le prendra (etc.) » n'existe que pour Abdu et Aziru. Ce dernier paraît jouir d'une situation à part ; était-il l'héritier en titre? Notons que la mère de Kalbu avait du être répudiée et que celle d'Ilu-malku était probablement la servante affranchie, mère d'un fils, mentionnée par Abdu dans l'acte faisant état de sa donation à Ilu-malku. Si c'est le cas, cela n'empêcha pas Ilu-malku d;obtenir le même statut que ses frères. Les propriétés d'Abdu que l'on peut localiser étaient bien situées: près d'Ugarit, à Ra'su et dans les vallées des deux fleuves, le Rahbanu (le Nahr el-Kebir) et le Nahrayu (sans doute le Nahr el-Fidd), où se trouvaient les meilleures terres, mais aussi à Ullamu, au sud, près du Siyannu 1089.
l'avenir » paraît bien se rapporter à müdû lugal plutôt qu'être l'équivalent de ina mU.mes (qui apparemment n'est pas nécessaire) ; les deux frères seraient-ils devenus müdû alors qu'Aziru l'était déjà? 1089. VAN SOLDT, UF 30 (1998), p. 723.
QUELQUES PROPRIÉTAIRES FONCIERS
303
RS 16.239 = PRU III, 79s. et pl. LXIX Ar-halba. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
1-11À dater d'aujourd'hui, Ar-halba, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré la maison de Yac~iranu, fils de Hu~anul090, la terre de Abdi-An(a)ti, fils de Suwandanu 1091,la terre co/lective?1092, la terre ... 1093et le verger (sis) dans le champ de la source 1094,à Abdu, fils de Abdi-Rasap, et à ses fils, pour toujours. 12-13personne ne pourra le prendre des mains de Abdu. 14-16Abdu n'ira/ne va pas à l'aide et ne fournira/fournit pas de remplaçant1095. 17-19 Abdu, maryannu du roi et müdû du roi, apporte(ra) [10?](sicles d')argent au roi. 20D'autre part, Abdu (déclare) ceci: 21-25« à présent, l'écurie1096, 5? champs (sis) dans le district du clan?1097, 1 chaudron de bronze pesant 200 (sicles) et un trépied1098 de bronze pesant 200 (sicles) sont à Kalbu. » 25-30Si, à l'avenir, Kalbu suscite un procès à son frère1099,il donnera 10 talents d'argent à son frère et il retournera à la maison de son père. 31-33b'autre part, le responsable
1090. Le père et le fils étaient scribes, voir RS 16.153 et n. 784. 1091. VAN SOLDT,SAU, p. 7s., n. 70: la terre du fils de Suwanda(nu) est citée dans RS 16.157. Son nom est soit Abdi-An(a)ti, soit Abdi-ilti, cf. RS 16.205+192, n. 898. 1092. /$ibbïru/, HUEHNERGARD, UVST, p. 169 « coLLective, public land? »; VAN SOLDT, SAU, p. 306 n° 122, « (a type of field) »; $br, « tipo de campo (?) 0 régimen especial de explotacion agricola, "parcela comunal (?)" », DEL OLMO LETE et SANMARTIN,DLU, p. 413. 1093. ka-an-na-bi/pi-ya, cf. HUEHNERGARD,UVST, p. 138 ; VANSOLDT, SAU, p. 304 ; DEL OLMO LETE et SANMARTIN,knpy, DLU, p. 221. 1094. /nabku/ «well, spring », HUEHNERGARD,UVST, p. 151 ; VAN SOLDT,SAU, p. 305 et 322, n. 140; nb/pk, DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 316. 1095. Pour napraru, voir NOUGAYROL,PRU III, p. 223 et HUEHNERGARD, UVST, p. 167. 1096. REVIV, lEl22 (1972), p. 228, fait noter que c'est Kalbu, le seul qui ne soit pas soustrait à l'autorité du surveillant des chars, qui reçoit l'écune. 1097. /'ummatu/, HUEHNERGARD,UVST, p. 107: an.za.gàr um-ma-ti « "clan district(?)" »; cf. umt, « familia, clan », DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 37. 1098. Voir n. 943. 1099. Il s'agit sans doute d'Aziru.
304
TEXTES AKKADIENS
des chars 1100 n'aura fils.
aucune
D'UGARIT
autorité
RS 16.254 D = PRU
III,
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
suri 101 Abdu ou sur ses 20-21.Luil103, à l'avenir, ~est) müdû du roi, il (l~i) apporte.ra 10 (slcles d')argent. 22-2 D'autre part, Abdu (declare) cecI: « argent, objets, tout ce qui était à la mère de Kalbu, je ne le dois pas ; elle a tout pris et s'en est allée II04. Moi, de bonne
79 et pl. LXXVII
Ar-halba? sceau disparu. Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
fa_çon, lui(=Kalbu) ai d(~pné maison et terre. 3USceauje du roi. Témoin: Sapsu-malkuII05.
[À dater d'aujourd'hui A r-halba?/ Niqmepa.,\pls de Niqmaddu, roi d'Ugarit a trans]féré la mais[on ] 2 - sis(e) à Ull[amu] à Abdu, fils de [Abdi-Rasap] et à ses fils, pour toujours. 7'-
Niqmepa. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
9'Personne ne pourra Je ~~[endre] des mains de Abdu ou des mains [de ses fils.] 10 -1 Il do[nne(ra)?] 10 (sicles d')argent annuellement au r[oi.
1-11 À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré la maison de Sasiyanu, la maison de IbartplI06, les terres AN KA DI MEllO? ?, les terres du fils de Suwandall08, dans le Nahra, les terres collectives 1109 (sises)
RS 16.157 = PRU
12'-13'(Grand?)
sc]eau du roi. [Témoin : Sa]psu-malku
RS 16.143 = PRU
III,
[scribe.]
81s. et pl. XLIX
Niqmepa. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
1-6À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré la maison et la terre de TeSub-madi, l'administrateur, (sises) dans Ullamu, à Abdu 7-11et Abdu, avec la terre qu'il a achetée, les a transférées à Kalbu, son fils. 12-15Kalbu est pur quant à son frère Aziru. Ils ne réclameront pas l'un contre l'autre.16-18D'autre part, Abdu a fait entrer (= enregistré) leurs parts au palais et il a mis au clair (la situation de) ses fils 1102. 19Chacun est pur quant à l'autre. 1100. Pour l'importance des chars à cette époque, voir le livre de R. DREws, The End of the Bronze Age. Changes in Warfare and the Catastrophe ca 1200 B. C, Princeton, 1993. 1101. Pour w/mu "uru eli, cf. HUEHNERGARO, AU, p. 267s., n. 262. 1102. Nougayrollit u-se-ri-ib et traduit les lignes 16-18 : D'autre part, Abdu a "fait entrer" leurs parts au Palais, et, ses fils, il les (y) a fait comparaître. »HUEHNERGARO, AU, p. 172, n. 260, qui lit u-se-re-eb, commente: None of the meanings of nuwwuru/nummuru seems appropriate ta this passage »et plus loin, à propos de deux propositions différentes du CAD : « none of these rende rings has any support (note that there is no compelling reason not ta translate the verbs in the two clauses as future or, «
«
305
FONCIERS
III,
»
83s. et pl. LV
dans le R~hbanu et l~ ve~ger \sis) dans le champ de la s,o~rc~ à Abdu, fils de Abdl-Rasar. 2-15et Abdu les a transferes a son fils Aziru et à ses fils. r()-19Personne ne pourra les prendre des mains de Aziru ou des mains de ses fils, pour toujours. 20-21 Aziru, müdû du roi, apporte(ra) annuellement 10 (sicles d')argent (au roi). 22-23Il est pur des mains du maître des chars
more likely, as expressing obligation: "is to deliver" ... ) ». Il traduit donc: Moreover, PN will deliver their shares to the palace, and ... his sons », mais il propose aussi: « Should we read u-ze!-ki!-su-nu? ». V AN SOLOT, SAU, p. 509, ne choisit pas entre passé et futur pour u-se-ri-ib et traduit: 'Abdu has brought/will bring their shares into the palace » ; p. 497, il propose pour la ligne 18 ù dumu.mes-su u-nam-MAR-rsu1-nu « and he freed his sonsic (of claims) ». La traduction proposée ici m'a été suggérée par S. Lafont : enregistrer au palais les parts attribuées à chacun impliquait sans doute le payement de taxes sur les transactions foncières, appelées ailleurs zitti ekalli, « part du palais », des droits de mutation. 1103. C'est-à-dire Kalbu, d'après RS 16.157,1. 20-21 et RS 16.250,1. 15-16. 1104. Lors d'un divorce, la femme récupérait ses biens. HELTZER,JESHO 19 (1976), p. 90, traduit tap-ta-tar « freed herself », pati'iru désignant« the liquidation of property-relations inside the family ». 1105. BOYER,PRU III, p. 302 et 305 et SKAIST,« A Unique Closing Formula », p. 158. 1106. i-bar-TI = Ibri-Addi d'après BERGER,WO 5 (1969), p. 279. 1107. D'IStaran (dKA.DI)? Si c'est cela, pourquoi ME? 1108. su-wa-an-da (collation) ; cf. RS 16.239. 1109. Voir n. 1092. «
«
306
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
et du maire. Un étranger 1 1 10 ne sera/n'est pas autorisé à entrer chez lui. 24-28D'autre part, Abdu est dévoué au roi et qui abolira cette donation, que Bacal, seigneur du Mont Hazi, l'en fasse r~ondre ! 2 Sceau du roi. Témoin:
Sapsu-malku.
RS 16.250 = PRU III, 85s. et pl. LXXIV Niqmepa. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
307
Le total des sommes énumérées dans le document qui enregistre une série de donation fictives (RS 15.109+16.296) est d'au moins 5300 sicles d'argent, soit près de 50 kilos d' argent 1 113. Devenu roi, Ammistamru confirma sa faveur en accordant à Sinaranu et sans doute à ses fils de très larges franchises, qui, c'est à noter, ne concernent pas le trafic avec la Crète : si son bateau en revient, le négociant devra faire au roi le « cadeau » requis, ce qui doit souligner la valeur accordée aux cargaisons de produits crétois ou importés via la Crète.
royaumell12.
1-6À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré la maison de Ewennina, le frère de (dame) Sarmela, à Abdu 7-13et Abdu a transféré la maison (sise) à Ra'su, avec tout ce qu'il y a, en plus de cette maison et de la terre ... 1111, à Ilu-malku, son fils; 14(celui-ci) est pur quant à
Niqmepa. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
son frère Aziru. 15-16Lui, (Ilu-malku,) à l'avenir, ~est) müdû du roi, il (lui) apportera 10 (sicles d')argent. 17-1 Il est pur envers le maître des chars et le maire ; aucun ne pourra faire appel à lui. 20-24D'autre part, Abdu déclare ceci: « à présent, Heiaya, ma femme, est pure de son état de servante : c'est elle qui est la maîtresse de la maison, au-dessus de son fils. » 25Sceau du roi. Témoin : Sapsu-malku.
(et). aux fils. de ~es fils. 8-11 Pe~sonne ne po.urra le prendre des mams de Smaranu ou des mams de ses fIls. 12- 7En outre, personne parmi les fils de Sigi(nu), (donc) parmi les frères de
RS 15.138+16.393
B = PRU III, lOIs. et pl. XXX
1-8À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a donné la maison, la terre, tout ce qui est à Siginu, fils de Malku-ahu, à Sinaranu, fils de Siginu, pour toujours,
Sinara(nu), n'aura ~uoi 1ue ce soit, tout est à Sinaranu et à ses fils, pour toujours! 8-2 Ni fils ni fille de Sigi(nu) n'aura (quoi ~ue ce ~oit): 1114: Iwassur, [Il ~?t pur] comme Temom l~ [s~l]eil: AbdI-Bacal, est pu[rII15] 2-25Temom sukkallu. de ... 1116. Témoin: Attumanu. Témoin : Hu~anu, scribe. Sceau du roi sur la tablette.
SINARANU, LE TAMKÂRU, ET SA FAMILLE
RS 15.109+16.296
.. fIls
= PRU III, 102s. et pl. XXII, XXIII
Niqmepa. Sceau dynastique (original). Palais royal, pièce 30 (Archives Centrales). «
Ce négociant jouissait de la faveur de Niqmepa et du prince royal Ammistarnru ; désigné par le roi comme le seul héritier de son père Siginu, fils de Malku-ahu, il acquit, par donations fictives, un grand nombre de domaines dont certains ne sont pas localisés, d'autres se trouvaient à Macraba et Atallig, au sud du
1110. Cf. n. 825. Illi. C'est la même terre, ici ka-na-b/pi-ya, et non ka-an-na-b/pi-ya, que supra, dans RS 16.239.
»
1112. Les deux villes sont souvent citées ensemble, cf. VAN SOLDT,UF (!998), p. 723 et p. 721, n. 69. 1113.4200 sicles d'argent + [x] mille (1. 6-7) + [x] cent(s) (1. 12) + [x] (1. 46) = plus de 5300 sicles d'argent = 106 mines à 50 sicles, soit plus de 1, 76 talent (l talent d'Ugarit = environ 28,2 kg). 1114. HUEHNERGARD, AU, p. 69, lû mâru lû mâr[tu sa] PN u lâ isû[ni ], as for any son or daught[er of] PN -they may not have (a share) ». La mentiQn des filles est exceptionnelle. 1115. A la fin de la ligne 21 : za-f ki-fil (collation). 1116. Nougayrol a lu si-il-a'[na'] mais je vois plutôt ZI-ia-a[ ]. 30
«
308
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
Tablette de Niqmepa, fils de Niqmaddu. 1-3 À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a acquis du roi, contre argent, maisons et terres - 3en premier lieu contre argent et en second lieu (comme) don - 4-5maison, terre, ovins, bovins, propriété de Si[ginu, fils de Ma]lku-ahu, et il l'a donné à Sinara(nu) [fils de Siginu.6-7 ... f]ils ou fille il y [a?, pour x mi]lle (sicles d') d'argent ill'ac[quiC.] 8[D'autre ~art la mais]on? d'Agi[-Tesub? .. (lacune de 2 lignes) ll'a] donné(e) à [Sinar]anu 12et Sin]aranu a [don]né [x cen]t(s sicles d') d'ar[gent au roi.] 13-14D'autre part, deux maisons de Hura~anu qui, jadis, appartenaient à ... 1117, maintenant, le roi les a données à Sinar[anu.] Leur (prix en) argent: 400 (sicles).15-16D'autre part, les greniers inutilisés? 1118de AbdiYarih, fils de [... ]heia, il les a donnés à Sinaranu en échange de 800? \sicles d')~gent. 17(~inaranu) a payéll19 au roi le prix total 18- get (le rOI) ayant pns de Ippanu? une grande maison avec absolument toutII20 l'a donnée à Sinaranu, fils de Siginu, pour 400 (sicles d')argent. 20-21D'autre part, (il a donné) à Sinaranu la terre de Markabudu/i et Sinaranu a donné 300 (sicles d')argent au roi. 22-23D'autre part, les deux maisons de Sutaknu, il les a données à Sinara(nu) et Sinarânu a donné 300 (sicles d')argent au roi. 24-26D'autre part, la terre de Munahhimu avec celle de son frère - rIes (deux) fils de Tati?lil l'a donnée à Sinara(nu), fils de Siginu, et Sinara(nu) a donné 500 (sicIes d')argent au roi. 27-28La maison de Salmiya, Ie frère de rKukuliyarFl : 200 (sicles d')argent. 29-31D'autre part, la maison et la terre de Bin-Astarmi, au milieu de Macraba, le roi les a données à Sinaranu et Sinara(nu) a donné 500 (sicles d')argent au roi.32-34D'autre part, la maison et la terre de Tihu, au milieu de Macraba, le roi les a données à Sinaranu, fils de 1117. DUMU BA UR PA: GRONDAHL, Personennamen, p. 13: binbacal-iqba ; «le fils de BaCal-iqba »? mGr Ba-lik-n[i] pour LiPINSKI, « The Socio-Economic Condition of the Clergy in the Kingdom of Ugarit », dans HELTZER et LiPINSKI, Society and Economy, p. 129, n. 25. Pour Lipinski, ce Hura~anu était le grand prêtre. 1118. é.hâ kislah.mes: hé-yi-ma, voir n. 715 et n. 846. 1119. fb.gi.gi = umalli?, cf. HUEHNERGARD, AU, p. 65. 1120. é.gal qa-du gab! (IB)-ba su.nigin2 !-na ; nigin2 est une correction proposée par HUEHNERGARD,AU, p. 74 n. 160, au lieu du KU de Nougayrol (plutôt un LU chargé d'après le moulage).
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
309
Siginu, et Sinaranu a donné 300 (sicles d')argent au roi.353TD'autre part, la terre de dIM-ma-tin?II21, fils de Ka[ ..]nu, (sise) dans MarCaba, le roi l'a donnée à Sinaranu, fils de Siginu, et Sinaranu a donné 200 (sicles d')argent au roi. 39-40D'autre part, la maison et la terre de dIM.KAR, (sises) dans Atallig, le roi les a données à Sinaranu et Sinara(nu) a donné 200 (sicles d')argent au roi. C'est réglé 41-43D'autre part, la maison de Ilaz[kF], fils de Ali-irbitF, dans Atallig, le roi (l') a donnée à Sinaranu et Sinaranu a payé 100 (sicles d')argent au roi. C'est réglé. 44-46D'autre part, la terre du fils de Zi[ ... (sise) dans] Atallig [le roi] l'a donnée à Sinaranu [fils de Siginu] et Si[naranu a don]né [ x (sicIes d')argent au roi.] 47-49Personne ne pourra Ie prendre d~] ~i~[ar~nu'J de ses fils, ou d~s fils de ses fils, ce don [est fait] a jamais. 0-52Ce don de Nlqmepa[, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, en premier lieu le roi [l'a fait] à Sinaranu, fils de Si5inu. En second lieu (Sinaranu) l'a acquis pour de l'argent. 53- 5D'autre part, un étranger ne pourra pas entrer dans sa maison il n'aura pas à servir comme chargé de mission royal; le hapiru ne pourra pas entrer dans sa maisonl122. 56-57Qui changerait cette tablette, que les dieux anéantissent son nom!
RS 16.206 = PRU
III,
106 et pl. LVIII
Niqmepa. Sceau-cylindre anépigraphe. Palais royal, entre cours IV et VI (Archives
Centrales).
1-IOÀ dater d'aujourd'hui, Ni~mepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a bel et bien donné 112 la terre de Sumïyanu, fils de Qarradu, petit-fils de Betanu, à Ya~iranu, fils de Hu~anu, le scribel124; 11-15Ya~iranu [verse]ra?/[ a ver]sé? 115 (sicles d')argent entre les mains de Sinaranu.
(lacune) tr. ce [ don] est fa[it).
HUEHNERGARD, AU, p. 403. Voir RS 16.157 et n. 138. id-din ... ù i-din, cf. RS 16.189, n. 836. Cf. HELTZER, Internai Organization, p. 161 et RS 16.153. À la ligne 13, le -na final de si-na-ra-na est bien sur la tablette.
1121. 1122. 1123. . 1124.
310
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
QUELQUES
RS 16.285 = PRU III, 106s. et pl. XCIII Niqmepa. Sceau « dynastique Palais royal, cour YI (Archives
»
(original). Centrales).
RS 16.238 = PRU III, 107s. et pl. LXIX
1 125
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IY et YI (Archives Centrales).
1-6À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a déclaré pur Sinaranu, fils de Siginu ; comme [le soleil] est pur, il est pur. 7-9Son [grain], son vin, son huile ne devront pas entrer au palais. Son bateau est pur ; 1O-l3( c'est seulement) si son bateau arrive de Crète (qu') il offrira son cadeau! 126 au roi mais 14-17le héraut ne pourra rien [réc]lamer à sa maisonl127. Sinaranu se dévoue(ra?) au roi [son seigneur,
311
FONCIERS
lui?] et ses fils! 128 (sont destinés?) aux sa r[êsi?] 18-22Que Bacal, le] seigneur du mont Hazi, détruise [qui]conque contesterait [ces] paroles
1-5À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, rOI d'Ugarit, [a donné/transférella maison [00'] de [NP 00 .] ses chevaux [00'] [00'] r.1'-2'Personne ne pourra le prendre des mains de Ewri-muza; 3'-6'Ewri-muza a donné 700 (sicles d')argent au roi, prix de la terre. 7' -8'Témoin : Sinaranu, fils de Sigi(nu). Témoin : Hu~a(nu), scribe.
PROPRIÉTAIRES
wu jours!
1 129
!
[00
.],
pour les fils de ses fils, [pour]
113Ô
T AGHULI(NU)/T
AGUHLI(NU)
Taghu1i(nu) est un personnage assez bien connu, en particulier à l'époque d'Ammistarnru II. D'après 1. Singer, qui a tenté de reconstruire sa carrière à partir de documents retrouvés à Ugarit mais aussi à Bogazkoy et à Tel Aphek, il fut un temps le représentant du roi d'Ugarit à la cour de Karkemis, où il fut remplacé ensuite par Amutarü"31, avant d'occuper des fonctions dans le royaume d'Ugarit! 132. La situation de ce personnage est particulière. Riche et sans doute influent, il était,
1128. dumu.mes (collation) et non é comme Nougayrol. 1129. Avec HUEHNERGARD, AU, p. 137, n. 61, mais voir VAN SOLDT,
SAU, p. 408, n. 18. 1130. Ce document
est exceptionnel
à plusieurs
titres:
l'octroi
de fran-
chises est généralement lié à une terre ; les franchises sont sans parallèles; une malédiction termine le document, comme d'ailleurs RS 15.109+16.296, 1125. Traduit et commenté par HOFfJJZER et VAN SOLDT, « Texls from », p. 340. Pour les relations avec la Crète, Ugarit Pertaining to Seafaring voir n. 450. 1126. igi.dug.a = tiimartu, cf. HUEHNERGARD, AU, p. 400, contra Nougayrol, hâ 'i!u « garde ». 1 127. Dans l'Assyrie de l'époque, le héraut assurait la publicité des ventes foncières (Lois assyriennes, tablette B, § 6) mais le lien qui paraît bien exister avec ce qui précède (le « cadeau » au roi) oblige à chercher ailleurs. L. SASSMANNSHAUSEN,« Funktion und Stellung der Herolde (Nigir/niigiru) im Alten Orient », Baghdader Mitteilungen 26 (1995), commente, p. 135 :
Dass der Herold sich nicht dem Haus des Sinariinu niihern soli, kann nur bedeuten, dass er ihn keine Lasten und Pflichten auferlegen soli » mais sa
«
traduction des lignes guère, contrairement
10-15, qui s'inspire de celle de Nougayrol, ne convient à celle de CAD Nil, p. 117 : « he will bring his gift before the king, but the herald must not dun his house (for tax) ». Il faut sans doute prendre « maison » au sens de « firme ».
la grande tablette qui récapitule un certain nombre de transactions immobilières du même personnage: était-ce le vœu de Sinaranu? 113!. Y oir dans ce volume, p. 91 s. et RS 20.184. 1132. I. SINGER, « Takuhlinu and Haya : Two Governors in the Ugarit Letter from Tel Aphek », Tel Aviv 10 (1983), p. 3-25 ; le nom, TaguhlilTakuhlinu, est d'origine hourrite, « Taguhlu is the original form
(H') Tag/kuhlinu (or Tag/khulinu, with metathesis) is obviously an Akkadisation that is more current at Ugarit » (p. 6, n. 5). Dans les documents légaux d'Ugarit réunis ici, en effet, il est toujours appelé Taghulinu, alors que dans la correspondance traduite dans la première partie, p. 9Is., il apparaît comme Taguhli, mais il s'agit très probablement du même personnage (voir aussi l'étude à paraître de C. Roche). Pour Singer (p. 28s.), de fait, la collation sur moulage il fut peut-être kartappu du roi d'Ugarit; de la ligne 3 du fragment RS 6.273 ne m'a pas permis de déterminer s'il était kartappu du roi d'Ugarit ou du roi de Karkemis comme l'a proposé Nougayrol ; la trace qui suit lugal kur, « roi du pays de », correspond peut-être mieux à kar mais elle est infime.
312
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
comme ses fils, mudû de la reine dès l'époque d'Ammistarnru II, et faisait partie des sa rëJi1133, Cependant, certaines des terres qu'il reçoit (avec contre-don) ne sont garanties qu'à lui et non à ses fils, d'autres lui sont données sous condition. Ces réticences sont généralement interprétées comme les signes d'une certaine méfiance envers ce personnage, peut-être d'origine étrangère 1134. « Sa fortune est visiblement limitée à sa vie, ou subordonnée à son loyalisme à venir, et à celui de ses descendants 1135. »Il exerça pourtant en Ugarit des fonctions officielles d'une certaine importance. Dans l'un des documents, il est qualifié de « préfet du palais », et dans l'une de ses lettres retrouvée à Tel Aphek il se présente comme « préfet de l'Ugarit », deux fonctions qu'il faut distinguer et qu'il dut exercer successivement 1136. RS 15.126 = PRU III, 112 et pl. XXVII Ammistamru II. Sceau dynastique » (réplique). Palais royal, pièce 30 (Archives Centrales). «
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
313
terres de Ziiya 1138 et les terres de qualité inférieure 1139 de Sin1 140 à [Ta]ghulinu, pour toujours. 9-12A l'avenir, personne
saisi
rne] pourra de le Ammistamru, prendre des mains Taghulinu.roi d'Ugarit. 3-14Sceau fils dedeNiqmepa, 15-16Taghulinu a donné au roi cent (sicles d')argent. RS 15.114 = PRU III, 112s. et pl. XXIV Ammistamru II. sceau disparu. Palais royal, pièce 54 (Archives Est)1141.
1-7À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a transféré les terres de Tari[oo.], les terres de Kuhiyanu-Ia-ville et du village de Atka-sakna à Taghulinu, le préfet du palais. 8-11Taghulinu (re)construira 1142 Sakna de son argent et de son cuivre, de tout son bien. Le roi a déclaré Sakna pure de (tout) service. L[eurs] bœufs, leurs ânes [leurs] gens [n'ir]ont [pas tr[availler? pour] le roi [. 00]
(fin brisée)
1-8À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit a bel et bien donnél!37 les terres de Bin-kabuli, les 1133. Du moins sous Niqmaddu III : Taguhlinu « sa rêsi » figure parmi les témoins dans RS 18.20 + (= PRU IV, 202s.), un fragment de verdict de Zuzzuli, kartappu du roi de Karkemis, tranchant une affaire dont le contenu nous échappe à cause des lacunes, entre Niqmaddu roi d'Ugarit et des marchands d'Ura (voir aussi RS 17.252 = PRU IV, 232s.). Commentaire de SINGER,Tel Aviv 10, p. 17-18. Pour müdû, voir n. 815, et pour sa rësi, n. 666 et 767. 1134. C'était l'hypothèse de NOUGAYROL(PRU III, p. III), et SINGER (Tel A viv 10, p. 35) en verrait la confirmation dans le fait qu'il est sans doute mentionné dans un document hittite, où, s'il s'agit bien de la même personne, il est qualifié de « homme d' Ariyanta », une ville du Mukis/Alalah (où le nom Taguhli est fréquent). 1135. PRU III, p. II I. 1136. La première, celle de (lu maskim =)siikin ekalli, est inattestée par ailleurs, mais on connaît un siikinu de la maison de la reine (cf. RS « 8.208 ») qui était une sorte de majordome ou d'intendant. La seconde était importante, voir n. 81 : le préfet de l'Ugarit, ici lu sa-ki kur uru uga-ri-it, interprété soit comme sakim-miit(i) avec assimilation du n final, soit comme une erreur du scribe pour sa-ki<-in/ni> (HUEHNERGARD, AU, p. 150, n. 138), était une sorte de vizir. Voir les commentaires de SINGER, Tel Aviv 10, p. 37s. 1137. ittadin u ittadin, cf. RS 16.189, n. 836.
RS 16.353 = PRU III, 113s. et pl. XCVIII Ammistarnru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
1-6À dater d'aujourd'hui, devant Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, Yanhamu, fils de Ginatanu, a cédé ses terres sises dans le ter~itoire de ... ] à Taghulinu, pour mille [(sicles d')argent?]. -10Les te[rres pas]sent - avec la ferme, avec l'oliveraie, avec la vigne, avec tout ce qu'il y a - à Taghulinu, à 1138. Ou zu-u-na (collation). 1139. a.sà.mes qd-al-lu ; peut-être un type de champs, cf. CAD Q, p. 63a, et HUEHNERGARD, UVST, p. 174. Pour MARQUEZROWE, UF 27 (1995), p. 319 et n. 4, il faut lire ga-al-lu, voir d'ailleurs DEL OLMO LETE et SANMARTlN,DLU, p. 145, gl (III). 1140. C'est la lecture de Nougayrol (PRU III, p. Ill) mais ce qui précède -al-ZI serait plutôt Ipa-x-x. 114I. Il est possible que la tablette provienne en fait des Archives Centrales, voir PRU III, p. XXII. 1142. C'est donc un don sous condition.
314
TEXTES
AKKADIENS
D'UGARIT
ses files et aux fils] de ses fils, pour toujours. 1O-12Aucun homme ne pourra le prendre des mains de [Taghuli]nu ni des mains de ses fils, pour toujours. 13-17Si à l'avenir Yanhamu et ses fils reviennent sur leur décision ROurleurs terres, argent et terres seront à Taghulinu et à ses fils. 17-22Mais si Taghulinu ou les fils des fils de ses fils, sa descendance, la descendance de sa descendance, disent au roi de l'Ugarit: « tu n'es pas notre seigneur, un autre roiet qui est notre argent et terres serontc'est à Yanhamu à ses fils; sei~neur 2 -26les»,fils de Taghulinu, son bétail, son bienl143, tout ce qu'il a dans le pays d'Ugarit, rien n'en pourra sortir 26-2get aucun autre homme, qu'il soit frère ou fils de Taghulinu, ne pourra faire partie des héritiers de cette terre, y compris (dame) Adattiya et ses fils. 30- 31Taghulinu et ses fils, müdû de la reine, (lui) apporteront cin~ (sicles d')argent. 32- 4Sceau de Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit. I1tahmu, scribe. 1144 RS 16.148+254 B = PRU III, 115s. et pl. LII Ammistamru II. Sceau « dynastique (original). Palais royal, cour IV (Arch. Centrales). »
[ ] [ dans ... avec sa ferme?, a]vec son oliveraie [avec]sa [vigne?] avec tout ce qu'il y a[ de?..]dIM l'administrateur, [dans le champ]-de-la-source [avec sa ferme?] avec son oliveraie, [avec] sa [vign]e, [avec tout] ce qu'il y a [... ] ~lac,une d'environ
12 lignes)
-5.[ ... a]vec?[ses] qU'Il y a, [... ne [... ]TaghulinuI146 ses servantes, ses
fils [.:.Tagh]ulinu, müd~f ..,.[: ..,] tout ~e revendI]quera pas?1145. -9 SI a l'avemr, meurt, ses maisons, ses terres, ses serviteurs, [bœufs], ses ânes, tout ce qu'il y a, seront
1143. nfg.gud, quand on attend nfg.ga (cf. HUEHNERGARD, AU, p. 66), se trouve aussi dans RS 17.146. 1144. Voir ARNAUD,Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études. ve section, tome XCIII, 1984-1985, p. 203. 1145. [... la ?j?-qar·!-r]u·'-ub. 1146. Il manque apparemment un ou deux signes avant le nom, par exemple dumu, mais le sens paraît exiger que Taghulinu soit bien le sujet.
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
315
fils d'Amutarunu, et àdons ses fils, [pour] rà] Gamiraddu, 9'-12'11 n'y a aucun service [sur] ces du roi. C'esttoujours. le service de namûl147 [à?] Ra'su qu'assumeront Gamiraddu et ses fils, pour toujours. 13'-f5'[Sceau de A]mmistarnru, fils de Niqmepa, [roi d'Uga]rit. [NP fils de/du] sukkallu, scribe.
QUELQUES
AUTRES
Outre Taghulinu, les textes juridiques en akkadien font connaître d'autres propriétaires de l'époque d'Ammistamru II. Abdi-malku, sans filiationl148, possédait divers domaines, entre autres dans le« Bassin », une maison à Ra'su, quelques arpents de salines ; certaines terres ne comportaient pas de service, mais dans l'un des cas, il est précisé que le père et ses fils assumeront le service des fils de la reine. Tous les documents comportent l'empreinte du sceau dynastique et la clause de garantie spécifique. Les propriétés de Kurwanu, fils de Baclaski, transférées par le roi ou acquises sous sa garantie, étaient sans service ; elles comprennent aussi des salines. Quant à UmmiHebat1149, dont on ne précise ni le nom de son père, ni celui de son mari, elle se constitua un domaine près d'Ugarit, dans le Nahrayu, soit par achat soit par échange, effectués devant le roi. 1147. Une catégorie de personnes attestée à Ugarit et Alalah, cf. M. DIETRICHet O. LORETZ,« Die soziale Struktur von Alalah und Ugarit (II) ", WO 5 (1969-1970), p. 91. 1148. Un Abdi-malku, fils d'Amutarunu ('bdmlk bn.Amtrn), est le bénéficiaire d'une donation d'Ammistarnru Il dans RS 15.111 (= KTU 3.2), en ougaritique, transcrit et traduit par KIENAST,UF 11 (1980), p. 447-448, mais le nom est l'un des plus courants, cf. NOUGAYROL, compte rendu de F. GRONDA HL, Die Personennamen der Texte aus Ugarit, RA 62 (1968), p. 164. 1149. Le nom est écrit fum-mi/mi-he-BI mais HUEHNERGARD, AU, p. 375, n. 36, propose de lire fum-mi/mi-he-batx (voir aussi Anani-Hebi/Hebat?, dans RS 16.158).
316
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
QUELQUES
ABDI-MALKU
RS. 15.143+164 = PRU III, Il7 et pl. XXXII
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
~environ 8 lignes cassées ou trop fragmentaires) '-14'[avec] tout ce [qu'il] y a, le roi l'a trans[féré à Abdi]malku et à ses [fil]s [pour tou]jours. 15'-19'[À l'a]venir, [aucun hom]me ne pourra prendre cette terre des mains de Abdi-malku ou service d[es mains] de ses fils, pour toujours. 20'-21'n n'y a pas de sur cette terre. 22'-25'Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit. Nucme-Rasap, fils de Abaya, scribe.
RS 15.155 = PRU III, 118 et pl. XXXIV
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, pièce 30 (Archives Centrales).
1-II[À] dater d'aujour[d'hui, Am]mistamru, fils de Niqmepa, [roi de 1']Ugarit, a [tran]sféré, le roi, la terre de [... ]... ? [sise dans] le terroir du Bassin [et la terre d]e Tagi-Tesub, [ave]c sa ferme, [aveic son oliveraie, [avec] sa vigne [et?] avec tout ce qu'il y a, 1 -18et la ferme fortifiée 1 150 de Hura~anu, avec to~t ce qu'il y a, à Abdi-malku et à ses fils, pour toujours. 19-25A l'avenir, aucun homme ne pourra prendre ce don du roi des mains de Abdi-malku ou des mains de [ses f1ils, pour touj[ours]. 26-27n n'y [a pas] de service 1 151 sur [cette] terre. 28-29Sceau de Ammistamru, [roi de] l'Ugarit.
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
317
1-8À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit a trans[féré] la maison de Tubbal-inu et la maison neuve qui (est) avec, et la terre de Ewri-sarri, sise dans le champ de la falaise 1152, avec sa ferme, avec son oliveraie, avec sa vigne, avec son verger, avec tout ce qu'il y a, 9-18et la terre du fils de Urhiyanu, sise dans le champ de la falaise, avec son oliveraie, avec sa vigne, avec sa ferme, avec tout ce qu'il y a, et le champ de la butte 153 [avec] sa ferme, avec son oliveraie, avec sa [vigne], avec tout ce qu'il y a, [et la terre ... ] ... , [de x] fils de SaBa, [avec sa fer]me, !fin de la face cassée] 1
(revers) l'-5'Ammistamru, le roi[ ... ] tous ces dons, à Abdi-malku et à[ses fils,] pour toujours. 5' -9'[Aucun] homme ne pourra prendre [ces] dons des IJ1ain,sde Abdi-malku ou des mains de ses fils, pour toujours. 9 -12 Abdi-malku et ses fils assumeront le service des fils de la reine, pour toujours. 13'-15'Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit. Yacdidu, scribe.
RS 17.379A = PRU VI, n° 28, 30s. et pl. XI Ammistamru Palais royal,
II. (empreinte détruite). pièce 69 (Archives Sud).
1-5[À dater ]d'aujourd'hui, [Amm]istamru, fils de Niqmepa, [roi]d'Ugarit, a [bel et bien] donné la maison1154 sise dans Ra'su [de?... ]ianu?, défaillante ] rev. 1'-6'N arpents? de] salines1155 [de?] Bin-kabarta(y)a et l'a donné, le roi, à Abdi-malku et à ses fils, pour toujours'?12[À l'avenir, personne ne] pourra le [prend]re [des mains de
RS 16.204 = PRU III, Il9s. et pl. LXVI, LXVII Ammistamru Palais royal,
II. Sceau « dynastique » (original). entre cours IV et VI (Archives Centrales).
am-qa, « stronghold 1150. [an.za.]gàr: HUEHNERGARD, UYST, p. 11, n. 51, et 160.
(?) •. fort? district
1151. ilku et non pilku (cf. note 733) ; voir aussi RS 15.140 = PRU p. 135s., et RS 19.32 = PRU VI, p. 74s. n° 77.
»,
III,
1152. i-na a.sà : si-il-a, voir Isi/'ul, « cliff'(?) », HUEHNERGARD, UYST, p. 157. 1153. [a.sà.]hâ : ga-BI-ni, HUEHNERGARD, UYST, p. liS, « "hillock(?)" field ». 1154. D'après les collations de 1. MARQUEZ ROWE, « Collations à RS 15.140 et RS 17.379 [A] », NABU 1992, 94, p. 73. 1155. L'expression akkadienne est glosée en ougaritique : a.sà mun : ZI-$u-u-ma, HUEHNERGARD, UYST, p. 170 (voir aussi n. 790 et 1160). Cf. RAINEY, lOS 3, p. 38.
318
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
Abdi- ]malku ou des mains de ses fils [pour toujours?] Il n'y a [pas de service sur ce]s ter[res].
QUELQUES
Kurwanu
PROPRIÉTAIRES
319
FONCIERS
ou des mains de ses fils, pour toujours.
pas de servicede sur ces terres. fils de Niqmepa, 20-23Sceau Ammistarnru, Munahhimu, fils de Yarimmu, scribe.
19I1 n'y a
roi d'Ugarit.
KURWANU
RS 15.167+163 RS 15.136 = PRU Ammistamru Palais royal,
III,
121s. et pl. XXIX
II. Sceau « dynastique » (original). cour VI (Archives Centrales).
1-8À dater d'aujourd'hui, devant Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit, Kalbiya, fils de Kabidnana, a cédé six arpents de terre, dans le territoire de la Ville, pour 520 (sic1es d')argent, à Kurwanu, fils de Baclaski, et à ses fils. 9-12Cette terre passe à Kurwanu et à ses fils pour toujours. 13-17 Aucun homme ne pourra prendre cette terre des mains de Kurwanu ou des mains de ses fils, pour toujours. 18-19Il n'y a pas de service sur cette terre. 20-23Sceau de Ammistamru, Yacdidu, scribe.
RS 15.145 Ammistamru Palais royal,
fils de Niqmepa, roi de l'Ugarit.
= PRU III, 122s. et pl.
III,
= PRU
1-5[À dater d'aujour]d'hui, [devant Am]mistamru, fils de Niqmepa, [roi d'Uga]rit, [Kurwanu, f]ils de Baclaski,[ .. .la ter]re r ...
3 lignes très mutilées]
9-11[ ... à Kur1wanu [pour] toujours. Il n'y a pas [de service sur s[a te]rre. 2-18[D'autre partJ Kurwanu [a acqu]is [... ] et les salinesl160 de [... ], fils de Serdannu, [pour x]oo (sicles d ')argent. Cette terre [... est transmi]se à Kurwanu ~our toujours. Il n'y a pas [de service su]r cette terre. 19- 4[ ... ] de Abdi-hagab, fils de Girgisu[ ... ] à son frère [... ] son frère[ ... ] maison [ ] ses fi[ls ]
(DAME)
UMMI-HEBAT.
RS 16.154 = PRU 1-8À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, a transféré, le roi, quatre arpents de terre, un tiers d'arpent de terre et cinq sixièmes d'arpent de vigne, avec son oli~er~ie et a/ve~ sa partie abandonnéel157, de Iliyan~ fils. de Pusmanu, défalliant, dans la terre rougel158 ; 9-1 et cmq arpents de terre et un demi-arpent de vigne, avec son oliveraie et avec sa partie abandonnée, de Kazzi, défaillant, dans la terre rouje, à Kurwanu, fils de Baclaski, et à ses fils, pour to~jours. 16- 8Aucun homme ne pourra les prendre des mams de
«
1 159
XXXUl156
II. Sceau complètement brisé. cour VI (Archives Centrales).
1156. Non collationné
124 et pl. XXXIV
Ammistamru II. Sceau « dynastique » très fruste. Palais royal, pièce 30 (Archives Centrales). et Palais royal, cour VI (Archives Centrales).
III,
127s. et pl. UV
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
1-9À dater d'aujourd'hui, devant Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, Abdi-malku, fils de Dinniya, a cédé sa terre, sa vigne, son oliveraie et sa ferme, qui (sont) dans le Nahrayu, à (dame) Ummi-Hebat, pour 740 (sicles d')argent. 1O-16La terre passe, « au soleil du jour », à Ummi-Hebat et à ses fils, pour toujours. Aucun homme ne pourra la prendre des mains de Ummi-Hebat ou des mains de ses fils; l7i! n'y a pas de ser-
car non moulé.
1157. hi-i-yi-su, HUEHNERGARD, UVST, p. 127s. 1158. i-na a.sà : ad-rna-ni, cf. j'adrnânu/, HUEHNERGARD, UVST, p. 104 red (soif) »; 'dm/, DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 8.
1159. Non collationné car non moulé. ZI-$u-rna, cf. n. 790 et 1155. 1160. Glosé a.sà mun.mes:
••
320
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
QUELQUES
vice sur cette terre du Nahra(yu). 18-24D'autre part, Pilsu et Abdi-malku, les deux fils de Ahi-malku, ont cédé deux arpents et demi de terre avec oliveraie, dans le territoire du Nahrayu, à Ummi-Hebat, pour 130 (sicles d')argent. 25-29Ces deux arpents et demi de terre passent, au soleil du jour, à UmmiHebat et à ses fils, pour toujours. Aucun homme ne pourra les ~rendre des mains d'Ummi-Hebat ou des mains de ses fils; °il n'y a pas de service sur ces deux arpents et demi de terre. 31-32Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit. RS 16.343 = PRU
III, 129 et pl. XCVI
Ammistamru II. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales).
1-9À dater d'aujourd'hui, devant Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, (dame) Ummi-Hebat a transféré une terre avec sa ferme, sa vigne et son oliveraie, sise dans ... 1161, à Anatenu, fils de Asmuwanu, en échangel162 de sa terre 1O-15etAnatenu, fils de Asmuwanu, a transféré sa terre, sa vigne, avec sa ferme, et son oliveraie, sise(s) dans le Nahrayu, à Ummi-Hebat. 1619La terre passe à Ummi-Hebat et à ses fils; elle n'a pas de service, mais Anatenu assumera le service de sa maison. 20-21Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit.
LES MARZAHU
L'institution appelée marzea/:t en ouest-sémitique 1]63, symposium ou thiase par les classiques car elle est attestée jusqu'au VIe siècle de notre ère, était déjà connue à Ugarit, où le terme
1161. is-si-KI = le mot (qui n'est précédé inconnu, cf. HUEHNERGARD, UVST, p.191.
d'aucun
déterminatif)
est
», voir HUEHNERGARD, UVST, p. 166 ; 1162. Pour tapdêtu « échange VAN SOLDT ne traduit pas, cf. SAU, p. 480 et n. 8. 1163. Marzea/:! est un mot formé à partir de l'hébreu biblique, cf. J. L. McLAUGHLlN, « The marzea/:! at Ugarit. A Textual and Contextual Study », UF 23 (1991), p. 265, n. 1.
PROPRIÉTAIRES
FONCIERS
321
serait plutôt marzahul 164. La documentation en akkadien et en ougaritique ne permet pas d'être très précis à son sujet. Tout au plus peut-on dire que le terme se réfère en général à une association d'individus aisés sinon riches, ayant peut-être quelqu'un à sa tête et une divinité spécifique comme patron(ne), même si, dans les textes mythologiques, il désigne un lieu. Ce groupe avait des biens, en général maison et vigne, et pouvait prendre part à des transactions financières significatives, ce qui indiquerait une certaine importance économique et sociale. Les nombreuses références aux vignobles montrent que l'une de ses activités consistait à consommer du vin, lors d'une fête. Il est difficile d'en dire plus et une association avec le culte des morts, affirmée par certains, n'est pas du tout prouvéell65. Il semble que plusieurs divinités soient concernées 1 166. RS 15.88 = PRU
III, 88 et pl. XX
Niqmepa. Sceau « dynastique » (original). Palais royal, 277s. pièce 21 (Archives Centrales).
1-8À dater d'aujourd'hui, Niqmepa, fils de Niqmaddu, roi d'Ugarit, a transféré la maison des hommes du marzahu aux hommes du marzahu et à leurs fils, pour toujours 1 167. 910personne ne pourra la prendre de leurs mains. 11-12Grand sceau du roi, Sapsu-malku, scribe. 1164. Pour la forme ougaritique de ce mot, voir HUEHNERGARD, UVST, p. 178 et 272 (marza/:!u) ; c'est marzi/:!u pour D. PARDEE, Les Textes paramythologiques de la 24e campagne (1961), RSO IV, Paris, 1988, p. 55s., et VAN SOLDT, SAU, p. 26 et n. 206 (bibliographie) ; voir mrz/:!, DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 294. 1165. C'est un résumé des conclusions de McLAUGHLlN, UF 23 (1991), p. 281. D. PARDEE, lui aussi, (<< Marzi/:!u, Kispu and the Ugaritic Funerary Cult: A Minimalist View », dans N. WYATT, W.G.E. WATSON et J.B. LLOYD [éd.], Ugarit, religion and culture. Proceedings of the International Colloquium on Ugarit, religion and culture, Edinburgh, July 1994, Münster 1996, p. 277) pense que rien ne prouve qu'il y ait à Ugarit une connexion entre marzi/:!u et culte des morts. 1166. Dans RS 18.01 (voir supra, p. 141) la relation entre Astarté hurri et marza/:!u n'est pas certaine et le document en ougaritique qui mentionne peutêtre celui de la déesse Anat (RS 19.103 = KTU 4.642) est en mauvais état (le nom de la déesse doit être en partie restauré dans toutes ses occurrences). 1167. « leurs fils » se réfère sans doute aux futurs membres de l'association plutôt qu'aux enfants, cf. McLAUGHLIN, UF 23 (1991), p. 265 et p. 267, n. 14. Comme dans RS 15.Y, le« transfert» n'est ici qu'une formule .
322
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
III, 130 et pl. XVII
RS 15.70 = PRU
Ammistamru II. Sceau « dynastique » très effacé. Palais royal, pièce 30 (Archives Est).
l-6À dater d'aujourd'hui, devant Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit, le préfet a pris la maison des hommes du marzahu du dieu Satranu 1168et (leur) a donné la maison de Ibramuzi, l'administrateurI169, [en échan]ge de leur maison. 7-11La maison des hommes du marzahu de Satranu passe au préfet et la maison de Ibra-muzi passe aux hommes du marzahu et à leurs fils. l2-l8À l'avenir, personne ne pourra prendre la maison de Ibra-muzi des mains des hommes du marzahu de Satranu ou des mains de leurs fils, pour toujours. 19-20Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit. RS 18.22 = PRU VI n° 55, 55s. et pl. XXI
Pas de sceau (pas conservé ?). Palais royal, cour V (Archives Sud-Ouest ?).
l' -6'?
QUELQUES
PROPRIÉTAIRES
323
territoire d'Astarté, [et N (arpents de) tem~s du) fils de Irunu, ~is. dans] le .territoire d'Ast~rt~12 -17 [: .. fiJs? de?] SabaCImqu [... SIS dans le terntOlre du dIeu Satr]anu
l...'
(3 lignes mutilées) avec?sui]vantes tout?] ce qu'il a. le terri18'-2l'[D'autre part, les terres [sisesydans
r
toire] collectif?1173 [N (arpents de) terres] du fils de Irunu, homme d'Ugarit, [sis dans le terri]toire collectif? 22'-31 '[et N (arpents de) te]rres du fils de Pizanu, homme de Raqdu, [sis dans] le territoire collectif?, et 4 (arpents de) terres du fils de Antalu, homme de Raqdu, sis dans le territoire collectif?, et 2 (arpents de) terres du fils de Gasranu, homme de Raqdu, sis dans le territoire collectif?, et 7 (arpents de) terres du fils de Malilanu, homme de Raqdu, sis dans le territoire collectif?, et 20 (arpents de) terres de la fille de Kabulu, homme de Raqdu, sis dans le territoire collectif?, 32'-et 25 (arpents de) terres de [la fille? de ... ] sis dans le territoire[ ... ]. ............... (fin brisée).
..
[ terre]s· de [ ] dans le ter[ntOlre de ] et 8 (arpents de) terres à l 'abandon 170,de [... ], fils de Zimmuhe, sis dans le terri[toire de l'Ascendant?I!7l et les terres de (dame) Hamennaya, défaillante] 172,sises dans le territoire d'Astarté, 7-ll'et 2 (arpents de) terres du fils de Badidanu, s[is dans le territoire] d'Astarté, et 4 (arpents de) terres [de ... ], sis dans le 1
1168. Voir McLAUGHLIN,UF 23 (1991), p. 267, n. 13. S'agit-il ou non de la même institution? Comme le souligne McLaughlin, pourquoi Ibramuzi ne reçoit-il pas de compensation, surtout si c'est le Ewra-muzi qui apparaît dans RS 16.189 et RS 16.285 (ibid., n. 15)? 1169. Nougayrol a exceptionnellement oublié de copier lu sà.tam = satammu, qui est très clair sur la tranche, sous sa-at-ra-na. 1170. 8 (?) a.sà ».mas.gân.ha ; HUEHNERGARD, UVST, p. 160, propose« 8 habitations 1I7!. Ligne 4': pour rd?a?1-[i-yi, voir fCfiliyu/ HUEHNERGARD,UVST, p. 160: « the Ascendant? »et DEL OLMOLETEet SANMARTIN, DLU, p. 78, 'Iy (1), « altisimo, excelso ». Il devrait s'agir d'un nom divin ou d'une épithète PRU n. 1. par exemple de Bacal, comme le propose NOUGAYROL, VI, p. 55,divine, 1172. (lu) na-ia-/i, bien qu'il s'agisse d'une femme.
FONCIERS
1173. Voir RS 16.239, n. 1092.
5
AUTRES TEXTES JURIDIQUES
Les textes juridiques ne concernant ni un immeuble, ni une adoption ne sont pas très nombreux 1174: à part un texte dont la finalité n'est pas claire (RS 19.78) ils ont trait soit à la servitude, soit à des affaires d'argent.
L'ARGENT Des documents concernant les affaires d'argent, les plus intéressants sont quelques bulletins de garantie 1175 en plus ou moins bon état, qui nous renseignent sur le droit des obligations à Ugarit et ce qu'on appelle « la garantie de présencel176 ». Hoftijzer et van Soldt ont fait noter que de tous les textes de ce type retrouvés à Ugarit, en akkadien comme en ougaritique, seul RS 16.287 mentionne le prêt et le nom du créancier et
1174. Un certain nombre de fragments appartiennent à des textes juridiques mais leur sujet reste incertain. 1175. Outre ceux qui suivent, il y a un fragment qui concerne une femme pour laquelle la somme prévue est apparemment de 100 sicles (il ne reste que 1[... ], RS 17.84 = PRU VI n° 68, 63s.) et trois textes en ougaritique, cf. J. HOFTIJZERet W.H. VAN SOLDT, Texts from Ugarit Concerning Security », UF 23 (1991), p. 189-199. 1176. BOYER,PRU III, p. 305s., Garanties et sûretés ". «
«
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
que les autres se rapportent certainement à un prêt antérieur, qu'ils ont dû être rédigés entre le moment où fut rédigé le contrat et l'échéance du prêt; il fallait prévoir le cas où le débiteur ne se présentait pas le moment venu, ou s'enfuyait alors qu'il travaillait pour payer l'intérêt et/ou sa dette, luimême ou son remplaçant. Comme RS 16.287 ne comporte aucun détail tel que le payement d'un intérêt ou l'échéance du prêt, il a dû être rédigé lui aussi après que le contrat du dit prêt eut été dressé. La relation entre garants et débiteurs n'est pas toujours mentionnée et l'amende prévue en cas de délit est une somme d'argent qui paraît indépendante du montant du prêt; dans un cas, il est précisé que cette amende serait payée au roi, sans qu'on sache si c'était lui le créancier. Il est d'ailleurs plausible que tous ces documents, retrouvés dans le Palais, aient concerné le roi et son administration plutôt que des particuliers, ce qui expliquerait leurs particularités, comme l'absence de témoins, sauf dans un casl177. Boyer disait ainsi de RS 15.81, qui concerne deux personnes différentes pour lesquelles la somme promise est la même, qu'il n'était pas un acte juridique mais « un memorandum sans noms de témoins ni signes de validation ou d'authentification ». RS 17.329 =PRU VI nO 69, 64s. et pl. XXIV Palais
royal,
pièce 69 (Archives
Sud).
~'''['g;]]ra[nts] ; 2'-3'et ils ont pr[is?]Un-TeSub comme garanti 178 pour Abdalba, [sa] sœur1179. 4-5Si Abdalba [... ]et rs'enfuitl dans un autre pays, 6-7Un_ TeSub [payera au roi] 1 talent d'argent. 8-IIGarants [... ] pour? [... ] et pour Kisi[ ... ] et pour ... [... ]: 12-13Kisma-iliya [... ] Sukunu. fi[s de ... ].
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AUTRES TEXTES JURIDIQUES
RS 16.287 = PRU III, 37 et pl. XCIV Palais
royal, au NW de pièce 62 (Archives
Centrales).
1-4Maryannu a donné 60 (sicles d') d'argent à Yakunnu, à! Yaplu~anu et à' Kalbeyal180, fils de Yakunnu, 5-8et Nüranu, fils de Kazi, [et ... ]tiya, fils de Agabbiyal181, sont garants 1182 (en cas) de leur fuite: 9-lOs'ils s'enfuyaient, 100 (sic1es d')argent seraient à leur charge.
RS 15.81 = PRU III, 37 et pl. XVIII Palais royal,
pièce 53 (Archives
Est).
1-4Kiliyanu, fils de Agiyanu, et Karyanul183,
fils de Tesamanu,
de ~manuzu, se sont portés garants 1184 de Burqanu avec ses fils. -8Si, à l'avenir, Burqanu s'enfuit dans un autre pays, ils verseront 500 (sicles d') d'argent entre les mains du roi. 9Il Hismitënu, fils de Talmiyanu, l'Apsounéen, s'est porté garant de Tauzi ; 12-17si, à l'avenir, Tauzi s'enfuit dans un autre pays, il versera'! 185 500 (sic1es d') d'argent entre les mains du roi.
RS 16.354 = PRU III, 38 et pl. XCIX Palais
royal, cour IV (Archives
Centrales).
1180. à! = ina. NOUGAYROL, PRU III, p. 37, traduit donc « contre (les la traduction de HOFTlJZER et VAN SOLDT, UF services de) » mais j'adopte 23 (1991), p. 193 . 1181. V AN SOLDT, UF 23 (1991), p. 193, contre Nougayrol [z)a-kà-atp[-ia ; après collation, le a est préférable, mais on peut hésiter entre ad et
ab. 1182. urubânu, un terme ougaritique (cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 162), qui correspond à 'rbn dans les bulletins en cette langue, cf. DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 88. BOYER, PRU III, p. 306, comprend différemment. 1177. RS 19.66 = PRU V, n° 116, en ougaritique. 1178. ik-t[u-um], comme Nougayrol, cf. HOFTlJZER et VAN SOLDT, UF 23 (1991), p. 195s. 1179. Nougayrol lisait da[m-§u), « sa femme » mais le signe est plutôt nin, « sœur» (collation). Voir HOFTIJZER et VAN SOLDT, UF 23 (1991), p. 195.
1183. Ou Ehliyânu, VAN SOLDT, SAU, p. 439. 1184. Cette fois le mot est akkadien, qâtâti. Pour le verbe $abiitu plutôt que leqû, voir HOFTlJZER et VAN SOLDT, UF 23 (1991), p. 194. 1185. Le verbe est au pluriel mais la traduction de Nougayrol et de HUEHNERGARD,AU, p. 232, semble préférable, en dépit de HOFTlJZER et VAN SOLDT, UF 23 (1991), p. 194.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
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AUTRES TEXTES JURIDIQUES
1-240? (sicl~s d')ar!-ent à la char~e de Yaqüru. T~moin : Zakiru, fils de Nun[ ]. -530 + x (slcles d')argent a la charge de Sinar[u] et A[ ]. Témoin: Ra[ ... ]. 610 (sicles d')argent à la charge de Ayahhu. 7-815 (sicles d')argent à la charge de [... ]. Témoin: Binnisma[ ... ]. 9-10240 (sicles d')argent à la charge de [... ] fils de Kusasu. 11-126 (sicles d')argent à la charge de Kahay[a ]. Témoin: Abdi-NikkaII186.
RS 17.356 = PRU VI n° 38, 39s. et pl. XIV
Sceau anépigraphe. Palais royal, pièce 68 (Archives Sud).
1-7 À dater d'aujourd'hui, devant témoins, Piratënu, fils de Sirdaya, (et) EA-~alma, hommes de Abjpratu, ont reçu 17 (sicles d')argent pour un bœuf des mains de Samûmanul187 ; 8ils sont purs de part et d'autre. 9-16Si, à l'avenir, Piratënu et EA-~alma, ou quiconque, reviennent en procès contre Samûmanu, ils payeront 1000 (sicles d')argent entre les mains de Samûmanu. 17-21Témoin: Abdi-Yarih, fils de Turanu. Témoin: Ammiyanu, fils de Betanu. Témoin: Abdi-hagab, fils de Sapidanu. Témoin: Yakun-ilu, fils de Qanazul188. Témoin: Iltahmu, scribe. 22Sceau de Piratënu.
LA SERVITUDE
Boyer regrettait « une lacune totale pour ce qui est des sources de l'esclavagel189 »mais une tablette retrouvée ensuite dans la maison de Rap'anu (RS 20.236) fait état de la livrai-
1186. Ce document qui récapitule des dettes d'argent, à moins qu'il ne soit un memorandum de payement, est à la limite du domaine juridique ; il mentionne des témoins mais n'est pas scellé. 1187. Cf. STIEGLITZ,lADS 99 (1979), p. 16 : il est difficile de savoir si cette somme est le prix de l'animal sur le marché ou représente sorne legal daim or penalty whieh had been added to the priee ». 1188. Le même personnage est aussi témoin dans RS 17.319,1. 20, un acte international; ce serait un homme d'Ura, cf. p. 167. 1189. PRU III, p. 299. Voir, dans la première partie, RS 20.21, p. 187. «
son d'un fils par son père, soit qu'il le vende, soit qu'il le livre pour garantir une dette. « L'autorité d'un chef de famille sur les membres de sa famille lui conférait des pouvoirs qui non seulement limitaient leur liberté mais encore étaient, dans certains cas, analogues à ceux d'un propriétaire. Il pouvait en effet vendre ses enfants en esclavage ou louer leur travail, ou encore livrer sa femme ou ses enfants en gage pour garantir une dette 1 190. »Le document ne comporte ni sceau ni témoins. En revanche, un petit texte non scellé mentionne la vente d'une femme pour 30 sicles d'argent devant onze témoins (RS 11.856). D'autres documents concernent la sortie de la servitude; à propos de l'affranchissement d'une femme par le roi Ammistamru (RS 16.267), Boyer notait que ce texte serait la « seule indication prouvant que l'esclave a une personnalité juridique propre, qu'il peut se marier et posséder un patrimoine. (u.) Peut-être vaudrait-il mieux parler de serviteur et de servante 1 191 ». Le vocabulaire est celui qui est employé dans les transactions immobilières pour signifier qu'une personne est libre d'obligations: une fois « purifiée », la femme est« pure comme le soleil »; la tablette est d'ailleurs scellée avec le sceau dynastique et se trouvait dans les mêmes Archives Centrales. Dans un autre document trouvé dans une demeure privée (RS 17.67), le préfet confirme dans des termes semblables, par un acte scellé de son sceau et sans témoins, un affranchissement antérieur, après audition des témoins de l'affaire. Un autre acte privé fournit des renseignements précieux; cette fois c'est un fonctionnaire au service de la reine qui libère une de ses esclaves et la marie (RS « 8.208 ») ; il accomplit donc un geste symbolique, une onction d'huile sur la tête de sa servante 1 192 et reçoit du mari l'argent payé d'ordinaire à un parent ou un tuteur de la mariée, sans qu'il soit clair s'il reçoit
1190. Tr~duction, par S. L~font, d'une conférence sur l'esclavage prononcée à l'Ecole des Hautes Etudes par R. Westbrook. 1191. PRU III, p. 299. 1192. Sur le rôle de l'onction d'huile, voir S. LAFONT, Nouvelles données sur la royauté mésopotamienne », Revue historique de droit français et étranger 73 (1995), p. 487 et n. 49, p. 490. «
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
cet argent comme propriétaire ou comme parent, ce qui impliquerait une adoption préalable] 193.
AUTRES TEXTES JURIDIQUES
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RS 16.267 = PRU III, 110 et pl. LXXXVII Ammistamru II. Sceau « dynastique (origina]). Palais royal, cour VI (Archives Centrales). »
RS 20.236 = Ugaritica V n° 85, 179s. et 404 Pas d'empreinte. Quartier Résidentie], Maison de Rap'iinu, pièce 7.
[1-2À dater d'aujo]urd'[hui,
devant] témo[ins] 194],3-6Tubbenu,
fils de Bu[.oo] a cédé son fils à Hibi[bu,l fils de Talab'u, 1195,] son fils passel 196 (à Hibibu). ï-llSi, à l'avenir, Tubbenu revient sur sa décision, il payera une amende de [N]OO (sicles d ')argent [entre] les mains du roi [12-16et si ] Hibibu [revi]ent [sur sa décision, ... ] il payera une amende de [N]OO (sicles d')argent en[tre les mains du roi?].
pour?[ ...
1-5À dater d'aujourd'hui, Ammistarnru, fils de Niqmepa, roi d'U garit, a« purifié » sa servante SaCiya de l'état de servante. 5-8Comme le soleil est pur, SaCiya est pure de l'état de servante. Elle se dévouait au roi : le roi l'a laissée aller! 1] 98 et l'a rendue pure, comme le soleil. 9-14D'autre part, si à l'avenir SaCiya mourait, toutes ses possessions, maison, terres, tout ce 1u'elle a acquis serait à Sa(w)ittenu, le préfet, son mari 1199. 5-16Sceau de Ammistamru, fils de Niqmepa, roi d'Ugarit]200.
RS 17.67 = Ugaritica V n° 10, 14s. et 373 RS 11.856 = RA 38 (1941), 4-6.
Pas d'empreinte. Butte nord-ouest du tell.
Cylindre fruste. Quartier Résidentie], Maison de Rasap'abu.
1-5 À dater d'aujourd'hui un différend entre Ililssa-kabtatl201 [et (?) A]rsuwa(nu), fi[ls deoo.]a [devant(?) Ewr]i-sarri, le pré [fet.. 00 00] esclave [00']] 202 (lacune) rev. 1'-2'« à présent ['00] comme le soleil est pur, il est ne pourra revendi[quer] pour (cet) purl203 ». 3 'Personne 00'
1-5Milki-SUM(=yatan?)
fils de Mi[oo.], prêtre de Bacal de la
ville de [. 00] a céd[é] (dame)NeSitaf'oo] à Ewri-kili 1197,le préf[et ... ] pour 30 sicles d' argent[ ] 6- 1Témoin : Iluwa, fils de [. 00] l'homme du [oo.]Témoin : [ ] Témoin: [... ] Témoin: [00'] l'homme de [00'] 12-18Témoin: Ilu-malku, fils de [00'] Témoin: Yahmënu, fils de [... ] Témoin: Rap'anu, fils de Irsi[ ..] Témoin: Subcammu, fils de Gir[oo.] Témoin: Addilnu, le major[dome?] Témoin: Burqanu, fils de [00'] Témoin: x xtenu, scribe.
1193. WESTBROOK, Chicago-Kent Law Rewiew 70 (1995), p. 1650-1651. 1194. NOUGAYROL(Ugaritica V, p. 179, n. 2) fait remarquer que les témoins annoncés ne sont pas nommés à la fin de l'acte. 1195. ina [... ] : soit une somme d'argent, s'il s'agit d'une vente (pasiiru ana peut signifier« vendre à »), soit une autre formule comme ina samsi ümi (cf. Ugaritica V, p. 180, n. 1). 1196. $a-ma-at, comme lorsqu'il s'agit d'un bien immobilier transféré. 1197. EN-ki-li (COllation) ; un EN-ki-li reçoit un bien en viager dans RS 16.134 (PRU III, p. 141s.).
1198. u-rsa?-llik-rsul, proposé par HUEHNERGARD, AU, p. 128 et n. 22 (dans ce texte, le pronom possessif masculin est utilisé pour SaCiya). On serait tenté de lire fp-rru-lur-su, mais le premier signe est bien u. 1199.Le préfet Sa(w)ittenu (cf. n. 81 pour lu maskim) avait déjà une fortune importante sous le règne du père d' Ammistarnru, puisqu'il avait remis un contre-don de cent sicles d'or à Niqmepa (RS 16.251 = PRU III, p. 108s.) et acheté à la même époque un autre domaine pour 100 sicles [d'argent ou d'or] (RS 16.207 = PRU III, p. 109). Apparemment ]e mari (ou ce mari?) n'avait pas de droits successoraux, puisqu'il faut les lui donner ; quant aux enfants, déjà nés ou éventuels, ils ne sont pas mentionnés. ]200. Il s'agit, comme dans les transactions immobilières, du sceau dynastique et non de son sceau privé. 1201. Lecture proposée par ARO dans son compte-rendu de GRùNDAHL, ZA 61 (1971), p. 173, et reprise par HUEHNERGARD, AU, p. 399 et n. 84, comme plus plausible que celle de Nougayro], llu-za-kapti. 1202. C'est la traduction proposée par Nougayrol pour ce passage très endommagé. 1203. Cette formule d'affranchissement, présentée comme une citation, dut être prononcée par EwrÎ-sarri (cf. Ugaritica V, p. 15, n. ]).
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
esclavel204. a donné d')ar~nt'-lü'En entre les mains de4'-6'Ilüssa-kabtat (dame) MilkinarïI205, fille20 de(sicles Arsuwanu. premier lieu, son maître l'a déclaré pur et en second lieu, Ewrisarri, le préfet, l'a déclaré pur sur la foi de ses témoins: comme le soleil est pur, il est pur. 1'-13' À l'avenir, personne ne pourra émettre de prétention sur lui1206. 14'-15'Cachet d'Ewri-sarri. Ilu-malku scribe.
333
AUTRES TEXTES JURIDIQUES
de prostituéel211. 7-12 Il a versé de l'huile sur sa tête et l'a rendue pure; ainsi que le soleil est pur, Eliya(yü) est pure pour toujours1212.13-14D'autre part, Puriyanu, le namû1213, l'a prise pour sa femme; 15-18Puriyanu, son mari, a apporté et remis 20 (sicles d')argent à Kilbi-ewri. 19-22Témoin: Sîn?-dalu. Témoin: Tubbiyanu. Témoin: Saluyanu 1214. Témoin: Subcammu. Sceau de Kilbi-ewri. À l'avenir, Pur[iyanu] ne réclamera pas [... ]1215.
RS 16.252 = PRU III, 66 et pl. LXXV Niqmaddu II? Sceau « dynastique (réplique). Palais royal, entre cours IV et VI (Archives Centrales). »
1-4À dater d'aujourd'hui, Allanzu est pu[re], elle est pure comme le soleil est pur, ainsi que ses enfants ; 5-9Ilu-malku et (dame) Milkaya ne pourront porter aucune plainte ni réclamer à propos de Alla(n)zu ou de ses enfants. lü-14[Les enfan]ts d'Allanzu qu'elle enfan!era pour Yarimmu partageront avec Ilumalku1207 15[ ]16A [l'avenir] 17per[sonne ] 18rie[n ..] 19parmi["'d220Ilu-malku AI[lanzu ..] Ilu-malku [... ]et [Milkaya ..] 21les enfants de 23-24Sceau de Niqmaddu, roi d'Ugarit. RS « 8.208 » (= 8.3031208)= Syria 18, 248 et 253s. (PRU III, llüs.)1209
Sceau de Kilbi-ewri. Ville Basse Est Chantier IV.
1-6À dater d'aujourd'hui, devant témoins, Kilbi-ewri, préfet de la maison de la reinel21O,libère Eliyayü, sa servante, de l'état 1204. Il est possible que cette phrase fasse aussi partie de la citation, ce qui expliquerait pourquoi il y a plus loin une autre clause de non-revendication. Ici, le verbe est ragiimu, plus loin qerebu. 1205 . Voir n. 922. 1206. L'emploi de qerebu dans ce sens est assez rare à Ugarit, voir SKAIST,« A Unique Closin
Autre affaire (?) RS 19.78 = PRU VI n° 52, 52s. et pl. XIX Sceau de Agi-Tesub, hiéroglyphes hittites. Palais royal, pièce 78.
1-2À dater d'aujourd'hui, devant témoins, 3-7Agi-Tesub libère le chef-de-mille (de l'obl~ation) de prêter serment1216 et n'accepte pas de le prêter; -121e chef-de-mille et ses fils sont ~urs des mains: de Agi-Tesub, homme (la ville de) Arme?1217. 3-17Témoin Ehlip-sarri, homme dede Arme. Témoin: [... ] fils de N[a?... ]. Témoin: Abdi[ ... sc]ribe.
1211. La correction é.kar en kid.kar proposée par E. KUTSCH,Salbung ais Rechtsakt im Alten Testament und im Alten Orient, Berlin, 1963, p. 16 (réf. prise dans VEENHOF,Bi Or 23, col. 310), est confirmée par collation; kid.kar serait une graphie de kar.kid/harimtu, que l'on traduit généralement par « prostituée », mais pour 1. ASS~NTE,on désignait ainsi les femmes seules qui ne dépendaient ni d'un père, ni d'un mari, cf. « The kar.kid / harimtu, Prostitute or Single Woman? A Reconsideration of the Evidence », UF 30 (1998), p. 5-96. 1212. Voir n. 1192; pour MALUL, Studies in Mesopotamian Legal Symbolism, p. 50, il faut traduire« comme le soleil est brillant, ainsi Eliyii(yü) est brillante » et cela indiquerait que la mention du soleil est à prendre au sens propre: en tournant le visage de l'esclave vers le soleil levant et en lui versant de l'huile sur la tête, on la rendait brillante comme le soleil. 1213. Voirn. 1147. 1214. BERGER,WO 5 (1969), p. 274: sà-Iu-ya-nu, cf. Slyn. 1215. Ecrit en petits caractères sur le sceau. Le verbe est qerebu. 1216. Voir ARNAUD,Annuaire de l' EPHE, 1984-1985, p. 205. 1217. lu uru r ar-1ma-na « homme de (la ville de) Armanu pour Nougayrol, mais VAN SOLDT (UF 28 [1996], p. 682) suggère qu'il peut s'agir d'un gentilice, ce qui est plausible puisque le premier témoin cité est un homme de Arme. »
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TEXTES ÉCONOMIQUES ET ADMINISTRATIFS1218
« Les textes économiques sont, en règle générale, extrêmement laconiques : écrits par, et pour, des initiés qui savent à quoi s'en tenir, ils ne nous précisent même pas, d'ordinaire, le sens du transfert, c'est-à-dire, s'il s'agit d'entrées ou de sorties, de recrutement ou d'affectations. (m) [Ils] nous sont rarement parvenus en parfait état. ( ... ) Enfin, le milieu bilingue ou même trilingue d'Ugarit complique les problèmes de traduction1219. »n était malgré tout intéressant d'en donner quelques exemples, choisis parce qu'ils sont un peu plus explicites et en bon ou assez bon état, même si la finalité des listes nous échappe généralement. Qu'ils concernent des personnes ou des biens, ils permettent de comprendre le problème que pose l'emploi de termes locaux transcrits en akkadien mais généralement inconnus hors de l'UgaritI220. 1218. Pour le sujet de ces documents, voir le classement de personnes, articles HUEHNERGARD, AU, p. 317s. (par ordre décroissant: divers, céréales, pierres et métaux, animaux, villes, comestibles divers et textiles, outils, récipients, bois, armes, bateaux, chars). 1219. NOUGAYROL, PRU VI, p. 67. 1220. M. HELTZER, « The Economy of Ugarit », dans WATSON et WYATT, Handbook, p. 423-439. Sur l'emploi des idéogrammes pour désigner des professions et leurs équivalents en akkadien et/ou en ougaritique, voir les remarques de VAN SOLDT, SEL 12 (1995), p. 212. Pour la question de savoir s'il s'agit vraiment d'akkadien et le fait que « dans les documents économiques, ce sont deux systèmes d'écriture qui sont en concurrence, plutôt que deux langues », voir MALBRAN-LABAT, Semitica 49 (1999), p. 100.
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TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
RS 19.42 = PRU VI n° 79, 77s. et pl. XXVIII
Ammistamru II?1221 Palais Sud, pièce 204.
1-2[N+]2 servantes de Bacalida'a, 4 femmes de Ad(d)ünu, de la ville de Sai ma. 31 femme de Lab'ïya. 42 femmes de Ta[ya?], de la ville de Gibacla. 51 servante de Bin-Sapsu, de la ville de Salma. 6Akbaru, de la ville de Tyr. 7-9Saduqu, de la ville de Ruâd, Hegilu, de la ville de Ruâd, Yapacu, leur' apprenti, de la ville d'Ascalon. lO-llBinoo., de la ville de Ma'hadu, Matënu, son apprenti. 12pardalisu, de la ville de Ra'su. 13Abima, son apprenti. 14-17 Ahiramu, de la ville de Ra'su. Neranu, de la ville d'Ugarit, Arwanu, de la ville d'Ugarit, Abi-malku, de la ville de Atallig. 18Susu, de la ville d'Akko. 19Abdi-adattu, de la ville d'Usnatu 1222.
RS 19.41 = PRU VI n° 78, 75s. et pl. XXVII Palais Sud, pièce 204.
1-2Aguwanu, de la ville de Qaratu, réside à Gimanu. 3Pulasu réside à Lasabu. 4Sidiya réside à Lasabu. 5Tutu[-00.] réside à Silla[lu?kv6Anani réside à Dumatu-qi[dsi]. 7Yasarinu réside à Mursa. Suhiya réside à Mursa. 9[. .. ]yanu réside à Gamu-
Il
tôkiya. 10100-~]amadi réside à}amra 1223. [00.]diya réside à Qim~u. 1 [00.]ha'u réside à Saba'il. 13[00.]ZURdi? réside à
1221. HUEHNERGARD, AU, p. 300. 1222. Salma (certainement la Salma du sud), Gibacla, Ma'hadu, Ra'su et Atallig sont toutes, très probablement, des ports de l'Ugarit (cf. VAN SOLDT,UBL 1l, p. 363s., et UF 28 (1996), p. 653s.) ; Tyr, Arwad/Ruâd, Ascalon, Akko (Saint-Jean-d'Acre), sont aussi des ports, ce doit donc être aussi le cas d'Usnatu. L'ordre géographique, du nord d'Ugarit à Akko, n'est pas celui de la liste. Sur le statut des étrangers dans le Proche-Orient ancien, voir WESTBROOK,Chicago-Kent Law Rewiew 70 (1995), p. 1639-1640 et 1674. Les groupes de villes et villages ont été étudiés par VANSOLDT,UF 30 (1998), p. 703-744. 1223. Pour cette localité, on peut hésiter entre Ura et Samra, W. VAN SOLDT, PRU 6 no. 78 (RS 19.41). Towns in the land of Siyannu or in the land of Ugarit? », dans M. DIETRICHet I. KOTTSIEPER(éd.), « Und Mose schrieb dieses Lied auf ». Studien zum Alten Testament und zum Alten Orient. Festschriftfür O. Loretz, AOAT 250, Münster, 1998, p. 778. «
TEXTES ÉCONOMIQUES
337
ET ADMINISTRATIFS
Sa'u. 14[00.]taraD-U réside à Mardusu. 15[Hfsmeya réside à AmmeSa(yu~. 6Sidiya réside à Armelu 1224. 7Tulbiya réside résideà àArmelu. Armelu. 21Qurhanu 19Halzahuluréside résideà àà Armelu. Armelu. 12 6Sa]dê/iyanu Malitenu réside Armelu. 22Sahuranu réside à Armelu. 23 Anatenu réside à Mara'il. 24Ibriya réside à Mara'il. 25-26Hommes de la ville de Qaratu qui résidentl225 dans des villes du Siyannul226.
RS 17.131 = PRUVI
nO 93, 85s. et pl. XXXIV
Palais royal, pièce 56 (Archives Est).
1-5MaryannuI227
ditto ; négociant:
: 6 h[omme]s?1228 ; mur'u1229 du roi: 5 ditto ; asirumal230 : 4 ditto ; tarirumal231
5
1224. Probablement Yarmelu, voir VANSOLDT,UF 28 (1996), p. 673 et n. 158. 1225. HUEHNERGARD, AU, p. 178, n. 292, propose de lire I[a u]S!-<.5a>bu (collation) et VANSOLDT,Festschrift Loretz, AOAT 250, p. 781-782, I[a u]s-bu, un perm ans if assyrien. 1226. Nougayrol pensait qu'il s'agissait donc d'une «« liste de personnes de (la ville) de Qaratu résidant dans diverses villes du Siyannu mais VAN SOLDT(UBL Il, p. 366, n. 15, et Festschrift Loretz, AOAT 250, p. 777784, où il donne sa transcription et sa traduction) a montré que la plupart des localités se trouvent dans le royaume d'Ugarit: les deux dernières lignes ne représenteraient qu'un dernier élément de l'énumération, des personnes résidant, elles, hors de l'Ugarit, dont il n'est pas nécessaire de donner les noms puisqu'elles ne relèvent pas de son administration. Les villes sont énumérées du sud au nord, ce qui semble, d'après d'autres listes, avoir été l'usage de l'administration ougaritaine. 1227. Voir n. 802. Tous les noms qui transcrivent en akkadien un nom de profession ougaritique, sauf mur'u, portent la marque du pluriel. À propos des professions à Ugarit, voir les listes citées par J. SANMARTIN, Wirtschaft und Handel in Ugarit: Kulturgrammatische Aspekte », dans M. DIETRICHet O. LORETZ,Ugarit. Ein Ostmediterraneische Kulturzentrum im Alten Orient, Münster, 1995, p. 152; VITA, dans WATSONet WYATT, Hanbook, p. 484s. Pour un ordre hiérarchique des groupes professionnels et la comparaison de ce document (en particulier les lignes 1-18) avec les documents en ougaritique, cf. VARGYAS, Stratification sociale », p. 117s. 1228. Il ne reste que des traces; aux lignes suivantes, il y a un chiffre suivi de MIN = ditto. 1229. Cf. n. 853. 1230. Cf. n. 814. 1231. Sens inconnu, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 186 ; trI', « oficio 0 estamento social », DEL OLMOLETEet SANMARTIN, DLU, p. 475. »
«
«
338
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
TEXTES ÉCONOMIQUES
4 ditto ; 6-lOarcher?1232 : 4 ditto ; pasteur:
3 ditto ; garde?1233 : 3 ditto ; mur'u du préfet: 3 ditto ; müdûma1234 : 3 ditto ; 1115constructeur de maison: 3 ditto ; tréfi1eur?1235 : 2 ditto ; charron : 2 ditto ; tanneur: 2 ditto ; homme de Sanaqu, de Takunu1236: 1 ditto ; 16-18mur'u de Ibiranu1237 : 1 ditto ; portier, fou1onl238 : 1 ditto ; préposé aux terres (divines)1239 : 1 ditto ; 19-24hom[me du gi]parû de la ville de Sinaru : 3 ditto ; administrateur: 2 ditto ; acrobate: 2 ditto ; sculpteur: 3 ditto ; chaudronnier, tisserand: 1 ditto ; graveur, chanteur: 1 ditto ; 25-28cuisinier, cymbalier: 1 ditto ; hiérodule (mâle)1240 : 3 ditto ; prêtre-sangu : 3 ditto. lapidaire: 2 ditto. RS 17.240 = PRU VI n° 136, 106s. et pl. XLV
Palais
royal,
pièce 90
1-31 sicle (d'argent) à la [charge du ... ] ; 1 sicle ditto : le [... ] ; 1 sicle ditto : le [... ] ; 1 sicle ditto : le [... ] ; 41 ditto : l'ad[ministrateur] ; 51 ditto: l'in[tendanC] ; 61 ditto: le prê[tre] ; 71 ditto : le tisse[rand?1241] ; 81 ditto : le fou[lon?] ;
19 ditto : le gardien;
ET ADMINISTRA TIFS
339
101 ditto : le barbi[er] ; 111 ditto : le
poti[er] ; 121 ditto : l'oise[leurl . 131 ditto: le chef de mas[i ... ] ; 141 ditto : le mur'[u] ; 151 ditto : le forge [ron.] 1242
RS 19.35A = PRU VI n° 131, 102s.et pl. XLIV Entre
Palais royal et Palais
Sud.
1-5Constructeurs de maison : 1 ar[ c ... ] ; orfèvres : 1 arc [... ] ; asirul243 : 1 arc, 2? [carquois] ; gardes: 1 carquois; mur'u : 1 arc, 2 carquois ; 6-7 village de Mulukku : 3 carquois ; village de Hizpu1244 : 1 arc, 2 carquois; 8-9tann[eurs ]: 1 arc, 1 carquois ; pasteurs : 1 arc, 1 car[ quois, N bou ]c1iers ; [10-11 village de A]gimu : 1 arc, 1 car [quoi s, N bou]cliers ; [village de] Gibacla : 1 arc, 1 car[quois] verso [... ] l' village de IlistamCu : 2 arcs, 4 [carquois] ; 2' v [illage de ... ]du : 1 arc, 1 car[ quois ; ... ]
RS 19.26 = PRU VI nO 113, 95 et pl. XXXIX 1232. sananuma, cf. HUEHNERGARD, UVST, p. 187 ; RAINEY, lOS p. 446-447 ; Inn, DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 500. 1233. lu UN-tù, cf. n. 886. 1234. Cf. n. 815.
18,
1235. Il s'agit d'un travailleur du métal mais la lecture exacte de tibira.gid est inconnue, cf. HUEHNERGARD,AU, p. 66. 1236. lu uru sa-na-qi uru ta'-ku-ni : HUEHNERGARD, UVST, p. 187 : pro« members of a certain guild named after their town ». Après bablement collation, c'est bien ta. 1237. Cette mention d'Ibiranu, son successeur, daterait le document de l'époque d'Ammistarnru II, cf. BERGER, UF 5 (1973), p. 187. 1238. Foulon et/ou blanchisseur, lu tug.la ; dans la tablette inédite RS 94. 2519, où les mêmes termes sont écrits en alphabétique et en idéogrammes, dans le même ordre et avec les mêmes chiffres, (lu) tug.la a comme équivalent kbsm (cf. kbs/s, DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 209) ; kabisu se trouve dans le texte suivant RS 17.240 = PRU VI, n° 136, 1. 8. 1239. PRU VI, p. 86, n. 2. 1240. lu.nu.gig, contrepartie masculine de qadistu, cf. CAD Q, p. 50a. 1241. Pour HUEHNERGARD,'UVST, p. 146, mah[i0u'], « (member of a certain guild) », car il s'agit sans doute d'un terme ougaritique, mais « tisserand », l'un des sens de l'akkadien mahi0u, comme il l'indique, conviendrait bien ici, avant le foulonlblanchisseur (lu ka4-bi-s[u], cf. n. 1238) ; cf. m(1S, DEL OLMO LETE et SANMARTIN, DLU, p. 268.
Palais
Sud, pièce 204.
1-2220 bois, de cyprèsl245, 3pour les gens de la ville de Arutu, 4-5230 bois, de cyprès aussi, 6pour ceux de Ibnalu.
RS 19.43 = PRU VI n° 104, 91s. et pl. XXXVII. Palais
Sud, pièce 203.
1242. Tous les noms particuliers à Ugarit sont étudiés, avec la bibliographie antérieure, dans HUEHNERGARD, UVST ; successivement, lignes 8 à 12: p. 135,153,116,134,134; lignes 14-15 : p. 148 et 153 (nasiku,« forgeron », est peut-être attesté aussi à Emar, cf. E. PENTIUC, « West Semitic Terms in Akkadian Texts from Emar », INES 58 [1999], p. 93s.). Ceux qui sont conservés en entier portent la marque du pluriel, comme RS 17.131 (cf. n. 1227). 1243. cf. n. 814. 1244. iz-pl, cf. VAN SOLDT, UF 28 (1996), p. 666. 1245. Proposition de HUEHNERGARD, UVST, p. 147 pour maswatu.
340
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
TEXTES ÉCONOMIQUES
13 kor d'orge à la charge de Tiha-muwa ; 25 kor d'orge à la charge de Kimenu ; 31 kor à la charge de Sabuna'u ; 41 kor à la charge de Ibrimu ; 52 kor à la charge de [... ]tenu ; 62 kor à la charge de BaCa[I..'17-8Total : 15 kor d'orge à la charge des gens de Bu ... [... ]. 9- 146 kor d'orge de semence que Taskulu a livrés, également à la charge de la ville de Bu-x-x-at.
341
ET ADMINISTRA TIFS
charge de Pushanu, homme de (la ville de) Ubur'a. [x bœufs à la charge de Pu]rranu?, fils de Gubrünu, homme de (la ville de) Nanu'u. [ ] de(sr pasteur(s)1248.
RS 20.425 = Ugaritica V n° 99, 192s. et 407 Quartier Résidentiel, Maison de Rap'anu, pièce 5.
RS 17.99 = PRU VI n° 112, 94s. et pl. XXXIX Palais royal, pièce 90.
1-28 jarres de vin pour les journaliers.
13 jarres 1246d'huile à la charge de Iliyanu, fils de Abdi-Rasap. 21 jarre d'huile à la charge de Yakiînu. 33 jarres d'huile à la charge de Abi-helu
maçons. 3-41 jarre de vin ?-our les gens de Aru. 1 jarre de vin pour les gens de Ullamu. -61 jarre de vin pour les tisserands. 7 jarres de vin pour la maison. 7-81 jarre de vin à Sipit-Bacal
~ligne effacée) fils de K[u?]ia[ba?], le hapiru1247 de Padiya.
;
61 jarre d'huile à la charge
RS 17.37 = PRU VI nO 115, 96 et pl. XL
RS 18.116 = PRU VI n° 118,97
pour le char. maison. 3 quarts? (et) 1 (réciles journaliers. 2 quarts d'huile de Resyain 1250.
RS 20.04 = Ugaritica V n° 100, 193 et 407
Palais royal, cour IV (Archives Centrales).
1-313 moutons à la charge de Hannanu, sa femme et de son fils.
~our palais.d'huile 1 jarre pour de vin -121 lejarre la pient)saitul249 (d'huile) pour pour les maçons. 13Au mois
5 jarres de vin pour les
Quartier Résidentiel, Maison de Rap'anu, pièce 6.
et de Anatenu,
et de
et pl. XLI
Palais royal, pièce 76.
~'''-j;[~]b[œufS à la charge de ... -]na, homme de (la ville de) Nanu'u. [?]41 bœufs à la charge de Tamartinu, homme de (la ville de) Suladu. [?] 27 bœufs à la charge de Ananiyanu, homme de (la ville de) Yakunacmu. 4'-7'[7 2]0? bœufs à la charge de Naparu, homme de (la ville de) Halbu. [x] bœufs à la charge de Luluwanu, homme de (la ville de) Sahaqu. [x bœufs à la
12 jarres de vin (pour les) scheikhs de Ura. 21 jarre de vin au messager de l' Amurru.
RS 17.64 = PRU VI n° 116, 96 et pl. XL Palais royal, cour
III.
1Tablette concernant l'argent de ... 1251 : 2-36? (sic1es d')argent qu'ont donnés les gens du village de Nanu'u : 43 (sicles d')
1248. Épigraphe en ougaritique. 1249. HUEHNERGARD, UVST, p. 188. 1250. Septembre/octobre, premier mois de l'année, cf. VITA, Datation et genres littéraires à Ougarit », p. 51. 1251. MA.GAD : Nougayrol traduit ("droit de) pacage" »et de même, à la ligne 7, mu-qa-di-im, "droit de pacage" », comme s'il s'agissait de maqqadu (le terme employé dans RS 16.153), en l'expliquant d'une manière qui n'a pas emporté toutes les convictions, comme le montre l'exposé de la question par 1. MARQUEZROWE, « More Evidence of the Grazing Tax «
«
1246. L'idéogramme du récipient dug = karpatu, qui ne porte pas de marque de pluriel, désigne ici une mesure. 1247. Voir n. 138.
«
342
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
d'argent des asiru 5(et) 3 (sic1es d') d'argent des 8C' est l'argent de ... qui resta[it (à payer) .... ]
mur'üI252.
6-
RS 19.20 = PRU VI n° 156, 119 et pl. XLIX Palais Sud, pièce 204.
Tables de concordance
13 talents de fromage?213 talents de poissons?, 35 vêtements/textiles de la ville d' Asdod, 42 000 (sic1es) de laine bleue; 5livré entre les mains de Sukunu 6pour commercerl253.
in Ugarit », UF 27 (1995), p. 324s. Cependant, ces traductions sont généralement acceptées, malgré certaines réserves (cf. ibid. p. 324). Marquez Rowe rejette les équivalences et les traductions proposées par Nougayrol, avec de bons arguments, il préfère MA. GAD = mu-qa-ti-im, un participe avec mimation de quttû, mais il ne traduit pas. Il commente: this document would record payments in full of silver and muqattîm would probably refer (as a collective singular) to the village people and professionals groups who, as the text describes, settled their (debts- ?)accounts with the palace » (p. 326). Dans le doute, je préfère ne pas traduire. À la ligne 2, Marquez Rowe lit 4 plutôt que 6. 1252. Pour asiru et mur'u, voir n. 814 et n. 853. 1253. Si 1 sicle = 9,4 g et 1 talent = 28,2 kg (cf. n. 806), cela fait 84,6 kg de fromage, 366,6 kg de poisson, 18,8 kg de laine bleue = 470 kg + 5 textiles, en tout environ une demi-tonne de marchandise. Pour le prix des marchandises dans la documentation d'Ugarit, M. HELTZER,Goods, Priees and the Organization of Trade in Ugarit, Wiesbaden, 1978 : le premier chapitre, p. 3-16, donne la liste des sources en ougaritique et en akkadien jusqu'à PRU VI inclus. Voir aussi STIEGLITZ, lAOS 99 (1979), p. 15-23. «
R.S.L.l = Ugaritica V nO 23, 85s. et 383 p. 102 RS 4.449 = Danel, 21s. p. 191 RS 6.198 = Syria 16, 189s. p.297 RS 8.145 = Syria 18, 246 et 249s. p.272 RS « 8.208 » (=8.303, cf. TEO, p. 46) = Syria 18, 248 et 253s. (l. 1-12 PRU III, 110s.) p. 332 RS « 8.213» (= RS 8.146, cf. TEO, p. 45) = Syria 18, 251s. p. 255 RS 8.333 = PRU III, 7s. et Mélanges Dussaud, p. 203s. p. 173 RS 11.732 = PRU IV, 47s. et PRU III, pl. IV p. 75 RS 11.856 = RA 38, (1941), p. 4-6 p. 330 RS 12.33 = PRU III, 14s. et pl.IX p.293 RS 15.Y = RS [Varia 7] = PRU III, 78 et pl. XXXVIII p. 238 RS 15.11 = PRU III, 19 et pl. XII p. 199 RS 15.14 = PRU III, 5 et pl. XIII p. 175 RS 15.24+50 = PRU III, 18 et pl. XIV p. 184 RS 15.33 = PRU III, 15s. et pl. XV p.97 RS 15.37 = PRU III 35 et pl. XV p.251
RS 15.63 = PRU III, 20 et pl. XVII p.202 RS 15.70 = PRU III, 130 et pl. XVII p. 322 RS 15.77 = PRU III, 6s. et pl. XVIII p. 142 RS 15.81 = PRU III, 37 et pl. XVIII p. 327 RS 15.85 = PRU III, 52s. et pl. XIX p. Wzz.'5 RS 15.86 = PRU III, 51s. et pl. XIX p.286 RS 15.88 = PRU III, 88 et pl. XX p. 321 RS 15.89 = PRU III 53 et pl. XX p.275 RS 15.90 = PRU III, 54 et pl. XX p.276 RS 15.92 = PRU III, 54 et pl. XXI p."266 RS 15.109+16.296 = PRU III, 102s. et pl. XXII, XXIII p. 307 RS 15.114 = PRU III, 112s. et pl. XXIV p. 313 RS 15.118 = PRU III, 131 et pl. XXIV p. 245 RS 15.119 = PRU III, 86s. et pl. XXV p.247 RS 15.123+16.152 = PRU III, 89 et pl. XXVII p. 257 RS 15.126 = PRU III, 112 et pl. XXVII p. 312
••••
344
TEXTES AKKADIENS
RS 15.132 == PRU III, 133s. et pl. XXVIII p. 227 RS 15.136 == PRU III, 121s. et pl. XXIX p. 318 RS 15.137 == PRU III, 134 et pl. XXX p.239 RS 15.138+16.393 B == PRU III, lOIs. et pl. XXX p. 307 RS 15.139 == PRU III, 166s. et pl. XXXI p. 247 RS 15.143+164 == PRU III, 117 et pl. XXXII p. 316 RS 15.145 == PRU III, 122s. et pl. XXXII p. 318 RS 15.147 == PRU III, 125 et pl. XXXIII p. 232 RS 15.155 == PRU III, 118 et pl. XXXIV p. 316 RS 15.167+163 == PRU III, 124 et pl. XXXIV p. 319 RS 15.168 == PRU III, 136s. et pl. XXXV p. 237 RS 16.111 == PRU III, 13s., et pl. XL p.295 RS 16.112 == PRU III, 4 et pl. XL p. 174 RS 16.129 == PRU III, 32s. et pl. XLII p. 274 RS 16.131 == PRU III, 138s. et pl. XLII p. 256 RS 16.132 == PRU III, 140s. et pl. XLIII p. 241 RS 16.135 == PRU III, 89s. et pl. XLV p.244 RS 16.136 == PRU III, 142 et pl. XLV p. 226 RS 16.138 == PRU III, 143s. et pl. XLVI p. 234 RS 16.139 == PRU III, 145s. et pl. XLVII p. 250 RS 16.140 == PRU III 45s. et pl. XLVII p. 300 RS 16.141 == PRU III, 60 et pl. XLVIII p. 233 RS 16.142 == PRU III, 77 et pl. XLVIII p. 238
D'UGARIT
RS 16.143 pl. XLIX RS 16.144
PRU III, 81s. et p. 304 == PRU III, 76 et pl. L p.288 RS 16.145 == PRU III, 169 et pl. L p.253 RS 16.146+161 == PRU III, 182s. et pl. LI p. 289 RS 16.148+254 B == PRU III, 115s. et pl. LII p. 314 RS 16.150 == PRU III 47 et pl. LIlI p.298 RS 16.153 == PRU III, 146s. et pl. LIlI p. 231 RS 16.154 == PRU III, 127s. et pl. LIV p. 319 RS 16.156 == PRU III, 61 s. et pl. LV p.249 RS 16.157 == PRU III, 83s. et pl. LV p. 305 RS 16.158 == PRU III, 62 et pl. LVI p.276 RS 16.162 == PRU III, 126 et pl. LVI p. 228 RS 16.166 == PRU III, 47s. et pl. LVII p. 299 RS 16.167 == PRU III, 62s. et pl. LVII p.243 RS 16.170 == PRU III, 91 et pl. LVIII == PRU IV, 78 p. 140 RS 16.174 == PRU III, 63 et pl. LIX p.246 RS 16.180 == PRU III, 41 et pl. LX p. 176 RS 16.189 == PRU III, 91s. et pl. LXIII p. 244 RS 16.190 == PRU III, 64 et pl. LXIII p. 225 RS 16.197 == PRU III, 150s. et pl. LXIV p. 291 RS 16.200 == PRU III, 64s. et pl. LXV p.268 RS 16.204 == PRU III, 119s. et pl. LXVI, LXVII p. 316 RS 16.205+192 == PRU III, 153s. et pl. LXVII p. 261 ==
345
TABLES DE CONCORDANCE
PRU III, 106 et RS 16.206 pl. LVIII p. 309 RS 16.238 == PRU III, 107s. et pl. LXIX p. 310 RS 16.239 == PRU III, 79s. et pl. LXIX p. 303 RS 16.243 == PRU III, 155 et pl. LXXI p. 229 RS 16.244 == PRU III, 93 et pl. LXXI p. 231 RS 16.245 == PRU III, 94s. et pl. LXXII p. 261 RS 16.246 == PRU III, 95s. et pl. LXXII p. 258 RS 16.247 == PRU III, 65 et pl. LXXIII p. 224 RS 16.248 == PRU III, 48s. et pl. LXXIII p. 299 RS 16.249 == PRU III, 96s. et pl. LXXIV p. 226 RS 16.250 == PRU III, 85s. et pl. LXXIV p. 306 RS 16.252 == PRU III, 66 et pl. LXXV p. 332 RS 16.254 D == PRU III, 79 et pl. LXXVII p. 304 RS 16.256 == PRU III, 159 et pl. LXXIX p. 242 RS 16.260 == PRU III, 98s. et pl. LXXXIV p. 245 RS 16.261+339+241 == PRU III, 159s. et pl. LXXXV p. 250 RS 16.262 == PRU III, 67 et pl. LXXXVI p. 236 RS 16.263 == PRU III 49 et pl. LXXXVI p. 299 RS 16.267 == PRU III, 110 et pl. LXXXVII p. 331 RS 16.269 == PRU III, 68s. et pl. LXXXVII p. 229 RS 16.270 == PRU III, 41 et pl. LXXXVIII, PRU IV, 134s p. 118 RS 16.275 == PRU III, 50 et pl. LXXXIX p. 300 ==
RS 16.276
PRU III, 69s. et pl. XC p.230 RS 16.277 == PRU III, 50s. et pl. XC p.287 RS 16.285 == PRU III, 106s. et pl. XCIII p. 310 RS 16.287 == PRU III, 37 et pl. XCIV p. 327 RS 16.295 == PRU III, 70s. et pl. XCV p.268 RS 16.343 == PRU III, 129 et pl. XCVI p. 320 RS 16.344 == PRU III, 75 et pl. XCVI p. 269 RS 16.348 == PRU III, 162s. et pl. XCVII p. 291 PRU III, 113s. et RS 16.353 pl. XCVIII p. 313 RS 16.354 == PRU III, 38 et pl. XCIX p. 327 RS 16.356 == PRU III, 71s. et pl. XCIX p. 260 RS 16.383 == PRU III, 164 et pl.CIII p.258 RS 16.386 == PRU III, 165s. et pl. CIV p.240 RS 17.01 == PRU VI n° 27, 28s. et pl. X p.243 RS 17.04 == PRU IV, 99 et pl. 1 p.78 RS 17.22 + RS 17.87 == Ugaritica p. 254 V nO 5, 8s. et 373 RS 17.28 == PRU IV, 109s. et pl. II p. 171 RS 17.35 PRU IV, 123 et pl. III p. 108 RS 17.36 Ugaritica V, nO 7, lOs. et 372 p. 273 RS 17.37 PRU VI n° 115, p. 96 et pl. XL p. 340 RS 17.38 == Ugaritica V nO 8, 12 et 373 p. 274 RS 17.42 == PRUIV, 171s. et pl. III p. 162 RS 17.59 == PRU IV, 150s. et pl. IV p. 101 ==
==
==
==
==
346
TEXTES AKKADIENS
RS 17.61 = Ugaritica V nO9, 13s. et 373 p. 236 RS 17.62 + 17.237 = PRU IV, 63s. et pl. XXX et IV p. 134 RS 17.64 = PRU VI nO 116, 96 et pl. XL p.341 RS 17.67 = Ugaritica V n° 10, 14s. et 373 p. 331 RS 17.68 = PRU IV, 164 et pl. V p. 168 RS 17.78 = PRU IV, 196s. et pl. V p. 96 RS 17.79+374 = PRU IV, 96 et pl. VI, VII p. 78 RS 17.82 = PRU IV, 147s. et pl. VIII p. 125 RS 17.83 = PRU IV, 216 et pl. IX p. 185 RS 17.86+241+208 = Ugaritica V n° 159, 262s. et 434 p. 292 RS 17.88 = PRU VI n° 37, 38s. et pl. XIV p.269 RS 17.99 = PRU VI nO 112, p. 94s. et pl. XXXIX p. 340 RS 17.102 = Ugaritica V nO 160, 263 et 434 p. 293 RS 17.108 = PRU IV, 165s. et pl. IX p. 168 RS 17.110 = PRU IV, 178 et pl. X p. 170 RS 17.116 = PRU IV, 132s. et pl. XI p. 120 RS 17.123 = PRU IV, 230s. et pl. XII p. 140 RS 17.128 = PRU IV, 179 et pl. XIII p. 161 RS 17.129 = PRU IV, 166s. et pl. XIV p. 169 RS 17.130 = PRU IV, 103s. et ~.XV p.154 RS 17.131 = PRU VI n~93, 85s. et pl. XXXIV p. 337 RS 17.132 = PRU IV, 35, et pl. XVI p.69 RS 17.133 = PRU IV, 118s. et pl. XVII p. 158
D'UGARIT
RS 17.135+17.360 B +17.360 [D] = PRU IV, 235 et pl. XVII p. 173 RS 17.142 = PRU VI, nO 4, 5s. et pl. II p. 196 RS 17.143 = PRU IV, 217s. et pl. XVIII p. 186 RS 17.144 = PRU VI, n° 6, 7s. et pl. III p. 196 RS 17.145 = PRU IV, 172s. et pl. XIX p. 162 RS 17.146 = PRU IV, 154s. et pl. XX p. 156 RS 17.148 = PRU VI, n° 7, 9s. et pl. IV p. 198 RS 17.149 = Ugaritica V nO 6, 9s. et 372 p. 252 RS 17.152 = PRU IV, 214 et pl. XXI p. 183 RS 17.158 = PRU IV, 169s. et pl. XXI p. 161 RS 17.159 = PRU IV, 126s. et pl. XXII-XXIII p. 116 RS 17.226 = PRU IV, 208 et pl. XXIII p. 128 RS 17.227 et duplicata = PRU IV 40 et pl. XXIV-XXV p. 74 RS 17.228 = PRU IV, 141s. et pl. XXVI p. 123 RS 17.229 = PRU IV, 106 et pl. XXVII p. 158 RS 17.230 = PRU IV, 153s. et pl. XXVIII p. 155 RS 17.231 = PRU IV, 238 et pl. XXVIII p. 294 RS 17.238 = PRU IV 107s. et pl. XXXI p.85 RS 17.239 = PRU VI, n° 8, lIs. et pl. IV p. 199 RS 17.240 = PRU VI n° 136, 106s. et pl. XLV p. 338 RS 17.244 = PRU IV, 231s. et pl. XXXI p. 178 RS 17.247 = PRU IV, 191 et pl. XXXII p. 94
TABLES DE CONCORDANCE
RS 17.248 = PRU pl. XXXIII RS 17.251 = PRU pl. XXXIII RS 17.286 = PRU pl. XXXIV RS 17.289 = PRU pl. XXXV RS 17.292 = PRU
IV, 236 et p. 171 IV, 236s. et p. 177 IV, 180 et p. 184 IV, 192 et p. 100 IV, 188 et pl. XXXVI p. 141 RS 17.314 = PRU IV, 189 et pl. XXXVIII p. 165 RS 17.315 = PRU IV, l11s. et pl. XXXIX p. 192 RS 17.316 = PRU IV, 190, et pl. XL p. 166 RS 17.318+349 A = PRU IV, 144s. et pl. XLI p. 124 RS 17.319 = PRU IV, 182s. et pl. XLII p. 166 RS 17.325 = Ugaritica V nO 161, 264 et 434 p. 293 RS 17.329 = PRU VI n° 69, 64s. et pl. XXIV p. 326 RS 17.334 = PRU IV, 54s. et pl. XLIII p. 77 RS 17.335+379+381+235 = PRU IV, 71s. et pl. XLIV-XLV p. 137 RS 17.337 = PRU IV, 168s. et pl. XLVI p. 170 RS 17.338 = PRU IV, 85s. et pl. XLVII p. 78 RS 17.340 = PRU IV 48s. et pl. XLVIII-XLIX p.71 RS 17.341 = PRUIV, 161s. et pl. L p. 143 RS 17.342 = PRU IV, 93 et pl. LI p.78 RS 17.346 = PRU IV, 176s. et pl. LII p. 159 RS 17.348 = PRU IV, 128 et pl. LIV p. 126 RS 17.349B = PRU IV, 87 et pl. LIV p.78
347
RS 17.351A = PRU IV, 94 et pl. LIV p.78 RS 17.352 = PRU IV, 121s. et pl. LV p. 106 RS 17.353 = PRUIV, 88 et pl. LVI p. 78 RS 17.355 = PRU IV, 209s. et pl. LVII p. 128 RS 17.356 = PRU VI nO 38, 39s. et pl. XIV p. 328 RS 17.357 = PRU IV 92 et pl. LVII p.78 RS 17.368 = PRU IV, 76s. et pl. LIX p. 139 RS 17.369 = PRU IV, 52s. et pl. LX p.73 RS 17.372 A +360 A = PRU IV, 139s. et pl. LXII p. 122 RS 17.378A = PRU VI nO49, 48s. et pl. XVII p. 277 RS 17.379A = PRU VI, nO 28, p. 30s. et pl. XI p. 317 RS 17.382+380 = PRU IV, 80s. et pl. LXIV-LXV p. 135 RS 17.383 = PRU IV, 221s. et pl. LXVI p.91 RS 17.385 = PRU IV, 194 et pl. LXVII p. 176 RS 17.388 = PRU VI nO 50, 50s. et pl. XVIII p. 277 RS 17:396 = PRU IV, 127s. et pl. LXX p. 117 RS 17.407 = PRU IV, 91 et pl. LXXI p.78 RS 17.422 = PRU IV, 223s. et pl. LXXII p. 92 RS 17.423 = PRU IV, p. 193 et pl. LXXIII p. 94 RS 17.425 = PRU IV, 218 et pl. LXXV p. 186 RS 17.450 = PRU IV, 100 et pl. LXXVI p. 78 RS 18.01 = PRU IV, 230 et pl. LXXVII p. 141 RS 18.02 = PRU IV, 201 et pl. LXXVII p. 177
348
TEXTES AKKADIENS
RS 18.06+17.365 = PRU IV, 137s. et pl. LXXIX p. 121 RS 18.21 = PRU VI n° 45, 44s. et pl. XVI p. 251 RS 18.22 = PRU VI nO 55, 55s. et pl. XXI p.322 RS 18.53 = PRU VI, nO 24 et 27 pl. IX p. 257 RS 18.116=PRUVIn° 118,p.97 et pl. XLI p. 340 RS « 18.500 » (= 18.285) = PRU VI nO 30, 32 et pl. XI p. 234 RS 19.20 = PRU VI nO 156, 119 et pl. XLIX p. 342 RS 19.26 = PRU VI nO 113, 95 et pl. XXXIX p. 339 RS 19.35A = PRU VI n° 131, 102s. et pl. XLIV p. 339 RS 19.41 = PRU VI n° 78, 75s. et pl. XXVII p. 336 RS 19.42 = PRU VI n° 79, 77s. et pl. XXVIII p. 336 RS 19.43 = PRU VI n° 104, 91s. et pl. XXXVII p. 339 RS 19.53 = PRU VI, 19s. n° 18 et pl. VII p. 202 RS 19.55 = PRU IV, 293 et pl. LXXXV p. 175 RS 19.68 = PRU IV, 284s. et pl. LXXXVCLXXXVII p. 64 RS 19.75 = PRU IV, 292 et pl. LXXXVIII p. 157 RS 19.78 = PRU VI n° 52, 52s. et pl. XIX p.333 RS 19.98 = PRU VI n° 31, 32s. et pl. XII p. 235 RS 19.101 = PRU IV, 287 et pl. LXXXIX p. 78 RS 20.03 = Ugaritica V n° 26, 91s. et 384 p. 95 RS 20.04 = Ugaritica V, nO 100, 193 et 407 p. 341 RS 20.13 = Ugaritica V n° 49, p. 136, et 395 p. 295
D'UGARIT
RS 20.16 = Ugaritica V nO 38, 117s.et391 p.188 RS 20.18 = Ugaritica V n° 22, 83s. et 382 p. 192 RS 20.19 = Ugaritica V nO 48, 135s. et 395 p. 296 RS 20.21 = Ugaritica V nO 42, 126s. et 392 p. 187 RS 20.22 = Ugaritica V n° 27, 94s. et 385 p. 163 RS 20.23 = Ugaritica V nO 54, 145s. et 397 p. 201 RS 20.33 = Ugaritica V n° 20, 69s. et 380s. p. 67 RS 20.158 = Ugaritica V n° 51, 139s. et 395 p. 190 RS 20.162 = Ugaritica V nO 37, p. 115s. et 390 p. 184 RS 20.172 = Ugaritica V nO 39, p. 120s. et 390 p. 189 RS 20.174 A = Ugaritica V n° 25, 90s. et 384 p. 142 RS 20.178 = Ugaritica V n° 55, 147s. et 397 p. 203 RS 20.184 = Ugaritica V n° 28, 97s. et 386 p. 93 RS 20.212 = Ugaritica V n° 33, 105s. et 388 p. 103 RS 20.216 = Ugaritica V, n° 35, 108s. et 389 p. 129 RS 20.235 = Ugaritica V nO 84, 178s. et 403 p. 278 RS 20.236 = Ugaritica V n° 85, 179s. et 404 p. 330 RS 20.237 = Ugaritica V, n° 31, 102s. et 387 p. 10 1 RS 20.238 = Ugaritica V nO 24, 87s. et 383 p. 193 RS 20.239 = Ugaritica V nO 52, 141s. et 396 p. 200 RS 20.425 = Ugaritica V, n° 99, p. 192s. et 407 p. 341 RS 21.53 = PRU VI nO 178, p. 127 et pl. LV p. 78
TABLES DE CONCORDANCE
RS 21.230 = Ugaritica V, n° 81, 173s. et 402 p. 270 RS 25.131 = Studies in Honor of Ake W. Sjoberg, 318s. p. 200 RS 25.134 = Marchands, diplomates et empereurs, p. 341-344 p.271 RS 25.138 = Studies in Honor of AkeW. Sjoberg, 318s. p. 296 RS 25.461 = Studies in Honor of Ake W. Sjoberg, 317s. p. 97 RS 27.051 + RS 19.63 = PRU VI, 36s. nO 35 et pl. XIII p. 167 RS 1957.1 = An Or 48, Ils p. 121
An Or 48, Ils = RS 1957.1 p. 121 Danel, p. 21s. = RS 4.449 p. 191 Marchands, diplomates et empereurs, p. 341-344 = RS 25.134 p. 271 Mélanges Dussaud, p. 203s. = RS 8.333 p. 173 Oriens Antiquus 23 p. 164 et pl. XVII p. 183 PRU III, 4 et pl. XL = RS 16.112 p. 174 PRU III, 5 et pl. XIII = RS 15.14 p. 175 PRU III, 6s. et pl. XVIII = RS 15.77 p. 142 PRU III, 7s. et Mélanges Syriens. Dussaud (1939), p. = RS 8.333 p. 173 PRU III, 13s., et pl. XL = RS 16.111 p. 295 PRU III, 14s. et pl. IX = RS 12.33 p.293 PRU III, 15s. et pl. XV = RS 15.33 p.97
349
PRU III, 18 et pl. XIV = RS 15.24 + 50 p. 184 PRU III, 19 et pl. XII = RS 15.11 p. 199 PRU III, 20 et pl. XVII = RS 15.63 p.202 PRU III, 32s. et pl. XLII = RS 16.129 p. 274 PRU III, 35 et pl. XV = RS 15.37 p. 251 PRU III, 37 et pl. XCIV = RS 16.287 p. 327 PRU III, 37 et pl. XVIII = RS 15.81 p. 327 PRU III, 38 et pl. XCIX = RS 16.354 p. 327 PRU III, 41 et pl. LX = RS 16.180 p. 176 PRU III, 41 et pl. LXXXVIII, PRU IV, 134s = RS 16.270 p. 118 PRU III, 45s. et pl. XLVII = RS 16.140 p. 300 PRU III, 47 et pl. LIlI = RS 16.150 p. 298 PRU III, 47s. et pl. LVII = RS 16.166 p. 299 PRU III, 48s. et pl. LXXIII = RS 16.248 p. 299 PRU III, 49 et pl. LXXXVI = RS 16.263 p. 299 PRU III, 50 et pl. LXXXIX = RS 16.275 p. 300 PRU III, 50s. et pl. XC = RS 16.277 p. 287 PRU III, SIs. et pl. XIX = RS 15.86 p. 286 PRU III, 52s. et pl. XIX = RS 15.85 p.225 PRU III, 53 et pl. XX = RS 15.89 p.275 PRU III, 54 et pl. XX = RS 15.90 p.276 PRU III, 54 et pl. XXI p. 266 PRU III, 60 et pl. XLVIII = RS 16.141 p.233
•••
350
TEXTES AKKADIENS
PRU III, 61 s. et pl. LV = RS 16.156 p. 249 PRU III, 62 et pl. LVI = RS 16.158 p.276 PRU III, 62s. et pl. LVII = RS 16.167 p. 243 PRU III, 63 et pl. LlX = RS 16.174 p.OOO
PRU III, 64 et pl. LXIII = RS 16.190 p.225 PRU III, 64s. et pl. LXV = RS 16.200 p. 268 PRU III, 66 et pl. LXXV = RS 16.252 p. 332 PRU III, 67 et pl. LXXXVI = RS 16.262 p. 236 PRU III, 68s. et pl. LXXXVII = RS 16.269 p. 229 PRU III, 69s. et pl. XC = RS 16.276 p. 230 PRU III, 70s. et pl. XCV = RS 16.295 p. 268 PRU III, 71s. et pl. XCIX = RS 16.356 p. 260 PRU III, 75 et pl. XCVI = RS 16.344 p. 269 PRU III, 76 et pl. L = RS 16.144 p.288 PRU III, 77 et pl. XLVIII = RS 16.142 p. 238 PRU III, 78 et pl. XXXVIII = RS 15.Y = = RS [Varia 7] p. 238 PRU III, 79 et pl. LXXVII = RS 16.254 D p. 304 PRU III, 79s. et pl. LXIX = RS 16.239 p. 303 PRU III, 81s. et pl. XLIX = RS 16.143 p.304 PRU III, 83s. et pl. LV = RS 16.157 p. 305 PRU III, 85s. et pl. LXXIV = RS 16.250 p. 306 PRU III, 86s. et pl. XXV = RS 15.119 p. 247
D'UGARIT
PRU III, 88 et pl. XX = RS 15.88 p.321 PRU III, 89 et pl. XXVII = RS 15.123+16.152 p.257 PRU III, 89s. et pl. XLV = RS 16.135 p. 244 PRU III, 91 et pl. LVIII PRU IV, 78 = RS 16.170 p. 140 PRU III, 91s. et pl. LXIII = RS 16.189 p.244 PRU III, 93 et pl. LXXI = RS 16.244 p. 231 PRU III, 94s. et pl. LXXII = RS 16.245 p. 261 PRU III, 95s. et pl. LXXII = RS 16.246 p. 258 PRU III, 96s. et pl. LXXIV = RS .16.249 p. 226 PRU III, 98s. et pl. LXXXIV = RS 16.260 p. 245 PRU III, lOIs. et pl. XXX = RS 15.138+16.393 B p. 307 PRU III, 102s. et pl. XXII, XXIII = RS 15.109+16.296 p.307 PRU III, 106 et pl. LVIII = RS 16.206 p. 309 PRU III, 106s. et pl. XCIII = RS 16.285 p. 310 PRU III, 107s. et pl. LXIX = RS 16.238 p. 310 PRU III, 110 et pl. LXXXVII = RS 16.267 p. 331 PRU III, 112 et pl. XXVII = RS 15.126 p.312 PRU III, 112s. et pl. XXIV = RS 15.114 p. 313 PRU III, 113s. et pl. XCVIII = RS 16.353 p. 313 PRU III, 115s. et pl. LII = RS 16.148+254 B p. 314 PRU III, 117 et pl. XXXII = RS. 15.143+164 p.316 PRU III, 118 et pl. XXXIV = RS 15.155 p. 316
TABLES DE CONCORDANCE
PRU III, 119s. et pl. LXVI, LXVII = RS 16.204 p. 316 PRU III, 121s. et pl. XXIX = RS 15.136 p.318 PRU III, 122s. et pl. XXXII = RS 15.145 p.318 PRU III, 124 et pl. XXXIV = RS 15.167+163 p. 319 PRU III, 125 et pl. XXXIII = RS 15.147 p. 232 PRU III, 126 et pl. LVI = RS 16.162 p. 228 PRU III, 127s. et pl. LlV = RS 16.154 p.319 PRU III, 129 et pl. XCVI = RS 16.343 p. 320 PRU III, 130 et pl. XVII = RS 15.70 p.322 PRU III, 131 et pl. XXIV = RS 15.118 p. 245 PRU III, 133s. et pl. XXVIII = RS 15.132 p. 227 PRU III, 134 et pl. XXX = RS 15.137 p. 239 PRU III, 136s. et pl. XXXV = RS 15.168 p.237 PRU III, 138s. et pl. XLII = RS 16.131 p.256 PRU III, 140s. et pl. XLIII = RS 16.132 p. 241 PRU III, 142 et pl. XLV = RS 16.136 p. 226 PRU III, 143s. et pl. XLVI = RS 16.138 p. 234 PRU III, 145s. et pl. XLVII = RS 16.139 p. 250 PRU III, 146s. et pl. LIlI = RS 16.153 p. 231 PRU III, 150s. et pl. LXIV = RS 16.197 p. 291 PRU III, 153s. et pl. LXVII = RS 16.205+192 p. 261 PRU III, 155 et pl. LXXI = RS 16.243 p. 229 PRU III, 159 et pl. LXXIX = RS 16.256 p. 242
351
PRU 1II, 159s. et pl. LXXXV = RS 16.261+339+241 p.250 PRU III, 162s. et pl. XCVII = RS 16.348 p. 291 PRU III, 164 et pl. CIII = RS 16.383 p. 258 PRU III, 165s. et pl. CIV = RS 16.386 p. 240 PRU III, 166s. et pl. XXXI = RS 15.139 p. 247 PRU III, 169 et pl. L = RS 16.145 p.253 PRU III, 182s. et pl. LI = RS 16.146+161 p.289 PRU IV, 35, et pl. XVI = RS 17.132 p.69 PRU IV 40 et pl. XXIV-XXV = RS 17.227 et duplicata p. 74 PRU IV, 47s. et PRU 1II, pl. IV = RS 11.732 p. 75 PRU IV 48s. et pl. XLVIII-XLIX = RS 17.340 p.71 PRU IV, 52s. et pl. LX = RS 17.369 p. 73 PRU IV, 54s. et pl. XLIII = RS 17.334 p.77 PRU IV, 63s. et pl. XXX = RS 17.62 + 17.237 p. 134 PRU IV, 71s. et pl. XLIV-V = RS 17.335+379+381+235 p. 137 PRU IV, 76s. et pl. LIX = RS 17.368 p. 139 PRU IV, 80s. et pl. LXIV-LXV = RS 17.382+380 p. 135 PRU IV, 85s. et pl. XLVII = RS 17.338 p. 78 PRU IV, 87 et pl. LIV = RS 17.349B p. 000 PRU IV, 88 et pl. LVI = RS 17.353 p.78 PRU IV, 91 et pl. LXXI = RS 17.407 p. 78 PRU IV, 92 et pl. LVII = RS 17.357 p. 78 PRU IV, 93 et pl. LI = RS 17.342 p.78
352
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT
TABLES DE CONCORDANCE
PRU IV, 94 et pl. LIV = RS
PRU IV, 150s. et pUV = RS 17.59
17.351A p.78 PRU IV, 96 et pl. VI, VII = RS 17.79+374 p.78 PRU IV, 99 et pl. 1 = RS 17.04 p.78 PRU IV, 100 et pl. LXXVI = RS 17.450 p.78 PRU IV, 103s. et pl. XV = RS 17.130 et dupl. p. 154 PRU IV, 106 et pl. XXVII = RS 17.229 p. 158 PRU IV 107s. et pl. XXXI = RS 17.238 p. 85 PRU IV, 109s. et pl. II = RS 17.28 p. 171 PRU IV, III s. et pl. XXXIX = RS 17.315 p. 192 PRU IV, 118s. et pl. XVII = RS 17.133 p. 158 PRU IV, 121s. et pl. LV = RS 17.352 p. 106 PRU IV, 123 et pl. III = RS 17.35 p. 108 PRU IV, 126s. et pl. XXII-XXIII =RS 17.159 p.116 PRU IV, 127s. et pl. LXX = RS 17.396 p. 117 PRU IV, 128 et pl. LIV = RS 17.348 p. 126 PRU IV, 132s. et pl. XI = RS 17.116 p. 120 PRU IV, 134s et pl. LXXXVIII= RS 16.270 p. 118 PRU IV, 137s. et pl. LXXIX = RS 18.06+17.365 p. 121 PRU IV, 139s. et pl. LXII = RS 17.372 A +360 A p. 122 PRU IV, 141s. et pl. XXVI = RS 17.228 p. 123 PRU IV, 144s. et pl. XLI = RS 17.318+349 A p. 124 PRU IV, 147s. et pl. VIII = RS 17.82 p. 125
PRU IV, 201 et pl. LXXVII = RS
p. 101 PRU IV, 153s. et pl. XXVIII = RS 17.230 p. 155 PRU IV, 154s. et pl. XX RS 17.146 p. 156 PRU IV, 161s. et pl. L = RS 17.341 p. 143 PRU IV, 164 et pl. V = RS 17.68 p. 168 PRU IV, 165s. et pl. IX = RS 17.108 p. 168 PRU IV, 166s. et pl. XIV = RS 17.129 p. 169 PRU IV, 168s. et pl. XLVI = RS 17.337 p. 170 PRU IV, 169s. et pl. XXI = RS 17.158 p. 161 PRUIV, 171s. et pl. II1=RS 17.42 p. 162 PRU IV, 172s. et pl. XIX = RS 17.145 p. 162 PRU IV, 176s. et pl. LII = RS 17.346 p. 159 PRU IV, 178 et pl. X = RS 17.110 p. 170 PRU IV, 179 et pl. XIII = RS 17.128 p. 161 PRU IV, 180 et pl. XXXIV = RS 17.286 p. 184 PRU IV, 182s. et pl. XLII = RS 17.319 p. 166 PRU IV, 188 et pl. XXXVI = RS 17.292 p. 141 PRU IV, 189 et pl. XXXVIII = RS 17.314 p. 165 PRU IV, 190, et pl. XL = RS 17.316 p. 166 PRU IV, 191 et pl. XXXII = RS 17.247 p.94 PRU IV, 192 et pl. XXXV = RS 17.289 p. 100 PRU IV, 194 et pl. LXVII = RS 17.385 p. 176 PRU IV, 196s. et pl. V = RS 17.78 p.96
18.02 p. 177 PRU IV, 208 et pl. XXIII = RS 17.226 p. 128 PRU IV, 209s. et pl. LVII = RS 17.355 p. 128 PRU IV, 214 et pl. XXI = RS 17.152 p. 183 PRU IV, 216 et pl. IX = RS 17.83 p. 185 PRU IV, 217s. et pl. XVIII = RS 17.143 p. 186 PRU IV, 218 et pl. LXXV = RS 17.425 p. 186 PRU IV, 221s. et pl. LXVI = RS 17.383 p. 91 PRU IV, 223s. et pl. LXXII = RS 17.422 p. 92 PRU IV, 230 et pl. LXXVII = RS 18.01 p. 141 PRU IV, 230s. et pl. XII = RS 17.123 p. 140 PRU IV, 231s. et pl. XXXI = RS 17.244 p. 178 PRU IV, 235 et pl. XVII = RS 17.135+17.360 B +17.360 [D] p. 173 PRU IV, 236 et pl. XXXIII = RS 17.248 p. 171 PRU IV, 236s. et pl. XXXIII = RS 17.251 p. 177 PRU IV, 238 et pl. XXVIII = RS 17.231 p. 294 PRU IV, 284s. et pl. LXXXVILXXXVII = RS 19.68 p. 64 PRU IV, 287 et pl. LXXXIX = RS 19.101 p. 78 PRU IV, 292 et pl. LXXXVIII = RS 19.75 p. 157 PRU IV, 293 et pl. LXXXV = RS 19.55 p. 175 PRU IV, 193 et pl. LXXIII = RS 17.423 p. 94 PRU VI, n° 4, 5s. et pl. II = RS 17.142 p. 196
PRU VI,
353
nO 6, 7s. et pl. III = RS 17.144 p. 196 PRU VI, n° 7, 9s. et pl. IV = RS 17.148 p. 198 PRU VI, nO 8, Ils. et pl. IV = RS 17.239 p. 199 PRU VI nO 18, 19s. et pl. VII = RS 19.53 p. 202 PRU VI nO 24, 27 et pl. IX = RS 18.53 p. 257 PRU VI n° 27, 28s. et pl. X = RS 17.01 p.243 PRU VI, n° 28, p. 30s. et pl. XI = RS 17.379A p.317 PRU VI n° 30, 32 et pl. XI = RS « 18.500 » (=18.285) p. 234 PRU VI nO 31, 32s. et pl. XII = RS 19.98 p. 235 PRU VI nO 35, 36s. et pl. XIII = RS 27.051 + RS 19.63 p. 167 PRU VI n° 37, 38s. et pl. XIV = RS 17.88 p. 269 PRU VI nO 38, 39s. et pl. XIV = RS 17.356 p. 328 PRU VI nO 45, 44s. et pl. XVI = RS 18.21 p. 251 PRU VI nO 49, 48s. et pl. XVII = RS 17.378A p. 277 PRU VI nO 50, 50s. et pl. XVIII = RS 17.388 p.277 PRU VI nO 52, 52s. et pl. XIX = RS 19.78 p. 333 PRU VI nO 55, 55s. et pl. XXI = RS 18.22 p. 322 PRU VI nO 69, 64s. et pl. XXIV = RS 17.329 p.326 PRU VI n° 78, 75s. et pl. XXVII = RS 19.41 p. 336 PRU VI nO 79, 77s. et pl. XXVIII = RS 19.42 p. 336 PRU VI nO 93, 85s. et pl. XXXIV = RS 17.131 p.337 PRU VI nO 104, 91s. et pl. XXXVII = RS 19.43 p. 339 PRU VI nO 112, p. 94s. et pl. XXXIX = RS 17.99 p. 340
354
TEXTES AKKADIENS
PRU VI nO 113, 95 et pl. XXXIX = RS 19.26 p. 339 PRU VI nO 115, p. 96 et pl. XL = RS 17.37 p. 340 PRU VI nO 116, 96 et pl. XL = RS 17.64 p. 341 PRU VI n° 118, p. 97 et pl. XLI = RS 18.116 p.340 PRU VI n° 131, 102s. et pl. XLIV = RS 19.35A p. 339 PRU VI n° 136, lO6s. et pl. XLV = RS 17.240 p. 338 PRU VI n° 156, 119 et pl. XLIX = RS 19.20 p. 342 PRU VI, n° 178, p. 127 et pl. LV = RS 21.53 p. 78 RA 38, (1941), p. 4-6 = RS 11.856 p.330 Studies in Honor of Ake W. Sjoberg, 317s. = RS 25.461 p.97 Studies in Honor of Ake W. Sjoberg, 318s. = RS 25.138 p.296 Studies in Honor of Ake W. Sjoberg, 318s. = RS 25.131 p.200 Syria 16, 188s. = RS 6.198p. 297 Syria 18, 249s. = RS 8.145p. 272 Syria 18, 251s. = RS « 8.213 » = RS 8.146 p.255 Syria 18, 248 et 253s. (PRU III, 1 lOs.) = RS « 8.208 » (=8.303) p.332 Ugaritica V n° S, 8s. et 373 = RS 17.22 + = RS 17.87 p.254 Ugaritica V n° 6, 9s. et 372 = RS 17.149 p. 252 Ugaritica V, n° 7, lOs. et 372 = RS 17.36 p. 273 Ugaritica V n° 8, 12 et 373= RS 17.38 p. 274 Ugaritica V n° 9, 13s. et 373 = RS 17.61 p.236 Ugaritica V n° 10, 14s. et 373 = RS 17.67 p. 331
D'UGARIT
Ugaritica V nO 20, 69s. et 380s. = RS 20.33 p. 67 Ugaritica V nO 22, 83s. et 382 = RS 20.18 p. 192 Ugaritica V n° 23, 85s. et 383 = R.S.L.1 p. 102 Ugaritica V n° 24, 87s. et 383 = RS 20.238 p. 193 Ugaritica V n° 25, 90s. et 384 = RS 20.174 A p. 142 Ugaritica V nO 26, 91s. et 384 = RS 20.03 p. 95 Ugaritica V n° 27, 94s. et 385 = RS 20.22 p. 163 Ugaritica V n° 28, 97s. et 386 = RS 20.184 p. 93 Ugaritica V, n° 31, lO2s. et 387 = RS 20.237 p. 101 Ugaritica V nO 33, 105s. et 388 = RS 20.212 p. 103 Ugaritica V, n° 35, 108s. et 389 = RS 20.216 p. 129 Ugaritica V n° 37, p. 115s. et 390 = RS 20.162 p. 184 Ugaritica V n° 38, 117s. et 391 = RS 20.16 p. 188 Ugaritica V n° 39, p. 120s. et 390 = RS 20.172 p. 189 Ugaritica V n° 42, 126s. et 392 = RS 20.21 p. 187 Ugaritica V nO 48, 135s. et 394 = RS 20.19 p. 296 Ugaritica V nO 49, p. 136 et 395 = RS 20.13 p. 295 Ugaritica V n° 51, 139s. et 395 =RS20158 p.190 Ugaritica V n° 52, 141s. et 396 = RS 20.239 p. 200 Ugaritica V n° 54, 145s. et 397 = RS 20.23 p. 201 Ugaritica V nO 55, 147s. et 397 = RS 20.178 p.203 Ugaritica V, n° 81, 173s. et 402 = RS 21.230 p. 270 Ugaritica V n° 84, 178s. et 403 = RS 20.235 p. 278
TABLES DE CONCORDANCE
Ugaritica V n° 85, 179s. et = RS 20.236 p. Ugaritica V, n° 99, p. 192s. et = RS 20.425 p. Ugaritica V, nO 100, 193 et = RS 20.04 p.
404 330 407 341 407 341
Ugaritica V n° 159, 262s. = RS 17.86+241+208 Ugaritica V n° 160, 263 = RS 17.102 Ugaritica V nO 161, 264 = RS 17.325
355 et 434 p.292 et 434 p. 254 et 434 p. 293
1
Les rois d'Ugarit de l'époque des archives
Leurs noms et leurs dates approximatives
sont donnés d'après la chro-
nologie adoptée dans W. WATSON et N. WYATT (éd.), Handbook Ugaritic Studies.
Traditionnellement Ammistarnru C-c.1350 Niqmaddu II c. 1350-1315 Ar-halba c. 1315-1313
D'après D. Arnaud, SMEA 41, 153s. Ammistarnru II Niqmaddu III Ar-halba
Niqmepa c. 1313-1260 Ammistarnru II c. 1260-1235 Ibiranu c. 1235-1225/20
Niqmepa VI Ammistarnru III Ibiranu VI
Niqmaddu III c. 1225/20-1215 Ammurapi c. 1215-1190/85
Niqmaddu IV Ammurapi II
Les Grands Rois du Hatti Suppiluliuma 1 Amuwanda II Mursili II Muwatalli II Urhi-Tesub Hattusili "III" Tudhaliya "IV" Amuwanda III
of
--
~
358 Suppilulima
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
n
Les rois de Karkemis Sarri-Kusuh (Piyassili) Sahurunuwa Ini-TeSub Talmi- Tesub Kuzi-Tesub
Ouvrages consultés
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delle
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360
TEXTES AKKADIENS
OUVRAGES
D'UGARIT
361
CONSULTÉS
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Abdi-malku p. 253 260; 261s. et n. 901 292 ; 315 et n. 1148 316-317 ; 319; 320 Abdi-mir p. 226 Abdi-Nikkal p. 177; 253 ; 300s. ; 328 Abdi-Pidar p. 274 et n.952 Abdi-Rasap p. 226; 237 ; 261 ; 301 ; 303 ; 305 ; 340 Abdi-Yarih p. 236s.; 256; 269; 292?; 308 ; 328 Abdirap'u/ Abdi-rap 'u p.250 Abdiya p. 268 Abdu p. 201 ; 237 ; 263 n. 903 ; 265 n. 914 ; 301-306 passim Abi/I-helu p. 340 Abima p. 336 Abi/ Abï-malku p. 271 s. et n. 941 ; 274 ; 278 ; 336 Abimânu 294
p. 186;
244 ;
Abï-râmu p. 202s. Abirpî p. 248 et n. 847 Abïya p. 287 Abumu p. 166
Abuskâ(nu) p. 184 et n. 614 ; 273 Abutenu p. 234 Adadâ p. 250 ; 252 n. 859 Adal-senni p. 229 ; 241 ; 281 n. 978 Adânummu p. 236 et n.803 Adattiya p. 282 n. 984 ; 314 Addaru p. 167 Addarya p. 183 Adduminu p. 273 Addu-mislam p. 250 Addu-nirari p. 71 Addunu p. 167; 201 330 ; 336 Agabbiya p. 327 et n. 118l Agayânu p. 278 et n. 969 Agi(t)-Tesub p. 71 ; 260 et n. 894 ; 308? ; 333 Agiyânu p. 327 Aguwânu p. 336 Aguya p. 254 Agyanti p. 300 Ahaltenu p. 175; 269 Ahamarânu p. 258 Ahat-milku p. 105 et n. 320; 107; 108; 210 n. 695 ; 283-286 ;
380 n. 1029-1030; 1061
TEXTES AKKADIENS 295 n.
Ahatu-malku p. 275 Ahl-malku p. 250 ; 274 ; 320 Ahimanu p. 259 Ahiramu p. 336 Ahliyanu (Ehliyanu ?) p.251 Aitakama p. 38 Akbaru p. 336 Akut? -menni p. 268 Akuttënu p. 278 Alalimi p. 166s. et n. 544 Ali-irbiti? p. 309 Ali-ziti p. 104 et n. 316 Alihesni p. 142 Alla(n)zu p. 332 Alluwa p. 296 Amanihu p. 245 Amanmasu p. 171 et n. 561 et 563 Amar-Ba'al p. 169 Amatarünu Amutarünu
cf.
Aménophis III p. 34 Aménophis IV p. 34 Ammistamru passim Ammiyanu p. 178 ; 254 ; 256; 277? ; 278; 328 Ammurapi p. 45 ; 114 n. 349; 126-129; 209 n. 693 ; 284s. Amumiki p. 244 Amur-BaCal. 190 et n.639 Amutarü p. 90-93 et n. 270; 228 Amutarünu p. 232s. ; 281 n. 978 ; 315 Amuyu p. 255 Ananaya p. 268 et n. 928 Anani p. 336 = AnaniAnanihebi Hebat p. 276 et n. 960961 Anani-Sarruma p. 255 Anani-Tesub p. 168 ; 254 Ananitenu p. 278
Ananiya p. 300 Ananiyanu p. 278 ; 340 Anantënu p. 257s. ; 292 Ananu-menni Ana- Tdub p. 230? n. 776; 244; 257 ; 268s. et n. 930 ; 274 ; 293 Anatënu 340
p. 320 ; 337 ;
Antalu p. 323 Apapa p. 330 Arapsiruhu p. 176 Ar-halba p. 23 ; n. 50 et 53; 60 n. 131 ; 209 ; 238 ; 269 ; 283 ; 288 et n. 1024 et 1026; 301 ; 303 Ar(i)-pabanu(?) p. 269 Ari-Simiga p. 161 ; 162 Ar(i)-Tesub p. 65 n. 149 ; 132 n. 406; 142 n. 440; 181s. et n. 602 ; 185; 186; 187 n. 625 ; 269s. Ari-sarri p. 261 Arrna-ziti p. 133 ; 141 et n. 437; 142; 153; 165s. et n. 536 Armiya p. 252 Arnuwanda III p. 37 n. 48 Arsuwanu p. 225 ; 237 ; 331s. Arus-Heba p. 2000 Arwanu p. 336 Arzawa p. 271 Asdada p. 284 et n. 1009 Asmuwanu p. 320 Astame-sarri p. 227 Astehe? p. 247 Asuha p. 166 Atiya? p. 274 Atru p. 253 Attanabi p. 177 Attènu p. 167 Attumanu p. 307 Attunu p. 261 Ayahhu p. 328
381
INDEX
D'UGARIT
Ay(y)aluli p. 257 Ayu p. 164 et n. 524 Aziranu p. 255 Aziru (roi d'Amurru) p. 34 ; 36 n. 45 ; 42 ; 53 ; 56 ; 59 ; 64s. ; 82 n. 231 ; 123; 180; 289 n. 1029 Aziru (f. de Abdu) p. 301-306 passim
Bin-ya~uba p. 240 Bin-yarlmi p. 177 Bisisaya p. 201 Bitta-rap'i p. 249 Bitta-~idqi p. 250 Bubuwa p. 278 Burak/qanu p. 278 n.967
Ewri-hulu n. 1051
et
Burqanu p. 177 ; 229 ; 273 ; 327 ; 330 BurZUmi p. 273 Butalu p. 274
B Ba 'alasi p. 236 Ba' alida' a/Ba'
D lîda 'u
p.336 Ba'alma-~iru p. 226 Ba'lanu p. 255 Ba 'laski/u p. 254 ; 277 ; 315; 318-319 Ba'lüya p. 64 et n. 144 Babiyanu p. 201 Badidanu p. 274 et n. 952 ; 322 Barisanu p. 293 Bazute p. 293 Bëlu-bür p. 297 et n. 1071 Bentesina cf. Pendi -sëna Betanu p. 309 ; 328 Bëti-ilu p. 189; 190 et n.637 Beyanu p. 252 Bin-anu p. 274 ; 292 Bin-Astarmi o. 308 Bin-Ba'al-iqba? n. 1117
p. 308
Bin-Hara~lna p. 272 Bin-hattiyama p. 238 ; 256 ; 282 n. 988 Bin-ili p. 178; 228 Bin-kabarta(y)a p. 317 Bin-kabuli p. 312 Binnisma[ ... ] p. 328 Bin-salsi p. 3] 3 Bin-Sapsu p. 336 Binu-sipli p. 203 Bin-ugruna p. 299 Bin-yamhana p. 233
DadI/u p. 268 Dalïlu p. 261 ; 275 Dananu p. 255 = ilmhr dingir.ur.sag p. 253 n. 865 Dinniya p. 319 DU-Tesub p. 289s. et n. 1029 ; 291 n. 1042 DU3dUTU = Yabnisapsu? p. 202 n. 682
E EA-garzi p. 262 EA-musni p. 299 EA-~alma p. 328 Ebe p. 203 Ebeni p. 176 Ebinna'e p. 96 et n. 282 ; 142 Ehli-Kusuh p. 230s. et n. 778 ; 235 Ehli-Nikkal p. 126-129 ; 284s. Ehli-Tesub p. 251 Ehlip-sarri p. 333 Elayanu p. 278 Eliyayu p. 332s. Entasur[i?]/EN-tasur[i] ? p. 234 (Ewri-ta-sa'[Ii] ?) Enuya p. J69 Esuwara p. 192s. Ewennina p. 306 Ewri-adal p. 298 Ewri-Hazi p. 177
p.
293
et
Ewri-kili p. 330 et n. 1197 Ewri-munu? p. 269 Ewri-muzali p. 245; 298 ; 310 (ib-ra) Ewri-sarri p. 224 ; 317 ; 331s. Ewri-tasal(u) p. 232 et n. 787 ; 234 ; 252
G Gab'anu p. 229s. Gad'yu p. 228 Gallanu p. 250 Gamiraddu p. 315 Garibanu p. 190 et n. 638 Gasranu p. 323 Gassul(iy)awiya p. 108 et n. 333 Gimillu GimHu p. 348 Ginaranu p. 313 Girgisu p. 177 ; 319 Gisenu (Ki sena ?) p. 277 Giy[u?] p. 271 Gubrunu p. 341 Guddanu p. 253 Guzalû p. 120
H Hag(a)banu p. 247-248 ; 251 et n. 856 ; 253 Haliyanu p. 256 ; 273 Hallamanu p. 266 Halzahulu p. 337 Hamennaya p. 322 Hanannu p. 234 Hannanu p. 340 Harganu p. 243 ; 245 Hasamili p. 166 Hattuhu p. 172 Hattusili p. 29 ; 44 n. 72 ; 46 ; 62s. ; 85 ; 108; 115 ; 149 n. 461 ; 152 n. 471 ; 153s. ; 159 n. 502; 286 Haya-i1u p. 256 Hayamuli p. 178
Haziya p. 254 Hebetazali = Hebat-azali p. 296s. Hegilu p. 336 Hehea p. 200 Heiaya p. 306 Heianu p. 187 n. 625 Helismi-Tesub p. 50 ; 93 et n. 268; 163 Hibibu p. 330 Hinaqana p. 167 Hismiyanu p. 250 Hismeya p. 337 Hismi-Kusuh p. 97 Hismi-Sarruma p. 105 ; 107-108 Hismitënu p. 327 Horemheb p. 39 Hudasuli p. 227 Hura~anu p. 308 et n. 1117 ; 316 Hu~anu Hü~anu p. 231 ; 303 ; 307 ; 309 ; 310 Hutiya p. 164s. Huttënu p. 258 Huzamu p. 252
1 Ibarti = Ibri-Addi? p. 305 et n. 1106 lbiranu p. 94 ; 98 ; 100s. et n. 302 et 304 ; 132 ; 141; 175 n. 577; 177 ; 191 et n. 641 et 643 ; Ibra-muzi voir Ewrimuza/i Ibriadal cf. Ewri-adal Ibri-dun cf. Ewri-hulu lbrimu p. 340 lbri-sarri cf. Ewri-sarri Ibriya p. 337 lddaranu p. 247 Idrimi p. 58 n. 119 Ihlyanu p. 254 ; 276s. et n.962 !la-azki? p. 309 !li-belu p. 253 ; 272
IlL
382
TEXTES AKKADIENS
*Ilimma~iru cf. Ba 'alma~iru Ilimunu p. 287 lli-nâru p. 276 Ili-Rasap p. 237 ; 269s. Ili-salima p. 275 Ili-Sapsu p. 255 ; 274 Iliya p. 278 ; 292 Iliyanu p. ] 66; 249; 255 ; 287 ; 3]8 ; 340 Ilkuyu p. 266s. ]lIana p. ]70 Il~iyu p. 260 Iltahmu p. 97; 269; 273 ; 314 ; 328 Ilu-malku p. 237 et n. 808 ; 253 ; 297 et n. 1071; 30]-302; 330 ; 332 Ilu-milku p. 90 Ilu-ramu p. 235 Ilussa-kabtat p. 331 et n. ]209 Ilu-salmu p. 277 Ilu-\âbu p. 272 Iluwa p. 330 Imidanu p. 237 dIM.KAR p. 309 d]M-ma-tin p. 309 Ini-Sala p. 247 Ini-Tesub (de Karkemis) p. 46 ; 58 ; 77 ; 88 ; 101; 105; 106s.; 110; 114; 117; 121 ; 122 n. 373; ]33; 145; 151-I64passim; 294 n. 1059 Ini-TeSub (d'Ugarit) p.234 Inu'mi p. 233 et n. 794 Inuya p. 270 Ippanu 7 p. 308 Ipsali p. 246 IrIb-ilu p. 225 ; 236 ; 237 Irittenu p. 272 Irkabti Ir-kabti p. 254 Irriginu p. 167 IR-Sarruma p. 105; 107; ]08
Irseyanu p. 293 Irunu p. 323 ISmi-sarri p. 256 ISpartabi p. 254 ItUr-Addu p. 71 Iwassur p. 307 Iza]da p. 252
K Kabidnana
Kabid-Nana
p. 3]8 Kabu]uli p. 282 n. 988 ; 323 Kadasman-Enlil p. 44 n. 72; 152 n. 47] Kahay[a] p. 328 Kalbeliyu p. 250 ; 273 ; 318; 327 Kalbu p. 301-305 Kallanu p. 254 Kamalibati p. 246 Karranu p. 247 Karyanu. 327 et n. 1183 Kas'iari p. 251 Kaz(z)i p. 3] 8 ; 327 Kelbi p. 274 Ke/i]bi-ewri p. 243 et n. 833 ; 332s. Kila'e p. 89 et n. 257 ; 286 n. 1013 Ki]iya p. 177s. et n. 587 Kiliyanu p. 327 Kimenu p. 340 Kiribi/elu p. 237 Kiryanu p. 268 Kisena/u p. 256 ; 2777 et n. 965 Kisma-iliya p. 326 Kisunu p. 269 Kizalli/u p. 174 Kizanu/a p. 227 Kubaba p. 283 ; 285 ; 288 et n. 1026 K[u']ia[ba'] p. 340 Kukuliyarï' p. 308 Kukuli/u p. 130 n. 397 ; 272 Kum-dU p. 236
383
INDEX
D'UGARIT
K unap-i li/Kuna-pi -i 1i p. 226 et n. 754 Kun'ammu p. 277 Kunni p. 104 et n. 3]6 Kurhanu cf. Qurhanu Kurkalli p. ]42 Kuruenu = Kurwenu 7
Matkali-Nabû n.681
p. 199 Kurunta p. ]49 n. 461 Kurwanu p. 277 ; 3] 5 ; 318-3]9
Milkaya p. 332 MilkinaRI (MilkI-(yi)n'ar (7) p. 267 et n. 922 ; 332 Mi]ki-SUM (= yatan 7) p. 330 Milku-na'mu p. 255 et n. 878
Kusasu p. 328 Kutanu p. 277 Kuzanu cf. Qu~anu Kuzi-Tesub p. 88
L Lab'iya p. 336 Labnâ p. 228 La'eliya p. 250 ; 256 ; 300 Lahra p. 297 Lat-dKUR p. n. 562
17]s.
et
Layaya 7 p. 249 Lilli p. 178 Lu]immi p. 178 Lullu p. ]96 et n. 660 Luluwanu p. 340 Luwan p. ]77
M Ma'abu p. 251 Mada'e p. 200 Ma'haza p. ]3] n. 599 Maliliinu p. 323 Ma]itenu p. 337 Ma]ku-ahu p. 306-308 Manapa-Tarhundas p. 95 n. 276 Markabudu/i p. 308 Maryannu p. 327 Masanda p. ] 59s. n. 501
et
Massana-ura p. 171 Massu'u p. ]68s. ; 247 Mat'azu p. ]67 Matenu p. 292 ; 293 et n. ]052 ; 336
p. 202 et
Matrunu p. 293 Merneptah p. 39 n. 5657 ; 100 n. 297 Milkâ p. 267 et n. 923924
Mininu p. ]66 Misaranu p. 293 Mizra-muwa p. 94 et n. 275 ; ]42 n. 439 Mitra p. ]67 Mu'arihu p. ]99 Mu]uzi p. 256 Munahhimu p. 226-229 et n. 769 ; 2337 ; 240 ; 252 ; 253 ; 254 ; 308 ; 319 Muniya p. ]67 Mursili p. 39 ; 46 ; 59s. ; 63 ; 78 et n. 206; 87s. ; 98 ; 107 n. 330 ; ]08; ]30-138 passim ; 288 n. 1026 Mu~ranu p. 106 Mutsalimu p. 272 Muwatalli p. 63 ; 98 ; 107 n. 330 ; ]59 n. 502 Muwa-ziti p. 178
Naparu p. 340 NelIranu p. 336 Nesita p. 330 Niqmaddu passim Niqmepa (roi d'Ugarit) passim Niqmepa (d'Amurru) p. 64 et n. ]43; (d'Alalah) ]9]s. NIR dAG p. 202 et n.
68]
Nir-Nabû p. 202 n. 681 Nu'mënu p. ]77; Nume-na 7 p. 297 et n. 1072 Nu'me-Rasap p. 178 et n. 599; 238 et n. 8]0 ; 3]6
Nuranu 327
p.
] 77 ; 228;
Nuristi p. 276 Nuriya(nu) p. 274s. ; 287 et n. 1022 ; 298-30] Nuri[ ... ] p. 328
p
Na'amanu p. 275 Na'am-R[asap? p. 253 Naguzhanu p. 225 Nahesi-salmu p. 23 n. 13 ; 202 Namalihi p. 300 Nanâ p. ]73s. Nanuwatta/i p. 173 et n.70
Pa'ahi p. 226 Pabeya p. 300 Padiya p. 141; ]88; 292 ; 340 Pan-ili p. 275 PAP-Sarruma p. 94 Pardalisu p. 336 Parduh(u)li p. 287 Par~u p. ]85 Partawan(n)a p. 242 Patunu p. 20] Paziranu p. 288 Paziru p. 298 Pendi-sëna p. 59 et n. ]28; 105 ; ]08-]25 passim; ]59 n. 501 ; 180 ; 183 n. 611 ; 184 Pendiya p. 295 Pendiyanu p. ] 77 Pidaya p. 272s. 282 n. 984
Napakku p. 292
Pi'daya p. 253
N
Pidda p. 252 et n. 862 ; 282 et n. 990 Piha-wa]wi p. 94 ; 168 et n. 548 Piha-ziti p. 42 n. 61 ; 97 et n. 284 ; ]66s. Piha-dIM p. 198 et n. 670; ]99 Pi]ariya p. ]77 Pi]aya p. ]77 Pillaza p. ]76 Pilliya de Kizzuwatna p. 58 n. ]] 9 Pi]su p. 203 ; 320 Pira'e p. 170 Piratënu p. 328 Piriyassura p. 166 PHidqi p. 283-288 Piyassili p. 37 ; 58 ; 66 n. ]53 ; 88 Pizanu p. 323 Pizibli Pi-zibli p. 300 Pudu-Heba p. 85 ; ]3] n. 40]; ]39 n. 427; ]53s. ; ]58 ; 286 Pug/kanu 7 p. 278 Pulasu p. 336 Pulluluwa p. 16] Pululu p. ]69 Pu]ulünu p. 293 Puluya p. 254 Puluzinu p. 251 Puri- Tesub p. 170s. Puriyanu p. 333 Purkuda p. ]67 Purranu p. 178; 255 ; 277 ; 34] 7 Pushanu p. 341 Pusku p. 165s. Pusmanu p. 318 Q Qadistu p. 274 Qamanuzu p. 327 Qanazu p. 167; 328 et n. 1188 Qarni-Anu n.877
p.
Qarradu p. 309
255
et
IlL
384
TEXTES AKKADIENS
Qalunu p. 237 Qû-malku p. 235 Qurhiinu p. 337 Qu~anu p. 237 et n. 807 R Ramsès II p. 39 ; 98 Rap'anu p. 24; 43; 201 ; 271s. et n. 941 ; 330 Rasap'abu p. 25 ; 252 et n. 859 et 862 ; 254 Rispaia p. 203
S Sabuna'u p. 340 Sahteya p. 226 Sahuranu p. 337 Salla p. 317 Saluyanu p. 333 n. 1214
et
Samumu p. 299 Sanharanu p. 299 Sasiya p. 138 Sasiyanu p. 241 ; 250 ; 253 ; 287 ; 305 Serdan(n)u (sè-er) p. 273 Sigildanu p. 234 Siginu p. 265 ; 306-310 passim Silabanu p. 202s. Sinaranu p. 210 n. 695 ; 224 ; 265 ; 276 ; 298 ; 306-311 passim Sinaru p. 328 Sindalu 7 p. 333 Siniya p. 292 Sirdaya p. 328 Sizzaruwa p. 65 et n. 149 Sudun;ji p. 269 SUM- lM p. 132 n. 406 (cf. Ar(i)- Tesub) Suppa p. 178 Suwas[ uwa"] p. 271
S Saduqu p. 336
D'UGARIT
S Saba 'iniqu p. 323 Sab-ilï(ma) p. 144 n.446
et
Sadêya(nu) p. 256 ; 337 Sadûya p. 259 Sadûyanu p. 225 Saggapiiru p. 177 et n.584 Sahurunuwa p. 88 ; 107 ; 117 ; 121 ; 156s. ; 168 Sa(w)ittenu p. 331 et n. 1199 Sa'iyu/a 331
p. 226;
281 ;
Salmiya p. 308 Samu-Addu p. 178 Samumanu Samiimanu p. 242s. ; 328 Sanantu p. 261 et n. 897 Sapidanu p. 235 ; 253 ; 328 Sapsiyanu 234
p. 177 (2) ;
Sapsu-malku p. 238; 239 ; 249 ; 261 ; 300 ; 304; 305 ; 306; 321 Saqiyanu p. 170 Sar-elli p. 127 n. 387 ; 284s. et n. 1006 ; 292294 et n. 1053 Sarganu p. 251 Sarmela p. 306 Sarrakanu p. 248 Sarri-Kusuh p. 378. ; 50 n. 89; 58; 63; 66 n. 153; 77; 88; 95 n. 275; 107; 117; 121; 156; 168 Sarriyas p. 166 Sateya p. 256 Sattiwa8a p. 38 Sauska-muwa p. 109-126 passim Sauskuruwa p. 1668. et n. 538 Serdannu p. 245 et n. 838 ; 319 Sibur-Tesub p. 255
385
INDEX
Sidiya p. 336 ; 337 Sipil-Ba'al p. 255 n. 871 ; 292-293 et n. 1046; 341 Sitnabuti p. 107 Sub'ammu p. 249 ; 250 ; 255 ; 268 ; 292 ; 293 ; 330 ; 333 Suhiya p. 336 Sukanana p. 229 Sukku p. 1588. et n. 498 Sukunu p. 326 ; 342 Sukur-Tesub p. 95 Sum-Adda p. 291 Sum-anati p. 248 Sumi[ ... ] p. 68 et n. 156 Sumïyanu p. 309 Sumurabi Sumu-rapi? p.242 Sumura[mu?/ma 7] p. 253 Suna'ilu/i p. 167 ; 178 Suppiluliuma p. 35-39 41 ; 558. ; 69-76; 87 99; 108; 124 n. 378 130; 134; 1358. Siiraya p. 192 Sutaknu p. 308 Suwalnu p. 287 Suwandanu p. 2618. et n. 899 ; 303 et n. 1091 ; 305 Suya p. 244
T
Talimmu p. 158 ; 160 Talmi-Tesub p. 37 n. 48 ; 88; 100s. et n. 300 ; 126; 128; 129 Talmiya(nu) p. 178; 253 ; 327 Tamartinu p. 340 Tanhuwatass[a] p. 126; 128 et n. 389 Taniya p. 254 Taprammi p. 170 n. 554; 2948. n. 1059
et et
Taqqanu p. 274 (2) Tarsaziti (Tarsazida) p. 177 Taskulu p. 340 Tati 7 p. 308 Tauzi p. 327 Tesamanu p. 252 ; 327 TeSeya p. 177 Tesiyanu p. 278 Tesub-madi p. 304 Tette p. 37 8. n. 50; 588. ; 62 n. 136 ; 77 ; 107 n. 330 Tewa p. 169 Tewa[nna] p. 167 Tewadi Tewatti p. 254 Tiha-muwa p. 340 Tihuy.308 Tili-Sarruma n. 565
p. 172 et
Ta'azi Ta'zû p. 199 Tag/kiyanu p. 246 Tagisanu p. 300 Tagi-Sarruma p. 166; 177 et n. 583
Timuwa p. 166 Tiya p. 166 Toutm08i8 III p. 34 ; 38 Tubanu p. 237 Tubbal-inu Tubbalini
Tagi-Tesub p. 316 Taguhli Taghulinu p. 9092; 229 n. 767; 281 n. 978 ; 282 n. 984 ; 311-314 passim Tak 'anu p. 288 et n. 1025 Takiya p. 163s. Takkaranu p. 251 Takuan p. 177 Talab'u p. 225 et n. 752 ; 242 ; 330
p. 234 ; 317 Tubbenu p. 330 Tubbirsuli 7 p. 239 (cf. ug. ubrs) Tubbitenu p. 287 Tubbiyanu p. 237; 2388. ; 2468. 333 Tudhaliya p. 29 ; 998. et n. 303; 105; 108; 110; 1158.; 125; 132; 139 n. 427 ; 180
n. 594-595; 602; 286
181 n.
Tukulti-Ninurta n.594
p. 180
Tulbiya p. 337 Tulbi-Sarruma p. 177 Tulbi-senni p. 42 n. 62 ; 168 Tulisa p. 173 Tumbi-ibri p. 234 Tunu-ibri p. 1677 ; 2278. Tuppi-Tesub p. 56 ; 59 ; 60 n. 129 ; 289 n. 1029 Turanu p. 328 Turuganu p. p. 250 ; 275 Tuttu p. 173 et n. 570 Tutu p. 278 ; 3367 Tuwanu p. 278
T Tabiyanu p. 2268. Talaya (ou Dalaya) p. 249 et n. 852
U *Ukkulilânu Ukkuli-enna, n.568
=
cf.
p. 172 et
Ulmi p. 295 et n. 1061 Ul~ina p. 171 Ummi-Hebat p. 315 et n. 1149; 319-320 Untênu p. 244 Un-TeSub p. 326 Uppar-muwa p. 94 et n. 275; 142 n. 439 ; 198 n. 670 ; 199 Up8anu p. 254 et n. 867 Urhi-TeSub p. 1598. et n.502 Urhiya p. 257 Urhiyanu p. 317 Uri-Tesub p. 285 ; 294 Urtenu p. 24 ; 43 ; 148 n. 459 ; 255 (Urtanu) Urumiya p. 254 Usu[ ... ] p. 248 Utri-sarruma p. 1168. Uttuku p. 239
Uwassur p. 300 Uzzênu p. 177; 181 n. 603 ; 187 n. 625 ; 190 et n. 639 ; 250 ; 274 W Walwa-ziti
p. 173
y Ya'(ad)didu p. 236 Yabnidi (=Yabn'addu) p. 186 Yabinense p. 198 et n.670 Yabni-ilu p. 225 ; 275 Yabninu p. 23 ; 202 n. 682 Yabni-Sapsu p. 23 n. 13 ; 202 et n. 682 Ya'didu p. 234 ; 250 ; 317; 318 Yadlïnu p. 273 ; 293 Yadlû p. 168 Yad(d)u-Ba'al p. 167; 2708. et n. 934 Yadudanu p. 201 Yahesar p. 247 Yahmênu p. 330 Yaknû p. 236 Yakunanu p. 229 n.770 Yakun-ilu 328
et
p. 167; 251 ;
Yaku(n)nu p. 292 ; 327 ; 340 Yamiinu p. 293 Yanha(m)mu p. 237; 271 ; 273 ; 277 ; 292 ; 296 ; 3138. Yanhanu p. 274 Yapa'u p. 172 ; 336 Yapa'-malku p. 258 Yaplû p. 161 Yapliinu p. 250 Yaplulu p. 272 Yaplulanu p. 327 Yaqaru(m) p. 191 n. 641 ; 210 et n. 696 ; 253 et n. 866
386
TEXTES AKKADIENS
Yaqüru p. 328 Yara-ziti p. 178 Yarim(m)ânu p. 171; 252 ; 255 ; 272 ; 282 n.984 Yarim-malku p. 276 Yarimmu p. 229 ; 233 et n. 794; 240; 249 ; 254; 319 ; 332 Y aC~irânu, Yacsiranu p. 231 et n. 784 ; 245 ; 262; 266s. et n. 918 ; 303 ; 309
D'UGARIT
Yasarinu p. 336 Yasinu p. 255 et n. 872 Yaslimanu p. 236 Yasmu'u p. 271; 273? Yasmünu p. 167 Yasüb-ilu p. 266 Yatanu p. 261 Yatarmu p. 229 ; 256 Yayyanu p. 257s.
Z Zaka p. 228
Zakiru p. 328 Zaluwanu cf. Saluyanu Zibaya p. 163s. Zimar-Addup. 299 et n. 1080 Zimmuhe Zimri-Lim ZI ZI BE Zubabânu Zuk(u)rïya Zulanna n.664
387
INDEX
p. 322 p. 170s. p. 255 n. 876 p. 269 p. 163s. ; 278 p. 196s. et
Züya p. 313 et n. 1138 Zuzzuli p. 312 n. 1133
TOPONYMES Non inclues: les villes des divinités du traité Mursili-Niqmepa A Ab/pratu p. 328 Agimu p. 339 Akko p. 336 ; n. 1222 Aladha p. 191 et n. 642 Alalah p. 36; 58 n. 119 ; 72 ; 82 n. 232 ; 95 et n. 276 ; III n. 338; 151 n. 471; 191-192; 228 n. 765; 312 n. 1134; 315 n. 1147 Alasia p. 50; 102 n. 308; 105 et n. 322 ; 106; 107 n. 330; 182; 192-194 Alep p. 61 ; 80 AISe p. 77 ; 80 Alti p. 80 Alullu p. 135 Ammesa(yu) p. 337 Amurru p. 34s. ; 46 ; 50 ; 53s. ; 62 ; 64s. ; 105125 passim; 145 ; 159 n. 502; 180s. ; 183185; 195 n. 656; 284s. ; 295 ; 34] An'anu?p.176 Anniniri Appu p. 146 n. 451 Apsuna p. 158 et n. 494 ; 327 Ardat p. 69 Ariyanta n. 1134 Arme p. 333 et n. 1217 Armelu p. 337 et n. 1224 Arrapha Arruwa p. 138; 139 et n. 426 ; 165 et n. 527 Arsigana p. 164s. et n. 527 Aru p. 122 n. 372, 141 ; 146 n. 451; 169; 186; 298 ; 299 ; 341
Arutu p. 339 Ascalon p. 336 et n. 1222 Assyrie p. 102; 180 et n. 594 Asamtihe (mont) p. 135 Asdod p. 342 Atallig p. 132; 138 ; 146 n. 451 ; 202 n. 680; 306 et n. 1112 ; 309 ; 336 et n. 1222 Atka-sakna p. 313 Ayala p. 135
B Ba'alat-rimi n.277
p.
96
et
Babylonie p. 61 ; 80 Baq'atu? p. 135 Beyrouth p. 144? 180 Bi'ru p. 232 Bu-x-x-at p. 340 Bïtu-huliwe p. 134 C Chypre p. 105 n. 322 ; 107 n. 330; 146 et n. 450; 147; 150; 182 et n. 609; 192194 Cilicie p. 146; 150 Crète p. 146 et n. 450 ; 147; 307; 310 et n. 1125
D Dumat-agimi p. 138 Dumatu-Qidsi p. 138; 336
E Egée p. 146 Egypte p. 33s. ; 38 ; 54 ; 61; 66s.; 79 et n. 222 ; 99 n. 297 ; 146 et n. 450; 147;
159 n. 502; 180 et n. 595 ; 187 et n. 625 ; 199 n. 673 ; 200 ; 240 Emar p. 108 n. 331 ; 148; 157n.490; 186; 198 n. 670; 228 n. 765 ; 339 n. ] 242 E[ ... ]is p. 231
G Galba p. 141 et n. 430 Galïlu-tôkiya p. 336 Giba'la p. 138; 146 n. 451 ; 336 n. 1222; 339 Gimanu p. 336 Grèce p. 146 et n. 450 ; 147 Gulbatâ p. 72 Gur'atu p. 157 et n. 490
H Habisse p. 126 ; 128 Hadamgi (mont) p. 72 ; 135 Ha1a[ ... ] p. 134 Halba p. 68 ; 232 Halbu p. 340 Halbu( -nana) p. 72 ; 135 Hamath (Hama) p. 35 n.40 Hanigalbat p. 79s. et n. 222 ; 82 ; 83 Harbu-huliwe p. 135 Harmanu p. 132 ; 140 et n. 428 Hatti p. 34s. ; 41 ; 53 ; 58 ; 61 ; 66; 70s. ; 79s. ; 92; 100 n. 297; 106; 122; 135; 137; 148; 149n.461; 194; 240 Hazi/Hazzi n. 174
(mont) p. 73
388
TEXTES AKKADIENS
Henzuriya p. 135 Hesmarasu (mont) p. 134 Hilu p. 234 Himulli p. 72 ; 135 Hizpu p. 339 et n. 1244 Hubelu p. 296 et n. 1065 ; 298 ; 299 Hulda p. 227 Hu1uru p. 135 Hundurasu (fleuve) p. 134
1 Ibnalu p. 339 Ibn Hani p. 103 n. 309 Igaru Ayala p. 72 I1istam 'u p. 339 Irhanda p. 92 I~~urbe1i : voir Hubelu
K Kanzata p. 134 Karkemis p. 37-203 passim; p. 284 ; 311 Kiburll (mont) p. 135 Kidkidiya p. 72 ; 135 Kinadll p. 138 Kinza (Qades) p. 82; voir Qades Kizzuwatna p. 150 n. 466 Kuhiyanll-Ia-ville p. 313 KlIwandll (fleuve) p. 242 et n. 831 (Nahr Zegharo?) Kuzaya p. 298
L Labnüma p. 248 Lasabu p. 336 Luhuti p. 35 n. 40 Lukka p. 194 n. 653 Lycie p. 194 et n. 653
M Ma'hadu 451; 756;
p. 25; 146 n. 147; 226 n. 252 n. 859;
D'UGARIT
298 ; 336 et n. 1222 Ma 'raba p. 171 ; 224 ; 298; 299; 306s. et n. 1112 ; 308 ; 309 Magdala p. 134 Mara'il p. 72 ; 337 Mardusu p. 337 Mari p. 19 ; 49 n. 88 ; 62 n. 138; 82 n. 232 ; 146 n. 450 Mati-'ilu p. 246 Matrana (mont) p. 135 *Mihu , voir Si1hu Minet e1-Beida p. 103 n. 309 ; 146s. Mirar p. 135 Mittanni p. 34s. ; 61 Mukis p. 35s. et n. 40 ; 39 ; 58 ; 61 ; 70s. ; 73 ; 74; 80?; 82 ; 100; 104; 130-135 et n. 408; 142 n. 438 ; 191-192; 312 n. 1134 Mu1ukku p. 140; 141 n. 430 ; 339 Mursa p. 336
N NaghalU p. 72 Nahara voir Nah(a)rayu Nahr el-Fidd p. 218; 302 Nahr el-Kebir p. 38 ; 57 ; 146; 218; 242 n. 831 ; 302 Nah(a)ra(yu) p. 218 ; 244 ; 302 ; 305 ; 315; 319s. NAMzihe (mont) p ; 134 Nanu'u p. 340; 341 Napsatu p. 135 Nasa, p. 135 Nidabu p. 135 Niya p. 71 et n. 169; 82 Nubannu p. 157 et n. 490 Nuhasse p. 35s. et n. 40 ; 58 ; 61 ; 70s. ; 73 ; 74 ; 77 ; 80 ; 82 ; 159 n. 502
INDEX
o
S
Oronte p. 57
P PaneSta(yu) p. 72 ; 95 ; 134 n. 411 ; 135 Pithana p. 135 Pugul'i p. 72 ; 135 Q Qades (Kinza) p. 38s. ; 44 n. 70; 98 et n. 287 ; ]88-190; 192 n.644 Qamanuzu p. 327 Qaratu p. 336 ; 337 et n. 1226 Qim~u p. 336 R Ra'su p. 146 n. 451 ; 237 ; 302 ; 306 ; 315 ; 317 ; 336 n. 1222 Rahbanu p. 146; 218 ; 228 ; 234 ; 241 ; 243 ; 245 ; 256; 272; 302; 305 Rakba p. 200s. Raqdu p. 236 ; 323 Ras Ibn Hani p. n. 309 ; 146s. Ruâd p. 336
]03
S Sidon p. 180 Silhu p. 172 et n. 569 Silla[lu?] p. 336 Sinaru p. 146 n. 451 338 Siyannu p. 34 ; 39 ; 46 ; 53s. ; 64s. et n.149; 131-144 passim; 181s. ; 185s. ; 251 ; 294 n. 1053 ; 302 ; 337 et n. 1226 Suladu p. 72 ; 135 ; 340 Susu p. 336 S Sa'u p. 337
Saba'il p. 336 Sahaqu p. 340 Sa1ma p. 72 et n. 173; 135 ; 146 n. 451 ; 336 et n. 1222 Salmiya p. 96 et n. 278 Sammega p. 250 Samna p. 132 n. 404 ; 138 ; 139 et n. 426 Sarnra p. 135 ; 138? (Ura?) ; 336 et n. 1223 Sanaqu p. 338 Sanizula. 135 Seta p. 72 ; 135 Suksu p. 132; 140 et n. 428; 141 ; 146 n. 451 Suqa1u p. 242 Su-ra-as-sa (= Surasu?) p. 164 et n. 525
T Takunu p. 338 et n. 1236
389
Tarhuntassa p. 149 et n. 461 ; 150 et n. 466 ; 161s. Taurus p. 37; 147 n. 461 ; 150 TI-PA-AD p. 203 Tibaqu p. 243 ; 249 Tunip p. 58 n. 119; 151 n.471 Tyr p. 180; n. 1222
336
et
U Ubur'a p. 341 Uhnappu p. 230 ; 298 Ullamu p. 298 ; 299; 300; 302; 304; 341 Ulmuwa p. 135 Unuhu p. 177 Ura p. 104 ; 138? (Samra?) ; 150 et n. 466 ; 154s. ; 166 ; 167; 312 n. 11:\3; 328 n. 1188 ; 341 Uskanu n. 772
USka-astartu/i n.772
p. 229 et
USnatu p. 34 ; 39 ; 44 n. 70; 50; 54; 65 et n. 148-149; 131s.; 136; 142 et n. 440 ; 181s.; 185s.; 336 et n. ]222
y Ya'niya p. 72 ; 135 Yadba p. 135 Yakuna'mu p. 135 ; 340 Yalda p. 135 Yarmelu n. 1224 Yarqanu p. 134 Yena-Ie haut/le-bas p. 232 et n. 791
Z Zamirtu p. 72 ; 135 Zazaharuwa p. 134 Zimmaru p. 134 Zinzaru p. 177 Zi[ ... ] p. 138
~
390
TEXTES AKKADIENS
D'UGARIT
INDEX
lii.kiir.KU.mes n. 619 Iii. sag n. 666 Iii. sukka1 1ii.dub.sar n. 857 Iii emu n. 663 ma 'saru n. 782 MA.GAD n. 1251 mahi$u n. 1241 mamfta epBu/sakanu n. 142 mam/tu u riksu n. 103 manahati n. 576 mandatti (sa) p. 149 et n. 463 maqqadu n. 782, 1251 mar-hi-if is-ia-ti-mi n. 973 mar kurN n. 246 mar .fipri p. 90 et n. 259 maryannu n. 802 marzahu/marzihu p. 320 et n. 1164 maswatu n. 1245 ma '.faru n. 782 mas.da.a.ri n. 276 maskim/maskim2 n. 81 maskim.gal n. 647 medû n. 1058 mine n. III ; 150; 416; 476 ; 504; 507 ; 513 ; 520; 552 mdeddi (rab) n. 588 mithu$u n. 218 mur'u n. 853 miidû n. 815 na-bd-ki-ma (ina) n. 1078 ; 1094 nagabu n. 318 nagiru n. 1127 nahlaptu n. 945 nakru/ salmu n. 217 nam.ra.mes = sallatu n. 229 ; 231 naptaru n. 885 ; n. 1095 nasiku n. 1242 na$aru p. 61 et n. 133 na.fû n. 228 nasû-nadanu p. 219 et n. 375, 726, 785, 896 nayalu, nayyülu, naja lu p. 222 et n. 741,743, 1172 nfg.gud n. 487, 1143
TERMES ÉTUDIÉS terme note ablilu n. 818 adopter n. 905 a-i-u n. 524 alaku n. 233 rd?a?l-li-yi n. 1171 alum (objet) n. 1031 amatu la banû n. 366 am-ma-d/ti (adoption) n. 919 an.za.gàr n. 714 [an.za.]gàr : am-qa n. 1150 an.za.gàr um-ma-ti n. 1097 anahu n. 748 anse.kur.ra.munus.a1.la n. 667 antubsalli n. 190, 195 apalu n. 797 ; 818 ardu n. 132 ; 246 A. RIT n. 771 Astarté/IStar hurri n. 432 ; 869 ; 1166 Astarté/IStar $eri n. 330 a.sà: ad-ma-ni n. 1158 a.sà.ha: ga-El-ni n. 1153 a.sà.mes hu-wa-ti n. 873 a.sà mas.gan.ha n. 1170 a.sà.ha :mi-TA-ar-u! n. 1077 a.sà. mun (.mes): ZI-$u-(u)-ma n. 1155, 1160 a.sà.mes qdlga-al-lu n. 1139 a.sà $a-a-i n. 1023 a.sà(.mes): $f-ib-bi-ri n. 1092 a.sà: si-ii-a n. 1152 asiru n. 814 atru n. 184 bêl abüsi n. 195 bît-!uppaSSi n. 306 bu'û n. 363 dablibü n. 366 ; 370 dimtu n. 714 dugud n. 832 dumu.luga1 n. 83 ; 275
é-tu4 : KU-bu-ri n. 1019 é.KI.UD: TA-am-GI n. 863 ellu (lii) n. 419 érin.mes sa.[ga]z = hab/piru/'ab/piru n. 138 giSJ.gis.ha1.la.mes n. 679 ha-ba-li-ma n. 1085 hablitu n. 166 ; 218 ; 279 h/'ab/piru n. 138 ; 229 hanaqu N, n. 395 ha-ar-ZA-ti n. 888 hasmanu n. 185 hazannu n. 816 ha!Û et hï!u, p. 112s. et n. 344 Hebat de Aru n. 372 hé-yi-ma, hi-i-yi n. 715, 1157 huburtanüru n. 188 hupsu n. 652 huradu n. 652 hu-Li n. 798 hurhuratu n. 671 hu-wa-ti n. 873 i-din .... u i-din n. 836 igi.dug.a n. 1126 ikû n. 723 ilku p. 100 et n. 733, 738 ; 1151 ina samsi ümi n. 845 IStar/Astarté hurri n. 372 ; 432 ; 869; 1166 IStar/Astarté $eri n. 330 itektu n. 648 kabisu n. 1238, 1241 kallatu n. 794 ka-(an-)na-b/pi-ya n. 1093 ; n. 1111 kar.kid = harimtu n. 1211 kartappu n. 196, 257, 300, 1132 kas n. 235 ; 774 kid.kar n. 1211 KU-bu-ri n. 1019 kubbutu n. 958 kunahi n. 869
391
nitku n. 262 nu.gig (lii) n. 1240 nU.luh.ha (ii) = nuhurtu n. 631, 1069 numussu (d/na) n. 703 par$U (ul) n. 237 parushu n. 612 pa!aru n. 549, 921, 1104 pilku p. 220s. et n. 733 préfet n. 81 puridu n. 869 qad.fu n. 822 qâtâti n. 1184 qerêbu n. 703, 1206, 1215 qulqullu n. 881 rabi$u n. 81 ragamu n. 703, 866, 963, 1204 rakasu n. 75 râmu/ra 'am n. 117 rapport entre or et argent n. 829 (sa) rBi n. 666, 767, 1059 riksa u salama n. 165, 212 riksalrikilta rakasu n. 75 ruqqu n. 943 sakinu n. 81, 657, 1136, 1210 salines n. 407, 790 salamu, sal/mu n. 42 sceaux n. 76 ; 78 ; 695 sicle n. 150; n. 504 ; n. 507 : n.806 siparru n. 627 sukkallu n. 189, 857 susapinnu n. 783 Sutéens n. 571 ,çabatu n. 489, 968, 703 $aripu n. 276 $iahu n. 362 $ibb/ru n. 1092 $mt n. 765, 1196 falamu n. 42 salmu n. 217 sallatu n. 170 ; 229 samsi (klma), avec zakû n. 1212 .famsi ümi Onay n. 844
----------------------------~-----------' ;1iI
,-.
392
TEXTES AKKADIENS
sam/sàm.til.la n. 765 sàm.til.la.bi.Sè n. 765 sa-na-nu-ma (lu) n. 1232 sarraku n. 783 satammu n. 834, 1169 sikaru n. 774 slmu gamru n. 765 tabama n. 245 TA-am-GI n. 863 takiltu n. 185 talent n. 504 ; n. 507, 552 tapdêtu n. 882, 1162 ta-ri-ru-ma (lu) n. 1231 tartenu n. 186 târu n. 703 taskarinnu n. 976 tawananna n. 167 terhatu n. 397 .. p. 397 et n. 796, 926,961 tibira.gid (lu) n. 1235 tug. gada (ktn) n. 1055 tug.la (lu) n. 1238
D'UGARIT
tuppanuru n. 187 ubru n. 825 umma p. 49 et n. 87 Umman-manda n. 598 UNtù n. 759, 886 unussu n. 733, 851 unute n. 484 uriyannu n. 427 uLsag n. 865 urubânu n. 1182 urudu n. 578 dutu(-su/si) n. 161, 206 zablu n. 943 zag.lu-ti (lu.mes) n. 813 zag.ses n. 128 zakû n. 145 ; 313 ;.534; p. 221 et n. 735, 737, 956, 1212 ZA-ar-GU/KU (lu) n. 271 ze-e-zu ba-as/a~/az-ru n. 331 Zl-~u (-u-ma) n. 790, 1155, 1160 Zl-ZA-hal-li-ma n. 817
Tables des matières
Avant-propos Abréviations Conventions d'édition Introduction
. . . .
7 13 17 19
.
33
PREMIÈRE PARTIE
LES RELATIONS INTERNATIONALES 1. LE CADRE ÉVÉNEMENTIEL 2. LES DOCUMENTS
41
Répartition des archives
42
Les documents juridiques (traités, accords, édits et verdicts) : les Archives Sud Les lettres: les Archives Est, la maison de Rap'anu, la maison d'Urtenu
42 43
Nature et contenu des documents
45
3. L'INSTALLATION DU POUVOIR HITTITE: LES PRÉLIMINAIRES - LES ACCORDS
53
Les préliminaires Accord avec l'AmuITU « Lettre du général » Lettre de Suppiluliuma 1
64 66 69
Les accords avec les Hittites
71
Suppiluliuma 1 et Niqmaddu 11...
64
71
394
TEXTES AKKADIENS
Sarri-Kusuh de Karkemis et Niqmaddu II Traité Mursili II-Niqmepa Édit de Hattusili III 4. L'APPLICATION CONSÉQUENCES Obligations
77 78 85
DES ACCORDS ET LEURS
d'Ugarit
395
TABLE DES MATIÈRES
D'UGARIT
Règlement d'affaires diverses concernant des personnes ou des biens Par Ini- Tesub Par d'autres personnages L'échange
de biens et de services entre les royaumes
167 167 171 174
87 89
5. LES RELATIONS
AVEC D'AUTRES
COURS
179
89 91 93 98 100 101 102 103
Amurru
183
Usnatu Siyannu
185
Qades (Kinza)
188
Alalah (MukiS)?
191
Alasia (Chypre)
192
105
6. LETTRES DIVERSES
195
Correspondance
196
L'affaire du vivant de Pendi-sena
105 105 108 116
Sous le règne de Sauska-muwa : l'affaire de la fille de la Grande Dame
118
Bien traiter rois, princes et sujets hittites Lettres de Taguhli Correspondance avec le pouvoir hittite Fournir une assistance militaire ou économique Envoyer des troupes Sinon, payer une compensation Renseigner Ravitailler l' empire Intervention
des Hittites
Règlement des affaires familiales du roi d'Ugarit L'affaire des frères d'Ammistamru II Le divorce d'Ammistamru II
L'affaire de Ehli-Nikkal Établissement des frontières et règlement des conflits frontaliers Confirmation de la frontière avec le Mukis fixée par Suppiluliuma Édits de Mursili II après sécession du Siyannu Règlement de conflits frontaliers avec le Siyannu Réglementation du commerce international et ses conséquences Les règles
DEUXIÈME
PARTIE
LES AFFAIRES INTÉRIEURES 1. INTRODUCTION
207
134 135 140
2. LA CONSTITUTION ET LA PRÉSERVATION D'UN PATRIMOINE IMMOBILIER
217
Le don royal
219
144 154 154
155 158 158
Par d'autres personnages
202
130
Accords Karkemis-Ugarit Par Hattusili et Pudu-Heba Par Ini- Tesub
Autres lettres
126
Statut des marchands d'Ura
Leur application
du préfet..
159 165
Sans précisions Sans obligations ou service Avec dispense d'obligations Avec privilèges Sous conditions Impliquant un service En remplacement de « défaillant » Dons-nominations (mutation)
224 227 229 230 232 234 236 238
396
TEXTES AKKADIENS
Le don royal avec contre·don Sans service Avec service Sans précision En viager, explicite ou sous-entendu
397
TABLE DES MATIÈRES
D'UGARIT
242 242 243 243 244
Sar-elli Non identifiée
292 295
Nüriyanu, frère de Niqmaddu II
298
Abdu, maryannu, et sa famille
301
La donation fictive
246
Sinaranu, le tamkaru, et sa famille
306
L'achat de biens et la libération de gages
248 248 251
Taghuli(nu)rraguhli(nu)
311
Quelques autres
315 316 318 319 320
Devant le roi Devant témoins
La réalisation du gage
256
L'échange
257
Le procès
259
Abdi-malku Kurwanu (Dame) Ummi-Hebat Les marzahu 5. AUTRES TEXTES JURIDIQUES
3. LA TRANSMISSION
DU PATRIMOINE
Les adoptions
266
Adoption d'un fils Devant le roi Devant témoins Adoption d'un frère Devant le roi Devant témoins
266 266 269 269 269 270
Les libéralités
Les partages
Les reines Pi~idki Kubaba Ahat -mi1ku
L'argent
325 328 333
La servitude Autre affaire (?) 6. TEXTES ÉCONOMIQUES
325
ET ADMINISTRATIFS .....
335
Tables de concordance Les rois d'Ugarit à l'époque des archives Ouvrages consultés
343 357 359
Index Anthroponymes Noms géographiques Termes étudiés
379 379 387 390
272
Donation en faveur de l'épouse Donation en faveur des enfants avec droit d'aînesse Avancement d 'hoirie Divers
4. QUELQUES PROPRIÉTAIRES
263
.
272 273 274 275 276
FONCIERS
281
ILLUSTRA TIONS Plan du Palais royal d'Ugarit Le monde d'Ugarit Le royaume d'Ugarit
18 30 206
Tables des matières
393
283 286 288 289