Balades circuits enchanteurs et
au Québec
Les jolies routes / Les lieux historiques mémorables / Les charmants villages / Les beaux sites naturels
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Les complexes hydroélectriques et le territoire cri
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Les Laurentides, royaume des vacanciers p 81 La vallée des Outaouais p 151
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Le royaume du Saguenay p 122 Trois-Pistoles
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Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve p 105
Lac Saint-Jean Charlevoix,
entre fleuve et montagnes p 13
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132
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155
La côte de Beaupré
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Rivière-du-Loup
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138
p 35
Montmagny
La Tuque
L’île d’Orléans, au pays de Félix Leclerc p 54
Victoriaville Sorel-Tracy
Drummondville
Montérégie: le chemin des Patriotes p 93 Saint-Hyacinthe
Laval Montréal
Granby
Sherbrooke
Île aux Loups
L’île Jésus, cette méconnue Lac Champlain
Île de la Grande Entrée
Île Boudreau
Golfe du Saint-Laurent
Île du Cap aux Meules
La routes des vins et des vergers des Cantons-de-l’Est p 115
L’ouest de l’île de Montréal, la campagne en ville p 99
Grosse-Île
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Trois-Rivières
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Les îles de la Madeleine, à couper le souffle ! p 64
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À la découverte de la Mauricie p 47
Les seigneuries de la Côte-du-Sud p 128
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Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets DolbeauMistassini
Le tour de la Gaspésie p 140
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La Côte-Nord: Baie-Comeau grands espaces et nature sauvage p 41
Cap-aux-Meules
Île du Havre Aubert
Baie de Plaisance
Île d'Entrée
p 59
L'Anse-à-la-Cabane
Mise à jour de la deuxième édition: Marie-Josée Guy Collaboration à la recherche et à la rédaction (extraits du guide Ulysse Le Québec): François Rémillard, Benoit Prieur Éditeur: Pierre Ledoux Adjointe à l’édition: Annie Gilbert Correcteur: Pierre Daveluy Conception graphique: Pascal Biet Infographistes: Marie-France Denis, Philippe Thomas Cartographe: Kirill Berdnikov Photographies: Page couverture, Une église de l’île d’Entrée, Îles de la Madeleine © Alt-6 / First Light; Baies rouges de quatre-temps © Thierry Ducharme; Détail d’un toit de maison ancienne © iStockphoto.com; Canots sur un lac du parc national de la Mauricie © iStockphoto.com/Marco Maccarini Cet ouvrage a été réalisé sous la direction d’Olivier Gougeon. Remerciements: Guides de voyage Ulysse reconnaît l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour ses activités d’édition. Guides de voyage Ulysse tient également à remercier le gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Guides de voyage Ulysse est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre : Balades et circuits enchanteurs au Québec 2e éd. (Petits bonheurs) Comprend un index. ISBN 978-2-89464-822-3 1. Québec (Province) - Guides. 2. Québec (Province) - Circuits touristiques. 3. Voyages en automobile - Québec (Province) - Guides. FC2907.B34 2009 917.1404’5 C2008-942319-4
Toute photocopie, même partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, sont formellement interdites sous peine de poursuite judiciaire. © Guides de voyage Ulysse inc. Tous droits réservés Bibliothèque et Archives nationales du Québec Dépôt légal – Deuxième trimestre 2009 ISBN 978-2-89464-822-3 Imprimé au Canada
Sommaire – Légende des cartes
Sommaire Écrivez-nous
6
Les Laurentides, royaume des vacanciers 81
L’Abitibi, pays des chercheurs d’or
7
La Minganie, au rythme des marées
88
Charlevoix, entre fleuve et montagnes
13
Montérégie: le chemin des Patriotes
93
Le chemin du Roy
22
Les complexes hydroélectriques et le territoire cri
L’ouest de l’île de Montréal, la campagne en ville
99
29
La côte de Beaupré
35
Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve
La Côte-Nord: grands espaces et nature sauvage
41
105
La route des vins et des vergers des Cantons-de-l’Est
115
Le royaume du Saguenay
122
Les seigneuries de la Côte-du-Sud
128 140
À la découverte de la Mauricie
47
L’île d’Orléans, au pays de Félix Leclerc
54
L’île Jésus, cette méconnue
59
Le tour de la Gaspésie
Les Îles de la Madeleine, à couper le souffle!
La vallée des Outaouais
151
64
Index
157
Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets
70
Lanaudière: la Matawinie
77
Légende des cartes Aéroport
Parc
Barrage
Réserve faunique
Capitale de pays
Trajet aller-retour
Capitale provinciale
Traversier (ferry)
Direction
Traversier (navette)
Montagne
Symboles utilisés dans ce guide – Écrivez-nous
Symboles utilisés dans ce guide
Itinéraire
À ne pas manquer Vaut le détour
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Téléphone
Intéressant
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Tous les jours
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Accessibilité partielle ou totale aux personnes à mobilité réduite
Écrivez-nous
Tous les moyens possibles ont été pris pour que les renseignements contenus dans ce guide soient exacts au moment de mettre sous presse. Toutefois, des erreurs peuvent toujours se glisser, des omissions sont toujours possibles, des adresses peuvent disparaître, etc.; la responsabilité de l’éditeur ou des auteurs ne pourrait s’engager en cas de perte ou de dommage qui serait causé par une erreur ou une omission. Nous apprécions au plus haut point vos commentaires, précisions et suggestions, qui permettent l’amélioration constante de nos publications. Il nous fera plaisir d’offrir un de nos guides aux auteurs des meilleures contributions. Écrivez-nous à l’une des adresses suivantes, et indiquez le titre qu’il vous plairait de recevoir. www.guidesulysse.com
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L’Abitibi, pays des
L’Abitibi, pays des chercheurs d’or
chercheurs d’or
Des centaines de lacs et de rivières, la forêt à perte de vue et un relief de hauts plateaux relativement peu prononcé font de l’Abitibi un lieu idéal pour la chasse, la pêche et le camping sauvage. L’Abitibi est traversée par la ligne démarquant les eaux qui coulent vers le fleuve Saint-Laurent, au sud, de celles coulant vers la baie James, au nord, et c’est d’ailleurs ce que le mot d’origine algonquine Abitibi signifie: «ligne de partage des eaux».
L’itinéraire
L’Abitibi est située à environ 500 km
de Montréal. Il est recommandé de prévoir un arrêt à mi-parcours. Empruntez l’autoroute 15 Nord au départ de Montréal. À Sainte-Agathe, elle devient la route 117.
Val-d’Or En 1922, des prospecteurs découvrent aux limites de la faille minéralisée de Cadillac un formidable gisement d’or. Une ville champignon verra bientôt le jour dans cette vallée de l’or. Elle portera un nom qui lui convient à merveille: Val-d’Or. Au cours des années 1930, Val-d’Or fut le plus important site d’extraction d’or au monde. Elle demeure encore de nos jours un important centre minier. Vous pouvez monter au sommet (18 m) de la Tour d’observation Rotary (p819-8249646), située à l’angle des boulevards des Pins et Sabourin, pour vous faire une idée des vastes horizons qui caractérisent le nord du Québec. Le Village minier de Bourlamaque (fin juin à début sept tlj 9h à 17h, reste de l’année sur réservation; 90 av. Perreault, p819-825-7616, www.citedelor.com). Le village
L’Abitibi, pays des chercheurs d’or Val-d’Or
minier de Bourlamaque surgit du sol au printemps de 1935 pour loger les mineurs et leur famille. Ce témoin unique de la ruée vers l’or en Abitibi a été miraculeusement préservé dans ses moindres détails par l’entreprise Lamaque, qui l’a fait construire, puis par la Ville de Val-d’Or, à laquelle il a été annexé en 1965. Classé arrondissement historique en 1978, ce quartier entier comporte 54 authentiques maisons de mineurs de bois rond, chacune pouvant se définir comme la fameuse «cabane au Canada». Les maisons sont toujours habitées et parfaitement entretenues. La Cité de l’Or (25$, famille 67$; t; mi-juin à début sept 9h à 17h, sept à mai lun-ven 9h à 17h sur réservations; 123 av. Perreault, p819-825-7616 ou 877-582-5367, www.citedelor.com) vous donne l’occasion de descendre 90 m sous terre dans une ancienne mine. On y explique les différentes techniques d’extraction de l’or. Cette expérience intéressante permet de voir les incroyables conditions de travail des hommes-taupes.
La Sarre Lac Macamic Macamic Île-Nepawa
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Lac Abitibi
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Saint-Norbertde-Mont-Brun Rouyn-Noranda Rivière-Héva McWatters
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117
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111
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Malartic
L’Abitibi, pays des chercheurs d’or Amos
La culture autochtone est importante à Val-d’Or, et le Centre d’amitié autochtone (entrée libre toute l’année; t; 1272 7e Rue, p819-825-6857, www.caavd-vdnfc.ca) vous ouvre un accès privilégié à l’histoire, aux légendes et aux traditions des nations amérindiennes de la région. Dans la boutique, vous pourrez voir les œuvres d’artisans amérindiens. La �réserve faunique La Vérendrye (3,50$; p819-435-2541 ou 800-665-6527, www.sepaq.com) couvre 12 589 km2, ce qui représente le deuxième territoire naturel en importance au Québec. Elle est devenue, au fil des années, le paradis des amateurs de plein air de tout acabit. Ainsi, chaque été, de nombreux adeptes du canot, du canot-camping, de la pêche, et même des cyclistes et des vacanciers de villégiature (qui y garent leur véhicule motorisé ou y plantent leur tente), y affluent. Poursuivez sur la route 117 en direction de Malartic.
Malartic Cette communauté minière n’est guère active dans l’exploitation des gisements aurifères, mais des bâtiments de la ruée vers l’or ont subsisté, donnant à Malartic un air de Far West amusant. 109
Rochebaucourt
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La Corne 111 397
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Le Musée minéralogique de Malartic (6$; t; juin à mi-sept tlj 9h à 17h; mi-sept à fin mai lun-ven 9h à 12h et 13h à 17h, fin de semaine sur réservation; 650 rue de la Paix, p819-757-4677, www.museemalartic.qc.ca) a été fondé par un groupe de mineurs désireux de partager leur expérience avec le public. Aujourd’hui, il vit résolument au XXIe siècle avec des expositions fort instructives. On y explique les étapes de formation de notre planète ainsi que le rôle de ses nombreux minéraux dans notre vie quotidienne. S’y tient aussi un spectacle multimédia.
d’Amos.
À Rivière-Héva, prenez la route 109 en direction
Val-d’Or Amos À l’été de 1912, les premiers colons de l’Abitibi s’installent sur les berges de la rivière Harricana après un voyage épuisant. Le premier village de cabanes rusti-
10
L’Abitibi, pays des chercheurs d’or Amos
ques, bâties avec le bois coupé pour défricher le site, fait rapidement place à une ville moderne qui n’a rien à envier aux autres villes du Québec. Amos a été le point de départ de la colonisation de l’Abitibi. Elle en est toujours le centre administratif et religieux. La cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila (11 boul. Mgr-Dudemaine, p819-732-2110), élevée à ce rang en 1939, a été construite en 1923. Sa structure circulaire inusitée, coiffée d’un large dôme, et son vocabulaire romano-byzantin ne sont pas sans rappeler l’église Saint-Michael and Saint-Anthony de Montréal. L’intérieur est orné de marbres d’Italie, de belles mosaïques et de verrières françaises. Le Refuge Pageau (12,50$; début juin à fin août mar-dim 10h à 16h, sept et oct visites guidées lun-ven 10h30 et 13h30, sam-dim 13h à 16h, hiver lun-ven visites guidées à 13h30, sam-dim 13h30 et 15h; 4241 ch. Croteau, p819-732-8999, www.refugepageau. ca) recueille les animaux blessés, les soigne et, une fois ces bêtes guéries, les remet en liberté. Malheureusement, ces bêtes ne peuvent pas toutes retourner dans la nature sans risques; alors certaines restent au refuge et amusent les visiteurs. En automne, vous pourrez être témoin du magnifique spectacle des oiseaux migrateurs qui s’arrêtent au refuge. Outre les ours et les loups, on y retrouve des renards intéressés, des chevreuils curieux, des aigles fiers et plusieurs autres représentants de la faune québécoise. À 10 km au sud-est d’Amos, sur la route 111 Est, vous accueillent les villages de Saint-Marc-deFiguery et de La Corne.
La Corne À La Corne, située un peu au sud de Saint-Marc-de-Figuery, se trouve un attrait intéressant: le Dispensaire de la Garde à la Corne (6$; t; mi-juin à début sept tlj 9h à 17h; 339 route 111, p819-799-2181, www.dispensairedelagarde.com), un lieu historique national du Canada. Il s’agit d’un dispensaire ayant appartenu à une infirmière de colonie, l’une de ces femmes qui travaillaient aussi comme sages-femmes et même comme vétérinaires dans les coins les plus reculés du territoire en pleine colonisation. Le site nous rappelle leur vie et leur travail. À 3 km au nord d’Amos se trouve le village algonquin de Pikogan.
Pikogan Les Algonquins de l’Harricana ont préservé leur nomadisme jusqu’en 1954, année où ils s’installent sur un site qu’ils baptisent Pikogan, mot d’origine algonquine qui signifie «tente de peaux». La chapelle du village retient l’attention par sa forme conique héritée du tipi. L’intérieur,
L’Abitibi, pays des chercheurs d’or La Sarre 11
aménagé par les Algonquins, comprend notamment un chemin de croix disposé sur des peaux de castors. Empruntez la route 111 Ouest depuis Amos.
Authier L’École du Rang II (5$; fin juin à début sept tlj 9h30 à 17h30; 269 route 111, p819782-3289). Au Québec, les villages sont parfois fort éloignés les uns des autres. Jusqu’au début des années 1960, les écoles de rang apporteront pour les plus jeunes une solution aux longs déplacements qu’ils doivent entreprendre pour se rendre dans les principales agglomérations. Ces établissements étaient construits en rase campagne et étaient administrés par le gouvernement québécois. Une «maîtresse d’école» enseignait aux enfants des différents niveaux, réunis dans une seule et même salle de classe. L’institutrice demeurait sur place, dans un logement attenant à la salle principale. L’École du Rang II, construite en 1937, a été transformée en centre d’interprétation des écoles de rang au Québec. L’intérieur, demeuré intact, abrite encore les pupitres, les manuels scolaires et le logement de l’institutrice. La route 111 traverse ensuite Macamic, située au bord du lac du même nom. Prenez à droite la route 393 Nord pour atteindre La Sarre.
La Sarre La forêt constitue encore la principale source de revenus pour les habitants de la région, même si cette ressource diminue et devient une source de tension entre les travailleurs et la société civile, de plus en plus sensible à la cause forestière et, plus largement, environnementale. Le Centre d’interprétation de la foresterie (entrée libre; fin juin à fin août visite libre tlj 9h à 18h; visites guidées lun-ven 9h30 à 12h et 13h à 16h30, dim 12h à 17h; 600 rue Principale, p819-333-3318), au bureau de tourisme local, illustre le développement de l’industrie forestière à La Sarre. Reprenez la route 393 en sens inverse jusqu’à Duparquet, site d’une mine d’or abandonnée. Prenez à gauche la route 388 Est, puis à droite la route 101 Sud, que vous suivrez jusqu’à D’Alembert. Ensuite, tournez à gauche en direction de Saint-Norbert-de-Mont-Brun, où se trouve l’entrée du parc national d’Aiguebelle.
Le parc national d’Aiguebelle (3,50$; t; 4702 rang Hudon, Mont-Brun, p819637-7322 ou 800-665-6527, www.sepaq.com) couvre un territoire de 268,3 km². En plus des multiples lacs et rivières, on y retrouve les plus hautes collines de la région. Les visiteurs peuvent y pratiquer plusieurs activités de plein air tout au long de l’année, dont les plus populaires sont
12
L’Abitibi, pays des chercheurs d’or La Sarre
le canot, la pêche, la randonnée pédestre durant la saison estivale, et le ski de fond ainsi que la raquette durant l’hiver. On peut aussi y séjourner en refuge ou en camping. Reprenez la route 101 Sud en direction de Rouyn-Noranda.
Rouyn-Noranda Autrefois formée des deux municipalités autonomes de Rouyn et de Noranda, implantées respectivement sur les rives sud et nord du lac Osisko, cette ville minière a vu le jour à la suite de la découverte dans la région d’importants gisements d’or et de cuivre. En 1921, il n’y avait encore là que forêt et rochers. Cinq ans plus tard, une ville complète, avec églises, usines et résidences, était visible au même endroit. Même si les mines de Rouyn-Noranda sont aujourd’hui épuisées, la ville demeure un important centre de transformation du minerai. L’église orthodoxe russe (7$; fin juin à début sept tlj 9h à 17h, visites guidées 9h, 10h30, 13h30 et 15h, hors saison sur réservation; 201 rue Taschereau O., p819-797-7125) nous rappelle que les villes minières de l’Abitibi ont attiré un fort contingent d’immigrants d’Europe de l’Est au cours des années 1930 et 1940. À l’intérieur, on y dresse le portrait de chacune de ces communautés qui ont joué un rôle important dans le développement de la ville. Il est possible de visiter la fonderie Horne (entrée libre; fin juin à début sept tlj 9h à 15h; 1 av. Carter, p819-797-3195 ou 888-797-3195, sur réservation). Découvrez ce complexe ouvert en 1927, et toujours en activité. Appartenant aujourd’hui à l’entreprise Xtrata Cuivre Canada, il est considéré comme l’un des plus importants producteurs mondiaux de cuivre et de métaux précieux. Les promoteurs du Centre éducatif forestier du Lac-Joannès (entrée libre ou payante selon les activités; fin juin à début sept tlj 10h à 18h; 703 ch. des Cèdres, par la route 117, direction Rouyn-Noranda, McWatters, p819-762-8867, www.afat.qc.ca) privilégient les activités en famille, et c’est pourquoi on y retrouve des installations pour tous. Fondé en 1972, le centre tente de vulgariser les activités économiques du milieu forestier en proposant des sentiers pédestres, une piste d’hébertisme et un gigantesque labyrinthe habité de personnages le samedi. Des guides d’observation sont offerts pour une meilleure compréhension de la faune et de la flore lors des randonnées. Le Parc Botanique à Fleur d’Eau (entrée libre; juin à août tlj 10h à 16h; 325 av. Principale, p819-797-8753) est sillonné par un sentier pédestre permettant d’admirer la flore et la faune de ce site enchanteur situé le long du lac Édouard. Avis aux ornithophiles, on y retrouve une grande variété d’oiseaux. Pour revenir à Montréal, empruntez la route 117 Sud jusqu’à Sainte-Agathe, puis l’autoroute 15 Sud.
13
Charlevoix, entre fleuve
Charlevoix, entre fleuve et montagnes
et montagnes
Dans ce pays que l’on dirait conçu pour les géants, les villages au creux des baies ou au sommet des caps ont l’apparence de jouets oubliés là par un enfant. À flanc de colline, les humbles maisons des fermiers se mêlent aux luxueuses résidences secondaires des villégiateurs, parfois transformées en auberges. Même si Charlevoix est l’une des premières régions où s’est développé le tourisme en Amérique du Nord, elle recèle néanmoins dans son arrière-pays des coins sauvages aux profondes vallées escarpées et entrecoupées de lacs.
L’itinéraire
De Québec, empruntez la route 138,
qui constitue le principal axe routier de Charlevoix. Après avoir traversé les étendues horizontales des battures du fleuve Saint-Laurent, la route 138 grimpe soudainement dans les montagnes de Charlevoix à l’endroit précis (cap Tourmente) où les Laurentides rejoignent le fleuve, refermant ainsi la vallée du Saint-Laurent à l’est. Si l’on jette un regard derrière soi, on aperçoit alors, par temps clair, l’île d’Orléans et la ville de Québec dans le lointain.
Petite-Rivière-Saint-François Jolis paysages charlevoisiens et cottages de bois composent le décor du paisible village linéaire de Petite-Rivière-Saint-François, qui s’étire entre mer et montagnes. La romancière Gabrielle Roy (1909-1983) y avait sa maison d’été, où elle se retirait pour écrire. Du quai, on jouit de belles vues sur les environs. Poursuivez sur la route 138 jusqu’à Baie-Saint-Paul.
14
Charlevoix, entre fleuve et montagnes Baie-Saint-Paul Baie-Saint-Paul On découvre l’ensemble de Baie-Saint-Paul au détour de la route. Une longue pente mène au cœur de la ville qui conserve un air vieillot, ce qui rend agréable la promenade dans les rues Saint-Jean-Baptiste, Saint-Joseph et Sainte-Anne, bordées de petites maisons de bois au toit mansardé qui abritent de nos jours boutiques et cafés. L’endroit attire depuis longtemps des artistes paysagistes nord-américains séduits par les montagnes et la lumière particulière de Charlevoix. Aussi trouve-t-on à Baie-Saint-Paul une grande concentration de galeries et centres d’art où l’on peut voir et acheter des peintures et gravures canadiennes. Baie-Saint-Paul est particulièrement intéressante pour son �Circuit des galeries d’art. On y trouve de tout, chaque boutique ayant sa spécialité. Huiles, pastels, aquarelles, eauxfortes..., tableaux de grands noms et artistes à la mode, originaux et reproductions, sculptures et poésie..., l’idéal quoi! Le Belvédère Baie-Saint-Paul (444 boul. Mgr-De Laval, route 138, p418-435-6275), une halte routière, offre un point de vue des plus spectaculaires qui permet d’embrasser en un coup d’œil la vallée de la rivière du Gouffre, Baie-Saint-Paul et l’île aux Coudres. Aménagé dans un bâtiment moderne datant de 1967, le Carrefour culturel PaulMédéric (entrée libre; fin juin à mi-oct mar-dim 10h à 17h, horaire variable le reste de l’année; 4 rue Ambroise-Fafard, p418-435-2540, www.baiestpaul.com/carrefour) présente une sélection de toiles des artistes de Charlevoix, en plus d’organiser des concerts et différentes activités dans une foule de domaines artistiques. Le musée-galerie qu’est le �Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul (4$; t; fin juin à fin août mar-dim 10h à 18h, début sept à fin juin mar-dim 11h à 17h; 23 rue AmbroiseFafard, p418-435-3681, www.centredexpo-bsp.qc.ca) accueille des expositions temporaires provenant du monde entier. Un symposium de peinture au cours duquel on peut voir à l’œuvre de jeunes artistes est organisé par le centre tous les mois d’août. La Laiterie Charlevoix (entrée libre; fin juin à début sept lun-ven 8h à 17h30, sam-dim 9h à 19h; début sept à fin juin lun-ven 8h à 17h30, sam-dim 9h à 17h; 1167 boul. Mgr-De Laval, p418-435-2184, www.fromagescharlevoix.com), fondée en 1948, a conservé le caractère artisanal des méthodes de fabrication du fromage cheddar. Elle abrite l’Économusée du fromage. Chaque jour, avant 11h, vous pouvez voir les fromagers en action et apprendre les rudiments de la fabrication du fromage ainsi que de son processus de maturation. Quittez Baie-Saint-Paul par la route 362 (rue Leclerc) pour rejoindre Saint-Joseph-de-la-Rive, Les Éboulements et La Malbaie. Une halte panoramique, à flanc de montagne, permet d’apprécier le paysage grandiose.
Charlevoix, entre fleuve et montagnes Baie-Saint-Paul 15
Un peu plus loin, vous croiserez l’entrée du Domaine Charlevoix (10$ incluant la navette jusqu’au fleuve; fin mai à fin oct tlj 9h30 à 18h; 340 route 362, p418-435-2626, www. domainecharlevoix.com), qui offre l’occasion de pratiquer diverses activités de plein air telles que le ski de fond, la randonnée pédestre et le vélo de montagne. Les sentiers aménagés sont enjolivés par la diffusion de musique classique. Ses belvédères surplombant le fleuve SaintLaurent, ainsi que la terrasse Félix-Antoine-Savard, d’où l’on peut contempler l’île aux Coudres, constituent des haltes ravigotantes. On y trouve un restaurant ainsi qu’un agréable salon de thé en bordure d’un lac habité par des cygnes. Bucolique à souhait! Une excursion facultative au départ de Baie-Saint-Paul suit plutôt les routes 138 et 381, en direction de Saint-Urbain et de l’arrière-pays de Charlevoix.
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Tadoussac
Baie-SainteCatherine
SAGUENAY– LAC-SAINT-JEAN
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Parc national des Hautes-Gorgesde-la-Rivière-Malbaie
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Réserve faunique des Laurentides
Saint-Siméon
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Lac des Martres
ZEC des Martres
Île aux Lièvres
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Saint-Fidèle
Parc national des Grands-Jardins
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Cap-à-l'Aigle LaMalbaie
Notre-Dame-des-Monts
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Baie-Saint-Paul
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Saint-Joseph-de-la-Rive Île aux Coudres La Baleine
Saint-Louis
Petite-Rivière-Saint-François 138 Le Massif
BAS-SAINT-LAURENT
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Charlevoix, entre fleuve et montagnes Saint-Urbain Saint-Urbain Plusieurs activités de plein air sont proposées dans les environs du village de Saint-Urbain, qu’il s’agisse de ski de randonnée, d’escalade ou de pêche au saumon. Le village et les rangs des alentours offrent de multiples points de vue sur les montagnes de l’arrière-pays de Charlevoix. Situé à l’extrémité est de la réserve faunique des Laurentides, le parc national des GrandsJardins (3,50$; mi-mai à fin juin et août à fin oct lun, mer et ven 8h à 22h, dim, mar, jeu et sam 8h à 18h; juil tlj 8h à 22h; centre de services Thomas-Fortin, route 381, Km 31; bureau: 4 rue Maisonneuve, Clermont, p418-439-1227 ou 800-665-6527, www. sepaq.com), d’une superficie de 310 km2, est riche d’une faune et d’une flore de taïga et de toundra, tout à fait inusitées pour la région. Des randonnées pédestres, commentées par des naturalistes et visant à en faire découvrir les beautés naturelles, sont organisées tout au long de l’été. Parmi les promenades proposées, certaines permettent l’observation de caribous. Retournez à Baie-Saint-Paul et empruntez la route 362 vers l’est. Plus loin, à droite de la route, une pente abrupte mène à Saint-Joseph-de-la-Rive, en contrebas du village des Éboulements, auquel Saint-Joseph est fusionné.
Saint-Joseph-de-la-Rive Situé en bordure du fleuve Saint-Laurent, le village de Saint-Joseph-de-la-Rive a longtemps vécu au rythme de la mer. Les goélettes qui parsèment le rivage en témoignent avec éloquence. Depuis quelques décennies toutefois, la villégiature et l’artisanat ont remplacé la pêche et les constructions navales. À l’est du quai, où s’amarre le traversier menant à l’île aux Coudres, une plage de sable fin invite à la baignade en eau salée (mais très froide…). La Papeterie Saint-Gilles (entrée libre, visites guidées payantes pour les groupes; t; lun-ven 8h à 17h, sam-dim 9h à 17h; 304 rue Félix-Antoine-Savard, p418-635-2430 ou 866-635-2430, www.papeteriesaintgilles.com) est un atelier de fabrication de papier artisanal fondé en 1966 par le prêtre-poète Félix-Antoine Savard (1896-1982), auteur de Menaud maître-draveur, avec l’aide de Mark Donohue, membre d’une célèbre dynastie de l’industrie papetière canadienne. Pendant la visite des lieux, qui se doublent de l’Économusée du papier, des guides expliquent les différentes étapes de la fabrication du papier selon les techniques du XVIIe siècle (défibrage, encuvage, tamisage, pressage, séchage et calandrage). Le papier de Saint-Gilles est reconnaissable à son grain épais et à ses fleurs ou feuilles d’arbre insérées dans chaque pièce. Le Musée maritime de Charlevoix (5$; t; mi-mai à fin juin et début sept à mi-oct lun-ven 9h à 16h, sam-dim 11h à 16h; fin juin à début sept tlj 9h à 17h; 305 rue de l’Église, p418-635-1131 ou 635-2803, www.musee-maritime-charlevoix.com), installé sur
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le site d’un chantier naval, raconte la grande époque des fameuses goélettes. On peut visiter les bateaux sur place. Les Santons de Charlevoix (entrée libre, groupes 1$/pers. sur réservation; mi-mai à mi-oct 10h à 17; 303 rue de l’Église, p418-635-2521 ou 635-1362 hors saison, www. quebecweb.com/santons). Depuis plusieurs années, Saint-Joseph-de-la-Rive s’est mis à la confection des santons, ces figurines en terre cuite représentant non seulement la Sainte Famille de la crèche de Noël, mais aussi tous les personnages d’un village pouvant graviter autour d’une crèche. Cette tradition provençale a été transposée ici, à la différence que nos personnages sont costumés à la manière des Québécois d’antan et que les maisons qui les abritent sont des représentations en miniature des maisons traditionnelles de Charlevoix et de l’île aux Coudres.
Île aux Coudres La vie économique de l’île aux Coudres a gravité autour de la chasse aux cétacés pendant plusieurs générations, plus particulièrement la chasse au béluga. On extrayait la graisse des baleines pour ensuite la faire fondre afin de produire une huile destinée aux lampes d’éclairage. On peut voir, à ce sujet, le très beau film de Pierre Perreault, Pour la suite du monde. Les constructions navales, principalement les goélettes, appelées «voitures d’eau» dans la région de Charlevoix, constituaient également une industrie importante. Ces navires, d’abord à voiles, et plus récemment à moteur, servaient non seulement à la chasse aux baleines, mais aussi au cabotage. La récolte de la mousse de sphaigne dans les tourbières du centre de l’île, la pêche à l’anguille ainsi que le tourisme constituent de nos jours la raison d’être des habitants de l’île aux Coudres, qui a néanmoins su conserver son cachet et sa tranquillité. L’Isle-aux-Coudres constitue l’unique municipalité de l’île, formée à la suite de la fusion des villages de La Baleine, de Saint-Bernard et de Saint-Louis. Le traversier s’amarre au quai de Saint-Bernard, où commence la visite de l’île. C’est le meilleur endroit d’où contempler les montagnes de Charlevoix. On remarquera sur la grève un des derniers chantiers navals de l’île encore en activité. Suivez le chemin Royal, qui devient le chemin des Coudriers. Le long du parcours, vous pourrez voir plusieurs goélettes échouées sur les berges, doux souvenirs d’une époque révolue. Au cap à Labranche, vous apercevrez Baie-Saint-Paul par temps clair.
Le Musée Les Voitures d’Eau (3,50$; fin mai à mi-juin et mi-sept à mi-oct samdim 10h à 17h, mi-juin à mi-juil et mi-août à mi-sept tlj 10h à 17h, mi-juil à mi-août tlj 9h30 à 18h; 1922 ch. des Coudriers, St-Louis, p418-438-2208 ou 800-463-2118, www. quebecweb.com/voitureau) raconte l’aventure des goélettes, de leurs constructeurs et de
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Charlevoix, entre fleuve et montagnes Île aux Coudres
leurs équipages. Il a été fondé en 1973 par le capitaine Éloi Perron, qui a récupéré la goélette Mont-Saint-Louis, laquelle peut d’ailleurs être visitée de la cale à la timonerie. Les chapelles de procession (à l’entrée et à la sortie du village de St-Louis), construites en 1836, servaient pendant la procession de la Fête-Dieu, qui se tient encore dans certaines paroisses de la Côte-du-Sud (voir p 128). La chapelle Saint-Pierre, à l’entrée de Saint-Louis, a été restaurée en 1953. Quant à la chapelle Saint-Isidore, située à l’autre extrémité de l’agglomération, elle abrite l’ancien tabernacle de l’église paroissiale Saint-Louis, réalisé en 1771. Tournez à gauche dans le chemin du Moulin.
Les Moulins de L’Isle-aux-Coudres (8$; mi-mai à début oct tlj 9h30 à 17h30; 36 ch. du Moulin, St-Louis, p418-438-2184, www.lesmoulinsiac.com). Il est extrêmement rare de retrouver moulin à eau et moulin à vent dans un même voisinage. Les moulins de Saint-Louis forment, en fait, un ensemble unique au Québec. Le moulin à eau, érigé en 1825, et le moulin à vent de 1836 se complètent, l’un prenant la relève de l’autre selon les conditions climatiques du moment. On y retrouve l’Économusée de la meunerie. Revenez au chemin des Coudriers, que vous suivrez vers l’est jusqu’à La Baleine. Un second chemin parallèle longe le haut du cap. Vous pouvez cependant vous rendre à la maison Leclerc par le chemin des Coudriers.
La maison Leclerc (126 route Principale), construite vers 1750 à l’aide de galets, est depuis toujours propriété de la famille Leclerc. Son profil, très bas, s’inscrit dans la tradition des premières habitations paysannes du Régime français, conçues pour offrir une résistance minimale aux vents violents du Saint-Laurent. En poursuivant votre route pour boucler le tour de l’île, vous passerez devant d’étranges piquets plantés dans l’eau à proximité de la plage, utilisés pendant la saison de la pêche à l’anguille (pêche à la fascine). Reprenez le traversier pour Saint-Joseph-de-la-Rive et remontez vers Les Éboulements.
Les Éboulements En 1663, un violent tremblement de terre entraîna un gigantesque glissement de terrain. On raconte que la moitié d’une petite montagne s’affaissa alors dans le fleuve, ce qui valut à la région le nom des Éboulements (éboulis).
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Le manoir de Sales-Laterrière (159 rue Principale, p418-635-2666) et son moulin banal (3$; fin juin à début sept tlj 10h à 17h; 157 rue Principale, p418-635-2239, www.camplemanoir.qc.ca). Une chapelle de procession en bois (vers 1840), autrefois située à Saint-Nicolas, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, accueille le visiteur à l’entrée du site. Elle a été reconstruite là en 1968 sous les auspices d’un organisme de préservation du patrimoine, à qui appartient également le moulin seigneurial. Celui-ci a été érigé en 1790 au sommet d’une chute haute de 30 m lui conférant un aspect pittoresque qui inspire peintres et autres esprits romantiques. Adjacente au restaurant et à la ferme du même nom, la petite boutique Les Saveurs Oubliées (350 route 362, p418-635-9888, www.agneausaveurscharlevoix.com) vend les créations (charcuteries, gelées, confitures, etc.) de Régis Hervé, élaborées à partir des produits frais de la région. Les visites de la ferme peuvent aussi se révéler très agréables. La route 362 mène ensuite à Saint-Irénée, que vous rejoindrez après une descente spectaculaire en face du fleuve. Une fois rendu au niveau de l’eau, surveillez l’entrée du Domaine Forget sur votre gauche.
Saint-Irénée Le Domaine Forget (le prix d’entrée et l’horaire varient selon l’activité choisie; 5 rang St-Antoine, p418-452-8111 ou 888-336-7438, www.domaineforget.com). Sir Rodolphe Forget (1861-1919) fut l’un des grands hommes d’affaires canadiens-français au tournant du XXe siècle. En plus de diriger les destinées d’une dizaine d’entreprises et d’occuper son poste de président de la Bourse de Montréal, il se fait élire député de Charlevoix (1904-1917), qu’il relie à Québec par un chemin de fer. À partir de 1901, il passe ses étés à Gil’Mont, son domaine distribué sur trois plateaux au-dessus du fleuve et du village de Saint-Irénée. La vaste propriété possède sa propre centrale électrique, de même qu’une dizaine de bâtiments secondaires des plus intéressants. La salle de concerts du Domaine Forget, soit la Salle Françoys-Bernier, peut accueillir 600 mélomanes qui découvriront avec plaisir ses qualités acoustiques uniques. Avant d’arriver à Pointe-au-Pic, la route longe le Club de golf Fairmont Le Manoir Richelieu, certainement l’un des plus beaux parcours d’Amérique. Au bas de la côte Bellevue, tournez à droite dans la rue Principale.
La Malbaie Par un beau jour de 1608, Samuel de Champlain, en route pour Québec, mouille dans une baie de Charlevoix pour la nuit. Quelle ne fut pas sa surprise de constater en se réveillant au petit matin que sa flotte reposait sur la terre et non dans l’eau. En effet, à chaque marée basse, l’eau s’en retire complètement, prenant au piège les navires qui s’y trouvent. Il se serait alors
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exclamé «Ah! La malle baye!», ce qui veut dire «mauvaise baie». En plus de regrouper Pointeau-Pic, Clermont, Saint-Fidèle, Sainte-Agnès et Cap-à-l’Aigle, La Malbaie forme, de nos jours, un tissu continu de rues et de maisons, distribué dans les terres et sur le pourtour de cette fameuse baie. Au début du XXe siècle, de riches Américains et Canadiens anglais se font construire des villas dans les environs du chemin des Falaises, qu’il faut parcourir d’un bout à l’autre. Seul parmi les grands hôtels de Charlevoix à avoir survécu, le �Manoir Richelieu (181 rue Richelieu) a vu le jour en 1899. Au premier hôtel de bois a succédé l’hôtel actuel en béton (Fairmont Le Manoir Richelieu), à l’épreuve du feu et des tremblements de terre. Nombre de personnalités y ont séjourné, de Charlie Chaplin au roi de Siam (aujourd’hui la Thaïlande), en passant par les richissimes Vanderbilt de New York. Même si l’on ne réside pas au Manoir, il est permis de parcourir discrètement son allée intérieure, bordée d’élégants salons, et de flâner dans ses jardins surplombant le fleuve Saint-Laurent. Le Casino de Charlevoix (t; 183 rue Richelieu, p418-665-5300 ou 800-665-2274, www.casino-de-charlevoix.com) est un casino à l’européenne voisin du Manoir Richelieu. Agréablement aménagé, il est très fréquenté. Revenez en direction de la côte Bellevue. Tournez à droite pour rejoindre le boulevard de Comporté, qui longe la baie. L’accès au stationnement du Musée de Charlevoix se trouve sur la droite.
Le Musée de Charlevoix (7$; t; juin à mi-oct tlj 9h à 17h; mi-oct à fin mai lun-ven 10h à 17h, sam-dim 13h à 17h; 10 ch. du Havre, p418-665-4411, www.museedecharlevoix. qc.ca), à l’intérieur duquel il est agréable de déambuler, est réservé à l’histoire et à l’ethnologie charlevoisienne ainsi qu’à l’art populaire. Si l’on poursuit son chemin sur le boulevard de Comporté, on rejoint la route 138 Ouest, qui pénètre profondément à l’intérieur des terres en direction des villages de Clermont, de Sainte-Agnès et surtout de Saint-Aimé-des-Lacs, qui donne accès au très beau parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. Le paysage de cet arrière-pays est montagneux, mais offre aussi de larges percées visuelles sur des vallées et des plateaux boisés. D’une grande richesse écologique, le ��parc national des Hautes-Gorges-de-la-RivièreMalbaie (3,50$; fin mai à mi-oct lun-ven 8h à 17h et sam-dim 8h à 19h; accès par la rue Principale qui traverse St-Aimé-des-Lacs; bureau: 4 rue Maisonneuve, Clermont, p418-439-1227 ou 800-665-6527, www.sepaq.com), qui s’étend sur quelque 225 km², fut créé afin d’en protéger le site de l’exploitation commerciale. Il y a 800 millions d’années, une cassure terrestre forma de magnifiques gorges qui furent, par la suite, modelées par les glaciers. Les types de forêts couvrant la région sont en outre d’une incroyable diversité, allant des
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érablières à la toundra alpine. Le centre de location du parc propose des vélos de montagne et des canots afin de faire profiter les visiteurs des magnifiques sentiers et rivières du parc.
Cap-à-l’Aigle Le manoir Fraser (on ne visite pas; route 138) a été construit pour le fils de Malcolm Fraser en 1827. Endommagé par un incendie en 1975, il a été restauré par la famille Cabot, propriétaire des titres de la seigneurie de Cap-à-l’Aigle depuis 1902. Tournez à droite dans le chemin Saint-Raphaël, que vous suivrez jusqu’à la jonction avec la route 138 Est. Celle-ci traverse Saint-Fidèle puis Port-au-Persil.
Port-au-Persil Ce charmant petit port doit sa notoriété à sa chute d’eau, à sa chapelle anglicane ainsi qu’à la route qui sillonne la montagne, dévoilant des paysages pittoresques d’une grande beauté. Fondée en 1976 par Pierre Legault, la galerie-boutique-atelier-café Poterie de Port-auPersil (galerie-boutique: juin à sept tlj 9h à 18h, mai et mi-sept à fin oct 10h à 16h; ateliers: fin juin à fin août 9h30 à 16h30 sur réservation, hors saison sur demande; 1001 rue St-Laurent, route 138, p418-638-2349, www.poteriedeportaupersil.com) propose des stages pour les jeunes et les adultes. L’atelier libre vous offre la possibilité de créer une pièce d’argile. La boutique présente les pièces de certains des meilleurs artisans du Québec, et un petit café agréable situé à l’arrière permet de prendre une bouchée tout en profitant d’une vue sublime.
Saint-Siméon Le sympathique village de Saint-Siméon constitue la jonction des routes du Saguenay, de la Côte-Nord et de Charlevoix. Il est possible de rejoindre Rivière-du-Loup, sur la rive sud du SaintLaurent, en prenant le traversier ici.
Baie-Sainte-Catherine Cette petite municipalité est bornée par une baie à l’embouchure du Saguenay et dispose d’une jolie plage sablonneuse. On y prend le bateau pour se rendre à Tadoussac. Pour revenir à Québec, prenez la route 138 Ouest.
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Le chemin du Roy Le chemin du Roy
Les villes et villages de ce circuit bordent le chemin du Roy, première route carrossable tracée entre Montréal et Québec à partir de 1734. Ce chemin, qui longe le fleuve SaintLaurent (dont plusieurs tronçons subsistent en parallèle avec la route 138) est l’un des plus pittoresques du Canada avec ses belles maisons d’inspiration française, ses églises et ses moulins du XVIIIe siècle.
L’itinéraire
De Québec, empruntez la Grande
Allée vers l’ouest, qui prend ensuite le nom de «chemin Saint-Louis». Celui-ci se détache de la route principale sur la gauche devant la villa Bagatelle à Sillery. Après avoir suivi le chemin Saint-Louis jusqu’à Cap-Rouge, vous prendrez la route 138, que vous suivrez pour le reste du circuit. Il est également possible d’effectuer le circuit en sens inverse depuis Montréal (sortie 236 de l’autoroute 40).
Sillery Sillery, ancienne banlieue cossue aujourd’hui fusionnée à Québec, conserve plusieurs témoins des épisodes contrastés de son histoire, influencée par la topographie dramatique des lieux. La ville est en effet répartie entre la base et le sommet de la haute falaise qui s’étend depuis le cap Diamant (est) jusqu’à Cap-Rouge (ouest). Le parc du Bois-de-Coulonge (entrée libre; tlj; 1215 ch. St-Louis, p418-528-0773) se trouve à l’est en bordure du chemin Saint-Louis. Ce beau parc à l’anglaise entourait jadis la résidence du lieutenant-gouverneur du Québec. Aujourd’hui, ce parc membre de l’Association des jardins du Québec offre aux promeneurs de magnifiques jardins ainsi qu’un petit arboretum bien aménagé.
Le chemin du Roy Sillery 23 La villa Bagatelle (entrée libre; juin à sept mar-dim 11h à 17h, reste de l’année horaire variable; 1563 ch. St-Louis, p418-654-0259) logeait autrefois un attaché du gouverneur britannique, lequel habitait la propriété voisine du parc du Bois-de-Coulonge. La villa, construite en 1848, est un bon exemple de l’architecture résidentielle néogothique du XIXe siècle. La maison et son jardin victorien ont été admirablement restaurés en 1984 et sont maintenant ouverts au public. On y trouve un intéressant centre d’interprétation des villas et domaines de Sillery. L’église St. Michael (1800 ch. St-Louis) desservait autrefois l’importante communauté anglicane de Sillery. Elle a été construite en 1852 dans le style néogothique. À proximité se trouvent le cimetière protestant Mount Hermon et le couvent des sœurs de Sainte-Jeanne-d’Arc (1917), vaste édifice aux allures de château fort. Tournez à gauche dans la côte de l’Église.
L’église Saint-Michel (à l’angle du chemin du Foulon et de la côte de l’Église). L’église catholique de Sillery possède plusieurs points en commun avec sa contrepartie anglicane, entre autres le patronyme et le style néogothique. Les deux lieux de culte ont en outre été érigés au même moment (1852). L’église Saint-Michel est toutefois beaucoup plus vaste. En bas de la côte, tournez à droite dans le chemin du Foulon, qui tire son nom d’un moulin à carder et à fouler la laine, autrefois en activité dans le secteur.
La Maison des Jésuites de Sillery (contribution volontaire; juin à sept mar-dim 11h à 17h, oct à déc et avr à mai mer-dim 13h à 17h, fév et mars dim 13h à 17h; 2320 ch. du Foulon, p418-654-0259, www.maisondesjesuites.org), faite de pierres revêtues de crépi blanc, occupe le site de la mission des Jésuites, dont on peut encore voir les ruines tout autour. Au XVIIe siècle, la mission comprenait notamment une fortification de pierres, une chapelle et une maison pour les pères, en plus des habitations des Amérindiens. En 1929, la maison des Jésuites devient l’un des trois premiers édifices classés historiques par le gouvernement du Québec. Depuis 1948 s’y trouve un musée qui met en relief l’intérêt patrimonial du site, riche de plus de 350 ans d’histoire. Poursuivez par le chemin du Foulon, puis remontez sur la falaise, sur votre droite, en empruntant la côte à Gignac.
La villa Benmore (2071 ch. St-Louis) comporte un décor intérieur très original, réalisé en 1834. Comme plusieurs anciennes villas, la maison est maintenant propriété d’une communauté religieuse et a fait l’objet de plusieurs agrandissements. Reprenez le chemin Saint-Louis vers l’ouest jusqu’à l’avenue des Hôtels à Sainte-Foy.
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Le chemin du Roy Sainte-Foy Sainte-Foy Riche de plus de 3 500 spécimens, le Parc Aquarium du Québec (adultes 15,50$, enfants 5,50$-10,50$; t; mai à début oct tlj 10h à 17h, début oct à avr tlj 10h à 16h; 1675 av. des Hôtels, p418-659-5264 ou 888-659-5264, www.sepaq.com/paq) étale sur 16 ha les écosystèmes du Saint-Laurent et des régions polaires. À l’extérieur, vous n’aurez qu’à suivre les circuits pour rencontrer diverses espèces de mammifères. Et vous parcourrez, à travers une vallée rocheuse, les rives du Saint-Laurent dans un décor naturalisé. Autre secteur à ne pas manquer: le monde polaire du Nord. Dans cet Arctique reconstitué, ours blancs et phoques du Groenland vous impressionneront. Lac-Saint- Lac Saint-
Joseph Joseph Shann Station Saint-Raymond Revenez au chemin Saint-Louis, que vous emprunterez vers l’ouestécotouristique en direction de Cap-Rouge, où de Duchesnay FossambaultSaint-Léonardvous suivrez la rue Louis-Francœur, sur votre droite, avant de descendre la côte de Cap-Rouge, 367 sur-le-lac de-Portneuf sur votre gauche. 367
Lac-Sergent 365
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Sainte-Christine
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Portneuf 138
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Grondines
Cap-Rouge Le site où Jacques Cartier et Jean François de La Rocque, sieur de Roberval, ont fait une tentative de colonisation entre 1541 et 1543 a été découvert à l’automne 2005 sur le promontoire
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de Cap-Rouge. En août 2006, le gouvernement du Québec a annoncé un investissement de Sainte-Brigittede-Lavalarchéologique Cartierplusieurs millions de dollars pour mettre en valeur le chantier partie des attraits des célébrations du 400e anniversaire de Roberval. Le site a d’ailleurs fait Stoneham Québec en 2008.
Lac-Delage
Lac Beauport Empruntez la rue Saint-Félix vers l’ouest. Tournez à gauche dans le chemin du Lac puis encore 371 à gauche dans le rang de la Butte, qui devient la route Tessier. Prenez à gauche la route 138 en Lac 175 direction de SaintSaint-Augustin-de-Desmaures puis de Neuville. L'AngeLac-Beauport Charles Gardien Saint-Jeande-Boischatel
LacSaint-Charles
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Cap-Rouge
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Neuville La région qui s’étend de Neuville à Deschambault-Grondines est traversée par une veine de pierre calcaire, exploitée depuis le Régime français pour la construction d’édifices prestigieux à travers le Québec. Il n’est donc pas étonnant de retrouver un fort contingent de bâtiments en moellons et en pierres de taille dans les villages environnants. De nos jours, c’est à SaintMarc-des-Carrières, à l’ouest de Deschambault-Grondines, que sont concentrées les quelques carrières où l’on procède encore à l’extraction et à la taille de la «pierre grise».
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Le chemin du Roy Neuville
Le village de Neuville est réparti sur différents paliers en bordure desquels sont érigées les maisons, favorisant ainsi les vues sur le fleuve Saint-Laurent. Cette disposition confère un charme particulier à cette portion du chemin du Roy. La maison Darveau (210 route 138) a été construite en 1785 pour un des principaux tailleurs de pierres de Neuville, ce qui explique la présence d’encadrements en pierres de taille autour des ouvertures. À cet élément, inhabituel dans l’architecture rurale de l’époque, s’ajoute un portail classique d’un type commun en France, mais qui, réalisé dans un contexte colonial et apposé sur une simple habitation, représente quelque chose de tout à fait exceptionnel au Québec. Tournez à droite dans la rue des Érables, 50 m plus loin.
La rue des Érables (visites guidées en été; p418-286-3002) se caractérise par une des plus importantes concentrations de maisons en pierres hors des grands centres. Cela s’explique, bien sûr, par l’abondance du matériau, mais aussi par la volonté des propriétaires d’illustrer les talents de constructeurs et de tailleurs de pierres de la main-d’œuvre locale. Au numéro 500, on peut voir le manoir érigé pour Édouard Larue, qui se porte acquéreur de la seigneurie de Neuville en 1828. Cette vaste «québécoise» est représentative de l’architecture rurale traditionnelle avec son carré de pierres surélevé et sa galerie qui court sur toute la longueur de la façade. En 1696, les villageois entreprennent la construction toute simple de l’église SaintFrançois-de-Sales (visites guidées; 644 rue des Érables, p418-286-3002), qui sera augmentée et modifiée au cours des siècles suivants, au point que les composantes du bâtiment initial disparaîtront presque toutes. À l’extrémité ouest de la rue des Érables, reprenez la route 138 à droite. Poursuivez vers l’ouest sur la route 138 en direction de Donnacona, puis traversez le pont qui franchit la rivière JacquesCartier.
Cap-Santé Ce village agricole occupe un site admirable qui surplombe le fleuve Saint-Laurent. Faisant autrefois partie de la seigneurie de Portneuf, Cap-Santé se peuple lentement à partir de la fin du XVIIe siècle. S’il existe un village québécois typique, c’est peut-être celui-là... Le Site du fort Jacques-Cartier (non loin du 15 rue Notre-Dame) est souligné par une plaque au bord de la route. L’ouvrage, érigé à la hâte en 1759, au plus fort de la guerre de Sept Ans, doit servir à retarder les Anglais dans leur progression vers Montréal. Le courageux chevalier de Lévis tente désespérément par ces mesures de sauver ce qui reste de la NouvelleFrance. L’attaque du fort ne durera qu’une petite heure, avant que les Français, mal équipés, ne
Le chemin du Roy Deschambault-Grondines 27
capitulent. Il ne subsiste du fort de bois que des vestiges. Cependant, le manoir seigneurial de Cap-Santé, érigé vers 1740 sur le même site, est toujours debout, bien dissimulé derrière une forêt. Reprenez la route 138 à gauche.
Le chantier de l’église de la Sainte-Famille (visites guidées de fin juin à début sept; p418-285-2311) de Cap-Santé, qui s’étire de 1754 à 1764, est grandement perturbé par la Conquête. Ainsi, les matériaux amassés pour compléter l’édifice sont réquisitionnés pour la construction du fort Jacques-Cartier. Néanmoins, l’église, avec ses deux clochers et sa haute nef éclairée par deux rangées de fenêtres superposées, constitue une œuvre ambitieuse pour l’époque et peut être considérée comme la plus vaste église villageoise construite sous le Régime français. Le Vieux Chemin , aujourd’hui une simple rue isolée devant l’église, faisait à l’origine partie du chemin du Roy. C’est pourquoi on peut encore voir, en face du fleuve Saint-Laurent, plusieurs maisons du XVIIIe siècle fort bien conservées, qui ont valu au Vieux Chemin d’être classé parmi les rues les plus pittoresques du Canada. Traversez Portneuf avant de vous arrêter à Deschambault, aujourd’hui fusionnée à Grondines.
Deschambault-Grondines Deschambault a vu le jour grâce au seigneur Fleury de La Gorgendière, qui fit construire une première église sur le cap Lauzon en 1720. Le village s’est très lentement développé au gré des saisons, ce qui a permis d’en préserver les atouts. La tranquillité de ce charmant village agricole situé au bord du fleuve Saint-Laurent a par ailleurs été un peu troublée par la construction d’une aluminerie il y a quelques années. La �maison Deschambault (128 ch. du Roy) est visible au fond d’une longue allée bordée d’arbres. Il s’agit d’une grande maison de pierres dotée de murs coupe-feu et probablement construite à la fin du XVIIIe siècle. En 1936, elle n’était plus que ruine. Le gouvernement du Québec, qui en était alors propriétaire, entreprit de la restaurer, démarche fort inhabituelle à cette époque, qui a vu disparaître plusieurs morceaux du patrimoine québécois. La maison abrite de nos jours une charmante auberge ainsi qu’un restaurant de fine cuisine française. Tournez à gauche dans la rue de l’Église, qui donne accès à la place du village.
Unique en son genre au Québec, l’église Saint-Joseph (t; 120 rue St-Joseph) de Deschambault présente une large façade comportant deux tours massives disposées légère-
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Le chemin du Roy Deschambault-Grondines
ment en retrait et un toit à croupe orné d’une statue. Cette solide construction a été réalisée entre 1835 et 1841. Le Vieux Presbytère (4$; mi-juin à fin sept tlj 9h30 à 17h30; 117 rue St-Joseph, p418286-6891) occupe un emplacement privilégié d’où l’on bénéficie d’un beau panorama sur le fleuve Saint-Laurent et sa rive sud. Le petit bâtiment, isolé au milieu d’une vaste pelouse, a été érigé à partir de 1815. En 1970, une association de résidants y installait un centre d’exposition d’art contemporain, ce qui témoigne de la vitalité de la communauté à l’égard de son patrimoine. Reprenez la route 138 vers l’ouest. Ce tronçon du chemin du Roy est bordé par de nombreuses demeures québécoises traditionnelles bien conservées. Tournez à droite dans la rue De Chavigny.
Le magnifique moulin de La Chevrotière (4$; mi-juin à fin sept tlj 9h30 à 17h30, sur réservation le reste de l’année; 109 rue De Chavigny, p418-286-6862) abrite de nos jours un centre d’apprentissage des métiers traditionnels de la construction. Chaque été, de jeunes artisans de l’ensemble du Québec viennent s’y familiariser avec les techniques préindustrielles du travail du bois, du fer et de la pierre. L’imposant bâtiment est situé en bordure d’un ancien tronçon du chemin du Roy, rebaptisé rue De Chavigny. Reprenez la route 138 en direction de Grondines.
Au XVIIIe siècle, le village de Grondines était situé directement sur la rive du fleuve SaintLaurent. On décida de le déplacer à l’intérieur des terres en 1831 pour en faciliter l’accès et pour le soustraire aux crues du fleuve. On trouve ainsi des vestiges d’esprit français entre le fleuve et la route 138, alors que le noyau, qui gravite autour de la rue Principale, est plus volontiers victorien. Même s’il a perdu de sa prestance depuis qu’il a été transformé en phare, à l’instar de plusieurs de ses semblables, le moulin de Grondines (770 rue du Moulin) demeure important puisqu’il est le plus ancien ouvrage du genre au Québec à nous être parvenu. Le moulin a été construit dès 1672 pour les religieuses hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Québec, à qui la seigneurie de Grondines avait été concédée en 1637. Les vestiges de la première église en pierres de Grondines (1716) sont visibles à proximité du moulin. Après le déménagement du village, il fallut, bien sûr, ériger une nouvelle église, l’église Saint-Charles-Borromée (490 route 138), construite entre 1832 et 1894. Son intérieur comporte quelques tableaux intéressants, entre autres La Madone du Rosaire de Théophile Hamel, au-dessus de l’autel latéral droit, et Saint Charles Borromée de Jean-Baptiste RoyAudy. Il ne faut pas oublier, en ressortant, de jeter un coup d’œil sur le presbytère néoclassique de 1842, avec sa belle lucarne-fronton.
Les complexes
Les complexes hydroélectriques et le territoire cri 29
hydroélectriques et le territoire cri
Qu’on l’appelle Moyen-Nord, Radissonnie, Jamésie, Baie-James ou Eeyou Istchee (le nom amérindien donné au territoire cri)..., cette région presque aussi indéfinissable qu’innommable représente la contrée québécoise la plus nordique qui soit accessible par les routes. Ces chemins, construits par les bâtisseurs de barrages et les exploitants de mines, ont véritablement ouvert le cœur du Québec aux populations du sud tout en permettant aux Autochtones d’accéder, pour le meilleur et pour le pire, au monde moderne. C’est donc tout un univers qui s’ouvre au voyageur un peu plus téméraire en quête d’authenticité et de dépaysement. Ici, tout est différent. Le temps, le climat, la faune, la flore, l’espace, les gens, rien n’est comme ailleurs.
Matagami Matagami est une petite ville minière qui a vu le jour en 1963. Ce sont les riches mines de zinc et de cuivre situées sur son territoire qui ont attiré les habitants de cette petite communauté. Située au Km 0 de la route de la Baie-James, Matagami constitue, pour ceux qui se déplacent par voie terrestre, la porte d’entrée ouest de la région de la Baie-James.
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Les complexes hydroélectriques et le territoire cri Matagami
L’itinéraire
Le Nord-du-Québec constitue 51% du ter-
ritoire du Québec et ne compte qu’environ 40 000 habitants (Inuits, Amérindiens et autres Jamésiens). La route 109, en partance d’Amos en Abitibi-Témiscamingue, pénètre dans l’ouest de cet immense territoire. À Matagami, la route 109 change de nom pour devenir la route de la Baie-James et se rend jusqu’à Radisson. Longue de 620 km et entièrement revêtue, cette route est parsemée de haltes routières. Un seul établissement touristique s’y trouve, le relais routier au Km 381, et vous pourrez y prendre une bouchée et faire le plein d’essence. Il faut donc partir bien préparé pour cette expédition. D’ailleurs, nous vous conseillons de faire un arrêt à Matagami, où l’on trouve hébergement, restauration, essence et activités, avant de faire route vers Radisson. La route Transtaïga, orientée est-ouest, dessert les installations hydroélectriques du complexe La Grande: La Grande-2, rebaptisée «aménagement Robert-Bourassa», La Grande-3, La Grande-4, La Forge-1, La Forge-2, Brisay et Caniapiscau. Il est cependant impossible de dépasser le Km 358 sans l’autorisation d’Hydro-Québec. Il existe également une portion de route reliant Radisson à Chisasibi et à La Grande-1. À l’est du territoire s’allonge la route du Nord, qui couvre 407 km et relie Chibougamau à la route de la Baie-James à la hauteur de la rivière Rupert. Vous trouverez de l’essence au poste Nemiscau d’Hydro-Québec et à la station-service qui se trouve à l’entrée du village cri de Nemaska. La route du Nord est recouverte de terre et de gravier et s’avère plutôt difficile, surtout en été. L’état des routes est meilleur en hiver, alors que la chaussée est plus dure et uniforme bien que glacée.
La route de la Baie-James Au cours des années 1972-1973, les travailleurs québécois ont mis 450 jours pour percer la forêt boréale sur 740 km (jusqu’à Chisasibi) afin de construire la route de la Baie-James (route 109). Le défi était considérable, quand on connaît la taille des rivières qu’ils ont dû enjamber et le nombre incroyable de lacs contournés. En vous y aventurant, observez le paysage qui change subtilement. Ainsi vous verrez l’épinette noire rapetisser, puis devenir frêle et rabougrie.
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Radisson Située au Km 625 de la route de la Baie-James, la localité de Radisson a été construite à partir de 1974 pour accueillir les travailleurs du sud venus aménager le complexe hydroélectrique de la Baie-James. Pendant les moments forts de la construction du complexe, soit en 1978, Radisson était habitée par plus de 3 000 personnes. On se rend surtout à Radisson pour visiter une partie de l’impressionnant complexe hydroélectrique construit dans le Moyen-Nord québécois. Vous avez la possibilité de visiter l’amé-
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Les complexes hydroélectriques et le territoire cri Radisson nagement Robert-Bourassa , autrefois connu sous le nom de La Grande-2 (entrée libre, toute l’année, réservations requises 48h à l’avance; de toutes les régions du Québec p800-291-8486, de l’extérieur du Québec p819-638-8486, www.hydroquebec. com/visitez). La visite dure 3h30 et comprend le tour des installations extérieures et une séance d’information. Vous pouvez également faire une visite de La Grande-1 (toute l’année selon les disponibilités, réservations requises 48h à l’avance) qui dure 4h. Au cours des années 1960, le gouvernement du Québec envisage de tirer parti des richesses hydroélectriques du Moyen-Nord québécois et projette la construction de barrages sur les rivières de cette partie du territoire. Il faut cependant attendre le début des années 1970 pour qu’un projet d’exploitation hydraulique de La Grande rivière (le nom du village cri de Chisasibi signifie «la grande rivière»), qui s’étire d’est en ouest sur 800 km et se déverse dans la baie James, soit mis de l’avant par le premier ministre québécois d’alors, Robert Bourassa. Le projet comporte deux phases, dont la première prévoit la construction de trois puissantes centrales sur cette rivière, soit La Grande-2, renommée «aménagement Robert-Bourassa», La Grande-3 et La Grande-4. Leur mise en chantier débute en 1973 et s’échelonne sur plusieurs années, car la construction de ces centrales présente une grande complexité et requiert des travaux d’envergure. Ainsi, pour accroître la puissance installée, il faut augmenter le débit de La Grande rivière; pour ce faire, des cours d’eau sont détournés, notamment l’Eastmain et l’Opinaca, de même que la Caniapiscau à l’est. La source de la rivière Caniapiscau sert à la création d’un réservoir de tête de 4 275 km², le plus grand lac artificiel du Québec. Le complexe hydroélectrique La Grande a nécessité la construction de 215 barrages et de digues, les premiers servant à fermer le lit des rivières, à rehausser le plan d’eau et à créer des chutes, alors que les secondes ont pour fonction d’empêcher les eaux rehaussées de fuir par des vallées secondaires. Au total, le projet a nécessité 2 624 000 000 m3 de moraine, de pierre et de sable, assez pour construire 80 pyramides de Khéops. L’eau est ainsi retenue pour lui permettre de s’engouffrer dans les prises d’eau et de suivre les conduites la menant jusqu’aux turbines qu’elle actionne.
Chisasibi Juste avant d’arriver à Radisson, au Km 600 de la route de la Baie-James, une route asphaltée de 85 km en direction ouest mène au village cri de Chisasibi (nom qui signifie «la grande rivière»). Ce village a été construit en 1981 après le départ des Cris de l’île de Fort-George, et il est organisé selon la tradition matriarcale des Cris, c’est-à-dire que l’on retrouve les maisons en petit groupe, celle de la mère entourée de celles de ses filles. Les maisons de deux niveaux en bois sont souvent doublées d’un tipi. Ce dernier sert de cuisine puisqu’on préfère toujours la nourriture cuite sur le feu à celle préparée sur la cuisinière électrique.
Les complexes hydroélectriques et le territoire cri Chibougamau 33 L’île de Fort-George Avec l’augmentation du débit de La Grande rivière, l’érosion des côtes de l’île de Fort-George a quelque peu augmenté. Les Cris ont alors accepté de déménager leur village au site actuel de Chisasibi. L’île continue cependant d’avoir une très grande importance symbolique; d’ailleurs, tous les Cris du Canada et leurs frères blancs s’y donnent rendez-vous pour le Grand Pow Wow annuel au mois d’août. Le visiteur peut profiter de son passage sur l’île pour vivre à la façon traditionnelle des Cris. Vous dormirez sous un tipi, sur une couche de branches d’épinette, et mangerez comme les Cris le font depuis des millénaires.
Nemiscau Les Français ont pratiqué la traite des fourrures dès 1661 dans la région de Nemiscau, ce lieu de rencontre historique. Le commerce a continué de jouer une place déterminante dans l’histoire de Nemaska, principalement avec la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui y a tenu un poste jusqu’en 1970. Le centre de l’activité économique disparaissant, les Cris se sont dispersés, mais ce n’était que pour mieux se retrouver sur les bords du merveilleux lac Champion avec l’aménagement d’un très beau village (Nemaska) en 1979. Ce village relativement récent et fort bien équipé est devenu le centre administratif du Grand Conseil des Cris.
Chibougamau Chibougamau? Un nom amérindien chargé de rêve qui conserve encore tout son mystère, d’autant plus que l’on ne s’accorde pas sur sa signification. Située à 250 km au nord-ouest du lac Saint-Jean, Chibougamau est la plus importante ville nordique au Québec, regroupant 25% de l’ensemble de la population du Nord-du-Québec. Elle joue un rôle phare dans la région puisqu’elle se trouve au carrefour des routes importantes entre l’Abitibi-Témiscamingue et le Saguenay–Lac-Saint-Jean, et que, depuis l’ouverture de la route du Nord en 1993, elle se veut la porte d’entrée du Nord québécois. Ville jeune, elle vit le jour grâce à la découverte, au début du XXe siècle, de minerais sur son territoire. Chibougamau, ville minière, propose d’en apprendre plus sur la géologie. Trois sites géomorphologiques, soit le parc Allard, le parc Leblanc et le parc du Souvenir, montrent chacun un type de roche différente qui raconte l’histoire de la formation et de la composition du sol de la planète. Dans les deux premiers, on découvre de la roche volcanique et, dans le dernier, des fossiles vieux de 2 millions d’années. Le Centre d’intérêt minier (12$; début juin à début sept tlj 10h à 17h; à 10 km du centreville, route 167 N., p418-748-6060) vous propose une visite à l’intérieur des galeries de la
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Les complexes hydroélectriques et le territoire cri Chibougamau
mine Bruneau, qui fut exploitée dans les années 1960. À flanc de montagne, l’entrée de la mine est reconnaissable au large mur de cuivre qui la borde. Suivez les rails qui guidaient autrefois les wagons remplis de minerais, et lancez-vous dans une exploration des plus inusitées. À l’intérieur, on présente une exposition qui relate l’histoire de l’exploitation minière en remontant jusqu’aux premiers humains et un spectacle son et lumière qui chante les mérites de ce sol si riche. Pour la visite, enfilez l’habit du mineur et pénétrez dans les galeries obscures, éclairées seulement par le faisceau de votre lampe frontale. Au cours de ce périple, vous vous familiariserez avec la vie quotidienne des hommes qui consacrent leur vie au dur labeur dans les mines. N’oubliez pas que la température moyenne dans les galeries est de seulement 7°C!
Oujé-Bougoumou Le dernier-né des villages cris est aussi le plus remarquable à bien des points de vue. Après une très longue errance de Mistissini à Chibougamau, du lac aux Dorés à Chapais et ailleurs, un groupe de Cris de la région a choisi le lac Opémiska pour s’installer de façon définitive. Leur acharnement leur a valu la reconnaissance du statut de réserve et leur a permis d’envisager la réalisation d’un village unique et fascinant. Sa conception a été confiée à l’architecte d’origine amérindienne Douglas Cardinal, qui est également l’auteur du Musée canadien des civilisations à Gatineau et du National Museum of the American Indian de Washington, D.C. Il a imprégné Oujé-Bougoumou d’un caractère profondément marqué par la tradition, malgré l’utilisation soutenue de la symbolique et des lignes fuyantes. Chaque résidence évoque, en particulier par sa toiture, le tipi ancien. Les édifices principaux sont vraiment impressionnants. L’ensemble du village a la forme d’une oie qui se termine par la reconstitution d’un village traditionnel utilisé pour les grands événements et l’accueil touristique. Oujé-Bougoumou a mérité en 1995 une reconnaissance officielle de l’Organisation des Nations unies (ONU) en tant qu’un des 50 villages au monde représentant le mieux les objectifs de convivialité, de respect de l’environnement et de développement durable poursuivis par l’ONU.
Mistissini Au cœur de ce qu’on appelait à l’époque de la traite des fourrures «Le Domaine du Roi» et à mi-chemin entre la vallée du Saint-Laurent et la baie d’Hudson, Mistissini et l’immense lac Mistassini ont longtemps été un point de rencontre de première importance entre les Blancs et les Autochtones, véritable carrefour sur la route des fourrures. Le village de Mistissini est situé à l’extrémité sud-ouest du lac Mistassini, sur la presqu’île Watson, entre la baie du Poste et la baie Abatagouche.
La côte de Beaupré
La côte de Beaupré 35
De Beauport à Saint-Joachim, la côte de Beaupré est traversée par le premier chemin du Roy de la colonie, aménagé au XVIIe siècle, le long duquel s’agglutinent les maisons typiques de la côte, avec leur rez-de-chaussée surélevé revêtu de stuc, leur longue galerie de bois et leurs encadrements de fenêtres en dentelle. Depuis 1960 cependant, la banlieue a progressivement envahi la côte, amenuisant quelque peu la belle homogénéité du lieu. Mais le chemin du Roy reste tout à fait agréable à parcourir. Courant dans la plaine du Saint-Laurent avant de grimper vers Saint-Joachim et le cap Tourmente, il offre des vues magnifiques sur le fleuve et l’île d’Orléans.
L’itinéraire
De Québec, empruntez l’autoroute
Dufferin-Montmorency (440) en direction de Beauport (sortie 24) puis la rue d’Estimauville. Tournez à droite dans le chemin Royal (route 360), qui devient par la suite l’avenue Royale.
Beauport Le chemin Royal et l’avenue Royale (route 360 E.) correspondent au chemin du Roy, tracé au milieu du XVIIe siècle, qui suit tantôt la partie supérieure, tantôt la partie inférieure de la côte de Beaupré. Il traverse diagonalement les terres de l’ancienne seigneurie de Beauport, ce qui explique l’implantation en dents de scie des bâtiments limitrophes. On peut y voir plusieurs maisons ancestrales, telle la maison Marcoux (588 av. Royale), construite au XVIIIe siècle. Tournez à droite dans la rue du Couvent, à proximité de laquelle vous pouvez garer votre voiture.
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La côte de Beaupré Beauport Le bourg du Fargy , un secteur de Beauport, a été constitué en bourg fortifié au milieu du XVIIe siècle. En 1669, le seigneur Giffard dresse même un plan d’aménagement comprenant une place du marché. La maison Girardin (entrée libre; début juin à fin oct, tlj 10h à 17h; 600 av. Royale), érigée en 1727 par la famille Marcoux sur une terre concédée à Nicolas Bellanger, originaire de Normandie, est l’un des seuls vestiges du bourg. Ses rares et petites ouvertures ainsi que son épais carré de pierres, conçus pour affronter le rude climat, témoignent des conditions de vie difficiles de l’époque. À l’extrémité de la rue du Couvent se dresse l’Institution des sœurs de la congrégation de Notre-Dame (1886). Sur la gauche trône l’église Notre-Dame-de-la-Nativité, maintes fois rebâtie. Lors de sa dernière reconstruction, en 1916, on a omis les clochers, donnant au bâtiment une apparence trapue. Le �manoir Montmorency (2490 av. Royale, p418-663-3330), une grande maison blanche, a été construit en 1780 pour le gouverneur britannique Sir John Haldimand. Cette maison est parvenue à la célébrité en devenant, à la fin du XVIIIe siècle, la résidence du duc de Kent, fils de George III et père de la reine Victoria. Le manoir, qui abritait un établissement hôtelier, a été gravement endommagé lors d’un incendie en mai 1993, mais fut reconstruit selon les plans d’origine. Aujourd’hui, on y retrouve un centre d’interprétation, quelques boutiques et un restaurant d’où l’on bénéficie de vues exceptionnelles sur la chute Montmorency, le fleuve et l’île d’Orléans. Tewkesbury (entrée Le manoir est niché dans le parc de la Chute-Montmorency 175 RÉGION DE libre; staQUÉBEC toute l’année, véritionnement 9,25$, téléphérique: aller-retour 10,50$; t; accessible fiez les heures d’ouverture des stationnements; p418-663-3330, www.sepaq.com/chute Stonehamdu spectacle grandiose de la chute montmorency), aménagé afin de permettre l’observation du même nom. La rivière Montmorency, qui prend sa source dans les Laurentides, coule paisijusqu’à ce qu’elle atteigne une dénivellation soudaine de 83 m blement en direction du fleuve,Lac-Delage Lac Beauport qui la projette dans le vide, 371ce qui donne lieu à l’un des phénomènes naturels les plus impressionnants du Québec. Une Lac SaintCharles fois et demie plus élevée que les chutes du Niagara, Saint-Gabriel175 de-Val-Cartier a un débit qui la chute Montmorency atteint les 125 000 litres d’eau parSaint-Charles secondeLaclors Saint-Jean-de-Boischatel des crues printanières. La partie basse du parc, Shannon
située en face de la chute, est accessible par un ossambaulttrès long escalier en bois (487 marches) ou par ur-le-lac le téléphérique. Val-Bélair
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La côte de Beaupré L’Ange-Gardien 37 L’Ange-Gardien L’une des plus vieilles paroisses de la côte de Beaupré, L’Ange-Gardien a conservé en partie sa vocation agricole. On peut y voir quelques maisons centenaires et jouir de belles percées sur l’île d’Orléans, au milieu du Saint-Laurent. Les chapelles de procession , érigées de part et d’autre de l’église (6357 av. Royale), sont les plus anciennes du genre au Québec, puisqu’elles sont les seules dont la construction remonte au Régime français (vers 1750). Ces petits bâtiments, qui servaient de reposoirs lors des processions de la Fête-Dieu, contribuent au charme de l’avenue Royale.
Réserve nationale de faune du Cap-Tourmente
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La côte de Beaupré Château-Richer Château-Richer Ce village occupe un emplacement au charme pittoresque, accentué par l’implantation inusitée de l’église sur un promontoire. La campagne environnante est bucolique et procure d’agréables surprises, telle la présence de ces îlots boisés plantés de main d’homme au XVIIIe siècle, une rareté dans un pays de défricheurs. Des fours à pain en pierres et des caveaux à légumes centenaires sont visibles de la route et, parfois, encore utilisés. Le Centre d’interprétation de la Côte-de-Beaupré (6$; t; tlj 9h30 à 16h30; 7976 av. Royale, p418-824-3677, www.histoire-cotedebeaupre.org) a emménagé au centre du village, dans une ancienne école. Le centre présente une exposition renouvelée portant sur l’histoire et la géographie de la côte de Beaupré, ainsi que des expositions temporaires. Prenez le boulevard Sainte-Anne (route 138), qui longe le fleuve parallèlement à l’avenue Royale.
Le miel et les abeilles ont toujours piqué votre curiosité? Voici pour vous un petit économusée des plus intéressants. Le Musée de l’abeille (entrée libre, «safari-abeilles» 4,50$; fin juin à début sept tlj 9h à 18h, horaire variable le reste de l’année; 8862 boul. Ste-Anne, p418824-4411, www.musee-abeille.com) vous propose une brève intrusion dans le monde de ces ouvrières infatigables. Vous pouvez choisir d’y déambuler à votre guise en lisant les panneaux explicatifs et en observant les objets exposés, ou encore participer à un «safari-abeille» en compagnie d’un apiculteur qui vous initiera à son art. Vous pourrez ainsi y apprendre les étapes de fabrication du miel et même de l’hydromel (vin de miel). Reprenez l’avenue Royale (route 360).
Sainte-Anne-de-Beaupré Ce village tout en longueur est l’un des principaux lieux de pèlerinage en Amérique du Nord. Chaque année, Sainte-Anne-de-Beaupré accueille plus d’un million de pèlerins qui fréquentent les hôtelleries et les nombreuses boutiques de souvenirs, au goût parfois douteux, qui bordent l’avenue Royale. Pour en savoir davantage sur les légendes qui peuplent l’imaginaire québécois, il faut se rendre à l’Atelier Paré (entrée libre, présentation animée 3$; mi-mai à mi-oct tlj 9h à 17h30; mi-oct à mi-mai mer-dim 13h à 16h; 9269 av. Royale, p418-827-3992, www.atelierpare. com). Cet atelier de sculpture sur bois fait office d’économusée des contes et légendes puisque les œuvres exposées s’inspirent toutes de ce monde fascinant.
La côte de Beaupré Sainte-Anne-de-Beaupré 39 La basilique Sainte-Anne-de-Beaupré (début juin à mi-oct tlj 6h à 21h, horaire variable le reste de l’année; 10018 av. Royale, p418-827-3781, www.ssadb.qc.ca), qui surgit du paysage de petits bâtiments de bois et d’aluminium colorés bordant la route sinueuse, étonne par ses dimensions importantes, mais aussi par l’activité fébrile qui y règne tout l’été. L’église, dont le revêtement de granit prend des teintes variées selon la lumière ambiante, a été dessinée dans le style néoroman français. Ses flèches s’élèvent à 91 m dans le ciel de la côte de Beaupré, alors que sa nef s’étend sur 129 m de longueur et sur plus de 60 m de largeur aux transepts. On s’est servi des matériaux récupérés lors de la démolition de l’église de 1676 pour ériger, en 1878, la chapelle commémorative (entrée libre; début mai à mi-oct tlj 8h à 17h; en bordure de l’avenue Royale, p418-827-3781), dont le clocher date de 1696. Au pied de la chapelle, on peut s’abreuver à la fontaine de sainte Anne, aux vertus jugées curatives par certains. La Scala Santa (entrée libre; début mai à mi-oct tlj 8h à 17h; à droite de la chapelle commémorative, p418-827-3781), étrange bâtiment en bois peint en jaune et blanc (1891), sert d’enveloppe à un escalier que les pèlerins gravissent à genoux en récitant des prières. Il s’agit d’une réplique du Saint-Escalier qu’emprunta le Christ en se rendant au prétoire de Ponce Pilate. Dans chacune des contremarches est inséré un souvenir de la Terre sainte. Le Cyclorama de Jérusalem (8$; début mai à fin oct tlj 9h à 18h; 8 rue Régina, à proximité du stationnement, p418-827-3101, www.cyclorama.com). Dans cet édifice circulaire, décoré à l’orientale dans un style plutôt kitsch, on peut voir un panorama à 360° de Jérusalem, Le jour de la Crucifixion, immense toile en trompe-l’œil de 14 m sur 110 m peinte à Munich vers 1880 par le Français Paul Philippoteaux et ses assistants. Ce spécialiste du panorama a exécuté là une œuvre remarquable de réalisme, qui fut d’abord exposée à Montréal, avant d’être déménagée à Sainte-Anne-de-Beaupré à la fin du XIXe siècle. Autrefois populaires, très peu de ces panoramas et cycloramas ont survécu jusqu’à nos jours. Le Musée de sainte Anne (2$; t; début juin à début mai à mi-oct tlj 9h à 17h; 9803 boul. Ste-Anne, p418-827-3781, poste 2700) se voue à l’art sacré qui honore la mère de la Vierge Marie. Ces œuvres sont d’une intéressante diversité. On y trouve des sculptures, des peintures, des mosaïques, des vitraux et des travaux d’orfèvrerie dédiés au culte de sainte Anne, ainsi que des écrits formulant une prière ou un remerciement pour une faveur obtenue. Reprenez l’avenue Royale en direction est. Après avoir traversé la municipalité de Beaupré, vous atteindrez Saint-Joachim. Tournez à droite dans la rue de l’Église.
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La côte de Beaupré Saint-Joachim Saint-Joachim À l’origine, le village de Saint-Joachim était situé sur la rive du fleuve à proximité de la ferme du Séminaire. Brûlé à la Conquête, il a été transféré sur son emplacement actuel dans les années qui ont suivi afin de le soustraire au tir des canons. Son isolement, en contrebas du mont Sainte-Anne, a permis de sauvegarder en partie son allure champêtre d’autrefois. L’église Saint-Joachim (mi-mai à mi-oct tlj 9h à 17h; 165 rue de l’Église, p418827-4020). De l’extérieur, cette église n’a en fait rien d’exceptionnel, mais il en va autrement de l’intérieur, qui constitue un véritable chef-d’œuvre d’art religieux au Québec. Le sanctuaire offre une grande unité, une rigueur et un équilibre exceptionnels, mais aussi une richesse rarement atteinte dans une église de cette époque. Au-delà de l’église, prenez à gauche le chemin du Cap.
Cap-Tourmente Le cap Tourmente est le dernier soubresaut de la plaine du Saint-Laurent sur la rive nord, avant que le massif laurentien n’entre directement en contact avec le fleuve Saint-Laurent. La ��réserve nationale de faune du Cap-Tourmente (6$; avr à oct tlj 8h30 à 17h, début jan à mars 8h30 à 16h, fermé le reste de l’année; 570 ch. du Cap-Tourmente, p418-827-3776) est un lieu pastoral et fertile dont les battures sont fréquentées chaque année par des nuées d’oies blanches (également connues sous le nom de «grandes oies des neiges»). Les oies s’y arrêtent pendant quelque temps, en automne et au printemps, afin de reprendre les forces nécessaires pour continuer leur voyage migratoire. La réserve dispose d’installations permettant l’observation de ces oiseaux. Au moins 250 autres espèces d’oiseaux et 45 espèces de mammifères y vivent. Pour retourner à Québec, complétez la boucle formée par le chemin du Cap-Tourmente, puis poursuivez en direction de Beaupré avant d’emprunter la route 138 Ouest.
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Suivant le littoral depuis l’embouchure de la rivière Saguenay jusqu’à Baie-Trinité, la route 138 permet d’admirer de beaux panoramas, constitués de falaises escarpées et de plages sauvages. De nos jours, les petits ports de pêche alternent avec les villes papetières et minières. Le tourisme, lié à l’observation des baleines, occupe une place de plus en plus grande dans l’économie de la région depuis que ces espèces sont protégées.
L’itinéraire
De Beauport, dans la région de
Québec, empruntez la route 138, qui longe la rive nord du fleuve Saint-Laurent. À Baie-Sainte-Catherine, un bateau (gratuit) vous fera traverser la rivière Saguenay pour vous déposer à Tadoussac. Afin de suivre le circuit de la Côte-Nord, continuez sur la route 138. Vous ne pouvez pas vous tromper, il n’y a qu’une seule route!
Tadoussac L’emplacement stratégique de Tadoussac, à l’embouchure du Saguenay, lui vaudra d’être choisi pour l’établissement du premier poste français de traite des fourrures en Amérique dès 1600, soit huit ans avant la fondation de la ville de Québec. Tadoussac est en fait le plus ancien site d’occupation européenne au nord du Mexique. Tadoussac est aujourd’hui un lieu privilégié pour l’observation des baleines. Bien qu’il ait un âge plus que respectable dans le contexte nord-américain, le village de Tadoussac donne une impression de précarité, comme si un fort vent pouvait un jour tout balayer sans laisser de traces... Dominant le désordre du village, l’�Hôtel Tadoussac (mi-avr à fin oct; 165 rue du Bordde-l’Eau, p418-235-4421, www.hoteltadoussac.com) est à cette communauté ce que le Château Frontenac est à Québec, soit son emblème et son point de repère dans les brumes hivernales. L’hôtel actuel, construit entre 1942 et 1949 pour la Canada Steamship Lines, suc-
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La Côte-Nord: grands espaces et nature sauvage Tadoussac cède au premier hôtel de 1864. Sa forme allongée et son revêtement à clins de bois, dont la blancheur contraste violemment avec sa toiture de tôle peinte en rouge, ne sont pas sans rappeler les hôtels de villégiature de la Nouvelle-Angleterre érigés dans la seconde moitié du XIXe siècle. D’ailleurs, cet hôtel servit de toile de fond au long métrage américain Hotel New Hampshire (1984). Le Poste de traite Chauvin (3$; juin et début sept à début oct tlj 10h à 18h, juil à début sept tlj 9h à 20h; 157 rue du Bord-de-l’Eau, p418-235-4657) consiste en une reconstitution du premier poste de traite de Tadoussac. Ce petit bâtiment de billots équarries, ouvert aux visiteurs, rappelle le premier poste de traite des fourrures de Nouvelle-France, établi par le huguenot Pierre Chauvin de Tonnetuit en 1600. Imaginons pendant quelques instants que, durant ses premières années, l’ancêtre de ce bâtiment était la seule structure érigée et habitée par des Européens en Amérique! On y présente une intéressante exposition sur la traite des fourrures entre Français et Innus. Le Centre d’interprétation des mammifères marins (8$; mi-mai à mi-juin tlj 12h à 17h, mi-juin à fin sept tlj 9h à 20h, fin sept à mi-oct tlj 12h à 17h; 108 rue de la Cale-Sèche, p418-235-4701, www.gremm.org) fut créé afin de faire connaître les mammifères marins qui viennent tous les ans se nourrir dans l’estuaire du Saint-Laurent. La majeure partie de l’exposition traite des baleines et tente de démythifier divers aspects de leur comportement. Les dunes sont situées à environ 5 km au nord de la ville. Elles furent formées, il y plusieurs milliers d’années, lors de la fonte des glaces. Sur le site se trouve un petit centre d’interprétation, la Maison des dunes (4$; début juin à début oct tlj 9h30 à 16h30; 750 ch. du Moulin-à-Baude, p418-235-4238). Pour vous y rendre, prenez la rue des Pionniers, à droite de la route 138, et faites 6 km pour atteindre le stationnement de la Maison des dunes. Le secteur Baie-de-Tadoussac du parc national du Saguenay (3,50$; 750 ch. Moulin-à-Baude, Tadoussac, p800-665-6527, www.sepaq.com) s’étend sur la rive gauche de la rivière Saguenay devant le fjord et le fleuve. Des sentiers de randonnée pédestre permettent de découvrir la végétation recouvrant d’abruptes falaises. On dénombre plusieurs sentiers dans le secteur, entre autres le sentier Le Fjord, le sentier de la Colline-de-l’Anse-à-l’Eau et le sentier de la Pointe de l’Islet. Ce dernier offre une vue magnifique sur le fleuve Saint-Laurent. Rivière
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La Côte-Nord: grands espaces et nature sauvage Bergeronnes Le territoire du �parc marin du Saguenay–Saint-Laurent (t; 182 rue de l’Église, p418-235-4703 poste 0, www.parcmarin.qc.ca), entièrement constitué d’eau, couvre une section de l’estuaire du Saint-Laurent et le fjord du Saguenay. Il a été créé afin de protéger l’exceptionnelle vie aquatique qui y habite. Le merveilleux fjord du Saguenay est l’un des fjords les plus méridionaux du monde. Creusé par les glaciers, il a une profondeur de 276 m près du cap Éternité (sur la rive droite du Saguenay) et de 10 m à peine à son embouchure. Cette configuration particulière, créée par l’amoncellement de matériaux charriés par les glaciers, a laissé un bassin où l’on retrouve la faune et la flore marines de l’Arctique. En effet, l’eau à la surface du Saguenay, dans les premiers 20 m, est douce et se trouve à une température variant entre 15°C et 18°C, alors que l’eau en profondeur est salée et se maintient autour de 1,5°C. Ce milieu, reliquat de la mer de Goldthwait, a conservé ses habitants, comme le requin arctique ou le béluga, qu’on retrouve aussi beaucoup plus au nord dans l’Arctique. En outre, grâce à une oxygénation constante, y prolifèrent une multitude d’organismes vivants dont se nourrissent plusieurs mammifères marins, comme le petit rorqual, le rorqual commun et le rorqual bleu. Ce dernier pouvant atteindre 30 m, il constitue le plus grand mammifère du monde. Dans les eaux du parc, on peut également apercevoir des phoques et parfois des dauphins.
Bergeronnes
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La municipalité de Bergeronnes est formée des hameaux de Petites-Bergeronnes et de Grandes-Bergeronnes, où se trouve un chantier de fouilles archéologiques. Sur ce site de dépeçage amérindien ont été découverts des couteaux datant du sylvicole supérieur (de 200 à 1100 de notre ère) qui servaient à découper la peau des phoques et des baleines. Le littoral de Bergeronnes est, par ailleurs, le meilleur endroit d’où observer certaines espèces de cétacés, Barrage Manic-3 car c’est précisément ici que les baleines bleues s’approchent le plus de la côte.
Pointe-aux Outardes Parc nature de Pointe-aux-Outardes
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Godbout Pointe des Monts
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La Côte-Nord: grands espaces et nature sauvage Bergeronnes Le Centre d’interprétation Archéo-Topo (5$; mi-mai à mi-oct tlj 9h à 19h; 498 rue de la Mer, p418-232-6286, www.archeotopo.qc.ca) présente de façon moderne et vivante toute la richesse archéologique de ce secteur de la Côte-Nord. Le Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir (5$; t; début juin à mi-juin 9h à 18h, mi-juin à début sept 8h à 20h, début sept à mi-oct 9h à 18h; 13 ch. du Cap-de-Bon-Désir, p418-232-6751, www.parcmarin.qc.ca) s’est installé autour du phare du cap Bon-Désir, encore en activité. On y présente une intéressante exposition sur la vie des cétacés, en plus d’y trouver un point d’observation des baleines.
Les Escoumins Aux abords des Escoumins, d’agréables sentiers permettent d’observer les oiseaux et les poissons. Le site est également reconnu pour la plongée sous-marine. Quai des pilotes est l’un des lieux les plus fréquentés aux Escoumins. Situé à l’entrée Le ����������������� ouest de la municipalité, il constitue l’endroit de prédilection des plongeurs, mais, surtout, il est le point de départ des pilotes qui vont rejoindre les bateaux marchands au large. Ces navires de transport sont obligés de faire monter à bord un pilote; il les guide à travers les très nombreux périls du fleuve qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, est très peu profond pour ces bateaux ayant généralement un fort tirant d’eau. Vous remarquerez que tous ces navires s’arrêtent devant Les Escoumins, en attendant le pilote qui sera transporté par un des bateaux rapides accostés au quai. La route 138 traverse ensuite les villages de pêcheurs de Sault-au-Mouton, de Saint-Pauldu-Nord et de Sainte-Anne-de-Portneuf avant de parvenir à Forestville. Entre Forestville et Colombier, on trouve les accès à trois zones d’exploitation contrôlée (ZEC), dotées de réseaux de sentiers, de même qu’aux barrages Bersimis-1 et Bersimis-2 d’Hydro-Québec. Poursuivez sur la route 138 Est en direction de Betsiamites, de Chute-aux-Outardes et de Baie-Comeau.
Betsiamites Betsiamites est la principale agglomération innue du Québec. Son nom signifie «là où il y a des lamproies». À l’entrée de la réserve amérindienne Pessamit, vous remarquerez sur votre gauche un bâtiment qui abrite le Centre d’artisanat Opessamo (59 rue Ashini), où l’on vend les créations des artisans locaux. Traversez le village de Chute-aux-Outardes, puis tournez à droite en direction de Pointe-aux-Outardes.
La Côte-Nord: grands espaces et nature sauvage Baie-Comeau 45 Pointe-aux-Outardes La municipalité de Pointe-aux-Outardes possède la plus importante usine de bois de sciage de l’est du Canada, la Scierie des Outardes. Au bout de la pointe se trouve le beau ��Parc Nature de Pointe-aux-Outardes (5$; début juin à mi-oct tlj 8h à 17h, début sept à fin oct 8h à 17h; 4 rue Labrie O., p418-5674227, www.parcnature.com), qui donne sur le fleuve. Les visiteurs peuvent s’y rendre pour profiter de ses belles plages. Cependant, il est surtout connu comme un des plus importants sites de migration et de nidification du Québec. D’ailleurs, plus de 175 espèces d’oiseaux y ont déjà été observées. Le parc abrite des sentiers de randonnée, un marais salé, des dunes ainsi qu’une plantation de pins rouges. Reprenez la route 138 Est vers Baie-Comeau.
Baie-Comeau Le colonel Robert McCormick, éditeur et rédacteur en chef du quotidien américain The Chicago Tribune, en avait assez de dépendre des compagnies papetières étrangères pour son approvisionnement en papier journal. Il a donc choisi de bâtir sa propre usine à papier à Baie-Comeau en 1936, donnant du coup naissance à la ville industrielle que l’on connaît aujourd’hui. Baie-Comeau se divise en deux secteurs distincts, séparés l’un de l’autre par une zone rocailleuse longue de 4 km. Le secteur Mingan (anciennement Hauterive), à l’ouest, correspond aux quartiers commercial et ouvrier, dominés par la cathédrale Saint-Jean-Eudes (987 boul. Joliet), seul siège épiscopal de la Côte-Nord. Le secteur Marquette, à l’est, est un quartier à la fois résidentiel aisé et industriel lourd, où habitaient traditionnellement les cadres des entreprises érigées à proximité. Un traversier fait régulièrement la navette entre Baie-Comeau et Matane, sur l’autre rive du fleuve Saint-Laurent. La traversée, d’une durée de 2h30, est une bonne façon de mesurer la largeur incroyable du fleuve à cet endroit (environ 50 km). Situé dans le secteur Marquette, le quartier résidentiel Sainte-Amélie, aux coquettes maisons néogeorgiennes, rappelle les banlieues américaines de l’entre-deux-guerres et témoigne du fort contingent de cadres américains à Baie-Comeau au cours des années 1930 et 1940. Le Centre boréal du Saint-Laurent (3 rue Denonville, p418-296-0182 ou 877296-0182, www.projetcentreboreal.com), un immense parc nature et d’aventure maritime, vise l’interprétation des traces spectaculaires laissées par la dernière glaciation sur les paysages de la Côte-Nord, que plus de 2 km d’épaisseur de glace recouvrait il y a 20 000 ans. Tout en observant ces paysages fabuleux et l’effet de la fonte des glaces sur l’augmentation du niveau de la mer, il est possible de pratiquer une foule d’activités de plein air, du kayak à la tyrolienne des mers, en passant par les vias ferratas et les sentiers de randonnée pédestre. Les centrales Manic-2 et Manic-5 (barrage Daniel-Johnson) se dressent sur la rivière Manicouagan. Un parcours de 30 min de route, à travers des panoramas sai-
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La Côte-Nord: grands espaces et nature sauvage Baie-Comeau sissants du rocheux Bouclier canadien, aboutit au premier barrage du complexe, soit Manic-2 (entrée libre; t; tlj fin juin à début sept, visites guidées de 90 min à 9h30, 11h30, 13h30 et 15h30; Km 21 de la route 389, p866-526-2642, www.hydroquebec.com). À l’époque, il était le plus grand barrage-poids à joints évidés au monde. La visite guidée du barrage vous entraînera à l’intérieur de l’imposante structure. Sachez toutefois qu’un spectacle encore plus surprenant vous attend à 3h de route plus au nord: Manic-5 et le barrage Daniel-Johnson (entrée libre; t; tlj fin juin à début sept, visites guidées d’une durée de 2h: 9h30, 11h30, 13h30 et 15h30; Km 211 de la route 389; p866-526-2642, www.hydroquebec.com). Érigé en 1968, ce barrage porte le nom du premier ministre québécois qui est mort sur les lieux le matin de la cérémonie d’inauguration. Doté d’une arche centrale de 214 m, il constitue, avec ses 1 314 m de long, le plus haut barrage à voûtes multiples et à contreforts du monde.
Godbout Le village de Godbout occupe un site pittoresque au fond d’une baie. Il est reconnu pour ses activités liées à la pêche sportive, que ce soit en haute mer ou le long de la rivière Godbout, aux tumultueux rapides. La pêche, à cet endroit, peut même parfois être qualifiée de miraculeuse. Le Musée amérindien et inuit (4$; fin juin à fin sept tlj 9h à 22h; 134 ch. Pascal-Comeau, p418-568-7306, www.vitrine.net/godbout). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la majorité des objets exposés dans ce petit musée privé proviennent non pas de la Côte-Nord, mais du Grand Nord canadien (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut). Il n’en demeure pas moins que les collections d’art inuit, amassées par le chaleureux fondateur de l’institution, Claude Grenier, sont fort intéressantes. On peut notamment y voir de bons exemples de sculptures inuites en «pierre à savon» (stéatite). Prenez à droite la petite route menant à la pointe des Monts.
Pointe des Monts Après la pointe des Monts, le fleuve s’élargit soudainement pour atteindre les proportions d’une véritable mer (près de 100 km de largeur en face de Sept-Îles). Le �phare de Pointe-des-Monts (5$; mi-juin à mi-sept tlj 9h à 17h; 1830 ch. du Vieux-Phare, p418-939-2400, www.pharepointe-des-monts.com). De nombreux vaisseaux se sont abîmés sur les côtes aux environs de la pointe des Monts. En 1805, les autorités du port de Québec décident de baliser le fleuve afin de réduire le risque de naufrage. Le phare de Pointe-des-Monts est l’un des premiers construits (1829). Ses sept étages comportent des pièces d’habitation circulaires dotées de cheminées et d’armoires encastrées. Ils accueillent de nos jours l’Auberge du gardien et un centre d’interprétation portant sur la vie de gardien de phare, pas aussi solitaire qu’on pourrait le croire... Pour retourner à Beauport, prenez la route 138 vers l’ouest.
À la découverte de la Mauricie
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La vallée de la rivière Saint-Maurice est située à égale distance entre Montréal et Québec, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Elle a vu naître la première industrie d’envergure au Canada et a toujours conservé une vocation largement industrielle au cours de son histoire.
Ses villes recèlent d’ailleurs plusieurs exemples d’une architecture ouvrière de qualité, conçue par des architectes à l’emploi des entreprises. Mais ne vous y trompez pas, la Mauricie est tout de même surtout constituée de zones sauvages aux montagnes couvertes d’une épaisse forêt, où il est possible entre autres activités de pratiquer la chasse ou la pêche, de faire du camping, du canot et de la randonnée.
L’itinéraire
De
Montréal,
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route Félix-Leclerc (40) vers l’est puis l’autoroute 55 Sud sur une courte distance, avant de bifurquer sur la route 138 Est jusqu’à Trois-Rivières. Suivez le boulevard Royal puis la rue Notre-Dame jusqu’au centre de la ville. Après la visite de Trois-Rivières, reprenez la route 138 Est vers Cap-de-laMadeleine, Batiscan et Sainte-Anne-de-la-Pérade. Le circuit s’enfonce alors à l’intérieur des terres par le biais de la route 159 jusqu’à Saint-Tite, puis dévie vers Grand-Mère par la route 153. De Grand-Mère, l’autoroute 55 Sud mène ensuite au parc national de la Mauricie puis à Shawinigan d’où l’on se rend finalement à Saint-Élie-de-Caxton
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À la découverte de la Mauricie Trois-Rivières Trois-Rivières Implantée au confluent du fleuve et de la rivière Saint-Maurice, qui se divise en trois embranchements à son embouchure (d’où le nom donné à la ville), Trois-Rivières fut fondée par le sieur de Laviolette en 1634. Dès ses débuts, elle était entourée d’une palissade de pieux correspondant à l’arrondissement historique actuel. Trois-Rivières dégage un charme certain avec une âme européenne grâce à ses multiples cafés, restaurants et bars de la rue des Forges, ainsi qu’à sa terrasse en gradins dominant le fleuve Saint-Laurent. La ville et sa banlieue forment de nos jours une zone urbaine de plus de 125 000 habitants. Trois-Rivières accueille le Festival international de la poésie (www.fiptr.com) tous les automnes, ce qui lui a valu le titre de «capitale de la poésie du Québec». C’est la raison pour laquelle la ville a eu l’excellente idée d’instaurer un circuit pédestre qu’elle a baptisé Promenade de la poésie, avec quelque 300 plaques affichant des extraits de poèmes puisés à travers le répertoire de poètes provenant de tout le Québec. Garez votre voiture aux environs de l’intersection des rues Notre-Dame et Laviolette. Remontez la rue Bonaventure (première rue à l’ouest de la rue Laviolette) jusqu’au manoir Boucher-de-Niverville.
Le manoir Boucher-de-Niverville (168 rue Bonaventure) a miraculeusement échappé à l’incendie de 1908 qui détruisit une bonne partie de la ville. Heureusement, car il s’agit d’un exemple unique de l’architecture du XVIIe siècle qui en précède les différentes adaptations au contexte local. Traversez la rue Hart et longez le parc Champlain jusqu’à la cathédrale.
La cathédrale de L’Assomption (t; lun-sam 9h à 11h30 et 14h à 18h, dim 9h30 à 11h30 et 14h à 18h; visites guidées tous les premiers dimanches de chaque mois; 363 rue Bonaventure, p819-374-2409) fut construite en 1858. Les traits néogothiques gras et trapus de la cathédrale s’inspirent vaguement du palais de Westminster, à Londres. Les vitraux, réalisés par Guido Nincheri entre 1923 et 1934, constituent sans contredit l’élément le plus intéressant de l’intérieur, autrement quelque peu froid et austère. Tournez à droite dans la rue Royale puis à gauche dans la rue Laviolette, et empruntez la rue Saint-François-Xavier en direction du fleuve.
Au sud de la rue Hart se trouve le Musée québécois de culture populaire (8$, musée et prison 12$; t; sept à mai mar-dim 10h à 17h; juin à août tlj 10h à 18h; 200 rue Laviolette, p819-372-0406, www.culturepop.qc.ca), qui met en valeur ce que la culture populaire produit, consomme et lègue: les objets, les environnements, les connaissances et le savoir-faire. Ainsi, en plus de l’exposition permanente qui offre une véritable incursion dans l’histoire des produits d’usage courant au Québec grâce à la réserve ouverte du musée, les visiteurs parcourent différentes expositions thématiques pour découvrir la culture des Québécois autrement.
À la découverte de la Mauricie Trois-Rivières 49
Tournez à droite dans la rue Saint-Pierre puis à gauche dans la place Pierre-Boucher avant d’emprunter la rue des Ursulines, seule artère du Vieux-Trois-Rivières à avoir été épargnée par l’incendie de 1908.
Sur la place Pierre-Boucher se dresse le monument du Flambeau, érigé en 1934 à l’occasion des célébrations du tricentenaire de la ville. Le monastère et le musée des Ursulines (3,50$; mars et avr mer-dim 13h à 17h, mai à début nov mar-dim 10h à 17h, nov à fév sur réservation; 734 rue des Ursulines, p819-375-7922, www.musee-ursulines.qc.ca). Les Ursulines s’installent dans la maison de Claude de Ramezay en 1697. Celui-ci vient alors d’être nommé gouverneur de Montréal et doit donc déménager, laissant libre la demeure qui forme encore de nos jours le noyau du monastère. Les Ursulines, communauté de religieuses cloîtrées vouée à l’éducation des jeunes filles, y ouvrent également un hôpital connu sous le nom d’«Hôtel-Dieu de Trois-Rivières». Si l’école et le couvent subsistent toujours, l’hôpital a, quant à lui, fermé ses portes en 1883. La visite du musée, qui présente des expositions thématiques préparées à même les collections des Ursulines (toiles, vêtements liturgiques, broderies, etc.), entraîne les visiteurs vers la chapelle, redécorée et coiffée d’un dôme en 1897. Traversez le beau parc qui s’étale devant le monastère des Ursulines pour rejoindre la terrasse Turcotte et le Parc portuaire.
Le Parc portuaire (t; au bord du fleuve St‑Laurent). La terrasse Turcotte était jusque dans les années 1920 le lieu de prédilection de la bourgeoisie locale. Tombée en décrépitude, elle a été remplacée par un nouvel aménagement entre 1986 et 1990. La nouvelle terrasse en gradins est le point de départ des mini-croisières sur le fleuve. Un café, un restaurant et un centre d’exposition sur l’industrie des pâtes et papiers y sont intégrés. Longtemps considérée comme la principale activité économique de la Mauricie, l’industrie des pâtes et papiers occupait et occupe encore une place prédominante dans la vie des gens de la région. Pas étonnant qu’on y retrouve le Centre d’exposition sur l’industrie des pâtes et papiers (4$; t; début juin à début oct tlj 10h à 18h, oct à mai sur réservation; 800 Parc portuaire, dans l’axe de la rue des Forges, p819-372-4633). Situé dans l’agréable Parc portuaire, le centre offre une exposition permanente expliquant toutes les facettes de l’industrie des pâtes et papiers ainsi que la façon dont elle a influencé le développement de la région. Descendez l’escalier qui mène à la rue des Forges, où se termine la balade dans le Vieux-TroisRivières. Empruntez cette rue jusqu’à la rue des Arts, au nord de la rue Notre-Dame, l’équivalent trifluvien de la rue du Trésor à Québec.
Le Lieu historique national des Forges-du-Saint-Maurice (4$; visites commentées avec guides-interprètes, réservations requises pour groupes; mi-mai à début sept tlj 9h30 à 17h30; 10000 boul. des Forges, p819-378-5116, www.pc.gc.ca). En 1730, François Poulin de Francheville fut autorisé par Louis XV à exploiter les riches gisements de minerai de fer de sa seigneurie. La présence de pierre calcaire, d’un cours d’eau au débit rapide et d’un grand nombre d’arbres avec lesquels il était possible de faire du charbon de bois allait favoriser
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À la découverte de la Mauricie Trois-Rivières les opérations de la fonte. Originaires pour la plupart de Bourgogne et de Franche-Comté, les ouvriers de ce premier complexe sidérurgique canadien s’affairaient à couler des canons pour les vaisseaux du roi et à confectionner des poêles pour chauffer les maisons de Nouvelle-France. À la Conquête, le complexe passe entre les mains du gouvernement colonial britannique, puis est cédé à des industriels qui l’exploitent jusqu’à sa fermeture définitive, en 1883. En 1973, le Service canadien des parcs acquiert le site, reconstruit la «grande maison» pour y créer un centre d’interprétation et en aménage un autre, très intéressant, à l’emplacement du haut fourneau. La visite commentée est intéressante, car elle explique le mode de vie des forgerons à travers une belle exposition et un spectacle son et lumière. Puis elle se poursuit à l’extérieur, où l’on découvre le site et ce qui reste des installations.
Revenez en direction de Trois-Rivières par le boulevard des Forges. Tournez à gauche dans le boulevard des Récollets, qui devient par la suite le boulevard des Chenaux. Prenez à gauche la route 138 Est, traversez la rivière Saint-Maurice, puis empruntez à droite la rue Notre-Dame, à Cap-de-la-Madeleine, qui fait désormais partie de la ville de Trois-Rivières.
Cap-de-la-Madeleine Le Québec compte plusieurs lieux de pèlerinage importants qui attirent chaque année des milliers de pèlerins du monde chrétien. Le sanctuaire Notre-Dame-du-Cap (entrée libre; visites guidées pour groupes sur réservation; t; 626 rue Notre-Dame, p819-3742441, www.sanctuaire-ndc.ca), placé sous la responsabilité des missionnaires oblats de MarieImmaculée, est consacré à la dévotion mariale. De mai à octobre, par beau temps, les visiteurs peuvent participer à la marche symbolique aux flambeaux. L’histoire de ce sanctuaire débute en 1879, lorsque l’on décide d’ériger une nouvelle église paroissiale à Cap-de-la-Madeleine. Nous sommes en mars, et il faut transporter des pierres depuis la rive sud du fleuve. Mais, cet hiver-là, contrairement à son habitude, le fleuve n’a pas encore gelé. À la suite des prières et des chapelets récités devant la statue de la Vierge offerte à la paroisse en 1854, un pont de glace se forme «miraculeusement» en travers du fleuve, permettant de transporter en une semaine les pierres nécessaires à la construction du nouvel édifice. Le curé Désilets décide alors de conserver la vieille église et de la transformer en un sanctuaire dédié à la Vierge Marie. Ce vieux sanctuaire, construit entre 1714 et 1717, est considéré comme l’une des plus anciennes églises au Canada. Le pont de glace est aujourd’hui symbolisé par le pont des Chapelets (1924), visible dans le jardin du sanctuaire. Un chemin de croix, un calvaire, un Saint Sépulcre et un petit lac complètent ce jardin situé en bordure du fleuve. Au fond d’une mer d’asphalte se trouve la vaste basilique Notre-Dame-du-Rosaire, que l’on dirait tout droit sortie du décor d’un film à grand déploiement. Sa construction fut entreprise en 1955. Les vitraux représentent l’histoire du sanctuaire, l’histoire du Canada et enfin les mystères du Rosaire. Empruntez la rue Notre-Dame vers l’est pour rejoindre la route 138 (boulevard Sainte-Madeleine). Traversez les villages de Sainte-Marthe et de Champlain, puis celui de Batiscan, où vous pourrez voir un vieux presbytère.
À la découverte de la Mauricie Sainte-Anne-de-la-Pérade 51
Saint-Thècle 352
Grandes-Piles
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Saint-Adelphe
155 Parc de la Rivière Batiscan
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Cap-de-la-Madeleine 40 Pont Laviolette
Trois-Rivières
Batiscan Le vieux presbytère de Batiscan (3,50$; fin mai à fin sept tlj 10h à 17h; 340 rue Principale, p418-362-2051) fut construit en 1816 avec les pierres du presbytère de 1696. Son isolement est imputable au fait que le noyau du village s’est déplacé plus à l’est après l’incendie de l’ancienne église en 1874. Le presbytère a été transformé en un musée où sont exposés des meubles québécois des XVIIIe et XIXesiècles particulièrement bien conservés.
Sainte-Anne-de-la-Pérade En hiver, ce joli village agricole se double d’un second village planté au milieu de la rivière Sainte-Anne qui le traverse. Des centaines de cabanes multicolores, chauffées et éclairées à l’électricité, abritent des familles venues pêcher le poulamon, communément appelé «petit poisson des chenaux», sur la glace de la rivière. Cette pêche est devenue au fil des ans, à l’instar des parties de sucre et des épluchettes de blé d’Inde, l’une des principales activités du folklore
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À la découverte de la Mauricie Sainte-Anne-de-la-Pérade vivant du Québec. Le village est dominé par une imposante église néogothique (1855) (t) inspirée de la basilique Notre-Dame de Montréal. Empruntez la route 159, qui s’enfonce à l’intérieur des terres en direction de Saint-Prosper et de Saint-Stanislas, et continuez jusqu’à Grand-Mère, qui fait aujourd’hui partie de Shawinigan.
Grand-Mère Un rocher dont le profil est semblable à celui d’une vieille femme est à l’origine du nom de la ville. Autrefois situé sur un îlot au milieu de la rivière Saint-Maurice, il a été déplacé, morceau par morceau, dans un parc au centre de Grand-Mère, lors de la construction du barrage et de la centrale hydroélectrique en 1913. Grand-Mère et Shawinigan sont de bons exemples de «villes de compagnie», qui se définissent par l’omniprésence d’une ou plusieurs usines entourées de deux quartiers distincts, celui des cadres, à l’origine le plus souvent anglophones, et celui des ouvriers, presque exclusivement francophones. On franchit la tumultueuse rivière Saint-Maurice en empruntant le pont de Grand-Mère , réalisé en 1928 selon les plans des ingénieurs américains Robinson et Steinman. Ils se rendront célèbres dans les années 1950 par la reconstruction du pont de Brooklyn, à New York. L’église Saint-Paul (angle 6e Avenue et 4e Rue) présente une façade-écran à l’italienne érigée en 1908. L’intérieur, très coloré, est orné à la fois de toiles marouflées, exécutées par le peintre montréalais Monty au cours des années 1920, et d’une fresque de Guido Nincheri, L’Apothéose de saint Paul. Derrière cette église catholique s’élève le couvent des Ursulines, succursale de celui de Trois-Rivières. Prenez l’autoroute 55 Sud en direction de Shawinigan.
Le Parc national de la Mauricie (7,80$/pers./jour, 19,60$/famille; t; sortie 226 de l’autoroute 55 Sud; p819-538-3232, www.pc.gc.ca) a été créé en 1970 afin de préserver un exemple de forêt boréale. Il constitue un site parfait pour s’adonner à diverses activités de plein air, comme le canot, la randonnée pédestre, le vélo de montagne, la raquette et le ski de fond. Ses forêts dissimulent plusieurs lacs et rivières de même que diverses richesses naturelles. Pour vous rendre au centre-ville de Shawinigan, prenez la sortie 217 de l’autoroute 55 Sud.
Shawinigan Première ville du Québec dotée d’un plan d’aménagement urbain dès sa fondation en 1901, Shawinigan est une création de la puissante compagnie d’électricité Shawinigan Water and Power Company, qui fournissait en énergie électrique l’ensemble de la ville de Montréal. Shawinigan recèle aujourd’hui plusieurs édifices du premier tiers du XXe siècle à l’architecture fort intéressante. Certaines artères résidentielles présentent un aspect proche de celui des banlieues anglaises de l’entre-deux-guerres.
À la découverte de la Mauricie Saint-Élie-de-Caxton 53 La Cité de l’énergie (16$; t; début juin à mi-juin et sept mar-dim 10h à 17h, mi-juin à août tlj 9h à 17h; 1000 av. Melville, p819-536-8516 ou 866-900-2483, www. citedelenergie.com) promet d’en initier plus d’un, petits et grands, à l’histoire du développement industriel de la Mauricie et du Québec. La ville de Shawinigan se trouve au cœur de ce développement car elle a été choisie, dès le début du XXe siècle, par des alumineries et des compagnies productrices d’électricité à cause de la présence d’un fort courant sur la rivière Saint-Maurice et de la proximité de chutes hautes de 50 m. Vaste parc thématique, la Cité de l’énergie regroupe plusieurs attraits: l’Espace Shawinigan, deux centrales hydroélectriques, dont une encore en activité, la centrale Shawinigan 2, le Centre des sciences et une tour d’observation haute de 115 m qui offre, il va sans dire, une vue imprenable sur les environs, entre autres sur les bouillonnantes chutes de Shawinigan. En 2003, la Cité de l’énergie et le Musée des beaux-arts du Canada se sont associés pour aménager, sur le magnifique site de l’Ancienne-Aluminerie-de-Shawinigan, l’Espace Shawinigan (16$; début juin à mi-juin mar-dim 10h à 17h, mi-juin à sept tlj 9h à 17h, sept mar-dim 10h à 17h; 1882 rue Cascade, p819-537-5300 ou 866-900-2483) et y tenir de grandes expositions d’art contemporain d’envergure internationale. Désigné lieu historique national, ce complexe, érigé au début des années 1900, constitue le plus ancien centre de production d’aluminium en Amérique du Nord. Situé à côté de la Cité de l’énergie, de l’autre côté de la route 157, le parc de l’Île-Melville (certaines activités sont gratuites et d’autres sont payantes; horaire variable selon les activités, la saison et les projets; p819-536-7155 ou 866-536-7155, www.ilemelville. com) se compose d’un terrain riverain et de deux îles, ce qui lui donne une situation géographique enviable. La majestueuse rivière Saint-Maurice entoure le territoire, utilisé à des fins récréotouristiques. Il s’agit donc d’une véritable oasis en plein air, près de la ville, où les amateurs pratiquent des activités comme le camping, le canot, la pêche, la randonnée, le vélo et l’observation du patrimoine naturel et historique. Retournez vers l’autoroute 55 pour suivre la route 351 en direction du village de Saint-Élie-deCaxton.
Saint-Élie-de-Caxton Transformé en véritable conte vivant durant la belle saison, le petit village de Saint-Élie-deCaxton est le lieu de naissance de Fred Pellerin, l’un des conteurs les plus connus au Québec. Vous pourrez vous promener dans le village avec un audioguide (8$; fin juin à fin août tlj 9h30 à 17h30, sept à mi-oct 12h30 à 18h; 52 ch. des Loisirs, p819-221-2839) qui vous racontera les légendes des lutins et des «paparmanes» (mot local dérivé de l’anglais peppermint pour désigner les «bonbons à la menthe»), ainsi que l’histoire de quelques-uns des illustres citoyens de Saint-Élie. Une belle visite sympathique.
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L’île d’Orléans, au pays L’île d’Orléans, au pays de Félix Leclerc
de Félix Leclerc
Cette île de 32 km sur 5 km, située au milieu du fleuve Saint-Laurent et en aval de Québec, est synonyme de vieilles pierres. C’est en effet, de toutes les régions du Québec, l’endroit le plus évocateur de la vie rurale en Nouvelle-France. Depuis 1936, l’île est reliée à la terre ferme par un pont suspendu. L’île d’Orléans est également connue pour être le pays de Félix Leclerc (1914-1988), le plus célèbre poète et chansonnier québécois.
L’itinéraire
De Québec, empruntez l’autoroute
Dufferin-Montmorency (440) en direction du pont de l’Île. Traversez le fleuve et prenez à droite la route 368, aussi appelée le «chemin Royal», qui permet de faire le tour de l’île d’Orléans.
Sainte-Pétronille Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que Sainte-Pétronille voit le jour, grâce à la beauté de son site qui attire de nombreux estivants. Les marchands anglophones de Québec s’y font construire de belles résidences secondaires. Plusieurs d’entre elles ont survécu aux outrages du temps et sont visibles en bordure de la route. La Chocolaterie de l’île d’Orléans (196 ch. Bout-de-l’Île pour l’atelier, 150 ch. Boutde-l’Île pour la boutique et le centre d’interprétation Ste-Pétronille, p418-828-2250, www.chocolaterieorleans.com) propose toute une gamme de petites gâteries délectables. Sa crème glacée maison, préparée en été seulement, est tout aussi délicieuse. Tournez à droite dans la rue Horatio-Walker, qui mène à la berge et à une promenade.
L’île d’Orléans, au pays de Félix Leclerc Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans 55 La maison Horatio-Walker (11 et 13 rue Horatio-Walker). Le bâtiment de briques rouges et la maison recouverte de stuc furent respectivement l’atelier et le lieu de résidence du peintre Horatio Walker de 1904 à 1938. L’artiste d’origine ontarienne affectionnait la culture canadienne-française et le calme propice à la méditation de l’île d’Orléans. Son atelier, œuvre de Harry Staveley, est un bel exemple d’architecture anglaise.
Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans Jusqu’en 1950, on fabriquait à Saint-Laurent des chaloupes (barques) et des yachts à voiles dont la renommée s’étendait aux États-Unis et à l’Europe. Quelques vestiges de cette activité, aujourd’hui totalement disparue, sont conservés en retrait de la route à proximité de la berge. Le village, fondé en 1679, recèle quelques bâtiments anciens tels que la belle maison Gendreau de 1720 (2387 ch. Royal, à l’ouest du village) et le moulin Gosselin (758 ch. Royal, à l’est du village), qui abrite un restaurant. Le tout petit économusée de la �Forge à Pique-Assaut (entrée libre; juin à oct tlj 9h à 17h, nov à mai lun-ven 9h à 12h et 13h30 à 17h; 2200 ch. Royal, p418-828-9300, www.forgepique-assaut.com) permet de se familiariser avec le métier des forgerons en les observant à l’ouvrage devant le grand four ou en prenant part à une visite guidée. La boutique située à l’étage présente divers objets en fer forgé, des chandeliers aux meubles, en passant par les bibelots. On y trouve aussi d’autres produits artisanaux. Le Parc maritime de Saint-Laurent (3$; mi-juin à début sept tlj 10h à 18h, début mai à mi-juin et début sept à fin oct sur réservation; 120 ch. de la Chalouperie, p418-8289672, www.parcmaritime.ca) a été aménagé sur le site du chantier maritime Saint-Laurent. On peut y voir l’atelier de la «chalouperie» familiale Godbout, érigé vers 1840, de même qu’un ensemble de près de 200 outils d’époque. Derrière le bâtiment, un sentier descend au bord du fleuve, et l’on peut y louer des chaloupes pour une petite balade sur l’eau.
Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans Saint-Jean abrite le plus important manoir du Régime français encore existant, le manoir Mauvide-Genest (6$; mai à oct tlj 10h à 17h; 1451 ch. Royal, p418-829-2630, www.manoirmauvidegenest.com). Il a été construit en 1734 pour Jean Mauvide, chirurgien du roi, et son épouse, Marie-Anne Genest. Le beau bâtiment en pierres, revêtu d’un crépi blanc, adopte le style traditionnel de l’architecture normande. Le lieu, maintenant un centre d’interprétation du régime seigneurial de la Nouvelle-France, comporte aussi un restaurant de cuisine française réputé.
L’île d’Orléans, au pays de Félix Leclerc Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans L’église Saint-Jean (2001 ch. Royal) a été construite en 1734, mais a subi de multiples modifications et agrandissements par la suite. Le presbytère, la salle des habitants et le cimetière complètent l’ensemble institutionnel, par ailleurs fort bien situé dans la perspective du chemin Royal. À Saint-Jean, dans l’ancien presbytère (2001 ch. Royal) devant l’église face au fleuve, une boulangerie artisanale dont les produits révèlent une fabrication de main de maître vaut le détour!
Saint-François-de-l’Île-d’Orléans Le plus petit village de l’île d’Orléans a conservé plusieurs bâtiments de son passé. Certains d’entre eux sont cependant éloignés du chemin Royal et sont donc difficilement visibles depuis la route 368. La campagne environnante est charmante et offre quelques points de vue agréables sur le fleuve, Charlevoix et la côte de Beaupré. L’église Saint-François (341 ch. Royal), érigée en 1734, a retrouvé sa simplicité du Régime français à la suite d’un incendie dévastateur survenu en 1988, qui ne laissa debout que les épais murs de moellons du temple. Sur la pointe de l’île, une halte routière, avec une tour d’observation , offre une vue remarquable vers le nord et l’est. On peut apercevoir les îles Madame et au Ruau, au milieu du Saint-Laurent, qui marquent la limite entre l’eau douce et l’eau salée du fleuve, le mont Sainte-Anne, couvert de pistes de ski, et dans le lointain, Château-Richer Charlevoix, sur la rive nord, ainsi que les seigneuries de la Côte-du-Sud, sur la rive sud.
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Le Parc des Bisons de l’île d’Orléans (adultes 369 13$, enfants 5$-9$; fin juin à début sept 10h à 17h; 156 ch. Royal, p418-829-1234, www.bison-quebec.com), L'AngeGardien unique en son genre, permet d’observer de près ces bêtes majestueuses que sont les bisons. Vous pourrez parcourir le parc à l’intérieur de votre Saint-Pierre propre véhicule sur un chemin de terre de de-l’Île-d’Orléans 4 km avec panneaux d’interprétation aux Pont de abords des lacs. Un sentier pédestre l’île d’Orléans (randonnée de 45 min aller-retour, 138 également accessible aux fauteuils roulants) mène à un Sainte-
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endroit surélevé d’où s’offre une vue panoramique sur les environs (le mont Sainte-Anne, le cap Tourmente, la Côte-du-Sud et le parc même). Pour un dépaysement total... sur l’île d’Orléans!
Sainte-Famille La doyenne des paroisses de l’île d’Orléans a été fondée en 1666 afin de regrouper, en face de Sainte-Anne-de-Beaupré, les colons jusque-là concentrés dans les environs de SaintePétronille. Sainte-Famille recèle plusieurs témoins du Régime français, entre autres sa célèbre église, l’une des meilleures réalisations de l’architecture religieuse en Nouvelle-France et l’une des plus anciennes églises du Québec.
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L’île d’Orléans, au pays de Félix Leclerc Sainte-Famille La belle église Sainte-Famille (t; 3915 ch. Royal) a été construite entre 1743 et 1747, en remplacement de la première église de 1669. Flanqué de deux tours en façade, son unique clocher se trouvait étrangement au faîte du pignon. Au XIXe siècle, deux nouveaux clochers sont construits au sommet des deux tours, ce qui porte leur nombre à trois, un cas unique au Québec. La plupart des maisons de ferme du Régime français de l’île d’Orléans ont été construites à une bonne distance de la route. En outre, elles sont aujourd’hui des propriétés recherchées dont le caractère privé est jalousement gardé par leurs propriétaires, ce qui rend toute visite improbable. Heureusement, grâce à une fondation de citoyens, la maison Drouin (3$; mi-juin à mi-août tlj 10h à 18h, mi-août à fin sept sam-dim 13h à 18h; 4700 ch. Royal, p418-829-0330, www.fondationfrancoislamy.org) s’ouvre chaque été aux visiteurs curieux. Il s’agit d’une des plus vieilles maisons de l’île, et même du Québec puisqu’elle fut bâtie autour de 1675 et agrandie en 1725. Construite de grosses pierres des champs et de poutres de bois, elle fut habitée jusqu’en 1984 et n’a jamais été modernisée. Son histoire vous sera racontée par des guides en costumes d’époque mimant la vie quotidienne des anciens habitants de la demeure.
Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans La plus populeuse (2 000 hab.) et la plus urbanisée des paroisses de l’île a quelque peu perdu de son charme, avant que l’ensemble du site ne soit classé. Elle demeure néanmoins un lieu important dans la mémoire collective des Québécois, car le chansonnier et poète Félix Leclerc (1914-1988) y a longtemps vécu. L’auteur du P’tit Bonheur a été le premier à faire connaître la chanson québécoise en Europe dans les années 1950. Il est inhumé dans le cimetière local. L’Espace Félix-Leclerc (5$ individuel ou 4$/personne en groupe; tlj 9h à 17h, fermé mi-déc à mi-fév; 682 ch. Royal, p418-828-1682, www.felixleclerc.com) abrite une exposition permanente sur la vie et l’œuvre de Félix Leclerc, la reconstitution de son bureau de travail, une boîte à chansons, une boutique et un comptoir de restauration. À l’extérieur, vous pourrez profiter des sentiers et des vues sur le fleuve. L’église Saint-Pierre (1249 ch. Royal), cet humble mais fort joli édifice érigé en 1716, est la plus ancienne église villageoise qui subsiste au Canada. Elle est aussi l’une des rares survivantes d’un modèle fort répandu en Nouvelle-France, avec son unique portail surmonté d’un œil-de-bœuf en façade. La plupart de ces petites églises au toit pointu ont été détruites au XIXe siècle pour être remplacées par des structures plus élaborées. La boucle est maintenant complétée. Reprenez le pont de l’Île pour regagner Québec.
L’île Jésus, cette méconnue
L’île Jésus, cette méconnue 59
La ville de Laval telle qu’on la connaît aujourd’hui est née en 1965 de la fusion des 14 villages agricoles que comptait alors l’île Jésus. Ville importante du Québec avec ses 370 000 habitants, Laval a su également préserver certaines richesses de son patrimoine architectural ainsi que de grands espaces servant à l’agriculture ou aux activités de plein air.
L’itinéraire
Pour suivre le trajet au départ de
Montréal, empruntez le boulevard Lévesque vers l’est à la sortie du pont Pie-IX. Cette route riveraine mène au bout de l’île Jésus. Après, elle bifurque soudainement vers l’ouest pour devenir le boulevard des Mille-Îles, qui longe la rivière éponyme, puis elle change plusieurs fois de nom avant de revenir vers l’est pour boucler le circuit.
Saint-Vincent-de-Paul L’église Saint-Vincent-de-Paul (angle rue de la Fabrique) fut érigée entre 1853 et 1857. Son intérieur néoclassique, doté de belles colonnes corinthiennes et d’un plafond à caissons, n’a pas trop souffert d’une simplification du décor dans les années 1960. Le parvis offre de belles vues sur la rivière des Prairies. Poursuivez vers l’est par le boulevard Lévesque.
Saint-François-de-Sales La Berge du Vieux-Moulin (à l’est de la montée du Moulin). Un petit parc a été aménagé à l’emplacement du vieux moulin à eau construit par le Séminaire en 1716. On en distingue
L’île Jésus, cette méconnue Saint-François-de-Sales
encore les fondations dans un îlot en face du parc. On y a une belle vue sur l’église de Rivièredes-Prairies, de l’autre côté de la rivière du même nom. Poursuivez sur le boulevard Lévesque Est, qui bifurque soudainement vers l’ouest, délaisse la rivière des Prairies pour la rivière des Mille Îles et, enfin, change de nom pour devenir le boulevard des Mille-Îles.
L’église Saint-François-de-Sales (t; 7070 boul. des Mille-Îles), humble et coquette à la fois, est le troisième lieu saint de sa paroisse. Elle fut érigée en 1847 et dotée d’une nouvelle façade néogothique en 1894. Son cimetière campagnard, à l’arrière, rappelle les origines rurales de Laval. En route vers Sainte-Rose, on aperçoit, sur l’autre rive, Terrebonne et son île des Moulins. Au-delà du boulevard des Laurentides, le boulevard des Mille-Îles prend le nom du boulevard Sainte-Rose.
Sainte-Rose Le vieux Sainte-Rose possède une étonnante concentration de bâtiments néoclassiques dotés de façades en pierres de taille. Des galeries d’art, des commerces d’antiquaires et de sympathiques restaurants ont été aménagés dans les anciennes résidences du boulevard Sainte-Rose.
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L’église Sainte-Rose-de-Lima (t; 219 boul. Ste-Rose) succède à deux autres églises construites respectivement en 1746 et en 1788. Elle fut exécutée entre 1852 et 1856, soit à la même époque où s’élevait l’église Saint-Vincent-de-Paul de l’autre côté de l’île Jésus. L’intérieur néoclassique a intégré certains éléments provenant de la seconde église, entre autres le maître-autel (1799).
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L’île Jésus, cette méconnue Sainte-Rose 61 Le parc de la Rivière-des-Mille-Îles (345 boul. Ste-Rose, p450-622-1020, www.parc-mille-iles.qc.ca) exploite habilement la multitude d’îles qui parsèment cette portion de la rivière. D’une baie tranquille, qui sert également d’aire de jeux et de détente, on peut partir à la découverte en canot, en kayak ou en rabaska (location sur place) et faire escale dans l’une des nombreuses îles pour y pique-niquer ou contempler la faune et la flore particulièrement abondantes dans ce milieu humide.
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Poursuivez vers l’ouest par le boulevard Sainte-Rose. À l’extrémité ouest de l’île Jésus, le boulevard Sainte-Rose devient le boulevard des Érables. Vous êtes alors à Laval-sur-le-Lac, ancien lieu de villégiature qui bénéficie de quelques percées visuelles sur le lac des Deux Montagnes. Vous y verrez plusieurs maisons cossues. La route bifurque pour revenir au bord de la rivière des Prairies en direction est. Elle devient alors le chemin du Bord-de-l’Eau, qui donne accès à Sainte-Dorothée.
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L’île Jésus, cette méconnue Sainte-Dorothée Sainte-Dorothée À Sainte-Dorothée, vous emprunterez alors ce que l’on appelle maintenant la Route des Fleurs. Avec ses terres qui comptent parmi les plus fertiles du Québec, Sainte-Dorothée s’est en effet bâti, au fil des ans, une réputation enviable: celle de «capitale horticole du Québec». Elle regroupe ainsi plusieurs producteurs de fleurs annuelles et vivaces, notamment les Serres Sylvain Cléroux (1570 rue Principale, p450-627-2471, www.sylvaincleroux.com), le plus grand producteur de fleurs annuelles au Québec. Toujours sur la Route des Fleurs, le Paradis des Orchidées (entrée libre; lun-ven 9h à 17h, sam-dim 10h à 17h; 1280 montée Champagne, p450-689-2244, www.leparadisdesorchidees.com) mérite également une visite. Cette serre impressionnante produit 50 espèces et 500 variétés d’orchidées.
Chomedey Complexe culturel André-Benjamin-Papineau (entrée libre; mars à nov mar-dim 13h à 17h; 5475 boul. St-Martin O., p450-688-6558 ou 450-689-6951, www.alpap.org). Historique à plus d’un titre, cette splendide maison en pierres des champs fut le lieu de résidence d’André-Benjamin Papineau, l’un des Patriotes qui participa aux Rebellions de 1837-1838. Elle fut entièrement restaurée dans les années 1970. Plusieurs activités sont organisées sur place. Le Cosmodôme (11,50$ visite libre; fin juin à début sept tlj 10h à 18h, début sept à fin juin mar-dim 10h à 18h; 2150 autoroute 15, sortie boul. St-Martin O., p450-978-3600 ou 800-565-2267, www.cosmodome.org) est un musée consacré à l’espace. La visite débute par une présentation multimédia très intéressante qui retrace l’histoire de la découverte de l’espace. La deuxième partie illustre les façons d’accéder à l’espace et expose les principes de physique régissant la vie dans le cosmos. Pour sa part, la troisième partie aborde les télécommunications et le «village global». La partie suivante, consacrée à la Terre, explique les grands phénomènes terrestres comme les saisons et la géologie. La section 5 possède la pièce de résistance du musée: un morceau de roche lunaire. Cet échantillon est un don de la NASA, conférant une reconnaissance internationale au musée lavallois. Revenez sur vos pas; prenez le chemin du Bord-de-l’Eau, qui deviendra ensuite le boulevard Lévesque Ouest, puis, à la hauteur de Laval-des-Rapides, empruntez le boulevard des Prairies.
L’île Jésus, cette méconnue Duvernay 63 Laval-des-Rapides Consacré à l’infiniment petit, le Musée Armand-Frappier (6,65$ visites libres; 9$ visites guidées; t; toute l’année lun-ven 10h à 17h; 531 boul. des Prairies, p450-686-5641 poste 4676, www.musee-afrappier.qc.ca) retrace, par le biais du parcours de l’éminent chercheur qu’était le médecin et professeur Armand Frappier, l’histoire de la tuberculose à travers les siècles. Il a aussi pour objectif d’éveiller l’intérêt des jeunes pour la science en général. De retour au boulevard des Prairies, poursuivez votre route vers l’est. Une fois de plus, l’artère changera bientôt de nom pour redevenir le boulevard Lévesque.
Duvernay La centrale électrique de la Rivière-des-Prairies (visites gratuites; mi-mai à fin juin lun-ven visites à 9h, 10h30, 12h, 13h30 et 15h; fin juin à début sept mer-dim visites à 9h30,11h, 12h30, 14h et 15h30; 3400 rue du Barrage, par le boulevard Lévesque, p800365-5229, www.hydroquebec.com/visitez) enjambe la rivière du même nom entre les ponts Papineau et Pie-IX. Construite en 1929, elle est un bon exemple de centrale dite «au fil de l’eau», c’est-à-dire qu’elle produit de l’électricité sans réservoir. Le Centre de la Nature (t; toute l’année; 901 av. du Parc, p450-662-4942, www. ville.laval.qc.ca), un parc de 47 ha arraché à une carrière désaffectée, est l’exemple parfait de la réhabilitation d’un espace perdu en milieu urbain. Au fil de son existence, il est devenu un lieu de vie et d’activité de première importance. En plus de magnifiques jardins, il offre aux visiteurs un lac artificiel superbe se prêtant bien au canot ou au kayak. Pour revenir à Montréal, vous pouvez prendre, non loin du Centre de la Nature, l’autoroute 25 Sud, qui traverse la rivière des Prairies par le pont Pie-IX.
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Les Îles de la Madeleine, Les Îles de la Madeleine, à couper le souffle!
à couper le souffle!
Comme vous le diront les Madelinots, «Aux Îles, c’n’est pas pareil!». Émergeant du golfe du Saint-Laurent à plus de 200 km des côtes de la péninsule gaspésienne, les Îles de la Madeleine séduisent. Ici, le blond des dunes et des longues plages sauvages se marie au rouge des falaises de grès et au bleu de la mer. En grande majorité de souche acadienne et française, la population se regroupe sur sept des îles de l’archipel: l’île de la Grande-Entrée, la Grosse Île, l’île aux Loups, l’île du Havre aux Maisons, l’île du Cap aux Meules, l’île du Havre Aubert et l’île d’Entrée. Parmi celles-ci, seule l’île d’Entrée, où vivent quelques familles d’origine écossaise ou irlandaise, n’est pas reliée par voie terrestre au reste de l’archipel.
L’itinéraire
Le traversier N.M. Madeleine (44$/
pers., 82$/voiture, 28,50$/moto et 10,25$/vélo; 1er avr au 31 jan;
p418-986-3278 ou 888-986-3278, www.ctma.ca), qui part de Souris (Île-du-Prince-Édouard) et se rend à Cap-aux-Meules, permet d’atteindre les Îles en 5h. Des sept îles habitées qui composent l’archipel, six sont reliées par la route 199. Le circuit que nous vous proposons vous entraîne à la découverte de chacune des îles. La septième île, l’île d’Entrée, n’est quant à elle accessible que par bateau et constitue une destination en soi. Le S.P. Bonaventure (25$ aller-retour; mai à déc lun-sam deux départs par jour de Cap-Aux-Meules à 8h et 15h, retours à 9h et 16h; p418-986-7172 ou 418-986-5705) assure le lien entre Capaux-Meules et l’île d’Entrée. La traversée dure environ 1h.
Les Îles de la Madeleine, à couper le souffle! Île du Cap aux Meules 65 Île du Cap aux Meules « L’île centrale, composée des villages de Fatima, de L’Étang-du-Nord et de Cap-auxMeules, constitue le cœur de l’activité économique locale. Les maisons qui y sont bâties affichent souvent de belles couleurs vives. D’ailleurs, certains racontent que, grâce à ces coloris, les marins pouvaient apercevoir leurs maisons depuis la mer. Le village de Cap-aux-Meules est la seule agglomération urbaine des Îles. En plus des traversiers menant à Souris et à l’île d’Entrée, le port de Cap-aux-Meules accueille des bateaux de pêche de même que des voiliers de passage aux Îles. À gauche de la route 199, tournez dans le chemin Gros-Cap ««: vous longerez la baie de Plaisance et découvrirez des paysages splendides. Si vous avez un peu de temps, allez au restaurant La Factrie des Pêcheries Gros-Cap (521 ch. Gros-Cap, Cap-aux-Meules, p418-986-2710), d’où vous pourrez observer les préposés à la transformation du poisson. En poursuivant votre chemin, vous arriverez de nouveau à l’intersection avec la route 199. Tournez à gauche.
Chemin faisant, remarquez la splendide église Saint-Pierre de La Vernière « (1329 ch. de La Vernière, L’Étang-du-Nord, p418-986-2410). Classée monument historique en 1992, elle est une des plus imposantes églises de bois en Amérique du Nord. Poursuivez sur la route 199 et empruntez le premier chemin à droite, soit le chemin de l’Église. Tournez ensuite à gauche dans le chemin Cormier, puis à droite dans le chemin de la Buttedu-Vent, qui mène au pied de la Butte du Vent ««« (Fatima). Ne craignez pas le petit effort physique que demande la montée, puisqu’au sommet vous attendent le légendaire vent des Îles et un panorama saisissant de l’archipel et du golfe du Saint-Laurent. Revenez à l’intersection avec la route 199 et tournez à droite. Deux kilomètres plus loin, la route change de nom pour devenir le chemin de l’Étang-du-Nord, que vous suivrez jusqu’au site de La Côte «« (499 ch. Boisville O., L’Étang-du-Nord, bout pour atteindre le ������������������ p418-986-5085), face à l’anse de l’Étang du Nord et à son joli petit port de pêche. Le site est soigneusement aménagé et accueille, par beau temps, bon nombre de visiteurs venus pour pique-niquer ou flâner sur le quai. Quelques kilomètres plus loin, les magnifiques falaises de la Belle Anse ««« offrent aussi une vue imprenable sur la mer. Accessible par le chemin Belle-Anse, le site est particulièrement séduisant en fin de journée pour le spectacle du soleil couchant.
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Les Îles de la Madeleine, à couper le souffle! Île du Havre Aubert Île du Havre Aubert ««« La localité de Havre-Aubert est le premier arrêt sur cette île au charme bien pittoresque. Son attrait majeur est sans conteste le Site historique de La Grave ««« , petit quartier d’art et d’artisanat qui s’est développé sur la grève où jadis pêcheurs et marchands se donnaient rendez-vous pour le débarquement des prises. La Grave tire son charme de ses bâtiments traditionnels revêtus de bardeaux de cèdre qui abritaient des magasins, des entrepôts et des salines. Boutiques et cafés s’y succèdent, et vous y passerez, même pendant les jours de pluie, d’excellents moments. Premier arrêt sur le site de La Grave, l’Économusée du sable «« (tlj 10h à 21h, début sept à fin juin lun-sam 10h à 17h30; 907 route 199, Havre-Aubert, p418-937-2917, www. artisansdusable.com) permet de comprendre comment les Artisans du sable arrivent à sculpter et façonner cette matière jusqu’à en faire des œuvres uniques plus remarquables les unes que les autres. Si vous désirez explorer le monde fascinant de la vie marine, la visite de l’Aquarium des Îles « (5$; juin à août tlj 10h à 18h, sept tlj 10h à 17h; 982 route 199, Havre-Aubert, p418-937-2277, www.ilesdelamadeleine.com/aquarium) s’impose. Vous aurez alors tout le loisir d’observer un grand nombre d’espèces marines locales offertes par les pêcheurs, notamment des phoques du Groenland. Activités de jour pour les enfants (sur réservation) et bassin tactile. L’exposition permanente Laboureurs du Golfe du Musée de la Mer « (5$; mi-juin à mi-sept lun-ven 9h à 18h, sam-dim 10h à 18h; 1023 route 199, Havre-Aubert, p418937-5711) retrace l’histoire du peuplement des Îles et de la relation unissant le destin des Madelinots à la mer. En quittant La Grave, suivez le chemin du Sable jusqu’à la �dune du Havre-Aubert «««, que les Madelinots nomment communément la dune Sandy Hook ou la dune du Bout du banc. Vous devrez marcher pendant 2h30 pour en atteindre l’extrémité (12 km), mais vos efforts seront récompensés puisque vous aurez l’impression d’arriver au bout du monde. Reprenez la route 199 vers l’ouest jusqu’au chemin du Bassin pour vous rendre à Bassin.
En suivant la route qui longe la mer et mène à Bassin, vous jouirez d’une superbe vue sur le golfe du Saint-Laurent. Vous passerez devant l’église de Bassin et son presbytère, le plus ancien ensemble architectural église-presbytère de l’archipel. Vous apercevrez ensuite le phare de l’Anse-à-la-Cabane ««« (ch. du Phare), érigé dans un décor saisissant d’où l’on peut admirer l’anse, le port de pêche et le littoral.
Les Îles de la Madeleine, à couper le souffle! Île du Havre aux Maisons 67
Retournez sur l’île du Cap aux Meules en reprenant la route 199, qui se rend jusqu’à l’île du Havre aux Maisons.
Île du Havre aux Maisons ««« L’île du Havre aux Maisons, très dénudée, est l’une des plus mignonnes de l’archipel. Sur ses buttes et vallons verdoyants se sont déposées, çà et là, de jolies maisons le long de routes sinueuses. Le village de Havre-aux-Maisons est sa principale agglomération.
La Grosse Île Grosse-Île Havre de la Grande Entrée
Réserve nationale de faune de la Pointe-de-l'Est
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Île du Havre aux Maisons Havre-aux-Maisons
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Golfe du Saint-Laurent
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Les Îles de la Madeleine, à couper le souffle! Île du Havre aux Maisons Vous atteindrez la plage de la Dune du Sud «« par le chemin du même nom. Ceinturée de falaises rouges et de grottes accessibles à marée basse, cette plage offre 22 km de sable fin. La Verrerie La Méduse permet aux visiteurs d’admirer les artisans souffleurs à l’œuvre (3$/pers., 7$/famille; 638 route 199, Havre-aux-Maisons, p418-969-4681, www.meduse. qc.ca). Attenantes à l’atelier, une galerie d’art et une petite boutique présentent diverses pièces fabriquées sur place, et l’on y expose également celles d’autres artisans. Continuez sur la route 199, qui se rend jusqu’à Grosse-Île en traversant l’île aux Loups.
La Grosse Île La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est «« présente une végétation dunaire unique. Si vous vous y rendez pour observer sa riche faune ailée, comme le pluvier siffleur (espèce menacée), le canard pilet, le martin-pêcheur d’Amérique, le macareux moine et l’alouette cornue, prenez garde de ne pas endommager les lieux de nidification (ils sont indiqués). Deux sentiers d’interprétation, accessibles gratuitement par deux entrées sur la route 199 après le village de Grosse-Île, permettent de parcourir la réserve. Plus loin, vous trouverez l’une des plus belles plages des Îles, la plage de la Grande Échouerie «««, qui semble s’étendre vers l’infini. Poursuivez sur la route 199 jusqu’à l’île de la Grande Entrée.
Île de la Grande Entrée ««« Tout au bout de la route 199, vous arriverez au bourg principal de l’île, Grande-Entrée. Allez vous promener sur le quai de ce port très fréquenté durant la saison de pêche, d’où partent une centaine de bateaux multicolores. Revenez sur vos pas et tournez dans le chemin du Bassin Ouest, d’où vous pourrez faire une randonnée facile d’environ 2 km qui vaut absolument le détour. Elle mène à l’�île Boudreau «««, un joyau naturel qui cache des veines d’argile et qui abrite une colonie de phoques. En revenant sur la route 199, ne manquez pas de visiter le Centre d’interprétation du phoque « (7,50$; mi-juin à mi-sept tlj 10h à 18h; 377 route 199, Grande-Entrée, p418985-2833, www.ilesdelamadeleine.com/cip), pour en connaître davantage sur les habitudes de vie de ce mammifère et sur l’importance de la chasse aux phoques aux Îles.
Les Îles de la Madeleine, à couper le souffle! Île d’Entrée 69
Pour vous rendre à l’île d’Entrée, prenez le traversier S.P. Bonaventure au départ du quai de CapAux-Meules.
Île d’Entrée ««« Cette petite communauté anglophone, qui vit presque exclusivement de la pêche, compte quelque 100 résidants, tous de descendance écossaise ou irlandaise. Ses paysages champêtres et ses chevaux sauvages lui donnent tout son charme. Allez goûter l’incroyable sérénité qui règne sur cet îlot vallonné. Du port, en suivant les chemins Main et Post Office puis en empruntant le sentier Ivan Quinn, vous gravirez le plus haut sommet des Îles, Big Hill (174 m), d’où vous pourrez contempler l’archipel d’un bout à l’autre. Par temps clair, il vous est même possible d’apercevoir l’île du Cap-Breton au large.
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Le lac Saint-Jean, au pays Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets
des bleuets
Longtemps considérée comme un réservoir inépuisable de fourrures, la contrée jeannoise, aux terres agricoles riches, aux plages sablonneuses et au climat estival relativement doux, ne fut véritablement colonisée qu’à une date beaucoup plus récente, soit dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le circuit proposé fait le tour du lac dans l’ordre chronologique de sa colonisation, puis revient finalement tout près du point de départ.
L’itinéraire
Au départ de Jonquière, suivez la
route 170 Ouest jusqu’à Saint-Bruno. Prenez à gauche la route d’Hébertville et poursuivez par la route 169, qui fait le tour du lac.
Hébertville Le village d’Hébertville est considéré comme le berceau de la région du Lac-Saint-Jean. Il fut fondé en 1849 par une société de colons dirigée par le curé Hébert. On y retrouve la seule concentration de demeures québécoises traditionnelles de toute la région. Un bref arrêt sur le parvis de l’église Notre-Dame (1879) permet de voir l’ensemble de l’agglomération. On remarquera notamment le moulin à scie de 1851, raison d’être du village, qui trône toujours près de la rivière des Aulnaies. Remontez par la route 169 Nord jusqu’à la route de Métabetchouan et tournez à gauche.
Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets Chambord 71 Métabetchouan–Lac-à-la-Croix Dès l’arrivée à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, on est saisi par l’immensité du lac Saint-Jean, auréolé d’une belle plage de sable beige où la baignade est possible pendant les trop courts mois d’été. Métabetchouan, mot d’origine innue, signifie «lieu de rencontre». Suivez la route 169, qui fait le tour du lac Saint-Jean.
Desbiens Situé de part et d’autre de la rivière Métabetchouane, Desbiens, un lieu empreint d’histoire, fut habité dès 1652 par une mission d’évangélisation des Amérindiens établie par les Jésuites, à laquelle se joindra un poste de traite des fourrures en 1676. Le poste, qui comprenait un magasin, une chapelle et des bâtiments de ferme, va prospérer jusqu’en 1880, alors que ses bâtiments sont démontés et transportés à Pointe-Bleue (Mashteuiatsh). Le Centre d’histoire et d’archéologie de la Métabetchouane (7$; t; fin juin à début sept tlj 10h à 17h, début sept à fin juin sur réservation; 243 rue Hébert, p418346-5341, www.chamans.com). De multiples chantiers de fouilles ont été entrepris autour de l’embouchure de la rivière Métabetchouane, et l’on a mis au jour divers vestiges archéologiques de l’occupation millénaire du site par les Amérindiens ainsi que ceux de la mission des Jésuites et du poste de traite des fourrures. Plusieurs des objets découverts au cours des fouilles sont exposés au Centre d’histoire et d’archéologie de la Métatbetchouane, ouvert depuis 1983. À proximité du centre, on peut voir une petite poudrière en pierres, seul vestige du poste de traite construit par le marchand Pierre Bécart de Granville au XVIIe siècle. Des guides entraînent les visiteurs à la découverte de la grotte de granit appelée le Trou de la Fée (10$; mi-juin à fin août tlj 9h à 17h, fin août à début sept 10h à 16h, reste de l’année sur réservation; ch. du Trou de la Fée, p418-346-1242, p418-346-5632 hors saison). Poursuivez sur la route 169 en direction de Chambord.
Chambord Le Village historique de �Val-Jalbert (20$; début mai à fin mai sam-dim 10h à 16h30, fin mai à fin juin tlj 10h à 16h30, fin juin à début oct tlj 9h30 à 17h, groupes sur réservation; 95 rue St-Georges, route 169, p418-275-3132 ou 888-675-3132, www.sepaq. com). En 1901, l’industriel Damase Jalbert construit une usine de pulpe au pied de la chute de la rivière Ouiatchouane. L’entreprise prospère rapidement, au point de devenir la plus importante
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Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets Chambord
société industrielle entièrement placée sous contrôle canadien-français. En quelques années, une ville modèle voit le jour autour de l’usine. On y trouve un couvent, un moulin, un magasin général, un hôtel, des maisons, le tout réalisé selon un plan d’urbanisme précis. La chute du prix de la pulpe en 1921 et son remplacement par la pâte synthétique dans la fabrication du papier entraînent la fermeture de l’usine en 1927. Le village est alors complètement déserté par ses habitants. Le site demeure abandonné jusqu’à ce que le gouvernement du Québec en fasse une base de plein air, au milieu des années 1960. Val-Jalbert est un riche morceau du patrimoine industriel nord-américain figé dans le temps. Le site a conservé en partie son aspect de village fantôme, alors que le reste a été soigneusement restauré pour loger certains services d’hébergement de même qu’un centre d’interprétation fort instructif. Il s’inscrit en outre dans un cadre naturel d’une grande beauté. Différents points d’observation, reliés par un téléphérique (4$), ont été aménagés pour révéler pleinement le paysage. Un terrain de camping avoisine le village, et il est même possible de séjourner dans les anciennes maisons restaurées. Reprenez la route 169 en direction de Roberval.
Roberval Roberval, ville industrielle, était autrefois le carrefour du chemin de fer et de la navigation sur le lac Saint-Jean. Elle est, de nos jours, le point d’arrivée des nageurs lors de la célèbre Traversée internationale du lac Saint-Jean, épreuve de natation tenue chaque année en juillet. Prenez à droite l’avenue Lizotte, qui mène au boulevard Saint-Joseph, que vous suivrez vers l’ouest.
Le long du boulevard Saint-Joseph, on voit certains des principaux édifices de la ville, entre autres la maison Donaldson (464 boul. St-Joseph) de 1873, qui a servi de magasin général. En face se trouve l’église Notre-Dame, (1966) œuvre moderne typique de la période des «églises-tentes». Poursuivez sur le boulevard Saint-Joseph. Empruntez à droite la petite route qui borde le lac en direction de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue).
Mashteuiatsh Durant plus de 1 000 ans, les Innus ont vécu en communautés nomades tout autour du lac Saint-Jean. L’avancée de la colonisation et l’exploitation forestière auront cependant raison de ce mode de vie. En 1856, une réserve sédentaire est créée à Pointe-Bleue, sur la rive ouest
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Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets Mashteuiatsh 73
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169 Parc national de la Pointe-Taillon
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du lac, où vivent aujourd’hui 1 800 des quelque 15 000 Innus du Québec. D’abord appelée PointeBleue, elle a été rebaptisée Mashteuiatsh en 1983. Entièrement réalisée par les artisans de la communauté, l’exposition permanente du Musée amérindien de Mashteuiatsh (10$; t; mi-mai à mi-oct tlj 9h à 18h, mi-oct à mi-mai lun-ven 8h à 16h; 1787 rue Amishk, p418-275-4842 ou 888-875-4842, www.museeilnu. et coutumes des premiers habitants du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Des expoca) évoque les us155 sitions temporaires font également découvrir aux visiteurs certaines autres nations autochtones 169 du Canada. La route qui longe le lac Saint-Jean à l’ouest de Mashteuiatsh rejoint bientôt la route 169, que vous emprunterez en direction de Saint-Prime.
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Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets Saint-Prime Saint-Prime C’est à Saint-Prime que l’on fabrique l’excellent fromage cheddar Perron. Le petit Musée du Fromage Cheddar (8,45$; début juin à fin juin et début sept à mi-oct tlj 10h15 à 17h30, fin juin à début sept 9h15 à 17h30; 148 av. Albert-Perron, p418-251-4922 ou 888-2514922, www.museecheddar.org) vous en dévoile l’historique à travers une visite guidée des installations de la fromagerie Perron et une dégustation de ses produits. Continuez par la route 169 en direction de Saint-Félicien et de son célèbre jardin zoologique.
Saint-Félicien Le Zoo sauvage de Saint-Félicien (32$; t; mai, sept et oct tlj 9h à 17h; juin à août tlj 9h à 18h; fin juin à début août fermeture à 20h; en hiver, accès à la zone pédestre lun-ven 9h à 17h; 2230 boul. du Jardin, p418-679-0543 ou 800-667-5687, www.borealie. org) abrite plus de 80 espèces animales de la Boréalie que vous pourrez observer dans leur habitat naturel. En effet, il tient sa particularité du fait que les animaux ne sont pas en cage. Ils circulent librement, et ce sont plutôt les visiteurs qui font le tour du zoo dans un petit autobus grillagé. La reconstitution d’un camp de bûcherons, d’un campement innu, d’un poste de traite des fourrures et d’une ferme coloniale, avec des bâtiments authentiques regroupés sur le site, ajoute un élément historique à la visite de ce zoo non traditionnel. La réserve faunique Ashuapmushuan (3,75$; mai à mi-oct tlj; accès par la route 167, Km 33, La Doré, p418-256-3806 ou 800-665-6527, www.sepaq.com), vaste territoire de près de 3 400 km², est un site privilégié pour la chasse (orignal et lièvre). Elle offre l’avantage de mettre à la disposition des visiteurs des chalets confortables. Un superbe forfait d’une journée combine la découverte du spectaculaire secteur des chutes de la Chaudière, une randonnée dans des portages millénaires et une descente des rapides dans des «rabaskas», ces grands canots d’origine amérindienne. De Saint-Félicien, empruntez la route 169 en direction de Dolbeau-Mistassini.
Dolbeau-Mistassini Dolbeau fait partie de la seconde vague de colonisation du Lac-Saint-Jean, celle qui verra se développer le croissant nord-ouest du lac entre 1875 et 1900. C’est le pays de Maria Chapdelaine, du dur labeur et d’une vie faite de choses simples qui a marqué les gens d’ici.
Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets Alma 75
La ville de Dolbeau-Mistassini est implantée sur les berges de la rivière Mistassini, le long de la route 169. Elle se définit comme la «capitale mondiale» du bleuet et accueille d’ailleurs chaque année le populaire Festival du bleuet de Dolbeau-Mistassini. Poursuivez sur la route 169 en direction de Péribonka.
Péribonka Musée Louis-Hémon – Complexe touristique Maria-Chapdelaine (5,50$; t; fin juin à début sept tlj 9h à 17h, début sept à fin juin mar-ven 9h à 16h; 700 route 169, p418-374-2177, www.museelh.destination.ca). La maison de Samuel Bédard et de son épouse, Laura née Bouchard, où a séjourné Louis Hémon durant l’été 1912, subsiste toujours en bordure de la route 169. Il s’agit d’un des trop rares exemples d’habitation de colons du LacSaint-Jean ayant survécu à l’amélioration du niveau de vie dans la région. La maison au confort minimal, qui a inspiré Hémon tout en donnant naissance au mythe de la «cabane au Canada», a été construite en 1903. Elle devient un musée dès 1938, ce qui permettra de conserver intact son mobilier, voire la disposition initiale de celui-ci à travers les humbles pièces d’habitation. Un grand bâtiment postmoderne a été érigé à proximité pour abriter les objets personnels de Louis Hémon, différents souvenirs liés aux villageois ayant inspiré l’œuvre d’Hémon, de même que des rappels du succès du roman Maria Chapdelaine. La route traverse ensuite les villages de Sainte-Monique et de Saint-Henri-de-Taillon (où se trouve l’accès au parc national de la Pointe-Taillon).
Saint-Henri-de-Taillon Le parc national de la Pointe-Taillon (3,50$; 825 3e Rang O., p418-347-5371 ou 800-665-6527, www.sepaq.com) se trouve sur la bande de terre qui est formée par la rivière Péribonka et qui avance dans le lac Saint-Jean. Le site est un endroit privilégié pour pratiquer divers sports nautiques tels que le canot et la voile. En outre, le parc possède de magnifiques plages de sable. Des pistes cyclables et des sentiers de randonnée pédestre permettent de se promener tout en découvrant les beautés des lieux. En route vers Alma, vous franchirez le Saguenay au pont de l’Isle-Maligne, qui domine le barrage hydroélectrique de l’Alcan.
Alma Dans la ville industrielle d’Alma se trouvent une vaste aluminerie et une papeterie entourées par des quartiers ouvriers et bourgeois.
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Le lac Saint-Jean, au pays des bleuets Alma
Initiative de la Société d’histoire du Lac-Saint-Jean, le parc thématique L’Odyssée des Bâtisseurs (12$, mi-juin à début sept tlj 9h à 17h30 et début sept à fin sept tlj 9h à 16h30; 7$, début oct à mi-juin lun-ven 9h à 16h30; 1671 av. du Pont N., p418-6682606 ou 866-668-2606, www.odysseedesbatisseurs.com) présente, dans la Maison des Bâtisseurs, sa collection permanente et des expositions temporaires. Des circuits d’interprétation sillonnent tout autour le secteur historique de l’Isle-Maligne, que vous pouvez parcourir par le biais d’une visite guidée. Les personnes qui le désirent peuvent visiter les installations de la Papeterie Alma (fin juin à début sept mar-jeu 9h30 à 13h30; 1100 rue Melançon, p418-668-9400, poste 9348). Elles seront conduites au département des pâtes et à la salle des machines, et de l’information sur tout le processus de fabrication leur sera offerte. Pour retourner à Jonquière, vous avez seulement à suivre la route 169 vers Saint-Bruno, puis à prendre la route 170 à gauche.
Lanaudière: la Matawinie
Lanaudière: la Matawinie 77
La colonisation de l’arrière-pays de Lanaudière a été entreprise vers 1860 par des missionnaires catholiques soucieux de contrer l’exode des fermiers canadiens-français vers les filatures de coton de la Nouvelle-Angleterre. Toutefois, en raison de la pauvreté des sols, les nouveaux habitants de la région se tourneront bientôt vers l’industrie du bois et le tourisme. La Matawinie est en effet bien pourvue en forêts, mais aussi en lacs et montagnes qui attirent chasseurs, pêcheurs et vacanciers. Le nord de la région est habité depuis longtemps par la nation atikamekw, petite communauté amérindienne autrefois nomade, regroupée entre autres autour du village de Manawan.
L’itinéraire
L’autoroute 25 Nord, dans le prolon-
gement du boulevard Pie-IX à Montréal, rejoint la route 125 Nord, qui mène vers Rawdon, Chertsey et Saint-Donat. Au départ de Notre-Dame-de-la-Merci, un itinéraire optionnel vous fait découvrir Saint-Côme, Sainte-Émélie-de-l’Énergie et Saint-Gabriel-de-Brandon par la route 347. De même, une excursion jusqu’à Saint-Michel-des-Saints vous est proposée au départ de Saint-Émélie-de-l’Énergie par la route 131.
Saint-Lin–Laurentides Au départ de la route 125 Nord, faites un crochet par les routes 339 Ouest et 337 Nord pour rejoindre Saint-Lin–Laurentides. C’est ici que Parcs Canada a créé le Lieu historique national de Sir-Wilfrid-Laurier (4$; t; début mai à mi-juin tlj 9h à 17h, mi-juin à début sept tlj 9h à 18h; 945 12e Avenue, p450-439-3702, www.pc.gc.ca) pour préserver la maison natale du premier Canadien français à devenir premier ministre du Canada (de 1896 à 1911). Le centre d’interprétation qui y est aménagé raconte la vie du célèbre homme politique et rend compte de la vie rurale québécoise du milieu du XIXe siècle. Reprenez la route 337 Nord en direction de Rawdon.
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Lanaudière: la Matawinie Rawdon Rawdon On apprendra avec étonnement que la petite ville de Rawdon présente une des plus grandes diversités ethniques de tout le Québec. En effet, aux premiers habitants anglais, écossais et irlandais, se joignent bientôt de nombreux Canadiens français de souche acadienne, et après 1929, des Russes, des Ukrainiens, des Allemands, des Polonais, des Hongrois, des Tchèques et des Slovaques. Le Centre d’interprétation multiethnique de Rawdon (entrée libre, dons appréciés; sam-dim 13h à 16h, visites guidées sur rendez-vous; 3588 rue Metcalfe, p450-8343334) raconte la petite histoire de l’ensemble des communautés ethniques venues s’établir à Rawdon depuis la création du canton. Le centre loge dans une maison en bois peint typique de la région. Dans les environs de Rawdon, deux beaux sites naturels, aménagés de façon à recevoir les visiteurs, sont à signaler. Il y a tout d’abord le parc des Chutes-Dorwin (entrée libre; tlj 9h à 19h; p450-834-2282), accessible par la route 337 peu avant le village. Grâce à deux belvédères, il est possible d’admirer ces impressionnantes chutes de la rivière Ouareau, hautes de 30 m. Une aire de pique-nique boisée se trouve à proximité. L’autre site naturel digne d’intérêt dans les parages est le parc des Cascades (6$/ voiture; mi-mai à mi-oct tlj; p450-834-2596), que l’on atteint en empruntant la route 341 dans le prolongement du boulevard Pontbriand. Encore là, une aire de pique-nique borde la rivière Ouareau, dont les eaux forment de jolies cascades en caressant les nombreux rochers que l’on trouve à cette hauteur, où les amateurs de bain de soleil s’étendent au cours de la belle saison. Le �parc des Chutes-Monte-à-Peine-et-des-Dalles (6$; fin mai à début oct tlj; accessible par les routes 131, 337 et 343, p450-883-6060, www.parcdeschutes.com) est géré conjointement par les municipalités de Saint-Jean-de-Matha, de Sainte-Béatrix et de Sainte-Mélanie. Plusieurs sentiers de randonnée, totalisant quelque 12 km, ont été aménagés dans ce parc de 300 ha créé en 1987. Ils permettent entre autres de contempler trois belles chutes qui se sont formées dans la rivière L’Assomption.
Chertsey La petite ville de Chertsey est connue des pèlerins qui viennent depuis 1931 se recueillir au sanctuaire Marie-Reine-des-Cœurs (1060 ch. du Lac-Beaulne, p450-882-3065, www.smrdc-chertsey.com). Il s’agit d’un endroit idéal pour recevoir les gens en quête de paix et de tranquillité. Le site disposant de sentiers pédestres et de chapelles, plusieurs personnes viennent y entreprendre une démarche spirituelle ou écologique.
Lanaudière: la Matawinie Saint-Donat 79 Réservoir Taureau Réserve faunique RougeMatawin
Saint-Micheldes-Saints
Lac Kaiagamac
Réserve faunique Mastigouche
Saint-Zénon 131 Parc national du Mont-Tremblant
Lac des Îles Lac Lavigne
Sainte-Éméliede-l'Énergie
Saint-Donat Lac Ouareau
Saint-Côme
347
Saint-Damien Lac Maskinongé
Saint-Gabrielde-Brandon
Saint-Jeande-Matha
347
Notre-Damede-la-Merci
348
138
Saint-AlphonseRodriguez
125
40 347
Saint-Ambroise-de-Kildare
Chertsey
341
Rawdon
Île Dupas
158
132 40
132
31
337
30
15
131
343
Saint-Lin − Laurentides
125 138
132
335
158
640
15
334
117
Saint-Donat
640
25
30 40
Bordée par des montagnes pouvant atteindre 900 m d’altitude, et située à quelques minutes du mont Tremblant et au bord du lac Archambault, Saint-Donat, une petite municipalité de Lanaudière, s’étend à l’est jusqu’au lac Ouareau. Saint-Donat est aussi une porte d’entrée du parc national du Mont-Tremblant. Revenez sur vos pas par la route 125 jusqu’à Notre-Dame-de-la-Merci, d’où vous emprunterez la route secondaire (347) en direction de Saint-Côme et de Sainte-Émélie-de-l’Énergie.
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Lanaudière: la Matawinie Saint-Michel-des-Saints Saint-Côme La route 347 serpente en pleine forêt. Un peu avant le petit village tout blanc de Saint-Côme, vous apercevrez sur votre gauche l’entrée de la Station touristique Val Saint-Côme.
Sainte-Émélie-de-l’Énergie Le petit bourg de Sainte-Émélie-de-l’Énergie, y compris son église que l’on surnommait alors la «cathédrale du Nord», fut en grande partie détruit par un incendie en 1924. Reconstruite dans les années 1930, l’église a de nouveau été totalement détruite par le feu en 2007. À la mairie, une impressionnante exposition de photographies anciennes fait revivre le village d’avant la première catastrophe. Il est possible de poursuivre cette excursion vers l’est jusqu’à Saint-Gabriel-de-Brandon, toujours par la route 347.
Saint-Gabriel-de-Brandon La ville de Saint-Gabriel-de-Brandon borde le magnifique lac Maskinongé. De fait, c’est surtout pour cette étendue d’eau de 10 km2, principale attraction de la ville, que s’y rendent les visiteurs. La belle plage municipale est, en saison estivale, le lieu de rencontre des amateurs de sports nautiques. Retournez à Sainte-Émélie-de-l’Énergie, puis prenez la route 131 Nord en direction de SaintMichel-des-Saints.
Saint-Zénon En chemin, vous pourrez faire halte au �parc des Sept-Chutes (5$; mai à nov tlj 9h à 17h; route 131, p450-884-0484) de Saint-Zénon. Des sentiers de randonnée pédestre, ponctués de points de vue spectaculaires, sillonnent les abords de jolies cascades.
Saint-Michel-des-Saints La réserve faunique Rouge-Matawin (3,50$; 26 km à l’ouest de St-Michel-desSaints, p819-833-5530 ou 800-665-6527, www.sepaq.com) s’étale sur 1 394 km2 de verdure et dissimule quelque 450 lacs et cours d’eau tout en abritant une faune luxuriante. On peut s’y adonner à maintes activités telles que la randonnée, la chasse, la pêche, le canot-camping et la cueillette de fruits sauvages, ou la motoneige en hiver.
Les Laurentides, royaume
Les Laurentides, royaume des vacanciers 81
des vacanciers
Depuis les années 1930, la partie des Laurentides située entre Saint-Jérôme et le mont Tremblant constitue le «terrain de jeu» préféré des Montréalais. À moins d’une heure et demie de route de la grande ville, on trouve en effet une multitude de lacs, de montagnes boisées et de villages aménagés de façon à permettre aux visiteurs de séjourner plusieurs jours.
L’itinéraire
De Montréal, empruntez l’autoroute
15 Nord (autoroute des Laurentides) jusqu’à Saint-Jérôme (sortie 43). L’autoroute 15 Nord puis la route 117 Nord et la route 327 Nord permettent ensuite de poursuivre l’exploration jusqu’au mont Tremblant.
Saint-Jérôme Ville administrative et industrielle, Saint-Jérôme est surnommée «La Porte du Nord» puisque, à sa hauteur, on quitte la vallée du Saint-Laurent pour pénétrer dans la région montagneuse qui s’étend au nord de Montréal, les Laurentides. Celles-ci forment la plus vieille chaîne de montagnes de la planète. Leur douce rondeur, leur faible hauteur et leur sol sablonneux trahissent le grand âge des Laurentides, comprimées par les glaciations successives. Saint-Jérôme fut le point de départ de la colonisation de ces territoires dans la seconde moitié du XIXe siècle. La cathédrale de Saint-Jérôme (tlj 7h30 à 16h30; 355 rue St-Georges, en face du parc Labelle, p450-432-9741), simple église paroissiale au moment de sa construction en 1899, est un vaste édifice de style romano-byzantin. Elle reflète le statut prestigieux de «siège» de la colonisation des Laurentides de Saint-Jérôme. Devant la cathédrale se dresse une statue en bronze du curé Labelle, œuvre d’Alfred Laliberté.
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Les Laurentides, royaume des vacanciers Saint-Jérôme
C’est par ailleurs à Saint-Jérôme que commence le parc linéaire du P’tit Train du Nord (gratuit en été, 9$ en hiver), qui suit le tracé de l’ancien chemin de fer des Laurentides. Il s’étend sur quelque 200 km entre Saint-Jérôme et MontLaurier. Au cours de l’été, des milliers de cyclistes l’envahissent, alors qu’en hiver ce sont les skieurs de fond et les motoneigistes (au nord de SainteAgathe) qui en font autant.
117
Parc national du Mont-Tremblant
Station touristique Mont-Tremblant
L
Mont-Tremblant 327
Saint-Jovite
117
Brébeuf
327
Reprenez l’autoroute 15 321 Nord vers Saint-Sauveur-des-Monts. En chemin, vous croiserez le village de Prévost, qui a vu apparaître les premières pistes de ski alpin des Laurentides en 1932. L’année 323suivante, on y installait la première remontée mécanique d’Amérique du Nord. Prenez la sortie de Piedmont (sortie 58). Suivez les indications vers la route 364 et la ville de Saint-Sauveur, située tout près, à l’ouest de l’autoroute 15.
Saint-Sauveur 327
Trop rapproché de Montréal, le secteur de Saint-Sauveur a souffert, ces dernières années, d’un développement excessif qui a fait pousser comme des champignons les copropriétés, les restaurants, les commerces de grandes chaînes et les galeries d’art. Sa rue principale, très fréquentée, reste cependant le meilleur endroit pour prendre un bain de foule dans les Laurentides. Cette station de sports d’hiver est un des lieux de prédilection des artistes de variétés, qui y possèdent de luxueuses résidences secondaires à flanc de montagne.
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Le Pavillon 70, situé au bas de la pente de la Station touristique Mont-Saint-Sauveur portant ce numéro, est considéré à juste titre comme la première réalisation postmoderne au Canada (1977). L’architecte Peter Rose, bien connu pour son Centre Canadien d’Architecture à Montréal, en est l’auteur. Rappelons que le postmodernisme est issu d’un mouvement visant à renouveler l’architecture moderne des années 1970, perçue comme répétitive et ennuyeuse, 417 en lui adjoignant des éléments décoratifs tirés des styles du passé. Ainsi, le Pavillon 70 arbore de belles façades de bois teint présentant des détails victoriens et de massives cheminées stylisées rappelant celles de nos maisons traditionnelles. Au départ de Saint-Sauveur, on peut choisir de faire une boucle qui permet de découvrir les villages de Morin-Heights et de Saint-Adolphe-d’Howard, et de rejoindre directement Sainte-Agathe-desMonts. Pour ce faire, il faut emprunter la route 364 vers l’ouest jusqu’à Morin-Heights, puis la route 329 Nord jusqu’à Sainte-Agathe en passant par Saint-Adolphe-d’Howard.
Sai
Les Laurentides, royaume des vacanciers Saint-Adolphe-d’Howard 83
du ant
7
17
Lac-Supérieur Sainte-Luciedes-Laurentides
Saint-Faustin − Lac-Carré
125
Sainte-Agathedes-Monts 117 Val-David Val-Morin Saint-Adolphe- 15 d’Howard 370 364
Estérel Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson
Sainte-Adèle
329
Saint-Hippolyte 364
Morin-Heights
Saint-Sauveur-des-Monts 15
329
Morin-Heights
Saint-Jérôme
50
C’est autour de deux petites églises blanches, l’une catholique et l’autre anglicane, que s’est développé le minuscule mais charmant village de Morin-Heights. L’endroit est particulièrement apprécié des amateurs de sports de plein air (ski de fond, vélo, etc.).
Saint-Adolphe-d’Howard Une route panoramique (329) mène ensuite à Saint-Adolphe-d’Howard, un beau village fleuri qui s’étire joliment aux abords du lac Saint-Joseph. C’est dans cette localité de villégiature que se trouve le Camp musical des Laurentides, qui reçoit chaque année plusieurs jeunes musiciens. Pour poursuivre le circuit principal au départ de Saint-Sauveur, reprenez l’autoroute 15 Nord, que vous suivrez jusqu’à la sortie 69 pour Sainte-Adèle.
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Les Laurentides, royaume des vacanciers Sainte-Adèle Sainte-Adèle Les Laurentides ont été surnommées «Les Pays-d’en-Haut» par les colons qui, au XIXe siècle, se dirigeaient vers ces terres septentrionales éloignées de la vallée du Saint-Laurent. L’écrivain et journaliste Claude-Henri Grignon, né à Sainte-Adèle en 1894, en a fait le théâtre de son œuvre. Son célèbre roman, Un homme et son péché, raconte la vie de misère dans les Laurentides à cette époque. C’est Grignon qui a demandé à l’architecte Lucien Parent de dessiner l’église de Sainte-Adèle, que l’on peut encore admirer de nos jours en bordure de la rue Principale. Empruntez la route 370 en direction de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson.
Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson La belle région vallonnée du lac Masson attire en toute saison des vacanciers cherchant à se reposer loin de l’animation montréalaise. Sur ses rives, deux localités se sont développées, l’élégante Estérel et la plus modeste, mais plus peuplée, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, à l’extrémité ouest du lac. Par la route 370, vous arrivez en face du lac Masson, à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Une petite place, à côté de l’église et en face du réputé Bistro à Champlain, permet de l’admirer. La route tourne alors vers la droite pour contourner le lac jusqu’à Estérel. Poursuivez sur la route 370 et à l’intersection prenez à gauche, en direction d’Estérel, jusqu’au boulevard Baron-Louis-Empain.
Estérel En Belgique, le nom «Empain» est synonyme de réussite financière. Le baron Louis Empain, héritier de la fortune familiale au début du XXe siècle, était un grand bâtisseur. Lors d’un voyage au Canada en 1935, il acquiert la Pointe Bleue, une langue de terre qui avance paresseusement dans le lac Masson. En deux ans, de 1936 à 1938, il fait construire une vingtaine de bâtiments sur le site. Empain baptise l’ensemble Domaine de l’Estérel. À mi-chemin entre le Streamlined Deco et le mouvement moderne de Le Corbusier, le domaine du baron Empain est un hommage éloquent à la modernité raffinée de l’entre-deux-guerres. Il comprend notamment l’ancien hôtel de la Pointe Bleue, long rectangle de béton et de stuc blanc où ont été hébergées de nombreuses célébrités, dont Georges Simenon, qui y écrira trois romans, un club sportif entièrement vitré, maintenant intégré à l’hôtel L’Estérel, et un centre commercial posé sur pilotis (entouré d’un stationnement). Celui-ci comprenait une station-service, des boutiques, un cinéma et un dancing animé par l’orchestre de Benny
Les Laurentides, royaume des vacanciers Sainte-Agathe-des-Monts 85
Goodman. Ce bâtiment datant de 1936 peut être considéré comme le premier véritable centre commercial d’Amérique du Nord. Revenez à l’autoroute 15 Nord, que vous emprunterez jusqu’à l’embranchement avec la route 117 Nord (sortie 76), qui permet de rejoindre Val-Morin et ensuite Val-David.
Val-Morin Val-Morin est un modeste village autour duquel se sont établis des vacanciers désirant s’éloigner des centres trop touristiques. Il est situé dans une région montagneuse sillonnée de sentiers de ski de fond où vous pourrez vous adonner à de multiples activités de plein air. Revenez à la route 117 Nord et roulez jusqu’à Val-David.
Val-David Val-David s’est fait connaître grâce à sa situation géographique, près des stations de ski alpin des Laurentides, mais aussi en raison des boutiques des artisans qui y présentent leur travail. Le village, composé de jolies maisons, a su conserver un charme bien à lui. Le Village du Père-Noël (11,50$; début juin à fin août tlj 10h à 18h; 987 rue Morin, p819-322-2146 ou 800-287-6635, www.noel.qc.ca) attire chaque année des enfants désireux de rencontrer ce célèbre personnage dans sa retraite d’été. Tout est prévu pour faire de cette journée un bon souvenir, diverses activités étant organisées. Reprenez à droite la route 117 Nord. Gardez la gauche pour emprunter la route 329 Sud (rue Principale de Sainte-Agathe-des-Monts).
Sainte-Agathe-des-Monts Cette ville de commerce et de services, au cœur des Laurentides, est née autour d’une scierie en 1849. Elle est devenue, grâce à l’ouverture du chemin de fer du Nord en 1892, le premier centre de villégiature des Laurentides. Située au point de rencontre de deux mouvements de colonisation, celui des Anglo-Saxons du comté d’Argenteuil et celui des Canadiens français de Saint-Jérôme, Sainte-Agathe-des-Monts a su attirer les vacanciers fortunés, séduits par son lac des Sables . Ceux-ci se sont fait construire quelques belles villas sur le pourtour du lac et dans les parages de l’église anglicane. La région était autrefois considérée comme une destination de choix par les grandes familles juives de Montréal et de New York.
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Les Laurentides, royaume des vacanciers Sainte-Agathe-des-Monts
Il existe deux façons de découvrir les divers points de vue sur le lac des Sables et ses environs. La première consiste à en faire le tour en voiture ou à bicyclette (11 km) en empruntant le chemin du Lac. La seconde permet de profiter des plaisirs de l’eau en s’embarquant pour une courte croisière sur un des Bateaux Alouette (12$; mi-mai à fin juin tlj 11h30, 13h30, 14h30 et 15h30; juin à août aussi à 17h et 19h30; fin août à fin oct 10h30, 11h30, 13h30, 14h30 et 15h30; quai de la rue Principale, p819-326-3656, www.croisierealouette.com). Poursuivez par la route 117 en direction de Saint-Faustin–Lac-Carré et Saint-Jovite.
Saint-Faustin–Lac-Carré On retrouve dans cette région le Centre touristique et éducatif des Laurentides (5,50$; fin avr à mi-oct tlj 9h30 à 17h30; 5000 ch. du Lac-Caribou, p819-326-1606 ou 866-326-9072, www.ctel.ca), où des sentiers de randonnée permettent de découvrir la flore et la faune des Laurentides.
Saint-Jovite La rue Ouimet, bordée de restaurants, de salons de thé, de commerces d’antiquaires et de boutiques de mode, invite à la promenade. On peut notamment y voir un joli petit centre commercial d’inspiration victorienne ainsi que l’authentique gare de Saint-Jovite, déplacée en bordure de la rue et transformée en restaurant. Tournez dans la rue Limoges (route 327 N.), près de l’église, en direction du mont Tremblant, déjà à l’horizon. Vous traverserez le secteur Village Mont-Tremblant avant de parvenir à MontTremblant.
Station touristique Mont-Tremblant La station touristique Mont-Tremblant fut fondée par le millionnaire de Philadelphie Joseph Ryan en 1938. Depuis 1991, la station appartient au groupe Intrawest, propriétaire de stations comme Whistler, en Colombie-Britannique. Intrawest a investi plus d’un milliard et demi au cours de la dernière décennie pour élever la station au niveau de ses concurrents de l’Ouest américain et canadien. Il a ouvert de nombreuses pistes supplémentaires et fait construire un véritable village au pied du mont ainsi que deux magnifiques terrains de golf.
Les Laurentides, royaume des vacanciers Mont-Tremblant 87
Autour de la place Saint-Bernard s’étendent des complexes d’hébergement dont le rezde-chaussée loge des boutiques, des restaurants et des bars. À cela, il faut ajouter les anciens bâtiments qui ont été rénovés en respectant l’architecture traditionnelle de la région. Partout, on ne peut circuler qu’à pied, à skis ou en raquettes. À l’arrivée, la coquette chapelle Saint-Bernard (1942), réplique de l’église Saint-Laurent de l’île d’Orléans aujourd’hui disparue, accueille le visiteur en bordure du lac Tremblant. Une route, sur la droite, conduit au stationnement des visiteurs, au téléphérique panoramique de même qu’au parc national du Mont-Tremblant (voir ci-dessous), dont l’entrée se trouve 10 km plus au nord.
Mont-Tremblant De l’autre côté du lac Tremblant se trouve le charmant village de Mont-Tremblant, à ne pas confondre avec le village piétonnier de la station touristique développée par Intrawest. Dans un cadre plus authentique, on y trouve de sympathiques boutiques et restaurants, ainsi que d’autres possibilités d’hébergement. Le ��parc national du Mont-Tremblant (3,50$; p819-688-2281 ou 800-6656527, www.sepaq.com) fut inauguré en 1894 sous le nom de «Parc de la Montagne tremblante» en hommage à une légende algonquine. Il couvre un territoire de 1 510 km² qui englobe le mont, six rivières et quelque 400 lacs. En 1938, la station de ski alpin était créée, et depuis elle n’a cessé d’accueillir les skieurs. Le parc compte également 16 sentiers de ski de fond qui s’étendent sur plus de 80 km. La station répond aux besoins des sportifs en toute saison. Ainsi, les amateurs de randonnée pédestre peuvent profiter de 100 km de sentiers. D’ailleurs, les sentiers La Roche et La Corniche ont été classés parmi les plus beaux du Québec. Le parc dispose de pistes cyclables et de circuits pour le vélo de montagne. Des activités nautiques telles que le canot et la planche à voile peuvent aussi y être pratiquées. Pour retourner dans la métropole, prenez la route 327 Sud afin de rejoindre la route 117 Sud, que vous suivrez jusqu’à l’autoroute 15 Sud, en direction de Montréal.
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La Minganie, au rythme La Minganie, au rythme des marées
des marées
Au-delà de la pointe des Monts (dans la région de Manicouagan), le paysage se désertifie. Les forêts et les falaises font place en maints endroits à des plaines septentrionales de bord de mer, balayées par des vents incessants. L’intérieur des terres demeure, quant à lui, exclusivement une région de nature sauvage. La Minganie, qui tient son nom de l’étrange mais splendide archipel de Mingan, décrit vers la fin du présent circuit, est reconnue pour ses tumultueuses rivières à saumons, perpendiculaires au fleuve Saint-Laurent. La chasse à la baleine, à la base du peuplement de la Côte-Nord, a maintenant fait place à l’observation de ces cétacés, possible depuis le quai de chaque village.
L’itinéraire
On accède à la Minganie en suivant la
route 138 (c’est d’ailleurs la seule route!). Le premier village abordé dans le circuit de la Minganie est Pointe-aux-Anglais, inclus depuis quelques années dans les limites de la municipalité de Rivière-Pentecôte, dont le centre est situé 12 km plus au nord. Ce circuit se termine à Havre-Saint-Pierre.
Rivière-Pentecôte Le Musée Louis-Langlois (2$; fin juin à début sept tlj 9h à 17h; 2088 route MgrLabrie, Pointe-aux-Anglais, p418-799-2212) présente une exposition sur le naufrage de la flotte de Walker, en 1711. Des vestiges ramenés à la surface témoignent de cette catastrophe maritime, qui aura tout de même donné un sursis à la Nouvelle-France, marqué par une période de paix durable au cours des décennies suivantes.
La Minganie, au rythme des marées Sept-Îles 89 Port-Cartier La coupe de bois et l’extraction du minerai de fer constituent les principales activités économiques de la ville industrielle de Port-Cartier, dotée d’un important port en eaux profondes, principalement utilisé pour le transbordement des céréales et l’expédition du minerai de la compagnie Québec-Cartier. La réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles (3,50$; 24 boul. des Îles, p418766-2524 ou 800-665-6527, www.sepaq.com) s’étend sur 6 423 km2 et est surtout fréquentée par les chasseurs, les pêcheurs à la ligne ainsi que les canoteurs d’expérience qui aiment chevaucher les rapides de la rivière aux Rochers. Poursuivez sur la route 138 en direction de Sept-Îles.
Sept-Îles La ville de Sept-Îles compte différents quartiers entourant la vaste baie des Sept Îles (45 km²). Ancien poste de traite des fourrures sous le Régime français, elle connaît un âge d’or industriel au début du XXe siècle grâce à l’exploitation des forêts de l’arrière-pays. L’archipel, formé de sept îles à l’embouchure de la baie, a donné son nom à cette ville qui agit en outre comme le centre administratif pour l’ensemble de la Côte-Nord. Sept-Îles constitue un bon point de départ pour l’exploration des régions septentrionales du Labrador et du Nunavik. Le Vieux-Poste (3$; fin juin à fin août tlj 9h à 17h; 99 boul. des Montagnais, p418968-2070) nous rappelle que Sept-Îles a été un important poste de traite des fourrures sous le Régime français. L’ensemble a été reconstitué, à partir de fouilles archéologiques et de documents d’époque. Le poste est tel qu’il était au milieu du XVIIIe siècle, avec sa chapelle, son magasin et ses maisons entourées d’une palissade de bois. Le Musée régional de la Côte-Nord (5$; en été tlj 9h à 17h; reste de l’année marven 10h à 12h et 13h à 17h, sam-dim 13h à 17h; 500 boul. Laure, p418-968-2070, www. mrcn.qc.ca), construit en 1986, vise à la fois des objectifs anthropologiques et artistiques. Il présente certaines des 40 000 pièces provenant des fouilles archéologiques réalisées sur la Côte-Nord, quelques animaux naturalisés, des objets amérindiens ainsi que des œuvres d’artistes contemporains (peintures, sculptures, photographies) provenant de différentes régions du Québec. Le parc régional de l’Archipel des Sept Îles est composé des îles Petite et Grande Boule, Dequen, Manowin, Corossol et Grande et Petite Basque. La crevette étant abon-
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La Minganie, au rythme des marées Sept-Îles
dante aux alentours, la pêche demeure une activité populaire. Sur l’île Grande Basque, des sentiers d’interprétation de la nature et des emplacements de camping ont été aménagés. Il est possible de participer à une croisière dans l’archipel. Reprenez la route 138 Est. Entre Sept-Îles et Longue-Pointe-de-Mingan, les distances à parcourir entre les villages augmentent et les services offerts diminuent. Aussi faut-il s’assurer d’avoir fait le plein d’essence et d’avoir bien mangé avant de quitter la région de Sept-Îles.
Longue-Pointe-de-Mingan Située sur une pointe de sable avançant dans le Saint-Laurent, Longue-Pointe-de-Mingan fut une importante base aérienne de l’Armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. La Station de recherche des îles de Mingan, spécialisée dans l’étude des mammifères marins du Saint-Laurent, s’y trouve. Centre d’accueil et d’interprétation de Longue-Pointe-de-Mingan (6$; miAu ����������������������������������������������������������������� juin à début sept tlj 9h à 18h; 625 rue du Centre, p418-949-2126), vous pourrez poser toutes les questions qui vous chicotent, qu’elles soient d’ordre touristique ou scientifique. Des documents audiovisuels et des expositions vous y accueillent. Vous y trouverez de plus des spécialistes de la Station de recherche des îles de Mingan (entrée libre; horaire variable; p418-949-2845, www.rorqual.com), qui proposent des activités d’animation. L’île aux Perroquets (île dominée par son phare au large de Longue-Pointe-deMingan). Au XIXe siècle, quelques aristocrates et bourgeois excentriques élirent domicile sur la Côte-Nord, soit pour s’isoler du monde, soit pour tirer profit des énormes ressources de la région. Le comte Henry de Puyjalon, né au château de l’Ort, à Gluges, près de Bordeaux, en 1840, est l’un d’entre eux. En 1888, il devient le gardien du nouveau phare de l’île aux Perroquets, puis, pour profiter de ses dernières années, il se construit un camp Réserve faunique de de chasse sur l’île à la Port-Cartier–Sept-Îles Chasse, où il demeura Sept-Îles jusqu’à sa mort, en Clarke City 1905.
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La Minganie, au rythme des marées Havre-Saint-Pierre 91 Mingan Des Innus et des Blancs cohabitent dans ce village situé en face des îles de Mingan. On trouve à Mingan un important site de pêche au saumon. L’église montagnaise de Mingan (15 rue de l’Église, au centre du village, p418-9492272) fut construite en 1918 par John Maloney, qui a inspiré à Gilles Vigneault le personnage de Jack Monoloy dans sa célèbre chanson «Jack Monoloy». L’église a été entièrement décorée par des artisans locaux.
Havre-Saint-Pierre Petite ville pittoresque, Havre-Saint-Pierre a été fondée en 1857 par des pêcheurs madelinots (originaires des îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent). En 1948, à la suite de la découverte d’importants gisements d’ilménite (titane), à 43 km à l’intérieur des terres, son économie se voit transformée du jour au lendemain par la firme QIT-Fer-et-Titane. HavreSaint-Pierre devient, dès lors, un centre industriel et portuaire très fréquenté. Depuis l’ouverture de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan en 1983, elle a également acquis une vocation touristique non négligeable. Havre-Saint-Pierre est un excellent point de départ pour l’exploration des îles de Mingan et de la grande île d’Anticosti. Au Centre d’accueil et d’interprétation de Havre-Saint-Pierre (mi-juin à fin août; 1010 promenade des Anciens, p418-538-3285), vous trouverez une exposition photographique ainsi que tous les renseignements voulus sur la faune, la flore et la géologie des îles.
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La Minganie, au rythme des marées Havre-Saint-Pierre
Composée d’une série d’îles et d’îlots s’étendant sur 152 km, la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan (5,40$; 1340 rue de la Digue, p418-538-3331 ou 888773-8888, www.pc.gc.ca) recèle de formidables richesses naturelles. Sa particularité vient des falaises composées de calcaire stratifié fort tendre qui ont été façonnées par les vagues. De plus, entre la mi-avril et la mi-août, quelque 35 000 couples d’oiseaux marins répartis en 12 espèces différentes peuvent y être observés. Parmi les espèces qu’on peut apercevoir, mentionnons le joli macareux moine, le fou de Bassan et la sterne arctique. Dans le fleuve, on note la présence de baleines telles que le petit rorqual et le rorqual bleu. En plus d’offrir des attraits naturels considérables, le parc recèle quelques vestiges d’une occupation humaine très ancienne remontant à plus de 4 000 ans. Les ancêtres des Innus du village de Mingan furent les premiers à visiter régulièrement cet endroit pour y faire la chasse aux phoques et pour y cueillir de petits fruits. Pour retourner à Pointe-aux-Anglais, prenez la route 138 vers l’ouest.
Montérégie: le chemin
Montérégie: le chemin des Patriotes 93
des Patriotes
Second noyau de peuplement en Nouvelle-France après les rives du fleuve SaintLaurent, la vallée du Richelieu recèle de nombreux vestiges des anciennes seigneuries concédées en bordure de la rivière aux XVIIe et XVIIIe siècles. Au début du XIXe siècle, la région est l’une des plus peuplées du Québec; aussi n’est-il pas surprenant d’y retrouver l’un des premiers foyers de contestation ayant mené aux Rébellions de 1837-1838. La vallée conserve plusieurs témoignages éloquents de ces événements, parmi les plus tragiques de l’histoire du Québec.
L’itinéraire
De
Montréal,
prenez
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Champlain, puis continuez par l’autoroute 10 jusqu’à ce que vous ayez traversé la rivière Richelieu, pour suivre la route 133 Nord, aussi appelée «chemin des Patriotes». Vous longerez ainsi la rive est du Richelieu, de Saint-Mathias-sur-Richelieu à Mont-Saint-Hilaire, où vous emprunterez la route 116 puis la route 231 jusqu’à Saint-Hyacinthe. La route 137 Nord vous mènera alors à Saint-Denis-sur-Richelieu, et la route 133 vous conduira jusqu’à Sorel-Tracy.
Saint-Mathias-sur-Richelieu Seul véritable témoin de l’activité commerciale de Saint-Mathias-sur-Richelieu au XIXe siècle, le magasin Franchère (54 ch. des Patriotes) a été construit en 1822 pour les frères Joseph et Timothée Franchère. Ce dernier dut s’exiler quelques jours aux États-Unis en 1837, avant de recevoir son pardon du gouverneur pour sa participation aux Rébellions. Le magasin a accueilli plusieurs réunions des Patriotes.
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Montérégie: le chemin des Patriotes Saint-Mathias-sur-Richelieu
Remarquable pour son décor intérieur et pour son enclos de pierres qui enserre le cimetière, l’église Saint-Mathias (79 ch. des Patriotes) présente en outre une silhouette charmante, reflet de l’architecture québécoise traditionnelle. Sa construction remonte à 1784. Quant au décor intérieur, il a été exécuté entre 1821 et 1833, exception faite du maître-autel et de la chaire, belles pièces de style Louis XV remontant à 1795. Poursuivez en direction nord par le chemin des Patriotes. À mesure que vous approchez du mont Saint-Hilaire, la silhouette de la plus haute des collines Montérégiennes (414 m) s’impose dans le paysage.
Mont-Saint-Hilaire Légèrement défiguré par l’aménagement de stationnements et l’ajout d’une grille ostentatoire, le manoir Rouville-Campbell (25 ch. des Patriotes S.), d’allure médiévale, n’en demeure pas moins l’une des plus splendides résidences seigneuriales du Québec. Il a été construit en 1854 dans le style néo-Tudor. Le sculpteur Jordi Bonet sauva le manoir, laissé à l’abandon depuis 1955, lorsqu’il en fit son atelier en 1969. Au cours des années 1980, la maison et les écuries ont été reconverties en hôtellerie. En face du manoir Rouville-Campbell se dresse le monument aux Patriotes de Mont-Saint-Hilaire. L’église Saint-Hilaire (260 ch. des Patriotes N.) devait à l’origine comporter deux tours en façade surmontées d’autant de flèches. À la suite de disputes internes, seule la base des tours fut érigée vers 1830, et un seul clocher, disposé au centre de la façade, fut finalement installé. Quant au décor intérieur de style néogothique, il fut aménagé sur une longue période, soit de 1838 à 1928; mais c’est l’œuvre du peintre Ozias Leduc (1864-1955), exécutée à la fin du XIXe siècle, qui attire davantage l’attention. Cet artiste, originaire de Mont-Saint-Hilaire, est l’auteur de l’ensemble des belles toiles marouflées aux tons pastel qui ornent l’église, de même que des dessins des vitraux et des lampes de la nef. Poursuivez par la route 133 Nord. Prenez à droite la route 116 Est (suivez les indications vers le Centre de la Nature du mont Saint Hilaire). Tournez à droite dans la rue Fortier, qui devient le chemin Ozias-Leduc. Puis à gauche le chemin de la Montagne. (Le joli chemin de la Montagne est bordé de nombreux vergers de pommiers. Leurs propriétaires vendent d’ailleurs pommes, jus, cidre et compote à l’automne dans des kiosques installés au bord de la route) Enfin, suivez le chemin des Moulins.
Il faut prévoir au moins 3h pour visiter le Centre de la Nature du mont SaintHilaire (5$; t; tlj 8h jusqu’à une heure avant le coucher du soleil; 422 ch. des Moulins, p450-467-1755, www.centrenature.qc.ca). Aménagé dans la partie supérieure de la montagne, ce centre est un ancien domaine privé que le brigadier Andrew Hamilton Gault a légué à l’Université McGill de Montréal en 1958. On y fait de la recherche scientifique et on y permet les activités récréatives à longueur d’année sur la moitié du domaine (randonnée pédestre, ski de fond), qui fait 11 km2 au total. Le domaine a été reconnu en tant que réserve
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Montérégie: le chemin des Patriotes Mont-Saint-Hilaire 95
de la biosphère par l’UNESCO en 1978, car il est constitué d’une forêt mature qui fut quasi inexploitée au cours des siècles. Saint-Ignace-
On délaisse momentanémentde-Loyola la vallée du Richelieu pour effectuer une visite à Saint-Hyacinthe. Pour s’y rendre, il faut reprendre la route 116 Est sur une vingtaine de kilomètres. Vous entrerez alors dans la ville par la rue Girouard en passantSorel-Tracy sous la porte des Anciens-Maires, monument d’allure médiévale situé en bordure de la rivière Yamaska. Saint-Joseph-
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Sainte-Anne-de-Sorel
de-Sorel
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Saint-Hyacinthe La rue Girouard Ouest est le30 principal 133 axe de la haute ville de Saint-Hyacinthe. De la porte des Anciens-Maires, érigée en 1927 pour honorer la mémoire des 11 premiers magistrats 239 de la ville, jusqu’à l’église Notre-Dame-du-Rosaire, on traverse un secteur résidentiel cossu, reflet du succès des entrepreneurs locaux. Saint-Ours 138
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L’église Notre-Dame-du-Rosaire (2000 rue Girouard O.), élevée par le célèbre architecte Victor Bourgeau en 1858, remplace le premier temple érigé à cet endroit en 1785 (on peut encore voir une des cloches convertie en monument près de l’entrée principale). L’intérieur est d’une grande sobriété et comprend une chapelle d’axe, derrière le chœur, réservée aux dominicains. Ceux-ci sont responsables de la cure de la paroisse depuis 1873. Leur monastère voisin Saint-Antoinesur-Richelieu Saint-Denisest un intéressant exemple d’éclectisme français.
sur-Richelieu
La cathédrale Saint-Hyacinthe-le-Confesseur (t; 1900 rue Girouard O.) est un édifice d’allure trapueCalixa-Lavallée malgré ses flèches qui culminent à 50 m. Elle a été construite en 1880 et remaniée en 1906, alors qu’on lui a donné sa façade néoromane et son curieux intérieur rococo. 137 On y remarquera les riches chandeliers qui pendent de la voûte ainsi que le trône épiscopal, qui occupe l’emplacement habituellement réservé à l’autel, au fond du chœur.
La Présentation
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Poursuivez par la rue Girouard vers l’est.
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Rivière
Le parc Casimir-Dessaulles (rue Girouard O., angle av. du Palais) aSaint-Hyacinthe été aménagé en 1876 sur l’emplacement des vestiges du domaine seigneurial. Il est rapidement devenu le lieu 116 tout autour plusieurs maisons de prédilection de la bourgeoisie locale, qui y a fait construire 20 imposantes.
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Mont-Saint-Hilaire
Descendez dans la basse ville par l’avenue Mondor. Tournez à droite dans la rue des Cascades Mont SaintMont Saint-Hilaire Bruno (218m) Ouest. (414m)
La rue des Cascades est la principale artère commerciale de Saint-Hyacinthe. Elle a Rougemont été la proie des flammes en 1876, mais futMont reconstruite aussitôt. On y découvre aujourd’hui (381m) Saint-Mathiasplusieurs boutiques et cafés fort agréables.
sur-Richelieu
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Montérégie: le chemin des Patriotes Mont-Saint-Hilaire
Témoin du XIXe siècle, le marché de Saint-Hyacinthe (1555 rue des Cascades O.) est le plus ancien (1877) au Québec à avoir conservé son affectation. Il est le symbole de la vocation agroalimentaire de la ville. D’abord créé pour remplir une mission pédagogique (lieu d’apprentissage pour les étudiants en aménagement paysager de l’Institut de technologie agroalimentaire, situé juste en face), le Jardin Daniel-A.-Séguin (8,50$; tlj mi-juin à début sept 10h à 17h; 3215 rue Sicotte, p450-778-6504, poste 6215, www.itasth.qc.ca/jardindas) est ouvert au public depuis 1995. Grâce à ses visites guidées, ses panneaux explicatifs et ses ateliers, les amateurs d’horticulture y trouveront de précieux conseils pour parfaire leurs connaissances et ensuite les appliquer à leur propre jardin. Reprenez la rue Sicotte, tournez à gauche dans le boulevard Choquette et tournez à droite dans le boulevard Casavant Ouest. Puis prenez à gauche le boulevard Laframboise (route 137) en direction de La Présentation et de Saint-Denis-sur-Richelieu.
La Présentation L’église de La Présentation (551 ch. de l’Église) se démarque des autres lieux saints érigés en Montérégie à la même époque par sa façade en pierres de taille finement sculptée, achevée en 1819. Le vaste presbytère dissimulé dans la verdure ainsi que la maison du sacristain, plus modeste, complètent ce paysage typique des paroisses rurales du Québec. Poursuivez par la route 137 Nord jusqu’à Saint-Denis-sur-Richelieu. Tournez à gauche dans le chemin des Patriotes, qui longe la rivière Richelieu (route 133 Sud).
Saint-Denis-sur-Richelieu
Au cours des années 1830, Saint-Denis-sur-Richelieu fut le lieu de grands rassemblements politiques et le siège des Fils de la Liberté, ces jeunes Canadiens français qui voulaient faire du Bas-Canada (le Québec d’aujourd’hui) un pays indépendant. Plus important encore, Saint-Denissur-Richelieu a été le théâtre de l’unique victoire des Patriotes sur les Britanniques lors des Rébellions de 1837-1838. En effet, le 23 novembre 1837, les troupes du général Gore durent se replier sur Sorel après une lutte acharnée contre les Patriotes, mal équipés mais bien décidés à l’emporter sur l’ennemi. Toutefois, les troupes britanniques se vengèrent quelques semaines plus tard. Surprenant ses citoyens endormis, ils pillèrent et brûlèrent maisons, commerces et manufactures de Saint-Denis-sur-Richelieu. Le parc des Patriotes. Un monument dévoilé en 1913 honore la mémoire des Patriotes de Saint-Denis au centre de cet agréable parc, qui fut autrefois la place Royale, avant de devenir la place du marché, puis un parc public au début du XXe siècle.
Montérégie: le chemin des Patriotes Sorel-Tracy 97 La �Maison nationale des Patriotes (6$; mai à sept mar-dim 10h à 17h, oct dim 10h à 17h, nov mar-ven 10h à 16h; 610 ch. des Patriotes, p450-787-3623, www.mndp. qc.ca). Depuis 1988, le bâtiment abrite un intéressant centre d’interprétation portant sur les Rébellions de 1837-1838 et sur l’histoire des Patriotes. On y décrit les principales batailles des Rébellions et les causes de cette insurrection qui a profondément marqué la région du Richelieu et le Québec tout entier. L’église Saint-Denis (636 ch. des Patriotes), érigée de 1793 à 1796, est plus imposante que la plupart de ses contemporaines villageoises, comme en témoigne la double rangée de fenêtres des longs pans servant à éclairer les galeries latérales. Reprenez la route 133 Nord (chemin des Patriotes) en direction de Saint-Ours.
À la sortie de Saint-Denis-sur-Richelieu, aux environs de la rue Phaneuf, se trouve l’emplacement du champ de bataille de 1837. La maison Pagé, au numéro 553 du chemin des Patriotes, a été le théâtre des premières escarmouches entre Patriotes et troupes britanniques. Après le village de Saint-Ours, poursuivez sur la route 133 Nord (chemin des Patriotes) jusqu’à Sorel-Tracy, où cette route prend le nom de «chemin Saint-Ours» puis de «rue de la Reine».
Sorel-Tracy On rejoint ici l’embouchure de la rivière Richelieu, qui se jette dans le fleuve Saint-Laurent. Le nom de Sorel, où l’industrie lourde domine encore le paysage, provient de Pierre de Saurel, capitaine dans le régiment de Carignan-Salières, à qui le territoire fut concédé en 1672. La maison des Gouverneurs (90 ch. St-Ours), recouverte de stuc blanc, a été érigée en 1781 pour loger le commandant du régiment de Brunswick, cantonné à Sorel pour contrer la menace d’une invasion américaine. Ce régiment était alors sous le commandement du général von Riedesel, qui s’empressa de faire agrandir la maison pour la rendre plus confortable. C’est à l’occasion du jour de Noël 1781 que Riedesel et sa famille installent dans la maison des Gouverneurs le «premier arbre de Noël en Amérique». Une sculpture en forme de sapin a été installée devant l’édifice pour commémorer l’événement. Poursuivez en direction du centre de la ville par la rue de la Reine.
Dans les environs de la place du Marché (à l’extrémité de la rue de la Reine), avec en son centre l’édifice du marché reconstruit en 1937 dans le style Art déco, se trouvent quelques boutiques et cafés attrayants. Le quartier baigne dans une étrange ambiance portuaire sur fond de grues, de hangars et de navires.
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Montérégie: le chemin des Patriotes Sorel-Tracy
La paroisse catholique de Sorel a été créée dès 1678 par Mgr de Laval. L’église SaintPierre (170 rue Georges) a été entreprise en 1826, mais fut considérablement modifiée au fil des ans. Ouvert au public depuis 1995, le Centre d’interprétation du patrimoine de SorelTracy (5$; t; juil et août tlj 10h à 18h; sept à juin mer-ven 10h à 17h, sam-dim 13h à 17h; 6 rue St-Pierre, p450-780-5740 ou 877-780-5740, www.cipsorel.com) est l’endroit par excellence pour se familiariser avec l’histoire et le patrimoine de la région de Sorel-Tracy. Une excursion facultative permet de vous rendre à Sainte-Anne-de-Sorel et dans les îles de Sorel afin d’explorer le «Pays du Survenant». De la rue Georges, empruntez le boulevard Fiset vers le sud. Tournez à gauche dans la rue de l’Hôtel-Dieu, qui devient la rue de la Rive. Puis suivez le chemin du Chenal-du-Moine, qui traverse Sainte-Anne-de-Sorel.
Sainte-Anne-de-Sorel Ce village est davantage tourné vers la chasse et la pêche que toute autre communauté de la Montérégie, grâce essentiellement à la proximité des îles de Sorel, véritable paradis pour la faune aquatique. L’écrivaine Germaine Guèvremont (1893-1968), qui habitait l’une des îles, a fait connaître aux Québécois cet archipel du Saint-Laurent grâce à son roman au succès immense, Le Survenant. L’église Sainte-Anne (572 ch. du Chenal-du-Moine) renferme 14 fresques magnifiques du peintre Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté (1869-1937), dont la carrière fut influencée à la fois par le souci du détail de Fantin-Latour et par la palette impressionniste de Monet. Le meilleur moyen d’explorer les îles de Sorel est de monter à bord d’un des bateaux de passagers qui sillonnent l’archipel et sa vingtaine d’îles (Croisière des Îles de Sorel, 1665 ch. du Chenal-du-Moine, p450-346-2446 ou 800-361-6420, www.croisieresilesdesorel.com). Les croisières, qui durent 1h30, débutent au chenal du Moine. Les îles sont de formidables lieux d’observation des oiseaux aquatiques, particulièrement au printemps et en automne. Seules quelques maisons sur pilotis, dotées de quais individuels, ponctuent ce paysage plutôt plat qui offre, çà et là, des percées sur les vastes étendues du lac Saint-Pierre, en aval. À l’extrémité de l’île d’Embarras, accessible en voiture, deux restaurants servent de la «gibelotte», une sorte de fricassée de poisson typique de la région. Retournez à Sorel-Tracy. Pour rentrer à Montréal, reprenez la rue de l’Hôtel-Dieu vers l’ouest. Tournez à gauche dans la rue du Roi, puis prenez à droite le chemin Saint-Ours, qui mène à l’autoroute 30, que vous emprunterez en direction de Montréal.
L’ouest de l’île de Montréal,
L’ouest de l’île de Montréal, la campagne en ville 99
la campagne en ville
Visiter l’ouest de l’île de Montréal permet de découvrir de vieux villages ainsi que les plus beaux panoramas du fleuve Saint-Laurent, des lacs Saint-Louis et des Deux Montagnes. Bien que la plupart des agglomérations qui le forment aient été fondées par des colons français, nombre d’entre elles sont aujourd’hui peuplées d’une majorité d’anglophones, d’où le nom plus usité de West Island.
L’itinéraire
Au départ de Lachine, ce circuit
demeure essentiellement riverain. Vous vous dirigerez vers l’ouest par le boulevard Saint-Joseph jusqu’à Dorval, puis filerez vers Pointe-Claire. Plus loin, vous croiserez Beaconsfield et Baie-d’Urfé, le cœur du West Island anglophone. Au bout de l’île, vous traverserez Sainte-Anne-de-Bellevue et Senneville. Ensuite, par le chemin Senneville, vous vous retrouverez à Pierrefonds, puis, par le boulevard Gouin, à Sainte-Geneviève, Dollard-des-Ormeaux, Roxboro et finalement Saint-Laurent, avant de revenir vers le centre-ville pour boucler la boucle.
Lachine
««
En 1667, les Messieurs de Saint-Sulpice concèdent des terres dans l’ouest de l’île de Mont réal à l’explorateur René Robert Cavelier de La Salle. Celui-ci, obsédé par l’idée de trouver un passage vers la Chine, «découvrira» finalement la Louisiane à l’embouchure du Mississippi. Par dérision, les Montréalais désigneront dorénavant ses terres comme étant «La Chine», nom qui est devenu officiel par la suite.
100 L’ouest de l’île de Montréal, la campagne en ville Lachine
Prenez la sortie de la rue Clément à LaSalle. Tournez à droite dans la rue Clément, à gauche dans la rue Saint-Patrick, puis immédiatement à gauche dans l’avenue Stirling pour rejoindre la rive du DeuxMontagnes fleuve. En passant, vous verrez le moulin Fleming, qui mérite un coup d’œil. Tournez à droite dans le chemin LaSalle. Puis suivez le 640 boulevard LaSalle jusqu’au chemin du Musée. Enfin, tournez à gauche pour rejoindre le stationnement du musée de Lachine, qui fait face au chemin LaSalle.
PointeLe Musée de Lachine « (entrée Calumet libre, visites guidées gratuites sur réservation; avr à déc merdim 11h30 à 16h30; 1 ch. du Parc-nature du Cap-Saint-Jacques Musée, p 514-634-3478; métro Angrignon et autobus Lac des Pierrefonds Deux Montagnes Parc-nature de 110) loge dans un ancien l’Anse-à-l’Orme comptoir de traite (maison Kirkland Senneville Arboretum Le Ber-Le Moyne, 110 Morgan Beaconsfield ch. LaSalle) et dans l’anrive Sainte-AnneD e cien entrepôt de fourrures de-Bellevue Lakeshor (la Dépendance) percé de meurtrières: ce sont les plus vieilles structures qui subsistent dans toute la région de Montréal. Dorion Leur construction remonte à 1670. À Pincourt cette époque, Lachine constituait le dernier lieu habité de la vallée du Saint-Laurent, avant les contrées sauvages à l’ouest, ainsi que le point d’arrivée des cargaisons de fourrures, qui ont représenté pendant longtemps la principale richesse naturelle du Canada et la véritable raison d’être de sa colonisation par la France. Empruntez le chemin LaSalle en face du musée. Tournez à droite dans le chemin du Canal puis à gauche dans le chemin du Musée, qui devient ensuite le boulevard Saint-Joseph.
Ce qu’on appelle le Musée plein air de Lachine « (p514-634-3478) est en fait constitué d’environ 50 sculptures qui ponctuent le parc René-Lévesque (voir ci-dessous) et d’autres parcs riverains du lac Saint-Louis à Lachine. Trois étroites langues de terre aménagées de main d’homme forment l’�embouchure du canal de Lachine, à la manière d’un estuaire évasé et tentaculaire. Le ��parc RenéLévesque «« , accessible du chemin du Canal, est parsemé de plusieurs sculptures contemporaines et permet de découvrir le majestueux lac Saint-Louis. Le Yachting Club occupe la seconde bande de terre, alors que la promenade du Père-Marquette « et le parc
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40
15 13
Île des Soeurs
20 boul. S
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Parc Angrignon
Lachine
Île aux Hérons P Meront cier
Pointe Claire
Lac Saint-Louis Kahnawake
Fleuv
aurent e Saint-L
132
138 207
30
Châteauguay Monk « s’inscrivent entre l’entrée initiale du canal, inauguré en 1825, et l’élargissement de 1848. 209 132
132
En suivant 30 la promenade du Père-Marquette, il est possible d’atteindre le Lieu historique national du Commerce-de-la-Fourrure-à-Lachine.
La traite des fourrures a représenté, pendant près de deux siècles, la principale activité économique de la région montréalaise. Lachine a joué un rôle primordial dans l’acheminement des peaux vers le marché européen, à tel point que la fameuse Compagnie de la Baie d’Hudson en fit le centre névralgique de ses activités. Le Lieu historique national du Commercede-la-Fourrure-à-Lachine « (3,90$; début avr à début oct tlj 9h30 à 12h30 et 13h à 17h, mi-oct à fin nov mer-dim 9h30 à 12h30 et 13h à 17h, fermé déc à avr; 1255 boul. St-Joseph, p514-637-7433, www.pc.gc.ca/fur; métro Angrignon et autobus 195) renferme l’ancien entrepôt de la compagnie, érigé en 1803. On y présente divers objets de traite et des exemples de fourrures et de vêtements fabriqués avec ces peaux. Reprenez le boulevard Saint-Joseph en direction ouest.
102 L’ouest de l’île de Montréal, la campagne en ville Lachine
Le complexe culturel Guy-Descary «« (entrée libre; lun-jeu 8h30 à 16h30, ven 9h à 12h; 2901 boul. St-Joseph, p514-634-3471, poste 302; métro Angrignon et autobus 195) comprend en fait trois des anciens bâtiments de la brasserie Dawes: le Pavillon de l’Entrepôt, la Maison du brasseur et la Vieille brasserie. Il abrite une belle salle de spectacle de 320 places, une salle d’exposition temporaire et une autre salle pour son exposition permanente sur la fabrication de la bière, ainsi que des salles de réception. Poursuivez vers l’ouest sur le boulevard Saint-Joseph. À Dorval, le boulevard Saint-Joseph prend le nom de Lakeshore Drive (chemin du Bord-du-Lac), mais il s’agit essentiellement de la même route.
Dorval
«
Dorval fait partie de la banlieue aisée de Montréal et est surtout connue pour renfermer dans ses limites l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau. On y trouve encore d’anciennes maisons de ferme soigneusement restaurées par des familles anglo-saxonnes. Poursuivez en direction de Pointe-Claire.
Pointe-Claire
«
Pointe-Claire, bien qu’elle fasse partie de la banlieue aisée de Montréal, a conservé son noyau de village initial. Le chemin du Bord-du-Lac, qui traverse les localités de l’ouest de l’île, de Lachine à Sainte-Anne-de-Bellevue en passant par Pointe-Claire, était jusqu’en 1940 la seule route pour se rendre de Montréal à Toronto en voiture. Tournez à gauche dans la rue Sainte-Anne pour atteindre la pointe Claire, qui avance dans le lac Saint-Louis, où sont regroupés les bâtiments institutionnels du village traditionnel.
L’église Saint-Joachim « (2 rue Ste-Anne), de style néogothique, date de 1882, et son clocher, fort original, domine l’ensemble institutionnel. Il s’agit de l’une des dernières œuvres de Victor Bourgeau, à qui l’on doit de nombreuses églises dans la région de Montréal. Reprenez le chemin du Bord-du-Lac en direction de Beaconsfield et de Baie-d’Urfé. Ces deux municipalités forment le cœur du West Island. On y trouve cependant des propriétés anciennes ayant appartenu à de grandes familles canadiennes-françaises.
L’ouest de l’île de Montréal, la campagne en ville Sainte-Geneviève 103 Sainte-Anne-de-Bellevue
«
Tout comme Lachine, Sainte-Anne-de-Bellevue possède un centre plus ou moins dense, agglutiné le long de la route panoramique qui prend ici le nom de «rue Sainte-Anne». On y trouve de nombreuses boutiques et des restaurants qui sont, pour la plupart, dotés d’agréables terrasses donnant sur l’eau à l’arrière des immeubles. Suivez la courbe de la rue Sainte-Anne, puis tournez à gauche dans le chemin Senneville.
Senneville Le chemin Senneville «« traverse Senneville, la plus rurale de toutes les agglomérations de l’île de Montréal. On y voit en effet les dernières fermes de l’île ainsi que de vastes propriétés sur la rive du lac des Deux Montagnes. Le cadre champêtre se prête merveilleusement bien aux balades à bicyclette. À Pierrefonds, le chemin Senneville prend le nom de «boulevard Gouin». Ce boulevard traverse tout le reste de l’île jusqu’à la pointe est.
Pierrefonds Le �����parc-nature du Cap-Saint-Jacques «« (chalet d’accueil, 20099 boul. Gouin O., p514-280-6871) occupe une pointe de 288 ha qui avance dans le lac des Deux Montagnes, sur les rives duquel s’étend une plage publique. Avec ses 201 ha, le �parc-nature de l’Anse-à-l’Orme (ch. de l’Anse-à-l’Orme, à l’angle du boulevard Gouin O., p514-280-6871) est exclusivement destiné aux amateurs de planche à voile et de dériveur, car des vents d’ouest exceptionnels y soufflent.
Sainte-Geneviève
«
Le vieux village de Sainte-Geneviève constitue une enclave francophone dans le territoire de Pierrefonds. Son origine remonte à 1730, alors que l’on construit un fortin pour défendre le portage des rapides du Cheval-Blanc, sur la rivière des Prairies, que longe le village. L’église Sainte-Geneviève «« (16037 boul. Gouin O.) est le seul bâtiment de la famille Baillairgé de Québec dans la région de Montréal. Thomas Baillairgé, qui en a conçu les plans en 1836, lui a donné une imposante façade néoclassique à deux clochers, qui a influencé l’architecture des églises catholiques de toute la région au cours des années 1840 et 1850.
104 L’ouest de l’île de Montréal, la campagne en ville Sainte-Geneviève
Continuez par le boulevard Gouin.
Aménagé sur un site de 159 ha abritant une flore exceptionnelle, le ����parc-nature du Boisde-Liesse « (Accueil Pitfield, 9432 boul. Gouin O., Pierrefonds, p514-280-6729; Accueil des Champs, 3555 rue Douglas-B.-Floreani, St-Laurent, p514-280-6678) est pourvu d’une belle forêt d’arbres feuillus et de champs de fleurs sauvages. Une faune variée, tant aquatique qu’ailée (attirée par les mangeoires d’oiseaux), y évolue. Tournez à droite dans le boulevard O’Brien, puis prenez la voie d’embranchement qui conduit à l’avenue Sainte-Croix, que vous suivrez jusqu’à la fin du circuit.
Saint-Laurent
«
Le secteur résidentiel de Saint-Laurent est concentré sur le cinquième du territoire de ce qui était autrefois une municipalité autonome, aujourd’hui annexée à Montréal. Tout le reste est accaparé par un vaste parc industriel qui en faisait la seconde ville en importance au Québec sur ce plan. Au cours de son histoire, le Collège de Saint-Laurent « (625 av. Ste-Croix) s’est démarqué par son avant-gardisme. Ainsi, il n’a pas hésité à former des gens d’affaires à une époque où l’on privilégiait la prêtrise, le droit, la médecine ou le notariat. Au cours des années 1880, on y a créé un musée de sciences naturelles, qui sera logé dans une tour octogonale en 1896. La même année, le collège se dote d’un auditorium de 300 places pour les représentations de théâtre des élèves. En 1968, le collège devient cégep dans la foulée de la Révolution tranquille. À la suite d’un réaménagement de l’ancienne chapelle du Collège de Saint-Laurent, le Musée des maîtres et artisans du Québec «« (5$; mer-dim 12h à 17h; 615 av. Ste-Croix, p514-747-7367, www.mmaq.qc.ca) a pris le relais du Musée d’art de Saint-Laurent le 1er avril 2003, avec une nouvelle exposition permanente sur les métiers du bois, du métal et du textile. On y trouve toujours une collection de 8 000 objets d’art ancien et de tradition artisanale couvrant les XVIIIe et XIXe siècles. Le musée a ainsi été rebaptisé pour mieux signaler sa mission, tout en offrant un programme éducatif plus consistant et mieux adapté à sa collection. Pour retourner au centre-ville de Montréal, poursuivez vers le sud par le chemin Lucerne, tournez à gauche dans la rue Jean-Talon et enfin à droite dans le chemin de la Côte-des-Neiges.
Le pays de Kamouraska
Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve 105
et le bas du fleuve
Ce circuit longe le fleuve depuis La Pocatière jusqu’à Sainte-Luce, aux portes de la Gaspésie. Il traverse successivement le pays de Kamouraska, qui a acquis sa notoriété grâce au célèbre roman Kamouraska d’Anne Hébert, et les villes de Rivière-du-Loup, de Trois-Pistoles et de Rimouski, la plus grande agglomération de l’est du Québec.
L’itinéraire
Pour accéder à la région, quittez
l’autoroute 20 et prenez la route 132 Est en direction de La Pocatière.
La Pocatière L’ancienne seigneurie de La Pocatière fut concédée en 1672 à Marie-Anne Juchereau, veuve d’un officier du régiment de Carignan-Salières. L’ouverture d’un collège classique en 1827, puis de la première école d’agriculture au Canada en 1859, devait faire de son bourg une ville d’études supérieures, vocation qu’elle conserve encore de nos jours. Tournez à gauche dans la 4e Avenue, qui mène à la cathédrale et à l’ancien séminaire, imposant édifice Beaux-Arts de 1922 devenu le cégep de La Pocatière.
Le Musée François-Pilote (4,50$; t; juil et août lun-sam 9h à 12h et 13h à 17h, dim 13h à 17h; sept à juin fermé sam; 100 4e Avenue, p418-856-3145) porte le nom du fondateur de l’École d’agriculture de La Pocatière. On y présente, dans l’ancien couvent des sœurs de la Sainte-Famille, différentes collections qui racontent la vie rurale au Québec au tournant du XXe siècle (bureau de médecin, instruments aratoires, intérieur bourgeois, histoire des sucres, etc.).
106 Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve La Pocatière
Sur l’avenue Painchaud, au centre de la ville, se trouvent quelques boutiques et cafés agréables. Empruntez l’avenue Painchaud pour rejoindre la route 132 Est en direction de Rivière-Ouelle.
Rivière-Ouelle L’église Notre-Dame-de-Liesse et le presbytère (100 rue de l’Église, p418-8562603). L’église fut reconstruite en 1877 sur les fondations de celle érigée en 1792. L’intérieur recèle quelques trésors, notamment le maître-autel importé de France (1716) et sept tableaux de Louis Dulongpré. La maison Jean-Charles-Chapais (on ne visite pas; 204 route 132). Cette jolie maison de 1821 comporte une toiture à larmiers cintrés, typiques du pays de Kamouraska. Il semble que cet élément architectural ait été emprunté à la construction navale des goélettes. Fort répandu dans la région au cours de la première moitié du XIXe siècle, le toit «Kamouraska» arrondi rappelle la carène des navires. Riv agu ière S
Suivez la route 132 Est en direction de Saint-Denis.
172
en ay Tadoussac
Saint-Denis
Baie-Sainte-Catherine
Au cœur du pays de Kamouraska, Saint-Denis est un bourg typique, dominé par son église. En face de celle-ci se dresse le monument à l’abbé Édouard Quertier (1796-1872), fondateur de la «Croix noire de la Tempérance», qui fit campagne contre l’alcoolisme. À chaque personne qui s’engageait à ne plus boire d’alcool, il remettait solennellement une croix noire...
170
Île
Saint-Siméon 138
Île aux Lièvres
Cacouna
Rivière-du-Loup Les Pèlerins
Saint-André
132
20
La maison des Chapais (4$ maison, 6$ maison et jardins; début juin à mi-oct tlj 9h à 17h; 2 route 132 E., p418-4982353, www.maisonchapais. com). Jean-Charles Chapais a fait agrandir cette maison ancienne
Saint-Denis
Kamouraska Saint-Pascal
Rivière-Ouelle La Pocatière ZEC Chapais
Réserve de Parke
Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve Kamouraska 107
en 1866 afin de lui donner une prestance équivalente à sa prestigieuse carrière politique (il fut l’un des pères de la Confédération). L’intérieur de la maison a conservé son apparence d’origine. On peut notamment voir les jardins et les splendides meubles de la famille Chapais.
Kamouraska Le 31 janvier 1839, le jeune seigneur de Kamouraska, Achille Taché, est assassiné par un «ami», le docteur Holmes de Sorel. L’épouse du seigneur, Joséphine-Éléonore d’Estimauville, avait comploté avec son amant médecin afin de supprimer un mari devenu gênant, pour ensuite s’enfuir vers de lointaines contrées. Ce fait divers a inspiré Anne Hébert pour son roman Kamouraska, porté à l’écran par Claude Jutra.
Pointe-au-Père
Les Escoumins 138
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Îles du Bic
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Parc national du Bic
Le Bic Saint-Fabiensur-Mer
132
Île aux Basques
Trois-Pistoles
Île Verte
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L'Isle-Verte Saint-Épiphane
Réserve Duchénier
Sainte-Luce
Rimouski 234
ZEC Bas-Saint-Laurent
293 232
p Réserve faunique de Rimouski 291
232
Réserve de Parke
Lac Témiscouata Langlais (on ne visite pas; 376 rang du Cap), construite en 1751, fut réparée La maison à la suite de la Conquête, ce qui en fait l’un des plus anciens bâtiments encore debout dans ZEC le Bas-Saint-Laurent. Isolée dans un champ, surOwen la droite, cette grande demeure a servi au tournage des scènes extérieures du film de Jutra. 295 232
Riv fin juin à fin août mar-dim 10h à 17h, sept ven-dim L’Ancien palais de justice (4$; ièr 289 eM www.kamouraska.org) a été construit 13h30 à 16h30; 111 av. Morel, p418-492-9458, ad 185 en 1888 sur l’emplacement du premier palaisawde ask justice de l’est du Québec. Son architecture a d’inspiration médiévale se démarque de l’habituelle tournure néoclassique de ce genre d’édifice
108 Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve Kamouraska
en Amérique du Nord. Il sert aujourd’hui de centre d’art et d’histoire et présente des expositions temporaires. Descendez la rue faisant face au Palais, puis promenez-vous sur l’étroite avenue Leblanc jusqu’au quai pour bien saisir les charmes de Kamouraska. Une route conduit de Kamouraska à Saint-Pascal, permettant ainsi, par ce détour, de voir l’intérieur des terres.
Au numéro 154 du chemin Paradis se trouve le moulin Paradis, construit en 1804 au bord de la rivière aux Perles, mais considérablement remanié vers 1880. Il a fonctionné jusqu’en 1977 avant d’être loué pour de multiples tournages. La famille Taché acquiert la seigneurie de Kamouraska en 1790. Peu de temps après, elle fait construire le Domaine seigneurial Taché, qui sera le théâtre du drame décrit plus haut. La maison est aujourd’hui un gîte touristique. Le Site d’interprétation de l’anguille (4$; début juin à mi-oct tlj 9h à 18h; 205 av. Morel, p418-492-3935, http://anguillekam.iquebec.com) propose des visites guidées et des excursions de pêche. La visite, avec dégustation d’anguille fumée, dure en moyenne 30 min. La pêche à l’anguille représente une activité économique importante dans la MRC de Kamouraska. On y pêche 78% des anguilles du Bas-Saint-Laurent. En fait, l’industrie de la pêche de la région dépend à 97% de ce poisson à forme allongée et ondoyante. La saison de pêche s’étend de septembre à la fin d’octobre.
Saint-André Des collines abruptes qui plongent directement dans le fleuve Saint-Laurent voisinent ici avec les champs plats, composant un paysage agréable, complété en automne par les clôtures de piquets enfoncés dans les fonds marins, à proximité du rivage, et habillés de filets et de cages pour la pêche à l’anguille. L’église Saint-André (t; fin juin à début sept tlj 9h à 11h30 et 13h à 17h; 128 rue Principale, p418-493-2152), érigée de 1805 à 1811, est l’une des plus anciennes églises de la région. Son plan à la récollette, caractérisé à la fois par l’absence de chapelles latérales et par un rétrécissement de la nef au niveau du chœur, complété par un chevet plat, se distingue de l’habituel plan en croix latine des églises du Québec. Le profil gracieux de l’édifice, couronné d’un clocher élancé, en fait un élégant exemple d’architecture québécoise traditionnelle. La Halte écologique des battures du Kamouraska (3$ randonnée pédestre, 8$ visite guidée; début mai à fin juin tlj 10h à 18h, fin juin à début sept tlj 8h à 21h, début sept à fin oct tlj 10h à 18h; 273 route 132 O., p418-493-9984, www.sebka.ca) explique l’importance des battures filtrant l’eau du fleuve, servant ainsi d’habitat à de nombreuses
Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve Rivière-du-Loup 109
espèces d’oiseaux ainsi qu’à plusieurs invertébrés. Vous pouvez parcourir le site, y pique-niquer ou tout simplement observer les marais salés de même que la faune et la flore locale. Le centre dispose de belvédères offrant une vue imprenable sur le fleuve. On quitte maintenant le pays de Kamouraska pour aborder l’ancienne seigneurie de la Rivièredu-Loup. Le premier village traversé est Notre-Dame-du-Portage. Dans la municipalité voisine, Saint-Patrice, on aperçoit à travers les arbres de belles résidences d’été, érigées à une époque où l’on recherchait davantage le vent frais du Saint-Laurent que la chaleur accablante des plages de la Côte Est américaine. Parmi ces maisons figure Les Roches, résidence d’été de Sir John A. Macdonald, premier ministre du Canada de la Confédération de 1867 jusqu’en 1873 puis de 1878 à 1891. Une plaque, apposée à proximité de la maison, rappelle aux passants son prestigieux occupant. La maison est aujourd’hui un gîte touristique.
Rivière-du-Loup Rivière-du-Loup est devenue l’une des principales agglomérations du Bas-Saint-Laurent grâce à une situation géographique particulière, faisant de la ville un carrefour de communications d’abord maritime, entre le fleuve Saint-Laurent et l’océan Atlantique via le lac Témiscouata et le fleuve Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), puis ferroviaire, alors que la ville devient, pendant quelque temps, le terminal de l’Est du chemin de fer canadien. De nos jours, Rivière-du-Loup est le point de départ de la route conduisant au Nouveau-Brunswick de même que le point d’ancrage du traversier qui se rend à Saint-Siméon, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Afin d’apprécier pleinement la visite de Rivière-du-Loup, il est préférable de garer sa voiture dans la rue Fraser pour effectuer le trajet à pied. En plus du circuit proposé ici, le bureau de tourisme local a installé une série de panneaux d’interprétation qui permettent aux visiteurs de connaître l’histoire de la ville et de ses bâtiments.
Le manoir Seigneurial Fraser (5$; t; mi-juin à mi-oct tlj 10h à 17h; 32 rue Fraser, p418-867-3906, www.manoirfraser.com), érigé en 1830 pour Timothy Donohue, est devenu la résidence seigneuriale de la famille Fraser à partir de 1835. Restauré avec l’aide de la population locale, le manoir offre aujourd’hui, en plus de visites commentées, une projection vidéo sur l’histoire du lieu, une boutique, un salon de thé et de beaux jardins. Tournez à droite dans la rue du Domaine.
L’église St. Barthelemy (on ne visite pas; rue du Domaine). Ce temple presbytérien, digne représentant de l’église officielle d’Écosse, est un édifice sobre en bois, aux traits vague-
110 Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve Rivière-du-Loup
ment néogothiques. Il est de nos jours le fantôme d’une communauté presque totalement disparue. Tournez à droite dans la rue Iberville.
L’ancien consulat américain (1 rue Iberville). Cette demeure bourgeoise, aujourd’hui propriété des clercs de Saint-Viateur, a servi de consulat américain au début du XXe siècle, à l’époque où Rivière-du-Loup entretenait de nombreux liens commerciaux avec l’État du Maine. Tournez à gauche dans la rue Lafontaine.
L’église Saint-Patrice (121 rue Lafontaine) fut reconstruite en 1883 sur le site de l’église de 1855. L’intérieur recèle quelques trésors qui méritent une visite, entre autres un chemin de croix de Charles Huot, des verrières de la compagnie Castle (1901) et des statues de Louis Jobin. Remontez la rue Lafontaine jusqu’à la rue Fraser et tournez à gauche. Marchez jusqu’à la rue Saint-Pierre, où vous tournerez à gauche pour vous rendre au Musée du Bas-Saint-Laurent.
Le Musée du Bas-Saint-Laurent (5$; t ; mi-juin à sept tlj 9h à 18h, sept à mi-oct tlj 9h à 17h, nov à mai mer-dim 13h à 17h; 300 rue St-Pierre, p418-862-7547, www.mbsl.qc.ca) présente des expositions d’art contemporain (œuvres de Riopelle, Lemieux, Tousignant, Gauvreau, etc.) très intéressantes, de même que des collections d’objets usuels, semblables à celles des musées de La Pocatière et de Kamouraska. Reprenez la rue Saint-Pierre en direction sud et tournez à gauche dans la rue Frontenac. Rendezvous jusqu’à la rue de la Chute et tournez à gauche pour rejoindre la passerelle Frontenac qui donne accès au parc des Chutes.
Le parc des Chutes (toute l’année tlj) dispose d’un belvédère juché sur la falaise, offrant une vue superbe sur la ville, le fleuve et les îles, ainsi que de passerelles au-dessus des spectaculaires chutes qui alimentaient autrefois Rivière-du-Loup en électricité. Reprenez la route 132 Est pour suivre le reste du circuit.
Cacouna Les villas réparties sur toute la longueur de ce village rappellent l’âge d’or de la villégiature victorienne au Québec, alors que Cacouna était l’une des destinations estivales favorites de
Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve L’Isle-Verte 111
l’élite montréalaise. Dès 1840, on s’y presse pour profiter du paysage et des bains de mer, dont les bienfaits ont, dit-on, des vertus curatives. Construite pour l’armateur Sir Hugh Montague Allan et sa famille, la villa Montrose (on ne visite pas; 700 rue Principale) est aujourd’hui une maison de prière. Son architecture néocoloniale américaine traduit l’influence des stations balnéaires de la Nouvelle-Angleterre sur leurs contreparties canadiennes. Autre célèbre villa de Cacouna, le Pine Cottage (on ne visite pas; 520 rue Principale), mieux connu sous le nom de «Château Vert», a été érigé en 1867 pour la famille Molson, brasseurs, banquiers et entrepreneurs de Montréal. Il s’agit d’un bel exemple d’architecture résidentielle néogothique comme il en subsiste peu au Québec.
L’Isle-Verte Ce village a conservé plusieurs témoins de son passé glorieux, alors qu’il était un centre de services important pour le Bas-Saint-Laurent. Le calme des environs reflète, quant à lui, un mode de vie ancestral, rythmé par les marées. faune de la Baie-de-L’Isle-Verte (mi-juin à mi-sept; La réserve nationale de ��������������������������������� visite guidée d’environ 2h, réservations requises; 371 route 132, p418-898-2757, www. qc.ec.gc.ca) possède de grandes étendues herbeuses formant un site privilégié pour la reproduction du canard noir ainsi que des marais où pullulent les invertébrés. Des sentiers aménagés permettent de profiter de ces lieux exceptionnels. L’île Verte (15$ pour l’accès au phare, à l’école et au Musée du squelette, ne comprend pas le transport sur l’île; fin juin à mi-sept tlj 9h à 12h et 13h à 17h, hors saison sur réservation; route du Phare, p418-898-2730, www.ileverte.net). La quarantaine d’habitants que compte cette île, pourtant longue de 12 km, vivent pour la plupart dans la petite municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. L’isolement et les vents qui la balaient constamment ont eu raison de plus d’un colon. Cependant, l’île fut abordée très tôt, d’abord par les pêcheurs basques (l’île aux Basques se trouve à proximité), puis par les missionnaires français, qui fraternisèrent avec les Malécites, lesquels s’y rendaient chaque année pour commercer et pêcher. La faune et la flore de l’île attirent de nos jours les visiteurs de partout, qui peuvent alors observer le salage de l’esturgeon et du hareng dans de petits fumoirs, goûter l’agneau des prés salés, observer les bélugas blancs et les baleines bleues, et photographier les sauvagines, les canards noirs ou les hérons. Le phare (1809), situé sur la pointe est de l’île, est le plus ancien du fleuve Saint-Laurent.
112 Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve Trois-Pistoles
Reprenez la route 132 Est en direction de Trois-Pistoles.
Trois-Pistoles La taille et l’opulence de l’église Notre-Dame-des-Neiges (fin juin à début sept tlj; 30 rue Notre-Dame E., p418-851-4949), coiffée de trois clochers recouverts de tôle argentée, sont plutôt impressionnantes pour une église paroissiale. Des excursions à l’île aux Basques (consultez le site Internet pour de l’information sur les tarifs et les activités courantes; sur réservation seulement; marina de TroisPistoles, p418-851-1202, www.provancher.qc.ca) sont proposées par la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada, qui assure la sauvegarde de cette réserve ornithologique. Les amateurs de faune ailée y trouveront leur compte, tout comme les fervents d’archéologie, puisqu’on a découvert les installations des pêcheurs basques qui venaient ici chaque année pour la chasse à la baleine bien avant que Jacques Cartier n’y mette les pieds. Des vestiges des fours, destinés à faire fondre la graisse de baleine, sont d’ailleurs visibles sur la grève. On peut y pratiquer la randonnée pédestre sur des sentiers ponctués de points de vue. Suivez la route 132 Est. Après avoir traversé Saint-Simon, prenez à gauche la route de SaintFabien-sur-Mer si vous désirez vous rapprocher de l’eau, ou à droite celle de Saint-Fabien si vous voulez voir le village à vocation agricole.
Saint-Fabien-sur-Mer et Le Bic Le paysage devient tout à coup plus tourmenté et plus rude, donnant au visiteur un avant-goût de la Gaspésie, plus à l’est. À Saint-Fabien-sur-Mer, les cottages forment une bande étroite coincée entre la plage et une falaise haute de 200 m. Pour vous rendre au très beau parc national du Bic, reprenez la route 132 Est puis tournez à gauche dans le chemin de l’Orignal.
Le ���parc national du Bic (3,50$; t; fermé aux voitures en hiver; Le Bic, p418736-5035 ou 800-665-6527, www.sepaq.com) couvre 33 km2 et se compose d’un enchevêtrement d’anses, de presqu’îles, de promontoires, de collines, d’escarpements et de marais, ainsi que de baies profondes dissimulant tous une faune et une flore des plus diversifiées. Ce parc côtier se prête bien à la randonnée pédestre (26 km de sentiers), au ski de fond de même qu’au vélo de montagne et dispose d’un centre d’interprétation (juin à mi-oct tlj 9h à 17h).
Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve Rimouski 113
Vous longerez ensuite le village du Bic (Le Bic) avant d’arriver à Rimouski, principale agglomération urbaine du Bas-Saint-Laurent.
Rimouski La ville de Rimouski est considérée comme le centre administratif de l’Est du Québec et se targue d’être à la fine pointe de la culture et des arts. Le Musée régional de Rimouski (4$; t; juin à sept mer-ven 9h30 à 20h, sam-mar 9h30 à 18h; reste de l’année mer-dim 12h à 17h, jeu jusqu’à 21h; 35 rue St-Germain O., p418-724-2272, www.museerimouski.qc.ca), musée d’art contemporain et d’ethnologie, est installé dans l’ancienne église Saint-Germain, construite entre 1823 et 1827. Par son volume simple et son clocheton disposé au centre de la toiture, cet ancien lieu de culte rappelle l’architecture de plusieurs des églises du Régime français. La cathédrale Saint-Germain, qui abrite un orgue Casavant, et l’immense palais épiscopal de 1901 sont visibles à proximité. Enfin, dans un parc voisin, se dresse le monument au seigneur Lepage. La Samare (84 rue St-Germain O., p418-723-0242) dispose d’un vaste choix d’articles de cuir de poisson. Vous y trouverez également un grand choix de sculptures, de vases et de bibelots, tous issus de la tradition artisanale inuite. Suivez la route 132 Est, qui prend ici différents noms, d’abord celui de rue Saint-Germain Ouest, puis de boulevard René-Lepage et enfin de boulevard du Rivage.
La maison Lamontagne (4$; fin juin à début sept tlj 9h à 17h30; 707 boul. du Rivage, Rimouski-Est, p418-722-4038, www.maisonlamontagne.com) est l’une des seules constructions du Régime français à l’est de Kamouraska et un rare exemple d’architecture en colombage pierroté au Canada. Sa partie gauche, où alternent poteaux et hourdis faits de cailloux et d’argile, daterait de 1745, alors que la portion de droite serait un ajout du début du XIXe siècle. S’y trouve un centre d’interprétation de l’architecture domestique du Québec. Un crochet en direction sud par la route 232 permet de se rendre à Saint-Narcisse-de-Rimouski, où se trouve le canyon des Portes de l’Enfer.
Le canyon des Portes de l’Enfer (7,50$; fin juin à début sept tlj 8h30 à 18h30; mi-mai à fin juin et début sept à mi-oct tlj 9h à 17h; 1280 ch. Duchénier, St-Narcisse-deRimouski, faites 5,6 km sur une route de terre, p418-735-6063, www.canyonportesenfer. qc.ca) offre un spectacle naturel fascinant. Amorcées par la chute Grand Saut (18 m), les Portes s’étendent sur près de 5 km et encaissent la rivière Rimouski avec des falaises atteignant parfois une hauteur de 90 m.
114 Le pays de Kamouraska et le bas du fleuve Pointe-au-Père
Revenez à la route 132 Est et dirigez-vous ensuite vers le village de Pointe-au-Père. Tournez à gauche dans la rue Père-Nouvel puis à droite dans la rue du Phare.
Pointe-au-Père C’est en face de Pointe-au-Père, dans la nuit du 23 mai 1914, que l’Empress of Ireland fit naufrage, faisant 1 012 victimes. Ce paquebot de la Canadien Pacifique assurait la liaison entre la ville de Québec et l’Angleterre. Le Site historique maritime de la Pointe-au-Père comprend le Musée de la Mer et le Lieu historique national du Phare-de-Pointe-au-Père (11$; t; début juin à fin août 9h à 18h, début sept à mi-oct 9h à 17h; hors saison sur réservation; 1034 rue du Phare O., p418-724-6214, www.shmp.qc.ca). Le Musée de la Mer présente une belle collection d’objets récupérés dans l’épave de l’Empress of Ireland et raconte la tragédie de manière détaillée. Une projection holographique y est aussi proposée, recréant ainsi le naufrage. Le phare, situé à proximité, peut être visité.
Sainte-Luce Petite station balnéaire, Sainte-Luce possède les plus belles plages du Bas-Saint-Laurent. Les promenades de l’Anse-aux-Coques permettent de déambuler en contemplant le fleuve. En été, on y organise un amusant concours de châteaux de sable au bord de l’eau. Quelques auberges accueillent les visiteurs pendant la saison estivale. Pour retourner rapidement à Québec ou à Montréal, prenez la route 132 Ouest puis l’autoroute 20 Ouest à Cacouna. Si vous n’êtes pas pressé de revenir vers la capitale ou la métropole, demeurez sur la route 132 Ouest, qui vous réserve de beaux paysages tout le long de son parcours.
La route des vins et des
La route des vins et des vergers des Cantons-de-l’Est 115
vergers des Cantons-de-l’Est
On trouve trois concentrations de vergers dans les environs de Montréal: la région de Saint-Joseph-du-Lac, la région de Saint-Antoine-Abbé et celle, plus vaste bien que plus dispersée, de la portion occidentale des Cantons-de-l’Est. Il y a quelques années, des vignobles se sont ajoutés aux pommeraies traditionnelles, faisant d’un segment de ce circuit une route des vins québécoise. En automne, les citadins viennent s’y balader le dimanche pour admirer les couleurs chatoyantes des arbres, observer les vendanges et cueillir des pommes dans l’un des multiples vergers où l’on est invité à le faire soi-même. De plus, des pomiculteurs proposent leurs produits au bord de la route (beurre de pomme, cidre, jus, tartes), alors que les viticulteurs privilégient les visites guidées de leurs propriétés, suivies d’une dégustation.
L’itinéraire
De
Montréal,
traversez
le
pont
Champlain et suivez l’autoroute 10 (autoroute des Cantonsde-l’Est) jusqu’à la sortie 29. Empruntez la route 133 Sud. À proximité de Philipsburg et de la frontière canado-américaine, gardez la gauche pour pouvoir prendre la petite route qui mène à Saint-Armand et à Frelighsburg. La route 213 prend le relais jusqu’à Dunham, où vous pourrez soit prendre à gauche la route 202 pour aboutir à Mystic, soit suivre en direction nord la route 202 puis la route 241 pour rejoindre Waterloo. De là, la route 112 mène à Rougemont en passant par Granby, et la route 220 cède le pas à la route 243 pour vous conduire à Valcourt.
116 La route des vins et ... des Cantons-de-l’Est Saint-Armand
Saint-Armand Ce village était autrefois un important carrefour ferroviaire, comme en témoigne sa gare, aujourd’hui recyclée en hôtel de ville (414 ch. Luke). Il s’agit d’un bâtiment en brique de style néo-Renaissance érigé en 1865, ce qui en fait l’une des plus anciennes gares subsistant au Canada. De même, le pont couvert du ruisseau Groat (1845) est l’un des premiers ponts couverts à avoir été construit au pays. La route sinueuse traverse ensuite Pigeon Hill avant d’atteindre le charmant hameau de Frelighsburg.
Frelighsburg
Le bourg de Frelighsburg a grandi autour de son moulin (on ne visite pas; 12 route 237 N.) en pierres, érigé dès 1790 par deux pionniers loyalistes. En 1839, celui-ci est agrandi par son nouveau propriétaire, Abram Freligh, originaire de l’État de New York, qui laissera son nom au village. Le moulin est visible sur la gauche, à travers les arbres. Il a été transformé en résidence en 1967. L’église anglicane de Frelighsburg occupe un emplacement de choix au sommet d’une colline dominant le village. Son plan allongé et son clocher élevé sur le côté de la nef, au pied duquel se trouve l’entrée principale, sont des éléments inusités dans les Cantons-de-l’Est. Ce temple a été construit en 1884 dans le style néogothique préconisé par l’Église d’Angleterre. Suivez la route 213 Nord en direction de Dunham.
Dunham Dans les villages québécois fondés par des Canadiens français, traditionnellement catholiques, une seule église, assez imposante, est érigée au centre de l’agglomération. Dans les villages des Cantons-de-l’Est où la population est souvent répartie entre anglicans, presbytériens, méthodistes, baptistes et parfois même luthériens et unitariens, les petits temples de dénominations diverses foisonnent. Aussi la rue Principale de Dunham est-elle bordée de plusieurs clochers, entre lesquels sont érigées des demeures bourgeoises bien entretenues. Le canton de Dunham étant le plus ancien du Bas-Canada, on y trouve certaines des premières maisons bâties dans la région. L’All Saints Anglican Church, construite en pierres entre 1847 et 1851, s’inscrit dans l’axe de la route 202 Ouest, surnommée «la Route des vins». Prenez à gauche la route 202 Ouest pour parcourir la «Route des vins». Une excursion facultative à Stanbridge East, à Bedford et à Mystic est proposée sur cette route. Vous pourrez ensuite reprendre la route 213 Nord en direction de Cowansville.
La route des vins et ... des Cantons-de-l’Est La Route des vins 117
Valcourt Roxton Pond Rougemont Lac Boivin
Granby
10
220
112
Mont Shefford (519m)
Mont Brome 241 (553m)
Waterloo
Bromont
10
Lac Brome
104
235
243
Parc national de la Yamaska
245
Cowansville
227
133
Mystic Bedford
213
202
Stanbridge East Saint-Armand
139
243
Dunham
213
243
Frelighsburg
La Route des vins Le visiteur européen pourra trouver bien prétentieux d’entendre parler de «Route des vins» (route 202 Ouest) pour décrire le parcours entre Dunham et Stanbridge East, mais l’expérience québécoise en matière de viticulture est tellement surprenante et la concentration de vignobles dans cette région si unique au Québec que l’enthousiasme l’a emporté sur la mesure. Pas de châteaux ni de vieux comtes distingués ici, mais plutôt des exploitants viticulteurs qui doivent parfois aller jusqu’à louer des hélicoptères pour sauver leurs vignes du gel. Les pales des hélices créent en effet une circulation d’air qui empêche le gel au sol à des moments critiques (mois de mai). La région bénéficie tout de même d’un microclimat et d’un sol propice à la culture de la vigne (ardoise). La majorité des vins ne sont vendus que sur place, mais de gros efforts sont déployés en vue d’une reconnaissance locale et internationale grandissante. Vous pouvez visiter le vignoble de L’Orpailleur (t; 1086 route 202, Dunham, p450-2952763, www.orpailleur.ca), où sont entre autres élaborés un vin blanc sec et un apéritif rappe-
118 La route des vins et ... des Cantons-de-l’Est La Route des vins
lant le Pineau des Charentes, l’Apéridor. On y produit aussi La Marquise, un délicieux vin blanc à haute teneur en alcool; La Part des Anges, un mélange de vin blanc et de cognac au goût de noisette, ainsi qu’un «vin de glace» très réputé. L’Orpailleur a aussi ouvert un Économusée de la vigne, par ailleurs très intéressant. Un service de restauration offre une table champêtre: le Tire-Bouchon. Le Domaine des Côtes d’Ardoise (879 route 202, Dunham, p450-295-2020, www. cotesdardoise.com) est l’un des vignobles québécois qui produit un vin rouge. Encore une fois, on a droit à l’accueil chaleureux du vigneron. Le vignoble Les Blancs Coteaux (1046 route 202, Dunham, p450-295-3503, www. blancscoteaux.com), en plus de faire un vin de qualité, dispose d’une jolie boutique d’artisanat.
Stanbridge East Ce charmant village est surtout connu pour son musée régional. Le Musée Missisquoi (5$; fin mai à mi-oct tlj 10h à 17h; 2 rue River, p450-248-3153, www.museemissisquoi. ca) se consacre à la conservation et à la diffusion du patrimoine régional, principalement loyaliste. Les 12 000 objets de la collection sont répartis dans trois bâtiments d’époque: le moulin Cornell de 1832, l’Annexe, qui renferme des voitures anciennes et des instruments aratoires, et enfin le magasin général Hodge, qui a conservé ses comptoirs du début du XXe siècle. Poursuivez par la route 202 Ouest jusqu’à Bedford.
Bedford Cette autre petite ville aux accents américains et loyalistes est renommée pour son ardoise grise et verte. On peut y voir de belles maisons de briques rouges entourées de verdure, la plupart datant de la seconde moitié du XIXe siècle, ainsi que la jolie église anglicane St. James, également en briques (1832). Le pont des Rivières, un pont couvert situé au nord-ouest du village, fait 41 m de longueur. Il a été érigé en 1884 et est l’un des rares exemples de pont en bois de type Howe au Québec, caractérisé par l’assemblage en croix des poutrelles. Pour vous rendre à Mystic, prenez à droite la route 235 Nord. Le hameau est situé sur votre gauche, à l’écart de la route principale.
La route des vins et ... des Cantons-de-l’Est Bromont 119 Mystic Le village de Mystic, déjà très attrayant grâce à la nature qui l’entoure, se démarque aussi par un bâtiment historique des plus originaux. La grange Walbridge (1885) (une annexe du Musée Missisquoi où l’on expose des artefacts reliés à l’agriculture) est en effet dodécagonale (12 côtés), formée de pans se rejoignant en un toit en pignon. Ainsi, un petit détour par Mystic vous permettra d’admirer ce beau bâtiment rouge et de faire une halte à l’ancien magasin général qui abrite depuis plus de 30 ans L’Œuf, un établissement à vocations multiples: auberge, restaurant, chocolaterie, café et boutique. Revenez à Dunham pour poursuivre le circuit principal.
Cowansville Cowansville, autre communauté d’origine loyaliste, regroupe de belles demeures victoriennes en bois et en briques ainsi que quelques bâtiments publics et commerciaux d’intérêt qui témoignent du passé prospère de la ville. Au numéro 225 de la rue Principale, on peut notamment voir l’ancienne Eastern Townships Bank (1889), aujourd’hui transformée en un centre communautaire et récréatif. Empruntez la route 241 Nord à l’est de Cowansville.
Bromont Centre de villégiature prisé des Montréalais, la petite ville de Bromont s’est développée au cours des années 1960. Elle a acquis sa renommée grâce à son mont transformé en station de ski alpin, à ses installations sportives et à son titre d’hôte des compétitions de sport équestre des Jeux olympiques de 1976. Pour les gourmands au fin palais, le Musée du Chocolat (1,25$; lun-ven 9h à 18h, samdim 8h30 à 17h30; 679 rue Shefford, p450-534-3893, www.bromont.net/chocolat) est une occasion en or pour se familiariser avec leur péché mignon. On y découvre l’histoire du chocolat depuis l’arrivée des Espagnols en Amérique du Sud, le processus de modification des fèves en poudre de cacao et quelques œuvres d’art ayant pour support principal... le chocolat! Si vos papilles en redemandent, vous pourrez acheter toutes sortes de délicieuses confiseries faites sur place. Des repas légers y sont également servis.
120 La route des vins et ... des Cantons-de-l’Est Waterloo
Waterloo Waterloo est une petite ville charmante. Les rues Western, Clark Hill, Lewis et Foster sont, encore ici, bordées de maisons cossues. L’église St. Luke, au numéro 405 de la rue de la Cour, date de 1870. Une excursion facultative est proposée à Valcourt, village où Joseph-Armand Bombardier a développé puis commercialisé la motoneige. Pour vous y rendre, suivez la route 41 jusqu’à Warden, puis prenez à droite la route 220 en direction de Sainte-Anne-de-la-Rochelle, pour ensuite prendre à gauche la route 243 et suivre les indications vers Valcourt.
Valcourt Le Musée J.-Armand-Bombardier (7$; t; début mai à début sept tlj 10h à 17h, début sept à fin avr mar-dim 10h à 17h; 1001 av. Joseph-Armand-Bombardier, p450-5325300, www.fjab.qc.ca) retrace l’histoire du développement de l’autoneige puis de la motoneige par Bombardier, et sa commercialisation à travers le monde. On peut y voir différents prototypes de même que les modèles de motoneiges fabriqués depuis 1960, ainsi qu’une exposition permanente sur la vie de l’inventeur. De Waterloo, suivez la route 112 Ouest jusqu’à Granby.
Granby Située à quelques kilomètres du verdoyant parc national de la Yamaska, Granby, «la princesse des Cantons-de-l’Est», respire l’air frais de la campagne environnante. Outre ses résidences témoignant de l’architecture victorienne, elle renferme de grandes avenues et de nombreux parcs ornés de fontaines et de sculptures. Au Zoo de Granby (29,50$, début juin à fin août tlj 10h à 19h et fin août à mi-oct 10h à 18h; 17,60$, fin déc à début mars 10h à 17h; t; 300 boul. David-Bouchard, p877472-6299, www.zoodegranby.com), vous pourrez observer plus de 150 espèces animales provenant des Amériques, de l’Afrique, de l’Asie et de l’Océanie, de l’hippopotame à la grenouille cornue d’Argentine. À quelques kilomètres du centre-ville de Granby, le Centre d’interprétation de la nature du lac Boivin (entrée libre; t; lun-ven 8h30 à 16h30, sam-dim 9h à 17h; 700 rue Drummond, p450-375-3861, www.cinlb.org) propose quatre sentiers de randonnée pédestre totalisant 13 km. On peut aussi observer, à partir d’une tour d’observation et d’une cache, des plantes aquatiques, des animaux et une multitude d’oiseaux provenant des milieux
La route des vins et ... des Cantons-de-l’Est Rougemont 121
humides. L’observation s’avère plus fructueuse en matinée, alors que les sentiers sont plus tranquilles. Reprenez la route 112 Ouest en direction de Rougemont.
Roxton Pond Le parc national de la Yamaska (3,50$; tlj 8h au crépuscule; 1780 boul. DavidBouchard, p450-776-7182 ou 800-665-6527, www.sepaq.com) a été aménagé autour du réservoir Choinière. Ce dernier, créé artificiellement, est aujourd’hui un lac agréable pour la baignade. En hiver, les visiteurs peuvent emprunter les sentiers de ski de fond, et en été les voies cyclables.
Rougemont Bien que située en dehors de la zone touristique des Cantons-de-l’Est (elle se trouve plutôt en Montérégie), la petite ville de Rougemont s’y rattache par sa vocation de capitale de la pomme québécoise. Le village est situé en contrebas de la plus petite des collines Montérégiennes, le mont Rougemont. À la Cidrerie Michel Jodoin (entrée libre; lun-ven 9h à 17h, samdim 10h à 16h; 1130 rang de la Petite Caroline, p 450-469-2676, www. cidrerie-michel-jodoin.qc.ca), on produit un cidre de grande qualité, alcoolisé ou non, dont le secret réside dans le vieillissement qui s’effectue dans des fûts de chêne: le résultat est convaincant. Sur place, il est possible de goûter différents cidres et, bien sûr, d’en acheter. Des visites de l’établissement sont aussi offertes. Pour retourner à Montréal, suivez la route 112 Ouest jusqu’à la route 227 Sud. Prenez à gauche afin de rejoindre l’autoroute des Cantons-de-l’Est (10).
Le royaume du Saguenay
122 Le royaume du Saguenay
Le «royaume du Saguenay», comme ses habitants le désignent souvent avec fierté, sans une once de modestie, est réparti de part et d’autre de la rivière Saguenay et de son fjord cyclopéen. Le Saguenay se compose avant tout de paysages grandioses, riches d’une faune et d’une flore exceptionnelles.
L’itinéraire
De Québec, empruntez la route 138
Est jusqu’à Saint-Siméon. Prenez à gauche la route 170, qui traverse le village de Sagard avant d’atteindre le parc national du Saguenay. Cette même route permet de continuer jusqu’à Chicoutimi, où, après avoir traversé la rivière, vous pourrez vous rendre à Sainte-Rose-du-Nord par la route 172.
Petit-Saguenay
En plus d’offrir une vue spectaculaire sur le fjord, le quai du village de Petit-Saguenay est le point de départ d’un très beau sentier de randonnée de 10 km, le sentier Les Caps, qui longe la rivière Saguenay et son fjord jusqu’au quai de L’Anse-Saint-Jean, d’où il se rend à Baie-Éternité, 15 km plus loin. Petit-Saguenay est entouré de montagnes couvertes d’une épaisse forêt. Reprenez la route 170. Prenez à droite la route de L’Anse-Saint-Jean.
L’Anse-Saint-Jean Au printemps de 1838, une première goélette affrétée par la Société des Vingt-et-Un quitte la région de Charlevoix dans le but de débarquer des colons en divers endroits sur les rives du Saguenay. Le premier site visité fut L’Anse-Saint-Jean, ce qui fait de ce charmant village, aux nombreux fours à pain artisanaux, la plus ancienne municipalité du Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’un des plus beaux villages du Québec. En plus de quelques jolies maisons ancestrales, on peut y
Le royaume du Saguenay Saint-Félix-d’Otis 123
voir une église en pierres (1890) ainsi qu’un pont couvert, baptisé pont du Faubourg et érigé en 1929. Le village et son pont ont été reproduits à l’endos du billet canadien de 1 000 dollars des années 1950 et 1960. Il faut ensuite se rendre au belvédère de l’Anse-de-Tabatière (passez le pont couvert et suivez les indications sur 6 km), qui offre un point de vue spectaculaire sur les falaises abruptes du fjord. Reprenez la route 170 en direction de Rivière-Éternité.
Rivière-Éternité
Avec un nom pareil, comment ne pas se laisser emporter par la poésie du Saguenay, d’autant plus que Rivière-Éternité constitue la porte d’entrée du parc national du Saguenay, en plus de donner accès à l’un des secteurs du merveilleux parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, où l’on peut observer les baleines dans leur habitat naturel. Le �parc national du Saguenay (3,50$; t; secteur Baie-Éternité, 91 ch. NotreDame, p800-665-6527, www.sepaq.com) couvre une partie des berges de la rivière Saguenay. Il s’étend des rives de l’estuaire (situé dans la région touristique de Manicouagan) jusqu’à SainteRose-du-Nord, où d’abruptes falaises se jettent dans la rivière, créant de magnifiques paysages. Des sentiers de randonnée pédestre, qui s’étendent sur une centaine de kilomètres, permettent de découvrir cette fascinante région. Sur la première des trois corniches formant le cap Trinité se trouve une statue de la Vierge, baptisée Notre-Dame-du-Saguenay. Cette œuvre en bois de pin fut installée là en 1881, en guise de remerciement pour faveur obtenue par un commis voyageur sauvé in extremis d’une mort certaine après que la glace eut cédé sous son poids. La statue a une taille suffisamment importante (8,5 m de hauteur) pour la rendre nettement visible depuis le pont des navires remontant la rivière. Revenez à la route 170. Vous traverserez Saint-Félix-d’Otis, situé au bord du lac du même nom, avant d’atteindre La Baie.
Saint-Félix-d’Otis À Saint-Félix-d’Otis, le Site de la Nouvelle-France (15$; mi-juin à mi-août mardim, mi-août à début sept jeu-dim; 370 Vieux Chemin, p418-544-8027 ou 888-666-8027, www.sitenouvellefrance.com) est un magnifique site d’interprétation sur la vie des premiers arrivants en Amérique du Nord. On y passe de la boulangerie à l’église où le jésuite faisait son office habituel et au village huron reconstitué, avec ses habitations traditionnelles. Des fouilles archéologiques sur le site ont permis de mettre au jour certains vestiges amérindiens vieux de plus de 5 000 ans, qui sont aussi mis en valeur lors de la visite guidée.
124 Le royaume du Saguenay La Baie
La Baie Aujourd’hui un arrondissement de la ville de Saguenay, La Baie occupe un site admirable au creux de la baie des Ha! Ha! Ce terme savoureux, qui désigne une «impasse» en vieux français, aurait été employé par les premiers explorateurs de la région qui, s’étant engagés dans la baie, croyaient avoir affaire à une rivière. Le Musée du Fjord (10$; t; fin juin à début sept tlj 9h à 18h; reste de l’année mar-ven 9h à 16h30, sam-dim 13h à 17h; 3346 boul. de la Grande-Baie S., p418-697-5077 ou 866697-5077, www.museedufjord.com) a emménagé dans un magnifique complexe (le précédent avait été détruit lors du déluge de 1996) et propose des expositions à caractère scientifique et éducatif, mais aussi sur l’interprétation de l’histoire régionale et locale. Très intéressantes, les expositions sont bien présentées et plairont tant aux adultes qu’aux enfants. L’église Saint-Marc (260 rue Sirois). Région neuve et relativement prospère, le Saguenay–Lac-Saint-Jean a vu s’élever de nombreuses églises modernes aux lignes audacieuses au cours des années 1940 et 1950. La série des «églises blanches» est particulièrement remarquable. L’une d’entre elles est l’église Saint-Marc, construite en 1955 selon les plans de l’architecte 169 Paul-Marie Côté. La passe migratoire à saumons de la Rivière-à-Mars (3$; mi-juin à mi-sept tlj 8h à 20h; 3232 ch. St-Louis, p418-697-5093, www.riviereamars.qc.ca), installée sur une portion de la rivière qui coule au cœur même de La Baie, a pour but d’aider les saumons à remonter la rivière au moment de leur migration. Autour, un agréable parc a été aménagé d’où l’on peut observer les saumons et parfois 172 les pêcher. Saint-Honoré
Saint-Fulgence
À l’ouest de La Baie, empruntez la route
169
170 372, qui conduit au centre de Chicoutimi. Comme il est plus agréable de visiter cette partie de Chicoutimi à
Jonquière
Chicoutimi
pied, il est recommandé de garer sa voiture aux envi-
70
Ba Ha
rons de la cathédrale, rue Racine.
169
Chicoutimi
372
Lac Kénogami
175
es
D’origine innue, le mot Chicoutimi signifie «là jusqu’où c’est profond», une allusion aux eaux du Saguenay, navigables jusqu’à la hauteur de cette ancienne ville autonome devenue un arrondissement de la ville de Saguenay.
169
La
38
Le royaume du Saguenay Chicoutimi 125 La cathédrale Saint-François-Xavier (514 rue Racine E.) fut reconstruite à deux reprises à la suite d’incendies. L’édifice actuel, érigé entre 1919 et 1922, est l’œuvre de l’architecte Alfred Lamontagne. Il est surtout remarquable pour sa haute façade à deux tours coiffées de clochers métalliques qui dominent le Vieux-Port. En face de la cathédrale, on remarque l’ancien bureau de poste en granit rose, de style Second Empire (1905). Le Vieux-Port de Chicoutimi (en bordure du boulevard du Saguenay). On y trouve le quai d’embarquement pour les croisières sur le Saguenay de même qu’un agréable marché public. Reprenez votre voiture afin de visiter la Pulperie de Chicoutimi. Remontez la rue Bégin, à l’ouest de la cathédrale, puis tournez à droite dans la rue Price Est. Tournez à gauche dans le boulevard Saint-Paul puis à droite dans la rue Dubuc.
La Pulperie de Chicoutimi (10$; t; fin juin à début sept tlj 9h à 18h, le reste de l’année musée seulement mer-dim 10h à 16h; 300 rue Dubuc, p418-698-3100 ou 877-9983100, www.pulperie.com). Au tournant du XXe siècle naissent quelques entreprises canadiennesfrançaises d’envergure au Saguenay–Lac-Saint-Jean, les plus grosses étant les usines de pâte à papier de Val-Jalbert (Chambord) et de Chicoutimi. La pulperie de Chicoutimi fut fondée en 1896 par Dominique Guay et agrandie à plusieurs reprises par la puissante North American Pulp and Paper Company. L’entreprise fut pendant 20 ans le plus important fabricant de pâte à papier mécanique au Canada, fournissant les marchés français, américain et britannique. Le vaste complexe industriel, aménagé en bordure de la bouillonnante rivière Chicoutimi, comprenait quatre usines de pâte dotées de turbines et de défibreurs, deux centrales hydroélectriques, une fonderie, un atelier de réparation et un centre ferroviaire. L’effondrement du prix de la pâte en 1921 et le krach de 1929 ont entraîné la fermeture de la pulperie, laissée à l’abandon jusqu’en 1980.
oré
nce 172
Baie des Ha! Ha!
La Baie 381
Sainte-Rose-du-Nord
Rivière Saguenay 170
Parc national du Saguenay
172
Lac Otis
Saint-Félixd’Otis
Rivière-Éternité
L’Anse-Saint-Jean 170
Petit-Saguenay 170
126 Le royaume du Saguenay Chicoutimi
Vous verrez sur le site un gigantesque bâtiment datant de 1921: il abrite le musée régional, qui renferme la plus grande collection d’objets historiques dans la région, en plus de la maison ArthurVilleneuve et des expositions artistiques et historiques, avec au programme toute l’histoire de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi. La maison Arthur-Villeneuve, humble maison ouvrière, est le plus important exemple d’art populaire du Québec, sinon du Canada. Elle fut habitée jusqu’en 1990 par le peintre-barbier Arthur Villeneuve, qui en fit une véritable œuvre d’art en recouvrant ses murs, tant extérieurs qu’intérieurs, de fresques naïves racontant la petite histoire du Saguenay. Empruntez à gauche le boulevard Saint-Paul, puis tournez à gauche dans la rue Price Ouest (route 372). Prenez à droite la route du Pont à Jonquière.
Jonquière Également un arrondissement de la ville de Saguenay, l’ancienne municipalité de Jonquière est dominée par son usine d’aluminium Rio Tinto Alcan. Cette entreprise multinationale possède plusieurs usines au Saguenay–Lac-Saint-Jean, remplaçant les fils Price et leur empire du bois comme principal employeur de la région. Ouverte en 1943, la centrale hydroélectrique de Shipshaw (entrée libre; juin à août lun-ven 13h30 à 16h30; 1471 route du Pont, p418-699-1547; réservations requises) est un bel exemple d’Art déco. Elle dessert les usines d’aluminium de la région. Franchissez le Pont d’aluminium et tournez à gauche dans la rue Price.
Le Pont d’aluminium, inauguré en 1948, pèse le tiers du poids d’un pont identique en acier, soit 164 tonnes. Il fut érigé dans le but de promouvoir l’utilisation de l’aluminium, encore peu répandue dans la construction de structures à cette époque. De facture contemporaine, l’église Notre-Dame-de-Fatima (3635 rue Notre-Dame) fut érigée en 1963 et est reconnue comme l’une des plus célèbres «églises blanches» du Saguenay. De l’intérieur, on pourra admirer l’effet de lumière des verrières de l’artiste Guy Barbeau sur le béton brut. Le parc et promenade de la Rivière-aux-Sables est né d’une restauration environnementale majeure dont a fait l’objet la rivière aux Sables dans le plus important secteur historique de Jonquière. Il relie la place des Nations de la Francité et la place Nikitoutagan au secteur immédiat du pont du boulevard Harvey. On y retrouve Les Halles, qui abritent les étals de plusieurs producteurs machaîchers de la région en plus de quelques établissements de restauration. La promenade le long de la rivière est accessible aux marcheurs et aux cyclistes.
Le royaume du Saguenay Sainte-Rose-du-Nord 127
Traversez le pont de la rue Price en direction de Shipshaw. Prenez à droite la route 172 Est, qui conduit à Saint-Fulgence puis à Sainte-Rose-du-Nord.
Saint-Fulgence Le petit village de Saint-Fulgence, qui s’accroche aux vallons en face de Chicoutimi et à l’orée du fjord, offre plusieurs possibilités intéressantes aux amateurs de plein air grâce à la proximité du parc national des Monts-Valins et du Parc Aventures Cap Jaseux. Le �parc national des Monts-Valin (3,50$; accessible par la route 172, à 27 km de Chicoutimi et à 17 km de St-Fulgence; 360 rang St-Louis, accueil Petit-Séjour, p418-6741200 ou 800-665-6527, www.sepaq.com), avec ses hauts sommets, offre une foule d’activités quatre-saisons. Randonnée pédestre, vélo de montagne, canotage, villégiature en chalets et pêche sportive sont les vedettes estivales. Au bout d’une petite route de terre qui s’accroche aux falaises du fjord, le �Parc Aventures Cap Jaseux (mi-mai à mi-oct tlj; ch. de la Pointe-aux-Pins, p418-674-9114 ou 888-6749114, www.capjaseux.com) propose des activités de plein air «terre-mer-air-rivière» (parcours d’aventure en forêt, canyoning, rafting, kayak, randonnée, etc.) et de l’hébergement (maison dans les arbres, camping, cabanes de bois rond).
Sainte-Rose-du-Nord Charmant hameau fondé en 1942, Sainte-Rose-du-Nord a pourtant l’apparence d’un village plus ancien. Il est adossé aux escarpements rocheux du fjord du Saguenay, ce qui lui donne l’air irréel des villages de carton que l’on dispose au pied des arbres de Noël. On s’assurera d’entrer dans ses boutiques d’artisanat et de visiter l’église Sainte-Rose-de-Lima, dont l’intérieur est décoré sur le thème de la forêt, avec branches, racines et écorce de bouleau. Les Croisières La Marjolaine ( p 418-543-7630 ou 800-363-7248, www. croisieremarjolaine.com) organisent différentes excursions en bateau sur le Saguenay entre Sainte-Rose-du-Nord et Chicoutimi. Vous pourrez boucler la boucle en poursuivant par la route 172 Est vers Tadoussac, où vous vous embarquerez pour la traversée qui vous conduira à Baie-Sainte-Catherine, sur la route 138 Ouest vers Québec.
Les seigneuries
128 Les seigneuries de la Côte-du-Sud
de la Côte-du-Sud
De charmants villages, disposés à intervalles réguliers, ponctuent ce circuit qui longe le majestueux fleuve Saint-Laurent. Englobant la portion riveraine de la région de Chaudière-Appalaches, il prend graduellement un caractère maritime à mesure que le fleuve s’élargit. À plusieurs endroits, on bénéficie de points de vue saisissants sur ce vaste cours d’eau qu’est le Saint-Laurent, dont la teinte varie selon la température et l’heure, ainsi que sur l’île d’Orléans et les montagnes de Charlevoix.
L’itinéraire
Au départ de Montréal, prenez l’auto-
route 20, puis empruntez la sortie 253 pour prendre la route 265 Nord jusqu’à Deschaillons-sur-Saint-Laurent. Prenez ensuite à droite la route 132 Est, qui longe le fleuve SaintLaurent. Au départ de Québec, traversez le fleuve par le pont de Québec afin de prendre la route 132 vers Lotbinière en direction ouest ou vers Saint-Roch-des-Aulnaies à l’est.
Lotbinière
La seigneurie de Lotbinière est un des rares domaines à être demeuré entre les mains de la même famille depuis sa concession, en 1672, à René-Louis Chartier de Lotbinière. Le moulin du Portage (t ; 1080 rang St-François, p 418-796-3134, www. moulinduportage.com), un moulin à farine élevé en 1815 pour Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière, s’inscrit dans un site bucolique en bordure de la rivière du Chêne. Le parc entourant le moulin est d’ailleurs un lieu de promenade agréable où il est également possible de pique-niquer.
Les seigneuries de la Côte-du-Sud Saint-Antoine-de-Tilly 129 La monumentale église Saint-Louis (7510 rue Marie-Victorin), parallèle au SaintLaurent, compose avec le presbytère et l’ancien couvent un ensemble institutionnel admirable sur un site offrant de belles vues sur le fleuve. Le décor intérieur de l’église est un chef-d’œuvre de l’art religieux québécois traditionnel, dont la pièce maîtresse est sans contredit le retable néoclassique en arc de triomphe, sculpté par Thomas Baillairgé en 1824, et au sein duquel se trouvent trois toiles de 1730, attribuées au frère François Brékenmacher, récollet du couvent de Montréal. L’orgue du jubé, d’abord destiné à la cathédrale anglicane de Québec, a été construit à Londres par la Maison Elliott en 1802. Trop haut pour le temple anglican, il sera remisé avant d’être acquis par le curé Faucher en 1846. Cent ans plus tard, il sera restauré et électrifié par la Maison Casavant de Saint-Hyacinthe. Avant d’arriver au village de Sainte-Croix, prenez à gauche la route de la Pointe-Platon, qui mène au Domaine Joly-De Lotbinière.
Sainte-Croix Le ��Domaine Joly-De Lotbinière (13,50$; t; début mai à oct tlj 10h à 17h; route de Pointe-Platon, p418-926-2462, www.domainejoly.com) fait partie de l’Association des jardins du Québec. On s’y rend avant tout pour son site superbe en bordure du Saint-Laurent. Il faut emprunter les sentiers pédestres qui conduisent vers la plage pour contempler le fleuve, les falaises d’ardoise et l’autre rive, sur laquelle on aperçoit l’église de Cap-Santé. De nombreux arbres centenaires d’espèces rares, plusieurs aménagements floraux et un jardin d’oiseaux ainsi que divers pavillons ornent le parc du domaine. Dans un de ceux-ci, on a aménagé une boutiquecafé près d’une terrasse. Le manoir, érigé en 1840, présente l’aspect d’une villa entourée de galeries dominant le fleuve. L’intérieur accueille une petite exposition qui nous renseigne sur la famille du marquis de Lotbinière. À la sortie du stationnement, prenez à gauche le chemin qui rejoint la route 132 Est.
L’église Sainte-Croix (en bordure de la route 132 E.). Le centre agronomique de l’Université Laval constitue le principal moteur économique du village de Sainte-Croix, dominé par son église de granit érigée en 1911. D’allure néobaroque, celle-ci présente un intérieur doté d’un plafond à caissons. Poursuivez sur la route 132 Est. Tournez à gauche dans le chemin de Tilly, qui mène au centre du village de Saint-Antoine-de-Tilly.
Saint-Antoine-de-Tilly
Le �manoir de Tilly (3854 ch. de Tilly). Quatre générations de la famille de Tilly ont habité ce manoir construit à la fin du XVIIIe siècle. Le bâtiment, transformé en auberge, comporte une
130 Les seigneuries de la Côte-du-Sud Saint-Antoine-de-Tilly
galerie basse dotée de fins treillis de bois. Un peu plus loin, le manoir Dionne, avec sa galerie ornée de fer forgé, fut la résidence d’Henriette de Tilly, épouse du marchand Charles François Dionne, famille propriétaire de plusieurs seigneuries de la Côte-du-Sud. Poursuivez vers l’est sur le chemin de Tilly, qui rejoint de nouveau la route 132 Est.
Avant d’arriver à Saint-Nicolas, on peut voir une belle chapelle de procession néogothique en briques d’Écosse, malheureusement abandonnée. De l’autre côté du chemin, on aperçoit une maison de ferme dans laquelle est intégrée une écurie, ce qui est fort rare au Québec. On atteint ensuite la ville de Lévis, formée de plusieurs anciennes municipalités dont Saint-Nicolas et Charny. Continuez sur la route 132 Est à travers Saint-Nicolas, un ancien centre de villégiature. Suivez les indications vers Charny. Il faut être vigilant à l’approche des ponts de Québec car les entrecroisements s’y multiplient.
Charny Charny doit son existence au chemin de fer. Elle demeure, aujourd’hui même, un centre ferroviaire d’une grande importance. On y trouve la plus grande rotonde (hangar ferroviaire de forme circulaire) au Québec. Le parc des Chutes-de-la-Chaudière (t; autoroute 73, sortie 130, suivez les indications vers le parc; 330 av. Joseph-Hudon, p418-838-6026). La rivière Chaudière prend sa source dans le lac Mégantic. Longue de 185 km, elle se jette dans le fleuve SaintLaurent juste après les chutes, lesquelles relèvent d’une formation géologique particulière: un banc de grès, très résistant, se trouve dans un ensemble de roches sédimentaires formé il y a plus de 570 millions d’années. Le gouvernement du Québec a créé un parc qui comprend tout le site des chutes. Une passerelle installée au-dessus de la rivière Chaudière offre une vue impressionnante sur les chutes.
Québ
40
Saint-Antoinede-Tilly Lotbinière 132
Ch 20
132
Sainte-Croix 269
Les seigneuries de la Côte-du-Sud Lévis 131 Lévis
La ville de Lévis s’est développée rapidement dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec la venue du chemin de fer (1854) et l’implantation de chantiers navals qui s’alimentaient en bois auprès des scieries des familles Price et Hamilton. La ville haute, institutionnelle et bourgeoise, offre des points de vue intéressants sur le Vieux-Québec, de l’autre côté du fleuve, alors que la ville basse, très étroite, accueille le traversier qui relie Lévis à la capitale québécoise. Tournez à gauche dans la côte du Passage pour rejoindre le secteur du Vieux-Lévis, qu’il est plus agréable de visiter à pied. Prenez à gauche la rue Desjardins, puis tournez à gauche dans la rue William-Tremblay afin d’accéder à la terrasse de Lévis.
La terrasse de Lévis (rue William-Tremblay), aménagée pendant la crise de 1929, offre des points de vue spectaculaires, tant sur Québec que sur le centre de Lévis. On distingue notamment, dans le Vieux-Québec, Place-Royale, au bord du fleuve, que surplombent le Château Frontenac et la Haute-Ville, où quelques gratte-ciel modernes se profilent à l’arrière, le plus élevé étant l’édifice gouvernemental Marie-Guyart. Rassemblant sous un même toit un confiseur-chocolatier et un glacier à l’ancienne dans un décor de mise, Les Chocolats Favoris et La Glacerie à l’Européenne (32 av. Bégin, Vieux-Lévis, p418-833-2287) proposent un vrai paradis des «becs sucrés» pour les chocolats fins ou les sorbets. Un Saint-Rochbeau choix... difficile à faire! des-Aulnaies 132
138
Île aux Grues
Saint-JeanPort-Joli
L’Islet-sur-Mer
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Berthier-sur-Mer Saint-Vallier 283
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132 Les seigneuries de la Côte-du-Sud Lévis
Revenez à la rue Desjardins, tournez à droite, puis à gauche dans la rue Saint-Louis. Enfin, prenez à gauche la côte du Passage avant de vous engager dans la rue Wolfe, sur votre droite, où vous pourrez voir de belles demeures victoriennes.
Le Centre d’art de Lévis (entrée libre; mar-ven 11h à 17h, sam-dim 13h à 17h; 33 rue Wolfe, p418-838-6001) regroupe sur un même site une salle de spectacle aménagée dans une ancienne église anglicane (1848), baptisée simplement L’Anglicane (31 rue Wolfe), une demeure ayant également servi de presbytère à l’église voisine et abritant de nos jours un centre d’exposition appelé la Galerie Louise-Carrier, du nom d’une artiste-peintre originaire de Lévis, et enfin un parc où se dressent quelques sculptures. Tournez à droite dans la rue Carrier. À l’angle de la rue du Mont-Marie et de la rue Guénette se trouve la maison Alphonse-Desjardins, où vécut le fondateur du Mouvement Desjardins.
La Maison Alphonse-Desjardins (entrée libre; t; lun-ven 10h à 12h et 13h à 16h30, sam-dim 12h à 17h; 6 rue du Mont-Marie, p418-835-2090 ou 866-835-2090). Alphonse Desjardins (1854-1920) était un homme entêté. Désireux de faire progresser le peuple canadien-français, il s’est battu pendant de nombreuses années pour que soit acceptée l’idée des caisses populaires, ces institutions financières coopératives contrôlées par leurs membres, donc par tous les petits épargnants qui y ouvrent un compte. Aujourd’hui, Desjardins est le plus grand groupe coopératif au Canada. La maison néogothique habitée par les Desjardins pendant près de 50 ans, dans laquelle a débuté la caisse populaire de Lévis, a été construite en 1882. Admirablement bien restaurée lors de son centenaire, elle a par la suite été transformée en un centre d’interprétation relatant la carrière et l’œuvre de Desjardins. L’église Notre-Dame-de-la-Victoire (18 rue Notre-Dame). En 1851, le curé Joseph Déziel décide de construire un vaste lieu de culte catholique pour desservir la ville, alors en plein essor. Thomas Baillairgé, l’architecte de tant d’églises dans la région de Québec, en dessine les plans. Ceux-ci sont l’expression d’une maîtrise exemplaire du vocabulaire néoclassique québécois, à la jonction des styles français et anglais. Si vous voulez visiter le Lieu historique national des Forts-de-Lévis, reprenez la route 132 vers l’est, puis tournez à gauche dans le chemin du Gouvernement. Sinon empruntez la côte du Passage vers le sud (en vous éloignant du fleuve), et tournez à gauche dans la rue Saint-Georges, qui devient la rue Saint-Joseph dans le vieux Lauzon.
Le Lieu historique national des Forts-de-Lévis (4$; t; début mai à sept tlj 10h à 17h, sept sam-dim 13h à 16h; 41 ch. du Gouvernement, p418-835-5182 ou 888773-8888, www.pc.gc.ca/levis). Craignant une attaque surprise des Américains à la fin de la guerre de Sécession, les gouvernements britannique puis canadien font ériger à Lévis, entre 1865 et 1872, une série de trois forts détachés, intégrés au système défensif de Québec. Seul le Fort-Numéro-Un est resté intact. Fait de terre et de pierres, il illustre l’évolution des ouvrages fortifiés au XIXe siècle, alors que les techniques de guerre progressent rapidement. On peut
Les seigneuries de la Côte-du-Sud Beaumont 133
y voir notamment le canon rayé, pièce d’artillerie imposante, les casemates voûtées et les caponnières, ouvrage de maçonnerie destiné à protéger le fossé extérieur. L’église Saint-Joseph-de-Lauzon (29 rue St-Joseph). Lauzon formait autrefois le noyau de la seigneurie du même nom, concédée dès 1636 au gouverneur de la Nouvelle-France, Jean de Lauzon. La paroisse Saint-Joseph, fondée en 1673, est la plus ancienne de toute la région de Lévis. Elle englobait, à cette époque, l’ensemble du territoire. La première église, détruite par le feu en 1830, fut remplacée peu après par l’église actuelle. On remarque deux adorables chapelles de procession de part et d’autre de l’église. Ce sont la chapelle SainteAnne (1789) et la chapelle Saint-François-Xavier (1822). En face de cette dernière se trouve le chantier naval Davie. La rue Saint-Joseph rejoint la route 132 Est (boulevard de la Rive-Sud). Poursuivez en direction de Beaumont. Un chemin, sur la gauche, permet d’accéder au centre du village.
Beaumont
À Beaumont commence véritablement la Côte-du-Sud, constituée des premières seigneuries de la Nouvelle-France. Ses églises aux toits argentés, ses chapelles de procession pour la Fête-Dieu et ses manoirs, disposés dans un paysage plus grand que nature, en font l’authentique terroir du Canada français. La seigneurie de Beaumont, concédée en 1672, est exemplaire à cet égard. L’église Saint-Étienne (ch. du Domaine). La ravissante petite église Saint-Étienne de 1733 est en fait l’une des plus anciennes églises de village subsistant au Québec. Son emplacement, dans l’axe du chemin principal, tout juste avant que celui-ci ne se recourbe vers l’intérieur des terres, formant de la sorte une placette triangulaire à l’avant du parvis, est typique de l’urbanisme classique français du XVIIIe siècle. Deux chapelles de procession du Régime français, l’une à l’entrée du village (de Sainte-Anne, 1734) et l’autre à sa sortie (de la Vierge, vers 1740), ajoutent au cachet ancien de Beaumont. Suivez le chemin du Domaine vers l’est jusqu’à ce qu’il rejoigne la route 132 Est. Un peu plus loin, sur la gauche, se trouve le moulin de Beaumont.
Le moulin de Beaumont (7$; début mai à fin juin sam-dim 10h à 16h30, fin juin à fin août mar-dim 10h à 16h30, début sept à fin oct sam-dim 10h à 16h30; 2 rue du Fleuve, route 132, p418-833-1867). Érigé en 1821 au niveau de la chute à Maillou, le moulin ne révèle que ses étages supérieurs depuis la route. Les terrains du moulin, sur lesquels une aire de pique-nique a été aménagée, descendent graduellement vers le Saint-Laurent en offrant de
134 Les seigneuries de la Côte-du-Sud Beaumont
belles vues sur l’île d’Orléans et les Laurentides. Un escalier donne même accès aux battures du fleuve ainsi qu’aux ruines d’un moulin plus ancien, le moulin Péan. Quelques kilomètres plus loin, prenez à gauche la petite route qui mène au cœur du village de Saint-Michel-de-Bellechasse.
Saint-Michel-de-Bellechasse Les rues ombragées de Saint-Michel-de-Bellechasse sont bordées de jolies maisons blanches au décor de bois peint. Parmi celles-ci, on découvre plusieurs exemples d’architecture marqués par le passage d’influences étrangères, qu’elles soient britanniques ou américaines. À l’entrée du village se trouve la chapelle votive Notre-Dame-de-Lourdes, bâtie au début du XXe siècle. Plus loin, on aperçoit l’église Saint-Michel, de style néoclassique et érigée en 1858, ainsi que son presbytère, reconstruit en 1789, soit 30 ans après les bombardements anglais lors de la Conquête. Saint-Michel-de-Bellechasse a en effet été complètement dévasté en 1759, alors que l’armée britannique, avançant vers Québec, brûlait et pillait les villages de la Côte-du-Sud un à un. La route du village rejoint la route 132 Est. À Saint-Vallier, tournez à gauche pour traverser le centre de l’agglomération par la vieille route (rue Principale).
Saint-Vallier Au printemps et en automne, époques des grandes migrations, des dizaines de milliers d’oies blanches envahissent la côte entre Saint-Vallier, à l’ouest, et Cap-Saint-Ignace, à l’est, offrant un spectacle surprenant. Plusieurs sites d’observation saisonniers, parfois équipés de tables de pique-nique, parsèment cette portion du trajet. La rue Principale de Saint-Vallier est bordée de plusieurs maisons coquettes construites au XIXe siècle, notamment l’ancienne maison du docteur Joseph Côté (1851), au no 350, mélange d’architecture québécoise traditionnelle et coloniale britannique. Reprenez la route 132 Est jusqu’à Berthier-sur-Mer. Quittez encore une fois la route principale pour entrer dans le village.
Berthier-sur-Mer Les �Croisières Lachance (110 rue de la Marina, p418-259-2140 ou 888-476-7734, www.croisiereslachance.ca) proposent des excursions en «mer». Marins de pères en fils depuis trois générations, les Lachance vous feront entre autres découvrir l’archipel de L’Isleaux-Grues, riche en histoire. Leurs anecdotes vous replongeront dans la vie des insulaires au début du XXe siècle.
Les seigneuries de la Côte-du-Sud Montmagny 135 Montmagny Chaque année, en automne, Montmagny accueille le Festival de l’oie blanche (deux semaines en octobre; p418-248-3954, www.festivaldeloie.qc.ca), qui donne lieu à diverses dégustations de mets à base d’oie. La ville est aussi renommée pour son esturgeon fumé. Après avoir traversé la rivière du Sud, tournez à gauche dans la rue du Bassin-Nord pour accéder au stationnement du manoir Couillard-Dupuis.
Le manoir Couillard-Dupuis (6$; fin juin à début sept tlj 10h à 16h; sept à fin juin lunven 10h à 16h; 301 boul. Taché E., p418-248-7927). La seigneurie de la Rivière-du-Sud a été concédée en 1646 à Charles Huault de Montmagny. De multiples transactions et découpages de la seigneurie, survenus au cours du XVIIIe siècle, expliquent la présence de trois anciens manoirs seigneuriaux sur le territoire de la municipalité. Le manoir Couillard-Dupuis, situé près du fleuve, a été reconstruit en 1764 sur les fondations d’une demeure plus ancienne détruite lors de la Conquête. L’ancien manoir abrite le Musée de l’accordéon (t), où l’on offre au visiteur la possibilité de se familiariser avec la fabrication et le fonctionnement de l’accordéon. Des expositions de photos et une salle de visionnement soulignent notamment les faits saillants des différentes éditions du Carrefour mondial de l’accordéon (début sept; p418-2487927, http://accordeon.montmagny.com). Suivez la rue du Bassin-Nord en direction du fleuve Saint-Laurent.
Le Centre éducatif des migrations (6$; t; juin à oct tlj 10h à 17h; 53 rue du Bassin-Nord, p418-248-4565) est situé sur le terrain de camping de la Pointe-aux-Oies; ce musée est aussi un centre d’interprétation de la sauvagine (également appelée «oie blanche» ou «oie des neiges») où sont présentés des films (Voisins des nuages et Lumière des oiseaux, entre autres), des expositions, des conférences et des spectacles. Traversez le boulevard Taché pour prendre la rue du Bassin-Sud, qui rejoint bientôt la rue SaintIgnace. Après avoir traversé un premier pont, juste avant l’église, tournez à droite dans la rue de la Fabrique. Au-delà d’un second pont, tournez à gauche dans la rue Saint-Jean-Baptiste.
Les rues Saint-Jean-Baptiste et Saint-Thomas, qui se rejoignent en pointe à l’ouest de l’église, sont bordées par quelques cafés, bars et boutiques agréables, tous aménagés dans de vieilles maisons. L’avenue Sainte-Marie donne, quant à elle, accès au Lieu historique national de la Maison historique Sir Étienne-Paschal-Taché (4$; juin à début sept mar-dim 10h à 17h30, début sept à mi-oct sam-dim 10h à 17h30; 37 av. Ste-Marie, p418-248-0993), dissimulé derrière des immeubles commerciaux. Ce beau manoir, construit en 1759, a été habité par Sir Étienne Paschal Taché (1795-1865), premier ministre du Canada-Uni pendant quelques années. C’est lui qui a fait ajouter les deux tours pittoresques qui regardent vers le fleuve.
136 Les seigneuries de la Côte-du-Sud Montmagny
Revenez à la rue de la Fabrique, que vous emprunterez à gauche en direction du boulevard Taché, que vous prendrez à droite avant de tourner à gauche dans l’avenue du Quai.
Devant l’avenue du Quai se dresse le �manoir Couillard de L’Espinay, érigé en 1817, qui sert maintenant de cadre à un hôtel luxueux, le Manoir des Érables. L’avenue du Quai longe une belle promenade aménagée en bordure du bassin de Montmagny. Il fait bon s’y arrêter pour un pique-nique ou y flâner avant de s’embarquer pour une excursion en bateau. Le quai de Montmagny est un lieu d’observation privilégié des oies blanches au printemps et en automne, en plus d’être un des points de départ des croisières vers la Grosse Île et l’île aux Grues. Juste avant le quai se dresse la gare fluviale où a été aménagé un comptoir de renseignements touristiques. L’excursion au Lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-desIrlandais (t; accessible en visite libre ou guidée, mai à oct; service de restauration disponible sur place; il est conseillé de prévoir un pique-nique sur la grève, tables de pique-nique à la disposition des visiteurs; p418-234-8841 ou 888-773-8888, www.pc.gc. ca/grosseile) est un retour dans le passé douloureux de l’immigration en Amérique. Fuyant les épidémies et la famine, les émigrants irlandais furent particulièrement nombreux à venir au Canada au cours des années 1830-1850. Afin de limiter la propagation du choléra et du typhus dans le Nouveau Monde, les autorités décidèrent d’obliger les passagers des transatlantiques à subir une quarantaine avant de débarquer dans le port de Québec. La Grosse Île s’impose alors comme un choix logique, étant donné sa position rapprochée et son éloignement des côtes. C’est sur cette «île de la Quarantaine» que chacun des immigrants était scruté à la loupe. Les passagers en bonne santé résidaient dans des «hôtels» dont le niveau de luxe était lié à la classe qu’ils avaient choisie pour voyager sur les navires. Les malades étaient aussitôt hospitalisés. Au total, quelque quatre millions d’immigrants en provenance de 42 pays différents transitèrent par le port de Québec entre 1832 et 1937. De ce nombre, on ne sait pas exactement combien résidèrent un temps à la Grosse Île, mais près de 7 000 personnes y périrent. La visite de la Grosse Île, dont une partie se fait dans un petit train motorisé, nous entraîne donc autour de l’île, de ses beautés naturelles et de ses installations. Sur la trentaine de bâtiments encore debout, quelques-uns sont ouverts aux visiteurs: le bâtiment de désinfection donne un bon aperçu de la technologie canadienne à la fin du XIXe siècle, sans oublier l’intérieur du lazaret, seul témoin de l’épidémie de typhus de 1847. Ces témoins précieux racontent on ne peut plus clairement une page de l’histoire du continent.
L’île aux Grues L’île aux Grues (Corporation du développement touristique de l’Isle-aux-Grues: p418241-5117, www.isle-aux-grues.com), seule île de l’archipel de L’Isle-aux-Grues habitée toute
Les seigneuries de la Côte-du-Sud L’Islet-sur-Mer 137
l’année, offre aux visiteurs un magnifique cadre champêtre ouvert sur le fleuve. C’est le lieu idéal pour l’observation des oies blanches au printemps, pour la chasse en automne et pour la balade en été. Au centre de l’île se dresse le hameau de Saint-Antoine-de-l’Isle-auxGrues, avec sa petite église et ses jolies maisons. On y trouve une boutique d’artisanat, une fromagerie qui produit, avec du lait des vaches de l’île, de délicieux fromages, ainsi qu’un tout petit musée où sont racontées les vieilles traditions qui animaient ou animent toujours la vie des insulaires. À l’est, on aperçoit le manoir seigneurial McPherson LeMoine, reconstruit pour Louis Liénard Villemonde de Beaujeu à la suite du saccage de l’île par l’armée britannique en 1759. L’historien James McPherson LeMoine (1825-1912) avait fait de cette invitante demeure, précédée d’une longue galerie, sa résidence d’été à la fin du XIXe siècle. Le peintre Jean Paul Riopelle, qui en a fait son havre pendant plusieurs années, y est décédé en 2002. Reprenez la route 132 Est en direction de Cap-Saint-Ignace. Prenez à droite la route du village (rue du Manoir).
Cap-Saint-Ignace La Côte-du-Sud, de même que Charlevoix, sur l’autre rive du fleuve, sont des régions propices aux tremblements de terre. Leurs villages ont d’ailleurs été endommagés à maintes reprises par des séismes de forte intensité. À Cap-Saint-Ignace, quatre secousses ont terrorisé les habitants du village entre 1791 et 1925. On a pu malgré tout conserver plusieurs témoins du passé, entre autres le manoir Gamache, seul manoir seigneurial du Régime français encore debout sur la Côte-du-Sud. Le manoir Gamache (on ne visite pas; 120 rue du Manoir, sur la droite, à l’entrée du village) a été construit en 1744 pour servir de presbytère-chapelle. Sauvé miraculeusement lors de la Conquête, il devient, peu après, la résidence du seigneur Gamache. Le manoir est représentatif de l’architecture rurale du Régime français, caractérisée par d’épais carrés de maçonnerie au ras du sol et par de hautes toitures percées de petites lucarnes. Poursuivez par la vieille route du village, puis tournez à gauche pour rejoindre la route 132.
L’Islet-sur-Mer L’activité du joli village qu’est L’Islet-sur-Mer est, comme son nom l’indique, tournée vers la mer. Depuis le XVIIIe siècle, ses habitants se transmettent de père en fils les métiers de marin et de pilote sur le Saint-Laurent. Du parvis de l’église Notre-Dame-de-Bonsecours (15 ch. des Pionniers E., route 132), on sent le vent du large, puissant et doux à la fois, et l’on peut bien mesurer l’immensité
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du fleuve tout proche. L’église actuelle, entreprise en 1768, est un vaste édifice en pierres sans transept. Le Musée maritime du Québec (9$; t; fin mai à fin juin et début sept à début oct tlj 10h à 17h, fin juin à début sept tlj 9h à 18h, début oct à fin mai lun-ven 10h à 16h sur réservation; 55 ch. des Pionniers E., p418-247-5001, www.mmq.qc.ca) a pour mission la sauvegarde, l’étude et la mise en valeur du patrimoine maritime du fleuve Saint-Laurent. Au moyen d’une très belle exposition sur les marins québécois qui ont marqué le fleuve, d’un parc d’interprétation de la mer, d’une chalouperie, de centaines d’objets et de deux véritables navires, le visiteur est plongé dans l’histoire du fleuve Saint-Laurent du XVIIe siècle à nos jours.
Saint-Jean-Port-Joli Saint-Jean-Port-Joli est devenu synonyme d’artisanat et de sculpture sur bois grâce à la famille Bourgault, qui, au début du XXe siècle, en a fait sa raison de vivre. La route 132 est bordée, à l’arrivée, d’une formidable concentration de boutiques. À l’entrée du village, le moulin seigneurial est visible sur la droite. Plus loin, la belle maison Saint-Pierre, érigée vers 1820, précède, sur la gauche, un belvédère installé en bordure du fleuve Saint-Laurent. Le site du manoir de Philippe Aubert de Gaspé (710 av. De Gaspé O.). Reconstruit en 1764 sur les fondations et selon le même plan que le premier manoir détruit lors de la Conquête, le manoir de Saint-Jean-Port-Joli a malheureusement brûlé en 1909. Seul subsiste le four à pain au bord de la route. Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871), seigneur de Saint-Jean-Port-Joli, s’était retiré dans son manoir pour écrire Les Anciens Canadiens, publié en 1863. Considérée comme le premier roman canadien-français, l’œuvre, dont l’importance littéraire est aussi grande que son aspect ethnologique, décrit la vie quotidienne à la fin du régime seigneurial. Le Musée des Anciens Canadiens (4$; mai, juin, sept et oct tlj 8h30 à 17h30; juil et août tlj 8h30 à 21h; 332 av. De Gaspé O., p418-598-3392, www.museedesancienscanadiens.com) présente une série de sculptures figuratives en bois qui racontent l’histoire locale. La maison Médard-Bourgault (entrée libre; mi-juin à début sept tlj 9h à 17h; 322 av. De Gaspé O., p418-598-3880). Médard Bourgault (1877-1967) fut le premier d’une lignée d’artisans sculpteurs renommés de Saint-Jean-Port-Joli. Ce capitaine au long cours a délaissé la navigation pour se consacrer entièrement à son art lorsqu’il a acheté cette maison en 1920. Au fil des années, il en a sculpté les murs et le mobilier pour en faire une œuvre très personnelle. La maison appartient aujourd’hui à son fils qui y a installé son atelier de sculpture.
Les seigneuries de la Côte-du-Sud Saint-Roch-des-Aulnaies 139 L’église Saint-Jean-Baptiste (t; 2 av. De Gaspé O.). Cette coquette église, construite entre 1779 et 1781, se reconnaît à son toit rouge vermillon, coiffé de deux clochers dont l’emplacement (l’un à l’avant et l’autre à l’arrière, au début de l’abside) est tout à fait inusité dans l’architecture québécoise. Au centre du village se trouve le parc des Trois-Bérets, qui accueille l’exposition Sculptures en Jardin du début de juillet à la fin de septembre. On y retrouve les meilleures œuvres des éditions récentes de l’Internationale de la Sculpture de SaintJean-Port-Joli (p418-598-7288, www.internationale-sculpture.com). Plus d’une centaine d’œuvres y sont exposées, et plusieurs, dont le bois a vieilli après quelques années, sont fascinantes. L’emplacement, en bordure du fleuve, offre un contexte visuel saisissant, et le parc comporte quelques aires de pique-nique. Poursuivez par la route 132 en direction de Saint-Roch-des-Aulnaies.
Saint-Roch-des-Aulnaies La Seigneurie des Aulnaies (9,50$; mi-juin à début sept tlj 9h à 18h; début juin à mi-juin et début sept à mi-oct, sam-dim 10h à 16h; 525 ch. de la Seigneurie, p418354-2800 ou 877-354-2800, www.laseigneuriedesaulnaies.qc.ca). Le domaine du seigneur Dionne a été transformé en un captivant centre d’interprétation du régime seigneurial. Le visiteur est d’abord accueilli dans l’ancienne maison du meunier, reconvertie en boutique et en café. On y sert entre autres des galettes et des muffins à base de farine provenant du moulin voisin, vaste bâtiment en pierres reconstruit en 1842 sur l’emplacement d’un moulin plus ancien. Des visites guidées du moulin en activité permettent de comprendre le fonctionnement complexe de son engrenage, qui dépend de la force motrice de la rivière Ferrée. Sa roue principale, d’origine, est la plus grande du Québec. On accède au manoir, érigé sur un promontoire, par un long escalier. Tout comme le manoir du Domaine Joly-De Lotbinière, celui du seigneur Dionne s’apparente davantage à une villa pittoresque qu’à une austère résidence seigneuriale. Dessiné par Charles Baillairgé, membre de la célèbre dynastie de Québec, il fut construit entre 1850 et 1853, et est décoré dans l’esprit de l’ère victorienne avec du mobilier provenant de la région. Pour retourner rapidement à Québec ou à Montréal, reprenez l’autoroute 20 vers l’ouest (sortie 430), située tout juste derrière le village de Saint-Roch-des-Aulnaies.
Le tour de la Gaspésie
140 Le tour de la Gaspésie
On se rend en Gaspésie d’abord pour ses paysages rudes et montagneux ainsi que pour le golfe du Saint-Laurent, qui vaut bien l’océan tant il est vaste. Un chapelet de villages de pêcheurs s’égrène sur la côte, laissant l’intérieur pratiquement dans le même état qu’il était au moment de la découverte du Canada par Jacques Cartier en 1534, sans villes et routes. Avant même la découverte de l’Amérique, les Européens venaient pêcher dans les eaux du golfe du Saint-Laurent. Il ne reste plus de traces aujourd’hui des campements qu’ils ont établis sur la côte, mais on se prend à imaginer leurs réactions devant ce continent inconnu et leurs rencontres inévitables avec les Autochtones. Le circuit de la péninsule longe des falaises abruptes avant d’atteindre des zones plus clémentes, là même où Jacques Cartier a pris possession du Canada au nom du roi de France. La portion du circuit qui longe la baie des Chaleurs aborde quant à elle des paysages doux et davantage de terres en culture. On y trouve en outre des plages de sable caressées par une eau plus calme et plus chaude que celle de Percé. La baie elle-même pénètre profondément à l’intérieur des terres, séparant le Nouveau-Brunswick, au sud, du Québec, au nord.
L’itinéraire
Pour entamer cet itinéraire, rendez-
vous à Sainte-Flavie par l’autoroute Jean-Lesage (20) puis par la route 132, qui conduit à Percé en longeant le fleuve Saint-Laurent tout en passant par Matane, Sainte-Annedes-Monts et Gaspé. Puis, le circuit vous mènera de L’Anseà-Beaufils à Causapscal, toujours par la route 132. Vous croiserez Newport, Bonaventure et Carleton-sur-Mer le long de la baie des Chaleurs, puis Matapédia, porte d’entrée de la vallée du même nom, que vous côtoierez le long de la rivière Matapédia jusqu’à Causapscal.
Le tour de la Gaspésie Métis-sur-Mer 141 Sainte-Flavie Surnommé «la porte d’entrée de la Gaspésie», le village de Sainte-Flavie a été fondé en 1829. On y trouve le principal bureau d’accueil touristique de la Gaspésie (357 route de la Mer), où vous pourrez vous procurer une petite carte thématique qui permet de parcourir la Route des Arts et ainsi découvrir les artistes et artisans de la localité dans leurs ateliers respectifs. Le Centre d’Art Marcel Gagnon (entrée libre; mai à mi-oct tlj 7h30 à 22h, hors saison 7h30 à 21h; 564 route de la Mer, p418-775-2829 ou 866-775-2829, www.centredart.net) comprend à la fois une boutique d’artisanat, un centre d’exposition, un restaurant et une auberge. À l’arrière, une œuvre de Marcel Gagnon intitulée Le grand rassemblement, composée de 80 personnages de béton émergeant du fleuve Saint-Laurent, surprend le visiteur.
Grand-Métis Grand-Métis bénéficie d’un microclimat qui attirait autrefois les estivants fortunés. L’horticultrice Elsie Reford a ainsi pu y créer un jardin à l’anglaise où poussent plusieurs espèces d’arbres et de fleurs, introuvables ailleurs à cette latitude en Amérique, et qui constitue de nos jours le principal attrait de la région. Les ��Jardins de Métis (16$; t; début juil à fin août tlj 8h30 à 18h, juin, sept et oct tlj 8h30 à 17h; 200 route 132, p418-775-2222, www.jardinsmetis. com) font partie des plus beaux jardins du Québec, et leur nom a fait le tour du monde. Il s’agit aussi d’un lieu historique national. La Villa Estevan (mi-juin à mi-oct tlj 9h à 17h; à l’intérieur des Jardins de Métis, p418-775-3165, www.jardinsmetis.com) est une villa qui se dresse au milieu des Jardins de Métis. À l’étage, on y présente l’exposition permanente La Villa Estevan: au cæur de la villégiature, qui dresse un portrait de la vie d’Elsie et Robert Wilson Reford, horticulteurs, photographes et pêcheurs passionnés. On peut aussi s’y restaurer ou faire des achats à la boutique d’artisanat. Poursuivez en direction de Matane. Un arrêt à Métis-sur-Mer permet de vous rapprocher de l’eau en quittant momentanément la route 132 Est.
Métis-sur-Mer Ce centre de villégiature était, au tournant du XXe siècle, le lieu de prédilection des professeurs de l’université McGill de Montréal qui louaient d’élégants cottages en bord de mer pour la durée des vacances estivales. Des familles anglo-saxonnes plus fortunées s’y sont également fait construire de vastes résidences apparentées aux styles de la Nouvelle-Angleterre. Elles ont été attirées par la beauté du paysage, mais aussi par la présence d’une petite communauté écossaise établie dans les environs, dès 1820, par le seigneur de Métis, John McNider. Par sa cohésion et la qualité
142 Le tour de la Gaspésie Métis-sur-Mer
de son architecture de bois, cette municipalité, aussi connue sous le nom de «Metis Beach», se démarque des villages environnants. Vous traverserez ensuite Les Boules, puis les charmants villages de Baie-des-Sables et de SaintUlric avant d’arriver à Matane.
Matane Le principal attrait de Matane, mot d’origine micmaque qui signifie «vivier de castors», est sa gastronomie, fondée sur le saumon et sur les fameuses crevettes de Matane. L’ancien phare (t; 968 av. du Phare). Ce phare de 1911 accueille les visiteurs à l’entrée de la ville. La maison du gardien abrite le bureau de tourisme ainsi qu’un mini-musée sur l’histoire locale. Une excursion facultative à l’intérieur des terres permet de se rendre à la réserve faunique de Matane (3,50$; 257 rue St-Jérôme, p418-562-3700 ou 800-665-6527, www.sepaq. com), un ensemble de montagnes et de collines boisées s’étendant sur 1 284 km2, parcourue de rivières et de lacs prisés pour la pêche au saumon et fréquentés par de Godbout 138 Baienombreux orignaux. Comeau Tourelle
Sainte-Anne-des-Monts Cap-Chat
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Sainte-Flavie
Parc national de la Gaspésie
Matane Réserve faunique de Matane
Métis-sur-Mer Grand-Métis
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Lac Matapédia
Réserve faunique de Dunière ZEC Casault
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Nouvelle Pointeà-la-Croix
Reprenez la route 132 Est en direction de Cap-Chat et de Sainte-Anne-des-Monts. Vous longerez alors de coquets hameaux de pêcheurs aux noms évocateurs: Sainte-Félicité, L’Anse-à-la-Croix, Grosses-Roches et Les Méchins.
Cap-Chat L’énergie électrique peut être obtenue de différentes façons. L’une des plus originales et dont la popularité va croissant est sans contredit l’énergie éolienne. Cap-Chat, par sa situation géographique idéale, sert de site depuis plusieurs années à diverses installations d’éoliennes. Vous ne pourrez d’ailleurs pas manquer, depuis la route, ce spectacle un peu surnaturel! Le centre d’interprétation, de recherche et de développement de l’énergie éolienne Éole Cap-Chat (12$; t; fin juin à oct tlj 9h à 17h; route 132, p418-786-5719, www.eolecapchat.com) abrite une éolienne de 110 m de haut, Grande Éole, la plus haute éolienne à axe vertical au monde, ainsi que le Nordais, un des plus importants parcs d’éoliennes de l’Est canadien.
L'Anse-Pleureuse
Rivière-Madeleine
La Martre
132
Réserve faunique des Chic-Chocs
Parc national Forillon
Murdochville 198
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Pointe-Jaune
Baie de Gaspé
Gaspé
Cap-desRosiers
Réserve faunique de Baldwin
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Parc national de l'Île-Bonaventureet-du-Rocher-Percé
Grande-Rivière
Réserve faunique de Port-Daniel
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Le tour de la Gaspésie Cap-Chat 143
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144 Le tour de la Gaspésie Sainte-Anne-des-Monts
Sainte-Anne-des-Monts La municipalité de Sainte-Anne-des-Monts possède quelques bâtiments intéressants, notamment l’église Sainte-Anne et l’ancien palais de justice de 1885. On y trouve également de belles demeures de capitaines et d’industriels. Sainte-Anne-des-Monts constitue le point de départ des excursions en forêt dans le parc national de la Gaspésie, dans la réserve faunique des Chic-Chocs et le long de la rivière Sainte-Anne. Une excursion qui vaut le détour conduit au cœur de la péninsule gaspésienne. Empruntez la route 299, qui mène à l’entrée du ��parc national de la Gaspésie (3,50$; 1981 route du Parc, p418-763-7494 ou 800-665-6527, www.sepaq.com). Couvrant 800 km2 et abritant une partie des célèbres monts Chic-Chocs, il fut créé en 1937 afin de sensibiliser les gens à la sauvegarde du territoire naturel gaspésien. Le parc est constitué de zones de préservation réservées à la protection des éléments naturels de la région et de la zone d’ambiance, formée d’un réseau de routes, de sentiers ainsi que de lieux d’hébergement. Les monts Chic-Chocs s’étendent sur plus de 90 km depuis Matane jusqu’au mont Albert. Les monts McGerrigle se dressent perpendiculairement aux Chic-Chocs et couvrent plus de 100 km2. Les sentiers traversent trois paysages étagés en se rendant jusqu’aux sommets des quatre plus hauts monts de l’endroit, le mont Jacques-Cartier, le mont Richardson, le mont Xalibu et le mont Albert. C’est le seul endroit au Québec où l’on retrouve à la fois des cerfs de Virginie (dans la riche végétation de la première strate), des orignaux (dans la forêt boréale) et des caribous (dans la toundra, sur les sommets). Les amateurs de randonnée doivent s’enregistrer avant le départ. Au centre du parc se trouve le Gîte du Mont-Albert. Il n’a de gîte que le nom, puisqu’il s’agit en fait d’une auberge très confortable réputée pour sa table, son architecture de bois délicate inspirée du Régime français et ses panoramas saisissants. De retour à la route 132, vous traverserez les villages de Tourelle, de Ruisseau-Castor et de Capau-Renard avant d’arriver à La Martre.
La route de La Martre à L’Anse-Pleureuse Village de pêcheurs typique, avec son église en bois (1914) et son phare (1906), La Martre est situé à la limite de la plaine littorale. Au-delà de La Martre, la côte devient beaucoup plus accidentée et abrupte. La route doit donc épouser le découpage en profondeur des baies et les avancées des caps aux escarpements dénudés. Vous aurez droit alors à un magnifique spectacle qui dévoile la Gaspésie dans toute sa splendeur, culminant avec les falaises du parc national Forillon. À plusieurs endroits, la route longe directement la mer, dont les vagues viennent lécher l’asphalte par «gros temps». Il est suggéré d’emprunter sur quelques kilomètres certaines des rares routes qui conduisent à l’intérieur des terres à partir des villages, afin d’apprécier pleinement la rudesse des paysages et la force des rivières, notamment les routes de gravier qui longent la rivière à Claude et la rivière Mont-Saint-Pierre.
Le tour de la Gaspésie Gaspé 145
Plus loin, à l’est de Rivière-au-Renard et jusqu’à Gaspé, vous longerez le parc national Forillon, l’un des plus beaux parcs nationaux du pays. Après avoir traversé Jersey Cove, vous arriverez à Cap-des-Rosiers, porte d’entrée de la portion sud du parc Forillon, celle où les paysages sont les plus tourmentés et où la mer est plus présente que jamais.
Cap-des-Rosiers Occupant un site admirable, Cap-des-Rosiers a été le théâtre de nombreux naufrages. Deux monuments rappellent un naufrage particulier, celui du voilier Karrik, au cours duquel 87 des quelque 200 immigrants irlandais qui prenaient place à bord périrent et furent enterrés au cimetière local. La plupart des autres s’établirent à Cap-des-Rosiers, donnant une couleur nouvelle et inattendue à cette communauté. Le thème du parc national du Canada Forillon (7,80$; t; toute l’année, tlj; 122 boul. Gaspé, p418-368-5505 ou 888-773-8888, www.pc.gc.ca) est «l’harmonie entre l’homme, la terre et la mer». La succession de forêts et de montagnes, sillonnées de sentiers et bordées de falaises le long du littoral, fait rêver plus d’un amateur de plein air. Le parc abrite une faune assez diversifiée: renards, ours, orignaux, porcs-épics ainsi que d’autres mammifères y sont représentés en grand nombre. Plus de 200 espèces d’oiseaux y sont répertoriées, notamment le goéland argenté, le cormoran, le pinson, l’alouette et le fou de Bassan. À partir des sentiers du littoral, on peut apercevoir, selon les saisons, des baleines et des phoques. Il dissimule aussi différentes plantes rares qui aident à comprendre le passé du sol dans lequel elles poussent. On y retrouve donc non seulement des éléments naturels mais aussi des rappels de l’activité humaine. Dans ce vaste périmètre de 245 km2 se trouvaient autrefois quatre hameaux, dont les quelque 200 familles furent déplacées lors de la création de ce parc fédéral en 1970. Cette expropriation ne s’est d’ailleurs pas faite sans heurt. Les bâtiments les plus intéressants sur le plan ethnographique furent conservés et restaurés: une dizaine de maisons de Grande-Grave, le phare de CapGaspé, l’ancienne église protestante de Petit-Gaspé et le fort Péninsule, partie du système défensif mis en place lors de la Seconde Guerre mondiale pour protéger le Canada contre les incursions des sous-marins allemands. Après avoir contourné le cap Gaspé, on entre dans la baie du même nom. Le relief rude des falaises abruptes fait soudainement place à de doux vallons entrecoupés de rivières.
Gaspé C’est ici que, le 24 juillet 1534, Jacques Cartier prend possession du Canada au nom du roi de France, François Ier. Il faut cependant attendre le début du XVIIIe siècle avant que ne soit implanté le premier poste de pêche à Gaspé, et la fin du même siècle pour voir apparaître un véritable village à cet endroit. Aujourd’hui, la ville de Gaspé forme un long et étroit ruban qui épouse les contours de la baie du même nom.
146 Le tour de la Gaspésie Gaspé Le Musée de la Gaspésie (7$; début juin à fin oct lun-ven 8h30 à 12h, 13h à 16h30, début nov à mai lun-ven 8h30 à 12h, 13h à 16h30; 80 boul. Gaspé, p418-368-1534, www.museedelagaspesie.ca) fut érigé en 1977, à l’initiative de la société historique locale, sur la pointe Jacques-Cartier dominant la baie de Gaspé. Il s’agit d’un musée d’histoire et de traditions populaires où l’on présente une exposition permanente sur la Gaspésie. Au moment de mettre sous presse, le musée était fermé pour subir une cure de rajeunissement et d’importants travaux d’agrandissement. Réouverture prévue pour juin 2009. Consultez leur site Internet pour de plus amples renseignements. Le superbe monument à Jacques Cartier qui avoisine le musée est une œuvre de la famille Bourgault de Saint-Jean-Port-Joli. Suivez le boulevard Gaspé jusqu’à la rue Jacques-Cartier et bifurquez vers la rue de la Cathédrale.
La cathédrale du Christ-Roi (20 rue de la Cathédrale), seule cathédrale en bois d’Amérique du Nord, adopte un parti contemporain. Elle a été érigée en 1968 sur les fondations de la basilique entreprise en 1932 pour commémorer le quatrième centenaire de l’arrivée de Jacques Cartier en sol canadien, mais jamais terminée faute de fonds. En face de la cathédrale se dresse la croix de Gaspé, qui commémore l’arrivée de Jacques Cartier au Canada. En quittant Gaspé, on reprend la route 132 en direction de Percé. On longe alors le côté sud de la baie de Gaspé, où se trouvent de charmants villages aux origines anglo-saxonnes et protestantes. Il s’agissait au début de petites communautés de loyalistes américains ou d’immigrants britanniques.
Percé Célèbre centre de tourisme, Percé occupe un site admirable, malheureusement quelque peu altéré par une industrie hôtelière débridée. Le décor naturel grandiose présente plusieurs phénomènes naturels différents dans un périmètre restreint, le principal étant le célèbre rocher Percé, qui est au Québec ce que le Pain de Sucre de Rio est au Brésil. Depuis le début du XXe siècle, les artistes, charmés par la beauté des paysages et par le pittoresque de la population, viennent nombreux à Percé chaque été. En arrivant à Percé, l’œil est attiré par le rocher Percé , véritable muraille longue de 400 m et haute de 88 m à sa pointe extrême. Son nom lui vient des ouvertures arrondies, entièrement naturelles, à la base de la paroi. Une seule des deux ouvertures subsiste depuis l’effondrement de la partie est du rocher au milieu du XIXe siècle. Le rocher est aujourd’hui protégé par le parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé (voir ci-dessous).
Le tour de la Gaspésie Grande-Rivière 147 L’église Saint-Michel (57 rue de l’Église). Construite avec la pierre locale d’une belle teinte rosée, l’église catholique de Percé a été réalisée au tournant du XIXe siècle et présente un style éclectique et hautement pittoresque. Il s’agit là de l’une des seules églises en pierres de la Gaspésie et de la plus vaste d’entre elles. Le sentier du mont Sainte-Anne, qui mène à une grotte, débute juste derrière l’église. Sur le quai de Percé, plusieurs bateliers proposent de vous emmener jusqu’à l’île Bonaventure. Les départs se font fréquemment de 8h à 17h en haute saison. La traversée comporte souvent une courte excursion autour de l’île et du Rocher pour vous permettre de bien en observer les beautés. La plupart des entreprises vous laissent passer le temps que vous voulez sur l’île et revenir avec un de leurs bateaux qui font régulièrement l’aller-retour. l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé Protégée par le parc national de ������������������������������������� (3,50$ transport vers l’île Bonaventure non inclus; début juin à mi-oct 9h à 17h; Boutique nature à la Neigère, 4 rue du Quai, p418-782-2240 ou 800-665-6527, www.sepaq.com), l’île Bonaventure abrite d’importantes colonies d’oiseaux (plus de 250 000 oiseaux marins dont quelque 80 000 fous de Bassan) et renferme des maisons rustiques le long de ses nombreux sentiers de randonnée. Quelques kilomètres passé Percé se trouve le charmant village de L’Anse-à-Beaufils.
L’Anse-à-Beaufils Le Magasin Général Historique Authentique 1928 (7$; t; mi-juin à fin sept tlj 10h à 17h; 32 rue à Bonfils, p418-782-2225 ou 418-782-5286, www.magasinhistorique. com) propose une splendide incursion dans l’univers d’un magasin général des années 1920 au Québec. S’inspirant des contes traditionnels québécois, le guide-propriétaire Rémi Cloutier vous convie, avec ses acolytes conteurs, à une visite qui ne manquera pas de charmer même ceux qui n’ont pas l’habitude d’aimer ce genre de sorties patrimoniales. Peu après L’Anse-à-Beaufils, sur la route 132, vous croiserez Grande-Rivière.
Grande-Rivière Inauguré en 2007, le Carrefour national de l’aquaculture et des pêches (12$; début juin à mi-sept tlj 9h à 17h; 70 rue du Parc, p418-385-1583, www.canap.qc.ca) est un splendide et très étonnant musée qui explique les manières de procéder dans le milieu de l’aquaculture et l’importance des écosystèmes marins en général. Le bâtiment qui abrite le musée est impressionnant et presque surréaliste tant la structure, qui représente un bateau, est innovatrice
148 Le tour de la Gaspésie Grande-Rivière
et artistique. On peut voir dans le musée des espèces de poissons que l’on a rarement la chance d’apercevoir, et comprendre la reproduction et la culture en milieu aquatique. Reprenez la route 132 en direction de Newport.
Newport Newport est un important port de pêche commerciale. C’est aussi la patrie de Mary Travers (18941941), auteure, compositeure et chansonnière avant la lettre, mieux connue sous le nom de «La Bolduc». Le Site Mary Travers dite «La Bolduc» (7,50$; t; mi-juin à mi-sept tlj 9h à 17h; 124 route 132, p418-777-2401, www.labolduc.qc.ca) vous fait découvrir la vie et l’œuvre de cette chanteuse à travers une salle d’exposition et d’animation.
New Carlisle La région de New Carlisle fut colonisée par des loyalistes américains qui s’y fixèrent à la suite de la signature du traité de Versailles, qui reconnaissait l’indépendance des États-Unis en 1783. Le coquet village, doté de quelques églises de diverses dénominations, n’est pas sans rappeler ceux de la Nouvelle-Angleterre. Il faut absolument voir les trois églises protestantes , qui font la fierté des gens de New Carlisle. Ces temples sont distribués le long de la route 132, qui devient la «rue Principale» au centre du village. La maison natale de René Lévesque (1922-1987) (on ne visite pas; 16 Mount Sorel), premier ministre du Québec de 1976 à 1985, grand responsable de la nationalisation de l’électricité et fondateur du Parti québécois, témoigne des brassages de population dans la région au XIXe siècle, alors que New Carlisle était le centre administratif de la baie des Chaleurs. Poursuivez par la route 132 en direction de Bonaventure.
Bonaventure Des Acadiens réfugiés à l’embouchure de la rivière Bonaventure (l’une des meilleures rivières à saumons en Amérique) ont fondé le village du même nom à la suite de la chute de Restigouche aux mains des Britanniques en 1760. Aujourd’hui, Bonaventure est l’un des bastions de la culture acadienne dans la baie des Chaleurs, en plus d’accueillir une petite station balnéaire qui bénéficie à la fois d’une plage sablonneuse et d’un port en eaux profondes. On y fabrique des articles de cuir de poisson (porte-monnaie, sacs à main), uniques au monde.
Le tour de la Gaspésie Nouvelle 149
On estime qu’un million de Québécois sont d’origine acadienne. Le Musée acadien du Québec (7$; t; fin juin à début sept tlj 9h à 18h; début sept à mi-oct tlj 9h à 17h; le reste de l’année lun-ven 9h à 12h et 13h à 16h30, dim 13h à 16h30; 95 av. Port-Royal, p418534-4000, www.museeacadien.com) retrace le périple des Acadiens du Québec et d’ailleurs en Amérique. La collection du musée comprend des meubles du XVIIIe siècle, des toiles et des photographies d’époque, et une présentation audiovisuelle à caractère ethnographique donne une excellente idée du rayonnement des Acadiens. Reprenez la route 132 à droite en direction de New Richmond. Quittez la route principale pour emprunter le boulevard Perron Ouest à gauche.
New Richmond Avant d’entrer dans la ville, on trouvera, du côté gauche, le Village Gaspésien de l’Héritage Britannique (10$, le prix inclut le transport en navette; t; début juin à début sept tlj 9h à 18h; 351 boul. Perron O., p418-392-4487, www.villagegaspesien.com). Il est situé sur la pointe Duthie et regroupe des bâtiments de la baie des Chaleurs sauvés de la démolition et transportés sur le site de l’ancien domaine Carswell. Ces constructions ont été restaurées afin d’accueillir des expositions thématiques portant sur le développement industriel de la région et les différents immigrants anglophones en Gaspésie, qu’ils soient Britanniques, Écossais ou Irlandais. L’église St. Andrew (211 boul. Perron O.). Au centre de la ville se trouve une des plus anciennes églises de la baie des Chaleurs. Il s’agit de l’église presbytérienne St. Andrew, construite en 1839. À la suite des fusions entre communautés protestantes au XXe siècle, le temple fait aujourd’hui partie de l’Église unie du Canada.
Carleton-sur-Mer Tout comme Bonaventure, Carleton-sur-Mer est un important centre de la culture acadienne au Québec de même qu’une station balnéaire dotée d’une belle plage de sable caressée par des eaux calmes relativement plus chaudes qu’ailleurs en Gaspésie, d’où le nom donné à la baie des Chaleurs. Les montagnes qui s’élèvent derrière la ville contribuent à lui donner un cachet particulier. Une fois arrivé dans le village de Nouvelle, prenez à gauche la route de Miguasha.
Nouvelle Le parc national de Miguasha (3,50$, accès au parc plus musée 11,75$; début juin à début sept tlj 9h à 18h, début sept à mi-oct 9h à 17h, hors saison lun-ven 8h30 à 12h et 13h à 16h30; 231 route Miguasha O., p418-794-2475 ou 800-665-6527, www.sepaq.com)
150 Le tour de la Gaspésie Causapscal
intéressera les amateurs de paléontologie mais aussi tous les visiteurs, car il s’agit d’un important site fossilifère, d’ailleurs reconnu depuis 1999 par l’UNESCO comme faisant partie du Patrimoine mondial. Le Musée d’histoire naturelle (t) du parc expose les fossiles découverts dans les falaises environnantes qui constituaient le fond d’une lagune il y a 370 millions d’années. Les visites guidées s’avèrent passionnantes. À l’ouest de Miguasha, la baie des Chaleurs se rétrécit considérablement jusqu’à l’embouchure de la rivière Ristigouche, qui se déverse dans la baie.
Pointe-à-la-Croix Le 10 avril 1760, une flotte française quitte Bordeaux à destination du Canada afin de libérer la Nouvelle-France, tombée aux mains des Anglais. Seuls trois navires parviennent dans la baie des Chaleurs, les autres ayant été victimes des canons anglais à la sortie de la Gironde. Ce sont Le Machault, Le Bienfaisant et Le Marquis-de-Malauze, des vaisseaux de 350 tonneaux en moyenne. Peine perdue, les troupes anglaises rejoignent les Français dans la baie des Chaleurs à l’embouchure de la rivière Ristigouche. La bataille s’engage. Les Anglais, beaucoup plus nombreux, déciment la flotille française en quelques heures... Le Lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche (4$; t; début juin à mi-oct tlj 9h à 17h; route 132, p418-788-5676 ou 888-773-8888, www.pc.gc.ca) présente plusieurs objets repris aux épaves de même que quelques morceaux de la frégate Le Machault. Une intéressante reconstitution audiovisuelle donne une idée des différentes étapes de l’affrontement. Poursuivez sur la route 132 pour atteindre Causapscal, dans le cœur de la vallée de la Matapédia.
Causapscal Les scieries de Causapscal dominent le village traversé en son centre par la rivière Matapédia, l’une des meilleures rivières à saumons en Amérique du Nord. Chaque année, les amateurs de pêche sportive séjournent dans la région afin de pratiquer leur sport favori. Il faut se promener dans les environs de Causapscal, sur les routes secondaires, afin de pouvoir apprécier pleinement le paysage, constitué de chutes, de rapides et de falaises. Vous traverserez ensuite Mont-Joli, d’où vous bénéficierez d’un beau panorama sur le fleuve Saint-Laurent. La boucle est bouclée et le tour de la Gaspésie terminé...
La vallée des Outaouais
La vallée des Outaouais 151
La tribu amérindienne des Outaouais, décimée par les Iroquois au XVIIe siècle, a laissé son nom en héritage à une belle rivière à la frontière entre le Québec et l’Ontario, à une vaste région de lacs et de forêts ainsi qu’à la capitale du Canada (Ottawa). Tout juste au nord de la ville centre de Gatineau, qui regroupe entre autres les secteurs de Hull et d’Aylmer, s’ouvre une région vallonnée riche en lacs et en cours d’eaux. De plus, le circuit de la vallée des Outaouais permet d’explorer à mi-parcours la capitale fédérale, Ottawa.
L’itinéraire
De Montréal, deux possibilités s’of-
frent au visiteur pour rejoindre le point de départ du circuit; l’une (1) par la vallée des Outaouais directement et l’autre (2), plus rapide, par l’Ontario. 1. Empruntez l’autoroute 13 Nord puis la route 344 Ouest, pour enfin suivre la route 148 Ouest vers Gatineau. 2. Empruntez l’autoroute 40 Ouest, qui devient la route 17 Ouest en Ontario. À Hawkesbury, franchissez la rivière des Outaouais pour revenir au Québec. Prenez à gauche la route 148 Ouest en direction de Montebello et de Gatineau.
Montebello Le Lieu historique national du Manoir-Papineau (7,80$; mi-mai à fin août tlj 10h à 17h, fin août à début oct sam-dim 10h à 17h; 500 rue Notre-Dame, p 819-423-6965 ou 888-773-8888, www.pc. gc.ca). Le manoir Papineau a été érigé entre 1846 et 1849 dans l’esprit des villas monumentales néoclassiques. L’adjonction de tours, au cours de la décennie suivante, a cependant donné une allure médiévale à l’ensemble. L’une de ces tours renferme la précieuse bibliothèque que Papineau voudra ainsi mettre à l’abri du feu. L’intérieur comporte une vingtaine de pièces d’apparat ouvertes au public, qui peut ainsi déambuler au milieu d’un riche décor. Le manoir Papineau s’inscrit dans un beau parc ombragé. En bordure de l’allée du seigneur se dresse la chapelle funéraire des Papineau (1853), où ont été inhumés 11 membres de la célèbre famille.
152 La vallée des Outaouais Montebello
Le Château Montebello (t; 392 rue Notre-Dame, p819-423-6341 ou 866-5404462, www.fairmont.com/montebello) est un vaste hôtel de villégiature construit dans le parc du manoir; il constitue le plus grand édifice de bois rond au monde. Il fut érigé en 1929 en un temps record de 90 jours. On ne manquera pas de visiter son impressionnant hall central, doté d’une cheminée à six âtres, autour de laquelle rayonnent les six ailes abritant les chambres et le restaurant. D’une superficie de 600 ha, le Parc Oméga (13$ en hiver, 17$ en été; t; en été tlj 9h à 17h, en hiver tlj 10h à 16h; 399 route 323 N., p819-423-5487, www.parc-omega.com) abrite plusieurs espèces d’animaux que l’on peut observer en restant à bord de son véhicule. Les bisons, les wapitis, les sangliers et les cerfs n’en sont que quelques exemples. Poursuivez vers l’ouest par la route 148 en direction de Papineauville. De là, prenez la route 148 ouest en direction de Plaisance.
Plaisance Le �parc national de Plaisance (4$; t; mi-avr à mi-oct tlj; route 148, p819-4275334 ou 800-665-6527, www.sepaq.com) constitue l’un des plus petits parcs nationaux du Québec. Il longe la rivière des Outaouais sur près de 27 km et a pour but de mettre en valeur la vie animale et végétale de cette région. Afin de permettre l’observation des oiseaux et des plantes aquatiques, des passerelles de bois ont été construites au-dessus des marais bordant la rivière. On peut aussi explorer ces marais en canot. Des routes et des pistes cyclables sillonnent le parc et permettent de découvrir les espèces animales qui habitent les lieux. Site de fouilles archéologiques au cours des années 1980, le village de North Nation Mills est aujourd’hui disparu; on y retrouve cependant, tout près, le Centre d’interprétation du patrimoine de Plaisance (4$ accès aux chutes de Plaisance inclus; t; fin juin à début sept tlj 10h à 17h, hors saison horaire variable; 100 ch. Malo, p819-427-6400). Le Centre d’interprétation du patrimoine de Plaisance présente une exposition permanente en deux volets: L’évolution du village de Plaisance et L’aventure du bois dans l’Outaouais. En plus Parc de la Gatineau Chelsea des magnifiques chutes de Plaisance, le site dispose d’esHull paces de verdure qui conviennent à merveille aux pique-niques et à 5 la randonnée.
Aylmer
Ottawa
La vallée des Outaouais Hull 153 Hull Hull est un secteur de la ville de Gatineau. L’église Saint-François-de-Sales (1 rue Jacques-Cartier), ce lieu saint néogothique datant de 1886, présente un bel intérieur en bois doré. La cloche de l’église a été offerte par Lady Aberdeen, épouse de Lord Aberdeen, gouverneur général du Canada à la fin du XIXe siècle, en guise de remerciement pour avoir été sauvée de la noyade par des résidants. Du parvis de l’église, on bénéficie d’un beau point de vue sur la rivière des Outaouais et sur la colline du Parlement à Ottawa, en Ontario. Reprenez à gauche le boulevard Gréber, qui devient par la suite le boulevard Fournier puis le boulevard Maisonneuve.
Les rues de Hull sont bordées de maisons ouvrières particulières à cette ancienne ville autonome. Ces habitations individuelles en bois coiffées d’un toit pointu, très étroites et très profondes, sont surnommées «boîtes d’allumettes» ou «maisons allumettes» parce qu’elles logeaient autrefois des employés des usines d’allumettes Eddy et qu’elles ont été plus souvent qu’à leur tour la proie des flammes. Si Ottawa a la réputation d’être une ville sage, Hull est plutôt considéré comme un endroit où l’on s’amuse, les lois du Québec ayant longtemps été plus libérales que celles de l’Ontario. Il ne faut donc pas se surprendre de voir accourir sur la promenade du Portage (qui est en réalité une simple rue) une foule d’anglophones d’Ottawa les samedis soir.
Saint-André-Avellin
Parc national de Plaisance
Plaisance des
323
Montebello Papineauville
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Riviè
Tournez à gauche dans la rue Papineau. Le stationnement du Musée canadien des civilisations se trouve à l’extrémité de la rue.
154 La vallée des Outaouais Hull
Dans le cadre d’un vaste programme de réaménagement de la région de la capitale fédérale (1983-1989), des parcs et des musées ont vu le jour de part et d’autre de la frontière du Québec et de l’Ontario. Hull a hérité du magnifique Musée canadien des civilisations (10$; début mai à mi-oct tlj 9h à 18h, jeu jusqu’à 21h et début juil à début sept jeu-ven jusqu’à 21h; mi-oct à fin avr mar-dim 9h à 18h, jeu jusqu’à 21h; 100 rue Laurier, p 819-776-7000 ou 800-555-5621, www. civilisations.ca), consacré à l’histoire des différentes ethnies qui ont fait le Canada. L’architecte albertain d’origine amérindienne Douglas Cardinal a dessiné les plans des deux étonnants bâtiments aux formes organiques qui composent le musée. Leurs formes ondoyantes évoquent des rochers du Bouclier canadien sculptés par le vent et les glaciers. S’il est un musée qu’il faut absolument voir au Québec, c’est bien celui-là. Il s’agit en fait du plus visité au pays. Sa Grande Galerie rassemble la plus importante collection de mâts totémiques amérindiens au monde. L’institution fait aussi revivre de façon magistrale différentes époques de l’histoire canadienne, de la venue des Vikings, vers l’an 1000, à l’Acadie française du XVIIe siècle en passant par l’Ontario rural du XIXe siècle. L’art autochtone contemporain ainsi que les arts et traditions populaires y sont également représentés. Continuez par la rue Laurier en direction sud. À l’angle de la rue Saint-Joseph, tournez à droite. Environ 5 km plus loin, prenez à droite la rue Saint-Raymond, qui devient le boulevard du Casino.
Le �Casino du Lac-Leamy (lun-ven 9h à 4h, fin de semaine 24 heures sur 24; 1 boul. du Casino, p819-772-2100 ou 800-665-2274, www.casino-du-lac-leamy.com) occupe un site impressionnant entre deux lacs, le lac Leamy, dans le parc du même nom, et le lac de la Carrière, dans la cuvette d’une ancienne carrière de pierre calcaire. Le thème de l’eau est omniprésent autour du superbe bâtiment inauguré en 1996, que ce soit au milieu de l’allée grandiose conduisant à l’entrée principale, ponctuée de hautes fontaines, ou à travers le port de plaisance de 20 places permettant aux joueurs venus de Montréal ou de Toronto d’accéder directement au casino par voie d’eau. L’aire de jeux, d’une superficie totale de 6 563 m2, comprend 1 800 machines à sous et 64 tables de jeux. Jumelé au casino, le Théâtre du Casino est une salle de spectacle moderne offrant confort et visibilité à tous les spectateurs. L’ouverture du casino a également été à l’origine d’un festival de feux d’artifice, Les grands feux du Casino du Lac-Leamy (p819-771-3389 ou 888-429-3389), qui se déroule pendant le mois d’août chaque année. À cela, il faut ajouter l’excellent restaurant Baccara et deux bars. Vous pouvez poursuivre le circuit au nord de la rivière des Outaouais.
Imaginez-vous les magnifiques paysages du parc et de la rivière Gatineau défilant sous vos yeux alors que vous êtes confortablement installé à bord d’un train à vapeur datant de 1907... C’est cette balade mémorable que vous propose le ��Train à vapeur Hull-Chelsea-Wakefield
La vallée des Outaouais Ottawa 155
(nombreux forfaits sur réservation; t; 165 rue Deveault, p819-778-7246 ou 800-8717246, www.trainavapeur.ca). En plus de vous donner l’occasion de contempler de splendides décors naturels, l’excursion d’une demi-journée vous entraîne jusqu’à la charmante petite ville anglo-saxonne de Wakefield. Les activités du train ont été suspendues en 2008 en raison du mauvais état des voies ferrées, mais au moment de mettre sous presse, on annonçait que des travaux de réfection seraient entrepris et que le train serait de retour pour l’été 2009. Le parc de la Gatineau (entrée libre, stationnement 9$ pour le Domaine Mackenzie-King et pour les plages; 33 ch. Scott, Chelsea, p819-827-2020 ou 800465-1867) a été fondé en 1934, durant la Dépression, afin de protéger cette forêt de plus de 35 000 ha des gens à la recherche de bois de chauffage bon marché. Chacun peut aujourd’hui profiter de ce superbe parc composé de collines et de rivières. Il est traversé par une route longue de 34 km et ponctuée de plusieurs belvédères dont le belvédère Champlain, qui offre une magnifique vue sur la région du Pontiac. Des activités de plein air peuvent y être pratiquées tout au long de l’année. En été, des sentiers de randonnée pédestre et des pistes pour vélo de montagne sont aménagés dans le parc. William Lyon Mackenzie King fut premier ministre du Canada de 1921 à 1930 puis de 1935 à 1948. Il s’intéressa aux arts et à l’horticulture presque autant qu’à la politique. King aimait se retirer dans sa résidence d’été, près du lac Kingsmere, aujourd’hui intégrée au parc de la Gatineau. Le Domaine Mackenzie-King (entrée et stationnement 8$; t; mi-mai à mi-oct lun-ven 11h à 17h, sam-dim et jours fériés 10h à 18h; rue Barnes, Chelsea, p613-239-5100 à Ottawa ou p819-827-2020 en Outaouais ou 800-465-1867), ouvert au public, comprend deux maisons (l’une d’entre elles a été transformée en un charmant salon de thé), un jardin à l’anglaise et surtout des follies, ces fausses ruines que les esprits romantiques affectionnent tant. Cependant, contrairement à la plupart de ces structures, qui sont érigées de toutes pièces, les ruines du domaine Mackenzie-King sont d’authentiques fragments de bâtiments provenant principalement du premier parlement canadien, incendié en 1916, et du palais de Westminster, endommagé par les bombes allemandes en 1941. Si vous désirez vous rendre à Ottawa, revenez sur vos pas jusqu’à Hull, puis empruntez la rue Laurier à droite en direction du pont Alexandra, visible depuis l’esplanade du Musée canadien des civilisations.
Ottawa ««« Parmi les incontournables de la capitale canadienne figurent les édifices du Parlement (t; p613-239-5000 ou 800-465-1867, www.parliamenthill.gc.ca), où siège le gouvernement fédéral; le Musée des beaux-arts du Canada (t; 380 Sussex Dr., p613-990-1985, www.beaux-arts.ca), qui propose un fabuleux voyage à travers l’histoire artistique du Canada et d’ailleurs grâce à sa collection de 45 000 œuvres d’art; le marché By (autour de York St. et de George St.), ou «Byward Market» en
156 La vallée des Outaouais Ottawa
anglais, un marché en plein air animé qui constitue le centre névralgique de la Basse-Ville; et, finalement, le Musée canadien de la nature (t; 240 McLeod St., angle Metcalfe St., p613-566-4700, www.nature.ca), un musée dernier cri accessible à tous, où est abordée une grande variété de thèmes en lien avec la nature. Revenez au Québec par le pont du Portage, situé dans le prolongement de Wellington Street. Tournez à gauche dans le boulevard Alexandre-Taché en direction d’Aylmer. Sur la gauche, on aperçoit les usines Eddy. Un peu plus loin, sur la droite, se trouve la promenade de la Gatineau.
Aylmer Aylmer est un secteur de la ville centre de Gatineau. Charles Symmes s’installe dans la région d’Aylmer en 1824 à l’instigation de son oncle Philemon Wright. En 1830, il fait construire une auberge. L’Auberge Symmes (1 rue Front) connaîtra un grand succès auprès des «voyageurs» en quête des fourrures du Bouclier canadien. L’édifice, entièrement restauré, illustre la grande diffusion des modèles d’architecture urbaine du Régime français, même auprès d’un Américain. Ainsi, on retrouve, dans l’Auberge Symmes, le rez-de-chaussée surélevé, la galerie couverte, le toit à larmiers débordant, les souches de cheminée imposantes, les murs de moellons et les fenêtres à vantaux des maisons québécoises traditionnelles. À l’intérieur, le Musée de l’Auberge Symmes (entrée libre; en été mar-dim 11h à 16h, hors saison sur réservation; p819-682-0291) présente une exposition sur l’histoire et le développement de la région d’Aylmer et de l’Outaouais. Pour revenir à Montréal par la vallée des Outaouais, suivez la route 148 Est puis la route 344 Est et enfin l’autoroute 13 Sud. Ou encore vous pourrez prendre la route 148 Est pour vous rendre jusqu’au pont qui franchit la rivière des Outaouais à Hawkesbury, en Ontario, afin d’emprunter la route 17 Est puis l’autoroute 40 Est.
Index 157
Index A
Alma 75 Amos 9 Authier 11 Aylmer 156
B
Baie-Comeau 45 Baie-Saint-Paul 14 Baie-Sainte-Catherine 21 Bassin 66 Batiscan 51 Beaumont 133 Beauport 35 Bedford 118 Bergeronnes 43 Berthier-sur-Mer 134 Betsiamites 44 Bonaventure 148 Bromont 119
C
Cacouna 110 Cantons-de-l’Est 115 Cap-à-l’Aigle 21 Cap-au-Renard 144 Cap-aux-Meules 65 Cap-Chat 143 Cap-de-la-Madeleine 51 Cap-des-Rosiers 145 Cap-Rouge 24 Cap-Saint-Ignace 137 Cap-Santé 26 Cap-Tourmente 40 Carleton-sur-Mer 149 Causapscal 150 Chambord 71 Charlevoix 13 Charny 130 Château-Richer 38 Chemin des Patriotes 93 Chemin du Roy 22 Chertsey 78 Chibougamau 33 Chicoutimi 124 Chisasibi 32 Chomedey 62 Clermont 20 Complexes hydroélectriques 29 Côte-du-Sud 128 Côte-Nord 41 Côte de Beaupré 35 Cowansville 119
D
Desbiens 71 Deschambault-Grondines 27 Dolbeau-Mistassini 74 Dorval 102 Dunham 116 Duvernay 63
E
Estérel 84
F
Fatima 65 Frelighsburg 116
G
Gaspé 145 Gaspésie 140 Godbout 46 Granby 120 Grand-Mère 52 Grand-Métis 141 Grande-Entrée 68 Grande-Grave 145 Grande-Rivière 147
H
Havre-Aubert 66 Havre-aux-Maisons 67 Havre-Saint-Pierre 91 Hébertville 70 Hull 153
I
Île aux Basques 112 Île aux Coudres 17 Île aux Grues 136 Île aux Perroquets 90 Île Bonaventure 147 Île Boudreau 68 Île d’Entrée 69 Île d’Orléans 54 Île de Fort-George 33 Île de la Grande Entrée 68 Île du Cap aux Meules 65 Île du Havre Aubert 66 Île du Havre aux Maisons 67 Île Jésus 59 Îles de la Madeleine 64 Îles de Sorel 98 Île Verte 111
J
Jonquière 126
K
Kamouraska 107
L
L’Ange-Gardien 37 L’Anse-à-Beaufils 147 L’Anse-Pleureuse 144 L’Anse-Saint-Jean 122 L’Étang-du-Nord 65 L’Isle-aux-Coudres 17 L’Isle-Verte 111 L’Islet-sur-Mer 137 La Baie 124 Lachine 99 La Corne 10 Lac Saint-Jean 70 La Grosse Île 68 La Malbaie 19 La Martre 144 Lanaudière 77 La Pocatière 105 La Présentation 96 La Sarre 11 Laurentides 81 Laval 59 Laval-des-Rapides 63 Le Bic 112 Les Éboulements 18 Les Escoumins 44 Lévis 131 Longue-Pointe-de-Mingan 90 Lotbinière 128
M
Malartic 9 Mashteuiatsh 72 Matagami 29 Matane 142 Matawinie 77 Mauricie 47 Métabetchouan–Lac-à-la-Croix 71 Métis-sur-Mer 141 Mingan 91 Minganie 88 Mistissini 34 Mont-Joli 150 Mont-Saint-Hilaire 94 Mont-Tremblant 87 Montebello 151 Montérégie 93
158 Index Montmagny 135 Morin-Heights 83 Mystic 119
N
Nemiscau 33 Neuville 25 New Carlisle 148 Newport 148 New Richmond 149 Nord-du-Québec 30 Notre-Dame-du-Portage 109 Nouvelle 149
O
Oujé-Bougoumou 34 Outaouais 151
P
Pays de Kamouraska 105 Percé 146 Péribonka 75 Petit-Saguenay 122 Petite-Rivière-Saint-François 13 Pierrefonds 103 Pikogan 10 Plaisance 152 Pointe-à-la-Croix 150 Pointe-au-Père 114 Pointe-aux-Outardes 45 Pointe-Claire 102 Pointe-des-Monts 46 Port-au-Persil 21 Port-Cartier 89
R
Radisson 31 Rawdon 78 Rimouski 113 Rivière-du-Loup 109 Rivière-Éternité 123 Rivière-Ouelle 106 Rivière-Pentecôte 88 Roberval 72 Rougemont 121 Route de la Baie-James 30 Route des vins 117 Rouyn-Noranda 12 Roxton Pond 121 Ruisseau-Castor 144
S
Saguenay 122 Saint-Adolphe-d’Howard 83 Saint-Aimé-des-Lacs 20 Saint-André 108 Saint-Antoine-del’Isle-aux-Grues 137 Saint-Antoine-de-Tilly 129 Saint-Armand 116 Saint-Côme 80 Saint-Denis 106 Saint-Denis-sur-Richelieu 96 Saint-Donat 79 Saint-Élie-de-Caxton 53 Saint-Fabien-sur-Mer 112 Saint-Faustin-Lac-Carré 86 Saint-Félicien 74 Saint-Félix-d’Otis 123 Saint-François-de-l’Île-d’Orléans 56 Saint-François-de-Sales 59 Saint-Fulgence 127 Saint-Gabriel-de-Brandon 80 Saint-Henri-de-Taillon 75 Saint-Hyacinthe 95 Saint-Irénée 19 Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans 55 Saint-Jean-Port-Joli 138 Saint-Jérôme 81 Saint-Joachim 40 Saint-Joseph-de-la-Rive 16 Saint-Jovite 86 Saint-Laurent 104 Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans 55 Saint-Lin–Laurentides 77 Saint-Mathias-sur-Richelieu 93 Saint-Michel-de-Bellechasse 134 Saint-Michel-des-Saints 80 Saint-Patrice 109 Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans 58 Saint-Prime 74 Saint-Roch-des-Aulnaies 139 Saint-Sauveur 82 Saint-Siméon 21 Saint-Urbain 16 Saint-Vallier 134 Saint-Vincent-de-Paul 59 Saint-Zénon 80 Sainte-Adèle 84 Sainte-Agathe-des-Monts 85 Sainte-Agnès 20 Sainte-Anne-de-Beaupré 38 Sainte-Anne-de-Bellevue 103
Sainte-Anne-de-la-Pérade 51 Sainte-Anne-de-Sorel 98 Sainte-Anne-des-Monts 144 Sainte-Croix 129 Sainte-Dorothée 62 Sainte-Émélie-de-l’Énergie 80 Sainte-Famille 57 Sainte-Flavie 141 Sainte-Foy 24 Sainte-Geneviève 103 Sainte-Luce 114 Sainte-Margueritedu-Lac-Masson 84 Sainte-Pétronille 54 Sainte-Rose 60 Sainte-Rose-du-Nord 127 Senneville 103 Sept-Îles 89 Shawinigan 52 Sillery 22 Sorel-Tracy 97 Stanbridge East 118 Station touristique Mont-Tremblant 86
T
Tadoussac 41 Territoire cri 29 TTourelle 144 Trois-Pistoles 112 Trois-Rivières 48
V
Val-d’Or 7 Val-David 85 Val-Jalbert 71 Val-Morin 85 Valcourt 120 Vallée des Outaouais 151
W
Waterloo 120
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