´ MATHEMATIQUES & APPLICATIONS Directeurs de la collection : G. Allaire et M. Bena¨ım
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´ MATH EMATIQUES & APPLICATIONS Comit´e de Lecture 2008–2011/Editorial Board 2008–2011 RE´ MI A BGRALL INRIAet Math´ematiques, Univ. Bordeaux 1, FR
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Jean-Michel Rakotoson
R´earrangement Relatif Un instrument d’estimations dans les probl`emes aux limites
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Jean-Michel Rakotoson Laboratoire d’Applications des Math´ematiques Universit´e de Poitiers Boulevard Marie et Pierre Curie T´el´eport 2, BP 30179 86962 Futuroscope Chasseneuil cedex France
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ISSN 1154-483X ISBN-10 3-540-69117-0 Springer Berlin Heidelberg New York ISBN-13 978-3-540-69117-4 Springer Berlin Heidelberg New York Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation r´eserv´es pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou les reproductions destin´ees a` une utilisation collective. Toute repr´esentation, reproduction int´egrale ou partielle faite par quelque proc´ed´e que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefac¸on sanctionn´ee par les articles 425 et suivants du Code p´enal. Springer est membre du Springer Science+Business Media c Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2008 springer.com WMXDesign GmbH Imprim´e sur papier non acide 3100/SPi - 5 4 3 2 1 0 -
Je d´edie ce livre `a ma grande famille, a` tous mes professeurs de Math´ematiques, et en particulier a` la m´emoire de Fran¸cois Razanamparany.
Avant-propos
Je remercie avant tout mes deux enseignants, le Professeur Roger Temam et Madame Jacqueline Mossino, qui sont les premiers a` ´etudier la d´eriv´ee directionnelle du r´earrangement monotone et qui m’ont donn´e cette opportunit´e de m’initier a` cette notion qu’ils ont bˆ aptis´ee r´earrangement relatif. Ils ´etaient aussi mes co-auteurs dans l’´etude de plusieurs propri´et´es d´emontr´ees aux chapitres 2, 3, et 9. Que mes diff´erents collaborateurs trouvent ici ma profonde reconnaissance, en particulier Idelfonso D´ıaz de l’Universit´e Complutense de Madrid, qui a apport´e un merveilleux probl`eme issu de la physique des plasmas. Ce mod`ele li´e aux machines dites “Stellarator” a pos´e plusieurs questions ouvertes sur le r´earrangement relatif. Cela m’a conduit a` plusieurs d´eveloppements des propri´et´es du r´earrangement relatif en particulier les r´esultats du chapitre 7. Il en est de mˆeme du professeur Denis Serre de l’Ecole Normale Sup´erieure de Lyon, qui m’a soumis le probl`eme multicontrainte donn´e en exemple `a l’introduction du chapitre 8. Ce probl`eme a permis de d´evelopper une belle application de la notion du r´earrangement relatif expos´ee dans ce chapitre. Enfin, je termine mes remerciements au Professeur Marisa Seosane de l’Universit´e de Santiago de Compostella (Saint Jacques de Compostelle) avec qui j’ai ´ecrit plusieurs articles dont certains r´esultats sont dans ce livre, et `a tous mes amis et collaborateurs italiens dont le Professeur Alberto Fiorenza de Naples, qui a introduit les petits espaces de Sobolev qui ont donn´e naissance a des applications des in´egalit´es ponctuelles pour le r´earrangement relatif. ` J’adresse un merci particulier a` Abdallah El Hamidi qui a bien voulu relire mon manuscrit et `a Catherine Falaise-Bougant pour la mise en forme de ce document. Les remarques des r´ef´er´es anonymes m’ont permis d’am´eliorer le texte, qu’ils trouvent ici toute ma reconnaissance. J’exprime toute ma gratitude a` Bernard Saramito et aux ´editeurs de la collection pour avoir accept´e ce livre dans cette s´erie. Juillet 2007
Poitiers, Jean Michel Rakotoson
Pr´ eface
Quand on parle des inclusions de Sobolev, la plupart du temps on pense a` celles associ´ees aux espaces de Lebesgue. Les techniques pour obtenir les in´egalit´es associ´ees ou correspondantes sont fond´ees soit sur une repr´esentation int´egrale de la fonction a` estimer (c’est la m´ethode originelle de Sobolev (voir les livres de Gilbard-Trudinger [68])), soit sur l’usage de l’in´egalit´e de Gagliardo-Nirenberg (voir les livres de Br´ezis [24] ou de Adams [1] ou de J.E. Rakotoson -J.M. Rakotoson [88]). Quand on essaie de passer a` des espaces plus g´en´eraux comme les espaces de Lorentz, les espaces de Birnbaum-Orlicz, les espaces de Zygmund Lβ (Log L)α ou tout autre espace norm´e comme celui r´ecemment introduit par Alberto Fiorenza [60] : les petits espaces de Lebesgue, ces techniques usuelles pour obtenir les inclusions de Sobolev classiques ne sont plus facilement adaptables pour prouver les inclusions de Sobolev associ´ees `a ces espaces. Ici, on propose des in´egalit´es ponctuelles qui lient une fonction et son gradient. Ces in´egalit´es s’av`erent ˆetre la racine de nombreuses in´egalit´es de type Sobolev associ´ees `a des espaces norm´es, c’est `a dire si ρ, ρ0 sont deux normes, W 1 (Ω, ρ) un espace de Sobolev associ´e `a la norme ρ, L(Ω, ρ0 ) l’espace norm´e associ´e `a ρ0 , on donne des conditions (appel´ees indices d’inclusion) pour que W 1 (Ω, ρ) ⊂ L(Ω, ρ0 ) avec une inclusion “continue”. Outre les inclusions de Sobolev, on montrera que ces in´egalit´es conduisent aussi `a des in´egalit´es d’interpolation de type Gagliardo-Nirenberg. Un autre avantage de la m´ethode que nous allons pr´esenter, est de pouvoir estimer les constantes qui apparaissent dans ces in´egalit´es. Voici un exemple d’in´egalit´e fr´equemment utilis´ee que nous red´emontrons : si Ω est un ouvert born´e de IR2 , alors pour tout ´el´ement u ∈ H01 (Ω) on a |u|L4 (Ω)
14 1 1 1 |u|L2 2 (Ω) |∇u|L2 2 (Ω) , π
ou encore, nous montrerons que pour des espaces W 1 (Ω, ρ) qui s’injectent dans l’ensemble des fonctions continues on a :
X
Pr´eface 1−
1
α N osc u N ρB(x,r) (∇u) αN −1 B(x,r)∩Ω o` u αm d´esigne la mesure de la boule unit´e de IRm , ρB(x,r) d´esigne la restriction de la norme ρ aux applications d´efinies sur la boule B(x, r) de centre x et de rayon r > 0. Dans le cas particulier des espaces de Lorentz, un tel r´esultat a ´et´e d´emontr´e par E.M. Stein [118], mais sans l’estimation de la constante. Sa m´ethode est bas´ee sur une repr´esentation int´egrale de la fonction u et l’usage de la th´eorie des op´erateurs du type faible (voir le livre de Bennett-Sharpley [17]). Pour obtenir ces pr´ecisions dans les estimations nous avons class´e les fonctions que nous ´etudions, en trois grandes cat´egories selon leurs conditions au bord du domaine Ω : 1. Les fonctions a` trace nulle 2. Les fonctions a` trace partiellement nulle 3. Les fonctions a` trace quelconque Ces in´egalit´es ponctuelles peuvent ˆetre obtenues dans les probl`emes aux limites. Ce qui conduit a` des th´eor`emes de r´egularit´e pour les espaces norm´es i.e. on peut r´epondre partiellement a` la question : si f appartient a` un espace norm´e L(Ω, ρ) que peut-on dire de la solution u? Pour des raisons de clart´e, nous avons souvent illustr´e ces r´esultats en choisissant les espaces de Lorentz et de Lebesgue suivant les conditions aux limites (1) ou (2) ou (3) pr´ec´edentes. On peut les remplacer par les espaces cit´es ci-dessus ou par tout autre espace norm´e dont la norme v´erifie certaines propri´et´es. L’obtention de ces in´egalit´es ponctuelles se fait par l’interm´ediaire du r´earrangement monotone et relatif dont les d´efinitions et propri´et´es sont introduites au chapitres 1 et 2. L’un des principaux avantages de ces r´earrangements est que ce sont des transformations qui envoient l’ensemble des fonctions mesurables L0 (Ω) dans l’ensemble des fonctions mesurables sur un intervalle de mˆeme mesure Ω∗ =]0, |Ω| [ en conservant certaines “qualit´es” de la fonction d’origine. Ces propri´et´es de conservation sont illustr´ees par les propri´et´es d’´equimesurabilit´e pour le r´earrangement monotone, les in´egalit´es ponctuelles du type Poly` a-Sz¨ego, du chapitre 3 ou encore les op´erateurs moyennes pour le r´earrangement relatif. Au chapitre 4, on ´etablit alors les in´egalit´es ponctuelles r´esultant des formules int´egrales de Fleming-Rishel, des in´egalit´es isop´erim´etriques et les propri´et´es des r´earrangements monotones et relatifs. On les applique aux inclusions non classiques et aux interpolations. Au chapitre 5, on aborde la question d’estimations ponctuelles pour des probl`emes aux limites telles les ´equations quasilin´eaires, les ´equations relevant de la physique des plasmas pour une machine dite Tokamak.
Pr´eface
XI
Certains probl`emes de la physique se mod´elisent en utilisant directement ces outils de r´earrangements monotones et relatifs. Ce qui est assez naturel puisque le r´earrangement monotone est l’inverse de la fonction “volume” des ensembles de niveau. Une illustration graphique est donn´ee `a la fin du premier chapitre. Quant a` la notion de r´earrangement relatif, d’une fonction b par rapport a` une autre fonction u, son interpr´etation d´epend de u, si u est une fonction ´etag´ee par exemple, alors la r´earrang´ee de v par rapport a` u est une fonction d´efinie par morceaux obtenue en consid´erant les r´earrangements monotones des restrictions de v aux plateaux de u. Par contre si u est “r´eguli`ere”, alors la fonction r´earrang´ee de v par rapport a` u est une moyenne pond´er´ee de v sur une surface de niveau de u. Une illustration graphique est donn´ee `a la fin du chapitre 2. Pour r´esoudre ces probl`emes o` u interviennent le r´earrangement monotone et sa d´eriv´ee premi`ere, nous avons repris les th´eor`emes de Coron-AlmgremLieb mais en les exposant autrement. Certaines preuves sont donc diff´erentes de celles originellement donn´ees par leurs auteurs, c’est l’objet du chapitre 6. Quant au chapitre 7, il r´epond aux mˆemes interrogations que le chapitre 6 mais pour le r´earrangement relatif qui intervient dans le cadre des mod`eles de la physique des plasmas relevant d’une machine Stellarator. Nous donnons quelques uns de ces mod`eles dits non locaux au chapitre 8 en utilisant un cadre abstrait. Tout ce qui a ´et´e d´ecrit pr´ec´edemment s’adapte aux cas d’une famille de fonctions param´etr´ees, par exemple, les fonctions d´ependant du param`etre temps. C’est l’objet du chapitre 9 o` u nous montrons que le r´earrangement relatif peut servir a` l’´etude de la r´egularit´e en temps du r´earrangement monotone d’une famille de fonctions. Comme dans le cas des probl`emes stationnaires, on peut obtenir des estimations ponctuelles pour ces fonctions param´etr´ees. Nous illustrons cela pour des ´equations quasilin´eaires et un syst`eme d’´equations relevant d’un syst`eme Chemotaxis. Puisque ce cours a ´et´e propos´e en partie en D.E.A. de math´ematiques `a l’Universit´e de Poitiers, nous proposons au chapitre 10 quelques exercices et des solutions ou indications de solutions au chapitre 11. Remarques pr´ eliminaires Nous avons opt´e de num´eroter les th´eor`emes, lemmes, corollaires, propositions comme suit : de gauche `a droite, lire le num´ero du chapitre ensuite vient le num´ero du paragraphe et le nombre le plus a` droite est le num´ero du th´eor`eme, lemme, corollaire ou proposition. On utilisera des symboles abr´eg´es : - p.p. ou pp pour signifier presque partout - t.q. ou tq signifient tel que (ou telle que, tels que. . . )
Table des mati` eres
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII Pr´ eface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX Index de symboles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2
3
Motivations et g´ en´ eralit´ es sur le r´ earrangement monotone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.1 Notations et rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Les in´egalit´es de Hardy-Littlewood . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3 Etude de la continuit´e de u → u∗ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.4 Espaces fonctionnels li´es au r´earrangement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.5 Th´eor`eme de Ryff et cons´equences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.6 Construction du r´earrangement monotone d’une fonction u en dimension 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . R´ earrangement relatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.1 Calcul d’une d´eriv´ee directionnelle : le r´earrangement relatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.2 Propri´et´es imm´ediates du r´earrangement relatif . . . . . . . . . . . . . 2.3 Op´erateurs moyennes de premi`ere esp`ece . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.4 Op´erateurs moyennes de seconde esp`ece . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.5 Formules int´egrales pour une fonction de deux variables et cons´equences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.6 Applications des op´erateurs moyennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.7 Construction d’un r´earrangement relatif d’une fonction v par rapport a` une fonction u en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
5 6 11 16 21 25 27 31 32 42 47 49 51 54 56
In´ egalit´ es du type Poly` a-Sz¨ ego et r´ egularit´ e du r´ earrangement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 3.1 Continuit´e s → u∗ (s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
XIV
Table des mati`eres
3.2 Formule de Fleming-Rishel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.3 Continuit´e locale absolue du r´earrangement monotone . . . . . . . . 3.4 R´earrangements sph´eriques et in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.5 In´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego ponctuelles pour le α-r´earrangement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
63 67 75 79
4
In´ egalit´ es ponctuelles et inclusions g´ en´ eralis´ ees de Sobolev . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 4.1 In´egalit´es ponctuelles pour le r´earrangement relatif . . . . . . . . . . 84 4.2 Inclusions de type g´en´eral : applications aux espaces de Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 4.3 Indice g´en´eral d’inclusions pour les fonctions a` trace nulle . . . . 91 4.4 Inclusions de Poincar´e-Sobolev-Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 4.4.1 Cas des fonctions `a trace nulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 4.4.2 Cas des fonctions nulles sur une partie du bord . . . . . . . . 99 4.4.3 Indice g´en´eral d’inclusion des fonctions a` trace 1 quelconque dans W 1− p ,p (∂Ω) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 4.5 Calcul d’indices d’inclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 4.6 In´egalit´es d’interpolation pour un espace norm´e g´en´eral . . . . . . 111
5
Formalisme d’estimations pour les probl` emes aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 5.1 Quelques lemmes pr´eliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 5.2 Estimations ponctuelles pour des ´equations quasilin´eaires . . . . . 117 5.2.1 Cas des probl`emes de Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 5.2.2 Cas des probl`emes Neumann-Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . 124 5.3 Cas des ´equations de Neumann homog`enes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 5.4 Un probl`eme de valeurs propres non lin´eaires en physique des plasmas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 5.5 Quelques remarques subsidiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
6
Continuit´ e de l’application d´ eriv´ ee du r´ earrangement monotone : u → u∗ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux : convergence dans W 1,1 et longueur d’un arc de courbe d’une fonction monotone . . . . . . 137 6.1.1 Les I-fonctions et r´egularit´e globale du r´earrangement associ´e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 6.1.2 Longueur d’arc et propri´et´es inh´erentes . . . . . . . . . . . . . . 147 6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres et continuit´e de u ∈ W 1,p (Ω) (resp. W01,p (Ω)) → u∗ ∈ Lp (Ω∗ , k) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 6.2.1 D´ecomposition d’une fonction de distribution et propri´et´es diverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 6.2.2 D´efinition d’une fonction co-aire et continuit´e . . . . . . . . . 165
Table des mati`eres
XV
7
Continuit´ e forte de l’application r´ earrangement relatif : equences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173 u → b∗u et cons´ 7.1 Quelques formules auxiliaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 7.2 Approximation sp´eciale de b∗u pour u ∈ L1 (Ω) . . . . . . . . . . . . . . 185 7.3 Convergence forte de la d´eriv´ee directionnelle u → u∗ . . . . . . . . 190
8
Quelques probl` emes li´ es au r´ earrangement relatif . . . . . . . . . . 195 8.1 Optimisation multicontrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 8.1.1 Un th´eor`eme abstrait d’existence de multiplicateurs de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 8.1.2 Une application concr`ete . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 8.2 Sur un probl`eme semilin´eaire abstrait et ses applications aux probl`emes nonlocaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206 8.2.1 Th´eor`emes abstraits pour des probl`emes nonlocaux . . . . 206 8.2.2 Applications a` quelques probl`emes nonlocaux . . . . . . . . . 209
9
R´ earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl` emes d’´ evolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215 9.1 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions . . . . . . . . . . . . . 216 9.2 R´egularit´e en temps du r´earrangement u∗ (t, s) . . . . . . . . . . . . . . 217 ∂u∗ 9.3 Convergence et continuit´e pour u → . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223 ∂t 9.4 Applications aux estimations a priori et `a la r´egularit´e . . . . . . . 224 9.4.1 Un th´eor`eme abstrait d’existence et de r´egularit´e . . . . . . 224 9.4.2 Cas des ´equations quasilin´eaires paraboliques . . . . . . . . . 226 9.4.3 Cas particulier des ´equations lin´eaires s : estimations s ∂u (t, σ)dσ et ponctuelles de |u|∗ (t, σ) . . . . . . . 231 ∂t 0 0 ∗ 9.5 Comportement, pour un temps long, d’un syst`eme d’´equations en Chemotaxis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
10 Exercices et probl` emes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243 10.1 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243 10.2 Probl`emes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250 11 Solutions ou indications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257 11.1 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257 11.2 Probl`emes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266 12 Commentaires bibliographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 Litt´ erature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291 R´ esum´ e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
Index de symboles
• • • • • • • •
• • •
IRN espace euclidien de dimension N . x · y produit scalaire euclidien. √ |x| = x · x norme euclidienne. V ou V ∗ dual topologique d’un Banach V . < ., . > crochet de dualit´e entre V et son dual. V F (ou simplement F ) adh´erence de F dans V . CV F = F c compl´ementaire de F dans V . B(x, r) = {y : |x − y| < r} boule ouverte de centre x et de rayon r, B(0, r) = Br . S’il n’y a pas de confusion, on note de la mˆeme mani`ere la boule ferm´ee. B(0, 1) est appel´ee boule unit´e. |E| ou mes(E) mesure de Lebesgue d’un ensemble E. χ caract´eristique de E. E fonction f = f (x)dx int´egrale de f sur Ω par rapport a` la mesure de Ω
• • • • • •
Ω
Lebesgue. f ∗ g convolution de f et de g. ∂ d´eriv´ee partielle par rapport a` la variable x . i ∂xi ∂f ∂f gradient de f . ∇f = ,··· , ∂x1 ∂xN α1 +α2 +···+αN Dα f = α1 ∂ α2 f, |α| = α1 + · · · + αN . ∂ x1 ∂ x2 · · · ∂ αN xN N ∂2f ∆u = . ∂x2i i=1 Les espaces C k (Ω), C 0,α (Ω) et D(Ω)=Cc∞ (Ω) – C(Ω) = C 0 (Ω) = {v : Ω −→ IR continue} – supp (v)=support de v
2
Index de symboles
– C(Ω) = {u : Ω → IR born´ee, continue et qui peut ˆetre prolong´ee en une fonction continue sur Ω} – Pour k 1, k∈ IN , · C k (Ω) = v ∈ C k−1 (Ω), Dα v ∈ C(Ω), |α| = k
· C ∞ (Ω) = C k (Ω) k0
· ·
•
Cc (Ω) = {v ∈ C(Ω) tel que le supp(v) = Ksoit un compact} = {v ∈ C(Ω) tel que v(x) = 0 sur Ω\K, K compact dans Ω} Cck (Ω) = Cc (Ω) ∩ C k (Ω), k 1
Soit Ω un ouvert born´e de IRN et 0 < α 1, on note |v(x) − v(y)| 0,α C (Ω) = v ∈ C(Ω), sup < +∞ |x − y|α (x,y),x=y
|v(x) − v(y)| muni de la norme v 0,α = |v|C(Ω) + sup . |x − y|α (x,y),x=y Les espaces Lp (Ω) 1 p ∞. Si 1 p < ∞, on note
p p |v(x)| dx < +∞ . L (Ω) = v : Ω −→ IR mesurable tel que Ω
p
La norme est not´ee |v|p =
|v(x)| dx
p1 .
Ω
Si p = ∞, on note
L∞ (Ω) = {v : Ω −→ IR mesurable, ∃M > 0 t.q. |v(x)| M p.p.} •
•
la norme est not´ee |.|∞ . Lp,q espace de Lorentz d’exposant p et q, |·|(p,q) une norme dans l’espace de Lorentz, |·|p,q quantit´e ´equivalente a` la norme |·|(p,q) .
L(p petit espace de Lebesgue. p La norme associ´ee est pour p = p−1 +∞ 1 (p−ε) 1 (p−ε) − p−ε inf ε gk dx , |g|(p = Inf g=
•
+∞ k=1
gk gk 0
k=1
0<ε
Ω
o` u (p − ε) est le conjug´e de p − ε. Espace dual D (Ω) = {L : D(Ω) → IR, lin´eaire continue }= espace des distributions 1 1 Lp (Ω) = Lp (Ω), + = 1, 1 p < +∞. p p
Index de symboles
3
•
Espaces de Sobolev W 1,p (Ω) Soit 1 p ∞, on note l’espace de Sobolev : W 1,p (Ω) = {u ∈ Lp (Ω), tel que pour i = 1, · · · , N , la d´eriv´ee distribution ∂u co¨ıncide avec une fonction gi de Lp (Ω)}. ∂xi
•
Fonctions ` a valeurs vectorielles – Si p est fini on note Lp (0, T ; V ) = {u : [0, T ] −→ V, est une fonction mesurable t.q. la p fonction t → |u(t)| soit Lebesgue int´egrable}, T p p |u(t)| dt la norme ´etant |u|Lp (0,T ;V ) = 0
– Si p est infini, alors on note L∞ (0, T ; V ) = {u : [0, T ] −→ V, t.q. l’application t → |u(t)| soit mesurable, sup ess |u(t)| soit fini}. t∈[0,T ]
la norme ´etant |u|L∞ (0,T ;V ) = sup ess |u(t)| . t∈[0,T ]
– C k ([0, T ]; V ) = {v ∈ C k−1 ([0, T ]; V ) t.q v (k) ∈ C([0, T ]; V )} – C ∞ ([0, T ]; V ) = C k ([0, T ]; V ). k0
– D (0, T ; V ) = {L : D(0, T ) −→ V, lin´eaire et continue }. u d´eriv´ee en temps, u ∈ D (0, T ; V ). – W 1,p (0, T ; V ) = {v ∈ Lp (0, T ; V ) t.q v ∈ Lp (0, T ; V )}. • {u > t} = {x : u(x) > t}, {u = t} = {x : u(x) = t}. • Hm (E) mesure de Hausdorf m-dimensionnelle de E. a l’ensemble E. • u|E restriction de la fonction u ` • αm mesure de Lebesgue de la boule unit´e dans IRm . • mu (t) = |u > t| = m(t) fonction de distribution de u. d´ecroissant de u. • u∗ r´earrangement t
•
u∗∗ (t) = t−1
• • • • • • • • •
v∗u r´earrangement relatif de v par rapport a` u. ∂G(u) sous-diff´erentiel au point u d’une fonctionnelle G. Mu op´erateur moyenne de 1ere esp`ece. Mu,v op´erateur moyenne de 2nde esp`ece. PΩ (E) p´erim`etre au sens de De Giorgi de E dans Ω. PIRN (E) p´erim`etre dans Ω relativement `a un poids b de E. Q(Ω) ou Q constante relative isop´erim´etrique de Ω. ρ norme associ´ ee d’une norme ρ. 1 V (Ω, ρ) = v ∈ W 1,1 (Ω) : ρ (|∇v|∗v ) < +∞ . W 1 (Ω, ρ) = v ∈ W 1,1 (Ω) : ρ (|∇v|∗ ) < +∞ .
•
0
u∗ (σ)dσ.
1 Motivations et g´ en´ eralit´ es sur le r´ earrangement monotone
Pour montrer les in´egalit´es de Sobolev, on peut utiliser la th´eorie de potentiel (potentiel de Riesz), qui est une mani`ere d’utiliser les repr´esentations int´egrales, ou bien l’in´egalit´e de Gagliardo-Nirenberg, pour u ∈
Cc∞ (IRN )
|u|
N L N −1
(IRN )
N
1
|∂j u|LN1 (IRN ) .
j=1
Les preuves sont souvent tr`es techniques et s’adaptent difficilement aux espaces invariants par r´earrangement. L’outil que nous allons pr´esenter dans ce livre est une extension de celui d´evelopp´e dans le livre de Mossino [82] et est avant tout un outil pratique pour faire des estimations concernant les fonctions d’une variable r´eelle u partant d’un domaine Ω (souvent ouvert born´e r´egulier de IRN ) dans IR i.e. u : Ω → IR. Un exemple de probl`eme ´etudi´e avec cet outil est le suivant: peut-on estimer (de fa¸con explicite) la constante |∇u|Lp (Ω)N
1
λ1p (Ω) =
Inf
u∈Cc∞ (Ω),
u=0
|u|Lp (Ω)
1p<∞?
,
ou plus g´en´eralement, si 1 p < N, p∗ l’exposant de Sobolev associ´e, peut-on donner des estimations explicites de Inf ∞
u∈Cc (Ω), u=0
|∇u|Lp (Ω)N |u|Lp∗ (Ω)
?
Et si p = N peut-on trouver un espace X(Ω) t.q. X(Ω) ⊂ C(Ω), X(Ω) W·1,N (Ω)?
6
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
et dans ce cas, peut-on donner une estimation de osc B(x,r)∩Ω
u en fonction de r (r → 0),
B(x, r) d´esignant la boule centr´ee en x ∈ Ω, de rayon r. L’espace X(Ω) est un espace “limite” des espaces de Sobolev classiques qui souvent ne s’exprime pas en terme d’espaces de Lebesgue, mais en utilisant des espaces li´es au r´earrangement comme les espaces de Lorentz ou les petits espaces de Lebesgue (voir Stein, Fiorenza-Rakotoson [62, 118]). Le mˆeme outil que nous allons d´evelopper va nous permettre : - De r´esoudre des probl`emes d’optimisation non classique, telle que la minimisation suivante :
1 2 |∇v| dx − f v dx, v ∈ K(h) , o` u h ∈ L∞ (Ω) Inf 2 Ω Ω et K(h) =
1 v ∈ H0 (Ω) : Φ(v)dx Φ(h)dx ∀ Φ : IR → IR convexe lipschitzienne . Ω
Ω
- De trouver l’´equation d’Euler associ´ee `a ce probl`eme. On verra que l’ensemble des contraintes peut s’exprimer en terme de r´earrangement monotone et l’obtention des ´equations d’Euler n´ecessite le r´earrangement relatif. Des ´equations aux d´eriv´ees partielles non locales vont ˆetre abord´ees comme applications de ces outils. D’autres probl`emes multicontraintes peuvent se reformuler en terme de r´earrangement relatif et de r´earrangement monotone, voir le chapitre 2.
1.1 Notations et rappels Tout au long de ce livre, on d´esignera par : IR
N
l’espace euclidien muni de la norme |x| =
N
1/2 x2i
associ´ee au produit
i=1
scalaire (x, y) =
N
xi yi (avec x = (x1 , · · · , xN ), y = (y1 , · · · , yN )), B(x, r)
i=1
la boule ouverte de centre x et de rayon r. Pour simplifier, on utilisera la mesure de Lebesgue et si E est mesurable dans IRN , on note |E| la mesure de E ou par abus le volume de E, Ω d´esignera l’ensemble (souvent born´e) sur lequel on travaille. 1 si x ∈ E, La fonction caract´eristique de E sera not´ee χE i.e. χE = La 0 sinon. mesure de Haussdorf m-dimensionnelle de E sera quelquefois utilis´ee et sera not´ee Hm (E). Notons que HN (E) = |E| ≡ LN (E).
1.1 Notations et rappels
7
En un mot, le r´earrangement d’une fonction u : Ω → IR est la fonction u∗ inverse de la fonction volume suivant t → vol u > t = |u > t|. C’est donc une fonction d´ecroissante. Son int´erˆet principal se r´esume par la conservation du volume : vol u > t = vol u∗ > t (∀ t) (volume d’ensemble de niveau). Ce qui implique la conservation de normes dans diff´erents espaces norm´es. Si u : Ω → IR est une fonction mesurable, on notera simplement : u > t = x ∈ Ω : u(x) > t , u = t = x ∈ Ω : u(x) = t de mˆ eme pour les ensembles {u < t}, {u t}, {u t}. Leur mesure est not´ee u > t = |u > t|, de mˆeme pour |u < t|, |u t|, |u = t|. Si E ⊂ Ω on a l’ensemble E. note v E la restriction de v ` On notera Lp (Ω) les espaces de Lebesgue classiques 1 p +∞ munis de la norme |·|p . D´ efinition 1.1.1 (palier en une valeur t). Soit t ∈ IR, u : Ω → IR mesurable. On dira que u a un palier au point t si |u = t| > 0. u = t o` u Du est On appelle plateaux de u l’ensemble P (u)= t∈Du
l’ensemble des points o` u u a un palier.
Proposition 1.1.1. Soit u : Ω → IR mesurable (Ω born´e ou de mesure finie). Alors Du (donn´e dans la d´efinition pr´ec´edente) est au plus d´enombrable. Preuve de la proposition.
1 Pour n ∈ IN , on pose Du,n = t ∈ Du : |u = t| > . n Du,n . Montrons que Du,n est au plus d´enombrable. Si ce Alors Du = ∗
n∈IN ∗
n’est pas le cas, alors Du,n est un ensemble infini non d´enombrable et par ⊂ Du,n . l’axiome du choix, il existerait un sous-ensemble d´enombrable Du,n Alors
8
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
1 card(Du,n ) |u = t| = {x : u(x) = t} |Ω| n t∈Du,n
t∈Du,n
Ce qui est absurde. Par suite Du lui-mˆeme est au plus d´enombrable.
D´ efinition 1.1.2 (fonction de distribution). Soit u : Ω → IR mesurable, |Ω| < +∞. On appelle fonction de distribution de u la fonction d´ecroissante : mu = m :
IR → IR d´efinie par m(t) = mu (t) = mesure {u > t} . t → m(t)
D´ efinition 1.1.3 (r´earrangement d´ecroissant). Soit u : Ω → IR mesurable, |Ω| < +∞. On appelle r´earrangement d´ecroissant de u, la fonction u∗ : 0, |Ω| → IR d´efinie par u∗ (s) = Inf {t ∈ IR, m(t) s} . Si s = 0, u∗ (0) = sup ess u, s = |Ω| , u∗ (|Ω|) = inf ess u. Ω
Ω
Propri´ et´ e 1.1.1. (a) m est continue ` a droite, (b) u∗ m(t) t ∀ t, (c) m (u∗ (s)) s ∀ s, a droite sur 0, |Ω|), (d) u∗ est continue ` (e) Si u v p.p. alors u∗ (s) v∗ (s) ∀ s ∈ Ω∗ . Preuve. (a) Posons E(h) = {t < u t + h} alors E(h1 ) ⊂ E(h2 ) si h1 h2 et
E(h) = ∅ : lim |E(h)| = 0 soit lim m(t + h) = m(t). h→0 h→0 h>0 (b) u∗ m(t) = Inf {θ : m(θ) m(t)} t. (c) Soit s ∈ Ω∗ , il existe tn ∈ IR, t.q. m(tn ) s, tn > u∗ (s), tn −−−−−→ u∗ (s). n→+∞
Par continuit´e `a droite, nous avons : m(tn ) −−−−−→ m u∗ (s) : m u∗ (s) = lim m(tn ) s. n→+∞
n
Pour s = |Ω| , m(inf ess u) |Ω| , s = 0 on a m(sup ess ) = 0. Ω
Ω
1.1 Notations et rappels
9
(d) Supposons qu’il existe s ∈ 0, |Ω| t.q. lim u∗ (s + h) = u∗ (s), alors il h 0
existe γ t.q. u∗ (s) > γ > u∗ (s + h), ∀ h > 0. D’o` u m(γ) m u∗ (s + h) s + h : m(γ) s. Par d´efinition de u∗ , u∗ (s) γ, contradiction. (e) Si u v alors mu (t) mv (t) ∀ t, ce qui entraˆıne par d´efinition u∗ (s) v∗ (s), ∀ s ∈ Ω∗ (par continuit´e `a droite pour s = 0, par continuit´e a gauche pour s = |Ω|). `
Propri´ et´ e 1.1.2 (fondamentale d’´equimesurabilit´e). Pour tout r´eel t, on a : 1. |u > t| = |u∗ > t|, 2. |u t| = |u∗ t| ,
|u t| = |u∗ t|,
|u = t| = |u∗ = t| .
Preuve. Il suffit de montrer le premier ´enonc´e car : |u t| = |Ω| − |u > t| = |Ω| − |u∗ > t| = |u∗ t|, lim |u > t − h| = lim |u∗ > t − h| implique |u t| = |u∗ t| .
h 0
h 0
Pour montrer (1.), posons I(t) = σ ∈ Ω∗ u∗ (σ) > t ˙ • Si t sup ess u, Ω alors I(t) = ∅ : mes I(t) = |u > t| = 0. • Si t < sup ess u, alors 0 ∈ I(t) et comme u∗ est d´ecroissante I(t) est Ω un intervalle. D’o` u I(t) = 0, mes {u∗ > t} . Comme u∗ m(t) t alors m(t) ∈ I(t) donc m(t) longueur I(t) = |u∗ > t|. Ainsi γ = |u > t| |u∗ > t|. Soit s > |u∗ > t| alors s ∈ I(t) i.e. u∗ (s) t, m(t) m u∗ (s) s, en faisant tendre s vers |u∗ > t| on a alors |u > t| |u∗ > t|.
Corollaire 1.1.1. Soit F : IR → IR+ bor´elienne. Alors F (u)dx = Ω
En particulier, |u|Lp (Ω) = |u∗ |Lp (Ω∗ )
F (u∗ )ds.
Ω∗
1 p +∞.
Preuve. • Si F (t) = χ(a,b) (t), (a, b) ∈ IR × IR fonction caract´eristique d’un intervalle, alors l’´egalit´e est vraie. • Si O est un ouvert de IR, comme O = ]aj , bj [, ]ai , bi [ deux a` deux j∈D
disjoints, o` u D est au plus d´enombrable on a
10
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
χO (u)dx = Ω
χ]aj ,bj [ (u)dx =
Ω
j∈D
j∈D
χ]aj ,bj [ (u∗ )ds = χO (u∗ )ds.
Ω∗
Ω∗
• Si A est un ferm´e de IR, puisque χA = 1 − χIR\A et IR\A = O est un ouvert alors on a l’´egalit´e. On note :
χE (u)dx = χE (u∗ )ds . M1 = E bor´elien : Ω
Ω∗
On v´erifie que M1 est une σ-alg`ebre contenant tous les ouverts (principe d’extension de Carath´eodory) par suite elle contient la σ-alg`ebre bor´elienne. • Si F : IR → IR+ est bor´elienne born´ee alors il existe (ani )in et {Ei }in avec n ani χEi (σ) ´etag´ee, Ei bor´elienne et lim Fn (σ) = F (σ) ∀ σ ∈ IR, Fn (σ) = n→+∞
i=0
Fn est uniform´ement born´ee en n. Alors, par le th´eor`eme de la convergence domin´ee on a: Fn (u)dx = Fn (u∗ )ds =⇒ F (u)dx = F (u∗ )ds. Ω
Ω∗
Ω
Ω
• Si F est bor´elienne non born´ee, alors on consid`ere la suite de fonctions : σ |σ| k Tk (σ) = k sign(σ) sinon, Fk (σ) = Tk ◦ F (σ) v´erifie 0 Fk (σ) Fk+1 (σ) F (σ) alors
Fk (u) = Ω
Ω∗
(Beppo-L´evi) Fk (u∗ )ds =⇒ k→+∞
F (u) = Ω
F (u∗ ). Ω∗
N.B. On peut remplacer les mesures de Lebesgue par la mesure pond´ e r´ e e a(x)dx si a > 0, a ∈ L1 (Ω) et d´efinir le r´earrangement d´ecroissant |E|a = E
ua∗ associ´e `a u (voir exercice 10.1.4, chapitre 10, ou les articles RakotosonSimon [104, 105], Mercaldo A. [80], Brock F. et al. [26]). Lemme 1.1.1. Soit ψ : IR → IR croissante. Alors, pour tout u mesurable (ψ ◦ u)∗ = ψ(u∗ ). Preuve. Par ´equimesurabilit´e, on a : χ]t,+∞[ ◦ ψ (u∗ )ds = |ψ ◦ u∗ > t| . |ψ ◦ u > t| = χ]t,+∞[ (ψ ◦ u)du = Ω
Ω∗
Ce qui signifie que (ψ ◦ u)∗ = (ψ ◦ u∗ )∗ . Posons f = ψ ◦ u∗ , alors f est d´ecroissante. Si s ∈ Ω∗ alors l’intervalle {f > f (s)} ne contient pas s mais contient 0 s’il est non vide donc on a toujours |f > f (s)| s, ainsi f∗ (s) f (s)
1.2 Les in´egalit´es de Hardy-Littlewood
Tk f (s) ds =
(par d´efinition). Comme pour tout k : Ω∗
et que Tk (f∗ (s)) Tk (f (s)) on a :
11
Tk f∗ (s) ds
Ω∗
∀ k : Tk (f∗ (s)) = Tk (f (s)) p.p. en s. =⇒ f∗ (s) = f (s) p.p. d’o` u (ψ ◦ u)∗ = (ψ ◦ u∗ )∗ = ψ ◦ u∗
1.2 Les in´ egalit´ es de Hardy-Littlewood On aura besoin du lemme de Lyapounov suivant : Lemme 1.2.1 (de Lyapounov). Soit s ∈ Ω∗ t.q. il existe t ∈ IR, |u > t| s |u t|. Alors il existe un ensemble E mesurable t.q. : • {u > t} ⊂ E ⊂ {u t} , • |E| = s. Preuve. Soit P un polynˆ ome (exemple P (x) =
N
2
x2i = |x| ) et v la restriction
i=1
de P ` a {u t} \ {u > t} = {u = t} (notons que si |u = t| = 0, s = |u > t|, E = {u > t}). Consid´erons E = {x ∈ Ω : u(x) > t} ∪ {x : u(x) = t, v(x) > v∗ (s − |u > t|)} . Comme v est sans palier, alors |E| = |u > t| + |v∗ > v∗ (s − |u > t|)| = s.
Lemme 1.2.2 ( 1`ere in´egalit´e de Hardy-Littlewood). Soit E ⊂ Ω mesurable, u : Ω → IR mesurable 0 ou int´egrable. Alors,
u(x)dx
0
E
u(x)a(x)dx
De mˆeme on a E
Si E v´erifie {u > t0 } ⊂ E ⊂ {u
|E|
|E|a
0 t0 },
u∗ (s)ds.
ua∗ (s)ds, pour a > 0, a ∈ L1 (Ω). alors on a l’´egalit´e.
Preuve. Soit v = u|E restriction de u ` a E. Alors par ´equimesurabilit´e, on d´eduit : |E| u(x)dx = v∗ (σ)dσ. E
0
(Ce qui est vrai si u 0 ou u ∈ L1 (E)). Mais mv (t) mu (t) alors v∗ (s) u∗ (s), s |E|.
12
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
D’o` u l’in´egalit´e. Si {u > t0 } ⊂ E ⊂ {u t0 }, alors on a : u dx = u dx + u dx = t0 |E\ {u > t0 }| + E\{u>t0 }
E
|E|
0
u∗ dσ =
{u>t0 }
|u>t0 |
u∗ dσ +
0
u∗ ds
u∗ >t0
|E|
|u>t0 |
u∗ dσ
u∗ dσ + t0 |E| \ |u > t0 | ,
u∗ >t0
en effet σ > m(t0 ) =⇒ u∗ (σ) u∗ (m(t0 )) t0 .
|E|
0
u∗ dσ
u dx. E
Autre preuve. Montrons que u∗ (σ) = v∗ (σ) si σ < |E|. Soit σ ∈ [0, |E| [ et t ∈ IR, si t < t0 , mu (t) |E| > σ, si t t0 , mu (t) = mv (t) ({x ∈ Ω : u(x) > t} = {x ∈ E : u(x) > t}). Alors u∗ (σ) = Inf {t t0 : mu (t) σ} = v∗ (σ).
Corollaire 1.2.1 (de la 1`ere in´egalit´e). (a) Pour tout s ∈ Ω∗ si u 0 mesurable ou u int´egrable :
s u∗ (σ)dσ = Max u(x)dx, |E| = s . 0
(b) Si u 0,
0
E
s
u∗ (σ)dσ = Max
u(x)dx,
|E| s .
E
Preuve. (a) Si |u = u∗ (s)| = 0, alors E = {u > u∗ (s)} v´erifie u(x)dx = u∗ (σ)dσ. {u>u∗ (s)}
{u∗ >u∗ (s)}
Si |u = u∗ (s)| > 0, alors |u > u∗ (s)| s |u u∗ (s)|, il existe E ⊂ Ω mesurable t.q. {u > u∗ (s)} ⊂ E ⊂ {u u∗ (s)} et |E| = s. D’apr`es le lemme pr´ec´edent, on d´eduit que :
u(x)dx = E
0
|E|
u∗ (σ)dσ.
1.2 Les in´egalit´es de Hardy-Littlewood
(b) Si u 0, alors on a :
s u∗ (σ)dσ = Max u(x)dx, 0
|E| = s
E
et
13
|E|
Max
|E| s
u∗ (σ)dσ,
0
s
0
u∗ (σ)dσ.
Corollaire 1.2.2. Sous les mˆemes conditions que le lemme 1.2.2 :
s u∗ (σ)dσ = Max u(x)z(x)dx, 0 z 1, z(x)dx = s 0
Ω
∀ s ∈ Ω∗ .
Ω
Preuve. Soient 0 z 1,
z(x)dx = s > 0 Ω
u(x)z(x)dx =
u(x)z(x)dx =
{z>0}
Ω
|z>0|z
0
uz∗ (σ)dσ
(o` u uz∗ est le r´earrangement d´ecroissant par rapport a` la mesure z(x)dx sur {z > 0}, |z > 0|z =
z(x)dx = s.) {z>0}
Or, 0 z 1 =⇒ uz∗ (σ) u∗ (σ), d’o` u u(x)z(x)dx
0
Ω
s
u∗ (σ)dσ.
Comme
u(x)dx, |E| = s Max E
Max
u(x)z(x)dx, 0 z 1,
Ω
z(x)dx = s
Ω
on d´eduit le r´esultat. Voir chapitre 10 (exercice 10.1.20) pour une autre preuve de ce corollaire. Proposition 1.2.1. Soit u : Ω → IR int´ egrable. Pourtout s ∈ Ω∗ , posons : F (u) = min ts + (u − t)+ dx . Alors t∈IR
Ω
F (u) = 0
s
u∗ (σ)dσ.
14
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
(u − t)+ dx, t ∈ IR. Alors,
Preuve. Posons F (t, u) = ts + Ω
(u − t)+ (σ)dσ
F (t, u) = ts +
Ω |ut|
= ts +
0
s
= ts + 0
(u∗ − t)(σ)dσ
(u∗ − t)(σ)dσ +
s
= 0
|ut|
(u∗ − t)(σ)dσ
s |ut|
u∗ (σ)dσ +
(u∗ − t)(σ)dσ.
s
Nous avons
|ut|
(u∗ − t)(σ)dσ 0.
s
En effet : Si t u∗ (s) alors |u∗ t| |u∗ u∗ (s)| s |ut| et Si σ < |u t| alors u∗ (σ) − t 0 : (u∗ (σ) − t) dσ 0;
•
s
• Si t > u∗ (s) alors |u t| |u > u∗ (s)| s et si σ > |u t| alors u∗ (σ) − t < 0. Par suite, l’int´egrale est positive; • Si t = u∗ (s), sur (s, |u u∗ (s)|) la fonction u∗ = u∗ (s) alors s F (u∗ (s), u) = u∗ (σ)dσ. 0
D’o` u
0
s
u∗ (σ)dσ Min F (t, u) = F (u) F (u∗ (s), u) = t
0
s
u∗ (σ)dσ.
Corollaire 1.2.3 (de la proposition 1.2.1). Soient u, v deux fonctions int´egrables. Alors, on a l’´equivalence suivante : ⎧ s s ⎪ ⎪ u (σ)dσ v∗ (σ)dσ, ∀ s ∈ Ω∗ , ⎪ ∗ ⎪ ⎨ 0 0 [A] ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩ udx = vdx, Ω
⇐⇒ [B]
Ω
⎧ ⎨∀ Φ : IR → IR convexe et lipschitzienne, ⎩
Φ(u)dx Ω
Φ(v)dx. Ω
1.2 Les in´egalit´es de Hardy-Littlewood
15
Preuve. Montrons que [B] implique [A]. En effet, pour tout t ∈ IR, Φ(σ) = (σ − t)+ est convexe lipschitzienne. Par suite, (u − t)+ dx (v − t)+ dx. Ω
Ω
Par la proposition pr´ec´edente on conclut que s s u∗ (σ)dσ v∗ (σ) ∀ s ∈ [0, |Ω|]. 0
0
En consid´erant Φ(t) = −t, on d´eduit
u(x)dx Ω
v(x)dx d’o` u [A]. Ω
R´eciproquement si Φ est convexe et lipschitzienne alors Φ est une fonction croissante born´ee. Par convexit´e v∗ (σ) − u∗ (σ) Φ u∗ (σ) Φ v∗ (σ) − Φ u∗ (σ) ∀ σ ∈ Ω∗ .
D’o` u
(v∗ − u∗ ) Φ (u∗ )dσ
Ω∗
Or,
Ω
(v∗ − u∗ ) Φ (u∗ )dσ =
Ω∗
=− Ω∗
Φ(v)dx −
0
d dσ
Ω∗ σ
Φ(u)dx. Ω
0
σ
(v∗ − u∗ ) dtΦ (u∗ )dσ
(v∗ − u∗ ) dt dΦ (u∗ )
|Ω|
(v∗ − u∗ ) dt = 0). σ (v∗ − u∗ ) dt 0, on d´eduit Puisque −dΦ (u∗ ) 0 et (sachant que
0
0
Φ(v)dx − Ω
(v∗ − u∗ ) Φ (u∗ )dσ 0.
Φ(u)dx Ω
Ω∗
Th´ eor` eme 1.2.1 (2`eme in´egalit´e de Hardy-Littlewood). 1 1 Soient f ∈ Lp (Ω), g ∈ Lp (Ω), + = 1, 1 p +∞. Alors p p f (x)g(x)dx f∗ (σ)g∗ (σ)dσ. Ω
Ω∗
16
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
On a besoin du lemme suivant : Lemme 1.2.3 (de Fubini). Soient f ∈ Lp (Ω), f a > −∞, g ∈ Lp (Ω) alors
f (x)g(x)dx = a Ω
g(x)dx +
dt
f (x)
χ]a,f (x)[ (t)dt alors, par le
a
+∞
dt
g(x)χ]a,f (x)[ (t)dx
a
Ω
Ω
dt
+∞
a
Th´eor`eme de Fubini-Tonelli classique (f (x) − a) g(x)dx = +∞
f >t
dt = a
g(x)dx.
a
Ω
Preuve. Comme f (x) − a =
=
+∞
+∞
g(x)χ{f >t} (x)dx =
dt
g(x)dx. {f >t}
a
Ω
Preuve du th´eor`eme. Commen¸cons par le cas o` u f ∈ L∞ (Ω), a = inf ess f > −∞. Par Ω
´equimesurabilit´e et le premier lemme de Hardy-Littlewood :
f (x)g(x)dx a Ω
Ω∗
+∞
g∗ dσ +
dt {f∗ >t}
a
g∗ (σ)dσ =
f∗ g∗ , Ω∗
∞
si f ∈ L (Ω), alors Tk (f ) ∈ L (Ω), Tk (f )∗ = Tk (f∗ ) et Tk (f )g(x)dx Ω Tk (f∗ )g∗ dσ. Quand k → +∞ par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, p
Ω
on obtient
f gdx Ω
f∗ g∗ dσ. Ω∗
1.3 Etude de la continuit´ e de u → u∗ Commen¸cons par quelques remarques qui sont des cons´equences des r´esultats qu’on a vus ci-dessus. Proposition 1.3.1. Si u, v sont dans L∞ (Ω) alors |u∗ (σ) − v∗ (σ)| |u − v|∞
∀ σ ∈ Ω∗ .
1.3 Etude de la continuit´e de u → u∗
17
Preuve. Notons tout d’abord que (u + c)∗ = u∗ + c (c = constante) (en choisissant ψ(t) = t+c dans le lemme 1.1.1). Comme, |u(x) − v(x)| |u − v|∞ alors v(x) − |u − v|∞ u(x) v(x) + |u − v|∞ p.p.. D’o` u v∗ (σ) − |u − v|∞ u∗ (σ) v∗ (σ) + |u − v|∞
∀ σ.
Proposition 1.3.2. Soient u, v ∈ L2 (Ω), alors |u∗ − v∗ |L2 (Ω) |u − v|L2 (Ω) . 2 2 = u∗ dσ + v∗ − 2dσ u∗ v∗ dσ.
2
Preuve. |u∗ − v∗ |L2 (Ω∗ ) Ω∗ Ω∗ Ω∗ Comme u ∗ v∗ uv par ´equimesurabilit´e on a : Ω∗
Ω
2
|u∗ − v∗ |L2 (Ω∗ )
Ω
u2 dx +
v 2 dx − 2
Ω
2
uvdx = |u − v|L2 . Ω
Proposition 1.3.3. Soient u, v ∈ L1 (Ω), alors |u∗ − v∗ |L1 |u − v|L1 . Preuve. Suivant les id´ees de Crandall et Tartar [37], on a : min(u, v)(x) =
u(x) + v(x) − |u(x) − v(x)| (u(x) et v(x)) . 2
D’o` u min(u, v)∗ min(u∗ , v∗ ) = Par ´equimesurabilit´e, on a : [(u + v) − |u − v|] (x)dx Ω
Ainsi on a :
u∗ + v∗ − |u∗ − v∗ | . 2
[(u∗ + v∗ ) − |u∗ − v∗ |] dσ.
Ω∗
|u − v| (x)dx Ω
|u∗ − v∗ | dσ. Ω∗
Corollaire 1.3.1. Pour tout p ∈ [1, +∞], l’application u ∈ Lp (Ω) → u∗ ∈ Lp (Ω) est (fortement) continue.
18
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
On montre mˆeme que c’est une application contractante. Th´ eor` eme 1.3.1 (propri´et´e de contraction). Soient ρ une fonction convexe de IR dans IR, u et v deux fonctions mesurables t.q. v ∈ L∞ (Ω) alors ρ ((u + v)∗ − u∗ ) dσ ρ(v)dx. (1.1) Ω∗
Ω ∞
En particulier si u ∈ L (Ω) alors : ρ (v∗ − u∗ ) dσ ρ(v − u)dx. Ω∗
(1.2)
Ω
Corollaire 1.3.2. On suppose de plus que ρ satisfait a ` la condition de croissance suivante : ∃α > 0, β > 0 : t.q. p
∀ t ∈ IR,
|ρ(t)| α |t| + β
pour 1 p < +∞.
Alors ∀ (u, v) ∈ Lp (Ω) × Lp (Ω) on a : ρ(u∗ − v∗ )dσ ρ(u − v)dx. Ω∗
Ω
En particulier l’application u ∈ Lp (Ω) → u∗ ∈ Lp (Ω∗ ) est un contraction. Preuve du th´eor`eme. 1er cas : u ∈ L∞ (Ω), ρ ∈ C 2 (IR). On pose γ = min (− |u|∞ , − |u + v|∞ ) alors p.p. en x
u(x)
u(x)+v(x)
ρ (t − s)dtds = −
− γ
γ
u(x) ρ (u(x) + v(x) − s) − ρ (γ − s) ds γ
= −ρ γ − u(x) + ρ(0) + ρ v(x) − ρ u(x) + v(x) − γ ainsi ρ (v(x)) = − γ
u(x)
u(x)+v(x)
ρ (t − s)dtds + ρ γ − u(x) − ρ(0) + ρ u(x) + v(x) − γ .
γ
En reprenant cette preuve, on a l’identit´e : ρ(α−β) +∞ +∞ ρ (t − s) H(β − s) H(α − t)dsdt + ρ(γ − β) − ρ(0) + ρ(α − γ) =− γ
γ
1.3 Etude de la continuit´e de u → u∗
19
0 si t < 0 si α et β γ, si on introduit la fonction de Heaviside H(t) = 1 sinon. On int`egre la fonction ρ(v) sur Ω et on utilise l’´equimesurabilit´e : ρ (v(x)) dx Ω
+∞
=− γ
+∞
ρ (t − s)
H (u(x) − s) · H (u(x) + v(x) − t) dxdsdt Ω
γ
ρ (γ − u∗ (s)) ds − ρ(0) |Ω| +
+ Ω∗
ρ [(u + v)∗ (s) − γ] ds.
(1.3)
Ω∗
Par l’in´egalit´e de Hardy-Littlewood, on a : H (u(x) − s) H ((u + v)(x) − t) dx Ω
Ω∗
H(u − s)∗ H ((u + v) − t)∗ dσ. (1.4)
Mais σ → H(σ − t) est croissante, ainsi H (u(t) − s)∗ = H(u∗ − s), H ((u + v) − t)∗ = H ((u + v)∗ − t). Puisque ρ est convexe, −ρ 0, on obtient des relations (1.3), (1.4) l’in´egalit´e suivante :
ρ (v(x)) dx − γ
Ω
ρ (t − s) H(u∗ (σ) − s)H ((u + v)∗ (σ) − t) dσdtds
+∞ +∞
γ
Ω∗
ρ (γ − u∗ (σ)) dσ +
+ Ω∗
ρ ((u + v)∗ (σ) − γ) dσ − ρ(0) |Ω|
(1.5)
Ω∗
Un calcul similaire a` celui fait pr´ec´edemment (ou l’identit´e pr´ec´edente) montre que le membre de droite de la relation (1.5) n’est autre que ρ ((u + v)∗ − u∗ ) (σ)dσ : Ω∗
ρ ((u + v)∗ − u∗ ) (σ)dσ Ω∗
ρ(v)(x)dx Ω
2` eme cas : ρ ∈ C 2 , u mesurable. Soit la fonction : Tn (σ) = [n − (n − |σ|)+ ] sign(σ) alors Tn (u) ∈ L∞ et Tn (u)∗ = Tn (u∗ ) p.p. et ρ (Tn (u + v)∗ − Tn (u∗ )) ρ (Tn (u + v) − Tn (u)) . Ω∗
Ω
20
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
Par le th´eor`eme de la convergence domin´ee ρ [(u + v)∗ − u∗ ] = lim ρ (Tn (u + v)∗ − Tn (u∗ )) n #$ % Ω∗ " Ω∗ ∈L∞ (Ω∗ )
lim
ρ (Tn (u + v) − Tn (u)) =
n
Ω
ρ(v)dx. Ω
3` eme cas : ρ est convexe. Si (θj ) est une suite r´egularisante θj 0 alors ρj = θj ∗ρ ∈ C ∞ (IR) est convexe. Comme ρj converge uniform´ement vers ρ sur tout compact on a le r´esultat (l` a encore on a utilis´e le fait que (u + v)∗ − u∗ ∈ L∞ (Ω∗ )). En rempla¸cant v par v − u, on a : ρ(v∗ − u∗ )dσ ρ(v − u)(x)dx. Ω∗
Ω
Preuve du corollaire. Soit la fonction : Tk (σ) = [k − (k − |σ|)+ ] sign(σ) ρ (Tk (v∗ ) − Tk (u∗ )) dσ ρ (Tk (v) − Tk (u)) dx.
Ω∗
Ω
On a aussi, p p |ρ (Tk (v∗ ) − Tk (u∗ ))| c (|v∗ | + |u∗ | ) + β ∈ L1 (Ω∗ ) lim ρ (Tk (v∗ ) − Tk (u∗ )) = ρ(v∗ − u∗ ) p.p., k→+∞
par le th´eor`eme de la convergence domin´ee : ρ (Tk (v∗ ) − Tk (u∗ )) = lim k→+∞
Ω∗
de mˆeme
ρ (Tk (v) − Tk (u)) =
lim
k→+∞
ρ(v∗ − u∗ )dσ,
Ω∗
Ω
ρ(v − u)dσ. Ω
p
p 1 est convexe. Exemple : ρ(t) = |t| Voici un corollaire direct du Corollaire 1.3.2 et de la Proposition 1.2.1 Corollaire 1.3.3. ∀ (u, v) ∈ L1 (Ω) × L1 (Ω) 1. ∀ t ∈ IR
(|u∗ − v∗ | − t)+ dσ
(|u − v| − t)+ dx.
Ω∗
2. ∀ s ∈ Ω ∗
Ω
0
s
|u∗ − v∗ |∗ (σ)dσ
0
s
|u − v|∗ (σ)dσ.
1.4 Espaces fonctionnels li´es au r´earrangement
21
Preuve. Pour l’´enonc´e (1), on applique le corollaire 1.3.2 avec la fonction convexe σ → (|σ| − t)+ . Pour la partie (2), on combine l’´enonc´e (1) avec la proposition 1.2.1
Remarque. La mˆeme d´emarche conduit a` l’in´egalit´e de Lorentz-Shimogaki (voir Bennett-Sharphey [17] ou B´enilan-Crandall [16]).
1.4 Espaces fonctionnels li´ es au r´ earrangement Notons maintenant : L0 (Ω) = {v : Ω → IR mesurable} L0+ (Ω) = L0 (Ω) ∩ {v : Ω → IR+ } . D´ efinition 1.4.1 (norme sur L0+ (Ω)). Soit ρ : L0+ (Ω) → IR+ . On dira que ρ est une norme si elle v´erifie les quatre axiomes suivants : ∀ f, g ∈ L0+ (Ω): 1. 2. 3. 4.
Si 0 f g alors ρ(f ) ρ(g) (ρ sera dite monotone). ρ(λf ) = |λ| ρ(f ), ∀ λ ∈ IR (ρ sera dite homog`ene). ρ(f + g) ρ(f ) + ρ(g) (ρ satisfait l’in´egalit´e triangulaire). ρ(f ) = 0 ⇐⇒ f = 0 (ρ sera dite d´efinie).
Quelquefois, on n’utilisera que quelques unes des propri´et´es 1–4 c’est le cas des applications f → |f |p,q d´efinies ci dessous. Si ρ est une application sur L0+ (Ω) alors on l’´etend sur L0 (Ω) en posant pour f ∈ L0 (Ω), ρ(f ) = ρ(|f |). On dira que ρ est non triviale s’il existe f0 > 0 : ρ(f0 ) > 0 et finie. D´ efinition 1.4.2. Soit ρ une norme sur L0 (Ω). On dira que ρ est une norme invariante par r´earrangement (r.i) si f, g ∈ L0 (Ω) v´erifiant f∗ = g∗ implique ρ(f ) = ρ(g).
D´ efinition 1.4.3 (norme de Fatou). On dira qu’une norme ρ est une norme de Fatou si 0 fn (x) fn+1 (x) −−−−−→ f (x) p.p. implique ρ(fn ) −−−−−→ ρ(f ). n→+∞
n→+∞
En plus des espaces de Lebesgue, voici des espaces associ´es `a des normes de Fatou, non triviales et invariantes par r´earrangement, ces espaces sont les plus fr´equemment utilis´es dans la litt´erature.
22
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
Pour introduire les espaces de Lorentz, d´efinissons pour f ∈ L0 (Ω), s ∈ Ω∗ 1 s |f |∗∗ (s) = |f |∗ (σ)ds s 0 et pour 1 p +∞,
0 < q +∞
|f |(p,q) =
Ω∗
q dt q1 1 t p |f |∗∗ (t) t
et |f |(p,q) =
1
sup t p |f |∗∗ (t)
si q < +∞
si q = +∞.
0t<|Ω|
D´ efinition 1.4.4 (espaces de Lorentz). Soit 1 p +∞, 0 < q +∞. On appelle espace de Lorentz Lp,q (Ω) l’ensemble f ∈ L0 (Ω), |f |(p,q) < +∞ .
Lemme 1.4.1. Soit 1 p +∞, 1 q +∞. Alors Lp,q (Ω) est un espace vectoriel norm´e avec ρ(f ) = |f |(p,q) . De plus, ρ est une norme de Fatou, invariante par r´earrangement (non triviale) si q < +∞, et pour q = +∞ sur L∞ (Ω) au lieu de Lp,∞ (Ω).
s Preuve. Puisque |f |∗ (t)dt = Max |f | dx, |E| s ainsi E 0 s f→ |f |∗ (t)dt est sous-lin´eaire i.e. 0
0
s
|f + g|∗ (t)dt
0
s
|f |∗ (t)dt +
s
0
|g|∗ (t)dt.
s s Comme |λf |∗ = |λ| |f |∗ ∀ λ ∈ IR donc |λf |∗ (t)dt = |λ| |f |∗ (t)dt. 0 s0 s u f∗ (t)dt g∗ (t)dt. Si 0 f g alors 0 f∗ g∗ d’o` 0
0
On d´eduit de ces remarques que f→|f |(p,q) est une norme si 1q+∞. Cette norme est invariante par r´earrangement. Notons d’abord que Φ (Tk (|f∗ |)) = Φ (Tk (|g∗ |)) alors si f∗ = g∗ alors |f |∗ = |g|∗ . En effet, Ω∗ Ω∗ Φ (Tk (|f |)) = Φ (Tk (|g|)) soit Φ (Tk (|f |∗ )) = Φ (Tk (|g|∗ )) Ω
Ω
Ω
∀ Φ : IR → IR convexe lipschitzienne. Ainsi,
Ω
1.4 Espaces fonctionnels li´es au r´earrangement
s
0
Tk (|f |∗ ) =
23
s
Tk (|g|∗ ) =⇒ |f |∗ = |g|∗ .
0
A partir de l` a, on voit que si f∗ = g∗ alors |f |(p,q) = |g|(p,q) . Pour montrer que c’est une norme de Fatou , on sait (voir exercice 10.1.6), que : → f∗ (σ) si 0 fn (x) fn+1 (x) −−−−−→ f (x) alors fn∗ (σ) f(n+1)∗ (σ) − n→+∞ n partout. t
t
fn∗ (σ)dσ − →
Par le th´eor`eme de Beppo-Levi,
n
0
0
f∗ (σ)dσ
∀ t ∈ Ω∗ . Ce
qui entraˆıne pour q < +∞ : 1 1 q 1 q q t p |fn |∗∗ (t) t p |fn+1 |∗∗ (t) −−−−−→ t p |f |∗∗ (t) . n→+∞
De nouveau par le th´eor`eme de Beppo-Levi on d´eduit : |fn |(p,q) −−−−−→ |f |(p,q) . n→+∞
1
Si q = +∞, on applique le lemme de Dini sachant que t → t p |f |∗∗ (t) est continue sur [0, |Ω|]. 1 1 Si f ∈ L∞ (Ω), alors sup t p |fn |∗∗ (t) → sup t p |f |∗∗ (t). t∈[0,|Ω|]
t∈[0,|Ω|
On peut remplacer la norme pr´ec´edente par la quantit´e ´equivalente : q dt q1 1 p t |f |∗ (t) si q < +∞ |f |p,q = t Ω∗
et |f |p,+∞ =
sup 0
1 t p |f |∗ (t)
si q = +∞.
L’application f→|f |p,q n’est pas en g´en´eral une norme (sauf si 1 q p, voir exercice 10.1.10) mais n´eanmoins, cette application est monotone, d´efinie et homog`ene au sens de la d´efinition 1.4.1. Si p = q, par ´equimesurabilit´e on retrouve les espaces de Lebesgue classiques. Voici l’in´egalit´e de Hardy qui permettra de montrer une partie de l’´equivalence : Lemme 1.4.2 (Hardy). Soit 1 p < +∞, r > 0, f 0 mesurable sur [0, +∞[. Alors
+∞
p p−r−1
F (x) x 0
o` u F (x) =
dx 1 x
p p r
+∞
f (t)p tp−r−1 dt
0
x
f (t)dt, x > 0. 0
24
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone r
Preuve. En appliquant l’in´egalit´e de H¨older avec dµ(t) = t p −1 dt, p x p x r r 1− p −1 p f (t)dt = f (t)t t dt 0
D’o` u on a : +∞ x
r
p f (t)dt
0
p p−1
1 r(1− p )
0 x
r
p
[f (t)] tp−r−1+ p dt.
x
0
−r−1
x
0
dx
p p−1 r
+∞
r −1− p
x p
0
r
[f (t)] tp−r−1+ p dt.
x
0
(1.6)
En appliquant le th´eor`eme de Fubini +∞ x r r p x−1− p [f (t)] tp−r−1+ p dt = =
0
0
+∞
r p p−r−1+ p
+∞
[f (t)] t 0
r −1− p
x
dx dt
t
p +∞ p p t [f (t)] t−r−1 dt. r 0 En combinant les relations (1.6) et (1.7), on a le r´esultat. =
(1.7)
A l’aide de ce lemme de Hardy, on d´eduit : Corollaire 1.4.1. Soit f ∈ Lp,q (Ω), 1 < p < +∞, 1 q +∞ |f |(p,q)
p |f | . p − 1 p,q
Preuve.
1 Cas o` u q < +∞ : On choisit r = q 1 − , on remplace p par q dans le p lemme pr´ec´edent, apr`es avoir prolong´e f∗ par z´ero (f 0) on a : q q f∗∗ (t)q tq−r−1 dt f∗ (t)q tq−r−1 dt r Ω∗ Ω∗ d’o` u le r´esultat. Si q = +∞ on ´ecrit t t 1 1 1 1 1 |f |(p,+∞) = sup t p −1 σ − p σ p f∗ (σ)dσ sup t p −1 σ − p dσ |f |p,+∞ t
0
t
p |f | = . p − 1 p,+∞
0
1.5 Th´eor`eme de Ryff et cons´equences
25
1.5 Th´ eor` eme de Ryff et cons´ equences Dans ce dernier paragraphe, on va donner quelques propri´et´es g´en´erales qui vont ˆetre utiles par la suite. D´ efinition 1.5.1. Une application σ : Ω → Ω ∗ = [0, |Ω|] est dite une application pr´eservant les mesures si : −1 σ (E) = |E| . ∀ E ⊂ Ω ∗ mesurable, On a alors le th´eor`eme de Ryff suivant : Th´ eor` eme 1.5.1 (de Ryff (admis)). Soit Ω un ensemble de mesure finie, f ∈ L0 (Ω). Alors il existe une application σ : Ω → Ω ∗ pr´eservant les mesures telle que : f∗ ◦ σ = f, presque partout dans Ω. Remarque. Si f est sans palier i.e. mes P (f ) = 0, alors on peut prendre σ(x) = |f > f (x)|, pour x ∈ Ω. Comme cons´equence de ce th´eor`eme on a : Proposition 1.5.1. Soient f et g deux fonctions de L0+ (Ω). Alors il existe g1 0 ´equimesurable avec g (i.e. g1∗ = g∗ ) tel que f g1 dx = f∗ g∗ dσ. Ω
Ω∗
Preuve. D’apr`es le th´eor`eme de Ryff, il existe σ pr´eservant les mesures tel que f = f∗ ◦ σ. Posons g1 = g∗ ◦ σ. Alors g1∗ = g∗ , puisque σ pr´eserve les mesures, on v´erifie, ∀ t ∈ IR, |g1 > t| = |g > t|. Pour la mˆeme raison, on a : f g1 dx = (f∗ g∗ ) σ(x) dx = f∗ g∗ dt. Ω
Ω
Ω∗
Comme cons´equence directe de cette proposition, on a : Proposition 1.5.2. Soient f et g deux ´el´ements de L0+ (Ω). Alors,
f∗ g∗ dt = Max f gdx, g∗ = g ∗ . Ω∗
Ω
26
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
1 1 + = 1, on peut prouver la p p proposition 1.5.2 par densit´e (voir exercice 10.1.12). Une application de la proposition 1.5.2 concerne les normes associ´ees :
Remarque. Si (f, g) ∈ Lp (Ω) × Lp (Ω),
D´ efinition 1.5.2 (d’une norme associ´ee.). Soit ρ une norme non triviale sur L0 (Ω). On appelle norme associ´ee de ρ, l’application ρ : L0 (Ω) → IR+ donn´ee par :
|f ψ| dx, ρ(ψ) 1 . ρ (f ) = sup Ω
Proposition 1.5.3. Soit ρ une norme invariante par r´earrangement. Alors,
|f |∗ |g|∗ dt, ρ(g) 1 , ρ (f ) = sup Ω∗
ρ (f ) = sup Ω∗
|f |∗ |g|∗ dt,
ρ (g) 1 .
En particulier, ρ est une norme invariante par r´earrangement. Preuve. Par d´efinition de ρ et l’in´egalit´e de Hardy-Littlewood on a :
ρ (f ) sup |f |∗ |g|∗ dt, ρ(g) 1 . (E1) Ω∗
Par la proposition 1.5.2 pr´ec´edente, et du fait que ρ soit invariante par r´earrangement, on a :
|f |∗ |g|∗ dt = sup |f | |g| dx, |g|∗ = |g|∗ Ω∗ Ω
|f | |g| dx, ρ(g) 1 sup Ω
= ρ (f ).
(E2)
En combinant les in´egalit´es (E1) et (E2) pr´ec´edentes, on d´eduit la premi`ere ´egalit´e. La deuxi`eme ´egalit´e d´ecoule de la premi`ere puisque ρ est alors invariante par r´earrangement.
Remarques. On a le th´eor`eme de Lorentz-Luxembourg suivant : si ρ est une norme de Fatou alors ρ = ρ.
1.6 Construction du r´earrangement monotone
27
Les normes de Fatou ρ sur L0 (Ω) v´erifiant ρ(χE ) < +∞, pour E mesurable
|f |(x)dx < C(E)ρ(f ), ∀ f ∈ L0 (Ω) sont associ´ees `a des
contenu dans Ω et E
espaces appel´es Espaces de Fonctions de Banach (Banach Function space en anglais) d´efinis par : Ba (Ω, ρ) = g ∈ L0 (Ω) : ρ(g) < +∞ . Ba (Ω, ρ) est un espace de Banach pour la norme naturelle ||g|| = ρ(g). Les th´eor`emes li´es `a la th´eorie de la mesure, comme le th´eor`eme de BeppoL´evi, le lemme de Fatou, le th´eor`eme de la convergence domin´ee de Lebesgue peuvent ˆetre trouv´es dans le livre de Federer [54], ou de Hewitt-Stromberg [71] ou de Br´ezis [24], J.E. Rakotoson-J.M. Rakotoson [89].
1.6 Construction du r´ earrangement monotone d’une fonction u en dimension 1 Comme l’application u ∈ L1 (a, b) → u∗ ∈ L1 (0, b − a) est fortement continue, il suffit de construire le r´earrangement monotone d’une fonction u en dimension 1 dans le cadre des fonctions ´etag´ees. Soit n u(x) = uj χEj (x), x ∈ [a, b]. j=1
On trie les valeurs de u par ordre d´ecroissant (strict) soit t1 > t2 > . . . > tp , a chaque valeur tj est associ´ee l’ensemble {u = tj } = Fj . En posant : ` a0 = 0, a1 = |F1 |, a2 = |F1 | + |F2 |, . . . , ap = |F1 | + |F2 | + . . . + |Fp | = b − a t1 = Max u(x), x∈[a,b]
on d´eduit :
⎧ t1 ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨t2 u∗ (s) = . .. ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩ tp
tp = Min u(x), x∈[a,b]
0 s < a1 a1 s < a2 ap−1 s ap = b − a.
La fonction distribution mu (t) associ´ee peut ˆetre construite simultan´ement puisque
28
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
3.2
3.2
2.8
2.8
y
y
2.4
2.4
2
2
1.6
1.6
1.2
1.2
0.8
0.8
0.4 0.5
0.4 0
0.5
1
1.5
2
2.5
x
3
3.5
4
4.5
0.5
0
0.5
1
1.5
2
2.5
x
3
3.5
4
4.5
Fig. 1.1. R´earrangement d’une fonction en escalier
⎧ b − a = ap ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ a ⎪ ⎨ p−1 . mu (t) = .. ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ a1 ⎪ ⎪ ⎩ 0
si t < tp , si tp t < tp−1 , si t2 t < t1 , si t t1 .
La description pr´ec´edente peut ˆetre ´etendue aux fonctions donn´ees en dimension 2, le choix est ici motiv´e par la clart´e et la facilit´e de calcul en dimension 1. L’algorithme pr´ec´edent peut s’interpr´eter de la fa¸con suivante : si nous appelons “bloc uj ” le “rectangle Ej × {uj }”, on rassemble d’abord tous les rectangles de mˆeme hauteur uj . On obtient ainsi de nouveaux “blocs” [aj−1 , aj ] × {tj }. Ensuite on met a` gauche le bloc le plus ´elev´e [a0 , a1 ] × {t1 } et ainsi de suite par ordre d´ecroisssant (voir Fig. 1.1). Le mˆeme algorithme permet de tracer le r´earrangement d’une fonction u non n´ecessairement ´etag´ee(voir figures 1.2 et 1.3). Notes pr´ e-bibliographiques Le th´eor`eme de Ryff est prouv´e dans le livre de Chong et Rice [32]. Les r´esultats de ce chapitre 1 sont souvent classiques, n´eanmoins certaines preuves rel`event d’ouvrages r´ecents comme le livre de Ziemer [129], de
1.6 Construction du r´earrangement monotone 3.5
3.5
3
3
2.5
2.5
2 1.5
2
y
1.5
1
1
0.5
0.5
1
29
0.5
1.5
1
2
−0.5
x
2.5
3
3.5
y
1
0.5
1.5
1
2
− 0.5
−1
−1
−1.5
−1.5
−2
−2
−2.5
−2.5
−3
−3
−3.5
−3.5
x
2.5
3
3.5
Fig. 1.2. R´earrangement de x2 sin (10x)
1.25
1.25
1
1 y
y
0.75
0.75
0.5
0.5
0.25
0.25
2.5 −0.25
5
7.5
x 10
12.5
2.5
5
7.5
x 10
− 0.25
Fig. 1.3. R´earrangement de max(cos x, min(0.7, max(sin x − 0.2)))
12.5
30
1 Motivations et g´en´eralit´es sur le r´earrangement monotone
Jacqueline Mossino [82] ou d’articles comme celui d’Alvino-Lions-Trombetti [6] ou de Chiti [31] et comme la th`ese de B. Simon [116]. Un expos´e des espaces de Lorentz est donn´e dans l’article de Richard Hunt [72]. D’autres normes sont propos´ees en exercice (voir 10.1.30).
2 R´ earrangement relatif
Dans ce chapitre, nous allons nous int´eresser `a la d´eriv´ee directionnelle du r´earrangement, i.e. a` l’application u ∈ Lp (Ω), (1 p +∞) → u∗ ∈ Lp (Ω∗ ). L’usage des d´eriv´ees directionnelles est naturel pour les probl`emes d’optimisation, lorsqu’on veut caract´eriser une solution optimale. L’exemple bien connu est le suivant : Pour f ∈ L∞ (Ω),
1 1 2 2 Min |∇v| − f v = J(v), v ∈ H01 (Ω) = |∇u| − f u = J(u). 2 Ω 2 Ω Ω Ω La solution optimale u v´erifie alors J(u + λv) − J(u) 0, λ>0 λ
lim
λ→0,
c’est la d´eriv´ee de J au point u dans la direction v, d’o` u −∆u = f ∇u · ∇v dx − f v = 0 ∀v ⇐⇒ u=0 Ω Ω
dans Ω . sur ∂Ω
Si au lieu de J, on consid`ere la fonctionnelle : & J(v) = J(v) + f∗2 (σ)v∗2 (σ)dσ, Ω∗
& & alors il y a une solution optimale u v´erifiant J(u) = inf J(v), v ∈ H01 (Ω) . & + λv) − J(u) & J(u 0. Quelle est l’´equation donn´ee par lim λ→0 λ Une autre motivation de l’´etude du r´earrangement relatif est fournie par le probl`eme introduit par J.I. D`ıaz, mod´elisant certains aspects de la fusion
32
2 R´earrangement relatif
nucl´eaire. Ce probl`eme est multicontrainte et grˆace au r´earrangement relatif, il peut se formuler sous la forme d’une ´equation d’´equilibre −∆u = G(u). Il s’´enonce de la fa¸con suivante : 1,1 (IR) tel que Trouver un couple (u, F ) ∈ H 1 (Ω) × Wloc
{u>t}
−∆u = aF (u) + F (u)F (u) + bp (u) u − γ ∈ H01 (Ω),
dans Ω,
[F (u)F (u) + bp (u)] dx = j(t, ||u+ ||L∞ (Ω) ), ∀ t ∈ [inf Ω u, supΩ u] .
On montre que ce probl`eme est ´equivalent a` : −∆u(x) = a(x)Fu (x) + p (u(x))[b(x) − b∗u (|u > u(x)|)] +jt (u+ (x), u+∗ (0))u+∗ (|u > u(x)|) o` u
' Fu (x) = Fv2 − 2
|u>u+ (x)| |u>0|
|u>u+ (x)|
+2 |u>0|
dans Ω,
[p(u∗ )] (s)]b∗u (s)ds ( 12
jt (u+∗ (s), u+∗ (0))(u+∗ (s))2 ds +
et b∗u = lim
λ→0
(u + λb)∗ − u∗ . λ
Probl` eme ouvert : Dans l’´etat actuel de la recherche, on ne sait pas calculer directement la limite (u + λv)∗ − u∗ ponctuelle de (σ) quand λ 0, (σ ∈ Ω∗ ). λ N´eanmoins, une r´eponse peut ˆetre donn´ee (voir chapitre 7 ou l’article de Rakotoson-Seoane [101]) si u est r´eguli`ere ou en escallier et v ∈ Lp (Ω).) A d´efaut de calcul direct, on va s’int´eresser `a la d´eriv´ee directionnelle de s
F (s,·)
u −−−−→
0
u∗ (σ)dσ pour u ∈ L1 (Ω), s ∈ Ω∗ .
2.1 Calcul d’une d´ eriv´ ee directionnelle : le r´ earrangement relatif Consid´erons u et v deux fonctions int´egrables et d´efinissons pour s ∈ Ω∗ w(s) =
v(x)dx +
{u>u∗ (s)}
0
s−|u>u∗ (s)|
v|{u=u∗ (s)}
∗
(σ)dσ
2.1 Calcul d’une d´eriv´ee directionnelle: le r´earrangement relatif
o` u v|{u=u∗ (s)} d´esigne la restriction de v ` a {u = u∗ (s)} et v|{u=u∗ (s)} r´earrangement d´ecroissant.
33
∗
son
Th´ eor` eme 2.1.1 (d´eriv´ee Directionnelle). Pour tout s ∈ Ω∗ , pour u et v dans L1 (Ω), lim
λ→0, λ>0
F (s, u + λv) − F (s, u) = w(s). λ
Corollaire 2.1.1 (du th´eor`eme de D´eriv´ee directionnelle). On suppose que v ∈ Lp (Ω), 1 p +∞. Alors, 1. w ∈ W 1,p (Ω∗ ) (u + λv)∗ − u∗ dw dans Lp (Ω∗ )-faible si 1 p < +∞, 2. λ→0 ds λ dans L∞ (Ω∗ )-faible-* sinon. Quelques r´ esultats pr´ eliminaires. Notre preuve sera bas´ee sur quelques r´esultats d’analyse convexe. Ceci est dˆ u au fait que : Lemme 2.1.1. F (s,·)
L’application u ∈ L1 (Ω) −−−−→ topologie forte, ∀s ∈ Ω∗ .
0
s
u∗ (σ)dσ est convexe et continue pour la
Preuve. Soit s ∈ Ω∗ . On a vu que pour tout λ > 0, u et v int´egrables, nous avons : s s s (λu + v)∗ (σ)dσ (λu)∗ (σ)dσ + v∗ (σ)dσ 0
0
s
=λ 0
u∗ (σ)dσ +
0
s
0
v∗ (σ)dσ.
D’o` u la convexit´e de F (s, ·). De plus, par la propri´et´e de contraction, on d´eduit : |u − v| dx. |F (s, u) − F (s, v)| Ω
D´ efinition 2.1.1 (fonction polaire ou conjugu´ee). On appelle fonction polaire de F (s, ·) la fonction d´efinie sur L1 (Ω) = L∞ (Ω) donn´ee par
qv dx − F (s, v) , pour q ∈ L∞ (Ω). F ∗ (s, q) = sup v∈L1 (Ω)
Ω
34
2 R´earrangement relatif
D´ efinition 2.1.2 (sous-diff´erentielle). Soient u ∈ L1 (Ω), s ∈ Ω∗ . On appelle sous-diff´erentielle de F (s, ·) au point u, l’ensemble :
∞ 1 ∂F (s, u)= q ∈ L (Ω) : q(v − u) F (s, v) − F (s, u), ∀v ∈ L (Ω) . Ω
Proposition 2.1.1.
qudx . ∂F (s, u) = q ∈ L∞ (Ω), F ∗ (s, q) + F (s, u) = Ω
Preuve. Pour q ∈ L∞ (Ω), on a q(v − u) F (s, v) − F (s, u),
∀v ∈ L1 (Ω)
Ω
⇐⇒
qv dx − F (s, v) Ω
⇐⇒ F ∗ (s, q)
qu dx − F (s, u),
∀v ∈ L1 (Ω)
Ω
qu dx − F (s, u) F ∗ (s, q)
Ω
∗
⇐⇒ F (s, q) + F (s, u) =
qu dx. Ω
D’o` u le r´esultat. Proposition 2.1.2. Soient u et v dans L1 (Ω). F (s, u + λv) − F (s, u) = λ
= Max qv dx, q ∈ ∂F (s, u) .
F (s, u; v) =
lim
λ→0,λ>0
Ω
Preuve. Si q ∈ ∂F (s, u), alors ∀λ > 0, D’o` u
qv dx F (s, u + λv) − F (s, u).
λ Ω
qv dx F (s, u; v) =⇒ Max Ω
qv,
q ∈ ∂F (s, u) F (s, u; v).
Ω
Pour montrer la r´eciproque posons, pour u et s fix´es, ϕλ (v) =
F (s, u + λv) − F (s, u) . λ
2.1 Calcul d’une d´eriv´ee directionnelle: le r´earrangement relatif
35
La fonction λ → F (s, u + λv) est convexe donc l’application λ → ϕλ (v) lim ϕλ (v) = Inf ϕλ (v) = F (s, u; v). est croissante sur IR+ . Par suite, λ→0, λ>0
λ>0
Calculons la fonction polaire de F (s, u; ·) : soit q ∈ L∞ (Ω) = L1 (Ω)
∗ qv dx − F (s, u; v) F (s, u; ·) (q) = sup v∈L1 (Ω)
=
qv dx + sup − ϕλ (v)
sup v∈L1 (Ω)
Ω
=
sup
sup
v∈L1 (Ω) λ>0
Ω
sup
= sup
Ω
λ>0 v∈L1 (Ω)
λ>0
qv dx − ϕλ (v) qv dx − ϕλ (v)
Ω
= sup ϕ∗λ (q) λ>0
F (s, u + λv) F (s, u) = sup qv dx − + λ λ v∈L1 (Ω) Ω
F (s, w) w−u F (s, u) = sup dx − q + λ λ λ w∈L1 (Ω) Ω 1 = qu dx . F ∗ (s, q) + F (s, u) − λ Ω
or
ϕ∗λ (q)
Puisque
∗
qu dx 0 ∀q ∈ L∞ (Ω), ∀u ∈ L1 (Ω)
F (s, q) + F (s, u) − Ω
alors
∗ F (s, u; ·) (q) = sup ϕ∗λ (q) =
λ>0
0 +∞
si q ∈ ∂F (s, u) sinon.
∗ Par suite, le polaire de F (s, u; ·) est
∗∗ F (s, u; ·) (v) =
∗ qv dx − F (s, u; ·) (q)
sup q∈L∞ (Ω)
Ω
=
sup q∈∂F (s,u)
qv dx .
Ω
Mais l’application v → F (s, u; v) est convexe, continue car |F (s, u; v) − F (s, u; v)| |v − v|L1 (Ω) ,
36
2 R´earrangement relatif
(donc aussi partout finie), par suite (voir H. Br´ezis, [24]) on d´eduit: ∗∗ = F (s, u; ·). F (s, u; ·)
D’o` u
F (s, u; v) =
sup q∈∂F (s,u)
qv dx . Ω
La prochaine ´etape consiste `a calculer ∂F (s, u) et ce supremum. Lemme 2.1.2. Pour s fix´e dans Ω∗ , u ∈ L1 (Ω), d´efinissons la fonctionnelle Gs (v) = (v − u∗ (s))+ dx + su∗ (s), Ω
v ∈ L1 (Ω). Alors
∂F (s, u) ⊂ ∂Gs (u).
Preuve. Soit q ∈ ∂F (s, u), s et u fix´es. On a vu pr´ec´edemment (voir expression s
0
u∗ (σ)dσ au chapitre 1) que F (s, v) Gs (v), F (s, u) = Gs (u). Alors
∀v ∈ L1 (Ω), on a q(v − u)dx F (s, v) − F (s, u) Gs (v) − F (s, u). Ω
q(v − u) Gs (v) − Gs (u) : q ∈ ∂Gs (u).
D’o` u
Ω
Lemme 2.1.3. Pour s et u fix´es, on a : ∂Gs (u) = q ∈ L∞ (Ω) : 0 q 1, q = χ{u>u∗ (s)} + z avec support z ⊂ {u = u∗ (s)} . Preuve. Soit q ∈ ∂Gs (u). Alors ∀v ∈ L1 (Ω) q(v − u)dx (v − u∗ (s))+ dx − (u − u∗ (s))+ dx. Ω
Ω ∞
Ω
Soient ϕ ∈ L (Ω) et λ > 0, alors en choisissant v = u + λϕχ{u=u∗ (s)} , on d´eduit que
2.1 Calcul d’une d´eriv´ee directionnelle: le r´earrangement relatif
qϕ dx {u=u∗ (s)}
∀ϕ ∈ L∞ (Ω).
ϕ dx
=
37
{u=u∗ (s)}
En effet, en posant : u + λϕχu=u∗ (s) − u∗ (s) + (x) − u − u∗ (s) + (x) fλ (x) = λ u par le th´eor`eme de la alors quand λ → 0, fλ (x) tend vers ϕχ{u>u∗ (s)} . D’o` convergence domin´ee on a
lim
ϕq dx
λ→0
{u=u∗ (s)}
ϕ dx
fλ (x)dx = Ω
,
{u>u∗ (s)}
ce qui fournit l’´egalit´e. Ainsi q(x) = χ{u>u∗ (s)} si u = u∗ (s). De mˆeme si on choisit v = u + ϕχ{u=u∗ (s)} , ϕ ∈ L∞ (Ω), alors :
ϕq dx {u=u∗ (s)}
ϕ+ dx . {u=u∗ (s)}
Si ϕ 0 ceci entraˆıne q 1 et si on choisit ϕ 0 alors on a 0 : q 0.
ϕq dx {u=u∗ (s)}
On conclut : 0 z 1,
q(x) = χ{u>u∗ (s)} (x) + z(x),
supp z ⊂ {u = u∗ (s)} .
R´eciproquement, si q est de cette forme, alors
q(v − u) = Ω
q(v − u∗ (s))dx − Ω
(v − u∗ (s))+ dx −
Ω
(u − u∗ (s))dx {u>u∗ (s)}
(u − u∗ (s))+ dx : q ∈ ∂Gs (u). Ω
Pour calculer ∂F (s, u), rappelons que
∞ ∗ ∂F (s, u) = q ∈ L (Ω) : F (s, q) + F (s, u) = qu dx , Ω
il nous faut calculer la fonction polaire F ∗ (s, q).
38
2 R´earrangement relatif
Lemme 2.1.4. Soit q ∈ ∂Gs (u). Alors,
⎧ ⎨0 F ∗ (s, q) = ⎩ +∞
si
q(x)dx = s Ω
.
sinon
Preuve. sup v∈L1 (Ω)
=
qv dx − min ts + (v − t)+ dx
F ∗ (s, q) =
sup
sup
v∈L1 (Ω)
t
= sup −ts + t
t
Ω
Ω
qv dx − ts − Ω
(v − t)+ dx Ω
qv dx −
sup v∈L1 (Ω)
Ω
(v − t)+ dx
.
Ω
Or,
qv −
(v − t)+ dx =
Ω
Ω
Ω
Ω
D’o` u F ∗ (s, q) = = sup t t
q dx − Ω
(q − 1)(v − t)+ dx −
=
q(v − t)dx + t
(v − t)+ dx Ω
q(v − t)− dx + t Ω
qdx. Ω
q dx − s + sup (q − 1)(v − t)+ dx− q(v − t)− dx . v∈L1 (Ω)
Ω
Ω
Ω
Puisque q ∈ ∂Gs (u), alors 0 q 1. Par suite, (q − 1)(v − t)+ dx − q(v − t)− dx 0. Ω
Ω
En prenant v = t, on voit que :
sup (q − 1)(v − t)+ dx − q(v − t)− dx = 0. v∈L1 (Ω)
D’o` u
Ω
Ω
⎧ ⎨
0 si q(x)dx = s F ∗ (s, q) = sup t q dx − s = . Ω ⎩ t Ω +∞ sinon
On d´eduit ainsi :
2.1 Calcul d’une d´eriv´ee directionnelle: le r´earrangement relatif
39
Corollaire 2.1.2.
∂F (s, u) = q ∈ ∂Gs (u) : F (s, u) = qu dx, q(x)dx = s ⇐⇒ Ω Ω ∂F (s, u) = q ∈ L∞ (Ω), q = χ{u>u∗ (s)} + z, avec suppz ⊂ {u = u∗ (s)} s et u∗ (σ)dσ = qu dx, q(x)dx = s . 0
Ω
Ω
Corollaire 2.1.3 (du corollaire 2.1.2). Pour tout s ∈ Ω∗ ∂F (s, u) = q = χ{u>u∗ (s)} + z, 0 q 1, supp z ⊂ {u = u∗ (s)} et
z(x) dx = s − |u > u∗ (s)| .
{u=u∗ (s)}
Preuve. Examinons de plus pr`es ∂F (s, u) s u∗ (σ)dσ = qu dx ⇐⇒ 0 Ω ⎛ s |u∗ >u∗ (s)| ⎜ ⎜ u∗ (σ)dσ − u∗ (σ)dσ = ⎝ z dx 0
0
⎞
{u=u∗ (s)}
⎛ ⎜ ⇐⇒ u∗ (s) s − |u > u∗ (s)| = u∗ (s) ⎜ ⎝
⎟ ⎟ u∗ (s) ⎠ ⎞
z dx {u=u∗ (s)}
⎟ ⎟. ⎠
Si u∗ (s) = 0 alors on a donc :
= s − |u > u∗ (s)| ⇐⇒
z dx {u=u∗ (s)}
s
0
u∗ (σ)dσ =
qu dx, Ω
q(x)dx = s.
d’o` u l’on d´eduit que Ω
Si u∗ (s) = 0 alors par ´equimesurabilit´e on a toujours 0
s
u∗ (σ)dσ = Ω
q(x)dx = s ⇐⇒
qu dx et Ω
z(x) dx = s − |u > 0| . {u=0}
40
2 R´earrangement relatif
Th´ eor` eme 2.1.2 (expression de F (s, u; v)). Soient u et v dans L1 (Ω), s ∈ Ω∗ . Alors,
v dx
F (s, u; v) =
+
{u>u∗ (s)}
Preuve. On sait que F (s, u; v) = Max
Ω
s−|u>u∗ (s)|
v|{u=u∗ (s)}
∗
(σ)dσ .
0
qv dx, q ∈ ∂F (s, u) avec q = χ{u>u∗ (s)} + z
on a : F (s, u; v) =
v dx
+
{u>u∗ (s)}
⎧ ⎪ ⎨ + Max
⎪ ⎩
zv dx , 0 z 1, supp z ⊂ {u = u∗ (s)},
Ω
z(x)dx = s − |u > u∗ (s)| {u=u∗ (s)}
⎫ ⎪ ⎪ ⎬ ⎪ ⎪ ⎭
=
v dx
+
{u>u∗ (s)}
⎧ ⎪ ⎪ ⎨ + Max
⎪ ⎪ ⎩
zv dx , 0 z 1,
{u=u∗ (s)}
z(x)dx = s − |u > u∗ (s)| {u=u∗ (s)}
⎫ ⎪ ⎪ ⎬ ⎪ ⎪ ⎭
.
D’apr`es les corollaires des in´egalit´es de Hardy-Littlewood, on a : ⎧ ⎫ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨ ⎬ zv dx , 0 z 1, z(x)dx = s − |u > u∗ (s)| = Max ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩ {u=u∗ (s)} ⎭ {u=u∗ (s)} =
s−|u>u∗ (s)|
v|{u=u∗ (s)}
∗
dσ .
0
D’o` u le r´esultat.
2.1 Calcul d’une d´eriv´ee directionnelle: le r´earrangement relatif
41
Th´ eor` eme 2.1.3. Soient u ∈ L1 (Ω), v ∈ Lp (Ω), 1 p +∞. Alors d d F (·, u + λv) − F (·, u) F (·, u; v) 1. λ 0 ds ds λ p dans L (Ω∗ )-faible si 1 p <+∞; dans L∞ (Ω∗ )-faible-* si p =+∞. 2. En particulier, F (·, u; v) ∈ W 1,p (Ω∗ ).
D´ efinition 2.1.3 (du r´earrangement relatif ). Sous les mˆemes conditions que le th´eor`eme ci-dessus, on appelle le r´earrangement relatif de v par rapport ` a u la fonction v∗u =
d F (·, u; v) ∈ Lp (Ω∗ ). ds
F (s, u + λv) − F (s, u) = wλ (s), λ > 0. λ Alors en utilisant la propri´et´e de contraction, on a : ∀s ∈ Ω∗ dwλ 1. |wλ (s)| |v|L1 (Ω) , |v|Lp (Ω) . ds p
Preuve du Th´ero`eme 2.1.3. Posons
L (Ω∗ )
2. Puisque lim wλ (s) = F (s, u; v) on a ∀ϕ ∈ L∞ (Ω∗ ), λ→0
ϕ(s)F (s, u; v)ds = lim Ω∗
λ→0
ϕ(s)wλ (s)ds Ω∗
dwλ d F (·, u; v). dans D (Ω∗ ) . ds ds Par suite, si 1 < p +∞ alors d’apr`es les relations (1) et (2) on a : donc
3. |F (s, u; v)| |v|L1 (Ω) . 4. ∀ϕ ∈ Cc1 (Ω∗ ), on a ϕ (s)F (s, u; v)ds |v| p L (Ω) · |ϕ|Lp (Ω∗ ) Ω
dϕ dwλ ). Par cons´equent F (·, u; v) ∈ W 1,p (Ω∗ ). Comme reste dans ds ds dwλ =− ϕ ϕ (s)F (s, u; v)ds, on d´eduit que un born´e de Lp (Ω∗ ) et lim λ→0 Ω ds Ω d dwλ F (·, u; v) dans Lp (Ω∗ ) faible si 1 < p < +∞ et dans L∞ (Ω∗ )ds λ→0 ds faible-* si p = +∞. Pour le cas p = 1, on va utiliser le crit`ere de Dunford-Pettis, i.e. dwλ ∀ε > 0, ∃δ(ε) > 0 t.q. si |A| δ(ε) alors ds ds ε, ∀λ > 0. A
(o` u ϕ =
42
2 R´earrangement relatif
dwλ reste dans un born´e de En effet, cette propri´et´e assure que le fait que ds d dwλ L1 (Ω∗ ), entraˆıne que converge F (·, u; v) dans L1 (Ω∗ ) faible (en utilds ds isant (2)). Pour montrer la propri´et´e de Dunford-Pettis, fixons ε > 0 et vε ∈ L∞ (Ω) ε ε t.q. |v − vε |L1 et δε > 0 t.q. 2 |vε |∞ . 2 δε F (s, u + λvε ) − F (s, u) et soit A un sous-ensemble Posons wλ,ε (s) = λ mesurable de Ω∗ . Si |A| δε alors on a : dwλ dwλ dwλ,ε dwλ,ε + − ds ds ds ds A A A (u + λvε )∗ − (u + λv)∗ (u + λvε )∗ − u∗ = + λ λ A A |vε − v|L1 + |vε |L∞ |A|
ε ε + = ε. 2 2
2.2 Propri´ et´ es imm´ ediates du r´ earrangement relatif
Proposition 2.2.1. Soient u ∈ L1 (Ω) et v ∈ Lp (Ω), 1 p +∞. (a) |v∗u |Lp (Ω∗ ) |v|Lp (Ω) . (b) Si v1 v2 vi ∈ Lp (Ω) alors v1∗u v2∗u . (c) L’application v ∈ Lp (Ω) → v∗u ∈ Lp (Ω∗ ) est une contraction. (d) ∀Φ : IR → IR lipschitzienne et convexe on a : Φ(v1∗u − v2∗u )dσ Φ(v1 − v2 )dx. Ω∗
Ω
Preuve des propri´et´es. (a) Pour montrer que |v∗u |p |v|p . On a
|v∗u |p = sup v∗u ϕdσ, ϕ ∈ Lp (Ω∗ ), |ϕ|Lp 1 Ω∗
1 1 + = 1. p p
2.2 Propri´et´es imm´ediates du r´earrangement relatif
43
Mais avec l’in´egalit´e de H¨older, on conclut que : dwλ ϕdσ |ϕ|p · |v|p v∗u ϕdσ = lim λ→0 Ω dσ Ω∗ ∗ dwλ |v| . D’o` d’apr`es le lemme pr´ec´edent, u le r´esultat. p dσ p (b) Soit v1 et v2 deux ´el´ements de L1 (Ω), u ∈ L1 (Ω). Alors, ∀λ > 0, (u + λv1 )∗ (u + λv2 )∗ si v1 v2 p.p. Ainsi ∀ϕ ∈ D(Ω∗ ), ϕ 0 nous avons : (u + λv1 )∗ − u∗ (u + λv2 )∗ − u∗ ϕ ϕ λ λ Ω∗ Ω∗ quand λ 0, on d´eduit v1∗u ϕ Ω∗
v2∗u ϕ =⇒ v1∗u v2∗u p.p..
Ω∗
(c) En raisonnant comme en (a) et (b) si v1 et v2 sont dans Lp (Ω), 1 p +∞, u ∈ L1 (Ω), alors, ∀ϕ ∈ Lp (Ω∗ ) la propri´et´e de contraction et l’in´egalit´e de H¨older impliquent que (u + λv1 )∗ − (u + λv2 )∗ ϕdσ |ϕ|p |v1 − v2 |p . λ Ω∗ En faisant tendre λ vers z´ero, on a: (v1∗u − v2∗u )ϕdσ |ϕ|p |v1 − v2 |p
∀ϕ ∈ Lp (Ω),
Ω∗
ce qui entraˆıne que : |v1∗u − v2∗u |p |v1 − v2 |p . Ce qui prouve que l’application v ∈ Lp (Ω) → v∗u ∈ Lp (Ω∗ ) est une contraction. (d) Puisque l’application v → v∗u est continue, il suffit de montrer que ∀v ∈ L∞ (Ω), ∀Φ : IR → IR convexe, lipschitzienne on ait: Φ(v∗u )dσ Φ(v)dx ∀u ∈ L1 (Ω). Ω∗
Ω
En effet, si on note v k = Tk (v) (troncature de v) alors v k → v si v ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞, alors, comme on a : k k Φ(v∗u )(σ) − Φ(v∗u )(σ) |Φ |∞ v∗u (σ) − v∗u (σ) , on d´eduit que :
lim k
Ω∗
k Φ(v∗u )(σ) =
Φ(v∗u )dσ. Ω∗
44
2 R´earrangement relatif
Comme
Φ(v k ) =
lim k
l’in´egalit´e Ω∗
k Φ(v∗u )dσ
Ω
Φ(v), Ω
Φ(v∗u )
k
Φ(v ) entraˆınerait Ω
Ω∗
Φ(v). Ω
Pour prouver l’in´egalit´e dans le cas d’une fonction born´ee, on introduit pour vi ∈ L∞ (Ω), i = 1, 2, v = v1 − v2 et le convexe :
Φ(h)dσ Φ(v)dx K(v) = h ∈ L2 (Ω∗ ), Ω∗
Ω
(o` u Φ : IR → IR convexe lipschitzienne). C’est un ferm´e pour la topologie forte de L2 (Ω∗ ). Par suite K(v) est faiblement ferm´e. Pour u ∈ L1 (Ω), dwλ dwλ (u + λv1 )∗ − (u + λv2 )∗ = v´erifie Φ Φ(v)dx dσ ds λ dσ Ω∗ Ω dwλ v1∗u − v2∗u dans L2 (Ω∗ )(voir les th´eor`emes de contraction) et dσ λ→0 Φ(v1∗u − v2∗u ) Φ(v) car v1∗u − v2∗u ∈ K(v).
faible. Donc Ω∗
Ω
Remarque. D’autres extensions sont possibles pour la contraction par exemple si ρ : IR+ → IR+ convexe, v1 et v2 dans L∞ (Ω) alors ρ (|v1∗u − v2∗u |) dσ ρ (|v1 − v2 |) dx, ∀u ∈ L1 (Ω). Ω∗
Ω
Corollaire 2.2.1 (de la proposition 2.2.1). Si v ∈ Lp (Ω), 1 p +∞, u ∈ L1 (Ω) s s 1. ∀s ∈ Ω∗ , |v∗u |∗ (σ)dσ |v|∗ (σ)dσ. 0
0
2. Si v ∈ Lp,q (Ω) alors v∗u ∈ Lp,q (Ω∗ ) et |v∗u |(p,q) |v|(p,q) . Preuve. C’est une cons´equence des ´equivalences qu’on a montr´ees auparavant et de la d´efinition de Lp,q (Ω). En effet la fonction σ → (|σ| − t)+ est convexe, s
on d´eduit, par les propri´et´es donn´ees au chapitre 1, que ∀t : s |v|∗ (σ)dσ. L’assertion (1) implique (2). 0
0
|v∗u |∗ (σ)dσ
2.2 Propri´et´es imm´ediates du r´earrangement relatif
45
On sait que si 1 q p < +∞ alors l’application f → |f |p,q est une norme. On peut alors, dans ce cas montrer que |v∗u |p,q |v|p,q . La preuve est incluse dans le r´esultat g´en´eral suivant qui avec le corollaire 1.3.3 montre que l’application r´earrangement est une contraction de Ba (Ω, ρ) dans Ba (Ω∗ , ρ) si ρ est invariant par r´earrangement. Th´ eor` eme 2.2.1 (Lorentz-Luxembourg). Soit ρ une norme non triviale sur L0 (Ω∗ ). On suppose que la norme ρ est une norme de Fatou, invariante par r´earrangement. Soient f, g dans L0 (Ω∗ ), s
si f 0, g 0 v´erifient ∀s 0,
0
s
f∗ (σ)dσ
0
g∗ (σ)dσ, alors
ρ(f ) ρ(g). On admettra ce th´eor`eme, voici quelques ´el´ements de sa preuve. On rappelle sur L0 (Ω∗ ), la norme dite associ´ee :
|ψϕ| dσ : ρ(ψ) 1 . ρ (ϕ) = sup Ω∗
Alors
|f ϕ| dσ ρ (ϕ) · ρ(f )
si f ∈ L0 (Ω∗ ), ρ (ϕ) < +∞.
Ω∗
On d´eduit de la proposition 1.5.3 et du th´eor`eme de Lorentz-Luxemburg concernant la norme associ´ee de ρ le : Lemme 2.2.1. Si ρ est une norme de Fatou alors
ρ(f ) = sup |f ϕ| dσ : ρ (ϕ) 1 Ω∗
et si ρ est invariante par r´earrangement
f∗ |ϕ|∗ dσ : ρ (ϕ) 1 . f 0, ρ(f ) = sup Ω∗
On peut alors montrer Lemme 2.2.2. s s f∗ (σ)dσ g∗ (σ)dσ ∀s ∈ Ω∗ , alors ∀ϕ ∈ L0 (Ω∗ ), Si f 0, g 0, 0 0 on a : f∗ |ϕ|∗ dσ g∗ |ϕ|∗ dσ. Ω∗
Ω∗
46
2 R´earrangement relatif
Preuve. Si |ϕ|∗ (|Ω|) = 0 alors f∗ |ϕ|∗ = − Ω∗
− Ω∗
0
Ω∗
s
s
0
f∗ (t)dt d |ϕ|∗
g∗ (t)dt d |ϕ|∗ =
Ω∗
g∗ |ϕ|∗ dσ.
Si |ϕ|∗ (|Ω|) = 0, alors on consid`ere ⎧ ⎨|ϕ| (σ) si 0 σ < |Ω| − 1 n+1 . ϕn (σ) = ⎩0 sinon 1 . Par suite 0 ϕn ϕn+1 → |ϕ| p.p. et ϕn∗ (σ) = 0, si σ > |Ω| − n+1 Comme f∗ ϕn∗ (σ)dσ g∗ (σ)ϕn∗ (σ)dσ, on conclut avec le th´eor`eme Ω∗
Ω∗
de Beppo-Levi.
Ainsi, on d´eduit le th´eor`eme 2.2.1,
ρ(f ) = sup f∗ |ϕ|∗ , ρ (ϕ) 1 ρ(g) = sup g∗ |ϕ|∗ , ρ (ϕ) 1 . Ω∗
Ω∗
Comme application, on peut consid´erer : q dt q1 1 ρ(f ) = |f |p,q = t p |f |∗ (t) 1 q p < +∞ t Ω∗ est une norme sur L0 (Ω∗ ) et Lp,q = f ∈ L0 (Ω∗ ) : ρ(f ) < +∞ . Elle est de Fatou et invariante par r´earrangement. On a montr´e que s s |v∗u |∗ (σ)dσ |v|∗ (σ)dσ ∀s ∈ Ω∗ 0
0
alors
ρ(v∗u ) ρ(|v|∗ ) =
Ω∗
q dt q1 1 t p |v|∗ (t) , t
soit |v∗u |Lp,q (Ω∗ ) |v|Lp,q (Ω) .
Plus g´en´eralement, sous les hypoth`eses du th´eor`eme 2.2.1, ρ(|v∗u |) ρ(|v|∗ ). En particulier si u est sans palier, on retrouve la propri´et´e de contraction ρ(|v1∗v − v2∗u |) ρ(|v1 − v2 |), ρ ´etant une norme de Fatou invariante par r´earrangement.
2.3 Op´erateurs moyennes de premi`ere esp`ece
47
2.3 Op´ erateurs moyennes de premi` ere esp` ece Les op´erateurs moyennes vont nous permettre de passer d’une int´egrale d´efinie a une int´egrale d´efinie sur Ω. sur Ω∗ ` D´ efinition 2.3.1. Soit u : Ω → IR mesurable. P, P∗ sont respectivement l’ensemble des paliers de u et de u∗ : Pi , P∗ = Pi∗ , |Pi | = |{u = ti }| = |Pi∗ | = |{u∗ = ti }]. P = i∈D
i∈D
Pour presque tout x ∈ Ω, on note : βu (x) = β(u)(x) = |u > u(x)| = mu u(x) β u (x) = β(u)(x) = |u u(x)| δ(u)(x) = β(u)(x), β(u)(x) . Si x ∈ Pi , on note si = β(u)(x), si = β(u)(x), ainsi Pi∗ = [si , si ). Lemme 2.3.1. Soient P l’ensemble des paliers de u, P∗ celui de u∗ et N un ensemble mesurable de Ω∗ on note : βu−1 (N ) − P = {x ∈ Ω\P : β(u)(x) ∈ N } avec β = β ou β. Alors si |N | = 0, βu−1 (N ) − P = 0. Preuve. Soit ε > 0, il existe un ouvert Oε : N ⊂ Oε ⊂ Ω∗ , |Oε | ε, alors βu−1 (N ) − P ⊂ βu−1 (Oε ) − P. Il suffit donc de montrer que −1 βu (Oε ) − P ε. −1 βu (Oε ) − P =
χOε (β(u)(x)) · χ
ti
IR−
Ω
u(x) dx.
i∈D
La fonction t → χOε (mu (t))·χ
IR−
ti
(t) est une fonction positive bor´elienne
i∈IR
alors, par ´equimesurabilit´e nous avons : −1 βu (Oε ) − P = χOε βu∗ (u∗ (s) · χ Ω∗
IR− i∈IR
ti
u∗ (s) ds
48
2 R´earrangement relatif
/ P∗ alors mu∗ u∗ (s) = s car mu t = mu∗ t . Mais si s ∈ −1 βu (Oε ) − P = u∗ (s) ds |Oε | ε. χOε (s) · χ IR− ti Ω∗ i∈IR
D´ efinition 2.3.2. Soient u : Ω → IR mesurable, P (u) = P l’ensemble des paliers de u et P∗ celui de u∗ , g : Ω∗ → IR mesurable (d´efinie presque partout) positive ou g ∈ L1 (Ω∗ ). On d´efinit Mu (g) : Ω → IR par : ⎧ ⎪ g β (x) si x ∈ Ω\P ⎪ u ⎨ s Mu (g)(x) = i 1 ⎪ ⎪ g(s)ds si x ∈ Pi . ⎩ |Pi | si Mu (g) est bien d´efini presque partout dans Ω car par le lemme 2.3.1, on a g = g p.p. =⇒ Mu (g)(x) = Mu (g )(x) p.p..
Lemme 2.3.2. (i) Si g : Ω∗ → IR mesurable positive ou si g est int´egrable alors g(σ)dσ = Mu (g)dx. Ω∗
(ii) ∀p ∈ [1, +∞],
Ω
Mu ∈ L Lp (Ω∗ ), Lp (Ω) et Mu = 1.
Preuve. Il suffit de prouver, pour g 0 mesurable g(σ)dσ = Mu (g)dx Ω∗ \P∗
Ω\P
et
g(σ) = Pi∗
Mu (g)dx. Pi
Soit g bor´elienne t.q. g = g p.p. Alors, on a :
g(σ) dσ =
Ω∗ \P∗
g
Ω∗ \P∗
=
χ Ω∗
IR− i∈D
u∗ (s) g mu∗ u∗ (s) ds
ti
2.4 Op´erateurs moyennes de seconde esp`ece
=
χ
ti
IR−
Ω
49
u(x) g mu u(x) dx
i∈D
g βu (x) dx . g βu (x) dx =
=
Ω\P
Ω\P
Par ailleurs, on a :
Pi∗
s i
g=
g(σ) = s i
Mu (g)dx . Pi
Ce qui ach`eve la preuve du lemme
u si g ∈ L1 (Ω∗ ) alors Mu (g) ∈ L1 (Ω) Notons que : |Mu (g)| Mu (|g|) d’o` et: Mu (g) = Mu (g+ ) − Mu (g− ) = g(σ)dσ. Ω
Ω
Ω
Ω∗
Pour 1 p < +∞, on a presque partout : p p p |Mu (g)(x)| Mu (|g|) (x) Mu (|g| ) (x), d’o` u
p
|Mu (g)| Ω
Ω
p = Mu |g| Ω∗
⎫ p ⎪ |g| (σ)dσ ⎪ ⎬
g = cte , Mu g = g si p = ∞
⎪ ⎪ ⎭
=⇒ Mu = 1
|Mu (g)(x)| |g|∞ : |Mu (g)|∞ |g|∞ .
D´ efinition 2.3.3 (op´erateurs moyennes de 1`ere esp`ece). L’application Mu : Lp (Ω∗ ) → Lp (Ω) est appel´ee op´erateur moyenne de premi`ere esp`ece.
2.4 Op´ erateurs moyennes de seconde esp` ece Soient u, v deux fonctions r´eelles mesurables. On peut d´efinir Mu,v de la fa¸con suivante : P (u) = ensemble des paliers de u = Pi (u) i∈D
50
2 R´earrangement relatif
vi = v|Pi (u) , g : Ω∗ → IR mesurable 0 ou int´egrable. Alors Mu,v (g) : Ω → IR est donn´ee par : g βu (x) si x ∈ Ω\P, Mu,v (g)(x) = Mvi (hi )(x) si x ∈ Pi , hi : 0, si − si = |Pi | → IR : hi (s) = g(si + s). Mvi est d´efinie comme Mu (Ω remplac´e par Pi ). On v´erifie Ω∗ alors si g = g p.p. dans Mu,v (g) = Mu,v (g ) p.p. si g 0 alors
gdσ = si g est int´egrable alors Ω∗
Ω
Mu,v (g) g= Mu,v (g)
Ω∗
si v =cte Mu,v = Mu. Mu,v ∈ L Lp (Ω∗ ), Lp (Ω) ,
Ω
1 p +∞,
Mu,v = 1.
Notons que :
Mu,v (g)dx =
=
lemme sur Mvi
Mv i h i Pi
Pi
s i −si
hi
s i
g =
= si
0
Mu (g) . Pi
D´ efinition 2.4.1. Mu,v est appel´e op´erateur moyenne de seconde esp`ece.
Lemme 2.4.1. Soient g ∈ L1 (Ω∗ ) et gn une suite de L1 (Ω∗ ) t.q. gn (σ) − → g(σ) p.p. n
gn → g dans L1 (Ω∗ ). Alors Mu (gn )(x) → Mu (g)(x) p.p. et Mu,v (gn )(x) → Mu,v (g)(x) p.p. dans Ω.
2.5 Formules int´egrales pour une fonction de deux variables et cons´equences
51
Preuve. N = σ ∈ Ω∗ : gn (σ) ne tend pas vers g(σ) ou g(σ) n’existe pas alors |N | = 0. Par cons´equent, x ∈ Ω\P : βu (x) ∈ N est de mesure nulle. Ainsi, → g βu (x) p.p. x ∈ Ω\P . * gn βu (x) − n si si Comme gn (σ)dσ − → g(σ)dσ : Mu (gn )(x) → Mu (g)(x). n
si
si
→ g(si + s) p.p. dans Pi∗ alors hi,n (s) = gn (si + s) −
*
n
Mvi (hi,n )(x) → Mvi (hi )(x) p.p. dans Pi . Puisque D est au plus d´enombrable, on d´eduit : Mu,v (gn )(x) → Mu,v (g)(x) p.p..
2.5 Formules int´ egrales pour une fonction de deux variables et cons´ equences Soit F : Ω∗ × IR → IR une fonction d´efinie p.p. dans Ω∗ et partout dans IR. On suppose que F est de Carath´eodory, c’est `a dire p.p. s : t ∈ IR → F (s, t) est continue et ∀ t,
s ∈ Ω∗ → F (s, t) est mesurable.
On d´efinit MF (resp pour Mu F, Mu,v F ) par : MF (x, t) = MF (·, t) (x).
Lemme 2.5.1. (i) M F ◦ u∗ = (MF ) ◦ u, (ii) Si F 0
F ◦ u∗ =
(MF ) ◦ u dx,
(iii) Si F ◦ u∗ ∈ L (Ω∗ ), 1 p +∞ alors MF ◦ u ∈ Lp (Ω): |F ◦ u∗ |Lp (Ω∗ ) . MF ◦ u p Ω∗ p
Ω
L (Ω)
52
2 R´earrangement relatif
Preuve. Cas o` u M = Mu , si u(x) = ti , i ∈ D alors : si si 1 1 F s, u(x) ds = F s, ti ds • MF ◦ u(x) = |Pi | si |Pi | si =
1 |Pi |
s i
si
F s, u∗ (s) = MF ◦ u∗ (x).
Pour p.p. x ∈ Ω\P on a : • Mu F ◦ u(x) = F βu (x), u(x) = F βu (x), u∗ βu (x) = Mu F ◦ u∗ (x)
(i) et (ii) en d´ecoulent. La preuve est identique pour Mu,v .
Lemme 2.5.2. Soient v ∈ Lp (Ω), 1 p +∞, u ∈ L1 (Ω). Soit w = w(u, v) la fonction d´efinie par le th´eor`eme 2.1.1. 1 1 Soit g ∈ Lq (Ω∗ ), + = 1, alors : q p dw = gv∗u = g· Mu,v (g) · v dx. ds Ω∗ Ω∗ Ω Preuve. Si 1 < p +∞, comme l’application g ∈ Lq (Ω∗ ) → Mu,v (g) ∈ Lq (Ω) est continue il suffit de montrer l’´egalit´e pour un sous-espace dense : g ∈ D(Ω∗ ). On a s−si v(x)χ]u∗ (s),+∞[ u(x) dx + χPi∗ (s) vi∗ dσ , w(s) = Ω
on ´ecrit que :
i∈D
dg dw =− w =A+ g· Bi ds Ω∗ Ω∗ ds i∈D dg avec A = − χ]u∗ (s),+∞[ u(x) v(x)dx Ω∗ ds Ω ⎤ ⎡ s i s−si dg ⎢ ⎥ · ⎣ vi∗ dσ ⎦ ds. et Bi = − ds si
0
Par le th´eor`eme de Fubini
0
2.5 Formules int´egrales pour une fonction de deux variables et cons´equences
A=−
v(x) Ω
=−
Ω∗
dg · χ]−∞,u(x)[ u∗ (s) ds ds
dg ds = v(x)g βu (x) , puisque on a Ω βu (x) ds Ω {u∗ (·) < u(x)} = βu (x), |Ω| et {u∗ u(x)} = 0, βu (x) . |Ω|
v(x)
Pour Bi on int`egre par parties :
Bi = −g(si ) ·
s i −si
s i
g(s)vi∗ (s − si )ds .
vi∗ (σ)dσ + si
0
Le premier terme vaut : =−
g(si )
g(si )vi (x)dx .
· vi∗ (σ) = −
Pi∗
Pi
Comme, si = βu (x), cette derni`ere int´egrale s’´ecrit : −g(si )
s i −si
·
vi∗ (σ)dσ = − 0
g(βu (x))vi (x)dx . Pi
Quant au second terme,
s i
g(s)vi∗ (s −
si )ds
=
si
s i −si
g(σ +
si )
· vi∗ (σ)dσ =
F ◦ vi∗ (s)ds
Pi∗
0
(avec F (s, t) = g(s + si ) · t) =
Mvi F ◦ vi dx =
Pi
Mvi g · +si vdx =
Pi
Mu,v (g)v dx. Pi
D’o` u, par combinaison des deux termes, on obtient : Bi = −
g(βu (x))v(x)dx +
Pi
Mu,v (g)v(x)dx , Pi
53
54
2 R´earrangement relatif
g Ω∗
dw = ds
g βu (x) v dx + Mu,v (g)v dx = Mu,v (g)v dx. P
Ω\P
Ω
Cas o` u p = 1. Pour g ∈ L∞ (Ω∗ ), on consid`ere une suite gn ∈ D(Ω∗ ) t.q. ⎧ 1 ⎪ ⎨gn → g dans L (Ω∗ ) . |gn |∞ |g|∞ ⎪ ⎩ gn → g p.p. Alors Mu,v (gn )(x) → Mu,v (g)(x) p.p. dans Ω (par le lemme 2.4.1 ). Ainsi si v ∈ L1 (Ω) |Mu,v (gn )v(x)| |gn |∞ · |v(x)| |g|∞ |v(x)| ∈ L1 (Ω) par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, nous avons : Mu,v (gn )v dx → Mu,v (g)v dx Ω
de mˆeme,
Ω
gn · v∗u dσ − →
d’o` u
Mu,v (g)v =
Ω
g(σ) · v∗u (σ)dσ,
Ω
Ω
g(σ)v∗u (σ)dσ. Ω∗
En particulier pour g(s) = F ◦ u∗ (s) (F ◦ u∗ ) v∗u = [(Mu,v F ) ◦ u] vdx. Ω∗
Ω
2.6 Applications des op´ erateurs moyennes Les applications de ces formules sont nombreuses, en voici des exemples. Proposition 2.6.1 (continuit´e faible de u → v∗u ). Soient uet v deux ´el´ements de L1 (Ω). On suppose que u est sans palier i.e. mes P (u) = 0, un une suite de L1 (Ω) t.q. un (x) −−−−−→ u(x) p.p. n→+∞
dans Ω. Alors v∗un
n→+∞
v∗u dans L1 (Ω∗ )-faible.
2.6 Applications des op´erateurs moyennes
55
Preuve. Pour x ∈ Ω, β(un )(x) = |un > un (x)| , β(un )(x) = |un un (x)|. δ(un )(x) = β(un )(x), β(un )(x) . Notons alors, pour g ∈ D(Ω∗ ) Min
σ∈δ(un )(x)
g(σ) Mun,v (g)(x)
Max
σ∈δ(un )(x)
g(σ).
On a toujours, |u > u(x)| = lim inf β(un )(x) lim sup β(un )(x) |u u(x)| . n
n
Si mes P (u) = 0 alors lim δ(un )(x) = β(u)(x). n Donc lim Mun,v (g)(x) = g |u > u(x)| . Par le th´eor`eme de la convergence n domin´ee et la formule pr´ec´edente, on a g(σ)v∗un (σ)dσ = lim Mun ,v (g)v dx = g(σ)v∗u (σ)dσ. lim n
n
Ω∗
Ω
Ω∗
Ainsi, v∗un v∗u dans D (Ω∗ ). Mais |v∗un |L1 |v|L1 et ∀ E ⊂ Ω∗ mesurable
|v∗un |
E
|E|
0
|v|∗ .
Ainsi, v∗un v´erifie le crit`ere de Dunford et Pettis, par suite v∗un v∗u dans L1 (Ω∗ )-faible. L’hypoth`ese mes P (u) = 0 est utile. On peut construire une fonct.q. v∗un ne tend pas vers v∗u tion u ∈ L1 (Ω) et une suite un ∈ L1 (Ω) (∀ v ∈ L1 (Ω)) dans D (Ω∗ ), et mes P(u) = 0 (voir chapitre 7).
Dans le cas o` u u a un palier au moins, nous avons le r´esultat suivant g´en´eralisant le pr´ec´edent : Th´ eor` eme 2.6.1. Soient v ∈ L1 (Ω) et un , u une suite de L1 Ω) t.q. un (x) → u(x) p.p. dans Ω. Soit θ ∈ L 1 (Ω∗ ) t.q. θ(σ) = 0 si σ ∈ P (u∗ ). Alors, θv∗un θv∗u dans L1 (Ω∗ )-faible. Preuve. Par densit´e, il suffit de consid´erer θ ∈ C(Ω ∗ ). Comme ci-dessus, si E ⊂ Ω∗ mesurable alors |E| |θv∗un | dt |θ|∞ |v|∗ dt. 0
E
Il suffit alors de montrer ∀ g ∈ C(Ω ∗ ) gθv∗un = lim n
Ω∗
Ωn
gθv∗u dt.
56
2 R´earrangement relatif
Par la formule de la moyenne, on a : gθv∗un dt = Mun v gθ (x)v(x)dx. Ω∗
Ω∗
Puisque θ(σ) = 0 si σ ∈ P (u∗ ), on d´eduit que lim Mun v gθ (x) = gθ |u > u(x)| , n
notons que |u > u(x)| ∈ P (u∗ ) si x ∈ P (u). Par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, et de nouveau la formule de la moyenne, on d´eduit le r´esultat.
Th´ eor` eme 2.6.2. Soient u et v dans L1 (Ω) et soit θ ∈ L1 (Ω∗ ) t.q. θ(σ) = 0 si σ ∈ P (u∗ ). Alors, θ vχΩ\P (u) ∗u = θχΩ∗ \P (u∗ ) v∗u . Preuve. Si g ∈ C(Ω ∗ ) alors, Ω∗
et
Ω∗
gθ vχΩ\P (u) ∗u dt =
θg
|u > u(x)| v dx
Ω\P (u)
gθ χΩ∗ \P (u∗ ) v∗u dt = =
Ω
Mu,v gθχΩ∗ \P (u∗ ) v dx
gθ |u > u(x)| v dx
Ω\P (u)
(car χΩ∗ \P (u∗ ) |u > u(x)| = 1 si x ∈ Ω\P (u)).
2.7 Construction d’un r´ earrangement relatif d’une fonction v par rapport ` a une fonction u en escalier Dans ce paragraphe, nous allons donner un exemple de trac´e d’un r´earrangement relatif d’une fontion v par rapport a` une fonction u en escalier. Comme l’application v ∈ L1 (a, b) → v∗u ∈ L1 (0, b − a) est une contraction, on peut se restreindre a` des fonctions v en escalier pour illustrer le trac´e.
2.7 Construction d’un R.R. d’une fonct. v par rapport a ` une fonct. u en escalier 4
4
3.6
3.6
3.2
3.2
y
y
2.8
2.8
2.4
2.4
2
2
1.6
1.6
1.2
1.2
0.8
0.8
0.4 0
57
0.4 0.25
0.5
0.75
1
1.25
x
1.5
0.75
2
0
0.25
0.5
0.75
1
1.25
x
1.5
0.75
2
Fig. 2.1. R´earrangement relatif de v par rapport a `u
Soit u : [a, b] → IR, u(x) =
n
uj χEj (x), x ∈ [a, b]. On commence par
j−1
trier les valeurs uj par ordre strictement d´ecroissant t1 > . . . > tp . On note Fj = {u = tj } et a0 = 0, a1 = |F1 |, a2 = |F1 | + |F2 |,. . . ,ap = b − a = |F1 | + . . . + |Fp | (notons aj − aj−1 = |Fj | = |{u = tj }|). On d´efinit vj = v restreint a` Fj et on applique l’algorithme de calcul du r´earrangement monotone `a vj , on obtient vj∗ (qui est une fonction en escalier pour v en escalier). On obtient v∗u en translatant les r´earrangements comme suit (voir Fig. 2.1): ⎧ v1∗ (s) ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ v2∗ (s − a1 ) ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨ v∗u (s) =
⎪ .. ⎪ ⎪ ⎪ . ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ vp∗ (s − ap−1 ) ⎪ ⎪ ⎩
si 0 s < a1 si a1 s < a2 (translat´e de v2∗ `a partir de a1 en prenant une longueur |u = t1 |) si ap−1 s < ap = b − a (translat´ee de vp∗ sur [ap−1 , ap ])
Remarque. Pour d’autres trac´es du r´earrangement relatif lorsque v et u sont affines par morceaux par exemple et u v´erifiant |{x : u (x) = 0}| = 0, nous renvoyons a` l’article de Rakotoson-Seoane [101].
58
2 R´earrangement relatif
Voici un exemple explicite de r´earrangement relatif de fonctions continues : soient ⎧ ⎪ 0x1 ⎨x 5 1 1 I =]0, [= I∗ , v(x) = 3x, u(x) = 2 x + 2 1 < x 2 ⎪ 2 ⎩7 2 < x 52 2 −x alors
6−s v∗u (s) = 3( 52 − s)
0 s < 32 3 5 2 s 2
Comme l’application u → b∗u n’est pas en g´en´eral fortement continue, on ne apartir des fonctions en escalier u. peut pas construire b∗u ` 1,1 Si u ∈ W (Ω) t.q. x : ∇u(x) = 0 = 0 et v ∈ L1 (Ω) alors a` partir de la formule de Federer (cf. p.158), appliqu´ee `a w(s), on d´eduit apr`es d´erivation, que pour presque tout σ ∈ Ω∗ : dHN −1 v(x)dHN −1 (x) 1 v∗u (s) = , N 2. o` u a(s) = |∇u| a(s) |∇u| (x) (x) u=u∗ (s)
u=u∗ (s)
Le calcul pr´ec´edent donne un sens faible a` v∗u pour u ∈ L1 (Ω). Une expression analogue peut ˆetre montr´ee pour N = 1. Ce calcul est justifi´e dans l’article de Rakotoson [92], D´ıaz-Rakotoson [51]. Il est laiss´e aux lecteurs. Voici un exemple o` u v est continue et u en escalier (voir figure 2.2) : v(x) = x 0 x 3, et
Alors
⎧ ⎪ ⎨2 u(x) = 1 ⎪ ⎩ 3
0 x < 1, 1 x < 2, 2 x 3.
⎧ ⎪ ⎨3 − s 0 s < 1, v∗u (s) = 2 − s 1 s < 2, ⎪ ⎩ 4 − s 2 s 3.
Pour la figure qui va suivre, sur la partie gauche nous avons les trac´es de u, u∗ , v, v∗ avec
2.7 Construction d’un R.R. d’une fonct. v par rapport a ` une fonct. u en escalier 3.5
3.5
3
3
2.5
2.5
2
2
1.5
1.5
1
1
0.5
0.5
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75 2 2.25 2.5 2.75 3 3.25 3.5
59
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75 2 2.25 2.5 2.75 3 3.25 3.5
Fig. 2.2. R´earrangement relatif de v par rapport a `u
1
2
2
1.5
1.5
y
y
1
1
0.5
0.5
0.5
1 1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
x
5
5.5
6
1
0.5
− 0.5
− 0.5
−1
−1
1 1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
x
Fig. 2.3. R´earrangement relatif de v(x) = sin(x) par rapport a `u
5
5.5
6
60
2 R´earrangement relatif
⎧ 2 ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ 1 ⎪ ⎪ ⎪ ⎨2 u(x) = ⎪ 0 ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪1 ⎪ ⎪ ⎩ 2
0<x<1 1<x<2 2<x<3 , 3<x<4 4<x<5 5<x<π
v(x) = sin(x)
et sur la partie droite le r´earrangement relatif de v∗u et le r´earrangement monotone {v∗u }∗ (voir Fig. 2.3). On voit que : {v∗u }∗ = v∗ , cette propri´et´e sera d´emontr´ee au chapitre 7. Notes pr´ e-bibliographiques Tous les r´esultats de ce chapitre (sauf le th´eor`eme 2.2.1 de LorentzLuxemburg qu’on peut trouver dans le livre de Chong et Rice) sont ´enonc´es soit dans le livre de J. Mossino, soit dans la th`ese de B. Simon, soit dans les articles de Mossino-Temam, soit ceux de l’auteur et/ou ses collaborateurs.
3 In´ egalit´ es du type Poly` a-Sz¨ ego et r´ egularit´ e du r´ earrangement
L’une des ´egalit´es que nous utiliserons fr´equemment pour estimer ponctuelle s u∗ (σ)dσ. Mais une telle ´egalit´e ment u∗ est la suivante : u∗ (s) − u∗ (t) = t
n’est vraie que si u∗ est absolument continue sur [t, s]. Ainsi dans ce chapitre, nous allons montrer comment le r´earrangement relatif va nous permettre de r´epondre a` la question naturelle suivante : si u est r´eguli`ere (disons C k (Ω)) que peut-on dire de la r´egularit´e de u∗ ? A travers cette ´etude, on d´eduira des in´egalit´es qui lieront le gradient de u et la d´eriv´ee de u∗ . Ces in´egalit´es donneront les in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego classiques mais aussi diverses autres extensions. Mais auparavant, faisons quelques remarques pr´eliminaires. La nature du domaine doit intervenir dans le cas g´en´eral. En effet si Ω = Ω1 ∪ Ω2 , Ωi ouverts disjoints (Ω 1 ∩ Ω 2 = ∅), alors la fonction caract´eristique de Ω 1 : u(x) = χΩ 1 (x) est une fonction continue sur Ω, u∗ : [0, |Ω|] → IR est donn´ee 1 si s ∈ [0, |Ω1 | [ par u∗ (s) = / C(Ω ∗ ). On montrera alors que . Donc u∗ ∈ 0 sinon u∗ ∈ C(Ω ∗ ) ⇐⇒ u(Ω) connexe, si u ∈ C(Ω) ∩ L∞ (Ω). Ensuite, pour montrer que mˆeme si on a une fonction u ind´efiniment d´erivable, analytique, son r´earrangement n’est pas n´ecessairement C 1 . En voici un exemple sur [−1, 2], consid´erons u(x) = x2 , alors, pour s ∈ [0, 3] ⎧ ⎪ si 0 s < 1 ⎨(2 − s)2 2 . u∗ (s) = 3−s ⎪ si 1 s 3 ⎩ 2 On note que u∗ ∈ / C 1 [0, 3]. Nous allons n´eanmoins montrer que si u ∈ C 0,1 (Ω), (Ω connexe r´egulier 0,1 ou u = 0 sur ∂Ω), alors u∗ ∈ Cloc (Ω∗ ). Commen¸cons par ´etudier la continuit´e de u∗ . D´esormais, Ω sera toujours un ouvert, born´e (pour simplifier).
62
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
3.1 Continuit´ e s → u∗(s) Th´ eor` eme 3.1.1 (continuit´e de u∗ ). Soit u ∈ C(Ω) ∩ L∞ (Ω). Les conditions suivantes sont ´equivalentes : (i) u∗ ∈ C(Ω∗ ), (ii) u(Ω) est connexe. Preuve. (ii) =⇒ (i) Puisque u(Ω) est connexe alors on a : u(Ω) = α = inf ess u, β = sup ess u ⊂ IR. Ω
Ω
On a toujours u∗ (0) = lim u∗ (s), u∗ (|Ω|) = lim u∗ (s). Soit maintenant, s 0
s |Ω|
s ∈ Ω∗ , comme u∗ est monotone alors elle admet une limite a` gauche et `a droite. De plus, nous savons que u∗ est continue `a droite. Par suite, u∗ (s− ) =
lim
h→0 h>0
u∗ (s − h), u∗ (s) =
lim
h→0 h>0
u∗ (s + h).
Si u∗ ´etait discontinue au point s alors |u∗ (s) < u∗ < u∗ (s− )| = 0. Soit par ´equimesurabilit´ e |u∗ (s) <u < u∗ (s− )| = 0.
est contenu dans ]α, β[, il existe x ∈ Ω : u∗ (s) < u(x) < u∗ (s− ) et par continuit´e, cet ensemble u∗ (s) < u < u∗ (s− ) contient une boule centr´ee au point x. Par cons´equent |u∗ (s) < u < u∗ (s− )| > 0 (d’o` u la contradiction). (i) =⇒ (ii) On raisonne par l’absurde. Si u(Ω) n’est pas connexe alors il existerait deux ferm´es non vides F1 et F2 t.q. F1 ∩ F2 = /0 et F1 ∪ F2 = u(Ω). u(Ω) ´etant un compact, F1 et F2 le sont aussi. Soient t1 ∈ F1 et t2 ∈ F2 , on peut supposer t1 < t2 . On pose c = sup F1 ∩ [t1 , t2 ]. Par compacit´e, on a c ∈ F1 ∩ [t1 , t2 ]. Soit d = inf F2 ∩ [c, t2 ], de mˆeme d ∈ F2 ∩ [c, t2 ]. On a c < d car F1 ∩ F2 = ∅ et ]c, d[∩ F1 ∪ F2 = ∅. Comme
u∗ (s) < u < u∗ (s− )
Mais comme u(Ω) = F1 ∪ F2 d’o` u x ∈ Ω : c < u(x) < d = ∅, soit |c < u∗ < d| = 0. Or inf ess u c < d sup ess u . Si u∗ ´etait continue sur Ω Ω Ω∗ , il existerait s ∈ Ω∗ t.q. u∗ (s) ∈]c, d[ et h > 0 : u∗ s − h, s + h ⊂]c, d[. Alors |c < u∗ < d| 2h > 0.
3.2 Formule de Fleming-Rishel
63
3.2 Formule de Fleming-Rishel Pour analyser la d´eriv´ee de u∗ nous avons besoin de quelques lemmes. Tout d’abord la notion de p´erim`etre au sens de De Giorgi qui ´etend la notion classique de p´erim`etre pour des ensembles bien r´eguliers. D´ efinition 3.2.1 (p´erim`etre d’un ensemble mesurable). •
Soit E un ensemble mesurable de Ω. On appelle p´erim`etre de E suivant Ω le nombre
→ → − → − ∞ N − PΩ (E) = sup div ( Φ )dx, Φ ∈ Cc (Ω) , Φ 1 . ∞
E
•
On appelle p´erim`etre de E suivant IRN le nombre
→ → − → − − PIRN (E) = sup div ( Φ )dx, Φ ∈ Cc∞ (IRN )N , Φ E
∞
1 .
∂E ∂E ∩ Ω E Proposition 3.2.1. 1. PΩ (Ω) = 0 = PΩ (E) si |E| = 0. 2. PΩ (E) PIRN (E), ∀ E mesurable dans Ω. Si E ⊂ Ω1 ⊂ Ω, Ω1 ouvert relativement compact dans Ω, on a l’´egalit´e. 3. Si {En } est une suite d’ensembles mesurables de Ω t.q. χEn (x) → χE (x) p.p. o` u E mesurable ⊂ Ω. Alors PΩ (E) lim inf PΩ (En ) (semin
continuit´e inf´erieure). Preuve. → − 1. Puisque Φ ∈ Cc∞ (Ω)N , Φ = (Φ1 , . . . , ΦN ), → − → div Φ dx = Φ·− n dHN −1 (x) = 0, ceci grˆace `a la formule de Green Ω ∂Ω → − → n (x) la normale ext´erieure avec support Φ ⊂ Ω ⊂⊂ Ω, Ω de classe C 1 , − au point x ∈ ∂Ω .
64
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
→ − 2. Si Φ ∈ Cc∞ (Ω)N alors le prolongement par z´ero dans IRN est un ´el´ement u l’in´egalit´e. de Cc∞ (IRN )N d’o` Si E ⊂ Ω1 ⊂ Ω, consid´erons ψ ∈ Cc∞ (Ω) t.q. ψ = 1 sur Ω1 . → − ∀ Φ ∈ Cc∞ (IRN )N , on a → − → − → − div(ψ Φ )dx = div( Φ )dx, ψ Φ ∈ Cc∞ (Ω)N . E
E
D’o` u PIRN (E) PΩ (E) : PΩ (E) = PRN (E). Voici un exemple de couple (E, Ω1 ) v´erifiant E ⊂ Ω 1 ⊂ Ω. Soit E : dist(E, ∂Ω) > 0 alors on peut prendre 1 Ω1 = x ∈ Ω : dist(x, ∂Ω) > dist(E, ∂Ω) . 2 → − 3. Soit Φ ∈ Cc∞ (Ω)N alors par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, on a : → − → − lim div( Φ )dx = div( Φ )dx. n
Comme
En
E
→ − div( Φ )dx PΩ (En ) d’o` u
En
→ − div( Φ )dx lim inf PΩ (En ) soit n
E
PΩ (E) lim inf PΩ (En ).
n
Le p´erim`etre ainsi d´efini est une bonne g´en´eralisation car, on a la proposition suivante : Proposition 3.2.2. Soit U un ouvert born´e inclus dans Ω t.q. ∂U ∩ Ω soit de classe C 1 . Alors, pour N 2, dHN −1 (x) . PΩ (U ) = ∂U ∩Ω
Preuve. Soit Φ ∈ Cc∞ (Ω)N . Comme Φ(x) = 0 au voisinage de ∂Ω, alors par la formule de Green, → Φ·− n dHN −1 (x) |Φ|∞ · dHN −1 (x) . div(Φ)dx = U
∂U ∩Ω
∂U ∩Ω
De cette in´egalit´e, on conclut que PΩ (U )
− dHN −1 (x) , car |→ n | = 1.
∂U ∩Ω
→ R´eciproquement, consid´erons le champ de vecteurs − n (x), x ∈ ∂U . → − → − L’application x ∈ ∂U ∩ Ω → n (x) (| n | = 1, normale ext´erieure unitaire) est
3.2 Formule de Fleming-Rishel
65
→ − − → de classe C 1 . On peut l’´etendre a` IRN en un champ V (x) t.q. V ∈ C 1 et − → V (x) 1, ∀ x ∈ IRN . Notons tout d’abord que puisque Cc∞ est dense dans Cc1 . On a aussi div(Φ)dx, Φ ∈ Cc1 (Ω)N , |Φ|∞ 1 PΩ (U ) = sup U → − sup div(ψ V )dx, ∀ ψ ∈ Cc1 (Ω), |ψ|∞ 1 U
= sup
→ → − ψV · − n dHN −1 (x) , ∀ ψ ∈ Cc1 (Ω), |ψ|∞ 1 .
∂U ∩Ω
→ → − Comme V · − n = 1 sur ∂U ∩ Ω, alors : ψdHN −1 (x)dx, ψ ∈ Cc1 (Ω), |ψ|∞ 1 . PΩ (U ) sup ∂U ∩Ω
D’o` u PΩ (U )
dHN −1 (x) . (Notons qu’il existe une suite ψj ∈ Cc∞ (Ω) t.q.
∂U ∩Ω
|ψj (x)| 1 et ψj (x) −−−−→ 1 ∀ x ∈ Ω).
j→+∞
Th´ eor` eme 3.2.1 (formule de Fleming-Rishel). Soit u ∈ W 1,1 (Ω). Alors
|∇u| dx =
Ω
+∞
PΩ
u>t
dt .
−∞
⎧ ⎨ ∇u (x) si ∇u(x) = 0 → − |∇u| Preuve. Posons V (x) = . Alors |V (x)| 1. Par ⎩ 0 sinon − → − → r´egularisation, il existe une suite Φ j de Cc∞ (Ω)N t.q. Φ j (x) 1 pour tout x ∈ Ω et Φj (x) −−−−→ V (x) p.p. dans Ω; on a alors j→+∞
|∇u| (x)dx = lim
j→+∞
Ω
∇u · Φj dx. Ω
Par la formule de Green, et le th´eor`eme de Fubini (voir lemme 1.2.3)
∇u · Φj dx = − Ω
u div(Φj )dx = − Ω
+∞
dt −∞
div(Φj )dx . {u>t}
66
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
(noter que
div(Φj )dx = 0). Ω
+∞
Comme −
+∞
div(Φj )dx
dt −∞
PΩ (u > t)dt , on d´eduit −∞
{u>t}
|∇u| dx = lim j
Ω
+∞
∇u · Φj (x)dx Ω
PΩ (u > t)dt . −∞
Pour l’in´egalit´e inverse, commen¸cons par le cas o` u u ∈ C ∞ (Ω) ∩ W 1,1 (Ω). Consid´erons pour ε > 0, ψε ∈ D(Ω) t.q. 0 ψε ψδ 1 si δ < ε et ψε (x) −−−→ 1 pour tout x ∈ Ω. Alors par le th´eor`eme de la convergence ε→0 2 |∇u| ψε 8 dx = |∇u| dx. Par la formule de Green, domin´ee, lim ε→0 Ω 2 Ω ε + |∇u| ensuite le th´eor`eme de Fubini, on a : ⎞ ⎛ 2 |∇u| ∇u ⎠ dx ψε 8 dx = − u div ⎝ψε 8 2 2 Ω Ω ε + |∇u| ε + |∇u| =−
+∞
dt −∞
⎞
⎛ div ⎝ψε 8
∇u ε + |∇u|
⎠ dx
{u>t}
∇u
div (ψε Uε ) dx = 0 o` u Uε = 8
(noter
2
2
). Puisque u ∈ C ∞ (Ω),
ε + |∇u| d’apr`es le th´eor`eme de Sard, pour presque tout t ∈ IR, u−1 (t) est une sousvari´et´e de dimension N − 1 de classe C ∞ sur laquelle ∇u = 0. Par suite pour presque tout t, les ensembles {u > t} sont des ouverts de bord C ∞ et la ∇u → (x). normale ext´erieure en un point x du bord est − n (x) = − |∇u| En utilisant la formule de Green, on d´eduit : Ω
−
+∞
div(ψε Uε )dx =
dt −∞
+∞
ψε |Uε | dHN −1 (x) .
−∞
u>t
dt
∂{u>t}
Quand ε → 0, cette derni`ere int´egrale converge vers :
+∞
dHN −1 =
dt −∞
−1
u
(t)
+∞
PΩ (u > t)dt . −∞
3.3 Continuit´e locale absolue du r´earrangement monotone
67
En combinant ces derni`eres relations, on a :
|∇u| dx =
Ω
+∞
PΩ (u > t)dt . −∞
Si u ∈ W 1,1 (Ω) alors il existe une suite un ∈ C ∞ (Ω) ∩ W 1,1 (Ω) t.q. un (x) −−−−−→ u(x) p.p. et dans W 1,1 (Ω)-fort. Alors pour presque tout t ∈ IR, n→+∞
on a χ{un >t} (x) → χ{u>t} (x) p.p. en x. Par la semi-continuit´e inf´erieure lim inf PΩ (un > t) PΩ (u > t) et par le lemme de Fatou, on a : n
+∞
PΩ (u > t)dt −∞
lim inf n
+∞
|∇un | dx =
PΩ (un > t)dt = lim inf −∞
n
Ω
|∇u| dx. Ω
3.3 Continuit´ e locale absolue du r´ earrangement monotone Nous admettrons le lemme suivant dont les preuves peuvent ˆetre trouv´ees dans les livres de Federer [54], V. Madja [79], ou l’article de L. Ljusternik [77]: Lemme 3.3.1 (in´egalit´e isop´erim´etrique et relative isop´erim´etrique). 1. Pour tout ensemble E mesurable de IRN , de mesure finie, on a : 1 1− 1 N |E| N o` u αN d´esigne la mesure de la boule unit´e PRN (E) N αN de IRN . On a l’´egalit´e si et seulement si E est une boule de IRN . Cette in´egalit´e est dite l’in´egalit´e isop´erim´etrique dans IRN . 2. On suppose que Ω v´erifie la propri´et´e du cˆ one int´erieur (par exemple Ω lipschitzien) et qu’il est connexe. Alors il existe une constante Q = Q(Ω, N ) > 0 tel que pour tout ensemble E mesurable de Ω, on ait : 1− 1 1− 1 min |E| N , |Ω\E| N QPΩ (E). (c’est l’in´egalit´e dite relative isop´erim´etrique). Remarque. 1. Si Ω est une boule alors Q(Ω, N ) = de la boule unit´e de IRm ).
1 αN −1
α 1− N1 N
2
(o` u αm est la mesure
68
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
2. Si Ω est un rectangle de cˆot´es a, b, a b > 0 alors Q(Ω, 2) = a1/2 (2b)−1/2 , (donc Ω ⊂ IR2 ). 3. Si Ω est un triangle de IR2 dont le plus petit angle est ω alors Q(Ω, 2) = (2ω)−1/2 . Ces deux derniers ´enonc´es sont dˆ us `a Cianchi [35]. Nous allons maintenant appliquer, ces in´egalit´es et le lemme de Fleming-Rishel `a la recherche de la r´egularit´e du r´earrangement monotone. Th´ eor` eme 3.3.1 (fondamental (de r´egularit´e)). Soit u ∈ W 1,1 (Ω). On suppose qu’il existe une fonction continue k : Ω∗ →]0, +∞[ t.q. PΩ (u > t) k(|u > t|) pour presque tout t ∈ 1,1 (Ω∗ ). De plus, u v´erifie l’in´egalit´e ] inf ess u, sup ess u[. Alors, u∗ ∈ Wloc Ω
Ω
ponctuelle suivante −k(s)
du∗ (s) |∇u|∗u (s) p.p.. ds
Preuve. Soit I(ε) =]ε, |Ω| − ε[. Si u ∈ W 1,1 (Ω) alors pour tout 0<ε< |Ω| et1,1 s ∈ Ω∗ , u − u∗ (s) + ∈ W (Ω) et d’apr`es la formule de Fleming-Rishel, on d´eduit |∇u| dx = PΩ u − u∗ (s) + > t dt IR
u>u∗ (s)
= 0
+∞
PΩ
+∞ PΩ u > σ dσ . u > t + u∗ (s) dt =
(3.1)
u∗ (s)
1 ∈]0, +∞[. Soit η > 0 alors il existe δ > 0 : Posons c = Min k(σ), σ ∈ I(ε) δ |∇u|∗ (σ)dσ η. c 0
Consid´erons alors ]ai , bi [⊂ I(ε), i = 1, . . . , m, m intervalles deux a` deux m (bi − ai ) δ. D’apr`es la relation (3.1), on d´eduit disjoints t.q. i=1
|∇u| dx u∗ (bi )
=
u∗ (ai )
PΩ (u > t) u∗ (bi )
u∗ (ai )
k(|u > t|)dt . u∗ (bi )
Mais pour presque tout t t.q. u∗ (bi ) t u∗ (ai ), on a : ai |u u∗ (ai )| |u t| = |u > t| |u > u∗ (bi )| bi .
(3.2)
3.3 Continuit´e locale absolue du r´earrangement monotone
69
D’o` u
k |u > t| Min k(σ), ai σ bi Min k(σ) : σ ∈ I(ε)
(3.3)
et par d´efinition du r´earrangement relatif :
|∇u| dx
bi
|∇u|∗u (σ)dσ .
=
u∗ (bi )
(3.4)
ai
En combinant les relations (3.2) a` (3.4), on aboutit ∀ i = 1, . . . , m :
bi
|∇u|∗u (σ)dσ Min
k(σ), σ ∈ I(ε) |u∗ (ai ) − u∗ (bi )| .
(3.5)
m u∗ (ai ) − u∗ (bi ) .
(3.6)
ai
D’o` u c
9
|∇u|∗u (σ)dσ i ]ai ,bi [
i=1
Mais par le corollaire 2.2.1, on sait : 9
9
|∇u|∗u
| i ]ai ,bi [| |∇u|∗u (σ)dσ
i ]ai ,bi [
d’o` u
m
∗
0
u∗ (ai ) − u∗ (bi ) c
i=1
0
δ
|∇u|∗ (σ)dσ,
(3.7)
δ 0
|∇u|∗ (σ)dσ η.
(3.8)
Ce qui prouve que u∗ est absolument continue, comme u∗ ∈ L1 (Ω) : u∗ ∈ 1,1 (Ω∗ ). Wloc Pour obtenir l’in´egalit´e ponctuelle, on reprend (3.2)–(3.6) avec ai = s, bi = s + h, h > 0, 1 h
s+h
|∇u|∗u (σ)dσ Min s
u (s) − u (s + h) ∗ ∗ . (3.9) k(σ), s σ s + h · h
du∗ u∗ (s) − u∗ (s + h) =− (s) pour presque h ds ∈ L1 (Ω∗ ) alors
1,1 Puisque u∗ ∈ Wloc (Ω∗ ) donc lim
tout s et comme |∇u|∗u
h→0
70
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
1 lim h→0 h
s+h
|∇u|∗u (σ)dσ = |∇u|∗u (s) pour presque tout s. s
De ces faits, la relation (3.9) conduit a` : −k(s) ·
du∗ (s) |∇u|∗u (s) p.p. en s. ds
Corollaire 3.3.1. Soit u ∈ W01,p (Ω), u 0, 1 p +∞. Alors u∗ ∈ W 1,p (ε, |Ω|) ∀ ε ∈ ]0, |Ω| [. De plus on a les in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego suivantes 1 1 du∗ N 1− N |∇u|∗u p |∇u|Lp (Ω) . (3.10) N αN s ds Lp (Ω∗ ) L (Ω∗ ) Preuve. Si u ∈ W01,p (Ω), u 0 alors ∀ t > 0 {u > t} ∩ ∂Ω est de mesure HN −1 nulle. Alors pour tout t > 0,
1
1 1− N
N PΩ (u > t) = PIRN (u > t) N αN |u > t| 1 N
applique le th´eor`eme fondamental 3.3.1 avec k(σ) = N αN σ d’abord les in´egalit´es (3.10). 1,1 (Ω∗ ) et que ∀ ε ∈]0, |Ω| [ : Puisque u∗ ∈ Wloc du∗ cε |∇u|Lp (Ω) < +∞. ds p L (ε,|Ω|)
1 1− N
On d´eduit du fait que u∗ ∈ Lp (Ω∗ ) que u∗ ∈ W 1,p (ε, |Ω|).
. On
. On d´eduit
Corollaire 3.3.2. On suppose que Ω est un ouvert connexe v´erifiant la propri´et´e du cˆ one int´erieur ( soit par exemple C 0,1 ). 1 1 1 On pose k(s) = min s1− N , (|Ω| − s)1− N . Alors, si 1 p +∞, Q ∀ u ∈ W 1,p (Ω),
1,p u∗ ∈ Wloc (Ω∗ ).
De plus, on a les in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego : du∗ k · |∇u| |∇u|Lp (Ω) . p ∗u ds Lp (Ω∗ ) L (Ω∗ )
(3.11)
3.3 Continuit´e locale absolue du r´earrangement monotone
71
Preuve. Soit u ∈ W 1,p (Ω). Alors d’apr`es l’in´egalit´e relative isop´erim´etrique : PΩ (u > t) k(|u > t|) ∀ t ∈ IR. Donc 1,1 u∗ ∈ Wloc (Ω∗ ) et − k(s)
du∗ |∇u|∗u (s) p.p.. ds
D’o` u
du∗ |∇u|∗u |∇u|Lp (Ω) . p k(s) ds L (Ω∗ ) Lp (Ω∗ ) du∗ 1,p cε |∇u|Lp (Ω) =⇒ u∗ ∈ Wloc (Ω∗ ). Ainsi, ∀ ε > 0, ds Lp (ε,|Ω|−ε)
(3.12)
Corollaire 3.3.3. Soit u ∈ W01,p (Ω), 1 p +∞. On note pour s ∈ Ω ∗ k(s) = 1 1 1 1− N 1− N N . Alors , (|Ω| − s) N αN Min s ∀ t = 0
PΩ (u > t) k(|u > t|).
Et l’on a les in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego : du∗ k · |∇u| |∇u|Lp (Ω) . ∗u p ds Lp (Ω∗ L (Ω∗ ) Preuve. 1
1 1− N
N |u > t| Soit t = 0. Si t > 0 alors PΩ (u > t) = PIRN (u > t) N αN 1 N
et si
1 1− N
. t < 0 alors PΩ (u > t) = PΩ (u t) = PIRN (u t) N αN |u t| D’o` u, 1 1− 1 1− 1 N PΩ (u > t) N αN min |u > t| N , (|Ω| − |u > t|) N . On applique le th´eor`eme fondamental 3.3.1 et on suit le mˆeme raisonnement qu’aux corollaires 3.3.1 et 3.3.2.
On peut donner une r´egularit´e globale pour u∗ si u est suffisamment r´eguli`ere. Th´ eor` eme 3.3.2. Soit Ω un ouvert born´e connexe v´erifiant la propri´et´e du cˆ one int´erieur (par exemple lipschitzien). Soit Q = Q(Ω, N ) la constante relative isop´erim´etrique associ´ee a ` Ω. Alors, si u ∈ W 1,p (Ω), p > N alors 1 u∗ ∈ W 1,q (Ω∗ ), 1 q < q0 avec q0 = . De plus, on a : 1 + p1 − N1 du∗ β(N,p) ||∇u|∗u |p , ds Qc(N, p) |Ω| q ν 1 1 1 1 1 pq + − − 1, c(N, p) = 4 1 − N (p−q) ν= − . avec β(N, p) = N q p p q
72
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
1,1 Preuve. Il suffit de montrer que u∗ ∈ Lq (Ω∗ ) (car u∗ ∈ Wloc (Ω∗ )). En ´ecrivant : q du∗ q du∗ −q dσ = k(σ) k(σ) dσ dσ Ω∗ dσ Ω∗ 1 1− 1 o` u k(σ) = min σ 1− N , (|Ω| − σ) N , on applique alors l’in´egalit´e de H¨older a cette derni`ere in´egalit´e pour obtenir : `
q1 (p−q) pq du∗ q qp − k(σ) p−q dσ dσ dσ Ω∗ Ω∗
β(N,p)
Qc(N, p) |Ω|
du∗ k dσ p
||∇u|∗u |p .
R´esultat identique si u ∈ W01,p (Ω), p > N, Ω un ouvert born´e quelconque.
1,1 (Ω∗ ) de u∗ est vraie pour un ouvert quelEn r´ealit´e, la r´egularit´e Wloc conque connexe mais dans ce cas on n’a plus d’estimation pour |u∗ |L1 (ε,|Ω|−ε) , pour ε > 0. On a le th´eor`eme suivant
Th´ eor` eme 3.3.3. 1,1 (Ω) alors Soit Ω un ouvert quelconque mais connexe. Si u ∈ Wloc 1,1 u∗ ∈ Wloc (Ω∗ ).
La preuve de ce th´eor`eme n´ecessite les lemmes suivants. Lemme 3.3.2. du∗ (s) ∈ IR. Soit u : Ω → IR mesurable, B ⊂ Ω∗ t.q. |B| = 0 et ∀ s ∈ B, ds Alors, |u∗ (B)| = 0. ∗ Preuve du lemme 3.3.2. Soit k ∈ IN et notons pour n ∈ IN , Bk = s ∈ B : |u∗ (s)| k 1 . et Bn,k = s ∈ Bk : |u∗ (s) − u∗ (s )| (k + 1) |s − s | , |s − s | n 1 Alors, Bk = Bn,k et |Bk | = 0. Pour n 1 (fix´e) et δ ∈]0, [, il existe une n n1 famille d’intervalles deux a` deux disjoints Jn,p p1 tel que Bn,k ⊂ Jn,p
et
p1
p1
mes(Jn,p ) δ. Posons bp = |u∗ (Bn,k ∩ Jn,p )|.
3.3 Continuit´e locale absolue du r´earrangement monotone
Puisque u∗ (Bn,k ) =
+∞
73
u∗ Bn,k ∩ Jn,p
p=1
alors u∗ Bn,k
+∞
bp et bp (k + 1)mes Jn,p
p=1 (en effet si Jn,p = [b, a] alors on a u∗ Bn,k ∩ Jn,p ⊂ [u∗ (a), u∗ (b)] et bp u∗ (b) − u∗ (a) (k + 1)mes(Jn,p )). On d´eduit |u∗ (Bn,k )| (k + 1)δ : |u∗ (Bn,k )| = 0 ∀ n, k ce qui implique
|u∗ (Bk )| = 0 : |u∗ (B)| = 0.
Lemme 3.3.3. 1,1 (Ω∗ ). Alors, l’ensemble I (v) = t ∈ I(v) = Soit v : Ω → IR t.q. v∗ ∈ Wloc inf ess v, sup ess v , mv (t) = 0 est de mesure nulle. Ici, mv (t) = |v > t|. Ω
Ω
Preuve. Consid´erons l’ensemble End = s ∈ Ω∗ , v∗ (s) n’existe pas ou n’est pas fini . 1 1 = 0, ∀ j jΩ . Alors |End | = 0 donc γj = v∗ End ∩ , |Ω| − j j D’o` u |v∗ (End )| γj = 0. Puisque v∗ mv (t) = t, ∀ t ∈ I(v), alors I (v) ⊂ t ∈ I(v),
mv (t) ∈ End ⊂ v∗ (End ).
jjΩ
D’o` u |I (v)| |v∗ (End )| = 0 .
Lemme 3.3.4. Si v : Ω → IR mesurable t.q. l’ensemble I (v) = t ∈ I(v) =] inf ess v, sup ess v[, mv (t) = 0 Ω
Ω
1,1 soit de mesure nulle et v∗ ∈ C(Ω∗ ), alors, v∗ ∈ Wloc (Ω∗ ).
Preuve. Il suffit de montrer que pour tout ε > 0, si E ⊂ [ε, |Ω| − ε] avec |E| = 0 alors |v∗ (E)| = 0. Posons Dv = t ∈ I(v), |v = t| > 0 , I”(v) = t ∈ I(v), t.q. mv (t) n’existe pas ou n’est pas fini .
74
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
Comme v∗ mv (t) = t ∀ t ∈ I(v), alors
pour tout t ∈ I3 (v) = I(v)\ Dv ∪ I (v) ∪ I”(v) , on peut appliquer la 1 d´erivation compos´ee v∗ mv (t) = ∈ IR. mv (t) Comme |Dv ∪ I (v) ∪ I”(v)| = 0, alors pour presque tout t ∈ I(v), v∗ m(t) ∈ IR. Si on note Ed = s ∈ E : v∗ (s) est fini alors, t ∈ I3 (v) : ∃s ∈ E, t = v∗ (s) ⊂ t ∈ I3 (v) : mv (t) ∈ Ed ⊂ v∗ (Ed ). D’o` u |v∗ (E)| = t ∈ I3 (v), ∃s ∈ E, t = v∗ (s) |v∗ (Ed )|. En appliquant
le lemme 3.3.2, on d´eduit |v∗ (Ed )| = 0.
Preuve du th´eor`eme 3.3.3. Soit Ωj une suite de born´es connexes de bord j0 lipschitzien t.q. Ω j ⊂ Ωj+1 ⊂ Ωp = Ω. Posons uj = u|Ωj la restriction p0
1,1 1,1 ` Ωj de u ∈ Wloc a (Ω). Alors uj ∈ W 1,1 (Ωj ) et uj ∗ ∈ Wloc (Ωj∗ ). De plus, uj ∗ (0) (uj+1 )∗ (0) −−−−→ u∗ (0), uj ∗ (|Ωj |) → u∗ (|Ω|). j→+∞
Ainsi, si u∗ (0) < a < b < u∗ (|Ω|), alors pour j grand, |a < u < b| = |a < u∗ < b| |a < uj < b| > 0 (car uj ∗ (0) < a < b < uj ∗ (|Ωj |)). Ce qui prouve que n´ecessairement u∗ ∈ C(Ω∗ ). Si Ij (u) =]uj ∗ (0), uj ∗ (|Ωj |)[ alors pour presque tout t ∈ Ij (u), ∀ h > 0, 0
m(t) − m(t + h) mj (t) − mj (t + h) h h
(3.13)
o` u mj (t) = |uj > t| , m(t) = |u > t|. Ce qui implique 0 −mj (t) −m (t) pour presque tout t ∈ Ij (v). D’o` u t ∈ Ij (v) : m (t) = 0 ⊂ t ∈ Ij (v) : mj (t) = 0 . 1,1 Comme uj ∗ ∈ Wloc (Ωj∗ ) donc t ∈ Ij (v) : mj (t) = 0 = 0 d’apr`es le lemme 3.3.3. D’o` u t ∈ Ij (v) : mj (t) = 0. t ∈ I(v) : m (t) = 0 j 1,1 On applique maintenant le lemme 3.3.4 pour conclure que u∗ ∈ Wloc (Ω∗ ).
Remarque. On peut utiliser une d´ecomposition de Ω en cubes mais pour montrer que u∗ est continue, on proc`ede autrement (voir exercice 10.1.27, chapitre 10, ou les articles cit´es).
3.4 R´earrangements sph´eriques et in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego classiques
75
3.4 R´ earrangements sph´ eriques et in´ egalit´ es de Poly` a-Sz¨ ego classiques D´ efinition 3.4.1. ` l’origine et de Consid´erons u : Ω → IR mesurable et Ω la boule centr´ee a ˜ N mˆeme mesure que Ω. On d´efinit u : Ω → IR par u(x) = u∗ αN |x| , ˜ ˜ ˜ |x| =norme euclidienne de x ∈ Ω . ˜ u s’appelle le r´earrangement sph´erique de u . ˜
Propri´ et´ e 3.4.1 (imm´ediates). 1. u est une fonction radiale, qui d´ecroˆıt le long du rayon i.e. si |x| = r1 < ˜ r2 = |y| , (x, y) dans Ω alors u(x) u(y). ˜ ˜ ˜ 2. u et u sont ´equimesurables. ˜ 3. u ∈ Lp (Ω) → u ∈ Lp (Ω ) est une contraction pour 1 p +∞. ˜ ˜ Preuve. (1) d´ecoule de la d´efinition de u. Quant a` (2), on a pout tout t ∈ IR, ˜ par changement de variables, Rayon de Ω u > t = ˜ u∗ (αN rN ) N αN rN −1 dr = u χ (x) dx = χ]t,+∞[ ]t,+∞[ ˜ ˜ 0 Ω ˜ = χ]t,+∞[ u∗ (s) ds = |u∗ > t| = |u > t| . Ω∗
L’´enonc´e (3) d´ecoule de la propri´et´e de contraction de u∗ .
Revenons maintenant a` la r´egularit´e de u et les in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego. ˜ Proposition 3.4.1 (In´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego classiques). Soit u ∈ W01,p (Ω), u 0, 1 p +∞. Alors u ∈ W01,p (Ω ) et ∇u |∇u|∗u Lp (Ω∗ ) |∇u|Lp (Ω) . ˜ Lp (Ω ) ˜ ˜ ˜
76
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
Preuve. Commen¸cons par le cas o` uu ∈ Cc∞ (Ω), Alors ∀ ε > 0 (petit), u ∈ W 1,∞ Ω \B(0, ε) ˜ ˜ centr´ee `a l’origine de rayon ε. En effet, u∗ ∈ 2 (x, y) ∈ Ω \B(0, ε) , alors ˜ N u(x) − u(y) |u∗ | ∞ L (αN εN ,|Ω|) αN |x| ˜ ˜
u 0. o` u B(0, ε) d´esigne la boule W 1,∞ (αN εN , |Ω|). Ainsi, si
N − |y| cεN |x − y| .
Avec l’´equimesurabilit´e, cette in´egalit´e conduit au fait que u est lipschitzienne ˜ sur Ω \B(0, ε) = Ωε . De nouveau, par changement de variables, 1 p < +∞ ˜ p |Ω| 1 p p ∇u dx=(N α N )p s1− N1 du∗ dx |∇u| p p ds N ∗u L (Ω∗ )|∇u|Lp (Ω) . (3.14) ˜ Ωε αN εN
D’o` u quand ε → 0, ∀ p ∈ [1, +∞[ ∇u |∇u|∗u Lp (Ω ) |∇u|Lp (Ω) . ˜ p ∗ L (Ω ) ˜
(3.15)
Dans la relation (3.14) ou (3.15), on conclut que u ∈ W 1,∞ (Ω ) quand p → ˜ ˜ +∞. Comme u(x) = inf u = 0 pour x ∈ ∂ Ω alors u ∈ W01,∞ (Ω ). Ω ˜ ˜ ˜ ˜ Si u ∈ W01,p (Ω), u 0, alors, il existe u ∈ D(Ω), u 0 t.q. un → u n n |∇un |Lp (Ω) cte et que dans W 1,p (Ω)-fort. Comme ∇un ˜ p L (Ω ) ˜ = |un∗ − u∗ |Lp (Ω∗ ) −−−−−→ 0, on conclut, pour p > 1, que un u n − u n→+∞ ˜ ˜ Lp ( ) ˜ Ω ˜ converge vers u dans W 1,p (Ω )-faible : u ∈ W 1,p (Ω ). ˜ ˜ ˜ ˜ D’o` u ∇u |∇u|∗u Lp (Ω ) |∇u|Lp (Ω) (en utilisant un changement ∗ ˜ Lp (Ω ) ˜ de variables comme `a la relation 3.14). Si p = 1, v´erifions que (∇un )n0 satisfait les conditions de Dunford-Pettis. ˜ N −1 N Comme ∇un (x) = N αN |x| un∗ (αn |x| ), on a le r´esultat cherch´e. ˜ Introduisons quelques r´esultats g´en´eraux.
3.4 R´earrangements sph´eriques et in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego classiques
77
Lemme 3.4.1. Soit u ∈ W01,1 (Ω), u 0. Posons : 1 1 N σ 1− N |u∗ (σ)|, pour σ ∈ Ω ∗ . Alors v = z∗ . v(σ) = ∇u (σ), z(σ) = N αN ˜∗ Preuve. Pour t ∈ IR, en utilisant l’expression de ∇u, on a : ˜ |v > t| =
χ]t,+∞[ v(σ) dσ =
Ω∗
Ω ˜
N χ]t,+∞[ z αN |x| dx
(ceci par ´equimesurabilit´e). En effet avec un changement de variables dans cette derni`ere int´egrale, on conclut : |v > t| = χ]t,+∞[ z(s) ds = |z∗ > t| : v = z∗ . Ω∗
Lemme 3.4.2. (voir aussi le chapitre 4). Sous les conditions du lemme 3.4.1, ∀ s ∈ Ω ∗ , on a les in´egalit´es ponctuelles de Poly` a-Sz¨ego : s s s ∇u (σ)dσ (|∇u|∗u )∗ (σ)dσ |∇u|∗ (σ)dσ. ˜ 0 0 0 ∗ Preuve. Par le corollaire 3.3.1 du th´eor`eme fondamental (de r´egularit´e) 3.3.1, u v(σ) = z∗ (σ) (|∇u|∗u )∗ (σ). Ainsi, on a p.p. en σ, z(σ) |∇u|∗u (σ). D’o` s s s ∇u (σ)dσ (|∇u| ) (σ)dσ |∇u|∗ (σ)dσ. ∗u ∗ ˜ 0 0 0 ∗ (voir les propri´et´es du r´earrangement relatif du chapitre 2). Corollaire 3.4.1. La suite (∇un )n v´erifie la condition de Dunford-Pettis. En particulier, ∇un ˜ ˜ tend vers ∇u dans L1 (Ω )-faible et u ∈ W01,1 (Ω ). ˜ ˜ ˜ ˜ 1 Preuve. Soit η > 0, il existe n0 entier, t.q. ∀ n n0 , |∇(un − u)|L1 η. Soit 2 δ > 0 t.q. δ δ 1 1 j = 0, . . . , n0 . |∇u|∗ (σ)dσ η, |∇uj |∗ (σ)dσ η 2 2 0 0 Alors, d’apr`es le th´eor`eme de Hardy-Littlewood, puis le lemme 3.4.2, ∀ E mesurable dans Ω v´erifiant |E| δ, ˜
78
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement |E| |E| ∇u dσ ∇u dx |∇un |∗ dσ . n n ˜ E ˜ ∗ 0 0
Si n n0 alors ∇un dx η. E ˜ |E| |E| ∇u dσ Si n n0 alors |∇(u − u)| + |∇u|∗ dσ η (par la n n L1 ˜ ∗ 0 0
propri´et´e de contraction).
En combinant ces relations, on a : ∇un dx η. On conclut comme le cas E ˜ p > 1. Enfin concluons ce paragraphe par le th´eor`eme g´en´eral suivant : Th´ eor` eme 3.4.1 (extension des in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego). Soit ρ une norme de Fatou invariante par r´earrangement, non triviale sur L0 (Ω∗ ). Alors, pour tout u ∈ W01,1 (Ω), u 0 on a l’in´egalit´e : ρ ∇u ∗ ρ (|∇u|∗u ) ρ (|∇u|∗ ) . ˜ Preuve. C’est une cons´equence du lemme 3.4.2 et du th´eor`eme 2.2.1 de Lorentz-Luxembourg.
du∗ |∇u|L1 (Ω) Remarque. Si pour tout u ∈ W 1,1 (Ω) on a k · ds L1 (Ω∗ ) 1 avec k(0) = k(|Ω|) = 0, k ∈ Cloc (Ω∗ ). Alors pour tout E mesurable dans Ω, PΩ (E) k(|E|). En effet, si E ⊂ Ω mesurable alors, il existe une suite um ∈ C ∞ (Ω) ∩ W 1,1 (Ω) t.q. : (i) lim |∇um | dx = PΩ (E), m→+∞
(ii)
Ω
lim |um − χE |L1 = 0.
m→+∞
Un tel r´esultat est prouv´e dans le livre de V. Madja [79]. Soit ϕ ∈ D(Ω∗ ) t.q. |ϕ|∞ 1 et ϕ(|E|) = 1, on suppose que 0 < |E| < |Ω|, nous avons alors Ω∗
(kϕ) um∗ dσ |ϕ|∞ |∇um |L1 mais um∗ → χ[0,|E|] . D’o` u
3.5 In´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego ponctuelles pour le α-r´earrangement
(kϕ) um∗ lim |∇um |L1 = PΩ (E).
k(|E|) = lim m
79
m
Ω∗
Si |E| = 0 ou |E| = |Ω| alors k(|E|) = PΩ (E) = 0.
3.5 In´ egalit´ es de Poly` a-Sz¨ ego ponctuelles pour le α-r´ earrangement On peut d´efinir des r´earrangements similaires au cas sph´erique appel´es α-r´earrangement, on aura besoin de quelques pr´eliminaires. D´ efinition 3.5.1 (et notations). one ouvert de IRN , N 2 de sommet l’origine et d’angle Soit Σα un cˆ u αN −1 est la mesure de la boule unit´e de IRN −1 (i.e. solide α ∈]0, αN −1 [ o` aussi la (N − 1) mesure de Hausdorff de la sph`ere unit´e S N −1 ). Soit Aα un sous-ensemble de S N −1 de mesure α i.e. HN −1 (Aα ) = α, alors on a pr´ecis´ement, Σα = λx, x ∈ Aα , λ ∈]0, +∞[ . (Aα = Σα ∩ S N −1 ). On suppose ∂Σα est lipschitzien. On note Σ(α, R) l’ouvert sectoriel de IRN d’angle solide α et de rayon R u B(0, R) est la boule de rayon R c’est a ` dire Σ(α, R) = Σα ∩ B(0, R) o` centr´ee a ` l’origine. On notera σN la mesure du secteur unitaire Σ(α, 1) i.e. mes {Σ(α, 1)} = α σN . Exemple pour N = 2, σ2 = . 2 Dans le plan IR2 , on consid`ere les coordonn´ees polaires. Pour α ∈ ]0, π[, on a : Σα = (ρ, θ) ∈ IR2 : 0 < θ < α, ρ > 0 y
6
α 6 0
1
x
80
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
On a le : Th´ eor` eme 3.5.1 (in´egalit´e isop´erim´etrique pour un cˆ one ). 1
1−
1
Si Σα est un cˆ one convexe de IRN alors PΣα (E) N σNN |E| N , pour tout ensemble mesurable E ⊂ Σα de mesure finie. Si ∂Σα \{0} est r´eguli`ere alors on a l’´egalit´e si et seulement si E est un secteur convexe Σ(α, R) homoth´etique a ` Σα . Ce th´eor`eme sera admis, pour plus de d´etails on peut consulter l’article de Lions-Pacella-Tricacino [76]. Pour un ouvert Ω born´e connexe lipschitzien, on consid`ere Γ0 ⊂ ∂Ω, HN −1 (Γ0 ) > 0 et Γ1 = ∂Ω\Γ0 . On d´efinit la constante relative isop´erim´etrique suivante : 1− 1 |E| N Q(Γ1 , Ω) = sup E PΩ (E) o` u le supremum est pris sur tous les ensembles mesurables E de Ω t.q. ∂E ∩Γ0 ne contient aucun sous-ensemble de mesure HN −1 positive. On admet les propositions suivantes : Proposition 3.5.1 (exemple de calcul explicite). convexe d´efini pr´ec´edemment. On Soit α ∈ ]0,αN −1 [ et Σ(α, R) le secteur : : note Γ0 = x ∈ ∂Σ(α, R), |x| = R et Γ1 = ∂Σ(α, R)\Γ:0 . Alors 1 avec σN = HN Σ(α, 1) . Q Γ:1 , Σ(α, R) = 1 N σNN
Proposition 3.5.2 (finitude Q(Γ1 , Ω)). On a Q(Γ1 , Ω) < +∞. De plus, il existe un secteur unitaire Σ(α, 1) t.q. Q(Γ1 , Ω) =
1 1
.
N σNN
Nous allons d´efinir le α-r´earrangement : D´ efinition 3.5.2 (α-r´earrangement). Soit Ω un ouvert connexe born´e lipschitzien, de constante isop´erim´etrique 1 earrangement d’une fonction mesurable u : Ω → IR, 1 . On appelle α-r´ N σNN N la fonction Cα u : (α, R) → IR, avecHN (α, R) = σN R = HN (Ω) N d´efinie par Cα u(x) = u∗ σN |x| .
3.5 In´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego ponctuelles pour le α-r´earrangement
81
La fonction Cα u a les mˆemes propri´et´es que u. Les preuves sont identiques `a ˜ celles de u. ˜ Propri´ et´ e 3.5.1. 1 q +∞. 1. |u|Lq (Ω) = |Cα u|Lq ((α,R)) 1,p 1,p 2. Si u ∈ WΓ0 (Ω) = v ∈ W (Ω) : v = 0 sur Γ0 , 1 p +∞, alors 1 s N −1 pour u 0 −u∗ (s) 1 |∇u|∗u (s) N σNN |∇Cα (u)|Lp ((α,R)) |∇u|Lp (Ω) . et On a de mˆeme que le r´earrangement sph´erique des in´egalit´es de type Poly` aSz¨ego ponctuelles. Th´ eor` eme 3.5.2. (Ω), u 0. Alors ∀ s ∈ Ω ∗ , on a Soit u ∈ WΓ1,1 0
s
0
|∇Cα (u)|∗ (σ)dσ
Lemme 3.5.1. (Ω), u 0. Soit u ∈ WΓ1,1 0 1
0
s
(|∇u|∗u )∗ (σ)dσ
0
s
|∇u|∗ (σ)dσ.
1
Posons w(s) = −N σNN s1− N u∗ (s) pour s ∈ Ω∗ . Alors, ∀ σ ∈ Ω∗ |∇Cα (u)|∗ (σ) = w∗ (σ) (|∇u|∗u )∗ (σ). N
Preuve du lemme. Comme Cα u(x) = u∗ (σN |x| ) alors p.p. en x N −1
|∇Cα (u)| (x) = −N σN |x|
u∗ (σN |x| ) = w(σN |x| ). N
N
Pour tout t ∈ IR, on d´eduit apr`es changement de variables N mesure x : |∇Cα (u)| (x) > t = χ]t,+∞[ (w(σN |x| )dx (α,R)
=
χ]t,+∞[ Ω∗
w∗ (s) ds : |∇Cα (u)|∗ = w∗ .
Par les in´egalit´es ponctuelles (voir propri´et´e 3.5.1), on a |∇u|∗u .
+w(s) |∇u|∗u (s), p.p. en s ∈ Ω∗ d’o` u w∗
∗
Preuve du th´eor`eme 3.5.2. Du lemme pr´ec´edent, on d´eduit en combinant avec les propri´et´es du r´earrangement relatif : s s s |∇Cα (u)|∗ (σ)dσ (|∇u|∗u )∗ (σ)dσ |∇u|∗ (σ)dσ. 0
0
0
82
3 In´egalit´es du type Poly` a-Sz¨ego et r´egularit´e du r´earrangement
Notes pr´ e-bibliographiques Les preuves donn´ees aux paragraphes 3.1 et 3.2 sont tir´ees de la th`ese de B. Simon [116]. Le th´eor`eme fondamental 3.3.1 est une combinaison des r´esultats de Rakotoson-Temam [107, 109] et Rakotoson [99]. Les corollaires 3.3.1 et 3.3.2 sont des variantes am´elior´ees des in´egalit´es de Poly` a-Szeg¨o. Tout le reste de ce paragraphe est dˆ u a` l’auteur. Les th´eor`emes du paragraphes 3.4 sont des versions am´elior´ees des r´esultats existants, voir le livre de J. Mossino [82]. Les α-r´earrangements ont ´et´e introduits par Lions-Parcella-Tricanco [76], les in´egalit´es ponctuelles reliant le α-r´earrangement et le r´earrangement relatif sont dues a` l’auteur.
4 In´ egalit´ es ponctuelles et inclusions g´ en´ eralis´ ees de Sobolev
Les r´esultats classiques sur les inclusions de Sobolev nous indiquent que W01,N (Ω) est contenu dans Lq (Ω) pour tout q fini, et que si p > N alors olderiens W01,p (Ω) est contenu (aussi de fa¸con continue) dans les espaces h¨ N C 0,1− p (Ω). On constate qu’il “manque” des espaces interm´ediaires X(Ω) satisfaisant : W01,p (Ω) ⊂> X(Ω) ⊂> W01,N (Ω) et X(Ω) ⊂ C(Ω). E.M. Stein a montr´e que =
=
l’espace de Lorentz-Sobolev
W 1 (Ω, | · |N,1 ) = f ∈ L1 (Ω) : |∇f | ∈ LN,1 (Ω)
est contenu dans l’ensemble des fonctions continues C(Ω). Pour cela, en utilisant une repr´esentation int´egrale de f , il montre que pour tout cube Q(h) de cˆot´e |h|, pour tout x et x + h dans Q(h), on a : |f (x + h) − f (x)| c|∇f χQ(h) |LN,1 . La m´ethode que nous proposons dans ce chapitre nous conduira a` red´emontrer ce r´esultat mais en mˆeme temps `a pr´eciser la constante, on prouvera en particulier que W 1 (Ω, |·|N,1 ) ⊂ C(Ω) et ∀ u ∈ W 1 (Ω, |·|N,1 ), ∀ x ∈ Ω t.q. B(x, r) ⊂ Ω, on a : 1−
1
α N osc u N αN −1 B(x,r)
αN r N 1
t N |∇u|∗ 0
dt . t
Cette in´egalit´e d´ecoule d’une in´egalit´e plus g´en´erale sur W 1,1 (Ω) stipulant a B(x, r) alors que si u est la restriction de u ` 1−
1
α N osc u N αN −1 B(x,r)
0
αN r N
1 s N −1 |∇u|∗u (s)ds . ∗
84
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Pour obtenir de tels r´esultats, revenons `a une in´egalit´e du chapitre pr´ec´e|∇u|∗u (σ) pour σ ∈ Ω∗ , u appartenant a` une dent, qui s’´ecrit : −u∗ (σ) k(σ) famille de fonctions. C’est cette in´egalit´e ponctuelle qui permet en r´ealit´e de donner non seulement une preuve unificatrice de diverses inclusions de Poincar´e-Sobolev mais aussi des extensions non classiques de ces in´egalit´es. Mieux encore, elle conduit a` des estimations des diverses constantes qui apparaissent dans ces in´egalit´es comme par exemple, la premi`ere valeur pro|∇u|p 1 Inf 1,p ou plus g´en´eralement si pre du p-Laplacien λ1 (Ω) p = u=0 u∈W0 (Ω) |u|p |u|q pN , 1 p N , une estimation de sup . 1 q p∗ = 1,p N −p |∇u| p u=0 u∈W0 (Ω) On verra que l’on peut remplacer sans difficult´e Lp (Ω) par tout autre espace L(Ω, ρ) ou L(Ω∗ , ρ) avec ρ une norme de Fatou invariante par r´earrangement. Pour donner un exemple de norme ρ diff´erente de celle des espaces de Lorentz, p . Pour g 0 consid´erons Ω un ouvert de mesure 1, 1 < p < +∞, p = p−1 mesurable, on associe +∞ 1 (p−ε) 1 (p−ε) − p−ε Inf inf ε gk dx |g|(p = +∞ g=
k=1
gk gk 0
k=1
0<ε
Ω
o` u (p − ε) est le conjugu´e de p − ε. Notons ρ(g) = |g|(p . Consid´erons L(p (Ω) = g mesurable : g (p < +∞ . Ces espaces
v´erifient Lp +ε (Ω) ⊂ L(p (Ω) ⊂ Lp (Ω) ∀ ε > 0, ils sont appel´es petits espaces de Lebesgue. De tels espaces ont ´et´e introduits par Fiorenza [60]. Le petit espace de Lebesgue-Sobolev not´e : W 1,(N (Ω) = u ∈ L1 (Ω) : ρ(|∇u|) < +∞ v´erifie :
1−
1
α N osc u N αN −1 B(x,r)
|Ω|N N −1
1− N1 ρ |∇u|χB(r,x) .
4.1 In´ egalit´ es ponctuelles pour le r´ earrangement relatif D´ efinition 4.1.1 (propri´et´e PSR ). Nous dirons qu’un sous-ensemble V de W 1,1 (Ω) v´erifie les in´egalit´es de Poincar´e-Sobolev pour le r´earrangement relatif (not´e PSR) si : 1,1 (Ω∗ ), ∀ u ∈ V (i) u∗ ∈ Wloc (ii) Il existe une fonction K(·, Ω, V ) : Ω∗ → [0, +∞[ mesurable t.q. :
−u∗ (s) K(s, Ω, V ) · |∇u|∗u (s), p.p. tout s et ∀ u ∈ V.
4.1 In´egalit´es ponctuelles pour le r´earrangement relatif
85
Avant de donner des propri´et´es g´en´erales pour un tel ensemble V , voici quelques exemples d’ensembles V (cons´equence du th´eor`eme fondamental 3.3.1). Th´ eor` eme 4.1.1 ( existence d’ensemble V v´erifiant la propri´et´e PSR). 1. L’ensemble V = W01,1 (Ω) ∩ L0+ (Ω) v´erifie la propri´et´e PSR. De plus on 1 s N −1 peut choisir K(s, Ω, V ) = 1 . N N αN 2. L’ensemble V = W01,1 (Ω) v´erifie la propri´et´e PSR avec 1 1 max s N −1 , (|Ω| − s) N −1 K(s, Ω, V ) = . 1 N N αN 3. Si Ω est un ouvert connexe lipschitzien alors V = W 1,1 (Ω) v´erifie la propri´et´e PSR. De plus, il existe une constante Q(Ω, N ) = Q > 0 (qui est une constante relative isop´erim´etrique) telle que 1 1 K(s, Ω, V ) = Q max s N −1 , (|Ω| − s) N −1 . 4. Si Ω est un ouvert connexe lipschitzien alors V = WΓ1,1 (Ω) ∩ L0+ (Ω) v´erifie la propri´et´e PSR avec 0 1
K(s, Ω, V ) =
s N −1 1
N σNN
avec σN = (α, 1) .
Preuve. C’est une cons´equence du th´eor`eme fondamental 3.3.1 et ses corollaires 3.3.1, 3.3.2, 3.3.3, propri´et´e 3.5.1. Corollaire 4.1.1. Soit Ω = B(R) une boule de rayon R > 0. Alors V = W 1,1 (B(R)) v´erifie la propri´et´e PSR et K (s, B(R), V ) =
1 αN −1
α 1− N1 N
2
Max
1 −1 1 s N −1 , αN RN − s N
o` u αm d´esigne la mesure de la boule unit´e de IRm . Preuve. On sait que dans le cas d’une boule la meilleure constante relative 1 αN 1− N1 isop´erim´etrique est Q = , d’o` u le r´esultat.
αN −1 2 Voici quelques th´eor`emes g´en´eraux pour les ensembles V v´erifiant la propri´et´e PSR.
86
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Proposition 4.1.1. Soit V ⊂ W 1,1 (Ω) v´erifiant la propri´et´e PSR. Pour tout u ∈ V ∩ W 1,q (Ω), 1 q < +∞, on a aussi : 1
−u∗ (s) K(s, Ω, V ) · [(|∇u| )∗u ] q (s) q
pp en s.
Preuve. Pour h > 0, on a |u∗ (s + h) < u < u∗ (s)| h, par l’in´egalit´e de H¨ older
⎛
s+h
1 ⎜ h1− q ⎝
|∇u| dx
|∇u|∗u dσ =
u∗ (s+h)
s
⎞ q1
s+h
⎟ q (|∇u| )∗u (σ)dσ ⎠ .
s
D’o` u, pour presque tout s ∈ Ω∗ on a : 1 |∇u|∗u (s) = lim h→0 h
s+h q
1
|∇u|∗u (σ)dσ [(|∇u| )∗u (s)] q . s
Proposition 4.1.2. Soit V v´erifiant la propri´et´e PSR. Posons K(s) = K(s, Ω, V ) pour 0 < σ < t, sup ess [sK(s)] = g(t, σ). Alors σ<s
t u∗ (σ) − u∗ (t) g(t, σ) |∇u|∗∗ (t) σ 1 o` u |∇u|∗∗ (t) = t
0
t
|∇u|∗ (τ )dτ.
1,1 Preuve. En effet, puisque u∗ ∈ Wloc (Ω∗ ) alors
t
u∗ (σ) − u∗ (t) = − σ
u∗ (s)ds
t
σ
K(s, Ω, V ) |∇u|∗u (s)ds
t
1 |∇u|∗u (s)ds σ s t t 1 t g(t, σ) |∇u|∗u (s)ds g(t, σ) |∇u|∗∗ (t) . σ t 0 σ g(t, σ)
Il arrive qu’au lieu d’utiliser u∗ on ait besoin de u∗∗ . Dans ce cas on peut remplacer u∗ par u∗∗ . On a alors le :
4.2 Inclusions de type g´en´eral : applications aux espaces de Lorentz
87
Th´ eor` eme 4.1.2. Soit V un sous-ensemble de W 1,1 (Ω) v´erifiant la propri´et´e PSR. Alors, ∀ u ∈ V : −u∗∗ (s) K(s) [|∇u|∗u ]∗∗ (s) p.p. s ∈ Ω∗ . En particulier, on a : : −u∗∗ (s) K(s) |∇u|∗∗ (s) p.p. s : o` u K(s) =
1 s
sup ess [tK(t)]. 0ts
Preuve. Par int´egration par parties, pour s ∈ Ω∗ , u ∈ V , on a 1 s 1 s [u∗ (t) − u∗ (s)] dt = t |u∗ (t)| dt. s 0 s 0
(4.1)
Par la propri´et´e PSR et Hardy-Littlewood, on d´eduit s 1 s : u∗∗ (s) − u∗ (s) tK(t) |∇u|∗u (t)dt K(s) |∇u|∗u (t)dt s 0 ∗ 0 comme −
d 1 u∗∗ (s) = [u∗∗ (s) − u∗ (s)], on d´eduit ds s : : |∇u|∗u (s) K(s) |∇u|∗∗ (s). −u∗∗ (s) K(s) ∗∗
Exemple si V =
1,1 (Ω) W0+
: alors K(s) = K(s) =
1
s N −1 1
.
N N αN
4.2 Inclusions de type g´ en´ eral : applications aux espaces de Lorentz Pour ´etudier les inclusions du type Poincar´e-Sobolev associ´ees `a une norme ρ rappelons la : D´ efinition 4.2.1 (norme associ´ee). Soit ρ une norme (non triviale) sur L0 (Ω∗ ). On appelle norme associ´ee l’application ρ : L0 (Ω∗ ) → [0, +∞] d´efinie par ρ (f ) = sup |f g| dσ, ρ(g) 1 Ω∗
88
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Th´ eor` eme 4.2.1 (inclusion dans L∞ (Ω) ). Soit V v´erifiant la propri´et´e PSR. L’ensemble u ∈ V, t.q. ρ (|∇u|∗u ) < +∞ est inclus dans L∞ (Ω) si ρ K(·, Ω, V ) est finie. De plus, osc u ρ K(·, Ω, V ) ρ |∇u|∗u . Ω Preuve. Pour tous σ, s ∈ Ω∗ , on a |u∗ (σ) − u∗ (s)| |∇u|∗u (t)K(t)dt o` u Ω∗
K(t) = K(t, Ω, V ). Par d´efinition de ρ K(t) |∇u|∗u (t) ρ (K) · ρ |∇u|∗u . Ω∗
D’o` u osc u ρ (K)ρ(|∇u|∗u ) < +∞ si ρ (K) < +∞ et ρ(|∇u|∗u ) < +∞. Ω
On peut remplacer l’ensemble pr´ec´edent par un autre ensemble plus courant si ρ a plus de propri´et´es. Corollaire 4.2.1. On consid`ere ρ une norme de Fatou invariante par r´earrangement sur L0 (Ω∗ ). Alors, pour V v´erifiant la propri´et´e PSR, u ∈ V : ρ(|∇u|∗ ) < +∞ ⊂ L∞ (Ω) si ρ (K) < +∞ o` u K(·) = K(·, Ω, V ). Preuve. On sait que pour u ∈ W 1,1 (Ω), on a toujours, s s (|∇u|∗u )∗ (σ)dσ |∇u|∗ (σ)dσ, ∀ s ∈ Ω∗ . 0
0
Alors ρ(|∇u|∗u ) ρ(|∇u|∗ ). Par cons´equent on a : u ∈ V : ρ(|∇u|∗ ) < +∞ ⊂ u ∈ V : ρ(|∇u|∗u ) < +∞ .
Dans ce qui va suivre nous allons donner des normes (les plus courantes en dehors de celles des espaces de Lebesgue) v´erifiant les conditions du corollaire 4.2.1 ou du th´eor`eme 4.2.1. ρN
Lemme 4.2.1. L’application f ∈ L0 (Ω∗ ) −−→
Ω∗
1
t N |f |∗ (t)
norme de Fatou, invariante par r´earrangement, non triviale.
dt est une t
4.2 Inclusions de type g´en´eral : applications aux espaces de Lorentz
89
Preuve. En effet si f ∈ L0+ (Ω∗ ) 0 fn fn+1 → f presque partout, comme 0 fn∗ (fn+1 )∗ → f∗ , avec le th´eor`eme de Beppo-L´evi on a ρN (fn ) → ρ(f ). Par suite f → ρN (f ) est une norme de Fatou et invariante par r´earrangement 1 sur L0+ (Ω), donc sur L0 (Ω). Il suffit de prendre f (t) = 1, ρN (1) = N |Ω| N , donc elle est non triviale.
Lemme 4.2.2. La norme associ´ee a ` la norme du lemme 4.2.1 v´erifie 1 1 1 t N |f |∗ (t) o` . u =1− N N 0t|Ω| Preuve. Si ρN (g) 1 alors |f g| |f |∗ |g|∗ (d’apr`es l’in´egalit´e de ρN (f )
sup
Ω
Hardy-Littlewood) d’o` u 1 |f g| dx sup t N |f |∗ (t) · t
Ω
Ω∗
1 D’o` u ρN (f ) sup t N |f |∗ (t) .
t
Ω∗
1 1 t− N |g|∗ (t)dt sup t N |f |∗ (t) . t
1
On notera d´esormais ρN,1 (f ) = sup t N t
|f |∗ (t) .
Cette in´egalit´e est suffisante dans notre contexte, n´eanmoins puisque ρN est invariante par r´earrangement, on a en fait l’´egalit´e. Lemme 4.2.3. 1 ρ (f ) ρN (f ) ρN,1 (f ), N N,1
∀ f ∈ L0 (Ω).
Preuve. Puisque ρN est invariante par r´earrangement, on d´eduit : ρN (f ) = sup |f |∗ |g|∗ dt, ρN (g) 1 . Ω∗
Soit t ∈ Ω∗ (fix´e) et E ⊂ Ω∗ tel que |E| = t. Consid´erons la fonction g(σ) = 1 1 eduit 1 χE (σ), σ ∈ Ω∗ . Alors ρN (g) = 1 car g∗ (σ) = 1 χ[0,t) (σ), on d´ NtN NtN alors que 1 t N 1 t |f |∗ g∗ (σ)dσ = |f |∗ (σ)dσ . ρN (f ) N t 0 Ω∗ 1 t Mais |f |∗ (t) |f |∗ (σ)dσ. Par cons´equent, ∀ t ∈ Ω∗ t 0 1 1 t N |f |∗ (t) . ρN (f ) N
90
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
−1 1 N alors ρN,1 (K1 ) = N αN .
1
Lemme 4.2.4. (a) Soit K1 = (b) Soit K2 (t) = Max
t N −1 1 N
(N αN ) 1 1 t N −1 , (|Ω| − t) N −1 . Alors : 1
ρN,1 (K2 ) = 21− N . Preuve. 1 −1 1 N u sup σ N K1∗ (σ) = N αN . (a) On a K1∗ = K1 d’o` σ 1 1 1 1 (b) On a K2∗ (σ) = 2 N σ − N . D’o` u sup σ N K2∗ (σ) = 2 N . σ
On applique dans les deux cas, le lemme 4.2.3. Corollaire 4.2.2 (du lemme 4.2.4). (a) Soit W01 Ω, |·|N,1 = u ∈ W01,1 (Ω), |∇u| ∈ LN,1 (Ω) . Alors, W01 Ω, |·|N,1 ⊂ L∞ (Ω) 1 et ∀ u ∈ W01 Ω, |·|N,1 , |u|∞ 1 |∇u|LN,1 (Ω) . N N αN (b) Soit r > 0 etB(r) une boule de rayon r. Notons X B(r) = u ∈ L1 B(r) : |∇u| ∈ LN,1 B(r) . Alors, 1−
1
α N osc u N αN −1 B(r)
αN r N
1−
1
t N |∇u|∗ (t) 0
1
α N dt = N |∇u|LN,1 (B(r)) . αN −1 t
Preuve.
(a) Si u ∈ W01 Ω, |·|N,1 alors v = |u| ∈ W01,1 (Ω), |u|∗ (|Ω|) = 0. En utilisant ρN , on a ρN (|∇v|∗ ) = |∇u|N,1 , en utilisant le th´eor`eme 4.2.1, on a pour tout s v∗ (s) ρN (K1 )ρN (|∇v|∗ ) 1 1 |∇u|N,1 . N N αN (b) Comme X B(r) v´erifie la propri´et´e PSR avec K s, B(r), X B(r) =
α 1− N1
1
N
αN −1
2
K2 (s) ,
alors avec le th´eor`eme 4.2.1, osc u
B(r)
ρN (K)ρN (|∇u|∗ )
1−
1
α N N |∇u|LN,1 (B(r)) . αN −1
4.3 Indice g´en´eral d’inclusions pour les fonctions ` a trace nulle
91
Corollaire 4.2.3. Soit W 1 Ω, |·|N,1 = u ∈ L1 (Ω) : |∇u| ∈ LN,1 (Ω) . Alors W 1 Ω, |·|N,1 ⊂ C(Ω) et ∀ x ∈ Ω, et r > 0 t.q. B(x, r) ⊂ Ω, 1−
1
α N osc u N |∇u|LN,1 (B(r)) . αN −1 B(x,r)
4.3 Indice g´ en´ eral d’inclusions pour les fonctions a ` trace nulle Les in´egalit´es ponctuelles vont nous permettre de donner des estimations de |∇u|p fa¸con simple des constantes telles : inf , 1 q p∗ . Juste en utilisant u∈W |u|q trois “petits” arguments : (a) ∀ s, σ ∈ Ω∗ , u∗ (σ) − u∗ (s) = −
s 1,1 (Ω∗ ). u∗ (t)dt si u∗ ∈ Wloc
σ
(b) Equimesurabilit´e ou invariance par r´earrangement. (c) Les in´egalit´es ponctuelles de Poincar´e-Sobolev pour le r´earrangement relatif additionn´ees de l’in´egalit´e de H¨older entre une norme et sa norme associ´ee. Voici un th´eor`eme g´en´eral qui illustre cela. Notations. Pour un ensemble V v´erifiant la propri´et´e PSR, on note K = K(·, Ω, V ). Pour ρ une norme sur L0 (Ω∗ ), on d´efinit l’espace de Sobolev: W 1 (Ω, ρ) = u ∈ V : ρ(|∇u|∗ ) < +∞ . On suppose W 1 (Ω, ρ) = {0}. Pour u ∈ L0 (Ω), on d´efinit deux fonctions : (t, s) ∈ Ω∗2 1 a1 (t, s, u) = sign (|u 0| − t) sign (t − s) o` u sign (σ) = 0 a2 (t, s, u) = sign (t − |u 0|) sign (s − t). a(t, s, u) = a1 (t,'s, u) + a2 (t, s, u). ( N (t, s) = K(t)
sup
a(t, s, u) .
u∈W 1 (Ω,ρ)
On note pour s ∈ Ω∗ , N (s)(t) = N (t, s), t ∈ Ω∗ .
si σ > 0 . sinon
92
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Lemme 4.3.1 (fondamental). Soit u ∈ V . Alors ∀ s ∈ Ω∗ , |u∗ (s)| K(t)a(t, s, u) |∇u|∗u (t)dt . Ω∗
Preuve. Soit s ∈ Ω∗ , u ∈ V . Si 0 s |u > 0| alors u∗ (s) = −
|u0|
u∗ (t)dt entraˆıne, du fait que u ∈ V , que
s
|u∗ (s)| Ω∗
K(t)a1 (t, s, u) |∇u|∗u (t)dt .
Comme a2 (t, s, u) = 0, on d´eduit que K(t)a(t, s, u) |∇u|∗u (t)dt. |u∗ (s)| Ω∗
Si |u 0| < s |Ω| alors |u∗ (s)| =
s
|u∗ (t)| dt
|u0|
Ω∗
K(t)a2 (t, s, u) |∇u|∗u (t)dt
=
Ω∗
K(t)a(t, s, u) |∇u|∗u (t)dt.
Si |u > 0| s |u 0| , u∗ (s) = 0. L’in´egalit´e reste vraie.
Th´ eor` eme 4.3.1 (g´en´eral d’inclusion et d’estimation). Soit ρ une norme de Fatou invariante par r´earrangement non triviale sur L0 (Ω∗ ) et soit ρ0 une application d´efinie, homog`ene et monotone sur L0 (Ω∗ ). Pour s ∈ Ω∗ , on note b(s) = ρ (N (s)) (ρ associ´ee de ρ). Alors 1. ∀ u ∈ W 1 (Ω, ρ), ρ0 (u∗ ) ρ0 (b)ρ(|∇u|∗u ) ρ0 (b)ρ(|∇u|∗ ), 2. ρ0 (b) > 0, ρ(|∇u|∗ ) 1 . En particulier, 3. Inf ρ0 (b) u∈W 1 (Ω,ρ) u=0 ρ0 (u∗ ) W 1 (Ω, ρ) ⊂> v ∈ L0 (Ω) : ρ0 (v∗ ) < +∞ si ρ0 (b) < +∞. Preuve. Soit u ∈ W 1 (Ω, ρ). D’apr`es le lemme fondamental 4.3.1, on d´eduit : |u∗ (s)| N (t, s) |∇u|∗u (t)dt ρ (N (s))ρ(|∇u|∗u ). (4.2) Ω∗
Puisque ρ est une norme de Fatou invariante par r´earrangement on d´eduit ρ(|∇u|∗u ) ρ(|∇u|∗ ). Par suite pour toute application d´efinie, homog`ene et monotone ρ0 sur L0 (Ω∗ ), on a, pour tout u ∈ W 1 (Ω, ρ),
4.4 Inclusions de Poincar´e-Sobolev-Lorentz
93
ρ0 (u∗ ) ρ(|∇u|∗ )ρ0 (ρ (N (s))) = ρ0 (b)ρ(|∇u|∗ ) . Si ρ0 (b) = 0 alors ∀ u, u∗ = 0 (d’apr`es le premier ´enonc´e et ρ0 est d´efinie) donc W 1 (Ω, ρ) = {0} (contradiction). De la relation 1), puisque ρ0 (b) > 0 on d´eduit l’estimation, et si ρ0 (b) < +∞
alors ρ0 (u∗ ) < +∞ ∀ u ∈ W 1 (Ω, ρ). Corollaire 4.3.1 ( des fonctions positives). Si W 1 (Ω, ρ) ⊂ L0+ (Ω) alors pour tout (t, s) N (t, s) = K(t) sign (t − s).
D´ efinition 4.3.1. ρ0 (b) est appel´e indice d’inclusion associ´e ` a W 1 (Ω, ρ).
Corollaire 4.3.2. On suppose que 1 ∈ W 1 (Ω, ρ) alors ρ0 (b) = +∞ Comme premi`ere application, on va retrouver les inclusions classiques en calculant ρ0 (b).
4.4 Inclusions de Poincar´ e-Sobolev-Lorentz 4.4.1 Cas des fonctions ` a trace nulle Consid´erons le cas o` u V = u ∈ W01,1 (Ω), u 0 . Alors nous savons p1 1 −1 p que K(t) = t N 1 . Choisissons ρ(f ) = |f | , 1 < p < +∞, alors N N αN
Ω∗
W 1 (Ω, ρ) = W01,p (Ω) ∩ L0+ (Ω). p1 1 t N −1 p Dans ce cas ρ (f ) = |f | , N (t, s) = 1 sign (t − s). Ainsi N Ω∗ N αN ⎛ ⎜ ρ (N (s)) = ⎝
s
|Ω|
⎞ p1
p ⎟ t− N ⎠
1 1
N N αN
⎧ 1 1 |Ω| N ⎪ ⎪ ⎪ si p = N + Log 1 ⎪ ⎪ s ⎨NαN N ⎤ p1 ⎡ = p p 1− N ⎪ 1− N ⎪ 1 − s |Ω| ⎪ ⎣ ⎪ N ⎦ sinon ⎪ 1 · ⎩ N − p NαN N
pour s ∈ Ω∗ .
s N1 −1 Remarque. On peut consid´erer aussi le cas p = 1, ρ N (s) = 1 . N N αN
94
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Th´ eor` eme 4.4.1. d´efinie, homog`ene et monotone sur L0 (Ω∗ ) t.q. Soit ρ 0 une application N1 ρ0 + Log |Ω| < +∞. s Alors W01,N (Ω) ⊂ v ∈ L0 (Ω), ρ0 (v∗ ) < +∞ . En particulier, ∀ r ∈ [1, +∞[, on a W01,N (Ω) ⊂ Lr,+∞ (Ω) . De plus, on a : 1
λ=
1
N N αN [eN ] N 1 r
|Ω| r
1 N
Inf
u∈W01,N (Ω)
|∇u|LN . u=0 |u|r,+∞
1,N Preuve. Rappelons que si u ∈ W01,N (Ω) alors |u| ∈ W0+ (Ω). Ainsi la premi`ere partie de ce th´eor`eme d´ecoule du th´eor`eme 4.3.1. Quant a` la seconde partie, 1 r s |f |∗ (s) , f ∈ L0 (Ω∗ ). Alors on consid`ere l’application ρ0 (f ) = sup 0s|Ω|
dans ce cas : ρ0 (b) =
1 1 N
N αN
sup s
1 r
s
s − Log |Ω|
N1
1
=
|Ω| r
1 N
N αN
sup
0t1
1
1
t r (− Log t) N
s ). Or, nous avons : |Ω| 1 N N1 r N1 1 N r r sup t (− Log t) = sup t (− Log t) = . eN 0t1 0t1
(en posant t =
D’o` u ρ(b) = 4.3.1.
1 |Ω| r r N1 , d’o` u la minoration a` l’aide du th´eor`eme g´en´eral 1 eN N N αN
|∇u|LN |∇u|LN = Inf 1,N |u| u=0 u0 u∈W0 (Ω) u=0 |u|r,+∞ r,+∞ (car |∇u| = |∇ |u||). En utilisant le r´earrangement sph´erique on d´eduit : |∇u|N |∇u|N Inf = a. On peut encadrer Inf 1,N u∈W0 (Ω) u=0 |u|r,+∞ u0 u∈W01,N (Ω ) u=0 |u|r,+∞ ˜ cette derni`ere quantit´e. Remarque. On a vu que
Inf
u∈W01,N (Ω)
Proposition 4.4.1. Soit Ω = B(R) une boule de mˆeme mesure que Ω ˜ 1 δ centr´ee a ` l’origine. Soit δ > 0 (petit) α > 1, m = − >0 N N m N αN |x| et v(x) = − Log pour x ∈ Ω . Alors, pour α < erm on a α |Ω| ˜ δ
|∇v|N (re−1 ) N m−m+1 = λ a λ. 1 1 |v|r,+∞ [δ(Log α)δ ] N (N ) N
4.4 Inclusions de Poincar´e-Sobolev-Lorentz
95
Preuve. En effet un calcul direct donne : 1
N mN αN
|∇u|LN =
1
1
1 N
, |u|r,+∞ = α r |Ω| r sup
1
t r (−Ln t)
m
1 0t α [δ(Log α)δ ] 1 rm m 1 δ m = alors on d´eduit et sup t r (−Ln t) . Comme m = − 1 e N N 0t α l’expression du rapport sachant que 1
1
N N αN [eN ] N
λ=
1 r
|Ω| r
1 N
, a = inf
u0
|∇u|N . |u|r,+∞
Remarque. Noter que L (Ω) ⊂ L (Ω) ⊂ L (Ω) ∀ q < r. On peut “am´eliorer” le r´esultat pr´ec´edent en rempla¸cant |·|r,+∞ par ρ0 = |·|r . On a alors, en reprenant la d´emarche pr´ec´edente que : r
r,+∞
q
Th´ eor` eme 4.4.2 (inclusion de Sobolev pour p = N ). W01,N (Ω) ⊂ Lr (Ω), ∀ r < +∞ on a : 1
|u|Lr (Ω)
|Ω| r
1
N N αN
1
(− Log t)
r N
r1 dt
0
| |∇u|∗u |N
et
1
(− Log t)
r N
0
+∞ 1 1 1 r r(N ) N e− N . dt = σ r(1− N ) e−σ dσ =Γ 1 + r→+∞ N 0
Corollaire 4.4.1 (in´egalit´e de Trudinger ). 1 On a ∀ λ > 1 N N αN
exp Ω
|u(x)| λ |∇u|N
NN−1
1−
|Ω| 1
NN−1 .
1
N λN αN
Id´ee de preuve. Pour k entier, on choisit r = k NN−1 dans le th´eor`eme 4.4.2 ⎛ ⎞ +∞ |Ω| k NN ⎜ ⎟ k N −1 k −σ |u(x)| N −1 dx e dσ . σ |∇u| ⎝ ⎠ 1 N N N k N −1 Ω (N αN ) 0
96
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Sachant que exp(t) =
+∞ k t k=0
k!
, a` partir de l’in´egalit´e pr´ec´edente en multipliant
1
, on d´eduit apr`es sommation l’in´egalit´e.
λ Remarque. L’optimisation de la condition sur λ (in´egalit´e de Trudinger) a ´et´e prouv´ee par E. Lieb [74]. par
k NN −1
Th´ eor` eme 4.4.3 (inclusion dans C 0,α (cas p > N )). Soit u ∈ W01,p (Ω), p > N . Alors u ∈ C 0,α (Ω) avec α = 1 −
N . p
De plus, (i) |u|∞
1
N (p − 1) p−N
1− p1
1
1
1
2N −p osc u αN −1 B(x,r)
|Ω| N
1 −p
| |∇u|∗u |Lp (Ω∗ ) , N αN (ii) ∀ r > 0, ∀ x ∈ Ω t.q. B(x, r) = B(r) ⊂ Ω, on a : 1 N
N (p − 1) αN p−N
1− p1
N
|∇u|Lp (B(x,r)) · r1− p .
Preuve. (i) On choisit ρ0 (f ) = |f |∞ . 1− p1 p p N (p − 1) 1 1− N 1− N Comme b(s) = − s |Ω| , 1 p−N N N αN pour p > N, s ∈ Ω∗ , on d´eduit que ρ0 (b) =
1 1 N
N αN
N (p − 1) p−N
1− p1
1
|Ω| N
1 −p
,
on conclut avec le th´eor`eme g´en´eral d’estimation 4.3.1 sachant que |u| ∈ W01,p (Ω) si u ∈ W01,p (Ω). a B(x, r). Alors u ∈ W 1,1 (B(r)). Par l’in´egalit´e (ii) Soit u la restriction de u ` de Poincar´e-Sobolev ponctuelle (voir corollaire 4.1.1 du th´eor`eme 4.1.1), on d´eduit osc u = u∗ (αN rN ) − u∗ (0) B(x,r)
1 αN −1
α 1− N1 N
2
αN r N
Max
1 −1 1 |∇u|∗u (t)dt t N −1 , αN rN − t N
0
En appliquant l’in´egalit´e de H¨older a` cette derni`ere int´egrale et sachant ||∇u|∗u |Lp (0,αN rN ) |∇u|Lp (B(r)) = |∇u|Lp (B(r)) ,
4.4 Inclusions de Poincar´e-Sobolev-Lorentz
97
on d´eduit 1
osc u
2
1
1
2N −p αN −1
=
⎜ · ⎝2
N
αN −1
B(x,r)
⎛
α 1− N1
⎞ p1
αN r N
⎟ 1 t( N −1)p ⎠
|∇u|Lp (B(r))
0
αN
N (p − 1) p−N
1− p1
|∇u|Lp (B(r))
Notons que le prolongement par z´ero de u dans IR C 0,α (Ω).
N
est dans W
1,p
(IR ) ⊂ N
Th´ eor` eme 4.4.4 (inclusion pour p < N ). Si 1 p < N , on a : W01,p (Ω) ⊂> Lp (Ω) avec ∗
1
(i) |u|Lp∗ (Ω)
1
B p∗ | |∇u|∗u |Lp (Ω∗ )
1 N
N αN
1 1 1 = − . de plus, on a : p∗ p N
si 1 < p < N avec
⎫−1+ pp∗ p∗ − pN∗ ⎬ p 1 B= ∗ p∗ 1 − p (p − 1) ⎩ Γ ∗p∗ Γ p(p∗∗ −1) ⎭ p p −p p −p ⎧ ⎨
∗
pp∗ p∗ −p
Γ
+∞
tx e−t dt .
o` u Γ (x + 1) = 0
(ii) |u|
N
L N −1
1
|∇u|L1 (Ω)
1
N N αN
si p = 1.
Preuve. Soit u ∈ W01,p (Ω), quitte a` remplacer par |u|, on peut supposer que
|Ω|
|u∗ (t)| dt .
u 0. On a : u∗ (s) = s
Alors
∗
u(x)p dx = Ω
∗
|Ω|
⎢ ds ⎣
u∗ (s)p ds = Ω∗
⎡
0
|Ω|
⎤p∗
⎥ |u∗ (t)| dt ⎦
.
s
On applique l’in´egalit´e de Bliss (voir ci-apr`es), on d´eduit p∗
|u|p∗ 0
|Ω|
⎡
⎢ ds ⎣
s
|Ω|
⎤p∗
⎥ |u∗ (t)| dt ⎦
∗
⎤ pp |Ω| N −1 p ⎥ ⎢ B ⎣ u∗ (t)t N dt ⎦ . ⎡
0
98
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Par l’in´egalit´e PSR, on sait que dans ce cas, N −1 u∗ (t)t N
1 1
N N αN
|∇u|∗u (t) .
D’o` u en combinant les deux in´egalit´es : 1
|u|p∗
B p∗ 1
N N αN
1
B p∗
||∇u|∗u |Lp (Ω∗ )
1
N N αN
|∇u|Lp (Ω) .
1,1 (Ω) (fonctions positives), on peut supQuant a` (ii), puisque D(Ω)+ = W0+ poser que u ∈ D(Ω), u 0. Par ailleurs si on consid`ere le r´earrangement sph´erique u ∈ W 1,∞ (Ω ), u 0, alors nous avons: ˜ ˜ ˜ 1 1 ∇u(x) dx s1− N |u∗ (s)| ds N ˜ = N αN Ω Ω ˜ ˜ |∇u|∗u (σ)dσ = |∇u| dx. Ω
Ω∗
Par ´equimesurabilit´e, il suffit de montrer 0que : Ω
NN−1 1− N1 1 u(x) dx 1 N ˜ N αN
∇u . ˜ 1 L
Soit t > 0, Tt la troncature au niveau t i.e. Tt (σ) = min(σ, t) si σ 0. En 1− N1 N suivant l’id´ee de W. Ziemer [129] posons, f (t) = Tt (u) N −1 dx . Alors ˜ Ω f est absolument continue car NN−1 1− N1 1− N1 ) − Tt (u) dx |t − t | u > min(t, t ) , |f (t) − f (t )| Tt (u ˜ ˜ ˜ Ω d’o` u si t = t + h, 1
|f (t) − f (t )| h|u > t|1− N pour h > 0. ˜ 1
Ce qui entraˆıne que |f (t)| |u > t|1− N p.p. t, ˜ +∞ +∞ 1 |u > t|1− N dt . |u| NN−1 f (t)dt L ˜ ˜ 0 0
4.4 Inclusions de Poincar´e-Sobolev-Lorentz 1
99
1
N Puisque PΩ (u > t) = N αN |u > t|1− N pour presque tout t, on d´eduit a` l’aide ˜ ˜ ˜ de la formule de Fleming-Rishel
|u|
N
L N −1
1 1 N
N αN
+∞
|∇u|dx . PΩ (u > t)dt 1 ˜ ˜ N ˜ N αN Ω ˜ 1
0
D’o` u l’in´egalit´e.
Remarque. En utilisant ρ0 (b) = |b|q alors, on peut montrer dans ce cas (1 < p < N ) que ρ0 (b) < +∞ ∀ q < p∗ . On ne peut malheureusement pas u l’usage du lemme de Bliss. traiter le cas limite q = p∗ . D’o` Lemme 4.4.1 (de Bliss). Soit ϕ 0 et q > p > 1. Alors
+∞
⎛ ⎜ ⎝
0
⎞q
+∞
⎡
⎟ ⎢ ϕ(s)ds ⎠ dt B ⎣
+∞
⎤ pq
p ⎥ ϕ(t)p t−1+p+ q ⎦
0
t
o` u ⎧ ⎨
q B= q(p − 1) ⎩ Γ
Γ q q−p
pq q−p
Γ
p(q−1) q−p
⎫ pq −1 ⎬ ⎭
q− pq +1 1 × q 1− . p
N.B. Pour obtenir la r´egularit´e au bord on utilisera implicitement un op´erateur de prolongement P : W 1,p (Ω) → W 1,p (IRN ) pour Ω ouvert lipschitzien (voir Madja V. [79]). 4.4.2 Cas des fonctions nulles sur une partie du bord Pour cette classe de fonctions, on utilise plutˆ ot la notion de α-r´earrangement vue au paragraphe 3.5. On suppose alors que Ω est un ouvert connexe lipschitzien, Γ0 ⊂ ∂Ω, HN −1 (Γ0 ) > 0, Γ1 = ∂Ω\Γ0 . Remarque. Puisqu’on peut ´ecrire Q(Γ1 , Ω) =
1
1 , on constate que le cas N σNN des fonctions a` trace partiellement nulle est le mˆeme que le cas des fonctions a trace nulle. Il suffit de remplacer αN mesure de la boule unit´e par la mesure ` σN d’un secteur unitaire Σ(α, 1). On d´eduit alors facilement :
100
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Th´ eor` eme 4.4.5 (inclusion de WΓ1,p (Ω) ). 0 1,p Notons pour 1 p +∞, WΓ0 (Ω) = W 1,p (Ω) ∩ WΓ1,1 (Ω). 0 (Ω) ⊂ C 0,α (Ω), α = 1 − 1. Si p > N alors, WΓ1,p 0 |u|∞
1 1 N
N σN
N (p − 1) p−N
1− p1
1
|Ω| N
1 −p
N et ∀ u ∈ WΓ1,p (Ω) 0 p | |∇u| |∗u |Lp (Ω∗ ) .
L’oscillation de u dans B(x, r) est la mˆeme que dans le th´eor`eme 4.4.3. (Ω) ⊂ Lr (Ω) ∀ r ∈ [1, +∞[ et 2. Si p = N, WΓ1,N 0 1
|Ω| r
|u|r
+∞
σ
1 r(1− N ) −σ
∗
1
B p∗
1
N N σN
e
r1 dσ
0
WΓ1,p (Ω) ⊂ Lp (Ω), 0
3. Si 1 p < N , (i) |u|p∗
1
N σNN
| |∇u| |∗u |N .
1 1 1 on a : = − p∗ p N
| |∇u| |∗u |p si 1 < p < N avec B la mˆeme constante
que le th´eor`eme 4.4.4, (constante de Bliss). 1 (ii) |u| N 1 |∇u|1 si p = 1. N −1 N σNN
4.4.3 Indice g´ en´ eral d’inclusion des fonctions ` a trace quelconque 1 dans W 1− p ,p (∂Ω) Les inclusions de Sobolev pour les espaces W 1,p (Ω) sont analogues a` celles pr´esent´ees ci-dessus lorsque Ω est un ouvert born´e de bord lipschitzien. Les estimations dans ce cas sont diff´erentes i.e. les constantes sont diff´erentes et on utilise non plus le gradient mais la norme de W 1,p (Ω). Voici un th´eor`eme d’estimations g´en´erales dans ce cas: Th´ eor` eme 4.4.6. , max s, |Ω| . Soit V un Pour s ∈ Ω∗ , on note I(s) = min s, |Ω| 2 2
sous-ensemble de W 1,1 (Ω) v´erifiant la propri´et´e PSR, associ´e a ` la fonction K = K(·, Ω, V ). Soit ρ une norme non triviale sur L0 (Ω∗ ). Notons, b(s) = ρ (χI(s) K) et V 1 (Ω, ρ) = v ∈ V t.q. ρ |∇v|∗v < +∞ .
4.4 Inclusions de Poincar´e-Sobolev-Lorentz
101
Alors pour toute application d´efinie, homog`ene et monotone ρ0 sur L0 (Ω∗ ), v´erifiant ρ0 (1) < +∞, si ρ0 (b) < +∞ on a V 1 (Ω, ρ) ⊂ L(Ω, ρ0 ) = v ∈ L0 (Ω) : ρ0 (v∗ ) < +∞ . De plus, on a : ∀ u ∈ V 1 (Ω, ρ) |Ω| ρ0 (b)ρ(|∇u|∗u ). ρ0 u∗ − u∗ 2
D´ efinition 4.4.1. ρ0 (b) s’appelle indice d’inclusion associ´e a ` V 1 (Ω, ρ). Remarques. 1. Si ρ0 v´erifie ρ0 (f + constante) ρ0 (f ) + constante ρ0 (1), la derni`ere in´egalit´e implique : |Ω| ρ0 (1) < +∞. ρ0 (u∗ ) ρ0 (b)ρ(|∇u|∗u ) + u∗ 2 |Ω| u∗ |Ω| , ce qui implique que + En effet |u∗ | u∗ − u∗ 2 2 |Ω| |Ω| ρ0 (u∗ ) ρ0 u∗ − u∗ ρ0 (1). + u∗ 2 2 2. Si ρ est une norme de Fatou invariante par r´earrangement alors sous les conditions du th´eor`eme on a : W 1 (Ω, ρ) ⊂ V 1 (Ω, ρ) car ∀ u ∈ W 1 (Ω, ρ), ρ(|∇u|∗u ) ρ(|∇u|∗ ) < +∞ . Preuve du th´eor`eme 4.4.6. Soit u ∈ V 1 (Ω, ρ) alors ∀ s ∈ Ω∗ , u∗ (s) − u∗ |Ω| χI(s) (σ)K(σ) |∇u|∗u (σ)dσ. 2 Ω∗ D’o` u l’on a :
u∗ (s) − u∗ |Ω| ρ (χI(s) K) · ρ(|∇u| ). ∗u 2
Si ρ0 est homog`ene et monotone, on d´eduit : |Ω| ρ0 u∗ − u∗ ρ0 (b)ρ(|∇u|∗u ) 2 o` u b(s) = ρ (χI(s) K), ρ est la norme associ´ee `a ρ.
102
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Corollaire 4.4.2 (du th´eor`eme 4.4.6). Sous les conditions du th´eor`eme pr´ec´edent, si ρ est une norme de Fatou invariante par r´earrangement et ρ0 (f + λ) ρ0 (f ) + λρ0 (1), ∀ λ ∈ IR+ , f ∈ L0 (Ω∗ ) alors 2 ρ0 (1) |u|1 , |Ω| ∀ u ∈ W 1 (Ω, ρ) = v ∈ V : ρ(|∇u|∗ ) < +∞ . ρ0 (u∗ ) ρ0 (b)ρ(|∇u|∗ ) +
Preuve du corollaire. Puisque ρ est une norme de Fatou invariante par r´earrangement on d´eduit que (voir remarques ci-dessus) : |Ω| ρ0 (1). (4.3) ρ0 (u∗ ) ρ0 (b)ρ(|∇u|∗ ) + u∗ 2 Mais puisque u∗ est d´ecroissante on a : 2 |Ω| D’o` u
|Ω|
u∗ (σ)dσ u∗ |Ω| 2
|Ω| 2
2 |Ω|
|Ω| 2
u∗ (σ)dσ . 0
u∗ |Ω| 2 |u| 1 . 2 |Ω| L
On combine les deux relations (4.3) et (4.4), on d´eduit l’in´egalit´e.
(4.4)
Il arrive souvent dans les applications que l’on utilise des fonctions a` moyenne donn´ee. Pour cette nous allons donner un th´eor`eme raison analogue |Ω| 1 u(x)dx. au th´eor`eme 4.4.6 o` u u∗ est remplac´ee par la moyenne 2 |Ω| Ω Th´ eor` eme 4.4.7. Sous les mˆemes conditions que le th´eor` eme 4.4.6, con1 1 sid´erons u ∈ V (Ω, ρ) et notons su ∈ Ω ∗ t.q. u∗ (su ) = udx, |Ω| Ω I(u, s) = [min(s, su ), max(s, su )] , bu (s) = ρ χI(u,s) K . Pour toute application homog`ene et monotone ρ0 sur L0 (Ω∗ ) t.q. ρ0 (bu ) < +∞ et ρ0 (1) < +∞, on a 1 u(x)dx ρ0 (bu )ρ |∇u|∗u . ρ0 u∗ − |Ω| Ω Preuve. Elle est identique a` celle du th´eor`eme 4.4.6 en rempla¸cant I(s) par I(u, s) et b par bu . Notons que si su = 0 ou su = |Ω| alors u est constante.
4.5 Calcul d’indices d’inclusions
103
Ainsi le cas le plus int´eressant est 0 < su < |Ω|, ainsi il suffit de remplacer |Ω| dans les applications du th´eor`eme 4.4.6, par su pour obtenir un r´esultat 2 analogue.
4.5 Calcul d’indices d’inclusions Pour changer, nous allons consid´erer dans cette partie ρ(f ) = |f |(p,q) la norme dans l’espace de Lorentz Lp,q (Ω). On va supposer que Ω est un ouvert born´e connexe lipschitzien dont la constante relative isop´erim´etrique est not´ee Q > 0. On a alors : Lemme 4.5.1. Soit 1 < p < +∞, 1 q +∞. Alors, la norme associ´ee 1 1 1 1 a ρ est ´equivalente a ` ` |·|(p ,q ) , + = 1, + = 1. De plus, on a p p q q ρ (g) |g|(p ,q ) ,
∀ g ∈ L0 (Ω).
Preuve. On se contentera de montrer la derni`ere in´egalit´e qui est suffisante dans notre contexte : |f g| dx |f |∗ (t) |g|∗ (t)dt |f |∗∗ (t) |g|∗∗ (t)dt Ω∗
= Ω∗
Ω∗
Ω∗
1 dt 1 t p |f |∗∗ (t) t p |g|∗∗ (t) |f |(p,q) |g|(p ,q ) t
(par l’in´egalit´e de H¨older). En prenant le supremum sur toutes les fonctions f ∈ L0 (Ω∗ ) : |f |(p,q) 1, on a l’in´egalit´e ρ (g) |g|(p ,q ) ∀ g ∈ L0 (Ω∗ ).
Rappelons que sous les conditions pr´ec´edentes, l’ensemble V = W 1,1 (Ω) v´erifie l’in´egalit´e ponctuelle de Poincar´e-Sobolev avec 1 1 −1 K(σ) = Q max σ N −1 , (|Ω| − σ) N .
Lemme 4.5.2 (calcul de (χI(s) K)∗ ). Soit s ∈ Ω∗ , alors pour tout σ ∈ Ω ∗ , ⎧ |Ω| ⎪ ⎨(s + σ) N1 −1 χ |Ω| (σ) , si 0 < s [0, 2 −s] 2 (χI(s) K)∗ (σ) = Q 1 |Ω| ⎪ ⎩(|Ω| − s + σ) N −1 χ < s < |Ω| . si [0,s− |Ω| 2 ] 2 Preuve. Si 0 < s
|Ω| v alors χI(s) K = a pour allure 2 Q
104
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
6
1
s N −1 1 −1 |Ω| N 2 0
|Ω| 2
s
⎧ 1 ⎨ Qσ N −1 i.e. v(s) = ⎩0
si s σ
|Ω|
|Ω| 2
ailleurs. Pour obtenir le r´earrangement d´ecroissant de v il suffit de translater d’une longueur s vers la gauche.⎧ |Ω| 1 ⎨ (σ + s) N −1 si 0 σ < −s D’o` u (χ[s, |Ω| ] K)∗ (σ) = Q 2 2 ⎩0 sinon. Si
|Ω| < s < |Ω| alors v = χ[ |Ω| ,s] K a pour allure : 2 2 6 1
Q(|Ω| − s) N −1
Q
|Ω| 2
N1 −1
0
|Ω| 2
⎧ 1 ⎨ Q(|Ω| − σ) N −1 i.e. v(σ) = ⎩0
|Ω|
s |Ω| <σs 2 sinon.
si
∀ t ∈ IR+ , on a
⎧ 0 ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨ |Ω| |v > t| = s − 2 ⎪ − NN−1 ⎪ ⎪ ⎪ t ⎪ ⎩s − |Ω| + Q
1
−1
si t Q (|Ω| − s) N 1 −1 |Ω| N si t Q 2 sinon.
4.5 Calcul d’indices d’inclusions
⎧ ⎪ ⎨0
D’o` u v∗ (σ) =
105
|Ω| 2 |Ω| . si 0 σ < s − 2
si σ s −
⎪ ⎩Q(|Ω| − s + σ) N1 −1
Commen¸cons par le cas o` u p N, q = 1. Lemme 4.5.3 (expression de b(s)). Soit p N, q = 1 et posons, pour s ∈ Ω∗ , b1 (s) = χI(s) K p ,+∞ . Alors, 1 1 |Ω| p 2 N b1 (s) = Q s − , 2 |Ω| et
1 1 N + , = 1, N = p p N −1
b1 (s) b(s) = χI(s) K (p ,+∞) pb1 (s)
∀ s ∈ Ω∗ .
Preuve. Puisque l’on a |v|p ,+∞ |v|(p ,+∞) p |v|p ,+∞ , calculons χI(s) K p ,+∞ . Due a` la sym´etrie des expressions du r´earrangement dans le lemme (4.5.2) |Ω| pr´ec´edent, il suffit de faire le cas o` u0<s , 2 1 b1 (s) = χI(s) K p ,+∞ = sup t p χI(s) K ∗ (t) . t
Soit en reprenant l’expression du lemme pr´ec´edent ⎡ b1 (s) = Q
1
t p (s + t)
sup
− N1
= Q⎣
0t |Ω| 2 −s
sup
0t |Ω| 2 −s
N p
⎤ N1
t ⎦ s+t
.
N
t p est croissante. D’o` u Pour p N , la fonction t → s+t b1 (s) = Q
2 |Ω|
p1 N1 |Ω| −s · , 2
0<s
|Ω| . 2
|Ω| < s < |Ω|, 2 1 1 2 N |Ω| p b1 (s) = Q · s− . |Ω| 2
Par sym´etrie, on a pour
106
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Th´ eor` eme 4.5.1 (inclusions des espaces de Lorentz-Sobolev : p N). Soit p N, q = 1. D´efinissons, W 1 (Ω, |·|p,1 ) = v ∈ L1 (Ω) : |∇v| ∈ Lp,1 (Ω) . Alors, 1. W 1 (Ω, |·|p,1 ) ⊂ L∞ (Ω) ∩ C α (Ω), α = 1 − 2. ∀ v ∈ W 1 (Ω, |·|p,1 ), on a |v|∞ pQ
|Ω| 2
N1 − p1
N . p
|∇v|(p,1) +
2 |v| |Ω| 1
1− 1
N α p et osc v N |∇v|Lp,1 (B(r)) r1− p o` u B(x, r) = B(r) ⊂ Ω. αN −1 B(x,r)
Preuve. Notons d’abord que : 1 −1 Lp,1 ⊂ LN,1 et |f |(N,1) |Ω| N p |f |(p,1) , ∀ f ∈ Lp,1 p N . En effet, |f |(N,1) =
1
Ω∗
1
1
t N − p t p |f |∗∗ (t)
1 dt −1 |Ω| N p |f |(p,1) . t
Ainsi W 1 (Ω, |·|p,1 ) ⊂> W 1 (Ω, |·|N,1 ) avec une injection continue. On a vu que : ∀ v ∈ W 1 (Ω, |·|N,1 ), 1−
1− 1
1
N
α N α p r1− p |∇v|LN,1 (B(r)) N |∇v|Lp,1 (B(r)) osc v N αN −1 αN −1 B(r) (en utilisant l’in´egalit´e pr´ec´edente). Pour justifier l’estimation L∞ , on consid`ere, ρ0 (v) = |v|∞ . Alors, en appliquant le corollaire 4.4.2 du th´eor`eme 4.4.6, on d´eduit : ∀ v ∈ W 1 (Ω, |·|p,1 ), |v|∞
2 |v| pQ |b|∞ |∇v|(p,1) + |Ω| 1
|Ω| 2
N1 − p1
|∇v|(p,1) +
2 |v| . |Ω| 1
Remarque. Si p > N , pour tout N < q < p on a : Lp Lq,1 LN,1 . En effet, f ∈ Lp+ (Ω) on a :
dt t f∗ (t) t Ω∗ 1 q
(car q > p pour p > q).
t Ω∗
−p q
p1
1
|f∗ |p = c |Ω| p
− q1
|f |p < +∞
4.5 Calcul d’indices d’inclusions
107
En cons´equence, on a : W 1,p (Ω) ⊂ W 1 (Ω, |·|q,1 ) ⊂ W 1 (Ω, |·|N,1 ).
Corollaire 4.5.1 ( du th´eor`eme d’inclusion 4.5.1). Pour tout p > N , on a : W 1,p (Ω) ⊂> C 0,α (Ω),
α=1−
p . N
Preuve. Pour v ∈ W 1,p (Ω), ∀ N < q < p, on a 1− 1
q α q osc v N |∇v|Lq,1 (B(r)) · r1− N αN −1 B(r)
1− q1
1− q(p−1)
q 1 1 αN (p−1)q |∇v|Lp (B(r)) r1− N · r( q − p )N αN −1 Quand q → p, on d´eduit :
αN
1− 1
p α p osc v N |∇v|Lp (B(r)) · r1− N . αN −1 B(r)
La r´egularit´e au bord ∂Ω d´ecoule de l’op´erateur de prolongement continu P : W 1,p (Ω) → W 1,p (IRN ) .
Th´ eor` eme 4.5.2 (inclusion dans les espaces de Lorentz). Si 1 p < N, 1 q < +∞ alors ∗
W 1 (Ω, |·|p,q ) ⊂> Lp
,q
(Ω),
1 1 1 . = − ∗ p p N
De plus, on a pour v ∈ W 1 (Ω, |·|p,q ) : 1. Si γ0 v = 0 sur ∂Ω alors si u = |v| |v|p∗ ,q
p∗ 1 N
N αN
||∇u|∗u |p,q
p∗ 1
N N αN
|∇v|p,q si 1 q p.
et |v|(p∗ ,q)
1 1 p∗ −1 + (p∗ ) q |Ω| p∗ |v|1 si p < q +∞. 1 |∇u|∗u (p,q) N N αN
2. Si γ0 v ≡ 0 sur ∂Ω alors il existe une constante c2 > 0 ne d´ependant que de p, q, Ω, N et Q t.q.
108
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
v − v∗ |Ω| 2 et
v − v∗ |Ω| 2
p∗ ,q
c2 ||∇v|∗v |p,q c2 |∇v|p,q si 1 q p,
c2 ||∇v|∗v |(p,q) c2 |∇v|(p,q) si p < q +∞.
(p∗ ,q)
Preuve. Commen¸cons par rappeler un lemme de Hardy dont la preuve est identique a` celle donn´ee au d´ebut du chapitre : (voir exercice 10.1.29, chapitre 10) Lemme 4.5.4 (de Hardy (2eme version)). Soit f : [0, +∞[→ [0, +∞[ mesurable, r < 0 et q 1, deux nombres r´eels. Alors, q q +∞ +∞ +∞ q −r−1 f (t)dt x dx f (t)q tq−r−1 dt. |r| 0 x 0 1er cas : v ∈ W 1 (Ω, |·|p,q ) t.q. v = 0 sur ∂Ω. Posons u = |v| (quitte a` raisonner par densit´e on pourra supposer v born´ee), on a : q |Ω| q dt q 1 q −1 t p∗ u∗ (t) = t p∗ |u∗ (σ)| dσ dt . |v|p∗ ,q = t t Ω∗ Ω∗ Quitte a` prolonger u∗ par z´ero, nous pouvons appliquer le lemme de Hardy pr´ec´edent pour obtenir : q dt 1 1 q q+ q∗ −1 q ∗ q ∗ q p t p t1− N |u∗ (t)| |u∗ (t)| t dt = (p ) |v|p∗ ,q (p ) t Ω∗ Ω∗ Par l’in´egalit´e ponctuelle de Poincar´e-Sobolev : 1
t1− N |u∗ (t)|
D’o` u q |v|p∗ ,q
1 1
N N αN
q
1 1 N
N αN
(p∗ )q
|∇u|∗u (t) Ω∗
pp.
1
t p |∇u|∗u
q dt . t
Soit • Si 1 q p en utilisant l’in´egalit´e de Poly` a-Sz¨ego (th´eor`eme 3.4.1), on a: |v|p∗ ,q
p∗ 1 N
N αN
||∇u|∗u |p,q
p∗ 1
N N αN
|∇v|p,q .
• Si p < q < +∞ alors par int´egration par partie, on a
4.5 Calcul d’indices d’inclusions
q p∗ |Ω| p∗ u∗∗ (|Ω|)q − p∗ q
q
t p∗ −1 u∗∗ (t)q dt =
Ω∗
A l’aide du th´eor`eme 4.1.2 i.e. −u∗∗ (t)
d´eduit :
+
p∗
Ω∗
1
N N αN
q
t p∗ −1 u∗∗ (t)q dt q
t p∗ −1 u∗∗ (t)q dt
q1
Ω∗
t
1 N
109
q
Ω∗
t p∗ uq−1 ∗∗ (t)u∗∗ (t)dt.
−1 1
et l’in´egalit´e de H¨older on
N N αN
q p∗ |Ω| p∗ u∗∗ (|Ω|)q q q1 q t p −1 (|∇u|∗u )q∗∗ (t)dt .
Ω∗
En utilisant l’in´egalit´e de Young suivante : ab r´esultat.
1 q 1 a + bq , on d´eduit le q q
2eme cas γ0 v ≡ 0 sur ∂Ω. Ecrivons que q v − v∗ |Ω| 2 ∗
p ,q
|Ω| 1 + t p∗ |Ω| 2
=
|Ω| 2
0
q 1 |Ω| dt t p∗ v∗ (t) − v∗ 2 t
q v∗ (t) − v∗ |Ω| dt = I1 + I2 . 2 t
On traite la premi`ere int´egrale comme le cas pr´ec´edent. En appliquant l’in´egalit´e de Hardy, q |Ω| |Ω| |Ω| q dt 2 2 2 1 q 1 −1 ∗ t p t1− N |v∗ (t)| . I1 = tp |v∗ (σ)| dσ dt (p∗ )q t 0 t 0 1
Puisque t1− N |v∗ (t)| Q |∇u|∗u (t) pour t
|Ω| , on obtient alors 2
I1 Qq (p∗ )q ||∇v|∗v |p,q Qp (p∗ )q |∇v|(p,q) . q
q
(4.5)
Quant a` l’in´egalit´e I2 , nous introduisons q−1 γ |Ω| q−N : γ 1−q , b(t) = γ − (|Ω| − t) alors :b ∈ L1 |Ω| , |Ω| . γ= 2 (q − 1)N 2 |Ω| , |Ω| On ´ecrit pour tout t ∈ 2 q q t 1 1 |Ω| − v∗ (t) − v∗ = (|Ω| − σ) N (|Ω| − σ) N |v∗ (σ)| dσ |Ω| 2 2
110
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Q
q
t
q |Ω| 2
− N1
(|Ω| − σ)
Qq:b(t)
|∇v|∗v (σ)dσ
|Ω| |Ω| 2
q
[|∇v|∗v ] dσ
(ceci en utilisant la propri´et´e PSR et l’in´egalit´e de H¨older). Ainsi 1+ p |Ω| q q q q2 : I2 Q b(t)dt · ||∇v|∗v |p,q c1 |∇v|(p,q) 1 |Ω| |Ω| N 2 d’o` u
1
2 cq c2 = Q p∗ + c2 , c2 = 1 . Q
Preuve identique a` la partie 1 pour le cas p < q < +∞.
Voici une preuve fond´ee sur le th´eor`eme g´en´eral 4.4.6 qui donne un r´esultat valable pour q +∞ mais plus faible si q < +∞. Th´ eor` eme 4.5.3. Soit 1 p < N, 1 < q +∞. Alors, on a ∗
W 1 (Ω, |·|p,q ) ⊂ Lp
,+∞
(Ω) .
De plus, on a u − u∗ |Ω| 2
p∗ ,+∞
2
1 p∗
+∞
Q 1
γ −ν
(θ − 1) θ
1− q1 dθ
||∇u|∗u |(p,q)
q N −1 q p−1 · , ν = · et Q est la p q−1 N q−1 constante isop´erim´etrique associ´ee a ` Ω.
∀ u ∈ W 1 (Ω, |·|p,q ), o` u γ+1 =
Preuve. Dans le th´eor`eme 4.4.6 d’estimation g´en´erale, on choisit alors ρ0 = |·|p∗ ,+∞ et ρ(·) = |·|(p,q) . Ainsi, ρ (·) |·|(p ,q ) et comme |·|(p ,q ) p |·|p ,q , il suffit d’estimer ρ0 χI(s) K p ,q . Pour des raisons de sym´etrie dans l’expression de χI(s) K ∗ , il suffit d’estimer |Ω| . Dans ce cas nous avons : pour s < 2 ⎡ ⎤ q1 |Ω| −s ⎢ 2 q −1 ⎥ − q ⎥ b(s) = χI(s) K p ,q = Q ⎢ ⎣ σ p (s + σ) N dσ ⎦ . 0
Par changement de variables, la derni`ere int´egrale s’´ecrit q q (en posant γ + 1 = , ν = ) : p N
4.6 In´egalit´es d’interpolation pour un espace norm´e g´en´eral
⎡
⎤ q1 |Ω| 2 −s ⎢ ⎥ γ+1−ν ⎢ σ pq −1 (s + σ)− Nq dσ ⎥ = s q ⎣ ⎦ 0
111
⎛
⎞ q1 |Ω| 2s ⎜ ⎟ ⎜ (θ − 1)γ θ−ν dθ ⎟ ⎝ ⎠ 1
+∞ q1 γ+1−ν 1 γ −ν = − et J = Q (θ − 1) θ dθ < +∞. D’o` u, en q p∗ 1 utilisant la sym´etrie : ⎧ 1 |Ω| ⎪ ⎨s− p∗ , si 0 < s 2 b(s) J 1 |Ω| ⎪ ⎩(|Ω| − s)− p∗ , si < s < |Ω| . 2
or,
On d´eduit
1
1
1
b∗ (s) 2 p∗ Js− p∗ : |b|p∗ ,+∞ 2 p∗ J .
On applique alors l’estimation g´en´erale u − u∗ |Ω| |b|p∗ ,+∞ ||∇u|∗u |(p,q) . 2 p∗ ,+∞ Sachant que ||∇u|∗u |(p,q) |∇u|(p,q) , on a : u − u∗ |Ω| 2
p∗ ,+∞
2
1 p∗
Q 1
+∞
γ −ν
(θ − 1) θ
1− q1 dθ
|∇u|(p,q) .
Corollaire 4.5.2 ( du th´eor`eme 4.5.3). ∀ u ∈ W 1 (Ω, |·|p,q ) 1
1
|u|p∗ ,+∞ 2 p∗ J |∇u|(p,q) + 2 |Ω| p∗
−1
|u|1 .
Remarque. Le cas q = 1 p < N peut ˆetre abord´e avec la mˆeme m´ethode en calculant b(s) = χI(s) K p ,+∞ .
4.6 In´ egalit´ es d’interpolation pour un espace norm´ e g´ en´ eral Les in´egalit´es de Poincar´e-Sobolev (PSR) peuvent aussi servir a` obtenir des in´egalit´es d’interpolation avec, en prime les estimations des constantes. En voici quelques exemples :
112
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
Th´ eor` eme 4.6.1 (interpolation du type Gagliardo-Nirenberg g´en´eralis´ ee).
1 Soit ρ une norme non triviale sur L0 (Ω∗ ) et soit u ∈ V0+ (Ω, ρ) = v ∈ 1,1 (Ω), ρ |∇v|∗v < +∞ . W0+ |Ω| si q 1 Pour q ∈]0, +∞[, on note |Ωq | = . |u > 0| si 0 < q < 1 Pour toute application ρ0 homog`ene et monotone sur L0 (Ω∗ ), on a alors :
ρ0 (u∗ )
q1
q Nα
1
ρ (|∇u|∗u ) q ρ0
1 N
1 ρ k1 uq−1 χ[s,|Ω|] q ∗
1
avec k1 (t) = t N −1 .
Corollaire 4.6.1. On suppose que Ω est un ouvert born´e de IRN (pour simplifier). Si N p < +∞, alors ∀ u ∈ W01,N (Ω), a a a 1 1 1−a a 1−a |u|p |∇u|N |u|p−N |∇u|∗|u| |u|p−N 1 1 N N N aN αN aN αN avec a =
N . p
Preuve du th´eor`eme 4.6.1. Soit u ∈ W01 (Ω, ρ), d’apr`es l’in´egalit´e de Poincar´eSobolev (PSR), on a : 1
−u∗ (s)
s N −1 1
N N αN
|∇u|∗u (s)
p.p.
que Comme u 0, on d´eduit apr`es multiplication par uq−1 ∗ −
1 1 1 d q N −1 uq−1 (s), u∗ (s) 1 |∇u|∗u (s) · s ∗ q ds N N αN
q 0.
En int´egrant entre s et |Ωq | on d´eduit de cette in´egalit´e que ∀ s ∈ Ω ∗ 1 q uq∗ (s) |∇u|∗u (t)t N −1 u∗ (t)q−1 χ[s,|Ωq |] (t)dt. 1 N Ω∗ N αN En utilisant ρ et ρ , on obtient, ∀ s ∈ Ω ∗ uq∗ (s)
q 1 N
N αN
ρ (|∇u|∗u ) ρ k1 uq−1 χ[s,|Ωq |] ∗
4.6 In´egalit´es d’interpolation pour un espace norm´e g´en´eral
113
1
o` u k1 (t) = t N −1 , t ∈ Ω∗ . Puisque ρ0 est homog`ene et monotone sur L0 (Ω∗ ), on a alors : q1 q1 1 q q−1 q ρ k ρ0 (u∗ ) ρ (|∇u| ) ρ χ u . 0 1 [s,|Ωq |] ∗ 1 ∗u N N αN
Preuve du corollaire 4.6.1. ˙ |·|N et qN = p. Alors Il suffit de consid´erer u 0. On choisit ρ0 = |·|p , ρ= l’in´egalit´e du th´eor`eme implique : |u|p
q1
q
1 q
||∇u|∗u |N
1
N N αN
|Ω|
s
Ω∗
t−1 up−N (t)dt ∗
p1 ds
(4.6)
Posons a = 1 − p−N = Np = 1q . En int´egrant par partie la derni`ere int´egrale p (ou en utilisant le th´eor`eme de Fubini) : |Ω| −1 p−N t u∗ (t)dt ds = up−N (t)dt. (4.7) ∗ Ω∗
s
Ω∗
En combinant (4.6) et (4.7), on a : a 1 a 1−a |u|p ||∇u|∗u |N |u|p−N 1 N aN αN
Remarques. •
Le corollaire pr´ec´edent est souvent utilis´e avec N = 2, p = 4, p − N = 2 donc a = |u|4
•
1 2
14 1 1 1 |∇u|22 |u|22 π
Le th´eor`eme 4.6.1 peut ˆetre ´enonc´e pour des fonctions a` trace non nulle i.e. W 1,1 (Ω), il suffit d’appliquer l’in´egalit´e (PSR) ad´equate.
A partir de cette derni`ere interpolation, d´ecoulent d’autres interpolations. En voici un exemple Corollaire 4.6.2 (du th´eor`eme 4.6.1). Sous les mˆemes conditions que le th´eor`eme pr´ec´edent, si max(N , p − N ) r p < +∞ alors : r
r 1− p
p |u|p c |∇u|N |u|r
114
4 In´egalit´es ponctuelles et inclusions g´en´eralis´ees de Sobolev
avec c =
a
1 aN αN
(1−a)(1− p−N ) r
r
1 N
Cr (N, Ω) p −a |Ω| 1
N |Ω| r , Cr (N, Ω) = a= 1 p N N αN
+∞
σ
1 r(1− N ) −σ
e
,
r1 dσ
.
0
Preuve. On a vu au th´eor`eme 4.4.2 que pour u ≡ 0 : 1,N |u|r Cr (N, Ω) |∇u|N pour W0+ (Ω), on d´eduit que : a
r a− p
|∇u|N = |∇u|N
r
r a− p
r
p |∇u|N Cr (N, Ω) p −a |u|r
r
p |∇u|N
(4.8)
et par l’in´egalit´e de H¨older, on sait que : 1−a
(1−a)(1− p−N ) r
|u|p−N |Ω|
1−a
|u|r
.
En combinant avec le th´eor`eme 4.6.1 pr´ec´edent, on d´eduit le r´esultat.
(4.9)
Notes pr´ e-bibliographiques Les r´esultats issus de ce chapitre sont en majorit´e dˆ us `a l’auteur (voir r´ef´erences cit´ees en fin d’ouvrage) sauf ceux des inclusions classiques de Sobolev. N´eanmoins les preuves sont bas´ees sur les r´esultats de l’auteur.
5 Formalisme d’estimations pour les probl` emes aux limites
Les estimations ponctuelles utilisant les r´earrangements monotones dans les ´equations aux d´eriv´ees partielles ont ´et´e initi´ees par G. Talenti [120] o` u il a compar´e la solution de −∆u = f ∈ L2+ (Ω), u ∈ H01 (Ω) a` la solution radiale u f est la fonction r´earrangement sph´erique de de −∆U = f, U ∈ H01 (Ω ) o` :
:
f et Ω est la boule de mˆeme mesure que Ω. Il a prouv´e alors que u∗ (s) :
U∗ (s), ∀ s. Comme U∗ est connue explicitement, on d´eduit les r´egularit´es de u dans n’importe quel espace invariant par r´earrangement. Des r´esultats analogues ont ´et´e prouv´es par divers auteurs adoptant la m´ethode de Talenti. Dans ce chapitre, nous adoptons une m´ethode diff´erente, nous allons essayer de d´evelopper syst´ematiquement un m´ecanisme d’estimations a priori en utilisant les diverses propri´et´es du r´earrangement monotone et relatif. Grosso modo, l’id´ee est la suivante : Consid´erons u, un ´el´ement d’un ensemble V , solution par exemple d’une ´equation variationnelle de la forme : ; < A(u), ϕ = T, ϕ , ∀ ϕ ∈ W (V ⊂ W ) et T ∈ W (espace dual de W ). Pour chaque s ∈ Ω∗ , on construit une fonction test ϕ(s) de mani`ere `a transformer l’´equation pr´ec´edente en une in´equation ponctuelle en s. En g´en´eral, (s) puisqu’il faut estimer v = |u|, cette in´equation peut s’´ecrire : a (∇v) ∗v u G(T ) est une fonction de la donn´ee T uniquement, Φ : IR → IR Φ G(T )∗v , o` est bien d´etermin´ee en g´en´eral. Moyennant les hypoth`eses de croissance sur l’op´erateur, si V v´erifie la propri´et´e PSR alors l’in´egalit´e conduit a` l’in´equation diff´erentielle : −v∗ (s) K(s, Ω, V )Φ G(T )∗v (s). A partir de l` a, une analyse analogue a` celle du chapitre 4 conduit a` des estimations de v dans divers espaces norm´esL(Ω ∗ , ρ). Par exemple si ρ et ρ0 sont deux normes distinctes t.q. ρ Φ G(T )∗v < +∞ et si l’indice d’injection u ρ est la norme associ´ee de ρ) est fini alors v∗ ∈ L(Ω∗ , ρ0 ) ρ0 ρ (χI(s) K) (o` i.e. ρ0 (v∗ ) < +∞.
116
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
5.1 Quelques lemmes pr´ eliminaires Nous allons illustrer cette d´emarche `a l’aide de quelques exemples, en faisant varier les conditions aux limites et nous terminerons par quelques cons´equences directes de ces ´etudes. Commen¸cons par quelques lemmes g´en´eraux : Lemme 5.1.1 (in´egalit´e de H¨older pour le r´earrangement relatif). Si 1 < p p < +∞, p = , si F1 ∈ Lp (Ω)N et F2 ∈ Lp (Ω)N alors ∀ u ∈ L1 (Ω), p−1 on a p.p. s ∈ Ω∗
F1 · F2 χΩ\P (u)
∗u
p1 p1 p p (s) |F1 | χΩ\P (u) (s) |F2 | χΩ\P (u) , ∗u
o` u χΩ\P (u) d´esigne la fonction caract´eristique de Ω\P (u), P (u) l’ensemble des paliers de u, F1 · F2 est le produit scalaire dans IRN , |Fi | la norme euclidienne de Fi , i = 1, 2. Preuve. Par d´efinition du r´earrangement relatif, la fonction : s →
F1 · F2 χΩ\P (u) dx est dans W 1,1 (Ω∗ ), donc elle est presque partout {u>u∗ (s)}
d´erivable. Ainsi 1 F1 · F2 χΩ\P (u) dx . F1 · F2 χΩ\P (u) (s) = lim h 0 h ∗u {u∗ (s+h)
En appliquant l’in´egalit´e de H¨older a` cette derni`ere int´egrale et en faisant tendre h vers z´ero on d´eduit le lemme.
1,1 Lemme 5.1.2. Soit 1 p +∞, et soit v ∈ Lp (Ω) t.q. v∗ ∈ Wloc (Ω∗ ). p g v − v∗ (s) + dx est dans Alors ∀ g ∈ L (Ω) la fonction G(s) = Ω
1,1 (Ω∗ ). De plus, on a pour presque tout s Wloc s dv∗ dv∗ (s) g(x)dx = − (s) G (s) = − g∗v (σ)dσ. ds ds 0 {v>v∗ (s)}
Preuve. La fonction H : IR → IR d´efinie par H(t) =
g(v − t)+ dx est Ω
localement lipschitzienne car, ∀ t1 , t2 |H(t1 ) − H(t2 )| |g| dx |t1 − t2 | , |H(t)| |gv| + |t| |g| . Ω
Ω
Ω
5.2 Estimations ponctuelles pour des ´equations quasilin´eaires
117
1,1 Par suite, la fonction compos´ee G(s) = H v∗ (s) est dans Wloc (Ω∗ ) d`es 1,1 que v∗ ∈ Wloc (Ω∗ ) et ob´eit `a la r`egle de d´erivation de fonctions compos´ees, dv∗ c’est `a dire G (s) = H v∗ (s) (s) p.p. en s. Un calcul direct de H (t) = ds H(t + h) − H(t) conduit a` l’expression H (t) = − gdx . lim h 0 h {v>t}
5.2 Estimations ponctuelles pour des ´ equations quasilin´ eaires Dans ce paragraphe, nous allons consid´erer pour p ∈]1, +∞[, un op´erateur commun´ement appel´e op´erateur de Leray-Lions, & a : Ω × IR × IRN → IRN v´erifiant : LL1 & a est de Carath´eodory i.e. que pour presque tout x, (σ, ξ) ∈ IR × IRN → & a(x, σ, ξ) ∈ IRN est continue et ∀ (σ, ξ) ∈ IR × IRN , x → & a(x, σ, ξ) ∈ IRN est mesurable. LL2 (Coercivit´e), il existe un r´eel α > 0 t.q. p.p. en x ∈ Ω, ∀ (σ, ξ) ∈ IR × IRN p
& a(x, σ, ξ) · ξ α |ξ| . LL3 Il existe un constante c > 0 t.q. p.p. en x ∈ Ω, ∀ (σ, ξ) ∈ IR × IRN on a : p−1 p−1 + |σ| + a0 (x) o` u a0 ∈ Lp (Ω). |& a(x, σ, ξ)| c |ξ| Remarques. 1. Les hypoth`eses (LL1) et (LL3) ne seront pas directement utiles, elles assurent essentiellement que les op´erations, que nous effectuerons, auront un sens. Par exemple, que ∀ u ∈ W 1,p (Ω) & a x, u(x), ∇u(x) · ∇ϕ(x)dx est finie, ∀ ϕ ∈ W 1,p (Ω) . Ω
2. On supposera l’existence de solutions tout le long du chapitre. Pour T ∈ W −1,p (Ω) = W01,p (Ω) , on notera |T |−1,p sa norme (duale) et N ∂fi on utilisera la d´ecomposition T = − avec fi ∈ Lp (Ω), ∂x i i=1
'N ( 12 2 fi (x) avec |F |Lp (Ω) = |T |−1,p . F (x) = f1 (x), . . . , fn (x) , |F (x)| =
i=1
118
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
5.2.1 Cas des probl` emes de Dirichlet Lemme 5.2.1 (equation ponctuelle sur Ω∗ ). 1,p Sous les conditions pr´ec´edentes, pour toute solution u ∈ W0 (Ω) de −div & a(x, u, ∇u) = T dans D (Ω), on a & a(∇u) · ∇u (s) = F · ∇u (s) p.p. en s ∈ Ω∗ ∗v
∗v
o` u on a pos´e & a(∇u)(x) = & a x, u(x), ∇u(x) , v = |u|. Preuve. Soit u ∈ W01,p (Ω) solution de −div & a(x, u, ∇u) = T . Ce qui est ´equivalent a` ∀ ϕ ∈ W01,p (Ω), & a(∇u) · ∇ϕdx = F · ∇ϕdx . Ω
Ω
Pour s ∈ Ω∗ , consid´erons la fonction localement lipschitzienne Φs : IR → IR d´efinie par, pour σ ∈ IR Φs (σ) = |σ| − v∗ (s) sign (σ) . +
1 Cette fonction v´erifie Φs (σ) = 0
si |σ| > v∗ (s), . En choisissant ϕ = Φs (u) sinon
& a(∇u) · ∇u dx =
alors, on a ∀ s ∈ Ω∗ & a(∇u) · ∇u
∗v
{v>v∗ (s)}
F · ∇u dx ce qui est ´equivalent a` {v>v∗ (s)}
= F · ∇u .
∗v
Th´ eor` eme 5.2.1. Sous les mˆemes hypoth` eses que le lemme 5.2.1, on a, 1,p a(x, u, ∇u) = T , p.p. en s pour toute solution u ∈ W0 (Ω) de −div & 1. |∇v|∗v (s) 2. −v∗ (s)
1 1
α p−1
1 s N −1 1 1 N α p−1 N αN
1 p p |F | (s), ∗v 1 p p |F | (s), ∗v
o` u v = |u|, T = −div(F ). Preuve. Rappelons que l’application v → v∗u est croissante, i.e. si v1 v2 p.p. alors v1∗u v2∗u p.p. en s et (αv)∗u = αv∗u si α > 0. p Puisque & a(∇u) · ∇u (x) α |∇v| (x) p.p. dans Ω, alors le lemme 5.2.1 implique, pour presque tout s :
5.2 Estimations ponctuelles pour des ´equations quasilin´eaires
1 1 p p p p p α |∇v| (s) F · ∇u (s) |F | (s) |∇v| (s). ∗v
∗v
∗v
∗v
119
(5.1)
En effet, il suffit d’appliquer le lemme 5.1.1 (in´egalit´e de H¨older) et le fait que |∇u| = |∇v| , ∇u(x) = 0 p.p. sur P (u). En simplifiant l’in´egalit´e (5.1), on d´eduit :
p
|∇v|
p1 ∗v
(s)
1 p
p
|F |
p1 ∗v
αp
(s),
p.p. en s.
(5.2)
L’in´egalit´e de H¨older pour le r´earrangement relatif conduit : 1 p p |∇v|∗v (s) |∇v| (s) ∗v
p.p. en s.
(5.3)
Les relations (5.2) et (5.3) donnent l’´enonc´e (1) du th´eor`eme. Quant a` la seconde relation, puisque v ∈ W01,p (Ω) v 0, on a d’apr`es la propri´et´e PSR associ´ee `a cette classe de fonctions (voir th´eor`eme 4.1.1) : 1
−v∗ (s)
s N −1
(5.4) 1 |∇v|∗v (s). N N αN On combine cette derni`ere relation avec l’´enonc´e (1) pour obtenir la relation (2).
5.2.1 eor` eme 5.2.1). Soit ρ une norme sur L0 (Ω∗ ). (du th´ 1 1 p p On suppose que ρ |F | ∗v < +∞ et si k(σ) = σ N −1 on note b(s) =
Corollaire
ρ (kχ[s,|Ω|] ). Soit ρ0 est une application homog`ene et monotone. On suppose que l’indice d’injection ρ0 (b) < +∞. Alors, on a : ρ0 (v∗ )
ρ0 (b) 1 N
1
N αN α p−1
1 p p ρ |F | ∗v < +∞ .
Preuve. Puisque v ∈ W01,p (Ω), v 0 alors v∗ (|Ω|) = 0 et v∗ ∈ W 1,p ε, |Ω| , ∀ 0 < ε < |Ω|. Ainsi ∀ s ∈ Ω∗ , en appliquant le th´eor`eme 5.2.1 : v∗ (s) = − s
|Ω|
v∗ (σ)dσ
Ω∗
1 p p k(σ) |F | (σ) 1 N
N αN α
∗v
1 p−1
χ[s,|Ω|] (σ)dσ .
En utilisant successivement ρ et ρ puis ρ0 , on d´eduit de cette derni`ere in´egalit´e : 1 ρ0 ρ kχ[s,|Ω|] p p ρ0 (v∗ ) · ρ |F | < +∞ . 1 1 ∗v N N αN α p−1
120
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
A partir de ce r´esultat, on retrouve la r´egularit´e L∞ lorsque F ∈ Lr (Ω)N , et N . r > p−1 Proposition 5.2.1. Soit T ∈ W
−1,r
N p , p−1 p−1
(Ω) avec r > max alors toute solution a(x, u, ∇u) = T dans D (Ω) est born´ee et |u|∞ u ∈ W01,p (Ω) de −div & 1
b(0) 1 N N αN
|F |Lp−1 r (Ω) .
1 α p−1
Preuve. On choisit ρ0 (·) = |·|∞ , ρ(·) = |·|(p−1)r alors
'
|Ω|
ρ kχ[s,|Ω|] =
σ
(p−1)r 1 (N −1)( (p−1)r−1
1 (1− (p−1)r
= b(s) .
s
N alors b(0) < +∞, donc b∞ = b(0) < +∞. D’o` u en p−1 appliquant le corollaire 5.2.1 pr´ec´edent, 1 1 b(0) b(0) p p |F | |F |Lp−1 |v|∞ r (Ω) . 1 1 1 1 ∗v L(p−1)r N N N αN α p−1 N αN α p−1 Puisque r >
Pour obtenir un meilleur r´esultat analogue a` celui de cette propri´et´e, on peut introduire l’ensemble suivant : N 1 N 1 p p ,p W−1 (Ω) = T ∈ D (Ω) : T = −div F, |F | ∈ L p , p (Ω) .
Proposition 5.2.2. N
,1
N
,1
p p p p (i) W−1 (Ω) ⊂ W −1,p (Ω), W −1,r (Ω) ⊂ W−1 (Ω), r > N
,1
N . p−1
p p (ii) Si T ∈ W−1 (Ω), alors u ∈ L∞ (Ω). p p 1 |F | De plus |u|∞ N 1 . 1 1 N α p−1 ( p ,p) N αN
Preuve de la proposition 5.2.2. N
,1
p p (Ω) ⊂ W −1,p (Ω), consid´erons T = −div(F ), (i) Pour montrer que W−1
p
|F |
∈L
N p
1 ,p
(Ω). Comme, ∀ s ∈ Ω∗ , 1 s 1 p p p |F | dx |F |∗ (σ)dσ = |F | (s) , |Ω| Ω s 0 ∗∗
5.2 Estimations ponctuelles pour des ´equations quasilin´eaires
121
on obtient p1 1 1 1 1 ds p p p < +∞ , |F | dx s N −1 ds s N |F | (s) |Ω| Ω s ∗∗ Ω∗ Ω∗ p p ce qui entraˆıne |F |Lp c |F | N 1 . ( p ,p) N 1 , N p p p −1,r , (Ω) ⊂ W−1 (Ω), r > max Pour prouver W on app−1 p−1 plique l’in´egalit´e de H¨older comme auparavant 1 p1 1 p p p s N −1 |F | (s)ds γ |F | r . ∗∗
Ω∗
∗∗ L p
Par l’in´egalit´e de Hardy, (voir lemme 1.4.2) on d´eduit alors : 1 1 1 p p s N −1 |F | (s)ds c |F |Lp−1 < +∞ si T = −div(F ) ∈ W −1,r (Ω). r ∗∗
Ω
p
(ii) Posons G = |F | , cN =
1
1
1
N α p−1 N αN
. Alors, par l’in´egalit´e de Hardy-
Littlewood, on a : |Ω| p1 1 σ N −1 G∗v (σ)dσ cN |u|∞ cN 0
p1 1 σ N −1 G∗v (σ)dσ . ∗
Ω∗
Mais en tout point σ ∈ Ω∗ , on a (cf. corollaire 2.2.1) : G∗v (σ) G∗v (σ) G∗∗ (σ) . ∗
Ainsi,
|u|∞ cN
Ω∗
∗∗
1 1 p p σ N −1 G∗∗ (σ) p dσ = cN |F | N (
p
1 ,p )
.
On peut obtenir la r´egularit´e d’une solution radiale d´ecroissante le long du rayon. Th´ eor` eme 5.2.2 (r´egularit´e du r´earrangement sph´erique). Soit v le r´earrangement sph´erique de v = |u|. Alors, ∀ σ ∈ Ω∗ ˜ 1 1 p p o` |∇v |∗ (σ) u G = |F | . 1 G∗∗ (σ) ˜ α p−1 Preuve. D’apr`es le th´eor`eme 5.2.1, on a p.p. en s ∈ Ω∗ , 1
1
1
N 1− N s v∗ (s) −N αN
α
1 p−1
G∗v
p1
(s) .
122
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
D’o` u, ∀ σ ∈ Ω∗ (via le lemme 3.4.1 et le corollaire 2.2.1), |∇v |∗ (σ) = ˜
1
1
N 1− N − N αN s v∗
∗
(σ)
1 α
1 p−1
G∗v
p1 ∗
(σ)
1 α
1 p−1
1
G∗∗ (σ) p .
Corollaire 5.2.2 (du th´eor`eme 5.2.2). r p Si 1 r +∞ et |F | ∈ L p ,+∞ (Ω) alors |∇v | ∈ Lr,+∞ (Ω). ˜ Preuve. Elle d´ecoule imm´ediatement du pr´ec´edent th´eor`eme 5.2.2.
Corollaire 5.2.3 (du th´eor`eme 5.2.2). On suppose que T ∈ Lr (Ω), r > N . Alors v est lipschitzienne (en particulier ∇v ∈ L∞ (Ω)N ). ˜ ˜ Preuve. Soit w ∈ H01 (Ω) : −∆w = T . Alors, w ∈ W 2,r (Ω). Ainsi |∇w| ∈ L∞ (Ω). 1 p−1 |F |∞ Comme T = −div(F ), F = ∇w on d´eduit ∇v (σ) ∀ σ ∈ Ω ∗ . D’o` u 1 α p−1 ˜∗ le r´esultat, via la proposition 5.2.1, car N p r −1,s L (Ω) ⊂ W , pour un s > max . p−1 p−1
On peut montrer l’existence de solutions d’E.D.P. qui sont radiales et d´ecroissantes le long du rayon. Voici un exemple, Proposition 5.2.3. Soit Ω = B(R) la boule de rayon R > 0 centr´ee a ` l’origine. Si f ∈ L∞ (Ω) est telle que f (x) = f (x) 0, alors il existe une ˜ et une seule solution u ∈ W 1,∞ (Ω) ∩ W01,p (Ω) v´erifiant p−2 −∆p u = −div |∇u| ∇u = f dans Ω . Preuve. On sait qu’il existe u ∈ W01,p (Ω) v´erifiant : 1 1 p p J(u) = |∇u| dx − f u = inf |∇v| dx − f v, v ∈ W01,p (Ω) . p Ω p Ω Ω Ω De plus, u = u 0. En effet, u ∈ W01,p (Ω) v´erifie −∆p u = f . Par le ˜ principe du maximum u 0. Par ailleurs, l’op´erateur −∆p ´etant strictement monotone sur W01,p (Ω), on d´eduit que u est l’unique solution de cette ´equation aux d´eriv´ees partielles. Le r´earrangement sph´erique u 0, u appartient a` ˜ ˜
5.2 Estimations ponctuelles pour des ´equations quasilin´eaires
123
W01,p (Ω). De plus, par l’in´egalit´e de Poly` a-Sz¨ego et l’in´egalit´ e de Hardyp p Littlewood, on a : |∇u| dx |∇u| dx et fu fu = f u. ˜ Ω Ω Ω Ω ˜˜ Ω ˜ D’o` u J(u) J(u). Ainsi J(u) = J(u) : u = u. La r´egularit´e W 1,∞ d´ecoule du ˜ ˜ ˜ corollaire 5.2.2 pr´ec´edent.
On peut montrer l’existence de solution radiale autrement (par exemple par un th´eor`eme de point fixe). En combinant l’in´egalit´e de Bliss avec le th´eor`eme 5.2.1, on a : Th´ eor` eme 5.2.3. N
p−1 (Ω) 1. Si T ∈ W −1, alors toute solution u ∈ W01,p (Ω), −div & a(x, u, ∇u) = T dans D (Ω) v´erifie : u ∈ Lq (Ω) pour tout 1
q < +∞ et |u|q B0 · |F | p−1N . L p−1
2. Si T ∈ W
−1,r
avec m∗ =
(Ω), p < r <
N ∗ alors u ∈ Lm (Ω), p−1
1 (p − 1)rN et |u|m∗ B0 |F |Lp−1 r (Ω) . N − (p − 1)r
Preuve. 1. Soient 1 q < +∞, p < m < N t.q. q < l’in´egalit´e de Bliss (voir lemme 4.4.1) m∗ |u|Lq
Nm = m∗ . Alors d’apr`es n−m
mm N −1 m N (t)t dt v∗
∗
B Ω∗
1 1 en utilisant l’estimation −v∗ (t)t1− N cN G∗v p (t), on d´eduit m∗ |v|q
∗ Bcm N
(G∗v )
m p
mm∗ (t)dt
Ω∗ 1
1
1
1
|v|q B m∗ cN |G∗v | p mp B m∗ cN |F | p−1N < +∞ L p−1
L
N p−1
pour F ∈ L (Ω)N , m < N . 2. La d´emonstration est identique a` celle ci-dessus en prenant m = (p − 1)r, 1 1
ainsi 0 < m < N . D’o` u |v| B m∗ cN |F | p−1 r . q
L
124
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
5.2.2 Cas des probl` emes Neumann-Dirichlet Des r´esultats analogues peuvent ˆetre obtenus pour des probl`emes de Neumann-Dirichlet. Si le domaine est un ouvert born´e connexe lipschitzien, et si on note Γ0 une partie de mesure positive de ∂Ω, Γ1 = ∂Ω\Γ0 , alors on posera comme au 1 chapitre 4, paragraphe 4.3, la constante isop´erim´etrique associ´ee `a Ω 1 N σNN |u| N 1 N −1 1,p (Ω) = v ∈ W (Ω) : v = 0 sur Γ sup . et `a WΓ1,p 0 . Alors 1 = 0 1,1 |∇u| N 1 u∈WΓ N σN 0 En suivant la mˆeme d´emarche qu’au paragraphe pr´ec´edent on a : Th´ eor` eme 5.2.4. Soient T = −div(F ) ∈ WΓ1,p (Ω) et F ∈ Lp (Ω)N . 0 (Ω), v´erifiant Alors pour toute solution u ∈ WΓ1,p 0 & a(x, u, ∇u) · ∇ϕdx = F · ∇ϕ, ∀ ϕ ∈ WΓ1,p (Ω) 0 Ω
Ω
on a pour presque tout s ∈ Ω∗ : 1. & a(∇u) · ∇u ∗v (s) = F · ∇u ∗v (s) o` u& a(∇u) = & a(x, u, ∇u), v = |u|, 1 (G∗v ) p (s) p 2. |∇u|∗v (s) o` u G = |F | , 1 α p−1 1 1 −1 cN s N (G∗v ) p (s) o` u& cN = 3. −v∗ (s) &
1 1 N
1
.
N σN α p−1
De ce fait les corollaires de ce th´eor`eme sont identiques `a ceux du paragraphe 5.2.1 du probl`eme Dirichlet, il suffit de remplacer αN par σN . 1,p Corollaire 5.2.4 (du th´eor`eme 5.2.4). Soit une solution u ∈ WΓ0 (Ω) de & a(∇u) · ∇ϕdx = F · ∇ϕ, ∀ ϕ ∈ WΓ1,p (Ω). Alors 0 Ω
Ω
1. si F ∈ Lr (Ω)N , r > max
N p , p−1 p−1
|u|∞
alors u ∈ L∞ (Ω) 1
b(0) 1 N
N σN α
|F |Lp−1 r (Ω) ,
1 p−1
N
2. si F ∈ L p−1 (Ω), p < N alors u ∈ Lq (Ω) ∀ q < +∞ 1
|u|q c |F | p−1N , L p−1
5.3 Cas des ´equations de Neumann homog`enes
3. si F ∈ Lr (Ω), p < r <
125
N N (p − 1)r ∗ , u ∈ Lm (Ω), m∗ = et p−1 N − (p − 1)r 1
|u|m∗ c |F |Lp−1 . r En utilisant le α-r´earrangement, on obtient alors : r Corollaire 5.2.5 (du th´eor`eme 5.2.4). Soient T ∈ L (Ω), r > N et u ∈ (Ω) solution de & a(∇u) · ∇ϕ = F · ∇ϕ, pour tout ϕ ∈ WΓ1,p (Ω), WΓ1,p 0 0 Ω
Ω
T = −div(F ), on suppose que u 0. Alors ∇Cα (u) ∈ L∞ (Ω)N . De plus, on a 1 p−1 |F |∞ |∇Cα (u)|∗ (σ) , ∀ σ ∈ Ω∗ . 1 α p−1 Preuve. On suit exactement la mˆeme preuve que le corollaire 5.2.3. Remarque. • Le probl`eme de Neumann-Dirichlet est formellement ´equivalent a` ⎧ ⎪ a(x, u, ∇u) = T dans Ω, ⎨−div & → & a(∇u) · − n =0 sur Γ1 = ∂Ω\Γ0 , ⎪ ⎩ u=0 sur Γ0 . •
Dans la suite, on ´ecrira toujours & a(∇u) = & a(x, u, ∇u).
5.3 Cas des ´ equations de Neumann homog` enes
Consid´erons f ∈ Lp (Ω) de moyenne nulle. Consid´erons le probl`eme formel suivant : ⎧ ⎪ ⎨u ∈ W 1,p (Ω), (PN ) −div & a(x, u, ∇u) = f dans Ω, ⎪ → ⎩& a(∇u) · − n =0 sur ∂Ω, − → n (x) la normale unitaire ext´erieure a` ∂Ω au point x, Ω est un ouvert connexe lipschitzien. Le probl`eme variationnel correspondant ´etant & a(∇u) · ∇ϕdx = f ϕ ∀ ϕ ∈ W 1,p (Ω). (PvN ) Ω
Ω
On a alors l’estimation ponctuelle suivante : Th´ eor` eme 5.3.1. Toute solution variationnelle u ∈ W 1,p (Ω) de (PvN ) v´erifie pour presque tout s s 1. & a(∇u) · ∇u (s) −v∗ (s) |f |∗v (σ)dσ, ∗v
0
126
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
1 p−1 s 1 Q 1 −1 p−1 max s, |Ω| − s N 2. |∇v|∗v (s) |f |∗v (σ)dσ , α 0 1 p−1 s N1 −1 p Q 3. −v∗ (s) |f |∗v (σ)dσ 1 max s, |Ω| − s 0 αp o` u v = |u|, Q la constante relative isop´erim´etrique associ´ee a ` Ω.
Preuve. Soit la fonction ϕ = v − v∗ (s) + sign (u) ∈ W 1,p (Ω), en appliquant le lemme 5.1.2, on d´eduit de
& a(∇u) · ∇u dx = Ω
v>v∗ (s)
que
f sign (u) v − v∗ (s) + dx
& a(∇u) · ∇u (s) = −v∗ (s) ∗v
s
0
f sign (u) ∗v (σ)dσ .
−v∗
0, d’o` u l’´enonc´e (1). Comme f sign (u) |f | et que Quant a` l’´enonc´e (2), on utilise la coercivit´e de & a pour d´eduire p & a(∇u) · ∇u ∗v (s) α |∇v| ∗v (s), ce qui donne en combinant avec l’´enonc´e (1) et la propri´et´e PSR que s 1 −1 Q p |∇v| ∗v (s) max s, |Ω| − s N |∇v|∗v (s) |f |∗v (σ)dσ . α 0 D’apr`es l’in´egalit´e de H¨older, on a : p p |∇v| ∗v (s) |∇v|∗v (s) . Ainsi les deux derni`eres in´egalit´es conduisent `a l’´enonc´e (2) i.e. |∇v|∗v (s)
Q α
1 1 −1 p−1 max s, |Ω| − s N
0
s
|f |∗v (σ)dσ
1 p−1
.
De nouveau, en utilisant l’in´egalit´e PSR l’´enonc´e (2) conduit a` (3). Corollaire 5.3.1 (du th´eor`eme 5.3.1). N 1 On suppose que f ∈ L p , p−1 (Ω). Alors ∞
u ∈ L (Ω) et |u|∞
2 |u| + |Ω| 1
Q α
1 p
p
1
|f |(p−1 N , p
1 p−1 )
.
5.3 Cas des ´equations de Neumann homog`enes
s
|f |∗v (σ)dσ
Preuve. On sait que 0
v∗ (0) − v∗
|Ω| 2
127
s
0
|f |∗ (σ)dσ. On a alors
|Ω|
1 p−1 s 2 N1 −1 p Q ds |f |∗ dσ 1 max s, |Ω| − s 0 αp
0
Q
=
α
p
|Ω| 2 1 (N −1)p
s
1 p
0
0
s
|f |∗ (σ)dσ
1 p−1
ds .
Or on a pour cette derni`ere int´egrale |Ω|
|Ω|
2 2 1 1 1 p−1 p−1 ds p 1 (N −1)p+1 |f |(p−1 . N 1 s s N |f |∗∗ (s) |f |∗∗ (s) ds = p , p−1 ) s 0
0
En combinant ces derni`eres in´egalit´es, on obtient : |u|∞ = v∗ (0) v∗
|Ω| 2
+
Q α
p
1 p−1 N 1 ( p , p−1 )
|f |
1 p
2 |u| + |Ω| 1
Q α
1 p
p
1
|f |(p−1 N , p
1 p−1 )
.
Remarque. Dans le cas du probl`eme de Dirichlet homog`ene (ou NeumannDirichlet), on a le mˆeme type de r´esultat i.e. si u ∈ W01,p (Ω) est une solution N 1 de −div & a(∇u) = f et si f ∈ L p , p−1 (Ω) alors u ∈ L∞ (Ω) et on a : |u|∞
p
1 1 N
N αN α
1 p
q
1
|f |(p−1 N , p
1 p−1 )
Pour traiter le cas o` u f ∈ Lm, p−1 (Ω), 1 m <
. N , commen¸cons par p
l’observation suivante : Proposition 5.3.1. ∀ u ∈ L1 (Ω), si v = |u| alors on a : ∀ r > 0, q > 0 ⎛ ⎜ ⎜ ⎝
|Ω|
σ |Ω| 2
q r −1
⎞ q1 ⎟ 1 v∗ (σ) dσ ⎟ 2 |Ω| r −1 ⎠ q
rq q1 q1 1 r |u|1 1 − . q 2
128
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
Preuve. Puisque v∗ est d´ecroissante, on a :
|Ω|
σ
q r −1
q
v∗ (σ) dσ v∗
|Ω| 2
et
v∗
|Ω| 2
2 |Ω|
|Ω| 2
rq q q 1 r |Ω| r 1 − q 2
|Ω| 2
v∗ (σ)dσ
0
2 |u| . |Ω| 1
En combinant ces deux derni`eres in´egalit´es, on obtient la proposition.
On le th´eor`eme de r´egularit´e, pour u ∈ W 1,p (Ω) solution de a maintenant −div & a(∇u) = f . q N Th´ eor` eme 5.3.2. Soient m ∈ 1, et f ∈ Lm, p−1 (Ω) avec 1 q < +∞. p Alors toute solution u ∈ W 1,p (Ω) de & a(∇u) · ∇ϕ dx = f ϕ dx, ∀ ϕ ∈ W 1,p (Ω) Ω
Ω
v´erifie u ∈ Lr,q (Ω) avec r = |u|r,q 4 |Ω|
Preuve. On ´ecrit
q |u|r,q
1 r −1
mN (p − 1) . De plus, N −p q1 p 1 Q r p−1 |u|1 + r |f |(m, . q 1 p−1 ) q αp
= I1 + I2 et v = |u| o` u I1 =
|Ω| 2 q r −1
σ
v∗ (σ)q dσ . Alors,
0
1
l’estimation de I2q d´ecoule de la proposition 5.3.1. Quant a` I1 on d´eduit de l’estimation ponctuelle de v∗ que : v∗ (s) − v∗ Comme 0
|Ω| 2
p
Q
t
1
αp
s
t
|f |∗v (σ)dσ
I3 =
0
t
|f |∗v (σ)dσ
1 p−1
|f |∗ (σ)dσ, on d´eduit
|Ω| 2 q r −1
σ
0
p −N
t
0
|Ω| 2
q |Ω| dσ v∗ (σ) − v∗ 2
,
s<
|Ω| . 2
5.4 Un probl`eme de valeurs propres non lin´eaires en physique des plasmas
Q α
1 p
qp
|Ω| 2 q r −1
σ
0
⎡
|Ω|
⎢ 2 p ⎢ t− N ⎣
t
0
0
|f |∗ (σ)dσ
1 p−1
129
⎤q ⎥ dt⎥ ⎦ dσ .
On applique maintenant l’in´egalit´e de Hardy a` la seconde int´egrale pour obtenir la majoration suivante qp q p−1 q q qp Q q r (t) t p−1 + r +q−1− N dt. I3 |f | 1 ∗∗ Ω∗ αp q q qp p 1 p q q Mais on a + +q− = + − avec = p−1 r N p−1 N r r m(p − 1) mN (p − 1) . D’o` u r= N −p qp p q p−1 1 1 1 Q Q dt q p−1 q I3 |f |∗ (t)t m : I3 r r |f |(m, . q 1 1 p−1 ) t Ω∗ αp αp Ce qui implique (en comparant I1 et I2 ) p 1 1 1 1 Q |Ω| |Ω| r r q q p−1 I1 r |f |(m, q ) + v∗ . 1 p−1 2 2 q αp 1 |Ω| 2 |u|1 , on d´eduit l’estimation de I1q . Comme v∗ 2 |Ω| 1
1
En notant en outre que |u|r,q I1q + I2q , on obtient l’estimation du th´eor`eme.
∗
Remarque. Si m > p , q < p∗ alors Lr,q (Ω) Lp (Ω). q = 1 (donc p 2), alors on trouve Si on consid`ere m = p−1 N
u ∈ L N −p (p−1),1 (Ω) ⊂ Ls (Ω),
∀s <
N (p − 1) pour f ∈ L1 (Ω). N −p
Pour varier les syst`emes `a ´etudier, consid´erons dans ce qui suit un probl`eme de valeurs propres non lin´eaires issu de la physique des plasmas.
5.4 Un probl` eme de valeurs propres non lin´ eaires en physique des plasmas Soit Ω un ouvert born´e connexe de classe C ∞ dans IR2 . On consid`ere le sousespace ferm´e de H 1 (Ω) suivant : V = v ∈ H 1 (Ω) : v = constante sur ∂Ω .
130
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
Th´ eor` eme 5.4.1. Il existe une fonction u ∈ H 2 (Ω) ∩ V v´erifiant pour λ > 0, I donn´e ⎧ −∆u + λu− = 0 dans Ω, ⎪ ⎪ ⎨ u sur ∂Ω, [T ] = γ = (constante) ⎪ ∂u ⎪ ⎩ d = I > 0. ∂Ω ∂n (voir chapitre 10, probl`emes des plasmas pour une d´emonstration due a` M. Sermange). Proposition 5.4.1. Toute solution u du probl`eme [T ] est deux fois continˆ ument d´erivable.
Th´ eor` eme 5.4.2. Soit u une solution du syst`eme [T ]. Alors, (a)λ > λ1 ⇐⇒ u|Γ > 0, (b)λ = λ1 ⇐⇒ u|Γ = 0, (c)λ < λ1 ⇐⇒ u|Γ < 0 o` u λ1 est la premi`ere valeur propre sur Ω du probl`eme de Dirichlet. Preuve. Notons tout d’abord que si u|Γ 0 alors d’apr`es le principe du maximum strict (voir les in´egalit´es de Harnack, par exemple dans le livre de GilbargTrudinger [68]) on a u< 0. Si u|Γ > 0 alors u est une fonction propre du Laplacien dans Ωp = u < 0 associ´ee `a la valeur propre λ. Puisque u ne s’annule pas dans Ωp , λ est donc la premi`ere valeur dans Ωp . Comme la premi`ere valeur propre du probl`eme de Dirichlet est une fonction d´ecroissante du domaine, ceci ne peut avoir lieu que si λ > λ1 . De mˆeme si u|Γ = 0 alors Ω = Ωp , et par cons´equent λ = λ1 . Nous avons ainsi prouv´e que Si u|Γ > 0 alors λ > λ1 et u|Γ = 0 ⇐⇒ λ = λ1 . Montrons que si λ > λ1 alors u|Γ > 0. En effet, soit ϕ1 la premi`ere fonction propre du Laplacien associ´ee `a λ1 , alors on peut choisir ϕ1 0 (car |∇ϕ1 | = |∇ |ϕ1 ||). En utilisant la formule de Green, nous avons −u|Γ
∂Ω
∂ϕ1 d = ∂n
Ω
ϕ1 ∆u − u∆ϕ1 dx =
λϕ1 u− + λ1 ϕ1 u dx,
Ω
λ1 ϕ1 (u− + u)dx( car λ > λ1 et |u < 0| > 0) = λ1
> Ω
ϕ1 u+ dx 0. Ω
5.4 Un probl`eme de valeurs propres non lin´eaires en physique des plasmas
Ainsi
131
∂ϕ1 d > 0 : u|Γ > 0. Ω ∂Ω ∂n Dans ce qui va suivre on suppose que λ > λ1 . u|Γ
λ1 ϕ1 = −u|Γ
Lemme 5.4.1. Soit ϕ1 la premi`ere fonction propre du probl`eme de Dirichlet suivant ⎧ ⎪ −∆ϕ1 = λ1 ϕ1 , ⎪ ⎪ ⎨ ϕ1 = 0 sur ∂Ω ⎪ 1 ⎪ ⎪ ⎩ ϕ1 dx = . λ1 Ω Alors, pour toute solution u du probl` eme [T ], on a λ − λ1 0 < u|Γ I Max ϕ1 + λ1 ϕ1 u+ dx . λ Ω Ω Preuve. Nous avons vu qu’` a partir de la formule de Green, on a ∂ϕ1 λϕ1 u− + λ1 ϕ1 u dx = d = −u|Γ ∂Ω ∂n Ω = (λ − λ1 ) ϕ1 u− dx + λ1 ϕ1 u+ dx. Ω
Ω
Par la formule de Green et le choix de ϕ1 ∂ϕ1 d = − − ∆ϕ1 dx = λ1 ϕ1 dx = 1 ∂Ω ∂n Ω O d’o` u l’identit´e suivante :
u|Γ − λ1
ϕ1 u+ dx = (λ − λ1 ) Ω
Comme u ∈ K = v ∈ V : λ v− (x)dx = I :
ϕ1 u− dx.
(5.5)
Ω
Ω
ϕ1 u− dx
(λ − λ1 ) Ω
λ − λ1 I Max ϕ1 , λ Ω
d’o` u le r´esultat. Comment estimer max ϕ1 ? Ω
Lemme 5.4.2. Sous les mˆemes hypoth`eses que le lemme 5.4.1, on a : 1 λ1 |Ω| 2 |ϕ1 |L2 (Ω) , (i) Max ϕ1 2π Ω 1 (ii) |ϕ1 |L2 (Ω) √ . 2 πλ1
132
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
Preuve. Puisque −∆ϕ1 = λ1 ϕ1 , ϕ1 ∈ H01 (Ω) alors en utilisant le th´eor`eme 5.3.1 et l’in´egalit´e de Cauchy-Schwarz : 1 dϕ1∗ 2 (s) λ1 s 2 |ϕ1 |L2 · − |∇ϕ1 | (s). ds ∗ϕ1 Mais, d’apr`es les in´egalit´es ponctuelles pour le r´earrangement relatif : 1 s− 2 dϕ1∗ 2 2 (s) √ |∇ϕ1 | (s), ds 2 π ∗ϕ1 1
−
ainsi les deux derni`eres in´egalit´es impliquent : 1
λ1 s− 2 dϕ1∗ (s) |ϕ1 |L2 (Ω) . − ds 4π
(5.6)
On int`egre cette derni`ere in´egalit´e pour obtenir : Max ϕ1 Ω
1 λ1 |Ω| 2 |ϕ1 |L2 (Ω) . 2π
(5.7)
Pour obtenir la deuxi`eme in´egalit´e, en utilisant le mˆeme argument qu’au th´eor`eme 5.3.1, on a : s λ1 dϕ1∗ (s) ϕ1∗ (t)dt . (5.8) −s ds 4π 0 On multiplie cette ´equation par ϕ1∗ , d’o` u −s
d 2 λ1 d ϕ1∗ ds 4π ds
2
s
0
ϕ1∗ (t)dt
.
(5.9)
En ´ecrivant −s
d d 2 ϕ = − (sϕ21∗ ) + ϕ21∗ , ds 1∗ ds
(5.10)
on d´eduit apr`es int´egration que 0
|Ω|
ϕ21∗ (t)dt
λ1 4π
0
2
|Ω|
ϕ1∗ (t)dt
(5.11)
soit par ´equimesurabilit´e 1 |ϕ1 |L2 √ . 2 λ1 π
(5.12)
5.4 Un probl`eme de valeurs propres non lin´eaires en physique des plasmas
133
Corollaire 5.4.1 (du lemme 5.4.2). 1 Max ϕ1 4π Ω
=
1 λ1 |Ω| 2 . π
La m´ethode pr´ec´edente peut ˆetre g´en´eralis´ee sous la forme : Lemme 5.4.3. Soit u 0, u ∈ H01 (Ω) solution de ∆u + f (u) = 0 avec f : IR+ → IR+ . Alors
2 F (u)dx f (u)dx 8π Ω
avec F (u) =
Ω
u
f (t) dt. 0
Preuve. Comme −∆u = f (u) alors, on a: (f 0) s du∗ 2 |∇u| f (u∗ )dσ − . ds ∗u 0 En utilisant l’in´egalit´e de Poincar´e-Sobolev ponctuelle, on d´eduit : −
s−1 du∗ ds 4π
s
f (u∗ )dσ
0
puisque f 0, 1 du∗ f (u∗ ) −sf (u∗ ) ds 4π
s
0
(5.13)
f (u∗ )dσ
(5.14)
soit d −s ds 0
0
u∗ (s)
1 d f (t)dt 8π ds
0
2
s
f (u∗ )(t)dt
⎫ ⎫2 ⎧ ⎧ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ u∗ (s) s ⎬ ⎬ ⎨ ⎨ d 1 d f (t)dt − f (u∗ (t))dt s f (t)(t)dt ⎪ ⎪ ds ⎪ ⎭ 8π ds ⎪ ⎭ ⎩ 0 ⎩ 0
(5.15)
u∗ (s)
En int´egrant cette relation on obtient le r´esultat.
(5.16)
134
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
Lemme 5.4.4. Dans l’ouvert Ωp , on a : I 1. |u|L2 (Ωp ) √ , 2 = λπ 1 λ I 2. Max |u| |Ωp | 2 . Ωp 4π π Preuve. La fonction ϕ = |u| v´erifie le probl`eme analogue `a celui de ϕ1 suivant −∆ϕ = λϕ dans Ωp , ϕ = 0 sur ∂Ωp et λ ϕdx = I. Ωp
(L’´equation est d´efinie au sens variationnel). En appliquant le lemme 5.4.3 ou en reprenant la preuve du lemme 5.4.2, on a 2
1 I2 2 , ϕ dx ϕ dx = λ 4λπ 4λπ Ωp Ω d’o` u (1). 1 λ Quant a` (2) on sait Max |u| |Ωp | 2 |u|L2 (Ωp ) (voir 5.7) Ωp 2π = 1 1 I λ I λ × √ |Ωp | 2 |Ωp | 2 . 2π 2 λπ 4π π
Lemme 5.4.5 (minoration de la taille du plasma). 24/3
π |Ωp | . λ
Preuve. 1 |Ωp |
|u| dx = Ωp
1 |Ωp |
u− = Ω
d’o` u I I Max |u| Ω λ |Ωp | 4π p 4
=
I λ |Ωp |
1 λ |Ωp | 2 π
π 3/2 3/2 |Ωp | . λ3/2
5.5 Quelques remarques subsidiaires Les cons´equences des ´etudes pr´ec´edentes sont nombreuses, en voici un exemple:
5.5 Quelques remarques subsidiaires
135
Th´ eor` eme 5.5.1 (r´egularit´e sans poids). Soient Ω un ouvert lipschitzien 2 de IR , born´e et V = v ∈ W 1,2 (Ω), ∆v ∈ L∞ (Ω) et γ0 v 0 . Alors, (s) ∀ v ∈ V, v+∗ ∈ W 1,∞ (Ω∗ ), −v+∗
1 |∆v|∗∗ (s) . 4π
Preuve. Posons w = v+ et ´ecrivons pour tout s ∈ Ω∗ ∆v · w − w∗ (s) + ds = ∆v w − w∗ (s) + dx, w ∈ W01,2 (Ω) . Ω
Ω
D’o` u−
2
|∇w| ds = Ω
{w>w∗ (s)}
|∇w|
2
∆v w − w∗ (s) + dx, en d´erivant en s on d´eduit :
dw∗ (s) (s) = + ds ∗w
s 0
∆v)∗w (σ)dσ .
Comme w ∈ W01,2 (Ω), w 0 d’o` u, en utilisant l’in´egalit´e (PSR) (proposition 12 − 12 s 2 |∇w| ∗w (s) . En combinant ces deux derni`eres 4.1.1) −w∗ (s) √ 2 π relations, on d´eduit : 1 1 s 1 1 s ∆v ∗w (σ)dσ −w∗ (s) |∆v|∗ (σ)dσ . 4π s 0 4π s 0
Remarque. ∆v ∗w |∆v|∗w car 1 1 |∆v| dx , h ∆v dx {w (s+h)<w<w (s)} h {w (s+h)<w<w (s)} ∗ ∗ ∗ ∗ sur {w = w∗ (s)}, ∆v = 0 p.p. . Notes pr´ e-bibliographiques Les preuves donn´ees dans ce chapitre sont dues `a l’auteur et peuvent ˆetre trouv´ees dans les diff´erents articles cit´es [97,99]. Pour les r´esultats eux-mˆemes, ceux des paragraphes 5.1 et 5.2 sont de l’auteur et trouvent leur origine dans les articles parus en 1986–1987 voir [90, 91, 108].
136
5 Formalisme d’estimations pour les probl`emes aux limites
Quant aux r´esultats du paragraphe 5.3 ils sont dus a` diff´erents auteurs sur les mod`eles de Grad-Mercier qui ont ´et´e introduits dans la litt´erature math´ematiques par R. Temam [125, 126], voir aussi [18, 23, 87, 117]. Pour les propri´et´es qualitatives voir le livre de J. Mossino et les r´ef´erences cit´ees dans ce livre. Le th´eor`eme 5.5.1 est ´enonc´e dans D`ıaz-Padial-Rakotoson [49].
6 Continuit´ e de l’application d´ eriv´ ee du r´ earrangement monotone : u → u∗
Dans ce chapitre, nous allons ´etudier la continuit´e de l’application, u ∈ W 1,p (Ω) → u∗ ∈ Lp (Ω∗ , k). Les motivations de cette question ont d´ej`a ´et´e ´evoqu´ees au chapitre 2, mais en plus les r´esultats de ce chapitre seront essentiels pour les prochains chapitres. La r´eponse `a la question pr´ec´edente a ´et´e apport´ee par Coron-Almgren-Lieb et est assez surprenante. Si N = 1 (donc k = 1), elle est toujours continue. Si N 2, alors la mesure de Radon associ´ ee `a la d´eriv´ee distribution de t → mo,u (t) = mesure x : u(x) > t, ∇u(x) = 0 doit ˆetre totalement singuli`ere (i.e. ne doit pas comporter de partie absolument continue par rapport a` la mesure de Lebesgue) pour que l’application soit continue au point u. On dira dans ce cas que la fonction est co-aire r´eguli`ere, c’est le cas des fonctions de N,p (Ω), p > 1. Wloc 1,1 (Ω) est co-aire Le lien avec la dimension 1, est que toute fonction de Wloc r´eguli`ere pour Ω un intervalle de IR. Nous allons pour cela introduire quelques r´esultats g´en´eraux.
6.1 Quelques r´ esultats g´ en´ eraux : 1,1 et longueur d’un arc de courbe convergence dans W d’une fonction monotone On a le th´eor`eme suivant : Th´ eor` eme 6.1.1. Soit {v, vj } une suite de fonctions d´ecroissantes de W 1,1 (Ω∗ ). On suppose qu’on a les convergences suivantes: 1. lim |vj (t) − v(t)| dt = 0, j
Ω∗
2. lim j
Ω∗
8
1 + vj (t)2 dt = Ω∗
>
1 + v (t)2 dt.
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
138
Alors
vj (t) − v (t) dt = 0
lim j
Ω∗
et pour tout 0 < α < β < |Ω|,
β
8
lim
1+
j
vj (t)2
β
dt =
α
>
1 + v (t)2 dt .
α
Preuve du th´eor`eme. 1`ere ´etape. Montrons que pour tout α ∈]0, 1[, on a : vj − v α (t)dt − →0. j
Ω∗
v (x) Soit n ∈ IN , notons = 0 Lusin, il existe ϕn ∈ C(Ω ∗ ) t.q. ∗
v:n (x)
si |v (x)| n . D’apr`es le th´eor`eme de sinon
1 0 −ϕn n, x ∈ Ω∗ : v:n (x) = ϕn (x) n . 2
(6.1)
D’apr`es l’in´egalit´e suivante, si a 0, b 0 alors on a : > > (b − a)2 a 1 1 + b2 1 + a2 + √ (b − a) + . 2 1 + max(a, b)2 32 1 + a2 et puisque −vj 0, −ϕn 0, on d´eduit : 8 2 1 + vj (t) dt Ω∗
+ Ω∗
>
ϕn (t) vj − ϕn (t) 1 > dt + 2 Ω∗ 1 + ϕ2n (t) >
Puisque lim
j→+∞
Ω∗
1 + ϕ2n (t) dt
Ω∗
2 vj − ϕn dt . 2 32 1 + max vj , ϕn
(6.2)
ϕn vj − v (t)dt = 0 (d’apr`es les hypoth`eses (1) 2 1 + ϕn
et (2) et que l’on a :
|v − ϕn |1 |v −
v:n |1
+
|: vn
− ϕn | 1
n |v | dt + = o(1)n→+∞ n−1 2 v n | |
6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux
139
par cons´equent, Ω∗
ϕn (t)(vj − ϕn )(t) > dt 1 + ϕ2n (t)
|v |dt +
|v |n
n + o(1)j→+∞ . 2n−1
Par ailleurs,
2 2 vj − ϕn (t)dt vj − v (t)dt 1 |v | n − n−2 3 3 −4 2 2 2 2 2 Ω∗ Ω∗ 1 + max vj , ϕn 1 + max vj , v (6.3) (en effet, Ω∗ = |v | n, v = ϕn ∪ |v | n, v:n = ϕn ∪ |v | n
(b − a)2
u une simple d´ecomposition 3 2, pour a 0, b 0. D’o` [1 + max(a, b)2 ] 2 des int´egrales permet de d´eduire l’in´egalit´e ci-dessus en tenant compte de la majoration (6.1)). En faisant tendre j vers l’infini dans la relation (6.2), on d´eduit, a` partir de ces in´egalit´es et de (2),
et
1 lim sup 2 j
+
1 2n−1
n + n+ 2
Ω∗
2 vj − v (t)dt |v | n + 3 2 2 2 1 + max vj , v
|v | dt + {|v |n}
8
1 + v 2 (t) −
> 1 + ϕ2n (t) dt.
(6.4)
Ω∗
Mais
8
> 2 1 + v (t) − 1 + ϕn dt 2
Ω∗
|v − ϕn | dt
Ω∗
|v | dt +
{|v |n}
n . 2n−1 (6.5)
En combinant (6.5) et (6.4) et en faisant tendre n vers l’infini on arrive a` : lim j
Ω∗
2 vj − v (t)dt
3 = 0. 1 + max(vj , v )2 2
On d´eduit de cette relation (6.6) que ∀ θ > 0 vj (t) − v(t) χ{|(|v )θ} (t)χ{|v |θ} (t)dt = 0, lim j j
Ω∗
(6.6)
(6.7)
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
140
vj dt c, c ind´ependante de j on d´eduit
et comme Ω∗
c c t ∈ Ω∗ : vj (t) > θ et |v | > θ . θ θ vj − v α = 0. Les relations (6.7) et (6.8) impliquent que lim j
Ω∗
2`eme ´etape. Montrons que lim j
Posons Aj =
(6.8)
8 > 1 + vj (t)2 − 1 + v (t)2 dt = 0 .
(6.9)
Ω∗
8
8
2
1 + vj (t)dt, fj =
1 + vj2 (t)
,A=
8 1 + v 2 (t)dt
Aj Ω∗ Ω∗ > 2 1 + v (t) . et f = A Supposons que la convergence de (6.9) n’ait pas lieu, alors il existe η > 0 et une sous-suite not´ee (vj ) telle que : 8 > ∀j . 1 + vj (t)2 − 1 + v 2 (t) dt η > 0 Ω∗
En utilisant la premi`ere ´etape, on peut extraire de cette sous-suite, une autre sous-suite (kj ) qui converge simplement (cons´equence de la 1`ere ´etape). > 1 + v 2 (t) Alors fkj (t) − = f (t), → fkj (t) dt = f (t) dt = 1. Ω∗ Ω∗ j A Montrons que fkj − f L1 (Ω∗ ) − → 0, En effet, soit ε > 0, ∃ δε > 0 t.q. si j |E| δε f (t) dt ε. E
D’apr` es le th´eor` eme d’Egoroff, il existe Aε ⊂ Ω∗ t.q. |Ω∗ \Aε | δε et sup fkj (x) − f (x) −−−−→ 0. De ce fait, on a : j→+∞
x∈Aε
lim sup j
Par suite
Ω∗ \Aε
lim sup j
Ω∗
fkj (t) dt 1 − lim j
fkj (t) dt =
f (t) dt ε. Ω∗ \Aε
Aε
fkj (t) − f (t) dt 2ε : lim j
fkj (t) − f (t) dt = 0 .
Ω∗
Ceci contredit notre hypoth`ese de d´epart. On d´eduit entre autre : ∀ (α, β) : 0 < α < β < |Ω|
6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux
β
8
lim j
3`eme ´etape. lim j
1 + vj (t)2 dt =
α
β
8
141
1 + v 2 (t) dt .
α
vj − v dt = 0.
Ω∗
En utilisant l’in´egalit´e suivante, pour a 0, b 0 > > 2 √ 0 |a − b| 1 − √ 1 + a2 − 1 + b2 1 + a2 + 1 + b2 sachant que −v 0, −vj que ∀ θ > 0 lim sup j
0, on d´eduit des relations (6.7), (6.8) et (6.9)
vj − v dt c −−−−−→ 0 . θ θ→+∞ Ω∗
6.1.1 Les I-fonctions et r´ egularit´ e globale du r´ earrangement associ´ e Pour obtenir des fonctions dont le r´earrangement monotone est absolument continu dans Ω∗ , on a besoin de la d´efinition : D´ efinition 6.1.1. Soit I = (α, β), α β. Pour f : Ω → IR, on associe f I : Ω → IR+ : ⎧ ⎪ si f (x) α, ⎨0 f I (x) = f (x) − α si α f (x) β, ⎪ ⎩ β−α si f (x) β, f I est appel´ee I-fonction de f . On notera :
If = I = (α, β) ∈ IR2 : |f > β| > 0,
|f > α| < |Ω| ,
Propri´ et´ e 6.1.1 (des I-fonctions). ⎧ ⎪ ⎨β si σ β, 1. Si on introduit Tα,β (σ) = σ si α σ β, ⎪ ⎩ α si σ α, I alors f = Tα,β (f ) − α, pour toute fonction f : Ω → IR. I 2. 0 f I β − α, f I ∗ = (f∗ ) (qu’on notera f∗I ).
αβ .
→ I = (α, β) dans IR2 , alors fj j → f I dans L1 (Ω) si 3. Si Ij = (αj , βj ) − I
j
fj → f dans L1 (Ω).
142
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
Preuve. L’assertion (1) se v´erifie imm´ediatement. Puisque l’application I σ → Tα,β (σ) est croissante, on d´eduit f I ∗ = Tα,β (f∗ ) − α = (f∗ ) . I I u f 0. Comme Tα,β (f ) β : f β − α. On a Comme Tα,β (σ) α, d’o` Ij I u l’assertion (3).
fj −f (x) |fj (x)−f (x)| + |β−βj | + |α−αj | d’o` Lemme 6.1.1 (de r´egularit´e des r´earrangements des I-fonctions). 1. Soit f 0, f ∈ W01,p (Ω), 1 p +∞. Alors, ∀ I ∈ If , f∗I ∈ W 1,p (Ω∗ ). De plus, on a :
I f∗ cI (f )| |∇f |∗f |p avec cI (f ) =
1
N N αN
|f > β|
p
−1 1 1− N
.
2. Si Ω est un ouvert connexe born´e lipschitzien alors ∀ I ∈ If , f∗I ∈ W 1,p (Ω∗ ) si f ∈ W 1,p (Ω) . De plus
I f∗ c1I (f )| |∇f |∗f |p , p
avec c1I
Q
=
1 1− N
min (|f > β| , |f α|) isop´erim´etrique associ´ee `a Ω.
, Q la constante relative
On notera m(t) = |f > t|.
Preuve. Puisque Tα,β est localement lipschitzienne avec Tα,β 1, on d´eduit 1,p 1,p que f∗I ∈ Wloc (Ω∗ ) d`es que f∗ ∈ Wloc (Ω∗ ). 1 1 N 1− N Si f 0, f ∈ W01,p (Ω), on sait que N αN f∗ | |∇f |∗f |p , ainsi, pour σ p
p < +∞ :
p− Np p σ p I p |f∗ (σ)| dσ f∗ dσ = |f∗ (σ)| dσ . m(β) Ω∗
α
m(β)σm(α)
D’o` u I f∗ p
1 1 N
1 1− N
N αN m(β)
1 1 N 1− N N αN f∗ σ p
||∇f |∗f |p 1
1
N N αN m(β)1− N
.
Si f ∈ W 1,+∞ (Ω) ∩ W01,1 (Ω), f 0 quand on fait tendre p → +∞ dans la relation pr´ec´edente, on a : I f∗ cI (f )| |∇f |∗f |∞ . ∞
6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux
143
La relation (2) se d´emontre de la mˆeme mani`ere en utilisant la relation 1 1− 1
min (σ, |Ω| − σ) N f∗ | |∇f |∗f |p . Q p Remarque. Rappelons que ||∇f |∗f |p |∇f |p . Lemme 6.1.2 (convergence des I-fonctions). Soit {fj , f } une suite de → f dans W 1,p (Ω). Alors ∀ I ∈ IR2 , on a fjI −−−−→ f I W 1,p (Ω) t.q. fj − j
j→+∞
dans W 1,p (Ω). Ici, 1 p < +∞. Preuve. Soit I = (α, β) ∈ IR2 . Alors, p.p. x ∈ Ω,
I fj (x) − f I (x) = |Tα,β (fj )(x) − Tα,β (f )(x)| |fj (x) − f (x)| . Donc fjI → f I dans Lp (Ω)-fort. Supposons qu’il existe ε > 0 et une sous-suite not´ee fj t.q. p |∇ (Tα,β (fj ) − Tα,β (f ))| dx ε > 0, ∀j .
(6.10)
Ω
On peut trouver une fonction h ∈ Lp (Ω) et une sous-suite fσ(j) t.q. ∇fσ(j) (x) −−−−→ ∇f (x) p.p., j→+∞
fσ(j) (x) −−−−→ f (x) p.p. j→+∞
∇fσ(j) (x) h(x), p.p. . On d´eduit
∇Tα,β fσ(j) (x) −−−−→ ∇Tα,β (f (x)) p.p. j→+∞
∇Tα,β fσ(j) (x) h(x) p.p. . ∇ Tα,β fσ(j) − Tα,β (f ) p dx = 0 ce qui Pour cette sous-suite on a : lim j
Ω
contredit la relation (6.10).
Voici le r´esultat qui lie la convergence des d´eriv´ees des r´earrangements des I-fonctions et leurs fonctions associ´ees. Th´ eor` eme 6.1.2. Soit {f, fj } une suite de fonctions de W 1,1 (Ω) t.q. fj −−−−→ f dans W 1,1 (Ω). On suppose que ∀ I ∈ If , ∀ Ij ∈ Ifj t.q. j→+∞ I Ij → I dans IR2 , fj∗j − → f∗I dans L1 (Ω∗ ). j
1,1 Alors, fj∗ − → f∗ dans Wloc (Ω∗ )-fort. j
144
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
Preuve du th´eor`eme. Puisque fj∗ → f∗ dans L1 (Ω∗ ), il suffit de montrer que fj∗ → f∗ dans L1loc (Ω∗ ). Soit 0 < ε < ω < |Ω|. Supposons qu’il existe une sous-suite not´ee (fn ) de (fj ) et un nombre η > 0 : ω fn (t) − f∗ (t) dt η > 0, ∀n . ∆n = ∗ ε
Quitte a` extraire une sous-suite de fn , on peut trouver (ε1 , ω1 ) : 0 < ε1 ε < ω ω1 < |Ω| et αn = fn∗ (ω1 ) − → f∗ (ω1 ) = α, βn = fn∗ (ε1 ) → f∗ (ε1 ) = β. n
Posons In = (αn , βn ), I = (α, β). Notons que αn βn et α β. De plus, |fn > αn | < |Ω| (resp. |f > α| < |Ω|) et |fn > βn | > 0 (resp. |f > β| > 0) de par le choix de 0 < ε1 < ω1 < |Ω|. Ainsi In ∈ Ifn , I ∈ If et In −−−−−→ I. Par suite n→+∞
I fnn − f∗I 1,1 ∗ W (Ω
∗)
−−−−−→ 0.
(6.11)
n→+∞
Par ailleurs, on a t ∈ Ω∗ : ε < t < ω ⊂ fn−1 ([αn , βn ]) ∩ f∗−1 (([α, β]) = Fn . ∗ D’o` u ω I In fn (t) − f∗ (t) dt f (t) − f∗ (t) dt fnIn∗ − f∗I W 1,1 (Ω∗→ 0. n∗ ∗ ) ε
Fn
(d’apr`es la relation 6.11). D’o` u la contradiction.
Si Ω est un ouvert born´e connexe lipschitzien ou si les fonctions f et fj sont a` trace nulle, alors on peut pr´eciser le th´eor`eme pr´ec´edent : Th´ eor` eme 6.1.3. Sous les mˆemes conditions que le th´eor`eme 6.1.2, si on note, pour σ ∈ Ω∗ , ⎧ 1 1 N ⎪ σ 1− N si f, fj sont dans W01,1 (Ω), ⎪N αN + ⎪ ⎪ ⎪ 1 1 ⎪ ⎨ min (σ, |Ω| − σ)1− N si Ω est un ouvert connexe lipchitzien k(σ) = Q ⎪ ou si f, fj sont non sign´ees ⎪ ⎪ ⎪ −1 ⎪ 1 ⎪ ⎩ , dans W 1,1 (Ω) avec Q = N α N 0
alors,
k fj − f∗ 1 ∗ L (Ω
∗)
−−−−→ 0. j→+∞
N
6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux
145
Preuve du th´eor`eme qu’il existe η > 0 et une sous-suite 6.1.3. Supposons encore not´ee (fj ) : k fj∗ − f∗ 1 2η > 0. Posons m = inf ess f, mj = inf ess fj , M = sup ess f, Mj = sup ess fj Ω Ω Ω Ω δ η et consid´erons δ > 0 t.q. 4 |∇f |∗ dt alors, il existe (α, β), (αj , βj ) tel 3 0 que 0 < |m < f α| δ, 0 < |mj < fj αj | δ, 0 < |Mj > fj > βj | δ,
0 < |M > f > β| δ,
avec α β, αj βj , ∀ j et lim αj = α, lim βj = β. j
j
Ij = (αj , βj ), I = (α, β). Alors, on a : Notons k f − f∗ j∗ 1 I Ij Ij I k f k f k fj∗ − fj∗ + − f + − f ∗ ∗ ∗ j∗ 1 1
1
= A1j + A2j + A3 on a : A1j =
k(σ) fj∗ (σ) dσ , en introduisant les fonctions troncatures
{fj∗ αj }∪{fj∗ >βj } H fj j (x) H (fj )∗ j ,
Z
H
= min (fj (x), αj ), et fj j (x) = max (fj (x), βj ), on a alors : fj∗ j = Z
H
fj∗j = (fj )∗ j . Alors, on d´eduit : H Z H Z A1j k fj∗ j + k fj∗j ∇fj j + ∇fj j . 1
1
1
1
Puisque ∇fj = 0 presque partout sur fj = mj , en utilisant une simple d´ecomposition et le th´eor`eme de Hardy-Littlewood: |mj
0
0
δ
|∇f |∗ (t)dt.
De mˆeme on a : Zj |∇ (f − f )| + ∇fj j 1 1
0
δ
|∇f |∗ (t)dt.
Par cons´equent, A1j 2 |∇ (fj − f )|1 + 2
δ 0
|∇f |∗ (t)dt ,
(6.12)
146
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
Par l’in´egalit´e PSR et l’in´egalit´e ponctuelle (voir corollaire 2.2.1) : δ |∇f |∗ (t)dt , A3 = k f∗I − f∗ 2 1
enfin le terme
A2j
(6.13)
0
Ij I Max k fj∗ − f∗ −−−−→ 0. j→+∞ Ω 1
∗
Par le choix de δ > 0 et pour j jn on a : δ I η |∇f |∗ (t)dt + Max k fj∗j − f∗I 3 = η. 2 |∇ (fj − f )|1 + 4 3 Ω ∗ 0 1 Dans ces conditions on a pour j jn 0 < 2η k fj∗ − f∗ 1 A1j + A2j + A3 η ,
d’o` u la contradiction.
Voici les observations qui d´ecoulent des preuves de la r´egularit´e des Ifonctions. 1,1 Lemme 6.1.3. Soient f ∈ W 1,1 (Ω) t.q. f∗ ∈ Wloc (Ω∗ ) et |k(·)f∗ (·)|1 |∇f |1 o` u k : Ω∗ → IR continue avec k(0) = 0. Si |f = f∗ (0)| > 0 1,1 (0, b) ∀ b < |Ω|. De plus, si on alors f∗ ∈ W note : 0 < γ = min k(σ), 0 < |f > f∗ (0)| < σ < b , alors
|f∗ |L1 (0,b)
1 |∇f |1 . γ
Corollaire 6.1.1 (du corollaire du lemme 6.1.3). Sous les mˆemes conditions que le lemme 6.1.3, si |f = f∗ (0)| > 0 et |f = f∗ (|Ω|)| > 0 alors f∗ ∈ W 1,1 (Ω∗). Si on note 0 < µ = min k(σ) : 0 < |f > f∗ (0)| < σ < |f > f∗ (|Ω|)| < |Ω| , alors |f∗ |L1 (Ω∗ )
1 |∇f |1 . µ
On peut ´etendre le lemme 6.1.2, comme suit : Lemme 6.1.4. Sous les mˆemes conditions que le lemme 6.1.2, → I dans IR2 , si I = (α, β), Ij = (αj , βj ) t.q. Ij − j
alors
fj j → f I dans W 1,p (Ω)-fort. I
6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux
147
p I Preuve. En effet, ∇fj j − ∇f I p
c
p + c ∇fjI − ∇f I p + c
p
|∇fj | dx
min(αj ,α)fj max(αj ,α)
p
|∇fj | dx
−−−−→ 0.
j→+∞ min(βj ,β)fj max(βj ,β)
Pour compl´eter les th´eor`emes 6.1.2 et 6.1.3, nous devons montrer Th´ eor` eme 6.1.4. Sous les mˆemes conditions que le th´eor`eme 6.1.3, si fj → f dans W 1,p (Ω), 1 p < +∞, alors k fj − f∗ −−−−→ 0. ∗ p j→+∞
Preuve. Sous les mˆemes conditions que le th´eor`eme 6.1.3, on peut appliquer l’in´egalit´e de Poincar´e-Sobolev ponctuelle, pour d´eduire ∀ E mesurable E ⊂ Ω∗ , E
p k fj dt ∗
E
|∇fj |∗fj
p
(t)dt
0
|E|
p
|∇fj |∗ (t)dt.
D’o` u, ∀ E ⊂ Ω∗ mesurable k fj − f∗ p |∇fj | p + ||∇f |∗ |Lp (0,|E|) . ∗ ∗ L (0,|E|) L (E)
(6.14)
Ainsi, si fj∗ −−−−→ f∗ (σ) p.p., alors en appliquant le th´eor`eme de Vitali j→+∞ → 0. (grˆ ace `a la relation (6.14)), on d´eduit k f − f∗ − j∗
p j
alors qu’il existe η > 0 et une sous-suite not´ee (fj∗ ) telle que Supposons k f − f∗ η > 0, alors d’apr`es le th´eor`eme 6.1.3, on peut extraire une j∗ p sous-suite not´ee (fkj ) : fk j∗ (σ) →f∗ (σ) p.p., la remarque pr´ec´edente implique k fk j∗ −f∗ −−−−→ 0. p j→+∞ Ce qui contredit le fait k fk j∗ −f∗ η > 0.
p
6.1.2 Longueur d’arc et propri´ et´ es inh´ erentes Notre objectif est d’utiliser le th´eor`eme de convergence (voir th´eor`eme 6.1.1) I avec vj = ujj , ∀ Ij ∈ Iuj . Pour v´erifier les hypoth`eses du th´eor`eme, on aura besoin de la notion de longueur d’un arc de courbe.
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
148
D´ efinition 6.1.2 (d’un longueur d’un arc). Soit f : IR → [0, +∞[ une fonction d´ecroissante. Sa d´eriv´ee distribution est une mesure de Radon qui peut se d´ecomposer df = g dt − dν o` u g ∈ L1loc (IR) et ν 0 la partie singuli`ere est une mesure localement born´ee. On appelle la longueur de l’arc du graphe de f sur le compact [a, b] le nombre : f (a, b) =
b
>
1+
g 2 (t) dt
dν .
+
a
[a,b]
Commen¸cons alors par la proposition suivante : Proposition 6.1.1. Soit {h, hj } une suite de fonctions int´egrables de Ω dans [0, +∞[ t.q. (a) lim inf hj (x)dx h dx, j
Ω
Ω
(b) lim inf hj (x) h(x) p.p. en Ω. j
Alors, il existe une sous-suite j(1), j(2), . . . t.q. plus, hj(k) − hL1 (Ω) −−−−−→ 0.
lim hj(k) (x) = h(x). De
k→+∞
k→+∞
Preuve de la proposition. Posons ϕ(x) = lim inf hj (x). On a d’apr`es le j
th´eor`eme de Fatou et l’hypoth`ese (a) que : ϕ(x) dx lim inf hj dx h dx. Ω
(6.15)
Ω
Par ailleurs l’hypoth`ese (b) implique que : ϕ(x) h(x) : ϕ(x) dx h(x) dx. Ω
(6.16)
Ω
D’o` u l’´egalit´e de ϕ et h. En utilisant l’hypoth`ese (b), on d´eduit de cette ´egalit´e que lim (hj (x) − h(x))− = 0 p.p., en effet, nous avons j
an (x) = inf (hj (x) − h(x)) n→+∞ lim inf (hn (x) − h(x)) = 0 n
jn
et bn (x) = sup (hj (x) − h(x)) n→+∞ lim sup (hn (x) − h(x)) 0. n
jn
Comme an (x) hk (x) − h(x) bn (x) si k n alors bn− (x) (hk − h)− (x) an− (x) et an− −−−−−→ 0 de mˆeme bn− (x) −−−−−→ 0 : (hk − h)− (x) −−−−−→ 0. n→+∞
n→+∞
k→+∞
6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux
149
Mais 0 (hj − h)− (x) h(x), d’o` u par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, on a lim (hj − h)− (x)dx = 0. Par cons´equent, j
Ω
lim inf j
Ω
(hj − h)+ (x) lim inf
(hj − h) dx 0.
j
Ω
On d´eduit que lim inf (hj − h)+ (x)dx = 0, par suite il existe une sous-suite j Ω hj(k) − h + (x) dx = 0 et hj(k) (x) − h(x) + −−−−−→ 0 p.p. j(k) : lim k→+∞ Ω k→+∞ Comme hj(k) − h (x) = hj(k) (x) − h(x) + + hj(k) − h(x) − −−−−−→ 0 : k→+∞
hj(k) (x) → h(x) p.p.. De mˆeme, hj(k) (x) − h(x) dx = lim hj(k) − h + (x) dx lim k k Ω Ω hj(k) − h − (x) dx = 0. + lim k
Ω
Voici un des th´eor`emes cl´es sur la convergence des longueurs d’arcs : Th´ eor` eme 6.1.5 (convergence des longueurs de courbes). Soient ω0 , ω2 , . . . une suite de fonctions croissantes de IR dans [0, +∞[ et consid´erons une d´ecomposition de dωj suivante, pour j 0 dωj = uj dt + dνj o` u uj ∈ L1loc(IR) , dνj 0. On suppose que pour presque tout t ∈ IR, lim inf uj (t) u0 (t) et que j
|ωj − ω0 |L1
loc (IR)
−−−−→ 0. Alors, ∀ ϕ ∈ Cc (IR) on a j→+∞
lim
j→+∞
8 ϕ
1 + u2j dt +
ϕ dνj
=
8 ϕ
1 + u20 dt +
ϕ dν0 .
Preuve. La monotonicit´e des ωj ainsi que la convergence dans L1loc (IR) impliquent que ωj (t) −−−−→ ω0 (t) en tout point t de continuit´e de ω0 donc en j→+∞
presque tout t. Pour tout ψ ∈ Cc∞ (IR), on a : ψuj dt + ψ dνj = − ψ ωj dt.
(6.17)
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
150
Comme ωj → ω0 dans L1loc (IR) on a :
lim j
ψ dνj = −
ψuj dt +
ψ ω0 dt =
ψu0 dt +
ψ dν0 .
(6.18)
Mais dωj est une mesure de Radon localement uniform´ement born´ee (car ωj est monotone, ∀ j 0). D’o` u puisque Cc∞ (IR) est dense dans Cc (IR) on d´eduit que (6.18) est encore vraie pour ψ ∈ Cc (IR). Pour montrer le th´eor`eme, il suffit alors de prouver que ∀ ϕ ∈ Cc (IR) ϕG(u0 ) dt = lim ϕG(uj ) dt (6.19) j
√ o` u G(u) = 1 + u2 − u 1. En effet il suffit de retrancher (6.18) et (6.19). Soit alors I un intervalle contenant le support de ϕ. Comme ν0 est singuli`ere, il existe un ensemble mesurable A t.q. ν0 (A) = 0 et |A| = |I|, et A ⊂ I. ∀ ε > 0, il existe un compact Bε ⊂ A : |Bε | |I| − ε. En fait on a, uj dt.
lim inf j
u0 dt.
Bε
(6.20)
Bε
Admettons (6.20) un instant, alors il existe une sous-suite not´ee uj : uj (t) − → j
u(t) p.p. sur Bε d’apr`es la proposition pr´ec´edente. Par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, lim ϕG(uj ) = ϕG(u0 ) dt. j
Bε
Posons
Bε
ϕG(uj ) dt −
aj =
ϕG(u0 ) dt.
I
I
On a aj =
ϕ G(uj ) − G(u0 ) dt +
ϕ (G(uj ) − G(u0 )) dt. Bε
A\Bε
D’o` u
|aj | ε |ϕ|∞ +
Bε
ϕ (G(uj ) − G(u0 )) dt : lim sup |aj | ε |ϕ|∞ −−−→ 0. ε→0 j
Ainsi lim j
ϕG(uj ) =
ϕG(u0 ).
6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux
151
Pour prouver (6.20), on consid`ere ϕ : IR → [0, 1] continue a` support com/ Bε . Pour tout pact t.q. ϕ(t) = 1 pour tout t ∈ Bε et 0 ϕ(t) < 1 pour t ∈ u: entier m, on a la relation (6.18) pour ϕm , d’o` lim inf uj dt lim inf ϕm uj dt j
Bε
lim inf j
j
m
m
ϕ uj dt +
ϕ dνj
=
m
ϕ u0 dt +
ϕm dν0 .
Quand m → +∞, on d´eduit du th´eor`eme de la convergence que m m lim ϕ u0 dt + ϕ dν0 = u0 dt. m
Bε
Ainsi, on a :
uj dt
lim inf j
Bε
u0 dt , Bε
d’o` u (6.20) (noter ν0 (Bε ) = 0). En raisonnant par l’absurde, on voit que toute la suite v´erifie (6.19).
On va maintenant utiliser le r´esultat de convergence pr´ec´edent pour donner le lien entre la longueur de la courbe fonction de distribution f (t) = mIu (t) = uI > t et son inverse g´en´eralis´e g(s) = uI∗ (s). Vu les propri´et´es des I-fonctions on supposera que f et g sont positives et born´ees. La strat´egie consiste d’abord `a regarder pour les lignes polygonales i.e. soit (fk ) une approximation de f (bien choisie), fk affine par morceaux et (gk ) celle de g obtenue avec le mˆeme proc´ed´e. On ´ecrira que les longueurs des arcs de fk et gk sont identiques soit k . On → f (x), gk (x) − → g (x), fk (x) − → f (x), montrera que k est born´ee, que fk (x) − k
k
→ g(x) p.p. On conclut avec le th´eor`eme pr´ec´edent. gk (x) −
k
k
Pour ´enoncer le th´eor`eme g´en´eral, voici les hypoth`eses sur f et son inverse g´en´eralis´e g : On suppose f, g : IR → IR+ d´ecroissantes v´erifiant (a) f (x) = a > 0 si −∞ < x 0, f (x) = 0 si 0 < b x < +∞, g(y) = b si −∞ < y 0, g(y) = 0 si a y < +∞. (b) f (resp. g) est continue a` droite sur [0, b] (resp. [0, a]). (c) f et g sont reli´ees par les formules : g(y) = Min x : f (x) y = sup x : f (x) > y , y ∈]0, a[, f (x) = Min x : g(y) x = sup x : g(y) > x , x ∈]0, b[.
152
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
On voit que f et g auront des allures identiques : y 6
y=f(x)
x 0 En fait, le graphe de f est l’image du graphe de g quand on permute x et y (i.e. par sym´etrie par rapport a` la bissectrice). Plus pr´ecis´ement, on a : Proposition 6.1.2. Soit ρ : IR2 → IR2 t.q. ρ(x, y) = (y, x). Alors, le graphe de f dans [0, b] × [0, a] donn´e par : Γ = [0, b] × [0, a] ∩ (x, y) : lim inf f (t) y lim sup f (t) t→x
t→x
co¨ıncide avec l’image du graphe de g dans [0, a] × [0, b] i.e = [0, a] × [0, b] ∩ (y, x) : lim inf g(s) x lim sup g(s) s→y
s→y
sous l’action de ρ : ρ( ) = Γ . Preuve. Par raison de sym´etrie de f, g, il suffit de montrer que ρ( ) ⊂ Γ . Soit 0 < y < a et x t.q. lim inf g(s) x lim sup g(s). Il s’agit de montrer s→y
s→y
que 0 x b et que lim inf f (t) y lim sup f (t). Il est clair que 0 x b. t→x
t→x
Supposons y < lim inf f (t), alors il existe une suite tn → x telle que pour t→x
tout s (proche de y) v´erifiant y < s < lim inf f (t) on a f (tn ) > s pour tout n. t→x
Ainsi, tn ∈ {σ : f (σ) > s}, ce qui entraˆıne par d´efinition de g (voir ci-dessus) que g(s) > tn . Ceci implique n´ecessairement que lim inf g(s) > lim tn = x, ce s→y
qui contredit l’hypoth`ese de d´epart pour (x, y).
n
Par ailleurs, on a l’observation suivante, compte tenu de la monotonicit´e de f . Si 0 t < x b et 0 y < z a alors l’un au plus des points (t, y) et (x, z) peut appartenir au graphe Γ de f . De plus, pour chaque x : −a x b il y a exactement un point (x, y) de Γ t.q. y = x − s (i.e. qui appartient a` un axe parall`ele `a la premi`ere bissectrice.)
6.1 Quelques r´esultats g´en´eraux
153
π = 45o Grˆ ace `a cette observation, si on consid`ere θ la rotation d’angle 4 ∗ dans le sens contraire d’une aiguille d’une montre, alors l’image Γ de Γ i.e. b a Γ ∗ = θ(Γ ) peut ˆetre repr´esent´ee par le graphe d’une courbe h: − √ , √ → 2 2 b a a+b t.q. |h (σ)| 1, pour presque tout σ ∈ − √ , √ . 0, 2 2 2 En effet, les paliers de f deviennent des segments parall`eles `a la premi`ere bissectrice et les “sauts” de f deviennent des segments parall`eles `a la deuxi`eme bissectrice, la monotonicit´e implique le reste. Pour obtenir l’application fk affine par morceaux, approximation de f , dont la longueur d’arc sera born´ee, on commence par discr´etiser l’intervalle b a − √ , √ en prenant un pas constant, pour j = 0, . . . , 2k , k ´etant un entier 2 2 j a+b a donn´e, soit sj = − √ + k · √ . 2 2 2 Consid´erons alors les points de Γ ∗ , p∗j = (sj , h(sj )) , j = 0, . . . , 2k et notons Γk∗ la r´eunion des segments p∗i−1 , p∗i qui joignent les points p∗i−1 et p∗i . Puisque, |h (σ)| 1 p.p., la longueur de chaque segment ne d´epasse pas a+b a+b . Par suite la longueur totale de Γk∗ , k , n’exc`ede pas 2k · k = a + b. k 2 2 D’o` u 0 k a + b. −1 ∗ −1 ∗ k θ (Γk ), (xi , yi ) = pi = θ (pi ), i = 0, . . . , 2 , Kk = Notons Γk = x0 , x1 , . . . , x2k
(ces points peuvent ˆetre confondus). On d´eduit alors :
Proposition
6.1.3. Pour chaque i = 0, 1, . . . , 2k on a lim inf f (t) t→xi
yi lim sup f (t) (puisque (xi , yi ) ∈ Γ ). De plus, on a xi−1 xi et t→xi
xi − xi−1
a+b a+b , yi−1 yi et yi−1 − yi k . k 2 2
Pour chaque x ∈ (0, b)\Kk , il existe un indice unique i ∈ 1, . . . , 2k t.q. xi−1 < x < xi . On va choisir les xi comme des nœuds de discr´etisation. On d´efinit fk : IR → IR:
(d) fk (t) = f (t) si t ∈ / [0, b], t, fk (t) ∈ Γk si t ∈ [0, b], fk continue a` droite sur ]0, b[, (e) fk est donn´ee pour chaque i = 0, . . . , 2k xi−1 < x < xi par fk (x) = yi − yi−1 yi−1 + (x − xi−1 ). xi − xi−1 On voit que fk est d´ecroissante.
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
154
De la mˆeme fa¸con, on d´efinit gk : IR → IR en rempla¸cant f par g. Si on note alors les diff´erentes d´ecompositions des mesures df, dfk , dg, dgk par df = f (t) dt − dµ, dfk = fk (t) dt − dµk , dg = g (t) dt − dν, dgk = gk (t) dt − dνk , par k la ligne polygonale d´efinie par le graphe de gk sur [0, a). Alors, on a (f) k = ρ(Γk ), k l’image de Γk par ρ . (g) Puisque les longueurs d’arc sont pr´eserv´ees par les r´eflexions ρ on d´eduit que : 8 8 1 + fk (t)2 dt + dµk = 1 + gk (t)2 dt + dνk . k= [0,b]
[0,b]
[0,a]
Par ailleurs, puisque Kk ⊂ Kk+1 sont finis, alors K =
[0,a]
Kk ⊂ [0, b] est
k0
d´enombrable. Puisque f et g sont presque partout d´erivables, on d´eduit que pour presque tout x ∈ IR\K on a : (h)
lim fj (x) = f (x),
j→+∞
lim gj (x) = g(x),
j→+∞
lim fj (x) = f (x),
j→+∞
lim gj (x) = g (x).
j→+∞
En fait, en tout point x de diff´erentiabilit´e, xi−1 < x < xi , |fk (x) − f (x)| Max |f (t) − f (x)| , |t − x| xi − xi−1 −−−−−→ 0. k→+∞
De plus, il existe une fonction ε(·) : lim ε(h) = 0 t.q. h→0 a+b |fk (x) − f (x)| 2ε −−−−−→ 0. k→+∞ 2k On en vient maintenant au th´eor`eme principal de ce paragraphe : Th´ eor` eme 6.1.6 (´egalit´e des longueurs d’arc). On suppose que f, g : IR → IR sont des fonctions d´ecroissantes inverses l’une de l’autre satisfaisant (a), (b), (c). Alors, la longueur de f sur [0, b] est ´egale a ` celle de g sur [0, a] i.e. 8 8 dµ = dν 1 + f 2 (t) dt + 1 + g 2 (t) dt + [0,b]
[0,b]
df = f (t) dt − dµ, dg = g (t) dt − dν.
[0,a]
[0,a]
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
155
Preuve. Puisque fk (resp. gk ) sont des suites born´ees qui convergent simplement vers f (resp. g), alors fk → f (resp. gk → g) dans L1loc (IR). → f (x) (resp. gk (x) − → g (x)) presque partout, on d´eduit Comme fk (x) − k
k
que les conditions du th´eor`eme 6.1.5 sont r´eunies, on peut conclure ∀ ϕ ∈ Cc∞ (IR) lim k
8 ϕ
1+
fk (t)2
dt +
ϕ dµk =
ϕ
>
1+
f (t)2
dt +
ϕ dµ.
(6.21)
(de mˆeme pour gk , g). Par ailleurs, puisque fk (t) = f (t) ∀ t > a, ∀ t < 0, on
ϕ dfk =
d´eduit :
IR\[0,a]
ϕ df d’o` u
IR\[0,a]
ϕ dµk =
IR\[0,a]
ϕ dµ = 0 . IR\[0,a]
Ainsi la relation (6.21) ci-dessus devient : ∀ ϕ ∈ Cc∞ (IR) ⎛ ⎞ 8 8 ⎜ ⎟ 2 2 ⎟ ϕ dµ ϕ dµ . = 1 + f ϕ 1 + f (t) dt + ϕ (t) dt + lim ⎜ k⎠ k k ⎝ IR
IR
[0,a]
[0,a]
(6.22) Soit maintenant ϕ ∈ Cc∞ (IR) t.q. ϕ(x) = 1 ∀ x ∈ [0, a], alors la relation 8 2 dµk , lim k = 1 + fk dt + (6.22) implique que, sachant que k = [0,a]
[0,a]
k→+∞
8 2 dµ . De mˆeme pour gk et g, d’o` 1 + f (t) dt + u le r´esultat. [0,a]
[0,a]
6.2 Fonctions co-aires r´ eguli` eres et continuit´ e 1,p 1,p p de u ∈ W (Ω) (resp. W0 (Ω)) → u∗ ∈ L (Ω∗, k) Notations. Dans ce paragraphe, nous d´esignerons par : 1 1 N k(σ) = N αN σ 1− N si on travaille avec des fonctions positives a` trace nulle 1 1− 1 et par k(σ) = min (σ, |Ω| − σ) N sinon (conditions identiques au th´eor`eme Q 6.1.3). Lp (Ω∗ , k) = g ∈ L1loc (Ω∗ ) : |kg|Lp (Ω∗ ) < +∞ . Pour une fonction u : Ω → IR, I = (α, β) ∈ IR2 on notera : u la I- fonction associ´ee et la fonction de distribution de uI est not´ee : mIu (t) = uI > t , t ∈ IR. I
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
156
W01,p (Ω) On va noter Vp (Ω) = W 1,p (Ω) si Ω est connexe lipschitzien born´e. Dans tout le paragraphe, on consid´erera une suite u, uj de Vp (Ω) t.q. uj −−−−→ u dans Vp (Ω). Si Ij ∈ Iuj , I ∈ Iu t.q. Ij → I, on notera : j→+∞
f (t) = mIu (t), t ∈ IR fj (t) = mIujj (t), ⎧ I j ⎪ si s ∈ [0, |Ω|], ⎨uj∗ (s) gj (s) = 0 si s |Ω| , ⎪ ⎩ βj − αj si s 0. ⎧ I ⎪ ⎨u∗ (s) g(s) = 0 ⎪ ⎩ β−α
De mˆeme
si 0 s |Ω| , si s |Ω| , si s 0.
On a g(|Ω|) = 0. En effet, si I = (α, β) ∈ Iu , inf ess u α β Ω sup ess u, alors, g(s) = Tα,β u∗ (s) − α = 0, si m(α) < s |Ω|. De mˆeme Ω
g(0) = β − α, car u∗ (0) = sup ess u β. Ω
On notera a = |Ω| , bj = βj − αj , b = β − α, ⎧ ⎪ ⎨|Ω| fj (t) = d´ecroissante, continue `a droite ⎪ ⎩ 0
on voit que : si t 0, sur [0, bj [, si t bj = βj − αj .
De mˆeme pour f . Notons que fj (t) = f (t), si t 0 ou t max(b, bj ). La proposition suivante d´ecoule alors des r´esultats concernant les Ifonctions donn´ees au premier et second paragraphe. Proposition 6.2.1. Sous les notations pr´ec´edentes, on a : 1,1 1. g, gj sont dans Wloc (IR) donc dans W 1,1 (Ω∗ ), 2. |gj − g|Lp (Ω∗ ) −−−−→ 0, j→+∞
3. |fj − f | −−−−→ 0 dans L1loc (IR), j→+∞
4. Si on a dfj = fj (t) dt − dµj , (df = f (t) − dµ) alors 8 dµj = 1 + fj 2 (t) dt + [0,bj ]
[0,b]
1 + gj (s)2 ds
Ω∗
[0,bj ]
8 2 dµ = 1 + f (t) dt + [0,b]
8
Ω∗
>
1 + g (s)2 ds.
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
157
Preuve. L’´enonc´e (1) d´ecoule du lemme 6.1.1. Pour l’´enonc´e (2) on utilise le lemme 6.1.4 et la propri´et´e de contraction que I I |gj − g|Lp (Ω∗ ) = uj∗j − uI∗ u j j − u I −−−−→ 0. Lp (Ω∗ )
Lp (Ω) j→+∞
Donc gj → g dans Lploc (IR). 3. Pour tout t, on a :
f (t) lim inf fj (t) lim sup fj (t) uI t , j
j
ainsi pour presque tout t ∈ IR, on a f (t) = uI t, d’o` u lim fj (t) = f (t), j
comme 0 fj (t) |Ω|, on d´eduit le r´esultat. Pour l’´enonc´e (4), puisque g, gj sont dans W 1,1 (Ω∗ ) alors dgj = gj (s) ds (resp. dg = g ds), par l’invariance des longueurs d’arcs (th´eor`eme 6.1.6) pr´ec´edent, on a le r´esultat.
On fait maintenant l’observation suivante, si : “in´egalit´e principale” |f (t)| lim inf fj (t) p.p. en t j
alors le th´eor`eme 6.1.5 est applicable i.e. ∀ ϕ ∈ Cc∞ (IR) 8 8 2 2 lim ϕ 1 + fj (t) dt + ϕ dµj = ϕ 1 + f (t) dt + ϕ dµ. j
IR
IR
IR
IR
En choisissant une fonction ϕ convenable (ϕ = 1 sur [0, b + 1]) sachant que bj → b on d´eduit a` partir de la proposition 6.2.1 que 8 8 lim 1 + gj2 (s) ds = 1 + g 2 (s) ds , j
Ω∗
Ω∗
` l’aide de l’assertion (2) et le th´eor`eme 6.1.1, on d´eduit gj → g dans L1 (Ω∗ ). a Maintenant on applique le th´eor`eme 6.1.3 pour avoir k uj∗−u∗ 1 −−−−→ 0. j→+∞
Enfin on conclut avec le th´eor`eme 6.1.4 : k uj − u∗ −−−−→ 0. ∗ p j→+∞
Ainsi, il nous faut avoir l’in´egalit´e principale : |f (t)| lim inf fj (t). j
Cette hypoth`ese n’est v´erifi´ee que pour une classe de fonctions appel´ees coaire r´eguli`eres dont la d´efinition 6.2.1 est dans la section 6.2.2. 6.2.1 D´ ecomposition d’une fonction de distribution et propri´ et´ es diverses Soit donc u ∈ W 1,p (Ω), 1 p < +∞. On consid`ere les fonctions d´ecroissantes associ´ees suivantes, pour tout t ∈ IR :
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
158
mu (t) = |u > t| , mo,u (t) = x ∈ Ω : u(x) > t, ∇u(x) = 0
m1,u (t) = mu (t) − mo,u (t) = x ∈ Ω : u(x) > t, ∇u(x) = 0 .
et
Voici une proposition qui d´ecoule des formules de Federer : Proposition 6.2.2. m1,u est absolument continue sur IR. Preuve. En effet la formule de Federer s’´ecrit : g |∇u| dx = Ω
+∞
=
dt −∞
g(x)dLN −1 (x) , (si N 2), g : IR → IR+ mesurable.
{u=t}
(Ici, LN −1 = H N −1 ). D’o` u en choisissant g(x) =
1 χ{|∇u(x)|=0 |∇u(x)|
on d´eduit m1,u (t + h) − m1,u (t) = t
θ→
t+h
,t
h > 0
dLN −1 (x) , comme la fonction |∇u(x)|
{u=t, ∇u=0}
dLN −1 (x) est int´egrable sur IR, on obtient le r´esultat. |∇u(x)|
{u=θ, ∇u=0}
Preuve identique pour N = 1.
Une autre cons´equence de cette mˆeme formule de Federer qui peut ˆetre utile est la suivante : Proposition 6.2.3. Soit B ⊂ IR t.q. |B| = 0. Alors, le gradient de u est presque partout nul sur x : u(x) ∈ B . u Preuve. On choisit g(x) = χB u(x) dans la formule de Federer. D’o` |∇u| (x)dx = 0, d’o` u le r´esultat.
{x:u(x)∈B}
Voici une autre preuve de cette mˆeme proposition. Soit U1 ⊃ U2 ⊃ . . . une +∞
Uj = V , |Uj | −−−−→ 0. Posons Mj (t) = suite d’ouverts de IR t.q. B ⊂
j→+∞
j=1 t
χUj (s)ds, 0 Cc∞ (Ω; IRN ),
on a |Mj (t)| |t| et Mj (t) −−−−→ 0. Montrons alors ∀ ϕ ∈ j→+∞
pour chaque j,
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
[u − Mj (u)] div(ϕ)dx = −
1 − χ{u∈Uj } ∇u · ϕdx.
159
(6.23)
Admettons un instant cette derni`ere formule. Puisque, |Mj (u)| |u|, et que Mj u(x) −−−−→ 0 pour presque tout x , j→+∞
le premier membre de l’´egalit´e (6.23) tend vers
u div(ϕ)dx. Quant au second,
puisque 0 1 − χ{u∈U j } 1 et que χ{u∈Uj } (x) → χ{u∈V } (x) p.p. on d´eduit u ∀ ϕ ∈ Cc∞ , qu’il converge vers 1 − χ{u∈V } (x) ∇u · ϕdx. D’o` −
(∇u · ϕ) dx = −
1 − χ{u∈V } ∇u · ϕ
ce qui entraˆıne alors ∇u = 1 − χ{u∈V } ∇u p.p. Soit ∇u(x) = 0 si x ∈ u−1 (V ) ⊃ u−1 (B). La preuve de la formule (6.23) revient a` montrer que pour tout ouvert U de IR, de mesure finie on a : 1 − χ{u∈U } ∇u · ϕdx u − M (u) div(ϕ)dx = (6.24)
t
o` u M (t) = Soit 1
0 gj
χU (s)ds, t ∈ IR. 0 une suite de fonctions continues t.q.
0 g1 (t) g2 (t) . . . gj (t) −−−−→ χU (t) partout. Alors pour j fix´e, posons j→+∞ t gj (s) ds, puisque ∇(Nj ◦ u) = (gj ◦ u)(∇u) on d´eduit alors : Nj (t) = 0
u − Nj (u) divϕ dx = − 1 − gj (u) ∇u · ϕ dx.
(6.25)
Par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, puisque Nj (t) → M (t) ∀ t, on a 1 − M (u) divϕ dx 1 − Nj (u) divϕ dx = lim j
et lim j
1 − χ{u∈U } ∇u · ϕ dx 1 − gj (u) ∇u · ϕ dx =
on d´eduit alors (6.24) de (6.25).
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
160
Puisque m1,u est absolument continue sur IR, on d´eduit alors : Corollaire 6.2.1 (de la proposition 6.2.2). Pour A ⊂ IR, mesurable m1,u (A) = dm1,u (t) = − χ{u∈A} · χ{∇u=0} dx. A
Ω
Preuve. Soient a, b deux r´eels ]a, b[⊂ I(u), on a dm1,u (t) = m1,u (b) − m1,u (a) = − x : a < u(x) < b, ∇u = 0 [a,b]
=−
χ{u∈]a,b[} · χ{∇u=0} dx. Ω
Donc la formule est vraie pour un ouvert donc vraie pour un Gδ (pour la d´efinition, voir les livres de G. Choquet ou l’article [33]). De plus, si E est un ensemble de mesure nulle, on a : x : u(x) ∈ E : ∇u(x)=0 = 0 d’apr`es la proposition 6.2.3. Comme pour tout ensemble A mesurable, il existe V un Gδ t.q. A ⊂ V et |A| = |V |, ainsi : x : u(x) ∈ A : ∇u(x) = 0 = x : u(x) ∈ V : ∇u(x) = 0 + 0. D’o` u m1,u (A) = −
χ{u∈A} · χ{∇u=0} dx. Ω
Remarque. Rappelons que d’apr` es la formule de Fleming-Rishel (voir chapitre 7) l’application t → χ{u>t} (x) · |∇u| dx est absolument conΩ
tinue sur IR car
|∇u| dx =
{u>t}
+∞
PΩ {u > θ} dθ pour u ∈ W 1,1 (Ω).
t
Th´ eor` eme 6.2.1 (convergence des troncatures de m1,uj ). Soit {u, u1 , u2 , . . .} une suite d’´el´ements de W 1,1 (Ω) t.q. uj −−−−→ u dans W 1,1 (Ω). On consid`ere pour ε > 0, la fonction Φε (ξ) =
j→+∞ 2
|ξ|
ε2
2,
+ |ξ| ξ ∈ IRN , |ξ| ´etant la norme euclidienne de ξ. On d´efinit pour t ∈ IR, ε m1,uj (t) = χ{uj >t} · Φε (∇uj )dx Ω
(de mˆeme pour u). Alors
pour
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
161
1. t ∈ IR → mε1,u (t) (resp. mε1,uj (t)) est absolument continue. De plus, la suite (mε1,uj )j est ´equi-absolument continue. 2. Pour A bor´elienne ⊂ IR de mesure finie, les fonctions mε1,uj convergent en mesure vers mε1,u sur A quand j → +∞. En particulier, il existe une sous-suite uj(k) t.q. : (mε1,uj(k) ) (t) → (mε1,u ) (t) p.p. en t ∈ A. Preuve. Pour l’assertion (1), on a pour tout intervalle ]a, b[, on a d’apr`es la formule de Fleming-Rishel. 0
mε1,u (a)
−
mε1,u (b)
1 ε
1 |∇u| dx = ε
a
b
PΩ (u > t)dt, a
ce qui implique l’absolue continuit´e. Notons aussi u0 = u. L’´equi-absolue continuit´e des mε1,uj d´ecoule de cette derni`ere formule car pour une suite d’intervalles (]ai , bi [)i=1,...,m deux a` deux disjoints tels que m (bi − ai ) δ, v´erifie alors ∀ j i=1
0
m i=1
1 1 δ |∇uj | dx mε1,uj (ai ) − mε1,uj (bi ) |∇uj |∗ (t)dt. ε 9m ε 0 i=1 ]ai ,bi [
Puisque uj → u dans W 1,1 (Ω) alors : 0
δ
|∇uj |∗ (t)dt |∇ (uj − u)|1 +
δ
0
|∇u|∗ (t)dt 2
δ 0
|∇u|∗ (t)dt, j jδ .
Pour la deuxi`eme assertion consid´erons un ensemble bor´elien A de mesure finie, pour j fix´e, et η > 0 on note : (6.26) Aj = A ∩ t : mε1,uj (t) − mε1,u (t) > η (preuve identique pour le cas < −η). On veut montrer que |Aj | → 0. Supposons que cela ne soit pas vrai alors pour une sous-suite not´ee toujours (Aj ), il existe α > 0 : |Aj | > 5α > 0 ∀ j. Puisque (mε1,uj )j0 est ´equi-absolue continue, il existe δ > 0 t.q. B ⊂ IR alors : ε (6.27) |B| δ alors dm1,uj (t) αη. B
D’apr`es le th´eor`eme de Lusin, pour chaque j il existe une fonction continue Lj : IR → [0, 1] t.q. Bj = t ∈ IR : Lj (t) = χAj (t) est de mesure plus petite que δ. Alors, pour j 1, k ∈ IN :
162
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
Lj − χA (t) dmε1,u (t) j k
Bj
ε m1,uk (t) dt ηα.
(6.28)
Par ailleurs, du fait que |Aj | > 5α > 0 et par d´efinition de Aj , on a : (6.29) χAj mε1,uj (t) − mε1,u (t) dt > η |Aj | > 5αη. Par ailleurs, a` l’aide de la formule de Federer (ou une simple extension du corollaire 6.2.1 de la proposition 6.2.2), on a : χAj mε1,uj (t)dt = − χAj (uj )Φε (∇uj )dx. (6.30) Ω
On combine les relations (6.28) a` (6.30) pour obtenir : Lj (u)Φε (∇u) − Lj (uj )Φε (∇uj ) dx > 3ηα. Ij =
(6.31)
En effet, par la formule de Federer, on a : Lj (u)Φε (∇u)dx = − Lj (t) mε1,u (t)dt. De mˆeme pour uj . D’o` u ε Ij = Lj − χAj m1,uj (t) − Lj − χAj mε1,u (t)dt +
χAj
mε1,uj
(t)− mε1,u (t) dt > −ηα−ηα+5ηα = 3ηα.
Posons pour j fix´e, t ∈ IR, Mj (t) =
0
t
Lj (s)ds, ρj = Mj ◦ uj , ϕj = Mj ◦ u,
alors ∇ρj = Lj (uj )∇uj et ∇ϕj = Lj (u)∇u. Si on d´efinit alors le champ de ∇uj vecteurs Uj = ecrire : 2 , alors chaque Ij peut s’´ 2 ε + |∇uj | U · ∇ϕj − Uj · ∇ρj dx = U · ∇ϕj − ∇ρj dx + U − Uj · ∇ρj dx. Ij = Puisque ∇uj → ∇u dans L1 (Ω)N , il existe alors une sous-suite qui converge simplement et une fonction G ∈ L1 (Ω) t.q. |∇uj (x)| G(x). Comme 0 Mj = Lj 1 : |∇ϕj | G, |∇ρj | G. Comme Uj → U 1 p.p., et que |Uj | d’o` u (U − Uj ) · ∇ρj −−−−→ 0 (par le th´eor`eme de j→+∞ ε la convergence domin´ee). Ainsi puisque Ij > 3ηα, pour j assez grand on
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
a
163
U · (∇ϕj − ∇ρj ) dx > 2ηα. Puisque U ∈ L∞ (Ω)N , alors il existe une
fonction W ∈ Cc∞ (Ω)N t.q. |U |∞ |W |∞ 2 |U − W | G dx < ηα. Ceci implique alors (U − W ) · (∇ϕj − ∇ρj ) dx < ηα, avec l’in´egalit´e U · (∇ϕj − ∇ρj ) dx > 2ηα, on d´eduit que −
(ϕj − ρj ) div W dx =
(∇ϕj − ∇ρj ) · W dx > ηα.
(6.32)
Puisque |Mj (a) − Mj (b)| |Lj |∞ |b − a| |b − a| et que uj → u p.p., on d´eduit |ρj − ϕj | → 0 p.p. et par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, on obtient une contradiction avec (6.32). D’o` u le th´eor`eme.
A partir du r´esultat pr´ec´edent, on a alors : Th´ eor` eme 6.2.2 (convergence de m1,uj ). Soit {u, u1 , u2 , . . .}, une suite de W 1,1 (Ω) t.q. uj → u dans W 1,1 (Ω). Alors il existe une sous-suite j(1), j(2), . . . t.q. p.p. t ∈ IR, lim sup m1,uj(k) (t) m1,u (t) k
ou de fa¸con ´equivalente que lim inf m1,uj(k) (t) m1,u (t) . k
Preuve. Dans le but d’utiliser le proc´ed´e diagonal de Cantor, on choisira 1 1 1 dans le cadre du th´eor`eme pr´ec´edent ε = , , , . . . . On notera toujours 2 3 4 Φε , mε1,uj , mε1,u . Pour chaque ε et chaque bor´elien A (de mesure finie ou non), on a une sous-suite j(k) : mε1,uj(k) (t) → mε1,u (t) p.p. sur A. Par le proc´ed´e diagonal de Cantor, il existe une sous-suite j(l) : mε1,uj(l) (t) −−−−→ mε1,u (t) ,
l→+∞
1 1 1 pour presque tout t dans A, chaque ε = , , , . . . . 2 3 4 On note B l’ensemble des points t v´erifiant cette convergence pour tout 1 1 1 ε = , , , . . ., B ⊂ A. On sait par ailleurs que : 2 3 4
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
164
1. m1,u , m1,uj sont absolument continues sur IR (voir proposition 6.2.2). 2. Si mjε (t) = mε1,uj(l) (t), mε (t) = mε1,u (t) alors lim mjε (t) = mε (t), ∀ t ∈ B, ∀ ε. j
Puisque Φε est born´e, on d´eduit : lim mjε (t) = mε (t) j
De plus, puisque ε →
∀ t ∈ B.
2
|ξ|
2
ε2 + |ξ|
est d´ecroissante, on a d`es que ε < δ :
m1,uj (t) mjε (t) mjδ (t) et
m1,u (t) mε (t) mδ (t). Montrons maintenant que lim mjε (t) = m1,uj (t) (respectivement, ε→0
m1,u (t) = lim mε (t)). On a, pour tout t ε→0
+∞
− t
m1,uj (s)ds = m1,uj (t) = lim mjε (t) = − lim ε→0
ε→0
+∞
mjε (s)ds.
t
Du fait de la monotonie pr´ec´edente, cette derni`ere limite v´erifie donc : +∞ +∞ − lim mjε (s)ds = − m1,uj (s)ds, comme m1,uj (s) lim mjε (s) t
ε→+∞
ε→0
t
on a
m1,uj (s) = lim mjε (s) p.p. en s. ε→0 on d´eduit qu’il existe B0 ⊂ Du fait de la d´enombrabilit´e de m1,uj , m1,u j1
B ⊂ A : |B0 | = |A| et ∀ t ∈ B0 , ∀ j
m1,uj (t) = lim mjε (t), m1,u (t) = lim mε1,u (t). ε→0
ε→0
Ainsi, on a : ∀ t ∈ B0 m1,u (t) = lim mε (t) = lim lim mjε (t) , ε→0
mais,
ε→0 j→+∞
mjε (t) m1,uj (t) : lim mjε lim sup m1,uj (t). j→+∞
D’o` u
j→+∞
m1,u (t) lim sup m1,uj (t). j→+∞
D’o` u le r´esultat.
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
165
Remarque. Dans la preuve pr´ec´edente, on a en fait utilis´e trois propri´et´es importantes : Propri´ et´ e 6.2.1. 1.
lim mjε (t) = mε (t).
j→+∞
2. si ε < δ : m1,uj (t) mjε (t) mjδ (t) ∀ j, et presque tout t ce qui implique m1,u (t) mε (t) mδ (t). 3. A l’aide de 2) et du fait que lim mε1,u (t) = m1,u (t) on a : m1,u (t) = lim mε (t).
ε→0
ε→0
A partir de 3) et 1) : m1,u (t) = lim lim mjε (t) ε→0 j→+∞
et ` a partir de 2) lim mjε (t) lim sup m1,uj (t). D’o` u j→+∞
j
m1,u (t) lim sup m1,uj (t). j
Mais il nous faut caract´eriser les fonctions u t.q. mu (t) lim sup muj (t), j
ceci n’est vrai que pour des u co-aire r´eguli`eres. 6.2.2 D´ efinition d’une fonction co-aire et continuit´ e D´ efinition 6.2.1. [d’une fonction de co-aire r´eguli`ere]. 1,1 (Ω). On dira que u est dite co-aire r´eguli`ere Soit u ∈ Wloc = si de la fonction mo,u (t) la mesure d´eriv´ee distribution x ∈ Ω : u(x) > t, ∇u(x) = 0 est totalement singuli`ere (i.e. la partie absolument continue de dmo,u est nulle) : dmo,u (t) = −dν, ν 0.
Th´ eor` eme 6.2.3. Soit u ∈ W 1,1 (Ω) co-aire r´eguli`ere et soit uj une suite 1,1 de W (Ω) t.q. uj → u dans W 1,1 (Ω). Alors, lim inf muj (t) |mu (t)| p.p.. j
Preuve. Puisque mu (t) = |u > t| = m1,u (t) + mo,u (t) alors pour u co-aire u, en utilisant le r´esultat r´eguli`ere, on a dmu (t) = m1,u (t)dt − (dµ + dν). D’o` pr´ec´edent : |mu (t)| = m1,u (t) lim inf m1,uj (t) j
mais,
lim inf m1,uj (t) lim inf muj (t) j
d’o` u le r´esultat.
j
166
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
Proposition 6.2.4. Si u est co-aire r´eguli`ere alors ∀ I = (α, β) ∈ IR2 la I-fonction uI est co-aire r´eguli`ere aussi. Preuve. En effet, posons : mIo,u (t) = x ∈ Ω : uI (x) > t, ∇uI (x) = 0 . Sachant que 0 uI β − α, si t 0 mIo,u (t) = x ∈ Ω : ∇uI (x) = 0 = constante, si t β − α
mIo,u (t) = 0,
si 0 < t < β − α, alors mIo,u (t) = u > β + x ∈ Ω : α u(x) β, u(x) > t + α, ∇u(x) = 0 . Comme m0,u (t) = 0 p.p. t ∈ IR, on d´eduit que la partie absolument continue de mI0,u v´erifie I mo,u (t) = 0. (Noter que 0 mI0,u (t) − mI0,u (t + h) m0,u (t + α) − m0,u (t + α + h), pour h > 0, 0 < t < β − α)
Le th´eor`eme principal de convergence est Th´ eor` eme 6.2.4 (continuit´e au point co-aire r´egulier). Soit {u, uj } une → u dans suite d’´el´ements de W 1,p (Ω), 1 p < +∞. On suppose que uj − W 1,p (Ω). Si u est co-aire r´eguli`ere alors : k uj − u∗ −−−−→ 0 ∗ p
j
j→+∞
⎧ 1 1 N ⎪ N α σ 1− N si u, uj 0 ` a trace nulle, ⎪ N ⎪ ⎪ 1 1 ⎪ 1− ⎪ ⎪ min (σ, |Ω|−σ) N si Ω est born´e, connexe, lipchitzien ⎪ ⎨Q o` u k(σ) = ou si u, uj sont non sign´ees dans ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ W01,p (Ω), avec dans ce cas ⎪ ⎪ −1 ⎪ 1 ⎪ ⎩ . Q = NαN N
Preuve. Soient I = (α, β), Ij = (αj , βj ) t.q. Ij → I, I (resp Ij ) dans Iu (resp. I Iuj ). Alors, on sait que ujj → uI dans W 1,p (Ω). En adoptant les mˆemes notations que pr´ec´edemment, on a :
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
⎧ ⎪ ⎪ ⎨0 I fj (t) = ujj > t ⎪ ⎪ ⎩|Ω|
167
si t βj − αj , si 0 t βj − αj ,
(idem pour f (t)),
si t 0,
⎧ ⎪ ⎨βj − αj gj (s) = uIj∗j (s) ⎪ ⎩ 0
si s 0, si 0 s |Ω| , si s > |Ω| ,
(idem pour g(s)).
Alors, puisque uI est co-aire r´eguli`ere, on d´eduit du th´eor`eme 6.2.3 que : |f (t)| lim inf fj (t) . j
De plus |fj − f |L1
− → 0, alors d’apr`es le th´eor`eme 6.1.5
loc (IR)
8 lim j
j
1 + fj 2 dt +
[0,βj −αj ]
dµj [0,βj −αj ]
=
>
1 + f 2 dt +
[0,β−α]
dµ [0,β−α]
si dfj = fj dt − dµj , df = f (t)dt − dµ. D’o` u en utilisant la proposition 6.2.1, on d´eduit que : > 8 lim 1 + gj (s)2 ds = 1 + g (s)2 ds. j
Ω∗
Ω∗
Comme |gj − g|L1 (Ω∗ ) −−−−→ 0 , j→+∞ on d´eduit du th´eor`eme 6.1.1 lim gj − g L1 (Ω ) = 0. On conclut avec les j
∗
th´eor`emes 6.1.3 et 6.1.4 que k uj − u∗ −−−−→ 0. ∗ p j→+∞
La question naturelle est de savoir quelles sont les fonctions qui sont coaires r´eguli`eres. Le th´eor`eme suivant donne une r´eponse : Th´ eor` eme 6.2.5 (fonctions co-aires r´eguli`eres). N,p 1. Si u ∈ Wloc (Ω), p > 1 alors u est co-aire r´eguli`ere. 1,1 2. Si x : ∇u(x) = 0 est de mesure nulle, u ∈ Wloc (Ω) alors u est co-aire r´eguli`ere. 1,1 (IR) alors u est co-aire r´eguli`ere. 3. Si u ∈ Wloc
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
168
Preuve. L’assertion (2) d´ecoule de la d´efinition. Pour montrer l’assertion (1), commen¸cons par le cas o` u u ∈ CN (Ω). Par le th´eor`eme de Morse-Sard-Federer on a pour B = x : ∇u(x) = 0 , |u(B)| = 0. Alors pour tout U ⊂ IR, on a : mo,u (U ) = −
χ{u∈U } · χ{∇u=0} dx = −
χ{u∈U } · χ{u∈u(B)} · χ{∇u=0} dx
o` u on note u ∈ U = x : u(x) ∈ U , u ∈ u(B) = x : u(x) ∈ u(B) .
Puisque |u(B)| = 0 donc le support de dmo,u est de mesure nulle donc elle est singuli`ere. N,p (Ω), alors d’apr`es un th´eor`eme de type Lusin, on peut modifier Si u ∈ Wloc u en une fonction de classe C N sauf sur un ensemble de mesure arbitrairement petite. On d´eduit que n´ecessairement le support de dmo,u est nulle donc elle ne peut ˆetre que singuli`ere. 1,p (Ω), p > 1, on la d´eduit de l’assertion (2.). Pour le cas (3.), si u ∈ Wloc Le cas o` u p = 1 se fait de fa¸con directe.
Pour clˆ ore ce chapitre, nous aurons besoin du th´eor`eme suivant : Th´ eor` eme 6.2.6. Soit {uj , u} une suite de W 1,p (Ω), avec 1 p < +∞. On suppose que uj tend vers u dans W 1,p (Ω) et presque partout dans Ω et que u est co-aire r´eguli`ere. Alors, kuj∗ |uj > uj (·)| → ku∗ |u > u(·)| dans Lp (Ω)-fort. Ici
1 σ 1− N k(σ) = 1 min(σ, |Ω| − σ)1− N
1,p si u, uj ∈ W0+ (Ω) sinon.
L’ouvert Ω ´etant comme au th´eor`eme 6.2.4. Preuve. Posons Kj = kuj∗ |uj > uj (·)| , K = ku∗ |u > u(·)| . Par ´equimesurabilit´e et du fait du th´eor`eme 6.1.4, on sait que kuj∗ → ku∗ dans Lp (Ω∗ )-fort, on d´eduit que : lim |Kj |Lp (Ω) = lim kuj∗ Lp (Ω ) = |ku∗ |p = |K|p . j
j
∗
Il nous suffit alors de montrer que Kj K dans Lp (Ω)-faible si 1 < p < +∞. Soit ϕ ∈ Lp (Ω) et posons θ = χΩ∗ \P (u∗ ) . Alors par la formule des op´erateurs moyennes, on a : ϕKj dx = ϕ∗uj · kuj∗ dt = θϕ∗uj kuj∗ dt + (1 − θ)ϕ∗uj kuj∗ dt. Ω
Ω∗
Ω∗
Ω∗
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
169
Par l’in´egalit´e de H¨older, on a : (1 − θ)ϕ∗u kuj∗ dt |ϕ| (1 − θ) kuj∗ − →0 j p p j
Ω∗
(car |(1 − θ) (ku∗ )|p = 0). Par ailleurs, le th´eor`eme 2.6.1 implique θϕ∗uj θϕ∗u dans Lp (Ω∗ )-faible. Par suite, lim ϕKj dx = θϕ∗u (ku∗ ) dt = ϕ∗u (ku∗ ) dt = ϕK dx. j
Ω
Ω∗
Ω∗
Ω
Les faits que Kj K dans Lp (Ω)-faible et lim |Kj |p = |K|p impliquent Kj → K dans Lp (Ω)-fort si 1 < p < +∞. Pour le cas p = 1, il nous faut des r´esultats suppl´ementaires. Tout d’abord, consid´erons la troncature au niveau α > 0 i.e. Tα (t) = min (|t| , α) sign (t). Posons alors, Kj,α (x) = Tα (kuj∗ ) (|uj > uj (x)|) , K,α (x) = Tα (ku∗ ) (|u > u(x)|) . Alors |Kj,α |∞ α, |K,α |∞ α. En raisonnant de la mˆeme fa¸con que pr´ec´edemment on a : Proposition 6.2.5. Pour tout r ∈]1, +∞[, on a : (a) Kj,α K,α dans Lr -faible, (b) lim |Kj,α |Lr (Ω) = |K,α |Lr (Ω) , j
(c) lim |Kj,α − K,α |L1 (Ω) = 0. j
Par ailleurs, on a : |Kj − K|L1 (Ω) |Kj − Kj,α |L1 (Ω) + |Kj,α − K,α |L1 (Ω) + |K,α − K|L1 (Ω) . Par ´equimesurabilit´e on a : |Kj − Kj,α |L1 (Ω) = Tα (kuj∗ ) − kuj∗ L1 (Ω et
∗)
− → |K,α − K|L1 (Ω) j
|K,α − K|L1 (Ω) = |Tα (ku∗ ) − ku∗ |L1 (Ω∗ ) −−−−−→ 0. α→+∞
A partir de l’´enonc´e de la proposition 6.2.5, on a alors lim sup |Kj − K|L1 (Ω) 2 |K,α − K|L1 (Ω) −−−−−→ 0. j
α→+∞
Voici des exemples de convergence dans L1 (Ω∗ ) pour la d´eriv´ee du r´earrangement monotone.
6 Continuit´e de l’application d´eriv´ee du r´earrangement monotone : u → u∗
170
Th´ eor` eme 6.2.7. Soit Ω un ouvert born´e connexe lipschitzien de IRN et soit W 1 (Ω, |·|N,1 ) = v ∈ L1 (Ω) : |∇v| ∈ LN,1 (Ω) . Alors, si {uj u} est une suite de W 1 (Ω, |·|N,1 ) t.q. uj → u dans W 1 (Ω, |·|N,1 ), u co-aire r´eguli`ere, alors, (i) uj∗ → u∗ dans L1 (Ω∗ )-fort, (ii) uj∗ (|uj > uj (·)|) → u∗ (|u > u(·)|) dans L1 (Ω)-fort. Preuve. Notons d’abord que (uj∗ )j reste dans un born´e de L1 (E∗ ) ∀ E ⊂ Ω∗ , E∗ = (0, |E|). En effet, d’apr`es la propri´et´e PSR 1
−uj∗ (t) Q max(t, |Ω| − t) N −1 |∇uj |∗uj (t). Ainsi, en appliquant l’in´egalit´e de Hardy-Littlewood, on obtient 1 uj∗ dt Q max(t, |Ω| − t) N −1 |∇uj |∗uj (t)dt E
E
1
Q21− N
E∗
1 t N −1 |∇uj |∗uj (t)dt. ∗
Mais, |∇uj |∗uj |∇uj |∗∗ , ainsi la derni`ere relation conduit alors a` ∗
E
uj∗ dt Q21− N1 |∇uj | (N,1) L (E∗ )
1
(6.33)
1
Q21− N |∇(u − uj )|L(N,1) (Ω∗ ) + Q21− N |∇u|L(N,1) (E)
dt .) t E∗ 1 Puisque k(uj∗ −u∗ ) −−−−→ 0 dans L1 (Ω∗ ) avec k(σ) = min(σ, |Ω|−σ)1− N ,
(o` u |f |L(N,1) (E∗ ) =
1
t N |f |∗∗ (t) j→+∞
alors a` l’aide de la relation (6.33), ∀ α ∈]0, |Ω| [, on a : α α uj∗ dt + uj∗ − u∗ 1 |u∗ | dt+ L (Ω ) ∗
+ Max (α, |Ω| − α)
1 N
−1
0
k(uj∗ − u∗ ) + 1
|Ω|
uj∗ dt +
|Ω|−α
lim sup uj∗ − u∗ L1 (Ω j
∗)
2
0
α
(6.34)
0
1
|u∗ |∗ dt + Q21− N
|Ω|
|u∗ | dt .
|Ω|−α
0
α
1
t N |∇u|∗∗ (t)
dt . t (6.35)
6.2 Fonctions co-aires r´eguli`eres
171
Quand α → 0 le second membre de cette in´egalit´e tend vers z´ero, ce qui entraˆıne alors : lim uj∗ − u∗ L1 (Ω ) = 0. j
∗
La partie (ii) d´ecoule de (i) en suivant la mˆeme preuve que le th´eor`eme 6.2.7 pr´ec´edent en rempla¸cant le poids k par 1. On a un r´esultat analogue pour les fonctions a` trace nulle sauf que l’ouvert Ω n’est plus n´ecessairement connexe et r´egulier. Th´ eor` eme 6.2.8. Soit Ω un ouvert born´e de IRN et soit W01 (Ω, |·|N,1 ) = v ∈ W01,1 (Ω), |∇v| ∈ LN,1 (Ω) . Alors, si uj → u dans W01 (Ω, |·|N,1 ), u co-aire r´eguli`ere alors : (i) uj∗ → u∗ dans L1 (Ω∗ )-fort, (ii) uj∗ (|uj > uj (·)|) → u∗ (|u > u(·)|) dans L1 (Ω)-fort. Notes pr´ e-bibliographiques La totalit´e des r´esultats donn´es dans ce chapitre est tir´ee de l’article de Almgrem et Lieb [2] et aussi de Rakotoson [100]. N,p (Ω) se trouve dans Le th´eor`eme de Lusin utilis´e pour les fonctions de Wloc le livre de Ziemer [129].
7 Continuit´ e forte de l’application r´ earrangement relatif : u → b∗u et cons´ equences
Nous avons signal´e au chapitre 2 que l’´equation d’´equilibre d’un plasma confin´e dans une machine “Stellarator” peut s’´ecrire sous la forme : −∆u = G(x, u∗ , u∗ , b∗u ). Il en est de mˆeme dans une machine Tokomak, l’´equation d’´equilibre peut s’´ecrire sous la forme d’un point fixe : trouver u tel que u = T (u − g(u)) + ϕ0 et la fonction g d´epend de u, des ensembles de niveau de u et de ses r´earrangements (relatif et monotone). La r´esolution de ces ´equations passe par la m´ethode de Galerkin ou l’usage de degr´es topologiques, dans tous les cas, il faut ´etudier les continuit´es des applications u → G(·, u∗ , u∗ , b∗u ) ou de u → g(u). Dans ce chapitre, nous allons donner des ´el´ements de r´eponse sur la continuit´e de l’application (u, b) → b∗u . Comme l’application b → b∗u est une contraction, l’´etude revient a` celle de la continuit´e de u → b∗u , et pour des fonctions b dans un espace dense de L1 (Ω) par exemple les fonctions born´ees. Nous allons nous appuyer en grande partie sur le r´esultat du chapitre pr´ec´edent, puisque la quantit´e b∗u est ´etroitement li´ee `a la d´eriv´ee du r´earrangement de u c’est `a dire u∗ . Dans un premier temps, nous allons montrer que si u ∈ W 1,1 (Ω) et b ∈ ∞ L+ (Ω) ∩ W 1,1 (Ω) alors on a la formule : b |∇u| ∗u (s) = −u∗ (s)PΩ,b u > u∗ (s) div(Φ · b)dx, |Φ|∞ 1, Φ ∈ Cc1 (Ω)N pour E o` u PΩ,b (E) = sup E
1,1 mesurable dans Ω, u∗ ∈ Wloc (Ω∗ ). Cette formule va nous conduire a` la conclusion suivante : Soit b ∈ L∞ (Ω), et soit un une suite convergeant fortement vers u dans W 1,1 (Ω). Si u est co-aire r´eguli`ere alors : b |∇u| ∗un → b |∇u| ∗u dans L1 (Ω∗ )-fort .
Cette convergence nous am`enera au th´eor`eme principal de ce chapitre :
174
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
Th´ eor` eme (continuit´ e forte du r´ earrangement relatif restreint ` a W 1,1 ) Soient u, et un une suite de W 1,1 (Ω), avec Ω un ouvert born´e lipschitzien connexe si γ0 u ≡ 0, et Ω quelconque sinon. On suppose que un → u dans W 1,1 (Ω) et que u est co-aire r´eguli`ere. Alors, pour b ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞, on a : bχ{∇u=0} ∗u −−−−−→ bχ{∇u=0} ∗u dans Lp (Ω∗ )-fort . n
n→+∞
Voici deux exemples de cons´equence de ce th´eor`eme : Corollaire Soient u, un une suite de W 1,1 (Ω), avec Ω un ouvert born´e lipschitzien si sinon. γ0 u ≡ 0, et Ω quelconque On suppose que mes x : ∇u(x) = 0 = 0. Si un → u dans W 1,1 (Ω) et que b ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞, alors 1. b∗un → b∗u dans Lp (Ω∗ )-fort, 2. b∗un |un > un (·)| → b∗u |u > u(·)| dans Lp (Ω)-fort si mes P (un ) =0. On montrera que pour toute fonction constante a, il existe une suite de C ∞ (Ω), un : ∇un = 0 = 0, un → a et b∗un ne tend pas vers b∗a = b∗ . Cela laisse suppposer que notre condition pr´ec´edente est utile. Le deuxi`eme corollaire est : Corollaire Soit (λk , ϕk )k1 une suite de valeurs et fonctions propres du Laplacien avec des conditions de Dirichlet et notons Vm le sous-espace engendr´e par les m premi`eres fonctions propres : ϕ1 , . . . , ϕm . Alors pour 1 p < +∞, les applications suivantes sont continues : 1. u ∈ Vm \ 0 → b∗u ∈ Lp (Ω∗ )-fort, 2. u ∈ Vm \ 0 → b∗u |u > u(·)| ∈ Lp (Ω)-fort pourvu que b ∈ Lp (Ω).
7.1 Quelques formules auxiliaires Le long de ce chapitre, Ω sera un ouvert.
7.1 Quelques formules auxiliaires
175
D´ efinition 7.1.1. 1,1 (Ω). Pour E ⊂ Ω mesurable, on d´efinit : Soit b ∈ L∞ + (Ω) ∩ W PΩ,b (E) = sup div (bΦ) dx, |Φ|∞ 1, Φ ∈ Cc1 (Ω)N E
a b. qu’on appellera le p´erim`etre de E dans Ω relativement ` Ce p´erim`etre a les mˆemes propri´et´es que le p´erim`etre usuel obtenu avec b = 1. En particulier, Propri´ et´ e 7.1.1. 1. Si {E, En } est une suite d’ensembles mesurables de Ω et si χEn (x) → χE (x) p.p. alors lim inf PΩ,b (En ) PΩ,b (E), n
1,1 2. Si {b, bj } est une suite L∞ (Ω) t.q. bj → b dans W 1,1 (Ω), + (Ω) ∩ W alors, pour tout E mesurable de Ω
lim inf PΩ,bj (E) PΩ,b (E) , j
3. PΩ,b (Ω) = PΩ,b (E) = 0 si |E| = 0. Preuve. Notons div (bΦ) = ∇b · Φ + b div(Φ) si Φ ∈ Cc1 (Ω)N donc div(b Φ) ∈ L1 (Ω). Par cons´equent χEn div(bΦ) → χE div(bΦ) p.p. et par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, on a : div(bΦ))dx = lim div(bΦ)dx lim inf PΩ,b (En ) n
E
En
d’o` u 1. → b dans W 1,1 (Ω) alors div (bj Φ) → div (bΦ) dans L1 (Ω). Si bj − j
D’o` u ∀ E ⊂ Ω, mesurable, div (bΦ) dx = lim div (bj Φ) dx lim inf PΩ,bj (E) . j
E
j
E
D’o` u (2). Quant a` (3.) on la d´eduit de la d´efinition. La formule de Fleming-Rishel-Federer est alors vraie : Lemme 7.1.1 (formule de Fleming-Rishel-Federer ). 1,1 (Ω). Pour u ∈ W 1,1 (Ω), on a : Soit b ∈ L∞ + (Ω) ∩ W |∇u| b dx = PΩ,b u > t dt . Ω
IR
176
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
Preuve. Tout d’abord, on a toujours : |∇u| b dx PΩ,b u > t dt . Ω
(7.1)
IR
En consid´erant Φj ∈ Cc∞ (Ω)N
⎧ ⎨ ∇u t.q. |Φj | 1, Φj (x) → |∇u| ⎩ 0
si ∇u(x) = 0, sinon
presque partout en x. Par int´egration par parties et par d´efinition de PΩ,b , on a :
∇u · Φj · b dx = −
Ω
div (Φj b) dx
IR
PΩ,b
u>t
dt .
IR
u>t
Par le th´eor`eme de la convergence domin´ee, on sait que lim ∇u · Φj b dx = |∇u| b dx . j
Ω
Ω
Ces deux derni`eres relations conduisent `a (7.1). Quant a` l’in´egalit´e inverse, on consid`ere d’abord b ∈ C ∞ (Ω) ∩ L∞ (Ω), b > 0, u ∈ C ∞ (Ω) ∩ W 1,1 (Ω). Alors, comme dans le cas du p´erim`etre de De Giorgi, on a : Lemme 7.1.2. Si u ∈ C ∞ (Ω), alors pour presque tout t PΩ,b
u>t
=
b dHN −1 si N 2 u−1 (t)
et PΩ,b
u>t
=
b(x) si N = 1.
x∈u−1 (t)
(Plus g´en´eralement, si E ⊂ Ω t.q. ∂E ∩Ω soit de classe C 2 alors PΩ,b (E) = b dHN −1 .) ∂E∩Ω
D’o` u en combinant avec la formule de Federer, on d´eduit de ce lemme : Lemme 7.1.3. Sous les conditions du lemme 7.1.2, si u ∈ W 1,1 (Ω) alors PΩ,b u > t dt = b |∇u| dx . IR
Ω
7.1 Quelques formules auxiliaires
b |∇u| dx =
En effet, par le th´eor`eme de Federer,
b dHn−1 =
Ω
PΩ,b
u>t
177
IR
−1
u
(t)
dt si N 2, il en est de mˆeme pour N = 1.
IR
∞ ∞ Si b ∈ W 1,1 (Ω) ∩ L∞ + (Ω), alors il existe une suite bj ∈ C (Ω) ∩ L (Ω), 1,1 bj > 0 : bj → b dans W (Ω), |bj |∞ |b|∞ + 1, bj (x) → b(x) p.p. Alors, par l’´enonc´e 2. de la propri´et´e 7.1.1, le lemme de Fatou et le th´eor`eme de la convergence domin´ee, on a: PΩ,b u > t dt lim inf PΩ,bj u > t dt IR
lim inf j
j
IR
PΩ,bj
u>t
bj |∇u| dx =
dt = lim j
IR
Ω
b |∇u| . Ω
Maintenant si on consid`ere un ∈ C ∞ (Ω)∩W 1,1 (Ω) : un → u dans W 1,1 (Ω) alors le mˆeme argument conduit, a` partir de cette derni`ere in´egalit´e, `a : PΩ,b u > t dt lim inf PΩ,b un > t dt = b |∇u| dx (7.2) n
IR
IR
Ω
1,1 pour u ∈ W 1,1 (Ω), b ∈ L∞ (Ω). + (Ω) ∩ W Les in´egalit´es (7.1) et (7.2) donnent le lemme. Comme cons´equence de ce lemme, on a :
Th´ eor` eme 7.1.1. 1,1 1,1 (Ω∗ ) t.q. u∗ ∈ Wloc (Ω). Alors, Soit b ∈ W 1,1 (Ω) ∩ L∞ + (Ω) et soit u ∈ W pour presque tout s ∈ Ω∗ , b |∇u| ∗u (s) = −u∗ (s)PΩ,b u > u∗ (s) .
Preuve. Comme u − u∗ (s) + ∈ W 1,1 (Ω) alors la formule de Fleming-RishelFederer conduit a`, ∀ s ∈ Ω∗
b |∇u| dx =
u>u∗ (s)
+∞
PΩ,b
u>t
dt .
u∗ (s)
1,1 (Ω∗ ) et b |∇u|∈L1 (Ω), on En d´erivant par rapport a` s, sachant que u∗ ∈Wloc d´eduit la formule a` l’aide de la d´efinition du r´earrangement relatif.
178
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
Th´ eor` eme 7.1.2 (continuit´e forte du r´earrangement relatif restreint `a W 1,1 ). Soit u ∈ W 1,1 (Ω) avec Ω un ouvert born´e lipschitzien connexe, si γ0 u ≡ 0 et Ω quelconque sinon. On suppose que u est co-aire r´eguli`ere. Si un est une suite qui converge vers u dans W 1,1 (Ω) (pour simplifier, on supposera que γ0 un = 0 si γ0 u = 0) et b un ´el´ement de W 1,1 (Ω) ∩ L∞ + (Ω) alors, 1. il existe une sous-suite not´ee n(j) t.q. lim inf b ∇un(j) ∗u (s) b |∇u| (s) p.p. en s ∈ Ω∗ . ∗u
n(j)
j
2. Toute la suite b |∇un | converge vers b |∇u| dans L1 (Ω∗ )-fort. ∗un ∗u converge vers b |∇u| dans L1 (Ω∗ ). 3. La suite b |∇u| ∗un
∗u
Preuve. Puisque u est co-aire r´eguli`ere et que un → u dans W 1,1 (Ω) alors il existe une sous-suite un(j) j0 : (a) un(j) (x) → u(x) p.p. dans Ω, (b) un(j)∗ (s) → u∗ (s) p.p. en s, un(j)∗ (s) → u∗ (s) p.p. en s. Soit s ∈ Ω∗ v´erifiant (b). Si s ∈ P (u∗ ) alors u∗ (s) = 0. Ainsi a` l’aide de la formule du th´eor`eme 7.1.1, on conclut que, p.p. sur P (u∗ ) 0 = b |∇u| (s) lim inf b ∇un(j) (s). ∗u
j
∗un(j)
Si s ∈ Ω∗ \P (u∗ ), s v´erifiant (b) alors, si on note vj (x) = un(j) (x) − un(j)∗ (s), v(x) = u(x) − u∗ (s), on a : lim χ{vj >0} (x) = χ{v>0} (x) p.p. dans Ω j
ce qui entraˆıne que lim inf PΩ,b (vj > 0) PΩ,b (v > 0). Sachant que j
un(j)∗ (s) → u∗ (s), on conclut : lim inf − un(j)∗ (s)PΩ,b un(j) > un(j)∗ (s) −u∗ (s)PΩ,b (u > u∗ (s)) . j
On conclut a` l’aide du th´eor`eme 7.1.1 pour obtenir (1).
Posons hj (σ) = b ∇un(j) (σ), h(σ) = b |∇u| (σ) pour σ ∈ Ω∗ , ∗un(j)
montrons alors: Lemme 7.1.4. lim |hj − h|1 = 0 . j
∗u
7.1 Quelques formules auxiliaires
179
Pour montrer ce lemme on va s’appuyer sur une variante de la proposition 6.1.1 Proposition 7.1.1. ` valeurs dans 0, +∞ Soit {h, hj } une suite de fonctions int´egrables a v´erifiant (i) lim hj (x)dx = h(x)dx, j
Ω
Ω
(ii) lim inf hj (x) h(x) p.p. en x ∈ Ω. j
Alors lim |hj − h|1 = 0 . j
Preuve. La preuve de la proposition 6.1.1 indique (hj − h)− (x)dx = 0 . lim j
Ω
On d´eduit alors, lim sup j
Ω
(hj − h)+ dx lim j
(hj − h) dx = 0 . Ω
D’o` u lim j
Ω
(hj − h)+ dx = 0 ce qui entraˆıne :
|hj − h| (x)dx = lim
lim j
j
Ω
Ω
(hj − h)+ dx + lim j
Ω
(hj − h)− dx = 0 .
On applique alors ce lemme a` la suite {hj , h} en rempla¸cant Ω par Ω∗ . La condition (ii) de cette proposition 7.1.1 est satisfaite grˆ ace `a la premi`ere assertion (1) du th´eor`eme 7.1.2. Pour v´erifier (i), on ´ecrit hj (σ)dσ = b ∇uu(j) − |∇u| dx + b |∇u| dx − → b |∇u| = h Ω∗
Ω
Ω
j
Ω
Ω∗
on d´eduit alors hj → h dans L1 (Ω∗ ). L’assertion (2) du th´eor`eme 7.1.2 en d´ecoule, puisque s’il existe une soussuite qui ne converge pas dans L1 (Ω∗ ) vers cette limite h alors, on peut en extraire une autre sous-suite qui v´erifie l’assertion (1) et de ce fait l’usage de la proposition 7.1.1 a` cette nouvelle conduirait a` une contraction sous-suite (σ), σ ∈ Ω∗ . car elle convergerait vers h(σ) = b |∇u| ∗u
180
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
Quant a` la derni`ere assertion, de contraction qui s’´ecrit : b |∇un | − b |∇u|
elle d´ecoule de 2. en utilisant la propri´et´e
|b| |∇ (un − u)| −−−−−→ 0 . ∞ 1 n→+∞ ∗un
∗un
1
On a le corollaire suivant : Corollaire 7.1.1. Sous les mˆemes conditions que le th´eor`eme 7.1.2, si b est seulement dans L∞ (Ω) alors on a encore → b |∇u| dans L1 (Ω∗ )-fort . b |∇u| ∗un
∗u
Preuve. Commen¸cons par le cas o` u b 0, b ∈ L∞ (Ω). Alors il existe une ∞ suite bj ∈ Cc (Ω) t.q. bj (x) → b(x) p.p. bj 0 et |bj |∞ |b|∞ . Ainsi, (bj − b) |∇u| −−−−→ 0 dans L1 (Ω)-fort. j→+∞
Alors, par la propri´et´e de contraction, on a : b |∇u| ∗u− b |∇u| ∗u 2 (bj − b) |∇u| + bj |∇u| ∗u− bj |∇u| ∗u . n
D’o` u
1
n
1
1
lim sup b |∇u| ∗u − b |∇u| ∗u 2 (bj − b) |∇u| −−−−→ 0. n
n
1
1 j→+∞
Si b ∈ L∞ (Ω) alors on ´ecrit que b = b+ − b− b |∇u| ∗un = b+ |∇u| ∗un − b− |∇u| ∗un −−−−−→ b |∇u| ∗u n→+∞
dans L1 (Ω∗ )-fort .
Th´ eor` eme 7.1.3. Soit u ∈ W 1,1 (Ω) avec Ω un ouvert born´e connexe lipschitzien si γ0 u ≡ 0 et Ω quelconque sinon. On suppose que u est co-aire r´eguli`ere alors, pour toute suite un qui converge vers u dans W 1,1 (Ω), (on suppose que γ0 un = 0 si γ0 u = 0) pour tout b ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞, et ε > 0 on a : b |∇u| b |∇u| −−−−−→ dans Lp (Ω∗ )-fort. (i) ε + |∇u| ∗un n→+∞ ε + |∇u| ∗u (ii) bχ{∇u=0} ∗u → bχ{∇u=0} ∗u dans Lp (Ω∗ )-fort. n
7.1 Quelques formules auxiliaires
181
Preuve. Commen¸cons par le cas o` u b ∈ L∞ (Ω). Si p = 1 alors la partie (i) b . Si 1 < p < +∞, d´ecoule du corollaire 7.1.1 avec b remplac´ee par ε + |∇u| b |∇u| posons B ε = ∈ L∞ (Ω), on a alors : ε + |∇u| 1 ε 1− 1 ε ε ε p B∗u − B∗u |2b|∞ p B∗u − B∗u −−−−−→ 0 n n p 1 n→+∞
ε ε ε (et |B∗u (B∗u |) est plus petit que |B|∞ |b|∞ ). n Si b ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞ alors on approche b dans Lp (Ω) par une suite |∇u| bj ∈ L∞ (Ω), puisque 1, alors on a : ε + |∇u| ε ε ε ε B∗u − B∗u 2 |b − bj |p + Bj∗u − Bj∗u n n p p o` u Bjε =
bj |∇u| , on d´eduit de cette in´egalit´e et du premier cas, que : ε + |∇u| ε ε lim sup B∗u − B∗u 2 |b − bj |p −−−−→ 0 . n p j→+∞
n
Quant a` (ii), on constate que B ε → bχ{∇u=0} dans Lp (Ω)-fort quand ε → 0. Puisque ε ε − B∗u , bχ{∇u=0} ∗u − bχ{∇u=0} ∗u 2 B ε − bχ{∇u=0} p + B∗u n p n
p
on conclut que lim sup bχ{∇u=0} ∗u − bχ{∇u=0} ∗u o(1)ε→0 , n
n
p
le r´esultat s’en suit.
Corollaire 7.1.2. Sous les mˆemes conditions que le th´eor`eme 7.1.3, on suppose que mes x ∈ Ω : ∇u(x) = 0 = 0. Alors, pour b ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞, (i) b∗un → b∗u dans Lp (Ω∗ ), (ii) b∗un |un > un (·)| −−−−−→ n→+∞ mes P (un ) = 0.
b∗u u > u(·) dans Lp (Ω)-fort, si
Preuve. La partie (i) d´ecoule du th´eor`eme 7.1.3 partie (ii) puisque bχ{∇u=0} = b. Quant a` (ii), commen¸cons par le cas 1 < p < +∞, on a
182
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
b∗un |un > un (·)| = Mun (b∗un ) b∗u u > u(·) dans Lp (Ω)-faible.
En effet si ϕ ∈ Lp (Ω), alors d’apr`es les propri´et´es des op´erateurs moyennes : Mun (b∗un )ϕ dx = b∗un · ϕ∗un . Ω
Ω∗ p
D’apr`es (i) ϕ∗un → ϕ∗u dans L (Ω∗ ) et b∗un → b∗u dans Lp (Ω∗ ), par suite on a : Mun (b∗un ) ϕ dx = b∗u · ϕ∗u = ϕ(x)b∗u u > u(x) dx. lim n
Ω
Ω∗
Ω∗
p
p
Par ailleurs, |Mun (b∗un )| Mun (|b∗un | ) d’o` u |Mun (b∗un )|p |b∗un |p =⇒ lim sup |Mun (b∗un )|p |b∗u |p . n
Mais |b∗u |Lp (Ω∗ ) = |b∗u (|u > u(·)|)|Lp (Ω) (par ´equimesurabilit´e), puisque Lp (Ω) est uniform´ement convexe, on d´eduit que Mun (b∗un ) → b∗u (|u > u(·)|) dans Lp (Ω)-fort. Si p = 1, on consid`ere bj ∈ L∞ (Ω) t.q. bj → b dans L1 (Ω), comme l’application “op´erateur moyenne” est lin´eaire continue de norme 1, et que l’application b → b∗u est contractante, on a alors : |Mun (b∗un ) − Mu (b∗u )|1 2 |b − bj | + |Mun (bj∗un ) − Mu (bj∗u )|1 (Mu (b∗u ) (x) = b∗u (|u > u(·)|)). Puisque, on a lim |Mun (bj∗un ) − Mu (bj∗u )|1 = 0, n
on conclut lim sup |Mun (b∗un ) − Mu (b∗u )|1 = 0. n
D’o` u le r´esultat. D’autres variantes des th´eor`emes peuvent ˆetre donn´ees, on a :
Th´ eor` eme 7.1.4. Soit Φ : IRN → IR avec Φ(0) = 0 et soit {un , u} une suite de W 1,1 (Ω) t.q. Φ(∇un ) −−−−−→ Φ(∇u) dans Lp (Ω), un → u dans n→+∞
W 1,1 (Ω), l’ouvert born´e Ω ´etant comme au th´eor`eme 7.1.3. Si b ∈ Lp (Ω), 1 1 + = 1 et que u est co-aire r´eguli`ere alors, p p bΦ (∇un ) → bΦ(∇u) dans L1 (Ω∗ )-fort. ∗un
∗u
7.1 Quelques formules auxiliaires
183
Voici un corollaire du th´eor`eme 7.1.4 pr´ec´edent : Corollaire 7.1.3. Soient 1 < p < +∞, b ∈ Lp (Ω), Φ : IRN → IR con1 1 p tinue avec |Φ(ξ)| cp |ξ| , 1 = + , ∀ ξ ∈ IRN . p p Soit {u, un } une suite de W 1,1 (Ω) t.q. un → u dans W 1,p (Ω) (alors bΦ(∇un ) → bΦ(∇u) dans L1 (Ω)-fort). On suppose que u est co-airer´eguli`ere. Alors, bΦ(∇un ) ∗u |un > un (·)| tend vers bΦ(∇u) ∗u |u > u(·)| n
dans L1 -fort. Preuve du corollaire. Puisque Φ(0) = 0 alors bΦ(∇un ) = 0 sur P (un ). Par suite, si σ ∈ P (un∗ ) on a bΦ(∇un ) ∗un (σ) = 0 (en particulier, ceci est vrai pour σ = |un > un (x)| , x ∈ P (un )). Par cons´equent, on a pour tout ϕ mesurable Mun ,ϕ bΦ(∇un ) ∗u = bΦ(∇un ) ∗u |un > un (·)| . (7.3) n
n
Posons, par commodit´e d’´ecriture, Knb (x) = bΦ(∇un ) ∗un |un > un (x)| et K b (x) = bΦ(∇u) ∗u |u > u(x)| . Montrons que Knb → K b dans L1 (Ω)-fort. Commen¸cons par le cas o` u p ) → bΦ(∇u) dans L (Ω) et par le b ∈ L∞ (Ω). Alors, dans ce cas bΦ(∇u n th´eor`eme 7.1.4 on d´eduit bΦ(∇un ) ∗un → bΦ(∇u) ∗u dans Lp (Ω∗ )- fort. D’apr`es la relation pr´ec´edente, on a par ´equimesurabilit´e : b Kn p = bΦ(∇un ) ∗u Lp (Ω ) . (7.4) L (Ω) ∗
D’o` u,
lim Knb Lp (Ω) = bΦ(∇u) ∗u Lp (Ω n
∗)
= K b Lp (Ω ) . ∗
∞
Si ϕ ∈ L (Ω) d’apr`es (7.3), on d´eduit ϕKnb dx = ϕ∗un · bΦ(∇un) ∗u dσ. Ω
n
Ω∗
(7.5)
Si θ = χΩ∗ \P (u∗ ) alors θϕ∗un θϕ∗u dans L∞ (Ω∗ )-faible-´etoile (voir th´eor`eme 2.6.1). Par suite, θϕ∗un bΦ(∇un ) ∗un dσ − → θϕ∗u bΦ(∇u) ∗u dσ = n
Ω∗
= Ω∗
Ω∗
ϕ∗u bΦ(∇u) ∗u dσ
184
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
et
Ω∗
bΦ(∇un ) ∗u → 0. (1 − θ)ϕ∗un bΦ(∇un ) ∗u dσ |ϕ|∞ n n P (u∗ )
Ces deux derni`eres relations avec la relation (7.5) impliquent lim ϕKnb dx = ϕ∗u bΦ(∇u) ∗u dσ = ϕK b . n
Ω
Ω∗
(7.6)
Ω
Par densit´e, on conclut que Knb K b dans Lp -faible et lim Knb Lp (Ω) = K b Lp (Ω) , on d´eduit que Knb → n
K b dans Lp (Ω)-fort. Si b ∈ Lp (Ω) alors pour bj ∈ L∞ (Ω) t.q. bj → b dans Lp (Ω), la relation (7.3) conduit a` b Knj − Knb |bj − b| |Φ(∇un )| c |bj − b| − p p p →0 1 j
et de mˆeme,
b K j − K b c |bj − b| − p → 0. 1 j
Ainsi,
lim sup Knb − K b 1 c |bj − b|p + lim sup Knbj − Knbj 1 n
n
ce qui implique
lim Knb − K b 1 = 0. n
La condition que ∇u = 0 est de mesure nulle semble ˆetre irr´eductible comme le montre le contre exemple suivant donn´e en dimension 1. Soit Ω =] − 2, 2[, b une fonction int´egrable et impaire. Soit {u, un } une suite de fonctions lipschitziennes et paires d´efinies sur [−2, 0] par : u(x) =
2
si − 1 x 0,
2(x + 2) si − 2 x −1,
⎧ ⎨2 + 1 (1 − x2 ) si − 1 x 0, n un (x) = ⎩2(x + 2) si − 2 x −1.
7.2 Approximation sp´eciale de b∗u pour u ∈ L1 (Ω)
Proposition 7.1.2. Pour presque tout s ∈ [0, 4], on a 0 b∗u (s) = b|{u=2} ∗ (s)
185
si 2 s 4, si 0 s < 2,
b∗un (s) = 0. De plus, on a : un → u dans W 1,1 (−2, 2) f ort, et |u = 0| = 2, |un = 0| = 0 . La preuve d´ecoule de la d´efinition du r´earrangement relatif. Il suffit de choisir b t.q. b|{u=2} = b|[−1,1] = 0 pour d´eduire que b∗un ne tend pas vers b∗u mˆeme faiblement.
7.2 Approximation sp´ eciale de b∗u pour u ∈ L1 (Ω) Le paragraphe pr´ec´edent nous fournit des approximations de b∗u lorsque mes x : ∇u(x) = 0 = 0, nous allons maintenant donner des approximations sp´eciales pour n’importe quelle fonction u de L1 (Ω) en utilisant des fonctions ´etag´ees un qui convergent vers u dans L1 (Ω). On a : Th´ eor` eme 7.2.1. Soient b ∈ Lp (Ω), p ∈ [1, +∞] et soit u ∈ L1 (Ω). Alors, il existe une suite un , de fonctions ´etag´ees, convergeant vers u p.p. et dans L1 (Ω) t.q. : (i) b∗un b∗u dans Lp (Ω)-faible si 1 p < +∞, L∞ (Ω∗ )-faible-*. (ii) (b∗un )∗ = b∗ . Le premier lemme concerne le r´earrangement relatif des fonctions en escalier. Lemme 7.2.1. Soit u : Ω → IR une fonction ´etag´ee. Alors pour tout b ∈ L1 (Ω), on a : (b∗u )∗ = b∗ . Preuve. Puisque l’application b → (b∗ , (b∗u )∗ ) est lipschitzienne, il suffit de ∞ consid´erer b ∈ L (Ω). Soit Im(u) = a1 , . . . , am t.q. a1 . . . am . Posons ck =
k
|u = aj | , c0 = 0.
j=1
Alors u∗ (s) = ak si s ∈ [ck−1 , ck [, k = 1, . . . , m. D’o` u |u > u∗ (s)| = ck−1 . Par d´efinition du r´earrangement relatif : b∗u (s) = b|{u=u∗ (s)} ∗ (s − ck−1 ), s ∈ [ck−1 , ck [ .
186
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
Ainsi, pour tout polynˆ ome P , et par ´equimesurabilit´e : P (b∗u ) = Ω∗
m
ck
P
b|{u=u∗ (s)}
∗
(s − ck−1 ) ds
k=1 ck−1
=
m
P (b) dx =
k=1 {u=ak }
Ω
P (b)dx : b∗ = (b∗u )∗ .
A partir de ce lemme, on a en partie le th´eor`eme, comme le montre le corollaire suivant : Corollaire 7.2.1. Soit u ∈ L1 (Ω) sans palier. Pour toute suite un de fonctions ´etag´ees, on a pour b ∈ L1 (Ω) : (i) (b∗un )∗ = b∗ . (ii) b∗un b∗ dans L1 (Ω∗ )-faible si un tend vers u p.p. . Preuve. L’assertion (i) d´ecoule du lemme tandis que l’assertion (ii) d´ecoule de la proposition 2.6.1. Pour le cas g´en´eral, afin d’obtenir la convergence faible lorsque u a des paliers, on va modifier un . Preuve du th´eor`eme.
Soit u ∈ L1 (Ω). Notons Pt (u) = u = t un palier de u, P (u) = Pt (u), Du est au plus d´enombrable. Si Du est d´enombrable alors t∈Du nous poserons Du = t0 , t1 , . . . , tk , . . . , ti = tj et Dum = tk , k m . Comme le cas o` u Du est vide a ´et´e abord´e au corollaire pr´ec´edent, on ne consid´erera d´esormais que le cas o` u Du = ∅. On va commencer par montrer le lemme suivant :
Lemme 7.2.2. Soit u ∈ L1 (Ω). Il existe une suite (un ) de fonctions ´etag´ees t.q. : (i) un (x) −−−−−→ u(x) p.p. n→+∞
(ii) Il existe une suite (mn ) avec mn +∞ si Du est d´enombrable, Dumn = Du si Du est fini et n grand : ∀ t ∈ Dumn : un > t = u > t , un = t = u = t .
7.2 Approximation sp´eciale de b∗u pour u ∈ L1 (Ω)
187
Preuve du lemme. Il suffit de consid´erer le cas o` u u 0, pour le cas g´en´eral on d´ecomposera en u = u+ − u− et on appliquera la mˆeme m´ethode s´epar´ement a u+ et u− . ` Soit entier max(1, t0 ). Consid´erons un entier mn t.q. alors n un max tk , k mn n. D´esignons par tσ(0) < tσ(1) < . . . < tσ(mn ) un r´earrangement de Dumn . Soit δn = min tσ(j+1) − tσ(j) , j = 0, . . . , mn et rempla¸cons Dumn par : D(u, n) = tσ(i) ∈ IR − (Du ∪ Q), i = 0, . . . , mn 0 < tσ(i) − tσ(i) < min
1
, δn 2n+1
et i → tσ(i) est strictement croissante
Q d´esignant l’ensemble des rationnels. Consid´erons l’ensemble suivant : i n mn & D(u, n) = D(u, n) ∪ , i = 0, . . . , n2 − Du 2n & n): r´earrangeons les ´el´ements de D(u, & n) . 0 αn,0 < αn,1 < . . . < αn,q , q mn + n2n + 1, αn,j ∈ D(u, Notons que l’in´egalit´e y est stricte par le choix de D(u, n) 1 et αn,j+1 − αn,j n et αn,q n. 2 On associe `a (αn,j )j les ensembles suivants : En,j = x : αn,j−1 u(x) < αn,j , j = 1, . . . , q Fn = x : u(x) αn,q . Pour j fix´e dans 0, . . . , mn , il existe un seul indice q(j) ∈ 1, . . . , q t.q. αn,q(j)−1 tj < αn,q(j) . Notons alors Zu = q(j), j = 0, . . . , mn . Pour k = q(j) ∈ Zu on ´ecrira :
2 o` u En,q(j) suivante :
un (x) =
1 2 ∪ En,q(j) En,q(j) = En,q(j) = tj < u(x) < αn,q(j) . D´efinissons alors la fonction ´etag´ee
q
αn,i−1 χEn,i (x) +
i=0, i∈Z / u
αn,k−1 χE 1 (x) + n,k
k∈Zu
αn,k χE 2
n,k
k∈Zu
+ αn,q χFn (x).
188
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
P our x ∈ Ω, on a |un (x) − u(x)|
1 , pour n grand. 2n
(7.7)
De plus, pour tj ∈ Dumn , on a : 2 un > tj = un > αn,q(j) ∪ tj < un αn,q(j) = u αn,q(j) ∪ En,q(j) = u > tj . Enfin d´efinissons un de la fa¸con suivante : un |Ω\P (u) (x) si x ∈ Ω\P (u), un (x) = u(x) si x ∈ P (u). D’apr`es (7.7) on d´eduit (i). Par construction un = t = ∅ si t ∈ Dumn , d’o` u: un = t = u = t pour t ∈ Dumn . D’apr`es ce qui pr´ec`ede, on a, pour t ∈ Dumn , un > t = un |Ω\P (u) > t ∪ x ∈ P (u) : un (x) > t = u|Ω\P (u) (·) > t ∪ x ∈ P (u) : u(x) > t = u > t . Dans le cas o` u u est sans signe, on d´ecompose u = u+ − u− , on applique la ee `a u+ et u− m´ethode pr´ec´edente `a u+ et `a u− si on note, u+ n la suite associ´ n + − + celle de u , alors la suite u = u − u convient. Notons, support(u ) ⊂ − n n n n u 0 et support(u− n) ⊂ u 0 . Revenons `a la preuve du th´eor`eme et consid´erons la suite (un )n0 construite au lemme 7.2.2, d’apr`es le lemme 7.2.1, on sait que (b∗un )∗ =b∗ . De ce fait b∗un appartient a` un born´e de Lp (Ω∗ ) d`es que b ∈ Lp (Ω). De plus, par le lemme de Hardy-Littlewood, on a pour tout E ⊂ Ω∗ mesurable
|b∗un |
E
|E|
|b∗un |∗ (t)dt 0
|E|
|b|∗ (t)dt , 0
(voir chapitre 1 pour cette propri´et´e du r´earrangement relatif). On d´eduit que la suite (b∗un )n est faiblement compacte dans Lp (Ω∗ ), 1 p < +∞ et dans L∞ (Ω∗ )-faible-´etoile sinon. Il suffit alors de montrer ∀ ϕ ∈ C(Ω ∗ ), lim (ϕb∗un ) (t)dt = (ϕb∗u ) (t)dt. n
Ω∗
Ω∗
7.2 Approximation sp´eciale de b∗u pour u ∈ L1 (Ω)
Puisque pour tout t ∈ Dumn , on a : un = t = u = t ,
189
|un > t| = |u > t| ,
alors pour presque tout x ∈ P mn (u) =
Pt (u),
mn t∈Du
Mun ,b (ϕ)(x) = Mu,b (ϕ)(x).
(7.8)
Par ailleurs, puisque un (x) −−−−−→ u(x), p.p. alors pour presque tout x ∈ n→+∞
Ω\P (u), on a lim Mun ,b (ϕ)(x) = Mu,b (ϕ)(x).
(7.9)
n
Si Du est fini alors pour n grand, on a P mn (u) = P (u) alors d’apr`es (7.8), (7.9) et la formule de la moyenne :
lim n
ϕb∗un dt = lim n
Ω∗
Mun ,b (ϕ)b dx + Ω\P (u)
Mu,b (ϕ)b(x)dx =
P (u)
ϕb∗u . Ω∗
(7.10) Si Du est d´enombrable alors comme mn est croissante en n, on a P mn (u) ⊂ P mn+1 (u), on d´eduit alors que :
Mu,b (ϕ)b dx = lim
P (u)
Mun ,b (ϕ)b dx .
n
P
mn
(7.11)
(u)
Ainsi a` l’aide de (7.8), (7.9), la relation (7.11) conduit a` la mˆeme conclusion que (7.10).
Th´ eor` eme 7.2.2. Soient u, v dans L1 (Ω) et Φ : IR → IR convexe croissante t.q. Φ(v) ∈ Lp (Ω), 1 p +∞, et l’application v → Φ(v) est continue sur L1 (Ω∗ ). 1 1 Alors pour tout ϕ ∈ Lp (Ω), + = 1, ϕ 0, on a p p Φ(v∗u )ϕ dσ Φ(v∗ ) · ϕ∗ dσ. Ω∗
Ω
Preuve. Soit (un )n0 une suite de fonctions ´etag´ees t.q. : 1. un → u dans L1 (Ω), p 2. v∗un v∗u dans L (Ω∗ )-faible (ou faible-* si p = +∞), 3. v∗un ∗ = v∗ .
190
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
Une telle suite existe d’apr`es le th´eor`eme 7.2.1. D’apr`es le lemme de Mazur, mn il existe une suite (λj )j=1,...,mn t.q. λj v∗uj −−−−−→ v∗u presque partout et dans L1 (Ω∗ )-fort avec
mn
n→+∞
j=1
λj = 1, λj 0. Par convexit´e de Φ et l’in´egalit´e de
j=1
Hardy-Littlewood, on d´eduit pour ϕ born´ee : ⎞ ⎛ mn mn Φ(v∗u )ϕ dσ = lim Φ⎝ λj v∗uj ⎠ ϕ lim λj Ω∗
n
Ω∗
n
j=1
j=1
Φ(v∗uj )∗ ϕ∗ dσ
Ω∗
(7.12) mais Φ(v∗uj )∗ = Φ(v∗ ) (car Φ est croissante), l’in´egalit´e (7.12) entraˆıne alors le r´esultat (en compl´etant par densit´e). Remarque. Si v 0 il suffit que Φ : IR+ → IR soit convexe et croissante.
7.3 Convergence forte de la d´ eriv´ ee directionnelle u → u∗ Une des questions int´eressantes pour l’approximation du r´earrangement relatif (u + tv)∗ − u∗ converge est de savoir quand est-ce que le quotient diff´erentiel t p fortement vers v∗u dans L (Ω∗ ), 1 p < +∞ quand t 0 ? L’´etude de la continuit´e forte de l’application u → v∗u va nous conduire a` des r´eponses `a cette question. Nous allons montrer le th´eor`eme suivant (et ses variantes). Th´ eor` eme 7.3.1. Soit u ∈ W 1,1 (Ω) t.q. mesure x : ∇u(x) = 0 = 0. On suppose que Ω est connexe lipschitzien si γ0 u = 0 et Ω est quelconque sinon. Soit v ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞. Alors (u + λv)∗ − u∗ −−→ 0. − v ∗u − λ p λ→0 Le lemme cl´e pour montrer cette convergence forte est la formule int´egrale suivante : Lemme 7.3.1. Soit u ∈ L1 (Ω) et soit v ∈ L∞ (Ω). Alors, ∀ λ ∈ IR et pour presque tout s ∈ Ω∗ , on a : (u + λv)∗ (s) − u∗ (s) =
0
λ
v∗(u+tv) (s)dt.
7.3 Convergence forte de la d´eriv´ee directionnelle u → u∗
191
Preuve du lemme. Posons pour (t, s) ∈ IR × Ω∗ , G(t, s) = (u + tv)∗ (s). ∀ s ∈ Ω ∗ (fix´e), t ∈ IR → G(t, s) est lipschitzienne car d’apr`es la propri´et´e de contraction, on a ; ∀ t, t de IR, |G(t, s) − G(t , s)| |v|∞ |t − t | , ∀ s ∈ Ω ∗ . En particulier, on d´eduit ∀ λ ∈ IR, ∀ s ∈ Ω ∗ , λ ∂G (t, s)dt. (7.13) (u + λv)∗ (s) − u∗ (s) = ∂t 0 s ∂G Pour calculer , consid´erons H(t, s) = (u + tv)∗ (σ)dσ, alors on a H ∈ ∂t s0 1,1 (IR × Ω∗ ). En effet, ∀ s ∈ Ω∗ , t → (u + tv)∗ (σ)dσ est lipschitzienne, Wloc 0 s (u + tv)∗ (σ)dσ est absolument continue et ∀ t ∈ IR, s → 0
∂H = (u + tv)∗ ∈ L1loc (IR × Ω∗ ), ∂s
∂H ∂t |Ω| |v|∞ . ∞
En particulier, pour presque tout (t, s) : ∂H H(t + δt, s) − H(t, s) (t, s) = lim δt→0 δt>0 ∂t δt s (u + tv + (δt)v)∗ (σ) − (u + tv)∗ (σ) dσ = lim δt→0 δt>0 0 δt s = v∗(u+tv) (σ)dσ, 0
(par le th´eor`eme 2.1.1 de la d´eriv´ee directionnelle). On d´eduit qu’au sens ∂2H = v∗(u+tv) , mais au sens des distributions on a aussi des distributions ∂s∂t 2 2 ∂ H ∂G ∂ H = = d’o` u ∂s∂t ∂t∂s ∂t ∂G = v∗(u+tv) . (7.14) ∂t Les relations (7.13) et (7.14) donnent le r´esultat.
Preuve du th´eor`eme 7.3.1. u v ∈ W 1,∞ (Ω). Puisque u est co-aire r´eguli`ere alors Commen¸cons par le cas o` d’apr`es le corollaire 7.1.2, on d´eduit que v∗(u+tv) −−−→ v∗u dans Lp (Ω∗ ). t→0
192
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
Ainsi,
1 λ v∗(u+tv) − v∗u p dt = 0. λ→0 λ 0 En utilisant le lemme 7.3.1, on d´eduit que : (u + λv)∗ − u∗ − v∗u = 0. lim λ→0 λ p lim
Cas o` u v ∈ Lp (Ω). Alors on consid`ere une suite vn ∈ Cc∞ (Ω) t.q. vn → v dans p L (Ω)-fort. Puisque l’application v → v∗u est une contraction sur Lp alors on d´eduit : (u + λv)∗ − u∗ (u + λvn )∗ − u∗ − v − (v 2 |v − v | + ) ∗u n p n ∗u . λ λ p
p
D’o` u le r´esultat.
Si on enl`eve la condition mes ∇u = 0 = 0 alors on peut supposer que u ∈ W 2,1 (Ω), co-aire r´eguli`ere pour obtenir le mˆeme type de r´esultat. Th´ eor` eme 7.3.2. Soient u ∈ W 2,1 (Ω), co-aire r´eguli`ere, v ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞. On suppose que Ω est connexe lipschitzien si γ0 u = 0 et Ω quelconque sinon. Alors, (u + λvχ{∇u=0} )∗ − u∗ −−→ 0. − (vχ ) {∇u=0} ∗u − λ p λ→0 C’est une cons´equence du th´eor`eme 7.3.3 suivant. Th´ eor` eme 7.3.3. Soit Φ : IRN → IR lipschitzienne avec Φ(0) = 0. Soit 2,1 u ∈ W (Ω), co-aire r´eguli`ere, v ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞. On suppose que Ω est connexe lipschitzien si γ0 u = 0 et Ω quelconque sinon. Alors u + λvΦ(∇u) − u ∗ ∗ − vΦ(u) ∗u −−−→ 0. λ→0 λ p
Ce dernier th´eor`eme se d´emontre comme au th´eor`eme 7.3.1. En voici les grandes lignes. Pour Φ born´ee : Si v ∈ Cc∞ (Ω) alors u + λvΦ(∇u) −−−→ u dans W 1,1 (Ω)-fort. λ→0 Ainsi, vΦ(∇u) ∗(u+λvΦ(∇u)) −−−→ vΦ(∇u) ∗u dans Lp (Ω∗ )-fort. Puisque
λ→0
u + λvΦ(∇u) ∗ − u∗ (s) 1 λ vΦ(∇u) ∗(u+tvΦ(∇u)) (s)dt, = λ λ 0
on d´eduit le r´esultat. On conclut par densit´e pour le cas v ∈ Lp (Ω) et Φ non born´ee.
7.3 Convergence forte de la d´eriv´ee directionnelle u → u∗
193
Quant ⎧ a` la preuve du th´eor`eme 7.3.2, on consid`ere pour 0 < ε < 1, ⎪1 si t ε, ⎨ ψε (t) = 0 si t 0, . ⎪ ⎩ affine continue sur [0, ε]. Alors ψε ∈ W 1,∞ (IR) et ψε (t) −−−→ χ]0,+∞[ (t) ∀ t. Ainsi la fonction ε→0
Φε (ξ) = ψε (|ξ|), ξ ∈ IRN est lipschitzienne et Φε (∇u) −−−→ χ{∇u=0} p.p, ε→0
vΦε (∇u) → vχ{∇u=0} dans Lp (Ω)-fort. On conclut en utilisant les propri´et´es de contraction et le th´eor`eme 7.3.3 pr´ec´edent.
On a le th´eor`eme suivant : Th´ eor` eme 7.3.4. Soit u une fonction ´etag´ee sur Ω. (u + λv)∗ − u∗ (s) = v∗u (s), λ pour 0 < λ < λ(u, v), ∀ s ∈ Ω∗ . (u + λv)∗ − u∗ (ii) Si v ∈ Lp (Ω), 1 p < +∞, alors −−−→ v∗u dans λ→0 λ Lp (Ω∗ )-fort. (i) Si v est ´etag´ee, alors
Preuve. Soit u =
j=m
aj χEj avec a1 > · · · > am , les Ej sont deux a` deux
j=1
disjoints. Soit v une fonction ´etag´ee sur Ω, pour chaque j ∈ {1, · · · m}, on k=m vkj χFkj avec les Fkj ´ecrit la restriction a` Ej de la fonction v par : v|Ej = k=1
deux a` deux disjoints pour k ∈ {1, · · · m}, Ej =
Fkj , et, v1j · · · vmj
k=1
Ainsi, on a pour λ 0: (u + λv) =
k=m
j=m k=m
(aj + λvkj )χFkj
j=1 k=1
On r´eindexe cette double somme en introduisant une bijection not´ee n de {1, · · · , m2 } dans {1, · · · , m} × {1, · · · , m} en posant ⎧ n(1) = (1, 1), · · · , · · · , n(m) = (m, 1), ⎪ ⎪ ⎪ ⎨n(m + 1) = (1, 2), · · · , · · · , n(2m) = (m, 2), ⎪ ... = ... ⎪ ⎪ ⎩ n((m − 1)m + 1) = (1, m), · · · , · · · , n(m2 ) = (m, m).
194
7 Continuit´e forte de l’application r´earrangement relatif
On pose pour 1 j m, et 1 + (j − 1)m i jm, cλn(i) = aj + λvkj inf |aj − ak | j=k avec k = i − (j − 1)m. On choisit 0 λ < λ(u, v) = , on a alors 2|v|∞ 2 i=m λ λ 2 cn(i) cn(i+1) pour 1 i m −1. Comme on a (u+λv)∗ = cλn(i) χ[bi−1 ,bi ) i=1
avec bi =
k=i
|Fn(k) |, b0 = 0 pour λ 0,
k=1
on d´eduit alors pour 0 < λ < λ(u, v) 2
i=m cλn(i) − c0n(i) (u + λv) − u = χ[bi−1 ,bi ) λ λ i=1
=
j=m
i=jm
v(i−(j−1)m)j χ[bi−1 ,bi ) .
j=1 i=1+(j−1)m
(u + λv) − u (s) = vu (s). On d´eduit en particulier que pour tout s: λ Par densit´e des fonctions ´etag´ees, on obtient le th´eor`eme, c’est `a dire la (u + λv) − u convergence forte dans Lp (Ω ) de : vers vu . ♦ λ Notes pr´ e-bibliographiques La majorit´e des preuves et r´esultats de ce chapitre est due `a l’auteur et/ou collaborateurs, voir Rakotoson [100], Rakotoson-Seoane [102], B. Simon [119], Rakotoson-Simon [104–106]. Le th´eor`eme 7.2.1 est inspir´e d’un r´esultat d’Alvino et Trombetti [10]. Quant aux ´equations en physique des plasmas associ´es aux machines Tokomak, on peut consulter les articles de R. Temam [125, 126] ou le livre de B. Saramito [113]. Une r´esolution par la m´ethode de degr´e topologique et la m´ethode de Galerkin d’un mod`ele de Grad-Shaframov est donn´e dans FeroneJalal-Rakotoson-Volpicelli [55, 56].
8 Quelques probl` emes li´ es au r´ earrangement relatif
Dans ce chapitre, nous allons r´esoudre quelques probl`emes faisant intervenir directement le r´earrangement monotone ou/et relatif. Ces probl`emes serviront a illustrer l’usage des r´esultats des chapitres pr´ec´edents. ` Nous avons choisi pour cela deux th´eor`emes abstraits qui nous semblent significatifs et g´en´eraux. Le premier concerne les ´equations d’Euler pour des probl`emes d’optimisation multicontrainte. Le second concerne la r´esolution de probl`emes semi-lin´eaires de la forme : Au + G(u) = 0, u appartenant a` un espace vectoriel lin´eaire V et G n’est continue que sur un sous-ensemble de V . Dans les applications de ce th´eor`eme, on verra des fonctions G(u) d´ependant de b∗u , u∗ et l’op´erateur Au = −∆u ou tout autre op´erateur du second ordre a` coefficients r´eguliers. La motivation d’une telle consid´eration rel`eve essentiellement des mod`eles en physique des plasmas.
8.1 Optimisation multicontrainte Nous allons nous int´eresser `a la recherche d’´equations d’Euler des probl`emes du type Min J(v), S0 v ∈ K o` u J est une fonction coercive diff´erentiable sur un espace vectoriel X, S0 une application de X dans un espace Y et K un cˆ one de Y . L’exemple que nous traiterons enti`erement sera le cas o` u 1 2 J(v) = |∇v| dx − f v dx, f ∈ L∞ (Ω) , 2 Ω Ω
196
X=
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
H01 (Ω),
S0 v(t) =
K = K1 × IR+ ,
t
0
h∗ (s)ds −
t
0
v dx −
v∗ (s)ds; Ω
h(x)dx
Ω
K1 = ϕ ∈ L∞ (Ω∗ ) : ϕ(t) 0 p.p.
et Y est l’espace produit L∞ (Ω) × IR. Pour ce faire, nous aurons besoin de quelques notions pr´eliminaires. 8.1.1 Un th´ eor` eme abstrait d’existence de multiplicateurs de Lagrange On consid´erera X et Y deux espaces norm´es. D´ efinition 8.1.1 (cˆone convexe). Un sous-ensemble K de Y est appel´e cˆ one convexe si : (a) Si x, y ∈ K, α 0, β 0 alors αx + βy ∈ K, (b) Si x ∈ K et −x ∈ K alors x = 0.
D´ efinition 8.1.2 (cˆone tangent). Soit K une cˆ one convexe. On appelle cˆ one tangent en un point y ∈ K, l’ensemble d´efini par ( ' 1 TK (y) = Adh´erence (K − y) . h h>0
Proposition 8.1.1. Soit K un cˆ one convexe. Alors : (i) K − IR+ y ⊂ TK (y),
IR+ = [0, +∞[, xn − y (ii) TK (y) = x ∈ Y : x = lim , xn ∈ K , tn →0 tn >0 tn (iii) TK (y) est aussi un cˆ one convexe. Preuve. (i) Si v ∈ K et h ∈ IR+ alors pour α > 0 t.q. αh < 1 on a : 1 αv + (1 − αh)y ∈ K : v − hy ∈ (K − y). D’o` u K − IR+ y ⊂ TK (y). α xn − y xn − y (ii) Posons A = x ∈ Y : x = lim , xn ∈ K . Puisque ∈ tn >0 tn →0 tn tn 1 (K − y) d’o` u A ⊂ TK (y). tn
8.1 Optimisation multicontrainte
197
R´eciproquement si x ∈ TK (y) alors il existe une suite hn > 0, xn ∈ Y t.q. xn hn + y ∈ K et xn −−−−−→ x. Soit tn une suite t.q. 0 < tn < hn n→+∞ tn tn et tn → 0 alors : (xn hn + y) + 1 − y ∈ K soit tn xn + y ∈ K et hn hn tn xn + y − y = xn → x. Ce qui prouve que x ∈ A. tn (iii) Cette assertion d´ecoule de (ii).
D´ efinition 8.1.3. Soit K un sous-ensemble de Y . On appelle cˆ one dual one polaire de K l’ensemble ou cˆ K ∗ = ∗ ∈ Y ∗ , ∀ x ∈ K, < ∗ , x > 0 o` u Y ∗ est le dual de Y et < ·, · > d´esigne la dualit´e entre Y ∗ et Y . On notera d´esormais < ·, · >= (·, ·). Soient X et Y deux espaces vectoriels norm´es de duals (topologiques) respecone convexe ferm´e d’int´erieur non tifs X ∗ et Y ∗ . Dans Y , on se donne un cˆ vide not´e K. On s’int´eresse alors `a la solution optimale u0 du probl`eme : (Pa ) J(u0 ) = inf J(u) : u ∈ X Su ∈ −K o` u J est une application de X dans IR et S une application de X dans Y . On suppose que J et S satisfont a` : (H1)
∀ v ∈ X, il existe une d´eriv´ee directionnelle J (u0 ; v) dans IR i.e. lim
t→0, t>0
(H2)
J(u0 + tv) − J(u0 ) = J (u0 ; v), t
et l’application X v → J (u0 ; v) est convexe. ∀ v ∈ X, il existe un ´el´ement S (u0 ; v) ∈ Y tel que : lim
t→0 t>0
S(u0 + tv) − Su0 = S (u0 ; v). t
De plus, l’application X v → S (u0 ; v) ∈ Y est convexe au sens que ∀ t ∈ [0, 1], ∀ v1 ∈ X, ∀ v2 ∈ X, S u0 ; tv1 + (1 − t)v2 − tS (u0 ; v1 ) − (1 − t)S (u0 ; v2 ) ∈ −K . On a alors le th´eor`eme principal de cette section :
198
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
Th´ eor` eme 8.1.1 (existence de multiplicateurs de Lagrange pour les probl`emes multicontraintes). On suppose (H1) et (H2). Alors il existe un r´eel positif ou nul c0 et un one polaire K ∗ tel que : ∀ v ∈ X. ´el´ement λ∗ appartenant au cˆ c0 J (u0 ; v) + λ∗ , S (u0 ; v) 0 (8.1) avec (c0 , λ∗ ) = (0, 0). De plus, on a la relation d’orthogonalit´e suivante : (λ∗ , Su0 ) = 0.
(8.2)
Preuve. Consid´erons le cˆone tangent a` K au point −Su0 i.e. ' ( 1 (K + Su0 ) TK (−Su0 ) = Adh h h>0
(Adh d´esigne l’adh´erence de l’ensemble) et d´efinissons dans IR × Y : B(u0 ) = J (u0 ; v) + α, S (u0 ; v) + k : α 0, v ∈ X et k ∈ TK (−Su0 ) ◦
◦
et l’ouvert connexe A =] − ∞, 0[×(−K). On a A = ∅ car K = ∅.
Lemme 8.1.1. B(u0 ) est un convexe non vide. Preuve. Soit bi = J (u0 ; vi ) + αi , S (u0 ; vi ) + ki avec i = 0, 1 deux ´el´ements de B(u0 ). La convexit´e de J (u0 ; ·) et de S (u0 ; ·) assurent que pour tout t ∈ [0, 1]: α2 = tJ (u0 ; v0 ) + (1 − t)J (u0 ; v1 ) − J (u0 ; tv0 + (1 − t)v1 0 , k2 = tS (u0 ; v0 ) + (1 − t)S (u0 ; v1 ) − S u0 ; tv0 + (1 − t)v1 ∈ K . En posant k3 = k2 + tk0 + (1 − t)k1 on a que k3 appartient a` TK (−Su0 ) et α3 = α2 + tα0 + (1 − t)α1 0. De ce fait, nous avons que tb0 + (1 − t)b1 = J (u0 ; tv0 + (1 − t)v1 + α3 , S u0 ; tv0 + (1 − t)v1 + k3
appartient a` B(u0 ). Lemme 8.1.2. Les deux convexes non vides A et B(u0 ) sont disjoints.
Preuve. Supposons que A ∩ B(u0 ) = ∅. Alors, par d´efinition, il existe α 0, ◦
v ∈ X, k0 ∈ TK (−Su0 ), β > 0 et k1 ∈ K tel que : J (u0 ; v) + α, S (u0 ; v) + k0 = (−β, −k1 ).
8.1 Optimisation multicontrainte
Soit
J (u0 ; v) = −β − α < 0, S (u0 ; v) = −k1 −
k0n + Su0 + o(1) tn
199
(8.3) (8.4)
k0n + Su0 = k0 . tn →0 tn
o` u k0n ∈ K et lim
Par d´efinition de S (u0 ; v), nous avons aussi : S (u0 ; v) =
S(u0 + tn v) − Su0 + o(1). tn
Les relations (8.4) et (8.5) entraˆınent alors que : S(u0 + tn v) = −k0n − tn k1 + o(1) .
(8.5)
(8.6)
◦
Puisque k1 ∈ K, il existe alors τ > 0 tel que pour 0 < tn < τ on ait k1 + o(1) ∈ ◦
K, du fait que K est un cˆone, on d´eduit de (8.6) que S(u0 + tn v) ∈ −K.
(8.7)
Par ailleurs la relation (8.3) entraˆıne qu’il existe τ1 < τ tel que si 0 < tn < τ1 on ait : (8.8) J(u0 + tn v) − J(u0 ) = tn J (u0 ; v) + o(1) < 0. Ainsi, des relations (8.7) et (8.8) pr´ec´edentes nous obtenons pour 0 < tn < τ1 : S(u0 + tn v) ∈ −K, J(u0 + tn v) < J(u0 ). Ceci contredit l’optimalit´e de u0 . Le lemme 8.1.2 permet alors d’appliquer le th´eor`eme de Hahn-Banach, c’est a dire qu’il existe un r´eel c0 et un ´el´ement λ∗ de Y ∗ tel que ∀ α 0, ∀ k ∈ ` ◦
TK (−Su0 ), ∀ v ∈ X, ∀ k ∈ K = K (puisque K est convexe ferm´e) et ∀ β 0 on a : −c0 β − (λ∗ , k ) c0 J (u0 ; v) + α + λ∗ , S (u0 ; v) + k . (8.9) Cette relation implique n´ecessairement que c0 0 et alors la relation (8.9) se r´eduit a` : ∀ k ∈ TK (−Su0 ), ∀ v ∈ X −(λ∗ , k) c0 J (u0 ; v) + λ∗ , S (u0 ; v) . (8.10) Puisque TK (−Su0 ) est un cˆone, la relation (8.10) entraˆıne que : (λ∗ , k) 0 ∀ k ∈ TK (−Su0 ) ,
(8.11)
200
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
ce qui implique en particulier que λ∗ ∈ K ∗ . En rempla¸cant k par k + tSu0 , t > 0, la relation (8.11) implique que (λ∗ , Su0 ) = 0. Ainsi, nous obtenons : ⎧ ∗ ⎪ ⎨c0 J (u0 ; v) + λ , S (u0 ; v) 0 ∀ v ∈ X, (8.12) (λ∗ , Su0 ) = 0, ⎪ ⎩ ∗ ∗ λ ∈ K , c0 0
8.1.2 Une application concr` ete Soient f ∈ L∞ (Ω) et h ∈ L1 (Ω). On consid`ere l’unique solution optimale u0 de : (P) J(u0 ) = inf J(u) : u ∈ K(h) 1 2 |∇u| dx − f u dx et o` u J(u) = 2 Ω Ω
K(h) = v ∈ H01 (Ω) : ϕ(v)dx ϕ(h)dx Ω
Ω
∀ ϕ(convexe lipschitzienne) : IR → IR
.
On veut obtenir des informations sur la r´egularit´e de u0 . Nous avons alors : Th´ eor` eme 8.1.2. Sous les hypoth`eses pr´ec´edentes, la solution optimale a W 2,p (Ω) pour tout p ∈ [1, +∞[. Plus pr´ecis´ement, il existe u0 appartient ` une constante ch 0 et une mesure de Radon positive λ∗ appartement au dual de L∞ (0, |Ω|) tel que si on d´efinit les ´el´ements de L∞ (Ω) suivants : ψ1 (x) =
|Ω|
dλ∗ (σ) − ch , ψ2 (x) = ψ1 (x) + χP (u0 ) (x)
|u0 u0 (x)|
dλ∗ (σ) ,
P (u0∗ )
on a au sens des distributions : −∆u0 − f ∈ [−ψ2 ; −ψ1 ] `: et de plus λ∗ satisfait a |Ω| σ h∗ (τ )dτ − 0
0
σ
0
(8.13)
u0∗ (τ )dτ dλ∗ (σ) = 0 .
En particulier support λ ⊂ σ ∈ 0, |Ω| : ∗
0
σ
h∗ (τ )dτ =
0
σ
u0∗ (τ )dτ .
(8.14)
8.1 Optimisation multicontrainte
201
Par commodit´e d’´ecriture, on va supposer le long de ce paragraphe que |Ω| = 1. Le passage du probl`eme (P) au probl`eme abstrait (Pa ) en vue d’appliquer le th´eor`eme 8.1.1 n´ecessite le corollaire 1.2.3 de la proposition 1.2.1 que nous rappelons. Lemme 8.1.3. Soit v ∈ L1 (Ω); nous avons l’´equivalence suivante : ⎧ ⎪ ∀ t ∈ [0, 1] ⎧ ⎪ ⎪ t t ⎪ ⎨∀ ⎨ ϕ convexe et lipschitzienne I R → I R v∗ (σ)dσ h∗ (σ)dσ ⇐⇒ 0 ⎩ ϕ(v)(x)dx ⎪ ϕ(h)(x)dx ⎪0 ⎪ ⎪ Ω Ω ⎩et v(x)dx = h(x)dx. Ω
Ω
On consid`ere les cˆones convexes ferm´es suivants : K1 = ∈ L∞ (0, 1) : (t) 0 p.p. t ∈ [0, 1] ◦
K = K1 × [0, +∞[ ainsi K = ∅. Pour v ∈ H01 (Ω), on d´efinit : t t (S1 v)(t)= v∗ (σ)dσ − h∗ (σ)dσ, t ∈ [0, 1], S2 v= h(x)dx − v(x)dx. 0
0
Ω
Ω
On note S l’application de H01 (Ω) dans L∞ (Ω∗ ) × IR d´efinie par Sv = (S1 v, S2 v). Puisque le r´earrangement conserve l’int´egrale, le lemme 8.1.3 et la d´efinition de S entraˆınent : ⎧ ⎨∀ ϕ convexe, lipschitzienne Sv ∈ −K ⇐⇒ ⎩ ϕ(v)dx ϕ(h)dx.
Lemme 8.1.4.
Ω
Ω
En particulier, le probl`eme (P) est ´equivalent a `: J(u0 ) = inf J(u) : u ∈ H01 (Ω) t.q. Su ∈ −K .
Lemme 8.1.5. Pour u, v dans L1 (Ω) et σ ∈ [0, 1] on note par commodit´e w(u; v)(σ) la fonction : ⎧ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ v(x)dx si |u = u∗ (σ)| = 0 ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨ u>u∗ (σ) w(u; v)(σ) = avec ⎪ σ−|u>u∗ (σ)| ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ v(x)dx + v|P (σ) ∗ (τ )dτ sinon ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩ u>u∗ (σ) 0
202
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
P (σ) = {x ∈ Ω : u(x) = u∗ (σ) , v|P (σ) est la restriction de v ` a P (σ). Alors : (i) w(u; v) ∈ C[0, 1], ? ? ? ? S1 (u + tv) − S1 u ? − w(u, v)? (ii) lim ? ? = 0; t→0,t>0 t ∞ (iii) Pour v1 , v2 dans L1 (Ω), α 0, β 0 on a : w(u; αv1 + βv2 ) − αw(u, v1 ) − βw(u, v2 ) ∈ −K1 . Preuve. Les parties (i) et (ii) d´ecoulent du th´eor`eme 2.1.1 et de son corollaire 2.1.1 sachant que σ S1 (u + tv)(σ) − S1 u(σ) 1 = (u + tv)∗ (τ ) − u∗ (τ ) dτ . t t 0 La preuve de (iii) d´ecoule directement de la propri´et´e de Hardy-Littlewood suivante : pour g ∈ L1 (Ω) et pour tout σ ∈ [0, 1]
σ g∗ (τ )dτ = Max g(x)dx : |E| = σ . 0
E
Le lemme 8.1.5 pr´ec´edent assure alors que l’op´erateur S (u0 ; ·) est donn´e par
w(u0 ; v); −
S (u0 ; v) =
v(x)dx ; Ω
de plus, c’est un op´erateur convexe au sens du th´eor`eme 8.1.2. Th´ eor` eme 8.1.3 (condition d’optimalit´e pour u0 ). Soit u0 la solution optimale (P) qui soit non identiquement nulle. Alors il existe une mesure one dual de K1 ) et un r´eel ch 0 tel de Radon positive ou nulle λ∗ ∈ K1∗ (cˆ que pour tout v ∈ H01 (Ω) :
∇u0 ∇vdx − Ω
f v dx +
Ω
0
1
∗
w(u0 ; v)(σ)dλ (σ) − ch
v(x)dx 0. Ω
Remarque. Si u0 est identiquement nulle (u0 = 0) alors le th´eor`eme 8.1.2 est trivial. Dans ce th´eor`eme 8.1.3, cette hypoth`ese a ´et´e mise pour des raisons de commodit´e de la preuve qui suit. Preuve. On applique le th´eor`eme 8.1.1 avec X = H01 (Ω), Y = L∞ (0, 1) × IR, K = K1 × [0, +∞[ et J et S d´efinies comme ci-dessus. Il existe alors deux r´eels c0 0, c1 0 et une mesure positive λ∗1 ∈ K1∗ tel que (c0 , c1 , λ∗1 ) = (0, 0, 0) satisfaisant, pour tout v ∈ H01 (Ω), a` :
8.1 Optimisation multicontrainte
c0 J (u0 ) · v + λ∗1 , w(u0 ; v) − c1
203
v(x)dx 0 .
(8.15)
Ω
Lemme 8.1.6 (fondamental). c0 = 0. Preuve. Si c0 = 0 la relation (8.15) implique que pour tout v ∈ L1 (Ω) : 0
1
w(u0 , v)(σ)dλ∗1 (σ) − c1
v(x)dx 0.
(8.16)
Ω
(En effet, l’application L1 (Ω) v → w(u0 ; v) est 1-lipschitzienne.) En particulier, si F est bor´elienne avec F (u0 ) ∈ L1 (Ω), la relation (8.16) donne : 0
1
dλ∗1 (σ)
σ
F (u0∗ )(τ )dτ
0
d’o` u
1
0
= c1
1
0
F (u0∗ )dτ
σdλ∗1 (σ) = c1 .
(8.17)
(8.18)
1er cas Si sm = |u0 = sup ess u0 | > 0 alors sup ess u0 ∈ IR. Notons que, puisque u0 = 0 alors sm < 1. En rempla¸cant F par χ{sup ess u0 } (σ), les ´equations (8.17) et (8.18) donnent : 0
1
inf(σ, sm )dλ∗1 (σ) = c1
(car F (u0∗ )(τ ) = χ{sup ess
sm
dτ = 0
0
1
sm σ dλ∗1 (σ)
(8.19)
1 si 0 τ sm ). u0 } (u0∗ )(τ ) = 0 sinon.
Ainsi, si on pose ψ(σ) = inf(σ, sm ) − σsm 0, la relation (8.19) entraˆıne : 0
1
ψ(σ)dλ∗1 (σ) = 0 .
(8.20)
Comme λ∗1 est une mesure positive, la relation inf`ere que : support λ∗1 ⊂ σ ∈ [0, 1] : sm σ = inf(σ, sm ) = A0 . Etudions ce dernier ensemble. Soit σ ∈ A0 . Si 0 σ sm alors n´ecessairement σ = 0 (car sm < 1). Si 1 σ > sm alors σ = 1.
204
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
Ainsi support λ∗1 ⊂ {0, 1}, et par cons´equent λ∗1 ne peut pas ˆetre un ´el´ement du dual de L∞ (0, 1) a` moins que λ∗1 = 0; mais dans ce cas c1 = 0 et cela contredirait le fait que (c0 , c1 , λ∗1 ) = (0, 0, 0). 2`eme cas |u0 = sup ess u0 | = 0. / P (u0∗ ). Par ailleurs, pour v∈L1 (Ω), si Comme u0∗ (0) = sup ess u0 alors 0 ∈ on d´efinit v(x) par v(x) = χΩ\P (u0 ) (x) · v(x) alors ∀ σ ∈ [0, 1].
v(x)dx
w(u0 ; v)(σ) =
u0 >u0∗ (σ)
Dans ce cas on voit que l’application v → w(u0 ; v) est lin´eaire; de ce fait la relation (8.16) devient : ∀ v ∈ L1 (Ω)
c1
v(x)dx = 0
Ω
1
w(u0 ; v)dλ∗1 (σ)
= Ω
v(x)χΩ\P (u0 ) (x)
1
dλ∗1 (σ)
(8.21)
|u0 u0 (x)|
(ceci par l’interm´ediaire du th´eor`eme Fubini) ainsi pour presque tout x ∈ Ω c1 χΩ\P (u0 ) (x) = χΩ\P (u0 ) (x)
1
dλ∗1 (σ) .
(8.22)
|u0 u0 (x)|
Par ´equimesurabilit´e la relation (8.22) devient : pour tout s ∈ Ω ∗ \P (u0∗ ) ⎧ 1 1 ⎨ c1 = dλ∗1 (σ) =⇒ c = dλ∗1 (σ) . (8.23) 1 s ⎩ 0 0 ∈ Ω ∗ \P (u0∗ ) Les relations (8.18) et (8.23) donnent alors 0
1
(1 − σ)dλ∗1 (σ) = 0, ce qui
entraˆıne que soit λ∗1 = 0 donc c1 = 0 (contradiction), soit λ∗1 est un Dirac au point σ = 1, contredisant le fait que λ∗1 ∈ L∞ (0, 1)∗ .
Dans tous les cas on a une contradiction donc c0 = 0. On pose λ∗ =
λ∗1 c1 et ch = , d’o` u le th´eor`eme 8.1.3. c0 c0
Preuve du th´eor`eme 8.1.2. Il reste a` interpr´eter le th´eor`eme 8.1.3 au sens des distributions : soit v ∈ D(Ω), v 0, comme `a la relation (8.21) nous avons 1 1 w(u0 ; v)(σ)dλ∗ (σ) dλ∗ (σ) v(x)χu0 >u0∗ (σ) (x)dx (8.24) 0
0
Ω
8.1 Optimisation multicontrainte
⎛
⎜ v(x) ⎜ ⎝
= Ω
205
⎞ 1
⎟ dλ∗ (σ) ⎟ ⎠ dx.
|u0 u0 (x)|
L’in´equation du th´eor`eme 8.1.3 et la relation (8.24) nous fournissent l’in´equation ∇u0 · ∇v dx − f v dx + v(x)ψ1 (x)dx 0 (8.25) Ω
Ω
Ω
pour tout v ∈ D(Ω), v 0, o` u ψ1 (x) =
1
dλ∗ (σ) − ch
|u0 u0 (x)|
d’o` u, dans D (Ω) :
−∆u0 − f + ψ1 0.
(8.26)
De mˆeme si v ∈ D(Ω), v 0 alors 0
1
w(u0 ; v)(σ)dλ∗ (σ)
v(x)ψ1 (x)dx ⎛
Ω
+ Ω
⎜ v(x)χP (u0 ) (x) ⎜ ⎝
⎞ ⎟ dλ∗ (x) ⎟ ⎠ dx + ch
P (u0∗ )
v(x)dx Ω
ce qui, combin´ee avec le th´eor`eme 8.1.3, donne dans D (Ω) : −∆u0 − f + ψ1 + χP (u0 )
dλ∗ (σ) 0.
(8.27)
P (u0∗ )
Quant a` la relation d’orthogonalit´e, elle se traduit par : 1 σ σ h∗ (τ )dτ − u0∗ (τ )dτ dλ∗ (σ) = 0
0
0
Puisque 0
Ω σ
Ω
σ
h∗ (τ )dτ ∗
u0 (x)dx = 0.
h(x)dx −
= ch
0
(8.28)
u0∗ (τ )dτ
σ ∈ [0, 1], la relation (8.28) implique
que le support de λ est contenu dans l’ensemble
206
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
σ ∈ [0, 1] :
0
σ
h∗ (τ )dτ =
0
σ
u0∗ (τ )dτ
.
Puisque ψ1 et ψ2 sont dans L∞ (Ω), on d´eduit que −∆u0 − f ∈ L∞ (Ω)
d’o` u u0 ∈ W 2,p (Ω) ∀ p ∈ [1, +∞[.
8.2 Sur un probl` eme semilin´ eaire abstrait et ses applications aux probl` emes nonlocaux Diverses ´equations d’´equilibre dans les probl`emes issus de la physique peuvent s’´ecrire sous la forme −∆u = F (u). C’est le cas, par exemple, des probl`emes de confinement d’un plasma dans une machine Tokamak ou une machine Stellarator. Dans l’un ou l’autre de ces mod`eles la fonction F (u) peut ˆetre une fonction non locale de u d´ependant par exemple du r´earrangement relatif de u par rapport a` une donn´ee b : b∗u ou encore des d´eriv´ees du r´earrangement monotone u∗ , u∗ . . .. Comme nous l’avons vu aux chapitres 6 et 7, dans ce cas la fonction u → F (u) ne sera continue que sur un petit sous-ensemble non n´ecessairement lin´eaire. Nous allons commencer par donner une m´ethode de r´esolution pour ce type de probl`emes. 8.2.1 Th´ eor` emes abstraits pour des probl` emes nonlocaux Consid´erons un espace de Hilbert (V, · ) et un espace de Banach (H, |·|) s´eparable. On suppose (H1) V ⊂> H, injection compacte (ainsi inf |v|=1 v > 0). (H2) Il existe une famille d’´el´ements finis Vh ⊂ V et une famille d’op´erateurs lin´eaires Πh t.q. lim v − Πh v = 0,
h→0
∀v ∈ V .
Soit G un op´erateur de V dans le dual (H , |·|∗ ) de H satisfaisant : (H3) G est continu de V -fort dans H -faible-* (i.e. muni de la topologie ∗ − σ(H , H)).
Th´ eor` eme 8.2.1. On suppose (H1) ` a (H3) et soit B : V × V → IR une forme bilin´eaire coercive (i.e. α = inf B(v, v) > 0) v=1
continue (i.e.
sup
B(u, v) = M < +∞). On suppose de plus que G
u=v=1
v´erifie la croissance suivante :
8.2 Sur un pb. semilin´eaire abstrait et ses appli. aux pb. nonlocaux
207
(H4) Il existe (λ0 , λ1 ) ∈]0, +∞[×]0, +∞[ t.q. 0 < λ0 < α inf v , |G(v)|∗ λ0 v + λ1 ∀ v ∈ V . |v|=1
Alors, (i) Il existe uh ∈ Vh t.q. : B(uh , vh ) =< G(uh ), vh >,
∀ vh ∈ V h ,
(ii) Il existe u ∈ V (une sous-suite) uh ∈ V t.q. uh → u dans V -fort et B(u, v) =< G(u), v >,
∀v ∈ V .
Preuve du th´eor`eme. Soit m = dim Vh et ϕ1 , . . . , ϕm une base de Vh . D´efinissons le produit scalaire suivant sur Vh : si v =
m
v j ϕj ,
w=
j=1
m
wj ϕj , alors [v, w] =
j=1
m
vj wj .
j=1
On introduit alors l’op´erateur Tm : Vh → Vh d´efini par Tm v =
m
[B(v, ϕj )− < G(v), ϕj >] ϕj .
j=1
On a pour tout v ∈ Vh : 2
[Tm v, v] = B(v, v)− < G(v), v > α v − λ0 v |v| − λ1 |v| α inf z − λ0 v |v| − λ1 |v| .
(8.29)
|z|=1
On d´eduit alors, [Tm v, v] → +∞ si [v, v] → +∞. De plus, Tm est continu du fait de la continuit´e de B et G. On conclut avec le th´eor`eme de point fixe de u l’assertion (i). De Brouwer, pour l’existence de uh ∈ Vh t.q. Tm uh = 0 d’o` plus, a` l’aide de l’estimation (8.29), on d´eduit u h constante =
λ1 = c1 . α inf |z|=1 z − λ0
(8.30)
Consid´erons alors, u ∈ V, u ∈ H et une sous-suite encore not´ee uh ∈ Vh t.q. : (a) uh u dans V -faible (b) uh → u dans H-fort (c) G(uh ) u dans H -faible-´etoile
208
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
Soit v ∈ V . Alors, on a : B (uh , Πh v) =< G(uh ), Πh v >,
(8.31)
|B (uh , Πh v) − B (uh , v)| c1 M v − Πh v ,
(8.32)
|< G(uh ), Πh v > − < G(uh ), v >| c0 v − Πh v .
(8.33)
et A partir des relations (8.31)–(8.33), on d´eduit : B(u, v) = lim B(uh , Πh v) = lim < G(uh ), v >=< u , v > . h→0
h→0
Montrons maintenant que lim uh − u = 0. h→0
2
Puisque B(uh − u, uh − u) α uh − u , il suffit de montrer que lim B(uh , uh ) = B(u, u). Or, puisque |uh − u| −−−→ 0, on a : h→0
h→0
lim B(uh , uh ) = lim < G(uh ), uh >=< u , u >= B(u, u).
h→0
h→0
Par continuit´e de G, on d´eduit que u = G(u).
Notons que l’´enonc´e (i) n’utilise que les hypoth`eses (H1), (H2) et (H4). Pour tenir compte que la fonction G peut ˆetre continue uniquement sur un sous-ensemble V de V , nous modifions l’hypoth`ese (H3) et pour ce faire, consid´erons A l’op´erateur lin´eaire continu de V dans V d´efini par < Av, w >= B(v, w), pour tout v, w de V et notons D(A) = v ∈ V, Av ∈ H le domaine de A. On suppose a` la place de (H3) l’hypoth`ese suivante :
(H5) On suppose que H = H et que G restreint a` V = D(A) ∪
Vh
h>0
est continue de (V, · )-fort dans H-faible.
Th´ eor` eme 8.2.2. On suppose (H1), (H2), (H4) et (H5). Si B est la mˆeme forme bilin´eaire qu’au th´eor`eme 8.2.1 pr´ec´edent, alors on a les mˆemes conclusions que le th´eor`eme 8.2.1. De plus, u ∈ D(A). Preuve. La preuve de l’´enonc´e (i) est la mˆeme que ci-dessus. Quant `a la preuve du second ´enonc´e (ii), comme la fonction u = lim uh dans V -fort, et que h
B(u, v) =< u , v > ∀ v ∈ V est ´equivalente a` Au = u ∈ H donc u ∈ D(A), on peut alors appliquer l’hypoth`ese (H5) pour dire que G(uh ) G(u) dans
H-faible ce qui implique que u = G(u).
8.2 Sur un pb. semilin´eaire abstrait et ses appli. aux pb. nonlocaux
209
Les fonctions co-aire r´eguli`eres ne forment pas un espace vectoriel. Ainsi, pour tenir compte d’autres cas d’applications o` u D(A) ⊂ V, nous donnons ici une variante du pr´ec´edent th´eor`eme en rempla¸cant (H5) par l’hypoth`ese suivante : (H6) On suppose toujours que H =H ⊂ V . Soit V t.q. W = vect Vh = ensemble des combinaisons lin´eaires finies de
h>0
Vh soit contenu dans V. Soit G : V → H continue de
h>0
(V, · ) dans H-faible. On suppose que l’adh´erence de G(W ) dans Hfaible, not´ee G(W )
σ(H)
, v´erifie σ(H) ⊂V . A−1 G(W )
Th´ eor` eme 8.2.3. On suppose (H1), (H2), (H4) et H6.). On a alors les mˆemes conclusions qu’au th´eor`eme 8.2.1. De plus, u ∈ V. Preuve. σ(H)
Puisque uh ∈ W et G(uh ) u dans H-faible, on d´eduit u ∈ G(W ) . Comme A est un isomorphisme de V dans V , on conclut u = A−1 u ∈ V (par (H6)). 8.2.2 Applications ` a quelques probl` emes nonlocaux
(H1) Consid´erons Ω un ouvert born´e de IRN de bord C 1 , pour j = 1, 2 Φj : IRN → IR continue t.q. il existe c1 > 0 t.q. 2
|Φj (ξ)| c1 |ξ| ,
∀ ξ ∈ IRN , j = 1, 2.
(H2) Soit F : Ω × L1 (Ω)2 × L1 (Ω∗ )2 →]ε, +∞[, ε > 0 born´ee et de Carath´eodory au sens que : (i) Pour x fix´e, si Xn = (v1n , v2n , w1n , w2n ) est une suite de L1 (Ω)2 ×L1 (Ω∗ )2 qui converge vers X dans L1 (Ω)2 ×L1 (Ω∗ )2 alors F (x, Xn ) → F (x, X) dans IR. (ii) ∀ X ∈ L1 (Ω)2 × L1 (Ω∗ ), l’application x ∈ Ω → F (x, X) est mesurable.
210
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
Th´ eor` eme 8.2.4. Soient b1 et b2 deux ´el´ements de L∞ (Ω). Alors, il existe 1 u ∈ H0 (Ω) ∩ W 2,p (Ω), ∀ p ∈ [1, +∞[ t.q. −∆u = F x; [b1 Φ1 (∇u)]∗v (|u > u(·)|), u∗ (|u > u(·)|), u∗ , [b2 Φ2 (∇u)]∗u Preuve. Posons X(v) =
[b1 Φ1 (∇v)]∗v (|v > v(·)|), v∗ (|v > v(·)|), v∗ , [b2 Φ2 (∇v)]∗v
pour v ∈
H01 (Ω) ∩ W 1 (Ω, |·|N,1 ), on a X(v) ∈ L1 (Ω)2 × L1 (Ω∗ )2 . Pour appliquer le dernier H01 (Ω), H = L2 (Ω) et th´eor`eme pr´ec´edent, consid´erons alors, V = V = v ∈ V ∩ W 1 (Ω, |·|N,1 ) : v soit co-aire r´eguli`ere . Consid´erons la suite de fonctions propres (ϕj )j1 associ´ee au probl`eme de Dirichlet suivant : −∆ϕj = λj ϕj , ϕj ∈ H01 (Ω) ∩ H 2 (Ω) ∩ C ∞ (Ω) . Pour h =
1 , m ∈ IN ∗ , on note m Vh ≡ Vm = vect ϕ1 , . . . , ϕm ⊂ V, Vm ⊂ Vm+1 .
On d´efinit alors une fonction G : V → H par ϕ(x)F x; X(v) dx, pour v ∈ V, ∀ ϕ ∈ H . G(v), ϕ = Ω
Si on introduit le convexe ferm´e Cε =
f ∈ L2 (Ω) : f ε , du fait de
l’hypoth`ese sur F , on a G(v) ∈ Cε . Proposition 8.2.1. Si {v, vn } est une suite de V t.q. vn → v dans H01 (Ω)-fort, alors : (i) X(vn ) → X(v) dans L1 (Ω)2 × L1 (Ω∗ )2 -fort, (ii) G(vn ) → G(v) dans L2 (Ω)-fort. Preuve. D’apr`es les th´eor`emes 6.2.8, 7.1.4 et le corollaire 7.1.3, on d´eduit 1 2 1 2 ) → X(v) dans L (Ω) × L (Ω ) -fort, par hypoth` e se F x, X(vn ) → X(v n ∗ F x, X(v) dans IR pour presque que tout x et par le th´ e or` e me de la conver gence domin´ee on a : F ·; X(vn ) → F ·; X(v) dans L2 (Ω)-fort, en particulier G(vn ) → G(v) dans L2 (Ω)-fort. Consid´erons (−∆)−1 : L2 (Ω) → H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω) d´efini par (−∆)−1 f = u f ∈ L2 (Ω)
⎧ 2 1 ⎨u ∈ H (Ω) ∩ H0 (Ω) ⇐⇒ ⎩ ∇u · ∇ϕ = f ϕ, ∀ ϕ ∈ H01 (Ω) . Ω
Ω
8.2 Sur un pb. semilin´eaire abstrait et ses appli. aux pb. nonlocaux
211
Si f ∈ Cε alors −∆ (−∆)−1 f = f ε. Par suite l’ensemble Ωf = x ∈ Ω : ∇ (−∆)−1 f = 0 est de mesure nulle (sinon −∆ (−∆)−1 f = 0 ε p.p. sur Ωf ). Ceci montre (−∆)−1 (Cε ) ⊂ V. Mais comme, G(V) ⊂ Cε et W = vect Vm ⊂ V, on d´eduit que m1
G(W )
σ(H)
(adh´erence dans L2 (Ω)-faible) ⊂ Cε
(Cε est faiblement ferm´e dans L2 (Ω)). D’o` u σ(H) (−∆)−1 G(W ) ⊂ (−∆)−1 (Cε ) ⊂ V les hypoth`eses du dernier th´eor`eme 8.2.3 sont satisfaites. On conclut qu’il existe u ∈ V t.q. −∆u − G(u) = 0 i.e. le th´eor`eme 8.2.3. La r´egularit´e r´esulte des th´eor`emes standards de Agmon-Douglas-Nirenberg. Les prochaines applications n´ecessiteront les lemmes suivants : 8.2.1. Soient v ∈ L1loc (Ω) et θ = χΩ∗ \P (v∗ ) la fonction caracde Ω∗ \P (v∗ ). Soit vn une suite de L1loc (Ω) qui converge vers partout. Pour x ∈ Ω, on note I(vn )(x) (resp I(v)(x) pour v) l’intervalle mvn vn+ (x) , mvn (0) o` u mvn est la fonction de distribution de vn . Alors, pour tout σ ∈ Ω∗ σ = |v > 0|, σ = |v > v+ (x)|, on a :
Lemme t´eristique v presque
lim θ(σ)χI(vn )(x) (σ) = θ(σ)χI(v)(x) (σ) .
n→+∞
(8.34)
Preuve. Notons pour tout r´eel t, et une suite tn → t, on a : |v > t| lim inf |vn > tn | lim sup |vn > tn | |v t| . n
n
|v > 0|, σ = |v > v+ (x)|. Si σ < |v > 0| ou Soit alors σ ∈ Ω∗ , σ = σ > |v v+ (x)| alors pour n assez grand, on a χI(vn )(x) (σ) = χI(v)(σ) (x) = 0 donc on a (8.34). Si σ ∈] |v 0| , |v > v+ (x)| [ alors pour n assez grand χI(vn (x) (σ) = χI(v)(x) (σ) = 1 et donc on a (8.34). Si σ ∈ |v > 0| , |v 0| et |v=0|>0 ou σ ∈ |v>v+ (x)| , |vv+ (x)| et |v = v+ (x)| > 0 alors θ(σ) = 0 et on a (8.34).
212
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
Lemme 8.2.2. Sous les mˆemes conditions que le lemme 8.2.1, si v et vn sont dans un born´e de W 1,q (Ω), q > N et telles que vn → v dans W 1 (Ω, |·|N,1 )-fort alors pour tout b ∈ L∞ (Ω), p ∈ C 1 (IR) avec |p (t)| c3 |t| + c4 , ∀ t ∈ IR, pour presque tout x ∈ Ω : θχI(vn )(x) p(vn∗ ) b∗vn (σ)dσ = θχI(v)(x) p(v∗ ) b∗v (σ)dσ. lim n
Ω∗
Ω∗
Preuve. Puisque p ∈ C(IR) et |p (t)| c3 |t| + c4 (ci constante > 0), alors on d´eduit du th´eor`eme 6.2.7 que p(vn∗ ) → p(v∗ ) dans L1 (Ω∗ )-fort (En effet vn∗ → v∗ dans L1 (Ω∗ ) et par suite vn∗ → v∗ dans C(Ω ∗ )-fort.) Mais puisque v, vn sont dans un born´e de W 1,q (Ω), q > N , il existe alors r ∈]1, +∞[ t.q. [p(vn∗ )] → [p(v∗ )] dans Lr (Ω∗ )-fort. De plus, par le lemme 8.2.1, on d´eduit que pour presque tout x, on a :
θχI(vn )(x) → θχI(v)(x) dans Lr (Ω∗ ),
(r conjugu´e de r ).
De ces deux derni`eres convergences, on conclut θχI(vn )(x) [p(vn∗ )] → θχI(v)(x) [p(v∗ )] dans L1 (Ω∗ )-fort.
(8.35)
Puisque b ∈ L∞ (Ω), on sait d’apr`es 2.6.1 que θb∗un θb∗u dans L∞ (Ω∗ )faible-*. Cette converge faible et la convergence forte de (8.35) entraˆınent le r´esultat.
Comme cons´equence des deux derniers lemmes, on a Corollaire 8.2.1. Soient a ∈ L∞ (Ω) et q > N . Sous les mˆemes conditions que le lemme 8.2.2 si on note pour x ∈ Ω, v ∈ W 1,q (Ω) ⎤ 12 v (v+ (x)) m ⎥ ⎢ 2 [p(v )] b (σ)dσ ⎥ F (v)(x) = a(x) ⎢ F − ∗ ∗v 0 ⎦ . ⎣ ⎡
mv (0)
+
Alors l’application v ∈ W 1,q (Ω) → F (v) ∈ Lq (Ω) est continue pour les topologies fortes. Preuve. Soit θ = χΩ∗ \P (v∗ ) , vn ∈ W 1,q (Ω). On a, pour x fix´e, Jn =
mvn (vn+ (x))
[p(vn∗ ] b∗vn dσ = Jn,1 (x) + Jn,2 (x)
mvn (0)
8.2 Sur un pb. semilin´eaire abstrait et ses appli. aux pb. nonlocaux
avec Jn,1 (x) =
Ω∗
213
(1 − θ)χI(vn )(x) [p(vn∗ ] b∗vn dσ .
Si vn → v dans W 1,q (Ω) alors on sait vn ∗ → v∗ dans L1 (Ω∗ ) et vn∗ → v∗ dans C(Ω ∗ ), par suite lim n
Ω∗
(1 − θ) vn ∗ (σ)dσ =
|v∗ | (σ)dσ = 0.
P (v∗ )
Comme |Jn,1 (x)| |b|∞ c3 |vn∗ |∞ + c4
Ω∗
(1 − θ) vn ∗ dσ −−−−−→ 0
(8.36)
n→+∞
D’apr`es le lemme 8.2.2, le terme Jn,2 (x) v´erifie θχI(v)(x) [p(v∗ )] b∗v (σ)dσ. lim Jn,2 (x) = n
(8.37)
Ω∗
A l’aide de deux derni`eres relations (8.36) et (8.37), on a lim F (vn )(x) = F (v)(x) p.p. .
(8.38)
n
Puisqu’on a : |F (vn )(x)| |a|∞ F02 + |b|∞
|vn∗ | dt
Ω∗
c3 |vn∗ |∞ + c4
12
.
(8.39)
On d´eduit qu’il existe c5 > 0 t.q. |F (vn )(x)| c5 p.p. on conclut alors avec le th´eor`eme de la convergence domin´ee.
Th´ eor` eme 8.2.5.
|ξ| , ε > 0, ξ ∈ IR2 . Sous les ε + |ξ| mˆemes conditions que le corollaire 8.2.1 pr´ec´ edent, si b 0, p 0 et 0 <
2 c3 < inf |∇ϕ| dx, |ϕ|2 = 1, ϕ ∈ H01 (Ω) alors il existe une fonction
On suppose que N = 2. Soit Φε (ξ) =
Ω
u ∈ W 2,p (Ω) ∩ H01 (Ω), ∀ p ∈]1, +∞[, v´erifiant −∆u(x) = F (u)(x) + p (u)(x) b(x) − bΦε (∇u) ∗u |u > u(x)| . Preuve. Soit (ϕj )j0 la suite de fonctions propres du Laplacien, Vm = vect ϕ1 , . . . , ϕm . On a : D(−∆) = H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω),
V = H01 (Ω),
H = L2 (Ω),
214
8 Quelques probl`emes li´es au r´earrangement relatif
⎛ vect ⎝
⎞ Vm ⎠ ⊂ D(−∆) = V.
m0
On d´efinit G : V → L2 (Ω) = H par G(v), ϕ = ϕ(x) F (v)(x) + Kε (v)(x) dx,
∀ ϕ ∈ L2 (Ω)
Ω
o` u Kε (v)(x) = p (v)(x) b(x) − bΦε (∇v) ∗v |v > v(x)| . D’apr`es le th´eor`eme 6.2.5 les ´el´ements de V sont co-aire r´eguliers. D’apr`es le corollaire 8.2.1 des lemmes 8.2.1 et 8.2.2 pr´ec´edents, si vn , v restent dans un born´e de D(−∆) et vn → v dans H01 (Ω) alors, vn → v dans W 1,q (Ω), pour tout q > 2, par suite F (vn ) → F (v) dans L2 (Ω)-fort. D’apr`es le corollaire 7.1.3, on d´eduit Kε (vn ) → Kε (v) dans L2 (Ω)-fort. Par cons´equent, G(vn ) → G(v) dans L2 (Ω)-fort. D’une simple modification du th´eor`eme 8.2.1 on d´eduit qu’il existe u ∈ D(−∆) t.q. −∆u(x) = F (u)(x) + Kε (u)(x). La r´egularit´e est celle de Agmon-Douglas-Nirenberg.
Cette derni`ere application concerne les ´equations de la physique des plasmas lorsque l’on a un plasma confin´e dans une machine appel´ee Stellarator. Le mod`ele stationnaire obtenu a` partir des ´equations de la magn´etohydrodynamique est le suivant : Pour Ω ⊂ IR2 , ouvert born´e connexe de classe C 1 , γ ∈] − ∞, 0[, on cherche u ∈ H01 (Ω) ∩ W 2,p (Ω), p < +∞ −∆u = F (u) + K(u), u = γ sur ∂Ω, K(u)(x) = p (u) b(x) − b∗u |u > u(x)| , p (t) = λt+ . On peut r´esoudre ce dernier probl`eme en utilisant le probl`eme approch´e pr´ec´edent i.e. remplacer K par Kε . On ne fera pas cette preuve (cela peut se faire en exercice avec les mˆemes arguments qu’ici).
Notes pr´ e-bibliographiques Les r´esultats deu paragraphe 8.1 sont dus a` Rakotoson-Serre [103], et ceux du paragraphe 8.2 rel`event essentiellement des travaux de Rakotoson-Seoane [101, 102]. Les m´ethodes utilis´ees dans le th´eor`eme 8.2.4 trouvent leur origine dans Rakotoson [95, 96], D`ıaz-Padial-Rakotoson [49].
9 R´ earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl` emes d’´ evolution
Le r´earrangement monotone comme le r´earrangement relatif trouve ses applications dans les probl`emes d’´evolution. En effet, des r´esultats de th´eor`eme de comparaison analogues `a ceux de G. Talenti ont ´et´e prouv´es par Catherine Bandle pour les ´equations lin´eaires r´egies par un Laplacien. Elle a compar´e ∂u − ∆u = f ∈ L2+ (Q) dans un cylindre quelconque la solution r´eguli`ere de ∂t Q =]0, T [×Ω (avec des conditions aux limites de Dirichlet) avec la solu∂U tion r´eguli`ere U de − ∆U = f dans le cylindre “r´egulier” de mˆeme ∂t : : =]0, T [×Ω : avec des donn´ees initiales comparables, en montrant que mesure Q s
0
s
u∗ (t, σ)dσ
0
U∗ (t, σ)dσ, ∀t ∈ [0, T [, ∀s ∈ Ω∗ . Plus tard, J. Mossino
et J.M. Rakotoson [83] ont ´et´e amen´es `a ´etudier le cas o` u l’op´erateur ∆ est remplac´e par un op´erateur lin´eaire `a coefficients discontinus. Ce qui a conduit a` l’´etude de la r´egularit´e de ∂t u∗ . Notamment, nous verrons que le r´earrangement relatif intervient dans l’´etude de la d´eriv´ee du r´earrangement monotone, en montrant les formulessuivantes : si u : Q =]0, T [×Ω → IR, u ∈ W 1,r 0, T ; Lp (Ω) (u 0 si Ω est non born´e) alors 1. u∗ ∈ W 1,r 0, T ; Lp (Ω∗ ) avec u∗ (t, s) = u(t)∗ (s), t ∈]0, T [ s ∈ Ω∗ , ∂u ∂u ∂u∗ (t, s) = (t) 2. (s) = ˙ (t, s). ∂t ∂t ∂t ∗u ∗u(t) ∂u∗ On d´eduira de ces formules par exemple l’´etude de la continuit´e de u → . ∂t Comme au chapitre 5, nous utiliserons ces r´egularit´es et propri´et´es du r´earrangement monotone pour obtenir des estimations a priori pour les ´equations paraboliques quasilin´eaires. On pr´esentera aussi des th´eor`emes de comparaison de solutions qui conduiront, dans le cas du syst`eme en Chemotaxis, a` l’´etude du comportement en temps du syst`eme.
216
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
9.1 R´ earrangement relatif d’une famille de fonctions Par souci de simplicit´e, nous supposerons que Ω est un ouvert born´e de IRN . Pour une fonction u :]0, T [×Ω = Q → IR mesurable, on d´efinit, pour t fix´e dans ]0, T [, u(t) : Ω → IR par u(t)(x) = u(t, x) pour x ∈ Ω. A cette fonction u(t) on peut appliquer toute la th´eorie des chapitres pr´ec´edents, notamment u la d´efinition suivante : le r´earrangement monotone u(t)∗ . D’o` D´ efinition 9.1.1 (sym´etrisation d’une famille de fonctions). Pour u : Q = ]0, T [×Ω → IR, mesurable, on d´efinit u∗ : Q∗ =]0, T [×Ω∗ → IR par (t, s) ∈ Q∗ .
u∗ (t, s) = u(t)∗ (s),
D´ efinition 9.1.2 (r´earrangement relatif d’une famille de fonctions). Soient u, b deux fonctions int´egrables de L1 (Q). On d´efinit b∗u : Q∗ → IR par : (t, s) ∈ Ω∗ . b∗u (t, s) = b(t)∗u(t) (s),
Propri´ et´ e 9.1.1. Soient u et b dans Lr 0, T ; Lp (Ω) , avec 1 r +∞, 1 p +∞. Alors les fonctions mesurables u∗ , b∗u v´erifient 1. u∗ et b∗u sont dans Lr 0, T ; Lp (Ω∗ ) . = |u| 2. |u∗ | Lr 0,T ;Lp (Ω∗ )
et |b∗u | r L
0,T ;Lp (Ω∗ )
Lr 0,T ;Lp (Ω)
|b| r L
0,T ;Lp (Ω)
.
Remarque. r r p L 0, T ; L (Ω) = u : Q → IR mesurable u =
0
T r
|u(t)|Lp (Ω) dt < +∞
si
r est fini. L∞ 0, T ; Lp (Ω) = u : Q → IR mesurable sup ess |u(t)|Lp (Ω) = u < +∞ . [0,T ]
Ils sont munis des normes usuelles i.e. |u| r L
0,T ;Lp (Ω)
= u .
Comme nous avons ´evoqu´e le r´earrangement relatif, rappelons qu’il est obtenu en calculant la limite suivante : s s u(t) + hb(t) ∗ − u(t)∗ lim dσ = b∗u (t, σ)dσ. h→0 h>0 0 h 0
9.2 R´egularit´e en temps du r´earrangement u∗ (t, s)
217
Ainsi, toutes les propri´et´es obtenues dans les chapitres pr´ec´edents sont valables en fixant juste le param`etre t. Notamment, les in´egalit´es ponctuelles de Poly` a-Sz¨ego ou de Poincar´e-Sobolev. Exemple, on a : Th´ eor` eme 9.1.1. Soit u ∈ L1 0, T ; W01,1 (Ω) , u 0. Alors, ∀s ∈ Ω ∗ , p.p. t s s s |∇u|∗u (t, σ)dσ |∇u|∗ (t, σ)dσ, 1. ∇ u: (t, σ)dσ 0
0
∗
0
2. Si ρ est une norme de Fatou, invariante par r´earrangement sur L0+ (Ω∗ ), alors : ρ ∇ u (t) ρ |∇u|∗u (t) ρ |∇u|∗ (t) . : ∗
N Ici u est le r´earrangement sph´erique d´efini par u(t, x) = u∗ (t, αN |x| ), :
:
αN =mesure de la boule unit´e et x dans la boule de mˆeme mesure que Ω centr´ee a ` l’origine. Nous n’allons pas reporter toutes les propri´et´es , nous passons directement `a ∂u∗ l’application, a` la r´egularit´e de . ∂t
9.2 R´ egularit´ e en temps du r´ earrangement u∗(t, s) Th´ eor` eme 9.2.1. Soit u ∈ W 1,q 0, T ; Lp (Ω) , avec 1 q +∞ 1 p +∞. Alors (i) u∗ ∈ W 1,q 0, T ; Lp (Ω∗ ) , ∂w ∂u∗ = dans D (Q∗ ) o` (ii) u w : Q∗ → IR d´efinie par ∂t ∂s w(t, s) =
∂u (t, x)dx + ∂t
{u(t)>u(t)∗ (s)}
∗ (s)| s−|u(t)>u(t) ∂u (t)|{u(t)=u(t)∗ (s)} (σ)dσ . ∂t ∗
0
La preuve de ce th´eor`eme n´ecessite le lemme suivant : Lemme 9.2.1. Soit u ∈ W 1,q 0, T ; Lp (Ω) , 1 q +∞, 1 p +∞. u(t + h) − u(t) (x), x ∈ Ω. Pour h > 0, on note gh (t, x) = h ∂u α dans Lα Alors, gh converge vers (Ω) [0, T ), L loc ∂t min(p, q) si p ou q est f ini avec α = α < +∞ si p = q = +∞.
218
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
Preuve. Soit α d´efini comme dans le lemme, ∂u ∈ Lα (Q) d`es que u ∈ W 1,q 0, T ; Lp (Ω) . De ce fait, on d´eduit pour alors ∂t 0 < h < δ < T , on a : ⎛ ⎜ ⎜ ⎝
⎞ α1
0
⎛
⎞ α1 T −δ+h α ⎜ ⎟ ⎟ ∂u α ⎜ (t, x) dxdt ⎟ ∂u |gh (t, x)| dxdt ⎟ . ∂t α ∂t ⎝ ⎠ ⎠ Ω Ω L (Q)
T−δ
0
Par suite, si on note Qδ =]0, T − δ[×Ω, on a ∂u . lim sup |gh |Lα (Qδ ) ∂t Lα (Qδ ) h→0
(9.1)
∂u dans Lα (Qδ ), ∂t ∂u dans on d´eduit du fait que Lα (Qδ ) est uniform´ement convexe que gh → ∂t α L (Qδ ). Si α = 1, on approche u par une suite d’´ el´ements un par exemple de W 1,2 0, T ; L2 (Ω) , et qui converge dans W 1,1 0, T ; L1 (Ω) . En posant, un (t + h) − un (t) ∂un εn (h)(t) = − (t) h ∂t
Ainsi pour α > 1, puisque gh converge faiblement vers
alors εn (h) −−−→ 0 dans L1 (Qδ ). h→0
Si on pose ε(h)(t) =
u(t + h) − u(t) ∂u − (t) h ∂t
alors on a : |ε(h)|L1 (Qδ ) |εn (h)|L1 (Qδ ) + |εn (h) − ε(h)|L1 (Qδ ) et
∂ |εn (h) − ε(h)|L1 (Qδ ) 2 (un − u) −−−−−→ 0. n→+∞ ∂t L1 Qδ )
Ainsi, ces relations combin´ees ensemble conduisent `a ∂ lim sup |ε(h)|L1 (Qδ ) 2 (un − u) : lim |ε(h)|L1 (Qδ ) = 0. ∂t h→0 L1 (Qδ ) h→0
9.2 R´egularit´e en temps du r´earrangement u∗ (t, s)
219
Preuve du th´eor`eme. Montrons d’abord (ii) c’est a` dire que ∀ϕ ∈ D(Q∗ ), on a : −
T
0
∂ϕ u∗ (t, σ) (t, σ)dtdσ = ∂t Ω∗
T
0
Ω∗
∂w (t, σ)ϕ(t, σ)dtdσ. ∂s
(9.2)
Pour cela, pour h > 0 consid´erons l’int´egrale
T
I(h) = 0
Ω∗
u(t + h)∗ (σ) − u(t)∗ (σ) ϕ(t, σ)dtdσ h
et introduisons les quantit´es suivantes : ∂u (t) + hε(h)(t), ∂t u(t + h)∗ − u(t) + h ∂u ∂t (t) ∗ I1 ε(h) = (σ)ϕ(t, σ)dtdσ, h Q∗ u(t) + h ∂u ∂t (t) ∗ (σ) − u(t)∗ (σ) I2 (h, t) = ϕ(t, σ)dσ, h Ω∗ T I2 (h) = I2 (h, t)dt. ε(h) : Q → IR t.q. u(t + h) = u(t) + h
0
On a bien entendu I(h) = I1 ε(h) + I2 (h). Etude I1 ε(h) : Soit δ > 0 t.q. support ϕ ⊂]0, T − δ[×Ω∗ = Q∗δ . La propri´et´e de contraction du r´earrangement conduit a`: I1 ε(h) |ϕ| ∞ L (0,T −δ)×Ω∗ ) · |ε(h)|L1 (Qδ ) . En appliquant a` cette derni`ere in´egalit´e le lemme 9.2.1, on d´eduit : lim I1 ε(h) = 0. h→0
Quant au terme I2 (h, t), le th´eor`eme de la d´eriv´ee directionnelle du chapitre 2 conduit a` : ∂u (t, σ)ϕ(t, σ)dσ (9.3) lim I2 (h, t) = h→0 ∂t ∗u Ω∗ pour presque tout t. Par la propri´et´e de contraction du r´earrangement monotone, on d´eduit : ∂u |I2 (h, t)| |ϕ|L∞ (Q) · (t) . (9.4) ∂t L1 (Ω)
220
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
Les relations (9.3) et (9.4) permettent d’appliquer le th´eor`eme de la convergence domin´ee. D’o` u T T ∂u I2 (h, t)dt = (t, σ)ϕ(t, σ)dtdσ (9.5) lim h→0 0 ∂t ∗u Ω∗ 0 Par suite, on a (par changement de variables) T T ∂ϕ (9.6) I2 (h, t)dt = lim I(h) = − u∗ (t, σ) (t, σ)dtdσ. lim h→0 0 h→0 ∂t 0 Ω∗ ∂u ∂u ∂u∗ = Ce qui prouve que . Puisque ∈ Lq 0, T ; Lp (Ω∗ ) , on ∂t ∂t ∗u ∂t ∗u ∂u∗ q p d´eduit alors que ∈ L 0, T ; L (Ω∗ ) .
∂t Une premi`ere cons´equence du th´eor`eme est : Th´ eor` eme 9.2.2. Soit u ∈ W 1,1 0, T ; L1 (Ω) . Alors pour presque tout ∂u (t, ·) est constant (presque partout) sur tout palier de u(t) t ∈ (0, T ), ∂t i.e. o` u u(t, ·) est constant (presque partout). Preuve. Dans la preuve du th´eor`eme pr´ec´edent consid´erons h < 0 dans I2 (h, t). Alors u(t) − h − ∂u (σ) − u(t)∗ (σ) ∂t ∗ ϕ(t, σ)dσ I2 (h, t) = − −h Ω∗ ∂u qui converge vers − (t, σ)ϕ(t, σ)dσ. Par suite, on a dans D (Q∗ ) − ∂t ∗ Ω∗ ∂u ∂u∗ ∂u = =− − . ∂t ∂t ∗u ∂t ∗u En reprenant la fonction w, on a : ∂u ∂u ∂w ∂w et − − o` u w est donn´ee par = = ∂t ∗u ∂s ∂t ∗u ∂s ⎧ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ∂u ⎪ ⎪ si |u(t) = u∗ (t, s)| = 0, dx ⎪ ⎪ ∂t ⎪ ⎪ ⎪ {u(t)>u∗ (t,s)} ⎪ ⎪ ⎨ w (t, s) = ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ∗ (t,s)}| ⎪ s−|{u(t)>u ⎪ ⎪ ∂u ∂u ⎪ ⎪ − − |{u(t)=u∗ (t,s)} (σ)dσ + dx ⎪ ⎪ ∂t ⎪ ∂t ⎪ ∗ ⎩ {u(t)>u∗ (t,s)} 0
sinon.
9.2 R´egularit´e en temps du r´earrangement u∗ (t, s)
221
Par suite on a : ∗ (t,s)}| ∗ (t,s)}| s−|{u(t)>u s−|{u(t)>u ∂u ∂u |{u(t)=u∗ (t,s)} (σ)dσ = − − |{u(t)=u∗ (t,s)} (σ)dσ . ∂t ∂t ∗ ∗
0
(9.7)
0
Fixons alors t ∈ (0, T ) et un plateau de u(t) i.e. Pθ (t) =
u(t) = θ de
mesure non nulle. Posons sθ = |u(t) > θ| , sθ = |u(t) θ|. Comme w(t, 0) = 0 = w (t, 0), on a : w(t, s) = w (t, s) ∀s ∈ Ω ∗ . Par suite, pour tout s ∈ [sθ , sθ ], on a d’apr`es (9.7) ∂u ∂u ∂w (t, s) = |P (t) (s − sθ ) = − − |Pθ (t) (s − sθ ). ∂s ∂t θ ∂t ∗ ∗ En particulier ∂u ∂u ∂u ∂u |Pθ (t) (0) = sup ess = − − |Pθ (t) (0) = inf ess . ∂t ∂t ∂t ∂t P (t) θ Pθ (t) ∗ ∗
Corollaire 9.2.1. Soit B un ensemble bor´elien de IR et soit u ∈ W 1,1 0, T ; L1 (Ω) . Alors, pour presque tout t ∈ (0, T ) ∂u∗ ∂u (t, σ)χB u∗ (t, σ) dσ = (t, x)χB u(t, x) dx. Ω∗ ∂t Ω ∂t C’est une cons´equence de e, mais voici une autre preuve : l’´equimesurabilit´ ∂u ∂u∗ = Preuve. Puisque , alors la formule de la moyenne conduit a` : ∂t ∂t ∗u Ω∗
=
∂u∗ (t, σ) · χB u∗ (t, σ) dσ = ∂t
Ω
∂u (t, x)Mu(t), ∂u (t) χB u∗ (t, ·) dx = ∂t ∂t
∂u ∂u χ u(t) · (t, x)dx . M ∂u B ∗ (t, x) · χB u(t, x) dx + ∂t (t)| ∂t ∂t Pi u(t) i∈D
Ω\P u(t)
Pi u(t)
(9.8)
222
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
D’apr`es le th´eor`eme 9.2.2, on a ∂u (t, ·) = constante = ci , si u(t) = θi = Pi u(t) . ∂t D’o` u
M ∂u (t)|{u(t)=θ ∂t
{u(t)=θi }
i}
∂u (t, x)dx = ci χB (θi ) |u(t) = θi | = χB u(t)∗ · ∂t =
∂u (t, x)χB u(t, x) dx . ∂t
{u(t)=θi }
Par suite,
∂u ∂u (t, x)dx = M ∂u (t)| χB u(t)∗ · (t, x)χB u(t, x) dx . ∂t ∂t Pi u(t) ∂t {u(t)=θi }
Pi u(t)
(9.9)
D’o` u la formule en combinant les relations (9.8) et (9.9). En combinant les th´eor`emes pr´ec´edents avec le th´eor`eme 7.2.2 on a :
Th´ eor` eme 9.2.3. Soient u ∈ W 1,1 0, T ; L1 (Ω) et Φ : IR → IR convexe croissante, B ⊂ IR un ensemble bor´elien de IR. Alors, pour presque tout t ∂u∗ ∂u χB (u) (t, σ)dσ. (t, σ) χB u∗ (t, σ) dσ Φ Φ ∂t ∂t ∗ ∗ Ω∗ Ω∗ Preuve. D’apr`es le th´eor`eme 7.2.2, on a ∂u ∂u χB (u∗ ) (t, σ)dσ Φ χB (u∗ ) (t, σ)dσ Φ ∂t ∗u ∂t ∗ ∗ Ω Ω∗ u le r´esultat. mais χB (u∗ ) = χB (u) d’o` ∗
∗
On va maintenant s’int´eresser aux probl`emes de convergence de ∂u∗ pour une suite un convergeant vers u. ∂t
∂un∗ vers ∂t
9.3 Convergence et continuit´e pour u →
9.3 Convergence et continuit´ e pour u →
∂u∗ ∂t
223
∂u∗ ∂t
Lemme 9.3.1. Soit {u, un } une suite de W 1,1 0, T ; L1 (Ω) t.q. un → u dans W 1,1 0, T ; L1 (Ω) . Pour t ∈ (0, T ), s ∈ Ω∗ on note : (s), θ(t)(s) = θ(t, s). θ(t, s) = χ Ω∗ \P u∗ (t)
Alors il existe une sous-suite encore not´ee (un )n , t.q. on a pour presque tout t ∂u∗ ∂un∗ (t) θ(t) · (t) dans L1 (Ω∗ )-faible. θ(t) · ∂t ∂t Preuve. Puisque un → u dans W 1,1 0, T ; L1 (Ω) , alors il existe une sous-suite ∂u ∂un (t) → (t) dans L1 (Ω)-fort, un (t) → u(t) dans L1 (Ω), not´ee un t.q. ∂t ∂t pour presque tout t. Par ailleurs, d’apr`es le th´eor`eme 2.6.1, on sait que ∂u ∂u (t) (t) θ(t) · θ(t) · (9.10) ∂t ∂t ∗un (t) ∗u(t) dans L1 (Ω∗ )-faible. On a d’apr`es la contraction du r´earrangement relatif, ∂u ∂ ∂u n∗ (t) − (t) (un − u)(t) → 0. ∂t ∂t ∂t ∗un (t) 1 L1 (Ω)
(9.11)
L (Ω∗ )
Par suite, puisqu’on a ' ( ∂u ∂u ∂un∗ ∂un∗ (t) = θ(t) (t) − (t) (t) θ(t) + θ(t) ∂t ∂t ∂t ∂t ∗un (t) ∗un (t) les relations (9.10) et (9.11) conduisent au r´esultat. Th´ eor` eme 9.3.1. Soit {u, un } une suite t.q. ∂u ∂un (t), ∇x un (t) → (t), ∇x u(t) dans L1 (Ω)N +1 ∀t ∈ T0 ⊂ [0, T ]. ∂t ∂t Alors, si u(t) est co-aire r´eguli`ere, t ∈ T0 alors on a ∂u ∂un χ{∇u(t)=0} (t)χ{∇u(t)=0} → ∂t ∂t ∗un (t) ∗u(t) dans L1 (Ω∗ )-fort.
224
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
Preuve. Posons
∂un χ{∇u(t)=0} (σ) ∂t ∗un (t) ∂u χ{∇u(t)=0} K(t, σ) = (σ) ∂t ∗u(t) ∂u χ{∇u(t)=0} (σ) Kn,1 (t, σ) = ∂t ∗un (t) Kn (t, σ) =
pour t ∈ (0, T ), σ ∈ Ω∗ . ∂ On a |Kn (t) − Kn,1 (t)|L1 (Ω∗ ) ∂t (un − u)(t)L1 (Ω) −−−−−→ 0. Puisque n→+∞
un (t) → u(t) dans W 1,1 (Ω) et u(t) est co-aire r´eguli`ere, on d´eduit que Kn,1 (t) → K(t) dans L1 (Ω∗ )-fort.
9.4 Applications aux estimations a priori et ` a la r´ egularit´ e Ce paragraphe se base sur des principes analogues `a ceux du chapitre 5 pour obtenir des estimations du gradient ou de la solution. La premi`ere ´etape consiste `a estimer |∇v|∗v (t, s) et ensuite `a appliquer les in´egalit´es ponctuelles de Poincar´e-Sobolev pour obtenir des informations sur v = |u|. Illustrons ceci, en prenant un op´erateur mod`ele qui est le p-Laplacien. N´eanmoins, nous pouvons consid´erer les mˆemes types d’op´erateurs que nous avons utilis´es au chapitre 5, c’est `a dire Au = −div(a(x, u, ∇u)). Nous pouvons aussi ´etudier des ´equations d’´evolution faisant intervenir b∗u (t, ·) ou u∗ (t, ·). Cela correspond a` certains mod`eles de r´egimes transitoires en physique des plasmas. Ces ´equations peuvent s’´ecrire : ∂ H(u) − ∆u = G(t, x, u∗ (t, ·), b∗u (t, ·)) ∂t o` u H est fonction monotone (voir [45]) dont les solutions stationnaires correspondent a` celles cit´ees `a l’introduction du chapitre 2. Auparavant, voici un th´eor`eme abstrait qui va nous assurer que la d´eriv´ee ∂u peut ˆetre dans L1 (Q), ce qui nous permettra d’appliquer le en temps ∂t ∂u∗ . th´eor`eme sur ∂t 9.4.1 Un th´ eor` eme abstrait d’existence et de r´ egularit´ e Soient (V, · ) un espace de Banach r´eflexif de dual V et (H, |·|) un espace de Hilbert, V ⊂ H, V dense dans H avec une injection continue. De ce fait, on a V ⊂ H ⊂ V .
9.4 Applications aux estimations a priori et a ` la r´egularit´e
225
D´ efinition 9.4.1. Soit A un op´erateur de V dans V , A est dit hemi-continu si l’application λ →< A(u + λv), w > est continue de IR dans IR pour tout u, v, w de V . Ici, le crochet < ·, · > d´esigne le crochet de dualit´e entre V et V . On dira que A est monotone si ∀(u, v) ∈ V 2 < A(u) − A(v), u − v > 0. On dira que A d´erive d’un potentiel, s’il existe une fonction J : V → IR Gˆ ateaux diff´erentiable t.q. J (u) = A(u) ∀u ∈ V. On appellera domaine de A l’ensemble D(A) = v ∈ V, A(v) ∈ H
Th´ eor` eme 9.4.1. On consid`ere (V, · ) et (H, |·|) v´erifiant les conditions pr´ec´edentes et soit A un op´erateur hemi-continu, monotone d´erivant d’un potentiel J. On suppose de plus que A et J v´erifient les conditions de croissance suivantes : ∀v ∈ V @ A p A(v), v α v , α > 0, 2 p < +∞, |A(v)|V (norme dans V ) c1 v
p−1
p
,
p
c2 v − c3 J(v) c4 v + c5 . Alors ∀u0 ∈ D(A), ∀f ∈ H, il existe une solution unique u ∈ L∞ (0, T ; V ), T > 0 de u + Au = f, u(0) = u0 . De plus, u et Au ∈ L∞ (0, T ; H). L’exemple mod`ele que nous choisirons sera p−2 Au = −div |∇u| ∇u = −∆p u, V = W01,p (Ω) H = L2 (Ω). Dans ce cas, on a : 1 p J(v) = |∇v| dx, v ∈ V, p Ω
p 2.
Plus g´en´eralement, en se donnant des hypoth`eses convenables sur ai on peut consid´erer les op´erateurs dits de Leray-Lions suivants : Au = −
n ∂ ai (x, ∇u). ∂xi i=1
Ce th´eor`eme assure si, f ∈ L2 (Ω), u0 ∈ W01,p (Ω), 2 p < +∞ t.q. −∆p u0 ∈ L2 (Ω) alors l’unique solution de
226
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
⎧ ∂u ⎪ ⎪ ⎨ ∂t − ∆p u = f u=0 ⎪ ⎪ ⎩ u(0) = u0 ,
dans (0, T ) × Ω, sur (0, T ) × ∂Ω,
∂u ∈ L∞ 0, T ; L2 (Ω) . v´erifie u ∈ L∞ 0, T ; W01,p (Ω) et ∂t 9.4.2 Cas des ´ equations quasilin´ eaires paraboliques Dans ce qui va suivre, nous supposerons toujours que u∈W 1,1 0, T ; L1 (Ω) . L’´equation sera prise au sens variationnel suivant : ∂u p−2 (t, x)ψ(x)dx + |∇u| ∇u · ∇ψ dx = f (t, x)ψ(x)dx ∀ψ ∈ W01,p (Ω), Ω ∂t Ω Ω dans D (0, T ) et p.p. en t. Th´ eor` eme 9.4.2. Soient f ∈ L1 (Q), u une solution de t.q. u(t) ∈ W01,p (Ω) pour presque tout t. Alors, on a pour s ∈ Ω∗ , t ∈ (0, T ) et v = |u|,
p
|∇v|
p(N −1)
(t, s) ∗v
s− N (p−1) p (p−1) 1 N N αN
s
0
|f |∗ (t, σ)dσ −
s
0
∂u − ∆p u = f ∂t
∂v∗ (t, σ)dσ ∂t
o` u Ωs (t) = x ∈ Ω : v(t, s) > v∗ (t, s) .
En particulier, on a s (i) |f |∗ (t, σ) − 0
(ii) ∀ϕ 0,
s
∂v∗ (t, σ)dσ 0, ∀s ∈ Ω ∗ , ∂t 0 ∞ ϕ ∈ L (Ω∗ ), p−1 ϕ∗ (s) |∇v|∗ (s)ds Ω∗
1 1
N N αN
ϕ(s) 1
Ω∗
s1− N
0
s
|f |∗ (t, σ)dσ −
0
s
∂v∗ (t, σ)dσ ds ∂t
o` u ϕ∗ (s) = −(−ϕ)∗ (s), s ∈ Ω∗ . Preuve du th´eor`eme. Pour s ∈ Ω∗ , t ∈ (0, T ), consid´erons,
p p−1
9.4 Applications aux estimations a priori et a ` la r´egularit´e
227
ψ(t) = v(t) − v∗ (t, s) sign u(t) ∈ W01,p (Ω). +
En utilisant ψ comme fonction test et en d´erivant par rapport a` s, on a : ⎤ ⎡ ⎢ ∂u ⎥ p ⎥ − ∂v∗ (t, s) . f sign u dx |∇v| dx (t, s) = ⎢ − ⎦ ⎣ ∂s ∗v Ωs (t) ∂t Ωs (t)
∂v∗ Puisque = ∂t
p
|∇v|
∂v ∂t
, on d´eduit de cette derni`ere relation que : ∗v
'
∗v
(t, s) = Ωs (t)
f sign (u)dx −
s
0
∂v∗ (t, σ)dσ ∂t
(
∂v∗ − (t, s) ∂s (9.12)
En fait, on a en g´en´eral le lemme suivant : Lemme 9.4.1. Soit v ∈ W 1,1 0, T ; L1 (Ω) . Pour t ∈ (0, T ), on note µ(t, θ) = |v(t) > θ| , θ ∈ IR. Alors, ∀θ ∈ IR
µ(t,θ) ∂v∗
∂t
0
(t, σ)dσ =
∂v (t, x)dx . ∂t
{v(t)>θ}
Preuve du lemme. Si |v(t) = θ| = 0, alors cette relation d´ecoule de l’identit´e 0
µ(t,θ) ∂v ∂v (t, σ)dσ = (t, x)dx . (t, σ)dσ = ∂t ∗v ∂t ∂t
µ(t,θ) ∂v∗
{v(t)>θ}
0
Puisque l’ensemble des θ t.q. |v(t) = θ| = 0 est au plus d´enombrable et que les applications θ → 0
µ(t,θ) ∂v∗
∂t
(t, σ)dσ , θ →
∂v (t, x)dx sont continues a` droite, ∂t
{v(t)>θ}
on conclut qu’on a l’´egalit´e pour tout θ. Comme cons´equence de ce lemme, on a : Lemme 9.4.2. Pour presque tout t, tout θ ∈ IR+ = [0, +∞[, on a
f sign u dx −
{v(t)>θ}
0
µ(t,θ) ∂v∗
∂t
(t, σ)dσ 0.
228
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
Preuve du lemme 9.4.2. En consid´erant comme fonction test, ψ0 = (v − θ)+ sign u pour θ 0, on d´eduit en d´erivant par rapport a` θ ⎡ ⎤ µ(t,θ) ⎢ ⎥ d ∂v∗ p f sign (u)dx − |∇v| (t, x)dx = ⎢ 0− (t, σ)dσ ⎥ ⎣ ⎦. dθ ∂t {v(t)>θ}
v(t)>θ
0
Cette in´egalit´e est vraie pour presque tout θ et par continuit´e `a droite (´evoqu´ee ci-dessus), l’in´egalit´e du lemme 9.4.2 est vraie pour tout θ 0. Par l’in´egalit´e de Hardy-Littlewood, on d´eduit du lemme 9.4.2 que :
µ(t,θ)
|f |∗ (t, σ)dσ − 0
0
µ(t,θ) ∂v∗
∂t
(t, σ)dσ 0,
∀θ 0.
(9.13)
Si on note µ(t, θ) = v(t) θ , on d´eduit de cette derni`ere in´egalit´e que ∀θ > 0, µ(t,θ) µ(t,θ) ∂v∗ |f |∗ (t, σ)dσ − (9.14) (t, σ)dσ 0. ∂t 0
0
Montrons alors que ∀s ∈ Ω ∗ s χ(s) = |f |∗ (t, σ) −
s
∂v∗ (t, σ)dσ 0. ∂t
0
0
χ(s ) 0,
χ(s”) 0.
Si |v(t) = v∗ (t, s)| = 0 alors µ t, v∗ (t, s) = s, la relation d´ecoule de (9.13). Si v∗ (t, s) = 0 et |v(t) = v∗ (t, s)| = 0, alors posons s = |v(t) > v∗ (t, s)| et s” = |v(t) v∗ (t, s)|. D’apr`es les relations (9.13) et (9.14), on a :
De plus d’apr`es le th´eor`eme 9.2.2, on sait : ∂v∗ (t, σ) = c(t) = constante si σ ∈ (s , s”). ∂t d χ(s) = |f |∗ (t, s) − c(t) est d´ecroissante, on d´eduit que χ(s) est Comme ds concave d’o` u: χ(s) min χ(s ), χ(s”) 0.
9.4 Applications aux estimations a priori et a ` la r´egularit´e
229
Si v∗ (t, s) = 0 et |v(t) = 0| = 0, on a toujours χ(s ) 0, s = |v(t) > 0|, s” = |Ω|. De erer: nouveau, on a deux cas a` consid´
Si mes (τ, x) ∈ Q : v(τ, x) = 0 = 0, alors pour presque tout τ , |v(τ ) = 0| = 0, (d’apr`es le th´eor`eme de Fubini) alors on peut n´egliger les t t.q. |v(t) =0| = 0.
Si mes (t, x) ∈ Q : v(t, x) = 0 > 0, alors (en utilisant le th´eor`eme de ∂v (t) = 0 p.p.. sur v(t) = 0 . Alors, on a : Fubini) pour presque tout t, ∂t ∂v ∂v∗ (t, σ) = (t, σ) = 0, σ ∈ s , |Ω| p.p. tout t. ∂t ∂t ∗v
Dans ce cas, on a pour s ∈ s , |Ω|
s
χ(s) = χ(s ) + s
∂v∗ (t, σ)dσ = χ(s ) 0. ∂t
On a ainsi montr´e que Lemme 9.4.3. Soit v ∈ W 1,1 0, T ; L1 (Ω) , v 0. Si ∀θ 0 alors on a : 0 χ µ(t, θ) =
µ(t,θ)
|f |∗ (t, σ)dσ − 0
0
µ(t,θ) ∂v∗
∂t
(t, σ)dσ , p.p. en t.
Alors, χ(s) 0
∀s ∈ Ω ∗ .
Fin de la preuve du th´eor`eme 9.4.2 A partir de ce lemme et de la relation (9.12) on d´eduit : s s ∂v∗ ∂v∗ p (t, σ)dσ − (t, s) . (t, s) |f |∗ (t, σ)dσ − |∇v| ∂t ∂s ∗v 0 0 En utilisant l’in´egalit´e de Poincar´e-Sobolev, on sait que 1
∂v∗ s N −1 − (t, s) 1 |∇v|∗v (t, s) ∂s N N αN
et
p
p
(|∇v|∗v ) (|∇v| )∗v , p
on d´eduit, apr`es simplification, l’estimation sur (|∇v| )∗v . A partir du th´eor`eme 7.2.2, on d´eduit aussi que ∀ϕ 0 ϕ ∈ L∞ (Ω∗ ) ϕ∗ (σ)Φ (|∇v|∗ ) dσ ϕ Φ (|∇v|∗v ) dσ Ω∗
si Φ : IR+ → IR concave croissante.
Ω∗
230
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution 1
Comme l’application t → t1− p est croissante de IR+ dans lui-mˆeme et concave, par suite 1 p 1− p
Ω∗
1
ϕ(s)
1
ϕ∗ (σ) (|∇v|∗ )
1
N N αN
Ω∗
s1− N
s
|f |∗ (t, σ)dσ −
0
et
dσ
1 p 1− p
(|∇v| )∗
0
p−1
= |∇v|∗
s
∂v∗ (t, σ)dσ ds ∂t
,
d’o` u le r´esultat.
Pour avoir une estimation ne d´ependant que de la donn´ee initiale, on int`egre la derni`ere relation (iii) par rapport a` t pour avoir : Th´ eor` eme 9.4.3. Sous les mˆemes conditions que le th´eor`emes 9.4.2, on a si u(0) = u0 ∈ L1 (Ω) alors, ∀ϕ 0 ϕ ∈ L∞ (Ω∗ ),
∗
t p−1 |∇u|∗
ϕ (σ)dσ 0
Ω∗
1 1
N N αN
(τ, σ)dτ +
1 N
N αN
ϕ(σ) 1
Ω∗
1
σ 1− N
σ
Ω∗
|u0 |∗ (s) +
0
ϕ(σ)
0
σ
1 1− N
σ
dσ 0
|u|∗ (t, s)ds
t
|f |∗ (τ, s)dτ
ds dσ.
Voici un exemple de cons´equence des estimations pr´ec´edentes Th´ eor` eme 9.4.4. Si 0
t
|f |∗ (τ, ·)dτ ∈ Lp,q (Ω), (∀t) et u0 ∈ Lp,q (Ω) alors
(a) u(t) ∈ Lp,q (Ω) pour presque tout t, |Ω| σ (b) ∀s ∈ Ω ∗ , on a ∂u dσ 2 p−1 |f |∗ (t, y) + (t, y) dy . s |∇u|∗ (t, s) 1 1 ∂t ∗ N σ 1− N 0 N αN s 2
Preuve. •
Du th´eor`eme 9.4.2, on d´eduit que ∀σ ∈ Ω ∗ σ t σ |u|∗ (t, s)ds |f |∗ (τ, s)dτ ds p.p. tout t, |u0 |∗ (s) + 0
•
0
0
d’o` u l’´enonc´e (a). Quant a` l’´enonc´e (b), on choisit ϕ(σ) = χ[ 2s ,|Ω|] (σ) si s > 0 alors ϕ(σ) = ϕ∗ (σ), la relation (iii) du th´eor`eme 9.4.2 implique :
9.4 Applications aux estimations a priori et a ` la r´egularit´e
s p−1
|∇v|∗
Ω∗
s 2
et
ϕ∗ (σ) |∇v|∗
p−1
Ω∗
Comme
1
dσ
1
N N αN
|Ω|
1
σ 1− N
s 2
ϕ∗ (σ) |∇v|∗
p−1
(t, σ)dσ
(t, σ)dσ
(t, σ)dσ
s
0
231
|f |∗ (t, y)dy +
0
s
∂v∗ (t, y)dy . ∂t
s s ∂v∗ ∂v ∂v (t, y)dy (t, y)dy, (t, y)dy ∂t ∂t ∂t 0 0 0 ∗v ∗ ∗ ∂v ∂u on d´eduit le r´esultat du fait = , |∇u| = |∇v| et que ∂t ∂t s
s p−1
|∇v|∗ s 2
s (t, σ)dσ |∇v|p−1 (t, s) . ∗ 2
Voici un exemple d’estimation ponctuelle de ∂u r´egularit´e pour ). ∂t
0
s
∂u (t, y)dy (donc de ∂t ∗
9.4.3 Cas particulier equations lin´ eaires : estimations ´ s des s ∂u ponctuelles de |u|∗ (t, σ) ∂t (t, σ)dσ et 0 0 ∗ Th´ eor` eme 9.4.5. Soient f ∈ W 1,2 0, T ; L2 (Ω) , u0 ∈ H01 (Ω) ∩ H 2 (Ω). On suppose que Ω est un ouvert born´e de classe C ∞ . Alors l’unique solution u de ⎧ ∂u ⎪ ⎪ dans D (Q), ⎨ ∂t − ∆u = f, u ∈ L2 0, T ; H01 (Ω) ∩ H 2 (Ω) , ⎪ ⎪ ⎩ u(0) = u0 , v´erifie l’estimation ponctuelle suivante : ∀s ∈ Ω∗ , ∀t, on a : s s s t ∂u ∂f (t, σ)dσ (τ, σ)dτ. |f (0) + ∆u | dσ + dσ 0 ∗ ∂t ∂t 0 0 0 0 ∗ ∗
232
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
Preuve. Soit ϕk une suite de fonctions propres associ´ees au Laplacien avec des conditions de Dirichlet
Si Vm
−∆ϕk = λk ϕk , ϕk ∈ H01 (Ω) ∩ C ∞ (Ω). = vect ϕ1 , . . . , ϕm , alors la m´ethode de Galerkin usuelle conduit a` ⎧ m ⎪ ∂um ⎪ ⎪ f (t), ϕ − ∆u = P f (t) = ⎪ m m j ϕj , ⎨ ∂t j=1 ⎪ um ∈ W 1,2 0, T ; Vm , ⎪ ⎪ ⎪ ⎩u (0) = u → u dans H 2 (Ω)-fort, u ∈ V . m 0m 0 0m m
Ici (·, ·) d´esigne le produit scalaire de L2 (Ω). Posons um = d´eduit que um satisfait a` : ⎧ ∂ ⎪ ⎪ ⎨ ∂t um − ∆um = Pm f (t), um (0) = ∆u0m + Pm f (0), ⎪ ⎪ ⎩ um (t) ∈ Vm .
∂um , alors on ∂t
On applique le th´eor`eme 9.4.2 relation (i) a` um on d´eduit : s s ∂ |um | (t, σ)dσ |Pm f (t)|∗ (σ)dσ. 0 ∂t 0 On int`egre cette derni`ere relation en temps pour conclure que : s ∂um ∂t (t, σ)dσ 0 ∗
0
s
|Pm f (0) + ∆u0m |∗ (σ)dσ +
s
dσ 0
0
t
|Pm f (τ )|∗ (σ)dσ.
(9.15)
Puisque Pm (f ) → f dans W 1,2 0, T ; L2 (Ω) -fort et que ∆u0m → ∆u0 dans ∂u ∂um → dans L2 (Q)-fort. En passant a` la limite L2 (Ω)-fort il s’ensuit que ∂t ∂t dans (9.15), on d´eduit : s s s t ∂u ∂f (t, σ)dσ (τ, σ)dτ. |f (0) + ∆u0 |∗ (σ)dσ + dσ ∂t ∂t 0 0 0 0 ∗ ∗
Autres cons´equences des r´esultats pr´ec´edents sont les th´eor`emes de comparaison, on va se contenter pour illustrer ceci des ´equations lin´eaires i.e. p = 2.
9.4 Applications aux estimations a priori et a ` la r´egularit´e
233
Th´ eor` eme 9.4.6. Soient f ∈ L2+ (Q), u0 ∈ L2+ (Ω). Alors l’unique solution u de ⎧ ∂u ⎪ ⎪ ⎨ ∂t − ∆u = f, 2 2 1 0, T ; H u ∈ L (Ω) ∩ C 0, T , L (Ω) , 0 ⎪ ⎪ ⎩ u(0) = u0 , v´erifie, pour presque tout t, ∀s ∈ Ω∗ ⎧ 2 2 2 ∂ k ∂k ⎪ N 2− N ⎪ ⎪ − N 2 αN s F dans Q∗ = 0, T × Ω∗ , ⎪ 2 ⎪ ∂t ∂s ⎨ ∂k (t, |Ω|) = 0 ∀t ∈ [0, T ], k(t, 0) = 0, ⎪ s ∂s ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ u0∗ (σ)dσ = k0 (s), ⎩k(0, s) = o` u k(t, s) = 0
0
s
u∗ (t, σ)dσ, F (t, s) =
0
s
f∗ (t, σ)dσ.
Preuve. Puisque f 0, u0 0 par le principe du maximum, on a u 0. D’apr`es le th´eor`eme 9.4.2 pr´ec´edent on a
2 |∇u|∗u
12
1
s N −1 1
f∗ (t, σ)dσ −
0
N N αN
s
s
0
∂u∗ (t, σ)dσ . ∂t
(9.16)
Par l’in´egalit´e de Poincar´e-Sobolev ponctuelle (PSR), on a : −
1 12 ∂u∗ s N −1 2 |∇u| ∗u (t, s). (t, s) 1 ∂s N N αN
(9.17)
Ces deux derni`eres in´egalit´es conduisent `a : 2
∂u∗ s N −2 − (t, s) 2 1 ∂s N N αN En introduisant, k(t, σ) = 0
0
s
f∗ (t, σ)dσ −
0
s
∂u∗ (t, σ)dσ . ∂t
s
u∗ (t, σ)dσ, la relation (9.18) s’´ecrit alors :
2 2 1 2 ∂ k ∂k N (t, s) − N αN s2− N 2 F (t, s) = ∂t ∂s D’o` u le th´eor`eme.
(9.18)
0
s
f∗ (t, σ)dσ.
234
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
Si on introduit la fonction U radiale solution de ⎧ ∂U ⎪ ⎪ ⎪ ∂t − ∆U = f , ⎪ ⎪ ˜ ⎨ U ∈ L2 0, T ; H01 (Ω ) ∩ C [0, T ], L2 (Ω ) , ⎪ ˜ ˜ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩U (0) = u0 , ˜ N
o` u f (t, x) = f∗ (t, αN |x| ), x ∈ Ω (boule de mˆeme mesure que Ω), un calcul ˜ ˜ conduit a` : direct Proposition 9.4.1. La fonction K(t, s) = 0
s
U∗ (t, σ)dσ v´erifie
2 2 1 2 ∂ K ∂K N (t, s) − N αN s2− N (t, s) = ∂t ∂s2 De plus, on a k(t, s) K(t, s),
0
s
f∗ (t, σ)dσ
∀t ∈ [0, T ] et ∀s ∈ Ω ∗ .
(Pour cette proposition voir exercice 10.1.18). A l’aide du lemme 9.5.3 ci dessous, on a k K.
9.5 Comportement, pour un temps long, d’un syst` eme d’´ equations en Chemotaxis Soit Ω un ouvert born´e de IRN de classe C 0,1 , on va s’int´eresser au comportement asymptotique du syst`eme elliptique-parabolique suivant : ⎧ ∂u ⎪ ⎪ ⎨ ∂t = div (∇u − χu∇v) dans QT = (0, T ) × Ω, (Ch) 0 = ∆v − γv + αu dans QT , ⎪ ⎪ ⎩ dans Ω, u(0) = u0 o` u χ, γ, α sont des nombres strictement positifs, u0 0, u0 ∈ W01,p (Ω), p > N . Un tel syst`eme apparaˆıt dans les mod`eles dit de Chemotaxis. Th´ eor` eme 9.5.1. Pour toute donn´ee u0 0 de W01,p (Ω), il existe un temps Tmax > 0 et une solution unique (u, v) de (Ch) v´erifiant 1. u > 0, v > 0 dans (0, Tmax ) × Ω, 2. u ∈ C [0, Tmax ); W01,p (Ω) ∩ C 1 [0, Tmax ); Lp (Ω) , u(t) ∈ W2,p (Ω) pour 0 < t < Tmax et v ∈ C (0, Tmax ); W 2,p (Ω) ∩ W01,p (Ω) .
9.5 Comportement, pour temps long, d’un syst. d’´equa. en Chemotaxis
235
Nous ne montrerons pas ce th´eor`eme mais nous allons nous int´eresser `a savoir si Tmax = +∞ ou non, en utilisant le r´earrangement. Lemme 9.5.1. Soit (u, v) la solution de (Ch). s Posons k(t, s) = u∗ (t, σ)dσ, pour t ∈ (0, Tmax ), s ∈ Ω∗ . Alors, 0
⎧ 2 1 ∂k ∂k 2 2− 2 ∂ k ⎪ N ⎪ ⎪ ∂t − N αN s N ∂s2 −αχk ∂s 0 p.p. dans QTmax ∗= (0, Tmax )×Ω∗ , ⎪ ⎪ ⎨ ∂k (t, |Ω|) = 0, ∀t ∈ [0, Tmax ], k(t, 0) = 0, ⎪ ∂s ⎪ s ⎪ ⎪ ⎪ ⎩k(0, s) = u0∗ (σ)dσ, ∀s ∈ Ω∗ . 0
∂u (t) ∈ Lp (Ω). En multipliant la premi`ere Preuve du lemme. Notons que ∂t ´equation par u(t) − u∗ (t, s) pour s ∈ Ω∗ fix´e, t ∈ (0, Tmax ) et en int´egrant + ∂u 2 |∇u| (t, x)dx = χ u∇v · ∇u − (t) u(t) − u∗ (t, s) + dx. (9.19) Ω ∂t u(t)>u∗ (t,s)
u(t)>u∗ (t,s)
Sachant que u(t) > u∗ (t, s) = u(t)2 > u2∗ (t, s) (du fait que u(t) 0) on ´ecrit : 1 1 ∇v · ∇(u2 )dx= u∇v · ∇u= ∇v · ∇ u(t)2 − u2∗ (t, s) + dx. (9.20) 2 2 Ω 2 2 u(t)>u∗ (t,s)
u(t) >u∗ (t,s)
u On multiplie la deuxi`eme ´equation de (Ch) par u(t)2 − u2∗ (t, s) + d’o`
2
∇v · ∇ u(t) − Ω
u2∗ (t, s) +
dx = Ω
(αu − γv) u(t)2 − u2∗ (t, s) + dx . (9.21)
En combinant ces derni` eres relations, en d´erivant par rapport a` s, on a sachant u(t) > u∗ (t, s) = u(t)2 > u2∗ (t, s) = Ωs (t) ⎤ ⎥ ∂u∗ ⎢ ∂u 2 ⎥ ⎢ (t, s)dx ⎦ − |∇u| (t, s) =⎣χu∗ (t, s) (αu − γv)dx − (t, s). ∂t ∂s ∗u ⎡
Ωs (t)
Ωs (t)
(9.22) Par d´efinition du r´earrangement relatif et le th´eor`eme de r´egularit´e sur on d´eduit de cette relation (9.22) que :
∂u∗ , ∂t
236
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
2 |∇u|∗u
s (t, s)= χu∗ (t, s) (αu∗ − γv∗u )(t, σ)dσ− 0
s
0
∂u∗ ∂u∗ (t, σ)dσ − (t, s). ∂t ∂s (9.23)
Comme au lemme 9.4.3, on a : Lemme 9.5.2. Soient µ(t, θ) = |u(t) > θ| , θ > 0. Alors, ∀θ > 0
µ(t,θ)
u∗ (t, σ)dσ −
χαθ 0
µ(t,θ) ∂u∗
0
∂t
En cons´equence ∀s ∈ Ω∗ , on a : s χαu∗ (t, s) u∗ (t, σ)dσ −
(t, σ)dσ 0.
s
∂u∗ (t, σ)dσ 0. ∂t 0 0 Preuve. Soit θ > 0, en prenant comme fonction test u(t) − θ + on d´eduit comme ci-dessus que
2
|∇u| (t, x)dx = u(t)>θ
χ 2
∇v · ∇ u(t)2 − θ2 + −
Ω
Ω
∂u u(t) − θ + dx = ∂t
(en utilisant la deuxi`eme ´equations de (Ch)) χ ∂u u(t) − θ + dx. (αu − γv)(t, x) u(t)2 − θ2 + − = 2 Ω Ω ∂t Ainsi, par la r`egle de d´erivation vue au chapitre 5, d 0− dθ
2
|∇u| dx = χαθ u(t)>θ
u(t, s)dx −
u(t)>θ
∂u (t, x)dx −χγ ∂t
u(t)>θ
v(t, x)dx . u(t)>θ
Par l’in´egalit´e de Hardy-Littlewood et le lemme 9.4.1 sachant que v 0, on a : 0 χαθ
µ(t,θ)
u∗ (t, σ)dσ − 0
on conclut comme au lemme 9.4.3.
0
µ(t,θ) ∂u∗
∂t
(t, σ)dσ ,
A partir de la relation 9.22, sachant que v 0 (donc v∗u 0), on a : s s ∂u∗ ∂u∗ 2 (t, σ)dσ − (t, s) χαu∗ (t, s) u∗ (t, s)dσ− |∇u| (t, s). ∂t ∂s ∗u 0 0 (9.24)
9.5 Comportement, pour temps long, d’un syst. d’´equa. en Chemotaxis
237
on applique l’in´egalit´e de Poincar´e-Sobolev ponctuelle pour obtenir :
1 N
N αN
2
2 2− N
s
∂u∗ (t, s) − ∂s
2
2 |∇u|
∗u
(t, s).
De ce fait, la relation (9.24) conduit a` : s s 1 ∂u∗ ∂u∗ 2 2− 2 N N N αN s (t, s) χαu∗ (t, s) (t, σ)dσ u∗ (t, σ)dσ − − ∂s ∂t 0 0 (9.25) (compte tenu du lemme 9.5.2). s En introduisant k(t, s) = u∗ (t, σ)dσ, on a donc 0
∂k (t, s) = ∂t
0
s
∂u∗ (t, σ)dσ, ∂t
∂2k ∂u∗ (t, s), (t, s) = ∂s2 ∂s
ces in´egalit´es combin´ees `a la relation (9.25) donnent 2 1 ∂k ∂k 2 2− 2 ∂ k N N (t, s) − N αN s − αχ k (t, s) 0. ∂t ∂s2 ∂s
On va montrer a` partir de ce lemme, le th´eor`eme suivant : Th´ eor` eme 9.5.2. On a Tmax = +∞ dans les conditions suivantes : (C1) Pour N = 1 pas de condition, (C2) Pour N = 2 si u0 v´erifie αχ |u0 |1 < 8π,
2
1 −N
N |Ω| (C3) Pour N 3 si u0 v´erifie αχ |u0 |LN < N αN
.
La preuve du th´eor`eme se base sur le lemme de comparaison suivant : Lemme 9.5.3 (de comparaison). Soient f, g deux fonctions d´efinies sur QT ∗ = [0, T ] × Ω ∗ et v´erifiant (i) f, g sont dans 2 L∞ (QT∗ ) ∩ H 1 0, T ; L2 (Ω∗ ) ∩ L 0, T ; W 2,2 (δ, |Ω|), δ>0 ∂g ∂f (ii) (t, s) c(t) et (t, s) c(t) max(s− , 1) o` u est une constante ∂s ∂s 2 v´erifiant 0 < 1, c ∈ L (0, T ). Si f et g satisfont le syst`eme :
238
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
⎧ 2 1 ∂f ∂f 2 2− 2 ∂ f ⎪ N ⎪ N − N α s − αχf ⎪ N ⎪ 2 ⎪ ∂t ∂s ∂s ⎪ 2 ⎪ 1 2 ∂g ∂ g ∂g ⎨ 2 2− N − N αN dans QT∗ , s N 2 − αχg ∂t ∂s ∂s ⎪ ∂g(t, |Ω|) ∂f (t, |Ω|) ⎪ ⎪ ⎪ , ∀t ∈ (0, T ) 0 = f (t, 0) g(t, 0), ⎪ ⎪ ∂s ∂s ⎪ ⎩ f (0, s) g(0, s), s ∈ Ω∗ , et g(t, s) 0, alors f g dans QT∗ . Preuve. Posons w = f − g. Alors w v´erifie ⎧ 2 1 ∂w ∂g ∂f ⎪ 2 2− 2 ∂ w N ⎪ N ⎪ −g − αχ f 0 dans QT∗ ⎪ ∂t − N αN s ⎨ ∂s2 ∂s ∂s ∂w (t, |Ω|) 0, ∀t ∈ [0, T ] w(t, 0) 0, ⎪ ⎪ ⎪ ∂s ⎪ ⎩w(0, s) 0 pour s ∈ Ω . ∗ 2
On multiplie la premi`ere in´egalit´e par s N −2 w+ , (w+ = max(w, 0)), on obtient alors pour 0 < δ < |Ω| |Ω| 2 ∂w w+ ds s N −2 ∂t δ |Ω| 2 |Ω| ∂ 2 w 1 2 ∂g ∂f N N αN − g w ds + αχ f w+ s N −2 ds. (9.26) + 2 ∂s ∂s ∂s δ δ Par int´egration par partie, on a : 2 |Ω| ∂w ∂w+ ∂2w ∂w t, |Ω|)w+ (t, |Ω| − (t, δ)w+ (t, δ). w ds =− ds+ + 2 ∂s ∂s ∂s ∂s δ δ (9.27) ∂w Puisque, (t, |Ω|) 0, cette derni`ere in´egalit´e donne : ∂s 2 |Ω| 2 |Ω| ∂w+ ∂ w ∂w J0 = (t, δ)w+ (t, δ) − w+ ds − ds. (9.28) ∂s2 ∂s ∂s δ δ
|Ω|
Maintenant, ´ecrivons f = w + g alors : J1 = δ
= δ
|Ω|
2
|Ω|
∂g ∂f −g f ∂s ∂s
2 s N −2 w+
∂f ds + ∂s
∂f Puisque (t, s) c(t), on d´eduit : ∂s
δ
|Ω|
2
w+ s N −2 ds = 2
s N −2 w+
∂w g ds. ∂s
(9.29)
9.5 Comportement, pour temps long, d’un syst. d’´equa. en Chemotaxis
|Ω|
J1 c(t) δ
2
2 s N −2 w+ ds +
|Ω|
2
s N −2 w+
δ
∂w+ g ds. ∂s
Puisque g 0 et f (t, 0) = 0, on a alors : s s ∂f ∂f+ (t, σ) dσ c(t)s w+ (t, s) f+ (t, s) = (t, σ) dσ ∂σ ∂σ 0 0 d’o` u
2
239
(9.30)
(9.31)
2
2 s N −2 w+ (t, s) s N c(t)2 ∈ L1 (Ω∗ ).
Par ailleurs,
|Ω|
δ
|Ω| ∂w+ ∂w+ 2 2 g ds f ds N −2 w s N −2 w+ s + ∂s ∂s δ
car w+ = 0 si f g. De ces faits, on d´eduit que :
|Ω|
J1 c(t) δ
2
2 s N −2 w+ (t, s)ds +
|Ω|
δ
∂w+ 2 f ds. s N −2 w+ ∂s
(9.32)
En combinant les relations (9.26), (9.28), (9.31) et (9.32), on obtient:
1 d 2 dt
|Ω|
2 N
s
−2
δ
|Ω|
αχc(t)
s
2 N
−2
δ
2 w+ (t, s)ds
2 w+ (t, s)ds
1 N
+ N αN
2
|Ω|
δ
|Ω|
+ αχc(t)
s
2 N
∂w+ ∂s
−2
δ
2 (t, s) ds
∂w+ s ds+ (9.33) w+ ∂s
2 ∂w 1 N w+ (t, δ). + N αN (t, δ) ∂s
En appliquant l’in´egalit´e de Young, on sait : |Ω| ∂w+ 2 s ds αχc(t) s N −2 w+ ∂s δ 2 1 1 N N αN 2
δ
|Ω|
∂w+ ∂s
2
|Ω|
(t, s) ds + c1 (t) δ
2
2 s N −2 w+ (t, s)ds
o` u c1 ∈ L1 (0, T ). On aboutit a` l’in´egalit´e de Gronwall suivante : 2 ∂w 1 1 N w+ (t, δ) yδ (t) c2 (t)yδ (t) + N αN (t, δ) 2 ∂s o` u yδ (t) = δ
|Ω|
2
2 s N −2 w+ (t, s)ds et c2 ∈ L1 (0, T ).
(9.34)
(9.35)
240
9 R´earrangement relatif d’une famille de fonctions et probl`emes d’´evolution
∂g ∂f Mais du fait que c(t) max(1, s ) et c(t), on d´eduit que, ∂t ∂t pour δ < 1 2 ∂w 1 N (t, δ)w+ (t, δ) c3 (t)δ 1− −−−→ 0, N αN c3 ∈ L2 (0, T ). δ→0 ∂s D’o` u quand δ → 0, on obtient de l’in´egalit´e de Gronwall que : 2 2 y0 (t) = s N −2 w+ (t, s)ds cy0 (0) = 0. Ω∗
D’o` u w+ = 0 : f g.
Preuve du th´eor`eme 9.5.2. Cas o` u N = 1. On consid`ere f = k et g la fonction d´efinie par s −λt =e ˙ g(t, s) = pe−λt th αχp hp (s) 4 (th= fonction tangente hyperbolique) o` u λ et p sont choisis de sorte que s u0∗ (σ)dσ hp (s) (pour p grand) 0
et 0 < λ αχhp (|Ω|). Dans ces conditions, on a : 2 1 ∂g ∂g 2 2− 2 ∂ g N − N αN e−λt hp αχhp (|Ω|) − λ 0. s N 2 − αχg ∂t ∂s ∂s
Comme f = k v´erifie le lemme 9.5.1, on d´eduit d’apr`es le lemme de comparaison que : s
0
u∗ (t, σ)dσ e−λt hp (s),
d’o` u |u(t)|L∞ (Ω) (constante)e−λt . Cas o` u N = 2. On choisit
avec λ, a, q ` a choisir.
g(t, s) = e−λt
aqs 1 + qs
9.5 Comportement, pour temps long, d’un syst. d’´equa. en Chemotaxis
241
D’abord, on choisit a : u0 (x)dx < a et αχa < 8π et q assez grand de Ω s aqs , ∀s ∈ Ω ∗ . u0∗ (s)dσ sorte que 1 + qs 0 q Enfin, on prend 0 < λ 2 (8π − αχa). (1 + q |Ω|) Dans ces conditions, on a : 2 1 ∂g ∂g 2 2− 2 ∂ g N − N αN 0. s N 2 − αχg · ∂t ∂s ∂s
D’o` u
s
0
u∗ (t, σ) e−λt
aqs , 1 + qs
∀s ∈ Ω ∗ .
En particulier |u(t)|∞ ce−λt . Cas o` u N 3. 2 −1 N |Ω| N . On choisit On suppose que u0 v´erifie αχ |u0 |N < N αN g(t, s) = e−λt q (s) N N2 −1 αN |Ω| N et 0 < λ (β − αχ) q (|Ω|) β alors g est convenable i.e. 1
o` u q (s) = qs1− N
q=
2 1 ∂g ∂g 2 2− 2 ∂ g N − N αN 0. s N 2 − αχg · ∂t ∂s ∂s
D’o` u en appliquant le th´eor`eme de comparaison, on a : s f (t, s) = u∗ (t, σ)dσ e−λt q (s) 0
et qui implique : |u(t)|∞ ce−λt
∀t.
Notes pr´ e-bibliographiques La majorit´e des th´eor`emes cit´es dans ce chapitre est due `a l’auteur ou ses collaborateurs, voir par exemple Mossino-Rakotoson [83], D`ıaz-Nagai [47], D`ıazNagai-Rakotoson [48], Rakotoson [97]. Le th´eor`eme 9.4.1 est issu du livre de Temam [124].
10 Exercices et probl` emes
10.1 Exercices Exercice 10.1.1. Soit u ∈ Lp (Ω) 1 p < +∞. Calculer = lim tp m(t). t→+∞
Exercice 10.1.2. Soit u : Ω → IR mesurable, avec |Ω| < +∞. (i) Montrer que |u u ∗ (s)| s ∀s ∈ Ω∗ . (ii) Montrer que si mes P (u) = 0 (u sans plateau) alors ∀s ∈ Ω∗
|u u∗ (s)| = s = m u∗ (s) .
(iii) Montrer que si u ∈ C(Ω) (continue sur Ω) alors u∗ m(t) = t ∀t ∈] inf u, sup u[. Exercice 10.1.3. Montrer que :
1. Si 1 p < +∞ ILp# (Ω) = u ∈ C(Ω) ∩ Lp (Ω) : mes P (u) = 0 est dense dans Lp (Ω). u ∈ L∞ (Ω) : mes P (u) = 0 est dense dans 2. Si p = +∞ IL∞ # (Ω) = L∞ (Ω).
Exercice 10.1.4. Soit a ∈ L1 (Ω), a > 0 p.p. On d´efinit pour u : Ω → IR mesurable, la fonction de distribution relativement au poids a, pour t ∈ IR mu,a (t) = a(x)dx. {u>t}
On pose |Ω|a =
a(x)dx et on d´efinit le r´earrangement d´ecroissant de u Ω
˙ (par rapport ` a la mesure a(x)dx≡a), s ∈]0, |Ω|a [,
ua∗· (s) = Inf {t ∈ IR, mu,a (t) s} .
244
10 Exercices et probl`emes
1. Donner les propri´et´es de ua∗ (s) (ua∗ (0) = sup ess u, ua∗ (|Ω|a ) = inf ess u). Ω
Ω
` ces mesures 2. Montrer que u et ua∗ sont ´equimesurables relativement a ( |u > t|a = mu,a (t) = mua∗ (t) = |ua∗ > t| ∀t). 3. Montrer que si a1 a2 alors ua∗1 ua∗2 . a (a → ua∗ est croissante). De mˆeme, u → u∗ est croissante. 4. Montrer que si u 0 t.q.
u(x)p a(x)dx < +∞ alors Ω
+∞
0
tp dmu,a (t) = −p
+∞
0
mu,a (t)tp−1 dt.
D´eduire directement que
up (x)a(x) dx =
|Ω|a
0
Ω
p
(ua∗ (s)) ds.
Exercice 10.1.5. Soit uj (x) → u(x) p.p. Montrer que ∀t ∈ IR\D(u), on a lim muj (t) = mu (t). j
Exercice 10.1.6. Soit uj (x) uj+1 (x) . . . u(x), Montrer que uj∗ (σ) → u∗ (σ) ∀σ.
uj (x) → u(x).
Exercice 10.1.7. Pour 1 p +∞, 1 q +∞, f ∈ Lp,q (Ω), on note q dt q1 1 |f |p,q = si q < +∞ t p |f |∗ (t) t Ω∗ et |f |p,+∞ =
sup 0
1 t p |f |∗ (t)
si q = +∞.
Montrer qu’il existe une constante c > 0 t.q. |f |p,q |f |(p,q) c |f |p,q
∀f ∈ Lp,q (Ω), 1 < p +∞,
1 q +∞.
Exercice 10.1.8. 1. Soit {Ei }i une partition de Ω, ai 0 i = 0, . . . , n n ai χEi (x). Calculer u∗ . et u(x) = i=0
2. Montrer que les fonctions ´etag´ees sont denses dans Lp,q (Ω), 1 p +∞, 1 q < +∞.
10.1 Exercices
Exercice
10.1.9. Si f (x) =
n
245
cj χEj (x) avec Ei ∩ Ej = ∅, i = j,
j=0
c0 > c1 > . . . > cn . Si on note Fj = f (x) =
n
fj (x),
fj = αj χFj et f∗ (t) =
j=0
j
Ek ,
αj = cj − cj+1 alors
k=0 n
fj∗ (t).
j=0
Exercice 10.1.10. 1. Comparer Lp1 ,q1 (Ω) et Lp2 ,q2 (Ω) 2. Quel espace est Lp,p (Ω)? 3. Pour 1 p +∞, 1 q < +∞, montrer que L∞ (Ω) est dense dans Lp,q (Ω). 4. Montrer que si 1 q p < +∞ alors f → |f |p,q est une norme sur Lp,q (Ω). Exercice 10.1.11. En dimension (3) calculer σ3 (mesure du secteur unitaire dans IR3 ). 1 1 + = 1. Montrer Exercice 10.1.12. Soit f, f ∈ Lp (Ω), g ∈ Lp (Ω), P p que
f∗ g∗ dt = sup f gdx, g ∗ = g∗ . Ω∗
Ω
Commencer par le cas o` u f est sans palier et ensuite utiliser l’exercice 10.1.3. Exercice 10.1.13. que si p > N alors 1. Montrer W 1,p (Ω) ⊂ W 1 Ω, |·|N,1 , est une inclusion continue. 2. Si u ∈ W 1,p (Ω), x ∈ Ω, r > 0 t.q. B(x, r) ⊂ Ω alors N
osc u c |∇u|Lp (Ω) r1− p o` u c = c(N, p) ` a pr´eciser.
B(x,r)
Exercice 10.1.14. 1. Montrer que si WΓ1,1 (Ω) = u ∈ W 1,1 (Ω), u = 0, sur Γ0 alors il existe 0
c > 0 t.q. ∀u ∈ WΓ1,1 (Ω), |u|L1 c |Du|L1 . 0 |u|N 2. Montrer que Q(Γ1 , Ω) = sup 1,1 |Du| 1 u∈W (Ω) et que
Γ0
1 1
N N αN
Q(Γ1 , Ω) < +∞.
Exercice 10.1.15. Calculer
sup
u∈LN (Ω)
u0 0
+∞
|u|N
. 1 1− N
|u > t|
dt
246
10 Exercices et probl`emes
Exercice 10.1.16. • R´efl´echir sur le cas o` u Ω est un ouvert born´e lipu ∂Ωi est schitzienne t.q. Γ0 ⊂ ∂Ω et Γ0 ∩ ∂Ωi est de mesure HN −1 > 0 o` le bord d’une composante connexe Ωi de Ω. ` la norme de WΓ1,p (Ω) • Montrer que |∇u|p est une norme ´equivalente a 0 Exercice tels que
10.1.17. Soient (a1 , . . . , an ), (b1 , . . . , bn ) des nombres r´eels an an−1 . . . a1 et bn bn−1 . . . b1 .
1. Montrer que 1 0 (ak − aj )(bk − bj ) = n ak bk − 2 j=1 n
n
n
k=1
k=1
n k=1
⎛ n ⎞ ak ⎝ bj ⎠ . j=1
2. Soit Ω un ensemble mesurable de mesure finie, u u : Ω → IR et v : Ω → IR deux fonctions mesurables et soit (s1 , . . . , sn ) tel que 0 < s1 s2 . . . sn < |Ω|. Montrer que ⎛ ⎞⎛ ⎞ n n n 1 1 1 ⎝ u∗ (sj )⎠ ⎝ v∗ (sj )⎠ u∗ (sj )v∗ (sj ). n j=1 n j=1 n j=1 3. On suppose que Ω est un ouvert connexe (pour simplifier). D´eduire de (2) que si u ∈ Lp (Ω), v ∈ Lp (Ω) alors 1 1 1 u(x)dx v(x)dx u∗ (s)v∗ (s)ds. |Ω| Ω |Ω| Ω |Ω| Ω∗ 4. Montrer que si u ∈ L1 (Ω) alors ∀s ∈ [0, |Ω|] s s u(x)dx u∗ (σ)dσ. |Ω| Ω 0 Exercice 10.1.18. 1. Montrer la proposition 9.4.1. 2. Montrer que la fonction k donn´ee au th´eor`eme 9.4.6 v´erifie k K. D´eduire que Φ u(t, x) dx Φ U (t, x) dx, pour toute fonction Φ Ω
: Ω
convexe lipschitzienne de IR → IR.
Exercice 10.1.19. Soit η > 0, 0 < ε < 1, Ω un ouvert born´e de mesure 1, f ∈ L2 (Ω). Pour v ∈ H01 (Ω), on d´efinit 1 1 1 2 2 J(v) = |∇v| dx + [(v∗ )+ ] (s) ds − f · v dx. 2 Ω 2η ε Ω 1. Montrer qu’il existe une fonction uη ∈ H01 (Ω) v´erifiant J(uη ) = inf J(v), v ∈ H01 (Ω) .
10.1 Exercices
247
2. Donner l’in´equation variationnelle v´erifi´ee par uη et montrer que uη reste dans un born´e de H01 (Ω) quand η tend vers 0. 3. On suppose que uη converge faiblement vers u dans H01 (Ω). Montrer que u satisfait a ` ⎧ ⎪|u > 0| ε, (i) ⎨ u ∈ H01 (Ω), (ii) ⎪ ⎩ −∆u f dans D (Ω). (iii) 4. Donner des fonctions f pour lesquelles, on n’a pas l’´egalit´e dans (iii) et prouver que si on a l’´egalit´e dans (iii) alors u est unique. Exercice 10.1.20. Soient f et g deux fonctions int´egrables sur un intervalle born´e (a, b). On suppose que f est d´ecroissante et que 0 g 1 sur (a, b). 1. Montrer que
b
b
f (t)dt
f (t)g(t)dt a
b−λ
a+λ
f (t)dt
o` uλ=
a
b
g(t)dt. a
2. Retrouver a ` partir de (1) le corollaire 2 du th´eor`eme de Hardy-Littlewood qui stipule s u∗ (σ)dσ = Max u(x)z(x)dx, 0 z 1 z dx = s . 0
Ω
Ω
Exercice 10.1.21. Soient 1 q p +∞ et r > N . Alors a
1−a
|u|p c |∇u|r |u|q
, ∀u ∈ W01,r (Ω)
en pr´ecisant 0 < a < 1 et c. Ici Ω est un ouvert born´e de IRN . Exercice 10.1.22. Soient f, g, h trois fonctions int´egrables sur un domaine mesurable Ω. on suppose que h est born´ee et que
f (x)dx
(i)
{ht}
{ht}
(ii)
g(x)dx , ∀t 0,
f (x)dx {h
g(x)dx , ∀t < 0. {h
gh dx
Montrer que Ω
f h dx. Ω
248
10 Exercices et probl`emes
Exercice 10.1.23. Soit Ω un ouvert born´e de IRN . On note d(x, Γ ) = v(x) la distance d’un point x ∈ Ω au bord Γ = ∂Ω. 1. Montrer que 1
d(·, Γ )∗ (s)
∀s ∈ Ω∗ ,
1 N
αN
1 1 |Ω| N − s N .
2. D´eduire que : si α 1 d(x, Γ )−α dx = +∞, Ω
−
1
1
si Ω est la boule unit´e de IRN alors d(·, Γ )∗ (s) = 1 − αN N s N . 3. Montrer que si g ∈ W01,p (0, 1), 1 < p < +∞ alors g 2p x(1 − x) p − 1 |g |p . p (utiliser une in´egalit´e de Hardy). 4. D´eterminer une constante c > 0 t.q. ∀u ∈ W01,p (Ω), u 0 p p −p u(x) d(x, Γ ) dx c ∇u(x) dx. : Ω˜ Ω ˜ ˜ ˜ Ici 1 < p < +∞, Γ = ∂Ω . :
:
Exercice 10.1.24. Soit Ω un ouvert born´e de IRN , 1 r p−N , p < +∞. D´eterminer une constante c > 0 telle que : r 1− p
|u|p c |∇u|N
r
∀u ∈ W01,N (Ω).
|u|rp ,
Exercice 10.1.25. Soit E un ensemble mesurable dans IRN , de mesure finie. On note χE la fonction caract´eristique de E. Soit (ρn )n0 une suite r´egularisante dans Cc∞ (IRN ). 1. Montrer que un = χE ∗ ρn v´erifie |Dun |1 |DχE |1 =P ˙ IRN (E). 2. Sachant que un ∈ Cc∞ (IRN ), montrer que ∀x = (x1 , . . . , xN )
|un (x)|
N
N j=1
(on ´ecrira que un (x) =
+∞
−∞
∂j un dxj ).
+∞
−∞
|∂j un | dxj
10.1 Exercices
249
3. Pour i = 1, . . . , N en int´egrant successivement par rapport a ` xi et en appliquant l’in´ e galit´ e de H¨ o lder u1 . . . um dx |u1 |P1 . . . |um |Pm , m = N − 1, montrer que i.e. IRN
1 |un |N √ |Dun |1 . N 4. D´eduire |E|
1 1− N
1 √ PIRN (E). N
Exercice 10.1.26. Soit Ω un ouvert born´e de IRN , a : Ω →]0, +∞[ une fonction poids. On note W 1 (Ω, a) = v ∈ L1loc (Ω) ∩ L1 (Ω, a), |∇v| ∈ L1 (Ω, a) , L1 (Ω, a) = v mesurable : |v(x)| a(x)dx < +∞ . Ω
ua∗
On note le r´earrangement d’une fonction u mesurable par rapport a ` la mesure dµ = a dx, v∗u,a le r´earrangement relatif d’une fonction v par rapport a u i-e ` (u + λv)a∗ − ua∗ = v∗u,a lim λ→0 λ (mˆeme sens que si a = 1). On suppose que W 1 (Ω, a) v´erifie la propri´et´e (PSR) suivante : p.p s ∈ 0, |Ω|a = a(x)dx . −(ua∗ ) (s) Ka (s) |∇u|∗u,a (s) Ω
1. R´e´ecrire l’ensemble des in´egalit´es du chapitre 4 en rempla¸cant u∗ par ua∗ . 2. Donner des in´egalit´es d’interpolation relatives a ` ces espaces ` a poids. Exercice 10.1.27. Soit Ω un ouvert connexe de IRN . Qj , Qj cubes d’int´erieur deux a ` deux disjoints i.e. Sachant que Ω = ◦ Qj
◦ Qk =
j∈IN
1,1 ∩ ∅ j = k, donner une preuve du th´eor`eme que si u ∈ Wloc (Ω) 1,1 (Ω∗ ). alors u∗ ∈ Wloc
Exercice 10.1.28. Soient Ω un ensemble de mesure finie de IRN , u ∈ L1 (Ω), g ∈ Lp,q (Ω∗ ), 1 < p < +∞, 1 < q < +∞. 1. Montrer que Mu (g) ∈ Lp,q (Ω) et donner une estimation de sa norme (en pr´ecisant bien les normes utilis´ees). 2. Montrer que si u est sans plateau alors Mu : Lp,q (Ω∗ ), | · |p,q → Lp,q (Ω), | · |p,q est une isom´etrie.
250
10 Exercices et probl`emes
Exercice 10.1.29. Soient f : [0, +∞[→ [0, +∞[ mesurable, r, q deux nombres r´eels t.q. r < 0, q 1. Montrer qu’il existe une constante c1 = c1 (q, r) > 0 t.q. q +∞ +∞ +∞ dx dt f (t)dt c f (t)q tq r+1 . 1 r+1 x t 0 x 0 Soit W01 (Ω, |·|p,q ) = v ∈ L1 (Ω) : |∇v| ∈ Lp,q (Ω) ∩ W01,1 (Ω). Np alors, Montrer que si 1 p < N, 1 q p, p∗ = N −p ∀v ∈ W01 (Ω, |·|p,q ), v 0, |v|p∗ ,q c2 |∇v|∗v c2 |∇v|p,q p,q
o` u c2 est une constante ` a pr´eciser. Exercice 10.1.30. On consid`ere un ouvert born´e Ω de mesure 1 et w : ]0, 1] → IR+ une fonction localement int´egrable telle que 1 w(t)dt = +∞. 0
On suppose inf ess [0,1]
m t p w(t) > 0 o` u (m, p) ∈]0, +∞[2 . '
On d´efinit pour v ∈ L0 (Ω), ρw (v) =
1
t
w(t) 0
0
|v|p∗ (σ)dσ
( m1
mp dt
.
Montrer que ρw est une norme de Fatou, invariante par r´earrangement. D´edurie que si (u, v) ∈ L1 (Ω)2 alors ρw (v∗u ) ρw (v).
10.2 Probl` emes Exercice 10.2.1. Soit Ω un ouvert born´e connexe de IRN de bord lipschitzien et soit f ∈ L2 (Ω) de moyenne nulle. 1. Montrer qu’il existe une fonction unique u ∈ H 1 (Ω) t.q. u(x) dx = 0, (a) Ω ∇u(x) · ∇v(x) dx = f (x)v(x) dx, ∀v ∈ H 1 (Ω). (b) Ω
Ω
2. On suppose d´esormais que Ω est un rectangle de largeur b et de longueur a. On pose ab−t t |f∗u |∗ (σ)dσ; |f∗u |∗ (σ)dσ Fu (t) = min 0
0
10.2 Probl`emes
√ √ k(t) = min t, ab − t ,
251
t ∈ [0, ab].
a 12 F (s) u , pour presque tout s ∈ [0, ab]. 2b k(s) a 12 3. Montrer que |∇u|∗u ∈ L∞ (Ω∗ ) et que |∇u|∗u ∞ |f∗u |L2 (Ω∗ ) . 2b ∞ 4. D´eduire que u ∈ L (Ω) et donner une estimation explicite de |u|∞ . Exercice 10.2.2. Soit W 1 (Ω, | · |N,1 ) = v ∈ L1 (Ω), |∇v| ∈ LN,1 (Ω) o` u Ω est un ouvert connexe born´e de fronti`ere lipschitzienne. Montrer que |∇u|∗u (s)
Q.0. Montrer que u∗ ∈ W 1,1 (Ω∗ ) si u ∈ W 1 (Ω, | · |N,1 ) en donnant une estimation. 1 On se propose de montrer que siun → u dans W(Ω, | · |N,1 ) et si mes x : ∇u(x) = 0 = mes x : ∇un (x) = 0 = 0
alors un∗ → u∗ dans L1 (Ω∗ ). On aura besoin de quelques r´esultats pr´eliminaires suivants : Q.1. Montrer que si un → u dans W 1 (Ω, |·|N,1 ) alors un → u dans W 1,1 (Ω). Q.2. Montrer que un∗ u∗ dans L1 (Ω∗ )-faible. Q.3. Montrer que pour tout a 0, b 0, on a : > > (b − a)2 a(b − a) 1 + . 1 + b2 1 + a2 + √ 2 1 + max(a, b)2 32 1 + a2 8 8 1 + un 2∗ (s) ds = 1 + u∗ 2 (s) ds alors Q.4. Montrer que si lim n
Ω∗
Ω∗
un∗ → u∗ dans L1 (Ω∗ )-fort. Q.5. On d´esigne par m (resp. mn ) la fonction de distribution de u (resp. de un ) et on suppose d´esormais que mes x : ∇u(x) = 0 = mes x : ∇un (x) = 0 = 0. Montrer que m et mn sont des fonctions absolument continues de IR dans Ω∗ et montrer que si R(u) = [InfΩ u, SupΩ u] alors 8 8 2 1 + m (t) dt = 1 + u∗ 2 ds R(u)
Ω∗
(de mˆeme pour mn et un∗ .) On admet que pour presque tout t de IR m (t) liminf mn (t) n +∞ +∞ Q.6. Montrer lim mn (σ)dσ = m (σ)dσ pour tout t ∈ [−∞, +∞] t n t |mn (t) − m (t)| dt = 0. et lim n
IR
252
10 Exercices et probl`emes
Q.7 D´eduire des questions pr´ec´edentes que |un∗ − u∗ | dσ = 0 . lim n
Ω∗
Exercice 10.2.3. Probl` eme des plasmas Soient I > 0, λ > 0 deux r´eels donn´es, Ω un ouvert born´e connexe de IR2 de classe C ∞ . 1. Montrer que pour tout v ∈ L2 (Ω), il existe une constante unique C(v) t.q. I v(x) + C(v) − dx = λ Ω (t− d´esigne la partie n´egative de t). On notera d´esormais C : L2 (Ω) → IR d´efinie ci-dessus. Soit maintenant pour x ∈ Ω, A(x) une matrice a ` coefficients dans L∞ (Ω) 2 et coercive au sens que : ∀ξ ∈ IR A(x)ξ · ξ |ξ|2 , et soit ⎧ ⎪ ⎨Av = −div A(x)∇v = −λϕ 4 4 S : L (Ω) → L (Ω) . ⇐⇒ v ∈ H01 (Ω) ϕ → ψ ⎪ ⎩ ψ = v + C(v) − 2. Montrer que S est bien d´efinie. 3. Soit v la solution de Av = −λϕ, v ∈ H01 (Ω). Montrer qu’il existe une constante a > 0 (ne d´ependant que de Ω) qu’on pr´ecisera t.q. |v|∞ λa|ϕ|L4 (Ω) . 4. D´eduire que pour ψ = v + C(v) − , on a |ψ|∞ 2λa|ϕ|L4 (Ω) +
I . λ|Ω|
Que vaut |ψ|L1 (Ω) ?
I 3 |ψ| . λ ∞ 6. D´eduire des questions pr´ec´edentes que pour tout ϕ ∈ L4 (Ω), on a : 3 |Sϕ|4L4 C1 |ϕ|L4 + C2 ,
5. Montrer que |ψ|4L4
a pr´eciser ne d´ependant que de a, λ, I, |Ω|. o` u C1 , C2 sont des constantes ` 7. Soit R la plus grande racine positive de 3 X 4 − C1 X + C2 = 0 (v´erifier qu’elle existe).
10.2 Probl`emes
253
Montrer que si |ϕ|L4 R alors |Sϕ|L4 R et d´eduire que si on note B4 (R) la boule de L4 (Ω) i.e. B4 (R) = v ∈ L4 (Ω) : |v|L4 R alors, S : B4 (R) → B4 (R). 8. En d´ecomposant S, montrer que S est compacte de L4 (Ω) dans L4 (Ω). 9. D´eduire que S admet un point fixe u ∈ H01 (Ω) ∩ L∞ (Ω). 10. D´eduire qu’il existe w ∈ H01 (Ω) ⊕ IR v´erifiant : ⎧ ⎨Aw + λw− = 0 I ⎩ w− dx = . λ Ω Exercice 10.2.4. Probl` eme On rappelle que si v ∈ W 1,p (0, 1), 1 p +∞ alors (i) v∗ ∈ W 1,p (0, 1), |v∗ |Lp (0,1) |v |Lp (0,1) . (ii) Si g 0 mesurable alors ⎛ 1 +∞ ⎝ |v (x)| g(x)dx = 0
−∞
⎞ g(x)⎠ dt.
x∈v −1 (t)
On note mv la fonction de distribution de v ou plus simplement m s’il n’y a pas de confusion. Partie I Soit u ∈ W 1,p (0, 1), 1 p < +∞.
1. Montrer que pour presque tout θ ∈
−
d dθ
inf u; sup u
[0,1]
on a :
[0,1]
|u∗ (σ)dσ| = 1.
u∗ >θ
2. Montrer que si mes x ∈ (0, 1), u (x) = 0 = 0 alors pour presque u m(θ) = tout θ(inf u, sup u), m (θ) = 0 et 1 = −m (θ u∗ m(θ) o` |{u > θ}|. 3. On consid`ere la fonction suivante : pour θ > 0 et h > 0, t ∈ IR ⎧ ⎪ si |t| 0 ⎪ ⎪0 ⎪ ⎪ ⎪ sign (t) si |t| θ + h ⎪ ⎪ ⎨1 Sθ,h (t) = h (t − θ) si θ t θ + h ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩ 1 (t + θ) si − θ − h t −θ. h
254
10 Exercices et probl`emes
On pose v = |u|, montrer alors que pour presque tout θ > 0
−
d dθ
|v∗ (σ)| dσ − p
{v∗ >θ}
d dθ
|v (x)| dx . p
{v>θ}
4. Montrer que pour presque tout θ ∈ (inf [0,1] v, sup[0,1] v) ⎛ ⎜ d 1 ⎝− dθ
⎞
p−1 p ⎟ |v (x)| dx ⎠ − mv θ) .
u>θ
Partie II On se propose maintenant d’utiliser cette in´e√ galit´e dans les ´equations d’´evolution. On consid`ere pour j 1, ϕj (x) = 2 sin(jπx), x ∈ (0, 1). Vm = vect{ϕ1 , . . . , ϕm } (sous espace engendr´e par ϕ1 , . . . , ϕm )Pm la projection orthogonale de L2 (0, 1) sur Vm et T > 0. 1. Soit f ∈ L2 (]0, T [×]0, 1[), u0 ∈ L2 (0, 1). Montrer qu’il existe une fonction unique um ∈ H 1 (0, T ; Vm ) t.q. d dt
0
1
um (t, x)ψ(x)dx +
0
1
∂um (t, x)ψ (x)dx = ∂x
1
f (t, x)ψ(x)dx 0
∀ψ ∈ Vm et um (0) = Pm u0 . 2. Montrer que um reste dans un born´e de H 1 (]0, T [×]0, 1[) quand m varie. Montrer que si um (t) = 0 (pour t fix´e). Alors ∀j ∈ IN, ∀θ ∈ IR. ∂j mes x ∈ (0, 1), j um (t, x) = θ = 0. ∂x 3. On pose vm = |um |. Montrer que pour presque tout t ∈ (0, T ) et pour presque tout θ > 0
∂um d (t, x)dx − ∂t dθ
vm (t)>θ
∂um ∂x
2 (t, x)dx =
vm (t)>θ
=
Pm f (t) (x) sign um dx.
vm (t)>θ
10.2 Probl`emes
255
4. Pour t ∈ (0, T ), s ∈ (0, 1), θ > 0, on d´efinit les fonctions km (t, s) = s vm∗ (t, σ)dσ, 0
gm = |Pm f (t)| et M (t, θ) = mes{x ∈ (0, 1), vm (t, x) > θ}. s ∂um∗ ∂km (t, s) = (t, σ)dσ dans D (]0, T [×]0, 1[) et Montrer que ∂t 0 ∂t que pour presque tout θ ∈ inf [0,1] vm (t), sup[0,1] vm (t) (t ´etant fix´e), ⎡ ⎢ 1⎣
M (t,θ
M (t,θ) ∂vm∗
gm∗ (t)(σ)dσ − 0
0
⎤
∂M ⎥ (t, θ) . (t, σ)dσ ⎦ − ∂θ ∂t
5. D´eduire que pour t fix´e, on a pour presque tout s ∈ [0, 1], s s ∂um∗ ∂um∗ (t, s) (t, σ)dσ gm∗ (t, s)dσ − − ∂s ∂t 0 0 et qu’au sens des distributions dans D (]0, T [×]0, 1[) s ∂km ∂ 2 km (t, s) − (t, s) gm∗ (t, σ)dσ. ∂t ∂s2 0 6. Montrer qu’il existe une fonction unique u ∈ H 1 (]0, T [×]0, 1[) t.q. ∂u ∂ 2 u − =f ∂t ∂x2 u(0) = u0 , u(t, 0) = u(t, 1) = 0, 1 et si on pose k(t, s) = u∗ (t, σ)dσ alors 0
2
∂k ∂ k (t, s) − 2 (t, s) ∂t ∂s
0
s
∀t ∈ [0, 1]
f∗ (t, σ)dσ dans D (]0, T [×]0, 1[).
Exercice 10.2.5. Soit Ω un ouvert born´e de IRN , f ∈ Lp (Ω), 1 < p < +∞, f 0. 1. D´eterminer explicitement la solution p−2 ∇U = f U ∈ W01,p (Ω ) de − ∆p U = −div |∇U | ˜ ˜ 1 1 dans Ω . Ici + = 1. p p ˜ Donner U∗ .
256
10 Exercices et probl`emes
2. Soit & a : Ω × IR × IRN → IRN v´erifiant p.p. x ∈ Ω, ∀(σ, ξ) ∈ IR × p a(x, σ, ξ) · ξ |ξ| . Montrer que toute solution u ∈ W01,p (Ω) de IRN , & a(x, u, ∇u) ∈ Lp (Ω)N −div & a(x, u, ∇u) = f dans D (Ω) satisfaisant & v´erifie (a) u 0 (b) |u∗ (s)| |U∗ (s)| p.p. s ∈ Ω∗ . 3. Montrer que u(x) U (x) ∀x ∈ Ω . ˜ ˜ p Exercice 10.2.6. Soient Ω un ouvert de mesure 1, 1 < p < +∞, p = . p−1 Pour g 0 mesurable, on associe +∞ 1 (p−ε) 1 (p−ε) |g|(p = Inf inf ε− p−ε gk dx g=
+∞ k=1
gk gk 0
k=1
0<ε
Ω
o` u (p − ε) est le conjugu´e de p − ε. 1. Montrer que ρ(g) = |g|(p est une norme de Fatou invariante par r´earrangement. 2. On note L(p = g mesurable : |g|(p < +∞ . Montrer que
Lp +ε (Ω) ⊂ L(p (Ω) ⊂ Lp (Ω) ∀ε > 0. Exercice 10.2.7. Construire une application ρ : L0 (Ω∗ ) → [0, +∞] qui ne soit pas une norme mais qui soit monotone homog`ene. Choisir ensuite une application ρ t.q. 1 |Ω| N N ρ Log . < +∞, N = s N −1 Exercice r´eguli`eres.
1,1 10.2.8. Montrer que les fonction de Wloc (IR) sont co-aire
Exercice 10.2.9. Soit Ω =]0, 1[×]0, 1[, u(x, y) = y − x et v ∈ L1 (Ω). Calculer v∗u (s), s ∈ [0, 1] en fonction de v et de u∗ (s). D´eduire si v ∈ C(Ω) alors v∗u ∈ C(Ω∗ ). Montrer que si v ∈ C 1 (Ω). Alors v∗u ∈ W 1,+∞ (Ω∗ ). Exercice 10.2.10. Soient u, v1 , v2 trois fonctions de L1 (Ω). Montrer que ∀s ∈ Ω∗ s s |v1∗u − v2∗u |∗ (s)ds |v1 − v2 |∗ (σ)dσ. 0
0
11 Solutions ou indications
11.1 Exercices Solution 11.1.1.
r´eponse : = 0 car tp m(t) u+ >t
up+ (x)dx.
Solution 11.1.2. Indication sur la preuve de l’exercice 2 (i) Comme |u u∗ (s)| = |u∗ u∗ (s)|, consid´erons l’intervalle {u∗ u∗ (s)} il contient s . . . .
(ii) Si mes P (u) = 0 alors |u∗ u∗ (s)| = |u∗ > u∗ (s)|. (iii) Soit t ∈ IR, si θ > t alors m(θ) < m(t) et si θ < t alors m(θ) > m(t) (car u est continue |θ < u < t| > 0 si (θ, t) ∈] inf u, sup u[). Solution 11.1.3. Indication 1. IR[X] l’ensemble des polynˆ omes est contenu dans ILp# (Ω). 2. Consid´erons P (u) = {u = t} , u ∈ L∞ (Ω) alors pour j ∈ IN , on d´efinit t∈D
⎧ ⎪ u(x), x ∈ Ω\P (u) ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ − |x|+γ ⎪ ⎨te j+1 |x| uj (x) = ⎪ ⎪ ⎪ j +1 ⎪ ⎪ ⎪ ⎩γ ∈ IR, inf |x| > −γ
si u(x) = t = 0 si u(x) = 0
x∈Ω
alors pour θ ∈ IR, |uj = θ| = 0 ∀j 0, sup|x|+γ sup |x| |u|∞ + −−−−→ 0 |uj − u|∞ 1 − e− j+1 j + 1 j→+∞
258
11 Solutions ou indications
Solution 11.1.4. Reprendre les arguments du cours. Solution 11.1.5.
Preuve. On a : muj =
χ]t,+∞[ (uj (x))dx,
t∈ / D(u).
Ω
Soit x ∈ Ω · Si u(x) > t χ]t,+∞[ (uj (x)) = 1 j jx ·Si u(x) < t alors χ]t,+∞[ (uj (x)) = 0 j jx : lim χ]t,+∞[ (uj (x)) = χ]t,+∞[ (u(x)) = χ]t,+∞[ (u(x)) Par convergence domin´ee, lim muj (t) = mu (t). j
Solution 11.1.6. Preuve. uj∗ (σ) u(j+1)∗ (σ) . . . u∗ (σ) ∀σ. Alors, lim uj∗ (σ)=v ˙ ∗ (σ) j
v´erifie v∗ (σ) u∗ (σ) ∀σ. |u > t| = lim |uj > t| = |v∗ > t| p.p. t. Donc pour tout t car j
|u > t − h| = |v∗ > t − h| =⇒ |u > t| = |v∗ > t|. D’o` u u ∗ = v∗ . Solution 11.1.7. Indication Montrer que |f |∗ (t) utiliser l’in´egalit´e de Hardy.
1 t
0
t
|f |∗ (σ)dσ. Pour l’autre in´egalit´e,
Solution 11.1.8. Indication -> Soit a∗j+1 a∗j . . . a0∗ r´earrangement de {a0 , . . . , an } ⎧ ∗ ∗ ⎪ a si s ∈ 0, |E | ⎪ 0 ⎪ 0 ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ i ⎨ ∗ i−1 si s ∈ |Ek∗ | , k=0 |Ek∗ | ai k=0 u∗ (s) = ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ i = 1, . . . , n ⎪ ⎪ n ⎩ 0 si t |Ω| = k=0 |Ek | (avec a∗i associ´e `a Ei∗ ) i.e. Ei∗ = {x : u(x) = a∗i }). Solution 11.1.9. Utiliser 10.1.8
11.1 Exercices
259
Solution 11.1.10. Utiliser 10.1.8 Solution 11.1.11. α 4π sin2 . R´eponse : σ3 = 3 2 Solution 11.1.12. Voir l’indication du texte de l’exercice. Solution 11.1.13. Indication Montrer tout d’abord que : Lp (Ω) ⊂ LN,1 (Ω) ⊂ LN (Ω)
∀p > N
Ainsi : W 1,p (Ω) W 1 (Ω, | · |N,1 ) W 1,N (Ω). Pour montrer l’inclusion Lp,q1 (Ω) ⊂ Lp,q2 (Ω) si q1 q2 . On peut d’abord montrer que ∀t ∈ Ω∗ , ∀f ∈ Lp,q (Ω). 1
(i) |f |∗∗ (t) e e
|f |(p,q)
. Ensuite a` partir de (i), montrer que 1 tp (ii) |f |(p,q2 ) e |f |(p,q1 ) si q1 q2 . x q p p q Indication Pour (i) |f |(p,q) |f |∗∗ (t)q t p −1 dt |f |∗∗ (x)q x q (noter q 0 1 1 q e q e ). Pour (ii), on ´ecrit que 1 e
q
2 |f |(p,q = 2)
Ω∗
q −q1
|f |∗∗ (t)q1 |f |∗∗2
q2
q −q
2 1 1 (t) · t p −1 dt c |f |(p,q |f |(p,q . 1) 2)
q
Solution 11.1.14. Indication Utiliser la preuve des in´egalit´es de Poincar´e-Sobolev classiques sachant que WΓ1,1 (Ω) ⊂> L1 (Ω) de fa¸con compact. 0 Solution 11.1.15. R´eponse : 1. Indication Utiliser l’espace dense D(Ω) et le r´earrangement sph´erique. Solution 11.1.16. Laiss´e au lecteur.
260
11 Solutions ou indications
Solution 11.1.17. 1. Puisque les applications j → aj , j → bj sont d´ecroissantes, on d´eduit que pour k = j bk − b j ak − aj 0 et 0 k−j k−j D’o` u (ak − aj )(bk − bj ) 0 et par suite 1 (ak − aj )(bk − bj ) 0, 2 j=1 n
n
k=1
on d´eveloppe cette double somme pour obtenir l’´egalit´e 2. On applique la question (1) avec aj = u∗ (sj ) et bj = v∗ (sj ). 3. On utilise le th´eor`eme de Riemann et l’´equimesurabilit´e. 4. On applique (3). En choisissant v(x) = χE (x) avec |E| = s. Solution 11.1.18. Penser au th´eor`eme de comparaison et un th´eor`eme du chapitre 1. Solution 11.1.19. 1 2
1. Noter que J(v) J0 (v) =
2
|∇v| − Ω
f v, ainsi on a la coercivit´e Ω
1 1 2 (v∗+ ) (σ) dσ est continue 2η ε sur H01 (Ω)-faible, on d´eduit le r´esultat en suivant les arguments usuels. Notons J0 (uη ) J(0) donc uη reste born´e de H01 (Ω) quand η varie. On supposera uη u dans H01 (Ω)-faible. J(uη + tv) − J(uη ) 0. D’o` u 2. On calcule J (uη )v = lim t→0, t>0 t 1 1 ∇uη · ∇v dx + uη∗+ (σ)v∗u (σ)dσ − f v dx 0 η ε Ω Ω
de J comme l’application v ∈ H01 (Ω) →
pour tout v ∈ H01 (Ω). 3. On interpr`ete cette in´egalit´e, sachant que si v ∈ D(Ω), v 0, v∗uη 0 ainsi : ∇uη · ∇v dx − f v dx 0 : −∆uη − f 0 : −∆u f. Ω
Ω
Comme J(uη ) J(0) =⇒
1
2
(uη∗+ ) (constante)η. Par suite
ε
ε
1
2
(u∗+ ) (σ)dσ = 0 : u∗+ (σ) = 0, ∀σ ∈ [ε, 1] =⇒ |u > 0| ε.
11.1 Exercices
f 0 4. exemple f ≡ 0
261
principe du maximum u > 0 : |u > 0| > ε
Solution 11.1.20. On ne montrera que la deuxi`eme in´egalit´e (qui entraˆıne (2) la premi`ere se fait de fa¸con identique. Posons pour x ∈ (a, b) :
a+
H(x) =
Bx a
g(t)dt
f (t)dt
x
−
f (t)g(t)dt. a
a
C’est une fonction qui s’annule en x = a et sa d´eriv´ee est positive car x H (x) = f a + g(t)dt − f (x)g(x) 0 a
x
car 0 g 1 implique
g(t)dt x − a et puisque f est d´ecroissante alors a
f
x
a+
g(t)dt
f (x) f (x)g(x).
a
Par suite H(x) H(a) = 0. Solution 11.1.21. Voir partie interpolation du cours. Solution 11.1.22. Voir le th´eor`eme de Fubini chapitre 1. Solution 11.1.23. 0,1 1. La fonction v(x) = d(x, Γ ) est dans C+ (Ω) ∩ H01 (Ω) et |∇v(x)| 1 p.p., par l’in´egalit´e (PSR), on d´eduit : 1
−v∗ (s)
s N −1 1
N N αN
d’o` u, pour tout s ∈ Ω ∗ , on a : 1
v∗ (0) −
sN 1
N αN
v∗ (s)
1 1
N αN
1 1 |Ω| N − s N .
262
11 Solutions ou indications
2. Par ´equimesurabilit´e et l’estimation ci-dessus, en faisant un changement de variables, on d´eduit : |Ω| 1 d(x, Γ )−α = v∗ (s)−α ds (constante) (1 − t)−α dt = +∞ 1 2
0
Ω
si α 1. Si Ω est la boule unit´e de IRN , on a |Ω| = αN et v∗ (0) = 1 d’o` u 1
v∗ (s) = 1 −
1 N
1
sN .
αN
3. Voir le livre JE Rakotoson-JM Rakotoson [88]. 4. Pour simplifier on peut supposer que Ω est la boule unit´e, alors d(x, Γ ) = :
1 − |x|. Pour u ∈ Cc∞ (Ω), u 0
u(x)p :
Ω :
(1 − |x|)p
1
dx = N 0
:
u∗ (αN rN )p rN −1 dr = N (1 − r)p
0
1
g(r) p r(1 − r) dr,
N −1
avec g(r) = u∗ (αN rN )r p +1 alors g ∈ W01,p (0, 1) (voir r´egularit´e de u∗ ). Conclure avec l’in´egalit´e de Hardy de la question 3 et l’in´egalit´e classique de Sobolev (voir chapitre 4), i.e. |u|p cp (Ω)|∇u|p . :
Solution 11.1.24. Voir chapitre 4 le corollaire 4.6.2 Solution 11.1.25. 1 1 1 1 + = 1 = + , (voir p p q q lemme 4.5.1, il suffit d’estimer pour g ∈ Lp,q (Ω∗ ), h ∈ Lp ,q (Ω) l’int´egrale Mu h dx, pour h 0, g 0
1. Puisque l’espace associ´e de Lp,q est Lp ,q avec
(car |Mu (g)| Mu (|g|))
Ω
Mu (g)h dx = g β(u) h dx + |Pi | − g dσ − h(x)dx
Ω
Ω\P (u)
i∈D
Pi∗
Pi
(11.1)
− d´esignant la moyenne sur A A
on a par Hardy-Littlewood :
g β(u) h dx
Ω\P (u)
Ω∗
g∗ h∗ dσ |g|(p,q) · |h|p ,q .
(11.2)
11.1 Exercices
263
Par l’in´egalit´e de Hardy-Littlewood, on d´eduit : 1 t − g dσ g∗ (σ)dσ si t |Pi | . t 0 Pi∗ D’o` u
t
q p −1
Pi∗
Soit
q − g dσ Pi∗
q
Pi∗
t p −1 g∗∗ (t)q dt.
1 q1 1 q dt q 1 q −p t p g∗∗ (t) |Pi | . − g dσ p t Pi∗ Pi∗
De mˆeme
1 q1 1 q dt q 1 q − h(x)dx t p h∗∗ (t) |Pi | p . p t Pi Pi∗
En posant
ai =
Pi∗
q dt 1 t p g∗∗ (t) t
bi =
Pi∗
q dt 1 t p h∗∗ (t) . t
Alors, on d´eduit des relations (11.1)–(11.3) 1 1 Mu (g)hdx |g|(p,q) |h|(p ,q ) + aiq biq . Ω
(11.3)
(11.4)
i∈D
Par l’in´egalit´e de H¨older discr`ete (D est au plus d´enombrable) q1 q1 1 1 q q ai bi ai bi = i∈D
i∈D
i∈D
⎞ q1 q dt ⎟ ⎜ 1 q dt ⎟ ⎜ 1 ⎟ ·⎜ ⎟ pg ph t (t) =⎜ t (t) ∗∗ ∗∗ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ t t ∗ ∗ ⎛
∪Pi
⎞ q1 ⎛
∪Pi
|g|(p,q) |h|(p ,q ) . En combinant les relations (11.4) et (11.5), on d´eduit : Mu (g)h dx 2 |g|(p,q) |h|(p ,q ) . Ω
D’o` u Mu (g) ∈ Lp,q (Ω) et
(Mu (g)h) dx, |h|(p ,q ) = 1 2 |g|(p,q) . sup Ω
2. Par ´equimesurabilit´e, on d´eduit g β(u) ∗ = g∗ d’o` u le r´esultat.
(11.5)
(11.6)
264
11 Solutions ou indications
Solution 11.1.26. C’est une in´egalit´e de Hardy, lemme 1.4.2, on la traite comme celle de la premi`ere version (chapitre 1). Pour f 0 mesurable, on ´ecrit pour x > 0
+∞
+∞
f (t)dt =
r
r
f (t)t q −1 t1− q dt .
x
x
En appliquant a` cette in´egalit´e, l’in´egalit´e de H¨older relative a` la mesure r dµ(t) = t q − 1dt, on d´eduit : ⎛ ⎜ ⎝
⎞q
+∞
⎛
⎟ ⎜ f (t)dt ⎠ ⎝
x
⎞⎛
+∞
r ⎟⎜ f (t)q tq−r t q −1 dt ⎠ ⎝
x
1 1 + =1 q q
⎞ qq
+∞
r ⎟ t q −1 dt ⎠
x
q q−1 r +∞ r x q f (t)q tq−r t q −1 dt . r x
D’o` u l’in´egalit´e suivante : ⎛ ⎞q q−1 ∞ +∞ +∞ +∞ r ⎜ ⎟ dx − rq −1 x dx χ[x,+∞[ (t)h(t)dt ⎝ f (t)dt ⎠ r+1 x q 0 0
x
0
r
o` u h(t) = f (t)q tq−r t q −1 . On applique le th´eor`eme de Fubini a` cette derni`ere double int´egrale
+∞ − rq −1
x
dx
+∞
+∞
χ[x,+∞[ (t)h(t)dt =
0
0
h(t)dt
=
q |r|
q |r|
t
r
x− q −1 dx
0
0
=
+∞ r
h(t)t− q dt
0
+∞
f (t)q tq−r−1 dt.
0
En combinant les deux derni`eres relations, on a : ⎛ ⎞q ∞ ∞ q q ∞ dt ⎜ ⎟ dx f (t)q tq r+1 . ⎝ f (t)dt ⎠ r+1 x r t 0 x
x
11.1 Exercices
265
On applique cette in´egalit´e maintenant et pour cela, si v ∈ W01 (Ω, |·|p,q ), v 0 |Ω| on sait que v∗ ∈ W 1,1 (s, |Ω|),s > 0 et v∗ (s) = − v∗ (t)dt. s −v∗ (t) si t ∈ Ω ∗ Posons f (t) = on a alors : 0 si t > |Ω| ⎛ q s ⎜ s p∗ v∗ (s)q s p∗ ⎝
⎞q
+∞
⎟ f (t)dt ⎠
s
q cette derni`ere in´egalit´e conduit a` : p∗ ⎛ ⎞q +∞ +∞ q ds ⎜ ⎟ ds s p∗ v∗ (s)q ⎝ f (t)dt ⎠ r+1 . s s 0 Ω∗
et en posant r = −
s
Par application de l’in´egalit´e de Hardy pr´ec´edente, on a : s Ω∗
q p∗
q q ∞ q q dt q q q dt v∗ (s) |v∗ (t)| tq r+1 . f (t) t r+1 = s r r t t 0∗ q ds
x
1
|v∗ (t)|
1 |∇v|∗v (t) et donc, N N αN 1 q q ds q q t( N −1)q+q−r−1 |∇v|∗v (t)dt. s p∗ v∗ (s)q q 1 s r Ω∗ Ω∗ NαN
Par l’in´egalit´e PSR
t N −1
N
q , en simplifiant l’exposant, on d´eduit : p∗ q q q ds q q 1 s p∗ v∗ (s)q t p |∇v|∗v (t)dt. q 1 s r N Ω∗ Ω∗ N αN
Puisque r = −
Puisque q p l’application v → |v|p,q est une norme de Fatou invariante par r´earrangement et de ce fait ||∇v|∗v |p,q |∇v|p,q . Ainsi |v|p∗ ,q
p∗ 1 N
N αN
||∇v|∗v |p,q
Solution 11.1.27. Voir l’article de Fiorenza-Rakotoson [63].
p∗ 1
N N αN
|∇v|p,q .
266
11 Solutions ou indications
11.2 Probl` emes Solution 11.2.1. 1. On applique le th´eor`eme de Lax-Milgram avec le sous-espace ferm´e de H 1 (Ω) suivant : V = v ∈ H 1 (Ω), v(x)dx = 0 . Ω
On sait que ∀v ∈ V, |v|H 1 (Ω) c |∇v|L2 (Ω) o` u c > 0, et par cons´equent, la forme bilin´eaire donn´ee par a(v, w) = ∇v · ∇w dx est continue coercive Ω f v est lin´eaire continue sur V . Il existe sur V × V , et l’application v → Ω
alors u unique sur V t.q
f v dx ∀v ∈ V
a(u, v) = Ω
d’o` u la r´eponse. 2. La fonction v = u − u∗ (s) + ∈ H 1 (Ω), en utilisant les techniques du chapitre 5, on a d´eduit pour presque tout s ∈ Ω∗ s d du∗ 2 |∇u| (s) . (s) = f u − u∗ (s) + dx = f∗u (σ)dσ − ds Ω ds ∗u 0 En appliquant l’in´egalit´e de Poincar´e-Sobolev ponctuelle (relative au rectangle), on sait = 1 a du∗ (s) · |∇u|∗u (s) − ds 2b k(s) 1
avec k(s) = min(s, |Ω| − s) 2 , |Ω| = ab. 2 2 Sachant que (|∇u|∗u ) |∇u| ∗u , on a alors (apr`es simplification) =
|∇u|∗u (s)
1 s a · f∗u (σ)dσ 2b k(s) 0
(11.7)
mais comme, 0=
f dx =
Ω
f∗u (σ)dσ =
Ω∗
on a alors d’apr`es Hardy-Littlewood :
0
s
f∗u (σ)dσ +
|Ω|
f∗u (σ)dσ s
11.2 Probl`emes
⎧ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨
s
⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩
s f∗u (σ)dσ
0
0
ab−s |Ω| f∗u (σ)dσ = f∗u (σ)dσ |f∗u |∗ (σ)dσ s
.
0
267
(11.8)
s
|f∗u | (σ)dσ
0
En introduisant ⎛ ⎜ Fu (t) = min ⎝
t
|f∗u | (σ)dσ;
0
⎞
ab−t
⎟ |f∗u |∗ (σ)dσ ⎠
0
les relations (11.7) et (11.8) conduisent a` = a Fu (s) · p.p. en s. |∇u|∗u (s) 2b k(s)
(11.9)
3. Par l’in´egalit´e de Cauchy-Schwartz, Fu (s) k(s) |f∗u |L2 (Ω∗ ) ce qui donne avec la relation (11.9) : = a ||∇u|∗u |∞ |f∗u |L2 (Ω∗ ) . (11.10) 2b 4. En reprenant l’in´egalit´e PSR, et l’in´egalit´e (11.10) on d´eduit : −u∗ (s)
a 1 |f∗u |L2 (Ω∗ ) · p.p. en s. 2b k(s)
u dx = 0, il existe alors s0 ∈ Ω ∗ t.q v∗ (s0 ) = 0. Ainsi,
Puisque Ω
u∗ (0) = |u∗ (0)| = −
s0 0
u∗ (t)dt
a |f∗u |L2 · 2b
Ω∗
dt k(t)
et u∗ |Ω| = −
|Ω|
s0
u∗ (t)dt
a |f∗u |L2 · 2b
Ω∗
dt . k(t)
Comme, |u|∞ = Max
a |f∗u |L2 · |u∗ (0)| , u∗ |Ω| 2b
Ω∗
dt k(t)
268
11 Solutions ou indications
et Ω∗
on d´eduit
dt =2 k(t)
|u| a
2a b
12
0
ab 2
dt √ =4 t
|f∗u |L2 a
ab 2
2a b
12 ,
12
|f |L2 .
Solution 11.2.2. Les r´eponses aux questions de cet exercice sont la plupart donn´ees dans le cours. Elles sont succinctement d´ecrites. On notera c diff´erentes constantes ne d´ependant que de Ω et N et de u Q0: D’apr`es l’in´egalit´e PSR, on a pour 1
u ∈ W 1 (Ω, |·|N,1 ), |u∗ (s)| Q max(s, |Ω| − s) N −1 |∇u|∗u (s) d’o` u avec l’in´egalit´e de Hardy-Littlewood 1 ds 1 s N (|∇u|∗u )∗ (s) |u∗ (s)| ds Q21− N s Ω∗ Ω∗ 1
Q1: 0 < s < |Ω| ,
1 N Q21− N |∇u|N,1 . Q21− N |∇u|(N,1) N −1 1 s |∇(u − un )|∗ (σ)dσ. − |∇(u − un )|∗ (σ)dσ s 0 Ω∗
D’o` u 1− 1 1− 1 |Ω| N |Ω| N |∇(u − un )|(N,1) |∇(u − un )|N,1 . |∇(u − un )| dx N N −1 Ω Q2: Soit un → u dans W 1 (Ω, |·|N,1 ) alors un∗ reste dans un born´e de L1 (Ω∗ ) comme un∗ → u∗ dans L1 (Ω∗ ) alors un∗ u∗ dans D(Ω∗ ). Soit maintenant E ⊂ Ω∗ , par l’in´egalit´e ponctuelle PSR et l’in´egalit´e de HardyLittlewood, on d´eduit |E| |E| 1 1 |un∗ | dσ c s N −1 |∇un |∗un (s)ds c s N −1 |∇un |∗∗ (s)ds 0
E
0
|un∗ | dσ c |∇(u − un )|N,1 + c
E
Comme
0
|E|
|E| 0
1
s N −1 |∇u|∗∗ (s)ds.
1
s N −1 |∇un |∗∗ (s)ds −−−−→ 0, on d´eduit de cette derni`ere |E|→0
in´egalit´e par (un∗ ) v´erifie les conditions de Dunford-Pettis. Par suite un∗ u∗ dans L1 (Ω∗ )-faible.
11.2 Probl`emes
269
Q3: On applique la formule de Taylor-Lagrange au point a avec √ Φ(t) = 1 + t2 , alors Φ(b) = Φ(a) + (b − a)Φ (a) +
(b − a)2 Φ”(c) 2
> > a(b − a) (b − a)2 1 + b2 = 1 + a2 + √ + 3 , 1 + a2 2(1 + c2 ) 2 d’o` u
>
1 + b2
>
c ∈]a, b[
0 c max(a, b)
a(b − a) (b − a)2 1 + a2 + √ + 3 . 1 + a2 2 1 + max(a, b)2 2
Q4: On applique l’in´egalit´e pr´ec´edente avec a = |u∗ (s)| = −u∗ (s), b = −un∗ (s) alors
>
1 + un∗ (s)2 −
>
Ω∗
>
Ω∗
u∗ 1+
(un∗ u∗ 2
−
u∗ )ds
>
Par convergence faible lim n
Ω∗
+ Ω∗
u∗
de la question, on d´eduit : lim Kn (s) =
(un∗ − u∗ )2 Kn (s)ds.
(un∗ − u∗ )ds = 0 avec l’hypoth`ese
1 + u∗ 2 n
1 + u∗ (s)2 ds
Ω∗
(un∗ − u∗ )2 Kn (s)ds
=
0 o` u
1 1 · . 2 1 + max |u (s)| , |u (s)| 2 32 n∗ ∗
Soit θ > 0, bn (s) = max (|un∗ (s)| , |u∗ (s)|) , s ∈ Ω∗ alors, |un∗
−
u∗ |1
|un∗
−
u∗ | dt
+
|un∗ − u∗ | dt .
bn θ
bn >θ
On a alors
3 |un∗ − u∗ | dt c 1 + θ2 4
Ω∗
bn θ
(un∗ − u∗ )2 Kn (s)ds
12 .
Comme |bn > θ|
1 θ
bn (t)dt Ω∗
1 θ
Ω∗
|un∗ | +
Ω∗
|u∗ |
c . θ
270
11 Solutions ou indications
Ainsi, a` l’aide de la question Q2, on a :
|un∗
−
u∗ | dt
c
|bn >θ|
s
1 N
−1
|∇u|∗∗ ds + c
0
bn >0
|bn >θ| 1
s N −1 |∇un |∗∗ ds
0
c |∇(un − u)|N,1 + c
c θ 1
s N −1 |∇u|∗∗ ds .
0
Ainsi 3
|un∗ − u∗ | c(1 + θ2 ) 4
(un∗ − u∗ )2 Kn (s)ds
Ω∗
12 +
c θ
1
s N −1 |∇u|∗∗ ds + c |∇(un − u)|N,1 .
+c 0
D’o` u lim sup |un∗ n
−
u∗ |1
c
c θ 1
s N −1 |∇u|∗∗ ds −−−−−→ 0. θ→+∞
0
D’apr`es la formule de co-aire, m et mn sont absolument continues. ⎞ ⎛ b ⎟ ⎜ dHN −1 (x) ⎜m(a) − m(b) = dt si N 2⎟ ⎠ ⎝ |∇u| (x) a u=t
+∞
dt −∞
dHN −1 (x) < +∞, idem pour N = 1. |∇u| (x)
u=t
On fait le changement de variables, t = u∗ (σ) 8 1 + m 2 (t)dt = R(u)
8
Ω∗
Pour la question Q6 voir chapitre 6. La question Q7 d´ecoule de Q6, Q5 et Q4.
1 + u∗ 2 (σ)dσ.
11.2 Probl`emes
271
Solution 11.2.3. 1. t → (v(x) + t)− dx = Gv (t) est strictement d´ecroissante, de plus Ω
Gv (t) −−−−→ 0,
Gv (t) −−−−→ +∞.
t→+∞
t→−∞
En effet, par le th´eor`eme de Fatou, on a : lim v(x) + t − dx = +∞ limt→−∞ Gv (t) Ω t→−∞
et Gv (t)
(t − v− (x))− dx,
lim (t − v− (x))− = 0
t→+∞
Ω
(t − v− (x))− v− (x), d’o` u le th´eor`eme de la convergence domin´ee implique que (t − v− (x))− dx = 0. lim t→+∞
Ω
I D’o` u il existe C(v) unique t.q Gv C(v) = . λ 2. Pour ϕ ∈ L4 (Ω) ⊂ L2 (Ω), d’apr`es le th´eor`eme de Lax-Milgram, il existe v ∈ H01 (Ω) unique t.q Av = −λϕ. Comme C(v) est unique ψ = v + C(v) − = Sϕ unique. 3. Soit w = |v| et w − w∗ (s) + sign (v) ∈ H01 (Ω) d ds
2
|∇w| dx = − w>w∗ (s)
2 |∇w|
∗w
D’o` u
o` u k(s) =
√
d ds s
(s) = +
|∇w|
0 2
12 ∗w
λϕ w − w∗ (s) + sign (v)
λϕ sign (v) ∗w (t)dt (w∗ (s)) .
λQk −1 (s)
0
s
|ϕ|∗ (t)dt
1 u s, Q = √ . D’o` 2 π −w∗ (s) |v|∞ = −
soit
0
|Ω|
1 −1 3 s s 4 |ϕ|L4 , 4π 3
w∗ (s)ds 3
|Ω| 4 . a= 3π
|Ω| 4 |ϕ|L4 3π
272
11 Solutions ou indications
4. Comme l’application t → Gv (t) est d´ecroissante et Gv (|v|) = 0 d’o` u |v|∞ C(v) • Si C(v) 0 alors |ψ|∞ |v|∞ + C(v) 2 |v|∞ . • Si C(v) < 0 alors distinguons deux cas : si + |v|∞ + C(v) 0 alors |C(v)| |v|∞ et si + |v|∞ + C(v) 0 alors I = v + C(v) − |Ω| |v|∞ + C(v) − = λ Ω Ω = − |Ω| |v|∞ + C(v) − I + |v|∞ |C(v)| alors λ |Ω| |ψ|∞ 2 |v|∞ + 5.
I I et |ψ|L1 = . λ |Ω| λ
I 3 |ψ|∞ λ Ω Ω 3 I I 4 4 |Sϕ|L4 = |ψ|L4 2λa |ϕ|L4 + λ λ |Ω| 3 1 3 13 I I 1 4 |Sϕ|L4 2λa |ϕ|L4 + . λ λ |Ω| 4
4
|ψ|L4
D’o` u,
3
|ψ| |ψ|∞
13 I C1 = 2λa , λ
ψ=
1 C2 = |Ω|
4
43 I λ
3
|Sϕ|L4 (C1 |ϕ|L4 + C2 ) . 3
Soit X 4 − (C1 X + C2 ) = 0 admet une racine R > 0 car 3
F (X) = X 4 − (C1 X + C2 ) −−−−−→ +∞, X→+∞
4
F (0) = −C2 < 0
3
Si |ϕ|L4 R alors |Sϕ|L4 (C1 R + C2 ) = R4 . Soit |Sϕ|L4 R : S : B4 (R) → B4 (R) S : L4 (Ω) − → H01 (Ω) ⊂ L∞ (Ω) − → L4 −−−→ L4 − → L4 ϕ −→ v −→ v −→ v + Cv −→ v + C(v) − L
i
C+I
P
L continue, i =compact, C + I continue, P continue =⇒ S est compact. Il existe u ∈ H 1 (Ω) ⊂ L∞ (Ω) t.q Su = u
11.2 Probl`emes
(th´eor`eme de Leray-Schauder) on a: u = v + C(v) − Su = u ⇐⇒ −div A(x)∇v = −λu
273
.
Si on pose w = v + C(v) alors ⎧ ⎪ ⎪Au = Aw = −λw− ⎨ 1 w ∈ H0 (Ω) ⊕ IR ⎪ I ⎪ ⎩ w− dx = . λ Ω Solution 11.2.4. Laiss´e au lecteur. Solution 11.2.5.
1. Si f ∈ Lp (Ω) alors f ∈ Lp (Ω ). En minimisant la fonctionnelle ˜ ˜ 1 p f v sur W01,p (Ω ), on d´eduit qu’il existe au J(v) = |∇v| dx − p Ω ˜ Ω ˜ ˜ moins un ´el´ement U ∈ W01,p (Ω ) solution de −∆p U = f . Du fait de la ˜ ˜ monotonicit´e du p-Laplacien (qui est stricte) on d´eduit que cette solution est unique. De plus f 0 implique que f 0 et par le principe du ˜ maximum on d´eduit que U 0. Dans ces conditions, J(U ) J(U ) et par ˜ stricte convexit´e de J (ou unicit´e de solution) on a : U = U . Ainsi pour ˜ calculer explicitement U , il suffit de calculer U∗ . Recherche de U Soit s ∈ Ω∗ et choisissons U − U∗ (s) + comme fonction test, on d´eduit
f U − U∗ (s) + dx. (11.11) Ω˜ U >U∗ (s) ˜ N N N −1 |x| Puisque U (x) = U∗ (αN |x| ) on a |∇U (x)| = N αN |U∗ | αN |x| . Puisque U est radial, alors on a : p
|∇U | dx =
p
|∇U | dx = (N αN )p U >U∗ (s)
(N −1)p
|U∗ | (αN |x| ) |x| p
N
αN |x| <s
N
dx
274
11 Solutions ou indications
(par changement de variables)
1
N p ) = (N αN
s
0
p
|U∗ | (σ)σ N dσ. p
(11.12)
En combinant les relations (11.11) et (11.12) et en d´erivant par rapport a` s, on d´eduit : 1 N
p
(N αN )
p |U∗ |
(s)s
p N
=
−U∗ (s)
f dx = −U∗ (s) ˜
U >U∗ (s)
s 0
f∗ (σ)dσ).
Puisque la solution est unique, on va chercher U et montrer a` posteriori que l’ensemble s : U∗ (s) = 0 est de mesure nulle. Ainsi :
p
|U∗ |
p−1
(s) =
s− N 1
0
N p (N αN )
soit
p
U∗ (s)
=−
s− N 1
N p (N αN )
0
s
f∗ (σ)dσ 1 p−1
s
f∗ (σ)dσ
(11.13)
d’o` u
N
U (x) = U∗ (αN |x| ) = −
1 1
N p (N αN )
|Ω|
σ
p −N
αN |x|
N
0
1 p−1
σ
f∗ (t)dt
dσ . (11.14)
Par un calcul direct, on v´erifie que −∆p U = f , U (x) = 0, x ∈ ∂Ω. ˜ Par unicit´e desolution, on conclut que U∗ est donn´e par (11.13) et que s : U∗ (s) = 0 est de mesure nulle.
2. Montrons que |u∗ (s)| |U∗ (s)|. En appliquant la technique du chapitre 5, nous avons : s p (|∇u| )∗u (s) − u∗ (s) f∗ (t)dt. (11.15) 0
Notons que par le principe du maximum, une solution u de −div & a(x, u, ∇u) = f 0 est positive car p |∇u− | dx − & a(x, u, ∇u) · ∇u− dx = − f · u− 0 0 Ω
Ω
Ω
11.2 Probl`emes
275
(ici u− (x) = − min u(x), 0 .) En appliquant l’in´egalit´e ponctuelle PSR on a : 1
−u∗ (s)
s N −1
1 N
N αN
1
p
([|∇u| ]∗u (s)) p , s ∈ Ω∗ ,
la relation (11.15) conduit a` :
p 1
s− N p
1 p
p
([|∇u| ]∗u (s))
1
1
0
N p−1 (N αN )
1 p−1
s
f∗ (t)dt
.
(11.16)
1
Sachant que |∇u|∗u (s) ((|∇u| )∗ (s)) p , et l’expression de U∗ donn´ee par (11.13), on d´eduit que : p
p 1
|∇u|∗u (s)
s− N p 1 N
(N αN )
1 p−1
0
1 p−1
s
f∗ (t)dt
1
1
N = N αN s N |U∗ (s)| .
D’o` u 1
|u∗ (s)|
|Ω|
3. Puisque u∗ (s) = s
s− N 1 N
N αN
|∇u|∗u (s) |U∗ (s)| .
|u∗ (t)| dt d’o` u u∗ (s) U∗ (s), ∀s ∈ Ω ∗ et d’o` u
u(x) = u∗ (αN |x|N ) U∗ (αN |x|N ) = U (x). ˜ Solution 11.2.6. Laiss´e au lecteur (ou voir les articles de Fiorenza-Rakotoson). Solution 11.2.7. Laiss´e au lecteur (ou voir l’article de Almgrem et Lieb). Solution 11.2.8. Laiss´e au lecteur. Solution 11.2.9. v∗u (s) =
0
1
v(x, x + u∗ (s))dx, s ∈ [0, 1].
276
11 Solutions ou indications
Solution 11.2.10. On sait que ∀ψ : IR+ → IR+ convexe et lipschitzienne, on a : ψ(|v1∗u − v2∗u |)dσ ψ(|v1 − v2 |∗ )dσ. Ω∗
Ω∗
En prenant ψ(σ) = (σ − t)+ , t ∈ IR on d´eduit : (|v1∗u − v2∗u |(σ) − t) + dσ (|v1 − v2 |∗ − t)+ dσ. Ω
La proposition 1.2.1 donne le r´esultat.
Ω
12 Commentaires bibliographiques
Le concept de r´earrangement relatif a ´et´e introduit en 1981 par J. Mossino et R. Temam [84] et annonc´e formellement dans [127]. Comme cette d´eriv´ee directionnelle concerne le r´earrangement monotone, nous avons commenc´e au premier chapitre par des r´esultats g´en´eraux concernant cette derni`ere notion. On peut trouver un d´eveloppement du r´earrangement monotone dans le livre de Chong-Rice [32]. Quant aux espaces li´es au r´earrangement monotone, on peut consulter les livres de Bennett-Sharpley [17], ou de Ziemer W. [129] ou l’article de O’Neil [85]. Bien entendu, les in´egalit´es de Hardy-Littlewood ´evoqu´ees ici sont donn´ees dans les livres [70,73,86]. Les propri´et´es de contraction dans les espaces de Orlicz sont ´enonc´ees dans Chiti [31] voir aussi [92]. La preuve que nous avons adopt´ee dans le second chapitre est tir´ee d’un article de Rakotoson-Simon [104–106], pour des mesures g´en´erales, dans D`ıaz-Nagai-Rakotoson [48], pour une extension pour un domaine non born´e. L’analyse convexe utilis´ee dans cette partie se trouve dans Rockafellar [110], Brezis [24], Ekeland-Temam [53]. Quant aux propri´et´es du r´earrangement relatif, elles rel`event des articles de Mossino-Temam ou des articles de l’auteur et collaborateurs [63, 89, 92–94, 96–98, 101]. Une alternative de la preuve de la d´eriv´ee directionnelle est donn´ee dans Alvino-Lions-Trombetti [6]. La notion de p´erim`etre a ´et´e introduite par De Giorgi [38] d´evelopp´ee dans Federer [54] quant a` la formule de Fleming-Rishel rencontr´ee au chapitre 3 elle est d´emontr´ee de fa¸con similaire dans [64]. Les in´egalit´es isop´erim´etriques (ou relatives isop´erim´etriques) sont prouv´ees dans le livre de Federer [54], elles utilisent l’in´egalit´e de Brun-Minkowski. L’in´egalit´e relative isop´erim´etrique que nous citons pour un domaine connexe r´egulier est un r´esultat de FedererFleming [54], la constante de cette in´egalit´e dans le cas d’une boule a ´et´e calcul´ee par V. Majda [79] et dans IR2 par A. Cianchi [34]. Le r´esultat de u a` Sperner en 1974 dans le cas d’une fonction a` r´egularit´e de u∗ est d’abord dˆ trace nulle, mais sans utiliser la notion de r´earrangement relatif bien entendu, le cas g´en´eral est dˆ u a` l’auteur et Temam [109], d`es 1987. La preuve pr´esent´ee ici est une version simplifi´ee des d´etails de cet article pr´esent´e dans [107, 109]. Quant aux in´egalit´es classiques de Poly`a-Sz¨ego que nous donnons ici, on peut
278
12 Commentaires bibliographiques
les retrouver dans [86] et dans le livre de Bandle [14] ou Mossino [82] pour les fonctions positives a` trace nulle. Une ´etude de l’optimalit´e de l’in´egalit´e de Poly` a-Sz¨ego classique a ´et´e faite dans [27]. Quant aux fonctions a` trace partiellement nulle, la notion Cα - r´earrangement et in´egalit´es isop´erim´etriques sur un cˆ one peuvent ˆetre trouv´ees dans les articles Lions P.L. Pacella F. Tricarico, M. [76] et [75]. Les in´egalit´es ponctuelles de Poly`a-Sz¨ego ont ´et´e introduites par l’auteur [97, 98]. Le chapitre 4 a montr´e comment la propri´et´e d’estimation ponctuelle intervient de fa¸con simple et donne une m´ethode unificatrice d’obtention de diverses in´egalit´es. Ces in´egalit´es ont ´et´e introduites par l’auteur [97, 98] (voir aussi Fiorenza-Rakotoson [61, 62]). N´eanmoins, l’usage des in´egalit´es telle que l’in´egalit´e de Bliss remonte d´ej` a aux travaux de Rodemich [111] et Talenti [121]. Pour compl´eter ce chapitre, on peut consulter d’autres ouvrages concernant les inclusions de Sobolev, tels les livres de Gilbarg N.S. Trudinger [68], Adams R [1], V. Majda [79] ou les articles Alvino et collaborateurs [3, 4, 6], Moser J. [81], Brezis-Wainger [25], Strichartz [119]. La preuve page 98 pour W 1,1 (Ω) est inspir´ee de W. Ziemer [129]. L’usage des r´earrangements monotones dans les ´equations elliptiques a ´et´e initi´e par Talenti [120, 122, 123]. Sa m´ethode fut exploit´ee dans diverses directions par exemple [6, 7, 10–12, 20, 21, 39–44, 57, 58, 66, 67, 116] la m´ethode de Talenti s’appuie surtout sur l’usage de la fonction de distribution m(t) = |u > t| et de l’in´egalit´e diff´erentielle −m (t)dt −dm(t). Cette m´ethode a ´et´e reprise dans les r´ef´erences cit´ees ci-dessus et a servi dans de nombreux cas `a des th´eor`emes de comparaison de solutions. D’autres approches de ces r´esultats de comparaison sont dans [8, 13]. La m´ethode du chapitre 5 est totalement diff´erente de celle de Talenti puisqu’elle n’utilise pas la fonction distribution mais directement le r´earrangement monotone mais aussi le r´earrangement relatif du gradient. C’est l’estimation de cette quantit´e qui est une des cl´es de cette nouvelle approche additionn´ee des in´egalit´es dites ponctuelles PSR. Cette technique a ´et´e introduite dans les articles de l’auteur [97–99]. Quant au mod`ele math´ematique de probl`eme de valeur propre non lin´eaire, il a ´et´e tir´e de l’article de Temam [126]. La mod´elisation de ces ´equations est faite dans [125]. Les mod`eles en physique des plasmas ont motiv´e l’introduction du r´earrangement relatif [84, 127]. Le lemme 5.4.3 est aussi prouv´e dans le livre de Mossino [82]. Le chapitre 6 a ´et´e bˆ ati a` l’aide de l’article d’Almgren-Lieb [2], mˆeme si la pr´esentation que nous avons adopt´ee est diff´erente de l’article originel de [2]. Les th´eor`emes du type Morse-Federer utilis´es `a la fin de ce chapitre sont donn´es dans Federer [54], Ziemer [129]. Notons que le premier r´esultat dans le cas de la dimension 1 est dˆ u a` Coron [36]. Le chapitre 7 concernant la continuit´e forte du r´earrangement relatif a fait l’objet de nombreux articles [95, 96] suivi [55, 56, 100, 102]. Ce chapitre a ´et´e surtout motiv´e par les probl`emes nonlocaux ´etudi´es par D`ıaz-Rakotoson [49–51] suivis des articles D`ıaz-Lerena-Padial-Rakotoson [45]. Ces probl`emes
12 Commentaires bibliographiques
279
rel`event de certains mod`eles en physique des plasmas li´es aux machines de confinement appel´ees Stellerator (voir [50, 51, 65, 115]). Un r´esultat voisin du th´eor`eme 7.2.1 est donn´e par Alvino-Trombetti pour le pseudo-r´earrangement [57]. Notre preuve, donn´ee dans [93], est bas´ee enti`erement sur la d´efinition particuli`ere du r´earrangement relatif contrairement `a la preuve d’Alvino-Trombetti. Le chapitre 8 a ´et´e fond´e `a partir des articles Rakotoson-Seoane [96], Rakotoson-Serre [103] et pr´esente les applications des r´esultats du chapitre 7 et du chapitre 2 a` des probl`emes non standard. Le probl`eme d’optimisation trait´e a ´et´e pr´esent´e par Serre [114]. Enfin le chapitre 9 reprend l’article de D`ıaz-Nagai [47] D`ıaz-Nagai-Rakotoson [48] mais aussi les id´ees de Bandle [14], A. Cianchi [35], Mossino-Rakotoson [83]. Les th´eor`emes de comparaison pour les probl`emes paraboliques ont ´et´e d´evelopp´es par Bandle pour les solutions fortes (r´eguli`eres) et am´elior´ees par Mossino-Rakotoson [83] pour les solutions faibles. Comme les r´esultats de Talenti pour le cas elliptique, les th´eor`emes de comparaison ont ´et´e exploit´es par divers auteurs par exemple Rodriguez [112], D`ıaz-Mossino [46], GustafssonMossino [69], pour les ´equations d’Hamilton-Jacobi dans [59, 66, 67], (voir aussi [7, 8]). Le syst`eme de Chemotaxis dans le cas d’un domaine born´e et pr´esent´e ici a ´et´e ´etudi´e par D`ıaz-Nagai [47]. Le th´eor`eme abstrait 9.4.1 a ´et´e pris dans le livre de Temam [128]. En compl´ement aux r´ef´erences pr´ec´edentes, on a un expos´e g´en´eral sur la th´eorie de la mesure utile `a la compr´ehension dans [71] et des propri´et´es des espaces de Sobolev utilis´ees pour la continuit´e du r´earrangement monotone sont trait´ees dans [30]. D’autres applications du r´earrangement monotone dans les in´equations variationnelles par exemple se trouvent dans [9,15,78], ou pour certains probl`emes li´es `a la m´ecanique des fluides [29, 52]. Pour les approches num´eriques du r´earrangement monotone et relatif, on peut consulter [19,101]. Le r´earrangement relatif n’est pas un r´earrangement comme la sym´etrisation de Steiner ou de Schwarz. Pour permettre aux lecteurs de faire une comparaison entre ces divers r´earrangements nous avons cit´es quelques r´ef´erences [5, 13, 14, 22, 26, 28, 73]. Les r´ef´erences [44, 65, 113, 115] concernent les ´equations de la magn´etohydrodynamique li´ees aux ´equations de la physique des plasmas cit´ees ici.
Litt´ erature
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α
α-r´earrangement, 79, 80
A
Approximation, 185
B
Bliss (lemme), 99
C
cˆ one convexe, 196 cˆ one dual, 197 cˆ one polaire, 197 cˆ one tangent, 196 co-aire r´eguli`ere, 166 comparaison, 237 comportement, 234 continuit´e (th´eor`eme), 62 continuit´e au point co-aire r´egulier, 166 contraction, 18, 42 convergence des I-fonctions, 143 convergence des longueurs de courbes, 149
D
d´eriv´ee directionnelle, 33 Dirichlet (probl`emes), 118
E
´egalit´e des longueurs d’arc, 154
´equimesurabilit´e, 9 equation ponctuelle sur Ω∗ , 118 espace de Lorentz, 22 estimations ponctuelles pour des ´equations quasilin´eaires, 117
F
famille de fonctions, 216 Fleming-Rishel (formule), 65 Fleming-Rishel-Federer (formule), 175 fonction de co-aire r´eguli`ere, 165 fonction de distribution, 8 fonction polaire ou conjugu´ee, 33 fonctions co-aires r´eguli`eres, 167 formalisme d’estimations, 115 Fubini (lemme), 16
H
H¨ older (in´egalit´e pour le r´earrangement relatif), 116 Hardy (lemme 2eme version), 108 Hardy (lemme), 23 Hardy-Littlewood (1ere in´egalit´e), 11 Hardy-Littlewood (2eme in´egalit´e), 15
I
I-fonctions, 141 I-fonctions (convergence), 143 in´egalit´e de H¨ older pour le r´earrangement relatif), 116 in´egalit´e de Trudinger, 95
292
Index
in´egalit´e isop´erim´etrique, 67 in´egalit´e isop´erim´etrique pour un cˆ one, 80 in´egalit´e relative isop´erim´etrique, 67 inclusion, 87 inclusion dans C 0,α , 96 inclusion dans L∞ (Ω), 88 inclusion dans les espaces de Lorentz, 107 (Ω), 100 inclusion de WΓ1,p 0 inclusion de Poincar´e-Sobolev-Lorentz, 93 inclusion de Sobolev, 95 inclusion des espaces de LorentzSobolev, 106 indice d’inclusion, 93, 101 interpolation, 112 interpolation du type GagliardoNirenberg, 112
L
Leray-Lions (op´erateur), 117 longueur d’un arc, 148 Lorentz-Luxembourg (th´eor`eme), 45 Lyapounov (lemme), 11
M
multiplicateurs de Lagrange, 198
N
Neumann (´equations homog`enes), 125 Neumann-Dirichlet (probl`emes), 124, 125 norme associ´ee, 87 norme de Fatou, 21 norme invariante par r´earrangement, 21 norme sur L0+ (Ω), 21
O
op´erateur de Leray-Lions, 117 op´erateur moyenne de 1ere esp`ece, 49 op´erateur moyenne de 2nd esp`ece, 50 optimisation, 195
P
palier, 7 p´erim`etre d’un ensemble mesurable, 63 p´erim`etre de E dans Ω relativement ` a b, 175 physique des plasmas, 214 plateaux, 7 Poly` a-Sz¨ego, 61 Poly` a-Sz¨ego (in´egalit´es classiques), 75 Poly` a-Sz¨ego (in´egalit´es ponctuelles), 77 Poly` a-Sz¨ego(extension des in´egalit´es), 78 probl`emes nonlocaux, 206 propri´et´e de contraction, 18 propri´et´e PSR, 84
R
r´earrangement d´ecroissant, 8 r´earrangement relatif, 41 r´earrangement sph´erique, 75 r´egularit´e (th´eor`eme de), 68 r´egularit´e des r´earrangements des I-fonctions, 142 r´egularit´e du r´earrangement sph´erique, 121 r´egularit´e en temps, 217
S
sous-diff´erentielle de F (s, ·), 34
R´ esum´ e
Ce livre est accessible en grande partie `a toute personne ayant une culture en analyse r´eelle de base (th´eorie de la mesure de Lebesgue). Il aborde d’abord la question : “Comment trouver une racine commune a` toute une famille d’in´egalit´es”? On obtient alors les in´egalit´es de type Poincar´e-Sobolev pour les espaces norm´es dont la norme est de Fatou et invariante par r´earrangement, les in´egalit´es de type Gagliardo-Nirenberg pour des espaces norm´es, les in´egalit´es de Poly` a-Sz¨ego ou encore les in´egalit´es donnant la r´egularit´e des solutions de probl`emes aux limites. “Peut-on obtenir toutes ces in´egalit´es uniquement `a partir d’un minimum d’informations”? Nous r´epondrons positivement en introduisant les in´egalit´es ponctuelles, li´ees aux r´earrangements monotones et relatifs. On retrouvera alors dans ce livre non seulement les inclusions et interpolations li´ees aux inclusions de Poincar´e-Sobolev classiques mais aussi leurs extensions aux espaces invariants par r´earrangement tels les espaces de Lorentz, les petits espaces de Lebesgue et les r´esultats classiques de r´egularit´e Lp pour certaines ´equations aux d´eriv´ees partielles. Outre cela, on y trouvera toute une vari´et´e d’applications de l’analyse fonctionnelle concernant les r´earrangements et les espaces qui leur sont li´es.
D´ej` a parus dans la mˆeme collection 1. T. Cazenave, A. Haraux : Introduction aux probl`emes d’´ evolution semi-lin´eaires. 1990 2. P. Joly : Mise en œuvre de la m´ethode des ´el´ ements finis. 1990 3/4. E. Godlewski, P.-A. Raviart : Hyperbolic systems of conservation laws. 1991 5/6. Ph. Destuynder : Mod´ elisation m´ecanique des milieux continus. 1991 7. J. C. Nedelec : Notions sur les techniques d’´el´ ements finis. 1992 8. G. Robin : Algorithmique et cryptographie. 1992 9. D. Lamberton, B. Lapeyre : Introduction au calcul stochastique appliqu´e. 1992 10. C. Bernardi, Y. Maday : Approximations spectrales de probl`emes aux limites elliptiques. 1992 11. V. Genon-Catalot, D. Picard : El´ ements de statistique asymptotique. 1993 12. P. Dehornoy : Complexit´e et d´ ecidabilit´e. 1993 13. O. Kavian : Introduction ` a la th´ eorie des points critiques. 1994 ´ 14. A. Bossavit : Electromagn´ etisme, en vue de la mod´elisation. 1994 15. R. Kh. Zeytounian : Mod´ elisation asymptotique en m´ecanique des fluides Newtoniens. 1994 16. D. Bouche, F. Molinet : M´ ethodes asymptotiques en ´electromagn´etisme. 1994 17. G. Barles : Solutions de viscosit´e des ´equations de Hamilton-Jacobi. 1994 18. Q. S. Nguyen : Stabilit´ e des structures ´elastiques. 1995 19. F. Robert : Les syst` emes dynamiques discrets. 1995 20. O. Papini, J. Wolfmann : Alg` ebre discr` ete et codes correcteurs. 1995 21. D. Collombier : Plans d’exp´ erience factoriels. 1996 22. G. Gagneux, M. Madaune-Tort : Analyse math´ematique de mod`eles non lin´ eaires de l’ing´ enierie p´ etroli`ere. 1996 23. M. Duflo : Algorithmes stochastiques. 1996 24. P. Destuynder, M. Salaun : Mathematical Analysis of Thin Plate Models. 1996 25. P. Rougee : M´ ecanique des grandes transformations. 1997 ¨ rmander : Lectures on Nonlinear Hyperbolic Differential Equations. 1997 26. L. Ho ´chal, C. Sagastiza ´bal : Optimisation 27. J. F. Bonnans, J. C. Gilbert, C. Lemare num´ erique. 1997 28. C. Cocozza-Thivent : Processus stochastiques et fiabilit´e des syst` emes. 1997 ´ Pardoux, R. Sentis : M´ 29. B. Lapeyre, E. ethodes de Monte-Carlo pour les ´equations de transport et de diffusion. 1998 30. P. Sagaut : Introduction ` a la simulation des grandes ´echelles pour les ´ecoulements de fluide incompressible. 1998 31. E. Rio : Th´ eorie asymptotique des processus al´eatoires faiblement d´ependants. 1999 32. J. Moreau, P.-A. Doudin, P. Cazes (Eds.) : L’analyse des correspondances et les techniques connexes. 1999 33. B. Chalmond : El´ ements de mod´elisation pour l’analyse d’images. 1999 34. J. Istas : Introduction aux mod´elisations math´ematiques pour les sciences du vivant. 2000 35. P. Robert : R´ eseaux et files d’attente : m´ethodes probabilistes. 2000 36. A. Ern, J.-L. Guermond : El´ ements finis : th´eorie, applications, mise en œuvre. 2001 37. S. Sorin : A First Course on Zero-Sum Repeated Games. 2002
38. J. F. Maurras : Programmation lin´eaire, complexit´e. 2002 39. B. Ycart : Mod` eles et algorithmes Markoviens. 2002 40. B. Bonnard, M. Chyba : Singular Trajectories and their Role in Control Theory. 2003 41. A. Tsybakov : Introdution ` a l’estimation non-param´etrique. 2003 42. J. Abdeljaoued, H. Lombardi : M´ ethodes matricielles – Introduction ` a la complexit´e alg´ ebrique. 2004 43. U. Boscain, B. Piccoli : Optimal Syntheses for Control Systems on 2-D Manifolds. 2004 44. L. Younes : Invariance, d´eformations et reconnaissance de formes. 2004 45. C. Bernardi, Y. Maday, F. Rapetti : Discr´etisations variationnelles de probl`emes aux limites elliptiques. 2004 46. J.-P. Franc ¸ oise : Oscillations en biologie : Analyse qualitative et mod`eles. 2005 47. C. Le Bris : Syst` emes multi-´echelles : Mod´elisation et simulation. 2005 48. A. Henrot, M. Pierre : Variation et optimisation de formes : Une analyse g´eometric. 2005 ´garay-Fesquet : Hi´ 49. B. Bide erarchie de mod`eles en optique quantique : De MaxwellBloch ` a Schr¨ odinger non-lin´eaire. 2005 ´ger, E. Zuazua : Wave Propagation, Observation and Control in 1 − d Flexible 50. R. Da Multi-Structures. 2005 ´lat : M´ 51. B. Bonnard, L. Faubourg, E. Tre ecanique c´eleste et contrˆ ole des v´ ehicules spatiaux. 2005 52. F. Boyer, P. Fabrie : El´ ements d’analyse pour l’´etude de quelques mod`eles d’´ ecoulements de fluides visqueux incompressibles. 2005 `s, C. L. Bris, Y. Maday : M´ 53. E. Cance ethodes math´ematiques en chimie quantique. Une introduction. 2006 54. J-P. Dedieu : Points fixes, zeros et la methode de Newton. 2006 55. P. Lopez, A. S. Nouri : Th´ eorie ´el´ ementaire et pratique de la commande par les r´ egimes glissants. 2006 56. J. Cousteix, J. Mauss : Analyse asympotitque et couche limite. 2006 57. J.-F. Delmas, B. Jourdain : Mod` eles al´ eatoires. 2006 58. G. Allaire : Conception optimale de structures. 2007 59. M. Elkadi, B. Mourrain : Introduction ` a la r´ esolution des syst`emes polynomiaux. 2007 60. N. Caspard, B. Leclerc, B. Monjardet : Ensembles ordonn´es finis : concepts, r´ esultats et usages. 2007 61. H. Pham : Optimisation et contrˆ ole stochastique appliqu´es ` a la finance. 2007 62. H. Ammari : An Introduction to Mathematics of Emerging Biomedical Imaging. 2008 63. C. Gaetan, X. Guyon : Mod´ elisation et statistique spatiales. 2008 64. Rakotoson, J.-M. : R´ earrangement Relatif. 2008