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=
- 1, soit = 1.
(1.3.6.1)
Determinons les solutions de (1.3.6.1). Pour tout poids dominant a, <,u, a + T(a)>
est un entier, car a + T(a) est combinaison Z-lineaire de racines. Si a 0 0, it est > 0, sans quoi u annulerait tons les poids de la representation correspondante. Un poids dominant a verifiant (1.3.6.1) ne peut donc etre somme de deux poids: LEMME 1.3.7. Seuls les poids fondamentaux peuvent verifier 1.3.6.1.
1.3.8. D'apres 1.3.7, les representations W cherchees se factorisent par un facteur simple G, de G, et leur poids dominant est un poids fondamental; it correspond a un sommet du diagramme de Dynkin D, de G8,. La condition necessaire et suffisante (1.3.6.1) ne depend que de la projection de ,u dans G8c; celle-ci correspond a un sommet special s de D, (1.2.6), et s a racine simple as. Le nombre <,u, w>, pour w un poids, est le coefficient de as dans 1'expression de w comme combinaison Qlineaire de racines simples. Pour cv fondamental, ces coefficients sont donnes dans les tables de Bourbaki [4]. Its sont donnes par la table suivante, oix sont enumeres les diagrammes de Dynkin munis d'un sommet special (entoure). Chaque sommet correspond a un poids fondamental co, et on 1'a afecte du nombre . Les sommets correspondant aux poids qui verifient (1.3.6.1) sont soulignes. TABLE 1.3.9. Dans la table, ... indique une progression arithmetique. Ap+g_1 (sommet special en pierce position)
ql(p + q) ... pgl(p + q)
...
pl(p + q)
.- ...... .................... -.i............................... i
1
B,
C,
DR
1
.. .
1 /2
. ................................................... .
1
. ...................................................
.. .
1 /2
(k+2>5)
. ...................................................
Dk+ 2
1
E
2/3
2
4/3
5/3
4/3
5/2
4/2
6
3/2
E7
1/2
o- ..................................................
1
2
3 1
3/2
-d
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PIERRE DELIGNE
REMARQUES 1.3.10. (i) Pour G simple exceptionnel, aucune representation W ne verifie 1.3.2. (ii) Pour G simple classique, sauf le cas Df (1 >_ 5), les representations W de 1.3.2
forment un systeme fidele de representations de G. Pour DH, on obtient seulement une representation fidele d'un revetement double de G (a savoir, la composante connexe algebrique du groupe des automorphismes d'un espace vectoriel sur H
muni d'une forme antihermitienne non degeneree-une forme interieure de SO(2n)).
2. Varietes de Shimura. 2.0. Preliminaires.
2.0.1. Soient G un groupe, run sous-groupe et tp: r --* d un morphisme. Supposons donnxe une action r de d sur G, qui stabilise r, et telle que (a) r(rp(7-)) est l'automorphisme interieur intr de G; (b) tp est compatible aux actions de d, sur r par r, et sur lui-meme par automorphismes interieurs: cp(r(o)(r)) = inta(rp(r)). Formons le produit semi-direct G x J. Les conditions (a), (b) reviennent a dire que 1'ensemble des r (p(?-)-l est un sous-groupe distingue, et on definit G*rd comme le quotient de G x d par ce sous-groupe. On notera que les hypotheses entrainent que Z = Ker((p) est central dans G, et que Im(cp) est un sous-groupe distingue de 4. Les lignes du diagramme
o -z ---> r --' 4 -> a/r ---> o (2.0.1.1)
r G*r4-ad/r-'0
0->Z-'G II
II
sont exactes, d'oii un isomorphisme (2.0.1.2)
r\G
-
d\G *r d
et, mice en evidence, une action a droite de G *r4 sur r\G. Pour cette action, G agit par translations a droite, et d par 1'action a droite r-1. Si G est un groupe topologique, que d est discret, et que 1'action r est continue, la groupe G *r d, muni de la topologie quotient de celle de G x d, est un groupe topologique, G/Ker(cp) en est un sous-groupe ouvert, et l'application (2.0.1.2) est un homeomorphisme. La construction 2.0.1 garde un sens dans la categorie des groupes algebriques sur un corps. Si G est un groupe reductif sur k, on a un isomorphisme canonique G = G *zcc> Z(G) (pour l'action triviale de Z(G) sur G). 2.0.2. Soient G un groupe algebrique sur un corps k, et Gad le quotient de G par son centre Z. L'action par automorphismes interieurs de G sur lui-meme (x, y) -'
xyx 1: G x G -' G est invariante par Z x {e} agissant par translation, donc se factorise par une action de Gad sur G. Prendre garde que l'action de r E Gad(k) sur G(k) n'est pas necessairement un automorphisme interieur de G(k) (la projection de G(k) dans Gad(k) nest pas toujours surjective). Un exemple typique est l'action de PGL(n, k) sur SL(n, k).
De meme, l'application "commutateur" (x, y) = xyxly 1: G x G -' G est invariante par Z x Z agissant par translation, et se factorise par une application "commutateur" ( , ) : Gad x Gad -+ G.
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VARIETES DE SHIMURA
Tout ceci, et le fait que ces "commutateurs" et "automorphismes interieurs" verifient les identites usuelles se voit au mieux par descente, i.e. en interpretant G comme un faisceau en groupes sur un site convenable, et Gad comme le quotient de ce faisceau en groupes par son centre. En caracteristique 0, si on s'interesse seulement aux points de G sur des extensions de k, it suffit d'utiliser la descente galoisienne-cf. 2.4.1, 2.4.2. Variante. Pour G reductif sur k, les groupes G et G ont meme groupe adjoint, et les constructions precedentes pour G et G sont compatibles. En particulier, l'application commutateur ( , ) : G x G -> G a une factorisation canonique (
,
):GxG
Gad x Gad
-_, G
G.
On en deduit que le quotient de G(k) par le sous-groupe distingue pG(k) est abelien. 2.0.3. Soient k un corps global de caracteristique 0, A 1'anneau de ses adeles, G
un groupe semi-simple sur k et N = Ker(p: G -> G). Soient S un ensemble fini de places de k, AS 1'anneau des S-adeles (produit restreint etendu aux v S) et posons f's = pG(As) n G(k) (intersection dans G(AS)). C'est le groupe des elements de G(k) qui, en toute place v S, peuvent se relever dans G(kv) (se rappeler que p: G(A) -> G(A) est propre). La suite exacte longue de cohomologie identifie G(k)lpG(k) a un sous-groupe de Hl(Gal(klk), N(k)), et 1's1pC(k) aux elements localement nul, en les places v S,
de ce sous-groupe. En particulier, 1'slpC(k) est contenu dans le sous-groupe H1(Gal(k/k), N(k)) des classes dont la restriction a tout sous-groupe monogene est triviale (argument et notations de [12]). Si Im Gal(k/k) est l'image de Galois dans Aut N(k), on a H1(Gal(klk), N(k)) = H1(Im Gal(klk), N(k)) (loc. cit.); en particulier, Ps/pG(k) est fini. PROPOSITION 2.0.4. (i) Ts ne depend que de l'ensemble des places v e S of le groupe de decomposition Dv c Im Gal(k/k) est non cyclique. En particulier, it ne change pas si on ajoute a S les places a 1'infmi.
(ii) Ps/pG(k) s'identifie au sous-groupe du groupe fini H1(Im Gal(k/k), N(k)) forme des classes de restriction nulle a tout sous-groupe de decomposition D, v S. En particulier, pour S grand, on a rs/pG(k) = H1(Im Gal(k/k), N(k)).
La restriction d'un element de H1(Im Gal(k/k), N(k)) a un groupe de decomposition cyclique est automatiquement nulle, d'oii (i). Pour (ii), on peut supposer que S contient les places a l'infini. Le principe de Hasse pour G (pour des classes venant du centre) assure alors que tous les elements du groupe (ii) sont effectivement realises comme classe d'obstruction. COROLLAIRE 2.0.5. Tout sous-groupe de S-congruence assez petit de G(k) est dans
rs. Si U est un sous-groupe de S-congruence, U/Un pG(k) est fini: l'obstruction a relever dans G(k) meurt dans une extension galoisienne de degre et de ramification bornees, donc est dans H'(Gal, N(k)) pour Gal un quotient fini de Gal(k/k). Des
conditions de S-congruence permettent alors de passer de ce HI a Ps/pG(k), cf. [12].
REMARQUE 2.0.6. On notera par ailleurs que si 6 verifie le theoreme d'approxi-
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PIERRE DELIGNE
mation forte rel. S, tout sous-groupe de S-congruence U c rs de G(k) s'envoie sur rs/pG(k). COROLLAIRE 2.0.7. Pour toute place archimedienne v, un sous-groupe de S-congruence assez petit U de G(k) est daps la composante connexe topologique G(kv)+ de G(kv).
Puisque G(kv) est connexe, on a G(kv)+ = pG(kv) et U (-- rs = (2.0.4 et 2.0.5).
c G(kv)+
COROLLAIRE 2.0.8. Le sous-groupe G(k)pG(As) de G(AS) est ferme, topologiquement isomorphe a pG(As)*rs G(k) (i.e. pG(As) en est un sous-groupe ouvert).
C'est un sous-groupe parce que, vu 2.0.2, pG(As) est distingue dans G(As), avec
un quotient commutatif. Soit T S assez grand pour que G(k) soit dense dans G(AT) (approximation forte). Notons kT_s le produit des kv pour v e T - S. Pour K un sous-groupe compact ouvert de G(AT), on a
G(k)pG(As) = G(k)p(G(k) G(kT-s) x p-1K) c G(k)(pG(kT-s) x K).
D'apres 2.0.5, pour K assez petit, on a dans G(AT): G(k) n K c TT, d'oir dans G(As) : G(k) n (pG(kT-S) x K) c r s c pG(As). L'intersection de G(k)pG(As) avec le sous-groupe ouvert pG(kT-s) x K est done contenue dans pG(As), et le corollaire en resulte. COROLLAIRE 2.0.9. Si G verifie le theoreme d'approximation forte rel. S,1'adherence
de G(k) dans G(As) est
2.0.10. Soit T un tore sur k et S un ensemble fini de places contenant les places
archimediennes. Soit U c T(k) le groupe de S-unites. D'apres un theoreme de Chevaelly, tout sous-groupe d'indice fini de U est un sous-groupe de congruence (voir [12] pour une demonstration elegante). 11 en resulte que si T' -+ Test une isogenie, l'image d'un sous-groupe de congruence pour T' est un sous-groupe de congruence pour T. 2.0.11. Soient G reductif sur k, p: G - Gder le revetement universel de son groupe derive, et ZO ]a composante neutre de son centre Z. Voici quelques corollaires de 2.0.10 (on suppose que 1'ensemble fini S de places contient les places archimediennes).
COROLLAIRE 2.0.12. Pour U d'indice flni dans le groupe des S-unites de Z(k) it existe un sous-groupe compact ouvert K de G(As) tel que
G(k) n (K Gder(As)) c Gder (k)
U.
Appliquons 2.0.10 a l'isogenie ZO -> G/Gder: pour K petit, un element r de G(k) dans K Gder(As) a dans (G/Gder)(k) une image petite, pour la topologie des sousgroupes de S-congruence, done peut se relever un petit element z de Z(k), et r = (7'z-') z. COROLLAIRE 2.0.13. Le produit d'un sous-groupe de congruence de Gder et dun sous-groupe d'indice fini du groupe des S-unites de Z°(k) est un sous-groupe de Scongruence de G(k).
VARIETES DE SHIMURA
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COROLLAIRE 2.0.14. Tout sous-groupe de S-congruence assez petit de G(k) est contenu dans la composante neutre topologique G(R)+ de G(R). Appliquer 2.0.13, 2.0.7 a Gder, et 2.0.10 a Zo. 2.0.15. On sait que GdeC(k)pG(A) est ouvert dans G(k)pG(A) (car image inverse de {e} c le sous-groupe discret G/Gder(k) de (G/Gder)(A)). D'apres 2.0.8, G(k)pG(A) est donc un sous-groupe ferme de G(A). On pose (2.0.15.1)
z(G) = G(A)/G(k)pG(A).
L'existence de commutateurs 2.0.2 montre que I'action de Gad(k) sur zc(G), deduite de 1'action 2.0.2 de Gad sur G, est triviale. 2.1. Varietes de Shimura. 2.1.1. Soient Gun groupe reductif, defini sur Q, et X une classe de G(R)-conjugaison de morphismes de groupes algebriques reels de S dans G. On suppose verifies les axiomes suivant (les notations sont celles de 1.1.1 et 1.1.11): (2.1.1.1) Pour h e X, Lie(GR) est de type {(-1, 1), (0, 0), (1, -1)}.
(2.1.1.2) L'involution int h(i) est une involution de Cartan du groupe adjoint
G. Gad
(2.1.1.3) Le groupe adjoint n'admet pas de facteur G' defini sur Q sur lequel la projection de h soit triviale. L'axiome 2.1.1 assure que le morphisme wh (h e X) est a valeurs dans le centre de G, donc est independant de h. On le note wX, ou simplement w. Quelques simplifications apparaissent lorsqu'on suppose que: (2.1.1.4) Le morphisme w : Gm -+ GR est defini sur Q. (2.1.1.5) int h(i) est une involution de Cartan du groupe (G/w(Gm))R. D'apres 1.1.14(i), X admet une unique structure complexe telle que, pour toute representation V de GR, la filtration de Hodge Fh de V varie holomorphiquement
avec h. Pour cette structure complexe, les composantes connexes de X sont des domaines hermitiens symetriques. La preuve de 1.1.17 montre aussi que si l'on decompose Gad en facteurs simples, h se projette trivialement sur les facteurs compacts, et que chaque composante connexe de X est le produit d'espaces hermitiens symetriques correspondant aux facteurs non compacts. L'axiome 2.1.1.3 pent encore s'exprimer en disant que Gad (resp. G, cela revient au meme) n'a pas de facteur G' (defini sur Q) tel que G'(R) soit compact, et le theoreme d'approximation forte assure que G(Q) est dense dans G(Af). 2.1.2. Les varietes de Shimura KMC(G, X)-ou simplement KMc-sont les quotients KMc(G, X) = G(Q)\X x (G(Af)/K) pour K un sous-groupe compact ouvert de G(Af). D'apres 1.2.7, et avec les notations de 0.3, faction de G(R) sur X fait de zco(X) un espace principal homogene sous G(R)/G(R)+. Puisque G(Q) est dense dans G(R) (theoreme d'approximation reel), on a G(Q)/G(Q)+=- G(R)/G(R)+, et, si X+ est une composante connexe de X, on a KMc(G, X) = G(Q)+\X+ x (G(Af)/K)
Ce quotient est la somme disjointe, indexee par l'ensemble fini G(Q)+\G(Af)/K de doubles classes, des quotients Pg\X+ du domaine hermitien symetrique X+ par les images l g c Gad(R)+ des sous-groupes r, = gKg I (1 G(Q)+ de G(Q)+. Les r, sont des groupes arithmetiques, d'oii une structure d'espace analytique sur f'g\X+.
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PIERRE DELIGNE
L'article [2] fournit une structure naturelle de variete algebrique quasi-projective sur ces quotients, donc sur KMC(G, X). Si r, est sans torsion (tel est le cas pour K assez petit); it resulte de [3] que cette structure est unique. Plus precisement, pour tout schema reduit Z, un morphisme analytique de Z dans l g\X+ est automatiquement algebrique. 2.1.3. On a
Zo KMC = G(Q)\2ro(X) x (G(Af)/K) = G(Q)\G(A)/G(R)+ x K = G(Q)+\G(Af)/K.
Puisque G(Af)JK est discret, on peut remplacer G(Q)+ par son adherence dans G(Af). La connexite de G(R) assure que pG(Q) c G(Q)+. Par le theoreme d'approximation forte pour G, pC(Q) est dense dans pC(Af), et G(Q)+ pG(Af). Des lors, (2.1.3.1)
Zo KMC = G(Q)+pC(Af)\G(Af )/K,
= G(Af)/pG(Af)
G(Q)+ K = G(Af G
puisque pG(Af) est un sous-groupe distingue, avec un quotient abelien. De meme, posant 7coic(G) = zco'r(G)/zroG(R)+, on a
(2.1.3.2)
G(R)+ x K = i(G)/G(R)+ x K = zoir(G)/K.
Zo KMc = G(A)/pG(A)
G(Q)
En particulier,'o KMc ne depend que de l'image de K dans G(A)/pG(A). 2.1.4. Pour K variable (de plus en plus petit), les KMC forment un systeme pro-
jectif. Il est muni d'une action a droite de G(Af): un systeme d'isomorphismes g-'Kg M. Il est commode de considerer plutot le schema Mc(G, X) g: KMC -ou simplement Mme--limite projective des KMc. La limite projective existe parce
que les morphismes de transition sont finis. Ce schema est muni d'une action a droite de G(Af), et it redonne les KMc: KMC = McIK.
Nous nous proposons de determiner Mc et sa decomposition en composantes connexes.
DEFINITION 2.1.5. Fixons une composante connexe X+ de X. La composante neutre M8 de Mc est la composante connexe qui contient 1'image de X+ x {e} c X x G(Af). DEFINITION 2.1.6. Soient Go un groupe adjoint sur Q, sans facteur Go defini sur Q tel que Go'(R) soit compact et G1 un revetement de Go. La topologie z(GI) sur G0(Q) est celle admettant pour systeme fondamental de voisinages de l'origine les images des sous-groupes de congruence de G1(Q).
Nous noterons ^ (rel. GI), ou simplement n, la completion pour cette topologie.
Soit p : Go -> G1 I'application naturelle, notons - l'adherence dans G1(Af), et posons F= pGo(A) (1 G,(Q). Puisque G0(R) est connexe, r c GI(Q)+. On a (2.0.9, 2.0.14) (2.1.6.1) (2.1.6.2)
Go(Q)A(rel. G1) = G1(Q)- *G,(Q) Go(Q) = pGo(Af) *r Go(Q), Go(Q)+A(rel. G1) = G1(Q)+ *G,(Q)+ Go(Q)+ = pGo(Af) *r Go(Q)+.
PROPOSITION 2.1.7. La composante neutre M$ est la limite projective des quotients
F\X+, pour r un sous-groupe arithmetique de Gad(Q)+, ouvert pour la topologie z(Gder)
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VARIETES DE SHIMURA
D'apres 2.1.2, c'est la limite des r\X0, pour r ]'image d'un sous-groupe de congruence de G(Q)+. Le Corollaire 2.0.13 permet de remplacer G par 2.1.8. La projection de G dans Gad induit un isomorphisme de X+ avec une classe de G(R)+-conjugaison de morphismes de S dans Gan et, d'apres 2.1.7, M$(G, X) ne depend que de Gad, Gder et de cette classe. Formalisons cette remarque. Soient G un groupe adjoint, X+ une classe de G(R)+-conjugaison de morphismes de S dans G(R) qui verifie (2.1.1), (2.1.2), (2.1.3) et GI un revetement de G. Les varietes connexes de Shimura (rel. G, G1, X+) sont les quotients 1'\X+, pour run sous-groupe arithmetique de G(Q)+, ouvert pour ]a topologie r(G1). On note M8(G, G1, X+) Gder.
leur limite projective, pour r de plus en plus petit. On notera que 1'action par transport de structure de G(Q)+ sur MO(G, G1, X+) se prolonge par continuite en une action du complete G(Q)+A (rel. G1). Avec les notations de 2.1.7, et l'identification ci-dessus de X+ avec une classe de G(R)+-conjugaison de morphismes de S dans Ga , on a M°(G, X) = MO(Gad Gder X+)
2.1.9. Soient Z le centre de G, et Z(Q)- l'adherence de Z(Q) dans Z(Af). D'apres Chevalley (2.0.10), c'est le complete de Z(Q) pour la topologie des sous-groupes d'indice fini du groupe des unites; it recoit isomorphiquement l'adherence de Z(Q) dans r0Z(R) x Z(Af). Pour K c G(Af) compact ouvert, on a Z(Q) K = Z(Q)- K (dans Z(Af)), et KMC = G(Q)\X x (G(Af )/K) =
G(Q) X Z(Q)
\X x (G(Af)/Z(Q) K)
Z(Q) x (G(Af)/Z(Q) K).
L'action de G(Q)/Z(Q) sur X x (G(Af)/Z(Q)-) est propre. Ceci permet le passage a la limite sur K: PROPOSITION 2.1.10. On a
Mc(G, X)
Z(Q)
\X x (G(Af)IZ(Q)-)
COROLLAIRE 2.1.11. Si les conditions 2.1.4 et 2.1.5 sont verifiees, on a Mc(G, X) G(Q)\X x G(Af).
Dans ce cas, Z(Q) est discret-dans Z(Af) et Z(Q)- = Z(Q). COROLLAIRE 2.1.12. L'action a droite de G(Af) se factorise par G(Af)/Z(Q)-.
2.1.13. Soient Gad(R)1 1'image de G(R) dans Gad(R), et Gad(Q)1 = Gad(Q) n Gad(R)1. L'action 2.0.2 de Gad sur G induit une action (a gauche) de Gad(Q)1 sur le systeme des KMC
int(r): KMC
rKr-IMC,
et a la limite sur Mc. Pour r e Gad(Q)+, cette action stabilise la composante neutre (donc toutes les composantes, cf. ci-apres) et y induit l'action 2.1.6. Convertissons cette action en une action a droite, notee T. Si r est l'image de
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PIERRE DELIGNE
6 e G(Q), l'action r coincide avec l'action de 0, vu comme element de G(Af) : pour u e Mc image de (x, g) e X x G(Af), u r est image de
(r-I(x), intr 1(g)) = (0-I(x), 8-1g0) - (x, g8) mod G(Q) a gauche. Au total, nous obtenons ainsi une action a droite sur Mc du groupe (2.1.13.1)
Z(Q)) *G(Q)/Z(Q) Gad(Q)1 - Z(Q)) * G(Q)+/Z(Q) Gad(Q)+.
PROPOSITION 2.1.14. L'action a droite de G(Af) sur tcoMc fait de iroMc un espace principal homogene sous son quotient abelien G(Af)/G(Q)+ = tcotc(G).
Cela resulte aussitot par passage a la limite des formules 2.1.3. 2.1.15. Puisque Gad(Q) agit trivialement sur 2r(G) (2.0.15), et que Gad(Q)+ stabilise au moins une composante connexe (2.1.13), le groupe Gad(Q)+ les stabilise toutes. Pour faction 2.1.13 du groupe (2.1.13.1) sur Mc, le stabilisateur de chaque composante connexe est done (2.1.15.1)
Z(Q)+ *G(Q)+/Z(Q)
Gad(Q)+ =
2.0.13
Gad(Q)+A(rel. Gder).
Resume 2.1.16. Le groupe G(Af)/Z(Q)- *G(Q)/Z(Q) Gad(Q)1 agit a droite sur Mc. L'ensemble profini iroMc est un espace principal homogene sous faction du quotient abelien G(Af/G(Q)+ = toir(G) de ce groupe par l'adherence de Gad(Q)+. Cette adherence est le complete de Gad(Q)+ pour la topologie des images des sous-groupes de congruence de Gder(Q) L'action de ce complete sur la composante neutre, une fois convertie en une action a gauche, est faction 2.1.8. 2.2. Modeles canoniques. 2.2.1. Soient Get X comme en 2.1.1. Pour h e X, le morphisme Ph (1.1.1, com-
plete par 1.1.11) est un morphisme sur C de groupes algebriques definis sur Q: Ph: G. -* G. Le corps dual (= reflex field) E(G, X) c C de (G, X) est le corps de definition de sa classe de conjugaison. Si X+ est une composante connexe de X, on le notera parfois E(G, X+).
Soient (G', X') et (G", X") comme en 2.1.1. Si un morphisme f : G' --> G" envoie X' dans X", on a E(G', X') = E(G", X"). 2.2.2. Soient T un tore, E un corps de nombres, et p un morphisme, defini sur E, de G,,, dans TE. Le groupe E*, vu comme groupe algebrique sur Q, est la restriction des scalaires a la Weil RE/Q(G,"). Appliquant.RE/Q 'a ,u, on obtient RE/Q(,u): E* ---> RE/QTE
On dispose aussi du morphisme norme NE/Q : RE/QTE -+ T (sur les points ra-
tionnels, c'est la norme, T(E) -* T(Q)). D'oii par composition un morphisme NE/QO RE/Q(a) : E* - T. Nous le noterons simplement NRE(u), ou meme NR(u). Si E' est une extension de E, p est encore defini sur E', et (2.2.2.1)
NRE'(u) = NRE(,u) o NEVE.
2.2.3. Soient en particulier Tun tore, h : S - TR et X = {h}. Si E c C contient E(T, X), le morphisme Ih est defini sur E, d'ou un morphisme NR(,uh) : E* -* T. Passant aux points adeliques modulo les points rationnels, on en deduit un homomorphisme du groupe des classes d'ideles C(E) de E dans T(Q)/T(A), et, par passage aux ensembles de composantes connexes, un morphisme
VARIETES DE SHIMURA
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'roNR(uh) :7roC(E) - ro(T(Q)/T(A)) La theorie du corps de classe global identifie iroC(E) an groupe de Galois rendu abelien de E. Le groupe 2co(T(Q)\T(A)) est un groupe profini, limite projective des
groupes finis T(Q)\T(A)/T(R)+ x K pour K compact ouvert dans T(Af). C'est 2c0T(R) x T(Af)/T(Q)-. Les varietes de Shimura KMC(T, X) sont les ensembles finis T(Q)\{h} x T(Af)/K = T(Q)\T(Af)/K. Leur limite projective T(Af)/T(Q)-, calculee en 2.1.10 est le quotient de 2co(T(Q)\T(A)) par 2coT(R).
Nous appellerons morphisme de reciprocite le morphisme rE(T, X): Gal(Q/E)ab -> T(Af)/T(Q)- inverse du compose de l'isomorphisme de la theorie du corps de classe global (0.8), de 2rONR(uh) et de la projection de 2coT(A)/T(Q) sur T(Af)/T(Q)-. Il definit une action rE de Gal(Q/E)ab sur les KMC(T, X) : 6 H la translation a droite
par rE(T, X) (6). Le cas universel (en E) est celui oix E = E(T, X): it resulte de (2.2.2.1) que ]'action rE de Ga1((2/E) est la restriction a Gal(Q/E) c Ga1(Q/E(T, X)) de rE(T,X) 2.2.4. Soient G et X comme en 2.1.1. Un point h e X est dit special, on de type CM, si h: S --> G(R) se factorise par un tore T c G defini sur Q, On notera que si Test un tel tore, ]'involution de Cartan int h(i) est triviale sur ]'image de T(R) dans le groupe adjoint, et que cette image est donc compacte. Le corps E(T, {h}) ne depend que de h. C'est le corps dual E(h) de h. Nous transporterons cette terminologie aux points de KMC(G, X) et de MC(G, X): pour x e KMC(G, X) (resp. MC(G, X)), classe de (h, g) e X x G(Af), la classe de G(Q)-conjugaison de It ne depend que de x. Nous dirons que x est special si h Pest, que E(h) est le corps dual E(x) de x, et que la classe de G(Q)-conjugaison de h est le type de x. Sur ]'ensemble des points speciaux de KMC(G, X) (resp. de MC(G, X)) de type
donne, correspondant a un corps dual E, nous allons definir une action r de Gal(Q/E). Soient donc x e KMC(G, X) (resp. MC(G, X)), classe de (h, g) E X x G(Af), T c G un tore defini sur Q par lequel se factorise h, 6 e Gal(Q/E), et r(6) un representant dans T(Af) de rE(T, {h})(6) e T(Af)/T(Q)-. On pose r(6)x = classe de (h, r(6)g). Le lecteur verifiera que cette classe ne depend que de x et de 6. L'action ainsi definie commute a ]'action a droite de G(Af) sur MC(G, X). 2.2.5. Un modele canonique M(G, X) de MC(G, X) est une forme sur E(G, X) de MC(G, X), muni de ]'action a droite de G(Af), telle que (a) les points speciaux sont algebriques; (b) sur ]'ensemble des points speciaux de type r donne, correspondant a un corps
dual E(z), le groupe de Galois Gal((?/E(a)) c Gal(Q/E(G, X)) agit par ]'action 2.2.4.
Par "forme" nous entendons: un schema M sur E(G, X), muni d'une action a droite de G(Af), et d'un isomorphisme equivariant M OO E(C,x) C- MC(G, X). Soit E c C un corps de nombres qui contient E(G, X). Un modele faiblement canonique de MC(G, X) sur E est une forme sur E de MC(G, X), muni de ]'action a droite de G(Af), qui verifie (a) et
(b*) meme condition que (b), avec Gal(Q/E(T)) remplace par Gal((?/E(,r)) n Gal(Q/E). 2.2.6. Dans [5, 5.4, 5.5], nous inspirant de methodes de Shimura, nous avons
270
PIERRE DELIGNE
montre que Mc(G, X) admet au plus un modele faiblement canonique sur E (pour E(G, X) (-- E c C), et que, lorsqu'il existe, it est fonctoriel en (G, X). 2.3. Construction de modeles canoniques.
Dans ce numero, nous determinons des cas oil s'applique le critere suivant, demontre dans [5, 4.21, 5.7], pour construire des modeles canoniques. Critere 2.3.1. Soient (G, X) comme en 2.1.1, V un espace vectoriel rationnel, muni d'une forme alternee non degeneree T, et S± le double demi-espace de Siegel correspondant (cf. 1.3.1). S'il existe un plongement G y CSp(V), qui envoie X dans S±, alors Mc(G, X) admet un modele canonique M(G, X).
PROPOSITION 2.3.2. Soient (G, X) comme en 2.1.1, w = wh (h e X) et (V, p) une
representation fidele de type {(-1, 0), (0, - l)} de G. Si int h(i) est une involution de Cartan de GR/w(G,n), it existe une forme alternee ?II sur V, telle que p induise (G, X) L+ (CSp(V), S).
Par hypothese, la representation fidele V est homogene de poids - 1. Le poids w est done defini sur Q, et on prend pour tll une forme de polarisation comme en 1.1.18(b).
COROLLAIRE 2.3.3. Soient (G, X) comme en 2.1.1, w = wh (h e X), et (V, p) une representation fidele de type {(-1, 0), (0, -1)} de G. Si le centre ZO de G se deploye sur un corps de type CM, it existe un sous-groupe G2 de G, de meme groupe derive et par lequel sefactorise X, et uneforme alternee ?II sur V, telle que p induise (G2, X) (CSp(V), S+)).
L'hypothese sur ZO revient a dire que le plus grand sous-tore compact de ZR est defini sur Q. On prend G2 engendre par le groupe derive, ce tore, et l'image de w, et on applique 2.3.2. 2.3.4. Soit (G, X) comme en 2.1.1, avec G Q-simple adjoint. L'axiome (2.1.1.2) assure que GR estforme interieure de saforme compacte. Exploitons ce fait. (a) Les composantes simples de GR sont absolument simples. Si on ecrit G comme obtenu par restriction des scalaires a la Weil: G = RF,QGS avec Gs absolument
simple sur F, cela signifie que F est totalement reel. Posons les notations: I = 1'ensemble des plongements reels de F, et, pour v e I, G = GSQF,,, R, D = diagramme de Dynkin de GUc. On a GR = [T GU, Gc = [jGUc, et le diagramme de Dynkin D de Gc est la somme disjointe des D.U. Le groupe de Galois Gal(Q/Q) agit sur D et I, de facon compatible a la projection de D sur I. (b) La conjugaison complexe agit sur D par l'involution d'opposition. Celle-ci est centrale dans Aut(D). Des lors, Gal((?/Q) agit sur D via une action fidele de Gal(KDIQ), avec KD totalement reel si l'involution d'opposition est triviale, quadratique totalement imaginaire sur un corps totalement reel sinon. 2.3.5. On a X = fl XU, pour XU une classe de GU(R)-conjugaison de morphismes
de S dans G. Pour G compact, X est trivial. Pour G noncompact, XU est decrit par un sommet sU du diagramme de Dynkin DU de GUc (1.2.6).
Quelques notations: I. = 1'ensemble des v e I tell que GU soit compact, I- Ic, DU (resp. la reunion des DU pour v e IU (resp. v e GU (resp. le produit des GU pour v e IU (resp. v e IU); de meme pour les revetements universels; enfin, f(X) = 1'ensemble des sU pour v E La definition 2.2.1 donne:
271
VARIETES DE SHIMURA
PROPOSITION 2.3.6. Le corps dual de (G, X) est le sous-corps de KD fixe par le sous-groupe de Gal(KD/Q) qui stabilise .(X).
2.3.7. Supposons qu'il existe un diagramme (2.3.7.1)
(G, X)
(G1, X1) c --' (CSp(V), Si).
Le revetement universel G de G se releve dans G1, ce qui permet de restreindre la representation V a G. Le quotient de G qui agit fidelement est par hypothese le groupe derive de G1. Appliquons 1.3.2, 1.3.8 au diagramme
(G., X) .- (Ker(G1R - G,)°, X1)
(CSp(V), S±).
On trouve que les composantes irreductibles non triviales de la representation Vc
de Gc se factorisent par l'un des
(v e IJ, et que leur poids dominant est
fondamental, de l'un des types permis par la Table 1.3.9. L'ensemble des poids dominants des composantes irreductibles de la representation Vc de cc est stable par Gal(Q/Q). Puisque Gal(Q/Q) agit transitivement sur I, et que 0 0, on trouve que (a) Toute composante irreductible W de Vc est de la forme (9,1T W,,, avec WV une representation fondamentale de (v e T (-- I), correspondant a un sommet v(v) de D. Nous noterons.( V) 1'ensemble des z(T) c D pour W c Vc irreductible.
(b) Si S e 5P( V), S n D, est vide ou reduit a un seul point ss E DV (v e dans la Table 1.3.9 pour (D,,, ss est l'un des sommets soulignes.
et,
(c) . est stable par Gal(Q/Q). On a . {01. Si un ensemble de parties Y de D verifie (b) et (c), nous noterons G(,)c le quotient de Gc qui agit fidelement dans la representation correspondante de Gc. La condition (c) assure qu'il est defini sur Q. Le cas le plus interessant est celui oil (d) 5o est forme de parties a un element. Si . verifie (b), (c), 1'ensemble Y' des {s} pour s e S E . verifie (b), (c), (d), et G(9°') domine G(So).
Dans la table ci-dessous-deduite de 1.3.9-nous donnons La liste des cas oil it existe Y verifiant (b), (c). D'apres 1.3.10, ce ne peut etre le cas que si G est de l'un des types A, B, C, D, et ces types seront successivement passes en revue. L'ensemble 5o verifiant (b), (c), (d) maximal, et le groupe G(.9') correspondant (il domine tous les 6(.9'), pour 9 verifiant (b), (c)). TABLE 2.3.8.
Types A, B, C. Le seul . verifiant (b), (c), (d) est 1'ensemble des {s}, pour s une
extremite-correspondant a une racine courte pour les types B, C-d'un diagramme D,, (v c= I). Le revetement G(am) est le revetement universel.
Type D1 (1 >_ 5). Pour qu'il existe . verifiant (b), (c), it faut et it suffit que les
(GV, X) (v e Ij soient ou bien tous de type DR, ou bien tous de type D. Distinguons ces cas Sous-cas DR. Le Y verifiant (b), (c), (d) maximal est 1'ensemble des {s} pour s a 1'extremite "droite" d'un DV. Le revetement 6(.9') est le revetement universel.
Sous-cas Dg. L'unique Y verifiant (b), (c), (d) est 1'ensemble des {s} pour s
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PIERRE DELIGNE
1'extremite "gauche" d'un D. Le revetement 6(,9') de G est de la forme RF/QG*, pour G* le revetement double de G forme de SO(21), cf. 1.3.10. Type D4. Remplacons .9', verifiant (d), par S = {s I {s} e ,9'}. La condition (b)
sur ,9' devient: S est contenu dans 1'ensemble E des extremites de D, et s n I(X) = 0. Pour la definition de ?(X) voir 2.3.5. La partie de E stable par GaI(Q/Q) maximale pour cette propriete est le complement de Gal(Q/Q) 2'(X). Elle rencontre chaque Dv en 0, 1 ou 2 points. Dans le premier cas, it n'existe pas .9' verifiant (b), (c). Dans le second (resp. 3e), elle (resp. son complement) est l'image d'une section r de X -* I, invariante par Galois ; z(I) est disjoint de (resp. contient).'(X). Appelant r(v) le sommet "gauche" de Dv, on retrouve la situation de D1 (1 < 5) : Sous-cas DR. II existe une section r de X -> I avec r(I) D ?'(X). Cette section est alors unique, et la situation est la meme qu'en DR, 1 5. Sous-cas Dn. On donne une section r de X -> I avec r(I) n 0. Si on n'est pas dans le cas D4, cette section est unique, et l'unique .' verifiant (b), (c), (d) est 1'ensemble des {s} pour s 1'extremite "gauche" d'un D. Le revetement 6(.9') de G est de la forme RF/QGS, pour GS un revetement double de GS qui se decrit en terme de r. Pour la suite de cc travail, it nous sera commode de redefinir le cas Dg comme excluant D. Avec cette terminologie, it existe .9' verifiant (b), (c) si et seulement si (G, X) est de l'un des types A, B, C, DR, D' et, sauf pour le type Dh', it existe .' verifiant (b), (c), (d) tel que 6(.9') soft le revetement universel de G. 2.3.9. Nous aurons a considerer des extensions quadratiques totalement imaginaires K de F, munies d'un ensemble T de plongements complexes: un au-dessus de chaque plongement reel v e I,. Un tel T definit une structure de Hodge hT : S --+ KR sur K(considers comme un espace vectoriel rationnel, et sur lequel K* agit par multiplication): si J est 1'ensemble des plongements complexes de K, on a K O C = CJ, et on definit hT en exigeant que le facteur d'indice u e J soit de type
i(X)
(-1, 0) pour a e T, (0, - 1) pour 6 e T, et (0, 0) si a est au-dessus de
Le
resultat principal de ce numero est la PROPOSITION 2.3.10. Soit (G, X) comme en 2.1.1, avec G Q-simple adjoint, et de Pun des types A, B, C, DR, DA. Pour toute extension quadratique totalement imaginaire K de F, munie de T comme en 2.3.9, it existe un diagramme
(G, X) i- (G1, X1) I--' (CSp(V), S±) pour lequel (i) E(G1, XI) est le compose de E(G, X) et de E(K*, hT).
(ii) Le groupe derive G1' est simplement connexe pour G de type A, B, C, DR, et le revetement de G decrit en 2.3.8 pour le type DH.
Soit S le plus grand ensemble de sommets du diagramme de Dynkin D de Gc tel que {{s} I s e S} verifie 2.3.7(b), (c). Nous l'avons determine en 2.3.8. Le groupe
de Galois Gal(Q/Q) agit sur S, et on peut identifier S a Hom(Ks, C), pour Ks un produit convenable d'extension de Q, isomorphes a des sous-corps de KD puisque Gal(Q/KD) agit trivialement sur D, donc sur S. En particulier, Ks est un produit de corps totalement reels ou CM. A la projection S -+ I correspond un morphisme
F
Ks.
Pour s e S, soit V(s) la representation complexe de Gc de poids dominant le
VARIETES DE SHIMURA
273
poids fondamental correspondant a s. La classe d'isomorphie de la representation QQ V(s) est definie sur Q. Ceci ne suffit pas ace qu'on puisse la definir sur Q; l'obstruc-
tion est dans un groupe de Brauer convenable. Toutefois, un multiple de cette representation peut toujours etre defini sur Q. Soit donc V une representation de G sur Q, avec Vc - (D V(s)n, pour n convenable. Nous noterons VS l'unique facteur de Vc isomorphe a V(s)n. Ces facteurs sont permutes par Gal(Q/Q) de facon com-
patible a faction de Gal(Q/Q) sur S, et la decomposition Vc - D VS correspond donc a une structure de Ks-module sur V: sur V5, KS agit par multiplication par l'homomorphisme correspondant de KS dans C. Notons G' le quotient de G' qui agit fidslement sur V. C'est le revetement de G considers en (ii). Soit h e X, et relevons h en un morphisme fractionnaire (1.3.4) de S dans GR. On en deduit une structure de Hodge fractionnaire sur V, de poids 0. Soit s e S, et v son image dans I. Le type de la decomposition de VS est donne par la Table 1.3.9:
(a) si v e I,, V, est de type (0, 0);
(b) si v e In,, V. est de type {(r, -r), (r - 1, 1 - r)} oil r est donne par 1.3.9: c'est le nombre qui affecte le sommet s de D,,, muni du sommet special qui definit Xv.
On definit une structure de Hodge h2 de V, en gardant VS de type (0, 0) pour v e I,,, et, pour v e In,, en renommant la partie de type (r, -r) (resp. (r - 1, 1 - r)) de V. comme etant de type (0, - 1) (resp. (- 1, 0)). Si G2 est le sous-groupe algebrique de GL(V) engendre par G' et K,*, la structure de Hodge h2 est un morphisme S -+ G2R. Notant X2 sa classe de G2(R)-conjugaison, on dispose de (G2, X2) -> (G, X), et E(G2, X2) = E(G, X).
Munissons K OF V de la structure de Hodge h produit tensoriel de celle de V et de celle de K (2.3.9). On a (K OF V) 0 R = OO F,v R) OR (V OF,, R). Cette decomposition est compatible a la structure de Hodge, et sur le facteur cor-
respondant a v e I, (resp, v e Is), la structure de Hodge est le produit tensoriel d'une structure de type {(- 1, 0), (0, -1)} sur K OF,v R (resp. V OF,, R) par une de type {(0, 0)} sur V OF,, R (resp. K OF,, R). Au total, h3 est de type {(- 1, 0), (0, -1)}. Si G3 est le sous-groupe algebrique de GL(K OF V) engendre par K* et G2, la structure de Hodge h3 est un morphisme S -+ G3R
Si X3 est la classe de conjugaison de h3, on dispose de (G3, X3) -* (G, X). Le groupe derive de G3 est G', et E(G3, X3) est le compose de E(G2, X2) = E(G, X) et de E(K*, hT). Pour obtenir (GI, XI) cherche, it ne reste plus qu'a appliquer 2.3.3 a (G3, X3) et a sa representation linsaire fidele K OO F V.
REMARQUE 2.3.11. La construction donnee se generalise pour fournir un diagramme (2.3.7.1) ou .(V) est n'importe quel ensemble de parties de D verifiant 2.3.7(b), (c). En gros : (a) si Y vsrifie 2.3.7(b), (c), on definit K5, par Hom(K5,,, C) _ <9', on construit
une representation V de G telle que .(V) =9, et ]a decomposition Vc = QQ Vs (S e 9) fournit sur V une structure de K,-module; (b) la structure de Hodge fractionnaire de Vs est de type (0, 0) pour S au-dessus
de Ic, de type {(r, -r), (r - 1, 1 - r)} avec r decrit-comme ci-dessus-par le point de S au-dessus de In, sinon;
(c) on convertit {(r, - r), (r - 1, 1 - r)} en {(0, - 1), (- 1, 0)} comme plus haut;
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PIERRE DELIGNE
(d) pour convertir le (0, 0) en {(- 1, 0), (0, -1)}, on tensorise V, sur K,, avec K,, de type CM muni d'une structure de Hodge convenable h. Par cette methode, on obtient pour (GI, X1) un groupe derive G(Y), et un corps dual compose de E(G, X) et E(KK*, h). Noter que, meme pour . verifiant (b), (c), (d), la conversion indiquee de (0, 0) est plus generale que celle de 2.3.10. REMARQUE 2.3.12. Pour les types A, avec 2,'(X) fixe par l'involution d'opposition, B, C et DR, le corps dual E(G, X) est le sous-corps (totalement reel) de KD fixe par est le sous-groupe de Gal(KD/Q) qui stabilise I,. Si I, = 0, c'est Q. Si I, (resp. reduit a un element v, c'est v(F). Les E(K, hT) sont des extensions de E(G, X). sont de REMARQUE 2.3.13. Pour ces types, et DR, les V, de 2.3.10, pour v-e type {(- Z, 2), (Z, -21)j. Ceci permet, dans 2.3.10, de remplacer G2 par le sousgroupe de GL(V) engendre par F* et G'. Si I, = 0, on peut meme le remplacer par et le critere 2.3.2 s'applique direcle sous-groupe de GL(V) engendre par Q* et tement ace groupe, d'ob (GI, X1) avec E(G1, X1) = E(G, X) (= Q hors le cas Dr). 2.4. Lois de reciprocite: preliminaires. Les constructions de ce numero nous permettrons, au numero 2.6, de calculer la
loi de reciprocite des modeles canoniques, i.e. l'action du groupe de Galois sur l'ensemble des composantes connexes geometriques.
Bien qu'elles s'expriment mieux dans le langage de la descente fppf, nous les avons exprimees dans celui de la descente galoisienne, le croyant plus familier aux non-geometres. Ceci expose a quelques redites et inconsequences, et introduit des hypotheses parasites de separabilite ou de caracteristique 0.
Soit G un groupe reductif sur un corps global k. Avec la notation de 2.0.15, notre but est de construire des morphismes canoniques des deux types suivant. a. Pour k' une extension finie (qu'on supposera separable) de k, et G' deduit de G par extension des scalaires a k', un morphisme norme (2.4.0.1)
Nk,,k: 7r(G') - 7r(G).
b. Pour Tun tore, et M une classe de conjugaison, definie sur k, de morphisms de T dans G, un morphisme (2.4.0.2)
qM : 7r(T)
7r(G).
Si m e M(k), qM sera le morphisme q,, induit par m; la difficulte est de montrer que ce morphisme ne depend pas du choix de m, et de construire qM meme si M n'a pas de representant defini sur k. Les proprietes de fonctorialite de ces morphismes seront evidentes sur leur definition.
2.4.1. Nous utiliserons systematiquement le langage des torseurs (que je prefere a celui des cocycles), et celui de la descente galoisienne, sous la forme que lui a donnee Grothendieck (cf. SGA 1, ou SGA 41/2[Arcata]).
Descente galoisienne: Soit K une extension separable finie d'un corps k. Pour construire un objet X sur k (par exemple un torseur), it suffit de construire (a) pour toute extension separable k' de k, telle qu'il existe un morphisme de k-algebre de K dans k', un objet Xk, sur k'; (b) pour k" une extension de k', un isomorphisme Xk°,k': Xk, O k" -z Xk,,; et de verifier (c) une compatibilite Zk"'k' En pratique, cela signifie que pour construire X, on peut.supposer 1'existence d'objets auxiliaires qui n'existent que sur une extension separable K de k-a charge
VARIETES DE SHIMURA
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de montrer le X construit ne depend pas-a isomorphisme unique pres-du choix d'un tel objet auxiliaire. REMARQUE 1. La descente galoisienne est un cas particulier de la localisation en
topologie etale; une construction comme en (a), (b), (c) ci-dessus sera souvent introduite par l'adverbe "localement". EXEMPLE 2.4.2. Expliquons le relevement canonique utilise en 2.0.2 de l'applica-
tion commutateur. L'usage de la descente galoisienne-plutot que fppf-nous oblige a supposer que la projection de G sur Gad est lisse, et a ne considerer que ( , ) : Gad(k) x Gad(k) -+ G(k), plutot que le morphisme Gad x Gad -+ G. Si x1, x2 e Gad(k), on peut, localement, ecrire xi = p(ki)zi avec z1 dans le centre de G. L'ulement zi est unique, a multiplication par un element du centre de G pres. Le commutateur de xl et x2 ne depend pas de l'arbitraire dans le choix des ti, et on pose (xl, x2) = 919291-192-1-
2.4.3. Pour G un groupe algebrique sur un corps k, un G-torseur est un schema P sur k, muni d'une action a droite de G qui en fasse un espace principal homogene.
Le G-torseur trivial Gd est G muni de l'action de G par translations a droite. On identifie les points x e P(k) aux trivialisations de P (isomorphismes ip: Gd -2. P) par p(g) = xg. Si f : G1 -+ G2 est un morphisme, et P un G1-torseur, it existe un G2-torseurf(P) muni de f : P -a f(P) verifiant f(pg) = f(p)f(g), et it est unique a isomorphisme unique pres. Nous nous interesserons a la categorie [G1 --+ G2] des G1-torseurs P munis d'une trivialisation def(P). Pour morphismes, on prend les isomorphismes de G1-torseurs, compatibles a la G2-trivialisation. On note H°(G1 - G2) le groupe des automorphismes de (Gld, e) (c'est Ker(G1(k) -+ G2(k))) et H1(G1 --+ G2) 1'ensemble (pointe par (Gld, e)) des classes d'isomorphie d'objets. Chaque x e G2(k) definit un objet [x] de [G1 -+ G2] : le G1-torseur trivial Gld, muni de la trivialisation x de f(Gid) = G2d. Quand cela ne prete pas a confusion, nous le noterons simplement x. L'ensemble des morphismes de [x] dans [y] s'identifie a {g e G1(k) If(g)x = y} : a g, associer u --+ gu : Gld -a Gld. Un objet est de
la forme [x] si et seulement si, en tant que G1-torseur, it est trivial-d'oil une suite exacte
1 - a H°(G1 --a G2) (2.4.3.1)
G1(k) -+ G2(k)
--+ H1(G1 -a G2) -a H'(G1) -+ H1(G2)
(ceci ne decrit pas l'image inverse de p e H1(G1) ; pour la decrire, it faut proceder par torsion, comme dans [13]). 2.4.4. Si f est un epimorphisme, de noyau K, it revient au meme de se dormer le G1-torseur P G2-trivialise par x e f(P)(k), ou le K-torseur f-1(x) c P: le foncteur naturel [K -+ {e}] -a [G1 -a G2] est une equivalence. Plus generalement, si g: G2 -+ H induit un epimorphisme de G1 sur H, et que Ki = Ker(Gi -+ H), le foncteur naturel est une equivalence [K1 -+ K2] --+ [G1 --+ G21-
2.4.5. Si G est commutatif, la somme s: G x G -a G est un morphisme, et on definit la somme de deux G-torseurs par P + Q = s(P x Q). Si G1 et G2 sont commutatifs, on additionne de meme les objets de [G1 -a G2], qui devient une categorie ,de Picard (strictement commutative) (SGA 4, XVIII, 1.4).
PIERRE DELIGNE
276
Tout ce qui precede vaut pour des faisceaux en groupes sur un topos quelconque. 2.4.6. Si k' est une extension finie de k (le cas oft k'lk est separable nous suffit) et G' un groupe algebrique sur k', le foncteur de restriction des scalaires a la Weil Rk'ik est une equivalence de la categorie des G'-torseurs avec celle des Rk./kG'torseurs. Ceci correspond au lemme de Shapiro H1(k', G') = H'(k, Rk-IkG). Si G'
se deduit par extension des scalaires de G-commutatif-sur k, on dispose d'un morphisme trace Rk'/kG' -> G-d'o%1 un foncteur trace Trk,,k des G'-torseurs dans les G-torseurs. Plus generalement, pour G1 -+ G2 un morphisme de groupes commutatifs on trouve un foncteur additif (2.4.6.1)
Trk.ik:
[Gi -f G'] -' [G1
G2].
De tels foncteurs sont decrits avec une grande generalite dans [SGA 4, XVII, 6.3].
Pour k'lk separable, on peut donner une definition simple par descente: localement, k' est somme [k': k] copies de k, [Gi --> Gz] s'identifie a la categorie des [k' : k]uPies d'objets de [G1 -a G2], et Trk,,k a la somme.
Quand les groupes sont notes multiplicativement, on parlera plutot de foncteur norme Nk'/k
2.4.7. Soient G un groupe reductif (0.2) sur k, et p
G le revetement uni-
versel de son groupe derive. Le cas particulier de 2.4.3 qui nous importe est jG -- G]. Soient Gad le groupe adjoint de G, Z le centre de G, et Z celui de G. Le morphisme G -+ Gad est un epimorphisme, d'ou une equivalence (2.4.4)
[2 ---a Z] --a [G - G].
(2.4.7.1)
Puisque Z et 2 sont commutatifs, [Z -a Z] est une categorie de Picard strictement commutative (2.4.5). Utilisant l'equivalence (2.4.7.1), on fait de [G --a G] aussi une telle categorie. Nous allons calculer [x1] + [x2] dans [G -* G], et les donnees d'associativite et de commutativite. On suppose p: G --> Gder separable pour pouvoir
proceder par descente galoisienne. Ecrivant (localement) xj = p(gl)z1, avec z1 central, on a des isomorphismes g; : [z;] -a [x1] et 9192: [z1z2] -' [xlx2], d'oi1 un isomorphisme (2.4.7.2)
[x1] + [x2]
g1+g2
[z1] + [z2] _ [z1z2]
g'gz
[x1x
on change de decomposition: x= = p(g;)zi, avec g, = g;u1 (u1 e 2), le diagramme [Z1] + [Z2] _ [Z1Z2]
[x1l + [x2]
est commutatif. L'isomorphisme (2.4.7.2). (2.4.7.3)
[x1] + [x2] = [x1x21
est done independant des choix faits. Le lecteur verifiera facilement que, via cet
VARIETES DE SHIMURA
277
isomorphisme, la donnee d'associativite est deduite de l'associativite du produit, et que la donnee de commutativite est (x1, x2): [x2x1] -+ [x1x2]. II verifiera aussi que si y, = p(g,)x1(i = 1, 2), la somme des g.: [x,] - [yi] est g1 + g2 = g1 intx,(g2): [xlx2] -> [Y1Y2],
oiI int designe l'action de G sur G (definie par transport de structure, ou via l'action 2.0.2 de Gad = Gad),
La categorie [G --> G] etant de Picard, 1'ensemble H1(G - G) des classes d'iso-
morphie d'objets est un groupe abelien. Les formules ci-dessus montrent que l'injection G(k)/p(C(k)) -+ H1(C -* G) est un homomorphisme. D'apres (2.4.3.1), c'est un isomorphisme si HI(C) = 0. Soient k' une extension finie de k, et notons par un ' 1'extension des scalaires a V. L'equivalence (2.4.7.1) permet de deduire de 2.4.6.1 un foncteur trace (que nous baptiserons norme) (2.4.7.4)
Nk',k: [C' --> G'] --. [C -->G].
PROPOSITION 2.4.8. Si k est un corps local ou global, le morphisme deduit de (2.4.7.4) par passage a 1'ensemble des classes d'isomorphie d'objets induit un morphisme de G(k')/pC"(k') dans G(k)/pC(k): G(k')/pC(k')
G(k)/pC(k)
(2.4.8.1)
H1(G'
,H1(C_ a G).
G')
Si H1(C) = 0, la fleche verticale droite est un isomorphisme, et l'assertion est evidente. Cette nullite vaut pour k local non archimedien. Pour k local archimedien,
le seul cas interessant est k = R, k' = C, et le diagramme commutatif Z(C)
H1(Gc-Gc)
INCli? 1
Z(R)
HI(C ---> G)
montre que (2.4.8.1) est encore defini-a valeurs dans l'image de Z(R) (et meme de sa composante neutre). Pour k global, et x E G(k')/p(C(k')), l'image de Nk,,k(x) e H1(G -a G) dans HI(C) est donc localement nulle. D'apres le principe de Hasse, elle est nulle. Nous n'utilisons ici le principe de Hasse que pour les classes de cohomologie dans l'image de H1(Z), de sorte que les facteurs E8 ne creent aucun trouble. L'image Nk.,k(x) est donc dans G(k)/pG(k), comme promis. 2.4.9. Pour k local non archimedien d'anneau des entiers V, k' non ramifie sur k, d'anneau des entiers V', et G reductif sur V, le morphisme 2.4.8 induit un morphisme de G(V')/pC(V): on le voit en repetant les arguments qui precedent sur V, la descente galoisienne etant remplacee par la localisation etale (ici, formellement identique a une descente galoisienne sur le corps residuel). On peut donc adeliser 2.4.8: pour k global, le produit restreint des morphismes 2.4.8, pour les completes de k, est un morphisme Nk,ik: G(A')/pC(A')
G(A)/pG(A).
PIERRE DELIGNE
278
Divisant par le morphisme trace global, on obtient enfin le morphisme (2.4.0.1) Nk,ik : 2r (G') -> ir(G).
De meme que la construction du morphisme (2.4.0.1) repose sur celle du foncteur (2.4.7.1), celle de (2.4.0.2) reposera sur la
Construction 2.4.10. Soient G reductif connexe sur k, p: G -> G le revetement universe[ du groupe derive, T un tore sur k, et M une classe de conjugaison, definie sur k, de morphisme de T dans G. On definira unfoncteur additif
qM : [{e} ---> T] -> [G -, G]. Nous donnerons de la construction deux variantes. lere methode. Localement, it existe m dans M. Posons X(m) = Z m(T) c G et Y(m) = p 1X(m) = 2 (p-1 m(T))°. Les groupes X(m) et Y(m), extensions de tores par un sous-groupe central de type multiplicatif, sont commutatifs. Its donnent lieu a un diagramme
2_Y(M) I
I
Z
'(m) -T
Si g dans G conjugue m en m', it conjugue (1)m en (1)m. (on le fait agir sur G par faction de Gad = Gad). De plus, l'isomorphisme int(g) de (1)m avec (1)m, ne depend
pas du choix de g: si g centralise m, it centralise Z, m(T), Z, ainsi que (p 1(T))° (un tore isogene a un sous-tore de T), donc X(m) et Y(m). Deux m dans M etant localement conjugues, ceci permet d'identifier entre eux les diagrammes (1)m, et d'en deduire un diagramme unique
2 (1)
1
-Y 1
Z
X
T
defini sur k. On definit qx comme etant le foncteur compose
qM : [{e} --> T]
[Y
X]
2.4.4
[Z -
> Z]
[G
G].
2eme methode. On suppose p : G - Gder separable, pour proceder par descente galoisienne. Les objets de [{e} -> T] n'ayant pas d'automorphismes, un foncteur T] dans [G -> G] est simplement une loi qui a t e T(k) assigne un Gde [{e} torseur G-trivialise qM([t]). Procedons par descente galoisienne. Localement it existe m e M(k). Soit qm le foncteur [t] [m(t)]. Nous allons definir un systeme transitif d'isomorphismes entre les qm. Ceci fait, nous pourrons definir qx comme etant l'un quelconque des qm. q,,', on choisit g tel que m' = gmg 1(nouvelle applicaPour definir cm , m : q, tion de la methode de descente) et on pose cm. m([t]): [m(t)] -> [m'(t)] est (g, m(t)) e G(k). On a bien m'(t) _ (p((g, m(t)))m(t), et it reste a verifier que (g, m(t)) est independant de g. L'espace C des g qui conjuguent m en m' est connexe et reduit, en tant que torseur sous le centralisateur du tore m(T). La fonction (g, m(t)) de C dans 6 a une
VARIETES DE SHIMURA
279
projection p((m, m(t))) = m'(t)m(t)-1 dans G constante. La fibre de p etant discrete, elle est constante. La construction est recapitulee dans le diagramme commutatif qM([t])
(qm([t]) _ [m(t)], m' =gmg1)
(2.4.10.1)
qm([t])
(g.m(t))
qm'([t])
Construisons la donnee d'additivite de qM. C'est la donnee, pour chaque t1, t2 E T(k), d'un isomorphisme gM([tlt2]) -+ gM([t1]) + gM([t2]), ces isomorphismes etant compatibles aux donnees d'associativite et de commutativite pour la somme dans
[G -+ G]. On les definit par descente: pour m E M, et m' = gmg 1, le diagramme suivant est commutatif [m(tlt2)]
2.4.7
[m(t1)] + [m(t2)] (g. m(t t ))+
(g.m(ittz))
gM([t1t2])
gM([tID + q ([t2])
(9,m(t2))
I
1
[m'(t1t2)]
2.4.7_
[m'(tI)] + [m'(t2)]
(fleches obliques 2.4.10.1), et definit l'isomorphisme cherche independamment de m. Sa commutativite exprime une certaine identite, dans G, entre commutateurs (2.4.2), et la projection de cette identite dans G resulte de ce que les fleches ecrites ont un sens. Pour la prouver, on note que localement (descente) c'est la projection
d'une identite analogue pour G x Z°-de projection vraie dans G x Z0, done vraie dans G. La compatibilite a l'associativite et a la commutativite se voit par descente, en fixant m; on utilise que le commutateur 2.4.2 est trivial sur m(T). 2.4.11. Complements. (i) La construction 2.4.10 est compatible a ]'extension des scalaires: notant par un ' l'extension des scalaires de k a une extension k' de k, on definit de facon evidente un isomorphisme de foncteurs additifs rendant commutatif le diagramme [{e} - T]
'm
I
[{e} -T]
[G - G]
I
9M
[G'- G']
(ii) On peut repeter la construction 2.4.10 sur une base quelconque; la descente galoisienne est a remplacer par la localisation etale. (iii) La construction 2.4.10 est compatible aux foncteurs normes. Pour definir l'isomorphisme de foncteurs additifs rendant commutatif le diagramme
[{e} - T]
'm
, [G' -p G] }2.4.7.4
[{e} --> T]
G]
(notations de (i), avec k'lk fini separable), et verifier ses proprietes, le plus simple
280
PIERRE DELIGNE
est de proceder par descente : localement, k' devient une somme kl de copies de k, [G' -- G] devient [G' --> G]', la norme (trace) devient la somme, et tout est trivial.
2.4.12. Pour k local non archimedien, HI(G) = 0 et, passant aux ensembles de classes d'isomorphie d'objets, on deduit de 2.4.10 un morphisme qM: T(k) G(k)/pG(k). Pour G reductif sur l'anneau des entiers V de k, Tun tore sur Vet M sur V, it induit un morphisme de T(V) dans G(V)/pG(V) (2.4.11(ii)).
Pour k archimedien, on peut rencontrer une obstruction dans HI(G), mais elle disparait pour x dans la composante neutre (topologique) T(k)+ de T(k): par 2.4.11(ii), elle depend continument de x, et est nulle pour x = e. On a donc encore un morphisme T(k)+ G(k)/pG(k). Pour k global, prenant le produit restreint de ces morphismes pour les completes
de k, on trouve (2.4.12.1)
qM: T(A)+ - G(A)/pG(A)
Si T(k)+ = {x e T(k) I pour v reel, x est dans comme en 2.4.8, fournit (2.4.12.2)
le principe de Hasse, utilise
qM: T(k)+ --> G(k)/pG(k)
Puisque T(A)+/T(k)+-Z T(A)/T(k) (theoreme d'approximation reel pour les tores),
on obtient finalement par passage au quotient le morphisme (2.4.0.2) promis: qM : 7r(T) --> z(G).
2.5. Application: une extension canonique. 2.5.1. Soit G un groupe reductif sur Q. On suppose que G n'a pas de facteur G' (defini sur Q) tel que G'(R) soit compact. Le theoreme d'approximation forte assure des lors que G(Q) est dense dans G(Af). Le cas qui nous importe est celui d'un groupe comme en 2.1.1. Reprenons le calcul de 2.1.3. Pour K compact ouvert dans G(Af), (2.5.1.1)
zo(G(Q)\G(A)/K) = G(Q)\iro(G(R)) x (G(Af )/K) = G(Q)\G(A)/G(R)+ x K
= G(Q)+\G(Af)/K
et on peut remplacer G(Q) (re'sp. G(Q)+) par son adherence dans G(Af). Celle-ci contient pG(Af), un sous-groupe distingue a quotient abelien de G(Af), et, avec les notations de 2.0.15, (2.5.1.2)
2r0(G(Q)\G(A)/K) = 7r(G)/G(R)+ x K = 2ron(G)/K = G(Af)/G(Q)+ K.
Passant a la limite sur K, on en deduit que iro(G(Q)\G(A)) = irox(G) = G(Af)/G(Q)+Soit toic(G) le quotient G(Af)/G(Q)+ de toic(G) par 2roG(R)+ (0.3). La suite (2.5.1.3)
0 - G(Q)+/Z(Q)- -p G(Af)/Z(Q)- ---a zoz(G) -a 0
est exacte. L'action de Gad sur G induit une action de Gad(Q) sur cette suite exacte. L'existence du commutateur (2.0.2) montre que 1'action de Gad(A) sur G(A)/p6(A)
est triviale-a fortiori celle de Gad(Q) sur zo'r(G). L'application du sous-groupe G(Q)+/Z(Q) de G(Q)+/Z(Q)- dans Gad(Q)+ verifie les conditions de 2.0.1. Le groupe G(Q)+IZ(Q)- * Gad(Q)+ n'est autre que le complete de Gad(Q)+ pour la G(Q)+ Z(Q)
VARIETES DE SHIMURA
281
topologie r(Gde1) (2.1.6). Appliquant de meme la construction *Gad(Q)+ au terme *Gad( central de 2.5.1.3, on obtient finalement une extension
(2.5.1.4) 0--aGad(Q)+A(rel. Gde,)-a G(Af) *G(Q)+/Z(Q) Gad(Q)+_ror(G)--a0. Z(Q)
2.5.2. Du fait que Gad n'est pas fonctoriel en G, la fonctorialite de cette suite est penible a expliciter. Nous nous contenterons des deux cas suivant: (a) Lorsqu'on ne considere que des groupes extension centrale d'un groupe adjoint donne, et des morphismes compatibles a la projection sur ce groupe adjoint, (2.5.1.4) est fonctoriel en G en un sens evident.
(b) Soit H c G un tore et, contrairement aux conventions generales, notons Had son image dans Gad. Tel etant le cas dans les applications, on suppose Had(R)
compact-donc connexe puisque Had est connexe. Cette hypothese assure que Had(Q) est discret dans Had(Af), et que H(Q) c G(Q)+. Posons Z' = Z n H. Le diagramme commutatif
G(Af) -a G(Af)/G(Q)+ = zoir(G) I
T
H(Af) --a H(Af)JH(Q)- = zoz(H) fournit un morphisme de suites exactes G(Af) *G(e)+Iz(e)
Z(Q)(2.5.2.1)
I
I
0- Had(Q)
Z (Q)
T
*x(e)iz'(e) Had(Q)_z0z(H)-->0
2.5.3. Soient G comme en 2.5.1, E une extension finie de Q, T un tore sur E et M une classe de conjugaison definie sur E de morphismes de T dans G : M: T -a GE. Par passage aux ico, le morphisme compose de (2.4.0.1) et (2.4.0.2)
NEIQ qM : i (T) - z(GE) - ir(G) fournit un morphisme lro2r(T) -a 2co2r(G) -a zo'r(G). Nous noterons (G, M) son inverse, et ffE(G, M) 1'extension image inverse par r(G, M) de ]'extension (2.5.1.4):
Gder)- eg (G, M)
2rolr(T)--a0
0-'Gad(Q)+A(rel. Gder)_ G(Af) *G(Q)+iz(Q) Gad(Q)+_zor(G)_0 Z(Q)
Soient u : H --a G un morphisme comme en 2.5.2(a) (Had = Gad), et N une classe
de conjugaison, definie sur E, de morphismes de T dans H. On suppose que u envoie N dans M. Par fonctorialite, u definit alors un isomorphisme du quotient de SE(H, N) par Ker(Gad(Q)+n(rel. Gder) -a Gad(Q)+n(rel. Hder)) avec &E(G, M).
Pour H --+ G un tore comme en 2.5.2(b), muni de m : T -- HE dans M, on trouve un morphisme d'extensions
282
PIERRE DELIGNE
0 --> Gad(Q)+^(rel. Gder) ---> &E(G,M) - 7roir(T) --> 0 ...
0 ---' Had(Q)
--. 7rolr(T) -s 0
2.5.4. Soient E, G, T, M comme ci-dessus, avec G adjoint. Considerons les systemes (G1, MI, u) formes d'une extension centrale u: GI --> G de G (Gad = G), definie sur Q, et d'une classe de conjugaison de morphismes M1 de T dans G1, definie sur E, qui releve M. Sur Q, pour ml dans MI d'image in dans M, le centralisateur de ml est l'image inverse du centralisateur de m: c'est vrai pour leurs algebres de Lie, ils sont connexes en tant que centralisateurs de tores, et le centralisateur de ml contient le centre de G1. On a donc MI =. M. LEMME 2.5.5. Il existe des systemes (GI, MI, u) pour lesquels Gder est un revetement
arbitrairement prescrit de G.
Il suffit de montrer qu'on peut obtenir le revetement universel G. Sur Q, pour tout m dans M, la composante neutre de l'image inverse par m du revetement a de G est un revetement z: T -> T de T. 11 ne depend pas de m, donc est defini sur E, et M se releve en une classe de conjugaison M de morphismes de T dans GE. Par passage au quotient par Ker(7r), on deduit de M x Id: T - CE X T un relevement Mi : T -> (GE X T)/Ker(7r). Ce relevement est a valeurs dans un groupe GE, defini sur E, de groupe adjoint GE. Il reste a remplacer GE par un groupe defini sur Q. Ecrivons GE = GE*2EZE. L'idee est de remplacer ZE par le coproduit, sur 2E, de ses conjugues: si on pose Z = REIQ(ZE)l Ker(TrEie: REIQ(ZE) ' 2) et G1 = G *2 Z, on a GE c G1E, et Ml fournit le relevement voulu. Construction 2.5.6. A isomorphisme unique pres, 1'extension &'(G1, M1) ne depend que de Met Glen
Soient deux systemes (G', Ml') et (G', Mi), de meme groupe derive. Considerons la composante neutre G1 du produit fibre de G' et G' sur G, et al classe M1 = Mi x m M. Le diagramme d'extensions &'(G', Mi) `
.0'(GI, MI)
'(Gi, M')
fournit l'isomorphisme cherche. DEFINITION 2.5.7. Soient G un groupe adjoint, G' un revetement de G et M une
classe de conjugaison, definie sur E, de morphismes de T dans G. L'extension 19E (G, G', M) de 7co7r(T) par le complete G(Q)+^ (rel. G') est 1'extension °E(G1, MI), pour un quelconque systeme (G1, M1) comme en 2.5.4, tel que Gder = G'.
Pour F une extension de E, la classe M fournit, par extension des scalaires de E a F, une classe de conjugaison MF de morphismes de TF dans GF; 1'extension SF(G, G', M) correspondante est image inverse de 6'E(G, G', M) par la norme NF/E: 7ro7C(TF) -* ZOZ(T) :
0 -'
G') --' &F(G, G', MF) - ' zoz(TF) 1
>0
NFIE
0 --> G(Q)+A(rel. G') --> 6E(G, (", M) -----> 7co7c(T) --' 0
283
VARIETES DE SHIMURA
Les extensions IffE(G, G', M) se deduisent toute de -ffE(G, G, M) par passage au quotient: remplacer G(Q)+n (rel. G) par son quotient G(Q)+n (rel. G'). 2.5.8. Soient H -+ G un tore, avec H(R) compact, et m E M, defini sur E, qui se factorise par H. Pour tout systeme (GI, MI) --> (G, M) comme ci-dessus, soient Hl la composante neutre de l'image inverse de H dans GI, et ml 1'element de Ml audessus de m (2.5.4.) Prenons l'image inverse par r(HI, {mI}) du morphisme d'extensions (2.5.2.1): G(Q)+n (rel.
G') - SE(G, G', M) ...
H(Q)
zoir(T) icoir(T)
On voit comme en 2.5.6 que, a isomorphisme unique pres, ce diagramme ne depend pas du choix de (GI, MI). Comme en 2.5.7, ce diagramme, rel. un revetement G' de G, se deduit du meme diagramme, rel. G, par passage au quotient. On a aussi la meme fonctorialite en E qu'en 2.5.7. En particulier, pour m dans M, defini sur une extension Fde E, qui se factorise par H on trouve un morphisme d'extensions
0 --> G(Q)+"(rel. G') ---> IffE(G,G',M)
'r0ir(T) ---> 0 INFIE
(2.5.8.1)
0 -H(Q)
...
zoz(TF) ----> 0
Nous utiliserons ce diagramme de la facon suivante: Si IffE(G, G', M) agit sur un
ensemble V, et qu'un point x e V est fixe sous H(Q) c G(Q), it a un sens de demander qu'il soit fixe "par 1coz(TF)" i.e. par le sous-groupe image de 1'extension en 2eme ligne. 2.5.9. Specialisons les hypotheses au cas qui nous interesse. On part d'un systeme (G, X) comme en 2.1.1, avec G adjoint, et on fixe une composante connexe X+ de
X. On prend pour E une extension finie, contenue dans C, de E(G, X), et on fait T = Gm, M = la classe de conjugaison de uh, pour h e X. Elle est definie sur E. Le groupe r(T) est le groupe des classes d'ideles de E, et la theorie du corps de classe global identifie lro2r(T) a Gal(Q/E)ab. Si G' est un revetement de G, l'image inverse par le morphisme Gal(Q/E) -* Gal(Q/E)ab de 1'extension &E(G, G', M) est une extension (2.5.9.1)
0 --> Gad(Q)+A(rel. G')
gE(G, G', X)
Gal(Q/E) -+ 0.
Le cas universe] est celui oii E=E(G, X), et ou G'= 6: d'apres 2.5.7, cE(G, G', M)
est l'image inverse de Gal(Q/E) c Gal(Q/E(G, X)) dans f'E(c,x)(G, G', X), et SE(G, G', X) est un quotient de 'E(G, G, X). 2.5.10. Soit h E X+ un point special: h se factorise par H c G, un tore Mini sur Q. Puisque int h(i) est une involution de Cartan, H(R) est compact. On peut donc appliquer 2.5.8 a H et a ,uh (defini sur 1'extension E(H, h) de E(G, X)). Par image inverse, on deduit de (2.5.8.1) un morphisme d'extensions
G(Q)+' (rel. G') - SE(G, G', X) , Gal(Q/E) (2.5.10.1) T
H(Q)
T
...
T
Gal(Q/E E(H, h))
284
PIERRE DELIGNE
2.6. La loi de reciprocite des modeles canoniques.
2.6.1. Soient (G, X) comme en 2.1.1 et E c C un corps de nombres qui contient
E(G, X). Supposons que Mc(G, X) admette un modele faiblement canonique ME(G, X) sur E. Le groupe de Galois Ga1(Q/E) agit alors sur 1'ensemble profini iro(Mc(G, X)) des composantes connexes geometriques de ME(G, X). Cette action commute a celle de G(Af), par hypothese definie que E. D'apres 2.1.14, l'action (a droite) de G(Af) fait de 'roMc(G, X) un espace principal homogene sous le quo-
tient abelien z0'G = G(Af)/G(Q)+. L'action de Galois est donc definie par un homomorphisme rG,X de Gal(Q/E) dans zoz(G), dit de reciprocite. Convention de signe: faction (a gauche) de or coincide avec l'action (a droite) de rG,X(o). Ce
morphisme se factorise par le groupe de Galois rendu abelien, identifie par la theorie du corps de classe global a 7ro2E(GmE), d'ob (2.6.1.1)
rG,X: Z01i(GmE)
roz(G)
2.6.2. Soit M la classe de conjugaison de ,uh, pour h E X. Puisque E D E(G, X),
elle est definite sur E. Composant les morphismes 2.4.0, on obtient NE/QqM: 1(GmE) --. A(GE) --> Z(G)-
Par passage an z0, on en deduit (2.6.2.1)
IoNE/QgM : r0'(GmE) , 7roir(G) --> ron(G).
THEOREME 2.6.3. Le morphisme (2.6.1.1), donnent faction de Gal(Q/E) sur 1'ensemble des composantes connexes geometriques dun modele,faiblement canonique ME(G, X) de Mc(G, X) sur E, est 1'inverse du morphisme it NE/QqM de 2.6.2.
L'idee de la demonstration est que, pour chaque type z de points speciaux (2.2.4), on connait faction d'un sous-groupe d'indice fini Gal, de Gal(Q/E) sur les points speciaux de ce type (par definition des modeles faiblement canoniques)donc sur 1'ensemble des composantes connexes puisque 1'application qui a chaque point associe sa composante connexe est compatible a faction de Galois. Que l'action de Gal, obtenue soit la restriction a Gal, de l'action definie par l'inverse de lro(NE/QqM) est verifie en 2.6.4 ci-dessous, et it reste a verifier que les Gal, engendrent Gal(Q/E).
Un type z de points speciaux est defini par h e X se factorisant par un tore c : T -> G defini sur Q. Le sous-groupe Gal, correspondant est Gal(Q/E) (1 Ga1(Q/E(T, h)) = Gal(Q/E E(T, h)). D'apres [5, 5.1], pour toute extension finie Fde E (G, X), it existe (T, h) tel que 1'extension E(T, h) de E (G, X) soit lineairement disjointe de F. Ceci est plus qu'assez pour assurer que les Gal, engendrent Gal(Q/E). 2.6.4. Soient T et h comme ci-dessus, et ,u = uh. Le morphisme ,u: Gm -+ Test defini sur E(T, h) et le morphisme voNR(uh) de 2.2.3 se deduit, par application du foncteur pro, de NE(T,h),Q o qp: i(GmE(T,h)) -' r(T). On en deduit que l'action de
Gal(Q/E) n Gal((?/E(T, h)) sur les points speciaux de type z est compatible a l'action de Gal(Q/E(T, h))ab = 1ro'Z(GmE(T,h)) sur7ro(Mc(G, X)) deduite, par applica-
tion du foncteur z0, de l'inverse de
G o NE(T,h)IQ o ql,: z(GmE(T,h)) - 7r(T) - r(G) De la fonctorialite de Net de q, it resulte que ce compose est NE(T,
h)/Q o qM :
VARIETES DE SHIMURA
" h1(GmE(T,h))
285
7r(TE(T,h)) - z(T) z(GE(T,h)) --' 7r(G)
egal a NE(G,X)/Q ° qM ° NE(T,h)/E(G,X) 7r(GmE(T,h))
7r(GmE(G,X))
9M
7r(GE(T,h)) - g(G) z(GE(G,X)) - 7r(G)
Puisque la norme NE(T,h)/E(Q,x) correspond, via la theorie du corps de classe a l'inclusion de Gal(Q/E(T, h)) dans Gal(Q/E(G, X)), on a bien 1'action promise. 2.7. Reduction au groupe derive, et theoreme d'existence.
Dans ce numero, schema signifie "schema admettant un faisceau inversible ample". Ceci nous permettra de passer sans scrupules au quotient par un groupe fini. La stabilite de cette condition sera evidente dans les applications, et je ne la verifierai pas a chaque pas. Tout ceci n'est d'ailleurs qu'une question de commodite. 2.7.1. Soit 1' un groupe localement compact totalement discontinu. Nous nous interesserons a des systemes projectifs, munis d'une action a gauche de r, du type suivant. (a) Un systeme projectif, indexe par les sous-groupes compacts ouverts K de 1', de schemas SK. (b) Une action p de ]'sur ce systeme (definie par des isomorphismes pK(g) : SK- . SgKg-1).
(c) On suppose que pK(k) est l'identite pour k E K. Pour L distingue dans K, les pL(k) definissent une action sur SL du groupe fini quotient K/L, et on suppose que (K/L)\SL =.SK.
Un tel systeme est determine par sa limite projective S = lim proj SK, munie de l'action de 1': on a SK = K\S. Nous appelerons S un schema muni dune action a gauche continue de I. On definit de meme la continuite d'une action a droite par la condition S = lim proj S/K. 2.7.2. Soit 7r un ensemble profini, muni d'une action continue de I'. On suppose que 1'action est transitive, et que les orbites d'un sous-groupe compact ouvert sont ouvertes: pour e e 7r, de stabilisateur d, la bijection P14 -> 7r est un homeomorphisme.
Si r agit continument sur un schema S, muni d'une application continue equivariante dans 7r, la fibre SQ est munie d'une action continue de d: pour K compact ouvert dans r, Kn 4\SQ est la fibre en l'image de e de K\S -* K\7r, et Se est ]a limite de ces quotients. LEMME 2.7.3. Lefoncteur S -> S. est une equivalence de la categorie des schemas S, munis d'une action continue de r et d'une application continue equivariante dans 7r, avec la categorie des schemas munis d'une action continue de J.
Le foncteur inverse est le foncteur d'induction de d a r : formellement, indr(T)
est le quotient de r x T par d agissant par 6(7-, t) = (7-5-1, 8t); ceci a un sens parce que faction de d sur Test propre; pour K compact ouvert dans r, on a
286
PIERRE DELIGNE
K\Indr(T) = K\F x T divise par 4 H
rEK\a=K\n
(rKr 1 f1 4)\T.
La verification detaillee est laissee au lecteur.
2.7.4. Soient E un corps, et F une extension galoisienne de E. Le groupe de Galois Gal(F/E) agit continument sur Spec(F). Plus generalement, si X est un schema sur E, il agit continument (par transport de structure) sur XF = X X Spec(E) Spec(F). On a (descente galoisienne) LEMME 2.7.5. Lefoncteur X -+ XF est une equivalence de la categorie des schemas sur E avec la categorie des schemas sur F, munis dune action continue de Gal(F/E) compatible a faction de ce groupe de Galois sur F.
2.7.6. Soient E Q un corps de nombres, r un groupe localement compact totalement discontinu, r un ensemble profini, muni d'une action de I' comme en 2.7.2, sauf qu'on prend ici une action a droite, et e e ir. On se donne aussi une action a gauche de Gal(Q/E), commutant a I'action de I'. Soit Fe le stabilisateur de e. Si on convertit I'action a droite de r en une action a gauche, on obtient une action a gauche de r x Gal(Q/E). Le stabilisateur de e, pour cette action, est une extension S de Gal(Q/E) par Fe.
0 -> Fe 1
e 1
-
Gal((?/E) -- f 0 11
0 -+ F--- ,I' x Gal(Q/E)-Gal(Q/E)->0 2.7.7. Lorsque I'action de I fait de r un espace principal homogene sous un quotient abelien ir(F) de r, faction de Galois est definie par un morphisme r : Gal(Q/E) - ir(F), tel que o x = x r(oo), .9 ne depend pas de e: Fe est le noyau de la projection de Fsur ir(F), et 1'extension & est l'image inverse, par r, de 1'extension Fde 2r(F) par Fe. 2.7.8. Considerons les schemas S sur E, munis d'une action a droite continue de
F et d'une application Gal(Q/E) et F-equivariante de Sii dans'. On note Se la fibre en e. C'est un schema sur Q, muni d'une action continue (a gauche) de 1'exten-
sion C et I'action de 9' sur SQ est compatible a son action, via Gal(Q/E), sur Q. Combinant 2.7.3 et 2.7.5, on trouve LEMME 2.7.9. Lefoncteur S -f S, est une equivalence de categories.
Le cas qui nous interesse est celui ob les S/K sont de type fini sur E, pour K compact ouvert dans r, et oi11'application de Sd sur 'r identifie r a zo(SQ). Ces conditions correspondent a: les K\Se, pour K compact ouvert dans r, sont connexes et de type fini sur Q. 2.7.10. Soient G un groupe adjoint, G' un revetement de G, X+ une G(R)+ classe de conjugaison de morphismes de S dans GR, verifiant les conditions de 2.1.1, et E c Q une extension finie de E(G, X+). Un modele faiblement canonique (connexe) de M°(G, G', X+) sur E consiste en (a) un modele M° de M°(G, G', X+) sur Q, i.e. un schema MQ sur Q, muni d'un isomorphisme du schema sur C qui s'en deduit par extension des scalaires avec M°(G, G', X+);
287
VARIETES DE SHIMURA
(b) une action continue de SE(G, G', X+) (2.5.9.1) sur le schema MQ°, compatible a I'action du quotient Gal(Q/E) de 19E sur Q, et telle que I'action du sous-groupe G(Q)+A (rel. G') (une action Q-1ineaire cette fois) fournisse par extension des scalaires a C I'action 2.1.8; (c) on exige que pour tout point special h e X+, se factorisant par un tore H -> G defini sur Q, le point de M°(G, G', X+) defini par h-fixe par H(Q)-soit defini sur Q et (en tant que point ferme de MQ) fixe par l'image de 1'extension en deuxieme ligne de (2.5.10.1) (rel. ,uh).
Lorsque E = E(G, X), on parle de modele canonique (connexe). 2.7.11. Les proprietes de fonctorialite suivantes sont immediates. (a) Soient des systemes (G, G,, X+) comme en 2.7.10, en nombre fini, et E c Q un corps de nombres contenant les E(G,, X+'). Si les M3 sont des modeles faiblement canoniques, sur E, des MS(G,, G,, X+), ), leur produit est un modele faiblement canonique de M22(HG,, fl G,, fl X+) sur E. (b) Soient (G, G', X+) comme en 2.7.10, et G" un revetement de G, quotient de G'. Si MQ est un modele faiblement canonique, sur E, de MAO G, G', X+), son quotient par Ker(G(Q)+ ' (rel. G') -> G(Q)+n (rel. G")) est un modele faiblement canonique, sur E, de M$(G, G", X+). 2.7.12. Soient Gun groupe reductif sur Q, X comme en 2.1.1, X+ une composante connexe de X et E c Q une extension finie de Q, contenant E(G, X). Si Mc(G, X) admet un modele faiblement canonique ME(G, X) sur E, ce dernier est unique a isomorphisme unique pres [5, 3.5]. L'action (2.0.2) de Gad sur G induit donc une action, par transport de structure, de Gad(Q)+ sur ME(G, X). Convertissons cette action en une action a droite. Combinee a I'action de G(Af), elle fournit une action a droite de G(Af)
Z(Q)-
*G(Q)/z(Q)
Gad(Q)+ - G(Af)
Z(Q)-
Gad(Q)+.
*G(Q)+iz(Q)
Apres extension des scalaires a C, c'est I'action (2.1.13). Soit it 1'ensemble profini 'ro(Mii(G, X)) = 2r°(Mc(G, X)), et e e r la composante neutre (2.1.7) rel. X+. Le foncteur 2.7.9 transforme ME(G, X), muni de la projec-
tion naturelle de MQ(G, X) dans z, en un schema M°(G, X) sur Q, muni d'une action continue de 1'extension (2.5.9.1).
PROPOSITION 2.7.13. L'equivalence de categories 2.7.9 fait se correspondre les modeles faiblement canoniques de M(G, X) sur E et les modeles faiblement canoniques de M°(Gaa Gder X+) sur E.
Dans la definition 2.2.5 des modeles faiblement canoniques, nous avons impose l'action d'un sous-groupe Gal(Q/E(z)) n Gal((?/E) de Gal((?/E) sur 1'ensemble des points speciaux de type v. Ceux-ci forment une seule orbite sous G(Af), et faction prescrite commute a I'action de G(Af). Dans la definition 2.2.5, on peut donc se contenter d'exiger que pour un point special de type v ses conjugues par Galois soient comme prescrit. En particulier, it suffit de considerer les systemes (H, h) formes d'un point special h e X+ se factorisant par un tore H defini sur Q, et, pour
chaque systeme de ce type, de prescrire les conjugues sous Gal(Q/E(H{h})) n Gal(Q/E) de l'image de (h, e) E X x G(Af) dans Mc(G, X). On retrouve ainsi la variante [5, 3.13] de la definition: Mc(H{h}) a trivialement un modele cano-
288
PIERRE DELIGNE
nique (c'est un ensemble profini, et on prend le modele sur E (H,{h}) pour lequel
l'action de Galois sur ces points est l'action prescrite), et on impose au morphisme naturel MC(H, {h}) - MC(G, X) d'etre defini sur E E(H, {h}). Nous laissons au lecteur le soin de verifier que 1'equivalence de categorie 2.7.9 transforme cette condition de fonctorialite en celle qui definit les modeles faiblement canoniques connexes. 2.7.14. Soient G un groupe algebrique reel adjoint, et X+ une classe de G(R)+conjugaison de morphismes de S/Gm dans GR. Notons M la classe de conjugaison de puh, pour h e X+: une classe de conjugaison de morphismes de Gm dans G. Si G1 est un groupe reductif de groupe adjoint G, un relevement Xl de X+ en une classe de GI(R)+-conjugaison de morphismes de S dans GR definit un relevement M(Xj) de M: la classe de conjugaison de ,ah, pour h e Xl (cf. 2.5.4). LEMME 2.7.15. La construction Xl -> M(XX) met en bijection les relevements de X+ et ceux de M.
La construction h -p /h est une bijection de 1'ensemble des morphismes h de S dans un groupe reel G avec 1'ensemble des morphismes ,u de G. dans Gc qui commutent a leur complexe conjugue: on a h(z) _ ,u(z),u(z). Via ce dictionnaire, le probleme devient de verifier que si ,ul : Gm -* Gc commute a ,ul. Cela resulte de la rigidite des tores: le morphisme int jil(z)(/21) coincide avec ,uI pour z = 1, et releve /21 pour toute valeur de z. 11 est donc constamment egal a pl. Ce dictionnaire permet de traduire 2.5.5 en le LEMME 2.7.16. Soient G, G' et X+ comme en 2.7.10. Il existe un groupe reductif G1,
le groupe adjoint G et de groupe derive G', et une classe de G1(R)° conjugaison X, de morphismes de S dans G qui releve X+ et telle que E(G, X+) = E(G1, Xl ). 2.7.17. Ce lemme, et 1'equivalence 2.7.13, permettent de transporter aux modeles faiblement canoniques des varietes de Shimura connexes les resultats de [5] sur les modeles faiblement canoniques de varietes de Shimura, et etablissent une equivalence entre les problemes de construction correspondant. COROLLAIRE 2.7.18. Soient (G, X) comme en 2.1.1, X+ une composante connexe de
X et E c Q une extension finie de E(G, X). Pour que M(G, X) admette un modele faiblement canonique sur E, it Taut et it suffit que M°(Gaa, Gael X+) en admette un. En particulier, 1'existence d'un tel modele ne depend que de (Gad, Gaer X+ E).
COROLLAIRE 2.7.19. (Cf. [5, 5.5, 5.10, 5.10.2]). Soient G, G', X+ et E comme en 2.7.10.
(i) M°(G, G', X+) admet au plus un modele faiblement canonique sur E (unicite a isomorphisme unique pres).
(ii) Supposons que, pour toute extension finie F de E, it existe une extension finie F de E dans Q, lineairement disjointe de F, et un modele faiblement canonique de M°(G, G', X+) sur F'. Alors, it existe un modele faiblement canonique de M°(G, G', X+) sur E. Le corollaire 2.7.19 et 2.3.1, 2.3.10 fournissent de nombreux modeles canoniques. THEOREME 2.7.20. Soient G un groupe Q-simple adjoint, G' un revetement de G,
VARIETES DE SHIMURA
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et X+ une G(R)+-classe de conjugaison de morphismes de Sdans GR, verifiant (2.1.1.1), (2.1.1.2), (2.1.1.3). Dans les cas suivants, M°(G, G', X+) admet un modele canonique (a) G est de type A, B, C et G' est le revetement universe! de G. (b) (G, X) est de type DR et G' est le revetement universel de G. (c) (G, X) est de type Dr', et G' est !e revetement 2.3.8 de G.
Appliquant 2.7.11, 2.7.18, on en deduit le COROLLAIRE 2.7.21. Soient G un groupe reductif, X une G(R)-classe de conjugaison de morphisme de S dans GR, verifiant les conditions de 2.1.1, et X+ une composante connexe de X. Pour que M(G, X) admette un modele canonique, il suffit que, (Gad, X+) soit unproduit de systeme (G,, X,) du type considers en 2.7.20, et que le revetementGder de Gad soit un quotient du produit des revetements des G, consideres en 2.7.20. BIBLIOGRAPHIE
Pour la bibliographie des articles de Shimura consacres a ]a construction de modeles canoniques, je renvoie a [5].
1. A. Ash, D. Mumford, M. Rapoport and Y. Tai, Smooth compactifications of locally symmetric varieties, Math. Sci. Press, 1975. 2. W. Baily and A. Borel, Compactification of arithmetic quotients of bounded symmetric domains, Ann. of Math. (2) 84 (1966), 442-528. 3. A. Bore], Some metric properties of arithmetic quotients of symmetric spaces and an extension theorem, J. Differential Geometry 6 (1972), 543-560. 4. N. Bourbaki, Groupes et algebres de Lie, Chapitres IV-VI, Hermann, 1968. 5. P. Deligne, Travaux de Shimura, Sem. Bourbaki Fevrier 71, Expose 389, Lecture Notes in Math., vol. 244, Springer-Verlag, Berlin, 1971. , Travaux de Griffiths, Sem. Bourbaki Mai 70, Expose 376, Lecture Notes in Math., 6. vol. 180, Springer-Verlag, Berlin, 1971. , La conjecture de Weil pour les surfaces K3, Invent. Math. 15 (1972), 206-226. 7. 8. S. Helgason, Differential geometry and symmetric spaces, Academic Press, New York, 1962. 9. D. Mumford, Families of abelian varieties, Algebraic Groups and Discontinuous Subgroups, Proc. Sympos. Pure Math., vol. 9, Amer. Math. Soc., Providence, R.I., 1966, pp. 347-351. 10. N. Saavedra, Categories tannakiennes, Lecture Notes in Math., vol. 265, Springer-Verlag, Berlin, 1972. 11. I. Satake, Holomorphic imbedding of symmetric domains into a Siegel space, Am. J. Math. 87 (1965), 425-461. 12. J. P. Serre, Sur les groupes de congruence des varietes abeliennes, Izv. Akad. Nauk SSSR Ser. Mat. 28 (1964), 3-20. , Cohomologie galoisienne, Lecture Notes in Math., vol. 5, Springer-Verlag, Berlin, 13. 1965.
SGA Sem. de Geometrie Algebrique du Bois-Marie. SGAI, SGA4 t.3 et SGA4'"z sont parus aux Lecture Notes in Math. nos. 224, 305, 569, Springer-Verlag, Berlin. INSTITUT HAUTES ETUDES SCIENTIFIQUES, BURES-SUR-YVETTE
Proceedings of Symposia in Pure Mathematics Vol. 33 (1979), part 2, pp. 291-311
CONGRUENCE RELATIONS AND SHIMURA CURVES YASUTAKA IHARA Introduction. Nonabelian reciprocity for the one-dimensional function field K over the finite field Fq has been investigated in two directions. One is the recent beautiful work of Drinfeld (realizing a part of Langlands' philosophy), which associates to each automorphic representation of GLZ(KA) a system of 1-adic represen-
tations of the Galois group over K. The other is older, and is essentially related to automorphic functions in characteristic 0. This is the direction suggested in my lecture notes [5b] as explicit conjectures (cf. also [5a, c]). Its aim is a sort of arithmetic uniformization theory for algebraic curves X over F9 by means of discrete sub-
groups 1' of PSL2(R) x PGL2(k), where k is a p-adic field with N(p) = q. For example, if XN is the canonical modular curve of level N A 0 (mod p) over Fp2, p a prime, then the space 3(XN) of all ordinary closed scheme-theoretic points of XN can be expressed as the quotient rN\.r, where TN is the modular group of level N over Z[I/p] and W is the space of all imaginary quadratic subfields M of M2(Q)
with (M/p) = 1. This simultaneous uniformization $(XN) = rN\.' is important, because this naturally describes all the Frobenius elements in the covering system {XNIXI}.1 These were proved in [5b, Chapter 5 of Vols. 1, 2] by using several exquisite results of Deuring on the reduction of elliptic curves parametrized by points of W. A simple characterization of the system {XNIXI} was proved in [6]. The present work started with an observation that these can be proved with only the Kronecker congruence relation T(p) O Fp = ]I U I17 as basis. This is not so sur-
prising after all, but this observation should be systematically used due to the following reasons. First, Shimura curves also have congruence relations, due to Shimura, for almost all p. Secondly, there may exist curves other than Shimura curves having (unramified) congruence relations. Thirdly, it now seems important to regard congruence relations, not only as relations or theorems, but as categorical objects, because this category is very likely to be equivalent with the other two categories, that of f', and that of X with some additional structures, and the clarification of this equivalence seems significant. The main purpose of this paper is to outline our theory which gives a systematic study of abstract congruence relations (or equivalently, CR-systems, §1). It mainly states that whenever there is an unramified symmetric CR-system ' over o (Definitions 1.1.1, 1.5.1), there is a satisfactory arithmetic uniformization theory for an algebraic curve X over F9 by means of a discrete subgroup r of PSL2(R) x Aut( ). AMS (MOS) subject classifications (1970). Primary 14G15, 12A90; Secondary 14H30, 10D10. 'A brief review of this uniformization is given in §7.1. © 1979, American Mathematical Society
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YASUTAKAIHARA
292
Here, o is the ring of integers of a p-adic field k (Np = q), and is the tree associated with PGL2(k) (Main Theorems 1-111). This will then be applied to the case where X is a smooth reduction of a Shimura curve and P is a quaternionic discrete subgroup of PSL2(R) x PGL2(k). Some relations with other works are discussed in §7.2. Some of the proofs, including those which had been sketched in the previous announcement [9a], are totally omitted. The details [9b] will appear shortly. Notations and terminologies. o : a complete discrete valuation ring of characteristic 0 with finite residue field FQ; p: the maximal ideal of o; k: the quotient field of o; Spec o = {rJ, s} (ij: the generic point, s: the closed point). If Z is an o-scheme, Z., = Z (D,, k denotes its fiber over 7) (the general fiber) and ZS = Z , FQ denotes its fiber over s (the special fiber). For any field F, F denotes its algebraic closure. If Z is a proper smooth irreducible algebraic curve over F, we write Z = Z OF F. If F' is the exact constant field
of Z, Z consists of [F': F] connected components. The genus g of Z is defined by g - 1 = [F': F](g - 1), where g is the genus of each component of Z. kd c k: the unique unramified extension of k with degree d; od: the ring of integers of kd;
[q]: the Frobenius automorphism of Ukd over k. 1. Congruence relations. 1.1. Let X be a proper smooth irreducible algebraic curve over F9. We do not assume that X is absolutely irreducible. Let II (resp. t11) be the graphs on X x Fq X
of the qth power morphisms X -> X (resp. X +- X). Consider II, III and II U t]I as closed reduced subschemes of X X Fq X. DEFINITION 1.1.1. A triple (XI, X2; T) of two-dimensional integral o-schemes is called a congruence relation w.r.t. (X, o), if (i) XI, X2 are proper smooth over o, and have X as the special fiber; (ii) T is a closed subscheme of S = XI x o X2, flat over o, such that T x s
(XXFgX)=IIUIII.
Let ,u: Xo T be the normalization of the two-dimensional integral scheme T, and put tpt = pri o It (i = 1, 2), where pr, are the projections of T to X,. The system (1.1.2)
.
' = {XI
Xa
! X2}
thus obtained will be called a CR-system w.r.t. (X, o). Since T is the image of X0 in XI x,, X2, the association (XI, X2 ; T) --> X is invertible. Among the two equivalent
notions, congruence relations and CR-systems, we shall use the latter more frequently. 1.2. Let F9, (c > 1) be the exact constant field of X. Then it is easy to see that the
exact constant rings of Xl (i = 0, 1, 2) are o,. Moreover, since T is irreducible, and since the connected components of XI X,, X2 and of X x Fq X correspond bijectively, 17 and t]I must lie on the same component of X X Fq X. This shows that
either c = 1 or c = 2.
DEFINITION 1.2.1..x"' belongs to Case 1 if c_= 1, and Case 2 if c = 2.
We denote by g the genus of X = X 0 FV Fq.
SHIMURA CURVES
293
1.3. It follows easily from the definition that Xj,, = X; po k (i = 0, 1, 2) are proper smooth irreducible algebraic curves over k. Put X=v = X,q pk k, and let gi denote the genus of X=,7 (i = 0, 1, 2). Then g1 = g2 = g. Put cp=,, = (p, ®, k (i = 1, 2). Then (pi, are finite k-morphisms of degree q + 1. Therefore, the Hurwitz formula gives (1.3.1)
go - 1 = (q + 1)(g - 1) + i o,
where 8 is the degree (over k) of the differental divisor ("Zif f erente") of (p=q.
1.4. When x runs over all the Fq2-rational points of X, y = (x, xq) runs over all the geometric points belonging to the intersection II fl tff on T5. Consider y as a point of the two-dimensional scheme T. Then the local ring OT, , may or may not be normal, depending on x. DEFINITION 1.4.1. An Fqz-rational point x of X is called a special point if y = (x, xq) is a normal point of T. The special points of X will be denoted by x1, ..., xH. All other Fq-rational points of X are called the ordinary points.
The special fiber Xos of the normalization X0 of T consists of two irreducible components which can be identified with II and 1II via p. These two components meet at above those y = (x, xq) for which x is special. Therefore, the coincidence of the Euler-Poincare characteristics of Xo, and of Xos gives (1.4.2)
go - 1 = 2(g - 1) + H;
hence by (1.3.1), we obtain the following formula for the number of special points: (1.4.3)
H = (q - 1)(g - 1) + 1 8.
By the Zariski connectedness theorem [4, III, 4.3.1], His always positive. 1.5. DEFINITION 1.5.1. (i) . ' is called unramified, if rpl7q and (P2p are unramified. (ii) . ' is called symmetric, if X2 = XI and IT = T, where IT is the transpose
of T; or more precisely, if there exists a pair (el, S2) of mutually inverse o-isomorphisms .91 : XI -=a X2, (ff2 : X2 = X1 which lift the identity map of X and for which (8'1 x d"2)(T) = IT. (It follows easily that such a symmetry (&1, &2) is at most unique; [9b, §1].) By (1.4.3), when ' is unramified we have H = (q - 1)(g - 1), and conversely. In particular, g > 1 when . ' is unramified.
1.6. When o = Z., the ring of p-adic integers, we can prove, as an application of our previous work [10], the following rigidity of unramified congruence relations. THEOREM 1.6.1. Let X, and a set S of Fp2-rational points of X be given. Then there exists at most unique unramified CR-system . ' with respect to (X, Zp) which has C5 as the set of special points. Moreover, when it exists, it is symmetric.
Thus, when o = Zp, X: unramified implies T: symmetric. As for the existence,
the question is more difficult. We already know a necessary condition IS1 = (q - 1)(g - 1) for the existence of X. But this is not sufficient. The question is essentially connected with a certain differential on a formal lifting of X (see [10], [7]).
I hope to discuss the further developments of [10] in the near future.
1.7. The most well-known congruence relation is the Kronecker congruence
YASUTAKAIHARA
294
relation (X1, X2; T), where XI = X2 is the projective j-line over Zp and T is the closed subscheme of XI x zp X2 defined by the modular equation Op(j, j') = 0 of order p. This is symmetric, but not unramified. As is well known, the ordinary (resp. special) points are the singular (resp. supersingular) j-invariants of elliptic curves over Pp, with the exception of the cusp which is also ordinary. For other examples, see §6 and [9a]. 2. The first Galois theory. Let ' = {X1 wI F- X0 - wz X2} be any CR-system w.r.t. (X, o). The purpose of this section is to establish a fundamental Galois-theoretic property of the system X7) _ {Xl,,
X°ij -n?i X2J
over k. This will be basic for our further studies. 2.1. Let K1 denote the function field of X; (i = 0, 1, 2). Then each K1 is an algebraic function field of one variable with exact constant field k, (cf. §1.2). The mor-
phisms (pi (i = 1, 2) induce the inclusions K. y K0, and we have K° = KIK2,
[K°:K;]=q+1(i=1,2).
DEFINITION 2.1.1. L is the smallest Galois extension of K° such that L/K1, L/K2
are both Galois extensions. Call V, the Galois group of LIK, (i = 0, 1, 2). Note that V° = VI n V2. DEFINITION 2.1.2. Gp is the subgroup of Aut(L/k) generated by VI and V2.
The Krull topologies of V, will be extended to the topology of G+ defined by the characterization " V, are open". 2.2. Suppose for a moment that . ' is the Kronecker CR-system (see §1.7). Then (in the usual sense of notations) K1 = Qp(j(z)), K2 = Qp(j(pv)), and L is the field generated over Qp by all functions of the form j(pna + b) (n e Z, b e Z[1/p]). This shows that
Vi = PGL2(Zp),
V2 =
0 -01\
-
1
Vl
p
011,
and Gp = PGLZ (QP), where (in general) PGLZ (k) = {g e GL2(k); ordp det(g) = 0 (mod 2)}/k". So, in this case, we already know the structure of Gp relative to V1, V2. In fact, we
know the structure of the related double coset ring and, as its consequence, we know such a property of Gp that Gp is the free product of V1 and V2 with amalgamated subgroup V° [5b, Vol. 1, Chapter 2, §28], [16]. We can show that these are general phenomena attached to the congruence relations. 2.3. To be precise, return to an arbitrary CR-system . ' and consider the disjoint union (V1\Gp) Li (V2\Gp) of two left coset spaces as a point-set. Call it °. Two points V1g, V2g' (belonging to different coset spaces) are called "mates" if VIg n V2g' # 0. Since (V1: V°) = q + 1 (i = 1, 2), each point has exactly q + 1 mates. (Gp ; V1, V2) obtained from this point-set ° by conConsider the diagram necting each pair of mates by a segment. Then Gp acts on 9- by the right multiplications, and the action is effective, due to the minimality of L. ' be any CR-system and put = (Gp ; V1, V2). Then (i) is connected and acyclic; in other words, for any points A, B e °, there exists a
THEOREM 2.3.1. Let
29S
SHIMURA CURVES
unique sequence of points A == A0, Ah · · ·, A1 = B of §"Osuch that A;, A;+l are mates for 0 ~ i ~ I - I and A;-1 :;. Ai+ 1 for I ~ i ~ I - I. (We shall write I == I(A, B) and call it the length between A and B.) (ii) If A, B, A', B' e §"O are such that I(A,B)- I(A', B'), and A, A' belong to the same coset space, V1\Gt or Va\Gt, then there exists g e Gt such that A' = A', B' = B•. In particular, 9"0 is an infinite set; hence (Gt: V0) == oo. Moreover, by (ii), we obtain (V0 : {I})== co, i.e., [L: K0] ==co. This implies in particular that K1 n Kz = ke- As a formal consequence of (i), we obtain CoROLLAllY
2.3.2. Gt is the free product of V1 and V2 with amalgamated subgroup
Vo.
2.4. The picture of 9" looks like (for q == 2):
I
-0
(2.4.1)
I
"•
0-
/
I
0
-· "·/
1
I
It is the same as the tree associated with the group PGI.t(k). REMARK 2.4.2. The groups Gt and PGlJ(k) act effectively on the "same" diagram !7, and they have the same domains of transitivity "o" and "•". But an example shows that, in general (at least if we do not impose a condition such as the unramifiedness on ~). Gt can be essentially bigger than PGL{(k). 2.S. The proof of Theorem 2.3.1 is based only on the following fact. "There exist discrete valuations v1 of Kh v2 of K2, and wh w2 of K0, satisfying the following two conditions: (a) for each i == 1, 2, wh w 2 are all the distinct extensions of v; to K0 ; (b) for each i == I, 2, K; is w,-adically dense in K0 ." The local rings 8x;,x1,, Bx.u. Bx.•u define the valuations v;, W~t K'2 having these properties. 2.6. Let k L be the algebraic closure of kin L. Then Gt acts on k L, and the fixed field is ke. Therefore, (k L)/ke is a Galois extension, and if Gt denotes the L, then Aut((k L)/ke) ~ Gt/Gt canonically. kernel of the action of Gt on k The following statement is exactly what we need for our present purpose about the knowledge of the "size" of k L.
n
n
n
n
n
n
PR.OPOSITION 2.6.1. For any g, g' e Gt and I in Kf · Kf; in other words,
~
i, j
~
2, k, is algebraically closed
o: == l
296
YASUTAKA IHARA
by e. Then Vo c is well defined, c-1Voc = V0, c2 e V0, and c-1VIc = V2, c-1V2c = V1. DEFINITION 2.7.1. When ' is symmetric, Gp is the group generated by Gn and c. Note that G. is generated by VI and c, and that (Gp: Gp) = 2. We shall identify (VI\Gp) Li (V2\G,) with VI\Gp, by VIg H V1g, V2g F-, Vlcg (g e G,+). Thus, V1g and VIg' are mates if and only ifg'g 1 e V1tVI. This group Gn acts on effectively, and
Theorem 2.3.1(ii) can be rewritten as: (ii*) If A, B, A', B' e 0 are such that l(A, B) = 1(A', B'), then there exists g e- G¢
such that A' = Ag, B' = Bg. As a corollary of Theorem 2.3.1(i) we obtain: COROLLARY 2.7.2. Gp is the free product of VI and Vo U Voc with amalgamated subgroup V0.
When . ' is the Kronecker CR-system, we have (for a suitable extension c):
G, = PGL2(Qp),
2.8. Now return to an arbitrary CR-system X. When it is unramified, K0/KI, K0/K2 are unramified extensions of algebraic function fields, and this implies that L/K0 is also unramified. DEFINITION 2.8.1..x"' is called almost unramified if almost all prime divisors of K0/k are unramified in L. By the above remark, X: unramified implies X: almost unramified. I do not know
whether the almost-unramifiedness also implies the symmetricity when 0 = Z. This definition of almost-unramifiedness singles out the class of CR-systems that are related to automorphic functions. There are examples of ' that are not almost unramified. 2.9. The arithmetic fundamental group T. Let ' be almost unramified and symmetric. Then to each ' and an embedding e : k c C (C: the complex number field) we can associate a discrete subgroup 1' of (2.9.1)
PSL2(R) x G.,
determined up to conjugacy, in the following manner. Consider the set I of all those places c of L into C U (oo) such that (i) sic extends s, and (ii) the valuation ring of c is either L itself or is a discrete valuation ring. Let Gp act on I as ec --> (ec e -1, g e G, a e L). Then 2' carries a natural G, ggc, where invariant complex structure (cf. [5b, Vol. 1, Chapter 2] or [9b]). Moreover, each connected component -yo of Iis isomorphic to the complex upper half-plane 8,5, and Gp acts transitively on the set of all connected components of 2. Choose any connected component X'0 of T. and put (2.9.2)
1' = {r e Gv r'Xo = Xo}.
Then 1' acts effectively on 10 = S,-), and hence T can be considered as a subgroup of
Aut(.h) = PSL2(R). On the other hand, T is naturally a subgroup of G,. By these two embeddings, 1' will henceforth be considered as a subgroup of PSL2(R) x G. Up to conjugacy in PSL2(R) x G,, I' does not depend on the choices of To and of the above two isomorphisms. (On the other hand, P depends essentially on s.)
297
SHIMURA CURVES
DEFINITION 2.9.3. 1' is called the arithmetic fundamental group belonging to X and e. Put
r+ = r n (PSL2(R) x Gp ),
(2.9.4)
4i = r n (PSL2(R) x Vi)
(i = 1, 0, 2).
Then the projections of 4i to PSL2(R) are fuchsian groups of the first kind, and when . ' is unramified, they are nothing but the universal covering groups of Xi.,,®x k,C.2 Therefore, 1'+ is discrete in the product group (2.9.1), and (in view of (2.9.6) below) moreover it is torsion-free when . ' is unramified. By the same reason,
the quotient of the product group (2.9.1) modulo r+ has finite invariant volume, and it is compact when ' is unramified. The projection of r+ in PSL2(R) is dense, and that in Gp is dense in Gp G.
Now for r itself: In Case 2, c acts as an involution of k2/kl; hence [7 = I'+. In Case 1, the symmetry c of Ko can be extended to an element of r; call it c again. Then Joe is well defined, and we have (2.9.5)
e-14oc = Jo,
e-Idle = 42,
e2 E 4o;
e-1421
= 41.
Therefore, r is generated by r+ and c. Since Gp = Vor+, and Gp = Vof' (Case 1), we obtain immediately from (2.3.2), (2.7.2) the following COROLLARY 2.9.6. (i) r+ is the free product of 41 and 42 with amalgamated subgroup 4o. (ii) In Case 2, we have I' = I'+, and in Case 1, r is the free product of 41 and 4o U Joe with amalgamated subgroup 4o.
When X is the Kronecker CR-system, we have
4I = PSL2(Z),
f+
42
=
(0 0 -1o)
0 -11
41p
0
,
= PSL2(Z[1/p]),
and
F = {r e GL2(Z [1/p]); det r E pz}/±pz, up to conjugacy in PSL2(R) x PGL2(Qp). 3. The canonical liftings. Let . ' = {XI w'+- Xo -->R X2} be any CR-system w.r.t. (X, o). We shall study in detail the reduction mod p of some special kind of places of Llk. Roughly speaking, we consider those e whose stabilizer in Gn is "big"
(the condition [A] of §3.3). Our main goal is to outline the proof of Theorem 3.4.1, which states that the reduction mod p induces a bijection between the set of all Gp -orbits Gn of those and that of all ordinary closed points (scheme-the-
oretic points) of X Q Fq2. This is achieved by constructing a canonical lifting x --> i of each ordinary geometric point x of X to a geometric point i of Xi,, (i = 1, 2). When " is unramified and symmetric, our main results are reformulated .
in terms of T(§3.14, Main Theorem I, and §3.15). 'When c = 2, ®x is w.r.t. the embedding k c, C determined by Eo.
298
YASUTAKA IHARA
3.1. Reduction of Gp -orbits in Pl(L/k). Denote by Pl(L/k) the set of all places of L
into k U (oo) over k. Let Aut(L/k) act on Pl(L/k) by e -+ where (a E L, g e Aut(L/k)). For each E Pl(L/k), denote by i its restriction to K1 (i = 1, 2) considered as a point of Xi,,, and by his the unique specialization of i i on X. Since T ©o F9 = II U 1ff, we have b2s = e&'. Since Gp is generated by VI and V2, the repeated use of this fact shows that for any g e Gp and 1 i, j 2, and ,s are conjugate over F9, and that when i = j they are conjugate over F92.
When X is symmetric, and ;s are conjugate over F9 for any g e G. We shall pay attention to the following mappings induced by his (i = 1, 2): Pl(L/k) H {Points of X},
(3.1.1)i
Gp \Pl(L/k) H {F9z-conjugacy classes of points of X},
(3.1.2)i
and when X is symmetric, Ge\Pl(Llk) -+ {FQ conjugacy classes of points of X}.
(3.1.3)symm
As for (3.1.2)i (i = 1, 2) they are the transforms of each other by the involution of F92/F9.
3.2. For each e E Pl(L/k), define its (transcendental) decomposition group D£ and the inertia group I+ by (3.2.
{g e Gp ; g - g} _ {g e G, ; 9 = 0£}, I+ _ {g E Gp ; g = {g e DF ; g acts trivially on 0£/me},
D£
1)
where - is the equivalence of places, 0£ is the valuation ring of e, and me is its maximal ideal. When . ' is symmetric, we define De and Ie in the same manner, i.e., just by dropping the symbol + in (3.2.1). Obviously, I+ (resp. IC) is normal in Dt (resp. De). For each g c G,+, and g e G, when . ' is symmetric, define its degree Deg(g) by Deg(g) = Min 1(A, Ag).
(3.2.2)
Then Deg(g) is a nonnegative integer, and it is even if and only if g E G,+. Moreover, Deg(g) = 0 if and only if g is G+-conjugate to some element of V1 or V2.
Put (3.2.3)
.
IF = {g e IF ; Deg(g) = 0).
3.3. We consider the following condition [A] for e Pl(L/k): [A] IOforms a subgroup of I£ with infinite index. If [A] is satisfied for e, then also for gie (g e G,+, resp. Gn). When . " is unramified,
then L/Kg (g e Gp) are unramified, so that the usual inertia groups It n g-1 vg are trivial. Therefore, IF = {1}. Therefore, the condition [A] is equivalent with [A] (X: unramified). Ie is an infinite group.
Return to the general case of X, and define Pl(Llk; [A]) as the set of all
E
PI(L/k) satisfying [A]. It is stable under G, (resp. Gp). For each e PI(Llk; [A]), define
(resp. DegO when X: symmetric) as the minimum value of Deg(g) where depends only on g runs over all elements of IF - 10 (resp. II - IF). Then
299
SHIMURA CURVES
Gn
,
and when
'
and Deg() depend only on
is symmetric, both
Gp . 3.4. Now a main result of §3, in a form still implicit about the canonical liftings, is as follows. THEOREM 3.4.1. (i) For each i = 1, 2, the reduction map a --> j, induces a bijection between the set of all G+-orbits in Pl(L/k, [A]) and that of all Fqz-conjugacy classes of ordinary points (see § 1.4) of X; i. e.,
red;: Gn \Pl(L/k, [A]) x. {ordinary closed points of X& Fqz}. 9
Moreover, we have 2 Deg(ejs/Fqz). (ii) When " is symmetric, red; (i = 1, 2) induce one and the same bijection between the set of all G, -orbits in Pl(L/k; [A]) and that of all FQ conjugacy classes of ordinary points of X; i.e.,
red= : Gn\Pl(L/k; [A]) - {ordinary closed points of X}.
Moreover, we have DegO = (iii) For any e Pl(L/k; [A]), IF is a normal subgroup of I+ such that IW/IO Z, and D+/I+ is canonically isomorphic to the full Galois group of OF/mE over k2 n When is symmetric, I0 is also normal in IF, I /I° Z, and DEIIe is canonically isomorphic to the full Galois group of OF/n
over k.
The proof will be outlined in the rest of §3. The main point is the construction of the inverse maps the liftings of j, to such that satisfy [A] (see §§3.103.11). But before this, we shall give some preparatory materials. 3.5. Rivers on the tree . To look more closely at the G+-orbits Gn such that (Gp ; V1, V2) is very ei5 are ordinary, the following notion of "river" on _ helpful. DEFINITION 3.5.1. A river on .i is defined when each segment has a direction in such a manner that for each A e 0 and its mates B0, B1i , Bq, precisely one of AB; (0 _< i < q), say ABo, is directed outward as ABo and the rest are all directed inward; AB,,..., ABq.
-0
0
A river on - is determined uniquely by an arbitrary infinite flow going downstream
YASUTAKAIHARA
300
on . It is clear that two such flows on determine the same river if and only if they meet somewhere in their downstreams. 3.6. Let e Pl(L/k). Since his (i = 1, 2) are mutually conjugate over FQ, 1, is
ordinary if and only if 2s is so. Call
ordinary when j, are so. Each ordinary
element e E Pl(L/k) determines a river on -, called Riv(g), in the following manner.
Let A = V1g1 and B = V2g2 be mates, so that Vig1 n V2g2 : 0. Take g e V1g1 n V2g2. Let C be the restriction of g to Ko considered as a point of So., and Cs be its unique specialization on X. Since g is ordinary, g is also ordinary. Therefore, Cs does not belong to II n tH (the intersection taken on Xos). Therefore, C, lies on just one of 17 or W. If it is I7, give the direction AB, and if it is 111, give it the other way. It is easy to see that this defines a river p = Riv(e) on . Now let [A0 -, Al --> ] be any infinite flow in this river, and take g E DF (resp. De when X: symmetric). Then g leaves Riv(e) invariant, so that the g-transform of the above flow is another flow [Ag -> Af --> . . .] of Riv(e). Therefore, they must meet
somewhere in their downstream. Therefore, Ag = A;+3 holds for some 3 E Z if i is sufficiently large, and 8 is independent of the choice of [A0 --> Al -> ]. The mapping g --> 3 = 8(g) defines a homomorphism b: D£ -> Z (resp. De -* Z), and it is easy to see that (3.6.1)
Deg(g) = Io(g)I,
In particular, IF° is the kernel of 51
g E DF (resp. DF).
(resp. SJI,, since 10 c I+ ); hence 10 is always a
normal subgroup of IF (resp. II) and we have II /I°
(0) or Z (resp.
(0)
or Z) whenever is ordinary.
3.7. The mapping X. Let i = 1, 2. A point i of Xi,, is called ordinary if its specialization his E X is so. Let (X.,7)ord denote the set of all ordinary points of Xi,,. The mapping x of Xlnd LJ XZrd into itself is defined as follows. Let e1 r. lord (resp. (resp. 2 E Xznd), and let C (resp. C') be the unique point of TO, such that 01Q 02(C') = 2) and that its specialization Cs (resp. Cs) on Xos lies on 17(resp. III). Here,
Bpi = (Pi pk k. Then x is defined by x(ei) = 02G), X(S2) = 0i(C') Thus, x maps Xlnd into XZrd, and vice versa. Generically, x is a q-to-one mapping. (An important p-adic analytic property, the rigidity of x, has been investigated by Tate, Deligne and Dwork (cf. [3]) in the case where X is the Kronecker CR-system.) 3.8. Illustration of X. Take any e r= Pl(L/k) which is ordinary, and put (3.8.1)
(Gp g)i = {(gS)1; g r= Gp.}
(i = 1, 2).
Then the disjoint union (Gp g)1 LJ (Gn g)2, which is a subset of points of 11, LJ X2ij, can be naturally identified with (3.8.2)
(Vi\Gu /IF) LJ (V2\Ga
Moreover, the action of x on this set corresponds to the arrows defined from Riv(e)
on 9-; "(Gp )1 LJ (Gp )2 with the action of x" = { with Riv(C-)}/It . For example, if IF = { 1 } and IF - Z, then this quotient looks like (for q = 2).
SHIMURA CURVES
(3.8.3)
.
301
.. .
.
The length of the central cycle is equal to 3.9. The schemes T?1(p'). For each i, j (1 < i, j < 2) and 1 ? 0 with
i-j-1
(3.9.1)
(mod 2),
a closed subscheme Ti1(p') of Xi ®, X; is defined in the following way. Let A1, A2 be the points of 0 corresponding to VI, V2i respectively. Fix i, j and I satisfying (3.9.1), and let B be any point of 0 such that l(A1, B) = 1. Then l(A1, B) is even, so that B = Ag with some g e G,+. Note that the double coset V1gVi is independent of
the choice of B. Consider the ring homomorphism Ki Ox k K; -- Ki Kg c L defined by E Auz O vz -+ E 1u2vAg. Then the kernel defines a closed integral subscheme of Xi x o X1 depending only on i, j,1. Call it T11(p'). It is easy to check that T1i(p') _ tTi1(p'). When . ' is symmetric, Ti1(p') is symmetric and depends only on 1.
PROPOSITION 3.9.2. Let Ti1(p')S be the special fiber of Ti1(p'). Then Ti1(p')3 is a closed subscheme of X x Fq X determined by the following two properties: (i) it is locally defined by a single equation, (ii) its irreducible components and their multiplicities are given by the following formula:
Ti1(p'Js = (1' + 'H') + E qk-1(q - 1) (,U1-2k + t]J1-2k) +
s(l)q(1-2) 12 (q - 1) 4
1=k<1/2
where ifr is the graph of the qrth power morphism of X, tllr is its transposed graph, 4 is the diagonal of X x F, X, and s(l) = 1 (resp. 0) according to l: even (resp. l: odd).
3.10. The canonical liftings. Let i = 1 or 2, and I > 1. For each ordinary point x of X with degree l over Fq2, we are going to define its canonical lifting i e Xi,7.
Define j = 1 or 2 by the congruence i - j = I (mod 2), and look at Proposition 3.9.2. Observe that the points of X with degree I over Fqz are in a one-to-one correspondence x - (x, x9) with those geometric points of H' n t17' not lying on any other irreducible components of T=,(p')5 than I!' or II!'. PROPOSITION 3.10.1. If x is ordinary, (x, xa) is not normal on the two-dimensional scheme Ti1(p').
This can be proved easily by using a suitable morphism from the normalization
302
YASUTAKA IHARA
of T11(p') onto X0. The following lemma, which is crucial to the canonical liftings, is an elementary exercise in two-dimensional local rings: LEMMA 3.10.2. Let R be any complete discrete valuation ring, and let k (resp. ,r) denote its quotient field (resp. residue field). Put Spec R = {72, s} (s: the closed point).
Let Z be a two-dimensional integral scheme having a structure of a proper and flat R-scheme, and let z be a x-rational ordinary double point of Z, = Z On s which is not normal on Z. Then there is a unique point C on Z. which is not normal and which has z as its specialization. Moreover, C is a k-rational ordinary double point of Zq.
Since z is reduced on Z, (being an ordinary double point) and since Z is flat over R, the two-dimensional local ring Oz, z is a Cohen-Macaulay ring. This gives the existence of C, by the Serre's criterion for normality [4, IV, 5.8.6]. The uniqueness and the last assertion follow from the isomorphism ©z, z ^ R [[X, Y]]/XY for the completion of Oz, _.
Now apply Lemma 3.10.2 for R = o2t, Z = T.,(p') po 02, and z = (x, x9) to obtain the following THEOREM 3.10.3. Let i, j, land x be as at the beginning of §3.10. Then there exists a of T,;(p').v (g, E X,q, ; e 1;.,1) which is not normal unique k21-rational point is an ordinary double point of T ,t(p')n Qx k and which lifts (x, xe'). Moreover, k21
DEFINITION 3.10.4. g, is the canonical lifting of x on
3.11. The following basic properties of the canonical liftings follow from the uniqueness of (g,, .). First, since T;,(p') _ 'T,;(p'), the definition and the uniqueness of (.,, I;;) tell us immediately that is the canonical lifting of x9' on More important properties will be given in the following THEOREM 3.11.1. Let x be an ordinary point of X. For each i = 1, 2, let , be the canonical lifting of x on X,.. Put d = Deg(x/F9). Then (i) , is kd-rational, and is of degree d over k; (ii) ;q' is the canonical lifting of x9 on X,.; (iii) x(eI) (resp. x(e2)) which is the canonical lifting of xq on X2, (resp. XI,); (iv) , is the unique point of (v) when ' is symmetric, we have eI = e2 specializes to x and satisfies In the case where . ' is the Kronecker CR-system, the canonical lifting is the same as the Deuring's lifting of (the j-invariant of) a nonsupersingular elliptic curve over Fp to (the j-invariant of) such an elliptic curve over Qp that has the same endomorphism ring as the former. The above characterization (iv) follows the Dwork's characterization of the Deuring lifting given in [3]. 3.12. Fix i (1 <_ i < 2), and consider the canonical lifting x --> , of the ordinary points of X to the points of X. By Theorem 3.11.1 it induces the lifting of each ordinary closed point (x, xq2, , xq2!-2) (1 = Deg(x/F92)) of X Qx Fq Fq2 to a closed ... =q]2r-2) 2e]2, of X,n 0, k2. Moreover, since aq]2 = x2( ,), the point to the elements of Pl(Llk) belong to one and the same extensions of IF contains an element g with 5(g) = 21. From G+-orbit G . Since x21(e,) 21, and that DE /It this we can show easily that Gp E Pl(Llk; [A]), induces the full automorphism group of OE/mE over k2 fl (Oe/rn ). So, as for
Theorem 3.4.1, it remains to prove that "these Gp a exhaust G+\Pl(L/k; [A])".
SHIMURA CURVES
303
This can be checked in the following way. First, count the degree of the intersection product T;i(p21)n do on X;n x k X;,1 by using Proposition 3.9.2. Then count the number of those distinct points of T=t(p2!), d, that either belong to the G,+-transforms of canonical liftings, or do not correspond to an element of Pl(Llk; [A]), by using Riv(e). We can check that the latter number reaches the former, and this gives rise to that "Gn exhaust Gn \Pl(Llk; [A])". The details [9b] will be published shortly. 3.13. One can deduce some more conclusions from Theorem 3.11.1. For example, for each e P1(L/k; [A]), the residue field 0e/mf is abelian over (OE/me) (1 k2 (and
also over k if X: symmetric), and its norm group can be determined explicitly. Roughly speaking (i.e., disregarding ramifications), this is determined by the slope of T='10'21), at (fit, _). At this stage, we use the work [12] of Lubin-Tate. 3.14. The First Main Theorem. Now let .` ' be an unramified symmetric CR-system
w.r.t. (X, o). Fix an embedding e: k ca C, and let I' be the arithmetic fundamental group belonging to X and e (§2.9). In §§3.14-15, we shall give some reformulations of Theorem 3.4.1 and Theorem 3.11.1 in terms of P. and conAs in §2.9, take a connected component 2'o of 2', identify _Y0 with sider I' = {r e Gp; rEo = _Y'o} as a group of transformations of 8.5. For each z e 55, let Pz denote its stabilizer in r, and put (3.14.1)
Obviously, .
.Ye={'re S -) ;
I
= co}.
is a P-stable subset of .Y>. The points of .
will be called P-points on
MAIN THEOREM I. Let J3(X) denote the set of all ordinary closed points of X. Then the reduction mod p induces a bijection (3.14.2)
ir: P\.ye z
(X).
This is a direct corollary of Theorem 3.4.1(ii), because there is a canonical bijection between 1'\. and Gp\Pl(Llk; [A]), defined as follows. First, an element of 2' is algebraic over k if it has a nontrivial stabilizer in G. Therefore, YP is embedded in Pl(L/k). Moreover, for any z e . n Pl(L/k), Pz is nothing but the inertia group Iz defined in §3.2. Since the condition [A] (for X: unramified) is equivalent with JI,j = oo (§3.3), this implies that n P](L/k; [A]) _ ,V. Since G, acts transitively on the set of connected components of 2', this induces the above bijection. 3.15. Although the Main Theorem I has a simple form, it does not contain our best knowledge on the reductions and the liftings of geometric points, which will now be described in terms of 1' as follows. Let d, (i = 1, 2) be the subgroups of P corresponding to V1 (see §2.9). Then d;\. i can be identified with the set of points of Xze = XXv Qx k, C, where Qx is w.r.t. the embedding k, 4 C defined by the restriction of 2 to k,. Let x be a geometric point of X over FQ with degree d, and P = (x, x9, , x9°-') be the closed point of X containing x. Let .YPP denote the set of all
those points z e Ye such that the I'--orbit containing v corresponds to P by it ((3.14.2)).
Case 1. In this case, P contains an involution c satisfying (2.9.5), so that there is no distinction between the two choices of i. The quotient J1\..P c Xlc is illustrated by the diagram:
YASUTAKAIHARA
304
4
0
0.4-0 1/ (q = 2, d = 4)
YIN
o
(3.15.1)
t where the arrow is the x-mapping which is q-to-1, and the central cycle is of length d which consists of the canonical liftings of xq" (0 5 v < d) on X1.
Case 2. In this case, the simultaneous o2-structure for X gives mutually conjugate structures for X1 and X2. Therefore, X1c and X2c are generally nonisomorphic. The disjoint union (41\-?IfP) U (42\. 'P) is illustrated by the diagram (3.8.3), where o e41\. P, e42\.rr, the arrow is the x-mapping, and the central cycle is of length d (which is even) which consists of the canonical liftings of xqv on X,c (i is distinguished by the parity of v). Finally, in each case, P. is free cyclic and the homomorphism 5:Dz -* Z of §3.6 induces an isomorphism P. = d Z. Therefore, if rT is a generator of fz, the degree d of P over Fq is equal to Deg (rz), where r= is considered as an element of G. Moreover, we can distinguish the two generators of P. by the signs of 6(r,). This sign has also the following interpretation. Let d/dz -+ 2 d/dz be the linear transform of the tangent space of .S=) at z induced by rz. Then 2 belongs to k" (via the embedding e: k -+ C), and ord.2 has the same sign as 6(7-,).
4. The second Galois theory. The subject of second Galois theory is a system f = (fl, fo, f2) of three finite etale morphisms f= : X * -* X. connecting two CRsystems . ' = {X1 In, Xo -*wz X2} and ,1"* = {Xl P1 Xo --+,P2' Xz } in a compatible way. The purpose of §4 is to present our main results on the two categorical
equivalences induced by f --> f O C and f - f Q F. The former is highly nontrivial.
4.1. In general, let
Uo -02 U2} be a system formed of three
_ { U1 01
schemes U, (i = 0, 1, 2) and two morphisms cb;: Uo -- U. (i = 1, 2). Let 0&*
{U*
Gi
4 U*p ----
U* 1 2
}
be another such system. We say that a pair (Qi*, f) is a finite etale covering of 0ll, if f is a triple (fi, fo,f2) of finite etale morphisms ft: U* --+ U. (i = 0, 1, 2) satisfyU=* x u; Uo (canonically; i = 1, 2). ing f o 0* _ O= o fo Q = 1, 2) and Uo Now let . ' = {X1' - Xo ->P2 X2} be a CR-system w.r.t. (X, o), and X* _ {Xl '1,- Xo ->91a X2 } be another CR-system w.r.t. (X*, o), with the common base ring o. Suppose that (*,/) is a finite etale covering of .9i' and that the constituents
f (i = 0, 1, 2) of f = (fl, fo, f2) are o-morphisms. Then we shall call (X*, f ) a finite etale CR-covering of X. In this case, it follows from the definitions that the
two finite etale morphisms f.,: X* --> X obtained from J. (i = 1, 2) by the base change Qx o Fq must coincide. This morphism f,.s will be denoted by f. It also follows
easily that S* = f -'(ft where CS (resp. V) is the set of special points w.r.t.X (resp.
'*). When X is unramified, X* is also unramified, because rp*q are the base
305
SHIMURA CURVES
changes of pi.. When ' is symmetric, we can prove easily by using [4, IV 18.3.4] that X* is also symmetric. 4.2. Now let -T be any unramified symmetric CR-system w.r.t. (X, o), and fix an embedding e: k c+ C. Let F be the arithmetic fundamental group belonging to X, e. Then our main result on the second Galois theory reads as follows. MAIN THEOREM II. The following three categories (i), (ii), (iii), are canonically equivalent:
(i) Finite etale CR-coverings (X*, f) of X. (ii) Subgroups T* of F with finite indices. (iii) Finite etale coveringsf: X* -+ X, with X*: connected, such that all points of X* lying above the special points xI, , xH of X are Fqz-rational points of X*.
The equivalence functors are as follows; (i) -+ (ii) is the functor of taking the arithmetic fundamental group, and (i) -3 (iii) is the one described in §4.1. The proofs are omitted here. The equivalence (i) - (iii) is proved in the same way as in [6]. The proof of (i) ' (ii) contains much more delicate points. The main point is our criterion (using some liftings of the Frobenius) for the good reduction of unramified coverings of curves [8].
5. Simultaneous uniformizations and reciprocity. In §5, ' is an unramified symmetric CR-system w.r.t. (X, o), s is a fixed embedding k cc C, and F is the ,
arithmetic fundamental group belonging to 21', e.
5.1. Let f'* be a subgroup of r with finite index, (.1'*, f) be the corresponding finite etale CR-covering of .1", and (X*, f) be the corresponding finite etale covering of X(§4). Let. (resp. ye*) be the set of all F-points (resp. F*-points) on S5 (§3.14).
Then Y* _ .°, because (r,: F ') < oo for any z e 5-. Let $(X*) denote the set of all ordinary closed points of X* w.r.t. X*. As we noted in §4, 3(X*) is the inverse image of $3(X) w.r.t. f. By Main Theorem I for .1'*, we have a canonical bijection (5.1.1)
ir.: r*\,YP z 3(X*)
defined by the reduction mod V. When X*/X is a Galois covering, and P* is a closed point of X*, the Frobenius
automorphism ((X*/X)/P*) is by definition the element a of the Galois group Gal(X*/X) of X*/X that acts on the geometric points of P* as the qdth power map, where d is the degree over FQ of the closed point P of X lying below P*. (Since
the action of elements u of the Galois group on points are from the left, and that on functions are from the right connected by fa(g) = f(o ), the geometric and the arithmetic Frobeniuses do not have inverse expressions here.) MAIN THEOREM 111. (I) The diagram
(5.1.2)
canon.
F\.°
_r
f
$(X)
is commutative; (ii) when F* is a normal subgroup of F, the natural action of 1'/F* on F*\.r and the action of Gal(X*/X) on l(X*) correspond with each other through ir. and through the canonical isomorphism F/F* = Gal(X*/X) of Main Theroem II;
YASUTAKAIHARA
306
(iii) moreover, when f'* is normal in ]', the Frobenius automorphism of P* _ ir. (F* r) (z e .e) over X is given by r* rT, where rT is the generator of 1'z such that a(rT) < 0 (§3.15); (5.1.3)
1'* \ P/X ) =
rT.
T
Thus, as a universal expression of the Frobenius automorphism, we may write in a more suggestive way as
( lX) = r=.
(5.1.4)
\ z
6. The case of Shimura curves. The above results'apply to each Shimura curve for almost all p by Theorem 6.3.3 which is the "p-canonical version" of the Shimura congruence relation. 6.1. Let F be a totally real algebraic number field of finite degree m, and B be a quaternion algebra over F which is unramified at one infinite place 001 of F and ramified at all other infinite places 002, , oo,,, of F. As usual, the subscripts I, A and R indicate the localization, adelization, and the infinite part of the adele, respectively. The reduced norm for B/F (and its localization, etc.) will be denoted by N(*). For any bR e BR, N(bR) is positive at 002, , co,,. Let (BA)+ denote the group of all bA e BA with N(bR): totally positive, and put (B,')+ = (BA)+ n B,. Now let 2 be the function field over F constructed in Shimura [15] for B/F (the case "n = r = 1"). It is an infinitely generated 1-dimensional extension of F, and is obtained as the total field of arithmetic automorphic functions on B. In [15] Shimura established an isomorphism (6.1.1)
Aut(f3/F) = (BA)+/(Bs)+ F',
where - denotes the topological closure. Recall that the algebraic closure of F in 2 is the maximum abelian extension Fab of F, and that the diagram
Aut(2/F)
(B A)+
(6.1.2)
I
N-1
FA
P C
Aut(Fab/F)
is commutative, where t is the homomorphism defined by (6.1.1), c is the homomorphism defined by the class field theory, p is the restriction homomorphism, and N-1(bA) = N(bA)-1. For each open compact subgroup U of Aut(.V/F), let 2u (resp. (Fab)u) be its fixed
field in 2 (resp. Fab). Then 2u is an algebraic function field of one variable over (Fab)u Let S(U) be the proper smooth curve with function field 21. Then S(U) is called the Shimura curve corresponding to U. 6.2. Now let p be a finite place of F at which B is unramified. Consider Fp as a (central) subgroup of (B')-l- and let P be the closure of t(Fp ). Then P is a central compact subgroup of Aut($2/F). Let k(l) (resp. k(°°)) be the decomposition field (resp. the inertia field) of p in FablF, and k(d' (d >_ 1) be the unique subextension of k(°) lk(1) with degree d. Let £P be the fixed field of Pin 2. Then 2P n k(°°) = k(2).
307
SHIMURA CURVES
Put
BB =,$-,H'p B,,
(6.2.1)
F,x = II' F, x, t#oo, p
oo is the abbreviation for I 0 oo 1, , co), and for each subgroup H of (where I BA (resp. F;1) denote by H- the topological closure in BB (resp. F,) of the projection of H in BB (resp. in FA x). Now look at the canonical isomorphism (6.2.2)
Aut(2/F)/P = (Ba)+/(Be)+
. F¢ Fx
(B1 /Fn) x (Bil(Fx)").
Then the groups of (6.2.2) act on 2P in the natural manner. Put (6.2.3)
BAx 11) = {bA E BA x; N(bA) E ((F ")+)r},
where (Fx)+ is the group of all totally positive elements of F. The isomorphism (6.2.2) induces (6.2.4)
Aut(2/ka')/P = (B." /Fu) x (BAx(l)/(Fx)_).
DEFINITION 6.2.5. For each open compact subgroup UA of B;(1)/(Fx)", the fixed field of UA in WP, with the natural action of Bp/Fp, will be called the Bp/Fp field associated with UA, and denoted by L = L(UA).
Thus, L(UA) is a one-dimensional infinitely generated extension over V on which Bp /Fp acts effectively. DEFINITION 6.2.6. For each UA, the group I' = P(UA) is the subgroup of Bx/F> formed of all r E BxlFx satisfying proo,(r) E (B,,)+/Rx,
pr4(r) e
UA,
where pr-1(resp. pro) are the projections of B x/Fx into B_1/Rx, Bn /(Fx)-, respectively.
By the Eichler-Kneser approximation theorem, r(UA) = F(U;,) implies UA = U, .
Now fix an isomorphism Bp _- M2(Fp) (over Fp), which induces B,'/Fl PGL2(Fp). Let V1, V2 be the open compact subgroups of Bp /Fp corresponding to PGL2(op), wp 1 PGL2(op)wp respectively, where op is the ring of integers of Fp and wp = (° o) (pr: a prime element of op). Put Vo = V1 n V2. Let UA be an open
compact subgroup of B;')l(Fx)-, put L = L(U4), and let Ki (i = 0, 1, 2) be the fixed fields of V2 in L (i.e., the fixed fields of V, x UA in 2P). Then each Ki is an algebraic function field of one variable over 01, and Ko = K1K2. Moreover, w, induces an involution c of Ko which is trivial on k(' and inverts K1 and K2. As for L, it is the smallest extension of Ko such that L/K1 (i = 1, 2) are both Galois extensions. Now let Xi.i (i = 0, 1, 2) be the proper smooth curves over k(1) with function fields K1, and (pi,,: X0 - X10 (i = 1, 2) be the natural morphisms. Then Xln = X2.. (via c) and tT,i = T. for the image T,, of X0,, in X1, x k(1) X2,,. The system, (6.2.7)
{XJ'
n,
2n
Xon
X20}
thus defined does not depend on the choice of the isomorphism Bp ^ M2(Fp). We shall call (6.2.7) the k11)-system associated with (p, UA).
Each extension .
of p in VD defines a -adic embedding of k(l) into F. Let
'( , UA),, denote the system of curves over Fp obtained from (6.2.7) by the base
change OF, with respect to this embedding of VD.
308
YASUTAKA IHARA
Question 6.2.8. Does there exist a symmetric CR-system '(p, U4) over o, which has X (p, U4),, as its general fiber? Shimura's work provides an affirmative answer to this question for "almost all p" in the sense described below, and it has been supplemented by Y. Morita to some results for "individual" (p, U4). But as far as the author knows, this question has
not yet been solved for all cases. Note here that by our Main Theorem II (§4) and the last statement of §4.1, when (6.2.8) is valid for (p, U4) and when (pin (i = 1, 2) are unramified, then this is also true for (p, Ui) for all open subgroups U,* of U4.
6.3. Let p be as in §6.2. An open compact subgroup U of Aut (2/F) is said to be coprime with p if U contains the image t(V,) of a maximal compact subgroup Vp of B'. In this case, V, is uniquely determined, and is called the p-component of U. Obviously, U is coprime with almost all p. Let U be the coprime with p. Then (Fab)11 (-- V°°). Put (6.3.1)
U (P' = (U (1 Aut(2/k (-1)) P,
and S(UIP') be the proper smooth curve whose function field is the fixed field of U(P' in 2. Then the exact constant field of S(U(P)) is k(2), and (6.3.2)
S(U(P)) Ox V°°> ~ S(U) (D VW)
where the tensor products are over the exact constant fields. This curve S(U(P)), obtained from S(U) by dividing S(U) OO k(°°) by the action of P, will be called the p-canonical model of S(U). If we consider U(P) as a subgroup of the group (6.2.4), then U(P) decomposes as U(P) = Vp x U4, where Vp is the image in B1 1F,1 of the p-component Vp of U, and U is an open compact subgroup of Bn (l>. We shall call U,1 the A-component of U. By definitions, S(U(P)) is k(1)-isomorphic with X1 (i = 1, 2) where {Xlv v1,)-- XOV -->" X2J is the V11-system associated with (p, U4). Now, from the Shimura's congruence relation [15, (I) Theorem 2.23], we obtain just by passing to the p-canonical models, the following THEOREM 6.3.3 (SHIMURA). Let U be any open compact subgroup of Aut(2/F) which is an image of an open compact subgroup of (BA)+. For each finite place p of F at which B is unramified and such that U is coprime with p, let U4 denote the Acomponent of U. Then Question 6.2.8 has an affirmative answer (for all extensions p of p) for almost all p.
In his Master's thesis [13], Y. Morita proved among others the following: THEOREM 6.3.4 (MORITA). When F = Q, Question 6.2.8 has an affirmative answer for all p at which B is unramified and with which U is coprime.
6.4. Let (p, U4) be such that Question 6.2.8 has an affirmative answer. We shall
see how the objects L, G, F,, etc. are given explicitly for ' _ ,(p, U4). Note first that the base ring o = o. is the ring of integers of F. (i) The field L and the group Gp (§2). The field L for this case is given by L(U,1) PGL2(FF). Ok« FF, and the group Gp is nothing but Bp /Fp (ii) The ramifications and (AF, F) (§§2, 3). It is clear that X is almost unramified.
Moreover, if B qo M2(Q) and U4 is sufficiently small, then , ' is unramified. Let e: Fp c-> C be an extension of ooI. Then the group r and its two embeddings are
SHIMURA CURVES
309
given by I' = 1'(U,,), pr-,, prp, respectively. To give ," explicitly, let J4(B) denote the set of all such quadratic extensions M of F contained in B that M is totally imaginary and that ((M/F)/p) = 1. Put (Bx)+ = Bx (1 (BA)+. Then (Bx)+ acts on 5 through the localization at ool, and for each M e J4(B) there is a unique common fixed point zM of Mx on 5i. Now YP is given by (6.4.1)
. Ile = {VM; Me J,(B)}.
Since ZM 0 VM, for M 0 M', ° can be identified with J4(B). The corresponding action of P on J4(B) is then given by M -* rMr-1. (iii) The second Galois theory. The open subgroups U,* of UA correspond bijectively with the congruence subgroups T* of 1'(U,,). Our theory Q§2-5) is valid for any subgroups of 1'(U,,) with finite indices. We do not know whether all such subgroups r* are congruence subgroups, except for the case of B = M2(Q) where it was proved to be valid by Mennicke and Serre. (iv) The reciprocity. For each M e J4(B), the group 1'T for z = VM is given by
r (1 (Mx/Fx). Let P = PIP2 be the decomposition of p in M. Then the degree Deg(z) is the smallest positive integer d such that pd is principal; pd = (a). When ' is unramified, 1'T is free cyclic and is generated by the class of a (mod Fx). The .
two generators of fT are distinguished by the choice of pl. Choose pl to be the restric-
tion of [i to M and let r,, be the generator of I',. represented by a (where pd = (a)). Then this is the generator describing the reciprocity of Main Theorem III. Thus, we have described explicitly the objects of Main Theorems I, II, III for the case of Shimura curves. A numerical example is given in [9a].
7. Comments and remarks. 7.1. Brief review of the elliptic modular case (cf. [5b, Chapter 5 in Vols. 1, 2]; [6]). Let X = Spec Z[j ] be the affine j-line over Z, and put Xc = X Q C. Let be
the complex upper half-plane, J = PSL2(Z), and identify J\5l with XX via the modular j-function.3 Let 97t be the set of all imaginary quadratic subfields of M2(Q).
For each Me 9N, denote by rm the common fixed point of elements of Mx in Si, and put jM = j(rM) which is a point of Xc. Then jM is determined by the J-conjugacy class of Min 9]2, and is an algebraic integer.
Fix a prime number p, and its extension p in the algebraic closure Q. Put X = X Qx Fp. A geometric point of X will be called special (resp. ordinary), if it is the j-invariant of a supersingular (resp. singular) elliptic curve in the Deuring's sense [1]. As is well known, the special points are Fpz-rational. For each M e 99R, denote by jM the geometric point of X obtained by the reduction mod b of jM. Then: (I) 2 3 M -f jM e X OFp is surjective. (II) If (M/p) 0 1, then jM is special. (III) If (M/p) = 1, then jM is ordinary; moreover, when this is so, jM' (M' E 1) is F, ,-conjugate with jM if and only if M' and M are I'-conjugate in M2(Q), where (7.1.1)
1' = IT E GL2(Z[1/p]); det (r) e pz}/±pz.
'The constant multiple of j is normalized in such a way that j(,/-1) = 12'.
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310
Therefore, if Y denotes the set of all ZM with M E 9R and (M/p) = 1, then the reduction mod p induces a bijection (7.1.2)
ir: r\.ye x {Fp-conjugacy classes of ordinary geometric points of X}.
Moreover, for each Fp conjugacy class P = (j, jP, , jp°-') of ordinary geometric points of X, the collection d\.*P of all points jM such that jM e P can be illustrated by the diagram (3.15.1), where the arrow is the unique p-adic lifting of the pth power map satisfying E T(p) p Q, T(p) being the Hecke correspondence
c X x z X defined by the double coset J(" ,)J. The mapping x is generically p-to-1, the central cycle is of length d, and the distance k of fM from the central cycle is the p-exponent of the conductor of M2(Z) n M. Each ordinary geometric point j e X has a unique lifting in the central cycle, called the canonical lifting (or Deuring representative) of j. These are obtained by the modular reconsideration of the Deuring's results on the reduction of elliptic curves [2]. (IV) Subgroups 1'* of Pwith finite indices are categorically equivalent with those finite coverings X* -> X over Fp2 satisfying (a) the Igusa's ramification properties,
and (b) all points of X* lying above the special points of X are Fp2-rational (cf. [6])
(V) The reciprocity in this system of coverings of X is described as follows. Let P be as above, and a = rm E YP. Let PT be the stabilizer of v in I. Then, modulo torsion (which occurs when j = 0 or 123), PT is isomorphic to Z and has a generator r= represented (modulo pz) by an element of M" which generates a positive power of p e M. The I'-conjugacy class {rz}r is well-defined by P (modulo torsion), and {rz}r- is the Frobenius conjugacy class for P in this system of coverings. Here, r is the projective limit of all finite factor groups of r [5b, Vol. 2, Chapter 5]. By (IV), (V), the basic bijection (7.1.2) holds also between r* and X*. 7.2. Remarks on its relations with other works. The chief datum defining a Shimura variety (of GL(2)-type) is a quaternion algebra B over a totally real number field F. The dimension of the variety is the number of distinct infinite places of F at which B is split. In the Shimura theory, the totally indefinite case and the onedimensional case are the two extremes. They coincide only when F = Q. (A) Morita's contribution on the Shimura curves over Fp for the case F = Q is briefly mentioned in [5c].
(B) Langlands' conjecture on the explicit description of the points of Shimura varieties over finite fields, together with that of the Frobenius action, is (essentially) a higher dimensional generalization of our conjectures and results given in [5b]. Langlands discussed extensively, obtaining definitive results, the case where B is totally indefinite [11]. When F = Q, his results essentially coincide with the Morita's solution of our conjecture.4 When F 0 Q, the object varieties are different. (C) With Drinfeld. Let X be a Shimura curve over F9, P be its arithmetic funda-
mental group, and consider the system of coverings X* -> X corresponding to congruence subgroups P c T. Then the Galois group of this system {X*/X) is an adelic compact group (without infinite and li factors), and T is the "maximal global
subgroup" of this adelic Galois group. Recall (Main Theorem III) that the Frobeniuses in {X*/X} are represented by the global element rz e T. 'There is however a difference about the aspect of supersingular moduli; mainly because of the (current) difference in the standpoint.
SHIMURA CURVES
311
Now let F = Q. Then this adelic presentation of the Galois group gives a system of 1-adic representations (not always in GL2(Qt) but in GL2(Q1) when 1 JD(B)). It is very plausible that there exists an automorphic representation of GL2(KA) (K = FQ(X)) which corresponds with this system via the Drinfeld theorem.
On the other hand, if F # Q, then the reduced norm of 7, over F is not usually a power of p; hence it cannot correspond with an automorphic representation of GL2 (perhaps possible for GL2m (m = [F: Q])). At any rate, this relation would not reduce one theory to another. REFERENCES
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(b) Congruence relations and Shimura curves. II (to appear in J. Fac. Sci. Univ. Tokyo Sect. IA Math. 25-3). , On the Frobenius correspondences of algebraic curves, Algebraic Number Theory, 10. Papers contributed for the Kyoto Internat. Symposium, 1976; Japan Soc. Promotion of Sci., Tokyo, pp. 67-98. 11. R. P. Langlands, (a) Shimura varieties and the Selberg trace formula (to appear). (b) On the zeta functions of some simple Shimura varieties (to appear).
12. J. Lubin and J. Tate, Formal complex multiplication in local fields, Ann. of Math. (2) 81 (1965), 380-387.
13. Y. Morita, Ihara's conjectures and moduli space of abelian varieties, Master's thesis, Univ. Tokyo (1970). 14. G. Shimura, Construction of classfields and zeta functions of algebraic curves, Ann. of Math. (2) 85 (1967), 58-159. , On canonical models of arithmetic quotients of bounded symmetric domains. I, II, 15. Ann. of Math. (2) 91 (1970), 144-222; 92 (1970), 528-549. 16. J.-P. Serre, Arbres, amalgames, SL,, Asterisque 46, Soc. Math. France, 1977. UNIVERSITY OF TOKYO
Proceedings of Symposia in Pure Mathematics Vol. 33 (1979), part 2, pp. 313-346
VALEURS DE FONCTIONS L ET PERIODES D'INTEGRALES P. DELIGNE Dans cet article, j'enonce une conjecture (1.8, 2.8) reliant les valeurs de certaines fonctions Len certains points entiers a des periodes d'integrales.
Les fonctions L considerees sont celles des motifs-un mot auquel on n'attachera pas un sens precis. Ceci inclut notamment les fonctions L d'Artin, les fonctions L attachees a des caracteres de Hecke algebriques (= Grossencharakter de type A0), et celles attachees aux formes modulaires holomorphes sur le demi-plan de
Poincare, supposees primitives (= new forms; on considere toutes les fonctions L, Lk, attachees aux puissances symetriques, Symk, de la representation l-adique correspondante). Cet article doit le jour a D. Zagier: pour son insistance a demander une conjecture, et pour la confirmation experimentale qu'il en a donnee, sitot emise, pour les fonctions L3 et L4 attachees a 4 = Ez(n)gn (voir [18]). C'est cette confirmation qui m'a donne la confiance necessaire pour verifier que la conjecture etait compatible aux resultats de Shimura [13] sur les valeurs de fonctions L de caracteres de Hecke algebriques. 0. Motifs. Le lecteur est invite a ne consulter ce paragraphe qu'au fur et a mesure des besoins. On y rappelle une partie du formalisme, du a Grothendieck, des motifs. Pour les demonstrations, je renvoie a [8]. 0.1. La definition de Grothendieck des motifs sur un corps k a la forme suivante.
(a) Soit r(k) la categorie des varietes projectives et lisses sur k. On construit une categoric additive X"(k), pour laquelles les groupes Hom(M, N) sont des espaces vectoriels sur Q, munie de
a. Un produit tensoriel p, associatif, commutatif et distributif par rapport a l'addition des objects ("associatif" et "commutatif" n'est pas une propriete du foncteur px , mais une donnee, soumise a certaines compatibilites-cf. Saavedra [19]);
/3. Un foncteur contravariant H*, de 'Y,'(k) dans G&'(k), bijectif sur les objets et
transformant sommes disjointes en sommes, et produits en produits tensoriels (donnee d'un isomorphisme de foncteurs H*(X x Y) = H*(X) Qx H*(Y), compatible a l'associativite et a la commutativite). Il s'agit, pour 1'essentiel, de definir Hom(H*(X), H*(Y)). Pour la definition, utiAMS (MOS) subject classifications (1970). Primary 10D25, 14K10. © 1979, American Mathematical Society
313
314
P. DELIGNE
lisee par Grothendieck, de ce groupe comme un groupe de classes de correspondances entre X et Y, voir 0.6.
(b) Rappelons (SGA 4 IV 7.5) qu'une categorie additive est karoubienne si tout projecteur (= endomorphisme idempotent) est defini par une decomposition en somme directe, et que chaque categorie additive a une enveloppe karoubienne, obtenue en lui adjoignant formellement les images des projecteurs. La categoric 'eff(k) des motifs effectifs sur k est l'enveloppe karoubienne de . #'(k). (c) On definit le motif de Tate Z(-1) comme un facteur direct H2(PI) convenable de H*(Pl). On verifie que la symetrie (deduite de la commutativite de (D): Z(-1)
Q Z(- 1) -> Z(-1) O Z(-1) est l'identite, et que le foncteur M -* M 0 Z(-1) est pleinement fidele.
(d) La categorie il(k) des motifs sur k se deduit de &eff(k) en rendant inversible le foncteur M --> M p Z(- 1). Notons (n) l'itere (- n)ieme de 1'auto-equivalence M ---* M Qx Z(- 1). La categorie il(k) admet .Oeff(k) comme soul-categorie pleine, et tout object de X(k) est de la forme M(n) pour M dans .il'eff(k) et n un entier. Par definition, si F est un foncteur additif de '(k) dans une categorie karoubienne .c/, it se prolonge a .illeff(k). Si .c/ est munie d'une auto-equivalence A
A(- 1), et le prolongement de F d'un isomorphisme de foncteurs F(M(-1)) _ F(M)(-1), it se prolonge a .il(k). EXEMPLE 0.1.1. Si k' est une extension de k, et F le foncteur H*(X) -> H*(X (&k k') de ff'(k) dans -&(k'), on obtient le foncteur extension des scalaires de G'(k) dans X (k'). Si k' est une extension finie de k, on dispose du foncteur de restriction des scalaires a la Grothendieck JL k',k: ,(k') -* *-(k): (X -* Spec(k')) - (X -* Spec(k') -> Spec(k)).
On le prolonge en F : H*(X) F-. H*(JLk-,kX), d'oI un foncteur de restriction des scalaires Rk-,k : X(k') --> .1l(k). EXEMPLE 0.1.2. Soit Y une "theorie de cohomologie", a valeurs dans une cate-
gorie karoubienne a, fonctorielle pour les morphismes dans Ol' (k). Le foncteur .*' se prolonge a .&eff(k). Si d est muni d'un produit tensoriel, que IP verifie une formule de Kiinneth et que la tensorisation avec .yP(Z(-1)) est une auto-equivalence de d, it se prolonge a .bil(k). Ce prolongement est le foncteur "realisation d'un motif dans la theorie .*". .
Nous noterons (n) l'auto-equivalence de .,q/ itere (- n)ieme de la tensorisation avec (Z( - 1)). Pour la determination de .°(Z( - 1)) dans diverses theories , voir 3.1. 0.2. Nous utiliserons les realisations suivantes: 0.2.1. Realisation de Betti HB. Correspondant a k = C, sal = espaces vectoriels
que Q, .1° = cohomologie rationnelle: X'- H*(X(C), Q); 0.2.2. Realisation de de Rham HDR. Correspondant a k de caracteristique 0, .4 = espaces vectoriels sur k, W = cohomologie de de Rham : Xi- H*(X, Q X*); 0.2.3. Realisation 1-adique H1. Correspondant a k algebriquement clos, de carac-
teristique 0 1, d = espaces vectoriels sur Qt, .P = cohomologie 1-adique: X H*(X, Q1) Et leurs variantes: 0.2.4. Realisation de Hodge. k est ici une cloture algebrique de R, et ,2/ la categorie des espaces vectoriels sur Q, de complexifie V 0 k muni d'une bigraduation
315
VALEURS DE FONCTIONS L
V Q k = QQ Vp,q telle que VqP soit le complexe conjugue de Vpq. Pour theorie de cohomologie, on prend le foncteur X u- H*(X(k), Q) muni de la bigraduation de son complexifie H*(X(k), k) fournie par la theorie de Hodge. La realisation de Betti est sous-jacente a celle de Hodge. 0.2.5. Pour k quelconque, et o, un plongement complexe de k, on note H0(M) la
realisation de Betti du motif sur C deduit de M par 1'extension des scalaires o: k -+ C. Notons c la conjugaison complexe. On obtient par transport de structure un isomorphisme F,: HQ(M) -, H,(M), et F, © c envoie HQq sur Hf,. Pour o reel, F_ est une involution de H,(M), dont le complexifie echange Haq(M) et Hop(M).
La o-realisation de Hodge est H,(M), muni de sa bigraduation de Hodge et, si o est reel, de l'involution F . Pour k = Q, on k = R et o le plongement identique,
on remplace 1'indice o par B. Pour k = R, et M = H*(X), 1'involution F, de HB(M) = H*(X(C), Q) est l'involution induite par la conjugaison complexe F, : X(C) --+ X(C).
0.2.6. Realisation de de Rham. La cohomologie de de Rham est munie d'une filtration naturelle, la filtration de Hodge, aboutissement de la suite spectrale d'hypercohomologie Epq = Hq(X, Sip)
Hggq (X).
De la, une filtration F sur HDR(M). 0.2.7. Realisation 1-adique. Si X st une variete sur un corps k, de cloture
algebrique k, le groupe de Galois Gal(k/k) agit par transport de structure sur H*(Xk,QI). Si M est un motif sur k, et qu'on definit H1(M) comme la realisation 1-adique du motif sur k qui s'en deduit par extension des scalaires, ceci fournit une action de Gal(k/k) sur H1(M). 0.2.8. Realisation adelique finie. Pour k algebriquement clos, de caracteristique 0, on peut rassembler les cohomologies 1-adiques en une cohomologie adelique H*(X, AJ) = (IIH*(X, Z1)) Oz Q On pent cumuler les variantes 0.2.7 et 0.2.8. 0.2.9. Dans les exemples 0.2.1, 0.2.2, 0.2.3, et leurs variantes, on pent remplacer
la categorie c par celle, c*, des objets gradues de .Q/: utiliser la graduation naturelle de H*. Pour que la formule de Kiinneth fournisse un isomorphisme de (M) Qx , (N), compatible a 1'associativite et a la foncteurs °(M Qx N) commutativite, it faut prendre pour donnee de commutativite dans d* celle donnee par la regle de Koszul. 0.3. Pour k = C, le theoreme de comparaison entre cohomologie classique et
cohomologie etale fournit un isomorphisme H*(X(C), Q) O Ql -, H*(X, Q). Si X est defini sur R, cet isomorphisme transforme F, (0.2.5) en 1'action (0.2.7) de la conjugaison complexe. Pour un motif, on a de meme HB(M) Qx Q1 . H,(M). 0.4. Pour k = C, le complexe de de Rham holomorphe sur Xan est une resolution du faisceau constant C. Par GAGA, on a donc un isomorphisme
H*(X(C), Q) O C = H*(X(C), C)
jP*(Xan Q*an)
H*(X, Q*).
Pour un motif, on obtient un isomorphisme (compatible aux filtrations de Hodges 0.2.4 : FP = @p,Zp Vp'q' et 0.2.6) HB(M) O C --+' HDR(M)-
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P. DELIGNE
Soit plus generalement M un motif sur un corps k, et o un plongement complexe
de k. Appliquant ce qui precede au motif sur C deduit de M par extension des scalaires, on trouve un isomorphisme (0.4.1)
I: H,(M) ® C
HDR(M) Ok.O C.
Notons le cas particulier k = Q, ou on trouve deux Q-structures naturelles sur la realisation de M en cohomologie complexe : l'une, HA(M), liee a la description de la cohomologie en terme de cycles, l'autre, HDR(M), He a sa description en terme de formes differentielles algebriques. 0.5. Ce qu'il advient de ces realisations et compatibilites par extension du corps des scalaires est clair. Pour la restriction des scalaires, les resultats sont les suivants. Soient k' une extension finie de k, M' un motif sur k', et M = Rk'1k (M') (0.5.1)
HQ(M) = O HH(M'), r
ou la somme est etendue a 1'ensemble J(o) des plongement complexes de k' qui prolongent u. Cet isomorphisme est compatible aux bigraduations de Hodge, et a
F.
(0.5.2)
HDR(M) = HDR(M')
(restriction des scalaires de k' a k).
Cet isomorphisme est compatible a la filtration de Hodge. (0.5.3) (0.5.4)
H1(M) = Ind H1(M') (representation induite de Gal(k/k') a Gal(k/k)). Via l'isomorphisme k' x®k Q C = G (a), et l'isomorphisme HDR(M') Ox k,u
C = (D,-J(,) HDR(M') Qk,TC qui s'en deduit, (0.4.1) pour M et o, est la somme des isomorphismes (0.4.1) pour M' et a (r E AO: HDR(M) O k,, C
HA(M) Ox C
(0.5.2)
(0.5.1)
11
OHT(M') O C T
(041) . .
11
OO HDR(M') Ok'.z C. T
0.6. Pour X projectif et lisse sur k, notons Zd(X) l'espace vectoriel sur Q de base 1'ensemble des sous-schemas fermes irreductibles de codimension d de X, et ZR(X) son quotient par une relation d'equivalence R. Pour k de caracteristique 0, une des definitions de Grothendieck des motifs s'obtient en faisant (pour X et Y connexes) Hom(H*(Y), H*(X)) = ZRm(1')(X X Y), R etant 1'equivalence cohomologique.
En ce qui concerne la caracteristique p, signalons seulement deux dificultes: on ignore si l'equivalence cohomologique-en cohomologie 1-adique (10 p)est independante de 1, et la definition de la classe d'un cycle pose des problemes en cohomologie cristalline. 0.7. Soit X une variete projective et lisse complexe. Nous appellerons cycle de Hodge de codimension d sur X un element de H2d(X(C), Q) de type (d, d)-soit, ce qui revient au meme, un element de H2d(X(C), Q)(d) de type (0, 0). Soient k un corps algebriquement clos et X une variete projective et lisse sur k. Posons
VALEURS DE FONCTIONS L
317
H2d(X, k x Af)(d) = HDf(X)(d) x Hld(X, Af)(d). Pour k = C, on appelle encore cycle de Hodge l'image dans
HZd(X, k x Af)(d) = H2d(X(C), Q)(d) O (k x Af)
d'un cycle de Hodge. Pour k algebriquement clos, admettant des plongements complexes, un cycle de Hodge absolu de codimension d sur X est un element de H2d(X, k x Af)(d), tel que, pour tout plongement complexe u de k, son image dans H2d(X (9k C, C x Af)(d) soft de Hodge. On verifie que PROPOSITION 0.8. (i) L'espace vectoriel sur Q Zha(X) des cycles de Hodge absolu
est invariant par extension des scalaires de k a un corps algebriquement clos k' (admettant encore un plongement complexe). (ii) Pour k algebriquement clos de caracteristique 0, et X defini sur un sous-corps algebriquement clos ko de k, admettant un plongement complexe: X = Xo Qx ko k, on pose
Zha(X) = Zha(Xo) cz H21(X0, ko x Af)(d) c H2d(X, k x Af)(d). D'apres (i), cette definition ne depend pas des choix de X0 et ko. (iii) Pour X defini sur un sous-corps k0 de k: X = X0 Qx ko k, be groupe Aut(k/k0) agissant sur H2d(X, k x Af)(d) stabilise Zha(X). II agit sur Zha(X) a travers un groupe fini, correspondant a une extension finie kp de k0. On pose Zha(X0) = Zha(X) Aut(k/ko)
0.9. Une notion utile de motif s'obtient en faisant (pour X et Y connexes)
Hom(H*(Y), H*(X)) = Zham(Y)(X x Y).
Les composantes de Kiinneth de la diagonale de X x X sont absolument de Hodge. Ceci permet de decomposer H*(X) en une Somme de motifs Hi(X), de munir la categorie des motifs d'une graduation (avec H=(X) de poids i) et de modifier la contrainte de commutativite pour O comme en [19, VI, 4.2.1.4]. On verifie que, ceci fait, la Qx -categorie des motifs sur k est tannakienne, isomorphe a la categorie des representations d'un groupe proalgebrique reductif. Pour k = C, la conjecture suivante, plus faible que celle de Hodge, equivaut a dire que le foncteur "realisation de Hodge" est une equivalence de la categorie des motifs 0.9 avec la categorie des structures de Hodge facteur direct de la cohomologie de variete algebriques (ou deduites par twist a la Tate de tels facteurs directs). Espoir 0.10. Tout cycle de Hodge 1'est absolument.
Si X est une variete abelienne a multiplication complexe par un corps quadratique imaginaire K, avec Lie(X) libre sur k Qx K, les methodes de B. Gross [7] prouvent que certains cycles de Hodge non triviaux sont absolument de Hodge. Ajoute sur epreuves: partant de ce cas particulier, j'ai pu verifier 0.10 pour les varietes abeliennes. J'ai verifie aussi que la xp-categorie de motifs (0.9) engendree par les H^(X), pour X une variete abelienne, contient les motifs H*(X), pour X une surface K3 ou une hypersurface de Fermat. 0.11. Le principal defaut de la definition 0.9 des motifs est qu'elle ne se prete pas a la reduction mod p. On ignore si un motif 0.9 sur un corps de nombres F fournit un systeme compatible de representations 1-adiques de Gal(F/F).
318
P. DELIGNE
0.12. Nous utiliserons le mot "motif" de facon libre, sans nous preoccuper de faire rentrer les motifs consideres dans le cadre de Grothendieck. L'essentiel pour nous sera de disposer de realisations.r(M), pour les theories' considerees en 0.2, et d'avoir pour ces groupes le meme formalisme que pour les.o*(X). 1. Enonce de la conjecture (cas rationnel). 1.1. Soit M un motif sur Q. Nous admettrons que les realisations 1-adiques HI(M)
de M forment un systeme strictement compatible de representations 1-adiques, au sens de Serre [11, I.11]. A savoir : it existe un ensemble fini S de nombres premiers, tel que chaque H1(M) soit non ramifie en dehors de S U {1}, et que, notant par Fp e Gal(Q/ Q) un element de Frobenius geometrique en p (l'inverse d'une substitution de Frobenius (pp), le polynome det(1 - Fpt, HI(M)) e Q,[t] (p 0 S U {l}) soit a coefficients rationnels, et independant de 1. Notons Zp(M, t) son inverse, et posons Lp(M, S) = Zp(M, P -S). La serie de Dirichlet a coefficients rationnels donnee par le produit eulerien Ls(M, s) = 11 pas L p(M, s) converge pour R s assez grand. Pour s quelconque, on definit Ls(M, s) par un prolongement analytique (qu'on espere exister). Notre but est d'enoncer une conjecture donnant la valeur de Ls(M, s) en certains points entiers, au produit pres par un nombre rationnel. Puisque, pour s entier, p-5 est rationnel, le choix de S est sans importance-a ceci pres qu'aggrandir S peut introduire des zeros mal venus. 1.2. Pour ecrire proprement 1'equation fonctionnelle conjecturale des fonctions L, it y a lieu de completer le produit eulerien Ls(M, s) par des facteurs locaux en p e S, et a l'infini. La definition des facteurs locaux en p e S requiert une hypothese additionnelle, que nous supposerons verifiee: (1.2.1) Soientp un nombre premier, Dp c Gal(Q/Q) un groupe de decomposition en p, Ip c Dp son sous-groupe d'inertie et Fp e Dp un Frobenius geometrique. Le polynome det(1 - Fpt, H1(M)IP) e Qt [t] (1 = p) est a coefficients rationnels, et est independant de 1. Posons Zp(M, t) = det (1 - Fpt, H1(M)IP)-1 E Q(t), et Lp(M, s) = Zp(M, p -s). On definit (1.2.2)
L(M, s) = H Lp(M, s). P
Le facteur a l'infini L00(M, s) (essentiellement un produit de fonctions F) depend
de la realisation de Hodge de M-en fait seulement de la classe d'isomorphie de 1'espace vectoriel complexe HB(M) (D C, muni de sa decomposition de Hodge et de l'involution F . Sa definition est rappelee en 5.2.
Posant A(M, s) = L,,(M, s)L(M, s), l'equation fonctionnelle conjecturale des fonctions L s'ecrit (1.2.3)
A(M, s) = e(M, s)A(11I, 1-s)
ou 1lI est le dual de M (de realisations les duales des realisations de M) et ou e(M, s),
comme fonction de s, est le produit d'une constante par une exponentielle. Sa definition est rappelee en 5.2. Elle depend d'une hypothese additionnelle. DEFINITION 1.3. Un entier n est critique pour M si ni L,(M, s), ni LOO(M, 1-s) n'ont de pole en s = n. Notre but est de conjecturer la valeur de L(M, n) pour n critique, a multiplica-
319
VALEURS DE FONCTIONS L
tion par nombre rationnel pres. On a L(M(n), s) = L(M, n + s) (3.1.2), et de meme pour L,0. Ceci nous permet de ne considerer que les nombres L(M) = dfn L(M, 0). Nous dirons que M est critique si 0 est critique pour M. On verifie que pour que M soit critique, it faut et it suffit que les nombres de Hodge hp9 = dfn dim Hp9(M) de M, pour p q, ne soient non nuls que pour (p, q) dans la partie hachuree du diagramme ci-dessous, et que F, agisse sur HP,P, par l'identite si p < 0, par - I si
p>0.
P
Supposons M homogene de poids w : hpq = 0 pour p + q # w, et posons .q(M) = - w/2. 11 resulte de la conjecture de Weil que, pour S assez grand, la serie de Dirich-
let Ls(M, s) converge absolument pour M(M) + s(s) > 1. Pour R(M) + a(s) _ 1, on est au bord du demi-plan de convergence, et on conjecture (a) que Ls(M, s) ne s'annule pas, (b) que Ls(M, s) est holomorphe, sauf si M est de poids pair - 2n, et contient Z(n) en facteur: on s'attend alors a un pole en s = 1 - n (une valeur non critique). L'analogie avec le cas des corps de fonctions, et les cas connus, menent a croire que les facteurs locaux Lp(M, s) (p quelconque, y compris oo) n'ont de pole que pour M(M) + s(s) < 0. Si tel est le cas, (a), (b) et 1'equation fonctionnelle conjecturale (1.2.3) impliquent que L(M) # 0, oo pour M critique et M(M) = Z. Pour R(M) = 2L (M) s'annulle parfois. Notre conjecture (1.8) est alors vide. PROPOSITION 1.4. Soit M un motif sur R. Via l'isomorphisme (0.4.1) HB(M) OO C
HDR(M) OR C,
HDR(M) s'ident f e au sous-espace de HB (M) Qx Cfixe par c -+ F,,c.
Prenons M = H*(X). La conjugaison complexe sur HDR(M)B = H*(Xc, Q*) se deduit par fonctorialite de l'automorphisme antilineaire F,, du schema X. Remontant la fleche composee (0.4) qui definit I, on l'identifie a l'involution deduite de l'automorphisme (F,,, F-*) de (X(C), Q*a"), puis au compose de FF: H*(X(C), C) -* H* (X(C), C) et de la conjugaison complexe sur les coefficients. Ceci verifie 1.4.
320
P. DELIGNE
1.5. Pour Mun motif sur R, nous noterons HB(M) (resp. HB(M)) le sous-espace
de HB(M) fixe par F (resp. ou F = -1). Posons d(M) = dim HB(M) et d±(M) _ dim HB(M). Pour M un motif sur k, et u un plongement complexe de k qui se factorise par R, on note HQ (M), do (M) et d(M) ces objets pour le motif sur R deduit de M par o-. Pour k = Q, on omet la mention de or. Le corollaire suivant resulte aussitot de 1.4, et de ce que tant F que la conjugaison complexe echangent Hpe et Hap.
COROLLAIRE 1.6. Soit M un motif sur R. Pour la structure reelle HDR(M) de HB(M) Qx C, les sous-espaces Hp4 sont definis sur R; le sous-espace HB(M) Q R est reel, et HB(M) Qx R est purement imaginaire.
1.7. Dans la fin de ce paragraphe, nous ne considererons que des motifs sur Q; sauf mention expresse du contraire, nous les supposons homogenes. Si leur poids w est pair, nous supposerons aussi que F agit sur HPP(M) (w = 2p) comme un scalaire: soit + 1, soit -1. Cette hypothese est verifise pour M critique. Puisque F echange HP et HqP, elle assure que les dimenions d+(M) et d-(M) sont egales l'une a Ep>a hp9, I'autre a EpZ9 hpq. En particulier, ces dimensions sont egales a
celles de sous-espaces F+ et F- figurant dans la filtration de Hodge. Posant HDR(M) = HDR(M)/F+, on a encore dim HDR(M) = d±(M).
Il resulte de ce que F echange Hpq et HqP que les applications composees (1.7.1)
I±: HB(M)c -* HB(M)c
HDR(M)c - ' HDR(M)c
sont des isomorphismes. On pose (1.7.2)
c+(M) = det(II),
(1.7.3)
a(M) = det(I),
le determinant etant calculs dans des bases rationnelles de HB et HoR (resp. HB et HDR). La definition de o(M) ne requiert pas les hypotheses faites sur M. D'apres 1.6, I+ est reel, i.e. induit I+: HB(M)R --> HDR(M)R, tandis que Lest purement'imaginaire. Les nombres c+(M), id-(M) c -(M) et id- (M) a(M) sont donc reels non nuls. A multiplication par un nombre rationnel pres, it ne dependent que de M. Les periodes de M sont classiquement les <w, c> pour cu E HDR(M) et c e HB(M)v. Par exemple, si X est une variete algebrique sur Q, cu une n-forme sur X, dsfinie sur Q et que c est un n-cycle sur X(C),
2. Enonce de la conjecture (cas general).
2.1. Jusqu'ici, nous n'avons considers que des fonctions L donnses par des series de Dirichlet a coefficients rationnels. Pour faire mieux, it nous faudra considerer des motifs a coefficient dans des corps de nombres.
Voici deux facons, equivalentes, pour construire la categorie des motifs sur k,
VALEURS DE FONCTIONS L
321
a coefficient dans un corps de nombres E, a partir de la categoric des motifs sur k.
Il s'agit d'une construction valable pour toute categorie additive karoubienne (0.1(b)) dans laquelle les Hom(X, Y) sont des expaces vectoriels sur Q. A. Un motif sur k, a coefficient dans E, est un motif M sur k muni d'une structure de E-module: E --> End(M). B. La categorie G1k,E, des motifs sur k, a coefficient dans E, est 1'enveloppe
karoubienne (cf. 0.1(b)) de la categorie d'objets les motifs sur k-considers Iffk,E, un motif M se notera ME-et de morphismes donnes par comme objet Hom(XE, YE) = Hom(X, Y) O E. Passage de B a A. Pour X un motif, et V un espace vectoriel sur Q de dimension finie, on note X O V le motif, isomorphe a une somme de dim(V) copies de X, caracterise par Hom(Y, X Qx V) = Hom(Y, X) px V (ou par Hom(X O V, Y) = Hom(V, Hom(X, Y))). On passe de B a A en associant a ME le motif M O E, muni de sa structure de E-module naturelle. Passage de A a B. Si M est muni d'une structure de E-module, on recupere sur
ME deux structures de E-module: celle deduite de celle de M, et celle qu'a tout objet de 1(k,E. L'objet de .ALk,E correspondant a M est le plus grand facteur direct de ME sur lequel ces structures coincident. En detail: l'algebre E Qx E est un
produit de corps, parmi lesquels une copie de E dans laquelle x 0 1 et 1 O x se projettent tous deux comme x. L'idempotent correspondant e agit sur ME (qui est un E px E-module) et son image est l'object de JI'k,E qui correspond a M. Les motifs a coefficient dans E sont le plus souvent donnes sous la forme A. La forme B a l'avantage de rester raisonnable pour E non de rang fini sur Q. Elle est
utile pour comprendre le formalisme tensoriel: on peut definir produit tensoriel et dual, pour les motifs a coefficient dans E, par leur fonctorialite et les formules XE OE YE = (X Q Y)E et (XE)v = (XV)E. Darts le langage A, X OE Y est le plus grand facteur direct de X Qx Y sur lequel coincident les deux structures de E-module
de X O Y, et X est le dual usuel de Xv, muni de la structure de E-module transposee. Si on applique ces remarques a la categorie des espaces vectoriels sur Q, plutot qu'a celle des motifs, on retrouve l'isomorphisme du F-dual d'un espace vectoriel sur E avec son Q-dual, donne par co H la forme TrE,Q(((u, v>).
Nous avons defini en 0.1.1 des foncteurs de restriction et d'extension du corps k des scalaires. Its transforment motifs a coefficient dans E en motifs a coefficient dans E. On dispose aussi de foncteurs de restriction et d'extension des coefficients : soit F une extension finie de E:
Extension des coefficients. Dans le langage A, c'est X H X (DE F; dans le langage B, c'est XE F- XF.
Restriction des coefficients. Dans le langage A, on restreint a E la structure de F-module. Le lecteur prendra soin de ne pas confondre les roles de k et E. Un exemple type
qu'on peut retenir est celui du HI des varietes abeliennes sur k, a multiplication complexe par un ordre de E. En terme de la variete abelienne-prise a isogenie pres-les foncteurs ci-dessus deviennent: extension du cops de base, restriction des scalaires a la Weil, construction OE F, qui multiplie ]a dimension par [F: E], restriction a E de la structure de F-module.
322
P. DELIGNE
2.2. Soit M un motif sur Q, a coefficient dans un corps de nombres E. Pour chaque nombre premier 1, la realisation l-adique H1(M) de M est un module sur le complete 1-adique Et de E. Ce complete est le produit des completes EA, pour 2 ideal premier au-dessus de 1, d'oix une decomposition de H1(M) en un produit de Ez-modules H2(M).
On conjecture pour les HA(M) une compatibilite analogue a 1.2.1; si elle est verifiee, on peut pour chaque plongement complexe 6 de E definir une serie de Dirichlet a coefficients dans 6E, convergente pour 9?s assez grand:
L(6, M, s) = 11 Lp(6, M, s),
oii
p
(2.2.1)
Lp(6, M, s) = 6Zp(M, p -s) avec Zp E E(t) cz EA(t) donne par Zp(M, t) = det(1 - Fit, HA(M)'P)-I pour Alp.
Pour 6 variable, ces series de Dirichlet se deduisent les unes des autres par conjugaison des coefficients. Nous regarderons le systeme des L(6, M, s) comme une fonction L*(M, s) a valeurs dans la C-algebre E Qx C, identifiee a CHom(E' C) par (2.2.2)
EDCi
CHom(E,C) : e x0 z
- (z, c(e))o
Cette fonction peut aussi titre definie directement par un produit eulerien. On espere comme en 1.1 qu'elle admet un prolongement analytique en s.
11 y a lieu de completer le produit eulerien L(6, M, s) par un facteur a l'infini L_(6, M, s) dependant de la realisation de Hodge de M. Posant 11(6, M, s) _ L_(6, M, s)L(6, M, s), 1'equation fonctionnelle conjecturale des fonctions L s'ecrit (2.2.3)
11(6, M, s) = &(6, M, s)11(6, k, 1 - s),
oiu e(6, M, s), comme fonction de s, est le produit d'une constante par une exponentielle. Les definitions de L00 et a sont rappelees en 5.2. Comme ci-dessus, on re-
gardera le systeme des A et celui des e, pour 6 variable, comme des fonctions 11* et a* a valeurs dans E Q C. Il resulte de 2.5 ci-dessous que L,(6, M, s) est independant de 6, et que la fonction Lco, pour le motif RE,Q M deduit de M par restriction du corps des coefficients (2.1) est la puissance [E: Q]ieme de L_(6, M, s). Ceci justifie la PROPOSITION-DEFINITION 2.3. Soit M un motif sur Q d coefficient dans E. Un entier
n est critique pour M si les conditions equivalentes suivantes sont verifiees (i) 1'entier n est critique pour RE,Q M;
(ii) ni L,(6, M, s), ni L_(6, M(1), s) n'ont de pole en s = n. On dit que M est critique si 0 est critique pour M.
Notre but est de conjecturer la valeur de L*(M) =
dfn
L*(M, 0), pour M critique,
a multiplication par un element de E pres. En d'autres termes, it s'agit de conjecturer simultanement les valeurs des L(6, M) = dfn L(6, M, 0), a multiplication pres par un systeme de nombres 6(e), e e E. 2.4. La realisation HB(M) de M en cohomologie rationnelle est munie d'une structure de E-espace vectoriel. Sa dimension est le rang sur E de M. L'involution
F est E-lineaire; les parties + et - sont donc des E-sous-espaces vectoriels. On note d+(M) et d-(M) leur dimension.
VALEURS DE FONCTIONS L
323
Le complexifie de HB(M) est un E ® C-module libre. Identifiant E ® C a CHom(E,C) (2.2.2), on en deduit une decomposition
HB(M) ® C = OO HB(a, M), a
avec
HB(6, M) _ (HB (M) ® C) OO EOC, n C,
soit HB(o , M) = HB(M) (&E, o C.
Les HB,q(M) de la decomposition de Hodge etant stables par E, chaque HB(o, M) herite d'une decomposition de Hodge HB(c, M) _ +QHB' q(6, M). L'involution F permute Hpq et HqP, en particulier stabilise HPP, qu'elle decoupe en des parties
+ et-. On note hpq(o, M) la dimension de HBq(u, M), et hpp±(G, M) celle de HBp±(6, M). La proposition suivante permet d'omettre u de la notation. PROPOSITION 2.5. Les nombres hpq(6, M) et W+(6, M) sont independant de u.
On peut supposer, et on suppose, que M est homogene. Dans ce cas, Hpq(M) s'identifie au complexifie du E-espace vectoriel Gr PF(HDR(M)): c'est un E ® Cmodule libre, et la premiere assertion en resulte. Pour la seconde, on observe que hpp±(6, M) est 1'exces de d±(M) sur Ep>q hpq(oc, M).
2.6. Soit M un motif sur Q a coefficient dans E. Dans la fin de ce paragraphe, sauf mention expresse du contraire, nous supposons que RE/Q M verifie les hypotheses de 1.7. Les espaces F± et H,R sont cette fois des espaces vectoriels sur E. Les isomorphismes (0.4.1) et (1.7.1)
I: HB (M) ® C
( 2 . 6 . 1) (2 . 6 . 2)
1!: HB (M) ® C
H DR(M) ® C , HDR(M) 0 C ,
sont des isomorphismes de E ® C-modules entre complexifies d'espaces vectoriels sur E. On pose c±(M) = det (1) G (E (D C)*,
o(M) = det (I) E (E (D C)*,
le determinant etant calcule dans des bases E-rationnelles de HB(M) et HDR(M) (resp. HB(M) et HDR(M)). La definition de 6(M) ne requiert pas les hypotheses faites sur M. A multiplication par un element de E* pres, ces nombres ne dependent que de M. 11 resulte a nouveau de 1.6 que c+(M), id (M) c -(M) et id-(M) o(M) sont dans (E ® R)*. Conjecture 2.7. Posons M(M) Zw. Si M est critique, (i) L(ar, M, s) n'a jamais de pole en s = 0, et ne peut s'annuler en s = 0 que pour
.q(M) = 2. (ii) La multiplicite du zero de L(o,, M, s) en s = 0 est independante de u.
Pour (i), je renvoie a la discussion a la fin de 1.3. Que (ii) soit raisonnable m'a ete suggere par B. Gross. Conjecture 2.8. Pour M critique et L(ai, M) 0 0, L*(M) est le produit de c+(M) par un element de E*.
324
P. DELIGNE
REMARQUE 2.9. Un motif M sur un corps de nombres k, a coefficient dans E, definit aussi une fonction L*(M, s). Ces fonctions sont couvertes par notre conjecture, vu l'identite L*(M, s) = L*(Rk,Q M, s), oil Rk,Q est la restriction des scalaires de k a Q (appliquer (0.5.3)). Les fonctions L(o-, M, s) sont des produits euleriens, indexes par les places finies de k. Il y a lieu de les completer par les facteurs a l'infini Lv(a, M, s), indexes par les places a l'infini, dont la definition est rappelee en 5.2. Us dependent en general de a. Seul Lo(o,, Rk,Q M, s), produit sur v a l'infini des L (u, M, s), est independant de a. REMARQUE 2.10. Soient F une extension de E, c le morphisme structural de E
dans F et cc son complexifie: E O C c> F O C. On a L*(M OE F, s) = ccL*(M, s) et c+(M OE F) = cc c+(M). La conjecture est donc compatible a 1'extension du corps des coefficients. Pour F une extension galoisienne de E, de groupe de Galois G, le Theoreme 90 de Hilbert H'(G, F*) = 0 assure que ((F O C)*/F*)G = (E (D C)*/E* : la conjecture est invariante par extension du corps des coefficients. REMARQUE 2.11.
Si E est une extension de F, on a L*(RE/FM, S) _
NEIF L*(M, s). Les periodes c± verifiant la meme identite, la conjecture est compatible a la restriction des coefficients. REMARQUE 2.12. Soit D une algebre a division de rang d2 sur E. Un motif M sur
Q, muni d'une structure de D-module, et de rang n sur D, definit une serie de Dirichlet a coefficients dans E dont les facteurs euleriens sont presque tons de degre nd: pour A une place finie de E, HA(M) est un module libre sur le complete DA = D (DE EA, et on reprend la definition (2.2.1) en posant
Zp(M, t) = det red (1 - Fpt,
HA(M)IP)-1
(si DA est une algebre de matrices sur EA, et e un idempotent indecomposable, le determinant reduit d'un endomorphisme A d'un DA-module H est le determinant, calcule sur E, de la restriction de A a eH; la definition dans le cas general procede par descente). La liberte que nous donne 2.10 d'etendre le corps des coefficients met ces fonctions L elles aussi sous le chapeau 2.8: choisissant une extension c: E - F de E qui neutralise D, et un idempotent indecomposable e de D (DE F, on a ccL*(M, s) _ L*(e(M OE F), s). On peut aussi definir c+(M) directement dans ce cadre. C'est ce qui est explique en 2.13 ci-dessous. La fin de ce paragraphe est inutile pour la suite.
2.13. Soit D une algebre simple sur un corps E (voire une algebre d'Azumaya sur
un anneau...). Pour le formalisme tensoriel, it est commode de regarder les Dmodules comme de "faux E-espaces vectoriels" : (a) Se dormer un espace vectoriel V sur E revient a se donner, pour toute exten-
sion etale F de E, un F-espace vectoriel VF, et des isomorphismes compatibles VG = VF OO F G pour G une extension de F. On prend VF = V OE F. Par descente, it suffit de ne se dormer les VF que pour F assez grand.
(b) Soit W un D-module. Pour toute extension etale F de E, et tout F-isomorphisme D O F - EndF(L), avec L libre, posons WF,L = HomD®F (L, W (D F) (les produits tensoriels sont sur E). On a un isomorphsime de D O F-module WOE F = LOF WF,L
VALEURS DE FONCTIONS L
325
Si F est assez grand pour neutraliser D, L est unique a isomorphisme non unique pres; la non-unicite est due aux homotheties, qui agissent trivialement sur End(L).
C'est pourquoi la donnee des WF,L n'est pas du type (a); c'est un "faux espace vectoriel sur E". Soient (We) une famille de D-modules, et T une operation tensorielle. Si les homotheties de L agissent trivialement sur T(WF,L), le F-espace vectoriel T(WF,L) est independant du choix de L et on obtient un systeme du type (a), d'oil un espace vectoriel T(Wa) sur E. EXAMPLE. Si W' et W" sont deux D-modules de rang n [D: E]1/2 sur E, on pent prendre T = Hom(AnWF,L, A WF L); on obtient un espace vectoriel 8(W', W")
de rang 1 sur E, et tout homomorphisme f: W' -+ W" a un determinant reduit det red(f) e 5(W', W"). Pour definir c+(M), on applique cette construction aux D-modules HB (M) et a HDR(M). Posons 6 = d(HB(M), HDR(M)). Le determinant reduit de l'isomorphisme de D (D C-modules I+: HAM), --> HDR(M)c est dans le E p C -module libre de rang 1 5 Qx C. On pose det red(I+) = c+(M) e pour e une base de 6. 3. Exemple: la fonction C.
3.1. Pour comprendre les diverses realisations du motif de Tate Z(1), le plus simple est de l'ecrire Z(1) = Hi(Gm). Le groupe multiplicatif n'etant pas une variete projective, ceci ne rentre pas dans le cadre de Grothendieck, qui demande qu'on definisse plutot Z(l) comme le dual du facteur direct H2(Pl) de H*(PI). La realisation en Z,-cohomologie de Z(1) est le module de Tate Tj(Gm) de Gm
Z,(1) = proj lim En realisation de Hodge, on a HB(Z(1)) = H1(C*) isomorphe a Z (a Q plutot, en homologie rationnelle). Ce groupe est purement de type (-1, - 1) et F_ = -1. En realisation de de Rham, HDR(Z(1)) est le dual de HI (Gm), isomorphe a Q, de generateur la classe de dz/z. L'unique periode de H1(Gm) est (3.1.1)
dz = 27ri. z
Sur Z1(1), le Frobenius arithmetique (pp (p 0 1) agit par multiplication par p. Le Frobenius geometrique agit donc par multiplication par p-1; ceci justifie l'identite citee en 1.3 (3.1.2)
L(M(n), s) = L(M, n + s).
Puisque F00 agit sur (- 1)n sur HB(Z(n)), HB(Z(n)) est nul pour a = - (-1)n, et ce(Z(n)) = 1. Pour a = (- 1)n, d'apres (3.1.1), ce(Z(n)) _ 3(Z(n)) _ (2zi)n: (
3'1 3)
pour a = (_ 1)n, ce(Z(n)) _ (2iri)n 5(Z(n)) = (2ni)n pour a = - (- 1)n. ce(Z(n)) = 1,
3.2. La fonction c(s) est la fonction L attachee an motif unite Z(O) = H*(Point). Les entiers critiques pour Z(O) sont les entiers pair > 0, et les entiers impairs < 0. A cause du pole de c(s) en s = 1, 0 n'est pas un zero trivial et it serait raisonnable de definir les entiers critiques comme incluant 0. La equation (3.1.3) et les valeurs
326
P. DELIGNE
connues de C(n) = L(Z(n)) pour n critique verifient 1.8: t(n) est rationnel pour n impair <_ 0, et un multiple rationnel de (2iri)n pour n pair >_ 0. 4. Compatibilite a la conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer.
4.1. Soient A une variete abelienne sur Q, et d sa dimension. La conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer [15] affirme notamment: (a) L(HI(A), 1) est non nul si et seulement si A(Q) est fini.
(b) Soit co un generateur de H°(A, Qd). Alors, L(HI(A), 1) est le produit de un nombre rationnel. Le motif HI(A)(1) est isomorphe au dual H1(A) de HI(A): ceci traduit 1'existence
JAW IC 01
d'une polarization, autodualite de HI(A) a valueurs dans Z(- 1). D'apres 1.7, c+(HI(A)(1)) se calcule donc comme suit: si wI, ,wd est une base de H°(A, QI) _ F+HDR(A), et cI, , Cd une base de HI(A(C), Q)+, on a
(4.1.1)
c+(HI(A)(1)) = det<w;, e.>.
Designant encore par e; un cycle representatif, on a <w;, e,> = f1i w;. Prenons pour base (e;) une base sur Z de HI(A(R)°, Z) c HI(A(C), Z). Le produit de Pontryagin des e; est represents par le d-cycle A(R)° dans A(C), pour une orientation convenable, et, si (o est le produit exterieur des w=, le determinant (4.1.1) est l'integrale JA(R)0 w. On a
IwI = [A(R): A(R)°] SA(R)
fA (R) °
w
et 1.8 pour HI(A)(1) equivaut donc a 4.1(b) ci-dessus.
4.2. La conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer donne la valeur exacte de L(H'(A), 1); la description du facteur rationnel en 4.1(b) a partir du motif HI(A)(1) a la forme suivante: (a) La donnee de M = HI(A)(1) equivaut a celle de A a isogenie pres. II faut commencer par choisir A. Cela revient a choisir un reseau entier dans HB(M), dont les /-adifies soient stables sous 1'action de Gal(Q/Q). (b) On choisit alors co, par example comme produit exterieur des elements d'une base d'un reseau entier dans HDR(M). Cet w determine la periode, c+(M), et, pour chaque nombre premier p, un facteur rationnel cp(M). Les cp(M) sont presque tous 6gaux a 1, et la formule du produit assure que c+(M) Ij p cp(M) est independant de w.
(c) Un autre nombre rationnel, h(M), est defini en terme d'invariants cohomologiques de A ; le nombre rationnel cherche est h(M) - f p cp(M)-I. L'invariance de la conjecture par isogenie est par ailleurs un theoreme non trivial.
4.3. Pour generaliser 4.1(a) a un motif de poids -1 M quelconque, it faudrait disposer d'un analogue de A(Q). Le groupe A(Q) peut s'interpreter comme le groupe des extensions de Z(0) par HI(A), dans la categorie des 1-motifs [6, §10] sur Q. Ceci suggsre de considerer le groupe des extensions de Z(0) par M, dans une categorie de motifs mixtes, paralleles aux structures de Hodge mixtes, mais on ne dispose meme pas d'une definition conjecturale d'une telle categorie! J'observerai seulement que, dans toutes les theories cohomologiques usuelles, un cycle Y de dimension d, cohomologue a zero, sur une variete algebrique propre et
VALEURS DE FONCTIONS L
-
327
lisse X determine un torseur sous H2d-1(X)(d): on dispose d'une suite exacte de cohomologie 0
H2d-1(X)(d)
.
H2d-I(X
- Y)(d) a HI (X)(d) -' H2d(X)(d),
Y definit une classe de cohomologie cl(Y) e HY(X)(d), d'image nulle dans H2d(X)(d), et on prend a-1cl(Y). Cette construction correspond a celle qui a un diviseur de degre 0 sur une courbe associe un point de sajacobienne.
5. Compatibilite it l'equation fonctionnelle. Soit E un corps de nombres. Dans (E (9 C)*, nous noterons - la relation d'equivalence definie par le sous-groupe E*. PROPOSITION 5.1. Soit M un motif sur Q, a coefficient dans E. On suppose verjees les hypotheses de 1.7. On a alors
c+(M) -
(22ri)-d- (M)
. 5(M) . c+(M(1))
Pour L un module libre de rang n sur un anneau commutatif A (A sera E, on E xp C), posons det L = n L. On etend par localisation cette definition au cas oil L est seulement projectif de type fini (cette generalisation n'est pas indispensable a la preuve de 5.1). On a des isomorphismes canoniques
det(L") =
(5.1.1)
det(L)-1
et, pour tout facteur direct P et L, (5.1.2)
det(L) = det(P) det(L/P)
(on a designe par un produit tensoriel, et par -1 un dual). 11 y a ici des problemes
de signe, qu'on resoud an mieux en considerant det(L) comme un module gradue inversible, place en degre le rang de L. Nos resultats finaux etant modulo -j, nous ne nous en inquieterons pas.
Pour X et Y de meme rang, posons o(X, Y) = Hom(det X, det Y) _ det(X)-1 det(Y). Le determinant de f : X--+ Y est dans a(X, Y). On deduit de (5.1.1) et (5.1.2) des isomorphismes (5.1.3)
o(X, Y) = 8(YV1 XV)
et, pour F c X et G c Y, (5.1.4)
5(X,Y) = 8(F, Y/G) 8(G, X/F)-1.
LEMME 5.1.5. Via 1'isomorphisme (5.1.3), on a det(u) = det(tu). LEMME 5.1.6. Soient F et G des facteurs directs de X et Y. On suppose que 1'isomor-
phisme f: X -+ Y induit des isomorphismes fF: F - Y/G et fG1: G -> X/F. Via l'isomorphisme (5.1.4), on a det(f) = det(fF) det(f G1)-1. La verification de ces lemmes est laissee an lecteur. Pour 5.1.6, notons seulement
que, pour G1 = f-1(G) et F1 = f(F), on a X = F (1 G', Y = G Q+ F1, et que f echange F et F', Get G1. Appliquons le Lemme 5.1.6 aux complexifies de H+(M) r- HB(M) et de
F- c HDR(M). On trouve que, via l'isomorphisme (5.1.4), le determinant de I : HB(M) O C - HDR(M) O C est le produit du determinant de I+: HB(M) p C
328
P. DELIGNE
(HDR(M)/F-) D C et de l'inverse du determinant du morphisme induit par l'inverse de 7:
J : F- O C --> (HB(M) / HB (M)) O C.
Le morphisme J- est le transpose du morphisme I- pour le motif k dual de M. Appliquant 5.1.5, et prenant des bases sur E des espaces 5(X, Y) en jeu, on obtient finalement que (5.1.7)
5(M) - c+(M) C -(k)-I.
On en deduit 5.1 en appliquant au motif M la formule suivante, consequence de 3.1: (5.1.8)
c±(M) =
c±(-I)°(M(n))
Notons aussi, pour usage ulterieur, la formule analogue (5.1.9)
3(M) _
S(M(n)),
5.2. Rappelons la forme exacte de l'equation fonctionnelle conjecturale des fonctions L des motifs ([12], [4]). Nous nous placerons dans le cas general d'un motif sur un corps de nombres k, a coefficient dans un corps E muni d'un plongement complexe a (cf. 2.9). La forme generale d'abord: (a) Pour chaque place v de k, on definit un facteur local L,(a, M, s). Pour v fini, la definition de Lv(u, M, s) = oaZ, (M, Nv s) (Z,(M, t) e E(t)) depend d'une hypothese
de compatibilite analogue a (1.2.1). On a Z,(M, t) = det(1 - Ft,
HA(M)r")-I.
Pour v infini, induit par un plongement complexe v, on obtient L,(a, M, s) en decomposant HH(M) Qx E,. C en somme directe de sous-espaces minimaux stables par les projecteurs qui donnent la decomposition de Hodge, et par F00 pour v reel, en associant a chacun le "facteur 1"' de la Table (5.3), et en prenant leur produit. Pour v complexe, les sous-espaces minimaux sont de dimension un, d'un type (p, q). Pour v reel, it sont soit de dimension 2, de type {(p, q), (q, p)}, p : q, soit de dimension 1, de type (p, p), avec F, = ± 1. On note A(a, M, s) le produit des L,(a, M, s). (b) Soient 0' un caractere non trivial du groupe A Q k/k des classes d'adeles de k, et ?If ses composantes. Soient aussi, pour chaque place v de k, une mesure de Haar dxv sur k,,. On suppose que, pour presque tout v, dx donne aux entiers de k la masse 1, et que le produit Qx dx des dxv est la mesure de Tamagawa, dormant la masse 1 au groupe des classes d'adeles. On definit des constantes locales ev(o-, M, s, ',,, dxc), presque toutes egales a I et toutes, comme fonction de s, produit d'une constante par une exponentielle. Soit e(6, M, s) leur produit (independant de et des dxv). (c) L'equation fonctionnelle conjecturale est
A(a, M, s) = e(6, M, s)A(a,
s).
Pour definir les ev, une hypothese additionnelle de compatibilite entre les HA(M) est requise. Elle permet d'associer a v, a, M une classe d'isomorphie de representations complexes du groupe de Weil W(klk,,) pour v infini, du groupe de Weil epaissi ' W(kv/kv) pour v fini, et on prend le a de [4, 8.12.4], avec t = p -s. Pour v infini, ceci revient a decomposer HH(M) (DE,,, C comme en (a), a associer
329
VALEURS DE FONCTIONS L
a chaque sous-espace de la decomposition un facteur rv, et a prendre leur produit. La table des e;,, pour un choix particulier de ?'v et de dx,,, est donnee en 5.3. Pour v fini, on commence par restreindre les representations HA(M) A un groupe de
decomposition Gal(kvlkv) c Gal(k/k), puis au groupe de Weil W(kv/kv). Appliquant [4, 8.3, 8.4], on deduit de HA(M) une classe d'isomorphie pA de representations de ' W(kvlkv) sur E. 11 est loisible ici, et utile, de la remplacer par sa F-semi-simpli-
fiee [4, 8.6]. On demande que ces representations, pour A variable, soient compatibles, i.e., que si on etend les scalaires de EA a C, par a: EA --+ C prolongeant a, la classe d'isomorphie de la representation obtenue soit independante de A et de o. C'est la classe d'isomorphie cherchee. Remontons pour le lecteur les renvois internes de [4]. Une representation de 'W
est donnee par une representation p du groupe de Weil dans GL(V), et par un endomorphisme nilpotent N de V. En terme de la constante locale [4, 4.1], de p, celle de (p, N) est donnee par
e((p, N), s, jr, dx) = s(p 0 cos,
dx)
det(- FNv S, VP(')/Ker(N)P(I)).
REMARQUE 5.2.1. La fonction de s
e((p, N), s, 1, dx)L((p, N)", 1 - s)L((p, N),
s)-I
est la meme pour (p, N) et pour (p, 0). Ceci permet d'enoncer l'equation fonctionnelle conjecturale des fonctions L en supposant seulement une compatibilite entre les semi-simplifiees des restrictions des HA(M) a un groupe de decomposition. 5.3. Dans la table ci-dessous, on donne les facteurs locaux, et les constantes, associees aux divers types de sous-espaces minimaux de la realisation de Hodge. Pour les constantes, on a suppose ?If et la mesure dxv choisis comme suit: exp(27rix), mesure dx, v reel: v complexe: lv(z) = exp(27ri Trc/R(z)), mesure I dz A dz 1, soit pour z = x + iy, exp(47rix) et 2dxdy. On utilise les notations PR(s) = 7r-s/2 1'(s/2), Pa(s) = 2 (27r)-s F(s). place
facteur r constante
type
(pour 0, dx ci-dessus) complexe (p, q) ou (q, p), p < q reelle {(p, q), (q, p)}, p < q
(p, q), F, _
(-1)p+E,e = 0 ou 1
ie-p I'c(s -p) I o(s - p) ie p+I I PR(s+e-p)I it
Le cas qui nous interesse est celui oii k = Q. On peut dans ce cas prendre ?.V (x) = exp(2n ix), ?p(x) = exp(- 27rix) (via l'isomorphisme Qp/Zp = partie pprimaire de Q/Z), dx00 = mesure de Lebesgue dx, dxp = la mesure de Haar sur Qp dormant a Zp la masse 1. PROPOSITION 5.4. Si M est critique de poids w, on a, modulo un nombre rationnel independant de u,
L,(a, M(l))Lj6, M)-1 ,,,
(27r)-d- (M)
. (27r)-wd(M)12
D'apres 2.5, les L_(oo, ) sont independant de a. Ceci nous permet de ne verifier 5.4
que pour o, fixe. La formule est compatible a la substitution M'-+ M(1): M(1) est
330
P. DELIGNE
de poids - 2 - w, son d- est d+(M) et abregeant d(M) et d ±(M) en d et d±, on a d =
d+ + d- et
(_d__
2)+(-d+_ (-2-,d)
0.
Ceci permet de ne verifier 5.4 que pour w > -1. Pours entier, on a, modulo Q*,
PR(s) - (2z)-s72 PR(s) - (27r) (1-s) /2
(5.4.1)
Pa(s) -
(2ir)_,
pour s pair > 0, pour s impair, pour s > 0.
Pour w >-- - 1, la puissance de 2z dans la contribution de chaque sous-espace de HB(M) Qx C, comme en 5.2 (a), est donc donnee par
{(pq), (qp)}, p < q (pp), p pair 0, FF = -1 (pp) , p im p air
> 0,
QM) L0(M(1)) L_(M(1))L.(M)-1 -1 -P -1 -W p
F = -1
2
12p
-1 -P
-1 - 2
-1
-1 -
2p
2
La proposition en resulte aussitot. Posons det M = Ad (M) M (puissance exterieure sur E). PROPOSITION 5.5. e*(M) , e*(det M).
Pour des dxv choisis comme suggere en 5.4, nous prouverons plus precisement des equivalences (5.5.1)
e,*(M, ?fv, dxv) - ev (det M, f, dxv).
Posant iv(o-, M, ;lfv) = ev(u, M, t?fv, dxv) ev 1(0, det M, ?1fv, dxv), ceci equivaut a (5.5.2)
vYlv(o', M, `yv) _ 7)v(2o, M, Vv)
pour tout automorphisme a de C. 11 resulte de [4, 5.4] que, si a e Qv est de valeur absolue 1, et qu'on pose (tlfv
a)(x) = tlfv(ax), on a
(5.5.3)
v(o, M, Tv) = 7)v(u, M, ?v . a)
(pour JaJJv = 1). Pour v un automorphisme de C, et v fini, r f, est de cette forme ?v a avec II a II v =
1;dememe,$f_ = Pour v fini, la definition de ev est purement algebrique, d'oiI v ,,(o, M, 0'v) = 7)v(ro, M, zO'v) et (5.5.2) resulte de (5.5.3).
Pour v = oo, on a encore 0(o-, M, r-) = 77_(6, M, 1r00) = 770(o, M, 0'0); si on prend ?bO comme suggere en 5.3, V_ est une puissance de i independante de e, d'ou 7)-(oo, M, ?If-) = ± 1, independant de a, ce qui verifie (5.5.2). THEOREME 5.6. Modulo la Conjecture 6.6 sur la nature des motifs de rang 1, la Conjecture 2.8 est compatible a 1'equation fonctionnelle conjecturale des fonctions
L:ona
VALEURS DE FONCTIONS L
331
LUM) c+(M) - s*(M)L*(M(1)) c+(M(1)). D'apres 5.1, 5.3 et 5.5, cette formule equivaut a (29ci)-d- (M)
8(M)
(29c)-d- (M)
. (29L)-wd(M)/2 . s*(det M).
Posons D = det M et s = d-(D). On a (3(M) (S(D), d-(M) = e (mod 2), et wd(M) est le poids w(D) de D, de sorte que la formule equivaut encore a s*(D) ,., (29c)w(D)/2
(5.6.1)
.
iE
. (3(D).
Nous prouverons en 6.5 que (5.6.1) vaut pour une classe de motifs de rang 1 qui, conjecturalement (6.6), les englobe tous. 6. Exemple: les fonctions L d'Artin. DEFINITION 6.1. La categorie des motifs d'Artin est 1'enveloppe karoubienne de la duale de la categorie d'objets les varietes sur Q de dimension 0, de morphismes les correspondances definies sur Q. Par definition, chaque variete de dimension 0, X, definit un motif d'Artin H(X), le foncteur H est un foncteur contravariant pleinement fidele,
H: (varietes de dim 0, correspondances) -> (motifs d'Artin) et tout motif d'Artin est facteur direct d'un H(X). 6.2. Explicitons cette definition. Soient Q une cloture algebrique de Q, et G le groupe de Galois Gal(Q/Q). Une variete de dimension 0 est le spectre d'un produit fini A de corps de nombres, et la theorie de Galois (sous la forme que lui a donnee Grothendieck) dit que le foncteur
X = spec(A) - X(Q) = Hom(A, Q) : (categorie des varietes de dimension 0, sur Q, et des morphismes de schemas) -> (categorie des ensembles fins munis d'une action continue de G) est une equivalence de categorie. Le foncteur inverse est I F-' spectre de l'anneau des fonctions G-invariantes de Idans Q. Une correspondance d'une variete de dimension 0, X dans une autre, Y, est une combinaisons lineaire formelle a coefficients dans Q de composantes connexes de
X x Y. L'application E a=Z; H E a.(fonction caracteristique de Z,(Q) c (X x Y) (Q)) identifie correspondances et fonctions G-invariantes, a valeurs rationnelles, sur (X x Y)(Q) = X(Q) x Y(Q), et la composition des correspondances au produit matriciel. Notons Hle foncteur contravariant X H espace vectoriel QX (Q), muni de 1'action
naturelle de G; (correspondance F: X -+ Y) i-' le morphisme F*: QY(Q) , QX (e) de matrice IF. Il est pleinement fidele, et identifie la categorie des motifs d'Artin a celle des representations rationnelles de G. 6.3. Dans ce modele, si Q est la cloture algebrique de Q dans C, le foncteur "realisation de Betti" HB est le foncteur "espace vectoriel sous-jacent". La structure de Hodge est purement de type (0, 0), et l'involution F, est faction de la conjugaison complexe F E G. On a en effet un isomorphisme, fonctoriel pour les correspondances,
332
P. DELIGNE
H*(X(C), Q) = QX(C) = QX(Q) = H(X).
Le foncteur "realisation 1-adique" Ht est le foncteur HI(V) = V O QI On a en effet un isomorphisme, fonctoriel pour les correspondances, H*(X(Q), Q) = QXce> = QXce) O Q1
Calculons de meme la realisation de de Rham. Pour X = Spec(A), on a HDR(X) _ A. Ecrivant que A = HomG(X(Q), Q) = (QX ce> (D Q)c, on obtient que (6.3.1)
HDR(V) = (V O Q)G.
La formule (6.3.1) realise HDR(V) comme un sous-espace de V px Q. Ce sousespace est une Q-structure: on a (V (9 Q)G O Q V O Q. Apres extension des scalaires a Q, HB(V) et HDR(V) sont done canoniquement isomorphes. Etendant les scalaires jusqu'a C, on trouve l'isomorphisme (0.4.1) (le verifier pour V = H(X)). 6.4. Soit E une extension finie de Q. La categorie des motifs d'Artin a coefficient dans E est la categorie deduite de celle des motifs d'Artin comme en 2.1. Nous l'identifierons a la categorie des E-espaces vectoriels de dimension finie, munis d'une action de G. Les motifs d'Artin a coefficient dans E, de rang 1 sur E, correspondent aux caracteres s: G --. E*. Nous allons calculer leurs periodes. Soient done e: G -* E* et f le conducteur de e : s se factorise par un caractere, encore note e, du quotient (Z/fZ)* = Gal(Q(exp(2iri/f))/Q) de G. Notons [s] l'espace vectoriel Es, de dimension 1 sur E, sur lequel G agit par s. La Somme de Gauss
g = E e(u) px exp(2iriu/f) e [e] x0 Q est non nulle, et invariante par G: c'est une base, sur E, de HDR([r]). Le determinant de I: HB([s]) ® C __ HDR([e]) O C, calcule dans les bases 1 et g, vaut g-1. On sait
que, pour tout plongement complexe o de E, on a ag og = f, nombre rationnel independant de a, d'oii (6.4.1)
S([s]) - E --'(u) p exp(-2'riu/f) e (E (D C)*.
PROPOSITION 6.5. Soit D le motif [e](n). C'est un motif sur Q, a coefficients dans
E, de rang 1 et de poids - 2n. Posant s(-1) = (-1)'I, avec ri = 0 ou 1, on a s*(D) ,., (22r)-n i,7-n 5(D).
On sait que la constante de 1'equation fonctionnelle de la fonction L de Dirichlet 1(n) n -s (a plongement complexe de E) est donnee par
L(o, [e], s) = F.
a(6, [a], s) = i'I fs . E o
r(u)-1 exp( -
2iriu/f ).
D'apres (5.1.9), on a par ailleurs 5(D) = (2zri)nS([s]). On conclut en appliquant (6.4.1) et en notant que pours entier (s = n), fn est rationnel independant de Cette proposition verifie (5.6.1) pour les motifs [a](n). Pour achever la preuve de 5.6, it ne reste qu'a enoncer la Conjecture 6.6. Tout motif sur Q, a coefficient dans E et de rang 1 est de laforme [s](n), pour a un caractere de G = Gal (Q/Q) a valeurs dans les racines de l'unite de E et n un entier.
VALEURS DE FONCTIONS L
333
PROPOSITION 6.7. La Conjecture 2.8 est vraie pour lesfonctions L d'Artin.
Pour les motifs d'Artin, on dispose de l'equation fonctionnelle des fonctions L. De plus, le determinant d'un motif d'Artin, tordu a la Tate, est du type predit en 6.6. Les arguments des paragraphes 5, 6 montrent done la compatibilite de 2.8 a 1'equation fonctionnelle, et it suffit de prouver 2.8 pour les motifs V(n), pour V un
motif d'Artin et n un entier < 0. Si V(n) est critique, F. agit alors sur V par multiplication par -(-1)n, et c+ = 1 (cf. 3.1), et it s'agit de prouver que, pour tout plongement a de E dans C et tout automorphisme de C, on a rL(o-, V(n)) _ L(vu, V(n)). On le deduit des resultats de Siegel [14]. Voir [2, 1.2].
7. Fonctions L attachees aux formes modulaires.
7.1. Posons q = ezniz, et soitf = Eangn une forme modulaire holomorphe cuspidale primitive (new form) de poids k >--_ 2, conducteur N et caractere e. La serie de
Dirichlet Eann s admet un developpement en produit eulerien, de facteur local
en p IN egal a (1 - apps +
e(p)pk-1
p2s)-1.
Soit E le sous-corps de C engendre par les an. La forme f doit donner lieu a un motif M(f) de rang 2 a coefficient dans E, de type de Hodge {(k - 1, 0), (0, k - 1)}, de determinant [e 1](1 - k) (notations de 6.4) et de fonction L la serie de Dirichlet
E
ann-s.
Je n'ai pas essaye de definir M(f) comme etant un motif au sens de Grothendieck. Une difficulte est que M(f) apparait de facon naturelle comme facteur direct dans la cohomologie d'une variete non compacte, ou encore comme facteur direct dans la cohomologie d'une courbe modulaire complete, a coefficient dans l'image directe d'un faisceau localement constant (plutot, un systeme local de motifs!) sur la partie a distance finie de cette courbe modulaire. Ceci echappe au formalisme de Grothendieck, mais permet de definir les realisations du motif M(f). 7.2. Supposons tout d'abord que k = 2, et que s est trivial. Soient X le demiplan de Poincare, N le conducteur de f, 1'o(N) le sous-groupe de SL(2, Z) forme
des matrices dont la reduction mod N est de la forme (o *), et posons w f = E a qn dq/q = E angn 2 iridz. La forme c of est une forme differentielle holomorphe sur la courbe completee M(1'o(N)) de M(I'o(N)) = X/1o(N). Elle est vecteur propre des correspondances de Hecke: (7.2.1)
T,*wf = anwf (pour n premier a N)
et est caracterisee a un facteur pres par (7.2.1). Ce fait resulte du theoreme fort de multiplicite 1 et de la theorie des formes primitives; le lecteur peut, s'il le prefere completer (7.2.1) par une condition analogue pour n non premier a N, et faire de meme ci-dessous; l'assertion devient alors elementaire, car la condition (7.2.1) ainsi completee determine (a un facteur pres) le developpement de Taylor de (Of en la pointe ioo. Abregeons M(1'o(N)) en M et M(P'(N)) en M. Ces courbes ont une Q-structure naturelle, pour laquelle les correspondances de Hecke sont defines sur Q. La forme w f est definie sur E, et sa conjuguee par un automorphisme a de C est wo f (appliquer o, aux coefficients).
Definissons le motif M(f) come etant, dans le langage 2.1(B), le sous-motif de H1(M)E noyau des endomorphismes T,* - a,a si on veut ne considerer que des
334
P. DELIGNE
noyaux de projecteurs, remplacer T,* - a par P(T -
pour P un polynSme convenable. On sait que M(f) a les proprietes enoncees en 7.1. Dans chacune des theories cohomologiques W qui nous interessent, l'application (7.2.2)
°IC(M)
IY1(M)
est surjective, et les systemes de valeurs propres des T,* sur le noyau n'apparaissent pas dans .*'1(M). La -yP-realisation de M(f) est donc encore le noyau commun,
dans YI(M) O E, des T,' - an. Le groupe de cohomologie Hcl(M, Q) est muni d'une structure de Hodge mixte, de type {(O, 0), (0, 1), (1, 0)}, dont H'(M, Q) est le quotient de type {(0, 1), (1, 0)}. En particulier, (7.2.2) induit un isomorphisme sur les sous-espaces F1 de la filtration de Hodge; toute forme differentielle holomorphe w sur M definit ainsi une classe c C9 de cohomologie a support propre sur M. Ceci peut se voir directement: si est l'ideal des pointes, H*(M), en cohomologie de de Rham, est 1'hypercohomologie sur M du complexe -> Q1 (analytiquement, ce complexe est une resolution du faisceau constant C sur M, prolonge par 0 sur M), et le H1 recoit H°(M, 01). Supposons pour simplifier que E = Q, et calculons c+(M(f)(1)). Le motif M(f)(1) est le dual de M(f) et c+ est donc une periode de M(f) (1.7) : it faut integrer (of contre une classe d'homologie rationnelle de M, fixe par F_. Relevant M(f) dans .'(M), on voit qu'on peut plutot integrer w f contre une classe d'homologie sans support de M, fixe par F. Toutes les integrales non nulles de ce type seront commensurables.
Pour calculer F_, it est utile d'ecrire M comme quotient de X± = C - R par le sous-groupe de GL(2, Z) forme des matrices ayant pour reduction mod N une matrice (o *). La conjugaison complexe est alors induite par z - z, et l'image dans M(C) de iR+ est un cycle sans support fixe par F_. La formule L(M(f), 1) fowf justifie 1.8 pour M(f)(1):le second membre est,ou bien nul,ou bien - c+(M(f)(1)). REMARQUE 7.3. On a aussi
i
c (M( )(1)) - falb (Of + f-alb
wf
7.4. Pour e (et E) quelconque, it faut remplacer 10(N) par r1(N): le sous-groupe de SL(2, Z) forme des matrices de reduction mod N de la forme (o i). Comme cidessus, pour calculer F_, it est plus commode de travailler avec Xy et le sous-groupe de GL(2, Z) forme des matrices de reduction mod N de la forme (*). Par ailleurs, une dualisation apparait, cachee en 7.2 par la symetrie de la correspondance T. Pour une definition convenable de T., on a (a) M(f) est le noyau commun des T,* - a dans H1(M), M = X/1'1(N). (b) On a tT,*wf = de sorte f, et T,*wf = a, w f (voter la formule a = que c of est dans la realisation de de Rham de M(f) = M(f)v(-1). On trouve que c+(M(f)(1)) e (E (D C)*/E* e C*Hom(E,O)/E* est donne par le systeme de periodes
c+(M(f)(1)) - J0 a'af )a , si ce dernier est non nul. Noter que si dune de ces integrales s'annule, elles s'annulent toutes. Tel est le cas si et seulement si, dans la partie de dhomologie sans support
VALEURS DE FONCTIONS L
335
tendue par le cycle iR+ et ses transformes par les Tn, le systeme de valeurs propres a pour les T n'apparait pas. Ceci justifie 2.8, et, partiellement 2.7, pour M(f)(1). REMARQUE 7.5. Lessystemesdevaleurs propres des Tndans Ker(. "(M) -j 1(lll)) sont lies aux series d'Eisenstein, alors que ceux qui apparaissent dans W'(M) sont lies aux formes paraboliques. C'est pourquoi ces ensembles sont disjoints. Il en re-
sulte que la structure de Hodge mixte de HI(M, Q) est somme de structures de Hodge: 1'extension de H'(M, Q) par Ker(HI(M, Q) ---> H'(M, Q)) splitte. Ceci, generalise au cas de n'importe quel sous-groupe de congruence de SL(2, Z), equivaut au theoreme de Manin [9] selon lequel la difference entre deux pointes est toujours d'ordre fini dans la jacobienne (cf. [6, 10.3.4, 10.3.8 et 10.1.3]). La demonstration donnee ne differe d'ailleurs pas en substance de celle de Manin.
7.6. En poids k quelconque, it faut remplacer la cohomologie de M par la cohomologie de M a coefficient dans un faisceau convenable. Pour decrire ce qui se passe, je remplacerai Met M par M et M,,, relatifs au groupe de congruence I'(n), avec n multiple de N et > 3. On redescend ensuite a M et M en prenant les invariants par un groupe fini convenable. Soient g: E ---> M la courbe elliptique universelle et j l'inclusion de M dans Mn. La cohomologie.a considerer est H1(Mn, j*Symk-2(R1g*Q)). Les realisations de M(f) sont facteur direct de cegroupe, calcule dans la theorie de cohomologie correspondante. On peut comme precedem-
ment les relever dans HI(M,,, Symk-2(Rlg*Q)). Pour calculer c± du dual de M(f). it faut alors integrer la classe dans HI definie par f contre des classes d'homologie sans support de M. a coefficient dans le systeme local dual de Symk-2(R1g*Q). Si on prend le cycle image de iR+, muni de diverses sections du dual (une base), on trouve les integrales d'Eichler J0
f(q) gg (2ziz)l
(0 5 l 5 k - 2)
(periodes paires pour 1 pair, impaires pour l impair)-et on sait comment ecrire L(M(f), n) pour n critique en terme de ces periodes. PROPOSITION 7.7. Soit M un motif de rang 2, a coefficient dans E, de type de Hodge
{(a, b), (b, a)) avec a
b. Alors, d±Symn(M) et c±SymnM sont donnes par les for-
mules suivantes:
(1)sin=21+1:d±=1+1,et C±SymnM = C±(M) (1+1) (1+2) /2 C+(M)1(1+1) /2 o(M)l (1+1) /2;
(2) sin= 21: d+ = 1 + 1, d- = 1, et c+SymnM = (c+(M) c (M))1(1+1) /2 b(M)l(1+1) /2, c SymnM = (c+(M) C (M))1(1+1) /2 5(M)1(1-1) /2.
C'est une question de simple algebre lineaire, que nous traiterons par "analyse dimensionnelle". (a) HB(M) est un espace vectoriel de rang 2 sur E, muni d'une involution F_ de la forme (o _01) dans une base e+, e convenable. Les d±SymnM sont les dimensions des parties + et - de la puissance symetrique nieme, de bases respectives 2, {e+", } et {e+("-') a e+("-3) a 3, } -d'oil les valeurs annoncees. a+("-2)
a
336
P. DELIGNE
(b) Soit co, 72 une base du dual de HDR(M), telle que w annule F+HDR(M). Le
sous-espace F- de HDR(SymnM)V - SymnHDR(M)V admet pour base les wn, wn-d±+1 d±-1 et wn-1 (wn-1 v) A ...
e+n A (e+(n-2) e-2) A ...),
(7.7.1)+
c+SymnM = <wn A
(7.7.1)-
c SymnM = <wn A (w' 1 yi) A ...,(e+(-1) e) A
e3) A ...>.
(c) Posons V = HB(M) O C - HDR(M) O C; c'est un E Q C-module. Les formules ci-dessus montrent que c±SymnM ne depend que du E O C-module V, de sa base e+, e, de (o e V*, et de l'image V de 7) dans V*/<w): le d+-vecteur a gauche du produit scalaire (7.7.1) ne change pas si on remplace 7) par 7) + 2w. Par ailleurs, <w, e+> et <w, e-> sont inversibles, et V est une base de V*/<w>. Le systeme (V, e+, e , w, V) est done decrit a isomorphisme pres par les quantites c+ = <w, e+>, c = <w, e-> et 8 = <w A7), e+ A e >, dans (E Qx C)*. Remplacer e+, e-, w, V par Ae+, ,ue , co, vV/2u remplace c+, c et 3 par Ac+, uc et v6. Pour c+ _
c = 5 = 1, le second membre de (7.7.1)+ est dans Q*. Dans le cas general c±SymnM est done un multiple rationnel du produit de c+(M), c (M) et 8(M)/c+(M)c(M) aux puissances respectives les degres auquels figurent e+, e et 7)
dans (7.7.1). On s'epargne la moitie du calcul en notant que remplacer F par -F echange e+ et e , done c+ et c , respecte 3, et echange les (7.7.1)+ pour n impair, les conserve pour n pair.
n=21+1:d+=d-=1+1, deg 77 dans (7.7.1)± = 0 + 1 +
+ 1 = 1(1 + 1)/2,
deg e+ dans (7.7.1)+ _ (21 + 1) + (21 - 1) + = deg e- dans (7.7.1)-,
+ 1 = (1 + 1)2
deg e dans (7.7.1)+;
n=21:d+=1+l,d-=1, deg V dans (7.7.1)+ = 0 + 1 + deg y2 dans (7.7.1)- = 0 + l +
+ 1=1(1+ 1)/2, + (1 - 1) = 1(1 - 1)/2,
dege-dans(7.7.1)+=21+(21-2)+ +0=1(1+ 1), deg e±dans (7.7. 1)- = (21 - 1) +
=12.
7.8. Cette proposition nous fournit une conjecture pour les valeurs aux entiers critiques de L(SymnM(f), s). Voici les formules: (7.8.1)
L(6, M(f), s) = Ec.an-s = H Lp(a, M(f), s) P
ob pour presque tout p
Lp(M(f), s) = (1 - apps +
e(p)pk-1-2s)-1 =
((1-apps) (1 -app s))-1,
avec e un caractere de Dirichlet. On a A2M(f) = [e 1](1 - k), d'oi (7.8.2)
o(M(f)) -
p exp (-2-riu/F),
si e est de conducteur F, et (7.8.3)
L* (M(f ), m) - (27Ci)m c±(M(f
1)m, pour 1 < m < k - 1.
337
VALEURS DE FONCTIONS L
(7.8.4)
L(6, SymnM(f ), s) = IT Lp(u, SymnM(f ), s) p
ou pour presque tout p Lp(SymnM(f), s)-1 =
(1 - apap `P s); II i=a
conjecturalement, pour m critique, on a L*(SymnM(f), m) .., (29ri)md±SymnM(f) .c SymnM(f),
1)m,
oii c± et d± sont donnes en terme de c±(M) et b(M) (caracterises par (7.8.2), (7.8.3)) par les formules 7.7. Pour 1'evidence numerique en faveur de cette conjecture, voir [18].
8. Caracteres de Hecke algebriques. Le lecteur trouvera dans [3, paragraphe 5], dont nous utiliserons les notations, les definitions essentielles relatives aux caracteres de Hecke algebriques (= grossencharaktere de type A0). Conjecture 8.1. Soient k et E deux extensions finies de Q, et x un caractere de Hecke algebrique de k a valeurs dans E.
(i) Il existe un motif M(x) de rang un sur k, a coefficients dans E, tel que, pour toute place 2 de E, la representation 2-adique HAM(x) soft celle definie par x: le Frobenius geometrique en ,9 premier au conducteur de x et a la caracteristique residuelle 1 de A agit par multiplication par x(9). (ii) Ce motif est caracterise a isomorphisme pres par cette propriete. (iii) Tout motif de rang 1 est de laforme M(x). (iv) Decomposons k Q E en produit de corps: k O E = fl K1, et ecrivons la partie algebrique xaig : k* --> E* de x sous la forme xaig(x) = ]-[ NKiIE(x)ni. La decompo-
sition de k © E induit une decomposition de HDR(M(x)) en les HDR(M(x))i = HDR(M(x)) Qk©E K1; avec cette notation, la filtration de Hodge est la filtration par les (Dn,>p HDR(M(x))1.
L'unicite 8.1(ii) impose aux M(x) le formalisme suivant (8.1.1) (8 1 2)
(8.1.3)
M(x'x") - M(x') o M(x'). Si c : E -* E' est une extension finie de E, M(cx) se deduit de M(x) par extension des coefficients de E a E'. Si k' est une extension finie de k, M(x o Nk,Ik) se deduit de M(x) par extension des scalaires de k a k'.
REMARQUE 8.2. Posons les notations:
c = la conjugaison complexe, Q = la cloture algebrique de Q dans C, S = Hom(k, Q) = Hom(k, C), J = Hom(E, Q) = Hom(E, C). La decomposition de k px E en les Ki correspond a la partition de S x J en les orbites de Gal(Q/Q). Tout homomorphisme algebrique V: k* -* E* s'ecrit sous la forme ]I NK,,E(x)n`. Si l'orbite sous Gal(Q/Q) de (o-, z) e S x Icorrespond a Ki, i.e., si a O z: k 0 E --> C se factorise par Ki, nous noterons n(71; u, z), ou simplement n(u, z), 1'entier ni. La fonction n(u, z) est constante sur les orbites de Gal(Q/Q). Si V est la partie algebrique d'un caractere de Hecke x, on a de plus (8.2.1)
L'entier w = n (7); u, z) + n (iy; ca, r) est independant de 6 et z.
338
P. DELIGNE
C'est le poids de x (et de M(x)). On ecrira parfois n(x; a, r) pour n(Zaig; a, r). Reciproquement, un homorphisme 97 verifiant (8.2.1) est presque de la forme xalg, pour x un caractere de Hecke convenable : (a) une de ses puissances 1'est; (b) it existe une extension finie c: E --> E' de E telle que n) le soit; (c) it existe une extension finie k' de k telle que V o Nk,,k le soit.
La regle 8.1(iv) permet de deduire la bigraduation de Hodge de HM(x) de sa structure de E-module : le facteur direct HoM(x) ©E,. C de HoM(x) Qx C est de type de Hodge (p, q), avecp = n(x; o,, r) et q = w - p = n(x; or, cr). EXEMPLE 8.3. Soit A une variete abelienne sur k, a multiplication complexe par E. On suppose H1(A) de rang I sur E (type CM). Il resulte de la theorie de Shimura et Tanayama que H1(A) verifie la condition de 8.1(i), pour un caractere de Hecke algebrique x de k a valeurs dans E, et que la partie algebrique xalg de x se lit sur le k O E-module Lie(A): Zalg(x) = detE(x O 1, Lie(A))-1 EXEMPLE 8.4. Prenons pour k le corps des racines niemes de l'unite, soit V 1'hyper-
surface de Fermat d'equation projective EmO X," = 0 et soit M le motif "cohomologie primitive de dimension moitie de V". Soit G le quotient de un +1 par son sous-groupe diagonal. Ce groupe agit sur V par (a,) * (X1) _ (a1X,), et sur M par transport de structure. Decomposant M a l'aide de la decomposition de l'algebre de groupe Q[G] en produit de corps, on obtient des motifs verifiant 8.1(i) pour des caracteres de Hecke algebriques convenables : ceux introduits par Weil dans son etude des sommes de Jacobi. EXEMPLE 8.5. Le motif Z(- 1) verifie 8.1(i) pour x = ]a norme. Pour x d'ordre fini, un motif d'Artin convenable verifie 8.1(i). 8.6. Pour chaque a E S, H,(M(Z)) est de rang 1 sur E. Choisissons une base ev de chaque HH(M(Z)). Outre sa structure de E-module, la somme des HQ(M(Z)) O C
a une structure naturelle de k p C = Cs-module -au total, une structure de k Ox E Qx C-module libre de rang 1, pour laquelle e = LeQ est une base. 8.7. La realisation de de Rham HDR(M(x)) est un k OO E-module libre de rang 1.
Choisissons en une base w. La somme des I,: H,(M(x)) Qx C - HDR(M(Z)) pk,v C est l'isomorphisme (0.4) de k Qx E p C-module I: OO Hq(M(Z)) O C
HDR(M(x)) De C.
Soit w une base du k O E-module HDR(M(x)), et posons p'(x) = w/I(e) E (k O E (D C)*. Cette periode depend de x, w et e. Prise modulo (E (& F)* et E*S,
elle ne depend que de )6. Nous noterons p'(x; a, r)-ou simplement p'(o-, r)-la composante d'indice (a, r) de son image par l'isomorphisme E Qx F Qx C -->" CsxJ 8.8. Soit A comme en 8.3 et calculons les periodes p'(6, r), modulo Q*, pour le motif H1(A). On commence par etendre les scalaires de k a Q*, a l'aide de o-. Si
n(6, r) = 1, it existe alors une 1-forme holomorphe w definie sur Q telle que u*w = r(u)o) pour u e E, et, pour Z E H1(A(C)), on a p'(6, r) - f z co. On peut passer de la au cas general a l'aide de la formule p'(a, r) p'(a, cr) - 2n i.
8.9. La conjecture 8.1(ii) affirme en particulier que si deux motifs verifient la condition de 8.1(i), ils ont meme periode p. Pour les motifs 8.4, les periodes s'expri-
VALEURS DE FONCTIONS L
339
ment en terme de valeurs de la fonction I' et, si on travaille mod Q*, 8.1 suggere la conjecture de B. Gross [7] reliant certaine periodes a des produits de valeurs de la fonction I. La comparaison de 8.4 et 8.5 mene a la Conjecture 8.11, 8.13 suivante. Le resultat annonce apres 0.10 permet de la demontrer. 8.10. Soient N un entier, k = Q(exp(2icilN)), 9 un ideal premier de k, premier
a N, k, le corps residuel et q = N. _ Ik,I. On notera t l'inverse de la reduction mod -0, des racines N1eme de I dans k, a celles de k.
Pour a e N-1 Z/Z, a 0 0, considerons la somme de Gauss g(g, a,) _ -1] t(x a(q-1)) (x). La somme est etendue a kj et T: k, --> C* est un caractere additif non trivial. Soit a = En(a)3a dans le groupe abelien libre de base N-IZ/Z - {0}. Si En(a)a
= 0, le produit des g(-0, a, )n(a) est independant de Yf et on pose g(9, a) =
g(g, a, b)n(a). Weil [16] a montre que, comme fonction de 9, g(9, a) est un caractere de Hecke algebrique xa de k a valeurs dans k. Notons le representant entre 0 et 1 de a dans Z/N. Si a = En(a)da verifie (*)
Pout tout u e (Z/N)*, on a En(a)
it resulte la determination par Weil de la partie algebrique de xa que X. est d'ordre
fini; on note encore xa le caractere de Gal(Q/k) valant xa(g) sur le Frobenius geometrique en 9. Posons 1(a) = P()n(a). Une premiere partie de la conjecture: algebraicite de 1(a) lorsque a verifie (*), a ete prouvee par Koblitz et Ogus: voir l'appendice. On desire avoir, plus precisement: Conjecture 8.11. Si a verifie (*), on a oP(a) = xa(a) P(a) pour tout as e Gal(Q/k). Si a est invariant par un sous-groupe H de (Z/N)*, on peut preciser 8.11 en remplacant Gal(Q/k) par Gal(Q/kH), et en utilisant SGA 41/2 6.5 pour definir un caractere de ce groupe, a valeur dans les racines de l'unite de V. C'est ce que nous faisons ci-dessous.
8.12. Soient Hun sous-groupe de (Z/N)*, 9 un ideal premier de kH, premier a N, i son corps residuel et ?: )e --> C* un caractere additif non trivial. Pour a e N-1 Z/Z - {0}, soient 9a,i les ideaux premiers de kH(exp(2nia)) au-dessus de 9. Si x' est le corps residuel en 9a,i, et que Ix'I = q', on note g(B0,i, a, ?) la somme de Gauss - Et(xa(q -1))tlf(Tr,,I,rx) (somme etendue a x'*). Le produit g(', a, 7Il) = Ili g(ga,i, a, (f) ne depend que de l'orbite de a sous H. Soit a = En(a)oa, invariant par H, et verifiant En(a)a = 0. Pour chaque orbite 0 de H dans N-1 Z/Z - {0}, on note n(0) la valeur constante de n(a) sur 0. On pose
g(g, a) =
[I
g(g, a, ?11)n(a)
a mod H
Comme fonction de 9, g(g, a) est un caractere de Hecke algebrique X. de kH a valeurs dans V. Pour le prouver, on se ramene par additivite a supposer les n(a) > 0. On applique alors [3, 6.5] pour F = kH, F = Q, k = notre k, et I = une Somme
disjointes de copies d'orbites H: n(0) copies de 0; pour i e I, d'image a/N dans N-1Z/Z, on prend pour Ai le compose Z(1)F - (Z/N)(1)F = ,UN(k) -1 k*; le caractere de Hecke obtenu est le produit de X. par le caractere "signature de la
340
P. DELIGNE
representation de permutation de H sur I". Un cas particulier de ce resultat figure deja dans Weil [17]. Le caractere xa de 8.10 est le compose de X. ci-dessus avec la norme Nk/kH Conjecture 8.13. Soient 9 un ideal premier de kH, premier a Net F9 un Frobenius geometrique en J'. Si a invariant sous H verge (*), on a F,,,r(a) = g(.9, a) . 1'(a) En particulier, si le groupe des racines de 1'unite de kH est d'ordre N', on a F(a)N' E kH.
On peut de 8.13 deduire la variante suivante, apparemment plus generale. On remplace la condition (*) par (*')
En(a)
Le caractere de Hecke N9-k . g(g, a) est alors d'ordre fini. On l'identifie a un caractere x de Gal(Q/kH), et on espere avoir u((22ri)-k r(a))
= x(6) '
((2'ri)-k 1'(a)).
8.14. Si k est un corps extension quadratique totalement imaginaire d'un corps totalement reel, soit, comme nous dirons, un corps de type CM, Shimura [13] a determine les valeurs critiques des fonctions L des caracteres de Hecke algebriques de k, au produit pres par un nombre algebrique. II les exprime en terme de periodes de varietes abeliennes de type CM, a multiplication complexe par k. Dans la fin du paragraphe, nous montrons que son theoreme est compatible a la Conjecture 2.8, qui les exprime en terme de periodes de motifs sur k, de rang 1.
8.15. Soient x et M(X) comme en 8.1. Excluons le cas 8.5, et supposons que Rk,Q M(x) verifie 1.7. Le corps k est alors totalement imaginaire, et les nombres de Hodge hPP sont nuls : avec les notations de 8.1 et 8.2, aucun n; n'est egal a w/2. Notre premiere tache est de calculer c+Rk,QM(x) en terme des periodes p'(x; a, z). Rappelons que c'est le determinant de l'isomorphisme de E Qx C-module I+: He Rk/QM(x) O C
HDRRk/QM(x) 0 C,
calcule dans des bases definies sur E.
Choisissons les eQ de 8.6 de sorte que FFe0 = e, Les eQ + eCQ forment alors une base de HB Rk,QM(x) c HBRk,Q Mx = OQEsHQM(x). Notons au passage que
d+ = d = Z[k: Q]. Soit S le quotient de S par Gal(C/R). Pour calculer c+ det(I+), nous utiliserons la base (e9 + ecQ) de HB . Elle est indexee par S.
D'apres 8.1(iv), la filtration de Hodge de HDRRkIQM(x) = HDRM(x) se lit sur sa structure de k 0 E-module : si on note (k 0 E)+ le facteur direct de k Qx E produit des Ki tels que n; < w/2, le quotient HDRRk,QM(x) de HDRRk,QM(x) est le facteur direct correspondant: HDRRk,QM(x) = HDRM(x) Ok®o E (k (D E)+.
Soit w comme en 8.7, et utilisons la structure de k Qx E p C = CsxJ-module On a par definition I(eQ) _ de HDRM(X) pour decomposer w: w et donc I+(eo + ecQ) =
E
n (o, z) <w12
p'(6, z)-lwQ,z +
E
n (o, z) <w12
p'(C6, v)-Io)co,z;
VALEURS DE FONCTIONS L
341
c'est la Somme, indexee par v e J, de termes egaux a p'(o,, v)-1wo,r pour n(o, v) < w/2, et a r)-1wca,r pour n(u, r) > w/2. Pour a S, de representant u, posons wb =
E
wo,r +
n (o, r) <w/2
E
n (cc, r) <w12
wco,r
Les I+(ea + e,a) sont des multiples des co, par des elements de E ® C; les wQ forment done une base de HDR. Dans les bases ea + ecv et wQ, la matrice de I+ est
diagonale; son determinant det'(I+) e (E x C)* = C*J a pour coordonnees det'(I+)r =
II
n (a, v) <w/2
p'(u, v)-1.
Soient les applications Es - ES: 1Q --* la + l,a, pour u image de u, ES O C k O E O C, deduit de l'isomorphisme de k Q C avec CS, et la projection de k O E sur (k 0 E)+. Par composition, on obtient un isomorphisme de E Q C-modules: Es
C
(k (D E)+ ®C.
Nous noterons D(x) son determinant, calcule dans des bases definies sur E des deux membres. Identifiant HDR a k Qx E a l'aide de la base w, on voit que c'est le determinant de l'application identique de HDR Qx C, calcule dans la base co,,, a la source, et une base definie sur E, au but. Notant Dc(x) ses composantes dans CJ, on trouve
pour c+ = det'(I+) D(x) la formule suivante. PROPOSITION 8.16. On a C+Rk/QM(x)
fl
n (o, r) <w/2
p'(6, ,r)-1
.
Dc(x))VEJ
REMARQUE 8.17. Supposons k de type CM, extension quadratique de ko totalement reel. Le quotient S de S s'identifie alors a 1'ensemble des plongements complexes de ko, et le diagramme
ES®Ck0QEQC 1
ES®C
k ®E( C
(k( E)+Qx C
est commutatif. L'application composee ko Qx E - (k 0 E)+ est done un isomorphisme, et D(x) est encore le determinant de ES D C ->` ko Qx E p C, deduit par extension des scalaires de Q a E de l'isomorphisme CS -* - ko px C. Ceci fournit pour D(x), bien defini mod E*, un representant dans (Q 0 C)* = C* c (E O C)*, a savoir le determinant de l'inverse de la matrice (o-a), pour a e S et a parcourant une base de ko sur Q. L'isomorphisme CS --+- ko Qx C transforme la forme quadratique xx? en la forme Tr(xy). Ceci permet d'identifier (det(oa))2 au discriminant deko : D(x) - racine carree du discriminant de ko. 8.18. Notons p"(x; o, r) l'image de p'(x; ou, r) dans C*/Q*. Elle ne depend que de x, or et v. Si un homomorphisme algebrique v: k* --> E* verifie (8.2.1), une de ses puissance est la partie algebrique d'un caractere de Hecke: r)N = xalg. De plus, Si xaIg = xa1g, x' et x" ne different que par un caractere d'ordre fini et x'M = x"M pour M convenable. On deduit de (8.1.1) que p"(xM; 6, z) = p"(x; a, z)M, et ceci permet de poser sans ambiguite
P. DELIGNE
342
AV; 0"'r) = p(x; or, ,t)1/N, pour 7N = xeig.
Ces periodes obeissent an formalisme suivant: o, r). (8.18.1)p(v, Vn; a, v) = p(7/; a, (8.18.2) p(72; o-, v) ne change pas quand on remplace E par une extension E' de E, et v par un de ses prolongements a E'. (8.18.3) p(V; a, r) ne change pas quand on remplace k par une extension k' de k, a par un de ses prolongements a k', et x par x o Nk,/k r)p(7In;
(8.18.4) Si a est un automorphisme de k, et 3 un automorphisme de E, on a AV; a, z) = p(j3 a 1, Ca-1 Z./i-1). (8.18.5) Le complexe conjugue de p(7); a, r) estp(7); 6, i).
(8.18.6) Pour k = F = Q, p(Id; Id, Id) = 27ri. Les formules (8.15.1) a (8.15.3) resultent de (8.1.1) a (8.1.3), (8.18.4) et (8.18.5) se voient par transport de structure, et (8.18.6) resulte de (8.5). 8.19. Soit : k* -+ E* un homomorphisme verifiant (8.2.1). On suppose aussi que n(7); a, v) ne vaut jamais w/2, ce qui permet de definir (k px E)+ comme en 8.15. Definissons 7)* : E* -* k* par
7)*(y) = detk(1 0 y, (k (D E)+). Cet homomorphisme verifie encore (8.2.1), et n(r)*; a, v) = 1
si n(ij; a, z) < w/2,
=0
si n(7J ; oa, a) > w/2.
Si c* est la partie algebrique d'un caractere de Hecke x*, M(x*) est le H1 d'une variete abelienne sur E, a multiplication complexe par k, dont 1'algebre de Lie, comme k px E-module, est isomorphe a (k x® E)+. PROPOSITION 8.20. Avec les hypotheses et notations de 8.19, prenons pour E un sous corps de C, et no tons 1 1'inclusion identique de E dans C. On a
H
n (a,1) <w/2
p(7);
1) = 11 p(7)*; 1, o)n(nQ.l), a
Sic : E - E' (-- C est une extension finie de E, le membre de gauche ne change pas quand on remplace 7) par c7) (8.18.2). On a (cj)* _ 7]* o NE-/E et, par (8.18.3), le membre de droite ne change pas non plus. Si c : k --> k' est une extension finie de degre d de k, le membre de gauche est eleve a la puissance d quand on remplace k par k', et 7) par 7) o Nk./k: un plongement complexe de k est induit par d plongements de k', et on applique (8.18.3). De meme pour le membre de droite, par (8.18.2) et 1'egalite (7) o Nk./k)* = c27*.
Ces compatibilites nous ramenent a supposer que E est galoisien et que k est
isomorphe a E. Pour chaque isomorphisme w de k dans E, posons n(c)) = n(7); 1 o cv, cv). Notant additivement le groupe des homomorphismes de k* dans E*, on a 27 = Y, n(w) w. Puisque p(7); 1 o cv, 1) = p(7) o w l; 1, 1) (8.15.4), on a (8.20.1)
II
n (a, 1) <w12
Par ailleurs,
p(r); a, 1) = H
n (w) <w12
p() o a)-1; 1, 1) = p ( E
\n (w) <w/2
27 o cv-1; 1, 1).
VALEURS DE FONCTIONS L
n(w)<w/2
rI ° w-1 =
n(w1)<w/2; o)2
n(w2)w2 o wi 1 =
343
(02 ° wii
n(w2) w2
n(w1)<w/2
_ En((02)w2°71*. W2
Ceci permet de continuer (8.20.1) par fT P(a) o YJ*; 1, l)n(w) = 11 P(1*; 1, 1. ))n (w) = 11 P(7I*; 1, o
w
W
(nouvelle application de 8.15.4), et prouve 8.20.
8.21. Combinant 8.16 et 8.20, on trouve pour la composante d'indice 1 de c+ Rk/Q M(x) E (E (D C)*/E* = C*1/E*, 1'expression suivante, mod Q* Ci Rk/Q M(x) - 11 P(xa g; 1, a)-n(x;''1) 0
Si x (i.e., M(x)) est critique, la Conjecture 2.8 affirme done que L(1 ° x, 0) - II P(xa g; 1, 6)-n(X;°' 1)
(mod Q*).
0
Pour E assez grand, xa g est la partie algebrique d'un caractere de Hecke x*, et les
periodes s'interpretent comme periodes d'integrales abeliennes (8.19), (8.3). L'enonce obtenu est celui que Shimura a prouve pour k de type CM, ou abelien sur un corps de type CM (avec une restriction sur le poids). REMARQUE 8.22. Si 77 : k* -* E* verifie (8.2.1), it existe des sous-corps k' de k et c : E' --> E de E, soit de type CM, soit egaux a Q, et une factorisation 1 = e77 Nk/k.. On a alors p(71; U, z ) = p(77'; U I k', z I k'). Si maintenant k et E sont de type CM (ou Q), et qu'on note encore c leur conjugaison complexe, on a cu = Uc, or = zc, et ijc = ciy, d'ou P(r); U, Z-)- = P(V; CU, cr) = P(71; CC, 'CC) = P(C7C 1; U, Z-) =
U, z)
les periodes, a priori dans C*/Q*, sont reelles, i.e., dans R*/(Q* (1 R*). REMARQUE 8.23. Soient G le groupe de Galois de la reunion des extensions de type CM de Q dans Q c C, et c e G la conjugaison complexe. C'est un element central
de G. Si (p est une fonction localement constante a valeurs entieres sur G, nous poserons (p*(x) = (p(xc). Supposons que (p + co* est constante. Soient G1 un quotient fini de G tel que (p se factorise par une fonction (p1 sur G1, et k le corps correspondant. L'hypothese faite signifie que 1'endomorphisme X(p1(U)U de k* verifie (8.2.1). La periode p(2'(p1(U)u; 1,1) ne depend pas du choix de G1; on pose P((p) _ p(E(p1(U) U; 1,1). La fonctionnelle Pest un homomorphisme dans C*/Q* du groupe des fonctions localement constante a valeurs entieres sur G qui verifient (p + (p* _ constante.
Appendix by N. Koblitz and A. Ogus. Algebraicity of some products of values of
the r function. Let AN = N-1 Z/Z - {0}, and let UN = (Z/NZ)* operate on AN in the obvious way. Iff:AN -> C, define (f>: UN --> C by
We first compute H. = {f: AN -> Q:
344
P. DELIGNE
PROPOSITION. HQ is generated by {e,,,a : n = 1 or n is prime and na : 0}.
PROOF. The orbits of AN under the action of UN correspond to the divisors d of
N with I < d < N: each orbit can be written uniquely in the form UN(l/d). The stabilizer subgroup Id of 1/d is {u e UN: u =1 mod d} and the orbit of 1/d is canonically isomorphic to Ud. Thus, a function f on AN is determined by the collection of functions fd : Ud -> Q defined by fd(v) = f(v/d).
To prove the proposition, we first complexify, so as to be able to work with characters of UN. LEMMA. If f : AN -> C and if x is a character of UN, then the inner product of
(
E L(O, xd) I Id I
(fd I Xd),
where the sum is taken over those divisors d of N such that x is pulled back from a character xd of Ud. PROOF. We have
(
2] E E
dIN vEUd UEUN
where ud E Ud is the image of u.
Now if we choose a set Ud s UN of coset representatives for UN -> Ud, we can write: fd(udv)x(u) _
E fd(udv)x(u')x(u) = L1
u'EUd uSld
UEUN
u'EUd
fd(udv)x(u') E x(u)' UEld
Of course, this sum is zero unless x is trivial on Id, i.e., unless x is pulled back from a character xd of Ud, in which case it is
E fd(u'v)xd(u')IIdI = E fd(w)xd(w)xd(v)IIdI =
u'EUd
l xd(v)Ild1(fdlxd)
,vEUd
If we substitute this into the above expression for (
(
VEUd
- E L(0, xd)IIdk (fdl xd)
as claimed.
d
To prove the proposition, we let d f be the largest divisor of N such that fd j4 0; it suffices to prove that any f in H can be written as g + f', with g a linear combination of the e's and d f. < d f. Let d = d1; we shall show below that fd is a linear combination of functions h1 which factor through Ud -> Ud/{±1}, and functions hp which factor through Ud -> Udlp for some prime divisor p of d, p 0 d. Any function of the first type is invariant under ± 1, and hence the corresponding function on the orbit UN(1/d) is a linear combination of el,a's. A function of the second type is invariant under the kernel K of Ud -> Udl which has order p if p divides d/p and
order p - 1 otherwise. In the first case, K = {l + kd/p: k = 0,...,p - 1}, and in
VALEURS DE FONCTIONS L
345
the second, it is this same set with one element deleted, namely, the value of I + kd/p which is divisible by p. Thus, the set Sp,,,,,d = (Kw)ld, with the addition of one or two elements in the orbit UN(p/d). Hence it is clear that the corresponding function on the orbit UN(1/d) can be written as a linear combination of ep,¢'s and functions supported on the orbit of p/d, and we have obtained our desired decom-
position f = g + f'. It remains for us to prove the claim aboutfd. If d is twice an odd number the map Ud -* Ud12 is an isomorphism, and the claim is trivial. In the other cases, choose a primitive odd character xd of Ud, and let x be the pull-back of xd to UN. Since x is nontrivial and
such that fe 0 0 and IQs Ker(x). But then Ker(x) contains I¢ and Id, hence also Idle = I,,, where m = g.c.d. (d, e). Since x is primitive, m = d and d divides e, and since fe = 0 fore > d, 0 = ((f > Ix) = -L(0, xd) I Id I (fd l xd) Since xd is odd and primitive, we conclude that (fdl xd) = 0, i.e., fd is orthogonal to every odd primitive char-
acter of Ud. It follows that fd can be written as a linear combination of characters which are even (factor through Ud/{ ± I)) or imprimitive (factor through some Ud, p). When d = p, we should also remark that the constant functions on Up are also invariant under ± 1, and hence are already covered by the first case. THEOREM. Suppose that f : AN --> Q is such that
r(J) =def Z-k III'(
PROOF. The map < >: He -> Q sending any f to E¢ f(a) is evidently linear, and hence r(f + g) = r(f)r(g), for f and g in HQ. By the proposition, any f in HQ is a Q-linear combination of the e's; hence of is a sum of e's for some n. Since f (f )n = r(nf), we are reduced to checking the theorem for the e's described in the proposition. Noting that <e1,¢> = 1 and that <ep,¢> = (p + 1)/2 if pa 0, one has only to appeal to the identities:
1'(x)1'(1 - x) = z(sin
2cx)-1
zk-1 r(x\
k
Pl
pli2 X(27t)(p I) i2 I'(px).
REMARK. Kubert has recently obtained a much more precise result expressed in a
different terminology from which it follows that, if HQ is Z-valued, then 2f is a Z-linear combination of the e's (to appear). BIBLIOGRAPHIE
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Proceedings of Symposia in Pure Mathematics Vol. 33 (1979), part 2, pp. 347-356
AN INTRODUCTION TO DRINFELD'S "SHTUKA" D. A. KAZHDAN We begin with a formulation of the Langlands conjecture for GL(n) over a local field K of positive characteristic p. Fix a prime 10 p and denote by Qt an algebraic closure of Q1.
We introduce some notation. For any topological group G with a compact subgroup U c G we will consider smooth Qt-representations of G, that is, homomorphisms p: G -* Aut V, where V is a Qt-vector space such that the stabilizer of any vector v e V is open. We say that p is admissible if for every open compact subgroup U c G we have dim VU < oo, where VU is the set of U-invariant vectors. DEFINITION. We denote by 0 the set of equivalence classes of admissible irreducible representations of G and by Gn c G (n = 1, 2, ) the subset consisting of classes of n-dimensional representations. REMARK. It is easy to check that all standard results (see [7]) about admissible C-representations are true for our Q,-representations. Now we can formulate the local unramified reciprocity law. Let Kp be a non-
archimedean local field, o = op its ring of integers, 7i: e o a prime element, k = o/(7c) the residue field, q = card k, and v the valuation on K9 such that v(7r) = 1. Recall that an irreducible admissible representation of GL(n, K9) is unramified if the subspace of GL(n, o)-invariant vectors has positive dimension. REMARK. In this case this dimension is one.
The classification of the set Gp,,,,, of equivalence classes of unramified representations of GL(n, K9) is well known. Let B c GL(n, K9) be the subgroup of triangular matrices. To any element x = (x1, , xn) (x1 E Q*) we associate the character xx of B:
xx(b) =
(q1-nx1)" (b11) (q2-nx2)°(b22) ... xn(bnn)
where b11 are the diagonal elements of b. By px we denote the induced representation
indBL(n,xp)xx (which is realized in the space of locally constant functions on GL(n, K9) such that f(bg) = xx(b)f(g) for all b E B, g e GL(n, K9)). The representation px is not necessarily irreducible, but it has a finite Jordan-Holder series which contains exactly one unramified component. We denote it by px. The following statement is well known [1]. THEOREM 1. (a) For every element s of the symmetric group Sn, px (b) The map p: (Q*)n/Sn -+ Gp ,,,, is an isomorphism.
Ps (x)
AMS (MOS) subject classifications (1970). Primary 10H10; Secondary 10D20, 22E55, 20G35. © 1979, American Mathematical Society
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D. A. KAZHDAN
REMARK. Our parametrization of Gp,,,,, differs from the usual one by a shift and does not use fractional powers of q. Denote by Kp a separable closure of K, and by kp the corresponding algebraic closure of kp. We denote by WK, the dense subgroup of Gal(K IKp) consisting of elements which induce on k, the map x _ x9" for some n e Z, and we denote by IKb WKp the subgroup fixing kp. Thus WK, is the Weil group of Kp and Ip the inertia group. A representation of WK, is said to be unramified if it is completely reducible and its restriction to IKp is trivial. We can now state and easily prove the local reciprocity law for unramified representations. THEOREM-DEFINITION 2. There is a natural I-I correspondence between Gp, un and the set of equivalence classes of n-dimensional unramified representations of WKp.
REMARK. By an n-dimensional representation we mean a morphism into GL(n, Qt). PROOF-CONSTRUCTION. Let z be an unramified semisimple representation of WKp. Since it is unramified, we may consider it as a -representation of Wxp/IKp Z.
It thus corresponds to an element aZ in GL(n, Qj) (the image of the Frobenius Fr). Since z is semisimple, az is semisimple, and so the conjugacy class of a= is completely determined by the set of eigenvalues x = (x1, , xn) E ((?*)n. We associate to z the representation p = px of GL(n, Kp), and we write p - z.
This construction uses the explicit realization of unramified representations, but there exists a more canonical formulation. It is known (see [1]) that for every natural number m there exists a unique locally constant Q-valued function Xm on GL(n, Kp) with compact support such that (a) xm is bi-GL(n, o)-invariant, (b) for every x = (x1, ..., xn) a (Q* )n: Tr px(Xm) = xi + ... + xn . Now we can reformulate Theorem 2. THEOREM 2': The irreducible unramified representation p of GL(n, Kp) corresponds to the unramified n-dimensional representation z of WK, if and only if Tr p(Xm) Tr v(Frm) for all natural numbers m > 0.
Now consider the global case. Let K be a global field, char K = p.
We may consider K as the field of rational functions on a smooth absolutely irreducible curve X over the finite field k. Let q = card k. We denote by H the set of all points of K. For every p e II we denote by Kp the completion of K at p. We denote by A the adele ring of K and consider the Qt-space L of Q!-valued locally constant functions f on GL(n, K)\GL(n, A) which are cuspidal. That is to say for every K -subspace A = Kn, A o 0, Kn, 1u4(k)\U4(A) f(ux) du = 0 where UA is the subgroup of g e GL(n, Kn) such that gA = A and g acts trivially on A and KnIA. The group GL(n, A) acts by right shifts on L. The support of every element f E L is compact mod A* (the center of GL(n, A)) (see, e.g., Godement-Jacquet, Lecture Notes in Math., vol. 260, Springer, p. 142) and, consequently, the representation T of GL(n, A) on L is smooth.
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We will call an irreducible admissible representation of GL(n, A) a cuspidal automorphic representation if it occurs as a subrepresentation of L. We denote by GL(n, A)^ the set of these representations. Recall from, say, [5] that any irreducible admissible representation^(p, V) of GL(n, A) may be uniquely expressed as a restricted tensor product ©pp(p e 11) of local irreducible admissible representations. If S is a finite subset of 11 such that P. is unramified for p 0 S, we say p is unramified outside S. The next statement (see [10]) is useful for the precise formulation of the Langlands Conjecture. THEOREM 3. Let p, p' be two cuspidal automorphic representations of GL(n, A) such that pp = pp for almost all p e 11. Then p = p'.
Now consider the Galois side. Let K be a separable algebraic closure of K, and let WK be the dense subgroup of Gal(K/K) consisting of elements which induce on k the map x -> x9" for some n e Z. For every p e II we have an imbedding WK, WK defined up to conjugation in WK (see [12]). DEFINITION. Let z7 be a finite dimensional Q1-representation of WK. We say that T is unramified at p if the restriction Tp of r to WK, is unramified. REMARK 1. It is known that for every such z- there exists a finite set S c H such that T is unramified outside S. REMARK 2. If c is unramified at p, then T(Fr p) is well defined up to conjugation. THEOREM 4 (SEE [12]). Let r and r' be two irreducible representations of WK, and suppose that, for almost all p e 11, v(Fr p) is conjugate to T'(Fr p). Then r is equivalent to T'.
We can now formulate the Langlands Conjecture. There exists a one-one correspondence cp : p ,v r between the set GL(n, A), and the set (WK)n which has the following property:
For every cuspidal automorphic p there exists a finite set S c IT such that for all
p e 11- S the representations p and z- are unramified outside S and pp - r, (see Theorem 2).
REMARK 1. Theorems 3 and 4 imply the uniqueness of such a correspondence (if it exists).
REMARK 2. There is another conjecture, in which we ask for a one-one correspondence between cuspidal automorphic representations and systems of 1-adic representations of WK. It follows from results of Deligne [3] and Drinfeld that this is true for n = 2. REMARK. We can deduce from the global conjecture the following local one.
Let M be a local field of positive characteristic. There exists a one-one correspondence between super cuspidal representations pM of GL(n, M) and irreducible n-dimensional representations TM of WM. This correspondence is such that for every global field K, for every point po e II such that M ^ Kpo and for every automorphic representation p = ®pp such that pp0 is super cuspidal, the restriction Tpo of the representation r - p of WK on WK,, WM corresponds to ppo.
We can now ask ourselves a rather general question: how can we arrange a oneone correspondence between representations of two different groups, say G and W?
350
D. A. KAZHDAN
One way is for every representation p of G to define a function f'P on some set X and to do the same for every representation r of W. Then we can say that p - r if TP = T, If G = GL(2, A) or GL(3, A), W = WK, X is the set of characters of idele class group K*\A* and 1'P and F. are F-functions, this method works very well (see [7], [9]) and permits us for every system of 1-adic irreducible 2 or 3-dimensional
representations z of WK to find the corresponding representation p of GL(2, A) or GL(3, A). But so far this approach does not give us the possibility of going in the opposite direction and constructing a representation r of WK from a representation
p of GL(n, A). Another more explicit approach to producing a correspondence between representations of two groups G and W was first used by H. Weyl [13] who considered the
case G = GL(n, R), W = Sm = the symmetric group. He considered the representation of G x Won the tensor power L = V©m of V Rm. We can decompose L in a direct sum L = QQ Li of G x W-invariant irreducible subspaces. As is well known, F. is a tensor product L; = pi 00 zi where pi are irreducible representations m) of GL(n, R) and r, are irreducible representations of Sm. He found that (for n in this way we get a one-one correspondence between representations of Sm and part of the representations of GL(n, R). This means that (a) {r,} = Sm, (b) if i, j
are such that pi p; then i = j. Drinfeld applies this method to the case when G = GL(2, A), W = WK. The first idea would be to construct a Q1-representation (T, L) I of GL(2, A) x WK with the following properties. When we consider the decomposition of L = QQ Li into a sum of G x W-invariant irreducible subspaces and write each L, as pi 00 ri, pi e GL(2, A),,, ri e (WK)Z then (a) {pi} = GL(2, A)Q ;
(b) for all i, r, - p,. But, unfortunately, such a representation (T, L) does not exist.
It might be useful to explain why not. To do this we must recall some definitions and results which are well known for representations of finite groups (see [11]) and can be easily restated and reproved for admissible representations. So let G be a group and (p, V) be an irreducible admissible Q1-representation of G. We denote by M(p) c Ql the field of definition of the equivalence class of p. That is, M(p) is the field which corresponds to the subgroup gP c Gal(Q1/Q1) consisting of elements G e Aut(Q,: Q) such that p° - p. DEFINITION. We say that p is unobstructed if it can be realized over M(p). That means that there exist a vector space Vo over M(p) and a morphism po: G -4 Aut Vo such that (po, Vo OO M(P)Q,) is equivalent to (p, V). The following two statements are well known (see [11j):
LEMMA 1. Suppose that (p, V) is a representation of G, H C G is a subgroup and dim VH = 1. Then p is unobstructed.
LEMMA 2. Suppose that L is the space of a smooth Q,-representation of G x W, (p, V) e G, (z, C) e W are such that Homw(C, L) ^ V as a G-module. Suppose that p is unobstructed. Then r is also unobstructed. LEMMA 3. Every irreducible representation of GL(2, A) is unobstructed. 'Because (T, L) is uniquely determined up to isomorphism by its properties, it is natural to expect that it is defined over Q, and not only over Q1.
DRINFELD'S "SHTUKA"
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PROOF. For every positive ideal a of K we denote by T,, c GL(2, A) the subgroup
of matrices with integer elements which preserves the vector (0, 1) mod a. It is known (see [10]) that there exists an ideal a such that dim Vr° = 1. So our lemma follows from Lemma 1. On the other hand, it is easy to construct a two-dimensional representation a of WK which is obstructed. For example, we can take z to be induced from a one-dimensional representation of a subgroup of index two in WK. In this case we can (see [1]) construct p e GL(2, A), such that p - T. So we see that a representation (T, L) with properties (a) and (b) does not exist. What is to be done? We know that for every irreducible representation z of any
group H the representation z O t (where t = contragredient of a) of H x H is unobstructed. So we can try to realize QQ p Ox z Ox z (p e GL(2, A)2, z - p). This is almost possible. Among other things, we must consider the direct integral instead of the direct sum. To formulate precisely the result of Drinfeld we need some more definitions. DEFINITION. Let (p, V) be a representation of GL(n, A). We say that p is a graded representation if we can write Vas a direct sum V = QtczVt in such a way that for every g e GL(n, A) p(g)Vt = Vt+v(det(g))
REMARK. It is clear that for any graded representation (p, V) the operators p(f), f e C°°(GL(n, A)), are not of trace class and we cannot define the character Try. But sometimes we can define the regularized character def
Trp(f) = Tr P°p(.f) P0,
.f e tp(GL(n, A)),
where P0 is the projection onto V°. It is not hard to check that the definition of Trp is independent of the gradation
V=eVt. Let (p, V) be a graded representation, and let x e A *. We denote by Vx the quotient of V by the subspace generated by {x(det g)v - p(g)v}, v e V, g e GL(n, A). DEFINITION. We say that (p, V) is completely reducible if, for all x e 4*, V. is a direct sum of irreducible representations. The following result is easy. LEMMA. Let (p, V), (p', V') be two graded completely reducible representations such that Trp and Trp, exist and Trp = Trp,. Then p - p'.
Now we can formulate the "constructive" variant of Drinfeld's result. THEOREM 6. There exists a representation (p, V) of GL(2, A) x WK x WK such that (a) the restriction of p to K* c Center GL(2, A) is trivial; (b) for every x e A*/K*, Vx is a direct sum of irreducible representations Vx = @Vx.i,
(c) GL(2, A)' C
(d) for all (x, i), px,i ^ r.,j.
Vx,i = px.i OO Zx.i OTx.l;
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D. A. KAZHDAN
Of course, the proof of this theorem consists of two parts: (A) construction of (p, V) and (B) proof that (p, V) satisfies conditions (a)-(d). We shall only briefly discuss both parts. First, we consider a geometric interpretation of WK x WK. Let A be the field of functions on X x X, A, : A its separable closure, WA c Gal(A,/11) a subgroup consisting of elements which induce the map
x-* x9",neZ,onk. We have the natural map z: WA -+ WK x WK, which is simply the restriction of Aut(A,/A) to K, O K, c A5. It is clear that Im 7r consists of pairs any a e WA
(o', a") E WK x WK such that u'Ik = a"jk. Drinfeld defines an extension (* *)
0- WA --> WA-Z---O
and an epimorphism Tt: WA -* WK X WK. To do this consider the group WA of automorphisms r of the algebraic closure A
of A such that the restriction of r to the perfect closure Ap I`©KP" c A has the form FrrFrz where Fr1, Fr2 are partial Frobeniuses on Kper x0 KpeL. We define W to be WA/{the subgroup generated by the Frobenius}. We have the natural imbedding WA -> WA, and it gives the extension (**). REMARK. Analogously, we may define groups WK and WK, but in this case we will have WK = WK. Our morphism 'r extends to Tt: WA -> WK X WK = WK X WK. THEOREM 7 (DRINFELD). (1) k is an epimorphism.
(2) For every finite group H and every homomorphism cp: WA - H, we can write rp as a composition cp = cp o k, where 0 is a homomorphism 0: WK x WK - H. The proof of this theorem is not difficult, but in order to present it we would have to introduce some new definitions, and this would take too long. So we leave the proof to the reader. Now we can try to imagine the possible construction of the representation (p, V). As we know, we can consider K as a field of functions on a smooth, projective, absolutely irreducible curve X over a finite field k. Let S = X x X. Suppose that we can define a projective system Mi, i e I, of algebraic varieties over the generic point V of S such that: (a) we have the action of GL(2, A) on the projective limit M = proj lim Mi (we consider all Mi as A-varieties), (b) we have liftings of partial Frobeniuses Fri, Fr2 (as endomorphisms of k(V)) to the endomorphisms of Mi, for all i E I, in such a way that Frl o Fr2 lifts to the Frobenius on Mi. Then we can construct a representation (pM, VM) of GL(2, A) x WK x WK. To do this fix any integer r and consider VM = inj lim Hr(Mi, Q1).2 Then the group GL(2, A) x WA acts naturally on VM, and W A preserves the images of Hr(M1, Qt) in VM for every i e I. It follows now from Theorem 7 that the action of GL(2, A) x WA can be factored through GL(2, A) x WK x W. Drinfeld's construction actually follows this scheme. But the varieties Mi are not of finite type. To explain why this is so we have to remind ourselves what we want to realize. We want to obtain a representation (p, V) of GL(2, A) x WK x WK 'By Hr we mean t-adic cohomology with compact support.
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such that its restriction to GL(2, A) will be four times the representation in the space L of cuspidal locally constant functions on GL(2, K)\GL(2,.A). We see that in the very definition of L we describe it as a subspace in the bigger space L of all locally constant functions with compact support on GL(2, K)\GL(2, A). So we can expect that the only way to realize the representation (p, V) is to realize it as a subspace of (p, V), and that the restriction of (p, V) to GL(2, A) will be a multiple of L; we can try to realize V as proj lim Hr(M=, Q1) and V as a subspace of V. But the representation L is "big". This means that for a compact open subgroup U c GL(2, A) and a character X E (A*/K*)A, the subspace (Lx)U of U-invariant vectors in L. is infinite dimensional. This means (see below) that dim Hr(M°, Q1) _ 00 3 and M° cannot be a variety of a finite type. After this long explanation of "why the construction cannot be very nice", we describe (but will not present) Drinfeld's construction. For every positive divisor D on X, Drinfeld defines an algebraic space MD over )7, and for every D' = D he defines a morphism MD, -* MD. This space is the union D MD = Un __MD of connected irreducible components, all the spaces M(resp. Mo+1), n e Z, are isomorphic. They have the following structure. (1) Each space
MD is a union MD = U MD' n-K of surfaces of finite type MD, n-K, (2) MD+i, n-K-i
MD, n-x and (3) the difference MD+i, n-K-t - MD. n-K is a union of affine lines. Drinfeld also defines compactifications MD. n-K of each subspace MD, n-K,
and shows that the birational isomorphism MD+i, n-K-i , MD. n-K can be ex. MD,n-K such that (a) the compositended to a morphism I1 n: MD+i,n-K-1 is the identity and tion of ir with the natural imbedding MD,n-K C. MD+i, n-K-1 is (b) the restriction of ' to the boundary f D , n =def MD+i, n-K-i a radical morphism. Define MD = proj limKMD.n-K and M = proj limDMD. Drinfeld shows that the partial Frobeniuses and GL(2, A) act naturally on M. MD+i,n-K-1
Now we can define def
V = H2(M, Q1)
lim H2(MD'n-K, Q1) K, n, D
To define V we consider the subspace Ve c V which is generated by classes in H2(M, Q1) of rational curves on M. REMARK. It follows from (3) (and the existence of a GL(2, A)-action on M) that we have an infinite number of rational curves on each MD' n-x so MD, n-K is an example of a surface which has an infinite number of rational curves on it without having a family. It is very possible that for large D, MD' n-K is a surface of generic type.
It can be proved that the restriction to Ve of the canonical cup-product on H2(M, Q1) is nondegenerate. Drinfeld defines V to be the orthogonal complement of V. in V (or you may consider Vas the quotient space V/Ve). Of course, the partial Frobeniuses preserve Ve, and as was explained before, we obtain a representation p of GL(2, A) x WK x WK on V. THEOREM 8. The representation (p, V) satisfies the conditions of Theorem 6.
We have not presented the actual construction of M. But suppose it given. How 3Mo is a connected component of M;.
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can we prove that it gives us the corresponding representation (p, V) which realizes the Reciprocity Law?
The only known way to do this is based on the Trace Formula. We have the following general statement. Let (p, V) be a graded representation of GL(n, A) x WK x WK such that (a) For every Schwartz-Bruhat function on GL(n, A), Tr(f) exists. (b) For any two places p', p" of K, any number m', m" a Z+ and any S-B function f on GL(n, AP', p"), we have the equality
Tr(X°, Q X° (9f) x Fr-' x Frp;')v = Tr(X-, x i
X A, def
where X'(g) = Xp(g 1). Then the representation (p, V) realizes the Reciprocity Law. REMARK. By Frp ' we denote the measure on WK which can be defined in the following way. First of all, consider the local group WK... It contains the inertia group Ip., and WK,,II4, -- Z. We denote by up% the Ip.-invariant measure on WK,' which is concentrated on the preimage of m' and satisfies f WK , PP" = 1. We have an imbedding WK,, c, WK (which is defined up to conjugation), and we denote by Frp' the image of up ' under this imbedding. Given these remarks, the proof of this statement is rather standard, and we will not present it.
To apply it to our case we must first of all define a graded structure on V and secondly explain how to compute both sides. The first part is easy. Our algebraic spaces MD are disjoint unions of M. The
same is true for MD and M = UM-. So we can write V = @+Vt, where Vt = H2(M2t U Met+l, Qt). When you have the definition of M, you will see that the condition p(g)Vt = Vt+v(det g), g E GL(2, A), is satisfied.
To find the right side of Tr(Xp' x Xp;' x f), we can apply the Selberg Trace Formula [7] which, fortunately, is known for GL(2, A).
To do this we need only (modulo rather complicated computations) to find "orbital integrals" of Xp, that is, for very conjugacy class Q c GL(2, Kp) to find the integral f QXp(w) dw. The answer is well known (see [8]). In fact, Drinfeld has solved the corresponding problem for GL(n, Kp). Let me describe his result, because it might be useful for people who try to prove the Reciprocity Law for GL(n).
THEOREM 9. (1) If Q is a nonsemisimple conjugacy class in GL(n, Kr), then
fnXpdw=0. Let 0 be a semisimple class, r e Q. Then ZG(r) = fl GL(n L.), where L= D K, are finite extensions of Kp, Ent[Lz: Kp] = n. So we can write r = F1 Ti, 7-i L*. (2) If 50X' (w) dw 0 0 then there exists j, such that ntv(NL;/Kp(ri)) = m, and v(NL.:KP (Ti) = 0 for all i = j. To define the J Q we have to fix the Haar measure on 0. Because 0 = Zo(r)\GL(n, Kr), it is sufficient to fix Haar measure dr on GL(r, L) for all r e Z*, L n Kp a finite extension. We do this by the condition meas GL(r, OL) = 1. (3) Let r e 0r be a semisimple element satisfying the conditions in (2). Then J nr
Xp (w) dw = (1
- q1)(l -
(1 -
qe'-1) [li, k],
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where 1, is the residue field of L. and qi = card li.
The proof of this theorem is based on the explicit formula for Xp which Drinfeld
found. He proved that (1) Xp (g) 0 0 - g e GL(n, o,) and v(det g) = m. (2) If g satisfies (1), then X, -(g) = (1 - q) (1 - q2) . . . (1 - qr-1), where n - r is the rank of the reduction of g mod r. To finish, we have to explain how to compute the left side of (!). Of course, it is sufficient to consider the case when f is the characteristic function of a set UDgUD
for g e G, D a divisor of X, UD c GL(n, A) the congruence compact open subgroup of integer adelic matrices equal to Id mod D. To do this, fix some N >- 1 and let NMD = U. MDf (n+N)12], E(n-N+1)/2]. The space NMD is a graded union of algebraic
spaces of finite type. By definition, we have the projection II: M, NMD. Denote by Tg,D C NMD X NMD the image of the map II x ff o g: M --> NMD X NMD. This T'g,D defines a correspondence on NMD. Drinfeld proved that the NMD are quasismooth surfaces (i.e., the etale cohomology of NMD with support in any geometric
point is the same as in the smooth case). So Tg,D defines an operator Ag,D in H2(NMD, Q1).
The variety NMD is a surface over the generic point )7 of X x X. For almost all closed points (p', p") of X x X. it has good reduction R over (p', p"). The cohomology of R is isomorphic to H*(NMD, Qt), and we can consider the operator Cg,D = Frp' Q FrP;' Q Ag,D on H2(R, Q1). The left side of (!) reduces to computing Fr Cg, D1'. To do this, one applies the Lefschetz Trace Formula (see [8]). It tells us that
Z (- 1)i Tr(Cg,DIH`(NMD, Qi)) = E
xedflfg, D
i=1
n(x),
where J c R x R is the diagonal and Tg,D is the reduction of f'g,D.
First look at the left side. Using the existence of the two systems of rational curves on M, one proves that Hl(NMD, Qi) = H3(NMD, Q,) = 0. It is easy to find HO and H4, so it remains to compute the right side. To do this, Drinfeld describes the geometric points of the reduction of M over (p', p") as a Frp. x Frp x GL(2, Ar'" a")-module.4 It gives us the description of d (1 Tg,D. If R were smooth, we could conclude that for large m', m", n(x) = 1. Using the fact that R is quasi-smooth, he proves that this is asymptotically correct (for large m', m"), and comparing with the Selberg Trace side, he deduces (!). REFERENCES
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D. A. KAZHDAN
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AUTOMORPHIC FORMS ON GL2 OVER FUNCTION FIELDS (AFTER V. G. DRINFELD)
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN Introduction. This is a report on unpublished work of V. G. Drinfeld on automorphic forms over function fields. Our aim is to give a description of the so-called scheme of `shtuka', to discuss the computation of the trace of Frobenius on the cohomology of this scheme in terms of the Selberg trace formula and the proof of the Ramanujan conjecture. We will not discuss the much more subtle question concerning the reciprocity law which involves the compactification of the above moduli scheme. We shall not give detailed proofs, but we shall try to give references and hints so
that the reader may fill the gaps. 1. The moduli space of FH-sheaves.
1.0. Let X/Fq be a smooth projective curve. Let X = X X F9 Fq; Drinfeld introduces some objects over X which he calls `shtuka'. These objects are vector bundles
over X together with some additional structure. These additional structure data involve the Frobenius and some kind of `Hecke modifications'. Therefore we suggest to call these objects FH-sheaves. 1.1. Vector bundles. Let X/Fq be our given curve, let K/F9 be its field of meromorphic functions. We denote
X= X XF,Fq, K = The space of adeles of K(resp. KK) is denoted by A (resp. AJ The geometric points of X/Fq are denoted by v, w e X(Fq). For any v e X(Fq) we denote the completion of K, with respect to v by K. and its ring of integers by (9,,. The valuations of the field K/Fq will be denoted by p, . Then KK will be the completion of K at p and (9, its ring on integers. If v e X(Fq) induces p on K we write v -+ p. The points v which lie over a fixed p form an orbit under the action of the
Frobenius on X(Fq). A vector bundle of rank d over X is a locally free sheaf of rank d over the structure sheaf P. We have an alternate way to describe vector bundles. Let us take a vector space V/K together with a basis el, , ed. Let us assume that we have a family M = of (9 lattices M, c V Qx Kv, s.t. d
My = 0 (90ei for almost all v. i=1
AMS (MOS) subject classifications (1970). Primary 10D15, 14F05, 14H10. © 1979, American Mathematical Society
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G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
We can associate a locally free sheaf E/X to this family of lattices by defining
T(U,E) = {xE VIxEMvforallve U} where U c Xis an open subset. On the other hand it is very easy to see that every vector bundle can be realized in this form. Let us take for Mo the trivial family Mo,v = (9ve1 +Q . . . O+ (9ved for all v E X(Fq). Then we may use an adele x e GLd(A,) to produce a new family xM0 = {x,Mo,,,}v and it is an easy exercise to check that we have a bijection GLd(K_)\GLd(A_)/.3£'.
-, {set of isomorphism classes of vector bundles of rank d on X } where HvGLd((9v)
1.2. Level structures on vector bundles. Let D be a positive divisor on X/FQ, i.e., a divisor which is rational over Fq. We define as usual (9X (- D) = sheaf of germs of
regular functions f with div(f) > D = sheaf of ideals defining D, and for any vector bundle we define E(- D) = E Qx (9X (- D). A level structure (along D) on
E is an ft isomorphism: E/E(-D) -, ((9X/(9X(-D)d). The isomorphism classes of vector bundles with a level structure along D are given by the elements in
the coset space GLd(K)\GLd(A_)/.'_(D) where %'_(D) is the open congruence subgroup of )C- defined by x = 1 mod D. We are particularly interested in the two cases d = I and d = 2. A vector bundle E/X of rank 2 with level structure along D is called stable if for any line subbundle
L c Ewe have deg L < Z(deg E + deg D).
It follows from Mumford's theory that we have a fine moduli scheme # Spec(Fq) for the functor of stable bundles with level structure along D. (Compare [6].)
If for any v c Z we denote by -&D) the stable vector bundles with deg det E = v then the D(") are smooth quasi-projective schemes over Fq. 1.3. Modifications of vector bundles for d = 2. Let E/X be a vector bundle, let v E X(Fq). We want to define the notion of a modification of E at v. The fiber of our vector bundle Ell at v is a vector space E. = E xp ((9v1. v) = E xp Fq(v) over F. A point all E Pl(Ev)(Fq) defines a nonzero linear form av :Ev-->Fq which is unique up to a scalar. We define E(av) = {sheaf of germs of sections s of E for which a,*(sv) = av(sv) = 0}. This give us a new vector bundle on X and we have an exact sequence
0 --> E(av) c
E -Fq(v) -> 0,
i.e., E/E (a) is a sheaf concentrated on v and the fiber over v is a one dimensional vector space over the residue field P. = Fq(v). We call E(av) a lower modification of E at v (in direction av). We want to give an interpretation of this in terms of lattices. Let us assume that we have a family of lattices M = xM0 with xla GL2(A,). Let us pick an element av e GL2(w) CO v
Ol
/ GL2 (w)
where prv is a uniformizing parameter. Then we put av = ( , 1,
, av,
,
1 ...) and
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
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the bundle defined by M(a) = xav Mo defines obviously a modification of M. If we observe that the set GL2(Ov) (o v 1) GL2(0v)
divided by GL2(0v) on the right is exactly our PI(EE)(Fq) we see that we have an interpretation of the notion of modification in terms of families of lattices.
If w e X(Fq) is another point we define upper modifications at w: For aw e PI(Ew)(Fq) we put E(aw) = E(aw) Ox OX(w). In this case we have E
E(aw) -
Fq(w) and again we have an interpretation in terms of lattices M = xM0 -j 1 ..) and xawMo where Gaw = (... 1 , aw, I
aw e GL2((9w) (o w
01)
GL2((9w)
If v 0 w are two geometric points and av e PI(Ev)(Fq), aw e PI(Ew)(FF) then we define E (av, Cw) = (E(av))(aw). We observe that deg E(av, aw) = deg E. Another important observation is that we have a canonical identification E(av, aw)I X-{v}-{w} = EI X-{v1-(w)
This is clear from the definition of E(av, aw) in terms of locally free sheaves. Therefore we know: If D is a positive divisor on X/Fq and if v, w 0 supp(D) then a level structure 0 on E along D induces a level structure on E(av, aw) which will be denoted by the same letter 0. It is very easy to see that the data of such a double modification E --> E (av, aw) _ E' is equivalent to give a diagram
' locally free of rank 2
(9
where deg .9 = deg E + 1 = deg E' + 1 and where .9/0v(E) is concentrated at w and .9/0w(E') is concentrated at v. We just have to choose = E (a,,) and ov, 0w are the inclusions. 1.4. The FH-sheaves and their moduli space. The Frobenius automorphism x --> xq of Fq induces a map Fr: Spec(Fq) Spec(Fq) and therefore a map Id x Fr : X = X X Fq Spec(Fq) X.
If E/X is a vector bundle we denote by E° the pull-back under the above map, i.e., Ea = (Id x Fr)*E. If E has a level structure 0 along D then we get a level structure
0a: EO'/Ev(- D) - ((Q/(9( - D)2) ° = OX/OX(- D)2
-
since (OX/(9X(- D))2 = (V/2( D))2 ®Fq Fq. A set of data (E, ci, av, aw, 0) is called an FH-sheaf -or a `shtuka'- if we have the following: (1) D is a positive rational divisor and v, w e X(Fq), v 0 w and v, w 0 supp(D). (2) av e PI(Ev)(Fq), aw e PI(Ew)(Fq) (3) 0 is a level structure along D. (4) 0: (El, 01) (E (av, aw), 0) If we fix the two points v, w we call it an FH-sheaf over (v, w).
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
360
Two such FH-sheaves are isomorphic if the bundles are isomorphic and the isomorphism maps the corresponding data into each other. REMARK. If (E, 0, a,,, aw, 0) is an FH-sheaf and if (E, 0) is sufficiently stable for instance, if for any line subbundle L c Ewe have deg L < I (deg E + deg D) - 4 then the additional data a,, aw, v, w and 0 are uniquely determined by the pair (E, 0). This is again a very simple exercise. Let us assume that we have given an FH-sheaf (E, a,,, Law, 0) and a rational positive divisor D on X/F9. We ask for the possible level structures on this FH-sheaf along D. The isomorphism 0 induces an isomorphism OD: Eu/Ec(- D) 4 E/E(- D) and we must have for our level structure map 0: E/E (- D) --> (9X/0X(- D)2 that 0-100 = OD. It follows from Lang's theorem that we can always solve this
equation and the solutions form a principal homogeneous space and the action of GL2((9x/&x(-D)), i.e., all other solutions are of the form g with g e GL2((9x/(9x(- D)) = G (D).
We now want to show that we can construct a coarse moduli space for the functor of FH-sheaves. Let us fix two points v, w e X(F9), different from each other and a D with v, w 0 supp(D). Let us denote for any t e N by G(D,tthe moduli
space of vector bundles E with level structure along D which satisfy deg L S '-z(deg E +deg D) - t for all line subbundles L c E. This is an open subscheme of our &D above. If we look at a modification E (av, au,) of such a bundle it will correspond to a point in old t_,. One checks without too much difficulty that we find a closed subscheme over Fq, . ,,,w c ffD,, x _&D,t-1 whose geometric points are the pairs of bundles (E, E (a,, au,)). If p, q are the valuations of K induced by v and w and if F9d is the union of the residue fields of p and q then we have obviously that .Y,,,u, is defined over F9d.
According to a remark above we see that the directions a,, au, of the modifications are uniquely determined by (x, y) if t >_ 4 (for instance). Moreover some simple infinitesimal arguments will prove that the tangent space at in the point (x, y) projects surjectively to the tangent space of the first component and that the kernel of this projection is of dimension 2. Now let TFr be the graph of the geometric Frobenius (x, xO) c D,t X D,t 1 Then it is clear that M ' " ) _ ,,,w n TFr is a smooth two-dimensional scheme over Fqd and the first components of its geometric points are exactly the bundles with a (uniquely determined) structure as FH-sheaves. On MR, w) we have an action of the finite group G(D). If D' D then we have an obvious mapping of some open part M D; w) c MD: t) to M o, t) (the stability condition changes as D becomes larger) and obviously we get 1
RD O, w) c-, Mo ,,
)
I
M (V W )Iker(G(D')
G(D))
D,t
and therefore we have Mo,tw) MD' w) =
Mo . z)/ker(G(D')
inj lim
G(D)) and we may define
MD r)/ker(G(D') -> G(D))
D'?D;v, wEsupp(D')
for some t >_ 4.
MD(v,tw)
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
361
This altogether is a sketch of the proof of the following theorem. THEOREM 1.4.1. (i) The functor of FH-sheaves over (v, w) with level structure along D is representable as an inductive limit {MD.w)}/F9d of schemes. If we fix the degree of the determinant then it will be a limit of quasi projective schemes which are quotients of smooth schemes by the action of finite groups.
(ii) If AD = X X X - J - D x X - X x D we can construct an inductive system MD - AD whose fiber over (v, w) is MD' w)
The assertion (ii) just follows from the fact that we can constructv,w with variable parameters v, w too. REMARK. The formulation is a little bit sloppy since we are not working with the limit itself but rather with the inductive system. Later on we shall also discuss the projective system proj limDMD,w) 1.5. Geometric properties of MD (v, w) and MD.
1.5.1. Let first consider the case d = 1. A line bundle LIX has a structure as an FH-sheaf if Lo-+ L (w - v) or equivalently L_I D L' = C9X (w - v). This tells us that the 1-dimensional FH-sheaves form a principal homogenous space under the action of Picx(F9); this is the group of line bundles on X. Therefore the moduli space for 1-dimensional FH-sheaves over (v, w) is an infinite discrete set. If we introduce a level structure it will become a principal space under the action of PicX,D(Fq) of line bundles on X with a rational level structure along D. If we fix D and vary v, w we find an infinite covering PD - AD whose Galois group of groups of "Decktransformationen" is exactly PicX,D(F9). 1.5.2. If d = 2 and (E, 0) is an FH-sheaf with level structure then we see imme-
diately that (det E, det 0) is a 1-dimensional FH-sheaf with level structure. This way we get a map det : MD -> P.
1.6. Extension of FH-sheaves. Now we shall assume that our two points v, w are not only different from each other but they are also not in the same orbit of the Frobenius map. This is the same as that v and w induce different valuations on K.
Let us assume that we have an FH-sheaf (E, ci, av, aw, 0) and that we have a line subbundle F c E such that 0 : Fa --> Fwhere F is the line subbundle of E (a,), aw) corresponding to F (a line subbundle is given by its generic fiber). One checks very easily that there are two possibilities. (i) av is nonzero on the fiber F Qx F9(v) = F c E,,. Then aw is zero on F. and F = F(w - v), i.e., F itself is a one-dimensional FH-sheaf. In this case we find that the quotient line bundle E/Fis defined over FQ. This follows from 1.5.2. (ii) a,, is zero on Fv and then nonzero on Fw. In this case F = F = F° and the line bundle is defined over F9. In this case E/F is a one-dimensional FH-sheaf. In the first case we call the FH-sheaf a left FH-extension and we shall write L instead of F and 0 -* L -+ E --> H -* 0. In the second case the FH-sheaf is a right extension and we shall write HI instead of F and 0 --> Hl --> E -> LI -f 0. We want to investigate a little bit more closely the conditions when an FH-sheaf is an extension and in how many ways it can be written as an extension.
Let us look at the generic fiber V/K of E. Then 0 induces a linear map 0k: Vor ---> V. Since VQ = Vas an additive group this mapping OK induces a map OK :
362
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
V -> V which is only o= 1-linear, i.e.,
OK(A x) = AOK(x)
Therefore-if we want our (E, 0, av, av 0) to be an extension-this mapping OK must have a one-dimensional invariant subspace W c V. Then we may choose a basis vector el e W and e2 e V/W and we find OK(el) = Ale,, 0K(e2) = 22e2 PROPOSITION 1.6.1. Let p (resp. q) be the valuations induced by v (resp. w) on K. We assume p q. Let A1, A, e KF9n = K and
,u, = NormKv,K (A1) e K,
i = 1, 2.
Then we have up to ordering µ1, ,u2:
(1) ,u1 has a zero at p and is a unit at q. (2) u2 has a pole at q and is a unit at p. (3) The vector space V decomposes in a unique way into a sum of two subspaces V = W +Q W', i.e., we can find a complement to W. (4) If L (resp. H1) is the subbundle of E induced by W (resp. W') then we can write (F, ci, av, a,v, 0) in exactly one way as a left and in exactly one way as a right extension :
0->L-->E-+ H->0,
0->H,--*E-->L,->0.
The proof of this proposition follows from a local analysis of what happens at v and w.
We conclude this section with a discussion of the next obvious question. Given
L, H or H,, Ll how can we describe the FH-extensions 0 -> L -> E -* H --> 0,
0-*H1-+El -->L,-+ 0? We discuss only the first case. Let us fix v, w and a divisor D, still with the standing assumption p 0 q, v, w supp D. Moreover we fix level structures cbL : L/L( - D)
'(xl(x( - D),
OH: H/L( - D)
(9xl ax(- D). The extensions of L by H are classified by the elements in H1(X, Hom(H, L)) and the set
H1(X, Hom(H, L)(-D)) = Hl(!, H-1 (D L(-D)) classifies extensions with a splitting along the divisor D. e Therefore a vector bundle E which corresponds to an element H1(X, H-1 0 L(-D)) is automatically equipped with a level structure along D. We assume that D has large degree compared to deg(H-1 Q L). We ask for those which give rise to a vector bundle with a (then unique) FH-structure. This means that we have to get a
0-* L->E->H--* 0
0-* L(w)->E->H-+0
Z
0-La-->Ec->H->0 Here PL is the composition L° -> OLL(w - v) y L(w). We get a diagram
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
HI(X H-I Ox L(-D))
363
, j. m) H1(X, H-1 p L( - D + W))
HI (X H-1 ® L"(-D)) II
HI(X H-1 (D L(-D)) and to get an FH-sheaf we have to look for the classes l*(e)
which satisfy
- (hLla) = 0.
PROPOSITION 1.6.2. (1) This equation defines a smooth one-dimensional group scheme over Fq which is isomorphic to Ga. (2) It can be defined over the field of definition of (L, cbL, OL) and (H, OH). (3) To each pair (L, OL), (H, OH) we find two affine lines GD H, GD > L of right and
left FH-extensions with level structure along D.
The proof of this proposition is again not very difficult: the assertion that the solutions of the above equation form a connected scheme is a little bit tricky. REMARK 1. The FH-sheaves which we constructed as extensions have a particular kind of level structure in the sense that the level structure is adapted to the extension. The 0: E/E(- D) -* (OX/OX(- D))2 maps the L/L(- D) to the first component in (OX/OX(- D))'. One checks easily that any FH-extension with an adapted level structure can be obtained in the above way as a point on GD H or GH, L 2. On the other hand we have an action of GL2(OX/(9X(- D)) on the scheme of FH-sheaves with level structure along D (1.4). Then we may look at the translates of the affine lines Go H and GD' L and we find some more affine lines on the moduli
scheme. The points on the union of these lines correspond to the FH-extensions where the level structure is not necessarily adapted. 3. If we drop the assumption that the degree of D should be large, nothing is changed substantially. We can pass to a larger divisor and after that we divide by the corresponding group actions. We find quotients of affine lines by finite groups and this gives again affine lines.
4. If E/X is an FH-sheaf which contains a subbundle F c C with deg F > z deg E + 1 then it is easy to see that 0 has to map Fa to F, i.e., that E is necessarily an FH-extension. If s >-- 2 is an integer and if MD,w)(s) is the subscheme whose points are given by vector bundles E s.t. deg F < z deg E - s for all line subbundles F c E, then Mjj'w>(s - 1) - MD'w)(s) is a union of affine lines of left and right FH-extensions, where the subbundle is running over all FH-sheaves (resp. sheaves defined over FQ) of degree s and rank 1. 5. The affine lines GD H(resp. GDI" Ll) where deg L (resp. deg HI) is very small will contain a nonempty open piece where the bundles are stable but there will be more and more unstable points of higher and higher degree of instability if deg L (resp.
deg HI) tends to - oo. 2. The geometric points on the moduli space. In this section we want to discuss the main result which establishes a relation between the number of points on certain open pieces, of our moduli spaces and the traces of Hecke operators on the space of cusp forms.
364
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
2.1. The fundamental formula. Our standing assumption will be that v, w E X(Fq) and that v and w induce different valuations p and q on K. We consider the schemes MD, w) --> Spec(Fgd) where Fqd is the union of the residue fields of p and q. If E(cb, av, aw, 0) is an FH-extension then we have two exact sequences 0 --> L - > E -+ H --* O,
0
E --* L1 --. O,
and we call the above extension strongly decomposed if deg L > deg H or deg H1 >_ deg L1. The nonstrongly decomposed FH-sheaves form an open subscheme UD (, MD(", w). On UD we have an action of the group PD of line bundles on X with level structure along D. This group acts by tensorisation on UD and MD' w)
and this action induces an action of the same group on the cohomology with compact supports H;(UD, Ql) where UD = UD X Fqd Fq and Ql is an algebraic clo-
sure of Q1. Let p c Ql be the group of roots of unity. For any finite character w: PD -> u we denote by H;(UD, (0l)w the corresponding eigenspace in the cohomol-
ogy. We are interested in the trace-i.e., the alternating sum of traces-of the powers Frm of the geometric Frobenius for dim on the cohomology 4
(- 1)= trace FrmlH(Un, Qi)w
trace FrmIH;(UD, Q1). _ i=o
REMARK. The scheme UD -> Spec(Fgd) is not of finite type. We have the determinant map det UD -> PD introduced in 1.5.2. The fibers UD) for E PD(F4) are
quasi-projective schemes and if a r= PD then the tensorisation defines a map (JDE)
UDa2)
If PD, ,, is the kernel of co then
H'(UD, Q1)w c H"(UD,
Q1)PD,- _
Z
FEPD/PD
H (UD), Ql)
The information contained in the above trace is therefore equivalent to some informations on the number of rational points of the UoF). We now want to relate the above trace of Frm to the trace of some Hecke operators acting on a space of automorphic forms. We choose an embedding u 4 C*. Then we can consider the given character (0 also as a character with values in C*. Let us put .)Cp = GL2((9p), ,ir = GL2(01) and X' c ]Ip,Tp q GL2((9p,) to be the full congruence subgroup defined by D. If Z(A) is the centre of GL2(A) we have an identification
Z(A)/Z(K) (Z(A) n )rp x )Co x
PD
and therefore we may view our character w also as a complex valued character on Z(A). We introduce the space
H. = L., disc (GL2(K)\GL2(A)ID x .Cp x X,) where w is the above central character and the index disc means that we restrict our attention to the discrete spectrum [1, §4]. Our central character is unramified at of Hecke operators. p and q. We introduce some algebras gyp, w, The elements of p,( are those functions f: GL2(Kp) -> C which are compactly supported modulo the centre, and which satisfy f(xz) = f (x) w (z),
z E Z(Kp), x E GL2(K7),
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
365
and which are X , bi-invariant. Each such f defines an operator T1: H.
Tf(h) (y) =
H.
f/Z(K,) h(yx).f(x1) dx, GL2 (K0)
where y e GL2(A) and GL2(Kp) c. GL2(A). In these algebras we have for any n e Z the elements fin?) which are defined as follows: If Vsl, 12 0 0 is a function on GL2(Kp) which satisfies tl 1 1/2
7JsI,s2 W * k"/ = It1Is,1 It2Is,2 t2 I'
k0 E GL2((9,) and has central character w, i.e., co(t) = ItIS1+s2 then
SZ (K0) \GL2 (K0) '7si, sz(Yx)
n)(x 1) dx = (Np)Inl/2(Npns1 + Npnsz) 71s1,sz(y)
where Np is cardinality of the residue field at p. This definition can be expressed in
terms of representations. If we have an irreducible representation of class one pp: GL2(Kp) -> End(H) which has central character w then pv( gi(n))7) = (Np)Inl/2(Npns1 + Npns2)y/sl,12
where 7) 0 0 is a Y,-invariant vector and where s1, s2 are the parameters of this representation (compare [1, §3, B]).
We are now able to state the main equality. Let us denote by d0 (resp. dq) the degree of the place p (resp. q). The operator An = T m(')
o T2 (q)dq
: Hw -' H.
is of trace class (compare [1, §2]) and we have
trace FrmIH;(UD, Q1). = trace bmlHW -Eisenstein contribution in the trace formula for the operator 0m. The Eisenstein contribution is the sum of the terms 6.36, 6.37 in [1]. We are here not quite consistent with the notations in [1]. We refer the reader to §2.3. 2.2. Consequences of the main equality. Before discussing the proof of the main equality we shall give some applications. We shall see that it has some geometric consequences for the schemes UD and it implies the Ramanujan conjecture for cusp forms. Let us pick a line bundle V over X/F9 of degree one. It generates an infinite cyclic group {7)} c PD and PD/{V} = PO,D is finite. Then it is rather easy to see that trace Frml H;(UD, Q1). = trace Fr- (EPD;deg G+ D
H;(UDE ), Q1)WEPO,
c=0,1
We express this trace in terms of the eigenvalues a2,, of the Frobenius acting on the
cohomology H;(Uoe), Q1). Then we obtain E41 Eb= (- 1)t am. for the above trace. Now we look for a similar expression of the trace of On on the spaces H. Here we know that H,, decomposes further,
366
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
H. = He,onsp +O He,,l +OHW,p (D 0C'x p
X
where p runs over a finite set of irreducible representations of GL2(A) in the space of cusp forms LW, e Sp (GL2(K)\GL2(A)) and where x : GL2(A) -> C is a function which factors over the determinant x GL2(A) ->det IK -> PD u c C* with (0'2 = (0. We compute the trace of 0m on each of the constituents. The representation p has to be of class one at p and q and therefore ap is obtained by induction from a representation ps1,s2
0
t2 p)
-
It1,CIC1It2,pI12It1,V/t2,pI1/2.
We define ap(p) = q51/d,, ap(p) = qsz/dp, etc. Then
trace O.I H,,,p = (dim H,
p(p)m) (g,(p)m + q(p)m)
This follows from the definition of cm. The contribution of the one-dimensional spaces CX is also easy to compute. This function x is tl,p
x 0
*
t2,p
. x(t1,p t2, p)
It1,pIV
1/2It2,plp 1/2Itl,p/t2,pI1/2
We put 7)p = x(cp)lld,, etc., and get by definition Tom x = ()7
+ 77
qm) (V + ylq qm)
We want to recall that 71,, Ylq are roots of unity.
It can be checked very directly from the trace formula that the Eisenstein contribution to the trace of 0m in the trace formula can be written as s
i=0
e; m = Einsenstein contribution in the Selberg trace formula for the operator 0m,
with sz = ± 1 and where the 7= are algebraic integers of weight 0, 1, 2, i.e., q'', vt = 0,1,2 (compare [8, 3.1]). If we define a(p) = dim H4 p then our main equality reads as follows: 4
b;
E E (- 1)1am, _ 1=o v=1
/
/ /
p
)m)( q(p)m + q(p)m) S
+ +(r1e + Vu 9m)(rI4 + la qm) + E E= rJi' i=o
x
Now we are ready to derive some consequences from this equality. First we recall what is known about the at,,. The a;,,, are algebraic integers and we have Ia,,,,l = g172 where j is an integer less than or equal to i. This number j is the weight of a,,,,. (Compare [9, 14].) On the other hand we have a simple LEMMA 2.2.1. If x1,
and if
xn, xl,
xn', yl,
ym, yl,
ym' are complex numbers
GL2 OVER FUNCTION FIELDS n
m
n'
m'
i=1
i=1
i=1
i=1
367
k = 1, 2,...,
and if xi 0 y; and xz y; for all i, j then n = n', m = m' and up to order we have xi = xi, Yi = Yi. Now we know that ap(p) (p) and q(p) q(p) are roots of unity because w is finite. Moreover it follows from the theory of automorphic forms that q and Ieq(p)I < q. This means that the terms (7)p 7q)mgZm which occur in the contribution from C. x are the only terms of weight 4 on the right-hand side. The number of these terms is equal to 2 IPO.DI This is clear since for each w which is a square we have 2 IP0,D/P0, DI solutions of w'2 = win the group of characters of PD. On the other hand the terms of weight 4 on the left-hand side come from the top cohomology bq
a4 v-
trace FrmIH4(UD), Q1) _ e, deg (e) =0,1
v=1
We shall see in the next section that the UD)/F9 are all nonempty. The number of e is again equal to 2 IPDI. Therefore we find the UD)IF, are irreducible. On the other hand we see that the terms of weight 3 on the left-hand side occur with a minus sign since they have to come from H 3(UD), Ql). But our remark on
the Einsenstein contribution shows that there are no terms with minus sign and weight 3 on the right-hand side. So there cannot be any such term on the left-hand side. This is easily seen to be equivalent to saying that for any smooth compactification UD) c. Ywe have H3(Y, Q1) = H'(Y, Q1) = 0. This absence of terms of weight 3 now implies directly that the terms qm ap(p), etc., have to be of weight 2, i.e., 1, etc. We may summarize: THEOREM 2.2.2. (1) The schemes UD)7Fd are absolutely irreducible.
(2) The cohomology_groups H3(UD), Q1) do not contain any classes of weight 3.
Moreover we found: Automorphic cusp forms on GL2(A) over a function field satisfy the Ramanujan conjecture, i.e., for any p occurring in H,,,, ,,,p the local components pp and pq are in the unitary principal series. REMARK. Drinfeld himself uses another argument to prove (2) in Theorem 2.2.2. It also follows from the existence of the two families of affine lines in UD/F9. 2.3. The proof of the main equality. The proof of the main equality is obtained by
a method which is similar to the one used in the theory of Shimura varieties. (Compare [3], [5].) We start from a description of the set of geometric points on the
moduli space together with the action of the Frobenius and the Picard group on this set. The set of these geometric points will decompose into 'orbits'; each of these
orbits will give a contribution to the trace of Frobenius. The contribution which comes from a fixed orbit may then be compared to a contribution to the trace of the Hecke operators in the trace formula. 2.3.1. The set of geometric points. For simplicity we want to assume that our two points v, w e X(FQ) are actually rational; this means that p and q have degree 1. This will simplify the exposition but not change the proof substantially.
368
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
In this case the moduli spaces MD, w) are defined over F9 and since v, w are fixed we also want to drop the superscript (v, w). The vector bundles with level structure
along D over X are in 1-1 correspondence to the double cosets (compare 1.2) GL2(K)\GL2(A_)/.%' (D) and this tells us that the set
M(F9) = proj lim
MD(F9)
D, v, w4supp(D)
is a subset M(Fq) c GL2(K)\GL2(A00)/GL2((9v) x GL2((9w). REMARK. For notations compare 1.1. We still consider v, w as valuation of K_, so Kv, Kw are completions of K_ and (9v, C9w are the rings of integers in Kv, Kw.
It is clear that exactly those points x e GL2(A_) give a point in M(FQ) for which we can solve the equation
x° = r lxavaw
(*)
where u is the mapping induced by the action of the Frobenius on the constants in K_, where r E GL2(K) and where (
av E GL2(w) 1 O v
l)1 GL2(w),
1
aw E
(0 " ?)GL2(Ow),
and where av (resp. Caw) is the adele which has v- (resp. w)-component av (resp. aw)
and 1 elsewhere. We observe that r, a, aw are determined by x. If we have two solutions of (*) : xa = r 1 xavaw,
x'a = r'
1 x'av
then x and x' correspond to the same point of M(F9) if and only if x a 1x'kvkw with a e GL2(KK) and kv e GL2((9v), kw E GL2((9w). Then we find
r' = ara°,
av = kvavkv °,
aw = kwawk;".
(Here we take advantage of our assumption that v and w are rational.) The relation
r' = ara a means that r and r' are a-conjugate and we shall say that a;, is aGL2(&v)-conjugate to av and aw is c-GL2(Ow)-conjugate to aw. This gives us: Each geometric point in M(F9) gives rise to the following data: (i) a 6-conjugacy class {r} in GL2(K ), (ii) a u-GL2((9v)-conjugacy class {a,,} in GL2(0v) (w
l) GL2((9v),
(iii) a a-GL2((9w)-conjugacy class {aw} in 7L w
GL2l(9w)' (O
Q
1) GL'21(Ow)-
If these sets of data are given, then we find a point if and only if r is 6-conjugate to av (resp. aw) in GL2(Kv) (resp. GL2(Kw)) and if r is a-conjugate to 1 outside of v and w.
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
369
Therefore we find the following strategy to describe the set of geometric points M(Fq). (i) Describe the set of o-conjugacy classes in GL2(K00). (ii) Given such a class describe the possible classes av, au,.
(iii) Given r, a,, au, describe the set of geometric points which belong to this set of data, i.e., the solutions of x, = with these specific r, a,,, au,. 2.3.2. a-conjugacy. We start to discuss (i). To do this we make use of the SaitoShintani method of norms. (Compare [7].) If r e GL2(KK) then we can find an integer s.t. r E GL2(K If this is the case we define r r° "' r° 1 = ro One can show without difficulties (1) The conjugacy class of To is defined over K.
(2) If we a-conjugate r into ara o = r' with a E GL2(K Fq,) then 1= N (r'), and we may find an a E GL2(KFgn), s.t. we have N (r') = N (ara 0) = To E GL2(K).
The following assertion is slightly less trivial. (3) If and are conjugate in GL2(K,) then r and r' are a-conjugate. To prove (3) one has to use Galois cohomology and class-field theory. We shall give enough hints for the proof of (3) in the following discussion.
We shall always assume that N,,(7-) = To E GL2(K) and moreover we shall assume that To is semisimple. We are free to do so since we may pass from n to n p which raises To into the pth power. Therefore we end up with two possibilities: To is central and then we say that the a-conjugacy class is central. To is semisimple and no power ro with k 1 is central. In this case we shall say that the u-conjugacy class is not central. If To generates a field we shall call this class nondecomposed. If To sits in a split torus we call the class decomposed. We consider the central conjugacy classes first. If r e and N (r) _ To is a central element, then the image r of r in PGL2(KFq,) defines a 1-cocycle in PGL2(KFgn)). Then it follows from Hilbert's Theorem 90 that r and
r' are 6-conjugate if and only if r and r' define the same cohomology class in H1(K Fqn/K, PGL2(KFO)) and then we find that the central a-conjugacy classes are in 1-1 correspondence with the elements of exponent 2 in the Brauer group of K. We shall not say very much about the case of noncentral or-conjugacy classes. The only thing we want to mention is that if To = N (r) is noncentral, then we have either To e E" y GL2(K) where E/K is a quadratic extension or To e T(K) where T/Kis a split torus. In both cases we must have that r is in the centralizer of To, i.e.,
r C EE or r e T(K ). 2.3.3. We come to the discussion of (ii). Let us assume that we have a E GL2(KF,); we ask:
Can we solve
x, a xv ' = r,
x, e GL2(K ), a,,,= GL2(Ov) (0 ° °)GL2((2 ),
and how many 6-GL2(P )-conjugacy classes for a,, do we get? Let us assume in the first case that
N,,(r)=ro=epzCK"
370
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
where z is a central element, i.e. z e Kx and a is a unit in Kp . Then we may modify/ r into uvruv ° with u eKv s.t. N,,(uv r uv °) = uv uv °" Nn(r) = uv
uv°" e, z
and we can find a u such that uu-°" e = 1.
Then we get xvuavu °xv ° = uru ° and we may change a, -> uavu ° since we do not change the a-GL2((9v)-conjugacy class. This implies that we have Nn(xv av xv °) = xvN(av) xv °" = z e K x.
If we pass to the projective linear group we find tvN(av) xv
1, i.e.,
N(a) = x°v" xv 1.
But if we take n large with respect to the order given by divisibility we find z6v" xv 1 is close to one and therefore we find an element k e PGL2((9v) s.t. kv"kv 1 = zv"zv 1. Changing again av -* kvavkv or we find that within the a-GL2((9v)-conjugacy class of our original av we may assume N,,(av) = zv e K,x. It is easy to see that then 2jn
and Nn(av) =
Zn/2 0 0v7rn/2
Since we know that Hl(KFq"/K, PGL2((9(Fq0)) = 0 it follows that in this case av is a-conjugate to the element
(° We ask for which {r} the condition N,,(r) = To = eo zp is fulfilled. First of all we observe that this is certainly true if {r} is a central class or if {7-1 is nondecomposed and the field generated by To is nonsplit at p. In the latter case we just take n to be even and consider the valuation. We say that {r} is nondecomposed at p. Let us assume that To is noncentral and splits at p. In this case it is clear since r has to be in the centralizer of To that To is conjugate in GL2(KK) to v
(0
1
and then av has to be oa-GL2((9v)-conjugate to 00 (Ov 1),
We shall say that {T} is decomposed at v. Therefore we find that we have only two possible o,-GL2((9v)-conjugacy classes for av namely (0 v 0111'
(10 01J
and r has to be oa-conjugate to one of them at v.
2.3.4. The orbits. Let us assume we have a global o'-conjugacy class {r} and av, u,,, and a solution xg = r lxoava,v. Using approximation we may very well
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
371
assume that xov e GL2((9v), xow e GL2((9). Then any other solution with the same r, a, aw is of the form x = x0 y where y has to satisfy
(i) If we write y = y'yv yw where y' has component 1 at v and w then y' e GL2(Ap, q), i.e., y' is rational outside of p, q. (11) Yvavvv ' =
av, Ywawyw0 = aw.
We define the 6-centralizers - Z4(av) = {yv e
av},
Zo(aw) = {y,,, e GL2(aw)lYwawYw° = aw}.
We find that the solutions of x° = r-lx av aw form an orbit under the action of the group GL2(An, q) x Z4(av) x Z,(aw). We compute the stabilizer. To do this we observe first that in the nondecomposed case
Z° ((
0)/
D(Kv)x
where D(K0)x is the multiplicative group of the quaternion division algebra at v and D(K0)x n GL2((9v) = D(1)(K0) is the maximal compact subgroup of element whose reduced norm has absolute value one. Then Dv = D(Kv)x/Dcll(K0) = Z.
In the decomposed case we have
Z° ((v
Kx x Kp
?)) =
and
Ol )/ n GL2((9v) = Up x U,
z ((
where U, is the group of units. In this case we find Dv
Z°
0
\\0
v
///Z° ((v Ol)) n GL2(w) = Z x Z.
Since Z4(av) n GL2((9v) acts obviously trivially on the points of the moduli space we find that the set of points in question is an orbit under GL2(Ap, q) x Dv x Dw. The a-centralizer of r
Z0(r) = {a e GL2(K-) l ara ° = r} is mapped by a - xo laxo into GL2(A1, q) x Dv x Dw and one sees easily that this a-centralizer is the stabilizer we are looking for. Therefore our orbit is Z,(r)\GL2(Ap, q) x Dv x Dv,. Such an orbit Z(r)\GL2(Ap, q) x Dv x Dw c M(FQ) is invariant under the action of the Frobenius. To see this we start from x° = x0UY° = r 1xoyavaw
We can choose av = av, Cr,, = aw and then it is obvious that for x' = rxo we have x' = xoyavaw and this implies that the Frobenius acts on Z,(r)\GL2(A., ) x Dv X Dw by multiplication on the right by avau, e Dv X Dw.
372
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
We recall that
a,= I e Z = D,,
nondecomposed case,
a, = (1, 0) e Z x Z = D,,, decomposed case. The group of rational line bundles with level structure along D acts on Md (compare 2.1) and this gives us an action of P = proj limDPD, p q 0 supp(D), on M. We not-
ice that
P
IK/(U, x Uq) Kx
where IK is the adele group, and Up (resp. Uq) are the units at pi (resp. q). Since IK is isomorphic to the centre Z(A) c GL2(A) we see that the above action is on the orbits given by x --+xz,
z eZ(A),
x e Za(r)\GL2(Ap, q) x D X Dw.
The considerations have shown us so far that the 6-conjugacy class {r} determines the rest of our data and also determines the orbit. But we still have to discuss the question: For which {r} do we get a nonempty orbit, i.e., for which {r} can we solve (*)? Let us assume that our class {r} is central. Then it follows from x9 = r lxava" that r is a boundary at all places different from p and q. Therefore it follows that the quaternion algebra (or better central algebra) defined by r has to be the one which is nonsplit at p and q and split everywhere else. On the other hand we know that there is exactly one central r-conjugacy class {r} which corresponds to the unique quaternion algebra which is nonsplit at p and q. For this particular {r} we can solve (*) with av
0 7cvll
- (1
0)'
_ (0 ow 1
wll 0
and we get exactly one orbit this way. This orbit is called the supersingular orbit. If r is not central then r determines either a quadratic field extension E/K or a split torus T/K. We shall always assume that E/K (resp. T/K) are embedded into GL2 in such a way that units(EE) c+ GL2((9p),
units(Eq)
GLZ(C9q),
resp.
units(T(KK)) = Up x U, y GL2((9p),
units(T(K)) = Uq x Uq
-
GL2((9q).
Now we get from (*) that for n sufficiently large we have div(N (r)) = np - nq. This implies : If E/K does not split at p and at q then
a e Kx, f e global units in Ex. But then it is clear that {r} is a central class, this implies that those field extensions which are not split at p or q cannot contribute to the nonsupersingular orbits.
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
373
On the other hand we shall see that any extension which does split at one of the two places will contribute to the points by one or two orbits. To see this we assume for instance that p decomposes in E, p = P1P2. Then we can find an element r n E5, s.t. the divisor of r is of the form
q' + pL - a + a°
div(r)
where q' is a prime in E0 which lies above q and a is a positive divisor which does not contain p and q in its support. The existence of such a divisor a follows again from Lang's theorem applied to the Jacobian of E. The norm of r will have the divisor np1 - nqL where qL = q if q is nonsplit and where qL is one of the divisors above q in E if q does split in E.
Since E/K has a nontrivial automorphism which can be realised as an inner automorphism of GL2(K) we see: Each field extension E/K which is split at one of the places p or q contributes to the set of orbits. It gives one orbit, if it splits at exactly one of the places; it gives two orbits if it splits at both places. 2.3.5. The computation of the trace of Frm. We recall that we want to compute the trace FrmIH;(UD, QL)U,. To do this we proceed as follows: Our character w contains an element d E PD of infinite order in its kernel. We divide the scheme UDIFq by the action of the infinite cyclic group {A}. Then we get UD/{A} =
U
U(D) = z.
E;IePD/(A2)
The scheme Z/Fq is quasi-projective. (Compare 2.2.) On this scheme Z/Fq we have an action of the finite group PD/{A} which is induced by the tensorisation with line bundles and
H;(UD, Ql)m = H;(Z, Ql)m C H;(z, Ql) Therefore we get the information we want, if we are able to compute the traces of Fr--J on H;(Z, QL) where 8 runs over the elements of PD/{A}. To compute these traces we have to compute the number of fixed points of Frm - S on the set Z(Fq). These fixed points can be counted on the individual orbits, which have been described above. To prove the main equality we shall compare these contributions to the corresponding ones in the Selberg trace formula. We recall the description of an orbit from 2.3.4. It is a set Z,(r) {A}\GL2(Ap, q) x Dv x Du,. The element S acts on it by multiplication by an idele 8 E Z(A) and Fris multiplication by (av aw)m. Let fD c GL2(Ap, q) be the open compact subgroup defined by D. We define the function as the characteristic function of the set U ,Z XD Aa(av aw)m . 8 Z(K) where Z(K) is of course the centre of GL2(K). Then we get from very elementary considerations that the number of fixed points on our orbit is equal to
E
aconi. classes in Z,(r)/Z(K)
STD,m,s(z L ax) dx Za(K)\GL.2(Ap,q)xDvxpw
where Za(K) is the centralizer of the element a e GLZ(K) in GL2(K). The Haar measure dx has to be chosen in such a way that the volume of the open compact subgroup V-D x {0} x {0} becomes one.
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
374
Once we have the above formula for the number of fixed points we can easily derive a formula for the trace of Frm on H,(UD, Qi)a, We define a new function ?D,m,w: GL2(Ap,q) x Dv x D,,-, C by O'D, m, c,(x)
= w(z)
if x = kD
=0
otherwise.
. z - (av aw)m, z e Z(A), kD E
D,
Then it is quite easy to see that the contribution of the orbit to the trace of Frn= is given by the expression
E
vol(Za(A)/Za(K) Z(A)) ID,m,a,(a)
a conj. classes in Z,(7-)/Z(K)
TD,m,w(X 1 ax) dx and dz is the quotient meawhere ID,m,(,(a) = sure on Za(A)\GL2(A4, q) x Dv x D., s.t. dtdi = dx and voldt(Za(A) n . ''D x {0} x {0})
= 1. At least at this point the reader will realize that the above considerations do not hold for the decomposed orbit. The decomposed orbit will get a special treatment in 2.3.7. We mention that the points on the nondecomposed orbits are contained in U(FQ).
Since the functionsD,m,a, are the products of local functions we find that the integral ID,m,a,(a) will be a product of local integrals. We find the value ID,m, a,(a) _ (f Za (Ap,
) \GLz (Ap, q)
xD(x'-1 ax') d x') 6(a, m)
= In, a (a) . o(m, a), p(xp 1 axl,) dzp. where tj(m, a) = 6,(m, a) Vq(m, a) and ap(m, a) Z. (Kp) \Zo Again we choose dxp to be the quotient measure dxp = dxp/dtp with
voldtp(Za(Kp) n GL2((9p)) = vo]dxp(Za(av) n GL2((9v)) = 1.
Now we are ready for the comparison to the Selberg trace formula. 2.3.6. Comparison to the Selberg trace formula. We are now in a situation which has been studied by R. Langlands in several different papers. (Compare [3], [5].) , (GL2(K)\GL2(A)/ D) The trace of the operator 0m on the Hilbert space L2disc will be computed by means of the Selberg trace formula. For simplicity we shall assume that our character w is the trivial character. This simplifies the notation considerably, we shall omit all the indices w from now on. The trace formula gives an expression for the trace which is a sum of contributions from the different conjugacy classes in GL2(K)/K and some extra terms which are called the Eisenstein terms (compare [1, §6]). The Eisenstein terms can of course be ignored in the proof of the main equality. First of all we consider those terms in the trace formula which come from the identity element and the anisotropic semisimple elements. Each such semisimple
element defines a quadratic extension E/K. Then the comparison works out as follows.
(i) The supersingular contribution to the trace Frm = contribution of the identity element + contribution of all quadratic extensions which do not split at p and q. (Reminder. These extensions do not give orbits!)
375
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
(ii) The sum of the contributions from the extensions which do split at p or at q to the trace of Frm = contribution of the same extensions to the Selberg trace. Let us look at (i). The supersingular orbit is obtained from the quaternion algebra D/K which is not split exactly at the two places p and q. From our discussion in 2.3.4 we get that Zo(7-) = D(K)* and Z4(a0) = D(K,)*, Z,(aw) = D(KK)*. We have
D. = Z = D(Kq)*/D(l)(Kq) Dv = Z = D(K0)*/D(1>(Kp); where D111 means that the reduced norm should have absolute value one. The orbit is
D(K)\GL2(Ap,q) x Z x Z. The conjugacy classes in D(K)*/K* are given by the identity element and the elements in E*/K* mod conjugation where E/K runs over those quadratic extensions which are nonsplit at p and q. Therefore the contribution to the trace of Frm is vol(D(K)* Z(A)\D(A)*) . IID,m(e) + a sum over the quadratic extensions E/K which do not split at p and q and the contribution of E/Kis equal to 1
AUT(E)
21
vol(I E/IK E*) 1 D(a) o (a, m).
¢EE*/K*
The contribution in the Selberg trace formula looks very similar:
vol(GL2(K) Z(A)\GL2(A)) 0.(e); for the central class and for any extension E/K we get E vol(IE/IKE*) . I D(a) 0(a, Om) IAUT(E)I ,EE1
/K-with 0(a, Om) = Op(a, 0(P) Bq(a) 0(m)) and
ep(a O(mp)) =
O(mp) (xn 1 axp) dCp. Za (Ku) *\GL2 (K0)
The decisive point is that we can compare the factors G,Je) and 0,,(e) and 3(a, m) and 0(a, 0m). Again we look at the central classes first. We observe that
vol(D(K) Z(A)\D(A)*) = (q - 1)2 vol(GL2(K) Z(A)\GL2(A)). This equality is equivalent to the fact that the projective group of the division algebra and the projective linear group have the same Tamagawa numbers. The factor (q - 1)2 is due to the fact that we normalised our measures in such a way that the volumes of D x D(1)(Kp) x D(1) (K) and _rD x GL 2(0) x GL2((9q) are both equal to one. On the other hand it is clear that WD.m(e) = 1 if m is even and zero if m is odd. We claim
0(P)(e) = -(q -1) if m is even, if m is odd. =0 To verify this assertion we introduce the functions f, e
p for n >_ 0.
376
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN °+¢
0// 1 \\0 and on the other GL2(C9p)-double-cosets we put f equal to zero. Then one can check rather easily that
-
fn
[n/21 np)
= f - (q(q- 1) v=1 EJ
This formula is also obtained by inverting the formula in Lemma 3.1 in [4]. This implies of course our claim and we get for m even bm(e) = (q - 1)2. This proves the equality of the central contributions. Let us now pick a noncentral element a e DK. We compute
6,(a, m) =
(Ke)"
?D. m, p (xp 1 axp) dkp.
The crucial observation is that the conjugacy class {xp1 axp}zpED(Kp)* decomposes into 2 orbits under the action of the maximal compact subgroup D(1)(KK) if the ele-
ment a generates an unramified extension and we get one such orbit if a generates a ramified extension. This implies op(a, m) = 2
if m is even,
= 0 if m is odd; in case that a generates an extension which is unramified at p and 5p(a, m) = I
for all m > 0
if this extension is ramified at p.
On the other hand we can compute the orbital integrals Op(a, 0(0) and Bq(a, 0()) by using Langlands' formulas in [4, 3.x]. We observe that Lemma 3.5 implies that for u = (o b), O(m)(xp1 ux) dzp
= 0.
fZ.(k,)\GL2(Kp)
Now it follows from Lemma 3.6. that in case our element a generates an unramified extension at ep(a, Omp>) = 2
if m is even,
= 0 if m is odd, and Op(a, O(p)) = 1 if a generates a ramified extension [4, 3.7, 3.8].
We get that the corresponding terms on both sides are equal. At this point we want to say that we did not check the case of characteristic 2. To do this one has to compute the op(a, m) and Op(a, Omp)) in the case where a generates an inseparable extension. Let us now look at the other nondecomposed orbits. They come from field extensions which are split at at least one of the places p or q. Let a C GL2(K) be an element which generates a field extension which splits at p. We have to compute op(a, m) and 0,(a, c(m)). Since the extension splits at p, we find D = Z x Z and the image of a in D is given by (ordp,(a), ordp (a)). We have to pick one of the two primes p' out of the two primes p', p" which lie above p. Then the action of Frm is given by (m, 0) n D,,. This means that
377
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
if ordp. (a) - ordr (a) = m, = 0 otherwise.
op(a, m) _ op(a, m) = 1
On the other hand it follows from [4, Lemma 3.1] that
if lord,,(a) - ordp (a)I = m, = 0 otherwise.
0p(a, O,n)) = 1
Let us assume that our extension does not split at q. Then we could also pick p" instead of p". We get the same orbit. Therefore we get twice the trace of Frm if we work with the function o,(a, m) + d "'(a, m) on the left-hand side of the trace formula. But obviously we have 5;(a, m) + o¢(a, m) = 0,(a, Omp>). If we now recall that there is a factor i on the side of the Selberg trace formula and that there is no such factor in the formula for Frm we see that the contributions of the given field on both sides are equal. The argument is very similar in the case that the field extension E/K generated by a is split at p and at q. In that case we have seen in 2.3.4 that we get two orbits. These orbits correspond to the four possible ways of selecting primes above p and q, where the selections conjugate under the action of the Galois group give the same orbit. From here on everything is the same as before and we get the desired equality of the contributions. Now we have compared the contributions coming from the central and elliptic conjugacy classes. There are no contributions from the unipotent class on the side of the Lefschetz fixed point formula. But these contributions do also vanish in the Selberg trace formula. We have already mentioned above that the orbital integrals of O( u) over the unipotent class vanish. Since this happens at two places it follows from a standard argument (compare [2, p. 523]) that these terms are zero. What remains to be done is the comparison of the terms coming from the decomposed orbit and the split semisimple elements. At this moment we have to recall the definition of U/F9 and these considerations deserve a new paragraph. 2.3.7. The decomposed orbit. Let T/K be the standard maximal torus of diagonal matrices in GL2/K. We denote by N+ (resp. N-) the unipotent radicals of the Borel subgroups of upper (resp. lower) triangular matrices. Let us choose an element r E K-1 s.t.
div(7-)=p-q+a-a If r E
has the divisor div(ro) = np - nq. We can find an
then ro =
idele x0 in IKPo such that
\0
101
- (0-1 11)
(Owl
01)
(Oo 1)
(0
O1)
and we put 0).
(X0 0 1),
1
(To
The points in M(Fq) in the decomposed orbit are those which correspond to the elements of the set x0y with y r= GL2(Ap,q) x T(KK) x T(K) and the orbit is
T(K)\GL2(A,. q) x (Z x Z) x (Z x Z). Here (Z x Z) = T(K0)/T((9p) (resp. T(Kq)/T (O)) and Frm acts by (m, 0) x (- m, 0) E (Z x Z) x (Z x Z). We have to decide which points of this orbit belong to U(Fq). To see this we write
378
G. HARDER AND D. A. KAZHDAN
y = t+(Y) - n+(Y) ' k"(Y), resp.
y = r (y) n(Y) . k' -(y) with t+(y), t-(y) e T(Ap,) x Z4, n+(y) e N+(A0,) (resp. n -(y) e N-(Ap,q)) and k'+(y), k'-(y) e .". These two different ways of writing y correspond to the two different ways of getting the corresponding FH-sheaf as an FH-extension. To verify this we recall the situation in 1.1. We find that the FH-sheaf is given by the lattice
(Y)'Mo = M. In both cases we find a subsheaf of rank 1 in M, namely the one generated by the first, resp. second, basis vector. We call these subsheaves L (resp. Hl). Then it is clear that L is an FH-sheaf of rank I and Hl is an invertible sheaf over X/Fq. If we write
t+ 0
t-(Y)
t+(Y) = CO t2 )'
0 = CO t2 /
we find (the degree of xo is zero!)
deg (L) = - deg (ti) = - loge (Iti I),
deg (Hi) = - deg (tz ).
We get a point in U(FF) if and only if (compare 2.1) It1 I < It2 I and It2 I < Iti I If er is a uniformizing element at a place of K then we have the following identity
for all f > 0: 1)
C0
-
(0
f)
(Z-f 11)
(l f 0)
and this identity allows us to compute the difference deg(ti) - deg(tZ) _ Aq,(nq) and
deg (ti) - deg (tz) + 2 . A(n+(Y)) where 2(n+(Y)) = Aq.(nq) = 0 = degq,(nq)
if nq e (9q,,
if nq
aq,,
i.e., if nq = eq rq,fq' and f. > 0 then Aq,(nq) Then we find that xo y = xo t+(y) n+(y) k'(y) gives a point in U(FF) if and only if deg(tl) > deg(tZ) and if moreover 2 A(n+(y)) < deg (tZ) - deg (t,+). We introduce the group
Ta)(A) = {(O ) ItIltil =
1}
and we get from a simple counting argument that the contribution of the decomposed orbit to the trace of Fr- is equal to 2 vol(T (i) (A)/T(K) Z(A)) ID(a)t(m, a) aET(K)/K
where
ID(a) = -
J Y' x N+ (A,, q)
Z' (k'n lank') d(n) dk'dn.
GL2 OVER FUNCTION FIELDS
379
Again we compare this to the corresponding term in the Selberg trace formula where the corresponding integral is given by j(x N+ (A)
xD 0 (m) . O (m)
(k-I n ' ank) A(n) dk dn.
Here are some differences since in the second integral we are also integrating over the variables np and nq and + A,(np) + Aq(nq) = 2(n') + 2p(np) + Aq(n).
.1(n) q'#P, q
Now we come to the last point of the proof. We show that the integrals
f XD o Oma) o qmq) (k-I n 1 ank)Ap(n,) dk do vanish and the same is true for q instead of p. To see this we observe first of all that
we can only get a nonzero contribution if div(a) = ±mp - (±mq). This is clear since a certainly has to be a unit outside of p and q. Then the assertion follows from our knowledge about Op(a, 0mp)) and Oq(a, imq)). But if this is so then we shall see that the integral $N+(Kr) $(m) (np' anp) ,lp(np) dnp vanishes. This follows from the fact
that the integrand itself is zero. To see this we start from the fact that 2 (np) = 0 implies np 0 Op but then one checks easily that np'anp = anp dnp 0 supp (021)). This follows for instance from the formulas relating the 0(m) and the f,,. Therefore the value of the integral in the Selberg trace formula is ID(a) . t9 (a, 0(.0) - 0q (a, O(,n)).
There is a factor i in front of these terms in the Selberg trace formula, but the (9,(a, 0mp)) Oq(a, O(,n))
is four times as often equal to one as a(a, m) and this
proves the equality of the decomposed contributions. This finishes the proof of the main equality. REFERENCES
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BCDEFGHIJ -CM -89876543210