PUBLICATIONS DE LKCOLIÎ FRANÇAISE DEXTUÈME-ORIENT
L'ART GRECO-BOUDDHIQUE DU gandhAra irUDE SUR LES ORIGINES DK L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART BOUDDHIQUE
DE L'INDE ET DE L'EXTRÊME-ORIENT
PAR
A.
FOUCHER
TOME SECOND FASCICULE AVEC
125
:
II
L'HISTOIRE.
HXUSTRATIONS ET
1
—
CONCLUSIONS
PLANCHE
PARIS IMPRIMERIE NATIONALE ÉDITIONS ERNEST LEROLX, RUE BONAPARTE, 28
MDGGCGXXII
/
0.V/PA^^iO5Ç_ '^f
Pourlb
/.o>
QUATRIEME PVUTIE. LHISTOIHE.
CHAPITRE LES OliKilM-S Alix statues et
ou modelés dans
de
le
de schiste
la pierre
mortier do chaux, ajoutez de très nombreuses intailles et
quelques objets
d'or, d'argent et
de
vous aurez épuisé tout ce qui nous reste des productions
:
indo-grecque du Nord-Ouest de
l'école
nous
I.KCOLE DU G.VNDHÂRA.
\)E
aux bas-reliefs, sculptés dans
monnaies, de rares cuivre'''
XV.
Hiuan-tsangf-',
dit
couvraient à
portes et des fenêtres et les
l'Inde.
Des fresques qui,
profusion les vantaux des
murs des couvents bouddhiques,
le
climat de l'Inde a eu depuis longtemps raison, et nous ne conser-
vons aucun espoir d'eu retrouvei- jamais au Gandhàra
le
moindre
vestige. Les grottes de l'Afghanistan, à défaut des tumuli de Bactres, t-il
Ou
nous en rendront-elles un jour quelques fragments?
à tout jamais nous contenter, pour en prendre
faudra-
une idée du
moins approximative, des plus anciens spécimens de |)eintures murales récemment découverts dans de l'avenir. Pour
I
instant,
l'Asie centrale? C'est le secret
convient de rappeler une
il
lois
de plus
que, dans nos collections de sculptures gandhàriennes, nous possé-
'''
On
ciniens
trouvera encore cjuelijues spé-
île
poterie publiés par
Mabshali, et
J.
Pli.
VoGEL à
MM.
la
J.
H.
suite de
leurs Excavations at Chdisadda (Arcliii'o-
(;(\nnun. -
logirnl Sitrveij ii)0'2-3, fig. <^'
Mém.,
of India, Animal
ai 1,
et p.
[i.
67; Records,
I, p.
Travcis, p. i/t-.
11.
-jli
L'auteur, se trouvant actuellement en
de ses recherches,
Itcimit
180).
se
réserve
mission sur
de publier
le
terrain
ultérieurement
un
volumes appendice contenant, outre un index général des deux gandhàsculpture et un répertoire des principales œuvres de la rienne, les corrections et additions reconnues nécessaires.
7A
:
LKS ORIGINES DE L'ECOLE DU GANDH\RA.
/iO"2
dons seulement
•
indo-grec
(le l'art
mutilés d'un des deux grands tronçons
les débris
Parenthèse sur la peinture.
que
que
celui des sculpteurs;
que plus d'un de nos
même
puritaine
ou,
d'hommes ou de femmes pour ne
représentations
en
la
gnages
écrits
Ja
:
Bonne Lot prouverait clairement,
c'est ailleurs
qu'au Gandhara que nous devons
transmigration n qui, selon
la
paroi du vestibule
la
le
Dmjâvadâna, étaient
Tontrée de tous les monas-
à
nous faut descendre jusqu'au fragment qui en subsiste
encore sous l'une des vérandas d'Ajantâ dii
tolérer sur les
confirmation figurée. Pour rencontrer une de ces
la
reproduites sur il
à prohiber
nous entretiennent d'images de piété ou de scènes de
seulement
en chercher
tères,
—
du Maître lui-même C. Bien d'autres témoi-
figuration
Roues de
se
besoin, qu'artistes et donateurs n'avaient pas reculé
devant
:
il
la
monastiques que de simples motifs décoratifs
cellules
était
légende
musulmane
l'on préfère, toute
si
mais un passage du Lolus de
fr
tour, et avec
à
vieux traités de discipline une tendance déjà toute
les
—
murs des
s'il
manié tour
artistes n'ait
ne prouve
et rien d'ailleurs
aisance, le pinceau, le ciseau et l'ébauchoir. Assurément
marque chez
les
saurait douter, en effet,
des peintres n'ait été au moins aussi étendu et
le répertoire
aussi varié
— On ne
(-1
De même, nous avons
attendre les fouilles heureuses de Sir Aurel Stein dans les
parages désertiques du Lob-nor pour retrouver un redet du pathéreprésentant
tique tableau
•mcore vu au Gandhara
le
et
Viçvantnra-jdiaka,
qui,
nous
que Song Yun a
assure-t-il, arrachait des
même aux barbares Mais c'est l'une des trouvailles faites ])ar MM. Griinwedel et von Le Coq sous les décombres des temples larmes
'''
/)'o«J!e
'-
'''.
Cullavngga, Lo/, Cf.
t.
vi.
3,
li;i(l.
Biinoi
I, p.
aGô
,
F,
p.
pour
rrliuil'î).
.33, si.
85.
tes référentes
(lire naUirellenienl h la ligne
au lieu de
'''
d; Lolus de la
19 Tdonze-
1,
M.-A. Stein,
f\g.
i/iG-i'^y.
Riiiiis
—
Ed. Chavanxes. dans
oJ désert Calhay,
SoNr,
Yit\',
te liiilhilii ilo
Irad.
l'Ecole
française d'Exlrèmc-Orienl, lit, p. h-io
ou
Béai., Ihiddlilst Records
ofthe llcs/eni
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE
Di:
du Turfan, qui nous apporte peut-être
(lANDIÙRA.
'i03
de toutes
la vérification
la
plus inattendue. Hiuan-tsang nous raconte en passant qu'il y avait
sur
Sud de
le côté
Est du atùpa de
l'escalier
Kaniska, près de
du Buddha, naturellement haule de
Pèsliawar, une image peinte
seize pieds*'', et qui présentait cette particularité
deux au-dessus de
la
une légende
naii'e
de se scinder en
ceinture. Bien entendu, sur ce cas extraordi-
s'était greffée.
Un
peintre, racontait-on, à qui
deux pauvres donateurs avaient payé chacun une pièce exécuté qu'une seule figure sur leur double
commande;
demeuraient un peu interloqués, soudain
ses clients en
l'image
dédoubla miraculeusement pour
se
d'or, n'avait
des fidèles.
l'artiste et l'exultation
phénomène
On
la
plus simple paraît d'admettre qu'après
des peintures qui décoraient
la
partie supérieure d'une ancienne
rence sous ressant est
le
arlislique
les
de
la
réfection
paroi gauche de cet escalier, la
image avait reparu par
nouveau badigeon. Mais peu importe
que sur
de
une explication plus
rationnelle
la
le torse
eût peut-être découvert sans
à
:
comme
justification
trop de peine
ce
et
:
le
tran.spa-
point inté-
bannières qui pendaient jadis aux voûtes
des temples du Turkestan et qui se sont conservées jusqu'à nous
sous une couche protectrice de terre, on a déjà retrouvé deux
reproductions de l'image miraculeuse de Pêshawar avec son double corps enté sur une seule paire de pieds'-).
On
ne risque donc pas d'exagérer
cordants
le
prouve
—
rienne, vu que son la
ni
—
ce clioix d'exemples con-
l'importance locale de la peinture gandhâ-
œuvre comportait, au même
titre
que
celle
de
sculpture, des décors, des scènes légendaires et des images; ni
non plus son influence au-dehors, puisqu'elle dans ses bizarreries
pourrait-on dire, ses verrues.
non plus trop regretter
rait
World, lalca
et,
I,
est
grotte
p.
—
cm.
également
XMl
\
sa totale
içvanUiru-jd-
dans
la
d'Ajantà.
Cf.
lIlUAN-TSANO,
II, p.
]Iêmoires
Records of
Ici
pi.
On ne
sau-
llie
iio ou
Western
Biid-
World,
I,
102. Une des images du Turfan a
été puliliéu [lar
sur
jusque
destruction. Se serait-elle
contrées occukiilales , I, p. dliisl
p.
3h\.
'''
'''
t.
Le
rej)résenlé
a été imitée
'10 a.
Von Le Coq,
Cliotscho,
LES ORIC.INES DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
AO^i
bornée
à
nous dmiiier, avec quelque chose de plus familier et de lo
pendant en couleurs de nos pierres sculptées, que
cet élément de
comparaison nous eût été des plus précieux. Mais
plus vivani,
nous avons des raisons de croire qu'avec
mieux encore
:
elle
nous avons perdu
au point de vue artistique, de ^éritables chefs-
d'œuvre, supérieurs aux meilleurs bas-reliefs; au point de vue historique, de
mêmes de
non moins irremplaçables lumières sur
l'école.
Quand on
constate le rôle considérable que la
aux besoins spé-
i)einture a joué dans l'adaptation de l'art antique
ciaux du Christianisme, on ne peut s'empêcher de se ce n'est pas également le pinceau libre et
ménagé
nistiques qui a le premier
les origines
demander
prompt des peintres
la ti'ansition nécessaire
si
hellé-
entre le
du Bouddhisme. Les
répertoire classique et l'imagerie particulière
sculpteurs, toujours plus routiniers et lents à s'émouvoir, n'auraient
dans cette hypothèse, que repuendre en matériaux plus du-
fait,
rables les créations des peintres indo-grocs,
connaîtrions guère que de seconde main études. Imaginons, pour préciser à celle
les idées,
où nous nous trouverions
l'art
bien que nous ne
une
les peintures
si
direct de nos
situation analogue
des Catacombes
que nous n'ayons conservé, comme premiers
étaient perdues et
spécimens de
si
l'objet
chrétien, que les sarcophages du
m"
siècle.
Ces
considérations peuvent expliquer tantôt nos tâtonnements et nos incertitudes, et tantôt, au contraire, l'assurance avec laquelle nous
avons tout de suite établi quasi
le
immuable de chaque
catalogue du répertoire et
sujet!')
:
elles
la
formule
doivent assurément peser
d'un poids très lourd sur la suite de notre enquête historique. Nous atteindrons vraisemblablement disposons,
un
semblance — que
'''
à l'aide des
documents dont nous
état assez voisin des débuts de l'art
mettons-nous bien dans
à jamais la
,
la
l'esprit la possibilité
disparition de son
période initiale de ses
ce. iiolniiiiiiciil
I.
Il
.
|i.
;5'iB cl
370
et.
gréco-bouddhique
—
et
même
la vrai-
œuvre peinte nous dérobe
essais.
iiii
:
coniraiic,
l.
I,
ji.
(joi el
61 7.
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
—
Objet et plan de notre enquête historique. il
va de
soi
que
le
Ceci bien eiileiidii,
plus zélé des archéologues ne peut utiliser pour
que ce que
ses recherches
'lOÔ
notre tache se trouverait
ont rendu; et, par suite,
les fouilles
terminée
n'avions promis d'étudier lécole
dès
si,
la
première ligne, nous
du Gandhâra non seulement dans
son œuvre, mais encore dans ses origines et dans son influence
l'engagement
lcm[)s de
:
peut
sembler
qu'un exposé en bonne et due forme aurait dès l'abord
traité le
c'est
qu'il
se
fait
premier de ces deux points. Mais
commencer par
toujours de sujet encore
connaissance
le
mai débrouillé, avec
les
la
Icnir.
11
meilleure méthode n'est pas
commencement. En abordant un nous a paru
il
plus sage de faire
bon nombre
monuments, dont
étaient
encore inédits, avant de nous livrer à aucune considération historique sur leur compte.
On
ne nous en blâmera pas. Assurément
notre travail demeurerait incomplet
de suivre, autant que premiers
ses
échappé à
n'a
autre cette
sultats raisonnes
nous ne tentions
faire se peut, l'évolution
débuts jusqu'à
plus qu'aucune
si
son
de
manifestation de l'activité
fatale loi.
Mais déjà
l'école
décadence
ultime
l'on
à présent
car,
pas
humaine,
elle
:
devine que
auxquels nous a conduits l'examen- de
vont singulièrement
faciliter
depuis
les ré-
l'œuvre
notre enquête historique, ne serait-ce
qu'en délimitant exactement son objet et en déterminant à l'avance son plan. S'il est
fin
une conclusion qui
soit
revenue
des trois premières parties de cet ouvrage,
tion
du caractère composite, mi-grec
Gandhâra qu'il
:
et
refrain à la
c'a été la
constata-
mi-indien, de l'école du
ce sont aussi les raisons historiques de ce double aspect
nous faudra d'abord rechercher ou, plus simplement, coor-
donner. Qu'on ne se méprenne pas en présent chapitre. s'il
comme un
s'est
11
ne
s'agit
effet
sur les intentions
du
nullement pour nous de découvrir
produit en un temps et en un lieu, entre l'hellénisme et
l'indianisme, un contact suffisamment intime et prolongé pour être fécond.
Nous considérons que
la
preuve matérielle de ces relations
LHS olilGlM'S
/lUG
L'ÉCOLE DU tIANDIlÀin.
1)K
vient d'être ainplenieut fournie par les sculptures
plus durable
le
gnage,
suffiraient à
en ont été
Ne posséderions-nous aucun autre témoi-
i'ruit.
même
le lieu
ijui
de leur trouvaille
démontrer
—
serait-il incertain, qu'elles
point lumineux flottant dans le noir
des siècles, ou point noir errant sur
blanc des cartes
le
—
ren-
la
contre des deux grandes civilisations de notre antiquité indo-euro-
péenne. Mais
de
loin
même
le cas n'est
Nous savons en gros où
là!
peu près quand
à
mesure du possible
la
reste
heureusement pas
relient
et
monde
l'Ancien
nous savons
nous n'avons qu'à en préciser dans
:
seulement à élucider
situent
la fusion s'est faite,
date et l'occasion.
la
aussi désespéré, bien
les
En
d'autres termes,
il
conditions générales qui encadrent,
au mouvement général de en
le fait particulier, et
soi
la
bien établi, de
indo-grec. Patiemment, pièce à pièce, à l'aide
de
civilisation
l'art
dune mosaïque
de
fragments détachés, nous avons tant bien que mal construit notre sujet
Ce
il
:
ne
faisant,
— toute
1
et suivi le
s'agit
plus que de lui donner un fond et une atmosphère.
nous nous garderons de dévider
aux
histoire de l'Asie antérieure
début de notre ère.
Gomme
—
érudit à peu de frais
siècles qui ont
tout à l'heure nous ne pen-
du Bouddhisme ou de
sions rappeler de la mythologie
précédé
la
biographie
du Buddha que ce qui importait à l'interprétation des monuments, nous nous elTorcerons
présent de ne retenir, parmi les
à
faits
d'ordre religieux, politique ou économique, que les plus significatifs
ceux qui intéressent directement
et
le
développement de
l'arL
Aussi bien les manuels ne man(|uent plus désormais, auxquels
renvoyer
le lecteur'-).
Dès que nous relevons nos yeux,
obstinément penchés sur
gandhâriennes,
fouilles
les
jusqu'ici
c'est
pour
nous apercevoir que notre petit enclos de spécialiste se trouve sur l'une des grandes voies de l'histoire. O"
'"'
Cf.
'"'
Citons noianiineut
plus
t.
commode de
Smith,
Oxford.
I, p. io-'ia.
F.arlij
Ilislori/
le
tous
of
:
cleniiei' et le
Mncenl
Indiii
i-i'
A. éd.
à
la
1908V
— Mentionnons
encore,
dernière heure, i'eseellent petit livre
de E. liridjje,
J.
Rapson. Aiicienl Imita (Cam-
i()ii).
LE BOl DDIllSMK AU CANDHARA.
S
A quel moment
même
possible et
Le BoUDDHISiME AU GaîSDHÀRA.
1.
les circonsbiices
ont-elles rendu
histoiiques
naturelle la naissance, dans la région IVonlière
Nord-Ouest de Tlnde, des hybrides créations de
(lu
indo-
l'école
grecque? La première préoccupation d'un Européen, devant une question,
pareille
(on peut
c'est
mander comment Tinflneuce
On
qu'aux bords de l'Indus.
le
gager sans crainte) de se de-
belléni(|ue a
nous permettra
habitude, sur l'autre point de vue, et de
tiquement,
celles
peu près
1
le
même
pénétration de
dans par
le
là
observer que, pra-
de lEuphrate
un au-devant de lautre
hellénisé.
Dès
si
parcourir en sens inverse
du moins
la
il
est aussi
nécessaire de vérifier
bouddhique que
religion
la
pays qui devait être
—
et
chemin. Pour rendre compte de l'apparition
des œuvres gréco-bouddhiques, la
l'aire
deux éléments composants de nos sculptures ont dû éga-
lement venir à
d'insister, selon notre
Gandhàra nest guère moins éloigné des bouches du
le
Gange bouddhique que de lors, les
réussi à par\enir jus-
le
celle
de
Tai't
théâtre de leur union; et c'est
forme doit céder
le
pas
grec
même
au fond —
qu'il
conviendra de commencer notre enquête.
La coMVEnsioN. n'est plus
et
—
A
bouddhiste
1
:
heure actuelle, non seulement mais
il
est plus qu'à moitié
même
iranien de langue, en
afghan de race
l'histoire, le
pays ne
darioin à l'enqMre perse
Cyrus dès
ment que
Cf.
faisait
pas politiquement partie de l'Inde. Hérodote est d'accord
avec les inscriptions des Achéméuides pour incorporer
<'i
Gandhàra
temps que musulman O. Au plus
haut que nous puissions remonter dans
même
le
1.
le
milieu du
:
vi''
11.
ctGan-
peut-être y avaient-ils été annexés par siècle
avant notre ère.
ce territoire ait toujours été
1,1).
les
contesté
On
conçoit aisé-
entre les deux
l,KS ()lili;i\i;s
/i08
mondes,
ii'iiiiicii
Strabon,
Iriir servait
iikIkmi.
cl
l.l'COLK
l)K
1)1
encore de
\,M)II
(rAlcxamlic
liinixéc;
\
(1
\i; A.
riinliis, ;issiire
Séleucos qui, après
IVoiitière. C'est
une infructueuse tentative d'invasion, aurait cédé on 3u3 a\ant notre ère une grande partie de TAriane au premier empereur histo-
de Flnde, ce Candragnpta (|ue
ri([ue
Dès
collosf'.
lors la Gandaritis
Mauryas. Peut-être
grande
fut-elle à ce
et riche ville de
Grecs appellent Sandra-
les
partie des vastes possessions des
lit
moment
commerce
rattacliée à Taksaçilà, la
et d'études
que certains témoi-
gnages placent, par une sorte de réciproque, de Gandhâra'-'
L'humeur indépendante de
-n.
est
un molif dont jouent constamment
fils
et
ses
deux
de Candragupta,
héritier
Taksaçilà
fils,
Açoka
et
et
Açoka
à
:
ghole,
se fut
il
lointaines
successivement
envoyé
Sushna, pour réduire des rebellions de son
—
tour
quand, selon la
la
môme
tâche
fin
de
la
procédé
le
mo-
dynastie
plus aimé de ses
le
pourquoi Fa-hien a soin de noter que dont Dharmavarddhana,
Dharmavarddhana
le
fils
de l'oiseau kitndla que
yeux
:
aussi Hiuan-tsang
dans
lui avait
est-il
seur quand, de son côté,
il
le
Gandhâra
d'Acoka,
est resté célèbre
nom
Que
marches
débarrassé de ses frères et emparé du trône
aurait chargé de
de Taksaçilà
l'oyaume
contes. Bindusâra, le
les
aurait
en hoimeur dans l'Inde jusqu'à
resté
ces
dans
le
te
fut la
valu
la
fils.
C'est
était ttle
gouverneur ».
légende sous fatale
—
pays
Ce
le sur-
beauté de ses
au fond d'accord avec son précur-
attribue à Kunàla
cfle
gouvernement
P) T.
tout dans ces récits ne soit pas de pure fantaisie, nous avons
au moins une raison sérieuse de
penser.
le
On
sait
que, soucieux
de faire régner l'ordre moral dans son vaste enqjire, Açoka a pris soin d'afficher
un peu partout, gravées sur des parois de rocher
assez grossièrement épannelées ou sur des piliers merveilleusement
'''
Cf. BoiciiiÎ-Leclercq,
Séleucides (Paris, "'
JdiaJîu
.
n°
1918),
ii'}i el
ji.
liisloirc
îles
872
tnid. dunsl}Ln\oi:i, /»/)W((f(iu)i, p.
et
io5).
—
cl
607
World,
I, p.
189
862,
Fa-hien, ch. x; Hikan-
tsang, Biiddhist Becords of ihe
piissim.
Divynviiddim, p. 871,
^
363
ag.
et suiv.
]] cstern
LE lîOUDDHlSME AU GAN1)1I\R\. polis, des piocKiniatioiis
où
recominandail à ses peuples
il
Or deux de
tique de la vertu.
'.09
la
ces inscriptions ont justement été
cœur même du Gandliâra, près du
retrouvées, l'une au
pra-
village
actuel de Shàhbàz-Garlu (le Po-lou-clia des pèlerins chinois), et
dans son voisinage immédiat, mais sur
l'autre
la rive
opposée de
rindus, à Mansehra, un peu au Nord de Taxile. Ces deux authentiques épaves des curieux
sentent un caractère
Imds sur pierre du royal prédicant pré-
commun
et qui sulTit à les distinguer
celles qui
ont survécu par ailleurs dans
sources du
Gange au Maison r
les seules à être écrites
de
la
de droite
l'indus,
à l'Orissa
:
elles
la
deux inscriptions s'accordent
provinces
Le
de
riveraines
les scribes
détail esta retenir: peut-être
mettre eu
à
vedette,
première
la
attribuant un Idoc spécial, la seconde en lui alniiidonnant
lui
toute
les
domination achéménide, par
pas non plus indifférent de faire une autre remarque. Ces
n'est-il
une face du
édits, celui
tolérance
rociier,
douzième des
le
treize
ou quatorze
justement qui recommande aux sectes une récipro(jue Cette précaution s'accoiderait bien avec le
(-'.
fait
région venait seulement de s'ouvrir à la propagation de
la
sont
employer, au lieu
à gauciie et à
dans
introduite
au temps de
à la solde des satrapes perses^.
en
de l'Inde, des
dénomination quelque peu conventionnelle de kharosthi,
apparemment
et
du Goujerate
et
reste
hrâhmi indienne, une variété de l'alphabet araméen, connue
la
sous
le
de toutes
que
la foi
bouddhique. ne subsiste aucune incertitude sur
S'il
l'Inde
du Nord-Ouest pendant
statut
première moitié du
la
douteux que
le
Bonne
politique de m'' siècle,
il
est
en revanche
On
n'entrevoit pas, à travers les récits des historiens d'Alexandre,
que
''
la
celui-ci ait rencontré dans le
Celle llléorie
Ganneau
,
a éld
la (]i''cotiverle à (J
fort
iiiscii|itioii
,
due à M. Clerraont-
récemmeufconfinnée par Talisaçilà (l'un fiagmeiit
araiiiéeiiue
[Arcliœiiloylcdt
Loi y eût déjà pénétré.
Penjâb de véritables
Surveij oj p.
20 ''
India,
hhiksii.
Ann. Rep.
De
ujt'i-iô,
).
Cf.
Epigr. Indira,
Ind. AiUiij.,
\l\, 1910,
11,
p.
p. 43.
'1/17,
et
LES ORIGINES DE L'ÉCULE UL GANDHÀBA.
410
leur côté les
historiens
que, pendant
les
deux
du Bouddhisme
siècles qui suivirent le Nirvana, la
nanlé resta confinée dans
le bassin
moyen
occupée, semblc-t-il, de ses
plus
propagande
cieuse de
comment
clïet
s'être
Ge
(').
l'aurait définitivement
en
admettre
se résignent à
lancée à
manie
la
du Gange,
et inférieur
que sou-
divisions intestines
serait le
zèle
impérial d'Açoka
(jui
On
sait
conquête de
la
conimu-
Tliide.
du souverain, apiès
réi'ormatrice
d'abord contentée de prêcher une sorte de morale neutre
l'usage
commun
de tous
honnêtes gens et de prescrirai des
les
mesures philanthropiques d'une portée générale,
une
nées
de plus
allure
même
et aurait
comme
plus connu, lut l'envoi,
en
plus
par tourner
fini
à
prit avec les
confessionnelle
sectaire,
et
Le résultat
l'inquisition.
à
an-
le
plus elficace, de cette tendance nouvelle
le
hautement proclamé dans
XIII" édit sur roc, de
le
missionnaires bouddhiques, tant au dedans de la péninsule qu'au
Or pour Açoka,
dehors.
que
titre
tières.
l'on
en juge par
les
Yavanas,
les
que Geylan,
même
kambojas
coup que
Elle gagne encore en autorité
gnages tibétains
même
soi
nations-fron-
par l'apôtre Ma-
et à la
même
époque
nous a été transmise par des plus vraisenddables.
quand on
s'aperçoit
que
les
témoi-
et chinois sont en définitive d'accord avec elle'-':
ont imaginé de faire de Madhyàntika un disciple d'Ananda,
s'ils
cela ne les
Nirvana
même
même
cette tradition, telle qu'elle
chroniques singhalaises, est en
car
et
Kaçmîr
le
autres
les
règne
sous son
Qu'ils l'aient été
dhyânlika, du
les
termes de son
les
Gaiidhàras étaient encore à évangéliser au
les
édit,
V*^
si
empêche nullement de
le
placer
a
cent ans après
le
dans leur système chronologique, au temps
n, c'est-à-dire,
d'Açoka. Kern, Maniial.
'''
Cf.
(^'
Telle est aussi l'opinion
Histoire du p.
204-265.
of
llie
p.
portés par Hiuan-tsang. Buddhist Records
iilj. lie
M. IvERN,
0/
ihe
TâranÂtha,
The Life
quante ans
—
Cf. RocKiiiir.
,
Biiddliii iind tlip earli/ lii.tlorii
Order, p. 1G6 et suiv.; les
récits
of
liis
rap-
U
\]estc\-ii
Houddhismu dans l'Inde, H,
p.
orld .
pins
tôt
afin
d'autant rinlervalle qui Nii'vâija.
1,
12. placent
le
p. le
i/if) l'ait
et eiii-
de iliminner séparait
du
LE BOUDDHISME AU GANDHÂRA.
411
Nous ne risquons donc pas de nous ti'omper beaucoup en gnant
du
débuts de
les
ni" siècle
conversion de IV Inde du Nord
la
avant J.-G.
pouvait-on écrire an
v^ siècle
de notre ère,
dhàra resplendissent de robes jaunes aux
au milieu
Depuis cette époque jusqu'à nos jours,
a
:
n
assi-
et
Kaçniîr et
le
Gan-
le
sont par-dessus tout dévots
joyaux (•'.Il Les relations des pèlerins chinois nous con-
trois
firment l'une après l'autre cette antique prospérité de la Bonne Loi,
encore llorissante pour Fa-hien
Song Yun
siècle), déjà chancelante
(v*^
presque passée à
(vi* siècle),
de souvenir pour
l'état
Hiuan-tsang (vn^ siècle), quelque peu restaurée lors de de Wou-k'ong présent)
le
Gandhâra,
Musulmans
des
témoignages
En
ghosa'-'.
siècle)
(vni'=
car
:
bon de
est
(il
la
le spécifier
venue dès à
converti, allait rester jusqu'à l'invasion
sitôt
du Bouddhisme. A ces
l'une des terres d'élection
tardifs
pour
nous pouvons ajouter celui, plus ancien, d'Açva-
même
ce qui concerne l'époque
nous n'avons qu'à nous en
de nos sculptures,
nos propres yeux. Assurément
fier à
nous ne prétendons pas retrouver sur nos monuments des tableaux
Bonne
local
de
la
par exemple, avec Cunniiighnm, dans
la
scène où nous avons
triomphe
d'histoire représentant le
appiis
à
(fig.
290
culte
du
ralités, fallait
a,
298
feu(-^)r.
h,
299
rt),
du Bouddhisme sur
"Aa victoire
dès l'Introduction de cet ouvrage, nous n'avons su ce qu'il
admirer
le plus,
sulfise à attester le
de
la
multitude des ruines ou de
grand
et
Que
durable succès de
quement,
le
nombre
et la richesse
seraient inexplicables sans j1/rt/irtï'«Hisn, XII,
la S(imanla-i>(is(idikd
i^Vinaya III,
dans
p. les
Pitakam,
éd.
de Buddliaghosa H.
.3i5-3iG) s'exprime
mêmes
'''
termes.
|).
à
peu près
lel
doctrine au Gan-
que, récipro-
lloraison de dévotion
Sùtnilaiikdra,
8. Cf. '^'
Oldenbero,
profusion
de ces fondations religieuses
une exceptionnelle
28; riutroiliu-tiou
la
est vrai
11
la
double constatation
cette
dhâra, nul n'en disconviendra sans doute.
de
le
Mais pour nous en tenir aux plus prudentes géné-
des sculptures qui les décoraient'''.
''
Bienheureux
du bûcher du
rextinction
l'econnaitie
Loi, ni voir,
plus bas,
Paiijnb
trad. p.
T.
I
,
p.
Suppl.,
Gaiette,
1 1
et a
Huber,
il 8.
187.3, p. 636. '"'
Ed.
:
1
a'i
juil-
LES ORKMNES DE L'ÉCOLE DU GANDIliin.
'il2
Ton
ainsi
cl,
pou
lùiiira
IVit-ce
confirmer
d'entendre
temjJH.
les
j)as été f'àclié,
même
en devançant nn
celle-ci
source.
d'autre
(Juand enfin ces confirmations nous apporteiil en plus des précisions, et
(ju'elles
nous apprennent, par exemple,
anciennement dominanle au
Gandhàra
que davantage
vadinst'', elles n'en sont
achèvent de nous rassurer sur pris
pour guides en
que nous en avons
même
le
les
des Sarvasti-
bienvenues
temps
:
car elles
qu'elles justifient tout le parti
même
quand,
nous serons devenus plus familiers avec
sinologues,
marque
précis sa
les idées et
avec sa
popularité
locale'^'.
Sarvâstivàdins. Si Ton
Il
Buddha en
le
rùle
gandhàriens
les bas-reliefs
constant des images du
considérable attribué à n'était pas sans
rapport
semble également qu'un
détail
copie une pratique spéciale aux
croit le
de \i-tsing, ceux-ci étaient
tardif)
trait
particulière empreinte sur nos sculptures. Déjà
nous avons eu l'imjjression que Vajrapàni par
aux
grâce
usages de cette secte, reconnaîtrons -nous à plus d'un
les
secte
la
choix des textes que nous avons
Peut-être
tiré.
celle
était
(jue
témoignage seuls,
les
(il
est vrai bien
parmi
les
quatre
grandes écoles primitives, qui eussent coutume de couper droit
bord inférieur de leur vêtement de dessous
comme nous
:
or telle est aussi,
mode adoptée par
l'avons vu('', la
grecques du Bienheureux et propagée avec
le
elles
les statues
dans
indo-
le reste
du
monde bouddhique. L'acclimatation des légendes. catifs,
— Un
autre
que nos sources nous révèlent,
c'est
fait,
que
des plus signifiles
missionnaires
bouddhiques n'ont pas seulement importé au Gandhàra des idées et des pratiques pieuses
'''
Cf.
t.
'''
Cf.
t.
'''
Voir
II, p.
H, t.
A Record of et
7;
cf.
A.
:
ont encore réussi à y acclimater des
ils
encore, avec ce
876.
il,
p.
3ii,
et
Yi-tsing,
ihe Biiddhisl religion, p.
BiBTii,
dernier,
attribuer aux
Sarvàstivâflins l'habitude de se draper à
p. 62.
dans Journal
Savanls, sept. 1898, p. 523.
—
6
des
Faut-il
larges la
plis,
et les
amples draperies de
snitghnti gandliàrieune jjroct^deraienl-
elles
pour une part de l'observation
recte des
moines indigènes?
di-
LE BOUDDHISME AU GANDHÀRA.
voyageurs chinois
contes
édifiants
comment
des pèlerinages. Nous avons déjà dit
léjjeiides el à y créer les
413
avaient trouvé
y
évidemment
transplantés quantité de
de
originaires
centrale O.
l'Inde
Quelques-uns visent des interventions du Maître en personne d'après les à
moines du cru ce
de Ràjagiiha,
n'était plus près
une étape au nord de Puskaràvatî
—
même
là
où
heureux avait converti
ogresse de
la terrible
que ces tournées (fût-ce par
d'ailleurs
dans l'Inde du Nord-Ouest,
si
loin
la voie
c'était
les vestiges
— que
celte superstition subsistent encore aujourd'hui''^'
la variole.
le Il
:
de
Bien-
seniljle
des airs!) du Biiddha
du théâtre ordinaire de
ses
prédications et de ses miracles, cadraient trop mal avec les données
connues de sa biographie pour rencontrer dès l'abord beaucoup
On
de créance. vies
antérieures
rabattit de
se
au
préférence sur les innombrables
desquelles
cours
que
toutes les perfections. C'est ainsi
mis
avait
il
comble à
le
des divers cou-
les résidants
vents voisins de Sliàhbàz-Garhî s'étaient partagé, en les adaptant fort
heureusement aux accidents pittoresques épisodes
divers charité
\un applique de bonne
même foi
au
saintes écritures'^). D'autres
dans
spécialisés, soit
les
du roman de Viçvantara, ce monomane de
tour avait
le
:
du paysage,
la
la
élégamment joué que Song
été
si
site
gandbàrien
monastères
les descriptions
pour
s'étaient
ainsi
des dire
louchante histoire du jeune ascète Çyàma,
seul soutien de ses parents aveugles''', soit dans la galante aven-
ture
'''
du
n'si
T. I,
|i.
lu.
exception pour cjui
dut
et suiv.
t'tre )
Kkaçrifiga,
Il
que
les
laul |ieiil-èUe faiie
la frsoiimission
créée sur place
et n'est d'ailleurs
d'Apalàla-
(t. I, p. 5/i/i
que
le
démar-
séductions d'une courtisane rédui-
pierre, telles sallva et
que
du Bengale, VIII, de sa chair par
nov.-déc. 191
Xni,n°2,rév.
•''
,
]).
5 12.
—
(.So/hc
curmil
l'iixliiit
Fulk-slorks, dans les Mcmoirs de la S. k.
([uage d'une légende bjinale. Cf. J. A.. 'i
renconire du Bodlii-
la
du cadavre
p.
397) ou
le roi
des
le sacrifice
Ç.ibis
(1/«h,
igi.'i,p. 18-19).
283
— Song Yun,
Signalons (ju'ou
•''
a également relevé au (îandliàra ou dans
trad.
son voisinage immédiat de cuiieuses sur-
l'r.cole
française d'Eœlrème-iJrient, III,
vivances de traditions ljouddlii(|ues, pen-
1903,
p.
dant
T. II, p.
oral
ou
1.34.
littéraire
des
ruines
de
'*'
T. I, p.
et suiv.
Ed. Chavannes, dans
4i3.
T. I, p.
279
et suiv.
le
Bulktin de
LES OlilCINKS
',!',
I)K
L'I'COLE DU C.ANDHARA.
somme
sirent
au rôle de bêle de
iiR'iil
transportées, par l'opération
deux avaient
toutes
('':
magique de
la foi,
été égale-
des pentes
haditionnelles de l'Himalaya central jusqu'au pied des collines du
Nord-Ouest.
que
serait inutile
Il
exemples, d'autant
les
connus
curieux transferts nous sont déjà
ces
tous
de multiplier
:
mais
peut-être en saisissons-nous mieux à présent la portée, et pouvons-
nous en tenter l'explication
début nous nous étions bornés
(pi'au
à promettre.
La première qui se présente à des moines,
la Voltaire
Mais cette raison à
aperçu que
une
ouverte.
plus, depuis qu'on
l'idée,
la
communauté
est
celle-ci
que de
pour
celle-là
:
justifier
mais encore
le
succès de l'opération. Cela
ne fut pas
le
résultat d'une escroquerie
qu'elle
Remarquez
s'est
complice des fidèles en est une autre
nous avons autant besoin de
donne à penser
sufTit
La mendiante rapacité de
cliose, et la crédulité
non seulement
ne
d'incriminer l'astuce
la superstition populaire.
ne sont pas susceptibles d'une explica-
les faits sociaux
tion aussi simpliste.
l'esprit est
spéculer sur
toujours prêts à
d'ailleurs qu'à
moins d'admettre une mise
générale à l'encan des jdtaka et leur marchandage entre les monastères de la contrée,
aucune explication de cet ordre ne pourrait
rendre compte de l'installation de plutôt (pi'en
en
voici
les
autre.
A
fait
particulier
ou il
telle
faut
légende en
admettre
comme
point de départ de
figurés. la
les
empruntent leurs ci''e.
sujets à la légende
Imaginez à présent que
tel
soit
un chef-d'œuvre particulièrement
et le
joyau de
<'>
pis
théorie, c'est
couvents s'élèvent près de toutes
bourgades, des donateurs chargent des artistes de
va de
Le
:
choses se soient passées le plus naturellement du monde.
Le pays se convertit,
ceux-ci
tel lieu
une cause spéciale
une que suggère l'étude des monuments
qu'il faille
que
tel
telle
la
T. II, p. 269.
réussi et
galerie d'art religieux qu'était
décorer,
les
bouddhique
tableau ou
les grosses
telle
:
tout cela
sculpture
devienne l'orgueil
chaque monastère
:
LE BOUDDHISME AU GANDHÂRA.
même
conçoit qu'il conslituo en
011
de
cristallisation locale
son
nom du
titre
la
MS
temps comme
légende. C'est d'abord
noyau d'une
le
de cette œuvre d'art, en attendant que
ne
il
la h'-gende,
pour théâtre
sujet de cette dernière, soit censée avoir eu
Notez qu'en l'espèce
qui tirera
le site
le site'''.
presque exclusivement que d'inci-
s'agit
dents des vies antérieures du Maître, dont personne (et pour cause)
ne savait au juste
Comptez
s'étaient passés.
oij ils
enfin et surtout
sur l'ignorance crasse et la soif d'édification des envahisseurs bar-
bares, sinon des moines eux-mêmes, pour mettre à
une transplantation qui
j)laisir les détails
ment dans déclancher
pour
le
l'instant
en soulignant à
topographif|ues, soit en développant intentionnelle-
même
le
encore renchéri
ait
sur l'identification convenue, soit
suite
la
sens
décoration du sanctuaire. Mais pour
la
mécanisme de
ces acclimatations, nous ne voyons pas
de prétexte plus plausible
à
proposer que
Et que tout dans cette théorie ne
établi d'une image.
ment chimérique, nous en possédons au moins un fait
,
tout exprès
pour
justifier
légende en cet endroit,
et,
demeure inexpliquée; ou, au préconçue, parce
d'édifiant, et c'est la
cation
même '"'
par
le site
l'artiste
contraire, fallait
de
la
il
par
un
sublime et
ou bien
a
il
de
la localisation
été la
môme
a été exécuté sans inten-
bien peindre quelque chose
tableau qui a favorisé
l'identifi-
légende. Dans cette hypothèse,
mais
le
cboix
d'un sujet courant du répertoire ne réclame de fonilcniPiit
ex.
au curieux
Lazare de Béllianie
•'
Cf.
l.
II, p. 'loa.tl va
sentatiou plus ancienne delà
soi ijuc ce
même scène:
notre raisonnement vaudrait
mais
alor-:
Saintes Maries, de Palestine en l'i-ovence?
pour
celle-ci.
et
dr
tableau peut avoir rcni[)laci' une repré-
des
d(>
la
en ce cas, cette localisation
la tians|ilaiilation(lf]>liisfriiiie
légpnrle cliiélienne,
transfert
:
cette identification devient intelligible,
Ncpounaitontroiiveiuii
analogiieà
après coup
renommée du
du couvent avec
non seulement
qu'il
pas pure-
soit
dans un couvent voisin
se trouvait
de Shàhbàz-Garhif'-'. Deux alternatives s'oflVent peint
prestige
le
indice. C'est
historique qu'un tableau célèbre, représentant
cruelle charité de Yiçvantara
tion
sceau définitif
à ce point leur amour-propre.
flattait
Rien n'empêche par ailleurs d'admettre qu'on
dans
le
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
'lie.
En
son côté aucune justification.
d'autres termes, des deux explica-
tions possibles, la premièi-e reste boiteuse et la
sur ses pieds
:
que
La seconde terre le fait subsiste
dliàra
le lecteui' choisisse.
sainte.
que
le
— Quoiqu'il advienne de
Bouddinsme ne
de façon purement superficielle
à la vie et
comme
deuxième retombe
enraciné au
s'est :
Dès avant
sol.
cette implantation s'est déjà organisée et
nous croyons voir comment
et
pas répandu au Gan-
véritablement mêlé
s'est
il
l'arrivée
comme
pourquoi
cette théorie,
de Fa-hien
hiérarchisée. Or,
car le sentiment qui
:
présida à cette systématisation est assez clair, et nullement périmé.
Le grand souci des bralimanes actuels du Raçnilr dans leur vallée natale avec ses
villes
comme un
saintes et ses
montrer au voyageur
comme
raccourci de l'Inde religieuse,
fleuves sacrés;
le
reflet
et
de retrouver
est
leur orgueil est d'y
dans un miroim-de Bénarès,
de Prayiîg (Allahabàd) ou du Gange. Pour exprimer cette
image w
fidèle,
ils
le
mot de
une photographie.
sert à désigner les hhiksu
emploient
prali-bimba, le
C'est
exactement
du Gandhâra voulurent avoir chez eux
ff
même ainsi le
contre-
qui leur
que
jadis
pendant,
la
contre-partie bouddhique de l'Inde centrale. Or, la gloire et l'attrait
dn Madhyadêça consistaient avant tout dans linages
que
les
quatre grands pèle-
donc qu'à présent l'Uttarapâtha
—
son tour de posséder «quatre grands slûpa-n
glorifie à il
l'on sait'''. Voici
est vrai, à
commémorer
des miracles du Bodhisattva et non plus
du Buddha, mais enfin bâtis aux quatre places où avait jadis fait tête,
don, d'existence en existence, de
de sa chair
et
se
consacrés,
de son corps.
Si à la
l'être
ses
sublime
yeux, de sa
vertu magique de ce
chifl're
traditionnel on ajoute quantité d'autres lieux édifiants, de saintes
reliques et de
monuments au
loin
renommés pour
leur beauté, on conçoit que plus d'un pèlerin (à
Song Yun
">
Cf.
I.
et ses
]. n.
/m.
compagnons)
se soit contenté
de
leur taille et
commencer par
visiter les attrac-
LE BOUDDHISME AU GANDIIARA. lions de l'Inde
du Gange. Or sur
bassin
—
car
il
est
d'eau
villes
du Nord, sans éprouver
—
premier
les
Kaniska près de Pêshawar, avec ses couvents aussi décorés par
l'art
tt
les
en plein Gan-
ou dans son voisinage
sa frontière
plus haute pagode du
ffla
vogue
comme pour
places saintes
se trouvait à Puskaràvatî,
dliàra, et les trois autres sur
immédiat''). Avec
besoin de pousser jusqu'au
ces quatre grands sanctuaires en
une mode pour le
le
417
mondes,
milieu ou
que consacrés par
tr
bâtie par
quinze cents
la
légende, avec
précieuses reliques du Maître qu'il se vantait de posséder ('-', le
les
pays avait évidemmont septentiional.
fini
par se donner des airs d'un petit
Magadha
M. Ed. Cliavannes la quebjiie part appelé, avec
grande raison, "la terre sainte de l'Inde du Nord'^qu'on peut aller encore plus loin, et
n.
qu'il n'y aurait
Nous pensons aucune exagé-
ration à dire qu'il était devenu, et qu'il est resté jusqu'au
seconde terre sainte du Bouddhisme indien
la
Le
filou
historique que nous suivons
11
rejaillir
nous apparaît
vite
que
et
que nous croyons
—
est
encore loin d'être
en général
On
sait
Aux
références
faut ajouter
il
(l«jà floiinées
que
Worh
Noiih-Wesl Fronlier Province and clmlnn for the
igoS)
a
ijear
est
à
tlie
retire vers le
la vie se
I,p. 59Û.
Cf.
à la
a été
le
Maliàlian
tigresse
—
montré pour
le texte
de Fa-hien
(oxirail
deu\ voyages
Dans
et à la suite
des terribles bouleversements causés par ii.
t.
des
Guides Madrolle, Chine du
Sudj^f. 7 du tirage
à [lart.
—
Cf. encore
ce qui est dit plus bas, p. 6.37, h propos
de Daclres.
ne l'aurait rencontré
-
comme
cœur?
Éd. Chavannes, Les voyageurs chinois
Taksaçilà, c'est-à-dire à Mànikyiîla.
r,t\niiAnA.
légende se serait-elle ainsi
repliée sur le Gandliàra,
'''
qu'à deux jours de marche dans l'Est de
l'intervalle des
la
races.
'';
depuis retrouvé sur
Hiuan-lsang. Si
on
Huns,
les
des
lielit-
du don du corps
exact, celui-ci
(t. I,
et
igoi-5, Pèsliawar,
ou du moins celui qui tel
en quelle médiocre estime l'Inde
mélange des castes
Sir Aurel Stein
[Report of Archœol. Surveij
le stùpa
avait fini par
gardiens attitrés de son orthodoxie en particulier,
et les
dans leur sainte horreur du
p. 8)
du pays
la sainteté
sur les habitants: bien entendu nous parlons toujours au
point de vue bouddhique.
''1
siècle
—
devoir suivre dès à présent jusqu'au bout épuisé.
v*"
("'.
'*'
En
d'autres
termes, cela est vrai
jusque pour Fa-hien; avec Hiuan-tsang, les
temps sont bien changés,
terres saintes
Màlva.
et
les
deux
seraient le Magadlia et le
LES OHKUNKS
^18
L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
1)K
lenaieni les pays IVontières"'.
même
gnait
pas leurs conjji'-nrres
désinvollure le Mdhâbhdrala et
du Gandhàra
mépris des brahmanes n'épar-
I.o
11
!
rappelons-nous avec quelle
:
Ràjittami'tgini
la
parlent de ceux
^-''
Acva-
faut lire, au contraire, quelle considération
ghosa, bien que lui-même originaire de l'Inde gangétiquef-*', afliche
pour
gens du haut-pays. Ce n'est qu'un jeu pour un simple
les
marchand du Gandhàra, appelé réduire au silence et
à
Mathurâ par
même de convertir
de
ses aflaires,
des brahmanes de l'endroit.
L'admiration de ces derniers, d'autant plus flatteuse qu'elle est
mise dans la bouche d'opiniâtres adversaires, sétaie sur un calem-
bour étymologique dans terre,
—
parmi
les
voilà ce qui s'appelle
héros
sans doute à
parmi
ses
le goiit
—
indien ('h «Savoir supporter cette
un
vrai héros;
—
vraiment l'homme du Gandhàra.
est
de Kaniska
la gloire
domaines, .lusqne dans
qu'il ait
la fabrication
de son cycle légen-
dédication des
monuments. L'Inde centrale
grand empereur bouddhique en
du Nord eût aussi
l'Inde
manie de tout
du Madliyadêça, que nous avons déjà vue à l'œuvre
faire à l'instar la
Bien prit
n
compté un pareil pays
daire nous retrouvons, plus active que jamais, cette
dans
plus illustre
le
le
la
personne d'Açoka
avait eu son il
:
fallait
que
sien, dùt-elle se contenter d'un bar-
bare. Après tout, linstinct de l'Eglise ne se trompait pas absolu-
ment pour
:
il
elle
y avait bien au fond
entre l'homme
(jiii
un rapport des plus intéressants
lui avait livré l'Inde et celui
qui lui
deux
avait ouvert la Haute-Asie. Qu'ils l'aient voulu ou non, tous
ont été à leur heure les |)rincipaux artisans de cette prodigieuse transformation qui, d'une obscure secte indienne, perdue entre bien d'autres et déjà toute
travaillée
L'aveu, en ce qui concerne rUdyâiia
'''
iimitroplie au nord
du Gandhàra,
contre en toutes lettres dans HinAN-TSANG. liuddimt Records of the Western 1,
Ml
1
'"'
Miilwhhdrald
.
World,
33.
p.
''' ,
se ren-
de schismes,
Gàm
i
908,
,
kurim-pitrian,
in fine et Ràjataraiigiin,
1
,
Soy.
ndli.
{.,
./.
iti
Gàndliàrali. Cf.
trad. Ed. Hibkr.J). 8,
l']d.ClIAV\NNES,ClH'/fPH(SCO/lMf ,
dans
p. 68-6().
dliàrajati,
Sùtràhiiihira
des
l'une
Cf. S. Lkvi, /Içtv/g-Au.svi,
juillet-aoûl '''
fit
.
p.
I,
rrDans tout l'intérieur de ce royaume, n'v a (pie des
hommes
supérieurs
.
.
et
>86 t
:
il
LE BOUDDIIISMI-; Al GANDFIÀRA.
/il'J
grandes religions de l'humanité. Mais un lien de correspondance
vague ne saurait
aussi la
Bonne
sufTire entre les
Quel que
Loi.
monnaies de Kaniska,
deux puissants patrons de dont fassent preuve
soit réclectisme
la tradition
bouddliique s'empare de
entier et bâtit sa légende sur celle de son prototype indien.
ne relever que a propliétisé
ressemblances capitales, de tous deux
les
ravènement; tous deux ne
s'être signalés
se
le
les
lui tout
Pour
Buddlia
convertissent qu'après
par d'excessives cruautés et des guerres elFroyable-
ment calamileuses;
tous deux, aussitôt après leur conversion, s'em-
pressent d'en éterniser le souvenir par des fondations magnifiques
;
tous deux réunissent en concile les Pères de l'Eglise de leur temps, afin
de
fixer l'orthodoxie; et
On
finC.
néanmoins tous deux ont une
ne peut se défendre de l'impression que
triste
moines du
les
Nord-Ouest se soient forgé un Kaniska à l'image d'Açoka, dans
même
temps où
achevaient de faire de leur pays
ils
le
de
le reflet
l'Inde centrale.
témoignages s'accordent pour attester
Ainsi tous les
ordinaire prospérité
même
pose
de savoir
prédominance.
compte du l'on
n'ait
du Bouddhisme au Gandhâra s'il
ne conviendrait pas de dire sa complète
brutal que,
parmi tant de
pas encore découvert
brahmanique;
les
ruines
mesure où
la
croyances
des
les
<''
Sur
loml)é
en
populaires
évidemment mieux que
les
misères
enfance,
p. /i3o et
suiv. (trad.
p. .'197 et
suiv.);
du moindre temple
monastères accueillaient
communes
Hindous. Le caractère ouvert et tolérant des se piêtait
restes de couvents,
quant aux images des dieux, on n'en rencontre
et
guère que dans représentants
question se
la
ne faudrait rien moins, semble-t-il, pour rendre
Il
fait
:
l'extra-
flu
voir
vieil
Açoka,
Bdrnouf, Introd.,
quant à Kaniska, sou
du
disci])les
l'orgueil exclusif des
d.ins
Dii^ydixidrinn 1
1.
,/.
A., nov.-déc.
*'
Nous en avons
i.
p. afi/i) et
les
brahmanes 48;^).
louché un mot
nous aurons encore
casiou d'y revenir plus
tares [S. Lévt, Notes SKI-
laites à
i'oc-
(p. i56).
l)as
Voir égalcnieut (p. doy)
les
j\Iaître(-'
i8r)(j, p.
fléjà
iMilourage l'aurait ëloull'é sous des couverlea Indo-Srijtlics,
tous
à
les
—
remarques
propos de Maihuià. 27.
LES olilC.INES DE L'ÉCOLK DU GANDiniW.
/i20
à
modes étrangères: mais
l'adoption des
la
valeur de cet argument,
moines jainas;
à des
des
accueillantes
aient
ne faut pas s'exagérer ne s'ap]iliquerait plus
on tout état de cause,
et,
bhiksu ne
suffiraient
complètement accaparé
pas à
que
il
(jui d'ailleurs
le
répéter une
le sol
du Gandhara nous
—
—
cher du regretté Bùhler, parmi
nous n'hésitons
tous ses secrets; et ainsi
perdu de retrouver, selon
tout espoir n'est pas
qu'ils
nous sommes loin de croire
livré
ait
expliquer
à
grec. Certes
l'art
de plus
fois
pas
dispositions
les
vœu
plus
le
temples hérétiques
créent
les
le
dont Hiuan-tsang avoue l'existence, un ancien sanctuaire brah-
même
manique, voire
Jainas soient montés les
fouilles
quelque stupa jaina, haut
si
:
mais
tant est
si
faut avouer
il
que
les
jusqu'ici
faveur du
présomption en
ont créé une écrasante
que
quasi-monopole de leurs rivaux. Est-ce à dire que nous nous rallions sans réserve à
la
bouddliique dans
admet une période
théorie fort répandue qui
de l'Inde
l'histoire
?
Cette façon de parler ne
nous paraît au contraire reposer que sur une
illusion, d'ailleurs
bien naturelle de la part de spécialistes enivrés de la lecture des textes canoniques. A notre avis, le ])lus
ce sens, c'est
en et
la
simplement que
le
(ju'il
permis de dire en
soit
Bouddhisme
régné un instant
a
personne d'Açoka, son Constantin, de Kaniska, son Clovis,
de Harsa Çîlàditya, son saint Louis, sur une partie de
sule.
La conception d'une liégémonie durable de
la
la
pénin-
Bonne
Loi,
s'étendant au Jambudvîpa tout entier et accom[)agné
qiuisi
de toute
autre
brahmanique
doctrine, tant
que
çramanique, nous paraît historiquement insoutenable. Nous n'oserions
même
pas avancer qu'elle
jamais été réalisée dans ce
ait
pays, le moins indien de l'Inde, <|u'a toujours été le Gandhara.
Disons simplement que nulle part l'impossible unification religieuse n'a été
Telle serait du
dn
fait
Bnddha
moins
ait
été,
de toutes
cette
un instant plus près de s'accomplir.
l'explication la plus
— provisoirement
miracle de
indéniable les sectes
—
pleinement satisfaisante
que
la
indienues,
la
communauté du seule à mettre
L'HELLENISME AL C.AMJHVIM. largement
aussi
frontière
à
ravèiieiiient de
piofit
'i:>l
sur
lielléiiifiue
l'art
du Nord-Ouest.
L'Hei.lkniSiMe au GandhÂra.
§ II.
Au début
même
des rapports Iiistoriques de l'Inde avec l'Occi-
dent, nons trouvons un Grec, on plutôt un Ionien [Yavana) est les
la
car
:
le nom que les Indiens avaient appris des interprètes mêmes qui enseignèrent aux Grecs à prononcer IvSoi
tel
perses, le
nom
des riverains du Sindhu (Indus). Nous voulons parler de ce Skylax, originaire de Kai'ianda en Carie,
gea, vers
la
du
fin
apparemment
vi''
siècle,
alors aussi
de reconnaître
mal connu que
lemps. celui du Mékiiong. Ce iniintagnes et
flotte.
de
Hérodote
la la
le
l'était,
présence d'archers agandhàriensii
intéresse? La mort
même temps que le
si
du Buddlia.
longdes
le fleuve sort
que
tomme
il
et
tr
armée de Xerxès
si
elle est
-ils
indiens x. d'ail-
Mais combien
?
rapporter qui nous
bien survenue vers
le
de Platées (^79), paraît avoir causé bassin du Gange plus de sensation que le grand conflit des la bataille
guerres médiques. l'Inde fut
le
Que
encore vers
de l'Afrique au
prouve
où
n'y a pas
Uappellerons-uous avec
revinrent de l'expédition, et qu'en purent
dans
il
prélude de l'annexion à l'empire
province actuelle du Sind.
leurs excellents, dans l'immense
—
cours de l'Indus
le
fut à l'endroit
d'IIvstaspe, char-
L'exploration réussit et ne fut,
souvent arrivé depuis, que
])erse
(ils
devient navigable, c'est-à-dire au Gandliàra,
Sk\lax équipa sa est
que Darius,
tissu
l'an
d'ailleurs,
600
la
dans son splendide isolement,
même
commencement du
terra incofrnita
siècle
dernier,
que c'est
le
centre
ce
que
de fables que Klésias de Cnide (encore un Grec
d'Asie Mineure) s'amusa à
de médecin de Darius
II
recueillir sur son
et d'Artaxerxès
compte, en qualité
Mnémon.
Si lointaine et
fabuleuse qu'elle fut, elle ne pouvait demeurer longtemps à
l'abi'i
de
main
l'esprit d'entreprise
des Européens.
Il
était
rés(M'\é
à la
I.KS oliiC.IM'S
!t±2
l)K
I.KCOl.K
\M)n\n\.
(',
T)\>
d'Alexandre, au cours de son épi(|ue expédition, de déchirer brus-
quement
le voile
femme de bonne
derrière le(]uel, telle une
caste,
elle se tenait cacliée.
Alexandre.
327, dès que
— la
C'est,
on
le sait,
à la fin
du printemps de
des neiges eut rouvert les passes, qu'après
l'onte
avoir achevé de subjuguer la Baciriane, Alexandre
armée
sou
la cliahie
l'an
de l'Hindou-koush,
traverser à
fit
Paropamise des Perses,
le
Caucase des Grecs, ce rempart naturel, mais nullement infran-
le
chissable,
de l'fnde.
Il
s'engageait ainsi sur l'éternelle voie des
envahisseurs venus d'Occident,
que
les
long de
Indiens appelaient en sanskrit la
en grec
le
la
kubhà
rivière de
Kaboul,
et qui est
devenue
Kôphès ou Kophên. Un préjugé communément répandu
sur
la frontière
par
la
avait
le
anglo-afghane veut
passe bien connue du Khaiber.
Eu
fait,
au Gandhàra
dès Jellalabàd,
il
route actuelle et, afin de réduire les bellicjueuses
(juilté la
montagne,
tribus de la
soit entré
qu'il
pris au
Nord par
les vallées
Bajaur, du Swàt et du BounèrW. Ce fut une
du Kounàr, du
campagne extrêmement
pénible, à raison de la dilliculté du terrain, des écarts du climat
de
et
deux
ténacité des habitants. Alexandre
la
fois,
et
la
vengeresse colère
lui-même
de ses soldats
expier à leurs ennemis cet excès d'adresse.
dans
La
fut blessé fit
durement
seule relâche
prétendue retrouvaille à Nysa, au creux d'un de ces
la
par
fut frais
vallons himàlayens oii semblent encore au voyageur s'être réfugiés
avec les bergers tous les dieux de l'Arcadie, de gens soi-disant
apparentés aux Grecs et dévots à Dionysos:
en
était
que
le
la
preuve bien évidente
lierre et la vigne poussaient
naturellement dans
leur pays, ainsi qu'ils font en effet, à partir d'une certaine altitude,
depuis Kaboul jusqu'au Kaçmîr. D'autre part, l'épisode guerrier
le
plus célèbre, mais non pas le plus sanglant, fut la prise d'assaut
de
la
<''
cf.
On
fameuse citadelle d'Aornos, dont se souvient
I.I,,,. ,9).
que
le site n'a
ces trois deruières vallées constituaieat
pu
être encore
justement l'Uilyàna
L'IIEM.I-MSMK ideiilifié
Alexandre rejoignit
' .
corps d'armée qui, sons
\i;
= Cl]àrsadda)
de
du gué d'hiver
et
rrla
de
emparé de Peukélaôtis (Pus-
amont
du bac
d'Attock, à la place tra-
de cette bour-
d'été, près
gade d'Udabbànda, aujourd'hui Und, que continuent à appeler
et
le
plaine gandliàrienne. Ses troupes
la
réunies campèrent sans doute en ditionnelle
de llndus
commandemenl d'Héphestion
le
et
'lâ."]
sur les l)ords
eiillii
Perdiccas, s'était pendant ce temps karâvatî
CWDIllnA.
porte de l'Inde
ses
habitants
actuels
n.
L'alliance avec Oni])l)is(Ambhi?), le raja de Taksaçilà, lui facilita le
passage du fleuve en février 896. Nous ne
plus avant dans sa marche à travers
Des
rrcinq rivières-^, la traversée
de
première seule, l'Hydaspe
aujourd'hui encore Vihal au Kaçnifr
(^Vitasld,
Jhilam),
lui fut
Pourtant,
il
suivrons pas
Penjàb ou Pentopotamie.
le la
le
et,
dans
plaine,
la
disputée, et non sans vaillance, par Porus (Puru).
ne dépassa pas
la
quatrième. l'Hyphase
(^Vipdçd, Bias)
:
son armée épuisée refusa de pousser plus loin l'aventure. La terrible clialeur d'un
printemps de Laliore
pour qu'on admire
la folie
aux mois
les plus brûlants
du soi-disant
est fils
bien
à présent
faite
de Zens s'engageant,
de l'année, dans ces plaines lorrides;
et
naguère, dès notre première expérience d'un ouragan de sable, à voir le vent charrier devant lui des nuages de poussière et suflocante
,
assez
opaques pour obscurcir complètement
nous avons tout de suite cru comprendre pourquoi d'Alexandre ne voulurent pas
sommes venu
même
qu'à tenir
du
à penser
pu pousser la
embrasée
la
que
grand conquérant n'aurait tout de
présomption,
campagne dans
soldats
suivre plus avant. Depuis, nous en
le
le
les
le ciel,
les
ni ses troupes l'endurance, jus-
conditions actuelles du terrain et
climat. Si l'on se rappelle les descriptions
que
les textes
védiques
nous donnent de ce pays de pâturages, abondamment arrosé par l'eau
'''
du
ciel et celle
de ses rivières, on
Duuioiiis Sir AurelSrEiN n-t-il de-
monlré
qu'il fallait
renoncer à
la localiser
sur iemont Mahàban(cf. ci-dessus,
I.
H,
p.
peut s'empêcher de sup-
iie
'117,
11.
scril avec
carlo (|ui
ij,
comme uous
l'jivious in-
un point d'interrogation sur accompagne le t. 1.
la
LKS OlilCINKS
/i24
poser que
de dessi(;cation qui, depuis
géntM'al
comme
temps histonques,
les
toute l'Asie centrale C.
visiblement
affecte
Certes, cette évolution
est,
toujours, sujette à des retours rythmés: mais elle n'en con-
pas moins à s'affirmer lentement, sinon irrémédiablement,
tinnc
dans
de lliidus a dû participer à ce mouvement
bassin
le
L'KCOl.E DU GANDIlillA.
l)K
progression constante
la
terres
où l'eau ne ramène plus
aériens et
d'une
aile
des déserts et la vie,
dans
lonéfaclion des
la
détour des courants
le
croissante rareté des pluies qu'ils ne déversent
la
que
mo-
de plus eu plus intermittente et avare. Le Penjàb
derne ne doit ressembler que de loin à celui qu'Alexandre envahit au printemps de 826, et
c'est
justement ce qui
permis de
lui a
l'envahir en pareille saison. Dix-sept siècles plus tard, en
de notre ère, Timour
Boiteux, que nous appelons Tamerlan, a
le
bien soin de ne passer l'indus que ait
le 'jo
1 1
mars,
entré dans l'Inde en 1
avril
malgré ses
et, bien qu'il
1
5-2
deux capitales,
il
le
et,
pour retrouver en Afgha-
Quant au grand Moghol Bàber,
novembre iBa/i,
5 et installé à Delhi et
la victoire, le
et
revenait sur ses pas
il
avait déjà repassé l'indus
il
nistan la fraîcheur des montagnes.
2
septembre;
pénétré plus loin qu'Alexandre, puisqu'il atteignit Delhi
mit à sac en décembre, dès janvier le
i3(j8
Panipat
victorieux à
Agra dès la
le
du même mois,
fin
butin et les confortables quartiers d'été de
monde
eut toutes les peines du
à retenir dans
leur nouvelle conquête ses soldats que la chaleur en avait déjà
dégoûtés
('-).
grecque,
Or, on ne voit pas que dans
telles
qu'Arrien les exprime par
cavalerie Koinos,le héros
moment
tiré
nulle part
'"'
Nous croyons savoir que
i'opinion
de l'éminent
Ces cas
lelie
esl
archéologue
et
explorateui'. Sir Aurel Stein. '''
Mémoires de Bdbcr,
CouRTEiLLE,
t.
(^)
:
grandement question dans s'est servi.
Il, p.
Irad.
2.3i-a38.
la
plaintes de l'armée
bouche du général de
du passage de l'Hydaspe,
argument du climat
dont l'historien
les
si
apparemment
les
'"'
aucun
n'en était
mémoires contemporains
Aiinhasls, v, 27, 6
nieiil (]ue les lron|ies
le
il
difTérents s'accordent à
plus de
Pavet de
soit à
il
monde par
combat,
et
que
tent très alTaiblis.
:
il
nous
est dit seiiie-
grecques ont peidu
la
maladie que dans
les
survivants se seii-
L'IIELLEMSME AU GANDllARA. que
faire croire
le
Penjàb d'Alexandre
actuellement
soleil qu'il l'est
verdure
aujourd'hui
et
:
ou plutôt
même
ancien et, du
ciellement l'état
canaux, qui
ne font que
fertilité,
brûlé du
pas aussi
ii'élait
les
425
y
ramènent
ressusciter
artifi-
coup, la richesse de la
contrée.
Ce qui
du Penjâb
est vrai
l'étant
également du Gandhâra, on sent
l'importance de ces considérations poui' notre sujet
:
elles sont
confirmées par la suite de la campagne. Ni Taxile
ni
encore
Peukélaôtis
ne devaient voir repasser Alexandre. Désireux de renouveler, à
deux
de dislance, l'exploration de Skylax
siècles
du premier Darius,
il
et les
décida de rentrer en Perse en descendant
l'Hydaspe, puis, de confluent en confluent, l'Indus.
détacha Cratéros avec une partie des troupes et la voie
de l'Arachosie
du Séistan que
ment de
le
et
de
de
gouvernement anglo-indien
Héphesfion, ramena
le reste
et
du
soutl'rances
que
ses
flotte, longeait
golfe Persique,
lui-même, avec
de l'armée par
de
somme
c'est
de rappeler
ils
ici
les
traversée
la
laissèrent toutes leurs bêtes
par suite tout leur butin, sans compter nombre
et
naissent la face actuelle :
Gédrosie, c'est-à-dire
difficulté
d'hommes qui moururent de chaleur chose
la
compagnons endurèrent pendant
de cette région, déjà désertique, où
récem-
la
Makrân. Nous ne ferons aucune
le
il
éléphants, par
les
s'est elTorcé
que Néarque, avec
mer Erythrée
la
En chemin,
Drangiane, parallèle à cette route
la
rouvrir; et, tandis
le littoral
conquêtes
et
de
soif.
Les gens qui con-
du pays ne s'étonnent en
qu'un seul soldat en
soit
effet
que d'une
réchappé. Une armée qui
s'y
engagerait aujourd'hui serait sure de pér;r tout entière. Ainsi, de ce fait
même
que
la
colonne grecque a passé, fût-ce à grand'peine,
nous lirons l'assurance que, Sind, d'hui
le (''.
comme
'"'
Un
province du
et la
autre point vaut également d'être retenu
V. HoLDiCH, J.
Penjàb
Bélouchistan d'alors était moins aride que celui d'aujour-
dernière expédition d'Alexandre
dans
le
Un.
Serv.
A
a fini
|i.
112; Ravertv, The
1896,
its
trihuluries
India,
c'est
que
la
de façon désastreuse. Rem-
rrireat froin liiilia,
Iiisl.,
:
Milirdii
(J.A.S. B.,
uf Sind and
i8t)-2, [rarl l).
DK
l.KS (llUlilNKS
'rH\
placez seuleiiK'iil
la
neige [)ar
comme une
vous aurez
l.'KCOIJ':
sable el
le
])rcmièi'e
Nous permet-on de poursuivie
comme
si,
par
le l'ioiil
ébauche de
\.
chaleur, et
la
la retraite
de Russie.
comparaison? Vouloir dater du
la
passage d'Alexandre l'apparition de ce serait
CWDIllr.
l>l
hellénique dans l'Inde,
l'art
dans deux mille ans, des historiens trop som-
maires faisaient remonter à l'invasion de Napoléon l'inauguration
du régime parlementaire dans l'empire des voir les choses de loin,
à
vérité dans
cette thèse
:
il
le
.
.
Et sans doute
.
y aurait bien au fond une part de
Corse portait, quoi
comme
Révolution française dans ses bagages,
germe
lénisme. Mais combien lentement le
qu'il
porains
savent
le
réduire les
:
il
sous notre petit compas
.
que
semblable
contem-
les
put-il rester
d'hommes composant son armée,
qu'il ait traîné
à sa suite des
du
serait peut-être
15
assurément peu de chose. Tout d'abord,
:
l'Hel-
sera salutaire de nous en souvenir.
faits
fut la bigarrure
la
se décide à lever et à
raid aventureux d'Alexandre dans l'Inde? «Rien
trop dire
en eut,
Macédonien
le
de quelles influences longuement propagées,
la suite
A
tsars
il
variée que
si
peu
est
vi'ai-
Plutarque nous
artistes.
parle bien de trois mille jsy}>kct.i, pour la plupart gens de théâtre
ou
spécialistes
mais
ne
il
de jeux publics, qu
il
par lequel aurait été
décadrachme unique du
le
commémoré
daspe, a dû être frappé dans l'Inde la
envoyer de Grèce;
pas qu'ils aient dépassé Echatane^''. Pourtant les
dit
numismates pensent que
moins
se serait fait
British
passage victorieux de
le
même
Ce
'-'.
fait
aurait-on cru volontiers, dont Sôphytès, alors raja
(pi. 111,
les services
3-4)
pour l'exécution de
les experts
:
1
Hy-
supposerait au
présence dans l'armée d'un graveur de talent
emprunta
Muséum,
—
du
le
même,
Sait
Range,
ses superbes
monnaies
nous avertissent toutefois que
celles-ci
sont plutôt imitées des frappes de Séleucos'^'. A côté de celle in-
|i.
'''
Vie d'Alexamlre, 72.
'"'
Cl.
8 ot
niiits
uf
Numismaiic 8, et
pi.
I,
tlie
Greelc
and
Daciria iiml
Clironicle,
P.
igoG,
Gardnf.1i,
Sci/thic
hings
|)1.
Tlœ
1,
/i
x.
E.
J
Cf.
,1»)
p.
,
IiiiUk
3 et p.
$ n.
.
in tlw British
Ripsox,
Muséum,
Imli/ni
Coins,
i;ilEr.LEN'ISME AU GANDIIARA.
'i27
troduction probable d'un artiste vivant, on peut encore noter une
importation certaine d'œnvres d'art, ne serait-ce qu'à l'occasion des présents diplomatiquement écliangés entre Alexandre et le raja de Taksaçilà. Avec une générosité qui aurait
murer
ses officiers, le roi des
fait
quelque peu mur-
Yavanas combla son
x4mbhi de
allié
cadeaux, parmi lesquels nous noterons, à côté d'étoffes persanes et de harnacbements de chevaux, des objets d'un caractère moins
purement
que des
industriel, tels
{^'occasion était belle
d'or''',
pour
plats et des coupes d'argent
ou
indigènes de
les habiles artisans
déployer, en imitant toute cette vaisselle de luxe, la
^iXoT£)(ji>iot.
chez eux par Néarque, et qu'ils poussèrent au point de
vantée
fabriquer promptcment à l'usage de leurs envahisseurs non seule-
ment des Enfin,
strigilles et
quand
il
fut
des lécythes, mais jusqu'à de fausses éponges! forcé au
retour, l'émule de Dionysos
Héiaklès aurait tenté de laisser du moins, sur
un monument durable de son passage tesques autels en pierre de
de douter du
qu'il y ait lieu
taille
fait,
il
de déterminer jusqu'à quel point
et
lit
le
et
de
bord de l'Hyphase,
élever douze gigan-
aux douze grands dieux. Sans estmaliieureusement impossible la
main-d'œuvre dont disposait
Alexandre avait été en mesure d'enrichir ces édifices d'une décoration sculptée. La précaution fut d'ailleurs inutile.
Dans son
vengée de son vainqueur de
quille orgueil, l'Inde s'est
la
tran-
façon la
plus mortifiante pour cet alTamé de gloire: elle l'ignora. Nulle part
on ne
cliercherait jusqu'ici sur nos sculptures le exploits '''
— Mais
conservées sont d'une époque
beaucou]) plus tardive
(^
cf.
(l'est
Weber
moindre rappel de
902 el suiv.). A la vérité,
'''
Pliilostrate assure
raison
voulu
sulllsaiile
relrouver
le
([ue
nom
vu
;\
Taxile, vers le milieu
représentant
Alexandre
d'Apollonius,
11,
(Irieclieii
in
le
dieu de
Indien,
dans
la
{jtierie
.S'i(i.
dfr
du
1" siècle,
des bas-reliefs et des statues de métal,
d'Alexandre dans celui de Skanda, l'an-
D/c
que
son héros, ApoUonios de Tyane, aurait
sans a
p.
cien Yaksa devenu (
ses
K. p. Alcad. derWissensch., BerMn, 18^0,
lig. 'i(jo et ci-
dessous, p. 626). '^'
l'on
(').
QuiNTE-CuRCK, Vlll, la.
les palères
A.
en vain que
voit qu'elle ait écrit son nom'-); et ce serait
à quel point son
ao
et
et
Porus
2^): mais on
témoignage
(Vie sait
est suspect.
LES olUCilNES DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
628
Mais pourquoi s'en étonner? A peine rentré en Perse, Alexandre a
beau précipiter par ses excès sa mort prématurée (3'23),
a pas moins
Ce
n'était
l'avenir.
torat
:
pas faute de les avoir habilement oiganisées en vue de
Dans
Penjàb,
le
avait
il
employé
système du protec-
le
ceux que connaît
les princes l'eudataires. tout à fait p^ireils à
Ambhi
encore l'Inde anjjlaise, étaient naturellement ses fidèles Puni. Dans
inférieure de l'indus,
la vallée
il
pays en deux satrapies. Mais
le
et partagea
satrape d'amont, Pliilippos, fut
presque aussitôt assassiné par ses mercenaires indiens (Bai) Peithon,
Déjà
les
fils
et
d'Agénor, celui d'aval, dut bientôt évacuer le delta.
provinces indiennes ne figuraient plus au second partage
de l'empire en
S'Jii.
Un
Eudèmos ou Eudamos,
certain
à la tète
d'un contingent tbrace, garda bien encore la porte de l'Inde
par suite, dut
tcnii-
Taxile jusqu'en 3
l'y.
peut sembler abolie: cette irruption à
de cobésion née.
et
eut recoui's à l'admi-
conformément aux précédents persans,
nistration directe, le
n'en
éphémères conquêtes indiennes.
snrvivi'e à ses
failli
il
Largement
garnison quelque part entre Peukclaôtis et
Lui parti, toute trace de l'invasion grecque
même
même
c'est elle
qui
dit
que l'ébranlement causé par
n'avait fait
que donner
à l'Inde plus
coup, une force d'expansion insoupçon-
unifiée, au
nord des Vindbyas, par dragupta,
on eût
main armée
du
et,
et,
moins dans toute
la
partie située au
les talents politiques et militaires fait
à présent reculer les
de Gan-
armées de Séleu-
cos et qui s'annexe à son tour la rive droite de Flndus. Hindusara dit
Ainitraghata
de pair avec
les
(^AixiTpo-)(jXTVs)
et
Açoka
successeurs d'Alexandre. Si
curieux
hommage
Sôtèrde
lui expédiei'
à la science
dit le
Priyadarçin traitent
premier, rendant un
grecque, demande à Antiocbos
un sophiste en
même
temps que des
des figues 0, le second atfirhe dans son Xlll" édit sur roc tion d'envoyer des missionnaires à Antiocbos (11)
Pbiladelpbe,
''
(I)
raisins et la
préten-
Théos, Ptoléniée
Antigone Gonatas, Magas de Gyrène et Alexandre
Froffm. Hist.
Grœc,
éd.
Mûller, IV,
p.
621,
11°
43.
L'HELLENISME AU GANDHARA.
429
(rÉpiief'. L'hellénisme qui, en Occident, trouvera bientôt dans
Home un
vigoureux adversaire, paraît déjà en recul du coté de
si
rOrient. Vingt ans avant la
de Séleucos
la
mort d'Açoka,
Tempire arsacide
révolte des Parthes (a 68-2/1 7) et
relève la barrière iranienne
cyclone
éclate contre le petit-fils
entre l'Inde et
monde
le
grec. Le
passé: l'Inde va reprendre sa vie un instant troublée, ses
a
paysans leur labeur, ses marchands leur commerce, ses nobles leurs rivalités féodales, ses
brahmanes
leurs liturgies, et ses ascètes leur
rêve d'au-delà. Tout semble perdu de l'œuvre du prodigieux bras-
seurde peuples que fut Alexandre
comme
:
ou du moins,
passage d'un Tamerlan, que
a])rès le
iiuitilement versé
si.
par bonne chance,
il
n'en serait resté,
il
le
souvenir du sang
n'avait laissé
une
forte
colonie militaire en Bactriane.
—
Les Indo-Grecs.
D'après les récits combinés de Poljbe. de
Strabon et de Justin, Diodotos, satrape de Bactriane,
que
rr
cette perle
Parlhie contre
la
de l'Ariane
le
le
même
la
dernière
qui devait bientôt se mesurer avec
(vers 908).
fois
Rome,
suzeraineté hellénique dans le
On nous
Ijuthydème, auquel
conte comment'-' il
Démètrios, à concéder
temps
Euthydèrae, natif de Magnésie, avait
de l'usurpateur, quand Antiochos
fils
la
même
en
se rebella
déclin d'Antiochos (II) Théos; mais un
autre condottiere ionien, déjà renversé le
n,
riche province de
la
il
(111)
Mégas,
rétablit
pour
Moyen Orient
se serait réconcilié avec
aurait consenti, par amitié pour son le titre
de
roi.
Après quoi
il
fils
aurait à son
tour franchi le Caucase (Hindou-Koush) et renouvelé alliauc»» avec
Sophagasénès (Subhàgasêna),
le roi
des Indiens. Ainsi l'Inde avait
gardé ])eudant un siècle ses frontières naturelles pire des
Mauryas
était
en train de s'elTondrer,
:
et,
mais déjà l'em-
retombée dans
son chronique état d'anarchie, elle était redevenue une proie aussi '''
On
snil qui' ers ciiKj
gnèrenl simiillani-nienl av.
J.-t;.,
e|
une
ce
princes ne ré-
(]iieiie
961
à a.'iS
s\ncinoaisme
est
l'ancre de
salut
île
In
chronologie
in-
dienne. '^
Siirlont I'olybe, XI, 3/i
;
cl.
X,
'/g.
LES OIUC.INES DE L'ÉCOLE
',:iO
que tentante pour
facile
chos
111
ies convoitises
n'a pas plutôt repris le
ï)i
(!AiNDH\RA.
de ses rudes voisins. Antio-
chemin de
la
S^rie que son gendre,
Dèniètrios, le jeune et brillant fds d'Eu thydènie, conquiert et annexe,
Gandhàra compris, toute
région du Nord-Ouest. Nous n'avons pas
la
besoin d'en savoir davantage. Nons ne tenterons pas de débrouiller les
fortunes diverses de ses luttes avec son vaillant rival Eukra-
tidès, lequel finit
par
chasser de Bactriane,
le
si
bien, nous dit
Slrabon, (jue Dèmètrios ne fut plus connu que sous des Indiens
(rroi
t).
le
tilre
Nous n'essaierons pas non plus de suivre
conquêtes indiennes d'Eukratidès, sans doute
faites
de
ni les
aux dépens
et
sur les derrières de son irréconciliable adversaire, ni ses démêlés
avec ses propres
fils
:
il
sulHra de noter que l'un d'eux, Hélioklès,
expulsé à son tour de Baclriane par une invasion de Barbares
nomades, mise. clef
En
fui
le
dernier à frapper monnaie au nord du Paropa-
ces quehjues lignes se
de tout notre
sujet.
résume pour nous
le fait capital,
Le foyer helléni({ue qui avait survécu au
nord de l'Hindon-Koush ne
au sud-est des montagnes
s'est :
il
pas seulement propagé au sud et a bientôt été
y
confiné,
et
il
devait pas de sitôt s'y éteindre. Pendant près de deux siècles vallée de Kaboul,
Penjàb ont été
pendant près d un
le siège
siècle''' le
rations, l'Inde titre
En
du ^ord
qu'elle a été
été
a
une colonie hellénique, au
:
c'est-à-dire
y détenait le
pouvoir
et
sans qu'on y insiste, que, durant été
un centre
mer Erythrée
et
d'autres termes, pendant plusieurs géné-
appuyée sur des troupes mercenaires
même,
et le
même
depuis une colonie scythe, turque, pathane,
moghole, enlin anglaise
pays
la
de deux, sinon de plusieurs royaumes grecs
qui parfois éteiulirent leurs incursions jusqu'à la
au bassin du Gange.
Gandhàra
ne
d'attraction
y
le
qu'une poignée d'étrangers, et
en partie recrutées dans
percevait fimpôt.
même
On
le
conçoit,
laps de temps, elle ait
pour des aventuriers grecs de toute
espèce, depuis les soldats de fortune et les bateleurs, en passant
'''
Le Faî/M-Pwraim dit seulement
rrSa ans» (S.Lévi, Qiiid de Gra'cis...,p. ii etSy).
H E I. L É N I s M EAU G
F;
\
NDH
1
R A.
431
parles marchands, jusfjirtuix artistes qui se chargèrent entre autres
besognes d'exécuter
inagnifi([ues
les
(levons d'avoir conservé les
noms sonores
de tous ces dynastes indo-grecs bien
faut
Il
en
l'avouer,
monnaies auxquelles nous et les |)rofils
énergiques
(pi. lli).
effet
:
des quelque
trente
hasileus
gouvernèrent alors tout ou partie du Nord-Ouest de l'Inde,
(pii
l'immense majorité n'est autre chose pour nous que ces noms portraits.
ces
connus d'autre
sont Sir
Seuls, Antialkidas, Apollodotos et source.
Une
est
il
découverte
par
présence d'un envové
la
d Antialkidas à la coui- de Biiàgahliadra, le roi
de rinde centrale et
Ménandre nous
inscription
John Marshall à Besnagar*') mentionne
et
ou
Çun^a
vice-roi
assurément curieux de voir cet Hèlio-
doros, fds de Dion, natif de Taxile, succédant aux Mégasthène,
aux Daimochos et aux Dionysios, perpétuer au milieu du avant
.I.-C.
la
tradition
\f siècle
des ambassadeurs des Séleucides et des
Lagides. D'Apollodotos, nous savons par
Trogue-Pompée
qu'il fut
l'un des plus heureux conquérants de l'Inde; et quant à Ménandre,
sans qu'il soit d'ailleurs possible d'imaginer le lien qui l'unissait à
son prédécesseur, rieuse. L'auteur
aurait poussé encore plus avant sa
il
du
Périple de la
mer
marche
Erijlhrée a trouvé leurs
victo-
monnaies
toujours en usage dans le port de Barygaza (Broach), tandis que les
grammairiens
mis par
les
astronomes indigènes font allusion au siège
Yavanas devant
l'Aoudh, sinon à
et les
même
les capitales
du
Rfijpoutana et de
du Magadha. Mais Ménandi'e ne
dépasser Alexandre (ainsi que
le
fait
déjà
se
borna pas
remarquer Strabon)
par l'étendue de ses conquêtes à l'intérieur de
la
péninstde
:
il
le
surpassa également par l'impression qu'il sut faire sur les habitants, et
il
a l'honneur d'être le seul roi des Yavanas auquel la
littérature indienne ait
décerné une mention,
et
même un
prix de
sagesse. Par plus d'un trait sa figure rappelle d'avance celle d'Akbar.
Un '''
très Vdii'
intéressant A. S.
soiil indi(juées.
/., ,1»/).
ouvrage
Ilcji.
"J"^-
>
d'a[)ologétique [)'>[)
•
1>-
127
bouddhique
nous
et siiiv., oii les antres références
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
ri3-2
montre «l'incomparable
dans
Milinilai^
ricbo et forto capitale
sa
de Çâkala, s'occnpant an matin de son armée, seul garant de sa puissance, mais consacrant le reste du jour à des discussions philo-
sophiques
religieuses
et
avec
chefs des diverses sectes; et
les
il
nous vante ses dons d'athlète autant que son talent de dialecticien et ses qualités
lequel
morales autant que son éloquence'''. Le ton sur
nous en parle s'accorde singulièrement avec
il
gnements de Plutaïque. D'après
renommé pour
point
sa justice
que
l'on faisait,
pour
aussi bien
moins
serait
les
même
de l'aveu
empereurs que pour
justifié
que de
voir,
c'est-à-dire,
au Bouddhisme.
Il
a
stùpa,
des textes bouddhiques,
Buddhas. Mais rien ne
les
dans ces honneurs rendus à sa
mémoire, une preuve que. comme fût converti
fjivvfJ^sïa^-\
monuments commémoratifs en forme de
sans doute, des
que
était à ce
ses villes indiennes se dispu-
tèrent ses reliques et leur élevèrent des
ainsi
Ménandre
ce dernier,
rensei-
les
le
veut
toujours
le Milinda-paùlia, suffi
il
se
dans l'Inde, pour
mériter des sanctuaires, d'un grand prestige ou d'un grand pouvoir: la
ruée idolâtrique des foules vers
Delhi
( 1
9
1 1 )
le
trône impérial du darbar de
en a apporté une nouvelle preuve. Et qu'on ne croie
pas que ce soit forcément un brevet de vertu
publique à Labore que
qu'il
est
il
de notoriété
grand moghol Jehan-Gir, de son vivant
en son tombeau de Sbàh-Dèhra des miracles.
fort libertin, fait
Quoi
le
:
faille d'ailleurs
penser de
la
prétendue conversion
de Ménandre, on ne peut s'empêcher d'admirer à quel point
documents viennent
mode
à la
ici
au-devant de nos
désirs.
Ce que
platonicienne met en scène et en rapport,
d'une discussion courtoise et dans une attitude
sympathique, n'est-ce pas justement, sur
les
ce dialogue à
l'occasion
réciproquement
le terrain
même
de notre
enquête, les deux éléments capitaux du problème dont nous pour'''
Milindn-panha,
i,
g (éd. Trenckner,
p. 3-4). '''
8
(cf.
Heipubl. t. I
inlerpiétalion et
,
p.
gerendœ prœcepUi, xxvm, Sy).
Nous ne pouvions
guère nous dispenser de donner
ici
notre
où
il
écho de
ilf ci'
est dillicilp la
légendaire rfguerre des reli-
qurs", qui
aui'ait
Buddha
t.
(cf.
passago très discuté,
de ne pas trouver un
I, p.
éclaté à la
584).
moit du
L'HELLÉNISME AU GANDHÂRA. suivons (les
la solution
d'une part i'Hollénisme, l'cprésenté par
:
Yavanas, et de l'autre
le
Bouddhisme, en
des patriarches de l'église, Nâgasèna raisons de penser se
que
on sent
fût cette supposition,
l'aveu de la tradition indigène. à l'orgueil indien, fût-ce chez
le
la
ce
à son tour, n'ait pas fait
il
le roi
personne d'un
Certes, nous avions toutes
?
dû dès
lors
peu gratuite que
si
la
feime assurance que
On
devine aussi combien a dû coûter
la
plus tolérante des sectes, cette
confère
lui
sagesses d'un barbare étranger. Et
philologue est insatiable,
t-il, les
la
cette inévitable rencontre avait
produire dans cette région de l'Inde; mais
reconnaissance de
'i:i;i
se
prend
à regretter
quelque chose pour
lui.
comme
que Ménandre,
Jamais, semble-
circonstances ne furent plus favorables pour faire lever le
germe de
tout
dhique par
développement ultérieur de
le
création
la
l'ai't
gréco-boud-
du type du Buddha. Que sont en
])lus belles statues, telles
que
celle
de
la
ligure
eflet
nos
lih^, sinon des
médailles asiatiques frappées en style européen? Et pourquoi le roi des Yavanas, sacrifiant à notre future satisfaction d'esprit les pré-
compagnons, son orgueil de race
jugés de ses
avoue en commençant
ses pères à laquelle le Milinda-pafiha était fidèle, n'a-t-il
et cette religion
de
qu'il
pas délogé du revers de ses monnaies la Pallas-
Athénè qui, dans l'encadrement d'un exergue exotique, continuée brandir
foudre paternel de Zens
le
sa place l'image
de l'Inde. serait
.
.
?
(pi. lil,
du véritable Sôtèr-Tràtar, du monastique sauveur
Que
tout dans l'histoire de l'art gréco-bouddhique
du coup devenu simple
et clair!
— Mais
tout prévoir, ni contenter d'avance tout le
Les Barbaues. l'Inde,
durant
lo) pour installer à
—
les
quoi, l'on ne saui'ait
monde.
C'est qu'en elfet l'histoire
deux
siècles qui
du Nord-Ouest de
ont précédé et celui qui a suivi
notre ère, est beaucoup plus confuse et complexe que nous ne I
avons
laissé
entrevoir jusqu'ici.
De
tous côtés les faits les plus
inattendus et souvent (du moins en apparence) les plus contradictoires,
données numismatiques, dates des inscriptions, témoignages
LES oniClMlS
',;!',
[/ÉCOLE DU GANDIIU'.V.
l)F,
indiens, grecs on iiièuK! chinois, se bonsculent dans une obscure
mêlée
des historiens pour y introduire,
diMirnl les tentatives
et
de gré ou de force, un peu d'ordre et de
royaume grec empêcher
—
Nous tenions un
comment
grec au moins par ses maîtres. Mais
ses belliqueux
Parthes, de réclamer leur
voisins, les
part, selon la tradition de tous les peuples
(''
qui
Mithridale 1" (env.
du iNord-Ouest, dans
nous parlent des conquêtes indiennes de
171-138)
de Milhridate
et
11
128-88)
(env.
de Parthie? L'épigraphie ne nous révèle-t-elle pas que Tàksaçilâ
même Mathurâ étaient gouvernées par des Le premier
loi
nommé par une le même que la Thomas? Et (Ir
la
le
Qu'opposer aux assertions des histo-
pillage périodique de l'Inde?
riens classiques
clarté.
satrapes à
noms
du Gandhâra qui, postérieurement inscription, n'est-il pas le Partlie
légende cbrétienne
fait visiter
à
mer Erythrée signale dans
la vallée
iraniens?
Açoka,
soit
Gondopharès,
par l'apôtre saint
un royaume parthe que
n'est-ce pas enfin
et
le Périple
de l'indus? Encore pour-
rions-nous, à notre point de vue spécial, arranger tant bien que
mal
choses en rappelant que ces Parthes étaient quelque peu
les
frottés
de civilisation grecque
et se
prétendaient philhellènes. Mais
que faire de la iiorde de hardis cavaliers qui envahit en ce
même
instant, la lance en arrêt, les collections et les catalogues de numis-
matique indienne? Sans doute ainsi cjue les Perses
Magnésie n'y aurait à
l'avait
bien dit à Antiocbos
de sécurité ni pour
leui'
faut y reconnaître des
appelaient tous les Scythes.
dos une multitude de
on ne
il
:
l'un ni
Nomades qui
en interdisait l'accès
('-'.
.
.
Çakas,
Euthydème de
faute d'accord entre eux,
pour
l'autre; car
ils
il
avaient
tcbarbariseraientii le pays
si
L'apparition de ces Scythes
rompu
jusque dans l'Inde prouve qu'ils avaient enfin
leurs digues.
Mais eux-mêmes, ainsi que nous en avertissent les historiens chinois,
ne conquéraient qu'en fuyant devant
la tribu
(juand ceux-ci entrent sur leurs talons dans <'*
Voir surlout Jistin,
Sèkuàdes,
p.
36a
et
.\i,i,
4oi-4oa.
6 et
—
''
.\i,ii,
i-a; et
cf.
PdLviiE, XI, 3^.
des Grands Yue-tche. le
cercle relativement
BoiciiÉ-LECf.EncQ, Waloire des
L'HELLÉNISME AU GAINDHÀIiA. du Nord-Ouest de
éclairé
nous n'avons plus
l'Inde,
nous voyons bien que cette
du fond de
sortis
peut-être apparentés aux Turcs'''.
Hue nous
même
premier de ces
le
farouches, envahisseurs trouve encore sur place
apprendre
l'Asie centrale et
voilà loin de l'Hellé-
nisme! et pourtant, à notre extrême surprise,
lui
un dernier Indo-
battre monnaie, et peut-être, par
à
nom
occasion, à lire du moins son
que ce
seul fait
en réalité,
:
la
sur les légendes.
Dans notre entêtement gréco-bouddhique, nous pourrions tentés de ne relever
fois
de simples cousins des Partlies, mais à
affaire à
de nouveaux et pires barbares,
Grec pour
/i35
il
être
n'en est aucun
qui ne soit le bienvenu et ne doive être utilisé au cours de nos
recherches.
Il
ne faut pas moins que cet hétéroclite mélange de
peuples pour expliquer variété de types et de
le
caractère composite de notre école et la
costumes de ses personnages. Prenons garde
que retenir indistinctement
toutefois
toutes ces données, c'est nous
engager à en tenter un classement chronologique. lmpratical)le dans
le détail, l'entreprise est,
s'est vite
que
avisé
moyen de
seul
le
dans ses grandes lignes, se
débrouiller parmi tant
de basileus, derâja, de satrapes, de jab-gou ne pas prétendre
les
grand, et grande est
nom;
et
de shah,
de
était
monde
est
présomption de l'homme. Le moindre prin-
cipicule aura tenu à s'afiîrmer en frappant à son
et
('^)
réduire à une série unique. Le
la
On
facile.
monnaie
à son
image
et
dans une région non moins vaste que, par exemple,
péninsule balkanique ou l'Asie mineure, plus d'un royaume et
la
même
plus
dune
réserves,
ces
race ont pu tenir à suffit
il
désormais
l'aise
de
même
en
faire
appel
temps. Sous
aux
fouilles
récentes, et scientifiquement conduites, de Sir .lohn Marshall dans les
d'emblée rendu
'"'
On en
170) Stein, '''
sait fait
I, p.
Ce
de l'importante
ruines
vastes
([ue
la
le
que
service
Rtijatarahgini
des Turuskas
(cf.
(i,
(racL
3i).
lilre
turc, signifiant (relief-, se
cité
l'on
de Taksaçilà
(^).
Elles
ont
pouvait attendre d'elles, en
retrouve sous la forme ijavagn
et
tjuïia
sur les monnaies de Katlpliisès-Kadaphès (cf.
pL V,
'''
1-3).
Arckœologiad Dlsrarfrirs a.H.
ni Ta.rlla
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU CANDHÂRA.
'i:ii;
représentant de façon concrète, par des couches de terrain superposées, ia série des dominations auxquelles l'Inde du Nord-Ouest
du
lut sujette
ui^ siècle
avant, au
siècle après J. -G.
ui*"
En
coniljinant
observations faites sur diil'érents sites, on dégage l'ordre inva-
les
riable suivant
voisine delà surface s'offre la zone des roisYue-tche,
:
auxquels nous garderons
nom
le
de Kusana que leur donnent leurs
propres monnaies. Au-dessous s'étend
la
zone des Pahiavas (Indo-
Parthes) et des Çakas (Indo-Scyfhes), associés en Joutes circon-
mesure que
stances. Puis, à
l'on
enfonce dans
le sol
,
vient la
couche
indo-grecque des Yavanas, directement placée an-dessus de celle
de
dynastie indigène des Mauryas. Dès lors,
la
il
ne reste pins qu'à
traduire cette superposition d'étages par une succession de dates.
A commencer dans
par
cette fois
du Nord'» sur tout
l'ctlnde
Grecs au moins sur tout
donc
du
i""
le
le
in''
siècle,
i'^''
avant
siècle
enfin, ceux des
siècle après notre ère;
de plus en plus obscurément
et
des Indo-
celle
règnes des Çaka-Pahiavas devront
le u*; les
en gros sur
se répartir
période des Mauryas s'étend
le bas, la
et la
première moitié
Kusanas rempliront
les siècles suivants'''.
Telle sera
la
base solide, et d'ailleurs généralement acceptée, de notre chronologie.
peine besoin de faire remarquer qu'elle corrobore
est à
11
exactement'-' celle que M. le professeur Percy Gardner a dès long-
de
temps établie d'après
les
résultats
soumis
les
collections
laquelle
il
Muséum.
a
Aussi est-ce encore à
guide après tout
pour
les
— — de
ia
embauchés (
plus sûr,
Lecture by D'
Ne
mêmes ateliers que
à son service? J.
série des
H. Marshall
,
C.
monnaies,
allons de
British
comme
nouveau recourir
le
il
est vrai, et la
Bouddhisme
moins
a d'antre part
Mieux qu'aucun aulre document, I.
E.
du
iv" siècle,
ceux-ci n'ayant jamais dtendu leur
lember
nation sur toute l'Inde du Nord.
''
ujiS).
Remarquons en
iiemiMil
lies
p;issnnl
Guplas, an
que
l'avè-
comiiienconienl
'''
près:
elles
ne peut leur servir de limite,
before ihe l'anjab Historical Society, Sep4"',
au
sont-elles pas l'une des pro-
plus largement répandue,
ces
magistrale expertise à
numismatiques dn
que nous
besoins de notre enquête.
ductions sectaire
le
la
la
domi-
A un chan,n;pmcnt de de'nomination
d
phisbaiil,
I.
11, p.
i6(>.
L'HELLENISME AL GANDHARA.
'i;57
seront en mesure d'ajouter aux renseifjnements généraux revers nous ont déjà fournis au sujet des divinités laires,
quelques données précises sur
le
que leurs
les plus
popu-
développement de
l'école
du Gandhàra.
A ces
dont on
vrai dire, ce
monnaies,
suit le
mieux
les
progrès sur
de
la série
bien moins l'Iiellénisation de l'Inde que l'india-
c'est
nisalion de ses conquérants. Déjà
nombre de
pièces de Dèmètrios
d'Eukratidès affectent, par déférence pour les habitudes de leurs
et
nouveaux
sujets, la
péensC); et
forme carrée,
comme
pour nos yeux euro-
insolite
si
ce n'était pas assez d'une telle concession,
si
qu'au revers une inscription en langue et en alphabet indi-
voici
gènes traduit
la
légende grecque de
leurs successeurs
se
l'avers.
Comme
bien on pc-nse,
conformèrent à ces précédents
(cf.
pi. 111).
Certains poussèrent plus loin encore la condescendance et admirent sur leurs frappes des motifs indiens. Qu'enhn, pai'mi ces derniers, il
s'en soit glissé
de bouddliiques, on
Tels sont, par exemple, sur une les
depuis longtemps signalé.
l'a
monnaie d'Agathocle (Akathukleya)
vieux poinçons de larbi'e, entouré de sa balustrade, et dnslûpa,
en qui nous avons appris à reconnaître la représentation symbo-
du Trépas du Buddha'-). Rapprochons-en,
lique de l'Illumination et
sur une pièce de fr
Ménandre
Première Prédication
comme
tout
distincte
de
^^
16), la roue qui se
(pi. 111,
monnayage des Yavanas,
et ainsi sur le
:
sur celui de l'Inde ancienne, nous relevons la mention trois des
grands miracles du Maître,
léléphant, le taureau et, mieux encore,
Nativité''').
'''
Cf.
'^'
P.
'"'
Cf. J.
t.
Leur
I, fig.
flirt
même
type de la
lion,
le
femme au
avecle Bouddhisme n'est donc pas niable
chapiteaux de l'Iude
2^0.
Gardner, C«;.,
licginmugs
A., janv.-fév. 1911, p.
5.5 et
(Gardner.
pi.
Budd/ilst Art, pi.
L'élé-
Départ
t.
<>j
I.
le
cheval sur les monnaies, de
de
rrmoon-stones'i
pi. IV. 10.
pliant, le taureau et le lion se retrouvent
(pi'ils
le
si
ne font pas par ailleurs allusion au quatrième, celui de
lotus
avec
aussitôt
lit
même
sont associés tous les quatre sur les
(cf.
(pi. III, (cf. (
t.
II
,
Le
VII. 4) est celui I, lig.
i5)
I, fig.
t.
gang(''ti((ii('
Ceyian.
est 1
p. 3o<5
celui
sous
mais
ou
les
clieval
du Grand
i8i-i85); rélépliant
'18-1 '19, ,
:
la
les
de
la
Conception
iCo«~); le taureau
n"
1
7 et 18
)
in-
438
nous avouons ment. jiour
On
fois
compromettre grande-
la prédilection
marquée des exergues
morales,
les épitliètes
(JAM)llil'.A.
l»l
les
n'y a [)as là
(|n"il
également noté
a
de quoi
que SUcuo?,
telles
ou bien
le juste,
sauveur. La teinte bouddhisante que prennent
crcôTïjp, le
une
OIIIGINES DK \:Éa)LE
[,i:S
celles-ci,
traduites au revers par dharmilca et trdtar, ne doit pas
davantage nous
faire illusion.
temps
teinte devient avec le
fort accentuée.
constant (dévot) de
s'inlitule le
ce
pas
converti au
le croire
Reconnaissons cependant que cette
Bouddhisme.
entraîné à entendre cette formule
du Bienheureux
vraie
la
Quand
n'emportent pas
la
mais
:
conviction
(^'.
ne
à
C'est
même
était
prouvé que des images
s'il
qu'on seiait
ainsi
monnaies du pre-
se monti'ent déjà sur certaines
mier des grands Kusanas
on a peine
a,
loi'')
enfin kadpliisès
spécimens jusqu'ici publiés
les
attendre les pièces de
faut
Il
Kaniska pour qu'une inscription explicite en lettres grecques vienne lever tous nos scrupules et qu'en
compagnie de bien d'autres
divi-
Buddha
nités, tant helléniques qu'iraniennes, apparaisse enfin le (pi. V, 9).
La date du premier Buddha. authenticité
devine en
que
n'a
effet les
de naissance fig.
(cf.
t.
11,
391); le lion (t. II, SgS-Bgô, souslesn"i3 et 1/1) est celui
ird'entre les la
femme au
Çàkyas". Quant au type de lotus,
pagnie du lion sur
il
les
ligur.' déjà
eu com-
monnaies do Pan-
taléon et d'Agatliocle (pi. 111, i3 et i4) et
son idenlilication se précise suc
d'Azès et d'Azilisès (pi. IV,
/t
et
M. E. et
J.
En
sanskrit
(Cardneu, Cal., R.
15.
WiiiTEiiivAD,
Pniijdb Miisritm,
:
pi.
salija-dharma-slhha
XXV,
Cat.
3
5;
cf.
of coins in 181). p.
—
Liiliorc,
et
ike
iNous n'o.sons faire état de l'iiypotlièsc de
Rapson
On
d'Hermaios
A., 1900,
I, p.
p.
'^'
etpl.
1
1;
/.et
cf.
Muséum,
XX,
vni (au
et suiv.
(jes. (1er
;
H. Ol-
Wissensch.
Kl.,
.5;
1911,
R. B. pi.
XVII, n"
British
l';içon
de Huviska.
3oo
1898, p. i35 et Whitehead, Cat. 29;
et
Muséum). On
peut aussi bien y reconnaître à l'indieiuie à la il'Azès et
le
A.-M. Boyer,
1).
XXXVIII,
XIV,
819
slliavira
V. SjiiTH,'/.i.S.B., 1897, p.
Paiijiib pi.
note
,
(cf.
Phil.-hist.
Golliageii,
43
par
629
,
:u
tirer.
R. A. S., 1897, p.
(,/.
inlerprétant
DENRERO ^acllr. cIcrK.
celles
10; cf
J.
suiv.),
(TT);pocra-ii
pi. ''
dont l'incontestable
le fait
conclusions que l'on devait dès l'abord en
p. i6-2-i63
et
Tel est
longtemps pesé sur nos études.
trop
clique la date
p.
—
le roi assis
de certains types
L'HELLÉNISME AU GANDUÀRA. La prudence
plus élémentaire défendait de
la
créalion des images
l'aii'e
remonter
la
du Buddlia beaucoup au delà de leur première
Le
que
légende bouddhique ne
alleslation
oiricielle.
pas sur
compte du second Açoka W
le
/CJ'J
portera son règne, de
fait
la
même qu'elle
au cœur de son royaume,
n'invitait pas
à rap-
appartenait incontestablement
de
floraison
la
moins
tarit
Ainsi se brocha, sur ce simple voisinage
du Gandliàra.
l'école
numismatique, une
ipiasi-
simultanéité de temps, et l'on prit l'habitude de contenir que,
surprenant que cela put paraître,
Buddha indo-grec
le
était
si
contem-
porain d'un roi barbare. Mais bientôt les diflicultés se multiplièrent.
Les oscillations du pendule historique semblent avoir, verrons bientôt'-', définitivement après notre ère. Dès lors
monnaies pour
i
amené Kaniska
fixer le terminus
du
à la fin
permis de
reste toujours
il
comme nous i" siècle
taire état
ad quem au-dessous duquel
de ses
il
n'est
plus possihle de faire descendre l'apparition du type de Buddha'^); il
ne peut plus être question de ne
heure
le faire naître qu'à la
onzième
car par quel enchantement se serait-il trouvé instantané-
:
ment transporté
à
Mathurâ
de Sir Aurel Stein dans
et
même
les sites
à Amarâvatî
?
Les découvertes
méridionaux du Turkestan chinois
exigeaient également qu'on remontât sensiblement les origines de l'école
pour rendre
trale.
Tous
intelligible sa pi-écoce
renseignements que
les
propagation en Asie cen-
l'on rassemblait
sur l'œuvre
architecturale de Kaniska donnaient de leur côté l'impression d'une
prochaine décadence: entre sa
modèle,
il
y avait visiblement le
te
pagodes
même
et
un stûpa de l'ancien
écart qu'entre une église
gothique de style flamboyant et une basilique romane W. pas enfin jusqu'à
la
figure
du Buddha qui ne parut sur
déjà très hiératisée, dans le double et
ses
Cf. ci-dessus,
'''
Cf. ci-dessous, p.
'''
C'est ainsi
mes déjà
servis,
I.
II, p. /ii8. .'ïo.j.
que nous nous en soin1.
1,
p. ia.
n'est
encadrement de son auréole
de son nimbe. Mais comment en juger sur un modèle
<''
Il
monnaies
<")
tenir
Cf.
1.
I,
|).
compte des
G'i:
il
réduit
si
nml,
il
?
est vrai,
réi'cctious ipie cette
pa-
jfodc avait subies après avoii' été plusieurs lois détruite
par
le feu.
LKS OIIICINKS DE I/KCOI.K
'l'iO
;mi-;ul
Cil' (|iril
non moins
(;AM)II\IîA.
1»!
|»(mr tnincliei' la (|U(\stioii, c'eut été
l'iillii
aulcntlii(iu('nient
émanée de
une
])ièce
Kaiiiska, mais d'assez grande
dimension pour permettre de décider de son
style,
dissons donc aux fouilles persévérantes de iMM.
—
Applau-
H. Marshall
.1.
et
D. B. Spooner dans le tertre de Shâh-jî-ki-l)hêri où nous avions cru reconnaître la fondation du grand roi W. Après deux laborieuses
conformémentaux
saisons(i 908-1 qoq), elles ont enfin dégagé,
du «plus grand
exacts renseignements des pèlerins chinois, la base stùpa de l'Inde
du Nordn.
11
mesure en
de 87 mèlres
effet plus
de côté; et près du milieu géométricpie, accotées à rieure
qui du centre rayonnait vers
t"^)
très
la cloison inté-
dans une chanibrette
l'est,
funéraire de construction fort rustique, l'eposaient, vraiesou fausses,
en compagnie d'une monnaie de kaniska,
reliques annoncées
les
du Bienheureux.
La
cassette de cuivre jadis doré qui contenait le reliquaire de
cristal est
une
ronde en forme de pyxis grecque
petite boite
(pi. VI).
La surface supérieure du couvercle, légèrement bombée, un
pour asseoir un Buddlia.
lotus renversé dont la tige s'élargit
De chaque
debout
côté de ce dernier se tiennent,
comme
jointes,
sur
cassette de
la
figure
Dèh Bimaràn
(fig.
et les
mains
7), mais en
ronde-bosse, deux petits assistants qui doivent encore être Brah ma
on
et Indra: car
de
croit reconnaître sur leur tête, à
celui-ci, à droite le
de
spire visiblement de la tôt,
avec
les
tr
Descente du
<)
Cf. 1.1, p. Cf.
*''
C'est
Dell Bimai
83
l'ordie iin
;
de celui
inverse
mais on
907).
que
les
11
le
rr
figure 7 s'in-
grand miracle de Çrâvastî par un
sait
que
les
de
Siirvi>ij
11,
p. hçf).
ne faut pas oublier non pins
deux figurines ont
couvercle de
deux t.
été retrouvées
choc venu
enfoncé en
et qui avait
assistants alternent volontiers (cf. p.
la
nW, celui-ci rappelle plu-
ciel
détachées
et i!x8.
Lj). 87-88.
t.
motif de
le
tempéraments nécessaires pour transformer une scène
légendaire en un groupe iconique,
<*'
la tiare
chignon (ceint d'une double bandelette)
Seulement, tandis que
celui-là '^l
gauche
la
cassette
même
de
iil'^).
liant
temps
le
[Archwologiail
of Iiulia. A niinnl Report igoS-g,
'"'
Cf.
1. 1,
<'i
Cf.
t.
p.
II, p.
539. 206.
«1
L'HELLENISME AU GANDHARA. rebord du couvercle court une
Sui' le à
de distance, l'un des motifs
siècles
trois
chapiteaux d'Açoka. Enfin
la
panse
qui reçoit dans ses ondulations
et
de
et flanqués d'autant
lion
royal des kusanas
disponible
Buddhas
trois
Un
orantes, vues à mi-corps.
tléités
est le seul
en médita-
assis
portant
tiare et
grand cos-
le
qui occupe toute
hauteur
la
également encadré de deux divinités en qui
est
il
;
ornée sur tout son pour-
est
personnage en pied, couronné d'une
tume
plus heureux des
les
portent en gambadant sept petits génies
dune guirlande que
tour
de liamsa qui évoque,
frise
l'on
reconnaît le soleil à ses rayons et la lune à son croissant, et forme
avec
de départ
elles le point
et
d'aboutissement de tout
une
fois
même,
dans
(').
une double inscription en
Qu'il s'agisse ell'ectivement de Kaniska, pointillé l'atteste:
décor
le
du bas,
la ligne
graveur
le
arrangé pour que les deux moitiés du génitif Kamskasa tom-
s'est
bent de chaque côté de
gner
l'identité
'-).
la figurine,
Aiilsi le
donne d'avance toute
comme pour
souci qu'il prend de
satisfaction
en mieux souli-
la gloire
aux exigences de
de son
On
critique.
la
roi
n'en saurait douter sans mauvaise volonté: cette découverte nous a bien
sous
rendu
le
dépôt original c[ue Kaniska dut déposer de sa main
première pierre de son stûpa'^\ Or, on n'a pu manquer
la
d'être fiappé de l'aspect sinon décadent
du moins fortement
stylisé
de cet objet
—
ce serait trop dire
—
Les Buddhas notam-
d'art.
ment, puisque ce sont eux surtout qui nous intéressent, semblent figés
dans des altitudes convenues,
manteau monastique dénoncent déjà trop de fois reproduit.
de leur
et les plis stéréotyp s
la répétition
machinale d'un type
Ne craignons pas de nous en
sur
fier
ce point aux photograpliies. Les éminenls spécialistes qui ont lon-
guement manié '''
Aussi, sur
ia pi.
à
VI, 9, ferions-nous
volontiers opérer au couvercle
de tour
à
Buddha de ka. cl.
gauche de façon
— Pour
l.
II, p.
à
un quart placer le
face juste au-dessus de Kanis-
ce
(jui est
162.
MM.
Simla cette cassette,
des deux acol\ les,
'"'
Voir
loulefois
après coup flans lo, p.
Marshall, Spooner,
187
et
.4.
S.
i38,
les 7.
,
réserves
faites
Anii.Piep. if)og-
et les tac-siniile
des
inscriptions, ihid., pi. LUI. ''
citée
Cf. t.
1,
la
p.
description (j/i.
du
Muhùraima
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
442
Vogel, vont plus loin encore et sont unanimes à déclarer qu'elle
marque
de
le déclin
l'art
du Gandhàra.
C'est là, à notre avis,
une
ailirmation trop francliante et qui requerra bientôt de sérieuses
réserves C.
ne faut pas nous en
Il
laisser
imposer parla médiocrité
de l'exécution, laquelle n'est pas, ipso fado, une preuve de basse
époque. Mais tout
le
ce qui nous importe
monde
convient
— que
—
pour
et c'est là
Buddlias figurés sur ce reliquaire
les
du
sont tristement éloignés des origines hellénistiques lors la
démonstration en
bouddhi(|ue
est faite: la conslilution
Et maintenant respirons
pas moins réjoui
et édifié
le
Avec
tombe en
efl'et
qu'impatiemment ronger. et suiv.
û8o,
,
l'bellénisme
doyer
etc.)
car
;
il
le
les indianistes
dans
les
la
que
les fidèles
jusqu'ici
donc, disions-nous, voici(fig. /i65
n'y a pas à s'y les
Birmans
l'attribuer.
des œuvres où respire le souffle
tromper
c'est
:
même
lui qui
fait
de on-
narines et palpiter les draperies l'art raffiné
main des compatriotes
et
de ces statues,
congénères à
elles,
superbes médailles indo-grecques. Et pour pouvoir rien
dire d'historiquement certain
sur leur compte,
il
nous faudrait
attendre que le fin et élégant profil de ces princes fait
gréco-
.
.
que nous ne pouvions
frein
— Quoi
de ces superbes Buddhas. Pour expliquer
nous avons sous
Dès
car cette heureuse trouvaille n'aura
:
cheveux, se gonfler
les
type.
l'école
gouvernement anglo-indien a jugé bon de
auxquels elle
de
sensiblement antérieure à Kaniska.
est
l'instant
des monnaies déjà décadentes au portrait en pied
place sur
d'un barbare et 7, et VI,
hellènes ait
?
2
Et quel barbare :
!
Regardez-le sur
les
planches V, 5
un Tartare hirsute, barbu, chaussé de lourdes
bottes et grotesquement accoutré dans les basques l'igides de sa
casaque. les
.
.
Artistiquement parlant,
termes. Mais quoi, un petit
dans
les
fait
c'était
une contradiction dans
brutal
l'a
toujours
emporté
balances des [)hilologues sur tous les arguments d'ordre
esthétique; et force était d'en revenir perpétuellement à la seule
<•'
Cf. ci-dessous, p.
54i
et suiv.
RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME.
LA
chose sûre, iiioiiiiaies
première apparition du type du Buddha sur
la
et tout
succèdent mieux dans l'horizon
de suite éclairci.
César, ce n'est pas Alexandre, qui a créé
il
semble que
Non, ce
n'est pas
gallo-romain, ni
l'art
Yue-tche n'ont eu
moindre
la
de
j)art à l'évolution artistique
contrée conquise par leurs armes. Ce qui a rénové on innové
des Indes et des Gaules, c'est là
la
ici
la
l'art
longue domination romaine,
règne relativement durable des Gréco-Bactriens. Non seule-
le
ment à
les
indo-grec; mais pas plus que Clovis et ses Francs, Kaniska et
l'art
ses
les
de ce Kusana. Cet obsédant cauchemar sera désormais
épargné aux futurs archéologues: ])laus se
W3
plus rien ne s'oppose, mais depuis longtemps tout nous invite
hardiment remonter, sinon jusqu'à Ménandre, du moins
faire
plus haut que les Kusanas les premièies créations originales de l'école
du Gandhâra.
§
La hencontre du Bouddhisme et de l'Hellénisme.
111.
Penchons-nous
à
présent sur
creuset où va s'opérer la fusion
le
des deux éléments que nous avons toujours
isolés jusqu'ici,
grec et le bouddhique. Voilà d'ailleurs trop longtemps persistons à
urgent de
que nous
manier ces conceptions purement abstraites
ramener
les
à des termes plus concrets.
le
:
il
est
Le Bouddliisme,
c'est
pratiquement des moines
et des laïques indiens; l'Hellénisme,
c'est
dans l'espèce des soldats
et
des généraux grecs. Essayons de
préciser et d'animer quelque peu ces vagues entités et de les suivre
en scène sur
théâtre de leur rencontre.
le véritable
Pourquoi le Gandhâra ces partialités
que
les auteurs ont trop
en j)laçant au Gandhài'a à la Bactriane et
— Nous ne croyons
?
même
et à
dans
du moins où, à notre point de vue, tat décisif.
En
ce qui concerne
volontiers pour leur sujet
la vallée
Taksaçild
le
de Kaboul, de préférence
le lieu
ladite
céder à aucune do
de cette union
—
celui
union engendra un résul-
bassin de l'Oxus nous nous en
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GANDIIÀRA.
fiUU
tenons aux raisons que nous avons données dès notre enquête
montré en
liistori(|U(' n'a
effet
que
fait
début'*' et que
depuis que renforcer. Elle nous a
Bouddiiisme
le
le
n'a
pénétré dans
le
Nord-Ouest
de rinde que vers 95o avant J.-C. Admettons par hypothèse ait
franchi la haute barrière
du
n" siècle, à la veille
du Paropamise dès
ou à
commencement
des conquêtes indiennes des
la suite
tyrans grecs de la Bactriane
le
qu'il
encore ne faut-il pas oublier que
:
ceux-ci en avaient été chassés dès avant l'an
i3o par
l'invasion
des Çakas. Les événements laisseraient en vérité bien peu de marge,
on ce pays tout iranien astre'-',
pour
la
comme
i5o ans
les
en Bactriane,
le
Le
fait est
monnayage de
frappant pour qui
nouveaux maîties
*''
coutumes indigènes n'ont exercé
ni les idées ni les les
ses
:
qu'a duré la domination hellénique la
médailles frappées au nord du Caucase
purement
celles-ci sont restées
;
gloire était d'avoir enfanté Zoro-
l'initiative ?
et plus
moindre réaction sur indien
la
nous, de constater l'influence immédiate et vigoureuse
de llnde du Nord sur
pendant
dont
formation locale d'une école gréco-bouddhique. Qui
en aurait d'ailleurs pris vient,
et
et
simplement grecques W.
L'atonie intellectuelle et artistique, pour ne pas dire l'absence de
toute culture nationale que dénonce une
si
complète résignation
an joug étranger apporte, on en conviendra, une présomption de plus contre la possibilité de la
caractéristique
mélange de deux Soit, dira-t-on
mais
les
la
essentielle
création sur place d'une école dont est
justement qu'elle procède
du
civilisations. ;
nous vous abandonnons provisoirement
arguments en
faveui'
l'Oxus'^':
du versant méridional de l'Hindou-
koush valent encore mieux pour
la
rive
gauche que pour
la rive
droite de l'indus. Pourquoi le lieu de naissance de l'école ne seraitil
pas de préférence la grande et riche capitale de Taxila, infini'''
T. I,
'''
Tout au moins
]).
l'a-l-il
adoplé
(cf.
p.
A. V. Williams Jackson, Zoroasler^). '''
Cf. ci-dessus,
'*'
Ce
parM.E.J. Rapson, 4 »<:/<•«/ 120 et 126.
relevé
5.
t.
II, p.
fait significatif a
437-438.
été
également
'''
Il
à
Imlia,
nous faudra revenir sur ce point
propos de l'inlluence de
dhàra au eh. XVII,
S»
l'ëeole
m (p.
du Gan-
639).
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME
ment
T DE L'HELLÉNISME.
—A
importante alors que Peukélaotis?
j)liis
drons que de l'une à l'autre
cité
nous répon-
cela
on ne comptait que
Mio
étapes, et
six
que nous ne sommes malheureusement pas en mesure de fournir des précisions à quelques lieues
Toutefois les textes nous font
pi'ès.
entrevoir une sérieuse objection dans
nique à
qu'ils attribuent
nommer
l'rr
organisation brahma-
dès longtemps à ce que d'aucuns se plaisent
université de Tak-saçilâii. L'air de la rive droite, où
nous avons vu qu'au contraire lluence ni
la forte
même
brahmanes ne
les
de considération C.
était
jouissaient ni d'in-
singulièrement plus
favorable à l'éclosion de manifestations originales du Bouddhisme.
Car enfin,
il
tion d'un art
ne
sulïit
faut bien se mettre ceci dans l'esprit
gréco-bouddhique,
que nous savons
tel
pas d'un simple afllux d'artistes hellénisants;
que ceux-ci trouvent toute constituée une que
fin
pour
:
la
demande
la
producfut,
qu'il
il
faut encore
il
clientèle indigène, et en-
locale coïncide avec la présence sur le
marché
des praticiens étiangers. Tant que les fouilles de Taxila et de
Balkh
'-'
ne nous auront pas démontré que nous nous trompons,
nous nous tiendrons prudemment au témoignage des découvertes déjà faites, et nous continuerons de penser que cette triple condi-
vraiment réalisée que dans
tion n'a été
Gandhàra vers
au
r' siècle
lions
la
fin
du
dit, à la
ou
n" siècle
avant notre ère. A ce
que
la
moment
le
ou sept généra-
cette contrée s'est ouverte, avec le succès
propagande bouddhique;
haute vallée du Kâboul-Roùd,
est
gouvernée par des Grecs. Dans
un
petit foyer hellénique, abi'ité par les
dation des barbares, n'a
plus tard.
même
que nous avons
y en a trois ou quatre qu'elle
il
la
montagnes contre
aucune
difficulté
pour
naître :dans la querelle des pays qui prétendraient à réel d'être le
berceau de H
''
et. ci-dessus,
''
Les piemières sont
commeuoees
t.
.
p.
(cf. ci-dessus,
l'école
618.
t.
Il, p.
435,
le
siècle
recon-
Ihonneur très
indo-grecque, cette région montan. 3);
heureusemeul
l'inon-
achevé de s'éteindre qu'un
Aussi ne faisons-nous
et
commencement du
y a six
il
Kubhâ
vallée de la
les
sur
i'iiitéit-l
secondes voir
S in (p.
635-636).
(jnc
plus
préseiilerairiit
has, cb.
XVII,
LES ORKIIINES DE L'ÉCOLE DU GAMDHÀRA.
A46
jnieuse, aujoiii-d'lmi interdite, mais jadis parcourue par des explo-
rateurs et reconnue couverte de serait
au Gandliàra des
titres
une exception unique dans ff
monuments bouddhiques, oppo-
théoriquement supérieurs,
l'histoire
de
l'art,
la
pauvreté d'un
Kohistânn avait jamais pu en pareille matière prendre
sur l'opulence de
la
devants
les
plaine W.
précédemment
N'oublions pas d'ailleurs que nous avons notre droit d'admettre, à
cette
sans doute aussi un Kapiça
même
établi
époque, un Gandhâra
mieux arrosés, partant plus
ménager
les
On
vivre.
penser que
comment régulièrement
d'ailleurs
('-).
Il
Indo-Grecs, venus pour rester, ont dû
les
ressources d'un pays dont désormais
sait
et
fertiles et
plus riches, voire plus peuplés qu'ils ne le sont aujourd'hui y a lieu de
par
si,
ils
les
comptaient choses
se
passent dans l'Inde, au grand étonnement des historiens classiques.
Pendant que est le
métier, se battent (et d'ailleurs avec beaucoup de bravoui-e)
eux et leurs gens, cultures et le est
rajpoutes et autres hsalriija, dont la guerre
ràjas,
le
paysan continue paisiblement
marchanda son commerce
de respecter
les castes
mot
le
:
à
vaquer à ses
d'ordre des soldais
dont, vainqueur et vaincu, les deux
partis devront tirer leur subsistance. Les condottières gréco-bactriens, familiarisés par
un long voisinage avec
les
mœurs
ont dû, dans leur intérêt bien entendu, respecter
Ne
l'auraient-ils pas fait,
eu amplement la
le tenqjs
que
de se
les blessures
cicatriser.
propagation du Bouddhisme
eut rien de changé au
beaucoup de moines de
et la
Il
est
la règle
du
jeu.
de l'invasion auraient
Au bout du compte,
conquête hellénique,
Gandhâra qu'un plus.
indiennes,
petit
après il
nombre de Grecs
n'y et
naturellement impossible de
procéder à aucune évaluation précise. Toutefois, en opposant
5oo Yavanas de Ménandre aux 80,000
les
hhilxu de Nàgasêna, le
Milinda-panha nous suggère une proportion malgré tout assez vrai-
semblable ''
Cf.
hislân est
t.
:
I,
un
car p.
lieu
6.
s'il
—
y avait
sûrement moins de moines dans
L'opposition de la plaine et du ^pays de montagnes
commun
sur
la frontière
indo-afghane.
—
''
le cor-
n
ou Ko-
T. Il, p. /aai/iaS.
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME.
du patriarche, y
tège
/i67
beaucoup plus de Grecs dans
avait-il
la
garde du Basileus?
—
Les Y.ivAyA.
prendre
choses ah ovo,
les
contester Tiniportance de
Les
faits le
une question de mesure. Pour
C'est en ellet
la
vain d'exagérer que de
serait aussi
il
colonie militaire grecque de Bactrianef'l
disent clairement
pour contenir, en temps
assez forte
:
ordinaire, les incursions isolées des Gakas, elle n'était pas en état
d'opposer grande résistance à leur invasion en masse, quand eux-
mêmes
cédèrent à
chinois
donnent l'impression que
la
pression
Barbares une conquête
facile.
des Yue-tche(-'. Les
témoignages
royaume bactrien
le
pour
fut
Cela se comprend encore de
les
part
la
des habitants amollis de cette grasse contrée, lesquels ne faisaient
après tout que changer de maîtres trer davantage surpris
lante
si
sentirent désarmés
comme
et se
le
archers de
eût
même,
pays,
en tout cas
ils
qu'elle sullit
qu'ils eussent
durent
naissance,
pour fermer
la
le
se
le
flot.
les passes derrière
Nord-Ouest de
ou non noué des
l'Inde.
intelligences
conquérir avec très peu de monde,
avec très peu de troupes grecques.
qu'Alexandre a gagné
ils
nature. Leur
la
submergée par
été
maintenir longtemps encore dans
Cette Inde
dans
sur leurs monnaies de
l'air
en face d'une force de
peu nombreuse,
trop
Remarquez ce])endant eux
en droit de s'en mon-
déterminés. Apparemment, devant cette horde défer-
de cavaliers nomades, tous
cohorte,
est
part des aventuriers grecs qui déte-
la
proie et qui ont
naient cette riche gaillards
de
on
:
la bataille
On
se
rappelle
de l'Hydaspe avec une douzaine
de mille hommes'^'. Nous voulons bien croire qu'un Dèmètrios et
'"'
N'oublions pas d'aillnirs (|ue celle-ci
est liisloriquenicnt allestée
:
encore plus
(le
20,000 vetérunsaiiraient-ilsdéserlélepays à la
mort d'Alexandre [d.
Iîoiciié-Le-
Bevaw The Hanse •''
Les
Parthes
Peut-être
encore les
ofSeleuciis, p.
276 V
clercq,
comme nous
aussi entrer en
sions intestines des Gréco Baclriens. Lisez
on E.
lirent,
fiiul-il faire
ligne de compte les perpéUielles liissen-
8.t
cLERCQ, Hist. des Séleucides, p. [\.
verrons (p. ^87), meilleure contenance,
—
'''
Il
réflexions de
M.
Bouché-Le-
Inr. IniicL, p. ."îfJo-SGa.
est vrai
qu'il disposait d(5jà
d'un
LES OIUr.INES DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
448
un Apollodotos no
foudre de guerre
devant eux un Porus
aussi n'onl-iis pas trouvé
comme
comme
valaient pas
le
:
mais
— encore moins,
Séleucos, un Candrafjupta. La dislocation de l'empire des
Mauryas
nous l'avons
favorisa,
dit, leurs entreprises; puis le
noyau
de leur armée, constiiné par des mercenaires d'OccidenI, dut
de conquérir l'Inde à
se renforcer d'auxiliaires indigènes*''. L'art
ne date pas de Dupleix.
l'aide des Indiens
Nous sommes donc bien de Cunningham sur
mais
la
garder
rtla
n'était pas tout
et
:
il
loin
de vouloir entretenir
les illusions
population semi-grecque du Penjâb'^hi tout élément
de
l'élimination
absurde. Ce
vite
ne
grec
que de conquérir
l'Inde,
eût été trop imprudent de s'en
il
fier
:
pas moins
serait
fallait
encore
uniquement
sur ce point à des troupes indigènes. Les conquérants se trouvèrent aussitôt
confrontés avec
nécessité, de
la
européenne ou soi-disant
d'entretenir au moins une petite garnison
encore en vigueur,
soit
qu'on
quelque distance de
spécial à
occuper ce que
la ville
—
n
ce
indigène, soit (ju'on le
^cccrîXeiov
que dans nondjre de
britannique on appelle aujourd'hui
le
fallait
A
la tète et
sous
cnnlinfjeiit
trésorerie
fisc et la
et :
indigène de 5.ooo liomnies,
lèros, la gai-de
du camp.
Nous avons cru
nos sculplures
i4-i6
:
cf.
et
t.
reconnaître sur
I,
p.
(ig.
Cf.
son
la
— ou
les
4o2-4o,S et
902-2o4
flarhut, p. 107, à
des images •''
de l'Inde
de palais
et
armée
de il
et
sans compter les
tribunal,
car ces choses non plus ne changent
lequel assurait, avec les troupes de Kra-
<"'
villes
encore placer, au moins dans chaque chef-lieu de district,
agents du
II, p.
pèlerins
c'est-à-dire l'en-
fois
la
lui fasse
et les
protection de cette force
la
un représentant du Basileus
t.
—
trFortn,
semble de constructions qui servaient a citadelle*^'.
sont
dans un cantonnement
l'installe
Grecs appelaient
les
chinois la «ville royale
'''
Deux systèmes
près de toutes les villes importantes.
telle
temps reconnue,
tout
3o6.
propos du culte
du Buddiia.
du ^aaiXeiov d'Ecbatane
description
celui-ci distinct, citadelle.
—
il
de Purusapura que Hiuan-lsang emploie l'expression
Rec,
I, p.
portion de
qui,
98 la
,
n.
d'après
,
palais royal".
Bevl
S.
(cf.
55), correspond à "la
ville,
fortifiée et
d'une muraille, dans laquelle
par exemple dans Polïbe X, 27,
de l'aKpa
est vrai,
C'est justement à propos
entourée
s'élevait le
LHELLÉMSME.
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE pas.
Dans
l'espèce
est
il
probable (jue
la
Pèsbawar
exister à
route, en tout cas à
et à
du Gandbàra
capitale
grec était Peukélaôtis (Piiskaràvati) et que des
devaient
postes
Shâhbâz-Garhî pour surveiller
Und pour garder le
I'i9
passage de l'Indus.
même
grand'-
la
Au
total
le
nombre des Grecs
la
proportion de celui des résidants anglais par rapport aux liabi-
tants actuels
du pays, laquelle monte, d'après
Gazclleer,
de 0.06
p.
dans
Penjàb
et
le
n'aurait jamais dépassé,
1
00 dans
à
si
les
Pèsbawar, à cause du voisinage de
Inde anglaise d'aujourd'hui'-),
il
5 p.
1
100 de
district
le
la frontière C.
quelque analogie entre l'Inde grecque
tôt les diiïérences. Celles-ci
données du dernier
dans
Mais puisque nous en sommes fatalement
1
l'atteignit,
l'Inde entière, à près de o.
de o.5 p. 100
plus
il
d'il
venus à découvrir
deux mille ans
y a
est nécessaire
et
de marquer aussi-
tournent d'ailleurs toutes
h l'avantage
de notre thèse. Les Européens de ce temps-là étaient beaucoup plus procbes des Indiens par
la
manière de vivre
et
habitudes de
les
pensée, et par suite bien plus prêts à les comprendre et à se fondre avec eux qu'ils ne sauraient
l'être à présent.
Sans doute
barrières de la caste existaient déjà, mais non celle des
des croyances religieuses.
Yavanas pouvaient plupart,
à
même
leurs
de
la
chefs,
mœurs
Grèce européenne étaient
d'Asie
natifs
de simples Orientaux plus ou moins hellé-
Nous avons trouvé dans
la
bouche des pandits du Kaçmir
populations de l'Asie antérieure, à
commencer par
les
nous ne serions pas éloignés de croire que son acception
Soit près de
86.5,000
femme dans
0,000 Européens sur d'après des chifTres
liaiiitants,
fommuniqués par M. '''
le
les
Persans: était
dès
presque aussi vague. Ajoutez enfin que nombre de ces merce-
naires devaient prendre
'''
La
?
terme de Yavana employé pour désigner indistinctement toutes
lors
et
parmi ces prétendus
d'ailleurs
se dire originaires
commencer par
Mineure, sinon nisés.
Combien
les
F.
W.
TiioiiAs.
Cette idée a déjà inspiré des pages r.
VNrmuM.
-
11.
le
pays.
tiès vivantes à
M. Gobi.et d'Alviella dans
son excellente étude sur Ce que l'Inde iloil
à
hi
Grèce (Paris, 1897, p. 28 et
suiv.). '
on ^ATIO\*UE.
LKS (lUKlIMlS
',50
Sur ce avait (Hé
|)(iiiil,
donné en Perse par Alexandre en personne,
même,
dans rinde
matrimoniale
Comme
L'ÉCOLE DU G\NDIIÀIl\.
on lésait, l'oxeinple venait de haut,
On
mariage avec Roxone.
tf
l)F,
T
lit
Séleucos Nicator aurait contracté une alliance
même temps que
en
ce dernier nous est
politique avec Candragupta.
donné par
est après
qu-on doive l'entendre, accepté. Mais,
fait
roi
de quelque façon
le fait,
tout possible
commu-
est
et
femmes qu'Apama
rron ne
et Stralonice,
que Phila, l'épouse d'Anligone Gonatas. On ne
donc pas comment père du
témoignages indigènes
les
remarquer M. Boucbé-Ledercq,
connaît pas à Séleucos d'autres ni d'autre fdie
lors de son
dans Appien qn'un peu plus tard,
pour un aventurier de basse naissance,
nément
puisqn'il
hindou
pu devenir ou
il
aurait
n.
Strabon rapporte
le
le
gendre ou
même
le
voit
beau-
mais sous
détail,
un jour très ditférent et beaucoup plus intéressant à notre point de vue
du
:
selon lui Séleucos aurait simplement inscrit parmi les clauses
traité
Yèmyaixia ou jus connuhu
:
en d'autres termes,
selon l'ingénieuse interprétation de M. Bouclié-Leclercq ffune convention autorisant les mariages mixtes entre
Hindous fl. Dans
le
système social de l'Inde,
le seul
il
aurait,
''',
conclu
Hellènes et
procédé pour
régulariser de telles unions consistait à atti'ihuer théoriquement
aux Grecs une certaine caste;
grecque de l'heure
('-),
la
tradition indigène qui,
reconnaît dans les
dégénérée de
peut-êtie avons-nous
et
comme
ici la
forme
nous veri'ons tout à
compagnons d'Alexandre une
variété
Isalrii/a.
Légal ou non, ce constant métissage explique, sans chercher plus loin, que,
comme
tous les conquérants de l'Inde avant les
Anglais, les Grecs aient été tion
indigène.
l'originalité
S'ils
promptement absorbés par pendant
maintinrent
de leur race,
ils
le
la
popula-
plusieurs générations
durent moins
à
l'orgueil
de leur
culture qu'à l'incessant afllux d'aventuriers occidentaux qui renouvelaient quelque peu leur sang et éclaircissaient à
'''
llisinire des Srlfiiriflrs. p.
3f|-oo.
—
'^'
Cf. ci-dessous,
|).
iyS.
nouveau leur
RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME.
]A teint.
Leurras, en un mol,
était
beauconp plus voisin de
'i5l
celui des
Mogliols que des maîtres actuels de l'Inde. Lisez notre Bernicr. plusieurs reprises,
il
revient sur le fait que les gens fcqui gouvernent
nom
à prosent rindoustanr; ont bien pris le
Grande cl
Tartariei^, mais
dignités,
d'étrangers,
même
et
d'autres Turcs
que
dans
car
:
il
milice
la
d'être étranger, blanc de visage, et
et qui ont pris le visage
sont
point
-^
ni
de
la
ramassis
quelques-uns Arabes et
mabométan
il.
Quant
Mogol
à ceux de
troisième ou quatrième génération,
brun
estimés
tant
la
ne sont quiin
présent pour être estimé
à
sullit
leurs enfants a qui passent
rrdes peuples
crceux qui entrent dans les charges
plupart étant Persans,
rrla
A
l'bumeur lente du pays,
el
que
honorés
les
nouveaux
ils
ne
veiuis,
n'entrant
même que
quand
peuvent être simples cavaliers ou gens de piedn. Aussi,
ils
pour prévenir
celle inévitable
veaux venus à fournir de
rarement dans
la
les
charges, heureux
déchéance de leur postérité,
rrafin
les
nou-
encore, ont-ils soin de se
cour, remarque-l-il
femmes au Kaçnu'r
enfin
de pouvoir faire des enfants
qui soient plus blancs que les Indiens el qui puissent ainsi passer
pour de
vrais
Mogols
'').
.
.
••.
11
n'y aurait, croyons-nous,
ques mots à changer au passage pour que
les
que quel-
judicieuses obser-
vations de l'excellent docteur s'appliquassent de façon fort exacte
au cas tout à Mais
qu'ils
fail
similaire des Yavaiias.
fussent d'extraction plus ou moins authentique ou
de race plus ou moins mêlée, un
fait
n'en subsiste pas moins
:
soi-disant représentants de l'Hellénisme, fonctionnaires civils militaires, ont été installés à poste fixe d'ici
se
au GandlKua
:
et
de
ou
l'on voit
dérouler les conséquences extrê:nement variées de cette
installation.
Tout d'abord on
rloit
compter avec
les nécessités
cou-
rantes d'une administration étrangère quia sa langue, son écriture,
son calendrier paiticuliers. civilisation,
'''
il
lui faut
Rerkier, Voyages, éd.
11
est vi'ai
composer avec
i83o,
I, p.
/i
et
que, dans un pays de les
a8G;
habitudes locales.
II, p.
266. 29.
vieille
On
n"a
LES OIUC.INKS DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
',52
enoorc
d(''Coiiveit clans
rinde aucune inscription grecque. L'alpha-
bet grec n'a remplacé celui
rlu
Penjâb que sur
monnaies,
les
encore leur en abandonne-t-il le revers C. Mais des
macédoniens ont été relevés dans y a lieu fit
de penser que
le
noms de mois
indigènes
les inscriptions
et
(-';
il
grec, en sa qualité de langue oH'cielle,
même
partie de l'éducation des hautes classes et fut
un instant
et
pratiquement connu de nombre de personnes de condition plus
humble, mais que leurs contact
permanent avec
intérêts
les
professionnels maintenaient en
Quand on nous
maîtres de l'heure.
qu'Apollonios de Tyane put encore converser en grec avec
parthe de Taxila, on nous rapporte du moins l'écho d'un
De nos
jours,
longtemps après l'extinction de
si
la
dit
le roi
l'ait
réel.
dynastie
mo-
ghole, les classes dirigeantes de l'Inde du Nord ne continuent-elles
pas à apprendre
le
persan concurremment avec l'anglais, en atten-
dant que celui-ci supplante définitivement celui-là? Mais l'administration n'a pas seule ses exigences
agents de
la
administrateurs et les
les
:
force publique ont aussi les leurs.
faut des médecins
et la
:
Avant tout,
médecine indienne en
dette envers Hippocrate.
Puis
ils
des
ont
leur
il
contracté une
a
besoins intellectuels,
qu'au moins de mauvais romans et quelques troupes d'acteurs de passage chercheront à satisfaire
:
et
tant de curieux rapports de forme et
grec et l'indien
siennesW
'''
—
car
:
Au moins
''',
entre les il
pourquoi
c'est
même
l'on
de fond entre
kathd sanskriles et les
découvre théâtre
le
milé-
fables
nous faut du moins l'indiquer en passant
sur les monnaies indo-
grecques, indo-scytlies et indo-parllies
:
1882 dien
)
et A.
Weber, Die Griechen
(1890).
919-921. M.
p.
iii
S.
sur celles des grands Kusanas nous ne
dans sou Théâtre
trouvons que l'alpliabel grec
IIIV).
thèse
contraire: mais nous
Par exemple Tinscription du vase
serait
aujourd'hui disposé à faire à
'''
de Wardak
(cf.
Senart, dans J.A.,
E.
nov.-déc.
1914,
datée du
i5° jour
(cf. pi.
674 et 677) est du mois Arthamisiva
''^'
Cf. E.
Ein/hisn
'*'
F.
im indhchcn
Der
griechische
Drnma
(Berlin,
p.
917)3
fables
Sur
LicÔTE,
du roman grec, Lévi (Paris
Wi^JDiscH,
a
In-
Lévi
soutenu
la
savons qu'il l'in-
lluence grecque sa part.
p.
(Arlemisios).
Imlieii
—
l'origine
indienni'
dans Mi'lniigrs Si/lniin
1911). déjà fait
milésiennes
Weber
(/oc hiud.,
remarquer que étaient
en
les
quelque
\A RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLÉNISME.
uniquement sur
l'inlluence hellénistique ne s'exerça pas
devons-nous
plastiques. Peut-être
encore
les arts
quelques
pour l'éducation des enfants de bonne
sophistes ou professeurs famille. Point de
nieutionner
'153
chapelains,
au plus (juelques mages pour
de sacerdoce national (tout
faute
iraniens?); mais sûrement
les soldats
des astrologues, dont les Indiens devinrent les adeptes empressés
:
charlatanisme non plus ne connaît pas de frontières. Enfin et
le
toute colonie étrangère a des besoins d'ordre
surtout, et
pratique
ne peut se passer de bijoux, d'ustensiles, d'armes,
elle
:
matériel
de meubles, de véhicules, de vêtements.
.
.
justement
C'est
ici
que
nous attendons nos Yavanas. douteux que pour
n'est pas
Il
fabrication de
la
comme
de première nécessité, on pouvait,
nombre
d'objets
à présent, utiliser les
ressources du pays. L'Inde a loujours abondé en habiles ouvriers
même
c'est
seule qualité
la
que Bàber
lui
reconnaisse dans ses
Mémoirrs, et nous avons vu que Néarque avait déjà
Pour
constatation.
les
meubles des ébénistes, pour
les
des potiers d'argile ou
des orfèvres.
On
quelle
même
véhicules des charrons,
armes des forgerons, pour
de cuivre, pour
les bijoux
peut toujours obtenir d'un bon artisan indigène d'un
l'exécution
telle
les
les
les ustensiles
sinon
fait la
vêlements on trouvait sur place des tisserands
de laine, de coton ou de soie, |)our
pour
:
dessin
dun modèle;
du
coté,
ainsi
que
le
moins dit
reproduction
la
encore
Bernier,
ils
bien notre travail d'Europe qu'à peine y peut-on rien reconnaître de différent t'^r). Les fournisseurs des cantonnetr
Contrefont
si
ments grecs, de quelque ont
dii
fois,
il
qu'on
soile
la
Yavaiii
cherche
se
nationalité
largement de
servir
main-d'œuvre
la
du bazar, ou
put les confier aux ouvriers
(cf.
même
(p.
<"'
piolessiounelie des
plus liaut
,
fussent
eux-mêmes,
locale.
Toute-
travaux trop délicats ou trop nouveaux pour
y avait des
liUeralui'e
qu'ils
t.
91 4)
II, p.
70);
il
des analogies
entre les épopées grecques et indiennes.
Bàber,
Mémoires,
Courteille, II, p. ëd. l.
i83o,
II, p.
t. II
627.
(|ui
,
exigeaient
IraiJ.
299; Dernier, p.
a5;
Pavct de Votjages,
et cf. ci-dessus,
LES OP.KÎINFS
.'454
de
moins une diiccludi
an
tuiil
LECOLE DU
]\K
\M')1I
\ li
Force
('Ui'o|)éeiiuc.
venir d'Occideul un cerlain
laire
(1
nombre de
A.
d'avoir ou
liil
ces
tecliniciens,
experts en mécanique, dont nous savons que lliabileté extraordinaire
avec
l'émerveillement des Indiens'''. L'ingénieur est d'ailleurs,
fit
médecin,
le
mal connaître
serait bien
vivre,
spécialiste
le
même
quent sans
les
A
artistes.
coup exiger des avec sa
exotique,
le palais
on
la vérité,
par consé-
et
encore rien retrouvé de
n'a
l'Inde
'-'
:
et ce serait
beau-
qu'elles
nous
que de s'attendre à
fouilles
rendent,
Grecs que de croire qu'ils aient pu
du Nord-Ouest de
rarcliitecture civile
mieux. Enfin, ce
le
Méditerranée, sans art,
loin de leur
si
qui s'exporte
ce
décoration européenne sertie dans
ou simplement
la villa
un cadre
de quelque despote grec.
Mais nous n'en sommes pas uniquement réduits aux conjectures.
On
pu oublier que nous possédons, en d'innombrables exem-
n'a
plaires, dans la superbe facture et l'étonnante variété des
courantes,
preuve
la
région, pendant d'artistes grecs
les
oiïicielle
deux
de
ou formés dans un
constante présence
la
précédé
qui ont
siècles
monnaies dans
notre
la
ère,
atelier grec.
Ajoutons c[ue ces artistes, ou tout au moins
les
premiers d'entre
eux, étaient véritablement excellents. Prenons encore celui qui a exécuté de ses mains
Que
homme
cet
ne
doute,
il
tiquité
ou de
ciseler,
telle
que
cela.
A
la
mode
Renaissance italienne,
il
encore capable de
était
peindre, et enfin d'enseigner toutes ces branches de
dans l'exécution des commandes. Que
lui
Cf. plus
haut,
t.
I,
p.
91 -g a. La
littérature des contes va jusqu'à leur atlri-
huer Incapariléde à voler; cf.
f;il)ri([uei
des iiiacliines
Brlial-Ldtliti-çlukii-siuiyrdlid
(éil.
et
Irail.
F.
Lacôte,
|).
05
lôo);
et
Thomas, ''
l'art
de ces derniers
demander de plus? Gela
ne regarde personne de savoir quels hasards de
igo
mais sans
des praticiens de l'an-
plasti(|ue à des apprentis, quitte ensuite à s'aider
V,
:
111.
par suite donc de sculpter, donc de modeler, peut-être
même de
'''
planche
la
sût graver, nous en voyons la preuve
savait pas la
des pièces reproduites sur
p.
la
destinée l'avaient
Harm-curlta
Du moins
ceci
trad.
était vrai
deruières fouilles de M.
àTaksaçilâ.
,
F. \V.
198.
J. II.
avant
les
M.vrsh.ïll
LA RENGONTIiK DU BOUDDHISMi: poussé en Ariane el jusque dans l'Inde. Pour notre part,
pensons ce que durent penser ses clients *>réco-indiens tenons; suite
sullll.
il
une
lui vitale
nous ne
le laissercns
(jueslion se posait, assez :
:
nous
nous
le
pas échapper. Mais tout de
embarrassante pour eux, pour
trouverait-on à l'employer? Car enfin on ne grave pas
tous les jours des iioinçons
pour
dans toute colonie étrangère,
si
le
gouvernement
riche soit-elle,le
;
et d'autre part,
nombre des per-
sonnes susceptibles de faire vivre un artiste est forcément restreint. Qu'aujourd'hui encore un peintre ou un sculpteur européen
chercher fortune dans l'Inde,
il
mandes de
delà haute
l'administration ou
aura
vite fait
com-
d'épuiser les
société anglaises;
pour ne point perdre son temps
sera trop heureux,
aille
et
il
et l'argent de
son voyage, de faire (au besoin un peu plus beau ou plus blanc
que nature)
buste ou le portrait de quelques râjas. Cette res-
le
source était-elle déjà entrée dans les
mœurs? On en
traces, en delijrs des
la
ska(')
monnaies, dans
statue inscrite de Kaiii-
du n)usée de Mathura, sinon déjà dans notre
figure
ressemblance frappante avec un satrape parthe
la
une
délicate flatterie.
tort
de
faire
En
trouve des
est
3G8 dont peut-être
tout cas, nos artistes hellénisants auraient
entendre aucune plainte i-étrospective. Une bonne
tune leur est échue qui ne se représenterait plus que bien
lement aujourd'hui
:
ils
virent venir à eux, de l'or à
la
for-
diffici-
main, des
donateurs indigènes qui leur offraient des murs de sanctuaires à décorer.
Les Bivddhà. inattendus,
et
—
Retournons-nous vers ces
enquérons-nous au
clients,
mieux de leur
méritent de fixer à leur tour notre attention
,
en vérité
identité.
Ils
ne serait-ce qu'à rai-
son de ce geste extraordinaire. Car on conçoit bien que le Grec n'ait
pas
fait
beaucoup de façons pour accepter
la
commande
:
prenant, pour quiconque connaît un peu l'Inde, est qu'elle
<)
A.S.I.,Aun. Rcp. Kji
1-1-2, pi. Lttl.
le
sur-
ait été
I.KS
>i:,(l
OIIICINKS
LKCOI.K
l)K
1)1
A
(i
M)ll
\ Il
\.
laite, lîion eiiloiidii l'Ilc iiY'iiianait pasdedessei'\aiilsbraliinaiii(|ues
du
ces représeiitauls allilrés
Mais
il
ne
comme
consei'valisuie indien se sont,
modes
toujours, tenus tant qu'ils ont pu à l'écart des
:
étrangères.
pas, pour que tout devienne simple, de rejeter
sullit
sur des bouddhistes
la responsabilité
voyons pas que de nos jours
les
de celte innovation. Nous ne
gens de Ceylan ou de Birmanie,
du Siam ou du Cambodge, fassent appel pour
décoration de
la
leurs fondations religieuses à des artistes européens*''. Sans doute il
n'y aurait pas impossibilité
absolue à ce qu'ils
croyons cependant savoir^qu'ils
Et
la raison
en
et
nous
:
résigneraient fort malaisément.
s'y
immigré
est claire. L'artiste
s'accommoder au goût
le fissent
,
quoi
qu'il
pour
fît
au style indigènes, jetterait aussitôt
la
perturbation dans les habitudes d'œil et d'imagination de ses clients improvisés. Par le
fait, le
Grec en question
n"a pas
manqué
rer au Gandhài-a sa petite révolution artistique; mais esprits chagrins
(il
style.
y
intéressés
— Qu'à
fit
évidemment
eut des
du
ses délices
cela ne tienne, dira-t-on, ne gardez-vous
pas en réserve un argument qui est déjà venu plus d'une votre
plume? Ce goût spontané de
mais
les habitants
du Gandhàra
la frontière et
l'inédit étonnerait
étaient-ils
Eh! sans doute, répondrons-nous, nage immédiat de
d'opé-
y en a toujours) et de vieux bonzes qui protes-
tèrent, la majorité des
nouveau
s'il
ils
reliait la
Mais prenez-vous davantage
les
sous
dans l'Inde
se ressentaient fort
du
:
—
de vrais indiens?
du perpétuel
geurs sur la grand'route qui
fois
voisi-
va-et-vient des voya-
péninsule à l'Asie antérieure.
Birmans,
les
Thaïs ou
les
Khmèrs
de l'Indo-Chine pour d'authentiques Indiens? Les Gandhàriens étaient à tout le moins des Oiientaux, et par suite des gens toujours
chatouilleux sur l'article de leurs coutumes et de leurs pratiques religieuses.
encore '''
Aussi en vient-on à penser
était nécessaire
Nous
cliûisissons
pour expliquer en
exprès nos exeni-
vaute.
qu'une autre
condition
cette affaire l'initiative
mais
qui
ne possèdent pas eu
pies dans des pays de civilisation indienne
propre une aussi brillante tradition
où
tique
la relig-iou
bouddhique
est
encore
vi-
que
la
Chine
ou
et le
Japon.
artis-
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME,
—
croiie (|ue le Grec
l'on préfère
si
l'acceptation des milieux indigènes.
dhâra
était des plus
mêlées,
et elle était des plus
nir; mais,
nisanl,
dévotes au
Oui,
oll're/i
—
de service
population du Gan-
la
ne respectait passes brahmanes,
Buddha
tout cela est
:
pour qu'elle passât une commande à un
aura en outre
il
et elle
des
iil
iô?
bon à rete-
artiste liellé-
deux parties contractantes,
fallu, entre les
l'intermédiaire d'un Grec, ou d'un métis de Grec,
(jui lût
lui-même
un bouddhiste. Le postulat
est
beaucoup plus modeste
paraît peut-être au
et raisonnable qu'il
ne
premier abord. Pour commencer, personne ne
savisera de contester la prompte multiplication au Gandhàra de
nombreux Eurasiens, bouddhistes de naissance par Mais puisque Ménandre qu'il s'était converti
pur sang ne
a
pu donner
d'un long séjour aux Indes,
cru
soit
que de
du Bienheureux
de
la
le
dieu de ses sectateurs'-' le
faire
:
humaine de
l'existence,
toutes.
et
affilié
soit qu'ils
?
11
y
résultat fréquent
Buddha
n'y avait
pas
si
ils
loin
on remarquera notamment que douleur, dont tous deux
la
leur attitude
S'il était
:
à celle qui venait de faire d Epicure
problème fondamental de
reconnaissent
déclarer
le
doctrine du
la
aient surtout retenu le coté philosophique
devant
(').
au Bouddhisme, pourquoi quelques \a\anas
l'auraient-ils pas fait ou
sagesse
mère
l'impression
la postérité
à
amenés parla toquade théosophique,
aient été
leur
loisible
est
pareille,
et
la
plus
au Yavana lléliodore de se
à la secte vishnouite des Bhàgavatas, et au Kusana
Vima-Kadphisès de
s'intituler
monnaies'''. Grecs
comme
mùhêçmra, c'est-à-dire
çivaïtc, sur ses
Barbares devaient rencontrer encore
moins d'empêchement à devenir bouddhistes. Notez que des conversions de ce genre se produisent encore tant à Ceylan qu'en
Birmanie; étaient
et d'autre part, ainsi
que nous
beaucoup plus attendues de
la
l'avons indiqué'"', elles
part d'un Yavana
d'alors
que d'un Européen d'aujourd'hui. Aussi ne voyons-nous à opposer '" ''>
Cf.
t.
II,p. 45o.
Cf.
t.
II, p.
34i.
^'-
Ci
Cf.
t.
II, p.
Cf.
t.
H,
191.
p. 4/19.
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GAND1I\RA.
i58
au Mahâvama aucune objection de pi-incipe quand
moines
cr
Déjà des témoijjuajjcs certains vérifient l'au-
i)recs'')ii.
de notre hypothèse, aussi bien au Gandhàra qu'au Kon-
tlicnticilé
kan.
ce sont des
Ici,
—
noms hindous
tt
Yavanasw
—
déguisés,
et
Théodore,
même
du débat que
:
soulevait tout à l'heure
uniquement bouddliique du produit des
caractère presque
gandhàriennes
dernière analyse,
au Gandhàra entre N'oublions
apparemment
l'art
grec et
bouddhiste. L'une, au fond
des moines
et
si
la
bouddliique.
deux manières de
l'infini
de leur discipline; au contraire, l'autre, celle rigueur ne consister
la
un acte mental d'adhésion. Toutefois
membres
cette alliliation
Communauté;
la
et
comme
ficence était seule susceptible de revêtir à l'occasion
que des parmi
ce
les
les
'''
zélateurs
n.
En
fait,
les
un caractère
ils
(cf.
fig.
8/17 a).
les inscriptions S'ils
3i
(et.
Sy-io)
et
Ep. Indica, VIll
'''
E. Senart,
1891), p. 533. ,
p.9o;I\,
56; A. S. Western India, IV,
p.
p.
53-
92,
etc.
Cf.
t.
II,
la
dans
— Sur
tique des Nàgas, '*'
ou représentés
étaient censés
pouvaient apparemment stimuler
A/aA«i'fl;«4«, xii,
ici
moines figurent assez souvent
donateurs mentionnés par
XIX, 3(). '^'
muni-
cette
nous aurions une tendance à ne nous inquiéter
sculptures
posséder,
se
mieux par une charité toujours prête à l'égard des
réguliers de
artistique,
faire
détail de ses complications
des upàsaha ou fidèles laïques, pouvait à
manifestait
se
seule vraie, est d'entrer dans l'ordre
d'observer dans
la relative sévérité
qu'en
le
reste, en
exclusive, qui s'est formée
la religion
d'ailleurs qu'il y a
jjas
communauté
fouilles
dans
établis
'''
meilleure explication qu'on puisse donner de
la
intime, et
si
Yavanas
l'aisance avec laquelle les
pays ont été accueillis dans le sein de la
l'union
incli-
penser que seulement ainsi nous réussissons à
à
atteindre et à vider le fond
sur
de Datisu,
fils
consacre une pièce d'eau au culte des NàgasW. Nous
nerions
le
est vrai, sous des
il
qui font creuset- à leurs frais les grottes de
Nâsik, de Junnar et de Karli(^); là c'est
qui
nous parle de
il
p.
ne rien
générosité de
J.
A.,
niai-jiiiu
te caraclère aqiia-
cf. t. II,
p. 29.
/iig-iao.
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME. leurs parents ou de
leurs disciples.
On
d'ailleurs pas l'un sans l'autre.
ù ptMi près
La ])roporlion
habitants,
Gandliàra
de
à l'origine
coup plus considérable attribuant
el
estime {généralement
qu'il
faut
doute moindre dans
fut sans
propagande; mais
la :
environ un moine pour
ferait
autrement
car
une po|)ulation double de
nourri que douze à (juinze cents
elle y devint
lui
n'aurait
guère
Or Hiuan-tsang
a.ssiire
l'actuelle,
hhiksii.
beau-
m.'me en
pays,
le
le
aurait jadis possédé un millier de monastères, et dans un
qu'il
seul de ces couvents, celui qui conservait le vase à
Bienheureux, Fa-hien a compté sept cents moines'telle multiplication
du nombre des religieux
.
aumônes du
Comment une
pu
a-t-elle
sans perturber gravement les conditions économiques de
— La
réponse
a suivi le
ne vont
iipdsaka
une centaine de familles pour entretenir, bon au mal
an, un moine mendiant". Cela mille
Uhihsti
'i59
est
justement que
au Gandhàra
la
même
se produire
contrée?
la
développement du Bouddljisnie
le
évolution que partout ailleurs. Dès
début, quelques entrées en religion, plus ou moins retentissantes
selon le rang social du converti, intéressent localement à la prospérité de la Soit souci
Communauté
du bien-ètie des parents entrés en
de restituer au
monde,
hliiksii
les
nombre de
familles.
religion, soit
manière
naissante un certain
biens qu'il a abandonnés on quittant
zélateurs font bientôt à la
entendez celui
d'une
Communauté
propriété
le
une œuvre pie, des
soit enfin simple souci d'accomplir
«le plus beau des donsii,
foncière
car
:
il
n'est
pas
de
charité plus méritoire, après avoir fourni de uourritui'e, de vête-
ments
et
de médicaments
les
du Maître, que de leur
disciples
assurer un abri. Selon l'usage confirmé par
quelque
villa
hors les
bàlir sur ce terrain
''
HiRAPKASÀD
living
1897, "'
Buddhi.ini P-
(jÀSTRÎ, in
murs qu'on
règle, c'est dans
installe,
en attendant de
un véritable monastère'^. Plus tard enfin, on
Dîscovcri/
oj
Bengal, Calcutta,
j).
1
7
I
,
il
gieuses en
Fa-HIE\,
2-
Hll'AN-TSANG,
les
la
Rec,
p.
98
[ibuL,
'
Cf.
compte 1,600 fondalions y
comprenant
cil. XII. t.
1, p.
^78.
les
reli-
siàpa);
LES ORIGINES DE L'ECOEE DU GANDHARA.
/i60
voit sélevcr, sur des sites appropriés à leur (lestination, des sortes
de couvcnls-torteresses, pareils à ceux du Tibet âge, et puisant sans doute leurs réserves dans
et
la
de notre moyen
dotation qui leur
environnantes". C'est alors que ces établis-
a été faite des terres
sements, devenus riches par eux-mêmes, se peuplent d'une foule
de moines qui vivent sur
couvent, et dont par suite
le
plus subordonné au chiffre de
n'est
musulmane, qui
l'invasion
au Gandliàra
population
la
nombre
le
Sans
locale.
nous ne trouverions pas encore
sait si
au Kaçmîr des fondations religieuses tout à
et
fait
analogues aux lamaseries qui subsistent, sans chercher plus loin,
dans
le
Ladâkh
A
la
date où nous nous tenons
—
avant J.-G.
?
il
va de
soi
—
aux environs de
soit
que nous sommes encore à
devons nous rap|)eler d'autre part que
Bouddhisme
et
demi
et
où
il
le
pays, où
il
le
loin
loo
de ces
notre ère. Mais nous
développements, sans doute postérieurs
un nouveau veau dans
l'an
n'était plus
un
se propageait depuis
siècle
avait précédé de cinquante ans la conquête indo-
grecque. Ce Bouddhisme, nous
le
ses origines indiennes, c'était celui
du nom de Hînayàna
,
connaissons
que
:
encore proche de
l'on stigmatisera plus tard
plus particulièrement représenté
secte des Sarvàstivâdins. Selon toute apparence, la
ici
par
la
Communauté du
Nord-Ouest, profitant de l'expérience acquise, aura rapidement
regagné
degré de développement que
le
avait atteint
celle
de l'Inde centrale
quelque cent cinquante ans auparavant. C'est dire
qu'elle fut vite travaillée à son tour par la fièvre de construction,
qui
déclarée chez celle-ci sous
s'était
stinct bâtisseur
vœux
les
de l'homme
lui
en
gandliàriens, nous
imagination
Cf.
t.
:
car l'in-
toujours par prévaloir sur
les
plus solennels de pauvreté, et ce ne sont pas les archéo-
logues qui
"'
finit
règne d'Açoka
le
feiont reproche.
ne
comme
I, p. i(Jy-i7-2.
les
sommes pas
Ces
nouveaux
sanctuaires
réduits à les reconstituer en
problématiques
rt
maisons grecques n que
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME. lions doivent
certain, mais (piii
graver ses inscriptions,
taisait
que
attribuer
persistait à lui
de cause, ceux de ces tumnli gorie
c;
les
monuments
la
local, butte
En
tout état
que nous avons rangés dans le
la caté-
voisinage
et à côté
plaine ou chalet pointu de
la
vilinra, cellules
remarquer
temps
de ces slùpa
y ait érigé tel
de ces
modèle
s'alignèrent bientôt, bâtis sur le double
ronde de
en chapelles pour
montagne,
la
de moines toutes prêles à
les statues.
.
.
'-'.
Est-ce
la
se
cbanger
peine à présent de
à quel point ces déductions s'accordent avec les
conclusions auxquelles nous avait la
même
pas
bouddhiques de tous, bien que non exclusive-
les plus
rangées de
n'est
Il
tradition populaire.
bourgades inqjortantes;
villes et
ment bouddhiques,
faire
de Taxila.
ancien modèle T)" ne tardèrent pas à s'élever dans
de toutes
les
et
pas impossible qu'Açoka, en
n'est
il
de Peukélaôtis
sites
les
'i6l
première partie de notre
indépendamment conduits, dans
travail, l'étude des édifices?
semblances historiques ne font
Les vrai-
c[ue renforcer la raison d'ordre pra-
tique qui s'était d'abord olferte à nous pour expliquer le caractère
Quand les monuments
foncièrement indigène de l'architecture du Gandhâra'^).
Gréco Bactriens
bouddhiques l'esprit
—
le
type général des
immuablement
était déjà
de personne
à l'artiste
établirent,
s'y
fut-ce d'un
fixé; et
ne devait venir à
il
Yavana converti
— de demander
étranger des plans de sanctuaires, mais seulement des
projets de décoration.
Les
artistes
gandhàbiexs.
s'éclaircissent
peu
récompenser
la
à
peu
à
mesure
fin
"'
Cf.
t.
I,p. 6.5-71.
—
de Shâhpour (p. 67) (jf.
t.
avons déjà
I,
f)()
p.
.ngité
reviendions pas)
(jue
ainsi
que
nous avançons,
les
choses
comme pour
serrer de plus en plus près l'objet
L'identillca-
est à
et suiv.
ciniger.
—
Nous
pins baul (et nous n'y la
semble
de compte que des travaux d'approche,
destinés à nous permettre de '''
Il
patience de notre enquête. Mais toutes ces consi-
dérations ne sont en
lion
—
question de savoii-
si
les
donateurs ont d'abord demandi? aux
artistes des
bas-reliefs
des statues pour les et suiv.). *^'
Cf.
t.
I, p.
pour
les slùpa
)'(An'r« ((.
200.
Il, p.
ou
S38
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GANDH\R\.
'i62
les origines
de nos recheiches, à savoir
du (îandhâra. Coninie une école
de notre investigation;
jugent à
se
d'après
la
l'école grcco-boiuldliique
d'ort ne
peul être que l'œuvre
pour
ces derniers qu'il faut concentrer,
d'artistes, c'est sur l'ctlorl
de
et
comme,
finir,
d'autre part, les artistes
œuvres, nous discernerons leur individualité
leurs
nature de leur
Ou
stjle.
plutôt
(si
du moins
les chapitres
qui précèdent ont rempli leur dessein) l'expérience peut être consi-
dérée
comme
Parmi toute
faite.
cette décoration sculpturale, nous
avons rencontré quelques motifs nettement helléniques, et d'autres, en nombre plus restreint encore, purement indigènes; tout c'est-à-dire l'immense
promis entre
les
majorité, procédait d'une
les autres
uns des Grecs,
à la
faveur de
de Grecs
la
écarter à />m;v'
la
et
que
condamnés à
de Chakpat
peuvent avoir
fil
le
début du
les stupa
n''
avant notre ère
siècle
?
septentrionaux de l'ancien modèle
rester entièrement
comme
mais d'autres, que
;
du précédent paragraphe,
nus.
Il
que
faut avouer
ceux de Mânikyâla
(fig.
9)
10-12), n'ont jamais reçu qu'une ornemen-
(fig.
tation fort sobre
le
présence de sculpteurs indigènes dans
mieux connus d'entre eux,
les
voire enfin et surtout,
et d'Indiens.
serait décréter
furent
—
Gandhàra, étaient
le
pénétration constatée des deux races, des métis
rinde du Nord-Ouest dès
Ce
connus
des Indiens'''
Et d'abord, pour reprendre
comment
de com-
deux techniques. Nous savons donc d'avance que
les seuls artistes décorateurs qu'ait les
sorte
le reste,
été plus
le sol
nous cache encore,
richement décorés. De toutes façons,
il
est
sûr que l'étrange assortiment décoratif des anciens imagiers boud-
dhiques, arbres, roues, slûpa
,
lotus et autres
riques, a pénétré jusqu'au Gandhàra.
emblèmes
Sans doute
il
y
allégo-
avait
été
apporté, ne serait-ce que sous forme d'e.v-voto et autres objets de piété, dans le
mince bagage des moines qui, dès
propagande, aflluèrent de l'Inde centrale: on '''
bas,
Peut-être faudrait cil.
XVI,
.^
II,
il,
iiifne
[
à la
sait
le
début de
grande rigueur, dire frlndo-iraniensTi; mais
p. içig-ôoi).
la
assez l'humeur cf. jilus
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME.
A
migratrice de ces chemiueaux de la religion.
463
l'emploi sporadique
de ces symboles sur nos sculptures gandhàriennes, nous reconnaissons
manière
vieille
la
intlienne,
peut-on
ne
que
s'étonner
isolément sur
plusieurs
groupes constants sur
les pièces
Aussi
à définir'').
fois
eux
d'entre
pièces indo-grecques (pi.
les
scbématique,
abstraite,
algébrique, que nous avons eu plus d'une
111,
reparaissent
i3-i6)
en
et
Mais puisqu'il
indigènes'-'.
s'est
trouvé quelqu'un pour graver en relief les poinçons de ces der-
sommes-nous contraints d'ad-
nières monnaies, à plus forte raison
mettre que
la
corporation, déjà requise, des maçons indigènes com-
prenait quelques tailleurs de pierre assez habiles (et ce n'est pas
beaucoup dire) pour taires
décors
car à l'époque où nous le prenons, vers
J.-C,
avant
siècle
m''
:
rudimen-
revêtir au besoin un édifice de ces
d'un
prétentions
les
la fin
sculpteur
du
indien
antérieur aux décorateurs de Barliut ne sauraient aller beaucoup
au delà. Or,
c'est à ce
Dèmètrios
moment que
pénètrent au Gandbàra, à
appartient de
définir
les
:
ceux-ci, il
ce n'est pas à
d'ouvrir
sufiit
d'archéologie classique. L'art dans lequel
ils
les
devoir son universelle dillusion à
la ])aix
a passé en Asie Mineure et en Egypte et
nous
manuels
sont experts, c'est cet
art dit hellénistique, qui allait survivre à la liberté de la
il
de
d'Eukratidès, les artistes grecs auxquels nous devons
et
leurs magnifiques médailles. Mais qu'il
la suite
Grèce
et
romaine. Pour l'instant s'y est
mis au service de
souverains, les uns déjà très orientalisés, les autres encore mal hellénisés.
A plusieurs signes
s'annonce,
mais en pays asiatique nous perfection.
généraux,
tel
à Alexandrie.
que
le
Il
sulfira
de retenir
'
Cf. Cf.
t.
1, p.
6o8et
Beginnings
t.
nf
H,
p.
36i.
Budditist
selon
ici
:
Art,
pi.
I, et
pi.
LIV.
A. S.
pour I..
le
A»),.
les
quelques
goût croissant du piltoresque,
portrait, voire de la caricature; la prédilection
'
décadence
sa
maîtresses varient d'ailleurs
qualités
dePergame
ateliers, traits
Les
dit-on,
ne ferons toujours qu'admirer sa
du
bas-relief
Brp.
,()n5-6,
LES onrr.iNRs de
'ifi'i
L"Ér.or,E
du gandhàra.
contant quelque histoire mytliologique ou représentant quelque
scène pastorale
on
;
encore
inineui-es (le la toreutiquc
où
sait
:
complaisance pour
la
œuvres purement grecques que l'Inde
du Nord sont,
à
surtout en
dans
menus
mieux
fouilles
d'orfèvrerie C British
fait
surveillées
ce
(fig.
la
vérité,
les
retrouvées dans
village.
qu'elles
prompts
On
de l'avenir de
consistaient à disparaître
peut attendre des
meilleurs spécimens
d'autres bronzes pareils au
et
Muséum
à
objets de métal, toujours
du
A
monnaies bactriennes, des
dû
est-il
creuset des orfèvres
le
a jusqu'ici
l'on
l'exception des
plus rares. Peut-être le
branches
car parmi ces favoris des Muses, on ne
ligne entre l'artiste et l'artisan.
tirer la
les
petit
du
Héraklès
^76). Sans attendre plus longtemps,
main
la
d'authentiques Grecs nous a paru signer ces tritons, ces géants, ces atlantes, et suivantes,
conservé
dont
ils
le
que nous avons relevés parmi nos sculptures
395),ou du moins ceux
d'entre eux qui ont le
1
2.3
mieux
type classique et ne doivent visiblement rien au sol
sont sortis.
Contraste saisissant le
(fig.
plus routinier des
:
ici, le
plus prestigieux des virtuoses; là,
manœuvres. On pourrait
à plaisir laire
jouer
sous tous les jours les facettes de cette antithèse. Mais nous ne
voyons pas ce que notre enquête y gagnerait. Tout d'abord l'une ou l'autre sorte de sculpteurs ne peut guère avoir été au Gan-
dhàra qu'une exception infime. ils
S'ils y
avaient travaillé en nombre,
auraient élevé des ensembles à leur mode, et nous auraient
légué, soit
des mausolées ou des
d'Halicarnasse
et
de Pergame,
soit
autels
comparables
à
ceux
des stupa analogues à ceux
de Barhut ou de Sânclii. Or, nous avons peine à réunir assez de vestiges probants
de leurs productions pour démontrer irréfuta-
même peut-elle nous être de comme nous venons de voir, par
blement leur existence. Cette existence (|uelque utilité? Elle s'affirme, la
trouvaille d'un certain
"i
Cf.
i.
II, p.
181.
nombre de motifs qu'on pourrait
croire
LA
RENCONTRE DL BOUDDHISME ET DE J/JIELLENISME. de
tlirectemciit importés, les uns
rinde centrale isolés
:
encore
la
des décorations où
l'Asie
/i(i5
antérieure, les antres de
plupart doivent-ils être ai^tificiellenient ils
s'inséraient.
Mais
udus l'avons vu,
l'œuvre relativement considérable de l'école du Gandhàra a juslemeiit, prise dans sou ensemble, ce caractère de ne pouvoir être dilr
proprement grecque
Fii;. Ilrilisli
47G.
—
ni
Staluelle de
des matériaux venus du :
Elle contient
Hbiiaklks, al (januuàha
Muséum.
Syrie des Séleucides
indienne.
Magadha
elle n'est
(cl.
ji.
hnmze provenant
assurément
4G4).
(le
Nigrai.
des Mauryas et d'autres de
pas plus une importation syrienne
que niagadhienne. La combinaison des parties composantes y beancoupplus intime que dans les monnaies indo-grecques, où a
la
est il
y
simple juxtaposition d'exergues en deux alpbabets et deux langues.
Elle
est
née sur place de
la
fusion
de deux écoles,
mélange de deux corps dans une coupelle en
naît
comme du
un troisième.
Telle est (nous n'hésitons pas à nous servir de ce terme) son espèce GANDHÀRA.
--11.
3o pntHEME NAIIOXALf
.
\NDH
LES oniC.INRS DE L'ÉCOLE DI
/jfiG
Sans doute,
d'originalité.
peut varier selon
la
et les
époques,
presque homogène à l'indien presque intégral n'en
nous sommes arrivés
chimique
tion
nouveau produit
le
pu
serait-il
Or, au point où
nous voyons bien que cette sorte d'opérase
d'emblée dans
faire
deviné du métier
aurait-il tout
Grec se
n'a
,
d'un Grec, ni d'un Indien
les doigts, ni
le
:
du grec
aller
et
pas moins essentiellement un alliage.
est
\.
proportion des éléments constituants
morceaux
les
\R
comment
car,
:
cervelle et sous
la
du répertoire grecs,
et
complètement assimilé
et
l'Indien
comment
tradition artistique
la
du Bouddhisme? Et n'attendons pas plus de
et religieuse
d'une collaboration immédiate entre eux,
si
résultat
tant est qu'une telle
supposition soit admissible. Ne voyez-vous pas que race, langue, civilisation,
sociale,
situation
donner des noms de le
l'obscur Dêvadatta
clair
éternels
fantaisie à ces
anonymes, comment partie
lier
semble que nous aboutissions à une impasse
il
avec
?
et le plus
;
résultat de cette longue étude serait de démontrer l'inca-
pacité
où nous sommes de rendre compte de
objet.
Heureusement
la
s'inquiète peu
vie
reste à notre disposition le lui
sépare? Pour
les
Apollodore aurait-il pu dès l'abord
brillant
Ainsi
un monde
tout
temps,
le plus
la
de
genèse de son logique,
la
et
il
grand des maîtres. C'est
qui va se charger de rapprocher les dislances, d'adoucir les
ménager
angles et de office
:
il
aura
\ite fait
favoriser l'échange
bazar de lalelier
de contact. Laissons-le remplir son
les points
de mêler
les civilisations et les races, et
des langues
et
des religions.
indigène ou à l'intérieur de
la cité
du sculpteur grec ou dans
la
Que
ce soit
la ville royale,
de
au
dans
boutique de l'imagier boud-
dhiste, le jour ne tardera pas à venir où s'engagera enfin, entre
amateurs,
la
couversation attendue; et
entretien,
que
naîtra plus ou
d'un défi, d'une otïre ou d'une
de
l'ai't.
semble
Au bien
])is
aller,
si
hasardeuse,
l'on
c'est
au cours d'un
moins prosaïquement,
dun
commande, une branche
pari
aillions
toin'ours
la
ou
nouvelle
craint qu'une telle supposition
nous
tel
ne
ressource
RENCONTRE DU ROUDDHISMl'] ET DR L'HELLENISME.
LA
d'appeler à notre aide, non plus senlement entre les praticiens et les donateurs, mais
comme comme
/i67
intermédiaire praticien lui-
même, le Yavaua màtim'' de Banddha auquel nous avons eu précédemment recours. C'est évidemment dans l'imagination d'un par
Eurasien, artiste
père grec, bouddhiste par
son
indienne, que se combineront
même que métis
;
et,
les
de
furent bien
mieux
deux traditions, de
les
sous son ciseau que se marieront
c'est
nieusement
le
mère
sa
harmo-
plus
le
deux techniques. A sculptures hybrides, sculpteurs nous avons de fortes raisons de penser que
fait,
auteurs responsables de
les
la
tels
majeure partie des
œuvres gandhàriennes. Est-ce à dire que nous écartions à présent toute collaboration
au répertoire gréco-bouddhique de
la
part d'un maître grec, fami-
par un long séjour avec IVime du pays, ou d'un apprenti
liarisé
indien, touché de la grâce hellénique? Personne ne nous prêtera
une
telle élroitesse
comment
de vues. Sans l'apprenti indigène on ne saurait
expliquer
la
durée
et le déclin
même
de l'école;
et
pour
qui est de son élaboration, on n'en pourra jamais contester
ce
aux
sérieusement
l'initiative
quels elle ne
serait jamais née.
artistes étrangers sans la
Même
pendant
la
venue des-
période de son
plein épanouissement, nous ne songeons pas à proscrire l'inter-
vention éventuelle de praticiens directement immigrés d'Occident: qui ne voit au contraire que été
pour ceux-ci
pour nous
la
le
la
formation préalable de l'école a
meilleur élément d'attraction,
et
cpielle est
meilleure garantie que ces nouveaux venus, trouvant
des modèles tout prêts, aient pu sans autre préparation mettre
main
à
une pâte
déjtà
pétrie et levée?
voulu laiie ressortir en pleine lumière, caractère mixte des la
Tout ce c'est
nous avons
cpie
d'aboid
le fait
œuvres gainlhàriennes s'explique de
que
la
l'imprudence
eux-mêmes de sang mêlé;
qu'il y aurait à
des premiers jours de
la
dater
I
c'est ensuite et
origine de
domination
grecque
l'art
le
façon
plus naturelle par leur attribution à des sculpteurs qui, pour
plupart, étaient
la
la
surtout
du (iandhàra
dans
le .3o.
Penjàb,
/(68
LRS ORIGINES PE L'ÉCOLE DU CANDHÂRA.
autremeni
dil
des premières années du second siècle avant notre
Pour que
ère.
appris à la connaître, contact
entre le
nécessaire
ou quatre
:
à double face, telle
celte école ait
pu
Bouddhisme
nous estimons générations.
naître et
développer,
l'Hellénisme est
qu'il n'y
Ainsi
et se
que nous avons
aura pas
toutes
les
fallu
un
lon,o
une condition moins de
trois
présomptions, qu'elles
soient tirées de l'histoire politique, ou religieuse, ou artistique de la
contrée, s'accordent à placer vers le
siècle
commencement du
dernier
avant J.-C. les premières sculptures gréco-bouddhiques'"'.
Et qu'on ne croie pas que ce soit des fouilles de l'avenir que nous attendions la confirmation de cette théorie
:
nous comptons au
contraire en administrer la preuve dès le chapitre prochain. '
Est-il
besoin de rappeler que
les
premières peintures de ce style peuvent
avoir été plus t.
II, p.
précoces? Cf.
ci-dessus,
io4.
I
WJ
L'EVOLUTION DE L'ECOLE DU CANDHARA.
CHAPITRE L'KVOLL!TIO\
l)K
XVI.
L ÉCOl.l'
GA\DHÂRA.
1)1
nous ne nous sommes pasinleidit,au cours de notre résumé de
Si
l'histoire politique et religieuse
du Gandliàrn pendant
la
période
indo-grecque, d'anticiper parfois sur les événements, nous ne pré-
tendons pas pour cela avoir complètement résolu l'art
de ses premières œuvres vers
Comme
fait le
même
rùle ([ui
comme
début du
i"""
siècle
avant notre ère.
directeur du théâtre dans le prologue des drames
personnages et prévenu lin
le
les cir-
vraisemblable l'apparition
nous avons simplement préparé
indiens,
il
problème de
gréco-bouddhique. Tout au plus avons-nous exposé
constances qui rendent possible el
là
le
n'a
le
de
rien
la
scène, annoncé les
public de ce qui allait se passer. C'est
Dès que
dilïicile.
disaient les Indiens, la
r?
le
rideau
grecques [yavanikd)
—
— ou, se tire,
en va tout autremeraent du métier d'auteur ou simplement de
Les deux entités abstraites de l'Hellénisme
critique.
dhisme
se
concrets,
sont
un donateur indigène
et
un
tuer la vraisemblance, nous avons
artiste étrangei'.
même
\avana autant que nous hellénisions
comme
sidérer
issus tous
idées et parlant
même
propos, sur (juelle initiative tion et quel tour
pour
au
ils
se
pris soin d'indianiser le
Bauddha, jusqu'à
les
con-
mal
comprendront mieux, ayant
langue. Mais à quel s'est
moment,
engagée entre eux
juste va-t-elle
l'instant et se prèle
Pour accen-
deux d'un pareil métissage, de mère
indienne et de père grec. Ainsi
mêmes
le
du Boud-
yeux en deux individus
devant nos
incarnées
et
la
à quel
conversa-
prendre? Cela nous échappe
à tout essai de reconstitution histo-
rique, ou seulement logique.
Que vous De à
cette
voilà,
nous dira-t-on, embari'assé pour peu de chose!
longue entrevue, vous connaissez du moins
savoir l'école d'art dont
le résultat
\ous avez cntrepi'is l'élude. Or,
,
une
[;i'
'i70
VOl.l l'KiN
Icllc liistoire se (léci)ii|)('
niante qui
germe
luujoiii's
dépérit et meui't.
fructifie,
révolution de toute chose humaine se
sait d'ailleurs (jue
(lliacini
comme une
tiois iiclos. (lest
l'ii
lleuril et
et croit,
DU (i\M)ll\l!\.
L'IvCOI.K
l)K
déroule en trois périodes, ascendante, culminante, descendaiile. Il
aura donc
Y
trois
paragraphes
raison, décadence. Et maintenant, allez
—
simple...
coup à
])lns
exposé
à votre :
comme
vous voyez
nous craignons que notre cas ne
Hélas,
compliqui''.
Heureux
les historiens d'art
courbe harmonieuse d'une école originale
la
formation,
:
soit
qui ont
llo-
c'est
beauaiî'aire
dont aucune
et
inlluence étrangère ni aucun cataclysme politique ne viennent tra-
verserle développement spontané.
Ils assist(Mil,
émus
et
joyeux, aux
timides premiers pas, puis aux progrès déplus en plus rapides du
cher objet de leurs soins;
et s'ils
ne peuvent se défendre au passage
de quelque mélancolie en constatant combien de
sa
dans
suprême perfection, la
ils
lenteur toujours savoureuse de son
mil souci
:
l'esthétique
marche
nologie; tout s'ordonne de
la
main dans
soi-même
à la simplicité
pas
la nôtre.
de lignes de son
où nous essaierions en vain de son développement: f océan,
tels ces
lire
chro-
dans
telle
à
première vue
chance
n'est
le
monuments, chaque
et
tourmentée
le
progrès de
trop longtemps battus
chargés d'accrétions et déformés par
jours donnée nos
les
chocs, où
jeu régulier des spires.
fois
que nous ont tou-
que nous avons voulu
d'eux ce ([u'on peut appeler une chronologie intrinsèque.
trois reprises différentes, à
légendaires et des images
Cf.
t.
t.. p.
la
de l'historien par-
Une
Voilà en effet, sans métaphore, l'impression
'''
la
comme
œuvre baroque
coquillages,
fœil du naturaliste cherche en vain
tirer
main avec
ailleurs,
Notre école, roulée et ballottée entre tant de courants
contraires, ne nous a laissé qu'une
de
la
même
sujet.
Par
déclin.
et sans effort,
région sereine des idées pures, et l'œuvre ticipe
est fugitif l'instant
ont de quoi se consolei'et se complaire
aSSetGi.T.H
propos des motifs décoratifs, des scènes
('',
I.
A
nous avons déjà dû constater
II, p.
3i4.
i'inex-
Ll':VOLUTln\ DE L'ÉCOLE DU GANDHARA. tricable biouillamiiii (|u
ils
'i71
présentent. Aussi bien A. Bartb nous
depuis longtemps averti que «c'est à peine parfois
avait-il
peut parler de tradition dans ces contrées où tous les hasards d'un article d'importation'')
Aucune
ce n'est
:
Tout d'abord nos
pas une excuse valable pour nous en dispenser. incertitudes proviennent pour une bonne part de
la
façon dont les
de l'avenir ne nous
celles
:
ne
illusion
subsiste donc sur les dillicultés de notre tache présente
premières fouilles ont été conduites
Ion
a élé soumis à
l'art
n.
si
fourniront pas seulement des groupes topographiquement déter-
minés, elles nous permettront encore de distinguer dans chaque
couches chronologiques successives
site les
au moins permis de dresser
(-).
En attendant
il
est tout
cadres généraux entre lesquels nous
les
Gœthe
tâcherons de classer l'actuelle confusion des sculptures. Si
de dire que ce qui
a eu raison
une évolution, Enlin
lion.
se
même
contrariée et
rompue, la
est
encore une évolu-
longévité des écoles d'art
compte par centaines d'années. Pour prendre l'exemple
même
couramment
à l'art
<[ue
le
roman quatre ou cinq priori
plus
le
plus voisin de nous, on atlribue
pour refuser
une pareille durée. Sur ce point
dhi(|ue faits
temps
aucune raison a
n'y a
siècles d'histoire à
l'école
comme
(^'.
Il
gréco-boud-
sur les autres, les
actuellement connus parleront. Mais déjàl'on devine que beau-
coup d'opinions avancées
à
son propos peuvent être justes en
soi,
ne deviennent contradictoires que faute d'être rapportées à des
même
époques dilFérentes d'un à tour
nous
•''
voyons aucun inconvénient préalable'')
n'y
A.
n'y a pas lieu
s'il
l'on y ail tour
Cf.
I, p.
t.
11, p.
32, sio3,
nières fouilles ont dëjà
attendus;
cf.
582-583
t.
et
i63,n.i;
H,
p.
etc.
donné /i3.î
592-5g3.
p. i65).
Les
(1er-
les résultats
et
:
nous vérifierons
de répartir ces diverses assertions, en
Babth, Bull.des Rclig. de riiule,
iSgli(OEuvres,[. '^'
développement. Que
découvert linlluence hellénique, romaine, voire byzantine,
seulement
p.
contre natuie est encore nature,
ne faut pas oublier que
il
analogue en
et
est
ci-dessous
'?'
Du vm* au xii° comme il est
prenant,
en
siècle,
dite carolinfficnne, qui fut
y
com-
la
période
celle
de son
naturel,
élaboration. '*'
Toutefois,
il
ne
saurait
èlre,
ii
notre avis, question d'influence propre-
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDlliUA.
/i72
apparence inconciliables, entre
lemps
la
Ce sera en
plnsieiirs siècles.
seule manière de n'être pas dès l'abord
même
submergé sous
l'abondance de documents classiques, indiens on chinois, que
l'in-
dustrie des philologues européens a déjà réunie avec tant de dili-
gence sur cette question, particulièrement passionnante pour eux,
monde méditerranéen
des relations du
§
Il
faut
nouveau
partie
L\ CRITIQUE DES DOCUMENTS.
1.
résigner
s'y
et à
notre sujet a ses qualités,
:
comme
cheval sur deux mondes; mais
de clarté, et
simplicité et
de l'Inde.
et
c'est
vainement qu'on
y
il
d'être en
manque de
chercherait les
linéaments de cette logique intérieure qui préside au développe-
ment d'un organisme vivant placé dans un milieu paradoxe
sorte de
dans
l'école
favorable. Par
qui ailleurs serait inconcevable, ce n'est
même, mais
sants les plus divers,
autour
dans ses tenants
d'elle,
que nous réunirons
son histoire. Qu'on ne
soit
une
donc pas
et aboutis-
éléments de
les plus sûrs
pas trop surpris de voir juscpi'où
il
fau-
dra parfois aller les chercher. Cette méthode discursive ne parait
que trop naturelle aux faire
l'histoire
longtemps accoutumés
indianistes, dès
de l'Inde surtout avec
celle
à
de ses conquérants.
Bien entendu, nous continuerons de ne retenir parmi tous ces témoignages, rarement indiens, ordinairement étrangers, que ceux rapportent en quelque façon au point spécial qui nous
qui se
occupe
:
encore
comme nous
y touchent-ils
venons de
de plus ou moins près.
le dire,
mais
ne
il
suffit
11
pas de
importe, les disti'i-
huer entre plusieurs groupes chronologiques. Les dévider ensuite pêle-mêle et sur
le
même
plan ne servirait qu'à diviser en plu-
sieurs lots la confusion dans laquelle
nous voudrions au contraire
contribuer à introduire un peu d'ordre. les passer
menl (cf.
rapidement en levue
atin
Il
de
faut encore, et d'abord, les
classer
par catégorie
l)yzantiue, sauf peut-être sui- certains rejetons siîrindiens de Técole
liff.
.53o).
du Gandliàra
LV CRITIQUE DES DOCUMENTS. selon les secours
même
du il
est
que nous eu pouvons attendre
coup avec
et
nous apprendrons
:
dans quelle mesure
permis d'en user.
—
Les LiTTÉRATur.ES iNDKiÈNEs. ait
précautions
(juelles
473
Serait exagéré de dire
11
comjtiètement réussi à donner
relations forcées avec la Grèce.
A
par quelque endroit. Mais
faut bien
il
l'Inde
change aux historiens sur
le
la
que
ses
longue, on se trahit toujours
avouer que
savions des Grecs que ce qu'elle nous rapporte,
nous ne
si
nous ne serions
pas beaucoup plus renseignés sur leur compte que, par exemple, des Kambojas, dont elle nous parle souvent dans
sui- celui
haleine et dont nous ignorons tout, sauf le
parce
que
nous connaissions d'avance
nom. ce
C'est
la
même
uniquement entend
qu'elle
par
Yavanas que nous parvenons, avec beaucoup de bonne volonté, à les
reconnaître sous quantité de demi-aveux, pour ne point dire
de réticences, épars dans écrire
une
ments de
la
littérature sanskrite.
petite thèse ingénieuse et nourrie sur
l'Inde ancienne
M. ce
S. Lévi n'a
ce
que
les
pu
docu-
nous ont transmis au sujet des (îrecsA
qu'à condition de tout mettre à contribution,
monuments
inscriptions, monnaies, faits linguistiques, etc.,
et
figurés,
de poursuivre
dans ses plus lointaines conséquences chaque emprunt de chose ou de mot'').
Si l'on s'en tenait
au témoignage direct des texies brahma-
niques, en réquisitionnant jusqu'aux exemples grammaticaux, on obtiendrait à peine, vannage l'existence à
coupent
les
comme
leur caste les arts.
'"'
mangent couchés
che\ eux et
où
ils
auraient régné
preuve d'un courage milifaire qui
dérés
Quid
;
:
les
sui'
des
lits;
Irur incur-
quatre-vingt-deux ans et
rend dignes d'être consi-
des hmlriya, d'ailleurs irrémédiablement déchus de
enfin leur habileté
La notice veut
(le
quelques grains d'histoire
l'occident de l'Inde d'un peuple de Pavanas, qui se
sion dans l'Inde, fait
fait, ces
Grœcis velerum
incontestable dans les sciences et
être llatleuse, dût notre insatiable
Iiuloriiiii
inumiiiicnta triidiiliriitl. Paris,
i8ijo.
amour-
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA,
\lh
[)ropre eiii-op(''en l'esprit la
grimace. C'est que nous avons toujours à
l'aire la
Grèce de Lycurgue
de Phidias
de
et
Pi-axilèle.
de Selon, de Platon
et
et d'Aristote,
Nous ne sommes que trop disposés
oublier (|ue l'Inde n'a guère reru, en
l'ait
k
de Grecs, que des sol-
dats mei'cenaires et des aventuriers, et qu'elle n'eut pas à se louer
de leur
visite.
11
même
est
remarquable que
découvrir, derrière l'inévitable brutalité la
ses lettrés
aient su
du conquérant
colonial,
supériorité scientifique et technique de la métropole;
encore que, l'ayant découverte,
par
écrit.
—
viner
Après tout ni
brahmanes
les
—
la
l'est
plus
aient consenti à la consigner
même
de de-
nous ne
la con-
n'étaient pas à
par suite de nous laisser deviner,
naissions d'enfance
nos
ils
il
mère de nos
arts,
si
de nos sciences
et
de
lois.
On ne peut guère
espérer mieux du caractère moins orgueilleu-
sement conservateur des bouddhistes. Le l'heure singulièrement éclairé
pour nous, du point de vue oriental,
des petites colonies grecques du Penjàb et de leurs dyuastes
la vie
— du moins quand pour
Milinda-jHiiiha a tout à
s'intéresser
gènes.
celui-ci était
un
homme
aux idées philosophiques
De même, en
à l'esprit assez ouvert
et religieuses
des indi-
dépit de l'éloignement de Ceylan, ses cliro-
niques nous ont déjà fourni et pourront encore nous fournir quel-
ques données à
utilisables.
Mais
la
grande masse des textes sacrés,
commencer par ceux qui nous ont an point de vue iconogra-
phique rendu
le
plus de services, va désormais nous fausser
com-
pagnie. La faute n'en est pas seulement à leur destination exclusi-
vement
édifiante; elle tient surtout au vague de leur propre chro-
nologie et,
en
l'esprit indien
nous
y
fin
en
fait
de précisions historiques. A peine pourrons-
glaner quelques légendes oà se traduit rinq)ressi()ii pro-
duite au sein de la et l'apparition
(')
de compte, aux trop médiocres exigences de
Communauté par
des images du Maître
Cf. plus bas, p.
539-530
et chap.
XVIII,
le talent
''.
S
m.
des artistes Yavanas
LA CIUTIQUE DES DOCUMEiVTS. La recolle
que
et ce ne sera pas
une consolation d'ajouter
races qui ont, pèle-niêle ou
les autres
l'Inde
maigre;
est
/i75
toiii'
à
loui',
envahi
du Nord-Ouest, ne sont pas mieux partagées. Les épopées
et les pHra/irt
accusent
l)ien
connaissance des Bàlilîka ou Bactriens,
des Çakas ou Scythes, et des Pahlavas ou Parthes, pour ne citer
que
peuples qui nous intéressent
les
formé autour dekani.ska, sur
nous ne possédons pas borne
se
son
à citer
le
et celui d(!
cycle légendaire qui
modèle de
rédaction indienne
la
nom
c'est tout juste s'ils font
nommer. Du
à ces barhares l'honneur de les s'était
mais
:
celui
La
(').
deux autres
d'Açoka,
Rdjatamngini^^'i
rois rcTuruskasn.
Sans douie son souvenii' avait été conservé au Kaçmîr tant par ses
monnaies, encore courantes aujourd'hui, que par l'appellation de fondée. Mais on sait que ce n'est pas au
avait
la
ville
qu'il
y
I'"''
livre
de
chronique kaçinîrieime
la
moindre valeur chronologique;
Ihana,
le
la
qu'il est
et pas plus
permis
d'attrihuei'
que
pandit Ka-
le
lama Tàranàtha ne nous renseignera d'après
indiennes sur
la
date
si
les
sources
controversée, et pour notre objet essen-
de Kaniska.
tielle,
—
Les littératures étrangères.
Si
nous sommes déjà arrivés
quehjue approximation sur ce point, nous
le
à
devons au témoignage
des Chinois, non moins précieux pour nous que celui de nos classiques.
avant
Par bonne chance
les
débuts de l'école et
truction. Puis,
que
cijerchenr européen.
que
noms de
les
commence il
se prolongera jusqu'après sa des-
les nôtres
loui'
teneur est
'''
S.
les
Cf.
Lévi.
faite
pour remplir daise
Les historiens chinois professent
pour ces vaines contingences
rois et les dates
de leurs règnes;
dilections de leurs pieux voyageurs,
avec
à se faire entendre dès
ces textes proviennent d'annales oUicielles ou
de relations privées,
intérêt
il
elles sont
et
le
même
([u'on appelle
quant aux pré-
d'avance d'accord
préoccupations de nos archéologues. Oij en seraient
plus haut,
t.
II,
[).
/ii8: cl
.\otes sur les Iiulo-sci/tlics
daus
/.
^., nov.-déc. '''
I, st.
le
1896
168-170.
etjan.-fév.
les
1897.
L'ÉVOLITIO.N'
'i7G
sans
iiidiaiiisles
le
LKCOLE DU G\NDII\n\.
Dl']
renl'orl
apporter? Mallicureusemenl si^rie
il
sont venus
sinologues
subsiste
la
siècle après; elles visites
Iliuan-tsang
du
fin
siècle
ii'"
reprennent
avant notre ère à
à la lia
du
de Fa-bien (vers 600), de Song Yun (vers .Vjo), de
(entre
629
et
(iAi),
Wou-k'ong (entre 75i
de
790) nous fournissent autant de tableaux de moment de leur passage. Entre les années 100
l'Inde
des annales et récils de pèlerins font
défaut
H
à
fois
la
en
ou non parvenues à concernant
la
il
qu'elles
nous res-
pas pour avoir visité le
latins.
les
Dans
nous soient
peu de passages
est
nous intéressent.
région, l'époque et le sujet qui
amateur grec qui aurait 1" siècle
de iVagmenIs,
l'état
Que ne donnerions-nous
de voyage d'un
la relation
Penjàb, mettons vers
le
milieu
de notre ère? Le plus désappointant est que nous
censés l'avoir. Mallieureusement ce n'est qu'une partie de
biograpiiie d'Apollonios de Tyaue,
la
:
compter, pour bouclier ce trou, sur
ellet à
œuvres bistoriques ou géograpbi(|ues,
sommes
mentions
et /luo,
renseignements de nos auteurs classiques, grecs ou
du
du Nord au
cruellement leur absence.
n'y a pas
leurs
du
celle
siècle, et successive-
iv''
et
sentii'ons
Cliine
la
poursuivent, bien qu'avec des intermittences dans
leur activité, de
ment les
leur
dans cette inappriîciable
de documents une grave lacune. Les relations entre
et l'Occident se
i'^''
les
(|iie
un tbaumalurge, rédigée
cent cinquante ans de distance d'après les notes de sou
Damis, un gobeur ou un
Iiàbleur, par
à
compagnon
un rbéleur de profession
nommé
Pbilostrate, pour le divertis.sement d'une impératrice théo-
sopbe,
la
Comment
Syrienne
Domna, femme de Septime
.Iulia
s'étonner après cela de n'y trouver à
la
lecture
Sévère.
—
bro-
dée sur un canevas qui ne manque pas de vraisemblance'')
'''
qui
Exeni|)lc facilite le
:
le
loi
paitlie
Bardanès,
voyage d'Apollonios
à Ira-
|ias,
comme on
qu'à l'iadus
l'a
vers ses Klats, est relui dont Tacite nous
qui si'pare l'Ajie de
dil{AnH(iks,W, 10)
Ta-liia").
ies
l'ronlières
qu'il avait
de son royaume
poussé
—
non
compris parfois,
— mais
la
jusqu'à
la
—
jiis-
rivière
Raclriane (Daliaj,
I]eaucoup d'autres détails sem-
Lient également authentiques.
L\ qu'une pitoyable
rhapsodie de tous
évidemment
exacts,
uns
les
racontars qui tralnaienl
les
Thomas
alors sur l'Inde! L'Evangile de saint laits
Ml
DES DOCUMENTS.
(.l'.ITIOUE
parce
contient de
d'autre source, les autres parce qu'ils sont de ceux
veute pas ton
:
dans l'ensemble,
posilil" cl
que
l'on u'iii-
Mer
la
Erijthrée
une heureuse diversion à ces œuvres décevantes
feraient
des
conlirmés
n'en est pas moins apocryphe. Le
il
commercial du Périple de
style
le
même
sont
qu'ils
:
mais,
par définition, ses renseignements se bornent presijue uniquement,
comme
ceux d'une carte marine, aux ports de
indienne. Enlin
caution,
([u"(Mit
concernent,
il
la
[)lupart des
données, plus on moins sujettes à Strabon ou Ptolémée, ne nous
recueillies Pline,
faut l'avouer,
arabique et
la côte
que de
fort loin,
il
y a
un
à faire
tri
parmi toutes ces informations éparses. Celles qui sont d'ordre géographique, politique ou mercantile ne peuvent guère foinnir que le
cadre de nos recherches, ou, à l'occasion, rehausser d'une touche
plus claire le fond obscur du tableau. l'histoire
Somme
toute, ce n'est pas
diplomatique, militaire ou économique de l'Asie anté-
rieure, c'est celle do l'art classique qui pourrait nous fournir les
lumières les plus directes sur l'influence que cet art a exercée
dans
l'Inde.
L'archéologie classique,
—
Cette fois
il
semble que nous ayons
trouvé une source d'information plus immédiate et plus sûre.
ne
s'est
pas
fait faute
d'y puiser, et
On
nous persistons à nous croire
en droit d'établir (juelque parallélisme entre les vicissitudes de l'art
hellénistique dans les deux moitiés, occidentale et orientale,
du monde connu des anciens. Les
quand on descend dans logie de tel
ou
tel
le détail
morceau
tiques, soit sur des
soit
et
dilïicultés
ne commencent que
qu'on veut fonder
la
cbrono-
sur de simples considérations esthé-
rapprochements entre des œuvres qui
semblent des deux parts, en prenant avantage du
fait
se res-
que, dans
le
bassin de la Méditerranée, styles et objets d'art portent leur date.
L'une
el l'autre
démarche oblige
à d'infinies
précautions quiconque
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
f,18
mettre
veiil la
En
à
de tout reproclje, sinon de tout soupçon.
l'abri
pi-emier lieu, les questions de style sont livrées aux discussions
hommes,
des
selon
exemple
M. Goblet d'Alviella en a donné un piquant
experts.
les
des écarts considérables
et leur solution est sujette à
propos du reliquaire, ci-dessus reproduit
à
Dell Bîmarân. rtOuaud je montrai, éciit-il
membres
plus
les
de
distingués
Bruxelles, deux d'entre eux crurent
dentale du
ou du
x*"
xi'^
ce dessin à trois des
(^',
de
d'archéologie
Société
la
7), de
(fig.
reconnaître une œuvre occi-
y
siècle; le troisième, professeur d'histoire
opina pour une origine byzantine. Cependant nous avons
de
l'art,
là
non seulement une œuvre essentiellement indienne ou plutôt
bouddhique, dans
dans
le sujet et
facture, mais encore
la
une des
rares productions de l'Inde antique qu'il soit permis de dater, ou à
peu près. En
renfermait
effet
on
coffret,
le
a recueilli, à côté
d'un vase en stéatite qui
quatre monnaies en place portant l'edigie
d'Azès, remontant par conséquent au dernier tiers de siècle avant
notre ère.
11
A
la
grande rigueur cette trouvaille prouve seulement
(|ue le reliquaire est postérieur à Azès
nette des
deux divinités orantes donne
antérieur à celui de Kaniska
MM.
les
'-'
archéologues classiques.
terrain plus solide
pendant
temps,
qu'il soit le seul possible
il
Mais, dira-t-on, l'air
:
le
en tout cas
il
s'agissait là
on marchera sur un
faire porter le poids
de
une œuvie occidentale
rapprochement
être
cites,
qu'il est
Nous n'en disconvenons
oriental.
pour que
la caractérisation si
penser
à
en
quand on pourra
faut-il
sijr,
—
fait
clusion chronologique moitié sur
sur son
mais
nous voilà bien loin du compte de
:
d'un spécimen isolé et tout à
:
dans l'espace.
sera prudent de n'user qu'avec
la
con-
et moitié
pas.
soit valable
Encore dans
En termes plus
le
expli-
une extrême discrétion,
et
seulement au cas où l'Orient hellénisé ne fournirait aucun point de compai'aison plus proche, des monuments de '''
Ce que riiide
''1
TeUe
VoGEL {A.
doit à la Grèce, p.
est aussi l'opinion fie
S. /.,
M.
J.
ç)-2.
Ph.
Ann. Rep. igoS-ujog,
la
Grèce
et sur-
p. 36, n. i). Qu'on rapproche nolamment le Brahnià de la (!{[. 7 de celui de la fig.
i55
(cf.
t.
1, p. SSij).
LA CRITIQUE DES DOCUMENTS. de
lotit
Qu'on veuille bien
l'Italie.
que nous avons déjà dû sonnages sons
faire à
Nous
santes qui se soient présentées? la
fallu faire
—
soit
de
foi
propos de l'introduction de per-
bas
siècles trop
—
ni" siècle
sédui-
échappé belle
l'avons en fait
descendre jusqu'au milieu du
deux
les plus
fausse analogie des bains de Garacalla
la
Que
corinthiens'').
d'une des assimilations
reste-t-il, vérification faite,
car sur
aux observations
se reporter
acanthes des chapiteaux
les
/i70
:
eût
il
après notre ère
quehiues-uns des meilleurs mor-
ceaux de Jamàl-Garhî.
La numismatique. rait
— Une
appeler à son gré
les
ressource subsiste dans ce qu'on pour-
plus artistiques des documents ou les plus
documentaires des œuvres
d'art.
Au
milieu de la mêlée tourbillon-
nante des renseignements, l'avantage devait forcément rester à
la
phalange serrée des quelque 3o,ooo monnaies découvertes depuis lantôt cent ans dans le INord-Ouest de l'Inde. Porteuses d'inscriptions en
même
temps que d'images,
nous fournir des noms les lois spéciales (|ui
et
elles
ne
se contentent pas
des efhgies de rois ou
régissent la
de
de divinités
:
numismatique permettent encore
de sérier chronologiquement, selon
les
types, les
modules,
les
poids, ces inappréciables données. C'est elle qui a posé en axiome,
même
avant
des
qu'elle ne fût vérifiée par les fouilles'-', la succession
indo-grecque,
dynasties
koushane, dynasties.
établi
et
indo-scythe,
un ordre approximatif à
Assurément son témoignage
points d'être précisé et assoupli
:
indo-partlie, l'intérieur
indo-
de ces
a encore besoin sur bien des
en dehors de
lui
tout n'est qu'in-
cohérence. Nous V recourrons d'autant plus librement que, selon tonte apparence, les inonnayeurs indo-grecs ne sont autres les initiateurs
des sculpteurs gréco-bouddhi(jues, avec lesquels
finissent ])ar se
confondre
:
et ainsi
T,
1.
p.
•...'Î6.
—
'''
Cf. ci-(|pssus,
(.
ils
nous ne ferons après tout que
comparer deux variétés de leurs œuvres
''
que
II, p.
et
comme deux
'43.5- 'i3tl.
laces de
L'ÉVOU'TION
/i80
Ifiir talent.
Aussi
F/KCOI.R
l»H
1)1!
VNDHÀRA.
C
avons-nous déjà couslaté, chemin
l)ieii
faisant,
plus d'une analogie de détail entre les reliefs et les médailles. Tout
semble donc nous convier à établir au Gandliàra un parallélisme dévelo])pement de
suivi entre le
ture, ces branches
glyptique
la
de
la sculp-
Leurs procédés à toutes
voisines de l'art.
si
celui
el
deux, étant d'origine hellénistique, seront également portés dès
début
le
à
puis tontes deux subiront
leur perfection:
pins
inexperts,
jusqu'au
achèvera de se perdre dans bien, en
nous l'avons
efl'et,
Ouest de l'Inde
car,
:
même
mains d'apprentis indigènes de plus
sorte de régression enti'e les
en
la
le
moment
où
tradition
la
greci|ue
plus lamentable bousillage. Telle est
vu''', l'évolution
des monnaies du Nord-
par une chance favorable,
c'est
sensiblement
la
même
les
plus belles aux plus barbares, |)endant six siècles. Cette fois
série
numismatiipie qui se continue ainsi, des pièces
ou jamais, nous tenons
le
conducteur cherché
fil
logique marchant en sens inverse de l'école
la
indo-grecque aura en de mieux
:
l'ordre chrono-
valeur esthétique, ce que
sei'a
commencement
son
et
son histoire deviendra celle de sa décadence. Enfin, pour mesurer le
degré de
sullira
celle-ci
nous disposerons d'un étalon
d'en juger d'après
infaillible
:
il
l'élimination progressive
de l'élément
dominant,
va s'elTaçant
hellénique, au début tout à
fait
et qui
peu à peu.
De
manquer
notre point de vue européen, cette théorie ne peut
de nous apparaître
comme
indubitablement conforme au cours
naturel de nos pensées, sinon des choses elles-mêmes n'est pas
une raison pour fermer
l'oreille à
critique. Si la corrélation entre le
à ce point étroite,
la
monnayage
les
mais ce
fâcheuse voix de
la
et la sculpture était
on ne comprendrait plus que
monnaies des Guplas, sur lesquelles
:
les
médiocres
derniers vestiges de lettres
grecques ont achevé de disparaître, soient justement contemporaines
"'
r.f
des plus belles
t.
II.
|,.
.05
et '..^7.
statues
de Mathurà
et
de Bénarès (par
LA cniTIQUE DES exemple, il
sulFit à
555
lig.
et
DOCUMEMS.
— Pardon,
587).
/i81
répoiidra-t-on peul-être
l'argument que ces statues soient justement celles où
génie indien a
évidemment
plus
le
:
le
repris le dessus sur l'influence
étrangère. Ce que nous soutenons, c'est qu'en toute occurrence
l'élément hellénique est forcément allé en s'atténuant et que. dans cas particulier de
le
du
refuser
même
—
postérieures.
mérite artistique
le
concomitante; mais nous
de façon
fléchi
a
indo-grecque,
l'école
ne prétendons pas
coup tout mérite artistique aux écoles indiennes
L'aveu est précieux à recueillir, et
mauvais d'ahjurer dès à présent un préjugé qui
On
répandu en Europe.
pas
n'était
il
n'est
que trop
ne saurait toutefois se croire quitte avec
Oublie-t-on que nous avons dû également
cette seule restriction.
reconnaître à l'école gandhârienne une certaine individualité locale et sa juste
part d'originalité? Puis
que
le fait
les
destinées de la
gravure en creux ou en relief ont pu ainsi diverger dans l'Inde
demander
centrale force à se
même
si,
au Gandliàra,
mêlées qu'on veut bien
restées aussi fidèlement
le dire.
elles sont
Notons que
sem-
leurs procédés et conditions d'exécution sont fort loin d'être
Certes
blables.
nous professons toujours l'opinion que l'homme
capable d'exécuter telle monnaie gréco-bactrienne était de force à
camper une
proque
n'est
de pierre
qui peut
:
le
plus peut
le
moins. Mais
la réci-
pas vraie, et nul ne soutiendra que tout bon tailleur
soit
un métier
est
statue
en état de graver un coin
où
à part,
dut être toujours
le
les
de frapper un
et
commandes
privilège d'un petit
flan.
Ceci
sont assez rares, et qui
nombre de
spécialistes;
tour de main technique du graveur en médaille avait fort bien
le
|)u
se
perdre alors (|ue
sculpteurs
Bref,
(').
les ateliers
M. Senart'-', que (hms
'''
licnvoynns
cieuses
le
{CEiwrcs,
I.
M.
dans
Fi.icET, (.
Il,
liicteiir
de
réllexioiis |).
lOo,
Yliiipt-i-iul
iNiiiiÀm, -
II.
l'école
aux
judi-
A.
l'imtw
M. 11.
1)
permis
toujours
est
il
formaient encore d'Iionorables
et
l'iir.cllrcr
lie
indo-grecque
Iiidiit,[.
nicnl
p.
les
répéter,
la
sculpture
78
:
il
après a
J.
.1.,
dû
en ressort claire-
ijeux techniques ne sont
pas rigoui-eusement connexes. ''"'
If.
que
de
fév.-mnrs i8f)o, p. i.ïi. ''i
I
L'ÉVOLUTION
/i82
L'KCOLE DU G\M)ll\r,\.
T)F,
suivre une (voliilion analooue à ceiie de la numismatique; mais r(Mion((M' à
raiil
celui
(le
calquer pas à pas
le
développement de l'une
il
sui'
raulie.
L'ÉPHiRAPHiiî.
—
Qui
sait d'ailleurs
au juste jusqu'à quel point
valent les arguments tirés de la numismatique et combien de fan-
de caprices du hasard se dissimulent sous
taisies individuelles et
purement théorique de
fixité
série
la
Le
?
naies doivent être elles-mêmes rangées au
que
seul
fait
la
mon-
les
nombre des productions
quelque peu leur témoi-
de l'école indo-grecque
sulïit
gnage. Tel est en
maléfice particulier qui s'attache aux arts
elTet le
vicier
à
d'importation. Sans doute, dans toute histoire artistique,
il
éléments de variations dont on doit tenir compte, selon
que
tiste est
plus ou moins bon,
le site plus
ou moins voisin des grands centres,
des (iMivres,
Mais
etc.
s'il
les
matériaux dis-
un passant
comme
brouillé
ait
la
conserva-
faut encore ajouter à toutes ces
raisons de perplexité l'éventualité perpétuellement jadis,
trame dont nous tachons de démêler
menaçante que,
à plaisir la contexture de la
mieux vaut, semblc-
les fils,
renoncer à ce vain casse-tête. Avouons-le sans ambages
t-il,
subsiste
vraiment
qu'un
l'ar-
donateur plus ou moins riche,
le
ponildes plus ou moins favorables à l'exécution ou à tion
y a des
instrument
de
:
pour
précision
il
ne
fixer
l'époque exacte d'une sculpture déterminée, à savoir les inscrip-
Le lecteur qui nous
tions
voit depuis
si
longtemps nous
débattre et nous enliser dans les sables mouvants de l'histoire
indienne a déjà son opinion
faite
— au Gandhâra que dans — Mais une
mais
il
n'y en a pas.
les
quarantaine'".
listes
datcd
le
KliaroM Inscriptions, (hns The
se
trompe
:
il
y en a, et
alors elles ne se déchiffrent pas?
loeteur
de M. R. D. Banerji [Lisl
il
nous sauveraient,
pays circonvoisins on en a déjà réuni
caractère
Nous pouvons renvoyer
'''
aux
le
les inscriptions
C'est en quoi
tant
Pardon; bien que
:
oj
Scy-
si
—
cursif de la kharosthi soit d'une
thian Perioil
février
of ln(Unnhistonj,lnd.
1908,
p.
67)
el
du
Aiiliq.,
Prof. J. Ph.
Vogel (Inscribcd Gandltdra Sculptures,
LV CRITIQUE DES DOCUMENTS. lecture peu
cependant
facile,
comprennent,
le pi'âkrit
de près avec
le
— Mais
—
clairement
.
elles
se
elles sont rédigées voisinant
alors
ne se rapportent
elles
quinze au moins d'entre
—
trois, qui
elles
des statues de
débutent par une date
Mais alors, cju'attend-on pour
portent les points de repère dont
les
vivement sentir?
se réfère.
:
même
et
alors ces inscriptions votives ne sont pas datées?
lisible.
œuvres qui si
— Erreur
au moins deux, sinon
y en a
11
— Mais
lisent,
gravées sur des bas-reliefs ou
sont directement l'école.
dans lequel
sanskrit.
jamais aux sculptures?
se
elles
483
— Seulement de
le
faire
besoin se
suprême recours
fait
savoir à quelle ère leur date
.
Telle est l'ironie du sort. Les
des
documents qui devaient enfin
— nous apporter quelque
—
sécurité sont la source
de difficultés nouvelles et ont déjà fourni matière à des discussions sans
On
fin.
n'attend pas de nous que nous prétendions résoudre
en passant les épineux problèmes auxquels tant d'indianistes éminents se sont attaqués sans parvenir à s'entendre lions toutefois
nous soustraire à l'obligation de prendre parti ou,
mieux dire, d'introduire dans
jioiii'
([uelles
duits
:
le
débat
conclusions aux-
les
nos documents artistiques nous ont nécessairement con-
car là se borne notre rôle.
d'accord sur le
fait
Tout
que sur
le
mode de
des peuples
f|ui
le
monde
sur
s'est d'ailleurs
mis
que deux solutions pos-
n'y a, en gros,
qu'il
sibles, quitte à se diviser ensuite tant
cilé
Nous ne sau-
t'I
le clioix
à faire entre elles
leur traitement. Selon la première,
la midtipli-
ont dominé l'Inde du Nord suppose une variété
d'ères entre lesquelles se répartissent leurs diverses inscriptions.
Quant aux cette
ditlicultés
de moindre importance que
première complication,
elles trouveraient tant
un remède dans un usage qui nous
il;ins ]).
A.S.L,
aW).
pas
Ami.
Rcp.
entrer
inscrijition.s
ici
faisons
en ligne de eoraple
de iMatliurà.
les
On
tiouvLTa
commodément
sur l'initiative du D' les
bien que mal
est familier et qui est posté-
'''
i()oS-ir)oi,
— Bien entendu, nous ne
laisse subsister
l"".
W
.
réunis,
Thomas, tous
éléments delà cause dans
le 7. /?..4. S.
de igtS. 3i.
L'ÉVOLUTION DE LÉCOLE DU (lANDHÀRA.
liSli
l'ieuremenl attesté dans l'Inde
ont pu dès lors s'écrire
:
il
siiirimit
d'admettre que
de façon abrégée en omettant
les dates
hors
ici
cause), celui des milliers. Les lecteurs désireux d'entendre les
de
deux sons de cloche feront bien de
champion de
le
des
le chiffre
centaines, et, à plus forte raison (mais cette éventualité est
l'opinion adverse, a dirigées avec
contre ce double expédient, selon
unique,
il
ramène bon gré mal gré
chiffre d'années
le
nomment, Penjàh.
Il
pu
c'est,
:
l'absurde
ainsi édifier à son tour
comme on
l'a
En
fait
incisive
la
du
série, quel
du
race
sol
que
soit
roi qu'elles
du Gandhâra ou du
une théorie d'une rigueur
nous ne
montré, de
lui
—
notre part à imposer à
connaissons qu'un
se réduire
elle-même à
Aussi croyous-nous devoir renoncer pour la
manifeste complexité des
faits
ce système
de simplification à outrance. Dès lors nous devons retomber dans anciens errements de la siècles
fl,
et
(').
HYPOTHÈSE.
UisE
une seule
quelles énoncent ou
d'une simplicité admirables. défaut
à
une verve
périmé. Partisan d'une ère
lui
toutes les inscriptions sorties, a
que M. Fleet,
lire les critiques
tf
pluralité des èresr) et de
cr
les
l'omission des
sauf à prendre nos précautions contre les défauts
les
plus
évidents de ces pis-aller. Tout d'abord nous nous gardei'ons d'attri-
buer indistinctement l'invention d'un comput spécial à tous envahisseurs qui ont successivement défilé au
les
Gandhâra; nous
réserverons cet honneur à ceux d'entre eux qui pouvaient se dire civilisés.
Barbares,
de
les
comme
sinon de
fait,
revanche
que
paraît à première vue tout à fait improbable que des
Il
—
et
nom, une
et les
Çakas, aient jamais possédé
ère particulière'"-).
une monnaie de Platon
le
Nous savons en
confirme à propos
(''
—
Indo-Grecs avaient ado])té celle de leurs anciens suzerains,
''
Cf. ci-dessous, p.
'"'
Au
trouvé
kusanas
les
vi' siècle
les
hob.
Song
Heplillialiles
le
llnllclin de
Cii\-
l'Ecole Ivu'i-
t.
III,
190.'!,
p. lioli). <''
complètement
brouillés avec le calendrier (Irad.
VANNES, daus
cake d'ExIirmc- Orient,
l'un a encore
Cf. P.
p.
o
Garbner, CaL,
20; ou E.
et p. ,
i>
20.
.1.
Rapson,
pi.
hicliiiii
\I,
11
Coins,
LA CP.ITIQUE DES DOCUMENTS. les
Séleucides (3i
2 av.
Pahhnas, de leur côté, avaient-
J.-C). Les
apporté avec eux dans l'Inde celle des Arsacides? La réponse à
ils
celle question reste incertaine, et la a
/i85,
branche orientale des Parthes
un point de départ
peut-être choisi pour compter les années
autre que l'an 2/18 av. J.-C. Mais
ments nous contraignent
il
gène
et
un
fait
mômes du
:
c'est à savoir
pays, lesquels étaient
que personne, d'une ère proprement indi-
complètement indépendante de
rants parthes ou
sur lequel nos docu-
des afhrmations positives
à
l'emploi courant par les habitants
après tout aussi policés
est
grecs.
Il
celles
de leurs conqué-
vraiment par trop excessif de
serait
n'oublier dans l'Inde que les Indiens, et de ne tenii-
aucun compte
de l'importance des changements politiques introduits dans
Ouest par ce qui fut peut-être pour eux
On
leur unité nationale.
la
première révélation de
devine que nous voulons parler de ce
Mauriju-hàla dont on a déjà cru lire la mention et,
il
faut l'avouer, contestable
à l'autre
—
—
depuis contestée
sur une inscription de l'Orissa''),
extrémité de l'empire de Candragupta dont ce
"
temps n
commémoré l'avènement au trône (322-821 av. Apparemment le rival heureux de Séleucos avait cru devoir aurait
sur ce point son exemple qui
lui
,
Nord-
le
non sans
faire
J.-C).
imiter
son profit des circonstances
permettaient de prendre rétrospectivement dix ans d'avance
sur le grand roi des \avanas.
Une chose du moins'est
que l'existence de cette ère des Mauryas
est
sûre
:
c'est
un postulat nécessaire
de nos statues datées. Là-dessus aucune hésitation ne nous demeure permise, à telles enseignes qu'il nous laut délibérément risquer sur cette exigence impérative de nos
documents
la
valeur histo-
rique de l'exposé qui va suivre. Mais voici le plus nouveau.
seulement le
les
Indiens du Nord-Ouest ont continué à se servir sous
joug étranger de
qu'ils avaient été
'''
177; mais
Orieiikilisit's, cf.
l'ère
qui
était
en vigueur parmi eux depuis
annexés à l'empire des Mauryas dans
BhagvànlâlIxdrajî,
Congrès des
Non
/1(-/cs"(/hsi',iiV'wc t.
Fleet dans
Ili, J.
p.
i'j!\-
R, A. S.,
1910,
p.
les
der-
So'i. et Prof. Llders, List oj
Briiltmi Iiisciiplioiis, n"
grapliia Indica , vol.
l3i5, dans Epi-
X, Appeudix.
I;KV0LUTI0N de L'ECOLE DU GANDIIARA.
/,8G
du
nières années
iv''
avant J.-C, mais encore
siècle
ils
l'ont
natu-
imposée à ceux de leurs vainqueurs qui, n'étant que des
lellenient
Barbares, n'en possédaient pas de leur cru. L'ère employée sons les l'oisKusanas et à laquelle a fini
débute en
elle
Telle
le
L\
§ II.
Il
teur aucune
celle des
du moins, pour reprendre une
—
:i
—
ouvrière de vrai-
qui nous aidera à dresser
la
essai.
FORMATIOiN DE l'eCOLE
(l"^""
SIECLE AVA^T .I.-C).
seulement lionntMe de n'entretenir dans
était
de
est
à défaut de certitude
charpente de notre
siècle
des Çakas
prolongement déguisé sous une
expi'ession anglaise, rfl'liypothèse ouvrière
semblance
v""
nom
le
que
n'est
nouvelle.
appellation
s'attaciier le
en 78-79 ap. J.-C. avec
eiïet
Manryas, dont
par
esjièce d'illusion
l'esprit
du
lec-
sur le caractère problématique et
provisoire de la construction historique que nous allons édifier sous ses yeux.
Une franche erreur peut encore contribuer
ment de
la
science
questions ou de évasives.
Lors
:
à l'avance-
ce qui est pis qu'inutile, c'est d'éluder les
ne leur apporter que des solutions à dessein
même que
nous ne réussirions qu'à esquisser
plan, à dégrossir quelques matériaux, à poser çà et
là
le
quelques
pierres d'attente, notre efTort ne sera pas complètement perdu.
Or, à condition de nous borner
moyens de
à
ce
modeste programme,
l'exécuter ne nous feront pas défaut. Grâce aux
breux chercheurs qui nous ont précédé, entassés à pied d'œuvre
:
il
ne
s'agit,
les
les
nom-
documents sont déjà
en attendant de nouvelles
découvertes, que de les faire tenir debout en les étayant les uns
par
les autres; et plus
ce sens. ailleurs
d'une tentative heureuse a déjà été
Nous serons également et les lois nécessaires
provoquée
la
en
par l'expérience acquise
de toute évolution. C'est ainsi que
personne ne nous demandera de rubrique. Sans doute
servi
faite
justifier l'ouverture
de
la
présente
naissance de l'Ecole gréco-bouddiiique,
qu'elle fut par l'invasion successive de
deux éléments
LA FOinUTlON DE L'ÉCOLE. également étrangers
que de
loin à
qu'elle soit
son pays natal du Gandliàra, ne ressemblera
née
un moment donné, qui
et qu'à
pour écarter auUint
débris. Enfin,
douteux un devoir de suivre
ferons dans les cas
— Nous avons
du Nord partagé dès
En Bactriane capitale, est
dans
que
de Kaboul règne
la vallée
le siège
de
la
direction
rois,
.I.-ti., les
lui les passes le flot
du Sud-Ouest contre
moins de dix ans leur tue deux
lignée
Phraate
Çakas
Bactriane: Ilélioklès
la
kousb. Détourné par ce rempart naturel, dans
avant
i.'3o
fermer derrière
familles la
puissance des successeurs
la
l'avons vu, sur
l'éussit à
il
l'Inde
Çâkala-Eutbydèmia
avec
Penjàb,
le
devenu
comme nous
l'évacué, mais
se rejette
originales qu'elles
royaume grec de
laissé le
de Dèniètrios. Cependant, entre i/io et
débordent,
si
début par Tambilion de deux
le
et
tandis
d'Iùikratidès,
comme
couramment
brillamment qu'elles aient été soutenues^''.
Le cadre génehal.
rivales.
les
élément
est possible tout
qu'il
acceptées de préférence aux bypothèses isolées, si
faut bien
nous avons conservé
opinions moyennes et
les
il
rcsle seul à définir,
d'appréciation par trop personnel, nous nous
soient et
même
une génération sponlanée: tout de
créé et fixé le répertoire dont
ait
elle
à
'i87
(i
de l'Ilindou-
des envaliisseurs les
Parthes et en
38-i 28) qu'auraient
mercenaires grecs, et son oncle Artabane (lâH-iaS),
tralii
ses
frère
du premier Mitbridate.
Grand (128-88),
fils
D'aj)rès
Justin
d'Artabane, aurait seul
du côté de l'Aracbosie
Mitbridate
('-),
l'éussi
II
le
aies refouler.
Drangiane, dans
et
de
la
ce Çaka-stbâna (aujourd'bui le Séistan), où
ils
retrouvèrent, sem-
Ils
refluèrent alors
ble-t-il,
des tribus de
moins teintées de le
nombre, '''
elles leur fournirent la
respon-
de notre système, nous range-
l'ons-nous le jilus
souvent— nous
demandons pardon
à
de
MM.
race, déjà sédentaires
civilisation indo-iranienne.
Aussi, tout en acce[>tanl
saliilild
même
M. Fleeï
A.-M. Uover,
J.
—
en
à Lavis
IL Muishall.
des cbefs
:
et
Us leur apportèrent
et c'est ainsi, croyons-
H. Oldenberg, E.
Rai'sox, E. Senart,
J.
Vincent Smith, F. \V. Tiioas, gei.
,
etc.
.
J. Pli.
Vo-
(juc seuls
secondaire séparent '''
plus ou
.\i.u,
i-a.
à
piesenl.
I.KVOLUTION DK
/i88
les passes
inèiiies
conduisent dans
(pii
qu'utilisèrent plus
même
manes C. Peut-être Moultàndut Soleil.
c'est
\.
tard
en vain que
?
valiers
comme pour mieux
les Parllies,
Nous ne savons au juste
:
mais
que Pbiloxène
tels
et
monnaies en intrépides ca-
nomades
résister à ces
qui, plus encore
Quand
vivaient littéralement à cheval.
de cuivre de Taxilai:
de
la ville
moins indien qu'iranien,
derniers Indo-Grecs,
les
que
est-ce à cette invasion
se passa-t-il ensuite
par
premières invasions musul-
les
de rester consacrée au culte,
Que
l'Inde
bassin inférieur de l'iiidus, les
le
llippostrate, se transforment sur leurs
que
\ lî
que leur horde semi-barbare pénétra enfin dans
lions,
du
DU G ANDII
I.V.V.OIK
la
cf
plaque
aux lions de Mathuràw nous
et le tccliapiteau
renseignent, nous trouvons partout installés des satrapes Çakas,
—
les
premiers en
72
l'an
suzeraineté d'un roi des rois
bituellement avec
le
78 dune ère inconnue^-' et sous la nommé Mogas, que l'on identifie ha-
et
Mauès des monnaies. Or
pour affirmer de façon plus ostensible
Mauès, sans doute
ce
transmission de souverai-
la
du pre-
neté, frappe des monnaies directement imitées de celles
mier des Indo-Grecs, Dèmètrios. Aussi craignons-nous que
mismates n'aient une tendance uns disent jusqu'à
les
l'an
armes à
les
la
quête de tout
le
120 avant
main, un chemin
Nord-Ouest de
Le pouvoir incontesté de Mauès le
premier quart du
etc., '''
occuperaient S'il
n'est
j);is
1*"'
le
siècle,
reste.
superflu
il'appoi lor
(pie
nous avons vu des moyens d'accès de
cei pays,
Thomas, p. 2 '"'
Raçniir est. d'après ce
1
une aberration pure. dans
J.
fl.
A.
CF. F. \V.
S.,
190I),
6.
Faut-il lire l'an [i]78 de
l'èi-e
pai-
à
se frayer,
un
jour.
au plus
tôt
dans
se placerait ainsi
ses successeurs, Azès, Azilisès, n'est plus
il
notre bre '''
S a9 p.
l'an
soil
llii',
sidérons que l'idée de les faire descendre le
Nous venons de
P'.
l'Inde ne s'est pas faite en
dont
,
dans l'Inde par
J.-G.
travers la Parlhie, et la con-
à
Désormais
sur ce point noti'e témoignage nous con-
nu-
remonter plus que de raison,
à le
Çakas étaient encore occupés
voir qu'à cette date les
les
E. :
il
question de
70 (=2/18—178) avant
?
J.
Rapson, Iinlian Coins, p. 7,
est vrai
que P. Gardner (Cal.,
xl) allirnie seulement qu'il est rrim-
))ossibIe
de placer
le
roi
Mauès
milieu du
à
date plus tardive
que
de avant
Nous proposons une
inliuM
J.-C. n.
moyenne.
le
une
1" siè-
so-
L
FORMATION
\
doininalion hellénique dans
Kaboul
l>E
LKCdLlv
Pciijàb
le
i89
seule la haute vallée de
;
jusqu'aux premières années du siècle suivant, nu
olFrira,
refuge inexpugnable aux derniers héritiers des Indo-Grecs.
chronologie du
f siècle
avaut notre ère. Est-ce à dire que dans ce système toutes
les diffi-
simplement
Ainsi s'organise le plus
cultés s'évanouissent? Bien suspect
qui, sans le secours d'aucun
sent les lever toutes. Mais,
l'ait
lu
nous serait au contraire celui
nouveau, prétendrait dès
de
la
pi'incipale est
nous a incliné à prolonger quelque peu
celle qui
pré-
quel, celui-ci satisfait à toutes les
tel
exigences raisonnables de notre sujet. La
ment
à
domination hellénique au Gandhàra. Encore ne
évidemla
durée
faut-il
pas
oublier qu'entre les premières conquêtes indiennes de Dèmètrios (vers 9
00 avant notre ère)
vanas, nous avons à loger Basileus indo-grecs connus close'').
Même
en mettant
deux
les ;
Çakas aux Ya-
et la substitution des
et
il
tiers
n'est
au moins des trente-sept
pas sur que
les dynasties
des satrapes se soit étendue de Taxila à
que nous savons
alors
qu'elle
a
la
remonté
le
grain
la rivière .
Si
si
tel
il
le
Gandhàra
s'ensuit
que
dynastes grecs n'a achevé de lever, ainsi que
M. SenartW, que sous
l'avait pressenti
Reste à savoir
les
juridiction
de Kaboul jus-
donc
berceau de l'école gréco-bouddhique î^',
semé sous
la
rive droite de l'Indus,
qu'au Kàpiça, c'est-à-dire jusqu'il Jellalabàd'fut bien le
soit
lao ans? Mais
que
serait vain de vouloir contester
il
en
doubles, est-ce trop de-
mandei' pour tant de règnes qu'une marge de d'autre pari,
la liste
est aussi le
les satrapes scytho-parthes.
témoignage des monuments con-
servés.
Les documents g4ndhârie\s.
que
texte
''1
des certitudes
Lahore, igii "' p.
1
Whitehead,
Cf. R. B.
Cf. 4
I
E.
,
J.
et suiv.
— On ne
manquent, adopter au gré de '^'
Cat. oj coins,
Cf. ci-dessus,
et ci-clessons, p.
p. 7.
Rai'som,
saurait en effet, sous pré-
Ancieiit
("
Iiulia, p.
t.
635
ses préfé-
II, p. /i43
et suiv.
et suiv.
Juiirual Asiatique, lév.-mars
i55.
1890,
i;evoluti(»\ de L'ecole du gam)Ii\i;\.
'l'.to
rences n'importe quelle probabilité.
vienne pour l'instant heurter
lie
bélier
il
système préléré
le
notre ])remier soin scra-t-il de rechercher
violence dans
le
;
fait
contre un
tel
nos sculptures, nos
si
gandhâriennes consentent à entrer
monnaies, nos inscriptions sans
pas nu
(iiie
ces châteaux de cartes qui tienne. yVussi
aucun de
n'est
faut eiicoi'c
11
cadre que nous venons d'ajuster à leur
intention.
Les statues
inscrites.
— Des
trois statues datées
une seule nous intéresse directement provenant du
Gandhàra la
de Loriyàn, dans
val
de l'Udyàna, et sur
et
ici
les
Buddha(fig. 677) montagnes limitrophes du c'est le
:
le piédestal
date Samv. 3i8(''.Si mutilé qu'il soit;
Chàrsadda
(Tune main hellénisti(|ue et la
il
duquel M. Senarl a
comme
porte,
àjS)., dans les plis de son
(fig.
que nous possédons,
— pouvons-nous
manteau
lu
celui de
marque
la
ajouter à présent
—
preuve de son antériorité par rapport aux Buddhas de kauiska.
Aussi M.
.1.
Ph. Vogel a-t-il déjà proposé de référer
le chiffre
gravé
sur sa base à l'ère des Séleucides (3 12 avant J.-C). D'accord avec lui
sur les prémisses, nous
demandons
permission d'adopter une
la
comput grec
conclusion légèrement différente. Autant l'emploi du
nous parait
à sa place sur
comme
par essence,
la
rait difficile à justifier
Mauryas, pour pleine
le
la
officielle et
gouvernementale
monnaie de Platon, autant
dans
simple donateur indigène,
Or nous n'avons
une pièce
le cas tel
que
il
nous semble-
d'un ex-voto privé, émanant d'un le
Buddhaghosa de
l'inscription.
choix qu'entre l'ère des Séleucides et celle des
simple raison que toute
décadence de
l'école.
Rapportée
J.-C), la statue de Loriyân serait de l'an
auli'c
à la
—3
nous conduirait en
seconde (021 avant et fournirait
une pre-
mière confirmation des présomptions que nous avons déjà accu-
mulées en faveur de l'existence des images du Buddha dès "'
J.
A., mai-juiu 1899,
Est-il nécessaire
l'époque du
nous
s.u)pa
a fourni de
fig. 21.3,
(le
faire
P-
^^^-
—
remarquer que
de Ldriyàii-Tangai, qui
nombreuses
220, 271,
etc.),
illustrations
nous paraît
^" coulraiie assez basse J.-C.?"), et qu'il n'y a
lion à
admeUre des
siècle après
aucune
conlrailic-
dates diiïérenles pour
des objets relevés sur ci-dessous, p. 583.
(11"
le
le
même
site ? Cf.
]A For.M \TI()\ DE L'ECOLE. avant notre
i" siècle le
ère^'J. iNolons
piéJestal, le donateur
'-™
illIP*'' 9¥"^3(!^
'
Indra
el
que snr
même
le
V.H
bas-rolief
(jni
décore
ont justement pris soin de
#A£<m'
i-i-*
% l'"lG.
Fig-.
Fig.
l'ijy.
/i-jS.
Les
^l-J^-Zl^S.
— Musée de — Statue
de Ràjar
à
:
p. 'njo,
cf.
(
5
'l
'l
la tète, rapportée, a été
supprimée
Cr.
I.
7-.'8).
ici; le piédestal est
.1.
costume
Pli.
VocEi,
,
/l. .S, /.
,
Ann.
scyllie, culotte
lUj}. if)0.1-/j
,
pi.
I.MX
tunique
et
a cl
-
entrer de meilleure srrfke dans nos vues.
c
fj'lS,
,
ÙQOi. Provenant de Loriijiin-Tangai. Hauteur:
i
m. Ga-
reproduit
part sur lafig. i'Q. D'après
revêtir le
DEl \ BUDMIIAS DATÉS
CalciiUa, n°
II. p.
/i38
('[
suiv.
—
=
Cf.
L
II, p.
88
et
92,
n. 2.
:
/;.
on ne saurait
L'EVOLUTION DE L'ECOLE
'i92
Les types monélaires.
—
Aulres images inscrites, les monnaies sont
susceptibles de nous rendre
au cours des
auquel
louilles,
comme
Taksaçilâ
A
'').
datent apj)roximativement
elles
retrouvent à
le
elles et sur
de
la
ni
(');
de son partenaire
BImaràn
Dèli
temple ionique
rr
de
ii
de façon évidemment con-
les sculptures. Peut-être n'a-t-on
couronne crénelée
comment ,
mêmes ou ou
'•')
pas
mon-
de Polyxène,
celles
corne
la déesse à la
accompagnée ou non
celle-ci foisonne,
en passant des pièces des derniers Indo-Grecs
premiers Indo-Scyllies. Le rapport
à celles des
le
simple relevé des types et des
la fois, et
naies d'Hippostratos'-'; ni, sur les
d'abondance
dépôt
le
cas des monnaies
qui enroule les replis de ses jambes sur les
le triton
la cité coiffée
in situ
notre avis leurs catalogues apportent des infor-
temporaine, sur oublié
par exemple
offrandes au reliquaire de
mations encore plus sûres par motifs qui se
Trouvées
services.
déposées sous l'iconostase du
7) ou
(fig.
deux sortes de
elles sont associées: tel est
d'Azès jointes
(;\\l)ll\i;\.
T)l!
plus frappant reste
le
peut-être celui que présente, au turban près, le Pàncika de Laliore
avec
le
type monétaire du satrape
l'œil
le
moins perspicace. Rappelons
128, qu'on
fig.
Yavanî de
de l'Atliènè
deux ">
rois
Cf.
notre '"'
3^2, qui
d'Azès'''); la
Voir
1.
ai 2
1, p.
et cl. lig. la/i
pi.
la fig.
III,
Voir
IV,
aussi
t.
I, p.
3Go
et II, p.
avec
Télù|)h(>,
le
t.
17
12, 18; IV, 7,
et
19
1
19.
type des
279?
(cf. fig.
la
Cf.
seuin, pi.
el cf.
1
t.
I,
of
the
XVI,
368 avec
Rappellerons -nous
assistants laïques
de
aiô
[>.
que
a)
et
Greek and Initia
1
in
llie
Comparez
9.
P.
pi.
ces
Cette
Gardner,
Sci/tltic Liiigs ISrilisli
Mu-
aussi la pan-
et celle des
29
d'AgathocIe {ibil,
monnaies
IV, 6-8).
Nous sommes heureux de pouvoir
placer ce rapprochement sous l'autorité
de M.
4, 16.
et cf. fig.
88
la
costume
Azilisès'*), etc.
of Bacivia nuit
'"'
II, p.
de
voile
l'allure et le
llière (le la fig.
68
Voirl. II, p. i/i3etsuiv., 17 1-173,
cf. pi.
palme
'"'
90.
pi. III,
'*'
à la
Tlie roins
19 (cf. la monnaie de sur Cal. Lnhore, pi. IX, x).
et
exactement
ont encore léguée à leur successeur
pi. III,
'*'
INikè
110.
Voir
<''
affecte
J. S. /.,t. V, p. 72 et 190 et
lig.
Ménade au
la
directement copiée de celle de Mauès''');
dirait
la fig.
Mais bien d'autres arrêtent
('').
P.
Gardner,
Grcelc
injtiieuce
Indian Art, dans les Traiisacl.
Congi: p.
llist.
Iti'lig.,
Oxford, 1908,
83. Cl
Cf.
I.
Il
,
|i.
titird
170.
ou Int.
II.
LA FORMATION DE L'ÉCOLE. séi'ie
d'analogies dont
quer
?)
cohésion
la
augmente encore
sûrement du
la
besoin de
(est-il
le faire
remar-
valeur probante, nous paraît dater
avant J.-C. les premiers exemplaires de ces
i" siècle
motifs décoratifs et de ces statues.
On
en tronvera peut-être Ténu-
mération un peu courte
:
bien des pages, car
une pincée de
Les modèles
/i93
c'est
est vrai,
il
liellénistiqnes.
—A
mais
vaut à
elle
elle seule
faits.
côté de ces
rapprochements
décisifs
viendront se ranger, mais en seconde ligne, cenx que nous avons
l'ii".
47(1.
—
liiilish
L'IssTicATinN
Picflcstal
pu
Faire
nii
BonHisiTifA ET DONATEun
(cf.
p.
()
a
,
220-931, 548, 552).
Muséum. Provenant de Polalu-Dhéii, près de Ràjar. Hauteur: inscril
.
également entre
térieur à la conquête
dit de HiislUnngar;
les
la ^latiic
productions de
romaine
Le moindre défaut de ces
pour
,
cf.
Op.
l'art
hellénistique an-
et celles des sculpteurs
artistes tard
o m. iq.
-'178.
gandhàriens.
venus et travaillant en des
pays neufs, à l'abri du contrôle et de l'Iiumenr fastidieuse connaisseurs, est
la
manie de
s'inspii'er
des œuvres en vogue, pour
ne pas dire tout crûment l'habitude du plagiat. La effort devait
inévitablement
hissent à la fois, et
encore
il
si
les y
conduire, et
loi
du moindre
c'est ainsi qu'ils tra-
clairement, leur temps et leurs origines.
sulbrade récapituler
les
des
remarques notées chemin
Nous avons déjà relevé, au cours d'un précédent volume,
les
Ici
faisant.
scènes
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDinP.
'i9'i
de Gigantomacliio ou de Pergaine
IVise
alexandrins
;
les
;
Atlantes ailés qui raj)|icllent la fameuse
jeux d'Amours renouvelés des eroloïKcnnia
ou encore
les
quelques vestiges rencontrés d'un
apparemment antérieur
indo-ionique
pour
les
s'augmenter de l'enlèvement de et,
l'universel
à
oi'dre
engouement
corinthienne f. Depuis, l'on aura vu cette
l'acantlie
mède'"'^',
\.
la
liste
Nàgî, imité de celui de Gany-
enfin et surtout, de la pliqjart des types utilisés par
l'iconographie.
(Ju'il
s'agisse
de celui d'Apollon ou de Zeus, de
Dionysos ou d'Éros, d'Héraklès ou de Pau''), tous, dès leur apparition, se rattachent cette fois aussi
un
directement à des modèles hellénistiques;
faisceau d'emprunts ne laisse pas d'avoir son
tel
Où
poids dans la balance.
mence,
quand
c'est
et
il
devine que notre embarras com-
l'on
s'agit
de préciser, parmi tant
tant de
et
répliques, quels sont les spécimens parus les premiers.
Les motifs tndo-iranirns.
blème
on ne
:
voit
—
Voici qui complique encore
aucune raison pour que
les
pro-
le
autres éléments
qui entrent dans la composition du répertoire n'aient pas égale-
ment
participé à sa formation.
Il
n'y aurait en principe rien d'ab-
surde à faire coïncider l'adaptation des motifs persans, palmettes, nierions, chapiteaux persépolitains, pyrée
'*',
etc.,
avec
tion des Çaka-Pahlavas, si, chez ces demi-civilisés,
ment permis de parler d'une
la
était seule-
il
tradition artistique. Et peut-être se
souvient-on que la question a déjà été posée de savoir venait pas de considérer
domina-
comme
ffprimitifn l'emploi,
s'il
ne con-
également
constaté, des décors et des symboles (lotus, balustrades, arche en
au-
fer à cheval, arbre, trône, roue, stupa, etc.) qui sont la plus
thentique création du
vieil art
indien
f'^.
Rien ne serait
même
plus
logique, nous l'avons reconnu, que de répondre par l'atlirmative.
Iraniennes ou indiennes, toutes ces reprises sont semblablement
empruntées à ce que nous avons appelé l'ancienne école '> '''
320.
Cf.
t.
Voir
I, p. t.
ai/i, 9.33, ai/i.
11, p.
36
et cf.
fig-.
(''
3i8-
" <')
:
Cf.
t.
I, p.
t. II, p. 36o. qos, aa/i, aGa.
Cf.
I.
I,
2i8el
Voir surtout
i).
suiv.
et
de
LA FORMATION DR L'ÉCOLE.
même
qii';\
roriginc
(11111
'.95
métis au premier degré on a besoin de
deux ascendants de race pure, aux débuts de recelé indo-grecque
même
nous placerions au
'^, ''lu.
'iSi).
—
Musée de
[il i>i)iiA
^-..
-
litre
ii"
motifs
caractéristiqucment
._
m: MoiitLE am;ikn
Cali-ulla,
les
(cl.
|).
3yO,.'li3,
G. IÙ8. Provenant de
h'i'\, h.)n,
Jnmàl-Garhi?
-K\-~n-\,
Ilinilnny
:
n
ni.
,91.
.'i-'i
indiens à côté de ceux qui sont foncièrement liellénisliqnes. Mal-
heureusement on ne tarderait pas à s'apercevoir que, dans tif^uc, les
règles les
mieux déduites ne compten*
la jira-
parfois, en fait
d'exemples, que des exceptions. Tout dabord nous avons déjà pu constater l'absence totale dans les fouilles d'ensembles décoratifs
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
/i96
|mi'('inenl indigènes
W; en
compositions
rovaiiclio, légion sont les
gandliàrionncs que nous savons par ailleurs lardives, et où cepen-
dant
décors indiens,
pei-sans
déconcerté
décidément renoncer
que
l'on
ava^t notre
ère.
— Devons-nous donc
du
à tirer
en
reste
d'abord
examen de nos monuments
seul
aucun renseignement d'ordre chronologique
?
Il
est
temps d'en
avec cette éternelle question; mais nous ne nous en tirerons
finir
qu'à condition d'introduire dans
le
débat un élément d'apprécia-
que, jusqu'à ])résent, nous n'avions pu faire entrer en ligne
de compte. Répétons-le une dernière
que,
ajoutons
et
s'entasser
''^'.
L'oeuvre du i" siècle
tion
à
telle
dans une conliision
pêle-mêle
contiuuent
grecs
et
dans tous
fois, cela
on
cas,
les
distinguer entre ce que traite l'artiste traite.
dépend des espères
devra
soigneusement
manière dont
et la
:
il
le
Volontiers nous dirions, en outrant à peine notre pensée,
qu'en matière de chronologie gandhàrienne,
Justement parce que
le style est tout.
le trait
le
sujet n'est rien et
dominant de
l'école,
après un éclectisme qu'aucun motif ne rebute, est une routine que
ne lasse aucune répétition, la façon de sculpter y est infiniment plus significative que ce qu'on sculpte. Dès 1'"'
siècle
les ateliers
brassés ensemble dans
l'uniforme médiocrité d'une technique
ma-
du
lias-
chinale et molle. Quel que soit ceux-ci
œuvres du
et
est
locaux, le gros de son tieuvre va, hélas, nous apparaître
comme empâté dans relief,
seconde moitié du
après J.-C, quand les divers ingrédients dont elle
auront été sullisamment délayés
faite
la
ne mériteront
siècle
le
sujet de la statue ou
d'être classés
sûrement parmi
précédent qu'autant qu'ils conserveront
la trace
les
de
([uelquc tâtonnement ou garderont nu accent de nouveauté plus facile
à
sentir
qu'à décrire.
chaque cas particulier
f
Vdii-
I.
Il,
|i.
',('}!
cl cf.
Gomme
nous ne pouvons discuter
et faire l'histoire de
p.
'iii'i.
—
'
Cf.
1.
I,
[1.
chaque type
o.ïS-aSg.
—
ce sera
LA FOnvnTION DE LÉCOLl':. l'affaire
—
des monographies iuUii-es, indications
à rjiielques
aussi
'(07
force est de
nous borner
vagues que prudentes.
Que, par
exemple, une sculpture nous présente des types vigoureusement
l'"lU.
'iSl.
—
BlBDHA AVANT l'ÉPAILE Dnon E et les pieds DÉCOl 334 5'i/i S.-io, 55 A, 701-709 709). Musée de Calculla, n" 31/rjG. Hauteur : n m. 55. (cf. p.
Sur
traités,
mais
à
If piédp^lai
.
,
In
fVi>ilo
VEliTS
,
ri'Iiidra-'
,
ciilrf tloux Htidliisafh.i'ï.
peu près seuls en leur genre, comme
c'est le
cas
des dieux marins delà figure 19 G, nous lui reconnaîtrons volontiers le
caractère d'un premier essai, d'ailleurs sans lendemain. Lors
même que
le
modèle aura réussi
à s'imposer,
nous placerons de
L'ÉVOLUTION
/i98
L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
1)1-.
marque du
])référencc au début les répliques qui portent la
duu
do
arlisto
Atlantes,
race,
17 parnu
1
les
telles
87
figures
les
Amours ou
parmi
t-2'd
325 parmi
et
mais
technique,
comprendre
son sein,
et
non seulement à
tel
surtout
à
ce
leur
d'efTorts
pour
bas-relief de facture tout hellénistique
un corps étranger
symbole bouddhique de
la
et
qu'il faille le
de détail, à une époque où
nettement parti
et
(cf. fig.
2
1
6
(cf.
admette en
insulTisamment assimilé,
Prédication
aura de grandes chances pour fication
témoignent
qu'ils
de
l'excellence
pour rendre l'Ame du personnage représenté
Qu'un
/iû5).
plus com-
le
reproduites, conmie celles du Buddlia, nous croirons
discerner les prototypes
lig.
les
Quand
les Tritons.
enfin nous nous trouverons en présence des images
munément
ciseau
et
le
vieux
218),
il
y
rapporter, sauf véri-
l'école n'avait
pas encore pris
achevé de stéréotyper ses modèles. Devant
telle
aulre frise, par ailleurs assez médiocre, un détail exceptionnelle-
ment grec pouria nous donner
même
la
chose à penser
:
c'est
un
sculpteur fraîchement imprégné des usages artistiques de l'Ionie
qui
s'est avisé
Indiens Mater.
le
de donner sur
1086
figure
la
à la
mère du dieu des
char attelé de lions, véhicule traditionnel de
la
Magna
Nous découvrons des laisons encore meilleures, parce
qu'elles sont plus indépendantes de l'indice personnel de l'auteur''',
pour assigner une haute époque taille
du personnage central
de Màyà (fig.
(fig.
289
et
,
à
ceux de nos bas-reliefs où
qu'il s'agisse
162), du Bodhisattva
(fig.
957), ne dépasse pas, ou
figurants. Mais, avec tout cela,
il
d'incertitudes où risquent de
(fig.
1
5 1),
179, ^^7) ou du Buddha à
peine, celle des autres
n'empêche que dans l'immense
majorité des cas, nous nous sentons
mer
de Çuddhodana
la
à
nouveau
ballottés sur
sombrer par contagion
,
une
en s'en-
traînant l'une l'autre, nos précédentes conjectures: car pour légiliine
(|u'il
infaillible.
'''
Cf.
l.
soit,
Aussi
le
critérium du style n'est malheureusement pas
sommes-nous trop heureux de raccrocher toute
Il, p. 3'io el
ci-dessous, p.
55o-55i.
LA FORMATION DE L'ÉCOLE. cette flottante chronologie à l'ancre
inscriptions. Cette fois,
ne
il
s'agit
de salut des monnaies
chacun
tenir
compte
palpables, dont
faits précis,
bonne
qui, acceptés de
et
et des
plus d'impressions subjectives
ou de déductions logiques, mais de devra
'i!)9
foi,
ne
semblent pas susceptibles de deux interprétations. La trame serrée des médailles indo-grecques et indo-scythes retient dans ses mailles
de
plus encore
motifs décoratifs
de
et
debout au
qu'elles n'en portent figurés, tandis que,
ère, le
Buddha de Loriyân-Tangai achève de
l'éclosion
toutes.
de l'œuvre
du
d'abord,
il
dans
le
passé
la
constituée au cours
s'est
avant J.-C.
Est-ce la peine de
ferme, sur
rejeter
de notre
pourquoi nous ne craignons pas d'aflîrmer que
C'est
siècle
seuil
plus spécifiquement gréco-bouddhique de
la
meilleure partie du répertoire de l'école !*"
iconographiques
types
les
revenir,
à
lueur
la
de cette conclusion
historiques de cette
conditions
Tout
création?
va de soi que nous persisterons à en attribuer l'initiative
au talent des
artistes
et qu'avaient su se
formés dans
procurer
les ateliers
les colonies
de l'Asie antérieure
grecques d'Alexandrie du
Caucase, de Peukélaôtis et de Taxila. Pas un instant nous ne songerons à en faire honneur au vague philhellénisme des Parthes, tant vanté par les historiens classiques
dispositions des Arsacides esprit inquiet la crainte isolé et,
et
comme on
dit,
pourraient-elles
que
le
coupé de
l'influence
monnayage,
et,
jusqu'à
hellénistique,
un la
monument de
davantage chercher dans
le
les
la
Que, pour
sa base.
certain
écarter d'un ait
point,
en
de
est
servile imitation.
jamais été
le reste,
Penjàb que
le
preuve
Çakas
rôle
de
bénéficiaires
de
le
donnée
Nous
par leur
n'irons
pas
goût personnel des rois ou satrapes
scytho-parthes la raison d'être des
dans
servir à
royaume indo-grec
Pahlavas n'aient jamais joué dans
spectateurs
tout au plus ces heureuses
:
motifs iraniens qui entrent
composition des sculptures gandhâriennes, alors que nous
avons vus s'introduire dans l'Inde dès
moins nous attarderons-nous à discuter
le
le
temps d'Açoka. Encore
paradoxe qui substitue-
i;i;\ (11,1
;-)()()
pour
rail
Ti(i\
car.iflrriser
du Gandliâra fépithète d'indo-ira-
l'ocole
maniteslemeiit exagérer
à celle d"i;i(lo-n[recf|ue. C'est trop
nicnno
cwoiniiv.
di:
i/Kcoi,!':
i)K
limportancc de l'apport indirect, par l'intermédiaire du
bouddhique, des quelques décors persans noyés dans de son répertoire. L'élément hellénistique
tion des archéologues
porté l'étincelle de la
européens
vie.
c'est
:
elle
hellénique dans
le
dans
cr
romaine
posthume de
à peine
Nord-Ouest de
bien véritablement nées de
l'artiste
grec et
le
nombre d'années
la
l'Inde. Ses
rencontre
C
:
domination
la
premières œuvres sont
cpii,
donateur indien
ne
il
:
nous l'avons montré
que Puskaràvati
que d'attendre
s'est agi
le
nécessaire pour (jue client et fournisseur se trou-
vassent en état de se comprendre. Par ailleurs, était le théâtre
Aussi n'est-ce pas pur effet
nous avait semblé
il
désigné de celte heureuse entente.
du hasard que, dans
où
les rares cas
de trouvaille des pièces que nous désignions tout à l'heure
le lieu
est notoire,
il
s'agisse le plus
recherches
C'est sur les
centres
de
accroître le
la
souvent des environs de Chàrsaddai'-'.
pratiquées aux
colonisation
grecque
nombre des morceaux
sans hésitation au
i'"'
siècle
Nous
rcvieiiilrons plus bas, p.
d'ailleurs
Incite
à
nous
f[ue
irsoudre.
'"'
est
comptons pour
Mè
il
faut l'avouer,
encore restreinte.
Tel est le cas des fig^uies
'J78; de a
principaux
susceptibles d'être rapportés
liste
533
sur celte question ou plutôt ce
malenleudu.
abords des
avant notre ère. Car,
nous l'avons déjà reconnu, leur '''
'% à la(|uelle
précédent chapitre, devait inévitablement survenir entre
le
Pt suiv.,
principe
premier rôle dans son élaboration
le
l'enfant naturel et
est
le
:
ni la renaissance d'une
de cette inlluence
on a parfois voulu donner
ses faces
sous quelque
;
même
la
ap-
oriental, ni le produit, inexplicable-
l'art
à distance,
Grèce
la
proprement
était le grec. L'école n'est
ment engendré
lui a
Nous avons retourné sous toutes
angle qu'on l'envisage, l'impression reste
branche quelconque de
sur elle l'atten-
fixé
encore celui qui
question dos rapports de l'Inde et de
mâle
la variété
pas seulement,
n'est
quoi qu'on en puisse dire, celui qui a attiré et
vieil art
même le modèle
trouve
à
Taksaçilà.
de
11
et
est
117,126,
la ligure
1
10
I,
\
KdliM \TI()\
permis de se demander
inéiiio
dépassé
la
l)K
cet arl
si
banlieue des grandes
l/KCOLK.
villes,
d'un ou de plusieurs lacleuis nouveaux, aussi
prompte résorption par
manifestations de
la civilisation
le
"lOI
li\bride et local aurait
et si, sans l'intervention
pas voué à une
n'était
il
milieu indijjène que
occidentale.
les
autres
Pour notre part, nous
fSÊ^
FlG.
'|8!!.
—
BuDDIlA ENSEKiN.lNT
Musée de Lnhorp,
y
consentons
d'admettre par
les
:
—
mais en et ([u'il
fouilles
—
même est
ii°
de
l'art
:
'l
.
70I-7O2.
7OIJ
)
o m. Q'i.
qu'il est nécessaire
s'attendi-e à voir
confirmer
l'existence d'une |)remière période de
méditerranéen. Qui cette
Ilatileiir
permis de
période hellénistique,
d'ailmcllif
|1.
temps nous tenons
du Gaiulliàra correspondant par tion à la
Ss'S. 55
(ri. sr).
et
sa date
comme
l'école
par son inspira-
non point encore gréco-romaine,
réllécliira
verra d'ailleurs que, faute
époque décisive de création
(jui
a
préparé
les
L'ÉVOLUTION DE L'KCOLE DU GANDHARA.
502
distribiié les rôles
esprits,
phiques, des
011
«lécoralifs et
types iconogra-
les
fixé
ne comprendrait rien à la soudaine multiplication
sculptures
qu'il
va
falloir
au
attribuer
premier
siècle
de
notre ère.
S
Il
III.
La floraison de l'école
(i^''
siècle après J.-C).
serait oiseux de s'attarder à deviner quelles auraient été
d'autres circonstances les destinées de l'école suite
énumérer
Gandhâra trois
ment
les trois
mieux vaut tout de
:
événements principaux qui marquèrent au
cours du
le
siècle après J.-C.
1'='"
y
prendre
l'art
eurent tous
et qui
,
une iniluence inégale, mais certaine, sur qu'allait
grand développe-
le
bouddhique. Le premier
—
qui, n'était la miraculeuse conversion de Kaniska, aurait
d'importance à notre point de vue
—
est la substitution
mination des Kusanas à celle des Çaka-Pahlavas de formation de l'école est à cheval sur
grecque
et indo-scythe, celle
également sur
les
est l'extension considérable qu'a prise
romain
le
commerce de l'Occident avec
déjà plus directement, tant à cause les
marchands, la
l'augmentation
de
le
si
de la
moins do-
la
période
deux dynasties indo-
du
au début de l'Empire
l'Inde
:
et ceci
nous touche
rôle d'intermédiaire souvent
et
des importations possibles d'objets d'art,
facilité
croissante des voyages et de l'effet de
la
richesse
publique
splendeur des fondations religieuses. Enfin
beaucoup
car,
le
Indo-Parthes et des Indo-Koushans. Le
celles des
qu'à raison de
:
et celui
de plein épanouissement chevauche
second
joué par
en
sur le
le
nombre
troisième
et
la
fait, et
de
plus intéressant pour nous, est la diilusion de
l'art
classique et les lointaines migrations d'artistes dont s'accompagna la
prospérité économique dans toutes les parties
des anciens.
On
ne s'étonnera pas que
grand mouvement, se
soit
abondance extraordinaire ait
,
l'école,
du monde connu entraînée dans ce
mise, elle aussi, à fleurir avec une ni
que
l'éclat
banal de sa prospérité
jusqu'à présent obscurci aux yeux des archéologues la hardiesse
r,
créatrice, tion
mais
\
FLOliAISON
eiicoi'e
1)K
i:VJ]()\AL
peu vulgarisée, do
la
r.03
jiériode d'élabora-
(".
FiG. /i83.
—
Le mkme,
stïi.isé (cf. p.
o'iS, ^oi-to'J.
"i))-
Musée de Pèshawar. Provenant de Sahri-Balilul. D'après une plmtogr. de VArch.
—A
Siirve)j.
de fjuelies circonstances
la
souveraineté du Nord-Ouest de l'Inde a-t-clle [)assé, pendant
la
Le facteur politique.
'''
M.
le prnf.
la suite
A. (ÎRi NWEDEL fixe encore l'origine
île
TeVole à
3o
A. D.
TKiN DK
i;i';\()Li
.')()'(
|)remière moitié du i" siècle
de leurs cousins
celles
par
les
i/KdoiJ',
v.\\\)\\\\\\.
\n
noire ère, des
(1«
des Çeikas
nitiiiis
Pahlavas, nous ne savons. Le
à
fait, attesté
nnnn'smatiijne, est confirmé par un texte chrétien et par une
la
inscription bonddliique. D'après les Actes apocryplies de saint Tlio-
Gondopliarès rpie l'apôtre serait venu évangé-
mas,
c'est le roi pnrtlie
liser
dans l'Inde;
s'est
retrouvé gravé sur une pierre de Taklit-î-BaJiai
même
place
la
et ce
vingt-sixième année de son règne en
apparemment
ère
pour
la
mais dont
menlion du
à laquelle nous avons
celle
l'an
deux cas de dynasties iraniennes, dont
les
an loo d'une
1
a emporté avec lui le
il
Mogas en
roi
Celle-ci
(''.
lapicide connaissait trop bien
!<
semble que ce doive être
Il
déjà rapporté
dans
que
ofiicielle et
spécifier davantage,
la
secret.
nom, porté par de nombreuses monnaies,
^8 la
car
:
s'agit
il
seconde
même
de pure extraction partlie. Seulement l'identification de Mogas
est
avec Mauès deviendrait alors intenable; et
pour
pas,
un troue qui nous
rtrois
seul
même
— 26 = 77 l'avènement est donné comme occupé
de Gondoen 78 par
ne ferait que tomber d'une dilllculté dans une
et ainsi l'on
Le
autre.
suffirait
103
tinuerait à placer en l'an
Mogas,
ne
renoncer: car linscriplion con-
ai'rangei' les choses, d'y
pliarès à
il
remède commun
des roisu un intervalle de
deux
serait d'admettre entre ces
d'un siècle. Rapportée dans
])las
ces conditions à l'ère partlie, la date de TakIit-î-Baliai se traduit
par
55 après
l'an
c'est
ce qui répond bien à notre attente. Mais
qu'intervient un
ici
existe
J.-C.(-',
dans l'Inde une ère connue sous
on ignore l'origine exacte
'''
état de s'il
A.-M. BoYER,
Cf.
ir)i)A,
p.
a conduit Biihler à placer
Kaniska
a détermin(î
Aiil!//.,
dont
{é\.
:ui l'ouliaii'e,
[liul.
ferons pas
H)o8, après.
p.
Gundopha-
Palœogr.,
M. R. D.
le
'"'
A., mai-juin
J.
— Nous ne
i58.
et
l'artrument paléogi'aplii(pie, car
rès avant il
nouveau
fait
p.
Iîaneiiji
/17)
aS), [IikI.
à le placer,
nom
le
début
2/18
termes, et
encore inexpliqué.
et
—
08/7 ans
est fixé à
3o3
=+
55.
En
d'autres
Mogas
3o3 pour Gondopliarès. Dans
liy|)ollièse,
au
de Vikrama, dont
faudrait lire [i]78 pour
il
lieu
de
cliangenient
le scriljc n'auiait
3
,
de
Il
qu'à
raison
siècle
et
écrit
celte
io3,
du
récent
pour
éviter
l'incongruité de placer eu une année 3 ia
vingt-sixième année d'un règne.
L\ TLORAISOiV avant
noire. Oi-, calculée d'après cet autre- point de
la
io3 aboutit à l'année
l'année
du preiniep pour
voisin
plus
cousé(piences
de h
122,
à
du
milieu
Du
f
pour
encore balbu-
chronologie
la
Vikrama
ère
Kaniska
coup,
des dates, allant
série
la
celle
trouvé remonté jusqu'au
s'est
avant notre ère, expulsé d'autorité, ainsi que
siècle
ses successeurs
immédiats, de
cohabiter dans
le
Scythes qu'avec
les
la
cette
nous possédons d'une tout autre dynastie,
(|ue
Knsanas.
des
satisfaisant. Si
n'en a pas fallu davantage [)Our inviter à
Il
même
rapporter à cette
trop
style,
de hasard, aucune ne pouvait avoir des
lunesles
du (landliàra.
également
départ,
chiffre
de notre
/17
n'être pas
ellet
l'éussite n'est (lu'un
tiante
505
l.'KCoLE.
1>K
de Kaboul et condamné à
la vallée
plus inextricable pêle-mêle tant avec les Indo-
théorie avec les
derniers Indo-Grecs faits
;
après quoi
pour raccorder
,
acquis d'autre part, son auteur
trouvé
s'est
acculé au parti désespéré de rejeter les deux Kadphisès api'ès
groupe Kaniska-Vasiidêva
et les
—
après l'apogée de leur empire
charrue avant
La
les
plus
les
—
Mais
M.
et
Çaka en
dite
avec
les
ce qui est
ici
proprement mettre
nous abordons, on
controversées de
paraissait pourtant avoir de
Fergusson
premières conquêtes des kusanas
le Prof.
le sait,
de l'Inde
l'histoire
bonne heure reçu
une des Elle
'"'.
Selon
sa solution.
H. Oldenberg, Kaniska avait fondé
l'ère
78/9 après J.-C, ce qui cadrait parfaitement
l'an
données de
numismatique. Toutefois, des objections
la
que Kaniska
s'élevèrent, dont la plus topique est
Scythe;
et, sitôt ce lien
partie à
la
rompu,
dérive, tantôt dans
la
un
n'a
jamais été un
date du rshàh des shahs n est
sens, tantôt dans
un autre, au
gré du llux et du rellux des fantaisies individuelles, depuis l'an
avant notre ère jusqu'en
'''
Il
de M. Nnclir.
sulFit le
k.
Hist. Kl.,
de renvoyer
l'roC.
It.
lien. if)i
1
,
p.
ici
l'an
à
Guliiiiyrii
li-2']
278
l";uliele
Oi.denbrrc dons
Iti'.vs.
la
bœufs.
date de Kaniska.
questions
le
.
et suiv.,
les
l'iiil.-
et
an
après.
Nous nous serions volon-
J.lt.A.S..
année igiH.
— Noire
a élé coninuini(juée à la Société
de
l'aris
ceniLre
38
dans
if)i'i.
sa
séance
du
théorie
Asialiqne 11
dé-
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLK DU GAiNDHÀRA.
m;
borné à jeter un voile pieux sur ces divagations, capables de
tiers
compromettre
réputation de l'indianisme. Malheureusement,
la
comme
n'en va pas de Kaniska
intimement mêlé à
la
légende bouddhiqne
est trop
une fonda-
et associé à
importante pour que nous puissions nous en
tion religieuse trop
débarrasser au passage avec une simple mention
que nous précisions l'époque à laquelle
nécessité
nom
de Gondopharès. Son
il
il
:
a régné sur la
il
du Gandhâra. Or, ce qui nous
terre artistique et sainte
qu'après une période d'affolement
l'abord frappé, c'est
de toute
est
a dès
de
l'aiguille
départ. Parmi les
la boussole tendait à revenir à son point de
adversaires les plus déclarés de la tiiéorie dite de l'ère Çaka, la
plupart en venaient à placer Kaniska quelques années avant ou date initiale de cette ère,
après
la
M.
W. Thomas,
F.
cr
et sans croire
fait
manquée
(')
n.
Aussi
unanime de nos docu-
pression
la
manquer de
du
à prendre avantage
bien que, selon l'expression de
c'eût été miracle qu'il l'eût
nous préparions-nous, sous
ments
si
respect à nos savants confrères,
que l'archéologie
se contente
de compter
par lustres pour faire l'économie d'un comput de plus. Il
nous apparaissait d'ailleurs de plus en plus clairement, après
les brillantes
controverses dont la Royal Asiatic Society avait été
qu'une bonne part des
le théâtre,
début la question
comme
tout le
douteux
s'était
trouvée mal posée.
Sans doute
il
se
ait
jamais été
l'ère
effet,
que
Vikrama ou de
donner '''
celle
:
l'ère
Çaka ont
et ainsi, jusqu'à
Cf. J. R.
Boyer ramène
proposée par M. Sylvain Lévi de à l'an
+ 76:
et
créateur d'une ère
le
la
l'an
M. V. Smith, après
descendu jusqu'à 125,
est
preuve
de
été
la
et
En
la
également inqmissants
seconde édition de son
(p. 2 i o
—5
m
remonté dans
est
fondation par Kaniska de
date
être
t'^).
nous ne deman-
mais cette preuve
:
le
est infiniment
il
démonstration du contraire,
A. S., 1913, p. 65o.
M. A. -M.
la
les partisans
que dès
bien certain que,
date,
peut que nous nous trompions,
dons pas mieux que d'en recevoir justement
S'il est
monde, Kaniska a eu une
nos yeux qu'il
à
dilficullés tenait à ce
)
et
dans son
il
à
nous
y a tout
Histoiij
///s/or^ »/
h
irto
/"Vjic /lc(
India (p. iSa) à 78. '"'
Cf.
ci-dessus,
les t.
observations
II, p.
484
et suiv.
présentées
L\ FLUH AISO.N intérêt à tion
de
ne pas embrouiller de
l'ère à celle
la
tout à fait arbitraire et
sur
Fir..
la série
fiStt.
—
les
date.
Lk
GiiAND MinAciK DE ÇiiÀvAsTi (cf.
d'années 3, 8,
nouveau. Ainsi que
et
En termes
l'a
le
1
|).
1,
etc.,
le
nom de
877, 38ii, 55'i, r)G7-568,
Provenant
ilc
Ami. Hep. igoj-S,
,
etc.,
avec
la
ques-
plus précis, c'est de façon
Kaniska,
<'(jo,
710).
Taliltl-i-hahui. pi.
\LIV
comme
c.
inaugurant un comput
bien montré M. Fleet et que
3i, Go, 7^, 98,
de Vàsudêva,
I.
)07
gratuite (jue l'on a d'abord lu,
des inscriptions portant au génitif
Cf. A. S.
série,
L'ECOLE.
choses à plaisir en mêlant
purement
Musi'i' (le Pèsliaivar.
les chillres
])]]
le génitif
prouve surabondamment,
la suite
de
la
des noms de Huviska ie génitif
du nom du
L'ÉVni.ITION DE L'ÉCOLE
\
DU
aiicuneinent ce sens sur les inscriptions.
II
508 roi
n'a
monl 3, 3
: |
1
,
sous
etc.
règne] de Kaniska,
le
C
1)1
de
\
\.
\ li
simple-
signifie
Huviska,
en
etc.,
d'une ère non autrement spécifiée. C'est à ce
l'an
])oint
de
notre raisonnement que nous avons été très vivement frappé par
une coïncidence au moins singulière
mence exactement effet
Pourquoi été
pour nous ce qu'on n'y a
il
convenu d'appeler un
est
pas grand mal
—
à ce
tour d'ap|)rofondir ce douloureux
rc
simplicité la plus extrême
secret.
En fan 78/9
il
ne
:
s'est rien
—
secret de kaniska
et
du moins pour en
effet,
de lumière;
il
n
à notre
dont se lan-
elle le
mérite
n'y avait
aucun
passé de particulier, sauf qu'on
eut à enregistrer un changement de siècle, toutes les
trait
puisqu'aussi bien nous ne
que nous entreprenions
guissent nos études. Notre solution a la
indienne des Mauryas. En
l'ère
/loo.
saurions nous en dispenser
de
78/9 de notre ère com-
cacher? Cette simple opération d'aritliméti([ue a
le
et, après tout,
de
le v" siècle
392/1 4- 78/9 =
l'an
:
è^s se reproduit régulièrement
phénomène
qui dans
tous les cent, ans. kaniska
qui peut-être ne coiimiença à régner que trois ans plus tard, n'eut
absolument rien
à décréter,
donateurs indigènes, dont
mais seulement à se
les
Les
lais.ser vivre.
nombreuses inscriptions nous ont
conservées, ont continué paisiblement
—
été
aussi bien (notoz-le) à Bé-
narès et à Mathurà que sur la frontière du Nord-Ouest
—
leurs inscriptions dans l'ère indigène traditionnelle
seulement,
au i
lieu d'écrire /i
^
=
en neuf, trop
3i8, en sept ils
chiffres,
ou Sam.
tout à l'heure
mc
1
et
1, etc.
écrivent en abrégé
:
Sai/i.
:
90 20 90 20
font désormais l'économie de cet appareil
encombrant,
[^o] 3, [h]
comme
laborieusement,
:
Soin.
3,
1
/|
la
m
c
= 38/i,
décidément
pour
1, etc.
Ceci admis, toutes les difficultés tombent. Les
inscriptions ne sont pas datées de l'an 3, 11, etc. à paitir
de
à dater
du
sacre,
conversion ou du concile (ou quoi encore?) de kaniska,
mais de
l'an
[^0] 3, [6j
1
1, etc.
çoit qu'elles déroulentl^avec la
[^]3i à[4]6o,
sous
même
sous Huviska, 76 à
le
règne de kaniska.
On
con-
sérénité la série des années
98 sous Vàsudêva,
etc.,
pour
FLornisoN
i,\
iiommer
lie
ici
seulement quand
ment
les
([iio
principaux
509
membres de
la dynastie. C'est
vassaux des Kusanas continuèrent machinale-
les
compter jusqu'à 3io,
ù
i;ecole.
])]•:
parence d'un comput
trouvèrent avoir créé l'ap-
qu'ils se
orifjinal.
Tel fut justement
cas des grands
le
satrapes Çakas qui, sous la suzeraineté plus ou moins elTective
des Kusanas. conservèrent longtemps
gouvernement du Sind
le
d'une partie de l'Inde occidentale. C'est d'eux que, pour
grand embarras des futurs historiens, barbares a
fini
par prendre son
nom
de crscylhique^^, sans doute
après leur écrasement par les Guplas à
mieux distinguer de
de
la
les
restaurateurs de l'empire \Iaurya
la
notre théorie rejoint celles attribuer sa fondation
comment
'-'.
f).
fait
du
iv"
siècle, et afin
eux enfin
C'est à
a parfois
de Gunningham
Mais ce que
le vassal l'aurait-il fait?
lier et tout à
la fin
nouvelle ère nationale instituée
de cette désignation tardive, on
la foi
et
voulu
de M. A.-M.
le suzerain n'aurait
En
réalité,
la
routine, et
sont seuls responsables de toute
de
rois
l'ère
(jue, sur
—
et
ici
Boyer — su faire,
exceptionnel, on n'est jamais arrivé à dépister
La coutume, mère de
ffdes
])ar
dans ce cas particu-
l'intervention personnelle et certaine d'aucun souveiain, petit.
plus
le
prostituée aux
ainsi
l'ère
et
Çakasn
n'est
de
fil
grand ou
temps, père de
le
l'oubli,
L'ère dite frÇakan ou
l'afTaire.
en aiguille qu'un avatar méconnu
des Mauryas, artificiellement rajeunie de quatre siècles.
Cette conclusion, qui ne
lement compte de
compromet personne, ne rend pas seu-
l'origine mystérieuse et
de
bizarre appellation,
la
quand
enfin elle en reçoit une, de cette ère indienne; elle fournit
encore
la clef
''
de plus d'une énigme accessoire. Bornons-nous à en
D'après M. Fleet,
tion de l'ère sous le
la
nom
piemièie niend'ère
Çaka da-
ferait
seulement de 5o5 {Journal of
R()
As'uUk
Irelaiid,
Socielji
1918,
p.
mais
the
'^'
of'Great Britain nnd
août
987).
—
C'est encore
une curieuse roïucidence que 1ère des Mauryas date de 822/1 avant notre ère. et celle des Guptas de 819/20 après:
ceci n'est
qu'unt cnïncidenre, notre
ère élant inexistante
le
A.-M.
pour
Boyer
i8()7) a proposé,
les Indiens,
[J.
A., juillet-
comme on
Ksaiiaràta iNahapàna de Nàsik
i]ue |i.
M.
Gln-Mngiiam [\iim.
282
et
1892,
p.
Cliron.,
,
sait,
tandis
1888,
hh) tenait pour
Ghastana (Tiaslanès) d'iiyayinî.
L'ÉVOLUTION DE L'ECOLE DU GANDHARA.
ilO
donner deux exemples précis, oiiiprimtos
Comment
à la légende.
l'un à l'histoire et l'autre
expliquerait-on que les Andliras, ces enne-
mis jurés des Çakas, aient pu employer adversaires,
même
gers, n'avait été au fond
ère que leurs
de barbares étran-
celle-ci, loin d'être la création
si
commun de toutes les populations Mauryas Du même coup on compiend
le lien
jadis soumises
au sceptre des
pourquoi
nations du Deklian,
les
la
?
que
Guptas ne réussirent
les
jamais à asservir de façon durable, ont, avec leur conservatisme bien connu, persisté à
dans leurs colonies de l'Indo-Cbiiie que, parmi
était fatal
du Nord-Ouest,
l'ère
de deux générations
que
recueillie
s'établit
bouddliisés etbarbarisés
la fois
peine
la
propagation locale du Bouddhisme,
comme
datant de
de cette inévitable con-
à raison
danslesàmes pieuses
trône non point,
le
après Candragupta, mais
600 ans
pourquoi des textes bouddhiques par ricochet Açoka, que
la
croyance traditionnelle,
trois
comme après. et
.
il
.
M. Sylvain
]A\'i vient
{J.R.A.S., igii,
moignage
1, p.
(le
p.
de monirer
loiG) que
le
té-
Hiuan-lsang au sujet de
[Rcc,
-203,970)
99, i5i; Travck. emprunté au Vinuya
1, p.
est
desMùla-Sarvâstivndins, rquedes indices assez
nombreux semblent reporter
l'époque de Kanisiva formation
vers
Les Eléments de
(cf.
du Dknjàvadàna dans T'omig
Piio,
1907,
coup
le chifTre
p.
n/i
et suiv.).
Du même
de 4oo, adopté par
rédacteurs de ce Vinaya
,
les
prend une im-
en
le fit
le
eflet,
Nirvana; et
ioo ans
c'est aussi
Hiuan-lsang lui-même placent Kaniska,
ans séparent de
cents
cent ans seulement après le trépas du Maître
Kanisl
mort du Buddha
la
par Hiuan-tsang au Gandluira, et qui voulait que Kaniska
monté sur
''
il
indigène, dont le point de départ jn'écédail
l'avènement d'un empereur. C'est
fût
part
infiniment plus saillant devant leur vision rétrospective que
fait
fusion
D autre
de l'Insulinde.
et
peuples à
par être considérée
finît
—
à
les
propagée jusque
tenir et l'ont finalement
s'y
(''.
Et qu'on ne s'étonne
portance qu'on ne saurait nier".
— Pour
Açoka, voir encore Hiuan-tsang (liée, I,
85;
p. i.îo; II,
Trnt'els, 1,
^i)"]
p.
;
88); Divydvaddna , p. ioa et Avaddnaçataha, éd. Speyeb, H, p. 200. ReII,
—
marquez qu'en sur '102
le
trône en
eU'et
Saa
ans avant
règne entre a63
Gandiagupla monte
av.
J.-G.(32a
Kanislia) et
+ 80 =
qu'Açoka
22/1(924 -i-8o
ans avant Kaniska),
tandis
allons placer Kaniska entre
notre ère.
et
80
= 3o4
que nous et
1
10 de
LA FLORAISON DR L'ÉCOLK.
511
pas de l'intérêt que nous attaclions à ces traditions évidemment erronées. Autant
autant
:
il
est
germer dans c'est ce
imprudent de
nous paraîtrait insullisant de
il
plement
serait
il
les
les rejeter
encore nécessaire de jusfilier
les esprits et
surprendre
la
dont notre théorie fournit pour
MkME m jet,
FlO. 'l85. (cf. p.
33'i,
yfiisi'p (Ir
— nous
UKi;
UiDDUA
Pi^xhawtir. Prni:i>nai>t âe
le
bonne
foi
première
elles
le petit
fois le
et
(igo).
Tnhhl-i'-liahai.
de [jrandes chances d'avenir
pendant
elle seule
la
—
toutes les :
il
suffit
courte période que couvre
notre sujet, elle nous permette d'harmom'ser au
témoignages, d'où qu'ils viennent.
moyen.
assis à l.'KllUIPtRNNK
capable de redresser à
domaine
ont pu
populaire. Or,
entorses dont boite encore l'histoire ancienne de l'Inde
que, dans
et sim-
travers de présenter nue simple
parîil-elle avoir
comme une panacée
la
purement
comment
828, 377-378, 567-.568, 586,
Mais n'allons pas tomber dans
hypothèse
accepler sans réserves,
mieux tous
les
51^
ïi(t\
i;i';\()i.i
—
Les Kiisana.
naissance
i/Kcoi.K
i)K
Nous n'oublions
(;\M)ii\n\.
1)1
de l'Iude du Nord au
tic l'état j)olili(]uo
que notre con-
p;\s d'ailieiii-s
commentées par
ère repose avant tout sur les Annales chinoises,
monnaies
les
monde
qu'ils
explicites
si
que, pour une
fois, ils
ont mis tout
peu près d'accord. Chacun répète docilement
à
nous ont apprise
devant eux
Les renseignements
indigènes.
inscriptions
les
même
chinois sont le
et
de notre
i" siècle
Çakas
les
:
''',
comment, lorsque
Yue-tche firent
les
eux-mêmes
cédaient
ils
leçon
la
fuir
à la pression de
leurs voisins orientaux, les
Huns, auxquels nous ne tarderons pas
beaucoup
comment
à avoir all'aire;
ils
quittèrent, vers l'an i65
avant J.-C, leurs pâturages du Kan-sou, à
pour l'étonnante migration qui, à travers toute
comment, en
devait les conduire jusqu'à l'Inde; et
chinois Tcliang ivien rr
les
partagèrent
la
l'Asie cimtrale,
l'an
128, l'envoyé
trouva déjà établis au nord de l'Oxus.
Quelques années plus tardn,
et
do Chine,
la frontière
ils
se
répandirent au sud du fleuve
Bactriane entre leurs cinq hordes. Admettons que
celte répartition et l'adoption d'un
aient pris le temps d'une génération
genre de crPlus
:
vie
sédentaire leur
de cent ans après,
le
chef du clan des Kusans, Kozoulo-Kadphisès, attaqua et vainquit les
quatre autres chefs
nom
{j'i1>-goii).
il
nomma lui-même
se
de son royaume fut Kusan'^'.n Entendez
nastie de ce placer,
nom, événement que
qu'il
:
l'an 9 5
confirmée par
dont Kozoulo-Kadphisès a imité sur ses
monnaies
Kaboul; en outre
rrll
envahit
la
triompha du Pou-ta
il
entièrement ces royaumes,
n
Cf. plus liant,
t.
II,
Nous suivons
la
tiailuclion et l"in-
mai
1907,
p.
p. '187.
[T'oiing
187-194),
façon
deniers
suflit
pas
s'empara du territoire de
et
du Kaçmîr'^'
M. A. -M. Boyer,
'''
terprélation de Ed. Ghavannes
de
et
posséda
Ces conquêtes nous sont données
<^'
Pao,
Partliie,
la
les
d'Auguste. Mais l'hégémonie sur les tribus de sa race ne :
le
d'autres textes s'accordent à
et cette date est d'autre part
à son ambition
:
fonda une dy-
mais avec plus de précision, aux environs de
notre ère
roi
(pii
sont elles-mêmes d'acconl avec celles de
'^'
Le Pou-la
khtoiiT!)
./.
(cf.
serait le
1.,
mai-juin igoo.
itPaktuesn et rrpou-
pays de Gliazni.
A /-/j/ii, qui désigna plus tard il
faut
entendre
le
Par
Kàpira,
à cette date le Kacniir.
LA FLORAISON DE L'ÉCOLE.
comme
faites
aux dépens de
Parthie (Ngaii-si); et ce trait est
la
bien conforme à ce que nous avons vu de
que
le
roi supplanté dans
Kadpbisès fut spéculé
la
sui- le fait
Sl'tClMEN DE ttDOUBLE
Fouilles Cf.
noms conjugués. On
.1.
a
(If Sii-
S.
L,
liirel
Ami.
Ilff.
Smiy
a
beaucoup
lillIXE"'
(
ff.
]).
092).
à Saltri-lliihlol.
irju-is, pi. XXXVil.
imaginé (|u'un instant
ont battu monnaie ensemble, voire le
On
que certaines pièces de cuivre portent ces deux
/iSO.
Kl(i.
certi-
vallée de Kaboul par Kozoulo-
dernier des Indo-Grecs, Hermaios.
le
par sceller sur
domination parthe sur
la
documents numismatiques
toute celte région. Toutefois les fient
513
même
b;
qu'ils
Kusana
auraient
et le
Grec
commencé
dos des Partbes une alliance contre nature
(''.
Nous préférons pour notre part une explication beaucoup moins romanesque. Faute de posséder aucun monnayage de son cru,
le
jab-gou dut, pour s'en procurer, laisser fonctionner selon sa routine '"'
P.
Garuner,
(!(it.,
p.
xi.vili;
E. J. Rai'son, Indiaii Coins, p. iC), S GANBIlAllA.
-
H.
65;
R. R. et cf.
\\ iiiteiiead,
Cd/.
J.R.A.S., igiB,
Laliorr , p. j).
966
ly-j
et io3'i.
3.3
nutniE n\r(uX4).K.
fiU
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE
TiV
habituelle
lalelier
du vaincu
peu
puis
ajouter,
Exactement de même,
pou
à
définitivement son
substituer
à
c'est
:
CANDIlllIA.
le kalil'e
Omar
(]u
nom
il
vint
(mi
à
en exergue.
frappe on Syrie à
l'efïigie
de
l'empereur Héraclius, en Perse à celle du dernier des SassanidesC. les acquisitions territoriales
Par ailleurs
somme
l'Hindou-Koush cf
kaçmîr.
à l'Alghanistan et au
limitées
le glacis
naturel, ou,
du chef turc restent en
comme
frontière scientifique n de l'Inde; déjà
il
a franchi avec
Il
disent les Anglais,
en tient
les clefs
il
:
la
est
réservé à son successeur de pénétrer, le premier de sa race, dans celte terre
promise des hordes du Nord-Ouest. Poursuivons en
noire lecture (vers
60 après
place.
A
nistrer.
A
il
phrase
et v (Hablit
moment les Yue-tche
roi à sa
un chef pour l'admi-
devinrent extrêmement
Est-ce la peine de faire remarquer que cette der-
-n
.
Vima-Kadphisès devint
llls
conquit l'Inde
partir de ce .
Son
J.-G.?).
son tour
puissants.
nière
kozoulo-Kadphisès mourut âgé de quatre-vingts ans
et
:
effet
contient
condamnation péremptoire de
la
toute
théorie qui voudrait ne faire de la conquête de Vima-Kadphisès reprise en sous-œuvre de celle de Kaniska
la
nous
est explicitement
des Kusanas et son
fils
donné comme
comme
envahi l'Inde et jeté
ait
le
le
"?
que
Kozoulo-Kadphisès
fondateur de
la
dynastie
premier d'entre ces potentats qui
bases de leur empire. Auquel des suc-
les
cesseurs de Gondopharès, nous ne savons, mais c'est sûrement à
un
roi
entre sa
parthe c|ue Vima-Kadphisès enleva
60
de notre ère;
et y
domination sur
l'Iudus et Ici
les
les
le
Gandhàra
et peut-être étendit-il
''
même
coup
du Gange. Annales chinoises nous abandonnent
s'étend toute droite devant nous.
et la
Penjàb
satrapes Çakas et Pahlavas des bassins de
européens retombent dans leurs divergences
est faite
du
et le
pour
le
moment par une
première de Huviska IL f^woiv,
Ciit.
orientaux, préface,
|i.
ili-s
mi.
inninuiira
:
et
les
pourtant
historiens la
route
La première mention de Kaniska inscription de Bénarès en Snm. 3
enS(i>ii.
3i par une inscription de Ràl-
muiulmaiics d"
hi
liibliothhfiue
Nationale,
Klialife.i
LA FLORAISON DE L'ÉCOLK Bhadàr, près de MalhuiaO.
('/est
donc
que nous placerons avec confiance
•-^'iH-.
— Hiniii Miisi'p
(le
'''
J.
Epigrapliia
liidini,
DE BASSE ÉpnQDE
(cf.
p.
i35.
I
'18,
i
o après J.-C.
S.'iS, Sijf)).
|ii.
\LI,
li(;.
16.
ignoi'ons lui
ilic
p.
i^;!.
[vchœolo-
tout des
cir-
connaît pas de iien
deux kadpliisès, nous avions
\III,
P. VoGEL, Catalogue nf
i
Phhaivni: Provniaiil de Sahri-Bnhtiil.
constances de son avènement, (lomme on ne les
et
-"--'"-^Ti^i'iif^f
empereur bouddlinpie. Kn revanclie nous
de parenté avec
80
règne du deuxième grand
le
A. S. {., .lu». «f;i. ir,,,-,s.
r.r.
eiilre
515
tenté
un
gicdl ]luseu)ii at Malhiinl, p. 6ï),n"
Aji
et
181,
etc.
été
Le Vàsiska de
l'an
19
(?),
L'ÉVOLUTION KE LKCOLE
âlG
dimaj'/nfi"
instant
une sorte
GANDH
Dli
A.
À
du trône. Ainsi
d'nsiir|)iiti()n
qu'il
advint à plus d'un des rudes envahisseurs descendus du Nord-
Ouost, Vinia-Kad|diisès semble
mal accommodé du climat
s'être
do riude, oh les Annales cliinoises stipulent
qu'il
préféra installer
un vice-roi, sans doute choisi dans son clan. Est-co cette viceroyauté qui
i'raya
au Kusana Kaniska
Nous devons avouer que,
l'accès
du pouvoir suprême
à y regarder de près,
?
aucun indice ne
au premier abord, nous
vient corroborer cette supposition qui,
Le premier Kadphisès, en qui nous ne pouvons voir
avait séduit.
potentat relativement chétif et un jnh-gou encore mal dé-
(|u"un
pu ou su trouver un
grossi, n'avait jamais
capable de
artiste
graver pour ses monnaies des poinçons originaux
que nous l'avons vu contrefaire tantôt
empereur romain
celles d'un
(pi. V,
veurs de son fds nous ont donné de
celles
1-2).
:
et c'est ainsi
dun roi grec Au contraire
une image d'une
lui
lui
et tantôt les
gra-
pi'écision
tout ethnographique (pi. Y, 3). Qu'il les ait recrutés dans sa nouvelle
conquête du Gandluàra, nous avons deux raisons de
le
croire
:
d'abord l'excellence du travail, puis l'emploi persistant de l'alpha-
En
bet kliaimthi dans la légende du revers.
tout cas nous connais-
sons grâce à eux les traits et le costume d'un Kusana aussi bien
que ceux d'un Valois ou d'un Bourbon.
même
C'est très
exactement
le
type que nous retrouvons sur les pièces de Kaniska (pi. V, 5, 7)
et
nous n'apercevons pas
le
contact de l'Inde
:
il
moins du monde
qu'il ait été le
il
par
Tarlare dans toute son hor-
est et reste le
reur. Mais, à notre point de vue,
alliné
y a
])is.
Un observateur que
ne hanterait aucune idée préconçue n'hésiterait pas une minute à déclarer
En
pamise. grec'"'
a^i
que
monnaies ont dû
efTet leurs
être frappées au
n'a jamais
dû jouer que
seconds lôies, puisqu'il n'a pas
monnaies,
et
Kaniska de
l'an
en
il
/i
i
serait
de
nord du Paro-
exergues arborent exclusivement l'alphabet
des quelque trente divinités qui
et,
ou a8.
ses
laissi^
les
'''
de
que:
même du
Nous ne disons pas cf.
oi 3.
la
langue grec-
lesobseivalions de M. F.
W. Tho-
J.R.A.S., igiS,
6.30 et
m\s, dans i
figurent au revers,
— Est-ce
la
j).
peine de répéter à ce
LA FLORAISON DE L'ÉCOLK. l'iininense majorité est iranienne
En un mot dues dans
les pièces le
Iroiiri'c
—
dans
HÀniii, AU Kaçmîr [fake
:
ict
profit.] (cf. p.
Mémoires
co'.crruaitt l'Asie
à plaisir de graves fds
du
ciel
•»
ji!.
i
du
Go'i).
'l'i-i/if),
Ilaiitviir: o
m. G3.
LMII.
et
de ce
rt
sliâli
des shahs
fondateur d'une de leurs ères.
propos ce que nous avons
dil
Çakas
et
les
les indianistes
embarras en voulant
de
l'aljsence
de culture nalionale nou seulemenl les
et
au contraire d'une orientation exactement tournée à l'oppo-
ci'éé
et le
I.
f>v'ti"il/jle,
Et ceci nous donne à craindre que
ce
encore répan-
aux images de Çiva
site.
tt
loien être
Pâpaharana-I^dga de Brdr (vallée du Liddai).
le
Cf.
giient
de kaniska peuvent
iraniens'').
n'ont litléralenient rien d'indien, mais lémoi-
elles
FiG. 488.
Slatuc
ou bien porte des noms
iNord-Ouest de l'Inde
Buddlia près,
517
Turu.skas, mais
riiez
im'me
Ils
chez el
ne se soient
à toute force faire
de
un maharaja de leur façon
-n
ont beaucoup trop
les
anciens Bactiicns
(t. 11,
tiré le
p.
hhh
igg)? '"'
Cf. ci-dessus,
t.
Il,
]).
ililirl suiv.
L'ÉVOLUTION DK
518
Turc de
à eux.
Sans doute kaiiiska
sui'
le
cœur
(;\M»ll\i;\.
de sou
(|uc ce soit
,
l'ait
fait
rnènie de l'Inde, peut-être jusqu'à Patna, à
coup sûr jusqu'à Bénarès; mais,
en croit
l'on
si
tradition,
la
aurait (''gaiement poussé ses conquêtes jusque ilans
moins d'importance
il
Turkestan
le
aucune raison de penser
qu'il atta-
à ses possessions des bassins
de l'Oxus
chinois actuel, et nous n'avons cliàt
ou du
ou moins uoiuinalement son
son prédécesscuir, a (Heiulu plus
pouvoir
DU
LM':(:OLE
H
ou du Tarim que de l'indus ou du Gange.
faudra bien que les
inilologues se résignent à rendre la meilleure part de Kaniska à
Haute-Asie.
la
dUn
aient
(ju'ils
pu
croire,
un personnage
c'est
tout autre acabit qu'un simple roi indien: indo-bactrien ne
serait
de
Quoi
même
trait
d'un
pas assez dire; souverain
d'union entre l'Inde et
la
Chine,
empire qui
servit
mérite déjà l'épithèlc
il
de sérindien. Le rôle de Kaniska.
—
(les constatations
ne sont pas
laites, tout
au contraire, pour diminuer l'importance de son rôle dans
de notre exposé historique. Nous aurons notamment nir de l'extension de sa souveraineté en Asie centrale
la suite
nous souve-
à
quand
il
sera
question de l'influence de l'école gréco-bouddhique dans ces parages ('). Mais dès à présent rappelons-nous bien que kaniska est resté avant tout ff
connu dans
du Gandhâran, à
roi
la
telles
tradition populaire sous le litre de
enseignes que
Çàhiyas se réclamait encore de
au
lui
ix"
la
dynastie locale des
siècle
de notre ère
C'est là en effet, dans cette sorte de vestibule attenant à la fois
que
plaines et aux passes montagneuses, gravité de son pouvoir, ou,
grande artère qui jeté
On il
en travers sur
le
Toit du
se trouvait le centre
l'on préfère, le point vital
communiquer
les
aux
de
la
de
seule
deux moitiés de son empire,
Monde comme un
bissac sur
un
bât.
conçoit que dans l'intervalle de ses expéditions belliqueuses
s'y
'''
fît
si
(-).
soit plus
volontiers tenu, ainsi
Cf. ci-dessous, p.
662. Nous
'"'
Irai-
terons également (p. 6/i5) la tpiestiou
rois
des relations de Kaniska et de l'an-lchao.
j).
que l'araignée au milieu de Pour
les
références
Çâhis de Kaboul,
,^91
,
n. 1.
cf.
relatives
aux
ci-dessous,
LA FLORAISON DE L'ECOLE.
parer à tout événement, soulèvement intérieui' de
sa toile, prêt à
ou empiétements d'ennemis sur
vassal
que dans
.".M)
de
cette région, ce natif
la
Remarquons
les frontières.
Haute-Asie
mèuie de
était à
doucmir
choisir à son gré son climat et de goûter tour à tour la
des hivers indiens ou
fraîcheur estivale des montagnes, ("est là
la
Bouddhisme,
enfin qu'il se serait converti au
dans
banlieue de sa capitale d'hiver, Purusapura,
la
fondation par laquelle
H
est
il
voulut
commémorer
passablement douteux que
que penchant pour
Bonne
la
de ses moimaies donne ce qui ne
nous
un Héliodore, autre côté,
a pas
s'il
est
sur place ce miracle
Au second
la
''>.
eu quel-
ait
légende Uiarostlù
de mâheçvara, c'est-à-dire
le titre
çivaïtet'',
paru après tout plus étrange que d'entendre
de Dion,
fils
Loi''^).
magnifuiue
la
premier Kadphisès
le
aurait bàli,
là qu'il
s'intituler vishnouïte (^bkdgavala).
D
un
quelque part question d'une conversion de Gon-
dopliarès, c'est au christianisme.
Seul kaniska, que ce
soit
par
conviction ou par politique, aurait embrassé la seule i-eligion qui
put servir de lieu
commun
dire qu'il faille faire
entre ses hétérogènes sujets. Est-ce à
dépendre de cet événement sensationnel
du Gandhâra? Nous avons déjà mis
floraison de l'art
garde contre une exagération
que, sous Gondopharès poursuivi paisiblement
si
comme
le
manifeste
le
la
lecteur en
Mous croyons savoir
''').
sous Vima-Kadphisès, l'école avait
cours de ses destinées; et
si
Kaniska a pu
exercer une influence favorable sur son évolution, ce ne sera toujours pas par son goût, mais seulement par son zèle. fervent n'est pas nécessairement un bon connaisseur.
du royal bâtisseur
et sa protection déclarée aient
comme au temps
d'Açoka'^))
sanctuaires le fait n'est
—
el
cette fois
la
même
l'exemple
encouragé (toujours
sur les deux versants des Pàmirs
évidi'mment pas négligeable
'''
Cf.
I.
H,
|i.
i3ij.
nous
cj:
I.
II,
|).
ix3H.
t.
moins
Que
multiplication des couvents et des
'''
C Du
Un néophyte
et méritait d'èti'e
soigneu-
Irailuisons le piiikiil iiiiihiçvara (cf.
II. p. ;î(,.|,
11"
à et
|).
/ir>7
).
nous
'''
Cf. ci-dessus,
l.
H,
transcrivons en sanski'il el par suite que
'''
Cf. ci-ilessus,
t.
ll.p. 'iiH.
c'est
ainsi
ijui;
—
|>.
'i'i3.
i;ÉV()l,l Tl()\
520 sciiHMil
nello
que
consigné
(les villes d'Ionie
Le facteur
mais
là à lui
— En
y a aussi loin
il
réalité la lloi'aison de l'école a ses
du Gandliàra,
les limites
les
de ses monar(jues.
artistique
connu, du développement, déjà piis le
altiibuer une aciion jierson-
esthétique de l'école,
inqjorte de noter le
il
(;\M)ll\li\.
Dl"
mouvements sociaux dont l'ampleur déborde, en
temps que
et l'éducation
I/I'C.OIJ':
aux steppes du Kan-sou.
t'coîsoMiQCE.
racines dans des
ici,
mais de
ici;
lo dr'velo|)|ienient
siii'
même
l»F,
fait i?
Il
opinions religieuses
de résumer
suffira
considérable, et d'ailleurs bien
mondial
pour l'époque, qu'avait
n
commerce de l'Empire romain. Notre génération
encore du profond retentissement qu'eut au xv" siècle
la l'eprise
des
elle-même éprouve
relations maritimes avec l'Extrême-Orient;
bienfaisants efTets
se souvient
du raccourcissement de
les
détournée
la voie trop
du cap de Bonne-Espérance par l'ouverture du canal de Suez elle
prochain avenir
le
;
pressent les résultats plus importants encore qu'apportera dans
avec ceux de
le
raccordement des chemins de Or, dès
l'Asie.
le
fer
début de notre ère,
de l'Europe
les
échanges
avec l'Inde se faisaient de façon courante, ou tout au moins annuelle, à la fois par deux routes, celle de terre et celle de mer. Celle-ci
menait, grâce au jeu périodique des moussons, redécouvert par Hippale, des ports égyptiens du Golfe Arabique, à travers l'Erythrée, jusqu'à ceux de la cote indienne accessibles aux navires
régime des
tt
ports ouverts
en Chine. Les détails le
étrangers n
'*'
la
On du
''
i"'
siècle
elle
les
82;
qualifie II,
le
lexlc
ai, 35; 62).
du
car l'Inde connut dès lors ce
(légaux): Pcriple
ainsi
(cli.
s'accompagnait ont été consignés
par l'honnête rédacteur du Périple
AiroSeSe/^ f/eva (désignés), và^ii^ia
ou erÔsafia
du moins qui étaient
que nous voyons encore fonctionner
sont confirmés par Pline l'Ancien
(rt'jjuliers)
:
à ceux
les plus circonstanciés sur cette navigation et
genre de transactions dont
dès avant
—
1,
comme '•'
par Stiabon
Stbabon,
Pline,
Histoire
II, v,
12;
naturelle,
(•^).
et
De son
XMI,
1,
XII, Ai.
i3;
—
ces questions rinléressanl ar-
Voir
siir
ticle
de M. Vidal de I^ablache, Comptes
L\ FLORAISON^ DE L'ÉCOLE. au milieu du
cùlé IHolôinée,
siècle,
ii''
521
nous reuseigne sur
la
route
terre la plus iVérjuentée, celle qui avait été suivie ])ar Isiilore
(le
de Cliarax, l'envoyé d'Auguste''',
du Nord. Son grand souci
FiG.
/i8().
—
PiiKHiiiiii;
Musée de l.akhmui.
de Caranianie
et
d'abord, par
le
;
était
et
di:
Iîddiiisattva
l'nn'enniil
du
rtjait Mniiiid-^.
défilé
les
régions les mieux arrosées de
''•
a
Mathuhà ilauleur:
Caspiennes, entrait en Hyrcanie;
V Académie des Inscriptianx i8f)G, p.
i^Ti^fiOf M'xpdixot
et
Ii5i) et siiiv.
ou
l^tiijii's
(cf. p.
la
route
de Perse
606).
m. 50.
elle
gagnait
de Zagros, Ecbataue (Ilamadan); puis,
les Portes
Belles-Lettres,
,
pourquoi de l'Euphrate
par
rendus de
qu'on pouvait appeler
elTet d'éviter les déserts
MtDirvTioN
et c'est
fameux
en
pinilil-
la
qucs.
Partliie
—
Il
et enfin, à travers
et de
la
Margiane
s'agit probablcnu^nl
de
l:i
ville
de Cliarax située à l'emboucliiiie du Tigre et
de rRiiplirato.
L'ÉVOLUTION DK L'ÉCOLE DU (;\M)ll\n\.
ri22
(Merv), se
ruuc
brandies
(les
;
moins dans
grand
le
tt
les
comme
nous verrons
au Sud-Kst, par
l)ienlnt, clans la
bazars et les ports de l'Inde.
Trans-iranien
de
les passes
la vallée
Tel
était
ceux par exemple
,
,
menaient également aux bords de l'Indus en côtoyant
(|ui
de l'Hindou- Koush,
sant sud
par
soit
la
dabai'), en
un mot
comme un
Itclnde blanche
terme
nioyen
intéressant
n.
ver-
et l'Arachosie
(Kan-
Mentionnons toutelois
entre
deux
les
mi-maritime
terre et de mer, celle
voies de
le
par l'Arie (Hérat) et Kaboul,
soit
Sakastèue (Çaka-stbàna, Seistàn) ])ar
du
du temps. Nous ne pouvons entrer
^i
des chemins d'intérêt secondaire
le détail
:
à Iravei's l'Asie ccnirale, jusqu'au pays des
l'autre descendait
de KAhoul, vers
sur Bactres (Balkli). Là elle birui'([uait
coiiliniiait,
du Nord-Kst,
direction
Sères
diri{;e;iit di'oit
grandes
mi-terrestre du
et
Golfe Persique.
Tous
ces faits sont
intéressant
de signaler que l'Inde,
deviner ce que
De
tels
les textes classiques
cette activité
livres
commun
du domaine
commerciale
à son
elle a
peut être
habitude, nous laisse
conservé, 11
notamment dans
en
de
est
fort
les
vagues,
perpétuels récits de voyages au long cours, par cara-
les
vanes ou par bateaux, qu'entreprennent 11
il
nous apprennent explicitement.
bouddhiques, plus d'un souvenir.
que
mais
:
en est de plus précis,
comme
la
les
marchands des
mention dans
le
contes.
Sàlràhnhdra du
négociant de Taksaçilâ qui, ruiné, s'en est allé refaire sa fortune
dans
le
pays de Ta-tsin
('
:
car par ce
nom
tous les sinologues enten-
dent l'Orient romain ou, plus précisément, part,
si
le
moins au
témoignage
est bien
la Syrie; et d'autre
d'Açvagbosa,
il
remonterait au
\f siècle. Enfin l'indianiste détient sur ce point d'histoire
des documents historiques au premier chef: telles les inscriptions laissées
dans
les
hypogées du Koiikan par
dirait aujourd'liui/e/'m^/«) des ports
trouvées en
I''
si
grand nombre dans
Trad.Ed. HiJBER,
p. /lOi.
;
la colonie
telles les
le sol
Yavana (on
monnaies romaines
de l'Inde
,
depuis les passes
I. \
FLOIÎ AISON DE
de l'Afghanistan jusqu'à
la cote
du
LËCOLE.
523
L'étonnante dilFusion
Malabai't''.
de ces dernières est clairement commentée, du côté européen, par
FlU.
'ir)().
PÀSClKA-MAUÀkÀLA
,
À MaTIIUIIÀ
Miisre de Malliunl, n° C.
les
main
f 0/
(ff.
|l.
Hauleuv
:
1
:!
5
,
1-2-].
la
coûtait,
flO^i).
les
centaines de
à
l'Empire ro-
bon an mal an,
coquetterie de ses femmes. Elle n'est pas moins nettement
Cf. Vi.SEvyEU., le Joiini.
Gnal
que
l-'l'J.
o m. 5o.
doléances de Pline l'Ancien et de Tacite'-' sur
millions de sesterces
dans
'i.
nf
Ur'.Uiin
tlie
rtoman Coins
and Ircland.
'''
in hidia,
Royal Asiatir orl.
Socicli/
igo4.
Punk,
//îs/. /V((^,
Tacite, Annales, île
III,
VI, 26
52 (par
rempereiir Tibère).
et
la
\il, /ii;
bouche
L'KVOr.UTION DE L'ECOLE DU GANDII
r)2'i
soulignée du côté indien par
la
même
la
temps, dans l'usage de
\R.\.
substitulion qui s'effectua vers ce
langue, du
même pu
mot
f/mw/ra (denier) au
mot drommo (draclime). On
a
semhlance, dans
du numéraire occidental
cet afTlux
raison de la double nouveauté
chercher, et non sans vrai-
numismatique
le
économique que devons-nous sur-
ces considérations d'ordre
Tout d'abord sur l'immense
Au moins
circuit
trois choses,
ainsi parler, l'autre pôle
de. la
le
en propres termes qu'en dépit de
la
;
Gandhàra occupe,
Non seulement
courbe.
grande route de terre y conduit directement avertit
semble-
fermé qui mène ou ramène,
par terre ou par mer, d'Alexandrie dans llnde,
pour
d'or
grect''.
tout retenir à notre point de vue? t-il.
du monnayage
caractère semi-cosmopolite à lui conféré
par l'usage exclusif de l'alphabet
De
principale
(|ue constituent, d'une
part, l'abondance et peut-être aussi le poids
des Kusanas, de l'autre
la
la
mais' le Périple nous
distance le grand port
de Barygaza (Bharukaccha, Barotch, Broach), près de l'embou-
chure de
pu
la
Narmadda
et
non point seulement, comme on aurait
attendre, celui de Barbarikè, dans
s'y
comme
considéré
était
—
fait, si
le
le
delta de l'Indus
débouché maritime de
la
Proclaïde
Apollonios de Tyane est censé avoir gagné Taksaçilâ
<-'.
— De
à tra-
vers la Parthie'^', c'est parla voie du Golfe Arabique que l'apôtre saint
Thomas
tance du
fait
blique, à un
se serait
que
le
rendu à
Gandhàra
nœud de
la
la
se trouvait ainsi,
En second
avant tout sur des articles de luxe,
en
les pierres
résultait
'''
Cf. J.
Kennedy,
'"'
Périple, S 47.
moment ou
recouuail nalu-
dans celte Proelaïde,
la
défoi-
portait
inalion
la
soie:
il
les exportateurs.
jamais de se souvenir que
T'/feSecrrto/Â'anrs/.'rt
On
commerce
marchandises de choix étant
considérables pour
ihnsJ.ÏÏ.A.S., 1912, p. 981 et suiv.
relleraeut,
les
lieu ce
précieuses et les perles, par terre
des bénéfices
Aussi est-ce le
de notoriété pu-
grande route du commerce international,
n'échappera à aucun lecteur.
par mer
cour de Gondopharès. L'impor-
la clientèle
du nom du pays de IleuxeAa&JTiï
ou Puskaràvati. '^'
Apollonios serait reveiui par
Peisique.
le
Golfe
LA FLORAISON DE L'ÉCOLE. des moines boiuldliiques et la
525
communauté elle-même
se recrutaient
plus volontiers dans cette caste des Vaiçyas''), à laquelle nous
Occident saint François d'Assise. Nous ne
devolis également en
•\.-,
i
Fil..
'ic)i.
Musée
— lie
Mkmk ptnsoNNAGE Maihurd
serons plus surpris do voir
marchands, au
l'etour
si
.
n" C. 3.
(
cf. p.
I
3
-"i
Hauteur :
souvent dans
,
i
127, 6o3
).
m. oô.
les
légendes les bons
de quelque fructueuse expédition, s'em-
presser de faire les frais d'une fondation religieuse
:
façon sans doute
de rendre des actions de grâce, peut-être aussi de purifier par ce
'•1
Cf.
1.
11, p.
81.
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
326
pieux prélèvement sur leur béiiélicc licites lie
les
sou acquisition. Parfois n)ênie
procédés plus ou luoius
dans
c'est
réunir ou de compléter les fonds nécessaires pour la
la
dessein de
le
construction et
décoration d'un slùpa ou d'un couvent, qu'ils entrepremient une
nouvelle tournée de négoce''). Car
un
l'art aussi est
article de luxe,
et sa prospérité
suppose l'existence de donateurs aussi riches que
généreux. Enfin
il
est
une remarque de
peine d'être
faite.
en abordant
clans l'Inde,
coutume des navigateurs étrangers,
C'était la d''c
détail qui vaut encore la
adoucir
quelques cadeaux de bienvenue, qui tenaient
Or
port.
\q.
Périfle^^'i
du
la figure '-'n
de droits de
lieu
recommande d'apporter comme
seulement des instruments de musique
même
et
non
[)résents
de
ciennes, mais encore de l'argenterie (àj2) vpwfxara)
par
ràja local
—
musi-
jolies
celle-ci sans
seulement au fameux
doute de fabrication alexandrine. Pensez
trésor de Bosco-Pieale, où d'ailleurs se mêlent tant de traits orien-
demandez pas plus longtemps d'où viennent
taux, et ne vous
modèles des patères de Dêbra-lsmaïl-Kluln
890)
(fig.
et
les
du Bada-
kshânW.
Le facteur
AUTiSTiQUE.
— Mais
tation des objets d'art qu'ont
publique
provoquée l'augmentation de
et la facilité régulière
des communications
le
propos de
insisté à
l'art
:
elles
la richesse
ont encore
Nous avons dès long-
favorisé l'immigration d'artistes d'Occident.
temps
seulement l'impor-
ce n'est pas
—
du Gandhâra
et
non sans courir
risque d'en méconnaître les origines hellénistiques
prodigieuse prospérité dont jouit
romaine
262
''*
D'wyâvadâna ,
L'expression est empruntée à
p.
et passiiii. tîer-
nier. S
'*'
On
grec à
faveur de
la
sur la
la
paix
et dont témoigne aussi bien son inépuisable fécondité que
''
'''
l'art
—
69. Cf. sait
t.
que
II, p. la
figure centrale de la
{jrandc palèrede Bosco Reale, au
du Louvre, en qui
l'on voit
musée
une person-
ville
la
coilTée
du
même
sur
])l.
lit,
la
duclion
70.
de
nillcaliun
de
la
aujourd'hui au
5.
d'Alexandrie,
—
palère Brilisli
Pour une reprodu
Badaksliàn,
Muséum,
cf.
(îeorge ]iiïiD\\ooD, ImluslrLd Art oj p.
168,
pi. II.
est
casque que Dèmèlrios
Sir
Iiidia,
LA FLORAISON DE l/ÉGOLE. l'universalité
son expansion
île
grec déjà sur son déclin (]ue des répliques,
El sans doule
'').
ne produisant
,
])lus
marché temps
mode dans
à la
de Gadès
temps d'Auguste
temps dépeint en
même
trouvons en
le
toutes les classes de la société, jusqu'aux
à ïliulè et
classiques au
l'art
meilleur
n'a été à
il
monde
plus bourgeoises, et répandu sur toute l'étendue du
d'Alexandrie
de
s'agit
en pays barbare que des adaptations, et toujours
usage plus courant: nous
ni d'un
il
guère en pays classique
partout des copies de copies. Mais jamais
et
527
Italie!-'
tableau par delà l'horizon familier de
pour notre part, devant
la
mœurs
d'élargir à présent
loisible
est
Cet aspect des
Antonins a été depuis long-
et des
il
:
à Séleucie.
civilisé,
Méditerranée.
la
Que de
richesse décorative des ruines
le
fois,
gandhà-
riennes, n'avons-nous pas entendu des olliciers anglais, gens d'esprit
plus préoccupés de sport que d'archéologie, évoquei",
fort rassis et
sous
coup d'un ravissement de
le
de Pompéï. Leur enlhousiame il
les sens
du mot,
qu'elle soit
comme
ici, la
mais
:
profusion et aussi,
médiocrité générale des œuvres atteste, dans tous
la
la
vulgarisation de
de discerner dans
sible
magique souvenir
le
emportait un peu loin
les
n'en est pas moins vrai que, là
avouons-le,
sui'prise,
de
l'art.
la littérature
Et
ne serait pas impos-
indienne,
répercussion de ce
la vie, la
il
si
imparfait miroir
phénomène
social.
La
rhétorique s'enrichit soudain de comparaisons empruntées au vocabulaire spécial des amateurs.
ipiand
le roi
balance,
la
il
des Çibis est
délite sous l'aclion
Le
même
s'est
Dans
Sûlràlanhàrd
'"'
cordei'
la
comme
jeterdans (jui
'".
au Bodlii-
Les aris plastiques,
de bon Ion en dépit des basses exigences de
X\.\,
l8f)'4
,
p.
305.
serions à ])n'sent disposé à ac-
moins d'importance au
se
pluie au point de devenir méconnaissable.
la
texte, d'accord avec le I^nUla-viatam. attribue
7î. /y/47. /?c/l'|(|.,
— Nous
par exemple,
Açvaghosa, à une statue
sattva des talents de peintre et de sculpteur
considérés
,
dépouillé de sa chair pour
pareil, nous dit
de
le
fait, d'aii-
'
FllIEDLANDER,
Siilcngcschklile <"'
Sùirâlahkdra ,
leurs vraisemblable, de celte immifjiatinii
p.SSy
d'arlistes itinérants.
Journal
et
3i9
/J(/C.s7('//»»,«-P«
Roms,
(cf.
Asiatique,
leui'
aiis (Irr
etc.
U'ad.
Ed.
Hobek,
Sylvain Lévi, dans juillet- août
le
igo8,
528
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU CAiNDHARA.
lccliim|iH'
manuelle, feront désorinitis partie
l'ale.
Ce ne
de roman
el tie lliéàtre (|iic
amours. Tous ces lieux traités
pour
sera [)lns qu'nn jeu
de poétique
:
de
communs
i*^""
aient
ils
nous placerions plus volontiers
el
de ces coutumes nouvelles.
médiaire de ses agents ordinaires,
pu
Gandhàra,
il
se passer
les artistes
de grandes chances pour que, dans
émoulu des
héroïnes
ressemblant de leurs
moment donné
aussi déclarée de i'art n'a
vaillèrent alors au
les
traîneront indéfiniment dans les
encore faut-il qu'à un
siècle l'apparition
Une contagion
éducation libé-
même
héros et
les
taire le portrait
correspondu à fétat des mœurs;
au
dune
le
;
et
de
l'inter-
par suite
il
nombre de ceux qui
y a tra-
s'en soit glissé plus d'un tout fiais
ateliers méditerranéens.
Nous connaissons par
ailleurs
assez bien les gens de métier auxquels tant d'oeuvres de sens dis-
parates et de facture similaire doivent d'être nées vers ce
temps aux quatre coins de
du génie,
ni
même du
talent
l'occasion
à
n'avaient pas tous
Au besoin
ils
se
à tout faire et prêts
sculpteurs,
peintres,
mais nous ne nous souvenons pas qu'on les fouilles
ils
d'ordinaire cétaient des praticiens,
:
s'inqiroviser
ciseleuis ou fondeurs.
Certes
apparemment bons
plutôt que des artistes, mais selon
la terre.
encore retrouvé dans
ait
de main
et la
l'ichesse
de leur répertoire sont
indéniables, indéniable aussi l'aplomb avec lequel à n'importe quel sujet. la
graveurs,
faisaient aussi mosaïstes,
gandhàriennes aucun spécimen de ce procédé. En tout
cas leur habileté
quand
même
On
sait
de reste qu'un trGnecnlusu, surtout
On
faim l'aiguillonne, n'est jamais embarrassé.
montré, s'eufouçant dans
les
s'attaquent
ils
provinces à
la
nous la
recherche de généieux
patrons, tombant le plus souvent sur des gens désireux de s'ac-
quérir des mérites par quelque fondation pieuse, et toujours prêt à assurer contre argent la réalisation artistique de leurs
pouvons les
p.
p.
à présent le suivre,
au delà des bornes de l'Empire, sur
grandes routes commerciales de rExtréme-Orient
88); Lalita-vistara
i56,
I.
/|.
—
,
éd. S.
Faut-il
Lefmann,
lappeler
vœux. Nous
la
conipaiaison
haut,!. I,p.
ilii
:
et
sans doute
Biiddlid-citrita citée
2a9V
plus
LA FLORAISON DE L'ÉCOLE. ce n'est pas là
que
Ô29
auront rencontré
ces aventuriers
les
moindres
de leurs aventures. Des avaddnn entiers sont consacrés
à exalter
leur talent extraordinaire, et l'on ne s'étonnera pas que,
l'iG. I\q2.
—
(T
Scène de Cacciiawlet
Musée de Malhurd
récits à
,
n° C. s.
À
Matuuuà
conservés de notre antiquité classique,
artistes
(cf. p.
i5(j, 6o/i
Provenani de Pdli-Khérd. Hauleiir
vanter leur savoir-faire dans
ces
,
le
ils
comme
:
t
les
).
m.ao.
s'attachent surtout
genre du trompe-l'œilC'. Mais
si
étraiigers ont suscité des admirateurs enthousiastes,
A. voN'SciiiEFXi:», ïilieltm Tales[irM\. Halstonj, p. .AND11AHA.
-
11.
36o.
CI'.
Tàranâïiia
(cli.
3/1 ilMMiIU
NATtUX
xlhj.
L'EVOLUTION DE L'ECOLE DU GANDHAHA.
530
peut-être aussi leur
fallul-il
parfois
dos petits despotes orientaux. lanlôt crèvent les tanfol
compter avec
On nous
yeux au praticien
complotent de
les cruels caprices
parle de
donateurs qui
viennent d'employer,
qu'ils
mourir de faim an haut de
le laisser
la
colonne
Les moyens varient, l'intention ne change pas:
qu'il a érigée'''.
on veut s'assurer
qu'il n'aille
pas recommencer, voire éclipser plus
loin son dernier chef-d'œuvi'e.
Histoires de brigands ou contes à
dormir debout, ces traditions
populaires pourraient servir à illustrer de façon assez pittoresque
nos rcGrcPculin;
l'odyssée indienne de
elles
ne sauraient passer
pour nous fournir une relation authentique de leur venue. Sur ce point les
renseignements nous font tristement défaut.
cependant
alléguer
d' Apollonius
quoi
précédent favorable créé
le
de Tyane
:
sur la route suivie par
des artistes n'auraient-ils pas passé?
probant peut-être, nous
apporté par
est
Quoiqu'on doive penser de que l'auteur a
certain
de
foi.
héros
dii s'efforcer d'en s'est-il avisé
voie de la Judée à l'Inde
architecte par
Un
?
De
Actes de saint Thomas.
rendre
le
nous avons vu tout plutôt
le roi
annuellement dans l'Inde? Ce qui
du Gandiuîra,
Devons-nous dans
marchand de Taksaçilâ que
le
marchand nabatéen
quelque
contenu digne
embaucher comme
le faire
ou diagnostiquer
l'heure revenir de Syrie,
à
du moins
est
il
pour aplanir devant son
un marchand que Gondopharès,
honnête courtier reconnaître
voyage
autre indice, plus
avait spécialement chargé de cette commission'-)'. cet
le
peut
sophiste, pour-
le
ce texte apocryphe,
Or de quel expédient la
les
par
On
que son négoce
est sûr, c'est
ramenait
qu'aucun prétexte
de mission ne saurait à présent nous paraître plus naturel ni mieux d'accord avec ce que nous croyons savoir des deux parts sur les conditions de
l'olfre et
de
la
demande. Reconnaissons
quelques précisions feraient encore mieux notre '''
|).
Sùlrdlaiiktira
f^b'i '^'
;
,
Irafl.
Ed.
ttuBRii,
Jiilaka , n" aS.'i.
Renvoyons pour
le
île
M.
J.
(1912), délail
au
livre
toutefois
affaire.
que
Mais on
Dahlmann, Die Thomds-l.egrnde ilont le sent
lort
de vouloir tiop prouver.
peut-ède
est
LA FLORAISON DE LKCOLR.
')31
s'étonnera beaucoup moins que nous n'en puissions pas apporter sur ce point, et
si
Ton veut bien remarquei" que nous sommes en train,
pour cause,
jamais citer un
ment
la
une histoire de
d'écrire
Gomment
artiste.
l'art
pourrions-nous définir exacte-
patrie de gens dont nous ne savons
Fie.
4().3.
— Tèïe
Télé avec hnnnet persan.
du Gandliâra sans
de MATHUiiÀ [ci.
Musée de Mathiirà
,
[).
n' G.
même
i)C),
[)as les
6o.S).
3a. Hauteur
:
o m. ù.'k
Encore ceux-ci ne
suffiraient-ils point à
tout à
La seule œuvre gréco-bouddliique
fait
précise.
nous renseigner de façon
connaissance, ne soit pas anonyme, est Dlièrî,doiil les inscriptions désignent, en
teur Kaniska, Agiçala,
On ne
'''
On
le
noms?
la cassette
([ui, à nolri;
de
Sliàii-ji-kî-
même temps que
nava-lurmiha on
rr
le
dona-
maître de l'œuvre'')".
saurait raisonnablement hésitera recoimaitre, sous le dégui-
peut comparer
le liti'u d'AriSfifjis, r.rnrlor
(iiimim n'/nihiim
fie
Charlemagnc. 36.
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
53:2
sèment d'une prononciation indienne qu'un |)eu aidé) a faite significative, le
nom
une interprolalion
ser à admettre
en bloc non seulement toutes
liasard (sans doute
un
d'AgésilasC. Pour nous refu-
aussi simple,
il
faudrait rejeter
indiennes de mots
les transcriptions
grecs que nous donnent les textes classiques et les légendes des
monnaies, mais encore l'Héliodore, scription de Besnagar celle
de Kaldarra'^'.
nous paraît la
En
dans
être,
sorte de signature
pour
de Diya (Dion), de
circonstance, de nous
donner justement
que nous pouvions espérer. Cela
n'être pas suspect
tant
:
l'in-
de Datis, de
fils
l'unique défaut du reliquaire de Kaniska
fait
la
fils
Thaidora (Théodore),
el le
il
que
est vrai
la
est trop
beau
défiance toujours
prête de l'esprit critique est au fond voisine de cette vague inquié-
tude trqui
que riiomme craint son désir
fait
aurions-nous
les
accompli
n.
Mais
meilleures raisons de surmonter ce morbide scru-
pule que nous ne serions toujours pas en état de deviner au seul
nom
d'Agésilas
(=
de dasa
comme
celui qui le portait était,
ddsa, esclave) le donnerait à penser,
du Gandhàra
de
et héritier
la
sur
:
le
point de savoir
Gandhàra, dans
le
le
qualificatif
un Eurasien natif
profession paternelle, ou un Grec
Mineure récemment entré au service du
d'Asie
venir
si
s'il
s'est
roi. Il
faut en con-
elTectivement produit au
cours du i" siècle, de nouveaux arrivages de
Yavanas, nous sommes encore réduits à des présomptions assez vagues
;
nous ne voyons pourtant pas que personne songe ou puisse
songer à
contester la vraisemblance générale
(|u'on ne peut guère expliijuer autrement
la
du
fait,
d'autant
propagation jusque
sur les bords de l'indus des dernières nouveautés artistiques de la Syrie ou de Palmyre
'''
Cf. |)iusbaul,
t.
Il, p.
(^).
4io
;
Agiçala
\oiv Archmological Siiney of Imlit 'iiii Report igoS-g, p. i-ay; et
'''
,
peut donner en sanskrit Agni^-àla (qui
Animal
possède un (rlemple du feui); mais la coutume subsiste dans l'Inde de transformer les noms étrangers de manière à leur
Journal
donner,
si
lecte local.
possiiile,
un sens dans
le
dia-
p. ,S33 o\i
p.
Asiatique,
mai-juin
Indian Antiqtiarij, mars
1899, 1908.
66. '^'
Cf.
les
correspondances que nous
relèverons plus loin, p.
546-547.
LA FLORAISON DE L'ÉCOLE. La question de
—
l'influence romaini:.
L'afïliix
533
de
la
main-d'œuvre
rapide enrichissement des donateurs, finalement
artisliqiie, le
conversion du souverain au Bouddhisme, les récapitulons bien, les trois facteurs
sont donc,
tels
la
nous
si
principaux de l'épanouisse-
mniit de l'école du Gandhâra au cours du premier siècle de notre
Nul ne disconviendra de leur importance
ère.
mais
:
c'est
une
autre fonction que certains ont voulu leur attribuer. A leurs yeux ces trois éléments ne seraient pas de simples adjuvants,
germe
même
de
de
la croissance
l'école. Ils n'y
mais
le
comme
voient pas,
nous, des sortes d'affluents venant renforcer sa vitesse acquise et d'expansion
force
sa
sources.
:
croient bel
ils
du Gandhâra
L'art
bien y découvrir ses
et
temps de kaniska de
né au
serait
l'ensemble de circonstances favorables que nous venons d'exposer: et,
une
ce fait
admis, on n'a pas reculé devant
fois
quences. Dès lors
ne serait pas seulement vrai de dire,
il
nous l'avons
fait,
regarder
choses d'un peu haut,
les
que
phénomène général antique
:
qui
le
même
soutenir que
que
que romaines
leur
moins grecs que qui nous ont les origines
ff
considérons
Cf.
ie
t.
Colonel
mais
a
I,
hellénistiques de
toujours
89
:
voir
Waddell dans
Jounial of the Royal Asiatic Society of
pour
ci-dessus les raisons
l'école
comme
beaucoup
sont
avant dans
plus
leur témoignage
p.
modèles
déjà lu
chercher
Gandhâra sont
s'en trouve encore
il
leurs
n'empêche en
Hien
plus haut,
M.
si
à
sculptures du
les
comme romains r. On
purement
ment tourné. '"'
qui, dans l'hypothèse que nous
'''11;
style
déterminé
reviendrions pas,
pourtant
qu'un cas particulier d'un
mais gréco-romaine. Aucun critique n'ose plus guère
rtplus byzantines
les
n'est, à
produit direct d'une influence non plus hellé-
répéter, après Fergusson,
Nous
du Gandliàra
l'art
comme
étendu à tout l'ensemble du monde
s'est
formalion
c'est sa
envisageons, serait nistique,
et
de
la floraison
consé-
les
gandharienne
valables,
nous
et
ne pouvait être
effet
de
passé
le
^^K
n'y
adroite-
supposer que
l'art
Grent Britain and Irelaïul , 1918, p. gôi. "'
443
Voir et
notamment
5oo.
t.
11,
p.
449-
L'ÉVOLUTION DR L'ÉCOLE DU GANDHArA.
53/i
gi'(5co-bouddhique ère
une
crise
ail,
de croissance
pounjuoi
spécifier
Ihypotiièse d'une
à
du
siècle
i'^''
de notre
un cliange-
une rénovation O. Aussi
à
que nous nous
l'idée
répugne aussi bien
fin
la
telle qu'elle équivaille à
même
voire
niciit d'orientation,
vers
Iraversi!
faisons
faut-il
de son évolution
déviation trop brusque
qu'à celle, déjà réfutée, d'un retard par trop anormal.
Nous ne résisterons pas
commencer, contre
pour
toutefois à l'envie de produire,
de
les partisans
création tardive, parce que
la
romaine, des ateliers gandhâriens, un argument topique, que l'élargissement de notre horizon vient de faire surgir. Si l'école avait attendu
Kaniska pour naître,
jamais née; en tout cas,
elle
il
pas sûr
n'est
n'aurait jamais atteint sous lui
degré de splendeur auquel chacun se plaît
à
apporte, ni
perts et ingénieux n'ont en
même
une immigration
aucun temps,
d'un seul coup et de toutes pièces un
commerce
d'artistes ex-
ni nulle part, suffi à créer
mouvement
artistique d'une
pareille ampleur. Et
nous n'avons pas à en chercher bien loin
preuve. Car,
s'il
était
mêmes
produits sous l'action des
effets
en
le
reconnaître qu'elle
a monté. Ni la dévotion générale au Bouddhisme, ni le et la richesse qu'il
fut
(ju'elle
autrement, nous devrions trouver
mêmes
la
les
causes, par exemple
autour de Barygaza ou des autres ports indiens, où nous savons
que toutes ces conditions plies.
S'il
n'y a
Surâstra, ou du
se
trouvaient alors aussi bien
pas vestige d'une école classico-bouddhique du
Konkan, ou de Taprobane,
ne s'improvise pas en un jour et 11
fallait
encore que
qu'il y fallait
la clientèle lût
c'est
fixé
:
il
fallait
en un
eussent été préparés d'avance.
donc que
encore
auti'e chose.
pour une bonne
mot que l'atmosphère
Or
cela
créée, les procédés décoratifs
arrêtés dans leurs grandes lignes, le répertoire partie
rem-
et le terrain
cette préparation qui
manquait
sur la côte occidentale, c'est justement celle dont nous venons de suivre les progrès dans la région gandhàrienne et que, pour les '''
Telle semble êlie à
peu près l'aUllude adoptée par AL Vincent Smith dans son
History oj Fine Art in litdia, p.
i
a6.
LA FLORAISON DE L'ÉCOLE.
piécédemmenl exposées,
raisons liisloriques
Là,
posséder!').
el
seulement,
là
535 était seule à
celle-ci
comme un
essaim à qui
l'on
présente une ruche avec ses rayons dressés d'avance, les artistes
du
1^''
siècle
de notre ère, aussi bien ceux recrutés sur place que
l''iG.
Tètes
lie
/lyi-'iç).).
Délias ou
âi:
—
Tétks de MiiiiuuÀ
lintlhisultvas.
Muspc
île
c'I.
p.
187, Oui)
Lakhnau. Hauteur
|.
:
o m. ôo.
ceux immi{jrés d'Occident, ont trouvé tout préparés
les
cadres
de leur activité professionnelle. Ainsi seidcment on comprend la lois la par.lialité
cet
'''
sujet
unique coin de l'Inde,
el la
Cf. des considéralions aiiaingiies
au
G07
et
de Malhurà, ci-dessous,
suivantes. liien
avec laquelle
p.
— Ajoutons que nous
riiilliiciice
de
l'ail
du
verrons
rîandli.-'ii-a
ils
n'ont f^uère travaillé
que dans
promptitude avec laquelle
:
Mathurà, sur
ils
ont
roule
île
nous ne verrons auninie
iii-
desceuili'o h liary,o[aza
à
la
lluence elassique remnnter de Barygaza veis le liassin
du Canffe.
L'IÎVOLUTION DE L'IÎCOf.E DU
535
rempli jusqu'à
de rappeler que ce lent travail d'élaboration, tant
au point de vue du goût nouveau que de
remonte par
origines jusqu'au
ses
duit ses premiers
fi'uils
pas du moins de
le
l'art
\NDI1\R\.
uioindre cellule du miel de leur art. Est-ce la
la
])eine à présent
f,
siècle
u*"
les
artistes
avait déjà
et
pro-
avant notre ère? Ne craignons
i" siècle
répéter hautement
du Gandhàra aux
directement inspiré
au
ferveur bouddhique,
la
nous devons avant tout
:
hellénistiques qui en ont créé ou
premiers modèles, puis à ceux de leurs
successeurs, descendants ou apprentis, qui ont su conserver et
développer encore cet héritage. Qu'au cours du ère le
nombre de
apportés par
i''"'
siècle
de notre
ces derniers se soit grossi de quelques praticiens
courant commercial de l'Empire romain, nous ne
le
demandons pas mieux que de l'admettre; mais nous devons
faire
observer que, sehm toute vraisemblance, ces nouveaux venus ne jamais qu'en
furent
])etit
nombre;
et
associer, en cours d'exercice, à l'honneur
l'entreprise,
si
nous consentons à
les
connue aux bénéfices de
nous nous refusons en tout cas à leur accorder des
parts de fondateurs.
Nous ne sommes pas davant;ige disposé minorité nomade,
comble
la
si
technique
frères sédentaires
à
admettre que celle
agissante fùt-elle, ait bouleversé de fond en et le répertoire
de leurs prédécesseurs
et con-
du Gandhàra. Sur ce point encore nous tenons
en réserve un argument de nalure
à dissiper
les illusions
de ceux
qui voudraient assigner aux artistes immigrés un rôle aussi révolutionnaire sous le spécieux prétexte qu'ils étaient les adeptes d'une
nouvelle école d'art, non plus grecque, mais romaine. C'est qu'en elfet,
quoi qu'en aient pu dire naguère des archéologues trop
accoutumés à n'apercevoir
la
Grèce qu'à travers
l'Italie,
il
n'y a
jamais eu d'art spécifiquement romain. Celui qui fleurissait au i" siècle sur toute l'étendue
grec décadent
:
de l'Empire n'était toujours que
tout ce qu'il avait de romain, c'était le
prospérer et de se
difl'user à
l'abri
de
la
paix romaine.
On
l'art
fait
de
sait la
question qu'a posée M. Strzygowski au sujet du véritable berceau de
LA FLORAISON DE L'ÉCOLE. l'art
chrétien
:
répondre pour
«Orient ou Rorae?')i A plus forte raison pouvons-nous l'art
bouddhique que
ses origines se trouvent,
point en Italie, mais dans l'Orient hellénisé.
s^..
t-^
FiG.
496-497.
—
Musée de Mathurd,
dique de façon assez drie et et
la
537
Syrie
MAiiRiirA, À ti"
A.
à3
et
Mathuhà
(cf.
68. Hauteur
claire. Si l'on
:
p.
La géographie
'"'
l'on
a;5'i,
m. Ù3
^71), oo5).
m. Oi.
et
songe que l'Egypte avec Alexan-
avec Anlioche sont alors les centres industriels
chercherait ailleurs son centre artistique
Cf. J. Daiilmann,
l'in-
/
commerciaux du monde méditerranéen, on ne
quoi
non
Die Thomas-Légende,
p.
120.
voit pas
<•'.
En
pour-
lout cas,
L'ÉVOLUTION DE L'ÉGOLL DU GANDHÂRA.
538
pour
des
aiicuii
faits
qui concernent l'Inde, qu'ils soient d'ordre
esthétique, économique ou politicpie, nous n'avons à nous écarter
davantage vers l'Ouest. (îesl de mercenaires qui de
conquise, et
l'ont
que viennent encore
là
savons l'avoir visitée
là
:
le
que sont successivement venus marchands qui
les
marin,
le
les
l'ont enrichie,
théosophe, l'apôtre que nous
pourquoi, jouant
qui
la difficulté, les artistes
ont apporté les formules classiques auraient-ils eu à venir de
lui
plus loin?
Comme
ceux des deux derniers siècles avant, ceux du
après J.-C. qui conduisirent leurs pas jusque dans la loin-
i" siècle
taine Gandaritis, continuent à sortir des
neure. C'est toujours au fond
la
même
fameux
Mi-
ateliers d'Asie
influence qui, avec des hauts
persévère à s'exercer par l'intermédiaire des
mêmes
agents. Ainsi l'on ne réussit pas plus à apercevoir de raison
que de
et des bas,
quelconque d'une transformation profonde de
trace
rienne
tout au plus celle-ci
:
l'école gandliâ-
accusera-t-elle le contre-coup des
modifications fatalement subies par
l'art
hellénistique au cours de
cette longue période d'acclimatation en Orient.
Théorie contre théorie, dira-t-on peut-être
:
en
effet;
mais
la
nôtre n'a pas seulement sur celle des tcromanistesi^ l'avantage
d'emprunter une conception moins sique
:
elle sort
et
Car enfin, pour savoir à quel art un
en quoi l'un
trouvé d'autre
et l'autre
moyen que de que Fergusson
terrain solide
de l'archéologie clas-
encore victorieuse d'une vérification expérimentale
aisée à pratiquer.
semble
vieillie
se ressemblent,
on n'a encore
avait dès l'abord porté le
du monde occidental, particulièrement avec
et les ivoires
res-
voir et de comparer. C'est bien sur ce
«Si nous venons à comparer les sculptures du celles
art
du Ba^-Empire,
il
problème
:
Gandhâra avec les
semble impossible,
sarcophages
opinait-il, de
ne pas être frappé des nombreux points de ressemblance qu'elles présentent. .. reprise ''
(')
et,
.11
Cette
conq)araison, M. Vincent Smith
avec sa loyauté coutumière,
Feugisso.n, Hisl. uj Iiulian Arcli.,
LVlll, part
1,
i88(), p.
(\i\
et siiiv.
i"
(•ditioii,
j).
il
l'a
jadis
convient qu'elle ne
lui
A. S.
fi.,
181; V.
Smith,
J.
LA FLORAISON DE L'ÉCOLE. a fourni
539
que des ressemblances trop générales pour
mis d'en faire
état.
Mais,
LtS HUIT
KlG. iljb. Sièle découverte
disait-il,
(,I1AN1)S
à Sàniàlli
; cf.
on
trouverait
MIRACLES, À BÉSAllIiS
(cf.
() 1
J).
(ju'il
fût
per-
des parallèles
,
685).
A. S. L, Ann. Bep. iqoG-j, pi. AXI7//, i.
Diaprés une pbotogr. coiiimuiiiquée par Sir Jolin Maiisiiall.
beaucoup plus frappants dans montre dans
les
l'art
chrétien primitif,
tel
([u'il
se
catacombes. Nous avons donc feuilleté à notre
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
5.'i0
toiii"
publications de Rossi, de Roller et de Wilpert. Désireux
les
de voir ce que pourrait également nous fournir Y
avons joint statues
reliefs,
païen, nous
volumes parus de l'imposant Recueil
les
bustes de
et
l'art
des
bas-
Gaule romaine, de M. Espérandieu.
la
Enfin le juste souci de contrôler l'impression
des gravures par
l'examen direct des monuments nous a conduit à étudier sur place
musées du Latran, d'Arles
les
entrer
dans
ici
exactement revue des
la
les
de Trêves. Nous ne saurions
et
minuties de cette enquête
même
que
sa conclusion est
:
par M. Vincent Smith de sa
celle tirée
Oui, l'analogie générale des styles est
reliefs byzantins.
même
frappante, et certains motifs, certains personnages, voire certains
d'une
groupes sont curieusement pareils
nous avons plus
:
au passage ces ressemblances
fois signalé
ferons pas faute d'y revenir
(^'.
nous ne nous
et
Ce qu'on rencontre
moins, ce
le
sont ces petits traits indifférents, mais caractéristiques, qui ne s'in-
ventent pas deux et
qui ne se répètent que de façon machinale,
fois,
par où justement se trahissent
le
mieux
communautés
les
d'ori-
gines et les fréquentations d'ateliers. Ouvrez au contraire le peu
qui a été publié des
monuments
alexandrins, syriens ou palmy-
réniens des premiers siècles de notre ère
de voir
comment
quelques-uns
de
sur
le fait
Gandhàra
ont
bien
Nous
détail.
tout à l'heure.
l'attention
l'Italie
serez
surpris
présentent aussitôt en nombre appréciable
se
rapprochements
ces
vous
:
Pour
aurons
l'instant
aisément vérifiable que
un vague
ou des Gaules, mais
de
air
raison précis qu'avec les productions
il
énumérer d'appeler
suffit
les
famille
qu'elles n'offrent
en
à
sculptures du
avec
celles
de
de points de compa-
orientales de la décadence
grecque.
MÉDiocRrrÉ N'EST PAS DÉCADENCE. le
—
Ainsi s'efface définitivement
fantôme tenace de l'influence romaine. Avec
''
Cf. ci-dessus,
t.
Il, p.
174
et ci-dessous,
au
S
lui
m de nos Conclusions
disparaît la
,
p.
yygetsuiv.
FLORUSON DE
LA
L'ÉCOLE.
541
seule raison qu'on eût de retarder jusque vers Ja fin du i" siècle
de notre ère
création de l'art
la
du Gandhâra,
et dès lors celui-ci
redevient libre de se réclamer d'origines hellénistiques plus anciennes. Mais
si
le
règne de Kaniska n'a décidément pas signalé la
moment de
naissance de l'école gréco-bouddliique, avec quel évolution
donc
est-ce
archéologues,
jetant
se
nettement répondu
:
coïncide
qu'il
tr
?
A
cette question
Avec
la
décadence.
Ainsi flottent encore
11
Sans doute cette der-
nière opinion ne repose que sur un unique témoignage
quaire
est (''
on ne peut plus digne de
facture; l'art
foi,
ils
(pi. VI).
déception de constater
la
la
en ont tout naturellement conclu à
portée par
MM.
le
grossièreté de sa la
dégradation de
De
fait,
moins du monde à contester l'appréciation
Marshall et Spooner sur la valeur esthétique de
leur trouvaille; le mieux qu'on en puisse dire, c'est que c'est
contre
la vérité
générale du principe qui a guidé leurs déductions
qui veut que bonne ou mauvaise facture
et
un
Nous ne nous inscrivons pas davantage en faux
bâclé.
travail
le
Ses heureux
gandhârien. La démonstration paraît inattaquable.
nous ne songeons pas
mais
:
puisqu'il s'agit d'un reli-
commandé par Kaniska lui-même
inventeurs ont eu
d'autres
brusquement dans l'extrême opposé, ont
à l'heure actuelle les décisions des experts.
témoin
son
de haute ou de basse époque lesquelles cette loi
si
:
commode
il
ipso /aclo
so'\l
synonyme
y a d'heureuses archéologies pour
est
pleinement valable. Nous voulons
seulement rappeler qu'elle ne saurait s'appliquer sans réserves à
du Gandhâra. Ce
celle
toire
n'est pas, hélas!
que nous nous sommes
si
par pure précaution ora-
souvent excusé auprès du lecteur des
complications spéciales qui embrouillent notre sujet'-) est
venu d'en
historiques et
le
:
moment
faire la fâcheuse épreuve. Telles sont les conditions
géographique de
situation
la
dhique qu'on n'y saurait,
comme
ailleurs,
l'école
gréco-boud-
subordonner d'avance
aux questions d'exécution celles de chronologie, ni se dispenser '"'
C'est ceiui dont
dessus,
t.
II, p.
ii
470,
a déjà été question ci-dessus, p. liçf'\
et suiv.
iSo
et
p. 5.3 1.
—
*''
Cf. ci-
du gandhara.
i;kvo[jiti()n de l'kcole
5'i2
monument
d'évoquer, à propos de cliaque
particulier, toutes les
circonstances de la cause. illustrées par
Ces assertions valent bien d'être
commencer par
à
ples,
travail à la
MM.
décadence de
aller
11,
ce
plus haut degré
rable au
vite
en besogne. si
la fac-
dessin dans son ensemble est admi-
le
Les deux choses peuvent en
''^i.
elTet
de front, mais chacune vaut d'être retenue séparément,
nous ne cacherons pas que
la
fait
le
la
main,
croquis
le
eut été
qu'il lui
:
n
diliirile
Agiçala
peut
se
il
un orfèvre indigène. Y
ait confié l'exécution à
mis lui-même
maître de l'œuvre
tf
autre chose que d'en établir
bien qu'il en
et
seconde importe beaucoup plus que
première. Rien ne prouve que
ait
un peu
l'art, c'est aller
le
mauvais
couclui'e aussitôt de son
Marshall et Spooner conviennent eux-mêmes que
ture est «très médiocre
la
en a été l'occasion. Dans
l'objet qui
du reliquaire de kaniska,
cas
quelques exem-
fort
aurait-il
d'oublier que la
destination de l'objet était d'être à tout jamais enterré et dérobé
un énorme tumulus.
à la vue sous
Il
eût fallu dans ce cas spécial
une abnégation singulière pour pousser
même
qu'il
double probité ne l'humanité.
ne
s'agissait
soigner les détails, de
eût fallu une particulière honnêteté pour y employer
pur sans doute prévu
l'or
et
11
et
payé par
la
générosité royale. Cette
pas rencontrée, et
s'est
faut d'ailleurs avouer
que
c'est
la tentation était forte.
Il
après tout que d'une boite destinée à passer juste un
instant, toute rutilante
de sa dorure fraîche, entre
moins connaisseur des
rois,
dépôt des reliques
double supercherie cents ans
tant pis pour
que
'-).
lors
de
la
les
cérémonie habituelle du
Le tour a parfaitement réussi
s'est
trouvée découverte,
l'artiste et le
mains du
il
:
quand
la
y avait dix-huit
donateur étaient morts. Mais, en ce
qui nous concerne, nous ne pouvons guère attacher plus d'impor-
tance au caractère par trop sommaire de sive
•''
proportion de cuivre dans
A. S.
1., Ahii.
Hop. i()<>H-<j,
|).
00.
l'alliage
—
<-'
Cf.
t.
la
facture qu'à l'exces-
du métal. Tout
1, p. (j4.
ce qu'il
I.A
FLORAISON DE L'ECOLE.
sera permis de retenir,
considère cette cassette
l'on
si
543
comme une
sorte d'étalon de l'art à l'époque de Kaniska, c'est d'abord l'aspect
général du dessin (et, de l'aveu de tous, les
et
grandes lignes), puis il
faut
convenir que
cboix et
le
les vives
—
gambades des Amours
PÀSciKA-MAHiKiLA, À Sànchi
Panneau de
évident
d'un
décor
la terrasse
cber
à
la frise
(cf. p.
de
^sont loin
hama
,
rappel
126, iSa, 611).
du temple médiéval,
Acoka,
dans
des motifs décoi'atifs;
le style
d'indiquer une basse époque, tandis que
Fio. igg.
se lient fort bien
il
prend
n°
'i5.
même un
petit
air
arcbaïque. Eidin et surtout, c'est dans les détails matériels des poses, des draperies, des proportions des divers personnages
que
nous pourrons chercber avec sécurité des renseignements chronologiques,
indépendamment de
la
finesse
plus ou moins grande
de leur exécution.
Mieux vaut avertir tout de la
suite le lecteur
seule défendable, lui réserve plus
que
cette
dune choquante
méthode, surprise.
L'l5V0LUTI0N DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
5'i4
Elle fournit
immédiatement
meilleures raisons du
les
monde pour
assigner au médiocre Buddlia du couvercle une date nettement
antérieure à celle de
témoigne de tant de virtuosité), de chefs-d'œuvre
tels
par exemple (qui pourtant
figure /i8i
la
que
par suite assez voisine de
et
la figure
680. Et
celle
serait superllu de
il
Les inscriptions confirment avec
se récrier contre de pareils écarts.
sérénité ce dérèglement scandaleux de l'école, livrée par sa nature
même
du hasard. Bien
à tous les jeux de l'art et
tuerait à la
ramener aux
de Chàrsadda
lois
^78)
(fig.
fou qui s'éver-
de l'esthétique usuelle. Le Buddha certainement postérieur de G 6 ans
est
à celui, également daté, de Loriyân-Tangai (lig. ^77); or, contre attente,
toute
est
il
c'est
simplement,
que
le
temps
la vallée
disent les
comme
exécution visiblement déjà
l'a
ville
fait
dans
n'est pas tout
procurer dans la
dans
d'une
remarquer M.
l'alTiiire
:
J.
Ph. Vogel,
quon
pouvait se
de Peukélaôtis de meilleurs sculpteurs que
du Swât.
.
.
Ili
dik{h bon entendeur, salut),
comme
commentateurs indiens. Ce qui importe avant tout pour
dater une statue gandhârienne, ce sont les les attitudes qu'elle
suffire,
et
su|)érieure
prend
:
modes
qu'elle porte et
mais sa valeur esthétique ne saurait
sans plus anqile informé, à la convaincre, au
gré des
théoriciens, soit d'archaïsme, soit de décadence.
L'oeuvre du
i''
siècle.
— Après
toutes ces réserves, que nous
jugeons nécessaires, et toutes ces discussions, que nous eussions souhaitées superflues, arrivons
d'un mot l'opinion que le
!-'
siècle
enfin
au
Nous résumerons
fait.
nous venons de défendre en disant que
de notre ère n'a pas été pour
l'école
du Gandhâra une
période de formation ni de décomposition, mais d'épanouissement:
subsidiairement a été
il
reste bien
fortement accéléré par
est pas sorti
entendu que
si
son développement
les circonstances historiques,
profondément modifié. De
il
n'en
cette dernière constatation
découlent aussitôt deux conséquences inégalement heureuses à notre point de vue d'historien. Nous devons assurément nous louer
LA FLORAISON DE L'ECOLE. que
la floraison artistique
qu'en Ariane, y
FiG. 5oo.
—
ait
de l'Empire romain, en pénétrant jus-
trouvé achevée
gréco-bouddhique
et
fixé. C'est
dans l'ensemble un GANDIUnA. -
II.
air
son
est issu
Gio, 681, 706, 707).
(cf. p.
dislricl de Patna.
D'après une [iliologr.
grande partie
combinaison dont
Les huit grands mibacles, av Mag.idha Sli}Ie (le JainHsjjiiy,
l'art
la
d«;
VAreh. Snrvcy.
répertoire
sans doute à ce
déjà
traditionnel
en
d'avoir gardé
fait qu'il doit
de physionomie qui n'est qu'à
lui et
auquel
00 nti'niuRnic
NAttoNiie.
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
546
on
du premier coup d'œil parmi
icconiiaît
le
cuité des musées. C'est à peine
de décoration pure,
l'image gandhàriens présentent, dans
bas-relief ou
comme
soit
forme
la
dans l'expression, un élément d'originalité irréductible,
qui les difl'érencie du reste leur a valu l'ampleur de part,
isolés
Le plus souvent
attentif, d'hésiter sur leur patrie d'origine.
peu le
devant quelques motifs
si,
permis, après un examen tant
serait
il
banale promis-
la
faut bien
il
évidemment comptés
à
dire,
l'art
cosmopolite de ce temps et
présente monographie. Mais d'autre le
fait
que
l'évolution de l'école s'est
grand heurt vient s'ajouter au caractère trop
sans
poursuivie
le
la
de
arliticiel
de notre division par
siècles
encore
(et
l'européenne!) pour rendre des plus malaisées toute chronologique.
entreprise de classification
Gomment
parvenir à
distinguer et à mettre à part les œuvres nettement postérieures,
mais non point de plus d'une centaine d'années, à notre ère, alors
que par
blement avec
définition celles-ci tendent à se confondre insensi-
celles
qui
les
ont précédées ou suivies? La conviction
patiemment acquise que nous n'avons plus besoin de procéder c
omme
cette
tout à l'heure à une sélection timide et que nous pouvons
puiser dans le tas à pleines
fois
mains, ne nous apprend
nullement d'après quels points de repère doit
être
inscriptions,
monnaies
et l'arrière-ban
Parmi
les
va-t-il
et
falloir
ligne de démarcation
mobiliser
de
analogies archéologiques,
plus
bref
belle
le
ban
de nos documents.
correspondances entre
l'Orient romain, à
Aussi
tirée.
la
il
l'art
du Gandhâra
en est une que nous devons
et celui
de
surtout retenir, tant
cause de sa nouveauté que du rôle considérable qu'elle joue. Nous
voulons parler de la prédilection et
vent remarquée, des colonnes
pour l'ordre corinthien. gagné toutes les lité
les
On
et
sait
même
de
la
monomanie, sou-
des pilastres gréco-bouddhiques
que ce contagieux engouement
provinces de l'Empire; mais
c'est
seulement avec
chapiteaux de Baalbeck, de Pétra ou de Palmyre qu'il y a
pour nous
à
comparer, toutes
a
uti-
proportions gardées, ceux de
LA FLORAISON DE L'ECOLE.
5/i7
Takht-î-Bahai, de Jamal-Garhi ou de Loriyân-Tangai
(fifj.
119). Nous avons déjà noté à propos de ces derniers
mode
leurs feuillages ouvragés sont ornés, à la
sonnages debout, assis ou à mi-corps W.
pilastres qui
encadrent un
Une autre
particularité a
sur les petits
(^)
grand nombre de nos
si
bas-reliefs.
plupart n'ont pas seulement des chapiteaux d'acanthes
comme
présentent encore,
un
panneau
petit
908, 286,
à Palmyre, incisé sur leur
etc.). Voilà
nos yeux d'autant plus
rapprochement de les rares
:
bien le type de ces petits
mécanisme
significatifs.
détail qu'il
Ce
serait
débris connus de Palmyre
beaucoup
traits
fig.
198,
dont nous
indifTérent rend à
n'est pas d'ailleurs le seul
d^^'à :
La
grande face,
i-ectangulairc à extrémités courbes (cf.
parlions tout à l'heure et que leur
comment
syrienne, de per-
W. Simpson
longtemps signalée par M.
été depuis
iii-
car
loisible il
de relever sur
semble que dans ces
ruines plus célébrées que fouillées les recherches archéologiques soient encore
moins avancées qu'au Gandhâra.
On
en noterait plus
d'un autre, non moins caractéristique, soit parmi ratifs (telle la
moulure ronde, dont
de laurier imbriquées, sur
271
,
etc.), soit
dans
la
motifs déco-
convexité est ornée de feuilles
figures
les
les
160,
2
33,
28/1,
les draperies, les gestes, les coiffures
de figurines, des personnages. Et
il
ne
s'agirait
pas cette
970, ornées
fois
de
vagues analogies pareilles à celles que l'on a cru, par exemple, trouver entre les Nirvanas et les banquets funéraires classiques,
mais de véritables
affinités électives, et qui, si elles
pas davantage une les artistes
ff
importation
n
n'impliquent
ou une trcopieTi, révèlent que
responsables ont dû faire leur apprentissage en
Ce qui nous arrête
si
vite sur cette voie,
commun.
qui pourra être un jour
fructueuse, c'est que pour l'instant elle ne nous mènerait à rien qu'à enfoncer la porte ouverte de l'influence occidenlale.
Or
ce
sont des domiées chronologiques que nous cherchons. Tous ces rapports, désormais sans mystère [)our nous, permettent bien de
'
Cf.
t.
I,|). -jlVl-aSG.
—'
./.
Iliiif.
Iii.sl.
lîrilish Arrliilnls
.
>
\
iUi\ iKi)U, p. i(i-
L'ÉVOLUTION DE LKCOLE DU GANDIllin.
5i8
grande partie de l'œuvre du
rejeter en gros après notre ère la plus
Gandliâra. Mais par en haut
que
taine
le
Buddha
la frontière reste
altrii)ué à l'an
—3
d'autant plus incer-
présente déjh sur son pié-
destal le gros tore feuillu et les pilastres corinthiens incisés; et ce
pas une limite moins llottante que fournirait par en bas
n'est
destruction de Pétra (io5) et de Palmyre (27^1). Cette
nous ne trouverons que dans
samment
les
monuments
fois
la
encore
datés des indices
sutîi-
précis et certains pour nous guider dans la répartition
des sculptures. est
Il
hors de question de dresser
ici la liste
de toutes
les in-
scriptions découvertes. Celles-là seules nous intéressent qui aident
en quelque manière à fixer l'époque d'une œuvre d'art, et nous
aurons vite siècle reste
fait
de
passer en revue. La première moitié du
les
singulièrement pauvre en ce genre de documents. La
fameuse mention de Gondopharès dans un puits de Takht-î-Baliai, quelle qu'en soit l'année, ne sur
l'état
de
la
donne aucun renseignement
un peu plus
fondation. La moisson devient
= 62/3 après .l.-C,
386
fruc-
La trouvaille de
tueuse à partir de l'avènement des Kusanas. Ciiârsadda, datée de S.
précis
se
compose d'une
du Buddha (hg. 678), malheureusement sans tète, et de son piédestal (fig. 679) ajoutons que sous sa base on a retrouvé statue
:
in
une monnaie
situ
tement avec à
ce
la
dernier.
nom
se
de
Kadphisès,
ce
qui
date que, par miracle, on attribue unanimement
Nous touchons
répète désormais
au
règne
dans
les
stant,
il
•''
dont
la
monnaie de
et
Mathurâ. M'ou-
qui a été retrouvée
lui
fondations du monastère de SanghaoC). Mais, pour va de soi que le reliquaire de
soit parveiui
le
Pêshawar
plus instructif
comme
(pi.
le
VI) est
le
l'in-
mo-
plus fascinant qui
de son règne. Par ses personnages détachés
Coi.E, Sec. lieporl , p. c\\.
le
de
sur quantité de pierres inscrites,
non plus de noter
nument de beaucoup nous
Kaniska
de
Kaboul à Bénarès, en passant par Mânikyàla blions pas
parfai-
s'accorde
et
LA FLORAISON DR L'ÉCOLE. ses frises, cette boîte renseigne à la fois sur la
549
technique de
la sta-
tuaire et sur celle des bas-reliefs. Puis, telle qu'elle nous apparaît
placée à la
fin
du
ou au début du
i"''
Fir,. «.
Biiiiiin.
—
5(n
h.
((-r.
Couple
lirilrslt
|).
i;!(i,
\f siècle
i'i3. (iii, (181
tctéi.aiiii;.
—
Miisriim. I[nuteiiy
c. :
de notre ère,
elle
1.
Lutins, au
Magauha
m. 3a.
constitue justement le jalon dont nous avons besoin; ou plutôt
(car pourquoi le dissimuler?) c'est sa présence à cette place qui a
déterminé tale,
la
division de notre chapitre.
nous ne regretterons pas
Vu
comme perdu
son importance capilo
temps déjà passé
i;i':VOLUTION DR L'ÉCOLE DU f.AÎSnHÂRA.
550
à la reloiirner sur toutes ses
et à
faces
fixer
règles de
les
son
inlerprélalionf''.
nous
Si à présent
lui
appliquons rigoureusement
méthode
la
qui nous a paru la plus scientifique, nous serons conduit aux consta-
aux couclusious suivantes. Tout d'abord on
latiotis et, parcelles-ci,
observe que la
panse
moyenne. En second
la
par leurs costumes ou leurs bornent
à
geste de la
joindre
trième lieu
les
En
ou
Soleil
troisième lieu les laïques
Biiddhas
et les
,
assez nettement caractérisés
attributs.
mains
les
méditation ou
de
celui
qui s'élève au-
taille
lieu les divers assistants
Lune, Indra ou Brahmà, sont encore
se
comme
personnage central du couvercle,
accuse sa prééminence par une
t^),
dessus de
le
à les
réunir dans
le
En qua-
à lever seulement leur dextre.
draperies, déjà stylisées, gardent néanmoins les
lignes classiques de leurs plis
:
manteau monastique du Maître
le
monte notamment jusqu'à son cou cette série d'observations'-^',
cache ses
et
])ieds croisés.
De
nous sommes autorisés à déduire pro-
visoirement, et sous bénéfice d'inventaire, une règle générale qui pourrait s'énoncer à peu près ainsi
moins d'un modèle antérieur au œuvres du Gandliâra
i°
:
attendu,
le geste
]f siècle de
notre ère toutes les
où IcsBuddhas n'ont ni l'épaule droite
jueds découverts; 2° où les
ni les
sont sinon antérieures, du
:
mêmes ne
de l'enseignement; 3° où
font pas, là
les divinités
où
serait
il
tradition-
nelles ne sont pas encore réduites au rôle d'assistants sans carac-
tère défini; 4° où, entre le personnage central et ses acolytes, ne se
o
Cf.
t.
p. /i3o,
II,
53
Kanislo vu dp profil sur la
pi.
de
la *''
1
et
54i.
VI
,
1
pL VI, Le
fait
de face sur
et
,
la
le
gauche de le
pierre
sui'
Par ce dernier nous entendons
'*'
milieu
le
:
c'est ainsi,
(u' siècle?) est
(jue
les
nimbes de toutes
sont ornes au moins d'un
du sommet
est assis
lotus, mais sur
ou de pétales de lotus nous paraît un
de
la tige (cf. fig.
il
dessus, à
lirei-
n'y a t.
du
pour
Il, p.
travail
de l'orfèvre, et
(mais voir ci-
celui
dans
au point de vue de
la
sculpture
i
le
— On
Buddha
non sur le ])éricarpe un simple évasement i5)
':
nous croirions
volontiers ce ])rocédé plus archaïque que
870) aucune conclusion
l'instant
celui delà
figure liSo (i" siècle?) est décoré.
du
dont
figure 48
peut en revanche observer que
9.
détail relevant
la
nu, tandis que
filet
les déités
par exemple, que
nimbe du Buddba de
sité
usité sur les le cas
par
le
présent
figures il
76-79,
etc.:
est d'ailleurs néces-
décor du couvercle.
LA FLORAISON DE L'ÉCOLE. dessine pas déjà pouri'a
manquer
551
une excessive disproportion de
taille...
d'être favorablement impressionné par
On
la
ne
façon
dont cet énoncé concorde dans chacun de ses détails avec ce que
MAIliKÀH-jAMBIlAI.A
FlG. Ô0-2. British
,
AU
,MA(iAllllA
(cf.
12(),
|l.
Muséum. Provenant de liodh-Ga\jd. Hauteur
;
(il 11.
o m. as.
nous avons cru deviner, au cours de notre étude iconographique, au sujet de l'âge relatif des divers monuments.
moins dans l'ensemble avec
amené
à
nous
faire
la
Il
ne s'accorde pas
conception que nous
de l'évolution de
l'école.
Il
avons été
levient en eflet à
I;KV0L[JTI0N de L'ECOLE DU GANDHARA.
55^
attribuer au
nombreuses sculptures qui, déjà parve-
siècle les
i''
nues à combiner Iiarmonieusemenl
la
forme grecque avec
le
fond
bouddhique, n'ont pas encore commencé à sacrifier leurs tradiaux exigences imminentes du
classiques
tions
c'est-à-dire celles
que nous avons appris
échantillons
mieux
les
réussis
du
goût
comme
regarder
à
compromis
indigène, les
spécifiquement
ganuharien. Loin de nous l'intention de soutenir que cette
comporte pas d'exceptions
loi
pourtant nous devons
:
générale ne
faire
qu'elle se tire assez bien des contre-épreuves auxquelles
possible delà soumettre. Oublions, par exemple
tème
de Chàrsadda date de
le ])iédestal
,
du Bodhisattva,
la finesse
il
est déjà
que dans notre
sys-
63/4 après J.-G.
l'an
examinons-le au point de vue chronologique. Le toise
observer
joli
et
modelé du
gracieuse des visages et autres con-
sidérations esthétiques ne nous apprendront rien de précis sur l'âge
de cette réplique du samcodana'^'\ Mais, d'une part, corinthiens à panneaux et
pêcheront de
disproportion encore raisonnable entre conn)arses,
caractère
rindra cnturbanné,
du donateur nous em-
l'introduction
remonter au delà de notre ère; de
la faire
le
les pilastres
le
individualisé
le
l'autre, la
Bodhisattva et ses deux
du Brahmâ chevelu
naturel des gestes,
la
et de
souplesse des dra-
peries, sont autant de traits antérieurs au style de kaniska. Prenez la
moyeinie
:
vous tomberez à
peu près juste;
et cette
mêmes
réussite
approximative incite à se laisser guider par
les
que
l'examen critique d'un
fois qu'il
bas-relief.
Ce
y
aura
n'est
de procéder
lieu
pas tout
:
les détails
à
du costume
fure des personnages laïques du piédeslal ou
et
indices cha-
de
la coif-
du reliquaire, nœuds
des chignons et des turbans ou dispositions des draperies, nous
deviennent précieux, une
fois
leur date fixée, pour classer à leur
tour nos légions de Bodhisattvas. Quant au Buddba, nous fixés
«
sur
Cf.
l.
la
Il, p.
sommes
façon dont l'école traitait cette figure maîtresse au
88
el
lig. .'171,.
LE DÉCLIN DE L'ÉCOLE. début, au milieu et
à la lin
du
ne craignons pas de
positifs, et.
Allons-nous
présent passer,
à
Ce sont
siècle.
T'
553
dire, des plus encourageants.
le
de préparation, de
sans plus
théorie à l'application et rapporter par exemple au
sur la
mêmes
des
foi
sattva de la planche
des résultats
là
même
siècle,
,1e
Bodhi-
signes, le Buddlia de la planche 1
ou
les bas-reliefs des figures
la
II
198-199,
etc. ?
Rien ne serait à notre avis plus prématuré qu'une entreprise aussi risquée.
ment
Nous avons besoin de beaucoup plus de jalons
dit,
de sculptures datées
— pour
—
autre-
atteindre k tant de préci-
sion et de sécurité d'esprit dans le diagnostic chronologique
:
mais
nous ne voyons pas de raison pour que nous n'en possédions un jour les moyens. Laissons faire chipological
pour
Survey
et la
temps,
le
compétence accrue des archéologues;
bornons-nous à marquer
l'instant
découvertes de l'Ar-
les
les
et
premiers points de repère
dont nous disposions.
§
IV.
Interprété selon
Kaniska
(pi.
Le déclin de l'école les
règles
de
(n'"-ni''
siècle).
critique,
la
VI) n'atteste pas seulement
le
reliquaire de
le
niveau assez élevé au-
quel, en dépit d'une stylisation déjà marquée, se maintenait
gandhiîrien vers
la tin
du
i" siècle
de notre ère
:
il
rejette
après lui une partie considérable de l'œuvre de l'école.
même
l'art
encore
Que
sont
des principes que nous venons de poser,
en
eiïet,
les
sculptures postérieures au 1" siècle? La réciproque étant vraie,
ce
seront d'abord toutes celles
en vertu
découvre son épaule droite 5°
où
il
1° oîi
:
le
manteau du Buddlia de ses pieds;
et les plantes retournées
adopte, quand l'occasion
l'y
invite, le geste
désormais
fixé
de l'enseignement; 3° où l'individualité des assistants s'etTace en raison
même
de leur multiplicité;
occupe un espace démesuré dans téristiques se retrouvent sur des
Nous
attribnei'oiis, par
le
/i"
où
le
personnage central
panneau. Or ces
traits carac-
ensembles nullement négligeables.
exemple, au
11''
siècle
au
[)lus tôt,
en raison
L'iiVOLUTION DR f/ÉCOLR DU GANDH\R\.
55^1
de
rarliclc
•!7
'?.i\?),
et
?>
et
/|
,
ceux du
cles
1
des
figui'es
;>.
,
de
celui
est déjà postérieure à
ne prouve pas
certains détails
ii""
la
du
et
copie exacte d'un la série
néanmoins qu'on
Buddha du
lui assigne
fois
—
exirêmement considéi'ablp tante
de
tel
d'entre eux
On
a
morceaux dont
i*'"'
siècle
:
est,
à la
la
(|u'il
elle fait partie, exige
sur ce point W. Ce
le
c[u'il
importe
de ce sous-chapitre,
seuil
fait fructifier
productivité. Les
une part encore
même
la
plus grosse Il
ne faut
ou la
là
i'^''
que dès
prodromes d'un
d'inertie.
siècle le
11''
de notre ère, nous n'enelle
lent déclin
vu diminuer
ait
Nous estimons seulement qu'avec l'époque de
période créatrice de types et de motifs est à ])eu près
rabâchage est ce que les Bouddhistes craignent '''
sa
ne sont pas synonymes
achevée. Désormais l'école ne fera plus guère que rabâcher. Mais
te
le
y ait de méprise sur notre pensée. Si nous avons placé
tendons nullement par
Kaniska
facture
bien qu'à nos yeux moins impor-
pleine lloraison de l'école au
d'arrêt
Le
l'aspect général de
part de ce qu'il nous a été donné jusqu'ici de recueillir.
pas
sûrement
des vieux modèles.
gandhârienne, peut-être
la récolte
et surtout
une date beaucoup plus basse. Nous
période que nous abordons a
—
ou
tel
de compositions dont
de bien mettre en lumière dès la
stèles
que nous
présence
hSk, par exemple,
aurons à revenir une dernière
:
/|
les
nouveauté, quantité d'autres
reproduction servile
près,
comme
des arti-
;
,
ainsi
:
côté de
\\f siècle, à
la relative
central de la figure
voici
la
Kaniska, l'absence de
Buddha
la stèle,
n'est pas tout si
/i8i à
1
caractères donnent à penser que l'œuvre
marquent
ne sont que
la
Ce
etc.
articles
ipso facto qu'elle lui soit antérieure.
exécuté au cours du
qui
A82; des
remarquer ci-dessus,
simultanéité de ces
la
,
21 3, 220,
(fig.
le Biiddlia de la fiouro
ligure
et /log,
^(j
déjà fait
l'avons
1
la
stûpa de Sikri (fig. 70, etc.); de
de Loriyàn-Tangai
sltipa
);
I
du
k, les bas-reliefs
l'article
ce. ci-dessous, p.
Bodhi^allva de
la
667.
fig.
— De
iai
,
tpie
iiiême
uous
avons cin pouvoir rapporte)', à raison de
sa coinTure,
dessus, les
t.
le
moins;
et ainsi
au temps de Vâsudèva
II, p.
pieds couverts
933-234), ,
etc.
a
le
(cf. ci-
néanmoins
LE DEGLIN DE L'ECOLE. rien
nempêclie que pendant deux ou
longé sans se lasser, dans leur art
môme
555
trois siècles ils n'aient
pro-
comme dans leur littérature,
cette
sorte de stérile fécondité.
l'i'i.
5o3.
—
La TicsïATiDN m; Bhhdha,
à
Ajantà
Scène sculptée sur la muraille de Vour un croquis,
rf.
.1.
lîunr.Kss, Note^ un
Longévité, uniformité, médiociuté. -
(cl. p.
la cnjple ... Ajaytti
0i3,
68t!
,
7ii'i).
XXVl. ,
pi.
XX.
Telle est du moins l'im-
pression que nous ont dès l'abord produite, dans leur entasse-
ment
et leur désordre,
Assurément
il
n'y
a
les ruines
des couvents du Nord-Ouest.
aucune raison de douter que des
l'ondations
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
556
roligiouses, de pied en cap nouvelles, n'aient continué à
sur le
gandhârien. Peut-être
sol
l'avenir nous
perinctti'ont-elles
fouilles bien
les
s'élever
de
conduites
un jour de distinguer ces
édifices,
grâce à quelque détail technique de construction, et de dater, en
même
temps que
la
muraille, les sculptures qui
Mais déjà nous sommes certains que
l'activité
la
recouvrent'''.
des générations pos-
monuments
térieures à Kauiska ne s'est nullement détournée des
que son règne struire selon
On
ceux de ses prédécesseurs avaient vu se con-
un plan régulier
et
ont été les mieux déblayés
qu'ils
nombreux
de boucher
les
'-'.
les
sites
Le
plus et
u"
le
moins asymétriques, chapelles
donateurs tard venus ont pris à tâche
les
derniers vides entre les constructions anciennes terrain
et d'utiliser tout le
sanctuaire
plus ou
édicules
ou stùpa, par lesquels
demeuré disponible aux abords d'un
par une longue tradition. Ainsi
consacré
par exemple que des monnaies de Huviska découvertes
être
les
de notre ère nous paraissent justement être l'époque
ni" siècle
pu
de reprises succes-
nous avons eu l'occasion de constater sur
connus parce
normale.
et recevoir leur décoration
combien d'additions
se rappelle peut-être
sives
des
et
d'œuvres
à
Takht-Î-Bahai
qui nous ont paru
et
et
à
remonter à
s'explique
de Vâsudéva aient
Jamàl-Garlii à
la
côté
meilleure époque.
L'aspect des fouilles prouve jusqu'à l'évidence que la piété des
pendant plusieurs centaines d'années sur
zélateurs s'est exercée ces
deux
collines sacrées
:
et
sans doute
il
en
surtout dans le voisinage des grandes
ailleurs,
pas chercher d'autre
que présente
le
a
été de
villes.
11
même ne faut
cause aux difficultés presque inextricables
déblaiement d'un couvent
comme
celui
de Ka-
niska à Shàh-jî-ki-Pliêrî, où les premières constructions ont eu le
temps de devenir
'''
les substructions
L'Anmtiil Report àe l'Archeeûlogical
Survey pour 1912-1913 apporte à
lu
(llg.
i3) nous
dernière heure, grâce aux
observations faites par Sir
Juliii
Marshall
des ruines les plus voisines de
dans
les
ruiues de ïaxila, une première
réalisation de notre '' fig-,
Voir surtout
G4-65.
vœu. t.
I,
p.
17-3-177
et
LE DECLIN DE L'ECOLE. la
surface
'').
A l'embarras des archéologues
consolation qu'ils en peuvent déduire,
il
557 reste
comme
un
du moins fait
cette
acquis,
la
longévité de l'école.
FiG. 5o/i.
—
(f
Scène de Bacchanale», à Ajantâ
Panneau du plafond peint de D'après
Au.ssi
J.
Bcuge^s,
bien cette longévité
?iotes
nn... Ajantti,
même
(cf. p.
la crypte pi. IV,
i.5i,
6i3).
T.
a.
est-elle la source originelle
de
nos constantes perplexités, depuis que nous avons entrepris le clas-
sement chronologique des sculptures. Ce qui crée du problème,
c'est
justement
le fait
la
complexité
que nous savons exhumer
ainsi
pêle-mêle des œuvres appartenant à des siècles différents. Mais ce
*''
se
Oti sait ijuo les pieiiiièfes rouilles
sonl heurtées à uu dédale presque
inextricable
de murs qui se recou|)eut
à différents niveaux, (j'est
justement ce à
l'un
(jiioi
|iouviiit
s'attendre. ([Uiind
constate qu'au milieu k'oiiff
l'on
a
du
vin' siècle
encore trouvé ce monastère
peut ainsi dire, en activité.
(in
Wou,
si
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDH\R\.
558
qui rend sa solution décidément ardue, c'est
que nous avons
tons, ainsi
voir, constatation
si
11
le
début ('), que
le carac-
trouvailles est leur surabondante et
tère le plus saillant de nos
désespérante uniformité.
dès
dii le faire
quand nous consta-
comme nous
n'est toutefois,
venons de
fâcheuse qui ne comporte son enseignement,
peut également nous conduire à une indication d'ordre
et celle-ci
général assez intéressante à retenir. Elle nous donne en
penser que non seulement
productivité de l'école
la
se
sensiblement pareille à elle-même.
En
au lendemain de
moins deux
n'y a-t-il pas lieu de trop
décadence
et
de
la
nous étonner de
médiocrité.
l'insolite
remarquable persistance du
Nous n'aurons pas grand'peine à trouver tout tion de cette longévité
du pays
spéciales
comme
nous fau-
il
une période d'au
la floraison,
dans sa perpétuelle
honorable
tivement
d'autres termes
par une fécondité durable
siècles, caractérisée
longue-
prolongeant elle est demeurée
ment prolongée, mais encore qu'en drait envisager,
s'est
efïet à
et rela-
Peut-être
lenteur de cette
style gandhârien.
à l'heure
de cette tenue dans
et l'organisation de ses ateliers
l'explica-
les conditions
de sculpture.
entrer en ligne de compte
Il
que
semble aussi
qu'il faille faire
les relations
avec lOccident ne se sont pas interrompues et ont
le fait
continué à alimenter le foyer hellénisant que nous avons vu se
former dans devons
Nord-Ouest de
le
notre
à
l'Inde.
sujet de persister
à
En
tout état de cause, nous
rassembler
tous
les
faits
d'ordre politique ou commercial, artistique ou religieux qui ont
pu de près ou de
loin influer sur l'évolution de l'école.
—
Len i-appoiis avec l'Occident.
de nous montrer le
peu que
les
difficiles,
il
documents nous
Aux règnes
u" siècle.
et
brillants
Le temps
n'est
plus en efïet
convient de recueillir avec soin laissent entrevoir de l'histoire
de Domitien
et
du
de Trajan correspon-
dent ceux, non moins prospères, de Kaniska et de Huviska (aussi bien leurs monnaies voisinent-elles dans le slûpa d'Ahin-Posh)
'>
Voir
t.
:
I, p. 3(5.
5
LE DÉCLIN DE L'ÉCOLE. à
559
Du moins
ceux des Antonins celui de Vàsuska ou Vàsudêva.
du
inscriptions continuent-elles paisiblement tout le long
les
siècle leur
comput
traditionnel, sous sa l'orme (nous a-t-il semblé) abrégée:
la série
[h] 3i, 48, 5i, 56,
FiG. 5o5.
— Le Couple
TBTÉLAiRE, X Ajantà
ii8,
(cf. p.
tuli
,
iZd-iZ-j
Sculpture dans la chapelle à droite du sanctuaire , au fond de D'-iprès J. IjOBCKSs, Notes on
— preuve
les chiffres[/i]
176 de notre
—
.
,
Ajaittd,
jtl,
i
,
'i3
,
crypte
870
,
6i3).
II.
VI.
puis reprend sous Vàsudêva avec
76, 80, ... 98, ce qui nous mènerait déjà jusqu'en ère. Bien
entendu, nous ne retenons
des principau.vKusanas, ceux-là CL
.
la
bien claire que personne n'a jamais compté par les
années de règne de Kaniska,
"'
Huviska
58''), etc., se poursuit sous
Hp. Ind.. X,
(..
ii-j-ii'i.
mêmes
ici
que
les
noms
qui nous sont d'autre part
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
560
même
conmiH par leurs monnaies. Le
ordre dynastique se reflète
clairement sur celles-ci, tandis que leurs légendes grecques, encore et
lisibles,
métal précieux dont beaucoup d'entre elles sont
le
constance et le profit des rapports commerciaux
faites, attestent la
de l'Inde avec l'Empire romain.
De
rapports nous avons de notre côté un sûr garant dans
ces
renseignements que nous
les
(entre
i
38
et
grandchose
à
161): mais
a
conservés
faut avouer
il
la
Géographie de Ptolémée
que nous ne trouvons plus
mettre autour de ce plat de résistance. Nous avions
dédaigné jusqu'ici de relever auprès d'Auguste
de Claude
et
les soi-disant :
ambassades indiennes
nous notons soigneusement à pré-
sent celles qu'auraient reçues Trajan et Antonin le Pieux n'avions pas
—
à la vérité
dans un but de moralisation ou pour en
stôme
1
soit
par Plutarque,
soit
les
('l
les
tirer
Nous
Indiens
quelque
par Dion Chryso-
nous sommes à présent trop heureux de recueillir
:
nées éparses dans et 9
—
de rhétorique
effet
de mainte information donnée sur
fait état
les
don-
œuvres de Clément d'Alexandrie (entre
igrî
y) et les fragments de Bardesane (i5^i à 220).
Il
ne paraît
douteux qu'une bonne partie de leurs informations
d'ailleurs pas
ne soient des acquisitions nouvelles, lesquelles sont enfin venues s'ajouter
au stock traditionnel hérité des historiens d'Alexandre.
mode de
recrute-
Samanaioi, Clément d'Alexandrie en
sait trop
Bardesane entre dans trop de précisions sur
ment
et la règle des
long sur
le culte
des reliques du Buddlia
mention connue en Occident rectement ces détails de drie
('^)
T),
en
qui
ce
CI. Priaux, Iml'ui
Athènes où l'on montrait
concerne
sérail Ijiùle' à
le «
tombeau de
l'Indien 1.
C'est
Florence
place où fut créuié je ne sais
quel ràja
c'est la
qu'ils n'aient
bouche d'Indiens
and Rome. Un des
pn'tcndns ajubassadeurs se
la
— dont te
est
ainsi
marquée
qu'aujourd'hui
d'iui
à
monument
Clément, (|iii
iitlesle
en Europe
pas appris di-
que
vrai-
le
témoignage
oral
nouveau
à partir
n'est
la
venue d'Indiens
du ms"
siècle.
L'assertion est de Chrysostônic dans
'''
son
;i
première
résidant à Alexan-
ou de passage à Babylone. Si Ihypothèse
semblable '
la
— pour
le
cf
Discours au peuple d'Alexandrie».
— Clément peut sei{>iiements
aussi avoir reçu des ren-
de son maître Panto?nus:
LE DÉCLIN DE L'ÉCOLE. cl'
ft
ambassadeurs indiens « nous
Bardesane. Mais ce
est
561
donné comme
de plus nouveau et de plus intéres-
qu'il y a
sant pour nous dans ces renseignements, c'est
plume
vions à présent de la
Ce
fait
dans
seul suffit h
de
l'air
La Gnose
nous avertir
les loisirs
à Edesse les aventures de saint
la
D'une manière générale,
multiples formes,
vit
à rédiger
Indes; où Scythien,
appeler Buddha,
faisait
fameuse doctrine à laquelle, vers
Manès prêtera son nom
siècle,
Heurir
la
pour
Saracène, devenu théosoplie en
la
Egypte, et son disciple Téréhinthe, qui se bases de
:
temps où
le
commence
Thomas dans les
marchand de
riche et ingénieux
c'est
effet
d'une impératrice syrienne
biographie d'Apollonios de Tyanc; où l'on
('l
ou chrétiens.
bien en
nous intéressent,
pour charmer
martyre
rece-
quelque chose de changé
qu'il y a
— Songeons-y
Bouddimme.
le
et
Philostrate écrit
du nf
les
l'Asie antérieure.
les faits qui
jettent les
que nous
d'écrivains gnostiques
ne relever (|ue
la
source de
la
rr
et le prestige
fin
de son cruel
l'époque qui, sous de
c'est
gnose
Ion préfère) ce syncrétisme mystique
la
éclectisme ou
cet
11,
et ésotériquej.qui
(si
écrémait
toutes les doctrines religieuses, s'autorisait de tous les livres saints,
au service de son explication métaphysique du monde tous
utilisait
les
mythes
et les
symholes de l'Orient. Dans l'étrange symphonie
dont s'enivraient alors Si
l'on
de
la
on
les esprits, l'Inde tenait,
le voit, sa partie.
voulait préciser, on trouverait sans doute
que
la
théorie
transmigration des âmes selon leurs œuvres ou metensôma-
tose,
et
la
discipline
monachisme représentent
ascétique du
plus importante contribution à cette tions égyptiennes
moins
de
liée
macédoine de toutes
sa
les tradi-
ou babyloniennes, mazdéennes ou juives, plus ou
néo-platonisme grec. Et
il
serait bien
surprenant
quelle n'eût pas de son cùté, en dépit de son peu de perméabihté
mais is
(les doiik'S (jiil l'Ié ('levés
NAN sur
la
visite
EisiînE (llkt.
que
par E.
EccL, V, 9-10), aurait
l'aile
dans l'Inde aux environs de l'an 200. GANDnÀn/i.
-
n.
'''
I^e-
ce dernier, d'après
ses
Tell(^
dtUails
origines
du
du
csl
iiKiins.
lendancieux,
(I('|)i)(iill(;(;
la
de
version des
nianicliéisme qui nous a été
conservée par
les
Actes d'ArchcJaùs.
36 lupniutnti; matiosam:.
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHArA.
562
aux conceptions et aux modes étrangères,
quelque emprunt
fait
de fond ou de forme à cet universel pot-pourri.
Une première présomption
créée en ce sens parles
est aussitôt
multiples invasions qu'elle ne cesse de subir et qui toutes font iiTuption chez elle par la voie
du Nord-Ouest. Après
des Grecs et des Scytho-Parthes, celle
même
l'Iiégénionie
des barbares Yue-
tche dut aider à la pénétration des idées religieuses de l'Asie antérieure. Citerons-nous tout
de
suite
un
pour que personne songe à
rielle
le
fait
d'évidence trop maté-
contester? La cohue des
divinités grecques, persanes ou indiennes qui se pressent sur
le
revers des monnaies des Kusanas constitue un véritable panthéon
gnostique et jette un jour curieux sur
de
civilisation.
Sans doute,
si
l'on
la
bigarrure de leur vernis
en croit
le
grand
Mithra, Mao, INana (Anaïtis), Ardoclisho, Pharro,
rôle joué par
etc., ils s'étaient
laissé
quelque peu iraniser en Bactriane. Mais leur mazdéisme
s'était
également
qu'ils
frotté d'hellénisme,
puisque
c'est l'alphabet
grec
emploient pour écrire tous ces noms de divinités, à continuer
par ceux d'Hélios, de Sélènè ou d'Héraklès. Et enfin ce n'est pas à nous d'oublier le contingent fourni par l'Inde en
d'Oèsho (Çiva), Skanda, Mabâsôna,
A
la vérité ce
dernier occupe sur
le
etc.,
et
la
même du
personne
Buddha.
monnayage des grands kusa-
nas une place beaucoup plus modeste que celle que nous aurions été disposé
à lui
accorder sur la
foi
des traditions bouddhiques.
Peut-être oublions-nous trop aisément que, tout d'abord, ces rois n'étaient dans l'Inde laisse
deviner des idées religieuses de Iluviska
concerne Vâsudêva, aussi
s'il
qu'il
en
de Kaniska,
dhisme
soit
nom
;
et
se
qu'en ce qui
ne se proclame nulle part crBhàgavatan
nettement que Vima-Kadphisès se
hêçvaraw, son
Quoi
que des envahisseurs; qu'ensuite rien ne
disait tout à l'heure
trMa-
semble indiquer des tendances au vishnouisme.
soit, le
le seul
avérée.
Buddha
paraît tout au
de ces potentats dont Cette
apparition
moins sur la
les
monnaies
conversion au Boud-
sensationnelle pour notre
objet ne complète pas seulement la mixture attendue des
mythe-
LE DÉCLIN DK L'ÉCOLE. logies
la
:
compagnie où
passé rlieu et tnènie,
il
prouve assez
se trouve
pour quelques-uns de
Fig. 5ri~.
qu'il était déjà
ses fidèles, frdieudes
506-Ô07. — Les qcatre grands miracles, AMviiuni Uenares. — Musée de Madras. Hauteur: m. (h 6Sa). — Musée de Cakulla, S[àrndth) o m. qo iiiô, 610, FiG.
Fig. SoG.
5t;;5
et
a
afî {rf. p.
1
n°
3.
//.
-'1-616,
:
{cf.
p.
Gi5,
(Sfij.
Grjn).
dieuxn (^devàtideva^ Le déjà
du
le
fait est
de
importance que nous avons
noter à propos de son iconographie''), car
que, pour expliquer la création
"'
telle
Cf. ci-dessus, L II, p.
aS3
et
surtout
la
il
va de soi
multiplication de ses
et 3(j.î.
36.
DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
i;i':VOLLlTION
56^1
idoles,
de signaler au préalable sa divinisation
était nécessaire
il
on voit mieux
à
comment
présent
:
s'explique dans l'am-
celle-ci
biance générale du temps. Faut-il
cependant nous borner
superficielles? Elles
à ces constatations,
nous invitent plutôt à aborder
la
en
somme
question,
infiniment plus délicate et ouverte aux controverses, de l'influence
de
antérieure sur les idées et les textes du Bouddhisme, pour
l'Asie
ne pas parler des autres religions de l'Inde du Nord. pas se souvenir que
mouvement
cette apothéose
du Buddlia
qui transformait alors et élargissait, au point de
rendre méconnaissable pour ses vieux adhérents, Maître?
Au nom de Kaniska
l'Eglise, la
roi,
Gomment ne
faisait partie
s'associe
la
justement, dans
du la
doctrine du l'histoire
de
tenue du troisième et dernier des grands conciles. Le
nous dit-on,
l'aurait réuni,
après sa conversion, afin de
tôt
mettre un terme aux dissentiments d'ordre dogmatique qui divisaient la
Communauté. Apparemment
autres conseillers l'esprit
nouveau
même
voire
le
du barbare néophyte par
suscité
se proposaient d'étouffer
l'infiltration
judéo-chrétiennes
:
car les
vénérable Pàrçva et les
des idées mazdéennes,
marchands syriens devaient
jouer dans leurs comptoirs orientaux, en attendant les vrais missionnaires, le
même rôle
de colporteurs religieux que
à leur attribuer en Occident"). Sans doute
propagande chrétienne terranée(-),
tandis
s'est
que
vers l'Asie centrale et l'Extrême-Orient était
devenir un
dhisme
la
Médi-
au contraire tourné
mais leur rencontre n'en
:
en entrevoir
Christianisme c'est à ce
la possibilité.
C(. DE GvMO'iT
a8o.
de colonies chrétiennes dans l'Inde va bientôt
historique.
fait
et le
bibliothèque),
p.
s'est
que
pas moins inévitable dans la zone intermédiaire de l'Iran; et
d'ailleurs l'existence
'"'
est bien établi
tout de suite orientée vers la
Bouddhisme
le
il
l'on s'accorde
,
Les Cultes
S'il (il
y a eu des rapports entre le
moment Il
ne
uriciiliiii.r,
Boud-
existe déjà sur ce sujet toute une et
dans ce milieu qu'on pourrait
s'agirait d'ailleurs
p.
1-37
l'I
suiv.
—
'"'
dans notre esprit E. Renan, tes
Jpôdrs,
LE DÉCLIN DE L'ÉCOLE. f|ue
d'une iiilluence de
diiisme
du
légende chrétienne sur
soit,
sortit,
de l'espèce de concile de Trente convoqué par
comme
il
arrive, l'affermissement de la Réforme.
Maliàyâna, qui déjà respire, mais se cherche encore dans
Le
écrits
d'Açvaghosa,
FiG. 5o8.
(le
ih:
Buddha,
à
AMAinvAii
(l'I.
p. Gili,
Madiiis. Itmileiir dp la partie sculptée:
Nâgârjuna va bientôt réunir en un premier traits
les
achève de prendre conscience de lui-même.
-- La Tentation
Musée
la
néo-Boud-
le
temps, pour ne rien dire de son néo-Krislinaisme.
Quoiqu'il en
Kaniska
la
565
tn.
G82).
j8.
de synthèse
essai
les
épars et visiblement incohérents qui constitueront désormais
Voie Supérieure''). Mais quand, après
le
grand docteui\ nous
tâchons vainement de concilier cet idéalisme, voire
même
ce nihi-
lisme Lranscendantal, avec le piétisme le plus outré en passant par les rites
machinaux d'un
culte quasi
cabaliste,
comment pour-
rions-nous nous défendre de penser que ce fuyant et versalde Mahà-
yâna n'est après tout rien d'autre que '''
G'esL ainsi (|ue riiistoricii
du
lioud-
(Ihisme, Târanâtha. conçoit les rapports
la
forme indienne de
liisinriqucs cnlre li'
Mahûyâna
(p.
\f.
fit
la
Gnose?
concile dé Kaiiiska el ot
71).
DU GANDHARA.
I;KV()IJITI0N de L'ECOLE
566
Cette première impression ne
nous attacliions à retrouver dans Loliis
(le
du Mnhdbhdrula)
mêmes
nouveaux
les
même
le
,
si
verbiage moralisant et les
Uialis ^o:piaL. Mais, sur cette pente,
la
une considération nous arrête. Le Gandhâra, nous l'avons pays d'élection de
comme
proposé
De
docteurs
la
la
secte
ne trouvons pas trace
Buddhas
bien plus tard
et
ni
dominante
de
,
tels
même
que
théorie toute
la
de leurs hyposlases,
ni
c'est
de
la
présumer
à
mahâ-
dite
mettra à fournir de
qu'il se
nouvelle doctrine. Pour l'instant,
avancés de
donc
est
II
longtemps indemne de rinfluence
fait, c'est
dit,
que Kaniska aurait d'abord
siège de son concile ('l
qu'il sera resté assez
yâniste.
des Sarvâstivàdins, et
la vieille secte
cet asile de l'orlhodoxie hinayâniste
les plus
le
cette fois
imaginations apocaly[)li([ues qui caractérisent les traités
gnostiques du génie de
était le
nous
que
siUra, tels
exemple (pour ne rien dire,
la lionne Loi, par
encore,
conlirmer
(|ne se
feiiiil
dans
les textes
le Lalita-vistara,
mazdéenne des
nous
Dhyîlni-
dévotion à l'Amshaspan
de lumière que dut être Amitâblia avant de prendre
du paradis bouddhiqjue ade l'Ouestn. Est-ce
à
dire
puisse déjà déceler dans le Lalùa-vislara quelques
équivoques d'inQuence étrangère? Plus d'un
présidence
la
que
l'on
ne
symptômes non sonne trop
détail y
familièrement à nos oreilles européennes pour ne pas éveiller notre défiance à ce sujet. Rien qu'en l'examinant à notre point de vue
archéologique, nous avons cru relever çà et
là l'indice
de remanie-
ments visiblement inspirés par nos conceptions ou nos coutumes occidentales. Tel serait le cas
,
sans sortir du cercle de nos préoc-
cupations habituelles, pour certains aspects qu'il prête à tion, et surtout
pour l'épisode de
au temple, ou encore pour
le
la présentation
la
Tenta-
del'enfant-Buddha
couronnement dont
il
souligne
le
rôle messianique de Maitrêya'^).
'''
Cf. tliL.vN-TSANG, Trdrels ,1
Lo passage, qui pai- S.
Heal,
a
,
[).
été
mis
lumière par T, VVatters.
''
2yO.
n'avait pas été compris
clairement
eu
ces
Nous
;ivous conservé
remaniements dans
mêmes: M. avertir
les
une
trace de
textes
eux-
Sylvain Lévi veut bien nous
que par une coïncidence curieuse ,
LE DÉCLIN DE L'ÉCOLE. Lps
ateliers
mouvement qu'autant
—
ganâhâriens.
reiifjieux
\(jus
qu'il se rellèle
sur les
fois
ils
particulièrement suspects, et
non point
figurer
Mâra.
Toutefois
la
rr
le
:
figurés.
Nous ne serons
de plus que ceux-ci se sont mon-
aux idées nouvelles.
textes
les
du
nous ont paru
Lalita-vistara qui
souvent
plus
le
tentatioim
s'en tiennent à
ils
mais seulement
,
a l'assaut a
un groupe important de
existe
il
effet
ignorent totalement, ainsi que nous l'avons
déjà constaté, les deux épisodes
fig.
monuments
encore plus réfraclaires que
Pour commencer
ne l'oublions pas en
que nous venons d'esquisser ne nous touche
pas surpris de constater une trés
567
de
(voir
stèles
76-79, lxo6-ko8, /iBS-Ziog, /i84-/i85), à propos desquelles
nous avons justement du poser
question du mahàyânisme de
la
Qu'elles attestent la triomphante ilivinisation du
l'école'''.
et le culte
de
dont
latrie
il
est
devenu
l'objet,
Buddha
suffît d'y jeter les
il
yeux pour être obligé d'en convenir, tant son image y prend une importance écrasante. Le point qui restait en suspens, c'était la figuration des
blème nous
Dhyâni-Buddhas,
avait
et
de leurs
fils
spirituels. Si le
pro-
paru susceptible d'une solution nette, nous ne
l'aurions pas fait attendre jusqu'ici
l'iconographie nous l'aurait
:
déjà fournie. Mais enfin l'histoire générale confirme et précise nos
premières impressions. Nous voyons mieux à quel évolution
du Gandhàra
l'arl
moment de
rejoint et côtoie la transformation
doctrinale du Bouddhisme. Celle-ci devait être dès le
un
accompli, cent ans au moins avant que
fait
son
le
ni''
siècle
témoignage de
Fa-hien n'aciiève de lever tous nos doutes sur l'intronisation des Bodhisattvas autres que Maitrêya. Oi- voici des stèles que tous leurs traits caractéristiques (cf. ci-dessus,
les Irafliiclions cliinoises
(date'es
du Lalita-vislara
respectiveiiieiit
683) ignorent trêyai
et
le
rr
de .3o8
.
rapportent
conceplions messianiques
les
aient
nétré dans l'Inde et que celle-ci en
pé-
ait
eu
ou suppriment
raédiatement une preuve indéniable dans
abrègent
-ioo et
/i)
pleine conscience, nous en trouvons im-
senlation au lempleTi.
191
de
5 5 3-5 5
couronnement de Mai-
nomenclature des dieux dans
p.
et
II, p.
t.
33a.
VA',
—
ci-dessus,
(juo
|i,u-
la
rrpré-
la
1.
II,
ailliHirs
les a|ipellalions
nos
el '
parallèles de l'Erchome-
du Talhâgata.
CI.
I.
Il, p.
Jl^o
cl
siiiv.
au tt
DE i;kcole du GANDinin.
i;i:voi,uTioN
568
au
])lus tôt
if siècle
:
comment ne
Grand miracle de Çrâvaslni
ait fini
par céder
scène du
la
place à des
la
nouvelles, et ses (kvald archaïques par se méta-
interprétations
modernes
en
morphoser
pas croire que
Bodhisattvas?
que nous
L'hypothèse
avions émise à ce sujet, déjà très probable pour les figures (juasi-certitude devant des répliques
Ao8, devient une des
figures
sur, le
c'est
Û8^
que
ces
modèle des
cr
compositions
vieilles
le
nom
pu
se
de vunjdala, allaient fleurir profusé-
le
temps à des
celles-ci n'exigeaient
mode de
est
non moins
de
l'école
identifications nouvelles, c'est
aucune modification profonde dans
Non seulement
présentation.
le répertoire
déjà formé, mais
aucune rénovation de ce répertoire;
le
Mahâyâna
a
trouvé
ne réclamait en
il
et c'est
nous avons pu prétendre qu'en définitive à son
il
des œavres gandhâriennes relativement tardives ont
prêter avec
donc que leur
si
fait
germe
contiennent en
Mais, d'autre part,
inent dans la Haute-Asie.
que,
à
paradis d'Aniitàbhaii et des autres cycles icono-
graphiques qui, sous
clair
du genre
i85. Ce qui nous paraît enfin tout
et
^o5-
fait
justement pourquoi
l'école avait plus aidé
l'influence. Les futurs
développement qu'elle n'en avait subi
chercheurs débrouilleront mieux que nous, dans ce cas paiticulier, l'action
et
la réaction
réciproques, toujours
si
intimement
mêlées, de l'iconographie et de la religion; dès à présent c'est oti
nous en voulions venir
un facteur de
—
il
—
et
nous faut renoncer à chercher
répartition chronologique dans le caractère plus ou
moins ttmahàyâniquen qu'auraient
affecté nos bas-reliefs
arbitrairement
caractère ne pourrait être qu'une illusion
par des idées préconçues
et à
:
un
tel
créée
quoi rien ne correspond dans
la
généralité des cas.
On
peut encore imaginer un autre
mode de
serait l'instant d'appliquer et qui, lui, est
cable
:
dans
la
classement que ce
théoriquement impec-
pratique nous n'en attendons guère plus d'effica-
cité. 11 consisterait à
répartir les sculptures gandhâriennes
siqiposons postérieures au i" siècle entre le
n*"
et le
m''
que nous
selon leur
LE DÉCLIN DE L'ÉCOLE. degré
d'rrindianisatioii'nC).
mesure que coulent
les
En
années,
principe, l'art
569
une
c'est
gréco-bouddhique
ceux de ses éléments constiluanls qui étaient grecs s'éliminer
le
ait
dû
voir
nettement
plus
progressivement au profit de ceux qui étaient
En
fait,
FlU. 50IJ.
La
indigènes.
fatale qu'à
loi
que
l'on
l'IltSIiNlATION
reprenne
des caractères qui
la liste
DE lUuULA, À AMAr.ivAli
(if. p.
Musée Je Madras. Rampe de balustrade. Hauteur
:
GiO, G82),
m. sS.
D'après une pliolographip rommiuiiqiicti par M. V. Goloubew.
nous ont semblé ci-dessus dénoncer une date tardive cevra aussitôt que se découvrir
en
la
pratique des gestes conventionnels,
tures, c'est parce
I,
|).
Cl
5.
le rite
les
de
pieds
autant de coutumes indiennes. Si peu à peu
elles se font jour, puis s'imposent
l.
on s'aper-
lépaule droite et l'babitude de se retourner
les croisant sont
Cf.
:
que
le
de façon constante sur
les sculp-
milieu réagit contre les modes étrangères
L'fiVOLUTlON DE I/ÉCOLE DU GANDI[\P.
570 et finit
par
les
évincer pour leur substituer des traits de
ou
comme Dans
même
d'assimilation engendrer promptenient à
à Ainarâvatî des
formes d'art inédites et
du Gandhàra, tout au contraire,
l'école
mœurs
et
phénomène d'adapta-
des usages locaux. Nous verrons bientôt ce tion
\.
Mathurâ
faciles à dater.
l'indianisation des
motifs, pour inévitable qu'elle soit, traîne à ce point en longueur qu'elle
ne provoque aucune modification de style tant
soit
peu
brusque ou trancbée, aucun changement de manière susceptible de fournir des jalons à l'historien de s'est il
l'art.
qu'on
dirait plutôt
indéfiniment borné à reproduire servilement des modèles qui
est vrai, multipliés sans trêve
par des générations
donateurs, s'imposaient de toutes parts rité.
On
Nous sommes bien
à l'imitation
forcés de croire qu'après
acclimatation de l'influence classique,
que faiblement contre
d'artistes et
un
le
apport qui
de
une
Gandhàra ne cessé
avait
la si
de
postélongue'
réagissait
de
lui
être
étranger.
Toutes ces considérations tendent de façon concordante, bien
que par des ait
biais difTérents, à
nous
pu, après son épanouissement du
faire i^''
comprendre que
l'école
de notre ère, durer
siècle
encore un siècle ou deux sans subir de transformation considérable ni tomber trop au-dessous de son niveau primitif. Mais la rai-
son dernière de cette longévité uniforme et médiocre nous paraît résider dans l'organisation de ses ateliers, seuls centres agissants
qu'embrasse
la
dénomination abstraite d'école.
vraisemblable que les grosses la
les artistes grecs
commandes du début
main-d'œuvre locale
à leur tour
durent
et
la
:
c'est
extrêmement
aient cherché quelque aide dans
formé sur place des apprentis. Ceux-ci
se croire bientôt à
même
de
satisfaire
les
be-
Nous n'aurions pas
à
raison de la relative rareté des chefs-d'œuvre
gandhâriens en face de sans vie
est
ou métis de grecs qui reçurent
soins courants de leur clientèle de donateurs.
chercher ailleurs
Il
la
profusion des répliques sans accent et
qu'en réalité très peu de ces sculptures ont été vrai-
ment exécutées de main de maître. Et du même coup
s'explique
LE DÉCLIN DE L'ÉCOLE. riinirorniiLé
de cet
art.
571
Nous avons déjà constaté
à
propos des scènes
légendaires que chacune d'elles se ramène à un ou deux prototypes, qui semblent avoir été tixés duits depuis sans
FiG. 5io.
une
fois
— La
Soujiissios de i.'éi,épuam
,
a
apparaît à présent que toutes fabricant d'imagerie l'eligieuse,
notable*').
11
nous
:
o m. 80.
ces rééditions sortent de chez un
comme
nombre de sarcophages antiques ou de l'on
repro-
et
AmaiiÀvati (cf. p. (iio).
Musée de Madras. Diamètre du médaillon
si
pour toutes
aucune variante ou innovation
c'est
aussi
le
cas
pour
retables de la Renaissance,
ne veut pas descendre jusqu'aux
te
chemins de croix n de
notre quartier Saint-Sulpice. Bref, les apparences sont pour que
')
Cl.
I.
I,
|,.
(ii7.
L'EVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
572
connue on
l'art gi'éco-boiuldliique
ait
lisem dans
dn Gandliàrn.
les ateliers
fini,
Les débuts de la décadence. d'être trop sévères
pour
les
— Nous
dit,
par irs'industria-
ne craignons pas, on
le voit,
sculptures qui forment après tout le
gros de nos collections. Productions d'artisans qui, pour la plupart,
ne possédaient plus que de seconde main
le
métier classique,
elles
surchargent volontiers de décors hétéroclites et de personnages
se
stylisés, figés
dans des poses conventionnelles; pourtant on ne peut
nier qu'un certain talent ne continue à se
comme
sition
dans l'exécution. La question
jus([u'à qu'elle
époque
plesse et sa virtuosité. la baisse
marquer dans
le ciseau
A
compo-
dès lors de savoir
de nos imagiers aura gardé sa sou-
défaut de changement dans leur manière,
de leur habileté technique sera
l'imminente décadence.
est
la
le
symptôme évident de
Sur ce point nous possédons déjà deux
indices assez probants. Le premier avertissement nous est
parles monnaies. Soudain, après Vàsudèva, pas à devenir des plus médiocres
:
elles
donné
ne se bornent
incapables de présenter aucun
type nouveau, elles ne savent que reproduire indéfiniment des
Vâsudéva déplus en plus méconnaissables, entourés de légendes grecques de plus en plus tenu
toutefois,
:
pour
illisibles.
les raisons
Et certes
l'avis
que nous avons
vaut d'être re-
dites ci-dessus''',
ce n'est qu'un avis à longue échéance, et la brusque décadence
monnayage Seuls des
Or
il
a
dû précéder d'un bon demi-siècle
monuments
se trouve
numents attendre. figure
et
que nous disposons dès
<>
Cf.
t.
ia sculpture.
à présent d'un
de ces mo-
que justement son époque cadre avec ce qu'on pouvait
Nous voulons
parler
877. Sa lourde gaucherie,
elle
de
datés pourront emporter notre conviction.
de les
la
statue représentée sur la
proportions ridicules de ses
enfantelets, le traitement maladroit de ses
chez
celle
du
draperies, tout trahit
une impuissante tentative d'imitation des anciens modèles.
II, p. li8o-li8-}..
LE DÉCLIN DE L'ÉCOLE.
Or
elle
573
porte inscrite rannée (^V«rsa, et non Samvat.)
qui nous fait descendre jusiju'en
Fiiv.
5i
I.
Musée
ans après
—-Le (le
267-8 de notre
GiiAND Miracle de Çràtastî, à Bénarès
'''
AL Fi.KET
1907,
=
proposé dans
a p.
18/i,
(le
lire
le
7.
R.
Ekuna-
.
mais sans donner
aucune justification de
cette lecture. .Après
rliadiiçalimae
ÔûS, 681).
(cf. p.
om. go.
dernière date connue de Vâsudèva. Et, cette
la
Sgt)
nouvel e.xamen
vile.
,
ce
ère, juste soixante
(Mlculta, n° S. 5. Provenant de Sdrndth. Hauteur:
encore, nous nous [gardons de conclure trop
A. S.,
179''',
11
fois
serait sans
notre confrère
le
R. P.
A. -M. BoïER veut bien nous faire savoir qu'il
maintient sa première transcription
tlcuiiuçit^i]-çattmae
—
170.
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
57'i
aucun doute imprudent de construire une théorie chronologique sur le style de cette unique statue. L'ère de son inscription serait-elle
hors de conteste, qu'elle-même pourrait fort bien n'être que
malheureux de quelque maçon de au sculpteur. Mais étalon de toute
attribuons,
il
de jouer
village trop pressé
nous ne prétendons pas
si
prendre
la
i'essiii
comme
sculpture gandhârienne à l'époque que nous
la
lui
nous faut d'autre part remarquer que l'ensemble des
témoignages historiques vient singulièrement renforcer la valeur du sien
tous nous invitent, jusqu'à preuve
:
mencer
la
décadence de
l'école
— —
avec
Dès
Les causes politiques.
la
seconde moitié du
pour nous, important
en
les
signes avant-coureurs du déclin
et,
à faire ui''
première moitié de ce
la
est
effet possible
du contraire,
—
com-
siècle.
siècle,
il
de noter
de l'Empire romain, pressé
déjà de tous côtés par les Barbares, et la diminution de sa force
d'expansion politique, économique, arlisti(jue. seul
point
lui-même organes
io5, Pétra. et
la
mêmes
c'est
la
s'épuisant
durement
son
de
ruine
influence,
par l'intermédiaire
desquels
il
s'attaquant
aux
l'exerçait.
Dès
Alexandrie livrée aux fureurs de Caracalla,
c'est
depuis
châtiées.
en
Trajan du royaume nabatéen de
destruction par
En 216,
le
qui nous concerne, on dirait qu'il travaille
cardinal à
Vers l'Orient,
en
En
discordes
9 'y 2-9
'78,
ou
intestines
c'est la
prise,
en
puis
séditions le
de
sac
Palmyre par Aurélien. Le rude soldat-empereur put traîner en triomphe derrière cènes, des Perses,
Blémyes qui,
lui,
même
en
temps que Zénobie, des Sara-
des Bactriens et des Indiens, et jusqu'à ces
sortis
de
route des ports de la
la
Nubie, menaçaient déjà de fermer
mer Rouge
:
politique à courte vue! L'opération, style
chirurgical que
militaire,
amputation. Après ce coup vives,
les
relations
entre
victoires sans
comme
avait réussi
on :
lendemain
dit aussi bien
mais
c'était
la
el
en
une
de hache porté dans leurs œuvres
les
pays méditerranéens et l'Inde ne
feront plus désormais que languir.
La faute en
est-elle d'ailleurs
au seul Occident? Par une coïnci-
00
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
576
moment même où
dence fâcheuse, au
romaine
l'Asie
de son côté
à ces mutilations volontaires, l'Inde
elle-même
de son histoire que la périodique reconstruction et
désintégration de ses empires, et
qu'aucun d'eux
royaumes qui
duré plus de
ait
il
n'est pas
encore d'exemple
trois cents ans. l.es
deux grands
définitivement l'héritage des
s'étaient partagé
ryas, au Nord-Ouest celui des Kusanas, au Sud-Est celui des s'écroulent, l'abolition
se sui-
retombe dans son émiettement.
cide en tant qu'unité collective et C'est la loi
se livre sur
commencement du
semble-t-il, au
l'avènement des Guptas vers
820,
l'an
Andh ras. et avec
lu^ siècle,
de tout grand pouvoir centralisateur
Mau-
s'efface, jusqu'à
tout vestige d'histoire.
Tout
au plus entrevoyons-nous que les descendants des grands Kusanas continuèrent à tenir
la vallée
de Kaboul et
le
Gandhàra,
même
si
ne gardèrent quelque suzeraineté, au moins nominale, sur jàb.
Non seulement les Annales
jeter
aucune lumière dans
comme pour
les épaissir
chinoises cessent à ce
les
le
ils
Pen-
moment de pro-
ténèbres où nous tâtonnons; mais,
encore,
la
dynastie sassanide, sortie (tou-
jours dans le premier quart du m" siècle) d'une violente réaction in-
digène contre
le
philhellénisme des Arsacides,
entre l'Europe et l'Inde le rideau opaque de son
Les raisons
tirées
de
manquer
tiques ne pouvaient
comme les
l'Itisloire
commence
à étendre
mazdéisme exaspéré.
— Ces événements
de Fart.
poli-
d'avoir leur répercussion sur l'art
On voit qu'ils tendent tous à entraver monde gréco-romain et l'Inde. Mais les fossés
sur le commerce.
échanges entre
le
qui se creusent ou les obstacles qui se dressent sur les grandes voies de
communication ne
du niveau
suffisent
artistique dans telle
traînait les praticiens d'Egypte ritisu et continuait à
ment
province. Si
le flot
ou d'Asie Mineure vers
et va bientôt s'arrêter, c'est
dans sa source.
problème. Pour
telle
la baisse
la
qui en-
«Ganda-
alimenter l'école, ne coule plus que chiche-
chemin qu'en raison du tarir
ou
pas seuls à expliquer
fait
Là
moins
à
cause des difficultés du
que lui-même
gît,
était déjà
croyons-nous,
justifier l'irrémédiable
menacé de
la vraie solution
décadence
comme
du
l'éton-
LA FIN DE L'ECOLE. lloraison d'un ait à
naiitt^
dliàra,
il
du
siècle
lu*^
du
I"
un
:
que notre
snilit
demi
importt',
art classique
577
commencé de
ce qu'il n'avait
article d'exportation, artisles
et
de
De
ce point de vue,
brandie gréco-bouddhique,
la
ment partagé
il
cutions,
dans
pour
du
la
branche gréco-chrétienne.
hostiles,
au plus fort des persé-
au temps de Constantin, alors que tout
de demander
—
à notre tour,
la
Pourquoi, serions-
sculpture bouddhique
moment même où
et la conversion
un champ presque
illimité?
exactement parallèles
d'une
au
la
:
Les raisons de ces
cas.
i'^''
part siècle
dans
la
l'Asie orientale lui
Les questions sont, on
fut l'une des
La décadence
V.
est sans
LA
à
Uuiim sollemiiiea cnsltdiia, uANDiiiuA.
-
11.
la
l'art
les
deux
gréco-romain
pénurie de
I-
du
la
main-
m'' siècle.
KCOLK.
doute lannuiicialrice de
I,
voit, assez
conséquences de l'appauvris-
partir
FIN DE
de
une école peut continuer encore longtemps,
'''
ouvraient
surprenants résident tout uniment,
sement économique de l'Empire
.S
le
réponse vaut aussi dans
condition llorissante
(|ui
royaume
le
développement mythologique
de toute
même
laits
le
de notre ère, de l'autre dans
d'œuvre artistique
que
aux mains des Barbares, est-elle tombée
Penjiîb eiit passé
du Mahàyâna
mêmes par
les
Rossi''), l'ancien art chrétien a-t-il sur-
empereurs
d(''cliiier
en décadence au
générale
l'histoire
(iandhàra, après avoir attendu pour s'épanouir
giec du
religieux
nous apparaît nettement que
semblait devoir favoriser son expansion?
nous tentés
si
lointaine qu'elle fût, a simple-
si
lesquelles passe vers ce niênie lemj)s
tout prospéré sous les
qu'à partir
monuments
du tronc commun,
les vicissitudes
Pourquoi, demande M. de
devenir
partir
compris. Le parallélisme
l'Asie antérieure, se répète
des beaux-arts.
du Gan-
celui
cessé d'être à
ail
curieux que nous avons cru relever entre les
de l'Inde
que
tel
si
la
les
lin
:
toutefois
circonstances
ii)<).
37
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
578 s'y
prêtent,
duiie vie ralentie, qu'entretient
vivre
;\
du passé. Combien de temps aura pu
des œuvres héritées
de
prolonger l'agonie
monuments
gréco - bouddhique
l'art
avait créés?
qu'il
en prendre l'habitude,
que nous devrons
c'est
chrétienne
de
Si
Nous n'excepterions
même
de
et
que
le
siècle,
iv"
pas
de
qu'un
Topographie
la
cet
si
ennemi
quelques informaIl
bien évident
est
commerce passe de
mains d'intermédiaires arabes ou
les
quelque chose de
plus
persans'''.
du Gandhâra,
l'histoire
avant tout grâce aux récits de voyage des pèlerins chinois,
jusqu'au jour où là
du
consigné
absurdes théories.
ses
nous entrevoyons
c'est
terre n'avait
la
parmi
en plus entre
n'est plus
publier sur l'Inde dans
partir
contact s'est perdu,
le
se
de Cosmas Indicopleustès (vers 535),
tions précises
que
sont,
à
à
rotondité
la
à
que nous pourrons attendre quelque lumière.
monde méditerranéen ne d'inepties.
des
surtout à des témoignages étrangers
Les renseignements qui continuent
tissu
se
nous commençons
que
Ainsi
l'ombre
à
,
demander. Mais désormais ce
le
l'Occident classique
le
le prestige
un
fait
parole est prise par un écrivain arabe. C'est
la
pour nous des plus
significatifs.
Sans doute
les
échanges
entre l'Empire et l'Inde ne sont pas complètement interrompus;
mais
voici
que cessent définitivement
directes dont
nous venons de voir
de notre ère,
les esthétiques résultats.
mêlées,
de
la
Dès
et
même
rapport, voire relevé.
,
lors,
temps de clore
et
et
de
pagna
''
l'inévitable
Cl. I'riaIjI.x.
/;((//((
elles
indo-grec,
être poussée jusqu'à son
si
dénouement.
(()((/
Home.
|i.
171
l'I
suiv.
il
et
aucun
se ferait
l'entreprise
terme
se
peine d'être
vaille la
peine de rapporter brièvement les péripéties
la
n^ siècle
l'indienne
par une conséquence naturelle, l'art
et
Les destinées, un instant
aucun parallélisme qui
de
suivies
au
i" et
nous n'apercevons plus entre
l'histoire
mencée ne devait
relations
au
fleurir,
gréco -romaine
civilisation
séparent à nouveau
les
s'il
com-
ne valait
dont s'accom-
LA FI\ DE L'ÉCOLE. La siRviE semble-t-il,
ment
le
(iv'^-v*'
— L'école
siècles).
579
du Gandhàra
aux événements un sursis de deux
-..
fiG.
i.
i.if iiii
5l3.
j
ii
ff
l'
i
Mi
jij
M^gp|,^ji,,lj,^llg^^^
,
PisCIKA ET AUTRES ÏAKSAS, À JaVA
Doro-Boudour, première galerie
,
D'apro-i
(
du
une ]ihotogr.
Mnjor Van Knr.
On
^3,
cf. p.
partie gauche
shans, alliée aux Sassanides.
bas-relief n°
g
h.
II
62.')).
Hauteur
Marcellin raconte-f-il que leur vieux fils
dans laflaire, amena avec
roi
lui
o m. 80.
non sans
3Go, aidèrent
au siège d'Amida (aujourd'liui Diarbékir)
qui perdit son
:
a \oulu les reconnaître,
quol(]ue vraisemblance, dans ces Chionitai qui, vers
Ammien
Apparem-
siècles.
pays était resté au pouvoir d'une dynastie de rois Kou-
«mi^
Sliapour
allait devoir,
:
du moins
Grumbatès,
des élépbants 37.
l/KVOLllTION DE LËCOLE DU GANDHARA.
580
En
indiens*').
fait
nous ne saurions rien
nous ne possédions
si
le
témoignage oculaire de Fa-hien. puis de Song Yun. Le premier arrive, au début périté, et
du
où jamais
bien au Gandliàra
du Swàt, tous
et
dans une contrée en pleine pros-
siècle,
v*^
Bouddhisme
le
même que
dans
n'a
plus (lorissant. Aussi
été
de Kaboul
les vallées adjacentes
sont encore inviolés et les monastères
les stupa
remplis de moines; sanctuaires et reliques célèbres voient aflluer en foule les fidèles, à est
commencer par
devenue ce que nous avons déjà
des terres saintes du
Bouddhisme
et,
dit qu'elle deviendrait
(^),
l'une
plus particulièrement, la terre
du Bodhisattva. Trois des compagnons de Fa-hien s'estiment
sainte
satisfaits d'avoir visité ses
retournent en Chine, culer
L'Inde du Nord
les rajas locaux.
:
c'est
en
ce
quatre grands lieux de pèlerinage
Le peuple
effet la secte
adonné au
est surtout
et s'en
Véhi-
Petit
des Sarvâstivâdins qui jouit de la plus culte de la Prajnàpàramità, de
grande popularité. Toutefois
le
Manjuçrî
y pénètre, bien
et d'Avalokileçvara
que Fa-hien ne
mentionne qu'à 80 yojana au Sud-Est, à propos de Mathurà. Ce nous impoi'te surtout,
que l'œuvre entière de
encore intacte, jusque dans sa jîolychromie
à
sa
([ui
que nous pouvons déduire en toute
et ce
sûreté de ses des criptions, c'est
moins
le
et ses
l'école était
dorures; ou du
conservation n'avait à compter qu'avec des accidents pareils
ceux dont
ft])agode de
la
nous apprend en
Qu'était cependant
fut la victime
au début du
etlet,
été trois fois incendiée
Kaniskan
par
le
feu
du
vi''
siècle, qu'elle avait déjà
ciel et
devenue l'ancienne
Song Yun
:
chaque
fois réédifiée.
activité des ateliers
gan-
dhariens? Qui étaient leurs artistes? A quoi ressemblaient leurs
œuvres? Autant de questions que nous ne pouvons guère pour l'instant
que soulever. Que
n'en peut guère douter, ni
'''
Vaut-il la peine de noter
d'après
le
même
historien
ici
(xviii,
l'art fût
que
que, 6),
Sliapour (autrement dit Sapor) einployail
comme
espion
un cavalier romain
déjà en pleine décadence, on
cette
décadence
lût
irrémédiable;
déserteur, natif de Paris? Là où cliand
ne
passait
plus,
le
pénétrait encore, ''
Cf.
t.
II,
ji.
'iHJ-'iiy.
le
luar-
coiidoltière
i,
il
peut
se
que toute
toutel'ois
morte, au moins dans dans
les
des
voisinage
le
FIN DR L'I'GOLE.
\
fécondité
.-SSl
ne
artistique
grands centres religieux. Apparemment,
sanctuaires en renom, quelques
d'artisans iudij'ènes trouvaient toujours
un héréditaire
leur vie et à entretenir
pas
lût
de père en talent
:
familles
gagner
à
fils
car rien ne nous
donne à penser que,
comme
au
jamais devenue dans
l'Inde le
monopole des moines. On ne com-
Tii)et.
l'imagerie religieuse soit
prendrait guère qu'une dévotion toujours ardente se fût unique-
ment que
les pèlerins chinois
cependant,
commandes
de
votif
gresse tion
:
l'on
do
n en mentionnent guère d'autres, çà
et là,
dans leurs Mémoires
question
plus intéressantes. Song
au lieu où
ou
Bien
incidemment
est
il
d'oriflammes
fleurs.
d'oflVandes
contentée
commémorait
le
Yun
fait édifier
un
rrdon
du corps
à
ce stûpa ne comportait-il pas à tout le
en mortier de chaux
?
Un
i5
slùpa la
li-
moins une décora-
de ses compagnons, au
moment
de leur séjour à Pêshawar, prélève sur ses fonds de voyage
somme
nécessaire pour faire exécuter ttpar
des modèles réduits,
en cuivre, de
la
ff
un
excellent artiste
pagode de Kaniskaii
des quatre autres grands sanctuaires de l'Inde du fois
même
semble que
il
les
ii
et
NordO. Une
représentants
tardifs
la
de
l'école
gandliàrienne ne se soient pas bornés à la reproduction stéréotypée des modèles traditionnels. Fa-hien affirme que, malgré tous les essais
qui en avaient été tentés, on n'avait jamais
pu prendre
copie de l'ombre laissée par le Bienheureux dans la caverne de Na-
garahàra.
Or parmi
les sept statues
du Buddha que Hiuan-tsang,
selon son biographe, aurait rapportées de l'Inde, figure justement
une copie de
cette
ombre;
et cette
nouveau pour nous, aurait représenté
composition, d'un genre loul le
Buddha,
Michel, foulant aux pieds un dragon'^'. Si '''
Song Yun,
tiad.
dans /{.£. F. i'.-O. 637.
—
,
Ed. Chavannes,
III, p.
4is
el
6a6-
Le musée de Pêshawar possède
plusieiii'sdecesmodèlesdes/w/Jflen méinl.
(''
S.
tel
l'archange saint
le fait est
authentique,
Fa-bien, trad. Legge, p. 39; trad.
Beal,
p.
xxxv.
—
Biographie
Hiuan-tsang, Irad. Stan. Julien,
Uad.
S.
Beal,
p.
21/1.
I
,
p.
de
298
:
il
donc eu création
aurait
y
deux voyages,
Ce qui
c'est-à-dire
diiii
iiiotil'
encore possible;
il
nous
est
apparu
temps demandé le souci
de
la
du dieu, on
d'autre
cours du
siècle.
c'est qu'il y est
dans cette direction. De bonne heure
les
images lurent
plus long-
l'article le
le
pas au culte idolàtrique.
voit les scènes légendaires disparaître
A
finit
de
décoration
la
par ne plus compoi'ter que des alignedans
cette évolution
le
choix des sujets paraît,
une transformation parallèle
correspondu
avoir
part,
v'=
des
au cas où quelque innovation
:
biographie du Maître cède
statues.
i'inlervalle
par suite exécuté au Gandhàra. A mesure que
et
des stupa, laquelle
ments de
c'était
que
!''
le
anecdote,
à cette
question d'un motif de statuaire était
nouveau dans
au plus tôt dans
donner créance
ferait
GWDHARA.
DE L'KCOI.E DU
I.K V(»F.rTln\
:)S:>
dans celui des matériaux habituellement employés. C'est durant que, pour
période
cette
données'^), dut
comme on
dit
se
les
deux raisons que nous avons déjà
généraliser l'usage
communément, du
du mortier de cbaux, ou
stuc.
Assurément
ce
procédé
décoratif n'est nullement inconnu à notre antiquité classique, ni à la
bonne époque de
de
l'école
du Gandhàra: mais jamais
graduel des donateurs, tandis ([ue
— peut-être
la facilité
relative de l'exécution
aidée sur le tard par l'emploi des moules
pu manquer de tenter
de fortes présomptions pour que, sur tous
tardifs
du Nord-Ouest,
se soit le
la substitution
les
monuments
la
sculpture sur pierre
stuc.
ces questions, qu'aujourd'hui
fouilles bien faites
n'aura
des idoles aux scènes figurées
accompagnée du remplacement de modelage en
—
l'habileté décroissante des artistes. Aussi y
a-t-il
A
bas prix
matière ne l'aura davantage recommandé à l'appauvrissement
la
par
le
répondront
:
nous nous bornons à poser, des
déjà elles ont
commencé
pondre. La lecture du rapport de Sir Aurel Stein sur ses
à
ré-
fouilles
de Saliri-Bahlol en 191a montre tout ce qu'on peut attendre
à ce
point de vue d'investigations conduites par un esprit et sous un œil
'
CI.
I.
11.
p. 3'i5.
—-
Cf.
I.
I.,,.
,,,-.Mç|3.
LV FIN DE L'ÉCOLE.
deux sanctuaires C etD, nous
avertis: rrAux
appartenant
bas-reliefs,
de
une époque où
à
meilleure période de
la
583
lliabileté et la tradition
du Gandhàra
l'art
des statues et
dit-il,
étaient
encore
vivantes, sont trouvés mélangés avec des sculptures d'un type in-
déniablement décadent.
FiG. 5i'i.
—
lieu
rassemble
trouvées dans
le
les
et
ilii
faut
dernier
.\.
Steiv,
l(jtl-l(jl-2, eniftiiiliv
|i:ii'
|).
les
persoiiymiri'
:
o m. 80.
siècles séparent,
monarque Kousban,
1.
S.
/..
100-101. "(lei-iiifis
,1»».
—
Il
Iiulo-
.
.
quel-
107, 118. 13(3. iSy. ôaS).
neul', d'autres
derniers Iiido-Scythes(^).
Cf M.
p.
Hauteur du
tumulus C comprennent,
le
"
(cf.
que plusieurs
dèva,
Rep.
ÀJava
comme pour nous donner
dates respectives de ces œuvres qu'un
remarquablement
les
Et,
Ciiinli Mniiliil.
à lair
par
n
.
PJNiiiKv,
Coidiiir (l'eiilrn'
ques lueurs sur
.
n
et
même
monnaies
les
à côté d'une pièce d'Azès,
du type et
associé avec Vâsu-
d'autres encore émises
En un mot,
Scytbesi
les
CuxNiNGHAM
,
trlalcr
la
ludo ScylhiaiiSTi de
auti'enieut
dvnastes Koiislums.
décoration
dit
les
derniers
DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
L'I'VOF.IITION
58/i
les ruines
du sanctuaire dont
serait poursuivie depuis le
:.e
V* siècle Il
où
ont été découvertes sous ce tertre i'^"'
siècle
avant notre ère jusqu'au
après.
y a lieu de croire qu'il en avait été
s'étendait
domaine
le
n'oserions attribuer au et les plus
propre ou au
iv''
mal venues des
v''
de
même un peu
de
Assurément nous
l'école.
siècle
que
idoles de pierre
partout
courtaudes
les plus
mais rien n'empêclie
:
de faire descendre aussi bas des images de stuc qui soient d'une exécution encore décente. Les rangées de Buddhas en mortier de cliaux
du
dégagées par
sli'ipa
de Kaniska
le
D. B. Spooner sur
D"'
soubassement
le
vraisembla-
à Shâli-ji-kî-Dhèrî se laisseront
blement rapporter à une réfection du sanctuaire tombant dans la
période qui nous occupe. Et
loin d'être
le cas
de
fameuse pagode serait
la
unique, d'après ce que nous savons déjà des
donnent décidément
Taxila. Celles-ci
à
penser que
aurait survécu au naufrage de la sculpture.
raison pour en être surpris. Sans doute
des analogies
il
:
en
est
il
fouilles
de
modelage
le
Nous ne voyons aucune faut toujours se méfier
pourtant une que nous ne pouvons nous
empêcher de noter au passage. Tandis que compte peu de sculpteurs,
est
elle
l'Inde
contemporaine
encore très riche,
comme
le
savent tous les touristes, en coroplastes de talent, qui se trans-
mettent de père en
fils
une
vivacité
de coup
d'oeil et
une
dextérité
de mains remarquables'''. Ces dons naturels, qu'ils ont hérités de leurs ancêtres, étaient
Ouest.
On
haut'-'
par
caricatural,
se rappelle le
sûrement déjà l'apanage des à
artistes
du Nord-
quel point nous avons été frappés plus
caractère tantôt idéal et tantôt réaliste ou
même
mais toujours vivant et savoureux, des têtes de chaux.
Pourquoi reculer devant
les conclusions
auxquelles, sur
dernières trouvailles, ces considérations nous
pas davantage à
le
déclarer
;
alors
que
la foi
des
invitent? N'hésitons
la sculpture sur pierre avait,
d'une façon générale, suivi l'exemple du monnayage, et sombré
''
Cf.
I.
II. p.
i5n.
—
1=)
Cf.
t.
II.
],.
iS. 9()-ioo, 3'i8.
à
LA FIN DE L'ÉCOLE.
585
son toui- dans la décadence, les ateliers gandhâriens auraient conservé jusqu'au bout une certaine maîtrise dans ces rudiments du
métier de sculpteur, que représenle
Rien l'art
n'est,
après tout, plus vraisemblable.
bouddbique,
dans l'Inde
issu
comme
du
dans
—
KiG. 5iy.
la
Gandbàra,
il
Quand on songe que son éclat
tout
jetait alors
Haule-Asie. on s'expliquerait mal qu'il
HÀBiii, À Java
(cf. p.
107, 118. 187, (jaSj.
Couloir d'entrée du Candi Mendut. Hauteur
lût
modelage.
j)ar définition le
du personnage
:
o m. Si),
complètement éteint au centre de son rayonnement. Seulement
convient de remarquer qu'en ce cas une question plus délicate
encore se greffe sur celle que nous venons de résoudre par TaHirmative.
Du
fait
que
quelque semblant
l'école
gréco-bouddbique aurait
d'activité,
il
si
tard gardé
s'ensuit en effet quelle était à son
tour exposée à subir l'influence des foyers artistiques qu'elle-uiême avait contribué à allumer.
Peut-on découvrir dans
dhariennes tardives quelque réaction pi'ovenant
les
soit
do
œuvres ganla
Sérinde,
r;KVOi,UTioN dk
586
de
soit
indices
de
du Gange?
la vallée
donnent
le
à
11
y Faudra veiller; car déjà certains
penser. Dès
1907-1908,
de
inexplorés
recoins
certains
nu gandhara.
i;i-;c()Lk
dégagement
le
Takht-î-Baliai
D. B. Spooner deux spécimens qui nous paraissent porter
D''
trace de ces contive-influences. L'un est le figure liSb.
Son
Buddha reproduit
le
contemporain des nombreuses images de
667) comme
fut la
mode,
à
et jusqu'à Java (tig.
568),
d'asseoir ainsi à l'européenne.
Gupta que ce
faut admettre,
plus tôt du dit
IV''
spécimen
Bénarès
siècle
la
à
style
AjantâO Dès
les
deux
lors
cette stèle daterait
de notre ère, et par suite rien n'empêcherait,
l'Avalokileçvara au lotus et t^)
(fig.
du moins en principe, que
en passant, de voir dans
Brahmâ,
sur
la
attitude, tout à fait insolite au Gandliàra, en fait
vraisemblablement
il
au
fourni
a
au
soit
assistants, au lieu d'Indra et de le iVlaitrèya
nous n'avons pas de reproduction
au vase
:
mais
(^'.
la
De
l'autre
description
qui nous est donnée de ce Buddha, modelé en argile sur une car-
composée de
casse
fascines de roseaux, suffit à trahir
jusqu'alors aussi inconnu dans le Penjâb qu'il Asie centrale
était
un procédé courant en
cest donc du Turkestan qu'il a été apporté au Gan-
:
dhara. L'image en question peut être,
il
encore posté-
est vrai,
rieure au \f siècle et remonter seulement à la restauration dont
monuments gandhàriens
les
première ruine
W
.
.
.
Car
furent un instant l'objet après leur est écrit
il
qu'aucune vicissitude ne sera
épargnée à nos sculptui'es, ni aucune complication
La première destruction. ments.
SU
est
se survivre à
—
Mais reprenons
évident pour nous que l'école ne
elle-même,
elle gardait
toutes les apparences de la
''
Cf. y. A., jnuv.-fov.
'*'
Cf. ci-dessus,
t.
II,
1909,
pi.
vie
IV.
p. 2 4o, 87 4 et
:
le
à notre sujet.
fil
faisait
des événe-
au fond que
encore au début du
du moins aucune
'*'
date
C'est
en
tout
cas
siècle
vi''
solution de
dernière
cette
que nous inclinerions
à
attribuer
568 pour les étapes de cette identificalinn. ''* CL A. S. I.fAïui. Rep. lyuS-iyoy,
aux tètes d'argile, à l'aspect mougoloïde,
p. 43.
l'.-l.S. /.,
reproduites sur
la
ligure 3,
Ami. Hep.
1
p.
yoS-}yo(j.
54, de
LA FIN DE L'ECOLE.
587
continuité ne se relève jusqu'ici dans son développement.
Quand,
cent ans plus tard,
le
relation
de Hiuan-tsang,
tableau est complètement changé. Le pays est
le
rideau se relève pour nous avec
ruiné et presque dépeuplé; du peu
d'habitants qui subsistent la
plupart ne sont, aux yeux du pieux pèlerin, que des
Le Gandhâra a été prise
n'est plus
par
le
FlG. 5 16-517.
pour
la
—
i
O'iijirès
envahis par
11
sa place
:
la
ij
Bonne
bi'ousse;
,
A
JaV
l
et
1
18 de
la
première galerie
ilii
Bnro-Boudoiir.
des ^holographies du Major Van Eup.
Loi,
et
la
plupart des
L'école est celle fois bel et bien
s/M/^a
détruite.
quel-
reste-t-il
de rares moines.
de jadis sont presque tous déserts
la
i\
258, 276, 618, 6a5).
dans toutes ses œuvres, vives ou inanimées. A peine
monastères
hérétiques
seconde terre sainte
TïPES DU RELIGIEUX BBAUMANIQUE ET EOUDDUIQUE
Jes bas-reliefs ii"
ques fidèles de
«•
Màlva. Le Bouddhisme y a visiblement été sapé
(cf. p.
Fragment
lui
la
et leurs
Les
rc
mille
décombres
aclièvent de
crouler.
Quel typhon a donc
passé?
Ce cataclysme a un nom dans bien par
le
l'histoire, et
que nous connaissons
témoignage concordant des pèlerins chinois,
vigateur grec, des chroniques kaçmîi'ies, des
dun
na-
inscriptions et (h's
l/KVOMITION DK L'Kf.OLE DU GANDTI\11\.
r)88
monnaies indienne
même
n'était,
vers
Trikoliliaii
/i3o
le
serait
d'hommes. Ce
comme
ce Kidâra qui
de Balkh pour recommencer nu Sud de
jiarti
conquêtes de kozoulo-Kadpliisès
les
Toramâna
il
tradition
n
tueur de trente millions
cr
plus une sorte de Koushan,
i'Hindon-Koush son père
.
surnommé parla
MiliirakulaC,
s'a|jpelait
il
:
appartenait à une autre
-'
ainsi
:
tribu encore
que plus
barbare, celle dite des Heplithaliles ou Huns blancs. H était, assuret-on,
beau de
doué d'une grande bravoure naturelle,
sa persomie,
de manières rudes mais franches,
en dépit d'un caractère in-
et,
traitable, capable parfois d'entendre
pour être un homme, que exterminateur
Vima-Kadphisès
même
serait
se
dit le
,
raison
il
:
d'être accessible à
lui
pitié.
réclamé d'un dieu
Mâbéçvara,
il
manquait,
ne la
:
Ce
fléau
comme
jadis
aurait trouvé dans le terrible
Çiva une divinité à sa mode. C'est du moins ce que confirment
monnaies,
ses
en croire certaines traditions brahmaniques, sa
et, à
sanglante carrière n'aurait été qu'une manière de culte perpétuel
rendu au principe destructeur de
hindoue. Car
la ti'inilé
il
s'est
trouvé des brahmanes pour accepter de sa main des dotations et
son apologie.
faire
Ils
d'une excuse admirable
pour en
les
effet
suicide.
autres, il
même
s'étaient c'est
:
que,
Ce dernier
un peu
relève
trait
intéresse surtout
Rec, et
suiv.
ihinns,
;
iti'y;
p.
Ràjatarahgini,
ou ^^ Smith,
,
Gollas;
I,
289
Latcr Iiido-Sci/-
CaUil. el J.
par ailleurs
ou de ce modèle de Timour.
ici,
c'est
son éloignement pour :
il
y
le
avait incompati-
bouddhique rapportée par
la tradition
3oo; Hiuan-tsaxg,
Gunnincham
un féroce
chercher l'origine de cette aversion dans
croit devoir
Gosmas abrège sou uom en SoNG Ydn, I,j).
aucune compassion
figure,
la
est assez évidente
d'humeur. Toutefois
Hiuan-tsang
Kalhana,
n'en avait pas davantage pour lui-même. Et
il
Bouddhisme. La raison en
'''
dit
aurait couronné sa carrière d'égorgeur par
Ce qui nous
voir
n'avait
s'il
assez banale, de cette copie d'Attila
bilité
nous
avisés,
A.S.B.,
1*^9^1 P- i85; Corimn Inscr. Lui.. III. p. lo elsiiiv.: Ind. Anliq., XV, j). ai.ô ('tsuiv.;etc. '''
Ed. Chavannes,
1907,
|).
188.
Toun^ Pan. mai
LA FIN DE L'ECOLE. mie sorte de parodie du Milinda-panha
inhumain
avait lait
t;a
capitale
Bonne Loi semble
être d'ailleurs allée en
la
lui
avec l'âge et les malheurs qui, sur
que
le
pays
est
soumis aux
tc
mécontent de son prince «qui qui
fait
mettre
à
Vu;. 5iS.
—
le
Gandhàra, en 5âo,
arrive au
d'autant que ce monstre
,
du Çàkaln do Ménaiidrc. Sa haine
de
Song Yun
y a déjà
il
hephthalites.
est d'un naturel
visite d'Asita, ad
Cambodge
s'exaspérant chez
tard, l'assaillirent.
mort beaucoup de gens
La
589
et
(cf. p.
Quand
deux générations
Le peuple
souffre,
méchant
et cruel,
ne croit pas
comme
a58, ()i8, 627).
Fronton de liniitày-Chmttr (Sisopho7i). l)";iprès
lui à la religion
uuc photogrnpliie du
bouddhiques. Mais
existe, et ses sanctuaires sont il
est à ce
(ji^néral de lisTLié.
moment engagé
le Kaçmîi', et fort
s'il
dépossédé,
tirer
qu'il
ses aventureuses expéditions,
trouve un asile, et
c'est
du Gandhàra, nous ne savons au
tiers
donc
depuis trois ans dans une guerre contre
dans l'Inde centrale,
une effroyable vengeance. deux
c'est
honteux de ne pas venir à bout de sa résistance.
ses revers et sa captivité roi
gémit n,
encore debout. Quant à Mihirakula,
Quelque quinze ans plus tard, après
il
et
Il
fit
des habitants, réduisit
de
juste
c'est
au Kaçmir que,
là qu'il
sort afin
de
pour quelle raison,
égorger, répète Hiuan-tsang, les le reste
en esclavage,
et détruisit
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
590
stûpa et monastères
dations
bouddhiques,
n.
La destruction définitive. juste cent ans
on
ften tout mille et six cents fon-
avant
—
Ceci se passait entre
53o
56o,
et
venue du grand pèlerin, bien qu'à l'entendre
la
d'événements vieux de plusieurs
croirait qu'il s'agît
Les
siècles.
traces de cette dévastation étaient encore lisiblement écrites sur la face
désolée du pays.
sans pitié, ni
vérité,
si
pour que
œuvre, dans
comme
l'art
si
aussi,
lui
toutes les précautions avaient été
qu'il est
dans son fois,
mort: car une école d'art religieux la
Bodhi, quand
main
sacrilège d'un
de
le figuier
a vu ses racines coupées par la
fois elle
la fois
jusque dans ses ouvriers. Cette
ses clients et
ne repousse pas aussi aisément que
monarque impie (^). Aussi mettrions-nous le point si
était,
gréco-bouddhique pérît à
nous pouvons être sûrs
une
l'historien
ne pourrait souhaiter dénouement plus sensationnel
il
plus décisif: c'est
prises
En
final à ce chapitre,
nous n'avions des raisons de croire que beaucoup des ruines que
nous fouillons ne sont pas restées exactement
Entendons-nous bien
au milieu du
vi''
poursuivre
biographie de l'école
la
siècle.
:
elle est
telles qu'elles étaient :
ne
il
pas de
s'agit
décédée
;
mais nous
ne pouvons nous désintéresser des vicissitudes qu'ont pu encore subir ses restes. C'est en ce sens que son histoire réclame
un post-
scriptum. Laissons en elfet passer le pèlerin
Wou-k'ong en
un
l'an
siècle et
revenons au Gandhàra avec
763. Le pays commence à
se
remettre
après deux cents ans du coup que lui avait porté Mihirakula lui
eût été mortel,
si
les
et
qui
peuples pouvaient mourir. La dynastie
turque régnante, qui n'avait pas tardé à remplacer
les
Hephthalites
(vers 5G5), avait été déjà trouvée par Hiuan-tsang convertie au
Bouddhisme. Ce beau toûn, leurs
''
fils, les
Cf. l'histoire
zèle n'a fait
que
s'accroître
:
le
khan,
la
khà-
ministres rivalisent de fondations pieuses. Or,
de Çaçànka dans Hioan-tsang , Bec. ,
II
,
p.
1 1
8
;
Travels,
II
,
p. 11 5.
LA FIN DE L'ÉCOLE. nous
ces rois,
connaissons d'autre part
les
Shâhis de Kaboul, et
591
ce sont ceux qu'Albi-
:
clironique kaçmîrie les
roùni appelle
les
Gâhiyas'^l
prétendaient descendre directement de kaiiiska
Ils
à
peu près
à
deux ou
porter
le
comptés,
comme
la
nos Capétiens se réclamaient de Pharamond,
dans
trois accrocs près
—
lignée
la
et continuaient à
vieux titre iranien de ftsliàlm. Mais leurs jours étaient et l'arrivée des
Musulmans
achever d'abolir au Gan-
allait
dhâra jusqu'au souvenir du Bouddhisme. En 870, Kaboul par
les
Arabes
du royaume est
:
l'Indus.
jette bas la dynastie.
est pris
transportée vers la frontière
la capitale doit être
Udabhànda sur
orientale, à
màn,
—
En même temps
Le dernier
l'ébranlement
roi turc,
Laga-Toùr-
détrôné par son ministre, un brahmane de caste,
Pendant plus d'un
mier des ttShàliisn hindous.
pre-
le
ceux-ci
siècle,
tiennent vaillamment tète à l'invasion musulmane.
Quand
Trilocanapàla succombe en 1021 sous les coups de
Mahmoud
Ghazni, et que sa maison
de
de fond en comble, Albiroùni
est détruite
ne peut s'empêcher de rendre
enfin
hommage au
noble courage des
vaincus. Avec eux finissaient les dernières manifestations de
l'art
religieux de llnde sur la rive droite de l'Indus.
Est-ce à dire qu'après la bourrasque de Mihirakula
bouddhique
y ait
Nous ne
connu, aux
vui'"
une
et ix" siècles,
pensons pas.
Ce
gréco-
l'art
sorte de renais-
des khàns
pas sur
sance
?
turcs
que nous pouvons compter pour rallumer au Gandhàra
le
n'est
le
flambeau éteint de l'hellénisme. Aussi bien nous avons vu que dès le
V'-'
les
siècle,
mêmes
riers
si
l'école
continue encore à accomplir machinalement
gestes, en fait elle n'a plus
des contes dont tout
le
aucune
sang a déjà
fui
Tels ces guer-
vitalité.
par leurs blessures et
qui ne s'aperçoivent qu'ils sont morts qu'en délaçant leurs cuirasses, il
suflit
que son œuvre
recommencer jamais ble de ne pas tenir <''
soit détruite
pour révéler son incapacité de
rien de pareil. Mais d'autre part
compte du
A. Stein. Zur Gfschie/ilc
von Kdbiil (Festgruss an IL
lier
fait
Çiihls
von Roth,
il
est
impossi-
que Hiuan-tsang signale encore .StuUffart, ;(//(^'/h(',
iSgS),
nolft J
,
|i.
e(
Irad.
o3tJ.
de
la
Hdjula-
L'EVOLUTION DE L'ECOLE DU GAINDHAR\.
59l>
quelques couvents échappés au naufrage, où un culte continuait
que Wou-k'ong
d'être ofTert, et 11
plusieurs fondations nouvelles.
cite
de croire que ces prétendues fondations n'étaient
y a tout lieu
que des
reprises en sous-œuvre, des restaurations plutôt
que dos
réédifications des anciens monastères détruits.
également des
est
Il
plus probables que ce genre de travaux ne fut entrepris que dans le
voisinage des grosses agglomérations urbaines, où le besoin de
relever les couvents se
plus vite sentir et où
le
fit
faire furent le plus vite réunis
(^'.
les
parmi
si
— —
tel tertre
rares sites qui aient été respectés jusqu'ici
les
le
n'importe pas moins de prendre
11
garde que nous ne pouvons jamais savoir d'avance
même
moyens de
recouvre une ruine du premier ou du second degré, en d'autres
termes mise
et
si
celle-ci
nous
est
où Hiuan-tsang
nouveaux
vue, ou
Mahmoud
par
frais
l'a
parvenue dans
Les doubles ruines.
l'état
elle a été
si
où Mihirakula
recommencée sur
de Ghazni.
— Depuis que
les fouilles sont enfin scienti-
fiquement conduites, tout ceci a cessé d'être une pure vue de prit
.
et le
l'a
l'es-
premier rapport de Sir Aurel Stein nous a apporté sur
ce point les précisions attendues.
matérielle que,
comme
le
Nous tenons à présent
la
preuve
suggéraient les documents écrits, une
partie des anciens sanctuaires gandhâriens ont été réoccupés et au
moins partiellement restaurés par
les
fidèles
du
vn°
au
Les excavations de 1912,3 Sahri-Bahlol. ont mis une
x^ siècle.
fois
de plus
au jour «nombre de ces petites plateformes, ordinairement carrées en stuc, qui servaient de bases à des stupa
et décorées isolés,
et
saintes
Ph
qui jadis s'entassaient à l'intérieur de toutes les places or dans les deux terties
de ces plateformes avaient
'"'
Cf. ci-dessus,
t.
II,
[).
vent E. de Sahri-Bahlol, la
bourgade,
vW'
556. Sir Auiel
Stein remarque incidemment que
de
et des viluh^a
le
le
cou-
plus proche
est aussi celui
qui dut
et
(J
D
utilisées,
l'-lre
le
(cf. fig.
^86) plusieurs
longtemps après leur
plus longtemps en existence:
aurait été occupé jusqu'au x' siècle.
il
.111-
tant dire jusqu'à l'invasion nuisulniaric ''
Cf.
t.
I, p.
177.
î:
LA FIN DE r;Ér,OLE. destruction, reliefs les
comme
593
place de dépôt pour des statues et des
de toute espèce.
Un
fait significatif,
c'est
sculptures ainsi dressées autour de la hase cachaient
elles
une
frise
en stuc très endommagée
plus ancienne.
que parmi ,
tardive,
il
Mais
il
est
les statues ainsi
y en avait
et
bas-
qu'en certains cas derrière
manifestement beaucoup
encore plus intéressant de rangées et pour
la
remarcnier
plupart d'apparence
quelques-unes qui devaient avoir perdu leur
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
59/1
montraient souvent une facture distinctement supérieure. Et
davantage possible d'expliquer autrement que des frag-
n'est pas
ments d'images colossales aient n. parmi ces dépôts W. .
Le cas se tenir
est
été trouvés
à
diverses
reprises
.
typique, mais nullement isolé: aux archéologues de
désormais sur leurs gardes. Après
le
passage des iconoclastes
hephthalites et avant la venue des Musulmans, x*^
il
entre le
vu'=
et le
siècle, des mains pieuses ont travaillé dans les ruines gandhâ-
riennes,
relevé les statues mutilées, rassemblé les fragments de
bas-reliefs, et tant bien
que mal restauré
Reste maintenant à savoir
si,
anciens sanctuaires.
les
au cours de
ces restaurations,
ils
n'ont rien ajouté de leur cru. Dans le cas présent, nous inclinerions à
penser
qu'ils se sont
bornés à refaire
ainsi,
uniquement
à l'aide
des débris ramassés sur place, des sortes de sanctuaires de fortune. Si
mince
demandé
couche des déblais, que Sir Aurel Stein
est la si
ne
l'on
s'était
même
pas borné à reconstruire pour les desser-
vants des monastères de bois''). Mais
serait
il
évidemment téméraire
Ce qui
pu
se
aux abords d'un village ne devait pas être de mise dans
la
d'ériger faire
s'est
des cas
particuliers en règle générale.
banlieue d'une grande
ville
comme
Pèshawar. Aux environs
de Sahri-Bahlol tout peut dépendre, selon se trouvait le
monument ou de
sionnel. Enfin, et surtout,
il
dont
des questions de
fait
apportée par les
fouilles.
la
les tertres,
de
même
l'élat
où
générosité d'un donateur occa-
serait vain
de vouloir résoudre a priori
solution ne
la
a
Remarquez en
manquera pas effet
d'être
que ce sont
les
couvents des plaines qui, à notre connaissance, ont été ainsi remaniés. Dans les replis des montagnes limitrophes du Gandhâra
reposent probablement encore des ruines que, depuis la
dépopulation du pays
a
le
vf siècle,
dû garantir non seulement contre
le fa-
natisme des Musulmans, mais encore contre la dévotion des derniers
Bouddhistes de
'''
(il.
I..S. /.,
la
lllll.
contrée.
Itl'll.
Leur déblaiement nous apprendra, par
l(jl!-l->,
|).
101.
''
11)1(1..
[).
1011.
LA FIN DE L'ÉCOLE.
5D5
une sorte de contre-épreuve, à quel mouient
Nous dirons seulement que
œuvre de elle,
style
les
pour
FiG. 5aO.
vu''
siècle.
l'instant attribuer
—
TviMi
Sema [borne de
Oli
faut tirer
la
lijjiie.
présomptions sont pour que toute
proprement gréco-bouddhique,
doive être antérieure au
n'oserions
il
Aux
que deux
BnAHMANE. AU CAMBODGE
temple) troufé à
(
décadente
soit-
siècles suivants
nous
si
sortes de sculptures.
cl. p.
258,
(il
8
).
Phnom-DH [Siem-Réàp)
D'après uue pliolograpliie de M. J. CoMMâiLLE.
déjà discernées par l'œil pénétrant de
Sir Aurel Stein.
d'abord celles qui (telle la déesse reproduite sur se
trouvent, dit-il,
trait ailleurs,
tt
occasionnellement
et
dont,
si
la figure
on
les
on aurait pu douter qu'elles appartinssent à
bouddhique du Gandharan. Ce sont ensuite
demment hindoues
vi
Ce sont
la
^187)
renconpériode
celles qui trsont évi-
et ont d'ailleurs été trouvées
en compagnie
de monnaies des Shàhis liiudous. En résumé, l'arrivée de
Mahmoud 38.
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
596
de Gliazni n'aurait
que
fait
resceller dans sa
tombe
le
vieil
art
indo-grec, déjà mort depuis quatre siècles. Cette fois, c'est
compte de Ihana
(')
l'école
fini
et
:
désormais
l'on pourrait
reprendre au
gréco-bouddhique l'exclamation que pousse Ka-
à propos de la dernière dynastie gandhàrienne
jamais existé ?n Certes et verra passer
pays connaîtra encore bien des calamités
le
bien des conquérants
les Scythes, les Parlhes,
Arabes, ce sera
de Timour
le
les
:
après les Perses, les Grecs,
Yue-tche,
tour des hordes de
les
Huns,
d'Ahmed Shah
Turcs
Mohamed Ghori
(i
et les
lyô),
Afghans Dourràni. Mais au point où en étaient
et des
ses ruines, elles n'avaient plus rien à redouter
On
même
peut
dire
que
aidait plutôt à se conserver sous leur c'est tout
les
898-9), de Baber (i5o5), de Nadir Shah (i^SS),
(i
dévastations.
trA-t-elle
:
au plus
si
la
de ces périodiques
l'incurie
musulmane
les
couche protectrice de terre
;
paresse indigène trouvait son compte à en
exploiter quelques-unes
comme
carrière
pour
même
les
matériaux de
construction.
L'amour du gain ne
déterminer à
fouiller tous les stupa qui jalonnaient la grand'route,
et ils
fut
en laissèrent encore beaucoup à violer
des premiers Européens survenus au
avec les Sikhs. En bouleverser pertes
la
pas assez fort pour
les
à l'indiscrète curiosité
commencement du
xix''
siècle
déplorable vandalisme qui a achevé de
fait le
plupart des ruines du pays et qui a causé tant de
irréparables à
la
science
archéologique
date,
dans une
large mesure, de l'annexion du Penjàb par l'Administration bri-
tannique, en 18/18-/19. Mais
la suite est
avons déjà contée'^).
(')
Rdjataranghù , vu, 69.
—
'•'
T.
I, p.
i3
el siiiv.
une
histoire
que nous
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
CHAPITRE
597
XVII.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
Nous avons exposé
que nous pouvons nous
toute provisoire, l'école
tendue
conception, sur bien des points encore
la
du Gandhàra. Nous l'avons vue naître de du Bouddhisme
et passagère
premiers pas dès
composants,
le
la
la
rencontre inat-
de l'Hellénisme,
avant Jésus-Christ. Le
le i" siècle
ère nous a paru réaliser
et
de l'évolution de
faire
partir
du
plus heureuse synthèse des deux facteurs
marquer du même coup
grec et l'indien, et
if siècle, la
commencée dès
entière dans ses destinées locales. le
elle
a
n*"
siècle
—
commencé
plus
parvenu.
le
prélude d'une décadence
m", traîna encore deux ou trois
le
cents ans. Mais l'histoire de l'école
dès
soit
le
balance penche du côté de l'élément indi-
gène, et cette rupture d'équilibre est qui, nettement
de notre
siècle
i''"'
haut point d'originalité et d'excellence auquel cet art
A
et faire ses
du Gandhàra ne
De
très
tient pas tout
bonne heure
— en
fait,
alors qu'elle était encore dans toute sa vitalité,
au delà des étroites limites de son
d'agir bien
pays natal. Nous ne pouvons passer sous silence rinlhience qu'ont exercée ses œuvres tant sur le reste de l'Inde que sur l'ExtrêmeOrient. Bien entendu
propos une histoire,
,
il
n'est pas question
même
abrégée, de
l'art
d'entreprendre à ce
bouddhique dans
diverses contrées de l'Asie: mais nous devons, titre
même
conformément au
de cet ouvrage, donner un aperçu de
de l'influence classique, à
gréco-bouddhique,
dune
la
les
la
propagation
faveur et par l'intermédiaire de
l'art
part jusqu'au Japon et de l'autre jusqu'à
Java.
A première
vue,
ce
mouvement peut sembler
n'être
prolongement direct de celui qui avait déjà apporté hellénistiques jusque dans le
Nord-Ouest de
irrésistible élan, l'influence ai'tislique,
l'Inde.
les
que
le
procédés
D'un
même
grecque en son essence, de
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
598
lEnipire romain se serait répandue jusqu'aux deux extrémités de l'ancien
monde, de
l'Atlantique au Pacifique.
L'introduction des
idoles gréco-bouddliiques au Japon ne serait plus que
le
pendant
de celle de notre mythologie classique à Thulè. Bien mieux, des
parallélisme
moyens
:
par
encore
s'éclairerait
résultats
sont toujours les grandes routes
car ce
([n'empruntent ces disséminations artistiques,
des
celui
commerciales
deux voies prin-
et les
maritime, qui mènent de l'Inde
cipales, l'une terrestre et l'autre
en Extrême-Orient, ne font,
le
elles anssi,
que prolonger
celles qui,
par terre et par mer, conduisent d'Europe dans l'Inde. Certes,
nous ne contestons
beaucoup de
])as
qu'à contempler les choses de haut,
au fond de ces vastes perspectives*')
vrai
comme
qu'on y regarde de près, détail des faits se
complique. L'expansion de
ne se poursuit pas exactement suivant de
l'art
gréco-romain
:
la
de
c'est l'instant
les
l'art
:
il
n'y ait
mais dès
le faire ici,
le
gréco-bouddliique
mêmes
lignes
que
celle
première se sert d'un moyen de plus,
mais en revanche a perdu quelques-unes des ressources dont disposait
la
seconde.
Le facteur nouveau quée
à l'école
l'Asie.
le
est la
succès de
Bonne Loi dans
la
tout
la
propagande bouddhique
images marchent de front à
:les doctrines, les livres, les
conquête de l'Univers. Au début,
la
hellénistique n'avait pas seulement pénétré au
les voies
commerciales:
soumis aux ciales
l'Orient de
L'influence artistique n'est plus, de ce point de vue, qu'une
branche de
l'art
formidable impulsion qu'a communi-
lois
de
y était lui-même un article de commerce,
l'offre et
que nous avons
réussite.
il
Gandhàra par
de
la
demande. Les circonstances
spé-
dites ont seules assuré son extraordinaire
Mais à présent
la
victoire
est
gagnée pour
lui
:
une
auréole de sainteté environne désormais toutes ses œuvres gan-
dhâriennes, devenues non moins sacrées que et le voici qui repart, véhiculé en
''
Nous
pompe dans
le texte le
des écritures;
char de
V reviendrons ci-dessous, daus le S in de nos Conclusions.
la religion.
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDHARA.
On ne
saurait
exagérer l'importance
agissent ainsi en faveur de qu'elles vont lui
des forces nouvelles qui
son expansion, et
assurer sur le continent
qu'il a l'art
de talent
bouddhique
FiG.
Sai.
—
à
à
la
place privilégiée
comme
Indien ou chinois, indo-cliinois ou sérindien,
mais de peuple qui ne doive travailler
599
il
dans
les îles.
n'est plus
sa gloire et
désor-
mettre tout ce
son service. Nous ne venons pas prétendre que
de
soit tout l'art
l'Asie
du moins ne
:
BuDDiiAS ASSIS svn le Nàoa, au Cambodge
(cf. p.
le cède-t-ij
O28, G8'i,
liSi),
:o.'l).
Sldlucs de Baiilny-Climar (Sisoplion). D'après une phologi'apbie du général oe Betlib.
en rien, pour ce qui
est
du nombre
et
de
la variété
des écoles,
à notre art chrétien d'Europe.
Mais
de
la
si
lionne Loi,
croissante
triomphe
cet éclatant il
est fait
il
les
adeptes
ne peut dissimuler à nos yeux l'aggravation
du caractère exotique de
cera vers l'Orient,
pour réjouir
s'orientalisera
diminueront
les vestiges
pris à tâche
de suivre.
A
cet art.
A mesure
davantage
et, à
qu'il s'avan-
chaque étape,
de cette influence classique que nous avons cet affaiblissement progressif de l'élément
occidental, nous apercevons
tout de
suite
une première cause.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDIIARA.
600
Prenant
I«
(iandliara
comme
gréco-romain
Irenipliii, l'arl
a
|)ii
rebondir jusqu'aux bornes du vieux monde, mais ce n'est qu'un
rebondissement. La
balle a toucbé
terre, elle
n'arrive plus
du Nord-Ouest
plein fouet. C'était de l'art hellénistique que l'Inde avait importé et
il
:
n'y a pas
cette diiïusion
de
que
le
gréco-bouddin'que qu'elle réexporte,
l'art
nom
qui
ne sont pins
ait
celles
cbangé. Puis les conditions de
que nous avons vues
Nous n'avons pu expliquer
l'œuvre.
à
c'est
gandhàrienne qu'à
l'aide
de
jusqu'ici
de
la création locale
l'école
d'un alllux d'artistes hellénisants, pro-
longé par grâce spéciale pendant près de trois
nous ne rencontrerons plus guère de ces
Désormais,
siècles.
artistes itinérants,
mais
surtout des pèlerins et des moines missionnaires, colportant des objets de piété pêle-mêle avec des textes.
Sans doute
de Chine ou d'Insulinde ont voulu remonter à
pour eux
source
la
cette source n'est plus l'Orient hellénisé.
les zélateurs
Conformément
au procédé traditionnel des boutures empruntées à Bodhi,
la
ils
mais
:
l'arbre de
ont désiré, selon une curieuse formule, «obtenir un
maître qui, rameau de la doctrine du Buddha, devînt la racine
de
la secte
loi,
dans leur paysWn
:
mais
qu'il s'agît d'un
docteur de
d'un traducteur de textes ou d'un ouvrier d'images,
la
c'était
naturellement vers l'Inde qu'ils se tournaient.
On
le
voit, les causes agissantes
ne sont plus
celles
que nous
exposions au début du précédent chapitre et, par suite, nous ne saurions nous attendre à enregistrer les hellénistique en Extrême-Orient,
de
façon indirecte
et,
pour
il
ainsi
mêmes
résultats. D'inlluence
ne peut en être question que dire, au
second degré, par
l'intermédiaire de l'art gréco-bouddhique. Cette entremise s'exerce, semble-t-il, autant par
—
les
même
un apport de modèles gandhâriens
plus transj)ortables étant les copies peintes
troduction de praticiens capables de les répéter.
Il
— que
par
l'in-
en résulte immé-
diatement cette conséquence que, pour éviter tout malentendu,
"'
li.hJ. F.
/i'.-a,lX,4,p. 799.
L'INFLUENCE DANS L'INDE. sied de
il
proclamer dès
le
début
de l'Inde médiévale et de
l'art
:
601
l'Extrêine-Orient n'est pas, par rapporta l'école du Gandhàra,
dans
de dépendance où se montre
l'état
gréco-romain. Sur a
bords de
les
par rapport à
celle-ci
l'art
virtuosité hellénistique
l'iiidus, la
pu, par une exception unique, remplacer complètement l'an-
cienne technique indienne et éliminer au profit de ses expertes créations les procédés indigènes.
Une
substitution aussi entière ne
Le rayonnement de
devait plus se l'eproduire autre part.
nisme,
si
loin de sa source d'émission
bouddhique, soi
peu souhaitable.
se
il
n'était plus assez fort
borna
pas encore,
Il fit
à l'enrichir il
tamisé par l'écran
et déjà
pour renouveler
cet exploit, en
mieux. Là où un art national
d'une branche nouvelle;
encouragea
sa naissance.
Loin de
l'hellé-
existait déjà,
où
là
n'existait
il
faire la loi
,
c'est lui
à
présent qui la subit; au lieu de s'imposer aux peuples,
à
leur goût, et son premier soin en tout lieu est de revêtir la cou-
leui' locale.
de
Mais ces réserves
plus complètes),
l)0uddhique
a
il
faites (et l'on n'en saurait
n'en reste pas moins ceci
:
la
il
s'adapte
concevoir
propagande
partout apporté avec elle des types de statues, des
sujets légendaires, des motifs décoratifs; or ces motifs, ces sujets,
ces types sont l'œuvre de l'école
même
gandhârienne;
et
par suite, en
temps que ces modèles, n'ont pu manquer de s'insinuer
jusqu'aux confins de l'Asie quelques symptômes de cette iniluence classique dont
ils
étaient tout pénétrés. C'est là
du moins ce que
nous croyons pouvoir démontrer aux incrédules, de quelque coté (]n'il
s'en trouve,
en Europe ou en Asie,
si
tant est qu'il en reste
encore aujourd'hui. §
11
est
l'iiliord
deux choses
que
linaire
I.
L'iNFLUflNCE DANS
qu'il
ne faut pas
l'Inde est grande,
de nos cartes ne
le
l.'IiNDE.
se
lasser de répéter. C'est
beaucoup plus grande que
donne
à penser. C'est ensuite
excentrique dans
(iaiidhâra occupait une position tout à
fait
péninsule. Or, de tout temps,
du Nordii
et
l'échelle
l'Inde
que la
le
vaste
— autrement
dit.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
602 le
—
Penjâb
a été la
moins indienne des «cinq Indes
que son
en aurait-il été autrement, alors exposé aux
invasions et le plus
étrangères, avait été
si
y avaient,
les goûts, les
par rapport à ce que
du milieu
le ftpays
n,
un
air
le
coutumes
plus
le
sang mêlé et les idées
Hindous orthodoxes appelaient
les
que nous qualifierions d'occidental.
non sans apparence de raison, opposer
a pu,
On
Bouddhisme du
le
du GangeW:
bassin de l'Indus à celui du bassin la
forcément
sol,
longtemps soumis aux dominations
souvent pétri et repétri dans
de tant de races? Les modes et
Comment
«.
est certain
il
que
ferveur des zélateurs y avait pris une attitude quasi particula-
riste,
en faisant des cquali'c grands pèlerinages n du Bodhisatlva
une sorte de concurrence
h ceux
d'idées, l'art gandliàrien n'est kliaroslfu
Penjàb
—
et le
du Buddha. Dans
—
comme
tout
le
même
ordre
lalphabet appelé
qu'un cas spécial de ce perpétuel contraste entre
le
bas pays. Aujourd'hui encore, pour qui descend du
Nord-Ouest, Pèshawar, Lahore, Dehli sont à peine des
villes in-
diennes. C'est seulement en arrivant à Malhurâ que, sur ses quais
fréquentés par les tortues sacrées de la
hantés de singes, on a vraiment
sphère hindoue. Or,
lisez
le
Yamunâ
et
dans
ses
temples
sentiment de respirer l'atmo-
attentivement
la relation
de Fa-hien:
il
vous apparaîtra clairement que son impression fut toute pareille.
De son temps,
l'Inde
géographique commençait à l'Hindou-koush
pourtant ce n'est qu'à Mo-tou-lo
un tableau des mœurs
qu'il
sociales et religieuses
croyons volontiers qu'il en était de aussi
pourquoi
la
premier terrain
suspend son
même
récit
pour
faire
du Tien-tchou. Nous
dès avant notre ère
et c'est
:
«Mathurâ des dieux n des géographes grecs
commun sur lequel
:
nous rencontrions côte
à
est le
côte les
productions des écoles de l'Inde du Nord-Ouest et de l'Inde centrale.
Mathurà. résultat
''
S.
— En
ce qui concerne la lamentable histoire et le
étrangement dispersé des
Beal, s. B. E., \1X, p. x;
cf.
fouilles
ci-dessus,
t.
désordonnées dont ce coin
II. p.
/Ii6 /117.
L'INFLUENCE DANS L'INDE. de terre
a été l'objet
renvoyer
depuis t83(), nous sommes heureux de pouvoir
lecteur à la belle étude de M.
le
603
excellent catalogue du
musée de Lakbnau
Ph. Vogel et à son
J.
musée de Malburâ^''. Quand venu
sera
s'y
le
catalogue du
joindre, on n'aura plus besoi»
d'entreprendre le voyage de l'Inde pour se faire une idée exacte de sculpture du haut bassin du Gange entre
la
FiG.
5a2.
—
Lii
piédestal de la tour princiipale de D^1pl^*i
et le
suffisant
après.
vi*'
d'après
reproduits
ii"
Retour de Cuasdaka et he Kantuaki, au Caiipa
Fragment du
Cin'ist
le
avant Jésus-
siècle
(cf. lig.
Dong-Duong
.un
Les quelques spécimens que nous avons
objet.
M.
J.
Ph.
la
vive satisfaction de voir
Vogel — que
un aperçu
L'examen des motifs décoratifs
scènes légeudaires nous a depuis longtemps suggéré
avons eu
'.
unp photographie de Ch. Carpeadx.
nos photographies (-' en donnent
pour notre
el y. (iaS
{Aiinaiii).
la ville
cette
—
et des
et
nous
théorie adoptée par
de Mathurà avait été
la
première
étape de l'influence gréco-bouddhique dans l'Inde'^). Elle le doit '"'
J.
Ph. \or,EL,
Tlie
Mathurd
Sclinol
of Sculpture, dans A. S, I., Ami. Rep. igo6-j et i()or)-io; Catalogue nf thr archœologiral liiibàd,
Muséum
1910).
al
Mathurà (Alla-
<''
Cf. (1^.9:5-94,
28a,/i89-497,5.5o-
553,579,587. <''
Cf.'t.
I,p. 222
et
6i5.—
de Taksaçilà,
Nous ne rentre
parlons pas
ici
dans
indo-grecque, ni du Kaçmîr
l'école
(jui
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
60/)
tout d'abord à sa situation sur la grand'route qui y descendait
du
Gaiidhâra, en contournant les parties déjà désertiques de l'tclnde occidentale
fl,
et là
s'embranchait d'une part sur Bénarès
putra (Fatna),de l'autre sur Ujjayinî (Oujjaïn)
Mais
côté de cette raison géograpliique,
à
tiques. la
Eu même temps que
Barygaza (Broach).
et
il
et Pâtali-
en avait de poli-
y
Puskaràvati, Mathurâ appartenait à
portion indienne de l'empire des Kusanas. Auparavant elle était
déjà gouvernée, ne l'oublions pas, par des satrapes parthes dépen-
dant également d'un suzerain du Nord-Ouest
Elle a fait partie
(').
des conquêtes passagères, sinon de Dèmètrios et d'Eukratidès, du
moins d'Apollodotos dire
que
la capitale
et
de Ménandre. D'une façon générale on peut
des Çùrasênas, placée
à la frontière
mêmes
que
dèça, a subi à peu près les
on ne s'étonnera donc pas que soient aussi Si l'on
intimement
les
les destinées
liées à celles
nous demandait de
chronologiquement
vicissitudes
de
l'école
les retracer
du Madhya-
l'Inde
du Nord;
de son école dart
gandhârienne.
brièvement
de classer
et
spécimens publiés ici-même,
premier
le
point sur lequel nous voudrions insister est l'existence à Mathurâ
de monuments appartenant à l'ancienne école indienne. Les \aksinîs des figures jA/rt/i-rt
li-j-2
et
ûyS, surtout
si
l'on
scènes de y joint les
sculptées au revers despihers contre lesquels elles s'adossent,
montrent ce que
l'art
de Barhut
était
Yamunâ'^'. Ces spécimens prouvent du
devenu sur
même
les
bords de
coup qu'en
s'y
la
intro-
duisant, l'influence gréco-bouddhique y a trouvé en pleine activité
des ateliers indigènes. Aussi distinguerions-nous volontiers deux
périodes successives dans ses manifestations. La première aurait vu naître, d'une part, les
nuent à
que
les
faire
œuvres qui, clairement hellénisantes, conti-
preuve de quelque liberté d'interprétation,
groupes bacliiques de Pàncika
où, faute de fouilles, lecole n'est encore représentée
que par une unique statue
tardive (fig. 488). '''
Cf. le
dc Malliurà.
fameux chapiteau aux Lions
'-'
(fig.
^92) ou l'Héraklès au
Cf. J. Pli.
igo6-j,
— Pour
pi.
le
\oGt,L,A.S.I., Ann. Rep.
LI, et tgog-io,
t.
pi.
XXVI.
caractère assez Licencieux de
cet art, "voir les
dessus,
telles
I, p.
références données
a48.
ci-
L'INFLUENCE DANS L'INDE. lion de
Némée, qui
n'est
qu'un travestissement classique de Krisna
et, d'autre part, les premiers modèles de ces
sattvas dont
le
605
Buddhas
et
Bodhi-
type témoigne encore d'une certaine initiative locale
FiG. oa3.
—
Les quatre grands miracles, en Sérinde
(cf. p.
602).
Peinture des grottes de Qijzyl, près de Koutcha. D'après A.
(fig. kf^-j et
jusqu'à
la
Growkdel,
Altb.
55o). Cette phase tant
domination parthe
Kusanas, alors que et n'agissait
à
l'école
distance
fiulls.
soit
et s'est
Tiirk., lig. 383.
peu originale peut remonter prolongée sous
les
premiers
indo-grecque élaborait son répertoire,
que par voie de suggestion. Quand une
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDHARA.
606
répertoire gréco-boiuldhique a été définitivement fixé et s'est
fois le
propagé vers l'Inde centrale, de Vâsudêva,
commande
il
à partir des règnes
nous n'avons plus guère
l'imitation, et
façon quasi mécanique dont les artistes
motifs gandluîriens, Nativité,
soit ici
delà Tentation, de
tambour de
même
du
du cru ont
soit
imité les
aux épisodes de
Première Prédication, de
la
ciel,
qui décorent
etc.,
Première Méditation
la
la
la Visite
pourtour de
le
—
copie dégradée de celui de Sikri
sldpa''^'i,
aux scènes de
du Pari-nirvana
^89) ou
(fig.
282). A chaque foison reconnaîtra, mais
(fig.
traités
de façon beaucoup
comme
les détails
plus sèche et maladroite, l'ensemble
de la composition gréco-bouddhique. Les Buddhas
eux-mêmes reproduisent
ment
de se reporter
suffit
il
d'Indra, de la Descente tel petit
et
répliques serviles. Si l'on veut se rendre compte de
alîaire qu'à des la
de Hiiviska
à présent le prototype gandhàrien, seule-
plus figé dans sa convention
55 2-553);
(fig.
et c'est
de ce
modèle que descendent directement ceux qui plus tard honorent des Guptas et dont nul ne songe plus à contester
l'époque
valeur artistique
SS^). Enfin
(fig.
devoir noter avec M.
J.
de Mathurâ cesse avec
où des
Ph. Vogel que
reçu
le
des sculpteurs
« l'activité
moment
au
d'être détruite. L'état de dévastation
monuments déblayés confirme que
elle aussi,
assurément curieux de
le vi^ siècle n, c'est-à-dire juste
du Gandhâra vient
l'école
est
il
de Mathurâ a,
l'école
coup mortel de l'invasion hephthalite.
Mais ni ce parallélisme, ni ces analogies ne constituent
que
cipal intérêt
nos yeux venter.
si
ladite école présente
considérable que,
Pour
comment
ment indien '''
V. Smith,
pour notre thèse
n'existait pas,
si elle
il
faire ressortir le caractère exceptionnel
dhàrien, nous aurions dû en
pensée
les
efl'et
,/fl/)i
oj Mathurâ
J.A.,
sept.-ocl.
Slùpaaiid
ollicr
(Ailahabàd,
1908,
:
le prin-
intérêt à
eût fallu
de
l'art
l'in-
gan-
tâcher de reconstituer par
la
choses se seraient passées en un pays foncière-
et qui n'aurait subi
quities
la
p.
SaS,
Anti-
1901); n.
1;
que de i. Plj.
loin l'influence classique.
Vogel, A. S.
I.,
Aiui.Rep. iqu6-j,
p.
101, et B. E. F. E.-O., VIII, 1908,
p.
dga-Soo.
L'INFLUENCE DANS L'INDE. A
cette construction trop théorique et qui fût
convaincante,
il
heureusement
est
advenu au Gandhàra,
longue préparation que
lui,
comme
de nous
h'vrer, et infini-
Ce qui
serait
n'étaient sa situation sur les confins de l'Inde lui valut
nation grecque, c'est justement ce qui
Chez
forcément restée peu
substituer un exemple concret.
ment avantageux de
et la
inutile
607
un s'est
siècle continu
de domi-
passé à Mathurâ
chez elle, dans la couche
la
même.
plus ancienne des
V
FiG. 5ai.
—
AIasqde grotesque, en Sébinde (cl. p. ly, 053).
Muséum Jiir Vôlherkunde
,
Berlin.
Hauteur: o m. 23.
D'après A. Gri'nwedel, IiUhiUchari,
ruines bouddhiques, nous aurions
persister,
parmi d'évidentes
et
à
travers
XIII, 5.
exhumé des
de l'ancienne école indienne; chez aurions vu
pi.
la
lui,
vestiges importants
comme
période
gréco-bouddhique,
classiques nouveautés, des traditions et des
procédés hérités du vieux style indigène; chez elle,
chez elle, nous
lui,
comme
chez
nous aurions déjà trouvé, à côté des fondations bouddhiques,
des sanctuaires brahmaniques et jainas. C'est justement l'absence
de ces
trois
choses qui caractérise le cas exceptionnel de l'école du
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU
608
VNDHÀRA.
Gandlicira, et nous a permis de professer au sujet de ses origiuts (les
opinions
catégoriques.
si
Dans l'hypothèse où nous ne connaî-
trions l'influence classique dans l'Inde qu'à travers
Mafhurâ, nous
en serions encore à hésiter sur son compte. La question continueposer avec vraisemblance de savoir
rait à se
exercée
plutôt
ou encore
d'artistes,
brusquement enrichi ne
s'est
des modèles
travers
à
si
à
le
que par
développement de
un moment donné par
pas accompli selon des
Gandhàra peuvent légitimement
leurs
œuvres
En
preuve que ce qui la sculpture
est vrai ici
l'intermédiaire
l'école
propos de le
celle
du de
contraste (jue
n'y a pas de
il
([ue
d'autres termes,
propos de
à
se soutenir à
respectives,
pas
s'est
l'école, bien
Matliurà. Mais pour quiconque a devant les yeux
présentent
ne
cet apport étranger,
lois normales'''.
que nous avons écartées
toutes les théories
elle
si
meilleure
ne peut être que faux là-bas. Ainsi
du Doab gangétique, justement par
le fait qu'elle
nous
présente une image déformée de celle des bords de l'Indus, nous aide
indirectement à en concevoir plus correctement l'idée, et nous rend le
signalé service de vérifier après coup nos conclusions à son sujet.
Le
Le
bassin oniEiNTAL DU
fait
à la
que
Gange.
— Là
pas sa seule
n'est
ses productions se reconnaissent à
utilité.
première vue
grince
couleur rouge, tachetée de jaune, du grès des carrières de
Fatehpour-Sikri, nous est encore un appoint précieux pour suivre la diffusion
de l'influence gréco-bouddhique dans
La belle Hàritî en schiste bleu de à
Mathurâ,
A
matière.
est visiblement
présent
ningham pensait déjà que pour
la
Nord de
l'Inde
'^'n
'')
Cf.
1.
1, p.
SyS, qui a
gandhàrienne par
c'est le style et la
allons voir se propager au
facture
la figure
fil
le reste
le style
de
l'Inde.
été trouvée
comme par
matière de Mathurâ que nous
du Gange
cette ville
ff
et
de ses affluents. Gun-
avait été la
grande manu-
fourniture des sculptures bouddhiques dans :
les
la
le
découvertes épigraphiques nous ont apporté
6i2 etsuiv. —(=1 A.S.I.,Xl,
p.
76.
L'INFLUENCE DANS L'INDE.
009
depuis des dates et des noms. Les deux grands Bodhisattvas décou-
Bénarès sont des produits évidents des
verts à Çrâvastî et à
mathuriens, exécutés Bala la
or,
:
et exportés sur l'initiative
de ces deux statues,
deuxième de
FiG. âaS.
-
même
moine
première date du règne de Kaniska,
la
de Huviska
celui
d'un
ateliers
".
Quatre
Tète dk Garuda, en SÉBiNot
siècles plus tard,
(cf.
\>.
ào,
une
().")3).
Peinture des grottes de Qyzyl , près de Koutcha. D'après A. Onf-swEDEL,
autre statuette, toujours de la
Kasia le la
nom
.4/(6.
Kults.
même
Turk.,
fi|;.
iia.
pierre, nous fournit encore à
du sculpteur Diuna de Mathurâ, l'auteur présumé de
grande statue locale du Pari- nirvana^-). Enfin on a ramassé uu
piédestal de la
même
en plein Magadha
'^'.
provenance jusque dans
les ruines
(Iràce à toutes ces précisions, dues
recherches de l'Archseological Survey réorganisé,
C'
Cf.
J.
Epigr. huL, VoGEi,
I«
,
VOGEL
\'III, p.
166
et
et
Th 179;
Blocii. J. Pli.
A.S.I., Ann. Hep. i()o6-j, p.
nom
'l'un
Ph.
de Bala se retrouve sur
Buddha
assis
l 'i-î.
la Ijase
découvert à Bénarès.
'"'
ihiil., '''
Pli.
I
i)oH-()
A.S.I.
,
,
p.
aux récentes considé-
le rôle
Vor.EL,
J.
de Râjgir,
ihid.,
p.
Anii.Rrp. Kjoô-S
— Voir éguloment
/i():
c\.
i38.
(lig.
556)
,\t.
io5-().
le Bii(lilli:i
de style Kouslian rclroiivé à Bodli-Ciavà. 39 fHltllIIIC
NATir
610
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
rable joué
pur Mathurâ dans l'adoption et
gréco-bouddliique est définitivement Si
avec lequel
la
routine de
ment un modèle donné, ou 209
208
de
sullit
rapprocher
et d'en
sur la figure
il
du degré de
bouddbique peut répéter
l'art
les
l'art
établi.
l'on veut juger sur pièces
maintenant
diffusion de
la
fidélité
indéfini-
se reporter à nos figures
607
quatre scènes également figurées
dans toutes on retrouvera aussitôt, à quelques
:
différences près*'', les lignes générales et des détails significatifs
des compositions gandbâriennes.
délayer
ici
en autant de pages
Aussi estimons-nous inutile de
qu'il y a d'épisodes ce
qu'un simple
coup d'œil nous apprend. Cette comparaison pourrait continuer, après les
secondaires
quatre grands miracles, sur
Prodige de
:
(Iràvasti,
les
Descente du
d'ailleurs se
quatre miracles
ciel à
Sànkâçya,
Offrande du singe à Vaicàlî, Subjugation de l'éléphant furieux à Ràjagriha. Bornons-nous à reproduire pour la
commodité du
lec-
teur une stèle de Bénarès'^' qui contient les huit scènes à la
savamment
selon
réparties
grandes aux quatre coins,
ments du milieu
(fig.
l'alternance des
les
Û98). A
quatre autres dans la vérité
riche répertoii'e du Nord-Ouest, où la vie
du Bouddha qui
n'ait été
poses,
il
comparti-
semble que de tout
représenté, les écoles postérieures
du bassin du Gange n'aient retenu que ces huit miracles moins
les ont-elles répétés à foison.
sur les sculptures magadhiennes
On
(fig.
les
siècle
médiocre
du
:
reconnaît encore
soil
5 00) de l'époque des Pâlas
(vui^-ix" siècle), soil sur les miniatures bengalies
\f
le
guère d'incident de
n'est
il
quatre
les
les
fois,
ou népalaises du
de notre ère. Sans doute l'exécution est devenue fort et
il
s'y glisse
parfois d'étranges nouveautés'^); mais tou-
jours subsiste l'allure générale de la composition, telle qu'elle avait
Suiiadilléience principale, laquelle
'"'
CI'../, .t.,
coQSiste dans l'iraportaïu-e prépoiidéranle
'''
Icoiioijrajihic buuililliù/ue, I, lig.
'''
prise à l'iiilérieui-de clKupie
riniagc du Cuddlia,
\^.U^o\h:^?K
cl.
panneau
ci-dessus,
I.
[)ar 11,
jaiiv.-lév.
igoy, p.4û-/i4. 28
—
29 et 3o) et pl. X. exemple de nouveautés, cl', l. (cf. fig.
delap.
5i/i.
1,
Pour un au haut
L'INFLUENCE DANS L'INDE. une
été
pour toutes
fois
par
fixée
mêmes
Buddha
5oi),
(fig.
l'est
pas moins des images
:
ce
types que s'eilorcent de rendre les repré-
sentations du génie des richesses tutélaire
Et ce qui
les artistes imlo-grecs.
est vrai des scènes légendaires ne
sont toujours les
611
par
5o2) ou du couple
/igg et
(fig.
exemple, sans
parler des
idoles
du
55/i-F)o5, 557-5,^8, etc.).
(fig.
Ainsi donc le
fait
semble, souligné par
matériel de le détail,
l'imitalioii
,
patent dans l'en-
comme
peut être considéré
avéré.
Est-ce à dire à présent que, dans les répliques indiennes des motifs
gandhàriens,
technique hellénisante
non moins
est
Il
la
visible
qu'il
ait
survécu
à tant
n'en est rien, et que,
de siècles?
nous ne
si
possédions pas dans l'école gréco-bouddhique un intermédiaire certain entre l'art de notre antiquité classique et celui de l'Inde
médiévale, jamais nous n'aurions sérieusement songé à évoquer celui-là à
niable les
:
propos de
celui-ci.
Assurément
mais par combien d'intermédiaires
artistes
du centre de
la
l'inlluence elle
reste indé-
a passé
Ce que
!
péninsule ont imité, ce ne sont pas
à proprement parler les prototypes indo-grecs, mais l'interprétation
que leurs plus proches voisins en avaient déjà donnée. Selon vraisemblance, ce sont les répliques de Maihurà qui ont
toute
servi de le
modèle
Magadha
à Bénarès, et ce sont les copies de Bénarès
gréco-bouddhique s'enfonce dans à
chaque pas,
comme
on pouvait
l'intérieur s'y
hellénisant et de ])lus en plus indien. celle qu'il a subie
se traduit
que
a copiées à son tour. Aussi, à mesure que le répertoire
au Gandhâra, mais
du pays, devient-il
attendre, de moins en moins
Son évolution ici
—
pareille à
infiniment plus rapide
encore et toujours par l'élimination progressive de
ment étranger sous
la pression
—
l'élé-
du goût indigène. Entendons-nous
soutenir par là qu'elle consiste en une décadence continue et sans
retour? Tel n'est nullement notre dessein. Nous n'avons pu dissi-
muler dans
la
le
médiocre valeur artistique des premiers genre gandhàrien. Mais très supérieur
savoureux pour
l'orientaliste est ce style
Gupta
essais de et ([ui
Mathurà
singulièrement a fleuri parti39.
INFLUENCE DE LECOLE DL GANDHARA.
61-2
ciilièremenl à Bénarès et
(|iii
iiiai'qiie
1
iiislant
on
dégagé juste à point de riniluence occidentale de ses motiCs
Avec
comme
si
lées et
de ses moyens, a donné toute sa mesure
des conventions
vers l'exagération volontiers,
génie indien,
devenu maître
et
des Pàlas et les œuvres magadhiennes,
le style
choit
le
il
incline déjà
vers ce maniérisme où
et
(".
pour aboutir enfin aux compositions
il
entortil-
au déhanchement outrancier des personnages, que ne nous
épargne aucune des dernières miniatures bouddhiques du Bengale.
Le DÉkHAiv.
— Puisque
nous venons pour
citer des peintures indiennes,
méridionale
nom
tion de ce petit ravin
du Dékhan,
c'est la
moines de
lois
de
nous ne pouvons suivre dans llnde
Ce qui
d'Ajantà.
perdu sur
le
fait
aujourd'hui l'attrac-
revers septentrional du plateau
magnifique ornementation peinte ou sculptée
intimement persuadés
dont
les
de
vanité des apparences, ont
la
première
de l'influence gréco-bouddhique sans men-
les traces
tionner au moins le
la
jadis,
si
néanmoins
fait
qu'ils fussent
revêtir les parois
de leurs chapelles et de leurs couvents souterrains. Une trentaine d'hypogées, creusés successivement sur la rive gauche d'un torrent, dans une haute falaise rocheuse qui se recourbe en forme de
fera cheval, abritent encore contre les
chauves-souris
et les
les
intempéries, sinon contre
touristes, des peintures
murales a tem-
pera, derniers vestiges de ce qui fut peut-être le genre favori et le
plus grand succès artistique de l'Inde. L'exécution et la décoration de ces grottes artificielles se distribuent entre les sept premiers siècles
de notre ère; mais
les plus riches
voyons aux planches de fois
de
])lus,
Grilfithst-'
datent du
Nous ren-
sous l'ample développement de ces fresques, les vieux la
Buddha. Certaines scènes,
celle
'''
siècle.
quiconque voudra retrouver une
modèles gandhàriens du cycle de
à la fois
vi''
comme
jeunesse ou de
en peinture et en sculpture
Cf. ci-dossous, p.
dhist Cave-temples
710
of Ajanin.
elsiiiv.
—
'^'
:
de
la
et la
la carrière
du
Tentation, reviennent
composition sculptée
\'nir J. (Îriifiths, TIic
Pmnthigs
in llie
Bud-
L'INFLUENCE DANS L'INDK. ao3)
(fig.
parfois
est aussi
même
lourde et massive que l'autre est élégante et
un peu mièvre. On noterait à peu près
contraste entre le tableau de
de
le
même
figure 5o/i et les images rupestres
la
figure 5o5, ou encore entre les Buddlias peints sur les
la
ou
railles
dans
ceux qui ont été sculptés sur
les piliers et
les sanctuaires intérieurs.
KiG.
ûaG.
British
—
garilé
un souvenir
Tandis que
Coiffure de la Sérinde
Muséum. Terre
D'aprt's
les
(il.",
très
les
128)
(cf. p.
cuite provenant de Yolkan.
M. A. Stpih, Ancient Kholan,
présent de
dèles contemporains de la vallée
vatî,
si
existait
le stûpa
la
pi.
\L\.
draperie grecque
(cl. fig. 58()),
pi'til
de l'Inde, c'eût été
Ce
à
Amarà-
qu'on a pris l'habitude de désigner sous ce le
mieux vu
l'école
victorieusement à côté de l'ancienne
à petit.
n'est pas
ici
mo-
du Gange.
sites bouddlii({ues
encore, que nous aurions
s'installer
ou
premiers ont parfois
autres se bornent à reproduire, avec moins de grâce, les
Mais, de tous les
mu-
les façades
le lieu
de réciter
la
et
nom
du (landhàra la
sup|)lanter
(b'plorabli' odvs-
INFM'ENf.E DE f/ÉCOLE DU T.WDIIUM.
Ol'i
lune des
sée des débris de ce merveilleux édifice,
du vandalisme populaire
victimes
dont
el
ruine définitive ne
la
1880. Les quelques
s'est
de l'incurie administrative,
consommée
(ju'entre
ycjG et
i
fragments conservés à Madras, à Calcutta
Londres, resteront l'un des plus précieux trésors de l'Inde
et à
sauveront de l'oubli
nom
le
de
et l'estimation
dynastie des Andliras,
la
l'humanité se décidera enfin à
oij
et
notables
])liis
l'inventaire
de son héritage artistique. Tant bien que mal
nous permettent de reconstituer
l'histoire
n'est plus intéressante à notre point
mencé
convenablement
faii-e
du monument,
fait
à la
mode de
ou à Sânchi et avec une élégance qui confine parfois à Mais dès
\f siècle
le
l'agrandissement dont
que
il
frais et fut traitée
68 peut donner une
les motifs
marbre dont
de notre ère, sans doute
la
morbi-
la
raison de
à
ornementation dut
fut alors l'objetf^', son
nouveaux
être reprise sur
figure
aucune
et
indigène, seulement avec plus d'adresse qu'à Barhut
vieille école
desse.
ils
de vue. Sa décoration a com-
conçue et exécutée tout à
])ar être
et
jour
le
avec un luxe dont
la
idée. C'est à la faveur de cette réfection
indo-grecs envahirent peu à peu les bas-reliefs de
le
soubassement
et
une part de
la
coupole étaient
revêtus, et firent reculer à chaque pas devant eux les vieux thèmes
^75^
indigènes. Les figures
de départ,
la
seconde
le
et
5o6 montrent,
première
la
point d'arrivée. Mais en outre
il
le
faut voir
en feuilletant les planches de Fergusson ou de Burgess'^',
deux faces de
les
même
la
:
'"'
par l'arbre, Sur
le
menls par
même repré-
ci-dessus '^'
Voir
J.
t.
I, p.
9a
Febgusson,
de
,
la
rpii
entrai-
décoiation,
oJAmarùmÛ and
que
Inns
li'
rapport étroit
lemps entre Aniaràvali sur
la foi
de
la
el
claliti si
la
Tj-ee niid Serae/i(
tsang, ne reposait que sur
Jnffgayapeta.
— No-
sens, p. a
1
tong-
Bactriane,
d'un passage de Huian-
Ji lien et S. Ikir.
slii-
sur
traduction par Stanislas
et suiv.
Worship, et i.BvRGESs, The Buddhist jHis
miracles symbo-
le sliipu, et tantôt l'intronisation,
procédé de ces ajji'andisse-
fcpiiijjnilemeiit"
liaient ta réfeclioii totale cf.
roue ou
la
sur
tantôt la A'ieille
sentation schématique et aniconique des grands lisés
soit
côte sur la
dalle, soit côte à
deux formules opposées
stèle, voisiner les
point
un contre-
corrigé depuis par UAixiins. 11, 8.
LIN'FMJENCE D \NS jusqu'alors resté vide, du
le siège
f;iNF)E.
fi]
Buddha gandliàrien
;
car celui-ci
aisément reconnaissable à sa draperie, tandis que
est
unique
et
vaguement bénisseur de
main
sa
5
le
geste
droite, encore igno-
rante des mudrd de l'enseignement et ttdu toucher de
la
terres,
proiive sa relative antiquité''). Noterons-nous que les sculjileurs
d'Amarâvalî préfèrent figurer
CoSTDME DE LA SÉBINDE
FiG. 537. Biilish
Muséum. Terre
D'après M. A, Stbin
la
premier
le
,
mii-acle par le départ de
(cf. p.
9A
1
,
18).
cuite provenant de Yotkan. Anctent Khotan^ pi.
XLV.
maison, cette sorte de renaissance spirituelle, plutôt que par
l'enfantement, tandis que les stèles postérieures de Bénarès en-
dans
tassent
le
compartiment corresj)ondant
les
épisodes de
Nativité et de la sortie
du monde
curieux encore est
qu'au haut des stèles dékhanaises
ce vieux
le fait
'''
la
fig.
5o6
et
607 a)? Plus le slûpa,
symbole funéraire du Puri-nirvâna, se refuse obstinément
à se laisser déloger,
par
(cf.
la
comme
il
est
advenu dans
le
bassin
du Gange,
conception gréco-bouddhique du trépas du Bienheureux.
Sur ce pnini
,
cf.
ci-dessus,
t.
11, p.
3aG
cl
5.5o.
DR LliCOLE DU
Ii\FF,IIENCE
616
A
comparaison des
cette exception près, la
péremptoire
la
singulier traité à
mais ])cut-ètre vaut-il
:
bonheur avec lequel
mode
sa
peine d'insister sur
la
d'Amaràvatî a plus d'une
l'école
298.
figure
la
que
par des symboles'''.
Buddha
Quand
triction traditionnelle est enfin périmée, sa virtuosité ([ue plus
librement carrière, et n'accepte
eux-mêmes qu'à condition de exemple que, dans
le
les
les
pas dans ses
inédite, filles
:
la
compositions sur
de nains
taille
la
l'
te
donne
tr
tentation
rôle de
le 11
qui réside
assauts des peu
(fig.
insiste sur tel incident
Kapilavastu qui, en
le
fils
se
modèles gandliâriens
à restreindre
nous voyons qu'elle
du
cette res-
ne
voluptueuses altitudes de ces déesses prend décidément
démons, réduits à
et
sans
scène de l'Illumination, nous constatons chez
la
l'armée de Mâra au profit de ses
dans
fois
modifier à son gré. C'est ainsi par
les
une tendance, jusqu'alors
elle
le
qu'elle avait su
l'habileté
mettre dans la représentation détaillée des miracles du figurer celui-ci autrement
à celui
gréco-bouddhiques. Déjà nous avions
les sujets
remarqué, à propos de
prouve de façon
stèles
du répertoire du Nord-Ouest
substitution
de l'Inde centrale
\NUH\RA.
P,
5o6
b et
5o8).
eftVayants
Ou
bien
du retour du Buddiia
à
mettant en présence de son ancienne épouse
donné, pose de
qu'elle lui avait
la façon la plus
drama-
tique le problème moral du monachisme. Nous ne connaissons rien
au Gandhâra
(cf.
281
fig.
deux versions qu'Amarâvatî nous et
Fergusson,
pi.
qui surpasse en patliétiqne les
c et f/)
a laissées de cette scène (fig.
509
60, 2). Nous ne ferons pas davantage difficulté
pour convenir qu'en face des médiocres représentations gandhâriennes de la soumission de l'éléphant furieux
médaillon dékhanais talent, tant
dans
le
rendu de
les détails pittoresques et
l'on
ne peut que
de
la
Cf.
t.
I.
l'agile
p. /i.^5-'..S0('l [f.
\).
:
267-969),
de beaucoup plus de
On
n'en saurait douter,
conscients et soucieux de leur
Andhras ont su garder en
3i8.
tel
lourdeur de l'animal que dans
mise en scène.
s'en réjouir
originalité, les ateliers des
<'>
5 10) témoigne
(fig.
(fig.
face des
mo-
LA VOIE
que sans doute
dèles indo-grecs,
par le dessin, leur liberté d'allures
Mais
ils
et la
ne connaissaient guère que saveur spéciale de leur
d'infériorité passagère, elle n'en gardait pas
grâce à sa création du type du
d'aborder
Buddba
se trouver
style.
en état
moins dans l'ensemble,
et à sa
manière directe
représentation des scènes légendaires, une supério-
la
attestée par
rité
r.l7
du Gandhâra peut
à l'occasion, l'école
si,
MER.
T)E
même
l'imitation
dont nous voyons qu'elle
iïit
partout l'objet. §
même
De
Gandhâra chure de
et
la
La voie de mer.
II.
que Matluirâ a
été le
grand marché d'art entre
leMadhyadèça, Amarâvatî, située non
de l'embou-
Krishna, semble avoir été l'un des grands ports d'em-
barquement de
l'influence
en Indochine
dans
et
gréco-bouddhique pour son exportation
l'insulinde'').
Cette exportation, à son tour,
qu'un des aspects de l'influence
n'est
loin
le
civilisatrice
(pie
l'Inde
a
exercée, à partir de notre ère, sur tous les pays transgangétiques. Cette indianisation de
Europe, n'en
monde, un
Basse-Asie, ordinairement ignorée eu
pas moins, dans l'histoire générale du
est
fait
la
presque aussi important que
vieux
l'iiellénisation tant
En un sens, elle n'en est que le proemprunte les mêmes routes et s'exerce, au moins
célébrée de l'Asie antérieure.
longement. Elle en partie, par les
mêmes
les
mêmes
agents. Enfin elle nous est connue par
sources; et qui voudrait l'étudier aurait aussi à contrôler
les traditions locales
par
le
téinoignage des navigateurs grecs ou
des pèlerins chinois et à préciser les données des l'aide
des textes
indiens,
monuments
à
sans parler des inscriptions sanskrites
retrouvées sur les édifices. Tant d'analogies ris(pieraient de nous
égarer tielle
si
nous ne gardions présente à
dont
elles
l'esprit la ditîérence
essen-
s'accompagnent. Dans l'Inde, l'hellénisme
s'est
trouvé confronté avec une civilisation déjà ancienne, pleinement
''
Voir encore ci-(ies8ous, p. 682 et 689.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
618
d'elle-même, et au
consciente
milieu de laquelle
jamais
n'a
il
coniph' qu'un
nombre
ti'ès
iniluence, en
somme
superficielle, se borne-t-elle après
restreint de représentants
:
aussi son
tout à
l'introduction de notions scientifiques et de procédés artistiques.
Autrement profonde l'Asie.
L;\
à ceux qui n'aient
d'cr
hommes
ou ces
pareils
rencontré devant eux que des populations sauvages
Ce
nusT>.
ont implanté dans ces riches deltas
qu'ils
fortunées, ce n'est rien moins que leur civilisation,
ou du moins et
ce sont leurs
copie;
sa
langue
leur
religieux avec castes et
—
envahissent encore actuellement l'Afrique orientale
îles
alphabet
Sud-Est de
le
semble bien que de nombreux émigraiils
il
—
dans
a été l'action indienne
une image
de leurs
savante,
c'est
et leurs lois, leur
tout leur état social et
approchée que possible de leurs
aussi
En résumé
cultes.
mœurs
il
ne
s'agit
pas
ici
d'une
simple influence, mais, dans toute la force du terme, d'une véritable colonisation.
En
ce qui concerne plus particulièrement
gieuse, on se serait attendu,
si
les
hommes ne
la
Quand on songe brahmane qui
—
le
ait
que seules des
Bouddhisme, en eussent
pu avoir
sa part
il
reli-
profité.
menace d'excommunication qui pèse sur
quitte flnde, surtout par mer,
que l'hindouisme Pourtant
à la
comme
reli-
passaient leur temps
à démentir leurs théories par leurs actes, à ce
gions à missionnaires,
propagande
tout
semble impossible
dans ces conquêtes morales.
sauf à Ceylan, dont la conversion au Bouddhisme
remonte plus haut dans
le
passé
que nous trouvons d'abord
et
—
ce sont les religions sectaires
surtout en vogue dans les contrées
au delà du Gange. Et nous n'avons pas à chercher bien loin qui lurent leurs guru ou précepteurs spirituels ces pdçupata, ces lettrés et ces ascètes,
:
ce sont ces paiHJtta et
brahmanes plus ou moins
authentiques, religieux plus ou moins fidèles à leurs vœux, dont
nous parlent
les textes et les inscriptions, et
partout l'image sur les fig.
dont nous trouvons
monuments du Cambodge
5iG, 5i8-52o). Dès
lors le
champ de
et
de Java (cf
notre étude se trouve
LA VOIE DE MER. singulièietnenl rétréci
ne
ni(|ue, elle
vise
car,
:
même
de ces lointaines régions.
FiG. 5a8.
—
D'après une
vestiges
[ilioldgr.
non contente d'écarter
pas dans son ensemble
cella de
communiquée par
que ce dernier
et ce sera merveille
s'il
1^3,
bralima-
bouddhique
ici,
ce sont les
18."), GS."!,
700).
Danddn-Uiliq. HniUeur des pieds à l'aisselle: o m.
Sir Aurel
a
(of. p.
l'art
l'art
Tout ce qui nous intéresse
PàScika ou Vaiçbatana, en Sébinde
Personnage d'angle dans une
610
Steiw (cf. Ancknl Kholan^ I,
pu conserver de
fig.
3o
(js.
el 3i, et II, pï. II).
l'influence hellénistique,
en subsiste encore. Aussi quelques pages
rapides sufliront-elles à donner un premier aperçu de notre sujet et à tracer
un cadre que
commencé
à remplir.
les
recherches archéologiques ont à peine
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDini'.
G20
Ceylan.
de
—
Les
an milieu du
Cevlan
placent
iradilioiis locales
siècle
vi''
faire intervenir
la
colonisation indienne
la
avant Jésus-Christ;
date n'aurait rien que de vraisemblable,
de
comme ère'''.
celle
On
fils
d'Açoka
que statues
:
trois cents
du m"
siècle
ans et
avant notre
est resté jusqu'aujourd'hui
Bonne
Loi.
à décorer les parois de ses sanctuaires. ,
au
des
l'un
Ce qui nous importe sur-
et peintures continuent à
tique nous avons de sûrs témoins
l'île
retenons qu'elle dut commencer,
vers le milieu
,
que Ceylan
loyers les plus actifs de la tout, c'est
pour but
personne du Buddlia. La conversion de
du Gandhâra
sait
cette
et
elle n'avait
si
au Bouddhisme serait d'ailleurs postérieure de l'œuvre d'un propre
\.
De et
v"=
orner
les autels et
cette prospérité artis-
au mu"
siècle
de notre
ère, dans les pèlerins Fa-hien et Hiuan-tsang, celui-ci par oui-dire et celui-là
de visu. Enfin
précieuses chroniques singhalaises
les
contiennent d'abondants renseignements sur
nombre
le
et la riche
décoration des fondations religieuses. Certes nous ne suivrons pas il
nous énumère, à
le roi
Dutthagâmani au
jusqu'au bout l'auteur du Mahâranisa quand
propos de l'érection du Mahâ-thûpa par i" siècle
avant notre ère, toutes les images et les scènes dont on
aurait à cette occasion décoré le tabernacle intérieur''^'. Les infor-
mations valent il
qu'il
et
ne
celui
où
nous donne se trompent visiblement d'époque
que pour des temps beaucoup plus rapprochés de
écrivait (v^ siècle).
Il
n'en est pas moins vrai qu'il nous
énumère
d'une haleine, sous quarante rubriques, toutes les scènes de carrière
du Maître qui
figurent au répertoire gandhârien.
Il
la
ne
connaît pas moins bien les scènes d'enfance et de jeunesse, sans parler des vies antérieures; et d'autre part Fa-hien nous apprend
'''
Cf. ci-dessus,
t.
II, p.
ûio.
citation
du Muhdvama
Section
pitaled'Anurâdha-puraou°gràma, l'Anu-
l'année
rogrammum
de Ptoléinée;
(Hudié en détail; et sur
Architectural
Remaiiis,
,
Ceyloii,
p.
a.3 et
])1.
cf. J.
Ssuther,
Anurddimpuia
XX1I-\X\V. Sur
la
(cli.
xsx)^, \oir
yAimualre de PEcole des Hautes Etudes,
Le Mahâ-lhùpa est aujourd'hui le Ruwanveli Dagoba près de la vieille ca'''
des
Sciences
Religieuses,
1908-1909, où
ihagàmaiii, p. \xxvii.
cf.
W.
le la
pour
passage a ëté date de Dut-
Geiger, Miilulriimsn.
LA VOIE DE MER. qu'on
leiidait le
621
cheinin des processions avec les représentations
des cinq cents jdtaka, repeints de façon tout à
fait
vivante
n.
Hélas,
toute cette peinture, autant en aura emporté le vent et détruit la
Kio. 539. lirilish
—
HÎBiîi, EN Sérisde
(cf. p.
107, i38, 65.3).
Muséum. Peinture murale provenant de Domoko. Hauteur:
D'après une pholoijr, comtiiunifjuéi^ par Sir Aurel Stein. Cf. Désert Cathaij,
pluie de la
Il
o ,
nt.
Co.
pi. \I h.
mousson, sauf quelques figures par hasard conservées
aux creux du gigantesque rocher de en vain que dans
les
Sigiri.
Et d'autre
])art, c'est
ruines des anciennes capitales on a cherché
jusqu'ici les bas-reliefs de pierre, seules
œuvres qui auraient pu
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
622
subsister jusqu'à nos jours.
ment aux
Nous sommes donc réduits présente-
du Maître, dont nous réservons
statues
pour
l'étude
le
chapitre prochain.
—
Java. il
L'archéologue est singulièrement plus favorisé quand
aborde l'autre paradis terrestre, celui de l'hémisphère austral.
Dans
l'île
plus luxuriante encore de Java,
il
a
mieux
à faire qu'à
énumérer des œuvres perdues. Les monuments parlent pour eux-
mêmes,
à
commencer par
celui de
Boro-Boudour, perle de
inde et l'une des merveilles artistiques du ,
monde
,
ainsi
bien par s'en apeixevoir unjour. Sur l'énorme
linira
que
sttipa,
l'Insui-
celui-ci
prétexte
l'une somptuosité décorative ailleurs sans exemple, nous ne re-
viendrons que pour corriger l'impression fausse que nous en avons
donnée avant de
dôme
du Nord-Ouest. des
l'avoir
vu
I,
(t.
Nous y cherchions un
80).
p.
juché sur une superposition de terrasses, à
murs
Il
nous
est clairement
la
façon de l'Inde
apparu depuis qu'en dépit
verticaux et coupés à angles droits de ses galeries infé-
rieures, toutes les lignes maîtresses de l'édifice sont des courbes.
Lui-même
n'est,
en tout et pour tout, qu'un
dôme
à la vieille
mode
indienne, seulement beaucoup plus fouillé, sillonné verticalement d'escaliers et horizontalement de
de coupoles secondaires!". L'inlluence sa
conception générale que dans
ne
lui
vient pas directement
coifl'é
lui-même
qu'il a subie, aussi
bien dans
promenoirs, enfin
la
distribution de sa décoration,
du Gandhàra, mais, comme
il
était
naturel, de l'Inde méridionale où son ancêtre s'appelle Amaràvati car là aussi le
dôme comiuence
posées de bas-reliefs auxquels avoir accès
(cf.
fig.
:
déjà à se rehausser de frises superles fidèles
devaient nécessairement
68). Entre les quelque deux mille panneaux
sculptés qui ornaient jadis les murailles de
Boro-Boudour
et
dont
environ seize cents sont conservés, nous irons droit à ceux qui, dès
la
première galerie, racontent
(ii.
B. E. F. t. -0., IX,
1909,
p.
1,
la vie
ou Beginnings
de Çâkya-muni depuis
oj Biiddlusi Aii , p. -joô.
LA VOIE DE MER. sa nativité
jusqu'au début de sa prédication.
trace de l'influence
nous aurons
le
gréco-bouddbique,
c'est
subsiste
S'il
quelque
dans ces scènes que
plus de chances d'en découvrir.
FiG. âiio.
Muséum fur
623
— HÎRiii, EN Séiunde
\olherhunile
,
(cf.
\).
i.i8, i'i2, '172,
653, 787).
Bn-lin. Peinture sur Iode provenuiil de Tour/un.
lleproduite en coulotirs dnus
H
A.
v<j\
Moiiiititmil!^
Lk
C»iq
,
et
Slvttioircs
Cfintsrlio
^
l.
(1913),
XV!I (itiog), pi.
pi.
Hauteur:
m. ou.
WIII
!ni.
L'entreprise paraît d'avance désespérée. Sans doute Java est,
comme
Ceylan, une colonie indienne, mais
elle l'est
tardivemenl. Aurait-elle récusa civilisation dès ère, elle n'a lueiil
du
\''
connu
le
Bouddhisme que
devenue plus
le T' siècle
bien après.
siècle Ka-liieii atteste qu'r^on y avait à
de notre
Au commencepeine idée de
la
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
624
peu probable que
est
que
BudflliaT), tandis
loi (lu
missionnaire
les
brahmanes
rr
fleurissent w; et
y
prince héritier de Kaçmîr qui s'inslitua son
le
converti toute lapopulatioii^n.
trait
compter tant avec
date du Boro-Boudour,
la
landais rapportent au
également
savants hol-
(jiie les
de notre ère, qu'avec
siècle
ix*^
l'aut
Il
les
conditions
—
matérielles de sa décoration. Les scènes y forment bien est
il
et ceci
un premier héritage du passé bouddhique — autant de tableaux
séparés; mais ces panneaux, trois fois pluslarges quehauts
rent environ
9'"/io
sujet principal sous
une débauche de figurants pour
faut d'autant plus sensible que,
d'honneur de ne Enfin
il
laisser vide
la
mesu-
et d'accessoires
plupart,
aucun coin de
(ils
submerger
Xo'"8o), forcent les sculpteurs à
ils
:
le
dé-
un point
se font
surface disponible.
la
leur a été donné à tâche de délayer l'enfance et la jeunesse
du Maître en non moins de 120 tableaux.
C'était les
condamner
à recourir à des épisodes de pur remplissage, ce qui ne les
pas parfois d'empiler dans
le
même
coupe des cheveux
sorties, la
cadre plusieurs incidents sen-
que quelques scènes,
sationnels f^). Ajoutez
empêche
telles
que
les
quatre
passage du Gange''), n'ont pas
et le
d'antécédents connus au Gandhâra. Et cependant, malgré toutes
nous n'avons pu passer en revue
ces circonstances défavorables, le cycle
de
la Nativité,
de
la
jeunesse et de
Bodhi, sans noter
la
presque à chaque scène une ressemblance indéniable tout le
moins sur
facile à
reprendre,
la
tenaient,
C
même du
le
en ne se servant que des médiocres des-
Et qu'on ne vienne pas dire que ces ana-
fait
que
les
(iandhâra, à
'''
le
des Mers du
de
l'École
*''
Cf.
IV,
1904,
'•'"
Voir
ces diverses tendances, et aussi
caractiTe livresque de leur
voir ci-dessus,
617.
t.
I,
p.
œuvre,
3o5-3o6,3io,
Die
Sudn appar-
des Mûla-Sarvâstivâdins
la secte
Leemans,
Sur
etc., et
îles
Bulletin
274.
sur
ce
d'Extrême-Orient,
Pelliot,
P.
française p.
comme
portant à
portion centrale du tableau. L'expérience est
sins publiés jusqu'ici''^'.
logies proviennent
et
t.
I, j).
les
348, 3G5,
reproduites
r>ii
par M. in
3o, 4o,
etc.
notamment
de
Pleyte,
den SLulptiiren
des Tempels von Horo-Biidur.
1901-1902,
/ii5.
planches de i'alhum
Amsterdam,
fig.
i3,
28,
LA VOIE DE MER. et lisaient les
mêmes
ment soutenir temps
qu'il a
et l'espace
justement des
biojTrapliies suffi
mêmes
Biuldlja.
Qui oserait sérieuse-
des artistes aussi éloignés dans
à
de consulter
du
625
le
même programme
le
pour acroucher
compositions?
Hâtons-nous de l'avouer, on serait tout aussi mal venu
prétendre
à
qu'après tant de voyages et de siècles écoulés, ces ressemblances soient tout à fait pi-ochaines. Si les motifs de
du Gandhâi-a,
tent à ceux
Boro-Boudour remon-
bien entendu par l'intermédiaire
c'est
de ceux de l'Inde. Prenez la représentation du Grand miracle de Çrâvastf
(jui
décore
avant tout
elle est
la
plus baute des galeries sculptées
la transposition
dans
(fig. 5
i
9)
:
sens de la largeur, au
le
gré des convenances locales, de telle stèle en bauteur de Bénarès (fig.
5
(fig.
79
1
1 )
lointain
,
^69).
et
consiste dans attifées les
Enfin,
dhique
si
les
succédané des compositions gréco-bouddbiques
Un
aulre élément appréciable de ditTérenciation
modes malaises dont nous voyons par exemple
images jumelles de Pàncika
de Hârili
(fig.
5
/i-5
1
1
5).
types du religieux brabmanique et du moine boud-
les
(fig.
et
5
16-517)
saurait refuser à celui
l'entrent
dans
la
formule habituelle, on ne
du Yaksa une pointe
d'originalité (fig. 5i3).
Mais à travers toutes ces différences de conception ou d'exécution, il
nen
persiste pas
moins dans
nance générale, dans des prototypes
les scènes
personnages quelque chose du sentiment
les
gréco-bouddbiques
ne s'inventent pas deux
quelque chose de l'ordon-
fois.
:
or, ce sont là des traits qui
Nous ne tarderons
même
pas,
quand
nous en viendrons à nos conclusions, à démêler l'influence classique jusque dans le faire les
si
spécial de l'école de Java. Ses qualités
plus évidentes sont la justesse des proportions, le naturel des
gestes, la variété des poses, de
paraît
à l'œil
à la
que
la
mollesse de ses lignes
européen son principal défaut. Admettons que ces
|iarticularités soient
dempriint
même
chez elle des dons naturels. Déjà plus suspecte
technique occidentale sera l'élonnante profondeur
des hauts-reliefs que le ciseau des Javanais a su tirer, sans se laisser
rebuter par la grossièreté du grain
,
de
la
pierre volcanique de leur /lO iiirtiiMmii:
xatiovim
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDH\li\.
626
Mais où l'hésitation n'est plus permise
île.
sur
question de
la
venue leur science du raccourcie).
savoir d'où leur est
— La
L'Indochine.
c'est
,
maestria avec laquelle ces artistes exotiques
emploient des procédés aussi lallinés
plus grand honneur
lait le
un
à leur exceptionnelle habileté de mains: et ce n'est pas
si
mince
éloge pour leurs bas-reliefs que d'être rangés d'emblée parmi les
chefs-d'œuvre de ràvatî
sculpture bouddhique, à côté de ceux d'Ama-
ou du Gandhâra.
virtuosité se
la
On
sent encore mieux l'étendue de leur
quand on passe aux grandes comj)Osilions continues qui
développent à perte de vue sur
contemporaines
les murailles,
ou postérieures, du Bayon d'Angkor-Thoni ou d'Angkor-Vat. Devant ce pêle-mêle de figures aux méplats à peine accusés, plutôt décou-
pées que modelées, et entassées avec une totale ignorance du raccourci ou de la perspective, les artistes
comme décidément
inférieurs à leurs confrères de Java;
disposition le magnifique grès
beau
si
poli.
Il
la
bonne époque
uniquement brahmaniques, encadrés y
soit
,
si
et l'on
l'air et est
ni
que
(vui''
le
cette
leur
susceptible
au xn^
les
monu-
siècle) soient
système des bas-reliefs
complètement inconnu. Le Bouddhisme
bonne heure dans
à
tendre au sortir de
ne faudrait pas croire d'ailleurs que
ments cambodgiens de
d'assez
du Cambodge
mais qui durcit rapidement à
la carrière,
apparaissent
que ce ne soient pas ceux-ci qui aient eu
regrette presque
d'un
Khmèrs nous
a pénétré
partie de l'Indochine'-).
11
y
a
introduit avec lui son imagerie et celle-ci a apporté avec elle ses
Les frontons de Vat-Nokor. près de
procédés.
'''
Cf. ci-dessous, p.
''
A
la
suite d'une
-Muiundas? ;(fes-
Sylvain Lévi,
chine-" aété duiiiié les
Deux peu-
w(ro»«Ms(daasles n-Mélanges de Har-
lezi, p.
B.E.
176
et suiv.);
Ed. Chavannes,
ioo; P. Pelliot, Le meilleur résumé
F. E.-O., III, p.
{bid.,Y>.
de
Cf.
7G8-770.
ambassade chez
2i8-3o3.
l'histoire
du
—
rr
Bouddhisme eu Indo-
le n° d'oct.
Kompong-Gham,
par M. L.
1909 de
la
t^iNOT
dans
Buddhist Revieiv,
p. 28 1 el suiv. En ce qui concerne les monuments, il suffit de renvoyer le lecteur au Cambodge de M. Avmonier, et à
Ï Inventaire descriiitif des liques du joNQuiiîRE.
Monuments
liisto-
Cambodge de M. Lunet de La-
LA VOIE DE MER. sont décorés de scènes
même
de
la
légende du Buddiia, et
de ceux d'un édifice plus ancien,
qui doit
remonter au
xi" siècle.
627
le
il
en est de
temple deBanlâi-(îlimar,
Nous reproduisons
ici, d'aj)rès
une
photographie due au regretté général de Beylié, celui qui représente
ft
la visite d'Asita n
FlG. Ô3l.
:
non plus
l'européenne mais accroupi
assis à
,
(^HAR DU Soi.lilL, EN SÉRINDE (cf. p. i6'i, 653).
Peinture Jps grnltes de Qumiura. D'après A. GniNWEDEL. Altb. Kulla. Tarie,
à la
mode
malaise, le vieux
lislii
(îj;.
67.
n'en continue pas moins à tenir
dans son giron leiifant prédestiné et à
faire le geste traditionnel
porter l'une de ses mains à sa tête(fig. 5
i
déjà
cf. fig.
i
G
i).
Nous avons
eu plus haut l'occasion de montrer deux stèles d'Angkor-Vat,
figurant l'une la naissance (fig. tre (fig.
de
8;
de
2o5)
;
la création
et
i53)et
nous y reconnaissons
gandhârienne
l'autre la tentation
comme
du Maî-
toujours un souvenir
à travers l'imitation interposée lu,.
de ses
INFLUENCE DE I/ÉCOLE DU GANDHARA.
628
répliques de l'Inde nirridionale. C'est d'Aniarâvatî, par exemple,
que viennent deMéra''): Buddlias
quatre dieux
les
et
nous découvrirons bientôt sur les replis du Nâga
assis
bronze cam de
la
même
la
la civilisation et
royaume de Fou-nan dont
le
vi'^
Campa
a fini
par
du Nord
le
fille
provenance aux
Campa que dans
siècle le
Cambodge.
ce
Est-il
s'étendait le long de la côte
mer, où, après des
el la
le
bande de
orientale de l'Indochine, sur l'étroite
montagne
la
des religions indiennes ne nous
hérita au
que
besoin d'avertir le lecteur
la
ou
comme au beau
Bsi)
(fig.
pas de moins bonne heure attestée dans
entre
Nativité
586.
la figure
L'introduction de est
Brahmâ de
territoire resserrée
siècles
de luttes, l'Annam
supplanter? Les guerres contre l'envahisseur descendu
et qui apportait avec lui la civilisation chinoise, se compli-
quaient encore de batailles presque fratricides avec leurs voisins et cousins
cambodgiens. Aussi n'est-on pas peu surpris que ce cha-
pelet de vallées exiguës ait pu néanmoins se peupler de temples
de briques, ornés de sculptures de pierre. Inventaire a été dressé de ces œuvres qui réclament au moins une humble place dans l'histoire
pour
pour
nom
le
sévère
lui trop
de
l'art
mis de remettre au jour son couvent
les
les fouilles
'''
Cf. a
et ses chapelles.
t.
I, p.
3o/i-3o5
montré dans
le
t.
de se montrer
de Dong-Du'o'ng ont per-
Voici par exemple la
402. M. G.
'"'
des Mémoires
MM.
et
Il
sont de beau-
ruines d'un sanctuaire complet, avec
des scènes qui décorent le piédestal de
GoEDÈs
serait cruel
11
monuments bouddhiques
Pourtant
les plus rares.
'-K
mais on ne saurait s'en dissimuler l'ordinaire
:
médiocrité. Ajoutons que les
coup
cam
(fig.
tour principale'^)
(les
622) :
l'une
l'extrême
recherches mélhodiques, dont
Fixot et L. dk Lajonqdière ont pris
concernant l'Asie orientale, que la figure
l'initiative,
de femme placée
par M. H. Parmentier, chef du service
à la
gauche du lîuddha
sur la ligure 2o5 est interprétée au
bodge comme représentant train de se tor-dre les
même monture
tiples
et les
qu'au Cambodge?
a
déjii
mêmes
fin
Cam-
archéologique de l'Ecole française d'Ex-
Terre en
trême-Orieut, dans son définitif /)(ve«taire
cheveux. Remar-
qucrons-nous que Mâra la
la
ont été menées à bonne
à
Ajantà
bras mul-
descriptif des '''
Sur
monuments cams de l'Annam.
Ibid., p. -'i66-i8i et fig.
la fig.
1
1
4 on croit de
io/»-i07.
même
recon-
naître l'une des quatre grandes sorties.
LA VOIE DE MER.
629
Fig. 53i!.
Fig. 533.
FiG.
BSa-SSi.
Fig. 53a. Fig. 533. Fig.
53Ù.
—
—
Britisli
— Crnquis —
Cro(jxtis
FifT.
Types
vr.
Muséum. de M.
uiiahmane, en Sérim)E
i
cf. p.
53i.
sSS-aSt), 6")3, 770).
Tète de stuc provenant de harasluir. (Coll. .Sri/.v.)
Le nom: , d'après A. rox Le Coq, Chotseho, pL 3 g
du même, d'après A. CmjyiVEDEL
,
gaucherie de rexécution n'empêche pas d'y reconnaître à la
maison du cheval
el
du
fidèle
d.
Altb. Kults. Titrlc, fig.
le
écuyer du Bodhisaltva,
555.
retour et l'on
INFLUENCE DE L'ECOLE DU (;ANDHARA.
630
de
identifierait
même
les autres
dhique au Pégou et celles
et
de Pagan
juste les premières productions de l'art
en Birmanie,
le
la
du monde.
nativité jusqu'à la sortie
Ce que furent au
scènes de la jeunesse, depuis
Le regretté Ed. Huber a signalé et les fresques inédites qui,
du vieux Prome
les vastes ruines
savent: mais elles
boud-
tiennent caché jusqu'ici.
le
entre les peintures d'Ajantâ
qu'cr
par exception, décorent l'intérieur de
quelques sanctuaires en amont de Pagan,
il
un
y a
air indubitable
de parenté''' VI. Quant aux centaines de panneaux de terre cuite vernissée qui décorent les soubassements de pagodes, les représentations schématiques qu'ils nous donnent des vies antérieures
ne se déchiffrent qu'à
des inscriptions dont elles sont accom-
l'aide
malaisément
pagnées'-', et les influences s'y laissent d'autant plus
démêler que
climat du bassin
le
leurs modèles indiens.
n'y a pas
Il
de jàlaka trouvées dans la (Sukhotai)'^'.
Chersonèse
la
davantage à
détruit
tirer des
scènes
siamoise de Sukhodaya
vieille capitale
La récente mission de M. L. de Lajonquière dans autrement
d'or,
été plus fructueuse'*"). art
du Gange semble avoir
Il
dit la presqu'île
de Malacca, n'a pas
faut en prendre notre parti.
De
l'ancien
bouddhique de l'Indochine nous ne savons encore presque
Quant aux sanctuaires modernes ou modernisés, depuis de Moulmein sur de Marbre sur
Nakhon
Sri
la
baie du Bengale jusqu'à celles des Montagnes
golfe
le
rien.
les grottes
du Tonkin,
Thammarat aux pagodes
et
des pagodes malaises de
laotiennes de
Vieng-Chan
et
de Luang-Prabang, nous y trouverons bien quantité de Buddhas,
de toutes matières
et
de toutes dimensions, depuis
d'argile jusqu'aux
chets
pas d'autre souvenir de
'''
B.Ë. F. E.-O. , \l
'*'
Cf.
Sludien
;
colosses de bronze l'art
1911, p. 1. Grlnwedel, Buddhistische Glasuren von Pagan (Maùgala-
igia-iS (Pagodes de
*''
,
Bep. igo6-j Pet-leik, etc.).
mais n'y cherchons
gréco-bouddhique
A.
celiya); A.S.I., Ann.
:
el
p.
i3 '*'
!
Foi'RNEREAD, Siam ancien,
t.
II.
et siiiv.
Bulletin
logique p. 8i.
les petits ca-
de
de la
Commission archéo-
l'Indochine,
1910
et
1912,
LA VOIR DK MER. va d'ailleurs sans dire
11
(VM
que plus d'un des bateaux qui condui-
saient de rinde en Indochine et dans les îles de la
Sonde, pour-
suivait sa route jusqu'aux ports de Chine. Nous voyons
que nous
les récits
que dans
seconde moitié du
la
route maritime devient la plus fréquentée
tsing a suivie, à l'aller
par
Yi-tsing des « actes n de soixante pèlerins
fait
chinois, ses contemporains, la
même
comme
au retour,
et
'').
vu''
C'est celle
que,
siècle
que
Yi-
trois siècles plus
Fa-hien avait déjà prise pour rapporter dans sa patrie ce pré-
tôt,
cieux bagage de textes et d'images bouddhiques, qu'il tremblait
de voir jeter par-dessus bord pendant
même
sans doute venu vers le
Gunavarman temple de
P',
Par
-).
elle était
nommé
temps ce religieux indien,
qui, en l'an /ia5 de noire èic, peignit dans un
la ville
kouang-tong,
tempête
la
la
de Cho-king, aujourd'hui Chao-tcheou, dans scène du Dlpankara-jàtaka
,
le
justement l'une des
créations les plus certaines de l'école gandhârienne. Plus tôt encore, vers
280, un certain Seng-houei
c'est-à-dire
originaire du pays
d'une famille sogdienne,
issu
,
de Samarkand, vient
la
à
cour
chinoise par le détour du Tonkin, où ses parents s'étaient établis
pour
les
besoins de leur
se souvenir de ce
kin le
(^),
etc.
même
commerce
C'est
('^^
également
marchand du pays de Ta-tsin qui
l'instant
visita le
Ces quelques exemples suffisent pour nous avertir que
va-et-vient dont nous
sommes témoins
même
à la
en Occident se produisait, grâce au commerce et à jusqu'aux confins de l'Extrême-Orient
nons mieux comment
la
:
et dès lors
Éd. Ciiava:snes, Rel. Ém.,
la
religion,
nous compre-
mer que de Pao, 190/1,
terre.
lyij-aoo.
et Voija-
'^'
T'oiiiig
geurs chinois, p. 13 (Guide Madroile de
'*'
T'oung Pao, mai 1909,
la
Chine du Sud). "'
p.
S.
Béai.,
Lxxi et
p. l'xh.
p.
p.
199
et
siiiv.
Rom. icg.,
Lxxxiii
époque
pénétration artistique a pu de proche
en proche s'opérer, aussi bien par voie de
'''
de
Ton-
;
cl",
p.
lxw
ci-dessus,
'*'
et cf. t.
H,
p. p.
Uu\th. CJiinu and
io3. Cf. i3o.
tlie
Roman
PniAiLX, India and
Oririil,
Rome,
IXFI.UKNCK DE i;E(,nLK DU CANDHARA.
C.-Jâ
^
La route Ftolémée
tei'resti'e
et
\\\.
La
IIOUTK DE TIÎRRE.
de l'Exti-ème-Orient
était
bien connue de
nous en avons déjà touché un motC': car toute
la
partie située entre l'Euphrate et la Bactriane coïncidait avec celle
de rinde. Après un assez long séjour à Bactres,
les
gagaient dans la haute vallée de l'Oxus et, par
pays des Kômêdai
Kiu-mi-to de Hiuan-tsang), franchissaient
(le
le
la
caravanes s'en-
branche de rimaiis
qui sépare aujourd'hui le Turkestan russe du Turkestan chinois.
Au sommet
être à l'origine
quent
le
un simple cairn de
peut-
cailloux, pareil à ceux qui
mar-
haut des passes de l'Himalaya
vanes avait
fait
une importante
Tour de pierre
,
se trouvait le Xî6ivo5 TTvpyos, la
,
et
rc
dont l'affluence des cara-
station de la route.
De
là celle-ci
menait à Kashgar, puis aboutissait par l'Issedon scythique
don sérique, au passage que, sur
-n
les conseils
et l'Isse-
de son explorateur
Tchang-k'ien, l'empereur VVou avait ouvert de vive force, de à
1 1 1
1
1
5
avant notre ère, entre Si-ngan-fou et Cha-tchéou (aujour-
d'hui Touen-houang). Pratiqué juste au point de jonction entre la
race turque au Nord et la race tibétaine au Sud, ce long couloir,
que
de Sir Aurel Stein nous ont montré protégé
les investigations
par un prolongement de principal chemin de
On
sait,
en
elfet,
la
fameuse
Grande Murailles, a
cr
communication entre
la
Chine
été le
et l'Occident.
quels formidables obstacles naturels s'opposent
encore, en dépit des ressources de nos ingénieurs,
d'une route à travers
le
Tibet ou entre le Yunnan
à l'ouverture
et la
Birmanie.
L'importance politique de cette sorte de pont jeté entre
les civili-
par
les sables
sations, ou,
du désert
si
l'on préfère, d'isthme
et les incursions
de
la
Son importance économique ne la
voie suivie par les soies,
'"'
Cf. ci-dessus,
t.
II, n.
battu à la
barbarie, est donc considérable. l'était
pas moins, puisque
pour lesquelles
Sai-Sa-j.
fois
le reste
c'était
du monde
était
LA ROUTE DE TERRE.
633
alors tributaire de la Chine. Les convoitises qu'excitait cette
mar-
chandise de luxe durent être pour quelque chose dans
les
campa-
unes qu'on attribue avec vraisemblance à Kaniska sur
le
versant
FiG. r];i5.
—
Brahmase
et hutte
iie
roseaux, en Sérinde
(cf.
Croquis de M. Lfiioink. d'après ïon Lk Coq, Chotscho,
oriental de Tlmaiis.
De leur
firent tout leur possible
diaires. (]u
côté, les
pour
un négociant macédonien, du
agents jusqu'à
la capitale
a5(j,
pi.
i*^.
653, 770).
marchands de l'Orient romain
se débarrasser
Ptolémée nous raconte, sur
[).
au moins des intermé-
l'autorité
nom
de Marinus de Tyr,
de Maès, aurait envoyé ses
des Sères. Certains historiens ont
même
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
63/1
prétendre que des considérations du
pii
même
genre n'étaient pas
étrangères aux longues luttes entre les Faillies et les Romains. Plus tard nous
voyons l'Empire byzantin s'entendre avec
les
Arabes
contre les Sassanides pour tâclier de leur ravir le r(Me lucratif
d'honnête courtier entre
du
trafic n'a dîl se tarir
Chine
la
et le Levant.
que quand
En
courant
le
fait
en dépit des
l'industrie de la soie,
précautions des Chinois pour conserver leur monopole, a s'introduire d'abord à
Khotan puis en Asie Mineure
met
Cette esquisse de géographie historique trois points
aussitôt
fréquentée et, sauf accident,
si
non moins aisément aux rapports
les textes et les
œuvres
artistiques et religieux qu'aux
marchands,
d'art aux marchandises, et bientôt
et artistes suivront, tant et
toutes les étapes
si
du voyage. En second
Bàmiyan
et
lieu, tout ce qui
Bactres,
comptera à
nous avions à débrouiller l'appoint mêlé par à l'apport spécial
du Nord-Ouest
comme
:
le fait
fait
manquer
d'en prendre
fication
mais du moins tout ce tion originaire le
marque au passage,
— nous devrons payer
était sans
—
et
est tout à et ceci est
aussitôt cette simpli-
Basse-Asie,
la
qu'il contenait :
de classique
était
par défini-
au contraire, en Bactriane
Turkestan chinois, l'influence hellénisante a pu,
''
et
doute très mâtiné d'influences diverses,
du Gandhâra
s'exercer directement.
du Cange
du Gandhâra
au prix d'une complication nouvelle. Dans
bouddhique
l'inlliience
qu'en Sérinde
bienvenu pour nos recherches. Malheureusement
notre troisième point
l'art
la
la
en Insnlinde,
la vallée
tout ce qui sera indien canal y parviendra par le
n'aura pu
de
l'actif
aura pé-
Kaboul,
vallée de
la
gandharienne. Tout à l'heure, en Indochine
Dékhan
moines
bien que nous les rencontrerons à
nétré de l'Inde dans la Haute-Asie par
le
en lumière
sûre, se prê-
si
relations commerciales. Les pèlerins se mêleront aux
passe de
'''.
particulièrement intéressants pour notre objet. Tout
d'abord une route tera
en Europe
et
,
fini pai"
a
et
dans
même
dû
Venue sans rompre charge de Syrie, pour-
Voir M. A. Stein, Ancienl Khotan,
I, p.
229
et Désert Calhaij
,
II, p.
208
et suiv.
LA ROUTE DE TERRE.
du Nord? Et qu'on ne
comme
par
serait-elle astreinte à toujours passer
quoi se l'Inde
635
règle générale
—
Le BuDDiiA et Biilish
que sera gandhârien
ses moines, en SiiiiiNDE (cl. p.
Muséum,
l'eiiilure
D'apré!. .M. A, Stei>
grec
:
car
n'est
il
pays natal de
l'art
La Bactriane.
détour de
croie pas lever la difficulté en posant et
aura reflué du Penjàb
même
en Asie centrale tout ce qui sera bouddhique en
FiG. 536.
le'
,
temps que
276, 3i5, 38g, 6.53, 770).
murale provenant de Miran. Dcserl Calhui/,
1,'pl. V.
pas encore prouvé que
le
Gaadhâra
ait
été le
gréco-bouddhique.
—
Nous l'avons déjà
à cette question dort sous les tumuli
dit
:
la
l'éponse définitive
dont de rares Européens
ont constaté l'existence aux environs de Balkh. Jamais nous ne l'avons
de
mieux
l'école
senti qu'en ce
baclrienne
dhàrienne,
la
est,
moment
après
:
l'ignorance où nous
la disparition
de
la
sommes
peinture gan-
plus regretlable lacune que présentent nos docu-
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
636
Les récentes explorations en Asie centrale ont renoué
ineiits.
maillons
jusqu'au Japon
On
de
épars
il
:
de
chaîne
la
n'y a plus
que
transmission
le
les
Kashgar
depuis
premier anneau qui manque.
ne saurait trop déplorer un contre-temps d'autant plus fàclieux
que de longtemps l'Afghanistau ne semble pas devoir
de sa
sortir
politique de farouche isolement et s'ouvrir aux recherches archéo-
que nous manquons actuellement de
logiques. Mais le fait
tudes n'est pas une raison suffisante pour rejeter
certi-
seule chose qui
la
nous reste, à savoir des présomptions. Nous avons déjà dû émettre tour à tour, à propos de à concilier
Bactriane, deux hypothèses plus faciles
la
qu'on ne croirait au premier abord. D'une part, nous
avons écarté sommairement
pourrait avoir à
les prétentions qu'elle
être le berceau de l'art gréco-bouddhique; de l'autre, nous tenons
que
monuments qu'y
les
de pur
style
indo-grec
pèlerins chinois
les
Nous avons eu beau retourner
(^'.
tion sous toutes ses faces,
signalent
nous ne voyons pas qu'on puisse
étaient la
ques-
s'inscrire
en faux contre l'une ou l'autre de ces assertions; mais nous reconnaissons qu'elles sont pour l'instant indémontrables.
Sur
l'art
bouddhique bactrien nous ne possédons en
maigres informations. Fa-hien entre Khotan et l'indus
(^',
et
et ainsi
effet
que de
Song Yun ont coupé au court nous sommes réduits sur
le
pays
de Po-ho au seul témoignage de Hiuan-tsang. Tout d'abord ff
cent couvents
ou
à
Khotan,
11
qu'il
mentionne
—
à Bactres
—
beaucoup moins qu'à Kashgar
et
assez défavorablement avec les
au Gandhâra. Mais ce
qu'il dit
ff
milieu et davantage
contrastent
qu'il attribue
par ailleurs de l'antiquité des sanc-
tuaires, de la beauté de leurs statues et
du nombre de
— genre
première
décrire'^)
—
elatifs
éprouve pour
la
leurs sliîpa
fois le
besoin de
tout cela fait bien augurer des fouilles de l'avenir.
Cf. t. 1, ]). 5, ' Nous laissons '
(
d'édifices qu'il
et ici
an iMaitrêya de
t.
II,
p. 4'i3-'i')/i.
de côlé
les récils
la vallée
de Dàrêl
(Fa-hien, ch. vu: Hiuan-tsang, Rec,
I,
les
autant qu'à Koutcha
p. i3/i)
et
pénétration
lY^tude des
entre
'''
Cf.
I.
I, p.
autres voies de
l'Inde
l'Asie centrale.
63.
Un
du
Nord
et
LA ROUTE DE TERRE. mot jeté en passant,
et
que commente
qu'émule du Gandhâra, en terre sainte
:
la
537.
sa Biographie,
pour mieux
la faire
même
ressembler au Magadha,
à qualifier
modestement
DvÀllAPÀLA, l'ORIEUR DD FOUDRE, DU iniDEM' tl DU PÉIASK Sciilplurn rupestre de la grotte
n°
IV
D'après Ed. Cravanne'^, Mistion,
pi.
floraison de l'art
et,
sans doute, le moindre spécimen
beaucoup mieux
iOq, 0133 j.
CXVII.
les sacrés vestiges
bouddhique en Bactriane
La
(cf. p.
les
sa capitale
de Yun-kang (Chine).
de «petite Ràjagriha, tant y sont nombreux
Balkli ferait
prouve
Bactriane avait aussi essayé de s'ériger
moines locaux n'hésitaient pas
FlG.
637
est
exhumé de
t.
donc certaine la
:
banlieue de
notre affaire, car rien n'est plus vain
que d'essayer de deviner par avance ce que recèle un tumulus. ''
Biograpliie do IIiuan-tsam;,
li'iiil.
S.
Real,
p. 'i8. (If. ci-dessus,
t.
11, p.
/iili-'iiy.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
638
Mais enfin, de ce grand lleuve dont
la
au Gandhâra
Pacifique, nous connaissons
dans
et l'emboucliure
déjà presque tout le cours.
le
source est, croyons-nous,
Ne pouvons-nous marquer du moins
en pointillé sur la carte la petite partie encore inexplorée?
celui
Il
serait
l'art bactrien un caractère très différent de
absurde de prêter à
dont nous constatons dûment l'existence sur sa frontière du
Sud-Est dans
le
Kapiça, ou du Nord-Est dans
que
plus inclinerions-nous à croire
ses
Sérinde. Tout au
la
monuments ressemblaient
peut-être davantage, sinon pour le style, du moins pour l'aspect extérieur et les matériaux de
ceux du Penjâb
l'Asie centrale qu'à
Parmi
les
dons,
abondance
le
beau
tage, en architecture
comme
y a lieu
n'est
en sculpture;
de penser que, dans
la pierre faisait défaut.
sur
le
pour
système de
les édifices,
de
On
allons trouver partout offrent provisoirement
a faits au
que
Gan-
lui four-
qui lui tint lieu de
c'est
même un
pencher
les plaines alluviales
la
élément balance.
de l'Oxus,
aura donc dû se rabattre habituellement
l'argile
rieure pour les statues.
ciel
pas un médiocre avan-
ferait
brique crue ou cuite
la
le
schiste bleuâtre
de supériorité qui, à égalité de talent, il
vallée de Kaboul.
la
les collines voisines et
marbre. L'emploi d'une bonne pierre
Or
de
et
chèrement payés, que
si
dhâra, nous avons dû compter nissaient en
construction en usage, à ceux de
et
recouverte de mortier
ou du stuc armés d'une carcasse inté-
Ce sont justement employés dans
un moyen
le
grossier,
là les
procédés que nous
Turkestan;
mais
très
et
ils
nous
apparent, de
caractériser le double aspect de l'art gréco-bouddhique, au nord et
au sud de
la ligne
transversale du massif himâlayen.
Même
nous
n'avons pu nous empêcher de voir dans leur introduction tardive au
Gandhâra
dant de
la
la
preuve d'une réaction d'influence redescen-
Haute-Asie par
On nous dira peut-être ainsi réagir sur la
"'
Cf.
l.
II, p.
586.
:
la vallée
Si
de Kaboul
(^'.
vous admettez que
l'art
bactrien
décadence du Gandhâra, pourquoi n'en
ait
pu
aurait-il
LA ROUTE DE TERRE. pas été de
même
Que
dès l'origine?
propre aveu, pour que
639
en
fallait-il,
effet,
nouvelle sortit du creuset
l'école
ment l'amalgame de deux éléments,
de votre Seule-
?
boud-
l'un grec et l'autre
diiique. Or, qui contestera l'existence d'une culture hellénique
une région naturellement riche, où
que partout
plus nombreuses
dans
colonies grecques furent
les
en Haute-Asie
ailleurs
qui,
et
d'Alexandre à Hélioclès, connut deux siècles de domination grecque
ininterrompue? Quant au Bouddhisme,
le
témoignage d'Alexandre
Polybistor qui, natif d'Asie Mineure, écrivait en Italie entre
60 avant
J.-G.
,
n'est
80
probablement pas de ceux sur lesquels on peut
grand fond. Sa mention des rSamanéensn en Bactriane ne
faire
nous a été conservée que par Clément d'Alexandrie
un passage où
ne figurent que pour
ils
sophistes de l'Inde, aux
mages de
et
aux prophètes des Egyptiens
si
l'on
songe que
ère sur
le
la
(').
faire
dans
et Cyrille,
pendant aux gymno-
Perse, aux druides des Galates
Elle vaut toutefois d'être retenue
Bouddhisme, introduit dès 260 avant notre
droite de l'Indus, n'a pas
la rive
dû mettre
montagnes. Vous avez beau
à traverser les
d'aucune activité artistique en Bactriane
longtemps
très
contester
et faire
l'existence
remarquer que
antique berceau du mazdéisme était peu propre à enfanter
gréco-bouddhique, rien n'empêche théoriquement que soit
et
né dès
le
milieu
du
n*"
siècle
cet
l'art
celui-ci n'y
avant notre ère, au lieu d'en être
encore à faire ses premiers essais au Gandhàra cinquante ans plus
Nous n'aurions, en
tard.
valoir contre cette théorie
lépoqueque nos
effet, si
le
aucune objection décisive à milieu du
11"
siècle n'était
historiens classiques choisissent
lente Bactriane aux
mille villes n
justement
pour rayer
du nombre des
faire
a
l'opu-
nations*^).
Et
sans doute, en s'exprimant ainsi, Justin parle à notre point de vue
européen,
et
la
disparition des Grecs ne devait pas
empêcher
la
Bactriane de survivre sous ses nouveaux maîtres Çakas, puis Yue-
Toujours
tche. '''
m,
est-il
Voir les ])assages 1.
que
citu's
cette invasion
de barbares
dans Phiaui.v, India and Route,
p.
n'était
guère
—
Justin,
i35.
''
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
640
propice à l'essor d'un nouvel nir
que
On
art.
])Ourrait tout au plus soute-
naissance do l'école gréco-bouddhique lut
la
indirect des
événements qui forcèrent
le
contre-coup
descendants des colons
les
hellènes à se replier avec armes et bagages dans leurs récentes
conquêtes indiennes, au sud de l'Hindou-Kousb. C'est alors seule-
ment que
d'irano-grecs qu'ils étaient jusque-là,
blement devenus indo-grecs,
et
sont vérita-
ils
que leurs praticiens
se sont trouvés
en contact permanent avec une communauté bouddhique sufTisam-
ment ancienne
et florissante.
bactriens qui ont créé jusqu'à preuve
gréco-bouddhique
du contraire, que
:
mais nous croyons,
l'occasion de le créer ne leur a
qu'au Gandhâra.
été offerte
Le
l'art
Bref, ce seraient les artistes gréco-
même que
fait
nous risquons une pareille assertion nous im-
pose d'autre part la tâche d'exposer au moins en deux mots la façon
dont nous comprenons, en ce cas, l'introduction de
bouddhique en Bactriane. Mais geons en pleine hypothèse,
bout de
la
il
l'art
entendu que nous na-
puisqu'il est
ne faut pas craindre
d'aller jusqu'au
nôtre. Faisant état, en attendant mieux, des vraisem-
blances et des analogies, nous croirions volontiers qu'il a
conquête de l'Inde
du Nord
,
et
que sur
marquât, comme nous
Kadphisès se
l'avons vut^',
de Kaniska. Tout pesé, nous placerions
r' siècle
(jue le
les
u'^
siècle a
premières la
comme
Mathurâ. lèle
''
— Non
plus
aussitôt après le plein
épanouissement
I.
11. p.
/.38.
voisines,
celle
de
les
plus impor-
Bactres et celle de
pas que nous voulions pousser trop loin
entre ces deux cités
Cf.
fondations
nous inclinerions provisoirement à penser
et
marqué,
les
c:
seconde moitié du
de l'école gandhàrienne, celui de ses deux «fdialesii tantes
une certaine
l'éclatante conversion
dont Hiuan-tsang nous parle, dans
de notre ère,
la
monnaies de Kozoulo-
les
accoutumance au Bouddhisme, prélude de
11,
fallu
clan des Kusanas eût conduit les Yue-tche à
attendre que le
royales
gréco-
:
le fait
que l'une
était
une
le paral-
ville sainte
de
I.
l"lran Il
nous
et
l'autre
suffît
\
lioUTE DE TERRE.
de l'Inde souligne assez
que, dans l'une
comme dans
le
G'il
contraste entre elles.
l'autre, l'église des fidèles
iǫ ^^=A^
FiG.
lùg. .758. Fig. i)3g.
— —
538-53g.
— HÀRiii (comme avatar de Kouax-Yin). (cf. p.
i4o, lia,
(564
f.n
(Ihise
787), Statuette de porcelaine blanche du Musée Guimel. Hauleur: ,
Statuette de porcelaine peinte de la collection
Pour
cette dernière, cf. A, Gettt,
bouddhiques
ait
piété, quelle
que
aient interprétées
:
et l'on
la
ses
m. 38.
Gktty. Hauteur: om.SS.
The Gods nf Nftrtlurn BmW'ism
emprunté au Gandiiâra soit ensuite
II.
,
pi.
\XVI.
modèles d'images de
façon dont les artistes locaux les
devine aisément que cette interprétation
dut rester singulièrement plus classique au Nord-Onest qu'an SudiMmiMCitir. jfATic
INFLUENCE DE F.'ÉCOEE DU GANDHIra.
6'i2
Est. Eli
même
villes aient
temps,
joué
n'en faut pas davanlage pour que ces deux
il
le rôle d'entrepositaires
de
gréco-bouddhique,
l'art
l'une auprès du continent indien et l'autre de l'Asie centrale cette
fois
encore
il
est
mieux su sauvegarder
la
:
et
probable que, ce faisant, Bactres aura pureté du style classique,
même
si
elle
n'en a pas rajeuni quelques formules grâce à sa situation privilégiée
sur
chemin de plus grande communication entre l'Occident
le
de
et l'Orient
penser
l'Asie. Ahiis,
qu'il subsiste
une
ces
réserves faites, nous persistons à
réelle analogie
dans
rapports historiques
les
qui reliaient au foyer central du Gandhâra ses deux satellites de
première grandeur, devenus
à
leur lourdes foyers secondaires.
Plus l'on avance dans l'étude de
dhique vers
du
fait
la
de
la diffusion
l'art
Haute-Asie et plus clairement apparaît l'importance
que l'empire de Kaniska
se trouvait ainsi placé à cheval sur
l'Hindou-Koush. Nous comprenons mieux que jamais reconnaissance que, nous l'avons
la
a toujours
vouée à ce
seule influence a
sa
gréco-boud-
roi
ditt^',
les raisons
la tradition
de
bouddhique
barbare, en jugeant de l'impulsion que
pu naturellement donner
à
la
propagande
simultanée d'une doctrine et d'un art religieux auxquels naissance parfaitement étranger.
Si la
il
était
conversion d'Açoka
de
s'est
répercutée dans toute l'Inde, celle de Kaniska a gagné d'un seul
coup dîi
la
meilleure part de l'Asie centrale. C'est bien à lui que semble
de ce côté
qui l'avait lui
menée du Magadha au Gandhâra
iVanchir
lit
deuxième grand bond delà Bonne Loi
le
le
Toit du
Monde
et lui
Non content de réunir sous le même
et
après celui
:
au Kaçmîr
ouvrit
la
,
celui qui
route de Chine.
sceptre les bassins supérieurs de
l'Oxus, de rindus etdu Gange, Kaniskaaurait voulu annexer encore celui
du Tarim. Du moins Hiuan-tsang nous
donne une singulière consistance en
visitant l'Inde
du Nord, dans
à
son témoignage,
les
'
r.r.
ci-dessus,
I.
Il, p.
/ii8 el 5i8.
:
et ce qui
c'est qu'il a
vu
pays de Kapiça et de Cinapati,
monastères qui avaient été assignés
les
l'assure
comme
résidences aux otages
LA ROUTE DE TERRE.
r.'ir.
royaux ramenés par Kaniska de ses campagnes chinoises O. Or, d'après les annales des
FiG. 5io.
—
Han
postérieurs, en 107-1 i3 après J.-C,
TïPES DU BoDDHA ET DE Maitréya, EN CiiiNE
Sculptures rupesires, stuquées
et
D'après Éd. Cuiïjsm'^
le roi
de Kashgar aurait dû eu
proches parents, *''
Ces otages,
saient l'été
nommé
le
,
llksiim
.
pi.
effet livrer
236, 663, 66g, 700, 706). VI de
1
UH-fca/ig'.
CWVII.
comme
otage l'un de ses
Ch'en-p'an, au roi des Yue-tche. Par un
fort hien traités, pas-
au Kapiça,
(cf. p.
peintes, dans la grotte n°
printemps
et
l'automne au Gandhâra, l'hiver h Ci'na-
pati
ilans le
Penjâli.
lier., I, p. o() et Kli(il(tii,
p.
Cf.
Hilan-tsang,
1-3; M. A. Stkin, Ane.
55-50,
iG/i,
y.û'.i.
INFLUENCE DK l/KCnLE DU GANDI1\RA.
6/i'4
c'est tout à
accord curieux,
la fin
de son règne
légende place l'expédition de Kaniska dans
la
comme
mort,
S'il
est bien
l'an
iiat^', ce serait
donc
voudrait notre clironologie, vers
les
armes de son successeur Huviska
en
l'an
en
qu'il
les
soit,
kashgar. Dès lors
Et sans doute
:
c'est à
le
il
du Bouddhisme à
officielle
grand'route de Chine s'étendait devant
un
artiste
de Puskarâvati que
lui*^).
à être réservé
le Sùtràlankâra^^'i
un monastère de Tashkend.
confie encore la tâche daller décorer
Mais
trône de ses
le
premier rôle continua quelque temps
le
au Gandhâra
la
Gli'en-p'an,
sinologues s'accordent à placer
50 de notre ère l'introduction
i
même
du Nord-Ouest, sur
tout frais sorti des couvents
Quoi
du Nord.
la région
le
qui auraient rétabli, entre ii/i et lâo, ce
ancêtres.
de sa vie que
et
n'y a plus lieu d'être surpris que, dans le Céleste
Empire,
métier de traducteurs de textes sacrés et de colporteurs ou fabri-
cants d'images ait été surtout rempli au if et au m" siècle par des
Baclriens ou des Sogdiens, sujets des Yue-tche.
La
— Quand nous passons
Sérinde.
le
contrefort des Pâmirsqui
le
Turkestan russe du Turkestan chinois, nous nous trouvons
d'ailleurs
parmi des populations beaucoup moins différentes qu'on
sépare
ne pourrait s'y attendre de
celles
que nous venons de quitter
Sères, nous dit en passant Pausanias (VI, 26), sont
Scythes et d'Indiens,
n Si
par rrScythesn
expression de M. F.
W.
mal
race iraniennes,
civilisée
de
la
Thomas'*'
« la
p. 4
Comme
19, n.
1,
nous
par ses propres à le suivre était
officiers,
des Yue-tche
hir leurs rois
'''
déjà
dit,
qui se refusaient
davantage: apparemment
dont Tacite nous
quam
l'avons
Kaniska serait mort étouffé
dit
comme
en
des Parthes,
que, prompts à
fi/i)irtfes,
il
tra-
VI, 36), rtlongin-
militiam aspernebantî) (XI. lo).
Pour
re qui esl de son inlroilnctioii
à
un mélange de
entend, selon l'heureuse
ceinture extérieure et encore il
tout à
a
—
son temps. Les dernières découvertes ''!
il
Les
et
:
raison pour
fait
car nous
sommes
Khotan, proliablemenl par
à travers le et le
sur
infiltration
Karakorum depuis l'Udyàna
Kaçmîr,
Inn, p. 56.
ici
cf.
M. A. Stein, Ane.
Ce mode
klio-
différent de propa-
gation expliquerait le caractère différent des sectes dominantes au nord et au sud
du
bassin
du Tarim
ai;
'''
iv,
'*'
J. 11.
1.
trad. ^)'.,
(cf.
t.
11, p.
Ed. HuBcn.
lyoO,
|i.
p.
kjcS.
386).
117.
ROUTE DE TERRE.
LA
un
terrain
dans
beaucoup mieux exploré
— ne nous montrent en
du Tarim que des populations parlant des
bassin
le
6'i5
lanjjues
indo-européennes, surtout des dialectes iraniens, et, dans
une
forte colonie indienne,
un pràkrit
et sa littérature relijjieuse
jâbW. Toutefois pénétration de
il
faut également
du pays
ce
ses actes administratifs
de celui du Pen-
très voisin
langue chinoises. Nous dirions
la
de Khotan, que ce fut à l'origine un terrain de chasse disputé
de leur côté
les
Annales tibétaines,
sacrée sont tout à
même
histoire, ce pays,
champ
l'Extrème-Oi'ient.
le siège
l'Ouest
fait
des alphabets et de
peu
si
la
religion et la langue
A
l'art.
ce
n
Ajoutons
moment
les
deux grandes
Le général Pan-tchao y fils
du
civilisations
du pays, vers
Koutcha en qi
l'an
qu'une réaction
0, n'aurait été
1 1
si
la
suzeraineté chinoise a
Le bassin du Tarim nous apparaît
d'Indochine
continentale
sauf
,
ainsi
la
région,
transgangétique
:
et
comme
celle-ci a
les
M. A. Stein, ou
il
n'y
que dans
accaparé ce
At)r. Khntaii
,
p.
16/1.
venu de Taksarilà. Plus
i'[iroiiva
le
besoin d'en faire un
fils
la
péninsule
nom
expressif,
iTAçoka, comiin- du
eus un
(ils
p. il)8,
sorte
deux zones
nous emploierons celui, presque synonyme, de Sérinde
lard
fini
comme une
peut-être qu'ici
d'influence sont moins nettement délimitées
serait
momen-
moins jusqu'à nos jours une colonie indienne impor-
subsiste pas
11
de
de 78
établit à partir
Ciel et fixe à
après bien des vicissitudes, par se maintenir dans
'^'
de son
de sa vice-royauté. L'expédition présumée de Kaniska dans
tanée contre ces conquêtes. Mais
'"'
qu'il
favorisé qu'il fût par la nature, devient le
domination des
la
:
semblables à celles de l'Inde,
où se rencontraient
clos
après J.-C.
Li-yul, disent
n'est ni in lien ni chinois (enten-
tout à fait semblables à celles de la Chine
de
«Le
rival.
un mélange des deux). Les habitudes du peuple sont
dez qu'il est
était
de Chine. Fina-
l'Inde*'^), l'autre
lement, celui-ci l'aurait emporté sur son
tante.
la
que Hiuan-tsang nous rapporte de
entre deux princes exilés, l'un de
en
Sud,
le
compter de bonne heure avec
de
la civilisation et
volontiers de l'ensemble l'oasis
employant dans
ell'et
comme
iiiyllilqiii'
d'Enée. Cf. M. A. Stein,
iGi.
l'Viiii-
;/'»/.,
DH
iNFLUEiXCi'
6/if)
gandiivim.
n[i
i;i:r,ni,i'.
désignation ancienne du pays qni est devenu sur nos cartes
Tur-
le
kestan oriental ou chinois, et qui n'est guère turc que de langue. L'exploration archéologique est
ici
ne devions pas en décrire brièvement
même
Imaginez, au cœur
neuse qui forme
dans
sa perte
trop récente pour que nous les
conditions et
de l'Asie, une vaste dépression sablon-
bassin du fleuve intermittent du
le
Tarim jusqu'à
nomade du Lob-nor. Au sud,
le lac
le théâtre.
formidable
la
barrière du Kouen-lun, rebord du plateau tibétain, tombe presque à pic sur la plaine. très élevé,
autre pied
Au nord,
—
l'Imaiis scythique,
du fameux Toit du Monde.
Tout autour, au
des montagnes, règne une frange d'oasis.
menant d'Occident eu Chine, se réunir
bordée parle rempart, encore
du Tien-chan ou Monts Célestes
contrefort
même
celle-ci est
les relient,
Deux
routes,
bifurquantàKashgar pour
de nouveau au couloir de Touen-houang. Chacune
égrène un chapelet de
villes et
de bourgades
d'elles
au nord, Aksou,
:
Koutcha, Karashar, Tourfan, Hami; au sud, Yarkand, Karghalik,
Khotan, Keriya, Niya, Cherchen, Charklic[. Le climatest extrême, fait il
de froids polaires l'hiver, et de chaleurs torrides
est
vite
excessivement
blanchi,
Tout ce qui pointe au-dessus du
sec.
détruit par
rongé,
chassent devant elles les dunes
demeure protégé sous
la
les
Là
comment
'''
p.
ils
viennent de
Aux renscignemenis
4-5,
il
faut ajouter //cpo/7
:
/)('/(f//pr/
sa
première mission
la
iloimés
mettre
t.
I,
i° l'apparition
9 vol. 10-4°, Oxford,
[Ancient
1907)
et
KItolaii
le
bois et
dure'citde
à profit^. Ils
le
stuc
encore
coloris des pein-
arclidnlogisclie
hmUliisùsclie
.
Miuiicli
au Musée P. Peli.iot.
VÀotscko, Berlin,
on
1912:
1
,
d'ail-
Bericlil ttber
906,
et
.1//-
Chinesisrh-
in ;
sait
Idikiitscliari
in
Kultslutteit
Turkistan, Berlin, igi-J
publication des rapports sur
missions
Arbeileii.
'""/ l'iitiidniiii^
:
ne faisaient
allemandes (A. Grïn«edel,
seconde mission {Riiins of dcsert CaMa^, 2 vol. in-8°, Londres,' 1912); a° la
sa
les
comme
chance des archéologues
de Sir Aurcl Stein suc
(lu
est,
couche de lœss ou de sable
gît la
qui
des vagues; tout ce qui
intacts, l'encre des manuscrits à peine pâlie, le
tures toujours frais.
sol est
terribles bourrasques,
comme
en Egypte, admirablement conservé,
mais
l'été:
A. von
Le Coq,
3° l'installation
du Louvre de
la
collection
LA ROLTE DE TERRE.
l'iG.
h'ii
.
- Stèle chinoise^[6Go ap. J.-C]
(cf.
p.
6-'i7
ayf), 37o,JG(î:i, liSii,
Musée du Louvre. Provenant de Long-men. Hauteur:
m.
688,^701,
/Oti).
tio.
Mission de M. Philippe BEHiatLor.
leurs
que
se précipiter sur les traces des pèlerins cliinois. Si pré
cieiix
que
soit le
butin qu'ils ont rapporté,
si
inattendues qu'aiei II
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
6/(8
quelques-unes de leurs découvertes, on pourrait soutenir qu'à
ét(''
notre point de vue
ils
ne nous ont rien appris de nouveau. Que
panthéon bouddhique du Gandhâra Sérinde, gagné
la
Chine, nous
mieux que de
le savoir,
pables.
Que
une différence,
graphe, bourré de noms et de
la
savions déjà. Mais à présent nous
le
faisons
cela fasse
par l'intermédiaire de
ait,
le
nous en touchons
faits,
consacrer à Bactres et qui sonne
si
le
contraste
les
preuves pal-
du présent para-
avec celui que nous venons de
terriblement
creux, est
le
là
qui
l'atteste.
Essaiei'ons-nous à présent de résumer l'œuvre collective déjà
accomplie? Sur
du Sud, qui
route
la
est restée le
domame
culier de la mission anglaise, les eaux qui dévalent des
apportant avec
pliers et
ligne de verdure de leurs peu-
la
de leurs roselières. Autant par
générale du pays que de
montagnes,
prolongeaient jadis beau-
elles la fertilité et la vie,
coup plus loin qu'aujourd'hui
parti-
le fait
de
la dessiccation
négligence musulmane, qui a laissé s'ob-
la
struer les cantHix d'irrigation, le sable a gagné
cultures et le désert a pris sa revanche sur
du
terrain sur les
la civilisation. C'est
des
anciens établissements abandonnés, maisons particulières, monastères
ou
slilpa,
que sont
sorties
les
Sur
trouvailles.
la
route
du
Nord, celle des missions russe, allemande, française, japonaise, les édifices
de plein air étaient en général trop ruinés pour avoir
conservé aucune pièce de grande dimension; les découvertes plus
importantes ont été
faites
flanc des collines voisines de
d'autre,
si
on
laisse
dans
les
les
hypogées creusés au
Tourfan ou de Koutcha. De part
et
de côté des manuscrits rédigés dans presque
tous les alphabets et les langues de l'Asie, des sceaux, des intailles,
des monnaies, des étoffes, des broderies, est constitué,
d'argile,
soit
le
gros des collections
par des sculptures sur bois
soit
par des peintures,
les
et
des modelages
unes murales,
les
autres
exécutées sur soie, sur toile ou sur bois. Disons-le tout de suite ce qu'il les
y a
peintures.
de
plus nouveau
et
de
meilleur,
ce
:
sont encore
LA ROUTE DE TERRE.
Fi(i.
fj'ia.
— Stèle
chinoise, en deds siii.es [55/i
Musée
Bn»lon. Hauteur de la partie vepruilnilc:
lie
D'.iprrs
Elles ii'onl pas
Ars Asiatica
seulement
le
,
II, pi.
ii(i.
J.-C]
G49
cf.
i
i
[>.
Ci6'^
,
77'^ )•
m.ao.
\\1\.
grand avantage, déjà signalé^, de
nous rendre parfois une idée approchée de ce que dut être
'"
Cf.
i.
Il,
p.
ioi.
la
pein-
INFLUENCE DE F/ÉCOLE DF r,ANDH\RA.
650
un
ture gandhàricnne. M. A. Griinwedel, qui est
qu'un pliilologue, vante avec complaisance chez
teni])s
de koutcha
la
même
le
voire
artiste
Stein
vigueur du
dessin,
de
l'habilelé
pathétique de l'expression
:
et
la
même
les fresques
composition,
que
celles
en
Sir Aurel
mises de son côté au jour, notamment près de Miran
a
méritent
mêmes
les
éloges.
Quant aux
,
statues, elles sont le plus
souvent établies en argile peinte sur un bâti de bois et de fascines
de roseaux. Aussi n'en retrouve-l-on guère que
ci
ne sont pas sans grâce,
ment
la partie la
moins
doute aussi la plus soignée, à savoir les têtes. Celles-
friable et sans
ni surtout sans originalité
:
malheureuse-
ce procédé d'exécution invitait et prêtait à la multiplication
indéfinie des moulages. Ici l'abus est certain, car
moules, en
compte
même
fait,
temps que des poncifs pour
on a retrouvé des les dessins.
Tout
ne faut pas oublier que ces ruines du Turkestan,
il
restes d'édifices en torchis
ou de grottes creusées dans des
falaises
terreuses, sont des fondations plutôt mesquines et dues à de bar-
bares donateurs.
Ce
serait
donc s'exposer
à des déceptions
que de s'exagérer à
l'avance la valeur esthétique des collections nouvelles
n'en saurait diminuer la valeur documentaire.
:
mais rien
Par comparaison
avec nos galeries d'antiques, un esprit infatué de l'idéal classique pourrait déclarer n'y voir qu'un fatras hétérochte d'images de piété et d'objets
par
les
de rebut, héritage médiocre,
et dès
longtemps dilapidé
chercheurs de trésors, d'une civilisation aussi superficielle
que mêlée.
Il
n'en reste pas moins que cet étrange bric-à-brac,
réparti sur les dix premiers siècles de notre ère, et
où
se coudoient
tous les types et tous les styles, hellénique, iranien, indien, turc, tibétain, chinois, jette définitivement le pont entre l'art de l'Asie
hellénisée et celui de l'Extrôme-Orient.
de convenir que, sique,
il
y a
un
même tri
Nous nous hâtons
d'ailleurs
au seul point de vue de l'inlluence
à faire, et
clas-
de rappeler que tout l'apport venu
d'Occident ne saurait être inscrit au crédit de l'école du Gandhâra. Il
est bien clair,
par exemple, que
les
représentations manichéennes
LA ROUTE DE TERRE.
651
retrouvées au Toui-l'an n'ont rien à démêler avec
même
les plus belles
Penjâb.
le
grecques ont dû être directement
intailles
monuments
importées du pays de Ta-tsin. Enfin, jusque sur les
dont
le
caractère bouddhique est indubitable,
que
la possibilité n'ait
pas
le
cadre décoratif,
si
il
compter avec
faut
indien que soit
détour de llnde. L'exemple
fait le
De
tableau,
le
plus caractéristique
le
de ces bordures grecques, ou tout au plus irano-grecques, entoul'ant
une composition gréco-bouddhiijue d'origine indienne, nous
est fourni
par
les
admirables peintures de Miran, au sud du Lob-
iior.
Bouddhiques étaient sans conteste deux
dont
les
petits
temples ronds
voûtes abritaient un slûpa intérieur; bouddhiques sont les
scènes qui se déroulent sur le fond, d'un rose tout pompéien, de leurs parois,
ici
des épisodes de
jdtaka de Viçvantara
;
mais sur
la vie
du Maître,
fameux
là le
bande qui régnait au bas des
la
murailles, tantôt des anges ailés, tantôt des amorini ou des génies
mithraïques, sans compter d'autres personnages encore plus profanes, semblent directement transférés d'une église
ou d'une
villa
syrienne des premiers siècles de notre ère. Ainsi que Sir Aurel Stein a résumé ses impressions devant une apparition
en pareil lieu
« le style
:
empreinte sur
gréco-bouddhique de
la frise, et l'art
inattendue
si
mis son
l'Inde avait
contemporain de l'Orient romain,
tel
Perse, avait laissé son reflet sur la
qu'il s'était
transmis à travers
[dinthet^'ii.
Nos réserves ne sont donc pas de pure forme; mais nous
nen devons
la
pas moins constater que la meilleure part des objets
d'art religieux qui ont été
exhumés, sont de caractère bouddhique
et par suite d'origine indienne.
ment confirmé nois.
dans
le
Sur ce point
les fouilles
témoignajfe des voyageurs et des historiens chi-
Mazdéisme, manichéisme, nestorianisme ont bien pu suivre le sillage
du
Bouddliisme*'-'
:
mais
c'est
Loi et la forme indo-grecque de son imagerie
"'
M. A.
Stein,
Deseii
V.athmj
.
1,
489: llg. 189-148 et pi. IV, 5. Pour ie geste dont s'accompagne le don
p.
ont nette-
de
avant tout
que
les artères
i'élépliant sur Im lig.
notre figure '"'
Bonne
la
i /i
7
,
mon-
comparez
\hh,\.
Cf. ci-dessus,
I.
Il,
p.
fjGi
et suiv.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
652
venons de déterminer
dialcs, douL nous
le trajet,
ont d'abord
et
surtout charriées jusqu'en Chine.
Les preuves de cette assertion se lisent déjà dans des explorateurs eux-mêmes; car
— —
personne succès
ne cherchez pas ailleurs
Nous devons nous borner à
signaler,
les plus caractéristiques
les traits
on
Elle s'étend,
sait,
le
les l'aisons
commenter
à définir et à
mieux préparés que
étaient
ils
les relations
de leur éclatant
propres
leurs
trouvailles.
ou pour mieux dire à rappeler d'une analogie
si
généralisée.
jusqu'aux édifices. Les stûpa de Ravvak,
près de Khotan, ou de Mauri Tim, au N.-E. de Kashgar, sont, par
exemple, tout à
que
tandis
plafonds de plusieurs cryptes de Qyzyl sont, au
les
MM
témoignage de
même
conformes aux modèles de l'Inde du NordO,
fait
A. Griinwedel et P. Pelliot
type que celui de Pândrenthân
maintenant aux scènes légendaires,
il
(''),
exactement du
57). Si nous passons
(fig.
sera beaucoup plus court de
dire qu'elles se représentent presque toutes, et toujours conformes
aux prototypes gandhàriens, depuis celles qui suivirent le trépas fois
de plus
la fidélité
ici les
le
du Maître.
Dipanhava-jdlaka Il suflit
quatre grands miracles
et
ii,
de reproduire une
pour qu'on juge de
des répliques à travers les différences de style
La seule variante importante concerne
le
qui est complètement retourné; mais
l'accident
imputable au
que
fait
suffit
les
tableau de
52 3).
(fig.
la Nativité,
clairement
est
poncif de cette scène a été employé à
pour que
l'envers; et, en effet, il
le
jusqu'à
tout rentre dans l'ordre accoutumé,
de regarder cet épisode par transparence. Enfin, parmi
personnages, nous avons déjà dû noter en passant quantité
de figures empruntées aux superstitions populaires de l'Inde à peine modifiées au cours de leur déplacement. Faut-il les
"' fig.
Cf.
i3
et
M. A. Strin,
09-66;
XXII, XL. Cf.
nos
II,
lig.
Ai\c. |)L
16
ot
logical Surveij of India.
igio-ii,
pi. XIII.
1
1
Khultni, «t
I.
xiii-xviii.
7 et /lrt7(«'o-
Aniiiud
Report
'''
A. GftmviEDEL, Altbmldhisttsche Kult-
slatten lig.
dans
et
énu-
in
890
Cliinesisch
i;
L'Art
i9'f>, p. 53.
-
Tiidistan,
photogi'iipliie
décoratif,
n°
P.
1912,
Pelliot,
ii3,
août
LA nither tous à nouveau
Garudas (fig.
ROUTE DE TERRE. démons grotesques
:
62 5), Vajrapàni
(fig.
BaS-bSo), dèva du
Soleil (fig.
— MiSQUE DE Gabliia
Fic. ^Iii.
et
(
manique
532-535), pour
(fig.
de ses moines
(fig.
,
Ac Japox
par
'"'
Cf.
t.
gréco-bouddhique en Sérinde
II, p.
1
9,
3-j, n.
1,
1
,
33a
,
389
,
etc.
— Pour
'10).
:
recueillie
faitst'',
d
la
au
persistance de
or, c'est tout ce qu'il
ici.
io, Ga
100, 193, i38, 160, 169, i63, 3
braii-
Buddlia accompagné
le
536)? Cette gerbe de
nous importe de retenir
tutélaire
l'ascète
(of. p.
et
cci.
hasard, prouve suffisamment l'importance l'influence
roupie
53i), type de
Petui
finir
52^), Nàgas
(fig.
Lokapàlas,
T'ien-kéoc)
Collection R.
653
9.5().
des détails
de parure, de costume ou de coidure, voir encore p. et
193
78
(cf. tig.
,
n. 9
598).
,
g^
(cf. fig. ^io.-j)
INFLUENCE PE I/KHOLE nU GANDHIra.
654
On
le conçoit
aisément, une analyse minutieuse des publications
parues et des collections exposées allongerait hors de toute proportion cette étude.
Nous avons en
artistique qui s'est prolongé
au
de notre ère
]f siècle
nous ont ci-dessus empêché de
—
Rawak,
la fin
abandonnés dès
comme
des sables; d'autres,
ou d'Endère, ne
ajouter, la plupart de ceux
des musulmans
de
la
(xi""
comme
du m"
vui'';
les
devant l'invasion
siècle
Domoko
et,
du Nord ont continué jusqu'à
même
débuts
Niya et peut-être
quelques-uns enfin
siècle), et parfois
des additions nouvelles,
tendus eud)ellissements
de nos jours dans
:
peut-on l'arrivée
après, à être entourés
aisées à distinguer
chevaliers
T)
que
Depuis
:
le
à des réfections ou à de présévit
encore
de Touen-houang. Aussi, pour
l'œil
décoration sérindienne se répartit-elle
six styles diflereuts,
turc, ouïgour, tibétain
les souligne.
la
soit
manie de restauration
cette
les grottes
de M. Grûnwedel,
entre cinq ou
K
dCi,
dévotion populaire. Ces derniers durent par suite se prêter
soit à
averti
une des raisons qui
descendre trop bas
ont
les
Aurel Stein, déjà
dit Sir
et c'est
Parmi
ans.
ceux de Dandan-Uiliq, de
qu'au
l'ont été
—
faire
de l'école gréco-bouddhique''' être
un développement
à
pendant plus de mille
du Sud, quelques-uns, nous
sanctuaires llorissants
alTaire
efl'et
gandhârien, iudo-scythe, vieux-
et ces diverses périodes sont d'autant plus
contraste entre les donateurs et les artistes
les élégants types indiens,
tokhariens, armés de l'épée et de
en passant par
les
dague, jusqu'aux
la
Ouïgours empêtrés dans leurs robes aux longues manches; depuis qui signe du
l'artiste
nom romain
de Titus (^^ les fresques de Miran,
en passant par des Sérindiens, jusqu'au peintre chinois qui représenté lui-même, Tourfan''',
Muséum,
|j.
<'
Cf.
'''
M.
t.
soit
II, p.
A.
igi-igS;
M. BovER.
il
ne tient qu'à vous d'en faire
la
revue, soit au British
au Musée d'Ethnographie de Berlin. De son côté,
(^'
'.39.
Stein, la
s'est
le pinceau à la main, sur des fresques de
DescrI
iecliire
est
Ctithay,
I,
de M. A.-
Cf.
KMllstiiltrn lig-.
A. Grijnwedel, in
Chotstlio de A. vo\
AUhuddhkikche
Cliiiiesisch -
336, 338; ou
le
les lielles
Le Coq.
Tiirkislan,
planches du
LA ROUTE DE TERRE. Louvre
est
suffisamment pourvu, grâce à
655
mission de M. P. Pelliot,
la
de têtes de mortier ou d'argile, pour qu'on puisse depuis
plus « aryennes «,
les
dit,
échelonner
jusqu'aux plus
mon-
un monde nouveau, toute une variété de types
goles'''. C'est tout
FiG. hhh.
comme on
les
—
Mahàkàla (Dai-kokod), au Japon
(cf. p.
199, 670).
Statuette de bois de la collection R. Petbvcci.
et
de styles que
liabiles
dans
et
les
iouilies ont
ainsi
fait
heureux explorateurs revient
le détail et, à cette
la
surgir de terre.
tâche de les étudier
occasion, de renouveler de fond en comble
notre connaissance des antiquités de l'Asie centrale
''
es. 1/ irl (h'cur(tlif,
11'
Aux
l'io,
:iiiùl
1910,
|i.
i() el
:
planche hors
nous pouvons
texte.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
056
nous en n'avons
ici
dans
le
et
eux de ce soin. Pour nous qui, ne l'oublions pas,
fier à
temps,
sera terminé
l'Ole
que de suivre
d'autre dessein
de
diffusion
la
l'art
dans l'espace
à la piste,
,oréco-bouddhique, notre
quand nous aurons montré comment
ménage
se
la
transition entre le point de départ et celui d'arrivée, de Kasiigar
à
Touen-houang
u*
au
x^ siècle
nous
entre
début
le
et la
de
fin
la
période, du
de notre ère.
L'abondance effet
—
perdre de vue
faire
ne doivent pas en
diversité des trouvailles
et la
qui domine
le fait
le
jeu complexe et
touffu de toutes ces influences etbniques, venues des quatre coins
cardinaux.
nous
le
A prendre
disions en
choses d'un peu haut,
les
il
commençant, que deux grandes
deux grandes races en présence, à
n'y a,
comme
civilisations et
pour nous servir d'une
savoir,
expression brutalement nette, la blanche et la jaune. Aussi bien
tous les témoignages sont-ils d'accord sur le partage, dans l'espace
comme dans
le
temps, des deux grandes influences. Sur
du Midi, en dépit de
la désolation
du pays
du climat,
et
le style classique,
mais
la jeunesse, la
vivre méditerranéennes'''. Sur la route
d'autant
M.
curieux à relever
plus
qu'il
rien
n'a
chose de l'atmosphère antique; au contraire
funèbre, démoniaque des
Tourfan, en
même
temps
qu'il
chinois'^N.
distinctement
beauté, la joie de
du Nord, par un accord
A. Griinwedel se réjouit de respirer jusqu'à
sinistre,
route
du Lob-nor non
Stein se réconforte en retrouvant jusqu'au sud
seulement
la
Sir Aurel
de
Koutcha quelque
déplore
il
prémédité,
le
caractère
œuvres de Mourtouq
y signale l'apparition
Les voyageurs qui
rr
et
de
d'éléments
arrivent
de
l'Est
éprouvent des impressions analogues, mais inverses. Les Annales des les
Wei du Nord
regrettent de constater qu'ffà l'ouest de Tourfan,
gens ont des nez proéminents
cés n, ce qui est
''*
(''.
giS-yiG
et
l'esthétique chinoise
En revanche Song Yun
M. A. Stein, Désert Cathay, VI, p.
yeux profondément enfon-
évidemment moins conforme à
qu'indo-européenne
1909, Heft
et des
896.
p.
—
k%h '-^^
et
passiin.
M. A. Stein,
—
<^'
a la satisfaction de Zeitscli.
Ancieiil
fiir
Ethnologie,
klwlan, p. liy.
LA ROUTE DE TEliRE. trouver encore à Tso-mo, entre Cherchen
f)57
Khofan,
el
r
un Buddha
un Bodhisattva qui n'ont point des figures de barbares '')ii
et
tendez que leur type arlisliijue, coïncidant est,
on
déjà sur l'idéal mongol,
tire
(ou peu s'en faut) avec
le voit, assez flottante
peu près par
vSérinde à
elle n'en existe
:
Si
longtemps
dhique (au moins jusqu'au de notre ère que
les
vin'=
frontière
l.a
la frontière etbiiique,
pas moins et coupe
la
moins tranchée aux
n'est pas
gréco-boud-
persisté l'influence
qu'ait
en-
La démarcation des périodes,
la moitié.
également indécise en son milieu, extrémités.
:
siècle), c'est
aux
et
n*"
uf
siècles
explorateurs sont d'accord pour rapporter
l'époque de sa plus grande floraison autour de khotan et de koutcha. Sans doute l'école locale était dès lors contaminée d'éléments
comme
gréco-romains ou gréco-iraniens,
plus tard sassanides ou
byzantins; mais elle n'en était pas moins un rejeton de
dhârien, à
telles
IV* il
leur pays d'origine ('-'. D'autre
Song Yun attribue à Lu-kouang,
part
siècle
gan-
enseignes qu'on y a retrouvé de petits modèles en
évidemment importés de
schiste bleu
l'art
c'est-à-dii'e
à
fin
la
du
au plus tard, l'érection des statues déjà chinoises dont
vient d'être question; mais c'est surtout parmi les peintures sur
soie
de Touen-houang, au
viu''
et
au
ix" siècle,
que nous nous trou-
vons nettement en présence d'images bouddhiques complètement interprétées à la chinoise
dhique dans
comme
En résumé,
l'histoire
de
dill'usion
en deux grandes zones,
Entré indo-grec par Kashgar au ressort trois siècles plus tard par
fluence
'"'
Song Vdn,
|).
le
ii"
dominent
oi^i
de notre ère, quand
siècle
il
Toueng-houang pour pénétrer
n'est déjà plus (pie sérindien. Petit à petit, sous l'in-
du milieu,
VANNES, dans çaxse
il
boud-
>ino-mongole.
d'un côté la culture indo-européenne, de l'autre
en Chine,
l'art
centrale se divise en deux grandes périodes,
l'Asie
son aire de
(^l
le style
gréco-bouddhique
de l'Ecole
d'Ea-tii'me - Orienl,
Bgi.
111,
fmu-
pi.
II.
A.
mué,
long de
le
Mwinn,
Ancieiu
Stein,
XF^VIU. *'
ir)o3, [)1.
CANDUÀHA. -
M.
'*'
traduction d'Ed. CiiaBiillcliii
s'est
VI
M. :
cf.
A. fij]'.
Stein, i()i),
Désert |il.
Cuthmj ,
VII, etc. I^•^
iir.
:
11,
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
658
l'intenninable chemin, en un style qui ne peut plus être qualifié
que de sino-bouddliique.
La Chi>e.
— Comme
bouddhique de
masques
:
le
pays qui
lui
a
Sérinde est donc à deux
la
donné naissance,
visa<jes
l'art
ou plutôt à deux
car aucun de ces deux aspects ne leur appartient en
propre. Simple lieu de passage et terre de transition par excellence, l'Asie
centrale reflète tour à tour, plus ou moins fortement, les civilisations entre lesquelles elle se trouve insérée.
deux grandes 11
en résulte aussitôt que son partage entre
nous avons vues
les
deux influences que
l'œuvre nous atteste aussi bien fexistence d'un
à
art chinois à l'Est,
que d'un
moins à nos yeux
plus clair résultat de notre étude. Lors
le
que nous ne soupçonnerions pas autrement que déjà
une école nationale,
Mais ce
Chine possédât
heureusement pas pour nous un
simple postulat. Si peu qu'ait été les
la
même
nous faudrait l'admettre par hypotiièse.
chinois n'est
art
vieil
il
l'ouillé le sol
du Céleste Empire,
sépultures du Chan-toung, du Ho-nan, du Sseu-tch'ouan
ont rendu des
rc
Han
siècles ap.
(u'"-ni'=
gravé'^', paraît
primitive; mais
nous
,
sculptures sur pierre n, que l'on connaît par la
belle publication de Éd. Chavannes''), et
des
du
art indo-grec à l'Ouest. Tel est
qui datent de l'époque
J.-C). Leur décor, moins sculpté que
au premier abord dénoter une technique tout à
fait
après plus ample examen, on en est venu à penser
,
qu'il se ressent plutôt
motifs consacrés.
Il
d'une exécution
y a tout lieu
([uasi
fr
industrialisée
n
de
de croire que ces scènes, destinées
à être enfermées, la face sculptée en dedans, dans l'ombre de la
chambre funéraire, sans autre spectateur que abandonnées
monuments ''
Éd.
à
mort, étaient
de médiocres artisans, sortes d'entrepreneurs de
funèbres. Mais à travers leur travail grossier et
Chavannes, La
sciitjnui-e
sur
pieiTe en Chine au temps des deux di/naslies
Han (1893);
le
rétiide a élé reprise dans le
premiur volume de
la
Missimi dans
lu
Chine scpleiiirionule. CF. R. I'etricci, dans
la
som-
Revue de l'Université de Bruxelles,
mai 1910. '"' Nous reviendrons plus bas,
p.
a.\vil-
772-
778, sur cette questiondeleclmique, dont on devine Timporlance.
ROUTE DE TERRE.
\.\
maire on
croit voir transparaître
059
de grandes compositions, d'un
mérite artistique infiniment supérieur, dont ces ouvriers
ne nous
ont laissé que
Dans
la
transcription
mécanique
et stéréotypée.
^&V\k l'"iG.
Ôi5.
—
Hiniii (Ki-si-ho-djin), au Japon
Statuellc de bois de la collecliim U. Cf.
.\.
Getty,
Tlie
Goda of Nnrtbent
allures des personnages, leur
leur silhouette, le
choix
niai-s
\()ii'
Ei\.
('.IIAVAN>KS,
T'duiiir
Kjtxj, p. yti-Sy; L. l!i\vo\,
Bn^hlltistn
i3g, 070).
,
pi.
\\\II
n.
mode de groupement,
.1
l'dn ('.lu-
le
dessin de
même
a
voulu
fameux rouleau attiihué à Kou
conservé au
Kai-tcheC^ et aujourd'hui
\L
Cfaty. Hauteur: o m. 30.
de leurs attitudes, on
relever plus d'une analogie avec le
"''
(cf. p.
les
iiese
l'aiiiinig
imjrton
Muséum,
British
uj
llic
jouiili
Mcgaiinc jans ,
.
le(|uel
ceiiUinj
l'jo'i).
(
liuv-
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
660
témoigne d'un
art
consommé. D'antre
déjà
part, outre les dalles
intérieures des sépulcres, on a retrouvé des sculptures, piliers
destinées à la lumière du jour, sont des œuvres très
lions, qui,
noms
supérieures d'artistes dont les
On
tions(').
est ainsi
sont connus par des inscrip-
Forcément conduit à admettre, d'accord avec
des Annales, et sans parler des bronzes archaïques,
les affirmations
en Chine, dès
l'existence
ou
premiers
les
siècles
de notre ère, d'un
déjà ancien et ]deiiiement développé.
ai't
Tel est
le
tronc extrême-oriental sur lequel est veiuie se greller
l'influence gréco-bouddhique. Mais
Chine
ment de
fixer à
ment
suffit
pas de savoir qu'en
n'a pas trouvé table rase devant elle
celle-ci
très
ne
il
comme le moment de son
important,
prouvent
quel
évolution elle
installée.
Etait-elle
son
à
les
il
:
est égale-
précédentes pages, est définitive-
s'y
encore voisine de ses
arrivée
sources occidentales et classiques, ou déjà transformée au cours
de
la distance et
avant tout de
la
du temps? La réponse à
cette question
dépendra
date à laquelle nous devrons rapporter les pre-
mières adaptations
sur
faites
place
modèles gandhâriens.
des
Impossible, par suite, de nous contenter des traditions plus ou
moins légendaires qui font remonter à Tan 67 après, voire à l'an
2
avant notre
ère,
la
première introduction de
d'images et de çromami bouddhiques^-). Ce fonder nos conclusions sur une base solide
importants et datés.
—
Or. les
nous en devons encore
appartiennent seulement
la
au
premiers
,
qu'il
livres,
nous faut, pour
ce sont des
que
même
nous
monuments
rencontrions
publication à Ed. Chavannes'^) v°
siècle.
—
Qu'on ne s'étonne pas
trop s'd a fallu tant d'années pour transporter de proche en proche,
sur les interminables routes de l'Asie centrale, un matériel décoratii
'"
aussi
Cf.
considérable
Bdshell, Chinese Arl
.
cl,
pour
I, p.
59.
Voir Kokha, 2^5, 227, 233. '-'
pays, aussi nouveau. D'autre
lions ilirecles oiiverles par Tc'liang--k'ifin
avec l'Occident dès
Nous reviendrons plus has, dans
nos Conclusions (p. 856), sur
le
les
rela-
''•
nalc,
Mission l.
1, fasc.
dans
le
ii'
lu
siècle av. J.-C.
Chine
a et planches.
seplenlno-
LA ROUTE DE TERRE.
r.r.i
part la vieille Chine semble avoir longtemps et énergiquement résisté à l'invasion des idées et des
vérité qu'elle a fait faire
même
images nouvelles.
On
pénétré dans l'antique forteresse confucéenne qu'à
l'iG. ô'iG.
— HÀiuTÎ
(Ki-si-Mo-DjiN).
Slatuetle de bois, de la collection Cf. A. Gettt,
dirait
en
antichambre au Buddtia. Celui-ci n'aurait
TIic
Cmh
r,f
M II.
yorihern
Japi.n (cI. p.
i3(j,
.
pi.
XXXII
faveur
7157).
m. s3.
(iETrr. Ilnutear:
IhMhhm
070,
la
b.
d'une révolution politique, grâce aux armes des barbares sectateurs qu'il avait racolés
dans
l'Asie centrale. C'est sous la dynastie tan-
goute des Ts'in antérieurs qu'un moine cbinois dédie, en 366,
première des rt
cr
mille grottes
n,
et sans
doute aussi
le
premier
la
îles
mille Buddliasii de Touen-houanp-. C'est la dvnastie tongouse des
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
662
Wei du Nord
qui, au
creuse et décore les sanctuaires
siècle,
v"^
rnpesLres de Yun-kang, près de Ta-tong-fou, et au
Long-men,
somme
les
oii
5oo, restent
de
l'art
bouddhique en Chine,
monuments actuellement connus
et iv"
il
est
douteux qu'on en découvre
siècle.
date relativement aussi basse apporte avec soi ses indica-
d'une part, à l'école indigène, pour
tions. Elle laisse tout loisir,
même,
évoluer et
dès
le v^ siècle, se codifier à sa guise;
étrangère, pour se
l'école
à
de Yun-kang, exécutés entre /i5o
anciens
les plus
jamais qui soient antérieurs au
Une
ceux du
T'ang ne font que continuer leur œuvre. En
les bas-reliefs et statues
et
vi*",
d'un milieu nouveau.
au Chan-toung
et
Quand
modifier profondément au contact
l'art
au Ho-iian,
de l'autre,
il
gréco-bouddhique parvient enfin venait de se transformer de
la
façon que nous avons vue en Sérinde. Aussi quiconque feuillette
précieux album de Ed. Chavannes,
le
ver des preuves encore
si
Assurément,
de
de
plaisirs
les scènes
dans
le
visibles et la
devenu
:
plutôt surpris de trou-
abondantes de son influence.
Buddha
jeunesse du
(tir à l'arc,
gynécée, sommeil des femmes, départ de
maison, etc.) ont déjà subi s'attendre
si
est-il
le
il
est
la
travestissement auquel on pouvait
types, costumes, architectures, accessoires, tout
cbinoisC). Mais
vie
est
remarquable de retrouver, exactement
observé, l'ordre traditionnel des scènes et, dans chacune d'elles,
concept original de
le
Bodhi plus
et
de
la
proches
stéréotypé
la
carrière
leurs
du Maître sont
d'ailleurs restés
des modèles gandhàriens, en raison
du héros principal
est l'allure indianisante
de
composition. Les épisodes du cycle de
draperies,
et
la
beaucoup
du costume
de ses moines. Non moins évidente
des Bodhisattvas, de
de leurs attitudes.
leurs proportions,
Certaines de
ces
der-
nières sont caractéristiques; à côté de la façon indienne de s'asseoir
nous rencontrons par exemple,
io8-/no, 658,
'''
comme
etc., les variantes à
Mission, n" 20/1, elo.
sur nos figures 76, 79,
l'européenne des deux pieds
LA ROUTE DE TERRE. de
croisés on
la
jambe
beanconp de soi-disant
inédit d'éléments empruntés. Tel
de Buddhas, incoiniu dans
de l'Inde,
et
Buddha
cf.
5/19)
fig.
SérindeP. Sans doute çà
kang
5 3 7).
(fig.
Il
ter Çiva et
après tout que d'un
Enfin
est
il
de nous sans
de Lokapàlas
leur traversée de
comme
dans
pétaset*'
le
la
comme
air la
dont
est
Yun-
les devn à
même grotte'^', représen-
Mais
taureau de l'un et
le
comme
en est de purement chinois,
le
fond
l'aigle
de
ces suites de
beau mouvement dans leurs attitudes
si
même
de
tuaires est bien encore et toujours greffée sur
de
de purement hindous,
donateurs qui défilent d'un recueillies.
et
Visnu, et qui d'ailleurs n'auraient jamais réussi à se
reconnaître
l'autre.
De même
porte dans l'une des grottes de
île la
en
de ce
cas
et là des détails exceptionnels arrêtent le
têtes et bras multiples qui veulent,
faire
l'origine'''.
l'ait
au cours
en est de purement grecs,
Il
un des gardiens
coilTé
n'est
le
mais familier aux textes
seulement ces derniers ont pris un
:
belliqueux
particulièrement
regard.
l'art
encadré de moines*'-', de Bodhisattvas
5/ii;
(fig.
groupement
par exemple
dont nous avons déjà expliqué
groupe consacré du Long-men
5Ao). Enfin
(fig.
sont qu'un
ne
est
tète-à-lète
le
genou
repliée sur l'antre
nouveautés
CG?,
la
décoration de tous ces sanc-
une simple adaptation chinoise,
une adaptation sérindienne, de
l'art
gréco-bouddhique
du Gandhâra. Nous n'avons pas à suivre
ici
de ce stock considé-
les destinées
ultérieure de l'art
rable d'importation étrangère dans l'évolution
Rappelons seulement que ce croisement artistique a par-
chinois.
faitement réussi
:
son innombrable postérité de bronze, de jade,
de buis, de porcelaine, de laque, rieurs et ventripotents
etc.,
en est
'' '''
l'inter-
Yahm; rrlohansn aux
accusés ou suaves figures asexuées de Bodhisattvas, de tout
Cf.
Sur
dessus,
preuve. Poussahs
ou génies guerriers qui ne sont que
prétation chinoise du double type indien du traits
la
t.
t.
II, p.
le
378-380
et
(Iff.
type de ces moines,
II, p.
277-278.
5Gi. cf.
ci-
'
'
'''
Und.,
p.
160-1 6a.
IhkL, p. 16g. Yiin-kaiig,
jji-otlp
n" IV.
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDHARA.
66'i
ou
ce petit peuple vulgaire
comique ou
i-atfiné,
pensif, mais à
sur extrêmement varié, qui a envahi les autels l'amiliaux les
coup
comme
pagodes, nous avons déjà signalé les lointaines origines. Notre
intention n'est pas d'y revenir dans
une remarque générale s'impose. à chaque fois, d'une part
le détail;
On
manquer de noter
n'aura pu
de
clarté
la
mais sur l'ensemble
ressemblance iconogra-
la
phique, de l'autre l'obscurité du rapport mythologique entre
Quel
figures indiennes et chinoises.
représentation du vautour
Qu'y
céleste n?
Pou-tai(-) et la
l'enfant (fig. elle
que
le
GarudaW
commun
de
a-t-il
est
au fond
et la
les
le lien entre la
conception du
entre le ventre ou
la
tt
Chien
besace de
sublime compassion de Maitrêya? La Kouan-yin à
SSS-BSg), en laquelle
s'est
transmuée
Hâriti'^', n'est-
prête-nom de quelque déesse-mère indigène? C'est aux
sinologues qu'il appartient de débrouiller ces épineuses questions.
Leur
ditlîculté
même
n'est
pour nous qu'une preuve de plus à
porter au bilan de l'influence étrangère.
advenu. Le caractère vague
est
et surtout le fait
ne
devine en
et flottant des
pinceau ou
le
encore avisé de
s'était
miné
que
On
le ciseau
les fixer,
effet ce
qui
croyances populaires
d'aucun artiste chinois
ont seuls permis, sinon déter-
De
l'adoptioo des idoles indiennes.
celles-ci
on
s'est
contenté,
faute de mieux; et le résultat de cet expédient est qu'on a revêtu
de figures, dont
la
ressemblance crève
les
yeux, des conceptions
qui à l'examen se découvrent fort dissemblables. Mais, réciproque-
ment, ce désaccord du fond sous l'analogie de
la
forme achève de
dénoncer l'emprunt. Il
suffit
présentement de rappeler
réservons pour nos conclusions
le
ici
tous ces faits, dont nous
commentaire historique.
Si
nous
avions conservé les premières œuvres bouddhiques de la peinture chinoise, attribuées à ce
même Kou
Kal-tche et à son maître VVei
Hsieh, nous pourrions sans doute entrer dans des considérations
moins
'
Cf.
superficielles.
t.
II. p.
35-io.
11
est des
—"
lU..
emprunts plus
|i.
128.
—
!'
Ihld,
subtils, des rapports
1).
lio.
LA
ROUTE DE TERRE.
plus intimes que ceux de pure forme. Nous naître que, dès le à
iv"^
— Vaiijiamam
le
c'est-à-dire
le
sentiment de
:
Ai^
Jai'on
Mimt'f
i_cf.
le paisible
le
la'i, ()7o).
p.
ne craignez-vous pas
la sérénité et
sourire et
Buddhas? Nous convenons, comme
i!
rythme
(îuitiict.
justement ce que leur apportait
preint d'avance dans ses
(lu
jii'iitl
don du mouvement
manquât encore
prêt à recon-
vigueur du dessin,
la
(Bi-fhm(ini,
Statt/i'llr PII hois
des hgnes,
sommes
siècle, les peintres chinois n'avaient plus rien
apprendre en ce qui concerne
Fiii. ô'j-.
665
du rêve mystif[ue,
l'art
le
qu'il leui-
houddhique, em-
regard intérieur
est juste,
que
les
di-
deux
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDHARA.
666
autres des
et
ont fourni leur appoint; que
trois religions n
confu-
le
cianisme a ouvert, grâce à sa morale en action, une mine inépui-
mer-
sable de tableaux d'histoire; tandis que le taoïsme, avec son
veilleux pantliéon et son sens aigu de la nature et de ses mystères,
devait donner naissance
Où
étrangement vivants.
des personnages
à
cependant
les
et
des paysages
à
Chinois,
si
bien doués au
point de vue intellectuel, mais qu'on s'accorde d'autre part à nous
représenter
comme
positifs et réalistes, auraient-ils puisé l'inspira-
bonne
indianiste de
foi
doit à son
tour le
que
car
:
A moins
?
on ne peut qu'accepter
le roi,
mêmes
bouddiiique
l'art
ils
d'être
tout
—
reconnaître
une des plus hautes réalisations artistiques du divin culminant de
—
presque immatérielles qui
tion de ces figures idéales et
sont
point
et le
plus royaliste
réponse des Chinois eux-
la
ne songent nullement à dissimuler que ces tran-
scendantes créations, nulle part réalisées avec plus de maîtrise,
noms
portent toutes des
indiens et ont été enfantées par
spé-
la
culation indienne.
Le Japon.
— Ce
qui nous confirmerait dans cette idée,
que
c'est
ce sont avant tout ces sortes de créations et ce genre de qualités
que
l'art
chaines ''' rêter
bouddhique :
car, la
que l'Océan
allait
Chine une
—
si
fois
même
quelque jour reconnaître rejetons dans les
importer avec
les
celui-ci l'arrêta et qu'il
monuments de l'Amérique
'''
siècles
auparavant.
preuve depuis,
les îles
,
Cf., outre l'ouvrage
de Fenollosa,
du
Soleil
Einigcs
11°'
G. MiGEON,
moderne,
faille
pas
1901):
Au Japon (1908); W. Cohn,
On
nous
le
du tout
la
même
qu'en
talent qvi'elles aient
Levant ne possédaient pas
de
et
centrale.
De quelque
période,
ancien
ne
l'ar-
au Japon en 552. Mais, dans
Cl.-E. Maitee, L'art du Yamatn (Revue l'art
pro-
îles
plus lointains et défigurés de ses
ce dernier pays, la situation n'était pas
fait
jusqu'aux
conquise, rien ne devait plus
montre pénétrant en Corée dès 872 Chine, deux
lui
3 et
ûhcr ilans
Rildnerei
die
Ostasint.
4;II,n°
1
der
Narii-
Zeitsehrift,
(igia-iS);
d'art sino-japonais k'okku, etc.
la
I,
revue
LA
ROUTE
TERRE.
T)K
667
encore un art vraiment digne de ce nom. C'est sous l'influence
de
gréco-boiiddiiique
l'école
qu'elles
représentation de la figure liumaine
[•'iG.
ô'iS.
—
:
effet, les
(rf.
|).
la
images, qui
i'Hj, bfig).
à l'origine
que de Biiddlias
de moines, de Bodhisattvas et de deva. Ainsi l'imagerie gan-
dhc\rienne ne se heurtait
il
en
abordé
enfin
en cuivre, de l'épiiqw Siiih!.
vont aller se multij)lianl, ne sont guère
lui
et,
Maitrèïa (Mi-KO-Kon), AU Japom Statiiplli'
et
auraient
opposer faut sans
ses sujets, ses
ici
à
aucune école indigène, capable do
procédés et son gciU. Mais d'autre part,
doute laisser s'écouler un assez
long
intervalle
di-
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU CANDHÂRA.
668
temps entre l'introduction des doctrines, voire des idoles boiiddiiiques,
constitution
et la
vement remonter qu'au
siècle la
vu'"
On ne
locaux.
d'ateliers
fait
fondation des premiers cou-
vents et l'exécution des ])remières peintures ou statues celles-ci seraient-elles
elVecti-
:
encore
dues à des artistes coréens immigrés. Cette
date tranche à l'avance pour nous la question qui nous occupe.
A pareille distance de l'époque doute combien
se
affaiblie avait
que nous poursuivons.
parfois prétendu
Chine
œuvres
les
de conserver écoles de à
anciennes ont aussi
les plus
Kamakura
originelle,
607 de notre
bien se rendre à l'évidence et
pénétré jusque dans
les îles
plus de chance
le
premier de tous,
le
Mais
ère.
là
travers un
à
d'un continent,
l'épaisseur
en
de Kyoto et de Nara, droit
quand,
:
comme
ont remonté à travers les
ils
(xni^-xiv^ siècles),
aurait été fondé en
siècles
pen-
pieux des archéologues japonais
fameux monastère de Horyuji qui,
ce
six
flattant l'inévitable
Persuadés avec raison qu'ici
marque
la
l'influence classique
rattacher directement leur école nationale à
sources indiennes.
ses
ie zèle
de ses débuts, on
lieu
pu parvenir
en vain que,
C'est
chant de tout indianiste, a
comme du
l'art
du Pacifique,
il
même
il
faut
intervalle de
du Gandhâra
a
y est arrivé plus
chinois que grec.
Assurément ce
n'est pas
qu'on ne puisse retrouver çà
même
traces appréciables, parfois
et là des
frappantes, de l'influence clas-
sique. Sans parler de la figure 5c)o, sur laquelle
nous aurons à
revenir ci-dessous, qu'on compare seulement à nos stèles gandhà-
riennes figure
[lob-ko'j)
(fig.
566
:
0!i
garniture
la
voit aussitôt
pourquoi
d'autel le
reproduite
Buddha
sur
la
et son cortège
portent ainsi jusqu'au Japon, dans le canon de leurs proportions et
de leurs draperies,
est pas
la
marque
indélébile de l'art grec.
moins vrai que pour trouver
les
Il
n'en
modèles immédiats des
plus vieilles images nippones, nous n'avons pas à aller plus loin
que
la
Chine.
Un exemple
caractéristique fera
pensée. C'est bien du Gandhâra
(cf. fig.
/i 1
comprendre notre
o ou ZiaS)
que vient
LA ROUTE DE TERRE. le
Mi-ro-kou (Maitrêya) de
la
669
Vous
figure 568.
le
reconnaissez
comme à la rondeur de son visage, aux vêtements comme à sa pensive mélancolie. Mais
à sa pose caractéristique
chutes de ses
vous n'ignorez plus (fig.
5/|o) et
à
qu'il a fait escale
Long-men.
FiG. 549.
—
en Sérinde, puis à Yun-kang
C'est là
qu'il a
A'atçratana, ad Tibet
(cf. p.
British Museuiit. Provenant de Lhassa.
tiare,
pris,
avec sa haute
127, 671).
Hauteur: o m. 3ù.
l'abondance des étoffes qui recouvrent son siège. Enfin nous
pourrons mettre au compte de l'inexpérience japonaise ce
qu'il
peut
avoir de trop anguleux dans son allure de primitif Et maintenant,
après cette sommaire analyse, concluez. Ce n'est pas nous qui contesterons, devant ce morceau,
motif gaiidliârien
langage de parler
:
la
remarquable
survivance
du
mais qui ne voit que ce serait un abus de d'une œuvre restée gandhârienne? Ce
n'est
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
670
pins que rinterprétation japonaise d'un modèle chinois, lui-même traduit d'une adaptation sérindienne d'un prototype indo-grec.
Rien ne serait plus il
suftirait
facile
que de recommencer
de confronter avec
cette expérience
albums de Ed. Chavannes
les
:
les
planches des Selected Relies ou du Kolcka. Aussi bien
les
logues japonais sont-ils trop experts pour ne pas
reconnaître
eux-mêmes ('). Tout leur
Tempyo
art
bouddhique des périodes Suiko
immédiatement, pour
sort
de Yung-kang
Touen-houang
et :
ou du moins ce sont
là
les
est
Wei
de
de
celles
meilleurs points de
à l'heure actuelle.
à travers l'art chinois des
c'est
panthéon bouddhique de l'Inde la
les peintures,
et
des grottes
sculptures,
les
du Long-men, pour
comparaison dont nous disposions termes,
le
archéo-
et des
En
d'autres
T'ang que
le
venu, par l'intermédiaire de
Corée, prendre ses quartiers au Japon. Gela est vrai pour
les
Bodhisattvas autour desquels continuent à voltiger ces ondoyantes
écharpes que le
bronze
les artistes
et le bois;
sur place une
si
nippons ont essayé de réaliser jusque dans
pour les figures de
saints arhats qui ont
engendré
étonnante lignée de portraits de bonzes; pour
les
gardiens des temples ou du monde, avec leur armure guerrière (fig.
5/17) ou leur musculature outrée; pour les petites divinités
populaires de etc.
A
la
richesse
(fig.
5ii) ou des
enfants (fig.
5^5-566),
tous ces modèles, déjà transformés par le génie chinois,
le
ou sa veine mystique, tantôt
.lapon a appliqué sa verve fantaisiste
s'amusant à des pochades caricaturales, tantôt se haussant aux régions surhumaines de regrettable
l'idéal.
que d'indo-grecques
Qui
stéréotypée
qu'il
soit
devenues sino-
eût mieux
valu
—
dans
ces originales transformations?
Le Tibet.
—
C'est
donc sans regrets superflus
l'espèce, seraient déplacés
'''
soutenir
ces figures soient
japonaises, et qu'une reproduction
que
oserait
— que nous
Voir M. Chùti Itô, dans Kokhti,
(ii't.-iiov.
suivons
igoG.
le
et qui,
déclin croissant
LA ROUTE DE TERRE.
671
de rintluence classique à mesure que nous avançons vers l'ExlrêineOrient.
Cependant nous avons déjà
inonde et l'endroit où cycle est fermé, et
de l'ancien
atteint les bornes
route de terre rejoint celle de mer. Le
la
nous devrions clore
notre tour d'Asie,
ici
ne convenait au moins de mentionner une branche de
dhique trop importante pour que nous sous silence, à savoir serions d'un
mot
on est tenté de à
l'influence
deux courants
si
mal que
en
et,
comme
cette
comme un
cette altitude,
;
gréco-bouddhique
au Sud, par l'Inde
le définir,
un plateau de
passions complètement
la
situation qu'il occupe à notre point de vue
la
comme
Tibet au Nord
Haute-Asie.
face, des
arrive
Il
point de
remous entre
le lieu
de ren-
Gange que de
parfois qu'en se retrouvant face à
personnages, au fond identiques, ne se reconnaissent
plus dans la forme
:
tel est,
par exemple,
le
du Vaiçravana
cas
5^9) et du Mahàkàla à la vivante bourse, qui tous deux que des variantes déformées de notre Pâncika
à la lance
ne sont
même
Sérinde,
la
métaphore s'applique
son panthéon est
effet,
:
contourné
a
par
contre d'images dérivées aussi bien du bassin du la
boud-
lamaique. Volontiers nous caractéri-
l'art
quand on considère que le
l'art
s'il
(fig.
gandhàrien'''.
Nous avons déjà eu
l'occasion de montrer, à propos
l'une des voies par les-
des miniatures bengalies et népalaises, quelles l'imagerie
bouddhique
a pénétré
au Tibet '-); nous voyons
mieux à présent comment des cousines éloignées de ces mêmes images n ont pas tardé à venir
les rejoindre à travers les passes
montagneuses qui du Turkestan chinois ou
mènent
à Lhassa. L'Inde
mystique
voluptueuse
et
tout, outre la figuration de la légende tations, tantôt dliisattvas;
du
y
importa avant
Maître'-'', ses
représen-
idéales et tantôt obscènes, de Buddlias et de Bo-
au compte de
d'hui inscrire
du Sseu-tch'ouan
l'Asie
nous pouvons aujour-
centrale
man-
sans crainte, outre les scènes de ses enfers
*''
Cf. ci-dessus,
'''
Icon. bouddh. de l'Inde, I,
'^'
Cf.
l.
il, p.
i
-27-128.
/«
vie
du Buddha d'après
p. 180.
tibétaines.
Hackin, Les scènes figurées de
orientale,
{Mémoires t.
II.)
des
peintures
concernant
l'Asie
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
672
ou «du monde n,
la loin
magiciens [siddha),
arhats et les
les
darinaiix,
et sans
les
tr
gardiens de
doute aussi tout un contingent
de démons qui vint encore renforcer la garnison locale du des neiges n
a
pays
'').
Les deux apports se laissent différencier d'autant plus aisément
qu'en
de
juxtaposant
les
sont bien gardés
les praticiens tibétains se
confondre. Ce n'est pas au Tibet que personne pourra se
les
comme
plaindre,
opérées dans
les
Chine ou au Japon, des transformations
en
thèmes importés, que
dues
celles-ci soient
à
la
réaction du goût national ou à rirré])ressible fantaisie des artistes.
Par-delà l'Himalaya,
il
semble que
les
modèles bouddhiques soient
tout de suite et entièrement tombés, faute de concurrents laïques,
entre les mains de moines plus soucieux d'ortiiodoxie traditionnelle
que de renouvellement estbétique, les
répéter indéfiniment. Ce signe
et qui se sont fait
une
loi
d'impuissance créatrice peut
d'ailleurs, au point de vue documentaire, avoir son prix.
panthéon des lamas, avec ses perpétuelles de lasser
a vite fait lité
stéréotypée,
les
yeux du critique
et
plus profane ne peut qu'être frappé
d'art,
du
archaïque de ses plus récentes productions. tefois
il
Même
siècle
vni"
siècle
que
civilisation
la
Bouddhisme,
tagnes, avec le
du
11
que
les
le
commun
le
ne faudrait pas tou-
1
si
con-
oublions pas, au
indienne a passé
les
mon-
sa littérature et son art; c'est à la fin
Tibétains exercèrent leur passagère domi-
nation sur l'Asie centrale; c'est enfin à partir du
devint
l'amateur
caractère relativement
sciencieusement recopiés. C'est seulement, ne
wf
le
reste, par sa fidé-
nourrir trop d'illusions sur l'antiquité des modèles
milieu du
Si
machinales répliques,
paradis de l'iconographe.
le
de
x'
que leur pays
refuge des moines indiens et sérindiens, fuyant
devant l'invasion musulmane. Ainsi leur panthéon ne s'ouvre qu'à
une époque assez basse avant
'"'
la
Cf. A.
fin
du
wf
et
siècle.
nous n'oserions en fermer
les
On
clergé la-
peut regretter que
Gkï.wveukl, Mythologie du Bouddliismc au Tibcl
cl
le
portes
en Mongolie.
1
L\ noiTF,
IIK
TKKRE.
maïqiie,
non moins conservateur que
ne nous
ait
bouddliique si
mêlée
et
(i7;i
celui de l'ancienne Egypte,
pas transmis un état plus anciennement :
si
mais
il
est plus
de
fixé
simple d'admirer qu'une imagerie
tardivement formée nous remémore encore
rement, à travers son adaptation indienne ou chinoise,
si
le
Il
/|3 iuritiur.niE
clai-
vieux
répertoire gandhârien.
CAM>HÀUA.
l'art
tATio>.
HESUME HISTORIQUE.
67Û
CHAPITRE
XVIII.
RÉSUMÉ HISTORIQUE. (lUiVlE GÉXÉRALE DES IMAGES Dl
Résumons
:
De
la
double
lUDIIIH.)
inverse expansion de l'Hellénisme
et
vers l'Orient, à la suite des conquêtes politiques d'Alexandre, et
du
Bouddliisme vers l'Occident, à la faveur des missions religieuses d'Açoka, est née au Gandhâra, grâce à un ensemble de circonparticulièrement
stances
favorables,
Plongeant par ses racines jusque dans
grecque sur elle
le
une école
Penjàb, déjà formée au
achève de s'épanouir aux
période de
la
i"'
la
domination
avant noti'e ère,
siècle
siècles suivants,
indo-grec.
d'art
tombe dès
le m''
une profonde décadence, prolonge son agonie jusqu'au v% nitivement renversée au
vi'"
:
le
dans
est déli-
semblant de renouveau, purement
extérieur et adventice, dont elle se pare aux viir-ix" siècles, n'est
même
pas un de ces derniers rejets
comme
sur un tronc al)attu en pleine sève. Suit
de huit cents ans, et qui paraissait
en pourrait pousser
un long ensevelissement
définitif,
même
il
quand un retour de
la
domination européenne dans
le
intérêt de plus en plus éclairé
aux seuls débris qui subsistent: des
pays a
fait
reprendre un
pierres sculptées, des modelages en mortier, des poteries, quelques objets de métal, à peine quelques traces de peinture. les sept
premiers
le répertoire
de
de
siècles
de notre ère ne s'étaient pas écoulés que
l'école s'était
l'Asie orientale
:
aloi's
Cependant
répandu jusqu'aux confins extrêmes
même
qu'elle avait déjà péri dans son
pays d'origine, son influence, plus ou moins atténuée par et les
le
conditions locales, continuait à se faire sentir dans l'Inde,
en Insulinde, en Sérinde, jusqu'à l'arrivée des Musulmans, là
temps
où ces derniers ne se sont pas
installés
en maîtres,
à
—
et,
Ceyian,
en Indocbiue, en Chine, au Japon, au Tibet, jusqu'à nos jours. Telle est, ou plutôt telle veut être l'esquisse du tableau bistori(jue
que nous avons essayé de brosser.
11
nous a
fallu y
entasser
RESIMK
HISTOI'.Kjl
075
E.
tant de pays et tant de siècles, et. en dépit de la relative pauvreté
des sources, y accumuler tant de traits épars (jue nous crai[{nons,
pour avoir voulu trop édaircir quelque peu endjronillées.
comme
de
à la lin
les clioses,
Peut-être
seconde et de
la
la
de
les avoir linalenient
ne serait-il
mauvais,
[)as
troisième partie de ce travail,
de procéder à une sorte de mise au point et de repasser sur lignes inaîtresses
Mais cette
pur
pour
fois le cas n'est
simple des
et
dégager de
les
trois
pas tout à
l'aire
:
multiplicité des détails.
lait le
même. Un sommaire
précédents cliapitres ne se composerait
guère que d'inutiles répétitions. à
la
les
y aurait, semble-t-il, mieux
Il
ce serait de choisir, entre les
nombreuses
figures
que nous
présente l'école, la plus caractéristique de loutes, et, l'isolant du reste
de l'œuvre, de suivre son évolution particulière non seule-
ment au Gandliàra, mais dans Orient.
En
concentrant toute
la
Extrême-
reste de l'Inde et en
le
lumière des documents sur une
unique, nous risquerons moins de perdre
série linéaire
notre exposé
le
de
fil
de plus, au lien de nous borner à répéter nos
:
théories sous une forme seulement plus concise, nous les passerons à la pierre de
touche d'une application spéciale. Le tout sera de
bien choisir
sujet
le
au répertoire
y\n
tance, puisqii
plus
le
il
la
cr
du fondateur
s'agit
original,
Aussi bien
le
même
puisque
justement
existe
celle
du Bouddhisme,
nous
marque de fabrique n de
mieux contrôler notre résumant dans
il
personnage dont on ne contestera pas l'impor-
caractère
longtemps
de notre expérience. Or
histoire de l'art
y
ni
avons reconnu
l'école.
non dès
Nous ne pourrons
gréco-bouddhique qu'en
la
du type indo-grec du Buddlia.
légitime souci de ne pas sacrifier
de
le reste
la
pro-
duction iconographi(jue et légendaire du Gandhàra au prestige, si
grand
qu'il soit,
d'une seule figure, nous a
ius(pi'ici
d'accorder à l'évolution de cette dernière l'attention porte et
le
développement
em[)êché
([u'elhî
com-
qu'elle paraît mériter. A la vérité, sur
la
question des origines, nous ne voyons rien à ajouter. Le spécialiste a
beau être censé
lu;
dcvoii' rien ijjnorcr,
on ne nous demandera 43.
liESLiMh:
676
pas de dire quel doiialeui' a
ISTOIUQUE.
Il
premier passé
le
nisant la coniniaiide d'une image
du Maître
nécessité placer Tinitiative de ces
deux hommes
cette création). s'il
Nous n'avons
même pu
s'agissait d'un has-reliel poui'
pour consacrer un
viluira (cf.
dans
tion s'est-elle tenue
le
t.
un
à
(cai'
artiste hellél'aut
il
de toute
de
à la naissance
de façon certaine
établir
décorer un siùpa ou d'une statue
11, p.
338). Enfin cette conversa-
bazar indigène, ou chez
grec de Peukélaôtis, ou, mieux, dans
l'atelier
«résidentn
le
improvisé par
le four-
nisseur attitré de la colonie étrangère et devant des modèles de statuettes
purement helléniques de
ligure /176?
Ce sont
là
sa fabrication
,
du genre de notre
autant de circonstances que nous ignore-
rons probablement à jamais
:
sont pas toujours celles dont
car les entrevues les plus fécondes ne il
Mais
a été dressé procès-verbal.
si
de cet entretien nous ne savons pas grand'chose. du moins nous en tenons
le résultat
tf
:
Poui'riez-vous aussi faire un
dire l'un des interlocuteurs.
Buddha
—
cr
Pourquoi pas?n, répondit
Nous avons déjà analysé
Et
le
et
savoureux mélange d'éléments grecs
fut (fig. /i/i5).
Buddha?n,
orthodoxes, réalistes et idéalisés,
oi!i
dit) tfde chien. Telle quelle,
se trahit
si
visiblement l'inter-
réussites les plus
et les plus durables
qu'aucune école
ait
figurer leur Maître.
Et
surpris de constater
que son
bouddhique tout
§
On
a
encore.
I.
elle est
actif.
devenue
seule façon de concevoir et de
aussi
pourquoi nous ne serons pas
histoire reflète
celle
de
l'art
gréco-
entier.
Le DiG-rutn du Buddha n'DO-OREC.
quelque honte
On
c'est
que
répandues
jamais eues à son
Adoptée d'enthousiasme par l'univers bouddhique, les fidèles la
(comme
celte création aussi hybride
moins l'une des
demeurée pour
l'autre.
et indiens, hérétiques et
tardive n'en est pas
et
dû
unique
cet
vention d'une main occidentale et, qui plus est, travaillant
on
a
a bien
à le répéter,
pu supposer que
mais la
il
faut le redire
une
fois
Communauté bouddhique
LE DIf;~VIJA}A DU BUDDH avait dn posséder de
mais de cet relevé
\a
fr
archétype indien primitif '')•)! jamais encore on n'a
moindre
trace.
Il
Une
y a pis.
à
nous eu procure jamais
suivie
Bodh-Gayà,
Barhut,
à
le
constatation significative
fouille
Sànchi, nous trouvons
à
heureuse ou
j)Ius
moindre spécimen. Quand,
indienne en pleine activité, nous avons qu'elle est
077
bonne heure des images de son fondateur:
nous enlève tout espoir que quelque
mieux
INDO-GREC.
V
la
la
vieille école
stupeur de découvrir
en train de tenir industrieusement l'étrange gageure de
représenter
du Buddlia sans jamais figurer
la vie
le
Buddlia. Tout
au plus iudique-t-elle par un symbole sa constante, mais toujours invisible présence. le
Le
fait est
anormal, sans doute
:
mais, fondé sur
témoignage autographe des vieux sculpteurs eux-mêmes,
incontestable et d'ailleurs incontesté.
On
centrale au if et au
tivement
la priorité
mençaient
le
scènes
dans l'Inde
siècle avant notre ère, suffit à établir défini-
des Buddhas qui,
seulement
comme nous
avons vu, com-
premier connu
il
devient
plus ancien qu'on puisse connaître. Et enfin,
comme
n'est plus
ici-bas les choses
l'Asie est le
le
ne s'inventent guère deux
que, sauf preuve du contraire, de
se pratiquait
les
foisonner sur les sculptures du Nord-Ouest. Le type
à
du Gandhàra désormais
i*^''
qu'elle
telle
est
devine l'immédiale
imi
conséquence. La totale absence de l'image du Maître sur de sa propre biographie,
il
Buddha
le
fois,
:
en résulte encore
il
prototype de tous
les
Buddhas
indo-grec.
Que
cette conclusion soit assez inattendue et contraire à l'ordre
naturel
des choses, qu'elle n'ait surtout rien d'agréable à enre-
gistrer
pour un indianiste, nous n'en disconvenons pas. Certes,
il
eût été infiniment plus indiqué de découvrir les premières images
du Bienheureux aux lieux sa doctrine:
ou,
s'il
mêmes
qui l'entendirent d'abord prêcher
faut se résigner à ne les rencontrer (jue sur
extrêmes confins Nord-Ouest de
les
la
péninsule,
il
eût été moins
humiliant pour ranimn-propre indigène de ne pas apercevoir ''
p.
A. Grlnwedei,
15a;
,
B.
l'hypothèse a
kiiiisl, (lis|iaiii
r"é(l., fie
la
deuxième édition aiijflaise,
mais
le
el pai' siiile (le riklilion
a été reprise
par d'autres.
géiiio {jrec deboiil (le
iiisToninuE.
liKsiMi';
(i78
avouer
1
de leur
aiiiirès
Itorceaii.
C'est le cas où
:
.
.
Do
.Un ne
saik'iidiiil jjiière
voir Ulysse en celte alTaire
Mais qu'y pouvons-nous
?
Le
'''.
vrai n'est pas l'orcénient le vrai-
semblable, et mieux vaut ne pas tergiverser avec insolence
Iranquille
dédaigne tous
même, relle
les
écrase d'avance tontes les
les
l'ails
:
leur
contradictions et
commentaires. D'ailleurs, dans leur élrangeté
nous ont paru susceptibles d'une explication
ils
('^'.
jiimtiis
fort
natu-
Tout pesé, chacune des deux écoles aurait justement
fait,
en son temps et en son lieu, ce à quoi l'on pouvait s'attendre d'elle. Celle de
l'Inde
coutume
alors
magique de
centrale subissait encore le joug
que, sous l'influence occidentale,
celle
du Nord-
Ouest en avait déjà rompu l'encliantement suramié. Cela à fait
dans
l'ordi'e, et
la
est tout
à regarder les choses
l'on n'aperçoit pas,
d'un peu près, qu'elles eussent pu se passer autrement qu'elles
ne
firent.
Ce qui prouve bien improvisée par
les
que
d'ailleurs
artistes
du Gandliàra ne
péninsule à aucune prohibition rituelle,
promptitude avec lesquels
du Dékhan adoptèrent
et
Quant au
même
reste de l'Asie,
temps, sinon
à leur tour
comme
même
les
la
de
la vallée
la
du Gange
y a
pénétré en
doctrine, aucun préjugé s'y
créer contre
étaient largement ouvertes devant la
roi rakravartin , se lancer à la
un barde de cour, qu'à entonner son nous contraint au contraire à
La Fontaine, Fahles, X, i3.
l'enthousiasme et
temps de
le
archéologues n'écrivaient en prose,
<''
heurtait dans la
du Maître
l'idole
réincarnation plastique du Buddha. Nous
du
se
type indo-grec du Buddha.
le
plus tôt que
Ainsi toutes les voies
religieux
c'est
fidèles et artistes
dogmatique ne saurait avoir trouvé elle.
magnifique innovation
la
—
Cf.
voyons aussitôt, pendant
conquête du monde;
I.
et,
ne nous resterait plus,
si
tel
dig-vijaija. L'esprit critique
remarquer
faire
'-'
il
la
11, p.
36k
tout
el siiiv.
de suite qu'à
LE DIG-VI.Iir\
RII)r)Il\
\)[
cette ftinvasion des quatre points
un
(|ui
iuan(|ue, celui de l'Ouest.
tales, cette
l"'io.
55o.
—
INDO-GREC.
cardinaux^,
En
eu
il
BoDnisATTïA-liiDDiiA,
\
A
i
(le
Malkurà,
D'npivs
.!,
n"
Ph. VnCKr,
,
MATiriin .
A.
(cf.
dépit de ses attaches occiden-
|i.
;!ai,
ii'it),
370,
Proiienaiit de kulrà. Ilmileur !^.
l.,
au moins
est
région de l'horizon d'où lui venait pourtant
Musée
679
A'iii. J\fj}.
njofj-m,
pi.
:
WIIl
le
(iof),
phis clair
GSi, (n)8).
n m. jo. (f.
de ses caractères somatiques, est restée longlcinps close au TîUiMlia indo-européen. le
Ce
Quand
enfin
il
y
a
j)énétré, ce n'a été
(|Uf
par
détour de rK\trêine-()rient et sous l'orme de hibelot d'étagèi'c. n'est
ni la
place ni l'instant d'entreprendre l'élucidation
des
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
(180
raisons de civilisation générale
oui reniUi l'Iran et l'Asie anté-
(jni
comme
rieure quasi imperméables aux doctrines
dhiques. Bornons-nous à constater que,
éponyme Est,
ils
Bonne Loi
si la
et son
héros
n'ont guère dépassé de ce côté le 60'' degré de longitude
se sont en
revanche répandus, des steppes glacées du Nord
aux mers chaudes du Sud, sur tout l'Orient de pacifique
aux images boud-
conquête deux voies
avaient été ouvertes par les pionniers de
l'Asie.
nous
principales,
le
Pour
civilisation
la
cette
savons, leur
indienne,
navigateurs au long cours ou chefs de caravanes, celle de terre au
Nord-Est, celle de
La conquête
mieux
qu'ici
le
mer au Sud-Est:
Di
Sud-Est.
manque
—
ne nous reste qu'à
il
d'enquêtes suivies et méthodiques dont
Ne doutons pas que un jour aux
déjà fait pour les inscriptions ne s'étende
nous ne finissions par posséder une :
quand
la liste
pagnée de fac-similés de
l'art
suivre.
Nulle part peut-être ne se sent
souffre encore l'archéologie de l'Inde.
du Buddha
l'y
ainsi
liste
statues et
que
continue d'images datées
dressée sera également accom-
d'une étude sérieuse
satisfaisants, les bases
bouddhique seront enfin
le travail
Pour
jetées.
l'instant
nous devrons
nous contenter de réunir une série assez incohérente, entrecoupée de dates sporadiques
:
l'essentiel est
lacunes, nous sentions toujours le
Nous n'avons
même
d'ailleurs à noter ici
que
tantes de la mai'che triomphale, et
du Buddha indo-grec vers plantés tiques
du et
comme
que déjà
que
les
à travers toutes les
courir sons nos doigts.
étapes les plus impor-
seul l'Océan
put arrêter,
Quelques spécimens
l'Orient.
choisis,
des jalons aux principaux centres religieux et artis-
du Bouddhisme,
suffiront à justifier notre entreprise. Enfin
côté où nous dirigeons d'abord nos pas, le terrain a été d'avance
un peu partout repéré par
le
Service archéologique de findé.
Pour commencer, nous allons tout de à
fil
,
suite rencontrer, aussi bien
Amarâvatî qu'à Mathurâ, desBuddhas sûrement datés du
de notre ère
—
et,
pour
trouverons aucun qui
soit
la justification
antérieur à
n^ siècle
de notre thèse, nous n'en
la fin
du
1" siècle.
D7G-T/./I)
I.E
Parmi j)Oiir lie
dont
celles
locale dilTèrent en effet
mais
:
58/j) se sont
dont
i-aison
55o). Ces premiers essais de
par plusieurs
traits
du prototype
Buddha indo-grec
55a-o53,
(fig.
prolongées jusqu'à l'époque des Guptas au
587). Quand
ateliers
(fig.
en
'')
(jue
ici
n'eurent pas de postérité, et seules les
elles
reproductions plus fidèles du
(fig.
fi8l
a déjà été question ci-dessus
il
leur caractère exceptionnel
gandliàrien
IiNDO-dREC.
imaoes de Mallnirâ, nous ne rappellerons
les
mémoire
l'école
BUDDHA
Dl
I
des
l'invasion
Huns blancs
v" siècle
détruire
vint
les
étaient sorties, déjà leur suite avait été prise
elles
par les statues du bassin moyen et inl'érieur du Gange, depuis
Prayàg ou Allaliabàd jusqu'au
mens
=
554; datée 8.129
(fig.
/1/18-9
ap. J.-G.)
Nous nous contenterons de quelques spéci-
Bengale'-).
caractéristiques relevés sur le site des deux plus durables
pèlerinages, celui de la Première Prédication, près de Bénarès, et
de l'Illumination, près de Bodh-Gayâ. Les figures 555, SOy, 588
^98, 507,
90(),
(cl. fig.
Quant
1)
représenteront
à celles qu'a l'ournies avec
Magadha,
et
dont
jusqu'à l'invasion ap..l.-C.).
la
les l'ouilles
de Sàrnath.
non moins d'abondance
le sol
du
lignée se perpétue sous la dynastie des Pàlas
musulmane,
557-558
nombreuses images,
les
et
588
/>/s
les figures 55() (cf. fig.
(datéeS.
6/1
=
1 A."!
'^)
5oo-5oi) on donneroni une
ne tiendrait qu'à nous de suivre ce modèle jusqu'en Bir-
Il
manie
1
ou debout, que nous ont rendues
assises
idée.
5
î^).
Mais
le
cbemin que nous avons déjà reconnu au cours du
précédent chapitre nous ramène à présent du côté d'Ajautâ. Parmi les
sculptures qui décorent aussi bien les chapelles intérieures que
les
façades des cryptes, nous ne trouverons rien que nous n'ayons
''
Cf.
t.
ci-flessoiis,
eoid avec M.
II, |).
J.
p.
3a
1,
n. 3 et
6o5,
e(
698. Nous sommes d'ac-
''
Vh. Vogel poui' rappoiler
oôo et ses pareilles (et 556, citéeci-dessous) au n'
les ligures
aussi
ftgure
siècle
la
Smith el Hoey, fhins
après nolie ère, sous
la
domination des
./.
Le
Biiddliisl Slaliialles
style de cette statue rappoile sa
ilate à l'ère <*'
Aiic.
A. S. B., LXIII, iSyT), p. i55.
Çaka,
el
non Gupta.
Voir un Buddlia de pierre el des
sceaux d'argile de Pagan dans A. Grix-
Kusanas. Les ligures 552-553 ne doivonl
wedel, Buddh. Sltidkn (1«to//.
pas leur être très postérieures. " Voii- encore pour Çrâvasii V.
Muséum A.
p.
i3o
fur et lig.
Vûllcerkuiide
88.
<)0.
93.
,
V,
a.
d.
A.
1897),
6X-2
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
déjà rencontré dans
lo
Madhyadèça
mieux vaut donc
:
peint qui, bien que datant du
Buddha
[dus proche de la source originelle
689;
5o6, 5 08-509), dont
rieurs au Ici
siècle
u*"
les
585
(fîg.
esquissons en ce
premiers ne doivent pas être po.sté-
de ses habituels déboires,
moment. Nous avions
fluence indienne avait
d'exhumer
à
Campa
tation (fig.
et
que nous
cru plus haut (p.
que
(').
la
or voici qu'on vient
:
cette statue
de bronze
ait été
fondue sur
que d'un simple surmoulage d'une
Si la riche
moisson archéologique recueillie
Que
logues se présenteraient aussitôt à nous. ait
le roi
cas
ana-
Vasabha (vers
Buddha au Mahà-
dédié des images du
tliûpa. le fait est historiquement possible les statues
l'an-
faudrait admettre, contrt
qu'il
à Ceylan avait été plus libéralement publiée, plusieurs
12/1-168 ap. J.-C.)
l'in-
preuve manifeste de cette expor-
même
lors
s'agirait toujours
statue d'Amarâvatî
que
617)
où
l'un des ports par
dû gagner l'Indochine
l'Annam actuel,
586); car
ne
il
comme
pour
faite
Dong-Du'o'ng, au sud-ouest de Tourane, dans
toute vraisemblance,
place,
bien
et
l'avenir des études comparatives
pouvoir considérer Amarâvatî
une chose certaine,
('-) ;
mutilées qui subsistent près de ce stùpo re-
produisent d'une façon schématique, mais fidèle, le
cl.
nous attend une bonne fortune capable de consoler l'archéo-
donner confiance dans
c'est
;
de notre ère.
logue indianisant
cien
5o3). Nous
fig.
cl',
remontons plus près encore avec ceux d'Amarâvatî fig.
un
siècle, est visiblement
vi''
(fîg.
choisir
port des Buddhas d'Amai-tàvati
(cf.
559).
fig.
les
en
11
draperies et est
de
même
des belles statues assises de Polonnaruwa et du colosse debout
'''
Voir RotiGiER, iVo«ue//e«
cames au Quang-nniii
Comm.
— La
.
dans
arcli.dc l'Indochine, \ç\i^,
f.
nant de
la
Some
Biiddliist
^i
donnés par
i.
région d'Amarâvatî et publiés
S(n-ielii
0/
Greal
of
tlie
Uritain
i8()."i.
l'Ecole
i<)oi,
and
M.
fig.
7,
-'
p.
compa-
des C.ams
Finot
(Bulletin
de
-Orient,
I,
8) et M. H. Pariientier,
108 et 1 wxv,
;l/((//«'(vn»s((,
aSa
l'art local
d' Extrême
!>.
française
Inventaire, fig.
Roijnl
1-lV): mais
jjI.
spécimens de
rez les
Bronzes , prove-
par M. Sr.WELi. (Journal
Irchiiid,
de la
facture est à la vérité supérieure
à celle de
Asnitic
(/e'coMW'/-/e.s'
le Bidl.
et xxxviii).
17. 8() (trad. Gp:igei\,
NE
DIG-VLnyï DU BUDDHA INDO-GREC.
d'Akwana, haut de quatorze mètres('). D'autres au (jui les plis
FiG. 55i.
— TtTE
du type de
m; Biddua, à xMaiéiluà (cf. p.
Mvst'e Je Lttkhttaii. Provenant do Mnlhunl. Hnitleur
s'apparentent par
et
fiji;.
'
oGo) soutient Arcliwological
l'ort
Siin'cii
Animal Report igoj, \'.
là
directement
pi.
of
bien
Cejjloii.
t'ig.
180,
\I1-\III
et fig.
leiirs la
statue nipestre
;
cl.
fiiilin
178, 171).
197. La tradilinn locale n'attriijuc
xiT siècle.
la
Ceijlni}
A. SmiTH, Hislorij oj Fine Arl In
and
:
se
réclament
la figure
0()ii).
o m. a8.
ceux du Cambodge
à
555,
et
do
Le plus beau de ceux qui aient été retrouvés à Angkor
Java. (
coutraii'e, sur
du vètemeul ont complètement disparu (-),
plutôt des Buddlias (ùipta de Bénarès,
fiS.'i
d'Akwana
d'jii!(|ii'aii
comparaison avec <'^'
les
modèles
in-
Archœolngieal Survey ofCeylon, An-
nunl Report Kjoi,
Cei/ton.
liji'.
5/4
pi.
XIV:
of Fine Art
Uixtorij
Sjirrii.
;
in
cf.
V.
Inillu
\.
ami
conlrairernent à l'opinion
de Tautenr, nous iioyous (jue colle dernière
image ne saurait (Hrc considérée
coiunii' aniienim.
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
68'i
(liens
(');
c'est
plus qu'on ne pouvait dire jusfpi'ici des nombreuses
images khmères par
passe-t-il
de
la
(cf. lig.
l'intensité
physionomie
;
2o5,52iet58i).
Peut-être
et c'est aussi
par
là qu'il
nous paraît l'emporter,
les
modèle quasi uniforme
quelque peu
nom
à
et
aux
Boro-Boudour
L\ CONQUÊTE DU NoRD-EsT.
traits
(fig.
—
56
1
;
cinq cents statues, d'un
cf. fig.
qui ont
figés,
5i9
et
58o).
Laissous cc poste avancé en sen-
sur le bord des mers australes et, du Gandliàra
tinelle
les sur-
de l'expression et l'illumination intérieure
en dépit des défauts de sa facture, sur
valu son
même
comme
base, reprenons à présent, à travers montagnes et déserts,
les
âpres routes de l'Asie centrale.
De
de Bàmiyân nous indiquent
principale passe qui conduise dans
le
Itassin
la
loin les gigantesques Buddlias
de l'Oxus jusqu'aux tertres de Bactres;
et
là
quelques
coups de pioche bien dirigés nous rendraient apparemment, en
même
temps que des oeuvres de plus basse époque, des images
Du moins
contemporaines des premiers Buddhas de Malhurâ. n'est
tentant
plus
mêmes
effets
que d'admettre
production parallèle des
la
sous l'action simultanée des
deux capitales excentriques, labactrienne de Kaniska. Aussi bien,
si
l'on
mêmes
grandes qu'opposent aux communications
et l'indienne,
théâtre de la conversion et
moins,
il
du royaume
ditlicultés
les régions
plus
montagneuses
les
deux
cités étaient
du Gandhâra. foyer de
l'art
indo-grec et
en comparaison des plaines, on peut dire que situées à égale distance
causes dans les
compte des
tient
rien
(hi
monarque
eut été possible de
indo-scythe.
Il
y a cent
ans
corriger par des fouilles ce que
ces vues de l'esprit ont de trop rigidement symétrique. Puisque le
plus clair résultat des sanglantes guerres afghanes a été de fermer le
pays qu'elles devaient ouvrir, force est de renoncer pour l'instant
au rêve passionnant de cet itinéraire, et,
comme
s'y
Sir Aurel Stein, de prendre directement à travers les
•''
Cr. Bull,
lie
lu
Cnmm.
arct. de
l'
fiitlochine ,
191 3.
\i.
est
résigné
montagnes,
99-108.
I
LE DIG-VIJAYA DU BUDDH soit
parla route de
même,
FiG.
c'est
5d2.
Gilgil, soit
par celle
— Bbddha GANDHÀniEN,
nombreux Buddhas de
À
Mathuhâ
'''
Cette désolante pénurie, à laquelle
ni>
suivies auraient vite
rend que plus précieuse
la
remédié
découverte
au Kangra d'un lironze d'ailleurs Voir
.1.
Ph. \oGEi.
.
A. S.
I.,
(cf. p.
685
Chitral.
Au Kacinîr
dti
tardif.
Aim. Rep.
370, lJo6, 681, 68(), 708).
Cliaiibàrà.
jadis, tant
sont soifrneusement accordés à
fies fouilles
INDO-GREC.
en vain que nous chercherons aucun vestige apparent
Musée de Lal.hium. Provenant de
des
4
les
Hauteur: o m. 38.
musulmans
brahmanes
et
détruire'*'.
Mais
Kjo'i-ô,
pi.
M. Vogel a
XXV
les
et
p.
rochers
107-109;
[)arfaiteraent relevé ses ana-
logies peisislantes avec les
houddluques, renvoyer
se
et
images gréco-
nous nous jjornons à
le lecteur à
son
ailicie.
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
686
môiDe des P.îmirs portent encore l'image du Maître(');
Sérinde,
le
et
quand
trace de la propagation de
Ici
nous débouchons dans
enfin
la
premier aspect de ses nombreuses figures de stuc ou qu'aucune solution de
d'argile bannit île notre esprit toute crainte
continuité se soit produite dans
Nous nous retrouvons
chaîne de transmission.
la
en pays déjà exploré, et
ici
nombre
le
des documents publiés nous permettra d'être d'autant plus bref.
Comme
points de repère sur les deux routes, méridionale et sep-
tentrionale, du Turkestan, nous nous contenterons d'emprunter à Sir Aurel Slein et à
l'une originaire de
M.
le
Rawak
leur ressemblance entre (fig.
professeur A. Griinwcdel deux statuettes, (lig.
662),
elles et
avec
siècle
marquent, décorent
merciales entre
pour
été
du Tourfan
telle autre, naliv^e
552), nous rendra provisoirement moins cuisante
de leurs pendants bactriens. Pour iv^
l'autre
la
Chine
les
«Mille
la
privation
Buddhasnqui depuis le
et sanctifient le
et l'Occident,
563):
(fig.
de Mathurà
nœud
des voies
com-
mais ont malheureusement
plupart retouchés parles restaurateurs modernes, nous
la
nous bornerons à renvoyer aux photographies déjà parues de
moment,
les
planches de Éd. Cha vannes guideront notre quête d'abord vers
les
Sir Aurel Stein et de
grottes de (fig.
si
(fig.
M.
A
P. Pelliot'-'.
partir de ce
Yun-kang près de Ta-t'ong-fou dans ,
56 A), puis vers
565;
cf.
fig.
celles
du Long-men, près de Honan-fou
54i). Colossales ou minuscules, ces sculptures
rupestres, dues au zèle sans lendemain des
T'ang pour déjà
—
le
Bouddhisme, nous mènent du
sous l'inlluence de
l'intermédiaire des
la
Coréens —
l'art
'"'
Voir M. A. Stein,
AiicIi'dI
fois
kliohiii.
'
Voir M. A. Stein,
de
Désert
Catliaij,
au vm' siècle. Mai^S
que par
i(Ji
">
florissait
dans
la
les
nous ne saurions mieux
;
plus'''
lij;.
des
et
encore ce ne sont pas
Ici
:
au fameux tabernacle
Mission Pelliot,
corailf, août
I, fig. 1.
v''
bouddhique
documents authentiques qui manquent que de recourir une
Wei du Nord
civilisation chinoise bien
nouvelle capitale japonaise de Nara.
faire
Nord du Chan-
le
igto,
Cf. ci-dessus,
p. t.
il;iiis
L'Art dé-
5 4 -6 6. II, p.
?iih
cl
6()S.
DIC-VIJAÏA DU
LF,
domestique
566;
(fig.
Après
fig.
cf.
i.a
la
fie
du
dame Tachibana
et
—
Fiijin,
687
moiie en -33
590).
du Gandliàra
Natil
Ivoçala, le
Buddha
comme
le
Buddlia
plastique nous a ainsi et
tour entraînés à sa suite jusqu'aux extrémités nord-est et
à
BlDDHA GANDH.inlEN,
FlG. 553.
Musée
le
circuit.
À
MilUCllÀ
(cf. p.
Go3, GoO,
(iSi).
Lakhiiau. Provenant du vjatt Mouiidi. Hauteur: o m. 5o.
(le
sud-est de l'Asie.
mer
589
conquête.
liistoi'ique l'était toiH'
noble
lillDDH A 1NT)()-(!REC.
11
ne dépendrait
à
présent que de nous de
l'ei-
Les mémoires de Fa-iiien et de Yi-tsing nous ont
déjà renseignés sur les communications maritimes entre la (Hiine et ce
([ue les
trace au la
Cbinois appelaient les
Iles
des Mers du Sud'''.
moins d'inlluence sino-japonaise
façon dont
cr. (.11,
|).
le
(iiii
uiudie
encore
rond ou
se
marque
à
Une
Java dans
légèrement ovalisé de
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
688
Boro-Boudoui" chez les
ne semble pas
d'ailleurs
statue
en pointe par en haut
absolument
à
comme
de
boucler
bouddhique
est
que
la
fin
du
revenue par mer du Japon pour
deux Bouddhismes,
les
réimporté directement de Geylan sous cliargé,
de
la
sa
Quand
ces
s'installer
l'insulindc
l'indien
et le chinois, l'un
forme
plus pure, l'autre
la
deux brandies de
une séparation
se rencontrent api-ès
une
inégalement
fort
au cours de son long détour, de toutes
Haute-Asie.
si
ait
du monde
siècle dernier
devenue musulmane, l'Indochine demeure
partagée entre
du Nord
celui qui redescendait
dans un sanctuaire de Bodh-Gaya. A l'heure actuelle, est
Long-men
le cercle, cet
point de jonction des deux conrantsC.
le
par extraordinaiie qu'à
c'est
;
s'effîie
ce côté-ci de Singapour, cette porte
jamais reflué de
jaune
l'on tenait
si
marquer
indice suffirait à Il
19) soudain
statues du Candi Mendut(fig. 568)
5^1, 565);
(fig.
5
(fig.
les superstitions
la
même
religion
longue, on ne s'étonnera
si
pas qu'elles ne se comprennent ni ne se reconnaissent plus. Exté-
rieurement, rien n'est plus difTérent d'un moine cambodgien qu'un
bonze annamite;
et, alors
même
est
langue,
il
même
qu'ils
permis de douter
sur aucun point de théologie, pas
de leur fondateur.
11
n'y a
élément à peu près pareil est la
et
parviendraient à parler
trouvent d'accord
qu'ils se
même
sur l'idée qu'ils se
vraiment plus, de part :
ce sont les
et d'autre,
gnage,
la
si
l'ont
qu'un
Buddhas des pagodes. Telle
première impression dont ne peut se défendre
que confirmerait,
la
nous n'avions que
faire ici
voyageur,
le
de leur témoi-
multitude gi'ouillante et stéréotypée des idoles modernes
dans tous
les
pays restés bouddhiques, de Geylan
t\
la
Mongolie,
en passant par la Birmanie et le Tibet. Grâce à la persistance invétérée des types plastiques, les images du Maître se sont beaucoup
mieux conservées ses doctrines
propagées "' t.
H,
Sur co ]i.
•->()7,
;
ou,
si l'on
en traversant
et c'est aussi
|iciiiit 11.
—
h.
voii-
les
préfère, moins déformées
difi'érents
milieux où elles se sont
pourquoi nidie part
H. H. F. /i.-O.,
1\, hjdi),
— que
]i.
ni
jamais
H3i. Vnir
il
n'y
a
l'iicore ci-dessiis,
LE DIG-VIJAYA DU BUDDHA INDO-GREC. d'hésitation sur leur identité. Mais puisque
ressemblent, d'un
tous
commun.
ancêtre
phiquement pariant,
S'il
loin,
descendent
ils
permis de dire,
est
de Buddha que
qu'il n'y a
n'y avait à l'origine qu'une
qu'il
tous les Buddlias se
donc que, de près ou de
c'est
GH9
le
iconogra-
Buddlia,
c'est
unique formule, à savoir Tindo-
grecque.
De quelque filière
que
côté
aborde
l'on
question, qu'on descende
la
la
des plus anciens Buddhas datés ou qu'on remonte de proche
en proche à partir de leurs plus récentes répliques,
c'est
tou-
jours à cette conclusion qu'il en faudra venir; car avec elle tous s'accordent, et aucun n'y contredit. Son autorité et son
faits
les
importance ne feront que s'accroître
pour tous
qu'elle est valable qu'il soit
A
connus du Bienheureux,
les aspects
debout ou couché ou de quelque manière
qu'il s'asseye.
ces diflérences, fondées avant tout sur la posture, se réduisent,
on
du motif
le sait, les seules variantes
n'en
il
:
est
aucune qui
ne se ramène à un modèle gandhârien. Nous venons de
pour
le
r)66);
Buddha debout
assis lest aussi
de
figiu-e
la
GS/i-ôgo) ou
(fig.
^76-28.8],
assis à l'indienne (fig. bbti-
etc.
Du moins
Ce qui
l'unique exception à cette règle
thème du nouvel Illuminé
dans
et sous le
capuchon du serpent Mucilinda
en lut, dont
d'Amarâvatî (cf. fig.
ment,
donnée *''
a
Cf.
semble
il
(')
et
qu'il
du type
est vrai
par exemple, sur l'origine du
consisterait
le
sur les
77, yy, 6o5, /io8, /i58-
les figures
:
vite renseignés,
.")()().
le vérifiei-
reconnnencer l'expérience
de
de ses sièges
669, nous auraient lotus
(fig.
loisible
sei';ut
il
images du Purinirvàna
eu
de suite
l'on spécifie tout
si
:
laisser
faille
installé sur les replis
création bizarre, l'initiative
à
s'il
l'école
qui n'eut d'ailleurs de vogue qu'en Indochine
bai). Encore hésitons-nous à nous jirononcer catégoriquiîcause de certaine petite leçon que nous ont récemment
à
les fouilles.
t.
I,
troLivi'
ji.
un
Il
h\kki^). Fouiliuil
spécimen
{A. S. i...\,w. n,'p. ujo'i-'>, (.\NriM
un.
existe
-
II.
en
effet
—
1)11
!(
à
Béiiaiès
la
|)i.
xxxi)
pi.
il
un apologue,
ceci n'est pas
l'ii
L'xisli' iiii
grolle Vil
sur
;iulre
d Ajanlà
(
façade de
la
I..S'.
]Î./.,1V,
xxvii). h'\
RÉSUMK HISTORIQUE.
690
— une
mais en pourrait servir
représentation du Buddlia assis à
l'européenne dont nous connaissons des spécimens un peu partout, à
Bénarès
Campa,
BGy
(lig.
Java
à
;
cf.
une
au Wagadha,
c),
comme
568),
(tig.
Long-men,
liouang, à Yun-kang, à fournirait toute
607
(ig.
Dandan-Uiliq,
à
à Nara''), etc.;
Touen-
à
bien qu'elle
si
série supplémentaire de reproductions,
pouvait jamais tout reproduire.
Or
au
à Ajanlà,
Ion
si
jusqu'en ces dernières années
nous avions toutes raisons de croire que, par une contradiction
modèle
assez inattendue dans les termes, ce
assis à la
dentale était d'origine purement indienne, tandis que
européen du Gandliâra aurait toujours des yogi indigènes. Depuis
du groupe de
figure /i85(^),
la
tardiC qu'il
si
oserait encore soutenir ce paradoxe
non moins convaincant, bien soire? A propos
Aurel Stein
quement
qu'il
dune grande
occi-
tvpe semi-
le
affecté la posture
découverte par
la
mode
mystique
le D''
D. B. Spooner
semble
d'ailleurs, qui
Yeut-on un autre exemple
?
ne porte que sur un point accesdéterrée à
statue
Rawak par
Sir
auréolée de petits Buddbas debout, obli-
et qui était
disposés en éventail, M.
«qu'une
croyait pouvoir déclarer
professeur
le
A.
Griinwedel
représentation était jusqu'à
telle
présent inconnues, et en rapprochait deux images observées par
lui-même
En
à Qyzyl, près de koutcba'').
magiques d'images émanées
78-79);
(fig.
du panneau,
c'est ce
du «Grand miracle
qu'elles reçussent à l'occasion les
h. houdd.,
<''
IV);
I,
A., 190
J.
),
10
lig-.
(i-r.
k et 7
|)1.
pi.
117
;
M. A. Stein, Ane.
LUI: L'r\n
1910, pi. 128 GEON, cuilr
p.
G'i
;
décoratif,
;
III.
'''
58{î.
|il.
n°
Khotaii
.
II,
180
pi.
et
siiiv.:
G.
Mi-
27, et plaque de terre
du Miusée de Nara,
etc.
ci-dessus,
Cf.
— Une
assise,
'''
Imlini,
p. 5()i \
I.
{jit
p.
niiililée
.
Literalui:cilu)tg, ;
cf.
3a6
et
dans
les
i'ig. ti-}-('>â i^l
huit. Turk., p.
7
mars
M. A. Stein, Ancient
of Klmiun, fronlispice; Altlt.
II.
slalue, pareillement
Taklil-Î-Baliai
Deutsche
1908, K
aiilie
du Buddlia
mines de
liS, août
Ed. Ghavannes, Mission,
et suiv.,
Au Jupon,
honneurs
(cf. lig. /i8/i).
H. I'ar-
MENTIER, Iiwciitaire des monuments fams, (ig'.
de
n
dont ne permettent plus désormais de douter
dernières fouilles de Takht-î-Baliai
les
ces irradiations
montrées aux coins de
s'étaient déjà
certaines représentations gandhâriennes
Çrâvastî
fait,
Suiid-huried Ruiiis et A.
(liii
nwedel
igG, 201-202.
,
i.E
On tel
nin-vi.nn uv Bcnnin ixnn-r.nEr.
ne saurait donc être trop circonspect avant
ou
par trop pusillanime
FiG. 55-'i.
—
d'Iiésiter plus
BuDDUA DE Prayàga
Trouvé
il
les
(
cf.
longtemps
p. 6l
1,
G8
1
.
700.
En revanche à
tii'er
il
jusqu'au
7
il»'
V Arrli
.
Surrq/.
conséquences logiques de cette enquête en ce qui concerne
l'évolution
du type du Buddha. Tout d'abord,
nitivement débarrassé de
la
comme une
le terrain étant défi-
chimère du fftype indien originels,
ne peut plus être question de regarder
tant.
que
Miinkiiwar, dislricl d'AUahnbàd.
D'après uni' pholojj.
bout
d'aflTiimer
caractère des images postérienres, trait de détail ou
tel
d'importance, était ignoré de l'école du Gandhàra. serait
coi
adaptation hellénisante
Par voie de irciprocité, dans
la
création gandhàrienne
dnn modèle
les
il
indigène préexis-
mutations inévitables que 44.
le
RÉSLMlî HISTORIQUE.
li'J-2
prototype aura subies d'Inde en Inde, on doit d'avance s'attendre à suivre la
marche d'une
indo-grec.
Des principes analogues guideront notre revue des
Buddhas de
la
Haute-Asie: car
taines niodilications
Chine
de
et
la
à
eux aussi se manilestent cer-
cliez
mesure
qu'ils
passent de
la
Sérinde à
la
Chine au Japon. Assurément nous ne pousserons
pas l'amour du
parallélisme jusqu'à
discuter, après la question sait
trindianisalionn progressive de l'original
du «type
commencer également par
originel indienn, celle d'on ne
quel type chinois primitif. Libre à M. fcakasu Okakura de
décréter, sans d'ailleurs en apporter (et pour cause) le
commencement de preuve,
a
moindre
qu'une étude plus profonde et mieux
informée des œuvres du Gandhâra révélera une plus grande pré-
dominance de
l'inlluence chinoise
grecque Wn. Sa profession de
monuments
l'évidence des cussion.
que de
pan-mongolique, contraire
foi
et des textes,
A des allirmations
la
Chine dans
part de la
dhique:
l'histoire
le
même
la
ton en niant à notre
développement de
tardive. C'est ainsi
—
nous en ont eux-mêmes donné l'assurance, rien dans
dis-
la
l'art
boud-
nous apprend seulement que son intervention
beaucoup plus
a été
ne supporte pas
à toute
aussi tranchantes et injustifiées, notre
intention n'est pas de répondre sur le
tour
prétendue inlîuence
la
les
—
documents chinois qu'elle n'a été
genèse du type idéal du Buddha
ffsinihcatiomi de ce dernier
que
:
mais
pour de
c'est
la
nous nous apprêtons à suivre les
progrès à travers l'Asie centrale.
§ II.
H
l;nil
L'évolution du type du Buddha.
en toule chose garder
la
mesure. La
fidélité,
dire la servilité avec laquelle, dans les lieux et les
divers, les fabricants d'idoles
l\
\k\'^(
(lh\Ki
iiA.
Tlie
Idciils
of
bouddhiques
llie
pour ne pas
temps
les
plus
se sont attachés à repro-
Eiisl (Lonilrc^. ii.)i>''t).\). -jS
i'[
{-l.
\>.
--3
/ÉVOLUTION
FiG. 555.
—
BiiDDiiA DE
BÉNABÈs.
Trouvé
et
comervé
Cf. A. S.
fliiiie
an
(cf.
ni'
|).
870,
/181,
Bcp.
lso/,..5,
moins Taspect d'ensemble
Bnddha, s'impose avec
(3 1 1 ,
à Sàniiith. Ilaiilcur:
h, Ann.
lUHDIl
TVPF, PI
|il.
68 i
XXI\
1
,
m.
\.
(i!),",
683, 701, 703, 716). Gii.
c.
du prololyjje indo-grec du
toute l'évidence d'un
l'ait
|)alpahlp.
aisé à
RÉSUMl': HISTORIQUE.
69'i
contrôler dans
pourquoi,
premier album ou musée oriental venu
le
et c'est
:
risquent de baisser dans l'estime des criti(pies,
s'ils
sont sûrs de garder
Quand
reconnaissance des iconographes.
la
ils
les
premiers amateurs d'art japonais avaient l'impression de retrouver dans leurs bibelots exotiques un sentiment classique des proportions et
de
la draperie, et
un caractère
que
trplus indien
ne se doutaient guère que leur opinion, alors
ils
si
dépit de sa justesse, serait un jour susceptible d'une vérification.
conjecture s'est
A
la
s'est
tels
muée en
:
minutieuse
En même temps
certitude historique.
que l'exagération des
on pourrait déjà pousser
des caractères plus subtils.
Il
la
elle
étranges et
protubérance
explication naturelle ou
rapprochements jusqu'à
les
n'est pas,
traits
ou
oreilles
du crâne ont trouvé ou trouveront une satisfaisante
risquée en
lumière des récentes explorations, leur hasardeuse
singulièrement précisée. Non seulement des
i'rappants,
si
chinois'^' n,
par exemple, jusqu'à cette
ou à
rondeur lourde du bas du visage, que nous avons à
tort
raison reprochée à nos statues gandhàriennes(^), qui ne se
remarque
chez les Buddiias sino-japonais
(fig.
bien d'ailleurs que chez les Javanais
encore une fait
fois, l'air
56^1-566, BSs, Scjo) aussi
56
(fig.
de famille de tous
les
568, 58 o). Mais,
i,
Buddhas connus
est
d'évidence sensible, et que nous avons assez longuement vérifié
pour être
siirs
de n'être victimes d'aucune illusion d'opti([ue. Ce
qui importe à présent, c'est de marquer
donner, après
les
ressemblances,
el,
si
possible, de coor-
les dilférences
non moins indé-
niables qui les séparent selon les pays et qui ne pouvaient
de s'accentuer entre eux à mesure et le
temps de
la
qu'ils s'éloignaient
souche de leur race. Car
étude anthropologique
qu'il s'agit.
c'est
manquer
dans l'espace
bien au fond d'une
Un jour même, avec
les
progrès
de l'arcliéologie, tout un système élaboré de mensuration sera de mise
:
mais
il
GoNSE, L'art
ici
va de soi que nous ne saurions déjà prétendre à
tant de scientifique rigueur.
'"'
un
jiipniiiiis.
1, p,
i(j(j.
—
''''
T.
II.
|i.
''lïi-j.
F;HV0LUTI0N du type du IîUDDHA. D'un certain nombre de ces \arialions, d'ordre soit
695 soit corporel,
seulement vestimentaire, nous nous sommes déjà servis
demment pour
chronologie interne de l'école du (îandliâraC)
la
nous voudrions essayer à présent de dégager leur place valeur exactes dans sans d'ailleurs
bas que visite
le
x'^
inci-
série
la
Or,
siècle.
du Buddlia,
universelle des images
ordinairement besoin de descendre plus
soit
(|u'il
:
et leur
si
nous reprenons de ce point de vue
la
des collections ou simplement l'examen des recueils d'images,
nous remarquerons bientôt que tantes,
parce que
les modifications les plus
les plus constantes,
portent sur
impor-
traitement
le
des draperies et sur celui des clieveux. Et cette première constatation ne
pourra manquer de nous d:)nner
à réfléchir. N'est-ce
pas
justement l'exécufion technique de ces élénints''-' qui nous a plus clairement dénoncé l'origine
type? Et
occidentale
le
des créateurs du
n'est-ce pas sur l'atténuation progressive
de leur allure
hellénisante que nous avons bâti notre essai de classement chrono-
logique des Buddhas gandhàriens
seulement à étendre
semble donc que nous ayons
Il
observations déjà faites sur
les
membres de
à tous les
?
la
tribu,
dispersés
si
clan originel
le
qu'ils soient. Aussi
bien les circonstances historiques de leur transformation n'étaient-
sensiblement
elles pas, ici et là,
Gandhàra ou
qu'il se
les
mêmes?
(}u'il se
perpétuât au
répandit dans l'Inde et en Extrême-Orient,
prototype du Bienheureux ne pouvait que tomber des mains
le
de ses initiateurs dans celles de leurs imitateurs indigènes
:
et
comment
est
continuateurs
ceux-ci n'en auraient-ils pas pris avantage
pour l'accommoder, consciemment ou non, goût? Telle
et
à leurs idées et à leur
laulre lace du problème que pose l'évolution plas-
tique de l'idole bouddhique par excellence.
Dans
les
pages précé-
dentes, nous avons suivi avec les yeux conq)laisants d'un Européen l'installation
triomphante du Buddha indo-grec dans
du Vieux-Monde:
'
(.('.
ci-
I.
et
il,
11.
il
n'est pas
.");")(),
,553,
douleux, en
ele.
—
"
(jl.
I.
ellet. qii
loiil il
Il, p. 2'^t>., -î.^o
l'Oiionl
n v ait
l'I
suiv.
('-lé
cm
liKSIMK IIISTORinCR. avec (MitlioiLsiasme, el (|u'arlisles
l'ccii
devant
inclinés
et
Mais
—
et leur
orthodoxie, et qu'ils
bout de
la lorgnette, le difr-vijnya
comme
la
non moins
est
il
—
évident que sur les deux points déjà signalés intimes
ne se soient [jarloul
fidèles
le prestige de sa beauté.
et d'autres, plus
teclinique grecque choquait à la fois leur esthétique
la
mais
lente,
le firent
bien voir. Regardé par l'autre
du Maître nous apparaîtra plutôt
irrésistible
européenne qu'une école étrangère
absorption avait,
limage semi-
de
par
le seul
jeu de sa
supériorité souveraine, imposée dès l'abord à l'admiration, voire
des peuples asiatiques. Toute
l'adoration
à
réaction; et
est à la fois vrai
il
l'Asie, et celle-ci
Buddha
le
la figure
a conquis
Mais laissons ces trop ambitieuses généralités
reprenons notre patiente analyse. Des deux
et
une
appelle
son vainqueur.
—
Les cheveux.
de dire que
action
traits
du Bienheureux qui, par leur promptitude
convenus de persé-
et leur
vérance à se transformer, ont tout d'abord attiré notre attention
cheveux
les
de beaucoup
et les draperies, le ]>remier est
important: car
là
ne
il
pas seulement d'une alTaire de mode,
s'agit
mais d'une belle et bonne hérésie. Deux choses sont en
ment
certaines
:
comme
on
statues
ont toutes,
Même
sait déjà''',
dans
le
—
avoir de statue
—
si
efl'et
comme
on peut la
égale-
tant est
que
devraient toutes,
avoir la tète rasée; l'autre, que ces
les écoles qui, à
représentent
du Buddha
l'une, C[ue les statues
Buddha eût jamais du
le
plus
le
mêmes
gardé leur chevelure.
voir,
dilTérence de celle
couper
Prédestiné en train de se
du Gandhâra, les
cheveux'^',
son crâne, après cette opération, n'en devient pas plus chauve.
On
se rappelle peut-être à quel point cette question est étroitement
liée
à la
nous
a
genèse de Yusnisa
comment
Ci. I.ll,
|i.
oyçi et
'')
Cf.
p.
3(i/i.
t.
I.
lidMvé
il
à
siiiv.
Le fra{rmenl
tle
Klidlan, el déjà signalé
ceUe
(M. A. kli.
ornement postiche
cet
|)aru devoir sou artificielle existence
'''
scliisic
et
aux dévotes exigences
place, Stei.n,
oo3
".).
a
été
depuis
Ane. Kliotan,
pi.
publie
XLVIII,
r;i'
VOMîTION DU TYPE DU BliDDHA.
fidèles rigoristes,
(le
compliquées de
ap])rentis sculpteurs C.
{[iielques
alambi([uée
:
elle
la
697
routinière maladresse de
La théorie a pu sembler assez
n'en trouve pas moins sa confirmation dans
la
revue que nous sommes en train de passer des images du Buddlia.
l''iG.
5.')().
—
Blddfh
Musée (h Calculla, n
De
lotis les
avait ainsi
1
dk Mviuulii),
II.
G.
t.
.u:
.\Iag\diia (cf. p. 6'jç),
Provcmint de
signes caractéristiques
Ilnilli-Gaijd.
681, 701).
Hauteur
du grand homme,
poussé après coup sur
la
tète
est aussi
:
i
m. tS.
celui qui lui le
chez
seul
lequel nous ])uissions rclevei" des modifications vraiment foncières, et cela
jusquà nos jours. Uusnisa,,
se porte en effet
'''
Cf.
l.
Il,
[).
s'il
faut l'appeler de ce
de bien des manières, non seulement
295
et siiiv.
nom.
l'ond, à
I
au-
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
C98
comme au Canjbodge, ou en forme de flamme comme au Laos,
cienne mode, mais encore conique
comme au Siam, ou en lyre comme à Ceylan (fig. 569-572). Evidemment
pointe,
ou de
taisies individuelles
ou nationales
pourrait être tenté de voir dans ces
de plus de l'axiome des théologiens l'hérésie est multiplet.
du
lai!
ment
En
et
une
variations n
et
que l'orthodoxie
est
et l'on
:
vérification
une
et
que
proviennent simplement
réalité elles
point aucune tradition fixée. Et
qu'il n'existait sur ce
les
donné carrière
se sont ici
les fan-
même
vieux textes sacrés, qui n'avaient
com-
pas idée d'une
représentation du Maître, auraient-ils pu en effet dogmatiser à l'avance sur une statues sorti
déformation, aussi tardive qu'inopinée, de ses
gandhàriennesW
contraire,
le
que Yusnisa
fait
était
d'une sorte de compromis entre donateurs et artistes ouvrait
désormais
porte à toutes les combinaisons possibles, selon les
la
hasards de l'heure et du transformations, ce sur
toujours'-))
tt
lieu.
signe
:i
tout juste
C'est
est
demeuré
sommet du crâne,
le
chignon indien dont 11
Au
?
il
n'est
travers
à
si,
ses
d'ordinaire (mais non originelle de ce
à la place
en définitive qu'une malfaçon.
modernes, mais intéres-
est inutile d'insister sur les fioritures
sant de noter les trois variantes anciennes du motif. L'une des plus
curieuses nous est offerte par une image déjà familière de Mathurà
55o)
(fig.
même
de
retrouve, non moins nette, sur une tête détachée
et se
provenance, aujourd'hui
Lakhnau
à
sculpteurs locaux ont bien renoncé à raser
moins, semhle-t-il
par crainte de
par respect pour
ici,
le faire
le
la
(fig.
55
1).
du Buddha
tête
Les
—
modèle gandhârien que
méprendre pour un simple moine; mais,
probablement par déférence pour
la
mode
sommet du crâne
la
longue mèche caractéristique
spirale sur le '"'
^otons toutefois que
quel nous avons
fait
le cliclic
''
;mi-
allusion plus haut
lies
lorme
et
(cf.
d'une
pour
excroissance
Yùrijci,
t.
II, p,
flamhovante
289).
Mous avons
ils
di'ja
ont roulé en
eu l'occasiou de
signaler f[ne, sur les miniatures benga-
299) a pu (lonner prétexte aux modernes, pour figurer Viisnisa sous
(l. II, p.
locale,
pi.
du X,
xi' i
siècle (cf.
et i),
il
est
Iconogr.
placé sur l'arrière de la lôte,
un loupel de clown.
bouddii.,
de l'orme pointue
comme
L'ÉVOLUTION DU TYPE DU BUDDHA. des Hindous.
Au
total ils
699
ont l'ahriqué une figure du Maître
même
avec son cliignon ren forme de coquillages, mériterait, au
que Çiva,
litre
FlG.
057-558. ("cf.
Fig. 557. hig.
558.
— Musée — Trouvé
dnral)le se et
d ailleurs,
n'eut
de /.«/wrf/m
Ti-pithète
6i
1,
CalcuUa, n° Kr.
l'on
PÀlA
681. 701, 7oi lii.
près de Rdjagriha;
si
Cette bizarre éUicnhialion
(".
lilDUIlAS (DE STÏI.E p.
en croit
,
)
,
AU Mai^DMA
780).
Provenant de kwLihdr. }{iinleur
cf. J. .1.
.S.
nf Beng., L.MII
les fouilles,
montra un autre procédé dont
,
s'avisa
parler de cette façon d'arrêter rigoureusement sur
C'est
éviilemment
là
nue mode
l'usage des laï(|ucs: loiilefoisie uoni a ^Ire
donué
à des ordi-cs ascétiques
;'i
pu
qui se
I, pi.
:
i
m. o5.
U.iSijù.
aucun succès. Plus la
qui s'amorce déjà sur les deux images en question
'''
(jui,
boniaienl, l'omrne
:
même
école
nous voulons
le
Iront
la
l'onl
oncore
la |ilii|)arL
li;;ne
des sddliu actuels, à se découxiir la léle
sans
la
raser.
RKsnMi'; insToiiionE.
700
dont
(les clieveiix,
parlaitemeiit lisse
du
téristique
masse
la si
:
n'esl plus
bien que, tout en {jardant
que par un
Ce mode de compromission entre
les
iiiofleli'
deux tendances opposées que
commodes
est fort ingénieux et d'ailleurs des plus
On
de quelque faveur.
563)
en Chine
et
(fig.
qu'il ait
retrouve non seulement dans l'Inde
Buddha du Madhyadêça
sur un (fig.
le
584).
fig.
pour l'ouvrier: aussi ne s'étonnera-t-on pas outre mesure joui
carac-
la silbouettc
paraît entièrement i'asée(cf.
clii{;noii, la tète
nous avons dites
iii(li(jii('e
(fig.
hko
556), mais jusqu'en Sérinde
564).
et
fut toutefois éclipsé et
Il
supplanté à peu près partout par les «boucles frisottanles et toutes tournées vers
la
on
écritures. Tel est,
guerre
s'en
578 porte
Is fecil cui.
C'est
pour
indienne
ment
.
.
si
placel
souvient, le parti qu'avaient pris, de
dont
jonction.
pour eux
valait encore
que d'exposer
celles
œuvres
leurs
la belle tète
:
le
coupable
des
à
indo-grecque de
la
goût ou
dénonce assez de lui-même.
s'y
préjugés indigènes qu'une main
les
luxuriance de
la
chevelure,
qu'elle se plaisait à reprendre les sourcils la
texie
des saintes
intentionnellement elïorcée d'eflacer par
l'indécente
du
visiblement la trace édifiante, mais déplorable.
flatter le
s'est
—
sa véritable application
bonne grâce
retouches du genre de figure
elles l'autorité
du Gandhàra. Mieux
las, les artistes
s'exécuter de
pour
droite n qui avaient
— encore que détourné de
Devant
cet insigne
te
en
le
flotte-
même
temps
pour mieux en souligner
sabotage
11 ,
on conçoit que
sculpteurs gandhâriens aient préféré se réformer eux-mêmes.
Il
les
ne
faudrait pas croire d'ailleurs que, pressés d'abandonner leur pro-
cédé favori des w ondes n,
ils
aient
dû inventer tout exprès pour
la
circonstance celui des boucles. Quelque archaïque qu'il dût paraître à leurs
yeux
comme
aux nôtres, ce dernier leur
était
égaicmeni
lamilier, et se
montre sporadl(|uement sur des œuvres de bonne
époque. C'est
ainsi
que
la
figure
i5-j
en gratifie un dieu et
figure i5i le neveu d'Asita, personnage encore respectable le fait
qu'on
cf. I, p.
le
prête également à de simples lutteurs
33/1) ou
même
à des
démons
(cf. fig.
598
(fig.
et /i6o)
:
la
mais
3o3,
cl
prouve
TYPE
I/EVOI.UTIO.^ DU assez qu'il n'avait pas à rjue finit
Sous
par
le
lui
Torigiae
ISUDDHA.
FMI
caractère hiératique et sacré
le
donner son association avec
manque
transformation finale de
tisation et la
du Buddha gandhàrien.
Gomme
(fig.
67^
676,
elles
(fig.
b-jMns;
et
.576;
;
cf. lig.
des
et
il
à la grecque
t)
cf.
hhb-hhi^, 48o-
fig.
mèches
ces-
commencer
à se
les
A55-i56,
cf. fig.
/182, etc.).
Sur
semblent déjà se rompre en petites vagnettes
distinctes. Enfin, sur la figure
pues
et
ondes soient encore
les
sent pour cela d'être longues, leurs ondulations
dessécher et à se figer
suivre à
point de départ nous prendrions
Mais bientôt nous verrions, sans que
etc.).
('
—
progressive schéma-
la
chevelure
la
quelque spécimen de bonne époque dont souples et fluides
— que'de
moins
le
travers les collections publiques ou privées
la figure
du Maître.
la tête
bénéfice de ces observations, rien ne serait plus aisé
car les têtes sont ce qui nous
681,
701
677, apparaissent de se
sulfira à celles-ci
les
boucles cré-
styliser à leur tour (fig.
878;
^83), pour nous présenter d'avance l'apparence stéréotypée de Mathurâ
images
(cf. fig.
555, 567
et
(fig.
.^79;
(fig.
58i;
cf. fig.
56o)
54
la
de Bénarès
687),
fig.
588), ou du Magadlia
ne nous resterait plus qu'à suivre
Cambodge
cf.
(cf. fig.
556-558).
Il
fortune de ce procédé au
et à Java
(fig.
58o;
cf.
fig.
56i
au Japon
(fig.
082;
cf. fig.
566
et
568), en Chine
et
590). Mais, à l'aspect de ces dernières, surtout des figures 58
et
589, qui
(cf. fig.
se douterait,
si
1) et
nous ne venions de suivre
la
filière
de leurs modifications successives, que ces rangées de rugosités, pareilles à des alignements de grains de chapelet, représentent les
vestiges atrophiés des anciennes boucles?
que
les
Bouddhistes d'aujourd'hui
nous sommes
laissé
de comprendre
''
s'y
Il
n'est pas
trompent eux-mêmes. Nous
conter qu'au Laos les gens ont une façon à eux
la coiffure
Nous ne revenons pas
spéciale
sur
du Maître. Un
jour, disent-ils,
la
di'crit
soinmairenionl
manière dont lesdiles boucles ont envahi
temps
(
le l,.i
ici
soi-disant MAHiVi (cf. l.ll, p. ayfil
—
de
(pii
Ilriliiil-Siiiiiliili!
\
surprenant
arâlia-Miliira
,
(58,
vi° siècle)
'1/1).
—
,
les Biiddlias (!(
Les musées indiens
scrveiil miiiiliie
si III
note ces cheveux courts
con-
de ces boucles délachées.
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
70-2
tête rasée d'un
iruit,
à-pain).
de
est
11
rugueuse de siamois
une
fidèles, craignant qu'il ne jiiîl
un de SCS
préalablement évidé. de jaquier (ou arbre-
que rien ne ressemble mieux
fait
l'écorce
à
jaque que le crâne grenu d'un Buddlia laotien ou
la
571-572)
fig.
(cl.
insolation, a coiffé sa
:
mais tout de
même
théorie archéologique préférable. Nous ne
nous croyons notre
sommes
pas davantage
disposé à abandonner celle que nous avons avancée à propos des
origine
grecques pour adopter
a à la
draperies
mongole de leur
la version
car sur ce point aussi des fidèles, paisiblement ignorants
:
de fart hellénique, ont inventé de toutes pièces une explication qui leur fût intelligible. Les artistes chargés d'exécuter
image du Maître, éblouis par
que
lations serpentant sur cette eau rendraient
même
gré inutiles et
Les draperies.
ondu-
et les
:
compte des
plis, à leur
disgracieux, qui courent sur le costume'').
— Mais
pour
laissons ces billevesées,
reprenons
qu'elles soient, et
première
pu copier
sa splendeur, n'auraient
tremblante réflexion de sa personne dans l'eau
la
la
le
significatives
de notre étude. L'expérience
fil
qui vient de nous réussir sur les cheveux, nos documents nous invitent à ia et,
de
recommencer immédiatement
fait, ils
faux
himation
entre
Nous partirions
cette fois encore
le
à la grecque, de la planche
déjà sur la figure
se
si
583
plaquer sur
le
corps,
tendance à atténuer •''
Cf.
A.
(cf.
fig.
hardiment creusée
CiiiiJwvEDEL
/J«(W/i/s( /!)( îN
/)i(/i'«, [).
les
et J.
(M. A. Stein, Ane.
et
p.
véritable
sniighdii.
la
fig.
/i
7
7-^7 8
si
bien drapé
Bi'RGESs,
in
/190).
—
mais
et /i8o);
l'étoffe,
librement flollante, s'étriquer si
Nous revîeiKlrnns
flans
un
sur les légendes relalives
de
la
avons cpic le
le torse
inslani (S à
nous conterons
Divijàvadàna.
m)
création
la
première statue du Buddlia afiaire ici à
et
La
elle venait d'être mouillée.
creux et à mouler, pour ainsi dire,
Buddhismus
.
si
comme
Bnddhas de Rawak kliittan
nuances
48i-/i83) nous en verrions
dcr Moii'olei, II, p. 609. Voir parlicucertains
et
:
la série des
du beau manteau, (cf.
II
17 1-1 72, d'après
G. HuTH, Geschichte des
lièremenl
propos des draperies
nous présentent également toute
intermédiaires
naguère
à
:
nous
une variante de
celle
p.
720-72-2
,
d'après
L'EVOLUTION DU TYPE DU BUDDHA. et les
membres
trons dans
la
703
mesure que nous péné-
se précise et s'exagère, à
péninsule, sur les images de Malliurâ et d'Amarâvatî
(fig.
586-087;
pule
fait
^'-
''S-
559-553)
:
on ne
toutefois
sait
quel scru-
encore respecter, pour amenuisés qu'ils soient, l'indica-
tion Iraditiomielle des piis.
nous descendons à
Si
la fois
jusqu'au
^sr^^-..
:.»
<^i^
Ê%
A
l'io.
Sltiliie
v*'
.j.ji).
voisine
siècle et jusqu'à
—
Blddiia
i>k
Cevlan
(cf. p.
682, 707).
du Ruaiiiveli Dagoba (Mahd-lhtipa)
Bénarès
(fig.
588;
cf.
dernières rides ont disparu, exactement
.
fig.
ii
Aiiiirddliniiiird.
55'i-555, 5G7), ces
comme
sur un miroir d'eau
qui s'apaise. La personne du Bienheureux, voire
même
la
de son vêtement de dessous, achèvent de se dessiner à la
transparence voulue du
retomber de
sa
lissu
:
seul
un dernier
Ilot
ceinture travers
achève de
main gauche en une savante cascade. Begardez-la
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
70'i
de près;
c'est, ])ien
une chute classique, dernier
grecque. H ne nous resterait
même
pétuation de cette
du Magadha
(lig.
])lus
qu'à suivre l'extension et
(fig.
568). Parfois
le fait
2o5.
per-
la
facture sur les statues debout ou assises
boo, 557-558, 588
du Cambodge
vestige de l'iiilluence
5-21,
d'Ajanlà
tts),
56o) ou de Java
que l'image
est vêtue
(fig.
5o3),
(lig.
5i2, 56i
et
en vient à n'être plus
marqué que par une simple rainure coupant
la
poitrine et les
jambes, ou quelque plissement discret des coins du manteau. Force
de convenir que nous assistons une
est
de plus à l'élimination
fois
progressive et méthodique de la technique hellénisante et à son
remplacement par un ])rocédé plus conforme l'Inde. Aussi bien,
habitudes de
à l'esthétique et
déjà dû faire plus haut à propos des formes et
nous
est aisé
formation et lisses,
:
de deviner
d'une part,
de l'autre
la
les
aux
après les remarques que nous avons
du costume
deux causes opérantes de
le goiÀt
indigène pour
''),
il
cette trans-
rondes
les surfaces
substitution aux épais lainages gandhâriens
des diaphanes mousselines de l'Inde. Nous venons seulement de suivre l'action de ces deux causes jusque dans leurs ultimes
Mais
faut tout de suite
il
remarquer que, par
ell'ets.
définition, elles ne
sauraient l'une et l'autre être véritablement agissantes qu'en des
pays de climat chaud et de colonisation indienne. de l'atténuation des draperies,
la
loi
ce
terme ambitieux, ne
tropicale
:
et ainsi
se vérifie grosso
nous ne saurions
est
s'il
Par
le
fait,
permis d'employer
modo que dans
lui reconnaître la
la
même
zone aire
d'extension qu'à celle du frisottement des cheveux. Dans toute
Haute-Asie nous discernerons bien et
une certaine schématisation
des dispositions nouvelles dans les plis
dans
les Indes, ceux-ci
ticulier
f'i
Cf.
:
mais jamais,
l'étofTe,
si,
au lieu de considérer
nous nous attachons à
11.
|).
?>so ctsuiv.
le
mouve-
tel détail
de vêture? L'espoir nous vient de découvrir dans
I.
comme
ne brilleront par leur absence.
Serons-nous plus heureux
ment d'ensemble de
la
la
par-
manière
L'ÉVOLUTION DU TVl'K DU BUDDHA. de porter tout et
saùghdti l'amorce d'un développement qui
la
uniformément de
l'obligation
indigène de
faire
cérémonies
faire des
cr
FiG. 56o.
les
rimn'' fjor
.1.
ait été
par-
Nous nous sommes déjà trouvé dans remarquer à propos des moines que la manièi-e suivi.
droite et que, par ailleurs, cette
1
705
liuiiiiiv
Commajli.i-:
ii
riint)re
-n
consistait à se découvrir l'épaule
mode
Di
I^AMiiouuE
(le
In
façade
(
n'apparaît qu'assez tard sur
cl. ji. liMI!
Sud dw
,
liaijon
701, /oij.
dWn^kur-Thnin iiQjS).
Huddlias du Nord-Ouest'". Ce qui n était au Gandhàra qu'une
exception tardive devient au contraire
la
règle générale sur les
images postérieures du Magadha et de Geyian, de l'Indochine
Or
non moins
de rinsulinde
(-'.
indienne
s'est
également propagée dans
II, p.
270
'''
''
Cf. Il
t.
nous
parait
GiMiHin». -
et
il
553.
inutile II.
est
une de
répéter
visible la
lois
mêmes
que
et
coutume
cette
Haute-Asie. Dès Ravvak, de plus
les
mêmes
renvois aux
Ogtires.
45 wpBiiirntt
KlTIOxiir.
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
706 à cofé des
Bnddhas vêtus jusqu'au cou nous en apercevons qui
montrent leur épaule droite C. Mallieureusement pour
demeurent pas
n'en
ils
là.
théorie,
la
Un développement inattendu
auquel
et
rinuc n'a plus de part, vient tout à coup en Sérinde se grelTer sur
le
premier. Voici en
par derrière nudité.
la
l'attention
et se rabat sur l'épaule droite,
comme pour
en voiler
trait nous paraît d'autant plus digne de
Ce
retenir
des sinologues qu'il surprend davantage les yeux des
indianistes, et la date,
qu'un pan du manteau remonte
efl'et
il
conviendra de
exactement que possible
fixer aussi
sinon les raisons de son apparition. Déjà dans la
des Peintres
T)
à
Qyzyl,les dessins de M.
le
et
Grotte
professeur A. Griinwedel
relèvent côte à côte des Buddhas dont la sanghâù découvre seu-
lement l'épaule droite, laisse
—
à l'indienne, et d'autres
dirons-nous, à la chinoise?
—
où au contraire
la poitrine à
deux épaules vêtues. Cette dernière disposition rante en Chine dès
le v° siècle (fig. 5/i
est
0-542, 56/i)
elle
nu entre
les
devenue cou-
et
on
la retrou-
vera juscjue chez les Buddhas sino-japonais et tibétains les plus
modernes'-': mais
c'est
justement par
là qu'ils se dilTérencient à
première vue de leurs congénères Indochinois ou singhalais. Ainsi les deux tentatives les lignes directrices
que nous venons de
réussi.
par des conditions particulières de seules Indes orientales, tandis
que
ces réserves ne sont pas les seules
bien avouer que nos essais de
M. A.
Stein,
Ane.
la
.
H,
cité
par F. Hirth (Ubcr freimk
in lier CIniie'iiscIten kiinst, p.
siècle
EiiiJIiisse
5i) au sujet
style des Buddhas du Magadha ne l'ait que confirmer nos documents indiens,
et
les idoles
vu restreindre, de climat, aux
courbe de l'autre a été souspécial à la Haute-Asie. Mais faire.
n'ont qu'une portée
mais prouve que
comple de
Le témoignage chinois du xiT
s'est
que nous devions
lois w
XVII. '"'
du
Khotnn
et
L'une
civilisation
dainement traversée par un élément
''
pour esquisser
de l'évolution des draperies chez
bouddhiques n'ont qu'à moitié
pi.
faire
la
à l'appui des
sur
les
les
11
faut
purement
Chinois se rendaient
dilïeience.
Notons encore,
remarques qui vont suivre
croisements d'inlluence,
le
cas
de ces honzes indiens chargés de décorer vers ce
même
temps
du Sseu-tch'ouan.
le
yamen d'un
préfet
L'EVOLUTION DU TVPE DU BUDDUA.
101
compromise parla multiple
diversité des
théorique, à chaque faits.
C'est ainsi
fois
que dans
diques de draperies,
comme
regret
BSg
(cf. fig.
l''iG.
lîoo,
GGi.
Indes nous relevons des traces spora-
les
si
après tout elles ne s'effaçaient qu'à
et surtout
— BiiDDin
Dii
Java
689).
(et',
En Chine nous
p. hS'j, (iij'i.
rencon-
701, 70/1).
Ttjpe des lîwhlhiis du llnni-liinidniif.
irons à la la figure
même époque
et quelquefois cote
56û, des Buddhas
à la poitrine
à
côte,
comme
dénudée ou dont
monte au contraire jusipùui cou. Parfois même, aux temps lieux
où
comme '''
Shaka
Voir in
l'on s'y attendrait le
sur
telle statue
Si;i-icui
tlœ
Tam, Un
Seiryo-ji
a
Temple
de
moins, bois'')
slaliic
of
sliuiving
la
et
sur
robe
aux
les plis traditionnels ressuscitent
dont l'existence. n'est attestée au hidn-ipreh p.
liijlumœ
[Kokka
,
a^a-aSg). lia.
l.
\\,
RKSUMK HISTORIQUE.
708
Japon qu'à
comment
du
itarlii'
serait facile d'arranger
il
Et certes nous voyons bien
x" siècle (fig. Tj^o).
les choses.
Ces subites récur-
rences individuelles du type ancestral sont un
connu en anthropologie. Dans
lèbres
et
('),
que plusieurs de
au prototype gandhâricn
le
savons, à colporter
se rattachaient directement
celles-ci
(cf.
Rien ne serait donc plus
Tk)!).
fig.
les ])his cé-
d'ajuster ces variations et ces résurrections dans notre
que
aisé
nous
bouddhique des dessins des images
l'Asie
bien
l'espèce elles étaient singulièrement
favorisées par le fait qu'on continuait,
dans toute
phénomène
svstème
ce sont les exceptions qui confirment les règles
:
— Sans
venons d'énoncer.
même temps
doute
mais
:
avec quelle prudence
L'iNTERPliKïATION CHnONOI.OGIQUE
il
lîT
que nous
nous avertissent en
elles
conviendra de
les appliquer.
ESTHETIQUE DES FAITS.
AuSsi
ne tenterons-nous pas de pousser plus profondément l'examen des
nombreuses espèces qu'embrasse
le
genre Buddha. Nous risquerions
présent de ne ramener qu'une poussière de
à
faits
sans liaison
entre eux et dont chacun réclamerait une explication de détail,
d'un caractère surtout ethnique ou technique. Connnent mesurer race dans l'épaississement du
par exemple
la
javanais
58o), l'élargissement des lèvres khmères
ou
(fig.
part de
le retroussis
exactement d'argile
la
Ou
des yeux sino-japonais?
le rôle
moulée de
joué par la
la
matière dans
menton
(fig.
58
1)
encore qui définira
la
facture des images
Sérinde ou des statues en pierre volcanique
de Java? Ces seuls exemples peuvent donner une idée des discussions sans fin, et le plus souvent sans issue,
à présent de verser. rieurs et
coup
'
(if. I!.
Al),
se laissent
et organiser tant bien
des modifications
1.
Mieux vaut nous borner aux
marquants qui
n'est pas d'ailleurs
|l.
l'iiïiii ci.i,
1-2
1
Ol
1
'iD.
où nous risquerions seuls traits exté-
aisément vérifier presque à tout
que mal en
séries continues.
Le tout
de dresser des sortes de tableaux synoptiques les
plus répandues
Coiiférfiiccs
au Mi(séc
(ïiiii/ii'i
et
permanentes
eu iffii (Hilil.
:
il
faut
ilo viiljjiirisatinii
.
TTo\
i;i-:voi,i
encore
les interpréter, tant
tvpk du ruddma.
ni"
au point de vue
709
que
cftliétirpie
cln-o-
nologique.
Dune
façon générale on peut dire que l'étude des documents
corroboré lallirmation de j)rincipe que leur simple réunion nous
a
avait
amené
poser
à
plus haut, p. 691-692). Vérification faite,
(cl.
comme
tout se passe bien exactement
au Gandhâra
le type, fixé
si
dès avant notre ère, s'était peu à peu et simultanément répandu
au Sud-Est
comme
centaine de
lieues
au Nord-Est. A chaque franchie,
étrangère;
fabrication
que s'accumulent
un Buddha
mesure
les étapes,
De
son nouveau milieu.
chronologique
è
il
davantage
dûment
c )nstaté la
devenu chinois ou hindou, en un mot, asiatique,
d'origine; et en effet nous savons
dirons-nous, plus
sa création
et plus
comme
le
au
vi*"
il
est
il
est théo-
de son
lieu
d'avance (pour ne parler (|ue
des deux points extrêmes de son périple) que tout nais est postérieur
conséquence
hellénisant, plus
caractère
riquement éloigné de l'époque de
et
complètement assimilé par
— Réciproquement,
dépouillé son
cachet de sa
le
(jno passent les générations
est plus
ce fait
est évidente.
a
perd
il
chaque
siècle écoulé, à
siècle et tout
Buddha
Buddlia javanais au
v°.
japo-
Mais
jeu de ce transformisme paraît comporler plus de précision,
et c'est
d MU l'oui'
de
la possibilité
même
pays
formuler
qu'il
d'opérer un classement au sein des images
nous ouvre de loin
la règle
telle
dégager, toute image dont
haut montée
que nos recherches viennent de
les
drape à larges
cheveux ondulent ou dont plis (cf. fig.
^80)
toutes celles dont la tête s'ornera de
rieure à
ou dont
se
la séduisante perspective,
le
manteau
la
est a priori
Malheureusement
robe anté-
cheveux crépus,
serré laissera à découvert l'épaule droite
poitrine (fig. /i8i-/i83).
la
les lois a priori
ou
la
ne sont
jamais valables que sous bénéfice d'inventaire, et, dans chaque cas particidici',
ou se
il
la fantaisie
montrer
derniers,
il
les v a
faudra toujours compter avec
le talent
des donateurs. Assurément,
exigeants qu'aient pu
si
des artistes
scrupules orthodoxes ou les lubies esthétiques de ces
peu
d
apparence
(|u
une image fortement imprégnée
RÉSUMK IIISTORIQUE.
710
couleur locale remonte à
(le
la
1
bonne époque
revanche, qu'est-ce qui peut nous garantir que
encore
les traces
non équivoques de
ou
la restitution
telle statue
hon
scul|)teur qui passait,
voulue d'un ancien modèle popularisé
par l'imagerie? Pour ne pas citer d'autres exemples, la figure
hSk, en dépit du caractère
moins vêtu jusqu'au cou, tandis que
men
le
Buddha de
tardif de la stèle, est le
565), en dépit de sa draperie
(fig.
portant
ses origines hellénisantes n'est
pas soit l'œuvre tardive d'un dernier soit la copie
classique. Mais, en
néan-
grand Buddha du Longet
même
de sa chevelure
gandiiâriennes, n'en est pas moins postérieur à celui de
quasi
Yun-kang statues
(fig.
comme
5()Zi).
11
faut
donc nous résigner, à propos des
des bas-reliefs O, à ne poser qu'un principe général,
quitte à vérifier chacune de ses applications. Mais cette sage réserve
ne nous autorisera que mieux à rejeter, cette
fois
encore, une autre
forme d'a-priorisme d'autant plus insidieuse que, justifie
dans
les
faits, elle
si
rien ne la
préexiste dans notre esprit à raison de
l'éducation que nous avons tous reçue. Qui ne croirait par exemple à première vue
Boudour
que
telle tète
de Mathurâ
(fig.
est plus
ancienne que
le
58o)
(fig.
Syg) ou de Boro-
plus ancien type du
Buddha indo-grec? Et nous ne contestons pas en présentent un aspect plus
rt
archaïques
:
effet qu'elles
ne
seulement nous savons
qu'elles lui sont postérieures la première de cinq et la seconde de
neuf
Ceci peut servir de leçon, et
siècles.
tion intempestive des fasse
prendre pour
écrirons-nous
:
empêcher que
l'applica-
méthodes de notre archéologie classique ne le
début d'un développement
le
terme.
.
.
d'une décadence?
Plus d'un lecteur sera peut-être surpris que le
mot
se refuse à
venir sous notre plume. Jusqu'à ces derniers temps la coutume
en Europe
n'était
en parlant de leur
guère de ménager
les susceptibilités asiatiques
vieil art religieux, si
tant est qu'on lui
neur d'en parler. Nous sommes tous trop imbus de
")
Cf.
t.
1,
1».
6i4-6ir).
lit
l'hon-
la supériorité
L'ÉVOLUTION DU TYPE DU BUDDHA
711
de notre art classique pour qu'aucune déviation de sa technique
ou de son objet ne nérescence
n
ou
soit
même
pas immédiatement synonyme de
de
ff
dégradation". Avouer
ici
rt
dégé-
du type du
.^0^^^"^^'-
FiG. 562. British
BUDDUA UE LA
SÉllJNDE MÉIUDIOMALE
Muséum. Provenant de Rawuk. Hauteur
D'après M. A. Steij, Ancienl KhnUw
Buddlia dire (le
qu'il s'est indianisé
(ju'il
est
tombé dans
,
11, pi.
cf. p. :
o
GSG).
m. ij.
LWXll.
ou enchinoisé, cela ne revient-il pas
la laideur et le
ceux qui s'écarlent de
(
l'idéal
à
grotesque, juste punition
de beauté créé une
toutes par les Grecs? \ oilà du moins où
fois
nous en étions,
il
pour n"v
ii
RESrVK
7lf>
IIISTORIOI
pas tant d'années. L'indéniable mérite de
la
nouvelle critique d'art
avec vigueur contre
est d'avoir protesté
oriental
E.
justement dédaigneuse de nos préjugés européens
nous
dit-elle
Quelle obligation
?
Décadence,
et
:
en êtes-vous bien sûrs? Ne serait-ce pas simplement
:
recberche d'un idéal autre,
romain
suffisance in-
la
que
et peut-être plus élevé, a-t-il
y
pour l'iiomme
à se
mouvement
gréco-
du jeu des
toujours et partout dans le rendu réalislique et vivant
muscles et du
le
complaire
des draperies? Pourquoi, par exemple,
l'atténuation dans l'Inde des saillies des biceps ou des pectoraux,
des angles des articulations, des creux des étoffes ne serait-elle
pas intentionnelle
rondeur coulante beauté
ne
?
et
doit-elle
Les yeux ne se caressent-ils pas mieux
au fondu onduleux des contours pas
«baïr
le
mouvement
lignesn? Et ne voyez-vous pas d'ailleurs que
supprime de
parti-pris les
détails
?
à la
La suprême déplace
qui
l'artiste
les
indien ne
physiques que pour mettre en
valeur les éléments spirituels de la personnalité, et qu'il ne sacrifie le
corps que pour mieux suggérer l'âme in
santsne font qu'alterner avec dirent
:
rr
En
quoi
les japonisants qui, les
Pourquoi vous rebuter dès f abord de ce
veux, de rigide dans fattitude, de schématique dans des têtes des vieux
Buddbas japonais
premiers, nous
peut y avoir
qu'il
géométrique dans l'arrangement des
à votre gré de
les indiani-
plis et la
des cbe-
construction
Seriez-vous incapables de
?
parvenir au degré d'abstraction requis pour en comprendre et en sentir f intellectuelle et subtile beauté.
leurs discours ou et
ils
du moins
.
.
?n Tels sont à peu près
les plus persuasifs
de leurs discours
méritent considération, ne serait-ce que pour
:
la raison qu'ils
ébi-anlent des opinions préconçues et nous invitent à y regarder à
deux
fois.
Mais
favorable, au s'apercevoir
il
nous
plaît
de signaler un symptôme encore plus
jugement de tout
que
les partisans
marquablement d'accord sur
les faits qui
donc décadence, disent
On
a
déjà dû
des deux thèses opposées sont re-
seules, les appréciations qu'ils en tion,
esprit impartial.
forment
donnent
les uns.
—
le
fond du débat;
diffèrent,
Vous
n'y
ff
Schématisa-
entendez rien,
f/ÉvoLCTioN ne type
ni'
ruddha.
71?.
lépoiident les autres; on voit bien que vous n'êtes que des craicliéo-
lognesn (car c'est
en ce mot que se concentrent leurs mépris)
c'est
idéalisation,
cr
Fuï. .Î63.
donc progrès '%
BuDDHA BE LA SÉIUSDE SEPTENTHIONiLE
Muséum fur Vôlkerhunde ,
deux points de vue sont discussion est le
même
,
Idihtlschari , pi. IV,
fort divergents; et,
dire. ^ Et certes les
7O0),
d'. [). t)8(),
Hauteur
o m.
:
'iS.
1,
mais enfin
lo tci'raui ilc
dès lors, on peut causer.
Loin de cacher notre sympathie pour (s'ils
(
Berlin. Provenant d'Idikutschari.
D'après \. GniNwEDEr.
la
qu'il faut
:
nous permettent de leur donner ce
tion d'ironie), nous n'hésitons pas à
les efforts
nom
des fcesthètesi-
sans aucune
nten-
proclamer notre adhésion de
principe à la partie positive de leuis doctrines, nous voulons dire à
celle
qui peut aider nos yeux à se dessiller et notre esprit A
RESUME HISTORIQUE.
l\h s'ouvrir. Ils
nous excuseront de ne pouvoir
quelques-uns d'entre eux.
même
est
11
jusqu'au bout
les suivre
du bon combat
des tenlalivcs de démolition où l'ardeur
permis de
parfaitement judicieux de leur part de corriger
était
a entraîné
demander
se
s'il
vertement
si
l'arrogance européenne sur les épaules innocentes, et d'ailleurs plus
qu'à demi indiennes, du
Gandliara. Mais quoi,
l'enfance de la
stratégie n'est-elle pas de porter la guerre dans le
ou supposé tel? C'est ainsi particulier
que
gréco-romaine
Buddhas
les
sont des
11
façon générale,
qu'il rc
tr
camp ennemi
nous a été donné d'apprendre en
directement attribuables à l'influence
poupées sans âmesn,
et
que, d'une
du Gandhâra, complètement dépourvu de
l'art
sincérité et de spiritualité, a été créé par des praticiens qui étaient
rebut de l'Europe et est lui-même demeuré
le
C'est
une opinion
de pages
à
pour nous
le
rebut de
l'Asie
W.
mais nous venons justement de consacrer trop
:
réfuter par avance ce qu'elle a d'évidemment excessif laisser
piquer par
ou impressionner par son
sa vivacité
éloquence. Elle nous touche d'autant moins que nous n'avons au-
cune pi'étention, pas plus au thète; et
un
titre
d'archéologue qu'à celui d'es-
tout ce que nous avons promis en commençant,
essai d'interprétation et d'histoire,
du Gandliàra. Enfin
critique de l'école
reuses auxquels les opinions des leur
sel. C'est
ment
dans
la vérité, et
il
mence d'abord par
philologue est incapable
le
engouements furieux
par métier de ces
les
dire
hommes
moyens termes
a ceci ;
de
commun
c'était
nullement une appréciation
de ces haines géné-
et
doivent d'ordinaire tout qu'il
avec
«Distinguons !n
:
cherche instinctive-
le casuiste qu'il
com-
en quoi ses méthodes
n'ont rien de divertissant pour personne. Aussi laisserions-nous volontiers au lecteur le soin de
Buddha indo-grec ils
la
tirer
ses pro|)res conclusions et au
charge de se défendre lui-même
sont l'un et l'autre parfaitement capables,
ce dernier n'était vraiment trop directe '''
E. B.
Paiiiiiiig-,
Havell, Indinn Sculpture p. h-2-h'i
el
suiv.
—
si
—
ce dont
l'attaque contre
pour que nous puissions
iiiid
llallons
de n'avoir pas, en
Nous nous
tialii ta
pensée de l'auteur.
la
lésutnanl,
L'EVOLUTION DU TYPE DU BUDDHA. nous dérober est
à l'oblifTation
de
la
71:
relever dans un chapitre qui lui
spécialement consacré.
Que veut
dire,
—
puppetsn?
pour commencer, M. HaveJl par
Hélas, nous croyons
leiitendre.
Il
ses rtsoulless
existe
de par
-.M^
(cf. p.
345
,
369, 38o,
fi8(î,
69Û
,
700, 706-707, 710).
Statues ritpestres colossales daus la groiln n" D'après Ed. Ciuxinne-», Mhs'io»
le
monde,
l'Inde et les
aussi bien
dans nos
,
pi.
éjjiises
X\IU
lie
)Hn-Kon^.
(-XL\I.
que dans
les
temples de
pagodes d'Extrême-Orient, quantité de statues parfois
exécutées d'un ciseau assez habile et à qui, en apparence,
manque en
efTet,
rien. Alais il
ne leur
un cadavre
aussi est
il
ne
complet en apparence. Et
manque qu'une âme,
c'est-à-dire
cette sorte
d'énergie latente, cette indéfinissable vibration des surfaces, d'iu-
1 RÉSUMl'; HlSTOr.IOUE.
71f>
ou moins forte.
leusité plus
(I(^
plus ou moins fine, mais
(|iialilé
qui garde toute frémissante et Iransniet imméfliatemcnt au spec-
comme
tateur,
du sculpteur.
par un courant magn6ti([ue, l'intention, tellement plus
est
Il
économique pour
le
donateur de verser dans
chinale des modèles antérieurs
!
Seulement
l'ouvrier et plus
reproduction ma-
la
ce n'est plus d'art
mais de production industrielle. La chose, certes,
s'agit,
comme
vée au Gandhâra
en
n'est
commode pour
inspiration
I
moindre
somme
c'est
est arri-
cette servilité routinière
:
qu'une manifestation de
Et
efl'ort.
partout ailleurs
([u'il
la
loi
universelle
du
pourquoi nous n'avons jamais songé, pour
notre part, à prétendre que tous les Buddlias du Nord-Oncst fussent
des chefs-d'œuvre, ni
même
de dire expressément
le
le
des œuvres d'art. Nous avons pris soin
contraire, et n'avons pas davantage déguisé
germe de froideur académique que Mais à quel
eux('>.
homme
recèlent les plus beaux d'entre
de bonne
fera-t-on accroire
foi
et
âme
gratuitement refusée à leurs seuls prototypes gan-
15
dhâriens? Le don de vie, qui n'est que
de soi-même table
œuvre
—
car,
d'art
on ne saurait trop
que
forme artistique du don
la
répéter,
le
celle qui a été faite avec
de rares périodes. Qu'il au temps des Guptas
se soit
(cf.
fig,
565), au .lapon
(cf. fig.
rencontré dans
555
et
n'y a
—
amour
du Gange
587), en Chine sous Nara (cL
à l'époque de
en
a été
d'artistes à
bassin
le
de véri-
fig.
les
566),
enfanté en ces lieux divers des créations dignes de
et qu'il ait
l'admiration
plus vive
la
—
—
nous sommes prêts à
plaindre qui ne
le
reconnaîtrait pas
d'idéal, et c'est toujours
pour
dussions -nous
abjurer une bonne part de nos conventions classiques,
il
nombre
tout pays le privilège exceptionnel d'un petit
T'ang
les
tous, par grâce spéciale,
Buddhas indiens ou japonais possèdent cette
que
:
le
les
de nos habitudes
et
reconnaître, et
car
il
est
un gain précieux que
admirer
la
même
à
plus d'un genre
compréhension
d'une beauté nouvelle. Mais que cette étincelle divine n'ait jamais
<')
a
l.
II.
1).
3oa. 388,.570,
etc.
1
LEGENDE
LA
au Gandhàra,
lui
que
citer
\
1;\P1M
beau Buddha
le
celui-là, se rit et
DE L'HISTOIRE.
I
Mard^u
fig.
/i/i5),
pour ne
triomphe, en sa grâce à
la lois
correcte
île
(
pensive, de ce blasphème mensonger. Non,
el
gandhârien ne doit pas être traduite par plus que le seul (le T
nom
717
ce
seule épithète de
la
laideur matérielles,
d'indien ou de japonais ne confère
spirituelle beautés.
une bonne
faut
11
jjas
un brevet
renoncer à ces con-
fois
dauinations ou à ces réhabilitations en bloc, et juger chaque espèce selon ses mérites. plate
Stmm
La conclusion
cnique.
est sans
doute
fort
mais qu'opposer à des paradoxes, sinon des truismes? Nous
;
ne rougirons pas de nous en tenir au juste milieu. Pour d'un classicisme outré,
il
accès d'orientalisme aigu.
nous parait
Au dogme
inutile
se guérir
de tomber'dans un
trop absolu de la prééminence
européenne, que nous abandonnons sans regret, nous nous refusons à substituer aussitôt celui, non moins abusif, do
riiil'ailli-
bilité asiatique.
L\ I.KCENDE
§ 111.
.semble
Il
que nous ayons
Buddha indo-grec lyse
et
À L
APPUI DE LHlSTOIRt:.
cette fois épuisé les divers aspects
iconographique à laquelle nous l'avions soumis (ch. \ui,
ne venons-nous pas de retracer à grands
même
de nous laisser entraîner
à
traits
n'avons pas encore teraient à
là, n'était tout fait
et,
comme
on
dit,
?
Aussi
un ordre de documents que nous
entrer en ligne de compte et qui suppor-
mal dètre négligés
suivre l'évolution
-j),
notre corps défendant dans des
;
nous voulons parler des textes
l'image du Maître, .lusqu'ici nous nous
|i(iiir
.§
son hisluire, et
considérations esthétiques qui sortent de notre compétence
en resterions-nous
du
de son innombrable progéniture. Après l'ana-
sommes
relatifs
surtout attaché,
des statues, à leurs caractères extérieurs
somatiques
:
passant les données Iburnies par
tout
au plus avons-nous utilisé en
les inscriptions
que quelques-unes
portent gravées. Mais ces idoles n'ont pas toujours été enfermées entre les ipiatre
murs d'un musée.
.ladis elles se
mêlaient intime-
RKSlMl': HISTUIUQUE.
718
ment
de
à la vie
la tradition
(lit
Communauté. Qu'en
la
bouddhique?
sait,
qu'en pense, qu'en
assurément inté-
C'est ce qu'il serait
du moins
ressant de connaître, et peut-être possible d'apprendre,
dans l'Inde, seul pays où, pour notre part, nous puissions mener cette
enquête d'assez près. Peut-être
ment
surpris de constater
qu'on prenne soin de
la
combien
lumière des documents, peut
apporter de confirmations inespérées à
—
L'absence d'images. nistes,
C'est
un
sera-t-on agréable-
légende, pourvu seulement
la
à la
lire
même
lieu
l'hisloire.
commun
pai-mi les india-
étrange que l'assertion puisse j)araître, que
si
dhisme, en bonne logique, n'aurait jamais du avoir vrai
mentir
advenu
est
11
et l'on sait
tant les faits se plaisent à dé-
;
mieux déduites en raison
les théories les
Boud-
d'art.
qu'on en pourrait dire autant du Christianisme,
ce qu'il en est également
le
Pour ce qui con-
!
cerne particulièrement fimage de son fondateur, non seulement la
doctrine ne la réclame pas, mais plutôt elle l'écarterait
Buddha disparu, mortC);
dans
et
la loi rester, aurait-il dit
le Miliiula-paûha^^^ le
—
encore à Ménandre
ou peu
s'en
—
dhiques'^)
plus visible
est
c'est-à-dire
éclore
fallu,
que
les
roi
même
dont
le
vantage né,
bérément
prompt
comme
'''
—
Cl
monde
t.
II. p.
le
la
sens que
pas développé,
s'est
déjà envahi par le culte il
n'est pas
da-
l'Islamisme, dans un milieu d'avance et déli-
hostile à lidolàtrie.
Cf.
n'est
ne visent nullement
à le contaminer à son tour;
MahdpariiiibbiiiKi-siilld
ii3.
et
Le Bouddhisme ne
Nous avons
penser que l'habitude d'adorer, et
1).
vit,
espèces du Dharma-kàya, du «corps de
Christianisme, dans un
des idoles et
règne
le
premières idoles gréco-boud-
les
nous leur prêterions volontiers après coup, à prohiber les images.
de
révérend Nâgasêna enseigne
Loin. Mais ces fortes paroles n'ont pas, à vrai dire,
comme
lit
Bienheureux après son ultime trépas
le
que sous
au
lui-même sur son
«Le
:
.
m,
'13:3
i.
—
ul M.iv.
''
Ivl.
les
même
meilleures raisons de
l'art
de fabriquer des
TiiENtKNKR, p. 70
:
Irnil.
Ilins Davids
LA LEGENDE A L'APPUI DE L'HISTOIRE,
719
images étaient encore moins répandus dans l'Inde des brahmanes avant Alexandre cjue dans
^~~
la
Gaule des Druides avant César. Pas
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
720
grammairiens ne manqueront pas de relever,
les la
clans
Tusage de
mode de désignation du fait nouveau des brahmaniques C. De même, quand la question des images
langue savante,
idoles
le
de leur Maître se posera devant les fidèles bouddhistes, leurs écritui'os
apporteront explicitement les solutions opportunes;
y
et si
ces solutions successives sont en outre contradictoires, c'est simple-
ment que, dans
l'intervalle, les besoins
auront diangé en artistique.
tombés de
même
temps que
la
conscience religieuse
de
les conditions
Car ceux-mêmes de nos la
de
textes qui
production
la
donnent pour
se
bouche du Buddha ne sont après tout que
les dociles
interprètes des idées courantes.
Cependant et a
le
tenqjs a passé
pénétré dans
la
;
l'art s'est
de
vie religieuse
paradent jusque sur
les
du Bienheureux ne
s'y
De
(cf. fig.
aussitôt
une
En
tout cas
les
!
—
Communauté
rompent
le silence. JNe s'avisent-ils
obligée de contredire, que
On
aussi
anormal demandait
s'il
— combien imprudem-
pas, en effet, de proclamer, la
postérité
n'y a pas d'image
en a jamais eu et que, par suite,
sera bientôt
du Buddha,
c'est
n'y en aura jamais
il
?
connaît le curieux jiassagc du Divi/âvadâno''^\ {\ép relevé par
Burnouf, auquel nous faisons allusion. Craignant d'être >''
eu
n'y aient
explication. Sans se faire prier davantage, les textes,
avec une précipitation excessive et que
qu'il n'y
absence nous
préventions morales des monas-
un phénomène
jusque-là muets sur la question,
ment
et continue à se
cette persistante
tiques directeurs de conscience de la part.
Ix6k à ^75). Seule la
raisons archéologiques; mais nous
haut''^' les
ne prétendons pas nier que
aucune
s'est constitué, et celles-
montre toujours pas
dissimuler sous des symboles.
avons esquissé plus
la société
type icono-
le
monuments bouddhiques de Barhut, de
Sânchi, d'Amarâvatî et de Mathurâ figure
Déjà
l'Inde.
graphique des divinités les plus populaires ci
répandu dans
Scolies
sur Pàniui,
Sien KoNOW, Note on
v,
the use
ancienl Iiidia [Ind. Aiit.
,
o, yy
:
of iiii(ij>e-i
1909).
cl.
'"'
T. II, p. SO/i-Stiô.
in
''•
P.
6^7
;
Burkoif,
lutrml.
du Biiddhintiif indien, p. o'ii.
vaincu
à
l'hisl.
LA LÉGENDE
L'VPI'II
^
L'HISTOIRE.
[)E
dans un assaut de présents par Hudràyana,
roi
721
de Roruka, Bira-
bisàra de Magadlia désire envoyer à son courtois rival cette chose
précieuse entre toutes que serait c'est
en vain
Kir,..")()(i.
le portrait
qu'il s'adresse à ses artistes et
— AsMTÀBu.i ESTnE DEuxBonHisATT»
1-.
M
.1
1
Autel de bronze duré, conservé dans
rci\ i^cl. p. le
du Bienheureux. Mais
que. sous couleur
38o, 668, OS;,
d'in-
694,701, 716).
(iSy,
temple de llôri/ùji, I\ara.
D'après Kohha, n° 110.
\itation à dîner, ritalile
en à
il
obtient du modèle proposé à leur talent
séance de pose. Les peintres restent littéralement
l'air et
rendre
ne peuvent pas plus se rassasier de regarder le visage,
inexprimable à
sur l'ordre de ce dernier, CA.MIll.lK,'..
-
II.
ils
voir,
le
mw
\é-
pinceau
(juc léussir
du Bienheureux. Entiu,
apportent une
toile:
il
\
projette son 16
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
722
fait b;irbouiller
ombre, leur
en couleur cette silhouette
écrire
et
au-dessous les principaux articles de sa Loi. Et voilà pourquoi
du moins vous désirez de ce
si
—
qu'historique
—
une raison plus édifiante
fait
quatre siècles après
mort du Maître, l'Inde
la
centrale n'avait pas encore d'image de luiO.
Ce
de plus
qu'il y a
dans ce témoignage, ce
significatif
monuments
ce qu'il croit nous apprendre (les
de ce soin), mais plutôt ce
nous
qu'il
se sont déjà chargés
se résignant à
Evidemment
laisse deviner.
des aspirations nouvelles se font jour au sein de
bouddhique. Tout en
n'est pas
demeurer
Communauté
la
fidèles
aux procédés
traditionnels, les sculpteurs de Sànchi et d'Amarâvatî ressentent
plus vivement que ceux de Barhut le besoin croissant qu'ils ont
de
la figure
du Buddha pour
servir de centre
vie; et leurs secrets désirs, leur
aux tableaux de sa
vague impatience commencent
à
être partagés des donateurs. Si des Bouddhistes se mettent à pro-
clamer l'impossibilité d'une image du Maître, sont déjà interrogés sur sa possibilité puisqu'ils
ou non,
ils
eux pour
même
avouent
besoins de
la
oii la jolie
:
mais enfin
première
est claire,
le veuillent
anecdote inventée par
où
pulluleront
mot de Buddha-pmtimd
le
qu'ils se
cause sera impuissante à les arrêter.
Certes le temps est encore loin
Maître
preuve en
la
qu'on a essayé. Déjà, qu'ils
roulent sur la pente
les
et
;
donc
c'est
les
idoles
vient d'être pour
Cette légende se placerait ainsi, dans
fois écrit.
la
du la
litté-
rature bouddhique sanskrite, après les textes qui n'envisagent pas
encore (|ui
la
question des images, mais d'autre part avant ceux pour
l'existence
de ces pralinid
mandé*'-). Certes,
il
un
est
faut avouer
que
fait
siècle
i"'
'''
M. Hackin a
libétaine (lu l.
après notre ère, selon que
(le
puljlié
celte It^gende
dans
tieiU
Coii/fre/iccv
A
celte
Dhycwaddna,
4o),
parler
du
ti-ad.
Hdber,
Biiddlia, p.
-'i/i.
la
li'e
du
I
siècle
avant ou
originaire du
sccuiido calcgorie
YAçokdLaddna, par
Musée Guimet (Bib. de vulgaiisation, et Scènes Jig-urées de
i"
le
le texte serait
'°'
i'illuslralion
recom-
datation est encore assez
la
incertaine, puisqu'elle peut flotter entie le
même
reçu et
p.
363,
/119 et
Sùh-dlahlcdra |).
-i-j-i
el
a|)|)ai-
exemple
(cf.
iay), sans
d'Açvaghosa
292 K
LA LÉGENDE Nord-Ouest ou de
que
les
tions
?
lliiile
indianistes
centrale
;
mais
est-il
ne sont pas didiciles en
Les images apocryphes.
— La légende de
Ratnâvalî, fdle du roi de Geylan*''. Mais
moins comme nous ne
lui
723
besoin de répéter
d'approxima-
fait
a été mise
la silliouette
compte d'autres personnages,
au
ailleurs
DE L'HLSTOIRE.
À L'\PPMI
que
tels
comme
princesse
la
elle
ou du
n'a,
reconnaissons qu'une valeur symptoma-
lique, ces variantes ne lui ôtout rien à nos yeux de sa signification. Celle-ci
ne
ferait
même
qu'augmenter par
le
rapprochement
d'une tradition chrétienne fort analogue. Agbar, roi d'Édesse en Osrlioène, aurait également envoyé près du Seigneur un «excel-
malgré tout son talent ne put,
lent peintres qui
venir à fixer l'ineiïable fait
mieux que de ses
c'est
Buddha
le
traits,
;
Christ. Toutefois celui-ci aurait
ce n'est pas d'une
directement imprimés sur
d'emblée son fidèle zélateur'-'.
beaucoup moins dans
Non seulement
du
figure
le r'
le
non plus, par-
lui
En matière
simple silhouette,
la toile, qu'il gratifie
d'ait les choses traînent
monde gréco-romain que dans
l'Inde.
siècle connaît déjà des représentations
boliques ou allégoriques du Christ, mais dès
le
n''
sym-
nous ren-
siècle
controns ses représentations sur les peintures des Catacombes
de suite saint Irénée nous parle de ces gnostiques
et tout
t-^) ;
qui
avaient des images peintes et des statues de diverses matières, a
que
disant
où Jésus du
c'était la figure
était
bommesC'ln.
faite
Ici
par Pilate au temps
encore l'invraisemblance
ait pris pareille
pas ce qui nous touche. Le point intéressant,
perce
le
souci de garantir
pieux
de ces tableaux
ressemblance
nocKiiii.L. Lifi'
Lelieii,
|).
a-yô.
—
kaccliliayana, p. "'
les
procurateur de Judée
(|ue le
fait
n'est
'"'
parmi
du Christ
ErsÈBE
,
[).
\oii'
78
//i*-«.
,
et
.69; SciiiEFNEH,
encore d'Alwis,
et suiv.
EccL, \II, 18.
sans
de
ces
'"'
M.
précaution
c'est qu'aussitôt
contestation possible statues,
en
15ksmer,
Lcs
les
la
donnant
Calacomhcs
du
flome (Paris, 1909), p. 20/1, ao8, 2a3-
aai. t'I
Conlra Hwres.s ,
l,
a5. 46.
RÉSUME HISTORIQUE.
72/1
coiiimi; (les portraits pris sur le vif. L'expédient étRit évideininent le
plus simple et le premier qui dût se présenter à l'esprit. Aussi
n'a-t-on pas
que le
les
manqué
communes
même
d'y avoir
l'Inde, dès
exigences de l'Iiumaine nature y firent éprouver
besoin d'authentiquer les images, devenues courantes,
comme
du Buddha. Seulement la
également recours dans
celui-ci n'a
pas connu
les affres
Passion, c'est donc quelqu'un des rois amis qui (plus heureux cette dévote entreprise) aura
que Bimbisâra en
—
pris soin
de
de son vivant.
comment l'idée
en serait-elle venue, alors qu'il ne tenait qu'à
lui
de contempler directement
prouve assez, ce sont
guère qu'après jection est
que
le
visage
là
des choses auxquelles
valide, la réponse
Buddha
terrestres
mois dans
se soient languis
comment
pièces la légende de la fameuse c'est-à-dire
en
la
Si l'ob-
des Trayas-
le ciel
Quel mécréant
?
ces quatre-vingt-dix jours d'absence ses
contemporains ne
Voilà, croyons-nous,
—
triomphante. Avez-vous oublié
est
est allé passer trois
que durant
on ne songe
qu'il est déjà trop tarcL
trimças pour prêcher la bonne doctrine à sa mère oserait douter
lui
du Bienheureux? L'expérience
le
mort, alors
la
le
Mais, dira-t-on peut-être,
faire portraiturer
le
de
et et
matière de toutes
de
pourquoi
le
s'est
voir?
créée de toutes
statue en bois de santal la
n
—
plus précieuse aux yeux des
indigènes. Telle est aussi la seule tradition locale qu'on puisse à la
rigueur invoquer en faveur de l'hypothétique existence d'un prototype vieil-indien.
On
sent assez qu'il ne faut pas compter sur ce
conte de nourrice pour contrebalancer négatif des çistesfl
monuments.
le
témoignage unanimement
D'ailleurs les Indiens
de jadis, rrsvadê-
moins pointilleux que ceux d'aujourd'hui, ne s'inquiètent
nullement en celte
affaire
de questions de marque de fabrique ni
de priorité de brevet d'invention. La seule chose qui puisqu'à présent les images du se multiplier, c'est
simplement
Buddha
existent et
les
commencent
effet
à
qu'elles ressemblent à leur original
surdivin. Le fragment d'évangile apocryphe qu'ils ont
de bonne heure à cet
préoccupe,
dû inventer
ne nous est malheureusement attesté
LA LÉGENDE
A
L'APPUI DE L'HISTOIRE.
qu'assez tard et sous une forme chinois
:
néanmoins
bien attribue
l'intention n'en est
l'initiative
de
BUDDHA, Dï BÉSARÈS, ASSIS
FiG. 567.
un peu hésitante par
la
À
tr
l'eCROPiIeNNE (cf.
Udayana de Kauçambî, dont Prasênajit
[).
58() i
(jSl,
,
''
Du
v*^
au
vn''
Fa-hien trad. Legge, p. 56 ou ,
Beal,
p. xliv:
p.
a83et
p.
'i.
iigô
,
/tc'i;.,
I, p.
G9O, 7OI, 708).
tn. i~>.
lait
n'aurait
235,
il
l'ait
honneur
ti;i(l.
et II.
Les téraoignagee tibétains (Scuief-
nkii. Leheii. p.
qu'imiter
indien,
Udayana.
le
•i']'.i
par ailleurs enjo)
el
\iiRsovt\ Inlrodiicllon à dltisme
à
est, |iour ainsi parler,
siècle la version s'est
Hil'A\-tsang, Méiii., II,
ou
roi
Bimbisàra, évidemment compromis par
notoire avortement de son premier essai,
hors de cause.
pèlerins
du Maître au
statuficationn
Prasênajit de Çràvasiî, tandis que Hiuan-tsang en
à
les
nullement obscurcie. Fa-
ISnlish Miisettm. Provciiniil de Siirndth. Iluiiteid-:
l'exemple C. Quant
725
p.
mongols l'Iiisloire
(cf. Eiig.
du
34o) licuueul
liiid-
pour
RÉSUMÉ; MISTORIQUE.
72G
Selon Fa-liicu, Prasénajil contente siniplenieiit son envie en
livée.
de mémoire l'image du Buddlia. C'est
faisant exécuter
une lourde
là
Sans doute notre auteur rattrape ensuite sa
faute de tactique.
flagrante maladresse en faisant décerner à la statue par le
lui-même un dans
certificat
de
l'bistoire
de ressemblance.
ce
11
Buddha
n'en subsiste pas moins,
peu près
prototype fabriqué par à
et
dehors delà présence du modèle, quelque chose qui cloche
cœur vraiment
saurait satisfaire les exigences d'un
et
en
ne
L'informa-
zélé.
teur de Hinan-tsang ne se laisse pas prendre ainsi en défaut. Son
Udayana
en outre appel au magique pouvoir du grand disciple
fait
Maudgalyâyana pour
expédie au
qu'il
ciel
où réside
chargé de modeler de visu sa première image. Dans cette
l'artiste
addition faite après coup on reconnaît aussitôt un à l'histoire de
Dârêl
(').
la
moins de monter
un Bodhisattva qui n'est pins
là
comment
ciel,
descendu sur
la
puéril, mais touchant, et
de générations de
chimérique
ils
fidèles.
('').
cœur
chaque version,
ici
ce
d'établir?
entêtement
cet
si
de
elle
elle se lève
la
était
pour
c'est
qu'en poursuivant ce dessein
debout ou aller ciel,
même assise
la descrip-
pas discerner :
car
si,
dans
respectueusement au-devant celui-ci
renvoyer gracieusement
636, n. 2. que l'étude, si désides documents chinois du genre II, p.
faut espérer
un peu
La seule chose que nous pardonnions
dn Bienheureux redescendu du fois
avec
Leurs relations ne laissent
d'une façon assurée
rable,
terre?),
la
oublient à notre gré l'essentiel, à savoir
tion de la statue
t.
portraiturer
que nos pèlerins ont partagé avec tant
malaisément à nos informateurs,
Il
de toute
bienvenue qui ajoute une garantie de
Nous sympathisons volontiers
Cf.
vallée de
qu'un ralîinement de précaution. Mais quoi, toute con-
plus à cette parfaite similitude qu'on a tant à
'^'
emprunté
la
cette ascension était
son
à
n'est pas encore
tamination n'est-elle pas
chaque
trait
célèbre image de Maitrèya, dans
Seulement, tandis que
nécessité (car à
'"'
Bienheureux
le
ne manque pas à
s'asseoir.
de celui qui
est
gure 691, nous
Pourtant,
représenlé sur notre fixera
point et d'autres encore.
bientôt
si
li-
sur ce
L
\
nous en croyons
LKGENDE
la tradition
FiG. 568.
— BuDDHA, DE Java
DE I.HISTOIRE.
fin templr. dit
elle devait être faite frà la
'"'
590,
/119,
3
lidi/apràmanikâ I, p. ,^2
870
,
.ÎSG
,
car, en tout
688, 690, G94, 701, 7o4).
Ilintteur
:
s
in.
5o.
mesure du corps du parfait Buddlia On.
3 et
nous devons aussi
et dès lors
Cf. les expressions i.
(cf. p.
Candi Mfndnl.
:
nous assure-t-on expressément, que représente
C'est elle, <>ure
727
sino-japonaise, elle serait restée debout
ASSIS À L'EunopÉENNF.
,
Statue principale
t.
F;\PPUI
natiirellemenl, elle aurait été haute de seize pieds
et,
|>.
À
:
du Dwjjàvaddna
ttSamyah-samhitddhasya
pratimdn, l.
II, p.
34
et r
.
ci-dessus,
— On rom-
la
la
11-
reconnaître dans toute
prond du
même coup
de
K;i|)iça
érige tous les ans
du
Riiddlia haute de dix-luiit (lire
pourquoi
pieds (HiUAX-TSANG. ftec.
le
roi
une statue
F. p.
:
seize)
^h).
RÉSUMli msTOlUQUE.
728 la série
583
des figures
689
à
:
car Ton a
déjcà
vu (et
un point
c'est
sur lequel M. le professeur A. Griinwedel insiste également'')) avec quelle aisance ce type se laisse ramener à son modèle gandliàrien (cf. pi.
Comme
II).
d'autre part ce dernier est justement le pre-
mier dont l'existence nous
monnaies
(cf.
légende qui
677-Û78
fig.
s'est greffée
par
soit attestée
et pi. V, 9), le
les inscriptions et les
soupçon vient que
sur la statue pourrait bien être plus ancienne
qu'on ne pense et également originaire de l'cfinde du Nordn.
remarquera
d'ailleurs
que
qu'elles aient attendu le le vu''
x"^
siècle
Haute-Asie que,
la
pour s'introduire de compagnie des bagages de
siècle, elles faisaient partie
Hiuan-tsang rentrant en Chine
Yun
surtout dans
c'est
Lui-même
''^'.
avant
et,
sauter un intervalle de trois siècles,
il
un
lent pas déjà
permis de se demander
est
reflet
6û de notre
l'an
f siècle, après plus
la
de cent années d'existence,
la statue
Car enfin de quoi
encore une
la
comparable
de fabriquer à
De même que
B. KiiHst, p. 169011 éd.
Tibel, p.
(i
2a.
|)ltis liaiil. '"
Staii.
|).
—
Pour
figure
."îfjfi.
iiii
ri'.
707.
Biographie
de
Julien, p.
298
Cf. ri-dessus,
la
t.
''
aiifjliiise.
du Bouddliisuic
Mi/lliologie
Yi\.
E.-O.
,
III,
i.wwi.
Irad.
censées être
Rec,
il
Irad.
en Sérinde,
21 3.
Klioiaii, 1, p. KiiIi. CIi.
cl.
11.
C.HAVA^NES
it)o3, p.
— Sur
Hiiicin-lsaiiff,
11. p. .tRî.
de garantir aux
Hiua?(-tsang,
et S. IJeai..
]).
sinon,
authenticité
bouche du Maître,
Siixc
p.
commen-
fallait
exacte de son portrait
ses idoles lussent la transmission
171.
du Buddha une
les écritures étaient la
n'y aurait
s'agissait-il
s'efTorçait d'autre part
parole directement recueillie de
'"'
p.
que Ion
à celle
textes canoniques.
figure
Il
seconde moitié du
çât à s'auréoler de la légende. fois,
ère, ne recè-
de l'une et un écho de l'autre.
pas autrement lieu d'être surpris que, dès
que
faille cette fois
bien connus sur l'homme d'or, haut de seize pieds, que
les récils
l'empereur Ming-ti aurait vu en rêve
la
Song
lui,
notent leur miraculeuse immigration en Sérinde'''. Elles sont
familières à Fa-hien vers l'an 600. Enfin, bien qu'il
si
On
semblent avoir eu du succès. Admettons
l'une portant l'autre, elles
au Japon. Dès
la
le
.
p.
pris
3a2-.
B. E. F.
Sy-j; trad. Beal,
Ivpp dit d'Udayana
encoie M. A. Stein,
igo; A. Grïnweuel,
Tiiik., à l'index.
,1/ir.
Alib.
LÉGENDE
LA
DE L'HISTOIRE.
L'APPIil
\
729
d'après nature. C'est exactement le genre de jjréoccupations collectives qui
allait
provoquer
réunion dans l'indo du Nord du
la
concile de Kaniska.
A l'appui de ces vraisemblances nous aurions voulu apporter un témoignage
599),
(fig.
semble en
Sur un curieux
décisif. le
porter debout sur sa main gauche une petite sta-
lui-même. Une
scène n'est guère susceptible que
telle
d'une seule interprétation. Elle nous montrerait
moment de donner prendrions
même.
le
Bombay
Buddlia, toujours escorté de son fidèle Vajrapâni,
eflet
tuette de
aujourd'hui à
relief,
l'investiture à l'image
Bienheureux au
le
d'Udayana,
et
nous y sur-
prototype gandhtirien en train de se canoniser
Toutefois, vu
l'état
actuel de la
lui-
pierre et en l'absence
d'aucune autre réplique connue, nous n'osions rien affirmer. La Aurel Stein, dans
découverte par Sir
dernières fouilles de
les
Sahri-Bahlol. d'une scène très analogue (n° C. 60; 1912) vient
confirmer notre hypothèse, mais réveille par ailleurs nos perplexités
:
cai-,
ici,
le
Buddlia
présente, sont tous deux figurés voir autre vérité,
célèbre Anâthapindika
le
il
est difficile d'y
A
la
conviait la
,
aurait fait sculpter;
leur destination était de tenir sa place, en tête de
rangée des moines, dans
le
Pourtant
lui
on nous parle bien de statues du Bienheureux (ju'un autre
comme
Mais
assis.
chose qu'une variante de la légende d'Udayana.
de ses contemporains, et
lui-même qu'on
statue de
et la
les
Communauté,
témoignage
il
dîners auxquels est
Les images muiaculeuses.
charitable banquiei'
évident qu'on les supposait assises.
est isolé''); et
n'aurait été exécuté qu'au
le
la
de plus, avoue-t-on, ce modèle
lendemain du décès du Maître.
— Le
fait
trop tristement certain de
mort du Buddlia va changer complètement
les
la
données du pro-
blème. Non qu'on puisse aller jusqu'à prétendre que seules seront Nous avons rencontré
'"'
tiou
la
seule
men-
que nous eu connaissions dans l'excel-
ieiiti'
tr;iduclion
donnée par M.
B.
Liufer
[
Dokitmentc
]).
lier
IndischciiKuiisl
,
1
1) 1
j88), d'un fragment emj)ruuté
historien tibétain
du
xvui' siècle.
3 à
,
1
un
RESIJMK HISTORIQUR.
730
ressemblantes
modèles
les
images
de son vivant ou leurs copies; des
faites
pourront aussi
tardifs
lui
devront avoir recours à d'autres
ressembler, mais pour cela
ils
Rien ne servirait
ici
artifices.
d'ajouter quelque épisode apocryphe à sa biograpliie; pour authen-
tiquer une de ses images postérieurement à son trépas,
il
au moins un miracle. Les miracles ne manquèrent pas.
y en eut
même
tant qu'on ne songea pas à les
exemple, Açoka
il
Quand, par
trouve en présence de Pindola Bharadvaja C,
du Bouddhisme, qui
ce juif-errant
Maître,
se
utiliser tous.
Il
fallait
a
disciple
été le
direct
du
néglige d'en profiter pour lui faire expertiser les statues
de ce dernier. Quand Mâra, converti par Upagupta, revêt à sa
demande
forme exacte du Bienheureux,
la
moine ne songe
le
qu'à se prosterner, au lieu d'en faire prendre
un bon
rroquis(^).
Tels n'en sont pas moins les deux types auxquels on peut ramener les
à
prodiges désormais nécessaires pour donner
une image
qu'il
les certificats
requis
ou bien quelque être humain, d'une longévité
:
aura jadis vu de ses yeux
Buddha,
le
telle
reconnaîtra dans
le
l'œuvre nouvelle; ou bien un être divin se chargera d'exécuter celle-ci et se portera garant
A c'est
vrai dire,
que
le
si
le
la
ressemblance.
tant d'excellentes occasions ont été ainsi perdues,
besoin d'une explication miraculeuse ne
sentir qu'une fois, à propos
dans
de
du
seul
monde bouddhique une
s'est
modèle de statue qui
guère ait
fait
acquis
réputation comparable à celui
d'Udayana. Nous avons déjà dû parler de cette
effigie, sainte entre
toutes, qu'on vénérait dans le temple de la Mahdbodhi et qui était assise à l'indienne, le pied droit en dessus, la
main gauche repo-
sant ften méditations dans son giron et la inain droite pendante,
paume en dedans et les doigis allongés vers la terre (cl. fig. 557558). A son immense popularité nous voyons ou devinons au
la
'' '*'
ûî!)i/«'!)«drt)ia,
lahkdra, cf.
p.
ioo;
cf. I,
p.
619.
Divi/dvaddiia,p. d&oc\.suiv. -.Sùlràtrad.
Mahdvamsa,
Ed. v,
Huber.
87
el
p.
270;
stiiv.
et
(déve-
loppé p. I.
passage
d"iin
Sga-SgS?), où I, p.
iJuddlia
383
et siiiv.)
pour
du Divydvadàna, Nâga Kâlika (cl. crée une (îgure du
le
l'édification d'Açoka.
LA LÉGENDE moins
trois raisons
celle-ci tous les
ou Vajràsana
:
À
L'APPUI DE L'HISTOIRE.
sa pose, son site et sa
beauté personnelle. Sur
témoignages concordent. Son lieu
était le
même
où
le
731
rrsiège
de diamants
Bienheureux avait
atteint
rillumination. Enfin son geste de toucher le sol passait pour mar-
Fig. 5711.
Fig. 569.
Fi i;- -'7 FiG. 569-57-2.
Fig.
ôGg, nu Cambmlge
Fig.
'
— ;
Formes diverses de
fijr .
57a
L'ts.)/j.) (cf. p.
Cg8, 702).
5jo, à Ceylan;fig. 5ji, au Laos;
fig.
5j!>,
uu Siam.
querl'instant précis de la transformation du Bodiiisattva en si
Buddha
bien que. les unissant tous deux sous une seule forme, elle
concentrait sur elle la dévotion due au double idéal des Bouddhi.stes et satisfaisait à la fois les aspirations
des sectateurs du
Mahàyàua
et
du HinayânaW. Mais toutes ces chances favorables ne
lui
été d'aucun secours
D'un autre
'''
Cf. plus liaul, I.
|).
si
garantie
elle n avait été
-'iii-/ii'i
el II.
[).
32
1
et
vraies.
eussent
HÉSUMÉ HISTORIQUE,
732 côté,
il
eût été malaisé (et d'ailleurs on ne l'essayait pas) de faire
croire qu'elle l'abi'itait.
Or
de notoriété publique que cet édifice n'avait
était
il
du temple qui
antérieure à la construction
était
remplacé qu'assez tardivement l'entourage jadis élevé par Açoka autour de l'arbre de le
la Bodlii*^'.
Le long
intervalle écoulé entre
Pfln'-mVwrea et l'érection de l'idole était donc indéniable. Aussi,
lors
du passage de Hiuan-tsang, s'empressa-t-on de
Maitrêya lui-même était tout exprès descendu du
lui
ciel
conter que
des Tusitas,
sous le déguisement d'un brahmane'-', afin de moduler la statue
de ses propres mains
:
on voudra bien admettre qu'un être aussi
sublime savait parfaitement ce
Au temps deTâranàtha,
qu'il faisait.
mille ans plus tard, les lointains des siècles se sont davantage
estompés. La dédication du séparés de
puisqu'il reste encore
connu
le
une
jamais de dire,
Bienheureux
la statue
que
ainsi
mère des dona-
la
du Vajrâsana
les
chaque
à
est «le
vtm
fois, ces
données inévitables de
^''
Al.
dont
nous a paru
qu'il
l'identité a été
CoNNiNGHAM (Mahdbodii)
n'essaie pas de faire
si
suffire à
p. i2i)
,
remonler ce temple
discutée**',
lïlsl
pt.
déliguré par une série de reslauralions) la
seconde moitié du
11"
de notre ère. Pour l'entourage d'Açoka
on
sait
qu'il
est
représenté
façade du pilier de gaucho de
sur la
p.
la
cr
porle
Du
inachevées. si
bien partie
dénoncer dans
la
Boro-Bou-
et à Barliut (Cijnnin'gham,
Sur ce point,
cf.
ci-dessus,
t.
II,
226. Cf.
Ciuvannes (note à
la
traduction
de Song Vun) dans B.E.F.E.-O., 1
un
une simple réplique de
de Sâuchi
''''
siècle
légende
la
XIII). '''
(encore debout à l'heuie acluelle. mais
au delà de
du Trône
car on se fait en outre
:
statue incomplète trouvée sous la coupole centrale de et
manquent
visage
prétendait; et ce signe particulier faisait
de son signalement
dour,
la véracité
Chinois ne
devoir d'expliquer pourquoi l'image était restée le
sont plus
pourra contrôler
et
compliquent d'un incident inattendu
moins on
ne
(^)n.
Cependant, se
l'idole
femme,
très vieille
de l'œuvre. Et voilà pourquoi,
de Diamant
de
et
mort du Buddha que par un peu moins de cent ans,
la
teurs, qui a
temple
900, '*'
III.
p. 3()6, n. 3.
Cf. B. E. F. E.-O..
1.
111,
1903,
LÉGENDE
L\ l'effigie
du Vajrâsana. De
i;\PPri DE l/HISTOIRE.
\
cet
inachèvement
versions donnent une explication tout à stances ne diffèrent qu'autant qu'il
réel
fait
733
ou supposé
analogue
est nécessaire
:
pour
cadrer avec le reste du scénario. Selon Tàranâtha.
les
deux
les circon-
les
faire
tries artistes
^
KiG.
578.
—
Tète ixdo-crecqde de Bunniu,
i\etoi,(;iii;e (il. p.
Musée du fjnnrre. n° lù. Provenant du Swùl. Haulruv
divins
rjui
étaient venus sous
brahmane en qui
tsang, le
:
700).
o m. sS.
une forme humaine t', selon Hiuan-
se cache Maitrêya, s'enferment à l'inté-
rieur du temple; les premiers défendent qu'on les dérange avant sept
jours,
le
second avant
six
mois. Mais ou bien dès le sixième jour
il
faut ouvrir la porte à la vieille
p.
78-80.
même: on
Il
va de soi que
trouvera
la
la
pose est
la
statue reproduite
mère des donateurs, sur
la
pi.
Bud'.Hiist
\L111.
Art and
1
oilior
tt
car. dil-elle,
des
Ik'ginninffs
Essays, etc.
0/
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
73/1
comme
je dois
mourir ce
avoir vu le visage si
sité
que
je reste seule sur la terre à
du Biiddlia, personne après moi ne pourra savoir
du Tathâgata
l'image
soir et
est
ou non ressemblantes; ou bien
la
curio-
des moines ne peut pas patienter plus de quatre mois. Dans les
FiG. 57'!.
D'après un
deux cas,
le
— Tète de Buddha
tnoulttp^p
d'une
résultat est le
tète
que
ensemble, quand
s'agit
l'interruption
il
aux cheveux ondes
même
disparaissent instantanément. aussi ressemblante
.
:
Quant
belle (les
le
ou
.
.
:
m. aa.
merveilleux
à la statue, elle est déclarée
deux choses ne vont-elles pas
du Bienheureux?)
.
701).
p.
les artistes
prématurée de son exécution
de quelques retouches
Cl',
provenant du Swàt. Hauteur
:
toutefois, à raison elle
a
de
encore besoin
LA LÉGENDE À L'APPUI DE L'HISTOIRE. Ici
nous ileniandons
la ])ormissioii
de céder
nous craindrions de paraître mystifier servant sous
le
nom
nos propres théories.
la
735
parole aux textes
à plaisir
le
:
lecteur en lui
d'auteurs tibétains ou chinois un résumé de
Or donc, continue
Târanàtha'^), cton disait
\^,.
J,,
.*;•*,
l'"lG.
que l'image
Ô^i hh.
était pareille
au
l'ilOFil-
il
du pied
droit; d'autres re<jrettaient
'''
que
les
qu'il
manquait
boucles des che-
la droite;
on
fit
plus lard. Les savants (^pandita) auraient dit encore
Geschichle des Buddhisimis in Indien,
tnicl.
les sept
que quelques parties
remarquaient
veux ne fussent pas toutes tournées vers cela
IhENT.
se trouvait
n'étaient pas achevées. Quelques-uns l'orteil
l'RLI
Buddha. Mais comme
viai
jours ne s'étaient pas écoulfe,
m
A. Sr.iiiEFNKK, p. 20.
exécuter
que
les
RF.SLME HISTORIQUE.
736 poils
du corps
et le
restés imparfaits...
vêtement, qui n'adhérait pas au corps, étaient
On
n.
a peine à en croire ses
yeux
toutes les
:
observations que nous a fout à l'heure suggérées l'évolution du type du
Buddha
manque
n'y
étaient d'avance réunies dans ce paragraphe. Rien
ni le prestige divin
:
des artistes étrangers; ni
d'admiration qu'arrache aux tidèles
la
cri
le
première vue de leur œuvre,
et
qui se traduit aussitôt chez ces âmes simples par ralfirmation de
la
ressemblance; ni enfin
la
images dites du Vajrâsana
preuve manifeste que
était
de style gandhàrien.
achever de s'en convaincre, de suivre besogne. Car, à
comme
vent çà et
à redire.
celui qui
là
dans
la
retoucheurs dans leur
Les voilà qui découvrent
pose de
les courtes
pour
suffit,
goût
le
scrupules orthodoxes des savants trou-
les
pied droit,
le
statue était placé en dessus et
la
dissimulait la retombée de la robe.
chevelure par
les
11
des critiques se produisent et
la réflexion,
des ignorants
prototype des
le
Ils
remplacent
boucles crépues,
ils
que
ondes de
les
la
usent au polissoir ces
belles draperies qui ont à leurs yeux le tort grave de ne pas coller
au
corps'').
Bref,
grec en un
ils
transforment, point par point, un Buddha indo-
Buddha
On
indien.
ne saurait imaginer description
plus minutieusement exacte du mécanisme de la transformation, et l'on
demeure
stupéfait de
constater à quel point la tradition en
avait gardé pleine conscience. Mais, [)ourra-t-on objecter,
moins un les
détail d'omis;
à présent
Hiuan-tsang
et
Un
reprenons, au
tout à l'Iieurc, nofi'e lecture
au complet,
D'api'ès la
:
et
même
temps que
instant
rouvrons
:
du
point
récit
était
pas complètement modelé et poli.
suite de la légende, le
dige
se
ri'pi'ixluit
.
.
dessus
Sur ces
liiniù
uii
l'on
ilei'nier fait
nous
|iiuir
donateur se serait trouvé par miracle en
encbàsse un saphir. Ce
possession de deux énieraiides et les veux
est attesté
de
289) nous n'avons pas présent mémoire d'exemple du pi'emipi'.
la
statue
mêmes pour
se
seraient creusés d'eux-
les recevoir;
le
nièine pio-
que
Les signes du grand hcmime étaient
sa figure alfectueuse paraissait vivante: seul le
du sein droit n
'''
même
nous ne voyons pas qu'en
pieds l'on découvre l'épaule droite
au
y a
il
p.
:
par nombre de statues
(cf. II,
à
la
L\ IJi(.ENDE
du
entrefailes, le dessus
pierres précieuses.
.
.C.
montant jusqu'au cou,
À
r;\P-l'l
DE
I
L'IllSTOlliE.
sein qui n'était pas achevé fut couvert de
Vous entendez bien
n
se prolongeait sur
rures
.
Etes-vous cette
.
ments
mais enfin
:
On
être négligeable.
nions, la réponse
pas de
le
le voit,
l'este
et l'on
dél'aut sous des
pa-
la
valeur de cet ensemble cohé-
la
elles
monuments
écrits et les
plis,
Ibis satisfaits?
Nous ne voudrions pas exagérer rent de légendes
des
la saillie
:
l'épaule droite
empressé de dissimuler ce pi'étendu
s'était
737
font ressortir entre
les
docu-
un accord trop complet pour
figurés
de quelque côté que nous nous tour-
même;
ne craignons
et cette i-éponse,
répéter, est la dernière à quoi personne eût pu s'attendre et
qu'aucun indianiste aurait eu à cœur de prouver. L'image du Sauveur
le
plus largement
Sauveur indien
,
humain
qu'ait enfanté l'Inde, mais enfin
du
est originairement sortie d'un atelier hellénistique.
Les idoles qui, nous souriant du fond des pagodes de l'Extrême-
couramment pour
Orient, passent
descendent d'un encore
démonstration d'avoir placé,
l'irrésistible
fut
Haute
et
fond
le
à la
mot de
dernier
le
semi-européen.
ancêtre
Peut-être côté
à
l'exotisme,
manque-t-il
de l'image qui
propagatrice de l'inlluence indo-grecque dans
la
Basse-Asie, un pendant occidental plus voisin d'elle pour
comme pour
la
forme qu'un Olympien
,
l'Apol-
fùt-il (tel
lon Musagète) costumé à l'orientale. (}u'à cela ne tienne. Hegardez
deux statues reproduites côte
les la
première représente
deux, avec
à côte sur les figures bc)'6 et Sg/i
le Christ, la
seconde
le
Buddha. Toutes
geste de leur bras droit pareillement enroulé dans
le
leur manteau, descendent directement d'un ancêtre
sa\oirla belle statue grecque
du musée de Latran que
l'Orateur et en qui l'on a reconnu
'''
Trad.
SNin.
Julien
pour
,)i:lii;\
,
|).
/iG.")
un lapsus de trdroilu, ainsi que
siiiv.: "g.Tiichci
Ghavannes nous
est
3
:
fait
OINnUÎRl. -
et
Slaii.
un
do
\o
xérilicr:
liud. 15eai,, lire, il, p.
Ed.
'"'
cette
à
l'on appelait
Sophocle'-'. Si celte asceu-
r;iiiiilié
depuis lonjjleiiips
commun,
Niitis
choisissons
statue,
parce
d'iiillciirs
cT.
i:i
lao.
comme exemple
cpi'eile
est
la
Ù7
TI.
ii[i-iu)ii
iiir.
^iriL
plus
738
Rl':si
dance vous
jiaraîl
bien lointaine
de Palmyre ou de l'Egypte romaine^, sans
les collections
même
tantôt saint Pierre et tantôt Vajrapâni(-). Rien donc de
moins exceptionnel que leur pose,
de mieux établi, au point
ni
de vue j)lastique, que leur parenté. L'une
comme l'autre est un Buddha deux sont au même titre un legs fait du moins
—
vérité d'aujourd'hui
la
et toutes
au vieux monde
in exlremis
grec expirant.
Telle est
un Christ gréco-
est
gréco-bouddhique,
chrétien
l'art
parlei'
ou bouddhiques qui campent exactement
des bas-reliefs clirétiens
par
pom
surlout bien écrasante
et
vous leur lionverez aisément des cousines germaines parmi
elles,
de
MÉ HISTOIUQLIE.
veux dire
je
la
conclusion qui se dégage de tous les témoignages actuellement
connus;
et
arrivées
les
telle
sera
vraisemblablement, au archéologiques
recherches
[)oint
vérité
la
,
où en sont de
demain.
Convient-il de s'en réjouir ou de s'en plaindre? Les
de
les faits et le plus sage est
n'est pas
il
de
artistique
l'infériorité
de
faite
la
main d'autrui
viennent:
coutume de triompher bruyamment
la
des Indiens,
ou rancune de
réduits à acceptei' toute
de leur propre
réalisation concrète
la
mode
idéal religieux. C'est la ticien
ils
d'ctemphatic dissent^^U qui puisse tenir contre eux.
récemment encore
C'était
comme
prendre
les
sont
faits
à présent,
par engouement d'esthé-
de faire payer à
nationaliste,
l'école
du
Gandiiàra sa manifeste supériorité technique par un dénigrement systématique de sa plus noble production. Nous refusons de nous associer aussi bien au mépris injustifié de l'ancienne critique l'inspiration indigène qu'au dépit
connue; mais, bien entendu, unique; du
même
type est par exemple
Pour Palmyre,
voir,
Citons d'autre part au Neues
de Berlin,
le
elc.
par exemple,
Strzygowski, Orient oder Rom,
—
'''
elle n'est pas
un Eschine du musée deNa|)les, '"'
mal déguisé de
fig.
12.
Muséum
couvercle d'un cercueil eu
t)olsil'Abousir-el-Meleq(n°' 17.
1
26-1
J7').
Voir
sarcophages
les
du musée de Latran cf.
t.
11.
1.
II,
lig.
— Sur
la
ligure
(11'
siècle),
'''
/i5'i
la
SgS cf.
pour
nouvelle contre
la
55
n°'
et lo/i
et notre figure
h et
467,
et p.
ayi;
829,
dilTérenee de date entre (vi°
siècle?)
et
Sg'j
ci-dessous, p. 786.
E. B. Havell, Indian Sculpliire and
Painllnp;. p. lio.
LA LÉGENDE À L'APPUI DE L'HISTOIRE. la
facture étrangère.
l'enfant
;
c'est
la
père
le
une part moins
Ce
n'est pas le père ou la
et
essentielle
la
le
l'un sans l'autre.
de parti pris dans l'exaltation ou soit
de
le
l'Asie, alors (jue l'occasion
prototype
eurasien
du
n'a
a
fait
pas pris
génie grec à l'élaboration de
maquette du Moine-Dieu. C'est un cas où l'Orient
ne pouvaient rien
le
mère qui
mère. L'àme indienne
que
739
11
et l'Occident
serait viiin de se
rabaissement s'olfre
Biiddlia l'une
si
soit
complaire
de l'Europe,
belle de saluer
des
sublimes dont leur- collaboration ait enriclii le
créations les
monde.
fil.
dans ])lus
CONCLl SIONS. La tàclieque nous nous étions assignée en commençant
est enfin
terminée. Après les sculptures de l'école du Gandliàra nous avons
mot
étudié de notre mieux ses origines et son induence, en un
son histoire. rival
Par un(^ application méthodique de ce réactif sans
que sont
d'aussi près
nous nous sommes efforcé d'analyser
les textes,
que possible
la
composition intime des œuvres
dégager, à force d'expériences répétées,
les lois
président à leur évolution. Avant tout nous nous
comme
tout ce qui subsiste, dans
lénisme patent de
compliment de
la
fond, d'indianisme latent sous l'hel-
que nous prétendions
croii-e
la
attaclié.
à faire ressortir
forme. Enfin on no nous fera pas
avoir définitivement épuisé si
le
de
organiques qui
sommes
comportait notre métier d'orientaliste,
le
et
le
mauvais
le
moins du monde
question. Des études sur
l'art
indien,
poussées qu'elles soient, ne sauraient avoir à l'heure actuelle
qu'un caractère tout provisoire. Nous en avons pris notre le débul(').
pai'li
dès
La base que nous souliaitons préparer aux investiga-
tions futures se révélera sans doute ruineuse sur plus d'un point.
Mais cette divination de
la vérité
lesdonnéesdu présent, crée
qui, lisant dans l'avenir à travers
les livres
durables, est un don (pion
ne saurait exiger du premier philologue venu.
nouf qui veut, nous à
la
bonne
foi.
et bien vain qui s'en excuse
pensée
Ceci rappelé,
qu'il suffit,
il
serait
N'est pas :
Eugène Bur-
ou plutôt consolons-
pour en être excusé, d'avoir
écrit
grand temps de clore ces pages déjà
de
tro[)
longues et d'attendre avec confiance, mais soumission, du destin qui dirige
'''
les fouilles
Lire l'avanl-propos
(lu
archéologiques que
I.
II.
les faits, ces
souverains
CONCI.rsiONS.
7'i-2
maîtres,
ou non
coiiliiiiioiit
eu avons oHerle. Mais
que nous venons leprises de délai!
nous avions
comment nous
il
reslerait encore à exécuter,
que de rapports symétriques
le loisir
œuvre? Que de
de nous y attarder!
que de
à
le sous-titre
que nous avons
quelques considérations d'ensemble sur
buer, tout conq)te et
fait, à l'influence
de l'Extrême-Orient.
men
A
la
de l'œuvre, nous ne nous
peu partout en Occident,
et
vérité,
la
Du moins
de ses créations
orientaux de
l'Asie.
les
:
il
une
est
obli-
celle d'achever
choisi à notre travail par
part qu'il convient d'attri-
classique dans l'art de l'Inde
au cours de notre long exa-
sommes
pas interdit de chercher un
jusqu'en Gaule, des points de rappio-
cliement; et d'autre part l'hisloire de l'école nous piste
lignes par-
mettre en valeur,
gation à laquelle nous ne saurions nous soustraire
de justifier
nous
flatter d'avoir déjà (iui alors
à peine de lermiuer le gros
ticulières à suivre, si
à coiiCinner rinterprélalion ([ue
a
conduits, sur
la
plus cai'actéristiques, jusqu'aux confais
Malgré tout nous n'aurons que trop forcément
cédé au travers professionnel du spécialiste, toujours prêta s'hypnotiser sur
tun,
il
son sujet et à oublier tout ce qui l'entoure.
est
même
urgent de secouer autant que
11
faire se
est
oppor-
peut cette
obsédante tentation, et, s'élevant à une plus large conception de la
valeur relative des choses, de situer, pour
modeste place dans
dliàra à sa
l'histoire
finir, l'école
générale de
du Gan-
l'art.
Tel un
ouvrier qui, son labeur achevé, relève enfin sa tête jusqu'alors
obstinément penchée sur son
sillon et,
promenant
ses
yeux sur
les
campagnes environnantes, parcourt d'un dernier regard, avant de terminer
sa
§
journée,
I.
le cercle entier
de son horizon.
L'influence classique dans l'art de l'Inde.
Le répertoibe de
l'ancienne école.
— Tout
de suite nous nous
apercevons qu'à regarder ainsi d'un peu haut l'immense étendue
de
l'Asie, les différences
que nous nous complaisions à souligner
L'INFLUENCE CLASSIQUE [)\NS L'ART DE L'INDE. entre notre domaine
montagneux qui
piirticiilier et ies
l'entourent,
7/(."
plaines basses ou les plateaux
vont en s'atténuant. Cela
vrai
est
surtout de l'écart que nous avons cru constater, au cours de nos bilans partiels, tant à propos des bas-reliefs ([ue des images, entre l'école
du Gandiiàra
et celle,
considérée
comme beaucoup
|)lus
ijr
FiG. 075.
'Ifilt
Mutée du Lounv,
DE IkiDDUA, AL\ CIIKÏEIX STÏLISKS
n" Sa. Provenant
(le
(
cf.
[).
289, "011.
Shàhbdz-tiarhi. Hauteur
:
o m. aS.
ancienne, de l'Inde centrale. Aussi bien, de ce côté, depuis que s'est
publiée
la
première partie de notre étude,
il
y a quelque
chose de changé. Jusqu'ici, avec une partialité bien excusable, indianistes s'elTorçaient de
aussi près que l'on osait
remonter autant que possible
—
du règne d'Açoka, au milieu du
en
les fait
ni" siècle
CONCLUSIONS.
Hifi
avant noire ère
—
slûpa diL bassin
\'\ett\
descendre
du (lange. D'autre part
débuis de
les
qui décorent les entourages des
les sculptures
ils
inclinaient à faire
gréco-bouddhique jusqu'après notre
l'art
ère et à les rapporter au règne (parfois rabaissé jusqu'au
Une
après J.-G.) de Kaniska. gir l'intervalle
siècle
ni''
sorte d'instinct les avertissait qu'élar-
moyen de
entre les deux écoles était le meilleur
sauver ce qu'ils pourraient de l'originalité artistique de l'Inde
comme pour
si
l'Inde n'avait pas par ailleurs assez d'originalités diverses
au besoin celle-là sans en être
sacrifier
nuée.
Malheureusement
.
.
—
les faits
autrement dimi-
ne se sont pas crus tenus de
favoriser ce pieux dessein et ont exercé en sens inverse leur irrésistible
poussée. Des inscriptions ont définitivement ôté à Açoka la
balustrade de Codh-Gayà
mamitra
Indramitra
et
poiii' la '),
i
apporter au temps des
Brah-
rois
membres ou contemporains
de
dynastie des Çurigas (18/1-79 av. .I.-C). La mention de ces
Çungas sur un jamliage de Barliut ne
suflit
la
mêmes
pas à garantir que
la
balustrade du vieux stâpa appartienne tout enlière au if siècle, tandis
que
celle,
non
moins vague,
des Çalakaïuis sur
la
plus
ancienne porte de Sanchi (celle du Sud), ne saurait empêcher ni
elle-même
qu'aux
ni, à plus forte raison, les autres,
eiivii'oiis
de notre
ère.
Dans
vement exactement opposé, sous nouvelles faites au Gandhàra
le
même
l'action
comme
de descendre jus-
tem|)s, pai'
un mou-
combinée des découvertes
en Sérinde
et
d'une compa-
raison plus serrée entre les sculptures et les monnaies, les débuis
de
gréco-bouddhique remontaient sous nos yeux de
l'école
la
domi-
nation des Kusanas à celle des Çaka-Pahlavas pour se rattacher de
proche en proche aux derniers des grands dynasies grecs du Penjâb, à la
fin
du
iT siècle
avant J.-C. Ainsi, l'intervalle entre
les
deux
écoles ne tend pas seulement à se rétrécir, mais à s'abolir, et les voilà
A '''
;i
M.
devenues en partie contemporaines. faits
Cf.
nouveaux, théories nouvelles.
Bloch,
V. A.
Smith
(lansvl..S'.
/..
Il
\mi. lUji. kjuS-iijoç), p.
les dates ries Çun(];ris.
est
1/17.
déjà évident
que
— Nous empruntons
L'INFLUENCE CL\SSIQUE DANS L'\RT DE L'INDE. nous devons désormais renoncer à l'hypothèse périmée vagues successives d'induence occidentale
nous-mêmo
exposée'''. Par le lait,
mais constante
Ouest
:
telle
n,
de ladite inlluence par
inliltration
deux
que nous l'avons qu'une lente,
n'y aurait eu
il
trdes
7'i5
la
route du Nord-
tout au plus pourrait-on continuer à distinguer une pre-
mière période ftirano-grecquen qui aurait, dès
le
temps d'Açoka,
~^ .
>] (i-â-j
'\ii.
-j
.
;
!":.«
..
— Tètes de Biddeh
Musée de Laliure,
préparé
«"'
5o8
,
momiiant li
et G-^iti.
les voies à l'action
Indo-grecs. Et sans doute, avait
:
mais
ports réciproques
temps.
Il
n'y a
il
o m. iq
:
ijboissakte des ondes des cueïecx. ri
o m.
m
beaucoup plus étendue
même
(cf.
et
la
Bactriane ou
jni).
profonde des
le
il
y
Penjàb et
va de soi que la distance oppose aux rap-
une barrière singulièrement moins que
ji.
à l'époque de ces derniers,
un bon bout de chemin entre
l'Inde centrale
le
stvlisatiiin
Ilanleuv
les
morts avec qui
les vivants
eflicace
que
ne se rencon-
trent pas. Les communications à travers les plaines unies et poli-
''
T. I,p. 25s
CONCLUSIONS.
746
du Gange
cées du bassin
étaient des plus
faciles.
D'ailleurs
les
témoignages précis s'enchaînent depuis l'ambassade de jMégaslIiène cour de Candragupta, en passant par
à la
de Bindu-
les relations
sàra et d'Açoka avec les successeurs d'Alexandre, jusqu'aux incur-
cœur du pays, d'Apollodolos
sions, en plein finir
par
Faut-il
l'installation
de satrapes parthes plus ou moins hellénisés. rappeler,
part
d'autre
de Ménandre, pour
et
après
les
raisons politiques,
les
preuves artistiques de ces relations continues? Le lecteur n'a peutêtre pas oublié l'existence dans l'ancienne école indigène de motifs
persans (palmettes, lions ailés, griffons, etc.), non plus que de ces qui sont autant d'em|)runts
centaures, ces tritons, ces atlantes,
etc.,
au bagage décoratif de
Ces deux séries de
l'art grec'*'.
plus contestés par personne. leur valeur
et
trouver entre
Il
ne sont
faits
ne manquait pour leur donner toute
que de
dégager tout leur potentiel historique
un point de contact
elles
précis.
L'étincelle a jailli
du jour où une heureuse découverte de Sir John Marshall nous rendu
l'inscription
gravée sur
l'antique Vidiçanagara,
non
de Dion, natif de Taxile
et
le pilier
de Besnagar. Erigé près de
de Sànchi, par Hcliodore,
loin
a
fils
envoyé d'Antialkidas, ce monument,
«montre clairement comment vers
le
milieu du
n*"
siècle
avant
notre ère, l'inlluence grecque, partie du royaume gréco-baclrien
du Nord-Ouest, pouvait pénétrer dans centrale (-)
Cette possibilité,
11.
yeux de jeter un pont entre de côtés
si
différentes
dhique sur
les
''
première partie
(t.
hindous de l'Inde
démontrée, achève sous nos
deux écoles d'une part,
— la
d'ailleurs
propagande boud-
la
calalo-
empruntés dans notre I,
p.
206
et suiv.).
péninsule, allaient développer quasi
origines nettement occidentales de l'école
du Gandliàra
et
de démontrer
Nous aurions pu nous dispenser d"en constituer avec tant de soin un lot séparé,
le
au moment où nous
écrivions,
il
n'eût été encore nécessaire d'établir les
les
de son indépendance par rapport à de l'Inde centrale,
si,
par tant
confins septentrionaux, de l'autre, la pénétration
Nous avons soigneusement ces motifs
les
— que,
hellénistique dans le centre de
gué tous
sitôt
les États
'"'
J.
Pli.
celle
même représentée
spécimen tardif de Vocel,
iijitH-Kjoij. p. 33.
titres
la .1.
|
ar
figure 82. S.
/., Anii.
Rep.
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. simullanéineiif,
comme
ici
Dès
là.
le
loi-.s,
contraste entre leurs
productions ne peut plus s'expliquer par un écart dans
mais seulement par
A deux ou
la diversité
7'i7
temps,
le
des milieux où elles se développent.
appartiennent
trois cents lieues près, l'une et l'autre
même religion, répondent aux mêmes besoins, se proposent même programme, obéissent de façon plus ou moins experte
à la le
aux
et docile
mêmes
La technique de
muler
:
la
inspirations.
l'ancienne école.
les
du Nord-Ouest
sérieusement que par reste encore
il
ment
solide.
prouve),
pas à se
n'y a
dissi-
le
premières colonnes d'Açoka jusqu'à
nière porte de Sânchi, jointe à
fois
Il
continuité désormais établie de linduence occidentale
dans l'Inde depuis
écoles
—
et le
la
la
der-
quasi-contemporanéité des deux
du Centre, tend
à
passé l'originalité de
compromettre plus l'art indien.
Toute-
aux indianistes une ligne de retraite apparem-
Après tout
(la
forme causative du verbe employé
le
Garuçla que cet HéViodora fit ériger au haut d'un pdier
le
de pierreW en l'honneur de Visnu était un travail indigène, tout
comme Or
il
est
décoration des vieux slûpa bouddhiques des environs.
la
deux choses que personne ne s'avisera de contester:
d'abord, que cette dernière, avec tout ce qui
c'est,
mêle d'ingénuité
s'y
pittoresque et de symbolisme conventionnel, est l'expression directe
du génie indien; et polis, se
c'est,
ensuite, que
ces reliefs,
présentent tout autrement que
simples débutants dans
l'art dillicile
de
si
comme
bien fouillés des essais de
la scul[)ture.
Forts de ces
deux constatations, nous sommes autorisés à penser que
l'Inde
ancienne possédait un art suflisamment développé pour
prunt de quelques motifs décoratifs n'en put compromettre nalité foncière; et,
de ses vieux '' il
l'oui-
sullit
quant aux procédés de facture
récits sur pierre, parfois
avoir une iiléo de ces dhvaja,
de se re[)orler au mahm-a-dliraja
de Màra sur noire
fig. 'loi
ou encore an
si
et
de com|)osition
habilement
gariiila-il/irnja lenii pi. \II de
llarliiit
l'origi-
traités,
tou-
par un cavalier sur
—
la
sans parler de ceux
des bas-reliefs d'Angkor, au Cambodge.
CONCLUSIONS.
748
jours
si
naître
encombrés de
simplement
l'Iiérilage
n'y pas
recon-
des vieux scnlpteurs sur ivoire ou sur
bois, sans qu'il soit besoin de trice
pourquoi
détails accessoires,
intervenir l'action perturba-
faire
d'aucune influence étrangère?... Nous ne demanderions pas
mieux; mais, sur ce dernier point,
la
thèse, par ailleurs fort dé-
fendable, n'est pas seulement sujette à caution
est
elle
:
encore
susceptible d'une vérification expérimentale. Les questions matérielles
de technique sont de celles qui prêtent à une enquête
méthodique;
partage avec l'histoire naturelle
et l'archéologie
capacité d'établir, d'après des caractères extérieurs, la classification
Le
évolution.
H
lois
de leur
auquel nous nous sommes livrés jusqu'ici,
de compter sur nos doigts fait superficiel.
non seulement
des genres et espèces, mais encore les
petit jeu
la
les flagrants délits
d'emprunt,
est tout à
procédés plus savants pour dépister des
y a des
influences plus subtiles, mais non moins intéressantes à démêler.
Ce
qu'il faudrait
seulement,
c'est
qu'un expert imparlial, habile à
manier ces méthodes, appliquât une bonne reliefs
indiens les règles générales qui régissent
formel de
Or
l'art
développement
l'expérience a justement été tentée dans les conditions ([ue
considération, AI.
le
plastique.
nous venons de dire,
M.
aux vieux bas-
fois
si
par suite toute notre
et son verdict mérite
écrasant qu'il soit])our notre thèse favorite. Selon
délia Setta,
aucune hésitation
vieux stûpaii du bassin du
Gange
n'est
n'est pas
démontre. La première preuve réside dans art possède
— sinon toujours dans l'usage
et la façon
dont
un la
:
cr
l'art
art original, et
des il
le
connaissance que cet
qu'il fait
— du
raccourci
présente des personnages vus de trois quarts.
il
Ces procédés, que
permise
les
Assyriens et
les
Egyptiens n'avaient pas réussi
à découvrir, ce sont les Grecs seuls qui les ont inventés et introduits dans le reste
retrouvés
du mondi'
indépendamment
très forte, consiste
dans
le
:
jamais ni nulle pari
d'eux.
ils
n'ont été
La deuxième preuve, également
caractère narratif et biographique de
cet art, plus précisément encore dans son
cr
système de narration
L'l\FLL;lv\CK
CLASSIQUE DANS L'ART DE
L'INDE.
7'i9
continuer, ctsyslènie auquel aucun aulre ait humain n'est jamais
parvenu, sautTart grec, sa laborieuse évolution
."iy8.
—
Tète
n.
iie Bitjjiiii.
et
encore
n'y ost-il arrivé
Vjoutez enfin
auv ciikimx hmuclés,
Musée de Pésliawar. Prnvenanl de Cf.
non moins
significatif
édifices. Brei,
A. S,
î. ,
Ànn. Bep. igori-to,
que
dl'
ledit art a été
Ganohvha
(cf. p.
•Mjti,
—
trait
701).
Sahri-lldlilnl. pi. \'\l r.
— nniquement appliqué
pour toutes ces raisons,
qu'au terme de
à la décoration des
à savoir «la parfaite connais-
sance des moyens représentatifs de l'obliquité, son caractère narratif, sa
méthode continue de narration
décoratif^i, l'ancien art
bouddhique
est
et son rôle cf
non
exclusivement
jioint original,
mais
CONCLUSIONS.
750 (léi'ivéO'i
invoque encore l'absence dans
délia Setta
que
titre
A l'appui de
Gandliàra, de i'art helléuislique.
M.
même
au
(Mitciulcz qu'il est dérivé,
:
du
celui
sa démonstration,
école, en
vieille
la
contradiction directe avec son orientation toute biographique, de
du Buddha. Car comment, demande-l-il, un
la figure
art aulo-
chtone et spontané, déjà en possession des derniers perfectionne-
ments de
technique
la
et
de
composition, se
la
serait-il
décapiter lui-même en s'interdisant de représenter
l'argument est à deux tranchants
en prouvant
:
à se
héros de ses
le
sommes de
représentations? Et sans doute nous
amusé
son avis; mais
qu'il y a
en sur ce
poiid particulier une résistance irréductible opposée à l'intluence
venue du dehors,
démontre
il
de
locale'-'. Il y aurait
ments mais
tirés
même
la réalité et la
beaucoup
du caractère décoratif et
ce
la
tradition
argu-
à dire à propos des
narratif des vieux bas-reliefs'^)
:
première raison avancée par M. délia Setta nous paraît
la
vraiment topique. A Sàiichi, et qui
vigueur de
même
tournent T), affranchies de cette
Barhut,
à
loi
de
la a frontalité n
sur tous les essais plastiques des primitifs. Cela n'a c'est déjà le
comble de
d'atelier est le
l'habileté technique; mais,
monopole des Grecs,
sa seule
à prouver l'inlluence occidentale dans ce
y a des figures
il
que
l'air
qui pèse
de rien,
comme
et
ce secret
manifestation
suffit
nous a
laissé
l'Inde
de plus ancien.
Le
réquisitoire,
tifique. .Jamais les
il
faut l'avouer,
archéologues
—
en impose par son allure sciengenus
—
(hlestahile
attaque plus mordante et mieux conduite contre l'ancienneté de l'art indien.
prunts
H
n'est plus
quelle est l'école qui n'a
:
[)as
n'ont dirigé
l'autonomie et
simplement accusé d'em-
de ces emprunts sur
la
con-
science, et en quoi pourraient-ils contrarier son développement? '''
Al.
DKixA
Setta, La
Scorcio nelt arip greca p. 9-12.
—
dcllo
(Home, 1907),
Nous nous sommes
de résumer fidèlement
la
eiïoiré
pensée de
l'au-
'''
C'est ainsi qu'il
Cf.
t.
I,, p.
364-365.
uous parait un peu
forcé de découvrir le procédé de la (fnar-
ration continue", assez rarement
au Gandiuha
(cf.
médaillons ou
teur. '''
Gkiicsi
t.
même
I,
p.
les
employé
Go3). sur
les
linteaux de l'an-
cienne école.
I
'^iiiiiwi'WM*?'
CONCLUSIONS.
752 Celle
on nous oiïre de
fois
menl intime
profonde. La transformation artistique qui
et
produite dans l'Inde dès
grecque, ne
lisation
voir le sontenir
de
et royales,
siècle,
ni''
au premier contact de
comme
pas bornée,
s'est
à la substitution,
('),
la
le
dans
les
s'est
la civi-
nous avions cru poufondations religieuses
pierre au bois. Les vieux rûpakartika n'ont pas
changé de matière, mais aussi de manière. Ainsi
seulement ff
preuve d'une influence aulre-
faire la
paradoxes de l'ancienne école bouddhique trouve
le
sa solution,
sans qu'il soit besoin de recourir à l'hypothèse, qu'aucune fouille n'a vérifiée, d'un
long développement artistique antérieur.
même
comprendrait
d'emblée à des sujets
que
autrement que
pas si
de
l'action
experte,
moyens savante
si
et à
peut suivre d'ailleurs de
Barhut, de Barhut à Sànchi, de Sânchi à Amarâvatî,
à
progrès accomplis, toujours dans
même
la
la
s'attaquât
ses
une conception
On
tant do maladresse dans l'exécution.
les rapides
école
évidemment au-dessus de
ses productions pussent associer
Bodh-Gayâ
cette
On ne
A chaque
influence.
composition
[)lus
complexe,
le
même
sens et sous
fois la facture se fait
plus
dégagent
et les figures se
plus librement de la pierre où elles dormaient emprisonnées. Mais
dès lors
—
nous intéresse
et c'est là surtout ce qui
ici
—
n'y a
il
plus à proprement parler entre l'école du Gandhâra et celle de l'Inde centrale, en dépit
qu'une
difl'érence
du contraste
qu'elles présentent
aux yeux,
de degré et non de nature. Plus distante. des
sources et née sur un terrain moins bien préparé que
Ouest, tration
celle-ci atteste
ou,
pourquoi
si
elle
l'on
simplement un
préfère,
persiste, par
état
Nord-
le
moins avancé de péné-
d'imprégnation hellénistique.
exemple,
usage traditionnel de ne pas figurer
si
le
longtemps dans
le
Buddha; ou encore
C'est vieil
elle
s'obstine parfois à se servir
du procédé primitif de perspective qui
superpose verticalement
moments
de
"'
les
Cf.
les
successifs d'une scène
dérouler horizontalement sur une
,/.
-t.,
janv.-févr.
1911,
p.
67.
frise. Alais,
tout
au lieu
compte
L'1NFLUE-\CE CLASSIOLE DANS L'ART DE L'INDE.
voulait représenter en couleur sur
de l'influence classique, sur tout
ment
Nord
le
carte de l'Inde ancienne l'aire
lii
désormais promener
dable,
ce
—
jaina.
resterait
11
d'abandonner
serait
retrancher dans secte des Jaïns, et la caste
:
seule-
péninsule.
la
le
citadelles de Tart
les
cependant aux par-
indien, une dernière
l'art
camp décidément indéfen-
d'avance livré à l'étranger, de
el
pinceau
le
graduellement jusqu'aux confins
déterminés de l'indépendance de :
l'on
au Gandhàra, encore assez foncée
s'éclaircissant
Les arts brahmanique et
ressource
développement. Si
Centre, de Pêshawar à Amaràvatî
et le
irait
orientaux de
tisans
l'aiidrail
il
la teinte, l'orniant tache
Matliurà,
à
même
procèdent d'un
fait, l'une et l'autre
75;5
bouddhique pour
l'art
brahmanique ou
jainu.
se
La
sûrement moins ouverte aux influences extérieures,
des brahmanes, jalouse gardienne du génie national,
auraient mieux sauvegardé dans leur art religieux les traditions indiennes. A la vérité nous n'avons consei'vé de l'ancien art
brahma-
,
nique que de rares indices. C'est tout juste
si
nous avons retrouvé
sur des monnaies ou des intailles du Nord-Ouest quelques-unes de ces figures à tètes et bras multiples, qui sont poui' les
Européens
représentants attitrés du panthéon hindou'''. Nous donnerions
les
volontiers,
comme
nous l'avons entendu dire à Bùhler, une demi-
douzaine des nombreux couvents bouddhiques exhumés par fouilles,
pour un seul temj)le brahmanique, ne
environs de
iioli'e
ère.
En
les
daterait-il
que des
ce qui concerne l'art jaina, nous
sommes
un peu mieux partagés, sinon au Gandhàra, oh nous en avons vainement cherché des vestiges, du moins dit
Kaùkàli Tilà nous a notamment rendu
édifice jaïn
'-)
et
'''
Les ri'téicnces oui
''-'
Cf.
I.
Il, p.
(Ipjà
tîlt'
oij
flonnéfs
V. Smith,
Tlie 11.
les débris
le tertre
d'un important
Juin
nous sommes devant nombre de othcr
unliquilies
vf Molhurà (All;ilial)à(l, Epigraphin Indien,
Mt'".)^' ^- Bèhi.ei\,
i9i-i()-j.
UINDIIÀIM. -
Mathurà. Là
de sa décoration. Or que constatons-nous dès
l'abord? Seulement l'embarras
ci-dessus,
à
Sliiiin
and
(.
I, n"
wiv. 48 NA1:lo^tlLB.
CONCLUSIONS.
7,y,
œuvres bouddhiques contem-
CCS fragmenls poui' les distiiiffucr des
poraines.
Tant
mythi(jue
(cf. fig.
à tous les
à
(\u\\
gM, voire même de déités populaires communes Indiens comme les Nàgas ou les ^ aksas des deux sexes,
commencer par
couple tutélaire
le
de trop surprenant.
nombre de
sujets religieux, tels
quand
Jina,
(cf. fig.
est déjà curieux qu'il
Il
aumônes du Maître. Mais
vase à
du
d'un inolif floral ou animal, réel ou
s'a({il
SîgB), le fait n'a rien
en
soit
de
même
pour
que Tadoralion du turban ou du le
plus fort, c'est que les figures
elles font enfin leur apparition sous les
Kusanas
596), reproduisent les proportions et les attitudes du Buddba. Comme le fait remarquer Hiuan-tsang, «les signes de beauté
(fig.
mêmes n;
sont absolument les
et
vraiment l'on s'explique qu'à son
point de vue de dévot bouddhique,
pu s'empêcher de crier
n'ait
il
au plagiat.
Nous ne ferons pas cborus avec
lui.
Une
interprétation beaucoup
plus simple, et surtout moins sectaire, de ces indéniables simili-
tudes
s'ofTre à
nous. Tout d'abord on conçoit que celles-ci se soient
par
favorisées
trouvées
la
ressemblance
extérieure
ordres monastiques des Jainas et des Bauddlias. les
Çvetambaras qu'on rencontre
dans
les
A
pour représenter
le
rues
dAhmedabàd
comment
du même type,
mêmes
c'est ([u'après tout
sculpteurs.
conçue (et que
couleur
s'étonner que
11
Buddhas
les
à l'absence à'umisa et
à la nudité près? Mais à cela nous entrevoyons ;
la
Jina, ce pendant contemporain du Buddha,
sculpteurs se soient servis
meilleure
deux
l'heure actuelle,
ou d'Oujjain ne diffèrent des bonzes de Ceylan que par de leur robe, blanche au lieu d'orangée:
des
une raison encore
et .linas étaient l'œuvre des
faut, à notre avis, s'ôter de la tête l'idée pré-
la division
des chapitres du livre de Fergusson sur
rarchitecture indienne n'a que trop contribué à répandre) que les diverses religions de l'Inde avaient jadis chacune leur art et leurs artistes et
où
particuliers.
ne voyons pas les
qu'il
Nous n'avons connaissance de eu
était d'elles
rien de pareil
comme du lamaïsme moderne,
ministres du culte se réservent aussi le soin d'en fabriquer
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. les objets.
D'après
inscriptions votives, les donateurs,
les vieilles
qu'ils soient laïques
ou religieux
et à
forme causative des verbes
FiG. 583. Fi'g-.
585. —
Fig. 58'i.
-
et,
— BnDDBA dl Ganduuia. Muséum fur Vôlhrkunde
— Musfe de Malhurd
ceux d'une
même
et, s'adressant
fort
—
,
ville
aux
n"
A
,
quelque secte
commande,
tiennent, se bornent à passer leur la
Berlin. H.
H.
;
m.
:
ressemblantes entre
i
58 '4.
m. lâ
fin {cf. p.
BcDDHA DE
(cf. p.
3oa
•Wfl, -Ijo
,
pas qu'à aucune époque
ni
fiS
le
1 ,
Tous
MiTHLl\'v.
GSr)
.
.
70a
yoo
).
,
70a).
même marché que des œuvres
Pour parler net, nous ne voyons
dans aucune région de
coexisté des arts bouddiiique,
l'atteste
3ij, Sif)
,
ateliers, n'en obtiennent elles.
que
ainsi
opèrent apparemment sur
mêmes
appar-
qu'ils
espérous-le, à la payer.
Fie.
i.
755
brahmanique
l'Inde, aient
et jaiu distincts /18.
par
CONCLUSIONS.
75G
leurs procédt's ou leur style
poration
nous apercevons seulement une cor-
:
clients de toute confession.
indifféremment pour des
presque
trcivaillant
d'artis'.cs
En somme
ny
il
un temps
avait en
et
en un lieu donnés qu'une école dait à qui demander de figurer
comme
sa nivthologie,
n'y avait
il
qu'un dialecte courant auquel
confier ses traditions. Ainsi naissent naturellement les iconogra-
comme
phies hiératiques
les
langues sacrées
se cristalliser plus vite
semblent
tiques sont déjà fixés
que
seulement
:
Les canons linguis-
celles-là.
que ceux de
celles-ci
évoluent encore. Nous
l'art
possédons, par exemple, dans l'Inde centrale, des images boud-
Gupta
ilhiques, jaïnes et braliniauiques de la péi'iode
de comparer
que toutes
stater
elles sortaient il
Buddhas ou Bodhisattvas de Sàrnàth avec
les
Lakhnau ou
Jinas de
des
Çiva
les
de Déognrh
et Vii^nu
mêmes
mains. Et la
si
recommencer,
de grotte en grotte dans
—
quelques
à
siècles
mêmes
la l'alaise
si
de
religions
d'EUora.
de l'Inde, par des cloisons étanches, un art boud-
Tout ce
jain.
que
bouddhiques de
les manifestations
et les plus
n'a pas été letrouvé
de
qu'il
abondamment
leur histoire se confond avec celle vieille
est
l'art
de dire,
vrai
c'est
indien sont les plus
attestées.
même
en résulte que
11
de cet art
:
et
comme
il
sculpture bouddhique où ne se décèle
ou moins l'influence occidentale,
plus
comme
style, tout
Ainsi donc on ne saurait séparer
dhique, brahmanique,
anciennement
pour con-
l'expérience vous intéresse,
L'art indien avant l'Histoire. l'intérieur
tels
même
dislance, sur les sculptures appartenant à ces trois
à
C
ces statues sont de
ne tient qu'à vous de
et qui voisinent
suffit
il
:
il
s'ensuit
que
fidèles
les
croyants en l'absolue originalité artistique de l'Inde sont forcés
dans leurs derniers retranchements. Vous pensez peut-être vont se rendre favori? '''
.
.
.
C'est
I5ornons-nous
oj Fine
Art
in
à l'évidence des fouilles et
à
mal connaître
la
renoncer
à leur
force de ces raisons
mirage
du cœur que
renvoyer aux figures 109-120 du livre de M. V. Smith,
Indin and Cpijhn.
qu'ils
.1 llisturij
LINFLIENCE CL\SSIQUE DANS la
à
[;\r,T
raison ne cfnuiaît pas. Aussi bien, où la l'aise (|ue
Fie.
58."i
dans
le
ET .585 bis.
—
Brnnru
D'aprôs
l'art
(I<*s
n"
\\nr.ivAii.
Ilaiilriii-
plloto;jr.
:
i
m.
(
V;\v le fait
Doux aspcds Ao
m
(cf.
]>.
Otia
,
\:\
même
iiiiMnc slaliin.)
-jD^lj.
rmimitmiqtliîos piir M. V. ('.01.0LIIEW.
de riiide. anlérieurement à Alexandic, est
ment une page
757
tronve-t-elle plus
lui se
domaine de Tinconnaissable?
Musée de Madras.
que
DE L'INDE.
liislori({ue-
bianclic. archéolofjiquement une vitrine vide, rien
ne nous cmpèclie de noircir l'une notre imagination et de nos
et
de remplir laulre au
vo-iix. S'il
nous
plaît
ijré
de
d'aHirmcr qu'au
CONCLUSIONS.
758
temps jadis
un
l'Inde a jiossédc
ait
comparable aux grands
arts
pré-helléniques de rE;;yple et de l'Assyrie, de quel droit viendrez-
vous
nier? Vous n'en savez pas là-dessus plus long que nous.
le
Qu'est-ce qui vous prouve d'ailleurs que des fouilles heureuses ne
viendront pas demain confirmer nos allégations? Et
que
ces découvertes se font bien attendre,
jours d'affaire en rappelant un
dont
la
ments de
l'Inde étaient
climat seul de
en
bois.
Dès
l'usage s'est
.
.
de pierre nous
les plus
anciens
monu-
lors l'incendie, les termites,
péninsule rendent assez compte de leur entière
la
disparition, et celle-ci à son tour laisse le
conjectures.
vous objectez
nous nous tirerons tou-
les édifices
preuve certaine, à savoir que
apportent
le
fait
si
—
En
perdu de
effet; et
champ
libre à toutes les
comme, depuis Don Quichotte,
se battre avec les
moulins à vent, nous nous
garderions de partir en campagne contre des imaginations pures, si
nos
ft
esthètes w n'avaient habilement greffé sur ces prémisses
théorie aussi décevante qu'ingénieuse, et capable
une
de séduire
les
meilleurs esprits par un savant mélange de fantaisie et de vérité. Ils
tiennent en effet solidement deux positions importantes. D'une
])art,
est
il
bien évident que
dans l'Inde au D'autre part,
il
lu''
est
siècle
à son image.
aussitôt
le fait
—
et c'est le
dans tout sou jour art entièrement
Posons à présent en axiome que
l'art
l'art
grand mérite
— que
qu'elle s'en fût
indien du
v" siècle
dégagée
:
l'Inde
à son goût
et
de l'Inde, avant
l'influence étrangère, était tout pareil à
connu après
que
brusquement créé
avant notre ère par un décret d'Açoka.
temps des Guplas un
qu'elle n'eût subi qu'elle a
n'a pas été
non moins certain
de M. Havell d'avoir mis a développé au
l'art
celui
nous en déduirons
avant notre ère, dont nous
ignorons tout, était aussi admirable que celui du v° siècle après,
dont nous commeuçoas à savoir quelque chose. Et
Pour escamoter plus aisément forte,
il
ne restera plus
([u'à
le
cette assertion, tout de
tour sera joué.
même un
peu
l'enguirlander avec quelques citations
des vieilles épopées et d'intrépides considérations sur les principaux centres d'art et d'enseignement religieux au temps où, nous dit-on,
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS
DE
L'AliT
L'INDE.
759
l'Inde était à la tête de la civilisation et l'institutrice de l'Asie.
bout du coniple, tout historien ne pourra que
moins
à
ne
qu'il
Ce dernier
soit
Au
prendre,
s'y laisser
un indianiste professionnel.
seul est, liélas, vacciné d'avance contre la contagion
de cet enthousiasme délirant.
réduit à leur juste valeur les pré-
11
tendus témoignages historiques sur l'existence des «galeries d'arts
au temps du Mahdblidmta en parlant de raient la
et sait
,
quel abus de langage on
université de Taksaçih'm, dont les Jàlalm atteste-
l'ct
renommée;
bilité d'attribuer à
surtout
il
mieux que personne
sent
la
période médiévale
et ainsi
:
tout de suite le doigt sur le point faible du sophisme.
de
cf
renaissance
même
temps que
veut-il
dire
que
l'impossi-
l'époque post-vêdique et anté-bouddliique ce
qui est vrai seulement de
ici
commet
qui tienne.
15
La
l'erse aussi
Il
met
n'y a pas
connu vers
a
uue sorte de restauration nationale
l'Inde
il
:
le
cela
des Achéménides soit identique à celui des
l'art
Sassanides? Et qu'on ne croie pas pouvoir s'abriter en dernier ressort derrière l'excuse spécieuse faire illusion à
du :-boisn
aucun archéologue. Tous
les
:
elle
ne peut plus
peuples, y compris
Grecs, n'ont-ils pas débuté par enq)loyer cette matière, et son
les
emploi exclusif
n'est-il
pas à lui seul
la
niai'que d'un
artistique des plus primitifs? Mais avec tout cela
développement
nous ne ferions tou-
jours qu'opposer des aflirmalionsà des alfirmations, etla partie n'en
moins belle pour nos conti'adicteurs
resterait pas
conservé dans à notre ère
:
le
où
les
Heureusement
ses droits.
nous n'avions
du (iangc aucun monument antérieur
bassin
car, là
si
ilocuments manquent,
[)our celle-ci,
ils
la
science perd
ne nous font pas entiè-
rement défaut. Avant de sauter allègrement par-dessus et
de conclure de
l'art
compte de ce qui nous
des Guptas à celui des Nandas,
dix siècles
il
faut tenir
reste des dynasties inter[)osées des
Andhras,
des Çungas et des Mauryas. Or, ({u'on veuille bien se reporter au chapitre
'''
f
Imlian
où M.
Sciilpliire
Ilavell
aborde enfin
and l'aiiUhig ,
cli.
v.
les
sculptures de Barhut et
CONCLUSIONS.
7(i()
Sànclii,
(le
faire reuirer
son
l'on
et,
dans
Car
livre.
le
cadre de son système,
clieinenl naturaliste et réaliste
gner dans
aurait toujours
SOS origines,
idéaliste,
:
dans
été
pai-eil à
par définition
mystique, symbolique et transcendantal
rc
assi-
lui-même dès essentiellement
(')»?
y a mieux
Il
:
conservation de ces autentliiques spécimens nous indique et
la
nous impose l'unique méthode rationnelle dont nous user pour nous faire une idée de ce que
la
indien devait être
l'art
remonter de proche en proche du connu
avons constaté tout à l'heure
puissions
méthode consistera naturellement
antérieurement à eux. Cette à
plan de
le
mais alors quelle place leur
dévelo|)pement d'un art qui,
le
(éprouve à ies
comme
pour contester leur caractère fran-
est trop expert
il
rciiibarnis qu'il
niissilùl
iiolciii
à l'inconnu.
Or nous
complication et l'amélioration crois-
santes, sous l'action de l'influence classique, des représentations et
des procédés de représentation; sens inverse et à
mèiiie filière, d'Amaràvatî à Sânchi, puis à Barhut
la
Bodh-Gayà, nous verrons de
plus en plus pauvres, et
(le
nous reprenons à présent en
si
la
même
compositions devenir
les
facture de plus en plus maladroite,
jusqu'à ce que, de siinplificaliou en schématisation, nous arrivions
aux plus anciennes manifestations connues de les sigles quasi
monnaies celle
indien, à savoir
l'art
hiéroglyphiques frappés au poinçon sur
carrées'-).
Dès
les vieilles
lors la cause est jugée. L'Inde
ancienne,
des liturgistes, des philosophes et des grammairiens, avait
décidément bien d'autres vocations que
celle des arts plastiques, et
ce qu'elle a produit en ce genre avant qu'elle soit entrée en contact
avec l'Occident devait être, tranchons
Le développement insToniQUE de tort
le
l'art
mot, assez rudimentaire.
indien.
— On nous
ferait
de croire qu'entraîné, bien malgré nous, dans cette sorte de
'"'
IndiKii SciiliiliiiT
'''
I^e
canictèie
(iiul Piiiiiliiiji-
ali.sirait,
nin(înioleclini(jue
des
(iMivres indiennes
nous
plus
.\).^^.
algébrique,
auciennes
a fait lout
de suilo
songer aux sùlin |).
de P;înini
608-609). Coni|iarez
rassemblés
sur
k's
les
(cf.
t.
I,
doruiueiils
planclies
Begiiinings 0/ Biuhlliisl Art, etc.
I-IV
des
i;iNFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. polémique, nous en ayons oublié notre fait
de l'évolution générale de
l'arl
sujet.
De
761
qu'on
l'idée
indien dépend en eiïet
la
se
place
'Ma
Fin. .586 ET .580 bis.
Musée
qu'il
style
(le
—
Buddha dd Campa
Hanoi. Statue de bronze troiirée
il
[face ot dos] (cf. p.
Bong-Dunng
Oa8,
(:\nmun).
()8-i, 7oli).
UaMcuy
:
i
m. lo.
conviendra d'y assigner à l'école du Gandiiâra. Si vraiment
Gupta
l'intruse se
n'était
que
la
renaissance de
trouverait écrasée
comme une
l'art
noix
le
originel de l'Inde,
—
disons mieux,
CONCLUSIONS.
762
comme un
calcul étranger à l'organisme
—
cette formidable pince. Et c'est bien là,
entre les brandies de
-
au fond,
à quoi tendait
toute la théorie. L'inlluence classique ne serait plus dès lors qu'un
fâcheux, certes, mais passager, une sorte d'intoxication
t'[)isode,
proniptement éliminée. Et que son action
ait fini
moins en apparence, nous l'avons reconnu
et
nous tenons qu'au lieu d'avoir été un poison, en d'autres termes qu'elle
Non seulement
compromise que ne ture
exposé'''
elle a été
:
mais
un aliment,
bien plutôt assimilée qu'éliminée.
moins perdu que gagné à ce contact avec
l'est
notre personnalité
que nous absorbons.
mieux
même
grecque, mais son originalité n'en a pas été plus
civilisation
la
l'Inde a
a été
par s'épuiser, au
Elle n'a
se réaliser et s'affirmer
fait
humaine par
qu'y puiser des
elle-même, car
à faire
moyens de
elle avait déjà
créer une individualité propre entre toutes les nations.
inconvénient ni déshonneur
nourri-
la
11
su se
n'y a ni
quelques enqn-unts de forme,
dès qu'on a un contenu nouveau à y verser. Les Grecs eux-mêmes n'onl-ils
pas été d'abord à l'école de l'Orient et leur art n'a-t-il pas
reçu des Egyptiens et des Assyriens l'étincelle de vie
ressemble pas moins à aucun autre
de
même
de
l'art
:
et,
indien. Gela est visible
('-)
en définitive,
pour
? Il il
n'en
en
est
productions de
les
rinde centrale, aussi bien à l'époque des Çungas que des Guptas en dépit des attaques passionnées,
et
:
par ailleurs maladroites, d'une
esthétique nationaliste, nous irons jusqu'à soutenir que cela est
du Gandhâra. Son œuvre
vrai de l'école
gréco-romain de second ordre,
c'est déjà
n'est pas
une
simplement du
fleur
du
sol iiulien.
N'y avons-nous pas tout de suite discerné, dans l'arrondissement
des formes, dans l'atténuation des muscles et bientôt des draperies,
dans l'orientalisation des visages, l'école
duMadhyadêça 568-570
l'expression
'"'
Cf.
t.
Il,
'*'
Cf.
(j.
PiîBROT, Histoire de l'art
l'antiquité, I, '"'
]).
L'I
(il i-()i
ti.
ilaits
tendances qui allaient faire de
la
plus pure du génie indigène'^)?
—
Est-ce la peine de
sunt que
le
t.
II,
p.
353
el suiv.
de l'Assyrie?
remarquer en
goût de l'Inde
beaucoup plus
j). xir.
Cf. ci-dessus,
les
à
celui
|ias-
s'a|)|)aicnte
de lEijypte que
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. Mais notre intention n'est pas de nous borner
à
critiquer les
théories d'autrui en nous gardant de prêter nous-niènie la critique.
11
avantageux pour
est plus
le
763
le flanc
à
progrès de nos études
/
3Ù3 FiG. 587.
—
Matulrà
BuDuiiA DE
Musée de Malliurà
,
n"
.1
.j.
(cI. p.
A'-jO
.
iS
1
,
6o6, 681. 701, 708,
Provenaiil de Jiun(dpur. Iliiiiteur
:
7l(')).
a m. ao.
de se tromper nettement que de garder un silence prudent. Aussi
ne terons-nous aucune raît, à la l'art
1°
difiiculté
pour exposer comment nous appa-
lumière des récentes découvertes,
le
développement de
bouddhique indien. L'Inde ancienne (et par Inde nous entendons avant tout
le
CONCLUSIONS.
HVi
cœur même du pays,
ment un
art.
Il
c est-à-dire le bassiu
n'est société
du Gange)
inférieure qui n'en ait un, et l'Inde
si
avait développé, bien avant Alexandre ou Cyrus, une
assurément lisé,
fort
n'est
il
le croire
eu si\re-
a
peu vêtue, mais déjà
pas aussi nécessaire (pie
raffinée les
car,
:
civilisation
pour
être civi-
Européens sont disposés à
de porter un costume complet. Seulement de cet art nous
ne savons pour
l'instant
absolument
plus sage de n'en rien dire,
rien
:
par suite,
et,
notre ignorance
si
même
serait
il
et le persis-
tant silence des fouilles ne nous donnaient à penser rpiil n'a pas
connu, dans
la patrie
de
la
développement comparable, dans
la vallée
du
INil
la
marque de
temps des Çungas toute primitive
de graver
:
même
de
ou en Mésopotamie. Los premiers monuments
l'inlluence (u''
et
les titres
un
loin, à celui qu'il avait pris
de l'époque des Mauryas
consei'vés, datant
déjà
tliéosophie et de la linguistique,
si
(ui'^
moins une allure
imagiers de Barliut ont pris un
de leurs bas-reliefs,
c'est
portent
Les sculptures du
gréco-persane.
siècle) n'en gardent pas les
siècle),
tel
apparemment
soin
qu'ils
avaient conscience d'être des initiateurs. Sur les productions de
la
période Andlira, l'intrusion des procédés et des conceptions plasti-
ques importés du Nord-Ouest se présentent cependant un bileté
dans
la
si
fait
de plus en plus visible
:
elles
curieux mélange de maladresse et d'ha-
facture, d'hérédités
indigènes et de suggestions
étrangères dans la composition, qu'elles n'en donnent pas moins l'impression d'œuvres spécifiquement indiennes. 2"
Nous en dirons volontiers autant d'une autre école qui
pendant ce temps pleinement développée dans l'Inde, particulièrement au
Gandhàra,
et
le
s'était
Nord-Ouest de
dont, dès
après notre ère, l'inlluence spéciale se traduit dans
le
ii''
le reste
siècle
de
la
péninsule par l'introduction de sujets et de personnages nouveaux, à
commencer par
la figure
exceptionnellement propices si
du Buddha. Grâce à des circonstances à
son hellénisation, l'apport grec
y
est
évident qu'on n'a d'abord \()ulu y voir qu'un rameau de notre
art européen.
Après tant d'expériences répétées au cours de cette
k
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. interminable éUide,
il
est
peut-être permis de dire que nous avons
achevé de dissiper cette illusion et mis dans tout son jour considérable qu'a prise
[•"iG.
luDDUA
fjSS.
Fig. 588.
—
Fig. r)S8 bis.
Britisli
IIE
le
^^én\e indien à l'élaboration
FiG.
IjfcSAKtb.
Muscitiii. Prni\ de Silrinilli.
— Musée
765
II.
:
588
ù m.
de Calcutta, n° k(url;iha)r i3. II.:
1
(cf.
m.
de
part
l'école
BuUUHA DU MaG.IDHA.
bis.
80
la
p. (iSi, 701, yo-'t).
fio (cf. p.
08 1
,
yo'i).
indo-grecque, non moins indienne ([ue {jrecque. Non seulement a,
ou peu
s'en faut, fourni tout le fond,
un certain point
la
mais
il
a
modifié jusqu'à
forme, ^'expérience est facile à faire
quelques motifs décoratifs
(cf. fig.
i
90
et suiv.)
il
:
à part
ou encore certains
CONCLUSIONS.
766 sujets serait
597-598) devant lesquels l'hésitation permise, jamais un œil tant soit peu exercé ne pourra cf)nuniversels
(cf.
fi<j;.
fondre un bas-relief gréco-bouddhique avec un bas-relief gréco-
romain.
que
3" Et ceci nous éclaire justement sur le rôle
rienne était appelée à jouer dans
pu
Si elle a
l'art indien.
et
aisément imposer son répertoire
si
c'est qu'elle les avait
comme une première
à la rendre d'autant plus
aisément assimilable pour
péninsule. Les artistes de
le
en
somme que
vallée
la
continuer
du Gange
mouvement
le
et le
maniérisme de
Tel est
le
digestion destinée
et
le
reste de la
du Dékhan
déjà
zénitli. 11
commencé dans
renouvelé
l'art
de l'Inde
les
outrances
de
l'évolution
l'art
et simplifié,
indien
qu'y a joué
que nous
antérieurement au
qu'il soit
l'école
légitimement
du Gandhâra.
ainsi d'intermédiaire entre l'Occident et l'Orient, elle a et enrichi
et le répertoire
réussi
tombait dans
de notre ère. Nous ne voyons pas
En servant
où
décadence dès avant l'arrivée des Musulmans.
la
possible de diminuer le rôle
que parce
de
la
de l'Inde
façon que nous avons dite la technique
et
de
l'Asie
bouddhique
:
mais
elle n'y a
qu'elle avait déjà adapté les ressources des ateliers
hellénistiques aux besoins religieux de peuples nouveaux.
croyons-nous, l'humble vérité. aurait la
n'ont
spécial de leur race.
v" siècle,
schéma, extrêmement abrégé
proposerions de siècle
l'idéal
obtenu au
résultat est définitivement
nous paraît avoir atteint son
x*"
déjà accom-
Penjâb pour dégager petit à petit, tout en faisant leur profit
des procédés mis à leur disposition,
Ce
et sa
aux idées indigènes. L'influence hellénistique a
subi dans le Nord-Ouest
fait
gandhâ-
développement particulier de
le
technique aux écoles du bas pays,
modés au goût
l'école
pu
se passer
de
l'école
magnifique floraison du
sible;
Ceux qui prétendent que
style
est.
l'Inde
du Gandhâra oublient que, sans
elle,
Gupta eût été pratiquement impos-
ceux qui soutiennent que l'influence grecque a engendré
tout l'art de l'Inde oublient que, l'école
Là
du Gandhâra
sans
la
n'aurait jamais existé.
civilisation
indienne,
L'INFLUENCE CLASSIQUE EN EXTRÊME-ORIENT.
§
En
L'Influence classique en Extrême-Orient.
IL
— Le
Insulinde.
l'Inde
;\
l'école
que nous venons de reconnaître dans
lùle
gréco-bouddhique
buerions volontiers dans
Bouddhisme indien,
à
les
que nous
est aussi celui
pays où
s'est à
commencer par
l'insulinde.
Boro-Boudour,
ràvati, les bas-reliefs de
il
lui attri-
son tour propagé
nexions purement et simplement au Gandhâra, par
peu de voix
767
y a
le
le
nous an-
Si
canal d'Ania-
fort à
parier que
s'élèveraient contre cette excessive prétention, tant ces
magnifiques sculptures sont encore mal connues. Pourtant nous
ne cacherons pas que, vraie en gros,
monuments que par bouddhique de
les
à
.lava
et attestée aussi bien
chroniques locales,
la
par
dé])endance de
les
l'art
Légard de celui de sa métropole aurait
besoin d'être analysée et jaugée dans
le détail. Ici
encore
c'est
une
question de degré, et l'on ne tarderait pas à constater que nous
avons alTaire non pas à une reproduction servile des modèles gréco-
bouddhiques, mais
adaptation proprement javanaise de
une
à
l'adaptation indienne de l'art gandhàrien.
Du Gandhâra
la
nouvelle
école lient les trois quarts de son répertoire et les procédés essentiels
de sa technique. A l'Inde
que nous avons vu d'appeler le
,
ce
manque
que
elle doit sans
la critique
doute, d'après tout ce
européenne s'empresserait
d'accent des lignes, l'insullisance du détail
anatomique
et l'absence d'action
tant pour se
demander
si
dramatique, sans s'arrêter un ins-
ce n'est pas notre goût occidental qui est
corrompu par une recherche excessive du mouvement, du muscle et
de l'expression pathétique. Enfin
de
l'Ile le
c'est
sonne.
aura puisé dans
le terroir
caractère spécial auquel se font reconnaître ses œuvres
même
sent que
elle
là
:
l'élément qu'il importerait le plus de définir, à pré-
leur beauté n'est plus sérieusement contestée par per-
Au
futur champion
de
l'originalité
javanaise
vont donc
d'avance toutes nos sympathies; et nous ne croyons pas
exposé à perdre sa peine
et
(ju'il soit
son temps. L'art bouddhique gréco-
CONCLUSIONS.
7(58
indien
n'est
pas sans avoir subi dans
transformation
:
seulement
celle-ci est
l'Iiisnlinde
beaucoup moins apparente
qu'en Chine. A ïouen-liouang, à \un-kang, et les vastes
manches
à
immédiatement aux yeux
sautent
forcée des
sommaires costumes de
nombre de
passer inaperçues
zone tropicale
la
de sa mère
et
Boro-Boudour,
à
:
pantalons
les larges
du Bodhisattva
chinoise
la
une profonde
l'analogie
au contraire
fait
modifications. Celles-ci n'en méritent
pas moins d'être relevées; et, ce travail achevé, on s'apercevra
que dans
la
Basse
accommoder
ont su
comme à
dans
Haute-Asie
la
les artistes locaux
leur façon la légende figurée du Sauveur qui
leur était venu de l'Inde.
Mais supposons à présent que, se jetant aussitôt dans l'autre extrême, quelque esthète néerlandais ou quelque Javanais natiorépudie toute pénétration de l'influence classique,
naliste
même
à
travers l'indienne, dans l'art de Java? Fort des contrastes reconnus
entre
les
gandliàricns
prototypes
n'auia-t-il pas
beau jeu
prétendre que leur vague rapport pour-
à
rigueur s'expliquer par
rait à la
Boudour,
comme
leurs insulaires répliques,
et
le fait
que
sculpteurs de Boro-
les
ceux du Nord-Ouest de l'Inde, ont puisé leur
inspiration dans le canon des Mùla-Sarvàslivàdins'')?
forme de dem.i-vérité poussée jusqu'à l'erreur, cile
fort
il
A
cette autre
ne serait pas
d'opposer des observations péremptoires. Par un
dilli-
phénomène
surprenant, quand on songe à l'éloignement océanique du relativement tardive des œuvres
])a\s et à la date
sculpteurs javanais
sont,
(ix- siècle), les
après les sculpteurs gandhàriens, les
meilleurs élèves que les maîtres hellénistiques aient jamais eus
dans l'Orient de
l'Asie
:
du moins
il
n'en est pas qui aient mieux
conservé l'esprit des ateliers antiques et continué à faire un plus adroit usage de leurs secrets. Les fluence, vieilles ''
que nous commencions tout œuvres indiennes,
Voir ci-dessus
p. Ii2-h^.
marques
,
t.
II,
\i.
s'étalent
(jj 'i-()ii(J, et cf.
caractéristiques d'in-
à l'heure à déceler ici
en évidence.
|)Our Java,
li.
/:'.
dans
les
Décoration
F. A'.-O.,
IX, igog,
L'INFLUENCE CLASSIQUE EN EXTRÊME-ORIENT. sculpturale
uniquement vouée
à
revêLir
la
—
FiG. ÔS9.
— D'après
Fig. 5go.
—
les
Blddua
d'Ajint'i.
Painliiigs
.
.
.
FiG. 5i|0.
nf Ajanlà,
jd.
'/a
—
Utuuin
b [Cave AJ
inlroduilion
in-
{cf. p.
Statue de bois du temple de .Seiryu-ji, à Ktjuto. D'après
est vrai, à
il
travers les cadres succossils d'une série de tableaux;
Pig. 58g.
de longues
nudité
essenliellement narratif, poursuivi,
galeries; dessin
7(19
Jipox.
Gi.i,
Aoui.
G8a, 707). A.Y, n" iiSB
(.
[ef.p. t;i;8, 6S7. Gg-'i, -jnS. 7«7i.
et des figurants
des éléments pittoresques
du paysage, arbres ou fabriques, sans
souci de leurs proportions
au milieu des acteurs
relatives;
emploi constant du raccourci favorisant l'étonnante va-
riété des attitudes, tout enfin, GANDllÀKl
-
11.
dans
le
système général de
la
com-
'lu i:nii:
;
CO.N'CLUSIONS.
770 posilioii
comme
dans
de main leclmiques, dénonce chez
les tours
du
ces artistes de l'hrmisplière austral sinon des héritiers directs,
moins des dépositaires
fidèles des traditions, voire des
conventions
de notre métier classique. Leur extraordinaire virtuosité se sent encore plus vivement par contraste avec
la facture,
archaïsante à
force
de maladresse, des sculpteurs qui commençaient vers
le
même
temps à décorer
monuments de
la
les
Basse-Asie, à savoir Angkor. Ignorants pective,
comme
l'autre merveille
du raccourci
et
de
la
de
pers-
incapables de montrer un personnage de trois quarts
de représenter ses pieds vus de face étageant verticalement ,
khmèrs arrivent
les épisodes, les artistes
à
nous donner, en face
de leurs éternelles batailles terrestres ou navales, l'impression d'un bas-relief égyptien ou assyrien.
En
vérité l'on
ne
qui doit
sait ce
surprendre davantage, de rencontrer au Cambodge un cas aussi caractérisé de régression artistique, ou à Java
conservation des procédés de
et
le
temps d'étudier
comparée
En Chine.
,
les
remarquable
si
à souhaiter,
l'art grec. Il serait fort
pour que nous arrivions enfin à des solutions prît
une
définies,
qu'un expert
questions d'archéologie expérimentale
que nous devons nous borner à soulever
—
ici.
Selon toute vraisemblance, les conclusions aux-
quelles nous arrivons pour l'insulinde, trouveront sans difficulté
leur application en Sérinde.
pour
un
la
moitié ouest
du pays,
même mouvement
à
influence, le
premier
brahmane
le parti à
affaire,
la
[ilan
— bien que dans —
par terre
les religions,
péninsule. Aussi bien y recon-
les
principaux
agents de
et le lihiksu (cf. fig. 532-.^3.5 et la
l'autre
cette
536). C'est
Chine que nous hésitons à
prendre. Nous n'oublions pas en
nous sommes en présence de
au moins
une sorte de colonie indienne, où
seulement quand nous abordons
nouveau sur
nous avons
et, cette fois,
jusqu'aux langues de
naissons-nous au
aussi
d'expansion avait conduit
une direction divergente les arts et
Là
grande
civilisation
effet
que
de l'Extrême-
Orient, ni que celle-ci, ayant un long passé original derrière elle,
i
L'INFLUENCE CLASSIQUE EN EXTRÊME-ORIENT. est
par
là
même
murer contre cetle fois sorti
Fu;. 5i)i.
Brilish
animée d'un
les
donc
du champ de nos éfudes
et
—
(lu
nous demander
sommes
de nos voyages.
-- SpÉcniES d'imagkbie doiiddhique siiniNniENSE
Muséum. Provenant de Touen-lwuang
excessif de
de proposer
esprit conservateur et capable de se
intluences élrangères. Ajoutez que nous
Cliché
771
,
cl.
(collection de Sir
p.
11
serait
708, 726).
Aurel SrEiy).
Arusée Giiitnct.
—
et,
de notre part, outrecuidant
des solutions fermes au complexe problème des
relations artistiques entre la
Chine ancienne
et
l'Occident.
Mais
peut-être nous sera-t-il permis, en nous inspirant de l'analogie de /in.
CONCLUSIONS.
77^ l'Inde 11
,
d'exposer au moins
de
sullit d'ailleurs
étendue sans
pu avancer au pour
la
Corée
poser pour cet autre
cf
se poser la question.
empire du Milieu t.
notre conception de rinlluence classique dans l'Inde
De même que s'est
la
comment nous paraît
elfort à toute la
sujet de la
et le
Basse Asie, ce que nous aurons
Chine sera également valable en gros
Japon.
Par une coïncidence qui vaut d'être remarquée, nous trouvons
sino-japonais,
du moins
lluence bouddhique,
la
deux camps. Pour
uns
l'art
peinture O, serait une création de
l'in-
aussitôt les critiques partagés en
les
donc indienne ou, pour mieux dire, indo-
wrccque. Mais faire ainsi table rase de toutes les œuvres chinoises antérieures h l'introduction du répertoire gréco-bouddhique, n'est-ce
pas délibérément s'interdire les moyens de rendre compte de transformation que,
Chine
?
Car
enfin,
comme
nous l'avons
comment un
art
vu(-), celui-ci a
la
subie en
indigène inexistant aurait-il pu
modifier l'apport d'une école étrangère? Le néant ne réagit point.
Les autres ne vont assurément pas jusqu'à contester l'existence dans chinois
l'art
tt
d'éléments gandhàricnsii
mais
:
désinvolture que ces éléments sont tout à la
fait
ils
déclarent avec
secondaires et que
pénétration de l'influence indo-grecque en Chine n'a été qu'un
incident sans portée et sans lendemain.
quer
la
rénovation qui se produit à ce
et stylisé des vieux sépulcres
figure
la
ce cas
comment
même moment
dans
expli-
l'art
sec
du Chan-toung? Un autre canon de
humaine, un sens nouveau des draperies, l'emploi du
haut-relief,
aucun de
En
la
présentation
de trois quarts W,
des personnages
ces traits n'est secondaire, et leur introduction simultanée
équivaut à une révolution. Comparez, pour vous en convaincre,
dans l'album de
''
Éd. Chavannes,
\V. Anberson, Descriptive
ami
les
''
liis-
of a Collection oj Jap/iand Chinese Pninlings in tlie lirilisli
dalles
courcisji
îiese
(cf.
Mtiseum (Londres, i886). ''
Cf.
t.
Il, p. ()()9 et suiv.
Wou
y aurait déjà toutefois des criac-
11
lorical Catalogue
funéraires de
sur
les
dalles
du Clian-touDg
A. dei.la Setta, Geiiesi detlo scorcio,
p. 5-6)
:
mais ce problème concerne
sinologues.
les
L'INFLUENCE r,L\SSIQUE EN EXTRÊME-ORIENT. Leang-Tseu, aux sculptures
de Yun-kaiif;
fouillées
si
:
773
ou, plus
simplement, reportez-vous à notre figure 5^2. Sur cette exposée pour
de 1913
et,
première
la
fois
depuis lors, transportée au musée de Boston
prendrez côte à côte
en bas des donateurs traités dans
est parlant
mencé
que
:
à l'cproduire
Sérinde que
la
les
les
vous sur-
le
:
Han, en haut des
style des
technique gandhârienneC). Le contraste
la
dit-il ?
,
l'été
procédés caractéristiques des deux écoles
les
icônes exécutées avec
stèle,
au Musée Cernuschi pendant
—
Il
dit
que
c'est
du jour où
ils
out
com-
modèles gréco-bouddliiques transmis par
vieux graveurs sur pierre de
Chine
la
se sont
véritablement transformés en sculpteurs. Si
donc
l'on
nous demande à présent qui
a raison et qui a tort
de celui qui exagère ou de celui qui répudie l'action médiate de notre art classique sur celui de la Chine, nous répondrons qu'ils
ont à la
fois tort et
raison tous les deux.
Le point délicat de ces
questions d'originalité et d'influence gît justement dans
la difficulté
de faire à chacune sa part. Les partisans de l'une ou de l'autre
semblent croire tout perdu dès
qu'il faut faire la
moindre concession
que
à leurs adversaires. C'est étrangement jnéconnaître le fait
deux choses peuvent il
serait
fort bien
combiner. A ces
se
avantageux de substituer une bonne
vraiment intéressante et féconde,
celle
fois la
grecque dépendra de école chinoise.
l'idée qu'il
des justes délimitations.
convient de se former de
que
[)osition
la
rapport à l'influence hellénistique nous apparaît
de moyen ferme entre liers l'art
pour nous, de indigène était
ancrée que '"'
Cf.
les
si
les
.H,
p.
336.
de
l'Italie
et
sorte
de rEgy|)te. Dans ce dernier ]iays
ancien, son œuvre
'-'
part
Chine par
comme une
si
considérable, sa tradition
Grecs ne purent à vrai dire l'entamer
—
la vieille
faire la
la
indo-
deux cas opposés, mais également fami-
V. fioLoiiBEW, Notes sur quelques sculptures
sclmft. II,
l'école
Nous ne demandons pas mieux que de
belle à celle-ci'^'; et c'est ainsi
débats
seule procédure
encore l'estimation définitive du rôle joué par
Ici
si
stériles
les
Cf. ci-dessus,
I.
Il,
])
rlii)wises.
r).58-(;(io.
dans
:
il
se refusa
Oslnsiulisclie Zeit-
CONCI,IiSl()\S.
77'i
toujours, par exemple, h
impavidemonl, sons
coiilimia
et
jambes de
conquête artistique de
la
a
pu
demander
se
et les
profil, l'œil
Rome
gréco-romain pour désigner
épaules de
de créer
si
et
contraire,
œuvres hellénistiques exécutées en si,
mesure que
à
l'on
on ne
pénétrera
le situe
pas
avait déjà
il
en peinture''', des caractéristiques qui le
suivront dans toute son évolution; mais d'autre part
que notre
tête
complète qu'on
égale distance de ces deux extrêmes. D'une part
développé, notamment
la
les
terme spécial de
le
l'intelligence de l'ancien art chinois,
mieux dans
Au
l'ace.
Grecs fut
|)ar les
Nous serions bien surpris
Italie.
à
les
connue sous
personnages avec
valait la ])eine
s'il
du raccourci
secret
le
Ptolémées
les
à présenter ses
empereurs romains, les
d'eux
a|)|)ri'ii(lrc
art classique,
complètement renouvelé
il
est visible
travers l'iconographie bouddhique, a
à
sa technique sculpturale.
Peut-être est-ce une illusion de notre part
:
mais
—
saul'que nous
possédons, du moins dans les vieux bronzes, des spécimens d'un art
purement
chinois
passées à peu près
—
les
comme
somme
choses nous semblent en
dans
l'Inde.
s'être
Faut-il pousser plus loin
encore l'analogie et imaginer en Chine, avant
la
période d'inlluence
gandhârienne, une période diulluence gréco-iranienne'-)? Celle-ci
pu
aurait
s'ouvrir dès les
premières relations établies par l'aven-
tureux voyage de Tcbang-k'ieu en Baclriane dans
du
u'^
siècle;
rien
et
n'est
directe,
long de
le
la
—
li
peut
êti'e
la
du
inkîrcssant de raiipoler
que
les Gliinois
xvii' siècle à l'iatroduction
clair-oliscur et des
autres
procédés
européens (cf Paléologue, L'Arl chinois, p.
28g
et suiv.).
empruntés
pénétration
la
d'objets
d'art
à l'Orient hellénisé'''.
—
c'est seu-
propagation des ]irototypes gréco-bouddhiques à
à ce propos la résistance
opposèrent au
que
on nous permettra d'insister sur ce point
lement après ''
le dire,
commerciale,
grand' route
industriel ou de motifs décoratifs
Pourtant
dernier tiers
théoriquement plus vraisemblable,
que nous avons eu occasion de
ainsi
le
<")
der
F. IIiutii. Cliinc^iisclicn
dessus. '''
1.
Cf.
— On
Il, p.
UImt fvemden Kiiiist,
5oo
ci-dessus,
sait
Einjliisse in
i:
p.
et
cf.
ci-
et 7/15. t.
II,
que des vases
à
p.
034-035.
décor iranien
sont encore conservés au Japon.
LIM'LliENGE travers
Cl,
ASSIQUE
lv\
EXTli
!
ME-ORI
!•
NT.
77r,
Scrinde et leur inlroduclion du bassia du Tai'im dans
la
ceux du Hoano-ho
du Yang-tsé, que
et
s'est
produite
la
transformation artistique ci-dessus décrite. Tandis qu'à
brusque l'actit
de
l'importation directe de la Bactriane et de la Partliie, on ne voit
guère à signaler que l'exemple, aujourd'hui contesté, des décors miroirs
(le
c'est à
('),
présent tout un peuple de statues
(|ui soi't
du
.-^HBSPT::^
FlG. yya. Victoria
—
liuDDll.l
tenant vue STATUETTE DU BuDDllA
[1
and Albert Muséum, Bombay. Provenant de Mir Jan.
]
(ff.
[1.
72()).
llaiilciir: o i».
';o.
rocher, toute une forêt de st(Mcs en style nouveau qui se dresse.
Et ainsi
il
apparaît bien que l'inOuence classique indirectement
apportée de l'Inde a été infiniment plus forte celle qui
à
filtrait
première vue inattendu,
C'est d'abord
de tout '" li'ô
directement à travers
le
,
il
les
l'Iran.
et plus efficace
De
ce
que
phénomène,
découvrent aisément.
raisons se
va de soi, (pie le répertoire gandhàrien profilait
prestige
du Bouddhisme
CeUe ornemenlalion
ii';iiiiail
péné-
en Chine qu'à l'époque des T'ang,
et
de
d'après
la
place considérable
Al.
Knipiu
Cliiursr liroii:c Mirrors.
Takaicik,
que
Aiicicnt
CONCLLSIONS.
77(;
un instant
celui-ci lint c'est aussi
une
fois
école
—
à !a
cour
parce qu'au Gamlliàra
de plus, car
tel est
et
—
dans
société cliinoises. Mais
la
ne craignons pas de
bien décidément le rôle essentiel de son
accommodée aux goûts
la tradition classique avait été déjà
esthétiques en
même
répéter
le
temps qu'aux besoins religieux des populations
asiatiques. Entre la civilisation d'Anlioche ou d'Alexandrie et celle
de Ta-tong-fou ou de Ho-nan-fou, l'écart
trop grand pour
était
que de simples rapports commerciaux pussent jamais exercer une
Tout
action vraiment protonde sur leurs arts respectifs.
se serait
vraisendjlalilement borné, pour l'amusement des curieux, à quel-
ques transferts d'images ou d'objets décors, peut-être
à
d'art, à
— en somme aux
quelques pasticbes
tations fort superficielles
quelques emprunts de manifes-
que nous avons vu de nos jours l'impor-
estampes japonaises provoquer chez nos amateurs ou
tation des
nos artistes européens. Pour que l'inlluence classique
moment donné
transformer
l'art
héréditaire de
la
ait
vieille
révolutionner sa glyptique, ouvrir de nouveaux horizons à ture,
il
ci'éés
par
fallait
que
l'école
[)aii
du Gandhâra à
—
Peut-èlre
:
mais
volontairement aveugle pour se refuser à
pourra, nous serons
le
un
Chine, sa pein-
l'imitation do ceux de l'Olympe.
que pour en exagérer l'importance. Qu'on
(|u'on
à
don de joyeux avènement des dieux
ce lût le
Influence de pure forme, dira-t-on. être aussi
pu
premier
à y
il
faudrait
lui
laire sa
la restreigne tant
applaudir, pourvu qu'on
l'admette.
Le mécanisme de
l'im-luence.
—
Ainsi nous n'hésitons pas, dans
notre rechercbe impartiale de la vérité, à nous jeter entre les deux paitis extrémistes, au risque 11
nous reste à
que dans
la
faire
de recevoir des horions de chaque
encore un effort pour n'être dupes des mots
mesure inévitable où
nous trompent. Demandons-
ils
nous comment nous devons concevoir de cette
«
côté.
la
nature et
influence n, sorte de talisman
revient sans cesse sous notre plume.
Ici
le
mode
magique dont
d'action le
nom
encore nous nous heurtons
J
L'INFLUENCE CLASSIQUE EN EXTRÊME-ORIENT. à
deux théories en apparence
comme
777
uns en parlent
irréconciliables. Les
d'une sorte de contagion qui se propagerait apparemment
toute seule
:
mais
les
mêmes
épidémies
ont à présent dans
les
microbes des agents de transmission. D'autres critiques, au contraire,
ne tiendraient compte que des déplacements attestés d'ar-
"f^^w^frj^^-çwf
FiG. Ôgii.
Fig. 5çj3.
l-lllll
—
sarcnjiliage d'Asie
Orient odcr
Fig. 5gi.
—
Musée
lie
Rom,
'^5.'/
h
et
pt. 11.
M. GriJnwedel
Hirtli,
o m.
Ijo
ff
l'ois
encore,
la
vérité
par exemple, et à sa suite
inclineraient à fonder sur
d'origine kliotanai.-e, iuirail Henri au
de Si-ngan-fou, l'introduction des
:
p. 73y,-j.sh).
en renom. Nous craignons que, cette
ne soit dans l'entre-deux. M.
J
Mineure, d'après SrRZYGOifSKi
Ltthnre. Prov. de Sliùli-hi-Dlim(? j. H.
(cf. fig.
tistes
BlDDIIA UlllitO-BOtlDDaïQUE.
FlC. 3y'l.
i.lUi.n CIlIlliTlKN.
Fragment d'un
la tète
vu''
du
seid 1-song qui,
siècle à la
cour impériale
éléments indo-bactriensTi non
CONCLUSIONS.
778
seulement en Chine, mais en Corée
donnent sans
précis leur n'est-il
au Japon O. Des textes
et
du moins en partie
cloute raison,
mais
:
pas encore plus vrai de dire que l'école sino-bouddliique,
d'ailleurs bien antérieure à I-siJng, est le
prolongement de
l'école
sérindienne? Nous avions jadis attribué, de façon assez plausible, l'expansion de l'art classique jusqu'au
Gandhâra aux pérégrinations
de ces Grœculi qui promeuaient leurs talents à travers antique. La thèse est insoutenable, nous
pour
lui
l'art
rr
du Gandhâra
observer M. délia Selta;
fait
que
n'est
provignement de
l'ultime
moyens repré-
l'école gréco-orientale qui avait déjà introduit ses
sentatifs
en Perse
n
doute
et sans
;
qu'une hirondelle ne
fait
pas
ne le feraient pas davantage
De même un n'était porté
ceux-là
ou un
ai'tiste
le
si
il
na pas
printemps
d'ailleurs
il
monde
le
tort.
On
dit à
bon
droit
mais cent hirondelles
;
n'arrivait sur leurs ailes.
ne pourrait rien'-,
atelier isolé
s'il
par un de ces larges mouvements sociaux qui mènent
mêmes
qui se prennent pour leurs meneurs. Dans le fdet
troué où l'histoire s'évertue à emprisonner la multitude grouillante
des
faits,
et des
individuels
sommes
fait
menu
fretin des
noms
cas particuliers, et c'est pourquoi nous
nous
ne faut certes pas négliger
il
le
plus haut un devoir de les recueillir; mais nous ne
devons pas non plus oublier
l'action
qui gouvernent les événements.
profonde des courants
collectifs
Ainsi seulement nous pourrons
arriver à nous expliquer bien des choses. C'est d'abord la lenteur
avec laquelle
reprendre que
les
influences artistiques
le plus
proche exemple
modèles ou de quelques des
du
''
Han
V® siècle
la fin
fr.
Eiiijl.
iii
Arl
d.
in
Chili. Iiidiii
168. ''''
En
du
i" et
de notre ère. Non seulement
p. i('); cf. Èuddliist
l'orfèvre
siiflisait
de quelques
parisien
non du connnenceinent y faut
il
du temps, mais
f[ne
Iluence
quoi voyons-nous par exemple
que Maître Bouclier,
s'il
Pour ne
artistes, l'art bouddiii(pie chinois daterait
non des Wei, de
HiiiTn, Ùhrr
Kunst, p.
et
''',
propagent.
se
sur
le
di'vetop|ipment
de
l'arl
industriel de l'Extrême-Orient? ^''
Voir
t.
II, p.
6G0
et
cf
p. '12IJ.
L'ÉCOLE DU ('.ANDH\R\ ET L'ART CLASSIQUE. encore de
la
comme
continuité,
dans toutes
779
opérations de
les
la
nature. C'est de proche en proche, faisant pour ainsi dire tache d'huile,
que gagne peu
à
peu
tt
Ne venons-nous pas
l'influence n.
delà suivre pas à pas de Sérinde en Chine, de Chine en Corée, de
Corée au Japon? A force de voir se répéter
même phénomène,
le
nous comprenons mieux pourquoi nous avons dû signaler étape
des
modifications
nouvelles.
chaque
tiennent pour une
Celles-ci
bonne part aux propagateurs eux-mêmes,
à
et
pour
le
au
reste
milieu nouveau. Nous avons tout lieu de croire que ce sont des
maîtres hellénistiques, venus de Bactriane, qui ont fondé à
demande des donateurs
la
indiens l'école gréco-bouddhi(pie du Gan-
dhàra, tandis que ce sont surtout des maîtres indiens
ont
(|ui
d'abord travaillé en Sérinde, puis des maîtres sérindiens en Chine,
des maîtres chinois en Corée, des maîtres coréens au Japon.
L'Ecole du Gandhàra et l'art classique.
§ 111.
Rapports avec l'art
mauvaise,
peu
à
c'est
païen.
toujours la
—
Ainsi,
qu'on
même semence
que
la le
juge bonne ou vent d'Ouest a
peu portée jusqu'aux bornes du vieux monde. Et
chaque nouveau terrain de culture, variétés de plus en plus éloignées
elle a
certes, sur
donné naissance
à des
mais
le fait
du type
originel
:
n'en garde pas moins son intérêt pour l'histoire générale de la civilisation.
La teinte lentement dégradée dont nous couvrions tout à
que
l'heure la carte de l'Inde, c'est d'un pinceau sans hésitation
nous retendrions maintenant, de
])lus
en plus pâlissante, sur celle
de tout l'Extrême-Orient jusqu'aux premières
retournons
à
les
mêmes
phénomènes. De
termes, cette
la répétition
quasi
école irano-grecqiie,
mal connue, qui sans doute
M. A.
Et
si
nous nous
présent vers l'Occident de l'Inde, de pays en pays
historiens de l'art seront d'accord avec nous
dans
îles.
se
développa sous
les
pour noter, presque obligée des
mêmes
malheureusement les
délia Setta nous montrait à la fois la voisine
si
Séleucides et oh
immédiate
et la
COMIM
780
SIONS.
plus proche parente de l'école indo-grecque, que nous dit-il?
—
Qu'aelle avait dû, à s'éloigner du pur centre classique, faire un
premier apprentissage de l'application de
sa
forme à des con-
tenus nouveaux, et satisfaire par suite aux goûts et aux exigences
de nouveaux peuples
de
la
Syrie, sinon
tt
i\
Et qu'écrit de son côté M. de Vogiic sur
qu'il est le
gnements grecs par des toujours le
même
kélaôtis, à
Ecbatane
comme villes
à Pétra
produit de
orientaux
artistes
problème qui
comme
En somme c'est Taxila comme à Peu-
t^'n?
posé, à
s'est
à Gtésiphon ou Séleucie, à
ou à Baalbeck.
.
mêmes du
nous pouvons donner des noms de
cités,
courant que
et à ces sources aussi
nous avons au s'épandre jusqu'au Pacifique,
Pergame ou Ephèse,
Antioche ou Alexandrie. Sera-t-il un jour possible pour
quand
le
Palmyre
Mais déjà, par cette chaîne de
.
nous sommes parvenus aux sources
logues,
l'art
traduction des ensei-
la
les
archéo-
cours du grand lleuve classique sera mieux ex-
ploré dans la traversée du désert de Syrie et de l'Iran, de suivre
jusqu'aux régions limitrophes de l'Inde et de particulier des divers aflluenls de
mander,
si
l'on se rappelle le caractère
Ce
Sérinde l'apport
serait
beaucoup de-
cosmopolite qu'avait d'avance
gréco-romain. Mais déjà deux points nous apparaissent
pris l'art
clairement.
dans
tête?
la
Tout d'abord
la transmission
ne pourra nous être
le
secret de ce qu'il subsiste d'obscur
de l'influence livré
classique jusqu'au
Gandhàra
que par une connaissance plus appro-
fondie de l'archéologie de l'Asie antérieure pendant les siècles
qui ont suivi la fondation de Séleucie lieu
nous n'avons pas à chercher
fluence
le
(3oG
av. .l.-C).
En second
point de départ de ladite in-
au delà de ce que nous appelons en Europe l'Orient
hellénisé.
Ainsi donc nous placerions la ligne idéale de faîte, qui borne
au couchant l'horizon gandhârien, en deçà de l'Europe, mais aux limites occidentales de l'Asie.
''*
Syrie centrale, p. 38.
11
va de soi que, les causes générales
L'ÉCOLK DU restant les
mêmes,
il
(;\.M)ll\l{\ existe
[)liis
ET L'ART CLVSSIQUE.
781
duiieanalojjie entre les effets pro-
duits par l'influence lioliénisti(|ue sur l'un et l'autre versant de ce
partage des
arts.
Fie. Ôo").
Pour
aller
Le couple
du premier coup jusqu'aux bords de
TUTlil-UUE CHEZ LES JaINAS (of. p.
loi,
Musée de Lakhiiim. Prm^enanl de Sahet-Mahet (Çrdvasti). Hauteur:
l'autre
'jitll).
o m. 7a.
Océan, que vojons-nous reparaître en feuilletant
les recueils
gallo-romains ou en visitant les collections d'Arles ou de Trêves?
Encore
et toujours des
acanthes et des rosaces, des guirlandes et
des amours, des griiïons et des tritons. Parfois se rencontrent des
CONCLUSIONS.
782
rapprochements plus pn'cis
un
HjTuré sur
dans
:
main droite d'un Neptune
la
sarcopliaive d'Arles, aujourd'hui
par exemple,
même
le
dauphin que dans
Ou
de notre figure i^GC.
au Louvre, repose,
celle des dieux
marins
bien nous relevons des correspondances
plus significatives encore, telles celles que présentent de part et d'autre les couples de divinités tutélaires
(cf. fig.
382-889
t'tfig.
597-
098). Jamais peut-être meilleure occasion ne nous sera donnée de constater comment, en Gaule et dans l'Inde, les mêmes idées ont exactement,
été traduites (ou, plus satisfaits)
par
personne
n'ira
les
mêmes
et ainsi
:
nous voyons à
la fois
historique qu'il convient de leur attribuer.
et 11
Gandiiàra et
le
le
combien sont juspeu de valeur
le
ne
s'agit
La souche commune
lointain cousinage.
que d'un
apparemment
expressions artistiques. Mais
comparaisons à longue portée,
ces
besoins religieux
imaginer d'influence directe entre
pays des Éduens tifiées
mêmes
les
après tout
doit être cher-
chée sinon à égale distance des deux branches, du moins dans leur intervalle.
Entre
seulement
fltalie,
Gaules et
les
comme
asiatique et la Chine
:
petit jeu des analogies,
une de plus entre
la
et
Grèce européenne s'interposait
région indo-iranienne entre
la si
la
pousser jusqu'au bout
l'on voulait
on pourrait
à ce
Grande-Bretagne
disant
te
l'art
des
îles
lointaine Thulèn.
et le
Japon. soit
On ne
n'est pas
s'éton-
infiniment moins
nipponnes que dans celui de
Ce
le
point de vue en découvrir
nera pas d'ailleurs que l'influence classique
marquée dans
Grèce
la
la soi-
seulement que, pour par-
venir au Pacifique, elle avait dû traverser l'épaisseur singulièrement plus considérable
dû
filtrer à travers
rudiments
'"'
(le
du continent asiatique
ou
(les tritons (cf.
(cf.
t.
encore qu'elle avait les
de notre culture celticjue, à savoir la civilisation chinoise.
le
pagne
irécailles des centaures et t.
1,
p.
aSa"), les images de la
coips
c'est
un écran beaucoup moins perméable que
Rappellerons-nous encore
l'euilles
:
1, p.
898
sonnages chevauchant supportés par des allantes
qui
211-212,9/1/1,
du
clieval {i\g.
Terre vue à
lias
Provinzial
et /107), les
nii-
per-
53), etc.?
soutiennent
i83;
cf. ///.
Muséum
in
lavant-corps
Fûhrcr Trier,
durrli
p.
52-
L'ÉCOLE DU GANDHÀRA ET L'ART CLASSIQUE.
—
Rappouts avec l'art chrétien. est à
même
présent roconnii de part et
Elle a filtré pourtant
(l'antre.
inllueiice classi(jue qui a inlroduit
C'est bien
dans
les îles
TS-'Î
:
le fuit
au fond
la
du Parifnine
t
i
^Kl^.P'^
Kin. ^lll!
comme le
rr
dans
grand
.")((6.
celles
artii,
représentation de
—
l,iil,liii{iii.
Stati:e du .liSA, À
Prnmianl
île
MatbuuÀ
Kahkâli
de l'Atlantique ce
c'est-à-dire la
lignre
la
Tilii.
(cf. [) "ô'i). Ilitutriir
qu'il est
réalisation
de
humaine. De ce
:
o m. yâ.
convenu d'appeler la
beauté dans
fait la
preuve
la
la plus
évidente nous a été fournie par un simple rapprochement entre les
plus anciennes images
du Christ
et
du
Bu
CONCLUSIONS.
78/»
On ne
saurait trop insister sur
le
ont été dès l'ai^ord revêtues de
nom
prélère désigner de son
par excellence
:
que
point
[hiintilion
même
unes et
les
autres
ou pallium, selon qu'on
grec ou romain
et peut-être
les
vêtement classique
le
souvenir en subsiste-t-il plus
le
clairement dans les draperies des icônes de Nara que dans celles
du tfBeau Dieu a d'Amiens. Par
en face du crâne bientôt
ailleurs,
tondu, encore que jamais rasé, du Moine-Dieu,
a toujours gardé la longue chevelure flottante, laïque Bodliisattvas le
bas de son visage sous
la
brahmanes indiens
—
connue de
Gautama
dont
ils
l'ascète
ont résolu
le
la
apanage des
seulement l'influence orientale a caché
assez tard
:
de l'Homme
le Fils
barbe des philosophes grecs
même que (fig.
problème de
porte aussi
la
plus belle statue
^Sg). Ainsi, rien que la
des
et
la
manière
représentation du Maître donne
déjà à penser ce que tend à démontrer tout le progrès des recherches, à savoir
que
l'art
dhique, un rameau de à
présent dans
la
même
chrétien est, au
gréco-oriental'''.
l'art
que
titre
l'art
boud-
Les suivrons-nous
façon dont tous deux s'attaquent à la tache com-
mune de figurer la biographie de leur fondateur et rappelleronsnous comment les épisodes s'organisent départ et d'autre en cycles qui se correspondent, cycle de l'enfance, cycle de cycle
ici
de
la Passion et là
la vie
publique,
du Pan-nirvana? Serons-nous un jour
assurés que tous deux, cédant à la
mode du temps,
ont d'abord
représenté leur héros idéal en action dans les bas-reliefs, avant de l'en
détacher pour
des fidèles
("-)?
l'olfrir
sous forme d'image isolée à l'adoration
Devrons-nous dès
comparer,
lors
une sorte de stage intermédiaire entre icônes, les groupes
du
Clirist entre les
les
comme marquant
scènes figurées et les
deux grands apôtres ou deux
anges avec ceux du Buddha entre deux deva ou Bodhisattvas ou
deux principaux disciples?.
''
.
.
Nous en a\ons déjà
lecteur
''^
curieux de ces questions aux beaux tra-
suiv.
vaux de M. Strzvgowski, OWenîof/eriîoHi,-
coinniencé
Klein Asie)!, etc.
p. '109).
11
suffit
de renvoyer
ici le
Cf.
ci-dessus,
Peut-être
par
t.
aussi la
dit assez
Il,
p.
338
tous deux
peinture
(cf.
les
pour
et
ont-ils ibid.,
i;ÉCUI.h DU (;ANJ)11ÀI!\ et L'AHT CLASSIQIiE. le dénionli-er
devant
l'ait
:
jamais
la
question du sujet à traiter ne
785
s'est
posée
gréco-asiatique en termes plus pareils, ni traduite par
plus d'analogies d'ensemble ou de détail dans le ré|)ertoire, le
jour où
il
s'est
trouvé aux prises avec
la
que
tache de renouveler ou
de créer l'iconographie du Bouddhisme et du (Christianisme.
^^ iSSC^^ie£^^^ Fifi.
597.
— Le
Couple
lUTÉr.AiiiE es (jaule
(^cI.
p.
i-'i'i
,17/1, 766, 782).
Musée de Dijon. Provenant de Monl-Auxois. Hauteur: N° 23^7
Un
«lu lîentcil
général de
M. E.
autre point n'est pas moins sûr
cilité servile
:
m.
!i(j.
EspÉHi>DlEL'.
grâce pour moitié à
la
do-
des imagiers postérieurs, pour moitié au pieux désir
des donateurs de revoir toujours les légendes ou les figures telles qu'ils les ont
d'abord vues
même
tendre toujours
le
formules n'ont
fait
nous déjà enti'ovu I.
VSUU.UIA.
-
11.
—
ainsi
que
conte conté de
preuve d'une
fixité
les
la
enfants aiment à en-
même
façon,
—
jamais
plus grande. Aussi avons-
((ue le parallélisme se poursuit fort
longtemps So
CONCLUSIONS.
786
entre les destinées des deux
ne
comptant
le
du moyen âge
propos des œuvres bouddhiques des Guptas
pu également considérer que
roman
gothique
et
éléments antiques
phénomène en Asie.
résidait
la loi
T'ang, on a
dans l'élimination progressive
des
contenait originairement O. Seulement
qu'il
ne faut pas oublier eu
Il
haut
de l'évolution de notie style
produit plus vite, ainsi qu'on pouvait
s'est
faire
faire plus
et des
en
(car,
nous ne croyons pas
ce point de vue,
musulman). Tout comme nous avons dû
tort à l'art à
p;is h
;iits ie]i<;ieiix
etfet
que
s'y
attendre,
Bouddhisme
le
le
était
de
cinq siècles plus vieux que le Christianisme; et, cette avance historique, il
semble
il
l'avoir toujours conservée.
Cinq ou
six siècles
avant,
a eu dans Açoka son Constantin, dans Kaniska son Clovis, dans
Harsa Çilâditya son Saint-Louis; avec
les
Çakas
et les
Yue-tche
et
de
même
connu plus
qu'il a
On
précoce aussi a été son développement médiéval. vérité
que
hellénislique s'est plus rapidement
l'art
l'ardent soleil de
compte de les
l'Orient;
et
l'arrliéologie la curieuse
langues découvertes dans
elles aussi,
les
nous
dirait
reprendrions au
remarque récemment
mêmes
en
décomoosé sous
faite
sur
régions et qui témoignent,
d'un état de désintégration plus avancé que leurs ana-
logues d'Europe
sement
volontiers
tôt
des barbares, plus
les invasions
d'art
On
(-).
nouveau
dans l'Inde dès
le
v-,
conçoit dès lors
xni''
le
même
épanouis-
siècle se soit
produit
puis deux, trois, quatre siècles plus lard en
Chine, au .lapon, à Java. Si reliefs et les statues
notre
([ui illustra
que
l'on
va au fond des choses, les bas-
de Boro-Boudour, de Nara, du Long-men ou
de Bénarès ne sont qu'une interprétation nouvelle des modèles
gréco-bouddhiques, en et les retables
mêmes
Eu
peinture, partout où celle-ci
analogies se
'''
Cf.
'''
A. Meillet, Les nouvelles
Sal.
Reinacu, Apolln,
indo-européennes
que
fort pareille à celle
icônes
les
de nos cathédrales donnaient des vieux sarcophages
gréco-chrétiens. les
somme
répètent
p.
107.
langues
en Asie Centrale (Revue
:
s'est
conservée,
en travestissant selon
leurs
du Mois. 10 août 1912, p. 189 et i5o).
— De même
la ligure
aniérieiii'e à la figure
696
est
sûrement
ôgS.
J
L'ÉCOLE DU
LT L'VUT CLASSIQUE.
(;\M)IL\1',\
inodes nationales les tableanx byzantins de primitifs llamands n'ont les peintres
qu'user de
l'ait
d'Extrême-Orient, quand sérindiennes de
les représentations
([uelque côté
qu'on se tourne,
costumaient
ils
De
correspondance des dévelop-
la
originelle des sources.
à la chinoise
biographie du Buddha.
la
les
liberté déjà prise par
la
pements postérieurs nous ramène toujours, de
communauté
du Christ,
vie
la
787
Gomment
fd en aiguille, à la
explif[uer
autrement
que nous avons vu surgir aux deux extrémités du vieux monde des images présentant une ressemblance
nous ne rêvons pas tout exenqjle, sur la tète de la
Mère des Démons n
au Iront virginal de
la
aMère de Dieun
plus loin
allei'
et
le
que, de
voile
romans imposèrent
leur côté, les artistes gréco-syriens, coptes et
l'cnt-on
53o, 588, 5^6),
(fig.
sérindieune, chinoise ou japonaise,
soit
([u'elle
nous avons bien reconnu, par
éveillés, et tf
caractérisée? Car enfin,
si
(cf. fig.
Goo).
5f)() et
imaginer en un sens quelconque,
entre les arts bouddliique et chrétien,
des actions
et
réactions
réciproques? Le contact historiquement attesté des deux religions
rend
que
le fait la
Nous
possible
toutefois, pas plus en ce qui touche l'imagerie
:
littérature 0.
nous n'apercevons rien de décisif sur ce point. les
hypothèses avancées sur
rapports du Bouddhisme et du Christianisme nous paraissent
les
d'avance indémontrables les
que toutes
irions justju'à dire
jugeons
:
et
l'on
si
nous demande pourquoi nous
nous rappellerons simplement
telles,
gine, à la fois hellénistique et asiatique, eu
des images
de
l'art, si
l'Orient
veau
comme
dualité d'ori-
un mot gréco-orientale,
des doctrines chrétiennes. Pour ne parler que
l'hellénisme y est représenté avant tout par
l'est
par
le
qu'il a versé
fond
même
des choses
Dès
lors
nous n'avons
aucune influence directe pour expliquer, trouvions dans
Cf. ci-dessus,
les
t.
:
comment
h;
la
II.
plus
vieux
p. ."iiJ'i-ôGG.
jilus
pai-
l'orme,
vin
dans l'amphore antique n'aurait-il pas
teinter le contenant?
'"'
la
nou-
fini
par
besoin d'imaginer
exemple, que nous
sanctuaires chrétiens d'Italie des
CONGLUSIUNS.
788
procédés et des tours d'imagination complètement étrangers
méthode classique
et
que l'élude dos slùpa de
contraire rendus familiers.
rencontrer à Ravenne(^)
la
Bodhi,
Assurément on demeure stupéfait de
comme
de celui de
là
Barhut
à
la croix;
du
v''
siècle ?I1
pour incontestables qu'elles nandi-pàda ou de
en
de
ait
même et
suggéré une mo-
des autres analogies,
Qui a pénétré
roue bouddhique
la
de l'arbre
ici
qui prétendra cependant qu'un
est
soient.
pour indi-
et à Sânclii,
vieux bas-relief indien antérieur à notre ère saïque italienne
nous a au
l'Inde
quer une divine présence, des trônes vides surmontés de
à la
sens secret du
le
deviné
le
Bodhisattva
sous les espèces d'un petit éléphant, se sent en pays connu devant
ou
l'ancre
navire, la colombe ou l'agneau des catacombes de
le
Rome. Que
symboles, ce n'est pas nous qui
uniquement indien. il
que
rien ne soit plus indien
a pénétré à
Rome
Il
est
le
commun
contesterons; mais
car
la suite;
le
finir
il
n'est
pas
à tout l'Orient des gnostiques,
avec toutes ces sectes, cultes ou mystères ori-
ginaires d'Egypte, de Perse ou de Syrie,
tianisme devait
cet emploi intensif des
parmi lesquels
le
Chris-
par l'emporter'"-). Ainsi en va-t-il encore dans
parallélisme des deux arts, dont nous nous bornions
tout à l'heure à esquisser quehjues aspects extérieurs, paraît se
poursuivre dans l'évolution de leur idéal le plus intime. Après l'école
symbolique, nous découvrons encore à
comme
tinople,
Rome ou
à
Constan-
au Gandhâra, une école quasi historique, abor-
dant des scènes et des types d'un caractère franchement biogra-
phique
et
naturaliste.
bouddhique
se lassent
l'entreprise de
'''
Dans
Arieus
(vers
tenir
Bien
entendu
il
faut
également
compte des raisons spéciales qui,
comme
l'emploi qu'il dut Aiire à l'origine
de praticiens
et
de
inotils
païens,
ini-
l'art
s'embarquent dans
posaient
à
i'arl
chrétien
caractère allégorique. Mais
pas au lecteur que
020). '^'
et
comme
sublime. Les voici maintenant qui
le
des orthodoxes
des
et celui
chrétien
l'art
de l'antique réalisme
représenter
le baptistère
hho)
(vers
Mais bientôt
le
fut d'abord logé à la
primitif il
Bouddhisme
même
aussi
enseigne, et
dut également commencer par
un
son
n'échappera
utiliser
répertoire décoratif qui n'avait pas été
créé
pour
lui.
L'ÉCUME DU GANDHVUV ET L'AUT CLASSIOCK.
789
grossissent, détachent, exaltent, la personne enseignante ou triom-
phante ou nionranle du Christ-Uoi
et
du Moine-Dieu, s'adonnent
à la composition de paradis transcendantaux, et, dans
un élan de
mystique ferveur, s'efforcent de ligurer des âmes. Cette
fois
notre conclusion sera forcément la
même. Qu'un
encore
idéalisme pareil
iiispiie tels vitraux de nos églises de France on telles fresques de
Ménie
iniispf ri mt'nn; provf'imncc .N"
;?3/i8
du Bcruril
l'école
omhrienne
Japon,
le fait est vérifiable et
et
telles
que pour frêncral do
te iirn-i-dfiil.
M.
V..
Ufiiili'iir
:
o m. -*0.
l'isri'jsAMMKr.
peintures sur soie de constant. Nul,
la
tlliiiic
ou du
apparemment, ne
se
risquera à parler d'imitation consciente; mais, en revanche, toute cette chaîne d'analogies
mettre que ces
chimériques
et
que nous venons de dérouler force
lointaines
correspondances
deviennent beaucoup moins
n'aurait d'abord pensé.
ne sont
à
ad-
nullement
mystérieuses
(ju
on
CONCLUSIONS.
790
Orient et Occident.
—
Ainsi se déjjagent
peu à peu devant nos regards
ou tendent
n se
défrager
conclusions les plus générales
les
auxquelles nos documents puissent naturellement nous conduire.
La découverte toute récente de de
—
l'Asie
de Tart bouddhique
l'unité foncière
ne venons-nous pas de
au cours des quinze dernières années?
—
nos yeux
faire sous
la voir se
i
pour corrélative, ne
a
l'oublions pas, lunilé déjà l'cconnue de l'art européen. Or, ce qui
nous apparaît aujourd'hui de
deux une commune origine. Dans
tous
onl
aux environs de notre
commune,
langue
en plus clairement,
[)!us
èi'e,
grec
y avait,
il
le
monde
comme chacun
ou moins estropié,
plus
c'est (pi'ils
que
parlaient ou comprenaient partout, de Gadès à Séleucie èlre à
même, un temps,
tout,
servit
notamment en Orient e\ei'|;ue sur les
Çàkya-muni. Ce
n'est
sœur jumelle, une grec
plus
tout lieu sa
comme cette
sait,
les
—
une gens
peut-
jusqu'à Taxile; et cette langue qui répondait
aux besoins du commerce
graver en
antique
comme
à ceux de la pensée,
aussi liien à rédiger les Evangiles qu'à
monnaies des Kusanas
pas [ont
:
nom du Buddha avait comme une
le
cette langue
sorte de Koîrn) arlislinuc, qui elle aussi était
ou moins déformé,
néanmoins en
mais conservant
grammaire du dessin
du
et son vocabulaire décoratif; et
l'image va toujours plus vite et plus loin que la parole,
langue figurée
s'est
répandue jusque par-delà
la
parlée. Les
images, tant bouddhiques que chrétiennes, du Sauveur
Madone ne
et
de
la
sont après tout que les mots les plus marquants, et qui
attestent aux plus profanes
la
parenté des plus distantes écoles,
dialectes souvent très défigurés et parfois presque méconnaissables
de
l'art grec.
Les preuves
experts les trouvent dans
que dans
la
les plus la
sures de
rapports, les
structure intime des œuvres plutôt
ressemblance de certains motifs
pas plus que les linguistes,
leurs
ils
:
et
il
en résulte que,
ne se laissent arrêter à des diiïé-
rences purement verbales et extérieures. Scientifiquement parlant, la diversité
<[u'on les
des mots ou des sujets
forme ou
n((
compte pas,
([u'ou h's déi i\e selon les
aussi
mêmes
longtemps
lois.
Or nous
J
(iWDililM KT
L'I-COLE Dl considérons
le
ftiit
coiiinie acquis
:
CLASSIOUE.
i;\liT
(91
ce sont en définitive des péda-
gooues grecs ou hellénisés qui ont d'abord enseigné aux peuples (le
l'Asie
comme
de
Kii;.
l'Europe à conjuguer
—
Txjg.
ViEiicE copiii (cf. p. l'ia.
D'après J. E. Qlibbell, Ejccavathiis at Saqqara
le
plus beau des dieu\n. Et
apprise
immédiats, ceux-là
directenicnl
soit
a
laissé sur
mêmes
dont
le
de
la i'(>s
Iciuii
,
II,
que
le
verbe
•
cf
Jadore
7S7J.
1908, pi. XL.
ces peuples oui
ainsi
nmitres, soit de leurs disciples
eux une inq)ression génie était
le
si
l'orte
([ue
plus récalcitrant et
jamais cpii
ont
CONCLUSIONS.
792 le
j)lus vite
ment
à
l'éiissi
dégajjcr leur originalité, ne Ifint coiiiplèle-
oubliée.
Ce
demain l'œuvre darcliéologues mieux informés que de
sera
préciser et d'étoirer ces trop vagues et trop schématiques indications.
comment dans
nous montreront, n'en doutons pas,
Ils
sur
l'Asie antérieure,
le
tronc décadent de
l'art
hellénistique, se
sont greffés deux vigoureux rejets, l'un qu'on appelle gréco-boud-
dhique, l'autre qu'on pourrait aussi bien appeler gréco-chrétien;
comment,
que
tandis
celui-ci se
divisait
en diverses branches,
copte, syrienne, byzantine, celui-là a également donné naissance
à diverses écoles, à Bactres, au (îandliàra, à Mathurà;
que
l'un,
par lltalie.
par l'Inde
et la
Séi'inde, a envahi
tandis
enfin, l'autre,
comment
conquis toute l'Europe,
a
toute l'ExIrcme-Asie.
Mais déjà nous pouvons revendiquer plus d'un droit, dont d'ailleurs nous ne nous sommes pas
faute
fait
étude.
C'est d'abord
l'école
du GandhAra aux dernières
ainsi
d'associer
celui
au cours de notre
d'user
intimement l'évolution de
vicissitudes
que dans un corps homogène
de
les pulsations
l'art
classique,
du cœur reten-
tissent
aux extrémités. C'est ensuite celui d'élargir de l'un à l'autre
Océan
le
champ des comparaisons non seulement
cas échéant,
légitimes, et de rapprocher, le
les bas-reliefs
de Lahore de ceux du
Latran, mais les stèles d'Amarâvatî et de Bénarès des sarcophages et des ivoires
du Bas-Empire, ou encore
les
peintures des grottes
d'Ajantâ ou de Toueii-houang des mosaïques de Ravenne ou de
Constantinople en passant par
de Cappadoce. Désormais
Européens,
de
de l'Inde tous retrouver sur
la
dans
dieux marins de
l'arche trilobée, inscrite dans
son
à
la
sanctuaires
bouddhiques
Méditerranée; Indiens, de
épouse,
une Catalaunienne,
un fronton, des temples du kaçmîr;
Chinois, de reconnaître devant ([u'i
les
façade d'un tombeau élevé en Grande-Bi'etagne
par un soldat palmyrénien
monstre
fresques des églises souterraines
nous nous refusons à nous étonner,
rencontrer
les
les
tel
sarcophage romain, dans
le
avale, puis revoinit .louas, le dragon dont l'art extrême-
L'ÉCOLE DU GANDH
ili.V
ET L'AItT CLASSIQUE.
oriental use et abuse. Enfin, nous n'hésitons plus à
que
sursaut d'incrédulité
d'a])ord
nous cause
le
793
surmonter lait,
le
pourtant
attendu, d'un Agésilas dessinant des reliquaires au Gandliara, ou
d'un Titus décorant les sanctuaires de où
le
Sérinde à l'heure
la
GoO.
l'.G.
ViEIKiE IIOMANK
(
cf.
JJ.
I
4
:!
,
7S7).
Bibliothèque Nalioimh, Manuscrits latins n° loâSS. Muttic inférieure de la plaque
le
même
Syrien Zénodore fondait un grand Mercure de bronze pour
temple dont
de-Dôme.
11
les
ruines subsistent encore au
s'est alors
produit, à
la
faveur de
la
it'ii'oire,
sommet du Puypaix romaine,
un
brassage de peuples comparable à celui (jue nous voyons s'opérer
de nos jours, grâce
à la facilité et à la rapidité croissantes des
munications'^'. Pratiquement le
d'étendue.
A
la vérité, les
'''
Cf. ci-Jessu8 n.
le fait
curieux que
1
et
t.
,
63i.
II, p.
520
et siiiv.,
— Signalnni eucure
les
venait de doubler
géographes ne s'étaient enfin évadés du
cercle étroit de la Méditerranée
58o,
monde antique
com-
quatre inscriptions
que pour imaginer
à l'Orient
une
grecques Irouviîes ù Trêves proviennent (],.
gons d'Asie
p. /i-i), etc.
Mineure
(///.
l'iihrcr,
C<)N(]LLSIO.NS.
79/1
antre
mer fermée. Mais un
auquel on commence à peine à accorder l'attention l'Inde et
même
Chine
la
moins,
capital n'en subsiste pas
fait
mérite
qu'il
:
de ce
faisaient dès lors partie inlégiante
qu'on appelait VàiKOviiévrj-
commentaire
Si l'art, visible et palpable, nous a lonini le
prompt que
carte de Ptolémée,
(le la
les idées aussi
ne faut pas oublier
il
voyageaient, en
le
plus
[)ar ailleurs
même temps que
formes
les
décoratives, le long des grandes voies commerciales qui menaient
des colonnes d'Hercule au pays des Sinœ. Certes, nous avons vu,
comme
par une sorte de convention
Bouddhisme
marcher
se tourner le dos et
l'Occident et l'autre de l'Orient
rencontrés dans
la
zone indivise de
f[ue l'Église syrienne s'implantait
mais
:
gnose ù laquelle tous deux ont à
tacite, le
l'un à la
va de
il
la fois
de
que
et
la
domaine de
le
nestorianisme
Bonne Loi,
et
théo-
la
jusque dans Home.
éclate dans l'art existe aussi, le
de cette
faveur des échanges, non
la
seulement à Babylone, mais à Alexandrie
mais plus caché, dans
soi qu'ils se sont
contribué et puisé. Tandis
dans l'Inde
sophie indienne pénétrait de son côté, à
le
conquête de
l'Asie antérieure, patrie
suivait dans l'Asie centrale les traces
Le syncrétisme qui
Christianisme et
la
non moins fécond
pensée religieuse.
Un
jour viendra où nous discernerons mieux ces mouvements d'idées
mois déjà
:
semble que nous devions distinguer deux grands
il
moments. Le courant d influence qui. jusqu'au
de notre
if siècle
ère, portait à l'Est de toute la hauteur de la science et de l'art
helléniques, sinon
même
commence avec
leur déclin, à partir du nf, à osciller,
des bar-
à refluer. Bientôt, ([uand avec les invasions
bares se sera
consommé
le
naufrage de
sera le tour de l'Inde d'apporter au
en enfance, une pâture
à
sa
la
raison occidentale, ce
monde méditerranéen, retombé
convenance dans
la sagesse
de ses
contes et l'édification de ses légendes. C'est alors que des traductions pehlvies et syriaques feront entrer tant de fables et de fabliaux
dans notre littérature européenne, sous
le
nom
de Josaphat dans
le
et introduiront le Bodhisatlva
martyrologe romain
:
si
bien
g\ndh\r\ et
i;ecoi>e du
fresques du Canipo
les
cnurant indien l'objet
795
ou croira liouvei' des traces dinlliience bouddlii(|iic jusque
qu'enriii
dans
i;\rt classique.
Santo de PiseC. Mais ce contre-
produit trop
s'est
de notre étude. Si nous
tage de nous
le
conduire jusqu'à
tardivement pour intéresser
rappelons
du
la fin
c'est-à-dire
xiv" siècle,
Gama
de l'apparition de Vasco de
à la veille
a l'avan-
ici, c'est qu'il
devant Goa,
et
de
la
reprise des relations directes entre l'Europe et les Indes orientales.
Aussi
que nous descendions,
lias
remonter, jamais nous ne trouvons trace de qu'on
s'était
accoutumé
|)uissions
l'artificielle
muraille
à dresser entre l'Est et l'Ouest de l'ancien
même
continent. L'Inde, ni
que nous
aussi haut
Chine, n'ont pas attendu
la
les
temps
modernes pour entrer dans
le
Nous ne saurions
pour notre ouvrage de meilleur résultat
que de porter
souiiaiter
le
horizon de
la
la civilisation universelle.
dernier coup aux préjugés surannés, mais touont trop longtemps borné le
jours vivaces. qui 1
courant de
monde
Que d'ambition,
dira-t-on peut-être, et
comme
elle se sent bien
des lieux qu'étudie spécialement l'auteur! Ne
voilà-t-il
Gandbâra qui veut
le
nous
raille,
se faire aussi gros
pourvu
que
proverbe indien,
comme le tisserand
à soi le battant de son métier; ou
dans
la
ments
mesure où
la
il
et l'attention
du moins,
valeur relative des
nous a
du
— Qu'on
nous écoute. Nous nous sommes honnê-
c[u'on
formé quel([ue peu
pas un petit
monde?
tement elforcé de garder une impartialité entière faire, selon le
ancien à
Bible et aux limites de l'Empire romain.
faits,
fallu concenti'er la
lecteur sur
un
si
et
qui tin' toujours
nous avons déc'est
seulement
lumière des docu-
un pays
sujet et
de ne pas
particuliers,
au détriment des autres. Arrivé au terme, nous ne craignons pas de dire le
f|u'il
serait
ditllcile
Gandbâra, en vertu de
l'histoire
'''
fig. 2
A.
Cf.
(où
du Jàouddbisme Grïnweiiel,
sa situation géograpbi({ue, a joué dans
et
par suite de
Mifllinlogie,
se trouve reproduite la
cavalcade).
d'exagérer rinq)ortauce du rôle ([ue
lameuse
L'image du Christ einbras-
la
civibsation générab-
du
sant les splières l'appelle aussi par contraste
rrlle
-rKniesi de
du démon eudirassanl la
transmigration.
les
CONCLUSIONS.
796
Vieux inonde. Terre d'élection des artistes classiques
berceau ou
et
séjour favori de maints grands docteurs bouddhistes,
d'abord donner leur forme définitive à Maître, puis faire pénétrer dans
nouveau qui
trale l'esprit
des idées
comme
de
l'art,
la
légende et à
il
a su tout
la figure
du
le
vieux salutisme de l'Inde cen-
soufflait
de l'Occident. Au point de vue
il
vraiment
est
la tête
orientale
du pont
qui reliait le bassin de la Méditerranée à tout l'Extrême-Orient. Aussi est-il du moins c'est d'avoir facilité
de
l'intelligence
mêmes en grâce à
un mérite qu'on ne
de nos jours
l'art
conviennent,
d'un mot, eurasien. Là essentiel.
nous
Déjà tents
ils
Du
gît
on
l'a
les
la
C'est qu'en dépit
qu'il n'y a
n'y a
de
ils
pour
le
définir
abîme infranchissable.
morale, nous
l'art
comme nous
la science.
Et
la
toutes les difFérences
il
ne sont pas,
se rencontrent encore.
même
espèces de
aujourd'hui sous celles de
il
et,
et l'Occident
trop répété, séparés par un
communier sous
de races,
Ses détracteurs eux-
point central d'observation que nous avons choisi,
développé
à
au contraire pour nous son intérêt
se sont rencontrés et
d'avoir
:
après cela ont-ils mauvaise
et peut-être
nettement apparu que l'Orient
est
comme
l'Asie.
reprocher son caractère hybride
lui
contestera pas
du public européen
l'initiation
bouddhique de
lui
les les
Non conavons vus
voyons
faire
raison en est simple.
de temps, de lieux
et
qu'une science, qu'un art, qu'une morale, parce
au fond qu'une humanité.
.s
u cl.
E
DES ILLUSTRATIONS.
TAIÎLI-:
Planche
II.
Slatue
du
Biulilha (frontispice). Pa^es.
l''ig.
301. Le retour de Chandaka
et
de Kantliaka
(cf.
I
,
p. Sfiy-.^liM)
302. Bravi 303.
lAilleiirs (rf.
fier.
304. La conversion
171 A
iln
.Soldats de l'armée
308-30'.).
Tètes grotestjues
311-312. Tètes 3.
31'i.
172
«
11
1
1 -j
sujet
300-307.
310. Tête comique
et
brigand Angidimàla
même
305. Fragment du
31
1
de Màra
(cf. iig.
20i-2o4)
ig
j
réalistes
91
Yaksa flanquant une base de
aS
sli'ipn
Vaksa-Allante
a.i
317. Visite du Nàga Klàpatra
(cf. fig.
25
1
ay n]
3i
318-31i). Garuda enlevant une Nàgî
Même
sujet,
33
formant agrafe de turban
35
321. Garuda enlevant un couple de Nàgas
87
322. Masque de Garuda
89
323. La conversion du yaksa Atavika
(cf. fig.
327.
\
et
il
45
325. Yaksa allante
Le Buddha
aSa-aôS).
43
32i. Yaksa porteur
32(5.
i5 in
(lii;e et profil
315-316. Génies musiciens (Gandharvas?)
320.
ç)
,
Vajrapàni (cf
fig.
189)
49 5
ajrapâni-Kros
328. Vajrapàni-Héraklès
5i
329. Vajrapàni-llennès
53
330. Vajrapàni-Dionysos
53
331.
\
ajrapàni-Zeus
57
332. Vajrapàni-Pan
67
333. Vajrapàni costumé en paria
âg
334. Vajrapàni costumé
à l'antique
61
loG)
65
335-330. Yaksinis
(cf. fig.
337-338. Yaksinis
67
339. Vaksini
69
339
69
3'i0.
Im. Gandharvî (?) Saj-asvati (?)
7«
L'ART (ini-r.o-iîorDDiiiorE.
798
Pages. l'ijr.
.Vii.
flfese TeiTc
r^a
;i'i2- 3'i3.
73
Yavanîs
3'r/i.
Donateurs avec bi'ùle-parfuras Donateurs avec
vilnira
3'i(5.
Donateurs avec
rrjjiaiid
3.'i7.
Donateurs avec
II.
(cf. lig.
77 83
187)
83 miracle-.
87 du
Inslijriition
Uodliisattva:
h.
Iiivlltiliiiii
(lu
Biidcilia
89
3/18.
Donateurs avec
3.'t9.
Donateurs avec rrBodhisattva dans
frlDsti;;alinn
du Bodliisattva" le ciel
350- 352. Costumes de donateurs indiens
Tusitan
89 (cf. fig.
i45).
9'
et barbares
93
353. Roi en costume barbare (Première méditation?)
95
354- 357. Types étrangers
97
(?)
358- 359. Types indiens
99
360- 303. Types idéalisés
101
génie des richesses
io3
36/i.
Pàncika
305.
personnage
io5
personnage
107
367.
Même Même Même
personnage
108
368.
Piolil
du précédent
109
36(i.
,
le
.
Même personnage 370. Même personnage 371. Même personnage 372- 373. Même personnage
.
309.
37/1-
375. Hàriti,
la
1
i3
»7 I
Même personnage Même personnage (vu de
370- 377. 378.
91
aux enfants
fée
199 lace et de dos)
379. Le couple tutélaire
i33 .37
Même groupe Même groupe Même gi'oupc Même groupe Même groupe Même groupe Même groupe Même grou|)e Même groupe
380- 381.
i/.i
382.
i45
383. 38-'i.
385. 380. 387. 388. 389.
390. Le génie à
la
i53
57 ,59 161
i65
.69
coupe
391. Le Taureau entre 392- 393. Costume
.69
7»
le Soleil et la
et parui-cs
Lune
du grand seigneur laïque
.73 '79
39/1.
Tête du précédent
i83
395.
Tète avec chignon
i85
396- 397. Tètes avec turban
.89
TABLE DES ILLUSTRATIONS. Fijj.
799
398-399. Bouffelles de turban
189
L'bomnKige du Miiga Kàlika (cf
'lOO.
(t.
/lOl.
Mâra
filles
au Bodliimanfla
(cf. (ig.
ioi
li,o-.
i-j'i-igS);
b.
iq3
i
au Bodliimanda
et ses filles
M;u'a cl sfs
1
i02. L'assaut de Màia
1,3
iny
/l03.
Mâia
.201
'lO'i.
Mura
201
'i05.
Le (iraud Miracle de Çràvasti
.2o5
Même Même Même
sujel
aoy
sujel
209
'1
0(J.
hf)l. .'1O8.
i09-ii '1
'1
'1
0.
11-/)12. 1
3.
1 '1.
sujet
.211
Dieux ou Bodliisaltvas
Brahmà
India
et
Le Bodhisallva
(?)
SidJhài-tlia (cf. fig.
175-176'!
Même personnage
1
7.
1
2
1
5
217 219
Vlo-i'16. Les deux types de Bodliisattva, avec ou sans turban '1
a
Le Bodhisaltva Siddhâitlia
221
2a3
(?)
Le Bodhisaltva Maitrêya
2a5
h 19-'i20.
227
'i21.
aaS
^i2/i.
Même personnage Même personnage Même personnage Même personnage (?) Même personnage (?)
'1I8.
'|22. 'i23.
229 281
233
'i2.").
Bodliisattva à luiban
/liG.
Le même,
't27.
Bodhisaltva médilq^it, avec lotus
'i28.
l'ndliisattva
.'i29.
Bodhisallva avec figurine de
/|30-'|31.
assis à
,
235
enseignant
l'européenne
287
289 261
au lotus
Buddha dans
le
turban
Novices brahmaniques
'i32.
La réunion des
/i33.
La proposition de Mâkandika
seize
hZh. Scènes diverses
Pâràyanas
(cf. (ig. 7^1)
435. Kàçyapa d'Uruvilvà
a'ia
9^5 2^7 aig aôi 0.53
'i36.
Même
'|37.
Le
'i38.
Le père du lUsi Ëkaçiinga
205
'|39.
Le Çiainana Gaulama
269
'l'ifl.
Même
278
Vi
Vajrapàni et moines bouddhistes
J.
personnage
Pari-iiiiriina
du Buddha
personnage
i/i2.
Moine bouddhiste
/i'i3.
L'inlervenlioii
'l'i 't.
Le
d'Ananda eu faveur des remnics(?)
Pnri-iiin'diiu
d'Ananda
257 261
277 281
a85
287
L'ART GRÉCO-BOUDDHIQUE.
800
Papes.
Fig.
^i'i5.
Le type indo-grec du
/i'i6.
Même
V'i6 hls.
Rmlillii
aqi
type
202
du précédent
Profil
203
.'i47.
Le sommeil des femmes
.'i48.
Tête de Buddiia
;5oi
/i49.
Tête de
Buddha
3o3
/|50.
Tête de Bodhisattva
(cf. fig.
178-180)
3o5
i51. Face de Buddha ou de Bodhisattva /|52.
Buddha
297
307 Son
(?)
faisant ie geste qui rassure
'i53.
Main droite d'un Buddha
liiyft.
a.
/i55.
Buddha méditant
3i5
/|56.
Buddha enseignant
319 SaS
Bodhisattva
/i57.
Les sept Budiihas
i58.
a.
(trois aspects)
Buddha;
h.
;
(hi
3i
Moine
c.
passé et cehii de l'avenir
Le Grand Miracle de ÇrAvasIî;
h.
La
prédiction
(ki
iîuildha
Kâçyapa ^i5D.
a.
/16O.
327
Adoration du vase à auniùnes: instigation
c.
/;.
Grand Miracle de Crùvaslî;
du Bodhisallva
La présentation de
ia fiancée (cf. lig.
hdi. La présentation du serpent de
33 168)
Kà(;ya|ia (cf. fig.
225
n, 2->G, 907rt).
389 343
462. Tête de Buddha
3/I7
463. Buddha avec des flammes issant des épaules
35
464. Yaksas-Atlantes de Sânchi
355
465. Yaksa d'Amaràvatî
359 363
466. Garuda
Mâga
et
à Amarâvatî
467. Nâga de Matlmi-â
4G8-469. Nàga 470. Yaksa
et
367 '
Yaksa de Barluit
371
Sânchi (l'àncika ?)
875
471. Yaksa de Sânchi
379 363
472-473. Yaksinîs (ancienne école de Mallmià^ 474. La Nativité
à Sânchi
475. L'Illumination, chi
Planche
III.
;
b.
la
887
Première prédication et
Planche V.
le Pnri-nirrnini. n.
A Sân-
A Amarâvatî
891
Monnaies des Yavanas
eu face.
m
Planche IV. Monnaies des Çakas-Pahlavas
Fig.
1
3i3
Monnaies des Kusanas
et des
Guplas
477-'i78. Les deux Buddhas datés
480. Buddha de modèle ancien
en face.
896
898 4oo 465
476. Hérakiès, au Gandhàra
479. L'instigation du Bodhisattva
face.
491 cl
(Idnalcm-
498 495
TABLE DES ILLLSTRATIO.NS.
801 l'ajw i|;cs.
'i81.
Budilha ayant irpaule droite et
/|82.
Biifldha enseignant
5oi
/)83.
Le même,
5o3
/|84.
Le Hrand Miracle de Çràvasli
507
'j85.
Même
5
pieds découverts
h^-j
stylisé
sujet
,
avec Buddiia assis à l'européenne
i86. Spécimen de Tdouble ruine 'i87.
les
époque
Hàiili do basse
1
5i3
n
5i
i88. Hàritî, au Kaçmîr^face
et profil)
517
'i89.
Première méditation du Bodhisattva, à Mathurà
5.21
/i!)0.
Pâficika-Mahâkâla,à Malliurà
523
491
Même personnage
.
SaS
492. rrScène de Bacchanale», à Matliurà
Saq
493. Tête de Mathurà
53
'i94-495. Têtes de Mathurà
'i96-497. Maitrêya
,
à
535
Mathurà
537
'i98.
Les huit grands miracles, à Bénarès
/|99.
Pàncika-Maiiàkâla, à Sànchi
539 543
500. Les huit grands miracles, au Magadha 501.
n.
Buddha;
Couple
b.
tutélaire;
545 Magadha
Lutins, au
c.
649
502. Mahàkàla-Jamhliaia, au Magadiia
55
503. La Tentation du Buddha, à Ajantâ
555
504. (fScène de Bacchanale^
505. Le couple
,
à Ajantâ
557
tutélaire, à Ajantâ
506-507. Les quatre giands miracles,
à
Amarâvalî
et
569 563
Bénarés
565
508. La Tentation du Buddha, à Amarâvalî
509. La présentation deBâhula,
à
Amarâvalî
(cf. (îg.
510. La Soumission de réléjihant, à Amaiàvalî 511. Le Grand
.Miracle
de Çràvastî,
à
23i c)
569 571
(cf. (îg. i^'j-iiSr^)
Bénarès
573
512. Le Grand Miracle de Çràvastî. à Java
676
513. Pàiicika
679 583
514. Pâncika
et autres ,
Yaksas, à Java
à Java
585
51 5. Hàritî. à Java
516-517. Types du 518. La
religieux
visite d'Asita,
brahmanique
au Cambodge
et
(cf. fig.
bouddhique,
à Java
587 889
161)
519. Religieux brahmaniques, au Cambodge
593
520. Type de brahmane, au Cambodge
695
521. Buddhas
assis sur le
Nâga, au Cambodge
522. Le Retour de Chandaka
et
de Kanthaka, au
Campa
(cf. lig.
3oi).
.
.
099 6o3
523. Les quatre grands miracles, en Sérinde
6o5
524. Masque
607
grotesipie, en Sérinde
525. Tête de Garuda 526. Coiffure de
la
,
en Sérinde
Sérinde
609 61.?
GHKCO-BUUDDHKJUE.
L'ART
802
l'agus
Fig.
527. Costume de
61
la Sériiulc
528. Pâiicika ou Vaiçravana, en Séiiude
619
529. Hârilî, enSérinde
621
530. Hâiilî,
cil
531. Char du
GaS
St^iinde (cioquis complété)
en Sérinde
Soleil,
627
532-534. Types de brahmane, en Sérinde 535. Brahmane
de roseaux, en Sérinde
et liutle
536. Le Buddlia
et ses
(cf. iig.
189)
635
moines, en Sérinde
537. Dvârapàla, porteur du foudre, du trident
et
du pétase
538-539. Hàritî (comme avatar de Kouan-Yin), en Chine bhO. Types du Buddha
et de Maitréya,
en Chine
541. Stèle chinoise (660 ap. J.-C.) 542.
Stèle chinoise,
699 633 637 6ii
6^3 667
eu deux styles (55i ap. J.-C.)
669
543. Masque de Garuda (T'ien-kéou), au Japon
653
544. Mahàkâla (Dai-kokou), au Japon
655
an Japon
669
546. Hàriti (Ki-si-nio-djln) au Japon
661
547. Vaiçraniana (Bishamon), au Japon
665
545.
Hàriti
(
Ki-si-mo-djin
)
,
,
5'i8.
Maitréya (Mi-ro-kou
549. Vaiçravana
,
),
au Ja|)on
667 669
au Tibet
550. Bodhisattva-Buddha, à Mathurà 551. Tête de Buddha, à Mathurà
679 683
552. Buddha gandhârien, à Mathurà
685
Mathurà
687
553. Buddha gandhârien,
à
Buddha de Prayâga
691
555. Buddha de Bénarès
693
55'i.
550. Buddha (de Mathurà), au Magadha
557-558. Buddhas (de
style Pâla),
au Magadha
697
559. Buddha de Ceylan
699 7o3
560. Buddha du Cambodge
700
561. Buddha de Java
707
562. Buddha de
la
Sérinde méridionale
711
563. Buddha de
la
Sérinde septentrionale
7
1
3
564. Buddha (de l'époque des Wei), en Chine
7)5
565. Buddha (de l'époque des T'ang), en Chine
719
566. Amitàbha entre deux Bodhisatlvas, au Japon
721
567. Buddha, de Bénarès, assis à l'européenne
725
568. Buddha, de Java,
727
assis à
569-572. Formes diverses de
l'européenne Viixiiha
573. Tète indo-grecque de Buddha, retouchée 57'i.
Tête de
57'i bis.
Buddha aux cheveux ondes
Profil
73
733
,
734
du précédent
735
TABLE DES ILLISTU ATIONS.
803 PngeB.
575. Tête de Buddlia
aux cheveux
,
^43
stylisés
576-577. Têtes de Biiddha montiaiit
la
stylisation
croissanio des ondrs
des cheveux
yiS
578. Tête de Buddha, aux cheveux bouclés, du Gaudbàra
579-582. Tètes de Buddha montrant
7/19
la stylisation croissante
des honcles
des cheveux
-
583. Buddha du Gandhàra
584. Buddha de Mathurà
^55
585-585
bis.
Buddha d'Amaràvati (deux
586-586
bis.
Buddha du Cam[)a
as|)ects
de
la
même
statue
)
....
(face et dos)
yOS
588. Buddha de Bénarès bis.
.
.
.
Buddha du Magadha
589. Buddha
787 761
587. Buddha de Mathurà
588
5
755
7G5
7G5
d'./Vjantâ
769
590. Buddha du Japon
76;)
591. Spécimen d'imagerie bouddhique sérindienne
771
592. Buddha tenaut une statuette du Buddha
770
(?)
593. Christ gréco-chrétien
777
594. Buddha gréco-bouddhique 595. Le couple tutélaire chez 596. Statue du Jina
,
à
les
777 781
Jainas
Mathnrà
783
786
597. Le couple tntéiaire en Gaule
598.
Même groupe
789
599. Vierge copte
791
600. Vierge romane
790
Planche
VL
Le reliquaire de Pêshawar
en face.
796
TABLE DES MATIERES.
TROISIEME
l'ARTIl-:.
LES IMAGES.
(JHAPITUE
X.
CASTES INFÉRIEIRES.
Lies
Pages. 1.
Parias
i:t
dkmo.ns
Les parias,
7
p. 8.
—
Les démons et
les
grotesques,
p.
16.
—
Les jjénlcs,
p. 9 0.
S II.
Les Nâgas, S III.
Les Yaksas
S IV.
Vajrapâxi
S
V.
28
Nâgas et Suparnas ]>.
—
a8.
Les Suparnas, p. 3a.
io
Femmes et Fées Les Devalà,
fi
p.
—
6i.
Los ïavani , p. 69.
CHAPITRE I,ES
S
I.
Les
MAÎTRES DE MAISON'
it
Les donateurs, S
IL
Sa description, p.
La Fée
aii.x
I
XI.
CASTES MOYENNES. 8('»
—
Les costumes, p.
— Les
(jn.
types, p.
yij.
io(J.
—
Son
idealitication
,
p.
1
m. —
enfants p.
i3j. —
Ses images, p. i3.t.
—
Sa dillusion,
p.
Le
oa
«
.30
i3G.
lia
Le couple tctélaire La
1
Sa double évo-
20.
Sa légende, S IV.
'1
p. 79.
Jï
86
p.
— Le costume léminin,
Le géme des RICHESSES
lution, p. S III.
i8
.
fée à la corne
d'abondance, p. i43.
culte populaire, p. i53.
—
Le génie
à la coupe, p. 167.
—
806
A
I.
UT GUECU-BUUDDHIOIJE. Pages.
S V.
Les
Du
uiyoREs
i
Les Lokapâla, p.
l
'iS.
—
Candra
et
Sùrya,
p.
iGa.
—
S5
Le lémoignage des
moTimiies, p. 16 A.
CHAPITRE XIL LES HAUTKS CASTES. S
I.
Lus NOBLES
SU.
et
1
parure, p. 178.
—
Rdjaptilru et Dei-apiilia
.
p.
p.
1
— Bralimà
197.
•'
Le témoijjnage des Ecrituros,
—
p.
912.
— Le
Témoignage des motifs
—
228.
sattva Siddiiârtlia, p.
90
503.
et Indra, p.
Les Bodhisattvas
daires, p. a 16.
77
i88.
Les grands dieux Màra,
S IIL
LES ROIS
r.T
Costume
1
témoignage des scènes légen-
décoratifs, p. 9 a a.
Le Bodliisattva Maitrêya,
p.
— Le
Bodlii-
—
280.
Antres
Bodhisattvas, p. aSG.
CHAPITRE
XIII.
LES HORS caste.
.S
L
260
Les religieux Les ascèles brahmaniques, p. aûa. p.
S
IL
— Les
aôy.
— Les
Bkiksu,
978
Le type du BrDDHA I.
La
léte
du Buddha,
p.
uSo.
—
A. Les éléments importés, p. 289.
B. L'apport indigène, p. n84; Xùrnà, p. combinaison, p. 3oo. corporels, p.
du type, p.
S IIL
Tirthija, p.
968.
p.
3o4. 3 16.
— IL
288; ïusntsa,
p.
p. 3o'i.
.4.
— B. L'habit monastique, 3i9. IIL — Buddha moine, 817. — Buddha p.
et
et
p.
—
989.
— —
Le corps du Buddha,
C.
— La
Les signes
La synthèse Bodhisattva,
390.
323
Les divers Bdddhas
p.
— — 332. — Les Dliyàni-Buddhas,
Les gestes Le Buddha Çàkya-niuni, p. Sai!. -- Les jmslures, yi. 32i. Les sept Buddhas, p. 829. 826. Les autres Buddhas, p. 89g.
—
Les Buddhas Dipankara
et
Kdrijapa, p.
CHAPITRE
—
p.
333.
p.
309.
XIV.
BEVUE GÉNÉRALE DES IMAGES. La question de SI.
La TECHNIQl
priorité entre les bas-reliefs et les statues, p. 338.
E DES IMAGES
Matière et facture,
p.
S/lg
'
347.
— Les draperies,
p.
35o. — Les lignes,
:
TAliLE.UES MATIÈRES.
.
807 Pages.
s II.
L'identification des images
So-
La répartition des types, S
m.
Rapports et contrastes avec l'école L'exception du Buddha, p. 364.
S IV.
V.
Lnksana
mudrd,
el
p.
80 1.
363
indienive
—
Le niiidw,
p.
3GG.
Les rapports avec l'évolution des doctrines BOODOniQUES
le
Mahàyàna,
p.
885.
371
—
du Mahàtjàna sur l'école, p. 878. L'influence de l'école sur La question de l'idolâtrie, p. 882. p. 877. Définitions,
L'influence
S
—
p. 3.58.
•
—
—
L'intérêt historique des images
L'Hindouisme,
Planche
111.
p.
889.
388
— Le Bouddhisme,
p.
890.
— La
société, p.
3g8.
Monnaies des Yavanas
3q5
Planche IV. Moanaies des Çaka-Pahlavas Planche V.
Monnaies des Kusanas
et des
397 Guptas
Sgg
QUATRIEME PARTIE. LHISTOIRE.
CHAPITRE
\V.
LES ORIGINES DE l'ÉCOLE DU GANDIlÀRA. Parenthèse sur
peinture,
la
p.
'409.
—
Objet et plan de notre enquête
historique, p. /io5.
S
I.
Le Bouddhisme au Gandhàrv La conversion,
p.
^07.
seconde terre sainte,
S II.
— L'acclimatation des légendes,
p.
4ia.
—
J.a
'ii().
4a 1
L'Hellénisme au Gandhâra Alexandre,
— La S III.
p.
ioy
/laa.
p.
date du
prem
— Les
er
Indo-Grecs,
Buddha,
p.
p.
'129.
—
Les Barbares,
p.
183.
438.
La rencontre du Bouddhisme et de lIIkllénisme Pourquoi p.
455.
le
Gandhâra,
— Les
artistes
p.
443.
— Les
Yavana,
gandhàriens, p. 46i.
Uh'è p.
447.
—
Les Uauddha
GREGU-BOUDDHlUlE.
L'ART
808
Pagp».
CHAPITRE
XVI.
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
S
I.
hj^
Là CRITIQUE DES DOCUMENTS Los littératures indigènes,
—
IL
La FORMATION
itiscntes
nistiques,
498;
p.
avant notre ère, S III.
La FLORAISON DE
Le p.
te
.')33.
—
486
)
Les documents gandhàrieiis, monétaires
tifpe$
motifs indo-iraniens,
l'^colf,
rôle
les
L'épi-
p.
p.
^
4g4.
4g'2;
—
les
48,|;/c.s
p.
modèles hellé-
L'œuvre du i"
siècle
4g6.
(
i" siècle après J.-C.)
facteur politique,
5i3;
Le facteur p.
les
p.
—
487.
p.
490;
p.
,
^75.
p.
—
4H4.
l'école (i" siècle avaat J.-C.
DP.
Le cadre général, statues
p.
Les littératures étrangères,
La numismatique, p. 479.
-
— Une hypothèse,
grapiiie, p. 48a. S
—
678.
p.
L'archéologie classique, p. 477.
5o3
p.
ta
;
date de Kaniska, p.
—
de Kanisica, p. 5i8.
artistique,
—
SaC.
p.
."ioa
La question
Médiocrité n'est pas décadence, p. 54o.
5ao.
p.
—
romaine,
de l'influence
—
Kusana,
les
5o.'i;
Le facteur économique,
L'œuvre du i"
siècle,
p. ,544.
S IV.
Le déclin de l'école
(ii'-iii'
553
siècle)
Longévité, uniformité, médiocrité, p.
558;
la
Gnose
— Les débuts de
555;
p.
Bouddtiisme , p. 56i;
et
te
la
décadence,
p.
57a;
les
tes
rapports
avec t'OccidenI
frandhàriens
les ateliers
causes politiques, p.
574
p.
,
;
667.
les rai-
sons tirées de l'histoire de l'art, p. 576. S V.
La
fin
de l'école
La survie
.S77
(iv'-v* siècles), p.
La destruction définitive,
p.
079.
Sgo.
—
—
Ln première destruction,
p.
586.
—
Les doiiWes ruines, p. 592.
CHAPITRE
XVII.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA. S
I.
fioi
L'influence dans l'Inde
Mathurà,
p. (ioa.
— Le
hasiin oriental
du Gange,
p.
C08.
—
Le Dékhan,
p. 61 2.
S
IL
617
La voie de mer Ceyian, p. 6ao.
S
m. La
—
Java, p. 622.
—
L Indochine,
p. (iati.
632
route de terre La Baciriane,
Japon,
p.
666.
p.
—
635.
— La
Le Tibet,
Sérinde, p. 644.
p.
670.
— La
Chine,
p.
658.
—
Le
TABLE DES MATIERES.
809 Pagr..
CHAPITRE
XVliJ.
RÉSUMÉ HISTORIQUK. (revub uén^rale des images du uuduha.i
s
1.
Le DlU-VIJAÏA DD BUDDHA INDOLa conquête du Sud-Ksl, Après
IL
S
la
conquête,
676
—
La conquête du Nord-Est,
p.
684.
— 69a
L'kvolition dd type uu BiuDiiA
—
nologique et esthétique des IIL
680.
(J87.
ji.
Les cheveui, p. 6gG.
S
p.
CltEC
La
Les draperies, p. 70a. faits,
p.
—
L'interprétation chro-
708.
717
lf'ge.nue a l'appui de l'histoike
L'ahsence d'images,
images miraculeuses,
p.
p.
718.
—
Les images apocryphes,
p.
73^.
— Les
739.
CONCLUSIOINS. S
I.
L'influence classique dans l'art de l'1\de
7'i3
—
La teclinique de l'ancienne Le répertoire de l'ancienne école, p. ']h-2. L'art indien Les arts brahmanique et jaina, p. 753. p. 7^7.
—
école,
avant l'Histoire, p. S
IL
—
Le développement historique de
l'art
indien,
767
L'influence classique en Extrême-Orient. Insuliiide, p.
Suence, III.
—
730.
760.
En
?i
p.
p.
767.
—
En Chine,
p.
770.
—
Le mécanisme de lin-
776.
779
L'ÉCOLE DU GaNDHÂRA ET l'aRT CLASSÎQl'E Rapports avec
—
l'art
païen, p. 779.
Orient et Occident,
p.
—
Rapports avec
l'ait
chrétien, p. 788.
790.
Table des illustrations
797
Table des matières
8o5
N
7301 F67 t.
Foucher, Alfred Charles Auguste L'art gréco-bouddhique du Gandhâra
PLEASE
CARDS OR
DO NOT REMOVE
SLIPS
UNIVERSITY
FROM
THIS
OF TORONTO
POCKET
LIBRARY