C O O R D I N AT I O N DE SOPHIE RONDEAU
a plupart des futures mamans, surtout la première fois, appréhendent beaucoup l’accouchement. Nombre d’entre elles dévorent une multitude de livres sur la grossesse et l’accouchement sans être rassasiées... C’est bien beau la théorie, mais comment se passe vraiment un accouchement ? Ce livre présente les témoignages d’une soixantaine de mamans qui ont vécu cette expérience à une ou à plusieurs reprises. Comment ont-elles vaincu leurs inquiétudes, leurs peurs ? Leurs histoires sont toutes différentes, tout comme les bébés qu’elles ont mis au monde. Certaines ont accouché à l’hôpital, d’autres dans une maison de naissance ; quelques-unes ont eu des césariennes ; plusieurs ont eu recours à la péridurale... Toutes ont été dans l’œil du cyclone et les moments qu’elles ont vécus sont gravés à jamais dans leur mémoire. Naissances est un recueil de récits rédigés avec des mots sincères et spontanés à l’intention des futures mamans afin, certes, de démythifier l’accouchement et de les rassurer... mais aussi, d’émouvoir et d’émerveiller.
NAISSANCES
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C O O R D I N AT I O N DE SOPHIE RONDEAU
NAISSANCES RECUEIL DE RÉCITS
Mettre un enfant au monde est le plus bel acte d’amour qui soit. Un acte qui a fait vivre des moments d’une très grande intensité aux auteures et à leurs conjoints, moments que les mamans ont voulu partager avec d’autres.
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Révision : Marie-Hélène Tremblay Impression : Transcontinental Photo de la première de couverture : Photographie de Mélanie Dorion enceinte de Justine à 37 semaines, prise par Sébastien Perreault, le 12 janvier 2004. Photo de la quatrième de couverture : Photographie de Julien Faucher, né le 4 juin 2000 à 37 semaines de grossesse, prise par Louise Phaneuf, le 6 juin 2000. © Éditions MultiMondes, 2005 ISBN 2-89544-072-7 Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2005 Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2005
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre : Naissances : recueil de récits Comprend des réf. bibliogr. ISBN 2-89544-072-7 1. Accouchement. 2. Grossesse. 3. Naissance – Aspect psychologique. 4. Mères – Entretiens. 5. Femmes enceintes – Entretiens. I. Rondeau, Sophie. RG651.N34 2005
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ÉDITIONS MULTIMONDES 930, rue Pouliot Sainte-Foy (Québec) G1V 3N9 CANADA Téléphone : (418) 651-3885 Téléphone sans frais depuis l’Amérique du Nord : 1 800 840-3029 Télécopie : (418) 651-6822 Télécopie sans frais depuis l’Amérique du Nord : 1 888 303-5931
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DISTRIBUTION EN BELGIQUE Librairie Océan Avenue de Tervuren 139 B-1150 Bruxelles BELGIQUE Téléphone : +32 2 732.35.32 Télécopie : +32 2 732.42.74
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Les Éditions MultiMondes reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition. Elles remercient la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son aide à l’édition et à la promotion. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – gestion SODEC. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication. IMPRIMÉ AU CANADA / PRINTED IN CANADA
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AVA N T - P R O P O S Qu’est-ce que le projet Naissances ? a plupart des futures mamans, surtout si elles le sont pour la première fois, appréhendent beaucoup l’accouchement. Nombre d’entre elles dévorent une multitude de livres sur la grossesse et l’accouchement sans être rassasiées…
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C’est bien beau la théorie, mais comment se passe vraiment un accouchement ? Nous sommes des mamans qui ont vécu cette expérience une ou plusieurs fois. Nos histoires sont toutes différentes, tout comme les bébés que nous avons mis au monde. Certaines d’entre nous ont accouché à l’hôpital, d’autres dans une maison des naissances, quelques mamans ont eu des césariennes, plusieurs ont eu recours à la péridurale, la plupart ont eu un bébé, une en a même eu deux… Nous étions dans l’œil du cyclone et les moments que nous avons vécus sont gravés à jamais dans notre mémoire. Le but de ce projet est de publier un recueil de récits de naissances à l’intention des futures mamans afin de démythifier l’accouchement et de les rassurer… Et, ne nous le cachons pas, il est toujours émouvant de lire le récit de l’accouchement d’une autre maman. Sous des mots sincères et spontanés, la vie éclot lentement et ébranle notre fibre maternelle. Mettre un enfant au monde est le plus bel acte d’amour qui soit. Et parce que nous adorons nos enfants, nous voulons partager ces moments intenses avec d’autres…
Les mamans de Naissances
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A U T E U R E S
Tous nos remerciements aux mamans qui ont participé à ce projet. Karyna Meunier, Annick Gaudreault, Annie-Milaine Saucier, Annik Provencher, Alexandra Van Peteghem, Natalie Tourigny, Christine Pelletier, Caroline Brunelle, Caroline Gagnon, Célyne Purcell, Chantal Goyette, Chantale Larouche, Cinthia Ricard-Côté, Claudelle Cyr, Martine Goyette, Véronic Pellerin, Kathleen Lescarbeau, Geneviève Leduc-Poirier, Micheline Gagné, Geneviève Coutu, Marilyn Ruf, Valérie Jacques, Isabelle Berthiaume, Mélanie Bergeron, Geneviève Ouellet, Josée Gauthier, Julie Potvin, Julie Caron, Karine Tremblay, Karyne Venne, Marie-Claude Guay, Marie-Claude Duchesne, Sophie Pichet, Solène Bourque, Sandy Fontaine, Marie-Hélène Boucher, Marie-Claude Gagné, Mélannie Dubé, Mélisa Dumont, Jo-Ann Rioux, Andréane Lacombe, Annie Desrochers, Marie-Chantal Dufort, Pascale Jutras, Chantale Gagnon, Rae Couture, Nadine Deschesneaux, Sonia Villeneuve, Sophie Rondeau, Sophie Proulx, Stéphanie Gauthier, Nathalie Lagacé, Sylvie Boucher, Caroline Lefebvre, Sophia Alvarez, Caroline Gagnon, Janick Gagné et Ariane Lebrun. Pour la plupart, elles se sont connues par l’entremise d’un site Internet appelé Les Futures Mamans dont l’adresse apparaît à la fin de ce recueil. C’est grâce à ce site, où mamans et futures mamans se côtoient, s’entraident, se rassurent et s’encouragent, qu’est né le projet de ce recueil.
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TA B L E
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D E S
M AT I È R E S
Adèle
(Nadine, 8 janvier 2003, Greenfield Park) .................... 1
Aëlis
(Rae, 20 juillet 2003, Saint-Romuald) ........................... 8
Alice
(Christine, 7 juin 2002, Alma) .................................... 13
Alicia
(Karyna, 23 avril 1998, Jonquière).............................. 17
Alyssa
(Mélanie, 11 février 2003, Val-d’Or) ............................ 20
Anabelle
(Stéphanie, 31 août 2001, Trois-Rivières)................... 26
Anthony
(Jo-Ann, 31 décembre 2002, Saint-Jean-sur-Richelieu) ............................................ 29
Anthony
(Sonia, 11 octobre 2001, Alma) .................................. 33
Ariane
(Caroline, 27 mars 2000, Victoriaville) ....................... 38
Ariane
(Solène, 31 mars 2003, LaSalle).................................. 41
Cédrik
(Josée, 16 juin 2003, Québec)..................................... 46
Charles
(Geneviève, 12 février 2002, Québec) ........................ 50
Coralie
(Geneviève, 17 février 2004, Québec) ........................ 56
Édouard
(Geneviève, 10 décembre 2003, Québec) ................... 58
Éliane
(Valérie, 28 février 2004, Granby) .............................. 65
Élora-Jeanne
(Véronic, 9 décembre 2003, Repentigny) ................... 68
Emily-Kasandra (Sandy, 30 septembre 1998, Sherbrooke)................... 72 Emma
(Caroline, 28 octobre 2002, Laval) ............................. 76
Émy
(Karine, 9 janvier 2004, La Tuque) ............................. 79
Étienne
(Sophie, 23 janvier 2003, Châteauguay) ..................... 82
Félix
(Caroline, 11 février 2003, Victoriaville) .................... 87
Félix
(Marie-Chantal, 7 octobre 2000, Saint-Hyacinthe)..... 90
Florence
(Marie-Hélène, 17 février 2003, Trois-Rivières) .......... 93
Gabriel
(Isabelle, 24 mars 1999, Cowansville)......................... 96
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N a i s s a n c e s
Heidi
(Sylvie, 21 mai 2000, Saint-Georges de Beauce) ...... 103
Isa-Ève
(Caroline, 13 janvier 2003, Baie-Comeau)................ 108
Jakob
(Annik, 29 mai 2003, Longueuil) .............................. 116
Jenny
(Julie, 29 juillet 2002, Lévis) ..................................... 120
Jérémie Lou
(Mélannie et François, 9 avril 2003, Laval)............... 123
Jérôme
(Cinthia, 17 décembre 2002, Québec)...................... 126
Julien
(Sophie, 4 juin 2000, Montréal) ................................ 128
Juliette
(Marie-Claude, 10 juin 2002, Dolbeau-Mistassini) .... 133
Keith
(Pascale, 20 octobre 2002, Trois-Rivières)................ 138
Koryann
(Kathleen, 1er novembre 2002, Montréal) ................. 142
Laurence
(Annie-Milaine, 4 avril 2002, Trois-Rivières) ............ 148
Laurianne
(Chantale, 6 avril 2000, Thetford Mines) .................. 150
Laurie
(Célyne, 2 novembre 2003, Québec) ........................ 153
Léa
(Chantale, 11 décembre 2002, Wainwright, Alberta) .. 155
Lorie-Jane
(Marie-Claude, 4 octobre 2002, Trois-Rivières) ........ 158
Maelys
(Geneviève, 24 juillet 2003, Montréal)...................... 163
Marguerite et Laurent
(Natalie, 20 mai 2003, Repentigny)........................... 165
Marianne
(Sophia, 25 juin 2003, Laval) .................................... 171
Marie-Soleil
(Sophie, 16 septembre 1998, LaSalle) ...................... 173
Maxime
(Micheline, 17 mai 2000, Montréal) .......................... 176
Maxime
(Marie-Claude, 10 mars 2003, Châteauguay)............ 179
Maxime
(Mélisa, 6 décembre 1996, Drummondville) ............. 181
Mélanie
(Chantale, 5 décembre 1993, Heerlen, Pays-Bas)..... 184
Mélodie-Ann
(Andréane, 17 mai 2000, Greenfield Park) ............... 187
Nathan
(Claudelle, 4 avril 2003, LaSalle) .............................. 190
Nathan
(Sonia, 19 avril 2004, Alma)...................................... 193
Nicolas
(Nathalie, 14 avril 1996, Repentigny) ....................... 197
Paméla
(Alexandra, 23 juillet 1988, Greenfield Park) ........... 201
Philippe
(Isabelle, 14 septembre 2000, Cowansville).............. 204
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T a b l e
d e s
m a t i è r e s
Philippe-Olivier (Nathalie, 1er novembre 1997, Repentigny) .............. 210 Rosalie
(Caroline, 25 novembre 2002, LaSalle) .................... 213
Rose
(Julie, 10 mai 2000, Jonquière)................................. 216
Roxane
(Chantal, 28 septembre 2002, Saint-Jean-sur-Richelieu) .......................................... 220
Sarah-Kim
(Janick, 5 février 2004, Chicoutimi) ......................... 222
Stéfanie
(Martine, 25 mai 1994, Laval) ................................... 224
Tommy
(Karyna, 3 mars 2003, Jonquière)............................. 228
Ulysse
(Annie, 4 septembre 2003, Montréal) ....................... 231
Valérie
(Caroline, 12 août 1995, Laval)................................. 237
Victoria
(Marilyn, 26 juillet 2003, Sherbrooke)...................... 239
Vincent
(Annick, 11 juin 2003, Québec)................................ 242
William
(Sophie, 11 octobre 1993, Québec) .......................... 246
Yezabelle
(Ariane, 4 novembre 2003, Saint-Janvier/Saint-Eustache) ................................... 249
Yohan
(Karyne, 31 décembre 2003, Joliette) ....................... 254
Zachary
(Sandy, 6 septembre 2003, Thetford Mines) ............. 260
Glossaire ............................................................................................... 265 Expressions ........................................................................................... 270 Sources .................................................................................................. 271
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Adèle l a neigé hier. Mais en après-midi, il faisait grand soleil. Et c’est à ce moment que tu as décidé de venir au monde, mon petit soleil d’amour. À 15h16, tu étais sur moi, toute grouillante, toute gluante, toute molle… toute belle. Parce que tu l’es. Et à la folie !
I
Le travail a commencé après mon rendez-vous avec mon médecin, à 14 h 10, le mardi 7 janvier. Tu devais te pointer le bout du nez bien avant (le 31 décembre), et jamais je n’aurais cru retourner le voir à son bureau. Il m’annonce que je suis dilatée à 3 cm et effacée à 80 %. Je suis contente, il me semble qu’une partie du travail a débuté sans que je m’en rende compte. Il me fait un stripping. Puis, durant le reste de la journée, je vois bien – en fait, j’espère fort, fort! – que le travail avance. Je tricote en regardant la télé chez mes parents (puisque Éric a un cours ce soir-là), mange des hamburgers – qui sont devenus le dernier repas avalé jusqu’à près de 24 heures plus tard – et relaxe. Puis, je retourne à la maison. J’ai convenu d’un code de téléavertisseur avec Éric pour ce soir, juste « au cas où ». À 21 h 00, je ressens une grosse douleur vive et intense. Je viens de lui parler pendant sa pause et je lui ai dit que tout était correct, que je sentais seulement un peu de tiraillements, mais j’ai tellement peur que ce soit une fausse alerte que je lui ai dit de ne pas s’inquiéter. J’hésite un peu pour l’appeler en urgence « 911 », car je ne suis pas bonne du tout pour avoir mal toute seule. Je ne fais rien. Et ça arrête. Je mange quelques fruits, aussi «au cas où». C’est ma devise ! À 22h30, Éric arrive, on se couche pour notre très courte dernière nuit en simple couple. À minuit, les contractions (dans les reins surtout) me réveillent. On ne se recouche plus ensuite. Et pour un long bout, si on savait! Durant la soirée, j’avais sorti mes produits de beauté, brosse à dents et crèmes
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pour finir ma valise. Je sentais que ça allait être cette journée-là. En fait, je l’espérais tellement que j’ai peut-être forcé un peu la main du destin! Vers 2 h 00, Éric appelle à l’hôpital. On nous dit de nous mettre en chemin tranquillement, puisque j’ai déjà pris un bain et que le travail a continué. Et comme l’hôpital est exactement à huit coins de rue de l’appartement, on n’est pas très pressés. On ramasse la maison, on fait le lit, la vaisselle, on lave la salle de bain : bref, on étire le temps. J’envoie un message sur le site des Futures Mamans et Je doute un peu deux courriels, et on part ! Éric a dû aller pelleter, car il avait de mes forces, puis neigé pas mal en peu de temps. De la neige ! Je croyais que me ressaisis et tu arriverais bien avant…
décide de prendre les choses comme elles vont venir.
J’ai des craintes que ce ne soit pas le vrai travail, car je n’ai pas si mal. Je marche sans problème, on a même monté les escaliers à pied pour se rendre à la salle d’accouchement. On arrive, il est 3 h 00 environ.
On nous installe dans la chambre de naissance, juste en face du poste des infirmières. Nous sommes les seuls en cette nuit du 8 janvier. J’enfile une affreuse jaquette bleue d’hôpital (j’ai dû la changer 12 fois pendant tout mon accouchement !) Notre infirmière, Christine, est super gentille. Je lui remets notre plan de naissance qu’elle va porter à mon dossier. Elle revient me parler de mes choix (pas de médication, pas de péridurale, rien). Elle me trouve très courageuse. Et moi, plus les contractions arrivent, moins je le suis. Je doute un peu de mes forces, puis me ressaisis et décide de prendre les choses comme elles vont venir. Rien ne me sert de trop anticiper et de vouloir tout planifier… enfin pour une fois. C’est bien une des facettes de l’accouchement qui m’inquiète le plus : je ne peux pas tout contrôler. Christine installe les moniteurs pendant plus d’une demi-heure pour vérifier l’intensité du travail. Elle examine mon col : rien n’a changé depuis mon rendez-vous chez le médecin : dilatée à 3 cm et effacée à 80 %. Je vais au bain tourbillon pour la première fois. Ça soulage, surtout dans le dos. C’est bon. Je relaxe un peu. Ensuite, les contractions sont assez fortes et plus rapprochées. Encore au monitoring. Puis, je m’installe sur le ballon thérapeutique que j’ai monopolisé pendant toute la durée de l’accouchement.
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Je suis chanceuse. C’est génial, ce ballon! Pendant que je me tortille un peu dessus, Éric me masse les reins et le haut du dos. Je suis toute crispée, donc ce massage m’aide beaucoup. De plus, on dirait que les contractions «roulent» sur le ballon. On joue même une partie de cartes, moi assise sur le ballon et Éric sur une chaise berçante en plastique (genre chaise de patio). Il faut qu’il se lève à chaque contraction pour venir me masser et du même coup il doit lâcher toutes ses cartes ! Hi ! Hi ! Toute une partie ! Il n’a pas gagné… et moi non plus! Le jour se lève tranquillement. Le soleil apparaît. Celui du ciel, pas le mien. Pas encore. Éric et moi nous nous endormons, mais c’est là que les contractions reprennent. On me garde à l’hôpital, c’est certain. Et après mon deuxième bain tourbillon, l’infirmière appelle mon médecin. Il est parti courir (dehors dans la neige ; il est bien drôle !) et va venir après. On ne m’examine pas tout de suite, on attend le changement d’équipe de travail. Il est 7h00… 8h00…: personne ne vient nous voir. Et les contractions sont plus fortes et rapprochées. On ne me laisse pas aller au bain tourbillon, car mon docteur devrait arriver d’une minute à l’autre. J’ai mal, je ne sais plus comment m’installer. Éric me masse, mais même cela me fait mal. Je suis irritée dans le dos, car on n’a pas mis d’huile au début. Ça chauffe en plus de me faire mal, alors je ne veux plus qu’il me touche dans cette région-là! Et nulle part non plus finalement ! Ma nouvelle infirmière est un peu moins attentionnée. C’est bien normal, il y a plus de patientes. Le département s’est vraiment animé depuis la nuit. Elle a aussi lu mon plan et dit qu’elle va respecter mes choix. Elle précise qu’elle me trouve bien courageuse, que c’est très rare qu’une femme arrive pour son premier accouchement et qu’elle ne veuille pas entendre parler de péridurale. Je fais la brave, mais ne le suis pas vraiment. Je commence à trouver que c’est long et douloureux. On met encore le foutu moniteur. Je tasse les capteurs, car ils m’achalent beaucoup, surtout celui pour les contractions. En plus, il est tellement haut sur mon ventre que je suis certaine qu’il ne les capte pas comme il le faut, car je ressens de la douleur surtout dans le bas de mon ventre. Mais puisque je ne veux pas que les infirmières me le remettent, je ne dis rien. Maintenant, je m’aperçois que c’est pour cela qu’elles ne croyaient pas que le travail était vraiment enclenché et qu’elles ne venaient pas nous voir souvent.
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Parce que j’avais déplacé le moniteur, il ne captait pas bien les contractions – pourtant j’en avais ! Et des grosses (la suite me le prouvera !). Avec le recul, j’ai bien aimé avoir la paix pendant ces moments. Je me promène un peu dans le corridor avec Éric à mes côtés. On essaie des positions différentes pour me soulager. Parfois, pour m’étirer le dos, je me suspends à son cou pour un bref instant. Ça fait du bien, mais ce n’est pas très confortable et ça ne soulage pas beaucoup. Mon médecin vient me voir. L’infirmière lui dit que mes contractions ne sont pas très rapprochées encore. Je l’écoute en me demandant ce qui m’attend, moi qui ai déjà très mal. Je ne comprends plus et j’ai peur de ne pas tenir le coup et de ne pas avoir un accouchement naturel. Il me dit qu’il y a trois choix: 1) on attend, 2) on perce mes membranes si je suis à 4 ou 5 cm, ou 3) on me provoque. Il m’examine. Je ne suis qu’à 3 cm +. Quoi? Un gros coup de déprime me prend. On n’a pas d’autre choix que d’attendre. Pourtant, j’ai senti de bonnes contractions. Je n’y comprends plus rien. Et j’angoisse en pensant aux nombreuses heures qui m’attendent. Je voudrais retourner chez moi. Je me demande ce que je fais là si rien ne progresse. Je prends un autre bain tourbillon. Mon médecin me dit que c’est très bon, et ce, même si je crève mes eaux. Je peux en prendre autant que je veux, il n’a pas d’objection. Éric devient le spécialiste du bain tourbillon. Il sait où aller chercher les serviettes, comment le mettre en marche et tout. C’est presque une farce dans le département. Les infirmières lui disent : « Vous savez comment ça marche, s’il n’y a personne, vous pouvez aller préparer la place pour votre blonde. Pas de problème ! » Je suis la seule à l’utiliser, à mon grand étonnement… Ensuite, je m’installe dans le lit avec des couvertures chaudes (je ne sais pas où ils prennent cela, mais elles sont vraiment chaudes, comme si on les sortait de la sécheuse…). C’est merveilleux ! En plus, j’avais apporté mon « sac magique ». Je suis bien comme cela avec plein d’oreillers. Et aussi une débarbouillette d’eau froide, car si j’ai froid partout dans le corps, j’ai chaud de la tête. Alors je m’éponge le front et le cou. Éric descend à la cafétéria me chercher un 7UP et il se prend un petit truc pour déjeuner, car on croit que le travail prendra vraiment du temps… Je veux qu’il mange afin qu’il soit en forme pour m’aider. On ne veut pas
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que je mange, mais ça ne me dérange aucunement, car je n’ai pas faim. Moi qui avais bourré ma valise de gâteries : barres tendres au caramel, Jell-O et compote de fruits. Tant pis ! J’ai même plutôt mal au cœur. J’appelle ma mère pendant qu’Éric est parti à la cafétéria. Elle croyait que bébé-soleil était arrivé. Elle m’encourage en me disant que pour elle aussi, le travail avait stagné un bout de temps à ma naissance. Ça ne m’encourage pas beaucoup ! Alors je dis à mon bébé-soleil qu’il pouvait arriver quand même et, surtout, qu’il n’était pas obligé de faire comme moi ! Je ne vais pas fort. Avec mon 7UP, j’ai un léger regain d’énergie pendant quelques minutes, jusqu’à ce que je le vomisse avec toute l’eau et les jus que j’avais bus. Maudit. On veut que je m’hydrate, mais je ne garde rien. J’ai l’impression que je vais rester à la salle d’accouchement pendant des jours. Par contre, je réussis à somnoler un peu, mais ça fait toujours aussi mal. Éric vient à chaque contraction près de moi et me dit: «serre ma main quand ça te fait mal ». Ça, ça me soulage beaucoup. C’est comme si je lui transmettais ma douleur. Puis, je dors un peu. Éric me laisse dans ma bulle et s’installe dans un coin de la chambre. Je m’imagine relaxer, je visualise un cercle qui s’ouvre. Vers 11 h 30, je retourne pour la quatrième fois au bain. Je ne suis pas capable de rester pendant les 20 minutes, j’ai trop mal. Je me tortille et j’ai mal au cœur. Je suis toute tremblante sur mes pattes lorsque je retourne à la chambre. Je veux être dans le lit, en petite boule. De retour à la chambre, je veux un calmant afin de réussir à dormir, surtout s’il n’y a pas encore de travail de fait. Je suis épuisée et faible. Et découragée. On me remet le moniteur et on m’enveloppe dans des couvertures, encore. Avant de me donner un calmant, une autre infirmière vient me voir en notant que personne ne s’occupe de nous. Puisqu’il y a longtemps que je me suis fait examiner, elle vérifie mon col. Au début, j’ai cru qu’elle avait dit : « On n’aura pas un gros chiffre. » Je suis découragée, je veux juste pleurer. Mais – Éric me l’a confirmé après l’accouchement – elle a plutôt dit: «Avez-vous peur des gros chiffres?» Elle m’annonce : « Vous êtes à neuf ! » Je lui touche la main en lui demandant : «Avez-vous vraiment dit neuf?» Je n’en reviens pas… Elle dit: «Bien oui, je sens la tête, elle est très basse. » Wow ! Dès ce moment, j’ai un incroyable
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regain d’énergie. Il y a aussi un grand branle-bas de combat dans ma chambre. On prépare la table avec les instruments, la petite table pour accueillir bébé, etc. Mon docteur est avisé. Éric choisit deux modèles de tuques : une rose et blanche, l’autre jaune et bleue. Il est midi et demi passé. J’ai de plus en plus envie de pousser. Quand mon infirmière me réexamine, les membranes se rompent. Il ne restait plus qu’une bande sur le côté. Je vais enfin pouvoir pousser. Yé ! Au début, les poussées me soulagent beaucoup. Je n’ai plus mal. Pendant les contractions, je relève les jambes, avec Éric et Johanne qui m’en tiennent chacun une. Ça m’aide énormément. Eux s’exclament à chaque poussée, mais moi, je ne comprends pas trop. Je me concentre sur les poussées pour que le travail finisse enfin. Un peu avant 15 h 00, mon médecin arrive. Je continue à pousser sur le dos avec Éric qui m’aide aussi à me relever. Les douleurs sont surtout intenses après les poussées. Ayoye les reins! Je me dis que je vais bien avoir le dos en compote pendant des années après l’accouchement. C’est vraiment horrible ! Ensuite, je pousse allongée sur le côté gauche. Cette position me permet surtout de changer le mal de place, car les poussées, elles, ne sont pas aussi efficaces. Alors, retour sur le dos. Puis, on me dit que si j’ai une épisiotomie, le bébé sera là à la prochaine poussée. D’accord ! Mais mon bébé-soleil, qui ne fait rien comme tout le monde et qui sait si bien se faire attendre (41 semaines et 1 jour), ne sort pas après cette fameuse poussée. Éric met des gants, car c’est lui qui va accueillir le bébé. À la contraction suivante, bébé-soleil sort la tête. Mon médecin lui enlève le cordon autour de son cou pendant qu’on me dit de ne pas pousser. Facile, encore ? Je tiens le coup, mais quelques secondes plus tard, je pousse et je sens que le bébé est là (j’ai pris soin de remettre mes lunettes pour voir mon bébé dès son arrivée !). L’infirmière me dit : « Regarde, regarde ! » et je vois la frimousse de mon soleil en train de sortir de moi, toute molle et toute enrobée. Éric la prend et la dépose sur moi tout de suite. Il est 15 h 16. Personne jusqu’à maintenant n’a regardé le sexe. J’y pense et je demande: «On regarde ce que c’est?» Éric ouvre les deux petites pattes, et dit : « Une filllllllle ! » Tout le monde dans la chambre clame en cœur : « Adèle ! »
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Comme je suis heureuse et soulagée de l’avoir enfin sur moi. Pourtant, quelques minutes avant, elle était à peu près dans la même position mais en dedans de moi. Quelle étrange sensation ! Je suis comme « figée » devant elle. Toutes mes émotions sont bloquées. Moi, la grande braillarde, je ne verse pas une larme (ça viendra par la suite !). Ensuite, on lui donne les premiers soins avec papa Comme je suis pendant que mon docteur me fait des points. Plus rien ne me heureuse et soulagée fait mal. Ni mon dos, ni mes reins, ni même les points qu’on de l’avoir enfin est en train de me faire. Tout est parti. On prend des photos. sur moi. Éric va à la pouponnière avec Adèle, mais avant il appelle mes parents, puis sa mère et son père. Pendant qu’il était parti, j’ai continué les téléphones. On prépare mon transfert dans une chambre. Mais pendant qu’Éric apporte nos bagages, l’infirmière veut m’amener aux toilettes… et je tombe dans les pommes! Quand je me réveille, il y a plusieurs infirmières autour de moi dans la salle de bain. C’est le résultat de plusieurs heures de travail sans apport nutritif ! On me met un soluté pour bien me réhydrater, ce qui retarde mon transfert. J’ai hâte de revoir Adèle, qui est restée à la pouponnière le temps qu’on arrive dans la chambre. Je ne l’ai pas vue beaucoup. En tout cas, pas assez à mon goût ! À 19 h 00, on est dans la chambre en train de manger. On reçoit un peu de visite… et voilà que débute notre petite vie à trois. Une merveilleuse vie d’amour et de câlins avec notre petit soleil, notre gentille petite Adèle qui rayonne dans notre vie chaque jour, chaque heure, chaque seconde.
Nadine 8 janvier 2003, Greenfield Park
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Aëlis ienvenue dans le monde mon bébé… C’est la première chose que je t’ai dite lorsqu’on t’a déposée sur mon ventre chaud. Tu étais tout humide et tu pleurais toutes les larmes de ton corps. C’était si dur ce passage et si épeurant ! Toi qui avais toujours été au chaud, à l’abri…
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Tout débute ce dimanche matin d’été, très tôt. À 3 h 30 du matin. Moi qui commence à trouver le temps long à 40 semaines et 3 jours. – Chéri, j’ai des contractions… – Hein, OK… fortes? – Assez mais ça s’endure. – Rapprochées? – Oui, on va dans le bain, OK? Papa fait couler le bain et on s’engloutit dans l’eau tous les deux. Il me masse le dos longtemps, ça m’aide beaucoup. Au bout d’une heure, les contractions sont toujours là, alors on sort de l’eau. Papa me demande si je veux qu’on appelle Cynthia, celle qui allait t’aider à venir au monde. Je lui dis que je préfère qu’on attende un peu. Je veux rester chez moi, dans mes choses, dans mon lit. À 6 h 00, je ne veux plus attendre pour appeler Cynthia, bien que les contractions ne se soient pas intensifiées. Je l’appelle donc et elle me dit qu’elle viendra voir vers 9 h 00 si tu t’es décidée. Lorsqu’elle arrive enfin, les contractions se sont envolées et je suis déconfite… J’ai passé la nuit à croire que tu arrivais et maintenant, plus rien. Cynthia m’offre de décoller mes membranes et puisque tu sembles bien être prête à arriver, j’accepte. À la base je voulais que tu te décides absolument par toi-même, mais je ne me vois pas comme ça encore plusieurs jours. Comme nous avons passé la moitié de la nuit debout, nous retournons au dodo quelques heures, question de nous préparer à ce qui nous attend.
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Une heure plus tard, je m’aperçois que c’est efficace, un stripping au bon moment ! Les contractions s’intensifient de plus en plus et se rapprochent. J’ai mal, je ne m’endure plus. Et papa qui dort… Vers midi, on se lève. J’ai besoin de me divertir un peu, de me changer les idées. Je mange une soupe, mais je dois faire une pause entre chaque bouchée, car les contractions me plient en deux. J’ai de la difficulté à respirer, mais je me recentre sur moi-même pour arriver à tolérer la douleur. Je dis enfin à papa d’appeler Cynthia vers 13 h 00. En entendant ma voix pendant une contraction, elle nous dit de venir. Tu arrives maintenant, c’est sûr ! Viens mon bébé, viens, je t’attends… J’ai chaud, très chaud. Il me faut plusieurs minutes pour descendre les escaliers, car les contractions m’empêchent de bouger. Le trajet en voiture est très pénible. Il fait chaud et les contractions sont étourdissantes. Je n’arrive plus à parler, seulement à crier ma douleur. En arrivant au pont, la circulation est très lente. Maudit trafic des vacances de la construction ! J’ai mal ! Les automobilistes commencent à comprendre ce qui se passe, mais se sentent impuissants. On se serait cru au cinéma. Je suis de plus en plus perdue dans mes pensées troublées, dans mon corps agité. J’aurais tellement voulu t’aider à vivre ce moment, t’expliquer ce qui se passe pour que tu n’aies pas peur, mais j’ai peine à respirer et je n’arrive plus à ordonner mon esprit qui s’embrume. Nous approchons de la maison de naissance à 15 h 00. Je n’arrive pas à descendre de la voiture, je suis trop étourdie, trop loin. Je gravis péniblement les escaliers qui me mènent à ma chambre. Cynthia m’y aide, je ne suis plus assez forte. Les contractions sont très rapprochées et très fortes. J’arrive à la chambre, j’ai cru que j’allais rester dans les escaliers tellement la montée m’a paru pénible. Je m’étends sur le lit, exténuée, prise de spasmes de plus en plus rapprochés. Cynthia m’examine pour voir où tu en es et où j’en suis. L’examen révèle que mon col est dilaté à un peu plus de 3 cm et complètement effacé. Une mince peau nous sépare encore, un passage plus difficile qu’il n’y paraît. Viens me rejoindre mon bébé…
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On écoute ton petit cœur pendant une contraction et les battements ralentissent beaucoup. J’ai très peur pour toi, qui es si près de notre monde maintenant. Les battements redeviennent normaux à la contraction suivante et je souffle un peu. As-tu peur mon bébé ? As-tu confiance en moi ? Tu dois te demander ce qui se passe, ce qui t’écrase ainsi, te force à sortir de ton petit univers… Je vais dans le bain et je trouve ça très dur ! Les contractions sont longues et je n’ai pratiquement plus de pause entre elles. Cynthia m’examine de nouveau et je suis dilatée à 4 cm. Je reste dans le bain une bonne heure, jusqu’à ce que je perde le bouchon muqueux. À la seconde où je sors, je sens une pression au niveau des reins. Ça pousse ! Comme mon col n’est pas supposé être complètement dilaté, on vérifie et effectivement, je ne suis pas complète. Cynthia m’annonce que tu n’es pas tournée comme il faut et c’est ce qui cause l’intense douleur et la sensation de poussée. Il faudra donc t’aider un peu. Cynthia me donne des granules homéopathiques pour t’aider à te tourner. Elle me demande d’aller sur le ballon pour les prochaines contractions. C’est pour t’aider ça aussi. Les contractions sont très intenses, c’est difficile. Je sens que tu te tournes et c’est pire que jamais. J’ai tellement mal ! Viens mon bébé, viens… Cynthia voit mon épuisement et ma douleur, et me propose autre chose pour t’aider à tourner : à quatre pattes, la position de mon bassin va te guider. C’est tellement douloureux que je pense m’effondrer à chaque contraction. Ah ! Que j’ai mal ! Je ne veux plus accoucher. Je veux dormir. Je veux que ça cesse. Cynthia me laisse me coucher sur le côté et me réexamine. Mes efforts ont porté des fruits : tu te présentes comme il faut maintenant. Tu vas pouvoir commencer ta traversée. Papa est près de moi, je le serre fort pendant les contractions. Mon corps ne me laisse pas de répit, il ne me laisse pas le temps de me reprendre. J’ai toujours plusieurs contractions successives, sans pause, et je suis épuisée. Elles viennent par vagues et la houle m’emporte loin des rivages de la lucidité. Un examen me sort un peu de ma bulle avec ses données rationnelles. Je suis dilatée à un peu plus de 6 cm. C’est signe que le travail avance
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bien et plutôt rapidement. Il est 17h00 lorsque la poche des eaux se rompt. Il n’y a presque pas de liquide et il est plein de méconium. Il était temps que tu te décides. Je perds tranquillement le sens du temps qui passe. Je retourne à ma bulle pleine de douleur. À 18 h 00, papa descend manger. Je trouve le temps long sans lui. Je me sens perdue, au milieu des eaux, sans mon bateau pour me tenir sur les vagues. Lorsqu’il remonte enfin pour voir comment tu vas et comment je vais, on lui dit de se dépêcher, que le travail avance très vite. Les derniers milles sont difficiles. Les trente minutes qui suivent sont très intenses. Tous ces efforts nous mènent enfin vers l’aboutissement. Neuf mois de cohabitation vont prendre fin. Tu vas connaître mon monde et le tien maintenant. Mon col s’est effacé pour laisser place à ta petite tête ronde. Cynthia me propose le banc de naissance pour la poussée. J’accepte avec grâce de changer de position et je sors de la Tous ces efforts nous brume comme par magie. Je suis soudainement beaucoup mènent enfin vers plus lucide. Papa arrive en vitesse et il se place derrière moi. l’aboutissement. Je te sens descendre, venir vers moi. Quelle sensation Neuf mois de étrange… Comment quelque chose de si gros peut-il passer cohabitation vont par un espace si étroit ? Mes anciennes peurs ressurgissent un instant et s’évaporent tout aussi rapidement. De toute prendre fin. manière, je n’y peux rien, c’est hors de mon contrôle. Comme ça brûle ! À 18 h 40, je commence à pousser. À la première poussée, je te sens descendre et accoter sur la sortie ; à la deuxième, je sens ta tête qui sort et je te vois pour la première fois. À la troisième, ton corps sort, tout humide. On te dépose sur moi, chaude, humide et oh ! combien douce ! Une petite fille ! Mon cœur de maman le savait. Il est 18h58. Bienvenue dans le monde, Aëlis, ma petite fille adorée! Tu es si minuscule… six livres et huit onces (2,95 kg) pour vingt pouces et trois quarts (52,71 cm). En fait, tu ne sembles pas apprécier ce qui vient d’arriver. Tu pleures si fort. J’essaie de te rassurer de mon mieux, mais tu as beaucoup de choses à dire, beaucoup de peur à crier. On me dit que tu serais probablement bien
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dans l’eau, que tu es trop énervée pour boire. Tu vas prendre un bain avec ton papa et tu retrouves ton calme. Je prends le temps de manger un peu avant de te donner ton premier boire. Je me remets de mes émotions et de l’intense effort que j’ai fourni. Lorsque tu arrives près de mon sein, tu sens mon odeur et tu commences tout de suite à chercher mon mamelon. Le lait coule à flots dans ta petite bouche et tu sembles enfin rassurée. Quelle sensation extraordinaire ! Devenir maman, la plus belle aventure de ma vie…
Rae 20 juillet 2003, Saint-Romuald
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Alice oute cette histoire a débuté un beau jour de l’automne 2001, alors que mes règles se faisaient attendre et que moi, je ne croyais pas trop être enceinte. Mais ma copine Alexandra, elle, en était convaincue. Ayant vécu une ou deux déceptions auparavant, j’ai décidé de passer un test de grossesse au CLSC, avec une infirmière qui ne verrait pas de petite ligne s’il n’y en avait pas.
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Donc, un matin de septembre 2001, je me suis rendue au CLSC tout près de chez moi. J’ai discuté avec l’infirmière pendant que celle-ci prenait mon échantillon et débutait le test. Ensuite, tout en jasant et en attendant, elle m’a fait des prises de sang au cas où elle en aurait besoin et tout d’un coup m’a lancé : « Oh ! Oh ! J’crois bien qu’il n’y a pas de doute : c’est positif, la ligne est très foncée ! » C’est alors que des larmes de joie ont roulé sur mes joues, car j’osais à peine y croire ! J’étais folle de joie ; c’était le plus beau moment de ma vie. Et là, une idée me vint en tête… oui, oui, c’est elle qui le saurait la première, je devais lui dire. Le CLSC se trouve dans le même édifice qu’un hôpital de soins longue durée. Je suis donc montée au 2e étage. Je me suis rendue à la chambre où cette précieuse personne à qui je souhaitais annoncer la bonne nouvelle se trouvait. – Grand-maman, devine quoi? Elle était là, mais un peu mélangée. – Grand-maman, je suis enceinte! Et là, des larmes se sont remises à couler sur mes joues. – Oh!, me répond grand-maman avec un large sourire. Je la prends par le cou et je lui donne un bisou.
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Puis, j’ai téléphoné à mon conjoint de l’époque pour lui apprendre la nouvelle et ensuite, au reste de ma famille et aux amis. Donc, ma grandmère Alice fut la première personne à apprendre la merveilleuse nouvelle. Malheureusement, elle est décédée le 27 février 2002, soit quelques mois avant la naissance de mon enfant. Les jours se sont suivis, tout allait merveilleusement bien. Ma grossesse ne pouvait se dérouler mieux. Je mangeais bien et j’étais submergée par le bonheur de tout ce que je ressentais, de tous les changements qui se produisaient sur et dans mon corps. Nous avions décidé que nous ne voulions pas savoir le sexe, donc à l’échographie, qui a eu lieu le 19 janvier 2002, j’ai vu mon bébé, mais sans savoir le sexe. Un nuage allait cependant bientôt assombrir un peu ces merveilleux moments. Il faut dire que je vivais alors une relation peu saine, mais je n’en étais pas réellement consciente à l’époque. Je voyais seulement ce que je voulais voir. Lors de ma 32e semaine de grossesse, un événement s’est produit et a entraîné la rupture entre mon conjoint et moi dans des circonstances pour le moins effrayantes. Donc, j’ai poursuivi ma grossesse avec quelques petits problèmes qui auraient pu être plus graves, mais qui en sont restés à des protéines dans l’urine, qui n’avaient besoin que d’une culture hebdomadaire, sur une période de 24 heures, jusqu’à la fin de ma grossesse. Puis, jeudi le 6 juin 2002, jour de visite chez mon médecin, pour toutes sortes de raisons, elle a décidé qu’il serait mieux que j’entre à l’hôpital le soir même pour être provoquée le lendemain… si j’étais d’accord, bien entendu. Ainsi, je suis arrivée à l’hôpital vers 17 h 00 en compagnie de ma mère et de ma cousine Lili. On m’a attribué ma chambre et, après m’être installée, on m’a inséré un « ballon » afin de faire dilater mon col qui n’était encore qu’à 1,5 cm pour 40 semaines et 4 jours de grossesse. Ce n’était pas très très agréable, mais bon, il fallait ce qu’il fallait ! Toute cette procédure a fait en sorte que mon col s’est dilaté à 3,5 cm. Tôt, le lendemain matin, mon médecin est venu rompre mes membranes. Vers 9 h 00 ou 10 h 00, on m’a installé un soluté ainsi que du pitocin afin de provoquer des contractions. À 12 h 00, le vrai travail commençait. Ouf! C’était douloureux les contractions, je ne m’attendais pas à ça! N’ayant que peu de tolérance à la douleur, mon médecin m’a offert la possibilité de
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choisir entre des calmants et la péridurale, en me donnant tous les conseils nécessaires. J’ai opté pour la péridurale et je n’ai pas regretté mon choix. Que j’étais calme et sereine après ! À 18 h 30, j’étais complètement dilatée et effacée, et je commençais les poussées. Vers 19 h 00, mon médecin a décidé d’utiliser la ventouse parce que parfois, il perdait le cœur du bébé : en effet, elle avait le cordon enroulé autour du cou. À 19 h 09, le vendredi 7 juin 2002, je n’oublierai jamais ce moment ; ma fille est née. On me l’a laissée quelques instants, mais il fallait s’occuper de moi, alors l’infirmière a amené mon bébé avec elle peu de temps après. J’ai déchiré au 3e degré et j’ai perdu au moins un litre de sang. On m’a donné un médicament afin de faire contracter mon utérus, mais ce dernier me donnait la nausée. Pensant que j’allais vomir, j’ai dû me tourner sur le côté, bol dans les mains. On m’a alors donné un autre médicament pour atténuer la nausée, qui m’a fait avoir une crise d’asthme. J’ai finalement pu être en mesure de me remettre sur le dos après plusieurs minutes, pour que le médecin puisse terminer le travail de couture ! En raison de l’hémorragie, mon taux d’hémoglobine est descendu à 6,5, quand au départ il était aux environs de 11,3. On me demandait si je me sentais bien et moi, comme j’étais au comble du bonheur d’avoir ma fille, je me disais que je ne pouvais me sentir mieux. Je répondais donc que j’étais correcte, car je ne me rendais pas réellement compte que j’étais vraiment très faible. Le Ce fut le début de dimanche, cependant, j’ai eu un bon étourdissement et j’en ai ma plus belle histoire avisé l’infirmière ; tous étaient soulagés qu’enfin je me sente d’amour. Enfin, je faible. Alors, on m’a transfusé deux culots de sang et j’ai pu pouvais voir l’amour sortir le lendemain matin, le lundi 10 juin. de ma vie… Donc, ma fille est née le vendredi 7 juin 2002 ; elle pesait 7 livres et 15 onces (3,6 kg), mesurait 22 pouces et demi (57,15 cm), et était en parfaite santé. Ce fut le début de ma plus belle histoire d’amour. Enfin, je pouvais voir l’amour de ma vie, ce petit être que j’aimais déjà follement et tendrement avant même de l’avoir vu, touché, senti. On m’a fait couper le cordon et on me l’a déposée sur le ventre… elle était toute bleue, mais je me suis quand même exclamée: «Mon doux, qu’elle est belle!» C’est vrai, elle était si belle
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et merveilleuse. Je la voyais enfin et je pouvais la toucher, toucher cette coccinelle pour qui je ressentais déjà un amour inconditionnel, sans qu’elle m’ait demandé quoi que ce soit. Quel bonheur ! J’avais choisi son nom officiellement la veille de mon accouchement : si c’était une fille, elle s’appellerait Alice… comme ma grand-maman, cette grande dame que j’ai eu le bonheur d’avoir dans ma vie. Et maintenant, j’ai l’impression qu’avec mon Alice, c’est une partie d’elle que je garderai avec moi pour le reste de ma vie.
Christine 7 juin 2002, Alma
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Alicia oici le récit de ma première grossesse. Nous sommes le 12 juillet 1997 et je suis en train de me marier ! Pour moi, c’est un rêve de petite fille et surtout, c’est pour fonder une famille. Le mariage est quelque chose de très important à mes yeux.
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Ça fait seulement deux semaines que je suis mariée et je suis en pleine ovulation. J’ai arrêté la pilule trois mois avant. Tout en faisant l’amour, je dis à mon conjoint : « Si tu te sens prêt, c’est le bon moment pour essayer. » Il n’est pas tout à fait certain, car il a peur de ce qui l’attend. Je lui dis donc que ça peut prendre un certain temps avant que ça fonctionne, comme ça peut aller vite. Je le laisse faire, mais mes yeux veulent tout dire! Pour moi, c’est le projet le plus attendu de tous et celui que je caresse depuis que je suis toute petite. Finalement, on finit de faire l’amour sans protection. Le lendemain en me levant, j’ai de petites crampes du côté de l’ovaire gauche. Je n’y pense pas trop et je vais travailler. Les soirs qui suivent, on continue nos pratiques, et ce, pendant une semaine. Mes crampes ont duré environ trois ou quatre jours. Et après, plus rien. Un bon matin, je me lève avec les seins douloureux et là, je me pose des questions ! Je me dis que ça ne se peut pas, pas la première fois après cinq ans de prise de pilule. J’ai le sourire aux lèvres et j’espère de tout mon cœur être enceinte. Quelques jours passent et il me reste encore quatre jours à attendre le retour de mes règles. Je ne suis plus capable d’attendre ! Vite, il me faut un test TOUT DE SUITE ! Mon chum part m’en acheter un à la pharmacie. Nous sommes maintenant le 10 août 1997 et la matinée est bien avancée. Je me sauve dans la salle de bain avec le test et là, je ferme les yeux. Lorsque je les ouvre, il y a deux petites barres de couleur rose foncé ! Je lis et relis les instructions et là, je pleure ! Je sors de la salle de bain et me jette dans
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les bras de mon chum ! Je lui dis que je suis bel et bien enceinte ! Il a du mal à le croire lui aussi, mais nous sommes tellement contents ! C’est là que la plus belle des aventures commence ! Je me procure beaucoup de livres et de revues sur la grossesse et je les dévore… Je filme ma bedaine et je dis tout ce que je ressens sur la vidéo, et ce, jusqu’à la fin. Ma bedaine grossit vite et le bébé est attendu pour le 20 avril 1998. Parfois, je trouve le temps long, car je suis souvent toute seule. Je prends plaisir à tout acheter pour préparer la venue de cet enfant chéri. La chambre est prête de bonne heure ! La nuit, je me lève pour aller la contempler. Je caresse les toutous ou bien j’actionne le mobile. Parfois je m’assois en plein milieu de la pièce et je me caresse le ventre en rêvassant de ce beau bébé. À l’échographie, le docteur voit le sexe, mais nous choisissons de ne pas le savoir et d’attendre la surprise. Enfin, le mois d’avril arrive. J’ai des papillons dans le ventre en pensant que c’est le mois de l’accouchement. On a hâte de savoir le sexe, à qui ce bébé ressemblera, quel sera son caractère, aura-t-il beaucoup de cheveux ? Je commence aussi à avoir un peu peur de l’accouchement… On est le 20 avril. Rien. J’ai des contractions irrégulières depuis quelques semaines et j’ai un peu de travail de fait. Le 21, toujours rien. Tout le monde appelle chez nous et je commence à en avoir marre de me faire dire : « Ah ! Je pensais que tu étais partie pour l’hôpital ! » Le 22 avril, je me sens fatiguée et je me couche de bonne heure. Vers 23 heures, un mal de ventre me réveille, mais je n’y fais pas attention et je ne pense même pas que ça peut être le travail qui commence. Mais là, je ne suis plus capable de m’endormir. Je vais prendre un bain et je me couche sur le divan, sur le côté gauche. Ça y est, c’est le travail qui débute. Je suis aux sept minutes. On est maintenant le 23 avril. Je réveille mon amoureux et on attend que je sois aux cinq minutes. Après une heure de contractions aux cinq minutes, on se prépare à partir. On rassemble les bagages et mon chum prend le temps de se faire un lait au chocolat. Il se prend même une collation! Le moment est tellement
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bien choisi. Moi qui attends avec la veste sur le dos et qui ai des contractions. Par chance, ce n’est pas encore douloureux. Nous arrivons à l’hôpital vers 4 h 30 du matin. À 8 h 00, le docteur crève mes eaux et je suis à 5 cm. À mon dernier rendez-vous, j’étais à 2 cm. Et là, la vraie douleur commence. Ça fait mal ! Je me balance la tête d’un bord et de l’autre et je me lamente, sans crier par contre. Je demande la péridurale mais l’anesthésiste est occupé. J’attends, j’attends et je n’en peux plus ! Mon chum me tient la main et m’encourage. Je décide de marcher et je suis malade… À ce moment, les infirmières décident de me transférer dans la salle d’accouchement pour que je puisse recevoir la péridurale. En m’examinant, on découvre que je suis à 9 cm ! Je n’ai pas le temps de la recevoir. Je commence les poussées. Je vois le fil qui descend et qui est posé sur la tête du bébé pour pouvoir écouter son pouls. Bientôt la tête commence à apparaître. Mes contractions sont revenues aux cinq minutes et ça fait du bien ! Je pousse pendant une heure et enfin, le bébé sort. Mon bébé! Le docteur me dit: «C’est une fille!» et moi je crie: «Une fille!» Tout le monde se met à rire et on la dépose sur mon ventre. Petit trésor, tu ne pleures même pas et tu regardes partout. Tu pèses 8 livres et 2 onces (3,7 kg) et mesures 20 pouces et quart (51,44 cm). Moi, j’avais pris 56 livres (25,40 kg) en tout. Tu es née à 10 h 33 du matin. En calculant les contractions aux cinq minutes, cela a pris sept heures de travail en tout. Moi, je suis très déchirée et j’ai eu une épisiotomie. Mon bébé d’amour, ma fille! Tu t’appelles Alicia et tu es la plus belle! Je ne cesse de te regarder et de te toucher. Je t’embrasse partout et je t’allaite avec le plus grand bonheur. Tu es mon miracle, ma vie coule en toi. Tu me ressembles beaucoup! Papa est si fier de sa fille! Je n’oublierai jamais ma première grossesse, mon premier accouchement et ma première joie. Alicia est un rêve que je caressais depuis longtemps. C’est mon ange. Je t’aime ma fille!
Karyna 23 avril 1998, Jonquière
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Alyssa uoi dire de plus qu’un énorme « ENFIN ! ». Comme j’avais dépassé le terme de six jours et que ma tension artérielle semblait ne pas vouloir se stabiliser, le médecin a décidé que l’on procéderait à une induction.
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Ça me ramène au matin du 11 février 2003, alors que j’étais en route pour l’hôpital. Il faisait un beau –42 degrés Celsius et le soleil, qui semblait vouloir pointer le bout de son nez, laissait voir un beau ciel rosé. Quoi de mieux pour accueillir mon bébé ? J’ai passé la nuit à faire des rêves bizarres, sans compter le nombre de fois où j’ai dû me lever pour aller aux toilettes. J’ai ouvert les yeux avant la sonnerie du réveil, stressée et remplie d’un sentiment que la fin approchait inévitablement. J’avais quelques contractions qui duraient depuis cinq heures le matin ainsi que quelques pertes sanguinolentes. Tout semblait être de mon côté. Une bonne douche, un minidéjeuner, l’inspection des bagages, je pouvais quitter. Une dernière tournée de la maison avant de fermer la porte à clef, avant ce jour si longtemps espéré. Nous sommes partis sereins en parlant de tout et de rien. Le chemin pour l’hôpital, qui est d’environ 30 minutes, m’a paru interminable. Pendant ce temps, j’étais dans une bulle… Comme si j’essayais de faire passer les heures à venir le plus vite possible. J’avais peur du mal et de l’inconnu. Peur de ce qui m’attendait, même si, dans le fond, c’était pour accueillir ce petit être que j’avais porté, aimé et désiré pardessus tout pendant neuf longs mois pas toujours faciles. À l’hôpital, on m’examine et on écoute le cœur du bébé en attendant que le médecin vienne me voir. Les contractions sont toujours là, aux sept minutes, de bonne intensité mais pas assez longues pour les qualifier de travail actif. Les pertes vaginales s’intensifient peu à peu. Le col est dilaté à un peu plus de 4 cm. On me dit que le travail suivra probablement son cours
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si on ne fait que crever la poche des eaux. Vers 9 h 30 le médecin arrive et décide, ce à quoi on s’attendait tous, de crever la poche des eaux et d’attendre pour voir la progression en espérant que tout se fasse naturellement. Disons qu’à ce moment, ça n’a vraiment pas été une partie de plaisir. Tout le monde disait que c’était indolore, mais ça n’a pas été mon cas. C’était presque insupportable. Heureusement que cela a pris fin rapidement. On choisit de ne pas me mettre sous perfusion tout de suite pour que je puisse marcher à mon aise. Mon conjoint et moi décidons d’aller faire un tour avant que la douleur m’empêche de bouger. À partir de ce On me demande de revenir une heure plus tard pour me faire moment-là, je suis un monitoring et vérifier si le bébé va bien. À 10 h 30, je suis entre deux eaux. à un peu plus de 5 cm. Les contractions se rapprochent et J’entends tout, durent plus longtemps. Elles sont vraiment intenses, je sens mais c’est comme si le bébé qui pousse très fort. Je n’ai aucun répit, même entre j’entrais en moi pour les contractions. Vers 11 h 00, je me relève pour bouger un vivre une expérience peu et essayer d’accélérer le travail. Je suis de plus en plus surnaturelle. impatiente. Je regarde l’horloge et sa trotteuse qui semble me narguer. On m’apporte un gros ballon d’exercice pour que je puisse m’asseoir confortablement et aider le travail à progresser. L’infirmière me fait alors une superbe démonstration. Je dirais même que, pas de gros ventre et de douleurs, ça a quasiment l’air amusant. Une fois bien installée, j’évite de penser à ce que j’ai l’air assise là-dessus. Je suis confortable et j’essaie de me concentrer sur la musique de relaxation. À partir de ce moment-là, je suis entre deux eaux. J’entends tout, mais c’est comme si j’entrais en moi pour vivre une expérience surnaturelle. Ma belle-mère vient d’arriver et elle parle avec mon chum. Moi, je suis dans ma bulle et j’essaie de minimiser l’intensité des contractions en me concentrant sur la venue de mon bébé. Le temps paraît se fixer. Il est 11 h 30. On me réinstalle pour un monitoring et on vérifie la progression du travail. Je suis toujours dilatée à un peu plus de 5 cm. Les contractions se sont intensifiées significativement. J’ai le sentiment que le bébé pousse tout seul pour sortir au plus vite. La douleur qui en résulte est très vive. Je suis un peu découragée parce que j’aurais voulu que ça aille
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encore plus vite. Au lieu de me crisper et d’essayer de fuir la douleur, j’essaie de rester la plus détendue possible pour aider mon bébé à passer toutes les étapes sans résistance. Je me répète sans cesse qu’il faut que je m’abandonne et que je me laisse aller. Je m’imagine ouvrir l’intérieur de mon corps pour laisser passer ce petit être que j’aime déjà à l’infini. Il est 12 h 00. La douleur est toujours de plus en plus intense et je commence à perdre la notion du temps, signe incontestable que la fin approche. Je suis incapable de répondre à une simple question. Les sens me lâchent un à un. Je deviens molle et j’arrive à peine à rester consciente. Ça pousse toujours de plus en plus fort. Je peux sentir l’endroit exact où mon bébé est rendu. C’est une sensation qui m’était inconnue jusque-là, merveilleuse et douloureuse à la fois. On appelle le médecin pour savoir s’il autorise la péridurale que je réclame sans retenue. Le docteur répond qu’il est aux soins intensifs et que je peux attendre encore. On me propose le gaz de protoxyde d’azote pour aider à diminuer la douleur. Un intense mal de cœur me dit que ce n’est peut-être pas une bonne idée. Après avoir essayé, j’en viens à la conclusion que ça ne me sera d’aucune utilité cette fois-ci. Pour l’instant, ça soulage autant que si on m’avait fait respirer un parfum trop capiteux. J’ai terriblement mal au cœur. Dans ma tête revient sans cesse la même litanie: «Mon Dieu! Que l’on me donne la péridurale ou je ne réponds plus de moi ! » Moi, une militante de l’accouchement N-A-T-U-R-E-L à 100 %, qui a été capable de mettre au monde deux autres enfants tout à fait naturellement et qui n’a toujours juré que par le naturel, j’en suis réduite à l’espérer, à la souhaiter et même à la réclamer, cette péridurale. On m’examine pour vérifier si j’ai le temps de la recevoir. Une infirmière vient regarder. (Ici, je me dois de spécifier que la madame a les doigts de la longueur de ceux de mon fils de huit ans et qu’en plus, mon col est basculé vers l’arrière. Sainte misère ! Chaque toucher vaginal est loin d’être une sinécure.) Après dix minutes d’intense tripotage, elle m’annonce : « Tu es à plus de 8 cm et ton col est en train de se compléter. Tu n’auras pas le temps de la recevoir ! » Consternation, découragement, envie de me laisser aller, de mourir, même. Tout ce qui résonne dans ma tête, c’est: «Non! Ça ne se peut pas! Réveillezmoi quelqu’un! Je ne suis plus capable d’endurer cette douleur atroce! Vous
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allez avoir une mort sur la conscience. Mon doux Jésus, je veux perdre connaissance et me réveiller la semaine prochaine ! » Vous ne pouvez pas savoir tout ce qui m’est passé par la tête à ce moment-là. Incapable de parler depuis un bon moment, j’ai juste eu à regarder mon copain pour qu’il comprenne ce qu’il avait à faire. Il est revenu quelques minutes plus tard avec l’infirmière en chef collée sur ses talons. Arrivée à mon chevet, elle veut s’assurer de l’état réel de mon col. Finalement, je suis toujours à un peu plus de 5 cm, mais le col, qui est mince comme du papier, donne l’impression d’une dilatation complète. C’est pour cela que l’autre infirmière a eu tant de difficulté à vérifier. C’était sans compter la longueur de ses doigts et la position de mon col. Bref, on me fait ma perfusion rapidement et on met le débit au maximum. Il faut que je reçoive au moins un sachet de soluté avant d’avoir droit à la péridurale afin d’éviter une chute de tension artérielle. Le temps ne passe vraiment pas vite. Chaque contraction me transperce le corps et mes jambes se mettent à trembler sans que je sois capable de les arrêter. Ma belle-mère et mon chum sont à mes côtés et essaient de les tenir du mieux qu’ils peuvent. Je n’en peux plus. J’ai les pieds glacés et tout mouillés. J’ai le sentiment qu’ils trempent dans une mare d’eau glacée. Je prie en silence pour que tout ça finisse au plus vite. J’ai les yeux qui roulent dans le vide et j’ai la tête qui cherche toujours à tomber du côté droit. Je ne voudrais pas me voir en direct sur une caméra à ce moment-là. Il est 12 h 45. Le soluté est terminé et on appelle enfin l’anesthésiste. Je souhaite en silence qu’il arrive à la course. En 30 secondes, il est là, prêt à me faire la piqûre tant souhaitée. J’ai un peu peur, mais la douleur l’emporte sur ma phobie. Le temps d’avoir deux contractions, tout est fini. J’ai un peu bougé malgré moi. C’était comme des chocs électriques qui parcouraient ma colonne. J’avais tellement peur qu’il manque son coup ! Quelques secondes plus tard, je sens un gros fourmillement désagréable dans mes jambes. Je souhaite en silence cette sensation ne dure pas tout le temps de l’accouchement. Quelques minutes plus tard, une vague de chaleur envahit le bas de mon corps. Je sens toujours les contractions, mais c’est supportable et j’ai de nouveau envie de sourire et de parler. Quelle belle différence! Je m’apprête enfin à recevoir mon bébé dans un climat serein.
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Il est 13 h 15. Ouch ! Là, ça pousse encore de plus en plus fort. Même si ça ne fait plus aussi mal, je sens bien que ça cherche vraiment à sortir. L’infirmière me refait un toucher vaginal. Je suis en train de me compléter et ce n’est pas une fausse alerte cette fois. Le temps de m’installer en position de combat et je serai prête à pousser. Une montée d’adrénaline arrive. Mon corps et ma tête sont dans un état inexplicable. J’attends les instructions de l’infirmière pour commencer à guider mon bébé vers la sortie. J’ai le temps de reprendre un peu mes forces, de me tourner vers mon chum pour lui sourire et de regarder le petit lit tout chaud qui accueillera bientôt mon bébé. Notre bébé. Je vois aussi la petite tuque, la pince pour le cordon ainsi que la petite couverture qui l’attendent sur la table, tout près. J’ai le goût de pleurer et de rire ! C’est enfin vrai, je vais pouvoir toucher et sentir mon bébé dans quelques minutes. Une bonne contraction arrive, on me donne le feu vert pour pousser. Je suis prête depuis longtemps. À l’intérieur de moi, ça crie : « Tassez-vous de là, ça ne sera pas une traînerie, je vous jure ! » Je le sens qui descend à chaque poussée. Je ne suis pas étonnée quand on me dit qu’on voit la tête, je le sais. On appelle le médecin pour qu’il vienne au plus vite parce qu’il ne reste vraiment plus grand-chose pour que bébé sorte. À 13 h 40, le médecin arrive. Il a tout juste le temps de mettre sa blouse et ses gants avant qu’une bonne contraction fasse pointer la tête du bébé. Il est mal placé. Tous mes enfants ont eu cette position à la naissance. Je sais maintenant à quoi m’attendre ; il devra le retourner avant que je puisse continuer à pousser. Il fait cela assez rapidement, heureusement pour moi. J’ai même pu sentir le bébé qui se retournait à l’intérieur. Drôle de sensation. Malgré mes deux accouchements précédents, je n’avais jamais ressenti cela.
J’ai peur de la prendre, mais la hâte de la serrer et de la humer prend très vite le dessus.
Je peux à nouveau pousser. On voit très bien la tête maintenant. Ça tire, ça brûle, il faut vraiment que ça sorte parce que je n’en peux plus. Quelques poussées plus tard, en cette journée du 11 février 2003, à 13 h 52, ma petite princesse fait son entrée dans le monde. Larmes et rires se chevauchent, j’ai les émotions à fleur de peau. Une vague d’amour infini m’inonde le cœur lorsque je pose mes yeux sur cette petite poussière de femme. L’infirmière m’essuie le visage
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tellement je pleure. Ma fille est en pleine forme, toute rose, toute chaude et merveilleusement belle. Elle paraît si fragile ! J’ai peur de la prendre, mais la hâte de la serrer et de la humer prend très vite le dessus. Elle a les cheveux noirs et vagués, les yeux gris et des traits de poupée. Je n’arrive pas à croire que c’est elle ! Enfin elle ! Toute ma grossesse me revient alors en mémoire. Malgré tout ce qui s’est passé, je suis contente d’avoir pu la porter aussi longtemps en moi, alors que les médecins me prédisaient un accouchement prématuré ainsi qu’un très petit bébé. J’ai pu lui donner le meilleur de moi-même jusqu’au bout et j’en suis très fière. Tout ce que je lui ai donné, elle me le rend au centuple aujourd’hui. À l’aube de son premier anniversaire, je ne peux imaginer la vie sans son regard d’enfant.
Mélanie 11 février 2003, Val-d’Or
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Anabelle 34 semaines, je vais à ma consultation de routine. Résultat de l’examen: mon col est ouvert à 1,5 cm et effacé à 70 %. Alors, je parle à ma docteure des douleurs que j’ai ressenties deux semaines auparavant ; elle me confirme que c’était un faux travail. Elle me demande de ne pas faire d’effort physique pour pouvoir rendre ma grossesse à au moins 36 semaines. Elle me dit aussi d’aller directement à l’hôpital si je recommence à avoir des contractions pour que le médecin essaie de les arrêter. Finalement, je n’en ai eu aucune.
À
À exactement 36 semaines, je me lève pour attendre le laitier dans le salon. En enfilant mon pantalon, je sens du liquide couler sur mes jambes. Puis, ça cesse. Je vais aux toilettes ; rien ne coule, mais lorsque je m’essuie, je retrouve le bouchon muqueux sur le papier hygiénique. Puisqu’on peut perdre le bouchon bien avant d’accoucher, je ne m’inquiète pas et j’envoie mon conjoint travailler. Il est 7h30. Je m’assois sur une chaise et ça recommence à couler. J’appelle à la maternité ; ma docteure me dit de me rendre à l’hôpital, car elle ne peut me confirmer si ce sont mes eaux. Malheureusement mon conjoint est parti travailler, alors je suis toute seule et sans voiture. J’appelle à son travail et demande à la secrétaire de lui dire de revenir à la maison dès qu’il arrivera. Vers 8 h 15, il est de retour. Je vais donc le reconduire au travail et m’en vais à l’hôpital, seule, car on ne sait même pas si je devrai y rester. À l’hôpital, l’infirmière voit bien que rien ne coule, alors elle décide de faire un toucher vaginal pour voir si mon travail a avancé et si elle sent la tête du bébé. Elle décide de pousser sur la tête, s’ensuit un vrai déluge… La tête du bébé agissait comme un bouchon ! Elle fait donc le test de pH pour confirmer que ce sont mes eaux et, évidemment, c’est bien ça.
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Alors c’est décidé, ils me gardent. Mon conjoint vient me voir sur son heure de dîner et je l’envoie chercher ma valise, qui était déjà prête puisque je me doutais que j’accoucherais avant terme. Lorsque ma docteure vient me voir pour la première fois de la journée, il est environ 12 h 30 et je n’ai eu aucune contraction. Pourtant, je suis maintenant ouverte à 3,5 cm. Elle me dit que si le bébé n’est pas né le lendemain matin, elle me provoquera. J’en déduis donc que ce sera long. Ma docteure m’a aussi dit d’aller marcher pour activer le travail et qu’il n’y avait pas de danger pour le cordon du bébé, car la tête était bien appuyée sur le col. Elle a bien ri quand je lui ai dit que je n’avais pas de culotte, car je n’avais pas apporté ma valise ; je ne croyais pas que je partais pour accoucher, moi ! Dès que mon conjoint est arrivé avec ma valise, je suis allée marcher. Cependant, j’y suis allée seule parce que lui est retourné à son emploi, vu que le travail s’annonçait pour être long. Vers 13 h 30, je commence à avoir des contractions dont la douleur augmente assez rapidement. Cependant, elles commencent à être régulières, aux 20 minutes, seulement vers 16 h 00. Vers 17 h 00, on me transfère dans la chambre de naissance que j’ai choisie. À ce moment, mes contractions sont aux dix minutes environ. L’infirmière me dit que dès que mon conjoint arrivera, je pourrai aller dans le bain tourbillon et qu’ensuite elle me donnera du Démérol. Mon conjoint arrive enfin à 18 h 00 et je pars pour le bain tourbillon. Je ne suis restée là que dix minutes, car mes contractions étaient deux fois plus douloureuses. Je retourne donc dans ma chambre. Ma mère est arrivée lorsque je me couchais dans le lit. L’infirmière m’a donné le Démérol et là, j’ai perdu la carte ! Franchement, au prochain bébé, je ne prendrai pas le fameux Démérol. La douleur n’a pas diminué du tout et j’étais toute perdue, je délirais Je me suis mise même. Vers 20 h 00, l’infirmière vérifie mon col ; il est ouvert à 8 cm. Elle va téléphoner à ma docteure et revient vers 20h10. Là, elle vérifie de nouveau et je suis dilatée à 10 cm. Elle me dit alors que c’est le temps de pousser… Là, je me suis mise à paniquer. Moi qui suis restée calme depuis le matin, là, je suis vraiment stressée ! Pendant que l’infirmière me place et
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à paniquer. Moi qui suis restée calme depuis le matin, là, je suis vraiment stressée !
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m’explique comment pousser, la docteure arrive. Je pousse donc à quelques reprises. J’avoue que j’ai hurlé et dit que je voulais qu’ils le sortent de là ce bébé! Après un petit 20 minutes de poussées, ma cocotte est née. Pour vous dire ce que fait le Démérol : je n’ai pas su au cours de la grossesse si j’attendais un garçon ou une fille et lorsque j’ai accouché, je n’ai même pas eu le réflexe de demander le sexe du bébé ! J’ai eu seulement deux petits points. Ma fille pesait 6 livres et 6 onces (2,89 kg), et mesurait 19 pouces et trois quarts (50,17 cm). Elle est née le 31 août 2001 à 20 h 48.
Stéphanie 31 août 2001, Trois-Rivières
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Anthony e me souviendrai toujours de la date où j’ai appris que j’étais enceinte: le dimanche 12 mai 2002, jour de la fête des Mères. Nous avons pleuré de joie mais aussi d’inquiétude, car mettre un enfant au monde est la chose la plus importante d’une vie! Une grossesse sans problème, malgré une grande fatigue et le dédain pour certains aliments. À un moment donné, vers la 26e semaine de grossesse, la gynécologue pensait que le bébé avait des problèmes au cœur parce qu’il faisait de l’arythmie. Mais une échographie du cœur à l’hôpital Sainte-Justine nous a démontré que tout était beau. J’ai été mise en arrêt préventif dès le début de ma grossesse parce que je travaille dans un centre de la petite enfance avec des enfants âgés de moins de 24 mois. Le 9 janvier 2003 était la date prévue de l’accouchement.
J
30 décembre 2002 J’ai mon rendez-vous chez le gynécologue pour mon suivi de grossesse, qui a lieu à toutes les semaines depuis ma 32e semaine. Il me demande si je veux qu’il vérifie mon col. Je lui dis oui, car il ne l’avait pas encore vérifié jusqu’à présent. Après l’examen, il me dit : « Ton col est effacé à 80 %, dilaté à 1 cm et la tête du bébé est très, très basse ». Il me donne un rendez-vous pour la semaine suivante. Avant de partir, il me dit que ça se peut que j’aie des pertes de sang en raison de l’examen. Des pertes de sang, j’en ai eu toute la journée. Nous avons passé la soirée chez des amis et je devais aller aux toilettes à toutes les heures, car ça saignait beaucoup. Je devais changer ma serviette sanitaire très souvent ! Vers 21h00, je commençais à trouver que ça saignait un peu trop à mon goût. Par contre, je n’avais pas de douleur, de petites crampes ni rien qui pouvait me signaler que j’allais accoucher ! À 12 h 30, je vais aux toilettes, j’entends un «PLOC!» et je vois un jet de sang qui tombe dans la cuvette. Est-ce que ce sont les eaux que je viens de perdre? Ou le bouchon muqueux?
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Aucune idée! Cinq minutes plus tard, j’ai une crampe un peu douloureuse, juste assez pour dire à mon conjoint: «On s’en va! Je veux aller prendre un bain à la maison!» La crampe ne disparaissait pas, mais n’empirait pas non plus. Une fois dans le bain, je me disais qu’avec l’eau chaude, la crampe allait partir. Non, elle était encore présente et je continuais à saigner. Je dis donc à mon conjoint: «Prépare les affaires, appelle ta mère, on s’en va à l’hôpital!» Nous arrivons à l’hôpital à 1 h 30. Je dis à l’infirmière que le bébé s’en vient, car dans la voiture, j’ai commencé à sentir une pression, comme si j’allais à la selle. Elle m’installe dans la chambre de travail, me pose des questions pour savoir depuis quand je saigne, combien de serviettes ont été utilisées, si j’ai des contractions… Elle m’installe sur le monitoring et constate que je n’ai pas vraiment de contractions et que ma bedaine ne devient pas vraiment dure. Elle vérifie avec un papier buvard si j’ai perdu mes eaux et elle me dit que non! C’est donc le bouchon muqueux que j’avais perdu. Je lui dis que la crampe s’est un peu accentuée. Il est maintenant 2 h 00. Elle m’installe un soluté et me dit que si la crampe s’en va, elle me retournera à la maison. «Mais bébé pousse!», que je lui dis… Et l’infirmière s’en va. La crampe augmente encore un peu, mais toujours pas de contractions sur le monitoring. Pourquoi j’ai mal alors, si ce ne sont pas des contractions ? Il est 2 h 45, j’ai chaud, j’ai froid. Ah non ! Je vais vomir. L’infirmière a juste le temps de mettre un bol et je vomis tout le bon souper que nos amis nous avaient préparé ! Ensuite, je sens quelque chose de très chaud couler entre mes jambes, une vraie rivière ! C’est agréable parce que ça me réchauffe, j’avais froid ! L’infirmière vérifie ce liquide avec le papier buvard et me dit que ce sont maintenant les membranes des eaux qui se sont rompues. Elle me dit qu’elle va vérifier si le travail est commencé, car elle ne l’avait pas fait depuis mon arrivée. Alors elle me dit : « Tu es prête à pousser, ma belle ? » Quoi ? Déjà ? me dis-je. Je n’ai même pas eu le temps de pratiquer les respirations que j’ai si bien apprises aux cours prénataux ! Mon conjoint n’a même pas eu le temps de me masser le dos et de souffler comme un petit chien avec moi! «Je veux prendre un bain tourbillon, moi!» Je n’ai pas le temps ! « Je veux la péridurale !
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– Pas le temps, me dit l’infirmière. Tu prends une grande respiration et tu pousses à chaque contraction! – Bien oui, mais je n’en ai même pas de contractions… seulement des crampes! – Alors tu pousses lorsque tu ressens une crampe, OK?» Alors je pousse, je pousse ! On me change de position. Je vois la tête du bébé, je touche : c’est tout chaud, tout mou, tout doux. « Oh mon bébé ! C’est toi ? Tu es vraiment là ? Tu t’en viens ! Maman est si fatiguée, est-ce que tu pourrais m’aider un peu?» Le médecin arrive et il me dit de pousser. «Je le sais, ça fait une heure que je pousse ! » Bébé ne veut pas se fixer. Belle-maman et mon conjoint sont là, à mes côtés, à m’encourager. Je commence à être à bout de forces. « Lorsqu’elle va se fâcher, il va sortir en un rien de temps ! » dit le médecin.
Je vois la tête du bébé, je touche : c’est tout chaud, tout mou, tout doux. « Oh mon bébé ! C’est toi ? »
Il est 4h00: la tête se fixe enfin! Elle reste là, ne fait plus de vaet-vient et bébé est prêt à sortir. Alors je me fâche et je pousse de toutes mes forces ! Ayoye ! Ça fait mal ! Maman ! « Continue à pousser quand même!» me dit le médecin. J’ai l’impression que les os de mon pubis vont éclater. Je veux arrêter, ça fait trop mal! «Pousse!» me dit le médecin. Bien oui! Je pousse! Et là, je me fâche encore: «Allez! Sors!» La tête sortie, bébé pleure déjà! À 4h22 du matin, bébé sort au complet. Le médecin me le dépose sur la bedaine, les testicules bien en vue. Eh oui, tu es bien un petit garçon ! Hi ! Hi ! Tout chaud, tout mou. Et que dire de sa tête ! Tellement pointue que ce n’est pas joli du tout ! Mon médecin précise que c’est un avantage, car je n’ai pas déchiré du tout! Eh bien! Tant mieux alors, moi qui avais peur de ça! Bébé pleure, j’essaie de le rassurer, mais je me sens tellement faible et épuisée. Le médecin sort le placenta et me le montre. Voilà maintenant qu’il me fait très mal en appuyant fortement sur mon ventre. Je vois les infirmières qui courent dans tous les sens, ainsi que des aiguilles qui me rentrent dans les bras. « Tenez votre bébé, madame, il va tomber ! » Je veux bien le tenir, mais je me sens de plus en plus faible. Que se passe-t-il ? « Ayoye ! Voulez-vous me lâcher ? » « Si on vous lâche, on vous perd ! » Quoi ? Mais que se passe-t-il donc? Mon médecin m’apprend que je fais une hémorragie
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et qu’on me fait des injections pour ne pas que je me vide de mon sang. Il continue d’appuyer très fort sur mon ventre. L’hémorragie doit cesser. « Faites ça vite ! » Vingt minutes plus tard, on me laisse tranquille. Les infirmières emmaillotent bébé et l’emmènent pour la pesée. Il pleure et hurle depuis qu’il est sorti de mon ventre. Pauvre petit bébé, tu as peur ; j’aimerais tant pouvoir te consoler. Pendant ce temps, on me nettoie. Où est mon bébé ? On me le ramène quelques minutes plus tard; il pleure encore! Pauvre petit chou. L’infirmière me l’installe au sein. Il commence à se calmer tranquillement et s’endort paisiblement, bien collé sur sa maman. Tu sens bizarre, je n’arrête pas de te sentir. Tu sens la farine humide, on dirait. Dans la chambre d’hôpital, je me sens désemparée. Je fais quoi avec ce petit paquet-là? La panique s’empare de moi. Je ne pouvais pas me lever, car j’étais trop faible; on m’amenait mon fils pour la tétée et ensuite il retournait à la pouponnière. Je recevais des injections à toutes les quatre heures et subissais des prises de sang pour vérifier si je ne faisais pas d’anémie, puisque j’avais perdu beaucoup de sang. J’ai pu avoir bébé avec moi dès la deuxième nuit, car j’ai récupéré très, très vite selon les infirmières et le médecin. Bébé ne voulait pas dormir dans le petit lit. Il a dormi avec maman, bien collé encore une fois, et j’ai senti une telle chaleur, un tel bien-être. L’inquiétude se dissipe quelque peu. Alors voilà l’arrivée très rapide de mon fils, Anthony, né le 31 décembre 2002 à 4 h 22 du matin, après 38 semaines et 5 jours de grossesse. Je t’aime, mon bébé.
Jo-Ann 31 décembre 2002, Saint-Jean-sur-Richelieu
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Anthony 31 décembre 2000 uel magnifique cadeau de Noël que d’entendre : « Si tu veux, après les fêtes on essaie d’avoir un petit bébé!» Tout heureuse de cette nouvelle, je prends mes pilules et les jette à la poubelle avec quelques papillons dans le ventre. Enfin, je peux concevoir un enfant ! La joie s’empare de moi et tout de suite, je commence à me préparer. Quelle joie de commencer la nouvelle année en disant aux gens autour de moi : « Je vais peut-être avoir un petit bébé cette année!» Bien sûr, je compte mes jours et, dès l’ovulation, nous nous y mettons à cœur joie !
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29 janvier 2001 Déjà 29 jours d’écoulés et toujours aucun signe de règles. Dans ma tête je dois attendre 40 jours avant de passer un test, mais ma tante me révèle que l’on peut en faire un dès le premier jour de retard. Donc, je m’empresse de me rendre à la pharmacie la plus proche et, dès mon retour à la maison, je m’enferme dans les toilettes, le cœur battant à tout rompre et j’attends avec impatience le résultat. À cet instant, mon sang ne fait qu’un tour, je n’en crois pas mes yeux: un beau «+» s’affiche tranquillement dans la petite fenêtre. Alors, tout énervée, je sautille partout dans la maison, tandis que j’attends mon conjoint. À son retour, alors qu’il est assis tranquillement dans son fauteuil, je m’approche en lui disant: «Je sais maintenant pourquoi j’ai mal au ventre ces temps-ci.» Il me regarde avec inquiétude. C’est alors que je sors le test de derrière mon dos en le lui agitant sous le nez. Il me regarde d’un air incertain en me répondant: «Pas déjà, je ne pensais pas que ça irait si vite!» 7 mai 2001 L’impatience me ronge; c’est aujourd’hui que je vais faire connaissance avec mon bébé et ainsi savoir si je porte un garçon ou une fille. Bien sûr, mon conjoint et moi sommes très énervés de voir ce petit être caché tout au fond
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de moi. Quelque part en moi grandit un petit bébé, que l’on perçoit à peine à première vue. Bien installée, j’attends impatiemment que le gynécologue nous montre le sexe. Surprise! Il y a un petit bout qui flotte dans le liquide, entre les deux jambes ! Wow ! Un petit garçon ! Dès cet instant, il a fait la fierté de son père. 4 octobre 2001 Encore aucune contraction en vue et beaucoup de travail de fait, mais bébé ne semble pas prêt à se montrer. Ça fait maintenant quarante semaines que bébé grandit en moi et il n’a pas l’air Je ne veux pas pressé de nous voir, contrairement à nous. C’est à ce moment brusquer les choses ; que mon gynécologue prévoit une date pour me provoquer. je veux laisser faire La crainte, la peur, l’inquiétude s’emparent de moi; je panique la nature, mais bébé intérieurement, je me dis qu’il n’est pas prêt et j’aimerais doit sortir de là, car tellement mieux qu’il sorte par lui-même. Je ne veux pas sa vie peut être brusquer les choses; je veux laisser faire la nature, mais bébé en danger. doit sortir de là, car sa vie peut être en danger. C’est avec le cœur lourd que je repars chez moi en espérant que bébé sorte de là avant la date prévue. 11 octobre 2001 Voilà ! Le grand jour est enfin arrivé ; j’ai mon rendez-vous pour l’induction (la provocation) ce matin à 7 h 00 ! Il est maintenant 5 h 00 et la nervosité commence à s’emparer de moi. J’ai mal au ventre et je crois avoir la diarrhée. Je me fais la réflexion : « Ah non ! pas aujourd’hui, ça ne me dit pas vraiment de courir les toilettes en pleines contractions. » Alors je me lève, car je suis incapable de dormir plus longtemps. Je me rends dans la chambre du bébé et regarde cette pièce une dernière fois en me disant qu’à mon retour, quelqu’un dormira dans ce petit lit, quelqu’un que l’on attend depuis plus de neuf mois. J’ai toujours mal au ventre et, cette fois-ci, c’est encore plus douloureux. C’est à ce moment que je me rends compte que je n’ai pas un mal de ventre ordinaire mais plutôt des contractions ! Je réveille mon conjoint sans attendre, il s’habille et met les bagages dans l’auto, tandis que moi, j’essaie de mieux respirer et de rester calme. Nous sommes encore plus nerveux,
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car ce n’était pas prévu comme ça. Nous roulons à toute allure, plus par nervosité que par obligation. Après un 20 minutes de route interminable, nous montons à l’étage de la maternité et on m’emmène dans ma chambre déjà prête pour mon arrivée. Nous nous installons confortablement et le gynécologue arrive en me disant qu’il va crever mes eaux et attendre pour voir si le travail va se poursuivre avant de me donner un médicament qui déclenchera les contractions. Au début, ça s’endure ; je tiens bon et je dis à mon conjoint de téléphoner à ma tendre et douce maman pour qu’elle vienne nous rejoindre. Arrivée de son travail de nuit, ma mère monte dans l’auto et arrive à l’hôpital vers 8 h 30. Plus le temps passe, plus j’ai mal ; je commence à souffrir et je n’aime pas ça. Je demande donc la péridurale sans tarder. On me dit qu’il est trop tôt, qu’on va d’abord me donner un calmant pour me détendre. Effectivement, il fait effet peu de temps après et déjà le sommeil s’empare de moi. Les yeux fermés, j’en perds des bouts, je suis sur mon nuage, mais mes souffrances persistent. Je respire calmement et je laisse aller les contractions tout en gardant les yeux fermés et la tête ailleurs. Ma mère est près de moi, me flatte le bras comme voulu et me fait glisser de la glace sur les lèvres. J’ai soif et je ne peux pas boire ; je dois donc me contenter de cette glace que j’avalerais entière si je m’écoutais! Le temps passe et, sans m’en rendre compte, je répète sans arrêt: «je veux la péridurale!» Je signe les papiers et j’attends que l’anesthésiste se pointe. Mais il n’arrive pas, il est occupé ailleurs dans l’hôpital. Donc, je n’ai pas le choix ; j’endure et je souffre. Le travail progresse, mais personne ne vérifie mon col avant 11 h 10. L’infirmière se décide enfin à le vérifier et me regarde avec de gros yeux. Elle fait signe à l’autre infirmière pour qu’elle vienne vérifier elle aussi. Cette seconde infirmière dit : « On n’a pas le temps pour une péridurale, c’est le temps de pousser, vite ! Je vais aller chercher le gynécologue ! » Elle court, tandis que la première infirmière prépare le lit et la chambre pour la sortie du bébé. Le gynécologue arrive et me demande de pousser. Bien sûr que je dois pousser, mais comment ? L’infirmière m’explique et je pousse, pousse, et pousse pendant plusieurs minutes. À bout de souffle, je demande au médecin si je peux voir le bébé sortir. Bien sûr ! C’est alors que l’infirmière court chercher le miroir. Je vois ses cheveux et j’ajoute : « Il est encore bien
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loin, vais-je pousser encore longtemps ? » « Au moins une heure ! » me répond-il. Je suis découragée ! J’ai mal, j’ai hâte que ça finisse, mais avec les calmants, je perds la notion du temps. J’ai poussé une heure et vingt minutes, mais j’ai eu l’impression de n’avoir poussé que dix minutes !
J’ai ouvert les yeux ; il était là sur mon ventre, pleurant, tout rosé et plein de vie.
Le gynécologue me dit : « Sonia, regarde, il est là, il est presque arrivé, regarde dans le miroir ! » et moi, je me dis : « Non ! Ça fait trop mal, je ne suis pas capable d’ouvrir les yeux ! »Je n’en peux plus, la douleur est tellement insupportable que d’ouvrir les yeux m’apparaît presque une corvée de plus. Enfin, il me dit : «Pousse, pousse, pousse plus». À ce moment précis, j’ai senti deux petits pieds se débattre dans mon utérus et ensuite j’ai ouvert les yeux ; il était là sur mon ventre, pleurant, tout rosé et plein de vie. Wow ! J’ai réussi à faire passer ce bébé-là… je n’en revenais tout simplement pas. J’essaie de ne pas fermer les yeux pour bien l’observer, car le calmant fait toujours effet. Je réalise à peine le fait que j’ai accouché, que mon bébé est là et qu’il est bel et bien en santé.
Point négatif : mon placenta ne veut pas se décoller. Je commence à paniquer un peu, car j’ai entendu dire qu’on pouvait mourir s’il restait collé. Mais on me rassure tout de suite; on peut faire un curetage en cas d’urgence. Après 15 minutes, il est toujours là et je perds du sang, donc le docteur décide de m’amener dans la salle d’opération pour m’y endormir et me faire un curetage. Ah non ! ce n’est pas vrai ! Le gynécologue ajoute : « C’est dommage de finir un bel accouchement comme celui-là avec un curetage et une anesthésie ». Le cœur gros, je dis au revoir à mon bébé, je lui dis d’être sage, que je reviens dans quelques minutes et on échange notre tout premier baiser. Mon conjoint me suit et attend devant la porte de la salle d’opération ; il est inquiet pour moi, il a peur. Je m’endors sans problème et je ne me réveille qu’à 14 heures. Je suis à peine capable de garder les yeux ouverts. On me garde encore 15 minutes. J’essaie de regarder autour de moi et de tenir une conversation avec l’infirmier qui est là. Après quelques instants de silence, je referme les yeux et j’essaie de savourer le fait que j’ai vraiment accouché et que dans quelques minutes je pourrai enfin tenir mon bébé dans mes bras.
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Je suis de retour dans ma chambre. Bébé est là, il n’attend que moi. Il a faim et c’est avec un immense plaisir que je lui donne le sein, tout en le regardant se nourrir de moi, autrement que par un simple cordon. Je peux enfin toucher sa peau, sentir son odeur et admirer sa splendeur. Il est enfin là, et pour toujours !
Sonia 11 octobre 2001, Alma
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Ariane uillet 1999… mes menstruations se faisaient désirer. Près de 60 jours ont passé depuis les dernières. Je me suis enfin décidée à faire un test de grossesse ; grand-maman était avec moi cette journée-là… et un beau « + » est apparu ! J’avais 18 ans… Certains disaient que j’étais jeune, un peu étourdie de vouloir un enfant, mais moi je te voulais ! Nous en avions parlé papa et moi, nous t’attendions avant même de savoir que tu étais vraiment dans mon ventre !
J
Ma grossesse s’est bien déroulée, malgré les nausées et vomissements qui ont duré jusqu’à sept mois et demi! On se plaisait à t’appeler «ti-pou»… jusqu’à ce que nous sachions que tu étais une petite fille, à l’échographie de 20 semaines. Aujourd’hui, nous sommes dimanche soir, le 26 mars et j’ai maintenant 19 ans. Cela fait 41 semaines et 2 jours que tu es dans mon ventre, mais tu ne veux pas sortir. Je suis nerveuse… mon médecin a prévu mon induction pour demain matin. Mais en même temps, j’ai tellement hâte d’en finir! J’ai pris 55 livres (24,95 kg) et mes pieds sont aussi ronds que des ballons de football ! C’est drôle… il y a à peine quelques semaines, j’avais une peur bleue d’accoucher ! J’en étais même rendue à vouloir une césarienne, de peur de l’accouchement vaginal ! Une chance que l’infirmière des cours prénataux a su me réconforter. Il n’y a rien de plus certain : demain, je vais enfin pouvoir te prendre dans mes bras! J’attends ce moment depuis tellement longtemps! Pourtant, samedi soir, j’ai cru que ça y était… j’ai perdu mon bouchon muqueux et j’avais des contractions aux dix minutes. Nous regardions les contractions passer les unes après les autres, jusqu’à ce que tout s’arrête. Tu n’as pas voulu sortir tout de suite ! Je crois que tu es trop bien dans mon ventre ! Je vais me coucher, même si je sais que je ne dormirai pas mieux que les nuits des trois dernières semaines.
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Papa et moi nous levons vers 6 h 30. Nous devons être à l’hôpital vers 7 h 45. Mes bagages sont déjà prêts. Je mange une rôtie et nous nous habillons. L’heure de partir est venue ! J’embrasse ma famille qui est avec moi. Grand-maman en pleure presque ! Moi, j’ai hâte, même si je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Une fois à l’hôpital, on m’emmène à ma chambre et on m’apporte la fameuse jaquette bleue. C’est le changement de quart des infirmières, donc nous attendons jusqu’à 8h15 avant que notre infirmière arrive. Elle est si gentille! Le gynécologue de garde arrive lui aussi et me crève les eaux. Je n’aime pas me sentir mouillée, mais on doit m’installer le soluté de pitocin ; je dois donc rester couchée. Je suis alors dilatée à 3 cm et effacée à 75 %. Je dois rester dans le lit avec le moniteur pendant au moins une demi-heure, pour voir si tu réagis bien au soluté. Papa, moi et l’infirmière jasons et rions. Nous écoutons de la musique et nous trouvons même le temps long ! Les contractions sont là, mais ne font pas mal. Je les sens comme des vagues qui arrivent et repartent. Tranquillement, ça devient désagréable. Alors, comme bébé va bien et que les contractions sont régulières, l’infirmière me permet d’aller marcher. Juste avant, elle regarde mon col : je suis à 5 ou 6 cm. « Déjà ! » me dis-je. Le gynécologue m’avait dit que pour un premier bébé, il s’attendait à ce que j’accouche entre 16 et 22 heures durant la soirée ! Je ne pense pas que ça durera aussi longtemps ! Avant d’aller marcher, je me rends aux toilettes… ouf ! Ça fait mal ! Je ne suis pas capable de bouger de là ! Je reste assise plusieurs minutes à essayer de respirer. Papa me rejoint avec l’infirmière et ils m’aident à me relever. Je vais m’asseoir sur la chaise berçante… j’ai encore plus mal ! J’ai à peine 30 secondes de répit entre les contractions et elles durent plus d’une minute ! Je suis dans ma bulle ! Papa me masse le dos pendant ce temps… le seul soulagement que j’ai pour l’instant. Je veux que ça finisse ! Je demande à l’infirmière si je peux avoir la péridurale. Elle va chercher l’anesthésiste et revient regarder mon col. Je suis à 7 cm et il est environ 10 h 30. On me fait coucher sur le côté et papa me tient les mains. Comme par magie, la douleur s’en va, tranquillement… Mais c’est déjà fini ? Je n’ai rien senti du tout ! Et tout le monde qui me disait que ça ferait mal. Mais c’est un petit bijou, cette piqûre ! Tout se passe bien ! Je sens les contractions, mais je n’ai plus mal
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du tout ! Mon médecin arrive vers 10 h 50 pour voir comment le travail se passe. Elle me fait un examen : 9,5 cm ! À peine une petite bordure du col pour être complète ! Elle me dit que c’est pour bientôt ! Elle part s’habiller pendant que l’infirmière enlève le pied du lit et place les étriers. Je commence à pousser à 11 h 05. Je sais quand pousser ; je te sens descendre, comme si tu voulais sortir. Mais ce n’est pas aussi facile que ce à quoi je m’attendais ! J’ai chaud… ces efforts me demandent beaucoup d’énergie ! On commence à voir tes cheveux. Le médecin me les montre dans un miroir, mais ça me déconcentre. Papa et l’infirmière m’aident en tenant mes jambes. La tête sort… je sens tout ! Ça fait drôle comme sensation, mais je n’ai toujours pas mal. Vive la péridurale! Et là, le docteur me dit qu’une dernière petite poussée suffirait à te faire naître ! Et tout à coup, tu es sur mon ventre! Un beau grand bébé tout rose! Il est 11h44. C’est beaucoup d’émotions ! Je voudrais rire, pleurer de joie, mais j’en suis incapable. Je te regarde, tu pleures, tu es tellement belle! L’infirmière t’essuie un peu pendant que papa et moi te regardons. Tu ressembles à papa ! Tu as la peau sèche et qui Je voudrais rire, pèle, vu ton long séjour dans mon ventre. Le médecin me fait pleurer de joie, mais un point sur une grande lèvre et nous félicite. Un premier j’en suis incapable. bébé et 3h30 de travail et de poussées… elle est très surprise! Je te regarde, On te met au sein, mais tu ne veux pas téter ; tu me regardes tu pleures, tu es et moi, je savoure cet instant. Nous restons ainsi au moins tellement belle ! une bonne demi-heure… On te prend ensuite pour te peser, pendant que papa appelle la famille. Un beau 7 livres et 7 onces (3,37 kg) pour 19,5 pouces (49,53 cm) ! Tu es en parfaite santé ! L’allaitement ne fonctionne pas ; douleurs et gerçures me découragent. J’en pleure tellement je suis déçue. J’avais toujours cru que ce serait naturel… à tort dans mon cas. Le mercredi matin, nous prenons le chemin de la maison. Enfin ! Nous sommes une famille ! Je qualifie mon accouchement de quasi parfait !
Caroline 27 mars 2000, Victoriaville
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Ariane endredi, 28 mars, fin d’après-midi. Je sors tout juste de mon rendezvous chez Johanne, ma gynécologue. Je traverse le stationnement de la clinique pour me rendre à l’auto avec des larmes qui roulent sur mes joues… Ses mots résonnent encore dans mes oreilles : « Aucun travail de fait, pas d’effacement, pas de dilatation ».
V
Trente-neuf semaines et quatre jours que nous vivons ensemble, mon petit bébé, et depuis deux semaines, les épisodes de contractions se font de plus en plus fréquents. Mercredi, nous avons passé plus de 24 heures en contractions assez douloureuses et rapprochées, parfois aux sept ou aux huit minutes. J’espérais tellement que ça ait fait avancer le travail… mais non. J’imagine que ça ne doit pas être facile pour toi. De mon côté, je suis épuisée, je me sens lourde et moche, mon moral est à plat et surtout, j’ai de plus en plus envie de te connaître, toi mon petit bébé surprise que j’espère depuis si longtemps. Notre petite « bulle », comme nous nous sommes amusés à te surnommer papa et moi. Tout le monde me dit de profiter de ces derniers jours de « liberté » pour penser à moi… Plus facile à dire qu’à faire ! Entre les épisodes de contractions et les nausées qui sont revenues depuis quelques jours, disons que tu es difficile à oublier! De plus, les quinze kilos et les trente centimètres de tour de taille que j’ai en surplus depuis que je te porte se font sentir dans mes moindres mouvements et les positions confortables, assises comme couchées, se font de plus en plus rares… Et je me dis que si je ne dors pas la nuit, aussi bien que ce soit pour te bercer ou t’allaiter. Retour à la maison. Papa sait à mon regard que je n’ai pas entendu ce que je voulais entendre à mon rendez-vous chez la gynécologue. Il ne parle pas. C’est peut-être mieux ainsi ; je ne suis pas de très agréable compagnie ces temps-ci. J’oscille entre la crise de nerfs et la crise de larmes en permanence. La soirée se passe comme à l’habitude ; je ne fais plus rien
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d’autre que regarder la télé, lire ou prendre un bain chaud, conseil par excellence des infirmières de la maternité pour arrêter le faux travail… Eh bien, il n’arrête pas, le faux travail, même avec un bain chaud ! Mais je n’ai jamais été aussi propre ! Fin de soirée. On se prépare pour le dodo, ou enfin, pour ce qu’il en reste depuis quelques jours. Je ressens une douleur au bas-ventre qui traverse dans le dos. Je reconnaîtrais cette douleur dans cent ans je crois! Une contraction. Encore… Bon, je pense que je ne recommencerai pas à chronométrer pour rien cette fois-ci. Je me couche et somnole entre les contractions qui se maintiennent aux dix minutes une partie de la nuit. Tu fais dodo toi aussi. À 3 h 30, samedi matin, les contractions me réveillent et deviennent de plus en plus douloureuses et rapprochées. Papa commence à les chronométrer. Aux sept minutes, puis aux six, parfois aux quatre minutes, mais seulement pour quelques contractions, puis ça recommence aux sept à huit minutes. Entre les contractions, je te parle et te dis que tout va bien aller, qu’on se verra sûrement bientôt… Du moins, j’essaie de m’en convaincre… Vers 16 h 00, samedi après-midi, les contractions sont douloureuses et elles reviennent aux six minutes depuis pas mal de temps, et je commence à m’épuiser. J’appelle à l’hôpital et on me suggère de m’y rendre avec papa pour un monitoring… On me prescrit finalement un relaxant musculaire qui devrait faire arrêter mes contractions si ce n’est pas le vrai travail. Quatre heures plus tard, nous retournons à la maison; les contractions sont moins douloureuses mais toujours présentes et régulières. Au moins, le médicament m’aura permis de me reposer un peu… toi aussi, probablement. Ça se poursuit comme ça toute la nuit de samedi à dimanche. Découragée, j’appelle à l’hôpital à quelques reprises, mais on me dit que tant que les contractions ne sont pas à moins de cinq minutes d’intervalle, il est à peu près inutile que je me présente. À cinq heures du matin, je n’en peux plus ; je me mets à pleurer en parlant à l’infirmière de la maternité pour la ixième fois. Comme Johanne, notre gynécologue, est de garde à compter de huit heures le dimanche matin, l’infirmière suggère qu’on se présente afin qu’on puisse voir ce qu’il y a à faire. À 7 h 45, nous sommes là, à l’attendre dans la salle du premier contact. Elle vient nous voir dès le début de son quart de travail, examine mon col et discute avec nous des possibilités. Je ne suis
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dilatée qu’à 1,5 cm, mais comme je suis en contractions continues depuis plus de 26 heures, que c’est mon deuxième long épisode de faux travail et que je suis épuisée, elle propose de provoquer le travail. Papa va compléter les formulaires pour l’admission pendant que je me prépare à prendre un bain tourbillon. Ouf ! J’ai enfin trouvé quelque chose qui soulage ma douleur au bas du dos. Malheureusement, ce sera le seul que je pourrai prendre… Quelques heures plus tard, mon médecin vient me voir pour me dire que l’anesthésiste est dans l’hôpital en ce moment, et que, sur appel, il peut prendre pas mal de temps à se présenter. Elle suggère qu’on me pose tout de suite un cathéter. De cette façon, je pourrai demander la péridurale à n’importe quel moment du travail et les infirmières n’auront qu’à injecter le médicament dans le cathéter. Moi qui voulais un accouchement naturel, je suis mal partie… Mais je n’ai plus la force de combattre la douleur ; ça fait maintenant 29 heures que je suis en contractions, et au moins une semaine que je n’ai pas dormi plus de deux heures consécutives. On m’installe l’intraveineuse pour le pitocin et l’anesthésiste vient poser le cathéter pour la péridurale peu de temps après, soit vers 11 heures le dimanche matin. Les contractions se rapprochent et augmentent en intensité, mais pas assez pour faire progresser le travail ; on augmente donc la dose de pitocin régulièrement. À 13 heures, Johanne vient m’examiner et je n’en suis encore qu’à 3 cm; elle décide alors de crever les eaux pour accélérer le travail. Les contractions sont maintenant aux deux à trois minutes et deviennent de plus en plus difficiles à supporter. Moi, je n’ai plus aucune réserve pour faire face à la douleur. Je demande alors la péridurale et je te demande secrètement pardon, mon bébé. Je voulais tellement vivre ça intensément et jusqu’au bout avec toi. J’ai l’impression de t’abandonner… Papa est là, tout à côté de moi ; il me tient la main et m’encourage à bien respirer pendant les contractions, il me masse ou me parle lorsque j’ai un moment de répit. Après l’injection, je tolère beaucoup mieux les contractions et elles se rapprochent… Tu descends tranquillement, mon col continue de se dilater. Le travail se fait, lentement mais sûrement. Diane, notre infirmière, est un ange. Elle est pleine d’énergie et m’encourage à chaque fois qu’elle vient vérifier la dilatation. 4 cm, puis 7, puis 9… À 23 heures le dimanche soir,
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Diane me dit que je suis enfin à 10 cm. J’en pleure de joie et de soulagement… Et c’est là qu’on commence les poussées. J’ai à peine quelques minutes de répit entre chacune mais Diane et Papa réussissent à me distraire et même à me faire rire. À minuit on voit tes cheveux, mais ta tête ne descend pas au bon rythme (décidément !)… Notre gynéco vient confirmer ce que l’infirmière pensait : tu te présentes en position postérieure… et tu n’es pas petit ! Elle tente d’aller te retourner pour te mettre dans la bonne position et elle réussit à te faire faire un quart de tour. Parfois, ça ne prend que cette manœuvre pour que le bébé fasse le reste, me dit-on. Je t’encourage à te retourner : « Tu es capable, ma petite bulle ». C’est à ce moment que la nouvelle infirmière, Manon, prend la relève. Plus douce et moins blagueuse que Diane, Manon est d’un grand support dans cette deuxième heure de poussées, qui est beaucoup plus ardue que la première. Lors d’une des nombreuses poussées, je ressens une douleur intense à l’intérieur de mon corps. L’infirmière croit que tu t’es retournée dans la bonne position ; elle me demande de pousser encore plus fort. Mais là, la douleur devient encore plus intense et irradie vers le bas de mon dos, c’est insupportable ! Je pleure et dis que je ne veux plus pousser, je ne m’en sens plus capable! L’infirmière me dit que toi aussi tu travailles fort, je dois donc continuer. J’essaie encore de pousser pendant deux ou trois contractions, mais à 1 h 15, lundi matin, après 44 heures de contractions, dont plus de deux heures et quart de poussées, je demande à voir notre gynécologue parce que je n’en peux plus. Elle est avec une autre maman qui accouche, mais donne l’autorisation à l’infirmière pour que je cesse de pousser. Quinze minutes plus tard, elle vient me voir et m’examine: tu es revenue en position postérieure… Elle me dit que même avec une autre heure de poussées, elle ne pense pas que tu pourrais sortir sans ventouse ni forceps. Elle me propose la césarienne. Je pleure à chaudes larmes, mais je n’en suis pas à une déception près. De toute façon, je suis tellement à la limite de ce que je peux tolérer que c’est presque un soulagement. Les infirmières me préparent pour la salle d’opération. Moi, je suis rendue sur une autre planète. Je sens tout le personnel tourbillonner autour de moi, puis ressens l’engourdissement du bas de mon corps et les tremblements de mes mains causés par la deuxième péridurale. J’entends la
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gynécologue ouvrir mes entrailles… Et puis, enfin, le 31 mars à 2 h 07 du matin, j’entends ton premier petit cri rauque, celui que je reconnaîtrais maintenant entre tous… Puis papa, qui me regarde en souriant, et me dit : « C’est une petite fille. » Je suis surprise, très surprise ! Mais immensément heureuse ! On t’emmaillote et papa t’approche tout près de mon visage… Je t’aime ! Mais il faut déjà qu’on se sépare. Papa s’en va avec toi. Je lui dis de ne pas te perdre des yeux. C’est lui qui t’accompagnera et te bercera en m’attendant durant cette première heure de vie. Et malgré la douleur, l’engourdissement, la fatigue, je te retrouve avec bonheur une heure quinze plus tard afin de te donner le sein pour la première fois, toute collée contre moi ! Ma petite bulle d’amour…
Et puis, enfin, le 31 mars à 2h07 du matin, j’entends ton premier petit cri rauque, celui que je reconnaîtrais maintenant entre tous…
Solène 31 mars 2003, LaSalle
Je tiens à remercier, pour leur soutien, leur compréhension et le profond amour de leur profession, Johanne Lalande, ma gynécologue, de même que Diane et Manon, toutes deux infirmières au département de maternité de l’hôpital de LaSalle.
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Cédrik ommençons par le début. La grossesse… Quand papa est parti pour son travail, en Bosnie-Herzégovine, j’ai réfléchi et j’ai décidé de lui demander si le projet qui mijotait dans nos têtes depuis un an pouvait enfin devenir réalité… Évidemment, papa a accepté. On a essayé et essayé pendant sept mois avant que le fameux test de grossesse nous indique que tu étais en train de grandir dans mon ventre. Nous étions tellement heureux, nous ne touchions plus par terre ni l’un ni l’autre.
C
J’ai adoré être enceinte, voir mon ventre grossir et sentir tes petits pieds me pousser comme si tu voulais me dire : « Je suis là maman et je t’aime. » Chaque fois que je te sentais bouger, c’était comme la première fois. Papa et moi avions plaisir à peser sur mon ventre (nous boxions avec toi) et toi, tu nous répondais. Je me souviens de ton hoquet que tu as eu un peu au début et de plus en plus chaque mois. Les dernières semaines, tu avais le hoquet chaque soir ; j’en avais de la difficulté à dormir. Lundi matin, 6 h 15, j’ai senti dans mon ventre une sensation bizarre, comme si tu descendais. Je suis allée voir papa qui était en train de se raser et je lui ai dit qu’il fallait que j’aille aux toilettes. Il m’a laissé la place. En sortant de la salle de bain, je l’ai regardé et lui ai dit que je pensais avoir perdu mon bouchon muqueux, mais que je n’étais pas sûre à 100 %. Chose certaine, il y avait du sang quand je me suis essuyée. Ensuite, j’ai décidé de me faire des toasts. Papa se préparait à partir pour le travail ; il me demanda si je pensais que c’était toi qui arrivais. Je lui ai répondu : « Oui, mais tu peux aller travailler. Je t’appellerai quand ce sera le temps. » Il est sorti pour mettre son sac dans l’auto. Dès qu’il est rentré, je me suis levée du divan et j’ai senti un liquide chaud couler. Je suis partie aux toilettes en courant. Une fois ressortie, j’ai dit à papa que je pensais avoir perdu mes eaux. J’ai téléphoné à l’hôpital et on m’a dit de prendre une
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douche, de déjeuner et de venir à l’hôpital. Donc, j’ai pris ma douche, je me suis habillée et à 7 h 30, nous étions prêts à partir. Je suis montée dans l’auto et on a commencé à rouler. Arrivés sur l’autoroute… Oh! Oh, du trafic! On a vu une auto de police et papa m’a demandé si je voulais qu’elle nous ouvre le chemin. J’ai regardé l’heure et lui ai dit que j’allais essayer d’attendre. Trois minutes plus tard, une contraction, ma première grosse contraction. J’ai regardé papa et lui ai dit de demander de l’aide au policier ; je n’étais plus capable, ça faisait trop mal. La voiture de police est donc partie et on l’a suivie. Par la suite, deux autres autos patrouilles se sont placées derrière nous. À l’hôpital, les infirmières nous attendaient à la porte. Je suis montée à la chambre pendant que papa se trouvait un stationnement. Les infirmières m’ont fait remplir des papiers et m’ont examinée. J’étais à 4 cm. Ouf ! Encore 6 cm à faire ! J’ai décidé d’aller prendre un bain pour me calmer un peu. J’y suis restée 45 minutes avant de finalement décider de sortir. Les contractions étaient de plus en plus fortes et ça faisait très mal. Je suis donc retournée à la chambre. Les contractions revenaient maintenant à chaque minute. Le médecin m’a examinée. J’étais rendue à 6 cm. Elle m’a dit que si je voulais la péridurale, c’était le temps. Je lui ai répondu non, que je préférais l’avoir naturellement. «D’accord, mais si tu changes d’idée, je suis au poste des infirmières», me dit-elle. J’ai ensuite mis la jaquette que grandmaman m’avait prêtée pour l’accouchement. Je ne voulais pas accoucher avec cette affreuse jaquette bleue d’hôpital. Papa a alors pris la dernière photo de mon ventre pour faire suite à celles prises chaque mois pendant ma grossesse. J’avais très mal alors l’infirmière m’a proposé d’essayer de m’asseoir sur le ballon. C’était encore pire qu’être assise sur le lit, donc je suis retournée m’étendre. Une contraction arrivait à ce moment-là… je la sentais. J’ai regardé ton papa qui avait l’air de se demander ce qu’il pouvait bien faire pour m’aider. Je lui dis en plein milieu de la contraction : « Va chercher l’infirmière, je ne suis plus capable ! » Papa m’a demandé si j’étais bien sûre. Oui ! Papa et l’infirmière sont revenus ensemble, et je leur dis que je voulais la péridurale. L’infirmière a appelé l’anesthésiste. Il est arrivé 15 minutes plus tard.
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Onze heures. La péridurale a fait son travail et j’ai pu enfin relaxer. Je ne sentais plus rien. Quel bonheur! Je rigolais avec les infirmières et pensais en moi-même: «Dire que je ne voulais absolument pas me faire piquer par cette aiguille atroce…» Lorsqu’on souffre autant, on oublie toutes nos peurs. Le docteur est arrivé et m’a examinée. Il a regardé ton papa et lui a dit qu’il était mieux d’aller manger. Notre petit gars serait là cet après-midi. Pendant ce temps, j’ai essayé de me reposer. Quand papa est revenu, vers 12 h 00, l’assistante du médecin m’a examinée de nouveau. J’étais maintenant dilatée à 9 cm +, ce qui veut dire que je pouvais commencer à pousser, mais l’assistante m’a dit qu’il était préférable d’attendre le plus longtemps possible. À 13 h 25, j’ai avisé l’infirmière qu’il fallait que je pousse. À 13 h 30, les médecins sont arrivés. On a commencé. Je les ai regardés et j’ai remarqué de l’inquiétude sur leur visage. J’ai commencé à me demander ce qui se passait, et papa aussi. Ils nous ont expliqué que tu manquais d’oxygène et que tu ne voulais pas descendre. Pendant qu’ils nous expliquaient tout cela, l’équipe médicale était rivée sur le moniteur pour voir ton taux d’oxygénation. Ils m’ont donné de l’oxygène pour que je puisse t’en transmettre un peu. Papa et moi continuions le travail 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 pousse… 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 relâche. Encore une fois… Ouf, épuisant tout ça ! Le médecin me dit que je poussais très bien et que j’allais sûrement me sauver d’une césarienne. « Par contre, il va falloir qu’on ait recours aux forceps» Tout le monde regardait encore le moniteur attentivement. Papa et moi travaillions seuls de notre côté avec nos respirations. Le docteur me dit: «Bon, c’est le temps pour la sortie. tes-vous prête? À «go», on pousse! Go ! » Et là, j’ai poussé, poussé… Je pensais à toi et j’ai crié : « Sors mon grand, sors ! » Après 8 heures de travail et 35 minutes de poussées, te voilà, à 14 h 04, le lundi 16 juin. Papa a pris les ciseaux et pendant que tout le monde criait de couper le cordon « vite, vite, vite ! », ils t’ont pris ; je t’ai regardé 30 secondes et ils t’ont amené pour te donner de l’oxygène et te laver. Ils m’ont montré ta petite binette encore 30 secondes et m’ont dit qu’ils devaient t’amener à la pouponnière tout de suite. Ton papa a suivi l’infirmière pendant que moi, j’étais encore couchée, à essayer de reprendre mon souffle et à me faire soigner. L’infirmière m’a amené un sandwich et un muffin.
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Papa est arrivé et m’a dit qu’ils allaient te garder dans un incubateur pour une nuit au moins. « Ah oui, dit-il, il pèse 6,8 livres (3,08 kg) et mesure 19 pouces et trois quarts (50,17 cm). » J’ai senti l’émotion monter en moi. Pourquoi ne pouvais-je te prendre dans mes bras, te bercer tout comme on nous le montre dans les cours prénataux ? À 21h00, je ne t’avais pas encore revu depuis que tu étais sorti de la chambre de naissance. J’avais hâte. Papa a demandé à l’infirmière si je pouvais aller te voir et elle nous dit que si je m’en sentais capable, oui. Nous sommes arrivés à la pouponnière. J’étais tout empêtrée dans les fils du soluté. J’avais tellement hâte de te toucher, de sentir que tout allait bien et c’est alors que je t’ai vu dans ta petite prison de plastique. Ouf ! Ça m’a fait mal au cœur de ne pouvoir te toucher qu’à travers ces petits trous.
J’avais tellement hâte de te toucher, de sentir que tout allait bien et c’est alors que je t’ai vu dans ta petite prison de plastique.
Le lendemain, on a pu commencer à te prendre dans nos bras. J’ai essayé de t’allaiter, mais pauvre toi, tu ne savais pas quoi faire avec cette chose dans ta si petite bouche. Tu as compris comment cela marchait seulement le lendemain. Grand-papa, grand-maman Gauthier, ton oncle Patrick et ta tante Kathy sont venus cette journée-là. Malheureusement, ils n’ont pu te voir qu’un petit 30 minutes, vu que tu n’étais pas censé sortir de la pouponnière et que seuls les parents avaient le droit d’y entrer. Mais on a eu une petite faveur. Le pédiatre nous a accordé 30 minutes. Le mercredi, on a pu enfin t’avoir avec nous dans la chambre. Quel bonheur! On ne cessait de te regarder dormir. On est sortis de l’hôpital le jeudi à 14 heures. Et, depuis ce temps, tu es dans ton petit royaume avec ta maman et ton papa. Je t’aime, petit Cédrik, et je te remercie de m’avoir fait découvrir les joies d’être une future maman et une maman.
Josée 16 juin 2003, Québec
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Charles epuis que je suis toute petite, je désire avoir beaucoup d’enfants. L’instinct maternel m’habite profondément. Mon conjoint et moi avons enfin pris une décision, sans doute la plus grande; nous cessons d’empêcher la vie de se déposer en moi. Mon rêve de devenir maman est sur le point de se transformer en réalité.
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Le 14 juin 2001, deux semaines après notre mariage, une deuxième ligne apparaît enfin sur le petit bâtonnet. Cette deuxième ligne, si précieuse, changera ma vie, notre vie! Dès cet instant, je me flatte la bedaine en t’imaginant ; c’est tellement excitant cette nouvelle aventure ! Le fait que je sois en retrait préventif me donne tout le temps pour prendre soin de nous. Je considère que j’ai eu une belle grossesse, mis à part quelques nausées qui me rappelaient que mon corps changeait pour te « construire », mon petit bébé. J’ai aussi dû arrêter de consommer toute forme de sucre à partir de mon septième mois… mais j’aurais fait n’importe quoi pour toi et pour que tu sois en santé. À partir de ma 37e semaine, j’ai souvent des épisodes de contractions, mais à intervalles irréguliers ou de faible intensité. Et moi qui pense que ces « petites » contractions sont douloureuses ! Ce ne sont que des petites vagues. J’adore cette sensation de durcissement de la bedaine. Ça me rappelle que tu arriveras bientôt. Le 10 février 2002, une semaine exactement avant la date prévue pour l’accouchement, je perds mon bouchon muqueux. J’ai encore beaucoup de contractions et toi, mon bébé, tu es rendu très lourd. Le soir, les contractions se rapprochent et sont de plus en plus douloureuses. Après une bonne demi-heure dans un bain chaud et une heure couchée sur le côté gauche, on se rend donc à l’hôpital. Je suis dilatée à 2 cm et effacée à 80% mais, selon le moniteur, mes contractions ne sont pas assez fortes, malgré leur régularité. Je suis en pleine phase de latence et celle-ci peut être de durée très variable.
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Et voilà qu’arrive cette date : le 12 février 2002… Une date qui restera à jamais gravée dans ma mémoire ! Aujourd’hui, c’est vraiment une grosse journée remplie d’émotions de toutes sortes. L’aventure commence dès mon réveil, lorsque je me rends compte qu’il y a du liquide transparent qui coule dans ma petite culotte. Je crois bien que c’est du liquide amniotique, mais puisque j’ai rendez-vous avec mon médecin à 9h00, je me rends à la clinique. Je dis alors à ton papa de se rendre à son travail pour terminer ce qu’il avait entrepris et vérifier s’il a des dossiers importants à finir avant la grande aventure. Ma belle-mère vient me chercher pour aller à la clinique. En montant les marches, ça continue de couler. Je suis certaine que c’est la bonne journée; je vais enfin te voir la binette. En effet, avec un examen de mon docteur, c’est confirmé : je vais accoucher dans les prochaines 24 heures… Youpi ! Je suis tellement excitée, mais en même temps, un sentiment d’insécurité s’empare de moi parce que je plonge dans l’inconnu. Je m’accroche donc à l’image précise que je me suis faite de toi, dans les moindres détails. Et déjà, j’ai hâte de te serrer dans mes bras. Je retourne à la maison et j’appelle alors ton papa, Frédéric, au travail, pour qu’il vienne me chercher avec mes valises. Entre-temps, j’avertis ma mère et ma meilleure amie, ta marraine. Lorsque ton papa arrive, nous partons, le sourire aux lèvres, mais silencieux ! Nous sommes en réflexion. Mon ventre se noue de joie, de crainte et d’excitation. C’est pour vrai, là! Je réalise et j’apprécie cette immense bedaine et les coups que tu me donnes avant qu’ils disparaissent. Rendus à l’hôpital, nous attendons quelques instants dans une salle puisque les infirmières préparent notre salle d’accouchement. Le temps me semble si long… Lorsque j’entre dans notre salle, je la trouve absolument merveilleuse! C’est très grand, chaleureux et surtout, il y a le soleil qui passe à travers la grande fenêtre! Je m’en souviendrai toujours, c’était la chambre 534 ! J’enfile alors la superbe jaquette bleue d’hôpital, ce qui me donne une allure assez séduisante. Ce n’est pas mon médecin qui est de garde, mais un collègue, le Dr P. Aux dires de mon médecin, je suis entre bonnes mains. Lorsque le
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Dr P. arrive, il est déjà 11 h 00. Il me demande de compter mes contractions pendant une heure. Au bout de ce temps, elles ne sont pas plus fortes et encore irrégulières. C’est alors que le médecin décide de rompre la deuxième et dernière membrane de la poche des eaux. Cela va peut-être aider à accélérer le travail et ce n’est pas du tout douloureux. Et floc ! Une quantité de liquide chaud coule entre mes jambes. Mon ventre si gros semble disparaître peu à peu… Maintenant, il faut marcher ! Je me promène alors dans l’hôpital, main dans la main avec mon amoureux. Nous bavardons, nous rions, nous lisons les affiches, les informations concernant les poupons et bien entendu… nous allons jeter un œil à travers les vitres de la pouponnière ! Je me flatte la bedaine et je me dis que bientôt, tu seras parmi nous, toi aussi ! Au bout d’une heure, rien n’a changé en ce qui concerne les contractions. Alors, le médecin décide de me provoquer à l’aide d’un soluté. Je dois demeurer allongée, et l’infirmière m’installe un monitoring qui devra demeurer sur mon ventre durant tout le travail. Une infirmière est donc en permanence avec nous. J’ai d’abord eu l’impression qu’elle entrait dans notre intimité, mais finalement cette présence s’avérera sécurisante. Dès qu’on m’installe le soluté avec le pitocin, à 14 h 00, je ressens des contractions différentes ; elles sont plus intenses. Je continue à parler avec l’infirmière et avec Frédéric, qui, lui, est bien installé dans le fauteuil de cuir face à moi. À chaque demi-heure, on augmente la concentration du soluté afin d’amplifier les contractions. Et je fais le saut à chaque fois… C’est automatique, les contractions sont plus intenses. Je ne m’attendais pas à une douleur comme ça. C’est indescriptible, nouveau, je crois qu’il faut la vivre pour comprendre. Plus le temps avance, moins je parle durant mes contractions. Je me concentre de plus en plus à respirer puisque ça fait vraiment du bien. Mais, entre chacune d’elles, je continue tout de même à parler. Vers 16h00, je sais ce que sont les «vraies» contractions; elles sont vraiment intenses, fortes, et je parle toujours de moins en moins. Elles me forcent à entrer dans un autre monde, celui de la douleur. Je suis dans une bulle…
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Le souper arrive, et Fred en profite pour grignoter un peu, mais pour moi, pas question de manger ! De toute manière, je ne serais pas capable et je n’ai pas faim du tout. Les nausées font surface et je demande à Fred d’aller manger son snack ailleurs… avec l’odeur ! Dehors le chum ! Finalement, dilatée à 4 cm, je commence à trouver cela difficile et je suis malade. Il y a alors rotation du personnel infirmer. Ma nouvelle infirmière s’appelle Christine et semble particulièrement gentille… et malgré moi, je le suis de moins en moins. Il paraît que c’est très courant d’être malade à ce stade du travail. Mais bof, ça m’importait peu ! Là, je suis bien décidée, je veux la péridurale ! J’ai vraiment mal et je m’épuise de plus en plus. Je me demande, à ce stade-ci, comment je vais faire pour me rendre jusqu’à la fin. En attendant, je me rends au bain thérapeutique. Là, je gigote dans tous les sens et ça me fait vraiment du bien. Je ne suis plus là, je n’ai connaissance de pratiquement rien autour de moi. Il n’y a que la voix de Frédéric qui est toujours à mes côtés, avec humour et réconfort. Il est présent, et ça me rassure. Lorsque je sors du bain, je n’en peux plus! Je dis toutes sortes de choses, je gémis, j’appelle ma maman et je te parle: «Allez Charlot, on est capables!» J’ai mal lorsque je sors du bain ou que je suis debout! Mais l’infirmière insiste pour que je mette mes bas. Mon copain qui accourt pour m’aider… « Aïe ! est-ce que c’est vraiment nécessaire ? » lui dis-je. Je ne suis vraiment pas moi-même; je n’aurais jamais dit ça en temps normal! Je serais partie toute nue à ma chambre que ça ne m’aurait pas dérangée. En entrant dans le bain, j’étais dilatée à 4 cm ; en sortant, une demiheure plus tard, je suis à 6 cm. Dix minutes plus tard, lorsque le médecin passe, je suis déjà à 9 cm, et incroyablement, le temps que l’anesthésiste arrive, je suis à 10 cm ! Le médecin n’en revient pas ; lui qui m’avait prédit entre 12 et 18 heures de travail, après 6 heures, je suis déjà complète. Il ne me reste qu’à pousser! Habituellement, on ne m’aurait pas fait la péridurale, mais là, le médecin sent que la poussée risque d’être longue parce que le bébé est gros et placé haut. À ce moment-ci, je ne veux plus que personne ne me touche ! Et je me dis au fond de moi-même : « Les femmes qui ont plus d’un enfant, après avoir connu cette douleur, sont complètement
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folles ! » Le médecin dit donc à l’infirmière d’appeler l’anesthésiste au plus vite, « parce qu’elle, elle souffre ». Bien dit, docteur ! Je l’aurais embrassé ! L’anesthésiste arrive ENFIN! Je me place en boule et elle me pique… La douleur diminue et je reviens un peu sur terre après quelque temps en transe. Frédéric me réchauffe les mains et je grelotte un peu… C’est un effet de la péridurale, mais je me sens tellement bien… Un petit moment de répit bien mérité.
Là, j’ai l’impression de « vivre » mon accouchement, de voir ce qu’il se passe et non pas de le subir !
Là, j’ai l’impression de « vivre » mon accouchement, de voir ce qu’il se passe et non pas de le subir ! Une fois que la péridurale fait son effet, on m’installe les jambes dans les étriers et je pousse ! Frédéric participe activement: il me tient une jambe relevée et l’infirmière, l’autre. Pendant une contraction, ensemble ils comptent jusqu’à 15, une minirespiration et un autre 15! On relâche… Et on fait ça pendant 1 h 30, mais le temps passe tellement vite. On commence à voir la tête… Fred est super heureux. Il m’encourage, va me chercher le gros miroir et me la montre… il y a plein de cheveux noirs ! On pousse encore… « Regarde, Geneviève, on voit la couette qui sort, regarde!» «Stop!, me dit l’infirmière, j’appelle vite le médecin, le bébé va sortir!»
Le médecin arrive et me demande de pousser pour voir où est rendu le bébé. Il est encore très surpris, il dit d’arrêter tout de suite ! Mais là, la tête est en «couronnement», comme on appelle cette position; elle est entourée par l’orifice vaginal, il ne manque que deux poussées. Il s’empresse donc de placer les draps et son matériel. Fred l’aide même à enfiler sa jaquette et l’attache, ça presse ! Il est complètement pris au dépourvu. Maintenant, on pousse! La péridurale commence à moins faire effet. «La tête est sortie, madame », mais je vois l’espace d’un instant la panique sur le visage du médecin ; il doit tourner le bébé pour faire passer ses épaules. Il lui fait donc faire un 180º et enfin, le corps en entier sort !
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L’infirmière et le médecin te déposent sur moi et il n’y a pas de mots pour expliquer l’émotion que je ressens à cet instant même où toi, petit être encore plein de liquide, tu ouvres tes yeux pour fixer les miens. Tu es tellement beau ! C’est toi, notre bébé! Tu es identique à l’idée que je m’étais faite de toi. C’est incroyable ! Je n’arrête pas de me répéter que tu es beau ! Tu as la peau si douce…
J’ai découvert un nouveau sentiment : l’amour maternel.
J’ai découvert un nouveau sentiment : l’amour maternel. Cet amour est né le 12 février 2002 à 22h05. Il pèse 9 livres et 8 onces (4,31 kg) et mesure 23 pouces (58,42 cm) !
Geneviève 12 février 2002, Québec
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Coralie e me nomme Coralie, je suis née le 17 février 2004 à 5 h 39 le matin à Québec. Je mesurais 21 pouces (55 cm) et pesais 8 livres et 7 onces (3,83 kg).
J
Voici l’histoire de ma naissance. Depuis quelques jours, j’envoyais des petits signaux à maman pour lui dire que j’arriverais bientôt. Débordante de curiosité, le 16 février, elle prend une grande marche et lave son plancher. Vers 15 h 00, je me décide à lui faire de nouveau signe. Sans en être tout à fait sûre, elle se met à compter tout en clavardant avec des copines. Quelques-unes lui font des blagues en lui disant qu’elle va accoucher en direct ! Vers 16 h 30, papa arrive du travail et va directement poser sa main sur le ventre de maman qui lui annonce que c’est sûrement pour aujourd’hui. Vers 18 h 00, ils vont souper à pied, main dans la main, chez Subway. Pendant son repas, je rappelle à maman que je suis là. Elle ne compte pas vraiment ses contractions et jase de tout et de rien avec papa. Lentement, elle remonte la pente jusque chez nous ; elle dit souvent à papa de ralentir et s’arrête pour reprendre son souffle. De retour à la maison, le ventre bien plein, elle s’assoit sur le sofa et écoute « Virginie ». Je me manifeste maintenant aux quatre minutes. À 19 h 30, mes parents décident de partir pour la maternité. Enfin, papa dit à maman d’arrêter de s’entêter et de monter dans la voiture. Papa roule prudemment et maman compte. Ils arrivent à la maternité à 20 h 00. L’externe installe maman sous monitoring et lui annonce qu’il s’agit de faux travail. Loin d’être contente, maman lui répond que ça fait mal et qu’elle se fiche de l’échelle de un à dix. Elle s’inquiète. Comment va-t-elle savoir que c’est du vrai travail si le faux lui fait mal ? L’examen du col et le médecin de garde confirment la pensée de maman : j’arrive bientôt.
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À 21 h 30, on transfère maman dans une salle d’accouchement. Papa s’allonge dans un fauteuil et tente de trouver le sommeil, alors que maman marche, parle, s’accroupit et se promène sur le ballon tout en lisant. Depuis que l’externe lui a dit que c’est du faux travail, maman a peur qu’il la retourne chez nous. Vers 23 h 00, la docteure offre à maman de crever les eaux, mais maman choisit d’attendre encore un peu. À 0 h 20, la docteure crève les eaux alors que le col est ouvert à 4,5 cm. Maman a dit oui parce qu’elle est curieuse et qu’elle a hâte de me tenir sur son cœur. Au moment où elle sent les eaux couler sur ses cuisses, maman se sent transportée par une joie sereine : j’arrive bientôt. Elle n’a pas peur, elle se sent légère. Maman recommence à marcher, puis choisit d’aller s’allonger ; les contractions sont plus douloureuses et elle a perdu la notion du temps. Sous la douleur, elle tord les doigts Mes parents sont de papa et demande finalement la péridurale (qu’aujourd’hui transportés de joie, elle regrette). Lorsque l’anesthésiste arrive, le col est ouvert il y a des étoiles, de à 9 cm et maman a envie de pousser ; elle trouve difficile de la pluie et du soleil se retenir. L’infirmière croit que la péridurale n’aura pas le dans leurs yeux. temps d’agir. En effet, lorsqu’elle fait son effet, le col est à 9 +. Je choisis de donner un petit répit à maman et aux doigts de papa. L’infirmière annonce que le col est ouvert et qu’on peut pousser. Elle est gentille. Elle annonce les contractions, indique à maman comment pousser et montre à papa comment aider maman. Au bout d’une heure trente de poussées, je vois enfin le jour; il est 5h39. Papa coupe le cordon. Mes parents sont transportés de joie, il y a des étoiles, de la pluie et du soleil dans leurs yeux. Maman a des problèmes avec le placenta qui reste collé. L’infirmière dit à papa, qui blanchit à vue d’œil, de m’emmener avec lui pour qu’elle lui explique ce qui arrive. Maman perd un litre et demi de sang et le placenta doit être extrait manuellement. Elle doit se reposer avant de m’allaiter, mais il suffit de deux heures de sommeil pour qu’elle vienne me chercher afin que nous commencions notre cohabitation.
Geneviève 17 février 2004, Québec
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Édouard nfin ! Ce fut les premiers mots que mes cordes vocales réussirent à articuler ! J’attends cette petite ligne depuis que j’ai accouché de mon premier ! C’est fort, le sentiment maternel. Après être retournée au travail, et après six mois d’amour, je retrouve cette fameuse deuxième ligne qui apparaît.
E
En un instant, ma vie change de nouveau! Un être vivant grandit en moi et viendra s’ajouter à notre petite famille. Je me sens beaucoup plus sereine face à cette grossesse et je tiens à apprécier vraiment chaque moment, chaque jour, chaque semaine. Déjà, dès le début de ma grossesse, je suis persuadée que c’est un garçon. Son nom est déjà choisi, il s’appellera Édouard. À l’échographie, j’aperçois son pénis avant même que la technicienne nous dévoile son entrejambe ! C’est confirmé, je vais donner naissance à un autre petit garçon ! J’ai des « fausses » contractions dès ma 22e semaine, et je commence à perdre le bouchon muqueux à partir de ma 30e semaine. Je sens que tu risques d’arriver plus tôt que prévu. J’en serais ravie puisque tu es supposé te présenter la journée de Noël, soit le 25 décembre. Je commence à avoir régulièrement des contractions le vendredi 5 décembre. Je sens que tu désires aussi arriver avant le temps des fêtes. Lundi matin, le 8 décembre, je rencontre ma gynécologue. J’ai bien hâte qu’elle vérifie mon col ! Avec toutes ces contractions, il a bien dû travailler. Après l’examen du col, elle constate que je suis au même stade que la semaine précédente, c’est-à-dire dilatée à 1 cm et effacée à 25 %. Je suis complètement découragée; je ne peux pas croire qu’avec toutes ces contractions, rien n’ait avancé ! Le soir qui suit ce rendez-vous, mes contractions déjà présentes deviennent de plus en plus rapprochées, et le serrement commence à être
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plus douloureux. Je prends donc un bain et me couche pour faire dodo. J’irai à l’hôpital demain si mes contractions continuent à être régulières et me permettent de dormir. Finalement, je suis incapable de dormir parce que mes contractions sont inconfortables plus que douloureuses, mais elles sont tout de même régulières aux deux minutes. Et ces phrases me résonnent dans la tête: «Ne retarde pas trop… » Je ne veux pas prendre le risque d’arriver trop tard. J’appelle donc la mamie pour qu’elle vienne garder mon plus vieux, déjà endormi. Une fois à l’hôpital, le docteur L. vérifie la dilatation de mon col, qui est la même que ce matin. Il décide tout de même de me garder pour me donner des antibiotiques en intraveineuse puisque je suis porteuse du streptocoque B et allergique à la pénicilline. Je suis donc positive… j’ai tellement hâte que tu arrives. Je suis prête ! On passe une partie de la nuit à marcher dans les corridors, soluté à la main afin d’activer le travail. Le soleil se lève et le docteur de garde revient vérifier mon col. Le verdict: aucun changement! Aucun changement? J’ai le goût d’éclater en sanglots! Je ne peux pas croire que toutes ces contractions sont là pour rien! Je suis en période de latence… De longue latence… Je retourne donc bredouille chez moi, pensant en profiter pour me reposer. Mes contractions sont encore présentes et régulières aux deux minutes. Je me fatigue peu à peu. Est-ce un vrai ou un faux travail ? Le docteur me dit que ça peut arrêter d’une minute à l’autre… Que ça évolue ou que ça arrête ! Je veux savoir à quoi m’en tenir. Ça joue avec mes émotions, je passe d’un extrême à l’autre: tantôt énervée, tantôt découragée. La journée passe lentement. Nous soupons, c’est notre dernier souper à trois, je le sens. Je mange peu, je n’ai vraiment pas faim. Après le souper, mes contractions augmentent d’intensité. Ouf, ça commence à faire vraiment mal… Je profite des petits moments avec Charles, le grand frère, et une fois qu’il est couché, je saute sur le téléphone : 911-MAMIE. Mes contractions
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sont douloureuses… en marchant, ça me fait du bien! C’est le bon moment, j’en suis certaine… j’ai de la difficulté à respirer durant mes contractions. Lorsque j’arrive à l’hôpital, l’infirmière me dit que c’est assurément pour ce soir ! Elle va préparer ma chambre. Le résident vient vérifier mon col et il ne s’est dilaté que de 0,5 cm depuis le matin. C’est peu, mais au moins, ça avance ! De toute manière, dans ma tête, d’ici six heures gros maximum, je devrais tenir Édouard dans mes bras. Et lorsque l’infirmière apprend qu’à mon premier, mon travail avait duré six heures, avec deux heures de poussées… elle m’assure que ça ne sera vraiment pas long ! Ça y est : notre chambre est prête, la 502. L’infirmière me demande ENFIN d’enfiler la fameuse jaquette bleue. Je suis ici pour y rester! Je l’enfile donc avec plaisir. Je me regarde dans le grand miroir et je me surprends à me trouver plutôt séduisante. J’admire mes derniers instants avec cette belle grosse bedaine pleine de vie !
Je me sens sereine face à cet accouchement. Je m’y sens beaucoup plus préparée, plus en confiance.
L’infirmière m’installe un autre soluté d’antibiotiques pour le streptocoque et mes contractions deviennent encore de plus en plus fortes! Je me promène dans la chambre en me frottant la bedaine. Une grande joie m’envahit alors. Je suis tellement contente que mon travail démarre de façon naturelle, et surtout, de ne pas être clouée au lit par le moniteur. Je me sens libre et en possession de mon travail. En plus, j’accouche deux semaines à l’avance, moi qui avais peur d’avoir un gros bébé. On m’avait prédit un plus gros bébé que Charles, qui pesait neuf livres et demie (4,31 kg) !
Je me sens sereine face à cet accouchement. Je m’y sens beaucoup plus préparée, plus en confiance. Je sais ce que je souhaite et ce qui m’attend aussi. Je prends une contraction à la fois, et je vis chacune d’elles en me promenant et en me frottant le ventre. Je suis souriante et je parle beaucoup entre mes contractions. Malgré le peu d’heures de sommeil accumulées dans les derniers jours, je me sens en pleine forme.
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Il est maintenant minuit et une nouvelle infirmière vient se présenter, elle s’appelle Annie. Je la sens très détendue, et elle nous respecte dans notre intimité. Je me sens en confiance avec elle. Au bout d’une heure, mes contractions sont encore plus douloureuses. Je me sens encore très bien ; mon chum me parle et j’ai encore le sourire. Je ne veux pas m’enfermer dans le « monde de la douleur » cette fois. Je vis mieux chaque contraction et je contrôle mieux ma douleur. Malgré le fait que ça fait mal en titi ! Vers 1 h 30, l’infirmière m’offre d’essayer le ballon. Je m’installe donc et je bouge assise sur le ballon. Ouf… ça ne fait pas du tout de bien ! Je me lève après deux contractions ; je ne veux rien savoir de ce moyen-là, ça ne me convient pas du tout. Définitivement, ce que je préfère et ce qui me fait du bien, c’est marcher en me flattant le ventre. Vers 2h00, le médecin vient m’examiner… AUCUN travail de fait! Il me dit que c’est peut-être un faux travail et m’offre de prendre du Démérol. Moi, je n’en veux pas, c’est catégorique! Je veux vivre mon accouchement, pas m’endormir et le subir! En plus d’endormir et de faire somnoler, eh bien, le Démérol donne des nausées! Et je n’ai vraiment pas le goût d’être malade par-dessus tout ça ! C’est non ! L’infirmière me conseille vraiment de le prendre. Je ne peux pas croire que c’est un faux travail, voyons…! Pas aussi longtemps, pas aussi régulièrement et surtout, pas aussi douloureusement! Là, je tombe dans une phase de découragement. J’ai de la difficulté à passer par-dessus les prochaines contractions puisque je vis peut-être ça pour rien. Alors, moi et mon chum, on décide de s’assoupir un peu. Nous voulons garder nos forces parce que ça risque d’être encore long ! Je suis complètement désillusionnée. Ma bulle de rêve est pétée ! Ce n’est pas ce que j’avais imaginé. Pourtant, tout semblait être comme j’avais espéré ! On tamise les lumières et on s’étend. Rien à faire, je ne somnole presque pas puisque les contractions, surtout couchée, me font énormément souffrir. Finalement, au bout d’une heure, quelle joie d’apprendre qu’enfin, le travail a avancé… de 1 cm !
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Youpi! Ça y est! Je suis tellement contente! Vers 3h30, je suis à un bon 3 cm, me dit le résident. L’infirmière m’offre d’aller prendre un bain, ce que j’accepte d’emblée. J’arrive donc à la salle de bain un peu nauséeuse. La chaleur du bain me donne encore plus de nausées, mais avec un peu d’eau froide, c’est réglé. Le temps passe tellement vite dans le bain, et je me sens encore en pleine possession de mes moyens. Ça fait près de 45 heures que je n’ai pas eu de sommeil véritable. Adrénaline, quand tu me tiens ! Une heure plus tard, vers 4 h 30, je suis dilatée à 4 cm. Je commence à être fatiguée, et l’infirmière me propose la péridurale. D’après elle, mon travail est vraiment enclenché et ça me permettrait de reprendre un peu d’énergie pour la fin ! Alors, oui ! Je la veux ! Le résident doit téléphoner au médecin de garde qui est à la maison puisqu’il doit être présent lors d’une anesthésie. Lorsqu’il l’appelle, le médecin dit d’attendre encore jusqu’à 6 h 00 et que je sois dilatée au moins à 5 cm. L’infirmière et le résident voient bien la déception sur mon visage. Encore 1 h 30 avant d’avoir la péridurale ! Et si ça fait comme pour mon premier garçon, je serai déjà dilatée à 10 cm à ce moment-là ! Je continue à marcher, mais ça fait vraiment trop mal ! Je ne sais plus quelle position adopter! Je vais aux toilettes, je commence à avoir des bouffées de chaleur et surtout, des nausées ! Et oups, durant une contraction, je suis malade. C’est tellement douloureux ! J’aurais le goût de tout arrêter ça là ! Je suis fatiguée physiquement et émotionnellement. J’aurais le goût de continuer juste le lendemain. Durant une contraction, je me mets à pleurer… je suis si fatiguée ! Mon chum va voir les infirmières à leur poste et leur dit que je ne me sens pas bien, que je veux la péridurale. En entrant dans la chambre, je me remets à pleurer en disant que je suis vraiment fatiguée et que je pense avoir fait mon bout ! L’infirmière m’examine et miracle, je suis à 5 cm. Une lueur d’encouragement ! Elle prépare le matériel et ajoute du Synto à mon soluté et à mes derniers antibiotiques. L’anesthésiste arrive comme
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le rayon de soleil qui traverse la fenêtre de la chambre. Il a une voix calme et apaisante, et me dit qu’il va me soulager. C’est un dieu. Je me place sur le côté, et… c’est déjà terminé ! Selon l’anesthésiste, il me reste encore trois contractions à ressentir, et ensuite, plus rien ! J’en profite pour sourire de nouveau et apprécier ces moments. Il est presque 6 h 30 et je pense à mon grand qui vient probablement de se lever. J’ai le goût de lui parler. Entre-temps, l’infirmière vérifie ma dilatation, mais ma poche des eaux est trop bombée et elle appuie sur le col. L’infirmière est incapable de connaître ma dilatation. Le médecin arrive et vérifie à son tour. La poche des eaux est un véritable obstacle ! Il perfore donc les membranes, et plouf ! Voilà, je suis maintenant dilatée à 7 cm. Tout va très bien! J’appelle donc mon petit amour et lui parle. J’en ai les larmes aux yeux de le savoir si loin. J’ai les émotions à fleur de peau… je vais bientôt voir mon deuxième garçon, et la vie va changer pour toute notre petite famille ! Les contractions recommencent à être un peu douloureuses. L’infirmière me propose une autre dose dans la péridurale et j’accepte. J’ai assez donné pour la tolérance et la douleur ! Vers 7 h 15, je sens que ça pousse… L’infirmière vérifie et je suis bel et bien complète ! Maintenant, la poussée ! On installe le matériel, les étriers et je commence à pousser. Go ! Go ! Go ! Frédéric m’encourage du mieux qu’il peut. Ah ! que j’ai hâte de voir mon bébé ! Je veux le miroir aussi ! Je veux TOUT voir ! Je continue à apprécier chaque moment, c’est tellement unique dans une vie. On voit la tête… il a des cheveux! À 8h07, la tête est en couronnement. Il va sortir ! « Arrêtez de pousser », dit l’infirmière. « Mais ça sort tout seul, je ne pousse pas…» Je regarde dans le miroir; c’est spécial de voir une petite tête comme ça entre ses jambes ! C’est la course! La résidente arrive la première, enfile ses gants en vitesse et sort la tête ! Oups ! Il a un circulaire serré autour du cou ! Le docteur
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arrive avec ses ciseaux et il coupe le cordon. Ils ne se doutaient pas du tout de cela puisque le cœur du bébé a toujours été correct et n’a jamais diminué en rythme.
Il est déjà en pleine forme et regarde partout autour de lui, avec ses grands yeux bruns !
Ils déposent Édouard sur moi et le nettoient un peu… mais voilà que son circulaire serré l’empêche de bien respirer. Le personnel m’enlève mon bébé et on part avec lui dans la petite salle adjacente à la chambre. Ah non! Pas encore… j’aurais aimé le prendre sur moi, cette fois… Test d’APGAR : 5/10. Je pleure… et je demande si tout est correct. Le médecin me rassure. Mais je veux savoir si tout est VRAIMENT correct ! Cinq minutes plus tard, son APGAR est déjà à 10/10 ! C’est un combatif, mon petit Édouard ! Il est déjà en pleine forme et regarde partout autour de lui, avec ses grands yeux bruns !
Et… je prends le temps de le regarder, de savourer ces premiers moments avec lui. Et j’ai la chance de l’allaiter dans l’heure qui suit! C’est un vrai champion, et un moment tellement attendrissant! J’en oublie les heures de sommeil qu’il me manque et je voudrais peser sur « pause » à jamais…
Geneviève 10 décembre 2003, Québec
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Éliane ous sommes le samedi 9 août 2003, il fait chaud, beau soleil, mais quelque chose cloche en cette belle journée. Je suis au 43e jour et mes règles ne se sont toujours pas pointées, même si je prends la pilule. Je décide alors d’aller à la pharmacie pour m’acheter un test de grossesse et je le passe dès mon retour à la maison.
N
Comme toutes les autres fois, je m’attends à ce qu’il soit négatif (c’est ce que j’espère), mais voilà qu’une deuxième ligne se dessine. Je commence à avoir chaud, ce n’est pas prévu ! Je ne sais pas trop comment l’annoncer à mon chum, alors je lui montre simplement le test, je le prends dans mes bras, pleure et ris en même temps, car je ne sais pas comment réagir ! Comme nous avions déjà parlé de ce que nous ferions dans une telle situation, je sais qu’il va me parler d’avortement. Deux semaines plus tard, après maintes discussions, nous avons pris la décision de continuer la grossesse. Nous désirons cet enfant. Éliane est attendue pour le 3 avril 2004. Par la suite, j’ai vraiment eu une belle grossesse, sans aucune complication. Nous sommes maintenant le vendredi 27 février 2004. Vers 18h00, mon chum et moi partons faire quelques commissions et nous arrêtons à la cantine pour commander deux bonnes grosses poutines ! Nous arrivons à la maison à 18 h 55. Je prends quelques bouchées de ma délicieuse poutine et oups ! je constate que je suis encore en train de faire un petit pipi dans mes culottes. En me levant pour aller me changer, je me rends compte que ça n’arrête pas de couler et que je suis incapable de retenir le tout. Je me dis que j’avais simplement une grosse envie, mais ce n’est que lorsque j’arrive aux toilettes que je fais vraiment pipi. C’est là que je commence à comprendre que ce sont les eaux que je perds ! Ouf ! Je suis stressée, car je suis seulement à 35 semaines et mes valises ne sont qu’à moitié prêtes! Je crie à mon copain que je perds les eaux, qu’on s’en va à l’hôpital. J’appelle ma belle-sœur; c’est elle qui était désignée pour
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venir me conduire à l’hôpital puisque mon copain n’a pas encore son permis. Elle n’est pas chez elle! Comme je n’ai encore aucune contraction, je décide de conduire moi-même pour me rendre à l’hôpital qui est à dix minutes de voiture. Je me dépêche de finir mes valises, mais finalement je suis tellement stressée que je décide de les apporter telles quelles. Mon copain m’apportera plus tard ce qu’il me manque, car je n’arrive plus à penser. Nous arrivons finalement à l’hôpital à 19 h 30. L’infirmière me fait un petit test pour savoir si ce sont bien les eaux que je perds et la réponse est oui. Elle m’installe pour un monitoring et me dit que les contractions sont commencées. Pourtant, je ne les sens pas encore et j’en suis bien heureuse. Mon col est effacé à 80 % et ouvert à 1 cm. Ma mère et ma belle-sœur viennent nous rejoindre à 19 h 45. Vers 21 h 00, on décide de me transférer dans une chambre de naissance. J’ai la chance de choisir celle que je désire et j’ai même l’occasion d’essayer un de leurs nouveaux lits ! Je commence maintenant à sentir les contractions, mais rien de vraiment douloureux pour le moment. Le travail continue et, vers minuit, les contractions deviennent très fortes et je commence à avoir de la difficulté à les endurer. L’infirmière m’examine : comble de malheur, je ne suis qu’à 2 cm ! Vers 0 h 30, je demande à avoir la péridurale dès que possible. Le temps passe et, à 2 h 00, je ne l’ai toujours pas reçue. Je ne suis qu’à 3 cm. Une autre infirmière m’examine cinq minutes plus tard et je suis à 4 cm. Celle-ci me dit qu’avant qu’on me donne la péridurale, elle veut absolument que j’essaie d’aller dans le bain. Je suis son conseil malgré moi et me dirige vers le bain. Même dans le bain, la douleur reste aussi insupportable. Je demande donc à mon chum d’aller informer les infirmières que je veux la péridurale immédiatement ! Mon chum revient et me dit que l’infirmière veut que je reste dans le bain encore dix minutes et qu’après on me donnera la péridurale. Aussitôt qu’il termine sa phrase, je lui dis de retourner voir l’infirmière, car je crois que ça commence à pousser. Elle arrive, m’examine: je suis rendue à 6 cm ! J’ai donc progressé de 2 cm en cinq ou six minutes ! Elle me dit donc de retourner à ma chambre, que le reste du travail risque de se faire trop rapidement. Pendant qu’elle est là, je lui rappelle que je veux toujours la péridurale.
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Finalement, je sors du bain et ouch! une méchante contraction! J’attends qu’elle passe, retourne à ma chambre et on m’examine de nouveau. Je suis déjà à 8 cm. Wow ! Évidemment, on me dit qu’il est maintenant trop tard pour recevoir la péridurale, car ce sera bientôt le temps de pousser. Une infirmière me réexamine environ dix minutes plus tard et je suis complète. Il doit être environ 2h35. Enfin, je peux commencer à pousser. Les premières poussées sont un tel soulagement pour moi, enfin une façon de ne pas trop sentir ces terribles contractions! Une fois que la tête est engagée dans mon vagin, je commence à ressentir un brûlement. J’ai hâte qu’elle sorte, car j’ai très mal, mais je me dis que plus je vais pousser fort, plus courte sera ma douleur. Je pousse seulement 25 minutes et Éliane naît à 3h05, le 28 février 2004. Quelle joie enfin de la voir et de la toucher! L’infirmière la prend pour la nettoyer un peu et l’envelopper dans une couverture. Ensuite, elle me la donne pour que je la mette au sein, C’était un imprévu, mais Éliane n’a pas faim et ne tète pas. L’infirmière me dit que mais c’est le plus je ne pourrai la garder avec moi cette nuit, car elle a de petites bel imprévu que difficultés respiratoires et on veut la mettre sous moniteur.
nous ayons eu dans
Je passe donc le reste de la nuit seule. Comme mon copain notre vie ! commence un nouvel emploi le lendemain matin, il ne peut pas s’absenter ! Finalement, samedi matin à 10 h 30, Éliane est débranchée et l’infirmière me l’amène à ma chambre. Elle va super bien et lorsque je la mets au sein, cette fois, elle tète comme une championne. Ma petite puce est donc née à 5 livres et 13 onces (2,64 kg) et lorsqu’elle est sortie de l’hôpital, elle pesait 5 livres et 7 onces (2,47 kg), et mesurait 18,5 pouces (46,99 cm). C’est la plus belle des petites filles du monde et je suis tellement heureuse que mon chum et moi ayons décidé de mettre cette jolie merveille sur terre. C’était un imprévu, mais c’est le plus bel imprévu que nous ayons eu dans notre vie!
Valérie 28 février 2004, Granby
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Élora-Jeanne lora-Jeanne s’est pointé le bout du nez après une attente quasi interminable, le mardi 9 décembre 2003 à 10 h 12. À la naissance, elle pesait 6 livres et 12 onces (3,06 kg), et mesurait 20 pouces (50,8 cm). Retournons un peu en arrière pour débuter le récit de sa naissance.
É
J’ai appris le 24 mars que j’étais enceinte. C’est un très beau souvenir dans ma mémoire et la date prévue pour l’accouchement était le 1er décembre. Ma grossesse s’est relativement bien déroulée jusqu’à la 20e semaine, où j’ai commencé à avoir des contractions. J’ai donc été mise au repos complet de ma 23e semaine à ma 35e semaine de grossesse, car je vivais une menace d’accouchement prématuré. Ma grossesse a été très inquiétante. Étant supposée accoucher d’avance, à partir de 37 semaines, je m’attendais à me rendre à l’hôpital d’une journée à l’autre. Puis, les jours passaient et rien n’avançait… Enfin, le vendredi 5 décembre, j’ai eu des contractions régulières aux dix minutes. Elles n’étaient pas archi-douloureuses, mais je me disais qu’elles allaient bien se rapprocher et s’intensifier. Malheureusement, après environ trois ou quatre heures de contractions, elles ont fini par disparaître. Le dimanche 7 décembre, j’ai perdu mon bouchon muqueux. Je me doutais que le vrai travail allait bien finir par commencer… Je dois aussi avouer que je commençais à avoir vraiment hâte que ça débute ! J’étais rendue à 41 semaines, moi qui étais restée couchée trois mois pour ne pas accoucher trop vite! J’avais un rendez-vous pour mon induction le mardi matin, 9 décembre, si le travail ne se déclenchait pas par lui-même, mais je souhaitais vraiment que le travail débute naturellement. Eh bien, on a entendu mes prières, car le lundi 8 décembre vers 21 h 00, j’ai enfin commencé à avoir des contractions. Pourtant, au début, elles étaient comme celles que j’avais eues le vendredi précédent, soit peu douloureuses et espacées. Je n’y ai donc pas vraiment porté attention pour ne pas me faire de faux espoir. Je suis allée
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me coucher vers 23h00 et là, tout a vraiment commencé! Ouf… Il n’y avait plus de doute, c’était sûrement ça, car LÀ, j’avais mal pour vrai! Cependant, mes contractions n’étaient pas régulières. Elles variaient entre 10 minutes, 12 minutes, 7 minutes… Je me demandais un peu ce qui se passait. Après chaque contraction, je devais aller à la selle et je me vidais complètement. Je suis allée prendre un bain chaud, mais bien évidemment le travail n’a pas cessé. Je me suis promenée dans la maison, j’ai monté les escaliers, mais mes contractions ne se rapprochaient pas. Je ne savais plus quoi faire, car pendant ma grossesse, on m’avait toujours dit de me présenter à l’hôpital quand les contractions seraient aux cinq minutes pendant une heure. J’en avais depuis cinq heures, mais elles ne devenaient pas régulières… Et comme je savais que j’avais déjà du travail de fait (à mon dernier rendez-vous, j’étais effacée à 60 % et ouverte à 2 cm), je ne voulais pas accoucher chez nous non plus ! J’ai donc appelé à la maternité pour m’informer. Je leur ai dit que j’étais à 41 semaines et que j’avais des contractions pas très régulières depuis cinq heures déjà, mais qu’elles étaient très douloureuses. L’infirmière m’a dit de me présenter, que de toute façon, elle ne me retournerait pas chez moi, vu que mon rendez-vous pour mon induction était le matin même… Donc, j’ai réveillé mon chum et nous sommes partis pour l’hôpital. Nous étions tous les deux très calmes et très sereins. En arrivant au département des naissances, l’infirmière qui nous a pris en charge nous a appris que j’étais la seule cette nuit-là à accoucher. J’ai donc eu la chance d’avoir la plus grande et la plus belle chambre pour moi. En entrant dans ma chambre, elle m’a dit de mettre la jaquette bleue et de m’étendre sur le lit, qu’elle allait venir m’examiner. Elle m’a fait l’examen et m’a dit : « Tu es effacée à 100 % et ouverte à 4 cm. Le bébé est bien descendu, tu vas probablement avoir un bel accouchement facile. » Puis, elle m’a mise sous moniteur pendant une heure pour vérifier mes contractions, vu que je lui avais dit qu’elles n’étaient pas régulières. Comme prévu, elles étaient aux dix minutes environ, mais elles duraient de trois à quatre minutes chacune. C’était assez intense et j’avais beaucoup de difficulté à respirer comme il faut pendant mes contractions. La première minute, je tenais le coup, mais à la troisième minute, je me mettais à
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respirer très vite et je devenais étourdie. Après cette heure de moniteur, l’infirmière m’a demandé si je voulais la péridurale ou si je voulais prendre un bain tourbillon. Je lui ai dit que je voulais bien essayer le bain. J’ai eu la chance de pouvoir rester une bonne heure dans le bain, vu que j’étais la seule à accoucher. Il a été très bénéfique le temps que j’y suis restée. Encore là, entre chaque contraction, je devais sortir pour aller aux toilettes, car je me vidais encore. Après cette heure-là, je suis retournée à ma chambre. Mes contractions commençaient à être vraiment douloureuses et j’étais fatiguée. L’infirmière m’a encore proposé de prendre la péridurale, mais j’ai voulu essayer le ballon avant… Cependant, après deux minutes de ballon, je me suis ravisée et j’ai demandé la péridurale ; je n’avais pas envie de souffrir pour rien si on m’offrait la possibilité de ne pas souffrir. L’infirmière m’a fait un examen et j’étais rendue à 5,5 cm. C’était quand même bien pour recevoir la péridurale. On a attendu l’anesthésiste environ une demi-heure et elle m’a installé ma péridurale. J’aurais cru que c’était beaucoup plus douloureux que ça ! Après la péridurale, ça a été le bonheur total. Je ne sentais vraiment plus rien, je ne savais même pas quand j’avais une contraction. Comme nous étions en plein milieu de la nuit, mon chum et moi en avons profité pour dormir quelques heures. L’infirmière venait vérifier le moniteur une fois de temps en temps. Je sais qu’à un certain moment, elle a songé à me donner du pitocin, car la péridurale avait fait ralentir mes contractions un peu. Ça s’est heureusement replacé tout seul et je n’en ai pas eu besoin. Vers 7 h 00, j’étais rendue à 7 cm environ et mon médecin a décidé de rompre les membranes pour faire accélérer le travail. Par la suite, tout est allé plus vite. Vers 9h30, j’ai dit à mon médecin que je sentais que ça poussait. Elle m’a fait un examen et s’est rendu compte que j’étais ouverte à 10 cm et que la tête du bébé était très près du bord. Les infirmières m’ont donc installée pour la poussée. Tout s’est très bien déroulé, même si j’avais encore des contractions très espacées et très longues. J’avais alors beaucoup de temps pour reprendre des forces et quand j’avais une contraction, je pouvais pousser très longtemps. Je crois que j’ai poussé peut-être quatre ou cinq fois en tout puis, à la dernière poussée, mon médecin m’a dit : « Garde ta poussée, elle sort ! » J’ai continué à pousser et
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elle est sortie. Mon médecin me l’a tout de suite mise sur le ventre. Ce moment va rester gravé dans ma mémoire à tout jamais, c’était magique! Je la sentais toute chaude sur moi. Je me suis mise à pleurer de joie en disant : « C’est vraiment à moi ce bébé-là ! Wow ! »
Ce moment va rester gravé dans ma mémoire à tout jamais, c’était magique ! Je la sentais toute chaude sur moi.
Les infirmières l’ont laissée longtemps sur moi puis elles l’ont emmenée pour la peser, la mesurer et la nettoyer un peu. Nous avons fait des paris avec l’infirmière pour deviner combien elle pesait. Après cela, elle l’a tout emmaillotée et l’a mise dans les bras de mon conjoint qui l’a bercée. Élora-Jeanne était tout éveillée, c’était tellement beau. Puis, j’ai pu la prendre pour de bon et la regarder autant que je le désirais. Je me souviendrai toujours de sa naissance, car ce fut le plus beau moment de ma vie !
Véronic 9 décembre 2003, Repentigny
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Emily-Kasandra oi qui m’as causé tant de tracas depuis 20 semaines et que j’étais certaine de mettre au monde prématurément, toi qui m’as tenue alitée pendant 20 semaines… oui, toi, petite puce qui a tant voulu venir au monde, tu te fais aujourd’hui attendre. C’est pourquoi, depuis deux jours, nous sommes en attente d’un téléphone, un téléphone qui nous dira : « Madame, vous pouvez vous rendre à l’hôpital, c’est aujourd’hui que l’on vous fera votre induction.» Donc, nous attendons, nous dormons mal, car nous savons que ta naissance est vraiment pour bientôt.
T
Le téléphone sonne finalement le 30 septembre à 6 h 00. On me dit de déjeuner léger et de me rendre à la maternité pour 7h45, si ça me convient. Ça me convient tout à fait ! Déjeuner léger sera très facile ; je suis tellement excitée que je suis incapable d’avaler quoi que ce soit. Je me force pour être pleine d’énergie et avec ton papa je n’ai qu’une envie : rire, sourire. Enfin ! Je vais bientôt te tenir dans mes bras. J’arrive à l’hôpital avec un brin d’avance, car nous n’en pouvions plus d’être à la maison à attendre. On m’assigne une chambre, on me donne une belle robe de chambre d’hôpital et on me prépare en vue de l’induction. Au moment où tout est branché, je ne ressens même pas de contractions. Il faut dire que j’ai eu le temps de bien m’habituer car, depuis ma vingtième semaine de grossesse, je les vis de plus en plus fortes, de plus en plus intenses, de plus en plus régulières. Donc, pour moi, pas grand changement. Le docteur procède à la rupture de la poche des eaux. Là, je vois la différence. En vingt minutes, je passe de 4 cm (à mon arrivée) à 6 cm. Par contre, ton rythme cardiaque diminue au fur et à mesure que l’on augmente le pitocin qui me donne des contractions. Après deux ou trois tentatives, le médecin l’arrête complètement, car ton cœur ne le supporte qu’à une dose infime, qui ne me fait rien. J’ai beaucoup de difficulté à endurer les contractions ; je demande donc la péridurale. L’anesthésiste est
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appelé. Avant de m’installer assise, le dos courbé pour faire la péridurale, on vérifie de nouveau mon col. En vingt minutes, j’ai encore dilaté de 2 cm: je suis donc maintenant à 8 cm. Je m’appuie sur les épaules de ton papa pour subir la péridurale, mais l’anesthésiste n’y arrive pas et papa trouve cela très difficile de me voir souffrir ainsi ; il est donc remplacé par l’infirmière, pendant qu’il va prendre l’air dans le corridor. Bientôt, je n’y arrive plus, j’ai trop mal en étant assise. Après plus de dix tentatives, l’anesthésiste se résigne à appeler l’anesthésiste en chef de l’hôpital, car il est incapable de me piquer. Rapidement, mon médecin prend la place de l’infirmière et me parle pour m’aider à garder un rythme respiratoire normal, car je perds le contrôle de ma respiration et cela se répercute sur ton rythme cardiaque. L’anesthésiste en chef arrive enfin ; il est près de 10 h 00. Après deux tentatives, il discute avec l’autre anesthésiste sur la tactique à adopter, quand tout à coup, je lève la tête et je dis à mon médecin que là, ça pousse tout seul. Jamais je n’aurais cru que l’on me recoucherait aussi vite ! On regarde : je suis entre 9,5 et 10 cm. Au moment où l’on m’annonce cela, l’anesthésiste dit à tout le monde qu’il a enfin réussi à piquer au bon endroit et demande ce qu’il doit faire. Je me souviens encore du soulagement dans ma voix quand je lui ai dit de piquer. Je reçois donc la péridurale à 10 cm. Je peux enfin me tourner sur le dos car, jusqu’à ce moment-là, j’étais soit assise, soit couchée sur le côté. Papa me rejoint et me dit à quel point il m’aime et qu’il est fier de moi. Il est maintenant 10 h 00 et des poussières, et surprise !… oui, je suis à 10 cm, mais je ne suis pas complètement effacée, donc je ne dois pas pousser tout de suite. Mais ma douleur est soulagée ; maintenant, je trouve ça drôle d’accoucher. Après 30 minutes, nouvelle surprise : la péridurale a réduit le rythme de mes contractions, un effet secondaire possible, mais que j’ignorais. On réessaie donc le pitocin, mais encore une fois ton cœur n’aime pas ça et ton rythme cardiaque diminue. On arrête donc. Au même moment, on perd ton cœur. Impossible de le retrouver. On te mettra donc un petit capteur sur la tête pour bien suivre ton état. Vers midi, je suis autorisée à pousser un peu. Je suis chanceuse, il y a un petit coin du côté de mes ovaires qui n’est pas gelé par la péridurale et je sens mes contractions venir ; ça aide pour pousser. Pendant les contractions, papa voit tes
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cheveux, tout noirs et qui ont l’air abondants. Mais tu as la tête dans une mauvaise position. Donc, maintenant, le docteur doit la placer comme il faut. Il réussit, mais entre deux contractions, tu te replaces encore la tête de travers; on la replace de nouveau et tu refais le même manège deux ou trois fois entre chaque contraction. Finalement, on demande l’assistance du gynécologue de garde pour savoir s’il est possible de t’extraire de là avec l’aide de forceps. Mais voilà, il me reste un petit quart de lune de col qui n’a jamais effacé, alors on ne peut pas considérer cette possibilité sous peine de me blesser. Après presque trois heures de poussées, on m’offre de faire une césarienne. Je dis oui. Depuis 8 h 00, je suis sur l’adrénaline et il est maintenant près de 15h00. Je suis épuisée. J’ai un peu peur, je l’avoue, mais une amie m’avait déjà parlé de sa césarienne pendant ma grossesse et ça m’a rassurée. On m’amène donc au bloc opératoire et on me prépare pendant que papa va se changer pour pouvoir venir près de moi. On me redonne des doses de médicament pour me geler complètement jusqu’au niveau des épaules. Encore là, autant de misère que lors de la péridurale… Après trois injections, l’anesthésiste réussit enfin et c’est à ce moment-là que papa arrive et me tient la main. J’ai des larmes qui coulent, tant de joie, de crainte que d’épuisement. On me prépare et on me décrit les étapes, car je ne vois rien, cachée par un drap. Soudainement, on entend un petit cri. Tu es là, je ne te vois pas encore, mais je sais que c’est toi. Il est 15 h 34. Toi, mon bébé, mon trésor ! Je pleure et papa aussi. Enfin, on te montre à nous… tu es toute foncée, toute belle, toute petite et tu es bien une fille. On t’amène sous la lumière Je te parle chauffante et on invite papa à venir couper ton cordon. et tu me regardes. Tu me reconnais Après t’avoir essuyée et vérifié que tout était correct, on déjà, ma toute t’emmaillote et on vient mettre ton petit visage à côté du mien précieuse. Si tu savais pour que je te voie enfin. Je te parle et tu me regardes. Tu me reconnais déjà, ma toute précieuse. Si tu savais combien je combien je t’aime! t’aime! Après un petit dix minutes d’admiration, je suis prête à me rendre en salle de réveil, le temps que je dégèle. Toi, tu montes pour qu’on te fasse une toilette et attendre bien sagement maman. Mais papa va te suivre, car j’ai bien trop peur qu’on t’égare! Tu as besoin que l’on veille sur toi, plus que moi. Je reste en salle de réveil trois heures,
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les trois plus longues heures de ma vie. Je regarde le plafond et j’attends. Quand l’infirmière vient prendre mes signes vitaux, je lui raconte à quel point tu es belle! On me monte enfin à ma chambre. J’y entre à 18 h 35 tout juste. Juste derrière moi entre grand-maman qui n’en pouvait plus d’attendre des nouvelles chez elle et qui vient voir ce qui se passe. Je ne te vois pas et je suis inquiète… quand je vois papa apparaître derrière le rideau et te tendre vers moi. Enfin, mes neuf mois d’attente sont récompensés. Tu as faim, donc je t’installe au sein et en même temps je te déshabille ; je veux vérifier moimême que tu es parfaite et voir combien tu es belle. On passera les cinq jours suivants collées, à dormir dans le même lit, jour et nuit.
Sandy 30 septembre 1998, Sherbrooke
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Emma e suis à 41 semaines et 1 jour de grossesse et je m’en vais à l’hôpital pour me faire provoquer. Je m’y suis déjà présentée trois ou quatre fois en deux semaines à cause de mes contractions mais, malheureusement, je ne dilate pas ; on me retourne donc toujours à la maison. Je m’y suis encore présentée la veille ; je suis supposée être rendue à 2 cm et j’ai perdu mon bouchon muqueux.
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J’arrive donc ce lundi matin pour me faire provoquer. Le docteur m’examine et me dit : « Tu es à un, peut-être à 1,5 cm, mais pas plus. » Et dire que le docteur, hier, me disait que j’étais à 2 cm et m’encourageait à essayer d’accoucher naturellement! Mais en dedans de moi, je sais que j’ai le même problème qu’à mon premier accouchement. Au moins, cette fois-ci, je sais qu’on n’attendra pas douze heures avant de me faire une césarienne. Je suis donc ouverte à 1 cm ou à 1,5 cm et mon col n’est pas effacé ; ce n’est pas favorable pour provoquer le travail, mais moi, je m’en fous, je suis prête et je sais que je n’ouvrirai sûrement pas plus. On décide alors de me provoquer à neuf heures. On m’insère une sonde dans le col et on la gonfle avec de l’eau. C’est supposé faire ouvrir le col et ensuite on pourra me crever les eaux. On me dit que lorsque je vais sentir la sonde tomber, ça voudra dire que je suis à 4 cm. Pendant tout le temps que j’ai la sonde, mes contractions deviennent de plus en plus régulières mais, comme c’est arrivé lors de mon premier accouchement, le cœur du bébé bat trop vite. On appelle mon docteur qui dit d’attendre encore un peu. Trois heures plus tard, je sens la sonde tomber et les contractions commencent à être fortes. Je suis contente, je crois avoir dilaté de 4 cm en
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trois heures. L’infirmière m’examine. Eh non ! La sonde a glissé et je suis toujours à 1,5 cm. Je suis découragée, j’ai peur ; je sais que je vais souffrir comme à mon premier accouchement. Je pleure, mais mon conjoint me rassure. On me dit qu’on peut, soit remettre la sonde (et je dois vous dire que ça ne fait pas du bien de se faire installer ça), soit choisir la césarienne. Je suis vraiment découragée et je sais que ça va finir en césarienne de toute façon. Pourquoi souffrir en essayant d’accoucher naturellement quand je sais très bien que ça affaiblit mon bébé et que je souffre pour rien ? Alors, mon conjoint et moi, nous optons pour la césarienne. On me prépare pour la césarienne et lorsqu’on vient pour me mettre la sonde pour l’urine je me mets à hurler et à pleurer. Ça fait très, très mal et je leur dis que ça n’avait pas été aussi douloureux à mon premier accouchement. Alors, on réessaie de l’installer sans la sortir et là, je crie et je hurle encore plus fort. L’infirmière ne comprend pas ce qui se passe et moi non plus. On décide alors de ressortir la sonde et c’est là que l’infirmière réalise qu’elle s’est trompée de sonde, qu’elle était bien trop grosse pour entrer. Je suis tellement en colère contre elle, d’autant plus qu’elle ne s’est même pas excusée avant d’aller chercher la bonne grosseur de sonde. À 15 heures, on m’amène en salle d’opération et on me fait une péridurale rachidienne. On se reprend à cinq reprises pour me piquer, c’est épouvantable! Ça fait terriblement mal, mes larmes n’arrêtent pas de couler et mon docteur m’encourage. À ce moment, mon conjoint vient me rejoindre. Je suis beaucoup plus consciente qu’à mon premier accouchement et je me souviens de tout. On m’ouvre le ventre et je commence à vomir et puis vomir encore. On pousse ensuite fort sur mon ventre et j’entends un pleur de bébé… C’est une belle fille ! Nous ne savions pas le sexe, c’est donc une surprise pour nous ! Je pleure de joie en disant : « C’est une belle fille. » Je n’arrête pas de répéter : « une belle fille » et mon conjoint la prend avec les larmes aux yeux en me disant : « Oui, elle est tellement belle. »
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Nous ne savions pas le sexe, c’est donc une surprise pour nous ! Je pleure de joie en disant : «C’est une belle fille.»
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C’est donc le lundi 28 octobre 2002 à 15 h 42 qu’Emma a vu le jour, elle aussi par césarienne d’urgence. Cette fois-ci, je n’ai pas tremblé et j’ai pu prendre mon bébé tout de suite après l’accouchement. J’ai même pu l’allaiter dès ses premiers moments. Et je me suis remise de cet accouchement beaucoup plus vite que je ne l’avais fait lors du premier.
Caroline 28 octobre 2002, Laval
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Émy a belle histoire d’amour avec toi a débuté le 12 mai 2003, le lendemain de la fête des Mères, avec un beau «+» sur mon test de grossesse. Depuis le début de cette grossesse, j’ai le pressentiment que tu arriveras parmi nous avant la date prévue de mon accouchement, soit le 17 janvier 2004. J’étais convaincue que ce serait dans les alentours du 3 janvier, ou sinon après la pleine lune du 7 janvier.
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À mon rendez-vous de 38 semaines, le 6 janvier, le docteur m’a examinée et je n’avais alors aucun travail de fait. Pour lui, les chances que j’accouche avant la date prévue étaient minces. Il me restait alors à espérer que les effets de la pleine lune se fassent sentir et provoquent un petit peu le travail. Le 7 janvier, soir de pleine lune, rien ne s’est passé. Nous avons alors décidé, papa et moi, d’aller faire une petite randonnée en jeep sur la route 155. Nous avons donc roulé environ une heure et sommes revenus à la maison. Je me suis alors couchée, en te disant d’arriver quand tu voulais, que nous étions prêts à te recevoir parmi nous. Le lendemain matin, à 6 h 30, je fus réveillé par des douleurs dans le bas du ventre. Des contractions ? Eh oui ! Lorsque je les minutais, elles étaient aux quatre, aux cinq ou aux six minutes. J’essayais de me convaincre que c’était peut-être du faux travail, car je ne voulais pas être déçue. J’avais tellement hâte de te voir… Les heures ont passé et les contractions demeuraient. J’avais beau me coucher sur le côté gauche et même prendre un bain, rien n’arrêtait. Est-ce que je pourrais bientôt te prendre dans mes bras ? Je n’osais pas y croire. À 16 h 30, je suis arrivée à la maternité. Les infirmières m’ont alors installée dans une chambre pour écouter ton petit cœur et vérifier mes contractions. Elles avaient beaucoup de difficulté, parce que je ressentais
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mes contractions dans le bas de mon ventre et de mon dos. Elles ne savaient donc pas si c’était mon travail qui était commencé ou simplement toi qui poussais pour descendre plus bas. À ce moment, mon col était dilaté à 1,5 cm. C’était peu, mais au moins mes contractions de la journée avaient porté des fruits. On m’a alors transférée dans la salle des naissances. Trois heures plus tard, les infirmières ont vérifié de nouveau l’état de mon col. C’est à ce moment qu’elles ont vu que le travail était bel et bien commencé, puisque mon col était déjà dilaté à 2,5 cm: 1 cm en une heure! C’était très bien et rassurant. Je pouvais alors espérer te voir la binette bientôt. Mon docteur a donc été prévenu et il est venu me voir quelques heures plus tard. Il a percé mes eaux et les contractions se sont amplifiées. Pour combattre la douleur, j’ai utilisé un petit peu le ballon et papa m’a fait des massages dans le dos. J’ai également essayé le bain thérapeutique qui m’a soulagée quelques minutes. Mais la douleur se faisait de plus en plus forte et j’avais de la difficulté à la supporter. Ça faisait maintenant plus de 15 heures que j’avais des contractions assez rapprochées… J’ai alors demandé à voir le docteur pour trouver un moyen de diminuer la douleur. Comme j’étais maintenant dilatée à 4 cm, il a pu me proposer la péridurale. Malgré ma phobie des piqûres et le nombre de fois où j’ai affirmé ne pas vouloir de cette intervention, j’ai accepté volontiers d’être soulagée de cette manière. C’est à minuit que les infirmières de la maternité ont demandé à l’anesthésiste de monter à la salle des naissances et m’ont préparée pour la péridurale. On m’a installé le soluté, fait signer les papiers pour la péridurale, transférée dans la salle d’accouchement et l’anesthésiste a pu procéder à cette piqûre « magique ». Il a dû s’y prendre à trois reprises avant d’être capable de positionner correctement le cathéter, puis la médication. Peu de temps après, la douleur avait complètement disparu. C’était une libération. Les heures suivantes ont passé très rapidement. Les infirmières ont vérifié mon col à trois autres reprises: en deux heures et demie, il était passé de 4 cm à complet. Elles ont alors rappelé le docteur et m’ont préparée pour les poussées. Après une heure et quarante-cinq minutes de poussées, je n’avais plus aucune force, aucune énergie. Le médecin m’a alors proposé d’utiliser la ventouse pour m’aider à te sortir,
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petite puce d’amour. Il a également effectué une épisiotomie pour faciliter ton passage. J’ai par la suite poussé deux ou trois fois de plus et tu as enfin vu la lumière. J’étais épuisée et très émue par ta naissance. Les infirmières t’ont déposée sur mon ventre pour que papa puisse couper le cordon. Elles t’ont ensuite prise pour aller te nettoyer un peu et faire les examens de routine. Pendant ce temps, je pleurais comme un petit bébé ! J’étais épuisée Je n’osais croire que tu étais enfin arrivée, que j’étais et très émue par « maman ». Je n’arrêtais pas de répéter à papa que tu étais ta naissance. Les « notre » fille, « notre » petite puce, « notre » bébé. Le docteur, infirmières t’ont dépoquant à lui, me faisait des points de suture. Les infirmières sée sur mon ventre t’ont remise sur mon ventre et j’ai pu enfin te voir. Ce fut le pour que papa puisse coup de cœur automatiquement ! Tu étais tellement belle ! Tellement petite ! Nous avons été agréablement surpris couper le cordon. d’apprendre que tu ne pesais que 5 livres et 10 onces (2,55 kg) car, lors de ma dernière échographie, le radiologiste avait prédit une fille de 8 livres (3,63 kg)… Une heure plus tard, on me ramena à ma chambre et j’ai pu te donner le sein pour la première fois. Tu as bu un gros 50 minutes ! Les infirmières n’en revenaient pas de voir à quel point tu buvais bien. Pendant ces longues minutes, je n’ai cessé de te regarder et de te dire à quel point je t’aimais et je te trouvais belle. Aujourd’hui, je peux affirmer que tu es la plus belle chose qui soit arrivée dans ma vie. Ton papa et moi sommes très fiers de toi et nous n’oublierons jamais cette magnifique journée du 9 janvier 2004.
Karine 9 janvier 2004, La Tuque
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Étienne u as été conçu par un beau soir d’avril… À peine as-tu élu domicile dans mon ventre que j’ai senti ta présence… Nous étions deux dans mon corps; nous allions être quatre dans notre famille.
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Le mercredi 22 janvier à 19 h 00, je vais voir mon médecin pour mon rendez-vous hebdomadaire. Je suis ouverte à presque 2 cm et le bébé n’est pas encore tout à fait descendu, donc elle ne peut toujours pas me faire de stripping. Je suis découragée. Je suis rendue à 40 semaines et deux jours et rien ne semble indiquer que je vais accoucher bientôt… Au cours du dernier mois, mes hormones ont joué avec mes émotions comme des montagnes russes et j’ai l’impression que mon bébé ne viendra jamais au monde ! Je suis d’autant plus malheureuse que mon médecin part en voyage dans la nuit de jeudi à vendredi et, si je n’accouche pas avant, elle ne sera pas là. Elle me suit depuis le début de ma grossesse; je n’ai pas envie qu’un inconnu m’aide à accoucher… Pendant que je suis dans son bureau, elle appelle à l’hôpital et donne mon nom pour une induction, le mardi suivant… En raccrochant, elle me dit : « Si tu veux accoucher cette nuit, fais l’amour et prends de l’huile de ricin. Avec ton col, tu as 60 % de chances que ça marche. » Je sors de son bureau, déterminée à accoucher coûte que coûte. Je ne fais ni une ni deux et je me rends à la pharmacie acheter un flacon d’huile de ricin. J’ai déjà entendu parler de cette substance auparavant mais, jusque-là, je n’avais pas pensé en prendre… mais rendue où j’en suis, je me dis que je n’ai rien à perdre… sinon une nuit passée à la salle de bain ! J’arrive chez moi vers 20 h 30. Aussitôt la porte passée, j’en prends deux grosses cuillerées. C’est visqueux et très mauvais. Même en buvant un verre de jus, le goût me reste collé dans la bouche. Je répète l’opération à deux reprises, à une heure d’intervalle. Vers 22 h 30, je finis par m’endormir. Advienne que pourra…
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À 2h00 du matin, je me réveille; j’ai plein de gargouillis dans le ventre… et des contractions! Je vais aux toilettes plusieurs fois, mais les contractions continuent. Vers 3 h 15, je réveille Mathieu, mon conjoint. Je lui dis que j’ai des contractions et que je vais le réveiller de nouveau lorsqu’elles seront plus régulières. Il se rendort aussitôt. Par la même occasion, je téléphone à l’hôpital. Une infirmière me conseille de prendre un bain chaud. C’est bien la première fois que je prends un bain au beau milieu de la nuit ! Pendant le reste de la nuit, j’arpente le sous-sol en solitaire. Mes contractions ne sont pas stables, mais l’intervalle ne dépasse jamais sept minutes. J’allume la télévision pour me distraire un peu. Je suis fébrile et nerveuse ; je sais que je vais accoucher au cours de la journée. Vers 6 h 30, je réveille mon conjoint de nouveau. Il s’habille et déjeune tranquillement. Je réveille aussi Julien, mon grand garçon de deux ans et demi, et nous allons le reconduire à la garderie. Dehors, la température est glaciale: c’est l’une des journées les plus froides de l’hiver. Lorsque je quitte mon petit bonhomme, mon cœur bat la chamade et j’ai envie de pleurer… Lorsque je le reverrai, il sera grand frère et notre vie sera à tout jamais différente… Nous arrivons à l’hôpital à 8 h 00. L’intervalle entre mes contractions oscille toujours entre trois et sept minutes ; jamais de même durée, mais elles sont toujours là. On me met sur le moniteur, on mesure mon col, je suis à 3 cm! Youpi! Le seul problème, c’est qu’il n’y a plus de chambre libre. Ce n’est pas grave, car les infirmières me disent que je dois marcher pour faire descendre le bébé. C’est ce que je fais sans arrêt, de 8h00 à midi. Vers 10 h 00, nous nous achetons un petit-déjeuner à la cafétéria de l’hôpital, mais j’ai si peur que les contractions cessent que je le mange en marchant ! Les contractions s’amplifient peu à peu au fil des heures. À midi, on me remet le moniteur et je me rends compte que les contractions ont complètement cessé, subitement. Je me mets à pleurer. L’infirmière qui m’a accueillie ce matin-là est partie dîner et c’est une remplaçante qui m’examine. Elle est bête et froide. Sans aucune compassion, elle me dit qu’on va peut-être me retourner chez moi, vu que je n’ai pas de chambre encore. Je pleure de plus belle. Je veux accoucher, je ne veux pas retourner chez moi! Mon infirmière arrive sur ces entrefaites. Je lui raconte ce que sa
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collègue m’a annoncé. Elle me dit de me calmer et me réexamine : « Je vais y aller un peu fort, dit-elle, pour être sûre que tu accouches. » Je perds beaucoup de bouchon et je suis maintenant à 4 cm. Elle me propose de nouveau d’aller marcher, que dans une heure j’aurai une chambre. Je retourne donc marcher et les contractions recommencent de plus belle! Mon infirmière me dit que le docteur va arriver dès qu’elle le pourra pour rompre mes membranes. Moi, je marche autant que je peux, pour ne plus que ça arrête. Les contractions sont plus fortes. Une des autres patientes qui marchaient avec moi le matin vient d’avoir son bébé. Dans peu de temps, ce sera mon tour! J’ai si hâte et si peur en même temps. Mathieu, qui est un peu fatigué, s’assoit et m’invite à l’imiter, mais j’ai si peur que le travail cesse de nouveau que je continue à tourner en rond dans le corridor de l’hôpital. J’ai si envie de voir mon bébé et qu’il soit enfin parmi nous! À 17h45, le docteur arrive et me crève les eaux. Je ne peux pas me lever, car le bébé n’est pas descendu. Je suis toujours à 4 cm. Une heure plus tard, les contractions sont vraiment intenses ; je ne peux m’empêcher de gémir quand j’en ai une. Je demande la péridurale, mais on me dit que je ne suis pas encore assez ouverte. Toutefois, je peux aller prendre un bain tourbillon, vu que le bébé est maintenant descendu. Je ne suis pas trop convaincue, mais je m’y rends tout de même. Je n’ai pas vraiment le choix… Mathieu est toujours à côté de moi, il me tient la main et me parle doucement. Comme c’est apaisant de l’écouter… Je prends un bain pendant 25 minutes. Les contractions sont toujours intenses, mais entre chacune, je peux me détendre un peu. Mathieu me caresse les cheveux. Je n’ai déjà plus d’énergie. L’infirmière et mon conjoint m’aident à sortir du bain; je tiens à peine sur mes jambes et les contractions sont plus fortes que jamais. Dans le corridor, lorsque je retourne à ma chambre, trois enfants arrivent en sens inverse. À ce moment-là, une terrible contraction, que dis-je, un tremblement de terre intérieur s’empare de mon ventre. Mes jambes tremblent, j’ai le goût de hurler, de m’affaisser par terre, mais je parviens à me contrôler de peine et de misère. Ces enfants sont si jeunes, je ne veux pas les traumatiser pour le reste de leurs jours !
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De retour à ma chambre, je redemande la péridurale à l’infirmière. Elle me mesure; je suis à 5 cm +. Elle va téléphoner à ma docteure. Les contractions sont maintenant si intenses et déchaînées que j’en crie. J’ai un peu honte de me laisser aller ainsi, mais c’est plus fort que moi… Je suis incapable de parler, je ne suis plus maître de moi-même. Je veux mourir pour que la douleur me quitte enfin. À son retour, l’infirmière me dit que je vais avoir la péridurale, mais elle doit d’abord me poser un soluté. Ma veine éclate. Elle essaie de se dépêcher pour me piquer avant la prochaine contraction mais, au même moment, j’ai un besoin de vomir incontrôlable ainsi qu’une envie de faire pipi et caca en même temps. Je me plie en deux, comme pour me protéger de la douleur. L’infirmière me retourne de force. Elle regarde mon col: «Tu es complète, tu es prête à pousser ! » me dit-elle, ébahie. Dix minutes auparavant, j’étais à 5 cm +! Énervée, elle sonne les autres infirmières, qui ne viennent pas. Ma docteure n’est pas encore arrivée et la chambre n’est pas prête. Mathieu, d’un calme olympien, demande ce qu’il peut faire, mais l’infirmière, prise au dépourvu, ne sait plus où donner de la tête. Finalement, après quelques minutes, d’autres infirmières arrivent enfin et disent qu’elles cherchent un autre médecin pour m’accoucher. Comme elles prononcent ces paroles, mon médecin arrive en coup de vent et, en trois secondes, elle est prête. Moi, je répète comme une litanie que je veux la péridurale. Une infirmière s’approche de moi, me regarde droit dans les yeux et me dit qu’il est trop tard, que je dois pousser maintenant. Son visage est si près du mien que je ne vois qu’elle. Je bois ses paroles. C’est une odeur Sa voix douce mais ferme me ramène à la réalité. Je dois indescriptible, l’écouter et faire ce qu’elle me dit, je n’ai plus le choix. Il faut douceâtre et tiède que je pousse. Lorsque la tête du bébé commence à se faire qui enveloppe le voir, ma docteure la caresse doucement et dit qu’il a les cheveux frisés. Mon bébé est là, tout proche. «Attends un peu, corps de mon bébé mon amour, tu seras dans mes bras dans deux petites et m’enivre déjà. minutes!» Malgré mon vagin qui brûle, je pousse et je sens tout le petit corps du bébé glisser hors de moi. Il n’aura fallu que quatre poussées pour qu’Étienne soit là, je n’en reviens pas ! Mon
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fils est glissant et visqueux tel un petit poisson qu’on sort de l’eau. Comme j’avais eu une péridurale lors de mon premier accouchement, je n’avais rien senti de tout cela. Mon amour pèse 8 livres et 10 onces (3,91 kg) et mesure vingt pouces et quart (51,5 cm). Il a bel et bien les cheveux frisés ainsi qu’un petit nez pointu et il sent si bon ! C’est une odeur indescriptible, douceâtre et tiède qui enveloppe le corps de mon bébé et m’enivre déjà. Je ne cesse de le flairer pour me soûler de lui et graver dans ma mémoire ces précieux instants. Je le mets au sein, et c’est à son tour de se gaver de moi, serein et comblé !
Sophie 23 janvier 2003, Châteauguay
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Félix out a commencé au début du mois de juin 2002. Après seulement deux ou trois mois d’essais, un test de grossesse positif nous indique ta présence dans mon ventre. Nous ne pouvons pas être plus heureux! Enfin! Un petit frère ou une petite sœur pour Ariane qui a déjà deux ans ! Nous espérions tant que nos deux enfants n’aient pas une trop grande différence d’âge ! Et voilà que tu es en route, mon amour !
T
Les nausées débutent bien vite… accompagnées de vomissements. Je suis suivie par une gynécologue cette fois puisque mon médecin ne fait plus d’accouchements. Je prends du Diclectin pour mes vomissements, qui finissent par disparaître vers le cinquième mois de grossesse. À l’échographie, nous pouvons voir que tu es un petit garçon. Papa en est d’ailleurs très fier! En novembre (à environ 28 semaines), on me diagnostique du diabète gestationnel. Je dois suivre un régime strict à faible teneur en glucides qui s’avère efficace pour maintenir mon taux de sucre dans la normale. Vers 36 semaines de grossesse, mon col commence à se dilater d’environ 1 cm. Ma gynécologue croit alors que je vais accoucher à terme cette fois ! Mais elle se trompe… À 40 semaines, j’ai un autre rendez-vous avec elle ; je ne suis qu’à 1,5 cm et effacée à 50 %. Le travail n’avance pas vite ! Et pourtant, j’ai des contractions depuis plus de quatre semaines… c’est décourageant. Elle tente de décoller mes membranes en me disant que nous allons sûrement nous revoir cette nuit ou demain. Mon col est passé à 2,5 cm ! Elle me donne quand même une date pour me provoquer, au cas où… Si je n’ai pas accouché avant, je dois me présenter à l’hôpital mardi matin, le 11 février. Rien ne se passe. Papa et moi arrivons donc à l’hôpital le 11 février, à 7 h 45. C’est l’infirmière qui a vu naître Ariane qui me reçoit. Elle nous amène à ma chambre. On doit alors attendre notre infirmière. Elle arrive à 8 h 15… et c’est la mère d’une collègue de classe en plus ! Petite séance de
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moniteur et ma gynécologue arrive. Il est 8 h 25 quand elle crève mes eaux. Ça pince un peu cette fois-ci. Le liquide commence à être verdâtre, signe qu’il est temps pour toi de sortir, après 40 semaines et 5 jours dans mon ventre. Tout se passe bien. On me met le soluté de pitocin et les contractions commencent. Je regarde papa et je lui dis que ça fait moins mal que les contractions des dernières semaines… si ça pouvait rester comme ça! Tout est calme. On écoute ton petit cœur battre sur le moniteur. J’ai l’impression que le travail n’avance pas vite. Je me dis qu’au rythme où c’est parti, mon accouchement va être plus long que celui de ta sœur (un gros 3h30 pour elle). Après la séance de moniteur pour nous assurer que tu te portes bien et que les contractions sont régulières, je peux enfin me lever. Je me dis qu’un peu de marche devrait faire avancer le travail. J’en profite alors pour aller aux toilettes. Mais là, les contractions commencent à faire vraiment mal. Mais je contrôle la douleur cette fois. Je suis assise, la tête penchée vers l’avant et je respire ! La douleur s’intensifie très rapidement ! Je sors de la salle de bain pour rejoindre papa. Ah ! On dirait que le poids que je ressens au niveau de mes reins diminue. Mais quelques minutes suffisent pour que la douleur reprenne le dessus. Je suis debout, penchée sur le comptoir qui se trouve près du lit et papa me masse le dos. Je ne suis pas vraiment soulagée, mais je le sens près de moi. Maintenant, je voudrais bien m’asseoir. Je me dis qu’en changeant de position, la douleur pourrait de nouveau diminuer. L’infirmière arrive et m’apporte le ballon. Je m’y assois, ça fait du bien pendant une minute, mais la douleur augmente ! J’ai de la difficulté à respirer tellement j’ai mal! L’infirmière m’aide en respirant en même temps que moi. Elle me demande si je veux aller dans le bain. Je dis non, plus tard peut-être. Je n’ai aucune envie de sortir de la chambre ! Mais là, je n’en peux plus ! Me rappelant combien la péridurale avait soulagé la douleur lors de mon premier accouchement, j’en demande une. L’infirmière vérifie d’abord mon col: je suis à 7 cm! Et il est 10h40. Elle me dit que c’est le temps, ensuite il sera trop tard. Elle va alors chercher l’anesthésiste, qui arrive peu de temps après. À peine assise sur le lit, je sens pousser ; je me dis que ce sont les contractions qui sont plus fortes… La piqûre se fait à 11h00. En quittant la chambre, l’anesthésiste me dit que j’en ai pour 10 à 15 minutes avant d’être soulagée… mais l’infirmière me regarde
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avec un drôle d’œil. Elle me demande si ça pousse… je lui réponds que je pense bien que oui. Je me couche de peine et de misère sur le dos pour qu’elle puisse m’examiner. Et tout d’un coup, elle pèse sur la cloche d’appel et crie dans l’intercom: «Vite! Venez m’aider! Le bébé est en train de sortir!» Moi, je me dis: «Déjà?» Ça va vite! J’ai hâte de t’avoir dans mes bras! On appelle ma gynécologue. Il y a au moins trois infirmières dans la chambre! Elles enlèvent le pied du lit et sortent le chariot d’accouchement en un éclair ! Le médecin arrive en deux minutes. D’emblée, elle me dit que je peux pousser, donc je pousse ! Ouch! Ça fait mal! Je sens que ça brûle! Elle me dit de donner Tu te mets à pleurer… une poussée et la tête sera là ! Papa attend que les épaules et je craque littéralesortent, car c’est lui qui t’attrapera. Moi, je ne vois rien, je suis ment pour toi! Je ne dans ma bulle. Une poussée… la tête est là, on aspire les suis pas capable de sécrétions. Une autre poussée : les épaules sont là. Papa te te quitter des yeux! prend et te met sur mon ventre. Il est 11h08… la péridurale n’a pas eu le temps de faire effet. Mais je suis contente de t’avoir eu naturellement… ou presque. Tu te mets à pleurer… et je craque littéralement pour toi! Je ne suis pas capable de te quitter des yeux! Pas de déchirure… l’accouchement rêvé, quoi! Un gros 2h30 d’un bout à l’autre! À 14 h 00, ta sœur vient pour te voir pour la première fois. Je suis tout émue devant son petit visage émerveillé ! Elle te regarde, te prend dans ses bras, t’embrasse… elle ne veut plus partir ! Nous sommes enfin la famille dont nous rêvions !
Caroline 11 février 2003, Victoriaville
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Félix ous sommes le 24 février 2000, je me lève tôt, à 5 h 30, et aussitôt je vais aux toilettes pour faire un test de grossesse, car je suis une semaine en retard. Je fais le test, mais je ne suis pas capable de rester dans la salle de bain. Je sors donc et je dis à mon conjoint: «Dans cinq minutes, va dans la salle de bain, regarde sur la toilette et dis-moi ce que tu vois.» Donc, cinq minutes plus tard, il me dit: «OK, c’est bien beau, mais deux lignes, ça veut dire quoi?» C’est à cette minute que j’ai appris que je serais bientôt maman, mais je ne savais pas que l’aventure serait si belle.
N
J’ai une grossesse de rêve. Je n’ai à peu près pas de symptômes, à part un peu de fatigue au début. La date prévue pour mon accouchement est le 19 octobre. Je ne travaille plus depuis la mi-août, car je commençais à dilater. Nous savons que ce sera un garçon, à la grande joie de mes parents qui avaient rêvé d’avoir un garçon. On s’obstine toutefois pour son nom. Moi, je veux qu’il s’appelle Félix et mon conjoint veut que ce soit William. Pour l’instant, c’est mon « Ti-loup ». Il est très tranquille dans ma bedaine. Il bouge, mais doucement. Il se fait discret. Je n’ai presque pas pris de poids au long de ma grossesse (environ cinq kg) et j’ai tout pris vers la fin, après mon arrêt de travail. La chambre est prête, la valise, presque. Je suis dilatée à 3 cm, effacée à 80 %, donc je ne me tiens pas trop loin de l’hôpital pour les jours qui viennent. Je n’ai pas du tout peur de ce qui s’en vient. L’accouchement fera certainement mal, mais je n’en ai pas peur. Ce dont j’ai le plus peur, c’est plutôt de ne pas être capable de rejoindre Éric à l’usine où il travaille souvent tard le soir. Nous sommes le 7 octobre, il est minuit quand je vais m’étendre devant un bon film mais, comme à l’habitude, je m’endors avant la fin. Éric est au travail jusqu’à environ 6 h 00. À 3 h 30, je me réveille en sursaut à cause d’une crampe au ventre (comme si quelqu’un m’y avait planté un couteau). Aussitôt, je me lève et je sens couler de l’eau entre mes jambes. Vite, je vais m’asseoir sur la toilette, question de ne pas trop mouiller le plancher. Quand
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je m’assois, j’ai une petite contraction, mais je ne sais pas si c’est le début du travail. J’appelle à l’hôpital à 3 h 45 en disant que j’ai crevé mes eaux, mais que je n’en ai presque pas perdu, à peine une tasse, et que je n’ai eu qu’une seule petite contraction. L’infirmière de l’hôpital me dit de prendre une douche et de venir lorsque cela fera une heure que je serai en travail régulier. Si le travail ne commence pas, je dois aller à l’hôpital le lendemain matin pour m’assurer que les membranes sont intactes. Il est 4 h 00 : J’appelle Éric au travail pour qu’il s’en vienne le plus vite possible. Il arrive dix minutes plus tard. Je commence à avoir des contractions plus régulières et je vais dans la douche. Aussitôt que j’en sors, Éric y va à son tour. Les contractions sont de plus en plus fortes et j’ai de la difficulté à m’habiller et à me brosser les dents. Il est 5 h 00 : Il ne me reste qu’à mettre mes souliers, mais c’est difficile ; Éric vient donc m’aider. Les contractions sont vraiment fortes, les jambes m’en tremblent et je sens que ça pousse. Ouch ! Il est 5 h 10 (je remarque l’heure car je compte mes contractions) : Nous sommes en route et il reste encore une quinzaine de minutes avant d’arriver à l’hôpital. Tout le long du trajet, je crie le plus fort que je peux pour empêcher que ça pousse (j’ai l’impression qu’en criant, ça pousse vers le haut !). En ville, toutes les lumières sont rouges, mais nous ne nous arrêtons pas. Nous sommes samedi et il est de bonne heure, donc il n’y a pas beaucoup de trafic. Éric se gare dans le stationnement des ambulances et va chercher une chaise roulante. Nous nous dirigeons vers les salles d’accouchement et j’ai l’impression que ça pousse de plus en plus ! Il est 5h30: J’arrive à l’étage de la maternité prête à pousser, mais l’infirmière doit me faire un examen pour voir où en sont les choses. Je suis complètement dilatée et la petite tête commence à descendre. Vite, elle appelle mon médecin et nous nous rendons à la chambre d’accouchement. Enfin! Il est 5 h 40 : Mon médecin entre dans la chambre l’air tout endormi, les souliers pas encore lacés. Il ne doit pas habiter bien loin. Il s’installe et me fait allonger correctement. Nous n’avons pas le temps de poser les élastiques du monitoring, donc Éric doit tenir les deux sondes pendant que l’infirmière me fait des prises de sang et s’occupe de mon soluté. Il y a aussi deux autres
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infirmières dans la chambre : une qui remplit des papiers et une autre qui aide mon médecin à sortir les instruments. Il est 5 h 45 : On me fait une épisiotomie et je peux enfin pousser. Deux ou trois contractions plus tard, la tête sort, mais là… là, c’est hyper souffrant! Je suis en position semi-assise, ma contraction est finie et le médecin me dit d’attendre la prochaine, mais il n’en est pas question, j’ai trop mal. Alors, je pousse encore et mon bébé sort. Il est 5 h 59 : Il pousse un petit cri et on me le met sur le ventre. Je peux l’admirer, compter ses petits doigts pendant qu’Éric coupe le cordon. Ensuite, on le mesure, le pèse et on prend son taux de sucre (puisqu’il est de petit poids) pendant que je me fais recoudre. Mon garçon pèse 5 livres et 4 onces (2,38 kg), et mesure 45 cm. Il a les cheveux châtains et les yeux bleu-gris. Il a le nez de maman, mais pour le reste, c’est la copie conforme de son père. On me le ramène Avec mon petit trésor pour que j’essaie de lui donner le sein, mais ça ne fonctionne dans les bras, c’est pas bien. Je réessayerai plus tard. Éric berce Félix… c’est sûrement la plus ainsi qu’on va l’appeler finalement. C’est un prénom qui lui belle chose que j’ai va beaucoup mieux que William.
vue dans ma vie…
Félix est resté cinq jours à l’hôpital après l’accouchement, dont trois jours en «isolette» pour préserver sa chaleur. Je tente de l’allaiter à plusieurs reprises, mais il ne veut pas téter au sein. Je prends donc la décision trois jours après l’accouchement de lui donner un biberon de mon lait que je tirais depuis sa naissance. Je fais ainsi mon deuil de l’allaitement maternel. Maintenant qu’il se nourrit, il ne lui reste plus qu’à prendre du poids. C’est avec un faible cinq livres (2,27 kg) et de beaux yeux au pédiatre que nous réussissons enfin à sortir de l’hôpital. Il fait tellement beau dehors, les feuilles sont tellement belles, de toutes les couleurs. J’en pleure ! Même aujourd’hui, quand je pense à mon fiston, je revois la beauté du paysage et je verse une larme. Avec mon petit trésor dans les bras, c’est sûrement la plus belle chose que j’ai vue dans ma vie…
Marie-Chantal 7 octobre 2000, Saint-Hyacinthe
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Florence abiter » le même corps que toi a été une vraie joie. Tu t’amusais beaucoup dans mon ventre et te sentir bouger a été pour moi un bonheur inégalé. Les mois ont vite passé, et ton papa et moi étions de plus en plus fébriles à l’idée de te tenir bientôt dans nos bras. Devant ton petit lit, le soir, on se disait souvent que dans peu de temps, on pourrait enfin te border, te toucher. Maintenant, tu es là, plus rayonnante que le soleil, et tu nous apportes bien plus de bonheur qu’on ne l’aurait cru.
«H
Trente-deux semaines de grossesse: le travail est déjà commencé et mon col est ouvert à 1 cm. Ta maman doit maintenant se reposer, pour éviter que tu naisses trop tôt. On n’est qu’au début de janvier ; Suzanne (mon médecin) s’inquiète de te voir naître bientôt. Trente-quatre semaines de grossesse: tu es toujours là, bien au chaud. Le travail continue d’avancer et mon col est maintenant ouvert à 2 cm, ce qui donne à tout le monde l’impression que petite Florence est un bébé pressé qui a bien hâte de naître. Le fait de savoir que tu peux arriver n’importe quand est à la fois agréable et inquiétant. Nous sommes partagés entre la hâte de te serrer contre nous et l’inquiétude de te voir naître trop tôt. Trente-cinq semaines et demie : j’ai des contractions aux cinq minutes depuis plus de deux heures. Vite, vite, à la maternité ! Il est trop tôt pour te faire naître ; je dois donc passer la nuit à l’hôpital pour que les infirmières arrêtent le travail qui semble déjà commencé. Ce n’est pas l’heure, petit amour! Je pleure. J’avais l’impression que je pourrais te tenir dans mes bras dans la journée à venir et je suis déçue. Pourtant, je sais bien qu’il est encore trop tôt, mais je suis lourde, grosse, et je ne dors plus très bien… J’ai tellement hâte de voir cette petite binette que j’ai si souvent imaginée! Papa est sage ; il sait comment me consoler. Je sèche mes larmes et réalise qu’il est plutôt temps de profiter de ces derniers instants où je t’ai rien que pour
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moi. La grossesse achève et bientôt je devrai te partager ! Tout sourire, je caresse ma belle grosse bedaine ronde que j’aime tant, et je retourne à la maison. Je me sens beaucoup mieux. Les dernières semaines se passent bien, et je suis heureuse de profiter des derniers jours de ma grossesse. Trente-neuf semaines et trois jours : on est dimanche, c’est le 16 février. C’est un soir de pleine lune. Je me réveille à cinq heures du matin ce jourlà, avec un drôle de mal de ventre. Ton père et moi profitons d’une journée ensemble : une belle grande marche, un bon café, un beau souper d’amoureux et une « soirée-télé » bien collés. À 17 h 00, papa est en train de faire à manger, maman est au téléphone… « Ploutch ! » Les eaux crèvent. Je raccroche, papa s’énerve… C’est parti : on appelle tes grands-parents, on met la valise dans l’auto et, la joie dans l’âme, on se rend à la maternité. Cette fois-ci, c’est la bonne, pas de doute ! Papa conduit vite, très vite : il est nerveux. Quant à moi, je ne peux m’empêcher de sourire. Dans l’auto, on se regarde en se disant: «Quand on reviendra, notre petite Florence sera enfin avec nous. » Cette seule pensée remplit nos yeux de larmes de bonheur. À cette heure, nous n’avons encore aucune idée de l’intensité de cet amour qui va naître avec toi. Il est 17 h 45 environ et nous sommes arrivés à l’hôpital pour la grande aventure. Les contractions ne sont pas encore douloureuses, et papa et moi sommes sur un nuage. Le col de maman est déjà ouvert à 4 cm, tout se passe bien. Le temps file et le travail avance à merveille; tu travailles très fort! Il est environ 19h00, et mon col est ouvert à 6,5 cm. Je décide d’aller dans le bain tourbillon car les contractions commencent à faire un peu plus mal. Papa est un ange: il me parle doucement, m’apporte des couvertures quand j’ai froid et des débarbouillettes froides quand j’ai chaud. Quand j’ai mal, il me regarde doucement et me dit: «Tu travailles bien mon amour. Courage, bébé s’en vient!» Quel homme merveilleux. On dirait qu’il a fait ça toute sa vie mais, au fond de lui, je sais qu’il est terrifié à l’idée de me voir souffrir. Il est 22h00. Les contractions sont fortes, mais le travail avance toujours. Je suis ouverte à 8 cm. Deux heures se sont écoulées et je suis toujours à 8 cm. Il est minuit. Je commence à me sentir très fatiguée et je prendrais bien un peu de repos…
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Les contractions sont douloureuses, mais je supporte encore très bien la douleur. Pas question de prendre la péridurale pour le moment. On me donne plutôt un médicament (du pitocin) pour augmenter et rapprocher les contractions. Papa me regarde, tout attendrissant, et me rappelle que chaque contraction te rapproche sans doute de nous: tu seras bientôt là! Le temps, à partir de là, file à la vitesse de l’éclair. Le col ouvre vite et bien. Vers 1 h 30, déjà, il est temps de pousser. Je lance un regard à papa, comme pour lui dire : « Cette fois, ça y est ! » Et de toutes mes forces, je pousse. Je ne suis plus fatiguée. Bébé descend bien, tu fais ta part du travail avec brio ! Je pousse, je pousse, et au bout d’à peine 20 minutes, on voit ta petite tête. « Elle aura plein de jolis cheveux noirs ! » J’entends Suzanne me parler de toi, et je suis déjà tout émue. Un dernier petit coup (le gilet de papa aurait pu y rester, Tu es sur mon ventre, tellement je le serrais fort !) et tu es née. J’entends Suzanne je te caresse en qui s’écrie : « C’est bien une petite fille ! » puis, je n’entends pleurant et en plus rien. Je ne sais plus où je suis, mais je n’ai jamais été si criant de joie. Nous heureuse. Tu es tellement belle. Tu es sur mon ventre, je te sommes heureux caresse en pleurant et en criant de joie. Nous sommes comme jamais. heureux comme jamais. Nous ne sommes même plus maîtres de nous-mêmes tellement nous sommes heureux. Jamais la vie ne nous a donné quelque chose d’aussi beau que toi. Tu es magnifique. Tu ressembles tellement à ton papa! Tu n’as pas encore eu le temps d’habituer tes petits yeux à la lumière du jour, et nous sommes déjà les parents les plus fiers au monde. Aucun mot ne saurait décrire les émotions que nous avons ressenties ce jour-là. Non, vraiment, aucun mot… Ce jour-là a été le plus beau de toute ma vie. Quand j’y pense, je revis une infime partie des émotions que j’ai eues ce jour-là et j’ai les larmes aux yeux. Si un jour tu vis ce grand bonheur que de mettre un enfant au monde, tu comprendras à quel point la vie est belle. Je t’aime, Florence !
Marie-Hélène 17 février 2003, Trois-Rivières
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Gabriel oilà plusieurs semaines que je trouve le temps long et que je commence à être réellement épuisée et fatiguée. Mon ventre est gros et pesant et mon troisième enfant ne me donne pas beaucoup de répit : elle n’a que 11 mois et ne marche pas encore.
V
Lorsque je me présente à mes rendez-vous auprès de mon médecinobstétricien, qui est également mon médecin de famille, je lui fais part de mon désarroi. Elle ne peut pas faire grand-chose pour moi et je la comprends. À mesure que mon ventre grossit, je n’ai plus de position confortable. Je suis, la plupart du temps, seule à la maison avec mes trois enfants. Mon mari est camionneur de longue distance, donc il est parti toute la semaine. J’ai fait mes calculs pour accoucher lors d’une semaine précise, car je veux être certaine que mon nouveau médecin soit de garde. Je veux accoucher coûte que coûte cette semaine-là. J’ai lu, dans un livre, que l’on peut déclencher le travail en stimulant le bout des mamelons. J’ai donc décidé d’acheter un tire-lait et de procéder comme si je voulais nourrir mon bébé. Cela fonctionne très bien, car j’ai des contractions chaque fois que je m’en sers. À mon grand bonheur, au bout d’un mois, le tire-lait fonctionne, alors je n’ai pas à prendre d’huile de ricin. J’en avais fait l’expérience lors de ma deuxième grossesse et j’avais trouvé cela atroce. Je me présente donc à l’hôpital le mardi 23 mars 1999, tôt dans la matinée. J’ai espoir que mon travail commence ou que mon médecin déclenche mon accouchement, parce que je n’en peux plus du tout. Malheureusement, je me fais encore une fois renvoyer chez moi. Mon médecin n’a pas du tout l’intention de me provoquer sous quelque forme que ce soit. D’une certaine façon, je comprends son refus de me provoquer. Je déteste les médecins qui donnent du pitocin à leurs patientes
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immédiatement après leur arrivée à l’hôpital, parce qu’ils ne veulent pas y passer deux jours ou risquer de passer la nuit debout. La journée passe et j’ai des contractions irrégulières. J’ai toujours eu cette sorte de contractions, du début à la fin du travail. Dans ces conditions, comment savoir que le vrai travail est commencé ? Une infirmière m’a dit que je ne pourrais pas me tromper lorsque viendra le vrai travail. Alors, pourquoi m’avoir retournée à quatre reprises à la maison ? Chaque fois, je croyais que le travail avait bel et bien commencé ! Le soir arrive. J’ai passé toute la journée à pratiquer les fausses tétées avec le tire-lait. Mes contractions deviennent plus fortes, alors j’appelle ma mère pour qu’elle vienne garder mes trois enfants. Dès qu’elle arrive, je me rends avec mon mari à l’hôpital avec l’espoir que, cette fois-ci, on ne me renvoie pas à la maison. Il est 19 h 00 lorsque j’arrive à l’hôpital et malheureusement, au bout d’une heure de monitoring, il n’y a eu qu’une seule contraction. On veut encore me retourner à la maison ! J’explique aux infirmières et au médecin que je n’ai jamais vécu de travail sans déclenchement et que je doute qu’il parte vraiment tout seul, puisque mon corps ne connaît pas cela. L’infirmière me rit presque au nez et retourne à son poste afin de signer mon renvoi à la maison. Je la déteste; cela paraît qu’elle n’est pas enceinte! Au moment de cette rage intérieure, je ressens une grosse contraction. Je me dépêche d’appeler cette infirmière qui est repartie au poste, mais c’est une stagiaire qui arrive au lieu de mon infirmière. Des infirmières en formation sont sur le plancher et je vais devoir accepter de collaborer avec elles. Elle me fait un examen et constate que je suis rendue à 3 cm, alors que, lorsque je suis entrée une heure et demie plus tôt, j’étais à 1 cm seulement. Elle décide alors de me préparer une chambre, car il semblerait que mon travail soit bel et bien commencé. Je suis folle de joie. Il est 21 h 00 et je vais enfin avoir une chambre. Ça y est, ça s’en vient.
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Après m’être installée dans cette magnifique chambre, du plus beau pavillon des naissances de notre ville, je déballe mes affaires et on me déclare officiellement en travail. D’ailleurs, on allume la petite lumière qui se trouve au-dessus de ma porte pour le signifier. Étant donné que j’ai eu une césarienne lors de mon premier accouchement, je dois suivre un règlement sévère. C’est un règlement que l’on impose aux femmes ayant eu une césarienne et qui se préparent à accoucher par la suite par les voies naturelles. Ce règlement stipule que nous n’avons pas le droit de manger ou de boire, que nous devons être branchées à un soluté, que nous n’avons pas droit au bain ou à la douche, que nous devons rester au lit le plus possible et que nous devons garder le capteur de contractions ainsi que le capteur pour le cœur du bébé en permanence, pendant toute la durée du travail et de l’accouchement. On me pose alors un soluté. De plus, comme j’ai été testée positive au streptocoque, je dois recevoir des médicaments à l’aide de ce soluté. Les contractions sont toujours irrégulières, mais très supportables, et ce, même deux heures après que mon mari eût signé mon hospitalisation au pavillon des naissances. Je vais de long en large dans ma chambre et nous exerçons les points gâchettes de la méthode Bonapace, appris lors de ma troisième grossesse. Cela est très efficace. Vers 23h30, je demande le ballon: mes contractions sont toujours supportables, mais inconfortables. Lorsqu’on m’examine, je suis rendue à 5 cm. Je commence à me demander si je veux recevoir la péridurale. Disons que je suis plutôt « petite nature » et que je redoute le moment où j’aurai vraiment mal, mais l’infirmière ne veut pas. Elle pense que si je n’en ai pas besoin, il est inutile de la recevoir. Plus tard, j’ai appris que son refus à ma demande avait été causé par le fait qu’il y avait des stagiaires qui devaient recevoir leur formation et qu’elles devaient se pratiquer auprès des femmes en travail. Les infirmières voulaient qu’elles apprennent le plus possible ce qu’est un accouchement naturel, et ce, pour qu’elles soient mieux formées. Je suis horriblement fâchée de cette procédure. Je ne veux pas servir de cobaye et je trouve que la fin de ma grossesse a été assez pénible comme cela. Je lui crie que lorsque je demanderai la péridurale, elle aurait intérêt
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à se grouiller le derrière. Elle me répond simplement que ce n’est pas moi qui déciderai de cela. Il est 23h50 et je déteste vraiment cette femme. Je demande qu’elle soit remplacée sur-le-champ. Je ne veux plus rien savoir d’elle. Je suis en travail, je vais accoucher, j’ai mal et elle me fait rager. Je vais vite être exaucée, car minuit arrive et c’est le changement des infirmières. Je suis laissée à moi-même pendant un bon 20 minutes. Je déteste ce moment, mais je n’ai pas le choix. Les contractions deviennent de plus en plus douloureuses et je commence à avoir du mal à les supporter. Vers 0 h 20, ma nouvelle infirmière arrive enfin dans ma chambre avec son assistante, qui est stagiaire. Mon infirmière se présente, ainsi que son assistante. C’est à ce moment que je fais le saut. Mais qu’est-ce que j’ai pu faire au bon Dieu, pendant cette grossesse, pour avoir un châtiment de la sorte ! L’interne n’est nulle autre que ma pire ennemie du temps où je fréquentais l’école secondaire. Et comme j’ai mal ! Je commence à paniquer, car j’ai vraiment mal. Jennifer, la stagiaire, me prend rapidement en charge. Elle me propose le bain et prend bien soin de le mettre à mon goût. Malgré qu’il y ait une infirmière dans ma chambre, c’est Jennifer qui fait le plus gros du travail. C’est elle qui vérifie mon col, écoute le cœur du bébé, me remet de l’eau chaude dans mon bain, m’aide à respirer et à me concentrer. Sa voix est douce et j’aime quand elle me parle. Cela me fait surtout du bien quand j’entre dans ma bulle pendant les contractions. Je suis très surprise d’avoir le droit de me lever et de prendre un bain, puisqu’on me l’avait interdit plus tôt à cause du règlement concernant les accouchements après césarienne. Jennifer ne me quittera pas de la nuit: je lui demande de rester à côté de moi et elle me tient la main un bon bout de temps. Je n’aurais jamais cru que cette femme, que je détestais autant lors de mon adolescence, se soit transformée en une si merveilleuse infirmière. Je me souviens l’avoir réclamée à mon cinquième et dernier accouchement mais, à mon grand regret, elle n’était plus de service dans cet hôpital à cette époque.
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Vers 2h00 du matin, je n’en peux plus; je veux la péridurale. L’infirmière me propose du Nubain, un médicament injecté par seringue pour engourdir la patiente. Elle me dit qu’elle préférerait que je n’aie pas la péridurale pour que Jennifer puisse, comme toutes les autres internes, assister à un accouchement naturel. Je me dis que je n’ai rien à perdre et je consens à recevoir cette injection. À ce moment-là, je suis à 7 cm; j’en ai presque fini. L’injection m’est donnée par l’infirmière et non par Jennifer. Cela me fait vite du bien et je réussis même à somnoler entre les contractions. Trois heures arrivent et le Nubain cesse de faire effet. L’eau de mon bain est rendue froide et je grelotte. J’ai même l’impression que je vais vomir ; cela ne va pas du tout. Je réclame de toutes mes forces la péridurale. Je suis franchement désolée pour Jennifer ; j’aurais tant aimé lui offrir son accouchement naturel, mais je suis au bout de mes forces et je commence à avoir terriblement peur d’accoucher et de déchirer. Bref, j’ai de mauvaises visions qui arrivent dans ma tête. Devant mes supplications, mon infirmière appelle l’anesthésiste. Malheur, il en a pour trois quarts d’heure de route, étant donné qu’on est la nuit et qu’il ne se trouve pas dans l’hôpital. Le temps de l’appeler, qu’il se lève et qu’il se rende à l’hôpital… Ah là là ! C’est bien ma chance ! Heureusement que Jennifer est là ! Bien sûr, mon mari est présent et il fait tout ce qu’il peut pour m’aider, mais, pour une raison que j’ignore encore aujourd’hui, c’est avec Jennifer que je me sens le mieux. À 4 h 00, on me sort du bain et on m’emmène dans mon lit afin de me préparer pour recevoir ma péridurale. L’anesthésiste vient d’arriver et va monter à ma chambre dans quelques minutes. On a tout préparé autour de moi pour l’intervention. On m’a demandé une dernière fois si j’étais certaine de toujours vouloir recevoir la péridurale, parce que mon infirmière m’a fait un examen juste avant l’arrivée de l’anesthésiste et je suis maintenant rendue à 8 cm. Je suis vraiment sur le bord d’avoir mon petit bébé.
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Oui et oui plus que jamais, je veux une péridurale ! Et vite à part ça ! Tout le monde se met donc en place pour que je puisse recevoir cette piqûre miracle qui va enfin me permettre de me détendre et de moins souffrir. Jennifer m’aide même à faire le dos rond pendant que l’anesthésiste, subitement rebaptisé « Dieu », s’exécute. L’anesthésiste vient à peine de terminer que mon docteur décide de crever mes eaux pour en finir au plus vite. Mais oui, j’avais complètement oublié que ma poche des eaux n’avait pas encore été rompue ! J’en ai, de l’eau ! Seigneur, un vrai raz-de-marée ! C’est bien cocasse, car mon médecin en a partout sur son blouson. Le seul problème, c’est que j’ai encore de bonnes contractions et que, même si elles sont redevenues tolérables, elles n’en font pas moins mal. Je sens également que ça pousse. C’est fou ce que ça pousse ! Mon médecin m’installe en vitesse, parce que c’est déjà le temps de pousser. J’ai pratiquement eu la péridurale pour rien parce qu’il était 4 h 20 quand l’anesthésiste a fini de faire ma péridurale et, à 4 h 29, j’étais installée pour pousser. Je pousse de toutes mes forces. J’avais demandé qu’on mette un miroir devant moi pour que je puisse voir mon bébé sortir mais, malheureusement, je n’ai pratiquement rien vu. Cela se passe tellement vite et je me concentre les yeux fermés pour pousser. Ça brûle lorsque la tête du bébé sort. Cela fait tellement mal que je crie au médecin de le sortir au plus vite de là, car je n’en peux plus de cette douleur. Heureusement, cela ne dure pas longtemps. Ce petit bébé-là est presque sorti comme un bouchon. Je n’ai poussé, à mon grand étonnement, que neuf minutes et, à 4 h 38, on a déposé mon petit garçon sur moi. Il pèse six livres et neuf onces (2,98 kg) et mesure 19 pouces et demi (49,53 cm). Je n’en reviens pas ; c’est mon plus petit bébé. Heureusement, je n’ai pas déchiré du tout, aucun point de suture n’a été nécessaire : le paradis. J’ai appris, le lendemain, que j’ai été en travail pendant dix heures et que je n’ai poussé que neuf minutes.
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C’est le placenta qui donne le plus de fil à retordre à mon médecin. Il ne veut pas sortir, donc mon médecin demande qu’on me donne du pitocin dans ma veine pour y arriver.
Nous sommes littéralement tombés amoureux de ce petit ange, mon quatrième enfant.
Heureusement, à ce moment-là, la péridurale commence à faire son effet, donc je ne sens rien. Le placenta est expulsé 18 minutes après la sortie de mon bébé. Je crois que malgré tout ce travail et cette douleur, cela a été mon plus bel accouchement, parce qu’il a été entièrement naturel. On me lave, on m’habille, je donne même le sein à mon petit bébé. Je réclame des rôties, que je n’ai jamais mangées, parce que je me suis presque aussitôt endormie de fatigue.
Pendant que je dors, papa s’occupe de notre tout nouveau petit Gabriel et, lorsque je me réveille, nous sommes en famille, juste papa, Gabriel et moi, dans la chambre. Nous sommes littéralement tombés amoureux de ce petit ange, mon quatrième enfant. Et c’est ainsi que Gabriel a fait son entrée dans notre existence. Ce petit être nous comble de bonheur depuis qu’il est né.
Isabelle 24 mars 1999, Cowansville
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Heidi on mari et moi nous sommes mariés le 24 juillet 1999. Moins d’un mois plus tard, notre plus beau cadeau de mariage était en fabrication. En effet, le 21 août 1999, un petit être précieux avait élu domicile au creux de mon corps.
M
Je partage avec vous des extraits de mon journal de grossesse, ceux qui relatent mon accouchement. Nous sommes le samedi 20 mai. Je suis en attente de ta naissance. J’ai hâte, si hâte de te connaître enfin. Selon mon docteur, celui qui a suivi ma grossesse, je devais accoucher le 15 mai. Selon mes calculs à moi, c’est le 20 mai que tu devrais naître. Est-ce qu’aujourd’hui sera enfin cette journée spéciale tant attendue ? Dans l’avant-midi, je sens mon ventre se durcir très souvent. Je n’ai pas mal du tout, donc je n’ose pas croire à des contractions. Mais voilà que cela ne cesse pas du tout. En fin d’avant-midi, je contacte l’unité mère-enfant. Une infirmière me répond que ce que je ressens peut être le début d’un vrai comme d’un faux travail. Je suis heureuse. Je me dis que peut-être (enfin!) j’aurai mon bébé dans les bras en cette journée. Je commence à prévenir mes proches, dont mon mari. Je sors jouer avec mon chien, je fais du ménage, je vérifie encore et encore ma valise. J’entre dans ta chambre et j’essaie de t’y imaginer. Tout l’après-midi se déroule comme la matinée. Aucune douleur, mais mon ventre se durcit et se relâche constamment. En fin d’après-midi, mes espoirs diminuent. Je me fais à l’idée que cette journée n’est pas encore LA journée. La fébrilité laisse place à l’impatience. En soirée, ton papa et moi nous rendons au restaurant pour un souper de famille. Certaines personnes sont en retard. J’ai faim, je suis intolérante et je grogne contre ce délai. Je rechigne à tout. Je suis plus qu’impatiente,
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je deviens carrément irascible! Durant ce souper, une douleur dans les reins me surprend. La douleur est stable et toujours présente. Un léger malaise comparable à des douleurs menstruelles vient s’ajouter. Durant le retour à la maison, les douleurs, très légères, commencent à se faire plus régulières. Je commence à minuter. Il me semble bien que ce sont des contractions ; elles sont aux quatre, aux sept ou aux cinq minutes et il est 20 h 25. Une heure plus tard, je communique de nouveau avec l’unité mère-enfant. On me conseille un bain chaud en me prévenant que les contractions cesseront si c’est un faux travail. Il est 22 h 30 : Nous sommes en route pour le centre hospitalier puisque les contractions sont toujours présentes, même si elles oscillent toujours entre quatre et sept minutes d’intervalle. L’admission se fait rapidement et, à 23h30, un gynécologue m’examine déjà alors que je suis installée en salle de naissance. Je suis dilatée à 4,5 cm et le col est presque entièrement effacé. Le médecin prend tout de suite la décision (sans vraiment me demander mon avis) de crever mes eaux. Il espère accélérer le travail de cette façon. Ce docteur me conseille aussi fortement de demander la péridurale tout de suite. Il m’affirme que si je tarde trop à en faire la demande, l’anesthésiste ne sera peut-être pas disponible pour effectuer l’intervention au moment où je la voudrai. Je me sens poussée à demander cette piqûre dont je n’ai pas vraiment envie. Je ne ressens aucune douleur intolérable pour l’instant. Tout va bien. Pourquoi me mettre de la pression de cette façon ? Je me sens déchirée émotionnellement et en même temps obligée d’accepter immédiatement la péridurale. Il est 10 h 30 quand je reçois la péridurale à contrecœur, au bord des larmes. Est-ce que l’on m’a vraiment laissé le pouvoir de décider ? Je ne le crois pas et j’en suis extrêmement peinée. Avant cette nuit, je m’étais dit que je ne demanderais cette intervention qu’en ultime recours contre une douleur insupportable. L’anesthésiste est expérimenté. Je ne ressens rien de plus qu’une piqûre ordinaire et, quelques minutes plus tard, mon corps devient insensible, de sous la poitrine jusqu’aux orteils.
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À partir de ce moment, le temps semble figé. La grosse horloge industrielle, qui me fait face sur le mur, égraine trop lentement les secondes et les minutes. Ton papa somnole par moments, installé dans la chaise berçante. Ma sœur, celle qui deviendra ta marraine, arrive durant la nuit à ma demande. Cette nuit est interminable et insupportablement égale. Je ne ressens aucune douleur. On m’a installé des tubes à oxygène dans le nez. Des fils me relient à des moniteurs. J’ignorais que la péridurale me clouerait au lit de cette façon. Personne ne m’avait prévenue. Je regarde ma valise qui contient une huile à massage, des cassettes de relaxation et des bougies. J’avais placé tous ces objets dans ma valise avec l’idée de m’en servir pour créer une belle ambiance douce. Le bain tourbillon devant moi me nargue. Je ne peux pas l’utiliser. Je suis déçue. Je me sens passive. Tout est trop calme. J’aimerais mieux hurler une douleur physique que ravaler cette douleur morale. Toutes les heures, l’infirmière me fait un toucher vaginal. Le travail est lent. 0,5 cm de dilatation aux heures. Le gynécologue prend donc la décision de m’injecter par intraveineuse un médicament afin d’accélérer le travail. J’ai eu tout le temps de repenser à cette grossesse qui s’est bien déroulée. Tout au long de ces neuf mois, je me suis documentée sur la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. Mais malgré toutes mes lectures, je ne m’étais pas préparée à devoir affirmer mes choix et mes désirs concernant ta naissance. Alors que j’avais espéré mon médecin de famille comme accoucheur, je me retrouve avec un gynécologue qui m’est inconnu. Un gynécologue que je sens pressé de finaliser l’accouchement. Un gynécologue qui ne m’est pas sympathique, comparativement à l’équipe d’infirmières. Je sens également que les infirmières ne sont pas d’accord avec les interventions du docteur. Ce médecin, je ne le vois d’ailleurs que très peu, puisqu’il va se reposer autant que possible. J’ai faim et j’ai soif, mais je dois me contenter de sucer de minuscules glaçons. Et encore cette fichue péridurale qui me limite dans mes désirs et mes besoins. Il est 7 h 05 : Quelque chose se passe. Enfin, je peux devenir active et participante à cet accouchement. C’est enfin mon tour d’agir. Je suis dilatée à 10 cm. Les poussées débutent. L’instant merveilleux approche vraiment. Miracle ! Nous pouvons maintenant voir ta petite tête apparaître et
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disparaître. Quelques minutes plus tard, elle demeure visible entre les poussées. Il est 7 h 54 : Tu nais enfin ! Instant privilégié qui restera à jamais gravé dans nos cœurs. On te dépose dans mes bras. Ton papa, tout ému, coupe le cordon ombilical, dernier lien tangible et physique que tu as encore avec moi. Au préalable, j’ai averti tout le monde que je souhaite découvrir moimême de quel sexe tu es. Tu es sur moi et je ne vois que ton dos; impossible pour moi de savoir si tu es garçon ou fille. Trop rapidement, on te reprend pour te déposer sur la table chauffée et effectuer les premières vérifications. Le gynécologue s’affaire à me faire expulser le placenta et commence des points de suture. Et moi, j’ai le visage tourné vers toi, tu es encore dos à moi. Je pleure parce que je te voudrais dans mes bras. Enfin, j’apprends que tu es une fille et je suis comblée de joie. Je me mets alors à vomir. Le médecin doit interrompre la suture parce que les vomissements sont trop violents. J’apprendrai plus tard, en surprenant une conversation entre deux infirmières, que la dose d’accélérateur de travail était trop élevée. C’est ce qui a provoqué ces spasmes qui me font vomir. Je n’ai pas la notion du temps. Je ne sais plus trop ce qui se passe. Je suis désespérée de ne pas te tenir dans mes bras. Puis, enfin, je peux te reprendre et te tenir contre moi. Ton papa m’embrasse et nous t’admirons tous les deux. Que tu es belle, petite Heidi chérie. Que je t’aime Que nous t’aimons, plutôt ! Ta marraine qui a assisté à ta naissance est toujours là avec nous. Des visites débutent déjà, trop vite. Tout défile. J’aurais préféré savourer des moments d’intimité entre nous trois, nous qui formions une toute nouvelle famille.
Je pleure de joie en sentant ta petite bouche toute chaude qui prend mon sein.
Je connais les joies de l’allaitement environ deux heures après ton arrivée. Ce moment, je l’avais attendu et espéré. J’y avais rêvé intensément durant toute ma grossesse. Je pleure de joie en sentant ta petite bouche toute chaude qui prend mon sein. Tes petits poings fermés s’ouvrent pour toucher mon sein, en signe de possession. Tes yeux fixent les miens et c’est un moment de pure intensité qui nous unit toutes les deux.
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Au moment où je termine ce récit de naissance, nous espérons, mon mari et moi, connaître de nouveau les joies d’être parents. Je souhaite ardemment vivre un accouchement différent. Je suis davantage sensibilisée aux différentes façons de vivre une naissance. Je sais maintenant que je pourrai utiliser mon droit de choisir ou non des interventions médicales. Si j’ai le bonheur de vivre de nouveau une grossesse, je souhaite l’achever accompagnée d’une sage-femme.
Sylvie 21 mai 2000, Saint-Georges de Beauce
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Isa-Ève ous sommes le vendredi 10 janvier 2003. J’ai rendez-vous avec mon médecin à l’hôpital pour un stripping. Comme j’en ai déjà eu un, sans résultat, il y a trois jours, j’espère de tout mon cœur que le travail commence après celui-ci. La seule ombre au tableau, c’est que le bébé est encore très haut, donc il y a peu de chances que le stripping fasse effet. Ma petite grenouille est trop bien dans son nid douillet. Si cette manœuvre ne fonctionne pas, j’ai rendez-vous le dimanche 12 janvier pour la pose d’un Servadil afin de faire mûrir le col en prévision d’un déclenchement le lendemain.
N
Alors, voilà ! Après une grossesse assez douloureuse, côté ligaments et côté sentiments, nous voilà rendus à la fin, en ce dimanche 12 janvier. Nous allons enfin voir la binette du petit ange que je porte. Malgré le stress, j’ai quand même passé une bonne nuit. Je me lève, mange un morceau et je trouve l’avant-midi tellement longue! Après le dîner, mon amoureux et moi partons à l’épicerie : petits jus, biscottes et fromage seront nos provisions pour quelques jours. Je suis hyper nerveuse et je commence à angoisser. Nous sommes maintenant rendus à l’hôpital. Nous rencontrons un très bon ami qui dit à mon conjoint, à la blague: «Haaaaaa tu vas voir, quand elle aura mal, elle te criera bien des bêtises!» C’est ce que nous allons voir! Je finis mon inscription et nous nous rendons à l’étage des naissances. Comme mon médecin est de garde jusqu’au lundi matin à 8h00, j’espère vraiment pouvoir accoucher pendant qu’elle est là. Malheureusement, les chances que mon accouchement se passe en aussi peu de temps sont minces. Mon docteur m’examine et mon col est toujours dilaté à 2 cm et effacé à 50 %. Ça fait maintenant deux semaines que j’en suis là ! J’aurais quand même souhaité que le travail avance un peu. Tant pis… nous ferons plus d’efforts à l’accouchement! Mon médecin installe alors le Servadil et je prie le bon Dieu pour qu’il convainque le bébé de faire sa grande arrivée sans
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provocation. On me place ensuite sur le moniteur pour vérifier si j’ai des contractions et si petit bébé se porte bien malgré ce médicament. Pendant trois heures, on note le tracé et une infirmière se charge des prises de sang. Le moment est venu pour nous trois de changer de chambre. On m’emmène dans la pièce où nous séjournerons avec bébé. On installe nos affaires, on me suggère de me mettre en pyjama et de relaxer. Relaxer, relaxer, facile à dire ! Je n’ai jamais été hospitalisée et j’ai peur ! La panique me gagne… Je commence à tourner en rond dans ma chambre en disant à mon chum que je ne veux pas rester ici, que je veux m’en aller chez moi. J’essaie de me calmer. «Prends sur toi, bébé s’en vient. C’est le grand jour!» Mon chum me dit qu’il veut aller à la maison pour souper et me demande si je veux avoir quelque chose à son retour. « Non merci, je n’ai vraiment, mais vraiment pas faim ! » Alors me voilà seule dans cette pièce terne où mes pensées se tournent vers mes futures souffrances et celles de toutes les femmes qui ont souffert dans cette chambre. Je m’assois dans mon lit et une crise de larmes s’ensuit. À ce moment, une infirmière passe pour prendre des nouvelles et me retrouve dans un état lamentable. Elle m’invite donc à aller prendre une marche dans le corridor, ce que je refuse catégoriquement. Elle me demande ce qui me stresse autant et pourquoi toutes ces larmes. J’explique donc que c’est la première fois que je suis hospitalisée, que j’ai toujours eu peur des hôpitaux, que je déteste être ici, que j’ai peur de l’accouchement. Comme je n’ai pas vu les installations, elle me demande si je veux faire une petite visite guidée des chambres de naissance. Je sèche donc mes larmes et décide finalement d’y aller. En revenant de cette balade, l’infirmière me supplie de manger quelque chose puisqu’à partir de minuit je n’aurai plus le droit d’ingurgiter quoi que ce soit. Même pas d’eau. Rien. Il est 19h00. Je ressens un petit mal de ventre, ce qui me fait penser que le grand moment approche. Je descends avec mon chum à la cafétéria pour manger un petit quelque chose. Pendant ce temps, mon petit mal de ventre s’intensifie. La douleur est telle que je suis incapable de m’asseoir pour manger. J’avale deux ou trois bouchées de mon grilled cheese et dis à mon chum que nous allons remonter parce qu’il se passe quelque chose d’anormal. À ce moment, je crois que mon Servadil est en train de me faire
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du tort et qu’on devra me l’enlever. J’arrête au poste de l’infirmière et lui dis que j’ai mal au ventre. Elle vient alors m’installer le moniteur dans ma chambre et le laisse pour une bonne quinzaine de minutes. Et oui, surprise, le travail est débuté ! On voit les minicourbes des contractions qui se font assez régulières. Mon chum me dit alors qu’il va aller se coucher à la maison pour être en forme demain à l’accouchement. Il a la phobie des hôpitaux et ne veut certainement pas passer une nuit ici. Comme je le comprends! À ce moment, je donnerais pas mal tout ce que j’ai pour être dans MON lit. « Hé bien, cher monsieur, vous ne pouvez pas partir comme ça, lui dit l’infirmière, votre blonde est en plein travail ! » Il se résigne donc à passer la nuit avec moi. La nuit qui s’avérera la plus longue de sa vie. Vu mon état assez anxieux, l’infirmière suggère de me donner un relaxant musculaire pour que je puisse roupiller un peu et prendre des forces pour les heures intenses à venir. « Non merci, je n’en veux pas et encore moins s’il est sous forme d’injection ! » L’infirmière repart donc et va appeler mon docteur pour avoir son avis. Elle revient avec un air assez décidé en me disant que le docteur Lévesque préfèrerait que j’accepte vu mon état de panique et que ce serait très bénéfique. Je finis par céder et accepte de recevoir l’injection qui me fera tant de bien. Entre les contractions, je réussis à m’assoupir et à me relaxer, ça fait vraiment du bien. Jusqu’au moment où je me réveille, vers 3h00, avec une douleur assez intense dans le bas du ventre. Je me dirige donc aux toilettes en pensant que ça passera. «Mais non, niaiseuse! Ça ne peut pas passer comme ça! Tu es en plein accouchement ! Mais à quoi tu penses ? Ce n’est pas un mal d’intestins, là, ce sont des contractions ! » Tout se chamboule dans ma tête. Le mal de cœur me prend et je dis alors à mon chum, qui est tout paniqué : « Donne-moi quelque chose ! Vite ! Je vais être malade ! » Mon chum me dit alors qu’il va chercher une infirmière et moi de répondre: «NON! Ne fais pas ça ! J’aimerais être seule… » L’infirmière arrive dans la chambre et me retrouve assise sur la toilette, le visage dans la poubelle, les joues ruisselantes de larmes. « Alors, ça fait mal comme ça des contractions ? » me dis-je. On me demande de me coucher sur mon lit pour qu’on examine la dilatation et pour que je commence mes respirations. Mais je ne sais plus respirer. Tous ces beaux petits trucs qu’on m’a appris aux cours prénataux ne m’ont servi à rien puisque je n’ai
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plus conscience de rien. L’infirmière m’examine. 4 cm, peut-être 5 ? Elle s’en retourne et revient avec une autre infirmière. « Alors, d’après toi ? 5 cm ? » Difficile à dire puisque la poche des eaux est très bombée et qu’elle peut éclater d’une minute à l’autre. Après l’examen d’une troisième puis d’une quatrième infirmière, on en vient à la conclusion que 5 cm serait le chiffre exact. En état d’énervement, je demande si je peux avoir la péridurale. Mon docteur me répond qu’elle ne croit pas que ce soit possible, vu que l’anesthésiste n’est sûrement pas disponible à cette heure si matinale. On me conduit donc en chaise roulante à la chambre de naissance, sans mes lunettes. Tout est flou. J’ai mal. Un mal continu. J’ai l’impression de vraiment faire pitié. Je veux que personne ne me regarde. L’arrivée à la chambre de naissance commence avec l’enfilage de la jaquette «foufounes» et la pose du moniteur pour voir où en est rendu bébé avec toute cette pression. Petit cœur se portant bien, le médecin décide d’induire le travail. On commence par le soluté. Facile à installer ? Peutêtre en temps normal, mais sûrement pas pendant les contractions ! Après cinq tentatives où mes veines éclatent à chaque contraction, l’infirmière en chef réussit à m’installer la fameuse injection qui me faisait si peur. Avec toutes ces piqûres ratées, j’ai maintenant l’air d’une « junkie ». Contrairement à ce que j’aurais fait en état normal, je ne dis pas un mot. On injecte alors le pitocin et on installe le moniteur pour les contractions, de même qu’un petit capteur sur la tête du bébé pour suivre le rythme de son petit cœur. On m’examine de nouveau et je suis maintenant à 6 cm. « Est-ce que je pourrais avoir une petite injection de Nubain ? Ça fait tellement de bien… » Il est 8 h 00. J’ai beaucoup de difficulté à rythmer mes respirations, ce qui fait que j’hyperventile et que je ressens un petit engourdissement dans le visage. Mon médecin vérifie la dilatation et j’en suis maintenant à 8 cm ! Wow ! Je suis tellement contente. Comme son quart de travail termine à cette heure, mon médecin vient m’annoncer qu’elle fera venir ses patientes à l’hôpital plutôt qu’à son cabinet et qu’elle restera pour assister à mon accouchement. Elle me demande si je veux encore recevoir la péridurale, mais je refuse puisque je suis motivée et que le travail progresse très bien. D’ici midi, je devrais avoir ma puce dans les bras, j’en suis certaine ! Moi qui m’en faisais beaucoup au sujet de mon attitude pendant l’accouchement,
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je trouve que je fais ça comme une « pro » ! Le papa doit trouver ça assez long puisque je ne dis pas un mot, sauf les quelques fois où je manifeste un certain inconfort durant de grosses contractions. L’infirmière me dit de ne pas pousser, mais c’est vraiment une envie incontrôlable. Il est 9 h 00. Pendant quelques grosses contractions, je sens du liquide couler. Suis-je en train d’uriner ? Qu’est-ce qui se passe ? L’infirmière me rassure en m’expliquant que c’est du liquide amniotique. Mon médecin m’examine et confirme que ma poche des eaux est fissurée. La gynécologue en service vérifie aussi, mais d’après elle je suis à 7 cm au lieu de huit et elle veut qu’on crève mes eaux pour que le travail continue d’avancer. Mon médecin n’est pas du même avis puisque petite grenouille n’est pas fixée, ce qui risque d’entraîner le cordon ombilical hors de l’utérus et d’occasionner des complications. Mon chum, témoin de la scène, est très énervé et ne comprend pas trop ce qui se passe, pris entre les avis partagés des deux médecins. Étant concentrée sur mes contractions, je n’entends pas les reproches de mon médecin et encore moins les explications de ma gynécologue. On me laisse donc seule avec le papa et l’infirmière qui s’occupe d’augmenter la dose de pitocin. Après une dizaine de minutes, je la supplie de la remettre comme avant parce que je n’ai plus aucun répit ! Il est 10 h 00. Mon docteur m’examine de nouveau et je suis toujours à 8 cm. Je suis déçue. Elle m’avise qu’elle va s’allonger un peu pour se reposer et avertit l’infirmière. Je vais réussir à patienter encore. Bébé se porte très bien, c’est le principal. Il est 11 h 00. Mon médecin revient pour un examen et m’annonce d’un ton désolé que je suis encore à 8 cm. Je commence à désespérer. Je trouve ça long et j’ai hâte que ça soit terminé. J’ai hâte de tenir ma fille adorée dans mes bras. Il est midi. Mon docteur m’examine de nouveau et je suis toujours à 8 cm. Ah non! Je n’ai plus envie d’attendre! Je suis fatiguée et j’ai mal. «Estce que je pourrais avoir la péridurale?», dis-je, les larmes aux yeux. Je n’en peux plus… Pendant que nous attendons la venue du spécialiste, l’infirmière me demande d’essayer d’uriner puisque ça fait maintenant plus de dix heures que je ne l’ai pas fait et qu’il faut évacuer l’urine avant l’accouchement. On me débranche du moniteur à contractions et je réussis à me
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relever, de peine et de misère, emportant avec moi le soluté, le déclencheur et le fil qui est posé sur la tête de ma puce. Je me sens toute lourde et je n’ai pas envie. Assise sur la toilette, je me rends à l’évidence que l’urine ne veut pas sortir. La panique s’empare de moi quand l’infirmière me dit qu’il faut absolument que je vide ma vessie. Qu’est-ce qu’on va me faire si ça ne sort pas ? De retour dans mon lit, l’infirmière m’explique qu’on devra me mettre une sonde urinaire, car c’est dangereux pour ma vessie d’éclater. «Ah non! Je ne veux pas! Pas une sonde!» m’exclamais-je. Elle m’explique tout doucement que ce n’est vraiment pas douloureux et qu’en plus, elle va l’installer quand j’aurai ma péridurale. Donc, je ne sentirai rien du tout. Je me sens un peu rassurée. Après une heure d’attente, l’anesthésiste arrive. Tout en préparant ses instruments, il me dit de l’avertir quand j’aurai une contraction pour ne pas qu’il installe la péridurale en même temps. Le spécialiste essaie d’installer le cathéter comme il faut, mais au lieu de piquer dans la moelle, il pique dans l’os ! J’entends des « croc, croc » dans mon dos et ça me fait peur. Personne dans la salle n’ose dire un mot. J’essaie de garder mon calme le plus possible, mais je commence à angoisser. Il réussit enfin à l’installer comme il faut. OUF ! Soupir de soulagement. Je me rallonge sur mon lit et je sens une contraction venir ! « Ah non ! Docteur, ça pas fonctionné, je sens mes contractions encore.» Il me dit que c’est normal et que ça peut prendre une quinzaine de minutes avant de faire effet. OUF ! Re-soupir de soulagement ! Il reste à côté de moi pour vérifier que la péridurale fasse bien son effet. On me touche les jambes avec de la glace et je ne sens rien. Les contractions ne me font plus mal ! Quelle joie ! Je remercie du fond de mon cœur l’anesthésiste pour son bon travail et ma bonne humeur est de retour. Je sens une grande chaleur envahir mes jambes et je me sens vraiment bien et détendue. L’infirmière m’avoue ensuite qu’elle s’apprêtait à dire au médecin d’abandonner la tentative de la péridurale, vu la difficulté qu’il avait à me piquer. Moi aussi je voulais lui dire, mais secrètement j’espérais qu’il soit capable de la faire. Mon médecin revient et me dit qu’elle va augmenter le médicament pour l’induction au maximum afin de faire avancer le travail le plus rapidement possible. Si dans une heure rien n’a bougé, je devrai avoir une césarienne
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puisque la tête de petite coquine est en train d’enfler à force d’être compressée sur le col par les contractions. Au point où j’en suis, l’idée de la césarienne me passe 10 000 pieds par-dessus la tête. « Faites qu’elle sorte ! » Je dis à mon chum d’aller chercher mes lunettes. Jamais l’idée d’avoir mes lunettes ne m’était passée par l’esprit. Je suis de très bonne humeur, je discute avec les infirmières qui viennent me voir et tout va bien. Je me demande même comment je vais faire pour pousser si je ne ressens rien comme ça. Et on rit parce qu’encore une fois, j’essaie de prévoir le futur mais, pourtant, je ne peux rien y changer. L’infirmière croit que ça doit être un gros bébé, d’au moins dix livres (4,54 kg). L’heure passe et mon médecin revient voir si le travail a progressé. Malgré l’induction maximale, rien n’a bougé. Alors, elle me dit sur un ton désolé : « On n’a pas le choix, c’est la césarienne, ma belle. » « Ah ! Ce n’est pas grave », m’exclamai-je. Je suis contente de voir enfin la fin de cette drôle d’aventure qu’est la naissance d’un petit être. Je suis contente de penser qu’enfin je vais avoir ma poupée dans mes bras. Enfin, je vais pouvoir me reposer avec mon ange. Enfin ! L’infirmière me prépare pour la césarienne. Mon médecin demande à mon chum s’il veut assister à la césarienne et il répond qu’il n’en est pas certain. « Ben voyons ! Tu ne peux pas manquer la naissance de ta fille ! Pendant que docteur Lebel va s’occuper de ta blonde, moi, je vais être là pour m’occuper de toi et du bébé », lui dit-elle, tout en lui faisant un clin d’œil. On s’aventure donc tous les trois dans le corridor avec comme conductrice mon docteur qui fonce partout et qui accroche les cadres de portes. On a vraiment le fou rire et j’imagine les autres qui nous voient s’en aller pour l’opération avec un si bon moral. Une fois en bas, on m’emmène dans la salle d’opération, tandis que mon chum enfile un costume stérile pour assister à l’intervention. Je suis un peu inquiète, mais l’équipe de la salle est très professionnelle et rassurante. On m’explique qu’on va enlever la péridurale pour faire une rachidienne. « Estce que ça va faire mal ? » demandai-je. On me répond que non, moins que la péridurale. On me demande de pencher ma tête vers l’avant et le technicien pousse sur mes épaules pour bien faire écarter mes vertèbres et, ainsi, pouvoir effectuer l’injection. Je commence à comprendre pourquoi
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l’anesthésiste du midi avait eu tant de difficulté. Je n’étais pas assez penchée comparé à ce que je suis en train de faire. J’ai le menton presque accoté sur la bedaine et le souffle court. Enfin, la fameuse piqûre terminée, on me transporte sur la table d’opération. Je sens mes jambes tellement lourdes, comme si elles entraient dans la table. C’est plus intense comme sensation, beaucoup plus que la péridurale. Je me sens très engourdie et je ne sens plus mes bras non plus. Mon chum entre dans la salle d’opération et s’installe à côté de moi. Tout se passe très vite et je n’ai pas vraiment le temps de me poser Je suis bouche bée des questions. On s’assure que je vais bien et que la devant la pureté rachidienne a fait son effet. Comme je ne sens rien, je suis du regard d’un si confiante que tout va bien se passer. petit bébé. On commence l’intervention, on sort le bébé et voilà ! Je l’entends pleurer ! J’ai le cœur gros. J’essaie de le voir, mais l’équipe médicale prend le bébé et l’essuie, lui enlève les sécrétions et l’emmaillote pour ne pas qu’il ait froid. Pendant ce temps, je demande à mon chum : « Est-ce que c’est une fille ? Est-ce que c’est une fille?» Eh oui! C’est une petite fille de 8 livres et 3 onces (3,71 kg) qui mesure 20 pouces et demi (52,07 cm). Elle est née à 15 h 26. On la donne à mon chum et mon médecin lui dit de l’approcher de moi pour que je la voie. Les tubes d’oxygène que j’ai dans le nez me gênent pour tourner ma tête comme il faut. On les décroche et j’aperçois ma petite princesse. Elle a un beau visage, plein de cheveux en vagues sur le coco, elle ne pleure pas, elle cligne des yeux. La lumière l’empêche de bien me regarder, alors l’infirmière la cache pour lui donner une chance. J’ai une boule dans la gorge et je ne sais pas quoi dire. Je n’ai pas envie de pleurer, mais pourtant je suis incapable de dire quoi que ce soit. Je suis bouche bée devant la pureté du regard d’un si petit bébé.
Caroline 13 janvier 2003, Baie-Comeau
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Jakob a venue d’un enfant est un événement que l’on prépare et que l’on attend avec impatience. Pendant neuf longs mois, on a imaginé notre enfant à venir, on l’a chéri, et à la fin on a si hâte de le voir qu’on ne perçoit déjà plus l’accouchement de la même façon ; si on en a peur, cette crainte fait peu à peu place à l’excitation. Après tout, un accouchement, c’est sans doute le moment le plus intense dans la vie d’une femme, mis à part peut-être notre propre naissance, dont on ne garde malheureusement aucun souvenir.
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Je commencerai par préciser que j’ai eu la chance d’avoir une très belle grossesse, et que je n’ai pas trouvé les dernières semaines plus éprouvantes qu’il ne le faut. Mais je dois avouer qu’une fois le terme passé, l’anxiété, la hâte et l’excitation se sont emparées de moi. C’est pourquoi, quand mon docteur m’a proposé de recevoir un gel pour faire mûrir mon col à ma 41e semaine de grossesse dans le but de me provoquer, j’étais bien contente de voir enfin la fin arriver. Je suis donc allée une première fois à l’hôpital le mardi 27mai pour recevoir deux gels, un le matin et un autre le soir. Comme mon travail n’avait pas progressé entre les deux gels, je suis entrée à l’hôpital le lendemain¸ convaincue que je recevrais un troisième gel pour faire mûrir mon col, plus puissant celui-là. Ma « doc » est venue me voir mais, comme je n’avais pas senti beaucoup de contractions, nous avons décidé de laisser l’examen au gynécologue de garde qui devrait poser le gel. Quelle n’a donc pas été ma surprise quand le gynécologue m’a annoncé qu’il crèverait mes eaux. Mon col n’était dilaté qu’à 1 cm et effacé à 50 % mais, selon lui, il était possible de rompre la membrane des eaux. Ma «doc» aurait sans doute choisi de mettre un autre gel, mais j’étais tellement heureuse que le grand moment arrive que je n’entrevoyais pas les difficultés qu’impliquerait une telle décision. Nous voilà donc le 28 mai au matin. À 8h50, on crève mes eaux. À 9h30, on m’installe dans une chambre de naissance et on me branche à un soluté
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de pitocin afin de déclencher les contractions. À 9 h 50, c’est donc le début des vraies contractions… ouch ! On essaie d’imaginer la douleur, mais c’est autre chose de la vivre… Et de la découvrir de façon aussi soudaine. À 10 h 00, mes contractions sont environ aux trois minutes, mais le hic, c’est que mon utérus ne se relâche jamais complètement… je n’ai donc pas de vrai répit. Un peu plus tard, elles sont aux deux minutes, mais mon utérus ne se relâche toujours pas. On diminue alors le dosage du pitocin dans l’espoir de laisser mon utérus se relâcher, mais en vain. Encore une fois, on augmente la dose tranquillement, avec pour résultat des contractions de plus en plus douloureuses, mais pas plus rapprochées pour autant, et toujours pas de pause entre celles-ci… On jouera comme ça avec le pitocin tout le reste de la journée… Et le travail avance à peine… À 17 h 00, voyant que le travail n’avance pas, je me résigne à demander l’anesthésie péridurale, car je n’en peux plus : les bains tourbillons, les séances au ballon et autres méthodes ne me permettent pas de calmer la douleur suffisamment… Je reçois donc la péridurale vers 18 h 00. On augmente alors beaucoup le pitocin dans l’espoir de voir enfin le travail avancer… ce qui réussit, puisqu’en peu de temps, je passe à 7 cm. Je suis heureuse ; le travail avance, et tout semble aller pour le mieux. Malheureusement, une ombre vient voiler le tableau. À un moment donné, je remarque sur le moniteur que le cœur de mon trésor bat beaucoup moins vite et moins régulièrement. Je sonne alors l’infirmière qui me dit de l’appeler s’il descend en bas de 100. À peine Est-elle sortie de la pièce que ça y est, le petit cœur descend à 95, à 85, à 77, remonte à 96, redescend à 89… oups… on le perd ! Ça reprend… Paniquée, je sonne l’infirmière qui s’empresse de me mettre le masque à oxygène et de faire appeler mon médecin… Elle doit déplacer les capteurs et les maintenir elle-même en place afin de capter le cœur de bébé. Et mon conjoint qui est allé manger un morceau à la maison! Je demande qu’on l’appelle, mais les infirmières n’ont pas le temps. Heureusement, on m’apprend que mon père vient d’arriver, et on lui a demandé d’appeler mon conjoint. Mais il y a toujours urgence! Vite, on coupe le pitocin et, avec l’oxygène, on réussit à faire récupérer un rythme régulier au cœur. Lorsque ma « doc » arrive, 15 minutes plus tard, elle m’installe une sonde afin de mieux capter
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le cœur de Jakob, qui sera à surveiller de près… Mon conjoint arrive enfin ; il ne savait même pas ce qui se passait, juste que c’était urgent. Je lui explique et on s’embrasse fort. Ça fait beaucoup d’émotions en peu de temps : on a eu si peur ! Examen… je suis à 8 cm +, effacée à 100 %. Il est 21 h 30 ; je suis donc en travail depuis douze heures. Je vous épargne le détail du reste du travail, sinon pour vous dire qu’on n’a pas cessé de réajuster la dose de médicament. Finalement, vers 23 h 10, c’est le début des poussées… Mais voilà que mes contractions, qui étaient revenues aux deux minutes toute la journée, ne sont plus qu’aux quatre minutes. Après plus d’une heure de poussées, ma « doc » me dit qu’il faudra peut-être aider bébé à sortir. Il y a deux possibilités: si je réussis à le pousser suffisamment, on pourra peut-être le sortir à l’aide des forceps. Sinon, la césarienne s’impose… Je ne veux pas la césarienne… donc je pousse de toute mon âme, avec le masque à oxygène entre les poussées pour aider le cœur de bébé, qui a du mal à supporter les contractions. Je vois bien au regard inquiet de ma « doc » qu’elle est convaincue que ce sera une césarienne, mais je ne veux pas le savoir, alors je ne lui demande rien… J’apprendrai plus tard que la table d’opération était prête à me recevoir. Finalement, après deux heures et demie de poussées, ma « doc » s’exclame : « Je ne sais pas comment tu as fait, ma belle, mais je crois qu’encore un peu et on pourra éviter la césarienne!» Je pousse alors de toute mon âme, comme si ma vie en dépendait… J’espère encore éviter les forceps, mais après un moment, je me rends à l’évidence: je n’ai plus d’énergie… Et on ne peut malheureusement pas prendre de pause à cause du cœur de bébé. J’apprendrai par la suite qu’il s’agissait d’un cas difficile pour les forceps. Heureusement, le médecin de garde était un médecin assez expérimenté, car un jeune médecin n’aurait sans doute pas utilisé les forceps et aurait insisté pour une césarienne. On appelle donc le gynécologue de garde afin qu’il vienne m’aider à sortir bébé, qui est né à 2 h 24 le 29 mai, après tout près de 17 heures de travail, dont plus de trois heures de poussées. Moi, j’en ai à peine conscience, car je suis épuisée et j’ai une chute de pression qui me fait trembler de tout mon corps. On le met très brièvement sur moi afin de couper le cordon et on le reprend pour lui donner de l’oxygène… et quelques minutes plus tard, on me le ramène enfin…
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C’est alors que les émotions se déchaînent… Mon bébé ! Mon trésor ! Il est enfin avec moi ! On a même pu lui éviter les soins intermédiaires… Il reste donc avec moi dans la chambre, sous l’étroite surveillance des infirmières, mais à cause de la chute de pression et du sang que j’ai perdu en grande quantité, je suis très faible et je ne serai en mesure de l’allaiter qu’à 7 h 00… J’apprends alors que je suis le sujet de discussion chez les infirmières, qui ont toutes été impressionnées par mes efforts intenses et ma volonté… un brin de fierté qui me fait beaucoup de bien. Depuis, Jakob est avec nous. Il n’a fait pratiquement que dormir pendant les 16 premières heures de sa vie (épuisé mon « Ti-pou »), puis, j’ai eu droit à une nuit de crises où je n’ai dormi que deux heures et j’ai finalement demandé aux infirmières de le prendre avec elles quelques heures. Depuis, il s’est calmé un peu, mais ce n’est pas toujours facile : c’est l’apprentissage de mon rôle de maman. J’ai eu du mal avec l’allaitement, mais repenser à la fierté que j’ai d’avoir persévéré et d’avoir évité la césarienne m’a donné le courage de continuer, ce dont je suis également très fière.
Ce sont nos efforts qui font la réussite de notre accouchement.
Voilà l’histoire de la naissance de Jakob. Ça n’a pas été un accouchement facile, et quoi qu’on en dise, je me rappelle encore la douleur. Mais il va de soi que pour moi, ça a valu la peine. Il ne se passe pas une journée sans que je remercie le ciel de m’avoir donné mon trésor. Un enfant, c’est le plus beau cadeau que la vie puisse nous donner, et je profite de chaque instant avec mon fils. Je souhaite à toutes les futures mamans un accouchement plus facile que le mien, mais rappelez-vous que rien n’est impossible. Ce sont nos efforts qui font la réussite de notre accouchement, et qui nous permettent de faire la plus belle chose en ce monde : donner la vie.
Annik 29 mai 2003, Longueuil
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Jenny ai vécu une belle grossesse malgré quelques maux d’estomac. Ça s’est gâté vers les derniers temps. Pas pour moi, mais pour mon conjoint. Trois semaines avant la date prévue de mon accouchement, mon conjoint a de sérieux maux de tête. Il peut à peine rester debout et doit demeurer à l’hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec pour y passer une série d’examens.
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Pendant ce temps-là, il n’est pas question que je reste seule chez moi ; on ne sait jamais, tout peut arriver. Je vais donc chez mes parents. Le vendredi 26 juillet, il obtient son congé de l’hôpital pour la fin de semaine, mais doit y retourner le dimanche soir en espérant que ce ne sera pas cette nuit-là que je vais accoucher. Le lendemain matin à 6 h 30, je crève mes eaux. Je réveille mes parents en leur disant que c’est le temps. Je m’habille et je vais aux toilettes. Je me mets une serviette sanitaire en pensant que ça va protéger, mais rien n’y fait, ça coule trop. Il y a mon frère qui essaie d’appeler mon conjoint à l’hôpital pour lui dire qu’il va le chercher, mais il est trop tôt, personne ne répond. On prend des couvertures pour protéger le siège de la voiture et on part. Mon frère file vers l’hôpital où mon conjoint séjourne et moi, vers celui que nous avions choisi pour l’accouchement. Je commence tout juste à sentir des contractions. Je n’aime pas ça, parce qu’à chaque bosse, je sens le liquide qui coule et j’ai peur qu’il transperce les couvertures. De plus, on dirait que mes contractions s’accentuent. Je commence à calculer le temps entre les contractions ; je suis aux quatre ou aux cinq minutes et la douleur est supportable. À 7h30, nous arrivons à l’hôpital. On m’installe dans une chambre et on attend le changement de quart avant de m’examiner. Je suis dilatée à 1 cm et mon col n’est pas effacé, mais on me dit que la tête est à zéro. Je ne sais pas ce que cela signifie, mais on me dit que c’est bon signe. On m’installe le moniteur pour suivre les contractions. Elles n’ont pas changé, elles sont
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toujours aux quatre ou aux cinq minutes. Ensuite, on me fait marcher pour accélérer le travail. Mon conjoint n’est toujours pas arrivé. Je commence à m’inquiéter, donc je l’appelle et il me dit qu’il attend que son médecin lui donne son congé. On me fait aussi un lavement. Vers 9 h 00, on me réexamine ; je suis rendue à 2 cm et mon col commence à s’effacer. J’utilise le ballon thérapeutique, mais je n’aime pas l’effet qu’il me fait. La douleur commence à s’installer. Plus je me balance, plus la douleur augmente. Mais je n’ai pas le temps de souffrir longtemps. À 10 h00, on me réexamine et on me dit que c’est le moment pour la péridurale, sinon il sera trop tard et, bien entendu, je ne dis pas non. Entre-temps, mon conjoint arrive enfin. Pauvre lui, il a l’air mal en point et en même temps tout excité par cette bonne nouvelle. Malheureusement, il est aussitôt mis en dehors de ma chambre, car l’anesthésiste arrive pour la péridurale. On me branche sur le soluté et l’infirmière me positionne de façon très inconfortable tout en me disant de ne pas bouger. Pas évident quand on a une contraction. On m’installe ensuite sur le moniteur et on attend que le travail avance. Je suis très calme et ma douleur est engourdie. Je fais des blagues avec mon conjoint, on ne dirait pas que je suis là pour accoucher. Juste avant le dîner, on me réexamine; on a encore du temps avant que le bébé se présente. Alors, j’en profite pour faire une sieste et mon conjoint va téléphoner à sa famille. Je ne dors pas, je ne fais que penser à cette petite chose qui va bientôt sortir. J’ai beaucoup apprécié ce dernier petit moment tranquille, seule avec ma bedaine pour pouvoir lui dire : « Au revoir, on se revoit bientôt.» Pas tout à fait seule, parce qu’une infirmière de garde était là, mais quand même. Après le dîner, on me réexamine ; je suis à 9 cm, on y est presque. Sur le moniteur on peut voir que les contractions sont fortes. Heureusement, je ne les sens pas. Une demi-heure ou trois quarts d’heure plus tard, je suis complète et je commence à pousser. Ce n’est pas évident avec la péridurale parce que je ne sais pas où je pousse. Ça fait drôle parce que malgré que je sois engourdie, je sens descendre la tête. Au bout d’une vingtaine de minutes, le médecin qui m’accouche arrive et dit que c’est l’affaire d’une demi-heure. Je fais quelques poussées et il décide de me faire une
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épisiotomie, car il croit que je vais déchirer. Une autre bonne poussée et voilà que la tête sort. C’est magnifique, je peux tout voir grâce au miroir. Le médecin aide le bébé à se retourner et lui donne de petites tapes sur les joues pour qu’il réagisse, ce que mon Une autre bonne conjoint n’a pas aimé. Je l’ai un peu retenu par le bras. Une poussée et voilà dernière poussée et le bébé était sorti. «C’est une fille!» dit le que la tête sort. médecin. Mon conjoint coupe le cordon. On me la donne et C’est magnifique, mes larmes commencent à couler. Wow ! C’est de toute je peux tout voir beauté, c’est ma fille que je tiens dans mes bras, celle que j’ai grâce au miroir. sentie pendant plusieurs mois dans mon ventre. Le 29 juillet 2002 à 14h19, ma petite Jenny est née, dix jours avant la date prévue. Elle mesurait 19 pouces (48,26 cm) et pesait 6 livres et 13 onces (3,09 kg).
Julie 29 juillet 2002, Lévis
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Jérémie Lou e connaissais François depuis sept ans. Nous étions amis depuis tout ce temps, mais le sort a fait de nous deux amoureux et nous avons emménagé ensemble au mois de mai 2002. Il envisageait la possibilité d’avoir un enfant avec moi, mais pas tout de suite. Toutefois, pour lui, faire l’amour avec un condom, « c’était comme prendre une douche avec un imperméable ». Par ailleurs, j’éprouvais quelques difficultés menstruelles avec la pilule qui m’était prescrite, et j’ai dû l’arrêter durant un mois. Et au mois de juillet, ce qui devait arriver arriva… J’étais enceinte !
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J’étais si heureuse que je voulais crier ma joie sur tous les toits. Depuis le temps que je désirais un bébé, le moment était enfin venu. François par contre n’a pas sauté de joie à la vue du résultat du test de grossesse. Comme cela ne faisait que deux mois que nous étions ensemble, il était clair pour lui qu’il fallait avorter, mais pour moi, il n’en était pas question. Après de longues discussions, son choix restait toujours le même. Et par amour pour lui, je décidai à contre-cœur de me faire avorter. La veille du rendez-vous, l’infirmière que j’ai rencontrée me dit que je n’avais pas vraiment l’air convaincue que l’avortement était la bonne solution. Je pleurais beaucoup, car je désirais cet enfant depuis des années! En sortant du bureau, François, qui m’accompagnait, essaya de me consoler, sans succès. De retour à la maison, je lui ai dit simplement : « Fais ce que tu veux, mets-moi à la porte, mais cet enfant-là, je le garde ! » Durant les trois mois qui ont suivi, l’atmosphère fut assez pesante à la maison mais, petit à petit, il a fini par accepter le destin, mais aussi à désirer cet enfant autant que moi. En général, j’ai vécu une belle grossesse, hormis quelques maux de cœur et beaucoup de fatigue les quatre premiers mois. Le 18 novembre, nous apprenions que c’était un petit garçon qui serait parmi nous aux alentours du 12 avril 2003. François était ému de le voir bouger à l’échographie et moi, emballée de voir un si petit être remuer autant!
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Durant ma grossesse, j’ai pris 60 livres (27,22 kg). Vers la fin, j’étais découragée et le travail n’avançait pas. Mon médecin et moi avons alors convenu de provoquer l’accouchement le 9 avril 2003. C’est à cette date que je suis donc entrée à l’hôpital, vers 8 h 00 le matin. Vers 9 h 00, l’infirmière est venue installer le pitocin et m’a expliqué comment se déroulerait l’accouchement. Vers midi, elle m’a dit que j’étais ouverte à 3 cm seulement. J’étais quelque peu découragée ; moi qui croyais que provoquer l’accouchement ferait naître mon bébé très vite ! À 15 heures, j’ai demandé la péridurale, car j’étais fatiguée et découragée par la lenteur du travail. Bébé devait penser qu’il avait toute la vie devant lui; il semblait si peu pressé… Vers 16 heures, la péridurale faisait effet et je me sentais bien. Je pouvais enfin me reposer. Mon médecin est venue me voir et m’a examinée. J’étais alors ouverte à 5 cm. Enfin un peu d’encouragement, le travail avançait. J’avais toujours de très fortes contractions mais, grâce à la péridurale, je ne sentais rien du tout. J’étais aux oiseaux ! À 19 h 00, mon médecin est venue crever mes eaux, car j’étais ouverte à 7 cm. Mon copain était encore et toujours à mes côtés, très fatigué. Il avait travaillé jusqu’à deux heures du matin la nuit précédente et n’avait dormi que trois petites heures. Il a même sorti quelques cure-dents de sa poche, disant qu’il avait prévu le coup. Il pourrait ainsi garder les yeux grands ouverts, même s’il s’endormait ! Quel bouffon, ce papa-là ! Un peu plus tard dans la soirée, j’ai commencé à souffrir. J’avais mal dans les reins, une douleur assez insupportable. À chaque pic de douleur, on constatait qu’il s’agissait d’une très forte contraction. J’ai demandé à l’infirmière pourquoi la péridurale ne faisait pas autant effet que plus tôt et elle m’a expliqué que la douleur était normale puisque bébé s’engageait tranquillement. Vers 22 h 00, j’ai senti une très grosse pression dans le vagin. J’avais peur. L’infirmière m’a dit que j’étais à 9 cm et que bébé serait bientôt là. Je l’ai sommée d’appeler mon médecin, mais elle a refusé, prétextant qu’un premier bébé était toujours plus long à arriver. J’ai alors crié: «Ça pousse!» Après vérification, elle a pu constater qu’effectivement… bébé poussait! On pouvait voir ses cheveux tout noirs. L’infirmière s’est donc empressée d’aller appeler ma « doc ».
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Elle est arrivée très rapidement, dix minutes plus tard, tout au plus. Elle s’est changée en trombe et je me suis mise à pousser. Quelques minutes plus tard, le cœur de bébé a commencé à faiblir peu à peu, et mon docteur a décidé d’utiliser la ventouse pour l’aider à sortir. Trois poussées de plus, trois coups de ventouse, et voilà, bébé est sorti à 22 h 31. J’étais vraiment très contente de l’avoir sur moi alors que mon médecin faisait mes points de suture. Papa était lui aussi ravi de le voir. Il en avait les yeux tout brillants. Jérémie Lou pleurait tellement fort que je n’entendais rien et je devais faire répéter tout le monde. Une fois le tout terminé, il est parti à la pouponnière se faire laver et peser. Ils ont dû le brancher et le mettre en incubateur quelque temps, car son cœur était faible.
Papa était lui aussi ravi de le voir. Il en avait les yeux tout brillants.
Puis, à 5 h 00 du matin, ce fut le premier allaitement. Un bonheur pour nous de le regarder, de le prendre dans nos bras et de le cajoler. Petit Jérémie Lou, tu as aujourd’hui 16 mois et tu fais notre bonheur à tous les jours. Tu es notre petit rayon de soleil. Jamais je ne pourrai oublier ta naissance, et ton père ne regrette absolument pas de t’avoir accueilli parmi nous. Il est heureux d’être ton papa et s’amuse beaucoup avec toi… Deux grands bouffons. Tel père, tel fils, dit-on ! Nous t’aimons Jérémie Lou.
Mélannie et François 9 avril 2003, Laval
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Jérôme l est 5 h 00 et j’ai envie de pipi. Je me lève et je vais aux toilettes. Comme je suis encore fatiguée, je retourne au lit m’emmitoufler dans mes couvertures chaudes et je me rendors très facilement.
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À 5h30, je me réveille de nouveau, c’est le déluge dans mon lit! Là, je me dis : « Est-ce que j’ai seulement rêvé que j’allais faire pipi, mais que finalement je n’y suis pas allée ? Est-ce que je perds les eaux ? » Comme Jérôme est en siège, on a fixé ma césarienne pour le 20 décembre et nous sommes seulement le 17. Dans ma tête, c’est impossible, il ne peut pas sortir aujourd’hui ; je n’ai rien de prêt, pas de valise, pas de papiers et mon chum n’est même pas avec moi cette nuit ! Je me lève et j’allume la lumière. Il faut que je me rende à l’évidence, c’est bien ça ! J’appelle alors ma mère, car j’habite toujours chez mes parents. Celle-ci se lève et je lui apprends que j’ai perdu les eaux. Elle réveille mon père qui doit me conduire à l’hôpital pendant que j’appelle le papa au moins quinze fois avant qu’il se réveille et qu’il réponde enfin au téléphone. Alors, je lui dis : « Va à l’hôpital, j’ai perdu les eaux… » Sa réaction : « Ah non ! Pas tout de suite… je n’ai presque pas dormi ! » Pauvre chou, il s’était couché à 4h00 après être allé prendre une bière avec un ami et je le réveille à 5 h 30 pour lui dire que Jérôme arrive ! Il se lève tout de même et me dit qu’il se prépare pour aller nous rejoindre à l’hôpital. Donc, je raccroche, fais ma valise en vitesse en oubliant évidemment une tonne de choses. Heureusement, la valise de mon petit amour était déjà prête. Mon père et moi prenons place dans l’auto et partons pour l’hôpital ; le papa de Jérôme viendra nous rejoindre là-bas. Dans l’auto, les contractions commencent. Mon père me parle et j’ai de la difficulté à lui répondre tellement c’est douloureux. J’arrive à l’hôpital à 6h00. Je jase avec les infirmières
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et elles me placent sur moniteur. J’attends le médecin qui vient me faire une échographie pour vérifier si, par miracle, bébé ne se serait pas retourné. Finalement, le miracle ne s’est pas produit. Donc, vite sur la table d’opération pour la césarienne ! On me prépare, on habille le nouveau papa et on se dirige vers la salle d’opération. J’y entre à 6 h 30 et l’anesthésiste me donne la péridurale. Pendant ce temps, moi, le papa de Jérôme et l’anesthésiste on jase de chasse et de pêche. Oui, oui, vous avez bien lu, on jase et puis, tout à coup, j’entends : « On sort les pieds ! » Je ne m’étais même pas rendu compte qu’ils avaient commencé! À ce moment, le nouveau papa demande s’il peut regarder sous le drap qui me cache. On lui répond qu’il peut s’il s’en sent capable. Alors, il se lève et voit notre fils sortir de mon ventre. Il est 7 h 21.
Il se lève et voit notre fils sortir de mon ventre. Il est 7 h 21.
Les infirmières lavent Jérôme et son papa me l’amène. Je ne peux malheureusement pas le prendre parce que je suis attachée de partout, mais je le regarde et lui donne un bisou. Ensuite, papa part à la pouponnière avec le bébé et on me le ramène en salle de réveil. J’arrive à ma chambre vers 8 h 30 où le nouveau papa m’y attend déjà. Je dors un peu et je peux enfin prendre mon fils vers midi. Ensuite, je le garde avec moi. C’est tellement merveilleux de pouvoir tenir contre moi ce petit être que j’aimais déjà depuis neuf mois et même plus !
Cinthia 17 décembre 2002, Québec
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Julien orsque je suis devenue enceinte de toi, j’étais encore étudiante. Je rêvais d’un enfant depuis longtemps déjà, et ta venue a été pour moi la plus belle des nouvelles ! Jusqu’à sept mois de grossesse, j’étais en stage dans une école secondaire. Les élèves m’en faisaient voir de toutes les couleurs et, chaque soir, je rentrais exténuée, vidée, au bord des larmes parfois.
L
Peu de temps après la fin de mon stage, j’ai commencé à avoir des étourdissements sévères et de la difficulté à respirer. Au début, je croyais que je faisais de l’asthme ou que j’étais seulement fatiguée… Un soir, après avoir pris une longue marche avec Mathieu, j’arrivais à peine à tenir sur mes pieds. Je paniquais, car l’air ne se rendait plus à mes poumons et ma vision était trouble. Nous nous sommes donc rendus à l’hôpital. Il y avait quelque chose qui clochait, mais quoi ? Dans la voiture, je caressais mon ventre en espérant que tu n’aies rien. Je n’avais que 33 semaines de grossesse après tout. On m’a fait passer une foule de tests pour vérifier que je ne faisais pas de prééclampsie mais, par chance, je n’en faisais pas. Cependant, je faisais bel et bien de l’hypertension artérielle. Au cours du mois qui a suivi, j’ai fait trois séjours à l’hôpital. Chaque fois, on était incapable de déterminer la raison pour laquelle ma tension montait en flèche à certains moments. Un médecin a même essayé de me convaincre que c’était ma nervosité qui causait mes malaises. On m’a mise au repos forcé. Chaque semaine, je me rendais à l’hôpital pour qu’on écoute ton cœur ou pour passer une nouvelle échographie. Je restais étendue toute la journée à lire des livres ou à regarder la télévision et, malgré tout, ma tension artérielle restait élevée. J’étais nerveuse et angoissée et je n’avais qu’une envie : que tu naisses enfin. Tous les jours, je te parlais, pour me rassurer. Je te disais d’être fort et je te demandais pardon d’être malade… Je ne voulais pas qu’il t’arrive
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quelque chose. Je sentais en moi-même que tu étais en danger si tu ne sortais pas de mon ventre… Après plusieurs tergiversations, mon médecin a finalement décidé de me provoquer à 37 semaines de grossesse. Enfin ! Le vendredi 2 juin 2000, on m’a mis une sorte de tampon appelé « Servadil » pour faire ouvrir le col de mon utérus, car il n’était pas encore mûr pour l’accouchement. Le docteur qui m’a inséré le tampon, un homme âgé d’une soixantaine d’années, était brusque et m’a fait affreusement mal. J’étais très mal à l’aise. J’avais l’impression qu’il souillait mon corps en me malmenant de cette manière. Pourtant, par gêne, je n’ai rien dit. J’étais seule et terriblement nerveuse. Ce tampon devait rester 12 heures en moi pour agir correctement, mais je l’ai perdu au bout de 6 heures seulement, en allant faire pipi. Peu après, j’ai commencé à avoir des contractions, que je croyais douloureuses. L’infirmière m’a mise sur moniteur. « Ah, c’est juste des petites ! » a-t-elle dit. Dans ma tête, je me suis fait la réflexion : « Si ça, c’est des petites contractions, je n’ai pas hâte de voir comment sont les grosses!» Après trois heures, les contractions ont faibli, puis se sont estompées complètement. Tu ne naîtrais pas tout de suite, à mon plus grand regret ! Le samedi matin (3 juin), on m’a remis un second tampon de Servadil. J’ai eu des grosses crampes toute la journée. Vers 22 h 00, on m’a enlevé le tampon et on m’a conduite dans la salle d’accouchement et, aux alentours de minuit, on a commencé à me donner du pitocin (ocytocine). J’étais si fébrile ! À 2 h 15 du matin, je n’avais toujours pas de contractions, alors le médecin de garde a donc décidé de crever mes eaux avec une sorte de petit bâton. On aurait presque dit des baguettes pour manger des mets chinois ! Les grosses contractions ont alors débuté immédiatement… Je n’avais jamais eu aussi mal ! Par chance, Mathieu était à côté de moi tout le temps pour me soutenir et m’encourager. Il m’apportait de la glace, car les infirmières m’interdisaient de boire. J’avais si soif et je n’avais droit qu’à une bouchée de glace à chaque deux contractions ! Mince consolation ! À six heures, je trouvais les contractions vraiment insupportables ; j’ai donc demandé la péridurale. En
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dix minutes, l’anesthésiste est arrivé. Je voulais que Mathieu reste à mes côtés, mais les infirmières ont refusé en me disant qu’on devait le faire sortir parce qu’il n’était pas stérile. Mais cette excuse n’avait aucun bon sens ! Je n’étais même pas stérile moi-même! Une quinzaine de minutes plus tard, je ne sentais plus rien. Une seule fois, on m’a permis de me lever au cours de cet interminable travail et j’ai pu voir le lever du soleil. Comme il était beau, ce soleil de juin, un peu endormi mais si souriant déjà, même au cœur de la nuit ! Peu de temps après, ton cœur a commencé à descendre très bas lors des contractions. Le médecin a donc arrêté le pitocin et on m’a donné de l’oxygène. Peu à peu, on a recommencé le pitocin et, vers 9 h 30, la péridurale a cessé de faire effet. J’ai alors demandé à Mathieu d’aller chercher l’infirmière, car j’en voulais une autre. « Ne peux-tu pas attendre un peu ? » m’at-il dit. « Non ! J’ai mal, si mal, il me faut la péridurale ! » Heureusement, la deuxième a fonctionné encore mieux que la première ; même mes cuisses étaient gelées. Puis à 11 h 00, on m’a posé une sonde urinaire. Encore une fois, ton petit cœur s’est mis à jouer aux montagnes russes. Nous étions tous très inquiets, moi la première. Le médecin m’a dit que si ça se reproduisait, il faudrait me faire une césarienne. Le chirurgien est même venu me rencontrer pour me préparer à cette éventualité. Finalement, à mon plus grand soulagement, ton cœur s’est stabilisé. À midi, l’infirmière a mesuré mon col et j’étais seulement à 3 cm. C’était décourageant! Étrangement, j’ai réussi à dormir un peu entre 12h30 et 14h00. Il fallait me comprendre, les nuits blanches n’étaient pas dans mes habitudes !
Après 30 minutes, j’étais incapable de m’empêcher de pousser. Mes jambes tremblaient tant j’en avais envie !
À 14 h 00, j’ai commencé à sentir pousser dans le bas de mon dos. L’infirmière a mesuré mon col, et j’étais ouverte à 9 cm ! On m’a alors donné une dose plus forte de péridurale, pour ne pas que cela me fasse mal. Trente minutes plus tard, j’étais à 9,5 cm et peu de temps après à 10 cm. L’infirmière m’a dit de ne pas pousser, pour permettre à ta tête de descendre. Après 30 minutes, j’étais incapable de m’empêcher de pousser. Mes jambes tremblaient tant j’en avais envie !
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L’infirmière est revenue (enfin!) dans ma chambre et m’a dit: «Bien oui, tu peux pousser ! » Fallait me le dire avant, je n’attendais que ça ! J’ai donc commencé les poussées. C’était un peu difficile, car je ne sentais presque pas les contractions et le moniteur ne fonctionnait pas bien. Vive la technologie ! Lorsque je sentais une légère douleur dans les fesses, je devais pousser, mais j’avais vraiment beaucoup de difficulté à discerner le bon moment… J’ai poussé pendant environ 45 minutes. J’étais dans ma bulle et j’entendais à peine les autres personnes parler autour de moi. Les yeux fermés et en silence, je donnais tout ce que je pouvais. À un moment donné, Mathieu m’a dit que c’était la dernière poussée, mais j’étais si épuisée que j’ai été incapable de t’expulser complètement. Le médecin m’avait déjà fait une épisiotomie, mais elle m’a recoupée pour que tu sortes plus vite, car ton petit cœur faiblissait dangereusement. (Ce n’est que plus tard que je me rendrai compte que le moment était critique car, sur le coup, on m’en a dit le moins possible.) J’ai poussé une dernière fois et le docteur m’a dit d’arrêter ; ta tête était sortie. Il y avait deux tours de cordon autour de ton cou. Après cela, le reste de ton corps est sorti sans effort. Lorsque je t’ai vu la première fois, ce qui m’a frappé, c’est ta tête en forme de poire. « Est-ce que c’est normal ? » s’est inquiété Mathieu. Mais oui, mais oui… Ta tête a repris sa forme quelques minutes après. C’est ton papa qui a coupé le cordon. Les infirmières t’ont enroulé dans une couverture et t’ont posé sur mon ventre.
Ta tête a repris sa forme quelques minutes après. C’est ton papa qui a coupé le cordon.
J’ai essayé de t’allaiter, mais tu avais de la difficulté à prendre le sein. Tu n’avais pas vraiment le réflexe de téter, après tout, tu n’étais âgé que de 37 semaines. Les infirmières voulaient t’emmener tout de suite à la pouponnière, mais je tenais à te donner moi-même à boire. Elles m’ont aidée un peu à te stimuler et à bien te positionner, mais au moment où tu as réussi à boire, elles sont revenues te chercher. Juste avant que tu quittes la chambre, je leur ai demandé si je pouvais te voir nu. Je t’avais vu à peine quelques secondes lorsque tu étais sorti de mon ventre ; je voulais vérifier par moi-même si tu avais bien dix doigts et dix orteils ! Elles ont acquiescé rapidement à ma demande et t’ont ensuite emmené à la
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pouponnière des prématurés. Par chance, tu n’y es resté qu’une seule nuit. Comme j’ai trouvé difficile de ne pas t’avoir près de moi, après presque huit mois de cohabitation ! Mon Julien, tu es donc né le 4 juin 2000, à 16 h 20. Tu pesais 6 livres et 6 onces (2,89 kg). Tu avais un peu de cheveux, déjà frisés ! Je t’aime de tout mon cœur, mon trésor !
Sophie 4 juin 2000, Montréal
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Juliette ai su que j’étais enceinte le lundi 8 octobre 2001. J’avais plusieurs symptômes qui ne trompaient pas. C’était une grossesse inattendue, mais elle fut la bienvenue.
J’
J’ai eu des nausées accompagnées de vomissements pendant sept mois, beaucoup de fatigue, de gros maux de dos. Mais j’ai tout de même eu la chance de vivre une grossesse sans problème majeur, même si elle me sembla pénible. Je n’ai eu qu’une seule échographie, le 23 janvier 2002. Nous voulions connaître le sexe de notre bébé mais, malheureusement, il en avait décidé autrement ; à partir de ce moment, il est devenu mon bébé-surprise. Bébé arrive enfin. Le dimanche 9 juin 2002, à 4 h 00 du matin, comme chaque nuit, je me lève pour aller à la salle de bain. Mais ce matin, c’est différent; je perds mon bouchon muqueux. Je deviens nerveuse tout d’un coup et mon cœur bat la chamade. J’en suis à 38 semaines et 7 jours. Je suis allée chez mon médecin vendredi dernier et il m’a dit que j’en étais à 3 cm, donc je sais que mon accouchement est pour bientôt. Je décide de prendre un bain et de m’épiler au cas où ce serait le grand jour. Je ne ressens pourtant aucune douleur. Je prends un bon déjeuner et, vers 7 h 00, je décide de retourner me coucher avec Thierry, mon conjoint. Habituellement le dimanche il travaille, mais là, c’est une exception. Par la même occasion, j’en profite pour pratiquer la fameuse méthode à l’italienne. Il faut croire que ça marche puisque tout de suite après, un petit mal de ventre s’installe.
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Ma belle-sœur téléphone vers 9 h 00 ; elle veut venir passer l’après-midi à la maison avec sa petite famille. Nous décidons d’organiser un souper. Je me dépêche d’aller faire l’épicerie afin qu’on puisse se cuisiner un bon repas. La visite arrive, on jase, on joue aux cartes. J’ai encore mon mal de ventre, mais rien à faire, je crois dur comme fer que je vais avoir une gastro. J’en parle avec ma belle-sœur et elle me dit que je suis en plein travail. Je ne la crois pas du tout. Entre-temps, la mère de mon chum téléphone. Nous invitons mes beaux-parents à souper puisque c’est l’anniversaire de ma belle-mère. Je prépare le repas, presque pliée en deux, je commence à avoir chaud et là je compte, juste pour voir, à quelle fréquence le mal de ventre revient : il revient à toutes les cinq minutes. Ça y est, je suis certaine que je vais accoucher ce soir! On mange le bon souper que j’ai préparé; j’en profite pour manger beaucoup. Après la vaisselle, vers 19h30, ma belle-sœur décide de partir et ma belle-mère aussi. Je suis presque soulagée puisque j’étais trop gênée de leur dire que je voulais aller prendre un bain. Je ne me sens pas bien du tout. Dans le bain, je demande à Thierry de calculer l’intervalle entre mes contractions ainsi que la durée de chacune. Elles sont aux trois minutes et durent une minute. Je sors de mon bain et je me dis : « Ça y est. » Un moment de panique, je me mets à pleurer ; j’ai peur, peur d’avoir mal, peur que tout se passe mal, peur que mon bébé meure, peur de mourir moimême. Mon homme me serre dans ses bras et me dit que je n’ai pas à avoir peur. On termine les valises en quatrième vitesse et à 20 h 00 nous sommes dans l’auto, prêts pour la grande aventure. En chemin, mes contractions cessent. On pense sérieusement à retourner à la maison. Juste au moment où on voulait faire demi-tour, elles reprennent. Mais cette fois, elles sont beaucoup plus intenses. À 20 h 30 nous arrivons enfin à l’hôpital. Malgré toute cette douleur, j’ai peur qu’on me retourne chez moi. Je vais à la maternité où on me met sur monitoring. Je suis aux deux minutes et mes contractions durent toujours une minute. On me fait un examen ; mon col est complètement effacé et dilaté à 3 cm. L’infirmière me prévient que le dimanche, c’est le médecin de garde qui fait les accouchements et non mon médecin. Ça me rend un peu nerveuse, mais je n’ai pas vraiment le choix. Elle me donne une
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chambre, ainsi qu’une belle petite jaquette et me dit que le médecin va venir me rencontrer. Il arrive vers 21 h00, se présente, me parle un peu pour savoir comment je me sens et pour me mettre en confiance. Il m’offre de crever les eaux. Moi, un peu ignorante, je lui réponds que je ne veux pas, que mes contractions vont me faire beaucoup trop mal après ça. Il sourit et me dit que c’est certain qu’elles vont être plus douloureuses, mais que le travail va avancer plus vite. J’accepte donc. Nouveau moment de panique: toutes mes craintes reviennent. Mon conjoint, toujours aussi gentil, me rassure encore une fois. Pendant que le médecin se prépare pour crever mes eaux, l’infirmière m’installe et me fait un nouvel examen : j’en suis à 6 cm. Elle me demande si je veux une péridurale. Moi qui ai clamé haut et fort pendant toute ma grossesse que je n’en voulais pas, je lui réponds que oui, j’en veux une. Le médecin arrive, crève mes eaux… je passe immédiatement à 7 cm. Il dit à l’infirmière de se dépêcher d’appeler l’anesthésiste, parce que sinon, il n’aura jamais le temps de me faire mon anesthésie péridurale. Je la veux ! Je la veux ! J’ai mal ; mes contractions durent longtemps et elles sont de plus en plus fortes. Vers 22 h 30, on me fait la fameuse péridurale. Moi qui avais si peur de cette injection! Je me sens bien, je flotte, je n’ai plus mal. Je parle avec mon conjoint, on n’en revient pas à quel point le tout se passe bien. Il y a tellement eu d’action depuis le début que je n’ai pas eu le temps de lui crier des bêtises comme dans les films. Je commence à avoir très froid, mes dents cognent les unes contre les autres. L’infirmière apporte une grosse couverture très chaude ; je suis bien, je voudrais dormir. On tamise les lumières, on met de la musique, tout est parfait. Vers minuit, une nouvelle infirmière vient remplacer celle qui s’occupait de moi. En discutant toutes les deux, elles se rendent compte que je n’ai presque plus de contractions. Elles appellent le médecin qui leur dit de provoquer les contractions, car sinon, je n’accoucherai jamais. Une demiheure plus tard, mon col est complètement dilaté ; l’infirmière appelle le médecin et elle installe le lit pour la poussée. Mon conjoint est très nerveux à ce moment-là; il a chaud et ne se sent pas très bien. Moi, j’ai peur. Je pense à ce qu’on m’a déjà dit ; même avec l’anesthésie péridurale, on est supposé
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Je me sens maître de la situation, j’aime beaucoup l’attitude du médecin.
sentir le bébé passer. C’est le moment qui me fait le plus peur. Je parle aussi avec l’infirmière en lui disant que je ne veux pas qu’on me dise si on doit me faire une épisiotomie ou autre chose dans le genre, je veux aussi qu’on cache le miroir, je ne veux rien voir. Le médecin arrive, je lui répète, tout ce que je viens de dire à l’infirmière, il me répond que c’est mon accouchement et que c’est moi qui décide. Je me sens maître de la situation, j’aime beaucoup l’attitude du médecin.
À 1 h 00, le médecin me dit que c’est le moment de commencer à pousser. Il m’avertit que pour un premier accouchement, je peux pousser pendant deux heures. Ça me décourage un peu, mais je n’ai pas trop le choix, je veux le voir enfin ce petit bébé-surprise-là. J’y vais pour une première poussée, l’infirmière et Thierry à mes côtés. Je ne sens absolument rien, mais je pousse du mieux que je peux. Tout le monde m’encourage en me disant que je fais ça comme une championne. Le médecin me dit même que je viens de réduire mon temps de poussées à une heure. Il appelle aussi une autre infirmière en disant que ce sera un bébé costaud. Ah non ! Je ne veux pas déchirer et avoir mal pendant le passage, moi ! L’infirmière qui se joint à nous arrive pendant la deuxième poussée; elle pousse mon chum sans que je m’en rende compte, j’avais les yeux fermés. Lui, ne sachant pas trop quoi faire, est allé tout près du médecin qui s’est fait un plaisir de lui expliquer en détail ce qui se passait. Moi qui pensais avoir un homme sensible, qui allait perdre connaissance à la première goutte de sang ! Il trouve ça vraiment génial d’être dans l’action et de voir son bébé arriver. Après cette deuxième poussée, le médecin me dit que cette fois, c’est une demi-heure de poussées maximum. Je pousse super bien et le bébé descend très vite. J’ai vraiment hâte de le voir. Je n’ai plus peur d’avoir mal; tout ce que je veux, c’est mon bébé. Une troisième poussée et là, le médecin me dit que la prochaine, c’est la bonne, le bébé va arriver. Je ne dois pas trop pousser, car il doit vérifier si le cordon du bébé est autour de son cou. J’essaie donc de ne pas trop pousser, quoique je ne sente absolument rien. Tout ce que j’entends, c’est: «Sa tête est sortie, arrête de pousser, il va sortir au complet ! » Une dernière minipoussée et mon bébé est sorti. Le médecin
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me montre son sexe, c’est une fille. Je ne peux pas m’empêcher de pleurer, je veux voir le visage de mon bébé ; on l’a placée à l’envers sur mon ventre pour lui enlever toutes ses sécrétions, elle en a trop. Je cherche Thierry du regard ; il n’est pas près de moi. Il est dans le fond de la salle d’accouchement et ne fait que pleurer. Je lui demande de venir me rejoindre, il me dit qu’il n’est pas capable, que c’est trop d’émotions. Il finit par venir nous voir et on s’embrasse; on est enfin une famille.
Je lui demande de venir me rejoindre, il me dit qu’il n’est pas capable, que c’est trop d’émotions.
Après 23 minutes de poussées, notre bébé-surprise, une belle Juliette de 8,1 livres (3,67 kg) et 21 pouces (53,34 cm), est venue au monde le 10 juin 2002. Si j’avais à choisir mon prochain accouchement, c’est comme ça que je voudrais le vivre : avec beaucoup d’émotions, peu de douleur et une équipe compétente qui a pris le temps de nous écouter et de respecter nos choix.
Marie-Claude 10 juin 2002, Dolbeau-Mistassini
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Keith e 24 février 2002, j’apprends à ton papa que tu es dans mon ventre. Il est aux anges. Je travaille comme éducatrice en milieu scolaire, donc je suis retirée de mon milieu de travail une semaine après avoir appris la nouvelle. Je suis seule à la maison. Je trouve le temps long, très long. J’ai tellement hâte de te voir…
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Je vis ces neuf mois de grossesse comme un rêve. J’ai une belle grossesse, une belle bedaine. J’ai souvent des brûlements d’estomac et les gens me disent : « il va avoir des cheveux, ce bébé-là ! » Vers la fin, j’ai hâte que tu te pointes, j’ai tellement hâte de voir à qui tu ressembles. J’ai hâte, mais si peur aussi. est-ce que ça va bien aller? Dans ma tête, un accouchement qui prend des heures et des heures, ça n’est pas pour moi. Je n’aurais pas dû penser ça… On est le 19 octobre 2002. Je vais magasiner avec ta grand-maman au centre commercial de Trois-Rivières, le matin. Durant l’heure du dîner, Kim, ta marraine et ma meilleure amie, appelle pour savoir si nous voulons aller à Québec, aux Galeries de la Capitale. Papa accepte, mais il est inquiet… Si les contractions commencent, que va-t-on faire ? Je le rassure, car tu dois naître seulement le 25 octobre. Nous magasinons toute la journée. Nos amis proposent même d’aller au cinéma Imax vers l’heure du souper. Je refuse, car je sens que j’ai plusieurs contractions non douloureuses. J’aimerais mieux être à Trois-Rivières, je me sentirais mieux. Mais il ne faut pas le dire à ton papa, il est tellement stressé ! Au cours du trajet de retour QuébecTrois-Rivières, je calcule mes contractions. Elles sont régulières aux dix minutes, mais sans douleur. Je n’en dis toujours pas un mot à ton papa. Une fois à la maison, je dis à ton papa que je crois que tu vas arriver bientôt. Comme il est énervé! Je soupe, mais c’est difficile. Chaque contraction me fait mal, mais je ne veux toujours pas le montrer à ton papa. Je prends un bain pour relaxer et faire passer les contractions si elles sont
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fausses. Je suis fatiguée. Il est 19 h 00, alors je vais faire dodo. Vers 21 h 30, une douleur me traverse, tellement forte qu’elle me réveille. Je commence le calcul, mais il ne faut pas que ça paraisse trop, car ton papa est déjà très inquiet. Donc à chaque contraction, je note l’heure secrètement. Vers 22h30, je suis aux quatre minutes. Je dis à ton papa: «Je crois qu’on devrait y aller. » À l’hôpital, on m’examine : je suis ouverte à 1 cm et effacée à 70 %. C’est peu. On me propose un bain pour faire avancer le travail. On se croirait dans un garde-robe tellement c’est petit et il fait chaud. Ton papa me tient la main, surveille sa montre et m’avertit quand une contraction va arriver. Elles sont très ponctuelles, arrivent à la seconde près. C’est très impressionnant. Je me rappelle combien ton papa était attentionné mais semblait si dépourvu. Il voulait m’aider, mais ne savait pas trop quoi faire. Ensuite je sors du bain et on me réexamine. Encore 1 cm. L’infirmière pense me renvoyer chez moi, mais papa ne veut absolument pas. Ma douleur est de plus en plus forte. Je lance un cri qui alarme l’infirmière. Elle se rétracte et renonce à me retourner. Je fais un peu de ballon. Ouf, ça fait du bien ! J’ai tellement mal dans le bas du dos. Ton papa me frotte, ça fait du bien. On m’examine: 1 cm. Encore un petit tour dans le garde-robe qui sert de salle de bain. Impossible d’y rester plus de dix minutes, il fait tellement chaud. Est-ce que ça a fait avancer le travail? Encore 1 cm, mais la douleur devient très intense. Papa essaie de détendre l’atmosphère en racontant des petites blagues. Très mauvaise idée, ça me rend encore plus irritable. L’infirmière m’offre quelque chose contre la douleur. Je lui dis non, que ça va aller. J’essaie de me concentrer sur ma respiration, comme on me l’a appris dans les cours prénataux. Quand je me concentre fort, j’arrive à ne presque plus sentir la douleur. Je regrette de ne pas avoir pratiqué plus les respirations. L’infirmière revient nous voir trente minutes plus tard et j’accepte de recevoir n’importe quoi qui m’enlèverait un peu de douleur. Elle me donne du Démérol (une petite piqûre sur la fesse). Je ne veux RIEN savoir des autres piqûres. Après avoir pris ça, je suis au paradis; c’est comme si j’avais pris une caisse de vingt-quatre bières en deux minutes. J’arrive à dormir entre les contractions. Elles me réveillent à peine. Ton papa est couché sur un petit matelas par terre. Soudainement, un gros « plouche »
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se fait entendre. Je viens de perdre mes eaux. Il est 4 h 45. Je sonne. Les infirmières me bougent d’un bord puis de l’autre. Moi, je n’ai pas toute ma tête à ce moment-là, alors je les laisse faire. Enfin, le travail avance. Je suis à 2 cm, puis à 3 cm. À 6 h 00 du matin je suis ouverte à 4 cm. Le Démérol fait de moins en moins effet, alors je demande la péridurale. Moi qui ne voulais rien savoir des aiguilles au début, là, je m’en fous. Que ça fait du bien ! À 7 h 00, au changement de quart des infirmières, je suis avec une stagiaire. Quelle horreur et quel manque de compassion ! Je suis un objet pour elle. Elle vérifie l’ouverture du col régulièrement, suivie de l’infirmière qui la supervise. La stagiaire m’examine et à toutes les fois elle dit : « Il va avoir des cheveux ce bébé-là ! » Je suis à bout, mais je n’ose rien dire. Je veux seulement que tu arrives. La nuit est longue. Finalement, à 9h00, je suis ouverte à 10 cm. ENFIN! L’infirmière installe un miroir pour que je puisse te voir. Je commence les poussées ; ton papa est là, à mes côtés. Je vois enfin tes petits cheveux dans le miroir quand je pousse, ça m’encourage. Sur le moniteur, le docteur voit que ton petit cœur a de la difficulté, donc pour t’aider entre chaque poussée, je dois mettre un masque pour te donner de l’oxygène. Ton papa est tout près, pour m’aider à me le mettre sur la bouche. Je suis morte de fatigue, incapable de pousser. J’ai le goût de crier, de pleurer. La docteure prend la ventouse pour t’aider à sortir. Elle l’installe et quand c’est le moment de pousser, elle t’aide à sortir avec sa ventouse, mais cette dernière manque de succion et lâche. J’ai le goût de pleurer, je ne vais pas m’en sortir. Encore quelques poussées et la docteure réessait la ventouse. Même histoire, manque de succion et tout lâche. Ça fait mal, je n’en peux plus. Il faut que tu sortes. L’avant-dernière poussée, je vais m’en souvenir toute ma vie : ta tête est presque sortie, mais au lieu de retourner en dedans entre les poussées, elle sort d’entre mes jambes. Je te vois la tête, tu es coincé, ça fait mal, tellement mal, malgré la péridurale. Dernière poussée… Ça y est, tu es là. À 10 h 29 exactement, je te vois la binette. Un gros bébé plein de cheveux. Ce bonheur sera de courte durée, car tu restes sur moi moins d’une minute. Les infirmières t’enlèvent de mes bras. Ton petit cœur a trouvé difficile la sortie et tu dois être sous surveillance pendant 24 heures.
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C’est le moment le plus pénible de toute mon existence. Je veux tellement te voir, mais eux veulent que je mange avant et que je fasse un pipi. Ton papa retourne à la maison, car il a besoin de dormir. Grand-maman Lucille reste avec moi tout ce temps. Finalement, trois heures après avoir accouché, je peux te voir. Comme tu es beau. Je ne te reconnais pas, je t’ai vu si peu. Je te parle, je pleure, tu es ma merveille. J’ai le cœur en compote de te voir branché partout. On essaie l’allaitement vers 16h00 et tu prends le sein à merveille. Je passe des moments merveilleux avec toi. Je t’aime déjà tellement. Tu pèses 8 livres et quart (3,74 kg) et tu mesures 21 pouces (53,34 cm).
Je te parle, je pleure, tu es ma merveille. J’ai le cœur en compote de te voir branché partout.
Aujourd’hui tu as presque deux ans. De jour en jour je t’aime de plus en plus. Tu es mon amour de tous les jours. J’attends un petit frère ou une petite sœur qui saura te tenir compagnie. Une autre belle histoire d’amour va commencer !
Pascale 20 octobre 2002, Trois-Rivières
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Koryann ette belle aventure s’amorce le 13 mars 2002. Je me suis réveillée vers 4 h 00. Incapable de me rendormir, je me suis levée. J’avais promis à mon chum de l’attendre, mais je m’en sentais incapable. J’ouvris donc seule la petite boîte contenant le test qui allait changer notre existence. Après quelques minutes, qui me parurent des heures, deux petites lignes sont apparues. J’étais enceinte !
C
C’est le 31 mai que nous apprenions qu’une petite fille prénommée Koryann allait se joindre à nous dans quelques mois. Cette journée forte en émotions a eu un impact sur le reste de ma grossesse et sur mes choix concernant mon accouchement. En début d’après-midi, nous apprenions que je portais une petite fille et en soirée nous craignions de la perdre à la suite d’une collision automobile. Dans les jours qui ont suivi, j’ai beaucoup parlé à ce petit être qui grandissait en moi. Une collègue de travail de mon chum m’a beaucoup encouragée à continuer de communiquer avec mon bébé. Voyant que nous étions, tout comme elle, pour une approche naturelle de l’accouchement, elle nous a parlé du service d’accompagnement à la naissance. Quelques jours plus tard, nous entrions en contact avec celle qui allait nous accompagner dans cet univers inconnu qu’est l’accouchement. Mon terme était dépassé de six jours lorsque je suis allée voir mon médecin le 30 octobre. Rien ne laissait présager que j’allais bientôt entrer en travail. J’étais dilatée seulement à 1 cm et effacée à 10 %. Mon médecin m’a proposé d’essayer le fameux stripping en espérant que cela fonctionne. En sortant du bureau, j’ai appelé mon accompagnante qui m’a proposé d’essayer l’huile d’onagre pour aider au déclenchement. Si cela ne fonctionnait pas dans les 48 heures suivantes, nous parlerions d’autres options comme l’acupuncture.
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J’ai pris une première capsule d’huile d’onagre vers l’heure du dîner. Comme je ne me sentais pas bien depuis le matin, je me suis allongée pour dormir un peu. Mon chum a décidé de lire dans le lit à mes côtés et il s’est endormi aussi. Je n’aurais pas pu imaginer que ces trois heures de sommeil seraient mes dernières avant un long moment. Lorsque je me suis réveillée, ma douleur aux reins était insupportable, du jamais vu, et ce, presque sans arrêt. J’ai pris une autre capsule à l’heure du souper. Youpi ! La douleur disparaissait et revenait à toutes les 15 minutes. À 19 h 30, elle est aux dix minutes précisément. Je n’ai jamais imaginé que cela pouvait être des contractions. Heureusement que les Futures Mamans1 étaient là ! Si personne ne m’y avait fait penser, je n’aurais jamais réalisé que c’était le travail qui commençait pour vrai. Ça faisait mal, mais j’avais tellement peur que cela arrête en allant prendre un bain que j’ai attendu des heures avant de m’y rendre ! Nous avons utilisé les méthodes de respiration et de relaxation que nous avions apprises de notre accompagnante jusqu’au lendemain matin. À 7 h 00, nous l’avons appelée, autant pour la prévenir que pour avoir des suggestions afin de contrôler la douleur à ce stade-là. Elle nous a demandé si nous pouvions continuer seuls et nous avons accepté. Elle nous a recommandé d’aller prendre une douche ensemble et de manger un peu. Mon chum m’a aussi massée un peu. J’ai essayé de marcher dans la maison mais, à midi, je n’en pouvais plus. J’étais en larmes et je ne trouvais plus de position confortable. Nous avons alors rappelé notre accompagnante. Elle se trouvait à 45 minutes de chez moi. Elle nous a dit qu’elle arriverait dans une heure. En arrivant, elle m’a proposé un massage plus en profondeur. Assise sur le banc de naissance, ça allait beaucoup mieux. Elle utilisait une huile de millepertuis qui a la propriété de favoriser le développement des endorphines, donc d’enlever la douleur. À cette étape-ci, cela fonctionnait à merveille. J’ai même réussi à m’assoupir, appuyée sur une chaise devant moi. Ensuite, elle m’a forcée à bouger un peu. Elle nous a laissés, moi et mon 1. C’est un groupe de discussion virtuel appartenant au réseau MSN.
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chum, aller prendre une marche dehors pour faire activer le travail. À notre retour, nous avons mangé un peu pour prendre des forces et elle nous a demandé si nous voulions aller à l’hôpital. J’avais super mal et j’avais besoin d’utiliser d’autres techniques auxquelles nous n’avions pas accès à la maison. Elle nous a proposé d’aller prendre une dernière douche avant de partir. Nous sommes partis, dans deux autos, à l’hôpital. Nous y sommes arrivés vers 19 h 30. J’ai remis mon plan de naissance au personnel et on m’a branché un moniteur pendant 20 minutes. Ensuite, je suis allée prendre un bon bain tourbillon. Cela m’a fait du bien. Par la suite, notre accompagnante nous a demandé de bouger pour faire accélérer le travail. Je suis allée marcher avec mon chum dans le corridor. Nous étions heureux de nous retrouver seuls, tous les deux. À notre retour, notre accompagnante nous a conseillé plusieurs techniques pour soulager la douleur: ballon, visualisation, acupression et encore des massages. Elle nous donnait des suggestions, sans jamais nous forcer à les suivre. Vers 2 h 30, les contractions étaient devenues moins douloureuses. Puisque j’étais sous l’effet de l’endorphine, elle nous a conseillé d’essayer de dormir un peu. Mon chum s’est allongé à côté de moi dans le lit et l’infirmière nous a apporté une couverture chauffée. L’infirmière de nuit était vraiment sympathique ; un amour. Dommage que son quart de travail se soit terminé à 8 h 00. Nous nous sommes allongés et j’étais sur le point de m’endormir lorsque mes eaux ont crevé. Heureusement, j’ai lâché un cri de surprise au même moment, évitant par le fait même à mon chum de subir une douche surprise! C’est à ce moment-là que la douleur est devenue vraiment atroce. À mon arrivée, j’étais dilatée à 2 cm, effacée à 50 % et le bébé n’était presque pas descendu. Après la perte de mes eaux, j’étais dilatée à 4 cm, effacée à 80 % et le bébé avait beaucoup descendu. Je la sentais alors appuyée contre mes reins. Plus le travail avançait, plus je la sentais à la hauteur de mon coccyx. Notre accompagnante fut vraiment d’un grand secours à partir de ce moment-là. L’utilisation du ballon était très efficace, surtout combinée aux points d’acupression. Elle et mon chum se relayaient pour ne pas s’épuiser. J’ai essayé le bain une autre fois, la douche avec mon chum et notre accompagnante m’a aidée à utiliser la visualisation. À la base,
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j’étais incapable, mais elle le faisait avec moi. Quand j’ai compris le principe, cela m’a beaucoup aidée. J’ai aussi eu recours aux fameuses papules d’eau stérile. C’est vraiment génial ! Lors de l’insertion des papules, ça fait très mal ! La sensation de brûlure est semblable à celle d’une cigarette mais, après, on ne sent plus rien. Et puis l’effet dure environ deux heures. Pendant ce temps, je ne sentais plus les contractions, mais j’avais encore une pression insupportable sur le coccyx. J’ai enduré cette douleur jusqu’à 7 h 00. Notre accompagnante essayait de trouver de nouvelles idées. Elle aussi était vraiment fatiguée. À 7 h 00, j’étais en larmes, en train d’essayer le bain pour la ixième fois. Ça ne m’apaisait plus du tout. Je m’en voulais de ne pas être capable de contrôler naturellement ma douleur, mais là, j’avais besoin d’autre chose et j’en ai discuté avec l’infirmière. Elle savait que j’étais contre la péridurale, donc elle m’a proposé deux choix: le protoxyde d’azote (aussi appelé gaz hilarant) ou un calmant. Mais avant, elle voulait que le médecin vienne m’examiner pour voir les options qui s’offraient à nous. Wow! J’étais maintenant à 8 cm de dilatation et à 100 % d’effacement. J’ai donc refusé carrément toute aide extérieure. « Je me suis rendue ici, je vais finir ! » me disais-je. Sans cesser de m’encourager, notre accompagnante m’a proposé de nouvelles techniques pour contrôler la douleur en position allongée. Elle est allée chercher quelque chose à manger à mon chum et m’a apporté un jus, car j’étais en train de me déshydrater, et elle m’a carrément forcée à boire. Elle a essayé de forcer mon chum à manger, mais comme il a une tête de cochon, il a refusé. Si je ne mangeais pas, il ne mangerait pas ! Tout à coup, j’ai commencé à sentir pousser. L’infirmière m’a dit de me retenir et d’attendre l’autorisation du médecin. Pendant son absence, l’accompagnante m’a dit de laisser aller la poussée et de ne pas écouter l’infirmière, ce que j’ai fait. J’étais à 9,5 cm et, 30 minutes plus tard, on m’a autorisée « officiellement » à pousser. Notre accompagnante nous a proposé une technique très différente de la technique de l’hôpital. Généralement, on demande de pousser en position semi-allongée, en prenant une respiration, qu’on bloque, pour ensuite pousser et expirer. Le risque avec cette technique est qu’on ne pousse pas vers le bas mais plus au niveau du visage. Mon accompagnante m’a installée sur le siège de toilette afin d’utiliser le
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centre de gravité. Elle me faisait prendre une respiration et souffler dans une paille, qu’elle pinçait légèrement, jusqu’à ce que je n’aie plus d’air. Ensuite, je reprenais une autre respiration et je recommençais. Avec cette technique, on pousse naturellement. Cette méthode semblait fonctionner à merveille. Finalement, après deux heures de poussées, rien n’avait bougé. Alors, on m’a obligée à pousser de manière conventionnelle. Cette technique ne fonctionnait pas et on m’a dit que c’était de ma faute. Je n’arrêtais pas de dire que ça faisait super mal, mais personne ne me demandait où j’avais mal. De plus, l’infirmière ne cessait pas de me dire que si rien ne bougeait, elle appellerait le médecin et que je n’aurais plus le choix de pousser comme on me l’ordonnerait. La pression montait dans la chambre et c’était rendu l’enfer. J’avais juste envie de sauter au visage de l’infirmière. J’ai essayé le banc de naissance et ça ne fonctionnait pas plus. J’étais maintenant très enflée. La sensation de brûlure était insupportable. J’étais découragée, en larmes… Tout ce que je voulais, c’était que le bébé sorte de là, peu importe la manière ! Un travail
de 45 heures avec 6 h 30 de poussées, mais un travail naturel… à mon grand bonheur !
Notre accompagnante trouvait l’ambiance très difficile, elle n’en pouvait plus. Elle a donc demandé à l’infirmière de sortir avec elle pour nous laisser seuls 30 minutes. Ainsi, mon chum et moi avons pu nous retrouver et nous installer dans une position qui nous convenait. Bizarrement, cette position-là fonctionnait, ce qui semblait frustrer l’infirmière. Maintenant, la maman commençait à être fatiguée et le bébé aussi. Comme le cœur de Koryann est descendu une fois en bas de 100 (juste 96, mais quand même !), on m’a mise un peu sous oxygène. Moi, je suis partie dans les nuages. Comme j’étais maintenant trop faible, on a modifié la poussée conventionnelle, mais je suis restée allongée. Mon chum s’est assis derrière moi et m’aidait à pousser. Ça allait bien, mais on a commencé à avoir un problème : les contractions s’espaçaient et étaient devenues inefficaces. Puisque j’avais besoin de pousser quatre fois plus fort à cause de l’enflure, la distance entre les contractions rendait la poussée inefficace. Mon accompagnante m’a donc conseillé fortement d’utiliser le cytotec, un substitut au pitocin, pour les dernières poussées. J’ai accepté, à la condition qu’on me retire le cytotec dès que le placenta serait sorti. Le médecin a accepté ; c’est même lui qui a dit à l’infirmière de me le retirer tout de suite après.
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Trente minutes après l’installation du cytotec, j’avais Koryann dans les bras. Un travail de 45 heures avec 6h30 de poussées, mais un travail naturel… à mon grand bonheur ! Koryann est née à 15 h 32. Une belle puce pesant 7 livres et 1 once (3,20 kg), et mesurant 51 cm. Mon accompagnante est restée avec nous le temps que mon chum téléphone à ma mère et à sa famille. Ensuite, on lui a donné son congé. Elle en avait vraiment besoin. Elle est partie après m’avoir ordonné de rester allongée au moins 24 heures, sinon, je risquais de me blesser à cause de la pression que mes ligaments aux hanches avaient subie. Après son départ, on a commencé à faire connaissance tous les trois. C’était le début d’une nouvelle aventure pour nous.
Kathleen 1er novembre 2002, Montréal
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Laurence e 7 septembre 2001, je passe à la pharmacie acheter un test de grossesse. Depuis quelque temps, j’ai des nausées et je ne suis pas menstruée. J’ai déjà fait trois grossesses ectopiques et une autre pourrait me tuer, donc je préfère en avoir le cœur net.
L
Le lendemain, à 5h30 du matin, je fais le test. Très rapidement, un petit « + » très visible fait son apparition. C’est là que mon histoire d’amour commence. Mon chum dort encore paisiblement. Je lui écris un petit mot et je le pose sur mon oreiller avec le test positif. À son réveil, à 7 h 00, il vient me rejoindre dans la cuisine la larme à l’œil et me serre dans ses bras. Comme ma grossesse est à risque, le lundi 9 septembre j’appelle tout de suite le docteur qui me fait passer une échographie dès le lendemain. Par chance, mon ange est bel et bien dans mon utérus ! J’ai une grossesse assez difficile dès le début : nausées, perte de liquide amniotique, déshydratation, pierres aux reins, mais bébé tient bon. Au cours de ma grossesse, les docteurs essayent par trois fois de me faire une amniocentèse mais sans succès. En plus de tout le stress de la grossesse, nous ne pouvons donc pas savoir si bébé est normal. Et, même après six échographies, le mystère perdure sur le sexe du bébé : nous ignorons si j’attends une petite Laurence ou un petit Félipe. Le 3 avril 2002, j’ai rendez-vous chez le docteur. Je suis à 39 semaines et 1 jour selon ses calculs mais, selon la dernière échographie, je suis à 42 semaines et cinq jours. J’ai toujours des nausées et des vomissements. Le docteur me regarde et me dit: «J’appelle à l’hôpital. Prépare-toi, c’est demain la belle rencontre. » Je suis muette, j’ai le teint vert-blanc, j’ai chaud et je pense être incapable de me lever pour marcher ! On sort donc du bureau du médecin et j’appelle immédiatement nos parents, car ma mère doit assister à l’accouchement et ma belle-mère veut
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venir attendre à l’hôpital. Le même soir, nous terminons la chambre de notre petit miracle. Pas besoin de dire que la nuit sera très courte ! Le lendemain, nous avons rendez-vous à l’hôpital à 10 h 00. Je ne suis pas aussi nerveuse que je le pensais… En fait, mon conjoint est plus nerveux que moi. Le docteur arrive à midi et me crève les eaux. Je n’ai pas de contractions, mais je suis déjà dilatée à 5 cm +. Le travail commence vraiment à 13h30 à l’aide du pitocin. On m’installe dans une chambre des naissances et je suis confinée au lit, car bébé n’est pas encore fixé. Je trouve cela très long. Vers 14h45, l’infirmière m’examine; je suis à 10 cm ! Elle me prépare donc pour les poussées. Il y a beaucoup Le docteur arrive à 15 h 15 et m’aide énormément, tout comme mon conjoint. J’ai chaud, j’ai froid, ma pression vacille. À 16 h 00, nous perdons le cœur du bébé. Le docteur prend la ventouse, et je vois que le temps presse… Il y a beaucoup d’action autour de moi et, même si je ne suis pas sous l’effet d’un médicament, j’en perds des bouts. Quinze minutes passent et voilà que notre miracle voit le jour. Il est 16h15. Mon chum s’écrie:«C’est un petit gars!» Le médecin et les infirmières partent en vitesse avec bébé Félipe et ma mère les suit.
d’action autour de moi et, même si je ne suis pas sous l’effet d’un médicament, j’en perds des bouts.
Elle revient et nous dit que le bébé est en santé (pas de trisomie). Elle ajoute: «C’est une belle petite fille!» La confusion s’installe, car mon chum a vu un garçon et ma mère, une fille… Moi, j’angoisse… je suis seule avec mes proches et je n’ai pas vu ma fille ou mon fils. Une demi-heure après la naissance du bébé, on nous le ramène pour un court moment. Le fruit de notre amour est bel et bien une petite Laurence! À 19h15, ma fille va bien et je peux enfin faire connaissance avec elle, seule avec mon conjoint. Elle pèse 7 livres 8 onces et demie (3,42 kg), et mesure 21 pouces (53,34 cm). Depuis ce temps, nous vivons un conte de fées. Elle est si magnifique, c’est un amour !
Annie-Milaine 4 avril 2002, Trois-Rivières
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Laurianne ar un beau matin de septembre, je me suis réveillée avec l’idée que mon corps me jouait des tours. Maux de cœur et fatigue étaient au rendezvous depuis près d’une semaine ; j’ai donc décidé de passer à la clinique pour voir ce qui n’allait pas. Verdict : Vous êtes enceinte de sept semaines !
P
Après avoir passé les deux premiers trimestres sans difficultés, un mot du médecin a commencé à me faire très peur : prééclampsie. Je me suis donc mise à lire tout ce qui touchait le sujet. Rien pour me rassurer ; je ne lisais et n’entendais que du négatif. Lors de ma dernière rencontre avec mon médecin, le 5 avril, elle me proposa de me déclencher le lendemain matin à 7 h 00, soit un jour avant la date prévue, et elle m’a mise en garde sur ce qui pourrait arriver, vu mon état. J’avais très peur, ma famille était loin et je me sentais seule, mais je me suis fait confiance et je me suis concentrée sur la nuit de sommeil que je devais passer afin d’être prête pour la grande rencontre. Une fois à l’hôpital, on me présenta le personnel infirmier qui allait m’accompagner pour cet événement tant attendu pour moi et mon conjoint. Le déclenchement se fit avec succès. Trente minutes après la rupture des membranes, j’ai eu mes premières contractions qui se logeaient dans les reins, donc je n’avais aucune position confortable. Une infirmière en stage a passé près d’une heure et demie à me poser plein de questions, à compléter avec moi des formulaires, ce qui a fait passer le temps vraiment vite. Mon conjoint massait délicatement mes pieds pendant ce temps et moi je m’amusais à raconter des blagues pour détendre l’atmosphère après les contractions. Une blague, trois glaces à croquer, une petite bruine d’eau minérale au visage, une contraction, voilà en gros ce qui pouvait se passer !
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Mais les contractions devenaient de plus en plus douloureuses ; je me souviens avoir souvent demandé aux infirmières de regarder sur le monitoring si c’était la plus forte que j’avais eue. L’une d’elles comprit que j’avais vraiment mal, alors elle me suggéra d’aller prendre un bain. Aussitôt entrée, aussitôt sortie, car c’était pire. Entre deux contractions, j’ai reçu un appel de ma mère qui demandait des nouvelles et elle m’a rassurée. Cela me faisait du bien de la savoir si loin mais si près de moi en même temps. Une infirmière vint regarder si le travail avançait. J’étais rendue à six… Elle me demanda si je voulais une péridurale et j’ai accepté avec plaisir. Le temps passait et je n’avais toujours rien reçu. L’infirmière regarda mon col, neuf… Ce n’était donc plus le temps pour la péridurale ; elle téléphona à mon médecin qui tardait lui aussi à arriver. Il était maintenant 14 h 50, et je ne cessais de penser que j’allais bientôt caresser mon petit trésor. Les infirmières me disaient de ne pas pousser avant l’arrivée du médecin. Facile à dire! J’ai fait comme je voulais. Maintenant que j’étais complètement ouverte, je ne pouvais plus me retenir. Je poussais mais juste un peu en attendant l’arrivée de mon médecin. Cette partie de l’accouchement a été la plus longue pour moi ; j’étais tellement excitée ! Durant ces poussées, mon médecin est finalement arrivée, j’étais impatiente de la voir. Mon conjoint, qui a été d’une patience extraordinaire tout au long de l’accouchement, commençait à être aussi impatient que moi. Il me décrivait tout ce qu’il voyait à chaque poussée. Quand on commença à distinguer la tête de notre fille, je vis le bonheur dans ses yeux ; il n’eut même pas besoin de me dire ce qu’il venait de voir, je compris. À la sixième poussée, j’ai demandé à mon médecin si elle voulait me faire une épisiotomie et dès qu’elle mit les ciseaux, Laurianne est sortie d’un coup ; c’était le petit centimètre qui lui manquait. Enfin elle était là, sur mon ventre. Un, deux, trois, quatre, cinq, elle avait bien cinq doigts et cinq orteils à chaque pied et à chaque main. Elle était parfaite et elle était tellement belle. Papa a coupé le cordon, ce geste d’amour qui forme enfin une famille. Les infirmières qui avaient fini leur travail depuis un petit moment s’étaient jointes aux nouvelles afin d’être témoins de la venue au monde de notre petite princesse.
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Laurianne a été, dès son entrée dans le monde, une petite fille très éveillée; elle n’a pas fermé ses grands yeux pendant près de cinq heures. Elle voulait regarder partout.
Un premier accouchement fait toujours peur, mais ce n’est pas si terrible que ça.
Un premier accouchement fait toujours peur, mais ce n’est pas si terrible que ça, tout dépend aussi de la tolérance à la douleur de chacune. Plusieurs pourront dire que quelques heures après l’accouchement, on oublie et on est prête à recommencer. Porter un enfant a été pour moi un moment merveilleux, mais voir Laurianne grandir à tous les jours, la caresser et la voir évoluer dans la vie demeure indescriptible.
Merci à la vie de nous permettre de vivre ce moment qui est pour notre famille la plus belle des aventures !
Chantale 6 avril 2000, Thetford Mines
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Laurie près deux fausses couches inexpliquées, j’ai appris que j’étais enceinte de quatre semaines en mars 2003 ; ma DPA était le 10 novembre 2003.
A
Le dernier mois, j’ai commencé à enfler. À 34 semaines, moi qui n’avais pris que 30 livres (13,61 kg), j’en ai pris 20 (9,07 kg) dans les 3 semaines qui ont suivi. Nous nous sommes aussi rendu compte que ma pression était souvent haute, même très haute, donc je suis allée à l’hôpital passer des TRF et des prises de sang. On m’a retournée chez moi, au repos, et je devais vérifier mes urines tous les jours. À 37 semaines, j’avais beaucoup de protéines dans les urines. C’était le lundi 20 octobre. J’ai appelé l’hôpital et on m’a demandé de m’y rendre le plus tôt possible. Une fois à l’hôpital, ma pression était à 185190/95. On a appelé mon médecin, et on a fait trois essais de prises de sang ainsi que trois essais pour me poser un soluté, mais j’étais trop enflée et les infirmières ne voyaient pas mes veines. Ils croyaient me déclencher cette nuit-là (je suis entrée le soir) mais, finalement, ils ne l’ont pas fait sous recommandation de l’équipe de gynécologie de l’hôpital. Quand j’ai vu mon médecin, elle m’a dit qu’elle me déclencherait entre 38 et 39 semaines au plus tard. J’ai donc dû rester à l’hôpital pendant deux semaines. Prises de sang aux deux jours à 7 h 00 le matin, culture d’urine sur 24 heures deux fois par semaine, prise de tension à toutes les quatre heures, TRF chaque jour. À 38 semaines et 5 jours, selon le TRF, les infirmières ont vu que j’avais des contractions régulières (selon moi, des fausses, car je n’avais pas mal). Le médecin de garde a donc décidé que c’était ce jour-là qu’on allait me déclencher. C’était le samedi 1er novembre 2003, et je devais être déclenchée le mardi suivant. J’étais dilatée à 1 cm depuis plus de deux semaines. Le médecin m’a alors posé un tampon pour faire maturer le col. Il était 14 h 15 et, 30 minutes plus tard, j’avais des contractions aux deux minutes, puis aux minutes. À 21 h 00, j’avais encore des contractions aussi régulières ; on
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m’a donc enlevé le tampon pour que je puisse dormir toute la nuit. Le déclenchement aurait lieu le lendemain matin. Je suis allée prendre un bain chaud qui a fait cesser les contractions. J’ai profité du bain… Mais les contractions ont recommencé aux quatre et aux trois minutes. Les infirmières ont vérifié mon col à minuit : 2 cm. Toujours selon le TRF, elles ont vu que ma puce avait une décélération du cœur. Ils devaient me crever les eaux pour que ça aille plus vite et examiner comment le cœur allait réagir. Beurk ! C’était chaud ! Les médecins n’étaient pas rassurants. Le liquide qui s’écoulait était vert. Il y avait du méconium dans les eaux ! Vite, vite, il fallait sortir bébé de là le plus rapidement possible. On m’a alors dit que j’avais le choix, mais que c’était mieux de faire une césarienne d’urgence. Je pleurais… et j’ai répondu oui. J’ai signé les papiers et on m’a amenée rapidement dans une autre salle. Aucune infirmière n’a été capable de me poser mon soluté et l’anesthéOn m’a alors dit que siste a dû le faire lui-même. Malgré ma peur des piqûres, j’ai j’avais le choix, mais eu droit à une anesthésie rachidienne. Je n’ai même pas senti que c’était mieux de la piqûre car, entre-temps, mes contractions étaient de plus faire une césarienne en plus fortes et j’en avais une grosse en même temps qui d’urgence. occupait toute mon attention. Je n’ai rien vu de l’intervention puisque le champ d’opération me bloquait la vue mais, de toute façon, je ne voulais rien voir. Pendant tout ce temps, l’heureux papa, Nicolas, est resté à mes côtés et il m’a parlé. Ma puce est finalement née à 1 h 13, le dimanche 2 novembre 2003. Elle était bleue à la sortie, car elle avait du méconium dans les poumons. Après qu’on l’ait un peu nettoyée, j’ai pu lui donner un bisou sur le front et on l’a amenée en néonatalogie. Deux longues heures après, j’ai pu la prendre un peu, mais elle a passé sa première nuit à la pouponnière. Nous sommes restées à l’hôpital jusqu’au jeudi. Voilà ! C’est l’histoire de ma puce, Laurie, née le 2 novembre 2003, qui mesurait 18 pouces et trois quarts (48 cm) et pesait 6 livres (2,72 kg).
Célyne 2 novembre 2003, Québec
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Léa out d’abord, mon amour, je dois dire qu’avant de décider d’avoir un troisième enfant, ton père et moi avions décidé que deux, c’était suffisant pour nous. Mais voilà qu’au mois de mars 2002, après que ton papa m’ait parlé de vasectomie, je lui ai dit que j’avais un doute. Que peut-être ce serait bien d’avoir un autre enfant. Et ton père a pensé comme moi. Sur le moment, nous ne nous trouvions pas sérieux, qu’est-ce qui nous prenait de vouloir un troisième enfant tout à coup? Mélanie avait plus de huit ans, Nicolas, presque cinq ans. Après quelques jours de réflexion, je me suis dit, et je l’ai aussi dit à ton papa, que si nous avions autant le goût d’un autre enfant, il ne fallait pas trop se poser de questions, car sinon ça ne se produirait jamais. À partir de là, nous avons cessé de prendre des précautions.
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Mes parents sont venus nous visiter à Pâques cette année-là, donc quelques semaines après que nous ayons pris la décision d’avoir un autre enfant. Juste avant qu’ils repartent, nous avons passé du temps ensemble à Edmonton et, déjà, j’avais un doute. J’étais irritable depuis quelques jours et, surtout, mes seins étaient sensibles, ce qui ne m’est arrivé que deux fois dans ma vie, les deux fois où j’étais enceinte. J’en ai glissé un petit mot à ta grand-mère, car je n’étais pas capable de garder ça pour moi. À notre retour à la maison, le 4 avril, j’ai fait un test et, à mon plus grand bonheur, il était positif. Quand ta grand-mère a téléphoné ce soir-là pour nous dire qu’elle était arrivée à bon port, je lui ai annoncé officiellement la grande nouvelle : elle serait grand-mère pour la septième fois ! Comme pour mes grossesses précédentes, je m’attendais à accoucher avant la date prévue… Je me disais : « un troisième accouchement, des ligaments qui travaillent très tôt… j’accoucherai sûrement à l’avance. » En tout cas, j’espérais beaucoup ne pas me rendre à terme, c’est-à-dire le 11 décembre. Mais finalement, le 10 décembre, je n’avais toujours pas accouché. J’ai vu mon médecin, elle m’a examinée et a procédé à un
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décollement des membranes. Mon col était déjà ouvert de 3 cm. Ce soir-là, ton père et moi avons décidé d’essayer de faire avancer les choses nous aussi… et finalement, je ne sais pas si tout ça a porté des fruits ou si le temps était tout simplement venu mais, le 11 décembre, à l’heure du souper, les contractions régulières ont commencé. Ton papa était un peu énervé ; il voulait aller à l’hôpital tout de suite, étant donné que ça avait été assez rapide la dernière fois pour ton frère, mais moi, je lui disais que non, ce n’était pas encore le temps. Vers 19 h 00, je l’ai envoyé reconduire Nicolas chez des amis pour qu’il y passe la nuit et j’ai appelé notre amie Sophie pour lui dire que tu t’en venais. Sophie allait nous suivre à l’hôpital pour accompagner ta grande sœur qui voulait assister à ta naissance. Nous avons donc passé la soirée tranquillement assis au salon, à jaser avec Sophie en attendant que je décide que c’était le temps de partir. Vers 21 h 30, les contractions étaient aux trois ou aux quatre minutes, alors j’ai décidé qu’il était temps d’y aller. L’hôpital n’est qu’à cinq minutes de la maison en voiture et il n’y a pas de trafic ici dans notre petite ville de l’Alberta, donc je n’étais pas inquiète. Nous nous sommes donc habillés, papa a pris ma valise et nous sommes partis. À 22h00 précisément, j’entrais dans la salle de naissance; je dis «précisément» parce que la montre de ton papa sonnait toujours à cette heure-là. Nous nous sommes installés, mais très rapidement ; les contractions sont devenues très intenses et je n’avais plus le goût de jaser avec personne. Ta grande sœur, J’étais dans ma bulle, je me concentrais pour faire passer la malgré qu’elle dise douleur et te laisser descendre. Mélanie est alors allée au salon avoir été un peu avec Sophie pour attendre le moment de ta sortie. Quand je effrayée, a beaucoup suis arrivée, l’infirmière a dit que j’étais dilatée à 3 cm aimé assister à seulement. J’étais un peu découragée, je croyais que mon col ton arrivée dans serait plus ouvert, mais une heure plus tard j’étais déjà rendue notre monde. à 7 cm. Mon médecin est alors arrivée et a crevé les eaux, et après, ça a été assez douloureux mais rapide. Les contractions étaient fortes, mais je sentais que ça travaillait ; je sentais le col s’ouvrir sous la pression et j’arrivais à bien maîtriser le reste des muscles de mon corps pour ne pas être crispée. Vers 23 h 30, j’étais complètement dilatée et prête à pousser. Ton papa est allé chercher ta
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grande sœur et on a poussé. Une dizaine de poussées peut-être… je n’ai pas compté mais, malgré le fait que tu étais la troisième, j’ai trouvé ça un peu plus difficile que pour ta grande sœur et ton grand frère. C’était peut-être dû au fait que j’étais plus âgée qu’à mes deux premiers accouchements. À 23 h 50, je te tenais dans mes bras, toute belle, toute rose. Tu pleurais, à mon plus grand bonheur. Et, comme pour ton frère et ta sœur, c’est seulement lorsque nous t’avons vue que nous avons su que tu étais « Léa ». Tu pesais 6 livres et 7 onces (2,92 kg) et mesurais 19 pouces (48,26 cm). Ta grande sœur, malgré qu’elle dise avoir été un peu effrayée, a beaucoup aimé assister à ton arrivée dans notre monde. Ce fut un moment très intense et heureux de notre vie.
Chantale 11 décembre 2002, Wainwright, Alberta
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Lorie-Jane a grossesse n’est pas de tout repos. J’étudie en théâtre et je travaille comme clown auprès des enfants. Vers six ou sept semaines de grossesse, j’ai mes premières contractions. Je ne veux pas perdre ce bébé que je porte, donc le docteur me met au repos pour une période de cinq jours durant lesquels les contractions cessent. Ouf! Quel soulagement! Pour éviter tout risque de fausse couche, on m’accorde donc mon retrait préventif immédiatement, mais je peux continuer d’aller à l’école.
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À l’échographie, bébé choisit de ne pas dévoiler son sexe. C’est de là que lui est venu le surnom de « bébé cachottier ». Toujours selon l’échographie, le médecin constate que bébé a près de deux semaines d’avance. Il ne change tout de même pas la date prévue pour mon accouchement puisque, étant régulière, il semblait improbable que j’aie pu tomber enceinte durant mes règles. Mais dans ma tête je suis convaincue que je vais accoucher deux semaines plus tôt. Erreur ! Vers 38 semaines, j’ai un premier stripping, qui ne fonctionne pas, à moi grand désarroi. Je me mets à essayer toutes sortes de trucs pour déclencher mon travail : bains chauds, longues marches, acupression, acupuncture, huile de ricin, méthode « à l’italienne »… À 39 semaines de grossesse, j’ai un second stripping, qui ne fait pas plus effet. Par contre, si on se fie à l’échographie, j’en suis maintenant autour de 41 semaines de grossesse. Je n’en peux plus ; je continue donc l’huile de ricin et les grandes marches, malgré la chaleur accablante de l’été 2002 qui ne se termine pas. Nous sommes alors à la fin de septembre. Le lendemain de la date présumée de mon accouchement, après deux tasses de thé du Labrador, le travail commence… Les contractions commencent à 23 h 00, le 3 octobre, d’abord irrégulières, entre trois et six minutes, puis elles se régularisent aux six minutes.
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Je surfe dans Internet, sur un forum de discussions regroupant des mamans et des futures mamans; elles me rassurent quant à la perte de mon bouchon muqueux, puis m’envoient des pensées positives durant les contractions. Deux heures plus tard, nous sommes donc le vendredi 4 octobre, je n’en peux plus, je réveille mon copain et nous partons ! J’arrive à l’hôpital, j’ai super peur qu’on me retourne à la maison. J’ai mal, les contractions se font beaucoup sentir dans les reins. On m’examine, mon col est par en arrière, effacé à 80 %, mais dilaté à 1,5 cm. Exactement comme lors de mon rendez-vous chez le docteur le mardi précédent! L’infirmière m’installe le moniteur et me dit que oui, mon travail est bien commencé, les contractions sont aux trois minutes et elles sont très fortes ! Vers six heures, je vais dans le bain ; j’aime bien cela, mais je n’ai pas l’intention d’y rester longtemps, car ça ne me soulage pas vraiment. La nuit passe. On me refait un examen vers 7 h 30, mon col est effacé à 90 %, mais je suis encore à 1 cm et demi de dilatation ! Ce n’est pas vrai, je souffre comme une folle et mon col ne se dilate même pas! Je pleure tout mon désespoir. À 9 h 30, mon docteur m’examine et me propose alors de me donner un calmant, du Démérol, pour que je puisse me reposer. Elle m’avertit que ça peut arrêter complètement le travail. Juste à voir l’expression de mon visage, elle comprend que cela ne me tente pas! Une gynécologue et mon médecin décident donc de crever mes eaux. Je tremble, j’ai très peur de la douleur. Tout à coup, je sens un liquide chaud couler, sans aucune douleur. Je dirais même que c’était agréable. Bébé a fait caca à l’intérieur, le liquide est jaunevert, il est vraiment temps qu’il sorte. Je passe à 4 cm en une minute, hourra ! Il est 9 h 45. L’infirmière qui fait l’examen de mon col dit : « Oh ! que ça va avoir des cheveux, ce bébé-là ! » Le temps passe et j’ai faim! Dans l’après-midi, on me donne deux choix: un calmant ou un Jell-O! Vite le calmant! Les contractions sont trop fortes et ne durent pas assez longtemps pour faire effet, il en résulte que je suis encore à 4 cm. Il est 15 h 00. L’infirmière qui examine mon col dit : « Oh ! que ça va avoir des cheveux, ce bébé-là ! » Avec le calmant, mon médecin
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décide aussi de me donner du cytotec pour provoquer mes contractions, surtout à cause de bébé qui est dans un liquide pas très sain… Rien n’avance, même avec le cytotec. On augmente la dose, les contractions demeurent trop fortes et pas assez longues. Le calmant perd son efficacité et les douleurs reprennent le dessus. Les contractions sont aux deux minutes et très puissantes. Une infirmière refait un examen, je suis toujours bloquée à 4 cm. Elle dit lors de l’examen: «Oh! que ça va avoir des cheveux, ce bébé-là!» Mais elle me semble bien perplexe. Inquiète même. Elle s’empresse de faire venir une autre infirmière. Je demande avec autorité ce qui se passe, après tout, c’est mon corps, j’ai le droit de savoir. Elle m’explique qu’il semble y avoir une main devant la tête et que dans ce cas, ce sera une césarienne puisque le cordon pourrait suivre la main. Après cinq examens effectués par trois infirmières différentes, elles constatent que ce n’est que mon col. Ouf! quel soulagement! Évidemment, une par une, elles émettent le même commentaire, sur le même ton: «Oh que ça va avoir des cheveux, ce bébé-là!» Changement de médecin, un médecin génial prend la relève. On ne me donne pas vraiment le choix, c’est la péridurale. Je suis désespérée, j’aurais tellement aimé un accouchement le plus naturel possible… J’ai peur des piqûres, peur de tout, je ne veux plus de bébé, je suis vraiment désappointée. Une infirmière vient discuter avec moi à propos de la péridurale. Elle m’explique calmement que dans une situation comme la mienne, cela ne s’avère pas du tout un échec. Bébé doit sortir et on doit encore augmenter la dose de cytotec. Avec les contractions aussi fortes et toute cette fatigue, la péridurale ne peut que m’aider. En temps normal, le conjoint doit sortir lors de la pose de la péridurale. Pas question que Christian s’en aille, s’il sort de la pièce je ne prends pas la péridurale, un point c’est tout. L’anesthésiste accepte donc qu’il reste près de moi. L’infirmière me demande si la péridurale fait effet. Je lui réponds que je ne sais pas, puisque je n’ai pas encore eu de contraction. Elle me sourit et me dit que j’en ai eu trois. Vive la péridurale ! Je me demande comment j’ai pu endurer les contractions durant 16 heures… Je remercie mille et une fois l’anesthésiste, je dis que je l’aime et qu’il est mon sauveur.
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L’ambiance redevient belle, je chante même ! Je ne sens plus du tout les contractions, enfin un moment de répit. Pendant ce temps, on me donne la dose maximale de cytotec. À 16 h 00, je suis à 4 cm, encore ! Enfin, à 17h35, je suis à 5 cm. En faisant l’examen, la nouvelle infirmière s’exclame (encore) : « Oh ! que ça va avoir des cheveux, ce bébé-là ! » L’examen fini, je téléphone chez mes parents, je veux parler à ma mère ! Elle n’est pas là, je parle donc un peu avec mon père qui me dit de la rappeler vers 18 h 15. Il est 18h00. Oh! j’ai envie de caca. Je crie que je veux aller aux toilettes, dans des mots pas très jolis. L’infirmière s’empresse de m’apporter une bassine. Pas question, je vais à la salle de bain, c’est tout. Je réussis presque à me lever. L’infirmière ne comprend pas puisque je suis sous péridurale. Elle me recouche et m’ordonne d’attendre l’avis de mon médecin qui arrivera vers 18 h 10. Le voilà. Ce n’est pas une envie d’aller à la selle, mais bien bébé qui se manifeste enfin vivement. Je suis passée de 5 à 10 cm en même pas une demi-heure. On m’installe pour pousser. Oups! pas le temps de rappeler maman ! Ce qui devait arriver arrive, la péridurale ne fait plus effet. Ouch! Je n’ai pas dormi de la nuit, je souffre comme une folle, mais je pousse de toutes mes forces. Cependant, j’ai un gros bébé pour mon poids et ma taille, donc le docteur sort la ventouse. En voyant la tête, il dit : « Oh ! qu’il a des cheveux, ce bébé-là ! » La ventouse bien installée, je continue de pousser le plus fort possible, puis j’ai une épisiotomie. J’ai quand même déchiré à l’interne et à l’externe jusqu’à l’anus. Résultat : 15 points de suture. Et voilà enfin l’arrivée de bébé cachottier. On dépose mon bébé sur mon ventre, tout glissant, tout chaud, et je crie que je veux savoir le sexe. Pas le temps de se préoccuper du sexe, il faut s’empresser d’enlever toute trace de sécrétions puisque bébé a du méconium dans le nez et dans la bouche… Je continue de crier : « C’est quoi ? C’est quoi ? » J’entends l’infirmière dire : « Papa, c’est quoi ? » Christian dit, tout énervé : « C’est une fille ? » Et il regarde le médecin pour s’assurer de ne pas faire erreur. Le médecin confirme. Youpi !
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Me voilà maintenant maman d’une belle poupoune de 8 livres et 9 onces (3,88 kg) ; le « doc » n’en revient pas comme elle est grosse pour moi, une fille de 5 pieds et 2 pouces (1,57 m). Elle est venue au monde à 19 h 43, le 4 octobre 2002, après un dur travail de 20 heures. J’ai évité la césarienne, je suis émue. Bébé reste sur mon ventre, un long moment. Puis, je vois le médecin jouer avec le cordon. Je demande si je dois pousser pour le placenta. Il reste surpris. Je me dis qu’une petite poussée de plus sera facile et, en effet, avec une minipoussée j’expulse le placenta. Papa berce sa petite fille, le temps qu’on fasse mes points. On lui fait enlever son chandail afin qu’il ait le contact peau à peau avec sa fille. Je les regarde et à cet instant précis, je déborde d’amour. J’ai mis au monde un bébé et cette naissance m’a amené un lot d’émotions indescriptibles. Ma fille est la plus belle. Elle est calme et toute douce. Je la vois comme mes yeux n’ont jamais vu. C’est extraordinaire. Une paix inexplicable s’empare C’est comme être de moi mais, à la fois, une excitation intense m’envahit.
dans un autre monde, sur une autre planète, avec notre famille, enfin réunie à jamais.
Le papa est inquiet ; étant arrivée en retard de plus d’une semaine, bébé est couverte de poils. Le médecin le rassure vite : « Ça va partir ». Je la mets au sein, un autre moment magique. J’aurais cru que la première tétée serait plus douloureuse, mais j’ai été agréablement surprise. Il faut dire qu’après un accouchement, honnêtement, il n’y a plus rien qui fait mal. C’est comme être dans un autre monde, sur une autre planète, avec notre famille, enfin réunie à jamais.
Je téléphone à ma mère et c’est là que je verse ma première larme de joie : « C’est une fille, elle est si belle, elle a beaucoup de cheveux. Elle s’appelle Lorie-Jane. Elle est tellement belle maman, si tu savais ! J’ai hâte que tu la voies. »
Marie-Claude 4 octobre 2002, Trois-Rivières
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Maelys n matin, je me suis réveillée avec l’envie d’être mère. Ce serait simple, ce serait égoïste si les choses se passaient vraiment ainsi. Je ne sais pas à quel moment la vie m’a fait choisir cette voie. Un peu comme on choisit sa carrière ou son partenaire, on choisit un jour d’être parent, bien qu’on pourra me reprocher d’oublier ceux à qui cela arrive par accident. Où est la ligne entre le choix conscient et l’accident? Naît-on parent ou le devient-on?
U
Au moment exact où ma fille a poussé son premier cri, je me suis sentie comme si on m’avait créée en tant que mère. Bien sûr, les neuf mois précédents, elle était là, bien emmitouflée dans le velours de mon ventre. Toutefois, nos réalités n’étaient encore que deux continents séparés par un grand océan impénétrable, imperturbable, qui me faisait l’effet d’un immense coussin acoustique. Elle était là, mais j’étais seule. Un intrus qui aurait trouvé logement dans mon corps sans vraiment l’habiter entièrement. Puis, l’inévitable : déplacés par de forts mouvements tectoniques, nos deux rivages s’entrechoquent, et la VIE. Cette vie-là, plus forte que la douleur, plus forte que toutes les craintes que l’on se fait chaque soir avant que ce petit être ne naisse. Sera-t-il beau ? Sera-t-il grand ? Sera-t-il intelligent ? Sera-t-il en santé ? Un raz-de-marée de questions sans réponse, où les espoirs ne sont que des bouées qui nous empêchent de sombrer dans le flot de nos inquiétudes. La vie et sa puissance. Ses grands yeux noirs qui se fixent sur moi. J’ai su à cet instant que je ne regretterais jamais ce jour-là ni aucun autre qui allait suivre. La vie est trop courte pour les regrets. Bien sûr, maintenant qu’elle est là, tirant mon pantalon, mordant toute chair accessible comme si j’étais son nouvel éléphant bleu caoutchouté, je me questionne toujours. Que sera sa vie ? Que sera ma vie ? Quand celles-ci trouveront-elles plus de sens qu’en ce moment où elle a ouvert les yeux? Puis, j’oublie et je continue ma quête vers son bonheur et le mien.
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C’était un 24 juillet. La chaleur étouffait tout mon corps dans sa nuée épaisse de matières en suspension. Montréal, « Smogcity ». Je suis ruisselante, lourde comme un tonneau trop plein et sans valve. Ma peau est devenue une jungle d’arbres vergetures qui poussent, qui étirent trop rapidement leur cime vers le ciel. Ça pique, ça tire. Chéri, tasse-toi, j’ai chaud. Mes pensées voguent trop rapidement, j’essaie d’en saisir une, mais elle s’enfuit, galopante. Je ne m’appartiens plus, même mon cerveau ne m’obéit plus. Il pense sans moi et mes pensées sont une boue incohérente. Une semaine déjà que tu devrais être dans mes Les moments bras, plutôt que toujours là à me squatter sans vouloir céder du d’éternité qu’offre terrain, sans vouloir céder MON terrain. En désespoir de la naissance ne cause, j’avale un infect jus de castor qui n’a de commun avec nous laissent que l’animal qu’une puanteur rauque et sauvage.
des éclairs fugaces d’images, d’odeurs, de sons.
Après. Après? Des détails sans importance. Les moments d’éternité qu’offre la naissance ne nous laissent que des éclairs fugaces d’images, d’odeurs, de sons. La douleur peut ainsi devenir un splendide tableau quand on la dépeint du haut de son souvenir évanoui. La douleur est une impressionniste qui s’ignore.
L’important, c’est que tu es née 24 heures après les premières douleurs, un 24 juillet 2004, à 1h40 du matin. Nous t’avons appelée Maelys parce que tes petits poings fermés étaient comme des bourgeons prêts à fleurir. Ce jour-là, ce ne sont pas de nouveaux yeux qui se posent sur le monde, mais tout un monde qui a éclos avec eux. Que sera, sera. Whatever will be, will be, The future’s not ours to see, What will be, will be, Que sera, sera.
Geneviève 24 juillet 2003, Montréal
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Marguerite et Laurent our commencer ce récit, je ne peux faire autrement que de vous parler de ma grossesse, car elle a été assez particulière. À sept semaines et demie, j’ai demandé à passer des prises de sang pour vérifier si tout allait bien, parce que j’avais fait une fausse couche à onze semaines et demie, six mois auparavant. J’avais besoin d’être rassurée. Tout le contraire arriva, car mon taux de HCG avait baissé en 48 heures, au lieu d’augmenter, donc mon médecin m’envoya passer une échographie en clinique privée le lendemain. Je peux vous dire que j’ai passé une nuit d’enfer à pleurer en m’imaginant le pire!
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Le lendemain, à la clinique, le radiologiste a commencé par dire : « Je vois un sac, un fœtus, mais pas de cœur. » Bang ! Ce que l’on redoutait le plus moi et mon mari… J’ai revécu ma fausse couche et mon curetage dans ma tête en l’espace de cinq secondes. Là, on a entendu le radiologiste nous dire : « Est-ce qu’il y a des jumeaux dans votre famille ? » J’ai répondu que oui. « Car je vois un autre sac, mais je ne suis pas certain de voir le cœur de celui-là non plus. Revenez me voir dans une semaine, ça va être plus clair. », conclut-il. En arrivant à la maison, j’ai appelé immédiatement mon médecin pour lui dire ça… et lui expliquer que c’était impossible pour moi d’attendre une semaine à ne pas savoir si mes bébés étaient vivants ou non ! Donc, elle a téléphoné à l’hôpital et m’a trouvé un rendez-vous quatre jours plus tard. J’ai donc passé quatre jours à pleurer et à prier pour que le deuxième bébé soit correct car, pour le radiologiste, le premier n’était pas vivant, et pour nous non plus.
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Quand je me suis couchée sur la table d’examen, à l’hôpital, le quatrième jour, j’ai dit à la radiologiste : « C’est comme si je venais pour entendre ma sentence. » J’en tremblais ! Elle a commencé l’examen. « Je vois le premier bébé, dit-elle, il est correct, et je vois aussi le deuxième, tout va bien. » Mon mari et moi lui avons répondu en harmonie: «Ça ne se peut pas, voyons!» «Bien regardez, madame, me dit-elle, on les voit bouger. » Effectivement, les deux bébés bougeaient dans mon ventre. Nous allions à l’hôpital pour savoir si nous avions un bébé en santé et finalement nous en sommes sortis en sachant que j’étais enceinte de jumeaux ! Quelle émotion ! Nous avons appelé tout le monde pour leur annoncer la bonne nouvelle et, dès ce jour, une grossesse bien particulière débuta. Le 23 janvier 2003, j’ai eu mon échographie… à notre grand bonheur, nous avons su que nous attendions un garçon et une fille. Le couple! Génial! Exactement ce que l’on voulait, car nous avions déjà un fils de deux ans et demi à cette époque. Il aurait donc un frère et une sœur. La grossesse se déroula super bien… pas de malaise, tout allait numéro un ! Mon échographie du 15 avril a montré une différence de poids entre mes deux bébés; ma fille était plus petite que mon garçon, j’ai donc été mise au repos. Je devais m’étendre du côté gauche le plus souvent possible. Et faire une sieste le matin et l’après-midi. Donc, à partir de ce jour, j’ai eu des échographies à toutes les deux semaines pour voir l’évolution des bébés. J’ai passé toutes les échographies suivantes à Sainte-Justine et j’ai été vue à la clinique GARE par le fait même, même si à l’origine je ne devais pas accoucher là. J’ai aussi passé plusieurs échographies cardiaques, pour voir si le problème de poids des enfants venait des cordons ombilicaux ou non. Le 6 mai, à l’échographie, tout était beau… L’écart s’était rétréci, donc elle prenait mieux son poids. Mon médecin m’a alors dit que dorénavant je pouvais faire un peu plus d’activités. Rien de majeur, mais le repos complet n’était plus nécessaire. Le 20 mai, c’est-à-dire deux semaines plus tard, j’ai encore eu une échographie. Or, le médecin s’est rendu compte que ma fille n’avait pas pris une once depuis deux semaines. Je suis montée immédiatement à la
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clinique GARE, en panique, avec les résultats, même si je n’avais pas de rendez-vous. J’étais tellement inquiète. J’ai été vue par un médecin qui voulait me revoir le lendemain, pour passer de nouveau une échographie cardiaque. En sortant de Sainte-Justine, j’ai appelé mon mari avec mon téléphone cellulaire pour lui demander de contacter notre médecin afin de lui communiquer les résultats de l’échographie et de lui expliquer ce que le médecin de Sainte-Justine voulait me faire passer le lendemain. Il m’a rappelée en me disant de passer à la maison faire ma valise, que notre médecin voulait nous voir tous les deux vers 16 h 00. Une fois dans la chambre, nous avons discuté avec le médecin des résultats de l’échographie passée à Sainte-Justine. Selon elle, ce n’était vraiment pas normal qu’un bébé ne prenne pas de poids du tout en deux semaines. Et elle ne voyait pas l’intérêt de passer une autre échographie cardiaque le lendemain. Il y avait un problème, ça, c’était certain. Il est à noter que j’étais à 35 semaines tout juste. Alors, elle est allée chercher le gynécologue de garde, car mon médecin est omnipraticienne, et nous avons parlé tous les quatre, mon mari, les deux médecins et moi. La décision nous revenait. Est-ce qu’on me ferait une césarienne ce soir-là, en sachant que ma fille pesait plus ou moins 3,1 livres (1,41 kg) et mon fils 5,5 livres (2,49 kg), ou bien on attendait ? Si nous attendions, des tests aux 36 heures seraient nécessaires pour vérifier que ma fille n’était pas en détresse, et ces tests seraient à Sainte-Justine, à une heure de route de chez moi environ. Il ne faut pas oublier que j’avais aussi un autre garçon à la maison. Il fallait prendre tous ces facteurs en considération dans notre décision. Incapable de prendre une décision éclairée, j’ai demandé aux deux médecins ce qu’elles feraient si elles avaient à décider. Mon médecin m’a répondu: «C’est certain que j’aimerais mieux attendre la 36e semaine, pour leurs poumons, mais en même temps, je n’aime pas la savoir en danger. » La gynécologue nous a ensuite répondu : « Moi, je les sortirais de là, car on va pouvoir suivre leur évolution en incubateur et les surveiller. Dans ton ventre, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Ça pourrait aller jusqu’à causer la mort de ta fille. »
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On nous a laissés tout seuls, mon mari et moi. Nous avons discuté trente secondes ; la décision était maintenant très facile à prendre. Nous ne voulions pas prendre le risque de perdre notre fille… Déjà 35 semaines pour une grossesse gémellaire, c’est merveilleux. J’avais dépassé le stade critique de 34 semaines. Nous sommes restés dix minutes dans la chambre, à pleurer et à caresser mon ventre, car nous n’étions pas prêts mentalement à avoir nos bébés ce jour-là… Par la suite, nous avons avisé les médecins de notre décision et tout s’est déroulé rapidement. Une infirmière est venue me préparer pour la césarienne. Pourquoi une césarienne? Car ma fille était placée sur mon col, la tête en bas, et mon fils, qui était plus gros, était en siège, donc c’était risqué de me faire accoucher naturellement. Ma fille aurait pu passer sans problème, par contre, en ce qui concerne mon fils, on aurait essayé de le sortir par les pieds. Mais le col n’aurait pas été assez étiré pour que la tête de mon fils passe, et il aurait pu manquer d’oxygène. C’était donc trop dangereux pour mon fils… et aussi pour ma fille, qui était si petite. La césarienne s’imposait. On m’a fait des prises de sang, et préparée pour la césarienne. À 20 h 00, j’étais prête pour la chirurgie. J’ai appelé ma famille et des amies pour leur annoncer la nouvelle. L’attente a été hyper longue ! Enfin, vers 22 h 30, on est venu me chercher pour la salle opératoire. Pendant ce temps, mon mari s’est préparé. On m’a installée pour me faire une rachidienne, car j’ai eu la péridurale à ma première grossesse, mais elle n’avait pas fonctionné. Donc, l’anesthésiste a jugé qu’une rachidienne serait beaucoup plus sûre. La rachidienne a fonctionné très rapidement. À partir de là, ouf ! Je ne me sentais pas bien du tout. Je me sentais partir loin, loin. J’ai entendu l’anesthésiste dire: «De la glace, vite, elle est blanche, elle fait une chute de pression, vite, vite ! » Elle m’a placé la glace sous la nuque, et je me suis sentie revenir. Mon mari est venu me rejoindre à la tête et a remarqué que j’étais encore toute blanche. Il était inquiet, mais tout était correct. Le médecin commença donc la césarienne. En l’espace d’une minute, j’entendis pleurer. Quel doux son à mes oreilles! On me montra ma fille (23h06). Qu’elle était minuscule! Mais quel bonheur de l’entendre pleurer. Je pleurais aussi, mais de joie et de
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soulagement. Elle était parmi nous maintenant, plus de danger pour elle dans mon ventre. Elle n’a même pas eu besoin d’oxygène ou d’être intubée. Formidable ! À peine une minute plus tard, un second pleur s’est fait entendre. C’était mon deuxième bébé qui venait de naître (23 h 07). On me le montra rapidement ; il avait besoin d’un peu d’oxygène, car il avait avalé beaucoup de sécrétions. Mais tous les deux allaient parfaitement bien. Je pleurais beaucoup et mon mari aussi. Il se colla contre moi et me serra la tête en disant : « Ils sont magnifiques ! » Puis, il quitta la salle opératoire avec les bébés, ainsi que le pédiatre. Pendant ce temps, je restai là en attendant que le docteur termine la césarienne. Le stress passé, je me mis à grelotter comme en hiver. Je tremblais de partout ! Je ne pouvais m’arrêter de grelotter. On essaya de me mettre des couvertures sur les bras, car la plaie n’était pas encore refermée. Une fois dans la salle de réveil, on me mit en dessous d’une lampe chauffante, car je tremblais encore comme une feuille. Vers 2 h 00 du matin, je suis retournée dans ma chambre. J’étais tellement fatiguée de cette longue journée… que je me suis endormie à côté de mon mari, qui dormait déjà dans un lit de courtoisie auprès de moi. Donc, le 20 mai 2003, je me préparais tout bonnement pour une échographie de routine et le soir même nous avions nos deux bébés avec nous ! Qui aurait pu croire ça ? Marguerite pesait 3 livres et 14 onces (1,76 kg) à la naissance, et Laurent, 5 livres et 7 onces (2,47 kg). Quelle journée! Ouf! J’écris ce récit et j’en ai encore la chair de poule. Donc, à 35 semaines tout juste, mes deux amours sont nés. Je crois sincèrement que nous avons pris la plus grosse décision de notre vie ce soir-là, mais la meilleure aussi!
Je crois sincèrement que nous avons pris la plus grosse décision de notre vie ce soir-là, mais la meilleure aussi !
Deux semaines et un jour plus tard, Laurent rentra à la maison. Et sa sœur est venue le rejoindre sept jours plus tard, à cause de son petit poids. Ces trois semaines ont été l’enfer pour moi, car je devais venir dormir à la maison pour m’occuper de mon fils aîné. Je tirais mon lait et j’allais le porter à la pouponnière. Les premiers jours, mon fils avait un soluté dans la tête, et étant donné que ma fille était très petite et trop faible
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pour boire au sein, je ne pouvais l’allaiter. Les infirmières leur donnaient mon lait au biberon ou par gavage, dépendamment des jours. De plus, mon fils a eu plusieurs périodes d’apnée et ma fille, des problèmes de « désaturation » en oxygène. Cette grossesse particulière a commencé d’une bien drôle de façon et s’est terminée abruptement… mais quelle belle grossesse et quel accouchement mémorable j’ai eus malgré tout. Je n’aurai plus jamais de grosses émotions comme ça ! Je suis donc une maman comblée de trois beaux enfants ! Une richesse inestimable, croyez-moi !
Natalie 20 mai 2003, Repentigny
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Marianne e caressais depuis longtemps ce rêve d’être maman. Ton papa est un si bel amoureux que je ne pouvais passer à côté de cette occasion de vivre le summum de notre amour. Tout doucement, tu as trouvé un petit nid douillet au mois d’octobre 2002. J’ai passé 39 semaines et quelques jours à me demander si j’allais être à la hauteur pour t’accueillir. J’ai prié pour que tu sois en santé. Je me suis posé mille et une questions à ton sujet. Comment pourrais-je te faire aimer la vie? Tu vois, ce monde, nous le changeons à tous les jours pour toi.
J
Pendant ces neuf mois, je t’imaginais avec le sourire de ton papa, avec un air coquin. J’imaginais ma vie remplie de rires et de gazouillements. Je n’ai jamais été aussi heureuse que lorsque je te portais en moi. Je t’avais pour moi seule, j’aimais être égoïste et te sentir juste à moi. Un jour, ou plutôt une nuit, tu en as eu assez de te bercer dans ton petit nid d’eau. Tu as décidé que tu voulais en voir plus de ce monde qui était au dehors… J’étais à peine endormie quand tu as crevé ton petit monde aquatique, vers minuit trente, le 25 juin. On a passé une formidable dernière journée ensemble. C’était la Saint-Jean-Baptiste et j’étais trop occupée à penser à toi pour fêter notre fête nationale. Papa avait congé et on s’est promenés toute la journée. Je crois que cet avant-goût t’a donné l’envie d’en voir davantage! Nous nous sommes rendus à l’hôpital et on a décidé de me garder. Il était 1 h 30 du matin, tu étais cinq jours en avance. J’étais trop énervée pour fermer l’œil. Ton papa aussi d’ailleurs. La nuit a passé lentement, j’avais les idées un peu embrouillées à cause des médicaments et surtout le cœur léger à la pensée de te voir enfin… Serais-tu Mathys ? Ou Marianne ? Je n’en savais rien et je m’en foutais un peu… Quoique les trois fois où j’avais rêvé à toi, tu étais si jolie avec tes cheveux noirs… Je n’arrive pas à m’imaginer comment on a fait pour survivre à tant d’émotions. La joie, la peur, la fatigue, la douleur, l’angoisse, l’amour… Quand nous avons entendu l’infirmière demander le médecin, le temps de pousser est venu pas longtemps après.
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Ton papa nous a aidées. Il m’encourageait, pas trop fort, tout en douceur. J’ai senti la force quand il m’a dit: «Le bébé a plein de cheveux!» J’ai même entrevu ton abondante chevelure entre deux poussées. Voilà… Il était 13 h 57. Papa m’a dit : « C’est un garçon ! » L’infirmière lui a dit : « Regarde mieux. » Papa a ri et a dit : « C’est une fille ! » Tu es née à l’hôpital où je travaille. Je n’ai jamais autant apprécié être là! Quelle force inimaginable que l’amour d’une maman. Ton petit cri de bienvenue s’est accompagné d’un regard pénétrant. Cette chaleur intense qui s’est éprise de moi, cet amour grandissant de seconde en seconde. C’est donc ça, être maman? C’est comme ça que commence la vie? Dans l’amour? J’écris et j’en ai encore des frissons et les larmes me piquent les yeux. Quel moment indescriptible et tellement puissant. J’ai encore les images, la voix douce du médecin et le regard de ton papa gravés dans ma mémoire. Mais surtout… surtout ton odeur, mon bébé. Celle de ta naissance. Ton odeur, je la respire à toutes les fois où je pense à mon premier moment de maman. Celui où je t’ai prise dans mes bras, où tu n’as pas eu le temps de téter. On t’a enlevée si vite! Mais ce petit moment restera à jamais gravé dans mon cœur. Papa t’a vue avant moi… Et le regard qu’il a vu, il le voit encore aujourd’hui. Ce regard naïf, avide de découvrir ce qui l’entoure. Marianne te va à ravir. Tu illumines notre vie. Tu y es entrée, chamboulant nos habitudes de vieux couple pantouflard, troquant nos nuits blanches amoureuses pour des nuits plutôt écourtées. Troquant le silence complice pour un joli gazouillis. Tu combles mon plus grand rêve. Petite poulette en chocolat… Que la vie te sourie. Que ton regard se pose sur les plus belles choses. Que tes rêves les plus fous deviennent réalité. La vie est courte, mon bébé, il faut savoir profiter de chaque instant. Tu nous montres que le monde n’est pas seulement celui qu’on voit avec nos yeux. Tu combles ce besoin qui me pressait de fabriquer la vie. Tu représentes le summum de notre amour. Mon premier bébé. Nous t’aimerons toute notre vie… je le sais.
Sophia 25 juin 2003, Laval
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Marie-Soleil e plus merveilleux des moments de ma vie se déroule en 1998, alors que j’ai tout juste 19 ans. En effet, malgré mon jeune âge, j’ai l’instinct maternel très développé ; je décide d’avoir un enfant avec mon conjoint de l’époque. Le médecin me dit que je dois cesser la pilule et que cela prendra au moins six mois avant qu’il y ait fécondation. Je décide donc de la cesser immédiatement, en me disant qu’ainsi j’aurais le temps de terminer mon DEC, mais holà ! Deux semaines plus tard, je suis enceinte. Je commence donc ce magique neuf mois en allant à l’école à temps plein, en travaillant à temps partiel et en habitant toujours chez mon père (le déménagement n’est prévu qu’en juillet et nous sommes en décembre).
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Comme j’ai une grossesse à risque (j’ai le lupus), on la suit en clinique GARE (grossesse à risque élevé) à LaSalle. J’ai mon retrait préventif après un mois et je termine mes études durant mon quatrième mois de grossesse. Sans anicroche depuis le début, je suis aux anges. Ma grossesse se déroule à merveille. J’ai un seul problème : je mange, je mange et je mange ! En pleine forme, je profite de mon état à 150 % ; quelle joie de sentir cet être grandir ! Et il n’est pas question pour moi de savoir si c’est une fille ou un garçon malgré mes dix échographies ! Après 38 semaines de grossesse idéale et 65 livres (29,48 kg) en plus, voilà que bébé décide de me donner des contractions espacées aux cinq, sept, aux trois minutes ; je souffre ! J’appelle maman qui accourt et nous décidons de partir pour l’hôpital. Il est 17 h 00 et j’habite sur la Rive-Sud. Lorsque nous arrivons au pont Mercier, le trafic est à son comble. Le papa décide d’arrêter un policier de Kahnawake qui nous dit en anglais et avec un air pas très sympathique de le suivre. C’est ainsi que nous traversons le pont en sept minutes, escortés par deux policiers et avec beaucoup de sueurs froides. À 17 h 45, à hôpital, on me branche sur des moniteurs et, deux
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contractions plus tard, plus rien ! L’infirmière m’apprend alors que les femmes enceintes peuvent avoir de fausses contractions, surtout au premier enfant. À 18 h 20, j’étais de retour à la maison. Quarante semaines: je commence à en avoir par-dessus le pompon d’être enceinte, donc mon médecin décide de me provoquer le 17 septembre. Quelle joie ! La même date que l’anniversaire de la marraine ! Mais voilà que le 16 septembre à 18h30, les contractions reprennent avec une intensité inconnue jusqu’à présent. On recommence ! J’appelle ma mère, elle accourt de nouveau et nous quittons pour l’hôpital. Par chance, cette fois, aucun trafic à l’horizon. À 19 h 10, je suis ouverte à 3 cm et, comme il y a beaucoup de Quarante semaines : femmes qui accouchent en ce moment, l’infirmière me dit que je commence à en si dans les trente prochaines minutes je n’ouvre pas plus, je avoir par-dessus devrai retourner chez moi. Je vais prendre une marche dans le pompon d’être hôpital, il n’est pas question que je refasse le chemin du retour. enceinte. À mi-chemin, c’est beaucoup plus difficile de marcher, mais qu’à cela ne tienne, je continue tout de même à avancer. À 19h40, de retour à la chambre, heureusement, je suis ouverte à 5 cm! On me demande si je désire la péridurale et je réponds «non merci!» J’ai faim, je voudrais un pogo! Ma mère me suggère de manger plus léger, mais non, c’est un pogo que je veux et je l’obtiens dans les dix minutes suivantes ! Il est délicieux ! Les contractions deviennent plus douloureuses que jamais et voilà que je commence à vomir. Oui, je sais, maman, sans commentaire… Donc, je contracte et je vomis, je contracte et je vomis. L’infirmière vérifie mon col à 20 h 00 ; je suis à 7 cm. Le travail se fait rapidement mais, pour reprendre mon souffle, il me faudrait la péridurale. Bon, d’accord, c’est vrai, je n’en peux plus. Ouch! Ce n’est pas très agréable, mais quel soulagement ! Je ne ressens plus rien. Je rigole même de voir que j’ai de si grosses contractions. À 23 h 00, je suis ouverte à 10 cm, je peux enfin pousser. À 23 h 15, on me dit : « Ne poussez plus madame, j’appelle
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votre médecin ! » Personne ne sait où est le médecin (en fait, il est à la cafétéria en train de souper !) À 23 h 33, j’entends : « Voilà madame, vous avez une belle petite fille de 5 livres et 9 onces (2,52 kg) ! » Ma famille, qui s’était attroupée près de la porte, est hystérique et moi, je suis épuisée. Mais quelle joie de voir enfin ce petit rayon de soleil qui s’est tant fait attendre. Elle portera le nom de Marie-Soleil, car à compter de ce jour elle fera rayonner ma vie entière.
Sophie 16 septembre 1998, LaSalle
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Maxime on chum et moi avons pris la décision d’avoir un bébé, malgré le fait que j’ai le syndrome de Gardner, une maladie héréditaire. Ce ne fut pas une décision facile ; nous avons longtemps pesé le pour et le contre, et nous avons finalement décidé d’avoir notre bébé. Les essais ont commencé en février 1999.
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Ça faisait environ deux semaines que j’avais les seins hyper sensibles, j’avais des nausées depuis quelques jours et j’étais très fatiguée. Dans ma tête, pourtant, je n’étais pas enceinte! Le jour où j’ai commencé à avoir des étourdissements, mon conjoint m’a dit d’aller acheter un test, il était certain que j’étais enceinte. Le lundi 13 septembre 1999, je suis allée à la pharmacie m’en acheter un après ma journée de travail. Je pensais attendre au lendemain matin pour faire le test, avec la première urine du matin, mais je n’ai pas pu. Vers 18 h 30, j’étais dans la salle de bain à faire le test. Quelques instants plus tard, j’en sortais avec un grand sourire qui voulait tout dire. Mon conjoint n’a pas eu à me demander le résultat! Le soir même, j’annonçais la bonne nouvelle à mes parents qui, une fois le choc de l’annonce passé, furent tellement contents que le lendemain, toute la famille connaissait la nouvelle sans que j’aie eu à contacter qui que ce soit. J’ai commencé à perdre mon bouchon muqueux le lundi 15 mai dans la journée. Vers 23 h 00, j’ai commencé à avoir des contractions aux 40 minutes. Les contractions ont continué toute la nuit, aux 20 minutes, et je n’ai presque pas dormi. Dans la journée, les contractions se sont espacées, alors je suis allée prendre une marche avec le futur papa, ce qui a fait en sorte qu’elles ont recommencé à se rapprocher. Vers 18 h 00, mes contractions étaient aux cinq minutes, alors j’ai appelé l’hôpital pour me faire dire de prendre un bain et de les rappeler ensuite. J’ai donc pris un bain, et mes contractions se sont espacées aux 30 minutes. Cependant, à 21 h 00, mes contractions ont recommencé à être aux cinq minutes. À
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22 h 00, j’ai appelé à l’hôpital et à 23 h 00 j’y étais, avec mon conjoint et ma meilleure amie, qui, à mon grand plaisir, avait accepté d’assister à mon accouchement. Lorsque j’ai été examinée, vers minuit, j’étais dilatée à 4 cm et effacée à 80%. Vers 2h00 l’infirmière m’a offert la péridurale. L’anesthésiste était dans le département pour des césariennes, et j’ai accepté avec bonheur! À 2h30, j’avais ma péridurale qui m’a bien soulagée ! Cependant, petit problème à l’horizon : j’ai eu une grosse contraction qui a duré trop longtemps et qui a fatigué bébé. Son cœur est descendu à 70 battements par minute. La panique s’est presque emparée de moi. On a fait un petit prélèvement sur la tête de bébé pour connaître son pH et on m’a donné de la nitro sous la langue pour décontracter l’utérus. À ce stade, j’étais dilatée à 5 cm. La fin de l’accouchement s’est très bien déroulée. J’ai pu dormir, relaxer et, surtout, réfléchir, entre autres, à notre nouvelle vie de famille qui allait bientôt commencer ! À 6 h 30, j’étais dilatée à 7 cm et effacée à 90 %. Vers 7 h 30, j’ai recommencé à ressentir les contractions et j’avais envie d’aller aux toilettes, du moins c’est ce que je croyais. L’infirmière a fait venir le médecin, une femme, qui m’a examinée; j’étais déjà toute dilatée et effacée! Vers 8 h 00, j’ai enfin pu commencer à pousser ! Ce fut assez long, et j’ai eu quelques difficultés, dont une main qui s’est engourdie, et un mal de dos assez intense pour que je reçoive une nouvelle dose concentrée d’anesthésiant. À un Le fait de toucher certain moment, le médecin a proposé d’utiliser les forceps, la tête de Maxime et j’ai accepté rapidement, mais mon conjoint, lui, a suggéré et de le voir dans un de me laisser toucher la tête du bébé et aussi de me le laisser miroir m’a beaucoup voir à l’aide d’un miroir, ce qui a été fait. Le fait de toucher la encouragée. tête de Maxime et de le voir dans un miroir m’a beaucoup encouragée. Finalement, je n’ai pas eu besoin des forceps. J’ai poussé pendant trois heures et demie au total. Même si j’ai perdu la notion du temps, j’ai quand même trouvé cette période assez longue ! À 11 h 24 et 50 secondes, Maxime est né ! Quel soulagement, quelle joie et, surtout, quelle surprise, puisqu’il pesait 8 livres et 10 onces (3,91 kg), et mesurait 19 pouces et trois quarts (50,17 cm) ! J’ai quelque peu déchiré à l’intérieur, j’ai eu quatre points de suture et des égratignures à l’extérieur, mais le tout a guéri rapidement !
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Dès que Maxime a été nettoyé et emmailloté, j’ai tenté de le mettre au sein, mais nous étions tous les deux trop fatigués. Il est donc allé à la pouponnière pour quelques heures, le temps que je puisse me remettre un peu de l’accouchement. Par la suite, l’allaitement s’est très bien déroulé ; il a fait ça comme un grand !
Micheline 17 mai 2000, Montréal
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Maxime e 9 mars, vers 18 h 50, étendue sur le divan en attendant le début de l’émission «Star Académie», je sens une vive douleur dans le ventre. Cela fait l’effet d’un gonflement du ventre et d’un étirement en même temps. Je reste calme et j’avertis mon chum. Après quatre minutes, encore une douleur.
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Vers 20 h 00, je me dis que je vais aller dans le bain, pour me calmer. Mais non, c’est pire ! Je ne suis plus capable de sortir du bain tellement les contractions sont fortes et j’ai mal ! C’est finalement mon chum qui réussit à me sortir en me disant: «On s’en va à l’hôpital!» Je ne veux pas y aller, car je ne suis pas sûre que je vais accoucher ! Finalement, à 20 h 45, on part. Daniel appelle ma mère, elle sera là à l’accouchement. Nous arrivons à l’hôpital à 21h15. J’entre dans le pavillon des naissances en chaise roulante, car je ne suis plus capable de marcher. Ouf! Je prends de grandes et profondes respirations, ce qui m’aide beaucoup. Nous arrivons au bureau des infirmières ; la préposée me regarde et appelle une infirmière qui me donne une chambre tout de suite, sans même m’examiner avant. Le temps de me déshabiller, elle vérifie mon col. Je suis à 3 cm et effacée à 100 %. Je lui dis que je veux une péridurale. Elle me fait couler un bain, mais je n’y reste que 15 minutes, car je ne suis plus capable d’endurer les jets du tourbillon. Je sors, je suis rendue à 5,5 cm. On me fait la péridurale et ça me fait énormément de bien. Mais le cœur de mon bébé descend à 75 battements par minute. C’est la panique! L’infirmière va stimuler le bébé, car son cœur descend encore de 15 battements par minute. Finalement, tout rentre dans l’ordre. Ouf !
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Il est minuit, je jase avec Daniel et ma mère. Je ris. Je ne ressens plus de douleur, cela fait tellement de bien ! Vers 1 h 45, la gynécologue vient crever mes eaux. Quelle sensation spéciale ! Ce n’est pas douloureux et c’est tout chaud. Tout de suite après, ma péridurale commence à diminuer. Je demande à la gynécologue de rajouter de l’anesthésiant, mais elle ne veut pas. Je suis toujours à 5,5 cm. À toutes les deux minutes, je ressens toutes les contractions, car la péridurale ne fonctionne plus. L’enfer. Je n’ai pas beaucoup de répit. Vers 3 h 00, l’infirmière vérifie mon col ; je suis encore et toujours à 5,5 cm. Je suis tannée et fatiguée. Les contractions sont très fortes et très rapprochées. J’ai tellement mal. Je tente de bien respirer, mais ce n’est pas facile, je ressens la douleur partout dans mon corps. C’est très intense, mais je me dis que bébé arrivera C’est très intense, bientôt et cela m’encourage.
mais je me dis que bébé arrivera bientôt et cela m’encourage.
À 3 h 45, l’infirmière revient examiner mon col. Je suis à 9,5 +. Hourra ! Je vais enfin pouvoir voir ce petit être qui fait partie de ma vie depuis déjà neuf mois. L’infirmière joue avec mon col pour terminer la dilatation. À 4 h 00, je commence à pousser. On voit la tête, j’y touche et ça me donne le courage de continuer. Je pousse et pousse encore. Le bébé arrive, je suis tellement heureuse.
Finalement, Maxime naît à 4 h 52. C’est un beau bébé de 9 livres et 4 onces (4,20 kg), qui mesure 22 pouces (55,88 cm). C’est la huitième merveille du monde à mes yeux. Donner la vie est la plus belle chose que j’aie faite de ma vie ! La gynécologue me dit que c’est rare de pousser seulement 52 minutes pour un si gros bébé, d’autant plus que c’est mon premier. Je suis faite pour avoir des bébés. Et ce ne sera pas le seul bébé que je vais mettre au monde… Quelle belle expérience !
Marie-Claude 10 mars 2003, Châteauguay
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Maxime out a commencé le 5 décembre 1996, par une belle journée hivernale. La date prévue pour mon accouchement devait être le 3 décembre, j’étais donc légèrement en retard. Depuis quelques jours, j’avais des « fausses » contractions et je n’en pouvais plus d’attendre. Après avoir acheté de l’huile de ricin à la pharmacie avec une copine, nous sommes allées au centre commercial. Mais, en descendant de la voiture, un liquide, que je croyais être de l’urine, s’est mis à couler soudainement entre mes jambes. Et, comme le liquide n’arrêtait pas de couler, j’ai rapidement compris que c’était la poche des eaux qui venait de rompre. Il n’y aurait aucun magasinage pour moi cette journée-là ! Après avoir été cherché ma marraine, qui allait m’accompagner je me suis rendue à l’hôpital.
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Vers 21 h 00, nous étions à l’hôpital. On me brancha aussitôt sur le monitoring pour vérifier si j’avais des contractions. On put constater que, bien qu’il y en avait, elles étaient irrégulières et pas très intenses. On me permit donc de me promener afin de me changer les idées, ce que je fis avec plaisir, car j’espérais que cette marche activerait le travail. Je savais que bébé était presque prêt à se pointer le bout du nez, mais quand le ferait-il ? J’étais vraiment impatiente de le voir sortir; j’avais tellement hâte de le voir, de le serrer, de le cajoler et même de lui mettre une couche. Bref, j’avais hâte de prendre soin du petit être qui avait grandi en moi pendant plus de 40 semaines et que j’aimais déjà de tout mon cœur de maman. Jusqu’à 3 h 00 du matin, en compagnie de ma marraine, je fis la navette entre ma chambre et la pouponnière où j’allais voir les autres petits poupons. J’étais même un peu jalouse des mamans qui avaient déjà accouché alors que moi, je me promenais de long en large en attendant mon poupon à moi. Ma petite promenade était assaisonnée de contractions sporadiques mais peu douloureuses et, surtout, d’impatience, l’impatience de serrer bébé dans mes bras. Je croyais qu’avec des contractions aussi peu intenses, j’en aurais encore pour des heures… Mais, ouf ! J’avais tort !
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L’horloge indiquait maintenant un peu plus de 3h00 du matin et le médecin vint m’examiner, histoire de savoir si bébé se préparait à sortir. J’étais alors, à ma grande surprise, ouverte à 6 cm. Mais mon travail s’était arrêté de lui-même, sans même que je me sois aperçue qu’il avait commencé (!)… Cependant, cela ne pouvait rester ainsi et on m’offrit la péridurale, que j’ai refusée par peur de l’inconnu et des effets secondaires. On m’installa donc le pitocin pour créer des contractions et, à ce moment, les vraies contractions, les plus douloureuses, ont débuté. À ce point, je me demandais même si je n’aurais pas dû prendre la péridurale tellement je souffrais. En fait, jamais je ne m’étais attendue à souffrir autant. Finalement, environ dix minutes après la visite du médecin, on m’installa les pieds dans les étriers et on me demanda de pousser de toutes mes forces en empoignant les poignées installées de chaque côté du lit. Toutefois, impossible! Je n’y arrivais pas; le petit coquin semblait ne pas vouloir sortir de la bedaine de maman ! Je me suis donc accroché l’intérieur des cuisses et j’ai concentré, en un ultime effort, tout ce qui me restait d’énergie. J’ai poussé si fort que fiston a fini par sortir, et ce, jusqu’à la taille. Quelle douleur ! Mais, en même temps, quel soulagement ! Par la suite, seulement une autre petite poussée fut nécessaire pour sortir le reste de son petit corps. Enfin ! Il était sorti ! Quel instant magique ! J’avais attendu 40 semaines pour vivre ce moment exaltant et, enfin, je le vivais. Les longues heures et même les semaines d’attente se sont instantanément effacées de ma mémoire et tout ce que je J’étais très émue voulais maintenant, c’était voir mon bébé, mon cher petit d’entendre ses pleurs Maxime que j’avais tant désiré. qui sonnaient comme
une merveilleuse musique à mes oreilles.
Une fois le bébé sorti, on l’a installé sur moi pour couper son cordon et on me le montra enfin. Je fus surprise de constater qu’il était aussi pâle et teinté de bleu. Mais comme il était beau! Et sa petite voix quand il a pleuré pour la première fois! J’étais très émue d’entendre ses pleurs qui sonnaient comme une merveilleuse musique à mes oreilles. Il fut nettoyé, examiné, pesé et mesuré, pendant que je le réclamais. Il pesait 7 livres et 10 onces (3,46 kg), et mesurait 21 pouces (53,34 cm). J’étais terriblement épuisée, mais pas assez pour m’empêcher de le prendre dans mes bras pour le nourrir et sentir son petit corps si fragile contre le mien. Quel bonheur!
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Après un peu de repos, malgré mon épuisement, j’ai passé la journée entière à admirer ce petit ange. J’ai compté, je ne sais combien de fois, ses petits doigts et ses petits orteils pour m’assurer de sa parfaite condition et, oui, sa condition était parfaite. Il avait un beau petit corps parfait et il se portait à merveille, comme sa maman qui était maintenant comblée de bonheur malgré la fatigue…
Mélisa 6 décembre 1996, Drummondville
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Mélanie est en avril 1993 que j’ai appris que j’étais enceinte pour la première fois, après trois mois d’essais. Que d’émotions ! Ton papa et moi étions fous de joie et de bonheur; nous allions avoir notre premier enfant et la première petit-fille de mes parents. Bref, tu étais attendue par tous.
C’
Cet été-là, ton père et moi sommes déménagés en Allemagne, à la suite d’un transfert des Forces armées canadiennes. J’étais un peu inquiète quant aux soins que je recevrais là-bas, mais je ne voulais pas manquer cette chance qui s’offrait à nous. J’ai eu une magnifique grossesse: pas de nausées, aucun malaise, sauf peut-être des contractions de Braxton-Hicks à la tonne. Je ne les comptais pas, elles ne m’ont jamais inquiétée et ne m’incommodaient pas vraiment non plus… mon médecin m’avait dit que c’était des contractions de pratique ! En parlant de médecin… ça n’a pas toujours été évident de me faire suivre là-bas pour ma grossesse. Tout d’abord, j’ai été suivie par une infirmière en obstétrique-gynécologie jusqu’à 25 semaines à la clinique médicale américaine de la base où nous étions (c’était une base de l’OTAN). C’était la manière de procéder pour toutes les conjointes de militaire. Ensuite, j’avais le choix d’aller où je voulais, mais la majorité des femmes que j’ai connues qui ont accouché là-bas m’ont toutes conseillée d’aller accoucher aux PaysBas, car c’était beaucoup plus simple pour se faire comprendre côté langue. Les gens de la région où j’habitais, sauf quelques exceptions, ne parlaient pas beaucoup anglais ni français. J’ai donc été suivie par un médecin à partir de 25 semaines et ensuite, à partir de 36 semaines, j’ai dû me faire suivre par un autre médecin parce que la première était partie en congé de maternité. Heureusement que mon conjoint était toujours présent aux rendez-vous, car sinon ça aurait été assez difficile pour moi. Alors voilà, ta naissance était prévue pour le 15 décembre. Le 5 décembre au matin, je me suis levée comme à mon habitude, j’ai fait ma petite routine
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dans l’appartement où nous vivions, c’est-à-dire pas grand-chose parce qu’au cours des journées précédentes, j’avais fait le grand ménage. En fin d’avantmidi, j’ai réalisé que les fameuses contractions de Braxton-Hicks me pinçaient légèrement, plus que d’habitude. J’ai alors décidé d’en vérifier la régularité… et elles revenaient aux huit à dix minutes. Mais tout bonnement, je ne pensais vraiment pas que c’était le vrai travail qui commençait. Tout le reste de la journée, je suis restée tranquille, à regarder la télévision. Au retour de ton papa en fin d’après-midi (il était sorti voir des amis), je lui ai raconté ma journée et comment je me sentais. Il a alors décidé d’appeler une de nos amies infirmière. Elle a dit que c’était bon signe, que ça s’en venait, mais rien de plus. Tout de suite après, je suis allée aux toilettes et oh ! Il y avait du sang ! Je l’ai vite dit à ton papa, qui a tout de suite rappelé notre amie et celle-ci lui a dit que nous ferions mieux d’aller à l’hôpital. Nous sommes partis presque immédiatement. Il était environ 17 h 00, nous n’avions pas soupé, mais nous n’avions pas faim non plus. En m’en allant, j’avais en tête que j’allais simplement me faire examiner. Après tout, ton arrivée n’était prévue que dix jours plus tard. Vers 18h00, nous étions à l’hôpital, j’étais étendue sur un lit pendant qu’on vérifiait l’intensité et la régularité de mes contractions. Celles-ci étaient régulières et s’étaient rapprochées ; elles Mélanie. Petite fille revenaient alors aux quatre ou aux cinq minutes. Une demià la jolie tête ronde heure plus tard, une infirmière est venue vérifier mon col, et toute chevelue. qui était déjà ouvert à 5 cm ! Oh ! là là ! J’allais vraiment accoucher, je n’en revenais pas ! J’ai demandé pour prendre une douche, car je n’avais pas eu le temps de me laver avant de partir. Pendant que j’étais dans la douche, les contractions se sont intensifiées, mais je les endurais encore assez bien. Vers 19 h 30, on a encore vérifié mon col… 8 cm ! L’infirmière était toute surprise, après tout, c’était un premier accouchement ! On m’a donc installée dans la chambre de naissance et on a téléphoné à mon médecin. Peu de temps après, elle est arrivée. À partir de ce moment-là, j’ai un peu perdu la notion du temps. Elle a crevé mes eaux, m’a fait un bloc honteux pour ensuite me faire une épisiotomie. J’étais prête à pousser !
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J’ai poussé une fois… deux fois… et mon médecin m’a dit : « quand je te dirai d’arrêter, tu arrêtes. » C’était pour pouvoir enlever le cordon autour du cou du bébé, je crois. Une autre contraction s’en venait et j’ai poussé de toutes mes forces ! Mon médecin n’a jamais eu le temps de me dire d’arrêter… tu es sortie d’un seul trait, comme un petit ballon de football. Ma petite fille, ma première enfant, je t’aimais déjà tant ! Ton papa et moi pleurions de joie de te voir et nous t’avons nommée Mélanie. Petite fille à la jolie tête ronde et toute chevelue. Tu pesais 6 livres et 7 onces (2,92 kg), et mesurais 18 pouces (45,72 cm). Une toute petite puce !
Chantale 5 décembre 1993, Heerlen, Pays-Bas
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Mélodie-Ann e 16 mai 2000, j’avais 36 semaines de grossesse. Vers 9h30 du matin, mes contractions ont commencé. Elles étaient soit aux 13 minutes ou aux 3 minutes, donc pas très régulières. Je suis allée faire des commissions pendant l’avant-midi et l’après-midi mon conjoint et moi sommes allés prendre une longue marche pour faire avancer le travail, car là je voulais vraiment en finir! J’étais fatiguée de rentrer de l’hôpital sans ma puce.
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Après le souper, mes contractions étaient toujours irrégulières. Nous sommes partis nous promener en auto et nous avons rendu visite à ma mère. Là-bas, mes contractions ont commencé à être plus douloureuses et plus régulières, donc nous sommes revenus à la maison et je me suis couchée, car j’étais épuisée. À 21h30, cela faisait 12 heures que j’avais des contractions. J’ai bu trois grands verres d’eau et je me suis recouchée. À 22h00, j’ai appelé à l’hôpital, car j’étais aux six minutes, mais on m’a dit d’attendre. À 23h00, j’étais aux quatre minutes, donc nous sommes enfin partis. Dans l’auto, mes contractions étaient aux trois minutes et de plus en plus douloureuses ; j’avais hâte d’arriver à l’hôpital. J’espérais accoucher et non qu’on me garde encore couchée dans un lit d’hôpital pendant une semaine ! À mon arrivée, les infirmières m’ont installée dans une chambre de naissance et l’une d’elles a appelé mon médecin qui a confirmé que j’accoucherais bientôt. À 23 h 45, l’infirmière m’a examinée : j’étais dilatée à 4 cm et demi et effacée à 90%. J’étais très déçue, car je croyais être plus avancée que ça… L’infirmière m’a installé le moniteur et le soluté puis elle m’a demandé comment je désirais accoucher. Je lui ai répondu : « Je veux un accouchement le moins souffrant possible, la péridurale et toute autre chose qui enlève la douleur. »
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«Je veux un accouchement le moins souffrant possible, la péridurale et toute autre chose qui enlève la douleur.»
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Ensuite, j’ai essayé de me relaxer dans mon lit pendant que mon chum dormait à côté de moi. Vers 4h30, j’ai demandé à être examinée pour savoir de combien j’étais dilatée, car je ne voulais pas avoir la péridurale avant d’être à 6 cm. L’infirmière m’a examinée et j’étais à 5,5 cm, et complètement effacée. J’étais encore plus déçue, moi qui croyais être à 7 cm. Mon chum s’est réveillé et nous sommes allés marcher dans l’hôpital de 5 h 00 à 7 h 00. À 7 h 00, j’ai rencontré ma tante qui travaille dans cet hôpital et elle est venue prendre son déjeuner avec nous dans ma chambre. Vers 7 h 20, une infirmière m’a prévenue que mon médecin allait venir me voir pour m’examiner. Le médecin est arrivée, elle m’a examinée et surprise ! J’étais à 8 cm et mes eaux n’étaient pas crevées. Elle a donc crevé mes eaux et elle m’a dit: «Je vais me changer et on commence à pousser.» J’avoue que j’étais un peu paniquée, car finalement j’allais accoucher sans la péridurale. Même si mes contractions étaient tolérables, j’avais peur de souffrir. Il était 7 h 30 quand j’ai commencé à pousser et j’avais vraiment mal. Je criais comme une folle, alors l’infirmière m’a montré comment respirer et mon médecin, comment pousser, car je ne poussais pas comme il le fallait. J’étais vraiment épuisée, je ne voulais plus pousser. C’est l’infirmière qui m’a redonné le courage ; elle ne cessait de me dire que j’étais bonne et de ne pas lâcher, donc j’ai recommencé à pousser et je me suis dit dans ma tête : « Là, je pousse de toutes mes forces ! » J’ai poussé tellement fort que j’ai arraché la poignée du lit ! Le médecin Elle était merveilleuse, m’a dit : « C’est très bien, le bébé est presque sorti. » Donc j’ai elle me regardait poussé encore une fois de toutes mes forces et ma puce est droit dans les yeux, finalement sortie comme un bouchon de champagne.
sans pleurer. J’étais bouche bée, je ne savais pas quoi dire.
La tenant par un pied, le médecin l’a déposée sur mon ventre; elle était merveilleuse, elle me regardait droit dans les yeux, sans pleurer. J’étais bouche bée, je ne savais pas quoi dire, elle était tellement belle ! Enfin, j’avais ma fille, j’avais tellement d’amour à lui donner que je ne savais pas par où commencer !
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Donc, ma puce est née le 17 mai 2000 à 7 h 47. Mélodie-Ann pesait 5 livres et 6 onces (2,44 kg), et mesurait 19 pouces et demi (49,53 cm).
Andréane 17 mai 2000, Greenfield Park
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Nathan aman, ça fait 40 semaines et 6 jours que je suis dans ton ventre. Je ne sais pas encore compter, mais je t’ai entendue le répéter souvent aujourd’hui. Pourquoi es-tu tannée, maman, que je sois là ? Tu ne m’aimes pas ? Tu ne dois pas m’aimer maman parce que ma maison d’eau rapetisse à toutes les deux minutes depuis déjà deux heures… pourquoi tu me fais ça maman ? Je t’ai donné un trop gros coup avec mes pieds ? Je m’excuse maman, je vais faire attention, promis.
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Maman, où on va maintenant ? J’entends papa qui te parle et vous semblez rigoler. Pourtant, moi, je ne rigole pas, ma maison me pousse et je ne comprends pas pourquoi. Oh! Maintenant il y a plein de nouvelles mains sur ma maison, c’est qui ces gens ? Est-ce qu’ils veulent te faire mal ? Parce que je vais te protéger. Je te le promets, je ne veux pas que des gens te fassent du mal, tu le sais, hein, maman ? Tu fais quoi maintenant ? J’entends des drôles de bruits de chutes… Tu es dans un bain avec des remous ? Merci de m’expliquer les choses de la vie… Mais pourquoi ma maison continue de bouger ? Cela fait deux heures que tu n’es plus dans le bain et tu sembles déçue que ma maison ne soit plus affectée par ces terribles tremblements de terre. Pourquoi es-tu déçue ? Je t’entends dire à mamie au téléphone que tu vas passer la nuit à l’hôpital et que si ton travail ne reprend pas, tu vas avoir une injection demain pour accoucher… C’est quoi ça, accoucher ? Et ton travail, c’est quoi ? Et est-ce que tu es payée pour ton travail ? Tes employeurs sont-ils gentils avec toi ?
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J’ai passé une très belle nuit dans ma maison à écouter ton cœur battre et à entendre tes ronflements que papa déteste tant, mais qui me font du bien, à moi. Mais tu t’es levée tôt ce matin, le soleil n’est même pas encore là, qu’est-ce qui ne va pas ? Papa est déjà debout lui aussi, ce n’est pas normal, papa ne se lève jamais si tôt. Oh ! Maman, il y a encore plein de mains sur ma maison et même qu’il y a des bouts de mains qui essaient d’entrer par la porte. J’ai peur, maman… Mais que se passe-t-il encore? Ma maison recommence à ne plus vouloir de moi… Aide-moi ! Je ne comprends pas. Tu dis que c’est parce que tu veux me voir ? Tu dis que c’est parce que tu as hâte de me donner des gros bisous ? C’est quoi des bisous ? Est-ce que ça fait mal des bisous ? Pourquoi tu cries maman, qui te fait mal ? Dis-le moi s’il te plaît… C’est moi ? C’est moi qui te fais ça ? Je ne veux pas te faire mal, je ne veux pas, je veux rester avec toi bien au chaud dans ma maison d’eau et continuer à écouter ton cœur. Ça fait déjà 41 semaines que je suis dans cette maison, je l’aime bien, même si on est à l’étroit… surtout depuis 6 h 30 ce matin… Il est quelle heure, là ? Il est 15 h 00 ? C’est quoi l’heure ? Ça sert de repère ? Pourquoi tu cries encore ? Pourquoi tu te tortilles comme ça et pourquoi papa te dit de respirer doucement ? Moi, j’aime bien t’entendre respirer, ça me calme. Tu ne cries plus maintenant… Je t’entends dire que tu ne sens plus tes jambes. Que t’est-il arrivé? Tu as eu une péridurale? C’est quoi ça une péridurale ? Ça te fait du bien ? Alors je suis très content. Mais les tremblements de terre sont de plus en plus Dis, maman, fréquents, maman, et mon petit cœur, il ne bat pas bien comment puis-je quand ça tremble. Aide-moi, je t’en prie. Tiens, une main que entendre ton cœur je ne connais pas vient me masser la tête, ça chatouille, c’est même si je ne suis plus drôle. Mon petit cœur va mieux, dis à la main de continuer à dans ma maison? venir me chatouiller souvent. Au secours! Ça pousse, je descends, je tombe! J’ai peur… c’est noir… Maman, il est quelle heure maintenant ? 17 h 27… Maman, c’est froid. Maman, pourquoi papa a des gros ciseaux près
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de mon bedon, il veut me faire mal? Pourquoi je crie moi aussi? Vite, vite, remets-moi dans ma maison, je veux entendre ton cœur… Dis, maman, comment puis-je entendre ton cœur même si je ne suis plus dans ma maison? Je suis sur ton bedon, tu dis? Et pourquoi tu pleures? Tu as de la peine? Tu es contente… on pleure, maman, quand on est content? Bien, je vais pleurer très souvent alors durant les mois qui vont venir parce que je suis content d’être avec toi. Dis, maman, tu me montres c’est quoi un bisou ?
Claudelle 4 avril 2003, LaSalle
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Nathan 15 août 2003 yant un bébé vivant déjà âgé de presque deux ans, j’ai le cœur gros ; je me demande si, après mes deux fausses couches des mois précédents, je vais enfin retomber enceinte et être capable de garder le bébé. Je n’en suis qu’à 25 jours dans mon cycle, il est encore trop tôt pour passer un test mais, comme je suis très impatiente, je décide d’en passer un quand même. Je m’installe et j’attends trois minutes. RIEN. Désespérée encore ce mois-ci, je le prends et je m’apprête à le mettre dans la poubelle quand je m’aperçois qu’une fine ligne pâle commence à apparaître tranquillement dans la petite fenêtre. Je me dirige sous la lumière pour être vraiment certaine. OUI ! Ça y est… c’est positif ! Je sautille partout et je m’empresse d’embrasser mon fils qui se demande bien ce qui me prend. Mon conjoint m’appelle pour me dire qu’il a enfin passé son permis de camionneur, je le félicite. J’en rajoute en lui disant : « Félicitations, papa deux fois ! » Nous sommes très heureux, mais préférons garder le secret quelque temps… au cas où.
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26 novembre 2003 C’est aujourd’hui, lors de l’échographie, que j’ai appris qu’Anthony, mon fils aîné, aurait un petit frère ! Quelle surprise, nous qui nous attendions à une petite fille ! 19 avril 2004 Aujourd’hui, j’en suis à 39 semaines et 2 jours, il est maintenant 2h00 heures du matin et je commence à avoir mal au ventre. J’attends et je passe mon temps à regarder l’heure, je calcule pour voir si c’est le vrai travail ou non. Plus ça avance, plus je commence à avoir peur; je connais la douleur et je veux reculer, je ne veux plus souffrir. Il est maintenant 3h00 et ça ne passe pas, les douleurs se rapprochent, même. Je me lève et je m’installe dans ma chaise pour écouter un peu la télévision. À 4 h 00, mon conjoint se lève, déjeune,
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s’habille et s’apprête à aller travailler. Je lui demande de me faire couler un bain; il s’exécute, je m’assois et essaie de relaxer un peu. Mon conjoint me demande si je préfère qu’il reste, je lui dis que s’il reste pour rien, il va perdre une journée de travail. Je me lève du bain et j’ai mal. Mon chum prend le téléphone et appelle son patron pour lui dire que je suis en travail, qu’il va rester avec moi. Je suis un peu soulagée de le savoir à mes côtés. On décide de se recoucher un peu, mais j’en suis incapable! Je me relève et appelle à la maternité. L’infirmière me dit de prendre un bain et de me coucher sur le côté gauche. Je lui réponds avec impatience que je l’ai déjà fait et que j’ai vraiment mal. Elle me dit de m’en venir, qu’elle allait vérifier tout cela. J’appelle ma belle-mère et lui demande de venir garder Anthony, mon grand garçon, car je dois partir à l’hôpital. Pendant ce temps, mon conjoint apporte les bagages dans l’auto. Je vais embrasser mon fils et lui chuchote : « Maman s’en va chercher Nathan, tu viendras me voir cet après-midi!» Et je me suis volé un baiser pour la chance. Juste avant de partir, j’appelle ma maman et je lui annonce que je pars, et que je la rappelle de l’hôpital! À l’hôpital, on m’examine ; je suis maintenant rendue à 4,5 cm. L’infirmière me dit que mon travail est commencé et elle envoie mon conjoint faire mon admission à l’étage en dessous. Alors je reste seule, je respire, j’ai mal! Je trouve que ça n’avance pas très vite ! Au même moment, je perds mes eaux. Ce n’est vraiment pas agréable de se retrouver mouillée comme ça, donc j’appelle l’infirmière qui arrive aussitôt, change les draps et vérifie mon col. 5 cm ! Elle quitte ma chambre et mon conjoint arrive, content, car l’infirmière lui a dit que je venais de perdre les eaux, donc le travail avançait. Mon conjoint est excité, il a plus hâte que moi. Facile à dire, ce n’est pas lui qui souffre! J’ai hâte que cette souffrance quitte mon corps, même si je sais qu’elle achève, parce que je sais également que de très beaux moments arrivent, et que je vis la plus belle des souffrances, celle de mettre un enfant au monde par voie naturelle. Je vis cet instant intensément, essayant de bien graver cette naissance dans mon esprit à tout jamais. J’ai vraiment, vraiment mal, je ne me comprends plus, je supplie mon conjoint d’aller demander la péridurale entre deux contractions, mais celui-ci me répond: «On vient juste d’arriver, attends un peu!» Je lui réponds sèchement: «Eille! c’est pas toi qui souffres, ça fait que dépêche-toi, va voir l’infirmière ! » Il part dont et revient en me disant qu’elle s’en vient.
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Il me caresse le bras et quand la contraction arrive, je lui dis sèchement d’arrêter. J’ai tellement mal que la douleur paraît pire quand il me touche, alors vaut mieux qu’il cesse. Il n’en peut plus de me voir souffrir, il m’avoue qu’il n’aimerait pas être à ma place! Tout à coup, je sens que le bébé pousse. L’infirmière arrive enfin et décide de vérifier mon col. 9 cm ! Ça ne fait même pas une heure que je suis arrivée et je suis déjà prête à pousser! Avec un grand sourire, l’infirmière court appeler le gynécologue, qui arrive 20 minutes plus tard, soit à 6h20. Les infirmières préparent mon lit, je crie à mon conjoint d’aller chercher la caméra dans l’auto, ce qu’il s’empresse de faire, car on ne veut rien manquer de cet accouchement. Il attrape le téléphone en passant dans le corridor et demande à ma mère de venir nous rejoindre, car le moment approche. Il arrive dans la chambre, prépare la caméra et je commence à pousser. Il est déjà 6 h 25, mon conjoint filme le bébé pendant que je pousse. Je tiens absolument à ce qu’il filme cet accouchement, je veux me voir sur vidéo en train de mettre au monde mon fils, événement dont je ne me souviens plus en ce qui concerne mon premier accouchement, car j’étais trop assommée par les calmants. Alors, cette foisci, je veux le voir ! Je pousse et je souffre de plus en plus, d’une terrible douleur, mais une très belle douleur. Le gynécologue met ses doigts pour m’aider à sortir le bébé, et je lui dis froidement: «Enlève tes doigts de là, ça fait mal!» même si je sais que ce qui s’en vient va être pire! Alors je continue de pousser, même avec ses doigts qui empirent la douleur. Il craint que je ne déchire, alors il exécute une épisiotomie. Enfin, quel soulagement, je suis gelée, ce qui apaise un peu la douleur. Le gynécologue me dit: «Sonia, deux ou trois poussées, et ton bébé est là.» Wow! C’est encourageant, je sens que le grand moment approche. L’infirmière me Un bébé totalement chuchote: «Tu es bonne, vas-y, ne lâche pas, pousse longtemps, différent de mon longtemps, longtemps, longtemps… ne pousse plus, prends de premier, moi qui petites respirations, regarde, ton bébé est là!» m’attendais à un Enfin, tout rose, les cheveux très noirs et très épais, les joues toutes joufflues, quelle surprise ! Un bébé totalement différent de mon premier, moi qui m’attendais à un bébé sans cheveux! Alors le gynécologue s’exclame: «Hé! c’est un bon bébé
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bébé sans cheveux !
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de neuf livres (4,08 kg), certain ! » Je le regarde avec de gros yeux, je ne le crois pas, c’est impossible que MOI j’aie réussi à sortir un bébé de neuf livres (4,08 kg) de mon ventre! Mon conjoint s’inquiète du placenta, il espère que cette fois-ci, il sortira de lui-même, ce qui se produit quelques minutes après la venue au monde de mon fils, de NOTRE FILS ! Les infirmières veulent le laver et le peser tout de suite, mais je veux le prendre un petit peu avant et lui donner son premier baiser. Je dis à mon conjoint: «Va avec elles et filmele. » Donc, mon bébé part avec l’infirmière et mon conjoint les suit à la pouponnière, fier d’être de nouveau papa. Le gynécologue me recoud et je jase tranquillement avec lui. Je respire, savourant encore une fois la fin de cette grossesse, en espérant un jour revivre cette expérience. Le gynécologue me quitte en me félicitant. Ma mère arrive tout énervée dans la chambre pendant que l’infirmière finit de préparer les couvertures. Elle me regarde, pensant que l’infirmière est en train de vérifier mon col, elle écarte les yeux et regarde mon ventre en disant : « Hein ! pas déjà ! C’est pas vrai ? J’ai manqué ça ? » Eh oui, maman, bébé a été plus vite que toi ! J’ai été surprise de savoir que mon bébé pesait 8 livres et 14 onces (4,03 kg), car je ne m’attendais pas à un si gros bébé ! Et dire que si mon conjoint était allé travailler, il aurait manqué la naissance de son deuxième fils !
Sonia 19 avril 2004, Alma
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Nicolas u’y a-t-il de plus magique qu’une grossesse ? L’idée de concevoir un petit être qui est à la fois lui et moi. On l’avait désirée cette première aventure, tant espérée…
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J’apprends à la fin du mois d’août qu’un petit bébé est en route. Nous sommes fous de joie. Nous étions rendus là dans notre vie. Nous voulions y planter des fleurs… Ce fut une grossesse rêvée. J’étais sereine, je me sentais tellement belle. Chaque soir, je m’étendais dans un bain chaud simplement pour regarder mon ventre qui s’arrondissait de jour en jour et que je pouvais voir bouger de tous côtés. J’ai tenu un journal pour ne rien oublier. Vers la 37e semaine, mon gynécologue m’apprend que je suis dilatée à 2,5 cm et un peu effacée. Il me dit que selon lui, je ne passerai pas la fin de semaine. Ça tombe bien puisqu’il est de garde. Je lui dis alors que je vais faire le grand ménage afin de faire débuter mon travail. Sur ce, il me répond que cela ne serait pas nécessaire puisque, selon lui… faire l’amour est le truc ultime! De retour à la maison, je relate à mon mari les faits saillants de mon rendez-vous. Il ne se fera pas prier, ça c’est certain ! Samedi matin, le 13 avril 1996, je me lève. D’habitude, je vais toujours déjeuner avec mes parents au restaurant mais, ce matin, je n’en ai pas envie. Je me plonge dans un bain chaud pour n’en ressortir qu’une heure plus tard. Je parle à mon enfant et lui dis combien j’ai hâte de faire sa connaissance. Je lui dis que je l’imagine tout blond avec les yeux bleus de son papa et les grands cils de sa maman. J’ai hâte de le tenir dans mes bras mais, en même temps, je suis si triste que la grande aventure de cette première grossesse tire à sa fin. Je m’habille confortablement et je commence une sauce à spaghetti. Maman vient me rendre visite et m’apporter encore un petit quelque chose pour le bébé.
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Il est 17 h 00 : Mon mari arrive de travailler. On fait les derniers préparatifs pour notre ultime souper en tant que couple. Demain, peut-être, seronsnous une famille. Il est 18 h 00 : Mon mari me dit à la blague, afin de mettre les chances de notre côté, que nous pourrions peut-être faire l’amour avant le souper et… après aussi ! Ce qui fait que malgré mon manque flagrant de souplesse… nous nous sommes aimés. Il est 18 h 45 : Nous nous apprêtons à déguster notre entrée. Je regarde sans cesse le cadran. Mon mari me demande si j’ai des contractions… oui, elles sont régulières aux trois minutes. Mon médecin avait-il vu juste ? Je n’ai même pas envie de me coucher du côté gauche et de prendre un bain chaud… tant pis, on va à l’hôpital ! Il est 19h00: C’est fou! Nous sommes si énervés que nous allons dans la douche et nous en ressortons à peine mouillés tellement nous avons fait ça vite ! Il est 19 h 30 : J’appelle ma maman pour lui dire que nous allons à l’hôpital. « Quoi, déjà ? » Il est 20 h 00 : Arrivée à la maternité. Nous sommes très bien reçus. Une infirmière m’installe dans une chambre de travail. Elle m’examine. Je suis à 3 cm et effacée à 60%. Les membranes sont bombantes. On m’installe sur le moniteur afin de vérifier si les contractions sont bel et bien là, régulières et efficaces. Comme on constate qu’elles sont régulières aux deux ou aux trois minutes, on m’envoie marcher une heure afin de faire activer le travail. Mon mari et moi tournons en rond, car faire le tour de l’étage prend deux minutes. Les contractions sont toujours très présentes mais, même si certaines m’obligent à reprendre mon souffle, elles sont dans l’ensemble très tolérables. Il est 21 h 15 : Je retourne pour un monitoring. Les contractions sont régulières, mais le travail n’a pas avancé de 1 cm. On m’envoie marcher encore 30 minutes. Il est 22h00: Je commence à être fatiguée. Mon médecin vient me visiter. Il rit en me voyant. «Comme ça, mon truc a fonctionné?» Il m’examine: rien
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n’a bougé. Les contractions commencent même à s’espacer. Comme les membranes sont bombantes, il me propose de me garder pour la nuit et, si le travail ne devient pas actif, au petit matin, il rompra les membranes et laissera les choses aller d’elles-mêmes par la suite. J’accepte alors sur-le-champ. Les infirmières sont très attentionnées. On m’installe des bouillottes d’eau chaude sur les reins, on me propose même une petite pilule pour dormir puisque demain sera un grand jour pour moi. J’accepte, cependant j’ai tellement dormi profondément avec ce médicament que mon mari a été incapable de fermer l’œil en raison de mes ronflements! Tout le monde riait à mon insu, puisque moi, j’étais dans les bras de Morphée… 14 avril 1996 Il est 6h30: Mon gynécologue arrive… c’est l’heure! Il m’examine: toujours 3 cm! Les infirmières viennent installer mon soluté et me faire des prises de sang. Puis, c’est le moment de la rupture des membranes. Mon gynécologue me dit à la blague que j’ai un bassin olympique. J’ai tellement de liquide qu’il doit aller se changer. Ma bedaine diminue pratiquement de moitié. Je suis calme, mon mari, attentionné. Nous sommes si près de faire notre première rencontre avec notre fils ! Les contractions débutent et deviennent rapidement plus intenses. Je dis à mon mari : « C’est ça, des vraies contractions ! » Comme j’avais demandé la péridurale et que je suis maintenant à 5 cm, l’anesthésiste est appelé. Il arrive peu de temps après. Ah ! le soulagement total ! Dix minutes plus tard, il revient vérifier si je sens mes jambes. En même temps, l’infirmière me dit : « On va te faire un examen, car souvent après la péridurale le travail est ralenti. » Mais moi, je sens que ça pousse. Elle m’examine et n’en revient pas… je suis complète!
Les lumières sont tamisées, la salle, chaude, l’atmosphère est calme… rapidement, je commence à pousser.
Il est 9 h 00 : Comme ce n’est pas encore « la mode » des chambres de naissance dans les hôpitaux, on me transfère en salle d’accouchement. Je ne trouve pas ça aussi froid que je le pensais. Les lumières sont tamisées, la salle, chaude, l’atmosphère est calme… rapidement, je commence à pousser. Je fais ça comme une pro, aux dires de l’infirmière et de mon gynécologue. Je me concentre sur mes
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poussées. Rapidement, on voit la tête. Le médecin me dit que c’est un petit pâle. Ça arrive vite… mon mari me crie : « Nat, Nat, regarde, c’est tellement beau ! » Mon petit bébé est en train de sortir de moi ! Il est 9 h 44 : Nicolas voit le jour, il pleure à peine. Il est aussi calme que ses parents. Nous posons notre premier regard sur lui, les yeux remplis de larmes. Le moment est indescriptible. Je me souviens encore combien il était chaud sur moi. Comme il n’a qu’un petit point à faire, le médecin s’exécute, me félicite et nous retournons dans la chambre de travail. Nous avons hâte d’annoncer la nouvelle à tout le monde. Mes parents, qui étaient au courant du déroulement depuis la veille, s’annoncent à la salle d’accouchement pour demander où j’en suis dans mon travail. L’infirmière leur a répondu : « C’est déjà fait, madame, elle est dans la chambre avec son bébé ! » Je suis tellement contente de les voir… et nous sommes si fiers de leur présenter leur premier petit-fils. L’instant est magique. Un peu plus tard, on m’annonce que mon fils pèse 6 livres et 9 onces (2,98 kg), et qu’il mesure 19 pouces et quart (48,90 cm). Un beau bébé parfait, blond, avec des cils longs comme dans mes rêves et avec les yeux bleus de son papa ! Bienvenue mon amour, ma vie… je remercie ton papa pour ce si beau cadeau. Un jour, je vais aussi te raconter que lorsque nous sommes retournés à la maison avec toi, nous avions si peur que nous avons emprunté toutes les petites rues tranquilles pour nous rendre à la maison. Et au moment où nous sommes entrés, la radio, encore ouverte, jouait la chanson « Prendre un enfant par la main »…
Nathalie 14 avril 1996, Repentigny
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Paméla la naissance de ma première fille, j’avais 15 ans et j’habitais un foyer pour filles-mères, la maison Adrienne-Pilon. Ce séjour parmi d’autres nouvelles mères et accompagnée des éducatrices m’a permis d’apprendre beaucoup et m’a bien préparée à cette nouvelle aventure.
À
On peut dire que j’ai vécu intensément le syndrome de nidification car, deux semaines avant d’accoucher, j’avais lavé, rincé et essuyé des deux côtés la grande baie vitrée du salon et une semaine avant, j’avais fait de même pour tous les murs du corridor, à la main. Je ne sais pas si ça a aidé à déclencher le travail… Je dirais plutôt que c’est plus le fait que, la veille de mon accouchement, j’avais trouvé par hasard une cassette de musique de relaxation et je me suis endormie en l’écoutant. Au matin, j’ai perdu mon bouchon muqueux. Dans l’après-midi, j’avais prévu aller à la piscine, mais j’ai changé d’idée à la dernière minute. J’ai fini par m’endormir sur le divan et les éducatrices m’ont laissé dormir. Elles ont même fait sortir les autres filles et fermé les portes du salon. Pourtant, c’était habituellement interdit de dormir au salon, mais elles avaient deviné que j’allais accoucher. Dire que moi, je ne m’en doutais pas du tout, même si c’était le jour de la date prévue pour mon accouchement. Toutes les autres filles du foyer avaient dépassé leur DPA ou s’étaient rendues plusieurs fois à l’hôpital pour du faux travail. Ni l’un ni l’autre n’était mon cas. Je ne m’attendais donc pas du tout à ce que ce soit déjà mon tour. Comme c’était un vendredi, le soir, je me suis rendue chez ma mère pour la fin de semaine. Vers 23h00, le travail a commencé. Après une heure de contractions aux six minutes, j’ai voulu me rendre à l’hôpital, mais ma mère m’a conseillé d’attendre le plus possible parce qu’un premier accouchement est généralement
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assez long et qu’on est bien plus confortable à la maison. J’ai donc attendu une heure de plus, mais après j’étais trop énervée. Malgré tout, en me rendant à l’hôpital, je croyais toujours que ça allait s’avérer une fausse alarme. En arrivant, l’infirmière m’a expliqué qu’elle allait m’installer le moniteur. Ça m’a un peu paniquée… Je ne voulais pas rester couchée, car chez ma mère, j’avais découvert que lorsque je marchais durant mes contractions, ça me soulageait beaucoup. Donc, l’attente commença, les contractions devenant tranquillement de plus en plus douloureuses. Toujours aussi régulières, elles sont passées d’un intervalle de six à cinq minutes. Quand l’infirmière m’a finalement enlevé le moniteur, les contractions étaient trop douloureuses pour me permettre de marcher; elles me sciaient en deux et je n’arrivais plus à faire autre chose que rester pliée. Et l’infirmière, lors d’une de ses rondes, a eu le toupet d’ironiser et de me dire : «Ouais, pour une fille qui voulait absolument marcher, tu marches pas fort.» C’est ma mère qui avait raison, j’étais plus confortable à la maison. À un certain moment, je me suis sentie complètement vidée et en même temps tout à fait sereine. Ça m’a rappelé la visite que j’avais faite à meilleure amie à l’hôpital durant son accouchement. Au moment où je l’avais vue, elle était exactement à ce stade. Je me souvenais de son visage et j’ai su que c’était le même moment. Je me suis donc retournée vers ma mère pour le lui dire mais c’est elle qui m’a dit : « C’est comme ton amie quand tu l’as visitée, hein?» Ce fut un moment bien spécial de mon accouchement. C’est une sorte de plateau, un peu comme une minipause avant le sprint final. Je pense que bien des femmes vivent ce moment-là. Peu de temps après, j’ai ressenti le besoin d’uriner, sauf que je n’avais plus la force de me rendre, même si la toilette était juste à côté du lit. Finalement c’était une fausse envie ; ce sont mes eaux qui ont crevé. Quelques minutes plus tard, les contractions de poussées ont commencé. Je croyais devoir attendre d’être dans la salle d’accouchement pour pousser; j’ai donc tenté de retenir la poussée, ce qui fut très douloureux. Finalement, quand l’infirmière est revenue, elle m’a dit qu’ils attendaient de voir le dessus de la tête pour me transférer dans la salle d’accouchement. Mes contractions étaient toujours aux cinq minutes. Quatre contractions après
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mon transfert dans la salle d’accouchement, ma fille était née. On me l’a mise sur moi et, la première chose qu’elle a faite, c’est de relever la tête. Dix heures de travail, un accouchement naturel sans la péridurale et un seul point de suture pour un beau bébé de 7 livres et 6 onces (3,35 kg). Ce qui m’effrayait le plus de l’accouchement, c’était d’avoir une épisiotomie ou une grande déchirure. J’en avais parlé avec l’infirmière aux cours prénataux et elle m’avait conseillé de faire des exercices du périnée, que j’avais faits religieusement, même plus que recommandé, et je suis certaine que ça m’a aidée. C’est un accoucheOn peut dire que c’est un accouchement qui s’est bien passé, mais c’est après que tout s’est compliqué.
ment qui s’est bien passé, mais c’est après que tout s’est compliqué.
Deux heures après l’accouchement, les infirmières sont venues pousser sur mon ventre pour s’assurer qu’il n’y avait aucun reste de placenta à l’intérieur et beaucoup de gros caillots de sang sont sortis. Je faisais une hémorragie, donc les infirmières m’ont massé le ventre pour essayer de faire contracter mon utérus et ainsi faire cesser les saignements. Au bout d’une heure, comme je saignais toujours autant, elles m’ont transférée aux soins intensifs en attendant que je puisse passer en salle d’opération pour faire cautériser la veine. Le hic, c’est que ça a pris près de sept heures avant qu’on rejoigne le médecin. Et durant tout ce temps, les infirmières passaient aux 15 minutes pour me vider le ventre en poussant pour faire sortir les caillots. J’ai aussi eu besoin de quatre sacs de sang, ce qui m’a occasionné un problème d’anémie et par la suite j’ai dû prendre du fer pour me rétablir. Juste avant qu’on commence les transfusions de sang, je me suis sentie faiblir, j’ai cru que j’allais mourir et la seule pensée qui m’est venue, c’est: «Ah non! Zut! je voulais ma fille, mais je ne voulais pas en faire une orpheline.» Ce fut ma première pensée de maman qui s’oublie totalement pour son enfant. Heureusement, grâce à la médecine, je suis toujours là.
Alexandra 23 juillet 1988, Greenfield Park
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Philippe epuis ma vingt-huitième semaine que j’ai de la difficulté à supporter cette grossesse. Pour une raison que j’ignore, avant la vingt-huitième semaine de toutes mes grossesses, tout va bien, je suis en pleine forme, mais lorsque cette période arrive, tout dégringole. Il m’arrive même d’avoir ce que l’on appelle des fausses contractions. Et bien qu’elles portent le nom de « fausses contractions », elles n’en font pas moins mal. Je dois véritablement exercer mes respirations pendant ces contractions, comme me l’a montré l’infirmière lors de mes cours prénataux.
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À mesure que la date de mon accouchement approche, et ce, même si j’en suis à mon cinquième bébé, j’angoisse toujours autant. Il n’y a pas un accouchement pareil et j’en suis la preuve vivante puisque mes quatre autres accouchements ont été différents les uns des autres. Les dernières semaines sont particulièrement pénibles pour moi. Je marche comme un vrai pingouin. À chacun des pas que je fais, je ressens un choc électrique à l’entrejambe. Parfois, je sens même que ça pousse dans mon vagin. Assez pour que je doive parfois aller vérifier si le bébé n’est pas en train de sortir. Finalement, le 13 septembre de l’année 2000, je n’en peux plus. Je suis sur le bord de faire une sévère dépression, aussi je décide de confier mes quatre autres enfants à ma belle-mère et de me rendre à l’hôpital. Je veux éviter le plus possible d’y aller avant mon temps, parce que c’est trop frustrant de se faire retourner chez soi à plusieurs reprises. Je suis accueillie très gentiment par une infirmière qui vient vérifier mon col. Je n’ai qu’un tout petit centimètre de fait et bébé est encore très haut. Je suis découragée, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je suis à plus de 38 semaines et demie et rien n’avance. Comme à chacune des fois, j’ai l’impression que cette grossesse ne se terminera jamais. Je n’ai plus de position confortable et j’ai de la difficulté à respirer à cause de mon utérus.
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Ensuite arrive ce que je redoutais, l’infirmière veut me renvoyer chez moi. Il est près de midi, j’ai faim, je suis épuisée, ça fait des semaines que je n’ai pas bien dormi, je ne veux plus rien savoir. Il n’est pas question que je rentre chez moi; pour la première fois, je conteste mon renvoi. Je pourrais même dire que je lui fais une crise de larmes et de contestations. Je l’injurie bien comme il faut en lui disant qu’elle se fout bien des femmes rendues au désespoir à cause de leur fatigue. C’est lourd, porter un enfant, et mon corps est fatigué, il est rendu au bout de son rouleau. Constatant mon désarroi aussi intense, elle appelle mon médecin accoucheur. Dieu merci, c’est lui qui est de garde pendant toute la semaine. J’ai de la chance, il se trouve justement dans l’hôpital. Il ne met donc pas longtemps à venir me voir. Je comprends très bien que les médecins ne peuvent pas provoquer les femmes à la guise de celles-ci, il en va de leur emploi. Mais mon docteur voit très bien que je suis dans un état de très grand désarroi et que je suis au bord d’une bonne dépression. Il voit mes cernes et mes yeux tout enflés. Mes jambes aussi ont leur lot de fatigue, elles sont assez enflées. Il ne prend pas longtemps pour me dire qu’on va me garder et me donner au moins la chance, à défaut de me provoquer, de me reposer. Mon calvaire n’est pas fini mais, au moins, je suis en congé de mes autres enfants et je vais même pouvoir avoir un somnifère pour m’aider à dormir une bonne nuit. On verra pour le reste le lendemain. Je passe donc une nuit à l’hôpital, toujours enceinte jusqu’aux oreilles. Bien que j’aie ingurgité un somnifère, je ne dors que par bribes. Je suis même parfois réveillée par une ou plusieurs femmes en travail qui hurlent de douleur. Bientôt, l’aurore se pointe et le soleil se lève. Nous sommes à présent le 14 septembre 2002. Une belle journée s’annonce. Mon conjoint arrive de son voyage. Je dois dire que c’est un camionneur et qu’il fait beaucoup de longues distances. Ce serait la journée idéale pour accoucher, étant donné qu’il est de retour. À 7 h 00, mon docteur entre dans ma chambre. Il a pris la décision de me faire accoucher. L’accouchement est la solution la plus évidente pour lui puisque je suis à terme de toute façon. Ce serait une question de jours et il est inutile de me faire supporter encore plus longtemps ce calvaire que j’endure depuis maintenant plusieurs semaines.
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Surtout si on considère que j’ai quatre autres enfants en bas âge dont je dois m’occuper seule, vu que mon mari est souvent absent. La seule chose qui empêche mon docteur de me faire accoucher maintenant, c’est que deux femmes viennent d’arriver au département et que l’hôpital manque de personnel. On va me faire patienter quelques heures, le temps que ces femmes aient leur bébé. Ainsi, on pourra se consacrer entièrement à moi. Je suis d’accord avec les infirmières ; il est inutile de les faire courir davantage et de les essouffler en vain, en autant qu’elles me promettent qu’elles ne changeront pas d’idée et ne me retourneront pas chez moi sans que j’aie eu mon bébé. Finalement, à 11 h 00, on vient s’occuper de moi. Je crois que les deux femmes ont accouché parce que je n’entends plus rien. C’est donc le grand départ pour moi. Mon médecin vient crever mes eaux pour que le travail se déclenche naturellement. Finalement, au bout de six tentatives, il réussit à crever les eaux. Il y avait deux membranes qui recouvraient la tête de mon bébé. Une rivière jaillit de mon vagin, je n’aurais jamais cru avoir autant d’eau en moi, c’est à se demander quelle place mon bébé occupe dans ce raz-de-marée. Cet accouchement fut bien différent de mes quatre autres. Il a été mon plus beau, en quelque sorte. Étant donné que j’ai eu une césarienne pour mon premier accouchement, mes accouchements suivants étaient devenus des AVAC (accouchement vaginal après césarienne). Aussi, la procédure pour cette sorte d’accouchement est bien différente de celle d’un accouchement dit « normal ». Donc, après la rupture de mes membranes, les infirmières m’installent la perfusion, sans toutefois m’installer le soluté. Elles veulent seulement avoir une veine ouverte en cas de besoin. Je suis vraiment surprise, j’ai le droit de dîner et d’aller me bercer dans la chaise berçante. J’aurais même eu la permission d’aller dans le bain, sauf que je n’ai pas eu le temps. Je dîne donc légèrement avec mon mari. Il est midi passé et je n’ai pas l’ombre d’une contraction. Je suis quand même soulagée parce qu’avec les eaux crevées, il est totalement impossible qu’on me renvoie chez moi sans mon bébé, puisque l’on doit avoir accouché dans les vingt-quatre heures suivant la rupture des membranes pour éviter les risques d’infection. Mon infirmière vient souvent me voir. Entre 11h00 et 13h00 heures, elle vérifie deux fois mon col.
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Même si je n’ai pas de contractions, je suis quand même dilatée de trois beaux centimètres. Je suis très contente et je souhaite continuer dans cette voie sans douleur. Mon docteur vient me visiter quelques minutes et me lance du tac au tac que si à 14 h 30 je n’ai pas eu de contractions, on va me donner du pitocin pour activer le travail. Il semble que mon bébé ou mon ventre ait entendu ces paroles pour le moins effrayantes parce qu’après le départ de mon médecin, j’ai une affreuse contraction qui me coupe le souffle et qui me fait plier en deux. Ayant déjà goûté au pitocin lors d’accouchements antérieurs, je ne veux rien savoir de ça ! Mon infirmière est témoin de cette mégacontraction, aussi, elle a la brillante idée de vérifier mon col. Surprise, je suis passée de 3 cm à… 6 ! La suite est moins réjouissante pour moi, car l’enfer commence. Je crois même que je vais mourir tant j’ai mal. Les contractions, elles, arrivent en vagues, durent au-delà d’une minute et me laissent à peine un faible trente secondes de répit entre chacune d’elles. Je suis littéralement clouée au lit par la douleur. Je dois donc rester sur place et subir toutes ces affreuses contractions. Je tente de faire de la visualisation. Mon mari pratique sur ma main les points gâchettes de la méthode de Julie Bonapace. À certains moments, je lui crie de peser sur ma main plus fort, mais il me dit qu’il appuie déjà de toutes ses forces. J’en ai même conservé des bleus pendant un mois sur ma main gauche et j’ai eu beaucoup de difficulté à me servir de cette main pendant plus d’une semaine. L’infirmière qui assure mon suivi vérifie régulièrement mon travail mais, malgré ces intenses contractions, mon col semble stagner à 6 cm. Je suis de plus en plus découragée. À chaque contraction, je tente désespérément de reprendre mon souffle. Je suis pour ainsi dire dans ma bulle. Je vois flou devant moi, je cherche mon souffle, la douleur est insupportable, mon ventre veut s’ouvrir. Je réclame la péridurale, je hurle, je crie : « Au secours ! » Je suis certaine que je vais finir par mourir si je reste comme ça. Il est passé 15 h 00 et je ne peux pas encore recevoir la péridurale. Une dame au bloc opératoire a de la difficulté avec le médicament que l’anesthésiste tente de lui administrer. Moi, j’ai tellement mal, je crie pour qu’on me donne un « bat de baseball », je vais l’endormir, moi, la madame ! C’est de l’humour mal placé, mais dans les circonstances, personne ne m’en a voulu.
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Vers 16 h 00, l’anesthésiste finit par arriver dans ma chambre. Je suis vraiment contente, mais en même temps je suis au bord de perdre connaissance tellement la douleur me déchire les entrailles. C’est en plus le changement de quart des infirmières, ce qui rend le tout un peu plus long. La dame anesthésiste me dit de faire le dos rond et de ne pas bouger. Bien oui, autre chose avec ça ? Rien de plus facile que de faire le dos rond et de ne pas bouger quand on a les entrailles qui veulent sortir de notre corps ! À 16 h 15, la péridurale est enfin en place, mais elle ne fonctionne pas à son maximum. En effet, j’ai les jambes engourdies, mais mon ventre veut encore s’ouvrir. Un bon vingt minutes passe avant que la péridurale fasse effet complètement. À 16 h 20, la dilatation de mon col est complète et je peux enfin commencer à pousser. Je ne me fais pas prier et je pousse de toutes mes forces. À chaque contraction, je donne tout ce que je peux, ça me soulage tellement de pousser. Je ne me souviens plus combien de fois j’ai poussé. Je me souviens juste que j’ai poussé pendant dix-huit minutes. J’avais bien spécifié dans mon plan de naissance que je voulais sortir moi-même le bébé de mon corps. Je voulais vivre cette expérience au moins une fois dans ma vie et je savais que c’était ma dernière chance de la vivre. Ça brûle quand je sens la tête de mon bébé sortir de mon vagin. Malgré la péridurale, je sens tout et ça fait atrocement Je regarde mon mal. Néanmoins, la tête finit par passer et vient le tour des enfant et je lui épaules. Je ne sais pas si c’est la tête ou les épaules qui font le souhaite la bienvenue plus mal à la sortie, mais je n’aime pas cette expérience du dans notre monde. tout. Une fois que les deux épaules sont passées, mon médecin m’invite à venir chercher mon bébé. Je vais donc chercher mon petit bébé et je le glisse tout doucement sur moi. Je suis tellement heureuse d’avoir mon bébé sur moi ! Enfin, mon enfant si petit, si parfait, est sur moi. Je regarde mon enfant et je lui souhaite la bienvenue dans notre monde. L’infirmière le nettoie un peu et moi, je le regarde avec tout mon amour. Papa et moi vérifions si bébé est bel et bien le petit garçon que l’on avait vu à l’échographie. Je ne voulais pas savoir quel était le sexe pendant mon échographie, mais bébé en avait décidé autrement. Il nous avait montré son
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petit pénis dès que le radiologiste avait posé son appareil sur mon ventre. Et c’est bel et bien mon petit Philippe. Il est tout chaud, tout beau, il a ses dix doigts et ses dix orteils au bon endroit. Tout est parfait, il est parfait. La douleur que j’ai ressentie quelques minutes plus tôt est complètement disparue, comme si elle n’avait jamais existé. Je n’y pense même plus. Je suis trop occupée à admirer mon nouveau petit bébé à moi. Je réalise que j’ai, moi, toute seule, fabriqué ce petit corps, ce petit être pendant neuf mois. Moi, une femme bien ordinaire, j’ai mis au monde mon cinquième enfant, un petit garçon de 7 livres et 14 onces (3,57 kg), de 21 pouces et demi (54,61 cm), en parfaite santé. Le travail a duré 2 heures et j’ai poussé 18 minutes. Mon plus rapide, mais également mon plus douloureux accouchement. La douleur revient vite, mais elle est moins intense. Eh oui, ce n’est pas encore terminé pour moi. Le placenta doit sortir. La délivrance se passe très rapidement et, aussitôt qu’il est sorti, le docteur l’examine pour voir s’il est complet. Après que le docteur m’ait fait quelques points de suture car, eh oui, j’ai légèrement déchiré, je reprends bébé quelques minutes pour lui offrir le sein pour la première fois. Mon petit trésor trouve mon sein comme un champion et il est très gourmand pour cette première fois. C’est ainsi que mon petit Philippe est venu au monde et c’est un bon bébé. Il est très actif. Dès qu’il a commencé à bouger dans mon ventre, je disais qu’il allait être mon « sportif ». Il va avoir trois ans et il ne s’arrête de bouger que pour la nuit. Mais je suis en amour avec cet enfant depuis le jour où mon test de grossesse a affiché « positif ». Ce petit être a complété ma famille qui se compose à présent de cinq enfants. Et je dis merci à la vie pour ce merveilleux privilège !
Isabelle 14 septembre 2000, Cowansville
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Philippe-Olivier our cette deuxième grossesse, j’avais envie de vivre l’expérience d’accoucher sans connaître le sexe du bébé. De toute façon, lors de l’échographie à 18 semaines, tes petites mains cachaient ton sexe afin de préserver la surprise jusqu’à la fin
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Je me souviens de la journée pendant laquelle, avec quelques proches, nous avons enfin arrêté notre choix sur un prénom de garçon : celui que maman avait retenu, combiné à celui que papa avait choisi de son côté. Je ne savais pas que tu étais un garçon, mais je pense qu’à partir de cette journée, ce fut pour moi une certitude. Nous sommes le 31 octobre : Ce matin, je me suis levée et préparée comme à l’habitude. Ton papa a pris congé à ma demande parce que pour ton grand frère de 18 mois – ou plutôt pour ta maman ! – la journée de l’Halloween est importante. Nous avons fait nos courses et nous sommes arrêtés chez ton arrière-grand-maman. Elle m’a offert un sandwich que j’ai d’abord refusé puis accepté, sans savoir que ça allait être le dernier repas que je prendrais avant ta naissance… Il est 17 h 00 : Pendant les préparatifs de la fête d’Halloween, les contractions ont débuté. Rapidement, elles sont devenues régulières aux cinq minutes. Je n’ai pas avisé papa tout de suite. Ce n’est que vers 18 h 30, quand il est revenu à la maison, que je lui ai annoncé qu’on partait pour l’hôpital. Il est 19 h 10 : Une fois à l’hôpital, on m’a installée dans une chambre avec le moniteur. J’étais à 5 cm et effacée à 50 %. Après 20 minutes, je suis allée marcher. Après trente minutes de marche, j’étais maintenant aux deux minutes et les contractions étaient plus fortes mais tolérables.
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Il est 21 h 00 : Je passe au second examen. J’étais déçue, car il n’y avait pas eu de changement significatif de mon col. Le médecin est venu me rendre visite et, comme les contractions étaient régulières, il m’a dit qu’il reviendrait rompre mes membranes après la césarienne d’une autre patiente. J’aurais donc un beau bébé du 1er novembre ! Mon mari est donc allé faire mon admission pendant que l’infirmière a installé le soluté et m’a fait un lavement, comme je l’avais demandé. Il est 23 h 10 : Mes membranes sont rompues. Le gynécologue n’était pas le médecin qui me suivait, mais il était très gentil et rassurant. Minuit: Enfin, l’anesthésiste est arrivé, à mon grand soulagement puisque, à la suite de la rupture des membranes, les contractions se sont intensifiées! C’était de justesse puisque j’étais maintenant à 7 cm, mais le col n’était toujours pas effacé complètement. Dix minutes plus tard, on a décidé de me donner du pitocin pour accélérer le travail. Je ne sais pas pourquoi puisque tout suivait son cours de façon normale. Cela n’a malheureusement pas aidé mon bébé qui n’était pas fixé et qui avait deux tours J’ai pris tout ce que de cordon. Son cœur s’est mis à décélérer. On m’a rapidement j’avais de force et installé de l’oxygène et on m’a fait un examen. J’étais à 10 cm j’ai poussé, poussé et ça pressait ! On m’a amenée à la course à la salle d’accouà en voir des étoiles. chement (à ce moment, il n’y avait pas encore de salle de naissance). Mon mari était un peu dépassé et ne comprenait pas ce qui se passait. Une fois dans la salle, le gynécologue m’a regardée droit dans les yeux et m’a dit que mon petit bébé était en détresse et qu’il devait sortir rapidement. J’ai pris tout ce que j’avais de force et j’ai poussé, poussé à en voir des étoiles. Le 1er novembre à 1 h 00 pile du matin, Philippe-Olivier naissait… Un garçon ! Il était tout beau, tout blond mais aussi tout bleu ! Le médecin a laissé papa couper le cordon, mais les infirmières sont parties avec lui pour aspirer ses sécrétions et lui donner de l’oxygène.
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Mon mari cherchait du réconfort dans mon regard, mais pour moi ça allait trop vite, je paniquais et je pleurais en silence. Par chance, dix minutes plus tard, on me l’a enfin ramené en me disant qu’il allait maintenant très bien. J’ai pu enfin faire connaissance avec mon deuxième petit bonhomme d’amour qui pesait 7 livres et 8 onces (3,40 kg) pour 19 pouces et trois quarts (50,17 cm), né à 38 semaines de grossesse. Mon Philou…
Nathalie 1er novembre 1997, Repentigny
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Rosalie ai été conçue en soirée, le 8 mars, « Journée de la Femme » et le lendemain de l’anniversaire de ma maman Caro.
J’
Maman et papa ne se doutaient encore de rien mais, le 27 mars, j’ai fait un premier signe à ma maman. Régulière comme une horloge, ma maman a bien vu qu’il se passait quelque chose d’anormal puisque à cette date, ses menstruations n’étaient pas au rendez-vous. Rapidement, elle s’est rendue à la pharmacie pour acheter un test de grossesse… Youpi ! C’était positif ! Le 21 mai, à 11 semaines, maman a passé l’échographie pour le « prénatest». Je ne sais pas si j’ai fait une belle photo, mais c’est là qu’on a annoncé à mes parents que j’étais une fille, à 95 % de chances. Espérons que je ne me retrouverai pas dans les 5 % qui restent, car là, mes parents seraient vraiment déçus! Surtout que maman a déjà commencé à préparer ma garderobe avec du rose et des robes. À 24 semaines, le travail a commencé un peu, car maman était ouverte à 1 cm. À 32 semaines, elle était ouverte à 2 cm. Et à 36 semaines, elle était ouverte à 3 cm. Tout le long de sa grossesse, maman s’est fait dorloter avec des traitements chez le chiropraticien, l’acupuncteur, l’ostéopathe et des massages. Le 24 novembre, la journée a débuté comme d’habitude pour ma maman. J’ai bien dit « comme d’habitude », car elle voulait aller magasiner (ma mère est presque une magasineuse professionnelle). Avec Geneviève, la marraine de mon grand frère Micky, elle est partie pour aller terminer les préparatifs en vue de la fête de mon grand frère qui allait avoir deux ans le 1er décembre.
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En chemin, maman hésitait entre aller au Carrefour Laval ou aller à l’hôpital pour une vérification. Finalement, elle a choisi d’aller à l’hôpital, car depuis la nuit dernière maman avait une douleur dans le bas du ventre. Ouf! Une chance ! Elle y est arrivée vers les 14 h 30. Dès son arrivée, on l’a mise sous monitoring pendant quelques minutes. Vers 16 h 00, l’infirmière a examiné maman. Tout était beau et l’examen a montré que son col était effacé à 70% et qu’elle était ouverte de 4 cm. L’infirmière a décidé de garder maman encore un peu, pour la faire examiner par le médecin de garde. Tout ce charabia pour dire que j’avais décidé d’arriver très bientôt ! Vers 18 h 30, le médecin de garde est venu examiner maman. Durant l’examen, il a perforé une membrane et le déluge a commencé. Maman devait donc rester à l’hôpital. Mais il y avait un gros problème, car elle était venue avec le camion et papa était à la maison avec Micky et n’avait pas de moyen de transport pour venir nous rejoindre. Il a donc pris un taxi, ce qui lui a coûté un gros 30 $. Pauvre papa, déjà obligé de payer pour venir voir le premier spectacle de sa fille ! Vers 21 h 30, toujours pas de contractions au rendez-vous. Alors l’infirmière a examiné maman et il restait encore une membrane. Donc, quelques minutes plus tard, le docteur a réexaminé maman et a sorti une véritable broche à tricoter pour rompre cette membrane. Est-ce que cela va faire de moi une bonne tricoteuse ? Seul l’avenir nous le dira ! Maman a dû rester au lit pendant quelques minutes, car je n’étais toujours pas fixée. Quand ce fut fait, maman a pu prendre un bon bain tourbillon. Pendant le bain, les contractions ont débuté. Elles étaient très douloureuses et très rapprochées, mais un nouvel examen a montré que rien n’avait changé. Maman était très découragée que rien n’ait bougé. Elle a demandé qu’on lui fasse une péridurale. Bien oui, la péridurale après 35 minutes de contractions! L’anesthésiste est venu la lui faire et, tout de suite après, maman avait envie de pousser.
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La gentille infirmière est venue faire un examen. Elle a dit que c’était le temps et que le bébé arriverait d’ici quelques minutes. Maman est passée de 4 cm à 10 cm en même pas dix minutes ! Le docteur est arrivé et a demandé à maman si elle voulait que j’arrive le 24 ou le 25, car il était minuit moins dix. Maman aimait mieux le 25, allez savoir pourquoi ! Mais c’est moi qui allais décider, n’est-ce pas ? Je les ai fait attendre un peu, puis, après quelques poussées et une épisiotomie, j’ai fait mon entrée dans le monde. Il était minuit et 21 minutes, donc le 25 novembre, comme maman le désirait.
J’ai le nez de ma maman et, pour l’instant, les cheveux de mon papa. Je ressemble beaucoup à mon grand frère.
Maman et papa étaient très heureux de me voir. Ce n’est pas pour me vanter, mais j’étais une belle fille de 7 livres et 14 onces (3,57 kg), mesurant plus de 19 pouces (48,26 cm) et ayant une magnifique chevelure noire. Ce n’est pas à tous les jours que l’on voit ça ! (Heureusement,) j’ai le nez de ma maman et, pour l’instant, les cheveux de mon papa. Je ressemble beaucoup à mon grand frère. L’avenir s’annonce bien, n’en doutez pas. Ah ! J’ai oublié de vous dire que je m’appelle Rosalie. C’est joli, n’est-ce pas ?
Caroline 25 novembre 2002, LaSalle
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Rose e viens à peine d’endormir Angélique, mon bébé. Elle a fêté son un an il y a neuf jours et elle marche depuis dix jours ! Elle est adorable.
J
Ce soir, je suis assise sur le sofa et je caresse mon ventre. Mon deuxième enfant est là, dans mon utérus. Il devrait plutôt être dans le berceau tout à côté de moi, mais il tarde. Il est au chaud tout au fond de mon sein et il me fait languir. Mon ventre est gros, lourd, encombrant. J’ai peine à me lever lorsque, à 21 h 30, mon conjoint téléphone pour savoir si l’arrivée de bébé mystère sera enfin ce soir. Ainsi, c’est en décrochant le combiné du téléphone que mon ventre se durcit douloureusement pour la première fois. J’en suis à 40 semaines et 2 jours. On m’avait prédit un accouchement avant terme, car mon col était dilaté à 2 cm à la 32e semaine. « Repos, aucune marche, tu ne prends plus ta fille dans tes bras », avait exigé mon médecin. Au moment même où mon conjoint me demande comment je vais, la première vraie contraction se fait sentir. Je la reconnais, cette douleur. Elle monte dans mon dos. Elle fige mon ventre, elle m’enveloppe, elle me fait déjà si mal. Je tiens toujours le combiné du téléphone et j’annonce l’arrivée probable de notre deuxième enfant à Daniel. « Reste au travail pour l’instant. Pense à nous. Mes douleurs sont là », lui dis-je. Je termine ma conversation avec Daniel et je tente de rejoindre ma mère, car c’est elle qui est la personne désignée pour s’occuper de ma grande fille pendant notre absence.
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Je me rends dans la chambre d’Angélique. Je regarde mon bébé, je touche sa joue. Je regarde l’autre lit. Dans quelques jours, mon deuxième bébé sera là. Il y aura une autre vie entre ces draps. Il y aura enfin ce petit paquet d’amour que je ne supporte presque plus en moi. Il est 22 h 30. Ouf, c’est un peu douloureux, ces premières contractions. Ça fait une heure maintenant et c’est aux quatre… aux trois… non, aux deux minutes ! Impossible, je suis folle. Les minutes passent trop vite ! Ma mère passe la porte en trombe. Elle est nerveuse, je le sens bien. Elle me pose tout plein de questions sur mon état et tempête contre mon grand calme. Elle me demande d’appeler Daniel au plus vite, car elle pense vraiment que c’est le temps d’aller à l’hôpital. Elle ne comprend d’ailleurs pas pourquoi Daniel n’est pas déjà à mes côtés. Ayant été prévenu plus tôt de la forte probabilité de l’accouchement dans les prochaines heures, mon conjoint est à la maison en quelques minutes. Oh ! malheur, Daniel sent le métal ! Comme mon conjoint est soudeur, l’odeur qu’il dégage en arrivant est plutôt désagréable pour une petite maman qui en a bien assez de supporter ses douleurs. Il me demande donc s’il a le temps de prendre une douche. J’accepte, car je ne serai jamais d’humeur pour accoucher avec cette odeur ! J’ai mal… mais je suis patiente et j’attends. Enfin, Daniel sort de la douche et il sent bon, mais il a faim. Ah ! les hommes ! Je lui laisse donc quelques minutes pour qu’il engloutisse son sous-marin et nous partons pour l’hôpital. Ainsi donc, nous voilà en route. Je déteste l’automobile pendant les contractions. J’ai de plus en plus mal. Faites-moi téléporter. Vite, plus vite ! Il est 0 h 16. Enfin, Daniel éteint le contact de la voiture. Nous y sommes. À l’hôpital, nous nous dirigeons vers le troisième étage, au département d’obstétrique.
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On me place sous observation dans une minuscule chambre. Mon travail est bel et bien commencé. Mes contractions se sont rapprochées. Elles sont maintenant aux deux minutes. L’infirmière fait un premier test du col et de la dilatation : 7 cm de dilatation, 100 % d’effacement du col. Elle court téléphoner à mon médecin qui arrive quelques minutes plus tard. Je suis déjà transférée en salle d’accouchement. J’exige la péridurale, mais mon médecin rit de moi. Elle me dit tout doucement : « Ma chère Julie, à la vitesse où va ton travail, tu accoucheras bien avant l’arrivée de l’anesthésiste sur l’étage. Et si tu veux vraiment qu’on monte en salle d’opération où il se trouve présentement, tu vas accoucher dans l’ascenseur. Donc, on y va pour du naturel, comme on s’en était parlé. Je suis là, Daniel est là, allez, courage. » Je vais mourir. Les contractions sont tellement rapprochées et intenses. Je sers la main de mon médecin. Mes ongles s’enfoncent dans son bras. Tout mon corps veut éclater. J’ai mal au dos. Tout le long de la grossesse, j’ai eu terriblement de difficulté à me retourner dans mon lit. Le fait d’être étendue sur un lit d’hôpital n’améliore pas la chose. Je demande donc un petit changement de position. On prend donc quelques minutes pour me placer sur le côté. À la suite de cette tumultueuse manœuvre, je ne me sens pas bien du tout. Je retrouve rapidement ma première position et j’affirme tout de go que « ça pousse » ! L’infirmière fait alors un examen et voilà, elle voit la tête de mon bébé. Mon médecin se recule donc afin de bien préparer ses instruments. L’infirmière et Daniel m’aident à placer mes jambes dans les étriers. Je crie que ça pousse vraiment beaucoup. L’infirmière me demande donc de commencer les poussées. Une poussée, ma deuxième fille est là ! La douce infirmière crie au médecin de se retourner et d’attraper le bébé. Stupéfaite, mon médecin me montre qu’elle n’a pas encore enfilé ses gants! « Tu vois bien, Julie, tu aurais accouché dans le corridor si on était montées à la rencontre de l’anesthésiste ! »
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Ainsi donc, Rose est née le 10 mai 2000 à 1 h 44. Elle pesait 7 livres et 13 onces (3,54 kg). Elle nous a tous impressionnés par sa douceur et ses petites oreilles pas tout à fait roulées. Je l’ai mise au sein pour quelques minutes, mais je sentais bien que j’aurais des problèmes d’allaitement avec cet enfantlà aussi. J’ai donc décidé d’aller la porter à la pouponnière pour les prochaines heures et de bien me reposer, car le travail de Elle nous a tous nourrice n’est pas de tout repos pour moi. Quelques minutes après l’accouchement, mon médecin est venue nous annoncer que notre petite Rose avait une anomalie au niveau d’une hanche. Une dysplasie de la hanche droite identifiée immédiatement après l’accouchement, lors des tests. On a dû rencontrer des orthopédistes dès le lendemain matin. Et, à une semaine de vie, Rose portait une attelle de Pavelic pour les sept prochaines semaines.
impressionnés par sa douceur et ses petites oreilles pas tout à fait roulées.
Rose n’a aucune séquelle de sa dysplasie aujourd’hui, car elle a été diagnostiquée immédiatement à la naissance. La vie continue depuis. Une autre petite sœur s’est ajoutée. AnnaBelle est née le 18 décembre 2002 dans les mêmes circonstances.
Julie 10 mai 2000, Jonquière
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Roxane ous sommes le vendredi 27 septembre et la journée débute très bien. Je suis en congé et j’en profite. Je quitte avec ma mère pour aller faire quelques commissions. Par la suite, nous allons voir ma grand-mère. Elle garde ma cousine et je m’amuse avec elle.
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Le mercredi précédent, j’ai perdu mon bouchon muqueux. Quelquefois, je ressens que mon ventre devient dur, par contre, c’est de façon irrégulière. Parfois, les contractions sont aux cinq minutes et parfois, aux heures. Donc pour moi le travail n’a pas encore débuté. Le soir du 27 septembre, je retourne à la maison vers 20 h 00. Mon conjoint devait être couché pour se reposer de sa journée. Quand j’arrive à la maison, celui-ci écoute la télévision, alors je m’assois avec lui et nous regardons un film. Durant ce temps, je remarque que mes contractions sont de plus en plus rapprochées. Je décide de calculer le temps que durent les contractions. Je suis d’abord aux sept minutes, ensuite aux six minutes. Je demande à mon conjoint d’aller faire couler un bon bain d’eau chaude pour que je puisse vérifier si c’est le vrai travail qui a commencé. En m’installant dans le bain, je remarque que mes contractions deviennent plus rapprochées, mais je n’ai toujours pas de douleur. En sortant du bain, j’en suis à quatre minutes entre chaque contraction. Je demande à mon conjoint de descendre les valises et nous partons pour l’hôpital. Nous arrivons à l’hôpital à 23h45 et nous montons directement à l’étage des naissances. L’infirmière nous installe immédiatement dans une salle d’accouchement. Elle nous explique qu’elle ne me fera pas l’examen de mon col, car elle doit terminer son quart de travail. La deuxième infirmière qui s’occupe de nous est très gentille et me fait l’examen du col. Je suis à 4 cm et mon col est effacé à 50%. Je décide de marcher, mais je ne fais qu’un tour
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d’étage, car mes contractions sont maintenant rendues aux minutes. Je vais dans le bain tourbillon que j’apprécie beaucoup, car l’eau de la douche téléphone qui coule tranquillement sur mon ventre en contraction me fait énormément de bien. En sortant du bain, je demande un calmant, car je n’endure plus les contractions. L’infirmière vérifie à combien mon col est dilaté et j’en suis à 7 cm. Le médecin décide de crever mes eaux. Si le L’eau de la douche calmant ne fonctionne pas, je ne pourrai pas avoir la péritéléphone qui coule durale, car après 7 cm d’ouverture, l’effet de la péridurale tranquillement sur ralentit le travail. Finalement, le calmant donne l’effet escompté après à peine dix minutes et je m’endors pour au moins une heure. Mon conjoint et la marraine du bébé sont présents et décident finalement de se reposer eux aussi.
mon ventre en contraction me fait énormément de bien.
Vers 6h00, je ressens les contractions de plus en plus fortes. Je redemande un calmant, mais on me répond que la décision sera prise par le médecin qui va me faire accoucher. À 6 h 15, je reçois mon deuxième calmant mais, à peine 15 minutes plus tard, il est temps de pousser. Après une heure et demie de poussées, soit à 8h00 du matin, je sais enfin que j’ai une merveilleuse petite fille. Je veux savoir immédiatement le poids et la grandeur de ma petite chérie. On me dit un gros 10 livres et 4 onces (4,65 kg) pour 20 pouces et demi (52,07 cm). C’était donc l’accouchement de ma fille Roxane, que j’adore plus que tout.
Chantal 28 septembre 2002, Saint-Jean-sur-Richelieu
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Sarah-Kim e ne peux pas parler de ta naissance sans évoquer les faits qui ont influencé le cours de mon accouchement quelques semaines avant que tu viennes au monde. Alors qu’il ne me restait que cinq semaines de grossesse, le médecin a constaté que tu t’étais retournée dans la mauvaise position et que tu avais maintenant la tête en haut. Il m’a alors conseillé la version par manœuvre externe et j’ai tout de suite accepté. Je voulais à tout prix revivre ce beau moment qu’est l’accouchement naturel. À 36 semaines et 2 jours, j’ai donc eu une version qui a fonctionné. Tu avais maintenant la tête en bas et elle allait y rester, à mon plus grand bonheur.
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En me réveillant le matin du 4 février 2004, j’avais des contractions irrégulières et je me sentais différente, comme s’il allait arriver quelque chose cette journée-là. Ton papa est arrivé de travailler et je lui ai dit que nous allions te voir en fin de semaine. Comme nous avions hâte de te voir ! En après-midi, j’avais rendez-vous chez le médecin. Mon col était alors ouvert à 3 cm et effacé à 80 %, donc le médecin m’a fait un décollement des membranes. Je sentais que c’était pour bientôt et j’étais très excitée… Après mon rendez-vous, je suis allée prendre une marche avec celle qui allait devenir ta marraine et les contractions se sont mises à être beaucoup plus rapprochées et régulières. Le soir, vers 20 h 30, alors que ton frère Samuel était couché et que nous écoutions la télévision, nous nous sommes aperçus que les contractions revenaient aux trois minutes. Papa comptait depuis longtemps déjà! Grand-maman Nicole est venue s’occuper de Samuel et nous sommes allés chercher grand-maman Denise qui allait assister à l’accouchement. Les deux grands-mamans étaient, tout comme moi, très énervées. Vers 22h00, nous sommes arrivés à l’hôpital. On m’a fait un monitoring: mes contractions étaient maintenant aux deux minutes. L’infirmière m’a examinée pour voir si le travail avait avancé depuis mon rendez-vous et
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j’étais dilatée à 4 cm +, ce qui indiquait que le vrai travail avait débuté. J’étais terriblement nerveuse. J’allais enfin te rencontrer ! À 0 h 10, j’étais à 5 cm et, à 1 h 45, à 6 cm. C’est à ce moment qu’on a crevé mes eaux. Pendant tout ce temps, j’étais debout à me promener dans la salle et je contrôlais bien les contractions. Nous parlions de tout et de rien, l’atmosphère était calme. À 2 h 30, j’étais à 7 cm et à 3 h 00 j’ai demandé qu’on me donne la péridurale, je n’en pouvais plus. Pourtant les grosses contractions ne venaient que de commencer ! Dix minutes plus tard, je la recevais. À 4 h 05, j’ai dit à l’infirmière qu’étrangement, je sentais mes contractions dans les fesses et dans le dos. On m’a alors examinée et on m’a dit que j’étais complète. En entendant ces paroles, je me suis mise à rire, à pleurer et à penser à ton frère qui n’allait Quel instant plus être le petit bébé de la famille. J’étais nostalgique mais en magique ! Tu buvais même temps la plus heureuse des mamans. maintenant une
partie de moi tout Quelques minutes plus tard, mon médecin est arrivé et, à en me regardant 4 h 34, le 5 février 2004, après huit minutes de poussées, tu profondément. arrivais au monde. Je n’étais pas complètement gelée et je t’ai sentie sortir hors de moi… Quel beau moment de ma vie ! On t’a mise sur moi et papa a coupé le cordon. Les infirmières sont allées t’examiner et ensuite j’ai pu te mettre au sein. Quel instant magique ! Tu buvais maintenant une partie de moi tout en me regardant profondément. Ces doux moments sont gravés dans ma tête à tout jamais.
Janick 5 février 2004, Chicoutimi
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S téfanie Naissance prématurée 34 semaines, 5 jours ous sommes le 24 mai… à 17h30, je mange le merveilleux pâté chinois de ma mère pour souper, avec plein de sel et de poivre, même si le médecin m’a interdit le sel, car je fais de l’œdème. Après une journée d’inconfort à cause de mon ventre, je mérite bien ça !
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Je suis fatiguée, ma digestion est difficile, je me rends aux toilettes plusieurs fois dans la soirée. Vers 21 h 00, j’essaie d’aller m’étendre avec un livre, mais rien n’y fait, je suis incapable de me concentrer. Le ventre me tiraille, j’ai mal dans le dos et j’ai le cœur sur le bord des lèvres ; le pâté chinois ne passe pas. Je décide d’aller relaxer dans un bon bain… Là, je réussis enfin à me détendre, je pense à toi, ma belle Stéfanie. Il ne me reste que six semaines à t’attendre et ensuite, je pourrai te câliner, te bercer et te dorloter pendant des heures ! Au sortir du bain, je vais me coucher, il est maintenant 22 h 30… Je réussis à m’endormir… À minuit, j’entends du bruit dehors et ça me réveille. Je me lève, regarde un peu la télévision et me recouche vers 0h30. À 2h00, je suis encore debout, j’ai toujours envie d’uriner et je me sens très inconfortable. Je me rends aux toilettes et, en m’essuyant, je remarque que le papier hygiénique est rosé… La panique commence à me gagner peu à peu… Je me demande ce qui se passe. Je m’essuie une deuxième fois, plus rien. Je me calme et décide de retourner me coucher. Vers 2 h 30, je sens un liquide chaud qui coule dans le lit. Je me lève et ça coule encore plus. Ça y est, je crois que ce sont les eaux… Le problème, c’est que j’ai seulement 34 semaines de grossesse, et j’ai peur. J’appelle à l’hôpital, histoire de me faire rassurer. Mais l’infirmière ne me rassure pas et me somme de me rendre en vitesse à l’hôpital, car ce n’est pas normal !
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J’ai encore le téléphone dans les mains, je suis figée et je ne sais pas quoi faire pour me calmer. Je dépose le combiné et j’essaie de ramasser mes effets sans rien oublier, au cas où on me garderait… À 2 h 55, j’arrive à l’urgence de l’hôpital, on m’installe dans une chaise roulante et on explique à mon chum comment se rendre au module mère-enfant. La course vient de débuter, on court à droite, on court à gauche, on va dans l’ascenseur… finalement, on trouve les salles d’accouchement ! En arrivant devant le bureau des infirmières, je vois le nom de mon médecin sur le grand tableau, il est de garde cette nuit. À ce moment, mon cœur se calme, le mal de cœur cesse et je réussis enfin à respirer par le nez. L’infirmière m’accueille, me donne une jaquette et m’indique une salle d’examen où aller enfiler la jaquette. Je m’y rends, mets la jaquette et m’assois sur le petit lit. Je regarde autour de moi et le stress me gagne de nouveau. Tout à coup, je sens que je vais vomir, j’ai peur! J’ai toujours quelques contractions assez régulières, et je prie pour qu’elles cessent, pour que je puisse retourner dormir dans mon lit, au chaud. L’infirmière revient et m’examine. Je suis ouverte à 3 cm et mon col est très aminci. Elle décide de brancher le moniteur pour voir comment avance le travail. Pendant la lecture, je dois rester allongée au moins une heure. L’infirmière en profite donc pour aller voir mon médecin et lui annoncer mon arrivée. Il arrive à la chambre, très surpris de me voir là. Il m’annonce que dans quelques heures, je vais sûrement avoir mon bébé dans les bras. Il quitte en me disant de ne pas m’inquiéter, que si je suis comme ma mère, tout ira bien ! Il faut dire que c’est lui qui m’a mise au monde… J’attends, j’attends. Les contractions se font de plus en plus fortes et rapprochées. Je décide de téléphoner chez mes parents, je veux que ma mère vienne me rejoindre. Elle me dit de ne pas m’inquiéter, qu’elle arrive dans la prochaine heure. Pendant ce temps, l’heure de lecture du moniteur se termine. L’infirmière prend la lecture pour aller voir l’ampleur de mon travail. Elle revient cinq minutes plus tard et nous explique que le travail est bel et bien commencé et que je vais accoucher d’ici demain. Elle nous envoie donc dans une chambre de naissance. Wow ! C’est ici que je vais devenir maman. L’endroit est coquet et chaleureux, je commence même à me sentir mieux. Ma mère entre à ce
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moment. Le doux réconfort d’une mère… Elle n’a pas prononcé de parole encore et déjà elle me rassure avec son regard et sa présence. Il est maintenant 4h30, les contractions sont régulières et de plus en plus douloureuses. Ma mère me réconforte et me masse le bas du dos. Par moments, cela me fait du bien et par d’autres, pas du tout… Je me lève et décide de m’asseoir sur le lit, en indien, et je me berce doucement d’en avant en arrière… Ça fait du bien! Ma mère rit. Elle dit que je faisais exactement la même chose quand j’étais petite! Ça lui rappelle des souvenirs. L’infirmière entre dans la chambre et me demande de m’étendre, pour vérifier la progression du travail. Mon col est maintenant ouvert à 4,5 cm. Ça va bien, pour un premier bébé, c’est souvent long. Elle quitte et me demande de sonner la clochette s’il y a un problème. Elle reviendra vers 5 h 30 pour vérifier mon col. Cette heure me semble une éternité… J’ai mal… Je veux un calmant, une péridurale, n’importe quoi pour que cette maudite douleur quitte mon corps et me laisse tranquille! Ça y est, je veux mourir… Ma mère essaie de me réconforter du mieux qu’elle peut. C’est difficile pour elle de voir sa fille souffrir. Plus difficile que de le vivre. À 5h25, ce n’est pas l’infirmière qui revient mais mon médecin. Il fait sa vérification, je suis seulement à 5 cm. Il dit à ma mère que ça va bien, que je devrais espérer le bébé vers le début de l’après-midi. Tout le monde est content mais pour moi c’est l’enfer! Je ne veux plus avoir mal. Le médecin ne veut pas me donner un calmant ou la péridurale, car il est trop tôt, et ça pourrait ralentir la progression du travail. Je dois attendre d’atteindre 6 ou 7 cm. C’est comme si le ciel venait de tomber dans la chambre… Je suis découragée et je pleure. Je continue à me bercer en indien, en essayant de prendre une contraction à la fois et de ne pas penser à la prochaine pour ne pas me décourager. Mon médecin quitte la chambre en disant à ma mère qu’il allait s’occuper d’une autre patiente et qu’il reviendrait ensuite. Dix minutes plus tard, je me soulève avec mes bras et je sens une envie d’aller à la selle. Mais toute une envie, ça pousse cinq fois plus fort qu’une envie normale… Je panique et demande à ma mère de sonner la cloche pour avertir l’infirmière. Ça pousse! Je crois que c’est le bébé. Ma mère me demande de me calmer, que ce n’est pas possible, dix minutes plus tôt, j’étais seulement à 7 cm. Je
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continue à me plaindre et elle décide donc de sonner la cloche. L’infirmière arrive et me demande ce qui ne va pas. Alors je lui dis que le bébé va sortir. Elle ne semble pas me croire, on dirait qu’elle veut me gronder parce que j’ai mal et que je fais un tantinet l’enfant… Elle décide quand même de vérifier et, à sa grande surprise, je suis complète ! Elle quitte pour aller chercher le médecin qui finalement n’a pas encore accouché son autre patiente. Le Pour un bébé né temps qu’il prépare tous les instruments et qu’on m’installe avant terme, tu n’es pour la poussée, je continue d’avoir des contractions mais, pas si petite que ça ! étrangement, elles ne me font plus mal comme les précédentes. Le médecin me demande de pousser… Une contraction, mon chum et ma mère voient les cheveux du bébé. Deuxième contraction, la tête sort. Troisième contraction, la voilà, ma belle poupoune d’amour ! Il est 6 h 02 en ce matin du 25 mai 1994, tu viens d’entrer dans notre monde, ma belle Stéfanie. Tu pèses 5 livres et 9 onces (2,52 kg) ; pour un bébé né avant terme, tu n’es pas si petite que ça! Je suis tellement heureuse, je pleure! Je ne te connais même pas encore et je t’aime plus que tout. Alors voilà, mon aventure de mère vient de débuter.
Martine 25 mai 1994, Laval
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Tommy llô ! Ma maman voudrait vous raconter une belle histoire de vie et d’amitié. Celle de ma naissance avec notre accompagnante Nancy.
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Nous sommes au mois de novembre 2002 et je suis bien au chaud dans le ventre de maman. Je suis le troisième amour et petit miracle de mes parents. Pendant que je me « construis » dans ma maison, j’entends ma maman qui parle à quelqu’un. Cette personne se nomme Nancy. Maman prend des informations, car elle veut devenir une accompagnante également. C’est gentil de la part de maman de vouloir aider d’autres mamans à avoir leur bébé ! Oh ! Maman ! Pourquoi tu n’engagerais pas Nancy pour t’aider à me mettre au monde ? Comme ça, tu pourrais savoir si tu aimerais vraiment ça devenir accompagnante à ton tour. Youpie ! J’entends maman qui prend un rendez-vous avec Nancy ! Toc! Toc! Maman va ouvrir la porte. Ah! C’est Nancy! C’est la première rencontre entre elle et notre famille. Une belle rencontre, car lorsqu’elle repart, maman et papa sont enchantés et ils ont hâte de la revoir. Au fil des mois, ma famille rencontre souvent Nancy. Je les entends jaser et rire ensemble. Nancy s’occupe aussi de ma grande sœur, car elle va venir assister à ma naissance. Mon frère, lui, est trop petit. Un fort lien d’amitié se crée entre maman et Nancy. Des conseils échangés, des informations, du vécu et des peurs rassurées, bref, je sens que maman ne peut plus se passer de Nancy. Une atmosphère de confiance et d’excitation règne autour de moi. Nancy est toujours souriante et elle a toujours le bon mot pour réconforter maman. Et puis, un soir, soit le 2 mars 2003, à presque 40 semaines, je décide qu’il me faut plus d’espace ! C’est que je commence à être drôlement à
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l’étroit là-dedans! Le ventre de maman doit être énorme! Alors, je me mets à pousser dans tous les sens et je me sens écrasé par de petites vagues. Maman ressent les vagues qui reviennent régulièrement. Elle informe papa et il contacte Nancy pour la mettre au courant. Je crois que c’est le moment où je vais enfin pouvoir découvrir le visage de maman. Nancy arrive. Elle calcule les vagues qui commencent à me bousculer de plus en plus. C’est bien, maman ! Respire ! Ça me fait du bien. Cela aide également quand tu changes de position. L’heure de partir à l’hôpital approche. Ma grand-maman maternelle vient d’arriver, elle nous accompagne. Papa va réveiller ma grande sœur pour qu’elle se prépare à venir me voir naître, tandis que mon petit frère s’en va chez la voisine. Ouf ! Les vagues deviennent de plus en plus fortes. Allez, maman ! Respire et reste calme. Ne t’inquiète pas, je sais quoi faire. À l’hôpital, Nancy parle beaucoup à ma maman en marchant dans le corridor. Maman décide de prendre un bon bain tourbillon. Ah ! Ça lui fait du bien ! Après, Nancy lui propose de s’asseoir sur un gros ballon pendant qu’elle lui fait des massages dans son dos. C’est très efficace, car maman semble soulagée. Ma grande sœur regarde et attend patiemment avec grandmaman. Papa veut aider maman ; il essaie les massages, mais maman dit : «Non! Laisse faire Nancy.» Hi! Hi! Pauvre petit papa! Mais tu pourras aider maman quand je serai là. Il va falloir que tu changes ma couche ! Une chance que Nancy est là ! Maman s’accroche à elle. Elle n’en peut plus. Elle demande la péridurale, car maman est vraiment anxieuse face à cet accouchement. C’est la première fois qu’elle se sent comme ça. Maman reçoit la péridurale, et Nancy l’encourage toujours. Maman est aux anges maintenant. Moi, je continue à me faire brasser par ces grosses vagues. Ah ! J’entends le médecin qui vient d’arriver. C’est l’heure où maman doit pousser très fort pour m’aider à glisser dans le petit passage. J’arrive, maman d’amour ! Allez ! Pousse ! Encore ! Encore !
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Tiens, je sens de l’air froid sur ma tête et une main qui me tire. Je m’en viens, ma famille! Et enfin, je sens des mains chaudes qui m’attrapent. C’est ma maman qui vient m’accueillir. Voilà, je suis là maintenant. Réchauffemoi! Maman devine tout de suite que je suis affamé, elle me donne aussitôt le sein. Nous sommes le 3 mars 2003 et il est 7 h 23 du matin. Je suis un beau gros garçon. Une surprise pour mes parents. Je pèse 9 livres et 7 onces (4,28 kg). Ma grande sœur est émerveillée par ma venue. Nancy prend des photos de moi. Comme ça, je pourrai les regarder lorsque je serai plus grand. Maman me regarde avec tellement d’amour, je me sens bien. Nancy me prend aussi dans ses bras ; que je suis content de te voir, toi ! Merci d’avoir aidé ma maman à passer à travers une si belle aventure. Merci d’avoir pris soin de ma grande sœur. Merci d’avoir répondu aux questions de mes parents.
Karyna 3 mars 2003, Jonquière
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Ulysse lysse est né chez lui le 4 septembre 2003 à 20 h 05. Il pesait 4,5 kilos et mesurait 59 cm.
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Choisir d’accoucher à la maison n’est pas simple au Québec. Quatre ans après la légalisation du métier de sage-femme, le règlement qui doit leur permettre de travailler à domicile n’est pas encore approuvé. Pourtant, quand il est choisi et planifié par des femmes en santé, l’accouchement à la maison est aussi sécuritaire qu’à l’hôpital. Nous nous sommes donc tournés vers une sage-femme indépendante, une femme merveilleuse, qui a vu naître plus de six cents bébés ! Voici le récit de cette aventure à la fois simple et extraordinaire. Comme la vie, quoi ! Le mardi 2 septembre, à 18 h 00, j’ai des contractions aux dix minutes. Je téléphone à ma sage-femme pour lui signifier le début du travail. On envoie notre fils aîné chez mes parents. Mon chum et moi, on prépare la chambre : on fait le lit avec un drap en plastique qu’on recouvre de draps propres et on place le matériel sur les bureaux comme le savon antibactérien, la poire nasale, les gazes stériles et le plat qui va recueillir mon placenta. Vers 2 h 00 du matin, le travail s’arrête ! Épuisée, je dors mal. Le lendemain matin, je parle à ma sage-femme. Elle veut que je lui téléphone aussitôt que mes contractions reprennent, quitte à ce qu’elle dorme dans son petit campeur en face de notre maison (elle a un campeur avec un lit !). Elle me dit de me reposer au maximum. Le jeudi 4 septembre à 2 h 21, je perds beaucoup de mucus et les « crampes » sont là aux sept minutes. Je prends un bain chaud ; elles se rapprochent ! Je réveille mon chum. On déjeune, on calcule. À 6 h 00, les contractions s’espacent aux dix minutes… Zut ! On retourne se coucher. À 7 h 00, ça repart !
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Je téléphone à ma sage-femme. Elle n’est pas à la maison ! Elle est à un autre accouchement ! Je savais qu’elle en avait trois de prévus en deux semaines, mais jamais je n’aurais pensé qu’ils allaient tomber en même temps! Je prends donc contact avec Marèva, ma deuxième sage-femme. Elle sera chez nous vers 9 h 00. Mon père vient de nouveau chercher notre aîné. À l’arrivée de Marèva, j’ai l’impression que le travail s’est de nouveau arrêté. Je lui demande de m’examiner : col bien mou et dilaté à 4 cm. J’ai peur que Marèva s’ennuie à ne rien faire d’autre que d’attendre mes contractions. Je joue à l’hôtesse de la maison. Mais elle me rassure : « C’est mon métier, attendre », me dit-elle ! Elle installe son équipement dans la chambre : trousse pour contrer une hémorragie, appareils de réanimation, fœtoscope, oxygène, etc. De mon côté, je mets mes petits paquets stériles au four (débarbouillettes et couvertures) et on fait stériliser de l’eau. Marèva essaie de prendre contact avec ma sage-femme… qui ne répond toujours pas ! Elle téléphone donc à une troisième sage-femme qui est prête à venir chez nous dès que je serai à 6 cm. Trois heures passent. Je fais une sieste, je prends un bain, je mange, on discute dans la cuisine. Les contractions sont là, mais irrégulières. Marèva me demande si le fait que ma sage-femme ne soit pas là m’empêche de me laisser envahir par le travail… C’est peut-être ça au fond. Mon corps fait une pause en attendant la sage-femme qui m’a accompagnée depuis le début de ma grossesse ! Marèva nous conseille d’aller prendre une bonne marche. Ça me plaît. J’ai plein d’énergie ! On marche quarante minutes et ça y est, mes contractions sont aux quatre minutes ! C’est drôle, on marche au bord de l’eau, j’ai la bedaine grosse comme la terre et je prends appui sur mon chum pendant les contractions. Des gens nous regardent un peu inquiets… Quand on revient à la maison, Marèva nous dit que ma sage-femme s’en vient ! Mon chum nous prépare un bon dîner. Le moral est bon, les contractions sont là. Je me sens drôlement bien. On rigole en mangeant. Ma sage-femme arrive pour le dessert. À 16 h 00, elle me demande si je suis prête pour un examen. Je suis persuadée que cela a travaillé! C’est Marèva qui m’examine puisque c’est elle qui le fait depuis le début. Verdict: 4 cm et col pas complètement effacé. Ah non ! J’ai envie de pleurer.
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Ma sage-femme m’explique que ce n’est pas qu’à la dilation qu’on voit qu’un travail progresse. Elle me parle de mon bébé. Qu’il doit placer sa tête, descendre encore un peu dans le bassin. Je l’imagine… Si loin, mais si près à la fois ! Ma sage-femme me trouve fatiguée. Elle m’installe dans notre lit avec des oreillers. Je souhaite être seule. Marèva écoute un film en bas, mon chum est à l’ordinateur et ma sage-femme fait la sieste dans son campeur. À 18h00, je me lève et je vais prendre mes contractions dans la chambre du bébé. Je m’appuie sur son petit moïse et je pleure sans savoir pourquoi. J’ai si hâte de le voir! Mon chum monte me voir et je pleure sur son épaule. Marèva va discrètement chercher ma sage-femme. On m’installe sur notre lit. Ma sage-femme me demande la permission de m’examiner à son tour. Elle veut simplement voir où j’en suis, comme elle ne m’a encore fait aucun examen. Ce sera le dernier que j’aurai. Verdict : 6 cm, col effacé à 90 %, la tête est bien placée et la membrane est bombante ! Elle me conseille d’aller dehors, le soleil descend et l’air est bon. Je peine à marcher seule, mais ça me tente ! Je sens l’air par la fenêtre, si frais. Mon chum et moi allons dans notre cour. Ma sage-femme est assise dans l’herbe et elle lit. Quelle belle journée de fin d’été! Le vent me fait tellement de bien ! Je marche avec mon amoureux. Je me rappelle être passée devant notre grand rosier encore en fleurs et m’être dit que si j’avais voulu accoucher à l’hôpital, on y serait sûrement à l’heure qu’il est. Comme cette pensée me grise ! Je suis chez moi, dehors, loin de l’hôpital. Je me sens tellement libre ! J’essaie d’envoyer la pression vers le bas, mais ça fait mal ! Je me crispe. J’entends ma sage-femme me dire de laisser mes fesses molles. Oui, c’est bon. Ça aide ! Mais rapidement, je n’en peux plus d’être debout. On entre, on monte à l’étage. Je m’installe d’instinct dans la chaise berçante qui est dans le passage. Là où j’ai si souvent allaité mon fils aîné. J’ai besoin de prendre les contractions en étant penchée vers l’avant. J’ai tellement mal au dos ! Mon chum est devant moi, je m’appuie sur lui à chaque contraction. Les deux sages-femmes sont toujours aussi discrètes. De temps en temps, on écoute le cœur du bébé. Il va très bien. Les contractions sont de plus en
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plus difficiles à prendre. Juste un cran au-dessus de la douleur à laquelle je m’attendais… ou dont je me rappelais ! Mais je ne ressens pas la panique qui m’avait envahie pendant la naissance de mon premier garçon. Ça fait mal sans bon sens, mais je suis toute là. Je veux que les contractions fassent ce qu’elles ont à faire. Ma sage-femme me masse le dos avec de l’huile d’amande et elle chantonne en suivant mes gémissements. Je chantonne avec elle. Je suis à fond dans ma bulle. Marèva fait des compresses chaudes pour mon dos et mon chum me place des serviettes froides dans le cou. La douceur du silence me remplit. On travaille en symbiose totale. Dehors, j’entends les grillons. Entre les contractions, je peux « presque » tenir une conversation. À 19 h 35, je n’en peux plus d’être assise. Mon dos me tue ! Et ça commence doucement à pousser. Je veux aller dans mon lit. En entrant dans la chambre, je remarque que le lit est prêt, que l’éclairage est tamisé. Marèva s’est activée tellement doucement que jamais je ne m’en suis rendu compte! Ma sage-femme m’installe à quatre pattes, appuyée sur des oreillers. Le dos est soulagé, mais la pression vers le bas est insoutenable! À 19h50, je perds mes eaux et, tout de suite, ça pousse tout seul. Le cœur veut me sortir par la gorge. Quelle puissance ! Je me couche sur le côté. On n’a pas besoin de me dire que c’est la poussée, je le sais ! Je la laisse venir, comme je le souhaitais. De toute façon, pourquoi pousser ? C’est tellement puissant ! Mon chum est à mes côtés, je le serre si fort. Il semble tout excité ! Après deux contractions seulement, ma sage-femme me dit que mon bébé peut être sur mon ventre à la prochaine ! Et c’est là que ça se met à chauffer, mais à tellement chauffer ! Je me rappelle mon premier accouchement, la poussée de deux heures, la déchirure, les suites de couches. Je ne veux plus. Je ne serai jamais capable ! Ma sage-femme tente de me rassurer. Elle applique des compresses très chaudes. Elle me fait toucher la tête de mon bébé qui est juste là ! Autre contraction, autre poussée contre laquelle je me bats. On écoute le cœur. Personne n’a besoin de parler, je l’entends… il est beaucoup plus faible. Je panique, c’est de ma faute. C’est moi qui bloque parce que j’ai peur de cette brûlure-là, qui est insupportable !
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Ma sage-femme est soudainement beaucoup plus sérieuse. Elle me dit : « Annie, si à la prochaine contraction tu ne sors pas ton bébé, je te fais une épisiotomie.» Je comprends alors que je dois arrêter les «moumouneries»! La poussée naturelle s’arrête donc ici pour moi et, pour la première fois, je pousse volontairement lors de la contraction suivante. Comment est-ce qu’un périnée peut s’étirer à ce point ? Après deux poussées, la tête de mon bébé est là. Il pleure déjà! Les épaules passent à la troisième poussée et ma sage-femme demande à mon chum de venir le chercher. Il est tout énervé : « Oh ! qu’est-ce que je fais, qu’est-ce que je fais ? » Trop tard pour lui, à la quatrième poussée, c’est moi qui l’attrape ! Oh! Il est tout rouge, il pleure si joliment! Vite, Marèva pose une couverture chaude sur nous deux. On est fous de joie! On le regarde, notre petit garçon, il ne pleure déjà plus, ses deux grands yeux sont ouverts. Il sent tellement, tellement, tellement bon ! On reste longtemps comme ça. Juste à vivre. C’est moi qui coupe le cordon après quatre minutes seulement. Il ne bat déjà plus. Mon placenta sortira après quinze minutes, « c’est comme une caresse », me dit ma sage-femme. Et c’est vrai ! Ensuite, on fera ma toilette. Jamais on ne m’enlèvera mon bébé. Ma sage-femme invite mon chum à se coucher à côté de moi, à enlever sa chemise et à prendre notre petit garçon contre sa peau. Il est si fier, si heureux. Pendant ce temps, j’enlève la robe que j’ai portée toute la journée. Je mets mon bébé au sein. Il Plus rien n’existe à dormira ensuite d’un sommeil profond jusqu’à 6 h 45 le part ici et maintenant. lendemain matin ! Je vais prendre ma douche, aidée de mon C’est la plénitude la chum. Quand on revient dans notre chambre, le lit est fait plus douce qu’on douillettement avec notre bébé au milieu. Tout est nettoyé !
puisse imaginer!
On fait des paris sur le poids… qu’on perd tous! Neuf livres et douze onces (4,42 kg) ! Puis on reparle de l’accouchement, les sages-femmes analysent mon placenta. Nous sommes fascinés: la maison de mon bébé pendant neuf mois ! On ouvre le champagne et on trinque un coup, tout le monde assis sur notre lit. Ma sage-femme me montre finalement à palper mon utérus, à détecter une hémorragie et à
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utiliser la poire si mon bébé a trop de sécrétions. Marèva et mon homme sont en bas, je les entends qui commentent encore la naissance. Ma sagefemme me dit bonne nuit, elle sera là demain. Elle descend les escaliers rejoindre les deux autres. Alors, je me tourne vers mon bébé, je me couche contre lui et je le sens partout. Je me laisse glisser. Plus rien n’existe à part ici et maintenant. C’est la plénitude la plus douce qu’on puisse imaginer! Comme si l’univers entier puisait son équilibre juste ici, entre nous deux. Chez nous.
Annie 4 septembre 2003, Montréal
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Valérie e suis rendue à 41 semaines et 4 jours. Le médecin a prévu me provoquer à 42 semaines, soit le samedi qui s’en vient, mais finalement tout démarre trois jours avant.
J
Le travail débute par de bonnes contractions et je perds mon bouchon muqueux. J’ai des contractions aux 15 minutes, et ce, jusqu’au vendredi matin. À ce moment-là, je suis rendue aux cinq minutes. J’appelle à l’hôpital et on me dit d’attendre encore un peu. Vers 14h00, les douleurs deviennent de moins en moins supportables et je suis rendue aux deux minutes. Je rappelle à l’hôpital, on me dit de m’en venir le plus vite possible, c’est urgent. Je téléphone à mon conjoint qui travaille à cinq minutes de chez moi. Il me dit: «Ah! je joue aux cartes avec mon boss, je finis et j’arrive.» Il arrive une heure plus tard et de plus prend sa douche avant de partir ! À 16 h 00, j’arrive à l’hôpital ; l’infirmière m’examine, je suis à 4 cm et je crois que mon col est presque tout effacé. J’entends une femme à côté qui pousse, hurle et pleure, et je commence à angoisser et à avoir peur. L’infirmière entre et me voit paniquée ; elle ferme alors ma porte et me dit de relaxer. Elle me réexamine vers 17 h 00 : je suis encore à 4 cm, avec de bonnes contractions. Puisque rien n’avance, le médecin décide de crever mes eaux. À peine cinq minutes plus tard, je sens que mon travail débute vraiment. Par la suite, la première contraction est vraiment très intense. Le docteur m’offre la péridurale, mais je lui dis : « Je n’en veux pas, j’ai trop peur des aiguilles. J’aime mieux souffrir ». Si j’avais su ce qui m’attendait, je l’aurais prise tout de suite ! Les contractions sont de plus en plus fortes, mais mon col ne se dilate toujours pas plus. Vers 21 h 00, le médecin me donne du pitocin. Ah ! Mon Dieu ! Les contractions sont intolérables. Mes larmes coulent le long de mes joues jusque dans mes oreilles. J’essaye le bain mais, à la deuxième contraction, je ne
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veux plus rien savoir. Je suis sortie en plein milieu de ma contraction, cela faisait plus mal qu’autre chose. À minuit, j’ai des contractions aux 30 secondes qui durent 2 minutes chacune environ et pourtant, même avec le pitocin, je suis toujours ouverte à 4 cm. Le docteur me dit : « Il va sûrement falloir faire une césarienne. Veux-tu la péridurale ? Si non, on va t’endormir.» Je leur dis toujours non, mais comme l’anesthésiste quitte pour le bloc opératoire et que je ne suis plus capable de supporter la douleur, je change d’idée. Mais on me dit que je dois attendre une heure ! Je suis découragée et je ne fais que crier après mon conjoint. Pauvre lui ! Il essaye de me dire que je vais avoir un Elle est en santé, beau bébé, mais moi, je me fous du bébé ! Je veux que le une chance ! médecin m’ouvre et qu’il la sorte de mon ventre. À 1 h 00 du matin, j’ai enfin ma péridurale. Par la suite, j’en perds des Pour ma part, je suis bouts. Je suis trop faible et le cœur du bébé diminue. Elle très faible. s’affaiblit elle aussi. Mon docteur dit qu’il veut attendre encore pour voir si le cœur reviendrait à la normale. À 3h00 du matin, le cœur du bébé est très faible et je suis toujours à 4 cm. On décide donc de me faire une césarienne d’urgence. On me prépare, on me rase et on me pose une sonde urinaire. Je suis à moitié endormie. Les infirmières et le docteur essaient de me rassurer sur le cœur du bébé, mais je suis trop faible pour réaliser quoi que ce soit. Le samedi, à 4 h 01 du matin, ma fille sort de mon ventre par césarienne d’urgence. Elle est en santé, une chance ! Pour ma part, je suis très faible. J’ai tremblé tout le long de mon accouchement. J’ai demandé à mon docteur pourquoi je tremblais ainsi ; il m’a répondu que 20 % des femmes tremblent sans contrôle pendant leur accouchement. On a dû m’attacher et je n’ai pas pu prendre mon bébé tout de suite. Les tremblements ont duré encore pendant deux heures environ après l’accouchement. J’étais supposée me faire provoquer ce matin-là à 8h00, mais ma fille en a décidé autrement. Elle a vu le jour le 12 août 1995 à 4 h 01 du matin. Il faisait beau dehors.
Caroline 12 août 1995, Laval
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V ictoria e sens quelque chose couler entre mes jambes. Encore tout engourdie par le sommeil, je prends un mouchoir sans même ouvrir la lumière et j’essuie ce liquide, prête à me rendormir. Mais non, j’en ai besoin d’un autre, puis d’un autre. En allumant ma lampe de chevet, un haut-le-cœur me prend, c’est du sang !
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– Philippe! Philippe! Je saigne. – Hein? OK, appelle la sage-femme. Je descends aux toilettes et je sens de gros caillots passer. Je suis sous le choc. Je tremble, j’ai froid, même si c’est une belle nuit d’été. Je reste sur la toilette et j’appelle Jeen, notre sage-femme. Elle semble inquiète et me dit de nous rendre à l’hôpital immédiatement, elle nous rejoindra là. Ton papa prend toutes nos choses, même si je suis certaine qu’on ne se rencontrera pas aujourd’hui. Du moins, c’est ce que je me dis parce que je ne veux pas être déçue si toi et moi ne faisons encore qu’un à notre retour à la maison. Aujourd’hui, on est exactement à la semaine 37. On monte dans l’auto et le trajet interminable de 40 minutes commence. Je crois que ton père et moi n’avons dit aucun mot, nous avions si peur. On ne peut pas te perdre après tous ces mois d’attente, on t’aime bien trop pour ça ! Papa est passé tout droit à la sortie d’autoroute. Une fois à l’hôpital, une équipe nous attend et ton petit cœur bat normalement. Les saignements ont diminué. Ouf ! Grand soulagement. J’ai de petites contractions, mais j’en ai eu toute la semaine, des semblables. La gynécologue décide de nous garder et Jeen retourne chez elle. Elle nous dit de la rappeler lorsque nous aurons besoin d’elle. Nous avons maintenant notre chambre et les infirmières croient que je vais accoucher aujourd’hui. J’ai faim, mais personne ne me laisse manger ; c’est là que je pense à la maison de naissance, où nous devions nous rencontrer pour la première fois. Plus l’avant-midi passe, plus
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les contractions s’intensifient. L’infirmière me propose plein de choses pour atténuer la douleur : le bain, le ballon, les massages… mais je les refuse. Je me dis que ce sera sûrement pire tantôt et que c’est là que j’en aurai besoin. Les saignements continuent toujours. Je me décide enfin à m’asseoir sur le ballon. Je sens mon corps s’ouvrir pour ton passage. Je ne veux plus aucun vêtement sur moi, je n’en peux plus. Je vais dans le bain, ça soulage un peu. J’ai faim. Je retourne sur le ballon et on m’apporte enfin une soupe. Il est midi, j’ai mal. À chaque contraction, je respire et je m’intériorise. Je pense à toi et à ma douleur, je me dis qu’il y aura une fin, un jour. Autour de 15 h 00, je suis à 4 cm et on décide de crever les eaux. Comment te sens-tu sans ta bulle ? Maintenant, c’est parti, la vraie de vraie douleur de l’enfantement commence. Je le savais que ça ne pouvait pas être seulement ça, des contractions. Je savais qu’à un moment donné, la douleur démesurée, atroce et déchirante arriverait. Cette douleur inimaginable, cette douleur dont les grands-mamans de 80 ans se rappellent encore. Jeen arrive. Cette femme douce et forte à la fois nous a tellement aidés, mon enfant. Jamais je ne l’oublierai. Je passe du bain au ballon puis au lit. Je n’en peux plus. Je veux la péridurale, mais je pleure, je voulais tellement réussir sans cette chose qui nous fait oublier ce qu’on vit, la vie. Jeen me comprend et me demande si je veux être examinée avant. Le visage plein de larmes, sûrement déformé par la douleur, je lui réponds oui. En un peu plus d’une heure, je suis passée à 10 cm. Aussi vite qu’elle est venue, l’idée de l’anesthésie s’envole. Ça y est, on va se rencontrer bientôt. On a une grosse étape de franchie. La peur m’envahit, mais pas pour longtemps, car la douleur reprend ses droits. Une espèce d’énergie sortie d’on ne sait où m’envahit. Je suis prête, je veux pousser. Cette première poussée est énergisante, elle me grise de douleur et me fait l’effet d’une gifle en plein visage. Que c’est étrange! D’où sort cette force? Cette force qui te fait faire quelque chose en sachant très bien que tu te feras encore plus de mal? Estce que c’est toi qui me l’as envoyée, mon bébé? Pendant deux heures, je pousse et pousse. Sur la toilette ou debout accrochée à ton père, comme s’il était ma bouée et qu’il m’empêchait de me noyer dans cette mer de douleur. Jeen me parle doucement et je continue à pousser. Il me semble qu’il n’y aura jamais de fin. Pourquoi on ne peut
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pas me dire : « Il ne te reste que cinq poussées et ce sera terminé » ? Non, on ne peut pas me dire cela. On ne peut pas parce qu’on ne sait pas. C’est le mystère de la vie. Depuis 37 semaines, tout est mystère. Mais voilà, je vois tes cheveux. Encore je ne sais combien de poussées, je ne compte pas ; qu’est-ce que veulent dire des chiffres quand le feu brûle ? Ta tête est sortie puis le reste de ton corps coule, tout mou, tout chaud, tout mouillé entre mes cuisses. Ton papa te dépose sur mon ventre. Quel bonheur, quelle surprise, quelle ivresse! Je découvre que tu es une fille. Nous qui croyions que tu serais un garçon ! On ne l’avait jamais demandé, mais c’est ce que nous pensions. Je savoure cet instant où étrangement toute la douleur est partie. Cet instant où ton petit corps nu est blotti contre mon corps couvert de sueur.
Je savoure cet instant où étrangement toute la douleur est partie. Cet instant où ton petit corps nu est blotti contre mon corps couvert de sueur.
Mais voilà qu’on nous arrache, qu’on nous vole cet instant. Papa doit aller s’occuper de toi parce que tu es trop pâle et moi, je fais une hémorragie. Je sens la tension monter chez le personnel, beaucoup plus palpable que lorsque tu voulais sortir. Que tu veuilles sortir, c’est bien normal, mais que mon corps veuille déverser tout son sang, c’est autre chose. Pendant plus d’une demi-heure, on me martyrise, je ne peux plus tolérer ce mal. On me donne des tranquillisants, je crie, j’ai peur. Je lis la peur dans les yeux de ton père et sur le visage de tout le monde. La chambre s’est remplie de nouveaux visages. J’ai peur. Je te surveille du coin de l’œil. Tout va bien pour toi, blottie dans les bras de ton père. À un moment donné, ça s’arrête, à force de massages souffrants, de piqûres intramusculaires et d’intraveineuses. Tu as pu revenir dans mes bras, boire à mon sein et t’endormir en rêvant à cet étrange voyage, ou peut-être as-tu préféré revisiter le pays des anges pour quelques heures…
Marilyn 26 juillet 2003, Sherbrooke
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V incent on papa et moi, nous nous sommes mariés le 17 août 2002. Après le mariage, nous sommes allés en voyage à Cuba. On ne se protégeait plus depuis le mariage. J’ai donc passé un test de grossesse au retour, juste pour voir, car je n’étais pas supposée avoir mes menstruations avant quelques jours. Et que vois-je ? Une belle ligne rose à côté de la ligne témoin ! Je suis sortie des toilettes en pleurant et papa a compris tout de suite. Nous étions fous de joie ! C’était le 9 septembre, et j’étais si heureuse de te porter en moi ! J’allais enfin être maman ! Ma grossesse s’est vraiment bien passée, je n’ai eu aucune nausée en début de grossesse, aucun problème majeur, seulement des brûlements d’estomac à partir du sixième mois, et ce, jusqu’à la fin…
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Le mardi 10 juin, à 15 h 30, j’ai rendez-vous avec mon médecin et j’en suis à 40 semaines et 4 jours. Il me dit que tout va bien encore une fois et cette fois-ci, il me fixe un rendez-vous pour me provoquer : le 16 juin ! J’en suis à 1 cm, et mon col est effacé à 50 %. Comme je voulais un accouchement naturel, je ne voulais pas du tout me rendre au 16. Alors, mon médecin m’a proposé de faire un décollement des membranes, non sans me dire que j’avais à peu près 10 % de chances que ça déclenche le travail. J’ai accepté quand même. De retour chez moi, je prépare le souper, je mange et, dans la soirée, je m’assois devant l’ordinateur. À 20 h 30, je commence à sentir des contractions un peu plus fortes que celles que j’avais durant les derniers jours mais, comme je suis allée à l’hôpital trois fois pour du faux travail, je ne m’en fais pas pour autant ! Je vais me coucher à minuit et j’ai de la difficulté à dormir ; les contractions sont plus douloureuses, mais ne sont pas régulières. À 3h00, je vais prendre un bain pour relaxer et peut-être calmer les contractions qui m’empêchent de dormir, mais ça ne fonctionne pas. À 4 h 00, je vais aux toilettes et je perds ce qui restait de mon bouchon muqueux, que j’avais commencé à perdre chez le médecin dans l’après-midi lors de l’examen. À 5 h 00, j’appelle à la maternité de l’hôpital et les
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infirmières me disent que je suis mieux de me rendre pour ne pas prendre de risques et que, dans le pire des cas, elles me retourneraient chez moi ! Bien oui ! Quatre fois pour rien ! Alors je décide de ne pas déranger papa pour rien puisqu’il travaille de 8 h 00 à 23 h 00… Je lui dis simplement de dormir, que j’allais voir à l’hôpital et que je devrais être de retour avant qu’il parte pour travailler. Le trajet de chez moi à l’hôpital a été très pénible, j’avais de la difficulté à changer les vitesses à cause des contractions ; heureusement, l’hôpital n’est qu’à dix minutes de chez nous. Donc me voilà encore une fois devant le poste des infirmières pour leur dire que j’ai des contractions depuis la veille et que ça fait trois fois que je viens pour du faux travail. Elles me branchent au moniteur et on attend 20 minutes. Elles reviennent voir et, en effet, j’ai des contractions, mais elles ne sont pas assez fortes selon elles pour faire avancer le travail. Elles font venir le médecin de garde afin qu’il vérifie l’état de mon col… Il m’a fait énormément mal, celui-là ! La veille, j’étais à 1 cm à 15 h 30 et là, à 6 h 00 le lendemain matin, je suis à 3 +, hourra ! Le travail est commencé ! J’appelle tout le monde en commençant par papa qui ne me croit pratiquement pas. Je lui dis : « Mon amour, viens à l’hôpital, ton « tit-homme » a choisi de venir nous trouver aujourd’hui ! » Les infirmières me donnent une belle jaquette d’hôpital, m’emmènent dans une salle de naissance et là, l’attente commence… J’attends mamie et papi qui habitent à une heure et demie de l’hôpital et qui doivent assister à la naissance, j’attends mon amour qui devrait arriver dans quelques minutes et je t’attends, toi, ma merveille, ce petit homme qui sera mon fils… À 11 h 00, toute la famille est là, mes sœurs, leurs chums, mon père, ma mère et on jase dans la salle de naissance. Pour moi, tout va bien, les contractions sont très supportables ; je me dis que si c’est ça, des contractions, il n’y a rien là ! À midi, tout arrête ! Plus de contractions ! Mon médecin vient me voir et me donne trois possibilités. D’abord, je peux retourner chez moi et attendre que ça reprenne ; c’est pour moi hors de question ! Je repars d’ici avec mon fils ! Elle peut aussi me donner du pitocin pour provoquer les contractions. Je ne suis pas très chaude à l’idée puisque je voulais accoucher naturellement. Enfin, elle peut rompre les membranes, en espérant que les contractions reprennent. Je suis ouverte à
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4 + maintenant. Bon, papa et moi, on opte pour le troisième choix parce qu’on veut que tu sois avec nous lors de mon retour à la maison ! À 12h30, elle rompt mes membranes. Ouf! Le déluge! J’avais beaucoup de liquide, comme me l’avaient dit les médecins lors de mes échographies… Je n’en avais plus aucun doute ! Il est 13 h 00. Là, les contractions reprennent, et ce sont des vraies ! J’en ai le souffle coupé. L’infirmière me propose le bain tourbillon ; j’y vais à la course si ça peut me soulager ! Les vingt premières minutes, ça me soulage un peu mais, par la suite, ça ne donne plus rien. Je sors du bain et je capote. Ça fait donc bien mal des contractions ! Il est 15 h 30, je suis à 6 cm mais je n’en peux plus et je demande la péridurale (je ne voulais pas, mais bon, quand on n’en peut plus, on n’en peut plus)… À 16 h 00, je recommence à sourire et à être plus à l’aise… À 17 h 00, je suis toujours à 6 cm. À 17 h 30, mon médecin suggère d’arrêter de me donner l’analgésique pour que ça avance. À 18 h 00, je suis à 6 +. À 18 h 30, je dis à l’infirmière que je me sens bizarre ; j’ai envie d’aller aux toilettes, mais je sais que je ne peux pas… elle m’examine, je suis complètement dilatée, il faut pousser ! Je suis tout émue. Enfin je vais te voir ! Ça fait maintenant neuf mois que j’attends ce moment et j’y suis ! Vite, vite, on court chercher mon médecin, on prépare la table pour toi, on place le miroir pour que je puisse te voir arriver. À la prochaine contraction, on pousse ! GO ! GO ! Je pousse, on voit ta tête (chevelu, le petit garçon ! On ne voit que des cheveux noirs !). Une autre contraction. Vous auriez dû entendre ça, mamie, papa, mon médecin, le médecin de garde, l’infirmière, tout ce monde-là me crier de pousser ! Ils ne sont pas capables de voir que c’est ça que je fais ! Finalement ta tête sort, mon médecin me dit de pousser un peu pour faire passer tes épaules. Ça ne passe pas, tes épaules sont trop larges ! Elle me dit de pousser de toutes mes forces, qu’il faut que tu sortes absolument à la prochaine contraction… Si je vous dis que j’ai poussé comme je n’ai jamais poussé de ma vie, me croiriez-vous ? À m’en faire sortir les yeux des orbites ! En tout cas, je pousse sûrement assez fort parce que tu sors et je sens tout sans avoir de douleur (les merveilles de la péridurale). Je te vois, petite merveille qui veut déjà découvrir le monde, tu me regardes avec tes
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beaux grands yeux, je ne peux m’empêcher de pleurer tellement le moment est intense ! J’ai, en neuf mois, concocté un petit être si parfait, si merveilleux! Et maintenant tu découvres la vie, et c’est moi, ta maman, qui te l’ai donnée. Je me sens tellement importante ! Je suis tellement hypnotisée par toi que je ne Et maintenant m’aperçois pas que je perds beaucoup de sang et que mon tu découvres la vie, utérus ne veut pas se contracter. On t’enlève de mes bras et c’est moi, ta pour te donner à ton père et on me pèse sur le ventre et me maman, qui te l’ai masse l’utérus pour qu’il se contracte, mais ça ne fonctionne donnée. Je me sens pas. Le médecin demande à l’infirmière d’aller chercher une tellement importante! unité de sang pour une transfusion et elle me pique un médicament dans la cuisse pour faire contracter mon utérus plus vite. Le médicament fonctionne et cinq minutes plus tard tout est rentré dans l’ordre. Je n’ai finalement pas besoin de transfusion. J’ai eu chaud, je commençais à trouver ça moins drôle, mais bon, on oublie vite. J’ai maintenant mon « tit-poupon » dans les bras, papa à mes côtés qui me dit qu’il est fier de moi et qu’il n’a jamais été aussi heureux, et j’ai toute ma famille au pied du lit qui jase et qui pleure. Tu es le premier petit-fils de ma famille, donc les émotions sont à leur comble ! Tu es donc venu au monde le 11 juin à 20 h 15, après 14 heures de travail. Comme la vie est merveilleuse ! Le fait de mettre au monde un enfant est la plus belle chose qu’il m’ait été donné d’accomplir. Le bonheur que je ressens de t’avoir enfin dans mes bras, il n’y a aucun mot pour le décrire ! Je t’aime plus fort que tout et je sais maintenant ce que c’est d’aimer inconditionnellement un petit être qui représente tout pour nous !
Annick 11 juin 2003, Québec
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W illiam n octobre 1992, j’avais quelques jours de retard. Après quatre jours, je me suis finalement décidée à passer un test. Négatif. Bon, j’ai un peu trop parlé ; j’avais du retard, mais je n’étais pas enceinte. Je me suis dit que mes règles allaient se déclencher bientôt. Trois jours plus tard, toujours pas de règles. J’ai passé un autre test de grossesse. Toujours négatif. Voyons ! J’ai donc téléphoné à mon médecin qui a décidé de me faire passer un test sanguin.
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Le lendemain matin, je me suis donc rendue à la clinique pour la prise de sang. Je suis revenue à la maison très stressée. L’attente était interminable. Tout à coup, le téléphone a sonné. J’étais hyper nerveuse. « Allô, Sophie ? Tu es bien assise ? Tu es enceinte. Félicitations ! » J’ai raccroché le téléphone sans même dire un mot. Je n’en revenais pas! J’étais bouche bée! Mon chum est rentré du travail le soir et j’ai attendu l’heure de dormir pour le lui annoncer. Quand je le lui ai dit, il était tellement content qu’il s’est mis la tête et les mains sur mon ventre et nous nous sommes endormis dans cette position. J’ai eu une grossesse difficile. J’ai eu des maux de cœur jusqu’à six mois et tout ce que je pouvais manger, c’était des tomates et du melon d’eau. Pas besoin de vous dire que rendue à six mois, j’ai beaucoup mangé! Je dévorais tout ce que je voyais. Juste au cours des trois derniers mois, j’ai pris 56 livres (25,40 kg) ! J’étais énorme, mais tout était dans le ventre et les seins. Un beau matin, le 10 octobre 1993, alors que je me préparais à déjeuner, j’ai senti tout à coup quelque chose de mouillé couler le long de ma jambe droite. Je me suis rendue aux toilettes et surprise ! c’était le bouchon muqueux teinté de sang. Oh ! enfin ! Bébé avait déjà quatre jours de retard. J’espérais tant que le travail se fasse sentir bientôt. J’ai couru à la cuisine pour annoncer la nouvelle à mon chum. Il avait pris congé et c’était son
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avant-dernière journée payée. Il était heureux, car il se disait qu’il allait finalement voir son petit bonhomme. Toute la journée, j’ai eu mal aux reins. Je n’avais pas de contractions, mais ça me fatiguait dans le bas du dos. Le soir, nous avons eu de la visite. Je ne me sentais pas bien, donc je suis allée me coucher. C’est à ce moment que j’ai senti des crampes dans mon ventre. Mon ventre devenait dur, mais je n’avais pas mal. Après une heure de crampes, nous avons décidé de nous rendre à l’hôpital. On m’a installé le moniteur et j’avais bel et bien des contractions. L’infirmière m’a examinée ; j’étais dilatée à 2 cm. Je n’avais pas très mal et je me suis endormie pour me réveiller seulement le lendemain matin. Mon travail avait alors cessé. Vers 10h30, le médecin de garde a décidé que le bébé était suffisamment en retard et il a crevé la poche des eaux. Par chance, j’ai pu aller marcher tout de suite après. J’ai marché, marché et marché, mais toujours pas de contractions. J’avais les larmes aux yeux tellement j’étais découragée. Pour me changer les idées, j’ai décidé d’aller dîner à la cafétéria de l’hôpital. Il était 13h30 quand je suis remontée à l’étage de la maternité. À 14h00, une première contraction m’a forcée à m’appuyer sur le mur pour respirer. Mais je voulais continuer à marcher quand même. En passant devant ma chambre, j’ai décidé d’y entrer pour saluer celle qui allait être ma voisine de chambre. Une autre contraction m’a de nouveau forcée à m’appuyer sur mon lit. Ça faisait si mal ! Je suis donc retournée dans la salle de travail. Je me suis étendue sur le lit pour me faire examiner; j’étais maintenant ouverte à 4 cm. J’ai demandé à l’infirmière de préparer la chambre de naissance, ce qu’elle a fait surle-champ. Mes contractions étaient très rapprochées et me faisaient pleurer. Je me tordais de douleur, car j’avais mal dans les reins et dans le ventre en même temps. Il était 15 h 15 et j’étais maintenant à 7,5 cm. J’ai demandé la péridurale parce que je n’en pouvais tout simplement plus ! Je n’arrivais même pas à respirer. Le temps de l’installer et de ne plus sentir mes contractions, j’étais dilatée à 10 cm.
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Vite, vite, on m’a transférée dans la salle d’accouchement. Une belle salle, bien accueillante, chaude et sans trop de lumière ; j’aimais bien. La seule chose que je n’appréciais pas, c’était les étriers. Je me sentais ridicule dans cette position-là, les jambes ouvertes et une tête de médecin entre mes cuisses. Je me souviens aussi qu’il y avait de la musique douce et calme. Tout à coup, j’ai senti que ça poussait. J’ai donc poussé une première fois et la tête est sortie à moitié. Le médecin m’a demandé de ne plus pousser, ce que j’ai fait. Toute seule, la tête est sortie. Une deuxième poussée pour les épaules et une dernière pour le reste du corps furent nécessaires ensuite.
Comme il était beau ! Tout gros et coiffé juste d’un petit duvet !
Et voilà, mon petit homme a été déposé sur moi. Comme il était beau ! Tout gros et coiffé juste d’un petit duvet ! Je me suis mise à pleurer et mon chum aussi. Le « doc » lui a demandé de couper le cordon, ce qu’il a accepté avec joie. Et mon William qui n’a même pas pleuré ! Ainsi, il est né à 16 h 05, donc deux heures et cinq minutes après ma première contraction et je n’ai même pas déchiré. Les infirmières me l’ont pris pour le nettoyer et le peser: 8 livres et 5 onces (3,77 kg), pour 21 pouces et demi (54,61 cm). Wow! Tout un bonhomme. Son papa est allé avec lui à la pouponnière et, le temps de s’y rendre, il avait déjà fait un caca dans la couverture!
Ensuite, une infirmière m’a reconduite à ma chambre et on m’a ramené mon petit homme. J’étais tellement contente ! Je ne voulais pas le déposer, je voulais l’avoir toujours tout près de moi. Aujourd’hui, mon garçon a dix ans et je me souviens de cet accouchement comme si c’était hier.
Sophie 11 octobre 1993, Québec
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Yezabelle Mardi, 26 février : les nausées omme j’ai mal au cœur ce matin-là ! Je décide de passer mon test de grossesse et je vois apparaître un gros « + ». Voilà le pourquoi de mes nausées, et quel bonheur d’en connaître la raison! Je crois que ces nausées cesseront d’ici quelques semaines, mais malheureusement elles me poursuivront jusqu’à la fin…
C
Dimanche, 3 novembre : la « gastro ». « J’ai mal au cœur ». Voilà la première phrase de ma journée, et quelle journée ce fut ! Dès cinq heures et demie ce dimanche matin-là, j’ai commencé à me vider. Je vais vous épargner les détails, mais en gros mon corps rejetait tout, même sa propre salive. Vers dix heures et demie, je décide, ou plutôt mon amour me convainc, d’appeler Info-Santé, car à quarante semaines et quatre jours de grossesse, ça ne doit pas être très bon, toutes ces allées et venues aux toilettes. C’est une gentille infirmière qui me répond et elle me conseille fortement d’appeler à la maternité le plus rapidement possible. Ce que je fais aussitôt. On me dit de venir et que l’on m’attendrait, mais lorsque je raccroche, je me sens légèrement mieux et je ne vomis plus. Alors, je décide de ne pas m’y rendre immédiatement et je me couche pour me reposer un peu, croyant que tout ira pour le mieux. Mon mari me demande si je vais bien, car il doit aller reconduire ma sœur, qui est chez moi depuis la veille, à Montréal. Je vais relativement mieux et je lui donne congé. Malheureusement ce n’était qu’une trêve ou l’œil de l’ouragan, car vers quinze heures je me remets de plus belle à vomir, mais cette fois je n’ai même plus la force de me rendre à la toilette. Mon homme arrive vers seize heures et me trouve dans cet état lamentable. Il décide que nous partons sur-le-champ pour l’hôpital.
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Par la suite, ma soirée à l’hôpital se résume assez bien. On me branche partout : un soluté hydratant, un soluté de gravol, un soluté d’antibiotique et d’autres tubes quelconques dont j’ignore encore le but. Cela est sans compter le monitoring du bébé et de mes contractions. Finalement le docteur décide de me garder pour la nuit, question de me soigner et aussi de me provoquer le lendemain. De toute façon, je devais être provoquée quatre jours plus tard. Il vérifie si mon travail est commencé. Je suis à 3 cm de dilatation et à 60 % effacée. Wow ! Il y a trois jours, lors de ma dernière fausse alarme, j’étais encore à 1/2 cm. Le docteur décide de me faire un stripping et oh ! mon Dieu que ça a fait mal ! Du moins, c’est ce que je croyais. Ensuite, je passe ma soirée étendue à écouter des disques compacts que j’ai apportés dans mon sac, qui nous suit partout depuis presque un mois, et je compte mes contractions, très peu régulières, avec mon conjoint. Vers vingt-trois heures, l’infirmière vient proposer un lit de camp à mon homme, mais il refuse, car il préfère aller se reposer à la maison, question de dormir un peu en vue du lendemain. Il croyait qu’il passerait une meilleure nuit de sommeil. ERREUR ! Nuit du lundi 4 novembre : la souffrance. « Chaud, c’est chaud et très, très mouillé. » Il est 1 h 00 du matin et c’est la première chose à laquelle je pense. Et pour être trempée, je le suis, pour avertir car ce sont mes eaux qui viennent de crever. J’ai seulement le temps de sonner pour avertir l’infirmière et ma première VRAIE contraction me traverse le corps en entier. DOULEUR ! C’est la seule sensation que je ressens à ce moment. L’infirmière arrive et constate que mes eaux sont verdâtres, à cause du méconium. Ma fille a la « gastro » ! Les battements de son cœur sont très rapides et les miens aussi, mais pas pour les mêmes raisons. J’appelle mon mari pour lui dire de revenir, car je viens de commencer mon véritable travail. Il ne comprend pas immédiatement ce que je lui dis, car il venait à peine de s’endormir et tout ce qui se passe semble être un rêve. Il est 2 h 00 du matin quand il arrive et moi, je souffre. Mes contractions sont assez intenses, malgré le fait que je ne sois qu’au début de mon travail et malheureusement, à cause de ma « gastro », je ne peux ni me lever, ni marcher, ni utiliser le ballon et encore moins prendre
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un bain, car ma température est élevée. Puis, la cerise sur le sundae, me voilà aux prises avec une sinusite et un nez complètement congestionné. Alors… bonjour les respirations ! Il est 4 h 00 du matin et je n’arrive plus à endurer mes contractions. Les larmes me montent aux yeux et je n’arrive pas à respirer correctement malgré les conseils de ma gentille infirmière. C’est à ce moment-là qu’elle me propose une petite injection de morphine. J’accepte tout de suite, car je suis crevée ; voilà plus de trente heures que je n’ai rien mangé ni bu, et presque vingt-quatre heures que je n’ai pas dormi. Malheureusement, ça fait effet seulement une heure et, aussitôt après, les douleurs reviennent. Vers 6 h 00, mon médecin vient vérifier mon état et constate que ma fièvre est pratiquement tombée. Il me permet de me rendre au bain thérapeutique, mais à condition que l’eau soit tiède. Résultat après quarante minutes : absolument aucun soulagement et même, au contraire, mes contractions augmentent en intensité, arrivent chaque deux minutes et durent près d’une minute. Je pleure, je me crispe, j’arrache presque les mains de mon conjoint et surtout, j’ai mal et je veux que ça finisse le plus vite possible. Je veux ma fille, là, dans mes bras ! Je sors du bain et je commence à trembloter. On me vérifie encore, je suis à 6 cm, mais je suis sans force, sans aucune énergie restante, ni courage pour continuer. Malgré le fait qu’à cet hôpital on ne soit pas vraiment pour la péridurale, l’infirmière vient me parler et m’explique que je dois reprendre des forces et surtout dormir un peu. Moi qui n’en voulais pas du tout avant mon travail, j’accepte, car je suis à bout de forces. À 8h30, l’anesthésiste me fait la péridurale, qui n’est pas du tout douloureuse comparée à mes contractions. Ah ! merveille ! J’arrive à dormir une heure et demie sans aucune douleur, à part une sensation de durcissement au ventre. Malheureusement, chaque bonne chose a une fin, car après cette heure voilà que je ressens de nouveau mes contractions qui sont de plus en plus intolérables. Vers 13h00 on me redonne de la médication, qui, au bout d’une heure et demie, ne me fait plus aucun effet. Début d’après-midi, lundi 4 novembre : la délivrance. Il est presque 15 h 00 lorsque mon médecin me dit que je suis enfin complètement dilatée. Il m’a fallu attendre deux heures pour passer de 9,5 cm à 10 cm. Il n’a pas besoin de me dire de commencer à pousser, car
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je sens déjà le besoin incontrôlable de le faire! Et quelle poussée! On dirait que je vais accoucher par le derrière, car ma fille ne relève pas sa tête. Mon Dieu que c’est incroyable! Moi qui croyais que la fin était proche, mais non! Deux heures et demie plus tard, je pousse encore. Je pousse et repousse et crie et pleure. Je suis à bout et ma fille aussi. Son rythme cardiaque accélère énormément, à environ 200 battements à la minute. Mes contractions sont incessantes, et j’ai seulement 10 à 20 secondes entre chacune. Je tremble, je veux que tout soit terminé, mais tout me semble sans fin. Je sens mon amoureux me tenir une jambe et m’encourager. Je vois aussi l’infirmière me tenir l’autre jambe et essayer de me calmer, mais je ne les entends pas, je ne me souviens pas de leurs paroles. Je pousse et c’est tout. Je veux ma fille! Mon médecin me dit que ma fille ne redresse pas sa tête et qu’il va devoir utiliser la ventouse. En d’autres circonstances j’aurais eu peur mais, là, je m’en foutais. Après six blocs honteux, une épisiotomie complète et quatre fois la ventouse, j’entends mon médecin me dire de ne plus pousser et de regarder. Seigneur ! Je lui vois le bout de la tête, là, entre mes cuisses! Il retire la ventouse et me dit: «Tu Je crie comme une vas nous finir ça comme une grande.» Eh bien, c’est ce que je folle et je pleure fais. Là, je pousse et pousse et pousse mon bébé hors de moi, toutes les larmes de dans le monde. Je crie comme une folle et je pleure toutes les mon corps. Là voilà ! larmes de mon corps. Là voilà ! Il est 17 h 10.
Il est 17 h 10.
Le médecin la dépose sur moi ; je la vois pour la première fois, mais très brièvement, car on me l’enlève presque tout de suite. Que se passe-t-il ? Elle ne pleure pas, elle ne respire pas. Oh ! mon Dieu ! Mon mari va avec l’infirmière et la petite dans une autre salle, car elle a les poumons et l’estomac pleins de méconium, à cause de la «gastro». Encore sous l’adrénaline, je ressens ça comme dans un rêve. J’expulse mon placenta avec l’aide du médecin et je ne saigne pratiquement pas. Heureusement ! Il n’aurait manqué que ça ! Le médecin me fait les points pour mon épisiotomie et m’explique en même temps que j’ai passé à deux doigts de la césarienne. Il me nettoie et me félicite d’avoir été jusqu’au bout dans de telles circonstances. J’entends seulement la moitié de ce qu’il me raconte, je suis crevée. L’infirmière revient quelques secondes avec ma fille, me la montre, mais doit partir à la pouponnière, car ma fille «désature» rapidement.
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Mon médecin me quitte, l’infirmière est partie avec mon chum et c’est là que je pleure, car je suis seule. Ma fille est née, mais elle n’est pas là, avec moi. Mon amoureux non plus n’est pas là et je voudrais tant qu’il me serre dans ses bras. Je me sens vide et triste. Mon mari revient à ce moment. Il me regarde avec le regard le plus doux que j’aie jamais vu, un regard plein d’amour et de tendresse. Il me sert fort dans ses bras et me dit « je t’aime » tout simplement. Soirée du lundi 4 novembre : la rencontre. Finalement, après trente-six heures de malaises, de travail, d’émotions contradictoires, je tiens ma fille dans mes bras pour la première fois, il est 23 h 00. Je l’ai vue plus tôt à la pouponnière, mais je n’avais pas pu la prendre. Malgré tout ça, ce moment fut le plus merveilleux, car nos yeux se sont croisés quelques secondes avant qu’elle les referme pour s’assoupir tout contre moi. J’ai alors senti pour la première fois tout l’amour que mon nouveau cœur de maman avait à lui donner.
Ariane 4 novembre 2003, Saint-Janvier/Saint-Eustache
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Yohan e matin, j’avais rendez-vous avec mon médecin pour vérifier où en était ce petit bébé-là. À mon rendez-vous de la semaine dernière, j’étais effacée à 50 %, mais toujours dilatée d’un seul centimètre. J’ai eu pas mal de contractions à Noël, mais rien de régulier, et depuis que je suis revenue à la maison, rien du tout. J’avais vraiment hâte de voir si ça avait donné quelque chose.
C
Effectivement, les contractions ont fait travailler un peu mon col. J’étais maintenant effacée à 60% et dilatée à 2 cm +. Le médecin m’a fait un décollement des membranes. Je ne m’attendais pas à ce que ça pince autant. J’ai déjà lu que lorsqu’on est en fin de grossesse et qu’on a un décollement des membranes, on a beaucoup de chances d’accoucher dans les 24 à 48 heures suivantes. J’espérais que ça allait être mon cas. De retour à la maison, j’en ai profité pour faire une sieste, au cas… J’ai proposé à Philippe de faire la même chose, mais il aimait mieux écouter la télévision. On aurait dit qu’il ne réalisait pas que j’allais peut-être accoucher bientôt et qu’il n’aurait plus la chance de dormir aussi bien par la suite. Je me suis réveillée vers 15 h 00 avec une contraction. Ce n’était pas particulièrement douloureux, mais ça ne ressemblait pas aux contractions que j’avais eues auparavant. Elles commençaient dans les reins pour finir en un gros pincement au ventre. Le reste de l’après-midi s’est déroulé de la même manière. Les contractions revenaient à peu près aux 20 minutes. Je voulais que ça débloque si c’était du vrai travail alors, après avoir pris un bon petit souper avec Philippe, nous sommes allés marcher dehors, même si le vent nous gelait les oreilles. Tout de suite après, nous avons fait l’amour pour voir si ça allait donner quelque chose. À partir de 19 h 45, les contractions se sont rapprochées un peu; elles étaient maintenant aux dix minutes.
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À 20 h 40, je suis allée aux toilettes et j’ai perdu une partie de mon bouchon muqueux. Je commençais à être certaine que j’allais tenir mon bébé dans mes bras pour le Nouvel An. Par la suite, je suis allée prendre un bain et les contractions ont quand même continué. Elles se sont rapprochées de plus en plus et, à partir de 21h15, j’étais rendue aux cinq minutes. À 21 h 30, je me suis étendue du côté gauche pour voir si ça continuerait à être régulier et ce fut le cas. La douleur s’était même un peu amplifiée. À 22 h 30, Philippe a téléphoné à l’hôpital pour savoir quoi faire et, à 23 h 00, on était dans l’auto, en route vers l’hôpital. Je n’ai jamais trouvé la route de Pointe-aux-Trembles à Joliette aussi longue. Même si les routes étaient belles, qu’il n’y avait pas de trafic et que Philippe conduisait prudemment, mes contractions me faisaient vraiment plus mal lorsque j’étais assise. 31 décembre 2003 Nous sommes arrivés à l’hôpital vers 23 h 30. À ce moment-là, on m’a installée dans une chambre de naissance et on m’a branchée sur un moniteur pour confirmer que mes contractions étaient bel et bien régulières. On m’a fait passer un examen: j’étais toujours à 2 cm +, mais effacée à 65%. Comme on ne savait pas si c’était le vrai travail ou si c’était juste des contractions causées par le décollement des membranes, on ne pouvait pas encore me dire si on allait me garder. Toutes mes valises étaient dans l’auto en attendant la confirmation. Moi qui avais apporté mon oreiller, mon baladeur, de l’huile de massage, je n’étais pas plus avancée. Je suis allée prendre un bain vers minuit; ça m’a relaxée, mais sans plus. À la sortie du bain, vers 0 h 30, j’avais terriblement envie d’aller à la selle, mais rien ne voulait sortir. À ma demande, l’infirmière m’a fait un lavement. À 0 h 40 j’avais le lavement et, à 0 h 42, mes intestins se sont vidés au complet… et pas juste dans la toilette. Donc, je suis allée prendre une douche pour me rafraîchir un peu. Mais mes effets personnels étaient toujours dans la voiture. À partir de là, j’ai commencé à avoir des grosses contractions aux deux minutes, qui duraient entre une minute et une minute et demie chacune. Ça ne me donnait pas beaucoup de répit entre deux contractions et j’avais très mal. Je n’arrivais pas à me contrôler et, aussitôt que j’en sentais une nouvelle venir, je me raidissais et j’en avais le souffle coupé. Philippe
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n’arrêtait pas de me répéter que je devais me concentrer sur ma respiration, que je devais rester molle pour que mon corps libère des endorphines contre la douleur, mais je n’étais pas capable. À partir de ce moment, j’ai commencé à avoir vraiment peur. Comment allais-je faire pour passer à travers ? Et moi qui voulais un accouchement naturel, sans péridurale… J’avais toute une tâche qui m’attendait ! J’ai même pensé un instant que je n’aurais jamais d’autres enfants. Finalement, à 2 h 40, l’infirmière est venue dire à Philippe qu’il pouvait aller faire mon inscription à l’urgence. Ça m’a paru une éternité avant qu’il revienne, même si, en réalité, ça a peut-être pris 15 minutes. À son retour, il voulait aller chercher mes valises dans l’auto, mais j’avais trop mal et j’avais besoin de sa présence ; je ne voulais plus qu’il me quitte. À 3 h 00, le médecin de garde est venue m’examiner. J’étais toujours à 2 cm +, mais cette fois, mon col était effacé à 80 %. On m’a proposé la péridurale. J’ai trouvé cette proposition un peu rapide, j’ai donc refusé, mais j’ai quand même accepté qu’on me la prescrive si jamais je changeais d’avis un peu plus tard. Le «un peu plus tard» ne s’est pas fait attendre trop longtemps! À 4h15, je n’en pouvais plus. Ça faisait près de quatre heures que c’était vraiment douloureux et rien n’avançait ou presque. J’ai demandé plus d’information à l’infirmière à propos de la péridurale et elle m’a dit que si je la recevais maintenant, le médecin pourrait rompre la poche des eaux et le travail avancerait plus rapidement. J’ai donc décidé de la prendre. Cela tombait bien parce que l’anesthésiste était déjà présent à la maternité, en train de faire une péridurale à une autre patiente. En attendant qu’il arrive, une infirmière a essayé de m’installer un soluté. Elle m’a piquée dans le bras gauche, mais n’y arrivait pas. Elle s’est essayée dans le bras droit, sans plus de succès. Finalement, elle a demandé à une autre infirmière de tenter sa chance, qui n’y est pas arrivée non plus. Moi qui n’aime pas les aiguilles d’avance, j’avoue que je commençais à avoir des chaleurs partout. Surtout que je devais rester assise sur mon lit en attendant l’anesthésiste. À un certain moment, je pensais perdre connaissance. Heureusement que Philippe m’a apporté une débarbouillette d’eau froide
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pour que je reprenne un peu mes esprits. Finalement, c’est l’anesthésiste qui m’a installé mon soluté, du premier coup. À 5 h 00, je ne sentais plus mes contractions… En fait, je les sentais encore, mais elles ne faisaient plus mal. C’est vraiment magique la péridurale et, contrairement à ce que je craignais, ça ne fait pas mal du tout lorsqu’on l’installe. C’est juste un peu bizarre comme sensation, on dirait qu’on nous gratte sur la colonne. À 6 h 00, une infirmière m’a examinée, j’étais rendue à 3 cm, effacée à 80 %. Malheureusement, il y avait beaucoup d’accouchements cette nuit-là et le médecin a dû faire une césarienne d’urgence, ce qui explique qu’elle n’a pu crever mes eaux qu’à 7 h 00. À ce moment-là, de mon côté, rien n’avait bougé depuis une heure. À 7 h 20, on m’a donné du pitocin pour que les contractions reprennent. À 8 h 00, j’ai changé d’infirmière et de médecin. L’infirmière venait ajuster la dose de pitocin à toutes les demi-heures. Les contractions me semblaient plus intenses, mais elles ne me faisaient pas plus mal. Moi, je commençais à avoir faim et soif, mais je ne pouvais rien prendre. L’infirmière m’avait dit qu’à cause de la péridurale, j’aurais mal au cœur si je mangeais. À 9h20, j’ai eu un autre examen. Mon col était maintenant dilaté à 4,5 cm et j’étais effacée à 100%. Le médecin a aussi installé un fil sur la tête du bébé pour mieux capter les battements de son cœur, car l’infirmière avait noté que le rythme du cœur baissait après une contraction. Il m’a expliqué que dans 95% des cas, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, mais il aimait mieux ne pas prendre de risques. À 9h50, l’infirmière m’a examinée de nouveau: j’étais maintenant rendue à 5,5 cm, ça avançait tranquillement. À 11 h 00, mon infirmière est venue me voir pour me dire qu’elle partait dîner. Je lui ai dit que je ressentais comme une douleur au rectum. Je ne savais pas si c’était une douleur normale ou si c’était juste à force d’être en position semi-assise depuis bientôt six heures. Elle a vérifié mon col pour s’assurer que tout était correct. J’étais maintenant rendue à 7 cm. Elle m’a dit que, selon elle, j’en avais encore pour au moins une heure avant d’être complète et qu’elle pouvait aller dîner. S’il arrivait quelque chose, j’avais juste à sonner et une autre infirmière viendrait me voir. J’ai trouvé cette heure tellement longue! La douleur au rectum s’était accentuée et c’en était presque insupportable.
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En même temps, je voyais le petit sac contenant le calmant baisser et j’avais vraiment peur d’en manquer ; j’ai donc appelé l’infirmière pour le lui dire. Elle était très occupée parce qu’elle avait toutes les patientes de mon infirmière en plus des siennes. Moi, je sentais que ça poussait, mais je me retenais pour ne pas pousser. J’avais vraiment peur de faire quelque chose que je ne devais pas faire. À 11 h 30, c’en était trop ! J’ai sonné encore une fois. Finalement, c’est le médecin qui est venu faire mon examen parce que l’infirmière n’avait pas le temps. J’étais maintenant à 9 cm. Plus le temps avançait, moins j’avais conscience de ce qui se passait autour de moi. J’étais dans ma bulle et je souhaitais que le temps passe le plus vite possible pour que je puisse enfin pousser et me soulager de cette douleur. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi j’avais aussi mal, même avec la péridurale. J’avais entendu tant d’histoires de femmes qui disaient qu’avec la péridurale, elles ne sentaient même pas quand c’était le temps de pousser. Je me disais que j’avais beau ne pas avoir un seuil de tolérance à la douleur très élevé, je ne l’imaginais pas, cette douleur, elle était vraiment présente. À chaque contraction, ça poussait encore plus fort. Je serrais les barreaux du lit à m’en faire mal aux doigts. Philippe me disait que j’avais juste à lui tenir la main et je lui ai dit de me laisser tranquille, qu’au moins le lit ne se plaindrait pas que je lui faisais mal. À midi, l’infirmière m’a annoncé que j’étais complète et que je pouvais commencer à pousser. À la première poussée, j’ai senti un liquide chaud couler entre mes jambes ; c’était ma vessie qui se vidait. Pour faire plus de place au bébé dans sa descente, l’infirmière a inséré un petit tuyau pour qu’elle se vide complètement. À partir de ce moment-là, tout s’est passé très vite. À certains moments, j’étais seule dans la chambre avec Philippe. On me laissait pousser toute seule et ça me stressait sans bon sens. Et si la tête sortait et que personne n’était là ? Pendant ce temps, l’infirmière apportait tous les instruments nécessaires à l’accouchement et le matériel servant aux soins du bébé. Je n’étais plus trop consciente de ce qui se passait autour de moi, j’en ai vraiment manqué des bouts. Je sentais bien mes contractions et je savais par moi-même quand c’était le temps de pousser, alors on m’a débranchée du moniteur.
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Après quelques bonnes poussées, à 12h32, mon conjoint déposait notre bébé sur mon ventre. Quelle délivrance! J’étais si épuisée que je n’ai même pas songé à vérifier si j’avais eu un petit garçon ou une petite fille. J’avais les yeux remplis de larmes et je n’arrivais pas à croire que ce bébé était à moi. Il était tellement beau, tellement grand et il avait une belle petite fossette au menton. Malgré le fait que je Je suis si fière du n’avais poussé que pendant une demi-heure, j’étais si fatiguée déroulement de mon que je n’ai même pas vu mon conjoint au moment où il a accouchement, coupé le cordon. malgré mes 22 heures
de contractions Je regrette un peu l’heure qui a suivi l’accouchement. Mon et la demi-heure médecin avait estimé que j’aurais un bébé d’environ sept livres (3,18 kg), mais finalement, mon bébé pesait huit livres de poussées. et sept onces (3,83 kg). J’ai déchiré et le médecin a dû me faire l’équivalent de trois points. Le temps que le placenta sorte et qu’il me fasse mes points, j’ai préféré laisser mon bébé dans les bras de mon conjoint parce que je ne me sentais pas la force de le tenir, j’avais peur de l’échapper. J’aurais aimé plus d’intimité avec mon conjoint et mon fils pour nos premiers moments en famille. Je suis si fière du déroulement de mon accouchement, malgré mes 22 heures de contractions et la demi-heure de poussées. J’ai déjà tout oublié des moments désagréables. Je t’adore mon petit bonhomme.
Karyne 31 décembre 2003, Joliette
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Zachary ous sommes le 5 septembre et il est 8 h 30. Je ressens de très légères contractions. Je prends ça calmement, car je suis à peine à 35 semaines. Mon but est de rendre mon petit bout d’homme au moins à 37 semaines, même si, lui, il a l’air pressé. Depuis ma 24e semaine, il m’oblige à prendre la vie plus au ralenti… J’ai des contractions aux 10 à 15 minutes, mais je n’en fais pas de cas outre mesure, je me repose… Je dîne et continue ma journée comme si de rien n’était. En début d’après-midi, je suis plus fébrile. Je croise mon amie Myaly sur Internet et je lui raconte que je suis aux dix minutes depuis ce matin. J’ai aussi des épisodes aux huit minutes, aux quatre minutes. Moi, je ne calcule plus, mais mon amie me demande de le lui dire quand j’ai des contractions. À un moment donné, elle me dit: «deux minutes!» Ouf! Pourtant, ce n’est pas très douloureux, juste inconfortable. Il faut dire que j’ai eu le temps de m’habituer, étant donné que j’ai des contractions depuis plusieurs semaines. À cette heure-là, ma grande est sur le point de revenir de l’école et mon chum est au travail. J’écoute le conseil de ma copine et vais prendre un bain. Les contractions ne ralentissent pas. Je me couche sur le côté gauche, c’est toujours pareil. Quelque part en dedans de moi, je me dis: «Ça y est!» mais je n’ose pas y croire. J’ai terriblement peur des conséquences de cette venue trop hâtive pour mon bébé.
N
Après le souper, je suis aux quatre minutes ou aux sept minutes, c’est variable, mais c’est continu depuis le matin. Finalement, vers 19 h 00, sous les conseils d’une amie et de la marraine du bébé, je décide d’appeler à l’hôpital. Comme je suis en avance, que c’est un AVAC (accouchement vaginal après césarienne) et que pour ma première fille l’accouchement s’est fait rapidement, l’infirmière me conseille de me rendre sur place pour vérifier. Nous appelons donc grand-papa qui vient veiller sur sa petite-fille. Nous sommes vendredi soir. Arrivée à l’hôpital avec un futur papa bien nerveux, je me fais examiner. Je suis effacée presque complètement et dilatée à 3 cm. Je suis très surprise, juste 3 cm ! Pas possible, j’ai des contractions
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depuis le matin et j’avais déjà au moins 2 cm de faits avant (à ma 32e semaine, selon mon médecin). On m’installe le monitoring et j’ai effectivement de bonnes contractions, irrégulières mais longues. On décide donc de me garder. Mon chum va faire mon admission, moi, je pleure de joie (enfin, je vais voir mon bébé !), de stress (pas déjà !) et de fatigue. L’infirmière appelle mon médecin qui décide d’aller se coucher, mais elle est sûre de se faire réveiller pendant la nuit. Elle sait que lors de l’accouchement de ma fille, mon col ouvrait de 2 cm par 20 minutes environ. J’ai des contractions toute la nuit aux trois minutes. De façon surprenante, vers trois heures du matin, je réussis à m’endormir, malgré les contractions. L’infirmière apporte un lit de camp pour que mon conjoint puisse lui aussi dormir. Une partie de la nuit, je suis assise sur mon lit et, à chaque contraction, je parle à mon bébé: «Viens mon “ti-bonhomme”, vas-y! Pousse! Tu es capable, maman t’attend.» Aussi étonnant que cela puisse paraître, lui parler m’aide vraiment à surmonter la douleur. Vers 5h00 du matin, je suis à 5 cm et je suis découragée. À 8h00, mon médecin téléphone (je suis juste à côté du bureau des infirmières, alors je joue les indiscrètes et j’écoute tout!). Elle décide de venir m’examiner elle-même pour voir si c’est vraiment parti ou non. Vers 8h30, mon médecin arrive sur place et me dit: «Je pensais bien me faire réveiller, moi, cette nuit. Il est vraiment pressé d’arriver, ton “tibonhomme”. » Elle m’examine : je suis à 3 cm, et non pas à 5 cm, comme l’infirmière me l’avait dit plus tôt. Vous ne pouvez imaginer la déception totale qui a dû se peindre sur mon visage. Je suis en contractions depuis 24 heures et aucun progrès encore. Je suis fatiguée. Finalement, elle me dit : « Il est pressé, mais on va l’aider un petit peu. Je vais aller me changer et je vais crever tes eaux.» Je donne aussitôt mon accord à mon médecin. Vers 8h35 environ, elle arrive avec son sarrau de médecin, s’assoit à mes côtés et perce la poche des eaux. Un tout mini, minifilet coule entre mes jambes. Je n’en reviens pas! À ma fille, il y avait une piscine. Ah! Mais c’est parce qu’elle a juste percé la première membrane. Elle se reprend après avoir laissé le temps à bébé de se replacer à sa convenance et là, ça coule ! Un vrai déluge ! C’est à ce moment-là que je me rappelle vraiment ce qu’est une contraction. Mon médecin me regarde: «Dès que tu sens que ça pousse,
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tu me le dis, OK ? » Pas de problème ! Vingt minutes plus tard, je regarde l’infirmière et je lui dis : « Je pense que tu devrais demander à Nicole de venir. » Elle vient m’examiner : je suis à 7 cm et complètement effacée. Elle sort et dit aux infirmières : « Je vais me changer parce que je sens que je vais me faire avoir. » À son retour, j’halète, je tiens la main de mon chum à chaque contraction. À mes yeux, les contractions sont rapprochées et très longues (je ne sais même pas à combien de centimètres je suis rendue). Tout ce que je sais, c’est que je dois me concentrer sur la main de mon chum. C’est mon antidouleur ; à chaque contraction, je lui broie la main tout simplement. Mon médecin m’examine encore: 8,5 cm. On enlève le bas de mon lit. Il est environ 9 h 00 ou 9 h 10. On pose les étriers, on me descend et on m’éponge le front ; je n’avais même pas remarqué que j’avais chaud. Mon médecin demande l’aide de mon chum pour placer les étriers. Pendant deux minutes, il a le malheur de lâcher ma main. Il se fait rappeler à l’ordre assez vite. C’est lui qui me permet de tenir le coup, j’ai besoin de sa main, sinon je perds pied. Mon médecin me dit de pousser pour me soulager. Je lui réponds que je ne sais pas comment pousser, que ça ne donne rien. Elle me dit qu’elle va me guider et que cela va m’aider. Mon Dieu! Elle avait raison… je pousse deux coups et je suis complète. À ce moment-là, la douleur est vraiment intense et je perds le contrôle. La seule chose que j’ai en tête, c’est que j’ai mal au ventre, là où est la cicatrice de ma césarienne. Je pense que ma cicatrice va ouvrir et que je vais mourir. C’était une de mes grandes peurs pendant ma grossesse, de mourir en accouchant. Peu après, j’entends la voix de mon médecin qui me dit que tout est OK, que c’est normal que ça fasse mal, mais que c’est presque terminé. Je reprends le contrôle sur mon accouchement. Cette voix à travers la douleur, je l’entends encore aujourd’hui dans ma tête. Je pousse, bébé descend rapidement. À un moment donné, je refuse de pousser, je veux laisser mon corps faire tout seul, le temps de deux contractions. Je suis épuisée, je n’en peux plus, je ne suis que douleur et je me traite de folle. J’aurais dû choisir une autre césarienne à la place d’un AVAC. Pendant que je me repose, le cœur de bébé faiblit. Mon médecin ordonne à l’infirmière de préparer les forceps au cas où elle en aurait besoin. Mon chum sait, lui, que je n’en veux
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pas (je ne l’ai pas dit à mon médecin, car je sais que si elle les prend, c’est que c’est nécessaire). Il se penche donc vers moi et me dit: «San (c’est mon surnom), là, elle va prendre les forceps. Vas-y, tu es capable. » C’est le petit coup de pied au derrière dont j’avais besoin. Je suis épuisée, je me sens incapable de mener mon accouchement à terme, mais je pousse de toutes mes forces. Mon médecin nous regarde ; je vois le sourire dans ses yeux. Je suis fâchée contre moi et elle le voit. Elle dit Je suis épuisée, je à l’infirmière qu’elle n’aura pas besoin des forceps finalement, me sens incapable puis me dit : « Vas-y, choque-toi ! » Je l’écoute. Une poussée de mener mon plus tard, la tête de bébé sort, mais je n’en suis pas consaccouchement ciente, je pense encore qu’il m’en reste pour longtemps. On à terme, mais je me demande de ne plus pousser, puis on me dit de recompousse de toutes mencer. J’y vais de tout mon cœur. Je suis fâchée pour vrai mes forces. et je crie (pas de douleur, mais de rage). La contraction passe et la sensation de brûlure est intenable. Je m’apprête à pousser encore, mais pas la peine; j’ai une petite boule toute chaude sur le bord de mon bedon. Vite, papa coupe le cordon qui est très court et voilà mon «ti-poussin» tout chaud sur mon ventre, qui pleure et que je peux enfin caresser. Je pleure et je suis sous le choc… Il est déjà là ! Rapidement, on dépose mon bébé sous la lumière chauffante, sous les yeux du pédiatre. Comme il n’a que 35 semaines, une pédiatre est là en cas de besoin. Il est 9h40 à ce moment-là. Et c’est l’heure que mon médecin donnera comme heure de naissance. Il est beau mon fils, il pleure, il fait pipi trois fois sur la pédiatre et les infirmières. Pour mon médecin et pour toute l’équipe de soins, j’ai accouché en une heure et dix minutes. Les vingt-quatre heures où mon col n’a pas bougé ne comptent pas. Le tout a commencé seulement lorsque mon médecin a percé mes eaux. Pour toutes les infirmières qui viennent prendre soin de nous, je suis «celle qui accouche vite».
Sandy 6 septembre 2003, Thetford Mines
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G L O S S A I R E Acupression : Méthode thérapeutique naturelle utilisée depuis des millénaires, qui agit sur les zones réflexes du corps et permet de soigner des maux quotidiens. Aménorrhée: Arrêt des règles; l’âge d’une grossesse se compte en semaines d’aménorrhée. Amniocentèse: Prélèvement de liquide amniotique fait à l’aiguille au travers du ventre de la mère. L’analyse du liquide donne des renseignements précieux sur le bébé. AVAC : Accouchement vaginal après césarienne.
Banc de naissance : Banc permettant d’accoucher en position assise. Il permet d’utiliser la gravité pendant le travail ce qui facilite l’expulsion sans déchirure ni épisiotomie. Bétaméthasone : Médicament administré lorsqu’il y a danger d’accouchement prématuré afin d’accélérer la maturation des poumons du fœtus et d’améliorer les chances de survie de ce dernier. Bloc honteux: Infiltration du nerf honteux consistant à injecter un anesthésique par voie vaginale dans chacune des deux branches du nerf honteux, bloquant ainsi les signaux envoyés à ce dernier. Ce blocage nerveux assure l’insensibilisation du périnée et de la partie basse du vagin. Bolus : Injection intraveineuse très rapide et brève d’un médicament. Bouchon muqueux : Constitué de glaire épaisse et brunâtre accumulée au niveau du col de l’utérus, le bouchon muqueux rend le col imperméable à toute bactérie pendant la grossesse.
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Clinique GARE : Clinique de grossesses à risques élevés. Contractions de Braxton-Hicks : Contractions irrégulières survenant au cours de la grossesse, qui ne provoquent pas la dilatation du col de l’utérus. Curetage : Grattage et nettoyage de l’intérieur d’une cavité creuse dans le but de la vider de son contenu. Le curetage de l’utérus est le plus souvent employé pour retirer un œuf implanté dans l’endomètre et vise à interrompre volontairement une grossesse. Il sert également à retirer des fragments de placenta à la suite d’une fausse couche ou d’un accouchement. Cytotec : Substance utilisée pour la maturation cervicale et pour le déclenchement du travail. À déconseiller lors d’un accouchement vaginal après césarienne à cause des risques plus élevés de rupture utérine.
Décollement des membranes : Afin de précipiter un peu le travail, le docteur introduit un ou deux doigts dans le col de l’utérus et en fait le tour pour décoller la poche de liquide amniotique. Démérol : Médication pouvant être administrée dans la phase préliminaire du travail afin de soulager la douleur. Il est généralement donné par injection intramusculaire. Dilatation: Ouverture du col qui passera de zéro à dix centimètres avant l’accouchement.
Effacement: Amincissement du col jusqu’à sa disparition totale permettant le passage du bébé. Endorphine (ou endomorphine): Hormone sécrétée par l’hypothalamus et permettant de calmer la douleur. Épisiotomie : Incision du périnée entre le vagin et l’anus de manière à faciliter le passage du bébé.
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G l o s s a i r e
Fausse contraction : Voir « contraction de Braxton-Hicks ». Forceps : Instrument en métal appliqué sur la tête du bébé qui s’apprête à naître et utilisé pour accélérer la sortie du bébé.
Grossesse ectopique : Voir « grossesse extra-utérine ». Grossesse extra-utérine : Grossesse se développant en dehors de la cavité utérine. Dans 96 % des cas, l’œuf s’implante dans la trompe de Fallope.
Huile de ricin: Produit naturel ayant comme propriété d’aider le déclenchement du travail. Il peut causer de fortes diarrhées et des maux de ventre aigus. Huile d’onagre: Produit naturel ayant comme propriété d’assouplir le col et pouvant aider à déclencher le travail.
Induction : Action de provoquer l’accouchement en utilisant diverses méthodes mécaniques (décollement ou rupture des membranes) ou hormonales (utilisation de prostaglandine ou d’ocytocine). Le terme « provoquer » est souvent utilisé pour désigner ce phénomène.
Méconium : Substance vert foncé ou noire, d’aspect épais et goudronneux, présente dans le gros intestin du nouveau-né. Premières selles émises par celui-ci. Méthode Bonapace : Méthode alternative de préparation à la naissance qui favorise le traitement non pharmacologique de la douleur pendant l’accouchement.
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Moniteur : Appareil surveillant la fréquence, la durée et l’intensité des contractions utérines ainsi que les battements du cœur du bébé pendant la grossesse et l’accouchement. Il permet de dépister une souffrance fœtale. Monitoring fœtal : Surveillance électronique du cœur fœtal à l’aide d’un appareil à ultrasons (électrodes fixées sur le cuir chevelu du bébé).
None stress test : Examen avec moniteur permettant de vérifier le rythme cardiaque du bébé au repos et lors des contractions en s’assurant que le bébé réagit bien à son environnement.
Ocytocine : Voir « Pitocine ».
Papules d’eau stérile : Quatre petites injections d’eau stérile, directement sous la première couche de peau, faites dans le bas du dos pendant une contraction. Elles créent une deuxième douleur très vive et provoquent une décharge d’endorphines, rendant les contractions suivantes moins douloureuses. Péridurale : Technique d’anesthésie qui consiste à injecter des anesthésiques locaux permettant de bloquer la perception de la douleur. Il est possible d’introduire un cathéter afin d’administrer continuellement des médicaments antidouleur. Aussi nommé épidurale. Photothérapie : Méthode de traitement permettant, grâce à l’utilisation de la lumière blanche ou colorée, de traiter l’ictère du nouveau-né (jaunisse). Pitocin : Voir « Pitocine ». Pitocine : Hormone qui stimule les contractions de l’utérus chez la femme enceinte et accélère le travail de l’accouchement. Peut être utilisée lors de l’induction.
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Placenta : Masse de chair ayant l’apparence d’une éponge et contenant de nombreux vaisseaux sanguins. Il assure les échanges sanguins entre la femme enceinte et le fœtus. Plan de naissance : Document écrit sous forme de texte ou de plan qui décrit ce que la femme enceinte désire ou non lors de l’accouchement. Prééclampsie : Affection pouvant survenir durant le dernier trimestre de la grossesse et qui se caractérise par la présence de protéines dans les urines ainsi qu’une prise de poids avec œdème et de l’hypertension artérielle. Aussi appelé « toxémie gravide ». Protoxyde d’azote : Gaz volatil inhalé pendant les contractions, lors du travail, afin de diminuer la douleur. Aussi appelé « gaz hilarant ». Provoquer : Voir « induction ».
Servadil : Tampon contenant de la prostaglandine (hormone), inséré dans le vagin au niveau du col de l’utérus afin de le dilater et d’activer le travail. Stripping : Voir « Décollement des membranes ». Synto : Voir « Pitocine ». Syntocynon : Voir « Pitocine ».
Ventouse: Objet en plastique flexible relié par un tube à un appareil de succion et appliqué sur la tête du bébé qui s’apprête à naître. La ventouse est utilisée pour accélérer la sortie du bébé. Version : Manipulation du ventre de la mère pour retourner un bébé qui se présente par le siège et ainsi guider sa tête vers le bas.
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E X P R E S S I O N S Bébé à la station 5, 4, 3, 2, 1, 0, –1, –2, –3, –4, –5 : Expression indiquant la position du bébé lors de l’accouchement. Station –5 : le bébé est très haut et non fixé (flottant). Station 0 : il est fixé (engagé dans le bassin). Station 1: il a dépassé le niveau du bassin. Station 3: le médecin lui voit presque les cheveux. Station 5 : il est à la sortie du vagin. Être complète: Avoir atteint le maximum de dilatation, soit dix centimètres. Être dilatée à X cm : L’ouverture du col est mesurée de 1 à 10 centimètres. Être effacée à X % : On mesure l’effacement du col en pourcentage. Être en travail : Période de l’accouchement pendant laquelle ont lieu les contractions et se terminant avec l’expulsion de l’enfant. Faire mûrir le col : Rendre le col favorable à la dilatation. Fixé (le bébé est): La tête du bébé est descendue et engagée dans le bassin. Méthode à l’italienne : Méthode consistant à faire l’amour afin de déclencher naturellement le travail. Provoquer l’accouchement : Voir « induction ». Semi-flottant (le bébé est): Le bébé est en train de descendre dans le bassin de la mère mais n’est pas encore engagé.
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S O U R C E S http://groups.msn.com/Lesfuturesmamans http://www.sogc.org/SOGCnet/sogc_docs/common/guide/pdfs/ps147_f.pdf http://www.medicationabortion.org/French/misoprostol/ http://www.doctissimo.fr/medicament-CYTOTEC.htm http://www2.biam2.org/www1/Sub2645.html http://www.kompendium.ch/Data/pi_f_pdf/fpd4d2a51a-1b36-4c5e-bc1b239133fa7f8f_.pdf http://jeunemaman.com.free.fr/pl_sante_episio.htm http://magicbag.com/canada/froid.asp http://membres.lycos.fr/nroutaouais/ http://membres.lycos.fr/nroutaouais/ http://www.analgesia.ch/lex_f.shtml http://www.babyfrance.com/reference/gm050.htm http://www.bonapace.com/met_comment-f.html http://www.chbc.qc.ca/diabete/diabete/default.htm http://www.cnam.fr/instituts/evariste/10_cours/chimiets/ ph.htm#determination http://www.communicationplace.ca/ahq.hg/depist.html#gtt http://www.famili.fr/indispensable/967795365/ http://www.femiweb.com/dico/dico.htm
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C O O R D I N AT I O N DE SOPHIE RONDEAU
a plupart des futures mamans, surtout la première fois, appréhendent beaucoup l’accouchement. Nombre d’entre elles dévorent une multitude de livres sur la grossesse et l’accouchement sans être rassasiées... C’est bien beau la théorie, mais comment se passe vraiment un accouchement ? Ce livre présente les témoignages d’une soixantaine de mamans qui ont vécu cette expérience à une ou à plusieurs reprises. Comment ont-elles vaincu leurs inquiétudes, leurs peurs ? Leurs histoires sont toutes différentes, tout comme les bébés qu’elles ont mis au monde. Certaines ont accouché à l’hôpital, d’autres dans une maison de naissance ; quelques-unes ont eu des césariennes ; plusieurs ont eu recours à la péridurale... Toutes ont été dans l’œil du cyclone et les moments qu’elles ont vécus sont gravés à jamais dans leur mémoire. Naissances est un recueil de récits rédigés avec des mots sincères et spontanés à l’intention des futures mamans afin, certes, de démythifier l’accouchement et de les rassurer... mais aussi, d’émouvoir et d’émerveiller.
NAISSANCES
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C O O R D I N AT I O N DE SOPHIE RONDEAU
NAISSANCES RECUEIL DE RÉCITS
Mettre un enfant au monde est le plus bel acte d’amour qui soit. Un acte qui a fait vivre des moments d’une très grande intensité aux auteures et à leurs conjoints, moments que les mamans ont voulu partager avec d’autres.
ISBN 2-89544-072-7
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