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VÉRITABLE HISTOIRE GAGARINE LA du premier cosmonaute de l’humanité
L E M A G A Z I N E D E L’ A S T R O N O M I E
L’Univers,
Meteor Crater
Le trésor fantôme Une terre qui de D. Moreau Barringer n’a pas grandi
Mars Numéro 491 / avril 2011
ALCHIMISTE GRAND
Les clés du vivant découvertes entre les étoiles
À la Une
L'art très spatial de Manchu
ÉDITORIAL
L’héritage Gagarine par Alain Cirou
directeur de la rédaction de Ciel & Espace
Si l’ère du “premier V oici tout juste cinquante ans, le jeune Youri Gagarine quitte la Terre à bord cosmonaute de sa capsule Vostok et, en 108 minutes, réalise le premier tour de la planète depuis de l'humanité” l’espace. Ses chances de revenir vivant alors de une sur deux… Premier appartient à une sont “cosmonaute de l’humanité”, il symbolise tout époque révolue, à la fois la nouvelle puissance technologique d’un système militaro-industriel — celui de jamais l'espace l’Union soviétique — et, plus fascinant une nouvelle étape dans l’odyssée de n’a été aussi encore, l’homo sapiens sapiens venu d’Afrique, celle présent dans de sa sortie du “berceau” planétaire. Ses “pères cosmiques”, le savant Tsiolkovski et le nos vies. constructeur général Korolev, rêvent de la Lune et de Mars. Tous ont lu Le songe de Kepler et les Voyages extraordinaires de Jules Verne, symboles d’un imaginaire visionnaire. Gagarine n’est pas seul. Autour de lui se construit la Cité des étoiles, où s’entrainent les premiers cosmonautes. À Samara, la nouvelle industrie spatiale fabrique des fusées à la chaîne – “Comme des chapelets de saucisses”, aurait alors expliqué Khrouchtchev à l’un de ses visiteurs — et augmente leurs capacités d’emport. Aux États-Unis, en raison du “flopnik” et de l’engagement politique de John Fitzgerald Kennedy, la destination Lune est affichée comme la feuille de route prioritaire du nouveau programme spatial. Sous la houlette inspirée d’un ancien nazi, l’ingénieur Wernher von Braun, père des fameuses fusées V2, l’Amérique prend la tête de la course et ne la lâchera plus jamais. Huit ans et trois mois seulement séparent
le premier vol de Youri Gagarine du débarquement sur la Lune de Neil Armstrong ! Un demi-siècle plus tard, l’“homo espaçus” tourne en rond autour de la Terre. Il a remis à une date ultérieure l’exploration habitée du Système solaire — la compétition EstOuest n’est plus — et s’apprête à vivre de longues années à bord de la Station spatiale internationale, cet observatoire privilégié des mutations climatiques de la planète bleue. L’ère des Gagarine et Armstrong appartient à une époque épique, révolue, comme celle des pionniers de l’aviation. S’il y a encore des micros et des caméras pour suivre l’expérience Mars 500 — un voyage virtuel aller-retour vers la planète rouge —, il n’y a plus de directs télé pour vibrer au décollage ou à l’atterrissage des équipages. La dernière mission de la navette spatiale sera l’exception, comme le premier lancement de Soyouz depuis la Guyane, à la fin de cet été. Paradoxalement, jamais l’Espace n’a été aussi présent dans nos vies — à travers les services de télécommunications, la géolocalisation, la défense, l’observation de la Terre et les observatoires scientifiques — et jamais, encore, il n’a été aussi invisible. Il s’est “filigrané” à la société et a quasi disparu des écrans radars de l’actualité. Privés de voyages lointains, de “nouvelles frontières” à explorer, les héritiers de Gagarine n’ont rien perdu des rêves qui habitaient les premiers d’entre eux. Mais l’image de la Terre, vue de l’extérieur, petite et fragile, est venue bouleverser la mythologie du départ dans les étoiles. Comme Youri, ils ont été rattrapés par la gravité…
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Ciel & Espace
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SOMMAIRE 3
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L’héritage de Gagarine
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TÉLESCOPAGES
À LA UNE Illustrateur fasciné par les étoiles, Manchu est un paysagiste prolifique des épopées spatiales. À l’occasion de la parution de Starship(s), il expose son travail à la Cité des sciences, à Paris. Et l’explique dans les pages de Ciel & Espace.
20 L’ ACTU
Les alchimies universelles “La vie est rare dans l’espace”,
45 entretien avec l’astrochimiste Louis d’Hendecourt 47
Ils créent des nuages moléculaires en laboratoire
34 42 galaxies votent pour la gravitation modifiée
A-t-on vraiment besoin de matière noire pour expliquer l’étrange façon dont tournent les galaxies ? Pas selon l’astrophysicien Stacy McGaugh. Sa dernière étude confirme qu’une modification subtile des lois de Newton, proposée par la théorie Mond, y parvient bien mieux.
20 Tempel 1, une comète érodée 25 Une éruption solaire record sous toutes les coutures
30 Mars, une terre qui n’a pas grandi
Pourquoi Mars est-elle bien plus petite que sa voisine, la Terre ? Deux astronomes proposent une réponse à cette énigme : toute jeune, la planète rouge aurait migré dans une région du Système solaire dépourvue des matériaux nécessaires à sa croissance.
50
IMAGE DU MOIS
Trente ans de navettes spatiales
52 La véritable histoire de Youri Gagarine
Où trouver Ciel & Espace ?
www.cieletespace.fr rubrique “Points de vente”
Le 12 avril 1961, un jeune Russe de 27 ans effectuait en 108 minutes un premier tour de Terre à bord du vaisseau Vostok. Mais qui
L’art très spatial de Manchu
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Ciel & Espace
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était vraiment Youri Gagarine ? Portrait, dessiné par les témoignages de ceux qui l’ont connu et les documents d’archives.
58 La zone habitable fait débat La notion de zone habitable, cette région de l’espace qui entoure chaque étoile, est-elle fiable ? En effet, elle peut abriter des planètes aux conditions extrêmes. Pour certains astronomes, sa définition est à revoir.
62 Daniel Barringer,
l’homme qui inventa le Meteor Crater
Au début du XXe siècle, Daniel Moreau Barringer, géologue improvisé et ignorant à peu près tout de l’astronomie, a cherché en Arizona une gigantesque météorite de fer. En vain. Mais le lieu de ses recherches, une simple cuvette circulaire, est devenu le Meteor Crater.
38
Mars, une terre qui n’a pas grandi
4
La chimie du vivant démarre entre les étoiles 42
L’art très spatial de Manchu
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avril 2011
DOSSIER
ÉDITORIAL
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N° 491
34
42 galaxies votent pour une gravitation modifiée
La chimie du vivant démarre entre les étoiles
VÉRITABLE HISTOIRE GAGARINE LA du premier cosmonaute de l’humanité
OBSERVER 68
OUVERT LA NUIT
ÉPHÉMÉRIDES
Un ciel zébré par les Lyrides Moins connu que les Perséides d’août ou les Quadrantides de janvier, l’essaim d’étoiles filantes des Lyrides mérite votre attention, d’autant que son pic d’activité a lieu en tout début de nuit, le 22.
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Les planètes à grande vitesse
89
ALCHIMISTE Les clés du vivant découvertes entre les étoiles
Meteor Crater
Mars
Le trésor fantôme Une terre qui de D. Moreau Barringer n’a pas grandi
À la Une
L'art très spatial de Manchu
08/03/11 12:08
S’ÉVADER 90
VU D’ICI, VU D’AILLEURS
90 À Perinaldo, en Italie : l’astronomie chez Cassini 93 L’agenda des sorties astro
96
LIRE, VOIR…
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L’IMAGE DES INTERNAUTES
Une pluie de Géminides
FICHE D’OBSERVATION
La galaxie spirale M 66 NOUVEAUTÉS L’actualité du matériel astronomique.
• Un nouvel oculaire de 100° • Canon lance les EOS 600D et 1100D • Une lunette qui parle
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17, rue Émile-Deutsch-de-la-Meurthe 75014 Paris Tél. : 01.45.89.81.44 - Fax : 01.45.65.08.95
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TEST
L’arrivée sur le marché de nouvelles caméras très rapides et sensibles marque une nouvelle révolution dans le domaine de l’imagerie planétaire. Ce mois-ci, au banc d’essai, deux modèles de la marque allemande Basler.
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GRAND
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Les plus belles images de nos lecteurs.
L’Univers,
Une revue mensuelle éditée par l’Association française d’astronomie
Numéro 491 / avril 2011
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La véritable histoire de Youri Gagarine
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EN MAI DANS CIEL & ESPACE Jupiter, une exoplanète à portée de télescope La majorité des 500 exoplanètes détectées sont des géantes gazeuses… Comme Jupiter ! La plus grosse planète du Système solaire représente donc un formidable sujet d’étude pour tenter de percer leurs secrets. Avec un avantage déterminant : elle n’est qu’à quelques centaines de millions de kilomètres et a déjà été explorée en détail par des sondes spatiales.
62
Daniel Barringer, l’homme qui inventa le Meteor Crater
Les mondes exotiques de Kepler Un système de six planètes réunies dans un mouchoir de poche ; c’est ce qu’a découvert le satellite américain Kepler. Ciel et Espace a demandé à plusieurs illustrateurs d’imaginer les paysages de ces exoplanètes exotiques, dont le ciel est sillonné par cinq autres planètes, qui se croisent et s’éclipsent en permanence.
Ciel & Espace est imprimé sur papiers FSC et PEFC, certifiés écologiquement responsables.
Sites : www.cieletespace.fr www.cieletespacephotos.fr www.cieletespaceradio.fr Bulletin d’abonnement : pp. 6, 79 et 87
Directeur de la publication : le président de l’AFA, Olivier Las Vergnas Directeur de la rédaction : Alain Cirou, alain.cirou @ cieletespace.fr Rédacteur en chef : Philippe Henarejos, philippe.henarejos @ cieletespace.fr Chefs de rubrique : Jean-Luc Dauvergne, jl.dauvergne @cieletespace.fr David Fossé, d.fosse @ cieletespace.fr Émilie Martin, e.martin @ cieletespace.fr Ont collaboré à ce numéro : Laurent Brasier, Nathalie Cassou-Geay, Stéphane Fay, Valérie Lépine, François Rothen, Raphaëlle Tilliette Secrétaire de rédaction : Emmanuelle Lancel, e.lancel @ cieletespace.fr Directeur artistique : Olivier Hodasava, o.hodasava @ cieletespace.fr Assisté de Sylviane Savatier Service photo : Franck Séguin, f.seguin @ cieletespace.fr Responsable de la publicité, de la communication et du développement : Hélène Comlan, h.comlan @ cieletespace.fr Ciel & Espace Radio : Aurore Paulin, a.paulin@ cieletespace.fr
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HUBERT, POURQUOI DIS-TU QUE LE TROU NOIR ET LA GALAXIE, C'EST UN PEU L'HISTOIRE DE LA POULE ET DE L'ŒUF ? LÀ, EN FAIT, LA QUESTION EST DE SAVOIR QUI, DE LA GALAXIE OU DU TROU NOIR, DONNE NAISSANCE À L'AUTRE. AH ? ET QUI DONNE NAISSANCE À L'AUTRE ? LA QUESTION N'EST PAS TRANCHÉE, MAIS ON A DES PISTES ! MAIS Y A-T-IL TOUJOURS UN TROU NOIR AVEC UNE GALAXIE ? OUI, ET ÇA, C'EST LE PREMIER POINT. DANS TOUTES LES GALAXIES, MÊME DANS NOTRE VOIE LACTÉE ? EH OUI, MÊME AU CŒUR DE NOTRE PROPRE GALAXIE ! LE SECOND POINT, C'EST UNE HISTOIRE DE RAPPORT : ON SAIT QUE LE TROU NOIR A UNE MASSE DE 1/700è DE LA MASSE DES ÉTOILES DE SA GALAXIE, ET CE, QUELQUE SOIT LA GALAXIE. AINSI, DEUX GALAXIES TRÈS DIFFÉRENTES VONT AVOIR UN TROU NOIR SUPERMASSIF AVEC CETTE MÊME PROPORTION DE MASSE. TROP FORT !
ET DONC, CE RAPPORT CONSTANT CONSTITUE L'INDICE. RESTE À COMPRENDRE SI TROU NOIR ET GALAXIE ONT ÉVOLUÉ ENSEMBLE DE SORTE À GARDER CE RAPPORT CONTINU…
OU ALORS SI LE TROU NOIR S'EST D'ABORD FORMÉ… OUI, ET SON INFLUENCE SUR SON ENVIRONNEMENT PROVOQUE LA FORMATION D'ÉTOILES. OU BIEN SE FORMENT LES ÉTOILES PUIS UN TROU NOIR QUI, LORSQU'IL ATTEINT LA PHASE CRITIQUE SOUFFLE LA GALAXIE PUIS L'ÉTEINT. ÇA ALORS ! MAIS COMMENT SAIT-ON CELA ? ON A OBSERVÉ UN OBJET TRÈS PARTICULIER : UN QUASAR SITUÉ À ENVIRON 3.2 MILLIARDS D'ANNÉES LUMIÈRE DE LA TERRE. ON SAIT MAINTENANT QUE DES TROUS NOIRS SUPERMASSIFS SONT CAPABLES DE PROVOQUER DE VÉRITABLES FLAMBÉES DE FORMATION D'ÉTOILES, VOIRE LA NAISSANCE DE GALAXIES ENTIÈRES QUI DEVIENDRONT PAR LA SUITE LEUR HÔTE. DÉLIRANT !
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QUE SE PASSE-T-IL SI ON TOMBE DANS UN TROU NOIR ? C'EST FASCINANT ! J'AIMERAIS BIEN EN SAVOIR DAVANTAGE… ECOUTE LE PODCAST « VOYAGE AU CŒUR DES TROUS NOIRS » : http://goo.gl/AXihf ; http://goo.gl/THFCn
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c’est en la science qu'il faut croire ! Astrophysicien rationaliste, je suis en opposition frontale avec la défense de la recherche métaphysique par JeanFrançois Robredo en conclusion de sa série d’articles sur Georges Lemaître. Non, les conclusions de la science ne sont pas révocables. La Terre tourne autour du Soleil, lequel appartient à une galaxie contenant une centaine de milliards d’étoiles parmi des centaines de milliards d’autres situées à des dizaines de milliards d’annéeslumière. L’Univers est en expansion, ce qui implique qu’il est issu d’une phase hypercondensée. Ces faits sont définitivement acquis et on ne peut pas les ignorer : la philosophie et la métaphysique doivent donc se soumettre à la science. Il serait aberrant par exemple d’interroger le monde en se plaçant dans l’hypothèse géocentrique. J’estime ensuite que
planète définitive
Bêta Pictoris a déjà dépassé la phase T-Tauri. L’étoile possède un disque de débris (et non pas proto-planétaire) dont l’âge est estimé à 12 millions d’années. Cela signifie que le processus de formation des planètes est vraisemblablement en train de s’achever. La planète détectée ne devrait plus gagner de masse significative désormais et ne devrait pas devenir une naine brune. PH
les naines brillent sans se dévoiler Dans votre dernier numéro (C&E n° 490, p. 38) se trouve un dossier passionnant sur les planètes qui survivraient à la mort de leur étoile. Vous écrivez, à la page 45, “à sa naissance, une naine blanche est 100 fois plus brillante que le Soleil”. Vous rappelez les planètes survivent-elles à la mort de leur étoile ? également, page 44, qu’une naine blanche fait aux alentours de la taille de la Terre. Je trouve très surprenant qu’un astre si petit, qui ne brille que 100 fois plus que le Soleil, puisse être aussi bien observable, qu’on puisse le voir aussi clairement dans la nébuleuse Hélix ou dans la nébuleuse de la Lyre. (mail) Ce n’est pas si surprenant : les télescopes et leurs détecteurs sont très sensibles ! Prenons le cas de la naine blanche au centre de la nébuleuse de la Lyre. Sa magnitude apparente est d’environ 16. Elle est 10 000 fois moins lumineuse que le plus faible objet visible à l’œil nu, mais déjà bien visible à l’oculaire d’un télescope de un mètre de diamètre, qui collecte beaucoup plus de photons que notre pupille avec ses six millimètres. Les détecteurs, qui enregistrent la pluie de photons stellaires sur de longs temps de pose, permettent de voir encore mieux les naines blanches. Cela dit, nous ne voyons pas ces objets si clairement que cela. Nous ne distinguons rien, évidemment, de leur forme ! Nous voyons les naines blanches — et l’écrasante majorité des étoiles — de la même manière que nous pouvons voir la flamme d’une bougie au loin : comme un simple point lumineux. DF Dossier
Cette plongée dans l’amas NGC 6791, réalisée par le télescope spatial Hubble, dévoile quelques étoiles très faibles. Ce sont des naines blanches, de petits astres compacts auxquels notre Soleil ressemblera dans 6 milliards d’années.
Nasa/Esa/C&E Photos
Bêta Pictoris est-elle déjà passée par la phase T-Tauri de son évolution? J’ai lu sur votre site que l’estimation haute de la masse de la planète Bêta Pictoris b est de 11 masses joviennes, et au regard du disque d’accrétion toujours en place autour de l’étoile, peut-on penser que la planète pourrait encore prendre de la masse et se rapprocher de la limite théorique séparant les planètes des naines brunes? Si la phase T-Tauri est déjà passée, l’étoile aura soufflé les gaz de son cocon et la planète ne devrait normalement plus trop évoluer... Laurent Seneca (e-mail)
nos penseurs sont très prétentieux de croire qu’ils vont trouver la vérité là où des milliers de personnes sur des milliers d’années n’ont pas avancé d’un millième de pouce sur la question. La science nous apprend que notre Univers est totalement inhospitalier et absolument “inutile” pour l’espèce humaine. Face à cette absurdité, et à la stérilité de nos efforts pour y répondre, la seule attitude de raison est d’accepter ceci : l’être humain est à jamais incapable de comprendre ce qu’il fait là. Le jour où nos chers philosophes en métaphysique et théologie consentiraient à la modestie et à la simple raison et s’accorderaient sur ce point, les religions pourraient disparaître faute de clients, et l’humanité pourrait enfin respirer et passer à autre chose de plus créateur. Christian Magnan, astrophysicien
N AiNes bL A Nches :
Une naine blanche est un soleil dont le cœur s’est éteint après avoir dispersé son enveloppe dans l’espace. Mais cette fin spectaculaire ne signifie pas forcément la mort des planètes qui entouraient ces astres. Des milliards de systèmes planétaires subsisteraient autour de ces petites étoiles compactes de la Galaxie. Les naines blanches en 10 dates p. 43
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Anatomie d’une naine blanche p. 44
Des étoiles physiciennes p. 46
Dossier réalisé par David Fossé
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N système planétaire peut survivre à la fin de son soleil. Deux astrophysiciens américains, Ben Zuckerman et Jay Farihi, en sont convaincus. À l’automne 2010, le premier a publié une étude réalisée sur 25 naines blanches à l’aide du Keck — un télescope géant de 10 m de diamètre, ins-
tallé à Hawaï. Il conclut qu’un tiers au moins de ces étoiles éteintes sont entourées de planètes. “Ces systèmes ont survécu, même partiellement, à tous les stades de l’évolution stellaire qui précèdent la naine blanche”, notet-il (voir illustration p. 41). Jay Farihi vient, lui, de synthétiser trois années d’observation de ces astres compacts avec le satellite infrarouge Spitzer. Sa conclusion est la même : plus d’un quart des naines blanches hébergent des planètes rocheuses ! Il existerait
donc des milliards de systèmes solaires fossiles dans la Galaxie… Mais comment en être si sûr ? Après tout, parmi le demi-millier de planètes extrasolaires découvertes à ce jour, aucune ne l’a été autour d’une naine blanche ! À peine grosse comme la Terre, une telle étoile est un soleil dont le cœur s’est éteint et qui s’est dépouillé de son enveloppe en gonflant démesurément (jusqu’à la taille de l’orbite terrestre !). L’existence d’une planète autour
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À la une
l’art très spatial de manchu
illustrateur fasciné par les étoiles, Manchu est
N ce moment, je peins trois ou quatre toiles par mois. Et ça ne va pas en s’arrangeant !” Manchu est un illustrateur très demandé, et ce n’est pas un hasard. Né en 1956, fasciné par l’espace depuis l’enfance — il voulait être astronaute —, il commence sa carrière au début des années 1980, e n t r ava i l l a n t c o m m e designer graphique dans un studio d’animation. Il dessine à cette occasion les vaisseaux de la série Il était une fois l’espace, puis ceux d’Ulysse 31. En 1984, sa rencontre avec l’éditeur de science-fiction Gérard Klein l’oriente vers le monde du livre. Il réa-
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Philippe Bouchet, alias Manchu, dessine des vaisseaux spatiaux et des mondes extraterrestres depuis l’âge de 12 ans. Ce qui a déclenché sa vocation ? La sortie de 2001, l’odyssée de l’espace, en 1968, et le premier pas sur la Lune, l’année suivante !
lise pour lui la moitié des couvertures de La grande anthologie de la sciencefiction (au Livre de poche). Son souci du détail et du réalisme dans des univers prospectifs ou totalement imaginaires se sont exprimés depuis sur d’innombrables couvertures d’ouvrages de SF. Mais également dans des revues comme Ciel & Espace, dans des publicités, des plaquettes du Cnes ou de la Mars Society ! Entre deux commandes, le dessinateur tourangeau a accepté de lâcher ses pinceaux pour commenter quelques-unes de ses œuvres (1). David Fossé (1) D’autres sont visibles sur son blog : www.manchu-sf.com.
un paysagiste prolifique des épopées spatiales. À l’occasion de la parution de Starship(s), une monographie publiée chez Delcourt, il expose son travail à la Cité des sciences, à Paris. Et nous l’explique dans les pages de Ciel & Espace.
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si Près du nÉant
Pour cette illustration, j’avais décidé de placer d’abord le trou noir et “l’orbitale” (le grand ruban métallique), puis le vaisseau en dernier. Le trou noir est une vue graphiquement améliorée d’une représentation de l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet. Il s’agit de la couverture d’un roman de Laurent Genefort, La mécanique du Talion.
illustrations Manchu
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À la une
l e o n o v, Premier homme sur la lune
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association Planète Mars/Manchu
“Lorsque je peins, j’essaie toujours de me dire : et si j’avais un appareil photo ?”
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Sauf mention contraire, illustrations Manchu
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Cette couverture de BD pour Delcourt m’a donné pas mal de fil à retordre. L’idée était la suivante : et si Leonov avait débarqué sur la Lune avant Armstrong ? Je voulais être le plus réaliste possible, et il a été très difficile de récolter des infos sur l’atterrisseur soviétique ! À part ça, on reconnaît évidemment une photo célèbre de Life…
t Ciel & e s Pa C e , 1992
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Voici l’un de mes premiers travaux pour Ciel & Espace, la couverture du numéro de janvier 1992. Évidemment, ce n’est pas une illustration réaliste : je voulais montrer les deux pinceaux radio de l’étoile à neutrons, invisibles dans la réalité.
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temPÊte de sable sur la Planète rouge
J’ai fait ce dessin pour l’association Planète Mars, dont je suis membre. J’aime bien travailler avec les scientifiques, car ils posent des contraintes que l’on n’imagine pas soi-même. Par exemple, pour ce rover, j’avais fait des recherches sur des engins à section carrée. Ils m’ont dit : “Il faut des engins circulaires, sinon ils ne tiendront pas la pression !” Je n’y avais pas pensé.
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À la une
Avec ses matériaux hétéroclites et ses surfaces inclinées dans tous les sens, le rendu de la lumière n’a pas été simple pour ce vaisseau ! C’est une ville minière sur orbite autour d’un astre compact, imaginée par Stephen Baxter dans son roman Gravité. L’ambiance rougeâtre et le vaisseau sont bien décrits dans le livre, comme souvent dans la “hard-SF”, la science-fiction la plus scientifique.
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a u t o u r d ’ u n a s t r e C o m Pa C t
“Avec mes illustrations de paysages célestes, je cherche avant tout à faire voyager les gens”
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Planète bleue
illustrations Manchu
J’ai imaginé cette couverture pour un roman d’Arthur C. Clarke, Chants de la Terre lointaine. Clarke décrit très bien le vaisseau interstellaire et je n’ai donc pas eu trop à me casser la tête. La difficulté ici est plutôt de bien rendre la rotondité de la planète. L’alignement est un clin d’œil à 2001, l’odyssée de l’espace.
Voici un vaisseau spatial habité qui s’apprête à se poser sur une comète. C’est la couverture d’Allers simples pour le futur, un recueil de SF jeunesse. Pour dessiner les jets cométaires, j’ai utilisé un aérographe. Un instrument dont je me sers de moins en moins, d’ailleurs.
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Chasseur de Comète
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L’ i m p r o b a b l e g a l i o n
Je suis moins à l’aise dans le traitement des chairs que dans celui des surfaces planétaires ou des vaisseaux. J’ai donc pas mal travaillé sur cette grosse limace ! J’utilise toujours beaucoup de documentation. Là, c’était des photos d’escargots… Après, je me suis amusé avec les couleurs et les textures.
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Une course à la voile
Faire jouer la lumière dans ces voiles solaires, concaves, ça n’a pas été si évident. L’éclairage vient de sous la planète sur laquelle se tiennent les personnages. Ils paraissent minuscules. Placer des engins gigantesques à côté de tout petits personnages est un truc souvent utilisé en SF. J’ai dessiné cette couverture pour l’un des tomes des Seigneurs t de l’instrumentalité, chez Folio SF.
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Illustrations Manchu
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À LA UNE
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l e s o l e i l e n fa C e
manchu
Là évidemment, j’ai dû tricher un peu. Le vaisseau devrait être noyé dans l’éclat du Soleil ! Mais mon but n’est pas d’être totalement réaliste, c’est de faire voyager les gens. Avec son arrièreplan complexe, la composition de ce dessin n’a pas été évidente. J’ai opté pour la simplicité au premier plan.
Encore un dessin pour l’association Planète Mars. Le vaisseau, avec son bouclier gonflable, est proche de ce que les ingénieurs imaginent pour une mission habitée vers Mars. Ce qui a été compliqué ici, c’est une fois de plus la gestion de la lumière. Il fallait éclairer le module t au milieu de sa torche de plasma.
Du 6 avril au 5 juin 2011, l’exposition “Starship(s) : l’univers de Manchu” présente une cinquantaine de dessins de l’illustrateur à la bibliothèque de la Cité des sciences, à Paris.
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amarssissage imminent !
à la Cité des sciences
Cité des sciences et de l’industrie 30, avenue Corentin-Cariou (19e). Niveau -1. Ouvert le mardi de 12 h à 19 h 45, du mercredi au dimanche de 12 h à 18 h 45, les jours fériés sauf le 1er mai. Fermé le lundi. www.cite-sciences.fr
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l’actu
tEMpEl 1,
unE coMètE érodéE
L’image ci-dessus compte parmi les vues les plus rapprochées de la comète Tempel 1 prises par la sonde Stardust-NExT. Elle montre, sur la droite, le site d’impact du boulet projeté par la mission Deep Impact en 2005.
Photos :Nasa / UM
L’un des objectifs principaux de Stardust-NExT était d’observer des zones du noyau de la comète Tempel 1 qui n’avaient pas pu être vues par la sonde Deep Impact en 2005. On connaît aujourd’hui les deux tiers de la surface.
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le 15 Février Dernier, la sonde américaine Stardust-NExT survolait à seulement 178 km le noyau de la comète Tempel 1. Elle offrait ainsi une opportunité unique d’observer une deuxième fois, à six ans d’intervalle, la surface d’un de ces astres glacés qui parcourent le Système solaire. Ce bloc de roche et de glace de 7,6 km de diamètre avait en effet été visité en juillet 2005 par la sonde Deep Impact. Ce premier vaisseau avait même lancé contre lui un projectile de 375 kg qui avait percuté sa surface à 36 700 km/h. Et, six ans plus tard, la marque de l’impact est bien là : “On observe un cratère avec un petit monticule au centre et certains éjectas sont retombés à la verticale”, commente Peter Schultz de l’Université Brown à Providence (Rhode Island). Toutefois, la cicatrice se montre très discrète et ne ressemble guère aux cratères que l’on observe à la surface de la Lune. “L’une des explications, c’est que Tempel 1 est poreuse, avance Olivier Groussin, spécialiste des noyaux cométaires au Laboratoire d’astrophysique de Marseille. Sa densité est environ deux fois inférieure à celle de l’eau.” Résultat : le sol aurait bien amorti le choc et amoindri l’ampleur du cratère. Mais la détection de l’impact n’était qu’un objectif secondaire de ce second survol. “Ce que nous voulions voir avant tout, ce sont les changements dans les zones déjà observées par Deep Impact, mais aussi faire des images de terrains nouveaux qu’elle n’avait pas pu cartographier”, détaille Olivier Groussin. De ce point de vue, l’objectif assigné à Stardust-NExT est un franc succès : on connaît aujourd’hui les deux tiers de la surface de Tempel 1 ; de plus, de nombreux changements de surface liés à l’activité ont été détectés. Peu spectaculaires au premier regard, il s’agit d’escarpements vus en 2005 qui ont reculé d’une trentaine de mètres ; et des contours de certaines régions planes du noyau qui ont été redessinés par l’érosion due au rayonnement solaire. Combien de mètres cubes et de tonnes de glace se sont-ils sublimés dans l’espace en six ans sous l’effet du rayonnement solaire ? Reste, pour les scientifiques, à quantifier cette disparition de matière. Ces résultats seront très utiles à la mission européenne Rosetta qui se satellisera autour de la comète ChuryumovGerasimenko en 2014. “Sur Tempel 1, nous n’avons que deux survols de quelques minutes, Rosetta nous apportera beaucoup plus d’informations avec un suivi en continu”, conclut Olivier Groussin.
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Ces deux images montrent le sol de Tempel 1 en 2005 et en 2011. La vue de gauche prise par Deep Impact a été réalisée juste avant l’impact du boulet de 375 kg. Celle de droite, prise six ans plus tard par Stardust-NExT, montre la trace discrète de l’impact, qui a soulevé quelques milliers de tonnes de matériaux.
Nasa / C&E Photos
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ISS : lES équIpagES rEcrutéS juSqu’En 2014
les équipages De la station spatiale internationale (ISS) pour les années 2013 et 2014 ont été sélectionnés par la Nasa et ses partenaires. Ils seront acheminés au complexe orbital par le vaisseau russe Soyouz. En mars 2013, le Canadien Chris Hadfield commandera l’expédition 35. L’expédition 36, dirigée par le Russe Pavel Vinogradov, prendra le relais au mois de mai. C’est également un Russe, Maxim Suraev, qui sera à la tête de l’expédition 37 en septembre 2013. À noter que l’Italien Luca Parmitano, de la toute nouvelle promotion de l’Agence spatiale européenne recrutée en 2009, fera partie de ces deux derniers équipages. Il devrait séjourner six mois à bord de l’ISS comme ingénieur de vol. Les expéditions 38 et 39 débuteront respectivement en novembre 2013 et en mars 2014.
2005
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DéCouverte en 2009, la planète de l’étoile Bêta Pictoris, située à 63 années-lumière de la Terre, vient d’être pointée avec le Very Large Telescope (VLT). Ces nouvelles observations ont permis de confirmer son orbite et sa masse (7 à 11 fois celle de Jupiter), mais aussi de mesurer sa température, entre 1 100 et 1 700 °C. Problème : c’est trop chaud. Car, selon le plus récent scénario de formation des planètes géantes par accrétion de planétésimaux, “la planète perd de l’énergie et se refroidit au cours des premiers millions d’années, explique Anthony Boccaletti, de l’Observatoire de Paris, membre de l’équipe qui a réalisé les mesures. Or le système de Bêta Pictoris a déjà 12 millions d’années. La planète ne devrait donc pas être si chaude.” Un réajustement du modèle est à envisager.
En chiffres millions. C’est le nombre D’observations
réalisées par les amateurs de l’association américaine des observateurs d’étoiles variables (aavSO) depuis sa création en 1911.
ExoplanètE trop chaudE
novembre 2003
octobre 2009
ESO
Sur ces deux images prises à six ans d’intervalle, l’escarpement visible en haut à droite a reculé d’environ 30 mètres. Cette observation inédite atteste de l’activité des comètes lorsqu’elles se rapprochent de notre étoile. Sous l’effet du rayonnement et du vent solaire, leur glace passe de l’état solide à l’état gazeux.
mars 2010
planète
étoile
orbite de saturne
La planète qui gravite autour de l’étoile Bêta Pictoris vient d’être observée dans une longueur d’onde un peu plus énergétique que lors de sa découverte (2,18 µm au lieu de 3,18). Cela a permis de mettre en évidence sa température, trop élevée pour coller au modèle de formation planétaire.
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L’ACTU
EN IMAGES Au cœur de la spirale La galaxie NGC 2841 se trouve à 46 millions années-lumière dans la constellation de la Grande Ourse. Même si cela semble loin, il s’agit de l’une des plus proches galaxies. Le télescope spatial Hubble a donc pu réaliser ce zoom sur sa région centrale. L’image couvre un champ de 34 000 années-lumière de côté. De quoi détailler les étoiles qui peuplent les bras de cette spirale de 150 000 années-lumière de diamètre. Pour en savoir plus sur NGC 2841 : www.cieletespace.fr/node/6790
Nasa/Esa/C&E Photos
La Lune tout en détail
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aVrIL 2011
Les astronomes amateurs disposent enfin d’une carte de la Lune à la hauteur des ambitions les plus élevées. Grâce à la sonde Lunar reconnaissance Orbiter, toute la face visible a été cartographiée avec une résolution de 150 m. sur cet assemblage de 1 300 images, la perspective est respectée. Les possesseurs de télescopes de plus de 300 mm peuvent tenter de voir les petits détails de cette carte exceptionnelle sur http://goo.gl/pHcKq.
Jupiter
Nasa/JHUaPL/Carnegie Inst.
Mercure Lune
Neptune
Terre
Mars Uranus
Saturne
Vénus
Portrait du Système solaire Toutes les planètes sur un même regard, ou presque ! Entre le 3 et le 16 novembre 2010, la caméra à grand angle de la sonde Messenger a photographié le système solaire en entier. Hormis Uranus et Neptune, trop faibles, elles sont toutes là, sur un plan quasi perpendiculaire à celui de la Voie lactée. Une mosaïque réalisée sous un angle opposé à celle que Voyager 1 avait faite en 1990 depuis les confins du système solaire.
Après la plus puissante éruption de ces quatre dernières années (voir p. 25), le Soleil a encore craché le feu le 24 février. Le satellite SDO a saisi, tout près du limbe, cette belle protubérance qui s’est déployée dans l’espace sur des centaines de milliers de kilomètres pendant une heure et demie. Du grand spectacle (vidéo sur : http://goo.gl/lFpIe). Nasa/GsFC/asU/C&E Photos
Nasa/sDO/C&E Photos
Le Soleil crache le feu
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L’ACTU Décryptage
UNE ÉRUPTION SOLAIRE RECORD SOUS TOUTES LES COUTURES LE 15 FÉVRIER, s’est produite la plus grosse éruption du cycle solaire en cours. De classe X (la plus intense), elle a été observée par SDO (Solar Dynamics Observatory). Le satellite de la Nasa l’a radiographiée en détail avec ses instruments : EVE (Extreme Ultraviolet Variablity
Experiment), qui mesure le rayonnement ultraviolet du Soleil ; AIA (Atmospheric Imaging Assembly), qui photographie l’atmosphère de notre étoile en ultraviolet ; et HMI (Helioseismic and Magnetic Imager), qui étudie oscillations et champ magnétique de la surface solaire.
Peu avant l’éruption du 15 février 2011, voici l’aspect du Soleil en lumière visible. Notre étoile présente un important groupe de taches, région d’où naîtra la plus violente éruption solaire depuis décembre 2006.
Au moment même de l’éruption, l’instrument AIA de SDO a saisi ce cliché en ultraviolet. Le filtre utilisé permet de voir ici la basse atmosphère du Soleil, la chromosphère, chauffée à 10 000 °C. Celle-ci est située entre la photosphère (la surface) et la couronne solaire (la haute atmosphère). À lire sur www.cieletespace.fr Les circonstances de l’éruption solaire du 15 février sur : www.cieletespace.fr/node/6785
Photos Nasa/SDO
Quelques minutes avant l’éruption, l’instrument HMI de SDO a établi cette carte du champ magnétique à la surface du Soleil. En noir, les polarités négatives ; en blanc, les positives (le gris correspond à une absence de champ). On voit que la région où va se produire l’éruption est très active.
Cette image est aussi le résultat de l’AIA, qui peut observer le Soleil en dix longueurs d’onde différentes, dont huit simultanément. On y voit la couronne solaire et le plasma chaud libéré au moment de l’éruption (partie saturée). La température y est entre 1 et 2 millions de degrés.
À la vitesse de la lumière JEUNE-VIEUX Une équipe d’astronomes vient de découvrir le plus lointain amas mature de l’Univers. Vu tel qu’il était lorsque le cosmos n’avait que 3 milliards d’années, CL J1449+0856 présente toutes les caractéristiques d’un amas actuel ! Un cas très rare... • RÉVOLUTIONS La trajectoire de la Terre durant les 50 derniers millions d’années et pour les 50 millions d’années à venir vient d’être modélisée avec une précision record par l’équipe du Français Jacques Laskar. Intéressant pour mieux comprendre les climats passés.
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LES PODCASTS
de Ciel & Espace à écouter et à télécharger
L’ACTU
gratuitement et sans modération !
À la vitesse de la lumière
L’info comme vous ne l’avez
Co sm ol og ie
jamais entendue !
OBJET RARE Einstein@Home, réseau mondial de détection des ondes gravitationnelles, a découvert un objet rare : J1952+2630, un pulsar binaire de masse intermédiaire composé d’une étoile à neutron et d’une naine blanche. Einstein@Home utilise la puissance de calcul des ordinateurs de 280 000 volontaires. • OBJECTIF PLANÈTES Mars, puis Europe et Uranus devraient être les cibles prioritaires des missions d’exploration du Système solaire pour la période 2013-2022. C’est la recommandation d’un panel de l’académie des sciences américaines à la Nasa pour ses missions “flagships” (plus de 2 milliards de dollars).
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L’image du disque entourant de l’étoile AB Aurigae, dans le Cocher, est la plus fine jamais réalisée. On y distingue un anneau interne et un anneau externe, ainsi qu’un vide où une planète géante serait en train de grossir.
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AU CŒUR DU SOLEIL ET DES ÉTOILES, TURBULENCES, VIBRATIONS ET MUSIQUE avec Sacha Brun Au moment où le cycle solaire redémarre, pour un maximum d’activité prévu en 2012/2013, l’intérêt pour notre étoile ne cesse de grandir. Autant pour comprendre l’origine de son activité cyclique, les principes physiques à la source de son magnétisme, que pour la comparer avec les autres soleils de la Galaxie. Col
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GAGARINE, PREMIER COSMONAUTE DE L’HUMANITÉ
Chimie du vivant: son origine est dans l'espace avec Louis d'Hendecourt
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DES VUES ULTRAFINES DE BERCEAUX PLANÉTAIRES POUR PERCER LE SECRET de fabrication des planètes, une seule solution : sonder les disques de matière qui entourent les jeunes étoiles. Mais ces disques sont délicats à observer car leur luminosité est faible, comparée à celle de leur étoile, et leur taille angulaire est petite. L’équipe japonaise de Motohide Tamura a relevé le défi à l’aide de l’instrument Hiciao, installé sur le télescope Subaru, à Hawaï. Celui-ci combine un coronographe, qui bloque la lumière de l’étoile, à de l’optique adaptative, qui compense les perturbations atmosphériques. Ce bijou technique a permis d’obtenir les images de disques les plus fines jamais réalisées. Les astronomes nippons ont observé le disque âgé d’un million d’années, entourant l’étoile AB du Cocher, ainsi que celui, un peu plus vieux, de LKCA 15. Le niveau de détails sans précédent leur a permis notamment de distinguer dans chacun d’eux une région exempte de matière. Un “sillon” suggérant qu’une planète géante est en train de se former en absorbant tous les petits corps présents sur son orbite.
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RADIO www.cieletespaceradio.fr
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Sur la toile
EVALUEZ LE CIEL DE VOTRE PLANÈTE DR
DEPUIS SIX ANS, Globe at Night recense les observations afin d’établir des cartes mondiales annuelles de la qualité du ciel nocturne. Une manière, aussi, de sensibiliser le grand public à la protection de la voûte étoilée. La prochaine campagne débute le 22 mars et s’achève le 4 avril (du 24 mars au 6 avril dans l’hémisphère Sud). Pour participer, observez la constellation d’Orion entre 20 h et 22 h, et notez le nombre d’étoiles visibles. Aidez-vous des cartes disponibles sur : http://w1p.fr/15715. Une fois vos observations consignées, reportez-les sur : www.globeatnight.org/webapp/, en indiquant éventuellement la mesure de votre Sky Quality Meter. Le résultat des campagnes précédentes est visible sur : www.globeatnight.org/analyze.html
Ci-dessus, une vue d’artiste de l’actuel lanceur H2-B de l’agence spatiale japonaise. Dotée de deux étages de propulsion, elle devrait être remplacée à l’horizon 2020 par une fusée H3 à trois étages.
LE JAPON PRÉPARE UNE NOUVELLE FUSÉE
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Cléopâtre
Descamps et Al.
LE JAPON ÉTUDIE actuellement, avec Mitsubishi, sa prochaine génération de lanceurs appelée H3. Le besoin devient crucial car “le design des actuelles fusées H2 a près de 20 ans et se révèle peu propice à d’éventuelles utilisations ‘économiques’”, explique Xavier Pasco, de la Fondation pour la recherche stratégique (lire p. 29). En dévoilant les plans de ce nouveau lanceur, le quotidien The Asahi Shinbun a mis en avant la volonté d’avoir une fusée compatible avec des vols habités. Cette ambition de la Jaxa, l’agence spatiale japonaise, reste officieuse. “En ces temps de crise budgétaire, on voit mal la Jaxa obtenir du gouvernement un soutien pour un programme habité”, tempère Xavier Pasco.
DEUX ASTÉROÏDES, FILS DE CLÉOPÂTRE CLÉOPÂTRE, LE DRÔLE D’ASTÉROÏDE de 216 km de long à forme d’os, a visiblement été percuté par un autre corps, voici 100 millions d’années. À la suite du choc, il s’est mis à tourner très vite sur lui-même. Et comme il était composé de roche mal agrégée, sa nouvelle vitesse de rotation l’a déformé et étiré. Mieux : deux blocs de 8 km de diamètre se sont détachés pour devenir ses satellites. C’est grâce à eux que Frank Marchis (université de Californie) et Pascal Descamps (IMCCE) ont pu reconstitué toute l’histoire. En effet, le mouvement des deux satellites, suivi avec le télescope de 10 m Keck, a permis de déterminer la masse de Cléopâtre, donc sa densité : 3,6 g/cm3. Ce qui, compte tenu de sa composition ferreuse, trahit une structure peu compacte, où 30 à 50 % du volume est vide. Cette photo prise avec le télescope Keck montre, au terme d’un traitement spécial, Cléopâtre (avec sa forme d’os) et ses deux satellites.
À la vitesse de la lumière CÉPHÉIDE L’étoile céphéide HDE 344787, dans la constellation du Petit Renard, vient, pour une raison inexpliquée, de rejoindre la classe très rare des étoiles variables qui ont pratiquement cessé de pulser. Elle côtoie désormais l’étoile polaire et V 19, une célèbre céphéide observée par Hubble en 1926 dans la galaxie d’Andromède. • CO2 Une équipe américaine vient de démontrer que l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère de la Terre a entrainé une diminution de la taille des pores des plantes de 34 %. Résultat : elles rejettent moins de vapeur d’eau. • X-37B Après le lancement réussi de sa deuxième navette espionne X-37B, le 5 mars dernier, l’armée de l’air américaine a annoncé qu’un autre vol suivrait. Mais probablement pas avant 2013 en raison d’un planning de lancements chargé en Floride.
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herscheL LiVre La recette pOur fOrmer une gaLaxie
Nasa / C&E Photos
le télescope spatial James Webb (JWST), successeur désigné de Hubble, n’en finit pas d’accumuler les difficultés. Après une importante dérive budgétaire, c’est désormais la technique qui s’en mêle : les détecteurs sont affectés par un phénomène de “pixels chauds” qui dégraderait ses images. Trois des quatre instruments du JWST sont touchés : une caméra, un spectromètre et un senseur de guidage fin, tous du même fabricant. La dégradation empire au fil du temps : près de 2 % des pixels sont aujourd’hui concernés, contre 0,5 % il y a deux ans, lorsque le problème a été repéré. La Nasa, qui n’en comprend pas l’origine, envisage de changer les détecteurs.
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Cette région de la Grande Ourse est dépourvue d’étoiles proches, ce qui permet de bien observer les galaxies lointaines. Elles sont visibles sous forme de points blancs sur cette image du satellite Herschel.
Vie extraterrestre, Le péché d’OrgueiL des cyanobactéries fossiles découvertes dans la météorite d’Orgueil ? Début mars, l’annonce de la découverte de l’astrobiologiste Richard Hoover a fait “buzzer” les rédactions du monde entier... Avant d’être sévèrement battue en brèche par les meilleurs spécialistes, faute de preuves convaincantes. Publié dans une revue confidentielle, l’article de Hoover n’aurait sans doute pas connu une telle publicité si le chercheur n’avait pas été en poste à la Nasa… qui, dès le 7 mars, a purement et simplement refusé de cautionner ce “résultat”. Pour mémoire, la météorite d’Orgueil, célèbre pour sa richesse en molécules prébiotiques, avait déjà fait parler d’elle au début des années 1960. Des graines, sans doute incorporées par un plaisantin peu après sa chute, le 14 mai 1864, y avaient alors été retrouvées ! Journal of Cosmology
Le JWst trahi par La technique
Quelle dose de matière noire faut-il pour façonner une nouvelle galaxie dans laquelle des étoiles se forment ? L’équivalent de 300 milliards de masses solaires, répond l’observatoire spatial Herschel. L’équipe du professeur Asantha Cooray (université de Californie à Irvine) a utilisé le satellite européen pour cartographier le “fond cosmique infrarouge”, c’est-à-dire le rayonnement infrarouge provenant de toute une collection de galaxies massives situées entre 10 et 11 milliards d’années-lumière. Cette carte montre que ces monstres lointains sont bien plus regroupés en amas qu’on ne le croyait. Or ce regroupement est dicté par la quantité de matière noire environnante. L’équipe a ensuite mené des simulations numériques pour déduire la quantité de matière noire entourant chacune des galaxies observées.
Les cyanobactéries fossiles “découvertes” par Richard Hoover dans la météorite d’Orgueil ont fait long feu. Non, ces structures de quelques microns ne sont pas la trace d’une vie extraterrestre !
Rubrique réalisée par Laurent Brasier, Jean-Luc Dauvergne, David Fossé, Philippe Henarejos, Émilie Martin et Raphaëlle Tilliette
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Un document historique à découvrir en kiosque :
LES CONSTELLATIONS
Interview minute
Xavier Pasco, spécialiste
de la politique spatiale américaine à la Fondation pour la recherche stratégique
un Budget de cOmprOmis pOur La nasa
Le projet de budget 2012 de la Nasa, avec ses 18,7 milliards de dollars, est sensiblement égal à l’exercice précédent (-1,6 %). Transmis au Congrès américain pour vote le 14 février, il confirme la politique spatiale du président Obama, explique Xavier Pasco. Notamment le transfert au secteur privé des activités de transport en orbite, dont le financement à hauteur de 850 M$ continue de progresser (+70 %).
De la préhistoire à nos jours
Dans ce NOUVEAU PRODUIT ÉDITORIAL, présent en kiosque à partir du 15 avril, vous découvrirez la grande histoire de l’art des figures du ciel. Ces dessins qui, des premières civilisations à notre société moderne, ont relié les hommes aux étoiles.
comment interprétez-vous ce projet de budget 2012 pour la nasa ? Il est évident que les choix de ce budget ont été guidés par la contrainte. Les objectifs en ont été forgés en fonction de l’enveloppe disponible, et non l’inverse ! C’est un budget de compromis et il n’affiche pas de direction nette, c’est peut-être sa faille. Mais la Nasa échappe aux coupes claires. Le milliard de dollars économisé avec l’arrêt de la navette est réinjecté pour plus de la moitié dans le développement du transport spatial privé. ce transfert des activités de transport spatial vers le privé n’est-il pas fortement critiqué au congrès, qui doit voter ce budget ? Il l’est – d’ailleurs par de nombreux élus que l’on qualifierait ici d’ultralibéraux et qui, cette fois, mettent en avant l’intérêt national –, mais la contestation est loin d’être unanime. À la tête des parlementaires qui soutiennent l’initiative d’Obama, il y a d’ailleurs un républicain ! On ne peut pas séparer cette question d’enjeux industriels locaux. Dans les États américains, l’espace fait vivre des entreprises, tourner des usines... Tactiquement, la mise en avant par Obama du secteur privé après l’annonce de l’arrêt du programme Constellation, c’était bien vu. L’opposition républicaine a été désorientée – comment s’opposer à un projet encourageant l’entreprise ? – et ceux qui craignaient pour les emplois dans leur région ont en partie été rassurés.
ATK
dans ce contexte, quelles sont les chances d’un projet comme liberty, cet hybride de navette, et d’ariane 5 proposé par les industriels atK (américain) et astrium (européen) ? D’un côté, ATK essaie de sauver le maximum de ce qu’il a développé pour Constellation, et de l’autre, Astrium saisit une occasion de diversifier ses sources de revenus. Une vraie symbiose ! Je pense que pour un industriel européen la politique spatiale américaine présente actuellement de vraies opportunités. Obama a clairement annoncé qu’il souhaitait collaborer avec l’étranger, organiser les choses plutôt que les faire seul. Dans le passé, ce genre de discours n’a souvent été qu’un moyen d’aiguillonner les industriels américains. Mais cette fois, il est plus crédible. Le 8 février par exemple, les États-Unis ont signé avec la France un accord d’échanges d’informations pour la protection des satellites militaires. C’est très nouveau. Mais évidemment, si Liberty se fait, on peut imaginer qu’Astrium devra fabriquer son segment aux USA... Propos recueillis par David Fossé L’appel d’Obama au secteur privé a été entendu par Astrium. Associé à l’américain ATK, le constructeur européen propose à la Nasa de développer Liberty, une fusée qui associe un booster de la navette au corps principal d’Ariane 5.
Dossier historique ce numéro de 100 pages comprend aussi un guide et une carte complète, dépliable et détachable des constellations. Ce numéro n’est pas compris dans l’abonnement à Ciel & Espace.
PLANÉTOLOGIE
Mars, une terre
qui n’a pas grandi
Comparée à sa voisine la Terre, pourquoi Mars est-elle si petite ? Deux astronomes proposent une réponse : toute jeune, la planète rouge aurait migré dans une région du Système solaire dépourvue des matériaux nécessaires à sa croissance. Stéphane Fay
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La Terre
Illustrations : Nasa
Vénus
Mars
A
VEC un diamètre de plus de 6 000 km, Mars fait figure de poids plume. Comparée à la Terre et à Vénus, elle affiche un tour de taille inférieur de moitié. Et sa masse n’atteint que le dixième de celle de la Terre. Pourquoi notre voisine immédiate est-elle si petite ? La question taraude les spécialistes du Système solaire. D’autant que chaque fois qu’ils tentent d’y répondre, leurs modèles leur montrent que la planète rouge devrait être 3 à 10 fois plus grosse que sa taille actuelle. Or, voici que David Minton et Hal Levison, du Southwest Research Institute (Boulder, Colorado), proposent une solution à ce problème. D’après leurs simulations numériques, l’embryon de planète à l’origine de Mars se serait éloigné du Soleil pour se retrouver dans une zone dépourvue des matériaux nécessaires à sa croissance. Conséquence : la planète rouge serait restée toute petite. L’événement se passe dans la prime jeunesse du Système solaire, voici 4,5 milliards d’années. Dans le disque protoplanétaire, des grains de poussière se sont agglomérés pour constituer des corps compacts appelés planétésimaux. La taille de ces petits astres va de un à quelques dizaines de kilomètres. Certains d’entre eux se sont agrégés pour former des embryons de planètes circulant alors dans ce disque de planétésimaux. Pour leurs études, Minton et Levison ont postulé Ci-contre : l’embryon de planète à l’origine de Mars dans le disque de planétésimaux qui entourait le jeune Soleil, voici 4,5 milliards d’années. Ce corps se serait formé au niveau de l’orbite actuelle de la Terre, pour s’éloigner ensuite du Soleil.
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PLANÉTOLOGIE
Le modèle de Minton et Levison
FUTURE MARS 0,01 MT
SOLEIL
sence de migration. Car sinon, en restant à la même distance du Soleil, l’embryon de planète balaie toujours la même trajectoire et finit par rencontrer de moins en moins d’objets avec lesquels il fusionne pour grossir. Sa croissance est ainsi lente, mais peut durer longtemps. Rien de tel avec une migration. L’embryon de planète suit alors une trajectoire en spirale autour du Soleil, qui l’éloigne de l’étoile. Traversant de nouveaux espaces, il rencontre donc toujours d’autres planétésimaux sur son passage. Constamment bien “nourri”, sa masse croît très vite… mais pas indéfiniment. Car au fur et à mesure qu’il s’éloigne du Soleil, il circule sur des orbites de plus en plus larges et de moins en moins peuplées. Sa masse se stabilise alors. Quant à sa migration, elle s’arrête lorsque sa masse dépasse le double de celle de l’ensemble des planétésimaux qu’il disperse sur son passage. Il est alors si massif que les petits objets qui le percutent lui font maintenant le même effet qu’un moustique s’écrasant sur un pare-brise : il n’est pas dévié et se stabilise sur son orbite avec une masse constante. Il est alors devenu une planète ! Évidemment, on obtient le même résultat si l’embryon arrive dans une zone dépourvue de planétésimaux. Là encore, sa migration et sa croissance sont stoppées.
Une planète qui ne grossit pas
O.Hodasava/C&E
MARS 0,1 MT
En quelque 250 000 ans, l’embryon martien migre de sa position d’origine, 1 UA, vers sa place actuelle, à 1,5 UA de notre étoile. Dans le même temps, sa masse passe de 0,01 à 0,1 masse terrestre. La planète rouge ne grossira pas davantage car cet éloignement du Soleil l’a entraînée dans une région pauvre en planétésimaux.
que l’embryon martien s’est formé à environ 1 unité astronomique (UA), c’est-à-dire l’actuelle orbite de la Terre. Or, lorsque la masse de cet embryon devient 100 fois plus importante que celle d’un planétésimal moyen, il commence à s’éloigner du Soleil. Une migration qui s’explique par les différences de densité du disque de planétésimaux. “Les parties externes de ce disque sont moins peuplées que les régions internes, explique David Minton. Un objet isolé dans la zone externe aura tendance à se rapprocher du Soleil. À l’inverse, dans la partie interne, les nombreux
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objets de masse comparable tendent plutôt à se repousser, et les embryons ne peuvent alors migrer que vers l’extérieur.” Les simulations montrent que la migration d’un embryon planétaire, ainsi que sa croissance peuvent être très rapides. Ainsi, un corps de la taille de la Lune, dont la masse totale comporte le minimum de matière requis pour engendrer les planètes du Système solaire, s’éloignerait du Soleil de 4 UA par million d’années, tout en grossissant de 1 masse terrestre. Une croissance bien plus rapide que celle prédite en l’ab-
En simulant le devenir d’un embryon martien dont la masse est d’un dixième de celle de Mars, situé à 1 UA et immergé dans un disque de planétésimaux s’étendant de 0,9 à 1,8 UA, David Minton et Hal Levison parviennent ainsi à expliquer la masse de Mars et son emplacement actuel à 1,5 UA. Malgré son succès, leur modèle ne fait pas l’unanimité. “Il paraît un peu ad hoc, commente Tristan Guillot, de l’observatoire de la Côte d’Azur. Il suppose une structure d’un disque de planétésimaux avec les bonnes propriétés pour former une planète qui ne grossisse pas trop. Mais rien n’est dit de l’évolution globale du système, notamment de l’influence de Jupiter et de Saturne, dont tiennent compte d’autres modèles de formation de Mars.” Même son de cloche chez François Forget, de l’Institut Pierre Simon Laplace (Paris) : “C’est un article intéressant sur un sujet énigmatique et passionnant, mais il existe des scénarios alternatifs peutêtre plus convaincants, tenant entre autres compte de la migration de Jupiter.” Difficile de trancher tant le sujet semble complexe. D’ailleurs on peut se deman-
Courtesy D.Minton
Personnalisez
David Minton travaille sur la formation du Système solaire au Southwest Research Institute (Colorado). Ses modélisations, réalisées avec Hal Levison, expliquent le mystère de la petite taille de Mars.
En migrant, Mars aurait empêché la Terre et Vénus de faire de même, leur permettant ainsi de grandir
der pourquoi l’influence de la migration des planètes de type terrestre sur la taille de guêpe de Mars semble avoir été ignorée dans le débat jusqu’à présent. À cela, deux raisons. La première tient à la puissance de calcul des ordinateurs. Au tout début du Système solaire, le disque protoplanétaire est principalement composé d’une myriade de planétésimaux de moins de 100 km de diamètre. Or, tenir compte de la présence et de l’interaction de tous ces petits corps autour du Soleil est impossible. Généralement, on ne considère donc que les plus gros d’entre eux. Comme la migration d’un embryon de planète de type terrestre ne commence que lorsque ce dernier est 100 fois plus gros qu’un planétésimal moyen, négliger les plus petits revient à négliger cette migration. Pour résoudre ce problème, les deux chercheurs ont supposé que les planétésimaux interagissaient avec les embryons planétaires, mais pas entre eux. Ceci limite ainsi considérablement les interactions entre les corps du disque protoplanétaire et donc les calculs. Une seconde raison, théorique cette fois, concerne l’hypothèse que tous les embryons planétaires se créent simultanément. “C’est ce que suppose le modèle standard de formation des planètes. Mais, dans ce cas, le disque est trop peuplé. Les embryons sont bousculés à droite, à gauche, mais ne migrent pas”, indique David Minton. Ils sont un peu comme des autos tamponneuses serrées dans un petit espace. Les astronomes ont donc supposé que les embryons se forment d’abord dans les régions internes du disque protoplanétaire, aux environs de 1 UA. Lorsqu’ils atteignent une masse suffisante, ils commencent alors leur migration comme des autos tamponneuses libres de filer sur un manège sans bord. C’est ce qui se serait produit dans le cas de Mars. Et cela n’aura pas été sans conséquence ! En migrant, Mars a en quelque sorte semé le désordre dans le disque de planétésimaux et empêché d’autres embryons de migrer. C’est ainsi que ceux qui sont à l’origine de Vénus et de la Terre seraient sagement restés près du Soleil, grossissant lentement mais longuement, jusqu’à devenir bien plus gros que Mars. En perturbant les planétésimaux à l’intérieur de son orbite, Mars aurait également pu contribuer à l’intense bombardement météoritique qui s’est produit peu de temps après la formation du Système solaire. Les deux chercheurs ont d’ailleurs baptisé ces cailloux envoyés par la planète rouge du nom poétique de Marstinis…
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COSMOLOGIE
42 galaxies votent
pour une gravitation modifiée A-t-on vraiment besoin de matière noire pour expliquer l’étrange façon dont tournent les galaxies ? Pas selon l’astrophysicien Stacy McGaugh. Sa dernière étude confirme qu’une modification subtile des lois de Newton, proposée par la théorie Mond, y parvient bien mieux. David Fossé
L
ES galaxies obéissent-elles vraiment à la gravitation ? Cette loi que l’on dit universelle s’applique-t-elle partout, du grain de sable à l’Univers tout entier, sous la forme énoncée par Newton en 1687 et généralisée par Einstein en 1915 ? Si la majorité des astrophysiciens en sont persuadés, l’Américain Stacy McGaugh, lui, n’en est pas si sûr… Cet universitaire du Maryland vient de montrer que quarantedeux galaxies, dont les caractéristiques physiques sont bien connues, obéissaient au contraire à une autre règle ! Adressant un beau pied de nez à la communauté scientifique, ces galaxies tournent sur elles-mêmes en se soumettant scrupuleusement à une physique dissidente : la théorie Mond (1). “Mond est une modification des lois de la dynamique valable aux très faibles accélérations”, explique Stacy McGaugh. Proposée en 1983 par l’astrophysicien Moti Milgrom, elle postule que, pour une accélération gravitationnelle inférieure à 1,2.10-10 m.s-2 (cent milliards de fois plus faible que celle que nous ressentons sur Terre), la force de gravitation décroît plus lentement avec la distance que dans la loi de Newton (2). À l’échelle d’une galaxie, Mond permet de se passer complètement de la matière noire — cette masse invisible imaginée pour expliquer la rotation trop rapide des galaxies, mise en évidence par l’Américaine Vera Rubin en 1975. Du coup, a-t-on toujours besoin d’une nouvelle forme de matière dans l’Univers ? “Stacy McGaugh présente en fait une version À écouter sur www.cieletespaceradio.fr/avr.706
La théorie Mond avec Jean-Marc Bonnet-Bidaud
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Messier 63, dans la constellation des Chiens de Chasse, est l’une des 42 galaxies étudiées par l’astrophysicien américain Stacy McGaugh (cicontre) et dont la rotation s’explique mieux dans le cadre de la théorie Mond qu’en présence de matière noire.
Courtesy Stacy McGaugh
ces galaxies situées aux quatre coins du ciel possèdent des quantités de matière noire différentes, certes, mais suffisamment accordées tout de même pour mimer un comportement collectif ! Inutile de dire qu’un tel
R.Jay Gabany/C&E photos
plus précise et encore plus convaincante d’une loi bien connue, la loi de Tully-Fisher pour les baryons”, note Françoise Combes, de l’observatoire de Paris. En 1977, Brent Tully et Richard Fisher remarquent que la luminosité et la vitesse de rotation maximale d’une galaxie spirale sont liées. Étendue depuis à toutes les formes de rayonnement de la matière ordinaire (baryons), cette relation n’a cessé d’être confortée : plus une galaxie possède de matière (plus elle est massive), plus elle tourne vite. Sauf que, pour les quarante-deux galaxies de McGaugh, la relation est plus précise : chacune tourne exactement comme le prédit la loi de gravitation modifiée de Mond ! Plus troublant encore, le modèle de matière noire le plus en vogue, lui, ne parvient pas à reproduire les observations. Pour qu’il y arrive, il faudrait que
ajustement du comportement des galaxies est “extrêmement peu probable”, comme le souligne Benoît Famaey, de l’observatoire de Strasbourg. Malgré cela, les astronomes ne sont pas près d’abandonner l’idée de la matière noire. “La gravité modifiée fonctionne bien à l’échelle des galaxies, mais elle peine à expliquer la dynamique des amas de galaxies”, prévient Françoise Combes. Et à l’échelle de l’Univers entier, c’est encore pis. Mond ne permet pas d’expliquer la formation des grandes structures et des premières galaxies alors que dans ce domaine, le modèle de la matière noire froide excelle. Comment trancher ? “Il y a beaucoup d’expériences en cours qui sont potentiellement capables de découvrir des wimps, ces particules de matière noire froide que tout le monde cherche, répond Stacy McGaugh (voir encadré). Personnellement, je pousserai un énorme soupir de soulagement si ces expériences atteignent leur but. Je saurai alors que la matière noire existe et il s’agira de trouver, dans ce contexte, une explication au phénomène que j’observe.” Et si ces expériences échouent ? “On peut craindre que la recherche de la matière noire devienne comme celle du mouvement perpétuel.” Une solution toujours à portée de main, mais qui nous échappe toujours !
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(1) Acronyme de Modified newtonian dynamics. (2) Elle décroît en proportion inverse du carré de la distance dans la loi du Newton, seulement en proportion de l’inverse de la distance dans Mond.
Wimps : la chasse bat son plein w
Qu’elles s’appellent Dama, Xenon, Anais ou Newage, de nombreuses expériences sont sur la piste de la matière noire. “Leur principe consiste à enregistrer l’impact d’une particule de matière noire sur un matériau donné, explique Benoît Famaey. Généralement, il s’agit d’un cristal de germanium, ou parfois d’un gaz neutre liquide.” La traque, pour le moment sans résultat, est difficile. Car, comme leur nom l’indique, les wimps (1) sont par nature insaisissables. L’autre piste consiste à tenter de fabriquer de la matière noire dans un accélérateur. Les résultats du LHC sont attendus fébrilement ! (1) Acronyme de weakling interacting massive particule, particules massives qui interagissent faiblement.
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Dossier
La chimie Du ViVa démarre entre les é Les ingrédients du vivant se créent dans l'espace, entre les étoiles, même dans les régions les plus froides et les plus vides. C'est ce qu'ont découvert les astronomes au cours des dernières années. Si la vie a besoin des planètes pour apparaître, c'est bien l'Univers le grand alchimiste qui en concocte les éléments. Une aventure entamée voici des milliards d'années, dont les chercheurs retracent pas à pas les épisodes.
Des molécules complexes sont façonnées dans le milieu interstellaire. Elles se retrouvent ensuite au cœur des disques entourant les étoiles naissantes, puis, sur les comètes et astéroïdes et enfin, sur les planètes.
Dossier réalisé par Émilie Martin
Les alchimies universelles p. 42 38
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Louis d’hendecourt : “La vie est rare” p. 45
Des nuages moléculaires en laboratoire p. 47
Nasa/JPl-Caltech - O.Hodasava/C&E Photos
nt toiles
“H
IER, ceux qui cherchaient des molécules complexes dans le milieu interstellaire étaient taxés de rêveurs. La communauté scientifique pensait que seules des réactions très simples y avaient cours. Aujourd’hui, les mêmes chercheurs sont pris très au sérieux, car nous savons qu’une chimie sophistiquée est à l’œuvre entre les étoiles.” Frédéric Gueth, de l’Iram (1), l’assure : c’est dans l’espace qu’il faut chercher les origines moléculaires de la chimie du vivant. Or,
jusqu’à il y a encore dix ans, on n’imaginait pas que les briques élémentaires de la vie puissent être façonnées ailleurs que sur les planètes ou dans les disques protoplanétaires. L’une des découvertes qui illustrent le mieux ce changement de paradigme date de 2008. Une équipe internationale, dont l’Iram est partie prenante, détecte une molécule de sucre, le glycolaldéhyde, dans un nuage moléculaire chaud — vaste territoire où se forment des étoiles —, immatriculé G31.41+0.31 et situé à 26 000 années-lumière de la Terre (2). Or, le glycolaldéhyde est un précurseur du ribose, composant des molécules d’ADN et d’ARN, supports du code génétique du vivant. En mars 2010, le satellite européen herschel enfonce le clou. L’observatoire spatial identifie toute une liste de molécules complexes au cœur de la nébuleuse d’Orion : du formaldéhyde, du méthanol, de l’oxyde de soufre… Toutes avaient déjà été détectées, mais en les dépistant dès les premières semaines de sa mission, herschel a montré qu’elles sont très courantes dans la Galaxie. Si les chercheurs ont longtemps refusé de croire que des molécules clés pour l’apparition de la vie étaient fabriquées dans le milieu interstellaire, c’est parce qu’il y règne un vide quasi absolu. Il y a, dans ces cocons de gaz éthérés, 100 milliards de milliards de fois moins d’atomes au centimètre cube que sur Terre. “Sur des échelles de temps astronomiques, ils finissent par se rencontrer, mais il fait si froid (– 250 °C !) que les réactions entre eux sont peu efficaces”, explique André Canosa, du laboratoire d’astrochimie de Rennes. Difficile dans ces conditions d’élaborer des structures moléculaires complexes.
Des molécules pistées en radio Ces structures existent pourtant. Les astrochimistes en ont pris conscience dans les années 1960, grâce au développement des instruments sensibles aux ondes radio. “Nous avons détecté de l’hydroxyle (OH) en 1963, l’ammoniac et l’eau en 1968”, se souvient Pierre Encrenaz, de l’observatoire de Paris-Meudon et spécialiste d’astrochimie.
À voir sur www.cieletespace.fr Les premières antennes du radiotélescope Alma sur : www.cieletespace.fr/node/6858
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Une vidéo à regarder sur Internet
Une présentation du projet Alma (en anglais) sur : www.eso.org/public/videos/almatrailer2009
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Dossier
Acides aminés : molécules complexes constituant les protéines.
ADN (acide désoxyribonucléique) : molécule présente dans les cellules des organismes vivants, qui renferme le code génétique.
Protéines : molécules présentes dans tous les organismes vivants. Elles sont composées de chaînes d’acides aminés et assurent un rôle essentiel dans le fonctionnement de la cellule. Radicaux libres : ce sont des molécules à qui il manque un ou plusieurs atomes.
Courtesy S.Guilloteau
Unité astronomique (ou UA) : unité équivalant à la distance moyenne Terre-Soleil, soit 150 millions de kilomètres.
Astronome à l’observatoire de Bordeaux et directeur du programme national “Physique chimie du milieu interstellaire”, Stéphane Guilloteau compte parmi les astrochimistes français. Les radiotélescopes millimétriques et submillimétriques du plateau de Bure, dans les Alpes, détectent les molécules complexes cachées dans l'espace.
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une avancée majeure au milieu des années 1980 en comprenant que la plupart des réactions entre atomes ont lieu par l’entremise d’acteurs insoupçonnés : les grains interstellaires. Dès cette période, plusieurs laboratoires à travers le monde ont mis en route des simulations faisant intervenir ces grains solides que l’on nomme aussi des “surfaces”. Soudain, ça marchait nettement mieux : on parvenait à reproduire beaucoup plus de molécules !” Sorte de paillettes de la taille du micron constituées de glace, de silicates ou de carbone, les grains jouent un rôle essentiel à la formation des molécules. Omniprésents dans le milieu interstellaire, ils permettent d’absorber l’énergie dite “de liaison” libérée lorsque deux atomes se combinent. Si elle n’était pas évacuée de la sorte, cette énergie casserait la plupart des molécules nouvellement créées. “Particulièrement fragile, le dihydrogène (H2), par exemple, ne pourrait absolument pas se former sans la surface des grains”, révèle Stéphane Guilloteau, du laboratoire d’astrophysique de Bordeaux.
agents de rencontres Les précieuses paillettes cosmiques ont d’autres bienfaits. Immenses parmi les entités minuscules que sont les atomes et les molécules, elles offrent à ces derniers un rempart contre les rayonnements destructeurs. Elles font par ailleurs office de catalyseur : ultrafroides, elles attirent la “foule” alentour par condensation de sorte que P.Henarejos/C&E Photos
GLOSSAIRE
Dans les années 1980, une véritable révolution s’opère avec la mise en service du radiotélescope de 30 m de l’Iram. Avec cette antenne, la liste des molécules interstellaires observées s’allonge considérablement. À la même époque, cette fois à partir d’observations en infrarouge, Alain Léger et Jean-Loup Puget détectent des molécules particulièrement sophistiquées : des hydrocarbures polycycliques aromatiques (PAh) tels que le coronène ou le pyrène. Comment ces longues chaînes d’atomes parviennentelles à se souder dans des environnements si pauvres et si froids ? La réponse émanera des laboratoires. “Dès les années 1970, nous avons tenté de reproduire les molécules observées [voir article p. 47]. Or, pour certaines, l’exercice s’est révélé d’autant plus aisé que la température était basse, raconte André Canosa. Pour une raison encore mal connue, le froid extrême facilite certaines réactions. Ce qui allait à l’encontre de nos idées reçues.” Les équipes comprennent aussi que beaucoup de collisions ont lieu dans des zones un peu plus chaudes (– 100 °C) grâce au rayonnement ultraviolet d’étoiles massives proches. Celui-ci casse les molécules simples et crée des radicaux libres (voir glossaire), ce qui favorise les associations. “Mais malgré les tentatives, un grand nombre de molécules nous résistaient : impossible de les reproduire théoriquement ou en laboratoire, se souvient Louis d’hendecourt, de l’IAS (3). Nous avons alors fait
Les molécules pour espionner l’hydrogène w
Pourquoi, depuis des décennies, des centaines de chercheurs s’échinent-ils à traquer des molécules dans l’espace ? Pour connaître le niveau de complexité de la chimie interstellaire, certes, mais pas seulement. Les molécules leur servent avant tout à étudier la répartition de la matière, composée en majorité de dihydrogène (H2). Car celui-ci est inaccessible à l’observation : il n’émet presque pas de rayonnement ! C’est donc d’après le rayonnement émis par d’autres molécules, plus bavardes, comme le monoxyde de carbone, la vapeur d’eau, l’ammoniac, etc. qu’ils pourront déduire de précieuses informations sur la température, la densité, la dynamique d’un nuage moléculaire ou d’un disque protoplanétaire.
Dr
Les molécules complexes émettent beaucoup plus de rayonnement que le dihydrogène, quasi indétectable. Plus “bavardes”, elles livrent des informations sur leur environnement.
violets. Mais, à quelques unités astronomiques de là, où la température tombe à – 100 °C, elles seront à l’abri, car les conditions sont semblables à celles rencontrées dans un nuage moléculaire”, précise Stéphane Guilloteau. À ceci près que la concentration de matière y est bien plus élevée ! Réunis en nombre, les grains vont s’agréger pour devenir planétésimaux. Ils se retrouveront au cœur des comètes et des astéroïdes qui, en tombant sur les planètes, les fourniront en glycolaldéhyde et autres matériaux “prébiotiques”,
indispensables à l’émergence de la vie. Ces sucres représentent-ils les réseaux les plus complexes que le milieu interstellaire soit capable de produire ? Probablement pas. “En laboratoire, à l’IAS ou au laboratoire Atomes et molécules en astrophysique de l’université de Cergy-Pontoise, par exemple, on parvient à créer des molécules aussi sophistiquées que des acides aminés”, indique Louis d’hendecourt. D’ailleurs, de nombreuses équipes cherchent activement à observer dans des Suite page 44 Nasa/JPl-Caltech
O.Hodasava pour Ciel & Espace
les rencontres sont grandement facilitées. Et partant, l’élaboration de molécules plus complexes. “En somme, les grains sont de véritables petits réacteurs chimiques contenant l’essentiel de la complexité moléculaire”, résume Louis d’hendecourt. Or, ce sont ces réacteurs qui, à l’heure où leur nuage moléculaire s’effondrera pour donner naissance à une étoile, se retrouveront enfouis dans un disque protoplanétaire. “Trop près de l’étoile en formation, les molécules complexes seront cassées par les ultra-
Des grains facilitent les réactions La combinaison d’atomes libère une énergie “de liaison”.
Cette énergie peut casser la molécule nouvellement créée. Le grain absorbe l’énergie de liaison et ce faisant, se réchauffe. Ainsi, la molécule reste intacte.
Grain
Paillettes de carbone ou de silicate omniprésentes dans le milieu interstellaire, les grains jouent un rôle primordial dans l’élaboration des molécules complexes.
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Les alchimies universelles La chimie complexe n’est pas l’apanage des planètes, loin de là ! Elle a lieu partout :
u La nébuleuse du Lagon Dans les pouponnières d’étoiles, comme la nébuleuse du Lagon (M8), les réactions chimiques sont stimulées par le rayonnement UV des étoiles jeunes. Ce même rayonnement peut avoir un effet destructeur sur les molécules, sauf si celles-ci sont à l’abri, autour des grains.
w Le nuage moléculaire
Barnard 68
Ce “trou” est en fait un vaste nuage moléculaire (nommé Barnard 68) qui bloque la lumière des étoiles de l’arrière-plan. Malgré le froid et le vide qui y règne, il abrite une chimie complexe.
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ESO/C&E Pho
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Nasa/ESA/C&E Photos
dans les nébuleuses, les nuages moléculaires, les comètes…
v Disque protoplanétaire
t La surface de Mars
Élaborées dans les nuages moléculaires, les molécules complexes se retrouvent au coeur de disques protoplanétaires tel que celui qui entoure l’étoile Bêta Pictoris. Enfouies dans l’épaisseur de ces structures de gaz et de poussière, elles sont à l’abri des rayonnements UV de l’étoile.
Ce n’est qu’à la surface des planètes que les molécules complexes apportées par le milieu interstellaire pourront être synthétisées pour donner la vie. Mars (le cratère Holden est ici photographié par MRO) a peutêtre réuni dans un passé lointain les éléments clés indispensables à cette transformation. Elle est aujourd’hui inhospitalière, mais les traces d’une vie passée sont peut-être encore présentes...
A.Fujii/C&E Photos
Nasa/JPL/Univ.of Arizona/C&E Photos
tos ESO/C&E Pho
de Bêta Pictoris
v La comète
McNaught
Les grains, présents dans les disques protoplanétaires et porteurs de matériaux organiques complexes, s’agrègent entre eux pour former des planétésimaux, notamment des comètes. En tombant sur les planètes, elles leur apportent les briques élémentaires de la vie.
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Dossier un avant et un après-Alma, assure Frédéric Gueth. Avec ce radiotélescope, nous allons gagner un facteur 10 à 100 en résolution et en sensibilité par rapport à l’Iram. Nous ne nous contenterons plus de détecter des molécules complexes. Nous saurons les localiser précisément (sont-elles plutôt au bord ou au cœur d’un nuage moléculaire ?) et nous les suivrons à la trace dans leur migration au sein d’un disque protoplanétaire. Enfin, si des acides aminés simples, comme la glycine,
sont produits dans le milieu interstellaire, Alma les détectera.” À ce jour, nul ne pousse l’audace jusqu’à tenter d’y dénicher des acides aminés plus complexes encore. Mais qui sait ? Si Alma fait bonne récolte, il y aura peut-être des rêveurs pour se lancer dans la quête.
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(1) Iram : Institut de radioastronomie millimétrique. (2) Le glycolaldéhyde avait déjà été détecté quelques années auparavant, mais dans le centre galactique, une région aux conditions extrêmes, peu représentative de l’ensemble du milieu interstellaire. (3) IAS : Institut d’astrophysique spatiale, à Orsay (Essonne).
Le réseau d’antennes Alma va sonder l’univers dans le domaine des ondes radio millimétriques. Son excellente résolution permettra de cartographier les molécules complexes du milieu interstellaire.
univers jeune, chimie exotique w
Un grand nombre de molécules sont incapables de se former sans l’intermédiaire de grains. C’est le cas notamment de celle qui compose 75 % de la masse visible de l’Univers : le dihydrogène (H2), ou hydrogène moléculaire. Les grains, entremetteurs indispensables, formés au cœur des étoiles, ne sont apparus qu’après l’explosion des premières supernovae. Pourtant, l’hydrogène moléculaire a précédé la formation des premières étoiles. Comment expliquer ce paradoxe ? “La question
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des premières réactions chimiques est épineuse, admet Stéphane Guilloteau. Il est possible que la première génération d’étoiles se soit formée avec de l’hydrogène non pas moléculaire, mais atomique, mais on ne sait pas par quel processus. Ces étoiles, véritables monstres, ont explosé très rapidement, en quelques centaines de milliers d’années, de sorte que la chimie “classique” que l’on observe dans l’Univers actuel a rapidement supplanté la chimie fort exotique des premiers temps.”
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nuages moléculaires Suite de la page 41 le plus simple d’entre eux : la glycine. Leur quête n’a pas encore abouti. Mais elle se heurte aux limites techniques des instruments dont ils disposent. Celles-ci vont bientôt être repoussées par le nouveau géant de l’astronomie radio actuellement en construction dans le désert chilien d’Atacama : Alma (Atacama Large Millimeter Array). “En astrochimie, il y aura tout simplement
Louis d’Hendecourt, astrochimiste
“malgré les précieux ingrédients fabriqués dans l’espace, la vie est rare” L’univers fabrique les molécules nécessaires au vivant. Mais cette condition première à l’apparition de la vie est loin d’être la seule. l’enchaînement subtil qui a mené au développement de la vie sur notre planète reste encore à décrypter. Une recette que les exobiologistes, comme louis d’Hendecourt, reconstituent patiemment, étape après étape.
E milieu interstellaire produirait non seulement des molécules complexes, mais aussi une propriété indispensable au développement de la vie : l’homochiralité. De quoi s’agit-il ? Dans la nature, certaines molécules existent sous deux formes géométriques, images l’une de l’autre dans un miroir — à l’instar de nos deux mains. Ces molécules sont dites chirales (du grec kheir, main), et les deux formes existantes sont baptisées “gauche” et “droite”. Or, sur Terre, le vivant n’utilise que la forme “gauche”, et la vie est dite “homochirale”. Deux hypothèses s’affrontent pour expliquer l’origine de cette propriété : soit l’homochiralité est apparue au cours de l’évolution, à partir d’un mélange contenant autant de formes droite que de formes gauche ; soit
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elle s’est imposée en amont, dans le milieu interstellaire. Louis d’hendecourt, du laboratoire Astrochimie et origines de l’IAS (1), son collègue Laurent Nahon et son étudiant Pierre de Marcellus viennent de réaliser une expérience qui étaye sérieusement le second scénario. Ciel & Espace : Selon vous, l’asymétrie chirale des molécules du vivant a une origine cosmique. Pouvez-vous décrire l’expérience qui a mené à ce résultat ? Louis d’Hendecourt : Nous avons éclairé un analogue de glace interstellaire, synthétisé en laboratoire (voir article p. 47), avec le synchrotron Soleil (2). Cet accélérateur de particules produit un rayonnement ultraviolet dit “polarisé circulairement”. Ce rayonnement
imite celui existant dans les régions de formation d’étoiles massives, similaires à celles qui ont vu naître le Soleil. De nombreuses poussières sont alignées sur le champ magnétique de ces étoiles. Ces poussières, dont la forme est irrégulière, renvoient de la lumière polarisée circulairement. Il s’agit, en quelque sorte, d’une lumière dont le champ électrique tourne dans un sens ou dans l’autre. Dans certaines régions de l’espace, seul un sens domine. Une théorie suggère que les molécules exposées à cette lumière “impriment” cette rotation. Ce qui a pour effet de favoriser la synthèse d’une forme chirale par rapport à l’autre. Or, nous avons justement obtenu un acide aminé protéique dont l’une des deux formes chirales domine légèrement, ce qui
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Courtesy l.d’Hendecourt
Au laboratoire “Astrochimie et origines” de l’Institut d’astrophysique spatiale, les expériences de Louis d’Hendecourt et de son équipe montrent que des propriétés indispensables au développement de la vie sur les planètes sont créées dans le milieu interstellaire.
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confirme la théorie. Il nous a fallu près de dix ans d’efforts pour aboutir à ce résultat. C&E : Les molécules qui n’auraient pas été ainsi “illuminées” par la lumière polarisée peuvent-elles tout de même aboutir à la vie ? L. H. : Tout biologiste vous dira que l’homochiralité est fondamentale. Imaginez qu’un pays n’ait pas décidé du côté de la route sur lequel il faut conduire, ce serait une catastrophe ! Pour la vie, c’est pareil : elle a absolument besoin de l’homochiralité pour s’organiser. Sans ce phénomène, elle ne peut exister. Mais que l’on se rassure, les conditions qui favorisent cette homochiralité via la lumière polarisée circulairement sont probablement assez banales dans notre galaxie.
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Quels éléments clés doivent être réunis pour qu’émerge la vie ? Sans doute de l’eau liquide et des sources d’énergie. Les astrochimistes ne connaissent pas bien la recette. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont été réunis sur la Terre. Peut-être aussi sur Mars, lorsque son climat était très différent, il y a 4 milliards d’années.
C&E : En résumé, le milieu interstellaire crée non seulement les briques élémentaires de la vie, mais aussi le phénomène indispensable à son développement. Peut-on en conclure que la vie est banale dans l’Univers ? L. H. : hélas, non ! Le milieu interstellaire fournit les ingrédients de base : des molécules très complexes qui, de surcroît, selon le résultat de nos expériences, ont la bonne idée d’être solubles dans l’eau, et sans doute l’homochiralité. Mais les pla-
nètes doivent ensuite “transformer l’essai” en réunissant toutes les conditions nécessaires à l’émergence de la vie, notamment la présence d’eau liquide sur au moins un milliard d’années. Or, c’est loin d’être systématique ! Il n’y a qu’à observer le Système solaire pour se rendre compte à quel point, c’est difficile. Sur Vénus, l’eau s’est évaporée par emballement de l’effet de serre. Sur Mars, elle s’est échappée dans l’espace et/ou a gelé dans le soussol quand la planète a perdu son bouclier magnétique… En somme, malgré les précieux ingrédients élaborés dans le milieu interstellaire, la vie est probablement rare dans l’Univers car l’évolution planétaire est très contraignante.
C&E : Si la vie est si rare, c’est sans doute parce que le processus chimique qui l’a fait naître est extrêmement complexe. Comment décrypter cette subtile recette ? L. H. : Il faut poursuivre l’expérience de Stanley Miller. En 1953, ce chercheur de l’université de Chicago, sous le conseil d’harold Urey, a mélangé de l’eau à des gaz issus des volcans (tels que le méthane et l’ammoniac) et soumis cette “soupe primitive” à du rayonnement ultraviolet imitant des éclairs. Il a obtenu des acides aminés. Cette expérience clé n’a pas eu beaucoup de suite pratique pour tenter de percer le mystère de l’émergence de la vie. Or, il est important d’aller à l’étape suivante, de comprendre comment ces acides aminés se combinent pour donner la vie même dans son expression la plus simple, c’est-à-dire une molécule autoréplicative. Comme on ne peut pas attendre 100 millions d’années que ces réactions se mettent en place, il faut trouver des astuces pour accélérer l’évolution : augmenter un peu la température, utiliser un catalyseur… Bref, il reste encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine !
ils créent des nuages moléculaires en laboratoire Les distances sont trop grandes et les instruments encore trop limités pour saisir toute la complexité de la chimie interstellaire. Mais les chercheurs ont contourné le problème : ils fabriquent leurs propres nuages moléculaires en laboratoire. Pour cela, ils ont dû mettre au point d’ingénieux procédés.
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A danse qu’effectuent les molécules entre les étoiles est énigmatique. C’est à des années-lumière de nous, disséminées dans d’obscurs nuages de gaz et de poussières, qu’elles flirtent pour échanger leurs atomes et enfanter de complexes assemblages. Les surprendre est un art délicat. heureusement pour les astronomes qui s’emploient à pénétrer leur intimité, elles se trahissent constamment. Dès qu’elles changent d’état (si elles vibrent, si leur rotation ralentit ou accélère), elles émettent un rayonnement dans le domaine radio du spectre électromagnétique. Rayonnement capté par les antennes telles que celles de l’Iram, braquées vers le ciel. Chacune de ces molécules possède sa signature radio bien spécifique. Comment le sait-on ? Grâce aux expériences
menées en laboratoire. “Nous avons reconstitué certaines conditions physiques des nuages moléculaires, y avons injecté des molécules dont on soupçonnait l’existence dans le milieu interstellaire, puis avons enregistré leurs signatures spectrales respectives, explique André Canosa, du laboratoire d’astrochimie de Rennes. De cette manière, nous avons appris à reconnaître les molécules observées dans l’espace.” Ces expériences ont également été mises en place afin de répondre à d’autres questions cruciales : combien de Au laboratoire d’astrochimie de Rennes, André Canosa et son équipe simulent les réactions chimiques du milieu interstellaire “en phase gazeuse”, sans l’intervention des grains. Ici, un caisson dédié à l’étude des réactions entre atomes et molécules électriquement neutres est photographié.
Courtesy A.Canosa
C&E : Mais il existe vraisemblablement de très nombreuses planètes dans la Galaxie et dans l’Univers. Voilà qui multiplie les chances ! L. H. : Effectivement, 500 planètes ont été détectées depuis 1995 et on estime qu’elles se comptent par milliards. En outre, le milieu interstellaire fournit ses ingrédients précieux depuis des milliards d’années ! On pense que 5 à 6 milliards d’années après le big bang, suffisamment de générations de supernovae s’étaient succédé pour que les grains, essentiels à l’élaboration des molécules complexes, tout autant qu’à la formation de planètes, aient rempli le milieu interstellaire. Comme l’Univers a 13,7 milliards d’années, cela fait près de 8 à 9 milliards d’années que ce “seuil” a été atteint. Dès lors, on se rend compte que, si les planètes étaient réellement efficaces pour faire émerger la vie, celle-ci serait omniprésente dans notre galaxie, sous forme primitive ou évoluée. Or, comme le faisait remarquer Enrico Fermi en 1950, “personne” ne s’est encore manifesté et les preuves de l’existence de civilisation extraterrestres sont encore attendues.
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(1) IAS : Institut d’astrophysique spatiale, à Orsay (Essonne). (2) Situé à Saint-Aubin (Essonne).
À écouter sur www.cieletespaceradio.fr/avr.706
Faites le point sur la chimie du vivant avec louis d'Hendecourt
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Nasa/ESA/C&E Photos
La nébuleuse d’Orion (dont un champ détaillé est ici photographié par le télescope spatial Hubble) est l’une des plus célèbres usines chimiques de la Galaxie. Des centaines d’espèces moléculaires complexes y sont fabriquées en continu.
temps faut-il aux molécules pour se regrouper en structures complexes ? Quelles sont les sources de production et de destruction de ces molécules ? En d’autres termes : quelle est l’efficacité des réactions chimiques dans l’espace ? Bien sûr, “recréer” un nuage moléculaire sur Terre n’est pas chose aisée. Le défi consiste à obtenir des conditions de température extrêmes : – 250 °C. En France, deux laboratoires sont spécialisés en la matière: l’Institut des sciences moléculaires, à Bordeaux et le laboratoire d’astrochimie de Rennes. “Nous avons démarré dans les années 1970 en utilisant une technique, mise au point en aéronautique au laboratoire d’aérothermie de Meudon et consistant à simuler l’entrée d’une fusée dans l’atmosphère, raconte André Canosa. Ce système permettait de refroidir considérablement le gaz. Mais il engendrait des problèmes de condensation du gaz sur les parois, ce qui faussait les résultats. L’équipe a donc modifié son approche en utilisant la technique (purement française !) des tuyères
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de Laval. Comparables aux pots d’échappement de la navette spatiale, ces tuyères, sorte d’entonnoirs, font circuler le gaz dans un goulot d’étranglement. À la sortie de ce “col”, le gaz, qui a subi une expansion brutale, est refroidi à – 250 °C et “guidé” de sorte qu’il ne se dépose pas sur les parois. Les chercheurs ont dû relever un autre défi : accélérer le temps. Pas question d’attendre des millions d’années que les réactions aient lieu… ni même des heures ! “Les écoulements que nous créons sont extrêmement fugaces. Le nuage moléculaire artificiel qu’ils produisent ne peut subsister que quelques millisecondes avant d’être ‘pollué’ par le milieu ambiant”, poursuit André Canosa. Pour pouvoir observer des réactions dans ce laps de temps record, les chercheurs du laboratoire de Rennes utilisent une astuce : ils augmentent considérablement la concentration de molécules. La pression qui règne au sein de ces nuages artificiels n’est donc pas 100 milliards de milliards de fois moindre que la pression terrestre, comme c’est le
cas dans un “vrai” nuage, mais seulement 10 000 fois moindre. La recette, fort bien maîtrisée, permet aux astrochimistes d’observer, en un éclair, comment s’arrangent entre elles les molécules à l’état gazeux. Mais pour embrasser l’ensemble des réactions chimiques qui se trament entre les étoiles, ce n’est pas suffisant. Car celles qui engendrent des molécules les plus complexes ont lieu sur de minuscules grains glacés, omniprésents dans le gaz interstellaire (lire article p. 39). Cerner précisément les mécanismes intervenant dans cette “phase solide” est donc essentiel. Les chercheurs, notamment ceux de l’équipe Astrochimie et origines de l’IAS, du Lisa (1) ou du Piim (2), s’emploient à les reproduire en laboratoire depuis les années 1980. Comment ? “C’est assez simple Nous injectons un mélange gazeux (composé d’eau, de méthanol, d’ammoniac, de gaz carbonique…) sur une surface refroidie à – 250 °C, explique Louis d’hendecourt. Nous obtenons ainsi nos fameux grains interstellaires.” De microscopiques boules de neige sale, que l’on expose ensuite à un flux de rayonnements ultraviolets beaucoup plus intense que celui émis par une étoile. “Ce flux très intense nous permet d’accélérer le taux des réactions, et donc le temps, précise le chercheur. On laisse l’ensemble agir pendant 24 à 48 heures, soit l’équivalent d’environ 100 000 ans dans le milieu interstellaire. L’échantillon est réchauffé ensuite à température ambiante. L’analyse du solide résiduel donne toujours le même résultat : un résidu organique complexe.” Récemment, par exemple, les équipes du PIIM et de l’IAS ont obtenu de l’aminoacétonitrile, un précurseur de la glycine, dans ces simulations. Voilà qui renforce les observations et prouve une fois de plus que la danse des molécules entre les étoiles façonne très certainement les briques à la base de toute vie.
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(1) Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (LISA), de l’université de Créteil. (2) Laboratoire de Physique des interactions ioniques et moléculaires, de l’université de Marseille
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Une vidéo à voir sur Internet
“Origine de la vie”, une conférence de louis d’Hendecourt sur : http://goo.gl/7Z76k
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TRENTE ANS DE NAVETTES SPATIALES
Les navettes spatiales de la Nasa ont commencé leur carrière avec l’envol de Columbia, le 12 avril 1981. Aux commandes, John Young (qui a marché sur la Lune) et Robert Crippen. Cet “avion spatial” de 104 tonnes a révolutionné le vol spatial
habité : confortable et spacieux, il a aussi été le premier astronef réutilisable. Hélas, deux de ses 133 missions se sont terminées tragiquement avec la perte de 14 astronautes (STS-51-L-Challenger et STS-107-Columbia). Photos Nasa/C&E Photos STS-29
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LE PREMIER COSMONAUTE DE L’HUMANITÉ Le 12 avril 1961, Youri Gagarine subit les derniers examens médicaux. En compagnie de sa doublure, Herman Titov, il s’installe dans le bus qui l’amène là où se dresse la fusée conçue par Sergueï Korolev, grimpe dans la capsule Vostok, et décolle. Un tour de Terre plus tard, il est devenu le héros d’un pays, l’icône d’un système, et l’emblème de toute une génération.
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Il y a 50 ans, le 12 avril 1961 , un jeune Russe de 27 ans effectuait en 108 minutes un premier tour de Terre à bord du vaisseau Vostok. Si tout a été dit sur ce vol historique, le premier cosmonaute de l’humanité est longtemps resté une icône. Qui était vraiment Youri Gagarine ? Les archives et ceux qui l’ont connu parlent…
un homme “comme nous”
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sourire aux lèvres, est propulsé si vite et si loin qu’il fait en 108 minutes le tour de la Terre ! Cette histoire, digne d’un conte russe, fut racontée par le héros lui-même, dès le lendemain du vol. Humain et précis, ce récit de voyage, qui fut caché pendant trente ans, dépouillait le héros “de la fête de l’ascension (1)” des cordons, insignes et croix d’honneur auxquels la propagande soviétique allait le suspendre, puis le clouer. Il n’est pas rare, dans les brocantes de la Russie postcommuniste, de dénicher un vase, un verre ou une assiette sur laquelle le visage solaire du premier explorateur cosmique a été sérigraphié. Au plus fort de sa gloire, le portrait de Gagarine s’incrustait au fond des montres, dans les boîtes de chocolat, et même sur les tapis à l’extrême-orient de l’empire.
Photos : co
E 27 mars 1968, à 10 h 31, le “Cèdre” s’est abattu dans une forêt proche de Moscou. Une forêt de bouleaux dont le MIG-15 biplace, occupé par Youri Gagarine et son instructeur Vladimir Serioguine, a écimé les têtes avant de se fragmenter en multiples morceaux dans une épaisse couche de neige. Ce jour-là, le ciel est gris, plombé par des nuages bas, et quelques heures après l’arrivée des équipes de secours, dans un “pays où les avions ne tombent jamais”, force est de reconnaître que les pilotes n’ont pas survécu. À 34 ans, le premier cosmonaute de l’humanité vient de rejoindre le ciel à la vitesse d’une étoile filante… “Cèdre” est le nom de code d’un inconnu de 27 ans qui, le 12 avril 1961, prend place au sommet d’un missile intercontinental et, le
Alain Cirou
Des millions de cartes postales, affiches, bustes célébraient le meilleur d’entre tous. Nach ! “Il est comme nous.” L’un de ses biographes, le Français Yves Gauthier (2) , explique : “Au fond, tout le monde se reconnaît dans ce gars aux traits avenants. Khrouchtchev voit en lui l’incarnation d’un grand succès technologique, la preuve vivante de la compétitivité du socialisme, donc un outil de propagande efficace. La nation y voit un motif de fierté. L’homme de la rue reconnaît en lui l’un des siens […] à la vue de son visage si russe et si sympathique, de sa bonhomie naturelle, de sa faculté de marier spontanément un discours politique stéréotypé avec un sens jovial de la répartie.” Démultipliée à l’infini, figée en icône par la propagande soviétique, l’image publique de Gagarine a gommé celle du vrai Youri. Youri, ou Youra, Youka, Yourachka, Yourtchenka, etc., un prénom russe aux multiples diminutifs affectueux. Mais qui était réellement Youri Gagarine ? Que savons-nous de cet homme dont le destin, littéralement “extraordinaire”, allait placer l’URSS au premier rang des puissances spatiales ? Comment et pourquoi estil mort ? Y a-t-il un mystère Gagarine ? Youri Gagarine est né le 9 mars 1934 à Gjatsk, dans la région de Smolensk. Sa mère travaille la terre au kolkhoze “Le travailleur de choc”. Son père Alexeï est menuisier charpentier, bâtisseur d’isbas. D’un naturel peu bavard, ce dernier met cependant un point d’honneur à expliquer à ses enfants —
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GAGARINE, CÔTÉ FAUCILLE Fils d’Anna et d’Alexeï Gagarine, le petit Youri connaît une enfance paysanne, en compagnie de ses deux frères et de sa sœur, dans l’isba familiale de Gjatsk, près de Smolensk. Chassée par les Allemands, la famille trouve refuge dans une galerie de terre. Le jeune Youri voit ses premiers avions passer dans le ciel et vaincre la barbarie.
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le petit Youri, Valentin, Boris et Zoïa — l’origine de leur nom : gagara, le grèbe, l’oiseau rieur des climats froids. L’époque est rude, la guerre contre les nazis terrorise les populations, mais les Gagarine croient en “la patrie socialiste” et éduquent leurs enfants dans cet idéal. Pour Youri, la rencontre avec les aviateurs qui survolent le village — ces “paysans du ciel” comme l’écrit Saint-Exupéry — est un coup de foudre immédiat. Le culte de la “machine à voler” et des explorations qu’elle permet de réaliser le fait rêver.
Ouvrier fondeur, puis pilote À 15 ans, après seulement six années d’école, il décide d’entrer dans un centre d’apprentissage de la métallurgie à Moscou, où vit son oncle. Encarté aux Jeunesses communistes, capitaine de son équipe de basket, Youri est un excellent camarade qui a facilement adopté la ville, le travail et la hiérarchie. Comme un alliage à mémoire de forme, il se coule dans le moule de l’idéologie soviétique qui idéalise ostensiblement l’image du travailleur au service de la nation. Il en sortira avec un certificat d’ouvrier fondeur et un droit d’admission à l’école industrielle de Saratov. Là, à 700 km au sud-est de Moscou, sur les rives de la Volga, Youri lit “en une nuit” le livre Hors de Terre du visionnaire russe
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GAGARINE, CÔTÉ MARTEAU Titulaire d’un certificat d’ouvrier fondeur décroché à Moscou, Youri Gagarine fait ses études à l’école industrielle de Saratov, ou il rédige un mémoire de métallo. Il s’inscrit aussi à l’aéroclub de la ville.
de l’espace Konstantin Tsiolkovski, mais aussi Jules Verne et Herbert Wells. Et à l’automne 1954, il est admis à l’aéroclub de la ville. Tandis qu’il rédige son mémoire de métallo — secteur prestigieux de l’économie soviétique et remarquable exemple de la culture d’apprentissage professionnel qui existe alors en URSS —, Youri peine à décrocher son diplôme de pilote. Sa taille de Petit Poucet, 1,59 m sous la toise, ne lui facilite guère l’accès aux commandes de vol. Et c’est un bon coussin, judicieusement placé sur le siège, qui lui ouvre la porte du ciel… Dans le pays de la planification et des prérogatives militaires, Youri Gagarine n’a pas le loisir de choisir entre fondeur et élève officier. L’aéroclub, qui recrute aussi pour l’armée de l’air, lui notifie son incorporation à l’École de l’air de Tchkalov. Gagarine sera donc pilote. Rien de surprenant pour un futur cosmonaute. Ce qui l’est plus, c’est que son expérience est assez limitée. Les examinateurs notent qu’au moment de sa sélection pour un voyage cosmique, il cumule en tout et pour tout 230 heures de vol à son actif ! Quasi rien… La raison en est simple : pilote de Mig 15, Youri a choisi d’être affecté… dans le Grand Nord. Plus exactement dans la région de Mourmansk, non loin de la frontière norvégienne. La nuit y est longue, le climat hostile, les aviateurs volent peu et s’ennuient. Gagarine n’est pas seul. Il a épousé Valentina, une jeune fille qui, la première, brossera les grands traits de son caractère : “Il avait le contact spontané, la capacité de s’adapter sans peine à n’importe quelle situation. En toute société, il se sentait comme un poisson dans l’eau.”
Un portrait psychologique partagé par tous ceux qui l’ont côtoyé de près. “Je n’ai jamais connu quelqu’un qui plaise autant à des gens différents”, écrit Volynov, l’un de ses condisciples à la Cité des étoiles. Et quand, début 1959, les Russes entreprennent une campagne de recrutement de cosmonautes dans les bases aériennes du pays, c’est tout naturellement que le jeune Gagarine, parmi 3 000 pilotes sélectionnés, apparaît dans la sélection finale des vingt retenus. “Des aigles, pas des dégonflés”, explique alors le constructeur général, Sergueï Korolev. “Poekhali” ! C’est parti ; en route… Quelle que soit la traduction choisie, en ce fameux matin du 12 avril 1961, juché au sommet de la fusée qui s’élance vers le ciel, Gagarine est toujours un homme “comme les autres”. “Ainsi parlent en Russie le cocher, le livreur, le camionneur”, explique Yves Gauthier. Mieux : il a très bien dormi — “comme on me l’a appris” —, salué tout le monde, embrassé chaleureusement Sergueï Korolev, qui est livide — “Non, mais vous vous rendez compte… c’est lui qui me rassure” — et demandé à écouter un peu de musique pour patienter, alors que les ingénieurs s’activent à régler un problème d’étanchéité de la trappe du Vostok. Sa seule surprise, c’est quand l’un d’entre eux lui tend un papier et un crayon pour signer… un autographe ! Gagarine a été choisi quatre jours auparavant. Il a été préféré à sa doublure, Guerman Titov, que le père enseignant et le prénom, emprunté à La dame de pique de Pouchkine, disqualifiaient pour incarner la société soviétique. Youri, aux origines paysannes, est un ouvrier fondeur devenu aviateur. La faucille et le marteau unis en un seul homme ! Le
LE PETIT AIGLE Élève officier de l’armée de l’Air, Youri rencontre Valentina Goriatcheva. Il l’épouse et demande son affectation de pilote dans le Grand Nord, près de la frontière norvégienne. Il vole peu, s’ennuie et répond à la campagne de recrutement conduite par les autorités soviétiques dans les bases aériennes pour recruter de futurs cosmonautes. Fin 1959, 20 sur 3000 sont sélectionnés. La “promotion Gagarine” débute l’entraînement.
symbole est trop beau. Mieux, il est consensuel. À la Cité des étoiles, où la compétition s’exerçait pleinement entre les candidats au premier vol, on avait organisé un “scrutin sondage” à bulletins secrets entre apprentis cosmonautes. Et Gagarine en était sorti vainqueur… “Il ne se mettait jamais dans le champ de vision de personne, mais on ne pouvait pas ne pas le voir”, expliquera son ami Alexei Leonov, premier piéton de l’espace.
Une chance sur deux… Inconscient, Gagarine ? Non, optimiste… Il ignore sans doute que le risque d’échec est proche de 54 % (estimation contemporaine), mais ne minimise pas le danger quand il écrit, la veille, à Valentina : “Il arrive parfois des choses qu’on ne prévoit pas, même sur le plancher des vaches. Si cela se produit, prends bien soin des fillettes.” Son vol, décrit dans les treize feuillets du rapport présenté devant la commission d’État, le 13 avril, dessine de ces 108 minutes le trajet d’un funambule sur un fil. L’orbite sur laquelle il est placé est plus haute que prévu : 370 km d’apogée, au lieu des 327 km visés. En cas de panne du système de rétrofreinage, il ne rentrerait pas “naturellement” sur Terre avant 50 jours. Ses réserves de vivres, d’air et d’électricité, ne sont que de 10 jours. Le coup de frein provoqué par la rétrofusée entraîne une défaillance de stabilité : le vaisseau se met à valser sur lui-même (de 30° à la seconde) et le module de service refuse de se séparer de la capsule du Vostok. Quand les liens se rompent, 8 minutes plus tard, le vaisseau oscille, plonge et brûle dans
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GAGARINE CÔTÉ COUR Alors que son “père cosmique”, Sergueï Korolev (ci-contre, à droite) reste dans l’ombre, Youri parcourt le monde pour recueillir les honneurs dus au premier cosmonaute de l’humanité. En compagnie de Nasser ou de Castro, il est aussi à l’aise qu’avec la foule de ses admirateurs. Sa seconde vie de cosmonaute, comme celle de Valentina Terechkova, consiste à symboliser les succès de l’URSS.
DISPARU EN PLEIN VOL Authentique symbole de la défunte Union soviétique, Youri Gagarine est mort bêtement le 27 mars 1968 dans le crash de son avion. Une chape de plomb pesa longtemps sur les circonstances de l’accident.
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l’atmosphère. L’air sent le roussi et la poussée dépasse les 10 g ! Gagarine voit trouble et se prépare à l’éjection. À 7 000 m, le couvercle de la trappe est expulsé, le siège éjecté, et Youri, qui évite de justesse l’eau de la Volga et un petit ravin, se pose dans les labours du village d’Ouzmorie. Un parachute faillit ne pas s’ouvrir. Il perd sa trousse de secours et manque de s’étouffer — le clapet d’arrivée d’air du scaphandre se bloque. Mais la chance sourit à l’audacieux, et le premier cosmonaute de l’humanité se pose sain et sauf devant une femme et sa fillette ébahie : “Je suis des vôtres, un Soviétique, n’ayez pas peur !” La première vie de Gagarine s’arrête là, après un vol épique dont les conditions seront gardées secrètes pendant des années. Personne ne saura qu’il s’est déroulé de façon automatique, que le cosmonaute n’était qu’un spectateur, pas un pilote, qu’il n’a pris aucune photo, rien enregistré, et qu’au retour, il s’est éjecté dans l’atmosphère, faute de système de rétrofreinage. Peu importe, l’exploit est accompli. Le premier homme à quitter le berceau de l’humanité est soviétique et les conditions importent peu. Gagarine le découvrira vite. Quand il revient à Moscou, il est accueilli par Khrouchtchev en personne, et ses parents sont là ! La capitale est pavoisée des couleurs de l’Union soviétique et la foule brandit des portraits de Lénine et de lui… Il est décoré de l’étoile d’or des héros de l’Union soviétique et nommé major. Au Kremlin, on porte des toasts au héros, et les honneurs pleuvent. “Tu sais, Valioucha, dira-t-il à sa femme, je ne m’attendais pas à tout ça. Je me disais : bon, je vais faire un tour dans l’espace, je vais revenir et puis voilà. Mais ça, vraiment, non.”
GAGARINE CÔTÉ JARDIN Youri est un père de famille attentionné qui vit, à la Cité des étoiles près de Moscou, avec sa femme et ses deux filles. Ingénieur, amoureux de la mécanique sous toutes ses formes, il tente de vivre “comme tout le monde”.
Et ce n’est que le début. Icône et meilleur ambassadeur de l’URSS, le cosmonaute n° 1 va parcourir en quelques mois une trentaine de pays. Il rentre à Moscou avec le béret de Fidel Castro sur la tête. Serre la main de Nasser. En Inde, il s’entretient longuement avec Nehru. À Londres, d’un geste fraternel, il salue le personnel de Buckingham Palace (qui l’applaudit longuement) avant de rencontrer la reine et le prince Charles. Seule la France le boude et, en septembre 1963, une poignée de sympathisants l’accueille au Bourget en entonnant Le chant du muguet. En compagnie de Maurice Thorez, il visite les banlieues rouges avant d’être, enfin, reconnu comme l’invité officiel du gouvernement.
La fin de l’insouciance “Il ne savait pas dire non”, explique sa femme Valentina. Non aux innombrables toasts portés à l’amitié entre les peuples, au rôle d’ambassadeur prestige de son pays, à celui de député du Soviet suprême, aux sollicitations des écoles, des travailleurs, de ses camarades. Chaque jour, il doit répondre à un sac plein de courrier. La tâche est lourde. D’autant que Youri Gagarine veut voler et participer activement à la course à la Lune. “Je ne veux pas devenir un monument vivant”, écrit-il. L’isba de son enfance comme son premier avion sont déjà au musée, mais Gagarine répète à l’envi cette phrase de Gogol, tirée de Tarass Boulba : “J’ai encore de la poudre dans mes poudrières.” Le Kremlin, qui lui a interdit de remonter dans un vaisseau spatial, change de secrétaire général au profit de Brejnev et, finalement, cède à sa demande : il est nommé chef adjoint
de la Cité des étoiles et reprend l’entraînement comme commandant de réserve du premier vaisseau Soyouz. Hélas, Korolev, avec qui Youri entretient des rapports filiaux profonds — “notre père cosmique” —, meurt sur la table d’opération le 12 janvier 1966. Et les préparatifs du Soyouz 1 sont bâclés. Son commandant, Vladimir Komarov, grand ami de Gagarine, est pris au piège du vaisseau le 23 avril : panneau solaire bloqué, système d’orientation en panne, et parachutes qui ne s’ouvrent pas. La mort de Komarov, dans le vaisseau qui explose et s’embrase au sol, éteint le sourire de Gagarine, qui pleure sans retenue. Une page se tourne. Celle de l’insouciance… En butte à la gestion de la gloire, aux jalousies, mais aussi à une furieuse envie de prendre une part active dans les vols spatiaux, la personnalité de Gagarine se complexifie. Ses biographes s’interrogent sur ses excès de vodka et ses infidélités supposées, et pointent du doigt, comme Yves Gauthier, “un conflit intérieur aigu”. Beaucoup pensent qu’il l’a dominé, et l’obtention de son diplôme d’ingénieur de l’Académie Zhoukovski en février 1968 semble leur donner raison. Youri a travaillé dur pour le décrocher, et sa soutenance sur la “stabilisation aérodynamique d’une navette spatiale en régime d’atterrissage” lui vaut les félicitations du jury. Reste à franchir la dernière épreuve afin de retrouver une carrière de pilote-cosmonaute : reprendre le manche d’un avion… Le 27 mars 1968, Youri est content. C’est son dernier vol accompagné. Le test ultime qui l’autorisera à prendre seul les commandes d’un Mig 17. De l’avis de ses proches, il n’a aucune intention de mettre fin à ses jours.
Son moniteur, Vladimir Serioguine, est une figure historique de l’aviation soviétique avec 4 000 heures de vol à son actif. Mais la météo est mauvaise. Surtout, l’avion de reconnaissance communique aux deux hommes des données erronées qui situent le seuil nuageux à 900 m du sol, alors qu’il oscille entre 350 et 450 m. La commission d’enquête découvrira une panne de l’altimètre radio au sol, un défaut de l’altimètre de bord qui leur indiquait une position supérieure à la hauteur réelle de l’appareil d’au moins 300 m, et, circonstances aggravantes, la présence dans un périmètre proche de quatre avions en exercice dont les sillages tourbillonnaires ont pu déstabiliser le vol de Gagarine. Pour son ami cosmonaute, Sergueï Leonov, Youri est mort “bêtement”, victime d’un matériel défectueux, de données fausses et d’une totale incurie de la gestion des vols. “Il leur a manqué 2 secondes” pour redresser l’appareil au sortir d’une vrille, eux qui pensaient que le sol se situait… 500 m plus bas. Ce matin-là, Youri, qui avait oublié son laissez-passer, était revenu chez lui pour le prendre. Un signe funeste pour les Russes superstitieux, dont la seule façon d’annuler le sort est de tirer la langue à sa propre image dans un miroir. Nach ! Comme nous… Mais depuis le 12 avril 1961 et un petit tour de Terre, Youri Gagarine avait définitivement cessé d’être comme tout le monde.
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(1) Jeannette Vermeersch, compagne de Maurice Thorez. (2) Gagarine, ou le rêve russe de l’espace, chez Flammarion.
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Partez sur les traces de Youri Gagarine guidé par Jacques Villain
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exobiologie
La zone habitable fait débat
Conçue pour aider la recherche de vie extraterrestre, la notion de zone habitable est-elle fiable ? Malgré des critères solides, cette région de l’espace qui entoure chaque étoile peut abriter des planètes aux conditions bien différentes, voire extrêmes. Sa définition est à revoir, considèrent certains astronomes.
Raphaëlle Tilliette
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Le concept de zone habitable permet de cadrer la recherche d’une exoplanète similaire à la Terre (ici, une vue d’artiste du système de l’étoile Gliese 667).
“L
ES chances de vie sur cette planète sont de 100 %.” Le 29 septembre 2010, sur le site Discovery News, Steven Vogt (université de Californie à Santa Cruz) ne va pas par quatre chemins pour “vendre” sa planète Gliese 581g. Selon lui, le monde qu’il aurait découvert à 20 années-lumière de la Terre abrite la vie ! Au-delà du petit jeu parfois incontrôlable de l’emballement médiatique, Steven Vogt fonde ses affirmations sur un concept utilisé depuis plusieurs années w Zoom par les exobiologistes : celui de zone Zone habitable : habitable (Zoom), défini sur les caractéla région autour ristiques de la vie terrestre. d’une étoile où Même si finalement Gliese 581g n’existe l’eau liquide peut exister à la surface pas (voir encadré p. 61), cet épisode a d’une planète. posé la question de la validité du concept de zone habitable. En d’autres termes, une température clémente et de l’eau coulant à la surface d’une planète sont-elles nécessairement corrélées à la vie ?
Un terme “réducteur”
Eso/C&E Photos
Nasa/C&E Photos
Trop loin du Soleil, Jupiter est hors de la zone habitable de notre étoile. L’eau ne peut exister à la surface d’Europe, un de ses satellites. Mais sous sa croûte glacée (vue ici en fausses couleurs), Europe cacherait un océan. Un argument selon certains pour élargir la définition de “zone habitable”.
Ces critères, apparus dès 1979, sont parfois jugés restrictifs. La zone habitable n’est pas le seul endroit où la vie peut se développer, annonce ainsi Pierre Thomas, du laboratoire des sciences de la Terre de l’ENS Lyon : “Cette définition ne prend en compte que la vie en surface. Or, l’exemple de la Terre nous montre qu’il peut y avoir de la vie en profondeur, sous la glace ou dans le sol.” Certes, les planètes géantes sont situées hors de la zone habitable du Système solaire. Cependant, “leurs satellites pourraient abriter une vie de type terrestre. Encelade [autour de Saturne, NDLR] possède un océan sous sa croûte de glace, donc de l’eau liquide. Sa surface n’est pas habitable, mais ses profondeurs le sont”, signale le chercheur. De plus, souligne-t-il, la zone d’habitabilité ne prend pas en compte d’autres facteurs fondamentaux, comme l’inclinaison de l’axe de rotation de la planète ou l’effet de serre. Ainsi, une planète peut se trouver dans la zone habitable de son étoile, mais si elle ne possède pas ou peu d’atmosphère, on n’y trouvera pas d’eau liquide. C’est le cas de Mars, dont l’atmosphère est trop fine. Si elle possède de l’eau, c’est sous forme de glace. Enfin, “pour la vie terrestre, il faut de l’eau liquide, mais aussi une source d’énergie”, note Pierre Thomas. Notre source d’énergie, c’est le Soleil, ainsi que les réactions chimiques. “Pour que celles-ci se produisent, l’eau doit être en contact avec les silicates. Sur Europe et Encelade, c’est probablement le cas. En revanche, sur Titan ou Ganymède, l’eau liquide est prise en sandwich entre deux couches de
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Avec le temps, la zone habitable se déplace
il y a 4 milliards d’années Vénus 0,72
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Le tout jeune Soleil était bien moins brillant et chaud que maintenant. Du coup, la zone habitable du Système solaire était plus proche de notre étoile et incluait Vénus. 2
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La Terre et Mars sont à présent dans la zone habitable du Soleil. Mais Mars ayant perdu son atmosphère, l’eau liquide ne peut pas subsister à sa surface. 2
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Dans 4 milliards d’années Vénus 0,72
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L’éclat de notre étoile augmentant encore, la Terre se retrouvera hors de la zone habitable. Surchauffés, ses océans se vaporiseront. 2
Pour le planétologue Franck Selsis, la zone habitable est un concept précieux pour la recherche…
une étoile riche en polémiques
L’existence même d’une cinquième planète autour de l’étoile Gliese 581 a créé la polémique, et non seulement sa présence dans la zone habitable de cette naine rouge. En effet, suite à l’annonce de Steven Vogt, Francesco Pepe affirmait que les données recueillies par son équipe contredisaient cette découverte. Resterait quatre planètes autour de Gliese 581, dont “une seule à ce jour, Gliese 581d, a été trouvée dans la zone habitable”, déclare Franck Selsis. Un point qui, là aussi, fait débat car certains chercheurs considèrent Gliese 581c dans le même cas.
énergie. “Cela a montré que la quantité de gaz à effet de serre s’adapte au rayonnement du Soleil”, explique Franck Selsis. La Terre possède un “vrai thermostat qui valide fortement le concept de zone habitable”.
Changer son nom ? La zone habitable n’est certes “pas le seul élément à considérer”, reconnaît Tristan Guillot. Mais les astronomes vont être davantage tentés de chercher “des indices de vie dans l’atmosphère” de petites planètes repérées dans cette région privilégiée autour de l’étoile. “L’idée est bien définie, mais mal nommée”, estime Franck Selsis. Toutefois, cette notion reste “quelque chose de fondamental” et par laquelle nous avons “appris sur le climat, son évolution, notamment sur l’histoire du jeune Soleil, et la manière dont la Terre est sortie de la glaciation globale”, ajoutet-il. Pierre Thomas propose lui aussi d’en revoir le nom : “Mieux vaudrait parler de zone d’habitabilité superficielle”. Il existe sûrement “beaucoup plus de vies dans l’Univers qu’uniquement en surface”, explique-t-il. Même une activité biologique en profondeur restera toujours très difficile à déceler…
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O. Daudet/C&E Photos
Courtesy F. Selsis
… alors que le géologue Pierre Thomas note qu’elle ne prend pas en compte la vie souterraine.
gliese 581
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glace. Si j’avais un pari à faire, je dirais que la vie peut se développer sur les deux premiers satellites, mais pas sur les seconds”, conclut le planétologue. Cependant, certains astronomes défendent l’utilité de la zone habitable. Tristan Guillot, planétologue à l’observatoire de la Côte d’Azur, souligne son importance : “C’est une base de travail utile. À défaut d’en savoir suffisamment sur où, quand et comment apparaît la vie, on va commencer à chercher les endroits où l’eau liquide est présente.” L’hydrogène et l’oxygène, respectivement les premier et troisième éléments les plus abondants dans l’Univers, vont se coupler pour former de l’eau (H2O). “Il est donc naturel de se focaliser sur l’eau, et pas sur d’autres solvants moins fréquents.” Cette théorie présente d’autres avantages. Tout d’abord, elle “explique très bien la différence entre Vénus et la Terre”, note Franck Selsis, du laboratoire d’astrophysique de Bordeaux. Si notre planète se trouvait à la place de Vénus, les océans seraient vaporisés, l’eau serait dans la haute atmosphère, l’hydrogène disparaîtrait, l’oxygène réagirait avec la surface et le gaz carbonique (CO 2) s’accumulerait dans l’atmosphère Il y a de “nombreux indices que Vénus a eu de l’eau, car elle a subi une grosse perte d’hydrogène”. Autrefois, les gens imaginaient que Mars et Vénus abritaient la vie, avant de se rendre compte que la Terre était particulière. La question se posait alors de savoir à quelle distance du Soleil notre planète resterait habitable. Les astronomes ont d’abord conclu qu’elle était “pile à la bonne place”. Puis les découvertes sur l’évolution solaire ont révélé une contradiction. Le Soleil était moins lumineux dans sa jeunesse. Or, il y a 4 milliards d’années, la Terre était déjà chaude et possédait de l’eau liquide en surface, alors que le Soleil émettait seulement 80 % de son
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La vie a-t-elle pu apparaître ailleurs que sur Terre ? avec Hervé Cottin Qu’est-ce qu’une planète habitable ? avec François Forget
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HISTOIRE
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OON Mountain. Lorsque Daniel Moreau Barringer entend ces mots pour la première fois, en 1902, il est âgé de 42 ans. Il incarne le rêve américain. Juriste de formation, mais très tôt attiré par l’aventure et la vie en plein air, il se considère comme un géologue et un ingénieur des mines. Son énergie
et son enthousiasme ne connaissent pas de limites. Quelques années plus tôt, il a découvert un filon exceptionnel près de Tucson et il se verrait bien réitérer l’exploit. D’autant que ce qu’on lui raconte l’intrigue. Coon Mountain est une sorte de barre rocheuse surmontant un plateau aride du nord de l’Arizona. Celui qui
l’escalade éprouve une surprise de taille : la barre forme en réalité un anneau circulaire de quelque 1 200 m de diamètre au sein duquel est taillé un cratère régulier de 190 m de profondeur. Les habitants des environs assurent qu’une météorite est enfouie dans son sous-sol. Autrement dit, il y aurait là un formidable gisement de fer !
Daniel Moreau Barringer
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L’homme qui inventa le 62
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Ce n’est pas seulement la fièvre de l’or qui anime les prospecteurs du Far West, mais aussi celle de l’argent. Un berger découvre du métal brillant aux abords de Coon Mountain, au nord de l’Arizona. Toutefois, il ne s’agit que de fer… mais peut-être de fer venu du ciel. v
• Daniel Moreau Barringer •
Juriste à l’origine, Daniel M. Barringer s’est fait prospecteur. En 1902, la recherche d’un filon exceptionnel l’amène à Coon Mountain. Surprise : au lieu d’une barre rocheuse, il découvre une structure circulaire (en bas). Un cratère météoritique ? Il débute des forages sur le site (à gauche).
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Barringer est un homme d’action. De peur d’éveiller l’attention, il envoie son beau-frère inspecter les lieux à sa place. De son côté, il achète un vaste terrain englobant le cratère et fonde l’entreprise qui exploitera la mine. Pourtant, en ce tout début du XXe siècle, l’association d’un cratère avec la chute d’une météorite est loin d’être évidente…
La première inspection scientifique du cratère de Coon Mountain, aujourd’hui connu sous le nom de Meteor Crater, avait eu lieu onze ans plus tôt. Avant cela, la dépression n’avait guère attiré l’attention de la population clairsemée vivant aux alentours. Les quelques prospecteurs qui arpentaient le Far West l’avaient ignorée, jusqu’au jour où un
Le Meteor Crater , au début du XX
siècle, n’était qu’une simple cuvette circulaire de l’Arizona, baptisée Coon Mountain… Jusqu’à ce que Daniel Moreau Barringer, géologue improvisé et ignorant à peu près tout de l’astronomie, vienne y chercher la gigantesque météorite de fer qui devait réaliser sa fortune. e
Courtesy Meteor Crater Enterprises
Meteor Crater François Rothen
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HISTOIRE
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En 1909, Daniel Barringer publie le résultat de son étude de Coon Mountain, rebaptisé Meteor Crater. Devenu propriétaire du lieu, il y cherchera longtemps les vestiges du corps céleste à l’origine de cette cuvette. Sans succès. Mais le site fera la fortune de ses héritiers…
berger avait montré à l’un d’eux des fragments de métal brillant qu’il détenait depuis quelques années : “Je les ai trouvés au pied de Coon Mountain. Vous ne pensez pas qu’il s’agit d’argent ?” Ces pièces étaient d’un poids respectable, l’une d’elles atteignant même 70 kg, mais ce n’était pas de l’argent, c’était du fer. Du fer météoritique contenant quelques diamants, de faible qualité il est vrai.
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Le vestige d’un volcan ?
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Le géologue Karl Grove Gilbert, une véritable idole pour ses pairs — personne n’osait le contredire —, s’était rapidement convaincu que le cratère ne pouvait constituer la cicatrice d’un volcan éteint, vu l’absence complète de roches volcaniques. À ses yeux, la coexistence de fragments météoritiques et d’une vaste dépression circulaire évoquait plutôt l’impact d’une gigantesque météorite qui se serait enfoncée dans le sol en y creusant un vaste cratère. En 1891, seul un esprit très ouvert pouvait formuler une telle hypothèse. Jusqu’au début du XIXe siècle, des cailloux ou du métal tombant du ciel faisaient en effet partie des récits fabuleux, au même titre que la licorne ou les sabbats de sorcières. En 1803, cependant, à la suite d’une enquête méticuleuse du physicien Jean-Baptiste Biot à L’Aigle, une localité de l’Orne arrosée par une pluie de pierres dûment répertoriée (1), leur existence avait été définitivement établie. Par la suite, on leur trouva un nom : les météorites. De là à imaginer qu’une météorite ferreuse pouvait être assez grosse pour creuser une cuvette comme le Meteor Crater,
naturelles de Philadelphie, devant laquelle il s’efforce de démontrer que le cratère de Coon Mountain est dû à la chute d’une météorite ferreuse. Certes, il est loin d’être le premier à s’être rangé à cette opinion, mais personne avant lui n’a eu l’idée ou le courage de revendiquer la priorité sur la “découverte” du premier cratère d’impact terrestre. À vrai dire, les arguments utilisés pour justifier l’interprétation météoritique évoquent bien plus l’hypothèse spéculative que la preuve scientifique (2).
Une météorite introuvable
méthode scientifique codifiée. Il n’éprouve aucun doute quant à la supériorité de son point de vue. Dès lors, son existence est consacrée à un combat acharné sur deux fronts. Il lutte contre la roche humide qui se défend passivement contre l’intrusion des instruments de forage et, en même temps, il affronte l’opinion de ceux qui contestent l’existence de la météorite ou son accessibilité. Les deux batailles ne sont pas indépendantes puisque la bonne volonté des investisseurs dépend de la crédibilité de l’hypothèse météoritique. L’exploitation du cratère, au quotidien, est un combat de titans contre la nappe d’eau
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À l’époque de Barringer, la géologie n’est pas suffisamment armée pour traiter un sujet aussi complexe, et l’aérodynamique des corps pénétrant dans l’atmosphère à haute vitesse est mal connue. Barringer a beau mobiliser des collègues de toutes les disciplines pour lui venir en aide, les lacunes de son argumentation sont béantes et elles le resteront toujours. Mais ce n’est pas pour le gêner : Barringer est un instinctif qui n’a que faire d’une
Une question obsède Barringer : si un astéroïde a creusé le sol, à quelle profondeur se cache-t-il ? Une recherche qu’il effectue autant par curiosité scientifique que par intérêt… Mais les nombreux forages resteront infructueux car la météorite s’est probablement volatilisée lors de l’impact. v
il y avait un pas que seule une infime minorité de scientifiques étaient prêts à franchir. La géologie enseignait qu’un cratère terrestre ne pouvait être dû qu’à l’action des forces souterraines. Gilbert a d’abord cherché les indices favorisant le scénario de la météorite. Le recours à la boussole s’imposait : une énorme boule de fer enfouie dans la roche ne pouvait manquer de l’influencer. Mais comme l’instrument était resté insensible, démentant la présence d’une masse de fer, le géologue s’était finalement tourné vers une autre hypothèse : Meteor Crater était un “maar” — un cratère qui se forme de manière explosive lorsque l’approche du magma vaporise une nappe d’eau souterraine. La corporation des géologues y avait adhéré comme un seul homme. Daniel Barringer, en 1902, fait donc figure de franc-tireur. Il voit là l’occasion de faire fortune, mais il cherche aussi la reconnaissance scientifique. Tout en remuant ciel et terre pour rallier d’éventuels investisseurs, il affronte l’Académie des sciences
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HISTOIRE
lunaires ? Si une météorite de grande taille pénètre dans l’atmosphère terrestre, l’effet retardateur du frottement sur les couches d’air sera-t-il important ? Si les cratères lunaires sont dus à des impacts, pourquoi n’en connaît-on qu’un seul ici-bas, Meteor Crater ? Et d’où sont venus ces innombrables corps célestes qui se seraient écrasés sur la Lune ? Finalement, un point obsède particulièrement Barringer : si un astéroïde est à l’origine du Meteor Crater, quelle est sa taille et à quelle profondeur se cache-t-il ?
Expériences à la carabine
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C’est le géologue Eugene Shoemaker qui démontrera en 1960 l’origine céleste du Meteor Crater. Il est ici, marteau à la main, avec les astronautes d’Apollo, en formation sur ce cratère similaire à ceux qui constellent la Lune. L’impact remonterait à 50 000 ans, et la taille de la météorite de fer et de nickel est estimée à 45 m.
M.Weigand/C&E Photos
Barringer trouve rapidement une réponse à la première question : quand il tire dans la boue avec une carabine, la marque laissée par la balle est toujours circulaire, quel que soit l’angle d’incidence. Généralisant
DR
qui, en profondeur, menace d’envahir le puits de forage. Barringer creuse d’abord au centre de la cuvette circulaire, puis au voisinage du bord méridional du cratère où, après de savants raisonnements, il a localisé la météorite. Il a beau extraire un certain nombre de fragments métalliques, il ne parvient jamais à la masse de fer. Un jour, il est vrai, il bute sur une certaine variété de grès dont la structure porte la marque d’une pression énorme, une trouvaille qui apporte de l’eau au moulin des partisans de la thèse météoritique. Au fil des années, de plus en plus de questions affluent. On en vient à s’interroger sur l’origine des cratères lunaires. À supposer que la Terre ou la Lune rencontrent un astéroïde, la trace laissée par la catastrophe aura-t-elle la forme circulaire que présentent, outre Meteor Crater, tous les cratères
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Ciel & Espace
AVRIL 2011
instantanément cette observation à la chute des météorites de grande taille, il en conclut que, comme les cratères lunaires, celui de Coon Mountain doit provenir d’un impact. Tout n’est pas résolu, néanmoins : où se cache donc la fameuse météorite et pourquoi ne la trouve-t-on pas ? Le forage se poursuit sporadiquement, au gré des financements. Il est parfois jalonné de bonnes nouvelles. Un des fils de Barringer entend parler d’un cratère situé au Texas. Nettement moins étendu que le Meteor Crater, il semble lui aussi d’origine météoritique. Cette identification accrédite la thèse selon laquelle, si les cratères d’impact terrestres existent, leur rareté est due à l’érosion. Les indices s’accumulant, le scénario d’un cratère dû à un impact céleste s’impose peu à peu. Mais en 1928, une hypothèse
moment de l’impact ! Barringer ne peut accepter une thèse qui ruine son entreprise. L’année suivante, le 30 novembre — est-ce l’effet de la grande crise boursière d’octobre 1929, qui rend le financement du forage encore plus illusoire ? — il s’écroule, victime d’une crise cardiaque. Aujourd’hui, on ne doute plus que le Meteor Crater soit dû à un impact céleste. L’événement se serait passé il y a 50 000 ans et le diamètre de la boule de fer et de nickel aurait été de 45 m, une taille bien inférieure à celle que Barringer avait imaginée. En 1960, l’astronome et géologue Eugene Shoemaker a découvert dans le cratère des formes très rares de silice que l’on trouve sur les sites d’explosions nucléaires. C’est un indice de plus en faveur d’une explosion au cours de laquelle la météorite se serait volatilisée.
S’il a été déçu en tant que prospecteur, Barringer ne s’est pas trompé quant à l’origine de la cuvette : Meteor Crater figure aujourd’hui sur une liste comportant plus de cent cratères d’impacts terrestres. Et son instinct d’homme d’affaires l’a heureusement guidé. Même quand sa situation financière se dégradait, il n’a jamais vendu le terrain acquis à Coon Mountain. Il y a bien longtemps que ses descendants n’y cherchent plus de métal… mais ils exploitent désormais un autre “filon”, le tourisme, grâce aux nombreux visiteurs du site.
.
(1) “Il pleut des pierres sur L’Aigle”, C&E n° 448, septembre 2007. (2) D’où les guillemets de rigueur.
sur www.cieletespaceradio.fr/avr.706
Sur la trace des cratères d’impacts avec le chasseur de météorites Alain Carion
DR
complémentaire voit le jour. Elle porte au paroxysme l’irritation de Barringer : et si la météorite, sous l’effet du choc, avait produit une explosion d’une telle ampleur que le métal et une partie de la roche s’étaient vaporisés ? Cela expliquerait l’existence du cratère et de l’anneau rocheux, ainsi que la présence des fragments métalliques. Ils se seraient détachés de la météorite chauffée à blanc par le passage dans l’atmosphère. On comprendrait également pourquoi les cratères d’impact sont circulaires. Au lieu d’être des cicatrices laissées par la chute d’un corps céleste, ils seraient le résultat d’une explosion déclenchée lors de la libération d’une énergie monstrueuse. Autrement dit, s’il est fort probable qu’une météorite métallique est bien à l’origine du cratère de Coon Mountain, il est tout aussi vraisemblable qu’elle s’est volatilisée au
AVRIL 2011
Ciel & Espace
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ouVert la nuit
Geoffrey Eke – Bouesse Éclipse partielle Zoom 70-300 mm – reflex Nikon – Temps de pose : 1/125 s à f/5 et 110 iSO Geoffrey a mis à profit une ambiance matinale brumeuse pour photographier le Soleil sans filtre, lors de l’éclipse partielle du 4 janvier. la focale de l’objectif a été réglée sur 170 mm.
Franck Tyrlik – la Pommeraie-sur-Sèvre les cornes du soleil Zoom 70-300 mm – reflex Canon EOS 350D – Temps de pose : 1/640 s à f/5,6 et 400 iSO Cette belle série montre les cornes du Soleil émergeant de l’horizon lors de l’éclipse partielle du 4 janvier 2011. On note sur les deux images du milieu que le disque solaire est “tassé” par la réfraction atmosphérique.
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Ciel & Espace
Avril 2011
rubrique réalisée par
Jean-luc Dauvergne
Philippe Ledoux – Fécamp Éclipse de lune Objectif Sigma 100 mm – reflex Canon EOS 350D le 21 décembre 2010, Philippe a profité d’une brève trouée dans les nuages pour photographier l’éclipse partielle de lune. Afin de faire ressortir la partie de la lune encore éclairée et l’avant-plan, il a fusionné trois temps de pose différents avec le logiciel Photomatix.
Christian Gros – Besançon saturne en dessin lunette 120 ED C’est avec de simples crayons d’écolier que Christian a croqué Saturne le 17 janvier. En grossissant 150 à 300 ×, il a pu saisir les trois satellites Titan, rhéa et Dioné à l’oculaire de sa lunette, ainsi que la tempête actuellement visible dans l’hémisphère Nord de la planète.
Avril 2011
Ciel & Espace
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ouVert la nuit Frédéric Lambert – le Passage la GalaXie nGc 3718 lunette TEC 140 – Caméra CCD Fli8300 – Temps de pose : 315 min à travers un jeu de filtres lrvB Située sur le fond de la casserole formée par la Grande Ourse, NGC 3718 est une belle galaxie de magnitude 11,6. Elle est ici en compagnie de sa voisine NGC 3729. le long temps de pose permet de dévoiler de nombreuses galaxies anonymes à l’arrière-plan.
Faites-nous parvenir vos photos à l’adresse
[email protected] Afin qu’elles soient optimisées pour l’impression sur papier, vos images doivent être envoyées à leur résolution maximale, de préférence dans un format Jpeg peu compressé.
Jean-Pierre Brahic – Uzès la tÊte de cHeVal Télescope Celestron 14 – Caméra CCD Atik 4000M – Temps de pose : 1 h 11 min à travers un filtre Ha Grand classique du ciel d’hiver, la Tête de Cheval a été dévoilée avec la nébuleuse de la Flamme en montant la caméra en “hyperstar” sur le télescope, c’est-à-dire directement au foyer du miroir primaire (à f/1,95), à la place du miroir secondaire.
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Ciel & Espace
Avril 2011
Denis Priou – Barbaroux
Philippe Dur ville – Étampes
l’Étoile flamboyante
la nÉbuleuse california
lunette Takahashi TOA 150 – Caméra CCD Sbig STl 6300E – Temps de pose : 6 h 39 min à travers un jeu de filtres lrvB
lunette Takahashi FSQ85 – Caméra CCD Sbig ST8300 – Temps de pose : 4 h 30 min à travers un filtre Ha
Surnommée Étoile flamboyante, iC 405 est une belle nébuleuse située dans la constellation du Cocher. les couleurs ont été équilibrées en prenant des étoiles du catalogue HiP pour référence.
les lecteurs assidus de Ciel & Espace se souviendront de beaux clichés argentiques de Philippe, publiés dans cette rubrique au cours des années 1990. Après des années d’absence, il vient enfin de passer au numérique avec un savoir-faire toujours au rendez-vous. Notez les nuages de poussière d’avant-plan, plus sombres que les nébulosités d’hydrogène qui remplissent tout le champ.
Avril 2011
Ciel & Espace
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ÉPHÉMÉRIDES
UN CIEL ZÉBRÉ PAR
LES LYRIDES
Moins connu que les Perséides d’août ou les Quadrantides de janvier, l’essaim d’étoiles filantes
des Lyrides mérite votre attention, d’autant que son pic d’activité a lieu en tout début de nuit, le 22.
N ce jour d’été du xin-mao du 4e mois de la 7e année du roi Zhuang de Lu […] à minuit, les étoiles tombèrent comme la pluie”, peut-on lire dans une chronique chinoise de l’État de Lu datant de – 687. Cela fait donc près de 2 700 ans que l’on connaît l’essaim d’étoiles filantes des Lyrides, dont le pic d’activité a lieu le 22 avril, en début de nuit. Sa longévité s’explique par la période très longue de la comète Thatcher dont il est issu : découverte en 1861, elle repasse seulement une fois tous les 416 ans ! Le pic 2011 s’annonce bien, car la Lune se lève à 0 h 14 TU, le 23. Cela laisse quelques heures pour traquer les météores. À la tombée de la nuit, la Lyre est déjà levée, mais encore basse sur l’horizon. Il est donc conseillé de regarder dans
HERCULE
15 avril 20 avril Véga
25 avril
Radiant des Lyrides
SERPENT
LYRE
CYGNE SERPENTAIRE
PETIT RENARD
E
En fait, le radiant des Lyrides passe la plus grande partie de la période d’activité de l’essaim (du 16 au 25 avril) sur le territoire même d’Hercule.
“Je TRIE Les étoiles que je parque pour le plaisir des visiteurs du ciel.”
QUI SUIS-JE ? 72
Ciel & Espace
AVRIL 2011
L.Laveder/C&E Photos
“E
Les photographes chasseront les étoiles filantes des Lyrides avec un grand-angle ouvert à 2,8 (ou mieux) en poussant la sensibilité à 1 600 ISO.
sa direction, vers le nord-est, pour voir un maximum de météores. Puis, à mesure que la nuit avance, le radiant (le point d’où semblent provenir les météores) monte jusqu’à 50°, avant que la Lune n’émerge de l’horizon. Ce radiant ne se trouve pas précisément sur la constellation de la Lyre, mais à mi-chemin entre Hercule et la Lyre. L’activité est de l’ordre de 20 météores par heure. Elle reste soutenue pendant une vingtaine d’heures autour du maximum. Mais sur de courtes périodes, on a noté ces dernières années des pointes avec plusieurs météores par minute ! Attendez-vous à voir des étoiles filantes d’éclat moyen (autour de la magnitude 2), avec quelques météores très lumineux pouvant projeter des ombres au sol ! C’est surtout ceux-là que chasseront les photographes, en misant sur un objectif ouvert à 2,8 et une sensibilité de 1 600 ISO.
+
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Découvrez l’invité du mois tous les jeudis à 19 h dans Jusqu’à l’aurore, la nouvelle saison des éphémérides
Rubrique réalisée par
Toutes les heures sont données en temps universel (TU).
NORD Schedar
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2|
D.Florentz pour C&E
ou
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en i Zub al m CE cha AN Els BAL
Lune le 15
OUEST
Bételgeuse
E E OURS GRAND
3
oli Car
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s QUE ulu I Rég CLIPT É
Lune le 12
44
PETIT C HIEN
Pollux
Alhena
Castor
Merak
Dnoces
Dubhe
Cor
Mu
Un
a
ieb
LION
Spica
des principales constellations aux dates et heures indiquées, mais vous pouvez l’utiliser sans grand changement pendant environ une heure autour de ces moments.
M
Alg
Zosma
Denebola
Lune le 18 C
1 | Notre carte montre la position
LYNX
b
Alioth Mizar
AlkaÏd
Seginus
BOUVIER
s Izar Acturu
Alphecca
SERPENT (Tête)
rior Cy
SATURNE
U REA TAU
kal Men
a Koch
ban COURONN BORÉALE E
Kornephoros
P Yed
VIE RG E
El Nat
inan
Rasta
HER CULE
HUS OPHIUC
Ciel visible à la latitude de Paris (48° 50’ N). Si vous habitez au nord de la capitale, l’Étoile polaire sera plus haut dans le ciel et les étoiles de la partie sud de la voûte céleste seront plus proches de l’horizon (et inversement si vous habitez au sud de Paris).
N LIO TIT PE
C DE HEVE BÉ LU RÉ RE NIC E
atrix
Lune le 9
Proc yon
ON AG DR
n
HER COC
E RS OU ITE PET
Polaris
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Véga
LYR E
Ras Alhague
EST
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CHI E CHA NS DE SSE
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Lune le 20
Phec
ZÉNITH
Vind
h
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lla
MÉRIDIEN
CY GN E
Mir
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Den
Caph
Navi
NE
NO
En France métropolitaine, ajoutez deux heures pour obtenir l’heure légale d’été.
PE RS ÉE
Carte du ciel visible (TU) : début avril à 23 h ; mi-avril à 22 h ; début mai à 21 h. Les positions des planètes sont indiquées pour le 15 avril.
Jean-Luc Dauvergne
Éloignez-vous de toute source lumineuse. Laissez vos yeux s’habituer à l’obscurité pendant au moins 15 minutes. Pour lire la carte sans être ébloui, utilisez de préférence une lampe rouge.
Comment utiliser la carte du ciel 3 | Si, par exemple, vous observez 4 | Le centre de la carte correspond
vers l’ouest, tenez la carte comme indiqué ci-contre, en plaçant le mot “ouest” vers le bas. Les constellations dessinées au-dessus de l’horizon ouest vous font face sur le ciel.
au zénith, le point situé au-dessus de votre tête. Une constellation représentée à mi-distance du centre et du bord de la carte est donc à égale distance de l’horizon et du zénith.
AVRIL 2011
Ciel & Espace
73
ÉPHÉMÉRIDES
nul !
mauvais
bof
pas mal
bien
LES PLANÈTES EN AVRIL VÉNUS
MERCURE Date
10
26
Constellation
26
JUPITER
15
15
Poissons
Poissons
Verseau
Poissons
Poissons
Poissons
3,2
1,3
-4
- 3,9
1,2
- 2,1
11,5”
10,1”
12,8”
12”
4”
33,1”
0
22°O
33°O
30°O
15°O
8°O
0,586
0,666
1,314
1,406
2,337
5,944
5 h 01/18 h 38
4 h 08/16 h 48
4 h 18/15 h 25
3 h 54/16 h 07
4 h 41/17 h 15
4 h 59/18 h 02
Magnitude Diamètre apparent Élongation Distance [UA] Lever / coucher
10
MARS
Intérêt MERCURE passe en conjonction inférieure le 9. Cette situation la rend inobservable tout le mois. Elle est en revanche visible sous les tropiques fin avril.
Visibilité
Visible à la fin de l’aube, VÉNUS est désormais basse sur l’horizon. Il faut donc se situer dans un site dégagé pour l’épingler.
LA QUALITÉ PLUTÔT QUE LA QUANTITÉ Il n’en reste qu’une, mais non la moindre : Saturne. Toutes les planètes désertent le ciel en ce début de printemps, exception faite de Vénus, mais qui reste bien basse à l’aube, et de la planète aux anneaux, idéalement placée. Saturne passe à l’opposition le 3 avril et se lève
le 10 Mercure le 26
Vénus
le 10
le 26
Jupiter
Neptune
En conjonction avec le Soleil le 6 avril, JUPITER est inobservable.
en tout début de nuit pour rester visible jusqu’à l’aube. Au télescope, les observations devront se concentrer idéalement sur le milieu de la nuit, lorsque Saturne culmine à près de 40°. À ce moment-là, la planète est facile à repérer. Vers l’horizon sud, vous verrez l’étoile principale de la Vierge, Spica (relativement brillante). Saturne se trouve un peu plus haut sur sa droite et brille d’un éclat comparable. L’opposition 2011 est
Saturne le 15
Jupiter le 15
Positions héliocentriques
O°
Uranus
Mars le 15
MARS reste noyée dans les lueurs de l’aube.
Ciel du matin DAUPHIN
Mars
PETIT CHEVAL Vénus
90°
Mercure
PÉGASE VERSEAU
270°
POISSONS
18O°
74
Ciel & Espace
AVRIL 2011
Lune le 28
Lune le 30
Terre
Saturne
Lune le 1er
Lune le 26
Les Xx planètes sont positionnées pour le 30 avril. Pour Mercure, Vénus, la Terre et Mars, la portion de courbe plus large indique leur déplacement au cours du mois.
Neptune Uranus
CAPRICORNE
Vénus
E
La carte de gauche montre le déplacement des planètes dans le ciel du matin, et celle de droite dans le ciel du soir. La voûte céleste
Les satellites de Saturne
SATURNE
URANUS
NEPTUNE
15
15
15
4 | Avril
en avril
Ouest
Est
l
1
Vierge
Poissons
Verseau
0,4
5,9
7,9
19,2”
3,3”
2,2”
168°O
23°O
54°O
8,8326
21,007
30,583
17 h 21/5 h 06
4 h 26/16 h 32
3 h 24/13 h 39
URANUS est encore noyée dans les lueurs de l’aube.
12
13
14
15
16
17
3
19
20
21
22
23
24
4
26
27
28
29
30
Téthys
La Lune en avril Rhéa
Lever à Paris
0 h 40
9
20
22 h 26
1 h 35
5 h 52
10
25
1 h 21
6 h 10
11 h 18
30
3 h 01
9 h 40 3
16 h 32 | à 14 h 32
Premier Quartier :
le 11
| à 12 h 05
Pleine Lune :
le 18
| à
2 h 44
le 25
| à
2 h 47
2
| à
9 h
Périgée [358 087 km] : le 17
| à
6 h
Dioné
Nouvelle Lune :
12 13
Apogée [406 655 km] : le
15
Le Soleil en avril Lever à Paris
19
22
24 25 26
Lune le 6
TRIANGLE BÉLIER Lune le 4
27 28 29
O
est positionnée pour le 15 avril lorsque le Soleil est 5° sous l’horizon, et les disques des planètes pour la fin du mois.
30 1
le
Dernier Quartier :
Titan
14
TAUREAU
Aldébaran
20 h 50 3 h 15
23
PERSÉE
13 h 10 17 h 23
21
ORION
5 h 16
21 h 46
La carte ci-dessus montre le déplacement des planètes dans le ciel du matin, et celle ci-contre dans le ciel du soir. La voûte céleste est positionnée pour le 15 novembre, lorsque le Soleil est 5° sous l’horizon. Le disque des planètes indique leur situation le 30.
Méridien
Coucher
1er
5 h 31
11 h 55
18 h 19
5
5 h 22
11 h 54
18 h 25
10
5 h 12
11 h 52
18 h 33
15
5 h 02
11 h 51
18 h 40
20
4 h 53
11 h 50
18 h 48
25
4 h 43
11 h 49
18 h 55
30
4 h 34
11 h 48
19 h 02
Déplacement du Soleil en avril Éclipti que
BÉLIER
PÉGASE
Soleil
BALEINE
POISSONS
Au cours du mois d’avril, le Soleil passe de la constellation des Poissons à celle du Bélier.
Cartes et schémas Cyr pour C&E
Bételgeuse
16 h 32
5
9 h 17
20
Lune le 8
10 h 20
15 h 40
18
VIERGE
Coucher
4 h 19
10
17
Ciel du soir
Méridien
1er
15
16
Neptune le 15
2 10
11
Uranus le 15
1
d
9
8
Tailles apparentes relatives des planètes
s
8
6
un peu particulière car, dans les années qui viennent, la planète va perdre sensiblement en hauteur depuis la France. Il est donc temps d’en profiter. De plus, les anneaux se rouvrent, révélant la division de Cassini. Enfin et surtout, nous suivons depuis décembre 2010 l’évolution de la tempête, en passe de se globaliser à 40° de latitude nord. Ne manquez pas de surveiller la progression de ce phénomène atmosphérique.
v
7
5
NEPTUNE est encore trop basse à l’aube pour envisager des observations.
j
6
7
L’opposition de SATURNE a lieu le 3 avril. C’est donc la meilleure période pour l’observer.
m
5
2
4
m
Toutes les heures sont données en temps universel (TU). Pour obtenir l’heure légale en France métropolitaine, ajoutez 2 heures.
AVRIL 2011
Ciel & Espace
75
ÉPHÉMÉRIDES Vendredi
|
1 er
œil nu
Le 4
UN JALON POUR MÉTIS
|
à 19 h 15 TU
|
À l’aube, le croissant de Lune est bien situé au nord de l’écliptique pour être détecté 33 heures avant la Nouvelle Lune.
|
ANDROMÈDE
BÉLIER
2
LE CROISSANT DU MATIN
Dimanche
télescope
TRIANGLE
L’astéroïde Métis (magnitude 11,6) passe à 1° au sud de l’amas ouvert M 75.
Samedi
jumelles
20°
BALEINE
Lune POISSONS
3
Mercure
SATURNE AU PLUS PRÈS
O
Saturne est à l’opposition. C’est le meilleur moment de l’année pour observer cette planète géante réputée pour la beauté de ses anneaux.
TOP DÉPART Profitez de la Nouvelle Lune pour tenter le Marathon de Messier. Presque tous les objets du célèbre catalogue sont observables au cours d’une seule nuit.
Lundi
|
Le 7
|
à 20 h 30 TU Aldébaran Lune
4
Pléiades
LA TERRE À L’UNITÉ
La Terre se situe exactement à 1 unité astronomique du Soleil.
LE RETOUR DE LA LUNE
TAUREAU
10°
Un peu plus de 28 heures après la Nouvelle Lune, un très fin croissant presque horizontal est idéalement situé au crépuscule. Des jumelles vous aideront à le localiser au-dessus de l’horizon ouest, vers 18 h 45 TU.
Mercredi
|
6
JUPITER DERRIÈRE LE SOLEIL Jupiter passe en conjonction supérieure. Elle est inobservable.
Jeudi
|
Le 9
|
à 5 h 00 TU Nébuleuse Oméga
7
DE CENDRE ET DE DIAMANTS En tout début de nuit, un beau croissant de Lune paré de sa lumière cendrée accompagne l’amas ouvert des Pléiades à moins de 5°.
M18 Pluton
M24
M25 M21 Nébuleuse 10° Trifide
DOUBLE OCCULTATION Les étoiles 37 et 39 du Taureau sont occultées par la Lune (lire encadré page de droite).
| Samedi 9 UN JALON POUR PLUTON
Nébuleuse de la Lagune M22
Pluton est à 0,5° au nord de l’amas ouvert M 25.
URANUS BORÉALE
La planète Uranus franchit la ligne de l’équateur céleste. Elle est désormais dans l’hémisphère Nord. Une situation prometteuse pour son passage à l’opposition le 21 septembre.
76
Ciel & Espace
AVRIL 2011
M23
SAGITTAIRE
M28
Le 19
|
13
à 2 h 10 TU depuis l'île de la Réunion
|
Mercredi
TITAN PASSE À L’EST
En début de soirée, le satellite Titan est à son élongation maximale à l’est de Saturne.
Vénus
15
Uranus PÉGASE
|
Vendredi
UNE ÉCLIPSE DANS LE LION
20°
L’étoile 87 Leo (magnitude 4,6) est occultée par le limbe sombre de la Lune à 21 h 14 TU. Elle réapparaît à 22 h 21 TU.
Mars Mercure
POISSONS
CONJONCTION LUNE-SATURNE
Jupiter
Au matin, la Lune et Saturne sont séparées de 8,5°.
E
19
|
Mardi
UN MESSAGER POUR MARS Le 23
|
Sous les tropiques à l’aube, vous assisterez à une très belle conjonction entre Mars et Mercure. Les deux planètes sont séparées de moins de 1°. Elles sont encadrées par Vénus et Jupiter.
à 1 h 40 TU depuis l'île de la Réunion
Vendredi 22 | MAXIMUM DE LYRIDES
Uranus Vénus
Maximum d’activité des Lyrides, dont certaines étoiles filantes peuvent être très lumineuses (lire p. 72).
23
|
Samedi PERSPECTIVE SUR URANUS
10°
Sous les tropiques, vous pouvez chercher Uranus le matin, à seulement 50’ de Vénus.
Mercure
30
POISSONS Mars
À l’aube, la Lune est à 8° de Vénus.
COUP DOUBLE DANS LE TAUREAU
20h26
Une double occultation par le fin croissant de la Lune a lieu dans la constellation du Taureau, le 7 avril. Elle met en scène deux étoiles relativement brillantes : 37 et 39 Tau, respectivement de magnitude 4,4 et 5,9. Tout commence au crépuscule. Les deux astres ne sont pas visibles à l’œil nu, ni même aux jumelles. Tentez votre chance au télescope. 37 Tau disparaît du côté de la lumière cendrée à 19 h 21 TU, et 39 Leo à 19 h 49 TU. Lorsqu’elles surgissent du croissant, il fait bien nuit : 37 Leo sort à 20 h 16 TU et se distingue facilement aux jumelles. 39 Leo ressort à 20 h 26 TU. Elle est moins lumineuse que sa voisine, nous vous conseillons donc de l’observer au télescope. Notez que ces horaires, valables pour Paris, peuvent varier d’un lieu d’observation à un autre. Simuler l’éclipse depuis chez vous avec le logiciel Stellarium : www.stellarium.org/fr
w
20h16 19h49
0,5°
19h21 37 Tau
Samedi
LE CROISSANT ET LE DIAMANT E
39 Tau
|
AVRIL 2011
Ciel & Espace
77
ÉPHÉMÉRIDES
La Lune au télescope Autour du 11 avril, la Lune est au plus haut dans le ciel au crépuscule. Elle a déjà passé le méridien et vous ne devrez donc pas tarder pour l’observer car elle décline ensuite. Nous sommes autour du
LES ZOOMS DU MOIS LE CRATÈRE ALPETRAGIUS
Nasa
Premier Quartier. Cette phase met bien en valeur les reliefs qui font face à la Terre, notamment sur les cratères Archimède au nord, Ptolémée près de l’équateur, et Maginus au sud.
Qu’est-il arrivé au cratère Alpetragius ? Si vous le comparez à ses voisins de même taille (comme Herschel, au nord de Ptolémée), vous constaterez qu’il a une forme beaucoup plus douce. Avec notamment un renflement central, qui évoque plus volontiers le Ballon d’Alsace que le Cervin. De plus, ce pic est anormalement large. Ces caractéristiques s’expliqueraient par un épisode volcanique survenu après la formation du cratère.
Platon
Terminateur le 12 Terminateur le 11 Mer des Pluies
Copernic
Archimède Mer de la Sérénité
LE CRATÈRE BOSCOVICH Mer des Crises
Mer de la Tranquillité
Boscovich
Mer de la Fécondité Ptolémée
Nasa
Alpetragius
Avec ses contours mal définis, Boscovich ne paie pas de mine sur une carte. Pourtant, ce cratère est large de 46 km et ne manque pas d’intérêt en raison de la faille très marquée qui le traverse de part en part. Il s’agit de Rimae Boscovich, longue de 40 km. Sa ramification en fourche au sud est visible sous un éclairage rasant, comme celui du 10 avril. Avec un télescope de taille moyenne, et un ciel stable, vous percevrez quelques craterlets dans l’arène principale.
Clavius
Taille angulaire : 32’
Date
Hauteur à 19 h 30
Phase
10
53°
42 %
11
56°
53 %
MOYENNE
12
55°
64 %
BASSE
78
Ciel & Espace
AVRIL 2011
Altitude au méridien HAUTE
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TesT CAMÉRAS BASLER ACA640-100GM ET ACA1300-30GM
les planètes à grande vitesse l’arrivée sur le marché de nouvelles caméras très rapides et sensibles marque une nouvelle révolution dans le domaine de l’imagerie planétaire. C’est la troisième du genre, après l’avènement des webcams vers l’an 2000, et la popularisation des caméras vidéo noir et blanc en 2006.
Photographier un fin croissant lunaire est toujours délicat tant il est bas dans le ciel. Celui-ci a été enregistré le 4 février, depuis le Pic du Midi, avec une lunette de 92 mm. Il s’agit d’une mosaïque de cinq champs enregistrés avec la caméra acA1300-30gm. Les images ont été traitées avec le logiciel Avistack.
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Ciel & Espace
AVRIL 2011
LLer toujours plus vite avec toujours plus de sensibilité, telle est la devise des photographes des surfaces planétaires. À ce jeu-là, les nouveaux capteurs Sony exview HAD marquent un tournant. en effet, dans le rouge, ils sont deux fois plus sensibles que les capteurs de génération précédente (présents notamment dans les caméras DMK et les Lumenera, plébiscitées par les amateurs). De plus, ils permettent de délivrer des cadences de prise de vue très élevées. Un point crucial pour figer la turbulence atmosphérique. Ces capteurs équipent aujourd’hui les caméras allemandes Basler, commercialisées en France par la jeune société Airylab, et la gamme I-Nova (made in China), de M42 Optic. Nous avons passé les premières à l’épreuve du ciel. Les nouveaux capteurs miracles répondent au nom de code ICX618 et ICX445. Chez Basler, le premier est intégré dans le modèle acA640-100gm. Sa résolution est comparable à celle d’une webcam (659 × 494 pixels), et il enregistre 100 images par seconde (ips). Le second capteur équipe la caméra acA1300-30gm. Plus résolu (1 296 × 966 pixels), il est capable d’enregistrer 30 ips. L’autre atout indéniable de ces nouvelles caméras est leur prix relativement raisonnable, comparable en ordre de grandeur à celui d’une DMK. Comptez 560 e pour l’acA640-100gm, et 730 e pour l’acA1300-30gm. Vous devrez ajouter 40 à 55 e pour l’alimentation. Notons enfin leur design pour le moins étonnant : elles sont minuscules, pas plus grandes qu’une boîte de pellicule photo.
a
des caméras goUrmandes Contrairement aux caméras I-Nova de M42 Optic dotées d’une connectique USB2, les caméras Basler transmettent leurs informations vers l’ordinateur par le port ethernet (la prise réseau). Cette connectique plus rapide leur permet d’enregistrer davantage d’images par seconde. en contrepartie, le flux d’informations envoyé vers l’ordinateur est volumineux. Vous devez donc impérativement être équipé d’une carte réseau moderne dite
Gigabit ethernet. Tous les ordinateurs n’en sont pas forcément équipés, vérifiez votre configuration. Pour connaître la marche à suivre, un document d’aide est téléchargeable sur le site du distributeur : http://bit.ly/i4ct4Z. De plus, il est vivement conseillé d’avoir un disque dur rapide (7 200 t/min et plus). Lors de nos tests, nous avons installé la caméra sur un PC portable pro de 2007, sous Windows XP. Les caméras fonctionnent sans problème avec la petite application d’acquisition Firecapture, livrée par défaut avec la caméra. Celle-ci n’est pas très fluide d’utilisation et ne permet pas un fonctionnement à pleine vitesse. Le nombre d’ips est divisé de moitié par rapport à la théorie. Néanmoins, ce logiciel peut dépanner pour une utilisation sur des machines insuffisamment puissantes. Pour aller plus vite, le distributeur des caméras Basler a développé son propre logiciel : Genika. Sur ce même PC vieux de 4 ans, le programme est instable et affiche régulièrement le message “mémoire insuffisante”. Les bugs sont moins fréquents lorsque les caméras ne sont pas utilisées à pleine résolution, mais visiblement ce matériel n’est pas assez moderne. Nous avons donc installé Genika sur un PC neuf doté du système d’exploitation Windows 7 64 bits. Pour une raison non identifiée, les caméras n’ont jamais voulu fonctionner sur cette machine. Le distributeur n’a jamais rencontré ce défaut jusqu’ici, y compris sous ce système d’exploitation, qui a été utilisé pour concevoir le logiciel
Jean-Luc Dauvergne
Photos : J.-l.Dauvergne pour C&E
Rubrique réalisée par
Cette image est issue de l’addition de 1 700 poses sur les 3 500 enregistrées en 1 minute avec l’acA640-100gm, le 14 décembre 2010 par une nuit très agitée. Vu les conditions, une prise de vues effectuée à 57 images par seconde permet d’obtenir un résultat exploitable, même s’il est perfectible.
d’acquisition. Sur un autre PC récent, doté de Windows 7 32 bits, l’installation s’est faite sans difficulté et les caméras ont parfaitement fonctionné.
Un logiciel dédié La plus value apportée par le distributeur des caméras Balser est le logiciel Genika. Disponible depuis fin 2010 seulement, il est encore perfectible. Par exemple, l’histogramme, cette courbe qui indique si l’exposition est correcte, est blanc sur fond noir avec des bordures grises. Dans la pratique, quand la cible est une planète, la majorité
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les caméras Balser ne risquent pas de déséquilibrer votre télescope. Elles sont minuscules et ne pèsent que 85 g.
des pixels du capteur sont noirs, et la courbe est peu lisible dans les hautes lumières. Un point corrigé dans la version 1.1, sortie le 18 février 2011. D’autres points perfectibles ont déjà été corrigés suite à notre test, notamment sur l’outil de conversion des vidéos afin de les rendre compatibles avec le plus grand nombre possible de logiciels de traitement (en passant les données *.ser en *.avi ou en *.tiff). Quoi qu’il en soit, Genika dispose en l’état de toutes les fonctions requises pour faire les acquisitions. Vous pouvez régler le temps de pose, le gain, le codage des images sur 8 ou 12 bits, le binning (regroupement de pixels pour augmenter la sensibilité). Les vidéos s’enregistrent au format *.ser, compatible avec les logiciels gratuits Avistack et registax. La fenêtre d’enregistrement a été particulièrement appréciée. Il est en effet possible de choisir le filtre utilisé, qui s’enregistre dans le nom du
CAMÉRAS Nom du capteur Résolution Taille du pixel Vitesse Prix indicatif
photons incidents, contre 25 % sur les caméras d’ancienne génération ! C’est d’autant plus intéressant que les astronomes amateurs privilégient souvent ce domaine, où la turbulence atmosphérique est plus discrète. Vers l’ultraviolet, la différence est moins marquée, la Basler a un rendement de 36 %, contre 23 à 26 % sur les caméras plus anciennes à 400 nm. Sur le ciel, le gain de sensibilité est flagrant. Nous avons observé Jupiter le 14 décembre avec un télescope Mewlon 210. La focale a été portée à 5,8 m à l’aide d’une lentille de Barlow et il nous a été possible d’enregistrer avec un filtre rouge une vidéo à 57 ips ! Sur cette planète, une fréquence de 20 à 30 ips est plus habituelle. Une cadence d’autant plus appréciable que la stabilité du ciel était mauvaise lors du test. Même expérience réalisée dans la foulée sur le cratère lunaire Moretus, la caméra tourne à une cadence compa-
acA640-100gm
acA1300-30gm
ICX618
ICX445
659 × 494 pixels
1 296 × 966 pixels
5,6 µm
3,75 µm
100 ips (1)
30 ips
560 €
730 €
Photos : J.-l.Dauvergne pour C&E
TesT
Infrarouge
Le cratère Moretus, photographié dans de très mauvaises conditions de stabilité, avec un télescope Mewlon 210 mm et la caméra acA640-100gm. Sur les 3 400 images enregistrées en 1 minute, 1 100 ont été additionnées en corrigeant les déformations de la turbulence grâce au logiciel Prism 7.
(1) Images par seconde.
fichier. De plus, à chaque fichier *.ser, est attaché un fichier texte résumant les réglages de la prise de vue. À terme, il est prévu que Genika puisse également piloter les roues à filtres motorisés dotées d’un pilote Ascom.
sensibilité comparée de différentes caméras 70
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Ciel & Espace
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Basler acA1300-30gm
60
Skynyx 2-0
la caméra aca640-100gm
DMK21 et DMK31 50
Skynyx 2-2
40
Sensibilité
Des deux modèles testés, l’acA640100gm est la plus performante. elle est dotée de pixels de 5,6 µm, et sa sensibilité maximale est de 62 %, c’està-dire qu’elle parvient à convertir en électrons 62 % des photons incidents. Les capteurs utilisés dans les caméras d’ancienne génération plafonnent autour de 45 %. Là où la différence est encore plus marquée, c’est dans le rouge. Aux portes de l’infrarouge, à 700 nm, la Basler transforme 55 % des
Ces courbes indiquent le pourcentage de photons détectés par rapport au nombre total de photons incidents, en fonction de la longueur d’onde. La supériorité des deux nouvelles caméras Basler (en rouge et en bleu) par rapport aux modèles plus anciens apparaît nettement dans le rouge et l’infrarouge.
Basler acA640-100gm
30
20
10
lumière visible
0 400
450
500
infrarouge 550
600
650
700
750
Longueur d’onde
800
850
900
950
1000
Le
Saturne, vue au télescope de 1 m du Pic du Midi avec la Basler acA1300-30gm, utilisée en binning 2 × 2. L’image obtenue dans l’infrarouge est plus nette car la turbulence est moindre dans ces longueurs d’onde. Mais, même dans le visible, l’anneau interne (dit de Crêpe) est perceptible, ce qui montre la bonne dynamique de la caméra.
rable. Mais sur la Lune, on reste limité par le faible champ de ce capteur de seulement 0,325 million de pixels.
la caméra aca1300-30gm Légèrement moins sensible que sa sœur, l’acA1300-30gm affiche toute de même de bonnes performances. Son rendement maximal est de 55 % et reste élevé dans le rouge, avec une sensibilité de près de 40 % à 700 nm. elle se révèle plus décevante dans le bleu, avec une courbe de sensibilité qui finit par rejoindre les performances des modèles d’ancienne génération en dessous de 450 nm. elle a néanmoins pour elle une grande polyvalence. Avec 1,3 million de pixels, elle peut aussi bien aborder l’imagerie planétaire que lunaire ou solaire. La taille de ses pixels — 3,75 µm — peut sembler petite ; cependant, en imagerie planétaire, il est toujours nécessaire d’allonger la focale avec une Barlow ou un oculaire. La cadence de prise de vue de seulement 30 ips peut, elle aussi, sembler limitante, mais avec un capteur aussi résolu, elle est tout de même deux fois plus rapide qu’une DMK41, par exemple. et surtout, cette cadence d’images et ces petits pixels peuvent être modulés. Les logiciels de pilotage permettent en effet de passer en mode binning 2 × 2, autrement dit regrouper les pixels 4 × 4, ce qui simule un grand pixel de 7,5 µm de côté. Cette taille de pixel est bien adaptée au télescope de type Cassegrain, et permet de monter à un rythme de prise de vue de 50 ips, et même davantage en fenêtrant l’image !
noTre conclUsion À l’issue de ce test, nous avons été convaincus par les caméras Basler. Tenant leurs promesses, elles offrent les moyens d’aller plus loin dans l’observation des planètes avec un gain en dynamique, et surtout des temps de pose plus brefs pour mieux lutter contre la turbulence. Le seul bémol concerne l’informatique. Si le prix des caméras est raisonnable, il ne vous dispense pas d’être équipé d’un PC récent et performant. Pour les amoureux de planètes, l’acA640-100gm est le bon choix : elle est moins chère et plus sensible. en revanche, ceux qui cherchent de la polyvalence miseront sans hésiter sur l’acA1300-30gm, adaptée à l’observation de la Lune et du Soleil. Sa sensibilité et sa rapidité en léger retrait sont compensées par la possibilité de passer en mode binning 2 × 2.
.
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Une fonction utile que nous avons mise en œuvre sur le télescope de 1 m du Pic du Midi, directement au foyer de ses 17 m de focale. Dans des conditions de stabilité moyenne, il nous a été possible d’enregistrer sur Saturne des vidéos à 43 ips en tirant sur le gain de la caméra. en temps normal sur le télescope avec une DMK41, les enregistrements se font à 4 ou 8 ips (en partie parce que les pixels font 4,65 µm sur le DMK contre 7,5 sur la Basler en binning 2 × 2). Dans ces conditions, les images de la DMK sont parfois floues à cause de la turbulence, mais la Basler s’en sort à merveille. Par ailleurs, sur Saturne, on a pu noter les bonnes performances dans le rouge. Le gain nécessaire pour avoir une bonne exposition est sensiblement le même avec un filtre rouge qu’avec un filtre infrarouge, laissant passer la lumière à partir de 680 nm.
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Ciel & Espace
83
F. Bugnet/C&E Photos
FICHE D’OBSERVATION
Une spirale à surveiller pour ses fréquentes supernovae et dont les formes sont discernables dans un télescope de moyenne puissance.
Nom :
M 66
Nature :
galaxie spirale
D i s t a n c e : 35 millions d’années-lumière D i a m è t r e : 75 000 années-lumière
LA GALAXIE M 66 Données astrophysiques
Découverte en mars 1780 par Pierre Méchain, M 66 est une galaxie proche à surveiller. En effet, entre 1989 et 2009, trois de ses étoiles ont explosé en supernova. Le phénomène, spectaculaire, y est donc assez fréquent. La raison tient probablement à une interaction récente avec la galaxie voisine M 65, distante de seulement 190 000 années-lumière. Les effets de cette rencontre se repèrent au noyau légèrement décentré de M 66. Les supernovae sont provoquées par des étoiles massives
arrivées en fin de vie. Or, ces étoiles ont une durée de vie très courte, de l’ordre de quelques dizaines de millions d’années. Le fait qu’elles explosent en série indique donc qu’elles se sont formées récemment. Cet épisode de formation stellaire pourrait également résulter de l’interaction gravitationnelle entre M 66 et M 65. En 2000, une équipe d’astronomes a conclu que la supernova observée en 1997 dans M 66 était en réalité un leurre : il semble que l’événement corresponde à un sursaut survenu à la surface d’une géante bleue très lumineuse, similaire à Êta de la Carène dans la Voie lactée.
Repérage M 66 est l’une des galaxies les plus faciles à repérer. Elle se trouve en effet dans une constellation évidente à reconnaître dans le ciel de printemps : le Lion. On peut la chercher aux jumelles sous les trois étoiles dessinant la croupe de l’animal : Denebola, Chertan et Zosma, toutes trois visibles à l’œil nu. En dessous de ce triangle, repérez Iota Leo, une étoile de magnitude 3,9 isolée. M 66 se cache exactement à mi-chemin entre cette étoile et Chertan. Si la galaxie n’apparaît ni aux jumelles, ni dans le chercheur de votre instrument, traquez-la à l’aide d’un oculaire de très faible grossissement. Le cadre indique le champ de la carte au verso.
✃
BOUVIER
Arcturus
CANCER
CHIENS DE CHASSE
LION
M66
Régulus
40°
VIERGE
Spica CORBEAU
SEXTANT COUPE
HYDRE FEMELLE
GÉMEAUX
La galaxie M 66 Constellation : Lion Magnitude : 8,9
Ascension droite : 11 h 20 min
Déclinaison : 12° 59’
Période favorable d’observation : février à avril
Diamètre apparent : 8’
Période d’invisibilité : juillet à octobre
Zosma
25°
LION Chertan NGC3628 Régulus
Denebola M 65
M 66
M96 M95
Iota Leonis
Observation Parmi les trois galaxies qui composent le Triplet du Lion, M 66 est la plus facile à observer. Une petite lunette de 80 mm suffit pour bien la voir sous un ciel sans Lune. Elle a un aspect ovale et se distingue de M 65, toute proche, par le fait qu’elle est accompagnée de deux petites étoiles voisines de la magnitude 10. Un télescope de 115 mm n’apporte guère de confort. Un instrument de 200 mm d’ouverture montre des détails
supplémentaires : la galaxie semble avoir une forme de 9. Cela est dû au fait qu’on perçoit, à partir du noyau circulaire, l’amorce de l’un de ses deux bras spiraux. Dans d’excellentes conditions, on perçoit des irrégularités de brillance sur sa surface. Un télescope de plus de 300 mm permet de voir que son noyau a une forme ovalisée et de discerner des régions sombres dans ses bras. Un bel objet, rendu encore plus beau par la présence de ses voisines M 65 et NGC 3628 dans le même champ.
Pvoas sétsoeilezs !
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✴✴✴
C. Birnbaum/C&E Photos
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2011 Numéro 490 / mars
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Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 ANS
100 ans pour atteindre
ètes Les planelles survivent-
à la mort de leur étoile
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NOUVEAUTÉS
Rubrique réalisée par
L’ACTUALITÉ
du matériel astronomique Canon lance les EOS 600D et 1100D
DES ÉVOLUTIONS, MAIS PAS DE RÉVOLUTION Chez Canon, l’EOS 1100D vient remplacer le boîtier “premier prix” 1000D, et l’EOS 600D prend la suite du 550D, toujours commercialisé. Prisés par les astronomes amateurs pour leurs qualités en basse lumière, les reflex Canon offrent aussi la possibilité de changer le filtre d’origine situé devant le capteur. Cette modification (environ 250 €) permet de gagner en sensibilité dans le rouge, et ainsi de mieux dévoiler les nuages d’hydrogène omniprésents dans la Voie lactée. L’attrait principal de l’EOS 600D est son capteur de 18 millions de pixels, qui équipe aussi les modèles haut de gamme EOS 60D et EOS 7D. Rappelons que le paramètre le plus important à considérer en astronomie est davantage la taille du capteur que le nombre de pixels. Car plus ceux-ci sont petits, moins ils sont sensibles. Un principe à nuancer par le fait que la qualité des électroniques associées tend à évoluer de génération en génération ; in fine, la qualité d’image reste à la hauteur. Autre point appréciable : un écran orientable, pratique si l’appareil est monté au foyer d’un télescope. L’EOS 1100D, lui, ne compte pas d’avancée majeure pour la photo astro par rapport au 1000D, déjà performant en la matière. Aussi, pour s’équiper avec un budget serré, nous conseillons plutôt de pister les derniers EOS 1000D disponibles à prix bradé (environ 330 € boîtier nu et 400 € avec un 18-55 mm). C’est sans conteste la bonne affaire du moment !
Jean-Luc Dauvergne
TMB voit large
UN NOUVEL OCULAIRE DE 100° La série d’oculaires Ethos lancée par Televue avec un champ record de 100° fait des émules. Après Explore Scientific, c’est au tour de TMB de céder à cette nouvelle mode en lançant deux oculaires de 100° de champ. Leur focale est de 9 et 16 mm. Si les Explore Scientific sont de simples copies de la formule optique de Televue, la solution de TMB semble différente puisque ces oculaires comportent huit lentilles, contre neuf dans les Ethos. En contrepartie, le relief d’œil (déterminant le confort de vision) est un peu plus court. Le fabricant annonce 12 mm contre 15 mm pour le concurrent Televue. La prise en main effectuée par l’importateur fait état de performances satisfaisantes et d’un champ qui reste plan avec des instruments dont le rapport focale/diamètre est voisin de 5 à 6. Des tests sur des instruments plus ouverts seraient nécessaires pour voir si cette bonne tenue est conservée. Notons enfin que le prix de vente est attractif, puisqu’il est environ inférieur de moitié à celui des Ethos 10 et 17 mm.
OCULAIRE TMB 100°
EOS 600D - 18 millions de pixels, 780 € EOS 1100D - 12 millions de pixels, mode vidéo HD 720, 440 €
Prix : 299 €
Une lunette qui parle
APRÈS LE “GO-TO”, LE “TALK-TO” Meade lance une lunette de 102 mm originale : la Starnavigator 102 Go-To. Dotée d’une monture altazimutale, elle dispose d’un désormais classique système de pointage automatique Go-To. La grande nouveauté, c’est qu’elle est enrichie d’une base de données audio avec la description de 500 astres. L’idée n’est pas neuve : elle avait déjà fait son apparition sur STARNAVIGATOR 102 GO-TO le “système” de repérage Skyscout de Celestron et Mysky de Meade. Mais c’est la Prix de lancement : 299 € première fois qu’elle est déclinée dans le système de pointage d’un instrument optique. Cette lunette peut donc constituer un outil pédagogique intéressant pour un club. Pour un particulier, l’intérêt est moins évident car l’instrument n’est pas évolutif et son diamètre est limité à 102 mm, ce qui restreint le nombre d’astres accessibles. On regrettera par ailleurs une finition où prédomine le plastique. Il serait intéressant de voir ce système intégré sur des instruments plus haut de gamme, mais orientés vers les débutants comme les Lightswitch de 152 et 203 mm, capables d’initialiser leur système Go-To en toute autonomie avec un GPS, un compas et une webcam. Cette rubrique est réalisée d’après les données fournies par les fabricants. La responsabilité de Ciel & Espace n’est pas engagée si celles-ci se révélaient erronées.
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V U D ’ I C I , V U D ’A I L L E U R S PERINALDO, EN ITALIE
L’astronomie chez Cassini
D. Fossé/C&E photos
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À 60 km de Nice, de l’autre côté de la frontière franco-italienne,
le village de Perinaldo joue la carte touristique des étoiles. C’est ici qu’est né l’illustre astronome Jean-Dominique Cassini, en 1625.
HABITUDE en hiver nous n’ouvrons pas le lundi. Mais ce soir, c’est particulier car c’est la Saint-Valentin !” lance la souriante Marina Muzi, en éteignant son portable. À Perinaldo, petit village de la Riviera italienne situé à moins de 30 km de la frontière française, près de Nice, la responsable de l’Osservatorio Giovanni Domenico Cassini vient d’enregistrer une réservation de plus pour sa soirée. Au programme : initiation au ciel d’hiver et observations aux instruments, qui vont de la lunette de 80 mm jusqu’au télescope de 380 mm sous coupole. Et s’il ne fait pas beau ? “Nous programmerons
“D’
Perinaldo
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une séance dans notre planétarium de 25 places et la visite du musée Cassini”, répond Marina dans un français impeccable. L’astronome Jean-Dominique Cassini, recruté en 1669 par Louis XIV pour fonder l’Observatoire royal et premier d’une lignée de prestigieux savants français, est en effet né ici, dans ce bourg médiéval, perché parmi les oliviers et les mimosas. Jusqu’au milieu des années 1990, le village n’en faisait guère publicité. Son activité astronomique se limitait aux soirées d’observation de quelques amateurs de la région. “C’est en 1997, avec le lancement de la sonde Cassini-Huygens, que l’observatoire a vraiment ouvert ses portes au public et que Perinaldo s’est fait connaître”, se souvient Marina Muzi. Depuis, avec des moyens qui restent limités (“la vente d’environ 1 500 billets par an, et une petite
Il faut le dire !
Émilie Martin
Obs astronomico communale Cassini
Obs astronomico communale Cassini
D. Fossé/C&E photos
Obs astronomico communale Cassini
Rubrique réalisée par
subvention de la mairie”), l’offre astronomique du village ligure n’a cessé de grandir. Le petit musée Cassini a ouvert, deux jardins à caractère astronomique ont été créés (avec cadrans solaires, roue d’étoiles circumpolaires, mires…) et un parcours didactique sur le Système solaire a vu le jour dans les ruelles du village. “En 2007, nous avons aussi inauguré la méridienne de l’Église de la Visitation, la plus grande qui ait été construite en Italie depuis la fin du XVIIIe siècle”, souligne Giancarlo Bonini, l’un des six animateurs de l’Osservatorio, lui aussi francophone. La tradition locale voulait que l’église, contemporaine de Cassini, ait été bâtie sur les plans de l’astronome… “Ce n’est sans doute pas vrai, mais comme Cassini est célèbre en Italie pour avoir conçu la grande méridienne de San Petronio, à Bologne, nous avons pensé lui rendre hommage en en construisant une ici, dans son village natal”, explique Giancarlo. Depuis, la vocation pédagogique et culturelle du monument a été renforcée par le tracé symbolique d’un “méridien Cassini” depuis Bordighera, sur la côte, jusqu’à Saint-Vincent, dans le Val d’Aoste. Le méridien sera-t-il prolongé jusqu’en France ? Marina Muzi le souhaite, d’autant que les contacts de son observatoire avec notre pays sont étroits. “Nous accueillons des touristes français, bien sûr, mais aussi des classes de la région niçoise, du Var, et parfois même de Paris !” Depuis quelques années, Perinaldo est aussi intégré à un parcours culturel transfrontalier, le “chemin des étoiles”, qui court en quatre étapes du village natal de Cassini à l’observatoire de Nice.
David Fossé
D. Fossé/C&E photos
De la coupole de l’observatoire amateur (en haut) au petit musée Cassini (ci-dessus), en passant par les jardins astronomiques (à droite), les références à l’astronomie sont nombreuses à Perinaldo. Si vous passez dans la région, Marina Muzi (page de gauche) pourra vous servir de guide.
La grande méridienne de l’Église de la Visitation, achevée en 2007, est un instrument pédagogique qui rend hommage à Cassini, natif du village.
Contacts
Valérie Desnoux, de l’association Aude
Des observations semi-pro, c’est possible même à Paris ! AIRE de l’astronomie à Paris, dans un environnement où la pollution lumineuse est partout, à 900 m de la tour Eiffel… c’était un pari fou, mais pas impossible. Difficile de croire qu’un télescope a sa place sur une terrasse au sommet d’un immeuble de trois étages entouré d’autres immeubles, alors que les étoiles de magnitude 3 sont tout juste visibles à l’œil nu… Et pourtant, les nuits de ciel clair, on y glane désormais des données susceptibles d’intéresser les scientifiques. Par exemple, lorsqu’on observe les étoiles dans la raie H alpha de l’hydrogène, avec un spectrographe. Comme la pollution lumineuse reste cantonnée autour des raies du sodium, le ciel de Paris est noir en spectro ! Aujourd’hui, l’utilisation d’un spectrographe s’est démocratisée. On trouve dans le commerce des spectrographes “clé en main”, comme le Lhires III de la société Shelyak, et des logiciels gratuits comme le tandem Iris/Visual Spec, qui permettent de générer immédiatement un spectre et de l’analyser. Avec cette technique, on peut par exemple surveiller les étoiles qui, en spectrographie, se montrent beaucoup plus variables qu’on ne le pense. De nombreuses collaborations entre astronomes professionnels et amateurs sont d’ailleurs possibles. On peut étudier les étoiles cataclysmiques Be, et même participer à la résolution du mystère de l’éclipse d’Epsilon Aurigae. C’est d’ailleurs en faisant le spectre de cette étoile que j’ai inauguré mon “observatoire de Paris”.
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OSSERVATORIO ASTRONOMICO COMUNALE CASSINI Piazza Mons. Rossi 18032 Perinaldo - Italie Tél. : +39 34 85 52 05 54 (français parlé) Mail : astroperinaldo@gmail. com (français écrit) Site : www.astroperinaldo.it Réservation conseillée pour bénéficier d’un accueil en français
Retrouvez les principaux liens et ressources astronomiques sur
www.porteauxetoiles.org AVRIL 2011
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L’agenda
Énergie noire et matière noire par Nathalie PalanqueDelabrouille, astrophysicienne au CEA 5 avril, 19 h 30 IAP, 98 bis, boulevard Arago (14e) • Entrée libre sur réservation à :
[email protected], www.iap.fr À la rencontre des comètes par Olivier Groussin, du laboratoire d’astrophysique de Marseille 6 avril, 14 h 30 Fondation Simone et Cino Del Duca, 10, rue Alfred-de-Vigny (8e) • Gratuit • Bureau des longitudes, 01 43 26 59 02, www.bureau-des-longitudes.fr Gretz-Armainvilliers (77) Mais où est donc le temple du Soleil ? Enquête astronomique au pays de Tintin par Roland Lehoucq, astrophysicien 10 avril, 15 h. Youri Gagarine et l’appel du cosmos par Alain Dupas 12 avril, 21 h Uranoscope de l’Île-de-France, allée Camille-Flammarion • Gratuit • 01 64 42 00 02 Antony (92) Spectrographie et filtres par Philippe Million 6 avril, 20 h 30 Club d’astronomie d’Antony, 193, rue des Rabats • Entrée libre • 06 09 18 71 22, www.astrosurf. com/astroantony Ivry-sur-Seine (94) Le Système solaire, par Thibaut Simoné. Conférence suivie d’une observation aux instruments. Soirées d’observation gratuites tous les vendredis soirs. 2 avril, 21 h 30 Le Télescope, 103, avenue
Le Bourget (93) Yuri’s Night, à l’occasion des 50 ans du premier vol de Gagarine : visite guidée du hall de l’espace, séances spéciales de planétarium, ateliers fusées à eau, conférences grand public, concert… 12 avril , dès 10 h 30 Musée de l’air et de l’espace, aéroport de Paris, www.museeairespace.fr EXPOSITIONS Triel-sur-Seine (78) Visite guidée de l’Univers en lumière noire Lundi au vendredi, de 15 h 30 à 17 h, et dimanche, 15 h, 16 h et 17 h Observatoire de Triel, 2, rue de la Chapelle • Entrée libre • 01 39 74 75 10, www.parcauxetoiles.com, www.observatoiredetriel.com STAGES Paris (75) Stage 1re étoile 7 mai Parc Montsouris, angle boulevard Jourdan et rue Émile-Deutsch-de-la-Meurthe (14e) • 80 €, déjeuner inclus •
[email protected], 01 45 89 81 44, www.afanet.fr Buthiers (91) Stage 1re étoile, 9 avril. Stage 2e étoile, 30 avril. Stage 3e étoile, 21 mai. Base régionale de plein air et de loisirs, 73, rue des Roches • 80 € • Planète sciences, 01 69 02 76 10, www.planete-sciences.org Ris-Orangis (91) Stage Petite Ourse Du 11 au 13 avril Espace Bernard Martin, rue
Passez vos étoiles en astro
L’AFA et ses partenaires proposent trois stages d’une journée pour apprendre à utiliser un instrument d’astronomie. Stage 1re étoile : Observer la voûte céleste. Stage 2e étoile : Exploiter pleinement son instrument. Stage 3e étoile : S’initier aux techniques d’acquisition d’images. Les prochains rendez-vous sont repérés par le logo ci-contre. La liste complète de ces stages est sur www.afanet.fr/123etoiles
OUEST-CENTRE ATELIERS Pleumeur-Bodou (22) Atelier “fusées à eau”, pour les 7-12 ans : construire et lancer sa fusée à eau pour apprendre les principes de propulsion en s’amusant (en extérieur). Attention : chaque enfant doit se munir de deux bouteilles vides de 1,5 l de boisson gazeuse pour la fabrication de la fusée. Tous les jeudis, du 14 avril au 5 mai, de 16 h à 17 h, Cosmopolis, planétarium de Bretagne • 5 € • 02 96 15 80 30, www.planetarium-bretagne.fr Rennes (35) Cours d’initiation : Au-delà du Système solaire, 7 avril, 20 h 30 Maison du parc de Beauregard, avenue du Bois-Labbé • Société d’astronomie de Rennes, 6, cours des Alliés, 06 79 95 66 04, www.astro-rennes.com Tonneville (50) Étoiloscope pour les 3-6 ans 14 avril, 14 h 15. Le bruit et l’orage pour les 7-11 ans 19 avril, 14 h 15. La chasse aux étoiles pour les 7-11 ans 26 avril, 14 h 15. Fusées à eau pour les plus de 12 ans 28 avril, 14 h 15 Ludiver, 1700, rue de la Libération • 2,70 € • 02 33 78 13 80, www.ludiver.com Laval (53) Atelier initiation à l’astronomie 8 avril, 20 h 30 Observatoire populaire de Laval, bd Lucien-Daniel, 02 43 67 05 06, opl.
[email protected], www.fal53.asso.fr/opl CONFÉRENCES Sévérac (44) Les stations spatiales par Yves Couëron 1er avril, 20 h 45 Observatoire BretagneAtlantique • Gratuit • Voyager 3 Astronomie, 02 40 15 58 86, www.voyager3.com Laval (53) Conférence et musique avec Hubert Reeves, 19 avril, 20 h 30 Théâtre de Laval • Observatoire populaire de Laval, 02 43 67 05 06,
[email protected], www.fal53.asso.fr/opl
DR
Albert-Rémy • 70 € • Planète sciences, 01 69 02 76 10, www.planete-sciences.org
w
CONFÉRENCES Paris (75) Les enjeux de l’astrophysique spatiale par Pierre-Olivier Lagage 4 avril, 19 h 30 Télécom Paris Tech, amphithéâtre Émeraude, 46, rue Barrault (13e) • 01 45 65 01 80, 01 46 45 60 14
ÉVÉNEMENTS Antony (92) Tous dans l’espace : maquettes de fusées et de satellites, expositions, conférences-débats 30 avril Théâtre Firmin Gémier, place Firmin-Gémier • Entrée libre • Club d’astronomie d’Antony, 06 09 18 71 22, www.astrosurf. com/astroantony
Fête des étoiles en Limousin La traditionnelle Fête des étoiles, organisée par l’Association pour la découverte de l’atmosphère et de l’espace (Adaes), aura lieu le 9 avril, à Pierre-Buffière. Cette année, le rendez-vous limousin prend de l’ampleur ! De nombreuses activités sont proposées : des séances de planétarium, une exposition “À la recherche des nouveaux mondes et d’une éventuelle vie ailleurs”, un stand dédié à la lutte contre la pollution lumineuse, des observations… Gratuit et ouvert à tous. Pour vous y rendre, prendre la sortie n° 40 de l’A20 et suivre les panneaux “Chabanas”. Rens. : 05 87 84 00 29, 05 55 35 21 83, www.astrosurf.com/adaes ÉVÉNEMENTS Banneville-sur-Ajon (14) Rencontres astronomiques du Calvados : expositions de photos et de matériels, exposés, rencontres, conseils, informations, et bourse d’échange 9 avril, de 16 h à 21 h Chapelle Saint-Clair • Gratuit • Astroclub de la Girafe, 02 31 75 33 49 Saint-Brieuc (22) Voie lactée et galaxies 5 avril, 20 h 30 MJC du Plateau, 1, avenue Antoine-Mazier • Gratuit • 02 96 61 94 58, 02 96 94 43 61,
[email protected] Chavagne (35) Premières Rencontres d’Ille-et-Vilaine : présence de tous les clubs du département, expositions, observations, diaporamas Du 8 avril, 14 h, au 10 avril, 13 h Étang de la Sillandais, route de Goven • Cercle astronomie de Chavagne, 06 75 19 51 06, cercle-astronomie-chavagne@ hotmail.fr EXPOSITIONS Tonneville (50) Changement climatique,
ici et ailleurs Du 1er au 30 avril Ludiver, 1700, rue de la Libération • Gratuit • 02 33 78 13 80, www.ludiver.com OBSERVATIONS Chavagne (35) Diaporama sur le ciel de printemps, puis observation de la Lune et de Saturne 8 avril, 20 h 30 Observatoire de Bruz. Diaporama sur les objets de Messier, 22 avril, 20 h 30 Étang de la Sillandais, route de Goven • Cercle astronomie de Chavagne, 06 75 19 51 06, cercle-astronomie-chavagne@ hotmail.fr La Couyère (35) Lune, Saturne et Système solaire, 15 avril, 20 h 30 Centre d’astronomie, lieu-dit La ville d’Abas • Gratuit pour les adhérents • Société d’astronomie de Rennes, www.astro-rennes.com Tonneville (50) Croisière sous les étoiles 5 avril, 20 h 30 Station nautique Cherbourg Hague, 02 33 78 19 29 • Adulte, 30 € ; tarif réduit, 25 €
Observation au grand télescope de 600 mm 8, 15, 22, 29 avril, 20 h 30 Ludiver, 1700, rue de la Libération • Adulte, 7,50 € ; tarif réduit, 5,50 € • 02 33 78 13 80, www.ludiver.com Le Tablier (85) Le ciel de printemps 9 avril, Observatoire de Piquet • Gratuit • Centre astronomique vendéen, 9, rue Champlain 85000 La Rochesur-Yon, richard.tanguy2@sfr. fr, www.astrovendee.fr SPECTACLES Tonneville (50) Projection du film Petite planète Le mercredi, 14 h 15 Ludiver, 1700, rue de la Libération • 02 33 78 13 80, www.ludiver.com • 2,70 €
Station de nuit
Mis en place par l’AFA, ce label garantit un accueil permanent et professionnel à ceux qui désirent découvrir ou pratiquer l’astronomie. www.afanet.fr/Stations
Hauts-de-Seine
Le club d’Antony fête l’espace À l’occasion des trente ans de son club d’astronomie, la ville d’Antony célébrera l’espace le samedi 30 avril, avec la participation du Cnes (Centre national d’études spatiales). Des maquettes de fusées et de satellites seront exposées, différents ateliers sont prévus pour les jeunes. Et un véhicule tout droit venu de l’espace, le Spatiobus (photo), séjournera sur le parvis du théâtre Firmin Gémier, qui accueille l’événement. DR
w ÎLE-DE-FRANCE
Georges-Gosnat • Gratuit • www.astrosurf.com/ letelescope
Pierre-Buffière
Renseignements sur http://astrosurf.com/astroantony
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V U D ’ I C I , V U D ’A I L L E U R S
Vous désirez annoncer une de vos prochaines animations : soirée publique, conférence, atelier, festival, etc. ? Envoyez-nous vos textes deux mois à l’avance à :
[email protected], ou inscrivez-vous sur www.afanet.fr, rubrique Manifestations star party, restauration possible sur place 23 avril, dès 14 h Club d’astronomie de Mont-Bernenchon, salle Les Libellules • Gratuit 03 21 27 95 26, http:// astromontbernenchon.free.fr
STAGES Espins (14) Stage 1re étoile, 9 avril Grange d’Espins • 80 € • Planète sciences Normandie, Maison des associations, 14200 Hérouville-Saint-Clair, www.planete-sciences.org/ normandie
Champ du Feu (67) Nuit de l’astronomie : ateliers, observations, spectroscopie, 9 avril, dès 16 h Chemin des Vieux-Prés • Collectif pour la protection du ciel nocturne au Champ du Feu, www.astrosurf.com/astrocdf67
Bellou-le-Trichard (61) Stage 4e étoile, 30 avril 43 € • Perche Astronomie, percheastronomie.fr, 02 37 37 95 91 Tonneville (50) Weekend la tête dans les étoiles, 9 et 10 avril, en soirée Réservations auprès de l’accueil de l’île de Tatihou Ludiver, www.ludiver.com
w NORD-EST ATELIERS Gueugnon (71) Club junior, 16 avril, de 16 h à 18 h Local du club, le curieux du ciel, centre Henry Forêt, http://astrosurf. com/lecurieux/accueil
OBSERVATIONS Dijon (21) Le ciel de printemps, la planète Saturne 8 avril, 21 h Observatoire des Hautes Plates, parking haut du parc de la Combe à la Serpent, entre Dijon et Corcelles-les-Monts • Gratuit • Société astronomique de Bourgogne, 03 80 36 44 13, www.sab-astro.fr Seloncourt (25) Soirée découverte de l’astronomie : les observatoires astronomiques au sol 26 avril, 18 h 30 Centre culturel Cyprien Foresti • Entrée libre • Astro 400, 03 81 34 77 64, www.astro400.com Gueugnon (71) Observation de Saturne au Dobson 30 avril, 20 h 45 Local du club, le curieux du ciel, centre Henry Forêt, http://astrosurf.com/
lecurieux/accueil SPECTACLES Strasbourg (67) Séances de planétarium (divers spectacles) Mercredi, 15 h, et dimanche, 14 h 15 et 16 h 15. Visites guidées de la grande coupole de l’observatoire Mercredi, 14 h 30 et 15 h, et dimanche, 15 h 15 et 17 h 15 (jours et heures différents en période scolaire). Planétarium, 13, rue de l’Observatoire • Planétarium et visite : 7,50 € et 6,50 € ; moins de 16 ans, 4,20 € 03 68 85 24 50, http:// planetarium.u-strasbg.fr STAGES Serbannes (03) Stage 3e étoile, 10 avril, 10 h Maison de l’enfance, mairie • 80 € • Astronomie loisirs Serbannes, 06 77 78 97 45, www.datociel.com
SUD-EST CONFÉRENCES Col d’Èze (06) L’eau dans le Système solaire par Jean-Louis Heudier, 2 avril, 19 h • Astrorama, route de la Revère • De 8 à 10 € • 04 93 85 85 58 www.astrorama.net Nice (06) Matière noire et gravitation modifiée par Françoise Combes, de l’observatoire de Paris-Meudon. 7 avril, 18 h 30 Amphi de physique, université Nice Sophia-Antipolis • Entrée libre • 04 92 09 09 24, www.aquila-asso.org Archimède et la stabilité des
navires par Pierre Coullet, professeur à l’université Nice Sofia Antipolis, 12 avril, 18 h Planétarium Valeri, 128, avenue Saint-Lambert • Entrée libre • http://planetarium.valeri.assoc. pagespro-orange.fr/ Marseille (13) Les phénomènes lumineux atmosphériques et les mythologies de l’ancienne Égypte par André Maucherat, chargé de recherche au CNRS 1er avril, 20 h 30 La saga des atomes : de quoi notre Univers visible est-il fait ? par Alain Mazure, directeur de recherche au CNRS 8 avril, 20 h 30. Observatoire, place Rafer, bd Cassini (4e) Association Andromède, 04 86 67 21 03, www.andromede13.info Aubière (63) École d’astronomie n° 6 “Les planètes, données
Expositions de photos et de matériel, exposés, rencontres entre passionnés, bourse d’échange, observations du Soleil et du ciel, voilà ce qui vous attend aux 9es Rencontres astronomiques du Calvados. Rendez-vous le 9 avril, à partir de 16 h, à la chapelle Saint-Clair de Banneville-sur-Ajon. Astroclub de la Girafe : 02 31 75 33 49, www.astroclubdelagirafe.fr
DR
Gueugnon (71) Causerie astro, 8 avril, 20 h 45 Local du club Le curieux du ciel, centre Henry Forêt, http://astrosurf. com/lecurieux/accueil
Ciel & Espace
Inscriptions sur www.darkskyparks.org Ceux qui souhaitent faire une présentation peuvent les soumettre avant le 16 avril. Rens. : +34 973 455246,
[email protected]
Rencontres astro dans le Calvados
Dijon (21) Les grands observatoires par Marc Morrisson 12 avril, 18 h 30 Musée de la vie bourguignonne, 17, rue Sainte-Anne • Gratuit • 03 80 36 44 13, www.sab-astro.fr
94
Du 27 juin au 1er juillet, en Catalogne, sur un site au ciel particulièrement sombre, il sera question de pollution lumineuse pour le 4e Symposium international pour des parcs de ciel noir. Il est ouvert à tous : astronomes, mais aussi biologistes, spécialistes de la santé et de l’environnement, professionnels de l’écotourisme, experts éclairagistes… Chacun pourra échanger sur des thèmes comme la mise en place de parcs de ciel noir et la création d’une Association internationale de parcs de ciel noir. Le symposium se déroulera dans la ville de Cellers, dans la chaîne de Montsec, en Espagne.
Banneville-sur-Ajon
CONFÉRENCES Soissons (02) Vivre là-haut, à l’occasion des 50 ans du vol de Youri Gagarine 12 avril, 20 h 30 Espace Entreprise, 7, rue de l’Échelle-du-Temple • Gratuit • Association astronomique du Soissonnais, 03 23 93 26 34, http://astrosurf.com/aas2
ÉVÉNEMENTS Mont-Bernenchon (62) 3e Bourse d’échange : vente de matériel astronomique neuf et d’occasion, expo photo,
Symposium international pour des parcs de ciel noir !
w
Laval (53) Séance de planétarium, suivie d’une observation 11 avril, 20 h Observatoire populaire de Laval, rue d’Hilard 02 43 67 05 06, www.fal53.asso.fr/opl
AVRIL 2011
O.Zamora
Espagne
Écrivez-nous
fondamentales, observations” 6 avril, 20 h 30 Mécanique céleste, pourquoi voit-on ce qu’on voit ? par Christophe Serror 20 avril, 20 h 30 Campus des Cézeaux, bâtiment de physique, amphi 107 • Association des astronomes amateurs d’Auvergne (4A), 04 73 87 25 53, www.astronomes-auvergne.fr Isserteaux (63) Les mesures en astronomie par François Barbarin. Conférence suivie d’une observation du ciel 2 avril, 20 h 30 Observatoire Astrap • Gratuit 04 73 70 90 25, www.astrap.org Saint-Genis-Laval (69) La croissance des galaxies par Gary Mamon, de l’IAP 16 avril 17 h 30 Médiathèque, salle Saliste • 5 € ; gratuit pour les adhérents • Société astronomique de Lyon, 04 78 56 61 38, 04 78 56 33 29, www.soaslyon.org ÉVÉNEMENTS Échirolles (38) Festival scientifique “Remue Méninges” Du 19 au 22 avril Salle des fêtes, avenue du 8-mai-1945 Gratuit • Enjeu-Pionniers de France, 6, rue Berthe-deBoissieux 38000 Grenoble, http:remuemeningesisere.free. fr, 04 76 47 04 45 Chateldon (63) Assemblée générale de l’ANPCEN, 17 avril, 9 h 30 Salle polyvalente • Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes, www.anpcen.fr Vaulx-en-Velin (69) Les grandes structures de l’Univers par Romain Teyssier, chercheur au laboratoire d’astrophysique du CEA 14 avril, 20 h Planétarium de Vaulx-en-Velin, place de la Nation • 5 € 04 78 79 50 12, www.planetariumvv.com
Col d’Èze (06) Soirée d’animation et d’observation du ciel Vendredi et samedi, 19 h Astrorama, route de la Revère • De 7 à 9 € • 04 93 85 85 58, www.astrorama.net Vauvenargues (13) Observation publique 8 avril, 20 h 30, AAAOV, 1185, chemin du Puits-d’Auzon • Gratuit • 04 42 66 00 96,
[email protected], http://astrosurf.com/aaaov Les Angles (30) Veillée d’observation : vidéoprojection commentée sur l’amas ouvert des Pléiades, lecture des constellations au laser et observation au télescope 15 avril, 21 h Parc du cosmos, avenue Charles-de-Gaulle • 5 et 7 €, gratuit pour les adhérents • 04 90 25 66 82, www.parcducosmos.fr Aubière (63) La Lune, les planètes, les étoiles doubles et variables 13 avril, 20 h 30. Observation du Soleil, 16 avril, 14 h 30 Observatoire des Cézeaux. Le ciel profond et prise de vue 2 et 29 avril, 20 h 30 Observatoire de la Garandie 04 73 87 25 53, www.astronomes-auvergne.fr SPECTACLES Aix-en-Provence (13) Séances de planétarium Mercredi et samedi, 15 h. Ateliers enfants Mercredi, 10 h Planétarium d’Aix-enProvence, parc Saint-Mitre, avenue Jean-Monnet 04 42 20 43 66, www.aix-planetarium.fr STAGES Montpellier (34) Stage robotique, 9 et 10 avril 100 € + 50 € d’adhésion. Stage 1re et 2e étoile 9 avril 80 € Planète sciences Languedoc-
Vaulx-en-Velin (69) Stage Petite Ourse, 26 et 27 avril 70 € • Planétarium de Vaulxen-Velin, place de la Nation, 04 78 79 50 12, www.planetariumvv.com
SUD-OUEST ATELIERS Martignas (33) Ateliers Mercredi et samedi, 14 h 30 Jalle Astronomie, 6, avenue de la République, 05 56 78 03 79, www.jalle-astro.fr CONFÉRENCES Toulouse (31) Cosmologie observationnelle : premiers résultats du satellite Planck par Jean-Loup Puget du CNRS 5 avril, 11 h • Comment contrôler la forme de nanoobjets par voie chimique et qu'en attendre ? par Bruno Chaudret, 19 avril, 11 h • Salle Coriolis 14, avenue Edouard-Belin • Gratuit • Observatoire Midi-Pyrénées, 05 61 33 27 31, www.obs-mip.fr/ grandsseminaires Goutz (32) Les missions Apollo, par Elvina Le Mauff-Mahé, 16 avril, 20 h 45 Mairie • Gratuit • Adhara Astronomie, http://adhara. astronomie.over-blog.fr Martignas (33) À la découverte des exoplanètes par Olivia Venot,
de l’observatoire de BordeauxFloirac 15 avril, 21 h, Centre de loisirs Alema, route de Magudas • Gratuit • Jalle Astronomie 06 86 99 66 70, www.jalle-astro.fr Vayres (33) Les météorites, 16 avril, 21 h Observatoire du club Véga de la Lyre • Gratuit • 05 57 74 81 00, 09 50 93 03 38 Classun (40) La Lune, ses mythes et ses réalités 9 avril, 21 h Salle des fêtes, route de l’École • Astroclub du Marsan, 06 18 08 10 99, www.astroclubmarsan.net ÉVÉNEMENTS Bordeaux (33) Astroforum : conférences, stands, planétarium 8 avril de 13 h 30 à 18 h Dans les locaux de l’école ENSCBP • Gratuit •, Association Gironde 33, 06 08 33 17 60, http://assa.forumactif.net, www.enscbp.fr/astroforum Pierre-Buffière (87) Fête des étoiles : planétarium, exposition, observations, stands, quiz 9 avril, dès 14 h, Sortie n° 40 de l’A20 et suivre les panneaux Chabanas • Association ADAES, http:// www.astrosurf.com/adaes, 05 87 84 00 29, 05 55 35 21 83
Vayres (33) Observation du ciel Le samedi, 21 h Observatoire du club Véga de la Lyre • 2 € 05 57 74 81 00 09 50 93 03 38
Canaries
Le festival Starmus reporté à juin
STAGES Sabarat (09) Perfectionnement webcam et APN, pour les personnes ayant déjà une bonne pratique de l’astro Du 1er au 3 avril Observatoire de Sabarat, route de l’Observatoire, près du Mas d’Azil • 200 € + 20 € de cotisation ; douze stagiaires maximum • 05 61 69 52 14, 06 61 69 67 90, www. observatoire-sabarat.com
Le festival Starmus, initialement prévu en mars, se tiendra du 20 au 25 juin dans l’archipel des Canaries. Le concept reste inchangé : il s’agit d’unir l’astronomie et les sciences spatiales avec l’art et la musique. Le fil rouge de Starmus : l’hommage à Youri Gagarine, en compagnie d’astronautes de légende. Un cycle de 14 conférences sur le thème “Découvrez le cosmos et changez le monde !” est aussi prévu. Pour le volet artistique : des expositions de photographies, des concerts du groupe Tangerine Dream sont au programme. D. Lopez/C&E Photos
Saint-Jean-de-Bournay (69) Stage 1re étoile, 16 avril, 7 mai 70 € • Club d’astronomie Lyon-Ampère, 37, rue Paul-Cazeneuve, 04 78 01 29 05, www.cala.asso.fr
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Saint-Michell’Observatoire (04) Observation du Soleil, suivie d’une projection vidéo 2 et 20 avril, 14 h. Observation de nuit : découverte des constellations à l’œil nu, puis observation aux instruments 2 avril, 21 h 30 Centre d’astronomie, plateau du Moulin-à-Vent • Soirée T700 : 27 €, dix participants maximum. Soleil : adulte, 6,20 € ; de 6 à 16 ans, 4,50 €. Nuit : adulte, 10 € ; de 6 à 12 ans, 8 € • Réservation au 04 92 76 69 69 et retrait des billets au syndicat d’initiative, www.centre-astro.fr
Roussillon, 2, place des Charmilles, résidence Les Tonnelles, 04 67 70 33 58, www.planete-sciences.org
Latrape (31) Séjour astro en famille 9 et 10 avril Balcon des étoiles du pays toulousain, 05 61 97 09 62, www.les-pleiades.asso.fr Fleurance (32) Séjour à l’observatoire du Pic du Midi “À bord du vaisseau des étoiles” Du 20 au 22 mai, du 3 au 5 juin 425 € par personne en chambre double • À ciel ouvert, 05 62 06 09 76, www.fermedesetoiles.com Mauroux (32) Formation Montreur d’étoiles Du 4 au 7 avril Ferme des étoiles • 348 € • 05 62 06 09 76, www.fermedesetoiles.com
OBSERVATIONS Martignas (33) La constellation du Lion et les galaxies M 65, M 66, M 95, M 96, M 105, Le vendredi, 21 h Local du club, 4, rue PaulClaudel • Gratuit • Jalle Astronomie, 06 86 99 66 70 www.jalle-astro.fr
Pau (64) Stage approfondissement Bafa “Des fleurs aux étoiles”. Ce stage s’adresse aussi aux personnes titulaires du Bafa, mais intéressées par la découverte de l’astronomie et de la montagne Du 26 au 31 août 410 € • Inscription : Germea, 25, rue Montaigne 64000 Pau, 05 59 62 58 14 • www.germea.org
Saucats (33) Soirée d’observation, 1er, 22 et 29 avril Mémorial de la Ferme de Richemond • Gratuit • Association Gironde 33, 06 08 33 17 60, http://assa.forumactif.net
Poitiers (80) Stage Petite Ourse, 6, 8 et 15 avril 9 € • Maison des sciences, Espace Mendès France, 1, place de la Cathédrale, 05 49 50 33 08, www.maisondes-sciences.org
Renseignements sur www.starmus.com
BELGIQUE
Braine-l’Alleud (Belgique) Exposition et conférences sur le thème des 30 ans des vols de navettes spatiales et les 50 ans du vol de Gagarine Jusqu’au 16 avril Orion Astronomie, 4, rue Jules Hans, (00 32) 2 354 45 05, (00 32) 2 387 16 42 La station ISS par Vladimir Pletser 2 avril, 14 h Les navettes spatiales, par Michel Vander Elst, 3 avril, 14 h Fondation Bell Arte,
39 bis, chaussée d’Alsemberg Les 50 ans du vol de Gagarine, 8 avril, 20 h • Centre culturel de Braine-L’Alleud • Orion Astronomie, 4, rue Jules Hans, (00 32) 2 354 45 05
MAYOTTE Sada (97) Grande Fête des étoiles, possibilité de manger et de bivouaquer 9 et 10 avril Plage de M’Tsangabeach, B.P 321, 97600, Kaweni, MayotteAstronomie Nisiona Nyora, www.mayotte-astronomie.org
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Reliures
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OBSERVATIONS Saint-Étienne-les-Orgues (04) Le ciel profond et Saturne 9 et 23 avril, 21 h Observatoire Marc Bianchi, refuge de la Montagne de Lure • 10 € ; tarif réduit, 5 € • Société astronomique de la Montagne de Lure, 04 92 73 17 98, www.astrosurf.com/saml
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Ciel & Espace
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O.Hodasava/C&E photos
LIRE, VOIR
À BOUT DE SOUFFLE quoi sert un progrès scientifique si l’on ne peut le partager ?” Martin Bojowald déclare avoir écrit ce livre pour expliquer au public une avancée récente en cosmologie théorique. Il était a priori le mieux placé pour le faire puisqu’il est l’auteur de ce nouveau modèle. Spécialiste de la gravitation quantique à boucles — une théorie concurrente à la théorie des cordes pour unifier les deux grands pans de la physique, relativité générale et mécanique quantique —, il est le premier à avoir réussi à l’appliquer à l’étude du cosmos. Avec une conséquence fondamentale : la dissolution de l’instant zéro de l’Univers, la trop fameuse singularité initiale, dans un Grand Rebond. Selon ce modèle, l’expansion de l’Univers ne serait que la conséquence d’une phase antérieure de contraction accélérée. Fascinant ? Oui, et d’autant plus que nous sommes là aux frontières de la physique théorique. Mais malheureusement, par excès de didactisme — à force d’enchaîner des phrases comme “Qu’en est-il de l’univocité de la fonction d’onde dans des situations complexes ne respectant pas exactement les symé-
“À
Vulgarisation
L’UNIVERS EN REBOND Martin Bojowald, éditions Albin Michel, 320 p., 29 €
En bref
Épistémologie
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L’HOMME À LA PROPOSITION D’OR Jean-Marie Nicolle, éditions Ipagine, 130 p., 18,50 €
Spécialiste et traducteur des œuvres de Nicolas de Cues, Jean-Marie Nicolle signe une biographie romancée de ce penseur allemand, qui inspira Giordano Bruno dans l’élaboration de sa thèse sur la pluralité des mondes. EM
Ciel & Espace
AVRIL 2011
tries cosmologiques ?” — l’auteur finit par émousser l’intérêt de son lecteur le plus volontaire. Du coup, il n’atteint son but initial que très partiellement… L’exercice était difficile, évidemment. Et pourtant, à la lecture de certains passages où l’auteur aborde des souvenirs plus personnels — par exemple, comment lui est venu son coup d’audace mathématique (“Cela se passait à la fin d’un de ces étés chauds et lourds, coutumiers en Pennsylvanie. […] Je me rappelle bien l’engourdissement dû à la canicule et au chant des grillons la nuit, et aussi le manque de concentration, [...] si bien que j’opérai la simplification et me trouvai face à l’Univers des boucles avant le big bang.”) —, on se plaît à imaginer ce qu’aurait pu être ce livre. Martin Bojowald, ici, oublie tous les petits faits, les anecdotes, les souvenirs qui, en enveloppant de chair les concepts, auraient pu les rendre plus digestes sans les dénaturer. Il reste, pour ceux qui sauront s’accrocher, le regard aiguisé d’un physicien de très haut niveau sur la physique théorique, la cosmologie, les trous noirs ou le temps.
Vulgarisation
LE DESTIN DE L’UNIVERS, 1 ET 2 Jean-Pierre Luminet, éditions Gallimard, Folio Essais, 360 p. et 910 p., 10,20 € le tome
Il fallait bien deux tomes pour réunir en poche l’impressionnant ouvrage publié par l’auteur en 2006. Supernovae, sursauts gamma, trous noirs et énergie sombre composent ici un tableau saisissant : celui de l’ultime destin de la matière et de l’Univers. DF
DF
Contes
CONTES DES SAGES QUI LISENT DANS LES ÉTOILES Patrick Fischmann, éditions du Seuil, 240 p., 16,50 €
Ce recueil rassemble des contes sur le ciel du monde entier, plus proches de la poésie que du conte pour enfants. Il s’intéresse à la place et à l’interprétation du cosmos dans diverses mythologies. RT
nul !
mauvais
bof
pas mal
bien
excellent !
Histoire
DANS LES COULISSES DE LA CONQUÊTE SPATIALE
François Pellerin nous fait pénétrer dans les coulisses des programmes spatiaux. Il tranche ainsi avec bon nombre d’ouvrages qui se contentent de retracer les grandes lignes encyclopédiques. Par exemple, il a retrouvé les déclarations de John Yardley, patron du programme américain de navettes, lors du vol historique de la première navette en 1981, faisant part de ses inquiétudes : “Ce qui me cause soucis, ce sont les inconnues, les choses qui ne se sont jamais produites auparavant.” On apprend également que le premier astronaute français, Jean-Loup Chrétien (en 1980), a bien failli ne jamais partir dans l’espace. L’armée de l’air avait éliminé de
sa sélection les candidats les moins jeunes. Âgé de 41 ans à l’époque, il a donc décidé de candidater directement auprès du Cnes. Puis, au moment de la sélection, il se casse une jambe lors d’un saut en parachute. Heureusement, pour les Russes qui effectuent la sélection finale, ce critère ne sera pas déterminant. Autant d’anecdotes, qui feront le bonheur des passionnés du sujet.
JLD
LES GRANDES HEURES DES PIONNIERS DE L’ESPACE Jean-François Pellerin, éditions A2C Medias, 200 p., 21 €
Vulgarisation
Photos Nasa/C&E photos
Suite à une enquête minutieuse, Jean-
Vulgarisation
L’ AUTRE ÉLOGE DE L’OMBRE
Voici un livre qui a le mérite de faire toute la lumière sur les ombres. L’auteure, professeure de sciences physiques au lycée Henri IV, fait le point sur les nombreuses questions que posent ces dernières — tous les objets ont-ils une ombre ? Y a-t-il plusieurs sortes, plusieurs formes d’ombres ? — sans oublier de rappeler des notions de base sur la lumière : le spectre électromagnétique, la couleur des objets, etc. Elle fait surtout la synthèse des enseignements apportés par les ombres. Ainsi, la forme de l’ombre de la Terre lors des éclipses de Lune nous indique que notre planète est ronde, l’ombre d’un bâton planté dans le sol donne l’heure… Très didactique, exhaustif jusqu’à devenir parfois un peu ennuyeux, Ce que nous apprennent les ombres s’adresse surtout à ceux qui se sont vraiment posé la question.
NOS ORIGINES POUR LES NULS Auteur de la célèbre pièce de théâtre Les palmes de M. Schultz, Jean-Noël Fenwick est tout sauf un scientifique. Mais ça ne l’empêche pas d’être curieux ! Après s’être questionné pendant quarante ans sur les origines de l’homme, et même de l’Univers, il nous livre ici une forme vulgarisée de la connaissance actuelle sur nos origines. Un beau travail pédagogique et illustré, qui met ces notions parfois complexes à la portée du plus grand nombre.
EM
CE QUE NOUS APPRENNENT LES OMBRES Florence Messineo, éditions Ellipses, 160 p., 16 € Essai
PLAIDOYER POUR RÉCONCILIER LES SCIENCES ET LA CULTURE Ouvrage collectif à l’initiative de C. Haigneré, Universcience/Le Pommier, 290 p., 12,90 €
En France et ailleurs, on s’obstine à séparer les sciences de la culture. Les grands spécialistes réunis dans ce collectif montrent que la première doit pénétrer la seconde, car la recherche concerne chaque citoyen. EM
JLD
LES SEPT COUPS DE GÉNIE DE MADAME BIGABANGA Jean-Noël Fenwick, coédition Universcience-Albin Michel, 230 p., 15 €
Jeunesse
UN PETIT PAS DANS L’ESPACE En 26 pages parsemées de volets à soulever, cet ouvrage propose une approche ludique de l’astronautique aux 5-7 ans. Il pourra séduire les plus petits, mais paraîtra peut-être inabouti aux têtes blondes les plus exigeantes (les pièces mobiles ne sont pas forcément très intéressantes...). Et bientôt, des phrases comme “on utilise maintenant des navettes spatiales” paraîtront obsolètes, la navette devant être mise à la retraite DF cette année. La plupart des lecteurs de ce “kididoc” ne l’auront jamais vu décoller…
L’ESPACE Marie Kolaczek, illustrations de Olivier Latyk et Philippe Migon, éditions Nathan, coll. Kididoc, 26 p., 10,90 €
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Ciel & Espace
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L’image des internautes
l. Penelon
une pluie de géminides
Vainqueur d’avril : Luc Penelon RaRes sont les images amateuRs à réunir autant d’étoiles filantes sur une même
photo. Pour arriver à ce résultat, Luc Penelon a équipé son reflex Canon EOS 350D d’un objectif grand-angle Nikon de 16 mm. Il a attendu l’un des essaims d’étoiles filantes les plus riches de l’année : les Géminides, le 13 décembre 2010. On reconnaît d’ailleurs au centre Castor et Pollux, les deux étoiles brillantes de la constellation des Gémeaux. Plus de 20 météores sont visibles sur cette image, qui résulte de la combinaison de 23 clichés. Ceux-ci ont été sélectionnés dans une série JlD de 800 photos de 30 secondes, prises en continu à 1600 ISO. Beau travail !
Juin 2011 Thème : l’amas ouvert M 35 des Gémeaux Début du concours : 20 février Date de clôture : 20 avril
Juillet 2011 Thème : la tempête géante de Saturne, visible depuis décembre 2010 Début du concours : 20 mars Date de clôture : 20 mai
Comment participer
Pour participer aux prochains challenges, rendez-vous sur www.cieletespace.fr. Une fois enregistré et identifié, vous pouvez déposer vos images, ou simplement voter pour celles que vous préférez. Les notes sont attribuées sur une échelle de 1 à 3 points.
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Ciel & Espace
Avril 2011
Août 2011 Thème : les aurores polaires Début du concours : 20 avril Date de clôture : 20 juin
Stations de Nuit
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rence, sites de réufé te l’année
ouverts à tous, to
Pour explorer l’Univers… Ludiver (50) tél. : 02 33 78 13 80 Station de nuit du Perche (61) 33 83 96 72 02 : tél. Uranoscope France (77) de l’Ile de tél. : 01 64 42 00 02
us proposent : Les Stations de nuit vo Veillées aux étoiles es Stages enfants et adult Week-ends famille de mission* Location de télescope Classes de découverte
Centre d’astronomie Jean-Marc Salomon (77) tél. : 01 69 02 76 25 01 64 24 12 87 Observatoire de du Col la Lèbe (01) tél. : 04 79 87 67 31 Centre d’Animation Lyonnais en Astronomie (69) tél. : 04 78 01 29 05 Observatoire Astronomique de la Vallée d’Aoste (Italie) tél. : 00 39 01 65 77 00 50 Centre d’astronomie du Moulin à Vent (04) tél. : 04 92 76 69 69 Astrorama (06) tél. : 04 93 85 85 58 Balcon des étoiles (31) tél. : 05 61 97 09 62 Ferme des étoiles (32) tél. : 05 62 06 09 76
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