LA SCIERIE FRANÇAISE ET LA PRODUCTION
DU MEME AUTEUR
ROMAN Lefils du vent Editions Actes graphiques 1991 Les promesses du haut pays Editions De Borée 1999 La paix des collines Editions De Borée 2000 Retour à Rochessac Editions Historic'one 2002 Un buisson d'aubépine Editions De Borée 2006 Le secret de Jean Editions De Borée 2008
Etude socioprofessionnelle La scierie française : un métier d'expert Editions L'Harmattan 2002 La scierie française et ses enjeux Editions L'Harmattan 2005 L'avenir de la scierie française Editions L'Harmattan 2007
Maurice CHALA YER
LA SCIERIE FRANÇAISE ET LA PRODUCTION
L'HARMATTAN
~ L'HARMATTAN, 2009 5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris http://www.Iibrairieharmattan.com
[email protected] harmattan
[email protected] ISBN: 978-2-296-10217-0 EAN: 9782296102170
A la mémoire de Jean-François PIETRI, rédacteur en chef au journal Le Bois International, décédé le lundi de Pâques 2008, et qui fut le premier à soutenir la démarche et les travaux de l'Observatoire du métier de la scierie
INTRODUCTION
GENERALE
L'Observatoire du métier de la scierie a voulu dresser un état des lieux de la scierie française. Dans ce but, un travail de fond a été effectué pendant deux ans, de mai 2007 à mai 2009. De nombreux entretiens ont été réalisés et des enquêtes ont été adressées à plus de 150 scieurs français. Des voyages d'études ont été effectués en Espagne et en Allemagne pour inscrire cette recherche dans une dimension européenne. Des séminaires, des conférences et des chroniques ont permis de tester les synthèses qui, par ailleurs, ont été saluées par les spécialistes ci-dessous. Je viens de prendre connaissance dans Le Bois International articles suite à votre séminaire du 8 novembre.
des
Je les ai particulièrement appréciés pour la qualité de leur présentation et leur clarté. C'est tout à fait intéressant de pouvoir indiquer ainsi les tendances majeures telles que vous les avez recueillies
auprès des scieurs que vous avez pertinemment classés en trois catégories. Merci pour vos articles qui, j'en suis persuadé, serviront concrètement cette industrie qui nous passionne aussi. Très cordialement
à vous. Jean-Pierre
Olgiati
(Ciris Ingénierie)
J'ai lu avec intérêt le dossier « matériel de scierie» publié dans Le Bois International. J'ai été sensible au constat de la demande de productivité énoncée tout au long du dossier, quelle que soit la taille de l'entreprise. L'amélioration des conditions de travail et la formation apportent une augmentation de la productivité et de la réduction des coûts de production. n peut sembler difficile de pousser les limites d'une unité âgée ou fatiguée, mais toutes ont des possibilités d'évolution. Dans un secteur où les investissements sont lourds, il est important que tout investissement apporte un plus, de manière à réduire le risque financier. Dans un premier temps, tirer parti du matériel en place peut permettre d'améliorer la rentabilité et donner les moyens, par la suite, d'investir sereinement et de proposer des emplois motivants pour recruter des
salariés qualifiés. Luc Batard (Smab Sarl) Extrait dans la lettre» Le Bois International
08.01.2009
7
« Au
pied de
L'ouvrage La scierie française et la production explicite les résultats sans jamais perdre de vue la mise en perspective des trois secteurs: artisanal, semi-industriel, industriel. Sont abordés les points suivants: - l'histoire du métier et l'existant,
- le matériel - le matériel
employé dans cinquante cinq scieries, proposé par 13 fabricants européens de matériels de scierie,
- la qualification et la formation du personnel de production d'après cent scieries enquêtées soient plus de 800 opérateurs, -la synthèse de deux voyages d'études à l'étranger (Espagne et Allemagne), - les synthèses de séminaires et de conférences, -les chroniques de l'Observatoire du métier de la scierie, - les stratégies de développement des scieries. Globalement, la recherche a été très bien accueillie, tant auprès des scieurs français qu'étrangers. Ce rapprochement a permis de constater que les problématiques sont très proches d'un pays à l'autre. Au final, l'éclairage donné par ces travaux devrait permettre à ceux qui s'interrogent sur le cœur du métier de la scierie de trouver des réponses pertinentes sur les sujets liés à la production. Nous remercions plus particulièrement: - M. Christian SENEGAS, dirigeant de MFLS, facilitateur de rencontres avec des scieurs espagnols et allemands. - Hélène DUMONT et Patricia CHALA YER, organisatrices des séminaires. - Les adhérents du Club des scieurs développeurs, premiers lecteurs des analyses et correcteurs. - Le journal professionnel Le Bois International, divulgateur des synthèses. - Pierre Lambert, animateur des séminaires de l'Observatoire du métier de la scierie et précieux analyste. Maurice CHALA YER Président de l'Observatoire
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du métier de la scierie.
PREMIERE PARTIE HISTOIRE ET ETAT DES LIEUX
FORET ET TRANSFORMATION DU BOIS entre 1955 et 2005 : entre science fiction et réalité Il ne s'agit nullement de parler de science fiction adaptée au bois et à sa transformation mais tout simplement de comparer ce qu'un visionnaire américain! entrevoyait en 1955 comme évolution2 dans les cinquante années à venir. Loin d'être anecdotique, cette analyse prospective montre en tout cas la pertinence des évolutions entrevues même si certaines paraissent aujourd'hui farfelues (comme l'arrachage des arbres par hélicoptère), d'autres comme le traitement des arbres sur le parc à grumes, la détection des défauts par rayons x, ou encore la préfabrication des constructions et l'amélioration des qualités du bois par traitement sont devenues réalité. Reste que les rayons surchauffés, nommés lasers dans les années 60, et qui devaient «reléguer la lame de scie à la ferraille» n'ont pas réussi à remplacer la traditionnelle lame de scie. Sylviculture et foresterie des progrès fulgurants En 1955, en Amérique, on se préoccupait déjà d'équilibrer la croissance de la forêt avec les prélèvements. On sortait à peine des 350 dernières années d'un prélèvement intense, quand les premiers colons se mirent à défricher pour planter du maïs. Un tiers seulement de ce bois a été utilisé pour les besoins de l'homme (charpente, traverse de chemin de fer), le reste détruit par le feu, les
insectes et les maladies.
.
Afin d'équilibrer croissance et prélèvements, l'auteur imagine qu'en 2005 « des forêts entières verront passer les saisons où se déchaînent les incendies de forêt sans subir de pertes importantes. La localisation des incendies par radar, l'utilisation de la télévision par les vigies forestières, l'emploi des hélicoptères pour accéder rapidement aux lieux d'incendie et l'extinction des feux par des moyens chimiques arrêteront net le plus grand ennemi des forêts ». I
L.J.CARR: Président de la société de recherches sur les produits forestiers et
Président de la western line, association liée à l'industrie du bois 2 «Regardez dans la boule de cristal ce que sera la sylviculture en l'an 2005 » paru en 1955 dans le nOl14 de« Mécanique populaire»
Il
Prédiction en partie vraie puisque maîtrisée aujourd'hui comme par exemple dans le massif landais où la lutte contre l'incendie est une priorité avec ses quadrillages coupe-feu, ses tours de guet, ses pompiers en alerte permanente dans les périodes à risque... De plus, l'auteur pense que « la science fera diminuer les maladies du bois ». Les forêts seront mieux exploitées et surtout «le sol recevra des engrais et sera préparé pour une nouvelle plantation». Avec l'aide de la génétique, les arbres de 2005 devraient être plus forts et plus vivaces et « les ouragans les plus furieux ne ravageront plus les forêts ». Une théorie que la tempête de 1999 a balayée au sens propre comme au sens figuré! L'auteur pense que la croissance sera considérablement accélérée par l'épandage d'engrais et une meilleure exploitation forestière mais, ce qu'il ne sait pas c'est qu'elle le sera plutôt du fait des émissions excessives de CO2, résultats des activités humaines, à partir des années 1990. Récolte et 1ère transformation du bois, une vision futuriste mais pas tant que cela! En 1955, on envisageait l'arrachage des arbres par hélicoptère, après avoir fait subir aux racines un traitement de rétractation. Projet farfelu mais tout de même repris en matière de débardage de coupes inaccessibles. Une pratique lancée dans les années 1980 sur le massif alpin mais restée depuis marginale à cause des coûts exorbitants d'exploitation liés en partie au carburant.
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Dans la scierie «un arbre entier transporté par des machines commandées à distance est amené des lieux de stockage jusqu'à l'usine ». L'auteur imagine « une machine où des brosses et un aspirateur le débarrassent de toutes ses aiguilles, le laissant nu comme un poulet déplumé» avant d'entrer dans la machine à écorcer puis à couper en tronçons. La suite: les branches sont utilisées pour l'extraction de la résine et de la cellulose. L'écorce tombe sur un tapis roulant qui l'emporte vers l'atelier où l'on fabrique les engrais. Dans le hall de sciage «le scieur, haut perché dans sa cabine de contrôle, va avoir à travailler sur une bille en étant aidé par les moyens scientifiques les plus récents. Grâce à la télévision, il inspecte la partie extrême de la bille et les rayons x lui permettront d'en examiner l'intérieur ». Le diagnostic terminé, le scieur est prêt pour le découpage qui« se fera à l'aide de rayons surchauffés d'une grande puissance. Les lames de scie du 20émesiècle ont depuis longtemps déjà été jetées à la ferraille. Il n'y a pas de perte au sciage ». La suite des opérations de sciage « les pièces de bois sont aplanies et lissées comme des miroirs. Les planches ont une teinte marron qui est particulièrement appréciée. Un forestier muni d'un injecteur a, il Ya quelque temps, teinté l'arbre dans la forêt ».
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Après le sciage, la préfabrication s'imposera Il n'existe plus de système à sécher le bois. En effet, « les arbres sont séchés dans le bois avant même que les câbles de l'hélicoptère ne viennent les en tirer ». Ensuite pour l'utilisation des produits bois, l'auteur entrevoit que « la préfabrication sera une donnée fondamentale de la presque totalité des constructions du siècle prochain ». Sur le thème de l'augmentation des propriétés du bois «des moyens de compression donneront une dureté qui augmentera à la fois résistance aux efforts et à l'usure». En 2008 que reste-t-il ? De cet ensemble de points visionnaires, on peut retenir que l'idée qui prévaut d'un prélèvement et d'un usinage ultra moderne, il reste en exploitation forestière et dans les scieries les plus modernes un système de production assez proche. A savoir la prise en charge des grumes dans un processus de transformation piloté par des ouvriers postés devant des ordinateurs et surveillant des machines où les scies sont encore présentes pour débiter le bois. Le laser, qu'on nommait à l'époque rayons surchauffés, n'a pas encore trouvé son emploi dans le débit du bois rond mais très largement employé pour la découpe du métal! Les rayons x sont remplacés par des systèmes profilométriques, type scanner
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capables de « lire» conformité et aspect de surface afin d'assister l'opérateur et de décider même à sa place pour le pilotage d'un outil de production (déligneuse par exemple). Mais l'idée de « voir l'intérieur du bois» fait son chemin. Ce sera certainement l'outil de demain en matière de classement du bois et de caractérisation mécanique incontestable de la matière bois. L'utilisation du bois sous toutes ses formes (massif, reconstitué) dans la préfabrication est plus que jamais d'actualité. La filière sèche aujourd'hui valorise la fabrication des agencements de l'habitat mais aussi des fermes industrielles en atelier qui consomment à elles seules plus de un million de m3 de sciage (malheureusement essentiellement importés d'Allemagne et des pays nordiques), ainsi que le taillage des charpentes avec les centres de taille à commandes numériques (quelques centres de taille dans les années 1990 à quelque 300 aujourd'hui en France, plus de 600 en Allemagne). Même évolution avec la fabrication des maisons à ossature bois dont le leader français Ossabois à Saint Julien-Ia-Vêtre dans la Loire produit sur ses chaînes plus de 400 unités par an. Le traitement du bois a lui aussi fait son chemin avec le chauffage à haute température, les nouveaux apprêts (peinture, lasure) et les nouveaux produits d'imprégnation plus écologiques, à base d'huile végétale, qui augmentent la durabilité des produits mis en œuvre.
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LA SCIERIE FRANÇAISE EN 2008 Ancrées dans les massifs forestiers, les 2 106 scieries ftançaises imposent leur présence et leur pratique experte3 du sciage. La variété des entreprises et de leurs stratégies en fait un objet d'observation4 pertinent ainsi que les opportunités présentes et les défis à relever pour rester dans la course mondiale à la compétitivité.
Etat comparatif
de l'évolution
des scieries françaises
entre 1980 et 2005 Source Agreste:
enquête annuelle de branche
1980
2005
Evolution en 25 ans
%
Nombre de scieries
5241
2106
-3 135
- 60
Nombre de salariés
25 824
13 300
-12524
- 49
Volume en m3 sciés
9 737 100
9931 980
+ 194880
2
- par salarié
377
747
+370
98
-par scierie
1857
4716
+2859
154
3
« La scierie ftançaise, un métier d'expert », Maurice Chalayer, L'Harmattan 2001 4
Etude réalisée par l'Observatoire du métier de la scierie, associationloi 1901.
Créé en 2003, il est associé à un club d'entrepreneurs qui se sont donnés pour objectif de réfléchir aux évolutions techniques, économiques et socioprofessionnelles de leur métier. Ses différents travaux: études, séminaires sont en ligne sur : http// scierie-chalayer.chez-alice.ft
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La scierie française implantée au cœur ou à proximité de la ressource L'implantation des 2 106 scieries en 2005, d'origine familiale pour la plupart, reflète celle des massifs forestiers. Cela s'explique par un secteur professionnel ancré par tradition sur un territoire où la ressource forestière est proche. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les deux tiers des scieries ont aussi une activité d'exploitation forestière. Une seconde activité de plus en plus extemalisée se centre sur la transformation et la commercialisation des produits. La moitié de la production est localisée dans treize départements situés sur un axe qui relie l'Aquitaine à l'Alsace. Production inégale selon les régions La région Rhône-Alpes est en tête en nombre de scieries (346), suivie par l'Aquitaine (203) et l'Auvergne (198). La région qui compte le moins de scieries est I'lIe de France avec seulement 6 unités.
Evolution de la productivité moyenne des scieries entre 1967 et 2005 Source Observatoire métier scierie
800
5000
600
4000 3000
400
2000
200
1000
o
o 1967
1980 ~
1992
1998
2002
2005
Volume annuel m3 sciage I salarié Volume annuel m3 sciage I scierie
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En terme de productivité par sClene, c'est l'Alsace qui remporte la palme avec 13 652 m3, suivie de l'Aquitaine avec ses 8 080 m3 et la Franche-Comté avec 6 297 m3. Six régions sur vingt-deux sont au-dessus de la moyenne nationale de 4 716 m3 alors que les seize autres sont en-dessous de cette moyenne. En queue de classement, on remarque la région PACA avec seulement 1 291 m3. La productivité très inégale s'explique par le degré de technicité très élevé de certaines scieries, surtout dans le domaine du résineux, alors que d'autres sont restées très artisanales avec des moyens de production peu automatisés. La scierie française à la traîne en Europe? La France est, grâce à la notoriété de ses essences, le leader européen en matière de sciages feuillus, chêne 850000 m3, hêtre 400000 m3, peuplier 360000 m3 et divers soit un total de 1 818000 m3. Ce qui ne doit pas masquer le recul très sévère de la production des essences feuillues. En effet, elle était proche de 3 millions de m3 de 1985 au début des années 1990. Toutes les essences sont touchées, faiblement pour le chêne et le peuplier et fortement pour le hêtre qui a vu sa production divisée par deux. Pour le secteur du sciage résineux, la France n'est en Europe que le cinquième producteur malgré une production qui atteint les 7756000 m3, alors qu'elle n'était que de 5 500 000 m3 dans la période 1980-1984. Une production qui a augmenté de 2 millions de m3 mais qui ne suffit pas pour « coller» aux productions des leaders européens qui depuis 2000 sont dans des courbes ascendantes: Allemagne 18 Mm3, Suède 17 Mm3, Finlande 13 Mm3, Autriche 11 Mm3.
Place de la scierie française en volume millier de m3 et essences en 2005 Source Agreste. Enquête annuelle de branche
Volume en m3 - Conifères - Feuillus
Europe 101 90 I 90% lO I lO%
France 9.932 7.800 I 78% 2.132 I 22%
18
Monde 450 328 I 73 122 T 27
Des structures différentes mais complémentaires Il n'y a pas un type de scieries en France mais trois qui se distinguent par leurs capacités volumétriques de sciage et par leurs spécificités propres. Elles sont donc le plus souvent complémentaires, bien que concurrentes sur des marchés exigus qu'il faut se partager. On trouve: 1- La scierie artisanale (- de 2 000 m3 sciés) qui représente 58% de l'effectif pour 8% de la production. 2- La scierie semi-industrieIle (de 2 000 à 6 000 m3 sciés) qui représente 24% de l'effectif pour 18% de la production. 3- La scierie industrielle (de 6 000 à 20 000 m3 et +) qui représente 18% de l'effectif pour 74% de la production.
CLASSIFICATION DES 2106 scieries françaises selon volume production 2005 (source Agreste)
6 000 à 20 000 m3 et
Volume sciage par an Nombre
entreprises en%
Production de sciage en% Types scieries (classement de l'Observatoire scierie)
- 2000m3
2000à6000m3
58
24
14+4
8
18
31 + 43
Petites scieries Scieries moyennes « semi«artisanales» industrielles»
19
+ 20 000 m3
Grosses scieries « industrielles»
On constate que presque 20% des entreprises du secteur industriel, assurent 74% de la production. Le milieu des scieries artisanales et semi-industrielles est encore bien vivace en France puisque c'est plus de 80% des entreprises, mais qui réalisent moins de 30% de la production. Classification
en % des françaises (source
65 60
2 106 scieries
en 2005 Agreste)
55 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 o
Scierie artisanale (-2000m3)
Scierie semiindustrielle (2000 à 6000 m3)
Scierie industrielle (6 000 à 20 000 m3)
Scierie industrielle (+20 000 m3)
Des spécificités selon la structure des scieries: - Pour la scierie artisanale, soit 1 221 unités (58% de l'effectif), essentiellement fixes et mobiles pour une centaine d'entre elles, le travail est local et sur mesure en direction des artisans, agriculteurs et particuliers. La proximité avec la clientèle et les fournisseurs ainsi que des contacts privilégiés font de cette scierie le «passeur» idéal des petits lots, des gros bois et des essences variées. C'est la scierie de services par excellence. Elle se veut souple pour réaliser sciage à façon et/ou débit« sur liste» dans les bois résineux comme feuillus. La transformation s'organise autour d'une scie de premier débit (ruban ou alternative) et d'une scie de reprise (ruban ou déligneuse). Mécanisations, chariot élévateur, palan servent à manutentionner les produits par le dirigeant souvent seul ou avec quelques salariés.
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Les matériels sont plus ou moins anciens5, acquis dans des « faillites» ou par l'intermédiaire de revendeurs. Ils sont remontés par le nouvel acquéreur devant en assurer la mise en conformité. - Pour la scierie semi-industrielle, soit 506 unités (24% de l'effectif), ce sont le plus souvent des scieries issues du secteur artisanal qui, au fil des années et des générations, ont acquis une culture de la production spécialisée délaissant peu à peu le service et la multi-activité. L'équipe de salariés de plus ou moins dix personnes est dirigée par un «patron ouvrier» qui est plus un homme de terrain que de bureau. Il est souvent obligé par la force des choses d'occuper à la production des postes de travail6. Il fait confiance à son instinct et à son expérience plus qu'à une réelle démarche de gestionnaire stricto sensu. L'entreprise s'est centrée vers une production volumétrique. Des outils de production adaptés à partir d'un process élaboré marquent cette organisation. En amont, on trouve le plus souvent un chariot découpeur et une écorceuse à couteaux (type rotor) pour la scierie de résineux ou à fraise pour la scierie de feuillus. Le hall de transformation s'articule à partir de la scie à grume de grand diamètre, 140 à 160 cm, pour le premier débit, d'un centre de reprise circulaire, d'un trimmer et d'une chaîne de tri. Les produits sont empilés manuellement ou, de plus en plus, par le biais d'une empileuse automatique. Les produits sur mesure restent l'activité phare avec en complément les produits standardisés. Les produits, à la demande des clients, sont revalorisés par traitement et/ou rabotage. Le sciage à façon et/ou un produit de niche complètent les produits classiques proposés, bardage, lambris, parquet, emballage (palette, caisse)... La clientèle régionale de professionnels du bâtiment, du meuble, de l'emballage complète celle du négoce et de la grande distribution.
5 Du matériel ancien pour lequel plus aucune subvention publique (Etat, Région) n'est possible depuis 2000 6 Ce qui est de plus en plus ftéquent devant la difficulté de recruter des salariés permanents et surtout qualifiés. Le patron doit gérer le turnover de salariés intérimaires
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- Pour la scierie industrielle, soit 379 unités (18% de l'effectif), c'est le passage incontournable vers une production massifiée et standardisée de produits essentiellement dirigés vers la charpente et l'emballage ainsi que l'industrie du meuble et de la construction. Les processus de transformation tendent à être semblables à ceux de leurs homologues scandinaves et allemands bien que de taille « à l'échelle française ». Des canters? circulaires simples avec retour des noyaux ou doubles dits «en ligne» font le standard tandis qu'en parallèle une ou plusieurs lignes de scies à ruban de grand diamètre entre 160 et 200 cm assurent« le spécial» : grosse pièce, grande longueur... Des centres de reprise circulaires, intégrant obligatoirement l'optimisation en temps masqué, puis trimmer suivi de chaîne de tri de grande capacité de stockage et empileuse intégrée complètent les unités industrielles. La clientèle, négoce et grande distribution, est essentiellement nationale et à l' export. Dans l'entreprise industrielle, il est obligatoire d'avoir des produits normés et caractérisés et bientôt marqués CE pour les sciages dits de structure destinés à la charpente et à la construction de maison à ossature bois. Ces produits concurrencent les produits d'importation qu'ils côtoient au quotidien sur les marchés nationaux. Les scieries industrielles valorisent mieux leurs produits qu'il y a quelques années (fermette, usinage de charpente traditionnelle, fabrication de bardage, de platelage, de palettes mais aussi de mobilier d'extérieur, de bois reconstitué type BMR, de produits aboutés ou contrecollés, type panneaux) malgré la faiblesse récurrente de l'offre très insuffisante en bois séché, 7,5 % du volume scié sur la France entière en 2005. Deux régions cependant, Pays de Loire et Aquitaine, sèchent respectivement 38,5% et 17%
7
Les fournisseurs de canter sont le plus souvent Allemands mais, ces dernières années, le marché a été investi par les fabricants français qui s'emploient ardemment à rattraper leur retard technologique dans le domaine du sciage des bois ronds avec l'outil circulaire
22
de leur production8 alors que les autres régions sont en valeur maximum autour de 8% et de 1,5% au minimum. Les dirigeants de scieries industrielles sont devenus des gestionnaires à part entière qui délèguent les fonctions management, achat, transformation, vente en se réservant la part de la gestion et de la veille économique et technique pour positionner au mieux leur affaire sur le temps présent comme sur l'avenir. Une ligne de conduite est commune aux dirigeants des moyennes et grosses scieries: il s'agit pour faire face à l'augmentation des prix du bois rentrant en scierie d'optimiser la production de l'amont à l'aval de la chaîne de transformation. La recherche de gain de productivité est du ressort des dirigeants9 qui s'emploient à améliorer les vitesses de sciage, la rapidité des chargements de bois sur les machines, l'optimisation des alignements, le triage et l'empilage mécanisés. ..
Volume de sciages séchés en m3 hors bois tropicaux, merrains, sous rails (Source: Agreste EAR 2005)
bois
Sciages feuillus
Dont séchés arti.
Sciages résineux
Dont séchés arti.
Total
1 818000
238000 (13%)
7 756 000
429000 (5,5%)
9574 000
Dont séchés artificielle ment et % 717000 (7,5 %)
Pays de Loire
285 776
)) 0 094 (28,5 %)
Aquitaine
1640 303
271 932 (16,6%)
Bretagne
229 350
18034 (7,9%)
Rhône Alpes
1235 675
18668 (1,5%)
France
8 Des données connues depuis seulement 2005 9 Une priorité confirmée dans une enquête produite par l'Observatoire du bois géré par le salon Expobois.Source: Le Bois Internationaldu 5janvier 2008
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BILAN ET AVENIR Menaces: Sur l'approvisionnement en matière première: les massifs n'étant pas extensibles et les capacités de production augmentant, les producteurs élargissent leur rayon d'approvisionnement. Le résultat est une raréfaction de la matière mais surtout une élévation des prix d'achat du bois en grume et de fortes tensions à l'achat. Sur la formation et le recrutement des compétences pour un métier encore synonyme de pénibilité, qui n'a pas su communiquer sur les changements opérés: modernisation des process, protection collective plus pertinente grâce au travail en cabine... Les quelques centres de formation initiale en alternance CFA ou temps plein Lycée professionnel, moins de huit éparpillés sur le territoire, sont menacés de fermeture faute d'effectifs suffisants. Concentration du milieu par arrêt des scieries (dépôt de bilan, retraite, absence de repreneur. ..) Importation des sciages résineuxlO nordiques et allemands Bois massif reconstitué qui risque de prendre de plus en plus de part de marché au bois massif Du produit standard, normé, caractérisé, marqué, sur le produit sur mesure Judiciarisation des problèmes liés au bois dans la construction (déformation, retrait...) L'esprit individualiste des producteurs des petites et moyennes scieries peu enclins à se grouper sur des actions de commercialisation, d'achat de matière première, de partage d'outils de production, bien qu'il existe des groupements mais trop souvent dans l'ombre
10
Selon le service central des enquêtes et études statistiques du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, «les importations de sciages résineux s'approchent du seuil de 900 millions d'euros pour 2007 alors que les exportations ne sont que de 144 millions d'euros. Par rapport à 2006, la progression des importations s'accentue de + 22% alors que les importations reculent de 5%»
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Crise conjoncturelle qui pourrait menacer le secteur du bâtiment, le principal utilisateur de sciages tant en charpente, qu'en parquet, qu'en emballage, ce qui désorganiserait les ventes à cause d'une surproduction, tant nationale qu'étrangère, signifiant par ricochet bradage des produits. Pollutions sonore, chimique, visuelle entraînant des conflits et leur judiciarisation pouvant conduire à l'arrêt.
LA SCIERIE: METIER COMPLEXE
- Métier complexe à mi-chemin entre agriculture et industrie où le bois, passe en quelques jours de la lenteur de sa croissance à la rapidité de sa transformation. Une transformation qui se doit d'être rapide, précise et répondant à des critères stricts tant au niveau de la qualité du sciage, que de la classification et caractérisation des produits. - Métier complexe où il faut acheter une matière dont on négocie le prix à chaque acquisition sans en connaître réellement la qualité intrinsèque puisqu'elle n'est que partiellement visible. - Métier complexe où il faut produire vite et bien un « matériau vivant» toujours susceptible de changer d'aspect, de volume, et de forme selon sa situation future de mise en œuvre. - Métier complexe que de vendre le même produit sur un marché attirant les convoitises de confrères tant locaux, que nationaux, qu'internationaux. - Métier complexe que d'être le dirigeant d'entreprise artisanale et semi-industrielle où il convient d'être tout autant animateur d'équipe que gestionnaire donnant beaucoup de soi en étant tout à la fois « homme orchestre» et « patron ouvrier ». - Métier complexe car secret et victime d'une double contradiction: - la première, celle de se plaindre de ne pas être connu en tant qu'acteur professionnel et reconnu en tant qu'acteur économique, - la
seconde, celle de vouloir rester discret sur ses soucis
présents, ses craintes du lendemain, sans parler de ses pratiques commerciales, de ses marchés, de ses revers mais aussi de ses réussites. Métier complexe par la typologie des entreprises essentiellement familiales ce qui freine peut-être l'accès aux marchés financiers où industriels mais qui au [mal se maintiennent par l'implication de leurs dirigeants motivés à pérenniser des affaires qui « sont et qui restent les leurs».
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Enjeux: Valoriser la ressource locale en lui évitant des déplacements coûteux. Maintenir l'emploi direct et indirect. Entendre et comprendre les desideratas des utilisateurs charpentiers, constructeurs bois, menuisiers, négociants, GSB, particuliers... Réussir à travailler davantage en réseau. Opportunités: Cherté des transports qui pourraient revaloriser les circuits courts donc l'emploi du bois localement. Possession d'outils de plus en plus sophistiqués assurant davantage de qualité au sciage. Engouement pour le bois, matériau renouvelable. Savoir-faire des acheteurs tant au niveau de la culture de métier que de celle d'une culture de l'économie de matière. Des essences locales connues et reconnues: sapin, douglas, épicéa, chêne, hêtre, peuplier... Un réseau d'utilisateurs, professionnels ou non. Marquage CE et classement mécanique du bois qui permettra une caractérisation pertinente des produits et une optimisation des qualités de bois de structure. Traçabilité des bois, certification PEFC, donnant une image de marque tant au matériau qu'à l'entreprise qui le transforme même si les retombées ne sont pas quantifiables immédiatement. Avenir: Pérenniser les affaires, en tentant d'endiguer la perte des scieries (une scierie ferme tous les trois jours en France: soit plus de 100 par an) et en facilitant, encourageant la reprise d'affaires ou le développement de projet. Positionner davantage la scierie sur le service, sur la production ou sur les deux secteurs à la fois.
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Faire la promotion du métier pour recruter des compétences. Inscrire la scierie dans un véritable réseau d'acteurs professionnels valorisant le bois mais aussi les savoir-faire. Sortir de l'individualisme chronique issu du passé et des anciennes pratiques commerciales associant trop souvent le scieur au marchand de bois « maquignon ». DEFIS A RELEVER: 1- Davantage extraire les qualités intrinsèques des sciages (classement du bois). 2- Davantage encore optimiser la production pour gagner des points de productivité. 3- Davantage sécher le bois résineux afin de regagner des parts de marché au bois d'importation. 4- Davantage améliorer le système d'approvisionnement des scieries par un véritable partenariat avec les fournisseurs. 5- Davantage travailler en réseau afin de partager des savoirfaire, des moyens de production et de commercialisation pour être capables de résister à la grande distribution. 6- Davantage valoriser les sciages bruts « tombant de scie », traitement, séchage, rabotage, usinage. 7- Davantage s'ouvrir sur l'Europe, le monde pour développer l'exportation des sciages et non des grumes... 8- Davantage soutenir le milieu des petites et moyennes scieries qui sont autant d'acteurs animant le tissu économique de la région où elles sont implantées, souvent depuis plusieurs générations même si elles ne sont pas des championnes de productivité. Elles apportent d'autres choses: valorisation d'essences locales et surtout le service. 9- Davantage créer de l'interactivité entre membres de la filière. En conclusion, on peut esquisser une grimace en voyant les remises en cause à entreprendre, mais on peut y voir aussi un challenge enthousiasmant où tout reste à faire: des produits à inventer, des gains de productivité à trouver encore, de nouvelles pratiques à mettre en œuvre tant au niveau de la gestion que du
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commercial, des technologies innovantes à appliquer, de nouvelles attitudes à acquérir. .. Sauf que, au final, il n'est déjà plus temps de reculer ou même de peser le pour et le contre. Les scieurs n'ont plus le choix: ils doivent relever le gant, mettre en place avec l'aide de leurs partenaires (professionnels: fournisseurs et utilisateurs mais aussi institutionnels), des pratiques nouvelles. D'autant qu'ils ont dans cette affaire tout à gagner: de nouveaux marchés, bien sûr, mais aussi une modernisation des savoir-faire, donc de leur image. Si tel est le cas ce sera un excellent moyen de faire naître des vocations et une profession qui sait se remettre en cause ne peut qu'être attractive.
L'AVENIR DE LA CHARPENTE QUESTION?
SUR LISTE
EN
Alors que l'uniformisation s'étend dans tous les domaines, le débit sur liste de charpente est-il condamné lui aussi à plus ou moins long terme, entraînant dans sa chute tout un pan de l'économie de la scierie française qui en dépend étroitement? « Quel avenir pour le produit sur liste de charpente face au produit standard normé et caractérisé et face aussi au développement du bois massif reconstitué? Le produit phare de nos petites structures va-t-il disparaître et nous en même temps? » Question clé à l'heure du lancement du marquage CE des sciages résineux destinés à la structure cette année 2009, deux ans après son faux départ. Difficile de connaître la part volumétrique exacte du sciage de charpente sur mesure! Ce que l'on sait c'est qu'il est pratiqué essentiellement par les scieries de résineux artisanales et semiindustrielles, soit par 80 % des entreprises réalisant quelque 26 % de la production, mais aussi par les industriels qui, depuis la crise de 1993, ont compris l'intérêt pécuniaire d'en extraire un certain volume en marge des produits standards.
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Une étude de la filière bois Rhône-Alpes nous apprend que sur 263 scieriesll ayant répondu à une enquête12, 78 d'entre elles réalisent de la charpente sur liste soit 28 %. Rien d'étonnant alors que beaucoup, comme Philippe Poncin, scieur semi-industriel dans l'Ain, s'interrogent sur l'avenir de leur produit phare et par la même occasion sur le devenir de leur propre affaire. La normalisation menacerait-elle le produit sur liste? Le sciage sur liste assure le travail de beaucoup de scieries, pas seulement en région Rhône-Alpes mais dans toutes les régions de France, Franche-Comté, Vosges, Alsace, Massif central, Ouest, Sud-Ouest, Pyrénées, possédant du résineux apte à donner des produits de structure et, ce depuis des décennies, sans que l'on ne se soit jamais trop interrogé sur son devenir! Mais aujourd'hui les choses évoluent à grande vitesse et pas seulement dans le secteur du bois. L'industrie, l'agriculture, le bâtiment subissent aussi des changements sans précédents aiguillonnés par une mondialisation qui norme et uniformise tout, aussi bien les produits que les savoir-faire qui leur sont associés. En effet, quel va être l'avenir de ce produit existant depuis toujours en marge des sciages standardisés, sans oublier le bois reconstitué (bois abouté, bois contrecollé) de plus en plus plébiscité par les constructeurs d'ossature bois et les charpentiers traditionnels? Quel va être l'avenir de ce produit hors norme par définition? Afin de rentrer dans le concert normatif européen et mondial, va-t-on lisser toutes les sections en les uniformisant, va-t-on pouvoir caractériser tous les sciages dans un moule qualitatif inscrivant les choix normatifs13 du classement d'aspect ou structurel selon la destination du produit? Difficile de le dire aujourd'hui. Mais, force est de constater que dans notre secteur comme dans les autres tout concourt à une normalisation accrue et à une disqualification des 11
Des scieries traditionnellement de charpente (sapin, épicéa, douglas) qu'elles
ventilent ensuite et selon leur emplacement géographique sur place pour les plus petites et le Midi de la France, le Centre et l'Ouest pour les plus importantes. 12 Séchage des bois résineux en Rhône-Alpes (octobre 2005) 13 Choix 0, 1, 2, 3, 4 (classement d'aspect des sciages résineux NF EN 1611-1, applicable aux épicéas, sapins, pins et douglas européens) C30 (ST-I), C 24 (STII), C18 «ST-III) (classement structure visuel NF B 52- 1 et classement structure par machine NF EN 519)
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produits hors norme. Le bois massif issu des scieries pratiquant le sur liste n'échappe malheureusement pas à cette règle. Une normalisation en marche que rien n'arrêtera Le sujet sensible de la normalisation est si touffu avec l'imbroglio des sections et des qualités changeantes en fonction des massifs français que même les organismes certificateurs accompagnant les acteurs vers le marquage CE en ont perdu le fil conducteur qui devait faire entrer en 2007 le secteur du sciage résineux dans un bel élan d'uniformisation. Résultat: une porte laissée entrouverte à nos voisins européens du Nord ou de l'Est, trop heureux de l'aubaine et qui continuent d'inonder le marché de la construction avec des produits qui semblent mieux correspondre aux attentes des utilisateurs... Attention aux mauvaises pratiques de mise en œuvre qui disqualifient le bois massif Le mouvement de normalisation enclenché depuis plus de vingt ans arrive à son terme par l'acte final du marquage et il serait rédhibitoire de s'y opposer catégoriquement. Cependant, nul n'interdit de se questionner sur l'avenir des entreprises pratiquant le sur liste, si celui-ci était amené à disparaître en tout ou partie. Le sciage sur liste, cible de nombreuses critiques, pourrait arriver à un seuil tel qu'il serait mal vu d'utiliser des sciages massifs et surtout hors norme. Pointé du doigt à cause d'une matière qui fend et qui «travaille », le producteur ne devrait son salut qu'à ses fidèles clients pas encore convaincus du tout standard. A ce propos, ne conviendrait-il pas de s'interroger aussi sur les causes de la disqualification du massif qui seraient plus dues à des problèmes de mise en œuvre qu'au produit lui-même. Pour Claude Beliard, charpentier en Isère, «les scieurs ne savent pas assez ce que l'on fait du bois après la scierie. Ensuite, il n'y a pas assez de calculs de dimensionnement chez les charpentiers, sans parler des retraits et des gerces qui apparaissent à cause de désordre dans l'acte de construire. On met trop souvent les problèmes sur le compte du bois sans savoir si les conditions de taille et de pose étaient convenables!» Claude Beliard s'inquiète aussi «des charpentes traditionnelles taillées par certains centres d'usinage qui posent de sérieux problèmes à la pose, faute d'avoir
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été conçues et pensées par des charpentiers de métier. On ne taille pas de la charpente comme de la fermette... Cela discrédite l'ensemble de la profession et c'est dommage ». Quel avenir pour le débit sur liste et pour ceux qui le pratiquent? Il n'en demeure pas moins que, quel que soit l'avenir du débit sur liste des constats, des questions se posent au sujet des producteurs qui le pratiquent: - Quel devenir pour le secteur des petites et moyennes scieries si le scénario pessimiste d'une cessation progressive du débit sur liste s'enclenche véritablement? De ce fait, s'il y a report d'activité vers le standard, comment lutter à armes égales avec des équipements artisanaux alors qu'en face des usines à sciage « crachent» du bois calibré, normé et bientôt marqué CE au kilomètre sur des lignes de sciages hypermodernes ? - Quelle alternative s'offre à des entrepreneurs qui tirent leur différence et leur épingle du jeu sur le créneau du débit sur liste en valorisant le travail de proximité et le commerce en circuit court ? - Qui, mieux qu'eux, peut tirer la quintessence de la matière, l'optimisation du rendement matière, la revalorisation des petits lots et des gros bois? - Si le secteur des petites et moyennes scieries se raréfie, qui va animer le réseau de compétences entre transformateurs et utilisateurs? Sûrement pas le secteur industriel qui traite de moins en moins avec son client fmal, confiant cette tâche au négociant et à la grande distribution... Un débat à ouvrir et à nourrir sur l'avenir du sciage hors norme L'idée n'est pas d'opposer, encore une fois, deux logiques qui jusqu'à présent se complètent à peu près harmonieusement. Mais demain, qu'en sera-t-il? La volonté n'est pas non plus de noircir volontairement le tableau, mais bel et bien de poser un problème avec le plus d'objectivité possible. Autant de questions, non exhaustives, pouvant à elles seules susciter un débat de fond sur l'avenir d'un pan entier de l'économie du sciage français. Un débat qu'il conviendra d'ouvrir pour tenter de donner des réponses
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à un milieu souvent découragé. Un débat à ouvrir non seulement entre scieurs mais aussi avec leurs partenaires utilisateurs. En effet, difficile pour l'instant de «faire passer» au client charpentier cette logique d'uniformisation dimensionnelle et structurelle tant l'habitude gère les pratiques professionnelles et commerciales. Encore faut-il faire un travail d'information de fond avec preuve à l'appui auprès des utilisateurs artisanaux qui ignorent pour certains les textes normatifs et les règles de calcul tant ils font confiance à leur savoir-faire et à leur pratique transmis le plus souvent de génération en génération. On le voit, le travail de vulgarisation n'est pas terminé. Il ne fait que commencer et doit mobiliser encore plus les interprofessions, les syndicats professionnels, les centres techniques. Les marges de manœuvre doivent être clairement établies de manière à ce que les producteurs de débit sur liste puissent rapidement positionner leur stratégie à venir. Il ne s'agit nullement de dénigrer «le standard» qui possède au demeurant de nombreux avantages: produit normé, caractérisé, qui sera de plus en plus séché, identifiable, exportable... bref un produit dans l'air du temps, celui de l'hyper protection qui ne laisse plus de place au hasard et surtout plus difficilement attaquable lors de la judiciarisation de problèmes découlant de l'acte de construction. Trouver les ressorts du changement Au bout du compte, il ne s'agit pas de penser que tout est perdu mais de penser au contraire, en marge de la standardisation et de la production de masse des grands groupes, qu'une place est encore à tenir pour offrir d'autres alternatives. Mais il conviendra de trouver les ressorts d'un nouvel élan pour pérenniser les entreprises du secteur artisanal et semi-industriel. Pour cela, tout est à créer ou à développer comme: - le travail en réseau de producteurs afm d'offrir un volume significatif de produits et/ou de services, - le travail en groupement pour être plus fort sur les créneaux commerciaux et sur les services particuliers comme le séchage,
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-la recherche d'une autre valeur ajoutée sur le produit brut «tombant de scie» comme les services associés: rabotage, usinage, traitement, fabrication, - l'association avec des transformateurs (charpentiers, menuisiers, constructeurs de MOB) dans le but d'allier des compétences, - le service au client professionnel: livraison, levage, - le service au client particulier: conseil de mise en œuvre et de choix de produits, - la vente directe dans des espaces modernisés proposant produits bois (sciage, lambris, parquet, lame de volets...) mais aussi ceux qui l'accompagnent: panneaux, quincaillerie, produits de traitement... - ou encore, comme le préconisent certains utilisateurs, de standardiser les produits «sur liste» qui conviennent bien aux travaux spéciaux en rénovation... Des handicaps mais de nombreux atouts à valoriser Rien ne sera facile et les « hommes orchestre» des petites et moyennes entreprises devront impérativement se décentrer de leur quotidien pour mieux voir et mieux entendre l'évolution des besoins de leur marché. L'aide, que devront leur apporter plus activement (financière et conseil) les pouvoirs publics, par le biais des SERFOB et des interprofessions, désireux de ne pas les voir disparaître du paysage économique rural, pourrait permettre à ces dirigeants pressés et compressés par leur charge de voir plus sereinement l'horizon. Encore faut-il que des projets émergent et que les scieurs artisanaux et semi-industriels soient partie prenante du changement et soient soutenus en cela par leurs partenaires de l'approvisionnement (public et privé). Malgré tous les handicaps que semble faire émerger l'évolution normative pour les petites et moyennes scieries, il convient de ne pas perdre de vue qu'un fort potentiel demeure tant au point de vue de la ressource qui ne demande qu'à être exploitée14, qu'au niveau des besoins ascendants de sciages15
14 Selon FCBA (ex CTBA) : Production biologique annuelle de près de 100 millions de m3 alors que l'on prélève moins de 60 millions de m3
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essentiellement dirigés vers le secteur de la construction16 qui a retrouvé la croissance depuis quatre ans. Associés au courant environnementaliste qui pousse nos concitoyens vers le matériau bois, l'avenir au sujet de la consommation du bois ne peut être que porteur de promesses. Il ne restera plus, alors, qu'à conjuguer le talent des transformateurs et leur savoir-faire pour s'adapter au changement.
15 Consommation annuelle 13,5 millions de m3 (dont quelque 10 millions de m3 produits en France et 3,5 millions de m3 importés) 16 430 000 mises en chantier entre octobre 2006 et septembre 2007
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DEUXIEME PARTIE
ENQUETE MATERIEL SCIERIE
ENQUETE MATERIEL
SCIERIE
Réalisation
L'Observatoire du métier de la scierie a conduit ce travail entre mai 2007 et mai 2008 dans le but de compléter son explicitation du milieu de la scierie française. Objectifs Connaître le matériel utilisé dans les scieries et ses évolutions selon les attentes des utilisateurs et selon les évolutions du marché du bois (bâtiment, emballage, meuble, parquet...) et les propositions des fabricants. Pour cela, 55 entrepreneurs de scieries ont été interrogés (rencontre sur le terrain ou par téléphone) entre mai 2007 et juin 2008. En tout, plus de 40 heures d'entretien que l'analyse de contenu va décrypter et décliner sous différentes thématiques. Un travail fastidieux de recensement qui devrait éclairer le milieu professionnel sur l'outil de production, ses atouts, ses faiblesses et sur les attentes qu'ont les utilisateurs scieurs selon leur taille (artisan, semi-industriel et industriel). Problématique
Le secteur du sciage français amorce une concentration de plus: aujourd'hui plus de 2 000 scieries pour une masse salariale de plus de 13 000 salariés. Qu'en sera-t-il dans dix ans? Si l'on suit le rythme de la dernière décennie, on s'achemine probablement vers une disparition de plus de 50% soit I 000 entités, en effet une scierie disparaît (dépôt de bilan, cessation d'activité faute de repreneur) tous les trois jours, soit cent par année. Dans ce contexte où semble se dessiner de plus en plus nettement un modèle dual avec d'un côté la scierie de service et de l'autre la scierie de production, l'Observatoire du métier de la scierie à travers une enquête a voulu s'interroger sur l'outil de production installé dans les scieries françaises. - Quels sont aujourd'hui les matériels utilisés, leurs atouts, leurs faiblesses et leurs contraintes? - Est-ce que le matériel possédé correspond aux attentes?
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- Quel matériel envisager à court, moyen et long terme? - Quelles évolutions, tant du métier que du matériel, sontelles envisagées? L'étude a voulu dépasser le seul axe du matériel installé et s'intéresser aussi aux problématiques liées aux contraintes stratégiques qui se greffent aux contraintes de production. En fonction de cette approche, comment les acteurs scieurs s'adaptentils aujourd'hui et comment devront-ils s'adapter demain: - aux mutations technologiques (évolution des outils de coupe, des automatismes, des process. ..) - aux exigences de productivité et de compétitivité (production par homme et par jour et comparaison avec les concurrents français et étrangers...) - aux nouvelles attentes du marché (de plus en plus de préfabrication, bois normés. ..) - aux contraintes environnementales (pollutions sonores, air, sol, eau, visuelles...) - aux nouveaux modes de vie sociétale (attrait du bois, retour à la campagne. ..) - à la pénurie de personnel qualifié ou non (baisse des effectifs, manque d'attrait...) Méthodologie
L'Observatoire du métier de la scierie a enquêté 55 entreprises françaises de sciage. Un panel composé de 17 scieries artisanales, totalisant 18 110 m3 de sciages, de 15 scieries semiindustrielles, totalisant 67 950 m3 et 23 scieries industrielles, totalisant 527 762 m3. Les enquêtes ont été faites entre mai 2007 et juin 2008. Ce sont plus de 40 heures d'entretien, soit sur le terrain, soit par téléphone. Un seul refus d'enquête a été enregistré auprès d'un scieur artisan. Le recueil de données au plus près des professionnels de la scierie a été complété par une série d'entretiens, 13 au total, auprès des principaux fabricants de matériels destinés à la scierie (parc à grumes, sciage, parc à débits, outillage, services ingénierie et informatique)
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Des enquêtes avant tout qualitatives afin de bien « ressentir les choses» et de manière aussi à faciliter le décryptage et le croisement des témoignages. La volonté n'a pas été de faire un prélèvement exhaustif mais plutôt un prélèvement au "filing" auprès d'entreprises voulant «jouer le jeu» et semblant le mieux correspondre à la typologie des scieries françaises dresséesl7 par l'Observatoire du métier de la sClene. L'idée directricelS a été de donner un éclairage distancé en temps t, année 2008, de ce que sont les organisations de scierie en terme de process, de typologie, de matériel, de sa convenance, des projets d'investissement et enfm de l'avenir du métier.
Répartition en % des scieries enquêtées selon volume produit
El23 scieries industrielles El15 scieries semi-industrielles .17 scieries artisanales
-
17
Classement par le volume sciages annuel: scieries artisanales 2 000 m3, scieries semi-industrielles 2000 à 6000 m\ scieries industrielles 6 000 à 20 000 m3 18 La méthode employée pour traiter les données issues des entretiens est «l'analyse de contenu» qui consiste à prélever les réponses, les mettre en perspective les unes par rapport aux autres et à en tirer des enseignements
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Contexte
étudié
Profil des entreprises enquêtées Les 55 entreprises étudiées se décomposent ainsi: - 17 scieries artisanales totalisant une production de 18 110 m3/an, - 15 scieries semi-industrielles totalisant une production de 67 950 m3Ian,
- 23 scieries industrielles totalisant une production de 527762 m3/an. Le volume total est de 613 822 m3 soit 6% du volume total scié en France en 2007 et soit encore Il 1604 m3jscierie. Une moyenne que seule la région Alsace atteint. La moyenne nationale est de 4 500 m3 Ian. Situation
des scieries
enquêtées
23 des scieries enquêtées sont en Région Rhône-Alpes, 8 en Franche Comté, 6 en Bourgogne et les autres sont éparpillées sur le territoire. Situation
des scieries
enquêtées
Alsace Auvergne Bourgogne Corse Franche Comté Languedoc Roussillon Limousin Lorraine Midi-Pyrénées Basse-Normandie Pays de Loire Picardie Rhône-Alpes
TOTAL
40
3 3 6 I 8 3 2 2 I I I I 23 55
Chiffre d'affaires des 55 scieries Les 55 entreprises (43 résineuses et 12 feuillues), employant 752 salariés, réalisent un chiffre d'affaires annuel de : - 4 303 400 -€ pour les scieries artisanales, soit 87 825 €/salarié, - 19 080 000 € pour les scieries semi-industrielles, soit 139270 €/salarié, - 117 210 000 € pour les scieries industrielles, soit 207 084 €/salarié. CA annuel en € par salarié et par type d'entreprise 250 000 €
207 085 €
"""
200 000 € 150000 € 100000 € 50 000 € O€ scierie artisanale
Chiffre d'affaires Nombre scieries Scierie Artisa.
Nombre salariés
scierie semi indus.
scierie indus.
des 55 scieries enquêtées Moy, sali scierie
CA € total
CA € I salarié
17
49
3
15
137
9
19080000
139270
Scierie Indus.
23
566
25
117210000
207 084
Total
55
752
Scierie Semiindus.
4 303 400
140 593 400
41
87 825
Le volume grume transformé est de 1 057965 m3 pour obtenir 623 822 m3, destinés pour l'essentiel à la charpente sur liste ou/et standard, le plot, le parquet, l'avivé, l'emballage, la palette. Le rendement moyen est de 58%, tout en notant que celui du secteur artisanal est de 61%, le secteur semi-industriel 55% et l'industriel 58.39%. La moyenne de la masse salariale est de 25 salariés en scierie industrielle, 9 en scierie semi-industrielle et 3 en scierie artisanale. Le volume moyen de 816 m3 par salarié est de 70 m3 audessus de la moyenne nationale et le volume moyen par scierie est de Il 000 m3 soit le double de la moyenne nationale. Seule la
région Alsace avec près de 14 000 m3/scierie atteint et dépasse même ce volume. L'Aquitaine est en deuxième position avec 8 000 m3/scierie.
Volume
de sciage
par salarié
en m3tan
et rendement
matière en %
o scierie
artisanale
scierie
semi
42
indus
scierie
indus
Type de production Scierie
Nb. scierie essence R F
des 55 scieries enquêtées selon
Essence principale
Artisanale 12 Dont I mixte
R: sapin, épicéa, mélèze chêne, F: hêtre
6
Semi- industrielle 12 Dont 1 mixte
4
Industrielle
19
4
43
14
43
Type de production
Charpente sur liste et standard Sciage à façon Plot Parquet Bois de calage Emballage Palette bardeau
sapin, R: épicéa, pin mélèze, maritime, douglas chêne, F: hêtre
Avivé Carrelet Plot Charpente sur liste Charpente standard Palette Emballage Bois ronds fraisés
R: sapin,épicéa, douglas, pin sylvestre F: chêne, hêtre, frêne
Charpente/liste Charpente standard Palette Emballage Avivé Plot Parquet Plateaux sélectionnés menuiserie
Volume grumes et sciages en m3 des 55 scieries enquêtées
Scierie
Volume total grumes m3
29 800
Artis.
Volume total sciages m3
18 110
Volume sc.!salarié et par an
Volume sc.!scierie et par an
Rend. mat. Moyen
369.59
1 065.29
60.77
Semi- indus.
124300
67 950
495.99
4530
54.67
Indus.
903 865
527 762
932.44
22 946
58.39
1 057 965
613 822
816
11160
58
Le
matériel en scierie artisanale
Matériel possédé en scierie artisanale Les 17 scieries enquêtées possèdent un chariot élévateur. La majorité réalise la découpe manuellement. Seules 3/17 ont mécanisé la découpe. Seules 2/17 écorcent mécaniquement. 12/17 sont équipées de scie à grume verticale de diamètre 110 à 140 cm. 5/17 sont scieurs mobiles. 12/17 sont équipées d'une déligneuse et 4/17 d'une scie de reprise de type ruban davis ou dédoubleur. Au niveau de la revalorisation, on peut noter 5/17 réalisant du traitement et du rabotage et quelques autres (4/17) font du séchage artificiel, du traitement NIMP 15 et du montage palette.
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5 Raboteuses, 1 rabot electrique large (350 mm) et 4 faces moulurière
(Noderon, 1
10 Manutention élévateur
chariot
1 Traitement NIMP15 (cellule M5 système)
2 Rack rangement, stockage négoce
1 Montage (cloueuse [] Mat.
4 scies reprise clavis, dédoubleur Rennepont)
parc
ruban (Gillet,
palette Delta)
à débits et reva!.
dans
(Storti,
arti.
17 Chariots élévateurs (Manitou, Caterpillar) 1 14 Découpes
13 Déligneuses (Socolest C9, CG, Esterer, Prévost, Remonay) dont 2 multilames
les 17 scieries
manuelles
3 Découpes (2 chariots BZH
SCH)
mécanisées découpeurs
et 1 poste
2 Ecorceuses mécanisées (Segem, Ayva) 12 Rubans verticaux 1er débit à grume dont 1 avec slabber LBL (Diamètre 110, 120, 130, 140. Gillet, [] Mat.
pour la
transformation
dans les 17 scieries
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artisanales
fixe)
Le matériel correspond-il
aux attentes du scieur artisan?
Globalement, le matériel correspond aux attentes bien que 6 scieurs sur 17 pensent que leur matériel est trop ancien pour répondre aux augmentations de production. Atouts- faiblesses - contraintes du matériel possédé dans les scieries artisanales Les atouts mettent en avant souplesse, flexibilité, rendement matière, polyvalence. Les faiblesses soulignent le manque de rapidité, de puissance, la pénibilité du travail, le manque de performance et aussi la ffagilité du matériel souvent vieux et « qui tombe trop souvent en panne» ! Les scieries artisanales doivent gérer les contraintes liées aux conditions atmosphériques pour celles situées en montagne, au manque de place, à la pollution sonore qui peut entraîner conflit et judiciarisation avec le voisinage proche. Ce sont des entreprises qui reposent sur l'investissement personnel du dirigeant qui doit être « disponible et de partout à la fois» ! Acquisition matériel nouveau Concernant l'acquisition de matériel nouveau et, si l'on croise les réponses des thèmes, les points suivants apparaissent: - l'amélioration de l'efficacité de l'outil de production (laser, lubrification, mécanisation, manutention) et des machines en général qui passe par leur changement (écorceuse, scie I er débit, déligneuse, raboteuse). Du matériel acheté neuf ou d'occasion. - L'amélioration du poste de travail comme la couverture de la zone de tri et l'automatisation du poste de rabotage. - L'amélioration de l'accueil par un aménagement spécifique. - L'amélioration de l'espace de travail par un agrandissement des locaux et/ou un changement de site. - L'amélioration de la valorisation par l'acquisition d'un séchoir soit en l'achetant seul ou en groupement.
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Quelles évolutions du matériel et/ou du métier chez l'artisan scieur? Les évolutions pressenties du matériel et/ou du métier se déclinent sur quatre tendances: - la 1èrequi s'articule autour du matériel et de la production
(réactivité, application des normes, séchage, partage de matériel, amélioration continue du matériel) pour rester dans la course à la compétitivité (sans omettre de réfléchir aux nouvelles données: cherté de l'énergie et problèmes liés à la pollution (sonore, poussière. ..). 2èmequi formule le souhait de mieux accueillir le client - La (pour le service conseil et proposition de nouveaux produits). 3èmequi véhicule la volonté de donner une bonne image - La du métier pour recruter (se faire connaître mais aussi améliorer les process). 4èmequi soulève l'obligation de diminuer encore la - La charge physique d'un métier pénible.
Le matériel Nb/17
11 OUI
correspond-il
aux attentes
du scieur artisan?
Pourquoi?
Nb. Citation III II II II II
adapté à nos débits Souplesse Si besoin le matériel est réactif Polyvalence Simplicité, efficacité
2 NON
I I
La scie à grumes ne suit plus les cadences Manque de puissance du matériel
4 MOYEN
I I I I
Trop ancien Trop limite si on augmente la production Bâti pas assez gros Perte de temps car trop de manipulations
Atouts Faiblesses Contraintes
Souplesse, flexibilité, rendement matière, polyvalence Manque de rapidité, puissance, pénibilité du travail, manque de verformance et aussi ~fraf!ilitédu matériel âf!é « souvent en vanne Ii Conditions atmosphériques, manque de place, pollution sonore qui peut entraîner conflit et iudiciarisation avec le proche voisinage, entreprises reposant sur
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l'investissement personnel du dirigeant Acquisition matériel nouveau
L'amélioration de l'efficacité de l'outil de production (laser, lubrification, mécanisation, manutention) Changement de machines (écorceuse, scie 1er débit, déligneuse, raboteuse). Matériel acheté neuf ou d'occasion. Amélioration du poste de travail, de l'accueil par un aménagement spécifique, de l'espace de travail par un agrandissement des locaux et/ou un changement de site, de la valorisation par l'acquisition d'un séchoir acheté seul ou en groupement.
Evolution matériel et/ou métier
- Matériel de production (réactivité, application des normes, séchage, partage de matériel, amélioration continue du matériel) pour rester dans la course à la compétitivité (sans omettre la cherté de l'énergie et problèmes liés à la pollution (sonore, poussière ...), - Mieux accueillir le client (pour le service conseil et proposition de nouveaux produits) - Véhiculer une bonne image du métier pour recruter (se faire connaître mais aussi améliorer les process) - L'obligation de diminuer encore la charge physique d'un métier pénible
Le matériel
en scierie semi-industrielle
Matériel possédé en scierie semi-industrielle Sur les 15 scieries enquêtées, on constate que la découpe des grumes est faite mécaniquement par 10 scieries sur 15, soit les 2/3. La scie à grumes de diamètre 120 à 140 est employée majoritairement par 14 scieries sur 15 dont 13 débitent en monocoupe et 3 sont équipées de slabbers. Les 2 châssis utilisés le sont par des scieries alsaciennes où l'emploi de cet outil de production est encore très utilisé, comme il l'est chez les scieurs allemands semi-industriels et artisanaux. Il y a 6 scies de reprise ruban (twin, davis) contre 12 déligneuses installées dans les 15 scieries. A noter que 9 scieries sur 15 sont équipées d'un broyeur.
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2 Raboteuses et 3 quatre faces 1 5 Trimmers et chaîne de tri résineux
4 Chaîne
1 Traitement NIMP15 étuvage
de tri feuillu
5 Revalorisation produits (palette, parquet, bois ronds fraisés)
ElMat. parc à débits
et reval. dans les 15 scieries semi-indus.
5 Découpe
manuelle
1
10 Découpe mécanisée (8
9 Broyeurs (Vécoplan, Klokème)
Postes mobiles BZH, Volf t 2 Postes mobiles Holtec)
12 Déligneuses (MEM, Socolest, Irion, Remonay, LBL, Paul, M1TB) 8 Scies reprises dont rubans twin, clavis (EH5 Gillet, Twin MEM, Clavis Rennepont) et 2 châssis 2 Châssis
(WD, Socolest Valdoie)
El Mat. de transformation
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10 Ecorceuses (Segem, MEM, AW A, Morbac, Vigneau) Rubans à grumes (dont 13 mono-coupe et 1 bicoupe et 3 slabbers LBL) Diamètre 120 à 140 cm
dans les 15 scieries
semi-indus.
et
Le matériel correspond-il aux attentes du scieur semiindustriel? Globalement et pour 2/3 des scieurs le OUI l'emporte. Les raisons invoquées sont un matériel adapté à la production, bien que souvent «des modifications maison» s'y ajoutent (surtout dans les mécanisations). Le NON catégorique est évoqué seulement par un scieur à cause de la vétusté du matériel. Par contre, 5 scieries sur 15 soulignent que le matériel correspond moyennement à leurs attentes à cause d'un matériel vieillissant, qui «manque de performance pour assurer un volume ». Atouts- faiblesses- contraintes du matériel possédé dans les scieries semi-industrielles Le matériel utilisé est adapté aux divers systèmes de production. Les atouts sont la performance, la fiabilité, la flexibilité. La souplesse du ruban est mise en avant comme atout important. Le matériel ancien est reconnu peu performant mais souple et amorti (plus rien n'est à payer). Etre près du fabricant est aussi un atout en cas de problème technique. Insuffisance d'équipements (slabber, déligneuse) mais surtout ancienneté du matériel (monté en plusieurs étapes) peu performant, peu fiable, souvent en panne, freinant la production et générant des coûts de production élevés. Le manque de place freine le développement et les lourds investissements nécessaires pour acquérir du matériel de scierie, sont des contraintes importantes. Sans équipement moderne et performant, difficile de répondre à des marchés de volume!
Nb/15
Le matériel correspond-il aux attentes scieur semi-industriel ? Nb. Pourquoi?
du
Citation 9 OUI
I II I I I I I
Investissement de 5 ans en arrière Oui globalement OK pour le moment Ouijusqu'à présent Pour le créneau qui est le nôtre Adapté à notre production, « modif. maison» Oui mais revoir positionnement machines
50
1
I
Fiabilité du matériel
I
Trop ancien et trop de main-d 'œuvre sur la partie sciage
I I I
Ne correspond plus. Vieux matériel Polyvalent mais ne suffit plus à la production Bien pour des produits spécifiques mais limité pour faire du volume Oui pour le matériel standard mais nous devons intégrer nos propres conceptions (empileur) Parc à grumes trop lent
NON 5 MOYEN
I I Atouts
Faiblesses
Contraintes
Acquisition matériel nouveau
Evolution matériel et/ou métier
Adapté, peiformance, fiabilité, flexibilité Souplesse du ruban Matériel ancien reconnu peu peiformant mais souple et amorti (plus rien n'est à payer) Etre près dufabricant en cas de problème technique. Insuffisance d'équipements (slabber, déligneuse) Ancienneté du matériel (monté en plusieurs étapes) peu peiformant, peu fiable, souvent en panne, freine la production Coûts de production élevés. Manque de place freinant le développement Lourds investissements pour acquérir du matériel de scierie Sans équipement moderne et peiformant, difficile de répondre à de wos marchés! - A court terme, changer de matériel ou améliorer l'existant: scie de débit, déligneuse, écorçage et chaîne de découpe et de tri, afin r' d'améliorer la productivité. ;tme traniformation avec - A moyen terme, réactiver (remuscler) la l'acquisition de séchoir, de raboteuse... Reprise de scierie ou de changement complet de la ligne de production mettant en avant la volonté d'augmenter le volume de sciages pour répondre aux demandes du marché. - A long terme, améliorer les conditions de travail (enrobé des sols du parc à grumes, hangar chauffé, déménagement (anticiper problème bruit)) - Augmenter productivité et réactivité tout en restant prudent dans les investissements. Le matériel français s'impose à tous, proximité mais aussi l'expérience des constructeurs nationaux sur le secteur du ruban. -Répondre à la demande même s'ilfaut sous-traiter ce que l'on nefait pas. Nécessité aussi de « rajouter du service»: vente au détail, séchage, rabotage, produits en kit... -Ne pas sous-estimer la qualité du sciage. Cela permet de fidéliser les clients mais aussi d'économiser la matière (de plus en plus chère). - Les contraintes extérieures seront à suivre de très près: « bonne santé du bâtiment », normes (marquage CE), cherté de la matière première, cherté des transports, nuisances sonores, « puissance de production» des grands groupes, concurrence du bois massif reconstitué, tendance « standardisation », difficulté de recruter des compétences ou tout simplement des salariés.
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Acquisition matériel nouveau L'essentiel des projets s'articule: . à court terme, autour de la volonté de changer de matériel ou d'améliorer l'existant avec des systèmes innovants (chariot positionneur à bornes indépendantes, slabber). Les parties les plus visées sont la scie de 1er débit, déligneuse, écorçage et chaîne de découpe et de tri, afin d'améliorer la productivité. - A moyen terme, certaines entreprises, au moins le tiers, envisagent d'investir ou de réactiver, «remuscler» la 2éme transformation avec l'acquisition de séchoir, de raboteuse, voire pour certaines d'entre elles d'une ligne de vernissage de parquet. Des projets de reprise de scierie ou de changement complet de la ligne de production mettent en avant la volonté d'augmenter le volume de sciage pour répondre aux demandes du marché. - A long terme, ce sont des projets pour améliorer les conditions de travail (enrobé des sols du parc à grumes, hangar chauffé, déménagement (anticiper problème bruit)).
Types de projets d'investissement scieries semi-industrielles
Améliorer l'existant
Augmenter le volume pour répondre à la demande
dans les
Investir davantage la 2ème transformation (séchage, rabotage, produit fini)
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Améliorer la structure de travail (changement de site ou/et restructuration)
Quelles évolutions du matériel et/ou du métier chez le scieur semi-industriel ? Les évolutions pressenties du matériel et/ou du métier se déclinent sur plusieurs axes: -Il conviendra d'augmenter la productivité et la réactivité en «n'investissant pas trop d'un coup» mais à hauteur des moyens financiers, même si le marché est porteur. Il convient de rester prudent. Le choix d'un matériel français s'impose à tous, proximité mais aussi expérience des constructeurs nationaux sur le secteur du ruban. Un seul répondant invoque le manque de fiabilité du matériel français qui selon lui viendrait «d'un manque de moyens des constructeurs, qui travaillent trop au coup par coup sur leur fabrication et pas assez en série ». -La production ne doit pas faire oublier que pour la scierie semi-industrielle, comme pour les autres d'ailleurs, l'essentiel est de répondre à la demande même s'il faut sous-traiter, ce que l'on ne fait pas. Nécessité aussi de «rajouter du service» : vente au détail, séchage, rabotage, produits en kit. .. -La production ne doit pas sous-estimer la qualité du sciage. Cela permet de fidéliser les clients mais aussi d'économiser la matière (de plus en plus chère). Economiser la matière pose aussi la question de la précision des matériels de sciage. Une problématique qu'il convient de toujours suivre de près afin d'éviter les dérives. -Les contraintes extérieures seront à suivre de très près car elles détermineront l'activité de l'entreprise. Des contraintes qui seront liées: - à la« bonne santé du bâtiment », - aux normes (marquage CE), - à la cherté de la matière première, - à la cherté des transports, - aux nUisances sonores, - à la « puissance de production» des grands groupes, - à la concurrence du bois massif reconstitué, - à la tendance « standardisation », - à la difficulté de recruter des compétences.
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Le matériel en scierie industrielle Matériel possédé en scierie industrielle 1- Parc à grumes Plus d'une moitié des 23 scieries industrielles utilise le chariot découpeur alors que l'autre, les plus grosses entreprises de production du résineux, utilise le poste fixe de découpe. La moitié utilise l' écorceuse en parallèle du chariot découpeur alors que l'autre moitié possède l'écorceuse intégrée à la chaîne de découpe. Cubeur et/ou détecteur de métaux et/ou réducteur de souches équipent 16 scieries sur 23. 2- Hall de sciage On trouve des scies à ruban à grumes dans 2/3 des scieries. Des scies à grumes, majoritairement bi-coupe et équipées de chariot à bornes indépendantes et de slabber. 3 scieries sont équipées de télé-twin avec multilame intégrée pour le débit des produits destinés à la palette (volige et chevron). On trouve 4 lignes de sciage de type Canter dans les plus grosses unités de sciage (3 pour la charpente et 1 pour l'emballage). 3 scieries utilisent le châssis avec noyau central réglable en largeur. En reprise, alors que le ruban traditionnel n'est plus utilisé que par 4 scieries sur 23, l'outil principalement utilisé est la déligneuse, pour le résineux (charpente, palette) mais aussi et de plus en plus pour le feuillu (avivé, parquet, emballage): des «centres de reprise» qui acceptent des noyaux jusqu'à plus de 200 mm d'épaisseur. En complément des «centres de reprise », des déligneuses traditionnelles, à avance très rapide, reprennent planches, voliges... La multilame est utilisée par 8 scieries sur 23 pour la transformation des résineux et feuillus destinés à l'emballage et à la palette.
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8 Cubeurs (Mauchamp) 2
4 Réducteurs
13 Ecorceuses seules en parallèle de chariot découpeur (BZH, Matelest, Segem, Valon Kane, Cambia, Nickolson, Morback)
de souche (Brucky, BZH)
10 postes fixes de découpe écorçage (Holtec, Sppringer)
13 Chariots découpeurs 2 Pelles avec
tête
(BZH, Vall)
d'abattage
(Timbco )
m Mat. parc à grumes dans les 23 scieries industrielles
15 Rubans à grumes (12 mono-coupe et 3 bicoupe 140,160,180) (Comac, Gillet, LBL, 2
8 Multilames (Costa, MEM, Socolest, Caselli
3 Télé-twin(diamètre 120,140,160 mm) (MEM)
4 Ruban de reprise (diamètres 140, 160) Type line bar (Gillet)
3 Châssis (Linck, Esterer)
Canters dont 3 pour harpente (Linck, LBL) et 1 pour palette (Bongioanni)
16 Déligneuses "centr de reprise" (Bull, Comac, Linck, LBL, Gillet, Socolest, Remonay, 3 Bi-face circulaire (MEM)
m Matériel transformation des 23 scieries industrielles
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3- Parc à débits et revalorisation Les scieries industrielles ont mécanisé totalement l'aval de leur système de production. Toutes les scieries sont équipées de systèmes de recoupe et de tri mécanisé. La moitié est équipée d'empileuses. Pour la revalorisation, la moitié fait du rabotage et du traitement de bois. Une scierie sur trois sèche artificiellement et 3/23 taillent mécaniquement la charpente. Il est intéressant de constater que plus de la moitié s'est appropriée une revalorisation spécifique: poutre équarrie conique, montage palette, vente directe, bois chauffé haute température, étuvage...
23 Systèmes de recoupe (MEM, WD, LBL, Dimter, M1TB) 10 Diverses revalorisations (Poutre équarrie conique, boi rond fraisé,
23 sytèmes de triage mécanisé 12 chaînes de tri (20, 30, 80 casiers) et "chaîne Canadienne" et 11 entreprises équipées d'empileuse (1 ou 2 par entreprise) (Capé et fabricants locaux pour
2
montag
3 Centres de taille CN charpente
7 Séchoirs Baschild,
o Raboteuses et 4 faces (Weinig, Kupfermul, Peneiro, Rex, Lédineck)
(Maspell, Cathild) 10 Traitement
bac et 1
anti-bleu
El Mat. parc à débits et revalorisation dans les 23 scieries indus.
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Le matériel correspond-il aux attentes du scieur industriel? 17 scieries sur 23 sont satisfaites de leur matériel pour les raisons suivantes liées:
- A l'utilisation (souplesse, fiabilité, adapté à la production, aux normes, aux qualités recherchées, au volume souhaité.. . - Au type d'acquisition (matériel issu d'une autre entreprise et acquis après un dépôt de bilan, matériel acheté en fonction des moyens de l'entreprise). - A la relation avec le fournisseur (proximité, délai, prestation, prix...). Avis mitigé pour 7 scieries sur 23. L'ensemble des réponses semble indiquer que le matériel a correspondu aux attentes à un moment donné (il y a quelques années) mais que tout ou seulement une partie est devenu obsolète et qu'il faut songer à remplacer le matériel ne répondant plus aux attentes de production (tant volumétriques que qualitatives). Atouts- faiblesses- contraintes du matériel possédé dans les scieries industrielles Plusieurs pistes se dégagent: ère I : Le matériel Le matériel est adapté (à la production, au froid). Il y a la simplicité du châssis (entretien réduit et qualité du sciage), la souplesse du ruban qui permet une valorisation optimale des diamètres, la capacité de production du Canter (qui assure de la réactivité par rapport aux commandes) mais aussi une qualité de sciage (état de surface) meilleure qu'avec le ruban, la fluidité du process qui évite le retour du bois. Malgré les points positifs cités, il n'en reste pas moins que le matériel est trop bruyant et que les circulaires absorbent beaucoup trop d'énergie.
- La
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- La 2ème: L'organisation. Sur ce point, beaucoup de faiblesses sont signalées. Comme la préparation triage des bois avant le passage au châssis, les goulots d'étranglement à l'aval à cause de matériels pas assez performants: trimmer, trieur, empileuse : éléments qui font baisser la productivité. L'idée étant de toujours assurer la fluidité des flux dans la chaîne de production. Est signalé aussi le fait qu'il «vaut mieux arrêter une chaîne de production ou une machine» si le produit « marge peu» (cas du débit sur quartier arrêté dans une entreprise de sciage chêne ou une ligne sciage palette mise en sommeil au profit de la charpente) et se recentrer sur un autre process existant ou à créer. Facile à dire mais plus difficile à faire lorsque l'on ne possède qu'un seul process et que les remboursements du crédit courent (au moins 5-6 ans). Se pose aussi la question des contraintes liées à la gestion d'un parc machines ancien qui ne manque pas d'entraîner des pannes, des arrêts de production à cause de la fragilité des composants mécaniques, électriques et électroniques. L'usure impose une maintenance accrue, surtout préventive, ce qui évite les arrêts de production et des coûts de réparation très élevés. En effet, l'usure surtout pour du matériel déjà très sollicité (chocs, poids, répétition des mouvements) demande un renouvellement indispensable afm de rester compétitif. Il convient donc soit de rester souple, et de garder «plusieurs cordes à son arc» soit de faire le choix de l'industrialisation et d'une production centrée sur quelques produits phares: exemple de la charpente standard. La 3ème: La matière bois et l'environnement La situation géographique est un atout lorsque l'on est proche ou au cœur d'un bassin d'emploi du bois. C'est un inconvénient si l'on est en montagne à cause des conditions atmosphériques mais un avantage car à proximité de la matière première. Il semble que la pollution sonore soit moins un problème que pour les autres scieries. Cela s'explique par le fait que les entreprises industrielles ont souvent été créées de toutes pièces sur des espaces de type zone industrielle (années 1970-80), a contrario
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des autres entreprises plus implantées sur leur lieu de création (cœur de village ou périphérie côtoyant les lotissements). L'hétérogénéité de la ressource forestière, forme et qualité, est une contrainte forte bien que la volonté soit de mieux revaloriser les bois de choix et les gros bois. La 4ème: Le rapport aux fournisseurs Le fait d'avoir un panel de fabricants encore assez présents en France, même si le milieu s'est concentré, est pour les enquêtés «un élément sécurisant» par la proximité mais aussi par la diversité des produits proposés. En effet, il n'ont « pas à faire à un géant », mais plutôt à des entreprises proches de leur contexte. Cette situation facilite les rapports humains et commerciaux dans la gestion du projet et de sa mise en œuvre. La Sème:Le rapport aux hommes Le sérieux et la compétence des hommes sont reconnus. En améliorant les structures, on pense plus qu'avant aux conditions de travail des opérateurs. Toutefois, « gérer des équipes» est devenu complexe et se révèle une contrainte supplémentaire pour des chefs d'entreprise peu formés à la gestion des ressources humaines. Acquisition matériel nouveau: Concernant l'acquisition de matériel nouveau et, si l'on croise les réponses, celles-ci s'affichent sur le court et moyen terme ou le long terme: - A court terme: Au sujet du parc à grumes, ils sont 6 à vouloir acquérir un ou plusieurs matériels de type réducteur de patte, écorceuse, chariot de découpe, cubeur. Pour le matériel de la scierie: ils sont 14, soit 1 sur 2 à dire qu'ils souhaitent acquérir un matériel dans les domaines suivants:
renouvellementou modification de la scie de 1er débit, installation d'optimisation, amélioration de la mécanisation, changement de déligneuse. Ils sont 7/23, soit le tiers, à vouloir acquérir une chaîne de triage-classeur et une empileuse.
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Au sujet de la revalorisation, ils sont 7/23, soit le tiers, à vouloir, soit pour lancer une nouvelle ligne, soit pour compléter l'activité, un séchoir (5), raboteuse (1), centre taille charpente (1). - A long terme: Ils sont: I à souhaiter augmenter le volume séché, 2 à vouloir acquérir une machine de classement des sciages, I à vouloir installer une unité de granulation (pellets), I à projeter d'acquérir une ligne Canter. En résumé, il y a au total35 projets notifiés, dont: - 5/23 sont des projets à court terme. - 23/23 sont des projets à moyen terme. - 7/23 sont des projets à long terme. Les projets « bouillonnent ». Il reste « à les mettre en musique », tant techniquement que financièrement.
Quelles évolutions du matériel et/ou du métier chez le scieur industriel? Globalement, les points soulevés ne mettent pas en avant une évolution de matériel plus qu'une autre mais plutôt une approche des évolutions à long terme du métier. Sur cet aspect, on distingue quatre pistes d'investigation, difficiles à mettre sur une échelle de temps. Il est préférable pour une lecture plus aisée de les lier tout en spécifiant, si nécessaire un repère temporel. La première, la production:
- Certainement, le
er 1 sujet de préoccupation des scieurs
industriels. On est ici dans le «cœur du métier ». Il convient et conviendra encore d'améliorer la productivité pour rester compétitif. Il y aura donc encore moins de salariés et plus de productivité. Des points de productivité sont encore à rechercher et à gagner. Il faut « scier moins cher» ! Au sujet du personnel, il conviendra d'améliorer encore les conditions de travail (pénibilité et sécurité) en diminuant les nuisances sonores (motorisation, outil, machine, mécanisation, chute de bois.. .). Ce sujet est sensible mais
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si l'on veut conserver du personnel il faut que les fabricants prennent en compte cette attente. Les scieurs souhaitent former en doublure sur tous les postes pour éviter les ruptures de charge en cas d'absence. Plus de formation est nécessaire afin de suivre les évolutions du matériel. Afm « de tenir la productivité », il va de soi qu'il faut toujours avoir le matérielle plus adapté, bien que certains déplorent qu'il faille passer trop de temps à améliorer certains équipements neufs. Sur les évolutions en terme de production (choix du produit et puissance volumétrique) deux pistes se dégagent: - il Y a ceux qui ne veulent pas chercher à produire plus mais qui souhaitent garder la flexibilité entre marché de masse et marché de niche, - il Y a ceux qui pensent aller vers plus de massification de l'offre en installant des matériels de haut débit. Cette stratégie pousse la scierie vers une tendance à « faire du volume ». C'est-àdire aller vers l'objectif de doubler la production avec le même nombre de personnel.
- La deuxième: valorisation-qualité: Un répondant résume cette idée, « ne pas doubler ou tripler le volume mais faire de la valeur ajoutée ». On pourrait penser, que pour le secteur industriel, seule compte la production volumétrique. Pour certains oui, mais pas pour tous car ils sont nombreux à dire que « la recherche de la valeur ajoutée est importante ». Les voies explorées sont encore et toujours le séchage (soit en création pure et simple de l'activité, soit en augmentation de la capacité existante), la taille de charpente à l'aide de centre numérique, le rabotage, le sciage de qualité (charpente ou menuiserie) pour valoriser de belles billes destinées au départ à la palette. Comme l'a dit un scieur il convient de « boucler la boucle» en offrant un produit fini ou semi-fini mais le moins possible brut. De plus, comme l'a souligné un des plus importants scieurs enquêtés« si nous ne répondons pas à l'accélération de la demande de bois séché, ce sont d'autres qui le feront, entendons les confrères étrangers! Et cela n'arrangera pas notre balance commerciale, déjà tellement déficitaire! »
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La standardisation est en route, tant au niveau des sciages bruts que collés. La certification par le marquage devrait satisfaire des clients de plus en plus exigeants dans la qualité du produit. La standardisation ne doit pas faire oublier la provenance du bois et ainsi « le terroir» sur lequel il a grandi et a été transformé. Ce point« porteur », selon beaucoup de scieurs, n'est pas assez mis en avant.
-
La troisième: le travail en réseau-groupement: Ce point relevé à plusieurs reprises met en avant l'idée que travailler en réseau permet de «mieux gérer les rivalités ». Se regrouper, aussi, permet de : faire collectivement la promotion des produits et des terroirs, - partager des outils de production et surtout limiter les investissements, - travailler en sous-traitance avec des entreprises spécialisées (traitement, séchage...). Cependant, travailler en réseau ou en groupement formalisé par des accords et des statuts demande, comme l'a dit un répondant, de « changer de mentalité », c'est-à-dire de davantage « s'ouvrir aux autres vers l'extérieur et accepter de collaborer sur des projets communs ».
-
- La quatrième: l'avenir: Il est difficile pour beaucoup de se projeter dans l'avenir mais une chose est sûre, il faudra toujours optimiser l'outil de travail et le bois (un bien d'équipement et un matériau qui sont chers), et rentabiliser les investissements. Il est certain qu'ils sont nombreux à penser« qu'il y aura une grosse lessive» dans les 10 ans à venir. Certains vont se développer, d'autres vont disparaître (naturellement: retraite, ou économiquement: dépôt de bilan). De plus, «un cycle décroissant}) s'est installé sur la France et sur les pays économiquement forts (cas de l'Amérique) qui déstabilise la croissance et donc la construction, un secteur gros utilisateur de bois. La fluidité des écoulements de sciages entre nations est remise en question avec la crise. On voit revenir la surproduction et le bradage à l'intérieur de l'Europe. Dans ces conditions, comment
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envisager des investissements en matériel (type, capacité, planification d'installation) ? De plus, la « pénurie de grumes» et des « rapports difficiles» avec les fournisseurs imposent la prudence qui freine le développement. Le matériel correspond-il aux attentes du scieur industriel? Nb/23
17 OUI
Nb. citation I I I IIII Il III Il I I I
Pourquoi? Opportunité plus que choix (reprise de matériel de scierie en faillite) Souplesse Adapté à notre production (grande longueurs, grosses sections) Choix enfonction de la production mais choix avant tout financier enfonction des disponibilités du « porte-monnaie» ! Proximité du fournisseur Adapté par nos soins aux besoins de la production, comme par ex. empileuse faite par le mécanicien local ou des mécanisations spécifiques Il faut suivre les évolutions Correspond à la qualité voulue et au volume de production Performant Spécifique
0 NON 7 MOYEN
I I I III I
Adapté au départ mais plus assez productif aujourd'hui! Bon dans l'ensemble mais matériel commence à vieillir (scie à grumes 10ans et Canter 20 ans Pas complètement Oui jusqu'à présent mais la reprise ne suit plus Oui, à part l'écorceuse qui ne permet pas de vasser de gros diamètres
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Atouts- faiblesses-contraintes
Atouts
du matériel en scierie industrielle
Matériel. Le matériel est adapté (à la production, au froid). /1 y a la simplicité du châssis (entretien réduit et qualité du sciage), la souplesse du ruban qui permet une valorisation optimale des diamètres, la capacité de production du Canter (qui assure de la réactivité par rapport aux commandes) mais aussi une qualité de sciage (état de surface) meilleure qu'avec le ruban, la fluidité du process qui évite le retour du bois Matière bois-environnement -Situation géographique est un atout lorsque l'on est proche ou au cœur d'un bassin d'emploi du bois. C'est un inconvénient si l'on est en montagne à cause des conditions atmosphériques mais aussi un avantage car à proximité de la matière première. Il semble que la pollution sonore soit moins un problème que pour les autres scieries. Cela s'explique par le fait que les entreprises industrielles ont souvent été créées de toutes pièces sur des espaces de type zone industrielle (années /970-80), a contrario des autres entreprises plus implantées sur leur lieu de création (cœur de village ou périphérie côtoyant les lotissements) -L 'hétérogénéité de la ressource forestière, forme et qualité, est une contrainte forte bien que la volonté soit de toujours faire en sorte de mieux revaloriser les bois de choix et les gros bois. Rapport auxfournisseurs -Avoir un panel de fabricants encore assez présents en France, même si le milieu s'est concentré, est pour les enquêtés « un élément sécurisant» de part la proximité mais aussi pour la diversité des produits proposés. En effit, il n'ont « pas à faire à un géant », mais plutôt à des entreprises proches de leur contexte. Cela facilite les rapports humains et commerciaux dans la gestion du projet et de sa mise en œuvre.
Faiblesses
Matériel trop bruyant et les circulaires absorbent beaucoup d'énerf!ie
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Contraintes
Acquisition matériel nouveau
Préparation triage des bois avant le passage au châssis, les goulots d'étranglement à l'aval à cause de matériels pas assez performants: trimmer, trieur, empileuse. Des éléments négatift quifont baisser la productivité. -Il «vaut mieux arrêter une chaîne de production ou une machine» si le produit « marge peu» (cas du débit sur quartier arrêté dans une entreprise de sciage chêne ou une ligne sciage palette mise en sommeil au profit de la charpente) et se recentrer sur un autre process existant ou à créer. Facile à dire mais plus difficile à faire lorsque l'on ne possède qu'un seul process et que les remboursements du crédit courent (au moins 5-6 ans). -Gestion d'un parc machines ancien qui ne manque pas d'entraîner des pannes, des arrêts de production à cause de la fragilité des composants mécaniques, électriques et électroniques. L'usure impose une maintenance accrue et surtout préventive, ce qui évite les arrêts de production et des coûts de réparation très élevés. En effet, l'usure, surtout pour du matériel déjà très sollicité (chocs, poids, répétition des mouvements) demande un renouvellement indispensable afin de rester compétitift. Pour cela, il convient soit de rester souple et de garder « plusieurs cordes à son arc» soit de faire le choix de l'industrialisation et d'une production centrée sur quelques produits phares: exemple de la charpente standard. -L 'hétérogénéité de la ressource forestière, forme et qualité, est une contrainte forte bien que la volonté soit de toujours faire en sorte de mieux revaloriser les bois de choix et les gros bois. -Le sérieux et la compétence des hommes sont reconnus. En améliorant les structures, on pense davantage qu'avant aux conditions de travail des opérateurs.« Gérer des équipes» est devenu complexe et une contrainte supplémentaire pour des cheft d'entreprise peu formés à la gestion des ressources humaines. A court terme: 6 veulent acquérir un ou plusieurs matériels de type réducteur de patte, écorceuse, chariot de découpe, cubeur. 14, soit 1 sur 2, à dire qu'ils souhaitent acquérir un matériel dans le renouvellement ou modification de la scie de 1er débit, d'une installation d'optimisation, d'une amélioration de la mécanisation, d'un changement de déligneuse. 7/23, soit le tiers, veulent acquérir une chaîne de triageclasseur et l'empileuse. 7/23, soit le tiers, veulent acquérir, soit pour lancer une nouvelle ligne, soit pour compléter l'activité, un séchoir (5), une raboteuse (1), un centre taille charpente (1).
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A long terme: ] a souhaité augmenter le volume séché, 2 veulent acquérir une machine de classement des sciages, ] veut installer une unité de granulation (pellets), ] projète d'acquérir une ligne Canter. En résumé, il y a au total 35 projets notifiés, dont: - 5/23 sont des projets à court terme, 23/23 sont des projets à moyen terme, 7/23 sont des projets à long terme. Pas d'évolution de matériel plus qu'une autre mais plutôt une Evolution approche des évolutions à long terme du métier. Quatre pistes materiel d'investigation: métier La première, la production: ]er sujet de préoccupation des scieurs industriels. On est ici dans le « cœur du métier 1>.Il convient et conviendra encore d'améliorer la productivité pour rester compétitif. Il y aura donc encore moins de salariés et plus de productivité. Des points de productivité sont encore à rechercher et à gagner. Il faut « scier moins cher I>! Il conviendra d'améliorer encore les conditions de travail (pénibilité et sécurité) en diminuant les nuisances sonores (motorisation, outil, machine, mécanisation, chute de bois...). Ce sujet est sensible mais si l'on veut conserver du personnel il faut que les fabricants prennent en compte cette attente. Les scieurs souhaitent former en doublure sur tous les postes pour éviter les ruptures de charge en cas d'absence. Plus de formation est nécessaire afin de suivre les évolutions du matériel. Afin « de tenir la productivité », il va de soi qu'il faut toujours avoir le matériel le plus adapté, bien que certains déplorent qu'il faille passer trop de temps à améliorer certains équipements neuft. Sur les évolutions en terme de production (choix du produit et puissance volumétrique) deux pistes se dégagent: - il y a ceux qui ne veulent pas chercher à produire plus mais qui souhaitent garder la flexibilité entre marché de masse et marché de niche, - il y a ceux qui pensent aller vers plus de massification de l'offre en installant des matériels de haut débit. Cette stratégie pousse la scierie vers une tendance à «faire du volume 1>.C'està-dire aller vers l'objectif de doubler la production avec le même nombre de personnel. La deuxième: valorisation-qualité Un répondant résume cette idée, « ne pas doubler ou tripler le volume mais faire de la valeur ajoutée ». On pourrait penser, que pour le secteur industriel seul compte la production volumétrique. Pour certains oui, mais pas pour tous car ils sont
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nombreux à dire que « la recherche de la valeur qjoutée est importante
!>.
Les voies explorées sont encore et toujours le séchage (soit en création pure et simple de l'activité, soit en augmentation de la capacité existante), la taille de charpente à l'aide de centre numérique, le rabotage, le sciage de qualité charpente ou menuiserie pour valoriser de belles billes destinées au départ à la palette. Comme l'a dit un scieur, il convient de «boucler la boucle» en offrant un produit fini ou semi-fini mais le moins possible brut. De plus, comme l'a souligné un des plus importants scieurs enquêtés «si nous ne répondons pas à l'accélération de la demande de bois séché, ce sont d'autres qui le feront, entendons les confrères étrangers! Et cela n'arrangera pas notre balance commerciale, tellement déficitaire! !> La standardisation est en route, tant au niveau des sciages bruts que collés. La certification par le marquage devrait satisfaire des clients de plus en plus exigeants dans la qualité du produit. La standardisation ne doit pas faire oublier la provenance du bois et ainsi « le terroir» sur lequel il a grandi et a été transformé. Ce point «porteur!> selon beaucoup de scieurs n'est pas assez mis en avant.. La troisième: le travail en réseau-groupement Ce point relevé à plusieurs reprises met en avant l'idée que travailler en réseau permet de « mieux gérer les rivalités ». Se regrouper, aussi, permet de : - faire collectivement la promotion des produits et des terroirs - partager des outils de production et surtout limiter les investissements, travailler en sous-traitance avec des entreprises spécialisées (traitement, séchage ...) Cependant, travailler en réseau ou en groupement formalisé par des accords et des statuts demande comme l'a dit un répondant de «changer de mentalité!>, c'est-à-dire de davantage « s'ouvrir aux autres vers l'extérieur et accepter de collaborer sur des projets communs ». Le quatrième: l'avenir Il est difficile pour beaucoup de se projeter dans l'avenir mais une chose est sûre, il faudra toujours optimiser l'outil de travail et le bois (un bien d'équipement et un matériau qui sont chers), et rentabiliser les investissements. Il est certain qu'ils sont nombreux à penser« qu'il V aura
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une grosse lessive I>dans les 10ans à venir. Certains vont se développer, d'autres vont disparaître (naturellement: retraite, ou économiquement: dépôt de bilan). De plus, « un cycle décroissant I> s'est installé sur la France et sur les pays économiquement forts (cas de l'Amérique) qui déstabilise la croissance et donc la construction, un secteur gros utilisateur de bois. La fluidité des écoulements de sciages entre nations est remise en question avec la crise. On voit revenir la surproduction et le bradage à l'intérieur de l'Europe. Dans ces conditions, comment envisager des investissements en matériel (type, capacité, planification d'installation) ? De plus la « pénurie de grumes» et des « rapports difficiles» avec les fournisseurs imposent la prudence qui freine le développement.
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TROISIEME PARTIE ENQUETES FABRICANTS MATERIEL SCIERIE
ENQUETE FABRICANTS DE MATERIEL SCIERIE Problématique Afin de savoir : - où le secteur de la fabrication de matériel destiné aux scieries en est aujourd'hui (typologie, atouts, faiblesses, contraintes ), - comment les fabricants européens de ce type de matériel s'adaptent en terme de projet, à court, moyen et long terme, aux besoins des producteurs de sciage, l'Observatoire du métier de la scierie a réalisé treize entretiens des leaders du marché (fabricants de machines ou d'outillage et offi'eurs de services informatiques), entre janvier et juin 2008. Méthodologie Neuf fabricants français, trois importateurs de matériel italien et un importateur de matériel allemand ont répondu aux questions lors d'entretiens téléphoniques ou de rencontres directes, soit sept heures d'entretien. Pour respecter la confidentialité et l'objectivité requises à ce travail, aucune marque ne sera citée ni de près ni de loin. Observées puis analysées, les réponses croisées des représentants de chaque marque apporteront un éclairage plus puissant sur ce qu'est aujourd'hui l'outil de production des scieries et sur ce qu'il devrait devenir. Contexte étudié Le contexte étudié comprend neuf fabricants français, trois importateurs de matériel italien et un importateur de matériel allemand. On constate que les neuf entreprises françaises leaders de leur secteur sont, exceptée l'entreprise spécialisée dans l'outillage scierie, des petites entreprises au regard des CA qu'elles affichent (entre 4 à 14 M€). Les trois entreprises italiennes ont des CA entre 12 et 25 M€ signifiant des tailles plus importantes. L'entreprise allemande égale l'ensemble des sociétés françaises et italiennes réunies soit 80 M€. Quelques entreprises
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ont atteint l'importance qu'elles ont grâce aux fusions-acquisitions de ces dernières années.
FABRICANTS Nomb re total
9
Nationalité
EUROPEENS
ENQUETES
Spécialité et nombre
CA (indicatif) Millions € 1 5.5
FABRICANTS MACHINES
2
8
3
14
4
4
5
4
6
5
7
5
8
10
9
25
1
25
2
12
3
Non commun iqué
1
80
Française
SERVICES
OUTILLAGE
3
1
Italienne
FABRICANTS MACHINES
Allemande FABRICANT MACHINES
197.5
13
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Types principaux
Découpe et écorçage grumes. Chaîne de tri. Scie de premier débit à ruban vertical, incliné ou horizontal. Scie de reprise circulaire. Trimmer, mécanisation, chaîne de tri, empileur. Ligne canter
logiciel Editeur de (gestion et production) Ingénierie et système de pilotage Outils coupants (fabrication et maintenance) Scie à grumes verticale, inclinée ou horizontale Déligneuse Multilames Ligne de profilage petits bois sciage Machine de ruban, alternative et circulaire Ligne canter
ATOUTS-FAIBLESSES
des matériels scierie
Suite aux entretiens avec les fabricants, les axes de réponse au sujet des atouts et des faiblesses des matériels de scierie sont les suivants: Réputation- Références Tous les fabricants français mais aussi étrangers ne sont pas des novices dans le secteur. Ce sont plusieurs décennies d'installation et donc de capitalisation d'expérience qui sont à mettre à leur actif. Une réputation s'est instaurée, et les fabricants n'hésitent pas à la mettre en avant. Citer « leurs références », faire visiter des entreprises, passer des vidéos sur les salons sont une entrée en matière incontournable avant toute poursuite de « négociation ». La référence est donc la meilleure « carte de visite ». Cette réputation s'appuie le plus souvent sur: - la fiabilité, - la robustesse, la performance, - le développement. Mais ce qui ressort souvent est la robustesse car la 1ère transformation du bois l'exige du fait même des charges imposées au quotidien (cadence de production, poids et conformité inégaux de la matière transformée).
-
Flexibilité- souplesse L'atout flexibilité-souplesse est la résultante d'un outil de production conçu et fabriqué sur mesure. Cet atout est souvent mis en avant car il répond aux besoins des petites et moyennes structures mais pas forcément à celui des plus grosses entreprises qui attendent plus de standardisation du fait même du type de leur production, le plus souvent axé sur un seul produit générique: charpente, palette, plot... Certains fabricants se sont donc plus développés dans ce sens et proposent du matériel spécialisé fabriqué en série, ce qui par ailleurs en réduit les coûts de fabrication.
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Performance- qualité La perfonnance est la préoccupation de tous les fabricants. Elle est liée à l'expérience, à l'évolution des techniques et des technologies mais aussi des savoir-faire propres à la marque. La perfonnance, entendons vitesse de sciage, de placement des produits, des volumes de sciage ne doit pas se faire au détriment de la qualité de coupe. C'est toujours un équilibre fragile à trouver entre le choix de l'outil ruban, circulaire ou châssis. La recherche-développement, R&D, est le moteur d'innovation de tous les fabricants mais avec des inégalités liées à la taille de l'entreprise. Plus l'entreprise est importante plus son service R&D sera conséquent et plus il aura des chances de faire évoluer son matériel et les services qui y sont liés. Services-écoute-soutien-conseil
- Sur
le projet proprement dit Il va de soi que le fabricant doit être à l'écoute des utilisateurs producteurs de sciages. Il n'est plus seulement celui qui propose une machine-outil bois, l'installe et passe à un autre projet, sans véritable souci du suivi après-vente. Cette approche a été possible dans les années 1960-70 car le matériel était composé essentiellement de mécanique basique associée à du pneumatique, de l'hydraulique et de l'électrique. Un matériel à la maintenance peu compliquée assurée par le mécanicien interne ou externe ou, le plus souvent, par le ou les dirigeants eux-mêmes. Il faut souligner aussi, qu'à l'époque, les fabricants croulaient sous les demandes, le nombre de scieries s'élevaient à près de 6 000 unités alors qu'à présent ce chiffre a été divisé par trois. Aujourd'hui, tout a changé. L'ère de la productique et de l'infonnatique a rendu certes le matériel plus perfonnant (volume, vitesse et qualité de sciage) mais aussi plus complexe, surtout lorsqu'il faut le réparer! Dans cette perspective, le client construit un projet avec le fabricant-fournisseur. Ce fabricant essaie de s'adapter aux désirs du client en l'aidant à fonnuler au mieux les choses. Les plus avertis savent qu'un « projet réussi» sera celui le mieux construit
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au départ même s'il subit de nombreuses transformations et même s'il met « plusieurs années à sortir » Un attentisme parfois préjudiciable pour le client car tout évolue très vite (technique, technologie, économie). La construction de projet est à la fois source de dynamisme, de remise en question mais aussi d'incertitude! En effet, il s'agit de ne pas se tromper sur les choix car ceux-ci une fois faits et la machine installée, le système productif doit donner satisfaction et produire son lot quotidien de sciages autant pour alimenter le marché que pour rembourser le banquier. Dans l'espoir qu'aucune crise économique sévère ne vienne contrarier les affaires, tant techniques que fmancières, l'entrepreneur manque de sérénité face à l'avenir peu visible. D'autant plus que les «mises au point du matériel» durent quelques mois et que la production n'est pas à son maximum. La prise en compte des contraintes est le facteur numéro I de l'écriture du projet: -l'environnement (achat des bois, clientèle, marché, produit, conjoncture, concurrence, banque, locaux) - le matériel proprement dit (taille, caractéristiques, coût, rentabilité, productivité, personnel disponible et celui qu'il faudra recruter et former). Une fois toutes les données du problème prises en compte, l'évaluation des conséquences d'un mauvais choix s'impose comme une phase d'autocritique indispensable et objective. Des questions clés sont à soulever pour vérifier la crédibilité du projet. Vérifier: - les effets des goulots d'étranglement sur l'aval, -l'adaptation du matériel à l'essence à transformer et à sa région d'implantation (problème montagne), -l'adaptabilité du personnel aux nouveaux postes, - la conformité du produit fini par rapport aux attentes du marché, l'influence et l'incidence d'une crise conjoncturelle. En résumé, vérifier la compatibilité entre les éléments du triptyque: environnement-matériel-personnel. Les scieurs maîtrisent bien leur métier mais ils manquent de discernement et surtout de connaissances pour assimiler les
-
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nouvelles technologies. De plus, les scieurs « ne se voient pas en industriels ». De fait, ils ont beaucoup de mal à se projeter dans l'avenir, « fonctionnant» par rapport à des faits et des aspirations personnelles et non par rapport à des logiques de production industrielle (calcul de coûts, optimisation rendement matière, maintenance préventive...). Il convient aussi de dire que le producteur minimise l'idée que: installer du matériel supprime du personnel. Il a un peu raison dans le sens où un nouveau matériel peut supprimer de l'emploi non qualifié mais le producteur oublie trop souvent qu'une nouvelle organisation doit redistribuer les postes et donc les niveaux de compétences des salariés. Un élément crucial qui doit être pris en compte dès le lancement du projet afm de tenir au courant le personnel des futurs changements. Ces changements impliqueront nécessairement une nouvelle adaptation aux postes, voire de la formation en interne ou externe. Là encore, la fonction managériale doit trouver tout son sens afin d'impliquer le personnel dans la démarche de progrès. Un projet non partagé est certainement contreproductif car il crée de l'angoisse, de l'incertitude et plus grave encore un sentiment de « dépossession» du précieux savoir-faire. Au bout du compte, dans l'écriture du projet, il s'agit pour le fabricant «d'apporter de l'intelligence» avec un regard extérieur analysant les données de l'entreprise pour que la meilleure proposition soit faite.
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« L'intelligence du projet » (selon le fabricant)
Regarder - l'existant - le « futur »
Analyser - le produit - le marché - la rentabilité
Proposer - la meilleure solution de matériel et/ou de process
ADAPTATION DU MATERIEL SELON TYPE DE SCIERIE
Type de matériel 1er
Matériel sur mesure 2ème
Matériel sur mesure et standard
3ème
Matériel Standard (Cab. en série)
Caractéristiques
Type d'entreprise
Matériel flexible, adapté, polyvalent, souple
Très petite et moyenne entreprise du résineux et/ou feuillu s
Matériel flexible, adapté, polyvalent, souple et Matériel peu flexible, grande production
Grosses entreprises pluriactivité (sur mesure et standard)
Ligne de sciage type canter charpente Ligne de profilage petit bois (palette)
Grosses entreprises Monoactivité Résineux
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Etude systémique du projet acquisition de matériel en scierie et des contraintes à prendre en compte
Evaluation des conséquences d'un mauvais choix sur l'aval, personne non qualifiée pour prendre un nouveau poste, un produit fini qui subit une crise conjoncturelle, un matériel non adapté au produit, à l'essence.
- Goulot d'étranglement
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- Après la vente L'intervention du fabricant fournisseur ne s'arrête plus à la livraison et à l'installation du matériel de sciage ou de l'outil. Le service après-vente, revêt une importance capitale. L'accompagnement est primordial, à plus forte raison si c'est un matériel, en phase de lancement comme la technologie du . Canter 19, assez recente pour Ies constructeurs fr ança1S. La maintenance des appareils bénéficiant des nouvelles technologies (informatique, automate) pose quelques problèmes au personnel en place qui, s'il sait très bien résoudre tout ce qui touche à la mécanique (changer un arbre, un roulement, souder, redresser, aménager...), est plus démuni face aux process innovants. Pour résoudre cette difficulté, certains fabricants utilisent « la télémaintenance » c'est-à-dire la liaison entre client et fabricant par moyen vidéo et réseau de données informatiques reliées à Internet. A distance, le fabricant peut diagnostiquer le problème à l'aide du «listing recherche» et intervenir sur les éléments défectueux, ou faire intervenir un technicien sur place en l'aidant par des conseils téléphoniques. Une technique très employée dans la 2ème transformation mais plus difficile à utiliser en I ère transformation car le matériel est le plus souvent fabriqué à l'unité selon les besoins spécifiques de la scierie. Un fabricant d'outillage va même plus loin dans l'accompagnement. Ce dernier a compris qu'avec la diversité des services (vente du matériel phare, entretien, formation et assistance téléphonique) il satisfait à la fois son client en temps t mais il le fidélise tout en le rassurant sur l'incertitude de l'avenir. Il faut souligner l'importance du« passage représentant », sans pouvoir vraiment la mesurer tant elle est implicite, mais les visites permettent au scieur d'avoir un regard nouveau par l'apport d'informations venant de l'extérieur (France mais aussi Europe). Cette approche renvoie au fait que les commerciaux (véritables vecteurs d'innovation) doivent tout autant connaître leurs produits que la géo-politique et le commerce du bois. Au bout du compte 19
Une technologie très bien maîtrisée par un fabricant allemand bénéficiant d'une pratique de plus de trente ans
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c'est un « échange d'expérience» profitable dans les deux sens, aussi bien pour le fabricant que pour le scieur. Beaucoup de fabricants parlent « d'offre globale» et non spécifique sur un produit et/ou un ou plusieurs services. Il s'agit bien là d'un ensemble alliant la fourniture d'un ou plusieurs matériels et services qui vont du service après-vente pour la fourniture de pièces de rechange, la télémaintenance, la formation aux visites de courtoisie pour vérifier la satisfaction du client et l'accompagner dans ses nouveaux projets. En résumé, l'interlocuteur souhaite un fournisseur sérieux, fiable, et durable. Ces critères, malheureusement pas toujours tenus, font changer de direction et de marque des utilisateurs mécontents. Le sujet est complexe. On connaît l'importance des rapports humains et il suffit parfois que les gens se tachent sur un problème pour que le discrédit total s'abatte sur une marque, un produit, alors que le même matériel et/ou le produit fonctionne très bien ailleurs chez un confrère! Dans l'idée « d'offre globale» soulevée par plusieurs fabricants, autant il est facile de la proposer pour un grand groupe, autant c'est un « parcours du combattant» pour la proposer lorsque l'on est un petit ou moyen fabricant. La solution est de travailler en partenariat avec d'autres fabricants et non moins concurrents pour proposer cette « offre globale ». Ponctuellement, des projets émergent associant plusieurs marques, certes sous la pression et la demande du scieur. « Mais c'est dommage» déplorent certains fabricants qui pensent qu'en s'associant « on pourrait plus facilement aller sur de gros projets ». Il est regrettable comme l'a dit un fabricant « que les regroupements se produisent suite au dépôt de bilan et non en période favorable où les forces vives de l'entreprise existent et où surtout les capitaux pourraient être additionnés pour développer et doper la recherche développement: nerf de l'innovation ». Matériel neuf ou occasion? Les deux types de matériels, neufs ou d'occasion, se côtoient dans les scieries. Le matériel d'occasion est légion. On le trouve en vente chez les revendeurs ou directement sur les sites
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d'exploitation, fiançais ou étranger, ayant cessé leur activité (dépôt de bilan, arrêt d'activité ou encore restructuration). Concurrence directe pour les fabricants, il n'en reste pas moins que les scieurs, et ce, quelle que soit leur taille, « recyclent» beaucoup le matériel. Mécanisations de toutes sortes trouvent là une seconde vie et évitent surtout des investissements très importants. Bâtis et machines de sciage sont plutôt recyclés dans les petites scieries. Les scieries moyennes et industrielles préfèrent les machines de sciage neuves adaptées aux spécificités de leur production et aussi entrant plus facilement dans les critères d'attribution de subventions20. Production-
productivité-
moyen humain- innovation
Le matériel apporte de plus en plus « d'aide à la décision» (optimisation, système de profilométrie) dans le but d'assurer: - une production toujours accrue, - une rapidité d'exécution des manœuvres et du sciage, - une recherche optimale de la qualité de sciage. Que l'installation soit axée sur une production de type série, favorisant la mono activité, ou sur mesure, favorisant le débit sur liste, il y a toujours selon les fabricants la recherche de la productivité maximale afin de répondre aux besoins du marché et de s'acquitter des traites de remboursement du matériel qui, elles courent, même si le matériel est inactif ou employé à mi-mesure! Peu de fabricants évoquent la « notion de savoir-faire» des opérateurs mais ils sont nombreux à convenir que «l'économie de matière21 en scierie est absolument recherchée ainsi qu'une meilleure gestion des produits connexes dans les flux de production» .
20 Subventions qui ne sont plus attribuées pour le matériel d'occasion en région Rhône-Alpes, selon le SERFOB. Elles l'étaient encore jusqu'en 2000 à la condition que le matériel ait moins de cinq ans et soit révisé par le constructeur. L'acheteur de matériel d'occasion doit financer son achat sur ses fonds propres et le démonter et l'installer pendant ses week-ends et ses congés! 21
Cet axe est confirmépar l'étude de l'Observatoire du métier de la scierieauprès
de 55 scieries, représentant les secteurs artisan, semi-industriel et industriel. Le rendement moyen de ces entreprises s'élevant à 57%
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En matière d'innovation et notamment au niveau informatique et les possibilités offertes, un prestataire de ce service note « que les scieurs ont du mal à analyser le produit proposé. Il leur faut passer par la phase expérimentation ». C'est-à-dire « essayer le produit », voir s'il est adapté aux besoins avant de l'adopter définitivement avec d'éventuelles modifications. EVOLUTION DU MATERIEL
de scierie
Il ne devrait pas y avoir dans les années à venir de grandes évolutions mais la confirmation du courant enclenché depuis une décennie. Il conviendra «d'apporter de l'intelligence» par l'intermédiaire d'une aide encore plus personnalisée et au plus près des attentes des utilisateurs. Au sujet du matériel proprement dit Les secteurs d'investigation devraient être: - La télémaintenance sur les systèmes productiques complexes, -l'externalisation des travaux de maintenance des outils de coupe, - l'intensification des lignes de sciage et de profilage pour le résineux mais aussi pour les petits et moyens diamètres feuillus, - la facilitation et l'accélération des chargements de bois rond ou équarri et des manipulations, -l'amortissement des chutes de produits afin d'éviter des dommages sur le bois et le bruit engendré (confort et sécurité des opérateurs), - l'accélération des vitesses de déplacement des convoyeurs, - le maintien de la robustesse et de la fiabilité du matériel (surtout si les cadences sont encore augmentées), -l'automatisation de la préparation des produits avant le sciage (de moins en moins d'intervention humaine), - l'amélioration de l'aval des grosses et moyennes scieries pour éviter les engorgements de produits (amélioration des flux),
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- la suppression
de l'empilage manuel chaque fois que ce sera possible (chaîne de tri, appareil de levage), - la facilitation des changements outils (rapidité et sécurité), - la proposition de « solution globale» davantage qu'une ou plusieurs machines acquises auprès de différents fabricants, -la recherche de gain d'énergie (en évitant la multiplication d'outillage), -la performance et la productivité, - la simplification des process dans l'idée d'un allégement de charges (matériel et de personnel), -la qualité de sciage en minimisant les pertes au trait (lame mince) et en optimisant la rectitude des sciages. Au sujet du sciage Les sujets d'investigation devraient être: - Aide au scieur plus importante et généralisée (optimisation), - développement et généralisation de l'assistance à la décision pour l'accélération de opérations sur les scies à ruban (alignement, vision recherche de forme, automatisation), - une gestion de production plus serrée en raison de la cherté de la matière et des coûts de production liés au personnel et au matériel, - ne pas perdre de vue le savoir-faire des opérateurs qui, dans la recherche d'augmentation de points rendement matière, ont leur rôle à jouer, - ne pas perdre de vue que la performance des machines est intrinsèquement liée à l'entretien des lames: - circulaire (outil rigide, grande série, industrialisation) - ruban (outil souple, polyvalent, savoir-faire spécifique dans la préparation d'où part humaine dans l'entretien).
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Conditions de travail et automatisation des tâches L'amélioration des conditions de travail et en particulier des postes de pilotage est une préoccupation des dirigeants de scierie et des fabricants. Evoluer vers moins de nuisances sonores et d'empoussièrement est une priorité afin de rendre le travail en scierie plus attractif. Dans la même idée, trieur à cases et empileur vont remplacer du personnel difficile à recruter sur ces postes souvent ingrats valorisant plus la force physique que les aptitudes propres au classement du bois. Il est certain que face à la pénurie de main-d'œuvre, l'automatisation deviendra le passage obligé afin que les entreprises demeurent performantes et concurrentielles. Lutter contre le bruit et les poussières passe par une «isolation» plus pertinente entre le couple machine-opérateur. Un fabricant pense même que « captation des poussières et insonorisation» sont à prévoir au moment de la conception de la machine et que des partenariats avec des spécialistes devraient se mettre en place pour répondre avec pertinence aux: problèmes posés. Améliorer les conditions de travail doit devenir une priorité si l'on veut attirer et garder des salariés en scierie. La recherche sur l'ergonomie ne doit pas être évincée, fusse-t-elle coûteuse en mise en œuvre. Un opérateur «soulagé dans sa tâche» travaille davantage en sécurité et, par conséquent, sa santé au travail est mieux préservée. Avenir-innovation-investissement Selon les fabricants, les scieurs «sont demandeurs de changements et d'innovation» mais ils doutent pour la plupart de l'avenir. Le fabricant, qui essaie toujours de le rassurer est le «passeur d'idées ». Des idées, fruit de la R&D mais surtout de ses observations, de ses échecs et de ses réussites, qu'il communique avant et pendant les phases de construction du projet. Selon les fabricants, les évolutions porteront sur les points suivants: - Avoir des chefs d'entreprise mais aussi des salariés plus au fait et si possible formés aux nouvelles technologies (informatique, productique.. .),
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- développer encore le couple produits/services pour répondre aux demandes liées au classement du bois et à sa caractérisation technique (test mécanique, marquage CE), - maintenir les axes de développement à l'encontre du tissu industriel, celui qui pousse le plus à l'innovation sans pour autant écarter le tissu des petites et moyennes entreprises, -jouer « la carte du service personnalisé }}et trouver des solutions au cas par cas, - poursuivre la R&D pour adapter les produits aux besoins (productivité, sécurité, confort...) et aux attentes d'une production variée et de petite série, flexible, des scieries moyennes et artisanales, - évolution et non révolution avec les automates programmables, les systèmes d'optimisation et de positionnement et les divisions encore plus performantes, - traçabilité des produits. Comme dans l'industrie, le produit sera tracé avec des puces électroniques (projet européen en cours suivi par plusieurs scieurs de résineux et de feuillus), - se dégager de l'entretien des outils (savoir-faire en déclin et problème de recrutement de personnel qualifié), - avec la solution profilage « supprimer le déchet avant de le scier }}.Une solution à adopter même sur scie à ruban à grumes. Le slabber a ouvert la voie. - évoluer vers la revalorisation optimale des produits connexes (cherté du bois, crise énergétique) par la fabrication de pellets, de briquettes et cogénération, - valoriser encore et toujours le rendement matière. Optimiser le bois. Dans ce but et avec l'aide de moyens modernes comme les rayons x, on pourra, à court terme, connaître structure et densité du bois comme en mécanique où cette technique est employée pour identifier les pièces mécaniques, - combiner plus facilement la flexibilité associée à la réactivité et à la productivité grâce à la puissance des calculs informatiques, au progrès dans la maîtrise des commandes numériques, l'automatisation et l'élaboration de systèmes mécaniques complexes,
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- tenir
compte des contraintes environnementales et sociétales de plus en plus drastiques (lutte contre les pollutions sonores, visuelles, sols, poussières).
LES FABRICANTS DE MATERIELS DE SCIERIE EN 2008 Les fabricants de matériels de scierie français évoluent en même temps que l'industrialisation de la scierie: On les compte sur les doigts de la main ces entreprises françaises qui conçoivent, fabriquent et installent des machines ou outils destinés à la première transformation du bois: du parc à grumes, au hall de sciage, jusqu'au parc à débits en passant par les outils lames de scie. Qu'elles soient fabricantes d'écorceuse, de poste de découpe, de scie à ruban, de canter, de déligneuse, de trimmer, de système de classement, de système informatique, d'outillage de coupe, ces PME de 15 à 200 salariés ont pour la plupart une histoire liée au bois et à sa transformation. Une histoire qui puise ses racines dans plusieurs décennies de métier. Liés très étroitement à leur marché, c'est-àdire aux scieries, les fabricants ont évolué en même temps qu'elles. Les fabricants ont souffert des mêmes problèmes économiques à l'occasion de mauvaises passes conjoncturelles entraînant la concentration de leur profession. Comme chez leurs clients, la dure loi des dépôts de bilan et des regroupements-acquisitions sévit depuis les années 1970 après les années fastes des «trente glorieuses ». Alors que la scierie subit depuis deux décennies une concentration incontournable, la capacité productive ne fait que croître mais n'a pu suivre le chemin de l'Allemagne et de la forte industrialisation de son secteur du sciage qui produit aujourd'hui plus de 20 Mm3 avec approximativement le même nombre de scieries qu'en France"! On produit en France 10 Mm3 de sciages avec quelque 2000 scieries en 2007, alors qu'il en fallait plus de 6000 en 1973. En terme de productivité, les chiffTes annoncent quelque 175 m3par salarié et par an dans les années 1970, plus de 40 000
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salariés à l'époque, alors qu'aujourd'hui on atteint près de 900 m3 par salarié et par an avec une masse salariale de 13 000 personnes. La spécificité du matériel français découle d'une longue pratique de la scie à ruban, inventée il faut le rappeler par l'Anglais Newberry il y a deux siècles et développée après les années 1850 par le célèbre constructeur français de machines à bois Périn, Panhard et Cie, à qui l'on doit une multitude de brevets (guidage, tension-suspension, accessoires). En France, grâce au ruban, la «culture de l'économie» matière a trouvé dès la moitié du 20émesiècle toute son expression. Ce ruban a chassé du coup, en premier débit, la scie circulaire, dévoreuse de bois et de membres, et la battante, scie alternative, aussi lente que rigide. Alors que les Nordiques et les Allemands développaient, en parallèle du châssis, la circulaire pour en faire le célèbre et très productif canter dès les années 1960-70, les constructeurs français ont poursuivi le développement de la scie à ruban. Scie à ruban qui a apporté une solution technique à une multitude de scieries nationales mais aussi étrangères. Le matériel français a donc été adapté à la scierie petite et moyenne pendant des générations. En fait, un matériel collant à son marché. Mais, la concentration des scieries, l'augmentation du volume ont conduit à l'industrialisation du secteur. 74% du volume de sciage sont produits aujourd'hui par quelque 18% des scieries. De ce fait, les fabricants vivent une mutation qui les pousse depuis 20 ans à développer toujours et encore leurs produits. Toujours plus d'automatisation, plus de systèmes experts dans le positionnement du bois qui aident à la prise de décision de l'opérateur à qui l'on demande toujours plus de performances volumétriques sans pour autant diminuer la précision du sciage. Cette mutation pousse, sur le modèle allemand, à proposer des process entiers ne produisant plus seulement des volumes de 10000 à 60000 m3 mais des volumes de 150000 à 500 000 m3 et plus. Cette évolution, bienvenue et incontournable au regard de la concurrence européenne, qui a conduit les fabricants français à proposer depuis moins de dix ans, surtout dans le résineux, des lignes de sciage de type canter. Ce champ d'activité, apanage des fabricants nordiques et allemands, longuement observé, analysé, a dû être investi et
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développé par la force des choses sous la pression des SCIeurs français. Le fabricant de matériel vit aujourd'hui la double contrainte de : - répondre aux besoins des petites et moyennes scieries, clientèle de toujours, à qui il faut donner une réponse pour un travail à la carte valorisant la flexibilité, - répondre aux exigences économiques imposant une montée en puissance des installations capables de rivaliser avec les plus gros groupes de sciage européens et à qui il faut donner une réponse pour un travail de série et volumétrique. Le fabricant français est aujourd'hui dans la même configuration que celle de ses clients, c'est-à-dire des petites sociétés bien implantées sur le territoire, connues et reconnues pour le sérieux et la qualité de leurs prestations, mais qui peinent, faute de moyens financiers significatifs, à passer dans la cour des industriels. LES FABRICANTS EUROPEENS DE MATERIELS DESTINES A LA SCIERIE
Un grand groupe capitalistique, situé en Allemagne, approchant les 100 M€ de CA annuel et capable de proposer « la solution globale» d'un production à grande échelle. Une « solution globale» intégrant matériel (châssis, canter, ruban, circulaire), ingénierie, système de pilotage et de gestion répondant au secteur des scieries industrielles audessus de 20 000 m3/an
Moins de 15 entreprises, 4M€ à 25 M€, d'origine familiale, et atomisées en Europe (France, Espagne, Italie) spécialisées essentiellement dans le ruban mais aussi dans la circulaire (déligneuse et ligne de profilage petits bois). Elles répondent à des demandes de matériels sur mesure, flexibles, en direction des petites et moyennes scieries. Des entreprises développant peu à peu le partenariat mais avec des services R&D propres
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EVOLUTION DU SCIAGE DU BOIS EN FRANCE ETUDE COMPARATIVE Préconisation en matière de sciage Afin de pointer et surtout de mesurer les évolutions de la scierie française sous l'angle d'attaque de son système de production, il est intéressant de comparer la situation des scieries entre hier et aujourd'hui. Pour cela, une étude du CTB22 portant sur le thème « Le sciage des bois feuillus en France» publiée en 1980 (25 scieries enquêtées) pointait l'existant et avançait les pistes de développement du milieu. Bien que centrée sur le débit du feuillu (chêne et hêtre), l'étude est tout à fait transposable au débit résineux. Selon cette étude la production dépend: De la difficulté du sciage constatée sur le terrain (mauvaise précision du sciage, sinuosité...), qui peut entraîner l'insatisfaction du client, voire sa perte, la baisse du rendement matière et le travail des opérateurs dans de mauvaises conditions et une sécurité incorrecte. - Du choix du matériel, dépendant des moyens financiers, qui doit être puissant et bien dimensionné pour avoir une vitesse de sciage rapide, un respect des cotes, un sciage plan et, d'une manière globale, une bonne valorisation de la matière première. - Des perspectives d'avenir: 1- Au niveau des produits fabriqués: plus de valeur ajoutée, une production plus importante, une augmentation de production bois sec, une valorisation par reconstitution du matériau (aboutage, panneautage, lamellation). Cette valorisation devrait permettre de simplifier les méthodes de travail et d'accroître la productivité, mais les investissements sont lourds. Pour les rentabiliser, il conviendra de faire une production importante qui ne sera possible que par la constitution de groupement.
-
22 Centre technique du bois devenu CTBA, Centre technique du bois et de l'ameublement, dans les années 1980
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2- Au niveau des matériels: l'amélioration proviendra de l'introduction de l'informatique et de l'automatisation sur les machines de sciage mais aussi sur l'optimisation des découpes au tronçonnage sur parc à grumes et avant le délignage. 3- Au niveau du poste matière: contrôle de la production des sciages obtenus à partir des grumes (rendement matière optimal).
Les différences entre 1980 et aujourd'hui Au sujet du matériel et de la valorisation du bois Si les évolutions prévues au niveau du matériel et de la transformation se sont réalisées en tout ou partie, on peut noter que le fait d'avoir augmenté puissance et fiabilité du matériel a permis sans l'ombre d'un doute de produire davantage. Un salarié en 1980 produisait en moyenne 350 m3/an tandis qu'aujourd'hui il en produit en moyenne plus du double. Les moyens financiers sont toujours aussi déterminants pour l'investissement matériel. Les moyennes et grandes entreprises sont plus poussées à se lancer dans des projets car mieux armées (capital financier, force de travail, subventionnement) que les petites entreprises obligées de se financer sur leurs fonds propres, ce qui les conduit le plus souvent à recycler du matériel d'occasion (moins onéreux) qu'elles peuvent installer elles-mêmes. Il y a toujours cette préoccupation «de l'économie de matière» chez le scieur. Elle est même aujourd'hui accentuée du fait de la cherté. La précision des outils de coupe, ruban plus large et plus épais, et l'optimisation qui se généralise ont apporté des aides précieuses aux opérateurs, mais surtout aux dirigeants gestionnaires, dans la recherche de gain de points sur le rendement matière. Loin d'être généralisée, cette approche concerne surtout les scieries industrielles, résineux et feuillus. Celles-ci, par obligation de résultat et de «chasse au gaspillage », l'ont systématisée tant au stade de la découpe des grumes qu'à celui du sciage et du tri-classement.
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Au sujet de l'avenir Pour le matériel: L'approche «matériel devant être infonnatisé » des années 1980 a trouvé son expression véritable à partir des années 1990, mais surtout 2000, avec les systèmes de profilométrie prenant en compte confonnité et aspect dans les calages automatisés d'outils. D'abord sur les centres de délignage mais à présent sur les scies à grumes. Véritable innovation, pour l'amélioration de la productivité, qui devient aujourd'hui un outil d'aide à la décision incontournable. Pour le produit: Les progrès attendus, tant en augmentation du volume de bois sec, que de revalorisation par reconstitution, sont en demi-teinte. Le volume séché est très faible (7.5% en moyenne du volume scié) et des expériences dans le bois reconstitué mais pas d'oflfe massive, surtout dans le résineux, de ces produits pourtant attendus par les utilisateurs AIDE AUX SCIERIES: Le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche a consenti23 un effort fmancier exceptionnel pour accompagner les investissements des scieries. L'enveloppe destinée aux aides24 aux investissements est passée de 4 millions d'euros en 2006 à 10 millions d'euros en 2007. Ces niveaux seront maintenus en 2008 et 2009. Objectifs principaux des aides allouées: - Favoriser le développement et l'amélioration de la compétitivité du secteur de la 1èretransformation du bois pour assurer la meilleure valorisation possible de la ressource forestière et pour satisfaire les besoins croissants des industries de l'aval. - Encourager la production de sciages et la volonté de les adapter aux besoins des utilisateurs en y apportant de la valeur ajoutée. - Favoriser des gains de productivité afm de mettre sur le marché des produits compétitifs. 23
Selon« le ruban» de la FédérationNationaledu Bois du 2 mars 2007
24 Selon le Ministère, ces aides s'adressent aux entreprises de la I ère transformation du bois d'œuvre susceptibles d'améliorer leur compétitivité dans un contexte économique de marchés nationaux et internationaux. En conséquence, elles doivent concerner les entreprises qui ollient des garanties de pérennité suffisantes et des perspectives de développement fiables
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- Améliorer - Renforcer scieries, notamment - Favoriser fabrication innovants - Améliorer
Tableau
la qualité des produits et des services associés. les structures industrielles et commerciales des par la réalisation d'opérations collectives. la mise au point et le développement de procédés de et de produits nouveaux. les structures d'encadrement.
comparatif des évolutions du système productif scieries françaises entre 1980 et 2008
Préoccupations
Objectifs
atteints
en 2008
1980
Difficultés du sciage - précision cotes, sinuosité
Difficultés du sciage - volume, performance
Choix du matériel
Totalement Meilleure qualité de sciage grâce aux lames larges et épaisses
Volume de IOMm3réalisé par 2000 scieries au lieu de 9 Mm3 réalisés par 5000 scieries et 13000 salariés au lieu des 25000 en 1980 Investissement onéreux Matériel plus puissant et plus fiable Introduction de l'informatique Matériel mieux sécurisé
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des
Evolutions non prévues
En partie Augmentation des durées de coupe avec le carbure Externalisation de l' affiitage Emploi de la circulaire dans le feuillu Plus de productivité par scierie soit 4500 m3/an et par salarié quelque 800 m3Ian
Difficile d'acquérir du matériel neuf pour les petites scieries qui recyclent plutôt le matériel
Problème de recrutement de salariés qualifiés Pression (normes, environnement, pollution sonore et poussière) Formation (renouvellement du savoir-faire) et
Valorisation matière première
Perspectives d'avenir concernant le PRODUIT: valeur ajoutée sur le produit - augmentation production bois sec
-
- valorisation reconstitution
par
Augmentation du rendement matière Economie matière (si l'on perd plus au trait on gagne en valorisation des produits connexes du sciage plus valorisés par la filière bois énergie) Valeur ajoutée Traitement Bois séché Rabotage artificiellement en 2005 -13% des 1.8 Mm3 en feuillus -5,5% des 7.7 Mm3 en résineux
Carrelet et panneau pour le secteur du feuillu Lamellé collé dans le secteur du résineux Aboutage baguette, lambris
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Bois Massif Reconstitué BMR (Un site de production dans le Jura rejoint en 2008 par un autre)
absence de jeunes Matériel plus bruyant (plus d'outillage sur les machines mères et plus d'enlèvement de bois par déchiquetage que Darscia!!e) L'importance prise par les PCS (filière bois énergie)
Le développement du BMR
- contrôle assidu et précis de la qualité et du rendement matière
Perspectives d'avenir concernant le MATERIEL: - introduction de l'informatique et l'automatisme -optimisation des découpes (grumes et sciages)
Marque de sciage à partir des années 1990 pour le résineux et le feuillu Un rendement matière plus suivi Infonnatisation et optimisation des cycles de sciage. Gestion Production Assistée par Ordinateur
Marquage CE, hannonisation européenne des produits à base de bois (panneaux, sciages... ) Système expert de visualisation des bois ronds ou débités pour l'aide au placement et aux choix de débit Machine pour le classement des sciages résineux
La machine de scierie dans le contexte général de la machine-outil Selon le SYMOp25, les fabricants français de machines outils ont produit en 2007 pour 1.1 milliard d'euros, soit une baisse de 1%, après une hausse de 9% en 2006. C'est environ 10 fois moins que les producteurs allemands ou japonais, les deux leaders du marché mondial. Il faut savoir qu'au lendemain de la guerre, l'Allemagne et la France étaient au même niveau et le Japon ne fabriquait pas de machines-outils. Comme le souligne Jean-Paul Bugaud26 «la France a été beaucoup plus lente à prendre le virage de la commande numérique, dans les années 1970. On a longtemps pensé qu'une machine ne remplacerait jamais les facultés de l'homme. En réalité, les machines-outils, comme les fraiseuses, rectifieuses et centres d'usinage offrent plus de qualité et de constance ».
25 Syndicat des entreprises de technologie de production 26 Article paru le mercredi 2 avril 2008 dans Les Echos
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Marché
machines
- outils dollars
Production (source:
2007
en milliards
4,4
Japon 12,7
Allemagne
10,1
Chine 7,3
Italie Corée
de
Gardner)
,5
du sud
France
o
10
5
15
20
L'analyse prend tout son sens lorsqu'elle est appliquée aux machines-outils liées à la transformation du bois. On connaît en scierie, sur les lignes de sciage de type canter, l'écart technologique entre le matériel français et allemand. Un écart lié à l'expérience accumulée mais aussi et sans aucun doute lié à la puissance financière et à la stratégie de groupe capitalistique du fabricant outre-Rhin. Beaucoup se souviennent de l'arrivée en France, dans les années 1990, du centre d'usinage27 allemand, à commandes numériques', pour la taille de charpente. Cette arrivée est plus qu'une évolution, une révolution. N'a-t-on pas entendu alors que « le métier de charpentier était condamné? Gestes et savoir-faire allaient disparaître. .. » Bien au contraire, cette profession, dopée par cet élan de modernisme s'offre chaque année le luxe d'attirer des jeunes par centaines alors que les centres de formation étaient en voie d'extinction il y a 20 ans ! Et que dire de ces « lignes de sciage », symbolisées par le célèbre canter, possédées par les plus grosses scieries de résineux mondiales. Ces lignes de sciage sont capables « d'avaler» en une 27 Un nombre qui se monterait à quelque 300 centres d'usinage en 2008
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demi-journée autant de billons qu'une scierie artisanale pendant une année. Un seul opérateur suffit pour diriger les manœuvres dans une cabine climatisée ressemblant davantage à « une tour de contrôle» qu'à une cabine de scieur lambda. Mais alors, la fabrication française, mais aussi italienne et espagnole de matériel de scierie et son maillage de petites sociétés sont-ils condamnés à péricliter? Face au géant allemand, ne sontils pas trop timides, pas assez téméraires, innovants ? Ne souffrent-t-ils pas d'un complexe d'infériorité? L'atomisation des entreprises ne joue-t-elle pas en sa défaveur face à une offre groupée? Il n'est pas certain que l'offre française de matériel de scierie soit si faible que cela! Comme le dit Jean-Paul Bugaud du Symop « face aux géants de la machine-outil, japonais, allemands, américains, certains Français ont réussi à faire leur trou sur des « niches technologiques» en développant un savoir-faire particulier ». Ce savoir-faire particulier, les fabricants français le possèdent sur le segment de marché de la scie à ruban. Il n'y a qu'à visiter les scieries de l'hexagone, mais aussi espagnoles pour trouver la scie à ruban en tête de la majorité des process feuillus mais aussi résineux. La visite de nombreuses scieries allemandes montre que des scies à ruban se sont installées ces dernières années pour apporter la flexibilité que les lignes canter trop rigides sont incapables de fournir. De plus pour confirmer une histoire liée à cet outil complexe qui fait encore beaucoup appel à l'expertise humaine, le leader européen de la lame de scie à ruban n'est-il pas français ?28 Mais il ne s'agit pas de s'endormir sur les lauriers car de gros défis sont encore à relever. Les fabricants sont prêts; les enquêtes l'ont révélé.
28
60 % de son CA est fait à l' export, ce qui montre aussi que le ruban n'est pas
qu'un outil «franco français ». Il suffit d'aller en Espagne et en Allemagne le voir présent dans des scieries de toutes tailles
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pour
Les défis à relever pour les fabricants de matériel de scierie
1er défi: la recherche qui doit combiner deux paramètres: production à très grande vitesse (sciage et déplacement) et la précision intrinsèque des produits afin de répondre aux cahiers des charges strictes des utilisateurs professionnels: charpentier, fabricant de maison ossature bois, fabricants de palette et d'emballage, menuisier mais aussi des distributeurs négociants et des particuliers. 2èmedéfi: l'innovation qui doit répondre aux normes de sécurité, apporter des solutions aux problèmes de l'ergonomie et de la santé au travail des salariés de scierie. 3ème défi:
l'élargissement de la gamme de produits la machine outil circulaire et le profilage.
vers
4èmedéfi: répondre à « l'offre globale» (process complet et non une partie seulement) en recherchant la complémentarité par le biais d'associations/coopérations avec d'autres fabricants ftançais et/ou européens.
Sèmedéfi: vers le développement de l'outil de coupe (durée de coupe, solidité, fiabilité, sécurité) et de la machine (système de positionnement, lecture de forme) afin d'apporter encore plus de longévité, de fiabilité et de performance du couple machine/outil, deux éléments indissociables. 6ème défi: vers une recherche toujours plus fine de l'optimisation matière (système d'optimisation, aide à la décision) pour la rentabilité du couple prix/produit. 7ème défi: vers une nouvelle approche de la maintenance par une spécialisation des interventions: télémaintenance (entretien à distance par le biais des moyens informatiques) et extemalisation de certains travaux (affûtage entretien)
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Sème défi: vers un développement des économies d'énergie (moins d'outils installés sur la machine mère).
9èmedéfi: vers une recherche accrue pour lutter contre les pollutions sonores et poussières (encoffrage, diminution de la puissance installée, captation des poussières fines29,outil adapté...) et éviter aux producteurs les pressions et la judiciarisation des problèmes (voisinage à cause du bruit, salariés pour préserver la santé au travail, inspecteur du travail à cause du non-respect du code du travail...). 10èmedéfi: vers un développement du matériel et des process intégrant et associant davantage l'opérateur afin de valoriser son action et ses interventions. Hème défi: vers une prise en compte d'une organisation flexible, type production sur mesure, ou/et d'une organisation figée du type industriel. 12èmedéfi: vers une autre approche des problématiques de formation. Revoir les besoins et adapter des formations peutêtre inexistantes aujourd'hui... Plus de formation spécifique adaptée au poste de travail et à l'emploi des nouvelles technologies.
29La valeur limite d'exposition professionnelle concernant les poussières de bois depuis le le' juillet 2005 est de 1 mg/m3 d'air
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QUATRIEME
PARTIE
ENQUETES FORMATION
QUALIFICATION ET FORMATION DES OPERATEURS DE SCIERIE Contexte du sciage français Il Y a en France un peu plus de 2 000 scieries implantées essentiellement au cœur des massifs forestiers. La masse salariale se compose de plus de 13 000 personnes se partageant les tâches commerciales, la gestion, l'approvisionnement et la production proprement dite. Aujourd'hui, le volume de sciage est de 10 millions de m3 par an. Une capacité de production à peu près égale depuis 1973 mais qui, à l'époque, nécessitait près de 40000 salariés pour près de 8000 entreprises. Depuis, le secteur s'est concentré et les efforts de modernisation ont augmenté la productivité pour porter le volume produit par homme et par année à près de 800 m3. Le secteur est donc composé de scieries: - artisanales, 58%, réalisant moins de 2 000 m3 de sciages par an et employant de 0 à 4 salariés, - semi-industrielles, 24%, réalisant de 2 000 m3 à 6 000 m3 de sciages par an et employant plus ou moins 10 salariés, - industrielles, 18%, réalisant de 6 000 m3 à 20 000 m3 de sciages et plus par an et employant 20 salariés et plus. La diversité des structures, tant par leur taille que par leur spécificité, offre une diversité d'entreprises par les essences qu'elles transforment selon leur région d'implantation, par le matériel employé, par le type de produit obtenu, par les pratiques mêmes de transformation qui sont différentes chez les scieurs de charpente, de parquet, d'emballage.... Problématique
du personnel de production en scierie
Pour rester dans la course à la rentabilité et à la compétitivité, les entreprises de sciage, quelle que soit leur taille, ont opéré depuis la fill des « trente glorieuses» une mutation de leur pratique et de leur outil de production. Mais, aujourd'hui, face à la pénurie de main-d'œuvre, qualifiée ou non, acceptant de travailler dans un métier du secteur secondaire synonyme d'industrie, d'usine, de pénibilité, de faible rémunération et de faible attractivité technique
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au regard d'autres métiers du bois (menuiserie, charpente, ébénisterie), beaucoup s'interrogent sur le devenir même de l'activité. Le métier serait-il menacé faute de pouvOir recruter du personnel opérant dans la transformation? Le métier serait-il menacé faute de pouvoir renouveler son personnel? Les emplois proposés sont là. Il suffit de lire les petites annonces des journaux spécialisés. Les chefs d'entreprise recherchent essentiellement et toujours des scieurs et des affûteurs. Faute de les trouver sur le marché du travail, ils les forment «sur le tas» ou alors les « débauchent» chez les concurrents et non moins con&ères ! Méthodologie
Afin de faire le point sur la situation réelle de la qualification du personnel de production de scierie et des attentes des professionnels, l'Observatoire du métier de la scierie a enquêté plus de 100 scieries &ançaises réparties sur l'ensemble du territoire. L'Observatoire a pu vérifier la part réelle des opérateurs sur une masse salariale de près de 1400 salariés de scierie ainsi que l'importance du personnel qualifié ou non. L'enquête a permis de connaître les systèmes de formation les plus plébiscités et de révéler les attentes spécifiques en matière de formation. Les avis émergent d'un panel représentatif puisque 23% émanent du secteur artisanal, 30% du secteur semi-industriel et 47% du secteur industriel.
102
CONTEXTE Entreprises
ETUDIE enquêtées
Après avoir testé le contenu de l'enquête auprès d'une dizaine de professionnels, l'enquête a été adressée par courrier à près de 1000 scieurs français entre mars et mai 2008. 107 enquêtes ont été retournées soit un taux de réponse de 10%. Le territoire est bien couvert avec pour chaque région de 1 à 19 répondants. Les régions Rhône-Alpes et Auvergne sont les plus représentées avec 19 entreprises pour l'une et 14 pour l'autre. REGION Alsace Aquitaine Auvergne Bourgogne Centre Champagne-Ardenne Franche-Comté IIe-de-France Languedoc-Roussillon Limousin Lorraine Midi-Pyrénées Basse-Normandie Haute-Normandie Pays de Loire Picardie Poitou Charente Provence-Côte-d'Azur Rhône-Alpes Total des répondants
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Répondants 3 5 14 9 4 1 8 2 5 8 6 6 5 1 4 2 4 1 19 107
Part des opérateurs sur la masse salariale Le nombre de salariés des 107 scieries est de 1 377, soit 10% de l'effectif national. La part de ceux qui sont affectés à la production est de 833 salariés soit 60,5% de l'effectif. On peut considérer que les 544 autres salariés, soit 40% du personnel hors production sont répartis entre le personnel de bureau, le ou les commerciaux, le ou les commis de coupe, le «chef de scierie» responsable de production, le ou les transporteurs et éventuellement une équipe de bûcherons-débardeurs.
Répartition masse salariale en % des 107 scieries enquêtées [!] 833 Opérateurs El 544 Autres personnels
60,5%
Situation géographique des scieries Les entreprises ayant répondu à l'enquête sont situées à plus de 75% à la campagne, près de 20% en zone périurbaine et 5% en ville. Essences transformées Près de 50% des entreprises transforment du résineux et plus de 30% du feuillus. 19% travaillent les deux essences et 1 % du bois exotique. Produits réalisés Le panel des produits réalisés dans les scieries enquêtées est assez représentatif. Il va de soi qu'un seul produit peut être
104
réalisé (charpente, plot, parquet, emballage) mais le plus souvent c'est une association comme par exemple: - charpente (liste + standard + emballage) - parquet + lambris, - plot + avivés.... On constate que près de 60% des entreprises font du sciage de charpente sur liste, près de 40% de la charpente standard, 29% du plot, 15% du parquet et 21% de l'avivé. Le secteur de la palette (34%) et de l'emballage (37%) sont aussi bien représentés. 5% des entreprises font du lambris et 17% font d'autres produits: traverse SNCF, sciage à façon, merrain, piquet, bois rond fraisé, manche outils, coffrage, platelage terrasse, poutre équarrie conique... Nombre de scieries selon le volume de sciage Les scieries artisanales réalisant moins de 2 000 m3 de sciage/an représentent 23%. Les semi-industrielles réalisant de 2 000 à 6 000 m3 de sciage/an représentent 30%. Les industrielles réalisant 6 000 m3 à 20 000 m3 et plus représentent 47%. Il est à noter que chaque catégorie est bien représentée. On peut remarquer que les 2/3 des répondants s'inscrivent dans les secteurs semi-industriel et industriel. Nombre de scieries selon la masse salariale Trois tendances s'affichent: - la première, celle des scieries de type artisanal, 1 à 5 emplois, soit 34%, - la deuxième, celle des scieries de type semi-industriel, 6 à 9 emplois, soit 24%, - la troisième, celle des scieries de type industriel, 10 à 100 salariés et plus, soit 42%.
105
LES FORMATIONS Répartition
DES OPERATEURS
DE SCIERIE
de la masse salariale entre postes
Sur 833 salariés occupant un poste d'opérateur de scierie on relève que:
- 119 (14%)
sont à la découpe écorçage soit 1,1 opérateur/scierie en moyenne, - 146 (18%) sont à la scie de 1eTdébit, soit 1,3 opérateur/scierie en moyenne, - 119 (14%) sont à la scie de reprise, soit 1,1 opérateur/scierie en moyenne, - 134 (16%) sont à la recoupe, soit 1,25 opérateur/scierie en
moyenne, - 205 (25%) sont au tri-classement, soit 1,9 opérateur/scierie en moyenne, -110 (13%) sont à la maintenance-affûtage, soit 1 opérateur/scierie en moyenne. Les moyennes par poste sont à mesurer en tenant compte de l'emploi dans les scieries artisanales où les effectifs sont peu importants et compris entre 1 et 3 opérateurs couvrant plusieurs postes de travail. Globalement on constate un certain équilibre de charge entre les postes. Cependant on distingue: eT
- 1 poste
et demi pour scieur de 1 - 2 postes pour le classement.
106
débit,
Répartition en % des 833 opérateurs de scieries en postes occupés 30
25%
25
18%
20
16%
14%
13%
15 10 5
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de scierie
Type de formation par poste On constate sur la masse salariale des 833 opérateurs de scieries que: - 645 opérateurs, soit 77%, ont été formés « sur le tas », c'est-à-dire au sein de la scierie, soit sur un ou plusieurs postes. C'est sur le poste recoupe et tri qu'il y a le plus de salariés formés « sur le tas », soit 309 salariés (48% des 645 opérateurs formés sur le tas). - 38 opérateurs, soit 5%, ont été formés par le biais de l'alternance en Centre de Formation d'Apprentis. Les salariés qualifiés le sont essentiellement
er sur les postes découpe et 1 débit.
- 79 opérateurs, soit 10%, ont été formés par le biais du Lycée professionnel en temps plein. Les salariés qualifiés se retrouvent essentiellement
er
sur les postes scie de 1 débit et maintenance.
- 71 opérateurs, soit 8%, ont été formés par le biais de la formation continue (affûtage, maintenance, sciage, classement).
107
En conclusion, on peut avancer que: - 77% des opérateurs sont formés sur le tas, 15% des opérateurs sont formés en école, 8% des opérateurs sont formés par le biais de la formation continue.
Types de formations spécifiques au métier 90 80 70 60 50 40 30 20 10
o Formation sur le Formation alternance CFA tas
Formation scolaire Lycée
Formation Continue
Niveau de formation des opérateurs de scierie On constate que sur la masse salariale des 833 opérateurs de scierie 328 n'ont aucun diplôme scolaire, soit 39% de la masse salariale et que 505 salariés, soit 61%, possèdent un niveau de formation allant du Brevet à Ingénieur. On constate que 136 opérateurs ont le Brevet et/ou le Certificat d'études, soit 17%. On constate aussi que le niveau de formation le plus répandu est le niveau V, CAPIBEP. En effet 260 salariés ont acquis ce niveau, soit 31% de la masse salariale totale. En total cumulé les niveaux IV et III, BTlBac Pro et BTS représentent plus de 100 salariés soit 12%. On remarque que 3 salariés possèdent un niveau supérieur au BTS, Licence (poste découpe), ingénieur (poste maintenance).
108
Répartition de la qualification de la masse salariale des scieries enquêtées I!!!) 505 Opérateurs avec diplôme scolaire
El328 Opérateurs sans diplôme scolaire 61%
Niveau de formation en % des 833 opérateurs de scieries 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0
39% 31% 17% 8%
328 Aucun diplôme scolaire
135 260 70 BT-Bac Pro. Brevet- CAP/BEP Certificat d'études 105
4,5%
0,5%
36 BTS
3 Autre
Lorsque l'on analyse en détail la qualification des opérateurs de scieries, on constate au final que: -plus de 7 salariés sur 10 occupant un emploi à la découpe et au 1er
débit ont acquis un niveau de formation, -1 opérateur sur 2 n'a pas de niveau de formation sur les postes scie de reprise, recoupe et tri-classement, - par contre 9 salariés sur 10 ont acquis un niveau de formation sur les postes maintenance-affûtage.
109
Opérateurs de scieries
diplômés
selon
les postes
en %
90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
...e o"'>~
.*Âq,e .~ e.$ ~'J> ",qJ R'0'" !'&' <.6 eCi ,'Ii <;>'eCi "e<' ~. ~ CI .~~e~ O'r O~. O~. +~ O~. O~. O~. E]Diplômés
Système de formation
~"
[] Sans diplôme
le plus adapté
Choix du système de formation A la question posée aux 107 chefs d'entreprise «Quel système de formation vous paraît le plus adapté à vos besoins entre la formation scolaire (alternance, temps plein), la formation continue et la formation sur le tas ?», les réponses sont les suivantes (tout en sachant que souvent plusieurs choix ont été faits) : - pour 57 la formation scolaire (temps plein et alternance), - pour 50 la formation sur le tas, - pour 25 la formation continue,
- pour
4 aucun choix.
110
Système
60
de formation le plus adapté selon les répondants
"",
50 50 40 30 20 10
o Formation scolaire
Formation sur le tas
Formation continue
Aucun choix
Pour tenter de comprendre le sens des réponses, il faut regarder de plus près les commentaires joints à la réponse par 71 chefs d'entreprise sur 107.
Formation scolaire (alternance, temps plein) - Favoriser un enseignement technique puis pratique en scierie - Montrer aux jeunes le travail - Apprendre la technique tout en apprenant les bases mathématiques et gestion - Mélange de pratique et de théorie -Métier de terrain et d'expérience - Pas le temps matériel pour former uniquement le salarié dans l'entreprise - Insertion progressive dans le monde du travail -Afin de mettre l'opérateur en conditions réelles et non théoriques -Adaptée au personnel jeune - Assurer la relève en mélangeant école et entreprise -Former à nos besoins
111
- Avoir une vision complète de l'entreprise - Pour un salaire et une formation - Bonne méthode - Mise en situation réelle - Permet d'avoir une idée précise de l'entreprise et un suivi pédagogique - Bonne adaptation des personnels à leur poste - Lycée pour l'enseignement général et les connaissances globales de bonne qualité - Temps plein oui, mais avec plus de temps passé en entreprise
Formation
continue
- Optimiser la connaissance des machines et de leur emploi - Voir ailleurs ce qui se passe me convient mieux - Répondre à un besoin à un temps t - Permet d'évoluer en fonction du matériel - La plus compatible avec la vie professionnelle - Acquisition d'un minimum en peu de temps Possibilité d'évolution - Adaptée au personnel adulte - Répond davantage aux besoins de l'entreprise - Favorise la polyvalence - Bon moyen pour améliorer la productivité - Formation intense sur des sujets pratiques et déjà maîtrisés - Nos pratiques internes ne sont pas toujours les meilleures, il est impératif de suivre l'évolution du métier - Temps d'adaptation plus rapide
-
112
Sur le tas - Adaptation directe au poste et à la machine - Car aucune formation sur le Merrain - Métier très technique - Travail artisanal - Convient à notre TPE - Le bois est un produit tellement spécifique qu'il faut le voir, le toucher, le sentir - La plus efficace - Les stagiaires proposés par l'école du bois sont d'un niveau bas et peu motivés - Mieux adaptée au débit du bois - Le bois est trié selon nos besoins -Forme à la culture de l'entreprise - Faute de trouver des gens formés, on forme nous-mêmes et lorsque les jeunes sortent de l'école, ils ne veulent pas faire de la production - Salariés difficilement remplaçables en cas d'absence pour formation - Pas d'intéressés pour suivre les formations et difficile de faire partir les gens en formation - Nécessité de tester la motivation avant d'aller plus loin en formation - Meilleure détection des capacités et promotion en terme de motivation
Analyse Très peu de commentaires liés à la formation en temps plein, si ce n'est pour dire que le temps plein donne un bon enseignement général et des connaissances globales. Il faudrait passer plus de temps en entreprise. Il est d'ailleurs étonnant que si peu de commentaires aient été émis car il faut le rappeler sur la masse salariale des 833 opérateurs, près de 80 salariés, 10%, sont passés par la formation en temps plein réalisée en lycée professionnel (formation spécifique scierie- affûtage). Beaucoup de commentaires assez positifs ont été faits sur la formation scolaire par alternance alors que seuls 38 salariés sur 107 sont passés par cette voie. Alors, effet de mode? qui met l'alternance en avant et pousse les professionnels à parler de ce mode de formation sans vraiment y avoir recours! ou est-ce le reflet, aussi, d'un rejet de «l'école classique» qui scolarise trop et «bourre trop le crâne des
113
jeunes»! Il Y a certainement association entre enseignement professionnel et général. Il ressort toutefois que l'alternance (plutôt réservée aux jeunes) favorise l'intégration progressive par une meilleure prise en compte des réalités du terrain. Une formation de base rémunérée est un bon atout pour attirer les jeunes au métier et « assurer la relève ». Mais, certains déplorent que faute de trouver des jeunes formés, ils recrutent « les gens qui veulent bien travailler en scierie» et les forment ensuite sur le tas. Cette méthode de formation permet aussi de « tester» les capacités des opérateurs « avant d'aller plus loin» tant au niveau de la promotion interne que d'une formation à projeter, le plus souvent de type continu, afin d'améliorer l'adaptabilité à la machine et plus globalement au poste de travail. La formation sur le tas est souvent mise en avant faute, on l'a dit de faire mieux et/ou surtout de vouloir et pouvoir faire mieux, c'est-à-dire, embaucher des gens qualifiés ayant des attentes salariales et promotionnelles auxquelles le dirigeant ne peut répondre d'emblée à l'embauche. La formation sur le tas est une formation sur mesure calée à la « culture de l'entreprise» et du métier (méthode de débit, techniques spéciales, classement spécifique du bois) . « Envoyer les salariés en formation à l'extérieur» pose problème, lorsqu'il faut remplacer l'absent étant donné que les équipes sont souvent en limite de charge. Cependant, beaucoup reconnaissent le bien-fondé de la formation continue qui permet d'optimiser la connaissance des machines, de leur emploi et surtout de répondre rapidement à un besoin précis en temps t. Beaucoup pensent que c'est le système le plus compatible avec la vie professionnelle et la formation des adultes. Certains pensent aussi que les pratiques internes ne sont pas toujours les meilleures et qu'il est impératif de suivre l'évolution du métier en « allant voir ailleurs ». Cette formation est un bon moyen pour améliorer la productivité à l'heure d'une concurrence accrue. En marge des commentaires, un industriel affirme qu'au final « on a les salariés que l'on mérite et à nous de savoir les motiver tant par le salaire que par la promotion interne ».
114
Pertinence
du système de formation
scierie
A la question posée «les systèmes de formation qui existent aujourd'hui répondent-ils à vos besoins? », 42 % répondent oui, 47 % non, et Il ne se prononcent pas.
Pertinence du système de formation scierie en % selon les répondants 11%
42%
47% IOOUI ONON .Sans
réponse I
Pour en savoir plus sur ces positionnements, il est intéressant de connaître les commentaires donnés par 60 scieurs sur 107 (56 %).
Commentaires
liés à la pertinence des systèmes de formation (Scolaire (S) Continue (C) )
OUI
-Mais, il n y a pas dejeunes
àformer (S) - Perfectionnement en affûtage mais en choisissant son prestataire car les prix à la journée sont du simple au triple (C) - Nous avons eu des stagiaires qui sont devenus des salariés (S) - Insister en formation scolaire sur le calcul, l'orthographe, mais c'est souvent trop tard (S) - Laformation continue et l'échange de compétence me conviennent (C) - Bonne formation en CFA alliant théorie et pratique(S)
115
-Les jeunes possèdent « un fond» et il est plus facile de les adapter à l'emploi. (S) -Du personnel formé en école est plus vite opérationnel(S) -Grand choix de formation continue proposée en interne et en externe(C) -Les systèmes de formation existent mais ce sont les élèves qui manquent en formation scierie(S) -Mais, les gens ne veulent pas se déplacer(C) -La formation continue permet aux opérateurs de cibler leurs besoins précis par rapport à l'activité de l'entreprise, de plus la FC est assez souple pour répondre à des demandes en terme de formation ciblée. (C)
Commentaires
liés à la pertinence des systèmes de formation (Scolaire (S) Continue (C) )
NON - S'adresse plutôt aux grosses scieries(C) - Coût trop important pour les scieries de moins de 10 salariés(C) - Trop éloignés des besoins des scieries artisanales(C) - Pas de spécialités en rapport à mon activité (merrains- piquets) (C) - Coût trop élevé de laformation continue (C) - Les stagiaires ont le « crâne bourré », ils veulent nous apprendre à travailler alors qu'ils ne sont pas capables de faire un compte-rendu de stage. (S) - Manque de moyens pour les lycées techniques du bois(S) - Gros problème de recrutement en « scieur de tête» (S) - Formation des opérateurs de sciage pas assez poussée(S) - Pas de connaissances sur les formations existantes(C) - Pas ou peu de candidats à former, les écoles existent mais les classes sont vides; pas d'apprentis(S) - Les écoles existent mais il manque les élèves pour venir dans cette voie qu'est le sciage (non-connaissance et confidentialité de ce métier) (S) - La formation n'est pas toujours collée au terrain et les élèves manquent parfois de motivation et de réalisme(S) - Formation trop théorique et trop scolaire(S) - Formation pas assez ciblée par rapport à notre production(C) - Du mal à recruter auprès des écoles ou organismes spécialisés faute a priori de candidats(S) - Absence d'écoles dans notre région(S) - Les écoles en sous-effectif cherchent à remplir les classes mais ne se soucient pas de la qualité du recrutement(S) - Mauvaise image de la scierie auprès des jeunes et des familles(S)
116
- Le niveau des jeunes de CFA est trop bas, car trop d'entre eux sont en échec scolaire(S) - Manque de communication auprès des jeunes(S) - Métier méconnu (S) - Aucune formation adaptée aux outils de production actuels(C) - Pas de formation continue réellement adaptée(C) Synthèse des commentaires systèmes de formation
sur la pertinence
des
a- Au sujet de la formation initiale par voie scolaire: temps plein ou alternance Les professionnels enquêtés expriment l'idée que si les écoles existent, les candidats sont absents. Les jeunes qui « passent en école spécialisée scierie» possèdent un «fond» et sont plus vite opérationnels et adaptés à l'emploi confié. Beaucoup de stagiaires deviennent ensuite salariés. La formation est bonne, même si certains déplorent le manque de moyens de certains lycées. En effet, la formation allie théorie et pratique. Attention cependant de doser parcimonieusement théorie et pratique dans le plan de formation. Il convient d'insister sur le calcul, l'orthographe même si les jeunes qui suivent la voie professionnelle ont été parfois en échec scolaire avant d'intégrer lycée et/ou CFA. Attention aussi dans les niveaux supérieurs de ne pas trop «bourrer le crâne des jeunes» et à «ne pas brûler les étapes des apprentissages ». Chacun doit rester à sa place tout en s'enrichissant mutuellement et en montrant surtout sa motivation. L'idée récurrente «du manque de jeunes voulant accéder au métier» revient souvent. Les professionnels veulent recruter mais ils se heurtent souvent à une fill de non-recevoir lorsqu'ils interrogent les écoles de scierie. Quelques candidats ne suffisent pas à répondre aux besoins des scierielo. Certains scieurs
30
Selon des chillies donnés par l'Education nationale: en France, 9 candidats en été présentés au CAP Mécanicien affûteur de scierie en 2007 et 5 au CAP Conducteur Opérateur de Scierie. A titre comparatif et pour la même année 5669 candidats ont été présentés au CAP Menuisier agencement, 2155 au Cap Charpentier, 2516 au CAP Ebéniste
117
déplorent aussi le faible niveau des élèves ce qui ne concourt pas à promouvoir le métier. Une promotion31 quasi inexistante nuit à la connaissance du métier. b- Au sujet de la formation continue (Fe) Les répondants expriment le fait que la formation continue au coût élevé s'adresse plutôt aux grosses scieries qu'aux scieries de moins 10 salariés; la FC, en effet, est trop éloignée des scieries artisanales et ne répond pas à leurs besoins. La problématique du coût est soulevée par plusieurs entreprises. Un coût à la journée peut aller du simple au double, voire du simple au triple; ce constat pousse à choisir son prestataire plus en fonction du coût raisonnable que du contenu des formations. . . La FC est vue comme un échange de compétences dans un temps assez court. Elle permet aux opérateurs de cibler leurs besoins par rapport à l'activité de l'entreprise. Cette formation convient finalement bien à des entreprises qui ont du mal à « faire partir leurs salariés» soit parce qu'ils sont difficilement remplaçables sur leur poste, soit parce qu'ils rechignent à se déplacer; il semble que certains professionnels déplorent l'absence de formation adaptée aux outils de production actuels alors que d'autres, au contraire, trouvent le système de formation assez souple pour répondre à la demande de formation ciblée. Bien qu'il y ait un choix de formation continue spécialisée (affûtage, sciage, classement. ..) ou générale (automatisme, sécurité, conduite d'engins de manutention..), certains déplorent manquer de connaissances sur les formations existantes et sur leur programmation.
31
Il faut souligner l'action du syndicat des scieurs d'Alsace et de sa campagne « La scierie à cœur» qui vise depuis 2006 à promouvoir les métiers de la scierie. Des outils, guide du tutorat, affiche, plaquette et CD sont à disposition des entreprises de la branche, des partenaires institutionnels et du grand public. www.scieurs-alsace.com
118
Autres attentes spécifiques en matière de formation L'idée dans cette question était de relever les attentes spécifiques en matière de formation. En préambule, on note que plus de 61 entreprises (soit 57 %) n'ont marqué aucune attente spécifique sur la thématique de la formation. Commentaires ))
formation
principaux
sur «les
attentes
spécifiques
en matière
de
Promotion (P) Réalité du métier (RM) Formation souhaitée (FS) - Faire connaître le métier et trouver des jeunes qui désirent faire carrière dans le métier de la scierie (P)
-
Former
des jeunes
qui veulent
travailler
en scierie
avec des idées non
préconçues (RM) - Voir la réalité du travail en scierie (RM) - Classification des produits (normes, CE pour les jèuillus) (FS) - Formation en séchage (FS) - Forêt et scierie s'apprennent en ouvrant les portes et en échangeant les idées (P) - Former dans l'idée de la polyvalence. Indispensable pour le bon fonctionnement de l'entreprise (RM) - Enseignement général trop juste. Il manque des bases importantes. Avoir une meilleure approche du calcul mental: un besoin pour le métier (RM) - On attend plus une capacité à apprendre qu'une qualification. Problème de maturité et d'envie de travailler (RM) - En formation ne pas survoler la transformation du bois et les techniques. Comment apprendre 10 métiers en 2 ans? (RM) - Le problème majeur consiste à intéresser lesjeunes au métier de la scierie afin qu'ils intègrent les écoles existantes (P) - Les formations ne sont que références et support mais le besoin essentiel est la motivation et l'envie (RM) - La formation continue fonctionne relativement bien mais il y a des secteurs à explorer car il y a des secteurs spécifiques sans formation (ex: chariot découpeur) (FS) - On n'arrive pas à recruter du personnel qualifié, donc on forme à notre main, même si ce n'est pas toujours la meilleure solution (FS) - Avoir des jeunes beaucoup plus motivés pour le travail et curieux du métier que pour les loisirs (RM)
- Faire
des efforts
- Promouvoir
pour
recruter
du personnel,
le former
et surtout
le garder
(P)
le métier de scieur (P)
- Former deux opérateurs par poste pour pallier les absences et redynamiser les équipes (FS)
- Former
à la sécurité et à l'entretien
(FS)
- Rendre les salariés plus autonomes (RM) - Formation informatique pour ligne automatisée (FS)
119
Synthèse des commentaires sur les attentes spécifiques en matière de formation Les réponses s'inscrivent sur trois directions: - La première: former aux réalités du métier Beaucoup insistent sur le fait qu'il convient de montrer aux jeunes la réalité du travail et des salaires. Il faut former dans l'idée de la polyvalence et de l'autonomie. Un principe qui est aujourd'hui indispensable pour le bon fonctionnement des entreprises. Les professionnels attendent plus une capacité à apprendre qu'une qualification. En effet, comment apprendre un métier en deux ans alors qu'il faut des années pour le maîtriser? Cela renvoie à l'idée qu'il faudrait éviter de « survoler» l'étude (théorique et pratique) de la transformation du bois et plus aller dans le détail. De toute manière, les formations ne sont que références et support. Le besoin essentiel est et reste la motivation et l'envie ainsi que la curiosité. - La deuxième: formation souhaitée La formation continue fonctionne bien selon les répondants, mais il y a des secteurs spécifiques à explorer car ils sont sans formation comme par exemple la conduite du chariot découpeur. Des demandes de formation émergent comme: - la classification des produits (normes CE pour le feuillu) - le séchage - la sécurité, - l'entretien, -l'informatique pour les lignes de sciage. Face à la difficulté de recruter du personnel qualifié, la formation «sur le tas» est la «solution de rechange» en permettant de former « à sa main» même si ce n'est pas toujours la meilleure. La volonté de former deux opérateurs par poste s'affiche afin de pallier les absences et surtout redynamiser les équipes. - La troisième: Promotion du métier Beaucoup ont conscience que la formation scierie n'attire pas les jeunes. Le problème majeur consiste à intéresser les jeunes aux
120
métiers de la scierie (opérateur, classeur, affûteur, entretien...) afin qu'ils intègrent les écoles existantes. Il conviendrait d'ouvrir les portes des scieries afin de promouvoir le métier et « trouver» des jeunes qui veulent faire carrière dans la scierie. Des «efforts» sont à fournir pour recruter du personnel, le former et surtout le garder.
121
CINQUIEME
PARTIE
ETUDES DU SECTEUR DU SCIAGE ESPAGNOL ET ALLEMAND
LA SCIERIE CATALANE, MAILLON FORT D'UNE FILIERE PEU STRUCTUREE L'Observatoire du métier de la scierie a visité une trentaine de scieries en Catalogne, afin d'étudier le milieu, tant dans ses capacités de production que dans son approche socioéconomique dans une période tendue par la crise immobilière La Catalogne, région phare d'Espagne Avec plus de 7 millions d'habitants sur les 45 que compte l'Espagne, la Catalogne32 fait preuve d'un dynamisme envié dans la péninsule. Son activité industrielle, construction, automobile, électronique, textile, chimie et agroalimentaire, ses services mais aussi le tourisme de masse que les côtes de la Costa Brava et le patrimoine architectural génèrent en font une région riche. De plus, la Catalogne a contribué avec la Lombardie, la région Rhône-Alpes et le Land de Bade Wurtemberg à former le club des «quatre moteurs pour l'Europe ». Dans ce contexte, rien d'étonnant de retrouver une trentaine de scieries atomisées d'une part au Sud et près de la côte touristique et industrielle et, d'autre part, dans le centre où sont nombreuses les cultures arbustives (vignes, oliviers, châtaigniers, figuiers, agrumes) et enfin dans le Nord où, appuyés aux contreforts des Pyrénées, les villages typiques côtoient des stations climatiques en plein développement.
France Espa2ne Europe des 27
32
Espaces boisés en millions d'ha en 2007 et en % Source FAO % surface % surface forêt par forêt par rapport au rapport à Surface totale Surface forêt pays I'VE 15.5 28 9.9 55 11.5 49.9 17.9 35 419 155.5 37
32 000 km2 (environ 6% du territoire espagnol)
125
Répartition des surfaces forestières en 2000 en % Source: CEE-NU/FAO Feuillus
Résineux
Mixte
France
64
27
9
Espagne
38
43
19
La première transformation du bois en Espagne Comprise entre 2 et 2.3 millions de m3/an de 1978 à 1986, la production de sciages en Espagne est passée à plus de 3.7 millions de m3 en 200433 A l'approche de 1990, on dénombrait encore plus de 2000 scieries à prédominance familiale, employant quelque 15 000 salariés. Mais, depuis, le secteur du sciage espagnol s'est fortement concentré à la suite de crises successives qui ont entraîné de graves conséquences sur l'emploi. Production des sciages en millions de moien 2004 Source: CEE-NU/FAO
33
Feuillus
Résineux
Total
France
2.160
7.700
9.860
Espagne
1
2.730
3.730
Europe de 25
10.391
90.273
100.664
Source CEE-NU/FAO
126
Problèmes d'approvisionnement et importation de bois Le prélèvement national de grumes de bois d'œuvre est d'environ 8 millions de m3, dont 2 en feuillus et 6 en résineux, mais ne couvre pas l'ensemble des besoins à cause des problématiques liées à la gestion forestière34, à la prospection mais aussi et surtout à la valeur intrinsèque des essences35, pin maritime, pin d'Alep, pin sylvestre, pin noir d'Autriche, pin pignon, pin radiata ou hêtre, peuplier, châtaignier. De ce fait, les entreprises font appel au bois d'importation en grumes ou en billons venant de France. Dans les stocks de sciage est aussi très présent le bois massif reconstitué importé d'Allemagne et d'Autriche. Récolte de bois en millions de m3 Source: CEE-NU/F AO Grumes
France Espa2ne Europe des 27
Bois industrie et feu
Feuillus
Résineux
Feuillus
Résineux
6 1.9 27.3
15 5.9 161
7.5 5.3 71
6.5 3.2 115
TOTAL
35 16.3 374.3
34 En Espagne, la forêt appartient à 5 millions de particuliers (66% de la surface), propriété moyenne 3 ha, qui sont soumis à une réglementation souple, voire inexistante. Pour ses forêts (6% de la surface), l'Etat et les communes (28% de la surface) se limitent à fixer les prix de vente minimum des coupes. De rares appels d'offre sont organisés par l'administration. Il y a peu de regroupement de l'offre par l'administration, les coopératives, les experts et les associations de p,ropriétaires. Source Parlement européen http://www.europarl.ep.ec 5 La climatologie montre une grande diversité, depuis le régime quasi tropical du Sud-Est à celui de haute montagne des Pyrénées ou celui du système central. Globalement le pays est marqué par une pluviométrie réduite. Sans parler du milieu naturel se caractérisant par une altitude où plus de 60% du territoire sont au-dessus de 600 m, des pentes et de la pauvreté des sols qui ne favorisent guère l'épanouissement des pins. Source FAO http://fao.org Selon les nombreux témoignages de scieurs rencontrés lors du voyage, les pins espagnols sont« très noueux et surtout très denses)}.
127
Des scieries diversifiées collant à leur milieu de production: produits pour la charpente:
-Sciage
Plusieurs unités ont été visitées, surtout des entreprises de taille moyenne réalisant des sciages sur mesure. Les équipements sont souvent les mêmes d'une scierie à l'autre: parc à grumes mécanisé, ruban de premier débit mono ou bi-coupe, slabber ou non, line-bar incliné, déligneuse traditionnelle ou centre de reprise circulaire à entrée automatique pour les scieries les plus modernes, trimmer, chaîne de tri. Pour l'empilage, aucune machine n'est installée. Des broyeurs sont utilisés dans de nombreuses scieries. -Sciage mixte: charpente et palette: Quelques installations donnent la possibilité de faire sur une ligne les produits de charpente et sur l'autre les produits destinés à la palette. Mais, il semble que compte-tenu de la conjoncture montrant un certain essoufflement de la palette, certains scieurs arrêtent les lignes pour se concentrer uniquement sur la charpente.
- Sciage
de production
pour la palette mais aussi de coffrage
en direction du bâtiment: Les petites ou moyennes scieries, 2000 m3 à 20 000 m3 de grumes, ont toutes un process semblable pour débiter le pin en produits destinés à la fabrication de palettes (volige et chevron) : parc à grumes avec poste de tronçonnage fixe, chaîne ou circulaire, écorceuse rotor, ligne de profilage circulaire ou associant en tête twin en ligne et circulaire en reprise. Les produits, sont soit revendus en l'état après avoir été aboutés et systématiquement trempés dans la solution anti-bleu ou alors transformés en palettes sur des chaînes industrielles ou encore assemblés à l'unité par clouage pneumatique. La seule scierie industrielle visitée, 100 000 m3, est équipée sur son site le plus récent, totalement en circulaire avec canter en ligne, profileuse, trimmer, chaîne de tri, box sur plus de 100 mètres linéaires, empileuse. Le groupe associe la fabrication de palettes qui affiche quelque 9 000 unités/jour. - Sciage divers: Il est à noter qu'une scierie moyenne fabrique des bobines à partir de ses sciages pin et que deux autres transforment du feuillu: une réalise du parquet châtaignier et une autre du carrelet hêtre.
128
Une scierie de la côte transfonne du bois exotique en direction de la menuiserie et des fabricants de bateaux. - Scierie de service: Une seule scierie, située au bord de la côte, semble répondre au qualificatif de scierie de services. En bordure de ville, elle offre une multitude de produits et de services allant des sciages de charpente, aux palettes sur mesure, au bois de chauffage et même à la réalisation de charpente et de maisons à ossature bois.
Principaux matériels employés dans les scieries de Catalogne Parc à grumes: - Essentiellement des postes fixes de tronçonnage et écorçage (Segem, Nicholson, Ciris, Armedi-Artia), un seul chariot découpeur (BZH) - Essentiellement des chargeurs (Volvo) pour acheminer les billes et billons aux chaînes d'amenage Ligne de sciage charpente et coffrage: ruban à grumes, diamètres 130, 140, 160, mono ou bicoupe (Gillet associé pour les mécanisations à Armedi-Artia, LBL, Taymé, Armentia, Cancio. Quelques slabbers (LBL, Gillet) Reprise: Déligneuse traditionnelle (Socolest, Armentia) ou centre de reprise (Remonay, LBL, MEM, Paul). Dédoubleur type line-bar: Gillet, Armentia -Broyeur: (Brucks, Pallman)
- Premier débit: -
Ligne sciage palette pour les gros diamètres: débit: ruban à grumes (comme matériel charpente) ou twin (Gillet, Taymé) -Reprise: multilames (Storti)
- Premier
Ligne de profilage pour petits diamètres (Costa, Brodback et Co., Sanwiq)
- Ligne de sciage canter-circulaire
Trimmer et empileuse (Capé) Ennoblissement: traitement anti-bleu, traitement IMP 15, quelques séchoirs et 4 faces, centre de taille numérique de charpente dans le nord de la Catalogne (K2 et K3 Hundegger)
129
Outils de coupe employés pour les scies à ruban Sondage de 27 scieries par l'Observatoire du métier de la scierie: avril 2008 Ruban écrasé Ruban stéllitée Ruban carbure TCT (MFLS) 2 scieries sur 27 dont 8 scieries totalement 3 scieries totalement une totalement en en stellité et 19 autres TCT et 23 autres en couplage avec le écrasé et une à 80 % en couplage avec le écrasé et 20% stellité carbure TCT stellite La maintenance des outils de coupe (ruban mais aussi circulaire carbure) est faite sur place ou externalisée dans des ateliers spécialisés espagnols ou français. Les grosses ou moyennes scieries ont un ou plusieurs affûteurs et mécaniciens mais, pour les petites scieries, c'est le chef d'entreprise qui réalise lui-même l'entretien et l'affûtage. Globalement, on constate que le stellite se maintient, que l'écrasé s'affaiblit beaucoup et que la montée du carbure supprime totalement pour certaines scieries l'entretien en interne. On trouve dans la plupart des scieries un matériel d'affûtage complet: affûteur à sec (Vollmer, Armstrong) ou sous arrosage (Iseli) et des bancs de planage mais aussi quelques planeuses (Iseli) Il n'existe aucune formation scolaire et qualifiante en Espagne pour former scieur et affûte ur. Les salariés sont formés « sur le tas» et reçoivent en interne ou externe des formations spécifiques de prestataires français le plus souvent. Les affûteurs sont des gens passionnés et attentifs aux dernières techniques.
Problématiques des professionnels du sciage catalan La plaquette, produit connexe de scierie, semble connaître la même direction: la fabrique de panneaux du groupe TRADEMA qui maille l'Espagne avec plusieurs sites de production. L'écorce dans plusieurs scieries est broyée puis tamisée pour le compostage. Le bois énergie est peu développé même si quelques scieurs commencent à s'interroger sur le bien fondé de recycler leurs déchets pour chauffer bâtiments et séchoirs. De nombreux questionnements sont soulevés comme les nuisances dues au bruit et aux poussières. Des scieries sont encore au cœur des villages et commencent à connaître des problèmes de voisinage qui, comme en France, se judiciarisent. Des brumisateurs tentent de fixer les poussières émanant des lignes de profilage mais les restrictions d'eau les rendent inopérants! Les opérateurs sont cependant protégés par des masques anti-poussière.
130
Les scieurs de charpente, essentiellement sur liste, s'interrogent sur l'avenir de ce produit face au standard distribué par le négoce et la grande distribution, mais aussi sur la mise en place du marquage CE. L'approvisionnement en matière première qualitative reste une préoccupation majeure et d'un coût élevé puisqu'une grande partie vient de France et que le transport reste très onéreux. La crise espagnole de l'immobilier semble toucher aussi les scieries Beaucoup de jeunes chefs d'entreprise dirigent les scieries. Ils sont ouverts, très informés et à l'écoute du monde économique qui les entoure. Mais, après les gros efforts de modernisation des dix dernières années, tant sur les lignes de sciage charpente que de profilage pour la palette, les entrepreneurs ressentent les effets de la crise immobilière et financière. Une crise désormais visible à l'œil nu. Villes et villages sont ornés de panneaux de couleur orange «à vendre ». Dans certains quartiers, c'est même tout un pâté de maisons (achevées ou non) qui est à vendre. La faillite de certains promoteurs qui ont construit plus qu'ils ne vendaient, à cause essentiellement des coûts trop élevés des logements et des coûts du crédit36, risque de porter un coup sévère aux scieurs espagnols et catalans en particulier. Sans parler de récession, le gouvernement a réduit en avril ses prévisions de croissance pour 2008 à 2.3% (contre 3.1%), après 3.7% l'année dernière. La fin du boom immobilier, qui a soutenu l'économie du pays ces dernières années à travers le secteur du BTp37, menace directement les scieries et les emplois générés. Selon une étude de l'assureur crédit, Euler Hermes38, la crise qui a commencé en 2007 ne devrait pas s'achever avant 2010. Les dépôts de bilan progressent très vite et le secteur de la construction a enregistré 18.8% des défaillances en 2007. 36
98% des Espagnols qui ont contractéun crédit immobilierà un taux variable.
Source « Le coût du crédit s'envole» www.Iefigaro.fr 37 En Espagne, la construction sur dalle absorbe énormément de ciment. La consommation par habitant a été de 1141 kg en 2006 alors qu'en France elle s'est située autour des 400 kg. Source www.febelcem 38« Immobilier et construction, sortie de crise en 201O?» Source www.batiactu
131
S'adapter pour survivre à la crise Pour espérer perdurer dans les turbulences actuelles, en Espagne comme en France, le pari est de gagner toujours et encore des points de productivité. Les installations de profilage modernes pour les sciages palette pourront sûrement le mieux s'adapter à la compétitivité en resserrant leurs coûts. Pour les scieries de charpente il semble qu'elles cherchent à investir la seconde transformation en séchant et en taillant le bois de charpente, massif ou BMR, en centre de taille numérique. La fabrication et pose de charpente ainsi que la construction bois sont des secteurs quasi inconnus. Au pays du tout béton, tout reste à faire pour l'emploi du bois dans la construction. Mais, avant il conviendra que les architectes s'ouvrent au produit et qu'ils apprennent à en calculer les résistances dans un pays où il n'existe pas de filière bois capable comme en France de soutenir le développement du matériau d'origine forestière. Quant aux petites scieries possédant des outils de production plus ou moins anciens, elles devront «faire le dos rond» et apprendre, comme en France d'ailleurs, à mieux vendre produits et services spéciaux.
132
ETUDE DU CONTEXTE « SCIERIES ALLEMANDES» Une visite de l'Allemagne du Sud, plus précisément des Lander de Bade- Wurtemberg et de Bavière, permet à l'Observatoire du métier de la scierie de dresser un portrait des deux régions phares du sciage allemand. Regards croisés grâce à des rencontres avec des scieurs (artisans, semi-industriels, industriels), des fabricants (machines et outillage), des enseignants (école supérieure du bois) et un état des lieux réalisé dans Je cadre d'une étude universitaire39 allemande. Les Linder du Sud très actifs dans le domaine du sciage Deux Lander du Sud de l'Allemagne, Bade-Wurtemberg et Bavière, se partagent 67% des 2465 scieries allemandes consommant à elles seules 47% du volume de grumes. Huit autres Lander du Centre, de l'Ouest à l'Est, se partagent plus de 30% des scieries allemandes pour une consommation de 51% du volume de grumes et enfin trois Lander du Nord se partagent 2% des scieries consommant 2% du volume total.
Situation leur
géographique volume
(source:
70
des
de grumes
scieries
consommé
Université
allemandes
en % et
en % et en 2004
d'Hambourg)
"",
60
E1sud
50
El centre
40
. Nord
30
20 10 o % de scieries
% volume
39
grumes
Etude réalisée en 2005 par Christian Sorgel et Udo Mantau de l'Université Hamburg
133
de
10% des scieries allemandes font 80% de la production mais forte présence du tissu artisanal et semi-industriel Vue de France, l'omniprésence du sciage industriel allemand cache les secteurs artisanal et semi-industriel. Il faut se rendre sur place pour trouver en Forêt-Noire et en Bavière, montagne ou plaine, tout un tissu d'entreprises ancrées sur leur territoire et qui semblent bien avoir résisté à l'industrialisation forcenée du sciage allemand de la dernière décennie. En Allemagne, les scieries artisanales et semi-industrielles, de -2 000 m3 sciages à 9000 m3, représentent 92% des entreprises pour un peu plus de 20% de la production soit près de 4 millions de m3 de sciage. A titre comparatif, le même tissu en France40 représente 82% des entreprises pour 26% de la production soit un peu plus de 2.5 millions de m3 de sciage. Le milieu industriel, entre 9 000 et 250 000 m3 de sciage, représente environ 8% des entreprises pour 78% de la production soit 15 millions de m3 de sciages. Toujours à titre comparatif, le secteur industriel fiançais représente 74% de la production soit près de 7.5 millions de m3 de sCIages.
Marché et Travaux dans les 15 scieries (à prédominance débit résineux) visitées dans le Sud de l'Allemagne Scierie artisanale
Scierie semi-industrielle
Scierie industrielle
Travail sur mesure Marché de proximité (particuliers, professionnels du bois, agriculteurs. ..)
Travail sur mesure (des produits revalorisés: séchage, rabotage, profilage, traitement) ou standard (charpentier, menuisier ou grande distribution)
Marché du sciage brut standard et du bois massif reconstitué (BMR) et bois de construction massif abouté (KVH) national et export
40Selon le classement de l'Observatoire du métier de la scierie
134
Situation géographique et caractéristiques volumétriques des scieries allemandes en 2004 (source Université d'Hambourg) Situation géo.
Nord-ouest Ouest
Sud-ouest Sud-est
Est Centre Nord
Lander (16) Schleswig- Holstein Hambourg Basse-Saxe Brême Rhénanie du NordWestphalie Hesse Rhénanie Palatinat Sarre Bade-Wurtembenl Bavière Berlin Brandebourg Saxe Saxe-Anhalt Thuringe Poméranie-occ.
0/0
Nb. Sei. 23 0 162 0 213
0.9 0 6.5 0 9
Volume e:rumes 245 635 0 2 176 331 0 3 057 520
91 101 6 469 1189 0 39 61 24 61 26 2465
4 4 0.2 19 48 0 1.5 2.5 1 2.5 1 100
2 267 660 2 052 286 14 624 7925748 7726311 0 1 429 702 1 257 129 124288 3 028 642 2063441 33369317
Top 5 en 2007 des scieries de feuillus allemands (volume de grumes m3) (source Holzkurier) 1- Pollmeier (Creuzburg) 2-Hamberger, Kleinostheim (Rosenheim) 3- Obermeir Franz (Schwindegg) 4- Gleistsman Holzwerke (Wipfeld) 5- Keck B. (Ehningen) Total du Top 5 feuillus
800000 200000 75 550 34 000 32 000
=
1141550
Top 5 en 2006 des scieries de résineux (volume en m3sciages) (source Holzkurier) 3 000 000 1 950 000 1 300 000 690 000 360 000
1- Klausner Gruppe ( 3 scieries) 2- Klenk Holz AG (4 scieries) 3- Rettenmeier Holding (5 scieries) 4- Ante-Holz (1 scierie) 5- Koone Holz (lscierie) Total du Top 5 résineux
135
=
7 300 000
% 1 0 6.5 0 9 6.5 6 0.1 24 23 0 4 4 0.5 9 6 100
Classification des 2465 scieries allemandes selon typologie de l'Observatoire du métier de la scierie et le volume de sciage (2004) de 19 millions de m3 (source Université d'Hambourg)
Scieries artisanales -2 000 m3
Nombre entreprises
1813
73%
468
19%
93
4%
91
4%
1335
7.5%
2530
14%
] 500
8%
13 500
70.5 %
Production de sciages en m3 millier (rendement moyen 55 %)
Scieries semiindustrielles 2000 à 9000 m3
Scieries industrielles 9000 à 20 000 m3
Scieries géantes 20 000 à
Typologie m3 Volume sciage Ian
250 000 m3
Moins de surface forestière qu'en France mais davantage de production de sciages Moins de surface forestière41 en Allemagne, Il Mha, contre 15.5 Mha pour la France mais davantage de prélèvements de matière soit plus de 33 millions de m3 contre 21 pour la France. Près de 90% de matière prélevée sont du résineux contre 70% pour la France. La production de sciages faite par les scieries allemandes correspond au double de celle de la France avec un nombre équivalent de scieries. En effet, plus de 19 Mm3 sont obtenus, ce qui donne une production de plus de 7 700 m3 alors qu'en France, on peine à atteindre les 4 500 m3 par scierie. Le rendement matière en Allemagne, toutes essences confondues, se chiffre à 57% et s'élève même à 60% lorsque l'on fait le ratio uniquement sur le résineux. Des chiffres bien supérieurs de près de 10% à ceux de la France qui prouvent que l'on peut produire en masse tout en conservant des rendements 41
Chiffre 2004
136
matière hauts. Par contre, le rendement moyen pour le sciage feuillu est inférieur en Allemagne de 4 points à celui, 36 points, réalisé par les scieurs français. Où s'arrêtera la production des sciages allemands? Alors que l'Allemagne rattrape l'inaccessible Suède dans les années 1990 pour atteindre les 12 Mm3 de sciages, une course de fond s'installe entre les deux pays qui montent peu à peu en puissance. L'après 2000 et l'exploitation des chablis semblent avoir été pour l'Allemagne le coup d'essai pour la production massifiée. En effet, et à partir de 2002, c'est de nouveau une courbe à la hausse avec des records tonitruants qui atteindront 19 Mm3 en 2004 alors que la Suède n'en est qu'à 17Mm3. Une tendance confirmée42 en 2007 où le volume de production s'élève à près de 25 Mm3 de résineux uniquement. Ces chiffres donnent des complexes aux scieurs français de résineux qui avec 8.3 Mm3 en 2007 se contentent de faire seulement 0.6 Mm3 de mieux qu'en 2004 ! Principaux matériels rencontrés et marques (liste non exhaustive) dans les 15 scieries (à prédominance débit résineux) visitées dans le Sud de l'Allemagne Scierie artisanale Parc à grumes
Chariot découpeur (BZH) Tronçonnage manuel avec manutention chariot élévateur et/ou voie d'eau
Hall de sciage
Un châssis (Linck, Wurster et Dietz) traditionnel souvent accompagné d'une multilames circulaire et quelquefois d'un ruban horizontal pour débiter les gros bois (Nienkempen)
Scierie semiindustrielle Chariot découpeur (BZH) ou poste fixe à chaîne (Holtec) Avec écorceuse et chaîne de tri billons -Deux châssis en ligne avec pour celui de tête l'écartement possible du noyau et un système d'optimisation (Linck, EWD) -Déligneuse de reprise (EWD, Socolest Valdoie) à entrée
42Source Fnb «Références pour 2008» Assemblée générale du 14.12.07
137
Tri Classement
Revalorisation
Maintenance Entretien
Prévention
Tendance matériel employé
Manutention manuelle aidée de palan et chariot élévateur
automatique -Ruban type dédoubleur pour reprise dosse (Esterer) -Trimmer Chaîne de tri pour les planches, voliges et empilage manuel pour la charpente (ventouse ou appareil de levage, système palan, pour les grosses pièces (Greifomat, Balz)
Traitement Rabotage
Traitement Rabotage Profilage (parquet, lambris) NIMP 15 Séchage (traditionnel et sous-vide) Atelier conventionnel d'affûtage pour les lames de châssis (Vollmer) Extemalisation de l'entretien des circulaires carbure et des rubans stellités. Aucun outil ruban écrasé Des ateliers de maintenance dans toutes les scieries et un matériel bien entretenu Cabines intégrées sur les postes mobiles des châssis Broyeurs non visibles car installés en sous-sol (sous les châssis) résultat bruit très limité L'Equipement Protection Individuelle (casque, chaussures sécurité) bien porté par les salariés Dans la scierie, sol en bois et cadence de travail respectable A l'extérieur, des parcs à sciage et des accès le plus souvent goudronnés et propres. Ventouse pour la manipulation des grosses pièces Encofftement des grosses raboteuses Matériel ancien et relativement Des organisations figées lent (vitesse amenage 4 à 5 mlmn) (châssis) pour le sciage Entreprise ne souhaitant pas standard et un ruban toujours investir pour le sur mesure et les gros bois (flexibilité)
138
Principaux matériels rencontrés et marques (liste non exhaustive) dans les 15 scieries (à prédominance débit résineux) visitées dans le Sud de l'Allemagne
Parc à grumes
Hall de sciage
Tri Classement
Revalorisation Maintenance Entretien
Prévention
Tendance matériel employé
Scierie industrielle Poste découpe fixe avec circulaire de grand diamètre (Holtec) et chaînes de tri billons sur de grandes longueurs -Canter unique avec retour noyau par carrousel ou deux canters avec reprise des planches de rive sur un centre de reprise déligneuse automatique (Linck) -Ligne canter récente où tout est intégré du partage noyau, reprise et profilage des sous-produits (EWD) -Ruban à grumes (pour les gros bois résineux et feuillus) vertical ou incliné en tête (avec Slabber intégré) et ruban horizontal en reprise (dédoublage) et centre de reprise pour le délignage (Esterer, Bongioanni) -Chaîne de tri à casier pour la charpente et pour les planches -Empileuse -Colisage sous film PYC Batterie de séchoirs Hall d'usinage, d'aboutage, de collage Des ateliers d'affûtage bien équipés (affûtage sous arrosage, machine à planer tensionner) pour ceux qui pratiquent le ruban depuis quelques années déjà mais tendance à l'extemalisation de l'entretien (ruban stellité) pour les scieries Qui se « mettent au ruban » Les lignes canter produisent beaucoup de poussières et de bruit Les conducteurs sont bien protégés en cabine confortable et équipées comme des « tours de contrôle» avec une multitude d'écrans pour surveiller l'ensemble de la ligne (mécanisation et outils de coupe) qui est devant eux. Les opérateurs se relaient car les cadences sont très importantes et nécessitent une grande attention Les opérateurs sur les trimmers sont moins bien protégés (bruit et poussières) Des lignes canter de grande production. Le « tout en un », la ligne sur une trentaine de mètres assure débit premier, reprise et délignage par fraisage Adjonction de plus en plus fréquente de grand ruban pour gros bois et recherche de revalorisation des qualités pour les produits allant au collage Le bruit engendré par ces « complexes de sciage»
139
tournant à plein régime en 2X8 et parfois 3X8 (moins depuis quelques mois où le travail a baissé) et même le samedi semble poser des problèmes avec le voisinage. Des murs anti-bruit en bois sont posés le long de plusieurs scieries.
Avenir des scieries allemandes dans un climat économique fragile? Le sciage allemand, comme par ailleurs celui de la France, entre-t-il dans une zone de turbulence? Après les tempêtes (Lothar, Kyrill, Paula, Emma) que vient de subir la forêt européenne au cours de cette dernière décennie, l'agitation s'est portée sur les marchés. Le secteur de la 1èretransformation est dans l' œil du cyclone. « Cela secoue fort» comme le dit Nicolas Friederich scieur semiindustriel à Rosheim en Alsace. Il est bien placé pour observer le marché européen et, de ce fait il ajoute: « les leaders allemands du sciage et du bois massif reconstitué (BMR) sont les premiers atteints» . Les congés sont arrivés à point pour le monde du sciage européen. Il faudra attendre la reprise et l'automne pour dresser un premier bilan. Il y aura très probablement des dégâts collatéraux qui risque d'entraîner le bradage des stocks qui se sont énormément gonflés ces derniers mois suite au frein des exportations européennes vers les USA (globalement moins de 30% par rapport à 2007) et sur le ralentissement de la construction en Europe, essentiellement en Espagne, en France et dans une moindre mesure en Allemagne où la construction stagne depuis des années.
140
A l'automne, il faudra selon Nicolas Friedrich «réduire la voilure» et diminuer les équipes si la baisse de commandes se confirme. Mais, on peut espérer que le secteur de la construction se maintienne en France au-dessus des 400 000 mises en chantier pour espérer des perspectives plus positives pour 2009. En Allemagne, même «son de cloche », mais avec un peu plus de rancœur envers les responsables des «mégas scieries» accusés d'avoir trop produit sans avoir véritablement les débouchés. USA-Importation bois (Source Holzkurier 09.06.08) Pays Importation 1000 m3 200843 2007 9493 14 060 Canada Pays d'Europe les plus représentatifs 504 373 - Allemagne 107 91 - Suède 24 21 - Autriche 26 19 - Tchéquie 21 14 - Russie 1 2 - Finlande 4 1 - Lituanie 0.1 004 - Suisse Total Import 15 254 10 648 Besoin USA 30 416 21 431
-
% -32.5 35 -15 -12 - 27.5 - 33 48 - 81
- 57 - 30.2 -29.5
Manfred Rentschler, scieur de 25 000 m3 de résineux par an dans le Sud de l'Allemagne, dit subir de plein fouet « les attaques commerciales des grandes scieries de résineux sur ses marchés de proximité ». Selon lui «les grands groupes ont désorganisé l'amont44 comme l'aval par des pressions artificielles sur les 43
Estimation
d'après les chifITes des 6 premiers mois de 2008
44Les grands groupes ont implanté des unités de production, proches ou au cœur de la ressource, bousculant ainsi une « présence naturelle et historique» des scieries locales. Le résultat est une redistribution des contrats d'approvisionnement (pratique répandue en Allemagne où les fournisseurs, public
141
prix ». Il ne décolère pas lorsqu'il parle «des mégas scieries, largement subventionnées qui, pour écouler leurs sciages, bradent à présent leurs produits sur le sol allemand faute d'une demande suffisante à l'export! ». Ce professionnel, «patron ouvrier» comme de nombreux de ses confrères européens de sa taille, avoue « perdre le plaisir de scier du bois dans ce contexte! »
Evolution
de la construction de logements en milliers (source Euroconstruct)
800 700 600 500 400 300
--
-
...-
...
2000
2001
2002
.
...
...
/
en Europe
- -
."",.,.
411
430
2005
2006
427
200 100
o 1999 11111111111111111111111111111111111
- -
France
2003
2004
Allemagne
- - - -Itali 2007
Royaume-Uni
Espagne
comme privé, ne sont pas seulement des fournisseurs mais de véritables partenaires) et des tensions inévitables sur les prix qui ont grimpé ces deux dernières années
142
Prélèvement et 1ère transformation du bois Comparatif entre Allemagne et France en 2004
(Sources Scees et Université d'Hambourg) Allemagne France Surface forestière en ha Prélèvement bois œuvre en milliers dem3 -conifères -feuillus Volume scié en milliers de m3 -conifères
-feuillus Nombre de scieries Volume moyen m3 sciaj!e par scierie Rendement matière moyen en % (toutes essences confondues) Rendement matière moyen en % (Résineux) Rendement matière moyen en % (Feuillus)
Ecart
11000
15 500
4500
33 369
21 000
12 369
29 000 4369
I
86%
I
14%
19 051 92% 17 650 1401 8% 2465 19051/2465 =7728
I I
15000 6000
I 71% T 29%
9860
14000 -1 631 9191
T 78%
9950
2160 I 22% 2300 9860/2300 = 4287
-759 165
7700
3441
19051/ 33369 0.57
9860/21 000 0.47
17 650/ 29 000 0.60
7700/15 000 0.51
9
1 401/4369 0.32
2 160/6 000 0.36
-4
143
10
SCIERIES ALLEMANDES
« TEMOIGNAGES»
LA FORMATION, ACTE MAJEUR EN ALLEMAGNE L'éducation est prioritaire en Allemagne et la formation professionnelle est largement ouverte au monde de l'entreprise. La Berufsfachschule est une école professionnelle à temps plein et le cursus varie de un à trois ans. Pour le secteur bois, ce type de formation est installé à Rosenheim au Sud de la Bavière et reçoit 800 jeunes en formation technique, Bac, BTS, avec possibilité de poursuivre en cursus universitaire. La Fachhochschule, école supérieure industrielle, possède du matériel de sciage et d'affûtage dédié plus à l'expérimentation qu'à la production. Il existe aussi la Berufsschule, école de formation par alternance qui pendant trois ans forme et fait passer un diplôme technique, l'équivalent de notre CAP. Cette école se trouve à Gôppringen dans le Lander BadeWurtemberg. Elle possède une scierie école où trois classes de 20 apprentis chacune se forment aux techniques de sciage et d'affûtage. Les scieries visitées ont pratiquement toutes des apprentis intégrés à l'école de Gôppringen et qui tournent sur les postes de la scierie. Cependant, des témoignages de chefs d'entreprise ou de responsables de la maintenance font état d'une baisse de niveau et d'un manque de motivation des jeunes. Les jeunes choisiraient aussi le métier par défaut plus que par vocation.
LA SCIERIE DE SERVICE RENTSCHLER A ÜBERBERG Dans la scierie Rentschler, située dans le Lander Bade-Wurtemberg, 25000 m3 de résineux (sapin, pin, épicéa, douglas) sont transformés par 8 salariés et 2 apprentis. Les produits obtenus sont destinés à la charpente, au meuble et à l'emballage. Une ligne de deux châssis Esterer avec une déligneuse Socolest Valdoie assurent le sciage charpente. Une ligne canter Esterer (sans circulaire) à laquelle est adjointe un ruban à dédoubler Canali permet de passer les petits diamètres destinés à l'emballage. Une raboteuse est utilisée pour les commandes de particuliers.
144
Pour
cette scierie artisanale, qui veut faire la différence avec les
grands groupes, c'est avant tout le conseil, le service et la proximité qui sont valorisés. Pour le dirigeant Manfred Rentschler, « C'est la diversité des machines qui permet la diversité des produits. C'est la valeur ajoutée qu'il nous faut pour continuer à pouvoir travailler et vivre sur le marché local, surtout aujourd'hui où les grands groupes n'hésitent pas à les aborder! »
LA SCIERIE REICHERT A KANZACH REVALORISE AU MAXIMUM SES PRODUITS 35000 m3 de sapin, épicéa, douglas sont débités par la vingtaine de salariés que compte cette scierie traditionnelle harmonieusement installée à Kanzach dans un fond de vallée du Lander Bade-Wurtemberg. L'approvisionnement se fait à 30 kilomètres maximum autour de la scierie. Parc à grumes Holtec, châssis EWD (tête et reprise) informatisés pour l'optimisation du débit, centre de reprise Esterer, dédoubleur Esterer équipé d'un ruban TCT MFLS pour «la repasse» de plateaux afin d'obtenir des planches de 1er choix, chaîne de tri pour les planches et empilage manuel de la charpente avec l'aide d'un appareil de levage pour les grosses pièces. Depuis longtemps déjà, on revalorise le bois dans cette scierie. Trois cellules de séchage, dont une sous-vide (système danois WWT) sèchent du bois destiné à la charpente et à la parqueterie. Le traitement NIMP 15 est aussi pratiqué pour l'emballage destiné à l' export. 30% de la production sont exportés en Italie. Pour le dirigeant, Erich Reichert, « il convient d'accepter la clientèle privée comme les entreprises. Cela nous permet de choisir les produits à fabriquer selon les demandes du marché car la combinaison des produits proposés est très importante en période de baisse des produits standards faciles à faire»
PROBSTL REVALORISE 40% DE SA PRODUCTION La scierie Probst! est située à Asch dans la région de l'Allgau en Bavière, entre Munich et Garmisch-Partenkirchen. Elle emploie 200 salariés, dont 10 apprentis. La scierie consomme 550000 m3, sapin, mélèze, épicéa et pin, issus de forêts publiques et privées, pour moitié chacune. Le rayon d'approvisionnement est de 100 km. La production journalière est de 2 300 m3 de grumes pour 1 300 m3 de sciages (soit un
145
rendement moyen de 56%). Les produits sont dirigés pour 30 % sur les marchés locaux et 70% à l'exportation. Ces produits issus du sciage sont à 60% bruts et destinés à la charpente. Les 40% restants sont des produits revalorisés, après séchage, dans trois domaines: - panneau massif3 plis (Naturholzplatten) - poutre massive reconstituée en 2 ou 3 épaisseurs (Duo, trio) - bois construction massif abouté (KVH). 95 m3 de plaquettes rejoignent chaque jour l'industrie papetière. 200 tonnes par jour de sciure, soit 60000 tonnes par an sont transformées en pellets dans une ligne entièrement robotisée (compression, empaquetage, palettisation) et conduite par un seul opérateur. La scierie fait partie de la vingtaine d'entreprises allemandes produisant des pellets, granulés45 de bois destinés au chauffage. Le process de transformation commence par un parc à grumes automatisé Holtec où le bois billonné s'étend sur plusieurs hectares. Il alimente une première chaîne canter Linck, de quinze ans d'âge, avec retour des quartelots par carrousel afin de réaliser les produits spécifiques. La vitesse d'amenage est de 65 mlron. En parallèle, une chaîne récente EWD produit le standard à des vitesses pouvant atteindre 120 mlmn. La hauteur de coupe peut aller jusqu'à 450 mm. Chaîne de tri et colisage complètent l'installation. Une nouvelle scierie en construction Sortie de terre à la fin du printemps, cet outil de production qui a nécessité 6 millions d'euros d'investissement, permettra de valoriser les gros bois d'un diamètre supérieur à 45 cm et jusqu'à 6 m de long. Cet outil de production est constitué d'un bâti ruban, EWD, de 180 cm avec slabber et centre de reprise canter circulaire EWD. 55000 m\ en deux équipes, devraient être produits. La valorisation des gros bois consistera à extraire la qualité hors cœur par du débit par retournement, d'où le choix incontournable du ruban. L'extemalisation de l'entretien Pour une scierie de cette taille, il y a aujourd'hui seulement un affûteur à mi-temps. Ce dernier s'occupe de l'affûtage des circulaires carbure et des fers. Le reste (repastillage, planage, tensionnage) est extemalisé auprès du fournisseur français MFLS dans son atelier annexe situé à Geudertheim près de Strasbourg. Il en sera de même pour l'entretien-affûtage des lames stellitées bi-coupe 250 mm.
45
Selon le Holzkurier (journal du bois autrichien) daté du 3 juillet 2008, quelque
3 millions de tonnes de pellets seraient commercialisés
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au monde
SERRA APPORTE UNE AIDE PRECIEUSE AUX PETITES ET MOYENNES SCIERIES A côté du géant allemand EWD46qui regroupe à présent et depuis un an Linck et Esterer sur le domaine du canter, châssis, déligneuse et ruban à grumes, il yale fabricant de scies à ruban SERRA. Installé à Rimsting en Bavière, le fabricant est connu dans une cinquantaine de pays pour sa spécialité, la fabrication de scies mobiles. Lancée il y a une vingtaine d'années par Ranz Fritz, l'entreprise compte une trentaine de salariés pour un CA annuel de 6 millions d'euros. Elle fabrique aujourd'hui 80 machines par an dont 40% de mobiles et 60% de stationnaires. 62% du marché sont réalisés à l'export alors que près de 40% sont consacrés au marché intérieur en direction essentiellement des artisans et semi-industriels de la scierie. L'activité fonctionne plutôt bien, malgré une activité en demi-teinte. Elle sera de plus 10% cette année. L'organisation de l'entreprise se fait autour d'un service recherchedéveloppement de 2 personnes, un réseau commercial de 4 personnes et une équipe de plus de 20 salariés à la fabrication et à l'assemblage des éléments mécaniques, hydrauliques et électroniques. Une nouveauté à la rentrée Le matériel de scierie Serra apportera dès l'automne un service supplémentaire à ses clients. En effet, le bureau d'études de l'entreprise a développé un outil de production stationnaire présenté à la foire du bois de Klagenfurt (Autriche) en août. La scie stationnaire est un matériel compact, plus lourd et plus imposant que la scierie mobile qui doit rester légère à cause du transport. De plus l'ergonomie et le confort devraient redonner le plaisir de scier du bois à ceux qui l'ont perdu dans les pressions économiques actuelles.
46 Le fabricant EWD est né de la fusion-acquisition d'Esterer par Linck en 2007. Le siège de la marque est à Oberkirch entre Strasbourg et les portes de la ForêtNoire
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SIXIEME PARTIE CHRONIQUES ET CONFERENCES DE L 'OBSERVATOIRE DU METIER DE LA SCIERIE
INCERTITUDES DES SCIEURS FACE AUX MENACES ECONOMIQUES (mai 2008) Sommes-nous parvenus dans le domaine du sciage au sommet, avant le déclin, d'une activité économique portée par l'excellente santé du bâtiment depuis bientôt 4 ans? L'Observatoire du métier de la scierie s'interroge. Spectre de crise dans le secteur du sciage? Dans le secteur du sciage, certains évoquent à mi-mot le spectre d'une crise, qui poindrait à l'horizon et qui ne serait pas sans rappeler celle de l'après 1973, présente dans encore beaucoup de mémoires! Serions-nous à la veille d'années difficiles qui feraient craindre le pire aux scieurs, nombreux, qui ont investi portés par l'euphorie de la construction? Ces derniers pourraient avoir du mal à honorer leur crédit dans les prochains mois. Dans une économie de marché où tous les secteurs sont dépendants les uns et des autres, il suffit qu'un maillon de la chaîne casse ou tout du moins se fragilise pour que l'ensemble vacille. Nous pouvons faire aujourd'hui ce constat avec les phénomènes combinés: - de la hausse des prix de la matière première (pénurie réelle ou spéculation abusive ?), - du malaise des banques freinant l'octroi des prêts immobiliers47, mais aussi les prêts à l'acquisition de biens d'équipement tant en direction des particuliers que des professionnels. Des organismes bancaires font grimper leurs taux d'intérêts pour « éponger », même s'ils s'en défendent maladroitement, l'argent perdu aux USA dans le financement des crédits à taux variables. Nous connaissons la suite, crise du « subprime »48, des milliers d'accédants à la propriétés, déjà très 47
Selon une étude réalisée par la direction des études économiques du crédit agricole, le prêt immobilier pourrait enregistrer une baisse de 8% en 2008 et et 6% en 2009. Source www.batiactu 48 Il s'agit de crédits immobiliers hypothécaires à taux variable et à paliers. La mensualité augmente en fonction d'une périodicité contractuelle et le montant des premières échéances est fixé de façon artificiellement basse car le prêteur escompte le remboursement du prêt sur la base d'une revente rapide et à p1us-
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surendettés, incapables d'honorer leurs mensualités, chassés de chez eux rejoignent la frange paupérisée de la population américaine, - de la faible consommation des ménages, toujours à la recherche d'un pouvoir d'achat en berne, davantage préoccupés par des prix croissants de l'alimentaire et de l'essence, - des menaces sur l'emploi et de la solvabilité des ménages qui n'encouragent guère les particuliers à se lancer dans des projets d'investissement à long terme, - de l'euro cher qui depuis des mois entraîne la glissade du billet vert, -des stocks de logements qui gonflent. Trop onéreux, ils ne trouvent pas d'acquéreurs faisant du même coup leurs premières victimes: agences immobilières et promoteurs49. - de l'indicateur « mises en chantier» au premier trimestre, le chiffre50 indique que les mises en chantier ont baissé de 10% entre janvier et mars à 92 110 unités, alors que les permis de construire ont chuté de 15,5% à 120 528 unités. Bien que sur les 12 derniers mois, le nombre de mises en chantier reste élevé et stable, à 426 184 unités, chiffre quasiment identique à celui relevé un an auparavant, les mises en chantier de logements individuels reculent fortement, -22,4%, à 34 344 unités. A l'inverse, le logement collectif a connu une progression de 7% donnant un total de 185 000 unités. Quelles conséquences sur le secteur du sciage? Avec la hausse du prix des matières premières et le fléchissement de l'activité du BTP, quelles seront les conséquences, après trois excellentes années où la barre des 400 000 mises en chantier a été allégrement franchie, sur la menuiserie mais surtout la charpente, secteur absorbant les 2/3 des quelque 13 millions de m3 de sciages utilisés en France? Le chiffre value du bien immobilier, bien plus que sur la capacité de l'emprunteur à faire face à son emprunt. Source: Banque Populaire 49
Un scénario que connaissent les Espagnols très empêtrés, depuis le début
d'année, dans une crise de l'immobilier, secteur qui a connu ces dernières années un essor sans précédent 50 Selon les chillies publiés fin avril par le ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire (Meedaf)
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d'affaires51 du secteur de la charpente a progressé en 2007 de 7% et devrait se confirmer en 2008 car. si le nombre de mises en chantier devait diminuer, les travaux de rénovation (encouragés toujours par la TVA à 5.5%) et la construction de maisons ossature bois52, plébiscitée par les maîtres d'œuvre devraient maintenir l'activité. 550 000 500 000 450 000 400 000 350 000 300 000 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000
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#~$#$#~~#~#'$#~~~~ Nombre de logements construits Source: Ministère de l'éauioement
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en France de 1973 à 2007 des transoorts et du loaement
Pour autant, le secteur du sciage subit-il déjà des contrecoups? Sûrement puisque bon nombre de scieurs avouent «jongler» depuis le début d'année entre des bois achetés au prix fort (+20% en moyenne) l'année dernière et des prix de vente connaissant la décrue. Après l'embellie, devons-nous craindre en Europe, si le ralentissement du BTP se confirme, une surcapacité de production entraînant le bradage des prix des sciages, surtout en résineux, dans les prochains mois? Très certainement, étant donné 51
Chifftes publiés par le cabinet d'assurance-crédit Atradius. Source www.batiactu 52Dans le marché de la construction représentant plus de 400 000 logements, celui de la maison ossature bois, malgré une forte croissance de l'ordre de 50% depuis les années 2000, se stabilise entre 4 à 5%. Source Afcobois
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les moyens de production dont disposent les SCIeurs français et scieurs de l'Europe du Nord et de l'Est. Arrêt de scieries canadiennes Dans le contexte international du sciage, plusieurs groupes53 canadiens empêtrés dans « une crise forestière »54 qui dure depuis 2005 ont arrêté leurs outils de production l'année dernière et cet hiver, face à l'atonie du marché américain55 de la construction plus occupé à vendre les maisons saisies qu'à en construire de nouvelles. Cette situation devrait freiner les exportations de sciages européens vers les USA et les concentrer totalement sur l'Europe Au final, et pour revenir au contexte français qui n'a rien à voir pour l'instant avec celui outre-atlantique, nous constatons une situation de flottement générant crainte et déception pour bon nombre de scieurs. Des scieurs qui, il faut le rappeler, ont ces dernières années beaucoup investi dans l'outil de production. Cela leur permettra-t-il, dans les prochains mois, d'être mieux compétitifs et surtout plus armés pour affronter une concurrence exacerbée, si le renversement de tendance se confirme56 ? 53 Selon une estimation du ministère des ressources nature11es du Québec « 56 usines, dont au moins huit dans le secteur des pâtes et papiers, ont fermé leurs portes de façon permanente, entraînant la disparition de 4513 postes. La suspension temporaire, cet hiver, des activités trappe 87 scieries ou papeteries et compromet 5053 emplois ». Source: www.cyberpresse.ca/article 54La crise qui trappe l'industrie forestière québécoise, depuis plusieurs années, a envoyé au chômage quelque 20 000 travailleurs de la récolte forestière, de l'industrie papetière et des scieries. Les origines sont à rechercher dans la réduction des droits de coupe par la raréfaction de la ressource, dans les pressions écologiques et la situation économique. Selon Hugo Asselin, chercheur en écologie forestière à l'université du Québec, les causes réelles sont « les hausses des prix du pétrole, la vigueur du dollar canadien et les baisses des prix du bois d'œuvre et du papier journal. Quant au coût élevé de la fibre, on le doit à l'explosion des coûts de transport et de manutention attribués à des pratiques d'aménagement forestier inappropriées. En 30 ans, cela a multiplié par deux la distance entre la forêt et l'usine et réduit de moitié Je volume moyen des arbres récoltés. ». Source: www.greenpeace.orglcanada/fr 55Les dépenses d'investissement ont reculé de 2,5% en rythme annualisé, tandis que l'immobilier résidentiel s'est écroulé de 26,7%. Source: Virginie Robert Les Echos 2-3 mai 2008 56 De Siemens à Manitou, en passant par Renault, Trigano ou Michelin, les indicateurs de tendance annoncent un ralentissement de la consommation en
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UNIVERSITE D'ETE DE LA FORET DE BOURGOGNE (28 août 2008) Saulieu Les scieries de résineux en Europe, évolution et perspectives? Contexte Il faut savoir que plus de 100 millions de m3 de sciages sont obtenus en Europe et que 70% sont concentrés dans 5 pays, Allemagne (+ de 20 Mm3), Suède (17 Mm\ Finlande (13.5 Mm\ Autriche (11 Mm3) et France (10 Mm3). Près de 90% du volume sont en résineux. Ce volume de sciage résineux est obtenu par quelques «méga scieries»: par exemple Stora Enso et Finnforest (Finlande), Klausner et Klenk (Allemagne) qui débitent de 6 Millions de m3 à 1.5 Mm3 par groupe comprenant plusieurs sites de production en Europe implantés au cœur ou proche de la ressource. A côté des géants, il y a toute une série d'entreprises à plus ou moins 1 Mm3 dont les deux leaders français Siat (Alsace) et Monnet Sève (Rhône-Alpes et Bourgogne). Ces groupes massifient une offre de sciages standardisés bruts dits «tombant de scie» en direction des industriels de la construction, des fabricants d'emballages et de la grande distribution (négociants, grande surface du bricolage). Ces groupes revalorisent systématiquement par séchage la production de BMR (Bois massif reconstitué par aboutage, contre collage, panneautage) et, de plus en plus aussi se dirigent, vers de nouvelles valorisations de type pellets, bûches reconstituées. Ces scieries possèdent une avance technologique (process de sciage en ligne) et une force commerciale importante sur les marchés nationaux et internationaux. Les années fastes et la largesse des subventionnements, surtout allemands, leur ont permis d'amortir leurs investissements
Europe. Patrick Artus, conjoncturiste de Natixis ne croit pas à un miracle après l'été « On aura au second trimestre 2008 et en 2009 un fort ralentissement de la croissance de la zone euro, puis le redressement sera tardif par rapport aux Etats-Unis ». Source Les Echos 2-3 mai 2008
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de production et d'intégrer progressivement le coût de la valeur ajoutée. En marge de cette industrie représentant en Allemagne, pays phare, 10% des entreprises pour 80% de la production, il existe un tissu européen de petites et moyennes scieries servant les marchés locaux de la construction et de l'emballage et du célèbre débit sur liste. Ces scieries valorisent la ressource locale tout autant que les circuits courts. Ce qui n'est pas le cas des scieries industrielles et, on le sait tous, tant au niveau de l'approvisionnement que de la vente des sciages. Evolution
de la production
européenne Mm3 (source Scees)
21
17
18 15
de sciages
15
en
19
10,5
12 9 6 3 0 1970
-
1980
1990
2000
France
Allemagne
- - Finlande
Suède
I
2002
2004
- - - - Autriche
Situation actuelle Après les tempêtes Lothar, Kyrill, Paula, Emma qui, depuis dix ans, secouent l'Europe forestière à intervalles réguliers mais qui, du même coup, ont fait travailler les scieries «vitaminées)} par une conjoncture immobilière très favorable ces cinq dernières années (surtout en France et en Espagne cumulant près de 1 million de logements/an), on est en train de s'acheminer vers un autre type de turbulence! Economique, celle-ci venue d'outre-atlantique d'abord, crise des subprimes, elle s'est étendue en Europe, freinant ainsi une croissance molle combinée par la baisse du pouvoir d'achat des
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consommateurs, la hausse du crédit, la cnse de l'immobilier et l'augmentation du prix du transport. Résultat, la baisse de consommation de sciages aux USA, mais aussi en Europe. Ces marchés se contractent depuis la fin de l'hiver et les flux ont du mal à franchir les frontières. En exemple les exportations vers les USA ont chuté de 30% entre 2007 et 2008. Pour le secteur du sciage, ce ralentissement induit depuis le printemps la hausse des stocks et le dumping sur les ventes qui enregistraient en juin et, selon la scierie Siat, « des baisses de 25% sur la charpente industrielle et 10% à 15% sur le madrier basting». On annonce déjà des dégâts collatéraux. Selon la même scierie Siat, le 1er scieur allemand Klausner, représentant 15% de la production allemande, serait «en quasi situation de dépôt de bilan» . Si l'été a été froid, l'automne risque d'être caniculaire pour la scierie européenne qui pourrait suivre le même chemin que son homologue canadien. En effet, plusieurs groupes57 empêtrés dans «une crise forestière »58 qui dure depuis 2005 ont arrêté leurs outils de production l'année dernière et cet hiver, face à l'atonie du marché américain59 de la construction plus occupé à vendre les maisons saisies qu'à en construire de nouvelles. 57
Selon une estimation du ministère des ressources naturelles du Québec « 56 usines, dont au moins huit dans le secteur des pâtes et papiers, ont fermé leurs portes de façon permanente, entraînant la disparition de 4 513 postes. La suspension temporaire, cet hiver, des activités frappe 87 scieries ou papeteries et compromet 5 053 emplois ». Source: www.cyberpresse.ca/article 58La crise, qui frappe l'industrie forestière québécoise depuis plusieurs années, a envoyé au chômage quelque 20 000 travailleurs de la récolte forestière, de l'industrie papetière et des scieries. Les origines sont à rechercher dans la réduction des droits de coupe par la raréfaction de la ressource, dans les pressions écologiques et la situation économique. Selon Hugo Asselin, chercheur en écologie forestière à l'université du Québec, les causes réelles sont « les hausses des prix du pétrole, la vigueur du dollar canadien et les baisses des prix du bois d'œuvre et du papier journal. Quant au coût élevé de la fibre, on le doit à l'explosion des coûts de transport et de manutention attribués à des pratiques d'aménagement forestier inappropriées. En 30 ans, cela a multiplié par deux la distance entre la forêt et l'usine et réduit de moitié le volume moyen des arbres récoltés». Source: www.greenpeace.orglcanada/fr 59 Les dépenses d'investissement ont reculé de 2,5% en rythme annualisé, tandis que l'immobilier résidentiel s'est écroulé de 26,7%. Source: Virginie Robert Les Echos 2.3 mai 2008
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Pour revenir en Europe, en France plus particulièrement et dans un climat déjà tendu tant aux achats qu'aux ventes, des comportements de plus en plus agressifs risquent d'être enregistrés dans les prochains mois à cause de la surproduction qui déstabilise le marché depuis cet hiver. Le mot d'ordre sera sûrement de «réduire la voilure» mais tous les scieurs le pourront-ils? Plus facile pour les petites et moyennes structures qui sont habituées à la flexibilité grâce à leur process de fabrication et à la diversité de la clientèle, les choses risquent d'être plus compliquées pour les grosses et mégas scieries où le process est fait pour « cracher du bois au kilomètre cube» ! Les prochains mois vont être déterminants quant à l'avenir des scieries de résineux. L'avenir? - Une concentration du milieu incontournable (arrêt naturel, dépôt de bilan: une scierie disparaît tous les 3 jours en France, soit cent/an et mille/décennie) : moins de scieries mais toujours autant de productivité grâce à l'évolution du couple machine-technologie. - Une installation près de la ressource: cherté du transport et pour optimiser le déplacement de matière (aberration de transporter «du poids mort» en grumes). - Une augmentation du volume de sciages: répondre à la demande nationale, d'une consommation de 13.5 Mm3, pour résorber aussi le déficit de la balance commerciale (3.5 Mm3 importés: principalement résineux, 1 Mm3 d'Allemagne, 2 Mm3 des Pays Nordiques et 0.5 Mm3 bois exotiques). - Une perturbation des achats: déjà existante depuis deux ans, dans les zones d'approvisionnement qui rassemblent le potentiel de matière première. - Le coopération pour l'approvisionnent des scieries: partenariat et non dualité dans l'acte d'achat entre producteurs et fournisseurs sur le modèle germanique où administration forestière et coopérative expriment une véritable volonté de mise à disposition du bois bord de route ou rendu usine par contractualisation.
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- De la production de masse mais aussi de la flexibilité: les « gros copient les petits» et leur adaptabilité rendue possible par leur process à base de scie à ruban. - Une optimisation encore plus poussée du rendement matière et de la revalorisation par aboutage, panneautage : cherté de la matière donc économie. - Le « facile à faire» ne se fera plus dans les pays à forts coûts salariaux: proposer des produits plus techniques (bois séchés, rabotés, contrecollés...) mais aussi des services rares comme le conseil auprès des particuliers, professionnels. - Une réelle prise en compte du tissu global des entreprises qu'elles soient grosses, petites ou moyennes: animation et vitalisation du territoire passent par un tout et non par un seul acteur, fût-t-il « gros ». - Le travail en réseau ou groupement: une nécessité pour perdurer ensemble au lieu de mourir seul sur des actions de partage de service (commercial) trop souvent sous estimé ou/et d'outil de production (outil partagé) trop souvent sous exploité.
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CRISE FINANCIERE OU « CRISE DE SENS}) ? (Novembre 2008) Qu'elles ont été belles ces dernières années où le secteur du bâtiment a dépassé allégrement les 400 000 mises en chantiers annuelles! Un rythme soutenu donnant même à penser, en 2007, au président Sarkozy que la barre des 500 000 était envisageable avec à la clef, emplois et résorption partielle du chômage de masse. On se prenait alors à rêver que la période faste des « trente glorieuses» était de retour avec au final des records de constructions (pour rappel550 000 en 1973)
Nombre de logements commencés entre 1973 et 2007 Source: Ministère de l'équipement des transports et du logement 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000
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L'embellie économique, pas seulement dans le bâtiment, loin d'alerter, a au contraire aiguisé l'appétit farouche des spéculateurs, qui, opportunistes et sans vergogne, ont fait grimper artificiellement les cours des matières premières, semant du coup désordre économique et social.
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Puis au fil des mois, le pire s'est produit par le biais du système bancaire qui a poussé, surtout aux USA, en Espagne et dans une moindre mesure en Angleterre, des millions de personnes à emprunter pour acquérir maison, logement, avec des crédits, pourris, dits à «taux variables». Résultat: une incapacité au bout de quelques années à honorer des mensualités devenues exorbitantes. On connaît la suite: «crise des subprimes» façon USA jetant à la rue toute une frange de population se trouvant brutalement au seuil de la paupérisation. L'emballement général s'est finalisé par le «tsunami boursier », qui en a rappelé un autre, celui de 1929. En cette fin d'année 2008, la vague se retire peu à peu laissant entrevoir l'étendue du désastre: incertitude sur l'avenir, perte de confiance, baisse de la consommation, faillites d'entreprises en cascade, licenciements, chômage, précarisation et en point de mire récession, et en particulier une chute de la construction (prévision 2008: 380 000 mises en chantier !) Cette crise révèle surtout la ffagilité d'une économie libérale qui, poussée à son extrême, valorise plus le rendement financier que l'investissement entrepreneurial. Une «crise de sens» somme toute qui écarte l'homme de sa logique égalitaire et fraternelle: valeurs faut-il le rappeler de la République! Il importe aujourd'hui de repositionner la valeur fondamentale et morale, celle du respect de l'autre, qui doit pousser politicien, banquier, spéculateur et actionnaire à reconnaître l'homme autrement que comme un simple outil et accessoire de productivité et donc de profit. Les acteurs de terrain de la filière bois, et des autres filières le savent bien, eux, qu'il faut compter sur leur personnel pour faire tourner leurs affaires. Sans ce partenariat honnête et responsable entre dirigeant et salariés, l'entreprise ne peut être pérenne. Si le «bon sens» va de nouveau s'imposer, ce n'est pas la première crise que le monde économique traverse, il n'en reste pas moins que « tenir» sera difficile face à une concurrence exacerbée qui se dispute des marchés restreints et convoités dans le bâtiment comme dans tous les autres secteurs économiques. Il conviendra de « réduire la voilure» et surtout d'avoir des talents d'équilibriste! Aujourd'hui, il incombe à ceux par qui une partie des dérégulations ont pu ffuctifier de prendre leurs responsabilités.
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Pour les uns, politiciens, c'est acter le développement entrepreneurial sur les territoires aussi riches que divers possédés en France et favoriser la recherche développement dans les PME plutôt que d'encourager l'implantation de groupes étrangers, à l'avenir incertain, plus « chasseurs de subvention» que développeurs. Pour les autres, banquiers, c'est «armer financièrement» l'entreprise pour faciliter l'acquisition de nouveaux process qui permettront à cette même entreprise de rester compétitive et surtout aussi dans les circonstances actuelles « apporter de la liquidité» et de la confiance aux entrepreneurs. Des entrepreneurs qui se doivent d'être soutenus et encouragés le temps que durera l'atonie de la demande, dans le meilleur des cas quelques mois mais plus sûrement quelques années. .. Ce sera un axe d'actions incontournables si l'on veut conserver en France un « patrimoine technologique» et surtout un tissu d'acteurs professionnels passionnés par leur métier qui ont fait le choix de vivre au service des autres et d'une profession qu'elle soit du bâtiment, du bois ou de tous les autres corps de métiers
DURE, DURE SERA L'ANNEE 2009 ! (Décembre 2008) 2008 s'achève dans les cendres laissées par la crise boursière de l'automne. Si seulement la prochaine année pouvait être plus prometteuse! Ne soyons pas dupes. Dure dure sera 2009... L'économie s'est bloquée engendrant son lot d'incertitudes et de déconvenues après les années fastes que nous venons de traverser. Plusieurs années à plus de 400 000 mises en chantier: une aubaine pour le secteur du bâtiment mais aussi pour la forêt, le bois et les scieries en particulier. Un cycle de croissance s'est interrompu mais gageons qu'un autre reviendra. Dans combien de temps... au mieux quelques mois, au pire quelques années!
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En attendant, ceux qui ont connu la fin des trente
glorieuses (l er choc pétrolier) ou encore les années 90 (crise immobilière) le savent bien, une crise ne se résorbe pas aussi vite que nos hommes politiques le voudraient même en injectant des milliards dans une économie tout à coup frileuse et atone. En attendant il faut tenir: - Face à la baisse des commandes
- Face
aux intransigeances
- Face à l'érosion
du banquier
du capital
- Face à la tentation du licenciement
- Face au désespoir de la situation... Mais surtout ne pas rester inactif et trouver les moyens de se « vitaminer » et pour cela:
- Chercher
de nouveaux contrats
- Réfléchir, plus que jamais, au positionnement de son entreprise: est-ce le service? Est-ce la production? Ou un peu des deux à la fois... - Réfléchir à la fabrication de nouveaux produits et/ou la proposition de nouveaux services car innover ce n'est pas seulement trouver « le nouveau produit miracle à fabriquer» mais ce peut être simplement « faire un relookage» de son entreprise pour susciter d'abord la curiosité puis de nouveaux contacts d'affaires. - Mais plus certainement traverser plus facilement l'impasse.
s'unir
avec d'autres
pour
Au bout du compte, il ne faut pas oublier que nous portons tous une histoire et une culture de métier, scieur, affûteur, formateur, forestier, fabricant d'outils..., qui sont notre valeur ajoutée. Il n'y a qu'à voir l'intérêt porté par les scieurs et les fabricants aux enquêtes de l'Observatoire, plus de 200 répondants. C'est cela que nous devons vendre en premier lorsque, les uns et les autres, nous chercherons de nouveaux débouchés à nos activités respectives en berne.
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Car, au final, la croissance reviendra et il faudra être là. Ne rêvons pas non plus, le laminoir économico-financier, malheureusement, va faire disparaître des entreprises sans pour cela influer sur les volumes produits. Bien au contraire, l'outil de production européen est là et ne demande qu'à «cracher du sciage» au kilomètre. Autrement dit, il y aura de « la casse» et ce dans toutes les classes de scieries. Gageons qu'il reste un maillage de petites, moyennes et grosses scieries. Il n'y aurait rien de pire qu'un éclatement du secteur artisanal et semi-industriel pour le développement territorial emplois directs et indirects, revalorisation du bois local, services rendus aux utilisateurs de proximité... On se trouverait dans une situation de monopole qui briserait la diversité du milieu et surtout la concurrence en tirant les cours du bois vers le bas et donc la perte d'intérêts pour la valorisation tant de la grume que du sciage... Oui, la croissance reviendra, et il faudra être là car le matériau que nous transformons est noble, renouvelable et écologique donc plus que jamais dans l'ère du temps. Il va s'inscrire tout naturellement dans l'habitat de demain, plus sain, plus écologique que réclament nos concitoyens et l'Etat. Ne l'oublions pas, il y a quelques années seulement, personne ne voulait de la sciure et des déchets de scierie. Aujourd'hui, on se les arrache, bois énergie oblige, et ils font partie du revenu tout autant que le sciage proprement dit. Alors, vous voyez, il existe des raisons d'espérer. Le tout est de prendre les choses dans le bon sens, et du bon sens, les gens de la scierie et leurs partenaires en ont...
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AIDE MASSIVE DE L'ETAT POUR LA FILIERE BOIS (Janvier 2009)
Le Président Nicolas Sarkozy en déplacement dans les Vosges60, quelques jours avant Noël, a annoncé « que l'Etat va mettre le paquet pour développer la filière bois ». Il a demandé à l'ancien ministre de l'agriculture Jean Puech, de lui soumettre « avant mars» des propositions pour « aider massivement» cette filière car, selon le chef de l'Etat, « La filière bois, qui génère 450 000 emplois, est sous-utilisée ». Voilà en cette période de crise économique, une intervention qui apportera des raisons d'espérer à l'ensemble des acteurs professionnels, qu'ils soient de l'amont ou de l'aval de la filière même si, en arrière plan, la démarche du Président est aussi la sauvegarde des emplois qui sont, là comme ailleurs, menacés. Bien conseillé par les experts, on peut dire qu'il a "touché dans le mille" en regrettant que « malgré l'importance de la forêt française représentant 30 % de notre territoire et dont la superficie a augmenté de 50 % depuis 1950, l'importation de bois représente le deuxième poste du déficit commercial pour un montant de six milliards d'euros ». En effet et vu de l'extérieur, comment croire qu'un tiers de nos besoins61 est couvert par les bois d'importation venant pour l'essentiel des pays nordiques et d'Allemagne alors que la ressource est aux portes des entreprises de seconde transformation de la Lorraine aux Pyrénées et de Rhône-Alpes aux Landes! Pour notre Président, il suffit pour résoudre cette équation « d'exploiter les 36 millions de m3 » que la production biologique de la forêt française donne chaque année en plus des 50 millions de m3 déjà prélevés. On a envie de dire bien sûr et même de s'étonner que l'on ne l'ait pas fait plus tôt! Mais les choses ne sont pas si simples que cela et le énième rapport62 commandé dans un temps
60
Le 18 décembre 2008 et selon l'Agence France Presse Le Président a visité une
scierie industrielle employant 70 personnes à Monthureux-sur-Saône, Darney puis a assisté à une table ronde sur l'avenir de la ruralité 61 Quelque 13 millions de m3 de sciages 62 Duroure, Bianco et Juillot
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non loin de
record à Jean Puech ne fera sans doute que compiler les propositions et orientations à prendre. Mais, quelles seront les suites vraiment tangibles quant aux véritables solutions tendant à résoudre le problème de l'inadaptation d'une partie de l'offre de sciage aux besoins des utilisateurs? Certes, la forêt française a le potentiel pour que soient extraits, sans la mettre en surexploitation, quelques millions de plus de bois; mais encore faut-il que cette matière prélevée en essence, volume, qualité, prix, soit disponible et corresponde aux souhaits des transformateurs mais surtout à ceux des utilisateurs finaux: charpentier, fabricant de MOB, emballeur, menuisier, négociant. .. Après ce premier questionnement vient le deuxième. Il est en rapport avec les propriétaires, privés ou publics, de la ressource63 qui ont, dans leur grande majorité, laissé grandir un fossé entre eux et les transformateurs en ne cherchant pas coûte que coûte la convergence des intérêts mais l'opposition. Le résultat: une sécurisation de l'approvisionnement aussi incertaine que coûteuse et surtout inconcevable à l'heure où les principaux concurrents, et non moins confrères allemands et nordiques ont réglé ce problème depuis bien longtemps en créant de véritables partenariats avec leurs fournisseurs. Encore faudra-t-il aussi se mettre d'accord sur le bien fondé de la contractualisation qui en arrange certains et en dérange d'autres, ceux qui veulent conserver le mode d'achat en bloc et sur pied afin de rester maîtres de la commercialisation! Le troisième questionnement est en rapport avec le secteur du sciage. En effet, il convient de se demander pourquoi les 2 000 producteurs français (et même si de gros efforts d'amélioration de la productivité ont été faits) se sont laissé distancer depuis dix ans en terme de volume mais aussi et surtout en terme de revalorisation: séchage64 notamment? Est-ce un manque de moyens financiers, d'ouverture commerciale, de formation65 ? 63
16millionsd'hectares
64 13 % des I 818000 m3 de sciages feuillus séchés en 2005 et 7.5 % des 9574000 m3 séchés en 2005. Source: Agreste EAB 2005 65 Un des gros problèmes de la scierie qui ne trouve plus de jeunes qualifiés au métier de scieur ou affûteur. Les centres de formations sont menacés de disparition faute de candidats. Selon les chillies de l'Education nationale, moins de 20 jeunes ont obtenu le CAP en 2007
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Un quatrième questionnement s'enchaîne puisqu'il s'agit de comprendre pourquoi les utilisateurs dès qu'ils ont besoin de produits normés et techniques et, ils sont de plus en plus nombreux avec l'essor de la MOB, se tournent quasi systématiquement vers les produits d'importation? Est-ce pour la régularité de l'offre, le pourcentage de siccité, le prix, la qualité? Dans la foulée de ces interrogations, non exhaustives, qui trouveront, nous n'en doutons pas, des réponses pertinentes sous la plume des experts avisés il faut espérer que sera pris en compte l'aspect très particulier d'une filière atomisée et globalement portée par l'artisanat. De ce fait, espérons qu'avec les moyens débloqués ceux-ci n'aillent pas uniquement vers l'industrie. On le sait cette dernière sait «faire du volume» et aussi le revaloriser, et en particulier dans le domaine du sciage, mais attention que ce ne soit pas au détriment des petites et moyennes entreprises moins bien armées commercialement et financièrement. La démarche volontariste du Président Sarkozy pour soutenir la filière bois sera au final bien reçue si elle réussit, plus particulièrement à l'amont, à intégrer la volonté: - de rétablir l'écoute, la confiance et le partenariat entre les acteurs, - de moderniser les processus de transformation dans le but d'augmenter les volumes de sciage et leur revalorisation, - de promouvoir les métiers, ETF et opérateurs de scieries, pour attirer les jeunes vers des métiers qu'ils désertent, - de développer encore et toujours le territoire par la primeur donnée aux acteurs locaux et non à d'éventuels opportunistes attirés par l'exploitation massive d'essences phares et surtout de substantielles aides financières... - d'aider les acteurs de la filière bois landaise à surmonter l'après tempête du 24 janvier. Vigilance, pragmatisme et équité pourraient être dans les mesures annoncées, à la fois garde-fous et leviers permettant non seulement de traverser la crise économique mais de rebondir sur des opportunités de marchés profitables, non seulement aux scieurs mais à tous les acteurs de l'amont à l'aval de la filière bois. Une chose est certaine lorsque la croissance reviendra il n'y aurait pas pire chose que d'être absent au rendez-vous. Ce moment-là se
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prépare dès aujourd'hui et en plus avec le soutien de l'Etat. A lui dès à présent, de comprendre l'ambiguïté des relations et des jeux d'acteurs. C'est cette seule compréhension, avec les moyens financiers qui suivront, qui permettront de tendre les bons ressorts capables de propulser la filière bois vers un nouvel avenir. Il en va, tout autant de la sauvegarde du dynamisme des zones rurales françaises que des emplois directs et indirects qu'elles génèrent, mais aussi de la sauvegarde du savoir-faire: le premier poste dans la chaîne de valeurs des entrepreneurs du bois passionnés...
LES ACTEURS DE LA FILIERE BOIS ET LA CRISE (Mars 2009) Alors que la crise grippe l'industrie automobile et ralentit le secteur du bâtiment et des travaux publics, où en est l'activité des principaux maillons de la filière bois? Un passage en revue, non exhaustif, par l'Observatoire du métier de la scierie. Côté mobilisation de la ressource et exploitation forestière: Chez les exploitants forestiers: des difficultés certaines pour mobiliser des volumes à cause du phénomène rétention qui s'est installé depuis le début de l'année. Les détenteurs de la ressource freinent les ventes du fait de la baisse des prix en attendant des jours meilleurs! Résultat, beaucoup de temps passé à visiter les coupes et à discuter les tarifs sans pour autant être certains de les emporter. Dans ce contexte tendu, les propriétaires, tant publics que privés, ne semblent pas tous avoir pris conscience des enjeux qui se trament au niveau de la I èretransformation! Cette dernière pour continuer d'exister, est obligée de pratiquer une baisse des prix pour contrer le dumping européen sur les sciages. Ces sciages, surtout dans le résineux, se retrouvent surproduits du fait du ralentissement de la construction tant européenne qu'américaine. La baisse d'activité, donc aussi de revenus, incite exploitants forestiers et coopératives à mieux choisir leurs clients transformateurs en fonction des prix proposés mais aussi de la solvabilité des demandeurs. On «compte davantage» surtout que
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les dépôts de bilan, passés et ceux à venir, laissent et laisseront « des ardoises» qui mettent et mettront à malles trésoreries. Ce renversement de tendance, depuis l'automne et après «quatre bonnes années », affecte particulièrement, comme à chaque crise par ailleurs, les entrepreneurs de travaux forestiers. Une fois encore s'ils veulent travailler, ils doivent accepter des tarifs revus à la baisse. Pour les salariés des travaux forestiers, on enregistre déjà des licenciements qui font craindre une « perte en ligne» de précieuses compétences, déjà rares, lorsque le travail repartira. Nous pouvons espérer que l'exploitation des châblis landais pourra, au moins temporairement, redonner du travail à ceux qui n'en ont plus. Mais encore faudrait-il que se dessine rapidement « un plan d'attaque» concret, aussi visible et efficace que celui de l'après-tempête de 1999 ! Un plan, il est vrai, réalisé dans une conjoncture économique beaucoup plus favorable. Côté 1èretransformation: L'artisanat semble bien tirer son épingle du jeu avec le travail à l'unité et sur mesure. La clientèle des particuliers boude de plus en plus les rayons de la grande distribution et se rapproche des scieries plus visibles commercialement (petites annonces, panneaux publicitaires). Cette clientèle plus informée vient chercher en direct chez le producteur un prix mais surtout conseils et services. La clientèle des professionnels se contracte mais reste toujours bien présente malgré la crise. Les scieurs semi-industriels et industriels sont au coude à coude sur des marchés restreints qu'ils se disputent âprement. La concurrence sévère, à laquelle ils se livrent, se fait contre mauvaise fortune tout en grinçant des dents. Face à la difficulté de placer du bois dans la grande distribution en récession, les industriels ont « lâché» leurs commerciaux sur les opportunités d'affaires, fussent-elles petites, réalisées en direct auprès des utilisateurs charpentiers, fabricants de MOB et les menuisiers. Résultat: après des années de calme plat et courtois entre collègues, des tensions naissent un peu partout. Un phénomène semblable avait eu lieu dans la crise des années 1990 qui vit les industriels du résineux investir la niche du sur liste, (qu'ils ont par ailleurs conservée pour la plupart) comme amortisseur lorsque le standard se vend moins.
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Sans doute, les uns et les autres sont-ils obligés dans certains cas, de franchir la ligne rouge d'équilibre et de vendre en dessous du prix de revient pour « faire partir des sciages », autrement dit en bradant les produits. C'est en tout cas ce qui ressort à l'annonce de certains prix rendus chez les charpentiers et les emballeurs! Nous pouvons avancer que les sciages étrangers remportent la palme du bradage et nous pouvons aussi nous demander comment ces actions commerciales sont rentables, lorsque l'on sait que les « bois sont roulés» sur plusieurs milliers de kilomètres! Le « bilan carbone» doit exploser mais qui s'en préoccupe? Ce sujet, par ailleurs, devra un jour ou l'autre être mis au cœur des problématiques de développement de la filière bois. Alors que l'on prône les circuits courts pour la préservation de l'environnement, de telles pratiques sont-elles encore acceptables? En tout cas « la voilure a été réduite », sans oublier que l'hiver a été aussi difficile au niveau de l'exploitation forestière et du travail sur les chantiers du bâtiment. Nous voyons depuis février des semaines ramenées à 35 heures alors que, en décembre et janvier, la barre des 40 heures était encore franchie par beaucoup. L'emploi se maintient mais les contrats de mission, intérim sont suspendus dans la plupart des cas. La morosité des affaires pousse les « hommes orchestres» des petites et moyennes scieries à « poser le bleu de travail» pour aller visiter les clients acquis et tenter d'en trouver d'autres. « Faire le commercial », un autre métier à découvrir pour des chefs d'entreprises qui, rappelons-le, représente 2/3 des dirigeants des 2000 scieries françaises. Les projets d'investissement ne sont pas interrompus pour autant. Ceux qui sont en cours sont repoussés et ceux qui arrivent à échéance vont être menés au bout, avec l'espoir que, dans quelques mois, à la mise en route et après la période de rodage, le travail sera au rendez-vous! Côté industrie du bois (pâte à papier, panneaux) : Fermeture temporaire d'usines tant dans l'industrie de la pâte à papier que dans celle du panneau entraîne chômage technique et licenciements secs mais surtout la non-absorption des volumes de produits connexes des scieries qui s'accumulent et qui gênent la production des entreprises... Une situation qui ressemble
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après coup à celle de l'industrie québécoise paralysée depuis plusieurs années par la crise américaine et la rareté de la ressource. Des fermetures provisoires et temporaires, selon les annonces, qui sont bien mal venues à l'heure où beaucoup se demandent comment vont être absorbés les bois d'industrie issus des châblis de la tempête Klaus. Heureusement, la filière bois énergie, plaquettes et sciure, permet d'écouler une partie des PCS. Mais encore faudrait-il qu'il y ait encore plus d'installations, déjà chez les professionnels du bois et dans les collectivités. Côté 2èmetransformation: Les menuisiers et les charpentiers subissent de plein fouet la baisse des mises en chantier. Moins de demandes de devis, mais surtout moins de chantiers confirmés à moyen terme. Résultat: une réduction de l'activité qui se traduit par des licenciements et des fermetures d'entreprises. Le secteur du neuf, privé ou collectif, est en net recul, mais la rénovation en direction des particuliers semble profiter aux artisans menuisiers qui, seuls ou avec un ou deux compagnons et un apprenti, maintiennent leur activité. Les constructeurs de maison ossature bois (MOB) ont du travail et profitent de l'engouement pour ce type de construction. Seul, le financement des projets pose problème et des chantiers sont reportés dans l'attente d'un crédit. Les emballeurs et fabricants de palettes profitent des déstockages à bas coût des sciages tant nationaux qu'étrangers. Les fabricants de charpente industrielle ont réduit l'activité et, ce depuis la fin de l'automne, du fait du resserrement du marché pavillonnaire. Côté négociant: Le négoce souffre. Le recul d'activité est important sur les deux produits phares: panneau et sciage puisque intrinsèquement liés au secteur de la construction. Les commerciaux «tournent» beaucoup et vont plus au contact des clients afin de saisir toutes opportunités d'affaires fussent-elles petites. Heureusement, il y a le bois séché et le bois massif reconstitué prisés par les constructeurs de MOB recherchant toujours autant des produits techniques.
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Côté fabricants de matériels: Les fabricants d'outils et de matériels destinés à la transformation du bois subissent, depuis l'automne, eux aussi la baisse d'activité. Des dépôts de bilan ont même été enregistrés dans le secteur de l'entretien des outils de coupe. Après plusieurs années très stimulantes par le bon niveau d'activité qui a permis de développer matériel et process, le coup de frein économique est inquiétant pour le devenir d'un bon nombre d'entreprises. Les faibles moyens capitalistiques pourraient s'amenuiser et menacer la survie de sociétés pourtant reconnues pour des savoir-faire particuliers. Comme dans les crises précédentes, après 1973 et 1993, verrons-nous des fusions-acquisitions qui pourraient sauvegarder emplois et savoir-faire spécifiques? Cependant la crise n'empêche pas la finalisation des projets en cours mais repousse à des jours meilleurs ceux moins urgents... Conclusion: Note encourageante dans ce climat morose. En effet, est-ce parce qu'ils disposent, malgré eux, de plus de temps et qu'ils manifestent la volonté de « se tenir au courant» (nouveautés liées à la mise en œuvre du bois, rencontre de clients), les acteurs de la filière bois ont été nombreux à tenir un stand ou à venir visiter à Lyon le salon Eurobois, fin février. Selon l'organisation, Sepelcom enregistre: + 14% d'entrées, + 15% en nombre d'exposants, + 12% en surface louée sur la thématique bois construction. Dans la période tourmentée et sans réelle visibilité à moyen et long terme que traversent les entreprises du bois, il est bien difficile de s'avancer sur tel ou tel schéma prospectif. Le secteur, comme bien d'autres, subit les affres de la crise. Les industriels et semi-industriels sont les premiers à « encaisser» le ralentissement d'activité. Les artisans semblent, globalement mieux supporter la période difficile. Leur adaptabilité, leur réactivité, et leur souplesse les servent, parce que, en ce moment, le sur mesure «paie encore ». D'une manière générale, et malgré les incertitudes, les dirigeants veulent rester optimistes, même si beaucoup annoncent« une casse inévitable» (dépôts de bilan) pour les plus fragiles d'entre eux. Les trésoreries sont mises à mal et tous espèrent un redémarrage fin 2009, début 2010. Plus que jamais, les atouts des entreprises doivent être valorisés en
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répondant au mieux aux exigences des clients en termes de qualité, service et conseils, sans pour autant entrer dans le cycle du bradage.
CRISE ET CONSTRUCTION (Mars 2009) Place de la France dans un monde en crise Dans le monde en crise, la France serait selon les experts « un modèle qui inspire» 66. Alors que la faillite du système américain, qui a basé sa croissance sur l'endettement, cautionné très largement par les banques, a montré les limites du «libéralisme sauvage ». La France apparaît comme un modèle à suivre. Un comble alors que cet «état providence et régulateur» a été et est encore tant dénigré! Dans cette période tourmentée, les « amortisseurs sociaux» que sont la retraite par répartition, l'assurance sociale et l'épargne67, sont et seront les garde-fous d'une massification de drames sociaux et de précarisation. Malgré tout, les Français restent pessimistes. Les facteurs aggravants: la fermeture des entreprises, les licenciements, le chômage, la précarisation sont les dégâts collatéraux d'une crise qui n'a pas encore tout révélé! Difficile dans ces conditions de garder le moral et la confiance! Pourtant, Jacques Marseille68, dans les «Douze raisons d'espérer », considère que: « Ce pays si hostile à la mondialisation est en fait celui qui en a tiré les plus grands avantages. Ce pays si hostile aux entreprises est celui qui a su les propulser au tout premier rang du monde. Une nation qui, avec seulement I% de la
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Titre de l'émission « Rue des entrepreneurs », diffusée le 7 mars 09 sur France Inter 67 50 millions de Français détiennent un livret A. Les dépôts et consignation sur livret comptabiliseraient plus de 1000 millions d'euros
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Le point- 5 Mars 2009
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population mondiale, assure, à elle seule, 4,5% de la création de la richesse mondiale ».
Situation dans le bâtiment et la construction Selon Didier Ridoret, président de la Fédération Française du Bâtiment: «2009 sera l'année de tous les dangers ». Le retrait de l'activité en volume par rapport à 2008 devrait être de moins 6%, avec cependant une distinction de taille puisque l'activité entretien-rénovation (50% de l'activité du bâtiment) devrait connaître une quasi-stabilité et, ce, grâce au taux de TVA de 5,5% qui impulse encore de nombreux travaux chez les particuliers. Selon l'étude mensuelle de janvier auprès des entrepreneurs du bâtiment (gros-œuvre et second œuvre), l'INSEE confirme la baisse d'activité des secteurs; baisse qui s'est amplifiée au cours des derniers mois et qui devrait s'accentuer encore durant les mois à venir. En perspective, moins de créations d'emplois, des CDD non renouvelés, des départs à la retraite non remplacés et plus de licenciements. Alors que la FFB annonce une suppression de 30 000 emplois, la Confédération de l'Artisanat et de Petites Entreprises CAPEB- parle, de son côté d'une suppression de ] 5 000 à 20 000 emplois. Cette précision s'appuie sur des difficultés de trésorerie, dues à la baisse d'activité et à l'absence de demandes de nouveaux devis et même à l'annulation de chantiers pourtant programmés. Selon la société d'assurance-crédië9, Euler Hermes SFAC, la crise française serait le résultat d'un process articulé en trois étapes avec un arrêt de la progression de la consommation, suivi de près par un ralentissement de l'investissement des entreprises avant un plongeon de la production industrielle depuis l'automne, résultat de la chute des exportations. Si cet assureur prévoit un rebond dès 2009, ce léger mieux ne devrait pas profiter au BTP, secteur qui devrait être le plus
69 Sources: Datastream, calculs et prévisions Euler Hermes SFAC du 17 décembre 2008 sur le site www.biactu.com
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touché après celui de l'automobile, avec une contraction de moins 5% sur l'ensemble de l'année 2009. ETAT DE LA CONSTRUCTION
(Mars 2009) :
Aux Etats Unis: - 550 000 mises en chantier, nombre relevé le 23 janvier 2009 sur le site www.biactu.com. ont été enregistrées en décembre 2008, soit un glissement annuel de 45%, un chiffre qui, selon le Département du Commerce Américain, ramènerait le niveau des mises en chantier aux années 1950-1960. Les principales entraves à la construction sont la récession, la difficulté persistante à obtenir des crédits et la concurrence créée par les logements en attente d'acheteurs... Même avec le plan de relance fort du gouvernement Obama, la construction restera déprimée en 2009 aux Etats-Unis.
En France: - Selon le Ministère de l'Ecologie\ près de 369 000 logements2 ont été mis en chantier en 2008, soit 15,7% de moins qu'en 2007. Un nombre qui retombe au niveau de 2004 après une année 2007 qui avait atteint le record de 437 000 logements. Loin de l'objectif du gouvernement, à savoir la mise en chantier de 500 000 logements par an, les chiffres de 2008 n'accusent qu'un repli limité. Les mises en chantier ont particulièrement reculé: Ré1J;ion Haute-Normandie Bourgogne Pays de la Loire Midi-Pyrénées Champagne-Ardenne Ile-de-France
1 2
Baisse 39% 33% 28% 26% 4% 5%
Chifftes annoncés le mardi 27 janvier 2009 198 900 individuels, 152 400 collectifs et 17 300 en résidences
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Selon Jean-François Gabilla3 , président de la Fédération des Promoteurs Constructeurs-FPC: «Les mises en chantier vont tomber à 330 000 en 2009 du fait de la faible activité commerciale. Pourtant, le plan de relance devrait commencer à produire ses effets au dernier trimestre avec un redémarrage des ventes, ce qui stabiliserait, voire redresserait les mises en chantier. Selon un sondage4 récent, 11% des Français ont l'intention d'acquérir un logement ou un bien immobilier au cours des douze prochains mois. Cette proportion était respectivement à 8% et 9% en janvier puis en septembre 2008. Les intentions d'achat se fixent sur le logement neuf et sont motivées par l'absence de travaux à réaliser. Cependant, l'ancien reste le choix de la majorité des futurs acquéreurs (53% contre 32% pour le neuf) LES RAISONS D'ESPERER POUR LE SECTEUR BOIS EN FRANCE Ce que l'on possède: Une ressource forestière (16 millions d'hectares) très présente et bien répartie sur le territoire avec des essences phares, reconnues et convoitées, . une qualité des qualifications de la main-d'œuvre, . un savoir-faire particulier dans « les cœurs des métiers» (culture, mobilisation, exploitation, transformation), . une modernisation activée par l'innovation, . des infrastructures artisanales, semi-industrielles et industrielles maillant le territoire, . un attrait incontestable des Français pour le matériau bois qui véhicule les images positives de l'écologie et du développement durable, . un soutien étatique par le biais des mesures prises dans le cadre du Grenelle de l'environnement (essentiellement pour l'efficacité de l'isolation),
.
3 Les Echos du mercredi 28 janvier 2009 4 Sondage réalisé en janvier par TNS SOFRES pour le promoteur immobilier Nexity
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.
un secteur de et champion indicatif, 368 000 seulement
la construction très actif ces dernières années d'Europe des mises en chantier. A titre 000 mises en chantier en 2008 contre 550 pour les Etats-Unis.
Ce qui doit être encore amélioré: . La revalorisation du produit (brut de sciage) par les ajouts séchage - usinage et reconstitution afin de reprendre un tiers des parts de marché perdues en dix ans, . la visibilité des métiers (surtout à l'amont pour attirer les
. .
compétences),
l'attractivité
financière des professions pour garder et
pérenniser les compétences,
et enfm, un partenariat à grande échelle entre les membres de la filière pour développer les entreprises, leur savoirfaire et la technicité du matériau.
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SEPTIEME PARTIE
SEMINAIRES DE L'OBSERVATOIRE DU METIER DE LA SCIERIE
LE SECHAGE DES DEBITS SUR LISTE, UN NOUVEAU METIER A APPRENDRE SEMINAIRE du samedi 1ernovembre 2007 Treffort -Cuisiat dans l'Ain Une cinquantaine de participants s'est réunie à l'invitation de l'Observatoire du métier de la scierie et de la scierie Poncin pour réfléchir au thème du séchage des produits sur liste destinés à la charpente. Un séminaire pédagogique Le marché de la charpente «sur liste» étant plutôt réservé aux scieries artisanales et semi-industrielles, il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que leurs représentants se soient déplacés pour écouter les témoignages de ceux qui le pratiquent. Comme l'a dit en préambule l'animateur de l'Observatoire de la scierie, Maurice Chalayer, la rencontre a été« une occasion unique de s'extraire des problèmes quotidiens et de trouver des réponses à la question que beaucoup de scieurs se posent: comment sécher le débit sur liste? ». L'assemblée a prouvé que le sujet mobilise les acteurs de la filière puisque scieurs mais aussi propriétaires forestiers, exploitants, utilisateurs et formateurs ont fait le déplacement d'Alsace, du Jura, du Massif central, de Rhône-Alpes et même du Sud-Ouest. Ce séminaire avant tout « outil de mise en relation» s'est voulu aussi pédagogique afin de rappeler l'utilité du séchage par rapport à ce qu'imposent les modalités de mise en œuvre de la charpente stipulées par le DTU 31_170 et la caractérisation des sciages bois destinés à la construction définies dans l'Eurocode 571. 70 Document technique unifié 31-1 de juin 1983: Charpente et escalier boisimpose un taux d'humidité pour les ouvrages courants inférieur à 22 % 71 L'Eurodoc 5 traite du calcul des structures en bois et permet au matériau bois d'être traité sur le même pied d'égalité que les autres matériaux de structure
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Philippe Poncin, co-organisateur du séminaire et scieur de 10 000 m3 de résineux, dont 80 % de la production est sur liste, a lancé les débats. Il précise qu'aujourd'hui« il faut, non seulement, s'interroger pourquoi sécher les bois de construction mais surtout comment et avec quoi le faire rentablement ? A plus forte raison lorsqu'il s'agit de produits sur liste commercialisés en flux tendu, de sections et de longueurs différentes ». Pourquoi sécher le bois? Le bois bascule d'une logique du vivant ou règne la lenteur du temps qui passe à une logique industrielle imposant ses règles économiques. Il entre, comme le dit Gilbert Storti, expert bois « dans le monde de la précipitation et de I'hyperindustrialisation» dès l'instant où il est abattu et où il quitte la forêt. Chaque acteur, de l'amont à l'aval, a ses propres contraintes de transformation mais, ce qui les rassemble, c'est le bois, la matière qu'ils transforment. Un matériau au départ gorgé d'eau, qu'il faut tout à coup rendre presque sec pour faciliter les usinages de la deuxième transformation, les applications de peinture, vernis, lasure et surtout pour éviter qu'il ne «travaille» une fois posé, c'est-à-dire ne pas se retirer ou gonfler à outrance au risque de détériorer les autres matériaux auxquels il est associé. Se pose alors le problème de la responsabilité de ceux qui ont mis en œuvre le produit et de ceux qui l'ont fourni... On assiste à la judiciarisation des problèmes. Gilbert Storti affirme «qu'on fait aujourd'hui, un procès pour une gerce sur un poteau »... Afin d'éviter cet écueil et selon l'expert, il faut
impérativement «que le triptyque
~
compétence, confiance et
contenu - soit respecté. On est entré dans une démarche où il faut tout justifier: provenance, usinage, procédure de mise en œuvre, caractérisation du produit. Le client final veut une garantie ».
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Autrement dit chaque partenaire doit prendre son rôle au sérieux et être soucieux de ce qui peut se passer après son intervention. Comme l'affirme Claude Beliard, charpentier au Touvet en Isère «les scieurs ne savent pas assez ce que l'on fait du bois après leur scierie. Ensuite, il n'y a pas assez de calculs de dimensionnement chez les charpentiers, sans parler des retraits et des gerces qui apparaissent à cause de désordre dans l'acte de construire. On met trop souvent les problèmes sur le compte du bois sans savoir si les conditions de taille et de pose étaient convenables!» Claude Beliard s'inquiète aussi « des charpentes traditionnelles taillées par certains centres d'usinage qui posent de sérieux problèmes à la pose, faute d'avoir été conçues et pensées par des charpentiers de métier. On ne taille pas de la charpente comme de la fermette... Cela discrédite l'ensemble de la profession et c'est dommage ». Parmi les participants, Nicolas Friederich, scieur alsacien, intervient et précise « qu'il convient de bien peser les termes72 liés au cadrage réglementaire et commercial, directives, normes, règles de calcul, document type DTU, marque, avis technique, qui s'imposent aux scieurs comme aux autres acteurs de la filière selon leur équipement de production et leur secteur d'intervention. La connaissance du cadrage éviterait bien des confusions dans ce qui est communiqué et dans ce que chacun croit savoir... ». A ce propos, l'Observatoire du métier de la scierie indique que « la Fédération forêt bois Rhône-Alpes, en s'appuyant sur les travaux du CTBA et du CSTB, a publié en 2005 des cahiers73 très utiles pour les acteurs de la construction bois ».
72Lire à ce sujet « L'essentiel sur le bois », Pierre Dulbecco, Didier Luro, CillA, 1998 73 Cahier N°l « Les normes, marquage CE» et Cahier N°2 « Bois structure sciages et bois ronds, état normatif»
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Ce que dit l'Eurodoc 5 au sujet de l'hygrométrie massif mis en œuvre74 :
du
bois
Le bois présente un comportement physique et mécanique variable selon son humidité. Or, l'humidité d'équilibre du bois est directement fonction de l'hygrométrie de l'air ambiant. L'Eurocode 5 prend en compte cette particularité du bois par les classes de service en structure. Les valeurs de référence pour les justifications sont dites valeurs caractéristiques. Elles résultent de l'analyse statistique des échantillons de valeur des propriétés mécaniques obtenues lors d'essais réalisés selon les normes. Classes de services
.Classe de service 1 : Correspond à une température de 20°C et à une humidité relative ambiante inférieure ou égale à 65 % et ne dépassant cette valeur que quelques semaines par an tout en restant inférieure à 85 %. Le taux d'humidité d'équilibre en masse de bois est inférieur ou égal à 12 % (structure située dans des locaux chauffés, par exemple) . Classe de service 2 : Correspond à une température de 20°C et à une humidité relative ambiante ne dépassant 85 % que quelques semaines par an. Le taux d'humidité d'équilibre en masse du bois se situe entre 12 et 20 % (structure située dans des locaux non chauffés en permanence, par exemple) . Classe de service 3 : Correspond à toutes les conditions climatiques où l'humidité de l'air est supérieure à celle de la classe 2 (soit 85 %)
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Extrait du« Bulletin d'alerte: Marquage CE, le bois, produit de construction»
présenté par la Fédération
forêt bois Rhône-Alpes
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en juin 2005
Sécher le bois, un nouveau métier à apprendre Ce séminaire a permis de constater qu'un pas se fait dans les petites et moyennes scieries. Chacun est convaincu que sécher le bois est «un métier en soi ». Les témoignages ont confirmé qu'il faut des connaissances théoriques touchant au matériau bois, (anatomie, hygroscopie, phénomène du retrait et du gonflement) mais aussi de la pratique proprement dite et surtout de bons conseils de la part du fabricant, des confrères expérimentés et des organismes de formation. Nombreux sont les participants du séminaire à avoir enclenché une démarche, personnelle ou collective, d'achat d'un outil de séchage approprié à leurs besoins. «Les offres ne manquent pas sur le marché », ont ajouté certains. Ils sont prêts à investir, à s'adapter et à s'initier au séchage artificiel du bois. C'est un nouveau métier, un de plus pourrait-on dire pour les «hommes orchestre» dirigeant les quelque 90% des scieries françaises. Ces entreprises, très ancrées sur leurs territoires, ne veulent pas se marginaliser mais au contraire rester des partenaires actifs et privilégiés de la seconde transformation. Le témoignage d'un sécheur à façon a éclairé la pratique du séchage et en particulier celui du sur liste. Selon Joseph Matray d'Ouroux dans le Rhône qui sèche quelque 4 000 m3 à l'aide de quatre séchoirs par dés humidification « il n y a pas vraiment de recette pour sécher un volume de bois avec des produits d'épaisseurs différentes. L'idéal est d'avoir pour chaque séchoir des volumes de bois uniformes, c'est-à-dire même essence, même épaisseur et même humidité initiale et finale. Ce sont les variables de base pour avoir un lot cohérent. Ceci est la théorie car, dans la pratique, on ne peut pas tozljours agir ainsi. Il faut adapter sa méthode de travail aux produits à sécher. On a certaines essences qui ont des caractéristiques voisines comme le hêtre et le frêne, les résineux en général, hormis le mélèze. On a des courbes que l'on peut comparer pour mélanger les essences. En ce qui concerne les épaisseurs, il ne faut pas mélanger du 27 avec du 65 par exemple mais les épaisseurs voisines comme 27 et 34, 41 et 45 peuvent l'être. On peut conduire le cycle, par exemple, sur l'épaisseur la plus forte pour ne pas prendre de risque, tout en sachant que la durée de séchage sera
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plus longue. L 'humidité initiale du lot doit être la plus voisine possible aussi. On pratique des sondages et on tient compte de la durée de stockage à l'air libre après sciage. L'humidité finale doit aussi être la même, on ne va pas mélanger des bois à sécher à 18 et à 12 %. Dans ce contexte, on comprend que le séchage de charpente sur liste est problématique. Pour être rigoureux, on ne sèche pas du 200 x 200 comme du 27 x 150. On peut éventuellement ne pas baguetter tous les rangs de planches pour que ces dernières ne sèchent pas trop vite mais attention, on n'aura jamais quelque chose d'uniforme. On aura toujours une cote mal taillée... Je trouve que la pompe à chaleur (PAC) est bien adaptée au séchage du chêne qui est lent, par contre pour les résineux à séchage plus rapide, j'utilise des extracteurs qui augmentent les performances des PAC. Je connais par expérience et avec le matériel dont je dispose le pourcentage approximatif de perte journalière d'humidité: le résineux peut perdre facilement 4% /jour voire davantage pour du 27mm et 1% pour du 80 mm, le feuillu et le chêne par exemple perdent 1 % /jour pour du 27mm, 0,4 à 0,5 % pour du 54 mm et 0,3 % pour du 65 mm. Ceci est une moyenne, il peut y avoir des lots où tout se passe bien, où la perte d'humidité est plus importante et d'autres où l'on n'atteint pas les chiffres prévus sans savoir vraiment pourquoi. Pour le coût, j'ai réalisé une grille de prix qui tient surtout compte de la durée de séchage ».
Conseils pour lancer une activité de séchage selon Pascal Darcel, représentant la marque Incomac : Avoir un projet construit et formalisé sur le type de produits à sécher, essences et sections, et les volumes envisagés. - Se rencontrer, affiner. Un séchoir ne se vend pas par téléphone!
-
Le projet doit être le plus près possible des besoins de l'entreprise. - La cellule idéale n'existe pas. C'est un compromis entre le volume que le client souhaite sécher à l'année, les essences les
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plus séchées, les épaisseurs et la siccité de départ, les longueurs passées, la source d'énergie, I 'homogénéité des produits à sécher. Tout en sachant que chaque projet est particulier, le produit le mieux adapté au séchage du sur /iste semble être un système pompe à chaleur, brûleur direct ou sous vide qui, selon Pascal Darcel, « traite plus facilement les petites quantités que génère la charpente sur liste et les grosses sections souvent demandées par les charpentiers pour leurs chantiers de rénovation ».
La scierie Buckenmeyer de Châtenois en Alsace absente au séminaire parce que présente à l'assemblée générale des scieurs d'Alsace s'est faite représenter par le scieur Nicolas Friederich de Rosheim pour témoigner des raisons de ['achat récent d'un séchoir. « Cette scierie de 9 000 m3 de résineux a investi dans un séchoir MUHLBOCK (A), il y a deux ans. C'est un séchoir sous vide aux dimensions intérieures de 14 mètres de long, 1,30 m de large et 2,10 m de haut. La capacité utile est de 25 m3 en 50 mm. La chaleur est fournie par une chaudière bois de 220 KW MA WERA (A). L'objectif de l'investissement, qu'il a fallu bien peser, est de reconquérir des parts de marché perdues au profit des scieries voisines allemandes, mais aussi de renforcer l'offre de bois séchés et rabotés sur le marché local, à l'encontre du particulier et du professionnel. La durée du séchage varie selon l'épaisseur et I 'humidité de départ. Par exemple, une épaisseur supérieure à 140 mm pour une humidité initiale de 80 % mettra environ 15 jours à sécher à 18-20 % d'humidité finale. Les produits séchés représentent 5 % du volume total vendu en 2006 et 20 à 25 % de plus-value par produit. En résumé, le séchage renforce l'image de marque et inscrit l'entreprise dans la modernité. Cela apporte aussi aux professionnels soucieux de coller à la réglementation une offre séchage relativement rapide grâce au séchage sous vide»
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Sécher peut se faire hors scierie sur une plate:forme de séchage ou dans un séchoir mobile que se partage un groupe de professionnels. Deux témoignages ont expliqué ces pratiques qui devraient intéresser bon nombre de producteurs des petites et moyennes scieries qui n'ont pas toujours les volumes suffisants pour investir sur leur propre site. Centre de séchage bois de Chartreuse: Gérard Bandet, un des actionnaires de la SARL a présenté le fonctionnement du centre de séchage bois de Chartreuse installé à Saint-Pierre-d'Entremont en Isère sur le site d'une ancienne scierie. « Tout est parti, en 2000, d'une réflexion du Parc naturel de Chartreuse et d'acteurs de la filière bois qui ont souhaité mieux valoriser les bois du massif de la Chartreuse. Il y a eu une étude de faisabilité pour l'implantation d'une unité de séchage de bois qui s'est concrétisée en mars 2004 par la mise en service de deux cellules NARDI, type Ecodry, de 40 m3 de capacité. Ce sont des séchoirs à ventilation latérale et chargement frontal. L'énergie primaire est l'eau chaude fournie par Chartreuse Energie, actionnaire du centre de séchage, une unité de production de chaleur à partir de combustible bois déchiqueté. Les cellules peuvent recevoir des bois de 12 mètres linéaires. L'investissement de 150000 C a été financé à 30 % par la Région. La gestion du séchage est assurée par Chartreuse Energie qui fournit les calories, charge, décharge les cellules et effectue les contrôles journaliers. En plus et depuis 2005, un service transport a été mis en place pour ramasser les sciages en scierie et livrer à l'atelier ou sur chantier. Afin de répondre à la demande, nous développons l'idée d'installer des hangars de stockage et un négoce de bois de menuiserie. Quelque 900 m3 de bois sont séchés annuellement entre, à part égale, du bois de charpente, du traitement NIMP 15 et du bois de chauffage. Pour sécher le débit sur liste, nous panachons les sections de bois du fait du manque de volume de produits de même section. Le bois est descendu autour de 16-17 % d'humidité car l'on sait par habitude qu'il reprendra environ 2% en s'équilibrant une fois sortie du séchoir. En plus des charpentiers qui sont fidèles depuis le début, les scieurs utilisent de plus en plus notre plate-forme après avoir un peu traîné les pieds au début...»
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Emploi d'une cellule mobile dans le massif du Morvan: Marion Garnier-Hocquet, en charge du projel5 pour Aprovalbois, interprofession Bourgogne, et le parc naturel régional du Morvan, venue au séminaire pour entendre les praticiens du séchage, a expliqué la teneur de la démarche de huit entreprises de scierie et de menuiserie. «Pour l'instant nous testons la capacité des acteurs à travailler ensemble en utilisant un séchoir loué qu'ils se partagent sur trois sites. La cellule mobile de séchage, pompe à chaleur, de la société 3A, située à Epinai, est longue de JO mètres pour un volume utile de 25 m3 pour les sciages et J8 m3 pour les plots. L'idée est de mutualiser un matériel qu'individuellement les acteurs n'ont pas les moyens d'acquérir. La tournée test démarrée en milieu de cette année permettra d'affiner un projet d'acquisition en séchage fixe ou mobile et surtout de se familiariser avec cette nouvelle activité qui est un vrai métier comme ce séminaire l'a démontré. Je suis venue avec un des partenaires, Damien Brizard, scieur dans l 'Yonne, et nous repartons avec des contacts et de précieux conseils, tant réglementaires que purement pratiques du séchage artificiel»
Répondre anx attentes réglementaires Le séminaire a montré que le séchage est un atout indiscutable qu'il convient d'intégrer à la dimension de sa structure. n devient une nécessité absolue si les scieurs nationaux, industriels compris, qui eux aussi ont de gros efforts à fournir pour sécher le bois de construction, veulent enrayer l'afflux de bois d'importation76 qui a plus que doublé en une décennie. Il s'agira demain de scier plus mais aussi d'apporter le service séchage qui manque cruellement aujourd'hui car, selon Gilbert Storti, « il est 75 «Séchage:
une cellule mobile pour huit artisans» dans Le Bois International
or du 25 août et 1 septembre 2007
76 Selon des données de la FNB de 2004 : 13% des 7,5 millions de m3 de sciages de résineux français sont séchés contre 65% des 3 millions de m3 de sciages résineux importés d'Europe du nord et d'Allemagne
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abeITant de prendre des sciages en Allemagne, en Autriche ou dans les pays nordiques alors que nous les avons sur place, souvent à quelques kilomètres des entreprises de deuxième transformation ». Il est donc impératif d'intégrer les attentes réglementaires, en matière de débit, de siccité et de mise en oeuvre. Ces attentes se traduisent chez le client final par de nouvelles exigences qualitatives du produit bois qui, si elles ne sont pas respectées, entraînent de plus en plus une judiciarisation des problèmes. La plus grande vigilance est donc de mise, tant chez le producteur que chez l'utilisateur. A présent travailler dans « l'esprit de filière », comme l'a dit Gilbert Storti, n'est plus un vain mot, mais une réalité mettant en jeu non seulement le devenir d'une profession mais l'avenir de la ressource nationale, une des plus importantes d'Europe. La rencontre a fait émerger que séchage et normalisation sont, comme l'a dit le scieur Philippe Poncin, «des contraintes supplémentaires qui risquent de faire baisser les bras à beaucoup de scieurs mais qui seront la réponse pour, d'une part, être en mesure de conCUITencerles autres matériaux de construction et, d'autre part, de pouvoir présenter le bois comme un matériau de référence, écologique il va de soi, mais aussi rassurant pour les architectes et les donneurs d'ordre ». Mais, bien davantage que les longs discours, les conversations échangées pendant le séminaire, ont prouvé que la demande de bois sec aaive de plus en plus directement chez les scieurs. Des témoignages confirment que des commandes de charpente en bois sec sont passées. Ne pas les honorer (les producteurs le savent) c'est les perdre, et éloigner aussi et peut-être définitivement, un client. Le déclencheur est là, bien avant les textes réglementaires qui sont peu connus... une manière comme une autre de faire avancer, plus rapidement que prévu, les pratiques professionnelles et le séchage en particulier.
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Un club de professionnels du bois unique en France Le séminaire a permis aux membres du club des scieurs développeurs et de leurs partenaires, né il y a quatre ans, de se retrouver et d'échanger sur les problématiques du séchage mais aussi sur l'approvisionnement des scieries par l'intermédiaire de la visite de la forêt de pins weymouth de Treffort-Cuisiat, commentée par Loïc Ducrozet, agent de l'ONF. Dans la foulée, la visite de la scierie Poncin à Treffort-Cuisiat a montré à tous un outil de production moderne, adapté au sciage sur liste, 80 % de la production, ou un centre de reprise LBL a été installé en 2005. Sur place, dirigeants et collaborateurs ont expliqué les phases de transformation au groupe composé de scieurs, mais aussi de propriétaires forestiers, d'exploitants et d'utilisateurs charpentiers et constructeurs de HLL. L'entreprise est engagée dans le marquage CE et se rode peu à peu à l'application, dans l'attente de son officialisation en 2008. Lajoumée s'est terminée par l'intronisation dans la confrérie des chevaliers de la forêt et du bois de trois personnes méritantes de la filière bois: Gilbert Levrat, pour son action militante dans le CADETRAF, de Jean Rabuel, pour son implication dans la promotion du peuplier de France et de Gilbert Storti pour toutes ses actions en faveur du bois et des hommes qui le mettent en œuvre car selon la devise du club des scieurs développeurs « les hommes ne sont pas des accessoires de productivité mais des vecteurs de développement d'une filière et d'un territoire ».
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LA SCIERIE FRANCAISE, SON EXISTANT ET SON DEVENIR SEMINAIRE du 8 novembre 2008 Galerie européenne de la Forêt et du bois. Dompière-Ies-Ormes 71
La séance est ouverte avec le témoignage de Gilles GRAND PIERRE, dirigeant de la scierie FAIVRE dans le Jura, nouvel adhérent à l'association. Il reprécise la démarche choisie: «Progresser ensemble. Rencontrer d'autres scieurs (entreprises de différentes tailles). Réfléchir ensemble à l'avenir ». Après la présentation de la journée par Pierre Lambert, Hélène Dumont rappelle les objectifs et l'historique de l'Observatoire du métier de la scierie: Créé en octobre 2004, il a atteint une ampleur nationale. C'est un groupement de gens de la filière bois, depuis l'exploitation jusqu'à la 2ème et 3ème transformations ainsi que la formation. Faire partie de l'association implique d'adhérer à la charte: dialoguer et se respecter mutuellement. S'engager à participer et échanger des expériences. L'association se répartit en 2 entités: le club des scieurs développeurs qui regroupe adhérents et partenaires et l'Observatoire qui recherche des réponses aux questions posées, des enquêtes et réflexions dans la presse professionnelle. Travaux réalisés: des études, des séminaires, des conférences. ~2004 : premier congrès national + mémorial aux bûcherons victimes de la tempête. - 2005 : expertise lames de scies (MFLS). - 2006 : enquête auprès des utilisateurs de bois: achat de bois (scieries et autres utilisateurs). Etude prospective sur l'état des scieries en 2016. Séminaire« Utilisation des sciages et séchage»
- 2007
: publication:
La scierie française
et son avenir.
Séminaire sur « Le séchage des produits sur liste» et visite de la scierie Poncin. Création de la confrérie «Chevaliers de la forêt et
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du bois» qui marque une reconnaissance de personnes engagées dans la filière bois. - 2008 : enquêtes «Qualification du personnel de scierie, outils de production des scieries et proposition des fabricants» En résumé des quatre années d'existence plus de 60 professionnels ont adhéré, plus de 200 personnes ont participé aux journées de séminaire, plus de 400 personnes ont été interrogées à l'occasion des différentes études. Lancement du séminaire Maurice Chalayer, président et animateur, rend hommage à Jean François PIETRI, rédacteur en chef au Bois International décédé le lundi de Pâques 2008 et qui fut le premier à soutenir la démarche de l'Observatoire. Il remercie: les 160 scieurs enquêtés + 13 fabricants de matériel, Christian SENEGAS, Nicolas FRIEDERICH, Hélène DUMONT, Patricia CHALA YER, Le journal Le Bois International, Pierre Lambert, les différents intervenants et rédacteurs ainsi que les 70 participants (scieurs, fabricants de matériels -MEM, LBL, MFLS, VBI- interprofessions, formateurs, exploitants forestiers, syndicat de la machine à bois -SYMOPfabricants HLL, négociants, retraités bûcherons ). Toutefois, il est dommage de constater l'absence du FCBA, des instances syndicales et professionnelles et des représentants de l'éducation nationale pourtant tous invités! A noter également qu'il n'y a aucun financement. Le travail de recherche et d'animation se fait bénévolement pour assurer une totale indépendance et l'intégrité des recherches. LA SCIERIE FRANÇAISE Contexte: en 20 ans, le nombre de scieries a baissé d'environ 50 % soit de 4500 à 2000 scieries c'est-à-dire qu'une scierie ferme tous les 3 jours mais le niveau de sciage n'a pas diminué. Cela implique que la production a beaucoup augmenté par salarié (750 m3) et surtout par scierie (4800 m3). La production est diversement répartie sur le territoire et totalise 7.8 millions de m3 de sciages résineux et 1.9 millions de m3 de sciages feuillus.
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La classification des scieries se répartit en 82 % de petites et moyennes scieries qui traitent 26 % de la production et 18 % de scieries industrielles qui produisent 74 % des sciages. Spécificités
petites scieries: plus de 1200 entreprises
- Travail
local et sur mesure, contact privilégié, petits lots,
gros bois, essences variées. er - Equipement: scie de 1 débit (à préférer à scie de tête,
terme incompréhensible aux non initiés) + scie de reprise. Le dirigeant doit être polyvalent. Scieries semi-industrielles : plus de 400 entreprises - Travail sur mesure plus standard, produits de niche, clientèle régionale. - Equipement: chariot découpeur plus écorceuse, scie à grumes et déligneuse, empilage manuel ou empileuse automatique. - Direction assurée par un « patron ouvrier ». Scieries industrielles: plus de 400 entreprises - Production normée et caractérisée - Négoce et grande distribution - Equipement: parc à grumes automatisé, canter, centre de reprise circulaire plus trimmer et chaîne de tri. En Europe: L'DE produit 101 millions de m3 de sciages dont 70 % concentrés sur 5 pays: Allemagne, Suède, Finlande, Autriche, France, dont 90% de résineux et 10 % de feuillus. La France se situe en Sème position pour le résineux avec une progression spectaculaire pour le douglas et en I ère position pour le feuillu mais avec un recul de production depuis 1985 pour toutes les autres essences feuillues. Il est à noter le gros effort effectué par l'Allemagne (+20 millions de m3 de sciages) et l'Autriche (+ 10 millions de m3 de sciages).
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Dans le monde, les zones de production les plus importantes sont l'Amérique du Nord (38 %) et l'Europe de l'Ouest (20 %) avec une prédominance pour les résineux. En France, les sciages sont destinés à l'industrie et au BTP pour 72,5 %. L'exportation n'intervient que pour 8 %. La référence en matière de consommation reste le bâtiment. Un logement mis en œuvre induit deux emplois. La construction a connu un point bas en 1993 avec la crise de l'immobilier. Le peu de mises en chantiers réalisées a induit la crise de la scierie en 1993 (manifestation en mai à Nantes). Les Suédois avaient été subventionnés et ont bradé le bois. Des scieries françaises ont travaillé à perte et ont dû déposer le bilan. Entre 2005 et 2007, le nombre de logements réalisés est supérieur aux prévisions. Depuis 1999, le volume de constructions en France est supérieur au reste de l'Europe. L'Espagne a atteint son apogée en 2006. A ce jour, il y a une baisse importante et de nombreux appartements sont à vendre (prêts à taux variables). Les marchés anglais et italiens stagnent. En France, les sciages consommés proviennent pour 9.16 Mm3 de sciages français, 3,2 Mm3 des sciages importés et 0,6 Mm3 de bois exotiques (en diminution constante en raison des problèmes écologiques et manque de traçabilité). Les utilisateurs de bois demandent du bois séché mais paradoxalement les chifITes (pourcentages de bois séchés artificiellement connus depuis peu) sont très bas: 13 % pour le volume feuillu et 5,5 % pour le volume résineux, alors que le résineux importé l'est à 60 %. Le taux de séchage est très variable d'une région à l'autre. La distribution se fait à 45 % en direct chez le producteur et 22 % par le négoce spécialisé. Un comparatif entre les scieries espagnoles, françaises et allemandes fait ressortir des qualités différentes: - diversité des scieries espagnoles mais avec une productivité limitée en raison des difficultés d'approvisionnement, - flexibilité des scieries françaises mais productivité assez faible,
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- productivité des scieries allemandes avec un monoproduit mais une revalorisation poussée.
Ouel avenir pour la scierie francaise? Des menaces: - Dans l'approvisionnement: les massifs ne sont pas extensibles. La productivité augmente par unité de scierie. Il faut élargir le rayon d'approvisionnement. - Dans la formation et le recrutement des compétences (défaut d'effectif, menaces de fermeture). - Concentration du milieu en raison des fermetures de scieries (départ à la retraite. ..). - Les importations des sciages de résineux. - Judiciarisation des problèmes. - Esprit individualiste: les professionnels sont peu enclins à se grouper. - Crise conjoncturelle: secteur du bâtiment. - Pollutions sonore, chimique et visuelle de certaines entreprises. Des enjeux: - Valoriser les ressources locales. - Maintenir l'emploi. - Entendre et comprendre les desiderata des utilisateurs. - Travailler davantage en réseau. Des opportunités: - La cherté des transports incite à l'utilisation ressources locales. - L'engouement pour le bois. - Des essences locales connues et reconnues. - Un réseau d'utilisateur. - Le marquage CE. - Traçabilité des bois PEFC pour l'image de marque.
196
des
8 défis 1. 2. 3. 4. 5.
à relever: Plus de qualité intrinsèque des sciages. Optimiser les productions. Sécher artificiellement. Améliorer l'approvisionnement. Travailler en réseau, tant pour le savoir-faire que pour la production et la commercialisation. 6. Valoriser les sciages bruts. 7. S'ouvrir sur l'Europe. 8. Soutenir les petites et moyennes scieries.
Avenir: - Pérenniser les affaires: endiguer les pertes. - Positionner davantage les scieries sur du service (vente directe, circuit court). - Promotion du métier. - Sortir de l'individualisme. L'avenir passe-t-iI par production et/ou service? La scierie de service idéale: Situation sur un site accessible, proche d'un centre urbain
-
avec des abords propres, une façade personnalisée, une enseigne lumineuse. - Présentation d'une vitrine: exposition des produits, vue sur la fabrication (mais sans y accéder pour des raisons de sécurité). - Accueil et accompagnement des clients. - Fabrication sur mesure et de qualité. - Service supplémentaire: service rapide, assurer le levage des charpentes sur les chantiers par exemple. - Publicité et notoriété: journaux, portes ouvertes. La scierie de production idéale devrait: - Faire des produits ciblés. - Etre située loin des villes et dans un site isolé (bruit). - Avoir un personnel spécialisé. - Assurer la revalorisation des produits.
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LES FORMATIONS SCIERIE EN FRANCE ET EN EUROPE Par Bernard Lambert, professeur au Lycée du bois de Mouchard. La première formation a eu lieu à l'école du bois de Mouchard en 1934 et des stages de perfectionnement ont été mis en place de1943 à 1970. Niveaux de formation Niveau V
-
CAP conducteur opérateur de scierie accessible après la classe de 3ème.Depuis 2004 soit en formation scolaire pure, soit en apprentissage. Dispensé en lycée (4 établissements) effectif très faible ou en CFA apprentissage (MFR). - CAP Mécanicien conducteur de scierie (affûteur) avri11985.
CAP non rénové mais existe toujours par voie scolaire ou apprentissage. Dispensé dans 1 établissement à Luchon (tous les autres ont fermé par manque d'effectif) et en CFA à Dax, MFR à Lamure/ Az. (fermeture en 2008 par décision du conseil d'administration de l'établissement et demandée aussi par la Région qui refuse de financer quelques élèves !) - En formation continue dispensée par : AFPA du Puy en Velay (fermé en septembre 2007) MFR, FCBA, prestataires de services. - BEP bois et matériaux associés: dernière promotion en 2009 remplace BEP métiers du bois. Par décision ministérielle, tous les BEP vont disparaître dès la rentrée 2008 remplacés par Bac pro en 3 ans après la 3ème
Niveau N Bac pro technicien de scierie (2006). Remplace Bac pro productique bois dominante I ère transfonnation et BT technicien. Fonnation en lycée professionnel.
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Niveau III BTS productique bois ouvert à la I ère transformation. Préparé en alternance, formation professionnelle VAE. Dispensé dans 2 établissements. BTS technicien supérieur de scierie (pas de reconnaissance nationale). Flux d'élèves par diplôme Si les diplômes de niveau III, IV restent relativement stables pour la construction bois de charpente (sauf bac pro), la menuiserie agencement, l'ébénisterie, les métiers d'art, on peut noter une forte baisse pour les métiers de la 1ère transformation. En ce qui concerne les CAP, toutes les spécialités sont en nette régression. Il est toutefois surprenant de constater une certaine stabilité du nombre de CAP pour des métiers plus confidentiels comme charpenterie de marine, tonnellerie ou parqueterie. Le BTS productique: n'attire pas (travail en usine). Le BTS technico-commercial: effectif stable.
Bac pro de 320 en 2005 à 252 en 2008 (l ère
et 2ème
transformation non distinctes). Brevet professionnel: dernière session en juin 2009. BT industrie: formation éteinte. CAP 1ère transformation et affûteur : 63 en 2005 pour 14 en 2007 ! Constat: baisse d'effectif dans le niveau V : mauvaise presse et nette tendance à l'élévation du niveau de qualification. Bac pro passe de 4 à 3 ans. Pays européens et formation scierie Allemagne: formation dispensée dans des écoles supérieures (800), par alternance, dans des écoles privées (affûtage). Suisse: haute école d'architecture. Espagne, Finlande, Italie: pas de formation spécifique. Quelques questions pour l'avenir de la formation Pourquoi cet essoufflement de la formation avec la menace d'extinction du niveau V? Que proposer aux jeunes qui n'ont pas le niveau pour suivre en niveau IV ? Pourquoi le recrutement restet-il stable dans des métiers plus confidentiels (tonnellerie)? Quel 199
avenir pour les centres de formation (matériel vieillissant)? Pourquoi les instances professionnelles ne sont pas présentes sur ce dossier? Pourquoi la formation continue scierie-affûtage disparaîtelle? Comment recruter du personnel qualifié? Des articles ont paru et les instances dirigeantes et académiques ont été interpellées. Depuis 5 ans, pas de nouvelles ni de réponses! RESTITUTION ENQUETE PERSONNEL DE SCIERIE
QUALIFICATION
DU
Enquête testée sur 10 scieries puis envoi de I 000 questionnaires (l0 % de réponses). Les scieries qui ont répondu sont réparties sur tout le territoire, majoritairement situées en campagne. 50 % transforment du résineux, 32 % du feuillu et 19 % mixte. La grande majorité des produits réalisés est la charpente sur liste ou standard. 34 % emploient de 1 à 5 salariés, 24 % de 6 à 9 et 42 % plus del0. - 645 opérateurs, soit 77 % ont été formés « sur le tas », c'est-à-dire au sein de la scierie, soit sur un ou plusieurs postes. C'est sur le poste recoupe et tri qu'il y a le plus de salariés formés « sur le tas », soit 309 salariés (48 % des 645 opérateurs formés sur le tas). - 38 opérateurs, soit 5 % ont été formés par le biais de l'alternance en Centre de Formation d'Apprentis. Les salariés qualifiés le sont essentiellement sur les postes découpe et 1er débit -79 opérateurs, soit 10 %, ont été formés par le biais du Lycée professionnel en temps plein. Les salariés qualifiés se
retrouvent essentiellement sur les postes scie de 1er
débit et
maintenance.
- 71 opérateurs, soit 8 %, ont été formés par le biais de la formation continue (affûtage, maintenance, sciage, classement). Le Niveau: 39 % n'ont aucun diplôme, 61 ont un niveau de formation allant du Brevet à Ingénieur avec une grande majorité de niveau V (CAP, BEP).
200
7 salariés sur 10 ont acquis un niveau de fonnation à la
découpe et I er débit. I sur 2 n'a pas de fonnation sur les postes scie de reprise, recoupe classement. 9 sur 10 ont acquis une fonnation en maintenance et affûtage. Le choix du système de formation le plus adapté se répartit entre la fonnation initiale à temps plein ou en alternance et la fonnation sur le tas en sachant que la pertinence des systèmes de fonnation n'est validée que par 42 %. 47 % estiment que ces systèmes ne répondent pas à leurs besoins. Pour la fonnation initiale: les écoles existent même s'il y a peu de candidats. La fonnation est bonne en dépit d'un manque de moyens, allie théorie et pratique en respectant les étapes nécessaires à l'apprentissage. Les professionnels qui veulent recruter se heurtent à une fin de non recevoir: pas assez de candidats et faible niveau des élèves. Pour la fonnation continue: s'adresse plutôt aux grosses scieries en raison du coût élevé de la fonnation. Difficultés liées au fait qu'il est parfois difficile de faire partir les salariés (éloignement de la fonnation, remplacement sur le poste de travail). La fonnation est vue comme un échange de compétences sur un temps assez court et peut être ciblée par rapport aux besoins de l'entreprise. Certains regrettent une mauvaise connaissance des formations et de leur programmation. Attentes spécifiques Fonner aux réalités du métier: réalité travail et salaire, polyvalence et autonomie, capacité à apprendre et à s'adapter plutôt qu'une qualification, développer la curiosité. Demandes de fonnations: secteurs spécifiques (chariot découpeur), classification des produits (nonnes CE), séchage, sécurité, entretien, infonnatique. Les entreprises expriment une volonté de fanner 2 opérateurs par poste. Promotion du métier: intéresser les jeunes, ouvrir les portes des scieries pour promouvoir ces métiers. Des efforts sont à fournir pour recruter du personnel, le fanner et surtout le garder.
201
Témoignage de Nicolas Friederich: valorisation métier de la scierie Nicolas Friederich du syndicat des scieurs alsaciens (info(ii)$cieursalsace.com) a mis en place une campagne d'affichage et un guide du tutorat. Il s'explique: « En 1983, un compte-rendu de réunion soulevait déjà le problème. A travers les missions locales, on s'est rendu compte que les jeunes n'identifient pas les métiers de la scierie même s'ils acceptent volontiers les métiers de l'industrie. Donc, n'est-ce pas aux scieurs eux-mêmes de prendre les choses en main et expliquer aux jeunes et à leurs parents? Un manque de cohérence est constaté au niveau national même si le CNDB travaille sur cette action» Des outils ont été mis en place en Alsace:
- Guide du tutorat (valorisation et promotion des métiers de la scierie) : pratique pour les cheft d'entreprise: pour que le jeune se sente bien, apprenne et reste. - Prospectus
- Brochure
distribués dans les CIO. plus complète.
- Affiches. - Film: une journée en scierie. - Nécessité de participer aux journées de rencontre entreprises-collèges. On constate une orientation vers le recrutement des jeunes formés aux métiers de l'industrie et non seulement au bois. Les jeunes voient ainsi la possibilité de se déplacer d'une industrie à une autre, d'avoir des postes garde-fous et cette mobilité leur permet de savoir se servir d'un outil rapidement. Mais cela signifie une perte du rapport au bois et implique un turnover donc des difficultés à garder le personnel. Débat
La demande est souvent en amont: commis de coupe très prisé, commercial en raison d'un retour financier rapide. Les scieurs expriment une frustration à voir les jeunes formés à la culture du métier (commercial) partir vers le négoce pour des raisons de salaire ou de carrière. Les jeunes globalement fuient les métiers de production.
202
Les scieries n'ont souvent pas de structure suffisante pour assurer la promotion (ouverture d'esprit, pas de possibilité ou de volonté de promotion: les responsables restent responsables et les ouvriers, ouvriers). Pour ne pas les bloquer dans une entreprise, dans un système, quelle vision? Quelle possibilité d'évoluer? Dans la formation, en BTS, l'étudiant doit réaliser un projet (par exemple, une plate-forme de négoce). Un groupement d'entreprises pourrait offrir la possibilité d'évoluer. Peut-on espérer ouvrir ces métiers aux femmes? Pas de problème au niveau de la formation sauf qu'il y a très peu de candidates. En Australie, 50% des scieurs de 1er débit sont des femmes, en Europe, il y a aussi beaucoup de femmes. En France, il ya seulement 5 à 10%. Pour le recrutement, il y avait quelques années en arrière un grand vivier dans les scieries (fils d'exploitants) mais ce vivier a disparu avec les entreprises Quelle place pour les scieries artisanales dans le BMR (bois reconstitué)? ou faut-il se transformer en négociant? Comment améliorer les produits? Il y a une notion de taille critique de l'entreprise. Il s'agit d'une production complexe et industrielle qui met en œuvre des machines complexes. Pour une adaptation aux postes d'avenir, faut-il aller chercher des jeunes dans d'autres types de formation? Cette solution répond bien aux besoins si l'entreprise met en place un complément de formation adaptée. De toute façon, il faut « prendre son bâton de pèlerin» et rencontrer les jeunes dans les établissements scolaires. L'éducation nationale n'a pas vocation à motiver seule les étudiants La formation par alternance est un bon compromis école entreprise. A ce sujet, trop de jeunes envoient des courriers et ne reçoivent pas de réponse. Au moins répondre aux courriers quelle que soit la réponse! MATERIEL, INNOVATION, AVENIR DE LA RESSOURCE? L'outil de production des scieries françaises a deux orientations: la scierie de services et la scierie de production. En
203
règle générale, nous trouvons du matériel français et italien dans les scieries artisanales et semi- industrielles et du matériel allemand dans les scieries industrielles. Le choix du matériel: - Souvent de l'occasion rénové pour les scieries artisanales (ruban mono coupe, déligneuse, dédoubleur), - pour la scierie semi-industrielle (bi-coupe, centre de reprise, déligneuse carter), - pour l'industrie (profileuse, trimmer classeur, empileuse automatique). Quelle que soit la taille de l'entreprise, le but est de sans cesse améliorer les conditions de travail, réactivité, amélioration de la productivité, qualité des produits et diminution des efforts physiques. Il faut absolument changer l'image de la scierie par le biais de l'écologie industrielle (propreté, présentation, environnement sonore, PEFC, etc...). L'offre globale d'un matériel de scierie incluant plusieurs machines et/ou services, la télémaintenance et l'externalisation de l'entretien des outils de coupe sont des pratiques de plus en plus appliquées. y a-t-il encore une place pour l'innovation dans le domaine de la transformation du bois? Présentation de ESSARBOIS par Bernard CHALA YER (production négoce produits feuillus), de la Ste PROLIGNUM par Etienne RENAUD (bois massif reconstitué BMR), également Loïc DUPARAY, Scierie FARGE (parpaing bois). Débat: il y a encore une place pour l'innovation. La preuve: les trois intervenants sont tous porteurs d'innovation par les produits que leur entreprise a su développer. Certainement, un sujet à reprendre plus en détail mais le thème montre qu'il est d'actualité. Ce pourrait être un excellent levier pour affronter la crise. Bernard CHALA YER rappelle, à juste titre, que l'innovation ce n'est pas chercher l'inaccessible mais tout simplement repenser son outil de production et l'organisation générale de la scierie et surtout travailler à donner une meilleure image en terme d'accueil, de propreté et de services proposés.
204
Quel avenir pour la forêt française? par Jean GILBERT, responsable du centre de formation forestière de Marlhes, Loire. La politique forestière de la France est-elle efficace, notre forêt correspond-elle aux besoins du marché? Malgré la surface en augmentation la forêt française est de plus en plus sous-exploitée? Productivité en hausse en scierie et en travaux forestiers. Les utilisateurs de bois se diversifient grâce à l'amélioration des techniques. Les sciages français stagnent depuis plus de 25 ans alors que ceux de nos voisins européens sont en nette progression. La balance commerciale de la filière bois est toujours déficitaire!
205
HUITIEME PARTIE STRATEGIE
ET DEVELOPPEMENT
Scierie de services ou de production? Groupement de scieries
SCIERIE DE SERVICE OU DE PRODUCTION, FAIRE LE BON CHOIX Une des stratégies d'avenir pour la scierie française et ce quelle que soit la taille de l'entreprise, sera de bien choisir le créneau où elle évoluera. L'obligation de déterminer son positionnement sur le service ou sur la production ou encore les deux à la fois, guidera les chefs d'entreprise vers des choix d'investissement tant matériels qu'immatériels. Une nécessité pour mieux passer les soubresauts économiques et conjoncturels présents et ceux à venir. Cette étude de Maurice Chalayer apporte des exemples concrets d'entreprises qui appliquent déjà ces nouvelles stratégies. Faire du cube ou assurer du service? Il a «ceux qui font du cube », entendez ceux qui se concentrent sur une production volumétrique, et « ceux qui font du spécial », c'est-à-dire ceux qui sont sur des niches avec des activités répondant à des besoins spécifiques. Les uns concentrent leurs moyens de production (humains, équipement et financiers) en cherchant à optimiser savoir-faire, matière première et marché, et les autres s'ouvrent à la diversité en mettant en place de nouvelles organisations. Plus que jamais un fossé se creuse entre ceux qui ont fait le choix de «produire plus» mais aussi «mieux avec des outils sophistiqués» et ceux qui se rendent compte qu'ils ne sont plus dans la course au volume. Ces derniers ne sont pas automatiquement condamnés à péricliter si leur choix est clairement établi de « faire autrement », c'est-à-dire de valoriser au maximum la notion de service. Plus que jamais il convient de bien choisir son camp. Les scieries artisanales et semi-industrielles s'exprimeront le mieux dans le secteur du service: diversité des produits, travail sur mesure, délai court, conseil, accueil, convivialité... De l'autre côté, la scierie qui a opté pour la production volumétrique n'a guère la possibilité, à cause des moyens de production engagés de faire machine arrière. Bien au contraire, pour l'expert du sciage qu'est devenu son dirigeant au fil des
209
générations, «son art» ne demande qu'à s'exprimer dans la mesure où le travail est là. Pour rester dans la course à la productivité, et stimulé par une conjoncture favorable, il n'a guère d'autres choix que d'investir encore et toujours dans les matériels les plus en pointe de l'amont à l'aval de la scierie. Scierie de services et scierie de production? Une dichotomie est en train de se produire avec d'un côté la« scierie de service» et de l'autre la« scierie de production ». Les deux types de scieries se professionnalisent sur un secteur donné: - le premier sur le service tant au professionnel qu'au particulier. Il s'agit de valoriser au mieux le circuit court de la commercialisation sur le principe de la vente directe en construisant un partenariat actif entre producteurs et utilisateurs de bois, - le second sur la production massifiée écoulée par le biais des circuits longs et marchands de la grande distribution et de l'industrie. Le client final n'est pas connu puisque le producteur traite avec les intermédiaires négociants ou courtiers. Seules restent les règles communes à suivre par tous: norme, section, qualité, choix. Modélisation des deux types de scierie Il n'est pas question de montrer des modèles analytiques fermés mais plutôt des modèles systémiques ouverts sur leur environnement commercial (type de marché, profil de la clientèle, desiderata) et productif (matériel employé, organisation type, revalorisation envisagée, image de marque de l'entreprise vue de l'extérieur). Il s'agit par les modélisations présentées de rassembler des idées et des pratiques déjà en cours dans de nombreuses scieries françaises ou étrangères. Assemblées, elles permettront de dresser la physionomie d'organisations idéales.
210
MODELISATION 1- La scierie de services idéale: a- Situation site: - Bonne accessibilité au site et proche de centres urbains ou périurbains. - Panneautage amont et aval de la scierie et grand format sur le site. - Facilité d'accès sur le site lui-même (parking). - Propreté des abords (image de marque). - Façade personnalisée et colorisée (mettre le bois en avant). - Enseigne lumineuse. b- Vitrine matériau bois et sa transformation: - Exposition des produits, le client doit pouvoir « toucher le bois ». - Vue sécurisée sur le processus de fabrication. - Démarche «développement durable» en expliquant le recyclage des produits connexes (plaquettes, sciure vers chaufferie). c- Accompagnement du client: - Accueil. - Conseil (sur les produits, leur mis en œuvre (plan), le traitement). - Etablissement de devis. - Délai. Livraison. d- Fabrication: - Produits sur mesure sciage. - Qualité sciage. - Degré de siccité. e- Offrir un panel de produits: - Panneaux. - Visserie, pointe, produits de traitement. . . - Bois raboté. Bois traité.
211
f- Service supplémentaire réservé aux professionnels: - Accès différent que les particuliers. - Accès direct vers les produits de la scierie. Gain de temps. - Service rapide. - Assurer le service levage sur chantier (pour charpente). - A voir du stock de sciages standards, de panneaux, parquets, lambris, lames de volets...
g- Publicité- communication: - Maintien d'une « publicité de notoriété» (2 à 3 fois/an). - Opération « portes ouvertes» et mise en scène des produits. - Plaquette soignée mettant en avant la diversité des produits et des services. - La présence sur le Web, un plus pour être connu mondialement. 11- La scierie de production idéale: - Une contractualisation des approvisionnements. - Un matériel de production très bien ciblé par rapport au type de production. - Un site de production éloigné, si possible, des villages, des villes.. . - Un site de production bien isolé (pollution sonore). - Du personnel qualifié. - Une spécialisation mais aussi des produits de niche à forte valeur ajoutée (Bois massif reconstitué, taille charpente, lambris, moulure, parquet...). - Une démarche industrielle pour optimiser la productivité. - Un marquage des produits pour une identification claire et rapide. - Un classement qualitatif selon les normes en vigueur.
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GROUPEMENT DE SCIERIES, UNE OPPORTUNITE POUR LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR TOUT ENTIER En marge des nombreuses collaborations non formalisées par des contrats, des groupements de scieurs existent en France: groupements pour l'achat du bois, pour sa transformation, pour sa revalorisation et pour sa commercialisation. Maurice Chalayer apporte un éclairage distancié sur les questions qui tournent autour de la création de groupements dans le domaine de la scierie. Après avoir accompagné des projets, il livre une marche à suivre, point d'ancrage de démarrage de projet collectif et au minimum de discussion et de débat sur le sujet. Il donne aussi des exemples modélisés de groupements pouvant s'enclencher dans le domaine des scieries artisanales et semiindustrielles. Autant de grilles de lecture qui serviront à nourrir les nombreux projets naissants. Les groupements trop dans l'ombre Dans le monde secret de la scierie française où plus de 2000 producteurs (auxquels il faut ajouter une poignée d'étrangers, notamment Nordiques et Allemands) se« partagent le gâteau» des 13 500 000 m3 de sciages consommés77 dans le pays, il est bien difficile de connaître exactement le nombre de ceux qui travaillent en groupement. A part quelques marques commerciales clairement identifiées (Jura supérieur, Sélection Vosges, Swan Timber) qui sont la représentation d'une volonté de collaborer en groupe sur un projet, il est quasiment impossible de dresser une liste exhaustive des groupements mobilisant des entreprises de sciage. On découvre ces groupements au hasard des conversations, des rencontres dans les salons professionnels ou des comptes rendus de la presse. Sans parler du travail en sous-traitance qui est aussi une forme de travail en groupement, mais non formalisé par des statuts et des cahiers des charges. Pourtant, ça et là, des expériences de groupement existent et fonctionnent bien. Ce sont, par exemple des groupements 77
Données FNB 2002
216
d'achats de grumes, des groupements de commercialisation de produits connexes, des groupements pour la revalorisation du bois (séchage, collage, traitement, taillage charpente...), des groupements pour l'achat de matériel. .. Tenues le plus souvent dans la confidentialité, ces associations de personnes et de compétences sont issues d'une volonté de travailler ensemble pour: - améliorer la compétitivité, - représenter une force de production, - être plus visibles dans la communication (cas par exemple des marques commerciales de sciage), - s'investir sur l'aval du métier en partageant des moyens de production et une logistique trop onéreux et non rentables pour une entreprise seule. MOTIVATION POUR CONSTRUIRE UN GROUPEMENT - Ne pas « mourir seul» dans son coin mais mutualiser des ressources et des moyens financiers. - Des coûts d'investissement trop élevés pour les assumer seul. - Intéresser les pouvoirs publics et les collectivités locales pour solliciter des aides financières. - Développer une image plus forte qui servira à tous.
217
Réflexion avant d'enclencher un projet Avant toute démarche d'enclenchement de projet, il convient de poser un certain nombre de questions pour valider les procédures futures. Le regard extérieur d'une personne neutre se révèle pertinent puisqu'elle observe la pratique des acteurs sans aucun préjugé. Ce regard peut être intéressant car il est le miroir des préoccupations et des volontés entrepreneuriales du groupement. Cet avis peut être utile pour affermir la décision d'un changement ou au contraire pour le modifier et le faire évoluer autrement. En tout état de cause, échanger, communiquer permettent de mieux se connaître et de faire ressortir des éléments immatériels qui pourront être déterminants dans la prise de décision et la réussite du projet. De plus, des éléments conceptuels pourront être empruntés pour écrire les motivations sur les dossiers qui appuieront la candidature aux demandes de subventions qui sont attribuées pour soutenir l'action de développement local. Ci-dessous des pistes d'investigation et de questionnement, non exhaustives qui peuvent soutenir des réflexions: 1- Motivation pour la création d'un e:roupement : - Pourquoi créer le groupement? - Est-ce pour être moins seul? Plus fort avec le soutien des autres? Partager de l'expérience? Pour innover? Pour trouver un débouché? Pour développer un nouveau produit? Pour être complémentaire entre partenaires?
- Comment
veut-on faire vivre le groupement? - En coopérant, en s'entraidant selon son domaine de compétences, tant matériel qu'immatériel.
- En
s'unissant
sur le projet qui donnera
groupement.
218
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2- Forces des acteurs du futur eroupement :
- Implication
forte dans la vie économique du territoire.
- Culture forte du métier et du matériau bois (transmission par plusieurs générations). - Proximité géographique entre les acteurs. - Intérêt très fort aux évolutions techniques et technologiques. - Proximité de la ressource forestière. - Savoir-faire professionnels variés (selon le créneau propre à chacun).
3- Faiblesses des acteurs du futur eroupement - Logique essentiellement« producteur de sciages ». - Approche vague de la démarche commerciale. - Peu de communication à l'encontre du consommateur. - Absence totale ou trop discrète de panneaux. d'identification des entreprises. - Pas ou peu d'identification des produits (marquage, étiquetage, logo). - Faible expérience du travail en commun ou très épisodique. - Esprit individualiste des producteurs.
4- Opportunités qui s'offrent au futur eroupement
- Soutien
interprofessionnel.
- Possibilités d'obtenir des financements publics. - Proximité d'un bassin d'emplois du bois et peu de producteurs. - Avoir une essence phare ou un produit déjà identique.
219
Bilan g:énéral 1-LE POTENTIEL: - Des - Un - Une
acteurs parc
compétents
machines
clientèle
(savoir-faire
(force
déjà
de
acquise
et culture
production et que
de
déjà
de
en
nouveaux
métier).
place). services
ne
pourront que satisfaire.
2- LES ENJEUX: - Pérenniser
une
- Maintien
activité
et surtout
déjà
existante
en
développement
de
la développant.
l'emploi.
locale.
- Valorisation des produits mais aussi de la ressource Apprendre
-
à travailler
- Communiquer nouveaux
une locaux,
commerciales
ensemble
nouvelle
pour
image
de nouvelles
être
plus
forts
en
par l'implantation
techniques,
groupe.
de
de nouvelles
pratiques
(présence salon, marque...).
3-LES RISQUES: -
Concurrence
avec les grands groupes industriels.
- Rentabilité
faible.
- « Décrochage» - Manque
d'un
ou plusieurs
partenaires.
de main-d'œuvre.
4-LES OPPORTUNITES: - Profiter d'une volonté politique. - Alimenter - Fournir
un
recentrage
une industrie locale. bassin
- Valoriser
ETAPES -
Etat
population
le savoir-faire
communication 5-
de
géographique
en
réseau
de en
en
choisissant
s'il le faut
un
l'activité. profitant
(Internet,
des site
nouveaux
moyens
web).
DES ACTIONS: des
lieux
de
chaque
entreprise
matériel,bilan,état d'esprit
(type
de
production,
du dirigeant...).
- Etude de marché sur le ou les produites) envisagées). - Etude technique et financière. - Recherche d'aide fmancière (subvention). - Engagement personnel (sur quoi et jusqu'à quelle limite ?). - Choix de la structure, des statuts. - Management du groupement.
220
de
Le groupement, nn plus pour le secteur artisanal et semi-industriel : La structuration de la scierie ftançaise, à 80 % artisanale et semi-industrielle et le plus souvent familiale, pose le problème du manque de moyens pour financer son développement. Ne faut-il pas profiter de la nécessité de développer le séchage et le classement du bois pour :
- répondre
aux exigences
normatives,
mais aussi la
revalorisation (collage, usinage...) ? - pour rester concurrentiel face aux produits d'importation? - améliorer les méthodes de vente (vente directe, négoce) et ainsi reprendre des parts de marché à la grande distribution, négoce et GSB ? Réaliser seul ces développements pose d'innombrables problèmes d'autofinancement et de rentabilité, alors que le faire en groupe semble plus facile. Alors que des groupements se profilent dans le domaine du séchage du bois (contraints et forcés par le marquage CE) n'est-t-il pas intéressant d'envisager différentes voies de changement qui pourraient se généraliser? Les modélisations qui suivent donnent des pistes de réflexion pouvant être utiles aux futurs créateurs et animateurs de groupements.
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CONCLUSION GENERALE Il revient à Pierre Lambert professeur d'économie et animateur des séminaires du Club des scieurs développeurs et de leurs partenaires, formation HEC, de conclure les travaux présentés dans cet ouvrage. En 2008, la scierie en tant que secteur d'activité et en tant que métier est incontestablement au cœur d'une transformation profonde. Cette transformation s'enregistre au niveau de son importance numérique (I), au niveau de la combinaison productive (2) et enfin au niveau de la production et des marchés (3). Actuellement en difficulté, la scierie en France a de nombreux défis à relever, mais elle dispose aussi d'atouts pour y répondre. 1- Un secteur en forte diminution numérique Peu de secteurs économiques ont connu une aussi forte concentration que la scierie française en une vingtaine d'années. Le nombre d'entreprises de scierie (toutes tailles confondues) a diminué de 50 % en vingt ans et s'établit à environ 2 000 environ actuellement pour une masse salariale de 13 000 employés. Dans un contexte de stabilité du marché, ce phénomène entraîne mécaniquement une diminution de l'emploi mais aussi une forte hausse de la productivité physique du travail: plus 98 % par salarié et plus 154 % par scierie en vingt ans environ. Cette hausse de productivité est cependant très en deçà de ce que réalisent nos voisins allemands qui, avec un nombre équivalent de scieries, produisent 20 millions de m3 contre 10 en France. La différence a sans doute plusieurs explications, et renvoie à des contrastes de structure qu'on observe ici comme dans d'autres secteurs économiques entre la France et l'Allemagne. Des cultures d'entreprise différentes plus axées sur l'industrialisation, des aides étatiques, un travail différent au niveau du produit, de la revalorisation et un niveau de concentration beaucoup plus élevé en Allemagne qu'en France, expliquent également cette différence de performances. Le problème ici posé est celui de la disparition de nombreuses scieries (surtout petites et moyennes), une tous les
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trois jours en moyenne. C'est la disparition de tout un savoir-faire, d'une expertise, de compétences. 2- Un bouleversement dans la combinaison productive Les métiers de la scierie sont de plus en plus techniques, font de plus en plus appel à de nouvelles technologies (automatisme, informatique. ..). Le développement du secteur supposerait donc qu'un effort tout particulier soit fait du côté de la formation. Malheureusement le problème de la baisse du nombre de scieries est aggravé par la baisse des effectifs dans la filière de formation professionnelle du CAP au BTS. Le triste constat est de voir des formations désertées par les élèves qui préfèrent se diriger vers les métiers de la menuiserie, de la charpenterie, de l'ébénisterie, de la tonnellerie, de la charpenterie de marine... Problème d'image et de communication. .. L'augmentation de l'intensité capitalistique de la combinaison productive est un phénomène incontournable. Il permet aux scieurs de mieux adapter leur production à une demande plus difficile. Par ailleurs, le matériel revêt une importance toute particulière car il permet de satisfaire aux nouvelles normes, en particulier les normes européennes. Le problème est celui du financement, parfois difficile pour des petites structures qui disposent de peu de fonds propres. 3-Transformation au niveau de la production et des marchés Il ressort nettement que scier en 2008 n'est plus scier comme il y a vingt ans... C'est une évidence en termes de techniques utilisées, mais aussi en termes de produits et de marchés. Actuellement, la crise économique a des répercussions sur le BTP, secteur constituant un débouché de première importance pour le secteur de la scierie (charpente) : les mises en chantier de logements neufs sont en forte diminution, ce qui aura des conséquences sur le volume d'emploi de bois dans le secteur. Le plan de relance prévu par le Gouvernement prévoit la construction de plusieurs dizaines de milliers de logements
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sociaux. Ceci sera peut-être de nature à réduire quelque peu les craintes des scieurs. De gros marchés plus difficiles à conquérir, il reste des « marchés de niche », pour lesquels les petites structures sont particulièrement bien adaptées. Outre le fait qu'ils ne sont pas extensibles à l'infini, le problème de ces marchés est celui de leur prévisibilité, de leur instabilité. Une autre direction prise pour relever les défis commerciaux lancés au secteur semble celle d'une meilleure revalorisation des produits de sciage, et les innovations de produits (parpaing bois...). Cependant, faire face à des marchés toujours plus difficiles oblige les professionnels à plus d'inventivité, de réactivité et à davantage de travail en réseau. Conclusion La scierie française est à un tournant. Elle doit faire face à de nombreuses difficultés mais elle peut s'appuyer sur des atouts réels, bien mis en évidence par les travaux de l'observatoire du métier de la scierie. Il existe en France une tradition et un savoirfaire qui constituent une force. Malgré les progrès spectaculaires de productivité, on a constaté une prise en compte plus forte du facteur humain dans la combinaison productive. Des préoccupations nouvelles apparaissent; elles conduisent à des améliorations notables sur la sécurité et la lutte contre les nuisances (bruit, poussières). Des préoccupations ergonomiques également, avec la recherche d'une meilleure adaptation du couple hommemachine. Par ailleurs, il semble qu'on commence à repenser le métier en terme d'organisation, en distinguant scierie de production et scierie de services, des structures aux problématiques différentes mais complémentaires. Le développement des scieries de services, celles qui donnent de la valeur ajoutée au produit par l'innovation, la compétence, la proximité avec le client, permettrait sans doute de faire jouer un avantage comparatif qu'ont surtout les petites structures et ainsi d'assurer leur pérennité. Enfin, un souci nouveau se manifeste, celui de communiquer davantage et mieux, pour changer l'image de marque de la scierie, tant au niveau des clients qu'à celui des jeunes qui seraient tentés par le métier. L'effort de communication est indispensable dans une sphère économique traversée par un nombre croissant d'informations et donnée par l'outil Internet.
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BmLIOGRAPHIE AGRESTE, La forêt et les industries du bois, Service central des enquêtes et études statistiques, 2006 ATTALI Jacques, L'avenir du travail, Fayard, 2007 BONNEFOI Benoît, De la forêt à l'industrie, une stratégie pour le bois, La Documentation Française, 1991 BARY-LENGER Anne, Transformation utilisation et industrie du bois en Europe, Editions du Perron, 1999 CHALAYER Maurice, La scierie française, un métier d'expert, L'Harmattan, 2001 CHALA YER Maurice, La scierie française et ses enjeux, L'Harmattan, 2005 CHALA VER Maurice, L'avenir de la scierie française, L'Harmattan, 2007 DE ROSNAY Joël, 2020 Les Scénarios du futur, Des idées et des hommes, 2007 ERKMAN Suren, Vers une écologie industrielle, Editions Charles Léopold Mayer, 2004 LEVEQUE François, PEGURET Agnès, Forêts et industries du bois, structures et performances, Economica, 1988
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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION
GENERALE
... .., ... ... .,. .
....
PREMIERE PARTIE HISTOIRE ET ETAT DES LIEUX..........................
FORET ET TRANSFORMA nON DU BOIS entre 1955 et 2005 : entre science fiction et réalité .... Sylviculture et foresterie des progrès fulgurants........
7
9
11 11
Récolte et 1ère transformationdu bois, une vision futuriste mais pas tant que cela ?.. ... ........ Après le sciage, la préfabrication s'imposera............ En 2008 que reste-t-il ?................................................ LA SCIERIE FRANÇAISE EN 2008.................... La scierie française implantée au cœur ou à proximité
12 14 14 16
de la ressource.
17 17 18 19 24 24 26 26 26 27
. . .. .. .. .. . .. . .. . .. . . .. .. . .. .. .. . .. . .. .. . . . ...
Production inégale selon les régions..................... La scierie française à la traîne en Europe ?................. Des structures différentes mais complémentaires.. .... BILAN ET AVENIR....................................... Menaces ... ... ... ... ..... Enjeux ... Opportunités. Avenir..
. . . . .. .. .. . . .. .. .. . .. . . .. .. . .. . . .. . .. . .. .. .. . . . . .
. .. . .. . .. . . . . . . . .. . .. . .. . .. . .. . . . . . .. .. .. .. .. . . .. . .. ...
DEFIS A RELEVER....................................... L'AVENIR DE LA CHARPENTE SUR LISTE EN QUESTION? . La normalisation menacerait-elle le produit sur liste? ............................................................................ Une normalisation en marche que rien n'arrêtera .. Attention aux mauvaises pratiques de mise en œuvre qui disqualifient le bois massif. . .... .. . ... ...... ... ... ... Quel avenir pour le débit sur liste et pour ceux qui le pratiquent? .. Un débat à ouvrir et à nourrir sur l'avenir du sciage hors norme ... ... ... ... ... ..... Trouver les ressorts du changement... .. . ... . ... ... Des handicaps mais de nombreux atouts à valoriser...
235
28 29 30 30 31 31 32 33
DEUXlEME PARTIE ENQUETE MATERIEL
SCIERIE...........................
ENQUETE MATERIEL SCIERIE... ... ... .. ... Réalisation .. ... .. .. ... ... ... ... . .. ... ... ... ... ...... Objectifs . Problématique ... Méthodologie.. ... ... ... ......... Contexte
étudié
. . .. . . . . . . . .. . .. . .. . . . . . . .. .. .. . .. . . .. . ..
Profil des entreprises enquêtées........................... Situation des scieries enquêtées........................... Chiffre d'affaires des 55 scieries......................... Le matériel en scierie artisanale......................... Matériel possédé en scierie artisanale... ... .... ..... Le matériel correspond-il aux attentes du scieur artisan ... Atouts-faiblesses-contraintes du matériel possédé dans les scieries artisanales.. . .. . .. . . .. ... ... . . . . . . . . ... ...
Acquisition matériel nouveau ... ... ... Quelles évolutions du matériel et/ou du métier chez l'artisan scieur? ............................................ Le matériel en scierie semi-industrielle.................. Matériel possédé en scierie semi-industrielle............ Le matériel correspond-il aux attentes du scieur semi-industriel
? .............................................
Atouts-faiblesses-contraintes du matériel possédé dans les scieries semi-industrielles........................ Acquisition matériel nouveau... . .. . .. ... ... ... .. ...... .... Quelles évolutions du matériel et/ou du métier chez le scieur semi-industriel. .. ... .. . ... ... ... ... ... ... ... ... .. . Le matériel en scierie industrielle......................... Matériel possédé en scierie industrielle.................. I-Pare à grumes.......................................... 2-Hall de sciage.......................................... 3-Parc à débits et revalorisation........................ Le matériel correspond-il aux attentes du scieur industriel? ....................................................
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35 37 37 37 37 38 40 40 40 41 44 44 46 46 46 47 48 48 50 50 52 53 54 54 54 54 56 57
Atouts-faiblesses-contraintes du matériel possédé dans les scieries industrielles .... Acquisition matériel nouveau... ... ... ... ... ......... Quelles évolutions du matériel et/ou du métier chez le scieur industrieL ............................ TROISIEME PARTIE ENQUETES FABRICANTS
MATERIEL
Contexte
étudié.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
des matériels scierie...........
Réputation-Références... ... ... ... ... ... Flexibilité-souplesse.
... ...
..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
Performance-qualité . Services-écoute-soutien-conseil .......................... Matériel neuf ou occasion ?......................................... Production-productivité-moyen humain-innovation. ... EVOLUTION DU MATERIEL DE SCIERIE.......... Au sujet du matériel proprement dit.. ... ............. Au sujet du sciage .. .. ... ... .. ... Conditions de travail et automatisation des tâches... ... Avenir-innovation-investissement . LES FABRICANTS
EN 2008
.. ... ... ...
DE MATERIELS
... ... ... ... ...
71 71 71 71 73 73 73 74 74 80 81 82 82 83 84 84
DE SCIERIE
... ... ... ...
Les fabricants de matériels de scierie français évoluent en même temps que l'industrialisation de la scierie..... EVOLUTION DU SCIAGE EN FRANCE-ETUDE COMPARATIVE... ... ... ... ... ... ... ... ....... Préconisation en matière de sciage... ... ... ... ... Les différences entre 1980 et aujourd'hui................ La machine de scierie dans le contexte général de la machine-outil.
60 69
SCIERIE......
ENQUETES FABRICANTS MATERIEL SCIERIE.. Problématique... ... ... ... ... ... ... ... ... ...... '" Méthodologie... ... ... ... .... '" A TOUTS-F AIBLESSES
57 59
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .
86 86 89 89 90 94
Les défis à relever pour les fabricants de matériel de
SClene
...
... ... ...
... ...
237
.........
97
QUATRIEME PARTIE ENQUETES FORMATION
... ...
...
....
QUALIFICATION ET FORMATION DES OPERATEURS DE SCIERIE .. ..... Contexte du sciage français ... ... ... ... ... Problématiques du personnel de production en scierie... Méthodologie.. ... ... ... ... ... ........ CONTEXTE ETUDIE....................................... Entreprises enquêtées......................................... Part des opérateurs sur la masse salariale. .. ...... ... ..... Situation géographique des scieries......................... Essences transformées. ... ... ..... Produits
réalisés.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
Nombre de scieries selon le volume de sciage............ Nombre de scieries selon la masse salariale............... LES FORMATIONS DES OPERATEURS DE SCIERIE... Répartition
. . .. . . . . .. . . .. .. . .. . .. . .. . . . . . . . . . . .. . .. . .. . .. ... de la masse salariale entre postes. .. . . . . . . . . . .
Formation des opérateurs de scierie......................... Type de formation par poste... ... ...... Niveau de formation des opérateurs de scierie .... Système de formation le plus adapté ... ... ........ Choix du système de formation... ... ........ Analyse.
. . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . '"
Pertinence du système de formation scierie. .. . .. . .. ... .. . Synthèse des commentaires sur la pertinence des systèmes de formation... ... ... ... ... ... ... a- Au sujet de la formation initiale par voie scolaire: temps plein ou alternance... .. . ... .. ..... b- Au sujet de la formation continue.. ... ... ... .... Autres attentes spécifiques en matière de formation...... Synthèse des commentaires sur les attentes spécifiques en matière de formation.. .. .. ... .. .. . ... .. .. .. .. .. ... . ...
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101 101 101 102 103 103 104 104 104 104 105 105
106 106 107 107 108 110 110 113 115 117 117 118 119 120
CINQUIEME PARTIE ETUDES DU SECTEUR DU SCIAGE ALLEMAND.
ESPAGNOL
ET
. . .. . . . . .. . .. . . . . . . . .. . . . . . . .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . ..
LA SCIERIE CATALANE, MAILLON FORT D'UNE FILIERE PEU STRUCTUREE.................. La Catalogne, région phare d'Espagne.................... La première transformation du bois en Espagne......... Problèmes d'approvisionnement et importation de bois. Des scieries diversifiées collant à leur milieu... ... ... Problématiques des professionnels du sciage catalan. ... La crise espagnole de l'immobilier semble toucher aussi les scieries. .. ... ... ... ... ... .. . ... ... ... .. . .. . ..... S'adapter pour survivre à la crise .... ETUDE DU CONTEXTE « SCIERIES
ALLEMANDES»............................................
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125 125 126 127 128 130 131 132 133
Les Lander du sud très actifs dans le domaine du sCIage.
. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
133
10% des scieries allemandes font 80% de la production mais forte présence du tissu artisanal et semi-industriel. Moins de surface forestière qu'en France mais davantage de production de sciages........................ Où s'arrêtera la production des sciages allemands 7...... Avenir des scieries allemandes dans un climat économique fragile 7 ......... SCIERIES ALLEMANDES« TEMOIGNAGES »......
140 144
SIXIEME PARTIE CHRONIQUES ET CONFERENCES DE L'OBSERVATOIRE DU METIER DE LA SCIERIE. .....
149
INCERTITUDES DES SCIEURS FACE AUX MENACES ECONOMIQUES (mai 2008)................ UNIVERSITES D'ETE DE LA FORET DE BOURGOGNE (28 août 2008)... ... ... ... ... ... ... . .. ... ... CRISE FINANCIERE OU « CRISE DE SENS» 7 (novembre 2008)..............................................
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151 155 160
DURE, DURE SERA L'ANNEE 2009 ! (décembre 2008) .. AIDE MASSNE DE L'ETAT POUR LA FILIERE BOIS Ganvier 2009) ....................... LES ACTEURS DE LA FILIERE BOIS ET LA CRISE (mars 2009) .......... CRISE ET CONSTRUCTION (mars 2009)..............
168 173
SEPTIEME PARTIE SEMINAIRES DE L'OBSERVATOIRE DU METIER DE LA SCIERIE.................................................
179
162 165
LE SECHAGE DES DEBITS SUR LISTE, UN
NOUVEAU METIER A APPRENDRE (1 er novembre
2007)
...
... ...
.......
181
LA SCIERIE FRANCAISE, SON EXISTANT ET SON DEVENIR (8 novembre 2008)... ... ... ... ... .... '"
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HUITIEME PARTIE STRATEGIE ET DEVELOPPEMENT: Scierie de services ou de production. Groupement de scieries.......... SCIERIE DE SERVICES OU DE PRODUCTION, FAIRE LE BON CHOIX.................................... Faire du cube ou assurer du service ?............................ Scierie de services ou scierie de production ?............... Modélisation des deux types de scierie ... ... ... .... .. GROUPEMENT DE SCIERIES, UNE OPPORTUNITE POUR LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR TOUT ENTIER .. ..... Les groupements trop dans l'ombre....................... Réflexion avant d'enclencher un projet................... Bilan généraL................................................. Le groupement, un plus pour le secteur artisanal et semi-industriel. .
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CONCLUSION GENERALE...............................
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1- Un secteur en forte diminution numérique... ... ... ... ... . .... ... ... ... ... ... ... '" 2- Un bouleversement dans la combinaison productive.. .... ... . .. ... ... ... . ... ... ... ... .. . 3- Transformation au niveau de la production et des marchés .. Conclusion... ... ... ... '" ... ... ... .........
BffiLIOGRAPHIE
.
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L.HARMATTAN. Via Degli Arristi
15;
ITALlA 10124
Totino
L'HARMATTAN HONGRIE Konyvesbolr; Kossuth 1. u. 14-16 1053 Budapest L'HARMATTAN BURKINA FASO Rue 15.167 RoUte du Pô Patte d'oie 12 BP 226 Ouagadougou 12 (00226) 76 59 79 86 ESPACE L'HARMATTAN KINSHASA Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives BP243, KIN XI ; Univetsité de Kinshasa L'HARMATTAN GUINÉE Almamya Rue KA 028 En face du restaurant le cèdre OKB agency BP 3470 Conakry (00224) 60 20 85 08
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